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P DE SEDIMENTOLOGIE
A - Granulométrie
I. PRINCIPE DE LA METHODE
Les roches sédimentaires détritiques sont rangées suivant la taille des grains en plusieurs textures :
- Les rudites à grain grossier > 2 mm.
- Les arénites à grain moyen, compris entre 2 mm et 1/16 mm.
- Les lutites à grain fin < 1/16.
Sur le terrain on constate que de nombreux sédiments meubles renferment en proportions variables
des trois types de texture.
La séance d’aujourd’hui concerne surtout les arénites et la fraction la plus grossière des lutites.
D’une manière plus générale, il s’agit d’une étude granulométrique des sables.
La répartition des différentes tailles des minéraux qui constituent un sable peut être définie par
plusieurs méthodes :
- des méthodes optiques qui permettent de mesurer par visée directe sur un micromètre les
dimensions géométriques des grains.
- des méthodes pondérales qui permettent d’apprécier rapidement le pourcentage des
différentes tailles des grains.
C’est cette méthode que nous étudierons au cours de cette séance. Une certaine quantité de sable
est tamisé. Chaque refus de tamis est pesé avec une grande précision (centi à milligramme) et on en déduit
le pourcentage des grains dont la taille est comprise entre les mailles de deux tamis successifs.
Ces pourcentages des différentes tailles de grains permettent de tracer des courbes, qui caractérisent
le milieu dans lequel le sédiment s’est déposé ainsi que, dans les cas les plus favorables, l’agent de
transport.
Pour les lutites, que nous n’étudierons pas ici, des méthodes physiques de microgranulométrie
permettent de définir également les diverses classes de particules fines : densimétrie basé sur la pesanteur et
la loi de stockes, centrifugation…
1. La colonne de tamis
Chaque tamis s’emboite dans le précédent et peut recevoir un autre tamis au dessus de lui.
O n dispersera les tamis à mailles fines en bas et de + en + grosses vers le haut.
Différents types de successions de tamis peuvent être utilisés.
La progression est géométrique dans tous les cas.
2. Le vibreur
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3. La balance
- Branchement de la balance.
- Mise à l’horizontale (niveau à bulle).
- Tarage du réceptacle en appuyant sur le bouton "tare" (T).
- La mise à zéro s’étant faite, les diverses pesées peuvent commencer.
III. Manipulation
1. Avant la séance :
Le sédiment a été traité de telle sorte que les fractions supérieures à 50 mm ont été éliminées. Puis le
sédiment a été séché en étuve à 110°.
3. Pesée
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- Le résidu du réceptacle doit lui aussi être pesé.
- En principe, à la fin des pesées, on doit être très proche des 100g d’origine.
1. Sur la feuille de présentation des résultats, il faut remplir la colonne des refus cumulés au
fur et à mesure des pesées. S’il n’y a aucun refus sur un tamis. Laisser la case vide.
2. Lorsque toutes les pesées sont effectuées (y compris le réceptacle). Calculer le total, puis
par simple soustraction à partir de la dernière indication de pesée. Calculer les refus séparés de chaque
tamis, et les inscrire dans la 2ème colonne du tableau.
3. A l’aide du poids total, calculer les refus de chaque tamis en % (troisième colonne).
4. Enfin additionner ces résultats en cumulant les refus séparés % depuis les tamis supérieurs
jusqu’aux tamis inférieurs la plus fins (quatrième colonne).
Les colonnes 3 et 4 seront utilisées pour la construction des courbes cumulées et des
histogrammes.
B. Dans notre cas, on travaillera sur 100g de sable pesé au mg, avant la manipulation,
dans la balance. Ainsi, chaque pesé sera directement interprétée comme un pourcentage, ce qui évite de
long calculs. On pourra alors remplir directement la colonne n°4 et calculer par soustraction les refus
séparés % de la colonne n°3.
Les mailles les plus fines sont inscrites à droite et les plus grossières à gauche. (Il y a divergence entre les
auteurs sur la position des différentes tailles. Certains suivant la tradition la plus répandue en
mathématiques placent à droite les gros grains mais, la plupart des sédimentologues placent à droite les
petites tailles).
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Feuille de résultats
Nom :
Prénom :
Tamis 1 2 3 4
Maille du tamis Refus cumulés Refus séparés Refus cumulés Refus séparés
(g) (g) (%) (%)
0,8
0,4
0,315
0,250
0,200
0,160
0,125
0,05
Réceptacle
Total
- A partir des indications de pesées (refus cumulés %, 3e colonne) il est possible de pointer exactement sur
la verticale d’un tamis le poids du refus.
- Inscrire ces indications de poids pour chaque tamis et joindre les points.
On obtient ainsi une courbe cumulée dite sigmoïde car elle a la forme générale d’un S.
Nota : La courbe cumulée doit être "élégante ". Pour cela on doit joindre "au mieux" la
maximum de points.
On peut passer plus ou moins loin de certains points qui ne s’intègrent pas parfaitement à
la courbe. Un point très éloigné montre en général une dégradation sérieuse des caractéristiques du tamis
(trous dans la toile, ou obturation trop importante).
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B. Histogramme et courbe de fréquences
L’histogramme doit se construire " en marches d’escalier " en dessinant des rectangles
dont la largeur sur l’axe des abscisses correspond à l’intervalle qui sépare un tamis à son voisin et dont la
longueur (sur l’axe des ordonnées) correspond au % en poids de sédiment retenu sur chaque tamis.
Au lieu des rectangles on peut également tracer une ligne brisée en joignant le milieu des
marches et si on fait disparaître les angles ;
La courbe ainsi interpolée devient une courbe de fréquence.
"Si les tamis sont dans la progression géométrique de raison ………les poids des
tranches successives, comptées en % permettent d’établir l’histogramme directement ".
En effet, leur représentation sur l’axe des abscisses logarithmique montre bien que l’espace
mesuré entre chaque tamis est constant. Ainsi, les lignes verticales qui représentent chaque tamis
correspondent – elles réellement à une répartition mathématique de la population des grains.
- A partir des indications de la colonne 4 (refus séparés %), pointer exactement sur la
verticale de chaque tamis l’indication (en pourcentage) de poids refusé.
- Joindre les points à la règle. On obtient ainsi une ligne brisée avec un (ou plusieurs)
maximum que l’on appelle le MODE de l’histogramme.
On utilisera des figurés différents et on utilisera la même feuille semi-log.
Courbes de fréquences
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Le (ou les) mode correspond à la dimension moyenne du plus grand nombre de grains.
A un histogramme unimodal correspond une courbe de fréquence effilée qui caractérise un bon classement
etc….(l’origine unique du sédiment).
Au contraire, des histogrammes bi ou plurimodaux montrent un mauvais triage des matériaux. Les causes
sont multiples : mélange de divers apports détritiques, courants turbides, etc…
Par exemple, une crue subite de fleuve apportant des galets dans un sable fin donne un mélange bi – modal
très caractéristique.
1. Si la courbes est unimodale, elle peut être symétrique (cas d’un sable longuement brassé
par les courants ayant agi dans des directions variés (sables de plage) ou dissymétrique. Ce type de courbe
correspond à un sédiment non évolué où le courant trie les particules suivant leur diamètre en favorisant le
transport d’une fraction donné (sable de rivières ou de fleuve).
Rappel : plus la courbe est plate, plus le classement est mauvais, plus elle est pointue, plus le classement
est bon (on dit qu’un sédiment est bien classé lorsqu’un gros pourcentage de grains est compris entre des
limites de dimensions réservées).
1.Mesure du quartier Q1
Il s’agit de la dimension des particules correspondant sur la courbe cumulée à une maille telle que
25% seulement des gains sont de dimension supérieure et 75% de dimension inférieure.
La ligne horizontal des 25% (lue en ordonné) recoupe la courbe cumulative en un point précis, une
perpendiculaire abaissée depuis ce point recoupera l’axe des abscisses en un endroit précis qui permet de
déterminer la dimension des particules.
2. Mesure du quartier Q2
C’est la dimension pour laquelle 50% du sédiment serait passé à travers un tamis qui aurait
exactement cette maille et 50% serait refusé. Donc, pour cette dimension 50 % des grains ont une taille
supérieure à celle de la maille et 50% ont une taille inférieure. Le quartile Q2 est généralement appelé la
Médine Md.
3. Mesure du quartier Q3
C’est la dimension pour laquelle 75% des grains seraient retenus sur le tamis et 25% seulement des
grains seraient de dimension inférieure.
Lors des calculs d’indices on utilise quelquefois d’autres dimensions de taille des grains que les
quartiles. On mesurera les dimensions des grains correspondant aux valeurs suivantes :
- Déciles : 10% (P10), 90% (P90).
- Centiles : 5%, 10%, 84%, 95%.
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5. Renseignements géologique apportés par les paramètres mesurés
La grossièreté d’une formation peut se définir avec la médiane et les centiles . La médiane donne
une indication sur le " grain moyen " tandis que les centiles (jusqu’au 1er décile) indiquent la taille
maximum des éléments rencontrés (dM = dimension maximum). On en tirera des renseignements sur le
mode de transport. Par exemple, dans un transport en milieu hydraulique, plus les centiles sont élevés plus
la compétence du courant est grande.
A l’inverse, la dimension des grains vers les centiles 90 à 100 indique la présence ou l’absence de
limons ou sablons fins (dm = dimension minimum). On en tire des conclusions sur le processus de triage.
Par exemple, l’action des vagues sur une plage entraîne les particules fines vers le large par léviga tion. Les
granulométries montrent l’absence totale de ces particules sur les tamis fins.
Tous les paramètres ne sont " parlants " que s’ils sont exprimés en mm.
C’est l’écart interquartile géométrique. Il est définit et ne peut se calculer qu’en valeur réelle, c’est – à –
dire en mm.
Classement du sédiment. En fait, c’est un indice de " mauvais triage " puisqu’il diminue, lorsque le triage
augmente.
B. Coefficient d’asymétrie
« Skewness »
Nota : lorsque les courbes de fréquence présentent plusieurs sommets (histogrammes bi ou plurimodaux),
"il est évidemment inutile de calculer l’indice d’asymétrie qui perd toute signification puisqu’il s’agit en
fait de la juxtaposition de plusieurs fractions ayant leur propre symétrie. "On peut alors étudier séparément
l’indice d’asymétrie sur chacune des parties de la courbe ".
C. Taille moyenne
Elle tient compte des extrémités de la courbe cumulative et diffère toujours un peu de la valeur de la
médiane. Aussi, il caractérise mieux le sédiment que cette dernière.
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La valeur de la médiane permet de distinguer :
En réalité, pour connaître l’origine d’un dépôt et son mode de sédimentation, d’autres
méthodes interviennent pour étayer les arguments granulométriques (morphoscopie). En ce qui concerne
les sables, certains sont faciles à distinguer : sables de plages, sables dunaires, sables éoliens en général.
D’autres sont difficiles à caractériser par la seule granulométrie : sables fluviatiles et sables marins
transportés par les courants.
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1 - Influence des agents de transport
On peut rechercher les dimensions maxima – d’objets transportés par un agent bien défini :
- Vent : au ras du sol 2 mm en moyenne exceptionnellement 40 – 50 mm.
- Courant turbides : 30 – 40 mm.
- Courants.
- Torrent : 1 m3 sur des km. 10 m3 à courte distance.
Tous ces agents transportent des particules par un flux continu. La taille maximum dépend
de la force du vent ou de la compétence du courant. Il n’y a donc pas de limite inférieure pour les particules
fines tandis, que les courbes de fréquence seront tronquées + ou – loin du coté des matériaux grossiers.
Au contraire les sables de plages sont classés par un flux discontinu. Vague et reflux, ce
qui tend à éliminer les particules fines (emportées vers le large). Ces sables seront très bien classés, mais
sans particules fines, alors que des sables éoliens seront très bien classés avec des particules fines
abondante (limons de 0,30 mm entrainés jusqu’à 800m d’altitude).
1. Sables éoliens :
2.Sables marins
Suivant que les zones du plateau continental ou du rivage, sont soumis ou non à des
actions de déferlement de vagues, de houle ou de courant, les sables peuvent etre bien classées, très bien
triés ou peu évolués.
Exemple :
- Sable de cordons littoraux et des chenaux peu évolués.
- Sables de plage très bien triés étalés au large des zones de déferlement.
- Cas des sables de plages : - symétrie en général, négative.
- particules fines absentes (entraînées vers le large).
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3.Sables fluviatiles : les conditions hydrodynamiques sont
variables et déterminent plusieurs sortes de dépôts.
A. Eaux vives d’amont, torrent, etc.…matériel grossier, aucun triage, absence des particules
fines.
B. Zones d’avant, embouchures, estuaires etc… = alternance de deux ou plusieurs types :
a) Faciès de sable fin et vase : décantation en période de calme et lévigation. Peu de
matériaux grossiers, asymétrie positive.
b) Période de crues : dépôt de matériaux grossiers mélangés aux bancs de vase et sable
fin. Histogrammes hétérométriques, plurimodaux.
c) Mélange des deux types : histogramme bimodal.
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