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A la fin de la Guerre, alors que les horreurs des tranchées étaient enfin révélées au grand jour
et que l’Europe ne pensait plus qu’à faire la fête pour oublier, Emily décida qu’elle aussi
allait profiter de ces années. Comme dans tous les pays, les femmes anglaises avaient du
prendre en charge leur foyer, se mettre au travail pour supporter l’effort de guerre, apprendre
à vivre sans hommes. L’émancipation féminine n’allait pas s’arrêter à l’Armistice !
Bien qu’encore mineure, Emily choisit de fréquenter les lieux à la mode et de suivre les
nouveaux canons de beauté. D’abord par provocation envers sa famille trop coincée, puis par
conviction, elle abandonna cheveux longs et robes strictes.
Ses parents essayèrent tant bien que mal de la remettre sur le droit chemin mais rien n’y fit.
Emily continuait à sortir le soir et à fréquenter des gens aux mœurs dépravées. Excédé, son
père n’eut d’autre choix que de la mettre dehors, alors qu’elle venait de fêter ses 19 ans.
Pour Emily, la vie pouvait enfin vraiment commencer. Sa première année de révolte lui avait
permis de tisser un réseau de relations assez proches pour espérer trouver du soutien. La jeune
anglaise s’installa chez une amie comédienne, bien décidée à dénicher par elle-même des
moyens de subsistance et d’enrichissement personnel. Elle rencontra quelques jours plus tard
un fils d’industriel, riche et désireux de dilapider la fortune familiale. Il devint son amant le
soir même. Une longue série commençait…
Emily vécut ainsi toutes les Années Folles. Belle et intelligente, elle n’eut jamais de mal à
trouver des amants qui l’entretinrent tant sur le plan financier qu’intellectuel. Elle profita
grandement de cette période pour se cultiver, apprendre à faire du cheval, tirer à l’arme à feu,
etc.. Elle eut en particulier une longue liaison avec un colonel de l’armée, Edwards Harris.
De relation en relation, Emily se retrouva finalement en contact avec une personne fascinante,
Harold Lepscot. Ami proche du colonel Harris, puis ami intime d’Emily, puis amant … il
entraîna la jeune femme dans un monde d’espionnage industriel et d’enjeux internationaux.
De fil en aiguille, de révélations confidentielles en tests discrets effectués par Harold, Emily
Hopskin finit par intégrer les services secrets de son pays, le célèbre MI5.
Emmy travaillait déjà pour le MI5 depuis deux ans et s’intéressait particulièrement au cas
allemand. Ce pays en plaine dépression et crise inflationniste n’en finissait pas de subir des
crises politiques graves, passant de l’extrême droite à l’extrême gauche en quelques mois. Les
deux dernières années ont vu une montée inquiétante du parti nazi et du fascisme en Europe.
Emmy s’est tout naturellement spécialisée dans la surveillance de cette menace, focalisée
principalement sur l’Allemagne et Hitler.
Au milieu des années trente, le MI5 n’est en fait qu’une petite entité de 26 officiers disposant
de très peu de moyens pour mener à bien leur mission. Ils se consacrent donc surtout à
préparer le pays à une éventuelle attaque, conseillant les industriels et le gouvernement en
matière de sécurité. Seule une poignée d’agents, dont Emmy, partent sur le terrain et sont
habilités à effectuer des missions extérieures.
Opération Méninges…
Il y a maintenant quatorze mois, une série d’enlèvements mystérieux débutait. A travers le
monde occidental, un scénario sinistre semblait se reproduire, toujours à l’identique : un
intellectuel brillant et reconnu, scientifique, professeur d’université, écrivain, ... disparaissait
subitement sans explication, du jour au lendemain. On ne le revoyait plus jamais.
Les premiers cas furent traités par les polices locales et la voie usuelle mais les dossiers
avaient toujours les mêmes caractéristiques, trop de similitudes. Les Renseignements
s’intéressèrent de plus près à l’affaire.
Une grande partie des disparus appartenaient à un cercle international regroupant des génies,
modestement appelé par ses fondateurs le Cercle des Parfaits. Cette société élitiste
commençait à faire jouer ses nombreux contacts pour que les disparitions cessent.
Le gouvernement anglais avait hélas bien d’autres préoccupations, entre la crise économique
mondiale et ses propres troubles sociaux.
Et tous les disparus n’appartenaient pas à ce Cercle. Certains avaient le malheur d’être
américains. C’est ainsi qu’Emmy vit débarquer Jim Patterson dans sa vie. Agent des Etats
Unis, il avait été envoyé par son pays pour enquêter sur la disparition des trois ressortissants
américains. Emmy fut rapidement rattachée à l’enquête de Jim, pour l’aider au mieux de ses
possibilités. Les rumeurs disaient que ces ordres venaient de très haut, peut être même du
Prime Minister McDonald en personne…
Jusqu’à l’enlèvement de Lord Edmond Welsh, le 16 août 1933, l’enquête de Jim n’avançait
pas vraiment. Mais la perte d’un membre de la Chambre des Lords imposait au gouvernement
britannique des mesures plus fortes.
Le MI5 savait que d’autres pays étaient aussi en cours d’investigation concernant les
enlèvements. Devant l’ampleur du phénomène et craignant une accélération désastreuse, le
service rentra en contact avec eux et mit en place un plan de coopération internationale, une
première à ce jour – l’opération Méninges était née…
Le pays le plus touché par la vague de disparitions restait la France. Il fut donc décidé de
former un noyau d’enquête à Paris. La Grande Bretagne choisit de dépêcher un membre du
MI5, Emmy, sous la couverture la plus simple : Inspecteur de Scotland Yard. Tout
naturellement, l’agent Patterson fut aussi rattaché à l’enquête. Le groupe formé est désormais
prêt à répondre enfin et de façon globale à l’appel du Cercle des Parfaits qui se fait de plus en
plus pressant.
Quatre autres personnes forment pour l’instant l’équipe :
Henri-Philippe de la Feuillère
Pour faire avancer au mieux l’enquête, le gouvernement français voulait disposer
d’une personne proche du Cercle des Parfaits, mais sans être partie prenante dans
l’affaire. Ils ont opté pour ce jeune homme dont la candidature a été rejetée par le
Cercle. Son admission y a été refusée du fait de ses origines juives et le jeune homme
semble avoir un fort ressentiment à l’égard de l’élite intellectuelle du Cercle.