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Cours : Pathologie et rénovation des bâtiments Enseignante : Arfaoui Ilhem

Chapitre 2 : Pathologie des ouvrages en béton armé-


-Causes de dégradations -Béton dégradé par la Corrosion-

I. Introduction :
Le béton armé est un matériau composite incontournable. La durabilité des ouvrages en béton
armé dépend de leur comportement face aux conditions climatiques et environnementales qui
existent dans les milieux où ils sont construits. Ces ouvrages sont souvent soumis à un
processus permanent des dégradations physiques et chimiques sous l’effet des agressions
extérieures.

II. Les causes de dégradations :


Les principales causes de dégradation des bétons proviennent :

 Des attaques physiques, chimiques et mecaniques supportées dans le temps par les
structures placées dans un environnement plus ou moins agressif.
 Des défauts de conception et de calcul.
 Des défauts d’exécution.
1. Les attaques physiques, chimiques et mécanique :
a. Les causes physiques de dégradation des bétons :

La dégradation des bétons par l’action du cycle gel/dégel :

Elle se traduit par l’écaillage qui concerne la peau du béton et des gonflements du corps de la
pièce accompagnés généralement de fissuration en réseau, éventuellement même de
désagrégation complète du béton. Les effets du salage aggravent les dommages au béton et
provoquent en plus la corrosion des armatures. C'est le cas des ouvrages de montagne, des
chambres froides.

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Bétons affectés par le gel interne

La dégradation des bétons par retraits :

Le retrait de béton est une contraction du volume dimensionnel du ciment due à la variation
de l’eau du béton encore à l’état plastique ou avant qu’il ne durcisse. Cette évaporation de
l’eau est causée par un processus d’hydratation, un mécanisme ou des phénomènes
environnementaux. Des fissures apparaissent alors sur le béton, ce qui est préjudiciable pour
l’ensemble d’une construction.

Fissure de retrait

En fait il n’y a pas qu’un seul retrait du béton. On distingue :

 Le retrait plastique
 le retrait thermique

Les effets des retraits peuvent créer des fissures à la surface des parements du béton.

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Source de fissuration : Le retrait thermique Le retrait plastique


Apparition avant ou pendant la prise : 1 Après la prise : Quelques
jours à quelques semaines,
h à 24 h
voire plusieurs mois

Origines la formulation du béton : Type et dosage en ciment


,Rapport E/C : rôle très important, Classe de résistance du
béton, Taille des granulats : le retrait augmente si la taille des
granulats diminue de la forme et géométrie de l’ouvrage et
des dimensions des parties d’ouvrage ;

-des conditions climatiques : température, vent, humidité


relative, ... ;

- des conditions de réalisation : la cure joue un rôle


primordial ;

Prévention du risque
Utilisation de ciments à Limitation de l’évaporation
faible chaleur de l’eau avant et pendant
d’hydratation (LH) le durcissement

Protection de la surface des Cure


parements

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La dégradation des bétons par incendie

Les très fortes élévations de température lors d'un incendie par exemple, provoquent
l’écaillage du béton. En cas d’incendie important, des investigations spécifiques doivent
donc être menées aussi bien sur le béton que sur les armatures.

Classification des dégradations d'ouvrage en béton par incendie


La dégradation des bétons par érosion ou usure :

. désordres peuvent apparaître lorsque


Ces
des véhicules roulent directement sur le
béton, dans les évacuateurs de crues sous
l’action de l’abrasion engendrée par l’eau,
dans les traverses de chemin de fer sous
l’action des efforts apportés par les rails et
le ballast lors du passage des trains

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b. Les causes chimiques de dégradation :

Alcali-réaction ou La réaction alcali-granulat (RAG) : Réaction qui se produit entre la


solution interstitielle du béton, riche en alcalin, et certains granulats lorsqu'ils sont placés dans
un environnement humide .Des gels gonflants apparaissent en développant des micro-
faïençages et un éclatement du béton.

Dégâts de RAG d’un mur de soutènement


Réactions sulfatiques RS (RSI , RSE) : Les sulfates proviennent essentiellement du milieu
extérieur. Ces ions ne sont pas passifs vis-à-vis de la matrice cimentaire et conduisent à la
formation de certains composés chimiques expansifs tels que : L'éttringite et le gypse .Ces
composés provoquent le gonflement du béton créant en son sein des tensions qui engendrent
des fissurations.

Pathologie des pieux due à l'attaque sulfatique (eaux agressives)

La. carbonatation : la carbonatation est une source de dégradation du


béton armé. Elle est due à l’effet conjugué de l’eau et du gaz
carbonique de l’air (création d’acide carbonique) cette carbonatation
diminue le pH et affaiblit la protection initiale des armatures

Éclatement de béton et mise à nu de l'acier Effet de la carbonatation sur les armatures


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c. Les causes mécaniques de dégradation des bétons :

De nombreuses actions peuvent entraîner des désordres mécaniques dans une structure en
béton armé en service :
Les chocs : Le béton éclate sous l'effet de chocs produits par des engins de transport ou de
levage.

Les effets de phénomènes naturels tels que les crues, le vent, les séismes,

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Les tassements de fondations dus à la qualité du sol, à des affouillements, à des travaux sur
L’ouvrage ou à proximité… ;

Les défauts d’exploitation:

Un local doit être exploité conformément aux fonctions auxquelles il a été conçu et calculé.
Les désordres peuvent survenir :

- D’une charge d’exploitation supérieure à celle prévue : local non affecté à la charge
d’exploitation prévue dans les notes de calcul, concentration de charge...

- D’une intervention sur un élément de structure :

- D’un déplacement ou suppression d’un appui, création d’une ouverture dans un plancher,
renversement du schéma mécanique...

2. Les dégradations dues à des défauts de conceptions :

Un ouvrage se construit la plupart du temps sur le domaine public. Les erreurs sont toujours
possibles ; Néanmoins, afin que l’ouvrage fonctionne selon ses conceptions, il faut respecter
les dimensions et les détails donnés par les plans.

 Non prévision de situation accidentelle :

Exemple du projet qui ignore tout élément architectural de conception des structures en zone
sismique : sa création sera une structure ignorant les problèmes de torsion, …..

 Non prévision des tolérances d’exécution dans le calcul des sollicitations:

Si la géométrie des éléments (longueurs des hourdis …..) est prévue au plus juste Les
imprécisions inévitables de chantier vont réduire les portées d’appui des éléments, augmenter

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les excentricités, créer des efforts parasites ….. Entrainant par suite, lors du chargement
ultérieur des éléments, des dégradations diverses.

 Erreur sur le Modèle :

Par terme « erreur sur le modèle » on désigne le fait de considérer pour le calcul d’une
structure une représentation erronée) c’est à dire considérer un schéma statique qui ne
correspond pas à la réalité ou réaliser une structure qui ne correspond pas au schéma statique.
une modélisation de structure inadaptée pouvant conduire à sous-estimer l’importance des

sollicitations.

Exemple : Considérer une poutre isostatique sur deux appuis pour une poutre encastrée et

placer les armatures pour les M, N, V de l'hypothèse fausse.

Réalité et modelé erroné -armatures correspondantes -

 Mauvais choix de la disposition des armatures

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 Poussée au vide des armatures :

Lorsque une armature non rectiligne est tendue et


qu’aucune disposition particulière n’est prévue, se
développent dans le béton des contraintes orientées selon
la bissectrice de l’angle formé par les deux barres qui
tendent à faire éclater le béton d’enrobage : c’est la
poussée au vide. Il faut donc placer des armatures tendues
capable de répondre ces contraintes.

Poussée au vide

3. Les dégradations dues à des défauts de mise en œuvre :

Les écarts peuvent intervenir lors de la construction :

a. Mauvais positionnement des armatures :

La mauvaise réalisation du ferraillage, se traduisant, par l’enrobage insuffisant provoquant à


terme des fissurations de surface.

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b. Mauvaise qualité des bétons employés :

La mauvaise formulation du béton, qui engendre une porosité et une perméabilité trop élevée
facilitant ainsi la pénétration des agents agressifs, en effet Un béton trop faiblement dosé en
ciment, mal vibré, présentera un aspect défectueux : nids d'abeilles, faïençage, fissures
superficielles, trous laissant les armatures apparentes.

nids d'abeilles

c. Mauvaise réalisation des coffrages.


La mauvaise réalisation des coffrages ou coffrages non propre entraîne des fuites de laitance
(nids de cailloux), des déplacements des armatures (insuffisances d’enrobage),

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 Coffrage non étanche

d. Vibration trop importante :

Une vibration trop longue peut entraîner une ségrégation du béton et par conséquent une
mauvaise répartition des constituants. Les efforts mal répartis entraînent alors des fissurations.

e. Absence de cure du béton :

La cure du béton est indispensable par temps chaud venté. Sans protection de surface, le béton
se faïence en surface.

f. Autres causes

- Les mauvaises conditions de transport du béton frais, en particulier par temps chaud,
qui favorise, notamment, la ségrégation
- Le décoffrage sans précaution et/ou mauvaise manutention d’éléments de béton, qui
peut entraîner des épaufrures, des fissures et des ruptures,
- la mauvaise réalisation ou l’absence de la couche d’étanchéité, qui favorise la
pénétration des agents agressifs puis l’apparition d’efflorescences, de stalactites et
enfin la corrosion des armatures,
- désordres liés au manque d’entretien :

Ce sont les pathologies liées principalement au manque d’entretien :

- des systèmes d’alimentation et d’évacuation des eaux,

- des systèmes de ventilation,

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- de l’entretien des éléments extérieurs : fenêtres portes,…

- à l’entretien de la toiture terrasse et des surfaces extérieures (balcons, terrasses,…).

III. Béton dégradé par la Corrosion


1. Les phases de dégradation de béton armé :
La dégradation du béton armé comporte deux phases successives :

Une phase d’initiation/ phase Une phase de propagation (dite


d’incubation parfois de croissance) :
La période d’initiation correspond au temps A ce stade, Les réactions d’oxydation à la
requis pour que les aciers soient dépassivés surface du métal produisent des oxydes et
sans qu’aucun dommage intérieur ni hydroxydes. La formation de ces produits
extérieur ne soit visible. d’oxydation va causer un gonflement et
apparaître des fissurations sur l’enrobage de
béton et à long terme causé la destruction de
la construction.

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-Processus de la corrosion -

2. Conséquences des désordres provoqués par la corrosion des


armatures :

a. L'aspect du parement de l'ouvrage(Les efflorescences et les tâches de rouille qui


sont la conséquence de la pénétration d'agents agressifs dans l'enrobage du béton,
altèrent l'aspect de l'ouvrage)

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b. La sécurité vis-à-vis des usagers(Les éclats de béton présentent un risque pour


les personnes qui circulent près de l'ouvrage ou l'exploitent. Leur prévention et leur
élimination doivent par conséquent être traitées avec grand soin)

c. La stabilité de l’ouvrage.
La corrosion des armatures du béton armé peut entraîner un appauvrissement des
capacités portantes de la structure. Cette perte de résistance se manifeste par des
altérations des matériaux qui sont les suivantes :

-Pertes de section du béton

- Pertes de section des armatures

3. Facteurs influents sur la corrosion des armatures du béton:


La corrosion de l'acier n'est donc pas dépendante d'un unique paramètre mais de plusieurs :

a. Influence de l'enrobage

L'épaisseur de l'enrobage en béton détermine le temps que vont mettre les espèces agressives
pour arriver à l'armature.

L'enrobage assure la protection physique en jouant un rôle de barrière vis-à-vis de


l'environnement. Sa qualité (compacité, teneur en ciment, etc.) et son épaisseur (3 cm en
milieu non agressif et 5 cm en milieu marin) sont des facteurs essentiels à la bonne tenue des
armatures face à la corrosion.

b. Influence de la composition du béton

La composition et la porosité du béton est un facteur pouvant affecter la corrosion.

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Le type et la teneur en liant, les additions minérales et le rapport E/C (Eau/ciment)


déterminent la performance d'un béton. Le choix de la formulation du béton et de la nature de
ses principaux constituants constitue une approche pour augmenter la résistance à la corrosion
du béton.

Le rapport E/C a une très grande influence sur la porosité du béton : plus il est important, plus
la porosité est grande, facilitant ainsi la pénétration des espèces agressives puis la corrosion de
l'acier. L'influence du rapport E/C est bien plus importante que le type de liant utilisé.

c. Influence de l'humidité

L'effet du taux d'humidité, ou degré de saturation en eau, dans le béton est important. Plus le
taux d'humidité augmente, plus la conductivité du béton n’augmente mais en contrepartie la
diffusion de l'oxygène vers les armatures se fait de plus en plus difficilement. L'humidité
relative la plus favorable à l'apparition de la corrosion est de 70 à 80%.

d. Influence de la résistivité du béton

La résistivité électrique affecte de manière significative la corrosion des armatures.

La résistivité du béton est une grandeur intensive (pouvant varier d’un point à un autre) qui
exprime sa capacité à s’opposer au passage d’un courant électrique.

La résistivité du béton est fonction de la composition de la solution interstitielle, de la


microstructure du béton (taille et distribution des pores), de l'humidité et de la teneur en sels
ainsi que de la température.

Si la résistivité électrique du béton est faible, la probabilité de la corrosion augmente. Si la


résistivité électrique est élevée la probabilité de la corrosion diminue.

Tableau 1 : Probabilité de corrosion en fonction de la valeur de la résistivité

Résistivité du béton (kΩcm. cm) Probabilité de corrosion


≥ 100 kΩcm risque négligeable de corrosion

50 à 100 kΩcm faible risque de corrosion

10 à 50 kΩcm Risque modéré de corrosion

≤ 10 kΩcm Risque élevé de corrosion

4. Les mesures relatives à la corrosion des armatures :


 Mesures relatives à l’armature

a. Mesure de l'enrobage des armatures

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La technique de mesure de l'enrobage fait appel à de nombreux appareils disponibles sur le


marché, basé sur des principes magnétiques ou réflectométriques (radar géophysique).
Toutefois, les précisions et sensibilités varient fortement d'une technique à l'autre, notamment
en fonction de la densité du ferraillage. Ces techniques, dont les performances sont fonction
de leur principe de base, permettent d'accéder aux informations suivantes :

 enrobage (profondeur) ;

 estimation du diamètre des armatures,

 Présence d'armatures adjacentes,

Pachomètre: Détermination de la position des


armatures dans le béton: enrobage

Profomètre: Détermination précise de la position et


du diamètre des armatures dans le béton: enrobage
et armature.

Il détecte et localise les armatures jusqu’à des


profondeurs de 20 cm. Possibilité de mise en évidence
des armatures obliques, des fers verticaux et des
recouvrements d’armatures

Détection des armatures au


Trame de mesure Ferroscan

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b. Estimation des surfaces corrodées et évaluation des risques de corrosion :

Parmi les méthodes électrochimiques pouvant être appliquées à la détection du risque de


corrosion des armatures dans le béton, les mesures de potentiel sont les plus utilisées et les
plus connues, du fait de leur simplicité et de leur caractère non destructif. Cette méthode
permet une évaluation des risques de dépassivation des armatures.

Mesures de potentiel Roue Electrode

Dès le contact de l’armature avec le béton, il s’établit à l’interface acier-béton, une différence
de potentiel dépendant à la fois des réactions dites anodiques (oxydations : transformation du
métal en oxydes) et des réactions dites cathodiques (réduction de l’oxygène). Ce potentiel est
complexe et sa valeur dépend de l’état de corrosion des aciers (le potentiel tend vers des
valeurs négatives dès qu’il y a amorce de corrosion),

c. Estimation de la vitesse de corrosion

Une autre méthode électrochimique permet d’estimer la vitesse de corrosion instantanée des
armatures en une zone donnée.

Il permet de contrôler l'évolution du processus de corrosion, d'identifier les zones à forte


activité corrosive, et de prédire une durée de vie résiduelle pour la structure considérée.

Mesure de vitesse de corrosion


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 Mesures relatives à la qualité du béton ou à son vieillissement

a. Détermination de la profondeur de carbonatation :

Cet essai consiste à caractériser la résistance du béton à l’attaque du dioxyde de carbone, et


ainsi de savoir quelle épaisseur d’enrobage est nécessaire pour assurer la bonne protection des
armatures.

Dans les faits, des carottes de béton sont prélevées dans l’ouvrage bétonné puis l’on réalise
l’essai .Parmi les méthodes de détermination de la profondeur de carbonatation, la plus simple
à mettre en œuvre, est le test à la phénolphtaléine

Si la couleur reste la même : béton carbonaté

Si la couleur vire au rose vif : béton non carbonaté

b. Mesures de résistivité
La méthode non-destructive d’estimation de la résistivité est basée sur la diffusion d’un
champ électrique dans un volume de béton situé sous la surface d’auscultation. Un appareil
porte-électrodes est plaqué sur le parement, puis un courant d’intensité I est envoyé dans le
béton à partir des 2 électrodes de courant. La différence de potentiel V créée est mesurée entre
les 2 électrodes de potentiel. La résistivité est déduite du rapport V/I

Principe de mesure de résistivité Wenner à 4 électrodes

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c. Mesures de perméabilité

L’essai consiste à appliquer sur le parement béton de l’eau ou de l’air sous pression, la
vitesse de pénétration de ces fluides caractérise la perméabilité du béton.

d. Mesure de la cohésion superficielle du béton :

Cette méthode permet d’évaluer la cohésion superficielle d’un béton en place. Il peut s’agir
par exemple de s’assurer :

 Que le béton d’une structure existante présente les qualités minimales requises pour
recevoir une protection ou un renforcement par matériaux composites collés ;
 Que le support béton après préparation (élimination du béton dégradé et/ou pollué ou
carbonaté par repiquage et/ou enlèvement), présente les qualités minimales requises
pour la mise en œuvre d’une réparation ou d’un renforcement par ajout de mortier ou
de béton.

Pastile métalliques collées sur le support Essai de traction directe sur une pastile

• Le principe de l’essai consiste à exercer une traction directe perpendiculaire sur une
pastille circulaire rigide en acier de 50 mm de diamètre, collée à la surface du béton, la
surface d’essai ayant été définie par carottage.

e. Analyses et essais de laboratoire

Méthodes de prélèvements : Des prélèvements sont effectués, si nécessaire, dans des zones
représentatives des états de dégradation, par carottage ou forage.

Prélèvement par carottage

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5. Les méthodes de réhabilitation d’un élément en béton armé


dégradé par la corrosion :
Plusieurs méthodes sont disponibles pour réparer durablement un parement en béton, arrêter
la progression des dégradations et éviter de nouveaux désordres

1. Étapes à suivre :

a. Elimination des zones dégradées :

Avant de réparer les zones dégradées (armatures apparentes, éclatements de béton, traces de
rouille, etc.), les revêtements en place doivent être retirés sur toute la surface par un moyen
mécanique ou chimique. il convient de les dégager par burinage ou sablage.

Le dégarnissage doit être effectué jusqu'à ce qu'un acier sain apparaisse (sans trace de rouille)
et la longueur de cet acier doit être dégagée sur toute sa périphérie,

Selon la norme NF P95 95.101 (un dégagement d'un minimum de 2 cm derrière l'armature est
conseillé). Lorsque les armatures qui ne sont pas parallèles au parement sont corrodées à leurs
extrémités, le béton avoisinant doit être enlevé et ces extrémités doivent être amputées de 2
cm, pour rétablir un enrobage suffisant.

Décapage par un marteau piqueur Dégagement des armatures selon


la norme NF P 95.101
NB : l'enlèvement du béton dégradé ou pollué risque d'affaiblir ou de déséquilibrer la
structure. Un phasage précis doit être mis en œuvre. Le recours à un étaiement peut s'avérer
nécessaire ;

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b. Remplacement des armatures fortement corrodées :

A cette étape des travaux, un contrôle du diamètre résiduel des armatures les plus fortement
attaquées sera effectué (à l'aide d'un pied à coulisse par exemple). Les armatures
supplémentaires de même nature seront mises en place, par scellement ou soudure, afin de
restituer la section initiale, avec une tolérance de 5%, en tenant compte des longueurs
d'ancrage et de recouvrement, et des armatures de couture. Dans le cas de soudures, celles-ci
devront être effectuées, selon les normes en vigueur, après que la soudabilité de l’acier ait été
vérifiée.

c. Protection des armatures :

La protection des armatures consiste à appliquer sur toute la surface de celles qui sont
dégagées (périphérie complète), un produit assurant une protection vis à vis de la corrosion.

 Imprégnations :
D'une façon générale, les produits appliqués par imprégnations
sont des consolidant ou des hydrofuges qui constituent une
barrière interne au matériau, vis-à-vis de la pénétration de l'eau
liquide. Les hydrofuges les plus répondus sont les silicones qui
sont appliqués par un pinceau ou rouleau.
Application imprégnation
 Inhibiteurs de corrosion :
Par définition, un inhibiteur de corrosion est un
composé chimique qui, ajouté en faible concentration
au milieu corrosif, ralentit ou arrête le processus de
corrosion d'un métal placé dans ce milieu. Il est
appliqué :

- Par forme liquide, s’applique directement à la


surface du béton.

- Par des solutions gélifiées par application


directe sur la surface du béton ou sur l’acier

Application d'inhibiteur

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d. Etape de la réfection :

La réfection des bétons consiste à rétablir l’enrobage des armatures par la mise en œuvre de
mortier. Ce dernier doit respecter les critères suivants :

- tenue verticale sans coffrage,


- montée en résistance rapide et de résistance mécanique supérieure au béton support,
- adhérence supérieure ou égale à la cohésion du support,
- imperméabilité à l’eau et aux agents agressifs,
- coefficient de dilatation thermique et de module d’élasticité dynamique équivalent au
béton support,
- bonne protection des aciers.
La mise en place du mortier est réalisée e à la truelle en serrant fortement pour éviter les
bulles d’air et obtenir une bonne adhérence pour le dressage des arêtes, une règle peut être
utilisée.

NB : L’apport de matériaux en surépaisseur peut modifier la section des éléments de la


structure. Il est donc nécessaire de prendre en compte les charges qui en résultent ;
 Par mortier
Il existe trois principaux types de réparation pour surfaces en béton :

- Le mortier à base de polymères


- Le mortier cimentaire modifié par des polymères

 Béton projeté
Reconstitution de l'enrobage
Un béton projeté est constitué d’un mélange de granulats, de ciment et
d’eau avec parfois des ajouts, projeté grâce à de l’air comprimé, sur une
paroi.

Il faut distinguer deux techniques de projection, suivant le moment


d’introduction de l’eau dans la chaîne :
Projection de béton
- Par voie sèche avec ou sans pré-mouillage : l’eau est introduite au
niveau de la lance,

- Par voie mouillée : l’eau est introduite au malaxage du béton

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