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Catherine Corsini à Cannes lors de la présentation de son précédent film « La Fracture », à Cannes le 10 juillet 2021. VALERY HACHE/AFP
En cause, selon le quotidien : des membres de l’équipe ont dénoncé des faits de
harcèlement de la part de la réalisatrice, ainsi que des gestes déplacés de la part de deux
autres membres de l’équipe sur deux comédiennes. Alerté, le comité d’hygiène, de sécurité
et des conditions de travail (CHSCT) de la branche cinéma s’est saisi du dossier et a rédigé
un rapport. Un signalement aurait été effectué auprès du Procureur de la République.
Interrogée par Le Parisien, la productrice Élisabeth Pérez assure avoir pris toutes les
dispositions nécessaires pendant le tournage, et qualifie les accusations de « malveillance ».
À la mi-janvier, une autre avanie, financière cette fois-ci, a touché le film : le Centre national
du cinéma et de l’image animée (CNC) a demandé à la société produisant le film (Chaz
Productions) de rembourser les aides perçues pour sa réalisation. Soit, selon nos
informations, la coquette somme de 680 000 euros — 580 000 euros d’avances sur
recettes, et 100 000 euros de soutien automatique — sur un budget global de 4,7 millions
d’euros. « Une procédure très rare », nous indique Olivier Henrard, directeur général délégué
de l’institution.
L’organisme a réagi à une entorse « grave », selon ses propres mots, à la législation sur la
protection des comédiens mineurs. Tourné en Corse, le film met en effet en scène plusieurs
adolescents, à travers le récit du retour sur l’île de Khédidja (interprétée par Aïssatou Diallo
Sagna), une femme qui s’occupe des enfants d’une riche famille parisienne et a quitté la
région quelques années plus tôt dans des circonstances tragiques. Elle est accompagnée
par ses propres filles…
À lire aussi :
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La législation française prévoit un cadre strict pour l’emploi sur les plateaux ciné de
comédiens de moins de 16 ans. Chaque film doit obtenir au préalable le feu vert de la
Commission des enfants du spectacle, une instance émanant du comité de Protection de
l’enfance, et composée de représentants de diverses institutions (magistrature, Éducation
nationale, ministère de la Culture…). Horaires de travail, conditions de sécurité,
rémunération… Les obligations sont nombreuses.
« On vérifie également ce qui constitue la « moralité » du rôle, explique Agnès Toullieux, qui
représente le ministère de la Culture au sein de la commission parisienne. Nous ne sommes
pas une instance de censure, mais c’est le terme prévu par le Code du travail. Dans les
scénarios, nous regardons par exemple qu’il n’y ait pas de nudité d’enfants à l’écran, ou que
les scènes ne soient pas traumatisantes pour des comédiens trop jeunes. En cas de doute,
nous pouvons demander des garanties supplémentaires aux producteurs ou à ce que les
scènes soient jouées par des acteurs plus âgés. »
Les passages à caractère sexuel font l’objet d’une vigilance toute particulière. Dans le
scénario du film de Catherine Corsini, la plus jeune des deux filles de Khédidja (jouée par
une comédienne de 15 ans et demi lors du tournage) s’éveille à la sexualité, à travers une
scène de masturbation avec un jeune garçon. Un passage qui aurait dû être soumis à la
Commission des enfants du spectacle… mais qui ne figurait pas dans le scénario transmis.
La séquence fut pourtant bel et bien tournée en Corse.
Les conséquences s’avèrent lourdes pour le film. Selon nos informations, la commission
réfléchirait à l’opportunité de saisir le Procureur de la République pour non-respect du Code
du travail. L’assistante sociale a fait un signalement à la Cellule de Recueil des Informations
préoccupantes (CRIP), chargée de traiter et d’évaluer les infos concernant les enfants en
danger. Et le CNC a donc retiré ses aides — la production n’a pas tenté de recours
administratif.
À lire aussi :
Contre le harcèlement sexuel, les assureurs s’engagent auprès du CNC
« Que ce manquement ait été intentionnel ou non ne change rien pour nous, explique Olivier
Henrard. Il nous est interdit d’attribuer des aides à des œuvres qui ne respectent pas la
législation sociale. » Le directeur délégué du CNC insiste cependant sur la vocation de
soutien de l’organisme et confie réfléchir à une solution financière permettant d’aider le film
à payer les factures, les prestataires et les techniciens ayant travaillé sur le projet.
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rôles
AD
smaspecial
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sh33p0
Il y a 1 heures
Précédemment dans Martine au shaker ou à la cuillère, aucune réponse n'est définitive.
https://youtu.be/T6_C2wV_ZX0
YouTube
Poème chiffriste (feat. François Chevet, Edith Fontaine)
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