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HL2 : Note de cours

*2 premiers cours manqués dans la douleur, toutes mes condoléances

19.09.2018 :
 2 Groupe (1ème groupe (nom jusqu'à M) le matin)
 HL2 matérial sur moodle2
 Gallica.bnf.r
 BNF fr.837

 Rutebeuf, difficile de trouver qc de sa biographie, habité à Paris


 Il a eu une bonne formation (éclair-formation)
 Écrit des textes polémiques
 Tonalité réligieuse

Le miracle de Théophile: signer la charte, traduite en latin, l'histoire assez populaire et distribuée,
personne en difficulté

Ancien Français (prononciation spécial):


 et
 Que
 H
 Oi / oïl
 C + voyelle (e,i)
g+e,i
 Z
 Ch
 R
 Dex (-us)

Traduction:
Ahi = hélas
Diex = Dieux
En mémoire = en ésprit

Je vous garde en mémoire,

Remez = rester
Vaillant un sac = avoir plus grande chose
Éveque m'a dit: échec
Et m'a rendu maté en l'angle (Schachmatt)

Sans avoir m'a laissé tout seul


Mourir de faim (estuet, estevoir = falloir, opusest)/ fout < faillir
Maintenant il me faut de mourir de faim
Si (se) ???

Mesnie = maison?
Pestera (pestre = nourrir)
Je ne sais pas si Dieux les nourrira

Dieux? Oui? Qu'en a il a fait?


Dans en autre lieu
Ou (puisque) il me fallait

Rutebeuf: Le miracle de Théophile


Personnages:
Théophile, Salatin, le diable ou Satan, l'évêque, Pinceguerre (clerc de l'évêque), Pierre et Thomas
(compagnons de Théophil), Notre-Dame

Ci commence le miracle de Théophile

Ahi ! ahi ! Diex, rois de gloire,


Tant vous ai eü en memoire
Tout ai doné et despendu
4 Et tout ai aus povres tendu :
Ne m’est remez vaillant un sac.
Bien m’a dit li evesque : « Eschac ! »
Et m’a rendu maté en l’angle.
8 Sanz avoir m’a lessié tout sangle.
Or m’estuet il morir de fain
Se je n’envoi ma robe au pain.
Et ma mesnie, que fera ?
12 Ne sai se Diex les pestera…
Diex ? Oïl ! qu’en a il a fere ?
En autre lieu les covient trere,
Ou il me fet l’oreille sorde,
16 Qu’il n’a cure de ma falorde.
Et je li referai la moe.
Honiz soit qui de lui se loe !
N’est riens c’on por avoir ne face :
20 Ne pris riens Dieu ne sa manace.
Irai me je noier ou pendre ?
Je ne m’en puis pas a Dieu prendre,
C’on ne puet a lui avenir.
24 Ha ! qui or le porroit tenir
Et bien batre a la retornee,
Molt avroit fet bone jornee !
Més il s’est en si haut leu mis,
28 Por eschiver ses anemis,
C’on n’i puet trere ne lancier.
Se or pooie a lui tancier
Et combatrë et escremir,
32 La char (peau) li feroie fremir.
Or est lasus en son solaz,
Laz, chetis, et je sui es laz
De Povreté et de Soufrete.
36 Or est bien ma vïele frete,
Or dira l’en que je rasote ;
De ce sera més(désormais) la rïote (ragot),
Je n’oserai nului(cr, personne) veoir,
40 Entre gent ne devrai seoir,
Que l’en m’i mousterroit au doi.
Or ne sai je que fere doi,
Or m’a bien Diex(cs) servi de guile.
Ici vient Theophiles a Salatin, qui parloit au deable quant il voloit.
44 Qu’est ce ? qu’avez vous, Theophile ?
Por le grant Dé, quel mautalent
Vous a fet estre si dolent ?
Vous soliiez si joiant estre !
Theophile parole.
48 C’on m’apeloit seignor et mestre
De cest païs, ce sez tu bien ;
Or ne me lesse on nule rien ;
S’en sui plus dolenz, Salatin,
52 Quar en françois ne en latin
Ne finai onques de proier
Celui c’or me veut asproier
Et qui me fet lessier si monde
56 Qu’il ne m’est remez riens el monde.
Or n’est nule chose si fiere
Ne de si diverse maniere
Que volentiers ne la feïsse,
60 Par tel qu’a m’onor revenisse :
Li perdres m’est honte et domages.
Ici parole Salatins :
Biaus sire, vous dites que sages ;
Quar qui a apris la richece,
64 Molt i a dolor et destrece
Quant l’en chiet en autrui dangier
Por son boivre et por son mengier :
Trop i covient gros mos oïr.
Theophiles
68 C’est ce qui me fet esbahir.
Salatin, biaus tres douz amis,
Quant en autrui dangier sui mis
Par pou que li cuers ne m’en crieve.
Salatins
72 Je sai or bien que molt vous grieve
Et molt en estes entrepris,
Comme hom qui est de si grant pris
Molt en estes mas et penssis.
Theophiles
76 Salatin frere, or est ensis ;
Se tu riens pooies savoir
Par qoi je peüsse ravoir
M’onor, ma baillie et ma grace,
80 Il n’est chose que je n’en face.
Salatins
Voudriiez vous Dieu renoier
Celui que tant solez proier,
Toz ses sains et toutes ses saintes,
84 Et si devenissiez, mains jointes,
Hom a celui qui ce feroit
Qui vostre honor vous renderoit,
Et plus honorez seriiez,
88 S’a lui servir demoriiez,
C’onques jor ne peüst estre ?
Creez moi, lessiez vostre mestre.
Qu’en avez vous entalenté ?
Theophiles
92 J’en ai trop bone volenté :
Tout ton plesir ferai briefment.
Salatins
Alez vous en seürement ;
Maugrez qu’il en puissent avoir,
96 Vous ferai vostre honor ravoir.
Revenez demain au matin.
Theophiles
Volentiers, frere Salatin.
Cil Diex que tu croiz et aeures
100 Te gart, s’en ce propos demeures !
Rutebeuf: Le miracle de Théophile
Personnages:
Théophile, Salatin, le diable ou Satan, l'évêque, Pinceguerre (clerc de l'évêque), Pierre et Thomas
(compagnons de Théophil), Notre-Dame

Ici commence le miracle de Théophile

Hélas! hélas! Dieu, roi de gloire,


j'ai si bien gardé votre mémoire
Que j'ai tout donné et dépensé
4 Et aux pauvres tout distribué :
Il ne m'est resté sou vaillant.
l'évêque m'a bien dit : « Echec ! »
Et il m’a fait mat dans un coin.
8 Il m'a laissé tout seul, sans avoir.
Maintenant, j'en suis réduit à mourir de faim,
Si je n'engage ma robe pour avoir du pain.
Et les miens, que feront-ils ?
12 Je ne sais si Dieu les nourrira.
Dieu ? Oui, pour ce qu’il s'en soucie !
Force leur est d'aller ailleurs,
Puisqu'il me fait la sourde oreille
16 et n'a cure de ma chanson.
Eh! Bien, moi, je lui ferai la nique.
Honni celui qui se loue de lui !
Il n'est rien qu'on ne fasse pour de l'argent:
20 je me moque de Dieu et de ses menaces.
Irai-je me noyer ou me pendre ?
Je ne puis m'en prendre à Dieu,
Car il est hors d'atteinte.
24 Ah ! Si on pouvait le tenir maintenant
Et le rouer de coups en retour,
On n'aurait pas perdu sa journée !
Mais il s'est logé si haut,
28 Pour échapper à ses ennemis,
Qu'on ne peut rien lui jeter à la tête.
Si je pouvais à cette heure le provoquer
Et le combattre et l'attaquer,
32 je le ferais frémir (dans) sa chair.
Mais il est là-haut bien tranquille,
Et moi, malheureux, je suis pris au piège
De Pauvreté et de Privation.
36 Ma vielle est bel et bien brisée,
Et l'on dira que je radote,
On jasera sur mon compte,
Je n’oserai plus voire personne,
40 je ne pourrai plus m'asseoir parmi les autres,
Car on m'y montrerait du doigt.
Je ne sais plus ce que je dois faire.
Ah! Dieu m'a joué un sacré tour!
Ici Theophiles (cas sujet) vient voir Salatin qui parlait au diable quand il le voulait. (Salatin)
44 Qu'y a-t-il ? Qu’avez-vous, Théophile?
Par le grand Dieu, quel chagrin
Vous donne l'air si triste,
À vous d'habitude si joyeux?
Théophile parle.
48 C’est qu'on m’appelait seigneur et maître
De ce pays, tu le sais bien,
Et maintenant on ne me laisse plus rien.
J'en suis d'autant plus affecté, Salatin,
52 qu'en français comme en latin
Je ne cessai jamais de prier
Celui qui maintenant me martyrise
Et me dépouille de tant de choses
56 Qu’il ne m'est rien resté au monde.
Il n'est rien de si cruel
Ni de si mauvais
Que je n'accomplisse de bon cœur,
60 pourvu que je retrouve ma dignité:
Sa perte me cause de la honte et du tort.
Ici parle Salatin:
Cher seigneur, c'est la sagesse même,
Car si l'on a appris à être riche,
64 on endure double douleur et détresse
Quand on tombe sous la coupe d'autrui
Pour le boire et pour le manger.
Il faut entendre alors des propos bien cruels.
Théophile
68 C’est bien ce qui m'effraie,
Salatin mon très cher ami.
Puisque me voici sous la coupe d'autrui,
Peu s'en faut que mon cœur n'éclate.
Salatin
72 Je comprends maintenant le poids
De votre souffrance et de votre embarras.
Un homme de votre mérite!
Vous en êtes tout affligé et pensif.
Théophile
76 Salatin mon frère, les choses en sont au point
Que, si tu connaissais un moyen
Qui me permît de recouvrer
Honneur, charge et faveur,
80 je ne reculerais devant rien.
Salatin
Accepteriez-vous de renier ce Dieu
Que vous avez coutume de tant prier,
Et tous ses saints et toutes ses saintes,
84 et de devenir, mains jointes,
Le vassal de celui qui ferait tant
Qu'il vous rendrait votre dignité,
Et que vous seriez plus honoré,
88 si vous restiez à son service,
Que vous ne l'avez jamais été?
Croyez-moi, abandonnez votre maître.
Qu'avez-vous décidé?
Théophile
92 Je le désire de tout mon cœur:
Je ferai sur-le-champ tout ce qui te plaira.
Salatin
Allez-vous-en rassuré ;
Si mécontent qu'on en soit,
96 je vous ferai recouvrer votre honneur.
Revenez demain matin.
Théophile
Volontiers, frère Salatin.
Que ce Dieu en qui tu crois et que tu adores
100 Te garde, si tu ne changes pas d'avis!
Rutebeuf - le miracle de Théophile

Quand Rutebeuf entreprend d'écrire son Miracle dans les années 1260, c'est déjà une vieille histoire
que celle du clerc Théophile qui, pour recouvrer fonctions et dignités, rendit hommage au diable et
que la Vierge sauva de la damnation, une histoire vieille de plusieurs siècles, écrite d'abord en grec,
au 5e ou au 6e siècle, par un clerc d'Adana nommé Eutychianos et traduite en latin au 9e siècle par
Paul Diacre de Naples, qui la lie à la légende de Marie l'Égyptienne.

Histoire populaire de surcroît, puisque, résumée par Fulbert de Chartres au 11e siècle dans un
Sermon sur la nativité de la Vierge, elle sera intégrée au culte marial, en particulier par saint Bernard,
évoquée par les poètes comme Richard de Fournival et par Rutebeuf dans son Ave Maria, reprise
dans La Légende dorée, rappelée par un sermonnaire d'Amiens vers 1260, reproduite dans toutes les
langues à de nombreux exemplaires et mentionnée encore par Villon dans sa Ballade pour prier
Notre-Dame…

A la même époque, et pour trois siècles environ, la légende de Théophile est partout présente dans
les arts, enchâssée dans les vitraux, sculptée aux tympans des cathédrales, peinte ou, fine miniature,
illustrant les textes qui lui sont consacrés.
03.10.2018
*2 groupes, 2 fois une heure, 8-9, 9-10.

Par rapport à le semaine passée, FEW, dictionnaire allemand de l’ancien français. Point d’intérêt,
évolution sémantique, notice de fin reprenant les grandes lignes, en allemand.

Devoir pour ce cours, captif et talent : voir note manuscrite

Lecture de Rutebeuf :

- Faire la moe, faire une grimace -> quant à moi je lui ferai la grimace
- Ancien français, pas de nécessité de pronom, attention à la terminaison
- Honiz, blâmer, maudir -> maudit soit qui ce loue de lui
- Avoir se prononce awuuaar -> il n’est rien que l’on puisse faire pour de l’avoir.
- Je n’estime en rien/me moque de Dieu ni/et sa menace (pris égal estimer)
- Irai-je me noyer ou me pendre
- Je ne peux pas m’en prendre à Dieu
- Puisqu’on ne peut l’atteindre
- Ha ! Si on pouvait le tenir maintenant
- Et bien le battre en retour
- On aurait faire une bonne journée !
- Mais il s’est mis en si haut lieux
- Pour esquiver ses ennemis
- Qu’on ne peut le tirer ni le lancer (dans le sens de le toucher d’un projectil). Trere ne lancier
sont deux mots proche de sens et de coordination. On les catégorise sous réduplication
synonymique
-

Devoir pour prochain cours : évolution sémantique de sage, vers 62

10.10.2018 : Rutebeuf, Le Miracle de Théophile


Évolution sémantique de sage :

- SAPIDERE > L.C. SAPIDUS > l.v. * sabidus


- « qui a du gout, de la saveur »
- > l.v. *sabius > Afr sage 11ème
- « instruit, savant, informé » « prudent » « expert, habile (maitrise technique) »
- Mfr : « dont la conduite est irréprochable » dès 17ème connotation morale : « modéré,
retenu » « chaste, pudique », « calme, docile, obéissante »
- 18ème « savant dans l’alchimie »

*=pas de traces écrites


Retour traduction vers 30 et suivant :

Si maintenant je peux la tancer

Et le combattre, et l’escrimer

Je lui ferai frémir la chair

Mais il est tranquille là-haut

Moi, malheureux, je suis dans des filets

de la pauvreté et de disette

*enclise : articles le et les devant un mot commençant par une consonne, ils se soudent à la
préposition qui les précèdent (comme en italien) ici en les devient es

Maintenant ma viel (instrument de musique) est bien brisée (signifie l’arrêt de l’activité poétique)

Et l’on dira de cela que je radote

38-41

Désormais les ragots seront à ce sujet (désormais, il y aura des ragots sur mon compte)

Je n’oserai voir personne

Je ne devrai plus être assis au milieu de gens (seoir = être assis, gesir=être couché, ester=être
debout)

Car on me montrera au doigt

Je ne sais plus ce que je dois faire

Dieu m’a joué un sacré tour.

À présent théohile

Pour la semaine prochaine : évolution sémantique de fier (vers 1303)

Évolution sémantique de fier :

l.c. FERUS

« indompté, sauvage »

Afr. Fier

« indompté, sauvage » (plutôt pour un animal)

« terrible, cruel, violent »

« très grand, fort » (1165, utilisé dans l’expression fière chandelle)

« qui se croit supérieur aux autres »

Mfr. Ferun

« odeur très désagréable »


« terrible, cruel, violent »

« très grand, fort »

Fr.mod. fier

- Vieilli : « sauvage, rudesse de caractère »


- Usuel : « qui a le souci de sa dignité ».
- Usuel 2 : « qui affiche une supériorité illusoire »

« qui laisse voir qu’il se croit supérieur aux autres »

« fameux, grand, distingué, considérable »

17.10.2018
*concernant l’évaluation du 31.10.18, elle est à 8.30, se fait sur une traduction de 10 à 20 vers et
comprend également des questions sémantiques et lexicales vues en cours. Il y a enfin des évolutions
sémantiques corrigées en cours. Uniquement sur le HL2.

*pour la semaine prochaine : v. 1303, Raoul de Cambrai, mettre le vers au cas sujet singulier, régime
singulier, régime pluriel (grammaticalement faux mais peu importe)

Raoul de Cambrai : relate de faits d’armes, vers 1200, chanson de geste. 3 grands cycles ;

- Cycle du roi (dont celui-ci fait partie)


- Cycle d’orange
- Geste des barons révolté (s’y trouve aussi)

Organisée de manière généalogique, développement familial. Chanson mettant en scène des révoltes
ente barons, … traduit les tensions sociétales avec des barons puissant.

Vers relié par même assonance et rime.

Contenu : rivalité entre diverses familles pour un territoire. Première section, révolte de Raoul contre
l’empereur. L’empereur lui donne alors une région de son meilleur ami. Il n’en veut pas. Blablabla.
Vengeance, …

Traduction :

Le conte Raoul eut le cœur très irrité

À cause des bourgeois qui l’ont résisté.

Il en jura Dieu et sa pitié (idée de possession par deux formes, « la soie », dét. Possessif + adj.
Possessif. 1. Ses, si, son, ses / sa ses sa ses ; sa devient s’ devant un nom commençant pas a. 2. Suens
suen suen suens / feminin ; soe, soue, soes, soues, seues)

Qu’il ne laisserait pas pour l’archevêché de Rains

De tout brûler avant qu’il ne fasse nuit.


Devoir : mettre le vers au cas sujet singulier, régime singulier, régime pluriel

Vers original :

li quens Raous, qi le coraige ot fier

css :

li quens Raous, qi li coraiges ot fier

csp :

li quen Raoul, qi li coraige ot fier

crs :

le quen Raoul, qi le coraige ot fier

crp :

les quens Raous, qi les coraiges ot fier

07.11.2018 (absent le dernier cours, sans doute pour une raison tout à
fait légitime, oups) Raoul de Cambrai
Ça parle de déclinaison des adjectifs. Je suis complétement pommé. « Ah bah bravo fallait pas
manquer le cours boloç 2 merd ». Ça parle d’épicène (Grand-Rue) et épiforme.

Vers 1298

Elles fuient dans le couvent de l’église ; cela ne leur a guère aidé

Elles auraient défié celui-ci plutôt que d’y mettre les pieds (dans le couvent)

LXXI

*mode de complément du nom. Absolu, pour les inanimés (de) et pour les animaux (à/au)

Les fils d’Herbest eurent appréciaient beaucoup le lieu

Ils y mirent Marsent qui fût la mère de Bernier

Et cent nones pour prier le seigneur Dieu

Le comte Raoul, qui avait un cœur féroce

A faire mettre le feu aux rues

Les maisons brûlèrent, à présent les planchers d’effondrèrent

Le vin se répand, ainsi que les celliers s’en remplissent

Les lards brûlent ainsi les garde-mangers s’effondrent

*bacon < *francique BAKKO « pièce de lard ». le mot existe en ancien français et revient ensuite en
français moderne. Cheval de retour. Il en va de même pour le mot toast.
La graisse avive le grand feu

L’incendie se porte dans les tours et vers le clocher principal

Il arrive pour les toits et les fait tomber par terre

*jus « par terre »

20.11.2018 (même que je n’étais pas absent le dernier cours, y’en


avait pas)
Infinitif

De type fort et de type faible

Faibles :

(lois de barche).

1. -er, -ier. Changier, aidier, mangier, chanter, pleurer


2. -ir. Fenir, partir, oïr, ofrir
3. -oir, -eir
4. -re. Vivre, dire, faire, naistre, croistre, manoir, maindre, ardoir, ardre, recevoir,
reçoivre, folir, toldre

Forts :

1. -er,-ier. Demant, demandes, demande, demandons, demandez, demandent


2. -ir (-iss). Fenis, fenis, fenist, fenissons, feniss(i)ez, fenissent
3. -ir/-oir, -eir/-re. di, dis, dit, dimes, dites, dient. Faz, fes/fais, fet/fait, faimes, faites, font. Plaz,
plais, plaist, plaisons, plaisez, plaisent

Alternances vocaliques :

- é/a : leve/lavons. Het/haons (haïr). Set/savons


- ié/e : lieve/levons (1ps, lief). Siet/seons. Fiert/ferons (frapper).
- Oi/e. croit/creons. Boit/bevons. Espoire/esperons
- i/oi : prie/proions. Nie/noions.
- Ue/o: uevre/ovrons. Muert/morons (1ps muir). Trueve/trovons (1ps truis). Truis, trueves,
trueve, trovons, trovez, truevent. Muef, mues, muet, movons, movez, muevent.
- Ou, eu/o : ploure/plorons. Demoure/demorons
- Ui/oi : enuie/enoions. Apuie/apoions
- Ai/a : claime/clamons
- Ien/en : tient/tenons
- Ein/en : meine/menons
- a/e : Achate/achetons
- o/rien : parole/parlons
- u/rien : manjue/manjons. Aine/aidons
estre :

sui, ies/es, est, somes, estes, sont

avoir :

ai, as, a, avons, avez, ont

pooir :

puis, puez, puet, poons, poez, pueent

voloir :

vueil, vuels, vueus, vuelt/vueut, volons, volez, vuelent

aller :

vois, ves/vais/vas, vet/vait/va, alons, alez, vont

Lecture et traduction du Roman de Thèbes. Un roman anonyme, comme souvent. Un des premiers
s’apparentant à une langue romanesque. Autour de 1160. Composé en Angleterre, à la cour d’Henri
II. Un roman antique, de par son sujet. Arrive au moment de la renaissance humaniste, s’intéressant
à l’antique. Le MA se présente alors dans une continuité de l’antiquité, avec l’ajout du christianisme.

Translatio imperii et studii. Conception du MA. Transmission des connaissances d’est en ouest.

Celui qui est sage, ne doit pas le dissimuler

Mais au contraire montrer son savoir

Lorsqu’il sera mort,

On s’en souviendra toujours,

Si omère platon,

Virgile, et cicéron

Avaient caché leur savoir

On n’en aurait pas parlé.

* « siecle trespasser » = mourir.

C’est pour cela que je ne peux

Retenir ma science

Mais au contraire la raconte

Des choses dignes dont on s’en souvienne.

Maintenant qu’ils se taisent donc au sujet de ce métier

S’ils ne sont ni clairs ni chevaliers


Car ils sont aussi capables d’écouter

Comme l’âne l’est pour jouer de la harpe.

*sen, sens :

- sens < SENSUS « sensation, perception, 5 sens, sagesse, sens du texte

- sen < *germ. SINNO « chemin, direction, direction de la pensée, de l’entendement »

*amène à une collision homonymique. Entré par abstrat puis par superstrat francique.

*asséner « montrer une direction »

*forcené vient aussi de sen for+sen, en dehors de l’entendement, « fou »

Je ne parlerai ni de tanneurs

Ni de vilains (paysans, ..) ni de bouchers

Mais de deux frères

Et de leur geste racontés

L’un a pour nom Ethyocle

Et l’autre Pollynnicès

Roi Eduppus

21.11.2018 : Marie de France, Lai du Chèvrefeuille


*u, particularité de l’anglo-normand

5 plusieurs me l’ont raconté et dit (RS)

Et je l’ai trouvé dans l’écrit

L’histoire de Tristan et de la reine

de leur amour qui fut si pur

dont ils eurent maintes douleurs

puis ils en moururent un jour

*li plusurs = la plupart

*l.v.*TROPARE « interpréter allégoriquement » > trouver, trover

Afr. 1050 « rencontrer qu/qch qu’on cherche/par hasard »

1080 « découvrir par l’esprit, l’imagination »

XII « faire des vers, inventer »

Le roi Mark été furieux

Contre Tristan son neveux

Il le congédia de sa terre
À cause de la reine qu’il aimait.

Il s’en alla dans son pays

Au sud du pays de Galles ou il est né

Il y resta une année entière

Il ne pouvait pas rentrer (retourner en arrière)

Désormais il se met ensuite en danger de mort

Et d’anéantissement

Ne vous étonnez pas

Car celui qui aime loyalement

Il est très affligé et inquiet

Lorsqu’il ne réalise pas ses désirs

*neant : adv « en rien, nullement » < it *NE GENTEM

*nen, particule négative atone, équivaut à ne, devient n’ devant une voyelle. La forme tonique est
non, devant les verbes estre, avoir, valoir, pooir, fere. Ce sont des négations pleines, elles ne
dépendent pas de du « pas ». parfois, elles sont renforcées par mie pour non et par
nue/aucun/mie/pas/rien/neant/gote pour nen.

28 novembre : Marie de France, Lai du Chèvrefeuille


25 et suite

Tristan est affligé et préoccupé,

*EXMOVERE > esmovoir : mettre en mouvement, refl. Se mettre en mouvement

pour cette raison, il quitta son pays.

Il se rend directement/tout droit en Cornwaille

La ou la reine séjournait.

Il se rendit seul dans la forêt :

Il ne voulait pas qu’on le voit.

Le soir il en sortait,

Lorsqu’il était temps de se loger.

Chez les paysans, chez les pauvres gens,

Il prenait logement la nuit ;

Il leur demandait des nouvelles

Du roi et de ses faits et gestes.


Ils lui disent ce qu’ils ont entendu

Que les barons s’étaient rassemblés

Qu’ils devaient venir à Tintagel

Que le roi voulait y tenir sa cour.

107

Pour se rappeler la joie qu’il conçu

Au sujet de la vue de son ami

Et pour ce qu’il avait écrit

Ainsi que la reine l’avait dit.

Tritan qui savait bien jouait de la harpe

En fit un nouveau lai ;

Je le nomerai très brievement

Les anglais l’appellent Gotelef.

Et les Français l’appellent Chèvrefeuille.

Je vous en ai dit la vérité

À propos du lai que j’ai raconté.

*mise en abîme du poème dans le poème.

*les lais sont des adaptations de pièces lyriques bretonne.

Formation de l’imparfait :

AMABAM > *amebam

AUDEBAM > *audebam

HABEBAM > * abea > aveie (afr) >-oie (mfr/fr cla)

HABEBAS >…> aveies > -oies

HABEBAT>…> aveit > -oit

HABEBAMUS >…> avi(i)ens > -i(i)ons

HABEBATIS >…> avi(i)ez > - I (i)ez

HABEBANT>…> aveient > -oient


05.12.2018
*prochain cour : contrôle continu. Salle habituelle à 8.30. Information sur Moodle. Traduction proche
du texte, syntaxiquement correcte. Bref fais pas iech va tema sur moudèl

Traduction de Christine de Pisan.

Sorte de roman épistolaire amoureuse entre l’amant et la dame qui ne finit pas succomber aux
avances de l’amant.

Traduction :

Tournez vos yeux vers moi douce maitresse,

Quelques peu et voyez mon martyre

Et comment je vis pour vous en grande détresse.

Ainsi qu’il vous plaise, pour Dieu, être mon médecin

De mes profonds maux, car je ne désire rien

Sauf votre amour, je ne veux pas plus autre chose,

Je ne demande pas plus c’est tout ce à quoi j’aspire

Ou que j’ai au moins de vous quelque accueil

Car si vous ne voulez pas du tout apaiser ma fougue

Mettre au néant, ne soyez pas fâché contre moi

Qu’au moins j’ai un signe de réconfort par un regard ou un doux rire

Ou quelques mots plaisants, sans m’éconduire

Si durement, car je n’ai aucun recueil

??

??

Sera-t-il si dure votre cœur, qu’il me laisse ainsi

Me consumer pour toujours dans cette contrainte ?

S’il est ainsi il n’y a rien Qui me relève

Je suis perdue, aucun mal n’est pire que le mien

Mais en vos yeux, pour lesquels je soupire souvent.

Gît le secours qui peut guérir mon dueil/chagrin.

Leur doux regard se tire un peu vers moi,

Ou que j’ai au moins de vous quelque accueil

Belle, aimable, que l’amour m’a fait élire

Ayez pitié du mal dont je m’afflige


Secourez-moi car je fonds comme la cire

Ou que j’ai au moins de vous quelque accueil

19.12.2018
Cent ballades d’amant et de dame, traduction

XII la dame

Si j’étais certaine qu’on m’ama

Sans requérir de viles pensées

Et qu’à l’amant il suffit simplement qu’on l’appela

Très doux amis, on ne souffrirait pas plus

Que cela ne fut

Plutôt une vie plaisant que d’aimer et qu’elle ne dut

Plaire à toute dame, si parfaite soit-elle

Mais autrement, je soupçonne l’amour d’être factice

Et il est juste que la dame serait blâmée

Qui ne voudrait être accompagnée d’un ami

Bon et loyal qui l’appelle dame

Dans la mesure ou elle ne serait pas privée de son honneur

Mais je soupçonne que l’amour soit autrement

Pour cela, de peut que l’on m’en diffama,

Ou que fusse déshonoré par de faux-semblant

Je n’oserai quoique on m’en assure,

Mais il se peut

Qu’il soit content qu’on le reçoive en grâce, on le sait bien,

Il aurait mon amour sans qu’honneur soit brisé

Je soupçonne qu’amour soit autrement

Prince on me dit que je serais réconforté

Mais je soupçonne qu’amour soit fait autrement

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