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Sous la direction de
Céline Pouilly I Julie Geneste-SaelensII
Jérôme LiotierI Georges Brousse
L
es auteurs respectivement médecins urgentistes et médecins
psychiatres ont mis en commun leur savoir-faire pour vous proposer
un guide entièrement mis à jour qui s’adresse aux personnels des
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urgences, qu’ils soient urgentistes ou psychiatres. Sous forme de
fiches toujours claires, il aborde toutes les situations d’urgence psychiatrique
par des « conduites à tenir » diagnostiques et thérapeutiques codifiées, axées
sur les dernières recommandations d’experts. Il traite toutes les situations
d’urgences psychiatriques aiguës (agitation, psychoses aiguës, états
dépressifs sévères, etc.), les pathologies addictives (alcool, drogues, etc.),
les intoxications aiguës avec la prise en charge des suicidants, la psychiatrie
de catastrophe (CUMP, états de stress post-traumatiques, etc.). Il couvre
également les situations psychiatriques d’urgence selon le terrain (pédo-
psychiatrie, personnes âgées, grossesse, etc.).
Enfin, chaque situation clinique comporte en annexe des échelles
d’évaluation validées avec leur grille de cotation permettant de les utiliser
efficacement en urgence et respecte la classification internationale DSM-5.
Un utile glossaire permet aux lecteurs d’avoir toujours une définition claire
des termes psychiatriques.
Ce guide de poche est un véritable outil d’aide à la décision qui renforce
le self-control du soignant face aux situations difficiles. Il intéressera
tous les acteurs des urgences psychiatriques : urgentistes, psychiatres,
psychologues, étudiants hospitaliers, infirmiers et infirmières organisateurs
de l’accueil, infirmiers et infirmières d’urgence, aides-soignant(e)s,
assistant(e)s sociaux/les, médecins du travail.
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Toutes les situations d’urgence en poche
2e édition
Sous la direction de :
C. Pouilly, J. Geneste-Saelens, J. Liotier, G. Brousse
• URG’ Pédiatrie 2e édition, J.-M. Pécontal, R. Dekkak, L. Jacquemot-Dekkak, P. Rouffet, P. Morbidelli, à paraître 2017
• URG’ Obstétrique, G. Bagou, S. Goddet, G. Le Bail, 2017
• URG’ de garde 2017-2018, F. Adnet, 2017
• URG’ Drogues 2 e édition, P. Écalard, 2010 (mis à jour 2016)
• URG’ Neuro, J. Liotier, B. Cretin, 2015
• URG’ Séniors, J.-M. Pécontal, V. Perraud, O. Heye, 2012
• URG’ Voies digestives, A. Balian, 2011
• URG’ Dermatologie, C. Derancourt, J. Liotier, 2010
• URG’ Infirmier, E. Liger, F. Lapostolle, 2010
• URG’ Certificats, O. Heye, J.-M. Pécontal, V. Perraud, R. Dekkak, P. Morbidelli, 2009
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© John Libbey Eurotext, 2017
ISBN : 978-2-7184-1473-7
Arnette
Éditions John Libbey Eurotext
127, avenue de la République
92120 Montrouge, France
Tél. : 01 46 73 06 60
e-mail : contact@jle.com
http://www.jle.com
Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement le présent ouvrage sans autorisation de l’éditeur ou du Centre
français d’exploration du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
Coordinateurs :
Dr Céline Pouilly, psychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Dr Julie Geneste-Saelens, psychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Dr Jérôme Liotier, urgentiste, anesthésiste-réanimateur, Polyclinique Grand-Sud, Nîmes
Pr Georges Brousse, psychiatre, addictologue, CHU Clermont-Ferrand
Co-auteurs :
Dr Alexandre Taulemesse, psychiatre, Clinique du Grand-Pré, Durtol
Delphine Bourguet, psychologue, CHU Clermont-Ferrand
Dr Thomas Charpeaud, psychiatre, Clinique du Grand-Pré, Durtol
Dr Marjolaine Borel, urgentiste, CHU Clermont-Ferrand
Dr Géraldine Giroud, urgentiste, CHU Clermont-Ferrand
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Dr Loic Dopeux, urgentiste CHU Clermont-Ferrand
Dr Jean-Luc Buisson, urgentiste, CHU Clermont-Ferrand
Dr Pauline Joubert, pédopsychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Dr Élise Sortais, gériatre, CHU Clermont-Ferrand
Ana-Maria Radu, interne de psychiatrie, CHU Clermont-Ferrand
Marion Vaysset, interne de psychiatrie, CHU Clermont-Ferrand
Dr Damien Richard, pharmacien, CHU Clermont-Ferrand
Dr Jean-Baptiste Genty, psychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Dr Sophie Lauron, psychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Dr Aurore Tremey, psychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Dr Estelle Vaille-Perret, géronto-psychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Virginie Peyrichout, assistante sociale, CHU Clermont-Ferrand
Contributions :
Raphael Mery, interne de psychiatrie, CHU Clermont-Ferrand
Dr Mia Chibcheb, psychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Audrey Cellier, assistante sociale, CHU Clermont-Ferrand
Brice Terrolles, IDE Urgences psychiatriques, CHU Clermont-Ferrand
Salima Lalioui, IDE Urgences psychiatriques, CHU Clermont-Ferrand
Marina Moreira, IDE Urgences psychiatriques, CHU Clermont-Ferrand
Carole Saludas, IDE Urgences psychiatriques, CHU Clermont-Ferrand
Annabel Lorioux, psychologue, CHU Clermont-Ferrand
Dr Nicolas Dublanchet, urgentiste, CHU Clermont-Ferrand
Dr Jennifer Saint-Denis, urgentiste, CHU Clermont-Ferrand
Préface et introduction :
Pr Pierre-Michel Llorca, psychiatre, CHU Clermont-Ferrand
Pr Jeannot Schmidt, urgentiste, interniste, CHU Clermont-Ferrand
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le plan professionnel. Cinquante pour cent des sujets présentant un trouble psychique
déclarent une gêne professionnelle associée à des arrêts de travail.
Le recours au psychiatre a nettement augmenté comme en témoignent les délais d’at-
tente pour obtenir une consultation en pratique privée ou l’augmentation des « files
actives » des secteurs psychiatriques hospitaliers. Mais cet effet est biaisé par les
données de la démographie médicale dont nous commençons à percevoir les premiers
effets, avec les départs à la retraite des professionnels de la génération des baby-boo-
mers. Elle va atteindre son niveau le plus bas d’ici 2020, avec une diminution de près de
30 % des praticiens en exercice.
En parallèle à la problématique complexe de l’offre de soin, de nombreux patients restent
réticents à la consultation spécialisée du fait des représentations sociales de la maladie
mentale. Les troubles mentaux restent stigmatisés, comme le montrent les différentes
enquêtes d’opinion (Baromètre FondaMental-IPSOS 2014).
Ces deux paramètres ont comme conséquence des délais pour la prise en charge initiale
parfois très longs, favorisant l’éclosion de tableaux cliniques aigus qui sont alors appré-
hendés en situation de crise.
Le recours aux services d’urgence hospitaliers devient un mode d’entrée fréquent dans
le processus de soins spécialisés. Cela souligne le rôle pivot de tous les acteurs chargés
de prendre en charge ces situations cliniques spécifiques.
Deux aspects peuvent être mis en exergue :
– l’interface somatopsychique est indispensable en situation d’urgence. Elle permet
d’appréhender le sujet dans sa globalité, comme cela doit être la règle en médecine.
Le travail intégré des différents spécialistes (urgentistes, psychiatres, mais aussi géné-
ralistes, chirurgiens, etc.) permet une démarche diagnostique performante prenant en
compte les différents diagnostics différentiels possibles et les comorbidités. Il permet
5
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également une prise en compte des interactions entre vécu psychique et manifestations somatiques. Cela
contribue à une meilleure compréhension de ce qui peut être en jeu pour un patient en situation d’urgence ;
– le premier contact avec le système de soin est souvent fondateur de la façon dont le patient gérera sa
maladie plus tard. En psychiatrie, de nombreux troubles évoluent de façon chronique et l’observance est
un enjeu majeur pour le pronostic. Développer des protocoles techniquement performants, et les maîtriser
en pratique quotidienne, permet en situation d’urgence de ne pas négliger la dimension relationnelle,
inter-humaine. Ceci accroît les chances que l’on donne au sujet de bénéficier de soins au long cours, dans
les meilleures conditions possibles.
L’urgence psychiatrique est une discipline à part entière qui requiert compétences techniques, qualités rela-
tionnelles et abord du patient dans sa globalité et sa complexité.
Elle ne concerne pas que les psychiatres car, nous l’avons vu, les troubles mentaux touchent une grande
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partie de la population souvent prise en charge en soin primaire.
Cet ouvrage est un support pour l’acquisition de cette technicité dans toutes les situations d’urgence
rencontrées.
Ne perdons jamais de vue :
– que la collaboration de tous les acteurs est indispensable,
– que la médecine – et donc la psychiatrie – est, avant toute chose, affaire de bon sens et de relation
humaine…
Pr Pierre-Michel LLORCA
Psychiatre
6
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SOMMAIRE
Préface 5 Partie II LES URGENCES
MÉDICO-PSYCHIATRIQUES 67
Liste des sigles 9
Intoxication médicamenteuse :
Introduction 11 conduite à tenir initiale 69
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États d’agitation aux urgences 16 Barbituriques 84
Conduite à tenir face à une crise suicidaire 50 Prise en charge du syndrome confusionnel 98
7
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Partie III PSYCHOTRAUMA Intoxication au cannabis 141
ET CRISE PSYCHIQUE 113
Intoxication aux opiacés
Urgence médico-psychologique : les CUMP 115 (héroïne, médicaments) 143
Intervention des CUMP 116 Intoxication à la cocaïne 145
Prise en charge par les CUMP 117 Intoxication aux amphétamines 146
Traumatisme psychique 118 Les nouveaux produits de synthèse 147
Stress professionnel et burn out
(burn out syndrome) 122 Partie V EN PRATIQUE 149
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Partie IV LES ADDICTIONS Partie VI MÉDICAMENTS
AUX URGENCES 125 DE LA PSYCHIATRIE 155
8
LISTE DES SIGLES
AINS anti-inflammatoires non stéroïdiens EDDP métabolite de la méthadone
ALAT alanine aminotransférase EEG électro-encéphalogramme
AMM autorisation de mise sur le marché EHPAD établissement d’hébergement pour
AMT alphaméthyltryptamine personnes âgées dépendantes
ANAES Agence nationale d’accréditation EMDR eye movement desensitization and
et d’évaluation en santé reprocessing
ANSM Agence nationale de sécurité du médica- ESPT état de stress post-traumatique
ment et des produits de santé Fab fragment antigen binding
Anti-H1 anti-histaminiques de type 1 FC fréquence cardiaque
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ARS Agence régionale de santé FR fréquence respiratoire
ASAT aspartate aminotransférase GBL gamma-butyrolactone
ASE aide sociale à l’enfance GHB acide gamma hydrobutyrique
ATCD antécédent HAD hospital anxiety and depression scale
ATU autorisation temporaire d’utilisation HAS Haute Autorité de santé
AVC accident vasculaire cérébral HDRS Hamilton depression rating scale
AVK antivitamines K HL hospitalisation libre
Bêta-HCG hormone chorionique gonadotrophine IC insuffisance cardiaque
BPCO bronchopneumopathie chronique IDE infirmière diplômée d’État
obstructive IEA intoxication éthylique aiguë
CAF caisse d’allocations familiales IEC inhibiteurs de l’enzyme de conversion
CCAS centre communal d’action sociale IM intramusculaire
CIM-10 classification internationale des maladies IMAO inhibiteurs de la mono-amine oxydase
– 10e version IMC indice de masse corporelle
CIVD coagulation intravasculaire disséminée IMV intoxication médicamenteuse volontaire
CO monoxyde de carbone INPES Institut national de prévention et d’édu-
cp comprimé cation pour la santé
CPAM caisse primaire d’assurance-maladie INR International normalized ratio
CPK créatine phosphokinase IOT intubation oro-trachéale
CSAPA centre de soins d’accompagnement IPM ivresse publique manifeste
et de prévention en addictologie IPP inhibiteurs de la pompe à protons
CUMP cellule d’urgence médico-psychologique IPPI intervention psychothérapeutique
DCI dénomination commune internationale post-immédiate
DET méthyltryptamine IRM imagerie par résonance magnétique
DMT diméthyltryptamine IRSNA inhibiteurs mixtes de la recapture de la
DPT dipropyltryptamine sérotonine et de la noradrénaline
DSM-5 diagnostic and statistical manual of ISRS ou IRS inhibiteurs (sélectifs) de la recapture
mental disorders – version 5 de la sérotonine
ECBU examen cytobactériologique des urines IV intraveineux
ECG électrocardiogramme IVD intraveineux direct
ECLS Extra Corporal Life Support IVSE intraveineux à la seringue électrique
EDC épisode dépressif caractérisé JLD Juge des libertés et de la détention
9
LDH lactate déshydrogénase SI soins intensifs
LSD diéthylamide de l’acide lysergique SIDA syndrome d’immunodéficience acquise
MADRS Montgomery-Asberg Depression Rating SNC système nerveux central
Scale SpO2 saturation pulsée en oxygène
MBI Maslach Burn out Inventory SRLF Société de réanimation de langue
MDA méthylène dioxyamphétamine française
MDMA méthylène dioxyméthamphétamine SSC soins sans consentement
MDQ mood disorders questionnaire SSCDT soin sans consentement à la demande
MG médecin généraliste d’un tiers
MMS mini mental state SSCPI soin sans consentement en cas de péril
NBOMe psychédélique, dérivé imminent
des phényléthylamines SSCRE soin sans consentement à la demande
NFS numérotation formule sanguine d’un représentant de l’État
OH alcool SSE syndrome de sevrage éthylique
OPP ordonnance de placement provisoire T° température
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ORL oto-rhino-laryngé TA tension artérielle
PA pression artérielle TAG trouble anxieux généralisé
PANSS positive and negative syndrome scale TAS tension artérielle systolique
PC perte de connaissance TCC thérapie cognitivo-comportementale
PEC prise en charge TDM tomodensitométrie
PLS Position latérale de sécurité THC tétra-hydrocannabinol
PO per os THC-COOH produit de la dégradation du THC
PS programme de soin THS traitement hormonal substitutif
PS100 protéine S-100 TOC troubles obsessionnels compulsifs
PTSD post traumatic stress disorder TP taux de prothrombine
PUMP poste d’urgence médico-psychologique TS tentative de suicide
PVC pression veineuse centrale TSH thyréostimuline
QIDS-SR Quick Inventory of Depressive Sympto- TSV tachycardie supraventriculaire
matology-Self Report UDAF union départementale des associations
QT intervalle de l’ECG familiales
RP radiographie pulmonaire UHCD unité d’hospitalisation de courte durée
SAMU service d’aide médicale d’urgence UMP unité médico-psychologique
Sat O2 saturation en oxygène USI unité de soins intensifs
SAUV salle d’accueil des urgences vitales VIH virus de l’immunodéficience humaine
SC syndrome confusionnel VM Ventilation mécanique
SDRA syndrome de détresse respiratoire aigu γ GT gamma glutamyl transpeptidase
SFMU Société française de médecine d’urgence
10
INTRODUCTION
« En médecine d’urgence, le temps est à l’urgence ; en psychiatrie d’urgence, l’urgence est au temps », me
répétait souvent mon collègue psychiatre le Professeur Georges Brousse. Voilà une approche qui résume
parfaitement les deux temps d’intervention dans la prise en charge d’un patient admis pour une urgence
psychiatrique au sein d’un service des urgences.
Bien entendu ou malheureusement pourrait-on dire au vu des multiples situations complexes, l’urgence
psychiatrique ne se résume pas aux situations de décompensation aiguë de pathologies psychiatriques
connues telles que les délires, les hallucinations ou les états d’agitation de malades souffrant de psychose.
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Bien au contraire, ces mêmes situations sont parfois inaugurales d’une pathologie somatique pure ou sont
l’expression d’un toxidrome bien plus complexe, impliquant des prises médicamenteuses, d’alcool et/ou de
stupéfiants. La démarche initiale de l’urgentiste cherchera avant tout à comprendre et examiner le patient,
apprécier la gravité et initier les thérapeutiques symptomatiques et/ou spécifiques.
Comprendre, c’est prendre soin de reprendre, dans le détail, le passé ancien et récent du patient, somatique
et psychiatrique, afin que l’anamnèse propose rapidement des hypothèses diagnostiques solides.
Examiner, c’est faire abstraction du trouble psychiatrique du patient, le temps d’un examen somatique aussi
complet que possible, examen enrichi de tous les examens complémentaires réalisables en première intention
(biologie dite standard, électrocardiogramme, radiographie thoracique, etc.) ou nécessaire en deuxième intention
(tomodensitométrie, électro-encéphalographie, dosages spécifiques, etc.). En aucun cas, la prise en charge soma-
tique ne pourra se limiter à un « screening toxicologique large » réalisé dès l’installation en box aux urgences.
Apprécier la gravité est le cœur même du métier de l’urgentiste. Cette appréciation, qui repose avant tout
sur l’examen clinique – c’est-à-dire répété et basé sur les paramètres vitaux usuels, se doit d’être partagée
avec les autres intervenants de l’urgence, psychiatres et réanimateurs, parfois cardiologues, d’autres fois
pneumologues ou cancérologues… Ce temps clinique, enrichi des résultats des examens complémentaires,
ne doit en aucun cas se priver des appréciations de la famille ou de l’entourage du patient.
Enfin, initier les thérapeutiques symptomatiques et/ou spécifiques relève d’une approche réfléchie et basée
sur des procédures de soins validées. Le temps de l’urgence ne saurait supporter celui de l’improvisation.
C’est à ce prix-là que la prise en charge des urgences psychiatriques fera l’objet d’une satisfaction partagée de
tous, celle de l’urgentiste et du psychiatre, mais avant tout celle du malade qui doit rester au centre du débat.
Pr Jeannot Schmidt
Urgentiste
11
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PARTIE I
Les urgences psychiatriques
L’abord du patient aux urgences psychiatriques .................... 15
États d’agitation aux urgences .............................................. 16
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États anxieux – attaques de panique ..................................... 26
États psychotiques aigus ...................................................... 30
Accès maniaque ................................................................... 34
Accès dépressifs ................................................................... 38
Évaluation diagnostique de l’accès dépressif ........................ 40
Prise en charge de l’accès dépressif ..................................... 42
Traitements antidépresseurs ................................................. 45
Crise suicidaire ..................................................................... 48
Évaluation du potentiel suicidaire .......................................... 49
Conduite à tenir face à une crise suicidaire ........................... 50
Urgences psychiatriques de l’enfant et de l’adolescent ......... 52
Urgences psychiatriques du sujet âgé ................................... 54
Troubles psychiatriques de la grossesse et du post-partum .. 58
Anorexie mentale .................................................................. 61
Précarité sociale aux urgences ............................................. 63
Trousse d’urgence psychiatrique ........................................... 65
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L’ABORD DU PATIENT I.1
AUX URGENCES PSYCHIATRIQUES
1/1
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l’apaisement du patient
Les interventions brèves centrées sur
Faire sortir les proches l’alcoolodépendance
Être : L’entretien motivationnel, essentiellement
• à l’écoute pour les conduites addictives : méthode de
• empathique : comprendre la position du patient communication directive, centrée sur le patient,
(émotion, affects, etc.) et lui témoigner que l’on visant au changement de comportement par
a compris sa souffrance l’exploration et la résolution de l’ambivalence
• neutre, ne pas porter de jugement L’entretien spécifique : technique de médiation
• tolérant, rassurant, agréable corporelle, le contrôle respiratoire, la relaxation
• ne pas hésiter à répondre aux demandes
simples pour favoriser l’établissement du lien
RECOMMANDATIONS
• Éviter les attitudes de « bravade » en cas d’agitation ou de situation de tension
• Premier contact en binôme en cas de situation de tension (ou nombre conséquent si menace ou agitation)
15
I.2 ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES
1/10 •••
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Situation fréquente = 1 % [1] des motifs
d’admission aux urgences
Nécessité d’une approche pluridisciplinaire L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
(médecins urgentistes et psychiatres) en Les deux objectifs majeurs pour l’urgentiste sont de
raison de la dangerosité du patient pour maîtriser la situation le plus rapidement possible et
lui-même et pour autrui, du risque de fugue et de réaliser un diagnostic étiologique afin d’éliminer
de la désorganisation immédiate de l’activité une pathologie organique curable.
médicale et paramédicale
16
AGITATION : évaluer la dangerosité Incompréhensible,
Compréhensible,
immédiate = Incontrôlable
Contrôlable 1. Aménagement d’un espace d’écoute
2. Si patient armé : appel de la police
• Examens complémentaires :
- ECG Examens standards
- Gaz du sang artériels Examens orientés selon
ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES
1
la clinique
L’entourage se trouve immédiatement impliqué : familial, médical, policier, ou de voisinage.
2 MVTE : maladie veineuse thrombo-embolique.
•••
I.2
17
2/10
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I.2 ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES
3/10 •••
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• Neurologiques
Infectieuses Méningite, encéphalite
Vasculaires AVC, hématome sous-dural ou extradural, hémorragie méningée
Tumorales et inflammatoires Œdème cérébral, tumeur cérébrale, sclérose en plaques
Autres Épilepsie, démences, chorée de Huntington
• Toxiques
Alcool Intoxication éthylique aiguë, syndrome de sevrage éthylique
Drogues Intoxication à la cocaïne, LSD, amphétamines, cannabis, ecstasy,
intoxication à la datura, intoxication aux champignons hallucinogènes
Médicaments Intoxication médicamenteuse volontaire (IMV) ; intoxication aux
anticholinergiques, antidépresseurs tricycliques ; réaction paradoxale
aux benzodiazépines, syndrome de sevrage en benzodiazépines
ou barbituriques
Gaz toxique Intoxication au monoxyde de carbone (CO)
18
ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES I.2
••• 4/10
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5. Contact verbal le plus continu possible
6. Doit être réalisé par la même personne
7. Faire preuve d’empathie, répéter le motif d’hospitalisation et le but des examens
8. Éviter l’affrontement du regard du patient
9. Ne pas toucher le patient
10. Éviter les réponses paradoxales
11. Ne pas répondre aux propos hostiles
12. Éviter les pourquoi, les « non » et les propos autoritaires
13. Ne pas ordonner au malade de se calmer
14. Éviter les menaces (isolement)
15. Éviter de trop faire durer la négociation
19
I.2 ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES
5/10 •••
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• Surveillance clinique et comportementale
Olanzapine + + ± –
Rispéridone + + ± –
Quétiapine + + ± –
Hydroxyzine – – ± ±
Benzodiazépines + + + +
re
Neuropleptiques de 1 génération + + ± ±
Valproate semisodique – + –
* Cf. I.14 urgences psychiatriques du sujet âgé ; + : Action efficace ; – : Action inefficace ; ± : Signifie que l’action sédative ou tranquillisante est peu
importante ou discutée en raison d’effets secondaires potentiels
20
ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES I.2
••• 6/10
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Effets
Nom DCI Contre-indications
Indication Posologie secondaires Particularités
(Nom commercial) absolues
fréquents*
Loxapine Tous les types • 50 à 150 mg • Allergie à la • Somnolence Facile
(Loxapac ® ) d’agitations (sauf × 4 per os/24 h loxapine • Hypotension d’utilisation
agitation d’origine • 2 à 6 amp. • Coma • Dyskinésie ++
anticholinergique) à 50 mg en • Patients âgés de
IM/24 h moins de 15 ans
• Agonistes
dopaminergiques
Cyamémazine Tous les types • 50 à 150 mg • Risque de • Hypotension Facile
(Tercian ®) d’agitations (sauf × 4 per os/24 h glaucome aigu orthostatique d’utilisation
agitation d’origine • 2 à 6 amp. en • Risque de ++
anticholinergique) IM/24 h rétention aiguë • Dyskinésie
d’urine aiguë
• Antécédent • Augmentation
d’agranulocytose de l’espace QT
• Hypersensibilité
ou intolérance
au gluten
• Agoniste
dopaminergique
Lévomépromazine Tous les types • 50 à 150 mg • Risque de • Hypotension Facile
(Nozinan ® ) d’agitations (sauf × 4 per os/24 h glaucome aigu orthostatique d’utilisation
agitation d’origine • 2 à 6 amp. en • Risque de ++
anticholinergique) IM/24 h rétention urinaire • Dyskinésie
aiguë aiguë
• Antécédent • Augmentation
d’agranulocytose de l’espace QT
• Hypersensibilité
ou intolérance
au gluten
• Agoniste
dopaminergique
21
I.2 ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES
7/10 •••
Effets
Nom DCI Contre-indications
Indication Posologie secondaires Particularités
(Nom commercial) absolues
fréquents*
Olanzapine • Agitation • 10 à 20 mg en • Risque connu de • Dyskinésie • Peu d’effets
(Zyprexa®) psychotique une prise/24 h glaucome aigu aiguë secondaires
• Agitation • 5 mg/24 h • Hypersensibilité • Trouble de • Forme oro-
maniaque chez le sujet à la substance l’accommo- dispersible
âgé active ou à l’un dation et injectable
• 1 à 2 injections de ses excipients • Allongement de
|
en IM/24 h l’espace QT
s
in
c
e
• Agitation • 2 à 8 mg • Allaitement • Dyskinésie • Peu d’effets
d
Rispéridone
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e
M
(Risperdal®) psychotique per os/24 h • Hypersensibilité aiguë secondaires
s
e
rD
• Agitation • ≤ 1 mg chez le au produit • Hypotension • Forme
o
s
• Allongement de
re
maniaque sujet âgé orthostatique orodispersible
T
e
l’espace QT • Allongement de
/L
s
p
l’espace QT
u
ro
Quétiapine • Agitation • 300 mg à J1 • Hypersensibilité /g • Dyskinésie • Peu d’effets
m
o
• 600 mg à J2
.c
inhibiteurs du l’espace QT
|
cytochrome P450
s
in
c
e
l’espace QT
o
.c
k
o
• Syndrome d’apnée
w
de sevrage respiratoire
• Confusion
|
éthylique du sommeil
• Insuffisance
hépatique sévère
• Myasthénie
Clorazépate • Agitation • 50 mg × 3 • Hypersensibilité • Réaction
dipotassique sujets âgés, en IM/24 h • Insuffisance res- paradoxale
(Tranxène®) ou alcoolo- • 50 mg × 3 piratoire sévère • Détresse
dépendants per os/24 h • Syndrome d’apnée respiratoire
• Angoisse du sommeil • Confusion
névrotique • Insuffisance • Urticaire
hépatique sévère
• Myasthénie
22
ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES I.2
••• 8/10
Effets
Nom DCI Contre-indications
Indication Posologie secondaires Particularités
(Nom commercial) absolues
fréquents*
Hydroxyzine • Angoisse 100 à 300 mg • Glaucome aigu • Somnolence
(Atarax ®) aiguë d’origine per os/24 h • Rétention aiguë • allongement de
névrotique d’urine l’espace QT
• Hypersensibilité • Urticaire,
eczéma
• Convulsion
• Rétention
urinaire
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• Trouble de
l’accommo-
dation
• Tremblements,
vertiges
Divalproate • Agitation des 750 à 1 500 mg • Femme enceinte • Hépatite • Peu sédatif
de sodium épisodes per os/24 h • Allaitement • Thrombopénie • Surveillance
(Dépakote ®) maniaques • Hypersensibilité biologique
• Agitation chez • Hépatite aiguë et et clinique
les personnes chronique nécessaire
démentes • Antécédent per-
sonnel ou familial
d’hépatite
• Méfloquine et
millepertuis
• Porphyrie
hépatique
Carbamazépine • Épisodes 10 à 15 mg/kg/j • Bloc auricu- • Vertiges, ataxie • Posologie
(Tégrétol ® ) maniaques et lo-ventriculaire • Céphalées individuelle
hypomaniaques • Antécédent • Syndromes
d’hypoplasie de Stevens
médullaire Johnson et
• Allergie de Lyell
• Porphyrie aiguë • Vomissements
intermittente • Sécheresse de
• Occlusion bouche
intestinale • Leucopénie
• Saquinavir, • Thrombo-
Voriconazole cytopénie
• ↑ γ GT
23
I.2 ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES
9/10 •••
Effets
Nom DCI Contre-indications
Indication Posologie secondaires Particularités
(Nom commercial) absolues
fréquents*
Halopéridol Tous types 5 à 10 mg • Hypersensibilité • Dyskinésies Très utilisé
(Haldol®) d’agitations IM/24 h • Agonistes • Impatiences dans les pays
dopaminergiques • Troubles du anglo-saxons
• Coma rythme
• Troubles
cardiaques et
troubles du
rythme (allonge-
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ment de QT)
• Hypokaliémie
Midazolam Agitation aux • IM : 2 à 10 mg • Hypersensibilité Dépression • Action la
(Hypnovel®) urgences • IV : 1 à 10 mg • Insuffisance res- respiratoire plus rapide :
• Intranasal : piratoire sévère 15 min +++
5 à 10 mg • Syndrome • Demi-vie
d’apnée du d’élimination
sommeil courte :
• Insuffisance 2à3h
hépatique sévère
• Myasthénie
Lorazépam 10 à 20 mg • Hypersensibilité Dépression Très utilisé
(Témesta®) per os • Insuffisance res- respiratoire dans les pays
piratoire sévère anglo-saxons
• Syndrome
d’apnée du
sommeil
• Insuffisance
hépatique sévère
• Myasthénie
Oxazépam Syndrome de 50 à 300 mg • Hypersensibilité Dépression
(Séresta®) sevrage éthylique • Insuffisance res- respiratoire
piratoire sévère
• Syndrome
d’apnée du
sommeil
• Insuffisance
hépatique sévère
• Myasthénie
* Les effets secondaires sont ceux qui sont immédiats, et nous ne prenons pas en compte les effets secondaires au long cours.
24
ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES I.2
••• 10/10
Tableau 8. Sédation d’un patient agité en fonction des indications en pratique courante
Respecter les règles : Patient anxieux ; sevrage éthylique, sevrage en
1/ Privilégier la monothérapie benzodiazépines ; intoxication par la cocaïne,
2/ Administrer le traitement par voie intramusculaire intoxication par l’ecstasy :
que si le traitement per os est impossible Oxazépam (Séresta ® ) : 50 à 300 mg per os
Clorazépate dipotassique (Tranxène ® ) : 10 à 50 mg
Patient agité aux urgences : per os, IM ou IV
Clorazépate dipotassique (Tranxène ®) : 20 à 50 mg
Diazépam (Valium ®) : 10 à 20 mg
per os, IM ou IV
Lorazépam (Témesta ® ) : 1 à 2,5 mg per os
Loxapine (Loxapac) : 50 à 200 mg per os ou IM
Midazolam (Hypnovel ®) : 5 à 10 mg intranasal ou
Midazolam (Hypnovel ® ) : 5 à 10 mg per os ou IM
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IM ou IV
Cyamémazine (Tercian ®) : 25 à 100 mg per os ou
IM Patients âgés :
Cyamémazine (Tercian ® ) : 10 à 20 mg
Patient psychotique : Tiapridal (Tiapridal ®) : 50 mg (gouttes) × 3/j
Rispéridone (Risperdal® ) : 8 mg per os Hydroxyzine (Atarax ®) : 25 à 100 mg (per os : sirop
Aripiprazole (Abilify ®) : 10 mg à 30 mg per os ou comprimés)
Loxapine (Loxapac ® ) : 50 à 200 mg per os ou IM
Olanzapine (Zyprexa ®) : 20 mg per os (lingual : Patients déments ou parkinsoniens avec
Vélotab® ) ou 5 à 10 mg IM hallucinations :
Rispéridone (Risperdal ® ) : 0,5 à 2 mg/j (lingual :
Risperdaloro® )
Quétiapine : 50 à 100 mg/j
RÉFÉRENCES
1• Conférence de consensus 2002. L’agitation en urgence, Recommandations du jury. JEUR 2003, 16 : 137-58.
2• Brousse G, Taulemesse A, Boute-Matoka V, Llorca PM, Schmidt J. Place des neuroleptiques atypiques dans le
traitement des états d’agitation chez l’adulte. Médecine thérapeutique 2005 ; 11 (1) : 38-44.
3• Moritz F, Jenvrin J, Canivet S, Gerault D. Conduite à tenir devant une agitation aux urgences. Société de
réanimation de langue française, Elsevier, 2004.
25
I.3 ÉTATS ANXIEUX – ATTAQUES DE PANIQUE
1/4 •••
DÉFINITIONS
État anxieux : anxiété et soucis excessifs (attente avec appréhension). Impression d’être sous pression,
survolté, irritable de façon excessive. S’accompagne de tensions musculaires, de troubles du sommeil et
parfois de problèmes de concentration ou de mémoire.
→ Si l’état anxieux évolue depuis au moins 6 mois et touche plusieurs domaines de la vie
= anxiété généralisée.
Attaque de panique : crise d’angoisse à début brutal, s’exprimant par des manifestations physiques et
psychologiques très pénibles et durant lesquelles la personne peut craindre de mourir ou de devenir fou.
→ La répétition de ces attaques et la peur anticipée de leur survenue ou de leurs signes précurseurs
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= trouble panique.
Classification des troubles anxieux selon le DSM-5 :
26
ÉTATS ANXIEUX – ATTAQUES DE PANIQUE I.3
••• 2/4
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avec la réalité) (49 %) domaines de la vie (utilisation de l’échelle HAD
décrite en VII. annexes)
Symptômes physiques : • Traitements antérieurs (médicaments et
• Cardiovasculaires : psychothérapies ; efficacité et tolérance).
– Palpitations (88 %) • Entendre la demande du patient et ses
– Douleur, oppression thoracique (66 %) inquiétudes
• Neurologiques : Examens complémentaires :
– Vertiges (83 %)
– Tremblements ou secousses musculaires (76 %) • Aucun examen ne permet le diagnostic
– Sensation de faiblesse (64 %) • Le diagnostic d’attaque de panique est un
– Paresthésies (53 %) diagnostic d’élimination : les troubles pouvant
• Digestives : se manifester par des signes d’appel variés,
– Nausée le médecin peut être amené à demander des
– Gêne abdominale (55 %) examens complémentaires pour éliminer une
– Diarrhée origine organique (bilan cardiaque, pulmonaire,
• Respiratoires : endocrinien, neurologique, ORL, digestif, etc.).
– Sensation de « souffle coupé » ou impression Rechercher les comorbidités psychiatriques :
d’étouffement (75 %) • Syndrome dépressif (cf. I.6 accès dépressifs)
– Sensation d’étranglement • Abus ou dépendances (cf. IV. Les addictions aux
• Neurovégétatifs : urgences)
– Sueurs (75 %)
– Frissons ou bouffées de chaleur (80 %)
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Symptômes comportementaux :
Le diagnostic positif d’attaque de panique et la réa-
• Sidération, inhibition motrice lisation d’examens complémentaires sont orientés
• Agitation, fuite par le terrain (âge jeune souvent) et la présence ou
non de comorbidités. La réalisation d’un examen
clinique et d’un ECG peut permettre à eux seuls de
rassurer le malade.
Même si le tableau clinique est souvent typique, il
faut se méfier des diagnostics trompeurs, et notam-
ment de l’embolie pulmonaire.
27
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I.3 ÉTATS ANXIEUX – ATTAQUES DE PANIQUE
3/4 •••
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Éliminer une cause organique :
• Cardiovasculaire : syndrome coronarien, troubles du rythme cardiaque…
• Pulmonaire : embolie pulmonaire, pneumothorax, asthme…
• Neurologique : épilepsie (temporale ++), hémorragie cérébro-méningée, accident ischémique transitoire
• Endocrinienne : hypoglycémie, phéochromocytome, hyperthyroïdie, etc.
28
ÉTATS ANXIEUX – ATTAQUES DE PANIQUE I.3
••• 4/4
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Orienter vers un psychiatre ou vers le médecin surconsommation de benzodiazépines.
traitant pour mise en place d’un traitement de Vers le psychiatre, après avis du médecin
fond : traitant, en cas de :
• La prise en charge psychothérapique par TCC • Résistance thérapeutique
(thérapie cognitive et comportementale) est • Présence de comorbidités
toujours indiquée
• Un médicament antidépresseur peut être L’hospitalisation n’est en principe pas indiquée,
prescrit pour une durée de 6 mois en cas sauf en cas de trouble très invalidant ou en
d’anxiété généralisée et de 3 à 6 mois en cas cas de comorbidité dépressive (crise suicidaire
de trouble panique notamment) ou de résistance au traitement.
• La buspirone n’est indiquée qu’en cas d’échec
des antidépresseurs
• Délivrer des conseils et règles d’hygiène de vie : TRAITEMENT DE FOND
• Rassurer le patient sur le caractère bénin de son PHARMACOLOGIQUE
trouble (pas de risque vital) Il s’agit des antidépresseurs. Seuls quelques-
• Lui conseiller de s’isoler et de mettre en œuvre uns ont l’AMM en France dans ces indications.
des stratégies en cas de nouvelle attaque de
Anxiété généralisée :
panique :
– Paroxétine
– Respiration en 4 temps ou dans un sac
– Duloxétine
en papier
– Venlafaxine
– Prendre 1 cp d’anxiolytique
• Éviter les excitants (café, thé, alcool et drogues) Trouble panique :
– Citalopram, escitalopram, paroxétine, sertraline
et venlafaxine en 1 reintention
– Clomipramine en 2 nde intention
RÉFÉRENCES
• Recommandation de la Haute Autorité de santé. Affections psychiatriques de longue durée, Troubles anxieux
graves. HAS, juin 2007.
29
I.4 ÉTATS PSYCHOTIQUES AIGUS
1/4 •••
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pas dans les deux classifications psychiatriques Les thèmes et mécanismes délirants se
actuelles reconnues au plan international, mais succèdent, s’intriquent ou s’additionnent. Le
ce concept peut garder une certaine pertinence, délire est fortement vécu, bouleversant tout
notamment devant la difficulté d’établir un pronos- l’être du patient, et risque d’être agi par le
tic devant un premier épisode psychotique aigu. patient ;
Il s’agit d’un syndrome clinique caractérisé par • l’angoisse : fréquente, voire constante ;
un début aigu, l’intensité et le polymorphisme du • le discours et le comportement sont
délire, ainsi que l’évolution favorable avec une désorganisés ;
durée inférieure à 2 mois. • la note « confusionnelle » : état quasi hypnoïde
Dans le DSM-5 : deux catégories de troubles dont les composantes principales sont
psychotiques aigus et transitoires, différenciés l’inconstance et la fluctuation. On retrouve des
par leur durée : troubles du contact, du cours de la pensée, une
dépersonnalisation et une déréalisation, mais la
• le trouble psychotique bref (de 1 jour à 1 mois) ; conscience vigile n’est pas altérée ;
• le trouble schizophréniforme (de 1 à 6 mois). • la perturbation de l’humeur : l’humeur oscille
Dans la CIM-10 : troubles psychotiques brefs et se lie à l’activité délirante ;
(durée inférieur à 1 mois) • la perturbation du sommeil : l’insomnie est
fréquente ;
• la perturbation du comportement : rupture
ÉPIDÉMIOLOGIE avec les habitudes antérieures : sidération,
C’est une pathologie de l’adulte jeune (de 20 à agitation, voyages, tentatives de suicide, actes
35 ans), même si des épisodes sont présents à médico-légaux… ;
l’adolescence (20 % avant 19 ans). L’âge moyen • les signes somatiques : rares ; parfois signes
est de 22,4 ans dans les pays en voie de dévelop- de déshydratation et d’épuisement.
pement et de 25 ans dans les pays développés. Évolution à court terme : la brièveté est la
Beaucoup surviennent en relation avec un facteur règle (de quelques jours à quelques semaines).
de stress : événement précis (rupture sentimentale,
décès, etc.) ou situation entraînant une rupture
avec les repères habituels (incarcération, immigra-
tion, etc.).
30
ÉTATS PSYCHOTIQUES AIGUS I.4
••• 2/4
Tableau I. Évolution des psychoses délirantes aiguës
25 % 25 % 50 %
Résolution Récidives Évolution après un ou plusieurs épisodes vers une pathologie psychiatrique constituée :
complète à ± long terme
Épisode unique 1/3 1/3 1/3
Schizophrénie Psychose chronique non schizophrénique Trouble bipolaire
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si besoin AIGU
• Antécédents personnels et familiaux, médicaux Éliminer une étiologie toxique
et psychiatriques
• Suivis et traitements psychiatriques antérieurs • Étiologies iatrogènes : corticoïdes,
ou en cours anesthésiants, morphiniques…
• Recherche de facteurs déclenchants comme • Étiologies toxiques, prise ou sevrage : THC,
des événements biographiques (post-partum, alcool, psychodysleptiques, amphétamines,
traumatisme récent, deuil, etc.) ou les prises de cocaïne…
traitement (corticoïdes +++) ou de toxiques Retenir une étiologie psychiatrique
• Entendre les inquiétudes du patient et créer une • Accès délirant d’une pathologie psychiatrique
atmosphère rassurante connue
Bilan initial • Sinon, recherche de facteurs pronostiques
• Examen clinique respectueux du patient • Recherche de facteurs déclenchants (post-
• Repérage de la symptomatologie délirante par partum, traumatisme, incarcération, etc.)
l’interrogatoire • Prendre en compte des facteurs socioculturels
• Évaluer le risque à court terme de passage Éliminer un diagnostic différentiel organique
à l’acte auto ou hétéro-agressif • Neurologique : épilepsie (temporale ++),
Examens complémentaires hémorragie cérébroméningée, accident
Indispensables pour pouvoir éliminer les diagnos- ischémique transitoire, tumeur, méningite…
tics différentiels : • Endocrinienne : hypoglycémie
phéochromocytome, hyperthyroïdie…
• Bilan biologique minimum : glycémie, NFS, • Maladies de système et métaboliques : neuro
ionogramme sanguin, toxiques urinaires, Behçet, neuro lupus, Wilson…
alcoolémie, TSH. D’autres examens peuvent
être demandés s’il existe des points d’appel
(ponction lombaire, bilan infectieux, bilan
immunologique, etc.) L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
• EEG et TDM cérébral (indispensables si premier
Il est nécessaire avant de conclure à une étiologie
épisode)
psychiatrique d’avoir éliminé une cause organique
• Prévoir un ECG et un bilan métabolique dans le
ou toxique surtout devant une primo-décompensa-
cadre du bilan préthérapeutique
tion délirante.
31
I.4 ÉTATS PSYCHOTIQUES AIGUS
3/4 •••
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THÉRAPEUTIQUE MÉDICAMENTEUSE EN PHASE AIGUË
Agir sur l’agitation (cf. I.2 États d’agitation aux urgences), le délire et l’anxiété +++ :
Par voie orale si possible
• Si besoin d’une sédation importante et rapide, privilégier des antipsychotiques de 1re génération. Ex. : loxapine
(Loxapac ®) : 50 à 150 mg.
• Évaluation de l’efficacité à 30 min (renouvelable si besoin) et de la tolérance hémodynamique et neurologique
• Débuter rapidement un antipsychotique de 2e génération. Les posologies utilisées doivent être suffisantes
pour une efficacité rapide, mais il faut éviter une escalade prématurée des doses et respecter certains délais.
Nécessité d’un ECG au préalable. Ex. : rispéridone (Risperdal®) : 4 à 8 mg par jour ; olanzapine (Zyprexa ®) :
5 à 20 mg par jour ou aripiprazole (Abilify® ) : 10 à 20 mg par jour
NB : les délais nécessaires pour juger correctement de l’efficacité d’une médication sont de :
– 8 à 10 jours pour l’agitation et l’angoisse ;
– 4 à 6 semaines pour les symptômes positifs ;
– 12 semaines pour les symptômes négatifs.
Par voie injectable si besoin
• Antipsychotiques de 1regénération : par ex., loxapine (Loxapac ® ) 50 à 150 mg IM
• Benzodiazépine : par ex., diazépam (Valium® ) 10 à 20 mg IM ou IV lente
• Antipsychotiques de 2e génération : olanzapine (Zyprexa® )
PRÉVOIR L’ORIENTATION
DU PATIENT L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Les canadiens recommandent la prescription
L’hospitalisation en service de psychiatrie est
conjointe de benzodiazépines afin de potentialiser
quasiment systématique, le plus souvent dans le
l’effet sédatif et anxiolytique des antipsychotiques
cadre de soins sans le consentement du patient.
(cette possibilité n’a cependant pas été retenue
Elle offre un cadre sécurisant et contenant,
dans la conférence de consensus de 2002 sur les
facilite le diagnostic différentiel et permet une
états d’agitation).
modulation suivie du traitement.
32
ÉTATS PSYCHOTIQUES AIGUS I.4
••• 4/4
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phréniques, à partir de 30 items cotés de 1 à 7. Les • Le patient est difficilement accessible par
trois principaux facteurs isolés correspondent aux le biais d’un discours de raisonnement
dimensions cliniques : positives, négatives et de et ce dernier peut même, dans certains
« désorganisation ». L’échelle PANSS est de plus en cas, accentuer l’agitation ou l’agressi-
plus souvent utilisée. Elle permet d’étudier le profil vité et nuire à l’installation de l’alliance
symptomatique de diverses populations de patients thérapeutique.
psychotiques et d’évaluer l’influence pronostique
des dimensions positives et négatives.
Voir reproduction en VII. Annexes.
RÉFÉRENCES
1• Weibel H, Metzger JY. Psychoses délirantes aiguës. EMC Psychiatrie 2005 ; 2 : 40-61.
2• Petitjean F, Marie-Cardine M. Texte des recommandations longues élaborées par le jury de la conférence
de consensus « schizophrénies débutantes : diagnostic et modalités thérapeutiques ». Annales médico-
psychologiques 2003 ; 161 : 329-47.
3• Lemperière T, Féline A, Adès J, Hardy P, Rouillon F. Psychiatrie de l’adulte. 2eédition. Paris : Masson, coll.
Abrégés, 2006.
4• Guelfi JD, Rouillon F. Manuel de psychiatrie. Paris : Masson, 2007.
33
I.5 ACCÈS MANIAQUE
1/4 •••
DÉFINITIONS
Accès maniaque : il s’agit d’un état d’excitation des fonctions psychiques dominé par une exaltation de
l’humeur et caractérisé par une augmentation quantitative des activités physiques et psychiques du sujet
ainsi que des troubles somatiques consécutifs à l’agitation motrice.
Accès hypomaniaque : il s’agit d’une forme mineure caractérisée par :
• une humeur enjouée et euphorique ;
• une surabondance des idées et de l’activité.
L’altération du fonctionnement socioprofessionnel et des interactions sociales est présente dans tous
les cas. Elle est sévère en cas d’épisode maniaque, et seulement modérée en cas d’épisode hypomaniaque.
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Les épisodes maniaques/hypomaniaques à caractéristiques mixtes réunissent dans une même
période de temps l’ensemble des critères de la manie/hypomanie et des symptômes de l’épisode dépressif
caractérisé (c’est-à-dire de polarité opposée).
Les troubles bipolaires de type I sont définis par la présence potentielle de toutes les formes
de décompensation possibles (maniaques, hypomaniaques, mixtes et dépressives).
Les troubles bipolaires de type II sont définis par la présence de décompensations hypomaniaques
et dépressives uniquement.
Les troubles cyclothymiques correspondent à une alternance de périodes avec symptômes d’hypomanie
et de périodes avec symptômes dépressifs ; sans qu’aucune de ces périodes ne réunisse l’ensemble des
critères d’hypomanie ou d’épisode dépressif caractérisé.
34
ACCÈS MANIAQUE I.5
••• 2/4
Tableau I. Symptômes de l’accès maniaque/hypomaniaque typique
• Euphorie ou colère/irritabilité
• Augmentation de l’estime de soi
• Labilité thymique (alternance anxiété, colère, euphorie, tristesse)
• Hyper-réactivité émotionnelle
Exaltation
• Hypersyntonie
de l’humeur
• Ludisme
• Désinhibition instinctuelle (désinhibition sexuelle, familiarité, insultes)
• Idées délirantes : uniquement en cas de manie (délire mégalomaniaque, de grandeur,
de toute puissance, etc.)
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• Augmentation de l’intérêt et du plaisir dans toutes les activités, y compris celles
Hyperhédonie
auxquelles le sujet ne s’intéressait pas auparavant.
• Excitation motrice : hyperactivité désordonnée, désinhibition comportementale,
Troubles agitation…
psychomoteurs • Absence de fatigabilité
• Excitation psychique : tachypsychie, fuite des idées, logorrhée, coq-à-l’âne…
• Augmentation de l’appétit
Symptômes • Variations de poids (le plus souvent amaigrissement)
somatiques • Insomnies constantes sans fatigue
• Augmentation de la libido
Symptômes • Difficultés de concentration, distractibilité
cognitifs • Hypermnésie superficielle
DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
En cas de maladie bipolaire connue
• Rechercher un arrêt du traitement normothymique
• Rechercher une prise de toxique
• Rechercher une prise de traitement : antidépresseur, corticoïde…
En l’absence d’antécédent de maladie bipolaire
• Interrogatoire du patient et de ses proches
• Rechercher une prise de toxique ou d’un médicament (antidépresseur, corticoïde, etc.)
• Rechercher des signes d’atypicité (confusion, signe neurologique de localisation, etc.)
Dans tous les cas
• La réalisation d’un examen clinique est toujours nécessaire
• En cas d’agitation importante, une sédation peut être nécessaire d’emblée (cf. I.2 États d’agitation
aux urgences)
35
I.5 ACCÈS MANIAQUE
3/4 •••
MANIES/HYPOMANIES SECONDAIRES
On parle de trouble bipolaire dû à une affection médicale
Les principales causes sont :
• neurologiques : toutes les lésions cérébrales (tumorales, neurodégénératives, inflammatoires, ischémiques)
• endocriniennes : hyper- et hypo-thyroïdies, maladie de Cushing
• générales : infectieuses, maladies de systèmes, hémopathies…
• iatrogènes ou toxiques :
– Traitements antidépresseurs, corticoïdes, hormones thyroïdiennes, interféron alpha
– Cocaïne, amphétamines, cannabis, hallucinogènes, opiacés, alcool…
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PRINCIPES DE PRISE EN CHARGE
LA PRISE EN CHARGE EN URGENCE
1. La prise en charge initiale est celle des états d’agitation (cf. I.2 États d’agitation aux urgences)
• La sédation peut être nécessaire d’emblée pour permettre l’examen clinique et la réalisation d’examens
complémentaires (biologie dont recherche de toxiques, ECG, voire imagerie cérébrale si symptômes neurologiques).
• En cas de manie avec agitation extrême (manie furieuse), l’approche relationnelle est souvent vaine. Les
prescriptions d’isolement thérapeutique et/ou de contentions physiques renvoient à des règles de prescription
et de surveillance strictes.
• La prise en charge d’une agitation maniaque constitue une urgence absolue.
2. La sédation doit être étiologique
• Le traitement sédatif doit systématiquement comprendre une molécule normothymique. Aux urgences,
on privilégiera un antipsychotique de 2e génération :
– aripiprazole (Abilify®) : 10 à 20 mg per os sinon IM
– olanzapine (Zyprexa®) : 10 à 20 mg per os sinon IM
– quétiapine (Xeroquel® ) : 300 mg per os J1, puis 300 à 800 mg par jour per os
– rispéridone (Risperdal® ) : 2 à 4 mg per os
• On associera plus ou moins :
– une benzodiazépine, par ex : diazépam (Valium®) : 5 à 20 mg per os sinon IM
– et uniquement si nécessaire un neuroleptique sédatif, par ex : loxapine (Loxapac® ) : 50 à 100 mg per os sinon IM
• La voie orale est toujours à privilégier.
• La surveillance du patient après la sédation doit être accrue :
– conscience/vigilance
– pouls, TA, Sat O2, température
– diminution de l’agitation
– tolérance du traitement
3. Le traitement du trouble bipolaire
• Arrêt d’un éventuel traitement antidépresseur.
• Poursuite du traitement normothymique par antipsychotique de 2e génération ou reprise du traitement
normothymique en cas d’arrêt : lithium (Téralithe ®), valproate (Depakote ®)…
36
ACCÈS MANIAQUE I.5
••• 4/4
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RÉFÉRENCES
1• Recommandations de la Haute Autorité de Santé. Affections de longue durée. Troubles bipolaires. Mai 2009.
2• Société francophone de médecine d’urgence. 9e Conférence de consensus. Agitation en urgence (petit
enfant excepté). Sous la Présidence de J.C. DUCREUX. 6 décembre 2002.
37
I.6 ACCÈS DÉPRESSIFS
1/2 •••
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perte d’intérêt ou de plaisir).
• unique, 1. Humeur dépressive présente quasiment toute
• ou récidivant et s’intégrer alors dans un trouble la journée, presque tous les jours
de l’humeur, soit bipolaire, soit unipolaire
(le trouble dépressif récurrent). 2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir
pour toutes ou presque toutes les activités
Le risque principal de l’EDC est le suicide.
Environ 70 % des sujets suicidés souffraient 3. Perte ou gain de poids significatif, ou diminution
d’un épisode dépressif. L’évaluation du risque ou augmentation de l’appétit
suicidaire est une priorité devant tout syndrome 4. Insomnie ou hypersomnie
dépressif. 5. Agitation ou ralentissement psychomoteur
Les autres risques évolutifs de l’EDC sont : 6. Fatigue ou perte d’énergie
• la rechute : dont le risque est évalué à 50 % 7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité
après un premier épisode, 70 % après un excessive
deuxième et 90 % après un troisième ;
• la chronicisation : définie par une durée 8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se
supérieure ou égale à 2 ans (10 % des EDC) ; concentrer ou indécision
• le risque de résistance au traitement : seuls 9. Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires
40 % des EDC entrent en rémission après un
premier traitement antidépresseur.
Les EDC sont des pathologies souvent PRÉVALENCE
comorbides, avec : Les troubles dépressifs représentent avec les
addictions, la maladie psychiatrique la plus
• les troubles anxieux (phobie sociale, anxiété
généralisée, trouble panique, états de stress fréquente
post-traumatiques et TOC), Prévalence vie entière : 21,4 %
• les maladies addictives (alcool notamment), Prévalence à 12 mois : 6 %
• les troubles de la personnalité,
Prédominance féminine (× 1,5 à 2)
• et de nombreuses pathologies organiques.
38
ACCÈS DÉPRESSIFS I.6
••• 2/2
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Les caractéristiques anxieuses : sensations de tension interne, d’agitation, d’inquiétudes envahissantes
perturbant la concentration et/ou crainte démesurée d’une catastrophe ou d’une perte de contrôle.
Les caractéristiques mixtes : les symptômes dépressifs sont associés à au moins 3 symptômes
hyperthymiques (humeur élevée, augmentation de l’estime de soi, désinhibition, etc.).
Les formes saisonnières : il s’agit d’épisodes dépressifs survenant de manière récurrente en fin d’automne
ou début d’hiver, sans autre cause déclenchante que le changement de saison.
La dépression du post-partum : elle survient dans les 4 premières semaines suivant l’accouchement,
mais pour beaucoup d’auteurs, dans l’année qui suit l’accouchement. Sa gravité est liée aux conséquences
potentielles sur le bébé, en plus des risques pour la mère.
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
La séméiologie des accès dépressifs est variable en fonction de l’âge.
• Chez l’adolescent, les symptômes comportementaux sont au premier plan : irritabi-
lité, impulsivité, scarifications, conduites d’alcoolisation, troubles des conduites…
• Chez le sujet âgé, les symptômes dépressifs peuvent être masqués par des plaintes
somatiques (céphalées, douleurs abdominales, dorsalgies, etc.).
• Quel que soit l’âge, tout épisode dépressif doit faire l’objet d’une prise en
charge spécifique.
39
I.7 ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE
DE L’ACCÈS DÉPRESSIF
1/2 •••
Le diagnostic d’épisode dépressif caractérisé est un diagnostic clinique. Il repose sur la recherche des critères
diagnostiques selon le DSM-5, cités précédemment.
L’utilisation d’échelles spécifiques d’évaluation de l’intensité dépressive est conseillée. Il peut s’agir :
• d’échelles d’auto-évaluation (par ex., QIDS-SR 16, permettant d’établir un score entre 0 : absence de
symptômes, et 27 : dépression très sévère),
• ou d’échelles d’hétéro-évaluation (par ex., MADRS, cf. VII. Annexes)
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Principes
• Laisser parler le patient, prendre du temps
• Écouter attentivement, établir une relation de confiance, montrer de l’empathie
• Rechercher les antécédents de comorbidités somatiques et psychiatriques
• Évaluer les ressources personnelles (investissements affectifs) et les possibilités d’étayage par l’entourage
du patient
Préciser
• Le caractère isolé ou récurrent
• La sévérité de l’épisode (intensité légère, modérée, sévère)
• Le risque suicidaire (cf. I.10 crise suicidaire)
• La présence ou non d’éléments psychotiques
• L’inscription dans un trouble de l’humeur bipolaire (rechercher systématiquement les antécédents
d’hypomanie)
40
ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE I.7
DE L’ACCÈS DÉPRESSIF
••• 2/2
DÉPRESSION ET COMORBIDITÉS
Tableau 1. Causes organiques ou iatrogènes
NEUROLOGIQUES ENDOCRINIENNES GÉNÉRALES IATROGÈNES
• Maladie de Parkinson • Dysthyroïdies • Cancers • Antipsychotiques
• Sclérose en plaques • Maladie de Cushing • Douleurs chroniques de 1re génération
• AVC • Maladie d’Addison • Diabète • Corticoïdes
• Tumeurs cérébrales • Maladies de système • Interféron
• Démences • Maladies infectieuses • Isotrétinoïne
• Migraines (SIDA)
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Tableau 2. Comorbidités psychiatriques
• Phobies sociales
• Trouble anxiété généralisée
• Trouble panique
• États de stress post-traumatiques (ESPT)
• Troubles obsessionnels compulsifs (TOC)
• Maladies addictives
• Troubles de la personnalité
41
I.8 PRISE EN CHARGE DE L’ACCÈS DÉPRESSIF
1/3 •••
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3. Évaluer les critères de gravité et d’hospitalisation.
4. Évaluer les capacités d’étayage de l’entourage.
Oui Non
42
PRISE EN CHARGE DE L’ACCÈS DÉPRESSIF I.8
••• 2/3
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• Absence d’étayage familial presseur est toujours réservée au spécialiste,
• Crise suicidaire en cours pédopsychiatre. Elle ne doit donc jamais être ini-
• Présence de comorbidités (somatiques tiée aux urgences.
ou psychiatriques)
43
I.8 PRISE EN CHARGE DE L’ACCÈS DÉPRESSIF
3/3 •••
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• Les anxiolytiques et hypnotiques ne doivent pas être prescrits de manière systématique, mais seulement
en cas d’insomnie rebelle et/ou d’anxiété invalidante et pour une courte durée.
7. Psychothérapies
• Thérapie de soutien systématique
• Thérapie cognitive et comportementale (TCC)
• Thérapie interpersonnelle
8. Traitements régulateurs de l’humeur
• Lithium, valproate, carbamazépine, lamotrigine, aripiprazole, olanzapine, quétiapine, rispéridone
• Ils sont utilisés pour prévenir la rechute en cas de maladie bipolaire ou, pour certains, en cas de troubles
dépressifs récurrents (lithium, lamotrigine, quétiapine).
• Certains peuvent être utilisés en potentialisation de l’antidépresseur dans la dépression résistante (lithium
et antipsychotiques de 2nde génération).
9. Électroconvulsivothérapie
• En cas de résistance au traitement antidépresseur.
• En 1re intention, en cas de risque suicidaire imminent ou d’altération grave de l’état général.
RECOMMANDATIONS HAS
• Épisode dépressif léger : psychothérapie en 1re intention, antidépresseur en 2 nde intention
• Épisode dépressif modéré : antidépresseur en 1re intention ± psychothérapie
• Épisode dépressif sévère : antidépresseur ± antipsychotique (en cas de caractéristiques psychotiques)
± psychothérapie
• Épisode dépressif dans le cadre d’un trouble de l’humeur bipolaire : pas de traitement antidépresseur
en monothérapie, association à un régulateur de l’humeur
44
TRAITEMENTS ANTIDÉPRESSEURS I.9
••• 1/3
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antidiurétique
Fluoxétine • EDC 20 à Allergie • Prise de poids Solution buvable
(Prozac ®) • TOC 60 mg/j (sauf fluoxétine)
• Boulimie • Troubles sexuels
Fluvoxamine • EDC 100 à Allergie
(Floxyfral ®) • TOC 300 mg/j
Paroxétine • EDC 20 à Allergie Solution buvable
(Deroxat ®, • TOC 50 mg/j
Divarius ®) • T. panique
• TAG
• P. sociale
• ESPT
Sertraline • EDC 50 à Allergie
(Zoloft ®) • TOC 200 mg/j
• T. panique
• P. sociale
• ESPT
Inhibiteurs mixtes de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA)
Duloxétine • EDC 60 à Allergie • Troubles digestifs
(Cymbalta ®) • TAG 120 mg/j • Hypertension
• Douleur artérielle
neuropathique • Troubles sexuels
Milnacipran EDC 100 mg/j
(Ixel ®)
Venlafaxine • EDC 75 à
(Effexor®) • T. panique 225 mg/j
• TAG
• P. sociale
45
I.9 TRAITEMENTS ANTIDÉPRESSEURS
2/3 •••
Imipraminiques
Amitriptyline • EDC 75 à Allergie Troubles digestifs Forme injectable
(Elavil®, • Douleur 150 mg/j Glaucome aigu par (constipation)
Laroxyl®) neuropathique fermeture de l’angle Sécheresse buccale
• Énurésie Prostatisme Hypotension orthostatique
de l’enfant Troubles de l’accommodation
Prise de poids
Amoxapine EDC 100 à Troubles sexuels
(Défanyl®) 400 mg/j
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Forme injectable
Clomipramine • EDC 75 à
(Anafranil®) • TOC 150 mg/j
• T. panique
• Douleur
neuropathique
Dosulépine EDC 75 à
(Prothiaden®) 150 mg/j
Doxépine EDC 50 à
(Quitaxon®) 300 mg/j
Imipramine • EDC 75 à
(Tofranil®) • Douleur 150 mg/j
neuropathique
Maprotiline EDC 75 à
(Ludiomil®) 150 mg/j
Trimipramine EDC 75 à
(Surmontil®) 150 mg/j
Antagonistes alpha-2
Miansérine EDC 30 à Allergie • Somnolence
90 mg/j Comprimés orodispersibles • Prise de poids
Mirtazapine EDC 15 à
(Norset®) 45 mg/j
46
TRAITEMENTS ANTIDÉPRESSEURS I.9
••• 3/3
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Moclobémide EDC 300 à Allergie
(Moclamine®) 600 mg/j
Autres
Agomélatine EDC 25 à • Allergie Risque d’hépatite Bilan hépatique
(Valdoxan ®) 50 mg/j • Insuffisance hépatique à réaliser avant
traitement
puis à 3, 6, 12
et 24 semaines
Tianeptine EDC 37,5 mg/j Allergie
(Stablon ®)
RÉFÉRENCES
1• Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Recommandations : bon usage des
médicaments antidépresseurs dans le traitement des troubles dépressifs et des troubles anxieux de l’adulte.
AFSSAPS, octobre 2006.
2• Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé. Recommandations pour la pratique clinique :
prise en charge d’un épisode dépressif isolé de l’adulte en ambulatoire. ANAES, mai 2002.
3• Montgomery SA, Asberg M. A new depression scale designed to be sensitive to change. Br J Psychiatry
1979 ; 134 : 382-9.
4• Goudemand M (ed). Les états dépressifs. Paris : Lavoisier Médecine-Sciences Publications, 2010.
5• Dictionnaire Vidal.
47
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I.10 CRISE SUICIDAIRE
1/1
DÉFINITION ÉPIDÉMIOLOGIE
La crise suicidaire se définit comme la période où, Le suicide est la première cause de décès en
pour un sujet donné, le suicide devient une solution France chez les 25-34 ans et la deuxième cause
pour mettre fin à sa souffrance actuelle. chez les 15-24 ans.
Cette période, marquée par la souffrance Les intoxications médicamenteuses volontaires
et la tension dure souvent 6 à 8 semaines. représentent 80 % des tentatives de suicide.
La probabilité de survenue d’une tentative
de suicide ou de suicide abouti est élevée :
la personne est submergée par les émotions ;
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la tension émotive provoque un épuisement
des ressources cognitives ;
LE POINT DE VUE
elle n’arrive plus à trouver des solutions
à ses difficultés ; DU PSYCHIATRE
Au décours d’une tentative de suicide,
la perception de la réalité est embrouillée ; la crise est encore présente et le risque
elle se centre sur des solutions inadaptées. de récidive élevé.
48
ÉVALUATION DU POTENTIEL SUICIDAIRE I.11
1/1
Objectifs
• Déterminer le degré de perturbation
de l’individu et l’imminence d’un passage
à l’acte
• Facilités par la triple évaluation du potentiel
suicidaire (J.-L. Terra et M. Seguin)
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Évaluation du risque Évaluation de l’urgence Évaluation de la dangerosité
Considérer les éléments L’idéation suicidaire, Dangerosité du scénario
du passé pouvant influencer son intensité, le scénario suicidaire : létalité
la survenue du décès suicidaire et l’imminence du moyen et son
par suicide accessibilité
ÉVALUATION DE LA DANGEROSITÉ
Évaluer la dangerosité du scénario suicidaire : létalité du moyen et son accessibilité.
Si l’accès au moyen est facile et immédiat, il faut considérer la dangerosité comme extrême et agir
en conséquence.
NB : l’évaluation peut être complétée par l’échelle de désespoir de Beck et l’échelle de risque suicidaire de Ducher
(cf. VII. Annexes).
49
I.12 CONDUITE À TENIR FACE
À UNE CRISE SUICIDAIRE
1/2 •••
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Évaluation du potentiel
suicidaire selon 3 niveaux
Si demande d’hospitalisation
du patient ou isolement social
50
CONDUITE À TENIR FACE I.12
À UNE CRISE SUICIDAIRE
••• 2/2
Dans tous les cas, après avoir recherché l’accord du patient :
• le médecin et/ou le psychiatre traitant doit être contacté ;
• le contact avec les proches du patient doit être impérativement recherché à des fins d’évaluation
mais également pour envisager un retour à domicile éventuel dans de bonnes conditions.
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• rechercher l’intensité du désir de mort au moment du passage à l’acte.
Dans la majorité des cas, le geste suicidaire s’inscrit dans une ambivalence (mourir pour échapper à la
souffrance ou continuer à vivre malgré tout) qui donne l’impression que les personnes ne sont pas bien
déterminées (actes apparemment sans gravité, alertes de l’entourage, lieu fréquenté dans les heures
suivantes, etc.).
Ces éléments ne doivent pas gêner l’évaluation à sa juste valeur du projet de mort qui a été concrétisé par le
passage à l’acte.
Après un passage à l’acte, les remaniements psychiques sont importants dans les heures et jours suivants (com-
prenant souvent une période de régression), ce qui nécessite, dans la plupart des cas, une sortie de l’hôpital
différée de 24, 48 ou 72 heures (retour à un état de stabilisation permettant une évaluation plus fiable).
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Ne pas craindre d’interroger très ouvertement les
sujets sur leurs idéations suicidaires, leurs scénarios
suicidaires et leurs préparatifs éventuels.
Mettre tout en œuvre pour ne pas laisser repartir
seule une personne présentant un potentiel suicidaire
moyen ou élevé.
51
Particularités liées au terrain
PRINCIPES DE BASE
L’enfant ou l’adolescent qui arrive aux urgences, quels que soient ses mode et motif d’admission, doit au moins
être vu en entretien seul.
L’hospitalisation en psychiatrie doit rester exceptionnelle et ne doit concerner que les patients qui présentent
de réels troubles psychiatriques. Il faut donc toujours essayer de privilégier l’évaluation et la mise à distance de
l’enfant en pédiatrie ainsi que les soins ambulatoires.
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Triple évaluation :
Il existe trois modalités d’hospitalisation somatique-psychologique-social
pour un patient mineur : L’évaluation médicale prime avant tout :
• l’hospitalisation libre (HL) avec signature • Évaluation de la gravité du geste suicidaire avec
du consentement par l’ensemble des traitement et surveillance adapté
représentants légaux de l’enfant (titulaires • Évaluation somatique générale avec notamment
de l’autorité parentale : parents le plus souvent, risque de grossesse (dosage sanguin des bêta-
tuteur, aide sociale à l’enfance) HCG), prise de toxiques
• l’hospitalisation d’office (HO) à la demande Par ailleurs :
du représentant de l’État (Préfet)
• Tout enfant de moins de 12 ans qui vient dans
• l’ordonnance de placement provisoire (OPP)
un état de crise suicidaire doit être hospitalisé
en milieu hospitalier, à la demande du juge pour
pour bilan médico-psycho-social.
enfant
• Tout adolescent qui arrive pour une seconde
Attention : il n’y a pas d’hospitalisation à tentative d’autolyse (TS) (moins de 1 an
la demande d’un tiers avant 18 ans révolus, après la 1re ) doit être hospitalisé pour bilan
ce serait illégal +++. médico-psycho-social.
52
URGENCES PSYCHIATRIQUES DE L’ENFANT I.13
ET DE L’ADOLESCENT
••• 2/2
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2. Faxer le certificat médical descriptif
3. Envoyer le certificat médical par lettre recommandée avec AR
Le signalement administratif, dans la situation de mineur à risque de danger, se fait par courrier,
au président du conseil général qui saisit l’aide sociale à l’enfance (ASE).
Mineur en danger
Hospitalisation Placement
en pédiatrie ou en structure
pédo-psychiatrie sociale
AEMO : aide éducative en milieu ouvert.
53
Particularités liées au terrain
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proche de 1
La liste des traitements pris habituelle-
Polymédication fréquente
ment et occasionnellement sera établie
Isolement social fréquent le plus précisément possible : toujours
Maintien à domicile difficile penser IATROGÉNIE +++.
AGITATION
SYMPTOMATOLOGIE ET PRISE EN CHARGE
Confusion et/ou origines médicales, chirurgicales, médicamenteuses (iatrogénie : diurétiques,
anticholinergiques, caféine, corticoïdes, extraits thyroïdiens…, constipation, fécalome, troubles urinaires,
douleur, gênes fonctionnelles, infections fébriles, troubles métaboliques, sevrage, hématome sous-dural
ou pathologie cérébrale, trouble du rythme, etc.)
Anxiété sur troubles cognitifs et incapacité à exprimer la plainte (penser douleur et gêne fonctionnelle)
Anxiété, troubles thymiques (dépression, hypomanie/manie)
État délirant le plus souvent dans le cadre d’une démence évolutive, parfois comme symptôme inaugural,
plus rarement recrudescence dans le cadre d’une psychose ancienne ; attention aux états délirants thymiques
(mélancolie en particulier)
En plus de la symptomatologie « habituelle », peut s’associer une prostration
La prise en charge passe par l’écoute et la réassurance à chaque fois que possible et par le traitement
d’une éventuelle cause curable. Elle n’est pas forcément synonyme d’hospitalisation : possibilité ou non
de prise en charge en ambulatoire (présence de proches, aides à domicile possibles, cause facilement
et rapidement curable, etc.)
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
• En général, l’utilisation d’un traitement médicamenteux est délicate lorsque l’agitation n’est plus contrôlable
par l’écoute ou la réassurance (ce qui est à l’origine de l’orientation en urgence).
• Il faut peser les aspects bénéfice/efficacité/risque des différents traitements. Respecter les règles suivantes :
faibles doses, progressives, adaptées ; éviter de multiplier les classes thérapeutiques +++.
54
URGENCES PSYCHIATRIQUES DU SUJET ÂGÉ I.14
••• 2/4
TRAITEMENT
Benzodiazépines : apaisantes, anxiolytiques, facilité d’administration ; AGGRAVENT la confusion
et les troubles cognitifs, per os, ou en IM si refus (en l’absence de contre-indication) :
• Alprazolam (Xanax® ) : 0,25 ou 0,50 mg
• Lorazepam (Temesta ®) : 1 à 2,5 mg
• Oxazépam (Seresta ®) : comprimé de 10 mg
• Clorazépate (Tranxène ® ) : ampoule de 20 mg en IM si refus
• Solution buvable (Lysanxia ®) à très faible dose : 10 à 30 gouttes par jour
• En l’absence d’efficacité, le traitement pourra être renouvelé une demi-heure après
Neuroleptiques : très efficaces sur l’agitation, traitement étiologique, risque d’AVC limitant l’indication ;
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éviter les neuroleptiques sédatifs type phénotiazines (Tercian ® , Nozinan® )
• Tiapridal ® (tiapride) sera préféré, 50 à 100 mg per os ou en IM, en l’absence de contre-indication
• Risperdal ® (rispéridone) en veillant aux contre-indications, à faible dose (0,25 à 0,5 mg)
• Attention à l’usage des neuroleptiques dans la maladie à corps de Levy
Traitement antidépresseur (on préférera un IRS ou IRSNA) ou thymorégulateur (Dépamide ® ou Dépakote®)
à visée étiologique
SYNDROME CONFUSIONNEL
On rappellera chez le sujet âgé la fréquence de ce trouble et l’importance de la démarche diagnostique.
FACTEURS FAVORISANTS
Âge très élevé
Préexistence d’un syndrome démentiel
Pathologie organique
Pathologie psychiatrique
Traitements, en particulier psychotropes (hypnotiques et benzodiazépines)
Toute pathologie médico-chirurgicale intercurrente chez un patient dément ou présentant une altération
des fonctions cognitives peut décompenser en une confusion.
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Une hospitalisation s’impose dans la plupart des cas pour un bilan étiologique complet
et une prise en charge adaptée.
Les psychotropes sont à éviter autant que possible.
Réhydratation et retour au calme (pièce semi-éclairée, contention légère si besoin,
informations claires au patient et sa famille).
55
I.14 URGENCES PSYCHIATRIQUES DU SUJET ÂGÉ
3/4 •••
DÉPRESSION
SYMPTOMATOLOGIE
Les symptômes dépressifs concernent un tiers des plus de 65 ans et près de 40 % des personnes âgées en insti-
tution. La symptomatologie est classique, mais certains symptômes sont plus souvent au premier plan :
• irritabilité
• plaintes physiques
• impression « de ne pas faire comme il faut »
• perte d’estime de soi
• parfois déni
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• anxiété majeure
• délire
• cas particulier du syndrome de glissement : refus de toute alimentation, asthénie, altération de l’état général,
sensation de vide, pas d’expression, voire mutisme : mauvais pronostic
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Les pièges : fréquente association somatique (polypathologie), l’altération thymique
n’est pas le symptôme phare en particulier dans les formes délirantes, plaintives ou
abouliques.
56
URGENCES PSYCHIATRIQUES DU SUJET ÂGÉ I.14
••• 4/4
ACCÈS MANIAQUE
SYMPTOMATOLOGIE
L’hyperactivité, la diminution du besoin de sommeil, l’irritabilité, la colère et la confusion sont au premier plan ;
l’expansion de l’humeur est souvent remplacée par une symptomatologie dépressive. États mixtes donc très
fréquents avec risque de passage à l’acte augmenté.
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DÉLIRES ET HALLUCINATIONS
SYMPTOMATOLOGIE – ÉTIOLOGIE
Épisodes aigus de psychoses anciennes
Épisodes psychotiques aigus de novo
Des hallucinations peuvent être présentes, plutôt psychosensorielles ou visuelles ; des thèmes de persécution,
de spoliation, de préjudice, de ruine sont les plus fréquents. Ce sont des délires centrés sur la vie du sujet.
Des origines organique, toxique ou médicamenteuse doivent de principe être évoquées.
Les étiologies les plus fréquentes des délires sont la démence et l’épisode dépressif majeur ; ils imposent
souvent une hospitalisation pour prise en charge adaptée.
TRAITEMENT
En attendant le transfert en service spécialisé, on assurera la sécurité, on traitera une origine organique.
En cas d’agitation, le traitement proposé devra être entrepris en privilégiant le tiapride (50 à 100 mg) ou un
neuroleptique atypique telle la rispéridone, forme solution ou orale, 1 mg (en l’absence de contre-indication).
RÉFÉRENCES
• Haute Autorité de santé. Service des bonnes pratiques professionnelles. HAS, mai 2009.
57
Particularités liées au terrain
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Antécédents psychiatriques personnels avant la grossesse et familiaux
Antécédents de deuil d’un enfant
Antécédents d’abus ou de maltraitance dans l’enfance
Addiction : alcool, tabac, drogue, médicaments
Complications obstétricales
58
TROUBLES PSYCHIATRIQUES DE LA GROSSESSE I.15
ET DU POST-PARTUM
••• 2/3
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– imipraminiques : clomipramine, amitriptyline
– IRSNA : venlafaxine
– ne pas prescrire de paroxétine durant le 1 er trimestre
• Thymorégulateurs :
– lamotrigine à privilégier +++
– contre-indication aux autres anticonvulsivants et au lithium
• Anxiolytiques :
– benzodiazépines à privilégier : oxazépam, lorazépam
– au 3 e trimestre, les benzodiazépines doivent être évitées ou prescrites à faibles doses
Surveiller de manière multidisciplinaire : pédiatre, obstétricien, psychiatre
59
I.15 TROUBLES PSYCHIATRIQUES DE LA GROSSESSE
ET DU POST-PARTUM
3/3 •••
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• phobies d’impulsion hallucinatoire, thématique centrée sur la
• parfois clinique masquée par la patiente naissance et relation à l’enfant, non systématisé,
Risques majeurs : le suicide et l’infanticide adhésion plus ou moins fluctuante, participation
affective intense, confusion, fluctuations
Traitement :
thymiques
• antidépresseur (IRS en 1re intention), arrêt de
Risques majeurs : le suicide et l’infanticide
l’allaitement, psychothérapie de soutien, prise
en charge multidisciplinaire, surveillance Traitement :
• si intensité sévère : hospitalisation • Hospitalisation en urgence en psychiatrie, si
besoin en SSC, séparation temporaire de l’enfant
et de la mère (risque infanticide), réintroduction
LA MANIE ET L’HYPOMANIE progressive après la mise en place du traitement
DU POST-PARTUM et toujours sous surveillance
• Éliminer une cause somatique, toxique,
Clinique et critères diagnostiques d’un épisode médicamenteuse
maniaque ou hypomaniaque • Arrêt de l’allaitement (contre-indication à la
Labilité thymique importante bromocriptine, méthodes mécaniques)
Traitement : • Traitement médicamenteux : antipsychotique
de 2nde génération en l’absence de contre-
• hospitalisation en psychiatrie, si besoin en soins
indication, neuroleptique sédatif si agitation,
sans consentement (SSC)
psychothérapie de soutien, guidance éducative,
• éliminer une cause organique, toxique
prise en charge multidisciplinaire, surveillance
ou médicamenteuse
et prévention du risque suicidaire
• traitement par thymorégulateurs, neuroleptique
sédatif si agitation
• psychothérapie de soutien, guidance éducative,
entourage
• prise en charge multidisciplinaire
• surveillance rapprochée
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Un site Internet à utiliser au moindre doute pour les
traitements : le centre de référence sur les agents
tératogènes
http://www/lecrat.org/
60
ANOREXIE MENTALE I.16
••• 1/2
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prépubère et masculine – autres troubles ioniques : dysnatrémie
Autres éléments cliniques (potomanie), insuffisance rénale,
• Touche principalement les filles hypophosphorémie
• Hyperinvestissement psychique (bon niveau • NFS : diminution d’une ou plusieurs lignées
scolaire) et physique (sport) sanguines
• Dysmorphophobie : altération de la perception
de la forme de son corps
Deux types
ÉLIMINER UN DIAGNOSTIC
• Restrictif pur DIFFÉRENTIEL
• Accès hyperphagique/purgatif avec épisodes de Causes somatiques
boulimie et/ou prise de purgatifs, vomissements
• Autres causes d’amaigrissement (involontaire) :
provoqués
– carence d’apports : maladie gastro-intestinale,
malabsorption
– augmentation des pertes : hypercatabolisme
ÉLIMINER EN URGENCE (diabète, hyperthyroïdie)
– maladies chroniques (cancers, SIDA)
LES CRITÈRES DE GRAVITÉ
Causes psychiatriques
Interrogatoire, examen psychiatrique
• Rapidité d’amaigrissement • Autres toubles du comportement alimentaire :
• Aphagie totale – BED pour Binge Eating Disorder (prise de poids)
• Malaise – boulimie (poids stable)
• Élimination d’une complication de l’anorexie • Dépression majeure, voire état mélancolique
mentale : • Schizophrénie avec délire à thème
– critères de dépression majeure d’empoisonnement et transformation corporelle
– évaluation du risque suicidaire • TOC avec peur de contamination par
l’alimentation
Examen clinique
• Trouble de l’usage de substances (alimentation
• État de conscience, signes de deshydratation réduite, substances anoréxigènes : cocaïne,
• Évaluation hémodynamique : pouls, TA, stimulant)
température
61
I.16 ANOREXIE MENTALE
2/2 •••
|
• 3 examens paracliniques indispensables :
s
in
En médecine – ECG
c
e
d
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e
• Critères cliniques : – Ionogramme sanguin (kaliémie +++,
M
s
e
– asthénie massive glycémie)
rD
o
– NFS
s
– troubles de la vigilance
re
T
– arrêt des boissons • Toujours peser les patients et ne pas se
e
/L
s
– IMC < 14 kg/m 2 contenter du poids annoncé
p
u
ro
– amaigrissement rapide m
/g
o
– hypothermie
o
b
• Critères biologiques :
a
– hypokaliémie
w
– hyponatrémie
|
d’hospitalisation.
s
– hypernatrémie
in
cale rapprochée
e
En psychiatrie
re
T
et de leurs conséquences
e
/L
• Risque suicidaire
m
o
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Certains signes sont évocateurs de vomissements :
– hypertrophie bilatérale des glandes salivaires
– mauvais état bucco-dentaire, notamment altération de l’émail
– rechercher au niveau des doigts la marque des dents
et une coloration jaunâtre liée à l’acidité gastrique
62
PRÉCARITÉ SOCIALE AUX URGENCES I.17
••• 1/2
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• Les patients psychotiques en voyage pathologique : le plus souvent, ces patients sont sous curatelle ou
sous tutelle. Il est nécessaire de contacter les organismes de tutelles [Union départementale des associations
familiales (UDAF), association tutélaire, centre communal d’action sociale (CCAS)] de leur lieu de résidence
• Les patients expulsés de leur domicile du fait de leur pathologie (alcoolisme, schizophrénie, etc.) :
souvent en grandes difficultés financières, il est souhaitable d’orienter ces patients vers les assistantes
sociales de secteur (conseil départemental) ou les assistantes sociale du CCAS (mairie) de leur lieu de
résidence
• Les victimes de violences conjugales ou intrafamiliales : si la victime est mineure ou majeur vulnérable,
le signalement est OBLIGATOIRE (article 44 du Code de Déontologie médicale et article R4127-44 du Code de
la Santé publique). Majeur vulnérable = femme enceinte, personne âgée, état dépressif, handicap physique
et/ou mental
63
I.17 PRÉCARITÉ SOCIALE AUX URGENCES
2/2 •••
Vers des associations spécialisées
– AVEC : Association Victime Écoute et Conseil : juriste, psychologues, assistante sociale
– CIDFF : centre d’information sur les droits des femmes et de la famille. Informe et accompagne dans les
domaines juridique, professionnel, social et familial
– Hébergement d’urgence : 115. Studios réservés aux femmes victimes de violences conjugales
– Centre de l’enfance et de la famille, ASE : accueil mère-enfant
Toujours proposer de rédiger un certificat médical initial (même si la victime de souhaite pas porter plainte). Il sera
un élément de preuve utile ultérieurement en cas d’aggravation des violences.
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Mène l’enquête, sociale : mise en lien avec les assistantes sociales de secteur, des autres établissements de
santé et autres partenaires (foyers d’hébergement, missions locales, CPAM, CAF)
Facilite l’accès et la continuité des soins pour les plus démunis notamment dans le cadre de la permanence
d’accès aux soins de santé (PASS)
Évalue la situation du patient et s’assure qu’il bénéficie de tous ses droits
Prépare la sortie du patient : mise en place d’aides à domicile
A une mission de protection de l’enfance : évaluation et analyse de la situation médico-psycho-sociale,
signalement…
A une mission de protection des personnes vulnérables : demande de mise sous protection au Juge des
Tutelles
La temporalité sociale n’est pas la même que la temporalité psychiatrique ou médicale, l’enquête sociale
prend du temps.
64
TROUSSE D’URGENCE PSYCHIATRIQUE I.18
••• 1/2
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• L’humidité
CONTENU
Matériel
Tableau 1. Matériel de la trousse d’urgence Médicaments
Consommable Non consommable Le choix des médicaments se porte sur ceux qui
sont faciles d’emploi et qui ont peu d’effets secon-
Compresses stériles Stéthoscope daires. La voie orale est à privilégier.
Antiseptiques Tensiomètre
Aiguilles pour injection IM et IV Canule de Guedel
Paire de gants stériles Lecteur
de glycémie
Bandelette à glycémie
65
I.18 TROUSSE D’URGENCE PSYCHIATRIQUE
2/2 •••
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per os sévère
• Syndrome d’apnée respiratoire
du sommeil • Confusion
• Insuffisance hépatique sévère • Éruption cutanée
• Myasthénie type urticaire
NB : ce tableau n’est pas exhaustif, et d’autres molécules sont efficaces.
Effets secondaires
Tableau 3. Conduite à tenir
Dyskinésie aiguë Crise convulsive
Traitement Lepticur ® injectable 1 ampoule Valium® 10 mg injectable voie IV ou IM
Posologie 1 ampoule 1 ampoule
CONCLUSION
La trousse d’urgence doit faire face à l’agitation, à la crise d’angoisse sévère (réactionnelle à un événement
traumatique ou spontanée) et aux éventuels effets secondaires provoqués par la thérapeutique médicamenteuse.
Elle doit répondre à certains principes généraux que tout médecin doit connaître avant l’utilisation.
66
PARTIE II
Les urgences
médico-psychiatriques
Intoxication médicamenteuse : conduite à tenir initiale .......... 69
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Approche clinique par toxidrome ........................................... 75
Intoxications médicamenteuses volontaires aiguës graves .... 82
Barbituriques ........................................................................ 84
Carbamates .......................................................................... 85
Antidépresseurs tricycliques ................................................. 86
Digitaliques ........................................................................... 87
Anti-arythmiques – Classe I : quinidine-like .......................... 89
Salicylés ............................................................................... 90
Paracétamol ......................................................................... 91
Lithium ................................................................................. 93
Syndrome confusionnel ........................................................ 95
Étiologies du syndrome confusionnel .................................... 96
Prise en charge du syndrome confusionnel ........................... 98
Trouble à symptomatologie somatique : hypocondrie ............ 99
Hallucinations (en dehors des hallucinations psychiatriques) 102
Hallucinations organiques ou lésionnelles ........................... 103
Prescription d’un bilan biologique, pharmacologique
et toxicologique .................................................................. 107
Interprétation du bilan biologique, pharmacologique
et toxicologique .................................................................. 109
Quand demander des examens d’imagerie en psychiatrie ? 111
INTERROGATOIRE – EXAMEN
QUESTIONS À SE POSER RÉFLEXE :
Circonstances : volontaire ou accidentelle ? ALLO CENTRE ANTIPOISON
Horaire de la prise ? Co-intoxications ? Dose Permanence téléphonique 24 heures/24, 7 jours/7
supposée ingérée ? (ordonnances, témoins,
boîtes vides, etc.) Angers : 02 41 48 21 21
Évaluation relative de la gravité : Bordeaux : 05 56 96 40 80
chronotoxicologie Lille : 0825 812 822
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• immédiate définie par l’existence de défaillance : Lyon : 04 72 11 69 11
neuro (score de Glasgow) ; cardio (TA, ECG) ; Marseille : 04 91 75 25 25
respiratoire ; thermique…
• retardée ou potentielle : liée à nature du Nancy : 03 83 32 36 36
toxique ; quantité ingérée, statut du patient Paris : 01 40 05 48 48
(antécédents, âge, poids, etc.) Rennes : 02 99 59 22 22
Produit Dose toxique adulte Strasbourg : 03 88 37 37 37
Paracétamol 10 g
Digoxine 2,5 mg
Clomipramine 500 mg, 10 à 20 mg/kg
Méprobamate (retiré en 2012) 4g
69
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INTOXICATION MÉDICAMENTEUSE : II.1
CONDUITE À TENIR INITIALE
••• 3/6
PRINCIPAUX TOXIDROMES
Stabilisant
Opioïde Cholinergique Adrénergique Sérotoninergique
membrane
Coma X X X X
Myosis X
Mydriase X X X
Convulsions X X X X
Agitation X X X X
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Hallucinations X X
Myoclonies X
Tremblements X X X
Dysarthrie X X
Confusion X X
Hyper-réfléxie X
Bradycardie X X
Tachycardie X X X
HTA X X
Hypotension artérielle X X X X
BAV X
QT long X X
TV/FV X X
Bradypnée X
Tachypnée X X X
Diarrhée X
Vomissements X X
RAU X
Fièvre X X X
Sueurs X
Frissons X
Acidose X X
IRA X
BAV : bloc auriculo-ventriculaire ; FV : fibrillation ventriculaire ; HTA : hypertension artérielle ; IRA : insuffisance rénale aiguë ; RAU : rétention
aiguë d’urine ; TV : tachycardie ventriculaire.
71
II.1 INTOXICATION MÉDICAMENTEUSE :
CONDUITE À TENIR INITIALE
4/6 •••
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médicaments ingérés
hypercalcémie, d’une insuffisance rénale aiguë • Coma inexpliqué
CPK : recherche d’une rhabdomyolyse • Attention aux neuroleptiques faussement positifs
Bilan hépatique complet avec lipasémie : dans les intoxications aux tricycliques
recherche d’une hépatite cytolytique et d’une Toxiques dosés dans le sang
pancréatite • Standard : barbituriques (phénobarbital),
Gaz du sang artériels benzodiazépines, antidépresseurs tricycliques
• Alcalose respiratoire (acide acétylsalicylique) • Demande spécifique pour :
• Acidose métabolique à trou anionique – salicylémie
plasmatique élevé. – paracétolémie (à effectuer à l’admission et à H4
si horaire de prise inconnue)
Lactates
– anti-épileptiques : carbamazépinémie (Tégrétol ®),
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Attention aux intoxications aiguës suivantes :
– Intoxication dites « banales » (benzodiazépines, hypnotiques et apparentés)
– Nivaquine (induction de troubles du rythme)
– Tricycliques (induction de convulsions)
72
INTOXICATION MÉDICAMENTEUSE : II.1
CONDUITE À TENIR INITIALE
••• 5/6
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assistée en cas de coma, de convulsions répétées,
de dépression respiratoire ou d’état de choc inhibition de l’absorption intestinale du produit,
Réchauffement, nursing
éliminé dans les selles
– l’alcool n’a aucune influence sur l’efficacité
Correction des troubles hydro-électrolytiques
du charbon
Remplissage vasculaire (NaCl 9 ‰) en cas
• Administration :
d’hypovolémie (tension artérielle systolique
– un flacon = 50 g puis 25 à 50 g/4 à 6 heures
< 90 mmHg)
– possible par sonde gastrique en cas d’intubation
Traitement du choc cardiogénique : dobutamine
± noradrénaline • Indications : dans l’heure suivant l’ingestion
++++
Traitement du choc vasoplégique :
– tout toxique sauf substances non absorbables
noradrénaline, remplissage vasculaire
par le charbon activé
Atropine si bradycardie mal tolérée – produits absorbables par charbon activé (lavage
Traitement des troubles de conduction gastrique autorisé sauf benzodiazépines et
intraventriculaire : 250 mL bicarbonate ou digitaliques)
lactate de sodium molaire IV (5 mL/kg chez – anti-arythmique de classe I et chloroquine
l’enfant), supplémentation en potassium – antidépresseurs tricycliques et barbituriques
Traitement des troubles du rythme ventriculaire : (phénobarbital : Gardénal®)
anti-arythmique (attention : pas de médicaments – benzodiazépines : indication restreinte car
anti-arythmiques dans les intoxications aux somnolence
antidépresseurs tricycliques) – colchicine
Traitement des convulsions : diazépam (Valium ® – cigitaliques
10 mg) IV lente à renouveler une fois puis – inhibiteurs calciques
phénytoïne (Prodilantin ® 20 mg/kg) en bolus si – carbamate (Équanil®, Mépromizine ®)
échec diazépam – paracétamol
– salicylés
Traitement de l’hypocalcémie profonde par sels
de calcium • Complications :
2. Traitement évacuateur – syndrome de détresse respiratoire aiguë
(par inhalation de charbon activé)
But : réduire la dose absorbée donc les effets
– abcès au charbon
toxiques. À réaliser le plus précocement, le délai
– syndrome de Mendelson
maximum du traitement évacuateur par rapport à
la prise variant selon le produit. • Effet secondaire : constipation
73
II.1 INTOXICATION MÉDICAMENTEUSE :
CONDUITE À TENIR INITIALE
6/6 •••
CONTRE-INDICATIONS Relatives
• Altération de la conscience sauf malade intubé
AU CHARBON ACTIVÉ et risque vital du toxique (antidépresseur
Absolues tricyclique, médicaments cardiotropes)
• Agents caustiques • Malade non intubé à risque d’inhalation (convul-
• Hydrocarbures (produits pétroliers) et dérivés sions, perte des résistances de protection des
du pétrole voies aériennes supérieures, sujet âgé dépendant)
• Produits moussants Traitement épurateur
• Antécédents de chirurgie gastrique, varices • Diurèse forcée (alcaline par perfusion de
œsophagiennes bicarbonates)
• Âge < 6 mois • Épuration extrarénale
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• Iléus
But : éliminer plus vite un toxique déjà absorbé.
• > 2 h après ingestion
• Produits non carbo-adsorbables : alcool, sels de Antidote
lithium, métaux lourds, sels de fer • Antagoniste spécifique, souvent sélectif du
toxique
• Mécanisme d’action :
– modification cinétique du toxique
– diminution des effets au niveau de cibles
Toxique Antidote
Paracétamol N-acétyl-cystéine : Fluimicil ® IV
150 mg/kg/15’ dans 250 mL G5 %
puis 50 mg/kg/4 heures dans 500 ml G5 %
puis 100 mg/kg/16 heures dans 1 000 mL G5 %
Opiacés Naloxone : Narcan®
1 ampoule à 0,4 mg, à répéter jusqu’à 5 fois, jusqu’au réveil
Digitaliques Fragment Fab : Digidot®
1 ampoule à 80 mg neutralise 1 mg de digoxine ou 10 mg de digitaline
Inhibiteurs calciques Insuline euglycémique
Bêta-bloquants Glucagon 5 mg en IVD, puis entretien = 2 à 5 mg/h en IVSE, amines
Benzodiazépines Flumazénil : Anexate®
0,3 à 0,5 mg à répéter si réveil ; entretien : 0,5 à 1 mg/h en IVSE
Organophosphorés (insecticides) Atropine, pralidoxime (Contrathion® )
Antidépresseurs tricycliques, chloroquine Lactate ou bicarbonate de sodium molaire
Éthylène glycol, méthanol Fomépizole (4-méthylpyrazole)
Anti-histaminiques H1 Physostigmine (Eserine® )
Cyanure Hydroxycoalamine (Cyanokit®)
IVD : intraveineux direct ; IVSE : intraveineux à la seringue électrique.
74
Intoxication médicamenteuse
DÉFINITION – ÉPIDÉMIOLOGIE
Intoxication médicamenteuse : le plus souvent volontaire (IMV) mais parfois accidentelle
Mode opératoire des tentatives de suicide (TS) le plus fréquent, 85,3 % des cas de TS hospitalisés
Une des premières causes d’admission aux urgences et en réanimation chez les sujets de moins de 35 ans
Nette prédominance féminine
Polymédicamenteuse dans 50 % des cas
Toxiques les plus fréquents : psychotropes dans 75 % des TS
3 % des intoxications sont hospitalisées en réanimation
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Mortalité des intoxications
• mortalité globale : 0,3 % ; cependant les données ne sont pas homogènes car elles sont évaluées à partir des
centres anti-poison
• mortalité des cardiotropes : 15 %
• mortalité des psychotropes : 1 %
Gravité des intoxications : elle dépend :
• de la dose ingérée
• de la toxicité propre du produit
• du délai de la prise en charge
• des antécédents et des comorbidités du malade
• des complications
75
II.2 APPROCHE CLINIQUE PAR TOXIDROME
2/7 •••
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Jours • Décontamination digestive
• Paraquat • Traitement épurateur
• Paraphénylène-diamine • Antidote
Toxiques avec intervalle libre entre la Analyse toxicologique
pénétration dans l’organisme et l’apparition Prise en charge psychiatrique à distance
des signes cliniques et biologiques des effets toxiques
• Médicaments
– paracétamol
– antivitamines K
– antidépresseurs tri- et tétracycliques
– colchicine (ou Colchimax®)
• Toxiques industriels
– paraquat
– trichloréthylène
– chlorure de méthylène
• Environnement
– monoxyde de carbone (syndrome
post-intervallaire)
– champignons à syndrome tardif (syndrome
phalloïdien ou orellanien)
• Substances illicites L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
– éthylène glycol La clinique et les résultats biologiques sont préémi-
– méthanol nents par rapport aux résultats analytiques toxico-
– méthadone logiques +++.
– body packers
76
APPROCHE CLINIQUE PAR TOXIDROME II.2
••• 3/7
SYNDROME OPIACÉ
Symptômes Étiologies
• Coma calme • Opiacés naturels : héroine, morphine codéine,
• Myosis opium
• Bradypnée = fréquence respiratoire < 12/min • Opiacés synthétiques : produits de substitution
• Vomissements de l’héroïne (méthadone, buprénorphine),
• Parfois hypotension artérielle, hypothermie et tramadol
bradycardie sinusale Attention
• Seuls les opiacés sont détectés par des
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prélèvements urinaires
• Effets de la buprénorphine peu reversés par
naloxone
SYNDROME CHOLINERGIQUE
Intoxication aux organophosphorés Syndrome muscarinique
Étiologies • Myosis
• Insecticides anticholinestérasiques (carbamates, • Bronchorrhée pouvant évoluer en œdème
organophosphorés) pulmonaire
• Gaz de combat organophosphorés • Bronchospasme
• Agonistes cholinergiques : prostigmine, certains • Bradycardie
opiacés • Douleurs abdominales
• Vomissements, diarrhées
Trois types de syndromes
• Sueurs
Syndrome nicotinique • Hypotension artérielle par vasoplégie,
• Fasciculations musculaires bradycardie, puis arrêt cardiaque
• Paralysie Syndrome central
• Tachycardie • Stimulation initiale puis dépression SNC
• Hypertension artérielle • Agitation, céphalées, tremblements, confusion,
• Arrêt respiratoire ataxie, convulsions, encéphalopathie avec coma
et dépression respiratoire
77
II.2 APPROCHE CLINIQUE PAR TOXIDROME
4/7 •••
SYNDROME ANTICHOLINERGIQUE
Étiologies Syndrome central
• Antidépresseurs tricycliques • Confusion
• Anti-histaminiques H1 • Agitation
• Antiparkinsoniens : trihexyphénildine • Hallucinations
• Quinidine, disopyramide • Délire
• Atropine, beladone, scopolamine, datura • Tremblements
Syndrome neurovégétatif • Syndrome pyramidal avec hypertonie,
hyperréactivite tendineuse et Babinski bilatéral
• Mydriase • Convulsions
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• Tachycardie • Fièvre
• Sécheresse des muqueuses
• Rétention aiguë d’urine Attention au risque de Qt long
SYNDROME SÉROTONINERGIQUE
Étiologies Troubles biologiques
• Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine • Hyperglycémie, hyperleucocytose, hypokaliémie,
• Inhibiteur de la mono amine oxydase une hypocalcémie, coagulation intravasculaire
• Lithium disséminée, acidose lactique et rhabdomyolyse
• Antidépresseur tricyclique
• Ecstasy
Symptômes
• Confusion
• Délire
• Mydriase
• Agitation
• Myoclonies
• Rigidité
• Tremblement
• Hyperréflexie
• Diaphorèse
• Fièvre avec sueurs et frissons
• Diarrhée
78
APPROCHE CLINIQUE PAR TOXIDROME II.2
••• 5/7
SYNDROME ADRÉNERGIQUE
Étiologies Troubles métaboliques
• Effet alphamimétique : cocaïne, crack, • Hyperglycémie
amphétamines, ecstasy, éphédrine, ergotamine, • Acidose lactique
phényl-propanolamine • Hypokaliémie
• Effet bêtamimétique : théophylline, salbutamol, • Hypophosphorémie
xanthines, caféine Syndrome neurovégétatif
Troubles neurologiques • Fièvre
• Mydriase • Palpitations
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• Agitation • Tachycardie
• Tremblements • Hypotension (effet α+)
• Céphalée • Hypertension (effet β+)
• Convulsions • Troubles du rythme (TSV, tachycardie
ventriculaire)
• Insuffisance coronaire
79
II.2 APPROCHE CLINIQUE PAR TOXIDROME
6/7 •••
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propafénone
• Hémodynamique : collapsus cardio-vasculaire
mixte (cardiogénique et vasoplégique) Certains bêtabloquants comme : propranolol,
acébutolol, nadoxolol, pindolol, penbutolol,
Forme grave
labétalol, oxprénolol
• Syndrome cardio-vasculaire : choc
• Syndrome neurologique : coma convulsif Les antidépresseurs tri- et tétracycliques :
• Syndrome pulmonaire : syndrome de détresse amitriptyline, imipramine, clomipramine,
respiratoire aigu (SDRA) retardé → hémorragie dothiépine, maprotiline, miansérine
alvéolaire Certains inhibiteurs de la recapture de la
• Syndrome métabolique : hypokaliémie, acidose sérotonine (IRS) comme le citalopram
lactique Les neuroleptiques phénothiaziniques
et particulièrement la thioridazine
La carbamazépine (Tégrétol ®)
Des antipaludéens comme la chloroquine
ou la quinine
Une drogue : la cocaïne
80
APPROCHE CLINIQUE PAR TOXIDROME II.2
••• 7/7
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• Flush syndrome • Déshydratation aiguë
• Collapsus Syndrome orellanien
• Coma
• Délai : 1 à 3 jours
• Phase rémission de 1 à 3 semaines
• Phase état : insuffisance rénale aiguë
• Évolution fréquente vers chronicité
CONCLUSION
• Les intoxications aiguës sont une des causes les
plus importantes d’admission aux urgences.
• Les complications vitales sont parfois présentes
dès l’admission.
• La démarche diagnostique s’appuie sur la
recherche des toxidromes.
• La prise en charge des intoxications aiguës
relève de l’urgence et elle repose principalement
sur les traitements symptomatiques et les
antidotes.
81
Intoxication médicamenteuse
DÉFINITION AVERTISSEMENT
Plusieurs paramètres vont L’IMV aiguë représente la cause la plus fréquente d’hospitalisation
permettre de définir une des sujets de moins de 30 ans, mais la mortalité hospitalière de
intoxication médicamenteuse ces pathologies est inférieure à 1 %. C’est avant tout le traitement
volontaire (IMV) aiguë comme symptomatique et la surveillance qui sont les piliers d’une faible
étant grave : mortalité.
• la nature de l’intoxication Il convient aussi de rappeler qu’il est indispensable d’affirmer l’in-
• la quantité ingérée toxication comme étant la cause des troubles présentés par le
• le délai de prise en charge patient.
• les complications Cette certitude diagnostique est le plus souvent obtenue par l’in-
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• les comorbidités terrogatoire de l’entourage et celui du patient en l’absence de
• l’existence ou non d’un troubles de la conscience.
traitement antidote
L’examen clinique est primordial à la recherche de signes évo-
cateurs d’une organicité autre que toxique. Enfin, une analyse
ÉPIDÉMIOLOGIE toxicologique pourra être pratiquée, sachant que celle-ci n’est
discriminante que si elle est parfaitement orientée, et son interpré-
Intoxication aiguë : le plus tation doit être prudente.
souvent volontaire mais parfois
accidentelle Le diagnostic étant établi, il conviendra ensuite de définir la stra-
tégie thérapeutique adéquate, et notamment la nécessité d’un
1re cause d’admission chez les traitement évacuateur, épurateur ou l’administration d’un
sujets de moins de 30 ans antidote lorsque celui-ci existe.
Nette prédominance féminine Le pilier thérapeutique dans la prise en charge des intoxications
Polymédicamenteuse dans 50 % médicamenteuses est le traitement symptomatique, avec pour
des cas objectif de pallier les défaillances des fonctions vitales.
Toxiques les plus fréquents : les Ne pouvant être exhaustif sur toutes les intoxications, on décrira ici
psychotropes celles dont la dangerosité provient du produit lui-même, et non pas
Mortalité globale = 0,2 % de la quantité ingérée, sachant que les deux sont intimement liés.
Néanmoins, cela nous permet de laisser de côté les toxiques qui ne
sont dangereux que par une ingestion massive, cas dans lesquels
souvent seuls un traitement symptomatique et une surveillance
bien menés permettent une évolution favorable sans séquelles.
Les produits répondant à cet objectif se caractérisent sou-
vent par une cardiotoxicité et/ou l’induction d’une défaillance
hémodynamique.
82
INTOXICATIONS MÉDICAMENTEUSES II.3
VOLONTAIRES AIGUËS GRAVES
••• 2/2
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Sat O2, glycémie) ; ECG, surveillance scope
Pas de critères licites pour une hospitalisation
– recherche de toxidromes (cf. II.2 Approche en service de médecine
clinique par toxicodrome), d’inhalation (RP si
doute clinique et/ou trouble de la vigilance) Hospitalisation en psychiatrie dans un second
– recherche de complication de décubitus, temps si nécessaire
cutanée, stigmates traumatiques
• Analyse toxicologique qualitative ± quantitative ;
dosage systématique d’OH, gazométrie selon PRINCIPAUX TOXIQUES
molécule EN CAUSE AUX URGENCES
2. Traitement symptomatique immédiat
Psychotropes
• Prise en charge non spécifique (non retardée par
• Benzodiazépines
les examens complémentaires) :
• Éthanol
– contrôle et protection des voies aériennes
• Antidépresseurs tricycliques ou non
supérieures : PLS, ± IOT et VM
• Carbamates, neuroleptiques, barbituriques
– remplissage, stabilisation hémodynamique
• Opiacés et stupéfiants
± recours aux amines ± support circulatoire (ECLS)
– réchauffement Cardiotropes
– prendre contact avec un service de réanimation • Bêtabloquants, inhibiteurs calciques,
au besoin digitaliques
• Prise en charge spécifique :
Antalgiques
– lavage gastrique réservé aux intoxications par
métaux lourds, fer, lithium, dans la 1 re heure • Aspirine, paracétamol
d’ingestion Produits ménagers, industriels
– charbon activé si molécule carbo-absorbable et et agricoles
ingestion < 1 h (contre-indication si trouble de
la vigilance non intubé/ventilé) ; à renouveler si
molécule à libération prolongée
– antidote si mono-intoxication, molécule connue,
clinique en faveur. Ne pas attendre les résultats
pharmacologiques pour initier un traitement
– traitement évacuateur, épurateur selon les
situations. Avis réanimateur
83
Intoxication médicamenteuse
II.4 BARBITURIQUES
1/1
CLASSIFICATION CINÉTIQUE
Selon la rapidité et la durée de leur action : Absorption : digestive rapide, au niveau
• Barbituriques rapides : pentobarbital gastrique car pH acide
• Barbituriques intermédiaires : amobarbital, Métabolisme hépatique : ce sont des inducteurs
butobarbital, vinbarbital enzymatiques. Les barbituriques rapides sont
• Barbituriques lents (les plus fréquemment métabolisés à 80-90 %, les barbituriques lents
utilisés en intoxication volontaire par à 40-50 %
barbituriques) : phénobarbital, barbital Élimination rénale : prédominante pour les
barbituriques lents et intermédiaires
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SYMPTOMATOLOGIE Demi-vie : variable selon le type de barbiturique
84
Intoxication médicamenteuse
CARBAMATES II.5
1/1
DOSE TOXIQUE
CINÉTIQUE Grande variabilité inter-individuelle :
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Absorption digestive prolongée. Demi-vie de 10 • 4 à 6 g chez l’adulte (létal > 12 g)
à 12 heures • ≥ 0,05 g/kg chez l’enfant (létal > 50 mg/kg)
Métabolisation hépatique : 50 à 60 %
TRAITEMENT
SYMPTOMATOLOGIE Pas d’antidote
Neurologique : pseudo-ébrieux, coma calme Symptomatique : remplissage, amines pressives
hypotonique aréactif fluctuant, mydriase si choc (selon PVC)
bilatérale, plus rarement hypertonie,
hypothermie possible, convulsions Charbon activé per os : si délai < 1 heure
85
Intoxication médicamenteuse
ÉPIDÉMIOLOGIE SYMPTOMATOLOGIE
Intoxication potentiellement grave car Neurologique : agitation, clonies, coma rarement
cardiotoxique profond (hyperréflexie, hypertonique, éveil
Fréquence : 6 % des cas relatif) signes pyramidaux, Babinski bilatéral,
convulsions et parfois état de mal convulsif
Par ordre décroissant : anafranil (clomipramine),
laroxyl (amitriptylline), ludiomil (maprotiline) Syndrome anticholinergique : mydriase peu
réactive, flou visuel, tachycardie, rétention
urinaire, constipation, agitation, hallucinations,
CINÉTIQUE délires, faciès vultueux
Cardio-vasculaire : vasodilatation artérielle,
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Absorption rapide digestive, volume de distribution
élevé d’où taux plasmatiques très faibles, demi-vie brady-arythmie et état de choc le plus souvent
plasmatique longue (10 à 40 heures), métabolisa- cardiogénique, arrêt circulatoire par inefficacité
tion hépatique importante cardiaque
Acidose mixte (métabolique par hyperlactatémie
et respiratoire sur hyperventilation)
DOSE TOXIQUE Hypokaliémie par effet stabilisateur de
0,5 à 1 g chez l’adulte membrane
0,005 g chez enfant ECG : (effet de type quinidine-like) bloc
intraventriculaire, bloc auriculo-ventriculaire,
extrasystoles ventriculaires, QT allongé,
élargissement des ondes QRS, torsade de
pointe, tachycardie et fibrillation ventriculaire,
asystolie
TRAITEMENT
Symptomatique
• Intubation et ventilation artificielle si coma ou troubles cardio-vasculaires
• Sympathomimétiques (isoprotérénol, dopamine, adrénaline) si choc cardiogénique
• Lactate de sodium molaire ou bicarbonate molaire (100 à 250 mL) si troubles de la conduction
intraventriculaire (surveillance de la kaliémie : risque d’hypokaliémie)
NB : les anti-arythmiques sont contre-indiqués.
Évacuateur-épurateur
• Charbon activé per os : si délai < 1 heure
86
Intoxication médicamenteuse
DIGITALIQUES II.7
••• 1/2
ÉPIDÉMIOLOGIE
Intoxication grave : mortalité de 15 %
Surtout digoxine et digitoxine (digitaline)
Plus rarement plantes (digitale, laurier-rose)
CINÉTIQUE
Demi-vie Métabolisme
Glucoside Durée effet Excrétion urinaire
plasmatique hépatique
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Digotoxine 120 heures 5-6 jours 80 % 10 %
Digoxine 48 heures 48 heures 15 % 85 %
Lanatoside C 36 heures 48 heures Faible +++
87
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II.7 DIGITALIQUES
2/2 •••
TRAITEMENT
Symptomatique
• Correction des troubles électrolytiques
• Atropine si bradycardie sinusale
• Entraînement électrosystolique si bloc auriculo-ventriculaire dans l’attente d’un traitement par antidote
• Diphénylhydantoïne (Dilantin®) si hyperexcitabilité ventriculaire : 250 mg en IV puis 1 g/24 heures en
perfusion
• Défibrillation si trouble du rythme ventriculaire mal toléré
Épurateur
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• Charbon activé per os : une dose (50 g) si délai < 1 heure
Antidotique
Anticorps antidigitaliques (fragments Fab : forment des complexes immuns avec les digitaliques) :
• > 80 mg de Fab neutralise 1 mg de digoxine. Action en 30 min, correction des signes ECG et de
l’hyperkaliémie en 1 à 4 heures
Protocole de traitement par antidote
• Neutralisation équimolaire si présence d’un seul facteur péjoratif suivant :
– arythmie ventriculaire (fibrillation ou tachycardie)
– bradycardie sévère inférieure à 40/min résistante à l’injection IV de 1 mg d’atropine
– kaliémie supérieure à 5,5 mmol/L
– choc cardiogénique
– infarctus mésentérique
• Neutralisation semi-molaire en présence d’au moins trois des facteurs suivants :
– sexe masculin
– cardiopathie préexistante
– âge > 55 ans
– bloc auriculo-ventriculaire quel que soit le degré
– bradycardie inférieure à 50/min et résistante à l’injection IV de 1 mg d’atropine
– kaliémie supérieure à 4,5 mmol/L
• Produit actuellement disponible : Digibind® 38 mg
• Dose équimolaire :
– dose ingérée inconnue, dosage sérique indisponible :
400 mg de Fab IV lente 15 à 30 min ± à renouveler si besoin
– dose prise connue : 64 mg de Fab par mg de digoxine ingérée
– concentration de glycoside dans le sérum (CDig) connue :
Fab (mg) = CDig (nmol/L) × 0,35 × poids corporel (kg)
Conversion : Digoxine ® 1 ng/mL = 1,307 nmol/L
• En pratique :
– perfusion en 30 min si neutralisation équimolaire, en 2 à 6 heures si neutralisation semimolaire
88
Intoxication médicamenteuse
ANTI-ARYTHMIQUES – II.8
CLASSE I : QUINIDINE-LIKE
1/1
ÉPIDÉMIOLOGIE TRAITEMENT
Intoxications graves Hospitalisation précoce, monitoring ECG et TA
Ce sont les anti-arythmiques à effet stabilisant Traitement symptomatique par amines pressives
de membrane. Ils ont un effet inotrope, si état de choc cardiogénique
bathmotrope, chronotrope et dromotrope négatif Lactate ou bicarbonate de sodium molaire
(100-250 mL) si bloc intraventriculaire
CINÉTIQUE Choc électrique externe si troubles de
Absorption rapide : les premiers troubles l’exitabilité
apparaissent dans les 30 min ou l’heure suivant Diazépam en IV puis en perfusion si intoxication
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l’ingestion par la chloroquine. Le diazépam aurait un
certain effet « antidotique » sur les troubles
cardio-vasculaires
DOSE TOXIQUE
Assistance circulatoire périphérique si choc ou
Dès > à 3 fois la dose thérapeutique journalière arrêt cardiaque
• Disopyramide (Rythmodan ®) : 1,5 g
• Quinidine : 3 g
• Autres molécules : mexilétine, flécaïne,
propafénone, cipralan
La chloroquine a la même toxicité cardiaque :
dose toxique = 2 g
SYMPTOMATOLOGIE
Cardio-vasculaire : hypotension, choc cardiogénique, arrêt circulatoire par inefficacité cardiaque/dissociation
électromécanique
ECG
• Troubles de la conduction (bradycardie, blocs auriculo-ventriculaires et surtout blocs intraventriculaires)
• Troubles de l’excitabilité : élargissement des QRS, tachycardie ventriculaire, extrasystoles, torsades de pointes
Neurologique : mydriase, diplopie, scotomes, spasmes de l’artère rétinienne (quinidine, chloroquine), coma et
crises convulsives (chloroquine)
Hyperkaliémie
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
L’intoxication par la quinine (chloroquine et apparentés) est extrêmement grave engageant le pronostic vital très
rapidement après l’ingestion, imposant un transfert immédiat en service de réanimation, un lavage gastrique
même au-delà d’une heure de délai et le recours précoce aux amines pressives (adrénaline en particulier).
89
Intoxication médicamenteuse
II.9 SALICYLÉS
1/1
ÉPIDÉMIOLOGIE BIOLOGIE
Intoxication surtout chez l’enfant où elle est Alcalose respiratoire par hyperventilation
potentiellement grave si la dose est > 100 mg/kg Acidose métabolique par la suite d’une
Dose toxique chez l’adulte : 20 g accumulation de dérivés acides et d’acide
lactique
Hypokaliémie
SYMPTOMATOLOGIE
Salicylémie :
Neurosensorielle : vertiges, acouphènes,
céphalées, hypo-acousie, agitation, confusion, • > 500 mg/L = intoxication grave
coma, convulsions • > 1 000 mg/L = intoxication potentiellement
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mortelle
Respiratoire : hyperventilation
Hyperthermie, sueurs, hypoglycémie,
hypercalcémie TRAITEMENT
Déshydratation Charbon activé per os : une dose de 50 g si délai
< 1 heure
Réhydratation et correction de l’acidose
Alcalinisation par soluté bicarbonaté : corrige
l’acidose et augmente l’élimination urinaire des
salicylés
Hémodialyse si acidose métabolique importante
non corrigée par le bicarbonate de sodium
90
Intoxication médicamenteuse
PARACÉTAMOL II.10
••• 1/2
ÉPIDÉMIOLOGIE SYMPTOMATOLOGIE
Intoxication fréquente actuellement. Risque Asymptomatique initialement
d’hépatite grave mortelle Après 3 à 4 heures parfois quelques nausées
Nombreuses spécialités : Doliprane ®, Dafalgan ®, et vomissements
Efferalgan ® , Propofan®, Tylénol® … Hépatite cytolytique à partir de la 12 e -
24e heure ; augmentation des transaminases
qui atteignent leur maximum au 3e jour ; ictère
DOSE TOXIQUE à partir du 2e jour peu intense ; insuffisance
Adulte : 8 g hépatocellulaire apparaît 3 à 6 jours après
l’ingestion et peut être mortelle
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Enfant : 150-200 mg/kg
Insuffisance rénale est rare
PHYSIOPATHOLOGIE
Le paracétamol est métabolisé au niveau du foie PRONOSTIC
par le cytochrome P450 en un métabolite inter- Intérêt du dosage du paracétamol dans le plasma.
médiaire (N-acétyl benzoquinonéimine) qui est un En fonction du taux et de l’analyse par rapport à
radical libre hépatotoxique. l’ingestion, on peut évaluer le risque d’hépatite
Normalement, à dose thérapeutique, ce métabolite (normogramme de Rumack) :
est inactivé (conjugué) par le glutathion réduit avec
Taux plasmatique 4e heure 15e heure
formation de métabolites sulfo- et glucorono-conju-
gués atoxiques qui sont éliminés dans les urines. Risque d’hépatite > 300 mg/L > 45 mg/L
À dose toxique, le glutathion disponible est pro- grave
gressivement épuisé, le métabolite intermédiaire Risque d’hépatite > 200 mg/L > 30 mg/L
n’est plus éliminé et va entraîner des lésions et une
nécrose des hépatocytes. Pas de risque < 150 mg/L < 15 mg/L
TRAITEMENT
ANTIDOTE : N-acétyl-cystéine (Fluimucil® ) – intoxication associée par autre hépatotoxique
Mode d’action: la N-acétyl-cystéine permet de – Traitement inducteur enzymatique associé
suppléer à l’épuisement du stock de glutathion en (phénobarbital, carbamazépine, isoniazide, etc.)
apportant des groupements SH. Hormis ces items indicatifs, il est conseillé de repor-
Indications ter la paracétamolémie dosée à H4 de l’heure suppo-
sée d’ingestion sur le diagramme de Prescott (Fig. 1).
Dose supposée ingérée (DSI)
Paracétamolémie : diagramme de Prescott
• > 150 mg/kg ou > 10 g (Fig. 1)
• > 4 g si :
– dénutrition • Valide :
– jeûne prolongé – si prise unique
– éthylisme chronique – si individu sain
91
II.10 PARACÉTAMOL
2/2 •••
– à partir de 4 heures après l’ingestion – 150 mg/kg sur 30 min. Passer sur 60 min,
– à partir de 2 heures en cas de forme liquide diminue le risque d’effet second ; en cas d’effet
pédiatrique second, STOP, puis reprendre à 100 mg/kg
• Si heure d’ingestion inconnue : – puis 50 mg/kg sur 4 heures
– 2 dosages à 4 heures d’intervalle – puis 100 mg/kg sur 16 heures, à poursuivre tant
• Schéma thérapeutique d’utilisation du Fluimicil® que la paracétamolémie est positive
5 g/25 mL, à diluer dans du G5 :
Figure 1. Abaque de Prescott : décroissance de la paracétamolémie dans le temps.
4 000 Limite inférieure du groupe
500 à haut risque probable
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3 000
400 95 % de ALAT
2 000 300 ou ASAT > 1 000 UI/L
Ligne définissant la nécessité
1 300 200
de traitement
1 000 150
100
Paracétamolémie
500
50
100
10
50
5
30
µmol/L mg/L 4 8 12 18 20 24
Délai après l’ingestion (h)
Source : http://www.urgences-serveur.fr/intoxication-au-paracetamol,253.html.
92
Intoxication médicamenteuse
LITHIUM II.11
••• 1/2
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lithémie ≥ 3 mM
• Demi-vie élevée car diffusion lente du secteur
intracellulaire vers le secteur extracellulaire 3 ORGANES CIBLES PRINCIPAUX
Intoxication aiguë Le système nerveux central (SNC)
• Symptômes modérés malgré lithémie élevée Le rein : du fait de son élimination rénale
• Aggravation si diminution de l’élimination du exclusive, tout surdosage en lithium aboutit
lithium à la création d’un « cercle vicieux » par
Surdosage l’hypovolémie qui va diminuer la filtration
glomérulaire, par l’aggravation d’une
• Symptômes d’aggravation progressive dès lithé-
insuffisance rénale préexistante
mie ≥ 1,5 mM
• Bonne corrélation entre symptômes et lithémie L’appareil cardio-vasculaire : trouble du rythme
et collapsus
SYMPTÔMES ET GRAVITÉ
CONDUITE À TENIR ET PRINCIPES
Formes mineures
• Tremblements fins des extrémités persistant
DU TRAITEMENT
au repos En fonction des circonstances de l’intoxication
• Troubles d’élocution, maladresse, modification (aiguë ou chronique), de l’importance du tableau
de l’écriture bioclinique et de la lithémie :
• Asthénie, anorexie Hospitalisation en réanimation ou SI :
• Vomissements, diarrhées intoxication aiguë/chronique et surdosage
Formes graves Charbon inefficace, discuter lavage gastrique si
• Encéphalopathie myoclonique : coma, < 1 heure
hypertonie, réflexes ostéotendineux vifs, Mesures symptomatiques (intubation/ventilation,
syndrome pyramidal correction des troubles ioniques, etc.)
• ECG : trouble de repolarisation, bloc auriculo- Épuration rénale ou extrarénale
ventriculaire, hyperexcitabilité
93
II.11 LITHIUM
2/2 •••
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une acidose métabolique importante (pH < 7,20) tif correct (qui se normalise bien après le
non corrigée par le bicarbonate de sodium retour à un score de Glasgow à 15) ; en
conséquence, l’hospitalisation à l’UHCD
• L’intérêt de l’hémodialyse n’a été démontré
devrait être systématique pour permettre le
dans aucune autre intoxication médicamenteuse
retour à un état de fonctionnement cognitif
(accord faible dans les Recommandations d’ex-
optimal.
perts de la SRLF, 2006)
Comme après tout passage à l’acte suici-
• Aucune indication actuelle prouvée de l’hémodia-
daire (cf. I.10 Crise suicidaire), la première
filtration continue dans l’épuration des médica-
partie de l’intervention spécialisée com-
ments sauf dans l’intoxication au lithium, en tant
prend l’évaluation du risque, de l’urgence et
qu’alternative à l’hémodialyse si celle-ci n’est
de la dangerosité du scénario suicidaire et
pas disponible (Recommandations d’experts de
l’évaluation du facteur précipitant.
la SRLF, 2006).
94
Pièges somato-psychiatriques
DÉFINITION ÉPIDÉMIOLOGIE
Selon le DSM-5, les critères de confusion mentale Situation fréquente : 1,1 % chez le sujet de
sont : plus de 55 ans contre 0,4 % dans la population
• perturbation de l’attention (difficulté à focaliser, générale de plus de 18 ans.
maintenir ou changer son attention) et de la Les étiologies sont multiples mais ont toutes
conscience ; un dénominateur commun : une pathologie
• trouble cognitif (trouble mnésique, organique sous-jacente, qui impose une
désorientation, difficulté d’expression ou de hospitalisation urgente en milieu médical.
perception) non expliqué par une démence
préexistante établie ou en évolution ;
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• la perturbation se développe au cours d’une
période courte (quelques heures ou jours)
et a tendance à fluctuer dans la journée ;
• présence d’arguments lors de l’interrogatoire, L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
de l’examen physique ou lors du bilan biologique • Toujours interroger l’entourage : rupture par rap-
en faveur d’une cause directe médicale, d’une port à l’état antérieur et rapidité d’installation,
intoxication, de l’utilisation de médicament ou facteur déclenchant (médicaments, toxiques,
d’un sevrage, expliquant la perturbation. contexte infectieux et métaboliques)…
La caractéristique essentielle du delirium est une • L’urgence absolue, une fois le diagnostic de syn-
perturbation de la conscience, accompagnée de drome confusionnel (SC) posé, reste le diagnostic
modifications cognitives, qui ne peut pas s’expli- étiologique qui permettra de guider la conduite
quer par une démence préexistante ou en évolution. thérapeutique : toute approche d’un syndrome
La perturbation s’installe sur une période courte, confusionnel est d’abord somatique
habituellement quelques heures ou quelques jours, • Toujours évoquer/éliminer un syndrome de
et tend à avoir une évolution fluctuante tout au long sevrage (éthylique ou médicamenteux)
de la journée.
• Toujours évaluer les capacités d’orientation tem-
Il existe plusieurs présentations : hyper-actives poro-spatiale des patients et les coter (10 items
(agitation), hypo-actives (apathie, obnubilation) et orientation du MMS).
des formes incomplètes.
95
Pièges somato-psychiatriques
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et alcalose) (antidéprésseur, neuroleptiques, hypnotiques),
Insuffisance respiratoire antispasmodiques, anticholinergiques,
• SC dû à l’hypercapnie ou à l’hypoxie anti-histaminiques, antiparkinsoniens, anti-
• Décompensation de BPCO épileptiques, corticoïdes, fluroquinolones,
• Prise de sédatif inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), digoxine/
bêtabloquant et amiodarone…
Encéphalopathie hépatique
Alcool
• Peut aller de la confusion jusqu’au coma
• Traduit un dysfonctionnement hépatique grave • Ivresse aiguë :
• 3 grands tableaux : – simple : troubles de la conscience et incoordination
– encéphalopathie porto-cave (SC transitoire) – excitomotrice : état confusionnel avec angoisse
– décompensation d’une cirrhose hépatique et fureur aveugle
– insuffisance hépatique grave virale ou toxique – hallucinatoire : hallucinations visuelles et
(SC calme, foetor hepaticus et astérixis ou auditives, délire onirique
flapping tremor) • Éthylisme chronique : SC lors du phénomène de
sevrage, delirium tremens (angoisse, agitation,
Insuffisance rénale
tremblements, onirisme, fièvre et troubles
• SC protéiformes de type confuso-onirique végétatifs majeurs telles la sueur profuse, la
• Hyper-azotémie déshydratation)
• Pathogénie méconnue : rôle de l’urée, de faux • État confusionnel d’origine carentielle
neurotransmetteurs de neurotoxines ?
Toxiques domestiques
• Encéphalopathie des dialysés : origine toxique
(teneur en aluminium du dialysat) • Monoxyde de carbone (CO) ++
• Hallucinogènes
Endocrinopathie
• Champignons vénéneux, seigle parasité par
• Par le biais de troubles métaboliques l’ergot
• Hypoparathyroïdie (hypocalcémie),
hyperparathyroïdie (hypercalcémie), Toxiques industriels
insuffisance surrénalienne, panhypopituitarisme • Métaux : lithium, bismuth, arsenic, plomb,
(hypoglycémie, hyponatrémie, hypotension voire manganèse, nickel, thallium, zinc
hypothermie), hyperthyroïdie (SC dans 3 à 4 % • Hydrocarbures aromatiques : benzène, toluène…
des cas, la confusion stuporeuse est la plus • Hydrocarbures aliphatiques halogénés :
fréquente chez les sujets âgés), hypothyroïdie et tétrachlorure de carbone, chlorure de méthyle,
encéphalopathie d’Hashimoto trichloro-éthylène
96
ÉTIOLOGIES DU SYNDROME CONFUSIONNEL II.13
••• 2/2
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Maladie de Biermer : carence en vitamine B12
SYNDROME CONFUSIONNEL
SYNDROME CONFUSIONNEL
D’ORIGINE INFECTIEUSE
SC résulte soit de la fièvre, soit de l’agent
DE LA PERSONNE ÂGÉE
infectieux lui-même Facteurs prédisposants : âge avancé, MMS
< 24, démence, TAS élevée, perte d’autonomie,
Méningite, encéphalites et abcès cérébraux
déficits sensoriels
Pneumopathies, pyélonéphrites… Mêmes étiologies que l’adulte plus jeune
mais souvent intriquées (organiques et
médicamenteuses) et associées à des facteurs
SYNDROME CONFUSIONNEL psychosociaux précipitants (isolement social,
D’ORIGINE VASCULAIRE stress psychologique, changement brutal
Syndrome coronarien aigu d’environnement, hospitalisation)
Embolie pulmonaire Attention ! Toujours penser à : rétention aiguë
d’urine et fécalome
Troubles de la conduction ou du rythme
Interrogatoire de la famille permet de
Décompensation cardiaque
différencier troubles cognitifs (installation
progressive sur plusieurs mois voire années)
d’un syndrome confusionnel (installation brutale
sur quelques heures ou jours)
97
Pièges somato-psychiatriques
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Dès l’arrivée du malade répétés (augmente la confusion) ;
Glycémie, natrémie, osmolarité (indices • attitude calme, ne pas multiplier les
de l’hydratation cellulaire), protidémie, intervenants ;
créatininémie et urée (fonction rénale), calcémie, • en cas d’agitation, un traitement sédatif
bilan hépatique (recherche d’une insuffisance devra être administré en essayant de majorer
hépatique) les doses du soir et en privilégiant une
Bandelette urinaire monothérapie avec demi-vie courte (Seresta®) ;
• En cas d’agitation ou d’hallucinations majeures,
ECG les neuroleptiques deviennent indispensables
TDM cérébrale sauf si cause évidente (loxapine ou halopéridol) ;
Ponction lombaire systématique si confusion • Traitement étiologique +++ (antibiothérapie,
fébrile sauf si point d’appel infectieux certain hydratation, etc.)
Dans le delirium tremens: les besoins en liquide
peuvent être de 3 à 6 litres. Chez l’alcoolique, il
EXAMENS DE 2e INTENTION faut rajouter de manière systématique une vitami-
En fonction du contexte, on pourra rajouter nothérapie (vitamines B1 500 à 1 000 mg IV ou IM
une gazométrie artérielle (en cas de troubles ± B12, PP et folates) + benzodiazépines.
ventilatoires), des dosages médicamenteux
ou de toxiques sanguins ou urinaires, des
hémocultures, une ECBU ou un EEG
En 2e intention arrivent les dosages vitaminiques
(B12, folates) ou hormonaux (thyroïdiens,
parathyroïdiens, etc.)
RÉFÉRENCE
• American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. Fifth Ed.
Washington DC : APA, 2013.
98
Pièges somato-psychiatriques
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son passé
ÉPIDÉMIOLOGIE Description méthodique et précise avec des
La prévalence est de 5 à 7 % en hôpital général termes médicaux
et 4 à 9 % en médecine générale.
Les premiers symptômes se manifestent entre
NATURE DE LA PLAINTE
20 et 30 ans, plus fréquente chez les femmes.
Fonction digestive
• Principal centre d’intérêt avec surveillance des
PRÉSENTATION DU PATIENT ingestions et excrétions
Grand nombre de consultations • Nausées +++, « poids sur l’estomac »,
Conviction persistante malgré les résultats constipation
négatifs des différents examens Cœur : palpitations, précordialgies, troubles
Symptômes pendant au moins 6 mois tensionnels…
Dysfonction respiratoire : dyspnée, toux,
Sévérité variable du symptôme et du trouble
sinusite…
(léger, moyen, grave)
Apparition possible suite à un facteur de stress Céphalées, fatigue…
(abus sexuel, décès, violences, etc.) Douleur
Disparition après résolution du stress mais
peuvent évoluer vers la chronicité
99
II.15 TROUBLE À SYMPTOMATOLOGIE SOMATIQUE :
HYPOCONDRIE
2/3 •••
DSM-5
L’hypocondrie, auparavant parmi les symptômes du premier axe, répertorié parmi les troubles somatoformes, a
été remplacée par le diagnostic de trouble à symptomatologie somatique.
Un ou plusieurs symptômes somatiques cause de détresse ou entraînant une altération significative de la vie
quotidienne
Sentiments excessifs liés aux symptômes somatiques ou aux préoccupations sur la santé suscitées par
ceux-ci se manifestant par :
• des pensées excessives concernant la gravité du symptôme
• un niveau d’anxiété élevé concernant la santé
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• ou du temps et une énergie excessive dévolus à ces symptômes ou concernant la santé
Bien que le symptôme donné puisse ne pas être continuellement présent, l’état symptomatique est durable
(typiquement plus de 6 mois)
Dans une minorité des cas d’hypocondrie, le diagnostic de crainte excessive d’avoir une maladie
(appartenant à la même catégorie diagnostique) peut s’appliquer.
Niveau élevé d’anxiété concernant la santé en l’absence de symptômes somatiques
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES
LE POINT DE VUE DU PSYCHIATRE ÉVOLUTION ET PRONOSTIC
• « L’hypocondriaque » se caractérise par Fluctuante : épisodes de quelques mois à
un grand nombre de consultations médi- plusieurs années entrecoupées d’accalmies
cales. Il est persuadé d’être atteint d’une Lien entre les facteurs de stress psychosociaux
maladie grave qui n’a pas été découverte. et l’exacerbation des symptômes
• Attention, penser à la fable du garçon qui Un tiers à la moitié des patients connaîtront une
criait au loup (Ésope) : « À force de crier amélioration significative de leur état
au loup à tort, cela peut finir par arriver »,
donc toujours se méfier d’une pathologie Facteurs de bon pronostic : statut socio-
organique sous-jacente et intercurrente. économique élevé, présence d’un trouble
• On insistera sur une prise en charge anxieux ou dépressif répondant au traitement,
médecins somaticiens – patient – psy- début brutal des symptômes, absence d’un
chiatre (triangulation +++). trouble de personnalité et absence d’une
affection médicale
100
TROUBLE À SYMPTOMATOLOGIE SOMATIQUE : II.15
HYPOCONDRIE
••• 3/3
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Trouble somatique
Toujours éliminer une affection médicale (« désomatisation » des psychiatres), surtout dans les tableaux cliniques
complexes comme le SIDA, les affections endocriniennes, la sclérose en plaques…
Autres troubles à symptomatologie somatique
• Le trouble factice
• Le trouble de conversion : trouble à symptomatologie neurologique fonctionnelle (symptômes neurologiques
incompatibles avec une physiopathologie neurologique)
• Le trouble spécifié à symptomatologie somatique (grossesse nerveuse, etc.)
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• Le trouble non spécifié à symptomatologie somatique
• Facteurs psychologiques influençant d’autres affections médicales
Trouble anxieux, trouble panique, TOC et obsession d’une dysmorphie corporelle
Les manifestations somatiques de l’anxiété sont parfois interprétées comme des maladies physiques graves,
mais les patients sont habituellement rassurés par l’explication concernant l’origine physiologique des symp-
tômes et ne développent donc pas la conviction d’être atteints d’une maladie physique.
De plus, dans les TOC sont associés des comportements répétitifs visant à réduire l’anxiété.
La dysmorphie est considérée comme un défaut d’apparence non comme le reflet d’une éventuelle maladie.
Trouble délirant sous-type somatique
THÉRAPEUTIQUE
LE POINT DE VUE DU PSYCHIATRE EN URGENCE
Pour la forme clinique classique : la ren- Le trouble délirant sous type somatique est une
contre aux urgences doit permettre la urgence thérapeutique et impose un transfert en
mise en place d’une triangulation : urgen- service spécialisé :
tiste – patient – psychiatre qui permettra
• agitation : traitement sédatif neuroleptique
de passer le relais de la prise en charge
(Loxapac® 50 à 100 mg) plus ou moins associé
en respectant la plainte somatique du
à un traitement benzodiazépine (Valium® 10 mg,
patient tout en lui donnant une dimension
Tranxène® 10 à 50 mg) ;
somato-psychique.
• antidépresseurs dans les formes dépressives et
Différents types d’intervention psycho- mélancoliques ;
thérapeutique peuvent être envisagés et • neuroleptiques atypiques dans les formes
proposés au patient (psychanalytique, psychotiques aiguës.
cognitivo-comportementale).
Une thérapeutique anxiolytique (Atarax ®,
benzodiazépines) pourra être débutée avec
précaution (intolérance médicamenteuse
fréquente).
101
Pièges somato-psychiatriques
|
s
mental). • l’horaire (vespérale, nocturne) ;
in
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• le profil évolutif (répétition, durée, fréquence,
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e
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contenu stéréotypé ou pas) ;
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• le retentissement des hallucinations sur le
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patient, le conjoint ou l’aidant : anxiété, troubles
T
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du comportement ;
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• la critique ou l’adhésion :
ro
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE – /g
adhésion complète sans critique en faveur
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sont très rares et doivent faire rechercher une cause – adhésion incomplète avec critique en faveur
b
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psychiatrique.
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organique
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|
102
Pièges somato-psychiatriques
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Hallucinogènes naturels adressés pour une audiométrie. Elles sont
• Les champignons dits « hallucinogènes » : isolées, prolongées, non stéréotypées,
psylocybe augmentées par le silence, réduites par les
• Les plantes comme la Salvia divinorum, le Datura bruits de l’environnement et sont bien critiquées
stramonium, le peyolt (dérivé de la mescaline), la • Au début pouvant faire croire à une source
belladone (à forte dose → effet anticholinergique) sonore externe, correspondant à des souvenirs
musicaux de l’enfance ou de la jeunesse
Hallucinogènes synthétiques • Généralement du côté où prédomine la surdité
• Le LSD ou acide lysergique (produit par l’ergot Hallucinations dans le cadre
de seigle) entraîne des modifications sensorielles d’un déficit visuel
intenses, provoque des hallucinations et une
perte plus ou moins marquée du sens des réalités • Syndrome de Charles-Bonnet : hallucinations
• La kétamine, substance utilisée comme visuelles élémentaires (figures géométriques)
anesthésique vétérinaire et humain, entraîne à ou complexes (des personnages) souvent
dose plus forte, des hallucinations mais aussi en couleurs, à prédominance vespérale
des effets dissociatifs (sensation de rupture de ou nocturne. Elles sont associées à une
l’unité psychique et corporelle) ophtalmopathie et sont bien critiquées. Elles
• L’acide gamma-hydroxybutyrate (GHB) et son touchent 10 à 15 % des sujets à faible acuité
précurseur, le gamma-butyrolactone (GBL) visuelle
• Les hémianopsies et quadranopsies
Drogues à potentiel hallucinogène d’installation brutale sont accompagnées dans
• Colles et solvants environ 40 % des cas d’hallucinations visuelles
• Éther, gaz volatiles élémentaires ou complexes. Phénomène
• Cannabis et ses dérivés précoce et transitoire (quelques jours à quelques
• Opiacés à fortes doses semaines), bien tolérées. S’en rapprochent
• Cocaïne, amphétamines… les hallucinations survenant au cours de la
récupération d’une cécité corticale
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE Phénomène du « membre fantôme »
Les effets toxiques de Datura Stramonium com- • Survenant chez les amputés : sensations
prennent : hallucinations visuelles effrayantes, hal- proprioceptives comme elles existaient avant
lucinations auditives, idées délirantes à thème de de perdre le segment. Soulève des questions
persécution, mydriase, tachycardie, confusion et pathophysiologiques, mais aucun problème
agitation. diagnostique
103
II.17 HALLUCINATIONS ORGANIQUES
OU LÉSIONNELLES
2/4 •••
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Elles sont plus fréquentes et sévères au cours de de passage d’un animal ou d’une personne
la narcolepsie, et liées à des endormissements ou • Phénomènes apparentés aux hallucinations :
des éveils en sommeil paradoxal. Souvent multimo- l’impression forte que quelqu’un est à proximité,
dales, parfois effrayantes, avec critique variable. en l’absence d’indice sensoriel (visuel ou auditif)
Onirisme et états dissociés pouvant témoigner d’une présence
• Elles peuvent rarement être olfactives ou
Certaines lésions pédonculaires peuvent être à tactiles, voire auditives ou verbales avec
l’origine de syndromes hallucinatoires visuels. Il contenu indistinct et affectivement neutre
existe une dissociation entre les mécanismes du • Elles sont fréquemment associées à des troubles
rêve et du sommeil. C’est un statut dissociatus cognitifs ou en prédisent l’apparition
caractérisé par l’intrication de caractères de l’état • Traitement antipsychotique recommandé : la
de veille, du sommeil lent et du sommeil paradoxal. clozapine à faibles doses ; si contre-indication,
Les phénomèes associés au sommeil ne sont donc la quétiapine
pas toujours couplés au sommeil = « rêveur éveillé ».
Maladie d’Alzheimer
Il faut distinguer les états oniriques (état de rêve
• Hallucinations souvent accompagnées d’idées
associé au sommeil paradoxal) des états confusion-
délirantes à thème de persécution. Elles sont un
nels de réanimation (liés a des facteurs pharmaco-
phénomène tardif dans l’évolution de la maladie
logiques – sédatifs, morphiniques).
et associées à des troubles cognitifs
Syndrome confuso-onirique
Autres maladies neurodégéneratives
• Délirium Tremens : conséquences neurologiques • Les hallucinations sont rares
sévères liées au syndrome de sevrage en
alcool : hallucinations multiples surtout visuelles Si on retrouve des troubles du comportement asso-
avec zoopsie et scènes terrifiantes, agitation, ciés, le diagnostic s’orientera plutot vers une patho-
propos incohérents en plus du syndrome logie psychiatrique.
physique (tachycardie, fièvre, sueur, etc.)
• Autres sevrages : benzodiazépines, certaines
drogues
104
HALLUCINATIONS ORGANIQUES II.17
OU LÉSIONNELLES
••• 3/4
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• Sensitives : de paresthésies non douloureuses
touchant typiquement les premiers doigts de la
main et le pourtour des lèvres du même côté HALLUCINATIONS AU COURS
(chéiro-orales), puis le coude, l’hémiface et plus DES MALADIES MÉTABOLIQUES
rarement l’ensemble de l’hémicorps
Il s’agit principalement des maladies du métabo-
Épilepsie lisme de l’homocystéine, des troubles du cycle de
Crises partielles simples ou complexes : hallucina- l’urée, des porphyries, de la maladie de Wilson, de
tions visuelles [élémentaires positives (phosphène, la xanthomatose cérébro-tendineuse et de la mala-
macropsie, micropsie, palinopsie (perception die Niemann-Pick de type C.
visuelle antérieure)… ou complexes (objets, per- Les hallucinations sont visuelles, accompagnées
sonnages, etc.)], auditives [acouphène, illusions de confusion, catatonie, déclin cognitif progressif
(déformation de voix, etc.), musique, voix, etc.], et d’une résistance au traitement antipsychotique.
olfactive (cacosmie), gustatives (amer ou acide).
Dans le cadre des épilepsies pharmacorésistantes
peuvent apparaître des hallucinations verbales (voix HALLUCINATIONS ASSOCIÉES
d’un locuteur unique situé à droite du sujet). AUX ENCÉPHALITES ET TUMEURS
Par ex., syndrome d’Alice au pays des merveilles CÉRÉBRALES
→ illusions visuelles ou somesthésiques com-
Au cours des certaines encéphalites, les hallucina-
plexes : modification de la représentation des corps
tions visuelles peuvent constituer le seul élément
dans l’espace, distorsions sensorielles → microp-
clinique. Par exemple, la méningo-encéphalite her-
sie, macropsie, téléopsie, pélopsie, perception alté-
pétique.
rée de la vitesse ou même de sa propre image.
Les manifestations psychiatriques les plus fré-
quentes sont les idées délirantes, une agressivité,
un état maniaque, une catatonie, des hallucina-
tions visuelles ou auditives, qui s’accompagnent
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE de crises d’épilepsie, troubles mnésiques, mouve-
ments anormaux (orofaciaux). L’IRM encéphalique
Dans un contexte de deuil normal, on peut retrou-
est normale ; dans le liquide céphalorachidien, on
ver, sans valeur pathologique, des pseudo-halluci-
retrouve une pléiocytose lymphocytaire.
nations critiquées centrées sur le défunt (entendre
sa voix, voir son image, etc.) dans la phase initiale. Souvent retrouvées aussi lors du diagnostic de
tumeurs cérébrales (par ex., méningiome).
105
II.17 HALLUCINATIONS ORGANIQUES
OU LÉSIONNELLES
4/4 •••
RÉFÉRENCES
• Fénelon G. Les hallucinations en neurologie. Pratique neurologique-FMC 2014 ; 5 : 277-86.
• Collège des enseignants de neurologie. Neurologie 4e édition. Paris : Elsevier-Masson, coll. « Les référentiels
des Collèges », 2016.
• Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Synthèse thématique : hallucinogènes. OFDT, 2015
(www.OFDT.fr).
• Jardri R, Favrod J, Larøi F. Psychothérapie des hallucinations. Paris : Elsevier-Masson, 2016.
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106
Indications des examens paracliniques en psychiatrie d’urgence
ANALYSES URGENTES
1 Recherche des familles médicamenteuses dans le sang
Famille des ANTIDÉPRESSEURS TRICYCLIQUES
Famille des BENZODIAZÉPINES
Méthodes immunochimiques automatisées
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Paracétamol
Lithium
Salicylés
Valproate
Carbamazépine
Phénobarbital
Phénytoïne
Digoxine
3 Recherche et dosage médicamenteux et toxiques dans le sang
spécifiques ou
séparatives
Méthodes
Carboxyhémoglobine, méthémoglobine
Méthanol, isopropanol, acétone
Éthylène glycol et autres glycols
107
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II.18 PRESCRIPTION D’UN BILAN BIOLOGIQUE,
PHARMACOLOGIQUE ET TOXICOLOGIQUE
2/2 •••
ANALYSES SEMI-URGENTES
4 Screening toxicologique : quelle que soit la matrice (biologique ou non)
séparatives
Méthodes
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ou séparatives (B)
ANALYSES DIFFÉRÉES
6 Recherche et dosages de médicaments et toxiques dans toutes les matrices
ou séparatives
spécifiques
Méthodes
108
Indications des examens paracliniques en psychiatrie d’urgence
ANALYSES URGENTES
1 Recherche des familles médicamenteuses dans le sang
Résultat Mise en évidence d’au moins une molécule appartenant à la famille
« positif » recherchée dont la concentration est supérieure à la valeur du “cut off”
(seuil de positivité) rapporté au taux de croisement spécifique de la
Méthodes immunochimiques automatisées
molécule
Résultat « néant Absence de mise en évidence de molécule appartenant à la famille
ou inférieur recherchée ou dont la concentration circulante est inférieure au seuil
au seuil de positivité
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de positivité »
Attention aux Faux positifs : certaines phénothiazines tricycliques donnent des
réactions résultats « positifs » aux tests des antidépresseurs tricycliques
croisées
2 Recherche et dosage médicamenteux dans le sang
Concentrations à interpréter en fonction des dates et heures de début de traitement, de
dernière administration et du prélèvement. Panel de molécule limité par cette technique. Les
zones thérapeutiques spécifiques de chaque molécule correspondent le plus souvent aux
taux résiduels circulants
Attention Interprétation difficile des résultats quantitatifs des xénobiotiques
sur des prélèvements dits d’urgence en l’absence des informations
complémentaires nécessaires
3 Recherche et dosage médicamenteux et toxiques dans le sang
ou séparatives
spécifiques
109
II.19 INTERPRÉTATION DU BILAN BIOLOGIQUE,
PHARMACOLOGIQUE ET TOXICOLOGIQUE
2/2 •••
ANALYSES SEMI-URGENTES
4 Screening toxicologique : quelle que soit la matrice (biologique ou non)
Méthodes séparatives
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5 Recherche urinaire des produits stupéfiants
Méthodes immunochimiques
ANALYSES DIFFÉRÉES
6 Recherche et dosage de médicaments et toxiques dans toutes les matrices
Rappel Importance dans la réalisation de prélèvements précoces et en quantité
Méthodes spécifiques
suffisante
ou séparatives
110
Indications des examens paracliniques en psychiatrie d’urgence
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(herpétique +++)
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Tout symptôme psychiatrique inaugural doit faire réaliser un bilan somatique minimal comprenant l’examen
clinique et des indications larges de scanner cérébral et d’EEG.
111
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PARTIE III
Psychotrauma
et crise psychique
Urgence médico-psychologique : les CUMP ......................... 115
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Intervention des CUMP ........................................................ 116
Prise en charge par les CUMP ............................................. 117
Traumatisme psychique ...................................................... 118
Stress professionnel et burn out (burn out syndrome) ......... 122
Processus de deuil .............................................................. 123
Deuils pathologiques et compliqués .................................... 124
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URGENCE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE : III.1
LES CUMP
1/1
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TEXTES RÉGLEMENTAIRES DÉFINISSANT LES CUMP
Arrêté du 24 février 2014
• Décrit les modalités d’intervention des CUMP et les conditions de participation des personnels
• Établit la liste des établissements de rattachement des CUMP
• Les CUMP disposent d’un psychiatre référent national (nommé par l’arrêté du 12 juillet 2013)
Les catastrophes ou les accidents occasionnent non seulement des blessures physiques, mais aussi des bles-
sures psychiques individuelles ou collectives, immédiates ou différées, aiguës ou chroniques. Les victimes de ces
blessures psychiques doivent recevoir des soins d’urgence au même titre que les blessés physiques. L’interven-
tion rapide de médecins psychiatres, de psychologues et d’infirmiers volontaires préalablement formés et intégrés
aux équipes d’aide médicale urgente doit permettre une prise en charge immédiate et post-immédiate optimale.
Cette prise en charge doit s’étendre, si nécessaire, au soin psychologique des sauveteurs.
L’Agence régionale de santé (ARS) organise la prise en charge des urgences médico-psychologiques qui fait
partie du dispositif de l’aide médicale urgente. À ce titre, une cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) est
constituée dans l’établissement de santé siège du service d’aide médicale urgente (SAMU). Un psychiatre référent
désigné par l’ARS est chargé de coordonner l’activité et les moyens de la CUMP avec le SAMU territorialement
compétent.
Une cellule permanente d’urgence médico-psychologique par région est chargée de coordonner les soins d’ur-
gence médico-psychologique et d’assurer le soutien médical d’un réseau de psychiatres référents présents dans
chaque département.
Les psychiatres coordonnateurs de cellules et les psychiatres référents sont chargés de constituer des listes
départementales de psychiatres, de psychologues et d’infirmiers psychiatriques volontaires.
Les équipes ainsi constituées interviennent dans le cadre des structures hospitalières d’aide médicale urgente.
Un schéma type d’intervention médico-psychologique y est défini, en liaison avec les directeurs d’établissements
concernés.
115
III.2 INTERVENTION DES CUMP
1/1
CIRCONSTANCES DISPOSITIF
Dans le cadre d’événements potentiellement Équipes intégrées aux équipes d’aide médicale
traumatiques de grande ampleur urgente
« au profit des victimes de catastrophes ou Déclenchement par la régulation du SAMU
d’accidents impliquant un grand nombre Antenne de secours intégrée aux éléments
de victimes, ou susceptibles d’entraîner d’intervention du SAMU
d’importantes répercussions psychologiques en
raison des circonstances qui les entourent » Placées sous l’autorité du directeur des soins
médicaux
« en cas de catastrophe, accident occasionnant
[…] des blessures psychiques individuelles ou Figurent dans le Plan ORSEC-NOVI
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collectives, immédiates ou différées, aiguës ou Poste d’urgence médico-psychologique (PUMP)
chroniques » à proximité du poste médical avancé (PMA)
Nécessité d’un coordonnateur des soins
psychiques
Définition d’une stratégie d’intervention
Répartition des rôles de chacun
Organisation au niveau national selon les
zones de défense et appui possible des CUMP
limithrophes
MISSIONS
Dispositif gradué de prise en charge de 3 FORMES DE SOINS
l’urgence médico-psychologique
Soins immédiats : « à chaud », sur le terrain
Intervention rapide d’équipes spécialisées
• Dans les heures qui suivent l’événement
Auprès des victimes, des impliqués, de • Soutien actif (écoute empathique, prévenante)
l’entourage, des intervenants et secouristes… • Réalisés par des soignants CUMP formés
Organisation de la prise en charge : (psychiatres, psychologues et infirmiers)
• immédiate Soins post-immédiats : intervention précoce
• post-immédiate après un temps de latence
Prévenir, réduire et traiter les blessures • Collectifs (restaurer une dimension groupale)
psychiques ou individuels (si absence de groupe structuré)
Préparer les relais thérapeutiques ultérieurs Soins au long cours (individuels, troubles
(secteurs psychiatriques, libéraux, etc.) constitués)
116
PRISE EN CHARGE PAR LES CUMP III.3
1/1
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Le defusing rapport à l’institution et l’événement
117
III.4 TRAUMATISME PSYCHIQUE
1/4 •••
DÉFINITIONS GÉNÉRALITÉS
La notion de trauma, qui se situe sur un Événement traumatique → conséquences
registre psychologique, est complexe. Elle fait graves en termes de santé mentale. Gênent le
suite à l’exposition à un événement (condition fonctionnement global de l’individu
nécessaire d’exposition) et à un vécu de la Retentissement psychologique, psychiatrique,
personne (condition au caractère traumatique). social, familial, professionnel, relationnel et
Il s’agit d’une effraction du psychisme avec une économique
incapacité pour celui-ci d’assimiler l’événement
rencontré. Prévalence d’exposition à un événement
traumatique (vie entière) : 40 à 90 %
Un événement traumatique pouvant donner
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lieu à un traumatisme psychique est un Prévalence de trouble stress post-traumatique :
événement dans lequel (DSM-5) : 1 à 8 % (États-Unis), 2,9 % pour les femmes,
0,9 % pour les hommes (Europe) en 2004
• L’exposition à la mort réelle ou à la menace de (Institut de victimologie)
mort, à une blessure grave ou à des violences
sexuelles qui résulte d’un ou plus des scénarios Après confrontation, apparition de troubles :
suivants, dans lequel l’individu : • post-immédiats : 2 jours à 1 mois
– éprouve directement l’événement traumatisant ; • différés : > 1 mois
– est témoin de l’événement traumatisant en • parfois une phase de latence de plusieurs mois
personne ; entre le trauma et les réactions psychologiques
– apprend que l’événement traumatisant est arrivé secondaires
à un proche (avec mort réelle ou menace de Facteurs de vulnérabilité et facteurs prédictifs
mort) ; encore mal connus mais implication des
– Ou est exposé de manière répétée ou extrême pathologies psychiatriques (troubles de
aux détails aversifs de l’événement traumatisant l’humeur, addictions) et des troubles de la
(note : pas par des médias, des images, la personnalité, facteurs liés à l’environnement et
télévision ou des films). facteurs immédiats
La prise en charge précoce améliore le pronostic
MANIFESTATIONS CLINIQUES Deux types de troubles :
Dans les suites immédiates, on notera : • le trouble « stress aigu » pourra être retrouvé
• absence de manifestations (ne préjuge en rien chez tous les individus confrontés à l’événement
traumatique : victimes, témoins, sauveteurs. Ils
du devenir) ;
sont fréquents et surviennent dans les suites
• émotions, décharges émotionnelles ;
• états aigus immédiats : immédiates du traumatisme ;
• le trouble « stress post-traumatique » est
– états stuporeux,
retrouvé plus tardivement que le trouble « stress
– syndrome dissociatif péri-traumatique,
aigu ». Les manifestations cliniques peuvent
– états confuso-oniriques,
être regroupées : les principaux symptômes
– états d’agitation,
sont la répétition et reviviscence du scénario
– états anxieux,
traumatique, l’évitement et l’hyperactivité
– conversions et crises hystériformes,
neurovégétative.
– états psychotiques (plus rares).
118
TRAUMATISME PSYCHIQUE III.4
••• 2/4
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• Rêves répétitifs pénibles dans lesquels le contenu et/ou l’affect sont liés à l’événement traumatique. Note :
chez les enfants, il peut s’agir de rêves effrayants sans contenu reconnaissable
• Réactions dissociatives (flash-backs, par ex.) dans lesquelles l’individu se sent ou agit comme si l’événement
traumatique se reproduisait. (De telles réactions peuvent survenir sur un continuum, l’expression la plus
extrême étant une perte totale de conscience de l’environnement actuel.) Note : chez les enfants, des
reconstitutions du traumatisme peuvent se produire dans le jeu
• Détresse psychologique intense ou prolongée à l’exposition à des indices internes ou externes évoquant ou
ressemblant à un aspect de l’événement traumatique
• Réactions physiologiques marquées à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect
de l’événement traumatique
C. Évitement persistant des stimuli associés à l’événement traumatique ayant débuté après ce dernier,
comme en témoigne(nt) une ou les deux manifestations suivantes :
• Évitement ou efforts pour éviter les souvenirs, les pensées ou les sentiments pénibles à propos de, ou
étroitement associés à, l’événement traumatique
• Évitement ou efforts pour éviter les rappels externes (personnes, lieux, conversations, activités, objets,
situations) qui éveillent des souvenirs, des pensées ou des sentiments pénibles à propos de, ou étroitement
associés à, l’événement traumatique
D. Altérations négatives des cognitions et de l’humeur associées à l’événement traumatique, ayant débuté
ou s’étant aggravées après ce dernier, comme en témoignent deux (ou plus) des manifestations suivantes :
• Incapacité de se rappeler un aspect important de l’événement traumatique (typiquement en raison d’une
amnésie dissociative et non d’autres facteurs tels que blessure à la tête, alcool ou drogues)
• Croyances ou attentes négatives persistantes ou exagérées à propos de soi-même, des autres ou du monde
(par ex., « Je suis mauvais », « On ne peut faire confiance à personne », « Le monde est complètement
dangereux », « Mon système nerveux entier est définitivement ruiné »)
• Cognitions persistantes et déformées concernant la cause ou les conséquences de l’événement traumatique
qui amènent l’individu à se blâmer ou à blâmer autrui
• État émotionnel négatif persistant (par ex., peur, horreur, colère, culpabilité ou honte)
• Diminution marquée de l’intérêt ou de la participation à des activités significatives
• Sentiment de détachement ou d’éloignement des autres
• Incapacité persistante de ressentir des émotions positives (par ex., incapacité à éprouver du bonheur, de la
satisfaction ou des sentiments affectueux)
119
III.4 TRAUMATISME PSYCHIQUE
3/4 •••
E. Altérations marquées dans l’activation et la réactivité associées à l’événement traumatique, ayant débuté
ou s’étant aggravées après ce dernier, comme en témoignent deux (ou plus) des manifestations suivantes :
• Comportement irritable et crises de colère (avec peu ou pas de provocation) généralement sous forme
d’agression verbale ou physique envers des personnes ou des objets
• Comportement imprudent ou autodestructeur
• Hypervigilance
• Réaction de sursaut exagérée
• Problèmes de concentration
• Troubles du sommeil (par ex., difficultés à s’endormir ou à rester endormi ou sommeil agité)
F. La durée de la perturbation (critères B, C, D et E) est de plus que 1 mois
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G. La perturbation entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement
dans les domaines sociaux, professionnels ou autres domaines importants
H. La perturbation n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (par ex., médicaments,
alcool) ou d’une autre condition médicale
Spécificateurs
• Avec symptômes dissociatifs
Les symptômes rencontrent les critères d’un trouble de stress post-traumatique, et en plus, en réponse au stress,
la personne vit des symptômes persistants et récurrents tels que l’une des manifestations suivantes :
– dépersonnalisation : expériences persistantes ou récurrentes d’un sentiment de détachement et d’être un
observateur extérieur de ses processus mentaux ou corporels (par ex., sentiment d’être dans un rêve ;
sentiment d’irréalité de soi ou de son corps ou que le temps se déroule lentement) ;
– déréalisation : expériences persistantes ou récurrentes d’irréalité de l’environnement (par ex., l’environnement
immédiat est vécu comme irréel, onirique, lointain ou déformé).
Note : pour utiliser ce sous-type, les symptômes dissociatifs ne doivent pas être imputables aux effets physio-
logiques d’une substance (par ex., intoxication alcoolique) ou à une autre condition médicale (par ex., crises
épileptiques partielles).
• Avec expression retardée
Ce spécificateur est utilisé si tous les critères diagnostiques ne sont remplis que 6 mois après l’événement (bien
que l’apparition et l’expression de certains symptômes puissent être immédiates).
Diagnostics de stress aigu et de trouble de l’adaptation
Un diagnostic d’état de stress aigu est posé si, 3 jours à 1 mois après l’événement traumatique, tous les symp-
tômes du stress post-traumatique sont rencontrés. Ce diagnostic est remplacé par celui de stress post-trauma-
tique après un mois.
Un diagnostic de trouble de l’adaptation est considéré lorsque la réponse à un événement traumatique ne ren-
contre pas tous les critères de l’état de stress aigu ou lorsque l’exposition à un événement stressant ne corres-
pond pas aux critères de l’exposition à un événement traumatique.
120
TRAUMATISME PSYCHIQUE III.4
••• 4/4
L’installation dans la chronicité du trouble n’est • Privilégier les anxiolytiques en prise unique :
pas rare : 82 % des patients – hydroxyzine (Atarax® )
Comorbidité dans 73 % des cas : – chlorhydrate d’étifoxine (Stresam®)
– benzodiazépines (alprazolam, diazépam, etc.)
• Les antécédents de dépression (++), de troubles – bêtabloquant à l’étude (premiers résultats positifs)
anxieux, d’abus ou de dépendance sont un
• Éviter l’introduction d’antidépresseurs dans les
facteur de risque pour développer ce trouble
4 premières semaines
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post-traumatique
• Éviter la prescription d’anxiolytiques en
• À l’inverse, ces troubles psychiatriques seront
systématique
plus développés chez des patients présentant un
Approche psychothérapique en immédiat
trouble post-traumatique
et post-immédiat
• Intervention psychothérapeutique post-
PRISE EN CHARGE : immédiate (IPPI) : en individuel ou collectif
• Eye Movement Densitization and Reprocessing
3 TEMPS DISTINCTS (EMDR)
L’intervention immédiate : traiter dans
Trouble « stress post-traumatique »
l’immédiat pour limiter le temps de souffrance
Approche psychothérapique
aiguë et permettre une évaluation clinique des
victimes. Elle vise les manifestations de stress • Thérapie comportementale et cognitive (TCC)
immédiates. L’objectif est d’accompagner la • EMDR
victime vers un retour à son environnement ; • Psychothérapie d’inspiration psychanalytique
l’intervention immédiate est organisée et Traitement médicamenteux
121
III.5 STRESS PROFESSIONNEL ET BURN OUT
(BURN OUT SYNDROME)
1/1
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causé par un travail ayant pour but d’aider les à la dépression ou au stress
gens » (Bédart) L’usure professionnelle entraîne un syndrome
Processus dynamique d’apparition insidieuse psychologique à trois dimensions :
Touche particulièrement les professionnels de la • Épuisement émotionnel (physique et psychique) :
relation d’aide et les professionnels de santé sentiment de vide, de froideur marquant un
Accumulation et répétition à moyen terme changement par rapport à la personnalité antérieure
(2 à 5 ans) des stress émotionnels • Déshumanisation de la relation à l’autre
Peut signer une difficulté d’adaptation à un stress (insensibilité et réactions impersonnelles vis-à-vis
émotionnel chronique des usagers)
• Réduction de l’accomplissement personnel (faible
sentiment de compétence et de reconnaissance de
CAUSES D’INSTALLATION l’effort accompli) : sentiment d’échec professionnel,
Les facteurs en cause sont nombreux : personnel ; démotivation, sentiment d’inutilité
• facteurs de personnalité ; Les conséquences sont :
• motivations profondes de l’individu ; • La réduction de l’estime de soi
• engagement au travail ; • La diminution de l’efficacité
• organisation du travail ; • L’apparition de conflits interpersonnels
• conditions de travail ; • L’absentéisme
• politique sociale globale. • La dépression
• La consommation de substances
• Le suicide
INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES
À noter : Maslach a structuré à partir de ces dimen-
Nécessité d’une prise en charge spécialisée
sions un auto-questionnaire : Maslach Burn Out
Discuter l’indication d’un traitement anxiolytique
Inventory ou MBI (en VII. annexes).
et/ou antidépresseur
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
En urgence, ne pas hésiter à mettre en place un
LE POINT DE VUE DU PSYCHIATRE arrêt de travail afin de permettre une mise à dis-
Dans certains cas (conditions de travail tance et l’amorce d’une prise en charge. En cas
délétères, suspicion de harcèlement), l’ac- d’échec, programmer une consultation spécialisée.
cident du travail doit être discuté.
122
PROCESSUS DE DEUIL III.6
••• 1/1
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→ grande variabilité
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Ces différentes phases du travail de deuil sont théoriques. Leur durée est variable
d’un sujet à l’autre. De même, ces phases ne sont pas forcément successives.
L’endeuillé peut passer de l’une à l’autre, puis revenir à une précédente.
123
III.7 DEUILS PATHOLOGIQUES ET COMPLIQUÉS
1/1
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déni inconscient • Traitement du deuil normal : abstention
• Soit il est inhibé : manifestations du deuil thérapeutique, pas de prescription
absentes, mais le sujet a intégré la réalité de médicamenteuse
la perte En cas de deuil compliqué
• Soit il est intensifié : exacerbation des
symptômes du deuil • Accompagnement psychothérapeutique
• Aucun traitement médicamenteux n’est
Deuils pathologiques indiqué
• Survenue d’un trouble psychiatrique pendant En cas de deuil pathologique
la période de deuil
• Traitement médicamenteux = celui du
• Risque majeur : le suicide
• Épisode dépressif caractérisé trouble diagnostiqué : antidepresseur,
anxiolytique, hypnotique, antipsychotique
• Deuil maniaque
• Les troubles anxieux • Prise en charge psychothérapeutique au
• Les troubles du comportement minimun
• L’état de stress post-traumatique • Si besoin, hospitalisation
• Soutien social
• SURVEILLANCE de l’efficacité et de la
tolérance du traitement
FACTEURS DE RISQUE
Selon le terrain : sexe, antécédent
psychiatrique, trouble de la personnalité, deuils
répétés
Selon l’environnement : isolement social
Selon les circonstances du deuil : décès
accidentel, brutal, corps non retrouvé
Selon la nature du lien d’attachement : décès
d’un enfant, conjoint, parent, ambivalence LE POINT DE VUE DU PSYCHIATRE
relationnelle Il n’y a pas de « recette » pour annoncer un
Selon les circonstances d’annonce : brutale, décès, en dehors des règles d’humanité et
sans empathie, sans soutien de bon sens.
124
PARTIE IV
Les addictions aux urgences
Pathologies addictives ........................................................ 127
Intoxication alcoolique aiguë aux urgences ......................... 128
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Cas de l’ivresse publique et manifeste aux urgences .......... 131
Check-list de toute ivresse publique et manifeste admise
aux urgences ...................................................................... 132
Intervention brève ............................................................... 133
L’entretien motivationnel ..................................................... 135
Alcool : le syndrome de sevrage éthylique ........................... 137
Stratégie de prise en charge diagnostique et therapeutique 138
Intoxication au cannabis ..................................................... 141
Intoxication aux opiacés (héroïne, médicaments) ................ 143
Intoxication à la cocaïne ..................................................... 145
Intoxication aux amphétamines ........................................... 146
Les nouveaux produits de synthèse .................................... 147
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PATHOLOGIES ADDICTIVES IV.1
1/1
GÉNÉRALITÉS
Définition : le trouble de l’usage de substance est défini dans le DSM-5 comme un mode d’utilisation
inadéquat d’une substance conduisant à l’altération du fonctionnement ou à une souffrance cliniquement
significative, caractérisée par la présence d’au moins deux manifestations parmi un ensemble de critères,
au cours d’une période de 12 mois (cf. VII. critères DSM-5 en annexes).
Les urgences constituent un lieu privilégié tant pour le repérage que pour la prise en charge du trouble
de l’usage de substance.
Les motifs fréquemment rencontrés sont :
• les complications de l’intoxication aiguë ;
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• le syndrome de sevrage ;
• les complications de l’intoxication chronique ;
• la perception d’une rechute imminente par un patient en cours de traitement ;
• une première demande de prise en charge addictologique.
Ces différentes situations amènent à des réponses symptomatiques simples dans le cadre de l’urgence
mais ne doivent pas faire oublier l’ouverture d’une « fenêtre d’opportunité » de prise en charge à long terme,
lorsqu’une dépendance est dépistée par exemple.
Ces situations conduiront ainsi à une collaboration entre médecins urgentistes et psychiatres des urgences
ou addictologues de liaison.
L’intoxication aiguë mais aussi l’intoxication chronique ont un impact sur la personnalité et le comportement,
ce qui nécessite d’adapter les conditions d’accueil et d’abord des patients dans ces situations.
Il est fréquent d’avoir à interroger un tiers dans ces situations afin de préciser l’anamnèse.
Il est également fréquent de recourir à des dosages biologiques (alcoolémie, screening urinaire).
Une proportion importante de patients se présentant dans ces situations souffre d’un trouble de l’usage de
tabac associé et il faudra penser à la prescription d’une substitution nicotinique quasi systématiquement, afin
d’éviter d’aggraver le motif d’admission.
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
L’intervention brève et l’entretien motivationnel sont des techniques thérapeutiques validées dans la prise en
charge des patients admis aux urgences pour un trouble de l’usage de substance, quelle que soit la substance.
127
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Alcool : intoxication éthylique aiguë
INTRODUCTION
L’intoxication éthylique aiguë (IEA) = pathologie toxicologique aiguë la plus fréquente aux urgences
À l’origine de nombreuses situations de crise conduisant le patient aux urgences
Elle peut être isolée ou associée avec d’autres substances ou avec une pathologie somatique ou psychiatrique
Attention aux intoxications mixtes avec risque d’aggravation des complications potentielles
Attention aux complications métaboliques (hypoglycémie, acidocétose), neurologiques et cardiaques (troubles
du rythme)
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PRINCIPES DE PRISE EN CHARGE
1. Entretien : souvent difficile, rôle de l’entourage pour préciser l’anamnèse
• Tableau clinique simple et bien connu des urgences : logorrhée, euphorie, sub-agitation à agitation voire
agressivité versus somnolence ; incoordination mortice ; hyperhémie conjonctivale
• Nécessite une attitude calme pour le recueil de l’anamnèse, des antécédents et des traitements habituels
→ Si discussion impossible, voir l’entourage si possible, examen clinique et mise au repos, au calme assorti
d’une surveillance horaire jusqu’à ce que l’entretien soit possible
2. Garder le patient en observation, idéalement au calme
• Assurer la sécurité comportementale du patient et de l’environnement
• Le patient est installé, allongé déshabillé (urgences couchées)
• Évaluer l’indication d’une sédation et d’une contention 5 membres
3. Surveillance
• Pouls, TA, FR, T°, Sat O2 , vigilance toutes les heures si sédation (traitement sédatif nécessaire ou si alcoolémie
trop élevée à l’origine d’une baisse de vigilance)
• Biologique :
– dextro
– alcoolémie SYSTÉMATIQUE à renouveler avant sortie si besoin, valeur pour entretien addictologique
(cf. IV.5 intervention brève) et médico-légale
– ionogramme sanguin et NFS
– discuter bilan hépatique pour mesurer les conséquences d’une consommation chronique éventuelle (et
pouvoir le restituer par la suite au patient) : il sera très utile pour l’équipe d’addictologie (cf. IV.5 intervention
brève)
128
INTOXICATION ALCOOLIQUE AIGUË IV.2
AUX URGENCES
••• 2/3
TRAITEMENT
Rôle de l’environnement d’accueil +++ : chambre éclairée, au calme ; discours rassurant
Hydratation IV (B1 si glucosé)
Benzodiazépines (par ex., Valium® ) nécessaire à la prévention du syndrome de sevrage (à ajuster selon le
score de Cushman)
Si sédation nécessaire : préférer une monothérapie (car effets potentialisateurs de l’alcool) par
antipsychotiques
Substitution nicotinique si co-dépendance tabagique
À ne pas oublier
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• 90 % des patients admis pour IEA présentent une consommation chronique d’alcool, ce qui rend la prévention
du sevrage quasi systématique
• L’administration de benzodiazépines est titrée à l’état clinique du patient en particulier au score CIWA ou
Cushman (sub-agitation, déambulation, tremblements, sueurs, etc.) ; elles seront le plus souvent débutées
alors que le patient est encore alcoolisé
129
IV.2 INTOXICATION ALCOOLIQUE AIGUË
AUX URGENCES
3/3 •••
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démarche : recherche amnanèse, temporalité.
elle n’est pas licite d’emblée et concerne les hos-
En dehors d’un patient sous AVK pitalisations en milieu spécialisé (cf. V.1 modali-
ou anti-agrégant plaquettaire tés d’hospitalisation en psychiatrie).
• Traumatisme crânien datant de plus de 3 heures
→ scanner cérébral non injecté
• Si inférieur à 3 heures :
– PS100 négative : pas de scanner cérébral
– PS100 positive : scanner cérébral non injecté
Dans les cas particuliers
Traumatisme crânien sous AVK : scanner
cérébral sans injection dès la prise en
charge ou dans l’heure si asymptomatique, LE POINT DE VUE DU PSYCHIATRE
parfois nécessité de refaire un scanner dans • Toute IEA prise en charge aux urgences
les 6 heures selon clinique (dosage INR et est, au moins, un usage à risque d’alcool,
correction si besoin) au plus une dépendance sévère à l’alcool.
Traumatisme crânien sous anti-agrégant • Elle nécessite donc une évaluation par un
plaquettaire addictologue (psychiatre, addictologue
de liaison, IDE formé à l’addictologie) au
• Amnésie décours de l’état aigu, c’est-à-dire quand
• Perte de connaissance l’alcoolémie est nulle et pas avant.
• Si horaire inférieur à 3 heures : • Il faudra, dans tous les cas, évaluer la
– PS100 négative : pas de scanner cérébral consommation d’alcool et son retentisse-
– PS100 positive : scanner cérébral ment. On s’aidera des questionnaires en
• Selon lésions en lien avec chute : scanner VII. annexes (DETA CAGE, AUDIT C).
cérébral + scanner massif facial • Chez les sujets mineurs, la conférence de
Au moindre doute concernant l’anamnèse, consensus préconise une surveillance de
la temporalité, les circonstances, la clinique 24 heures : éviter de minimiser, banaliser
→ scanner cérébral non injecté ou moraliser.
130
Alcool : intoxication éthylique aiguë
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jusqu’à ce qu’elle ait recouvré la raison ».
• Il est complété par l’article R. 3353-1 du même
code :
« Le fait de se trouver en état d’ivresse manifeste
dans les lieux mentionnés à l’article L. 3341-1 est
puni de l’amende prévue pour les contraventions de
la 2 e classe ».
PROCÉDURE
Les forces de police admettent la (les) personne(s) ivre(s) aux urgences ou au centre hospitalier le plus proche.
Une fois l’état d’ivresse aiguë simple constaté par un docteur en médecine, le patient est placé dans une cellule
de dégrisement jusqu’à ce qu’elle ait retrouvé ses pleines facultés physiques et mentales. La personne est alors
libre à nouveau après cette période d’observation.
La fiche IV.4 suivante permet en pratique de dresser une « check-list » des questions et signes cliniques impor-
tants à rechercher devant toute IPM pour ne pas omettre une ivresse « compliquée ». L’alcoolémie n’est pas
obligatoire et nécessite une réquisition si la police souhaite l’obtenir.
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Focus soins
Pour tout patient admis aux urgences pour IPM et repartant avec les forces de l’ordre, nous proposons de
remettre un carton d’information proposant un RDV de consultation avec le centre d’addictologie :
Vous avez été admis aux urgences le …/…/…… dans un contexte d’ivresse publique manifeste. Après exa-
men médical, vous avez été transféré en cellule de dégrisement. Si vous souhaitez de l’aide au sujet de votre
consommation d’alcool et de ces conséquences, vous pouvez joindre le centre d’addictologie ………………
au …………… à partir de …… jusqu’à …….
L’équipe soignante des urgences
131
Alcool : intoxication éthylique aiguë
ATCD :diabète OUI NON ? épilepsie OUI NON ? asthme OUI NON ?
Traitement :
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Désorientation OUI NON Confusion OUI NON
Déficit moteur :
Autres signes de localisation neurologique :
Pertes d’urine OUI NON Morsure de la langue OUI NON Vomissement OUI NON
Notion de chute OUI NON Dextro : ________ Alcool dans l’air expiré : ________
Haleine : Pouls : ________ T.A. : ________ Température : ________
Plainte spontanée du patient :
Plaie OUI NON localisation :
A _______________ , le_______________
(1) rayer la mention inutile
132
Alcool : intoxication éthylique aiguë
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• au-delà de 4 verres standards par occasion
• est une réponse individuelle à des (soirée, fête, repas)
consommations à risque de dommages
physiques, psychiques ou sociaux, quelle que
soit la substance : 30 à 50 % des « buveurs à = = =
risque » diminuent leur consommation après
une intervention brève ;
• est réalisable par tout professionnel de santé ; Verre standard = 10 grammes d’alcool pur soit :
• a une durée comprise entre 5 et 30 min. 10 cl de vin à 12 °, 25 cl de boissons à 5°
[bière, sodas alcoolisés (alcopops-prémix)],
7 cl de vin cuit à 18°, 3 cl d’alcool à 40°
SCHÉMA GÉNÉRAL (whisky, pastis ou digestif).
133
IV.5 INTERVENTION BRÈVE
2/2 •••
PRINCIPE
S’applique dans le cas de patients souffrant d’un usage à risque d’alcool associé ou non à une dépendance
légère voire modérée ou sévère à condition que le patient envisage spontanément de changer son attitude
vis-à-vis de l’alcool ; concerne la plupart des patients des urgences sauf ceux qui manifestent une
indifférence ou un déni vis-à-vis de leur problématique alcool.
Repose sur l’acronyme FRAMES
• Feed-back : restitution au patient de l’information relative à la fréquence et à la quantité de sa consommation
d’alcool (restituer les résultats d’un questionnaire de consommation par ex.)
• Responsability : la responsabilité (au sens du choix d’engagement) du changement de comportement
appartient exclusivement au patient et non au thérapeute
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• Advice : un conseil de modération est clairement donné au patient
• Menu : un choix ou menu : proposer des objectifs et laisser le choix
• Empathy : le thérapeute fait preuve d’empathie, c’est-à-dire qu’il reconnaît la souffrance du patient et il lui
dit, valorise les efforts et les acquis du patient, évite les jugements de valeur
• Self efficacy : le patient a besoin d’avoir confiance dans ses capacités de changement ; le thérapeute évalue
la confiance dans la réussite et renforce ce sentiment
134
Alcool : intoxication éthylique aiguë
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du côté des arguments en sa faveur.
Résolution
Consommateur
Ne recommence pas
satisfait
(pré-contemplation) Recommence
Maintien
Décide de changer
OBJECTIFS
Susciter une motivation intrinsèque à changer et amener le sujet à passer du stade de pré-contemplation (absence
de critique) au stade de contemplation (intention), ou du stade de contemplation (intention) au stade de préparation
de la décision.
135
IV.6 L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL
2/2 •••
PRINCIPES TECHNIQUES
L’idée est d’amener le sujet à agir par lui-même Faire prevue d’empathie
plutôt que par une stimulation extérieure provenant Privilégier des questions ouvertes
des soignants. Il faudra aider le sujet à explorer (auxquelles on ne répond pas par oui ou non)
lui-même son ambivalence et ses dilemmes, tout
Les 4 R
en renforcant son sentiment de liberté de choix
et d’action. Cela va progressivement amener le • Reformuler (écoute réflexive) : « si j’ai bien
patient à prendre conscience des contradictions compris, vous m’avez dit que… »
de son discours. L’idée est également de redonner • Recontextualiser : « aujourd’hui, nous pouvons
au patient l’estime de soi et de la renforcer. Quoi dire par rapport à… que… et que en fonction
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que le patient exprime, il faudra toujours penser à de … vous pourriez/vous souhaiteriez… »
composer (« rouler ») avec cette résistance (c’est- • Résumer : « au final… »
à-dire éviter la démonstration contradictoire, tenter • Renforcer (valoriser) : « faites-vous confiance
de le convaincre, etc.). La relation thérapeutique et ne faites pas confiance à la maladie… »
ainsi instaurée doit être plus considérée comme un
partenariat de soins qu’une relation expert/malade.
136
ALCOOL : LE SYNDROME DE SEVRAGE IV.7
ÉTHYLIQUE
1/1
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tachycardie, hypertension artérielle sous traitement, en 2 à 5 jours. La forme compli-
• Troubles digestifs : anorexie, nausées, quée, le delirium tremens peut être mortelle dans
vomissements 15 % des cas. Évaluation de la gravité par le score
de Cushman.
SCORE DE CUSHMAN
0 1 2 3
Pouls (battements/min) < 80 81-100 101-120 > 120
TA systolique (mmHg) < 135 136 à 145 146 à 155 > 155
Fréquence respiratoire (c/min) < 16 < 25 < 35 > 35
0 Mains Membres Généralisés
Tremblements
supérieurs
Sueurs 0 Paumes Paumes + front Généralisées
Agitation 0 Discrète Contrôlée Incontrôlable
0 Photophonophobie Hallucinations Hallucinations
Troubles sensoriels
critiquées NON critiquées
Interprétation du score : 0 à 7 = SSE minime ; 8 à 14 = SSE modéré ; 15 à 21 = SSE sévère.
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Il faut TOUJOURS éliminer les diagnostics différentiels et penser qu’un même patient peut avoir deux patholo-
gies simultanément.
Exemples :
• Un patient peut présenter un hématome sous-dural après un traumatisme crânien avec perte de connais-
sance mimant une forme sévère de sevrage.
• Un patient en sevrage peut présenter un syndrome septique majorant une déshydratation…
137
138
À domicile SSE Clinique Aux urgences
1/3 •••
IV.8
Recherche de +
contre-indications
au sevrage ambulatoire*
- Présence ou ATCD de convulsions ou delirium tremens selon protocole charge per os ou 2. Traitement
DIAGNOSTIQUE ET THERAPEUTIQUE
- Patients ayant connu des sevrages très importants (Tab. 2) intraveineux médicamenteux
- Comorbidités médicales somatiques selon protocole après dose de
- Affections psychiatriques connues (Tab. 2) charge per os
- Absence d’un réseau de soutien (isolement social, entourage
ou intraveineux
non coopérant) ou demande pressante
de l’entourage (familial, professionnel, judiciaire…) selon protocole
- Femmes enceintes (Tab. 2)
- Codépendances (benzodiazépine, opiacé…)
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STRATÉGIE DE PRISE EN CHARGE IV.8
DIAGNOSTIQUE ET THERAPEUTIQUE
••• 2/3
Tableau 1. Exemple d’ordonnance type pour le traitement ambulatoire du syndrome de sevrage éthylique.
• Boire de l’eau, jus de fruit, tisane… à volonté (équivalent de 2 L minimum dans la journée) en limitant
le café et le thé
• Diazépam (Valium ®), cp 10 mg selon ce schéma :
Date 8h 10 h 12 h 15 h 18 h 20 h 22 h
J–1 0 0 0 0 0 0 1
J0 1 ½ 0 (1) ½ 0 1
J1 1 0 ½ 0 ½ (1) 1
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J2 ½ 0 ½ 0 ½ 0 1
J3 à J6 ½ 0 0 0 0 0 1
J7 0 0 0 0 0 0 1
Arrêt à J8
• Vitamine B1-B6 (Bénerva®) : 1 cp matin, midi et soir pendant 21 jours
• Acamprosate (Aotal ®) 333 mg : 2 cp matin, midi et soir
139
IV.8 STRATÉGIE DE PRISE EN CHARGE
DIAGNOSTIQUE ET THERAPEUTIQUE
3/3 •••
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En 1re intention Valium ® 10 mg 6 cp/j : Valium® 10 mg/h
réduction 1 cp/j jusqu’à amélioration et régression
des symptômes
Si insuffisance hépato-cellulaire Séresta® 50 mg 4 cp/j : Séresta® 50 mg ½ cp/h
suspectée (TP < 50-60 %) réduction 1 cp/jour tous les 2 jours
• Vitaminothérapie B1 300 mg/j IV ou IM (meilleure absorption) pendant 10 à 20 jours
• Hydratation per os 1,5 à 2 L/24 heures (correction hydro-électrolytique en IV si besoin) sans hyper-
hydratation Si troubles du comportement incontrôlables, la coprescription d’un neuroleptique est possible :
par ex., Tiapridal ® : 1 cp × 3/j ou halopéridol (Haldol® )
• Surveillance clinique rapprochée : pouls, TA, T°, FR, SpO2 , score de Cushman et évaluation de l’état de
conscience par le score de Glasgow toutes les 4 heures
RÉFÉRENCES
• Objectifs, indications et modalités du sevrage du patient alcoolodépendant. Conférence de consensus
organisée par la Société française d’alcoologie. Paris 17 mars 1999. Alcoologie 1999 ; 21 (S2).
140
Toxicomanies
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« substance récréative ». • Augmentation de l’appétit
Il est connu sous de multiples mots d’argot : • Tachycardie
joint, pot, pétard, spliff, bhang, shit, hasch, Une intoxication majeure peut entraîner
herbe, marie-jeanne, beuh, ganja… On retrouve les symptômes suivants :
près de 60 cannabinoïdes dans le cannabis, • Désorientation temporelle
en particulier le delta-9-tétrahydrocannabinol • Dysarthrie
(delta9THC), principe actif le plus puissant, qui • Hypotension artérielle
va se fixer sur les récepteurs cannabinoïdes CB1 • Crise d’angoisse aiguë avec syndrome
(cerveau) et CB2 (périphérie). de dépersonnalisation ou de déréalisation
Il peut se consommer sous plusieurs formes transitoire (bad trip) ; attaques de paniques ;
dont les plus fréquentes sont la résine idées délirantes (thématique paranoïaque,
(concentration THC entre 10 et 20 %) et l’herbe persécutoire)
(concentration THC entre 6 et 14 %) ; l’huile plus • Délire polymorphe, hallucinations dans le
rarement ou cannabis de synthèse chimique. cadre d’un épisode psychotique bref ou
Il se fume, très souvent en association avec du pharmaco-psychose
tabac ou s’ingère.
Les situations d’urgence fréquentes pouvant
être en lien avec sa consommation sont les
suivantes : accident de la voie publique,
malaise, douleur thoracique, agitation,
crise d’angoisse, état délirant aigu, douleur
abdominale avec vomissements.
RECOMMANDATIONS
Les effets psycho-actifs du cannabis dépendent :
– du mode de consommation (inhalé (joint, bhang) ; ingéré)
– du type de cannabis (herbe, résine, huile) et du taux de THC
– de la fréquence de consommation
– des individus avec leur vulnérabilité
141
IV.9 INTOXICATION AU CANNABIS
2/2 •••
PRISE EN CHARGE
La majorité des troubles régresse dès la fin de l’intoxication et de l’élimination complète
Arrêt et sevrage immédiat, prise en charge des intoxications associées (alcool)
Prévention sevrage tabagique (substitution nicotinique)
Surveillance clinique pendant 12 heures voire plus selon le type de complication
Au niveau psychiatrique
• Rechercher une dépendance (questionnaire CAST)
|
• Organiser la prise en charge addictologique spécifique selon les données addictologiques et la motivation du
s
in
c
e
patient
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e
M
• Prévention du syndrome de sevrage en cannabis : substitution nicotinique, traitement symptomatique
s
e
rD
anxiolytique/hypnotique en privilégiant classes non benzodiazépines type anti-histaminique, voire
o
s
re
neuroleptique sédatif (par ex., hydroxyzine 25 mg× 3/j ; alimémazine 5 mg : 3 cp au coucher)
T
e
• Si véritable épisode psychotique bref constitué : mise en place précoce d’un traitement antipsychotique de
/L
s
p
2e génération (par ex., olanzapine 7,5 mg) et organisation d’une hospitalisation en psychiatrie
u
ro
• La présence d’un trouble majeur du comportement induit par l’intoxication cannabique impose une évaluation /g
m
o
psychiatrique spécifique
.c
k
o
o
b
e
c
a
.f
w
w
w
RECOMMANDATIONS
|
s
in
c
e
– agitation
o
s
re
– anxiété
T
e
/L
– dysphorie
m
o
– insomnie
.c
k
o
– anorexie
o
b
e
c
142
Toxicomanies
INTRODUCTION
En France, d’après une enquête de l’INPES en population générale (2014), 1,5 % des 18-64 ans ont
expérimenté l’héroïne au moins une fois dans leur vie
Les opiacés restent les principales substances à l’origine de décès par overdose ; le syndrome de sevrage,
quant à lui, même s’il est redouté par les consommateurs, n’est jamais mortel
Les opiacés sont une famille de produits obtenus à partir de l’opium, produit naturel issu de la sève du
pavot : par ex., héroïne, codéine ; produits semi-synthétiques (morphine,) ou synthétiques (méthadone,
buprénorphine)
Caractéristiques majeures : capacité à induire dépendance psychique et physique, d’autant plus rapidement
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que la demi-vie est courte ou que l’usage est détourné
De plus en plus de dépendances à des médicaments opiacés détournés de leur usage
On note une diversification des consommations :
• la consommation « traditionnelle », des « anciens héroïnomanes » : injection
• la consommation initialement « récréative », festive ou pour gérer la descente des psychostimulants :
consommation en sniff ou fumée
143
IV.10 INTOXICATION AUX OPIACÉS
(HÉROÏNE, MÉDICAMENTS)
2/2 •••
PRISE EN CHARGE
Surveillance (scope)
Paraclinique
• Toxiques urinaires larges (car souvent polyconsommations) voire sanguins (quantitatif)
• Gaz du sang
• Sérologies après accord du patient
• Radiographie pulmonaire (si suspicion inhalation)
Selon importance de la sédation et de la bradypnée : antidote = naloxone IM ou IV
(récemment : ATU de cohorte pour la spécialité Nalscue® , naloxone pour pulvérisation nasale)
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En absence de coma, savoir attendre et surveiller car risque de précipiter un sevrage aigu
Au niveau psychiatrique
• Rechercher une dépendance, une comorbidité psychiatrique
• Organiser une prise en charge addictologique spécifique selon les données addictologiques et la motivation
du patient
• Jamais d’urgence à la mise en place d’une substitution en cas de dépendance et de demande de prise en
charge mais organiser un RDV rapidement en addictologie (CSAPA, consultations hospitalières d’addictologie)
RECOMMANDATIONS
Le syndrome de sevrage
– Mydriase, larmoiement, rhinorrée, baillement, sueur
– Tachycardie, hypertension artérielle
– Nausée, diarrhée, crampes abdominales
– Douleurs musculaires et articulaires
– Fièvre, frissons
– Agitation, dysphorie
– Prise en charge : dans l’urgence, en cas de non-possibilité de prescription d’un traitement de substitution
(contre-indication ou refus du patient) → traitement symptomatique : antalgique, antispasmodique, anti-
nauséeux, anxiolytique, voire alpha agoniste (clonidine)
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Cas d’un patient sous substitution qui demande à être dépanné
– Prendre contact avec le médecin prescripteur habituel et avec la pharmacie de délivrance habituelle (déter-
miner les posologies délivrées et le mode de délivrance habituel)
– Si contact impossible : examen à la recherche de signes de sevrage et toxiques urinaires
– Quand tous les éléments sont rassemblés, offrir une délivrance ponctuelle contrôlée sur place ; ne pas donner
de traitement à emporter ni d’ordonnance
144
Toxicomanies
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s’installer très rapidement • CPK, troponine
Cycle classiquement décrit : le rush (apparition • Sérologies après accord du patient
progressive d’une intense euphorie) → le high • RP si suspicion de pneumothorax ou de crack
(sentiment puissant de bien-être) → la descente lung (atteinte pulmonaire avec fièvre élevée)
ou crash (dysphorie, anxiété) Éviter les sympathomimétiques
Polyconsommations fréquentes car d’autres Au niveau psychiatrique
substances sont souvent consommées pour • Rechercher une dépendance, une comorbidité
gérer la descente (alcool, cannabis, héroïne, psychiatrique
benzodiazépines) • Si tableau délirant aigu : antipsychotiques de
2e génération et hospitalisation en psychiatrie
• Organiser une prise en charge addictologique
INTOXICATION À LA COCAÏNE spécifique selon les données addictologiques
Signes psycho-comportementaux (euphorie, et la motivation du patient
agitation, désinhibition, mégalomanie, etc..)
Signes physiques
• Mydriase
• Tachycardie, hypertension artérielle
• Hyperthermie
Surdose : crise d’épilepsie, troubles
neurologiques centraux, défaillance cardiaque
Attention à la majoration des risques
neurologiques et cardiaques lorsque la cocaïne
est associée à l’alcool (métabolite spécifique :
coca-éthylène)
145
Toxicomanies
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Augmentation croissante chez les jeunes adultes • Correction hyponatrémie, corticoïdes si hépatite
Cycle classiquement décrit : la montée • RP (pneumomédiastin)
(euphorie, hyper-empathie, sentiment Au niveau psychiatrique
d’invincibilité) → la descente (tristesse, voire • Rechercher une dépendance, une comorbidité
état dépressif, anxiété) psychiatrique
Polyconsommations • Si tableau délirant aigu : antipsychotiques de
2e génération et hospitalisation en psychiatrie
• Organiser une prise en charge addictologique
INTOXICATION spécifique selon les données addictologiques
Signes psycho-comportementaux dont agitation et la motivation du patient
• Préférer une benzodiazépine en cas de
Signes physiques traitement d’un état d’agitation sous
• Contraction des mâchoires, voire trismus amphétamine
• Hypertension artérielle, tachycardie, palpitations
• Hyperthermie
• Anorexie L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
• Déshydratation ++
Des intoxications graves peuvent être liées aux
Surdose produits et aux produits qu’ils leur sont associés
• Hyperthermie maligne pour leur synthèse ou pour leur vente (produits de
• Crise d’épilepsie coupe) : exemple cocaïne + scopolamine. L’inter-
• Collapsus rogatoire de l’entourage (changement récent de
• Insuffisance rénale aiguë dealer, nouvel arrivage, etc.) et au mieux le testing
• Coagulopathie, CIVD pharmacologique de la drogue elle-même peuvent
orienter le diagnostic, faciliter la prise en charge et
permettre un signalement sanitaire via les centres
d’addictovigilance (obligatoire et très utile !).
146
Toxicomanies
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stupéfiants) cannabis ; affinité au récepteur souvent bien
supérieure ; difficilement détectables dans
les urines ; problèmes cardio-vasculaires :
SUBSTANCES bradycardie, tachycardie, trouble de la
Les plus consommées font partie des classes conduction (allongement QT, bloc auriculo-
suivantes : ventriculaire), hypotension artérielle,
rhabdomyolyse, hyperthermie, épilepsie
• phénéthylamines (2C-x et 25x-NBOMe) ;
• cathinones (méphédrone et méthylone, « sels Méthoxétamine : se rapprochent de ceux de
de bain ») ; la kétamine mais de façon plus durable et plus
• arylcyclohexylamines (méthoxétamine) ; puissante
• tryptamines (AMT, DPT) ; Tryptamines : effets hallucinogènes (visuels et
• cannabinoïdes de synthèse (« Spice », auditifs) de ces produits (DMT, DET, etc.) souvent
« Gorillaz », etc.). décrits comme positifs par les usagers sur les
sites ; tachycardie, mydriase, hypertension
artérielle, insuffisance rénale
On note des alertes fréquentes par l’ANSM sur ces
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE nouvelles substances à l’origine d’effets toxiques
La prise en charge des complications est semblable conduisant à des admissions aux urgences ou à des
à la prise en charge des complications des subs- cas de décès : souvent associations de substances
tances auxquelles les NPS ressemblent souvent en entre elles.
plus puissant car plus « affins » des récepteurs. Leur
caractère nouveau implique une méconnaissance
partielle de certains effets, dont les effets à moyen
et long terme.
147
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IV.13 LES NOUVEAUX PRODUITS DE SYNTHÈSE
2/2 •••
RÉFÉRENCES
• Fatseas M, Grelet-Doazan A, Dubernet J, Auriacombe M. Conduite à tenir devant un problème d’addictologie
en urgence. Le Courrier des addictions 2004 ; 6 : 159-60.
• Haute Autorité de Santé. Outil d’aide au repérage précoce et à l’intervention brève. HAS, janvier 2015.
• Recommandations de bonnes pratiques de la Société française d’alcoologie « Mésusage de l’alcool :
dépistage, diagnostic et traitement », mars 2015.
• Mémento « Prise en charge des urgences en contexte addictologique » (http://www.respadd.org/wp-content/
uploads/2016/02/Memento-130x180.pdf), 2016.
• Garriga M, Pacchiarotti I, Kasper S, et al. Assessment and management of agitation in psychiatry: Expert
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consensus. World J Biol Psychiatry 2016 ; 17: 86-128.
• Benyamina A. Addictions et comorbidités. Rapport thématique du CPNLF, 2014.
• Reynaud M, Karila L, Aubin HJ, Benyamina A. Traité d’addictologie (2e édition). Paris : Lavoisier Médecine-
Sciences, 2016.
• Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Synthèse thématique : nouveaux
produits de synthèse. OFDT, mars 2016 (http://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/
nouveaux-produits-de-synthese/).
148
PARTIE V
En pratique
Modalités d’hospitalisation en psychiatrie ........................... 151
Certificats médicaux ........................................................... 153
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MODALITÉS D’HOSPITALISATION V.1
EN PSYCHIATRIE
••• 1/2
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Hospitalisation en soins sans consentement de SSCDT est possible selon deux modalités, une
en cas de péril imminent (SSCPI) : procédure classique et une procédure d’urgence.
l’article 3211-2-1, uniquement dans les Contextes :
établissements habilités ; articles L. 3212-1-2 • crise suicidaire « d’urgence élevée »
et L. 3222-1 du Code de la Santé publique • prise de toxiques avec troubles mentaux ou
Hospitalisation en soins sans consentement antécédents de passage à l’acte et risque pour
à la demande d’un représentant de l’État le patient ou autrui
(SSCRE) : uniquement dans les établissements • délires selon critères de gravité (adhésion,
habilités ; articles L. 3213-1 et L. 3222-1 participation émotionnelle, thème, automatisme
du Code de la Santé publique mental)
• trouble de l’humeur et état maniaque délirant
• incurie avec troubles cognitifs, trouble de
LE POINT DE VUE DU PSYCHIATRE l’humeur et/ou hallucinations
La notion de consentement aux soins Hospitalisation en soins sans consentement
peut être évaluée selon 5 dimensions : à la demande d’un représentant de l’État
• capacité à recevoir une information ; (SSCRE)
• capacité à comprendre et à écouter ; Le patient présente une pathologie psychiatrique
• capacité à raisonner ; nécessitant le recours à des soins hospitaliers de
• capacité à exprimer librement sa décision ; manière immédiate, et la santé mentale de l’indi-
• capacité à la maintenir dans le temps. vidu compromet l’ordre public et/ou la sécurité des
(Recommandations HAS, avril 2005) personnes.
Hospitalisation en soins sans consentement
en cas de péril imminent (SSCPI)
LE POINT DE VUE DE L’URGENTISTE Il existe un risque de mise en danger du patient
LE SSCDT est réalisé si les troubles men- dans un délai bref et aucun tiers n’est présent ou
taux du patient rendent impossible son n’accepte de faire la demande de SSC.
consentement ; sont donc exclus les
troubles confusionnels d’origine organique/
toxique. L’évaluation psychiatrique doit
être réalisée à distance de l’imprégnation
toxique (alcool ou autre).
151
V.1 MODALITÉS D’HOSPITALISATION
EN PSYCHIATRIE
2/2 •••
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Informer le patient sur la pathologie, les
avec le patient modalités et conditions d’application du
Deux certificats médicaux circonstanciés traitement
• Le 1er par tout médecin n’exerçant pas dans
l’établissement d’accueil LE POINT DE VUE DU PSYCHIATRE
• Le 2e par tout médecin
Le tiers doit être recherché parmi les
En cas de procédure d’urgence, un seul certificat
personnes susceptibles d’agir dans l’in-
médical circonstancié suffit, il précise le risque
térêt du patient, ce qui implique (selon la
d’urgence et le risque grave d’atteinte à l’intégrité
jurisprudence) de connaître la personne
de la personne.
préalablement.
Il peut être rédigé par tout médecin (médecin pou- S’il n’existe pas d’ordre hiérarchique des
vant être de l’établissement d’accueil). tiers potentiels pour instaurer un SSCDT,
Informer le patient et sa famille sur la l’attention va souvent se porter prioritai-
pathologie, les modalités et conditions rement sur le curateur ou tuteur, puis le
d’application du traitement conjoint, puis les ascendants, et enfin les
descendants, respectant ainsi la « hié-
rarchie » de levée éventuelle du SSCDT par
SSC EN CAS DE PÉRIL IMMINENT les tiers définie par la loi.
Un seul certificat médical circonstancié
précisant le péril imminent
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Il est rédigé par tout médecin n’exerçant pas
Prendre les coordonnées de la famille si elle est
dans l’établissement d’accueil.
présente avant le départ de la personne hospitalisée
Informer le patient et sa famille sur la ou chercher à la joindre le plus rapidement possible
pathologie, les modalités et conditions pour étayer votre évaluation clinique.
d’application du traitement
152
Modalités d’hospitalisation en psychiatrie
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né(e) à … le … les symptômes amenant à réaliser l’hospi-
exerçant la profession de … et demeurant à … talisation sous contrainte mais que l’on ne
dans un établissement régi par l’article L. 3222-1 pose en aucun cas de diagnostic.
et selon les articles L. 3212-1 et L. 3212-3 du Code Si l’on ne peut examiner le patient (agres-
de la Santé publique. sivité extrême), il faut pour des raisons
Fait à …, le … médico-légales spécifier : « certifie avoir
tenté d’examiner ».
Signature
153
V.2 CERTIFICATS MÉDICAUX
2/2 •••
Ces troubles mentaux rendent impossible le La mise en place d’un programme de soin
consentement du patient et son état mental impose (PS) : la possibilité d’organiser les soins sans
des soins immédiats assortis soit d’une surveil- consentement en ambulatoire. Il est établi par le
psychiatre traitant qui mentionne les modalités
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lance médicale constante justifiant une hospitali-
sation complète, soit d’une surveillance médicale de prise en charge. Sa réalisation dispense de la
régulière justifiant une prise en charge sous la saisine automatique du JLD
forme mentionnée au 2° de l’article L. 3211-2-1 du L’évaluation par le Juge des libertés et de
Code de la Santé publique. la détention (JLD), à 15 jours du début de la
En conséquence, ceci justifie une admission en mesure de SSC, de la validité de la mesure à partir
soins psychiatriques sans consentement dans un de l’audition du patient et/ou de son avocat, et des
établissement régi par l’article L. 3222-1 du Code éléments du dossier dont les certificats médicaux
de la Santé publique. De plus en raison d’un péril
Admission
imminent pour la santé de la personne, je précise
Certificats initiaux ± demande de tiers ou arrêté
que, à titre exceptionnel, les modalités de l’article
L. 3212-1-2 s’appliquent.
Fait à …, le … Certificat des 24 heures
Signature Examen somatique
154
PARTIE VI
Médicaments de la psychiatrie
Hypnotiques ........................................................................ 157
Thymorégulateurs ............................................................... 158
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Anxiolytiques ...................................................................... 160
Antidépresseurs .................................................................. 162
Neuroleptiques ................................................................... 165
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HYPNOTIQUES VI.1
1/1
DÉFINITION CONTRE-INDICATIONS
Ce sont des molécules ayant pour but d’induire le Absolues
sommeil et destinées au traitement symptomatique • Hypersensibilité aux benzodiazépines
des insomnies. • Myasthénie
• Insuffisance hépatique ou respiratoire sévère
• Syndrome d’apnée du sommeil
PROPRIÉTÉS
Relatives
Proches des anxiolytiques
• Grossesse
Propriété clinique plus sédative
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RÈGLES DE BONNE
PHARMACOPÉE
PRESCRIPTION
Les hypnotiques sont composés de différentes
classes : Le choix de l’hypnotique est dépendant du
profil d’insomnie du patient, du délai et de
• les benzodiazépines (par ex., lormétazépam
la durée d’action de la molécule et du profil
= Noctamide ®)
physiologique du patient (âge, comorbidités). On
• les apparentés benzodiazépiniques (zolpidem
privilégiera un traitement à demi-vie courte pour
= Stilnox ® , zopiclone = Imovane®)
les insomnies d’endormissement et à demi-vie
• les anti-histaminiques (par ex., hydroxyzine
plus longue pour les insomnies de fin de nuit
= Atarax ® )
• les antipsychotiques à polarité sédative (par La prescription d’un hypnotique ne doit être
ex., alimémazine = Théralène® , cyamémazine envisagée que dans une stratégie à court terme
= Tercian ®, lévomépromazine = Nozinan® ) Débuter par la posologie la plus faible et
rechercher la posologie minimale efficace
Prescription maximale de 4 semaines
INDICATIONS comprenant la décroissance de la posologie afin
Insomnies réactionnelles et transitoires de limiter le risque de dépendance
Pas d’arrêt brutal du traitement
Pas de neuroleptiques en 1 re intention
Pas d’arguments en faveur de l’association
de deux hypnotiques
157
1/ 2 •••
Dlvalproate (Dépakote• )/
Molécules 1 Lithium (Térallthe9) 1 carbamazéplne (Tégretol41) 1
Valpromlde (Dépamlde.,
Indications • Traitement curatif de l'épisode • Traitement curatif de l'épisode maniaque et préventif de la rechute
maniaque et préventif de la des troubles bipolaires
rechute des troubles bipolaires • Traitement de ~i ntention (en cas de contre-indication ou d'intolérance
et des troubles schizo-affectifs au lithium)
intermittents
• Possible • effet anti-suicide •
• Thymorégulateur
de 1re intention
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indications - Insuffisance rénale même - Troubles de la conduction - Hypersensibilité connue
modérée, hyponatrémie, auriculo-ventriculaire - Hépatite aiguë ou chronique
déplétion hydrosodée - Antécédents de porphyrie - Antécédents personnels ou
- Régime sans sel aiguë intermittente, d'aplasie familiaux d'hépatite sévère,
- Coronaropathie sévère, médullaire notamment médicamenteuse
insuffisance cardiaque instable - Association aux IMAO - Porphyrie hépatique
- Allaitement - Hypersensibilité connue - Association à la méftoquine,
• Relatives • Relatives au millepertuis
- Hypertension artérielle - Allaitement • Relatives
- Épilepsie - Grossesse - Association à la lamotrigine
- Hypothyroïdie - Insuffisance hépatique sévère - Allaitement
- Grossesse avec risque de - Glaucome à angle fermé - Grossesse
cardiopathie congénitale - Adénome de prostate Attention : ne doit pas être utilisé
d'Ebstein chez les filles, les adolescentes,
- Risque d'interaction les femmes en âge de procréer et
médicamenteuse : AINS, les femmes enceintes, sauf en cas
diurétiques, IEC (majoration d'inefficacité ou d'intolérance aux
de la lithiémie) alternatives médicamenteuses
Prescription • Choix en fonction de l'existence de contre-indications, d'une grossesse, des potentielles interactions
médicamenteuses, de l'observance du patient et de la forme clinique du trouble
• Éducation thérapeutique
• Contraception efficace chez les femmes en âge de procréer
• Augmentation progressive des doses
- Sous contrôle de la lithiémie pour les sels de lithium tous les 7 jours jusqu'à obtention d'une lithiémie efficace stable
- Sous contrôle de la NFS, des plaquettes et du bilan hépatique 1 fois par semaine le premier mois pour la
carbamazépine
- Sous contrôle du bilan hépatique régulier pendant les 6 premiers mois pour le divalproate ou valpromide
THYMORÉGULATEURS VI.2
••• 2/2
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conduction et de la repolarisation
• Hyperleucocytose avec
hyperneutrophilie et lymphopénie
• Surdosage : tremblements,
syndrome cérébelleux, trouble
de la vigilance, hyperflexie,
convulsions, coma, troubles
digestifs, modifications à l’ECG
(arythmie, bloc auriculo-
ventriculaire, allongement du QT)
Facteurs favorisants :
déshydratation, insuffisance rénale,
iatrogénie (AINS, diurétiques, régime
hyposodé, etc.)
AUTRES THYMORÉGULATEURS
Autres anticonvulsivants : lamotrigine (préventif de la rechute des troubles bipolaires et plus précisément
des épisodes dépressifs caractérisés chez les patients bipolaires de type I)
Antipsychotiques atypiques : quétiapine, aripiprazole, olanzapine, rispéridone (tous curatifs de l’épisode
maniaque et préventifs de la rechute des troubles bipolaires pour certains)
159
VI.3 ANXIOLYTIQUES
1/2 •••
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sédatives, anticonvulsivantes et amnésiantes Effets positifs
(par ex., alprazolam = Xanax® , bromazépam
• Simplicité d’utilisation
= Lexomil® , clonazépam = Rivotril®)
• Action rapide et prolongée dans le temps
Anti-histaminiques H1 : anxiolyse moins sur l’anxiolyse
importante qu’avec les benzodiazépines (par ex.,
Effets négatifs
hydroxyzine = Atarax® )
• Perte de l’effet hypno-sédatif à long terme
Azapirones : pas de dépendance et action
• Troubles mnésiques
retardée (par ex., buspirone = Buspar ®)
• Syndrome de dépendance avec effet rebond
Bêtabloquants : propriété anxiolytique en lien à l’arrêt
avec leurs effets périphériques adrénergiques. • Réaction paradoxale avec agitation, confusion
Utilisés dans le traitement des manifestations • Action majorée par la consommation d’alcool
fonctionnelles cardiaques à type de tachycardie • Médicament fréquemment utilisé pour les
et de palpitations au cours de situations tentatives de suicide et à employer avec précaution
émotionnelles transitoires (par ex., propanolol chez les patients aux antécédents de toxicomanie
= Avlocardyl® ) • Contre-indications à respecter :
Autres : étifoxine = Stresam® , neuroleptiques à – myasthénie
faible dose (par ex., cyamémazine = Tercian ®), – insuffisance respiratoire sévère
carbamates (méprobamate = Equanil ®) retirés – syndrome d’apnée du sommeil
du marché depuis 2012 En cas de surdosage ou d’intoxication aiguë
Antidépresseurs : notamment utilisés dans le L’antagoniste des benzodiazépines est le flumazé-
traitement de fond de certains troubles anxieux mil (Anexate® ) :
• permet d’améliorer le tableau clinique, notamment
la sédation et la dépression respiratoire mais ne
modifie pas la durée de l’intoxication
• Posologie en pratique : 0,3 mg en IV, à répéter
minute après minute jusqu’à obtention de
signes de réveil franc et levée de la dépression
respiratoire, sans dépasser 2 mg au total. En
cas d’absence d’amélioration après une dose
de 2 mg, on considère que ce n’est pas une
intoxication par benzodiazépines
160
ANXIOLYTIQUES VI.3
••• 2/2
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0,50-1 mg)
Valium ® Diazépam cp (2-5-10 mg) 5 à 20 (40) 32-47
sb (30 gouttes 10 à 20 (80)
= 10 mg)
Injectable IM,
IV lente
Urbanyl® Clobazépam cp 5 à 60 (120) 50
(5-10-20 mg)
Tranxène ® Clorazépate cp 5 à 90 30-150
dipotassique (5-10-20 mg) 20 à 200
Injectable IM,
IV, perfusion
Nordaz® Nordazépam cp (7,5-15 mg) 7,5 à 15 30-150
Témesta® Lorazépam cp (1-2,5 mg) 2 à 7,5 10-20
®
Vératran Clotiazépam cp (5-10 mg) 10 à 30 4
Victan® Loflazépate cp (2 mg) 1à3 77
d’éthyle
Anti- Atarax ® Hydroxyzine cp (25 mg) 25 à 100 13-20
histaminiques H1 Sirop (1 mL
= 2 mg)
Injectable
Azapirones Buspar® Buspirone cp (10 mg) 15 à 20 (60) 2-10
®
Autres Stresam Etifoxine cp (50 mg) 150 à 200 -
Sb : solution buvable ; cp : comprimé.
161
VI.4 ANTIDÉPRESSEURS
1/3 •••
PHARMACOPÉE INDICATIONS
ISRS : inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine Trouble de l’humeur : épisode
(par ex., escitalopram = Seroplex® ) dépressif caractérisé, trouble
IRSNA : inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de dépressif récurrent
la noradrénaline (par ex., venlafaxine = Effexor ®) Troubles anxieux
Imipraminiques (tricycliques ou non) : inhibiteurs de
la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline et
diminuant la sensibilité des récepteurs post-synaptiques
noradrénergiques (par ex., clomipramine = Anafranil® )
IMAO : inhibiteurs de la monoamine oxydase A ou B
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(sélectifs) ou les deux (non sélectifs), réversible ou
irréversible (par ex., iproniazide = Marsilid® )
Autres : alpha-2 adrénergiques (par ex., mirtazapine
= Norset®), modulateurs glutamatergiques (par ex.,
tianeptine = Stablon®), agonistes mélatoninergiques et
antagoniste du récepteur 5HT2c (par ex., agomélatine
= Valdoxan® )
162
ANTIDÉPRESSEURS VI.4
••• 2/3
Nom Posologies
DCI Contre-indications Effets indésirables
commercial recommandées (mg/j)
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posologique) sérotoninergique : en cas de
Zoloft ® Sertraline 50-200 surdosage ou d’interactions
médicamenteuses
• Hyponatrémie
• Diminution de la libido,
trouble de l’éjaculation
et de l’orgasme
Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA)
Cymbalta ® Duloxétine 60-120 • Absolues • Voisins de ceux des ISRS
– Association aux IMAO • Hypertension artérielle
Ixel ® Milnacipran 50-100 – Hypersensibilité connue
Effexor ® Venlafaxine 75-375 • Relatives
– Grossesse et allaitement
– Insuffisance hépatique
et rénale
Antidépresseurs imipraminiques
Laroxyl ® Amitriptyline 75-150 • Absolues • Effets anticholinergiques :
– Glaucome aigu à angle trouble du sommeil et
Anafranil ® Clomipramine 50-150 fermé confusion, sécheresse
Prothiaden ® Dosulépine 75-150 – Adénome de prostate buccale, constipation,
– Cardiaques : infarctus rétention d’urines, troubles
®
Quitaxon Doxépine 10-300 du myocarde récent, de l’accommodation
Tofranil ®
Imipramine 75-150
insuffisance cardiaque • Autres : hypotension
décompensée, trouble orthostatique, prise
du rythme de poids, sédation,
– Association aux IMAO tremblements, dysarthrie,
– Hypersensibilité connue sueurs nocturnes,
• Relatives troubles sexuels, troubles
– Grossesse et allaitement de la conduction et
– Insuffisance hépatique de la repolarisation,
et rénale agranulocytose allergique,
– Épilepsie hépatite toxique
– Trouble démentiel
163
VI.4 ANTIDÉPRESSEURS
3/3 •••
Nom Posologies
DCI Contre-indications Effets indésirables
commercial recommandées (mg/j)
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antidépresseurs (risque de
syndrome sérotoninergique) avec les aliments
• Relatives riches en tryptophane
– Grossesse et allaitement et tyramine et avec de
– Alimentation riche en nombreux médicaments
tryptophane et tyramine (anesthésiques,
(fromage fermenté, sauce morphiniques, etc.)
soja, foie de volailles, bière,
vin, etc.)
Inhibiteurs de la monoamine oxydase A (IMAO A) réversibles et sélectifs
Moclamine® Moclobémide 300-600 • Absolues • Céphalées, trouble digestifs
– Hypersensibilité connue et vertiges
– État confusionnel aigu • Risque d’interaction avec
– Association aux autres les aliments riches en
antidépresseurs tryptophane et tyramine et
• Relatives avec certains médicaments
– Grossesse et allaitement
Autres
Athymil® Miansérine 30-90 • Absolues • Prise de poids (miansérine,
– Hypersensibilité connue mirtazapine)
Norset® Mirtazapine 15-45 – Association aux IMAO • Hépatotoxicité (agomélatine)
Valdoxan® Agomélatine 25-50 • Relatives • Risque potentiel d’abus et
– Grossesse et allaitement de dépendance (tianeptine,
Stablon® Tianeptine 37,5 – Insuffisance hépatique ordonnance sécurisée)
Brintellix® (contre-indication absolue
Vortioxétine 10-20
pour agomélatine) et rénale
164
NEUROLEPTIQUES VI.5
••• 1/3
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Surveillance de la tolérance régulière avec
contrôle de la TA (effet hypotenseur) et de la
INDICATIONS conscience
Troubles psychotiques : épisode psychotique Surveiller l’absence d’effets secondaires
bref, trouble schizo-affectif, trouble neurologiques à court terme, risque de dystonies
schizophrénique, trouble délirant chronique aiguës même à faible dose (contracture
Troubles de l’humeur : épisode maniaque, musculaire représentée le plus souvent par :
épisode dépressif caractérisé avec symptômes trismus, contractures orales ou péri-orales,
psychotiques, prévention de la rechute du troubles de la déglutition, protraction de la langue
trouble bipolaire (pas pour toutes les molécules) ou crises oculogyres avec plafonnement oculaire).
Troubles du comportement : état d’agitation Traitement : correcteurs anticholinergiques par
ou d’agressivité aiguë voie orale ou IM (par ex., tropatépine = Lepticur®,
10 à 30 mg/j ou 1 à 2 amp/j) et ajustement
Autres : dans certains cas particuliers dans les posologique du neuroleptique
troubles obsessionnels compulsifs, anxiété, tics
dans le syndrome de Gilles de La Tourette Syndrome malin des neuroleptiques :
complication rare mais pouvant potentiellement
engager le pronostic vital du patient
EFFETS INDÉSIRABLES → représente donc une urgence aussi bien
diagnostique que thérapeutique. Il associe
Neurologiques : dystonies aiguës, dyskinésies
de manière inconstante : une hyperthermie
aiguës et tardives, syndrome parkinsonien,
(> 38 °C), une rigidité extrapyramidale, une
akathisie (++ pour les neuroleptiques de
dysrégulation neurovégétative (sueurs profuses,
1re génération), épilepsie par abaissement du
tachycardie, TA labile, troubles de la vigilance
seuil épileptogène (tous les neuroleptiques)
allant de la confusion au coma). Sur le plan
Métaboliques : hyperprolactinémie, prise de biologique, possible : hyperleucocytose, signes
poids, diabète, dyslipidémie (++ pour les d’atteintes musculaires (augmentation des
neuroleptiques de 2e génération) CPK, LDH, ASAT, ALAT ou troubles hydro-
Effets anticholinergiques : sécheresse buccale, électrolytiques). Impose l’arrêt du traitement
constipation, rétention urinaire, troubles de neuroleptique incriminé et la prise en charge
l’accommodation… en réanimation pour réhydratation, lutte contre
l’hyperthermie et traitement spécifique :
Allergiques et toxiques : hépatites cholestatiques,
bromocriptine, dantrolène.
agranulocytose (++ clozapine), photosensibilisation
165
VI.5 NEUROLEPTIQUES
2/3 •••
L’ASTUCE D’URG’PSYCHIATRIE
Règles de bonne prescription des neuroleptiques
• Éviter d’associer deux neuroleptiques. On favorisera aux urgences l’association benzodiazépine/neurolep-
tique permettant de potentialiser l’action sédative des neuroleptiques.
• La voie d’administration orale doit à chaque fois que possible être privilégiée hormis en cas d’agitation ou de
refus du patient où la voie intramusculaire est alors indiquée.
• Respecter les contre-indications : ++ glaucome aigu à angle fermé, rétention aiguë d’urine.
• Sauf en cas de relai d’un traitement interrompu par le patient, il reste très rare d’initier, dans la prise en
charge aux urgences, un traitement antipsychotique de fond (par ex., rispéridone = Risperdal®). Celui-ci est
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généralement instauré au cours d’une hospitalisation ou du suivi ambulatoire, où le choix de la molécule est
fonction de l’indication, de la prédominance symptomatologique, des contre-indications et des antécédents
de traitement en termes d’efficacité et de tolérance.
• L’utilisation des neuroleptiques sous forme retard n’a pas d’intérêt dans la prise en charge aux urgences,
hormis en cas d’oubli récent de la dernière injection par le patient ou de jour de réalisation de l’injection
concomitant à sa prise en charge.
166
NEUROLEPTIQUES VI.5
••• 3/3
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Clopixol® Zuclopenthixol Cp (10-25 mg) 50 à 100 (200)
Sb (1 goutte = 1 mg)
Injectable forme retard
Benzamides Tiapridal® Tiapride Cp (100 mg) 200 à 300
Sb (1 goutte = 5 mg)
Injectable IM, IV (100 mg)
Dogmatil ® Sulpiride Cp (200 mg) 200 à 1 000
Neuroleptiques de 2 e génération (antipsychotiques atypiques)
Loxapac ® Loxapine Cp (25-50-100 mg) 50 à 200 (600)
Sb (1 goutte = 1 mg) 50 à 300
Injectable IM (50 mg)
Solian® Amisulpride Cp (100-200-400 mg) 50 à 800 (1 200)
Sb (1 mL = 100 mg)
Injectable IM (200 mg)
Zyprexa® Olanzapine Cp (5-7,5-10-15-20 mg) 5 à 20
Injectable IM (10 mg) et forme
retard (Zypadhera® )
Leponex® Clozapine Cp (25-100 mg) 200 à 450 (900)
Xeroquel® Quétiapine Cp (50-300-400 mg) Fonction de
l’indication
Risperdal® Rispéridone Cp (1-2-4 mg) 2à6
Sb (1 mL = 1 mg)
Injectable forme retard
(Risperdal Consta® )
Abilify® Aripiprazole Cp (5-10-15 mg) 5 à 30 (30)
Injectable forme retard
(Abilify Maintena®)
Xeplion ® Palipéridone Injectable forme retard
En italique : neuroleptiques les plus fréquemment utilisés aux urgences.
167
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PARTIE VII
Annexes
Glossaire ............................................................................ 171
Lexique français-anglais ..................................................... 175
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Sites Internet utiles en psychiatrie ...................................... 176
Outils, échelles et scores utiles en psychiatrie .................... 177
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GLOSSAIRE
Aboulie : perte de volonté. Incapacité à entreprendre ou parfaitement de ce qui a précédé l’amnésie, mais
à prendre une décision sans altération de la conscience plus rien depuis. Se voit dans le syndrome de
ou de la logique. Se rencontre dans la dépression Korsakoff et les démences. La désorganisation
et dans la schizophrénie. À ne pas confondre avec temporo-spatiale est pratiquement toujours associée
l’athymhormie, caractéristique de la schizophrénie, qui à l’amnésie antérograde (puisqu’elle en est la
est une perte de l’élan vital. conséquence). Inversement, les fabulations ne sont
Acalculie : trouble de l’utilisation des chiffres et des pas directement une conséquence de l’amnésie
symboles mathématiques. Forme d’aphasie témoignant antérograde mais sont à relier à l’anosognosie et se
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d’une lésion cérébrale organique (lésion du pli courbe). rencontrent surtout dans le syndrome de Korsakoff.
Acrophobie : phobie de la hauteur. • rétrograde (amnésie d’évocation) : à la suite d’un
traumatisme, le sujet ne se souvient plus de ce
Agnosie : trouble de l’identification d’un objet perçu
qui s’est passé avant. En revanche, il se souvient
sans déficit sensoriel, sans trouble de la compréhension
parfaitement de ce qui s’est passé après. Se voit
ou de l’attention.
surtout à la suite des états confusionnels (crise
Akataphasie : distance séparant le discours de l’inten- comitiale, ivresse alcoolique, traumatisme crânien),
tionnalité idéique. dans les états dépressifs et lors de crises d’angoisse.
Akatisie (ou acathésie, ou acathisie) : difficulté à res- • antéro-rétrograde : association des deux types.
ter assis. C’est la forme la plus fréquente d’amnésie.
Alexie : trouble de la compréhension du langage • totale : elle touche le nom et le prénom du sujet.
écrit sans trouble de la vision. Traduit une atteinte Impossible en dehors d’une simulation ou d’une
neurologique. forme particulière de conversion hystérique.
Alexithymie : incapacité à « lire » ses émotions à l’ori- • immédiate : atteinte de l’acquisition. Il s’agit plus
gine d’une indifférence affective. d’un trouble de la vigilance que d’une amnésie. Elle
peut se voir dans certaines atteintes frontales et
Algoagnosie : indifférence à la douleur physique sans
dans les états confusionnels.
trouble de la sensibilité.
Aphasie : trouble du langage (compréhension ou pro-
Amimie : absence de mimiques. Se voit chez le
duction) indépendant de l’appareil moteur. On distingue :
schizophrène.
• l’aphasie de Broca : aphasie motrice. Baisse de la
Amnésie : trouble de la restitution d’informations
acquises antérieurement (= perte de mémoire) en fluence verbale sans trouble de la compréhension
dehors d’une atteinte de la vigilance, de l’intelligence, (= lésion frontale gauche) ;
du langage ou de la perception. L’amnésie est pra- • l’aphasie de Wernicke : aphasie sensorielle.
tiquement toujours le signe d’une atteinte cérébrale Augmentation de la fluence verbale
organique (confusion ou démence). Les seuls troubles incompréhensible (jargonaphasie) avec trouble de la
psychiques pouvant s’accompagner d’une amnésie sont compréhension (= lésion temporale gauche).
la dépression (mais il s’agit plus d’une bradypsychie que Apragmatisme : trouble d’origine psychique se tradui-
d’une amnésie) et de rares formes de conversion hysté- sant par l’incapacité à réaliser complètement une action
rique (voir plus loin) : sans trouble de l’initiative motrice (akinésie), de l’envie
• antérograde (amnésie de fixation ou ecmnésie) : (aboulie) ou de lésion neurologique (apraxie). Il entraîne
le sujet ne fixe plus les informations. Il se souvient une grande inefficacité. Évocateur de la schizophrénie.
171
Apraxie : atteinte de l’exécution intentionnelle d’un Clinophilie (ou clinomanie) : tendance exagérée à
mouvement acquis (marche, écriture, etc.) sans trouble garder le lit ou le décubitus horizontal. C’est un trouble
de la sensibilité, de la motricité, de l’attention ou de d’origine psychologique, parfois trouvé dans la dépres-
la compréhension. C’est un signe d’atteinte cérébrale sion ou certaines formes de schizophrénie.
focalisé. Le syndrome aphaso-apraxo-agnosique est Diffluence : pensée sans axe thématique. C’est un
caractéristique de la maladie d’Alzheimer. trouble caractéristique de la schizophrénie. Il rend le
Aprosexie : trouble de l’attention évocateur de la manie. discours incohérent et incompréhensible. On parle éga-
Astasie/Abasie : impossibilité de se tenir debout et de lement de « relâchement des associations » pour décrire
marcher. Trouble d’origine fonctionnelle. cette pensée « marécageuse ». La diffluence, contraire-
ment au « coq à l’âne » du maniaque, ne s’accompagne
Athymhormie : perte de l’élan vital qui caractérise pas de tachypsychie.
l’être humain. Ce symptôme ne se rencontre que chez
le schizophrène, qui paraît vide, sans pensées ni affects. Dysarthrie : atteinte de la motricité des muscles
Ne pas confondre avec l’aboulie, qui est une perte de phonatoires.
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la volonté. Dyskinésie : trouble de l’activité motrice et de son
Audimutité : absence de langage après 6 ans sans contrôle.
trouble de l’audition et avec le mécanisme de la parole Dyslalie : permanence du parler bébé en dehors de
normal.Traduit une psychose infantile ou un retard mental. lésions organiques de l’appareil phonatoire.
Autolyse : suicide. Dysphorie : instabilité modérée de l’humeur.
Boulimie : besoin pathologique et incoercible d’ingurgi- Dysthymie : variation de l’humeur dans un sens ou
ter une grande quantité d’aliments. Trouble du compor- dans l’autre. Regroupe l’euphorie et la dépression.
tement alimentaire pouvant être associé à des périodes
d’anorexie. Dystomie (ou sigmatisme) : nom générique regrou-
pant l’ensemble des troubles de la prononciation.
Bradypsychie (ou bradyphrénie) : ralentissement du
Regroupe les zozotements, chuintements.
rythme de la pensée. Trouble observé essentiellement
dans la dépression et dans certaines pathologies orga- Échocinésie (ou échopraxie) : répétition par un
niques. On parle également de viscosité psychique ou malade des mouvements qu’il perçoit chez les autres.
de ralentissement psychomoteur. Trouble observé dans la schizophrénie et les démences.
Catalepsie : rigidité et inertie musculaire entraînant le Écholalie : répétition par un malade des mots entendus.
maintien des attitudes imposées. Entraîne le classique Trouble du langage non spécifique, observé notamment
signe de l’oreiller imposé : lorsque le malade est allongé dans la schizophrénie et dans les démences.
sur son lit avec la tête sur un oreiller, il reste exacte- Échomatisme : répétition des sons ou des mouvements
ment dans la même position lorsqu’on le retire. La tête perçus. Comprend l’écholalie et l’échoconésie. Trouble
ne touche alors plus le lit. La catalepsie est un signe de généralement observé dans la schizophrénie et les
catatonie (schizophrénie) mais peut se voir dans l’hysté- démences.
rie et dans l’hypnose.
Échomimie : répétition des mimiques. Trouble notam-
Catatonie : syndrome de discordance psychomotrice ment observé dans la schizophrénie et les démences.
associant immobilité (mutisme, oppositionnisme, néga-
tivisme), catalepsie et stéréotypie. Très évocateur de la Érotomanie : idée délirante d’être aimé, le plus sou-
schizophrénie, peut se voir dans certaines démences. vent par une personne ayant une situation sociale plus
importante. Évolution en trois phases : espoir, dépit et
Claustromanie : tendance à rester claustré, enfermé rancune. Il s’agit d’une idée délirante de persécution
dans sa chambre. Fréquent dans la schizophrénie. (persécution par les avances de celui dont le sujet croit
Claustrophobie : peur de rester enfermé. être aimé). Forme clinique de paranoïa.
172
Fabulation : affirmations d’événements fictifs ou de Mutisme : arrêt de la parole après une période de parole
situations imaginaires sans intention de tromper, avec normale en relation avec des facteurs affectifs. Peut
croyance dans la réalité des événements imaginaires. être partiel (extrafamilial). Peut être en relation avec
Elles ont tendance à s’enrichir et à fluctuer au fil du une symptomatologie névrotique (proche de l’hystérie),
discours. post-traumatique ou psychotique (psychose infantile).
Glossolalie : trouble du langage observé dans certaines Mutité : mutisme, sans phase de parole normale.
démences ou chez le schizophrène qui croit inventer Mémoire : traitement de l’information comprenant trois
un nouveau langage (néologisme). phases :
Glossomanie : préoccupation hypochondriaque déli- 1. acquisition ou fixation de l’information. Processus
rante poussant certains malades à examiner sans cesse d’intégration ;
leur langue. Se voit entre autres dans la schizophrénie. 2. rétention ou conservation de l’information. Processus
Hallucination : perception sans objet entraînant une de stockage ;
conviction délirante. On distingue classiquement deux 3. restitution de l’information. Processus d’évocation.
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• à très court terme (ou mémoire immédiate,
• les hallucinations psychosensorielles, qui viennent de mémoire de travail, empan verbal ou digital) : elle
l’extérieur. Elles sont classées en fonction du mode est mise en jeu dans la minute qui suit l’acquisition.
sensoriel impliqué (hallucinations auditives, visuelles, On la teste en faisant réciter une liste de 10
gustatives, cénesthésique, olfactives) ; mots immédiatement après leur lecture. Un sujet
• les hallucinations psychiques, internes. normal peut restituer 7 à 8 mots. Cette mémoire
Hallucinose : perception sans objet n’entraînant pas est indispensable à tout apprentissage. Elle sert
la conviction du sujet. Il refuse de croire ses percep- également à retenir le but d’une action pendant son
exécution.
tions. Signe d’atteinte organique du système nerveux
(occipital, temporal ou trouble ophtalmologique). Le • à moyen terme : faits remontant à plusieurs heures.
• à long terme : faits plus anciens. Certaines
terme d’hallucinose des buveurs de bière est impropre,
informations très anciennes (nom, prénom, date de
puisqu’il s’agit dans ce cas d’hallucinations.
naissance, ne sont pratiquement jamais effacés de
Hyperkinésie : déambulations incoercibles et forcées, la mémoire).
impossibilité de rester sans bouger. • épisodique : événements et épisodes de la vie du
Hypochondrie : idée délirante d’être malade. sujet.
• monomodale : mémoire passant par un canal
Illusion : déformation de la perception d’un objet exis- particulier (verbal, visuel, auditif, etc.).
tant réellement.
• sémantique : connaissances que l’on peut exprimer
Insomnie : trouble du sommeil. par des mots. On la teste en demandant des
Mimique : traduction de l’état affectif ou émotionnel synonymes et des mots courants.
d’un sujet par des mouvements volontaires des mus- • procédurale : mémoire des comportements appris
cles du visage. On distingue de nombreux troubles de (conduire, faire du vélo, faire ses lacets, etc.).
la mimique : Néologisme : création de mots nouveaux ou utilisa-
tion de mots existants avec une nouvelle signification.
• Amimie : absence d’expression, mélancolie ou
Symptôme évocateur de la schizophrénie (participant à
froideur schizophrénique.
la schizophasie).
• Hypomimie : baisse de l’expression.
• Dysmimie : mimique anormale. Nosophobie : peur excessive des maladies.
• Paramimie : mimique qui n’est pas adaptée à la Palilalie : trouble de la parole au cours duquel le malade
situation. Signe de schizophrénie et de démence. répète de manière involontaire et incoercible plusieurs
• Échomimie : imitation des gestes et de la mimique fois de suite, une phrase, un fragment de phrase ou un
de son interlocuteur. Signe de schizophrénie. mot.
173
Pathognomonique : qualifie un symptôme très spécifique • les phobies d’impulsion : peurs obsédantes de
d’une maladie au point qu’il suffit à lui seul au diagnostic. faire un passage à l’acte auto- ou hétéro-agressif,
Potomanie : besoin compulsif et conscient de boire des observées dans la névrose obsessionnelle. L’acte
quantités exagérées d’eau. Se distingue de la polydipsie n’est jamais réalisé (le patient se contrôle en
par l’absence de lésions organiques. permanence, par peur qu’un relâchement puisse
conduire à l’impulsion) ;
Psychopathie : trouble de la personnalité se carac- • les dysmorphophobies : peur d’être l’objet
térisant par des conduites anti-sociales, une grande d’une transformation corporelle. Symptôme
impulsivité et la recherche de permanentes sanctions. particulièrement évocateur d’une schizophrénie,
Celles-ci sont peu structurantes et la récidive des com- mais parfois observé dans l’anorexie mentale ;
portements délinquants est la règle. • la nosophobie : peur des maladies.
Onirisme : production essentiellement visuelle proche
Pseudo-phobie : phobie labile, transitoire et fluctuante,
du rêve. Traduit le plus souvent une atteinte organique observée dans la névrose d’angoisse.
du système nerveux central.
Rationalisme morbide : rationalisations systématiques,
Onychophagie : comportement consistant à se ronger
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froides et pseudo-logiques qui donnent à l’interlocuteur
les ongles (signe d’anxiété).
le sentiment que le patient lui dit le code de déchiffrage
Persévération : tendance à la répétition d’un comporte- d’une pensée secrète, ésotérique et hermétique.
ment donné, même lorsqu’il n’est plus adapté.
Soliloquie : parler seul, monologuer. Symptôme de
Personnalité : ensemble des caractéristiques psycholo- démence ou de délire (dialogue hallucinatoire).
giques, historiques et biologiques qui motive le compor-
tement d’un individu et qui fait sa spécificité. Stéréotypie (ou échokinésie ou échocinésie) : répéti-
tion immotivée, automatique et inadaptée de comporte-
Pervers : modifications des tendances morales et affec- ments moteurs élémentaires (mots ou gestes). Elles se
tives d’un individu. Ce trouble entraîne des comporte- rencontrent surtout dans l’autisme, la schizophrénie et
ments antisociaux et immoraux qui n’engendrent aucune les démences. Il s’agit souvent de balancements.
culpabilité et donc aucune volonté de se traiter (d’où une
demande de soin généralement formulée par la société). Syncinésie : mouvement involontaire accompagnant un
mouvement volontaire. Par ex., froncement de sourcils
Phobie : peur déclenchée par des objets, des personnes lors d’une tâche demandant une attention soutenue.
ou des situations n’étant pas dangereux par eux-
mêmes. La peur cède lorsque l’objet phobogène dispa- Syndrome du miroir : longues stations devant la glace,
raît et entraîne des conduites d’évitement et l’utilisation mimiques principalement du visage, ambiguës ou fran-
d’objet contraphobiques. C’est le principal symptôme chement paradoxales. Le doute sur la cohésion des
de la névrose phobique. Il n’est pas spécifique puisqu’il limites corporelles, l’impression d’un changement de
peut être observé chez l’enfant (ce qui n’est pas toujours forme, de volume des segments du corps ou du visage
pathologique) et dans d’autres névroses. Il faut les dif- expliquent des vérifications contrôlées par la vue, le tou-
férencier des pseudo-phobies de la névrose d’angoisse cher ou la demande de réassurance par un tiers.
(passagères et labiles), des obsessions phobiques de la Syntonie : adaptation du comportement à l’ambiance et
névrose obsessionnelle (où la peur persiste même en à l’état affectif.
l’absence de l’objet, où il n’y a pas d’évitement et où
Tachyphémie : augmentation importante du débit de
les objets sont potentiellement dangereux, comme les
parole. Se voit dans la manie et dans la maladie de
couteaux) et des phobies atypiques.
Parkinson.
Phobies atypiques : peurs déclenchées par des objets,
des personnes ou des situations n’étant pas dange- Tachypsychie : trouble du cours de la pensée caracté-
risé par l’accélération du rythme d’enchaînement des
reux par eux-mêmes et qui se distinguent de la phobie
idées. La tachypsychie s’observe essentiellement dans
typique par l’absence de conduites d’évitement, d’ob-
jets contraphobiques ou par l’objet phobogène. Les plus la manie.
classiques sont : Tasykinésie : impossibilité de rester sans bouger.
174
LEXIQUE FRANÇAIS-ANGLAIS
Agoraphobie : Agoraphobia Hystérie : Hysteria
Agressivité : Aggression Illusion : Illusion
Akathisie : Akathisia Intramusculaire : Intramuscular
Alcoolisme : Alcoholism Manie : Mania
Allongement de l’intervalle QT : prolonged QTc interval Nausée : Nausea
Anorexie : Anorexia Neuroleptique : Neuroleptic
Anxiété : Anxiety Neuroleptique atypique : Typical antipsychotic
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Anxiolytique : Anxiolytic Névrose : Nevrosis
Bipolaire : Bipolar Obésité : Obesity
Boulimie : Bulimia Obsession : Obssessive disorder
Catatonie : Catatonia Panique : Panic
Cognition : Cognition Paranoïa : Paranoia
Compulsion : Compulsive disorder Pathologie : Pathology
Crise : Crisis Phobie sociale : Social phobia
Délire : Delirious Prise de poids : Weight gain
Démence : Dementia Psychiatre : Psychiatrist
Dépendance : Dependence Psychiatrie : Psychiatry
Dépression : Depression Psychopathie : Psychopathy
Dépression récurrente : Recurent depression Psychothérapie : Psychoterapy
Dissociation : Dissociative symptome Psychose : Psychosis
Drogue : Drug Rétention urine : Urinary retention
Dyskinésie aiguë : Acute dyskinesia Tentative de suicide : Suicide attempt
Dyskinésie tardive : Tardive diskinesia Thymorégulateur : Mood stabilizer
Effets secondaires : Side effects Tolérance : Tolerability
Efficacité : Efficacity Traitement : Treatment
Enceinte : Pregnant Trouble bipolaire : Bipolar disorder
Épisode mixte : Mixed episode Trouble de personnalité : Personality disorder
État limite : Borderline personality Trouble obsessionnel compulsif : Obssesive compulsive
Étiologie : Etiology disorder
Étude : Study Trouble panique : Panic disorder
Euphorie : Euphoria Urgences : Emergency
Hallucinations : Hallucinations Urgentiste : Emergency physician
Humeur : Mood Victime : Victim
Hypomanie : Hypomania Vomissements : Vomiting
175
SITES INTERNET UTILES EN PSYCHIATRIE
• Fédération française de psychiatrie : http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/
• Société française de médecine d’urgence : http://www.sfmu.org/
• Société américaine de psychiatrie (APA) : http://www.psych.org/
• Association française de thérapie comportementale et cognitive (AFTCC) : http://www.aftcc.org/
• Association francophone de formation et de recherche en thérapie comportementale et cognitive (AFFORTHECC) :
http://www.afforthecc.org
• Syndicat : Défense des intérêts professionnels des psychiatres : http://www.psychiatrie-francaise.com/
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• Associations en rapport avec la psychiatrie : http://www.psy-net.info/associations_psychiatriques/
• Association française de psychiatrie biologique (AFPB) : http://www.afpb.asso.fr/
• Association francophone pour l’étude et la recherche sur les urgences psychiatriques (AFERUP), créée en 1986
pour promouvoir les études et la recherche en matière d’urgences psychiatriques : http://www.aferup. fr/
• Association de formation et de recherche des cellules d’urgence médico-psychologiques (AFORCUMP) – le site du
psychotrauma : http://www.aforcump-sfp.org/
• Groupement d’études et de prévention du suicide (GEPS) : http://www.geps.asso.fr/
• Traumapsy : association ayant pour objectifs de faire reconnaître les traumatismes psychiques, former les
professionnels de la santé, aider les victimes de traumatisme psychique : http://www.traumapsy.com/
• Société française d’alcoologie (SFA). Reconnue d’utilité publique, elle réunit l’expertise de professionnels des
problèmes d’alcool et autres addictions : http://www.sfalcoologie.asso.fr/
• Site officiel du gouvernement : http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr/
• Haute Autorité de santé : http://www.has-sante.fr
• Site des échelles de mesure en psychiatrie : http://www.echelles-psychiatrie.com/
• Centre de référence sur les agents tératogènes : http://lecrat.fr/
176
OUTILS, ÉCHELLES ET SCORES
UTILES EN PSYCHIATRIE
Échelle d’agitation de Bech-Rafaelsen 178
Échelle de dépression HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale) 179
Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS) 180
Échelle d’évaluation des manies ou Mood Disorders Questionnaire (MDQ) de Hirschfeld 182
Échelle MADRS (Montgomery and Asberg Depression Rating Scale) 183
Échelle HDRS (Échelle de dépression de Hamilton) 185
Échelle de mesure du risque suicidaire de Ducher (RSD) 188
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Échelle de désespoir de beck (Hopelessness Scale) 190
Questionnaire cage deta (diminuer, entourage, trop, alcool) 191
Rapid Alcohol Problems Screen (Cherpital) 192
Échelle du Burn Out MBI (Maslach Burn out Inventory) 193
Questionnaire AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test) 194
Questionnaire CAST (Cannabis Abuse Screening Test) 195
La roue des drogues : un nouveau modèle pour la sensibilisation aux substances 196
Troubles induits par une substance (du DSM-IV au DSM-5) 197
177
ÉCHELLE D’AGITATION DE BECH-RAFAELSEN
Activité motrice
0 = Normale, mimique adéquate
1 = Légèrement augmentée, mimique hyperexpressive
2 = Augmentation modérée, par exemple expressivité gestuelle
3 = Excessifs, mouvements exagérés, se lève plusieurs fois pendant l’entretien
4 = Constamment actif, énergique, ne peut rester en place, même si on le lui impose
Activité verbale
0 = Intensité normale
1 = Parle un peu fort
2 = Audible à distance
3 = Vocifère
4 = Crie
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Hostilité
0 = Aucun signe d’impatience ou d’hostilité
1 = Légèrement impatient ou irritable, mais continue à se contrôler
2 = Très impatient ou irritable, ne supporte pas la contradiction
3 = Provocant et menaçant
4 = Violence manifeste
178
ÉCHELLE DE DÉPRESSION HAD
(HOSPITAL ANXIETY AND DEPRESSION SCALE)
Cette échelle explore les symptômes anxieux et dépres- Évaluation de l’état dépressif
sifs. Pour chacun des groupes d’énoncés suivants, Je prends plaisir aux mêmes choses qu’autrefois
demandez au patient d’indiquer celui qui correspond le 0 Oui, tout autant
mieux à son état. 1 Pas autant
Évaluation de l’anxiété 2 Un peu seulement
Je me sens tendu ou énervé 3 Presque plus
0 Jamais Je ris facilement et vois le bon côté des choses
1 De temps en temps 0 Autant que par le passé
2 Souvent 1 Plus autant qu’avant
3 La plupart du temps 2 Vraiment moins qu’avant
J’ai une sensation de peur comme si quelque chose 3 Plus du tout
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d’horrible allait m’arriver Je suis de bonne humeur
0 Pas du tout 0 La plupart du temps
1 Un peu mais cela ne m’inquiète pas 1 Assez souvent
2 Oui, mais ce n’est pas trop grave 2 Rarement
3 Oui, très nettement 3 Jamais
Je me fais du souci J’ai l’impression de fonctionner au ralenti
0 Très occasionnellement 0 Jamais
1 Occasionnellement 1 Parfois
2 Assez souvent 2 Très souvent
3 Très souvent 3 Presque toujours
Je peux rester tranquillement assis à ne rien faire et me Je ne m’intéresse plus à mon apparence
sentir décontracté 0 J’y prête autant d’attention que par le passé
0 Oui, quoi qu’il arrive 1 Il se peut que je n’y fasse plus autant attention
1 Oui, en général 2 Je n’y accorde pas autant d’attention que je devrais
2 Rarement 3 Plus du tout
3 Jamais Je me réjouis d’avance à l’idée de faire certaines choses
J’éprouve des sensations de peur et j’ai l’estomac noué 0 Autant qu’avant
0 Jamais 1 Un peu moins qu’avant
1 Parfois 2 Bien moins qu’avant
2 Assez souvent 3 Presque jamais
3 Très souvent Je peux prendre plaisir à un bon livre ou à une bonne
J’ai la bougeotte et n’arrive pas à tenir en place émission radio ou télévision
0 Pas du tout 0 Souvent
1 Pas tellement 1 Parfois
2 Un peu 2 Rarement
3 Oui, c’est tout à fait le cas 3 Très rarement
J’éprouve des sensations soudaines de panique Résultats :
0 Jamais Faire le total du versant anxiété et dépression : 21 points
1 Pas très souvent maximum pour chacun
2 Assez souvent Entre 8 et 10 : état anxieux ou dépressif faible à avéré
3 Vraiment très souvent Au-delà de 10 : état anxieux ou dépressif aggravé
179
POSITIVE AND NEGATIVE SYNDROME SCALE (PANSS)
La PANSS de Kay, Fiszbein et Opler est une échelle à 30 items, cotés de 0 (absent) à 7 (très important), qui évalue les
symptômes psychopathologiques observés chez des patients présentant des états psychotiques, particulièrement la
schizophrénie.
Elle permet de calculer les scores de trois dimensions : symptômes positifs (7 items), symptômes négatifs (7 items)
et psychopathologie générale (16 items).
Le praticien entoure la cotation appropriée à chaque dimension à la suite de l’entretien clinique spécifique.
Absent Très Peu Moyen Assez Important Très
peu important important
ÉCHELLE POSITIVE
P1 Idées délirantes 1 2 3 4 5 6 7
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P2 Désorganisation conceptuelle 1 2 3 4 5 6 7
P3 Activité hallucinatoire 1 2 3 4 5 6 7
P4 Excitation 1 2 3 4 5 6 7
P5 Idées de grandeur 1 2 3 4 5 6 7
P6 Méfiance/Persécution 1 2 3 4 5 6 7
P7 Hostilité 1 2 3 4 5 6 7
ÉCHELLE NÉGATIVE
N1 Émoussement de l’expression des 1 2 3 4 5 6 7
émotions
N2 Retrait affectif 1 2 3 4 5 6 7
N3 Mauvais contact 1 2 3 4 5 6 7
G3 Sentiments de culpabilité 1 2 3 4 5 6 7
G4 Tension 1 2 3 4 5 6 7
G5 Maniérisme et troubles de la posture 1 2 3 4 5 6 7
G6 Dépression 1 2 3 4 5 6 7
G7 Ralentissement psychomoteur 1 2 3 4 5 6 7
180
Absent Très Peu Moyen Assez Important Très
peu important important
G8 Manque de coopération 1 2 3 4 5 6 7
G9 Contenu inhabituel de la pensée 1 2 3 4 5 6 7
G10 Désorientation 1 2 3 4 5 6 7
G11 Manque d’attention 1 2 3 4 5 6 7
G12 Manque de jugement et de prise de 1 2 3 4 5 6 7
conscience de la maladie
G13 Trouble de la volition 1 2 3 4 5 6 7
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(tendances autistiques)
G16 Évitement social actif 1 2 3 4 5 6 7
181
ÉCHELLE D’ÉVALUATION DES MANIES OU MOOD
DISORDERS QUESTIONNAIRE (MDQ) DE HIRSCHFELD
Un questionnaire de dépistage du trouble bipolaire est • vous étiez beaucoup plus actif/active ou vous faisiez
actuellement à disposition : le questionnaire sur les beaucoup plus de choses que d’habitude ?
troubles de l’humeur (Mood Disorders Questionnaire – • vous étiez beaucoup plus sociable ou extroverti(e)
MDQ). Bien qu’il n’ait inclus que 198 patients en tant que d’habitude, par exemple vous téléphoniez à des
qu’outil de dépistage des troubles psychiatriques bipo- amis au milieu de la nuit ?
laires, il semble posséder à la fois la spécificité et la sen- • vous étiez beaucoup plus intéressé(e) par le sexe que
sibilité nécessaires pour distinguer le trouble bipolaire d’habitude ?
des autres affections psychiatriques. • vous faisiez des choses inhabituelles pour vous ou
Le présent questionnaire a été conçu seulement à que des gens ont pu penser excessives, stupides ou
|
des fins de dépistage et ne constitue pas une épreuve risquées ?
s
in
• vous dépensiez de l’argent et cela vous a attiré des
c
diagnostique.
e
d
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e
ennuis, à vous-même ou à votre famille ?
M
Il se réalise en environ cinq minutes et peut fournir des
s
e
rD
réponses perspicaces et importantes dans le diagnostic 2. Si vous avez répondu OUI à plus d’un des énoncés
o
s
ci-dessus, est-ce que plusieurs de ceux-ci vous sont-ils
re
et le traitement. Les épreuves cliniques ont indiqué que
T
e
arrivés pendant la même période de temps ?
/L
le MDQ a un taux d’exactitude élevé ; il peut identifier 7
s
p
u
personnes sur 10 qui ont un trouble bipolaire et exami- 3. Dans quelle mesure l’un ou l’autre de ces énoncés
ro
ner 9 personnes sur 10 qui n’en ont pas un. /g
vous a causé des problèmes – tels être incapable de
m
o
.c
approximative :
c
a
Instructions :
w
w
• Pas de problème
Veuillez répondre à chaque question au mieux de votre
|
• Problème mineur
s
• Problème modéré
e
d
e
1. Y a-t-il eu, dans votre vie, une période où vous n’étiez • Problème sérieux
M
s
e
autres ont pensé que vous n’étiez pas vous-même oncles) qui a eu une maladie maniaco-dépressive ou
/L
m
trouble bipolaire ?
.c
k
o
trouble bipolaire ?
w
discussions vives ?
|
182
ÉCHELLE MADRS (MONTGOMERY
AND ASBERG DEPRESSION RATING SCALE)
Échelle d’hétéro-évaluation des symptômes dépressifs devant être utilisée au cours d’un entretien semi-structuré. La
période d’évaluation porte sur les 8 derniers jours. Le score total correspond à la somme des scores des différents
items. Un score total supérieur à 30 témoigne d’une intensité sévère.
1. Tristesse apparente : représente l’abattement, la morosité, et le désespoir (plus que lors d’une phase passagère
d’humeur maussade), reflétés dans le discours, l’expression du visage et la posture. Cotez la profondeur et
l’incapacité de s’égayer.
0 = pas de tristesse.
2 = a l’air absent mais s’illumine sans difficulté.
4 = paraît triste et malheureux la plupart du temps.
6 = a constamment l’air misérable. Extrêmement abattu.
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2. Tristesse décrite : représente les descriptions d’humeurs dépressives, sans prendre en compte le fait qu’elles se
reflètent ou non sur l’apparence. Cela comprend l’humeur maussade, l’abattement et le sentiment d’être au-delà
d’une aide possible et sans espoir.
0 = tristesse occasionnelle dans la gestion des circonstances.
2 = triste ou morose mais la personne s’égaie sans difficultés.
4 = sensations insidieuses de tristesse et de morosité. L’humeur est toujours influencée par des circonstances
extérieures.
6 = tristesse continue ou invariante, sensation de misère ou de découragement.
3. Tension intérieure : représente des sensations d’inconfort mal défini, irascibilité, bouillonnement intérieur,
tension mentale qui monte en panique, en effroi ou en angoisse. Cotez selon l’intensité, la fréquence, la durée et
le besoin d’être rassuré.
0 = placide. Seulement quelques tensions passagères.
2 = sentiments occasionnels d’irascibilité et d’inconfort mal défini.
4 = sensation continue de tension intérieure ou panique intermittente que le/la patient(e) ne peut maîtriser qu’avec
difficulté.
6 = effroi ou angoisse incessants. Panique irrésistible.
4. Sommeil réduit : représente un vécu de durée ou de profondeur du sommeil réduits en comparaison avec le
rythme habituel du/de la patient(e) quand il/elle se sent bien.
0 = dort comme d’habitude.
2 = petite difficulté à l’endormissement ou quantité du sommeil légèrement réduite, sommeil un peu allégé, quelque
peu moins réparateur.
4 = rigidité ou résistance au sommeil modérées.
6 = sommeil réduit ou interrompu pendant au moins 2 heures.
5. Appétit réduit : représente la sensation d’une perte d’appétit comparé à celui de la personne quand elle va bien.
Cotez par perte d’envie pour les aliments ou par le besoin de se forcer pour manger.
0 = appétit normal ou augmenté.
2 = appétit légèrement réduit.
4 = pas d’appétit. Les aliments n’ont pas de goût.
6 = doit être persuadé(e) de seulement manger.
183
6. Difficultés de concentration : représente la difficulté de rassembler ses pensées jusqu’à un manque de
concentration incapacitant. Cotez selon l’intensité, la fréquence et le degré d’incapacité produit.
0 = pas de difficultés à se concentrer.
2 = difficultés occasionnelles à rassembler ses idées.
4 = difficultés pour se concentrer avec capacité réduite à lire ou à tenir une conversation.
6 = incapable de lire ou de converser sans grande difficulté.
7. Lassitude : représente la difficulté à démarrer ou la lenteur à initier et à effectuer des activités de la vie
quotidienne.
0 = presque pas de difficultés à démarrer.
2 = difficultés à commencer des activités.
4 = difficultés à commencer de simples activités de routine qui se font avec effort.
6 = lassitude complète. Incapable de faire quoi que ce soit sans aide.
8. Incapacité à ressentir : représente le vécu subjectif d’un intérêt réduit pour l’environnement ou pour des
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activités qui, normalement, procurent du plaisir. La capacité à réagir avec les émotions adéquates aux
circonstances ou aux gens est réduite.
0 = intérêt normal pour son environnement et les gens.
2 = capacité réduite à prendre du plaisir à ses centres d’intérêt habituels.
4 = perte d’intérêt pour son environnement. Perte de sentiments pour ses amis et connaissances.
6 = sensation d’être émotionnellement paralysé, incapacité à ressentir de la colère, du chagrin ou du plaisir et échec
total ou même douloureux à ressentir quoi que ce soit pour des parents proches et amis.
9. Pensées pessimistes : représente des sentiments de culpabilité, d’infériorité, d’autocritique, sensation d’être
immoral, de remords et de ruine.
0 = pas de pensées pessimistes.
2 = sensations d’échec fluctuantes, autocritique ou dépréciation de soi.
4 = auto-accusations persistantes ou idées de culpabilité ou de faute encore rationnelles. De plus en plus pessimiste
vis-à-vis du futur.
6 = illusions de ruine, de remords, de faute irréparable. Auto-accusations absurdes et inébranlables.
10. Pensées suicidaires : représente le sentiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, qu’une mort
naturelle serait la bienvenue, des pensées suicidaires et la préparation de l’acte de suicide. (Les tentatives de
suicide ne devraient pas influencer la cotation par elles-mêmes).
0 = aime la vie ou la prend comme elle vient.
2 = las de la vie. Pensées suicidaires seulement passagères.
4 = pense qu’il vaudrait mieux qu’il/elle soit mort(e). Les pensées suicidaires sont habituelles, et le suicide considéré
comme une solution éventuelle, mais sans plan ou intention particulière.
6 = plans explicites de suicide pour la prochaine occasion. Préparation active pour le suicide.
184
ÉCHELLE HDRS
(ÉCHELLE DE DÉPRESSION DE HAMILTON)
Cette échelle doit surtout être utilisée non pas pour faire le diagnostic de dépression mais pour apprécier les com-
posantes de celle-ci.
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2. Sentiments de culpabilité
0 - Absent
1 - S’adresse des reproches à lui-même, a l’impression qu’il a causé un préjudice à des gens
2 - Idées de culpabilité ou ruminations sur des erreurs passées ou des actions condamnables
3 - La maladie actuelle est une punition (idées délirantes de culpabilité)
4 - Entend des voix qui l’accusent ou le dénoncent et/ou a des hallucinations visuelles menaçantes
3. Suicide
0 - Absent
1 - A l’impression que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue
2 - Souhaite être mort ou équivalent : toute pensée de mort possible dirigée contre lui-même
3 - Idées ou gestes de suicide
4 - Tentatives de suicide
6. Insomnie du matin
0 - Pas de difficulté
1 - Se réveille de très bonne heure le matin mais se rendort
2 - Incapable de se rendormir s’il se lève
185
7. Travail et activités
0 - Pas de difficulté
1 - Pensées et sentiments d’incapacité, fatigue ou faiblesse se rapportant à des activités professionnelles ou de
détente
2 - Perte d’intérêt pour les activités professionnelles ou de détente, ou décrite directement par le malade ou indirec-
tement par son apathie, son indécision et ses hésitations
3 - Diminution du temps d’activité ou diminution de la productivité
4 - A arrêté son travail en raison de sa maladie actuelle
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4 - Stupeur
9. Agitation
0 - Aucune
1 - Crispations, secousses musculaires
2 - Joue avec ses mains, ses cheveux, etc.
3 - Bouge, ne peut rester assis tranquille
4 - Se tord les mains, ronge ses ongles, arrache ses cheveux, se mord les lèvres
11. Anxiété somatique (bouche sèche, troubles digestifs, palpitations, céphalées, pollakiurie, hyperventilation,
transpiration, soupirs)
0 - Absente
1 - Discrète
2 - Moyenne
3 - Grave
4 - Frappant le sujet d’incapacité fonctionnelle
186
14. Symptômes génitaux (perte de libido, troubles menstruels)
0 - Absents
1 - Légers
2 - Graves
15. Hypocondrie
0 - Absente
1 - Attention concentrée sur son propre corps
2 - Préoccupations sur sa santé
3 - Plaintes fréquentes, demandes d’aide
4 - Idées délirantes hypocondriaques
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1 - Perte de poids probable liée à la maladie actuelle
2 - Perte de poids certaine
B : appréciée par pesées
0 - Moins de 500 g de perte de poids par semaine
1 - Plus de 500 g de perte de poids par semaine
2 - Plus de 1 kg de perte de poids par semaine
187
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ÉCHELLE DE MESURE DU RISQUE
SUICIDAIRE DE DUCHER (RSD)
L’échelle d’évaluation du risque suicidaire RSD est une plus élevé. Il est inutile de rechercher l’existence des
échelle monothématique validée qui permet l’évaluation niveaux inférieurs. En revanche, il faut toujours vérifier
rapide du risque suicidaire d’un patient. Il s’agit d’une l’absence ou la présence des niveaux supérieurs.
échelle à lecture directe. On cote seulement le score le
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4 Idées de suicide A assez souvent des idées de suicide
5 Pense très souvent au suicide et parfois ne
voudrait plus exister
6 Désir passif de mourir Désire mourir ou plutôt être mort
7 a : lien fort à une personne ou quelque chose Désir de mort très fort, mais retenu par
b : lien faible à une personne ou quelque chose quelque chose (être cher…)
Risque aggravé
Niveaux 0 à 6 : risque suicidaire faible à avéré toujours valider une réponse négative en reformulant la
Niveau 0 : Absence de toutes idées de mort ou de question autrement.
suicide. Niveau 6 : Désir passif de mourir.
Niveau 1 - 2 : Présence d’idées de mort, mais pas de Le patient n’est pas dans une démarche active de pas-
suicide. sage à l’acte, mais il souhaiterait avoir une maladie,
un accident ou autre chose afin de ne plus exister. Le
Niveau 3 - 4 - 5 : Présence d’idées de suicide :
niveau 6 doit être recherché systématiquement chez un
• rares dépressif, même s’il n’exprime pas d’idées suicidaires.
• fréquentes Inutile de le rechercher si on a déjà une RSD à 7.
• très fréquentes. Niveaux 7 à 10 : Risque suicidaire aggravé
Attention : lorsqu’on pose la question à un patient pour Niveau 7 : Le patient passerait à l’acte s’il n’avait pas
savoir s’il a des idées de suicide, il répond souvent quelque chose ou quelqu’un qui le retienne encore à la vie.
« non », alors qu’il en a. La raison est simple. Ce n’est
pas qu’il veuille tromper le thérapeute, mais il pense Les niveaux 7a et 7b permettent de coter la qualité du
lien, par exemple la peur de faire souffrir un proche.
qu’on lui demande s’il se sent prêt à faire un tel acte et
Si le lien est de bonne qualité (s’entend bien avec ce
non simplement s’il a des idées suicidaires. Il faut donc
proche…), on cote RSD 7a, sinon RSD 7b.
188
Niveau 8 : Volonté active de mourir. Niveau 10 : Le patient a commencé de préparer ou de
Le patient a pris la décision de mettre fin à ses jours, réaliser son acte.
mais n’a pas encore établi un plan pour la réalisation La décision est prise et le patient qui est dans la phase
de son acte. active de la réalisation de son geste.
Niveau 9 : Évaluation de l’urgence suicidaire. Conclusion
Le patient a décidé de mettre fin à ses jours et a un plan Différentes études ont montré les qualités métrolo-
pour le faire. giques de l’échelle d’évaluation du risque suicidaire
Les niveaux 9a et 9b permettent de coter l’urgence sui- RSD, avant (valeur prédictive) et après passage à l’acte.
cidaire. Si le patient a décidé de passer à l’acte, sait Elle permet donc de suivre l’évolution du risque suici-
comment il va le faire, mais reporte encore la date de daire tout au long de la crise suicidaire, quelle que soit
cette réalisation, on cote RSD 9a, si le projet est prévu à l’évolution de celle-ci.
court terme, RSD 9b.
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189
ÉCHELLE DE DÉSESPOIR DE BECK
(HOPELESSNESS SCALE)
Cet auto-questionnaire comprend une liste de 20 situations possibles destinées à évaluer le degré de désespoir qui
affecte le patient. Toutefois, l’outil ne mesure qu’indirectement le risque suicidaire. Le praticien demande au patient
de répondre aux questions par VRAI/FAUX.
À chaque fois qu’une de ces situations correspond à l’état d’esprit du patient durant la semaine passée, le praticien
recueillera la réponse du patient et cochera VRAI ou FAUX. Notons que le patient ignore la cotation des points.
A. J’envisage l’avenir avec espoir et enthousiasme.
B. Je pourrais aussi bien laisser tomber, car je ne peux améliorer ma situation.
C. Quand les choses vont mal, je suis aidé par l’idée qu’elles ne resteront pas toujours ainsi.
D. Je ne peux imaginer à quoi ressemblera ma vie dans dix ans.
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E. Je n’ai pas assez de temps pour accomplir les choses que j’ai le plus envie de faire.
F. Dans l’avenir, je m’attends à réussir ce qui m’intéresse le plus.
G. Mon avenir m’apparaît sombre.
H. Je m’attends à obtenir dans la vie plus de bonnes choses que la moyenne des gens.
I. Je n’assume pas les ruptures ; il n’y a aucune raison de croire que j’y arriverai dans l’avenir.
J. Mes expériences passées m’ont bien préparé à l’avenir.
K. Tout ce que je vois devant moi dans l’avenir est plutôt désagréable qu’agréable.
L. Je ne m’attends pas à obtenir ce que je veux réellement.
M. Quand je regarde l’avenir, je m’attends à être plus heureux qu’actuellement.
N. Les choses ne vont pas se dérouler comme je le souhaiterais.
O. J’ai grande foi en l’avenir.
P. Je n’obtiens jamais ce que je veux, aussi serait-il fou de vouloir quoi que ce soit.
Q. Il est très invraisemblable que j’obtienne une satisfaction quelconque dans l’avenir.
R. Le futur m’apparaît vague et incertain.
S. J’envisage dans l’avenir plus de bons moments que de mauvais.
T. Il n’est d’aucune utilité pour moi d’essayer d’obtenir quelque chose que je veux, car probablement, je ne l’obtiendrai pas.
Résultats :
Le praticien tient compte d’un barème qui attribue un point à des réponses qualifiantes (certaines attribuent un point
à VRAI, d’autres à FAUX), donc, seules les réponses suivantes sont pondérées d’un point :
A. Faux = 1 point F. Faux = 1 point K. Vrai = 1 point P. Vrai = 1 point
B. Vrai = 1 point G. Vrai = 1 point L. Vrai = 1 point Q. Vrai = 1 point
C. Vrai = 1 point H. Faux = 1 point M. Faux = 1 point R. Vrai = 1 point
D. Vrai = 1 point I. Vrai = 1 point N. Vrai = 1 point S. Faux = 1 point
E. Vrai = 1 point J. Faux = 1 point O. Faux = 1 point T. Vrai = 1 point
Plus le score sur 20 est élevé, plus le pessimisme est grand et plus le risque suicidaire est élevé.
190
QUESTIONNAIRE CAGE DETA
(DIMINUER, ENTOURAGE, TROP, ALCOOL)
1. Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons alcoolisées ?
2. Votre entourage vous a-t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation ?
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4. Avez-vous eu besoin d’alcool dès le matin pour vous sentir en forme ?
Résultats :
Probabilité très élevée d’une consommation excessive ou d’une alcoolo-dépendance à partir de 2 items positifs.
191
RAPID ALCOHOL PROBLEMS SCREEN (CHERPITAL*)
1. Au cours de l’année précédente, avez-vous eu un sentiment de culpabilité ou de remords après avoir bu ? (Remord)
2. Au cours de l’année précédente, est-ce qu’un ami ou un membre de la famille vous a raconté des choses que vous
auriez dites ou faites sous l’emprise de l’alcool et dont vous ne vous souveniez plus ? (Amnésie)
3. Au cours de l’année précédente, l’alcool vous a-t-il empêché de faire ce qu’on attendait habituellement de vous ?
(Performance)
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4. Vous arrive-t-il de prendre un verre d’alcool dès le lever ? (Starter)
Q. Au cours de l’année précédente, avez-vous bu 5 verres de boissons alcoolisées ou plus lors d’une même occa-
sion ? (Quantité)
F. Au cours de l’année précédente, avez-vous bu au moins une fois par mois ? (Fréquence)
Résultats :
Une réponse positive aux questions 1 à 4 et/ou deux réponses positives aux questions Q/ ou F/ sont synonymes de
mésusage, abus ou dépendance.
* Traduction française : G. Brousse, J. Geneste, N. Chrystol, S. Hope. Brousse et al. Étude pour la validation française du RAPS,
l’Encéphale, PO 203 ; 2008 ; 34 : 90.
192
ÉCHELLE DU BURN OUT MBI
(MASLACH BURN OUT INVENTORY)
Le MBI explore trois versants : l’épuisement, la déper- 13 - Je me sens frustré(e) par mon travail
sonnalisation, l’accomplissement personnel. Le patient 14 - Je sens que je travaille « trop dur » dans mon travail
doit répondre pour chaque question dans cette sélec-
tion, le praticien note et analyse la cotation : 15 - Je ne me soucie pas vraiment de ce qui arrive à
mon travail
0 Jamais 16 - Travailler en contact direct avec les gens me
1 Quelques fois par an stresse trop
17 - J’arrive facilement à créer une atmosphère déten-
2 Une fois par mois
due avec mes interlocuteurs
3 Quelques fois par mois 18 - Je me sens ragaillardi(e) lorsque dans mon travail
j’ai été proche des gens
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4 Une fois par semaine
19 - J’ai accompli beaucoup de choses qui en valent la
5 Quelques fois par semaine
peine dans ce travail
6 Chaque jour 20 - Je me sens au bout du rouleau
21 - Dans mon travail, je traite les problèmes émotion-
1 - Je me sens émotionnellement vidé(e) par mon travail nels très calmement
22 - J’ai l’impression que mes interlocuteurs me rendent
2 - Je me sens à bout à la fin de ma journée de travail
responsable de certains de leurs problèmes
3 - Je me sens fatigué(e) lorsque je me lève le matin et
que j’ai à affronter une autre journée de travail Résulats :
On distingue :
4 - Je peux comprendre facilement ce que mes interlo-
cuteurs ressentent Épuisement professionnel : questions 1, 2, 3, 6, 8, 13,
5 - Je sens que je m’occupe de certains interlocuteurs 14, 16, 20
de façon impersonnelle comme s’ils étaient des objets – total inférieur à 17 : burn out bas
– total compris entre 18 et 29 : burn out modéré
6 - Travailler avec des gens tout au long de la journée – total supérieur à 30 : burn out élevé
me demande beaucoup d’effort
Dépersonnalisation : questions 5, 10, 11, 15, 22
7 - Je m’occupe très efficacement des problèmes ren- – total inférieur à 5 : burn out bas
contrés au travail – total compris entre 6 et 11 : burn out modéré
8 - Je sens que je craque à cause de mon travail – total supérieur à 12 : burn out élevé
9 - J’ai l’impression, à travers mon travail, d’avoir une Accomplissement personnel : questions 4, 7, 9, 12, 17,
influence positive sur les gens 18, 19, 21
10 - Je suis devenu(e) plus insensible aux gens depuis – total supérieur à 40 : burn out bas
que j’ai ce travail – total compris entre 34 et 39 : burn out modéré
– total inférieur à 33 : burn out élevé
11 - Je crains que ce travail ne m’endurcisse
émotionnellement Un score élevé aux deux premières sections (épuise-
ment ; dépersonnalisation) et un score faible à la dernière
12 - Je me sens plein(e) d’énergie (accomplissement) signe un épuisement professionnel.
193
QUESTIONNAIRE AUDIT
(ALCOHOL USE DISORDERS IDENTIFICATION TEST)
Questions 0 1 2 3 4 SCORE
1. À quelle fréquence vous arrive-t-il de Jamais Au moins 2 à 4 fois 2 à 3 fois 4 fois ou
consommer des boissons contenant de 1 fois par mois par plus par
l’alcool ? par mois semaine semaine
2. Combien de verres standards buvez-vous 1 ou 2 3 ou 4 4 ou 5 7à9 10 ou plus
au cours d’une journée ordinaire ou vous
buvez de l’alcool ?
3. Au cours d’une même occasion, combien Jamais Moins 1 fois 1 fois Tous les
de fois vous arrive-t-il de boire 6 verres d’1 fois par mois par jours ou
standards ou plus ? par mois semaine presque
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4. Dans les 12 derniers mois, combien de Jamais Moins 1 fois 1 fois Tous les
fois avez-vous observé que vous n’étiez plus d’1 fois par mois par jours ou
capable de vous arrêter de boire après avoir par mois semaine presque
commencé ?
5. Dans les 12 derniers mois, combien Jamais Moins 1 fois 1 fois Tous les
de fois le fait d’avoir bu de l’alcool, vous d’1 fois par mois par jours ou
a-t-il empêché de faire ce qu’on attendait par mois semaine presque
normalement de vous ?
6. Dans les 12 derniers mois, combien Jamais Moins 1 fois 1 fois Tous les
de fois, après une période de forte d’1 fois par mois par jours ou
consommation, avez-vous dû boire de l’alcool par mois semaine presque
dès le matin pour vous remettre en forme ?
7. Dans les 12 derniers mois, combien de Jamais Moins 1 fois 1 fois Tous les
fois avez-vous eu un sentiment de culpabilité d’1 fois par mois par jours ou
ou de regret après avoir bu ? par mois semaine presque
8. Dans les 12 derniers mois, combien Jamais Moins 1 fois 1 fois Tous les
de fois avez-vous été incapable de vous d’1 fois par mois par jours ou
souvenir de ce qui s’était passé la nuit par mois semaine presque
précédente parce que vous aviez bu ?
9. Vous êtes-vous blessé ou avez-vous Non Oui mais pas Oui au cours
blessé quelqu’un parce que vous aviez bu ? dans l’année de l’année
passée dernière
10. Est-ce qu’un parent, un ami, un médecin Non Oui mais pas Oui au cours
ou un autre professionnel de santé s’est déjà dans l’année de l’année
préoccupé de votre consommation d’alcool passée dernière
et vous a conseillé de la diminuer ?
Score total : somme des différents scores
• Score < 6 (chez la femme) et < 7 (chez l’homme) : risque faible ou anodin
• Score entre 6 et 12 (chez la femme) et entre 7 et 12 (chez l’homme) : consommation à risque ou à problème
• Score ≥ 13 : alcoolodépendance probable
194
QUESTIONNAIRE CAST
(CANNABIS ABUSE SCREENING TEST)
1. Avez-vous déjà fumé du cannabis avant midi ?
4. Des amis ou des membres de votre famille vous ont-ils déjà dit que vous devriez réduire votre consommation
de cannabis ?
5. Avez-vous déjà essayé de réduire ou d’arrêter votre consommation de cannabis sans y arriver ?
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6. Avez-vous déjà eu des problèmes à cause de votre consommation de cannabis (dispute, bagarre, accident,
crises d’angoisse, mauvais résultats à l’école, etc.) ?
195
LA ROUE DES DROGUES : UN NOUVEAU MODÈLE
POUR LA SENSIBILISATION AUX SUBSTANCES*
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196
TROUBLES INDUITS PAR UNE SUBSTANCE
(du DSM-IV au DSM-5)
DSM-IV
Critères DSM-5
Abus Dépendance
1. Incapacité à faire face aux obligations X X
2. Utilisation dangereuse X X
3. Problèmes médico-légaux X –
4. Problèmes sociaux et interpersonnels X X
5. Tolérance à la substance X X
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6. Syndrome de sevrage X X
7. Désir persistant et inefficace d’arrêter X X
8. Consommation importante et durable X X
9. Négligence des activités habituelles X X
10. Temps excessif consacré à la substance X X
11. Persistance de consommation malgré X X
les problèmes physiques et psychiques
12. Craving – X
Léger : 2-3
Moyen : 4-5
Sévère : ≥ 6
197