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GAZA
HAMAS
Youssef Vuillard
Copyright © 2023 Youssef Vuillard
Editions HAROT
Tous droits réservés.
ISBN : 979-8-8668705-8-5
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon
santcionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
PRÉFACE DE L’AUTEUR
À vous, cher lecteur, qui tenez ce livre entre vos mains,
Avant de vous guider à travers les pages qui suivent, je souhaite partager avec vous le cheminement
qui m'a mené à écrire sur un sujet aussi complexe et chargé d'émotion que le conflit israélo-
palestinien. Ce livre est le fruit de dix années de réflexion, de recherche et d'écriture profondément
ancrées dans une quête de compréhension qui dépasse la simple narration des faits.
En tant qu'écrivain, j'ai longtemps observé ce conflit, ressentant à la fois une fascination pour sa
persistance dans l'histoire et une profonde tristesse face aux vies qu'il a bouleversées. J'ai été témoin
de l'incapacité répétée de la communauté internationale à apporter une solution durable, et j'ai vu
l'espoir se faner à l'ombre des murs et des barricades.
La décision d'écrire ce livre ne fut pas prise à la légère. J'ai porté en moi les récits de ceux qui ont
vécu la réalité brutale de ce conflit, des deux côtés de la barrière. J'ai écouté leurs histoires, j'ai vu
leurs larmes, et j'ai ressenti leur indomptable esprit. Ces expériences m'ont profondément marqué et
m'ont poussé à entreprendre ce projet, non pas comme un historien ou un analyste politique, mais
comme un conteur humain cherchant à donner un sens à ces récits.
Au-delà de la chronologie des événements et des débats politiques, je me suis efforcé d'apporter une
perspective humaine, celle qui met en lumière les vies ordinaires prises dans le tourbillon de la
géopolitique. Il est facile de se perdre dans les statistiques et les stratégies militaires, mais chaque
nombre représente une personne, chaque décision stratégique a des conséquences humaines, et c'est
ce que j'ai cherché à capturer dans ces pages.
Ce livre n'est pas une tentative de fournir des réponses définitives ou de proposer des solutions. Je ne
possède pas cette prétention. Mon objectif est plutôt d'inviter à la réflexion, d'encourager le
questionnement et, espérons-le, de cultiver une empathie qui transcende les frontières et les
idéologies. J'aspire à ce que ce travail contribue à un dialogue plus large, à une meilleure
compréhension mutuelle et, finalement, à une volonté renouvelée de chercher la paix.
Je vous invite donc à lire non seulement avec vos yeux mais aussi avec votre cœur, car c'est avec le
cœur que l'humanité a toujours trouvé son chemin hors des ténèbres. Puissent ces pages vous
émouvoir, vous instruire et peut-être, dans un moment de réflexion tranquille, vous inspirer à
envisager un monde où la paix n'est pas une relique du passé, mais une promesse pour l'avenir.
Avec espoir et humilité,
Youssef Vuillard
TABLE DES MATIÈRES
Introduction i
1 LES RACINES HISTORIQUES 1
2 LES GUERRES ISRAÉLO-ARABES 1
5
3 LES DÉBUTS DU CONFLIT AVEC GAZA 3
3
4 LE HAMAS EN PROFONDEUR 5
8
5 LES QUESTIONS TERRITORIALES ET LES 8
COLONIES 6
6 LES OPÉRATIONS MILITAIRES ET LES 9
CONFLITS RÉCENTS 5
7 LE GÉNOCIDE DU 07 OCTOBRE 2023 1
2
5
8 LE BLOCUS DE GAZA 1
6
9
9 LES EFFORTS DE MÉDIATION ET LES 1
ACCORDS DE CESSEZ-LE-FEU 7
1
10 LES RÉPERCUSSIONS INTERNATIONALES 1
ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR 7
3
INTRODUCTION
Ce livre s'ouvre sur une terre qui porte les cicatrices du temps, une terre qui
a été témoin de promesses ancestrales et de luttes contemporaines. Israël et
Gaza, deux noms qui évoquent une mosaïque d'images et d'émotions, sont
au cœur d'un récit qui ne cesse de se dérouler, riche en héritages, en espoirs
et en tragédies. Ce livre est une exploration des profondeurs de ce conflit,
un voyage à travers les strates d'une histoire complexe et souvent mal
comprise, un périple qui cherche à éclairer plutôt qu'à juger, à comprendre
plutôt qu'à condamner.
Nous débuterons par les racines historiques, plongeant dans les annales de
l'Empire Ottoman, où les premiers chapitres de cette histoire furent écrits.
La Déclaration Balfour et la partition de la Palestine de 1947 sont des
pierres angulaires, posant les fondements d'un siècle de conflit. Ces
événements, éloignés mais jamais oubliés, ont semé les graines de
contentions futures, façonnant les frontières, les identités et les conflits de
demain.
Les guerres israélo-arabes, narrées dans les pages de ce livre, ne sont pas
simplement des faits historiques, mais des chapitres vivants de mémoire
collective. De la Guerre d'Indépendance d'Israël à la Guerre du Kippour,
chaque confrontation a laissé des empreintes indélébiles, tissant des liens de
douleur et de résilience qui continuent de lier les peuples de cette région.
À travers ce livre, nous nous aventurons dans les méandres des relations
tumultueuses entre Israël et Gaza, explorant la montée du Hamas, les cycles
répétés d'intifadas et de désengagements, et les efforts incessants pour la
paix, souvent déraillés par de nouveaux cycles de violence. La complexité
du Hamas, en tant que mouvement politique et militaire, est disséquée,
révélant les sous-courants qui influencent le conflit.
Nous aborderons également les questions territoriales et les colonies, qui
sont au cœur du débat et de la discorde. Le sol de Gaza et les colonies
israéliennes, chacun raconte une histoire de lutte et d'aspiration, reflétant les
réalités d'une paix insaisissable et les rêves d'un avenir meilleur.
Les opérations militaires récentes, culminant dans la tragédie d'octobre
2023, sont examinées avec la rigueur qu'elles méritent. Leurs conséquences
humanitaires, les réactions mondiales et les histoires personnelles des
victimes offrent un regard poignant sur la souffrance humaine et la
complexité de la guerre.
Dans ce livre, nous ne nous contenterons pas de raconter des événements;
nous chercherons à comprendre les hommes et les femmes derrière eux, à
écouter les voix des communautés affectées, à reconnaître la douleur et
l'espoir de chaque côté. Les médias peuvent souvent réduire ce conflit à des
titres sensationnels et des clichés, mais ici, nous nous efforçons de voir les
personnes derrière les politiques, les rêves derrière les drames.
En tournant ces pages, nous invitons le lecteur à entreprendre un voyage qui
est à la fois un retour en arrière et un regard vers l'avant, une quête de
compréhension dans un monde où les vérités sont souvent embrouillées par
les échos des opinions et des préjugés. Ce livre est un appel à l'espoir -
l'espoir qu'un jour, les ombres du passé pourront être éclairées par les lueurs
d'un avenir où la coexistence pacifique n'est pas seulement un idéal, mais
une réalité tangible.
Nous commençons ce récit non pas pour clôturer un chapitre de l'histoire,
mais pour en ouvrir un autre, conscient des difficultés mais inspiré par les
possibilités. Car, dans le récit du conflit israélo-palestinien, comme dans
toutes les grandes histoires de l'humanité, il y a toujours un espace pour un
nouveau commencement.
CHAPITRE 1 :
LES RACINES HISTORIQUES
CHAPITRE 2 :
LES GUERRES ISRAÉLO-ARABES
CHAPITRE 3 :
LES DÉBUTS DU CONFLIT AVEC GAZA
CHAPITRE 4 :
LE HAMAS EN PROFONDEUR
4.2 Idéologie
4.2.1 Fondements idéologiques et charte du Hamas
Les fondements idéologiques du Hamas sont ancrés dans une combinaison
de nationalisme palestinien et d'islamisme. Ces principes sont énoncés dans
la Charte du Hamas, également connue sous le nom de Covenant of the
Islamic Resistance Movement, qui a été publiée le 18 août 1988. La charte
constitue le document fondateur du mouvement et détaille ses objectifs, ses
méthodes et sa philosophie.
La Charte du Hamas commence par positionner le mouvement dans le cadre
de l'Islam, affirmant que "le Mouvement de la Résistance Islamique est un
maillon dans la chaîne de la lutte contre l'invasion sioniste." Elle déclare
que la lutte contre l'occupation israélienne est non seulement un acte de
résistance nationaliste mais aussi un acte de foi religieuse. Le document
souligne l'importance de la terre de Palestine, considérée comme sacrée
pour les musulmans, et appelle à la création d'un État islamique dans toute
la Palestine historique, y compris les territoires qui composent l'État d'Israël
moderne.
La charte rejette toute solution pacifique au conflit israélo-palestinien et
toute reconnaissance de l'État d'Israël, positionnant le conflit non seulement
comme une lutte pour la terre mais aussi comme une bataille religieuse. Elle
appelle à la mobilisation de la nation islamique et à l'unité des musulmans
dans la lutte contre Israël et le sionisme. La charte contient également des
éléments antisémites, affirmant que le conflit avec le projet sioniste est une
partie d'une lutte plus large contre les Juifs, une position qui a été largement
condamnée par la communauté internationale.
Le Hamas, dans sa charte et ses déclarations publiques, a souvent fait
référence à des concepts islamiques tels que le jihad (lutte) pour justifier ses
actions. L'organisation considère toute la Palestine comme une terre
islamique waqf (inaliénable) pour les générations futures de musulmans, et
donc non négociable. Cette perspective a été un obstacle majeur à la
recherche d'une solution à deux États, qui est soutenue par la majorité de la
communauté internationale.
En plus de ses objectifs politiques et religieux, la charte et d'autres
déclarations du Hamas mettent en avant l'importance des œuvres sociales et
éducatives. Le Hamas a mis en place un vaste réseau d'institutions sociales,
y compris des écoles, des cliniques et des programmes d'aide sociale, qui
ont contribué à son soutien populaire parmi les Palestiniens. Ces activités
sont considérées comme faisant partie intégrante de sa stratégie pour établir
un contrôle et une influence au sein de la société palestinienne.
Au fil des ans, le Hamas a fait face à des pressions internes et externes pour
modérer sa position et reconnaître l'existence d'Israël. En 2017, le Hamas a
publié un nouveau document politique qui semblait adoucir certaines de ses
positions originales. Le document indique la volonté du Hamas d'accepter
un État palestinien selon les frontières de 1967, sans pour autant reconnaître
Israël. Cela a été interprété par certains analystes comme un signe de
pragmatisme politique et une tentative de se distancer des éléments les plus
extrêmes de la charte de 1988.
Il est important de noter que le Hamas est considéré comme une
organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne, le Canada, le
Japon et d'autres pays en raison de ses tactiques de combat, qui incluent des
attaques contre des civils. Les actions du Hamas, y compris les attentats-
suicides et les tirs de roquettes contre des zones civiles, ont été largement
condamnées et sont considérées comme des actes de terrorisme.
La compréhension des fondements idéologiques du Hamas est essentielle
pour saisir la complexité du conflit israélo-palestinien et les défis auxquels
sont confrontés les efforts de paix. La charte du Hamas, avec ses références
religieuses et son rejet de l'existence d'Israël, continue d'être un document
controversé et est souvent cité dans les discussions sur la possibilité de
parvenir à une résolution durable du conflit.
4.2.2 Influences religieuses et politiques
Les influences religieuses et politiques sur le Hamas sont profondes et
diversifiées, façonnant son idéologie et ses actions depuis sa création. Le
Hamas, acronyme de Harakat al-Muqawama al-Islamiyya (Mouvement de
résistance islamique), est né dans le contexte de la première Intifada en
1987, se positionnant comme une branche palestinienne des Frères
Musulmans, un mouvement islamiste transnational fondé en Égypte en
1928. Les Frères Musulmans prônent un retour aux sources de l'islam et
l'instauration de la loi islamique (charia) comme fondement de la société,
mais leur approche varie considérablement d'un pays à l'autre, oscillant
entre le militantisme et la participation politique.
Le Hamas, en particulier, a combiné la lutte armée contre l'occupation
israélienne avec un engagement dans le travail social et politique au sein de
la société palestinienne. Sa charte de 1988, bien qu'elle ait été interprétée de
diverses manières au fil des ans, reflète une vision du monde où la religion
et la politique sont inextricablement liées. Le mouvement considère toute la
Palestine historique comme une terre islamique inaliénable et voit dans sa
libération une obligation religieuse.
L'influence religieuse sur le Hamas est également marquée par le concept
de jihad, qui, dans le contexte de la charte du Hamas, est interprété comme
une lutte armée contre l'occupant israélien. Cette perspective est renforcée
par la croyance que la résistance contre l'oppression est une forme de
fidélité à Dieu. Cependant, cette interprétation du jihad est contestée au sein
même de la communauté musulmane, où de nombreux érudits et
théologiens prônent une compréhension du jihad comme une lutte
principalement spirituelle et non violente.
Sur le plan politique, le Hamas a été influencé par les dynamiques
régionales et internationales. L'Iran, en particulier, a joué un rôle significatif
en soutenant le Hamas, surtout après la révolution islamique de 1979 qui a
vu l'émergence d'un régime chiite déterminé à exporter son modèle de
résistance islamique. Bien que le Hamas soit principalement sunnite et l'Iran
chiite, les deux partagent un ennemi commun en Israël, ce qui a conduit à
une alliance pragmatique. L'Iran a fourni au Hamas un soutien financier,
militaire et politique, renforçant sa capacité à mener des opérations
militaires et à se maintenir comme un acteur clé dans le conflit israélo-
palestinien.
Le Hezbollah libanais, également soutenu par l'Iran, a eu une influence
notable sur le Hamas. Les deux groupes ont partagé des tactiques, des
stratégies et une rhétorique similaire, bien que leurs contextes géopolitiques
soient différents. Le soutien du Hezbollah au Hamas a été manifeste à
plusieurs reprises, notamment lors de conflits avec Israël, où le Hezbollah a
fourni un soutien logistique et stratégique.
Les influences politiques sur le Hamas ne se limitent pas à ses alliés. Les
relations avec les pays arabes sunnites, comme l'Arabie saoudite, ont été
complexes. Bien que certains de ces États aient historiquement soutenu la
cause palestinienne, leurs relations avec le Hamas ont été affectées par leurs
propres intérêts nationaux et par la pression des États-Unis et d'autres
puissances occidentales. De plus, la montée en puissance de groupes
djihadistes comme Al-Qaïda et l'État islamique a également eu un impact
sur la manière dont le Hamas se positionne sur l'échiquier politique et
idéologique, cherchant à maintenir une distinction entre ses activités et
celles de groupes considérés comme plus extrémistes.
En interne, le Hamas a dû naviguer entre ses principes idéologiques et la
réalité politique, en particulier après sa victoire aux élections législatives
palestiniennes de 2006. La gouvernance de la bande de Gaza a présenté des
défis pratiques qui ont parfois nécessité des compromis et des ajustements
politiques, montrant une certaine flexibilité dans son approche idéologique.
4.2.3 Vision du conflit israélo-palestinien
La vision du Hamas concernant le conflit israélo-palestinien est
intrinsèquement liée à son identité idéologique et à son interprétation de
l'histoire et de la politique de la région. Fondé en 1987, le Hamas est né de
la première Intifada, un soulèvement populaire palestinien contre
l'occupation israélienne. Depuis lors, le mouvement a maintenu une position
de résistance, refusant la reconnaissance d'Israël et appelant à la libération
de l'ensemble de la Palestine historique, y compris les territoires actuels de
l'État d'Israël.
Dans la charte originale du Hamas, le conflit avec Israël est présenté non
seulement comme une lutte pour la terre mais aussi comme une bataille
spirituelle et eschatologique. Le mouvement considère toute concession
territoriale comme une trahison des droits historiques et religieux des
Palestiniens. Cette perspective est ancrée dans une vision du monde où la
lutte contre l'occupation israélienne est vue comme une obligation
religieuse, un jihad, qui doit être menée jusqu'à la victoire finale.
Le Hamas rejette les accords d'Oslo de 1993, qui ont établi l'Autorité
palestinienne et ont été perçus par beaucoup comme un pas vers la paix
basé sur la solution à deux États. Pour le Hamas, ces accords ont été vus
comme une capitulation, une renonciation à des terres considérées comme
inaliénables selon la loi islamique. Le mouvement s'est donc opposé à la
fois au processus de paix et à l'Autorité palestinienne, qu'il considère
comme illégitime et complice de l'occupation.
La vision du Hamas est également façonnée par son interprétation de
l'histoire de la Palestine. Le mouvement considère la présence juive en
Palestine comme une intrusion coloniale soutenue par des puissances
occidentales, en particulier après la déclaration Balfour de 1917 et la
création de l'État d'Israël en 1948, un événement que les Palestiniens
appellent la Nakba, ou catastrophe. Le Hamas voit la résistance armée
comme une réponse légitime à ce qu'il considère comme une usurpation et
une occupation continues de la terre palestinienne.
Dans la pratique, la vision du Hamas sur le conflit s'est manifestée par une
série d'actions militantes, y compris des attentats-suicides, des tirs de
roquettes et des attaques contre des civils israéliens et des cibles militaires.
Ces actions ont été condamnées par de nombreux gouvernements et
organisations internationales comme des actes de terrorisme. Le Hamas
justifie ces tactiques comme étant des réponses à l'occupation militaire
israélienne, à la colonisation des territoires palestiniens et à l'agression
israélienne.
Cependant, la position du Hamas a également évolué avec le temps,
notamment en réponse aux réalités politiques et aux pressions
internationales. En 2017, le Hamas a publié un nouveau document politique
qui semblait adoucir certaines de ses positions les plus intransigeantes. Bien
qu'il n'ait pas reconnu Israël, le document a exprimé une acceptation de
principe d'un État palestinien basé sur les frontières de 1967. Cette
évolution a été interprétée par certains comme une ouverture potentielle
vers une solution politique au conflit, bien que la charte originale n'ait pas
été officiellement abrogée.
La vision du Hamas sur le conflit est également influencée par son rôle en
tant que gouvernant de facto de la bande de Gaza depuis 2007. La gestion
des affaires quotidiennes et la nécessité de répondre aux besoins de la
population palestinienne ont parfois exigé des compromis et des
ajustements pragmatiques. Le blocus de Gaza par Israël et l'Égypte, les
conflits militaires répétés avec Israël et les divisions internes palestiniennes
ont tous eu un impact sur la manière dont le Hamas aborde le conflit.
4.3 Structure et Organisation
4.3.1 Structure interne et leadership
La structure interne et le leadership du Hamas sont des éléments essentiels
pour comprendre le fonctionnement et la stratégie de cette organisation. Le
Hamas est une entité complexe, avec une structure qui comprend à la fois
des éléments politiques et militaires, ainsi qu'un réseau étendu de services
sociaux et d'organisations caritatives. Cette structure est conçue pour
maintenir la résilience de l'organisation face aux défis externes et internes, y
compris les tentatives d'Israël et d'autres nations de perturber ses opérations.
À la tête du Hamas se trouve le bureau politique, qui est responsable de la
prise de décision stratégique et de la direction politique globale de
l'organisation. Ismail Haniyeh est actuellement considéré comme le leader
global du Hamas. Il a joué un rôle de premier plan au sein du mouvement
dès la fin des années 1980 et a été emprisonné par Israël en 1989. Après
avoir été exilé, il est revenu à Gaza et a renforcé sa position au sein du
Hamas, devenant Premier ministre palestinien en 2006 après la victoire
électorale du Hamas. Cependant, il a été rejeté par le président Mahmoud
Abbas après que le Hamas a expulsé le parti Fatah de la bande de Gaza.
Haniyeh a rejeté son licenciement comme inconstitutionnel et a continué à
gouverner à Gaza. En 2017, il a été élu à la tête du bureau politique du
Hamas et vit actuellement au Qatar.
Le leadership du Hamas est également caractérisé par une aile militaire, les
Brigades Izz ad-Din al-Qassam, qui est commandée par Marwan Issa et
Mohammed Deif. Cette aile est responsable des opérations militaires et des
attaques contre Israël. Les dirigeants militaires du Hamas ont souvent été
ciblés par Israël, et plusieurs ont été tués dans des frappes ciblées, y
compris le fondateur du Hamas, Sheikh Ahmed Yassin, en 2004.
Le Hamas a également des comités locaux qui gèrent les questions de base
à Gaza et en Cisjordanie. Ces comités sont essentiels pour maintenir le
soutien populaire et pour administrer les services sociaux et éducatifs que le
Hamas fournit en tant que partie de sa stratégie pour gagner le cœur et
l'esprit des Palestiniens. Yahya Sinwar, qui a précédemment dirigé l'aile
militaire du Hamas et a passé vingt-deux ans dans une prison israélienne,
supervise les affaires quotidiennes à Gaza. Issam al-Da’alis est le Premier
ministre de facto de Gaza depuis juin 2021.
Le Hamas a également des branches à l'étranger, notamment au Liban,
dirigées par Saleh al-Arouri. Ces branches jouent un rôle dans la
coordination avec d'autres groupes et dans la sécurisation du soutien
international. Le Hamas a établi une présence au Qatar après s'être brouillé
avec son hôte précédent, la Syrie, et certains hauts dirigeants du Hamas
opèrent depuis des bureaux en Turquie.
La structure interne du Hamas est donc à la fois robuste et flexible,
permettant à l'organisation de s'adapter aux circonstances changeantes tout
en poursuivant ses objectifs politiques et militaires. Malgré les désignations
de terrorisme par de nombreux pays et les conflits internes palestiniens, le
Hamas a réussi à maintenir une présence dominante à Gaza et à continuer
de jouer un rôle clé dans la politique palestinienne.
4.3.2 Ailes militaire et politique
Le Hamas, depuis sa fondation, a opéré selon une structure bicéphale,
distinguant clairement ses ailes militaire et politique, chacune avec ses
propres stratégies, objectifs et méthodes d'opération, bien que toutes deux
soient intrinsèquement liées et travaillent vers le même but ultime : la
libération de la Palestine et l'établissement d'un État islamique dans les
territoires historiques.
L'aile politique du Hamas est souvent perçue comme le visage diplomatique
de l'organisation, gérant les relations avec les autres factions palestiniennes,
les pays arabes et la communauté internationale. Elle est responsable de la
gouvernance de la bande de Gaza depuis que le Hamas a pris le contrôle de
ce territoire en 2007, après avoir remporté les élections législatives
palestiniennes de 2006. Cette victoire électorale a été un tournant,
démontrant la capacité du Hamas à combiner la lutte armée avec la
participation politique. Le bureau politique, dirigé par Ismail Haniyeh
depuis 2017, est le plus haut organe décisionnel du Hamas et est
responsable de l'élaboration des politiques et de la prise de décisions
stratégiques.
L'aile politique s'occupe également des programmes sociaux et éducatifs,
qui sont un aspect crucial de la stratégie du Hamas pour maintenir le soutien
populaire. Ces programmes incluent la gestion d'écoles, d'hôpitaux et de
services sociaux, qui fournissent des ressources essentielles à la population
de Gaza, souvent dans des conditions de blocus et de pénuries. En outre,
cette aile gère les finances de l'organisation, y compris les fonds provenant
de dons, de la diaspora palestinienne et de certains États qui soutiennent la
cause palestinienne.
L'aile militaire, connue sous le nom de Brigades Izz ad-Din al-Qassam, est
le bras armé du Hamas et est considérée par de nombreux pays comme une
organisation terroriste. Cette aile est responsable de la conduite des
opérations militaires contre Israël, y compris les attaques de roquettes, les
attentats-suicides et les raids. Les Brigades al-Qassam ont été fondées dans
les premières années du Hamas et ont joué un rôle central dans les deux
Intifadas. Elles ont acquis une réputation de force combattante efficace et
résiliente, capable de construire des réseaux de tunnels, de lancer des
roquettes sur des villes israéliennes et de mener des attaques complexes
malgré les pressions militaires et économiques.
Les Brigades al-Qassam sont structurées en cellules autonomes, ce qui leur
permet de fonctionner même en cas de perte de leurs leaders. Cette structure
a également rendu difficile pour Israël de démanteler l'organisation par des
assassinats ciblés ou des arrestations. Les dirigeants militaires du Hamas,
tels que Mohammed Deif, ont acquis une notoriété pour leur capacité à
échapper aux forces israéliennes et pour leur rôle dans la planification
d'attaques contre Israël.
La relation entre les ailes militaire et politique du Hamas est complexe.
Bien que le bureau politique ait l'autorité officielle, les décisions concernant
les opérations militaires sont souvent prises de manière indépendante par
les Brigades al-Qassam. Cette dynamique a parfois conduit à des tensions
internes, en particulier lors des périodes de négociations ou de cessez-le-feu
avec Israël, où l'aile militaire a parfois agi de manière contraire aux
décisions ou aux intérêts politiques.
La dualité des ailes militaire et politique permet au Hamas de naviguer dans
le paysage politique complexe du Moyen-Orient. L'aile politique peut
négocier des accords, participer à des élections et gérer la gouvernance de
Gaza, tandis que l'aile militaire peut continuer la lutte armée. Cette structure
a permis au Hamas de s'adapter et de survivre dans un environnement
hostile, tout en poursuivant ses objectifs à long terme.
4.3.3 Méthodes de financement et soutiens internationaux
Le financement du Hamas et ses soutiens internationaux sont des sujets
complexes et sensibles, qui ont évolué au fil des années en réponse aux
changements politiques et économiques dans la région du Moyen-Orient et
au-delà. Le Hamas, qui est considéré comme une organisation terroriste par
les États-Unis, l'Union européenne et Israël, a établi des liens avec plusieurs
États et a développé diverses méthodes pour financer ses activités.
Selon un article de France 24, le Qatar est apparu comme un soutien
financier significatif pour le Hamas, avec des versements mensuels avérés
et publics, qui sont justifiés pour payer les fonctionnaires de Gaza. Ces
versements sont estimés à environ 30 millions de dollars par mois. Le Qatar
a commencé à fournir cette aide financière il y a cinq ans pour éviter une
crise humanitaire majeure à Gaza. Ces transferts de fonds ont été effectués
avec l'aval des Israéliens et de la communauté internationale. Le Qatar
accueille également depuis 2012 le chef du bureau politique du Hamas,
Ismail Haniyeh, et joue un rôle dans les négociations concernant les otages
israéliens (source).
L'Iran est une autre grande puissance qui entretient des liens étroits avec le
Hamas, offrant un soutien qui s'étend au-delà du financier et inclut
également le militaire. L'Iran soutient publiquement la cause palestinienne
et a des relations avec le Hamas qui comprennent des aspects idéologiques
et pratiques.
En outre, le Hamas a exploré de nouvelles sources de financement, telles
que les cryptomonnaies. D'après les informations du Wall Street Journal, le
Hamas aurait reçu 41 millions de dollars via les cryptomonnaies entre août
2021 et juin 2023. Ces fonds proviennent de sympathisants du monde entier
qui peuvent faire des dons sans révéler leur identité. Les cryptomonnaies
permettent des transactions financières dématérialisées et rapides, ce qui est
préoccupant pour les régulateurs internationaux car cela peut faciliter le
financement d'activités illicites. Cependant, les montants liés à des
transactions illicites en cryptomonnaies sont relativement modestes par
rapport aux autres sources de financement (source).
Le Hamas a également collecté des recettes fiscales en taxant les
marchandises qui transitaient par un réseau de tunnels à la frontière
égyptienne, ce qui lui a permis de générer des revenus malgré le blocus
imposé à Gaza.
Ces méthodes de financement et les soutiens internationaux ont joué un rôle
crucial dans la capacité du Hamas à maintenir ses opérations politiques et
militaires dans la bande de Gaza et au-delà. Les relations financières et
politiques avec des pays comme le Qatar et l'Iran, ainsi que l'adoption de
technologies financières modernes comme les cryptomonnaies, démontrent
la complexité et l'adaptabilité de l'organisation face aux pressions
économiques et politiques.
4.4 Le Hamas en tant que mouvement de résistance
4.4.1 Activités et opérations notables
Les activités du Hamas ont pris plusieurs formes, allant de la lutte armée à
des initiatives sociales et politiques. L'aile militaire du Hamas, les Brigades
Izz al-Din al-Qassam, a été responsable de diverses attaques, y compris des
tirs de roquettes, des attentats-suicides et des raids contre des cibles
israéliennes. Ces actions ont été déclarées comme des actes de résistance
contre l'occupation israélienne par le Hamas, mais ont été largement
condamnées par la communauté internationale et sont considérées comme
des actes terroristes par de nombreux pays, y compris les États-Unis et
l'Union européenne.
Les opérations notables incluent les attentats-suicides pendant la deuxième
Intifada, qui ont causé la mort de nombreux civils israéliens et palestiniens
et ont été largement condamnés. Le Hamas a également mené des
campagnes de tirs de roquettes sur des villes israéliennes, provoquant des
réponses militaires d'Israël et contribuant à des cycles de violence qui ont
eu un impact dévastateur sur les populations civiles des deux côtés.
En plus de ses activités militaires, le Hamas a également joué un rôle
important dans la fourniture de services sociaux et d'aide à la population
palestinienne, en particulier dans la bande de Gaza. Ces activités ont
contribué à son soutien populaire et à sa légitimité parmi certains segments
de la société palestinienne.
Le financement de ces activités a été un sujet de préoccupation
internationale, car il implique souvent des sources non officielles et parfois
illégales. Le Hamas a été accusé de détourner de l'aide humanitaire et de
recevoir un soutien financier de pays comme l'Iran, ce qui a été critiqué par
de nombreux gouvernements et organisations internationales.
4.4.2 Réponse israélienne et impact sur la population
Depuis sa création, le Hamas a été un acteur clé dans le conflit israélo-
palestinien, menant à la fois des activités politiques et des opérations de
résistance, y compris des attaques contre des cibles israéliennes. La réponse
d'Israël à ces actions a été multidimensionnelle, impliquant des mesures
militaires, sécuritaires, économiques et diplomatiques, chacune ayant un
impact significatif sur la population palestinienne.
La réponse militaire israélienne s'est souvent manifestée par des opérations
de grande envergure dans les territoires contrôlés par le Hamas, en
particulier la bande de Gaza. Ces opérations, décrites par Israël comme des
réponses nécessaires à des attaques contre ses citoyens, ont été caractérisées
par des frappes aériennes, des incursions terrestres et des blocus navals. Les
objectifs déclarés étaient de dégrader les capacités militaires du Hamas, de
détruire les infrastructures utilisées pour lancer des attaques et d'empêcher
la contrebande d'armes.
Cependant, ces opérations ont eu des conséquences dévastatrices pour les
civils palestiniens. Les frappes aériennes et les combats au sol ont entraîné
des pertes en vies humaines, des blessures et la destruction de propriétés
civiles, y compris des maisons, des écoles et des hôpitaux. Les blocus ont
exacerbé les conditions économiques déjà précaires, limitant l'accès aux
biens essentiels comme la nourriture, les médicaments et le carburant, et
entravant gravement les services de base.
Les mesures sécuritaires, telles que les checkpoints et le mur de séparation,
ont également eu un impact profond sur la vie quotidienne des Palestiniens.
Ces mesures ont restreint la liberté de mouvement, séparé les familles,
limité l'accès à l'emploi et aux terres agricoles, et créé des obstacles à
l'accès aux services de santé et à l'éducation.
Sur le plan économique, Israël a imposé des restrictions sur le commerce et
les mouvements de marchandises vers et depuis Gaza, ce qui a eu pour effet
de paralyser l'économie locale. L'isolement économique a entraîné une
augmentation du chômage, de la pauvreté et de la dépendance à l'aide
humanitaire.
Diplomatiquement, Israël a travaillé à isoler le Hamas sur la scène
internationale, le qualifiant d'organisation terroriste et cherchant à empêcher
le transfert de fonds et d'autres formes de soutien au groupe. Ces efforts ont
eu un certain succès, mais ont également contribué à l'isolement politique
de Gaza, rendant plus difficile la recherche d'une solution pacifique au
conflit.
L'impact de la réponse israélienne sur la population palestinienne a été
profond et a souvent exacerbé les sentiments d'injustice et de désespoir.
Cela a également eu des répercussions sur la société israélienne, où les
cycles de violence ont accru la peur et l'insécurité parmi les civils, et ont
polarisé davantage les opinions publiques des deux côtés.
Il est important de noter que les actions et les politiques d'Israël ont été
largement critiquées par la communauté internationale, notamment en
raison de leur impact disproportionné sur les civils. Les organisations de
défense des droits de l'homme ont documenté de nombreux cas où les
réponses israéliennes ont été jugées excessives ou non conformes aux
normes du droit international humanitaire.
4.4.3 Analyse des stratégies de résistance
Depuis sa création, le Hamas a adopté une variété de tactiques, allant des
attaques armées aux campagnes politiques, en passant par les actions
sociales et les efforts de propagande. Ces stratégies sont profondément
enracinées dans l'idéologie du Hamas, qui combine des éléments de
nationalisme palestinien avec un engagement religieux islamique.
Les attaques armée a été l'une des caractéristiques les plus visibles et les
plus controversées de l'approche du Hamas. Les opérations militaires, y
compris les attaques de roquettes contre Israël et les attentats-suicides, ont
été justifiées par le Hamas comme des réponses à l'occupation israélienne et
à ce qu'ils perçoivent comme des agressions continues contre le peuple
palestinien. Ces actions ont souvent entraîné des réponses militaires sévères
de la part d'Israël, entraînant une escalade du conflit et des pertes civiles des
deux côtés. Le Hamas soutient que ces tactiques visent à équilibrer le
rapport de force avec Israël et à attirer l'attention internationale sur la cause
palestinienne.
En parallèle à ses activités militaires, le Hamas a également poursuivi des
efforts politiques, notamment en participant aux élections législatives
palestiniennes de 2006, qu'il a remportées de manière inattendue. Cette
victoire a marqué un tournant, montrant la volonté du Hamas de s'engager
dans des processus politiques formels. Cependant, la réaction internationale
à leur victoire a été mitigée, de nombreux pays continuant de considérer le
Hamas comme une organisation terroriste et refusant de légitimer son
autorité.
Sur le plan social, le Hamas a mis en place un réseau étendu d'organisations
caritatives et de services sociaux, gagnant ainsi le soutien de la population
palestinienne. Ces services, qui incluent des écoles, des hôpitaux et des
programmes d'aide sociale, sont perçus comme une partie essentielle de sa
stratégie, car ils renforcent sa base de soutien et légitiment son rôle en tant
qu'acteur politique et social au sein de la société palestinienne.
La propagande et les efforts médiatiques du Hamas ont également joué un
rôle clé dans ses stratégies. En contrôlant ou en influençant les médias, le
Hamas a pu diffuser son message, mobiliser le soutien et façonner la
perception publique du conflit. Les médias sociaux et les plateformes en
ligne sont devenus des outils importants pour le Hamas pour communiquer
avec les jeunes Palestiniens et la diaspora, ainsi que pour contester les récits
israéliens et internationaux.
Les stratégies du Hamas ont été critiquées pour avoir exacerbé les
souffrances des Palestiniens, en particulier lorsque les réponses militaires
israéliennes aux attaques du Hamas ont entraîné des pertes civiles et des
destructions massives dans les territoires palestiniens. De plus, l'approche
militante du Hamas a souvent été utilisée par Israël pour justifier des
politiques sécuritaires strictes, y compris le blocus de la bande de Gaza, qui
a eu des conséquences dévastatrices sur l'économie et la qualité de vie des
Gazaouis.
CHAPITRE 5 :
LES QUESTIONS TERRITORIALES ET LES COLONIES
CHAPITRE 6 :
LES OPÉRATIONS MILITAIRES ET LES CONFLITS
RÉCENTS
CHAPITRE 7 :
LE GÉNOCIDE DU 07 OCTOBRE 2023
Au petit matin du 7 octobre, les sirènes d'alerte ont retenti à travers Israël,
signalant le début d'une attaque massive. À 6h30, le Hamas a lancé des
milliers de roquettes depuis la bande de Gaza en direction de cibles
israéliennes, y compris Jérusalem et Tel-Aviv. Malgré l'efficacité du
système de défense antimissile "Dôme de fer", certaines roquettes ont réussi
à frapper leurs cibles, causant des dommages significatifs, notamment à
l'hôpital d'Asheklon, situé à proximité de Gaza.
Les villages le long de la frontière avec Gaza ont été particulièrement
touchés, avec des frappes observables par satellite. Le Hamas a revendiqué
le tir de plus de 5000 roquettes, une opération sans précédent par son
ampleur.
Environ une heure après le début du barrage de roquettes, des commandos
armés du Hamas ont réussi à s'infiltrer en Israël, menant des attaques
simultanées contre plusieurs villes frontalières. La salve de roquettes a servi
de couverture pour une infiltration multi-directionnelle sans précédent de
combattants. L'armée israélienne a signalé que des combattants palestiniens
avaient traversé en Israël. La plupart des combattants ont traversé par des
brèches dans les barrières de sécurité terrestres séparant Gaza et Israël. Des
vidéos publiées par le Hamas ont montré des combattants franchissant les
clôtures de sécurité, suggérant que cela s'est produit autour du moment de la
salve de roquettes. Ces attaques terrestres ont été particulièrement
meurtrières, avec des prises d'otages et de nombreuses victimes civiles. Un
festival de musique dans le désert près de Réïm a été la scène d'un carnage,
avec plus de 250 morts parmi les participants.
Le Hamas a fait des raids dans la ville frontalière israélienne de Sderot et
ont été signalés dans une autre communauté frontalière, Be'eri, et la ville
d'Ofakim à 30 km à l'est de Gaza. Les résidents des villes du sud d'Israël,
qui ont des zones fortifiées dans leurs maisons servant d'abris anti-bombes,
les utilisaient comme des pièces de panique. La police israélienne a ordonné
aux résidents de se mettre à l'abri, disant à la radio "nous vous atteindrons ».
Des images de Reuters ont montré des corps dans les rues de Sderot. Le
ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que le Hamas avaient
tué des civils maison par maison. Des médias israéliens ont rapporté que
des combattants avaient pris des otages à Ofakim. Le Jihad islamique a
déclaré détenir plusieurs soldats israéliens captifs et des comptes de médias
sociaux du Hamas ont montré des images de captifs étant emmenés vivants
à Gaza.
L'hôpital de la ville côtière d'Asheklon est endommagé, et les villages le
long de la frontière avec Gaza sont abondamment visés.
En réponse à cette attaque, le Premier ministre Netanyahou a annoncé que
l'État d'Israël était désormais en état de guerre dans une allocution télévisée
nationale. "Nous répondrons avec toute la force et la détermination
nécessaires pour défendre notre nation", a-t-il déclaré, ajoutant que "les
actions du Hamas ne resteront pas impunies".
Le Premier ministre israélien de l'époque, Benyamin Netanyahou, a déclaré
l'état de guerre et l'armée israélienne a mobilisé 300 000 réservistes. Les
localités proches de la frontière avec Gaza ont été évacuées pour des raisons
de sécurité.
Les combats pour le contrôle de la frontière ont duré deux jours, au terme
desquels Tsahal a annoncé avoir repris le contrôle de toutes les localités
dans le sud d'Israël. Le ministre de la Défense, Yoav Galant, a ordonné un
blocus total de Gaza, coupant l'approvisionnement en électricité, en eau et
en nourriture à l'enclave palestinienne.
Le bilan officiel de ces attaques, au 10 octobre, s'élevait à plus de 900 morts
et 2616 blessés du côté israélien. Du côté palestinien, l'attaque et la riposte
israélienne avec l'opération "Glaive de fer", qui a débuté le 11 octobre, ont
causé la mort de 7028 Palestiniens, selon un document du ministère de la
Santé de Gaza publié le 26 octobre.
Ces événements ont été parmi les plus meurtriers depuis le début du conflit
israélo-palestinien, soulignant la fragilité de la paix dans la région et la
volatilité de la situation sécuritaire.
————————————————
La guerre entre Israël et le Hamas en 2023 a commencé le 7 octobre de
cette année-là lorsque le Hamas a lancé une série d'attaques contre Israël
près de la frontière avec la bande de Gaza. Ils ont appelé cette opération
"Déluge d'al-Aqsa". Ces attaques, soutenues par d'autres groupes
palestiniens tels que le Jihad islamique palestinien, le Front populaire de
libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique pour la libération
de la Palestine (FDLP), ont été très meurtrières, faisant plus de 1 400 morts,
principalement parmi les civils. C'était l'une des journées les plus
meurtrières de l'histoire d'Israël depuis sa fondation en 1948, et aussi pour
les Juifs depuis la Shoah.
Les attaques ont commencé par le tir de milliers de roquettes Qassam sur
Israël, ainsi que par l'infiltration de militants du Hamas dans les villes et
kibboutz situés à proximité de la bande de Gaza, par voie terrestre,
maritime et aérienne. Ils ont notamment perpétré des massacres de civils
lors du festival de musique de Réïm, à Be'eri et à Kfar Aza, et ont pris en
otage 240 civils israéliens et étrangers. Cette attaque sans précédent a été
traumatisante pour les Israéliens et a marqué un tournant dans le conflit.
En réponse, Israël a lancé l'opération Épées de fer, comprenant des
bombardements aériens, le blocus de la bande de Gaza, et des opérations
terrestres limitées à partir du 13 octobre, qui se sont intensifiées à partir du
27 octobre, tout en continuant à subir des tirs de roquettes palestiniennes.
Les représailles israéliennes ont entraîné la mort de plus de 9 200 personnes
et ont blessé 24 000 civils et combattants palestiniens. Plus de 1,5 million
de civils palestiniens ont été déplacés, et au moins 1 000 personnes sont
portées disparues. Du côté israélien, 200 000 personnes ont également été
déplacées. La situation humanitaire s'est détériorée en raison du siège
militaire d'Israël sur la bande de Gaza, qui était déjà sous blocus égyptien et
israélien. Des mesures humanitaires ont été prises pour permettre le passage
de camions humanitaires et d'aide médicale, mais la crise demeure
préoccupante. Certains experts internationaux ont même évoqué un risque
de génocide du peuple palestinien en novembre.
En 2005, Israël a retiré ses troupes et ses colonies de la bande de Gaza après
38 ans d'occupation. Deux ans plus tard, le Hamas a pris le contrôle de la
région après des élections législatives et a instauré un gouvernement
autoritaire. En réaction, Israël et l'Égypte ont imposé un blocus à Gaza. En
2008, une opération militaire d'Israël contre le Hamas a provoqué des pertes
humaines importantes, suscitant des critiques de l'ONU.
En 2011, Israël a mis en place le Dôme de fer pour se protéger des roquettes
lancées depuis Gaza par le Hamas. En 2012, l'opération Pilier de défense a
causé des pertes des deux côtés. Deux ans plus tard, une autre offensive a
fait de nombreuses victimes.
En 2018, des Palestiniens ont manifesté à la frontière avec Israël, ce qui a
conduit à des pertes tragiques. En mai 2021, des tensions à Jérusalem ont
provoqué un conflit armé de onze jours entre Israël et le Hamas, faisant de
nombreuses victimes. En mai 2023, une trêve a été négociée par l'Égypte.
Certains observateurs estiment que les accords d'Abraham et les relations
entre Israël et l'Arabie saoudite pourraient contribuer à une normalisation
régionale, tandis que d'autres pensent qu'une guerre avec Israël pourrait
contrecarrer cette tendance.
Des informations divergentes circulent sur la planification de l'attaque du 7
octobre 2023 par le Hamas, impliquant des acteurs régionaux, mais ces
allégations sont contestées.
Ce conflit peut être considéré comme une confrontation majeure impliquant
le Hamas, et il s'inscrit dans le contexte plus large des conflits israélo-
arabes au fil des décennies.
En 2014, Forbes a identifié le Hamas comme étant l'un des groupes
terroristes les plus riches au monde, avec un budget annuel d'environ un
milliard de dollars.
Pour financer leur attaque contre Israël, connue sous le nom de "Déluge
d'al-Aqsa", le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le Hezbollah libanais
ont utilisé des fonds provenant de la cryptomonnaie, notamment le bitcoin,
le dogecoin et l'ethereum, depuis 2021. Le Wall Street Journal a rapporté
que le Hamas a sollicité des dons en bitcoins de manière anonyme sur sa
chaîne Telegram, ainsi que sur ses sites web officiels sur Facebook et
Instagram, en précisant que ces fonds seraient utilisés à des fins violentes.
Le Hamas reçoit également des fonds de programmes d'aide internationale
destinés aux territoires palestiniens, notamment des États-Unis et de l'Union
européenne, totalisant environ 1,11 milliard d'euros pour la période 2021-
2024. Cependant, le groupe est accusé de détourner une partie de ces fonds
à ses propres fins. Le Qatar a également versé plus de 1,5 milliard de
dollars au Hamas au cours de la dernière décennie, bien que certaines de ces
sommes soient utilisées pour les opérations du groupe.
En outre, le Hamas bénéficie du soutien financier de l'Iran, avec une
estimation d'environ 100 millions de dollars par an. Le groupe perçoit
également des revenus fiscaux en taxant les produits importés via les
tunnels reliant l'Égypte à Gaza, générant environ 12 millions de dollars par
mois, soit environ 100 millions de dollars par an.
Le gouvernement israélien dirigé par Benyamin Netanyahou a été critiqué
pour avoir laissé le Qatar financer le Hamas et avoir accordé des permis de
travail à un grand nombre d'habitants de Gaza. Cette stratégie visait à
favoriser le Hamas par rapport à l'autorité palestinienne de Mahmoud
Abbas, dans le but de diviser les Palestiniens et d'entraver la création d'un
État palestinien.
Le Hamas a lancé une attaque de grande envergure contre Israël, baptisée
"Déluge d'Al-Aqsa", le samedi 7 octobre 2023, vers 6 heures du matin
(heure locale). Cette attaque a eu lieu pendant le Shabbat, durant la fête
juive de Sim'hat Torah, qui est un jour férié. De plus, elle a coïncidé avec le
lendemain de la fête de Souccot, qui célèbre l'exode du peuple hébreu hors
d'Égypte, ainsi qu'avec la commémoration de la guerre du Kippour, qui
avait débuté le 6 octobre 1973. Cette dernière avait également été marquée
par une attaque surprise, le jour de la fête de Yom Kippour.
L'attaque du Hamas a débuté par le tir de plusieurs milliers de roquettes
Qassam et d'obus sur le territoire israélien, couvrant une zone allant de
Dimona au sud jusqu'à Wadi Ara au nord, et jusqu'à Jérusalem à l'est du
pays. Simultanément, plus de 2 500 paramilitaires palestiniens du Hamas,
masqués et vêtus de noir, ont réussi à pénétrer la barrière entre la bande de
Gaza et Israël à l'aide de bulldozers, tout en s'infiltrant dans le sud du pays.
Après avoir surmonté divers obstacles, ces activistes du Hamas, équipés
d'armes légères et lourdes, de roquettes antichar, de grenades, de radios, de
cartes et de drones d'attaque, ont attaqué huit postes de l'armée de défense
israélienne. Ils ont détruit les moyens de communication et d'observation
dans le but de perturber le contrôle et le commandement de Tsahal sur le
secteur.
Environ un millier d'entre eux, toujours armés, se sont infiltrés en forçant
les clôtures des villes et des kibboutz frontaliers, utilisant des moyens
terrestres tels que des tracteurs, camions, fourgonnettes et motos, ainsi que
des moyens maritimes et aériens, notamment des vedettes et des deltaplanes
motorisés.
Parallèlement, le Hamas a envoyé plusieurs bateaux depuis Gaza pour se
rendre sur les plages de Zikim, une zone israélienne située à quelques
kilomètres d'Ashkelon, comprenant un kibboutz et la base militaire Bahad
4. Bien que certaines embarcations aient été détruites par le 916e escadron
de patrouille de la base navale d'Ashdod, d'autres ont réussi à atteindre les
plages. Les soldats du Hamas ont alors pris d'assaut Bahad 4, une base
d'entraînement pour les jeunes recrues militaires de Tsahal, enrôlées depuis
quatre semaines dans le but de former des bataillons de sauvetage. Les
soldats vétérans de la base ont combattu les assaillants, mais à 7 heures,
Tsahal a annoncé que Bahad 4 avait été infiltrée et perdue. Les assaillants
du Hamas ont ensuite convergé vers le kibboutz Zikim, mais ont été
repoussés par des civils armés, y compris des officiers en congé. La bataille
de Zikim s'est poursuivie jusqu'au lendemain.
Des explosions ont été signalées dans les zones israéliennes avoisinant la
bande palestinienne, ainsi que dans les villes de la plaine du Sharon,
notamment à Guedera, Herzliya, Tel Aviv et Ashkelon. Des sirènes d'alerte
aérienne ont également été activées dans les villes de Beer-Sheva,
Jérusalem, Rehovot, Rishon LeZion, et sur la base aérienne de Palmachim.
Ces attaques ont entraîné des pertes en vies humaines, y compris parmi le
personnel de secours, ainsi que dans les villages bédouins mal protégés,
affectant leur population musulmane à Arara, d'Albat Kahla, ou d'Abu
Talul, situés dans le Néguev.
Parallèlement, des incidents ont éclaté en mer, avec des Palestiniens ouvrant
le feu en direction des bateaux israéliens au large de la bande de Gaza. De
violents affrontements ont également eu lieu entre les Palestiniens et les
Forces de défense israéliennes dans la partie orientale de la barrière de
sécurité de Gaza.
Ce même matin, les brigades Izz al-Din al-Qassam du Hamas, y compris les
forces spéciales Nuhba, ont attaqué des policiers et des soldats israéliens,
causant également des pertes parmi la population civile israélienne. Ils ont
pillé et incendié des maisons dans les kibboutz de Nir Oz, Be'eri, Kfar Aza,
et Netiv HaAsara. Dans plusieurs cas, des civils de tous âges ont été pris en
otages dans ces différentes localités. Les ordres donnés aux membres du
Hamas étaient généralement de tirer sur les fenêtres, puis sur les habitants
qui cherchaient refuge à l'intérieur des maisons, avant de jeter des grenades
ou de mettre le feu aux bâtiments.
Kfar Aza a été particulièrement touchée, où soixante-dix habitants du
kibboutz ont perdu la vie, certains étant enfermés dans leurs pièces de
sécurité et victimes de brûlures ou de décapitations. Le kibboutz Be'eri a été
le théâtre d'un massacre qui a coûté la vie à 108 personnes, et 15 autres ont
péri à Netiv HaAsara. Des otages ont également été enlevés à bord de
motos ou de camionnettes à Ofaqim, tandis que des maisons de la ville de
Sderot ont été incendiées. Dans certaines localités, les terroristes se sont
présentés aux portes des habitants en portant des uniformes de l'armée
israélienne, se faisant passer pour des soldats, et ont réussi à forcer l'entrée
des pièces de sécurité où les villageois s'étaient réfugiés, pour les assassiner.
Les survivants, vivant dans ces petites localités israéliennes, sont restés sans
défense pendant des heures, implorant une aide militaire qui, occupée sur
différents fronts, est arrivée bien plus tard sur place, que ce soit pour
combattre les terroristes ou constater les nombreuses atrocités commises par
le Hamas contre des enfants, des femmes, et des personnes âgées.
Selon NBC News, relayé par d'autres médias, des preuves découvertes sur
les assaillants tués au kibboutz Sa'ad suggèrent que ces attaques ont été
minutieusement préparées et planifiées de longue date, avec l'intention
délibérée de cibler autant de civils israéliens que possible, en visant
délibérément les enfants. Les interrogatoires de certains terroristes
palestiniens capturés confirment ces informations, mettant en lumière les
atrocités commises contre les femmes, les personnes âgées, et
particulièrement les femmes et les personnes âgées. Les instructions
données aux assaillants exigeaient non seulement de tuer et d'enlever ces
personnes, mais aussi de leur infliger diverses indignités et actes odieux, y
compris des viols de jeunes filles, des décapitations, des mutilations, des
écrasements de têtes, et des profanations de cadavres. De plus, une
récompense de 10 000 dollars et la promesse d'un appartement étaient
offertes à ceux qui ramèneraient un otage dans la bande de Gaza.
Dans le désert du Néguev, à Réïm, les assaillants ont perpétré une attaque
contre les participants d'une rave party, utilisant des armes automatiques et
des lance-roquettes. Certains ont été brûlés vifs dans leur véhicule par des
activistes du Hamas. Cette attaque a fait au moins 260 morts parmi les 3
000 participants de ce festival de musique, qui s'étalait sur un week-end, et
était connu sous le nom de SuperNova Sukkot Gathering ou Tribe of Nova.
Cette célébration, initialement présentée comme une manifestation
pacifique en l'honneur de l'amitié, de l'amour, et de la liberté infinie, a
également été marquée par l'enlèvement de plusieurs dizaines de
participants, dont certains ont été victimes de violences physiques et
sexuelles, comme en témoignent des vidéos largement diffusées sur les
réseaux sociaux.
En effet, dans sa démarche terroriste et politique, le Hamas a diffusé et
permis la diffusion d'images de lynchage, de violence sexuelle, de brutalité
et d'enlèvement depuis divers endroits où ces actes ont été commis. Souvent
munis des téléphones des victimes, les terroristes envoient des images
cruelles des corps des suppliciés à leurs familles ou sur les réseaux sociaux.
Après le 7 octobre, ils ont multiplié les appels téléphoniques arrogants,
moqueurs et malveillants aux familles, les menaçant de violer ou de tuer
leurs otages, parfois en rappelant le kidnapping en 2006 du Franco-Israélien
Gilad Shalit retenu en otage à Gaza jusqu'en 2011.
Le Hamas prétend avoir fait des "prisonniers" pour contraindre Israël à
libérer ses prisonniers palestiniens (environ 6 000), affirmant qu'il avait pris
suffisamment d'otages israéliens pour garantir la libération de tous ces
prisonniers palestiniens. Cependant, les otages israéliens servent
principalement de boucliers humains à Gaza, selon des analystes tels
qu'Ariel Colonomos, chercheur en relations internationales.
En soirée, le Hamas lance une autre salve d'environ 150 roquettes en
direction d'Israël, provoquant des explosions dans les villes israéliennes de
Yavné, Givatayim, Bat Yam, Beit Dagan, ainsi qu'à Tel Aviv et Rishon
LeZion.
Avec un bilan de plus de 1 300 morts le 7 octobre 2023, cette journée
devient la plus meurtrière en Israël depuis la fondation de l'État, il y a 75
ans, et pour les Juifs depuis la Shoah.
Après cette première journée d'agression, un porte-parole militaire israélien
déclare que les activistes de Gaza ont pénétré en Israël par au moins sept
endroits pour envahir quatre petites communautés rurales israéliennes, la
ville frontalière de Sdérot, et deux bases militaires depuis la terre et la mer.
Les médias israéliens rapportent que sept communautés sont passées sous le
contrôle du Hamas, dont Nahal Oz, Kfar Aza, Magen, Beeri et Sufa. La
traversée frontalière d'Erez est également signalée sous le contrôle du
Hamas, permettant aux activistes d'entrer en Israël depuis Gaza. Kobi
Shabtai, le commissaire de police israélien, estime qu'il y a 21 sites actifs à
haut risque de confrontation dans le sud d'Israël. Il appelle les Israéliens des
zones à risque à rester retranchés et à faire preuve de patience, le temps que
les secours puissent les atteindre.
Le 8 octobre, malgré la protection du Dôme de fer, une roquette Qassam a
touché le centre médical Barzilaï à Ashkelon, tandis que 100 autres
roquettes ont été lancées sur la ville israélienne de Sderot. Des combats ont
également éclaté dans la région israélienne proche de la bande de Gaza,
notamment sur la plage de Zikim, où la marine israélienne a repoussé trois
navires et un tracteur qui tentaient de franchir la barrière entre la bande de
Gaza et Israël. À Sdérot, un commissariat de police a été pris d'assaut par
des combattants palestiniens puis détruit. D'autres affrontements ont eu lieu
dans les petites villes d'Ofaqim et de Netivot, ainsi que dans les villages et
kibboutzim de Nahal Oz, Magen, Kfar Aza, Be'eri, dont un kibboutz de 1
200 habitants qui est resté sous le contrôle du Hamas pendant dix-sept
heures.
Le 9 octobre, le Hamas a de nouveau tiré des roquettes en direction de
Jérusalem et de Tel Aviv, avec une roquette qui a atterri près d'un terminal
de l'aéroport Ben Gourion. Le lendemain, de nouvelles roquettes ont été
lancées sur Tel Aviv et Ashkelon, obligeant même le ministre britannique
des Affaires étrangères, James Cleverly, en visite dans la ville d'Ofaqim,
située près de Beer-Sheva, à se mettre à l'abri.
Au cours des semaines suivantes, le sud d'Israël a continué d'être la cible de
tirs de roquettes en provenance de Gaza, et les attaques ont également
touché la frontière nord d'Israël.
Les Brigades Al-Qassam du Hamas, également connues sous le nom d'Izz
al-Din al-Qassam, sont la branche militaire du mouvement Hamas, un
groupe politique et militant palestinien. Les Brigades Al-Qassam ont été
créées dans les années 1990 et sont basées dans la bande de Gaza, un
territoire palestinien situé entre Israël et l'Égypte. Elles sont considérées
comme une organisation terroriste par plusieurs pays et organisations
internationales, y compris Israël, les États-Unis, l'Union européenne et
d'autres.
Les Brigades Al-Qassam ont été impliquées dans de nombreux conflits avec
Israël au fil des ans, notamment des tirs de roquettes sur le territoire
israélien et des affrontements armés. Elles ont été responsables de
nombreuses attaques contre des civils israéliens, ce qui a entraîné des pertes
en vies humaines et des destructions. Leurs activités militaires sont
largement critiquées pour leur impact sur les populations civiles.
Le chef des Brigades Al-Qassam est Mohammed Deïf, qui est également
l'une des figures les plus influentes du Hamas. Sous sa direction, les
Brigades ont affirmé avoir mené des opérations militaires de grande
envergure contre Israël. Leur arsenal comprend des roquettes de fabrication
artisanale ainsi que des armes légères et lourdes.
L'objectif déclaré des Brigades Al-Qassam est de résister à l'occupation
israélienne de la Palestine et de lutter pour l'établissement d'un État
palestinien indépendant. Cependant, leurs méthodes de lutte, notamment le
ciblage de civils israéliens, ont été largement critiquées et condamnées par
la communauté internationale.
Le conflit entre les Brigades Al-Qassam et Israël reste un sujet de
préoccupation majeur au Moyen-Orient, et les efforts de médiation ont été
déployés à plusieurs reprises pour tenter de mettre fin à la violence et de
parvenir à une solution politique au conflit israélo-palestinien.
Le climat politique en Israël a été marqué par une série de manifestations
internes, reflétant une société profondément divisée. Ces manifestations, qui
ont culminé avec des milliers de personnes dans les rues, étaient une
réponse directe à plusieurs facteurs, notamment la réponse du
gouvernement aux attaques du 7 octobre, la gestion de la crise des otages
qui a suivi, et des réformes judiciaires controversées.
Les manifestations ont été déclenchées par un sentiment d'indignation face
à ce que beaucoup considéraient comme un manque de préparation du
gouvernement de Benjamin Netanyahu aux attaques du 7 octobre.
Les manifestations à Tel Aviv ont vu des milliers de personnes, y compris
des proches et des amis de certains des otages, descendre dans les rues en
scandant "Ramenez-les à la maison maintenant". Ces manifestations ont été
un cri du cœur, un appel désespéré à l'action du gouvernement, comme
l'exprime Hadas Kalderon, qui a déclaré que cinq membres de sa famille
faisaient partie des personnes enlevées. Elle a décrit son expérience comme
un enfer quotidien, une guerre pour la vie de ses enfants.
La pression internationale s'est accrue sur Israël pour qu'il accepte des
pauses humanitaires dans les combats à Gaza, mais les proches des otages
ont déclaré qu'ils devraient être libérés comme précondition. Or Levi, 26
ans, a exprimé le sentiment d'absurdité que les familles doivent prendre en
charge le travail du gouvernement.
À Jérusalem, des centaines de personnes se sont rassemblées devant la
résidence de Netanyahu avec des appels plus explicites à sa démission.
Netta Tzin, 39 ans, a exprimé l'espoir que les manifestations se poursuivent
et s'intensifient, en soulignant la trahison ressentie par le peuple.
Les neuf mois précédant le 7 octobre ont été témoins de manifestations de
masse contre les réformes judiciaires divisives du gouvernement de droite
dure, que les opposants ont qualifiées de menace pour la démocratie
israélienne.
Ces manifestations contre la politique intérieure d'Israël ont révélé des
fissures profondes au sein de la société israélienne, des fissures qui ne se
limitaient pas aux frontières du pays mais qui ont également eu un écho
international, comme le montre un article de Politico. La guerre Israël-
Hamas a bouleversé la politique bien au-delà du Moyen-Orient, avec des
élections clés imminentes dans de nombreux pays occidentaux, et le prix de
ces divisions pour les partis de gauche pourrait être sévère.
Peu de temps après les événements de l'attaque du 7 octobre, Israël a initié
une contre-attaque militaire, connue sous le nom de l'opération Épées de
Fer. L'armée israélienne, Tsahal, a lancé des bombardements sur la bande de
Gaza, mobilisant des milliers de réservistes pour renforcer ses opérations.
Des combats au sol ont également été engagés entre Tsahal et les
combattants du Hamas, dans le but de reprendre le contrôle de certaines
zones du territoire israélien, notamment le commissariat de Sdérot.
Le 8 octobre 2023, les autorités palestiniennes ont signalé que les
bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont visé de nombreuses
infrastructures, telles que des écoles, des mosquées, des hôpitaux et des
quartiers résidentiels, que les autorités israéliennes ont qualifiées de "cibles
terroristes". Le Hamas, détenant 240 otages, dont des enfants, des personnes
âgées et des jeunes capturés lors du festival Nova de musique de Réïm, a
menacé de commencer à les tuer sans préavis à chaque attaque israélienne
contre des civils dans la bande de Gaza.
Le 9 octobre 2023, Yoav Gallant, ministre de la Défense d'Israël, a annoncé
un "siège complet" de la bande de Gaza, où résident 2,3 millions de
Palestiniens. Ce siège a entraîné la suppression de l'approvisionnement en
eau potable, en gaz et en électricité. Yoav Gallant a justifié cette mesure en
déclarant : "Nous combattons des animaux et nous agissons en
conséquence." Le ministère de la Défense a également annoncé la
mobilisation de 300 000 réservistes de l'armée. Il est important de noter que
l'Organisation des Nations unies et l'Union européenne ont fermement
condamné ce "siège complet" de la bande de Gaza, le considérant comme
contraire au droit international humanitaire.
Le 12 octobre 2023, le chargé d'affaires israélien en France a annoncé sur
France Inter que le lancement imminent d'une opération terrestre dans la
bande de Gaza était prévu. Le même jour, Israël a averti qu'il ne ferait
aucune exception humanitaire à son blocus de la bande de Gaza tant que
tous les otages n'auraient pas été libérés.
Le 13 octobre 2023, Tsahal a demandé aux 1,1 million de civils gazaouis
vivant au nord du Wadi Gaza d'évacuer la zone pour se rendre dans le sud
de la bande de Gaza dans un délai de 24 heures. Le porte-parole du
secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, a souligné qu'il
serait impossible d'effectuer un tel déplacement de population sans
provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices. Le Hamas a appelé
la population à rester sur place pour éviter une "seconde Nakba", tandis que
le Croissant-Rouge palestinien a rejeté l'ultimatum et a affirmé qu'il
continuerait à fournir des services humanitaires aussi longtemps que
nécessaire. Le 13 octobre, un convoi humanitaire de civils gazaouis ayant
accepté l'ordre d'évacuation a été touché par une explosion sur l'itinéraire
d'évacuation établi par Tsahal. Cela s'est produit à 17 h 30 locales, alors que
le couloir n'était ouvert que de 10 h à 16 h locales. Au moins 70 personnes
ont été tuées et 200 autres blessées. La responsabilité de cette explosion
reste encore à établir, avec différentes hypothèses, y compris une frappe de
l'aviation israélienne, une explosion d'une voiture piégée par le Hamas ou
une roquette palestinienne défaillante. Parallèlement, les routes d'évacuation
des Palestiniens ont été bloquées par le Hamas, qui cherchait à empêcher les
habitants de partir et à les utiliser comme boucliers humains.
Au cours des six premiers jours de la guerre, Israël a largué un total de 6
000 bombes, un chiffre supérieur à celui utilisé par les États-Unis en un an
en Afghanistan et le double de celui employé par la coalition contre l'État
islamique sur un mois.
Le 13 octobre 2023, un document d'orientation du ministère des
renseignements israéliens a été partagé par WikiLeaks. Ce document
préconisait le déplacement des habitants de Gaza vers le Sinaï, en
établissant d'abord des villes de campements dans cette région, suivi de la
construction de villes dans le nord du Sinaï. Le document suggérait
également que l'Égypte devrait accepter les réfugiés en vertu du droit
international, et qu'Israël devrait promouvoir une initiative diplomatique
pour obtenir le soutien d'autres pays pour accueillir les personnes évacuées.
Le 17 octobre 2023, l'annonce d'une explosion dans la cour extérieure de
l'hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza a provoqué la colère de nombreux
manifestants à travers le monde. Les deux parties, Israël et le Hamas, se
sont mutuellement accusées de cette frappe. Cependant, des experts, en se
basant sur l'analyse des vidéos, ont estimé peu probable que cette explosion
soit due à un bombardement israélien. Plusieurs médias, dont l'Associated
Press, le Wall Street Journal et CNN, ont relayé des informations
confirmant un tir palestinien. La BBC, après avoir accusé Israël de la
frappe, a admis qu'il était erroné de spéculer sur la responsabilité
israélienne. Le New York Times a également reconnu s'être trop appuyé sur
les allégations du Hamas dans son rapport initial sur l'explosion de l'hôpital
de Gaza. Le bilan humain de cette frappe a été revu à la baisse, passant de
plusieurs centaines de morts à 100 à 300 selon l'agence Reuters et quelques
dizaines, selon l'AFP.
En réaction à ces événements, de nombreux pays arabes ont exprimé leur
émotion. Le président américain Joe Biden a été contraint d'annuler une
rencontre prévue en Jordanie, après sa visite à Tel-Aviv, où il devait
rencontrer le roi Abdallah II, le président de l'Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Conformément à la demande du président américain, des convois d'aide
humanitaire en provenance d'Égypte ont commencé à pénétrer dans la
bande de Gaza à partir du poste frontière de Rafah le 21 octobre 2023. Suite
à une conversation entre Joe Biden et Benyamin Netanyahou, la bande de
Gaza, assiégée par l'armée israélienne, a pu bénéficier d'un "flux continu"
d'aide humanitaire, avec l'arrivée d'un troisième convoi le 23 octobre. Au 29
octobre, un total de 117 camions d'aide humanitaire avaient été acheminés
vers l’enclave.
Le 27 octobre, les forces armées israéliennes ont lancé ce qu'elles ont
qualifié de "deuxième phase" de leur campagne contre le Hamas. Dans la
nuit du 27 au 28 octobre, elles ont intensifié de manière significative leurs
attaques sur la bande de Gaza, notamment par une offensive terrestre qui a
ciblé environ 150 installations souterraines. De plus, elles ont accusé le
Hamas d'utiliser les hôpitaux civils de Gaza, en particulier l'hôpital d'al-
Shifa, comme quartier général militaire, d'où ils auraient puisé leurs
provisions essentielles telles que le carburant, l'oxygène, l'eau et
l'électricité, destinées à l'hôpital, pour mener leurs opérations terroristes. Le
Hamas a rejeté ces allégations.
Le lendemain, après avoir rencontré les familles des otages, le Premier
ministre Benjamin Netanyahou, accompagné de Yoav Galant et Benny
Gantz, membres du gouvernement d'union nationale, a pris la parole lors
d'une conférence de presse nationale. Il a confirmé que les opérations
terrestres en cours faisaient partie de la "deuxième phase" d'une guerre qu'il
a décrite comme "longue et difficile". Il a souligné que la défaite du Hamas
représentait un "défi existentiel". Netanyahou a également appelé une fois
de plus les civils de Gaza à évacuer vers le sud de l'enclave et a promis que
tous les moyens seraient déployés pour ramener les otages chez eux,
qualifiant leur captivité de "crime contre l'humanité". Le 30 octobre,
Netanyahou a réaffirmé son refus catégorique d'un cessez-le-feu, le
qualifiant de "capitulation face au Hamas". Cette position a été soutenue par
la Maison Blanche.
Des chars israéliens ont été aperçus pour la première fois en périphérie de
Gaza-ville, tandis que le Hamas confirmait des "combats intenses" au nord
de la ville.
Le 30 octobre, 24 jours après le début de la guerre déclenchée par l'attaque
du Hamas en Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a annoncé
que la riposte israélienne entrait dans sa "troisième phase". Cette phase a vu
une extension de l'incursion terrestre précédente dans la bande de Gaza,
avec un déploiement méthodique des troupes de Tsahal équipées de
véhicules lourdement blindés, de chars, de bulldozers et de véhicules
blindés de combat dans différentes parties du nord de la bande de Gaza.
L'objectif était de traquer les commandants du Hamas et de frapper leurs
infrastructures stratégiques chaque fois que possible, selon un lieutenant-
colonel israélien.
Netanyahou a réitéré et justifié son refus d'un cessez-le-feu en comparant la
situation à des événements historiques tels que Pearl Harbor et le 11
septembre, affirmant que "c'était le moment de la guerre". L'armée
israélienne a reconnu que la situation humanitaire à Gaza s'aggravait, mais
elle a insisté sur le fait que cette situation n'était pas de sa responsabilité.
Selon des images provenant du satellite Sentinel-1 et d'autres données
disponibles, environ 29 000 bâtiments, soit 11 % du parc immobilier de la
bande de Gaza, ont été endommagés par les combats.
Le 31 octobre, le Hamas a directement menacé Israël et Benjamin
Netanyahou par l'intermédiaire d'Abou Obeïda, en déclarant que "Gaza sera
un cimetière et un piège mortel pour l'ennemi, ses soldats et ses dirigeants
politiques et militaires". Le Hamas a promis une défaite cuisante au Premier
ministre, annonçant ainsi la fin de sa carrière politique.
Le même jour, l'armée israélienne a confirmé avoir bombardé le camp de
réfugiés de Jabaliya, situé au nord de la bande de Gaza, tuant Ibrahim Biari,
un haut commandant du Hamas impliqué dans l'attaque du 7 octobre en
Israël. Tsahal a expliqué que "son élimination faisait partie d'une vaste
opération de lutte contre les terroristes et les infrastructures terroristes
appartenant au bataillon central de Jabaliya, qui avait pris le contrôle de
bâtiments civils dans la bande de Gaza". Outre les combattants palestiniens
tués, plusieurs victimes civiles ont été signalées, ainsi que la destruction de
plusieurs bâtiments. Les brigades Ezzedine al-Qassam du Hamas ont
également annoncé la mort de 7 otages, dont 3 étrangers, dans ces
bombardements.
Le 2 novembre, la ville de Gaza, que le porte-parole de l'armée israélienne
qualifie de "centre de l'organisation terroriste Hamas", a été complètement
encerclée. Cette mesure a entraîné la coupure du nord de la bande de Gaza
du sud. Dans le même temps, le cabinet de sécurité israélien a pris la
décision de renvoyer à Gaza tous les travailleurs palestiniens qui
travaillaient en Israël depuis le début de la guerre. Parmi les 18 500
travailleurs détenteurs de permis de travail, cette mesure visait à rompre
tout lien économique avec la ville de Gaza.
Malgré les nombreux appels en faveur d'une véritable trêve humanitaire, y
compris celui de la France, et les appels en faveur d'un cessez-le-feu, dont
celui du Vatican, Israël a refusé d'entendre ces appels tant que les otages
détenus par le Hamas n'avaient pas été libérés. L'objectif affiché était de
poursuivre sans relâche la recherche de Yahya Sinouar, le chef du groupe
terroriste palestinien à Gaza, et de mettre en œuvre le projet
d'affaiblissement du Hamas dans son ensemble.
Dès le 8 octobre, les États-Unis ont exprimé leur soutien à Israël en
déployant leur plus gros porte-avions, l'USS Gerald R. Ford, en
Méditerranée orientale. Un second porte-avion, l'USS Dwight D.
Eisenhower, a été envoyé le 16 octobre.
Le 20 octobre, le président Joe Biden a sollicité une aide de 14,3 milliards
de dollars du Congrès américain en faveur d'Israël, en plus d'une demande
de 61,4 milliards de dollars pour l'Ukraine.
Des attaques ont également été menées par le groupe chiite libanais
Hezbollah, soutenu par l'Iran, dans la matinée du 8 octobre. Ces attaques
ont consisté en plusieurs tirs d'artillerie depuis le Liban du Sud vers Israël.
En réaction, Israël a frappé les positions du groupe au Liban et a mis en
place des points de contrôle à la frontière. Le lendemain, Tsahal a annoncé
avoir tué des "terroristes infiltrés" venus du Liban à proximité de la
frontière, en territoire israélien. Ces infiltrations ont été revendiquées par le
Jihad islamique palestinien.
Le 2 novembre, Israël signale avoir neutralisé "plusieurs suspects armés"
sur son territoire, près de la frontière entre Israël et le Liban. En réaction à
cette opération, le Hezbollah affirme que trois de ses membres ont été tués
lors des frappes israéliennes, et en représailles, il bombarde deux casernes
israéliennes.
Le 10 octobre, des tirs se poursuivent des deux côtés de la frontière, avec
des frappes de l'armée israélienne sur des positions du Hezbollah.
Le jour suivant, le Hezbollah revendique de nouvelles attaques en tirant des
missiles guidés depuis le Sud du Liban vers le Nord d'Israël. Ils justifient
leurs actions en solidarité avec l'offensive du Hamas palestinien contre
Israël, en réponse aux "agressions sionistes". Au cours de ces échanges, un
soldat israélien est tragiquement tué par un missile antichar du Hezbollah.
Le 13 octobre, un journaliste de l'agence Reuters perd la vie et plusieurs
autres journalistes sont blessés lors d'un bombardement israélien en
territoire libanais, près de la frontière sud avec Israël. Des roquettes
tombent dans une zone où se trouvaient un groupe de journalistes
représentant au moins trois médias différents, dans le village frontalier
d'Aalma ech Chaab.
Le 14 octobre, un civil israélien et un officier de l'armée sont tués dans des
attaques à la roquette en provenance du Liban. Le jour suivant, en raison
d'incidents transfrontaliers, l'armée israélienne commence à évacuer les
résidents du nord d'Israël vivant dans une zone située à deux kilomètres de
la frontière libanaise.
Le 17 octobre, quatre individus qui tentaient de s'infiltrer depuis le Liban
vers le nord d'Israël sont abattus par l'armée israélienne.
Le 20 octobre, la branche libanaise du Hamas lance un barrage d'une
trentaine de roquettes vers le nord d'Israël. En réponse, les autorités
israéliennes décident d'évacuer la ville de Kiryat Shmona et ses 25 000
habitants.
Des forces de la milice islamiste sunnite Al-Fajr, appartenant à la branche
militaire de la Jamaa Islamiya, annoncent leur participation aux hostilités
au-delà des frontières libanaises israéliennes, affirmant agir pour défendre
la souveraineté libanaise, la mosquée Al Aqsa, et en solidarité avec Gaza et
la Palestine. Ils lancent également des missiles vers Kiryat Shmona à la fin
du mois.
Au début de novembre, le chef du Hezbollah, pro-iranien, Hassan
Nasrallah, prend la parole pour la première fois sur le conflit. Il accuse
d'abord Israël d'avoir "commis des massacres" en défendant et reprenant le
contrôle des kibboutz et des localités israéliennes attaquées par les
paramilitaires du Hamas. Ensuite, il accuse les États-Unis d'être à l'origine
et "entièrement responsables" de la guerre à Gaza, considérant Israël
comme un instrument d'exécution. Il met en garde les États-Unis en les
invitant à se préparer à "toutes les options" en cas d'aggravation de la
situation et d'une intervention de leur part, évoquant la possibilité d'une
"guerre régionale". Pendant ce temps, la Maison Blanche cherche à éviter
l'extension du conflit.
En Cisjordanie, depuis le 7 octobre, des affrontements avec Tsahal ont fait
selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne onze morts
palestiniens. L'armée israélienne n'a pas fait de déclaration officielle à ce
sujet en Cisjordanie, qu'elle continue de désigner par son nom historique de
"Judée-Samarie".
Dans la nuit du 21 au 22 octobre, un avion de combat israélien a procédé à
une frappe aérienne sur la mosquée al-Anazari de Jénine, causant au moins
deux décès. Selon Tsahal, des terroristes du Hamas et du Jihad Islamique
préparaient un attentat dans cette mosquée. C'est la première fois qu'un
bombardement aérien survient en Cisjordanie depuis la seconde Intifada.
Le 22 octobre, les autorités israéliennes ont annoncé avoir arrêté 450
activistes du Hamas en Cisjordanie.
L'Autorité palestinienne a déclaré le 25 octobre 2023 que plus de 100
Palestiniens avaient été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre lors
d'opérations menées par Tsahal.
Le 29 octobre, la France et les États-Unis ont condamné les attaques de
colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie.
Le dernier jour du mois, l'agence palestinienne de presse Wafa a rapporté
que des "moustaribeen" (militaires en tenue civile se faisant passer pour des
Palestiniens) étaient entrés à Toubas, suivis par des renforts de l'armée
israélienne.
Le 12 octobre, l'armée de l'air israélienne a simultanément bombardé les
aéroports internationaux de Damas et d'Alep, situés au nord du pays, les
rendant inutilisables en détruisant les pistes d'atterrissage.
Les forces armées arabes syriennes n'ont pas envisagé de riposter contre
"l'ennemi israélien", mais elles ont déclaré qu'elles continueraient à
bombarder la poche d'Idleb, tenue par des groupes d'opposition tels
qu'Ansar al-Tawhid, Horras Eddine, Tahrir al-Cham, le Parti islamique du
Turkestan en Syrie, etc., qu'elles accusent de constituer "une branche armée
de l'entité israélienne".
Dans la matinée du 22 octobre, les aéroports internationaux de Damas et
d'Alep ont de nouveau été bombardés par Tsahal, les rendant une fois de
plus inutilisables et causant la mort d'un civil dans la capitale syrienne.
Dans la nuit du 24 au 25 octobre, des raids aériens israéliens ont visé des
positions de l'armée syrienne près de Deraa en ripostes à des tirs de mortiers
provenant du territoire syrien. Ces frappes ont fait 8 morts et 7 blessés dans
les rangs des forces armées syriennes.
Le jeudi 19 octobre, le destroyer américain de l'US Navy de classe Arleigh
Burke, l'USS Carney, croisant en mer Rouge, a intercepté trois missiles de
croisières et huit drones se dirigeant possiblement vers Israël. Selon le
Pentagone, ils auraient été lancés par les milices pro-iraniennes chiites
Houthis au Yémen. L'interception s'est faite avec des missiles sol-air RIM-
66.
Le 31 octobre, les Houthis ont lancé une nouvelle attaque vers le sud
d'Israël. Le système de défense anti-missile Arrow-3 a intercepté un missile
balistique. Israël a également intercepté plusieurs missiles de croisière et
drones yéménites, dont certains ont été abattus par des pilotes de F35I. Les
Houthis ont promis de poursuivre leurs attaques contre Israël jusqu'à la fin
de sa guerre contre le Hamas.
Dans ce contexte, il est important de faire preuve de "l'extrême prudence
dans la manipulation de l'information". Certaines informations provenant
d'Israël n'ont pas pu être vérifiées, et les bilans du ministère de la Santé de
Gaza, piloté par le mouvement islamiste, sont désormais contestés, même si
l'ONU et des ONG jugent globalement ces bilans fiables.
Après l'emballement mondial sur l'affaire de l'hôpital gazaoui al-Ahli Arabi,
il est important de noter que la guerre entre Israël et le Hamas se déroule sur
deux théâtres : le champ informationnel et celui des opérations militaires.
Pour "montrer la barbarie" du Hamas et lutter contre la diffusion en cours
d'informations négationnistes, l'armée israélienne a décidé de projeter des
images de l'attaque et des massacres perpétrés par le Hamas à des
journalistes du monde entier. Ces images ont suscité des réactions fortes en
qualifiant les exactions de "cruauté", "horreurs", "indicible" et
"innommable".
De plus, le ministère israélien a diffusé des spots publicitaires sur des jeux
vidéo et des plateformes de vidéo en ligne populaires dans des pays
occidentaux pour diffuser sa version et façonner leur point de vue sur le
conflit.
Les Palestiniens, de leur côté, diffusent des images de Gaza en ruines et des
témoignages de victimes pour entretenir l'émotion.
Enfin, sur les réseaux sociaux, où la désinformation est courante, il est
important de noter que de fausses informations sont diffusées par des
comptes certifiés, ce qui souligne le défi de lutter contre la désinformation
dans ce contexte.
Le 9 octobre 2023, au cours d'une journée tragique, un premier bilan côté
israélien faisait état de 700 décès. Sur le site du festival de musique Nova
de Réïm, qui avait été attaqué par le Hamas, les autorités ont découvert au
moins 260 corps. Cette terrible attaque avait laissé de nombreux festivaliers
brûlés, des femmes violées, torturées, voire exécutées. Certaines victimes
avaient été emmenées dans la bande de Gaza, où elles étaient exhibées dans
des conditions inhumaines. La plupart des sites israéliens témoignaient de
l'horreur absolue, et l'identification des victimes, souvent dans un état de
défiguration extrême, était devenue une tâche extrêmement difficile.
Le 11 octobre, le bilan des victimes atteignait tragiquement 1 200 décès,
marquant une journée noire dans l'histoire d'Israël. Le président d'Israël,
Isaac Herzog, déclarait alors que jamais autant de Juifs n'avaient été tués en
une seule journée depuis la Shoah.
Face à l'ampleur de la tragédie et à l'état méconnaissable des victimes, les
autorités israéliennes ont mis en œuvre des moyens exceptionnels pour
identifier les corps et les restituer à leurs familles. Le centre médical Soroka
de Beer-Sheva a fait usage du système de reconnaissance faciale Corsight
AI, tandis que des équipes de généticiens et de spécialistes en médecine
légale ont été mobilisées dans d'autres régions.
Pendant cette période sombre, le chef du Hamas, Salah al-Aruri, a affirmé
sur la chaîne qatarie Al Jazeera que le Hamas n'avait pas eu l'intention de
provoquer des massacres ni la mort de civils. Il imputait la responsabilité
des tragédies à des habitants de Gaza non affiliés au Hamas, précisant que
des instructions claires avaient été données aux combattants pour éviter de
tuer femmes et enfants. Cependant, les responsables israéliens rapportaient
la découverte de plans d'attaque spécifiques visant délibérément des
femmes et des enfants dans chaque village.
Le 16 octobre, les familles de 199 personnes ont été informées par l'armée
israélienne que leurs proches faisaient partie des captifs retenus dans la
bande de Gaza à la suite des attaques terroristes du Hamas du 7 octobre. Il
s'agissait d'environ 240 otages, comprenant des hommes, des femmes, des
enfants, des nourrissons et des personnes âgées, de diverses nationalités.
Certains avaient été transportés à Gaza en moto, en voiture ou en
camionnette. La plupart étaient aux mains du Hamas, tandis qu'une partie
était détenue par le Jihad islamique et des petites factions affiliées à Daech
et Al-Qaïda.
Initialement, le Hamas et le Jihad islamique palestinien avaient annoncé
qu'ils détenaient respectivement 100 et 30 otages en vue d'éventuels
échanges contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël. Le Hamas
avait également menacé d'exécuter des otages israéliens en cas de
bombardements sans préavis sur Gaza, mais avait ensuite déclaré qu'il ne
pouvait pas exécuter de captifs en conformité avec le droit international.
Les otages étrangers étaient qualifiés de "leurs invités" par le porte-parole
des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche militaire du Hamas.
Finalement, le Hamas avait annoncé que les civils seraient relâchés, mais
que cela prendrait du temps pour vérifier leur identité.
Le bilan des blessés s'élevait également de manière alarmante. Le 8 octobre,
l'autorité sanitaire dénombrait 2 156 blessés admis dans les hôpitaux
israéliens, un chiffre qui avait grimpé à 2 700 le 11 octobre, puis à près de 3
400 le jour suivant.
Avec une population totale d'environ 9,6 millions d'habitants de diverses
origines et obédiences, Israël était confronté à une situation sans précédent.
Plus de 1 200 décès, principalement parmi la population civile, avaient été
enregistrés, marquant l'attaque la plus meurtrière sur Israël en 75 ans. Le
nombre de morts en trois jours dépassait le total des vingt dernières années
pour l'État hébreu.
Outre les victimes des localités détruites, environ 200 000 personnes
avaient été contraintes de quitter le sud ou le nord d'Israël pour se réfugier
dans le centre du pays, évitant ainsi les zones d'affrontement potentielles.
L'annonce de l'attaque sanglante et surprise du Hamas le 7 octobre avait
laissé une empreinte indélébile sur la population israélienne, provoquant un
mélange de sidération et de traumatisme. Certains Israéliens faisaient
preuve de résilience en apportant une aide importante aux victimes et aux
soldats de Tsahal, tandis que d'autres manifestaient des comportements
erratiques et inquiétants. Des spécialistes en psychiatrie et neurosciences
étaient mobilisés pour traiter les troubles de stress post-traumatique
observés chez de nombreuses personnes.
Le 8 octobre 2023, suite aux frappes aériennes israéliennes, le ministère
palestinien de la Santé a signalé plus de 400 décès en l'espace de 24 heures,
dont 20 enfants, ainsi que près de 2 000 blessés. Parallèlement, le Hamas a
annoncé la mort de quatre civils israéliens qui avaient été capturés le
samedi précédent, ainsi que de leurs ravisseurs, lors d'une frappe israélienne
sur la bande de Gaza.
Le 9 octobre, le bilan s'élevait à 493 morts, dont 91 enfants, et 2 751
blessés. Ce chiffre a augmenté à 687 morts le 10 octobre, puis à "au moins 1
055 martyrs et 5 184 blessés" selon le même ministère palestinien de la
santé le 11 octobre.
Il est à noter que Libération a souligné que la presse israélienne, ainsi que
l'ONU, avaient longtemps considéré comme plutôt fiables les bilans établis
par le ministère palestinien de la Santé. Cependant, la controverse entourant
l'explosion à l'hôpital Al-Ahli a terni leur crédibilité. De plus, l'antenne
gazaouie du ministère palestinien de la Santé, sous le contrôle du Hamas,
n'a pas fait de distinction dans ses bilans entre les combattants du Hamas et
les civils. Elle a également inclus les victimes des tirs de roquettes
défaillants du Hamas parmi les victimes des frappes israéliennes.
Le 11 octobre, l'armée israélienne a affirmé avoir comptabilisé environ 1
500 corps de combattants du Hamas sur le territoire d'Israël.
La Croix-Rouge a annoncé le 11 octobre que cinq membres du réseau de la
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge (IFRC) avaient été tués au cours du conflit entre le Hamas et Israël,
lorsque des ambulances avaient été touchées par des raids israéliens.
Selon les Nations unies, au 9 octobre, plus de 123 538 Palestiniens avaient
été déplacés dans la bande de Gaza pour échapper aux zones bombardées
par Israël. Au 20 octobre, malgré le refus du Hamas d'évacuer le nord de
Gaza, l'OMS estimait que le nombre de personnes déplacées à Gaza
pourrait atteindre un million.
Au cours du mois d'octobre, Reporters Sans Frontières a dénoncé un black-
out médiatique imposé par Israël sur la bande de Gaza. En plus du blocus
déjà en place, la destruction des médias à Gaza et la mort d'au moins 19
journalistes tués lors des bombardements israéliens ont été signalées, dont
neuf à leurs domiciles.
Le 30 octobre, Moussa Abou Marzouk, haut membre du Hamas, a
condamné secrètement l'Autorité palestinienne et certains pays arabes pour
avoir appelé l'Occident à éliminer le Hamas. Il a également affirmé que le
Hamas pouvait compter sur le Hezbollah et leurs alliés en Cisjordanie.
Le lendemain, Marzouk a déclaré sur la chaîne russe en arabe Russia Today
que les 500 kilomètres de tunnels construits dans la bande de Gaza n'étaient
pas destinés à protéger les civils palestiniens, mais à protéger le Hamas des
bombardements et à servir de bases pour ses combattants. Il a laissé
entendre que le Hamas n'avait jamais construit d'abris pour les civils lors
des frappes de représailles, car cela relevait de la responsabilité de l'ONU
de protéger les habitants, et de celle d'Israël de leur fournir les services
nécessaires.
Le 1er novembre, l'Égypte a accueilli pour la première fois sur son territoire
81 grands blessés venus de la bande de Gaza. Cette mesure exceptionnelle a
également permis l'évacuation de 545 binationaux et étrangers, dont 22
membres de Médecins sans frontières, dont 4 Français. Ils ont été suivis le
lendemain par 400 ressortissants étrangers et 60 blessés.
En parallèle, la Maison Blanche, suivie par Israël, a remis en question la
fiabilité des statistiques publiées par les autorités sanitaires de Gaza,
contrôlées par le Hamas, qu'elle a qualifiées d'exagérées. Cette déclaration a
été contestée par le Hamas.
Le 4 novembre, le ministère de la Santé du Hamas a informé que depuis le
7 octobre, 9 488 personnes, comprenant à la fois des civils et des
combattants, dont 3 900 enfants, avaient perdu la vie dans la bande de
Gaza.
Le 8 octobre 2023, suite aux frappes aériennes israéliennes, le ministère
palestinien de la Santé a signalé plus de 400 décès en l'espace de 24 heures,
dont 20 enfants, ainsi que près de 2 000 blessés. Parallèlement, le Hamas a
annoncé la mort de quatre civils israéliens qui avaient été capturés le
samedi précédent, ainsi que de leurs ravisseurs, lors d'une frappe israélienne
sur la bande de Gaza.
Le 9 octobre, le bilan s'élevait à 493 morts, dont 91 enfants, et 2 751
blessés. Ce chiffre a augmenté à 687 morts le 10 octobre, puis à "au moins 1
055 martyrs et 5 184 blessés" selon le même ministère palestinien de la
santé le 11 octobre.
Il est à noter que Libération a souligné que la presse israélienne, ainsi que
l'ONU, avaient longtemps considéré comme plutôt fiables les bilans établis
par le ministère palestinien de la Santé. Cependant, la controverse entourant
l'explosion à l'hôpital Al-Ahli a terni leur crédibilité. De plus, l'antenne
gazaouie du ministère palestinien de la Santé, sous le contrôle du Hamas,
n'a pas fait de distinction dans ses bilans entre les combattants du Hamas et
les civils. Elle a également inclus les victimes des tirs de roquettes
défaillants du Hamas parmi les victimes des frappes israéliennes.
Le 11 octobre, l'armée israélienne a affirmé avoir comptabilisé environ 1
500 corps de combattants du Hamas sur le territoire d'Israël.
La Croix-Rouge a annoncé le 11 octobre que cinq membres du réseau de la
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge (IFRC) avaient été tués au cours du conflit entre le Hamas et Israël,
lorsque des ambulances avaient été touchées par des raids israéliens.
Selon les Nations unies, au 9 octobre, plus de 123 538 Palestiniens avaient
été déplacés dans la bande de Gaza pour échapper aux zones bombardées
par Israël. Au 20 octobre, malgré le refus du Hamas d'évacuer le nord de
Gaza, l'OMS estimait que le nombre de personnes déplacées à Gaza
pourrait atteindre un million.
Au cours du mois d'octobre, Reporters Sans Frontières a dénoncé un black-
out médiatique imposé par Israël sur la bande de Gaza. En plus du blocus
déjà en place, la destruction des médias à Gaza et la mort d'au moins 19
journalistes tués lors des bombardements israéliens ont été signalées, dont
neuf à leurs domiciles.
Le 30 octobre, Moussa Abou Marzouk, haut membre du Hamas, a
condamné secrètement l'Autorité palestinienne et certains pays arabes pour
avoir appelé l'Occident à éliminer le Hamas. Il a également affirmé que le
Hamas pouvait compter sur le Hezbollah et leurs alliés en Cisjordanie.
Le lendemain, Marzouk a déclaré sur la chaîne russe en arabe Russia Today
que les 500 kilomètres de tunnels construits dans la bande de Gaza n'étaient
pas destinés à protéger les civils palestiniens, mais à protéger le Hamas des
bombardements et à servir de bases pour ses combattants. Il a laissé
entendre que le Hamas n'avait jamais construit d'abris pour les civils lors
des frappes de représailles, car cela relevait de la responsabilité de l'ONU
de protéger les habitants, et de celle d'Israël de leur fournir les services
nécessaires.
Le 1er novembre, l'Égypte a accueilli pour la première fois sur son territoire
81 grands blessés venus de la bande de Gaza. Cette mesure exceptionnelle a
également permis l'évacuation de 545 binationaux et étrangers, dont 22
membres de Médecins sans frontières, dont 4 Français. Ils ont été suivis le
lendemain par 400 ressortissants étrangers et 60 blessés.
En parallèle, la Maison Blanche, suivie par Israël, a remis en question la
fiabilité des statistiques publiées par les autorités sanitaires de Gaza,
contrôlées par le Hamas, qu'elle a qualifiées d'exagérées. Cette déclaration a
été contestée par le Hamas.
Le 4 novembre, le ministère de la Santé du Hamas a informé que depuis le
7 octobre, 9 488 personnes, comprenant à la fois des civils et des
combattants, dont 3 900 enfants, avaient perdu la vie dans la bande de
Gaza.
Abou Obaïda, le porte-parole des brigades Izz al-Din al-Qassam du Hamas,
a révélé que leur organisation détenait environ 200 otages dans la bande de
Gaza, tandis qu'une cinquantaine d'autres étaient entre les mains d'autres
factions palestiniennes, détenus en différents endroits. Le 31 octobre, le
nombre total d'otages s'élevait à 240, détenus par des membres du
mouvement islamiste palestinien. Environ 70 % d'entre eux étaient aux
mains du Hamas, tandis que le reste était détenu par le Jihad islamique et
des factions affiliées à Daech et Al-Qaïda.
Ces otages, de diverses origines, âges et conditions, avaient été capturés
lors des attaques terroristes du Hamas en territoire israélien le 7 octobre.
Certains étaient des militants pro-palestiniens. Ils avaient été transportés de
leur lieu de résidence ou de séjour en Israël vers la bande de Gaza et
d'autres endroits à l'aide de motos, de voitures ou de camionnettes.
Le 9 octobre, les premières déclarations du Hamas et du Jihad islamique
palestinien indiquaient que ces otages pris en Israël seraient utilisés
ultérieurement comme monnaie d'échange contre des prisonniers
palestiniens détenus par Israël. Cependant, les otages israéliens pouvaient
également être utilisés comme boucliers humains à Gaza. Deux jours plus
tard, le Hamas a menacé de les exécuter. Trois jours après cela, leur porte-
parole a déclaré qu'ils ne pouvaient pas exécuter des captifs. Dix jours plus
tard, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, par l'intermédiaire d'Abou Obeida,
ont précisé que les otages étrangers étaient considérés comme "leurs
invités". Ensuite, Moussa Abou Marzouk, co-dirigeant du Hamas, a déclaré
que les civils seraient "sans aucun doute" libérés, mais qu'ils avaient besoin
de temps pour vérifier leur identité, car "ces personnes nous combattaient
en tant qu'Israéliens... et nous avons besoin de temps pour vérifier tout
cela".
Parmi ces 240 otages détenus par le Hamas, figuraient de nombreux
étrangers ou binationaux, qui semblaient servir principalement de boucliers
humains. Plusieurs États étrangers ont mentionné leurs ressortissants parmi
les otages, notamment Shani Louk, de nationalité germano-israélienne, âgée
de 22 ans, exhibée inconsciente et dénudée à l'arrière d'un pick-up, et Eitan,
un Français de 12 ans. Le 16 octobre, le Hamas a publié une vidéo de
propagande mettant en scène Mia Shem, une Franco-Israélienne de 21 ans
kidnappée lors de l'attaque au festival Nova de musique le 7 octobre, disant
être soignée de ses blessures à Gaza. Le 30 octobre, le président Isaac
Herzog a annoncé que Shani Louk avait été décapitée après avoir été
enlevée à Gaza.
Le 26 octobre, une délégation musulmane de Bangkok a rencontré des
dirigeants du Hamas à Téhéran, qui ont assuré que les Thaïlandais pris en
otage par eux étaient bien traités, en attendant "le bon moment" pour être
libérés.
Ce même jour, le Hamas a estimé que près de 50 otages avaient été tués à
Gaza lors des raids israéliens, et le 1er novembre, il a déclaré que 7 otages,
dont 3 détenaient des passeports étrangers, avaient été tués lors d'un
bombardement israélien sur le camp de réfugiés de Jabaliya.
Le 20 octobre, deux otages américaines ont été libérées : une mère et sa fille
âgée de 17 ans. Elles ont été suivies le 23 octobre par les deux premières
otages israéliennes relâchées. Il s'agissait d'octogénaires kidnappées lors de
l'attaque du kibboutz Nir Oz. L'une d'entre elles, Yocheved Lifschitz, est
depuis toujours avec son mari une militante pro-palestinienne qui a fait part
de son engagement à ses geôliers. Elle témoigne : « Ils m’ont kidnappée,
j’ai été emmenée sur une moto […] J’étais allongée sur la moto, mon corps
d’un côté et mes jambes de l’autre, et les jeunes Palestiniens m’ont battue
en chemin. Ils ne m’ont pas cassé les côtes, mais m’ont fait très mal, et j’ai
eu du mal à respirer. Un médecin venait tous les deux ou trois jours pour
voir comment nous allions et pour s’assurer que nous avions des
médicaments. Ils ont pris en compte tous nos besoins, je les salue pour ça,
ils étaient très courtois. Ils s’assuraient que nous étions propres et que nous
mangions. Nous mangions la même chose qu’eux. »
Le 28 octobre, Moussa Abou Marzouk du Hamas a affirmé vouloir libérer
les otages israélo-russes dès lors qu'il les aurait localisés.
Cette même nuit, la première soldate israélienne, la caporale Ori Megidish,
a été libérée par Tsahal, guidé par le renseignement israélien, au cours de
son intervention terrestre dans l'enclave palestinienne, après trois semaines
de captivité. Cependant, le porte-parole du Hamas laisse entendre qu'elle
aurait été détenue par un autre mouvement palestinien que le sien.
Les termes de "crime de guerre" et "crime contre l'humanité", voire
"génocide", sont utilisés alternativement pour décrire les actes meurtriers
perpétrés par les deux camps, palestinien et israélien.
Selon Marco Sassoli, professeur de droit international, les diverses
agressions subies par Israël le 7 octobre constituent un "crime de guerre".
Cependant, Yaacov Garson, également spécialiste en droit international,
estime qu'il s'agit de "crimes contre l'humanité et non de crimes de guerre".
Dans le droit international, le crime de guerre représente un "dérapage" lors
d'une guerre entre deux armées régulières de deux États souverains, tandis
que le crime contre l'humanité se caractérise par le fait que "les civils sont
visés délibérément et préalablement".
Des familles de victimes franco-israéliennes ont déposé plainte auprès du
parquet national antiterroriste pour "crimes contre l'humanité" contre le
Hamas.
De même, concernant Gaza, des experts indépendants mandatés par le
Conseil des droits de l'homme de l'ONU condamnent "la rétention des
fournitures essentielles telles que la nourriture, l'eau, l'électricité et les
médicaments", imposée par Israël. Ils ajoutent que "de telles actions vont
précipiter une grave crise humanitaire à Gaza, où la population est
désormais exposée à un risque inéluctable de famine". Ils déclarent en outre
que "la famine intentionnelle est un crime contre l'humanité".
Pour Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, "empêcher
l'accès de l'aide humanitaire peut constituer un crime de la part d'Israël". De
plus, il indique que "les écoles, les hôpitaux et les mosquées" ne doivent pas
être des cibles militaires. Dans le même temps, il demande la libération des
otages détenus à Gaza.
À partir de la mi-octobre, plusieurs organisations ou personnalités indiquent
que la situation actuelle à Gaza pourrait être qualifiée de "génocide" : appel
du 15 octobre de plus de 800 enseignants-chercheurs publié par
l'organisation Approches tiers-mondistes du droit international, le Council
for Constitutional Rights, l'anthropologue Didier Fassin.
Le 2 novembre, plusieurs experts indépendants mandatés par le Conseil des
droits de l'homme de l'ONU déclarent dans un communiqué commun que le
peuple palestinien "court un grave risque de génocide".
Jacques Semelin rappelle que "dans les termes employés par Israël, on voit
que l'intention est d'éradiquer le Hamas plutôt que la Palestine", alors que le
Hamas "professe l'intention de détruire Israël" dans sa charte de 2017, ce
que rappelle aussi Georges Bensoussan : "Il s'agit d'éradiquer toute présence
juive de la mer au Jourdain, donc de détruire l'État d'Israël. C'est en ce sens
que ce qu'il s'est passé le 7 octobre et le programme lui-même du Hamas est
un programme de type génocidaire."
Dans les mois précédant le conflit, à l'horizon des terres labourées par les
agriculteurs israéliens, les prémices d'une tempête se dessinaient
imperceptiblement. Au-delà de la clôture séparant les champs des frontières
de Gaza, des mouvements inhabituels trahissaient des stratégies en
gestation. Les Palestiniens, au sein des territoires voisins, orchestrait des
exercices militaires qui, sous l'écran des troubles civils, semblaient préparer
le terrain pour des actions plus sinistres. Les indices de préparatifs de
défense, des manœuvres, des entraînements intensifs et même la
dissimulation d'explosifs étaient observés, mais la véritable portée de ces
activités restait masquée par le voile de l'incertitude.
La date d'une éventuelle opération hostile demeurait un secret bien gardé, à
tel point que même les forces opérationnelles impliquées dans ces exercices
n'avaient pas conscience de la réalité de la situation. Ce n'était pas un
entraînement ordinaire, mais la prémisse d'une attaque délibérée.
Trois semaines avant que la foudre ne frappe, le Hamas intensifiait ses
simulations de combat: des manœuvres d'isolement des forces, des feintes
avec des tirs de roquettes, des percées dans la barrière de séparation, des
infiltrations rapides en territoire ennemi, allant jusqu'à pénétrer dans les
maisons pour y perpétrer des actes irréparables. Malgré ces signes avant-
coureurs, les commandements de l'armée israélienne (Tsahal), rassuraient
les instances politiques, affirmant que le Hamas, semblait réfréner toute
velléité d'escalade.
À la veille de l'assaut, le 6 octobre, un frisson parcourait la hiérarchie
militaire. Le chef d'état-major Herzi Halevi et le directeur du renseignement
intérieur, Ronan Bar, étaient alertés sur les intentions belliqueuses du
Hamas. Des réunions urgentes furent convoquées, mais les décisions prises
ne semblèrent pas à la mesure de la menace imminente. Ce même jour, un
détachement fut repositionné hors de Gaza, mais cette manœuvre demeurait
insuffisante face à l'envergure de l'offensive qui se profilait.
Les analystes affirment que les services de renseignement avaient perçu les
signaux d'une confrontation imminente, mais avaient malheureusement mal
interprété les indices, sous-estimant l'urgence et la portée des intentions
hostiles.
Lorsque le porte-parole de Tsahal confirma, après coup, la présence
d'activités suspectes la nuit précédant l'attaque, il souligna également la
nécessité d'une révision critique des stratégies de défense israéliennes.
L'incapacité à déchiffrer les signaux avait coûté cher.
Les experts pointent un manque de préparation, une faillite dans
l'anticipation et l'analyse des menaces par les services de renseignement, y
compris le Shin Bet. L'armée israélienne, dans un élan d'auto-critique,
reconnaissait la surprise et la défaillance face à l'assaut inattendu.
Un ancien membre de l'Agence nationale de sécurité des États-Unis
résumait la situation avec acuité: face à un environnement aussi complexe
et saturé de menaces potentielles, l'intelligence consistait à distinguer la
menace réelle au sein d'un enchevêtrement de dangers possibles. Pour
Israël, répondre à chaque menace par une mobilisation totale n'était pas une
option viable; cela aurait placé l'État en alerte perpétuelle ou en engagement
actif constant, un état de fait potentiellement plus préjudiciable à la sécurité
nationale que le risque initial.
Dans un effort pour décrypter les récents troubles au Moyen-Orient, la
chercheuse Frédérique Schillo analyse la situation avec une acuité
particulière. Elle suggère que, pendant que les États-Unis cherchaient à
apaiser les tensions régionales par des initiatives telles que les accords
d'Abraham et en favorisant une entente entre Israël et l'Arabie saoudite, le
Hamas avait d'autres plans. Son attaque, selon Schillo, visait à semer le
chaos et à faire dérailler tout rapprochement entre Israël et ses voisins
arabes sunnites.
Pierre Servent, un expert en matière de stratégie militaire, émet des doutes
sur la capacité du Hamas à orchestrer seul une attaque aussi complexe. Il
avance que le groupe aurait vraisemblablement reçu de l'aide de la part de
forces externes telles que le Hezbollah chiite ou même l'Iran.
Gilles Kepel, islamologue français de renom, pointe directement du doigt
l'Iran comme instigateur de l'assaut contre Israël. Il décrit l'Iran comme un
joueur habile utilisant les Palestiniens pour pousser ses propres pions sur
l'échiquier régional. Pour lui, les actions du Hamas servent clairement les
intérêts iraniens, cherchant à freiner toute tentative de rapprochement entre
l'Arabie saoudite et Israël.
Dans le même sillage, Firas Maksad, du Middle East Institute, observe un
alignement d'intérêts entre le Hamas et l'Iran. Il explique que l'Iran,
soucieux de sa position régionale, n'accueille pas favorablement
l'émergence d'un nouvel axe unissant Israël, l'Occident et l'Arabie Saoudite.
David Rigoulet-Roze, spécialiste à l'Institut de relations internationales et
stratégiques, compare l'attaque du 7 octobre à un événement aussi marquant
que le furent les attentats du 11 septembre 2001. Il affirme que cette
offensive, manifestement préparée avec des soutiens extérieurs tels que le
Hezbollah, s'inscrit dans une série d'événements visant un affrontement plus
large avec Israël. Il prédit que la riposte israélienne attendue pourrait
transformer la zone en un théâtre de guerre urbaine complexe, aux
conséquences imprévisibles.
L'ex-président français François Hollande exprime également ses
inquiétudes quant au risque d'une guerre qui pourrait se propager dans toute
la région. Il est convaincu que le Hamas n'aurait pas pu réaliser une telle
opération sans une préparation minutieuse et l'appui de l'Iran, qui, selon des
sources de l'ambassade d'Israël en France, serait un fournisseur d'armes
pour le groupe palestinien.
En Ukraine, la perception dominante au sein des médias est que la Russie a
joué un rôle dans l'escalade du conflit entre le Hamas et Israël, se
positionnant aux côtés de l'Iran. Les commentateurs ukrainiens soulignent
que la Russie pourrait trouver avantageux d'attiser d'autres foyers de
tensions.
L'ancien président ukrainien, Petro Porochenko, émet l'hypothèse d'un
engagement russe dans les préparatifs de l'offensive menée par le Hamas
contre Israël, déclarant explicitement que cette attaque terroriste porte
l'empreinte de la Russie.
Guillaume Ancel, expert en questions de défense, va plus loin en suggérant
que le Groupe Wagner, une organisation militaire privée liée à la Russie,
aurait apporté son soutien au Hamas pour orchestrer cette attaque sans
précédent. Selon Ancel, le principal gagnant de cette flambée de violence
serait le président russe Vladimir Poutine. Il interprète cette manœuvre
comme une stratégie visant à détourner l'attention internationale et l'appui
américain de l'Ukraine, tout en servant l'ambition de Poutine de redéfinir
l'ordre mondial. Il fait également référence à une rencontre qui a eu lieu un
an auparavant entre le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï
Lavrov, et les dirigeants du Hamas, ce qui avait surpris les observateurs au
beau milieu de l'invasion russe de l'Ukraine.
Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse à l'Institut français des relations
internationales avec une expertise sur la Russie, évoque cette crise comme
une aubaine pour Poutine, lui permettant de renforcer son discours anti-
occidental, surtout quand l'Occident soutient l'Ukraine et Israël
simultanément.
Des médias influents tels que Le Monde observent que Moscou s'est écarté
de sa politique traditionnellement équilibrée entre Israël et les pays arabes,
en s'abstenant de condamner les actions du Hamas. Le Kremlin percevrait
dans ce conflit une opportunité de retourner contre l'Occident les
accusations qui lui sont faites, notamment en ce qui concerne les violations
du droit international et les crimes contre les civils.
L'Express indique que ce positionnement russe vise à utiliser le conflit à
Gaza pour diminuer le soutien occidental à l'Ukraine, dans une période déjà
marquée par d'intenses manœuvres géopolitiques au Moyen-Orient.
7.5.3 L'avenir de Gaza après le conflit
L'avenir de Gaza après le conflit de 2023 avec Israël semble incertain et
sujet à divers scénarios envisagés par les acteurs régionaux et
internationaux. Le ministre de la Défense israélien a évoqué "la fin des
responsabilités d'Israël sur le sort de la bande de Gaza et la mise en place
d'une nouvelle réalité sécuritaire pour les citoyens d'Israël" et pour la
région. Une des options envisagées par Israël est de "remettre les clés" de
Gaza à une tierce partie, potentiellement l'Égypte, bien que le Caire n'ait pas
accepté ce scénario jusqu'à présent .
D'autres scénarios incluent le retour de l'Autorité Palestinienne (AP) dans
l'administration de Gaza, avec laquelle Israël coopère en Cisjordanie
occupée. Cependant, l'AP est considérée comme profondément
impopulaire, et il y a peu d'espoir qu'elle puisse retourner à Gaza sans être
perçue comme un ennemi à la suite d'une invasion israélienne. Une
structure internationale comprenant l'AP, avec un soutien potentiel de fonds
saoudiens et une assistance américaine ou européenne en termes
d'administration, est également évoquée. Néanmoins, le rôle des États-Unis
sera probablement déterminant dans les décisions concernant Gaza,
notamment en raison de leur soutien militaire réaffirmé à Israël et de leur
participation au cabinet de guerre israélien.
CHAPITRE 8 :
LE BLOCUS DE GAZA
CHAPITRE 10 :
LES RÉPERCUSSIONS INTERNATIONALES ET LES
PERSPECTIVES D’AVENIR
Au terme d'un voyage à travers les pages d'histoire, les récits de guerres, les
témoignages de souffrances et les analyses de politiques, nous nous
retrouvons à l'aube d'une compréhension renouvelée du conflit israélo-
palestinien. Les chapitres précédents ont tracé les contours d'une terre
déchirée par la discorde, une région où les rêves de paix semblent souvent
aussi éphémères que les silhouettes dans le brouillard du matin.
Les racines historiques du conflit, enchevêtrées dans les méandres de
l'Empire Ottoman, la Déclaration Balfour et le plan de partition de l'ONU,
nous révèlent un passé complexe, souvent mal compris et interprété à
travers divers prisme idéologiques. Chaque époque a laissé ses cicatrices
sur la terre et dans les cœurs des peuples, formant une toile de fond pour les
affrontements contemporains.
Les guerres israélo-arabes, de la lutte pour l'indépendance en 1948 à la
guerre du Kippour de 1973, ont non seulement façonné les frontières
physiques mais aussi les identités nationales et les psychologies collectives.
L'histoire de cette terre est marquée par les victoires et les déboires, par les
triomphes et les tragédies, résonnant dans la mémoire collective comme un
appel incessant à la réconciliation ou au renouveau de la lutte.
En considérant les débuts du conflit avec Gaza, les Accords d'Oslo et
l'émergence du Hamas, nous sommes confrontés à l'ironie douloureuse des
opportunités manquées et des espoirs brisés. Les cycles de violence et de
représailles, les gestes de paix suivis de nouveaux affrontements,
témoignent de la complexité d'atteindre une paix durable dans un
environnement marqué par la méfiance et la peur.
L'analyse du Hamas en tant que mouvement, avec ses dimensions
idéologiques, organisationnelles et militaires, nous a permis d'approfondir
notre compréhension d'un acteur clé dans ce drame. La résistance et les
réponses, les stratégies et les souffrances, tout cela a été examiné pour
tenter de démêler les motifs qui sous-tendent le conflit.
Les chapitres sur les questions territoriales, les colonies et les blocus ont
révélé comment les enjeux géographiques peuvent devenir des symboles
puissants et des points de friction insurmontables. Le sol de Gaza, piétiné et
convoité, raconte une histoire de séparation et d'isolement, mais aussi de
détermination et de résilience.
Les opérations militaires et les conflits récents, culminant dans la tragédie
du 7 octobre 2023, ont été examinés non seulement pour leur stratégie et
leur tactique, mais aussi pour leur impact humain. Les histoires
personnelles, les voix des innocents, résonnent longtemps après que les
derniers coups de feu se soient tus, nous rappelant que derrière les chiffres
se cachent des visages, des noms, des familles.
La réponse mondiale, les efforts de médiation et les accords de cessez-le-
feu ont démontré la capacité et parfois l'impuissance de la communauté
internationale face à de tels conflits. Les grandes puissances et les
organisations internationales ont joué leurs rôles sur la scène mondiale,
souvent embrouillées dans un tissu de diplomatie qui peine à contenir
l'effusion de sang sur le terrain.
Alors que ce livre se clôt, nous nous trouvons à un carrefour. Le chemin
vers la paix semble aussi difficile et tortueux que jamais, parsemé
d'embûches et d'obstacles que seules la compréhension mutuelle et la
volonté politique peuvent surmonter. Il reste cependant un horizon d'espoir,
une possibilité que les leçons du passé et les douleurs du présent puissent
mener à un futur où les enfants d'Israël et de Palestine joueront ensemble
sur la terre de leurs ancêtres, non plus en tant qu'ennemis, mais en tant que
voisins et, peut-être un jour, en tant qu'amis.
C'est cet espoir qui doit nous guider, la croyance qu'aucune nuit n'est si
longue qu'elle empêche le soleil de se lever. Les pages suivantes de cette
histoire restent à écrire, non pas avec de l'encre, mais avec les actions et les
cœurs de ceux qui tiennent l'avenir entre leurs mains. Que le dialogue
remplace la dissension, que la compassion vainque la confrontation, et que
la paix finisse par prévaloir sur cette terre sainte, pour tous ses enfants.