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Annexes

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Grilles pour l’évaluation comparative des théories


des relations internationales
(L’analogie architecturale)*

Dan O’Meara

1. Le réalisme classique 540


2. Le néoréalisme 543
3. Le réalisme néoclassique 546
4. Le libéralisme classique 549
5. L’institutionnalisme néolibéral 552
6. La théorie marxiste 555
7. L’École anglaise 558
8. Le constructivisme 561
9. Le néogramscisme 564
10. La Théorie critique 566
11. Le poststructuralisme 569
12. Le féminisme 572
13. La sociologie historique néowébérienne 575
14. La sociologie historique néomarxiste 578
Copyright 2010. Athna.

* Voir p. 516.

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AN: 3128645 ; Alex Macleod, Dan O'Meara.; Thories des relations internationales : Contestations et rsistances
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Annexe 1 Le réalisme classique

1. Le réalisme classique
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
La lutte pour la puissance et pour la paix (Morgenthau) ; la guerre et la paix, la configuration des rapports de force
(Aron).
1.2 Le programme de recherche
La puissance relative des grandes puissances, la configuration des rapports de force, la politique étrangère et de
sécurité des grandes puissances, les alliances.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du réalisme classique à la page 85.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
1.4.1 Le réalisme classique (Morgenthau)
La quête de puissance est inscrite dans la nature humaine. Le moteur de la politique internationale étant la
quête incessante de puissance, l’intérêt national défini en termes de puissance devient la clé pour découvrir
la logique et la trajectoire des rapports interétatiques. Une politique étrangère basée sur la prudence et sur le
maintien d’un équilibre des puissances est la seule façon de limiter la fréquence des guerres. Mais la nature
intrinsèque des grandes puissances les amène éventuellement à abandonner la prudence.
1.4.2 Le réalisme structurel (Aron)
La quête de puissance est inscrite dans la logique de la structure anarchique du système international, ce qui
oblige chaque État « à veiller sur sa propre sécurité ».
1.4.3 Le réalisme néoclassique (Schweller)
Il faut ouvrir « la boîte noire » de l’État. C’est-à-dire qu’il faut greffer à la logique de l’anarchie du système
international une analyse plus rigoureuse de la façon dont les États perçoivent leur puissance respective ainsi
qu’un examen en profondeur du rôle que joue le leadership politique.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
L’échec du système de sécurité collective (1920-1939) ; la Deuxième Guerre mondiale ; l’émergence de l’hégémonie
américaine ; la guerre froide ; la chute des empires coloniaux ; l’invasion anglo-américaine de l’Irak (remontée du
réalisme aux États-Unis depuis le 11 septembre 2001).
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
2.2.1.1 Morgenthau : Thucydide : la montée de la puissance d’un État va perturber l’équilibre des puissances ;
Machiavel : la conduite de l’homme d’État n’est guidée que par un seul principe moral, préserver sa
puissance relative afin d’assurer sa survie politique ; Hobbes : les hommes sont égaux et rationnels,
et l’homme est un loup pour l’homme – dans le contexte anarchique (état de nature), les États sont
« dans la situation et dans la posture des gladiateurs, leurs armes pointées, les yeux de chacun fixés sur
 l’autre (Hobbes, 1981 [1651] : 126) ; Hegel : les risques que présentent l’homogénéisation et le nivelle-

ment des sociétés occidentales, c’est-à-dire l’érosion des valeurs et des normes qui servent de frein à
la cupidité individuelle ; Meinecke : la realpolitik et la raison d’État.
2.2.1.2 Aron : Hobbes : l’état de nature (système anarchique), l’homme rationnel ; Rousseau : la parabole de la
chasse au cerf ; von Clausewitz : la conduite diplomatico-militaire (la guerre n’est que le prolongement
de la politique étrangère par d’autres moyens).
2.2.1.3 Schweller : le défi du libéralisme et du constructivisme.

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Annexe 1 Le réalisme classique

2.2.2 Débats, réseaux


Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les grands débats dans les milieux politiques et universitaires
américains quant au rôle de la politique étrangère et de défense des États-Unis se voulaient une critique de la
vision idéaliste des rapports d’après-guerre et de la position prônant le retour à l’isolationnisme.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Matérialiste. Morgenthau : la nature humaine est à l’origine de la nature de l’État. Aron : le positionnement
d’un État dans la configuration des rapports de force façonne sa capacité de compter sur lui-même et déter-
mine les options dont il dispose.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Rapports interétatiques conflictuels menant soit à un équilibre des puissances soit à la guerre.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : les États souverains/les grandes puissances.
• Nature et propriétés : acteur rationnel (calculateur des coûts/bénéfices, buts/moyens) ; égoïste en
quête de puissance (power-maximizing) (Morgenthau) ; obsédé par sa survie (Aron).
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
• Morgenthau : dynamique conflictuelle. Les rapports mènent soit à la guerre soit à un équilibre des
puissances.
• Aron : chacun pour soi ; système hétérogène (le dilemme de la sécurité) et système homogène (la
coopération est possible).
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
• Morgenthau : individualiste. La nature de l’État étant le prolongement de la nature humaine, c’est la nature
de l’État (l’unité) qui façonne les rapports internationaux (le système). La construction des alliances ou
d’un équilibre des puissances dépend de la puissance respective de chacun des États en interaction.
• Aron : holiste. La logique du système détermine la nature des rapports interétatiques ainsi que la marge de
manœuvre dont dispose chaque État.
3.1.4 Agence/structure
• Morgenthau : l’agence. La nature et l’action des acteurs (l’agent) sont à l’origine de la nature anarchique du
système international.
• Aron : la structure. Les effets structurants du système international sur les acteurs.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Explicative. Il y a cependant une démarche explicitement interprétative tant chez Morgenthau que chez Aron. ▲
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ? 
Fondationnaliste. Morgenthau : « les lois objectives qui ont leurs racines dans la nature humaine » ; Aron :
l’histoire « jusqu’à présent ».
3.2.3 Niveau d’analyse – « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
• Morgenthau : « deuxième image » (l’État).
• Aron : « troisième image » (le système).

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Annexe 1 Le réalisme classique

• Schweller : mid-range theory (théorie de portée moyenne) (une synthèse des trois images).
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
• Morgenthau : invoque « les faits » du monde « réel » interprétés à travers une vision de la nature humaine
telle que décrite par la tradition philosophique occidentale conservatrice (en opposition à la tradition phi-
losophique qui prétend que la nature de l’homme est bonne ou perfectible).
• Aron : invoque l’histoire « jusqu’à présent ».
• Les autres réalistes : analyse le monde dit « réel » (empirisme).
3.2.5. Méthodologie et cadre de référence
L’analyse (interprétative) de l’histoire diplomatique et militaire de l’Europe entre 1648 et 1945. Études de cas.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite en ce qui concerne la question de l’éthique de la politique internationale (la prudence) et quant à la
nécessité d’établir un équilibre des puissances.
Implicite quant aux conséquences de la définition négative de la paix : l’absence de guerres entre les grandes
puissances ainsi que le maintien du statu quo accordent une légitimité à la gamme d’intérêts socio-écono-
miques qui sous-tend l’ordre (international et interne) existant.
Non problématisée : il n’est même jamais question de problématiser la normativité.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des classes politiques et militaires dominantes des grandes puissances.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
La communauté est constituée des grandes puissances et de leur classe politico-militaire ; le jeu de la puis-
sance et le respect de la stabilité internationale.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Celle prônée par les experts de l’appareil bureaucratique et intellectuel lié à la politique étrangère et à la sécu-
rité nationale.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Statu quo : le maintien de la stabilité du système international est la valeur principale à défendre.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
La délégitimation d’autres approches ; elles sont dites « utopiques » (elles ne correspondent pas aux « faits » du
« monde réel »), ou non scientifiques.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
Aucun réaliste ne s’interroge sur le bien-fondé des prémisses ontologiques et épistémologiques de son approche. Consi-
dérées comme des postulats de base (hard core assumptions), toutes les prémisses du réalisme sont tenues pour acquises
et données pour « vraies ».



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Annexe 2 Le néoréalisme

2. Le néoréalisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les effets structurants de l’anarchie internationale (Waltz) ; l’anarchie et la lutte pour la puissance (Mearsheimer).
1.2 Le programme de recherche
Les capacités relatives des grandes puissances ; la configuration des rapports de force ; les rapports entre les grandes
puissances ; les alliances.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du néoréalisme aux pages 112-113.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
• Waltz : dans le contexte du système international anarchique – dont la logique oblige chaque État à veiller sur sa
propre sécurité (le dilemme de la sécurité) –, une configuration bipolaire des rapports de force est garante d’une
meilleure stabilité qu’une configuration multipolaire. Bien que la logique de l’anarchie tende à établir un équilibre
des puissances entre les États les plus importants, cette logique va également rendre la guerre « normale » sinon
« inévitable ».
• Gilpin : rien d’important n’a changé depuis Thucydide. La nature cyclique de l’histoire entraîne l’éclatement
d’une guerre hégémonique tous les 50 ans.
• Le réalisme offensif (Mearsheimer) : la logique du système anarchique force chaque État à maximiser sa puis-
sance afin d’assurer plus adéquatement sa survie dans un monde en constante concurrence pour obtenir plus de
sécurité (la puissance relative). Les grandes puissances cherchent constamment à devancer leurs concurrents et
même à poursuivre le but ultime, c’est-à-dire l’atteinte d’une position hégémonique
• Le réalisme défensif (Walt) : les États ne cherchent pas tant à maximiser leur puissance qu’à acquérir tout juste
suffisamment de puissance relative pour assurer leur survie. Un excès de puissance ou une politique hégémoniste
serait puni par la logique structurelle du système et entraînerait le balancing, c’est-à-dire la formation d’une
­alliance d’États contre celui jugé trop puissant. Les rapports des grandes puissances depuis la fin de la guerre froide
sont plutot basés sur « l’équilibrage indirect » (soft balancing).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
Le déclin de l’hégémonie américaine (l’échec du système de Bretton Woods ; la guerre du Viêt-nam ; les percées de
la gauche en Europe de l’Ouest, en Afrique et en Amérique latine, la révolution iranienne).
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
• Waltz : le réalisme classique, la théorie micro-économique.
• Gilpin : Thucydide, Kindleberger.
2.2.2 Débats et réseaux
Les reculs successifs du réalisme classique devant a) le béhavioralisme des années 1960 ; b) le transnationa-
lisme ; c) la théorie de la dépendance et la théorie du système-monde. ▲

3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1. Cohérence ontologique
3.1.1. Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Matérialiste.

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Annexe 2 Le néoréalisme

3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel


3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Rapports interétatiques conflictuels menant soit à un équilibre des puissances soit à la guerre.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : les États souverains/les grandes puissances, qui sont tous fonctionnellement semblables et
se distinguent surtout en termes de capacités (militaires).
• Nature et propriétés : Waltz : acteur rationnel (calculateur des coûts/bénéfices, buts/moyens),
­égoïste, obsédé par sa survie et, surtout, par son positionnement relatif ; Mearsheimer : tout État
veut devenir la grande puissance dominante.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Waltz : conflictuelle, self-help, dilemme de la sécurité, rapports conduisant soit à un équilibre des
puissances soit à la guerre. Mearsheimer : le jeu pour l’hégémonie (plus régional que mondial). La
montée d’une nouvelle puissance représente une menace pour la puissance dominante et risque
de provoquer une guerre. Walt : l’unipolarité de l’époque post-guerre froide conduit à une forme
d’équilibrage indirect (soft balancing) plutôt que direct (hard balancing).
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Confusion : individualiste quant aux origines de la structure anarchique du système international (« de la coac-
tion des unités semblables émerge une structure »), mais aussi holiste quant au fonctionnement de l’anarchie
et de la dynamique de la politique internationale (« les créateurs [de la structure anarchique] ­deviennent les
créatures »).
3.1.4 Agence/structure
Structuraliste : les effets structurants de l’anarchie sont les éléments déterminants dans le fonctionnement
de la politique internationale. La nature anarchique du système et la propension au « chacun pour soi » (self-
help) obligent chaque État à maximiser sa puissance relative.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Explicative : une théorie générale de la politique internationale dont les buts sont d’expliquer et de prédire.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Fondationnaliste : toute explication se fonde sur la logique implacable de l’anarchie.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Seule la théorie de la troisième image est considérée comme valable et scientifique.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
L’abstraction rationaliste greffée à un mode de démonstration empiriste.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
 Rationaliste (l’abstraction), mais positiviste pour ce qui est de son mode de démonstration. Prétention à la
▲ neutralité et à l’abstraction pure, mais toute théorie se fond sur l’histoire des rapports diplomatiques et mili-
taires des grandes puissances.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Implicite, rien n’est problématisé.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des classes politiques des grandes puissances.

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Annexe 2 Le néoréalisme

3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?


La communauté est constituée des grandes puissances et de leur classe politico-militaire ; le jeu de la puis-
sance et le respect de la stabilité internationale.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique
Celle prônée par les experts de l’appareil bureaucratique et intellectuel lié à la politique étrangère et de sécu-
rité.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Le maintien absolu du statu quo, l’impossibilité du changement de système (Waltz) ; rien d’important n’a
changé depuis Thucydide (Gilpin).
3.3.6 Effets disciplinaires ?
La délégitimation de toute approche autre que rationaliste.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• Double confusion ontologique :
• L’abstrait devient réel (l’anarchie « n’existe pas », mais les États sont en mesure de percevoir « ses effets »),
• Après avoir créé un système international anarchique, les États deviennent prisonniers des effets structurants de
l’anarchie (« les créateurs deviennent les créatures ») ;
• Confusion épistémologique :
• Waltz plaide la nécessité de « tester » empiriquement un modèle qui – insiste-t-il – « n’existe pas » et qui est « em-
piriquement faux ». Son modèle rationaliste repose sur un mode de démonstration (méthodologie) positiviste et
empiriste.




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Annexe 3 Le réalisme néoclassique

3. Le réalisme néoclassique
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
La lutte pour la puissance et pour la paix telle qu’elle est véhiculée à travers la politique étrangère des grandes puis-
sances.
1.2 Le programme de recherche
Les façons selon lesquelles les « pressions systèmiques » de la logique de l’anarchie se traduisent à travers la variable
de la politique interne de chaque État
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du réalisme néoclassique à la page 130.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Il faut greffer à la logique de l’anarchie du système international une analyse plus rigoureuse de la façon dont
les États perçoivent leur puissance respective ainsi qu’un examen en profondeur du rôle que joue le leadership
politique : « les pressions systémiques [la logique de l’anarchie] sont filtrées à travers des variables intermédiaires
internes pour produire des comportements de politique étrangère » (Schweller, 2006 : 6)
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La fin de la guerre froide, et l’échec que celle-ci représentait pour les modèles d’explication et du réalisme classique
et du néoréalisme.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Les textes de base du réalisme classique et du néoréalisme.
2.2.2 Débats, réseaux
Le défi du libéralisme et du constructivisme, et les tentatives de renouveler le réalisme après la guerre froide,
l’insatisfaction à l’égard de l’ultra-structuralisme néoréaliste.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs de la charge
structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Matérialiste dans un double sens : a) la logique de l’anarchie (« les pressions systémiques ») exerce des con­
traintes réelles, contraintes qui ne sont pas construites ; b) la nature humaine oblige la quête de la puissance.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
La politique internationale consiste en des rapports fondamentalement conflictuels entre les groupes
politiquement organisés, et la puissance est le trait essentiel qui règle leurs rapports.

▲ 3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : les groupes politiquement organisés (essentiellement, mais pas exclusivement, les États et
surtout les grandes puissances).
• Nature et propriétés : les États choisissent les stratégies et les tactiques qu’ils jugent nécessaires pour
assurer leur survie. Ces choix sont issus des luttes politiques internes, des identités collectives et sur-
tout des perceptions des décideurs quant à la puissance relative de leur État par rapport à d’autres
États.

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Annexe 3 Le réalisme néoclassique

3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?


• En tant que « condition permissive, plutôt que force causale indépendante » (Taliaferro et al., 2009 :
7), l’anarchie façonne le contexte à l’intérieur duquel se déroulent les rapports entre les États.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
• Tout en essayant d’intégrer les deux, on privilégie l’individualisme (le processus décisionnel particulier à
chaque État)
3.1.4 Agence/structure
• Les agents (États/décideurs) disposent de la capacité de choisir comment réagir face aux effets contrai-
gnants de l’anarchie (structure), mais ils ne peuvent pas échapper à ces effets.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
La nature éclectique de l’épistémologie du réalisme néoclassique contient des éléments constitutifs, mais tend
plutôt vers l’explication de la politique étrangère basée sur un positivisme « mou ». Études de cas.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Fondationnaliste. On prétend tester les hypothèses de façon empirique.
3.2.3 Niveau d’analyse – Il s’agit d’une approche qui se qualifie comme étant mid-range theory (théorie de portée
moyenne — une synthèse des trois images) afin d’expliquer le comportement d’un État (deuxième niveau).
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
Hypothético-déductive.
3.2.5. Méthodologie et cadre de référence
Analyse plutôt empiriste des politiques étrangères des grandes puissances. On cherche « à tester la puissance
explicative relative du réalisme néoclassique et des hypothèse alternatives contre les preuves empiriques »
(Taliaferro, 2009 : 21).
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite en termes de leur éthique internationale conséquentialiste et de la primauté des liens identitaires (le
« tribalisme » selon Sterling-Folker, 2004a, 2004b, 2009a) et leur opposition à l’universalisme libéral.
Implicite en ce qui concerne leur pessimisme affiché — on « demande pourquoi les choses restent telles
quelles, pourquoi les guerres et les conflits persisteront et pourquoi la lutte pour le pouvoir et le prestige
continuera ? » (Schweller, 209 : 248)
Non problématisée : plusieurs prétendent que leur approche est dépourvue du contenu normatif,
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des classes politiques et militaires dominantes des grandes puissances et des identités hégémoniques.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
La communauté est constituée des décideurs politiques et de leur classe politico-militaire ; le jeu de la puis-
sance et le respect de la stabilité internationale.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ? ▲

Celle prônée par les experts de l’appareil bureaucratique et intellectuel lié à la politique étrangère et à la sécu-
rité nationale.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Statu quo : le changement est vu comme presque impossible

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Annexe 3 Le réalisme néoclassique

3.3.6 Effets disciplinaires ?


Quelques néoréalistes classiques, comme Sterling-Folker, privilégient la dialogue avec d’autres approches,
d’autres, comme Schweller, essaient de les délégitimer en tant qu’« idéalistes » voire « utopiques ».
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
Peu de réalistes néoclassiques s’interrogent sur le bien-fondé des prémisses ontologiques et épistémologiques de leurs
approches. Considérées comme des postulats de base (hard core assumptions), toutes les prémisses de leur version du
réalisme sont tenues pour acquises.



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Annexe 4 Le libéralisme classique

4. Le libéralisme classique
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les modalités, les pratiques et les comportements qui génèrent toute forme de coopération internationale et qui
tendent à diminuer la fréquence des guerres.
1.2 Le programme de recherche
Le rôle des normes internationales, des institutions internationales, du commerce international, du droit internatio-
nal ainsi que des différentes formes de construction du pouvoir étatique dans la réduction et la gestion des conflits
internationaux ; la possibilité de la mise en place d’un ordre international fondé sur la sécurité collective.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du libéralisme à la page 151.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
La nature des États et leur politique interne sont les principaux éléments qui façonnent leur comportement en
politique internationale. Selon les variantes du libéralisme, la possibilité de paix internationale dépendrait de la
constitution démocratique des États (thèse de la paix démocratique) ; de la primauté du droit international ; du
libre-échange entre économies nationales (libéralisme commercial) ; et du rôle des institutions internationales dans
le règlement pacifique des différends (l’institutionnalisme).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La Première Guerre mondiale ; la Société des Nations ; la mise en place de l’architecture multilatérale après 1945
(l’ONU et les institutions du système de Bretton Woods) ; le fonctionnement de l’OTAN ; le Traité de Rome et l’élar-
gissement du Marché commun européen (l’absence de la guerre en Europe occidentale depuis 1945) ; l’incapacité
du réalisme à prédire la fin de la guerre froide ; la montée de l’Union européenne en tant que forme d’organisation
supranationale d’États libéraux.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Locke, Grotius, Montesquieu, Smith, Kant, Bentham, Cobden, Mill, Wilson.
2.2.2 Débats et réseaux
Rejet de la realpolitik ; la nécessité de la coopération internationale pour prévenir la guerre nucléaire et assurer
la croissance économique.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Un mélange des deux. Matérialiste en ce qui a trait à la conception de la nature humaine et aux contraintes de
l’anarchie ; idéaliste dans son insistance sur la primauté de l’idée de liberté et la primauté des droits humains.

3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel

3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Rapports interétatiques conflictuels dans un système anarchique, rapports qui masquent une com-
munauté humaine sous-jacente.

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Annexe 4 Le libéralisme classique

3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Partant du principe de la prédominance de l’individu comme sujet des relations internationales, on
pose une pluralité d’acteurs : États, institutions, individus.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
À la fois conflictuelle et coopérative.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Principalement individualiste. La nature respective des États (forme de gouvernement et construction du
pouvoir) façonne la structure du système et le mode et la forme des rapports internationaux.
3.1.4 Agence/structure
La question n’est pas posée ouvertement. La tendance est de privilégier l’agence, tout en reconnaissant les
contraintes structurelles.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
On tend à admettre l’idée que la théorie devrait expliquer et prédire. Cependant, certains libéraux insistent
sur le rôle que tiennent les valeurs partagées dans le maintien de la paix.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
En mariant l’idée de la nécessité de la « science » et la démonstration empirique, on est alors enclin à donner
raison au fondationnalisme.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Principalement « deuxième image » : le rôle central de la construction étatique dans le fonctionnement de la
politique internationale.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
Études empiriques de la coopération internationale.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
On privilégie « la méthode scientifique » (le positivisme), et l’étude des rapports internationaux en Europe et
Amérique de Nord.
3.3. La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite, mais non problématisée. On tient pour acquis que les valeurs libérales sont universelles.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des élites libérales en Occident.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
Les individus (surtout « l’homme économique ») des sociétés capitalistes dont la forme de gouvernement
 repose sur la démocratie représentative. Les économies industrialisées et relativement riches.
▲ 3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
La méthode de ceux qui affirment l’existence d’une science unique.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Ouverte au changement pour ce qui est de la distribution du pouvoir politique, mais exclusivement dans les
limites du système économique capitaliste mondial. Position réformiste et antirévolutionnaire.

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Annexe 4 Le libéralisme classique

3.3.6 Effets disciplinaires ?


Le libéralisme prône le pluralisme. Néanmoins, on le présente plutôt comme faisant partie d’un couple « légi-
time », réalisme/libéralisme. Scepticisme affiché quant à la légitimité « scientifique » des approches critiques.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• Une prétention universaliste (affirmée bien que jamais démontrée) qui cache un ethnocentrisme occidental.
• Conception téléologique de l’Histoire (le libéralisme incarne « la fin de l’Histoire »).
• Écart entre la prétention à la « scientificité » et le recours à des méthodes interprétatives.




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Annexe 5 L’ i n s t i t u t i o n n a l i s m e n é o l i b é r a l

5. L’institutionnalisme néolibéral
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les effets structurants de l’anarchie, le rôle des institutions internationales.
1.2 Le programme de recherche
L’analyse des régimes internationaux, des institutions internationales, des organisations internationales et des
normes internationales dans le maintien de la paix et dans le règlement coopératif des intérêts en conflit ; le poids
respectif des règles et de la puissance dans la conduite de la politique internationale.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du néolibéralisme à la page 176.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Dans un contexte anarchique – dont la logique oblige chaque État à veiller sur sa propre sécurité (le dilemme de la
sécurité) –, les États apprennent que la gestion des conflits à travers la coopération coûte moins cher que la guerre.
Ainsi, la logique de l’anarchie conduit aussi bien à la coopération internationale qu’à la guerre (les États tendent à
chercher des gains absolus plutôt que des gains relatifs). Cette impulsion systémique à la coopération confère aux
institutions internationales un statut singulier et un rôle clé dans le déroulement des rapports interétatiques.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
Le déclin de l’hégémonie américaine : l’échec du système de Bretton Woods, la guerre du Viêt-nam, les percées de
la gauche en Europe de l’Ouest, en Afrique et en Amérique latine, la révolution iranienne, l’invasion soviétique en
Afghanistan, le deuxième choc pétrolier à la suite de la révolution iranienne, l’échec de la politique étrangère axée
sur les droits de l’Homme du président américain Jimmy Carter, la politique d’affrontement de son successeur,
Ronald Reagan.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Le néofonctionnalisme (Haas), la variante institutionnaliste du libéralisme classique, le transnationalisme
(Keohane et Nye), la théorie micro-économique et la théorie des jeux.
2.2.2 Débats et réseaux
Le recul du transnationalisme devant la force explicative du néoréalisme waltzien, de l’économie politique in-
ternationale néoréaliste (Gilpin et Kindleberger) et de la définition néogramscienne de l’hégémonie (Cox).
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Matérialiste.
 3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?

Rapports étatiques conflictuels menant à la coopération internationale (celle-ci considérée comme
un mode de gestion des conflits internationaux plutôt qu’une voie vers l’harmonie internationale).
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : les États souverains ainsi que les institutions internationales.

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Annexe 5 L’ i n s t i t u t i o n n a l i s m e n é o l i b é r a l

• Nature et propriétés des unités : l’acteur rationnel (calculateur des coûts/bénéfices, buts/moyens),
égoïste, obsédé tant par la poursuite de la richesse que par sa survie, en quête de gains absolus plutôt
que relatifs. L’acteur est capable de changer son comportement en se basant sur son apprentissage
(learning).
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Conflictuelle, self-help. Cependant, la logique de l’anarchie (le calcul de l’acteur rationnel) peut
­mener tant à la coopération qu’à la guerre.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Ambigu : on prône l’holisme, toutefois Keohane insiste sur la nécessité d’ouvrir « la boîte noire » de l’État.
3.1.4 Agence/structure
Structuraliste : mais tout en admettant que l’apprentissage peut amener les acteurs à modifier leurs compor-
tements et même à accepter de limiter leur souveraineté respective, le néolibéralisme ouvre la porte à l’agence.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Explicative : l’institutionnalisme néolibéral se veut une théorie générale de la politique internationale, mais
accorde un rôle décisif – bien que caché – à l’interprétation et à l’intersubjectivité (« les toiles de signification »
de Keohane).
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Fondationnaliste : leur modèle rationaliste repose sur la démonstration empirique de la « vérité ».
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Troisième image.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
L’abstraction (capacité explicative et prédictive), le dilemme du prisonnier (jeux itératifs), le mode de
­démonstration positiviste, tout cela mêlé à un fort dosage d’interprétation et d’intersubjectivité (apprentis-
sage).
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
Positiviste.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Le modèle du dilemme du prisonnier se targue d’être au-delà de la normativité. Celle-ci n’est donc pas pro-
blématisée. Cependant, le néolibéralisme ne cache pas ses préférences pour la coopération et l’institutionna-
lisation des rapports étatiques.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des classes politiques et commerciales des grandes puissances.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
La communauté est constituée des grandes puissances, de leur classe dominante et des grandes institutions ▲
internationales ; le jeu de la puissance et du commerce international et le respect de la stabilité politique et 
commerciale internationale.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Celle prônée par les experts de l’appareil bureaucratique et intellectuel lié à la politique étrangère et commer-
ciale.

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Annexe 5 L’ i n s t i t u t i o n n a l i s m e n é o l i b é r a l

3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?


Statu quo. La coopération maintient la stabilité internationale et permet d’éviter la guerre. Mais en admettant
que la logique de l’anarchie puisse mener l’acteur rationnel à changer son comportement stratégique, le néo-
libéralisme s’ouvre au changement.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
La délégitimation de toute approche autre que rationaliste, considérée comme « non testable », si ce n’est
même « hors du champ de la science sociale ».
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• Double confusion ontologique :
• l’abstrait devient réel (façon waltzienne),
• écart entre le modèle de l’acteur rationnel et le rôle explicatif central joué par l’intersubjectivité (« les toiles de signifi-
cation » de Keohane) ;
• Confusion épistémologique :
• à l’instar de Waltz, les néolibéraux insistent sur la nécessité de « tester » empiriquement un modèle « qui n’existe pas ».
Leur modèle rationaliste repose sur un mode de démonstration (méthodologie) positiviste et empiriste.



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Annexe 6 La théorie marxiste

6. La théorie marxiste
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les forces profondes qui sous-tendent le politique mondiale et l’émergence du capital monopolistique, c’est-à-dire
l’impérialisme.
1.2 Le programme de recherche
Le degré de monopolisation du capitalisme, le taux de profit, l’exportation des capitaux, les politiques expansion-
nistes et hégémonistes des grandes puissances.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du marxisme aux pages 218-219.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
• Léniniste : la baisse tendancielle du taux du profit oblige l’exportation des capitaux, ce qui donne lieu à une
concurrence impitoyable entre les puissances capitalistes pour accaparer des colonies (la quête des « superprofits »
ou l’impérialisme). Deux conséquences principales : la création d’une aristocratie du travail au sein du prolétariat
dans les pays avancés, et la montée des tensions entre les États capitalistes jusqu’à l’éclatement de guerres impéria-
listes (intercapitalistes).
• Doctrine Jdhanov : la nature expansionniste et agressive de l’impérialisme rend inévitable une guerre entre le
système capitaliste et le système socialiste.
• Doctrine maoïste des « trois mondes » : l’URSS étant devenue une puissance de type « social-impérialiste », la
plupart des États du monde se trouvaient coincés entre deux projets « hégémonistes », dirigés respectivement par
l’Union soviétique et les États-Unis.
• Théorie de la dépendance : l’émergence du capitalisme en Occident à partir du XVIe siècle s’est faite à travers
l’implantation systématique du sous-développement en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Une véritable
chaîne hiérarchique d’exploitation impérialiste tire les surplus du Tiers monde vers la métropole.
• Théorie du « système-monde » : le capitalisme a émergé en tant qu’« économie-monde » non pas en raison d’une
simple logique économique, mais parce que poussé et animé par la concurrence entre les grandes puissances
européennes où la puissance joue un rôle prépondérant. Les principaux clivages du système-monde ne sont ni
de classes ni étatiques ; ils sont plutôt établis par la division internationale du travail économique entre les États
capitalistes du centre, de la semi-périphérie et de la périphérie.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
• Léniniste : la guerre sud-africaine (anglo-boer) ; la course aux armements au début du XXe siècle ; la Première
Guerre mondiale ; l’échec de la Deuxième Internationale socialiste et l’acte de « trahison » de 1914.
• Doctrine Jdhanov : la montée de l’URSS au cours de la Deuxième Guerre mondiale ; la doctrine Truman (l’endi-
guement du communisme) et le monopole américain de l’arme nucléaire jusqu’en 1949.
• Doctrine maoïste des « trois mondes » : la rupture sino-soviétique de 1960, les conflits armés dans le Tiers
monde.

• Théorie de la dépendance et théorie du « système-monde » : la crise au sein des mouvements communistes 
à compter de 1956 (dénonciation des crimes de Staline par Khrouchtchev, invasion soviétique de la Hongrie) ;
la révolution cubaine ; l’échec économique des pays nouvellement souverains ; les mouvements de contestation
« soixante-huitards ».
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Léniniste : Marx, Hobson, Hilferding, Luxemburg, Boukharine.

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Annexe 6 La théorie marxiste

Théorie de la dépendance : Prebisch, Baran.


Théorie du « système-monde » : Braudel et l’École des Annales.
2.2.2 Débats et réseaux
Léniniste : Hobson sur la guerre anglo-boer en Afrique du Sud ; les débats au sein de la Deuxième Internatio-
nale au sujet de l’impérialisme (Hilferding, Luxemburg, Boukharine et Kautsky), les débats plus restreints au
sein de réseaux marxistes qui dénonçaient l’appui que les partis socialistes européens ont donné à la guerre
de 1914-1918.
Théorie de la dépendance et théorie du « système-monde » : les débats au sein de la nouvelle gauche for-
mée en rupture avec les partis communistes après les événements de 1956 en Hongrie.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Matérialiste. La logique de l’accumulation du capital et l’existence objective de la lutte des classes en tant que
moteur de l’histoire.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
On déplace la question des relations internationales vers celle de l’accumulation du capital à l’échelle
mondiale et de la lutte des classes, luttes à travers lesquelles se réalise le processus d’accumulation.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Deux classes principales : bourgeoisie et prolétariat. La première cherche à maximiser son profit par
l’exploitation du prolétariat. La seconde cherche à résister à l’exploitation et à renverser le capitalisme
par la révolution. La bourgeoisie se fonde à l’intérieur de la nation, tandis que le prolétariat est, par
sa nature, une classe internationale et internationaliste. Les politiques des grandes puissances ne sont
que le prolongement des intérêts de classe de leur bourgeoisie nationale respective.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Dynamique qui prend la forme d’une lutte à finir. Les intérêts de chaque classe s’excluent mutuelle-
ment.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Holiste : le point de départ de toute analyse est de déterminer comment la totalité est configurée et quelles
sont ses tendances.
3.1.4 Agence/structure
Co-détermination, mais la logique du raisonnement est clairement structuraliste.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
 Explicative : on prétend établir les lois objectives de l’histoire humaine.
▲ 3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Fondationnaliste : le matérialisme historique se prend pour la science de toute société.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Les trois images en action réciproque.

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Annexe 6 La théorie marxiste

3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?


Analyse dialectique et historique de l’action réciproque de la logique d’accumulation du capital et la lutte des
classes. Certains se limitent à citer les écrits de Marx et de Lénine en guise de démonstration.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
• Léniniste : analyse dialectique de l’histoire de l’émergence du capitalisme en Europe.
• Théorie de la dépendance et théorie du « système-monde » : l’impact de l’émergence du capitalisme sur
les autres régions du monde.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
La plus explicite de toutes les théories : son but est de transformer le monde.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des intellectuels qui se donnent le droit de parler au nom des opprimés et des exploités, présumant du
vécu des marginalisés et des exploités.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
Les opprimés et exploités (léniniste : le prolétariat international ; maoïste : le prolétariat et la paysannerie ;
théorie de la dépendance : les « pays prolétaires » ; théorie du « système monde » : les pays périphériques et
semi-périphériques) ; la politique révolutionnaire.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Une méthode qui valorise la perspective des opprimés et des exploités. Le marxisme prétend être l’unique
approche scientifique.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Prône la transformation révolutionnaire.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
La délégitimation de toute approche qui ne parle pas au nom des « damnés de la terre », dès lors étiquetée
« théorie bourgeoise ».
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• Le déterminisme économique explique tous les comportements sociaux.
• Discours militariste qui mène au sectarisme.




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Annexe 7 L’ É c o l e a n g l a i s e

7. L’École anglaise
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Le poids d’un système anarchique d’États par rapport aux autres formes d’organisation politique ayant existé,
­notamment celles partageant une homogénéité culturelle.
1.2 Le programme de recherche
L’analyse historique de l’origine, de l’évolution et de l’expansion des sociétés internationales, en particulier de la
société internationale moderne ; l’examen de la variation entre les codes communs de différentes sociétés interna-
tionales ; l’exploration de la logique de l’équilibre des puissances.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés de l’École anglaise à la page 241.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
L’importance de la société internationale. Les relations internationales consistent en des interactions à trois niveaux
distincts : le système international (un système anarchique d’États), la société internationale (une société d’États
basée sur les valeurs et les intérêts partagés) et la société mondiale (composée des individus de l’ensemble de la
planète). Les sociétés internationales se fondent toujours soit sur les valeurs communes, soit sur les normes et les
intérêts communs.
1.4.1 Les variantes de l’approche
Pluralistes, solidaristes et révolutionnistes. Ces trois courants s’opposent sur quatre enjeux : la nécessité qu’une
culture commune sous-tende la société internationale, les interventions humanitaires, la possibilité de récon-
cilier ordre et justice, la forme de droit sur laquelle doivent être érigées les institutions internationales (voir le
tableau 11.1, p. 237).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La guerre froide ; l’effritement des empires coloniaux européens ; l’hégémonie des États-Unis après 1945 et son
déclin relatif à partir des années 1970.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Locke,Vattel, Grotius, Kant.
2.2.2 Débats et réseaux
Rejet du positivisme et surtout du béhavioralisme en Relations internationales. Critique du caractère unidi-
mensionnel du réalisme. L’histoire diplomatique et le droit international.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
 3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Principalement idéaliste. Refus de traiter les systèmes internationaux comme des phénomènes naturels. La

société internationale est conçue comme étant forgée par les valeurs partagées par les acteurs.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Coexistence (ou articulation) entre système international (politique de puissance entre les États),
société internationale (institutionnalisation d’identités partagées entre les États) et société mondiale

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Annexe 7 L’ É c o l e a n g l a i s e

(les individus, les organisations non gouvernementales et la population globale). Ces trois niveaux se
superposent sans nulle vision cohérente de leur articulation.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : États, institutions, normes, individus (diplomates).
• Nature et propriétés : tendance pluraliste, États égoïstes ; tendance solidariste, les États sont aptes
à reconnaître leurs intérêts communs ; tendance révolutionniste, l’État vs l’humanité (la société
mondiale).
3.1.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Varie selon le niveau : conflictuelle au sein du système international ; intersubjective dans la société interna-
tionale ; encore non précisée pour la société mondiale.
3.1.4 Individualiste ou holiste ?
Principalement holiste. On cherche à identifier les structures internationales.
3.1.5 Agence/structure
Les structures priment sur les agents, mais on impute tout de même une capacité d’action à l’agence (États et
diplomates), que ce soit pour fonder, modifier, voire changer la structure.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Antipositiviste (Bull vs Kaplan), plutôt constitutive (on plaide pour une compréhension interprétative des
relations internationales). Recours également aux méthodes non interprétatives.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Sa vision téléologique de l’histoire tend vers le fondationnalisme.
3.2.3 Niveau d’analyse – « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Les trois images, mais aucune tentative de s’interroger sur leur articulation.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
Études historiques comparatives.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
Pluraliste (l’histoire diplomatique européenne) et multidisciplinaire.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite, mais non problématisée. Les auteurs s’intéressent à l’éthique appliquée. La société internationale est
conçue comme une structure normative, socialement construite et historiquement contingente.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des classes politiques des États les plus puissants. Vision assez eurocentriste ; Wight affiche explicite-
ment une vision éthique chrétienne. Cependant, l’École anglaise est divisée sur maints aspects normatifs,
dont la question des interventions humanitaires (les pluralistes y voient une menace à la souveraineté des ▲
États ; les solidaristes et les révolutionnistes sont en faveur). 
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
• Pluralistes : les États (essentiellement les plus puissants) et les institutions internationales dans le jeu de
pouvoir et de la mise en place de normes qui façonnent la société internationale.
• Solidaristes : les États, les institutions internationales, les individus.
• Révolutionnistes : les États, les institutions internationales, les individus et l’humanité.

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Annexe 7 L’ É c o l e a n g l a i s e

3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Le pluralisme méthodologique.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Principalement le statu quo (le courant pluraliste cherche à préserver l’ordre international), mais en insistant
sur la nécessité d’historiciser les structures internationales, l’approche admet que le changement est inscrit
dans les relations internationales. Les révolutionnistes soulignent le potentiel émancipateur du concept de la
société mondiale.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
On valorise le rôle direct du chercheur dans les débats sur l’éthique et la pratique des relations internationales.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
Deux faiblesses :
• Manque de clarté/cohérence quant à l’articulation entre les concepts de système international, de société internatio-
nale et de société mondiale.
• Manque de clarté sur la manière de combiner leur approche interprétative et les éléments (surtout chez Bull) explica-
tifs.



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Annexe 8 Le constructivisme

8. Le constructivisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Le rôle des règles, des normes, des valeurs culturelles, des idéologies et des pratiques représentationnelles dans la
composition (tant par la forme que par le fond) des relations internationales.
1.2 Le programme de recherche
Les significations et les perceptions partagées (structures idéationnelles intersubjectives) entre divers acteurs (ou
­sujets). Les transformations sur la scène internationale nées des changements des significations partagées entre les
agents (acteurs) principaux.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du constructivisme aux pages 267-268.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Tout aspect des relations internationales est façonné par l’interaction entre les pratiques représentationnelles à
travers lesquelles les agents (acteurs) se dotent d’une image partagée de soi en fonction d’une image de l’« Autre ».
L’analyse du processus de construction des identités sociales des acteurs (agents) de la politique mondiale est essen-
tielle pour comprendre leurs intérêts et leurs actions.
• Variante conventionnelle (Wendt) : « L’anarchie est ce que les États en font ». Trois formes différentes de
l’anarchie (hobbesienne, lockienne et kantienne) façonnent les rapports entre les États.
• Variante axée sur les règles (Onuf) : toute action et tout comportement se comprennent en fonction des règles
et des pratiques linguistiques qui les sous-tendent.
• Variante critique : les pratiques du savoir (modes de raisonnement) accordent une légitimité aux divers rôles de
pouvoir (Weldes) et aux intérêts qui les sous-tendent (McSweeney).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La fin de la « détente » et la période dite de la « guerre fraîche » (1980-1987) ; l’effritement du projet de société « libé-
rale » aux États-Unis et la montée de la droite ; la fin de la guerre froide ; la consolidation de l’Union européenne.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
• Wendt : Weber ; l’approche symbolique interactionnelle dans la sociologie américaine, la phénoménologie ;
Kuhn, Bashkar, Giddens.
• Onuf et le constructivisme axé sur les règles : Wittgenstein, Weber et Ayers.
• Constructivisme critique : Wittgenstein, Weber, Habermas, Foucault.
2.2.2 Débats et réseaux
Les débats en philosophie et en sociologie du savoir issus de la théorie de Thomas Kuhn ; la théorie de la
structuration de Giddens ; le « réalisme scientifique » de Bashkar ; l’avènement des approches critiques (la
contribution de Cox et de Ashley) devant l’apparition du néoréalisme et l’émergence du débat néo-néo ; ▲
l’élaboration du côté « sociologique » du transnationalisme.

3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Idéaliste. Toutefois, Wendt insiste sur un matérialisme résiduel (rump materialism).

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Annexe 8 Le constructivisme

3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel


3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Des pratiques intersubjectives, des structures idéationnelles, des normes et des règles, des pratiques
représentationnelles.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : deux grandes catégories d’unités sont soumises à l’analyse : a) les actes de langage, les
normes et les règles sont vus par la majorité des constructivistes comme les éléments de base qui,
ensemble, constituent les relations internationales en tant que champ d’action ; b) les agents du
savoir dont la gamme va de l’individu jusqu’aux organisations internationales. Ce qui confère un
statut d’« agent » à une personne ou à une instance est uniquement sa capacité d’exercer des pra-
tiques du savoir.
• Nature et propriétés : à analyser empiriquement. Les trois types d’actes de langage – déclaratoire,
directif et engageant – sont susceptibles d’entraîner la mise en place de règles équivalentes.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Un processus continu qui peut conduire à la consolidation, au maintien, à la modification ou même
à la transformation de la structure. La structure est toujours en processus et n’est qu’un ensemble
de valeurs, de normes et de règles partagées. Le contenu et le fonctionnement de la structure sont
toujours à analyser empiriquement.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Aucune présomption préalable, même si Wendt tend à privilégier l’holisme.
3.1.4 Agence/structure
Toute variante du constructivisme insiste sur la co-constitution de l’agent et de la structure. L’un est la condi-
tion d’existence de l’autre ; ces deux éléments se déterminent mutuellement.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Constitutive et explicitement interprétative.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Antifondationnaliste. Cependant, le « positivisme » affiché dans les récents travaux de Wendt courtise le fon-
dationnalisme.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième image »
(le système) ?
Wendt insiste sur la « troisième image » et prône le structuralisme mais, en principe, le constructivisme ne se
limite pas à une seule image.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
Interprétation des diverses formes du sens partagé (intersubjectivité).
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence

▲ L’analyse des jeux de langage et des pratiques représentationnelles. Aucun cadre de référence prédéterminé.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite et à problématiser. Le constructivisme est largement axé sur l’analyse de la normativité.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles dont font preuve les agents qui sont l’objet d’étude ; les valeurs qui façonnent les normes prévalentes.

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Annexe 8 Le constructivisme

3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?


Les agents socialement dotés de l’autorité de prononcer des actes de langage ; tout comportement qui contri-
bue à la construction du sens partagé.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Méthodologie pluraliste. L’objet principal d’analyse reste toujours le sens partagé.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Va d’un savoir ouvert au changement (Wendt) aux pratiques de savoir se voulant transformatives (Weldes et
McSweeney).
3.3.6 Effets disciplinaires ?
Le pluralisme et l’ouverture méthodologique.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
La plupart des constructivistes prônent la primauté de l’ontologie et ne s’interrogent pas sur leur épistémologie inter-
prétative.




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Annexe 9 Le néogramscisme

9. Le néogramscisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
• Les processus, les structures, les institutions, les dynamiques, les phénomènes, les théories et les concepts de la poli­
tique internationale et globale ainsi que de leurs conditions d’émergence historiques qui, ensemble, donnent au
monde social l’apparence de permanence ; les relations entre les États, les relations sociales de production et les
ordres mondiaux au sein d’une structure historique donnée ; les différents cycles hégémoniques depuis la révolu-
tion industrielle.
1.2 Le programme de recherche
• Les structures historiques ; analyse de l’hégémonie au sein d’un ordre mondial à partir des idées, des institutions et
des capacités matérielles de diffuser les idées ; la manière dont des coalitions de forces transnationales forment des
blocs historiques à travers lesquels le pouvoir d’un État dominant reproduit son pouvoir au sein d’une structure
d’accumulation intra-étatique et mondiale.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés de la théorie néogramscienne aux pages 289-291.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
• « Les institutions et les pratiques doivent ainsi être comprises à travers le changement des processus mentaux de
ceux qui les construisent. Il y a, dans cette perspective, une identité du sujet et de l’objet. La réalité objective qui
intéresse cette approche – l’État, les classes sociales, les groupes en conflit – [...] est constituée d’idées intersubjec-
tives » (Cox dans Cox et Sinclair, 1996 : 52).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
• L’Eurocommunisme ; l’échec du système fordiste (keynésien) pendant les années 1970 ; l’internationalisation,
voire la transnationalisation du capitalisme ; la remontée d’une vision économique néolibérale ultraconservatrice ;
les efforts des Thatcher et Reagan pour démanteler l’État-providence en Occident et de faire obstacle au projet d’un
Nouvel ordre économique international (NOEI) lancé par le Groupe des 77 (coalition d’États du Tiers monde).
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Gramsci
2.2.2 Débats et réseaux
• Les débats au sein de la « nouvelle gauche » marxiste dans les années 1960 et 1970 et surtout les discussions
autour des « grands classiques », qui avaient été négligés pendant l’ère stalinienne (Boukharine, Luxemburg
et Gramsci).
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
 • Dualisme entre le monde naturel et le monde social. On prône le matérialisme historique tout en admettant
▲ que le monde est socialement construit par l’intersubjectivité des forces matérielles.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
• Les diverses structures historiques consistent en l’action réciproque des forces sociales, des formes
de l’État et des ordres mondiaux.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?

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Annexe 9 Le néogramscisme

• Classes et forces sociales (nationales et transnationales), blocs historiques, institutions, organisa-


tions, idées, États. Idéologies, théories.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
L’action réciproque des forces sociales, des idées, des institutions et des capacités matérielles façonne
l’ordre mondial chacun des trois composants de la structure historique.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Holisme nuancé par une analyse de la spécificité de chaque cas historique.
3.1.4 Agence/structure
Co-constitution, vue d’un angle relationel.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Ambigue. On insiste sur le matérialisme historique (épistémologie explicative), mais on souligne la construc-
tion sociale de la réalité en fonction des idées propagées par un bloc hégémonique.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Principalement fondationnaliste.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Le niveau global c’est le point de départ, mais on insiste sur la nécessité d’une analyse qui intègre tous les
niveaux d’analyse.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
Explications multicausales (surdéterminées) comprenant le rôle des idées, des capacités matérielles et des
institutions dans le façonnement de chacun des trois composants des structures historiques (forces sociales,
formes de l’État et ordre mondial).
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
Analyse dialectique de tous les niveaux d’analyse.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite. On insiste sur la nécessité de problématiser la normativité de la théorie. Le but de la théorie doit être
de transformer les sujets dominés en sujets autonomes.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
On critique les valeurs véhiculées par les approches dominantes (réalisme, néoréalisme, libéralisme) comme
autant d’instruments d’oppression pour la majeure partie de l’humanité. Les néogramsciens s’identifient aux
exclus, aux exploités et aux marginalisés.
3.3.3 Qui compose la communauté ? quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
Les opprimés et les dominés. Les comportements contre-hégémoniques qui favorisent la mise en place d’un
nouveau bloc historique plus représentatif des intérêts de l’ensemble de l’humanité.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
La nécessité d’une attitude critique plaide, en soi, en faveur d’une approche pluraliste.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ? ▲

On prône la transformation du système actuel, qualifié d’oppressif et d’exploiteur.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
Le refus de la notion de « vérité » et la nécessité d’une analyse critique de la discipline elle-même.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
On n’a jamais pu expliquer comment il est possible de réconcilier, d’un côté, un monde que l’on dit socialement construit
par l’intersubjectivité et, de l’autre, la prétention d’appliquer l’épistémologie du matérialisme historique.

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Annexe 10 La Théorie critique

10. La Théorie critique


1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
L’ensemble des enjeux relatifs à la construction d’une communauté humaine. Analyser et critiquer les principes,
les valeurs et les normes incarnés dans les pratiques juridiques, politiques et culturelles de l’ordre existant afin de
mesurer l’écart entre, d’une part, ces principes, ces valeurs et ces normes et, d’autre part, l’ordre existant, cela dans
le but d’ouvrir des pistes « émancipatrices » (la critique immanente).
1.2 Le programme de recherche
Relever, au sein de l’ordre globalisé, les contradictions qui offrent des possibilités d’action pour transcender les
pathologies et les formes de domination et d’exclusion inhérentes à cet ordre. Repérer les structures sociales (y com-
pris les modes de penser) qui empêchent la construction d’une communauté mondiale démocratique et pacifique.
Analyser comment les formes d’exclusion et de domination émergent du modèle de communauté imposé par l’État
souverain. Repenser la communauté politique. Critiquer toute notion qui rend l’identité dépendante d’un espace
(national, communautaire) exclusif. Identifier les tendances dans l’ordre mondial actuel qui visent à limiter la par-
ticipation, de même que les tendances qui se prêtent à un élargissement de l’espace public et à la mise en place d’une
communication dialogique.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés de la Théorie critique aux pages 313-314.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Toute théorie est forcément imprégnée de valeurs, de normes et de conséquences politiques, ce qui devrait amener
les théoriciens à reconnaître que d’autres visions du monde sont aussi valables que la leur. La réification de l’État
dans la plupart des théories des relations internationales est une des clés de voûte pour le maintien des rapports
de domination et d’exclusion. La possibilité de l’émancipation humaine repose sur l’effritement de la souveraineté
exclusive de l’État en tant qu’entité morale.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
Le gel théorique au sein du marxisme orthodoxe à partir des années 1920 ; la montée du fascisme ; la Deuxième
Guerre mondiale ; la guerre froide ; la montée et l’échec de la « nouvelle gauche » ; le projet de construction de
l’Union européenne.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Kant, Hegel, Marx, Lukács, Korsch, Horkheimer, Adorno, Marcuse, Benjamin, Habermas.
2.2.2 Débats et réseaux
L’émergence d’un marxisme néo-hégélien (Lukács, Korsch) au début des années 1930 ; les débats au sein de
l’École de Francfort et ceux de la « nouvelle gauche » dans les années 1950-1970.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
 de la charge structurelle)

3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Principalement idéaliste. Les êtres humains construisent les modes de domination et d’exclusion par leurs
formes de penser. Les héritiers de l’École de Francfort semblent avoir totalement abandonné le matérialisme
historique qui inspirait les fondateurs de cette approche.

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Annexe 10 La Théorie critique

3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel


3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Des structures de domination et d’exclusion – l’action réciproque de quatre « processus de ratio-
nalisation » : la construction de l’État, la concurrence géopolitique, l’industrialisation capitaliste et
l’apprentissage morale-pratique (Linklater, 1998 : 147-157).
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Les pratiques culturelles liées aux identités infra-étatiques qui amènent à l’exclusion et à la margina-
lisation.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Une dynamique à double tendance : d’un côté, l’aspect principal circonscrit la communauté morale à
la frontière étatique (tout en renforçant les pratiques d’exclusion et de marginalisation) et, de l’autre,
des possibilités d’action se dessinent pour élargir cette communauté.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Principalement holiste. On cherche à découvrir les structures qui empêchent la réalisation de la liberté uni-
verselle.
3.1.4 Agence/structure
Les effets des structures priment sur les agents, mais le sort des êtres humains demeure dans leurs propres-
mains – on cherche à valoriser l’agence.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
On insiste sur les deux.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Ambiguë : antifondationnaliste dans la critique de la raison instrumentale et de l’idée qu’aucun critère trans-
cendant ou objectif ne fonde la connaissance ; cependant, Habermas insiste sur le fait que toute prétention à
la validité morale soit évaluée en fonction de la raison – une position fondationnaliste.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Les trois images. L’École de Francfort a été fondée sur un projet multidisciplinaire qui visait tous les niveaux
de la vie sociale.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
L’intégration de la philosophie critique et de l’ensemble des sciences humaines dans une même analyse em-
pirique et dialectique.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
La critique immanente et dialectique.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ? ▲
Explicitement « utopiste » et problématisée. L’étude des relations internationales devrait être axée sur une 
politique « émancipatrice ». Le but de la critique est la transformation : la théorie doit viser la mise en place
d’un ordre rationnel, juste et démocratique à l’échelle mondiale.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles de l’ensemble de l’humanité, surtout celles des dominés et des exclus. Une éthique discursive qui fa-
vorise un vrai dialogue sur la question de l’exercice planétaire du pouvoir et de l’autorité, auquel participent

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Annexe 10 La Théorie critique

– sur un pied d’égalité – les mouvements sociaux, les acteurs non étatiques, les citoyens mondiaux, les États
et les organisations internationales.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
L’humanité entière. On insiste sur une attitude cosmopolitique, c’est-à-dire que tout être humain – qu’il soit
citoyen ou non citoyen d’un État – jouit des mêmes droits et des mêmes obligations, peu importe la juridic-
tion étatique où il se trouve. Le projet « émancipateur » exige l’élargissement des frontières morales de toute
communauté politique.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
La critique de la raison instrumentale et l’insistance sur une critique immanente sont des méthodes réservées
à ceux qui voient la nécessité de l’établissement de la liberté universelle. Le pluralisme est, en soi, une valeur à
promouvoir, et ce, à tous les niveaux sociaux.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
La transformation. Le but de la théorie est de servir d’instrument aux êtres humains pour leur permettre de
s’émanciper de toutes les structures et les modes de penser menant à la domination et à l’exclusion sociales.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
On valorise le rôle direct du chercheur dans les débats sur l’éthique et sur la pratique des relations internatio-
nales.
La notion de communication dialogique implique une ouverture maximale de la discipline.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• La préoccupation ontologique relative à l’élargissement des frontières étatiques comme mode principal de création
d’un espace public tend à légitimer la nécessité des frontières ainsi que certains impératifs de la globalisation. Cela
semble contredire le principe de l’émancipation de l’humanité défendu par cette approche.
• L’universalisme critique et la rationalité communicationnelle prônés par la Théorie critique semblent véhiculer deux
préjugés occidentaux : la primauté de l’individu en tant qu’agent social, et une définition de la liberté axée sur l’indi-
vidu, ce qui rend la Théorie critique moins apte à théoriser l’altérité.
• Difficulté d’identifier empiriquement des lieux publics d’échange et de dialogue qui correspondraient aux impératifs
de la bonne communication habermassienne.



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Annexe 11 Le poststructuralisme

11. Le poststructuralisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Le rôle du langage et des mots dans la construction discursive du « monde réel » ; les rapports savoir-pouvoir ; les
dichotomies binaires qui sous-tendent le discours en Relations internationales ; les voix oubliées et négligées par les
relations savoir-pouvoir en politique internationale.
1.2 Le programme de recherche
Revisiter le canon des Relations internationales pour interroger les liens entre « les mots et les choses », surtout
les dichotomies binaires qui sous-tendent le sens commun et l’expertise (interne/externe ; souveraineté/anarchie ;
sécurité/insécurité ; soi/l’Autre, etc.) et les exclusions qui en découlent ; l’analyse de l’intertextualité des discours de
« différance » (voir p. 354n7) dans la construction (le récit) du « réel » ; enquêter sur le processus discursif de pro-
duction du sujet humain ; déconstruire les jeux de langage et, ainsi, déterminer comment le caractère non réflexif de
la discipline des Relations internationales naturalise les rapports de pouvoir ; l’interprétation des réalités plurielles
présentées sous la forme de textes.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du poststructuralisme aux pages 336-338.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
La théorie est la pratique ; toute réalité est construite par les textes et par la « performativité ». La clé pour com-
prendre le pouvoir est de saisir comment le savoir permet la construction de la réalité. C’est par le discours que
l’ordre mondial sera établi. Toute stabilisation (naturalisation) de la signification identitaire est arbitraire et artifi-
cielle ; elle découle des stratégies discursives et repose sur les structures de savoir-pouvoir.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
L’épuisement de la gauche « soixante-huitarde » ; les révélations sur le goulag soviétique ; le terrorisme politique des
années 1970 et 1980.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Nietzsche, Heidegger, Husserl et la phénoménologie, Saussure.
2.2.2 Débats et réseaux
Les débats de la gauche française autour du marxisme structurel (Althusser et consorts) ; l’anthropologie
structurelle (Lévi-Strauss) et les linguistes structurels (Saussure) ; le groupe dit des « nouveaux philosophes » ;
les débats avec l’École de Francfort (surtout Habermas) ; la critique du néoréalisme en Relations internatio-
nales.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ? ▲
Radicalement idéaliste. Il n’y a rien au-delà du texte ni au-delà du discours (même si on admet l’existence 
d’un monde matériel en dehors de notre pensée) : la réalité n’est que « performée » discursivement.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Les « performances » des jeux de savoir-pouvoir ; les discours de « différance » (voir p. 354n7) en tant
que matérialisation « performative » ; le discours crée les conditions de la connaissance et forge un
monde particulier ; les modes de représentation « performatifs ».

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Annexe 11 Le poststructuralisme

3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Le langage (qui est antérieur à notre connaissance du monde), tel qu’il opère dans les textes ; le dis-
cours ; la « performativité ».
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Tant la discipline des Relations internationales que la politique internationale sont basées sur les
métarécits qui représentent l’altérité d’une façon unique ; toute la lecture d’un texte devient la signi-
fication de ce texte.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Holiste. La primauté des structures du langage.
3.1.4 Agence/structure
Structuraliste. Les sujets (décentrés) sont construits par les structures externes du langage, du savoir et du
discours. La « mort » du sujet (le sujet est vu comme étant constitué par des conditions de langage extérieures
à lui-même ; il ne peut être rendu intelligible qu’en référence au contexte théorique qui le « performe »).
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Radicalement constitutive et autoréflexive.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Radicalement antifondationnaliste. Il n’y a pas de vérité, seulement des régimes concurrentiels de vérité ; le
caractère « situé » de la connaissance.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Troisième image. Le texte et le discours comme éléments structurants de toute réalité et donc de tout com-
portement humain.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
La déconstruction du lien entre la raison, le pouvoir et la critique est la clé qui révèle les vrais rapports de
pouvoir.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
L’analyse du discours et l’étude de textes s’appuient sur la double lecture, la généalogie et l’intertextualité.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite et problématisée. En prônant la résistance critique, le poststructuralisme s’affiche comme la pensée
de la dissidence en Relations internationales.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles de toutes les formes de subjectivité écartées par les récits orthodoxes.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?

▲ Ceux qui sont bâillonnés (silenced) ou négligés ou marginalisés par les récits orthodoxes de la politique in-
ternationale. Toute forme de comportement qui conteste la vision de l’altérité véhiculée par les récits ortho-
doxes.
3.3.4 La méthode de qui ? pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
En postulant que ce que nous savons et comment nous le savons dépend des structures de pouvoir sous-jacentes au
discours, le « perspectivisme » du poststructuralisme est considéré comme la méthode des sujets négligés par le savoir-
pouvoir incarné par les dichotomies binaires qui sous-tendent les approches et les récits orthodoxes.

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Annexe 11 Le poststructuralisme

3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?


En cherchant à « défaire le sens », le poststructuralisme se dote d’un projet ouvertement subversif qui vise les
formes du savoir et du pouvoir incarnées dans le discours des « experts ».
3.3.6 Effets disciplinaires ?
Le pluralisme et l’ouverture méthodologique.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• Contradiction entre l’épistémologie et la normativité. Tout en voulant valoriser la voix des exclus et des marginalisés,
le projet de subvertir le sens crée un langage postmoderne particulièrement (et délibérément) obscur, ce qui limite
l’accessibilité à la pensée poststructuraliste. Seuls y ont accès les intellectuels rompus aux jeux du savoir-pouvoir. Cela
se traduit donc par une autre forme d’exclusion des marginalisés.
• Le « discours » est tout à la fois un concept, la catégorie ontologique primordiale et « la réalité ». Il s’agit ici d’un argu-
ment circulaire qui ne permet ni point d’entrée ni réfutation.
• Le danger du relativisme : toute interprétation, toute lecture d’un texte est valable.
• On critique le métarécit moderniste du progrès tout en le remplaçant par un autre métarécit : celui de la « différance ».




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Annexe 12 Le féminisme

12. Le féminisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les rapports de genre en tant que constructions sociales ; la dénaturalisation du pouvoir masculiniste et les hiérar-
chies basées sur le genre.
1.2 Le programme de recherche
Exposer comment la naturalisation de l’oppression des femmes sert de modèle à la dépolitisation de l’exploitation
de manière plus générale. Les raisons pour lesquelles les approches orthodoxes rendent les femmes invisibles, et les
conséquences qui en découlent.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du féminisme à la page 363-364.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
En tant que construction sociale, les rapports de genre ont des effets structurants sur les diverses sources du pouvoir
dans l’organisation de l’ordre social et politique. Le pouvoir masculiniste et les hiérarchies sociales reposent sur
la naturalisation de ces rapports. Le contrôle du corps de la femme devient crucial pour marquer les limites de la
nation et assurer la pérennité de celle-ci. La domination des hommes sur les femmes, les inégalités dans les relations
de genre et l’usage de moyens coercitifs sont partie intégrante de l’État moderne. Ces pratiques sont légitimées par
l’État et directement liées à la formation et à la consolidation de celui-ci.
• Féminisme libéral : la femme est un individu rationnel égal à l’homme. L’exclusion des femmes de l’espace public
entraîne un déséquilibre institutionnel ; et tout obstacle qui empêche l’accès des femmes aux mêmes droits et aux
mêmes postes de pouvoir que ceux des hommes est à éliminer.
• Féminisme matérialiste/marxiste/socialiste : « le privé est politique », la sphère privée sous-tend la sphère
­publique en tant que sa condition d’existence ; la subordination sociale des femmes repose sur les rapports de
production et de reproduction capitalistes, et le fondement de l’oppression des femmes s’appuie, pour l’essentiel,
sur le contrôle que les hommes exercent sur le produit du travail des femmes à travers le patriarcat.
• Féminisme standpoint : la subjectivité marquée par le genre, c’est-à-dire que la construction sociale de la mas-
culinité et de la féminité façonne des savoirs spécifiquement féminins et masculins (les femmes raisonnent et
pensent différemment des hommes). Tout savoir reflète les intérêts et les valeurs de groupes sociaux particuliers.
La construction de tout savoir est conditionnée par le contexte social, politique, idéologique et historique qui a
cours au moment de sa production.
• Féminisme postmoderne : les structures discursives du savoir et du pouvoir marginalisent la voix des femmes,
et façonnent le genre et le féminin. La naturalisation de la masculinité est la principale source du pouvoir et de la
hiérarchisation de toute société. Le genre est un spectacle « performé » sur soi par les autres et « performé » sur les
autres par soi-même.
• Féminisme postcolonial : le genre n’est jamais exempt des effets structurants du racisme, du colonialisme et du
néocolonialisme. Le féminisme occidental fait preuve d’ethnocentrisme en négligant les perspectives et les expé-
riences des « femmes de couleur » en tant que charnière structurelle au sein de l’économie politique mondiale.
 2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
▲ 2.1 La conjoncture historique
Le phénomène de contestations culturelle, politique et sociale des années 1960 et l’éclatement de l’autorité tradi-
tionnelle en Occident.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Wollonstonecraft, Mill (Harriet), Engels, de Beauvoir, Foucault, Derrida, Bhabha.

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Annexe 12 Le féminisme

2.2.2 Débats et réseaux


Prolifération des analyses féministes à compter des années 1960, avènement des approches critiques et post-
positivistes en Relations internationales (surtout l’approche postmoderne), la théorie postcoloniale en études
littéraires.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Idéaliste.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Toute activité qui contribue à la naturalisation des rapports de genre et à la construction du pouvoir
masculiniste.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : le genre et les dichotomies binaires sur lesquelles sa construction discursive repose (par
exemple : la catégorie privée/dépendante/émotive de « femmes et enfants », opposée à l’« homme
citoyen » public/indépendant/rationnel). Les groupes de femmes et de leurs expériences en tant que
sujets des relations internationales.
• Nature et propriétés : issu de la construction sociale, le genre est à la base de tous les rapports de
pouvoir et de hiérarchie.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Ces dichotomies binaires se constituent mutuellement et génèrent la naturalisation du pouvoir mas-
culiniste.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Holiste : on analyse les structures qui naturalisent les rapports de genre.
3.1.4 Agence/structure
Principalement structuraliste. L’action humaine est contrainte par la naturalisation des rapports de genre.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Constitutive.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Les variantes du féminisme semblent être partagées sur cette question. Le féminisme libéral, le féminisme
­matérialiste et le féminisme standpoint sont plutôt fondationnalistes. Le féminisme postmoderne et le fémi-
nisme postcolonial sont antifondationnalistes.
3.2.3 Niveau d’analyse – « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ? ▲
Les trois niveaux. 
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
Les relations sociales comme porte d’entrée de la connaissance, on procède à la déconstruction de la « perfor-
mativité » et du discours.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
• Postmoderne : analyse du discours à travers la généalogie, la double lecture et l’intertextualité.

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Annexe 12 Le féminisme

• Standpoint : analyse d’un nouveau « savoir féminin » dans lequel le « vécu féminin » serait à la base d’une
épistémologie féministe.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite et problématisée.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des groupes de femmes marginalisées par les discours orthodoxes en Relations internationales.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
Les communautés opprimées par le discours masculiniste (la gamme complexe des communautés de femmes
à l’échelle planétaire). Tout comportement qui valorise le rôle des femmes.
3.3.4 La méthode de qui ? pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Le point de vue des femmes, pour des femmes.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Insistance sur la nécessité de transformer les rôles de genre.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
La contestation radicale des pratiques du savoir qui naturalisent les hiérarchies sociales conduit à une margi-
nalisation disciplinaire de toutes les variantes du féminisme, à l’exception de la variante libérale.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• Certaines variantes du féminisme prônent une ontologie essentialiste (soit le vécu de la femme, soit une notion
transhistorique du patriarcat).
• La prétention d’avoir élaboré une épistémologie (ou des épistémologies) féministe(s).



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Annexe 13 La sociologie historique néowébérienne

13. La sociologie historique néowébérienne


1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Problématiser et historiciser la théorie des relations internationales en en soulignant les contextes, les processus
historiques et les structures sous-jacentes qui ont façonné les institutions et les principales pratiques qui composent
aujourd’hui les relations internationales et la discipline des Relations internationales.
1.2 Le programme de recherche
L’analyse de l’interaction entre les structures sociales et les actions des différentes formes d’agents sociaux (États,
formations politiques, groupes sociaux, forces sociales, individus, etc.), et ce, dans divers temps et espaces his-
toriques. L’émergence et la transformation de ces interactions historiques issues de la multiplicité des agents et
des structures vus comme parties constituantes de la modernité (le système international, l’État, le capitalisme, la
guerre, la science, etc.). La spécificité historique des différentes formes de ces agents et structures et leur co-consti-
tution. L’interrogation de la relation entre l’interne et l’externe dans le façonnement historique de l’ordre mondial
actuel. Les structures de classes ; les mouvements sociaux ; le nationalisme ; les révolutions ; la transformation de
l’organisation sociale de la violence collective.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés de la sociologie historique néowébérienne aux pages 400-401.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Les structures, les institutions, les acteurs et les pratiques de la politique internationale qui semblent être « naturels »
viennent des processus historiques de forces sociales complexes, contradictoires et contestées. Le résultat de ces
processus n’a jamais été prédéterminé.
• Première vague : dans un contexte anarchique (modèle westphalien), la spécificité de l’État moderne en tant
qu’agent (son autonomie relative) réside dans sa capacité (pouvoir) d’agir contre les contraintes provenant de sa
propre société et en fonction des exigences de la logique anarchique externe.
• Deuxième vague : l’État moderne n’est pas une simple courroie de transmission des impératifs structurels du
système anarchique. Il faut décortiquer l’État (rejet de la notion d’un acteur rationnel personnifié) en fonction
des différentes sources de son pouvoir – tant à l’interne qu’à l’externe : idéologique, économique, militaire et
­politique. L’interne façonne l’externe et vice versa, conduisant ainsi à la re-théorisation de l’État.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
Les grands bouleversements politiques et culturels des années 1970 (défaite américaine en Indochine ; la fin des
dictatures en Europe occidentale – Portugal, Grèce et Espagne —, en Afrique, en Amérique latine et en Asie ; l’échec
du système de Bretton Woods ; les chocs pétroliers de 1973 et de 1979).
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Smith, Marx, Weber, Hintze, Braudel, Moore.
2.2.2 Débats et réseaux

• Première vague : le « virage sociologique » des années 1960 et 1970 ; la rupture avec la théorie système- 
monde et d’autres formes d’économicisme d’inspiration marxiste.
• Deuxième vague : l’attaque menée par les théories critiques contre les approches qui réifient l’État et le
système international.

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Annexe 13 La sociologie historique néowébérienne

3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Idéaliste, dans le sens où la question de la construction de catégories d’analyse est posée.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
On souligne la nécessité de problématiser l’émergence de catégories ontologiques des Relations inter-
nationales.
• Première vague : tendance à réifier l’État dans ses activités « externes », ce qui rapproche cette
­ontologie de celle du réalisme.
• Deuxième vague : un processus historique de co-détermination des formations sociales, des formes
de pouvoir et des systèmes internationaux.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Les forces sociales de divers types, qui changent à travers l’histoire.
• Première vague : on accepte cependant le découpage de la réalité en sphères d’activité distinctes
(politique, économique, sociale, internationale, etc.), en insistant sur l’autonomie du politique par
rapport à l’économique. D’où cette tendance à la réification du système international en tant que
modèle de compétition géopolitique « westphalien » (l’anarchie).
• Deuxième vague : plusieurs sources de pouvoir et plusieurs agents faisant preuve d’une autonomie
relative ; diverses dimensions spatiales imbriquées et interdépendantes.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
• Première vague : on applique la présumée logique de l’anarchie à d’autres contextes sociohisto-
riques ; et la politique internationale est dépeinte comme une lutte entre élites politiques étatiques
pour affirmer et défendre leur souveraineté auprès d’élites d’autres États.
• Deuxième vague : la dynamique ne peut être prédéterminée, mais reste l’objet d’une analyse socio-
historique.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
• Première vague : principalement holiste.
• Deuxième vague : de façon générale, on ne privilégie ni l’individualisme ni l’holisme.
3.1.4 Agence/structure
• Première vague : on accepte la logique structurelle du modèle westphalien de compétition géopolitique,
c’est-à-dire la logique d’anarchie.
• Deuxième vague : on analyse empiriquement la co-constitution d’agents et de structures.
3.2 Cohérence épistémologique
 3.2.1 Explicative ou constitutive ?

Explicative, tout en faisant état de la relation causale entre plusieurs variables. On fait cependant place à un
élément constitutif tout en soulignant comment les processus historiques se sont déroulés.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Principalement fondationnaliste. L’analyse historique révèle la nature de la réalité.

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Annexe 13 La sociologie historique néowébérienne

3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
• Première vague : analyse davantage axée sur la « troisième image » – comment l’externe façonne l’interne.
• Deuxième vague : la multicausalité entraîne l’imbrication des trois niveaux.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
L’interrogation sociologique (quelles forces sociales ?) et historique (quel processus ?) de la construction des
catégories d’analyse de la discipline des Relations internationales.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
• Première vague : l’utilisation d’idéaux-types d’inspiration wébérienne compatibles avec une approche
­hypothético déductive.
• Deuxième vague : méthode comparative qui met l’accent sur la multicausalité.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite, dans le sens où on souligne le rôle de la normativité et la nécessité de la problématiser.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
On explore les valeurs portées par les forces sociales et les normes qui ont façonné la modernité. Même si la
sociologie historique n’affiche pas ouvertement de valeurs, la problématisation sociologique et historique de
toute catégorie d’analyse implique, en soi, une attitude potentiellement critique par rapport à l’ordre existant.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
• Première vague : les élites de diverses sphères d’activité (économique, politique, militaire, etc.) et les formes
de comportement qui leur sont imposées par la présumée logique de leur sphère respective.
• Deuxième vague : toute force sociale qui détient le pouvoir d’agir sur d’autres.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Pluralisme sociologique et historique.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
L’accent mis sur les périodes de rupture de même que la critique des approches qui tiennent pour acquis la
continuité des structures des relations internationales ont pour effet de sensibiliser les chercheurs à la perma-
nence du changement et des transformations.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
Ouverture et questionnement.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
Les deux vagues font montre d’une certaine ambiguïté dans leur analyse. D’une part, elles cherchent à comprendre les
processus et les structures des relations internationales dans leurs particularités historiques et, d’autre part, elles tentent
d’élaborer une explication théorique généralisable de ces processus et structures.
• Première vague : la réification ontologique du politique, de l’international, de l’État est en contradiction avec la
­volonté d’analyser et de problématiser l’évolution sociohistorique des grandes structures et institutions des relations
internationales. ▲
• Deuxième vague : la notion d’autonomie des sources du pouvoir ne débarrasse pas l’approche d’un certain stato-cen- 
trisme, c’est-à-dire qu’on ne s’interroge toujours pas sur la structure hiérarchique des sociétés.

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Annexe 14 La sociologie historique néomarxiste

14. La sociologie historique néomarxiste


1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Des conditions historiques d’émergence des processus, structures et dynamiques de la politique internationale et
mondiale. Problématiser et reconstruire les variations entre les formes d’État, les formes de souveraineté et les
­dynamiques géopolitiques à partir de l’étude des relations sociales de propriété.
1.2 Le programme de recherche
La chute des empires historiques ; l’émergence de la souveraineté territoriale moderne ; l’émergence du capitalisme ;
la reconstruction des variations entre les formes d’État, les formes de souveraineté et les dynamiques géopolitiques
à partir de l’étude des relations sociales de propriété. Identification des agents et des processus centraux qui per-
mettent de contextualiser la rationalité propre à chaque système géopolitique et les conditions de leur possible
transformation.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés de la sociologie historique néomarxiste à la page 420.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Les phénomènes, souvent décrits comme « nouveaux » ou « émergents » (p. ex. : la mondialisation), s’inscrivent dans
les structures sociohistoriques profondes. Les diverses dynamiques géopolitiques ont leurs origines dans la forme
historique respective qu’a prise l’institutionnalisation des relations sociales de propriété. Seule la prise en compte
des régimes de propriété et de la forme historique concrète que prennent les relations de classes permet d’expliquer
les variations qui surviennent au chapitre du développement étatique, de l’urbanisation, de la démographie, des
dynamiques impérialistes, etc.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La turbulence politique des années 1970 en Occident (voir l’annexe sur le néoréalisme, p. 543) ; la grande popularité
de la théorie marxiste dans les milieux intellectuels occidentaux.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Marx, Lénine, Trotsky, Braudel, Brenner.
2.2.2 Débats et réseaux
Le marxisme structurel d’Althusser ; la théorie de la dépendance ; la théorie du « système-monde » ; et le débat
des historiens marxistes anglais et français au sujet de la transition du féodalisme au capitalisme.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Dualisme entre le monde naturel et le monde social, ce dernier est conçu comme le produit des rapports de
 force historiques.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel

3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Les régimes de relations stratégiques et géopolitiques qui ont leurs origines dans les relations sociales
de propriété.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Relations sociales de propriété.

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Annexe 14 La sociologie historique néomarxiste

3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?


La rationalité sociale des acteurs (classes) en interaction réciproque et avec la nature façonne les
­variations dans les formes de pouvoir et de rapports géopolitiques.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Un holisme nuancé par une analyse de la spécificité de chaque cas historique.
3.1.4 Agence/structure
Co-constitution, vue d’un angle relationel.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Explicative dans un double sens : a) certains (p. ex., Wood, 2003) prennent la notion de Marx de la « coercition
extra-économique » comme une vérité établie qui explique l’émergence du capitalisme ; b) on trace les pro-
cessus historiques qui ont donné lieu aux formes de pouvoir et aux institutions qui dominent actuellement
les rapports globaux.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Principalement fondationnaliste.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième image »
(le système) ?
Première et seconde image. On demande comment les dynamiques et les structures géopolitiques tirent leurs
origines des relations sociales particulières à chaque cas.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
La rationalité sociale des acteurs dans des relations sociales particulières.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
Analyse comparative (synchronique et diachronique).
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite. On défend que la théorie oriente normativement l’analyse empirique et on insiste sur la nécessité de
problématiser la normativité de toute théorie. Le but de la théorie doit être de transformer les sujets dominés
en sujets autonomes.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
On critique les valeurs véhiculées par les approches dominantes (réalisme, néoréalisme, libéralisme) comme
autant d’instruments d’oppression pour la majeure partie de l’humanité. Les néomarxistes s’identifient aux
exclus, aux exploités et aux marginalisés.
3.3.3 Qui compose la communauté ? quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
Aspect moins détaillé de l’approche, mais on vise à transformer les sujets dominés en sujets autonomes.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
La nécessité d’une attitude critique plaide, en soi, en faveur d’une approche pluraliste.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ? ▲
Prône la transformation du système actuel, qualifié d’oppressif et d’exploiteur. 
3.3.6 Effets disciplinaires ?
Le refus de la notion de « vérité » et la nécessité d’une analyse critique de la discipline elle-même.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
Bien qu’ayant produit des études historiques qui ont enrichi notre connaissance du monde, la sociologie historique
néomarxiste n’est toujours pas parvenue à une théorisations rigoureuse du champ des relations internationales ; et
certains auteurs s’appuient encore sur des aspects de l’œuvre de Marx pour asseoir l’objectivitié de leurs démarches.

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