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I. Introduction :
Le béton armé est un matériau composite incontournable. La durabilité des ouvrages en béton
armé dépend de leur comportement face aux conditions climatiques et environnementales qui
existent dans les milieux où ils sont construits. Ces ouvrages sont souvent soumis à un
processus permanent des dégradations physiques et chimiques sous l’effet des agressions
extérieures.
Des attaques physiques, chimiques et mecaniques supportées dans le temps par les
structures placées dans un environnement plus ou moins agressif.
Des défauts de conception et de calcul.
Des défauts d’exécution.
1. Les attaques physiques, chimiques et mécanique :
a. Les causes physiques de dégradation des bétons :
Elle se traduit par l’écaillage qui concerne la peau du béton et des gonflements du corps de la
pièce accompagnés généralement de fissuration en réseau, éventuellement même de
désagrégation complète du béton. Les effets du salage aggravent les dommages au béton et
provoquent en plus la corrosion des armatures. C'est le cas des ouvrages de montagne, des
chambres froides.
Le retrait de béton est une contraction du volume dimensionnel du ciment due à la variation
de l’eau du béton encore à l’état plastique ou avant qu’il ne durcisse. Cette évaporation de
l’eau est causée par un processus d’hydratation, un mécanisme ou des phénomènes
environnementaux. Des fissures apparaissent alors sur le béton, ce qui est préjudiciable pour
l’ensemble d’une construction.
Fissure de retrait
Le retrait plastique
le retrait thermique
Les effets des retraits peuvent créer des fissures à la surface des parements du béton.
Prévention du risque
Utilisation de ciments à Limitation de l’évaporation
faible chaleur de l’eau avant et pendant
d’hydratation (LH) le durcissement
Les très fortes élévations de température lors d'un incendie par exemple, provoquent
l’écaillage du béton. En cas d’incendie important, des investigations spécifiques doivent
donc être menées aussi bien sur le béton que sur les armatures.
De nombreuses actions peuvent entraîner des désordres mécaniques dans une structure en
béton armé en service :
Les chocs : Le béton éclate sous l'effet de chocs produits par des engins de transport ou de
levage.
Les effets de phénomènes naturels tels que les crues, le vent, les séismes,
Les tassements de fondations dus à la qualité du sol, à des affouillements, à des travaux sur
L’ouvrage ou à proximité… ;
Un local doit être exploité conformément aux fonctions auxquelles il a été conçu et calculé.
Les désordres peuvent survenir :
- D’une charge d’exploitation supérieure à celle prévue : local non affecté à la charge
d’exploitation prévue dans les notes de calcul, concentration de charge...
- D’un déplacement ou suppression d’un appui, création d’une ouverture dans un plancher,
renversement du schéma mécanique...
Un ouvrage se construit la plupart du temps sur le domaine public. Les erreurs sont toujours
possibles ; Néanmoins, afin que l’ouvrage fonctionne selon ses conceptions, il faut respecter
les dimensions et les détails donnés par les plans.
Exemple du projet qui ignore tout élément architectural de conception des structures en zone
sismique : sa création sera une structure ignorant les problèmes de torsion, …..
Si la géométrie des éléments (longueurs des hourdis …..) est prévue au plus juste Les
imprécisions inévitables de chantier vont réduire les portées d’appui des éléments, augmenter
les excentricités, créer des efforts parasites ….. Entrainant par suite, lors du chargement
ultérieur des éléments, des dégradations diverses.
Par terme « erreur sur le modèle » on désigne le fait de considérer pour le calcul d’une
structure une représentation erronée) c’est à dire considérer un schéma statique qui ne
correspond pas à la réalité ou réaliser une structure qui ne correspond pas au schéma statique.
une modélisation de structure inadaptée pouvant conduire à sous-estimer l’importance des
sollicitations.
Exemple : Considérer une poutre isostatique sur deux appuis pour une poutre encastrée et
Poussée au vide
La mauvaise formulation du béton, qui engendre une porosité et une perméabilité trop élevée
facilitant ainsi la pénétration des agents agressifs, en effet Un béton trop faiblement dosé en
ciment, mal vibré, présentera un aspect défectueux : nids d'abeilles, faïençage, fissures
superficielles, trous laissant les armatures apparentes.
nids d'abeilles
Une vibration trop longue peut entraîner une ségrégation du béton et par conséquent une
mauvaise répartition des constituants. Les efforts mal répartis entraînent alors des fissurations.
La cure du béton est indispensable par temps chaud venté. Sans protection de surface, le béton
se faïence en surface.
f. Autres causes
- Les mauvaises conditions de transport du béton frais, en particulier par temps chaud,
qui favorise, notamment, la ségrégation
- Le décoffrage sans précaution et/ou mauvaise manutention d’éléments de béton, qui
peut entraîner des épaufrures, des fissures et des ruptures,
- la mauvaise réalisation ou l’absence de la couche d’étanchéité, qui favorise la
pénétration des agents agressifs puis l’apparition d’efflorescences, de stalactites et
enfin la corrosion des armatures,
- désordres liés au manque d’entretien :
-Processus de la corrosion -
c. La stabilité de l’ouvrage.
La corrosion des armatures du béton armé peut entraîner un appauvrissement des
capacités portantes de la structure. Cette perte de résistance se manifeste par des
altérations des matériaux qui sont les suivantes :
a. Influence de l'enrobage
L'épaisseur de l'enrobage en béton détermine le temps que vont mettre les espèces agressives
pour arriver à l'armature.
Le rapport E/C a une très grande influence sur la porosité du béton : plus il est important, plus
la porosité est grande, facilitant ainsi la pénétration des espèces agressives puis la corrosion de
l'acier. L'influence du rapport E/C est bien plus importante que le type de liant utilisé.
c. Influence de l'humidité
L'effet du taux d'humidité, ou degré de saturation en eau, dans le béton est important. Plus le
taux d'humidité augmente, plus la conductivité du béton n’augmente mais en contrepartie la
diffusion de l'oxygène vers les armatures se fait de plus en plus difficilement. L'humidité
relative la plus favorable à l'apparition de la corrosion est de 70 à 80%.
La résistivité du béton est une grandeur intensive (pouvant varier d’un point à un autre) qui
exprime sa capacité à s’opposer au passage d’un courant électrique.
enrobage (profondeur) ;
Dès le contact de l’armature avec le béton, il s’établit à l’interface acier-béton, une différence
de potentiel dépendant à la fois des réactions dites anodiques (oxydations : transformation du
métal en oxydes) et des réactions dites cathodiques (réduction de l’oxygène). Ce potentiel est
complexe et sa valeur dépend de l’état de corrosion des aciers (le potentiel tend vers des
valeurs négatives dès qu’il y a amorce de corrosion),
Une autre méthode électrochimique permet d’estimer la vitesse de corrosion instantanée des
armatures en une zone donnée.
Dans les faits, des carottes de béton sont prélevées dans l’ouvrage bétonné puis l’on réalise
l’essai .Parmi les méthodes de détermination de la profondeur de carbonatation, la plus simple
à mettre en œuvre, est le test à la phénolphtaléine
b. Mesures de résistivité
La méthode non-destructive d’estimation de la résistivité est basée sur la diffusion d’un
champ électrique dans un volume de béton situé sous la surface d’auscultation. Un appareil
porte-électrodes est plaqué sur le parement, puis un courant d’intensité I est envoyé dans le
béton à partir des 2 électrodes de courant. La différence de potentiel V créée est mesurée entre
les 2 électrodes de potentiel. La résistivité est déduite du rapport V/I
c. Mesures de perméabilité
L’essai consiste à appliquer sur le parement béton de l’eau ou de l’air sous pression, la
vitesse de pénétration de ces fluides caractérise la perméabilité du béton.
Cette méthode permet d’évaluer la cohésion superficielle d’un béton en place. Il peut s’agir
par exemple de s’assurer :
Que le béton d’une structure existante présente les qualités minimales requises pour
recevoir une protection ou un renforcement par matériaux composites collés ;
Que le support béton après préparation (élimination du béton dégradé et/ou pollué ou
carbonaté par repiquage et/ou enlèvement), présente les qualités minimales requises
pour la mise en œuvre d’une réparation ou d’un renforcement par ajout de mortier ou
de béton.
Pastile métalliques collées sur le support Essai de traction directe sur une pastile
• Le principe de l’essai consiste à exercer une traction directe perpendiculaire sur une
pastille circulaire rigide en acier de 50 mm de diamètre, collée à la surface du béton, la
surface d’essai ayant été définie par carottage.
Méthodes de prélèvements : Des prélèvements sont effectués, si nécessaire, dans des zones
représentatives des états de dégradation, par carottage ou forage.
1. Étapes à suivre :
Avant de réparer les zones dégradées (armatures apparentes, éclatements de béton, traces de
rouille, etc.), les revêtements en place doivent être retirés sur toute la surface par un moyen
mécanique ou chimique. il convient de les dégager par burinage ou sablage.
Le dégarnissage doit être effectué jusqu'à ce qu'un acier sain apparaisse (sans trace de rouille)
et la longueur de cet acier doit être dégagée sur toute sa périphérie,
Selon la norme NF P95 95.101 (un dégagement d'un minimum de 2 cm derrière l'armature est
conseillé). Lorsque les armatures qui ne sont pas parallèles au parement sont corrodées à leurs
extrémités, le béton avoisinant doit être enlevé et ces extrémités doivent être amputées de 2
cm, pour rétablir un enrobage suffisant.
A cette étape des travaux, un contrôle du diamètre résiduel des armatures les plus fortement
attaquées sera effectué (à l'aide d'un pied à coulisse par exemple). Les armatures
supplémentaires de même nature seront mises en place, par scellement ou soudure, afin de
restituer la section initiale, avec une tolérance de 5%, en tenant compte des longueurs
d'ancrage et de recouvrement, et des armatures de couture. Dans le cas de soudures, celles-ci
devront être effectuées, selon les normes en vigueur, après que la soudabilité de l’acier ait été
vérifiée.
La protection des armatures consiste à appliquer sur toute la surface de celles qui sont
dégagées (périphérie complète), un produit assurant une protection vis à vis de la corrosion.
Imprégnations :
D'une façon générale, les produits appliqués par imprégnations
sont des consolidant ou des hydrofuges qui constituent une
barrière interne au matériau, vis-à-vis de la pénétration de l'eau
liquide. Les hydrofuges les plus répondus sont les silicones qui
sont appliqués par un pinceau ou rouleau.
Application imprégnation
Inhibiteurs de corrosion :
Par définition, un inhibiteur de corrosion est un
composé chimique qui, ajouté en faible concentration
au milieu corrosif, ralentit ou arrête le processus de
corrosion d'un métal placé dans ce milieu. Il est
appliqué :
Application d'inhibiteur
d. Etape de la réfection :
La réfection des bétons consiste à rétablir l’enrobage des armatures par la mise en œuvre de
mortier. Ce dernier doit respecter les critères suivants :
Béton projeté
Reconstitution de l'enrobage
Un béton projeté est constitué d’un mélange de granulats, de ciment et
d’eau avec parfois des ajouts, projeté grâce à de l’air comprimé, sur une
paroi.