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Malgré l’immense peine de la famille Patterson, la vie reprit son cours. Les années passèrent
à la ferme, sans incident notable. Jim eut bientôt 21 ans et, comme tout bon américain
respectueux et digne, s’engagea dans l’armée. Il ne pensait pas y rester plus des cinq ans
réglementaires. Les parents avaient besoin de lui à la ferme. Mais l’Histoire devait le
rattraper. Un conflit territorial éclata entre les Etats Unis et le Mexique. Le contingent de Jim
fut envoyé sur place pour écraser une bonne fois pour toute l’armée mexicaine.
Les jeunes soldats tombèrent hélas sur plus fort qu’eux. Ils furent écrasés par l’expérience de
vétérans mexicains et des techniques de guérillas qu’on ne leur avait jamais apprises. Jim fut
parmi les survivants des premiers assauts. Les pertes étaient lourdes, beaucoup d’officiers
avaient trouvé la mort. Le jeune homme fut désigné au hasard pour prendre en charge une
escouade et repartir au front. En quelques passes d’armes, il était devenu sous-officier.
Remarqué pendant la suite des opérations militaires, Jim Patterson se retrouva rapidement
lieutenant de l’armée régulière. Ses supérieurs ne mirent pas longtemps à le repérer et à
évaluer un potentiel qui ne demandait qu’à être exploité. On lui proposa de servir dans un
corps d’élite, chargé de missions d’intelligence en territoire ennemi. N’écoutant que son
patriotisme, Jim accepta sans hésiter.
Quelques années plus tard, colonel des forces spéciales, Jim Patterson rejoint Washington.
Son pays l’appelait à une nouvelle fonction, d’une importance critique et qu’on ne pouvait
laisser qu’entre les mains d’une élite parmi l’élite. Son expérience du terrain et de
l’infiltration allait être mise au service de la plus noble des tâches : veiller sur la sécurité
même du président des Etats-Unis d’Amérique. Jim fut affecté avec honneur à la White
House Police Force.
C’est dans ce cadre là que Jim fut attaché à la White House Police Force et qu’il se fit un
devoir de protéger les hommes qui se succéderaient à la Maison Blanche. Le dernier en date,
Franklin Roosevelt, n’avait pas une grande famille. Jim s’attendait donc à un travail facile et
sans remous, malgré la période difficile et la récession économique.
Il devait vite déchanter !
Le 1er août 1933, Benjamin Hammon, professeur d’histoire ancienne à l’université Miskatonic
et fils de la sœur aînée du président Roosevelt, Rosy-Ann Hammon, disparaissait corps et
âme. Le fait que le professeur ait été en voyage en Europe pour un tour des grandes
universités du vieux continent retarda la nouvelle. Elle n’arriva que quelques jours après
jusqu’aux bureaux de l’USSS. Mais les faits étaient là : le neveu du président avait disparu !
Une mission de recherche fut aussitôt mise en place et Jim Patterson, du fait de ses états de
service exemplaires, fut mandaté pour partir en Europe.
Son enquête devait commencer en Angleterre, dernier lieu de visite du professeur Hammon.
Jim savait que les services anglais, le célèbre MI5, l’aideraient au mieux dans sa tâche. Les
lignes spéciales entre le bureau du président Roosevelt et celui du Prime Minister Mc Donald
avaient parlé…
Opération Méninges …
Une fois arrivé sur place, Jim découvrit que la disparition de Benjamin Hammon n’était
qu’une pièce d’un vaste puzzle. Il y avait maintenant quatorze mois, une série de disparitions
mystérieuses avait en effet commencé. A travers le monde occidental, un scénario sinistre
semblait se reproduire, toujours à l’identique : un intellectuel brillant et reconnu, scientifique,
professeur d’université, écrivain, ... disparaissait subitement sans explication, du jour au
lendemain. On ne le revoyait plus jamais. En plus de Benjamin Hammon, deux autres
ressortissants américains avaient eux aussi disparus.
Les premiers cas furent traités par les polices locales et la voie usuelle mais les dossiers
avaient toujours les mêmes caractéristiques, trop de similitudes. Les services secrets d’Europe
commençaient à s’intéresser de plus près à l’affaire.
Une grande partie des disparus appartenaient à un cercle international regroupant des génies,
modestement appelé par ses fondateurs le Cercle des Parfaits. Cette société élitiste
commençait à faire jouer ses nombreux contacts pour que les disparitions cessent. Mais les
gouvernements européens avaient bien d’autres préoccupations, entre la crise économique
mondiale et les relations difficiles avec l’Allemagne.
Les premiers jours d’enquête n’apportèrent pas grand chose à Jim Patterson. Les disparitions
de la semaine du 15 août devaient heureusement débloquer la situation. Les derniers cas
recensés visaient en effet des membres politiques français et anglais. Les états européens ne
pouvaient plus se voiler la face et se devaient de réagir.
Le MI5 savait que d’autres pays étaient aussi en cours d’investigation concernant les
enlèvements. Devant l’ampleur du phénomène et craignant une accélération désastreuse, le
service anglais rentra en contact avec eux et mit en place un plan de coopération
internationale, une première à ce jour – l’opération Méninges était née…
Le pays le plus touché par la vague de disparitions restait la France. Il fut donc décidé de
former un noyau d’enquête à Paris. La Grande Bretagne choisit de dépêcher un membre du
MI5, Emilly Hopskin, sous la couverture la plus simple : Inspecteur de Scotland Yard. Tout
naturellement, Jim Patterson se joignit à l’enquête, officiellement comme attaché militaire à
l’ambassade américaine de Paris.
Le groupe formé est désormais prêt à répondre enfin et de façon globale à l’appel du Cercle
des Parfaits qui se fait de plus en plus pressant.
Quatre autres personnes forment pour l’instant l’équipe :
Henri-Philippe de la Feuillère
Pour faire avancer au mieux l’enquête, le gouvernement français voulait disposer
d’une personne proche du Cercle des Parfaits, mais sans être partie prenante dans
l’affaire. Ils ont opté pour ce jeune homme dont la candidature a été rejetée par le
Cercle. Son admission y a été refusée du fait de ses origines juives et le jeune homme
semble avoir un fort ressentiment à l’égard de l’élite intellectuelle du Cercle. C’est
l’archétype du bourgeois français, méprisant et hautain. Jim en a autant pour lui à son
égard. Mais le jeune aristocrate peut être utile pour la mission et c’est l’essentiel.
Quoi que puisse apprendre Jim au cours de cet entretien, son seul et unique objectif reste
inchangé : il doit à tout prix ramener Benjamin Hammon au pays. S’il retrouve aussi les deux
autres ressortissants américains, cela sera bien sûr un plus. Mais Jim ne veut pas se perdre
dans des considérations secondaires. Et mis à part ses propres compatriotes, le reste n’a
aucune importance.
La Mallette
Pour l’aider au mieux dans sa mission, le gouvernement anglais a mis à sa disposition de gros
moyens – nom de code la Mallette.
Jim sait qu’en cas de coup dur il peut disposer de matériel militaire (explosif, armement
lourd, etc.) et du support quasi inconditionnel de l’armée anglaise.