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Chapitre II.

Coordination SM-ST du module


U.S.T.H.B
Ensemble des nombres MATH I
Faculté des Mathématiques
réels Année universitaire 2020-2021

I) Définition axiomatique de l’ensemble des nombres réels


1) Lois de composition interne
Définition : Une loi de composition interne notée ? sur un ensemble E est une application de E × E dans
E c’est-à-dire pour tout couple (x, y) ∈ E × E on fait correspondre un élément de E noté x ? y

? : E × E −→ E
(x, y) 7−→ x ? y

Notation : On note (E, ?) pour désigner un ensemble E muni d’une loi de composition interne ?.

Exemples :
1. L’addition + est une loi de composition interne dans N, Z, Q, R et C.

2. La multiplication × est une loi de composition interne dans N, Z, Q, R et C.

2) Axiomes de l’ensemble des nombres réels


On muni l’ensemble des nombres réels R de deux lois de composition interne, l’addition (+) et la multi-
plication (×), les propriétés suivantes sont satisfaites :

Propriétés de l’addition :
• L’addition est commutative : ∀x, y ∈ R, x + y = y + x.

• L’addition est associative : ∀x, y, z ∈ R, (x + y) + z = x + (y + z).

• Pour tout x ∈ R, il existe un élément neutre 0 ∈ R pour l’addition tel que 0 + x = x + 0 = x.

• Pour tout x ∈ R, il existe un élément symétrique noté (−x) ∈ R tel que

x + (−x) = (−x) + x = 0.

Propriétés de la multiplication :
• La multiplication est commutative : ∀x, y ∈ R, x × y = y × x.

• La multiplication est associative : ∀x, y, z ∈ R, (x × y) × z = x × (y × z).

• La multiplication est distributive par rapport à l’addition :

∀x, y, z ∈ R, x × (y + z) = (x × y) + (x × z).

• Pour tout x ∈ R, il existe un élément neutre pour la multiplication 1 ∈ R, tel que

1 × x = x × 1 = x.

• Pour tout x ∈ R∗ , il existe un élément inverse noté x−1 tel que x−1 × x = x × x−1 = 1.
Conclusion: (R, +, ×) est appelé corps commutatif.

1
3) Axiome de l’ordre
L’ensemble des nombres réels R est un corps totalement ordonné, il est muni d’une relation d’ordre
total (≤ ou ≥) qui satisfait les propriétés suivantes

• ∀x ∈ R, x ≤ x (réflexivité).

• ∀x, y, z ∈ R, x ≤ y et y ≤ z =⇒ x ≤ z (transitivité ).

• ∀x, y ∈ R, x ≤ y et y ≤ x =⇒ x = y (antisymétrie ).

• ∀x, y ∈ R, x ≤ y ou y ≤ x (ordre total).

4) Axiome de la borne supérieure


Maximum et minimum
Définition : Soit A une partie de R.

• Soit α ∈ A, on dit que α est le plus grand élément de A (ou maximum de A) si et seulement si

∀x ∈ A, x ≤ α et on note max(A) = α ∈ A.

• Soit β ∈ A, on dit que β est le plus petit élément de A (ou minimum de A) si et seulement si

∀x ∈ A, x ≥ β et on note min(A) = β ∈ A.

Exemples :

1. Les ensembles N, Z, Q et R ne possèdent pas de plus grand élément.


 
2. L’ensemble N possède un plus petit élément 0 ∈ N min(N) = 0 car ∀x ∈ N, x ≥ 0 .

3. A = [2, 6] possède un maximum et un minimum, min(A) = 2 et max(A) = 6.

4. B =]1, 7[ ne possède ni maximum, ni minimum.

5. C =] − 2, 3] possède un maximum et ne possède pas de minimum, max(C) = 3 et min(C) n’existe


pas.

Majorants et minorants
Définition : Soient m, M deux nombres réels quelconques et A une partie non vide de R.

• On dit que M est un majorant de l’ensemble A (ou A est majoré par M ) si et seulement si

∀x ∈ A, x ≤ M.

• On dit que m est un minorant de l’ensemble A (ou A est minoré par m) si et seulement si

∀x ∈ A, x ≥ m.

• Si l’ensemble A est à la fois majoré et minoré, on dit que A est borné.

Remarques :

1. Le plus petit élément de A est un minorant de A et le plus grand élément de A est un majorant de
A.

2
2. Un minorant de A (respectivement majorant de A) peut ne pas être le plus petit élément de A
(respectivement plus grand élément de A), car il n’est pas nécessairement dans A.

3. Le plus petit élément et le plus grand élément, s’ils existent, ils sont uniques.

Exemples :

1. A = [2, 6] est borné, il est à la fois majoré et minoré.


L’ensemble des majorants de A est [6, +∞[ et l’ensemble des minorants de A est ] − ∞, 2].
Notez que max(A) = 6 et min(A) = 2.

2. B =]1, 7[ est borné, il est à la fois majoré et minoré.


L’ensemble des majorants de B est [7, +∞[ et l’ensemble des minorants de A est ] − ∞, 1].
Notez que 7 est un majorant de A mais n’est pas un maximum de A et on écrit max(B)
n’existe pas.
1 est un minorant de A mais n’est pas un minimum de A et on écrit min(B) n’existe pas.

3. C =] − ∞, 5] est majoré et l’ensemble des majorants de C est [5, +∞[, mais il n’est pas borné car il
n’est pas minoré.

Borne supérieure et borne inférieure


Définition : Soit A une partie non vide de R.

• On appelle borne supérieure de A notée sup(A) le plus petit élément de l’ensemble des majorants de
A.

• On appelle borne inférieure de A notée inf(A) le plus grand élément de l’ensemble des minorants de A.

Exemples :

1. A = [2, 6] l’ensemble des majorants de A est [6, +∞[, alors sup(A) = 6.


L’ensemble des minorants de A est ] − ∞, 2], alors inf(A) = 2.

2. B =]1, 7[ l’ensemble des majorants de B est [7, +∞[, alors sup(B) = 7.


L’ensemble des minorants de A est ] − ∞, 1], alors inf(B) = 1

3. C =] − ∞, 5] l’ensemble des majorants de C est [5, +∞[, alors sup(C) = 5.


L’ensemble C n’est pas minoré, alors inf(C) n’existe pas.

Axiome de la borne supérieure

• Toute partie non vide de R majorée admet une borne supérieure.

• Toute partie non vide de R minorée admet une borne inférieure.

Proposition :
Soient A et B deux parties non vide de R, alors
n o
• sup(A ∪ B) = max sup(A), sup(B) .
n o
• inf(A ∪ B) = min inf(A), inf(B) .

3
 
1
Exercice : Soit A = 3− | n ∈ N , déterminer, s’ils existent, sup A, inf A, min A et max A.
2n + 1
Première méthode
Pour tout n ∈ N, on a
n ≥ 0 ⇒ 2n + 1 ≥ 1
1
⇒0< ≤1
2n + 1
1
⇒2≤3− <3
2n + 1
Donc 2 est un minorant de A et 2 ∈ A( pour n = 0) par conséquent
 min(A)= inf(A) = 2.
1
D’autre part, 3 est un majorant de A et 3 ∈
/ A. Comme lim 3 − = 3, alors sup(A) = 3.
n→+∞ 2n + 1
Le max(A) n’existe pas (car 3 ∈
/ A).

Deuxième méthode
On considère la suite (Un )n définie pour tout n ∈ N, par

1
Un = 3 −
2n + 1
Pour tout n ∈ N, on a :
   
1 1 2
Un+1 − Un = 3− − 3− = >0
2n + 3 2n + 1 (2n + 1)(2n + 3)

donc, la suite (Un )n est strictement croissante, ainsi U0 < U1 < U2 < · · · < Un , ∀n ∈ N.
On déduit que min(A) = inf(A) = U0 = 2.
 1 
Étant donné que la suite (Un )n est croissante et majorée par 3 car 3 − < 3, ∀n ∈ N , alors (Un )n
2n + 1
converge vers l = sup(A)  
1
l = lim Un = lim 3 − = 3.
n→+∞ n→+∞ 2n + 1
On remarque que 3 ∈
/ A, donc max(A) n’existe pas.

II) Propriétés fondamentales du corps des réels


1) Valeur absolue
On appelle valeur absolue du réel x le réel positif noté |x| défini par

x, si x ≥ 0
|x| =
−x, si x ≤ 0

A(x), si A(x) ≥ 0
Attention : Soit A une fonction réelle, |A(x)| =
−A(x), si A(x) ≤ 0
Propriétés : On a les propriétés suivantes :

1. ∀x ∈ R, | − x| = |x|.

2. ∀x ∈ R, |x| = 0 ⇔ x = 0.

3. ∀x ∈ R, x2 = |x|.

4. ∀(x, y) ∈ R2 , |x × y| = |x| × |y|.

4
x |x|

5. ∀x ∈ R, ∀y ∈ R , = .

y |y|
6. ∀x ∈ R, ∀n ∈ N |xn | = |x|n .

7. ∀(x, y) ∈ R2 , |x + y| ≤ |x| + |y| inégalité triangulaire.

8. ∀x ∈ R, ∀a ≥ 0, |x| ≤ a ⇔ −a ≤ x ≤ a.

9. ∀x ∈ R, ∀a ∈ R, |x| ≥ a ⇔ x ≥ a ou x ≤ −a.

10. ∀(x, y) ∈ R2 , |x| = |y| ⇔ x = y ou x = −y.

2) Intervalles
Soient a et b deux réels tels que a < b, on définit dans R les intervalles suivants :

1. Intervalle ouvert ]a, b[= {x ∈ R, a < x < b}

2. Intervalle fermé [a, b] = {x ∈ R, a ≤ x ≤ b}

3. Intervalle semi ouvert à droite [a, b[= {x ∈ R, a ≤ x < b}

4. Intervalle semi ouvert à gauche ]a, b] = {x ∈ R, a < x ≤ b}

5. [a, +∞[= {x ∈ R, x ≥ a}

6. ] − ∞, b] = {x ∈ R, x ≤ b}

7. On note l’ensemble des nombres réels par R =] − ∞, +∞[

3) Les radicaux
Définition :
√ 1
• Soit x ∈ R+ et soit n ∈ N∗ avec n pair, on appelle racine n-ième de x et on note n
x = x n , l’unique
solution y ∈ R+ tel que y n = x.
√ 1
• Soit x ∈ R et soit n ∈ N∗ avec n impair, on appelle racine n-ième de x et on note n
x = x n , l’unique
solution y ∈ R tel que y n = x.
√ √ √ 1 √
Exemples : 3 8 = 2, 4 81 = 3, 5 3 = 3 5 , 3 −1 = −1.

Propriétés :
√ √ √
1. ∀x, y ∈ R+ , x y = n x n y.
n



n n |x|, si n est pair
2. ∀x ∈ R, x =
x, si n est impair

4) Partie entière
Définition : La partie entière d’un nombre réel x, notée E(x) (ou bxc ou encore [x]) est le plus grand
entier relatif inférieur ou égale à x.
Autrement dit pour tout réel x, il existe un unique entier relatif E(x) ∈ Z, tel que

E(x) ≤ x < E(x) + 1.

5
Figure 1: La courbe représentative de la fonction partie entière

Propriétés : Soit x un nombre réel. On a

1. x − 1 < E(x) ≤ x.

2. E(x) = x ⇐⇒ x ∈ Z.

3. ∀k ∈ Z, E(x + k) = E(x) + k.
7
Exemples : E(3) = 3, E(−5) = −5, E(2.8) = 2, E(−3.1) = −4, E = 0.
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5) Quelques formules de base dans R


Formule du Binme de Newton: Pour tout n ∈ N et pour tout a, b ∈ R
n
n
X n!
(a + b) = Ckn ak bn−k , avec Ckn =
k=0
k! (n − k)!

Les coefficients Ckn sont appelés coefficients binomiaux (coefficients du binme). Pour calculer ces coefficients
binomiaux, on peut utiliser le triangle de Pascal suivant :

nk k=0 k=1 k=2 k=3 k=4 k=5 k= 6 · · ·


n=0 1
n=1 1 1
n=2 1 2 1
n=3 1 3 3 1
n=4 1 4 6 4 1
n=5 1 5 10 10 5 1
n=6 1 6 15 20 15 6 1
..
.

et on obtient par exemples C25 = 10, C34 = 4, C36 = 20, C26 = 15, C13 = 3 · · ·
Remarque : Le coefficient binomial vérifie les propriétés suivantes:

Cnn = 1, C0n = 1, Cn−1


n =n
 3  3
Exemple : Développer x + 2 et x − 1 .

6
On a :
 3 3
X
x+2 = Ck3 xk 23−k = C03 x0 23 + C13 x1 22 + C23 x2 21 + C33 x3 20 = 8 + 12x + 6x2 + x3 .
k=0

et
 3
3 X
x−1 = Ck3 xk (−1)3−k = C03 x0 (−1)3 + C13 x1 (−1)2 + C23 x2 (−1)1 + C33 x3 (−1)0
k=0
= −1 + 3x − 3x2 + x3 .
n
n(n + 1) X
Somme des n premier entiers : On a ∀n ∈ N, 1 + 2 + 3 + ··· + n =
. k=
k=1
2
Somme des n premier termes d’une suite géométrique : Soit x ∈ R − {1}, alors
n
X 1 − xn+1
xk = 1 + x + x2 + · · · + xn = .
k=0
1−x

n  1 − xn 
X
k 2 n x − xn+1
x = x + x + ··· + x = x = .
k=1
1−x 1−x

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