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Dan O’Meara
* Voir p. 516.
EBSCO Publishing : eBook Collection (EBSCOhost) - printed on 10/23/2023 8:51 AM via ECOLE NATIONALE DADMINISTRATION PUBLIQUE
AN: 3128645 ; Alex Macleod, Dan O'Meara.; Thories des relations internationales : Contestations et rsistances
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Annexe 1 Le réalisme classique
1. Le réalisme classique
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
La lutte pour la puissance et pour la paix (Morgenthau) ; la guerre et la paix, la configuration des rapports de force
(Aron).
1.2 Le programme de recherche
La puissance relative des grandes puissances, la configuration des rapports de force, la politique étrangère et de
sécurité des grandes puissances, les alliances.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du réalisme classique à la page 85.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
1.4.1 Le réalisme classique (Morgenthau)
La quête de puissance est inscrite dans la nature humaine. Le moteur de la politique internationale étant la
quête incessante de puissance, l’intérêt national défini en termes de puissance devient la clé pour découvrir
la logique et la trajectoire des rapports interétatiques. Une politique étrangère basée sur la prudence et sur le
maintien d’un équilibre des puissances est la seule façon de limiter la fréquence des guerres. Mais la nature
intrinsèque des grandes puissances les amène éventuellement à abandonner la prudence.
1.4.2 Le réalisme structurel (Aron)
La quête de puissance est inscrite dans la logique de la structure anarchique du système international, ce qui
oblige chaque État « à veiller sur sa propre sécurité ».
1.4.3 Le réalisme néoclassique (Schweller)
Il faut ouvrir « la boîte noire » de l’État. C’est-à-dire qu’il faut greffer à la logique de l’anarchie du système
international une analyse plus rigoureuse de la façon dont les États perçoivent leur puissance respective ainsi
qu’un examen en profondeur du rôle que joue le leadership politique.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
L’échec du système de sécurité collective (1920-1939) ; la Deuxième Guerre mondiale ; l’émergence de l’hégémonie
américaine ; la guerre froide ; la chute des empires coloniaux ; l’invasion anglo-américaine de l’Irak (remontée du
réalisme aux États-Unis depuis le 11 septembre 2001).
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
2.2.1.1 Morgenthau : Thucydide : la montée de la puissance d’un État va perturber l’équilibre des puissances ;
Machiavel : la conduite de l’homme d’État n’est guidée que par un seul principe moral, préserver sa
puissance relative afin d’assurer sa survie politique ; Hobbes : les hommes sont égaux et rationnels,
et l’homme est un loup pour l’homme – dans le contexte anarchique (état de nature), les États sont
« dans la situation et dans la posture des gladiateurs, leurs armes pointées, les yeux de chacun fixés sur
l’autre (Hobbes, 1981 [1651] : 126) ; Hegel : les risques que présentent l’homogénéisation et le nivelle-
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ment des sociétés occidentales, c’est-à-dire l’érosion des valeurs et des normes qui servent de frein à
la cupidité individuelle ; Meinecke : la realpolitik et la raison d’État.
2.2.1.2 Aron : Hobbes : l’état de nature (système anarchique), l’homme rationnel ; Rousseau : la parabole de la
chasse au cerf ; von Clausewitz : la conduite diplomatico-militaire (la guerre n’est que le prolongement
de la politique étrangère par d’autres moyens).
2.2.1.3 Schweller : le défi du libéralisme et du constructivisme.
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Annexe 1 Le réalisme classique
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Annexe 1 Le réalisme classique
• Schweller : mid-range theory (théorie de portée moyenne) (une synthèse des trois images).
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
• Morgenthau : invoque « les faits » du monde « réel » interprétés à travers une vision de la nature humaine
telle que décrite par la tradition philosophique occidentale conservatrice (en opposition à la tradition phi-
losophique qui prétend que la nature de l’homme est bonne ou perfectible).
• Aron : invoque l’histoire « jusqu’à présent ».
• Les autres réalistes : analyse le monde dit « réel » (empirisme).
3.2.5. Méthodologie et cadre de référence
L’analyse (interprétative) de l’histoire diplomatique et militaire de l’Europe entre 1648 et 1945. Études de cas.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite en ce qui concerne la question de l’éthique de la politique internationale (la prudence) et quant à la
nécessité d’établir un équilibre des puissances.
Implicite quant aux conséquences de la définition négative de la paix : l’absence de guerres entre les grandes
puissances ainsi que le maintien du statu quo accordent une légitimité à la gamme d’intérêts socio-écono-
miques qui sous-tend l’ordre (international et interne) existant.
Non problématisée : il n’est même jamais question de problématiser la normativité.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des classes politiques et militaires dominantes des grandes puissances.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
La communauté est constituée des grandes puissances et de leur classe politico-militaire ; le jeu de la puis-
sance et le respect de la stabilité internationale.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Celle prônée par les experts de l’appareil bureaucratique et intellectuel lié à la politique étrangère et à la sécu-
rité nationale.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Statu quo : le maintien de la stabilité du système international est la valeur principale à défendre.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
La délégitimation d’autres approches ; elles sont dites « utopiques » (elles ne correspondent pas aux « faits » du
« monde réel »), ou non scientifiques.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
Aucun réaliste ne s’interroge sur le bien-fondé des prémisses ontologiques et épistémologiques de son approche. Consi-
dérées comme des postulats de base (hard core assumptions), toutes les prémisses du réalisme sont tenues pour acquises
et données pour « vraies ».
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Annexe 2 Le néoréalisme
2. Le néoréalisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les effets structurants de l’anarchie internationale (Waltz) ; l’anarchie et la lutte pour la puissance (Mearsheimer).
1.2 Le programme de recherche
Les capacités relatives des grandes puissances ; la configuration des rapports de force ; les rapports entre les grandes
puissances ; les alliances.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du néoréalisme aux pages 112-113.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
• Waltz : dans le contexte du système international anarchique – dont la logique oblige chaque État à veiller sur sa
propre sécurité (le dilemme de la sécurité) –, une configuration bipolaire des rapports de force est garante d’une
meilleure stabilité qu’une configuration multipolaire. Bien que la logique de l’anarchie tende à établir un équilibre
des puissances entre les États les plus importants, cette logique va également rendre la guerre « normale » sinon
« inévitable ».
• Gilpin : rien d’important n’a changé depuis Thucydide. La nature cyclique de l’histoire entraîne l’éclatement
d’une guerre hégémonique tous les 50 ans.
• Le réalisme offensif (Mearsheimer) : la logique du système anarchique force chaque État à maximiser sa puis-
sance afin d’assurer plus adéquatement sa survie dans un monde en constante concurrence pour obtenir plus de
sécurité (la puissance relative). Les grandes puissances cherchent constamment à devancer leurs concurrents et
même à poursuivre le but ultime, c’est-à-dire l’atteinte d’une position hégémonique
• Le réalisme défensif (Walt) : les États ne cherchent pas tant à maximiser leur puissance qu’à acquérir tout juste
suffisamment de puissance relative pour assurer leur survie. Un excès de puissance ou une politique hégémoniste
serait puni par la logique structurelle du système et entraînerait le balancing, c’est-à-dire la formation d’une
alliance d’États contre celui jugé trop puissant. Les rapports des grandes puissances depuis la fin de la guerre froide
sont plutot basés sur « l’équilibrage indirect » (soft balancing).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
Le déclin de l’hégémonie américaine (l’échec du système de Bretton Woods ; la guerre du Viêt-nam ; les percées de
la gauche en Europe de l’Ouest, en Afrique et en Amérique latine, la révolution iranienne).
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
• Waltz : le réalisme classique, la théorie micro-économique.
• Gilpin : Thucydide, Kindleberger.
2.2.2 Débats et réseaux
Les reculs successifs du réalisme classique devant a) le béhavioralisme des années 1960 ; b) le transnationa-
lisme ; c) la théorie de la dépendance et la théorie du système-monde. ▲
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1. Cohérence ontologique
3.1.1. Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Matérialiste.
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Annexe 2 Le néoréalisme
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Annexe 2 Le néoréalisme
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Annexe 3 Le réalisme néoclassique
3. Le réalisme néoclassique
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
La lutte pour la puissance et pour la paix telle qu’elle est véhiculée à travers la politique étrangère des grandes puis-
sances.
1.2 Le programme de recherche
Les façons selon lesquelles les « pressions systèmiques » de la logique de l’anarchie se traduisent à travers la variable
de la politique interne de chaque État
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du réalisme néoclassique à la page 130.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Il faut greffer à la logique de l’anarchie du système international une analyse plus rigoureuse de la façon dont
les États perçoivent leur puissance respective ainsi qu’un examen en profondeur du rôle que joue le leadership
politique : « les pressions systémiques [la logique de l’anarchie] sont filtrées à travers des variables intermédiaires
internes pour produire des comportements de politique étrangère » (Schweller, 2006 : 6)
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La fin de la guerre froide, et l’échec que celle-ci représentait pour les modèles d’explication et du réalisme classique
et du néoréalisme.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Les textes de base du réalisme classique et du néoréalisme.
2.2.2 Débats, réseaux
Le défi du libéralisme et du constructivisme, et les tentatives de renouveler le réalisme après la guerre froide,
l’insatisfaction à l’égard de l’ultra-structuralisme néoréaliste.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs de la charge
structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Matérialiste dans un double sens : a) la logique de l’anarchie (« les pressions systémiques ») exerce des con
traintes réelles, contraintes qui ne sont pas construites ; b) la nature humaine oblige la quête de la puissance.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
La politique internationale consiste en des rapports fondamentalement conflictuels entre les groupes
politiquement organisés, et la puissance est le trait essentiel qui règle leurs rapports.
▲ 3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : les groupes politiquement organisés (essentiellement, mais pas exclusivement, les États et
surtout les grandes puissances).
• Nature et propriétés : les États choisissent les stratégies et les tactiques qu’ils jugent nécessaires pour
assurer leur survie. Ces choix sont issus des luttes politiques internes, des identités collectives et sur-
tout des perceptions des décideurs quant à la puissance relative de leur État par rapport à d’autres
États.
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Annexe 3 Le réalisme néoclassique
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Annexe 3 Le réalisme néoclassique
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Annexe 4 Le libéralisme classique
4. Le libéralisme classique
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les modalités, les pratiques et les comportements qui génèrent toute forme de coopération internationale et qui
tendent à diminuer la fréquence des guerres.
1.2 Le programme de recherche
Le rôle des normes internationales, des institutions internationales, du commerce international, du droit internatio-
nal ainsi que des différentes formes de construction du pouvoir étatique dans la réduction et la gestion des conflits
internationaux ; la possibilité de la mise en place d’un ordre international fondé sur la sécurité collective.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du libéralisme à la page 151.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
La nature des États et leur politique interne sont les principaux éléments qui façonnent leur comportement en
politique internationale. Selon les variantes du libéralisme, la possibilité de paix internationale dépendrait de la
constitution démocratique des États (thèse de la paix démocratique) ; de la primauté du droit international ; du
libre-échange entre économies nationales (libéralisme commercial) ; et du rôle des institutions internationales dans
le règlement pacifique des différends (l’institutionnalisme).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La Première Guerre mondiale ; la Société des Nations ; la mise en place de l’architecture multilatérale après 1945
(l’ONU et les institutions du système de Bretton Woods) ; le fonctionnement de l’OTAN ; le Traité de Rome et l’élar-
gissement du Marché commun européen (l’absence de la guerre en Europe occidentale depuis 1945) ; l’incapacité
du réalisme à prédire la fin de la guerre froide ; la montée de l’Union européenne en tant que forme d’organisation
supranationale d’États libéraux.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Locke, Grotius, Montesquieu, Smith, Kant, Bentham, Cobden, Mill, Wilson.
2.2.2 Débats et réseaux
Rejet de la realpolitik ; la nécessité de la coopération internationale pour prévenir la guerre nucléaire et assurer
la croissance économique.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Un mélange des deux. Matérialiste en ce qui a trait à la conception de la nature humaine et aux contraintes de
l’anarchie ; idéaliste dans son insistance sur la primauté de l’idée de liberté et la primauté des droits humains.
▲
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Rapports interétatiques conflictuels dans un système anarchique, rapports qui masquent une com-
munauté humaine sous-jacente.
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Annexe 4 Le libéralisme classique
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Partant du principe de la prédominance de l’individu comme sujet des relations internationales, on
pose une pluralité d’acteurs : États, institutions, individus.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
À la fois conflictuelle et coopérative.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Principalement individualiste. La nature respective des États (forme de gouvernement et construction du
pouvoir) façonne la structure du système et le mode et la forme des rapports internationaux.
3.1.4 Agence/structure
La question n’est pas posée ouvertement. La tendance est de privilégier l’agence, tout en reconnaissant les
contraintes structurelles.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
On tend à admettre l’idée que la théorie devrait expliquer et prédire. Cependant, certains libéraux insistent
sur le rôle que tiennent les valeurs partagées dans le maintien de la paix.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
En mariant l’idée de la nécessité de la « science » et la démonstration empirique, on est alors enclin à donner
raison au fondationnalisme.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Principalement « deuxième image » : le rôle central de la construction étatique dans le fonctionnement de la
politique internationale.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
Études empiriques de la coopération internationale.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
On privilégie « la méthode scientifique » (le positivisme), et l’étude des rapports internationaux en Europe et
Amérique de Nord.
3.3. La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite, mais non problématisée. On tient pour acquis que les valeurs libérales sont universelles.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des élites libérales en Occident.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
Les individus (surtout « l’homme économique ») des sociétés capitalistes dont la forme de gouvernement
repose sur la démocratie représentative. Les économies industrialisées et relativement riches.
▲ 3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
La méthode de ceux qui affirment l’existence d’une science unique.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Ouverte au changement pour ce qui est de la distribution du pouvoir politique, mais exclusivement dans les
limites du système économique capitaliste mondial. Position réformiste et antirévolutionnaire.
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Annexe 4 Le libéralisme classique
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Annexe 5 L’ i n s t i t u t i o n n a l i s m e n é o l i b é r a l
5. L’institutionnalisme néolibéral
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les effets structurants de l’anarchie, le rôle des institutions internationales.
1.2 Le programme de recherche
L’analyse des régimes internationaux, des institutions internationales, des organisations internationales et des
normes internationales dans le maintien de la paix et dans le règlement coopératif des intérêts en conflit ; le poids
respectif des règles et de la puissance dans la conduite de la politique internationale.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du néolibéralisme à la page 176.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Dans un contexte anarchique – dont la logique oblige chaque État à veiller sur sa propre sécurité (le dilemme de la
sécurité) –, les États apprennent que la gestion des conflits à travers la coopération coûte moins cher que la guerre.
Ainsi, la logique de l’anarchie conduit aussi bien à la coopération internationale qu’à la guerre (les États tendent à
chercher des gains absolus plutôt que des gains relatifs). Cette impulsion systémique à la coopération confère aux
institutions internationales un statut singulier et un rôle clé dans le déroulement des rapports interétatiques.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
Le déclin de l’hégémonie américaine : l’échec du système de Bretton Woods, la guerre du Viêt-nam, les percées de
la gauche en Europe de l’Ouest, en Afrique et en Amérique latine, la révolution iranienne, l’invasion soviétique en
Afghanistan, le deuxième choc pétrolier à la suite de la révolution iranienne, l’échec de la politique étrangère axée
sur les droits de l’Homme du président américain Jimmy Carter, la politique d’affrontement de son successeur,
Ronald Reagan.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Le néofonctionnalisme (Haas), la variante institutionnaliste du libéralisme classique, le transnationalisme
(Keohane et Nye), la théorie micro-économique et la théorie des jeux.
2.2.2 Débats et réseaux
Le recul du transnationalisme devant la force explicative du néoréalisme waltzien, de l’économie politique in-
ternationale néoréaliste (Gilpin et Kindleberger) et de la définition néogramscienne de l’hégémonie (Cox).
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Matérialiste.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
▲
Rapports étatiques conflictuels menant à la coopération internationale (celle-ci considérée comme
un mode de gestion des conflits internationaux plutôt qu’une voie vers l’harmonie internationale).
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : les États souverains ainsi que les institutions internationales.
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Annexe 5 L’ i n s t i t u t i o n n a l i s m e n é o l i b é r a l
• Nature et propriétés des unités : l’acteur rationnel (calculateur des coûts/bénéfices, buts/moyens),
égoïste, obsédé tant par la poursuite de la richesse que par sa survie, en quête de gains absolus plutôt
que relatifs. L’acteur est capable de changer son comportement en se basant sur son apprentissage
(learning).
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Conflictuelle, self-help. Cependant, la logique de l’anarchie (le calcul de l’acteur rationnel) peut
mener tant à la coopération qu’à la guerre.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Ambigu : on prône l’holisme, toutefois Keohane insiste sur la nécessité d’ouvrir « la boîte noire » de l’État.
3.1.4 Agence/structure
Structuraliste : mais tout en admettant que l’apprentissage peut amener les acteurs à modifier leurs compor-
tements et même à accepter de limiter leur souveraineté respective, le néolibéralisme ouvre la porte à l’agence.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Explicative : l’institutionnalisme néolibéral se veut une théorie générale de la politique internationale, mais
accorde un rôle décisif – bien que caché – à l’interprétation et à l’intersubjectivité (« les toiles de signification »
de Keohane).
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Fondationnaliste : leur modèle rationaliste repose sur la démonstration empirique de la « vérité ».
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Troisième image.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
L’abstraction (capacité explicative et prédictive), le dilemme du prisonnier (jeux itératifs), le mode de
démonstration positiviste, tout cela mêlé à un fort dosage d’interprétation et d’intersubjectivité (apprentis-
sage).
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
Positiviste.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Le modèle du dilemme du prisonnier se targue d’être au-delà de la normativité. Celle-ci n’est donc pas pro-
blématisée. Cependant, le néolibéralisme ne cache pas ses préférences pour la coopération et l’institutionna-
lisation des rapports étatiques.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des classes politiques et commerciales des grandes puissances.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
La communauté est constituée des grandes puissances, de leur classe dominante et des grandes institutions ▲
internationales ; le jeu de la puissance et du commerce international et le respect de la stabilité politique et
commerciale internationale.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Celle prônée par les experts de l’appareil bureaucratique et intellectuel lié à la politique étrangère et commer-
ciale.
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Annexe 5 L’ i n s t i t u t i o n n a l i s m e n é o l i b é r a l
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Annexe 6 La théorie marxiste
6. La théorie marxiste
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les forces profondes qui sous-tendent le politique mondiale et l’émergence du capital monopolistique, c’est-à-dire
l’impérialisme.
1.2 Le programme de recherche
Le degré de monopolisation du capitalisme, le taux de profit, l’exportation des capitaux, les politiques expansion-
nistes et hégémonistes des grandes puissances.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du marxisme aux pages 218-219.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
• Léniniste : la baisse tendancielle du taux du profit oblige l’exportation des capitaux, ce qui donne lieu à une
concurrence impitoyable entre les puissances capitalistes pour accaparer des colonies (la quête des « superprofits »
ou l’impérialisme). Deux conséquences principales : la création d’une aristocratie du travail au sein du prolétariat
dans les pays avancés, et la montée des tensions entre les États capitalistes jusqu’à l’éclatement de guerres impéria-
listes (intercapitalistes).
• Doctrine Jdhanov : la nature expansionniste et agressive de l’impérialisme rend inévitable une guerre entre le
système capitaliste et le système socialiste.
• Doctrine maoïste des « trois mondes » : l’URSS étant devenue une puissance de type « social-impérialiste », la
plupart des États du monde se trouvaient coincés entre deux projets « hégémonistes », dirigés respectivement par
l’Union soviétique et les États-Unis.
• Théorie de la dépendance : l’émergence du capitalisme en Occident à partir du XVIe siècle s’est faite à travers
l’implantation systématique du sous-développement en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Une véritable
chaîne hiérarchique d’exploitation impérialiste tire les surplus du Tiers monde vers la métropole.
• Théorie du « système-monde » : le capitalisme a émergé en tant qu’« économie-monde » non pas en raison d’une
simple logique économique, mais parce que poussé et animé par la concurrence entre les grandes puissances
européennes où la puissance joue un rôle prépondérant. Les principaux clivages du système-monde ne sont ni
de classes ni étatiques ; ils sont plutôt établis par la division internationale du travail économique entre les États
capitalistes du centre, de la semi-périphérie et de la périphérie.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
• Léniniste : la guerre sud-africaine (anglo-boer) ; la course aux armements au début du XXe siècle ; la Première
Guerre mondiale ; l’échec de la Deuxième Internationale socialiste et l’acte de « trahison » de 1914.
• Doctrine Jdhanov : la montée de l’URSS au cours de la Deuxième Guerre mondiale ; la doctrine Truman (l’endi-
guement du communisme) et le monopole américain de l’arme nucléaire jusqu’en 1949.
• Doctrine maoïste des « trois mondes » : la rupture sino-soviétique de 1960, les conflits armés dans le Tiers
monde.
▲
• Théorie de la dépendance et théorie du « système-monde » : la crise au sein des mouvements communistes
à compter de 1956 (dénonciation des crimes de Staline par Khrouchtchev, invasion soviétique de la Hongrie) ;
la révolution cubaine ; l’échec économique des pays nouvellement souverains ; les mouvements de contestation
« soixante-huitards ».
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Léniniste : Marx, Hobson, Hilferding, Luxemburg, Boukharine.
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Annexe 6 La théorie marxiste
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Annexe 6 La théorie marxiste
▲
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Annexe 7 L’ É c o l e a n g l a i s e
7. L’École anglaise
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Le poids d’un système anarchique d’États par rapport aux autres formes d’organisation politique ayant existé,
notamment celles partageant une homogénéité culturelle.
1.2 Le programme de recherche
L’analyse historique de l’origine, de l’évolution et de l’expansion des sociétés internationales, en particulier de la
société internationale moderne ; l’examen de la variation entre les codes communs de différentes sociétés interna-
tionales ; l’exploration de la logique de l’équilibre des puissances.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés de l’École anglaise à la page 241.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
L’importance de la société internationale. Les relations internationales consistent en des interactions à trois niveaux
distincts : le système international (un système anarchique d’États), la société internationale (une société d’États
basée sur les valeurs et les intérêts partagés) et la société mondiale (composée des individus de l’ensemble de la
planète). Les sociétés internationales se fondent toujours soit sur les valeurs communes, soit sur les normes et les
intérêts communs.
1.4.1 Les variantes de l’approche
Pluralistes, solidaristes et révolutionnistes. Ces trois courants s’opposent sur quatre enjeux : la nécessité qu’une
culture commune sous-tende la société internationale, les interventions humanitaires, la possibilité de récon-
cilier ordre et justice, la forme de droit sur laquelle doivent être érigées les institutions internationales (voir le
tableau 11.1, p. 237).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La guerre froide ; l’effritement des empires coloniaux européens ; l’hégémonie des États-Unis après 1945 et son
déclin relatif à partir des années 1970.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Locke,Vattel, Grotius, Kant.
2.2.2 Débats et réseaux
Rejet du positivisme et surtout du béhavioralisme en Relations internationales. Critique du caractère unidi-
mensionnel du réalisme. L’histoire diplomatique et le droit international.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Principalement idéaliste. Refus de traiter les systèmes internationaux comme des phénomènes naturels. La
▲
société internationale est conçue comme étant forgée par les valeurs partagées par les acteurs.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Coexistence (ou articulation) entre système international (politique de puissance entre les États),
société internationale (institutionnalisation d’identités partagées entre les États) et société mondiale
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Annexe 7 L’ É c o l e a n g l a i s e
(les individus, les organisations non gouvernementales et la population globale). Ces trois niveaux se
superposent sans nulle vision cohérente de leur articulation.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
• Unités : États, institutions, normes, individus (diplomates).
• Nature et propriétés : tendance pluraliste, États égoïstes ; tendance solidariste, les États sont aptes
à reconnaître leurs intérêts communs ; tendance révolutionniste, l’État vs l’humanité (la société
mondiale).
3.1.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Varie selon le niveau : conflictuelle au sein du système international ; intersubjective dans la société interna-
tionale ; encore non précisée pour la société mondiale.
3.1.4 Individualiste ou holiste ?
Principalement holiste. On cherche à identifier les structures internationales.
3.1.5 Agence/structure
Les structures priment sur les agents, mais on impute tout de même une capacité d’action à l’agence (États et
diplomates), que ce soit pour fonder, modifier, voire changer la structure.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Antipositiviste (Bull vs Kaplan), plutôt constitutive (on plaide pour une compréhension interprétative des
relations internationales). Recours également aux méthodes non interprétatives.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Sa vision téléologique de l’histoire tend vers le fondationnalisme.
3.2.3 Niveau d’analyse – « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Les trois images, mais aucune tentative de s’interroger sur leur articulation.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
Études historiques comparatives.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
Pluraliste (l’histoire diplomatique européenne) et multidisciplinaire.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite, mais non problématisée. Les auteurs s’intéressent à l’éthique appliquée. La société internationale est
conçue comme une structure normative, socialement construite et historiquement contingente.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des classes politiques des États les plus puissants. Vision assez eurocentriste ; Wight affiche explicite-
ment une vision éthique chrétienne. Cependant, l’École anglaise est divisée sur maints aspects normatifs,
dont la question des interventions humanitaires (les pluralistes y voient une menace à la souveraineté des ▲
États ; les solidaristes et les révolutionnistes sont en faveur).
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
• Pluralistes : les États (essentiellement les plus puissants) et les institutions internationales dans le jeu de
pouvoir et de la mise en place de normes qui façonnent la société internationale.
• Solidaristes : les États, les institutions internationales, les individus.
• Révolutionnistes : les États, les institutions internationales, les individus et l’humanité.
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Annexe 7 L’ É c o l e a n g l a i s e
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Le pluralisme méthodologique.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Principalement le statu quo (le courant pluraliste cherche à préserver l’ordre international), mais en insistant
sur la nécessité d’historiciser les structures internationales, l’approche admet que le changement est inscrit
dans les relations internationales. Les révolutionnistes soulignent le potentiel émancipateur du concept de la
société mondiale.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
On valorise le rôle direct du chercheur dans les débats sur l’éthique et la pratique des relations internationales.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
Deux faiblesses :
• Manque de clarté/cohérence quant à l’articulation entre les concepts de système international, de société internatio-
nale et de société mondiale.
• Manque de clarté sur la manière de combiner leur approche interprétative et les éléments (surtout chez Bull) explica-
tifs.
▲
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Annexe 8 Le constructivisme
8. Le constructivisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Le rôle des règles, des normes, des valeurs culturelles, des idéologies et des pratiques représentationnelles dans la
composition (tant par la forme que par le fond) des relations internationales.
1.2 Le programme de recherche
Les significations et les perceptions partagées (structures idéationnelles intersubjectives) entre divers acteurs (ou
sujets). Les transformations sur la scène internationale nées des changements des significations partagées entre les
agents (acteurs) principaux.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du constructivisme aux pages 267-268.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
Tout aspect des relations internationales est façonné par l’interaction entre les pratiques représentationnelles à
travers lesquelles les agents (acteurs) se dotent d’une image partagée de soi en fonction d’une image de l’« Autre ».
L’analyse du processus de construction des identités sociales des acteurs (agents) de la politique mondiale est essen-
tielle pour comprendre leurs intérêts et leurs actions.
• Variante conventionnelle (Wendt) : « L’anarchie est ce que les États en font ». Trois formes différentes de
l’anarchie (hobbesienne, lockienne et kantienne) façonnent les rapports entre les États.
• Variante axée sur les règles (Onuf) : toute action et tout comportement se comprennent en fonction des règles
et des pratiques linguistiques qui les sous-tendent.
• Variante critique : les pratiques du savoir (modes de raisonnement) accordent une légitimité aux divers rôles de
pouvoir (Weldes) et aux intérêts qui les sous-tendent (McSweeney).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
La fin de la « détente » et la période dite de la « guerre fraîche » (1980-1987) ; l’effritement du projet de société « libé-
rale » aux États-Unis et la montée de la droite ; la fin de la guerre froide ; la consolidation de l’Union européenne.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
• Wendt : Weber ; l’approche symbolique interactionnelle dans la sociologie américaine, la phénoménologie ;
Kuhn, Bashkar, Giddens.
• Onuf et le constructivisme axé sur les règles : Wittgenstein, Weber et Ayers.
• Constructivisme critique : Wittgenstein, Weber, Habermas, Foucault.
2.2.2 Débats et réseaux
Les débats en philosophie et en sociologie du savoir issus de la théorie de Thomas Kuhn ; la théorie de la
structuration de Giddens ; le « réalisme scientifique » de Bashkar ; l’avènement des approches critiques (la
contribution de Cox et de Ashley) devant l’apparition du néoréalisme et l’émergence du débat néo-néo ; ▲
l’élaboration du côté « sociologique » du transnationalisme.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Idéaliste. Toutefois, Wendt insiste sur un matérialisme résiduel (rump materialism).
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Annexe 8 Le constructivisme
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Annexe 8 Le constructivisme
▲
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Annexe 9 Le néogramscisme
9. Le néogramscisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
• Les processus, les structures, les institutions, les dynamiques, les phénomènes, les théories et les concepts de la poli
tique internationale et globale ainsi que de leurs conditions d’émergence historiques qui, ensemble, donnent au
monde social l’apparence de permanence ; les relations entre les États, les relations sociales de production et les
ordres mondiaux au sein d’une structure historique donnée ; les différents cycles hégémoniques depuis la révolu-
tion industrielle.
1.2 Le programme de recherche
• Les structures historiques ; analyse de l’hégémonie au sein d’un ordre mondial à partir des idées, des institutions et
des capacités matérielles de diffuser les idées ; la manière dont des coalitions de forces transnationales forment des
blocs historiques à travers lesquels le pouvoir d’un État dominant reproduit son pouvoir au sein d’une structure
d’accumulation intra-étatique et mondiale.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés de la théorie néogramscienne aux pages 289-291.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
• « Les institutions et les pratiques doivent ainsi être comprises à travers le changement des processus mentaux de
ceux qui les construisent. Il y a, dans cette perspective, une identité du sujet et de l’objet. La réalité objective qui
intéresse cette approche – l’État, les classes sociales, les groupes en conflit – [...] est constituée d’idées intersubjec-
tives » (Cox dans Cox et Sinclair, 1996 : 52).
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
• L’Eurocommunisme ; l’échec du système fordiste (keynésien) pendant les années 1970 ; l’internationalisation,
voire la transnationalisation du capitalisme ; la remontée d’une vision économique néolibérale ultraconservatrice ;
les efforts des Thatcher et Reagan pour démanteler l’État-providence en Occident et de faire obstacle au projet d’un
Nouvel ordre économique international (NOEI) lancé par le Groupe des 77 (coalition d’États du Tiers monde).
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Gramsci
2.2.2 Débats et réseaux
• Les débats au sein de la « nouvelle gauche » marxiste dans les années 1960 et 1970 et surtout les discussions
autour des « grands classiques », qui avaient été négligés pendant l’ère stalinienne (Boukharine, Luxemburg
et Gramsci).
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
• Dualisme entre le monde naturel et le monde social. On prône le matérialisme historique tout en admettant
▲ que le monde est socialement construit par l’intersubjectivité des forces matérielles.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
• Les diverses structures historiques consistent en l’action réciproque des forces sociales, des formes
de l’État et des ordres mondiaux.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
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Annexe 9 Le néogramscisme
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Annexe 10 La Théorie critique
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Annexe 10 La Théorie critique
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Annexe 10 La Théorie critique
– sur un pied d’égalité – les mouvements sociaux, les acteurs non étatiques, les citoyens mondiaux, les États
et les organisations internationales.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
L’humanité entière. On insiste sur une attitude cosmopolitique, c’est-à-dire que tout être humain – qu’il soit
citoyen ou non citoyen d’un État – jouit des mêmes droits et des mêmes obligations, peu importe la juridic-
tion étatique où il se trouve. Le projet « émancipateur » exige l’élargissement des frontières morales de toute
communauté politique.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
La critique de la raison instrumentale et l’insistance sur une critique immanente sont des méthodes réservées
à ceux qui voient la nécessité de l’établissement de la liberté universelle. Le pluralisme est, en soi, une valeur à
promouvoir, et ce, à tous les niveaux sociaux.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
La transformation. Le but de la théorie est de servir d’instrument aux êtres humains pour leur permettre de
s’émanciper de toutes les structures et les modes de penser menant à la domination et à l’exclusion sociales.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
On valorise le rôle direct du chercheur dans les débats sur l’éthique et sur la pratique des relations internatio-
nales.
La notion de communication dialogique implique une ouverture maximale de la discipline.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• La préoccupation ontologique relative à l’élargissement des frontières étatiques comme mode principal de création
d’un espace public tend à légitimer la nécessité des frontières ainsi que certains impératifs de la globalisation. Cela
semble contredire le principe de l’émancipation de l’humanité défendu par cette approche.
• L’universalisme critique et la rationalité communicationnelle prônés par la Théorie critique semblent véhiculer deux
préjugés occidentaux : la primauté de l’individu en tant qu’agent social, et une définition de la liberté axée sur l’indi-
vidu, ce qui rend la Théorie critique moins apte à théoriser l’altérité.
• Difficulté d’identifier empiriquement des lieux publics d’échange et de dialogue qui correspondraient aux impératifs
de la bonne communication habermassienne.
▲
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Annexe 11 Le poststructuralisme
11. Le poststructuralisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Le rôle du langage et des mots dans la construction discursive du « monde réel » ; les rapports savoir-pouvoir ; les
dichotomies binaires qui sous-tendent le discours en Relations internationales ; les voix oubliées et négligées par les
relations savoir-pouvoir en politique internationale.
1.2 Le programme de recherche
Revisiter le canon des Relations internationales pour interroger les liens entre « les mots et les choses », surtout
les dichotomies binaires qui sous-tendent le sens commun et l’expertise (interne/externe ; souveraineté/anarchie ;
sécurité/insécurité ; soi/l’Autre, etc.) et les exclusions qui en découlent ; l’analyse de l’intertextualité des discours de
« différance » (voir p. 354n7) dans la construction (le récit) du « réel » ; enquêter sur le processus discursif de pro-
duction du sujet humain ; déconstruire les jeux de langage et, ainsi, déterminer comment le caractère non réflexif de
la discipline des Relations internationales naturalise les rapports de pouvoir ; l’interprétation des réalités plurielles
présentées sous la forme de textes.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du poststructuralisme aux pages 336-338.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
La théorie est la pratique ; toute réalité est construite par les textes et par la « performativité ». La clé pour com-
prendre le pouvoir est de saisir comment le savoir permet la construction de la réalité. C’est par le discours que
l’ordre mondial sera établi. Toute stabilisation (naturalisation) de la signification identitaire est arbitraire et artifi-
cielle ; elle découle des stratégies discursives et repose sur les structures de savoir-pouvoir.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
2.1 La conjoncture historique
L’épuisement de la gauche « soixante-huitarde » ; les révélations sur le goulag soviétique ; le terrorisme politique des
années 1970 et 1980.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Nietzsche, Heidegger, Husserl et la phénoménologie, Saussure.
2.2.2 Débats et réseaux
Les débats de la gauche française autour du marxisme structurel (Althusser et consorts) ; l’anthropologie
structurelle (Lévi-Strauss) et les linguistes structurels (Saussure) ; le groupe dit des « nouveaux philosophes » ;
les débats avec l’École de Francfort (surtout Habermas) ; la critique du néoréalisme en Relations internatio-
nales.
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ? ▲
Radicalement idéaliste. Il n’y a rien au-delà du texte ni au-delà du discours (même si on admet l’existence
d’un monde matériel en dehors de notre pensée) : la réalité n’est que « performée » discursivement.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
Les « performances » des jeux de savoir-pouvoir ; les discours de « différance » (voir p. 354n7) en tant
que matérialisation « performative » ; le discours crée les conditions de la connaissance et forge un
monde particulier ; les modes de représentation « performatifs ».
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Annexe 11 Le poststructuralisme
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Le langage (qui est antérieur à notre connaissance du monde), tel qu’il opère dans les textes ; le dis-
cours ; la « performativité ».
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
Tant la discipline des Relations internationales que la politique internationale sont basées sur les
métarécits qui représentent l’altérité d’une façon unique ; toute la lecture d’un texte devient la signi-
fication de ce texte.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
Holiste. La primauté des structures du langage.
3.1.4 Agence/structure
Structuraliste. Les sujets (décentrés) sont construits par les structures externes du langage, du savoir et du
discours. La « mort » du sujet (le sujet est vu comme étant constitué par des conditions de langage extérieures
à lui-même ; il ne peut être rendu intelligible qu’en référence au contexte théorique qui le « performe »).
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
Radicalement constitutive et autoréflexive.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Radicalement antifondationnaliste. Il n’y a pas de vérité, seulement des régimes concurrentiels de vérité ; le
caractère « situé » de la connaissance.
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
Troisième image. Le texte et le discours comme éléments structurants de toute réalité et donc de tout com-
portement humain.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
La déconstruction du lien entre la raison, le pouvoir et la critique est la clé qui révèle les vrais rapports de
pouvoir.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
L’analyse du discours et l’étude de textes s’appuient sur la double lecture, la généalogie et l’intertextualité.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite et problématisée. En prônant la résistance critique, le poststructuralisme s’affiche comme la pensée
de la dissidence en Relations internationales.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles de toutes les formes de subjectivité écartées par les récits orthodoxes.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
▲ Ceux qui sont bâillonnés (silenced) ou négligés ou marginalisés par les récits orthodoxes de la politique in-
ternationale. Toute forme de comportement qui conteste la vision de l’altérité véhiculée par les récits ortho-
doxes.
3.3.4 La méthode de qui ? pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
En postulant que ce que nous savons et comment nous le savons dépend des structures de pouvoir sous-jacentes au
discours, le « perspectivisme » du poststructuralisme est considéré comme la méthode des sujets négligés par le savoir-
pouvoir incarné par les dichotomies binaires qui sous-tendent les approches et les récits orthodoxes.
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Annexe 11 Le poststructuralisme
▲
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Annexe 12 Le féminisme
12. Le féminisme
1. Le projet intellectuel (la fonction et la forme)
1.1 L’objet d’analyse
Les rapports de genre en tant que constructions sociales ; la dénaturalisation du pouvoir masculiniste et les hiérar-
chies basées sur le genre.
1.2 Le programme de recherche
Exposer comment la naturalisation de l’oppression des femmes sert de modèle à la dépolitisation de l’exploitation
de manière plus générale. Les raisons pour lesquelles les approches orthodoxes rendent les femmes invisibles, et les
conséquences qui en découlent.
1.3 Le cadre conceptuel
Voir Concepts clés du féminisme à la page 363-364.
1.4 Le(s) thèse(s) principale(s)
En tant que construction sociale, les rapports de genre ont des effets structurants sur les diverses sources du pouvoir
dans l’organisation de l’ordre social et politique. Le pouvoir masculiniste et les hiérarchies sociales reposent sur
la naturalisation de ces rapports. Le contrôle du corps de la femme devient crucial pour marquer les limites de la
nation et assurer la pérennité de celle-ci. La domination des hommes sur les femmes, les inégalités dans les relations
de genre et l’usage de moyens coercitifs sont partie intégrante de l’État moderne. Ces pratiques sont légitimées par
l’État et directement liées à la formation et à la consolidation de celui-ci.
• Féminisme libéral : la femme est un individu rationnel égal à l’homme. L’exclusion des femmes de l’espace public
entraîne un déséquilibre institutionnel ; et tout obstacle qui empêche l’accès des femmes aux mêmes droits et aux
mêmes postes de pouvoir que ceux des hommes est à éliminer.
• Féminisme matérialiste/marxiste/socialiste : « le privé est politique », la sphère privée sous-tend la sphère
publique en tant que sa condition d’existence ; la subordination sociale des femmes repose sur les rapports de
production et de reproduction capitalistes, et le fondement de l’oppression des femmes s’appuie, pour l’essentiel,
sur le contrôle que les hommes exercent sur le produit du travail des femmes à travers le patriarcat.
• Féminisme standpoint : la subjectivité marquée par le genre, c’est-à-dire que la construction sociale de la mas-
culinité et de la féminité façonne des savoirs spécifiquement féminins et masculins (les femmes raisonnent et
pensent différemment des hommes). Tout savoir reflète les intérêts et les valeurs de groupes sociaux particuliers.
La construction de tout savoir est conditionnée par le contexte social, politique, idéologique et historique qui a
cours au moment de sa production.
• Féminisme postmoderne : les structures discursives du savoir et du pouvoir marginalisent la voix des femmes,
et façonnent le genre et le féminin. La naturalisation de la masculinité est la principale source du pouvoir et de la
hiérarchisation de toute société. Le genre est un spectacle « performé » sur soi par les autres et « performé » sur les
autres par soi-même.
• Féminisme postcolonial : le genre n’est jamais exempt des effets structurants du racisme, du colonialisme et du
néocolonialisme. Le féminisme occidental fait preuve d’ethnocentrisme en négligant les perspectives et les expé-
riences des « femmes de couleur » en tant que charnière structurelle au sein de l’économie politique mondiale.
2. Le contexte de l’émergence et de l’évolution de l’approche (les conditions géologiques du terrain)
▲ 2.1 La conjoncture historique
Le phénomène de contestations culturelle, politique et sociale des années 1960 et l’éclatement de l’autorité tradi-
tionnelle en Occident.
2.2 Le contexte intellectuel
2.2.1 Racines
Wollonstonecraft, Mill (Harriet), Engels, de Beauvoir, Foucault, Derrida, Bhabha.
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Annexe 12 Le féminisme
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Annexe 12 Le féminisme
• Standpoint : analyse d’un nouveau « savoir féminin » dans lequel le « vécu féminin » serait à la base d’une
épistémologie féministe.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de la construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite et problématisée.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
Celles des groupes de femmes marginalisées par les discours orthodoxes en Relations internationales.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
Les communautés opprimées par le discours masculiniste (la gamme complexe des communautés de femmes
à l’échelle planétaire). Tout comportement qui valorise le rôle des femmes.
3.3.4 La méthode de qui ? pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Le point de vue des femmes, pour des femmes.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
Insistance sur la nécessité de transformer les rôles de genre.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
La contestation radicale des pratiques du savoir qui naturalisent les hiérarchies sociales conduit à une margi-
nalisation disciplinaire de toutes les variantes du féminisme, à l’exception de la variante libérale.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
• Certaines variantes du féminisme prônent une ontologie essentialiste (soit le vécu de la femme, soit une notion
transhistorique du patriarcat).
• La prétention d’avoir élaboré une épistémologie (ou des épistémologies) féministe(s).
▲
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Annexe 13 La sociologie historique néowébérienne
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Annexe 13 La sociologie historique néowébérienne
3. L’intégrité théorique interne (cohérence et intégrité des fondements et des aspects porteurs
de la charge structurelle)
3.1 Cohérence ontologique
3.1.1 Fondements ontologiques de la science sociale : matérialiste ou idéaliste ?
Idéaliste, dans le sens où la question de la construction de catégories d’analyse est posée.
3.1.2 L’ontologie en tant que champ conceptuel
3.1.2.1 En quoi consistent les relations internationales ?
On souligne la nécessité de problématiser l’émergence de catégories ontologiques des Relations inter-
nationales.
• Première vague : tendance à réifier l’État dans ses activités « externes », ce qui rapproche cette
ontologie de celle du réalisme.
• Deuxième vague : un processus historique de co-détermination des formations sociales, des formes
de pouvoir et des systèmes internationaux.
3.1.2.2 Quelles sont les unités de base de ce champ ? Quelle est la nature de ces unités et quelles en sont les
propriétés ?
Les forces sociales de divers types, qui changent à travers l’histoire.
• Première vague : on accepte cependant le découpage de la réalité en sphères d’activité distinctes
(politique, économique, sociale, internationale, etc.), en insistant sur l’autonomie du politique par
rapport à l’économique. D’où cette tendance à la réification du système international en tant que
modèle de compétition géopolitique « westphalien » (l’anarchie).
• Deuxième vague : plusieurs sources de pouvoir et plusieurs agents faisant preuve d’une autonomie
relative ; diverses dimensions spatiales imbriquées et interdépendantes.
3.1.2.3 Quelle est la dynamique de l’action réciproque de ces unités ?
• Première vague : on applique la présumée logique de l’anarchie à d’autres contextes sociohisto-
riques ; et la politique internationale est dépeinte comme une lutte entre élites politiques étatiques
pour affirmer et défendre leur souveraineté auprès d’élites d’autres États.
• Deuxième vague : la dynamique ne peut être prédéterminée, mais reste l’objet d’une analyse socio-
historique.
3.1.3 Individualiste ou holiste ?
• Première vague : principalement holiste.
• Deuxième vague : de façon générale, on ne privilégie ni l’individualisme ni l’holisme.
3.1.4 Agence/structure
• Première vague : on accepte la logique structurelle du modèle westphalien de compétition géopolitique,
c’est-à-dire la logique d’anarchie.
• Deuxième vague : on analyse empiriquement la co-constitution d’agents et de structures.
3.2 Cohérence épistémologique
3.2.1 Explicative ou constitutive ?
▲
Explicative, tout en faisant état de la relation causale entre plusieurs variables. On fait cependant place à un
élément constitutif tout en soulignant comment les processus historiques se sont déroulés.
3.2.2 Fondationnaliste ou antifondationnaliste ?
Principalement fondationnaliste. L’analyse historique révèle la nature de la réalité.
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Annexe 13 La sociologie historique néowébérienne
3.2.3 Niveau d’analyse : « première image » (les acteurs individuels), « deuxième image » (l’État) ou « troisième
image » (le système) ?
• Première vague : analyse davantage axée sur la « troisième image » – comment l’externe façonne l’interne.
• Deuxième vague : la multicausalité entraîne l’imbrication des trois niveaux.
3.2.4 Preuve ou mode de démonstration ?
L’interrogation sociologique (quelles forces sociales ?) et historique (quel processus ?) de la construction des
catégories d’analyse de la discipline des Relations internationales.
3.2.5 Méthodologie et cadre de référence
• Première vague : l’utilisation d’idéaux-types d’inspiration wébérienne compatibles avec une approche
hypothético déductive.
• Deuxième vague : méthode comparative qui met l’accent sur la multicausalité.
3.3 La normativité (qui paie les coûts – prévus, imprévus et cachés – de construction ?)
3.3.1 Implicite, explicite ou à problématiser ?
Explicite, dans le sens où on souligne le rôle de la normativité et la nécessité de la problématiser.
3.3.2 Quelle(s) valeur(s) ?
On explore les valeurs portées par les forces sociales et les normes qui ont façonné la modernité. Même si la
sociologie historique n’affiche pas ouvertement de valeurs, la problématisation sociologique et historique de
toute catégorie d’analyse implique, en soi, une attitude potentiellement critique par rapport à l’ordre existant.
3.3.3 Qui compose la communauté ? Quels acteurs, quel(s) type(s) de comportement ?
• Première vague : les élites de diverses sphères d’activité (économique, politique, militaire, etc.) et les formes
de comportement qui leur sont imposées par la présumée logique de leur sphère respective.
• Deuxième vague : toute force sociale qui détient le pouvoir d’agir sur d’autres.
3.3.4 La méthode de qui ? Pluralisme théorique ou théorie en tant que parti unique ?
Pluralisme sociologique et historique.
3.3.5 Statu quo, ouverte au changement ou en faveur d’une transformation ?
L’accent mis sur les périodes de rupture de même que la critique des approches qui tiennent pour acquis la
continuité des structures des relations internationales ont pour effet de sensibiliser les chercheurs à la perma-
nence du changement et des transformations.
3.3.6 Effets disciplinaires ?
Ouverture et questionnement.
4. L’assemblage des éléments – la synergie théorique
Les deux vagues font montre d’une certaine ambiguïté dans leur analyse. D’une part, elles cherchent à comprendre les
processus et les structures des relations internationales dans leurs particularités historiques et, d’autre part, elles tentent
d’élaborer une explication théorique généralisable de ces processus et structures.
• Première vague : la réification ontologique du politique, de l’international, de l’État est en contradiction avec la
volonté d’analyser et de problématiser l’évolution sociohistorique des grandes structures et institutions des relations
internationales. ▲
• Deuxième vague : la notion d’autonomie des sources du pouvoir ne débarrasse pas l’approche d’un certain stato-cen-
trisme, c’est-à-dire qu’on ne s’interroge toujours pas sur la structure hiérarchique des sociétés.
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Annexe 14 La sociologie historique néomarxiste
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Annexe 14 La sociologie historique néomarxiste
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