Le 8 mai 1945, jour qui aurait dû être synonyme de célébration de la victoire et de

la fin de la Seconde Guerre mondiale, prend une tournure inimaginable. Témoin de

ces événements tragiques, mes souvenirs sont remplis d'horreur et de tristesse.

Ce jour-là, l’ambiance était tendue même si les hostilités étaient officiellement

terminées. Les échos de la guerre résonnaient encore dans les rues, mais l’espoir
de jours meilleurs flottait dans l’air. Les gens sont descendus dans les rues en
agitant des drapeaux, en riant et en pleurant de joie. Cependant, cette extase fut
violemment interrompue.

Au fur et à mesure que la journée avançait, une présence oppressante prenait le

dessus. Les rues, auparavant remplies de célébrations, ont peu à peu laissé place à
une atmosphère sinistre. Les bruits des coups de feu venant de loin ont commencé à
pénétrer l’atmosphère de joie, semant la confusion parmi la foule. Des sourires
apparaissaient sur des visages remplis de peur et d'incompréhension.

Je me souviens avoir vu des soldats, dont les uniformes indiquaient qu'ils

appartenaient aux forces alliées, tirer sur la foule. L’horreur s’est emparée de
chacun de nous, transformant la joie en un cauchemar indescriptible. Des cris
déchirants, des pleurs et des bruits de corps tombant au sol remplissaient l’air.
Femmes, hommes et enfants, ils sont tous pris dans cette violence insensée.

Les rues pavées étaient jonchées de cadavres et de sang mêlé à la douce pluie
printanière. J'ai vu des visages déformés par la douleur, des regards dénués de
toute compréhension face à cette brutalité insensée. Les rêves de paix et de
liberté se sont brisés en un instant, laissant place à un cauchemar dont la réalité
est difficile à accepter.

En tant que témoin impuissant de cette tragédie, mes pensées étaient un

enchevêtrement de confusion, de colère et de tristesse. Le 8 mai 1945 aurait dû
être un jour de fête, mais il restera à jamais gravé dans la mémoire du carnage,
une ombre noire sur la fin d'une guerre déjà coûteuse.