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Il existe trois grands enjeux qui touchent particulièrement les universités

aujourd'hui.
Le premier, c'est que les universités détiennent, comme la plupart des autres
organisations,
beaucoup de renseignements personnels, beaucoup de renseignements financiers sur
leurs employés,
sur les étudiants, que ce soit des numéros de cartes de crédit, des numéros
d'assurance sociale.
Donc, ce sont des cibles très attractives pour les fraudeurs et pour les pirates
malveillants.
Dans un deuxième temps, les universités produisent aussi beaucoup de données de
recherche très sensibles qui peuvent être très stratégiques pour des États
ou des industries étrangères, qui vont donc essayer de s'en emparer.
Et, évidemment donc, ces données de recherche vont
être extrêmement précieuses et assez souvent mal protégées.
Et dans un troisième lieu, les universités sont des lieux d'échanges, de dialogues
très ouverts
où la liberté de parole et d'expression prévaut, mais parfois, on observe des
dérapages qui peuvent
culminer dans des cas de harcèlement entre membres de la communauté universitaire.
Donc, c'est très important aussi que les universités en prennent
conscience pour essayer de prévenir ces dérapages-là,
pour que les discussions et les échanges se fassent dans le respect des unes et des
autres.
Les universités sont des cibles particulièrement intéressantes pour les pirates
informatiques
malveillants, parce que, d'abord, il y a une culture de la communication,
de l'échange au sein des universités qui fait en sorte que la confiance est le mode
d'interaction par défaut entre les chercheurs, entre les chercheurs et leurs
étudiants.
Et donc, c'est beaucoup plus facile pour les pirates informatiques malveillants
d'exploiter cette confiance-là, qui est un atout pour les universités,
parce que ça produit de l'innovation, mais ça peut être aussi malheureusement une
source de
vulnérabilité qui va être très facile à exploiter pour les pirates malveillants.
Et dans un deuxième temps, les investissements en technologie dans les universités
sont
principalement faits pour les besoins de la recherche, et donc, il y a assez peu de
ressources qui sont consacrées à la cybersécurité et assez peu de campagnes qui
sont mises en
œuvre justement pour essayer de sensibiliser les membres de la communauté
universitaire aux bonnes
pratiques qui sont nécessaires pour se protéger contre tous types d'attaques en
cybersécurité.
Alors, il y a plusieurs types de données qui peuvent intéresser des
pirates malveillants dans le contexte universitaire.
Tout d'abord, il y a les données administratives et financières.
Quand les étudiants s'inscrivent, ils doivent donner un numéro de carte de crédit.
Très souvent, les employés, les universités détiennent leur numéro d'assurance
sociale,
et toutes ces données-là personnelles et
administratives ont une très grande valeur sur les marchés clandestins.
Elles peuvent être revendues pour mettre en œuvre des vols d'identité ou des
fraudes d'identité.
Ensuite, il y a des données administratives et financières que détiennent les
universités
dans le cadre de leurs relations avec leurs fournisseurs, qui peuvent être
manipulées,
utilisées par des fraudeurs pour mettre en place des fraudes,
des virements frauduleux, ce qu'on appelle la fraude au président.
Et dans un troisième temps, il y a les données de recherche sensibles stratégiques
dans des
domaines de pointe comme l'intelligence artificielle, l'informatique quantique,
la recherche biomédicale, qui vont avoir une très grande valeur pour les
compétiteurs étrangers,
des gouvernements étrangers qui vont chercher à s'en emparer.
Donc, il y a plusieurs types de données qui ont de la valeur, qui
sont des données qui sont attractives pour différents types d'attaquants.
Alors, il existe de nombreux exemples
d'universités qui ont été victimes de cyberattaques.
Au Canada, on peut penser par exemple à l'Université Carleton
qui a été victime d'un rançongiciel en 2018, si ma mémoire est bonne.
L'Université Simon Fraser à Vancouver a été également victime d'une telle attaque
au printemps 2020 et s'est fait voler les données de 250 000 de ses usagers,
que ce soient des étudiants ou des enseignants ou des membres du personnel
administratif.
À l'été 2020, le Collège militaire royal à Kingston a également été victime d'une
cyberattaque et ses systèmes de courrier électronique ont été rendus indisponibles
et inaccessibles aux enseignants et aux étudiants pendant plusieurs semaines.
Et si on regarde à l'étranger, ce sont des dizaines et des dizaines d'universités
aux
États-Unis, en Angleterre et en Australie qui ont été piratées au cours des
dernières années,
notamment dans le cadre de campagnes de vol de propriété intellectuelle à très
grande échelle.

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