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ECOLE PREPARATOIRE
COURS DE MATHEMATIQUES
(Algèbre et Analyse)
1
Département de Mathématiques et Informatique
2
CHAPITRE I : INTEGRALES GENERALISEES
Soit 𝑓 : [a; +∞[ → ℝ ou ℂ, continue par morceaux dans tout intervalle [a; b], avec a ≤ b de sorte que
𝑏
𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est bien définie.
Définition I.1
𝑏
On appelle intégrale de 𝑓 dans l’intervalle [a; +∞[ la limite finie ou non de 𝑎
𝑓(𝑥) 𝑑𝑥 . On la
+∞ 𝑏
note 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = lim𝑏 →+∞ 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥.
+∞
Si 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est finie, on dit qu’elle est convergente. Sinon on dit qu’elle est divergente.
Remarque : Soit b ≥ a’ ≥ a.
𝑏 𝑎′ 𝑏
On a : 𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑎′
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 donc
+∞ 𝑏
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑙𝑖𝑚 𝑓 𝑥 𝑑𝑥
𝑎 𝑏→+∞ 𝑎
+∞ 𝑎′ 𝑏
⟹ 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑙𝑖𝑚 ( 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 )
𝑎 𝑏→+∞ 𝑎 𝑎′
+∞ 𝑎′ 𝑏
⟹ 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑙𝑖𝑚 𝑓 𝑥 𝑑𝑥
𝑎 𝑎 𝑏→+∞ 𝑎′
+∞ 𝑎′ +∞
⟹ 𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑎′
𝑓 𝑥 𝑑𝑥.
Théorème I.1
Soit α un réel
+∞ 𝑑𝑥
Si 𝛼 ≤ 1, alors 1 est divergente.
𝑥𝛼
+∞ 𝑑𝑥
Si 𝛼 > 1, alors 1
est convergente.
𝑥𝛼
Preuve : en exercice.
3
Théorème I.2
+∞ +∞
Soit 𝑓 et 𝑔 : [a; + ∞[ → ℝ telles que 0 ≤ 𝑔 ≤ 𝑓. 𝐴lors 𝑎 𝑔 𝑥 𝑑𝑥 ≤ 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥.
+∞ +∞
Si 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est convergente, il en est de même de 𝑎 𝑔 𝑥 𝑑𝑥.
+∞ +∞
Si 𝑎 𝑔 𝑥 𝑑𝑥 est divergente, il en est de même de 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 .
Preuve : en exercice.
Corollaire
+∞
Soit 𝑓 et 𝑔 : [a; + ∞[→ ℝ telles que 𝑓 ∼ 𝑔 au voisinage de +∞. Alors 𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥
+∞
et 𝑎 𝑔 𝑥 𝑑𝑥 sont de même nature (soit à la fois convergentes, soit à la fois divergentes).
Preuve : en exercice.
Exemple
+∞ 2𝑥
Déterminer la nature de l’intégrale suivante 1 𝑑𝑥.
𝑥5 +𝑥+1
+∞
Pour que 𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 soit convergente, il faut et il suffit que ∀𝜀 > 0, ∃ 𝑏0 ≥ 𝑎 tel que
𝑏′
𝑏′ ≥ 𝑏 ≥ 𝑏0 ⟹ 𝑏
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 ≤ 𝜀.
Preuve : en exercice.
L’absolue convergence
Définition I.2
+∞ +∞
On dit que 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est absolument convergente si 𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est convergente.
Théorème I.4
Preuve : en exercice.
Remarque : La réciproque du théorème I.4 n’est pas toujours vraie. Par exemple les intégrales de
Fresnel sont convergentes mais ne sont pas absolument convergentes.
4
II. Intégrales de fonctions non bornées:
Dans cette partie on suppose que les fonctions sont réelles ou complexes définies
dans 𝑎; 𝑏 et continue par morceaux dans tout intervalle 𝑐; 𝑏 avec 𝑎 < 𝑐 ≤ 𝑏 de sorte
𝑏
que 𝑐 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est bien définie.
Définition II.1
𝑏
On appelle intégrale de 𝑓 sur 𝑎; 𝑏 la limite finie ou non de l’intégrale 𝑐 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 lorsque 𝑐 tend
𝑏 𝑏
vers 𝑎, avec 𝑐 > 𝑎. On la note 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = lim𝑐→𝑎 + 𝑐 𝑓 𝑥 𝑑𝑥.
𝑏 𝑏
Si lim𝑐→𝑎 + 𝑐 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est finie on dit que 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est convergente sinon elle est divergente.
Remarque :
1- Soient a < 𝑐 ≤ 𝑏′ ≤ 𝑏. 𝐴lors d’après la relation de Charles on a :
𝑏 𝑏′ 𝑏
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 .
𝑐 𝑐 𝑏′
Ainsi
𝑏 𝑏 𝑏′ 𝑏
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = lim+ 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = lim+ 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑓 𝑥 𝑑𝑥
𝑎 𝑐→𝑎 𝑐 𝑐→𝑎 𝑐 𝑏′
𝑏′ 𝑏
= 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑓 𝑥 𝑑𝑥
𝑎 𝑏′
La nature de l’intégrale dépend du comportement de 𝑓 au voisinage de 𝑎.
Théorème II.1
Soit 𝛼 ∈ ℝ.
1 𝑑𝑥
Si 𝛼 ≥ 1, alors 0 𝛼 est divergente.
𝑥
1 𝑑𝑥
Si 𝛼 < 1, alors 0 𝛼 est convergente.
𝑥
Preuve : en exercice.
Remarque :
Les preuves des théorèmes ci-après sont analogues à celles des théorèmes du I.
Théorème II.2
5
𝑏 𝑏
Soient f, g : a; b → ℝ telles que 0 ≤ 𝑔 ≤ 𝑓 alors 𝑎 𝑔 𝑥 𝑑𝑥 ≤ 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 .
𝑏 𝑏
En particulier, si 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est convergente, il en est de même de 𝑎 𝑔 𝑥 𝑑𝑥 .
𝑏 𝑏
Si 𝑎 𝑔 𝑥 𝑑𝑥 est divergente, il en est de même de 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 .
Preuve : en exercice.
Corollaire
𝑏
Pour que 𝑎
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 soit convergente, il faut et il suffit que ∀𝜀 > 0, ∃𝜂 tel que
′ 𝑐′
𝑎 < 𝑐 <𝑐 ≤𝑎+𝜂 ⟹ 𝑐
𝑓 𝑥 𝑑𝑥 ≤ 𝜀.
Preuve : en exercice.
Définition III.1
Soit 𝑓: 𝑎; 𝑏 → ℝ ou ℂ , continue par morceaux sur tout intervalle 𝛼; 𝛽 avec 𝑎 < 𝛼 ≤ 𝛽 < 𝑏.
𝑐 𝑏 𝑏
Si ∃ 𝑐 ∈ 𝑎; 𝑏 telle que 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 et 𝑐 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 sont convergentes, on dit que 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 est
𝑏 𝑐 𝑏
convergente et on pose 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 = 𝑎 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑐 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 .
Remarque :
La définition III.1 ne dépend pas du choix de ‘’c’’.
Exercice
+∞ 𝑑𝑥
1- Calculer −∞
1+𝑥 2
+∞ − 𝑥
2- Calculer −∞ 𝑒 𝑑𝑥
6
Exemple : la fonction Gamma.
1 +∞
Nature de 0 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 𝑑𝑥 et de 1 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 𝑑𝑥.
+∞
a- Nature de 0 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 𝑑𝑥 :
+∞
b- Nature de 1 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 𝑑𝑥 :
𝑥 2 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 = 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼+1
𝑙𝑖𝑚 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼+1 = 0
𝑥 →+∞
⟹ il existe 𝑥0 ≥ 1 tel que 𝑥 2 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 ≤ 1
𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼 −1
∀𝑥 ≥ 𝑥0 , ie ∶ 𝑥 −2
≤ 1 ∀𝑥 ≥ 𝑥0
+∞ −𝑥 𝛼−1 +∞ 𝑑𝑥 +∞ 𝑑𝑥
⟹ 𝑥0
𝑒 𝑥 𝑑𝑥 ≤ 𝑥 2
≤ 1 < +∞ car 2 > 1.
0 𝑥 𝑥2
+∞ +∞
Donc 𝑥 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 𝑑𝑥 est convergente ⟹ 1 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 𝑑𝑥 est convergente.
0
+∞
De (a) et (b) il vient que 0 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼−1 𝑑𝑥 converge.
+∞
Posons 𝛤 𝛼 = 0
𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼 −1 𝑑𝑥. 𝛤(. ) est appelée la fonction gamma.
Soit 𝑏 ≥ 𝜀 > 0.
𝑢 𝑥 = 𝑥 𝛼 −1 𝑒𝑡 𝑢′ 𝑥 = (𝛼 − 1)𝑥 𝛼 −2
𝑣 ′ 𝑥 = 𝑒 −𝑥 𝑒𝑡 𝑣 𝑥 = −𝑒 −𝑥
𝑏 𝑏
il vient, donc 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼 −1 𝑑𝑥 = [−𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼 −1 ]𝑏𝜀 + (𝛼 − 1) 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼 −2 𝑑𝑥
𝜀 𝜀
Si 𝛼 > 1 on a: lim𝜀→0 𝑒 −𝜀 𝜀 𝛼−1 = 0 et lim𝑏→+∞ 𝑒 −𝑏 𝑏𝛼−1 = 0
+∞ +∞
Donc 0 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼 −1 𝑑𝑥 = (𝛼 − 1) 0 𝑒 −𝑥 𝑥 𝛼 −2 𝑑𝑥, ie 𝛤 𝛼 = 𝛼 − 1 𝛤 𝛼 − 1 ,
𝛼 > 1.
Si 𝛼 ∈ ℕ∗ , on a:
𝛤 𝛼 = (𝛼 − 1)𝛤(𝛼 − 1)
7
𝛤(𝛼) = (𝛼 − 1)(𝛼 − 2)𝛤(𝛼 − 2)
= 𝛼 − 3 𝛼 − 2 … … … 2𝛤 1
avec
+∞
𝛤 1 = 𝑒 −𝑥 𝑑𝑥 = [−𝑒 −𝑥 ]+∞
0 =1
0
Donc 𝛤 𝛼 = 𝛼 − 1 𝛼 − 2 … … … 2 × 1 = (𝛼 − 1)!
𝛤 𝛼 = 𝛼 − 1 !, 𝛼 ∈ ℕ∗ .
Exercices d’application
Exercice 1
Exercice 2
Exercice 3
Exercice 4
+∞ 𝑑𝑥
Soit 𝐼𝑛 = −∞ 2 𝑛 , 𝑛 ∈ ℕ
(𝑥 +1)
1. Pour quelles valeurs de 𝑛, 𝐼𝑛 est-elle convergente ?
2. Etablir une relation de recurrence entre 𝐼𝑛 𝑒𝑡 𝐼𝑛 +1 .
3. Calculer 𝐼𝑛 .
Exercice 5
8
CHAPITRE II : SERIES NUMERIQUES
I-Définitions et propriétés
Définition I.1
Théorème I.1
Preuve : en exercice.
Remarque :
La réciproque du théorème I.1 n’est pas vraie.
Théorème I.2
Preuve : en exercice.
Théorème I.3
Théorème I.4
Soit 𝑛≥1 𝑈𝑛
une série numérique telle que 𝑈𝑛 = 𝑈′𝑛 + 𝑖 𝑈′′𝑛 avec 𝑈′𝑛 ∈ ℝ et 𝑈′′𝑛 ∈ ℝ alors
𝑛≥1 𝑈𝑛 est convergente si et seulement si 𝑛≥1 𝑈′𝑛 et 𝑛≥1 𝑈′′𝑛 sont convergentes. Si
+∞ +∞ ′ +∞
𝑈
𝑛=1 𝑛 = 𝑆, 𝑛=1 𝑈′ 𝑛 = 𝑆 et 𝑛=1 𝑈′′ 𝑛 = 𝑆′′ , alors on a : 𝑆 = 𝑆 ′ + 𝑖 𝑆′′.
Preuve : en exercice.
9
Définition II.1
Théorème II.1
Pour qu’une série à termes positifs soit convergente, il faut et il suffit que la suite des sommes
partielles soit majorée.
Théorème II.2
Soient 𝑛≥1 𝑈𝑛 et 𝑛≥1 𝑉𝑛 , deux séries à termes positifs telles que 𝑈𝑛 ≤ 𝑉𝑛 , ∀ 𝑛 ≥ 1 alors 𝑈1 + 𝑈2 +
⋯ + 𝑈𝑛 + ⋯ ≤ 𝑉1 + 𝑉2 + ⋯ + 𝑉𝑛 + ⋯
En particulier, si 𝑛≥1 𝑉𝑛 est convergente, 𝑛≥1 𝑈𝑛 est convergente. Si 𝑛≥1 𝑈𝑛 est divergente,
𝑛≥1 𝑉𝑛 est divergente.
Preuve : en exercice.
Corollaire
Preuve : en exercice.
Exercice
2𝑛 +5
Soit la série 𝑛≥3 𝑈𝑛 avec 𝑈𝑛 = , 𝑛 ≥ 3. Quelle est la nature de cette série ?
3𝑛 −11
Théorème II.3
Soit une fonction f: [1; +∞[→ ℝ ou ℂ, continue, positive et décroissante pour 𝑥 assez grand.
+∞
Pour que la série 𝑛≥1 𝑓(𝑛) soit convergente, il faut et il suffit que 1 𝑓 𝑥 𝑑𝑥 soit convergente.
Preuve : en exercice.
Corollaire
1
Soit s un réel fixé. Alors est convergente si 𝑠 > 1 et divergente si 𝑠 ≤ 1.
𝑛𝑠
Preuve : en exercice.
1
Remarque : Les séries de terme général sont appelées séries de Riemann.
𝑛𝑠
10
1
1. 𝑈𝑛 = ,𝑛 ≥ 1
𝑛(𝑛+1)
(𝑛 4 −1)1/3
2. 𝑈𝑛 = , 𝑛 ≥ 13
𝑛 𝑛−12
1
3. 𝑈𝑛 = , 𝑛 ≥ 1.
𝑛
Soit n≥1 Un une série dans ℝ ou ℂ. Alors n≥1 Un est convergente si et seulement si ∀𝜀 > 0, ∃
N∈ ℕ∗ tel que p ≥ q ≥N ⟹ 𝑈𝑞 + 𝑈𝑞+1 + ⋯ + 𝑈𝑝 ≤ 𝜀.
Preuve : en exercice.
Définition III.1
Théorème III.1
Preuve : en exercice.
Remarque :
Preuve : en exercice.
11
𝑈𝑛 +1
Soit 𝑛≥1 𝑈𝑛 une série à termes non nuls et 𝑙 = 𝑙𝑖𝑚𝑛→+∞
𝑈𝑛
.
Si 𝑙 < 1, alors 𝑛≥1 𝑈𝑛 est absolument convergente.
- Si 𝑙 > 1, alors 𝑛≥1 𝑈𝑛 est divergente.
Preuve : en exercice.
Exemple :
𝑛
1- 𝑈𝑛 = .
2𝑛
2- 𝑈𝑛 = 𝑛.
Définition III.2
Théorème III.4
Preuve : en exercice.
Définition IV.1
Une série 𝑈𝑛 est dite alternée si ses termes sont alternativement positifs et négatifs.
𝑛
Exemple : Soit la série 𝑈𝑛 avec 𝑈𝑛 = (−1)
𝑛
𝑛 ≥ 1. La série 𝑈𝑛 est alternée.
Remarque : Soit 𝑈𝑛 une série. En multipliant les termes de la série par −1, on se ramène à une
série de la forme 𝑉1 − 𝑉2 + 𝑉3 − 𝑉4 + ⋯ + 𝑉𝑛 + ⋯ avec 𝑉𝑖 ≥ 0 ∀ 𝑛 ≥ 1.
Théorème IV.1
Preuve : en exercice.
12
V. Série de Bertrand
Définition V.1
1
On appelle série de Bertrand la série 𝑛 ≥2 𝑈𝑛 avec 𝑈𝑛 =
𝑛 𝛼 (𝑙𝑛𝑛 )𝛽
, 𝛼, 𝛽 ∈ ℝ.
Preuve : en exercice.
Théorème V.1
Exercices d’application
Exercice 1
1
Montrer que 𝑛≥1 𝑈𝑛 avec 𝑈𝑛 =
𝑛(𝑛+1)
est convergente et calculer sa somme.
Exercice 2
(−1)𝑛
Montrer que 𝑛 ≥2 𝑈𝑛 avec 𝑈𝑛 = 𝑛 +(−1)𝑛 4 𝑛
est alternée, que 𝑙𝑖𝑚𝑛→+∞ 𝑈𝑛 = 0 et qu’elle n’est
pas convergente.
Exercice 3
n
Soient 𝑈𝑛 et 𝑉𝑛, telles que Un = Vn = (−1)
n
, ≥ 1.
1. Montrer que les séries de termes généraux respectifs Un et Vn sont convergentes.
2. Montrer que la série produit 𝑊𝑛 avec 𝑊𝑛 = 𝑈1 𝑉𝑛−1 + ⋯ + 𝑈𝑛−1 𝑉1 n’est pas convergente.
Exercice 4
1 (−1)𝑛
Montrer que les séries 𝑈𝑛 et 𝑉𝑛 avec 𝑈𝑛 = et 𝑉𝑛 = 𝑙𝑛(1 + ) ne sont pas
1+(−1)𝑛 𝑛 𝑛
convergentes.
Exercice 5
𝑛 2
Etudier 𝑈𝑛 et 𝑉𝑛 avec 𝑈𝑛 = 𝑥𝑛! , 𝑥 ∈ ℝ et 𝑉𝑛 = 2𝑛5𝑛−𝑛+13+2.
Exercice 6
13
En appliquant la formule de Stirling (𝑛! ~𝑛𝑛 𝑒 −𝑛 2𝜋𝑛 au voisinage de l′infini), déterminer la nature
𝑛 𝑛 𝑛
de la série 𝑈𝑛 où 𝑈𝑛 = 𝐶2𝑛 𝑝 𝑞 , avec 𝑝, 𝑞 ∈ [0; 1] et 𝑝 + 𝑞 = 1.
14
CHAPITRE III : SERIES ENTIERES
I. Rayon de convergence
Définition I.1
Théorème I.1
𝑛
Soit 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 , une série entière.
𝑛 𝑛
Si 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 est convergente pour 𝑧 = 𝑧0 , alors 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 est absolument convergente ∀𝑧∈
ℂ telle que 𝑧 < 𝑧0 .
Théorème I.2
𝑛
Soit 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 une série entière, alors ∃! 𝑅 ∈ 0; +∞ tel que :
𝑛
(i) Si 𝑧 < 𝑅 alors 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 est absolument convergente.
𝑛
(ii) Si 𝑧 > 𝑅, 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 est divergente.
Preuve : en exercice.
Définition I.2
𝑛
𝑅 du théorème I.2 est appelé rayon de convergence de la série 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 .
15
Règle pratique du calcul du rayon de convergence
1
𝑅= 𝑎 𝑛 +1 (Règle de d’Alembert)
𝑙𝑖𝑚 𝑛 →+∞
𝑎𝑛
1
𝑅= (Règle de Cauchy).
𝑙𝑖𝑚 𝑛 →+∞ 𝑛 𝑎 𝑛
Exemples :
𝑧𝑛
1. Soit la série entière 𝑛≥0 𝑛! .
𝑛.
2. Soit la série entière 𝑛≥0(𝑛!)𝑧
𝑧𝑛
3. Soit la série entière 𝑛≥1 𝑛 .
𝛼 𝛼−1 ……………(𝛼−𝑛+1)
4. Soit la série entière 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧
𝑛
avec 𝑎𝑛 = , 𝛼 ∈ ℝ.
𝑛!
Nature de ces différentes séries ?
Théorème II.1
𝑛 𝑛
Soient 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 et 𝑛≥0 𝑏𝑛 𝑧 deux séries entières de rayons de convergence respectifs 𝑅 et 𝑅′ .
Soit 𝑅′′ le rayon de convergence de la série entière 𝑛≥0 𝑎𝑛 + 𝑏𝑛 𝑧 𝑛 . Alors 𝑅′′ ≥ 𝑖𝑛𝑓
(𝑅, 𝑅′ ).
Preuve : en exercice.
Théorème II.2
𝑛 𝑛
Soient 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑧 et 𝑛≥0 𝑏𝑛 𝑧 deux séries entières de rayons de convergence respectifs 𝑅1 et 𝑅2 .
𝑛
Soit R le rayon de convergence de la série produit 𝑛≥0 𝑐𝑛 𝑧 avec 𝑐𝑛 = 𝑖+𝑗 =𝑛 𝑎𝑖 𝑏𝑗 . Alors 𝑅 ≥
𝑖𝑛𝑓
(𝑅1 , 𝑅2 ).
Preuve : en exercice.
16
III. Dérivation et intégration d’une série entière
𝑛
Dans ce qui suit, on suppose 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑥 avec 𝑥 ∈ ℝ.
Définition III.1
𝑛
Soit 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑥 une série entière.
𝑛 𝑛 −1
La série dérivée de la série entière 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑥 est la série 𝑛≥1 𝑛𝑎𝑛 𝑥 .
Théorème III.1
𝑛 𝑛 −1
Les séries entières 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑥 et 𝑛≥1 𝑛𝑎𝑛 𝑥 ont même rayon de convergence.
Preuve : en exercice.
𝑛
Remarque : Du théorème III.1, il en résulte que toutes les séries dérivées de 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑥
𝑥 𝑛 +1
𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑛 +1
𝑛
Soit 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑥 une série entière. Alors la série entière a le même rayon de
𝑛
convergence que la série entière 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑥 et on a, sur l’intervalle de convergence
𝑥 𝑥𝑛+1 +∞
I de 𝑛≥0 𝑎𝑛 𝑥
𝑛
, 0 𝑓 𝑡 𝑑𝑡 = +∞
𝑛=0 𝑎𝑛 𝑛+1 , avec 𝑓 𝑡 =
𝑛
𝑛=0 𝑎𝑛 𝑡 , 𝑡 ∈ 𝐼.
Preuve : en exercice.
17
Théorème IV.1
Preuve : en exercice.
Définition IV.1
𝑛
+∞ 𝑓 (0) 𝑛
La série 𝑛=0 𝑛! 𝑥 est appelée série de MacLaurin de la fonction 𝑓.
1. Fonctions exponentielles.
+∞
𝑒 𝑥 − 𝑒 −𝑥 𝑥 2𝑛 +1
𝑠𝑥 = = , ∀𝑥 ∈ ℝ. 𝑅 = +∞.
2 (2𝑛 + 1)!
𝑛=0
Soit 𝑎 ∈ ℝ∗+, on a :
+∞
𝑥 𝑥𝑙𝑛𝑎
(𝑥𝑙𝑛𝑎)𝑛
𝑎 =𝑒 = , ∀𝑥 ∈ ℝ. 𝑅 = +∞.
𝑛!
𝑛 =0
18
2. Fonctions trigonométriques
En dérivant, il vient :
+∞
𝑥 2𝑛 +1
𝑠𝑖𝑛𝑥 = (−1)𝑛 , ∀𝑥 ∈ ℝ. 𝑅 = +∞.
(2𝑛 + 1)!
𝑛 =0
3. Soit 𝛼 ∈ ℝ et 𝑓 𝑥 = (1 + 𝑥)𝛼 . On a
𝑝
𝑓 𝑥 = 𝛼 𝛼 − 1 … … … … … (𝛼 − 𝑝 + 1)(1 + 𝑥)𝛼−𝑝 .
−Si 𝛼 ∈ ℕ, les coéfficients de 𝑥 𝛼 +1 , 𝑥 𝛼 +2 , … sont tous nuls donc (1 + 𝑥)𝛼 est un polynôme de
degré 𝛼.
−Si α ∉ ℕ, en appliquant la règle de d′ Alembert à la série
𝛼 𝛼 − 1 … … … … (𝛼 − 𝑛 + 1) 𝑛
1+ 𝑥 ,
𝑛!
𝑛 ≥1
il vient
𝛼 𝛼−1 ……(𝛼−𝑛)𝑥 𝑛 +1 𝑛! 𝛼−𝑛
= 𝑥 qui tend vers 𝑥 quand 𝑛 → +∞.
(𝑛+1)! 𝛼 𝛼−1 ……(𝛼−𝑛+1)𝑥 𝑛 𝑛+1
Remarques :
1
1. 𝛼 =
2
19
+∞
1/2
1 × 3 × 5 × … … … × (2𝑝 − 3) 𝑝
(1 + 𝑥) =1+ (−1)𝑝−1 𝑥 , ∀ 𝑥 < 1.
2 × 4 × 6 × … … … × (2𝑝)
𝑝 =1
1
2. 𝛼 = −
2
+∞
−1/2
1 1 × 3 × 5 × … × (2𝑝 − 1) 𝑝
(1 + 𝑥) = =1+ (−1)𝑝 𝑥 , ∀ 𝑥 < 1.
1+𝑥 2 × 4 × 6 × … × (2𝑝)
𝑝 =1
3. 𝛼 = −1 on a ∶
+∞
−1
1
(1 + 𝑥) = = (−1)𝑝 𝑥 𝑝 , ∀ 𝑥 < 1.
1+𝑥
𝑝 =0
4. ∀ 𝑥 < 1 on a :
′
1
ln 1 + 𝑥 = = 1 − 𝑥 + 𝑥 2 − 𝑥 3 + ⋯ + −1 𝑝 𝑥 𝑝 + ⋯
1+𝑥
𝑙𝑛
(1 + 𝑥) 𝑥=0 = 𝑙𝑛 1 + 0 = 0.
Du théorème III.2 (intégration terme à terme), il vient :
+∞
𝑥 𝑝 +1
𝑙𝑛 1 + 𝑥 = (−1)𝑝 , 𝑥 < 1.
𝑝+1
𝑝=0
C’est-à-dire
+∞
𝑥𝑝
ln 1 + 𝑥 = (−1)𝑝 −1 , 𝑥 < 1.
𝑝
𝑝=1
1
5. 𝛼 = − , on a ∶
2
+∞
1 1 1 × 3 × 5 × … … … × 2𝑝 − 1 2𝑝
(1 − 𝑥 2 )−2 = =1+ −1 𝑝
𝑥 .
1 − 𝑥2 2 × 4 × 6 × … … … × 2𝑝
𝑝 =1
Cette série est convergente si −𝑥 2 < 1 c ′ est à dire 𝑥 < 1 et divergente si 𝑥 > 1.
Donc 𝑅 = 1.
′ 1
Par ailleurs, on a : 𝐴𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛𝑥 = et 𝐴𝑟𝑐𝑠𝑖𝑛0 = 0.
1−𝑥 2
20
6. 𝛼 = −1, on a :
+∞
2 −1
1
(1 + 𝑥 ) = =1+ (−1)𝑝 𝑥 2𝑝
1 + 𝑥2
𝑝=1
+∞ 𝑝 2𝑝
= 𝑝=0(−1) 𝑥 , ∀ 𝑥 < 1.
′ 1
Or 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛𝑥 = 1+𝑥 2 et 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛0 = 0 donc,
+∞
𝑥 2𝑝 +1
𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛𝑥 = (−1)𝑝 , 𝑥 < 1.
2𝑝 + 1
𝑝 =0
Exercices d’application
Exercice 1
Exercice 2
2𝑥
𝑓 𝑥 =
(𝑥 2 + 1)2
et
1
𝑔 𝑥 = , 𝜆 ∈ ℝ.
𝑥2 − 2𝜆𝑥 + 1
21
Pour le développement en série entière de 𝑔, déterminer les variations du rayon de convergence
suivant les valeurs de 𝜆 ∈ ℝ.
Exercice 3
1 +∞
𝑙𝑛𝑥 1 1 (−1)𝑝 (−1)𝑝
𝑑𝑥 = −1 + − + ⋯ + +⋯ = .
0 1 + 𝑥2 32 𝑝2 (2𝑝 − 1)2 (2𝑝 − 1)2
𝑝 =1
Exercice 4
b. Calculer le rayon de convergence et étudier aux bornes de l’intervalle de convergence la série entière
suivante :
𝑛≥1 𝐴𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 𝑛𝛼 𝑥 𝑛 , 𝛼 ∈ ℝ.
Exercice 5
22
CHAPITRE IV : EQUATIONS DIFFERENTIELLES
I. Généralités-Séparation de variables
1. Définitions fondamentales
Définition I.1
Définition I.2
Remarque :
1) 1 ⟺ 2 ⟹ 𝐵 𝑓 𝑥 = 𝐴 𝑥 + 𝐶 𝑜ù 𝐵 𝑦 = 𝑏 𝑦 𝑑𝑦 , 𝐴 𝑥 = 𝑎(𝑥) 𝑑𝑥
2) Si 𝑦 continue vérifie 2 avec 𝑏(𝑓 𝑥 ) ≠ 0, ∀𝑥 ∈ 𝐼, alors y vérifie 1 .
23
Théorème I.1 (existence de solution) :
Soit (𝑥0 , 𝑦0 ) un point intérieur à 𝐽 × 𝐾 et tel que 𝑏 𝑦0 ≠ 0. 𝐴lors il existe un nombre
> 0 tel que dans 𝑥0 − ; 𝑥0 + , l’équation différentielle (1) possède une solution et une seule
𝑦 = 𝑓 𝑥 , satisfaisant 𝑦0 = 𝑓(𝑥0 ).
Exemple :
Définition II.1
On appelle équation différentielle linéaire du premier ordre (EDL), une équation différentielle de la
forme :
1 : 𝐴 𝑥 𝑦′ + 𝐵 𝑥 𝑦 = 𝐶 𝑥
où 𝐴, 𝐵 et 𝐶 sont des fonctions définies et continues sur I0 (I0 ⊂ ℝ).
Si 𝐴 𝑥 ≠ 0, ∀𝑥 ∈ 𝐼 ⊂ 𝐼0 , 1 devient 𝑦 ′ = 𝑎 𝑥 𝑦 + 𝑏 𝑥 , 𝑥 ∈ 𝐼.
𝐵 𝑥 𝐶(𝑥 )
avec 𝑎 𝑥 = − et 𝑏 𝑥 = , ∀𝑥 ∈ 𝐼.
𝐴 𝑥 𝐴(𝑥)
L’équation est dite homogène si 𝐶 𝑥 = 0, ∀𝑥 ∈ 𝐼0 (ie 𝑏 𝑥 = 0, ∀𝑥 ∈ 𝐼).
Elle est dite non homogène dans le cas contraire.
Remarque :
Comme 1 ⟺ 2 , nous considérons dans la suite les équations différentielles linéaires de type (2).
Théorème II.1
Si la fonction 𝑎 est continue sur 𝐼 et si α est une primitive de a dans I, alors les solutions de 3 sont
définies sur 𝐼 et sont sous la forme 𝑦 = 𝐶𝑒 𝛼(𝑥) où 𝐶 est une constante arbitraire.
Preuve : en exercice.
Remarques :
1.) On déduit du théorème II.1, qu’une solution de 3 est soit nulle (C = 0) soit non nulle (C ≠ 0).
𝑦′
2.) 3 ⟺ 5 𝑦
= 𝑎 𝑥 avec 𝑦 ≠ 0.
24
ln 𝑦 = 𝑎 𝑥 𝑑𝑥 + 𝑐𝑠𝑡𝑒 avec 𝑎 𝑥 𝑑𝑥 = 𝛼 𝑥 .
D’où ln 𝑦 = 𝛼 𝑥 + 𝐾
Si 𝑦 ∈ −∞; 0 , 𝑦 = −𝑒 𝑘 𝑒 𝛼 (𝑥) .
Si 𝑦 ∈ 0; +∞ , 𝑦 = 𝑒 𝑘 𝑒 𝛼(𝑥 ) .
D’où
𝑦 = 𝐶𝑒 𝛼 (𝑥) avec 𝐶 ∈ ℝ (une constante arbitraire).
2 𝑦 = 𝑎 𝑥 𝑦 + 𝑏(𝑥).
3 𝑦 ′ = 𝑎 𝑥 𝑦.
On a ∀𝑥 ∈ 𝐼, 𝑦 ′ 0 = 𝑎(𝑥)𝑦0 .
Remarque :
Exemple :
Résoudre l’équation
25
8 : 𝑦 ′ + 𝑦 = 𝑒 −𝑥
Exercices d’application
1 𝑦 ′ − 2𝑦 + 𝑒 𝑥 = 0.
2 𝑦′ − 3𝑦 = 𝑥 2 .
𝑦
3 𝑦 ′ = 𝑥 + 𝑥𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛𝑥.
4 1 − 𝑥2 𝑦 ′ − 𝑦 = 1 − 𝑥2 .
5 1 − 𝑥 2 𝑦 ′ − 𝑥𝑦 = 1.
6 1 + 𝑥 2 𝑦 ′ + 𝑥𝑦 + 𝑥 2 = 0.
2
7 2𝑥𝑦 ′ − 𝑦 = 𝑥 3/2 .
3
9 1 − 𝑥 2 𝑦 ′ + 2𝑥𝑦 = 𝑥 2 .
Définition III.1
On appelle équation différentielle linéaire du second ordre à coefficient constant, une équation de la
forme :
1 𝑎𝑦 ′′ + 𝑏𝑦 ′ + 𝑐𝑦 = 𝑔 𝑥 où g est une fonction définie de 𝐼 → ℝ; 𝐼 est un intervalle de ℝ et
𝑎, 𝑏 et 𝑐 sont des réels donnés tels que 𝑎 ≠ 0.
Remarques :
Règle pratique
La méthode générale pour résoudre l’équation homogène associée 2 , est de chercher les solutions de
la forme 𝑦 = 𝑒 𝑟𝑥 où 𝑟 ∈ ℝ ou ℂ.
On a 𝑦 ′ = 𝑟𝑒 𝑟𝑥 et 𝑦 ′′ = 𝑟 2 𝑒 𝑟𝑥
2 devient : 𝑎𝑟 2 𝑒 𝑟𝑥 + 𝑏𝑟𝑒 𝑟𝑥 + 𝑐𝑒 𝑟𝑥 = 0.
3 𝑎𝑟 2 + 𝑏𝑟 + 𝑐 = 0 est l′équation caractéristique de (2).
Résolution de (3) :
Δ = 𝑏2 − 4𝑎𝑐.
26
Trois cas de figure se présentent.
𝑦1 +𝑦2 𝑦2 −𝑦1
𝑧1 = 2
= 𝑒 𝛼𝑥 𝑐𝑜𝑠𝛽𝑥 𝑒𝑡 𝑧2 = 2𝑖
= 𝑒 𝛼𝑥 𝑠𝑖𝑛𝛽𝑥.
−3e cas ∆= 0.
𝑏
3 admet une racine double 𝑟0 = − 2𝑎 qui entraine une solution. Pour obtenir une deuxième solution
de (2) on procède de la manière suivante :
On pose 𝑦 = 𝑒 𝑟0 𝑥 𝑧 𝑜ù 𝑧 est une fonction inconnue dérivable jusqu’à l’ordre 2.
On a 𝑦 ′ = 𝑟0 𝑧𝑒 𝑟0 𝑥 + 𝑧 ′ 𝑒 𝑟0 𝑥 = (𝑟0 𝑧 + 𝑧 ′ )𝑒 𝑟0 𝑥 .
𝑦 ′′ = 𝑟02 𝑧 + 𝑟0 𝑧 ′ 𝑒 𝑟0 𝑥 + (𝑧 ′′ + 𝑟0 𝑧 ′ )𝑒 𝑟0 𝑥
𝑦 ′′ = 𝑒 𝑟0 𝑥 (𝑧 ′′ + 2𝑟0 𝑧 ′ + 𝑟02 𝑧)
2 devient
27
Exemples :
1 : 𝑦 ′′ + 4𝑦 ′ + 3𝑦 = 0
2 : 𝑦 ′′ − 6𝑦 ′ + 9𝑦 = 0
3 : 𝑦 ′′ − 2𝑦 ′ + 2𝑦 = 0
Résoudre ces équations.
Rappel
1 𝑎𝑦 ′′ + 𝑏𝑦 ′ + 𝑐𝑦 = 𝑔(𝑥).
On montre et nous l’admettrons que la solution générale de l’équation (1) s’obtient en additionnant
une solution particulière de 1 avec la solution générale de 2 .
a) g est de la forme
𝑔 𝑥 = 𝐴0 𝑥 𝑝 + 𝐴1 𝑥 𝑝 −1 + ⋯ + 𝐴𝑝 .
𝑦 = 𝐵0 𝑥 𝑝 + 𝐵1 𝑥 𝑝 −1 + ⋯ + 𝐵𝑝−1 𝑥 + 𝐵𝑝 .
On a :
𝑦 ′ = 𝑝𝐵0 𝑥 𝑝 −1 + 𝑝 − 1 𝐵1 𝑥 𝑝 −2 + ⋯ + 𝐵𝑝 −1
𝑦 ′′ = 𝑝 𝑝 − 1 𝐵0 𝑥 𝑝 −2 + 𝑝 − 1 𝑝 − 2 𝐵1 𝑥 𝑝 −3 + ⋯ + 2𝐵𝑝−2 .
𝑐𝐵0 = 𝐴0
𝑐𝐵1 + 𝑝𝑏𝐵0 = 𝐴1
.
.
.
.
𝑐𝐵𝑝 + 𝑏𝐵𝑝 −1 + 2𝑎𝐵𝑝−2 = 𝐴𝑝 .
Remarque :
28
Si 𝑐 = 0, on pose 𝑧 = 𝑦′ et on résout l’équation 𝑎𝑧 ′ + 𝑏𝑧 = 𝑔 𝑥 .
b) 𝑔 est de la forme :
1 devient
𝑎𝑒 𝑚𝑥 𝑧 ′′ + 2𝑚𝑧 ′ + 𝑚 2 𝑧 + 𝑏𝑒 𝑚𝑥 𝑧 ′ + 𝑚𝑧 + 𝑐𝑒 𝑚𝑥 𝑧 = 𝑒 𝑚𝑥 𝑃(𝑥) .
C’est-à-dire
𝑎𝑧 ′′ + 2𝑚𝑎 + 𝑏 𝑧 ′ + 𝑎𝑚 2 + 𝑏𝑚 + 𝑐 = 𝑃(𝑥).
c) 𝑔 𝑥 = 𝐴𝑠𝑖𝑛 𝑚𝑥 ou 𝐴𝑐𝑜𝑠(𝑚𝑥).
𝐴 et 𝑚 sont deux constantes réelles non nulles. On cherche une solution particulière de la forme :
On a :
𝑦 ′ = 𝑚. 𝜆. 𝑐𝑜𝑠 𝑚𝑥 − 𝑚. 𝜇. 𝑠𝑖𝑛
(𝑚𝑥)
′′ 2 2
𝑦 = −𝑚 . 𝜆. 𝑠𝑖𝑛 𝑚𝑥 − 𝑚 . 𝜇. 𝑐𝑜𝑠 (𝑚𝑥).
1 devient
−𝑎. 𝑚 2 . 𝜆 − 𝑏. 𝑚. 𝜇 + 𝑐. 𝜆 = 𝐴
(S)
−𝑎. 𝑚 2 . 𝜇 + 𝑏. 𝑚. 𝜆 + 𝑐. 𝜇 = 0
𝜋
Pour avoir (S), il suffit de prendre 𝑥 = 0 𝑒𝑡 𝑥 = 2𝑚 .
𝑐 − 𝑎. 𝑚 2 . 𝜆 − 𝑏. 𝑚. 𝜇 = 𝐴
(S)
𝑏. 𝑚. 𝜆 + 𝑐 − 𝑎. 𝑚 2 . 𝜇 = 0.
Déterminant
29
2
𝐷𝑚 = 𝑐 − 𝑎. 𝑚 −𝑏. 𝑚 = (𝑐 − 𝑎. 𝑚 2 )2 + 𝑏2 . 𝑚 2 .
𝑏. 𝑚 𝑐 − 𝑎. 𝑚 2
𝑐−𝑎 .𝑚 2 𝐴
𝑏.𝑚 0 −𝐴.𝑏.𝑚
𝜇= 𝐷𝑚
= 𝐷𝑚
.
si 𝐷𝑚 = 0, il n′ y a pas de solution.
Exercices d’application
IV. Equation différentielle linéaire du second ordre à coefficients variables ; recherche de solutions
développables en séries entières.
Règle pratique
Soit
Exercices d’application
30
1 𝑥𝑦 ′′ + 𝑦 ′ + 𝑥 = 0
2 𝑥𝑦 ′′ + 𝑦 ′ + 𝑥𝑦 = 0
3 𝑦 ′′ − 𝑥 2 𝑦 = 0.
1. Equation de Bernoulli
Définition V.1
1 𝑦′ + 𝑎 𝑥 𝑦 + 𝑏 𝑥 𝑦𝑟 = 0
Remarque :
1 ⟺ 2 𝑦 ′ 𝑦 −𝑟 + 𝑎 𝑥 𝑦 −𝑟+1 + 𝑏 𝑥 = 0, 𝑦 ≠ 0.
𝑦 satisfait 1 si 𝑢 satisfait
1
3 1−𝑟
𝑢′ + 𝑎 𝑥 𝑢 + 𝑏 𝑥 = 0.
Exemple :
Résoudre
4 2𝑥𝑦 ′ + 𝑦 + 3𝑥 2 𝑦 2 = 0 sur 𝐼 ⊂ ℝ∗ .
Faire la résolution.
2. Equation de Riccatti
1 : 𝑦′ + 𝑎 𝑥 𝑦 + 𝑏 𝑥 𝑦2 + 𝑐 𝑥 = 0
31
où 𝑎, 𝑏 et 𝑐 sont des fonctions continues sur un intervalle 𝐼 ⊂ ℝ.
Remarque :
Résolution de 1 .
Posons 𝑦 = 𝑦1 + 𝑧.
On a : 𝑦 ′ = 𝑦′1 + 𝑧′.
1 ⟺ 𝑧 ′ + 𝑎 𝑥 + 2𝑏 𝑥 𝑦1 𝑧 + 𝑏 𝑥 𝑧 2 = 0.
Exemple :
1 1
2 𝑦 ′ = 𝑦 − 𝑦 2 − 2 , 𝑥 ≠ 0.
𝑥 𝑥
1
La fonction 𝑥 ⟼ vérifie 2 . Résoudre l’équation.
𝑥
Exercices d’application
Résoudre :
𝑦 ′ + 𝑦 𝑡𝑎𝑛 𝑥 + 𝑦 3 = 0
𝑥𝑦 ′ − 𝑦 + 𝑦 2 = 𝑥 2 , ( 𝑦 = 𝑥 est solution).
32
CHAPITRE V : REDUCTION DES MATRICES
Quelques notations :
Définition I.1
Soit 𝜆 ∈ 𝕂, 𝜆 est une valeur propre de 𝑢 , si ∃𝑥 ∈ 𝐸, 𝑥 ≠ 0 tel que 𝑢 x = λx. L’ensemble des valeurs
propres de u est appelé spectre de 𝑢.
𝑆 = 𝜆 ∈ 𝕂, ∃𝑥 ∈ 𝐸, 𝑥 ≠ 0 et 𝑢 𝑥 = 𝜆𝑥 .
Définition I.2
Remarques :
En effet, 𝑢 0 = 0 = 𝜆0, ∀ 𝜆 ∈ 𝕂.
Dans ce cas le scalaire λ est appelé valeur propre correspondant ou associée au vecteur propre 𝑥.
Définition I.3
Soit λ une valeur propre de 𝑢. Le noyau, 𝐸𝜆 = 𝐾er (𝑢 − 𝜆𝐼𝑑𝐸 ) est appelé sous-espace-propre
correspondant à la valeur propre 𝜆. Tout élément de 𝐸𝜆 est un vecteur propre correspondant à la
valeur propre 𝜆.
𝐸𝜆 = 𝑥 ∈ 𝐸: 𝑢 𝑥 = 𝜆𝑥 ≠ ∅.
33
Théorème I.1
Preuve : en exercice.
Théorème I.2
Soient 𝜆1 , 𝜆2 , … , 𝜆𝑝 , 𝑝 valeurs propres de u, distinctes deux à deux. Alors la somme des 𝐸𝜆 1 , … , 𝐸𝜆 2 est
directe. C’est-à-dire
𝐹 = 𝐸𝜆 1 ⨁𝐸𝜆 2 ⨁ … ⨁𝐸𝜆 𝑝 .
Preuve : en exercice.
Exemple :
Définition I.4 :
où 𝜀𝜍 = ±1.
Donc 𝑑𝑒𝑡(𝑀 − 𝑋𝐼𝑛 ) ∈ 𝕂 𝑋 .
Définition II.1
34
Soit 𝜆 ∈ 𝕂 on a :𝑃𝑀 𝜆 = 𝑑𝑒𝑡(𝑀 − 𝜆𝐼𝑛 ).
Théorème II.1
Preuve : en exercice.
Définition (rappel)
Soient 𝑀 et 𝑀′ ∈ ℳ𝑛 𝕂 . 𝑀 et 𝑀′ sont dites semblables, s’il existe 𝑆 ∈ ℳ𝑛 𝕂 , inversible, telle que
𝑀′ = 𝑆𝑀𝑆 −1 .
Remarque :
Théorème II.2
Preuve : en exercice.
Remarque :
Le théorème II.2 implique que le polynôme caractéristique est indépendant de la base choisie sur 𝐸.
En effet, soient 𝔅 et 𝔅′ deux bases de 𝐸 et 𝑃 la matrice de passage de 𝔅 à 𝔅′ . On a alors 𝑀′ =
𝑃−1𝑀𝑃. Donc 𝑀 et 𝑀′ sont semblables.
Théorème II.3
Preuve : en exercice.
Remarque : dim 𝐸 = 𝑛, 𝑢 ∈ ℒ(𝐸, 𝐸). Les matrices de 𝑢 par rapport aux différentes bases de 𝐸 sont
semblables entre elles. Elles ont donc le même polynôme caractéristique (cf. théorème II.2).
Ce polynôme est appelé polynôme caractéristique de 𝑢 noté
35
Théorème II.4
Preuve : en exercice.
Corollaire II.1
Corollaire II.2
Soit 𝑀 ∈ ℳ𝑛 (𝕂) triangulaire. Alors les valeurs propres de M sont les éléments de la diagonale
principale.
Corollaire II.3
Deux matrices semblables ont mêmes valeurs propres (corollaire II.1 et théorème II.2).
𝛼′11 0 0
𝐴′ = 0 𝛼′22 0 .
0 0 𝛼′𝑛𝑛
Théorème III.2
1 𝐴 est diagonalisable.
(2) (i) Le polynôme caractéristique de 𝐴 se décompose complètement dans 𝕂.
(ii) Pour toute valeur propre, λi , i = 1,2, … , p, on a dim 𝐸λ i = 𝑛𝑖 où 𝑛𝑖 est
l’ordre de multiplicité de 𝜆𝑖 , 𝑖 = 1,2, … , 𝑝,
dans la décomposition du polynôme caractéristique de 𝐴.
Preuve : en exercice.
Remarque :
36
𝜆1
𝜆2
0 0
𝜆3
𝐴′ = 𝜆4
0 ⋱ 0
𝜆𝑝−1
0 0
𝜆𝑝
Remarques :
1. Pour diagonaliser une matrice, il suffit de prendre une base 𝔅′ = (𝑒 ′ 1 , … , 𝑒 ′ 𝑛 ) telle que 𝑒′𝑖 soit un
vecteur propre relatif à la valeur propre 𝜆𝑖 , 𝑖 = 1, … , 𝑛.
2. Une matrice qui ne vérifie pas (i) ou (ii) dans (2) n’est pas diagonalisable.
Exemple :
𝑐𝑜𝑠 𝜃 𝑠𝑖𝑛 𝜃
1. 𝐴 = , 𝜃 ∈ ℝ, avec sin 𝜃 ≠ 0. A est-elle diagonalisable ?
− 𝑠𝑖𝑛 𝜃 𝑐𝑜𝑠 𝜃
1 0
0
2. Soit 𝑛 > 1 et 𝐴 = 1 0 . A est-elle diagonalisable ?
⋮ ⋱ 0
1 ⋯ 1
Remarque : Endomorphismes diagonaux. Un endomorphisme est dit diagonal s’il existe une base où la
matrice 𝐴 est diagonale.
𝜆1
𝜆2 0 0
⋱
𝐴= ⋱
0 ⋱ 0
𝜆𝑝−1
0 0
𝜆𝑝
et
1 0
0 0 0 0 0 0
⋱ ⋱
𝐴1 = ⋱ , … , 𝐴𝑝 = ⋱ .
0 ⋱ 0 0 ⋱ .
0 0 0 0 0 1
0 0
On a : 𝐴2𝑖 = 𝐴𝑖 , 𝑖 = 1,2, … , 𝑝 et 𝐴𝑖 𝐴𝑗 = 0𝑛 , 𝑖 ≠ 𝑗.
0𝑛 ∶ la matrice carrée nulle d’ordre 𝑛 et
37
𝐴 = 𝜆1 𝐴1 + ⋯ + 𝜆𝑝 𝐴𝑝
𝐼𝑛 = 𝐴1 + ⋯ + 𝐴𝑝 .
On a : 𝑢𝑖2 = 𝑢𝑖 , 𝑖 = 1,2, … , 𝑛.
𝑢𝑖 𝑜𝑢𝑗 = 𝑢𝑖 . 𝑢𝑗 = 0𝐸 , ∀𝑖, 𝑗 avec 0𝐸 l′endomorphisme nul et
𝑢 = 𝜆1 𝑢1 + ⋯ + 𝜆𝑝 𝑢𝑝
𝐼
𝐼𝑑𝐸 = 𝑢1 + ⋯ + 𝑢𝑝.
(𝐼) est appelé décomposition spectrale de 𝑢. Réciproquement si 𝑢 est tel que (𝐼) est satisfaite, alors 𝐴
est diagonale de valeur propre 𝜆𝑖 et de sous-espace-propre 𝐸𝜆 𝑖 = 𝑢𝑖 (𝐸).
Théorème III.2
Toute matrice vérifiant (2) (i) du théorème III.1 est semblable à une matrice triangulaire.
Preuve : en exercice.
0 1 1 −1
𝐴 = ℳ 𝑢, 𝔅 = 1 0 1 −1 .
0 0 1 0
−2 2 0 1
Exercice : Déterminer 𝔅′′ une base de 𝐸 telle que 𝐴 soit triangulaire inférieure.
Définition III.2
𝛼 1 0 𝛼𝑖𝑖 = 𝛼, 𝛼𝑖,𝑖+1 = 1
Soit 𝐽 𝛼, 𝑛 = 0 ⋱ 1 .
𝛼𝑖𝑗 = 0, 𝑗 ≠ 𝑖 et 𝑗 ≠ 𝑖 + 1
0 0 𝛼
𝐽(𝛼1 , 𝑛1 ) 0 0
𝐽= 0 ⋱ 0
0 0 𝐽(𝛼𝑝 , 𝑛𝑝 )
Propriété : Toute matrice 𝐴 vérifiant (2)(i) est semblable à une matrice de Jordan.
38
Théorème IV.1
Preuve : en exercice.
Remarque :
Soit une matrice carrée 𝐴 à coefficients dans 𝕂. Soit 𝑃 le polynôme caractéristique de A. Alors
𝑃 𝐴 = 0 (traduction matricielle du théorème de Cayley-Hamilton).
Exercices d’application :
Exercice.1
0 5 8
1) 𝑀1 = 5 0 8
8 5 0
1 2 4
2) 𝑀2 = 2 5 0 .
1 1 3
3 0 0 2 −2 1
3) 𝐴 = 2 2 0 et 𝐵 = 2 −3 2 .
1 1 1 −1 2 0
Exercice.2
39
Théorème V.1
Preuve : en exercice.
Corollaire :
Soit 𝑀 ∈ ℳ𝑛 (ℂ). Si le polynôme caractéristique de 𝑀 n’a que des racines simples 𝜆1 , … , 𝜆𝑛 , alors 𝑀
est diagonalisable ( i.e. semblable à la matrice diagonale)
𝜆1 0 0
′
𝑀 = 0 ⋱ 0 .
0 0 𝜆𝑛
Preuve : en exercice.
Exercice.3
1 1 0
Calculer à l’aide du théorème de Cayley- Hamilton, l’inverse de 𝐴 = −1 0 0 .
2 0 −1
Exercice.4
Exercice.5
0 −𝑐 𝑏
𝐴= 𝑐 0 −𝑎 .
−𝑏 𝑎 0
40
Exercice.6
41
CHAPITRE VI : ESPACES NORMES-ESPACES METRIQUES
I. Norme – Distance
1. Normes
Définition I.1
𝑖 : 𝑥 =0⟺𝑥=0
𝑖𝑖 : 𝜆. 𝑥 = |𝜆|. 𝑥 , ∀𝜆 ∈ ℝ, ∀𝑥 ∈ 𝐸
𝑖𝑖𝑖 : 𝑥 + 𝑦 ≤ 𝑥 + 𝑦 , ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸.
Le couple (𝐸, . ) est appelé espace vectoriel normé (en abrégé e. v. n).
Remarques :
1) 𝑖𝑖 ⟹ −𝑥 = 𝑥 ∀𝑥 ∈ 𝐸.
2) 𝑖𝑖𝑖 𝑒𝑡 𝑖𝑖 ⟹ 𝑥 − 𝑦 ≤ 𝑥 + −𝑦 = 𝑥 + 𝑦 .
Exemple :
b) N2 : ℝp ⟶ ℝ+
𝑥1 , … … … … , 𝑥p ⟼ 𝑥1 + ⋯ + 𝑥p .
Illustration dans ℝ𝟐
42
Théorème I.1
On a ∀, 𝑥 = 𝑥1 , … … … , 𝑥p ∈ ℝp ,
N3 𝑥 ≤ N1 𝑥 ≤ N2 𝑥 ≤ pN3 𝑥 .
Preuve : en exercice.
Définition I.2
Exemple :
Les trois normes N1 ,N2 ,N3 dans ℝp sont deux à deux équivalentes.
On montre que dans ℝp toutes les normes sont équivalentes.
Cette propriété reste vraie pour tout espace vectoriel de dimension finie.
Remarque :
2. Les distances
Définition I.3
𝑑: 𝐸 × 𝐸 → ℝ+
𝑥, 𝑦 ⟼ 𝑑 𝑥, 𝑦 telle que
𝑖 𝑑 𝑥, 𝑦 = 0 ⟺ 𝑥 = 𝑦
𝑖𝑖 𝑑 𝑥, 𝑦 = 𝑑 𝑦, 𝑥 , ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸
𝑖𝑖𝑖 𝑑 𝑥, 𝑧 ≤ 𝑑 𝑥, 𝑦 + 𝑑 𝑦, 𝑧 , ∀𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ 𝐸.
Remarque :
1). ∀𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ 𝐸, on a :
43
𝑑 𝑥, 𝑧 ≤ 𝑑 𝑥, 𝑦 + 𝑑(𝑦, 𝑧)
et
𝑑 𝑥, 𝑦 ≤ 𝑑 𝑥, 𝑧 + 𝑑 𝑧, 𝑦 .
Donc
𝑑 𝑥, 𝑧 − 𝑑 𝑥, 𝑦 ≤ 𝑑(𝑦, 𝑧)
𝑑 𝑥, 𝑦 − 𝑑 𝑥, 𝑧 ≤ 𝑑 𝑧, 𝑦 = 𝑑 𝑦, 𝑧 .
Par suite
𝑑 𝑥, 𝑧 − 𝑑 𝑥, 𝑦 ≤ 𝑑 𝑦, 𝑧 .
En effet :
𝑑 𝑥, 𝑦 = 0 ⟺ 𝑥 − 𝑦 = 0 ⟺ 𝑥 − 𝑦 = 0 ⟺ 𝑥 = 𝑦 ; d’où (i).
Soient 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸, on a :
𝑑 𝑦, 𝑥 = 𝑦 − 𝑥 = 𝑥 − 𝑦 = 𝑑 𝑥, 𝑦 . D’où (𝑖𝑖).
Soient x, y, z ∈ E; on a :
𝑑 𝑥, 𝑧 = 𝑥 − 𝑧
𝑑 𝑥, 𝑧 = 𝑥 − 𝑦 + (𝑦 − 𝑧)
≤ 𝑥 − 𝑦 + 𝑦 − 𝑧 = 𝑑 𝑥, 𝑦 + 𝑑 𝑦, 𝑧 . D’où 𝑖𝑖𝑖 .
Remarques :
En effet,
𝑑 𝑥 + 𝑎, 𝑦 + 𝑎 = 𝑥 + 𝑎 − (𝑦 + 𝑎) = 𝑥 − 𝑦 = 𝑑(𝑥, 𝑦).
2)
∀𝑥 ∈ 𝐸, on a 𝑥 = 𝑑(𝑥, 0).
Donc la distance peut être définie à partir d’une norme et vice-versa.
𝑑3 𝑥, 𝑦 ≤ 𝑑1 𝑥, 𝑦 ≤ 𝑑2 𝑥, 𝑦 ≤ 𝑝𝑑3 𝑥, 𝑦 .
Définition I.4
Définition I.5
Exemple :
En effet, soit 𝑥 ∈ 𝐵 𝑎, 𝑟 .
Posons 𝜌 = 𝑟 − 𝑑(𝑎, 𝑥) > 0.
Soit 𝑦 ∈ 𝐵(𝑥, 𝜌) on a :
𝑑 𝑎, 𝑦 ≤ 𝑑 𝑎, 𝑥 + 𝑑 𝑥, 𝑦 < 𝑑 𝑎, 𝑥 + 𝜌 = 𝑑 𝑎, 𝑥 + 𝑟 − 𝑑 𝑎, 𝑥 = 𝑟
Donc 𝑑(𝑎, 𝑦) ⊂ 𝑟 ⟹ 𝑦 ∈ 𝐵(𝑎, 𝑟).
Par suite 𝐵(𝑥, 𝜌) ⊂ 𝐵(𝑎, 𝑟).
45
3). Toute boule fermée B(a, r) est fermée.
Preuve : en exercice.
Théorème I.2
Soit (𝐸, 𝑑) un espace métrique et 𝑈 une partie de 𝐸. Alors 𝑈 est un ouvert si et seulement si 𝑈 est
réunion d’une famille quelconque de boules ouvertes.
Preuve : en exercice.
Définition I.6
Théorème I.3
Preuve : en exercice.
Remarque :
46
𝐴 ouvert ⟺ 𝐴 = 𝐴° .
Définition I.7
Théorème I.4
Preuve : en exercice.
Remarque :
𝐴 est fermé ⟺ 𝐴 = 𝐴.
Définition I.8
Définition II.1
Remarque :
Théorème II.1
47
Si (𝑥𝑛 ) admet une limite dans un espace métrique (𝐸, 𝑑) alors cette limite est unique.
Preuve : en exercice.
Définition II.2
Remarque :
Si (𝑥𝑛 ) converge dans 𝐸, 𝑑 vers 𝑥 ∈ 𝐸, alors toute suite extraite de (𝑥𝑛 ) converge aussi vers 𝑥.
En effet, posons 𝑦𝑘 = 𝑥𝑛 𝑘 ∀ 𝑘.
Soit 𝜀 > 0. Comme lim𝑛→+∞ 𝑥𝑛 = 𝑥,
∃ 𝑛0 ∈ ℕ tel ∀ 𝑛 ≥ 𝑛0 , 𝑑 𝑥𝑛 , 𝑥 ≤ 𝜀.
De plus, lim𝑛 →+∞ 𝑛𝑘 = +∞ donc ∃ 𝑘0 ∈ ℕ tel ∀ 𝑘 ≥ 𝑘0 , 𝑛𝑘 ≥ 𝑛0 .
Donc 𝑑 𝑥𝑛 𝑘 , 𝑥 ≤ 𝜀, c’est-à-dire 𝑑(𝑦𝑘 , 𝑥) ≤ 𝜀, autrement dit, lim𝑘 →+∞ 𝑦𝑘 = 𝑥.
Définition II.3
Exemple :
𝐸 = ℝ: 𝑥𝑛 = (−1)𝑛 .
Les valeurs d’adhérence sont 1 et − 1.
Remarques :
1. Si (𝑥𝑛) converge vers x dans 𝐸, alors 𝑥 est la valeur d’adhérence de la suite (𝑥𝑛 ).
2. Soit 𝐴 ⊂ 𝐸 et (𝑥𝑛 ) une suite de points de A. Alors les valeurs d’adhérence de (𝑥𝑛 ) sont dans 𝐴.
Définition II.4
Soit (𝐸, 𝑑) un espace métrique et (𝑥𝑛 ) une suite de points de 𝐸. 𝑥𝑛 est une suite de Cauchy si
∀ 𝜀 > 0, ∃ 𝑛0 ∈ ℕ tel que p ≥ 𝑛0 , 𝑞 ≥ 𝑛0 ⟹ 𝑑(𝑥p , 𝑥𝑞 ) ≤ 𝜀.
48
Remarque :
Définition II.5
Espace de Banach.
On appelle espace de Banach, un espace normé complet pour la distance associée à la norme.
Exemple :
ℝ et ℂ sont des espaces métriques complets pour la distance associée à la valeur absolue.
Théorème II.2
Preuve : en exercice.
Définition III.1
Théorème III.1
Preuve : en exercice.
Théorème III.2
49
i lim𝑥→𝑎 𝑓 𝑥 = 𝑏.
ii Pour toute suite de points (𝑥𝑛 ) de 𝐸 telle que lim𝑛→+∞ 𝑥𝑛 = 𝑎, on a lim𝑛→+∞ 𝑓 𝑥𝑛 = 𝑏.
Preuve : en exercice.
Exemple :
Soit 𝑓: 𝐸 → ℝp .
Supposons 𝐸 ′ = ℝp , (𝐸, 𝑑) un espace métrique quelconque, soit 𝑥 ∈ 𝐸 on a :
𝑦 = (𝑦1 , … … , 𝑦p ) ∈ ℝp et posons 𝑦𝑖 = 𝑓𝑖 (𝑥) avec 𝑓𝑖 : 𝐸 → ℝ, 𝑖 = 1,2, … … , p.
On a, 𝑓 = (𝑓1 , 𝑓2 , … … … , 𝑓p ) et 𝑓 𝑥 = 𝑓1 𝑥 , 𝑓2 𝑥 , … … … , 𝑓p 𝑥 , ∀x ∈ E.
′
En prenant d = d3 , on a lim𝑥 →𝑎 𝑓 𝑥 = 𝑏 ⟺ 𝑓𝑖 (𝑥) 𝑏𝑖 ∀ 𝑖 = 1,2, … … , p avec
𝑥→𝑎
p
𝑏 = (𝑏1 , 𝑏2 , … … , 𝑏p ) ∈ ℝ .
Définition III.2
Exemple :
1).𝐸 = ℝp , 𝐸 ′ = ℝ𝑞 , f: ℝp → ℝ𝑞 , 𝑓 = 𝑓1 , … … , 𝑓𝑞
𝑓 continue en 𝑎 ⟺ 𝑓𝑖 continue en a, ∀ 𝑖 = 1,2, … … , q.
Définition IV.1
Définition IV.2
Soit 𝐴 une partie de ℝp . A est une partie compacte de ℝp si A est une partie fermée et bornée de ℝp ou
si de toute suite infinie de points de 𝐴, on peut en extraire une sous-suite qui tend vers un point de 𝐴.
C’est-à-dire :
50
∀ 𝑥𝑖 dans 𝐴, ∃ (𝑥 ′ 𝑖 ) sous suite de (𝑥𝑖 ) telle que lim𝑖→+∞ 𝑥′𝑖 = 𝑥 ′ ∈ 𝐴 .
Théorème IV.1
Soit 𝐴 une partie compacte de ℝp et 𝑓: 𝐴 → ℝp une fonction continue, alors 𝑓(𝐴) est une partie
compacte dans ℝp .
Preuve : en exercice.
Théorème IV.2
Soit 𝐴 une partie compacte de ℝp et 𝑓: 𝐴 → ℝ une application continue. Alors 𝑓 est bornée et atteint
ses bornes.
Preuve : en exercice.
Définition IV.3
1 1
𝑥 − 𝑥′ = 𝜂, 𝑥 2 = 2
, 𝑥′2 = 𝜂2 + 2 + 2
𝜂 𝜂
𝑥 2 − 𝑥′2 = 𝜂2 + 2 >1.
Théorème IV.3
Soit 𝐴 un compact de ℝp , 𝐸 un espace métrique et 𝑓: 𝐴 → 𝐸 une application continue. Alors 𝑓 est
uniformément continue dans 𝐴.
Preuve : en exercice.
Exercices d’application
51
Exercice.1
𝑥= 𝑥𝑖 𝑒𝑖 = 𝑥′𝑖 𝑒′𝑖
𝑖 =1 𝑖=1
Exercice.2
Soit 𝐸 un espace vectoriel sur ℝ, (𝑥𝑖 )𝑖≥1 et (𝑦𝑖 )𝑖≥1 deux suites d’éléments de 𝐸 et (𝜆𝑖 )𝑖≥1
Exercice.3
Soit 𝐵 l’ensemble des applications réelles bornées de 0; +∞ .
a- Montrer que 𝐵 est un espace vectoriel sur ℝ.
b- On pose ∀ 𝑓 ∈ 𝐵, 𝑁 𝑓 = 𝑓 = sup𝑥∈ 0;+∞ 𝑓 𝑥 . Montrer que N(𝑓) est une
norme sur 𝐵.
c- Soit (𝑓𝑛 ) une suite de fonctions telle que :
1 1 + 𝑛𝑥
𝑓𝑛 𝑥 = 2 2
, 𝑛 ∈ ℕ∗ , 𝑥 ∈ 0; +∞ .
𝑛 𝑛1+𝑛 𝑥
𝑁
Montrer que 𝑓𝑛 ∈ 𝐵, ∀𝑛 ≥ 1 et que 𝑓𝑛 → 0.
Exercice.4
𝑑1 𝑓, 𝑔 = 𝑠𝑢𝑝𝑥∈[0,1] 𝑓 𝑥 − 𝑔(𝑥)
𝑑2 𝑓, 𝑔 = 𝑠𝑢𝑝𝑥∈[0,1] 𝑓 ′ 𝑥 − 𝑔′(𝑥) + 𝑓 0 − 𝑔(0)
52
𝑑3 𝑓, 𝑔 = 𝑠𝑢𝑝𝑥∈[0,1] 𝑓 ′′ 𝑥 − 𝑔′′ 𝑥 + 𝑓 ′ 0 − 𝑔′ 0 + 𝑓 0 − 𝑔 0 .
b. On pose 𝐸𝑖 = 𝐸, 𝑑𝑖 , 𝑖 = 1,2,3.
Montrer que 𝑑1 𝑓, 𝑔 ≤ 𝑑2 𝑓, 𝑔 ≤ 𝑑3 𝑓, 𝑔 , ∀ 𝑓, 𝑔 ∈ 𝐸.
Exercice.5
𝑥 2𝑦
𝑠𝑖 (𝑥, 𝑦) ≠ (0,0)
Montrer que la fonction 𝑓 𝑥, 𝑦 = 𝑥 2 +𝑦 2 est continue sur ℝ2 .
0 𝑠𝑖 𝑥, 𝑦 = (0,0)
Exercice.6
Exercice.7
a- Soient 𝑥, 𝑦 et (𝑥 ′ , 𝑦 ′ ) dans 𝐸 × 𝐸
𝐷 𝑥, 𝑦 , 𝑥 ′ , 𝑦 ′ = 𝑑 𝑥, 𝑥 ′ + 𝑑(𝑦, 𝑦 ′ )
Montrer que 𝐷 est une distance sur 𝐸 × 𝐸.
53
CHAPITRE VII : APPLICATIONS DIFFERENTIABLES
Définition I.1
Soit 𝑈 un ouvert de ℝ3 et 𝑓: 𝑈 → ℝ ou ℂ une fonction telle que les applications définies sur ℝ
suivantes :
𝑔1 : 𝑥 ⟼ 𝑓 𝑥, 𝑦0 , 𝑧0 , 𝑔2 : 𝑦 ⟼ 𝑓 𝑥0 , 𝑦, 𝑧0 , 𝑔3 : 𝑧 ⟼ 𝑓(𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧)
𝜕𝑓 𝜕𝑓 ′
𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 ou 𝑓 ′ 𝑥 𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 (respectivement 𝜕𝑦
𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 ou 𝑓 𝑦 𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 et
𝜕𝑥
𝜕𝑓
𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 ou 𝑓′𝑧 𝑥0 , 𝑦0 , 𝑧0 ).
𝜕𝑧
Exemple :
Définition I.2
Remarque :
Autre définition :
54
𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕𝑓
Si les fonctions , , sont continûment dérivables sur 𝑈, on dit que 𝑓 admet des dérivées
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
partielles secondes (ou d’ordre 2) et on les note :
Exemple :
𝑓 𝑥, 𝑦, 𝑧 = 𝑥 + 𝑦 + 𝑧.
Théorème I.1
Preuve : en exercice.
Généralisation
Soit 𝑓 une fonction définie sur un ouvert 𝑈 de ℝp et admettant des dérivées première et seconde
𝜕2𝑓 𝜕2𝑓
définies sur U. Alors = , ∀ 𝑖 ≠ 𝑗.
𝜕𝑥 𝑖 𝜕𝑦 𝑗 𝜕𝑦 𝑗 𝜕𝑥 𝑖
Remarque :
𝜕3 𝑓 𝜕3 𝑓 𝜕3 𝑓 𝜕3 𝑓
, , ,
𝜕𝑥 3 𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 𝜕𝑥𝜕𝑦 2 𝜕𝑦 3
55
Soit 𝑈 un ouvert de ℝ2 et 𝑓 définie de U dans ℝ ou ℂ une fonction admettant des dérivées partielles
continues jusqu’à l’ordre 𝑝. Soit 𝑀 = 𝑥, 𝑦 et 𝑀′ = (𝑥 + , 𝑦 + 𝑘) deux points de 𝑈 tels que le
point 𝑀′′ = (𝑥 + 𝑡, 𝑦 + 𝑡𝑘) ∈ 𝑈,∀ 𝑡 ∈ 0,1 . Alors :
1
𝑚 𝑘 𝑛 𝜕 𝑚 +𝑛 𝑓 𝑚 𝑘 𝑛 𝜕𝑝 𝑓
𝑓 𝑥 + , 𝑦 + 𝑘 = 𝑥, 𝑦 + 𝑥 + 𝑡, 𝑦 + 𝑡𝑘 𝑝(1 − 𝑡)𝑝−1 𝑑𝑡.
𝑚! 𝑛! 𝜕𝑥 𝑚 𝜕𝑦 𝑛 𝑚! 𝑛! 0 𝜕𝑥 𝑚 𝜕𝑦 𝑛
𝑚 +𝑛 ≤𝑝−1 𝑚 +𝑛 =𝑝
Preuve : en exercice.
Remarque :
La formule de Taylor avec reste intégral se généralise aux fonctions de plusieurs variables.
Rappel :
Définition II.1
𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕𝑓
𝑑𝑓 𝑋 : 𝑢1 , 𝑢2, 𝑢3 ⟼ 𝑑𝑓 𝑋 𝑢1 , 𝑢2, 𝑢3 = 𝜕𝑥 𝑋 𝑢1 + 𝜕𝑦 𝑋 𝑢2 + 𝜕𝑧 (𝑋)𝑢3 .
Exemple :
Théorème II.1
𝜕𝑓 𝜕𝑓
𝑓 𝑎 + , 𝑏 + 𝑘 = 𝑓 𝑎, 𝑏 + 𝑎, 𝑏 + 𝑘 𝑎, 𝑏 + ( + 𝑘 )𝜀(, 𝑘)
𝜕𝑥 𝜕𝑦
où lim(,𝑘)→(0,0) 𝜀 , 𝑘 = 0.
56
Preuve : en exercice.
Remarques :
𝑝 𝑝
𝜕𝑓
𝑓 𝑎1 + 1 , … , 𝑎𝑝 + 𝑝 = 𝑓 𝑎1 , … , 𝑎𝑝 + 𝑖 𝑎 , … , 𝑎𝑝 + ( 𝑖 )𝜀(1 , … , 𝑝 )
𝜕𝑥𝑖 1
𝑖=1 𝑖=1
𝑓 𝑥 + , 𝑦 + 𝑘, 𝑧 + 𝑙 − 𝑓 𝑥, 𝑦, 𝑧 = 𝑑𝑓 𝑥, 𝑦, 𝑧 , 𝑘, 𝑙 + ( + 𝑘 + 𝑙 )𝜀(, 𝑘, 𝑙)
avec 𝜀(, 𝑘, 𝑙) 0.
(,𝑘,𝑙)→(0,0,0)
Exemple :
Définition II.2
Exemple :
𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕𝑓
𝑓 𝑥, 𝑦, 𝑧 = 𝑥. On a 𝜕𝑥
𝑥, 𝑦, 𝑧 = 1; 𝜕𝑦
𝑥, 𝑦, 𝑧 = 𝜕𝑧 𝑥, 𝑦, 𝑧 = 0.
Donc
𝑑𝑓 𝑥, 𝑦, 𝑧 𝑢1 , 𝑢2 , 𝑢3 = 1.
Ainsi
𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕𝑓
𝑑𝑓 𝑥, 𝑦, 𝑧 = 𝜕𝑥 𝑥, 𝑦, 𝑧 𝑑𝑥 + 𝜕𝑦 𝑥, 𝑦, 𝑧 𝑑𝑦 + 𝜕𝑧 𝑥, 𝑦, 𝑧 𝑑𝑧.
57
De cette égalité, on a les différentielles de quelques fonctions usuelles :
𝑑𝑥
𝑑(ln𝑥) = 𝑥
; 𝑑(𝑒 𝑥 ) = 𝑒 𝑥 𝑑𝑥; 𝑑(𝑎 𝑥 ) = 𝑎 𝑥 ln𝑎 𝑑𝑥; 𝑑 𝑥 𝛼 = 𝛼𝑥 𝛼 −1 𝑑𝑥 ;
𝑑 𝑐𝑜𝑠 𝑥 = − 𝑠𝑖𝑛 𝑥 𝑑𝑥; 𝑑 𝑠𝑖𝑛 𝑥 = 𝑐𝑜𝑠 𝑥 𝑑𝑥; 𝑑 𝑥 + 𝑦 = 𝑑𝑥 + 𝑑𝑦
𝑥 𝑦𝑑𝑥 −𝑥𝑑𝑦
𝑑 𝑥𝑦 = 𝑦𝑑𝑥 + 𝑥𝑑𝑦; 𝑑 = , 𝑦 ≠ 0.
𝑦 𝑦2
3. Calcul de différentielle
1- 𝑑 𝑢𝑣 = 𝑢𝑑𝑣 + 𝑣𝑑𝑢
𝑢 𝑣.𝑑𝑢 −𝑢.𝑑𝑣
2- 𝑑 = , 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑣 ≠ 0
𝑣 𝑣2
3- 𝑑 𝜆𝑢 = 𝜆𝑑𝑢
4- 𝑑 𝑢 + 𝑣 = 𝑑𝑢 + 𝑑𝑣.
Exemple :
𝑥
𝑓 𝑥, 𝑦 = .
𝑥 2 +𝑦 2
1. Définitions et propriétés
Définition III.1
∀𝜀 > 0, ∃ 𝜂 > 0, 𝑥 − 𝑥0 ≤ 𝜂 ⟹ 𝑓 𝑥 − 𝑓 𝑥0 − 𝑢 𝑥 − 𝑥0 ≤
𝜀 𝑥 − 𝑥0 .
58
Si 𝑛 = p, la fonction 𝑥 ⟼ 𝑑é𝑡 𝑑𝑓(𝑥), de ℝ𝑛 dans ℝ, est appelée le jacobien de 𝑓 sur 𝑈.
Remarques :
1- Cas où 𝑛 = 1
Soit 𝑈 un ouvert de ℝ, 𝑓: 𝑈 → ℝp une application et 𝑥0 ∈ ℝ.
Une application linéaire de ℝ dans ℝp est de la forme 𝑥 ⟼ 𝑥𝑙, 𝑙 ∈ ℝp fixé.
Ainsi 𝑓 est différentiable en x0 si et seulement si il existe 𝑙 ∈ ℝp tel que
Théorème III.1
(i) Pour que 𝑓 soit différentiable en 𝑥0 , il faut et il suffit que 𝑓𝑖 soit différentiable en 𝑥0 , ∀ 𝑖 =
1, 2, … … , p.
(ii) Pour que 𝑢 = 𝑑𝑓 𝑥0 soit différentiable en 𝑥0 , il faut et il suffit que
𝑢𝑖 = 𝑑𝑓𝑖 𝑥0 soit différentiable en 𝑥0 , ∀ 𝑖 = 1, 2, … , p.
Preuve : en exercice.
Théorème III.2
Soit 𝑈 un ouvert de ℝ𝑛 et 𝑓: 𝑈 → ℝ une application continûment dérivable sur 𝑈 (cf. définition I.2).
Alors 𝑓 est différentiable sur 𝑈 et sa différentielle au sens de la définition II.1 coïncide avec celle au
sens de la définition III.1.
Preuve : en exercice.
Théorème III.3
Soit 𝑈 un ouvert de ℝ𝑛 , 𝑓: 𝑈 → ℝ une application et 𝑥0 ∈ 𝑈. Si 𝑓 est différentiable en 𝑥0 , les
𝜕𝑓
dérivées partielles 𝜕𝑥 , 𝑖 = 1, 2, … , 𝑛 existent et on a :
𝑖
𝜕𝑓 𝜕𝑓
𝑑𝑓 𝑥0 = 𝑥0 𝑑𝑥1 + ⋯ + 𝑥0 𝑑𝑥𝑛 .
𝜕 𝑥1 𝜕𝑥 𝑛
Preuve : en exercice.
59
Théorème III.4
Preuve : en exercice.
Définition III.2
La matrice du théorème III.4 est appelée matrice jacobienne de 𝑓 en 𝑥0 .
Si de plus, 𝑛 = p, le déterminant de la matrice jacobienne de 𝑓 en 𝑥0 est
appelé le jacobien de 𝑓 en 𝑥0 .
différentiable en 𝑥0 et on a 𝑑 𝑔𝑜𝑓 𝑥0 = 𝑑𝑔 𝑓 𝑥0 𝑜 𝑑𝑓 𝑥0 .
2. Difféomorphisme
Définition III.3
Remarques :
60
Théorème III.5
Preuve : en exercice.
Exemple de difféomorphisme
Preuve : en exercice.
Exercices d’application
Exercice.1
Exercice.2
Exercice.3
61
Soit 𝑓: ℝ3 → ℝ3 , (𝑥, 𝑦, 𝑧) ⟼ (𝑥 ′ , 𝑦 ′ , 𝑧 ′ )
𝑥 ′ = 𝑥 2 + 𝑥𝑦𝑧 + 𝑦𝑧
avec 𝑦 ′ = −2𝑥 − 𝑥𝑦𝑧
𝑧 ′ = 2𝑥𝑧 + 𝑦 2
′ +𝑦 ′ +𝑧 ′
et 𝑔: ℝ3 → ℝ2 , (𝑥, 𝑦, 𝑧) ⟼ (𝑥 ′′ , 𝑦 ′′ ) avec 𝑥 ′′ = 𝑒 𝑥 , 𝑦 ′′ = 𝑐𝑜𝑠 𝑥′.
a) Calculer 𝑑(𝑔𝑜𝑓).
b) Déterminer les matrices jacobiennes et les jacobiens de 𝑓 et 𝑔.
Exercice.4
𝑦 𝑧
Soit 𝐸 = 𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ ℝ3 , 𝑥 ≠ 0 et 𝑓: 𝐸 → ℝ3 telle que 𝑓 𝑥, 𝑦, 𝑧 = 𝑥 + 𝑦, , .
𝑥 𝑥
Exercice.5
1. Déterminer 𝑓(ℝ2 ).
2. Montrer que le jacobien 𝐽 de 𝑓 est non nul en tout point (𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 .
3. Montrer que 𝑓 n’est pas injective.
Exercice.6
𝑋 𝑌 𝑎 𝑏 𝑥 𝑦
= . et 𝑎𝑑 − 𝑏𝑐 = 1.
𝑍 𝑇 𝑐 𝑑 𝑧 𝑡
62