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ISRAËL

GAZA
HAMAS

depuis l’Origine du Conflit, jusqu’au


Génocide et à la Guerre d'Octobre 2023

Youssef Vuillard
Copyright © 2023 Youssef Vuillard
Editions HAROT
Tous droits réservés.
ISBN : 979-8-8668705-8-5

Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon
santcionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
PRÉFACE DE L’AUTEUR
À vous, cher lecteur, qui tenez ce livre entre vos mains,
Avant de vous guider à travers les pages qui suivent, je souhaite partager avec vous le cheminement
qui m'a mené à écrire sur un sujet aussi complexe et chargé d'émotion que le conflit israélo-
palestinien. Ce livre est le fruit de dix années de réflexion, de recherche et d'écriture profondément
ancrées dans une quête de compréhension qui dépasse la simple narration des faits.
En tant qu'écrivain, j'ai longtemps observé ce conflit, ressentant à la fois une fascination pour sa
persistance dans l'histoire et une profonde tristesse face aux vies qu'il a bouleversées. J'ai été témoin
de l'incapacité répétée de la communauté internationale à apporter une solution durable, et j'ai vu
l'espoir se faner à l'ombre des murs et des barricades.
La décision d'écrire ce livre ne fut pas prise à la légère. J'ai porté en moi les récits de ceux qui ont
vécu la réalité brutale de ce conflit, des deux côtés de la barrière. J'ai écouté leurs histoires, j'ai vu
leurs larmes, et j'ai ressenti leur indomptable esprit. Ces expériences m'ont profondément marqué et
m'ont poussé à entreprendre ce projet, non pas comme un historien ou un analyste politique, mais
comme un conteur humain cherchant à donner un sens à ces récits.
Au-delà de la chronologie des événements et des débats politiques, je me suis efforcé d'apporter une
perspective humaine, celle qui met en lumière les vies ordinaires prises dans le tourbillon de la
géopolitique. Il est facile de se perdre dans les statistiques et les stratégies militaires, mais chaque
nombre représente une personne, chaque décision stratégique a des conséquences humaines, et c'est
ce que j'ai cherché à capturer dans ces pages.
Ce livre n'est pas une tentative de fournir des réponses définitives ou de proposer des solutions. Je ne
possède pas cette prétention. Mon objectif est plutôt d'inviter à la réflexion, d'encourager le
questionnement et, espérons-le, de cultiver une empathie qui transcende les frontières et les
idéologies. J'aspire à ce que ce travail contribue à un dialogue plus large, à une meilleure
compréhension mutuelle et, finalement, à une volonté renouvelée de chercher la paix.
Je vous invite donc à lire non seulement avec vos yeux mais aussi avec votre cœur, car c'est avec le
cœur que l'humanité a toujours trouvé son chemin hors des ténèbres. Puissent ces pages vous
émouvoir, vous instruire et peut-être, dans un moment de réflexion tranquille, vous inspirer à
envisager un monde où la paix n'est pas une relique du passé, mais une promesse pour l'avenir.
Avec espoir et humilité,

Youssef Vuillard
TABLE DES MATIÈRES

Introduction i
1 LES RACINES HISTORIQUES 1
2 LES GUERRES ISRAÉLO-ARABES 1
5
3 LES DÉBUTS DU CONFLIT AVEC GAZA 3
3
4 LE HAMAS EN PROFONDEUR 5
8
5 LES QUESTIONS TERRITORIALES ET LES 8
COLONIES 6
6 LES OPÉRATIONS MILITAIRES ET LES 9
CONFLITS RÉCENTS 5
7 LE GÉNOCIDE DU 07 OCTOBRE 2023 1
2
5
8 LE BLOCUS DE GAZA 1
6
9
9 LES EFFORTS DE MÉDIATION ET LES 1
ACCORDS DE CESSEZ-LE-FEU 7
1
10 LES RÉPERCUSSIONS INTERNATIONALES 1
ET LES PERSPECTIVES D’AVENIR 7
3
INTRODUCTION

Ce livre s'ouvre sur une terre qui porte les cicatrices du temps, une terre qui
a été témoin de promesses ancestrales et de luttes contemporaines. Israël et
Gaza, deux noms qui évoquent une mosaïque d'images et d'émotions, sont
au cœur d'un récit qui ne cesse de se dérouler, riche en héritages, en espoirs
et en tragédies. Ce livre est une exploration des profondeurs de ce conflit,
un voyage à travers les strates d'une histoire complexe et souvent mal
comprise, un périple qui cherche à éclairer plutôt qu'à juger, à comprendre
plutôt qu'à condamner.
Nous débuterons par les racines historiques, plongeant dans les annales de
l'Empire Ottoman, où les premiers chapitres de cette histoire furent écrits.
La Déclaration Balfour et la partition de la Palestine de 1947 sont des
pierres angulaires, posant les fondements d'un siècle de conflit. Ces
événements, éloignés mais jamais oubliés, ont semé les graines de
contentions futures, façonnant les frontières, les identités et les conflits de
demain.
Les guerres israélo-arabes, narrées dans les pages de ce livre, ne sont pas
simplement des faits historiques, mais des chapitres vivants de mémoire
collective. De la Guerre d'Indépendance d'Israël à la Guerre du Kippour,
chaque confrontation a laissé des empreintes indélébiles, tissant des liens de
douleur et de résilience qui continuent de lier les peuples de cette région.
À travers ce livre, nous nous aventurons dans les méandres des relations
tumultueuses entre Israël et Gaza, explorant la montée du Hamas, les cycles
répétés d'intifadas et de désengagements, et les efforts incessants pour la
paix, souvent déraillés par de nouveaux cycles de violence. La complexité
du Hamas, en tant que mouvement politique et militaire, est disséquée,
révélant les sous-courants qui influencent le conflit.
Nous aborderons également les questions territoriales et les colonies, qui
sont au cœur du débat et de la discorde. Le sol de Gaza et les colonies
israéliennes, chacun raconte une histoire de lutte et d'aspiration, reflétant les
réalités d'une paix insaisissable et les rêves d'un avenir meilleur.
Les opérations militaires récentes, culminant dans la tragédie d'octobre
2023, sont examinées avec la rigueur qu'elles méritent. Leurs conséquences
humanitaires, les réactions mondiales et les histoires personnelles des
victimes offrent un regard poignant sur la souffrance humaine et la
complexité de la guerre.
Dans ce livre, nous ne nous contenterons pas de raconter des événements;
nous chercherons à comprendre les hommes et les femmes derrière eux, à
écouter les voix des communautés affectées, à reconnaître la douleur et
l'espoir de chaque côté. Les médias peuvent souvent réduire ce conflit à des
titres sensationnels et des clichés, mais ici, nous nous efforçons de voir les
personnes derrière les politiques, les rêves derrière les drames.
En tournant ces pages, nous invitons le lecteur à entreprendre un voyage qui
est à la fois un retour en arrière et un regard vers l'avant, une quête de
compréhension dans un monde où les vérités sont souvent embrouillées par
les échos des opinions et des préjugés. Ce livre est un appel à l'espoir -
l'espoir qu'un jour, les ombres du passé pourront être éclairées par les lueurs
d'un avenir où la coexistence pacifique n'est pas seulement un idéal, mais
une réalité tangible.
Nous commençons ce récit non pas pour clôturer un chapitre de l'histoire,
mais pour en ouvrir un autre, conscient des difficultés mais inspiré par les
possibilités. Car, dans le récit du conflit israélo-palestinien, comme dans
toutes les grandes histoires de l'humanité, il y a toujours un espace pour un
nouveau commencement.

CHAPITRE 1 :
LES RACINES HISTORIQUES

L'Héritage Ottoman et la Déclaration Balfour


La Palestine sous le Règne Ottoman
La Palestine, une région qui joue un rôle central dans le conflit israélo-
palestinien contemporain, a une histoire longue et complexe sous la
domination ottomane. Le règne ottoman en Palestine s'étend sur plusieurs
siècles, ayant débuté au début du 16e siècle et se poursuivant jusqu'à la
Première Guerre mondiale. Cette période a laissé une empreinte durable sur
la région et a contribué à façonner les dynamiques qui ont émergé plus tard.
Au moment de la conquête ottomane, la Palestine était une région dotée
d'une grande diversité tant sur le plan ethnique que religieux. Elle comptait
une population majoritairement arabe, composée de musulmans et de
chrétiens, mais elle abritait également des communautés juives. La diversité
de la population reflétait une histoire longue et complexe de migrations et
de conquêtes.
Sous le règne ottoman, la Palestine a été intégrée dans l'Empire ottoman en
tant que province, ce qui signifie qu'elle faisait partie d'une structure
administrative plus vaste. L'Empire ottoman, par son ampleur, était en
mesure de gérer efficacement des régions diverses et d'administrer des lois
adaptées aux particularités locales. La Palestine était gouvernée par des
administrateurs locaux, ce qui a permis une certaine autonomie dans la
gestion des affaires locales.
L'administration ottomane en Palestine était basée sur un système féodal.
Les terres étaient généralement détenues par de grands propriétaires
terriens, et les paysans étaient souvent soumis à un régime de servage. Cela
signifie que la majorité de la population palestinienne était attachée à la
terre et avait peu de mobilité sociale.
Les Ottomans ont instauré un système de collecte d'impôts et ont encouragé
la propriété foncière privée. Cela a entraîné des changements significatifs
dans la structure de la propriété foncière en Palestine, avec une
concentration croissante de terres entre les mains de quelques propriétaires,
ce qui a eu des répercussions à long terme sur la répartition des terres.
La Palestine était le site de certaines des villes les plus sacrées du judaïsme,
du christianisme et de l'islam, notamment Jérusalem. Cette diversité
religieuse a contribué à façonner la dynamique de la région. Les sites
religieux étaient un enjeu majeur et étaient au cœur des préoccupations de
différentes communautés religieuses.
L'histoire de la Palestine sous la domination ottomane est également
marquée par l'intervention d'acteurs étrangers. Les puissances européennes,
notamment la Grande-Bretagne et la France, ont exercé une influence
importante dans la région. Les intérêts impériaux, y compris les
revendications territoriales et les rivalités entre les puissances européennes,
ont eu des répercussions sur la région.
Sous le règne ottoman, les tensions intercommunautaires, bien que
présentes, n'ont pas atteint le niveau de conflit ouvert que l'on observerait
plus tard. Cependant, les questions de propriété foncière, d'identité
religieuse et de revendications territoriales étaient déjà des enjeux sous-
jacents.
Le début du 20e siècle a été marqué par des développements significatifs,
notamment l'émergence du sionisme, un mouvement juif nationaliste qui
prônait l'établissement d'un État juif en Terre d'Israël, qui comprenait la
Palestine. Cette évolution allait ultérieurement contribuer aux tensions
croissantes entre les différentes communautés.

Les influences interdisciplinaires : La convergence des idées


La Palestine sous la domination ottomane a été le théâtre de profonds
bouleversements culturels et intellectuels. La convergence des idées,
résultant de la rencontre de différentes disciplines, a marqué une période de
transition et de transformation. Cela a eu un impact significatif sur la
société palestinienne et a contribué à façonner les idées et les réflexions qui
ont perduré bien au-delà de l'époque ottomane.
La Palestine ottomane était un carrefour de cultures et de civilisations. Elle
était située à l'intersection de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, ce qui en
faisait un lieu d'échanges culturels et intellectuels. Des caravanes
commerciales apportaient non seulement des marchandises, mais aussi des
idées, des œuvres littéraires et des innovations techniques. Les voyageurs,
les érudits et les intellectuels affluaient vers la région, apportant avec eux
un éventail d'idées et de perspectives.
Les villes de Jérusalem, de Jaffa et d'Hébron étaient des centres de
convergence culturelle, où des individus issus de différentes régions se
rencontraient, partageaient des idées et échangeaient des connaissances.
Cela a permis une fertilisation croisée des idées et a contribué à
l'enrichissement intellectuel de la région.
La période ottomane a également été marquée par des changements rapides
liés à la modernité. L'introduction de technologies nouvelles, telles que
l'imprimerie et le télégraphe, a bouleversé la manière dont l'information
était diffusée. Les journaux et les publications ont commencé à circuler plus
largement, permettant ainsi la diffusion d'idées et d'opinions à une échelle
sans précédent.
La modernité a également introduit des idées nouvelles concernant
l'identité, la nation et le nationalisme. Les concepts de droits individuels,
d'égalité et de citoyenneté ont commencé à prendre racine, inspirant un
débat intellectuel sur la manière dont la société palestinienne devrait
évoluer dans un monde en mutation.
La convergence des idées en Palestine a été renforcée par le mouvement de
la Renaissance arabe, également connu sous le nom de Nahda. Ce
mouvement intellectuel, qui s'est étendu du XIXe au début du XXe siècle,
visait à renouveler et à réformer la culture arabe en puisant dans les
connaissances anciennes et en intégrant les idées modernes.
Des intellectuels palestiniens ont été influencés par la Nahda, qui prônait
l'éducation, la rationalité et la réforme sociale. Des figures telles que Khalil
al-Sakakini et Ibrahim al-Khawaja ont joué un rôle majeur dans la
promotion de ces idéaux en Palestine. Ils ont plaidé en faveur de l'éducation
pour tous, y compris les femmes, et ont encouragé le développement de la
littérature et de la presse.
La convergence des idées en Palestine a également été influencée par
l'émergence du mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle. Le sionisme
était un mouvement nationaliste juif qui prônait l'établissement d'un État
juif en Terre d'Israël, ce qui comprenait la Palestine.
Le sionisme a suscité un débat profond en Palestine, car il soulevait des
questions sur la terre, la souveraineté et l'identité. Les Palestiniens ont été
confrontés à des questions essentielles concernant leur propre avenir, leur
droit à la terre et leur place dans une région en mutation.
La convergence des idées a façonné l'identité palestinienne. Les discussions
sur l'éducation, la culture, la politique et l'avenir ont contribué à forger une
identité palestinienne distincte. Les Palestiniens ont commencé à réfléchir à
leur place dans le monde moderne et à leur relation avec la terre qui les
avait vus naître.
Cependant, cette période de convergence des idées a également été marquée
par des tensions, car les différents groupes ethniques et religieux en
Palestine avaient des perspectives parfois divergentes sur l'avenir de la
région. Ces tensions allaient s'intensifier au cours du XXe siècle,
contribuant ainsi aux conflits qui allaient surgir.
En résumé, la Palestine sous la domination ottomane a été le théâtre d'une
convergence d'idées et de cultures, alimentée par l'arrivée de nouvelles
technologies et la modernité, ainsi que par l'influence de la Renaissance
arabe et du sionisme naissant. Cette période a eu un impact profond sur
l'identité palestinienne, tout en posant des questions cruciales sur la terre, la
souveraineté et l'avenir de la région. Les réflexions et les débats qui ont
émergé à cette époque allaient façonner l'histoire de la Palestine et du
conflit israélo-palestinien qui perdure jusqu'à nos jours.

La Partition de la Palestine en 1947


Le Plan de Partition de l’ONU
Le Plan de Partition de l'ONU, adopté en 1947, constitue l'un des moments
cruciaux de l'histoire du conflit israélo-palestinien. Ce plan a marqué le
début d'une série d'événements qui ont profondément influencé la région du
Moyen-Orient et ont laissé des traces durables dans le paysage politique et
géopolitique. Pour comprendre pleinement les origines du conflit israélo-
palestinien, il est essentiel d'examiner en détail le Plan de Partition de
l'ONU et ses implications.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Palestine était sous
mandat britannique depuis 1920. La fin de la guerre avait laissé l'Europe en
ruines et avait conduit à une profonde réflexion sur le sort des Juifs
survivants de l'Holocauste et sur la nécessité de mettre fin au conflit en
Palestine. Le mandat britannique en Palestine avait été marqué par des
tensions croissantes entre les communautés juive et arabe, qui
revendiquaient toutes deux des droits sur la région.
La question de la Palestine avait été portée devant l'Assemblée générale des
Nations Unies, créée en 1945, dans le but de trouver une solution au conflit.
La résolution 181, adoptée le 29 novembre 1947, proposait un plan de
partition de la Palestine en deux États, l'un juif et l'autre arabe, avec
Jérusalem sous administration internationale. Cette résolution a été le fruit
de longues délibérations et de négociations au sein de l'ONU.
Le Plan de Partition de l'ONU, souvent désigné sous le nom de Résolution
181, décrivait en détail la manière dont la Palestine devait être divisée en
deux États. Selon ce plan, l'État juif aurait couvert environ 55 % de la
superficie totale de la Palestine mandataire, tandis que l'État arabe aurait
englobé les 45 % restants. Jérusalem, en raison de sa nature particulière,
aurait été placée sous administration internationale.
Le plan prévoyait également des dispositions sur les droits des minorités
dans les deux États proposés, garantissant des droits civils et religieux
égaux pour tous. Il proposait un régime de transition pour préparer la mise
en œuvre du plan et l'établissement des deux États.
La résolution 181 a été accueillie de manière très divergente par les parties
concernées. Les dirigeants sionistes, qui avaient longtemps milité pour la
création d'un État juif, ont accepté le plan avec enthousiasme. D'autre part,
les dirigeants arabes et la Ligue arabe ont rejeté le plan, considérant qu'il
portait atteinte aux droits arabes en Palestine. Ils craignaient que la création
d'un État juif ne menace les droits des Palestiniens arabes et de la majorité
arabe en Palestine.
L'opposition à la résolution 181 s'est rapidement transformée en violence.
Des affrontements ont éclaté entre les communautés juive et arabe en
Palestine, et les tensions se sont intensifiées. Les combats ont abouti à une
guerre civile en Palestine, marquant le début de la guerre israélo-arabe de
1948, également connue sous le nom de Guerre d'Indépendance d'Israël.
Le Plan de Partition de l'ONU a eu des conséquences profondes pour la
région du Moyen-Orient. D'une part, il a conduit à la création de l'État
d'Israël le 14 mai 1948, marquant ainsi un tournant dans l'histoire du
sionisme et des Juifs du monde entier. D'autre part, il a déclenché une série
de guerres et de conflits israélo-arabes qui ont perduré jusqu'à nos jours.
La résolution 181 reste un point de discorde majeur dans le conflit israélo-
palestinien. Les Palestiniens considèrent que le plan a conduit à leur
dépossession et à la Nakba, l'exode de centaines de milliers de Palestiniens
de leurs terres. Les questions liées aux frontières, au statut de Jérusalem et
au droit au retour des réfugiés palestiniens restent des sujets de litige non
résolus.
Réactions et Conflits Préliminaires
Après l'adoption de la résolution 181 de l'ONU et la publication du Plan de
Partition en 1947, la Palestine a été le théâtre d'une série de réactions et de
conflits préliminaires qui ont façonné les événements à venir et ont jeté les
bases du conflit israélo-palestinien. Ces réactions et ces conflits ont été le
reflet de l'opposition entre les communautés juive et arabe, des tensions
internationales et des pressions exercées par les acteurs régionaux et
internationaux. Pour comprendre pleinement l'impact de la résolution 181 et
du Plan de Partition, il est essentiel d'examiner en détail les réactions et les
conflits qui ont suivi.
La résolution 181 de l'ONU, qui prévoyait la partition de la Palestine en
deux États, a été immédiatement rejetée par les dirigeants arabes et la Ligue
arabe. Ils considéraient que le plan portait atteinte aux droits arabes en
Palestine et qu'il accordait une part disproportionnée du territoire à l'État
juif proposé. Pour les Arabes, la Palestine était considérée comme faisant
partie intégrante du monde arabe et de son identité, et toute tentative de la
partager était inacceptable.
L'annonce du Plan de Partition a été suivie de manifestations et de troubles
dans les communautés arabes de Palestine. Les Arabes palestiniens se sont
mobilisés contre le plan et ont exprimé leur opposition par des moyens
pacifiques et parfois violents. Les tensions entre les communautés juive et
arabe se sont intensifiées, et des affrontements sporadiques ont éclaté.
La résolution 181 a provoqué une mobilisation diplomatique intense, avec
des tentatives de médiation de la part de divers acteurs internationaux. Les
États-Unis, l'Union soviétique et d'autres pays ont cherché à influencer les
parties en conflit et à trouver une solution à la crise. Cependant, ces efforts
de médiation ont souvent échoué en raison de l'intransigeance des parties et
des tensions croissantes sur le terrain.
L'Organisation des Nations Unies a créé la Commission pour la Palestine
afin de surveiller la mise en œuvre du plan de partition. Cette commission a
rencontré de nombreux obstacles et a été confrontée à des défis pour faire
respecter la résolution 181.
Les tensions croissantes et les affrontements entre les communautés juive et
arabe en Palestine ont rapidement dégénéré en conflits armés. Les groupes
armés juifs, tels que l'Irgoun et Lehi, ont intensifié leurs opérations contre
les Arabes et les Britanniques. De leur côté, les Arabes ont lancé des
attaques contre les communautés juives et les forces de sécurité
britanniques.
Ces affrontements marquent le début de la guerre civile en Palestine, qui a
précédé la guerre israélo-arabe de 1948. Les combats se sont intensifiés,
avec des massacres et des déplacements de population. Des dizaines de
milliers de Palestiniens ont fui ou ont été expulsés de leurs terres, marquant
le début de l'exode palestinien, connu sous le nom de Nakba.
Les réactions et les conflits préliminaires qui ont suivi la résolution 181 ont
laissé des cicatrices profondes dans la mémoire collective des deux
communautés. Pour les Juifs, la création de l'État d'Israël en 1948 a marqué
un moment historique de réalisation nationale et de survie après
l'Holocauste. Pour les Arabes palestiniens, la Nakba représente une
tragédie, marquée par la perte de terres, de maisons et de vies.
Le rejet arabe du plan de partition a également contribué à alimenter les
tensions régionales et à semer les graines des guerres israélo-arabes
ultérieures. Les questions fondamentales liées aux frontières, au statut de
Jérusalem et au droit au retour des réfugiés palestiniens demeurent des
points de discorde non résolus dans le conflit israélo-palestinien.

La Déclaration Balfour : Promesse d'un Foyer National Juif


Les Causes de la Guerre d’Indépendance
Les causes de la Guerre d'Indépendance d'Israël sont multiples et
s'inscrivent dans un contexte régional et international particulièrement
tendu.
Au cœur des causes de la Guerre d'Indépendance d'Israël se trouvent les
revendications territoriales et nationales des communautés juive et arabe en
Palestine. Les Juifs, qui avaient commencé à immigrer en Palestine sous
l'Empire ottoman au début du XXe siècle, revendiquaient un État juif
indépendant sur la terre de leurs ancêtres, basé sur des liens historiques,
culturels et religieux. Pour les Arabes palestiniens, la Palestine était leur
terre ancestrale, et ils s'opposaient à tout partage ou à la création d'un État
juif sur leur territoire.
Le conflit de revendications territoriales s'est exacerbé à mesure que
l'immigration juive augmentait, créant des tensions entre les deux
communautés. Les Arabes palestiniens considéraient que l'immigration
juive était une menace pour leur propre présence en Palestine.
Le mandat britannique en Palestine, établi après la Première Guerre
mondiale, a également joué un rôle clé dans la montée des tensions. Les
Britanniques, en tant que puissance mandataire, avaient la responsabilité de
maintenir la paix et de favoriser le développement de la région. Cependant,
leur gestion de la situation a été critiquée des deux côtés.
Les politiques britanniques, telles que les restrictions à l'immigration juive
et la limitation de la vente de terres aux Juifs, ont suscité la colère des
sionistes. En même temps, les Arabes palestiniens considéraient que les
Britanniques ne faisaient pas assez pour protéger leurs droits et freiner
l'immigration juive.
Les conflits intercommunautaires se sont multipliés, avec des attaques et
des représailles de part et d'autre, créant un climat de violence et d'hostilité.
Le contexte international de l'après-Seconde Guerre mondiale a également
eu un impact significatif sur les causes de la Guerre d'Indépendance d'Israël.
La Shoah, l'extermination systématique des Juifs par les nazis, a provoqué
un profond sentiment d'urgence parmi les survivants et les communautés
juives dans le monde entier. L'idée de la création d'un État juif prenait de
l'ampleur, renforçant la détermination des sionistes.
En outre, la fin de la Seconde Guerre mondiale a entraîné la redistribution
des pouvoirs mondiaux et la montée en puissance de la Guerre froide entre
les États-Unis et l'Union soviétique. La Palestine est devenue un enjeu
géostratégique, avec des acteurs internationaux cherchant à influencer la
région.
Le déclenchement de la Guerre d'Indépendance d'Israël a été précédé par
l'annonce de la fin du mandat britannique en Palestine, prévue pour le 14
mai 1948. La veille, David Ben Gourion, le chef de l'Agence juive, a
proclamé l'indépendance de l'État d'Israël. Cette déclaration a été suivie de
l'intervention militaire de cinq pays arabes (l'Égypte, la Jordanie, la Syrie, le
Liban et l'Irak) en Palestine, marquant le début de la guerre.
Les combats se sont déroulés sur plusieurs fronts, avec des opérations
militaires, des batailles et des bombardements. La guerre a également
entraîné un exode massif de civils des deux côtés, marquant le début d'un
phénomène de réfugiés qui perdure jusqu'à aujourd'hui.
La Guerre d'Indépendance d'Israël s'est terminée par la signature d'accords
d'armistice en 1949, établissant de facto les frontières de l'État d'Israël.
Cependant, la guerre n'a pas résolu les revendications territoriales ni les
questions liées au statut de Jérusalem, aux réfugiés palestiniens et aux
colonies juives.
Les causes de la guerre ont laissé des cicatrices profondes dans la mémoire
collective des deux communautés, et le conflit israélo-palestinien s'est
perpétué avec de nouvelles guerres et tensions. Les revendications
territoriales, le droit au retour des réfugiés et le statut de Jérusalem restent
des points de discorde non résolus, rappelant la complexité du conflit.
La Nakba : L'Exode Palestinien de 1948
La Nakba, un terme arabe signifiant "la catastrophe", fait référence à
l'exode massif de la population palestinienne qui a eu lieu en 1948, en
parallèle à la Guerre d'Indépendance d'Israël. Cet événement tragique a
profondément marqué l'histoire de la Palestine et du conflit israélo-arabe.
Pour comprendre la Nakba, il est essentiel de revenir sur les circonstances
qui ont conduit à cet exode massif et d'examiner les conséquences durables
de cet événement.
La Nakba trouve ses racines dans un contexte de conflit complexe et de
tensions croissantes entre les communautés juive et arabe en Palestine.
Plusieurs facteurs ont contribué à la Nakba :
Déclaration d'Indépendance d'Israël : Le 14 mai 1948, David Ben
Gourion, dirigeant de la communauté juive en Palestine, a proclamé la
création de l'État d'Israël. Cette déclaration a été suivie de la reconnaissance
internationale de l'État d'Israël par un certain nombre de pays, marquant une
étape décisive dans le conflit.
Intervention des Armées Arabes : En réaction à la déclaration
d'indépendance d'Israël, cinq pays arabes (l'Égypte, la Jordanie, la Syrie, le
Liban et l'Irak) sont intervenus militairement en Palestine. Cette
intervention a déclenché une guerre qui a eu des répercussions dévastatrices
sur la population civile.
Affrontements et Expulsions : Les combats entre les forces juives et
arabes se sont traduits par des affrontements au sein des villes et des
villages palestiniens. De nombreux Palestiniens ont été contraints de fuir
leurs foyers en raison des combats, des représailles et de la peur pour leur
sécurité.
Expulsions Planifiées : Certains historiens soutiennent que des
expulsions planifiées de Palestiniens par les forces juives ont eu lieu, visant
à renforcer la présence juive en Palestine. Ces évictions ont été
dévastatrices pour de nombreuses familles palestiniennes.
La Nakba a eu des conséquences profondes et durables, tant pour les
Palestiniens que pour la région dans son ensemble :
Création de Réfugiés : L'un des aspects les plus déchirants de la Nakba a
été la création d'une importante population de réfugiés palestiniens. Des
centaines de milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir leurs foyers et
de chercher refuge dans des pays voisins, notamment la Jordanie, le Liban
et la Syrie. Ces réfugiés et leurs descendants constituent aujourd'hui une
importante diaspora palestinienne.
Perte de Terres : La Nakba a entraîné la perte de terres et de biens pour
de nombreuses familles palestiniennes. Les biens abandonnés par les
réfugiés ont été confisqués, ce qui a contribué à la redistribution des terres
en faveur de l'État d'Israël.
Traumatisme Collectif : La Nakba a laissé un traumatisme collectif
profond au sein de la société palestinienne. Les souvenirs de l'exode forcé,
de la perte de proches et de la destruction de villages continuent de hanter la
mémoire palestinienne.
Impact sur le Conflit Israélo-Arabe : La Nakba a profondément
influencé le conflit israélo-arabe. Les revendications palestiniennes liées au
droit au retour des réfugiés et à la restitution de leurs biens perdurent, créant
des obstacles à la résolution du conflit.
Chaque année, le 15 mai, les Palestiniens commémorent la Nakba. C'est une
journée de mémoire et de protestation, marquée par des manifestations et
des événements pour rappeler les souffrances endurées par la population
palestinienne en 1948. La Nakba reste un thème central dans la narration
nationale palestinienne, symbolisant la perte de la terre natale et l'espoir de
justice.
La Nakba, en tant qu'événement fondateur du conflit israélo-palestinien,
reste un sujet de débat et de controverse. Certains cherchent à comprendre
les circonstances qui ont conduit à cet exode massif, tandis que d'autres
soulignent l'importance de la mémoire et de la commémoration pour la
préservation de l'identité palestinienne. Quoi qu'il en soit, la Nakba demeure
un élément central de l'histoire palestinienne et du conflit en cours.

CHAPITRE 2 :
LES GUERRES ISRAÉLO-ARABES

La Guerre d'Indépendance d'Israël (1948-1949)


Le Conflit Précurseur et la Déclaration d’Indépendance
La Guerre d'Indépendance d'Israël, qui s'est déroulée de 1948 à 1949,
trouve ses racines dans un contexte historique complexe, marqué par des
décennies de tensions entre la population juive et arabe en Palestine. Pour
comprendre cette guerre et les événements qui l'ont précédée, il est essentiel
de revenir sur les facteurs déclencheurs, les négociations internationales et
la proclamation de l'État d'Israël.
Les Origines du Conflit
Le conflit israélo-arabe prend racine au début du XXe siècle, alors que la
Palestine était une province de l'Empire ottoman. À cette époque, la
population palestinienne était majoritairement arabe, avec une minorité
juive en croissance constante en raison des vagues d'immigration juive en
provenance d'Europe et d'autres régions.
Début du Sionisme : Le mouvement sioniste, qui prônait l'établissement
d'un État juif en Palestine, prenait de l'ampleur à la fin du XIXe siècle. Les
sionistes croyaient en la nécessité d'un foyer national juif pour le peuple
juif, ce qui a suscité des tensions avec la population arabe locale.
Première Guerre Mondiale : La Première Guerre mondiale a eu des
répercussions majeures sur la région. Après la défaite de l'Empire ottoman,
la Société des Nations a mandaté la Grande-Bretagne pour administrer la
Palestine. Le mandat britannique en Palestine (1920-1948) a vu
l'aggravation des tensions entre les communautés juive et arabe.
Immigration Juive : Pendant la période du mandat britannique, le
nombre de Juifs en Palestine a considérablement augmenté en raison de
l'immigration. Les Arabes palestiniens ont perçu cela comme une menace
pour leur majorité démographique et ont commencé à s'opposer de manière
de plus en plus marquée à la présence juive croissante.
Les Événements Précédant la Guerre d'Indépendance
Plusieurs événements clés ont précédé la Guerre d'Indépendance d'Israël,
contribuant à l'escalade des tensions entre Juifs et Arabes en Palestine.
Violences et Émeutes : Les années 1920 et 1930 ont été marquées par
des émeutes et des violences intercommunautaires. Les Arabes palestiniens
se sont opposés à l'immigration juive et à l'achat de terres par des Juifs.
Révolte Arabe de 1936-1939 : La Révolte arabe de 1936-1939 a été une
période de soulèvement et de résistance contre le mandat britannique et la
présence juive en Palestine. Les autorités britanniques ont réagi en imposant
des restrictions à l'immigration juive.
Deuxième Guerre Mondiale : La Deuxième Guerre mondiale a encore
compliqué la situation en Palestine. Les Arabes palestiniens craignaient que
les puissances occidentales ne favorisent les intérêts juifs au détriment des
leurs.
La Déclaration d'Indépendance
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, les tensions étaient à leur
comble en Palestine. La question de l'avenir de la région était devenue un
enjeu international. Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des
Nations Unies a adopté la résolution 181, connue sous le nom de "Plan de
Partage de la Palestine", qui prévoyait la création d'un État juif et d'un État
arabe en Palestine, Jérusalem étant placée sous administration
internationale.
La résolution a été acceptée par les dirigeants juifs, mais rejetée par les
dirigeants arabes. Le 14 mai 1948, David Ben Gourion, président de
l'Agence juive, a proclamé la création de l'État d'Israël, fondant ainsi la
nation juive après près de 2 000 ans de dispersion.
La proclamation de l'État d'Israël a été immédiatement suivie d'une
intervention militaire de cinq pays arabes voisins, marquant ainsi le début
de la Guerre d'Indépendance d'Israël. Cette guerre a été le point culminant
d'un conflit de longue date, et elle a eu des conséquences majeures pour la
région et ses habitants.
La Guerre d'Indépendance d'Israël a jeté les bases du conflit israélo-arabe
contemporain, marquant le début d'une série de conflits et de négociations
qui perdurent jusqu'à aujourd'hui. Elle a également entraîné d'importantes
conséquences démographiques, territoriales et politiques, laissant un
héritage complexe et controversé qui continue d'influencer la région du
Moyen-Orient.
Les Batailles Clés et l'Armistice de 1949
La Guerre d'Indépendance d'Israël, qui a éclaté en 1948 à la suite de la
déclaration d'indépendance d'Israël, a été un conflit complexe qui a
impliqué de nombreuses batailles clés et négociations diplomatiques. Ce
sous-chapitre se penche sur les moments les plus significatifs de cette
guerre et sur la conclusion de l'armistice en 1949, qui a mis fin aux combats
et redéfini les frontières.
Les Batailles Clés
La Bataille de Jérusalem : Dès le début de la guerre en mai 1948, l'un
des enjeux majeurs était la ville de Jérusalem. Les forces israéliennes ont
combattu les forces arabes pour le contrôle de la ville sainte. La bataille a
duré plusieurs semaines, et Jérusalem a été divisée en deux zones, l'une
sous contrôle israélien et l'autre sous contrôle jordanien.
La Bataille de Latroun : La ville stratégique de Latroun était un point de
passage clé entre Tel-Aviv et Jérusalem. Les forces jordaniennes ont réussi
à tenir Latroun, coupant ainsi la liaison entre les deux villes pendant une
grande partie de la guerre.
La Bataille de Haïfa : Cette bataille a opposé les forces juives et arabes
pour le contrôle du port de Haïfa. Les forces juives ont finalement pris la
ville en avril 1948, mais de nombreux Arabes palestiniens ont fui ou été
déplacés lors de cette bataille.
Les Négociations et l'Armistice
Les combats entre les forces israéliennes et arabes ont duré environ un an,
et les pertes humaines et matérielles ont été considérables des deux côtés.
La pression internationale pour mettre fin au conflit a finalement conduit à
des négociations en vue de conclure un armistice.
L'Armistice avec l'Égypte : En février 1949, l'Égypte a été le premier
pays à signer un accord d'armistice avec Israël, mettant ainsi fin aux
hostilités. Cet accord a établi les lignes d'armistice le long desquelles les
troupes se sont retirées, mais il n'a pas résolu les questions territoriales à
long terme.
L'Armistice avec la Jordanie : En avril 1949, la Jordanie a signé un
accord d'armistice avec Israël, mettant fin à la guerre entre les deux pays.
Cet accord a également redéfini les frontières, créant la ligne de cessez-le-
feu qui est devenue la ligne verte, délimitant la Cisjordanie occupée par la
Jordanie et Israël.
L'Armistice avec la Syrie et le Liban : En juillet 1949, des armistices
similaires ont été signés entre Israël et la Syrie, ainsi qu'entre Israël et le
Liban. Ces accords ont mis fin aux hostilités et ont délimité les zones de
contrôle respectives le long de la frontière.
L'armistice de 1949 a donc mis fin à la Guerre d'Indépendance d'Israël,
mais il n'a pas réglé les questions fondamentales du conflit, telles que le
statut des réfugiés palestiniens et le statut final des territoires disputés. Il a
marqué le début d'une nouvelle ère dans le conflit israélo-arabe, caractérisée
par l'instabilité, les tensions et les négociations diplomatiques à venir. Les
frontières établies par ces accords ont été le point de départ des conflits
ultérieurs et des négociations de paix.

La Crise de Suez (1956) et la Guerre des Six Jours (1967)


La Crise de Suez (1956) : Conflit au Canal de Suez
La Crise de Suez, également connue sous le nom de la Crise du Canal de
Suez, a été un événement majeur de l'histoire du Moyen-Orient, mettant en
scène plusieurs acteurs internationaux, dont Israël, l'Égypte, le Royaume-
Uni, la France et les États-Unis. Ce sous-chapitre explore les origines, les
acteurs clés, le déroulement et les conséquences de cette crise qui a eu un
impact significatif sur la région.
Les Origines de la Crise
La Crise de Suez trouve ses racines dans un certain nombre de
développements politiques, économiques et géopolitiques. À partir de la
décennie précédant la crise, plusieurs facteurs ont contribué à la montée des
tensions.
Nationalisme égyptien et nationalisation du canal : L'Égypte, sous la
direction du président Gamal Abdel Nasser, avait adopté une politique
nationaliste. En 1956, Nasser a nationalisé le Canal de Suez, auparavant
contrôlé par des sociétés britanniques et françaises. Cette décision a
provoqué l'ire du Royaume-Uni et de la France, qui avaient des intérêts
économiques majeurs dans la région.
Lien avec la guerre froide : La Crise de Suez s'est déroulée dans le
contexte de la guerre froide, avec les États-Unis et l'Union soviétique
cherchant à étendre leur influence au Moyen-Orient. Les États-Unis,
craignant que l'intervention franco-britannique n'ait des répercussions
négatives sur les relations avec les pays arabes, ont exercé des pressions sur
leurs alliés européens pour qu'ils reculent.
Conflit israélo-arabe : Israël avait vécu des années de tensions avec ses
voisins arabes depuis sa création en 1948. En 1956, Israël a envahi la
péninsule du Sinaï en réponse aux attaques terroristes et à la fermeture du
détroit de Tiran par l'Égypte. Cette invasion a ouvert la voie à une
coopération tacite entre Israël, la France et le Royaume-Uni.
Les Acteurs Clés
Plusieurs acteurs clés étaient impliqués dans la Crise de Suez, chacun avec
ses propres motivations et objectifs.
Gamal Abdel Nasser : Le président égyptien Nasser était un chef
charismatique qui cherchait à unir le monde arabe sous sa bannière
nationaliste. La nationalisation du canal était un moyen de financer la
construction du barrage d'Assouan, tout en défiant les puissances
occidentales.
Le Royaume-Uni et la France : Les deux anciennes puissances
coloniales avaient des intérêts économiques majeurs dans la région en
raison de leur contrôle sur le canal. Ils ont conspiré pour reprendre le
contrôle du canal et renverser Nasser.
Israël : Israël avait des préoccupations sécuritaires majeures en raison
des attaques terroristes en provenance du Sinaï égyptien. L'invasion du
Sinaï visait à éliminer cette menace et à rouvrir le détroit de Tiran.
Les États-Unis : Les États-Unis, sous la présidence d'Eisenhower, ont
adopté une position de désapprobation envers l'intervention franco-
britannique. Ils redoutaient une escalade du conflit qui pourrait nuire à leurs
relations avec les pays arabes.
Le Déroulement de la Crise
La Crise de Suez s'est déroulée en plusieurs phases, commençant par
l'invasion israélienne du Sinaï en octobre 1956. Cela a été suivi par
l'intervention franco-britannique, qui a bombardé des positions égyptiennes
et pris le contrôle du canal. Cependant, la pression internationale, en
particulier celle exercée par les États-Unis, a contraint les forces franco-
britanniques à se retirer.
La crise a pris fin avec la conclusion d'un cessez-le-feu et le retrait des
forces étrangères. L'Égypte a regagné le contrôle du canal, tandis qu'une
force de maintien de la paix des Nations Unies a été déployée dans la
région.
Les Conséquences de la Crise de Suez
La Crise de Suez a eu plusieurs conséquences significatives :
Affirmation du nationalisme égyptien : La crise a renforcé la position de
Nasser en tant que leader charismatique du monde arabe et a consolidé la
souveraineté égyptienne sur le canal.
Déclin des puissances coloniales : La crise a marqué le déclin de
l'influence du Royaume-Uni et de la France au Moyen-Orient et a confirmé
le rôle des États-Unis et de l'Union soviétique comme superpuissances
mondiales.
Stabilité précaire au Moyen-Orient : La Crise de Suez a jeté les bases de
la géopolitique instable du Moyen-Orient, avec des rivalités entre États et
un climat de méfiance qui perdure jusqu'à nos jours.
La Crise de Suez a été un événement pivot dans l'histoire du Moyen-Orient,
reflétant les tensions de la guerre froide et les aspirations nationalistes de la
région. Elle a eu un impact durable sur la politique et la diplomatie du
Moyen-Orient, contribuant à façonner les conflits et les alliances qui
allaient se poursuivre au cours des décennies suivantes.
La Guerre des Six Jours (1967) : Précipitation du Conflit
La Guerre des Six Jours, qui a eu lieu en juin 1967, est l'une des guerres les
plus marquantes de l'histoire du Moyen-Orient. Elle a opposé Israël à
plusieurs de ses voisins arabes, à savoir l'Égypte, la Jordanie et la Syrie.
Cette guerre a été précédée de tensions croissantes et d'événements qui ont
finalement conduit à un conflit majeur aux conséquences durables.
Les Origines des Tensions
Plusieurs facteurs ont contribué à l'accumulation des tensions entre Israël et
ses voisins arabes, préparant le terrain pour la Guerre des Six Jours.
Le conflit israélo-arabe antérieur : Depuis la création d'Israël en 1948, la
région avait été le théâtre de plusieurs conflits majeurs, notamment la
Guerre d'Indépendance, la Crise de Suez en 1956 et la Guerre du Sinaï en
1956. Ces conflits non résolus avaient laissé des ressentiments et des litiges
territoriaux non résolus.
La montée du nationalisme arabe : Plusieurs dirigeants arabes, dont
Gamal Abdel Nasser en Égypte, prônaient un nationalisme arabe militant et
cherchaient à unir les pays arabes contre Israël. L'Égypte, en particulier,
avait accru sa présence militaire dans la péninsule du Sinaï, à proximité des
frontières israéliennes.
Les problèmes liés à l'eau : Les tensions se sont également accrues en
raison des différends sur l'accès à l'eau du Jourdain, une ressource vitale
pour la région. Israël avait achevé la construction du projet national de
l'eau, le « Plan Johnston », qui réduisait le débit d'eau vers la Jordanie.
La Précipitation du Conflit
Le déclenchement de la Guerre des Six Jours a été précipité par une série
d'événements rapides et tendus en mai et juin 1967.
La Crise du Détroit de Tiran : En mai 1967, l'Égypte, dirigée par Nasser,
a fermé le détroit de Tiran, bloquant l'accès d'Israël au port d'Eilat. Cela a
été perçu comme un acte de guerre par Israël, qui a vu sa principale route
d'approvisionnement bloquée.
L'escalade de la rhétorique : Les dirigeants arabes, en particulier Nasser,
ont émis des déclarations belliqueuses, menaçant Israël de destruction.
Israël, quant à lui, a averti que toute agression entraînerait une réponse
militaire.
L'attaque préventive israélienne : Le 5 juin 1967, Israël a lancé une
attaque préventive contre les forces égyptiennes stationnées dans le Sinaï.
Cette attaque a marqué le début de la Guerre des Six Jours.
Le Déroulement de la Guerre
La Guerre des Six Jours s'est déroulée rapidement et a abouti à une victoire
décisive d'Israël. Les forces israéliennes ont conquis le Sinaï, la bande de
Gaza, la Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est), et les hauteurs du Golan en
Syrie. La guerre s'est terminée par un cessez-le-feu en juin 1967, après
seulement six jours de combats.
Les Conséquences de la Guerre des Six Jours
La Guerre des Six Jours a eu des répercussions profondes sur la région et le
conflit israélo-arabe.
L'occupation des territoires : La victoire israélienne a entraîné
l'occupation de territoires palestiniens, de la Cisjordanie à Gaza, ainsi que
de Jérusalem-Est. Cette occupation a créé des tensions persistantes et a
alimenté le conflit israélo-palestinien.
La création des colonies israéliennes : Israël a commencé à établir des
colonies dans les territoires occupés, ce qui a compliqué davantage la
situation et les négociations de paix ultérieures.
La résolution de l'ONU : Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la
résolution 242, qui a appelé au retrait d'Israël des territoires occupés en
échange de la reconnaissance de ses droits et de sa sécurité. Cette résolution
a servi de base aux négociations de paix ultérieures.
Les répercussions régionales : La défaite arabe a sapé la position de
Nasser en Égypte et a renforcé l'influence des monarchies pétrolières du
Golfe, en particulier l'Arabie saoudite.
La Guerre des Six Jours a marqué un tournant dans le conflit israélo-arabe,
modifiant de manière significative la géopolitique de la région. Les
territoires occupés, le statut de Jérusalem et les droits des Palestiniens sont
devenus des points de discorde majeurs, qui continuent de diviser les parties
impliquées et de faire obstacle à une résolution pacifique du conflit.

La Guerre du Kippour (1973) et les Accords de Camp David (1978)


Le Contexte de la Guerre du Kippour (1973)
La Guerre du Kippour, également connue sous le nom de Guerre d'Octobre
en raison de son déclenchement pendant la fête juive de Yom Kippour en
1973, fut un conflit majeur entre Israël et une coalition d'États arabes menée
par l'Égypte et la Syrie. Cette guerre a été un tournant dans le conflit
israélo-arabe et a eu des répercussions significatives sur la région du
Moyen-Orient.
Les Précédents et les Tensions
Le contexte de la Guerre du Kippour était marqué par des décennies de
conflit non résolu entre Israël et ses voisins arabes, ainsi que par plusieurs
facteurs déclencheurs spécifiques.
Le contentieux territorial : Les territoires occupés par Israël lors de la
Guerre des Six Jours en 1967 restaient au cœur des tensions. La péninsule
du Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie et les hauteurs du Golan étaient
autant de points de discorde.
L'échec des négociations précédentes : Malgré les tentatives de
négociation et les résolutions de l'ONU, aucun accord définitif n'avait été
conclu entre Israël et ses voisins arabes pour régler ces litiges territoriaux.
Le nationalisme arabe : Les dirigeants arabes, notamment le président
égyptien Anouar el-Sadate et le président syrien Hafez al-Assad, avaient
ressenti la nécessité de défendre l'honneur arabe et de récupérer les
territoires perdus en 1967. Cela a alimenté le nationalisme et les ambitions
militaires.
Le Déclenchement de la Guerre
La Guerre du Kippour a débuté le 6 octobre 1973, lorsque les forces
égyptiennes et syriennes ont lancé une attaque surprise contre Israël.
L'Égypte a traversé le canal de Suez, tandis que la Syrie a attaqué les
hauteurs du Golan. Les attaques coordonnées ont été minutieusement
planifiées pour profiter de l'effet de surprise et de l'absence de préparation
d'Israël.
L'Impact de la Guerre
La Guerre du Kippour a eu un impact considérable sur la région du Moyen-
Orient.
Réussites initiales arabes : Les forces égyptiennes et syriennes ont
remporté des succès tactiques initiaux, reprenant du terrain perdu en 1967.
Cela a été perçu comme une victoire symbolique pour le monde arabe.
Intervention des États-Unis et de l'Union soviétique : Les deux
superpuissances, les États-Unis et l'Union soviétique, sont intervenues pour
tenter de mettre fin au conflit. Les États-Unis ont fourni un soutien militaire
à Israël, tandis que l'Union soviétique a fourni un soutien aux pays arabes.
Cessez-le-feu et négociations : Après d'intenses combats, un cessez-le-
feu a été conclu en octobre 1973. Cela a ouvert la voie à des négociations
ultérieures, y compris les accords de désengagement de 1974 et 1975, qui
ont établi des zones tampons entre Israël et l'Égypte, ainsi qu'entre Israël et
la Syrie.
Répercussions durables : La Guerre du Kippour a renforcé la
détermination des pays arabes à obtenir le retrait israélien des territoires
occupés. Elle a également ouvert la voie à une plus grande implication
diplomatique des États-Unis dans la région.
La Guerre du Kippour a marqué un autre chapitre du conflit israélo-arabe et
a souligné la nécessité de parvenir à une solution pacifique pour mettre fin
aux hostilités. Elle a également conduit à un réexamen des politiques et des
stratégies militaires de toutes les parties impliquées.
Déroulement de la Guerre du Kippour
La Guerre du Kippour, déclenchée le 6 octobre 1973 par une attaque
surprise conjointe de l'Égypte et de la Syrie contre Israël, a été un conflit
majeur du Moyen-Orient avec des répercussions significatives. Cette guerre
a été le résultat d'années de tensions accumulées et de différends territoriaux
non résolus entre les pays arabes et Israël. Le déroulement de ce conflit a
été marqué par des batailles acharnées, des retournements de situation et
une intervention internationale majeure.
L'Attaque Surprise
L'attaque surprise de l'Égypte et de la Syrie au cours de la fête juive de Yom
Kippour a pris Israël au dépourvu. Les forces égyptiennes ont traversé le
canal de Suez et ont établi une tête de pont sur la rive est, tandis que les
forces syriennes ont lancé une offensive sur les hauteurs du Golan.
L'élément de surprise et l'attaque coordonnée ont permis aux forces arabes
de progresser rapidement.
Réaction Israélienne
Face à l'attaque arabe, Israël a rapidement mobilisé ses forces armées et a
commencé à faire reculer les forces égyptiennes et syriennes. Les combats
ont été acharnés, en particulier sur le front du Sinaï et sur le plateau du
Golan. Israël a réussi à reprendre le contrôle de certaines zones, mais la
guerre s'est rapidement transformée en un conflit coûteux en vies humaines
des deux côtés.
Intervention Internationale
La Guerre du Kippour a suscité une intervention internationale majeure. Les
États-Unis, en raison de leur alliance stratégique avec Israël, ont fourni un
soutien militaire important, notamment en envoyant des armes et du
matériel militaire. De l'autre côté, l'Union soviétique a soutenu les pays
arabes, fournissant également des armes et un appui logistique.
Tournants de la Guerre
Plusieurs tournants importants ont eu lieu au cours de la guerre. L'un des
plus significatifs a été l'encerclement de la Troisième Armée égyptienne par
les forces israéliennes, ce qui a contraint l'Égypte à accepter un cessez-le-
feu. Sur le front syrien, des combats intenses ont eu lieu, mais aucun camp
n'a pu obtenir un avantage décisif.
Cessez-le-feu et Négociations
Après des négociations internationales, un cessez-le-feu a été conclu en
octobre 1973. Cela a ouvert la voie à des négociations ultérieures,
notamment les accords de désengagement de 1974 et 1975. Ces accords ont
établi des zones tampons entre Israël et l'Égypte, ainsi qu'entre Israël et la
Syrie, pour prévenir de futurs affrontements.
Conséquences de la Guerre
La Guerre du Kippour a eu des conséquences durables sur la région du
Moyen-Orient. Elle a renforcé la détermination des pays arabes à obtenir le
retrait israélien des territoires occupés en 1967. Elle a également conduit à
une plus grande implication diplomatique des États-Unis dans la région,
notamment par le biais de la Conférence de paix de Genève en 1973.
Les Conséquences et les Répercussions Régionales
La Guerre du Kippour de 1973 a eu un impact profond sur la région du
Moyen-Orient, tant en termes de conséquences immédiates que de
répercussions à long terme. Ce conflit a laissé des cicatrices profondes et a
modifié l'équilibre des pouvoirs dans la région. Voici une analyse détaillée
des conséquences et des répercussions régionales de cette guerre.
1. Redéfinition des Frontières
L'une des conséquences majeures de la Guerre du Kippour a été la
redéfinition des frontières dans la région. En vertu des accords de cessez-le-
feu de 1973, un certain nombre de zones tampons ont été établies entre
Israël et l'Égypte, ainsi qu'entre Israël et la Syrie. Ces zones avaient pour
objectif de prévenir de futurs affrontements armés. Par exemple, la Force
d'Observation des Nations Unies au Golan (FNUOD) a été déployée pour
surveiller le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.
2. Renforcement des Positions Arabes
La Guerre du Kippour a renforcé la position des pays arabes dans les
négociations avec Israël. Bien que la guerre n'ait pas abouti à un
changement majeur des frontières, elle a montré que les pays arabes étaient
prêts à utiliser la force pour défendre leurs revendications territoriales. Cela
a incité Israël à être plus enclin à négocier un règlement pacifique.
3. Implication Diplomatique des États-Unis
Les États-Unis ont joué un rôle de médiateur clé dans les négociations de
cessez-le-feu et ont exercé une influence diplomatique significative dans la
région à la suite de la Guerre du Kippour. L'administration américaine a
cherché à apaiser les tensions entre Israël et les pays arabes et à promouvoir
des négociations de paix. Cette implication diplomatique a culminé avec la
Conférence de paix de Genève en 1973.
4. Réarmement et Renforcement des Forces Armées
La guerre a incité Israël et les pays arabes à réarmer et à renforcer leurs
forces armées. Israël a renforcé sa capacité militaire, tandis que les pays
arabes, en particulier l'Égypte, ont acquis de nouvelles armes et
technologies militaires. Ce renforcement a créé un équilibre des pouvoirs
militaires en évolution constante dans la région.
5. Impact sur le Processus de Paix
La Guerre du Kippour a eu des répercussions durables sur le processus de
paix au Moyen-Orient. Elle a incité Israël à rechercher des accords de paix,
notamment avec l'Égypte. En 1979, Israël et l'Égypte ont signé les Accords
de Camp David, qui ont conduit à la normalisation des relations entre les
deux pays. Cette étape a ouvert la voie à d'autres négociations de paix.
6. Résilience Palestinienne
Bien que la Guerre du Kippour n'ait pas directement affecté la situation des
Palestiniens, elle a renforcé leur détermination à obtenir un État
indépendant. Les événements de 1973 ont rappelé aux Palestiniens la
nécessité de continuer à lutter pour leurs droits nationaux, ce qui a contribué
à la résilience du mouvement national palestinien.
7. Répercussions Économiques et Humanitaires
La guerre a eu un impact économique et humanitaire important dans la
région. Les destructions et les pertes en vies humaines ont laissé des
séquelles profondes. Les économies des pays impliqués ont été affectées, en
particulier en Égypte et en Israël. La réhabilitation des zones touchées a
nécessité des efforts considérables.
Les Accords de Camp David (1978) et la Paix avec l’Égypte
Les Accords de Camp David, conclus en 1978, ont marqué un tournant
majeur dans l'histoire du conflit israélo-arabe en garantissant la première
reconnaissance officielle d'Israël par un pays arabe, l'Égypte. Cette avancée
diplomatique a eu des répercussions profondes sur la région et a ouvert la
voie à de nouvelles dynamiques politiques. Dans ce sous-chapitre, nous
allons explorer en détail les Accords de Camp David et leur impact sur la
paix avec l'Égypte.
1. Contexte des Accords de Camp David
Les Accords de Camp David ont été précédés par la Guerre du Kippour de
1973, qui a ravivé les tensions dans la région. Le président égyptien Anouar
el-Sadate avait pris l'initiative de lancer un processus de paix en se rendant
à Jérusalem en novembre 1977 pour parler devant la Knesset israélienne.
Cette visite historique a marqué la première visite officielle d'un dirigeant
arabe en Israël et a été perçue comme un geste de paix.
2. Les Négociations à Camp David
Les négociations qui ont suivi la visite de Sadate à Jérusalem ont été
parrainées par les États-Unis, avec le président Jimmy Carter jouant un rôle
de médiateur. Les pourparlers se sont déroulés à Camp David, la résidence
présidentielle américaine, en septembre 1978. Les négociateurs égyptiens,
dirigés par Sadate, et israéliens, dirigés par le Premier ministre israélien
Menahem Begin, ont discuté des questions clés.
3. Les Accords de Camp David
Les négociations à Camp David ont abouti à deux accords principaux :
L'Accord-cadre sur la paix au Moyen-Orient
Cet accord énonçait les principes fondamentaux pour parvenir à une paix
globale au Moyen-Orient. Il appelait à la cessation de l'état de guerre, à la
reconnaissance mutuelle, à la résolution des différends par des négociations
et à la promotion d'une coexistence pacifique. Cet accord jetait les bases
d'une résolution pacifique du conflit israélo-arabe.
L'Accord de Camp David sur les principes d'autonomie pour la
Cisjordanie et la bande de Gaza
Cet accord portait sur la question de l'autonomie des territoires palestiniens
occupés par Israël. Il prévoyait un processus d'autonomie progressive pour
les Palestiniens, dans le cadre d'une administration conjointe israélo-
palestinienne. L'accord reconnaissait le droit du peuple palestinien à
l'autodétermination.
4. Réactions et Répercussions
La signature des Accords de Camp David a suscité des réactions mitigées.
L'Égypte a été suspendue de la Ligue arabe en raison de son rapprochement
avec Israël. Cependant, la décision courageuse d'Anouar el-Sadate a ouvert
la voie à une paix formelle entre l'Égypte et Israël. En 1979, les deux pays
ont signé un traité de paix, mettant fin officiellement à l'état de guerre.
5. Impact sur le Processus de Paix
Les Accords de Camp David ont servi de modèle pour les négociations
ultérieures au Moyen-Orient. Ils ont montré qu'il était possible pour des
ennemis de longue date de parvenir à des accords de paix. Cependant, ils
n'ont pas résolu les problèmes liés aux territoires palestiniens, ce qui a créé
des défis persistants pour la région.
6. Héritage des Accords de Camp David
Les Accords de Camp David sont restés un élément clé de l'histoire du
conflit israélo-arabe. Ils ont ouvert la voie à d'autres traités de paix,
notamment entre Israël et la Jordanie en 1994. Cependant, le processus de
paix entre Israël et les Palestiniens reste incomplet, avec des questions non
résolues telles que le statut de Jérusalem et les frontières.

CHAPITRE 3 :
LES DÉBUTS DU CONFLIT AVEC GAZA

L'Occupation de Gaza et la Première Intifada (1987-1993)


L'Occupation israélienne de Gaza après 1967
La période qui a suivi la Guerre des Six Jours en 1967 a marqué un tournant
significatif dans l'histoire de Gaza. À la suite de cette guerre, Israël a
occupé la bande de Gaza, mettant ainsi en place un régime militaire qui a
duré plusieurs décennies. Nous allons examiner en détail l'occupation
israélienne de Gaza, ses origines et ses conséquences.
1. Les Origines de l'Occupation
La Guerre des Six Jours en juin 1967 a éclaté lorsque les forces israéliennes
ont lancé des attaques préventives contre l'Égypte, la Jordanie et la Syrie, en
réponse à des tensions croissantes et à des provocations militaires dans la
région. L'issue de cette guerre a été une victoire éclair pour Israël, qui a
conquis de vastes territoires, y compris la bande de Gaza, qui était alors
sous administration égyptienne.
2. Mise en Place du Régime Militaire
Après la guerre, Israël a rapidement établi un régime militaire en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Cela a été fait en vertu de la
législation israélienne et visait à maintenir le contrôle sur ces territoires
conquis. La bande de Gaza, qui avait été administrée par l'Égypte, est
devenue sous occupation israélienne.
3. Conséquences pour la Population de Gaza
L'occupation israélienne a eu un impact significatif sur la vie des
Palestiniens de Gaza. Les civils ont été soumis à des restrictions de
mouvement, à des couvre-feux, et à un contrôle strict de la part des autorités
israéliennes. Les ressources naturelles, telles que les terres agricoles et les
ressources en eau, ont également été soumises à des contrôles stricts, ce qui
a eu des conséquences économiques pour la population.
4. Résistance Palestinienne et Conflits
L'occupation israélienne de Gaza a été marquée par des actes de résistance
palestinienne. Des groupes militants se sont formés pour lutter contre
l'occupation, et des affrontements fréquents ont éclaté entre les forces
israéliennes et les militants palestiniens. Ces affrontements ont causé des
pertes en vies humaines et ont alimenté les tensions dans la région.
5. Tentatives de Résolution du Conflit
Au fil des décennies, de nombreuses tentatives ont été faites pour résoudre
le conflit israélo-palestinien, y compris la question de l'occupation de Gaza.
Les négociations de paix, telles que les Accords d'Oslo en 1993, ont
cherché à établir un cadre pour parvenir à une solution à deux États, avec un
État palestinien indépendant. Cependant, ces négociations n'ont pas abouti à
une résolution durable du conflit.
6. Retrait Unilatéral d'Israël en 2005
En 2005, Israël a pris une décision unilatérale de se retirer de la bande de
Gaza. Les colonies israéliennes établies dans la bande de Gaza ont été
démantelées, et les forces israéliennes ont quitté la région. Cela a marqué la
fin de l'occupation directe, mais Israël a continué à contrôler les frontières
et l'accès à la bande de Gaza.

Les Causes et le Déclenchement de la Première Intifada


La Première Intifada, qui a débuté en décembre 1987, a marqué un tournant
significatif dans le conflit israélo-palestinien. Cette période de soulèvement
palestinien a été marquée par des manifestations de masse, des grèves, et
des affrontements avec les forces israéliennes. Pour comprendre les origines
et les déclencheurs de ce soulèvement, il est essentiel d'examiner les causes
profondes qui ont conduit à la Première Intifada.
1. Les Causes Profondes de l'Intifada
Plusieurs facteurs ont contribué à la montée de tensions en Palestine,
préparant le terrain pour la Première Intifada. Parmi les principales causes
profondes, on peut citer :
1.1 Occupation et Répression : Depuis 1967, les Palestiniens de
Cisjordanie, de Gaza, et de Jérusalem-Est vivaient sous occupation
israélienne. Les restrictions de mouvement, les couvre-feux, et les
arrestations arbitraires étaient monnaie courante, créant un climat de
répression.
1.2 Dépossession et Colonies : L'expansion des colonies israéliennes en
Cisjordanie et à Gaza a entraîné la confiscation de terres palestiniennes et la
dépossession de Palestiniens de leurs propriétés. Cette politique a alimenté
un sentiment de frustration et d'injustice parmi la population palestinienne.
1.3 Discrimination : Les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza étaient
confrontés à des discriminations systémiques en termes d'accès à
l'éducation, à l'emploi, et aux services publics. Cette inégalité de traitement
a contribué à la colère et à la désillusion.
1.4 Effondrement des Négociations : Les négociations de paix menées par
l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) avaient échoué à obtenir
des résultats tangibles. Les Palestiniens avaient le sentiment que les
négociations n'avaient pas abouti à une solution équitable.
Le Déclenchement de l'Intifada
La Première Intifada a été déclenchée par un incident spécifique. Le 8
décembre 1987, un accident de la circulation impliquant un véhicule
militaire israélien et un groupe de travailleurs palestiniens en Cisjordanie a
conduit à la mort de quatre Palestiniens. Les Palestiniens ont réagi avec
colère à cet événement, considérant qu'il était le résultat de l'occupation
israélienne et de l'injustice qu'ils subissaient.
Les premiers jours de l'Intifada ont vu des manifestations spontanées éclater
dans plusieurs villes palestiniennes, notamment Jérusalem, Gaza, et
Naplouse. Ces manifestations ont rapidement pris de l'ampleur et se sont
transformées en un mouvement de résistance de grande envergure.
3. Évolution de l'Intifada
L'Intifada s'est caractérisée par une variété de tactiques de résistance. Les
Palestiniens ont organisé des grèves générales, des manifestations de rue,
des sit-ins, et des actions de désobéissance civile. Les jeunes Palestiniens,
en particulier, sont devenus des acteurs clés de cette résistance, utilisant des
pierres et des cocktails Molotov pour affronter les forces israéliennes.
L'Intifada a également bénéficié d'un fort soutien international et de la
sympathie envers la cause palestinienne. Les images de jeunes Palestiniens
jetant des pierres contre les chars israéliens ont fait le tour du monde,
renforçant la perception de l'injustice subie par les Palestiniens.
4. Répression Israélienne et Négociations
En réponse à l'Intifada, Israël a adopté des mesures de répression,
notamment le recours à la force militaire. Les affrontements ont entraîné
des pertes en vies humaines des deux côtés, mais les Palestiniens en ont
supporté le plus lourd tribut.
L'Intifada a duré près de six ans, jusqu'en 1993. Au cours de cette période,
des efforts de médiation ont été déployés pour mettre fin au soulèvement et
parvenir à des négociations de paix. Ces efforts ont abouti aux Accords
d'Oslo en 1993, marquant un nouveau chapitre dans le conflit israélo-
palestinien.
La Répression et les Violences durant l’Intifada
La Première Intifada, qui a éclaté en décembre 1987, a été une période de
résistance et de soulèvement palestinien contre l'occupation israélienne en
Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est. Ce soulèvement a été marqué par
des manifestations de masse, des grèves et des affrontements avec les forces
israéliennes. Pour comprendre les événements de cette époque, il est
essentiel d'examiner la répression exercée par Israël et les violences qui ont
éclaté au cours de l'Intifada.
1. Répression et Mesures Israéliennes
Dès le début de l'Intifada, Israël a réagi par une répression brutale pour
contenir le soulèvement palestinien. Plusieurs mesures ont été prises pour
maintenir l'ordre et réprimer les manifestations, notamment :
1.1 Couvre-feux : Israël a imposé des couvre-feux dans de nombreuses
villes et villages palestiniens, restreignant considérablement la liberté de
mouvement des Palestiniens.
1.2 Arrestations Massives : Les forces israéliennes ont procédé à des
arrestations massives de Palestiniens, y compris de nombreux jeunes. Les
détenus étaient souvent soumis à des interrogatoires et des mauvais
traitements.
1.3 Utilisation de la Force : Les forces israéliennes ont eu recours à la force
létale pour disperser les manifestations et les émeutes. Des balles réelles,
des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes ont été largement utilisés.
1.4 Démolition de Maisons : Israël a fréquemment eu recours à la
démolition de maisons appartenant à des familles de manifestants comme
mesure punitive.
2. Violences et Résistance Palestinienne
Face à la répression israélienne, les Palestiniens ont répondu par divers
moyens de résistance. Les manifestations pacifiques ont été le moyen le
plus courant de protestation, mais des actes de violence ont également été
enregistrés. Parmi les formes de résistance palestinienne, on peut noter :
2.1 Jet de Pierres : Les jeunes Palestiniens sont devenus célèbres pour leur
pratique consistant à jeter des pierres sur les soldats israéliens. Cela est
devenu un symbole de la résistance palestinienne.
2.2 Grèves Générales : Les Palestiniens ont organisé des grèves générales
pour protester contre l'occupation. Ces grèves ont paralysé l'économie et
démontré l'unité du peuple palestinien.
2.3 Actions de Désobéissance Civile : Des actes de désobéissance civile ont
été menés, tels que le refus de payer les impôts ou de coopérer avec les
autorités israéliennes.
2.4 Solidarité Internationale : L'Intifada a suscité une forte solidarité
internationale envers la cause palestinienne. Des manifestations de soutien
ont eu lieu dans le monde entier.
3. Bilan Humain et Répercussions
L'Intifada a eu un bilan humain lourd. Des centaines de Palestiniens ont été
tués, des milliers blessés, et de nombreux autres ont été arrêtés et
emprisonnés. Du côté israélien, on a également enregistré des pertes en vies
humaines.
Les violences et la répression durant l'Intifada ont profondément marqué la
mémoire collective des Palestiniens. Elles ont renforcé la détermination de
la population à lutter pour ses droits et à mettre fin à l'occupation
israélienne.
3.1.4 Les Efforts de Médiation et le Processus d'Oslo
La Première Intifada, qui a débuté en décembre 1987, a entraîné une
répression israélienne brutale et une résistance palestinienne. Les violences
et les troubles ont suscité l'attention internationale et ont finalement conduit
à des efforts de médiation visant à mettre fin au conflit israélo-palestinien.
Parmi ces initiatives, le processus d'Oslo est devenu l'effort de médiation le
plus emblématique.
1. Les Prémices de la Médiation
La brutalité de la répression israélienne et les souffrances du peuple
palestinien au cours de l'Intifada ont incité la communauté internationale à
chercher une solution au conflit israélo-palestinien. Plusieurs acteurs, dont
les États-Unis et l'Union soviétique, ont pris des initiatives pour tenter de
résoudre le conflit. Ces efforts ont finalement conduit aux négociations
d'Oslo.
2. Les Accords d'Oslo
Les négociations secrètes entre Israéliens et Palestiniens ont abouti aux
Accords d'Oslo, signés en 1993. Ces accords ont été parrainés par la
Norvège et ont établi un cadre pour la résolution du conflit israélo-
palestinien. Les principaux éléments des Accords d'Oslo comprenaient :
2.1 L'Autorité Palestinienne : Les accords prévoyaient la création d'une
autorité palestinienne autonome qui serait responsable de la gestion des
affaires palestiniennes dans les territoires occupés.
2.2 Le Retrait Israélien : Les accords prévoyaient un retrait israélien
progressif de certaines parties des territoires palestiniens, donnant aux
Palestiniens un certain contrôle sur leur territoire.
2.3 Le Statut Final : Les négociations sur le statut final des territoires, y
compris Jérusalem, les frontières et le droit au retour des réfugiés, ont été
renvoyées à des négociations ultérieures.
3. Les Défis du Processus d'Oslo
Bien que les Accords d'Oslo aient suscité l'espoir d'une résolution du
conflit, ils ont également été confrontés à de nombreux défis et obstacles.
Parmi les principaux défis figuraient :
3.1 Les Colonies Israéliennes : L'expansion continue des colonies
israéliennes en Cisjordanie a été un point de discorde majeur, car elle a sapé
la viabilité d'un futur État palestinien.
3.2 La Violence : Malgré les accords, les actes de violence ont persisté,
entraînant des représailles israéliennes et une escalade du conflit.
3.3 Les Questions du Statut Final : Les négociations sur le statut final, y
compris le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens, sont
restées en suspens et ont été source de tensions constantes.
3.4 Le Processus de Paix en Panne : Les difficultés rencontrées dans la mise
en œuvre des accords et la méfiance croissante entre les deux parties ont
entravé le processus de paix.
4. Les Répercussions Régionales et Internationales
Le processus d'Oslo a eu des répercussions régionales et internationales
significatives. Il a ouvert la voie à la normalisation des relations entre Israël
et certains pays arabes, dont la Jordanie et l'Égypte, qui ont signé des
accords de paix avec Israël. Cependant, il a également été source de
controverses et de divisions parmi les Palestiniens, certains soutenant les
accords tandis que d'autres les rejetaient.
3.2 Les Accords d'Oslo (1993) et la Création de l'Autorité Palestinienne
3.2.1 Les Négociations Secrètes d'Oslo : Vers un Accord de Paix
Les négociations secrètes qui ont conduit aux Accords d'Oslo en 1993 ont
été un moment charnière dans l'histoire du conflit israélo-palestinien. Ces
pourparlers, qui ont eu lieu en Norvège, ont été marqués par le secret, la
prudence et l'optimisme prudent. Ils ont finalement abouti à un accord
historique entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
1. Les Origines des Négociations
Les négociations d'Oslo ont émergé d'une conjonction de facteurs et de
circonstances qui ont rendu possible une reprise du dialogue entre les deux
parties. Plusieurs éléments ont contribué à la naissance de ces négociations
secrètes.
1.1 La Guerre du Golfe (1990-1991)
La guerre du Golfe, qui a vu l'Irak envahir le Koweït en 1990 et a entraîné
l'intervention militaire de la coalition internationale dirigée par les États-
Unis, a eu des répercussions significatives sur la région. La position
commune des États arabes contre l'Irak a créé un nouveau contexte
politique au Moyen-Orient, et certains acteurs ont vu l'opportunité
d'exploiter cette situation pour faire progresser le processus de paix israélo-
palestinien.
1.2 Le Début du Processus de Madrid (1991)
En 1991, la conférence de paix de Madrid a été organisée, parrainée par les
États-Unis et l'Union soviétique, et a réuni pour la première fois des
délégations israéliennes et arabes, dont des représentants palestiniens. Bien
que cette conférence n'ait pas abouti à un accord, elle a ouvert la voie à des
négociations bilatérales.
2. Les Acteurs Clés
Plusieurs acteurs clés ont joué un rôle majeur dans l'organisation et la tenue
des négociations d'Oslo.
2.1 La Norvège
La Norvège a joué un rôle central en tant que pays hôte et médiateur des
négociations secrètes. En 1992, Terje Rød-Larsen, un diplomate norvégien,
a engagé des contacts discrets avec des représentants israéliens et
palestiniens, jetant ainsi les bases des négociations à venir.
2.2 La Détermination des Acteurs Palestiniens et Israéliens
Ces négociations secrètes ont été rendues possibles par la détermination des
acteurs palestiniens et israéliens à rechercher des solutions pacifiques. Côté
palestinien, des responsables de l'OLP, dont Mahmoud Abbas (Abou
Mazen) et Yasser Abed Rabbo, ont joué un rôle essentiel. Côté israélien, le
Premier ministre Yitzhak Rabin et le ministre des Affaires étrangères
Shimon Peres ont soutenu ces négociations.
3. Les Accords d'Oslo : Principaux Éléments
Les négociations d'Oslo ont abouti à un accord en deux étapes. La première
phase, conclue en août 1993, a abouti à la Déclaration de principes sur
l'autonomie palestinienne (connue sous le nom d'Accord d'Oslo I). Cette
déclaration a jeté les bases d'une autorité palestinienne autonome dans
certaines parties des territoires occupés par Israël.
La deuxième phase, conclue en septembre 1995, a conduit à l'Accord
intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza (connu sous le nom
d'Accord d'Oslo II). Cet accord a élargi les pouvoirs de l'autorité
palestinienne et établi un processus de retrait israélien progressif de
certaines villes et zones en Cisjordanie.
4. Les Défis et les Obstacles
Les Accords d'Oslo ont suscité à la fois l'espoir et la méfiance. Du côté
palestinien, certains considéraient ces accords comme une première étape
vers l'établissement d'un État palestinien, tandis que d'autres les critiquaient
pour leur éventuelle exclusion de questions clés, telles que Jérusalem et les
réfugiés palestiniens.
Du côté israélien, la montée de l'opposition à ces accords a culminé avec
l'assassinat de Yitzhak Rabin en 1995 par un extrémiste israélien opposé
aux concessions territoriales.
5. Les Répercussions Régionales et Internationales
Les Accords d'Oslo ont eu des répercussions significatives sur la région. Ils
ont ouvert la voie à la normalisation des relations entre Israël et certains
pays arabes, notamment la Jordanie, qui a signé un traité de paix avec Israël
en 1994. Cependant, d'autres pays arabes n'ont pas suivi le même chemin, et
le conflit israélo-palestinien est resté un enjeu majeur au Moyen-Orient.
3.2.2 Les Principes des Accords d'Oslo : Autonomie Palestinienne
Les Accords d'Oslo, signés en 1993 et 1995, ont été un tournant majeur
dans le conflit israélo-palestinien. Ils ont jeté les bases d'une autonomie
palestinienne limitée dans certaines parties des territoires occupés par
Israël, marquant ainsi un pas en avant vers la résolution du conflit. Ce sous-
chapitre explore les principes fondamentaux des Accords d'Oslo et leur
impact sur l'autonomie palestinienne.
1. Les Accords d'Oslo I : La Déclaration de Principes (1993)
La Déclaration de principes sur l'autonomie palestinienne, communément
appelée Accords d'Oslo I, a été signée en septembre 1993 à Washington,
D.C., entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Ces
accords ont établi un cadre pour les relations entre les deux parties et prévu
la mise en place d'une Autorité palestinienne chargée d'administrer certaines
parties de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.
Les principaux éléments d'Oslo I comprenaient :
1.1. Retrait Israélien et Transfert de Pouvoirs
L'accord a prévu un retrait israélien progressif de certaines zones de
Cisjordanie et de la bande de Gaza, permettant ainsi à l'Autorité
palestinienne de prendre en charge l'administration de ces régions. Ce retrait
devait se faire en plusieurs étapes, ce qui a entraîné le transfert progressif
des pouvoirs.
1.2. Élections et Autorité Palestinienne
Oslo I a également établi un calendrier pour la tenue d'élections
palestiniennes. Ces élections ont abouti à la création de l'Autorité
palestinienne, dirigée par Yasser Arafat, qui a assumé le rôle de président de
l'Autorité palestinienne.
1.3. Questions Intermédiaires
L'accord abordait également des questions intermédiaires, telles que la
libération de prisonniers palestiniens, le statut de Jérusalem et le retour des
réfugiés palestiniens, mais sans résoudre ces questions de manière
définitive. Elles devaient être négociées ultérieurement.
2. Les Accords d'Oslo II : L'Accord Intérimaire (1995)
Les Accords d'Oslo II, signés en septembre 1995 au Caire, ont étendu les
dispositions d'Oslo I et ont établi un cadre pour une autonomie
palestinienne accrue. Les principaux éléments d'Oslo II comprenaient :
2.1. Transfert de Pouvoirs Accru
Cet accord a prévu le transfert de pouvoirs additionnels à l'Autorité
palestinienne, notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé, de
la culture et de la sécurité. Il a également établi des mécanismes de
coopération entre Israël et l'Autorité palestinienne.
2.2. Élections et Établissement de l'AP
Oslo II a permis la tenue d'élections dans les territoires palestiniens, y
compris à Jéricho et à Gaza. Ces élections ont donné naissance au Conseil
législatif palestinien et à un gouvernement palestinien dirigé par le
président de l'Autorité palestinienne.
2.3. Questions Délicates Reportées
Comme pour Oslo I, de nombreuses questions délicates, telles que le statut
final de Jérusalem, le tracé des frontières et le sort des réfugiés palestiniens,
ont été renvoyées à des négociations ultérieures. Les négociateurs ont
convenu de se pencher sur ces questions cruciales lors de négociations
ultérieures en vue d'un accord définitif.
3. Les Défis et les Obstacles
Bien que les Accords d'Oslo aient suscité l'espoir d'une résolution pacifique
du conflit, ils ont également été confrontés à des défis importants. Du côté
palestinien, certaines factions radicales, dont le Hamas, ont critiqué ces
accords, estimant qu'ils ne garantissaient pas suffisamment les droits
palestiniens.
Du côté israélien, l'opposition aux accords s'est intensifiée, culminant avec
l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995 par un extrémiste
israélien opposé aux concessions territoriales.
4. Les Répercussions Régionales et Internationales
Les Accords d'Oslo ont eu des répercussions significatives sur la région. Ils
ont ouvert la voie à la normalisation des relations entre Israël et certains
pays arabes, notamment la Jordanie, qui a signé un traité de paix avec Israël
en 1994. Cependant, d'autres pays arabes n'ont pas suivi le même chemin, et
le conflit israélo-palestinien est resté un enjeu majeur au Moyen-Orient.
3.2.3 Mise en Œuvre et Obstacles : Les Défis des Premières Années
Après la signature des Accords d'Oslo en 1993 et 1995, les Palestiniens
avaient de grands espoirs quant à la création d'une entité autonome qui
finirait par conduire à un État palestinien indépendant. Cependant, la mise
en œuvre de ces accords s'est avérée être un processus complexe et semé
d'obstacles. Ce sous-chapitre examine les premières années de la mise en
œuvre des accords et les défis auxquels les parties ont été confrontées.
1. L'Autorité Palestinienne : Les Débuts
L'Autorité palestinienne (AP) a été établie conformément aux Accords
d'Oslo pour administrer certaines parties des territoires palestiniens occupés
par Israël. En 1994, Yasser Arafat a été élu président de l'AP, et un
gouvernement palestinien a été formé. L'AP a pris en charge des secteurs
tels que l'éducation, la santé, la sécurité et les infrastructures dans les zones
autonomes.
Cependant, le gouvernement palestinien se heurtait à des difficultés
importantes dès le départ. La bande de Gaza et la Cisjordanie étaient
fragmentées géographiquement, ce qui compliquait la coordination et
l'administration. De plus, les territoires étaient toujours soumis à des
restrictions israéliennes, ce qui entravait la pleine souveraineté de l'AP.
2. La Question des Colonies Israéliennes
L'une des questions les plus épineuses était la construction continue de
colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les colonies étaient
un sujet de préoccupation majeure pour les Palestiniens, car elles
remettaient en question la viabilité d'un futur État palestinien. Israël a
continué à établir de nouvelles colonies et à étendre celles déjà existantes,
malgré les accords d'Oslo qui exigeaient un gel de la construction.
Cela a entraîné des tensions constantes et des frictions entre les deux
parties, rendant difficile la poursuite du processus de paix. La question des
colonies est restée l'un des principaux obstacles à la résolution du conflit
israélo-palestinien.
3. La Violence et les Attentats-suicides
Les années qui ont suivi la signature des accords ont également été
marquées par des actes de violence. Des attentats-suicides palestiniens ont
visé des cibles israéliennes, causant la mort de civils. En représailles, Israël
a lancé des opérations militaires contre des militants palestiniens et des
zones autonomes, provoquant des pertes civiles palestiniennes et alimentant
les tensions.
Ces actes de violence ont sapé la confiance entre les deux parties et ont eu
des conséquences dévastatrices sur la vie des civils des deux côtés. Les
négociations de paix ont été interrompues à plusieurs reprises en raison de
ces attaques, ce qui a nui aux perspectives de paix.
4. Les Questions en Suspens
Malgré la signature des Accords d'Oslo, de nombreuses questions en
suspens sont restées irrésolues. Le statut final de Jérusalem, le sort des
réfugiés palestiniens et les frontières définitives entre Israël et un futur État
palestinien n'avaient pas encore été convenus. Ces questions épineuses
devaient être discutées ultérieurement dans le cadre du processus de paix.
Cependant, les négociations butaient sur ces questions fondamentales, les
deux parties ayant des revendications légitimes et des préoccupations
profondément enracinées. Les obstacles à la résolution de ces questions
compliquaient encore davantage la réalisation de la paix.
5. La Médiation Internationale
Face à ces difficultés, la médiation internationale est devenue cruciale pour
maintenir le processus de paix en vie. Les États-Unis et d'autres acteurs
internationaux ont tenté de rapprocher les positions des parties et de
favoriser des négociations continues.
Cependant, malgré les efforts de médiation, les années qui ont suivi la
signature des Accords d'Oslo ont été marquées par des périodes de violence,
d'arrêts et de reprises des négociations. La réalisation d'une paix durable
restait un défi de taille.
3.2.4 Les Répercussions Régionales et Internationales
Les Accords d'Oslo, signés en 1993 et 1995 entre Israël et l'Organisation de
libération de la Palestine (OLP), ont eu un impact significatif sur la région
du Moyen-Orient et ont suscité des réactions variées à l'échelle
internationale. Ce sous-chapitre explore les répercussions régionales et
internationales des accords et comment ils ont influencé le conflit israélo-
palestinien.
1. Réactions Régionales : Inquiétudes et Espoirs
Lorsque les Accords d'Oslo ont été signés, les pays arabes de la région ont
réagi de différentes manières. Certains ont exprimé leur inquiétude quant à
l'impact sur la cause palestinienne, craignant que les accords ne garantissent
pas la création d'un État palestinien viable. D'autres ont vu les accords
comme une opportunité pour la paix et la reconnaissance d'Israël.
L'Égypte et la Jordanie ont été les deux premiers pays arabes à normaliser
leurs relations avec Israël, l'Égypte ayant signé un traité de paix en 1979 et
la Jordanie en 1994. Cependant, d'autres pays arabes ont maintenu des
positions plus hostiles envers Israël.
2. Les États-Unis : Un Rôle de Médiateur Central
Les États-Unis ont joué un rôle de médiateur central dans le processus de
paix israélo-palestinien. L'administration du président Bill Clinton a investi
des efforts considérables dans la promotion du processus d'Oslo et dans la
facilitation des négociations entre Israël et l'OLP.
Le secrétaire d'État américain de l'époque, Warren Christopher, a été
impliqué dans les négociations et a aidé à surmonter les obstacles. Les
États-Unis ont également fourni une aide économique substantielle aux
Palestiniens pour les aider à bâtir les institutions de l'Autorité palestinienne.
3. Les Nations Unies : Soutien à la Solution Deux États
Les Nations Unies ont soutenu l'approche des deux États comme solution au
conflit israélo-palestinien. La résolution 242 du Conseil de sécurité des
Nations Unies, adoptée après la guerre de 1967, a appelé au retrait d'Israël
des territoires occupés en échange de la reconnaissance de l'État d'Israël.
L'ONU a également encouragé les négociations de paix et a exprimé son
soutien aux Accords d'Oslo en tant qu'étape vers la réalisation de cette
vision à deux États. Cependant, la mise en œuvre de ces résolutions est
restée difficile en raison des nombreux obstacles sur le terrain.
4. L'Union européenne : Soutien à la Paix et au Développement
L'Union européenne (UE) a été un acteur majeur dans le processus de paix
israélo-palestinien. L'UE a fourni une aide financière substantielle aux
Palestiniens pour le développement de leurs institutions et de leur
économie.
L'Union européenne a également soutenu la création d'un État palestinien
aux côtés d'Israël, dans le cadre de la solution à deux États. Elle a plaidé en
faveur de négociations continues et d'un règlement pacifique du conflit.
5. Les Répercussions Régionales : Le Hezbollah et le Hamas
La création de l'Autorité palestinienne et les Accords d'Oslo ont été perçus
différemment par les groupes palestiniens. Alors que l'OLP et Yasser Arafat
ont accepté les accords et ont cherché à les mettre en œuvre, d'autres
groupes, tels que le Hamas, ont rejeté les accords et ont continué la lutte
armée contre Israël.
En dehors des territoires palestiniens, le Hezbollah libanais a également
continué à lutter contre Israël. Ces groupes ont alimenté les tensions et la
violence dans la région, rendant la quête de la paix encore plus complexe.
6. Les Répercussions Internationales : Les Réactions Mondiales
Les Accords d'Oslo ont suscité des réactions diverses à l'échelle
internationale. Certains ont salué les accords comme une étape positive vers
la paix, tandis que d'autres ont exprimé des préoccupations quant à leur
mise en œuvre et à leur capacité à résoudre les problèmes fondamentaux du
conflit.
L'engagement de la communauté internationale dans la promotion de la
paix au Moyen-Orient est resté constant, bien que les résultats aient été
mitigés au fil des ans.

3.3 L'Ascension du Hamas et le Désengagement Unilatéral d'Israël (2005)


3.3.1 L'Émergence du Hamas en tant que Force Politique
Le Hamas, qui signifie littéralement "l'ardeur" ou "l'enthousiasme" en
arabe, est une organisation palestinienne qui est devenue une force politique
majeure au cours des dernières décennies. Son émergence en tant que force
politique est le résultat de plusieurs facteurs clés.
Le contexte dans lequel le Hamas est apparu est important pour comprendre
son ascension. Au cours des années 1980, les territoires palestiniens, y
compris la bande de Gaza, étaient sous occupation israélienne depuis la
guerre de 1967. Cette occupation a créé un climat de résistance et
d'oppression, dans lequel divers groupes et mouvements palestiniens se sont
formés pour lutter contre l'occupation.
Le Hamas a été fondé en 1987, au début de la Première Intifada, qui était un
soulèvement populaire palestinien contre l'occupation israélienne. Il a
émergé comme l'un des acteurs clés de ce soulèvement. À ses débuts, le
Hamas était principalement une organisation militante, utilisant des moyens
tels que les attentats-suicides et les attaques contre les forces israéliennes
pour résister à l'occupation.
Le Hamas a également établi un réseau de services sociaux, d'écoles et de
cliniques de santé, qui ont contribué à son soutien populaire. Il a travaillé
pour fournir des services aux Palestiniens qui souffraient des conséquences
de l'occupation israélienne.
En parallèle, le Hamas a développé une branche politique, en particulier
avec la création de son aile politique, dirigée par des dirigeants tels que
Khaled Mashal. Cette branche politique a été plus ouverte au dialogue et à
la négociation que l'aile militante, bien qu'elle n'ait pas renoncé à l'objectif
de libérer la Palestine.
L'ascension du Hamas en tant que force politique a été renforcée par les
élections législatives palestiniennes de 2006, lors desquelles le Hamas a
remporté une majorité de sièges au Conseil législatif palestinien, devenant
ainsi le parti au pouvoir. Cependant, cette victoire a conduit à des tensions
internes et à des conflits avec le mouvement rival Fatah, qui contrôlait
l'Autorité palestinienne.
Le Hamas a ensuite pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007 à la suite
d'affrontements violents avec les forces de sécurité de l'Autorité
palestinienne. Depuis lors, la bande de Gaza est sous le contrôle du Hamas,
tandis que la Cisjordanie est sous le contrôle de l'Autorité palestinienne.
L'ascension du Hamas en tant que force politique a eu un impact profond
sur la dynamique du conflit israélo-palestinien. Il est considéré comme un
acteur clé dans les négociations et les efforts de médiation, tout en restant
une organisation classée comme terroriste par certains acteurs
internationaux en raison de ses activités militantes. Cette dualité fait du
Hamas un acteur complexe dans le conflit israélo-palestinien, avec des
implications importantes pour la région et la quête de la paix.
3.3.2 Les Défis du Processus de Paix et la Deuxième Intifada
Le processus de paix israélo-palestinien a connu de nombreux défis, et
l'émergence du Hamas en tant que force politique a ajouté une couche de
complexité supplémentaire à ces défis. La Deuxième Intifada, également
appelée l'Intifada d'Al-Aqsa, a été un moment clé de cette période et a
profondément influencé le paysage politique au Moyen-Orient.
La Deuxième Intifada a éclaté en septembre 2000, après des années de
tensions croissantes entre les Palestiniens et les Israéliens. Les causes
profondes de ce soulèvement étaient multiples, notamment l'échec du
processus de paix d'Oslo à apporter une solution durable au conflit,
l'expansion continue des colonies israéliennes en Cisjordanie et à
Jérusalem-Est, les restrictions de mouvement imposées aux Palestiniens et
l'échec de parvenir à un accord sur le statut final des territoires palestiniens.
Le Hamas a joué un rôle ambigu dans ce contexte. D'une part, l'organisation
a soutenu l'Intifada en fournissant un soutien logistique et en organisant des
attaques contre Israël. D'autre part, le leadership du Hamas a continué à
exprimer sa méfiance envers le processus de paix et à revendiquer la
résistance armée comme un moyen légitime de lutter contre l'occupation.
La Deuxième Intifada a été caractérisée par des violences intenses des deux
côtés, y compris des attentats-suicides palestiniens en Israël et des
opérations militaires israéliennes dans les territoires palestiniens. Cette
période de conflit a entraîné la perte de nombreuses vies humaines et a créé
un climat de peur et d'insécurité.
Les tentatives de médiation et de négociation visant à mettre fin à la
violence et à relancer le processus de paix ont été entravées par la profonde
méfiance entre les parties. Le leadership du Hamas n'a pas participé
activement aux négociations et a continué à prôner la résistance armée.
La situation s'est encore compliquée avec l'assassinat du leader du Hamas,
Ahmed Yassin, en 2004, suivi de près par celui de son successeur, Abdel
Aziz al-Rantissi. Ces événements ont alimenté les tensions et la violence
entre Israël et le Hamas.
Finalement, en 2005, Israël a mis en œuvre un plan de désengagement
unilatéral de la bande de Gaza, retirant ses forces et évacuant les colonies
israéliennes dans la région. Cela a laissé la bande de Gaza sous le contrôle
du Hamas, qui a ensuite organisé des élections législatives en 2006 et pris le
contrôle de l'Autorité palestinienne.
L'ascension du Hamas au pouvoir en 2006 a été accueillie avec méfiance
par la communauté internationale. Les États-Unis et l'Union européenne ont
classé le Hamas comme une organisation terroriste, tandis qu'Israël a
imposé un blocus sur la bande de Gaza en réponse aux tirs de roquettes
depuis ce territoire.
La Deuxième Intifada a eu des répercussions durables sur la région. Elle a
contribué à une méfiance profonde entre Israéliens et Palestiniens, a freiné
les efforts de paix et a laissé des cicatrices profondes des deux côtés. La
montée du Hamas en tant que force politique a ajouté une dimension
complexe au conflit israélo-palestinien, qui continue de peser sur la
situation actuelle au Moyen-Orient.
3.3.3 Le Plan de Désengagement Unilatéral d’Israël
Le Plan de Désengagement Unilatéral d'Israël, également connu sous le
nom de "désengagement de Gaza," a été mis en œuvre en 2005. Il s'agissait
d'une décision unilatérale prise par le gouvernement israélien de l'époque,
dirigé par le Premier ministre Ariel Sharon, visant à évacuer les colonies
israéliennes de la bande de Gaza et à retirer les forces de sécurité
israéliennes de la région. Ce plan a marqué un tournant significatif dans le
conflit israélo-palestinien et a eu des conséquences majeures sur la bande de
Gaza.
Les raisons qui ont conduit à la mise en œuvre de ce plan étaient
complexes. Le désengagement a été présenté comme une réponse à
plusieurs facteurs :
La violence persistante : Les années précédentes avaient été marquées
par des violences continues, y compris des attentats-suicides palestiniens en
Israël et des opérations militaires israéliennes en Cisjordanie et à Gaza. Le
coût en vies humaines de ce cycle de violence était devenu insoutenable
pour les deux côtés.
Le coût économique : Maintenir les colonies israéliennes à Gaza
nécessitait d'importants investissements en termes de sécurité et
d'infrastructures. Le gouvernement israélien a estimé que le retrait de la
bande de Gaza réduirait ces coûts.
La démographie : La population juive des colonies de Gaza était
relativement petite par rapport à la population palestinienne. Maintenir ces
colonies tout en garantissant la sécurité des résidents juifs posait des défis
importants.
La pression internationale : Israël faisait face à une pression
internationale croissante pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Le Plan
de Désengagement Unilatéral était considéré comme une tentative de
montrer la volonté d'Israël de faire des concessions unilatérales en l'absence
de négociations avec les Palestiniens.
Le Plan de Désengagement Unilatéral prévoyait l'évacuation de toutes les
colonies israéliennes de la bande de Gaza, ainsi que de quatre colonies en
Cisjordanie. Il comprenait également le retrait des forces de sécurité
israéliennes de ces zones. Cette décision a été très controversée en Israël,
provoquant des divisions profondes au sein de la société israélienne.
En août 2005, les évacuations ont commencé, et en septembre de la même
année, toutes les colonies israéliennes de la bande de Gaza avaient été
évacuées. Cette opération a été accompagnée de manifestations et de
résistance de certains colons israéliens et de leurs partisans.
Le Plan de Désengagement Unilatéral a également suscité des inquiétudes
parmi les Palestiniens. Bien qu'ils aient salué le retrait des forces
israéliennes et le démantèlement des colonies, ils craignaient que cela ne
soit qu'une tentative d'Israël de se désengager de toute responsabilité envers
Gaza, créant ainsi une situation de facto de séparation entre Gaza et la
Cisjordanie.
Lorsque les forces israéliennes ont quitté la bande de Gaza, le Hamas, un
mouvement islamiste palestinien, a pris le contrôle de la région. Cette
transition a eu des répercussions majeures, car le Hamas a continué à prôner
la résistance armée contre Israël et a refusé de reconnaître Israël. Le Hamas
a ensuite remporté les élections législatives palestiniennes de 2006, ce qui a
encore compliqué la situation.

3.3.4 Hamas au Pouvoir et la Bande de Gaza


Cette période cruciale de l'histoire récente du conflit israélo-palestinien est
marquée par l'ascension du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza en
2007. Cette transition a eu des répercussions significatives sur la situation
politique, économique et humanitaire dans la région, ainsi que sur les
relations internationales.
Le Hamas a remporté des élections législatives en 2006, ce qui a conduit à
des tensions croissantes avec le Fatah, le parti au pouvoir dirigé par
l'Autorité palestinienne en Cisjordanie.
En juin 2007, ces tensions ont atteint un point critique, dégénérant en
affrontements armés à Gaza. Le Hamas a finalement pris le contrôle de la
bande de Gaza, chassant les forces du Fatah et établissant un gouvernement
de facto dans le territoire. Cette scission politique a abouti à une division
géographique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, sous le contrôle de
l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas.
Le contrôle du Hamas sur la bande de Gaza a eu d'importantes
répercussions. Tout d'abord, cela a conduit Israël à imposer un blocus sur
Gaza, limitant sévèrement les mouvements de biens et de personnes vers et
depuis le territoire. Le blocus, en place depuis 2007, a eu un impact
dévastateur sur l'économie de Gaza et sur la vie quotidienne de ses
habitants.
De plus, la prise de pouvoir du Hamas a exacerbé les divisions internes au
sein de la société palestinienne. Les tentatives de réconciliation entre le
Hamas et le Fatah ont abouti à des accords intermittents, mais la division
persiste en grande partie.
La situation à Gaza a également été marquée par des conflits récurrents
entre le Hamas et Israël. Des opérations militaires majeures, telles que
l'Opération Plomb Durci en 2008-2009, l'Opération Pilier de Défense en
2012 et l'Opération Bordure Protectrice en 2014, ont entraîné des pertes
humaines importantes et des destructions considérables.
Sur le plan humanitaire, la bande de Gaza a fait face à des défis majeurs en
matière d'accès aux soins de santé, d'eau potable, d'électricité et de
logement. La population civile a été durement touchée par ces conflits et
par les conditions de vie difficiles imposées par le blocus.
Malgré ces défis, le Hamas est parvenu à consolider son pouvoir dans la
bande de Gaza et à maintenir un contrôle relatif sur le territoire. Cependant,
la situation reste complexe, sans solution politique à long terme en vue, ce
qui en fait un élément central du conflit israélo-palestinien et un sujet de
préoccupation majeure dans la région.

CHAPITRE 4 :
LE HAMAS EN PROFONDEUR

4.1 Histoire du Hamas


4.1.1 Origines et contexte de création
Le Hamas, acronyme de "Harakat al-Muqawama al-Islamiya" (Mouvement
de résistance islamique), est une organisation qui a pris forme dans le
contexte complexe et tumultueux du conflit israélo-palestinien. Fondé en
1987, le Hamas est issu de la branche palestinienne des Frères Musulmans,
un mouvement islamiste transnational fondé en Égypte en 1928.
L'organisation est née officiellement au début de la première Intifada, une
soulèvement populaire palestinien contre l'occupation israélienne dans les
territoires palestiniens.
Les origines du Hamas peuvent être tracées à la montée des sentiments
islamistes dans les territoires palestiniens au début des années 1980. À cette
époque, les Frères Musulmans palestiniens se concentraient principalement
sur des activités sociales et religieuses, évitant l'engagement direct dans le
conflit avec Israël. Cependant, avec le déclenchement de la première
Intifada, les dirigeants du mouvement ont ressenti la nécessité de créer une
branche qui pourrait opérer à la fois dans les sphères sociale et militaire.
Ainsi, le Hamas a été créé pour articuler et canaliser la résistance contre
l'occupation israélienne, tout en offrant des services sociaux et éducatifs à la
population palestinienne.
Le contexte de création du Hamas est indissociable de la situation
géopolitique du Moyen-Orient à l'époque. La région était marquée par des
tensions accrues, notamment avec la guerre Iran-Irak dans les années 1980,
qui a influencé la dynamique des groupes islamistes dans la région. De plus,
la montée en puissance du Hezbollah au Liban, également soutenu par
l'Iran, a montré qu'un mouvement islamiste pouvait jouer un rôle significatif
dans le contexte d'un conflit avec Israël.
La charte du Hamas, publiée en 1988, détaille les principes idéologiques et
les objectifs de l'organisation. Elle appelle à la libération de la Palestine et à
l'établissement d'un État islamique dans le territoire historique de la
Palestine, qui inclut l'actuel Israël. La charte rejette toute solution pacifique
au conflit israélo-palestinien et refuse de reconnaître l'existence de l'État
d'Israël. Elle exprime également des positions antisémites, bien que des
dirigeants du Hamas aient par la suite tenté de distancer l'organisation de
certains des aspects les plus extrêmes de la charte.
Le Hamas a rapidement gagné en influence dans les territoires palestiniens,
en partie grâce à son réseau d'œuvres sociales, qui comprenait des écoles,
des cliniques et des programmes d'aide aux pauvres. Ces activités lui ont
valu un soutien populaire significatif, contrastant avec la corruption perçue
de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de son principal
parti, le Fatah. Le Hamas a également établi une branche militaire, les
Brigades Izz al-Din al-Qassam, qui ont mené des attaques contre des cibles
israéliennes, y compris des attentats-suicides durant la seconde Intifada, qui
a débuté en 2000.
Les actions du Hamas ont conduit à des réponses militaires israéliennes et à
des blocus sur les territoires contrôlés par le Hamas, notamment la bande de
Gaza après que le Hamas ait pris le contrôle de cette région en 2007, suite à
des affrontements avec le Fatah. La prise de contrôle de Gaza par le Hamas
a entraîné une séparation politique et géographique entre les territoires
palestiniens, avec la bande de Gaza sous le contrôle du Hamas et la
Cisjordanie sous l'autorité du Fatah.
Sur la scène internationale, le Hamas est considéré différemment selon les
pays et les organisations. L'Union européenne, les États-Unis, le Canada et
le Japon classent le Hamas comme une organisation terroriste,
principalement en raison de ses attaques contre des civils et de son refus de
reconnaître Israël. D'autres pays, notamment parmi les nations arabes et
musulmanes, soutiennent le Hamas ou entretiennent des relations avec
l'organisation en tant que représentant légitime d'une partie du peuple
palestinien.
Le Hamas continue de jouer un rôle central dans la politique palestinienne
et dans le conflit avec Israël. Ses relations avec d'autres groupes
palestiniens et acteurs régionaux sont complexes et souvent changeantes,
reflétant les dynamiques politiques, religieuses et militaires de la région. La
question de savoir si le Hamas peut évoluer vers une entité plus politique et
moins militante reste un sujet de débat intense au sein de la communauté
internationale et parmi les Palestiniens eux-mêmes.
4.1.2 Chronologie des événements clés
La chronologie des événements clés du Hamas est un récit complexe et
souvent controversé, marqué par des moments de conflit intense, des
changements politiques, et des réponses internationales variées. Depuis sa
création en 1987, le Hamas a été un acteur central dans le conflit israélo-
palestinien, évoluant d'un mouvement de résistance armée à un
gouvernement de facto dans la bande de Gaza. Voici un résumé détaillé des
événements marquants de l'histoire du Hamas, basé sur les informations
disponibles jusqu'à ma dernière mise à jour en janvier 2022.
1987: Le Hamas est fondé pendant la Première Intifada, un soulèvement
palestinien contre l'occupation israélienne. Il émerge comme une branche
des Frères Musulmans en Palestine, avec pour objectif de lutter contre
Israël et de créer un État islamique dans la région historique de la Palestine.
Décembre 1987: Publication de la Charte du Hamas, qui appelle à la
libération de la Palestine et à l'établissement d'un État islamique. La charte
est critiquée pour ses éléments antisémites et son refus de reconnaître
l'existence d'Israël.
Années 1990: Le Hamas mène plusieurs attaques, notamment des attentats-
suicides, contre des cibles israéliennes. Ces actions entraînent une
répression sévère de la part d'Israël et une condamnation internationale.
2000: Début de la Seconde Intifada, au cours de laquelle le Hamas
intensifie ses attaques contre Israël, y compris des attentats-suicides dans
des villes israéliennes.
2006: Le Hamas remporte une victoire surprenante aux élections
législatives palestiniennes, ce qui entraîne des tensions avec le Fatah, le
parti dominant de l'OLP. Cela conduit à des affrontements internes et à une
division politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.
2007: Après des mois de conflit avec le Fatah, le Hamas prend le contrôle
de la bande de Gaza. Israël et l'Égypte imposent un blocus sur Gaza,
limitant sévèrement le mouvement des personnes et des biens.
2008-2009: Opération "Plomb durci" lancée par Israël contre la bande de
Gaza en réponse aux tirs de roquettes du Hamas. Le conflit dure trois
semaines et entraîne de lourdes pertes des deux côtés.
2010: L'abordage par Israël de la flottille de Gaza, qui tentait de briser le
blocus maritime de Gaza, attire l'attention internationale sur la situation
humanitaire dans la bande de Gaza.
2011: Un accord est conclu pour un échange de prisonniers entre Israël et le
Hamas, aboutissant à la libération du soldat israélien Gilad Shalit en
échange de plus de 1 000 prisonniers palestiniens.
2012: Une autre escalade majeure de violence se produit, connue sous le
nom d'Opération "Pilier de défense". Le conflit se termine par un cessez-le-
feu négocié sous l'égide de l'Égypte.
2014: L'Opération "Bordure protectrice" est lancée par Israël en réponse à
l'enlèvement et au meurtre de trois adolescents israéliens et aux tirs de
roquettes incessants du Hamas. Le conflit de sept semaines est
particulièrement destructeur.
2017: Le Hamas annonce un nouveau document politique, dans lequel il
accepte pour la première fois les frontières de 1967 pour un État palestinien,
sans pour autant reconnaître Israël.
2018: Les manifestations de la "Grande Marche du Retour" commencent le
long de la frontière de Gaza, revendiquant le droit au retour des réfugiés
palestiniens et la fin du blocus de Gaza. Ces manifestations sont marquées
par des affrontements violents et de nombreuses victimes palestiniennes.
2021: En mai, un conflit majeur éclate après des tensions à Jérusalem-Est et
sur le site de l'Al-Aqsa. Le Hamas lance des roquettes sur Israël, qui répond
par des frappes aériennes intensives sur Gaza. Le conflit dure 11 jours et se
termine par un cessez-le-feu, mais laisse derrière lui des destructions
importantes et des pertes humaines des deux côtés.
Ces événements ne sont qu'une partie de la chronologie complexe du
Hamas et de son rôle dans le conflit israélo-palestinien. Chaque point de
cette chronologie est un reflet des tensions, des espoirs et des tragédies qui
ont marqué la région.
4.1.3 Figures marquantes de l'histoire du Hamas
Au cœur des dynamiques complexes du Hamas se trouvent des figures qui
ont façonné son histoire, son idéologie et ses stratégies. Ces individus ont
joué des rôles clés dans l'évolution de l'organisation, depuis sa fondation
jusqu'à son rôle actuel dans la politique palestinienne et le conflit israélo-
palestinien. Leurs vies et leurs actions ont eu un impact profond sur les
trajectoires du mouvement et sur les événements de la région.
Sheikh Ahmed Yassin est peut-être la figure la plus emblématique du
Hamas. Fondateur et leader spirituel, Yassin était un prédicateur et un
activiste qui a commencé son engagement dans les Frères Musulmans avant
de fonder le Hamas en 1987. Malgré son handicap – il était paraplégique et
presque entièrement aveugle – Yassin était une force motrice dans la
direction et l'orientation idéologique du Hamas. Il a été arrêté par Israël en
1989 et condamné à la réclusion à perpétuité, mais a été libéré en 1997 dans
le cadre d'un échange de prisonniers. Yassin a continué à diriger le Hamas
jusqu'à son assassinat par Israël en 2004, un événement qui a suscité des
réactions internationales et a renforcé son statut de martyr aux yeux de
nombreux Palestiniens.
Abdel Aziz al-Rantissi, cofondateur du Hamas, a pris la relève après
l'assassinat de Yassin. Connu pour sa rhétorique enflammée et son
engagement inébranlable envers les objectifs du Hamas, al-Rantissi a été
une figure controversée, à la fois vénérée et vilipendée. Il a été tué par
l'armée israélienne en avril 2004, seulement quelques semaines après la
mort de Yassin, dans le cadre de la politique d'Israël visant à cibler les
dirigeants du Hamas.
Khaled Meshaal est une autre figure centrale, ayant servi comme chef du
bureau politique du Hamas. Exilé pendant de nombreuses années, Meshaal
a été la cible d'une tentative d'assassinat israélienne en 1997, un événement
qui a conduit à une crise diplomatique et à sa libération ultérieure. Sous sa
direction, le Hamas a gagné en influence politique, notamment après les
élections de 2006. Meshaal a également joué un rôle dans la négociation de
cessez-le-feu avec Israël et dans la tentative de réconciliation avec le Fatah.
Ismail Haniyeh est devenu une figure de proue du Hamas dans la bande de
Gaza après la prise de contrôle de 2007. Élu Premier ministre après la
victoire électorale de 2006, Haniyeh a été confronté à l'immense défi de
gouverner sous un blocus sévère. Sa capacité à naviguer dans les eaux
tumultueuses de la politique palestinienne et internationale a été mise à
l'épreuve, notamment lors des conflits avec Israël et les tentatives de
réconciliation avec le Fatah.
Mohammed Deif, bien que moins connu du grand public, est une figure clé
en tant que commandant en chef des Brigades Izz al-Din al-Qassam, l'aile
militaire du Hamas. Considéré comme l'architecte de plusieurs campagnes
contre Israël, Deif est resté insaisissable et a survécu à plusieurs tentatives
d'assassinat. Sa survie et son engagement envers la lutte armée en font une
figure légendaire au sein du Hamas et parmi ses partisans.
Ces leaders et d'autres figures moins connues ont façonné le Hamas à
travers leurs idéologies, leurs actions et leur résilience face à l'adversité.
Leur héritage continue d'influencer les générations actuelles de membres du
Hamas et de Palestiniens. Ils sont perçus différemment selon les
perspectives – comme des combattants de la liberté par certains, et comme
des terroristes par d'autres. Israël et de nombreux pays occidentaux, dont les
États-Unis et les membres de l'Union européenne, considèrent le Hamas
comme une organisation terroriste en raison de ses attaques contre des civils
et de son refus de reconnaître l'existence d'Israël.

4.2 Idéologie
4.2.1 Fondements idéologiques et charte du Hamas
Les fondements idéologiques du Hamas sont ancrés dans une combinaison
de nationalisme palestinien et d'islamisme. Ces principes sont énoncés dans
la Charte du Hamas, également connue sous le nom de Covenant of the
Islamic Resistance Movement, qui a été publiée le 18 août 1988. La charte
constitue le document fondateur du mouvement et détaille ses objectifs, ses
méthodes et sa philosophie.
La Charte du Hamas commence par positionner le mouvement dans le cadre
de l'Islam, affirmant que "le Mouvement de la Résistance Islamique est un
maillon dans la chaîne de la lutte contre l'invasion sioniste." Elle déclare
que la lutte contre l'occupation israélienne est non seulement un acte de
résistance nationaliste mais aussi un acte de foi religieuse. Le document
souligne l'importance de la terre de Palestine, considérée comme sacrée
pour les musulmans, et appelle à la création d'un État islamique dans toute
la Palestine historique, y compris les territoires qui composent l'État d'Israël
moderne.
La charte rejette toute solution pacifique au conflit israélo-palestinien et
toute reconnaissance de l'État d'Israël, positionnant le conflit non seulement
comme une lutte pour la terre mais aussi comme une bataille religieuse. Elle
appelle à la mobilisation de la nation islamique et à l'unité des musulmans
dans la lutte contre Israël et le sionisme. La charte contient également des
éléments antisémites, affirmant que le conflit avec le projet sioniste est une
partie d'une lutte plus large contre les Juifs, une position qui a été largement
condamnée par la communauté internationale.
Le Hamas, dans sa charte et ses déclarations publiques, a souvent fait
référence à des concepts islamiques tels que le jihad (lutte) pour justifier ses
actions. L'organisation considère toute la Palestine comme une terre
islamique waqf (inaliénable) pour les générations futures de musulmans, et
donc non négociable. Cette perspective a été un obstacle majeur à la
recherche d'une solution à deux États, qui est soutenue par la majorité de la
communauté internationale.
En plus de ses objectifs politiques et religieux, la charte et d'autres
déclarations du Hamas mettent en avant l'importance des œuvres sociales et
éducatives. Le Hamas a mis en place un vaste réseau d'institutions sociales,
y compris des écoles, des cliniques et des programmes d'aide sociale, qui
ont contribué à son soutien populaire parmi les Palestiniens. Ces activités
sont considérées comme faisant partie intégrante de sa stratégie pour établir
un contrôle et une influence au sein de la société palestinienne.
Au fil des ans, le Hamas a fait face à des pressions internes et externes pour
modérer sa position et reconnaître l'existence d'Israël. En 2017, le Hamas a
publié un nouveau document politique qui semblait adoucir certaines de ses
positions originales. Le document indique la volonté du Hamas d'accepter
un État palestinien selon les frontières de 1967, sans pour autant reconnaître
Israël. Cela a été interprété par certains analystes comme un signe de
pragmatisme politique et une tentative de se distancer des éléments les plus
extrêmes de la charte de 1988.
Il est important de noter que le Hamas est considéré comme une
organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne, le Canada, le
Japon et d'autres pays en raison de ses tactiques de combat, qui incluent des
attaques contre des civils. Les actions du Hamas, y compris les attentats-
suicides et les tirs de roquettes contre des zones civiles, ont été largement
condamnées et sont considérées comme des actes de terrorisme.
La compréhension des fondements idéologiques du Hamas est essentielle
pour saisir la complexité du conflit israélo-palestinien et les défis auxquels
sont confrontés les efforts de paix. La charte du Hamas, avec ses références
religieuses et son rejet de l'existence d'Israël, continue d'être un document
controversé et est souvent cité dans les discussions sur la possibilité de
parvenir à une résolution durable du conflit.
4.2.2 Influences religieuses et politiques
Les influences religieuses et politiques sur le Hamas sont profondes et
diversifiées, façonnant son idéologie et ses actions depuis sa création. Le
Hamas, acronyme de Harakat al-Muqawama al-Islamiyya (Mouvement de
résistance islamique), est né dans le contexte de la première Intifada en
1987, se positionnant comme une branche palestinienne des Frères
Musulmans, un mouvement islamiste transnational fondé en Égypte en
1928. Les Frères Musulmans prônent un retour aux sources de l'islam et
l'instauration de la loi islamique (charia) comme fondement de la société,
mais leur approche varie considérablement d'un pays à l'autre, oscillant
entre le militantisme et la participation politique.
Le Hamas, en particulier, a combiné la lutte armée contre l'occupation
israélienne avec un engagement dans le travail social et politique au sein de
la société palestinienne. Sa charte de 1988, bien qu'elle ait été interprétée de
diverses manières au fil des ans, reflète une vision du monde où la religion
et la politique sont inextricablement liées. Le mouvement considère toute la
Palestine historique comme une terre islamique inaliénable et voit dans sa
libération une obligation religieuse.
L'influence religieuse sur le Hamas est également marquée par le concept
de jihad, qui, dans le contexte de la charte du Hamas, est interprété comme
une lutte armée contre l'occupant israélien. Cette perspective est renforcée
par la croyance que la résistance contre l'oppression est une forme de
fidélité à Dieu. Cependant, cette interprétation du jihad est contestée au sein
même de la communauté musulmane, où de nombreux érudits et
théologiens prônent une compréhension du jihad comme une lutte
principalement spirituelle et non violente.
Sur le plan politique, le Hamas a été influencé par les dynamiques
régionales et internationales. L'Iran, en particulier, a joué un rôle significatif
en soutenant le Hamas, surtout après la révolution islamique de 1979 qui a
vu l'émergence d'un régime chiite déterminé à exporter son modèle de
résistance islamique. Bien que le Hamas soit principalement sunnite et l'Iran
chiite, les deux partagent un ennemi commun en Israël, ce qui a conduit à
une alliance pragmatique. L'Iran a fourni au Hamas un soutien financier,
militaire et politique, renforçant sa capacité à mener des opérations
militaires et à se maintenir comme un acteur clé dans le conflit israélo-
palestinien.
Le Hezbollah libanais, également soutenu par l'Iran, a eu une influence
notable sur le Hamas. Les deux groupes ont partagé des tactiques, des
stratégies et une rhétorique similaire, bien que leurs contextes géopolitiques
soient différents. Le soutien du Hezbollah au Hamas a été manifeste à
plusieurs reprises, notamment lors de conflits avec Israël, où le Hezbollah a
fourni un soutien logistique et stratégique.
Les influences politiques sur le Hamas ne se limitent pas à ses alliés. Les
relations avec les pays arabes sunnites, comme l'Arabie saoudite, ont été
complexes. Bien que certains de ces États aient historiquement soutenu la
cause palestinienne, leurs relations avec le Hamas ont été affectées par leurs
propres intérêts nationaux et par la pression des États-Unis et d'autres
puissances occidentales. De plus, la montée en puissance de groupes
djihadistes comme Al-Qaïda et l'État islamique a également eu un impact
sur la manière dont le Hamas se positionne sur l'échiquier politique et
idéologique, cherchant à maintenir une distinction entre ses activités et
celles de groupes considérés comme plus extrémistes.
En interne, le Hamas a dû naviguer entre ses principes idéologiques et la
réalité politique, en particulier après sa victoire aux élections législatives
palestiniennes de 2006. La gouvernance de la bande de Gaza a présenté des
défis pratiques qui ont parfois nécessité des compromis et des ajustements
politiques, montrant une certaine flexibilité dans son approche idéologique.
4.2.3 Vision du conflit israélo-palestinien
La vision du Hamas concernant le conflit israélo-palestinien est
intrinsèquement liée à son identité idéologique et à son interprétation de
l'histoire et de la politique de la région. Fondé en 1987, le Hamas est né de
la première Intifada, un soulèvement populaire palestinien contre
l'occupation israélienne. Depuis lors, le mouvement a maintenu une position
de résistance, refusant la reconnaissance d'Israël et appelant à la libération
de l'ensemble de la Palestine historique, y compris les territoires actuels de
l'État d'Israël.
Dans la charte originale du Hamas, le conflit avec Israël est présenté non
seulement comme une lutte pour la terre mais aussi comme une bataille
spirituelle et eschatologique. Le mouvement considère toute concession
territoriale comme une trahison des droits historiques et religieux des
Palestiniens. Cette perspective est ancrée dans une vision du monde où la
lutte contre l'occupation israélienne est vue comme une obligation
religieuse, un jihad, qui doit être menée jusqu'à la victoire finale.
Le Hamas rejette les accords d'Oslo de 1993, qui ont établi l'Autorité
palestinienne et ont été perçus par beaucoup comme un pas vers la paix
basé sur la solution à deux États. Pour le Hamas, ces accords ont été vus
comme une capitulation, une renonciation à des terres considérées comme
inaliénables selon la loi islamique. Le mouvement s'est donc opposé à la
fois au processus de paix et à l'Autorité palestinienne, qu'il considère
comme illégitime et complice de l'occupation.
La vision du Hamas est également façonnée par son interprétation de
l'histoire de la Palestine. Le mouvement considère la présence juive en
Palestine comme une intrusion coloniale soutenue par des puissances
occidentales, en particulier après la déclaration Balfour de 1917 et la
création de l'État d'Israël en 1948, un événement que les Palestiniens
appellent la Nakba, ou catastrophe. Le Hamas voit la résistance armée
comme une réponse légitime à ce qu'il considère comme une usurpation et
une occupation continues de la terre palestinienne.
Dans la pratique, la vision du Hamas sur le conflit s'est manifestée par une
série d'actions militantes, y compris des attentats-suicides, des tirs de
roquettes et des attaques contre des civils israéliens et des cibles militaires.
Ces actions ont été condamnées par de nombreux gouvernements et
organisations internationales comme des actes de terrorisme. Le Hamas
justifie ces tactiques comme étant des réponses à l'occupation militaire
israélienne, à la colonisation des territoires palestiniens et à l'agression
israélienne.
Cependant, la position du Hamas a également évolué avec le temps,
notamment en réponse aux réalités politiques et aux pressions
internationales. En 2017, le Hamas a publié un nouveau document politique
qui semblait adoucir certaines de ses positions les plus intransigeantes. Bien
qu'il n'ait pas reconnu Israël, le document a exprimé une acceptation de
principe d'un État palestinien basé sur les frontières de 1967. Cette
évolution a été interprétée par certains comme une ouverture potentielle
vers une solution politique au conflit, bien que la charte originale n'ait pas
été officiellement abrogée.
La vision du Hamas sur le conflit est également influencée par son rôle en
tant que gouvernant de facto de la bande de Gaza depuis 2007. La gestion
des affaires quotidiennes et la nécessité de répondre aux besoins de la
population palestinienne ont parfois exigé des compromis et des
ajustements pragmatiques. Le blocus de Gaza par Israël et l'Égypte, les
conflits militaires répétés avec Israël et les divisions internes palestiniennes
ont tous eu un impact sur la manière dont le Hamas aborde le conflit.
4.3 Structure et Organisation
4.3.1 Structure interne et leadership
La structure interne et le leadership du Hamas sont des éléments essentiels
pour comprendre le fonctionnement et la stratégie de cette organisation. Le
Hamas est une entité complexe, avec une structure qui comprend à la fois
des éléments politiques et militaires, ainsi qu'un réseau étendu de services
sociaux et d'organisations caritatives. Cette structure est conçue pour
maintenir la résilience de l'organisation face aux défis externes et internes, y
compris les tentatives d'Israël et d'autres nations de perturber ses opérations.
À la tête du Hamas se trouve le bureau politique, qui est responsable de la
prise de décision stratégique et de la direction politique globale de
l'organisation. Ismail Haniyeh est actuellement considéré comme le leader
global du Hamas. Il a joué un rôle de premier plan au sein du mouvement
dès la fin des années 1980 et a été emprisonné par Israël en 1989. Après
avoir été exilé, il est revenu à Gaza et a renforcé sa position au sein du
Hamas, devenant Premier ministre palestinien en 2006 après la victoire
électorale du Hamas. Cependant, il a été rejeté par le président Mahmoud
Abbas après que le Hamas a expulsé le parti Fatah de la bande de Gaza.
Haniyeh a rejeté son licenciement comme inconstitutionnel et a continué à
gouverner à Gaza. En 2017, il a été élu à la tête du bureau politique du
Hamas et vit actuellement au Qatar.
Le leadership du Hamas est également caractérisé par une aile militaire, les
Brigades Izz ad-Din al-Qassam, qui est commandée par Marwan Issa et
Mohammed Deif. Cette aile est responsable des opérations militaires et des
attaques contre Israël. Les dirigeants militaires du Hamas ont souvent été
ciblés par Israël, et plusieurs ont été tués dans des frappes ciblées, y
compris le fondateur du Hamas, Sheikh Ahmed Yassin, en 2004.
Le Hamas a également des comités locaux qui gèrent les questions de base
à Gaza et en Cisjordanie. Ces comités sont essentiels pour maintenir le
soutien populaire et pour administrer les services sociaux et éducatifs que le
Hamas fournit en tant que partie de sa stratégie pour gagner le cœur et
l'esprit des Palestiniens. Yahya Sinwar, qui a précédemment dirigé l'aile
militaire du Hamas et a passé vingt-deux ans dans une prison israélienne,
supervise les affaires quotidiennes à Gaza. Issam al-Da’alis est le Premier
ministre de facto de Gaza depuis juin 2021.
Le Hamas a également des branches à l'étranger, notamment au Liban,
dirigées par Saleh al-Arouri. Ces branches jouent un rôle dans la
coordination avec d'autres groupes et dans la sécurisation du soutien
international. Le Hamas a établi une présence au Qatar après s'être brouillé
avec son hôte précédent, la Syrie, et certains hauts dirigeants du Hamas
opèrent depuis des bureaux en Turquie.
La structure interne du Hamas est donc à la fois robuste et flexible,
permettant à l'organisation de s'adapter aux circonstances changeantes tout
en poursuivant ses objectifs politiques et militaires. Malgré les désignations
de terrorisme par de nombreux pays et les conflits internes palestiniens, le
Hamas a réussi à maintenir une présence dominante à Gaza et à continuer
de jouer un rôle clé dans la politique palestinienne.
4.3.2 Ailes militaire et politique
Le Hamas, depuis sa fondation, a opéré selon une structure bicéphale,
distinguant clairement ses ailes militaire et politique, chacune avec ses
propres stratégies, objectifs et méthodes d'opération, bien que toutes deux
soient intrinsèquement liées et travaillent vers le même but ultime : la
libération de la Palestine et l'établissement d'un État islamique dans les
territoires historiques.
L'aile politique du Hamas est souvent perçue comme le visage diplomatique
de l'organisation, gérant les relations avec les autres factions palestiniennes,
les pays arabes et la communauté internationale. Elle est responsable de la
gouvernance de la bande de Gaza depuis que le Hamas a pris le contrôle de
ce territoire en 2007, après avoir remporté les élections législatives
palestiniennes de 2006. Cette victoire électorale a été un tournant,
démontrant la capacité du Hamas à combiner la lutte armée avec la
participation politique. Le bureau politique, dirigé par Ismail Haniyeh
depuis 2017, est le plus haut organe décisionnel du Hamas et est
responsable de l'élaboration des politiques et de la prise de décisions
stratégiques.
L'aile politique s'occupe également des programmes sociaux et éducatifs,
qui sont un aspect crucial de la stratégie du Hamas pour maintenir le soutien
populaire. Ces programmes incluent la gestion d'écoles, d'hôpitaux et de
services sociaux, qui fournissent des ressources essentielles à la population
de Gaza, souvent dans des conditions de blocus et de pénuries. En outre,
cette aile gère les finances de l'organisation, y compris les fonds provenant
de dons, de la diaspora palestinienne et de certains États qui soutiennent la
cause palestinienne.
L'aile militaire, connue sous le nom de Brigades Izz ad-Din al-Qassam, est
le bras armé du Hamas et est considérée par de nombreux pays comme une
organisation terroriste. Cette aile est responsable de la conduite des
opérations militaires contre Israël, y compris les attaques de roquettes, les
attentats-suicides et les raids. Les Brigades al-Qassam ont été fondées dans
les premières années du Hamas et ont joué un rôle central dans les deux
Intifadas. Elles ont acquis une réputation de force combattante efficace et
résiliente, capable de construire des réseaux de tunnels, de lancer des
roquettes sur des villes israéliennes et de mener des attaques complexes
malgré les pressions militaires et économiques.
Les Brigades al-Qassam sont structurées en cellules autonomes, ce qui leur
permet de fonctionner même en cas de perte de leurs leaders. Cette structure
a également rendu difficile pour Israël de démanteler l'organisation par des
assassinats ciblés ou des arrestations. Les dirigeants militaires du Hamas,
tels que Mohammed Deif, ont acquis une notoriété pour leur capacité à
échapper aux forces israéliennes et pour leur rôle dans la planification
d'attaques contre Israël.
La relation entre les ailes militaire et politique du Hamas est complexe.
Bien que le bureau politique ait l'autorité officielle, les décisions concernant
les opérations militaires sont souvent prises de manière indépendante par
les Brigades al-Qassam. Cette dynamique a parfois conduit à des tensions
internes, en particulier lors des périodes de négociations ou de cessez-le-feu
avec Israël, où l'aile militaire a parfois agi de manière contraire aux
décisions ou aux intérêts politiques.
La dualité des ailes militaire et politique permet au Hamas de naviguer dans
le paysage politique complexe du Moyen-Orient. L'aile politique peut
négocier des accords, participer à des élections et gérer la gouvernance de
Gaza, tandis que l'aile militaire peut continuer la lutte armée. Cette structure
a permis au Hamas de s'adapter et de survivre dans un environnement
hostile, tout en poursuivant ses objectifs à long terme.
4.3.3 Méthodes de financement et soutiens internationaux
Le financement du Hamas et ses soutiens internationaux sont des sujets
complexes et sensibles, qui ont évolué au fil des années en réponse aux
changements politiques et économiques dans la région du Moyen-Orient et
au-delà. Le Hamas, qui est considéré comme une organisation terroriste par
les États-Unis, l'Union européenne et Israël, a établi des liens avec plusieurs
États et a développé diverses méthodes pour financer ses activités.
Selon un article de France 24, le Qatar est apparu comme un soutien
financier significatif pour le Hamas, avec des versements mensuels avérés
et publics, qui sont justifiés pour payer les fonctionnaires de Gaza. Ces
versements sont estimés à environ 30 millions de dollars par mois. Le Qatar
a commencé à fournir cette aide financière il y a cinq ans pour éviter une
crise humanitaire majeure à Gaza. Ces transferts de fonds ont été effectués
avec l'aval des Israéliens et de la communauté internationale. Le Qatar
accueille également depuis 2012 le chef du bureau politique du Hamas,
Ismail Haniyeh, et joue un rôle dans les négociations concernant les otages
israéliens (source).
L'Iran est une autre grande puissance qui entretient des liens étroits avec le
Hamas, offrant un soutien qui s'étend au-delà du financier et inclut
également le militaire. L'Iran soutient publiquement la cause palestinienne
et a des relations avec le Hamas qui comprennent des aspects idéologiques
et pratiques.
En outre, le Hamas a exploré de nouvelles sources de financement, telles
que les cryptomonnaies. D'après les informations du Wall Street Journal, le
Hamas aurait reçu 41 millions de dollars via les cryptomonnaies entre août
2021 et juin 2023. Ces fonds proviennent de sympathisants du monde entier
qui peuvent faire des dons sans révéler leur identité. Les cryptomonnaies
permettent des transactions financières dématérialisées et rapides, ce qui est
préoccupant pour les régulateurs internationaux car cela peut faciliter le
financement d'activités illicites. Cependant, les montants liés à des
transactions illicites en cryptomonnaies sont relativement modestes par
rapport aux autres sources de financement (source).
Le Hamas a également collecté des recettes fiscales en taxant les
marchandises qui transitaient par un réseau de tunnels à la frontière
égyptienne, ce qui lui a permis de générer des revenus malgré le blocus
imposé à Gaza.
Ces méthodes de financement et les soutiens internationaux ont joué un rôle
crucial dans la capacité du Hamas à maintenir ses opérations politiques et
militaires dans la bande de Gaza et au-delà. Les relations financières et
politiques avec des pays comme le Qatar et l'Iran, ainsi que l'adoption de
technologies financières modernes comme les cryptomonnaies, démontrent
la complexité et l'adaptabilité de l'organisation face aux pressions
économiques et politiques.
4.4 Le Hamas en tant que mouvement de résistance
4.4.1 Activités et opérations notables
Les activités du Hamas ont pris plusieurs formes, allant de la lutte armée à
des initiatives sociales et politiques. L'aile militaire du Hamas, les Brigades
Izz al-Din al-Qassam, a été responsable de diverses attaques, y compris des
tirs de roquettes, des attentats-suicides et des raids contre des cibles
israéliennes. Ces actions ont été déclarées comme des actes de résistance
contre l'occupation israélienne par le Hamas, mais ont été largement
condamnées par la communauté internationale et sont considérées comme
des actes terroristes par de nombreux pays, y compris les États-Unis et
l'Union européenne.
Les opérations notables incluent les attentats-suicides pendant la deuxième
Intifada, qui ont causé la mort de nombreux civils israéliens et palestiniens
et ont été largement condamnés. Le Hamas a également mené des
campagnes de tirs de roquettes sur des villes israéliennes, provoquant des
réponses militaires d'Israël et contribuant à des cycles de violence qui ont
eu un impact dévastateur sur les populations civiles des deux côtés.
En plus de ses activités militaires, le Hamas a également joué un rôle
important dans la fourniture de services sociaux et d'aide à la population
palestinienne, en particulier dans la bande de Gaza. Ces activités ont
contribué à son soutien populaire et à sa légitimité parmi certains segments
de la société palestinienne.
Le financement de ces activités a été un sujet de préoccupation
internationale, car il implique souvent des sources non officielles et parfois
illégales. Le Hamas a été accusé de détourner de l'aide humanitaire et de
recevoir un soutien financier de pays comme l'Iran, ce qui a été critiqué par
de nombreux gouvernements et organisations internationales.
4.4.2 Réponse israélienne et impact sur la population
Depuis sa création, le Hamas a été un acteur clé dans le conflit israélo-
palestinien, menant à la fois des activités politiques et des opérations de
résistance, y compris des attaques contre des cibles israéliennes. La réponse
d'Israël à ces actions a été multidimensionnelle, impliquant des mesures
militaires, sécuritaires, économiques et diplomatiques, chacune ayant un
impact significatif sur la population palestinienne.
La réponse militaire israélienne s'est souvent manifestée par des opérations
de grande envergure dans les territoires contrôlés par le Hamas, en
particulier la bande de Gaza. Ces opérations, décrites par Israël comme des
réponses nécessaires à des attaques contre ses citoyens, ont été caractérisées
par des frappes aériennes, des incursions terrestres et des blocus navals. Les
objectifs déclarés étaient de dégrader les capacités militaires du Hamas, de
détruire les infrastructures utilisées pour lancer des attaques et d'empêcher
la contrebande d'armes.
Cependant, ces opérations ont eu des conséquences dévastatrices pour les
civils palestiniens. Les frappes aériennes et les combats au sol ont entraîné
des pertes en vies humaines, des blessures et la destruction de propriétés
civiles, y compris des maisons, des écoles et des hôpitaux. Les blocus ont
exacerbé les conditions économiques déjà précaires, limitant l'accès aux
biens essentiels comme la nourriture, les médicaments et le carburant, et
entravant gravement les services de base.
Les mesures sécuritaires, telles que les checkpoints et le mur de séparation,
ont également eu un impact profond sur la vie quotidienne des Palestiniens.
Ces mesures ont restreint la liberté de mouvement, séparé les familles,
limité l'accès à l'emploi et aux terres agricoles, et créé des obstacles à
l'accès aux services de santé et à l'éducation.
Sur le plan économique, Israël a imposé des restrictions sur le commerce et
les mouvements de marchandises vers et depuis Gaza, ce qui a eu pour effet
de paralyser l'économie locale. L'isolement économique a entraîné une
augmentation du chômage, de la pauvreté et de la dépendance à l'aide
humanitaire.
Diplomatiquement, Israël a travaillé à isoler le Hamas sur la scène
internationale, le qualifiant d'organisation terroriste et cherchant à empêcher
le transfert de fonds et d'autres formes de soutien au groupe. Ces efforts ont
eu un certain succès, mais ont également contribué à l'isolement politique
de Gaza, rendant plus difficile la recherche d'une solution pacifique au
conflit.
L'impact de la réponse israélienne sur la population palestinienne a été
profond et a souvent exacerbé les sentiments d'injustice et de désespoir.
Cela a également eu des répercussions sur la société israélienne, où les
cycles de violence ont accru la peur et l'insécurité parmi les civils, et ont
polarisé davantage les opinions publiques des deux côtés.
Il est important de noter que les actions et les politiques d'Israël ont été
largement critiquées par la communauté internationale, notamment en
raison de leur impact disproportionné sur les civils. Les organisations de
défense des droits de l'homme ont documenté de nombreux cas où les
réponses israéliennes ont été jugées excessives ou non conformes aux
normes du droit international humanitaire.
4.4.3 Analyse des stratégies de résistance
Depuis sa création, le Hamas a adopté une variété de tactiques, allant des
attaques armées aux campagnes politiques, en passant par les actions
sociales et les efforts de propagande. Ces stratégies sont profondément
enracinées dans l'idéologie du Hamas, qui combine des éléments de
nationalisme palestinien avec un engagement religieux islamique.
Les attaques armée a été l'une des caractéristiques les plus visibles et les
plus controversées de l'approche du Hamas. Les opérations militaires, y
compris les attaques de roquettes contre Israël et les attentats-suicides, ont
été justifiées par le Hamas comme des réponses à l'occupation israélienne et
à ce qu'ils perçoivent comme des agressions continues contre le peuple
palestinien. Ces actions ont souvent entraîné des réponses militaires sévères
de la part d'Israël, entraînant une escalade du conflit et des pertes civiles des
deux côtés. Le Hamas soutient que ces tactiques visent à équilibrer le
rapport de force avec Israël et à attirer l'attention internationale sur la cause
palestinienne.
En parallèle à ses activités militaires, le Hamas a également poursuivi des
efforts politiques, notamment en participant aux élections législatives
palestiniennes de 2006, qu'il a remportées de manière inattendue. Cette
victoire a marqué un tournant, montrant la volonté du Hamas de s'engager
dans des processus politiques formels. Cependant, la réaction internationale
à leur victoire a été mitigée, de nombreux pays continuant de considérer le
Hamas comme une organisation terroriste et refusant de légitimer son
autorité.
Sur le plan social, le Hamas a mis en place un réseau étendu d'organisations
caritatives et de services sociaux, gagnant ainsi le soutien de la population
palestinienne. Ces services, qui incluent des écoles, des hôpitaux et des
programmes d'aide sociale, sont perçus comme une partie essentielle de sa
stratégie, car ils renforcent sa base de soutien et légitiment son rôle en tant
qu'acteur politique et social au sein de la société palestinienne.
La propagande et les efforts médiatiques du Hamas ont également joué un
rôle clé dans ses stratégies. En contrôlant ou en influençant les médias, le
Hamas a pu diffuser son message, mobiliser le soutien et façonner la
perception publique du conflit. Les médias sociaux et les plateformes en
ligne sont devenus des outils importants pour le Hamas pour communiquer
avec les jeunes Palestiniens et la diaspora, ainsi que pour contester les récits
israéliens et internationaux.
Les stratégies du Hamas ont été critiquées pour avoir exacerbé les
souffrances des Palestiniens, en particulier lorsque les réponses militaires
israéliennes aux attaques du Hamas ont entraîné des pertes civiles et des
destructions massives dans les territoires palestiniens. De plus, l'approche
militante du Hamas a souvent été utilisée par Israël pour justifier des
politiques sécuritaires strictes, y compris le blocus de la bande de Gaza, qui
a eu des conséquences dévastatrices sur l'économie et la qualité de vie des
Gazaouis.

4.5 Relations avec d'autres groupes


4.5.1 Relations avec d'autres factions palestiniennes
Les relations entre le Hamas et les autres factions palestiniennes sont un
prisme à travers lequel on peut observer la complexité du paysage politique
palestinien. Ces interactions sont marquées par des périodes de coopération
et de conflit, reflétant les diverses idéologies, stratégies et objectifs des
différents groupes. Pour comprendre ces dynamiques, il est essentiel de
considérer le contexte historique, les luttes de pouvoir internes et les
pressions externes qui façonnent les alliances et les rivalités.
Le Hamas, fondé en 1987 lors de la Première Intifada, s'est établi comme
une alternative islamiste au mouvement nationaliste séculier représenté
principalement par le Fatah, le parti dominant de l'Organisation de
libération de la Palestine (OLP). Le Fatah, fondé dans les années 1950 et
longtemps dirigé par Yasser Arafat jusqu'à sa mort en 2004, a été le visage
de la lutte palestinienne et a pris une approche plus modérée, en particulier
après les Accords d'Oslo de 1993, qui ont reconnu Israël et ont conduit à la
création de l'Autorité palestinienne.
La victoire électorale du Hamas en 2006 a été un moment charnière,
exacerbant les tensions avec le Fatah. Cette victoire a divisé le territoire
palestinien entre les deux principaux partis, avec le Hamas prenant le
contrôle de la bande de Gaza et le Fatah restant dominant en Cisjordanie.
Les tentatives de former un gouvernement d'unité ont échoué, et en 2007,
des affrontements violents entre les deux groupes ont abouti à une scission
quasi-complète.
Malgré ces conflits, les factions palestiniennes ont parfois présenté un front
uni contre ce qu'elles perçoivent comme des agressions israéliennes. Par
exemple, lors des conflits avec Israël, le Hamas et le Fatah ont mis de côté
leurs différends pour coordonner des réponses ou pour négocier des cessez-
le-feu. De même, les pressions populaires ont parfois poussé les factions à
se rapprocher, comme lors des manifestations exigeant la réconciliation et la
fin de la division palestinienne.
En dehors du Fatah, le Hamas entretient des relations avec d'autres groupes
plus petits, tels que le Jihad islamique palestinien, qui partage une idéologie
islamiste similaire, et les Comités de résistance populaire, ainsi que des
factions de gauche comme le Front populaire de libération de la Palestine
(FPLP). Ces relations sont souvent dictées par des objectifs tactiques et
stratégiques communs, comme la lutte contre l'occupation israélienne, bien
que les méthodes et les visions politiques puissent différer.
Les tentatives de réconciliation ont été nombreuses, avec plusieurs accords
signés et des initiatives prises pour former des gouvernements d'unité
nationale. Cependant, ces efforts ont souvent été entravés par des questions
de sécurité, de partage du pouvoir et de reconnaissance mutuelle. Les
divergences sur la reconnaissance d'Israël et sur l'approche à adopter vis-à-
vis des négociations de paix ont été particulièrement problématiques.
Le rôle des acteurs régionaux et internationaux a également influencé les
relations entre le Hamas et les autres factions palestiniennes. Des pays
comme l'Égypte, le Qatar et la Turquie ont joué des rôles de médiateurs
dans les efforts de réconciliation, tandis que l'Iran a été un soutien important
pour le Hamas et d'autres groupes islamistes. Les pressions exercées par ces
acteurs et par la communauté internationale ont parfois contribué à
rapprocher les factions, mais ont également pu exacerber les divisions.
En dépit des défis, il y a eu des signes de progrès, avec des périodes de
gouvernance partagée et des accords sur des élections générales. Cependant,
la méfiance mutuelle et les intérêts divergents continuent de rendre difficile
la réalisation d'une unité durable. Les Palestiniens eux-mêmes sont souvent
pris entre le désir d'unité nationale et la réalité d'un paysage politique
fragmenté.
4.5.2 Le Hamas et les pays du Moyen-Orient
L'Iran est souvent cité comme l'un des principaux alliés du Hamas. Téhéran
a fourni un soutien financier et militaire significatif au Hamas, en
particulier à sa branche armée, les Brigades Izz al-Din al-Qassam. Ce
soutien est motivé par des intérêts stratégiques, l'Iran cherchant à étendre
son influence dans la région et à contrecarrer le pouvoir de ses rivaux,
notamment Israël et l'Arabie saoudite. Cependant, les relations entre le
Hamas et l'Iran ont connu des périodes de tension, notamment en raison de
la guerre civile syrienne, où le Hamas a critiqué le régime de Bachar al-
Assad, un allié clé de l'Iran.
La Syrie, avant la guerre civile, était également un soutien important du
Hamas, lui fournissant un quartier général à Damas et une plateforme
politique. Cependant, le soutien du régime syrien à l'égard du Hamas a
diminué après que le groupe a exprimé son soutien aux forces de
l'opposition syrienne.
La Turquie a joué un rôle de soutien plus politique et économique envers le
Hamas. Ankara a accueilli des dirigeants du Hamas et a offert une aide
économique à Gaza. La Turquie, cherchant à accroître son influence dans
les affaires palestiniennes, a souvent agi en tant que médiateur entre le
Hamas et d'autres parties internationales.
Le Qatar est un autre acteur régional qui a fourni un soutien substantiel au
Hamas, en particulier en termes d'aide financière et humanitaire à Gaza.
Doha a accueilli des dirigeants du Hamas et a servi de lieu pour des
pourparlers de paix et de réconciliation palestiniens.
En revanche, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont adopté une
position plus hostile envers le Hamas, en partie à cause de l'opposition du
Hamas à l'égard des accords de normalisation entre certains États du Golfe
et Israël, et en raison de l'antagonisme historique entre les Frères
musulmans et les monarchies du Golfe.
L'Égypte a une relation ambivalente avec le Hamas. D'une part, le Caire a
souvent facilité les pourparlers entre Israël et le Hamas et a aidé à négocier
des cessez-le-feu. D'autre part, l'Égypte a également pris des mesures pour
sécuriser sa frontière avec Gaza et a parfois fermé le point de passage de
Rafah, critiquant le Hamas pour son rôle dans l'insécurité dans le Sinaï.
Les relations du Hamas avec les pays du Moyen-Orient sont également
influencées par les dynamiques internes palestiniennes. Le Fatah, le rival
politique du Hamas et le parti dominant de l'Autorité palestinienne,
entretient ses propres relations avec les pays de la région, ce qui peut
parfois entrer en conflit avec les intérêts du Hamas.
4.5.3 Le Hamas sur la scène internationale
Sur la scène internationale, le Hamas est largement reconnu pour sa double
identité : d'une part, comme un mouvement de résistance nationaliste et
islamiste luttant contre l'occupation israélienne, et d'autre part, comme une
organisation que de nombreux pays, dont les États-Unis, l'Union
européenne, le Canada et Israël, classent comme terroriste en raison de ses
tactiques de combat, qui incluent des attaques contre des civils israéliens.
Cette désignation est principalement due à l'utilisation par le Hamas
d'attentats-suicides, de tirs de roquettes et d'autres formes de violence qui
ont entraîné des pertes civiles, des actions que ces pays considèrent comme
des actes de terrorisme.
La relation du Hamas avec les pays du Moyen-Orient et d'autres États est
complexe et souvent conditionnée par les politiques régionales et les
alliances. Des pays comme l'Iran et la Syrie ont historiquement fourni un
soutien significatif au Hamas, voyant dans le mouvement un allié
stratégique contre Israël. L'Iran, en particulier, a été un fournisseur d'armes
et de formation pour la branche militaire du Hamas, les Brigades Izz al-Din
al-Qassam. Cependant, le soutien de la Syrie a été perturbé par la guerre
civile syrienne, au cours de laquelle le Hamas a pris ses distances avec le
régime de Bachar al-Assad.
D'autres États du Moyen-Orient ont adopté une approche plus nuancée. La
Turquie et le Qatar, par exemple, ont maintenu des relations diplomatiques
avec le Hamas et ont agi en tant que médiateurs dans les négociations entre
le Hamas et Israël ou d'autres parties palestiniennes. Ces pays, tout en ne
soutenant pas ouvertement les activités militaires du Hamas, ont fourni une
aide humanitaire et économique à la bande de Gaza, souvent perçue comme
un moyen de soutenir indirectement le Hamas en tant que gouvernement de
facto de Gaza.
Sur le plan diplomatique, le Hamas a cherché à gagner la reconnaissance et
le soutien international en se présentant comme un acteur politique légitime
et en s'engageant dans des dialogues avec des représentants de différents
pays et organisations internationales. Cependant, ses efforts sont
compliqués par son refus de reconnaître Israël et par son adhésion à la lutte
armée, des positions qui le mettent en désaccord avec les conditions posées
par le Quartet (les Nations Unies, les États-Unis, l'Union européenne et la
Russie) pour le dialogue, qui incluent la reconnaissance d'Israël, le
renoncement à la violence et l'acceptation des accords précédents entre
Israël et les Palestiniens.
Le Hamas a également été impliqué dans des affaires internationales en
dehors du conflit israélo-palestinien. Il a pris position sur diverses crises
régionales, souvent en alignement avec des groupes islamistes ou des
mouvements de résistance dans d'autres pays. Ces positions ont parfois
conduit à des tensions avec des États arabes et musulmans qui voient d'un
mauvais œil l'agenda islamiste du Hamas ou qui ont des relations de
coopération avec Israël.
En dépit de son isolement international, le Hamas a réussi à maintenir une
présence significative et à influencer la politique régionale. Ses dirigeants
continuent de voyager dans divers pays pour des discussions et des
conférences, cherchant à renforcer les liens avec des sympathisants et à
promouvoir la cause palestinienne. Le mouvement a également utilisé les
médias et les plateformes en ligne pour diffuser sa perspective et pour
contester les récits dominants concernant le conflit.

CHAPITRE 5 :
LES QUESTIONS TERRITORIALES ET LES COLONIES

5.1 La Situation Territoriale de la Bande de Gaza


5.1.1 Géographie de la Bande de Gaza
La bande de Gaza, d'une superficie d'environ 365 kilomètres carrés, est un
élément clé du conflit israélo-palestinien. Comprendre sa géographie est
essentiel pour saisir les enjeux qui en découlent.
Située sur la côte orientale de la mer Méditerranée, la bande de Gaza
partage ses frontières avec Israël au nord et à l'est, l'Égypte au sud, et est
bordée par la mer à l'ouest. Elle s'étend sur environ 41 kilomètres de long
mais est remarquablement étroite, avec une largeur moyenne d'environ 10
kilomètres. Cette étroitesse est due à sa position géographique, coincée
entre Israël et l'Égypte, ce qui en fait l'une des zones les plus densément
peuplées au monde, abritant près de deux millions de personnes.
La topographie de la bande de Gaza est principalement plate, composée de
terres agricoles, de zones urbaines et de camps de réfugiés. La ville de Gaza
est la plus grande agglomération et le centre urbain le plus important. Des
rivières saisonnières, comme le Wadi Gaza, traversent le territoire et ont
historiquement joué un rôle vital dans l'irrigation des terres agricoles.
Cette géographie unique a des implications significatives pour les habitants
de la bande de Gaza et le conflit israélo-palestinien. En raison de sa petite
taille et de ses frontières étroitement contrôlées, le territoire est vulnérable
aux conflits militaires, aux blocus et aux restrictions de mouvement
imposés par Israël et l'Égypte. Les ressources naturelles, en particulier l'eau
douce, sont limitées, ce qui crée des défis pour l'approvisionnement en eau
de la population.
5.1.2 Les Frontières de la Bande de Gaza
La bande de Gaza est bordée par trois frontières majeures : Israël au nord et
à l'est, l'Égypte au sud, et la mer Méditerranée à l'ouest. Chacune de ces
frontières a ses caractéristiques uniques et son impact sur la vie des
habitants de Gaza.
Frontière avec Israël : La frontière nord et est de la bande de Gaza est
partagée avec Israël. Cette frontière est hautement sécurisée par Israël, avec
des postes de contrôle, des clôtures et des zones tampons qui restreignent le
mouvement des personnes et des marchandises. Le point de passage de
Kerem Shalom est le principal point d'entrée pour les biens humanitaires et
commerciaux, tandis que le point de passage d'Erez est principalement
utilisé pour les déplacements des personnes, bien que sous de strictes
restrictions. La frontière avec Israël est le site de fréquents affrontements et
incidents militaires.
Frontière avec l'Égypte : La frontière sud de la bande de Gaza est
partagée avec l'Égypte. Le passage de Rafah, situé à proximité de cette
frontière, est le principal point de passage pour les Palestiniens voyageant à
l'étranger et est géré par l'Autorité palestinienne en coordination avec
l'Égypte. Cependant, le passage est souvent fermé en raison des tensions
régionales et de la situation sécuritaire dans le Sinaï égyptien.
Frontière maritime : La frontière à l'ouest de la bande de Gaza est
délimitée par la mer Méditerranée. Cependant, Israël exerce un contrôle
strict sur les eaux territoriales de Gaza, limitant la pêche des habitants de
Gaza et imposant des restrictions sur les déplacements en mer. Les conflits
armés ont également eu lieu en mer, ce qui a eu des répercussions sur les
pêcheurs locaux.
Ces frontières ont une influence considérable sur la vie quotidienne des
habitants de la bande de Gaza. Les restrictions de mouvement, les blocus et
les conflits militaires qui se produisent le long de ces frontières ont des
répercussions sur l'économie, la sécurité et l'accès aux services de base. De
plus, les fermetures fréquentes des points de passage ont des conséquences
humanitaires, notamment sur l'approvisionnement en biens essentiels, en
médicaments et en aide humanitaire.
5.1.3 L'Isolation de la Bande de Gaza
L'Isolation de la Bande de Gaza est le résultat de divers facteurs
géopolitiques, sécuritaires et économiques, qui ont des conséquences
profondes sur la vie des habitants de Gaza.
L'isolement de la Bande de Gaza peut être abordé sous plusieurs angles :
Isolation Géographique : La Bande de Gaza est bordée par Israël au
nord et à l'est, l'Égypte au sud et la mer Méditerranée à l'ouest. Cette
situation géographique en fait un territoire enclavé, ce qui signifie que les
habitants de Gaza sont largement dépendants des points de passage
contrôlés par Israël et l'Égypte pour leurs déplacements, le commerce et les
voyages à l'étranger.
Blocus Israélien : Depuis 2007, Israël impose un blocus sur la Bande de
Gaza, restreignant strictement les importations, les exportations et les
déplacements. Cette mesure a un impact significatif sur l'économie de Gaza
et limite l'accès aux biens essentiels, y compris les médicaments et les
matériaux de construction.
Fermetures Fréquentes des Points de Passage : Les points de passage
entre la Bande de Gaza et Israël sont souvent fermés en réponse à des
tensions sécuritaires ou des conflits militaires. Ces fermetures ont un impact
sur l'approvisionnement en biens de première nécessité et sur la capacité des
habitants de Gaza à se déplacer.
Restrictions sur la Pêche : Israël limite strictement la zone de pêche
autorisée au large des côtes de Gaza. Cela a des conséquences sur les
moyens de subsistance des pêcheurs locaux, qui dépendent de la mer pour
leur survie.
Contrôle Israélien des Eaux Territoriales : Israël exerce un contrôle strict
sur les eaux territoriales de Gaza, ce qui limite les déplacements en mer et a
conduit à des incidents et à des affrontements en mer.
Isolement Politique : La Bande de Gaza est dirigée par le mouvement
Hamas, qui n'est pas reconnu par la communauté internationale et est
considéré comme une organisation terroriste par Israël et d'autres pays.
Cette situation politique complique les efforts visant à résoudre les
problèmes de Gaza et à mettre fin à son isolement.
Les difficultés économiques, l'accès limité aux soins de santé et l'insécurité
alimentaire sont des problèmes courants. De plus, l'isolement de Gaza
alimente les tensions et les conflits, ce qui rend difficile la recherche d'une
solution durable au conflit israélo-palestinien.
5.1.4 L'Évolution de la Situation Territoriale
Gaza a connu des évolutions significatives, influencées par des facteurs
politiques, économiques et géographiques. Comprendre ces évolutions est
essentiel pour appréhender la situation actuelle de Gaza.
1. Les Origines : La Bande de Gaza a une histoire riche et complexe qui
remonte à l'Antiquité. Elle a été le berceau de civilisations anciennes,
notamment les Philistins. Au fil des siècles, elle a été intégrée à différents
empires, dont l'Empire ottoman et le mandat britannique en Palestine.
2. Le Mandat britannique : Après la Première Guerre mondiale, la région de
la Palestine, y compris Gaza, est placée sous mandat britannique par la
Société des Nations. Cela a influencé les structures politiques et
administratives de Gaza.
3. La Guerre de 1948 : La première guerre israélo-arabe en 1948 a eu un
impact majeur sur la géographie de Gaza. À la fin de cette guerre, Israël a
pris le contrôle de certaines parties de Gaza, tandis que l'Égypte a
administré le reste. Cela a créé une division géographique qui a perduré
jusqu'en 1967.
4. La Guerre des Six Jours (1967) : En 1967, Israël a conquis l'ensemble de
la Bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est lors de la Guerre des Six
Jours. Cet événement a marqué un tournant majeur dans l'histoire de Gaza
et a abouti à un contrôle israélien sur le territoire.
5. L'Accord d'Oslo (1993) : Les Accords d'Oslo ont établi un processus de
paix entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Gaza
a été le centre d'attention de ces accords, devenant une zone d'autonomie
palestinienne, bien que l'occupation israélienne ait persisté dans certaines
zones.
6. Le Désengagement d'Israël (2005) : En 2005, Israël a unilatéralement
évacué la Bande de Gaza, démantelant les colonies israéliennes qui y
étaient implantées. Cependant, Israël a maintenu un contrôle sur les
frontières, l'espace aérien et les eaux territoriales de Gaza, ce qui a entraîné
un isolement économique et géographique continu.
7. La Situation Actuelle : Aujourd'hui, la Bande de Gaza est une enclave
densément peuplée, sous le contrôle du mouvement Hamas. Elle est
confrontée à des défis géographiques majeurs, notamment des frontières
strictement contrôlées par Israël, un accès limité à la mer, des points de
passage contrôlés et un isolement persistant.
8. Conséquences sur la Population : L'évolution de la situation territoriale
de Gaza a eu un impact profond sur la vie de ses habitants. Les restrictions
de mouvement, les conflits militaires et les difficultés économiques ont créé
des conditions de vie difficiles pour la population de Gaza.

5.2 Les Colonies Israéliennes dans la Bande de Gaza


5.2.1 La Création des Colonies Israéliennes à Gaza
La Création des Colonies Israéliennes à Gaza ont été un sujet de
controverse majeur dans le conflit israélo-palestinien et ont eu un impact
significatif sur la situation géopolitique de la région. Il est essentiel de
comprendre les origines et le développement de ces colonies pour
appréhender les tensions qui ont prévalu à Gaza.
1. Les Origines : Les premières colonies israéliennes dans la Bande de Gaza
ont été établies après la Guerre des Six Jours en 1967, lorsque Israël a
conquis ce territoire. À l'origine, ces colonies étaient principalement des
implantations militaires, destinées à renforcer la présence israélienne dans
la région.
2. Objectifs et Motivations : Les colonies israéliennes dans la Bande de
Gaza avaient plusieurs objectifs. D'une part, elles étaient considérées
comme un moyen de sécuriser le territoire et de contrôler les points
stratégiques. D'autre part, elles reflétaient une vision idéologique selon
laquelle la terre biblique d'Israël devait être habitée par des Juifs.
3. Évolution Démographique : Au fil des décennies, la population des
colonies israéliennes à Gaza a augmenté, attirant des civils israéliens avec
des incitations financières et une infrastructure développée. Les colons
israéliens vivaient aux côtés de la population palestinienne locale, ce qui a
créé des tensions et des conflits fréquents.
4. Conflits et Sécurité : Les colonies israéliennes étaient régulièrement le
théâtre de violences et de confrontations avec les Palestiniens. Les forces
israéliennes étaient déployées pour assurer la sécurité des colons, ce qui a
provoqué des réactions négatives de la part de la population palestinienne.
5. Le Désengagement d'Israël (2005) : En 2005, Israël a unilatéralement
évacué les colonies israéliennes à Gaza dans le cadre du Plan de
désengagement unilatéral. Cela a été une opération complexe, marquée par
des tensions internes en Israël, mais qui a abouti au démantèlement de ces
colonies.
6. Conséquences et Héritage : Le retrait des colonies israéliennes a été un
événement significatif, mais il a laissé un certain nombre de questions en
suspens, notamment le statut de la Bande de Gaza et le contrôle des
frontières. Les conséquences de la présence des colonies israéliennes
persistent dans la mémoire collective et continuent d'influencer le conflit
israélo-palestinien.
Cette décision a eu un impact significatif sur la Bande de Gaza, sur la
situation des Palestiniens qui y résident, ainsi que sur l'évolution du conflit
israélo-palestinien dans son ensemble.
1. Retrait des colonies israéliennes : Le désengagement unilatéral d'Israël en
2005 a abouti au retrait complet des colonies israéliennes de la Bande de
Gaza. Les colons israéliens et les infrastructures militaires ont été évacués,
marquant la fin de la présence israélienne dans cette région.
2. Transfert de souveraineté : À la suite du retrait, la Bande de Gaza est
passée sous le contrôle de l'Autorité Palestinienne dirigée par Mahmoud
Abbas. Cela a été perçu comme une première étape vers la création d'un
État palestinien indépendant.
3. Espoirs et attentes : De nombreux Palestiniens et membres de la
communauté internationale ont accueilli favorablement le retrait israélien,
considérant qu'il pourrait ouvrir la voie à des négociations de paix plus
constructives.
4. Les défis économiques et humanitaires : Cependant, le retrait israélien a
également laissé derrière lui un vide économique et sécuritaire difficile à
combler. La Bande de Gaza était économiquement dépendante des colonies
israéliennes, ce qui a créé des défis majeurs pour le développement de la
région.
5. Émergence du Hamas : Après le retrait israélien, les élections législatives
palestiniennes de 2006 ont abouti à la victoire du mouvement Hamas. Cette
victoire a marqué un tournant significatif dans la politique palestinienne et a
eu des conséquences majeures sur la situation à Gaza.
6. Blocus israélien : En réaction à la prise de contrôle du Hamas à Gaza,
Israël a imposé un blocus strict sur la Bande de Gaza, restreignant
sévèrement les mouvements de biens et de personnes. Cela a eu un impact
dévastateur sur la vie quotidienne des habitants de Gaza.
7. Conflits et escalades militaires : Les années qui ont suivi le retrait
israélien ont été marquées par des conflits récurrents entre Israël et Gaza,
notamment l'Opération Plomb Durci en 2008-2009, l'Opération Pilier de
Défense en 2012, l'Opération Bordure Protectrice en 2014, et l'Opération
Gardien des Murailles en 2021. Ces conflits ont eu des conséquences
dévastatrices pour la population civile de Gaza.
8. Effets sur les négociations de paix : Le retrait israélien de Gaza et ses
conséquences ont eu un impact sur les perspectives de négociations de paix
israélo-palestiniennes. Les divisions internes palestiniennes et la situation
complexe à Gaza ont compliqué les efforts pour parvenir à un règlement
définitif du conflit.

CHAPITRE 6 :
LES OPÉRATIONS MILITAIRES ET LES CONFLITS
RÉCENTS

6.1 L'Opération Plomb Durci (2008-2009)


6.1.1 Contexte et Précédents de l'Opération Plomb Durci
L'Opération Plomb Durci, menée par Israël en décembre 2008, fut l'une des
opérations militaires les plus marquantes dans le conflit israélo-palestinien.
Pour comprendre les événements qui ont conduit à cette opération, il est
essentiel de se plonger dans le contexte politique et sécuritaire de l'époque.
Le conflit israélo-palestinien est un conflit complexe qui trouve ses racines
dans l'histoire mouvementée de la région du Moyen-Orient. Depuis la
création de l'État d'Israël en 1948, les tensions entre Israéliens et
Palestiniens n'ont cessé de s'exacerber. L'absence d'un accord de paix
durable a laissé place à de nombreuses éruptions de violence, dont
l'Opération Plomb Durci a été l'une des plus notables.
Les antécédents de l'Opération Plomb Durci remontent à plusieurs années
avant son déclenchement en 2008. Les relations entre Israël et la bande de
Gaza, contrôlée par le groupe militant Hamas depuis 2007, s'étaient
fortement détériorées. Israël avait imposé un blocus sur la bande de Gaza en
2007 en réponse aux tirs de roquettes provenant de cette région. Le blocus
avait eu un impact dévastateur sur la vie des Gazaouis, restreignant l'accès à
des biens de première nécessité tels que la nourriture, les médicaments, et
l'énergie.
Les tensions s'étaient également accrues en raison de la poursuite de la
colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, des territoires
revendiqués par les Palestiniens pour un futur État. La construction de
colonies israéliennes dans ces zones contestées avait suscité de vives
réactions et contribué à l'escalade du conflit.
L'élément déclencheur de l'Opération Plomb Durci fut l'augmentation des
tirs de roquettes par les groupes militants de la bande de Gaza sur les villes
et villages du sud d'Israël. Ces attaques avaient créé un climat de peur et
d'insécurité parmi la population israélienne, en particulier dans les
communautés proches de la frontière avec Gaza. Le gouvernement
israélien, dirigé par le Premier ministre Ehud Olmert, estimait qu'il était
temps de réagir de manière décisive pour mettre fin à ces attaques et
protéger ses citoyens.
Le 27 décembre 2008, Israël lança l'Opération Plomb Durci en lançant une
série de frappes aériennes sur la bande de Gaza. L'objectif déclaré de
l'opération était de mettre un terme aux tirs de roquettes depuis Gaza en
détruisant les infrastructures et les installations militaires du Hamas,
considéré comme un groupe terroriste par Israël et de nombreux pays
occidentaux. Le nom de l'opération, "Plomb Durci," évoquait la
détermination d'Israël à mettre fin à ces attaques.
L'Opération Plomb Durci ne se limita pas aux frappes aériennes. Israël
lança également une opération terrestre pour cibler les combattants du
Hamas et démanteler leurs tunnels souterrains. Les combats qui
s'ensuivirent provoquèrent des pertes humaines des deux côtés, en
particulier parmi la population civile.
L'opération suscita une vive réaction sur la scène internationale. De
nombreux pays et organisations humanitaires condamnèrent Israël pour
l'ampleur des destructions causées et les pertes civiles. Les Palestiniens et
leurs partisans qualifièrent l'opération d'"agression israélienne" et
appelèrent à des manifestations de solidarité à travers le monde. Les médias
internationaux couvrirent abondamment les événements, montrant les
images déchirantes des victimes palestiniennes, en particulier des enfants.
Les efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit s'intensifièrent
rapidement. L'Égypte, la France, et d'autres acteurs régionaux et
internationaux tentèrent de négocier un cessez-le-feu. Après trois semaines
de combats, un cessez-le-feu fut finalement accepté par les deux parties,
mettant fin à l'Opération Plomb Durci en janvier 2009.
L'Opération Plomb Durci eut un impact durable sur la région. Elle laissa
derrière elle un bilan tragique, avec des milliers de morts et de blessés, des
infrastructures détruites et une population palestinienne meurtrie. Elle
suscita également des débats intenses sur le respect du droit international et
les responsabilités dans ce conflit. Pour de nombreux observateurs, cette
opération demeure un exemple tragique des conséquences humaines et
politiques de l'impasse dans le conflit israélo-palestinien.
Il est important de noter que la narration de ces événements peut varier en
fonction de la perspective de ceux qui les racontent. Certains soutiennent
qu'Israël avait le droit de se défendre contre les attaques de roquettes depuis
Gaza, tandis que d'autres considèrent l'opération comme une réponse
disproportionnée aux provocations du Hamas. Cette diversité de points de
vue reflète la complexité du conflit israélo-palestinien et souligne la
nécessité de rechercher une solution pacifique et durable pour mettre fin
aux souffrances des populations concernées.
6.1.2 Déroulement de l'Opération et Objectifs Israéliens
Pour comprendre pleinement l'Opération Plomb Durci, il est essentiel
d'examiner de près son déroulement et les objectifs poursuivis par Israël au
cours de cette opération militaire de grande envergure.
L'Opération Plomb Durci a débuté le 27 décembre 2008, lorsque l'armée
israélienne a lancé des frappes aériennes massives sur la bande de Gaza en
réponse aux tirs de roquettes incessants en provenance de cette région.
L'objectif déclaré de l'opération était de mettre fin aux attaques à la roquette
contre les villes et les villages israéliens situés à proximité de la frontière
avec Gaza. Les autorités israéliennes considéraient ces tirs de roquettes
comme une menace constante pour la sécurité de leurs citoyens, en
particulier dans les localités du sud d'Israël.
Les frappes aériennes initiales visaient principalement les infrastructures
militaires du Hamas, le groupe palestinien au pouvoir dans la bande de
Gaza. Les cibles comprenaient les postes de commandement, les entrepôts
d'armes, les installations de fabrication de roquettes, et les bases
d'entraînement du Hamas. L'objectif tactique de ces premières attaques était
de perturber la capacité du Hamas à mener des opérations militaires et à
lancer des roquettes sur Israël.
L'Opération Plomb Durci a cependant évolué rapidement en une opération
terrestre. Les forces terrestres israéliennes ont pénétré dans la bande de
Gaza pour mener des opérations militaires au sol, notamment la recherche
et la destruction des tunnels souterrains utilisés par le Hamas pour le
stockage d'armes et le déplacement de ses combattants. Ces tunnels
représentaient une menace importante pour Israël, car ils permettaient au
Hamas de contourner le blocus israélien en introduisant des armes et en
effectuant des attaques surprises.
Le déroulement de l'opération a été marqué par des combats intenses dans
les rues de Gaza. Les forces israéliennes ont été confrontées à la résistance
des combattants du Hamas, qui se sont retranchés dans les zones densément
peuplées, utilisant des civils comme boucliers humains, une tactique
fortement critiquée par la communauté internationale.
L'opération a également eu des conséquences tragiques sur la population
civile de la bande de Gaza. Les frappes israéliennes ont causé de
nombreuses victimes parmi les civils, y compris des femmes et des enfants.
Les images de civils tués et blessés ont suscité une profonde émotion à
travers le monde et ont alimenté les critiques à l'encontre d'Israël.
Les objectifs poursuivis par Israël au cours de l'Opération Plomb Durci
étaient multiples. Tout d'abord, le gouvernement israélien cherchait à mettre
un terme aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. Ces attaques répétées
avaient créé un climat de peur et d'insécurité parmi la population
israélienne, en particulier dans les communautés proches de la frontière
avec Gaza. Israël cherchait à rétablir la sécurité pour ses citoyens.
Deuxièmement, Israël visait à affaiblir la capacité militaire du Hamas. Le
Hamas était considéré comme une organisation terroriste par Israël et de
nombreux pays occidentaux. En détruisant les infrastructures militaires du
groupe, Israël cherchait à réduire sa capacité à mener des attaques contre
Israël et à limiter son potentiel de représailles.
Troisièmement, l'Opération Plomb Durci avait pour objectif de démanteler
les tunnels souterrains utilisés par le Hamas. Ces tunnels étaient une
menace stratégique majeure pour Israël, car ils permettaient au groupe de
faire passer des armes et des combattants, contournant ainsi le blocus
israélien imposé à la bande de Gaza. Israël cherchait à éliminer cette
menace en localisant et en détruisant ces tunnels.
Enfin, l'opération avait également un objectif politique. Elle était destinée à
montrer la détermination d'Israël à protéger ses citoyens et à mettre un
terme aux attaques du Hamas. Elle avait pour but de dissuader le Hamas de
poursuivre ses actions hostiles contre Israël.
L'Opération Plomb Durci a duré trois semaines et s'est achevée en janvier
2009 avec un cessez-le-feu négocié par l'Égypte. Le bilan humain de
l'opération était lourd, avec des milliers de morts et de blessés, en grande
partie des civils. L'opération a suscité des débats intenses et des
controverses sur la proportionnalité de la réponse israélienne et sur le
respect du droit international. Elle a également laissé des cicatrices
profondes dans la mémoire collective des populations touchées, renforçant
l'urgence de trouver une solution pacifique et durable pour mettre fin à ce
conflit complexe.
6.1.3 Répercussions Internationales et Humanitaires
L'Opération a eu des répercussions considérables tant sur la scène
internationale que sur le plan humanitaire.
Sur la scène internationale, l'Opération Plomb Durci a suscité des réactions
diverses et parfois contradictoires. Les pays du Moyen-Orient, en particulier
ceux de la Ligue arabe, ont vivement condamné l'opération israélienne. Les
dirigeants arabes ont exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien et
condamné Israël pour son utilisation de la force militaire. Les
manifestations de soutien aux Palestiniens se sont multipliées dans la
région, reflétant un fort sentiment de solidarité.
Sur le plan international, de nombreux pays et organisations ont exprimé
leur préoccupation face aux conséquences humanitaires de l'opération.
L'Organisation des Nations Unies (ONU), par le biais du Secrétaire général
Ban Ki-moon, a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a exhorté toutes les
parties à respecter le droit international humanitaire. Les membres du
Conseil de sécurité de l'ONU ont tenté de négocier un cessez-le-feu, mais
les divisions entre les États-Unis, qui ont soutenu Israël, et d'autres
membres du Conseil ont entravé ces efforts.
Les organisations humanitaires ont rapidement alerté sur la détérioration de
la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Le blocus israélien imposé
depuis 2007 avait déjà contribué à créer une crise humanitaire, mais
l'Opération Plomb Durci l'a encore exacerbée. Les frappes israéliennes ont
détruit des infrastructures vitales, dont des hôpitaux, des écoles et des
installations de traitement de l'eau et des égouts. Cela a rendu l'accès à l'eau
potable, aux soins de santé et à l'éducation extrêmement difficile pour les
habitants de Gaza.
De plus, le conflit a forcé de nombreux civils à fuir leurs foyers pour
chercher refuge dans des écoles ou des camps de l'ONU. Les civils pris au
piège de la violence n'avaient souvent nulle part où se réfugier en toute
sécurité. Les images de familles déplacées, de blessés et de personnes en
détresse ont choqué le monde entier.
L'Opération Plomb Durci a également soulevé des préoccupations quant à
l'utilisation d'armes controversées, telles que le phosphore blanc, dans les
zones densément peuplées de Gaza. Les accusations d'Israël concernant
l'utilisation de civils comme boucliers humains par le Hamas ont été
vivement débattues. Les enquêtes et les rapports sur les violations
présumées du droit international ont été au cœur des discussions
internationales.
L'opération a également eu des conséquences sur la diplomatie
internationale. La crise a renforcé les divisions entre les États-Unis et
plusieurs de leurs alliés européens et arabes. Les États-Unis ont apporté un
soutien explicite à Israël, affirmant son droit à se défendre contre les
attaques de roquettes, tandis que d'autres nations, y compris des pays
européens, ont critiqué la réaction israélienne comme étant
disproportionnée.
Les manifestations de solidarité avec les Palestiniens ont éclaté dans le
monde entier. Les appels à mettre fin à l'opération se sont multipliés, et des
manifestations ont eu lieu dans de nombreuses grandes villes, exprimant un
mécontentement généralisé envers les souffrances infligées aux civils
palestiniens.
Sur le plan humanitaire, l'impact de l'Opération Plomb Durci sur la
population de Gaza a été profond et durable. Les pertes en vies humaines
étaient lourdes, avec des milliers de Palestiniens tués et blessés, dont de
nombreux civils. Les infrastructures détruites ont laissé des cicatrices dans
le tissu social de Gaza, rendant la vie quotidienne encore plus difficile pour
la population déjà soumise au blocus.
Les besoins humanitaires sont devenus encore plus pressants à la suite de
l'opération. L'accès à la nourriture, à l'eau potable et aux soins de santé était
gravement entravé. Les organisations humanitaires ont dû faire face à des
défis considérables pour acheminer l'aide aux populations vulnérables.
Le conflit a également eu un impact psychologique profond sur les
habitants de Gaza, en particulier sur les enfants. Les traumatismes et les
pertes ont laissé des cicatrices durables, affectant la santé mentale et
émotionnelle de toute une génération.
En fin de compte, l'Opération Plomb Durci a illustré la complexité du
conflit israélo-palestinien et l'impact profond qu'il a sur les populations
civiles et sur la scène internationale. Les répercussions de cette opération se
sont fait ressentir bien au-delà des frontières de la bande de Gaza,
alimentant les débats sur le droit international, les responsabilités et la
recherche d'une solution durable pour mettre fin aux souffrances des
Palestiniens et des Israéliens pris au piège de ce conflit persistant.
6.2 L'Opération Pilier de Défense (2012)
6.2.1 Origines et Déclenchement de l'Opération Pilier de Défense
L'Opération Pilier de Défense, menée par Israël en novembre 2012, a été
précédée par une série d'événements qui ont culminé en une flambée de
violence entre Israël et la bande de Gaza. Pour comprendre les origines et le
déclenchement de cette opération, il est essentiel d'examiner les
circonstances qui ont conduit à ce conflit.
Les tensions entre Israël et la bande de Gaza, sous le contrôle du Hamas,
avaient augmenté de manière significative au cours des mois précédant
l'Opération Pilier de Défense. L'un des principaux facteurs à l'origine de ces
tensions était l'assassinat ciblé par Israël d'Ahmed Jabari, le commandant
militaire du Hamas, en novembre 2012. Cet événement marquant a
déclenché une escalade des hostilités.
L'assassinat de Jabari a été précédé par des affrontements sporadiques entre
Israël et les groupes armés de Gaza, notamment le Hamas et d'autres
factions palestiniennes. Les militants de Gaza avaient lancé des roquettes en
direction d'Israël, provoquant des frappes aériennes de représailles de la part
de l'armée israélienne.
Le 8 novembre 2012, l'armée israélienne a ciblé Ahmed Jabari lorsqu'il
circulait en voiture à Gaza, et cette action a marqué le début d'une escalade
majeure du conflit. L'assassinat de Jabari a été suivi par une série de frappes
aériennes israéliennes sur la bande de Gaza, visant des infrastructures
militaires du Hamas. Le gouvernement israélien justifiait ces attaques en
affirmant qu'elles avaient pour objectif de mettre fin aux tirs de roquettes en
provenance de Gaza.
Les roquettes tirées depuis Gaza avaient atteint des zones peuplées du sud
d'Israël, mettant en danger la vie des civils israéliens. L'escalade des tirs de
roquettes avait créé un climat d'insécurité et de peur parmi les résidents de
ces régions. Israël considérait ces attaques comme une menace directe pour
la sécurité de ses citoyens et cherchait à y mettre un terme.
Le Hamas et d'autres groupes militants de la bande de Gaza avaient
également accru leur capacité à tirer des roquettes à plus longue portée,
atteignant des villes plus éloignées, y compris Tel Aviv et Jérusalem. Ces
tirs de roquettes sur des centres urbains israéliens avaient augmenté la
pression sur le gouvernement israélien pour prendre des mesures décisives.
Le déclenchement de l'Opération Pilier de Défense a été précédé par une
période d'intense diplomatie internationale, alors que de nombreux acteurs
internationaux tentaient de négocier un cessez-le-feu pour éviter une
escalade majeure du conflit. Les États-Unis, l'Égypte et d'autres pays de la
région se sont efforcés de parvenir à un accord de cessez-le-feu, mais les
négociations n'ont pas abouti à un accord formel.
Le 14 novembre 2012, l'armée israélienne a lancé l'Opération Pilier de
Défense, en déclenchant une série de frappes aériennes massives sur la
bande de Gaza. L'objectif déclaré de l'opération était de mettre fin aux tirs
de roquettes depuis Gaza et de dégrader la capacité militaire du Hamas.
Le déroulement de l'opération a été caractérisé par des frappes aériennes
continues sur la bande de Gaza, visant des cibles militaires du Hamas, telles
que des entrepôts d'armes, des postes de commandement et des bases
d'entraînement. Les forces terrestres israéliennes ont également été
mobilisées en vue d'une éventuelle incursion terrestre, bien que cette phase
n'ait finalement pas eu lieu.
Le conflit a duré huit jours, et les échanges de tirs entre les deux parties ont
été intenses. Les groupes armés de Gaza ont continué à lancer des roquettes
en direction d'Israël, tandis que l'armée israélienne a poursuivi ses frappes
aériennes. Les pertes humaines ont été lourdes des deux côtés, avec des
civils palestiniens et israéliens pris au piège de la violence.
L'Opération Pilier de Défense s'est achevée par un cessez-le-feu négocié
sous les auspices de l'Égypte. Ce cessez-le-feu a mis fin à huit jours de
combats, mais le conflit israélo-palestinien est resté sans solution durable.
Les origines de l'Opération Pilier de Défense étaient ancrées dans un cycle
de violence perpétuelle et de tensions chroniques, reflétant la complexité et
la profondeur du conflit israélo-palestinien.
6.2.2 Objectifs et Stratégie d’Israël
L'Opération Pilier de Défense, menée par Israël en novembre 2012, avait
des objectifs stratégiques et tactiques bien définis. Pour comprendre les
motivations et la stratégie d'Israël lors de cette opération, il est essentiel
d'explorer les facteurs qui ont influencé les décisions du gouvernement
israélien.
Mettre fin aux tirs de roquettes :
L'objectif principal d'Israël lors de l'Opération Pilier de Défense était de
mettre un terme aux tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza.
Les tirs de roquettes, provenant du Hamas et d'autres groupes militants,
avaient augmenté de manière significative au cours des mois précédents
l'opération. Ces attaques représentaient une menace directe pour la sécurité
des citoyens israéliens, en particulier dans les régions proches de la
frontière avec Gaza.
Les roquettes lancées depuis Gaza avaient atteint des zones peuplées du sud
d'Israël, provoquant des frappes aériennes de représailles de la part de
l'armée israélienne. Cette escalade des tirs de roquettes avait créé un climat
d'insécurité et de peur parmi la population israélienne. Mettre fin à ces
attaques et rétablir la sécurité pour les citoyens israéliens était une priorité
pour le gouvernement d'Israël.
Affaiblir le Hamas :
Le Hamas, le groupe militant qui contrôlait la bande de Gaza, était
considéré comme une organisation terroriste par Israël et de nombreux pays
occidentaux. Israël cherchait à affaiblir la capacité militaire du Hamas,
notamment en ciblant ses infrastructures militaires, telles que les entrepôts
d'armes, les postes de commandement et les bases d'entraînement. L'objectif
était de réduire la capacité du Hamas à mener des attaques contre Israël et à
limiter son potentiel de représailles.
Démanteler les infrastructures militaires du Hamas :
Outre l'affaiblissement du Hamas en tant qu'organisation, Israël cherchait à
démanteler les infrastructures militaires du groupe, y compris les tunnels
souterrains utilisés pour le stockage d'armes et le déplacement de
combattants. Ces tunnels étaient une menace stratégique majeure pour
Israël, car ils permettaient au Hamas de faire passer des armes et des
combattants, contournant ainsi le blocus israélien imposé à la bande de
Gaza. Israël visait à éliminer cette menace en localisant et en détruisant ces
tunnels.
Dissuader le Hamas :
L'Opération Pilier de Défense avait également un objectif de dissuasion.
Israël cherchait à montrer sa détermination à protéger ses citoyens et à
mettre fin aux attaques du Hamas. L'opération avait pour but de décourager
le Hamas de poursuivre ses actions hostiles contre Israël en infligeant des
pertes et en dégradant sa capacité opérationnelle.
La stratégie d'Israël lors de l'Opération Pilier de Défense comprenait des
frappes aériennes ciblées sur des objectifs militaires du Hamas, ainsi que la
mobilisation de ses forces terrestres en préparation d'une possible incursion
terrestre en cas de besoin. Les forces terrestres israéliennes ont été
positionnées près de la frontière avec Gaza en vue d'une éventuelle
intervention.
L'objectif tactique des frappes aériennes était de perturber la capacité du
Hamas à mener des opérations militaires en détruisant ses infrastructures et
en réduisant ses capacités opérationnelles. Ces frappes ont visé des sites
militaires du Hamas, des postes de commandement, des entrepôts d'armes et
des bases d'entraînement.
En fin de compte, l'Opération Pilier de Défense a duré huit jours et s'est
achevée par un cessez-le-feu négocié sous les auspices de l'Égypte.
L'opération a atteint certains de ses objectifs stratégiques, notamment en
perturbant la capacité du Hamas à lancer des roquettes sur Israël et en
détruisant des infrastructures militaires du groupe. Cependant, le conflit
israélo-palestinien est resté sans solution durable, et les tensions
persistantes ont continué à entraîner des cycles de violence récurrents,
soulignant la complexité et l'urgence de trouver une voie vers une paix
durable.
6.2.3 Réactions et Conséquences de l’Opération
L'Opération Pilier de Défense en novembre 2012 a déclenché une série de
réactions et de conséquences à la fois au niveau national et international,
soulignant l'impact profond de ce conflit sur les populations civiles et sur la
diplomatie mondiale.
Réactions au niveau national :
Au niveau national, l'Opération Pilier de Défense a suscité une variété de
réactions en Israël. Les citoyens israéliens vivant dans les zones du sud du
pays, proches de la bande de Gaza, étaient directement touchés par les tirs
de roquettes en provenance de Gaza. Les familles étaient contraintes de
vivre sous la menace constante des attaques, ce qui créait un climat de peur
et d'insécurité. En réaction à cette situation, de nombreux Israéliens ont
exprimé leur soutien aux opérations militaires visant à mettre fin aux tirs de
roquettes.
Cependant, d'autres Israéliens, en particulier dans les grandes villes comme
Tel Aviv et Jérusalem, ont été confrontés à des attaques de roquettes plus
fréquentes que par le passé. Cela a contribué à une prise de conscience plus
large des menaces sécuritaires et a généré des critiques concernant la
gestion du conflit par le gouvernement.
Le gouvernement israélien, dirigé à l'époque par le Premier ministre
Benjamin Netanyahu, a reçu un large soutien politique pour l'opération. La
plupart des partis politiques en Israël ont exprimé leur solidarité avec
l'objectif de mettre fin aux attaques de roquettes et de protéger les citoyens
israéliens. Cependant, certains membres de l'opposition ont appelé à des
efforts diplomatiques plus importants pour parvenir à un cessez-le-feu.
Réactions au niveau international :
Sur la scène internationale, l'Opération Pilier de Défense a suscité des
réactions diverses et parfois contradictoires. Plusieurs pays, y compris les
États-Unis, ont exprimé leur soutien à Israël et ont souligné son droit à se
défendre contre les tirs de roquettes en provenance de Gaza. Les États-Unis,
en particulier, ont soutenu la position israélienne et ont bloqué des
résolutions critiques à l'ONU.
Cependant, d'autres pays, en particulier dans le monde arabe, ont condamné
l'opération israélienne et ont exprimé leur solidarité avec le peuple
palestinien. Les dirigeants arabes ont accusé Israël de disproportion dans sa
réponse et de violations des droits de l'homme. Des manifestations de
soutien aux Palestiniens ont eu lieu dans de nombreux pays arabes.
L'ONU et d'autres organisations internationales ont exprimé leur
préoccupation face aux conséquences humanitaires du conflit et ont appelé
à un cessez-le-feu immédiat. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon,
a joué un rôle actif dans la diplomatie pour parvenir à un cessez-le-feu.
L'Égypte, sous la présidence de Mohamed Morsi à l'époque, a joué un rôle
clé dans les négociations pour parvenir à un cessez-le-feu. Le Caire a
finalement réussi à négocier un accord de cessez-le-feu entre Israël et le
Hamas, mettant fin à huit jours de combats. Cet accord a été accueilli avec
soulagement par la communauté internationale.
Conséquences humanitaires :
Le conflit a eu des conséquences humanitaires graves pour la population
civile, en particulier pour les habitants de la bande de Gaza. Les frappes
aériennes israéliennes ont endommagé des infrastructures essentielles, y
compris des hôpitaux, des écoles et des installations de traitement de l'eau et
des égouts. Cela a rendu l'accès à la nourriture, à l'eau potable et aux soins
de santé extrêmement difficile pour la population de Gaza.
Le déplacement de civils a été un autre aspect dramatique de la situation.
Les familles fuyaient leurs foyers pour chercher refuge dans des écoles ou
des camps de l'ONU. Les civils pris au piège de la violence n'avaient
souvent nulle part où se réfugier en toute sécurité.
En plus des pertes humaines parmi les civils, le conflit a également eu un
impact psychologique profond. Les traumatismes et les pertes ont laissé des
cicatrices durables, affectant la santé mentale et émotionnelle de
nombreuses personnes, en particulier des enfants.
Conséquences à long terme :
L'Opération Pilier de Défense a mis en lumière les limites des opérations
militaires pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Alors que l'opération
a atteint certains de ses objectifs tactiques, le conflit est resté sans solution
durable. Les tensions entre Israël et la bande de Gaza ont persisté,
entraînant des cycles de violence récurrents
En fin de compte, l'Opération Pilier de Défense a illustré la complexité et la
profondeur du conflit israélo-palestinien et a souligné l'urgence de trouver
une voie vers une paix durable. Les réactions et les conséquences de
l'opération ont renforcé la nécessité d'une diplomatie internationale active et
d'efforts continus pour résoudre ce conflit complexe qui a un impact
profond sur la vie de millions de personnes.
6.3 L'Opération Bordure Protectrice (2014)
6.3.1 Origines et Précédents de l'Opération Bordure Protectrice
L'Opération Bordure Protectrice, menée par Israël en 2014, a été précédée
par une série d'événements et de tensions qui ont contribué à l'escalade du
conflit entre Israël et la bande de Gaza. Pour comprendre les origines et les
précédents de cette opération, il est essentiel d'examiner les circonstances
qui ont conduit à ce conflit majeur.
Contexte général du conflit israélo-palestinien :
L'Opération Bordure Protectrice s'est inscrite dans le cadre d'un conflit
israélo-palestinien de longue date, caractérisé par des décennies de tensions,
d'hostilités et d'incidents violents. Les origines de ce conflit remontent à la
fin du XIXe siècle, avec des revendications concurrentes sur la terre
historique de la Palestine.
Le conflit s'est intensifié après la création de l'État d'Israël en 1948,
provoquant des guerres entre Israël et les pays arabes voisins et entraînant
la fuite de centaines de milliers de Palestiniens. Les territoires de
Cisjordanie et de Gaza sont devenus le centre de l'attention internationale,
avec des affrontements récurrents entre les Palestiniens et Israël.
La bande de Gaza, sous le contrôle du groupe militant Hamas depuis 2007,
est devenue un point focal du conflit. Les habitants de Gaza étaient
confrontés à des défis économiques, politiques et humanitaires importants,
notamment en raison du blocus israélien et égyptien qui limitait les
mouvements de biens et de personnes.
Précédents des opérations militaires :
L'Opération Bordure Protectrice faisait suite à une série d'opérations
militaires et de conflits armés entre Israël et la bande de Gaza. Parmi les
opérations les plus notables, on peut citer l'Opération Plomb Durci en 2008-
2009 et l'Opération Pilier de Défense en 2012. Ces précédentes opérations
avaient laissé des cicatrices profondes et des tensions persistantes entre les
parties.
L'Opération Plomb Durci en 2008-2009 avait été déclenchée par Israël pour
mettre fin aux tirs de roquettes en provenance de Gaza et pour affaiblir le
Hamas. L'opération avait duré 22 jours et avait provoqué de lourdes pertes
humaines parmi les civils palestiniens. Les répercussions humanitaires de
l'opération avaient suscité des préoccupations à l'échelle internationale.
L'Opération Pilier de Défense en 2012 avait été déclenchée après
l'assassinat d'Ahmed Jabari, le commandant militaire du Hamas, par Israël.
Le conflit avait duré huit jours, avec des échanges de tirs et des frappes
aériennes. Les efforts diplomatiques avaient finalement conduit à un cessez-
le-feu négocié sous l'égide de l'Égypte.
Tensions et provocations croissantes :
Les tensions entre Israël et la bande de Gaza avaient augmenté au cours des
mois précédant l'Opération Bordure Protectrice. Les tirs de roquettes en
provenance de Gaza avaient repris, mettant en danger la vie des civils
israéliens, en particulier dans les zones proches de la frontière.
Les groupes militants de Gaza, y compris le Hamas, avaient augmenté leur
capacité à lancer des roquettes sur des villes israéliennes plus éloignées,
créant un climat d'insécurité croissante. Les civils israéliens étaient exposés
à un risque constant, et ces attaques renforçaient le sentiment d'urgence du
gouvernement israélien.
En juin 2014, trois adolescents israéliens avaient été kidnappés et tués en
Cisjordanie. Israël avait accusé le Hamas d'être responsable de ces
meurtres, bien que le Hamas ait nié toute implication. Ces événements
avaient entraîné une répression israélienne en Cisjordanie et avaient
alimenté les tensions.
Le 2 juillet 2014, un jeune Palestinien avait été brûlé vif en représailles
présumées, un acte condamné par la communauté internationale. Ces
événements avaient encore accru les tensions et les violences.
Ces facteurs ont créé un climat explosif, prédisposant à une escalade du
conflit entre Israël et la bande de Gaza. L'Opération Bordure Protectrice a
été déclenchée en juillet 2014, et son déroulement a été marqué par des
frappes aériennes massives sur Gaza, des échanges de tirs et des pertes
humaines considérables des deux côtés.
6.3.2 Objectifs et Déroulement de l’Opération
L'Opération Bordure Protectrice, menée par Israël en 2014, avait des
objectifs stratégiques et tactiques clairement définis. Pour comprendre la
motivation et la manière dont cette opération s'est déroulée, il est essentiel
d'examiner en détail les objectifs d'Israël et le déroulement de l'opération.
Objectifs de l'Opération Bordure Protectrice :
Les objectifs d'Israël lors de l'Opération Bordure Protectrice étaient
multiples et avaient évolué au fil du conflit. Ils comprenaient :
a. Mettre fin aux tirs de roquettes : L'objectif principal d'Israël était de
mettre un terme aux tirs de roquettes en provenance de Gaza, qui
menaçaient la sécurité des citoyens israéliens. Ces tirs avaient atteint des
villes israéliennes plus éloignées, y compris Tel Aviv et Jérusalem, créant
un climat d'insécurité et de peur parmi la population.
b. Affaiblir le Hamas : Israël cherchait à affaiblir la capacité militaire du
Hamas, le groupe militant qui contrôlait Gaza. L'objectif était de réduire la
capacité du Hamas à mener des attaques contre Israël et à limiter son
potentiel de représailles.
c. Démanteler les tunnels : Un objectif majeur de l'opération était de
localiser et de détruire les tunnels souterrains utilisés par le Hamas pour
stocker des armes, faire passer des combattants et contourner le blocus
israélien. Ces tunnels représentaient une menace stratégique majeure pour
Israël, et leur élimination était considérée comme essentielle pour la
sécurité.
d. Rétablir la dissuasion : Israël cherchait à restaurer sa dissuasion en
montrant sa détermination à protéger ses citoyens et à mettre fin aux
attaques du Hamas. L'opération avait pour but de décourager le Hamas de
poursuivre ses actions hostiles contre Israël en infligeant des pertes et en
dégradant sa capacité opérationnelle.
Déroulement de l'Opération Bordure Protectrice :
L'Opération Bordure Protectrice a débuté le 8 juillet 2014, lorsque l'armée
israélienne a lancé des frappes aériennes massives sur la bande de Gaza.
Ces frappes étaient destinées à neutraliser les infrastructures militaires du
Hamas, y compris les entrepôts d'armes, les postes de commandement et les
bases d'entraînement.
Le conflit a rapidement évolué vers une phase terrestre, avec l'envoi de
troupes israéliennes dans la bande de Gaza. L'objectif de cette phase
terrestre était de localiser et de détruire les tunnels souterrains utilisés par le
Hamas.
Le déroulement de l'opération a été caractérisé par des échanges de tirs
intenses entre les forces israéliennes et les combattants du Hamas. Les
civils palestiniens ont été pris au piège de la violence, et les pertes
humaines ont été lourdes des deux côtés.
L'opération s'est poursuivie pendant 50 jours, avec des bombardements
continus et des combats au sol. Le conflit a entraîné d'importantes
destructions d'infrastructures civiles, notamment des écoles, des hôpitaux et
des habitations. Des milliers de civils ont été déplacés et de nombreuses
vies ont été perdues.
Le 26 août 2014, un accord de cessez-le-feu a été négocié entre Israël et le
Hamas, mettant fin à 50 jours de combats. Cet accord a mis fin à la phase
active de l'opération, bien que des tensions et des violences aient persisté
après le cessez-le-feu.
L'Opération Bordure Protectrice a atteint certains de ses objectifs
stratégiques, notamment en dégradant la capacité du Hamas à lancer des
roquettes sur Israël et en démantelant un certain nombre de tunnels.
Cependant, les conséquences humanitaires du conflit ont été graves, avec
d'importantes pertes de vies civiles et des destructions considérables.
6.3.3 Réactions Internationales et Impact sur la Population Civile
L'Opération Bordure Protectrice en 2014 a suscité une série de réactions
internationales et a eu un impact significatif sur la population civile de la
bande de Gaza. Pour comprendre pleinement les conséquences de cette
opération, il est essentiel d'examiner les réactions internationales et l'impact
sur les civils pris au piège du conflit.
Réactions internationales :
L'Opération Bordure Protectrice a été largement suivie par la communauté
internationale, suscitant des réactions diverses de la part des
gouvernements, des organisations internationales et de la société civile.
Les États-Unis, un allié clé d'Israël, ont exprimé leur soutien à Israël
tout en appelant à la retenue et à la protection des civils. Ils ont bloqué des
résolutions critiquant Israël à l'ONU, soulignant le droit d'Israël à se
défendre contre les attaques du Hamas.
De nombreux pays arabes et musulmans ont condamné l'opération
israélienne, exprimant leur solidarité avec le peuple palestinien. Des
manifestations de soutien aux Palestiniens ont eu lieu dans de nombreux
pays arabes.
L'ONU a joué un rôle actif dans la diplomatie visant à mettre fin au
conflit. Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé sa
préoccupation face aux pertes civiles et a appelé à un cessez-le-feu
immédiat.
L'Égypte, sous la présidence d'Abdel Fattah al-Sissi, a joué un rôle clé
dans les négociations pour parvenir à un cessez-le-feu. Le Caire a
finalement réussi à négocier un accord de cessez-le-feu entre Israël et le
Hamas, mettant fin à 50 jours de combats.
Impact sur la population civile :
L'Opération Bordure Protectrice a eu des conséquences dévastatrices pour
la population civile de la bande de Gaza. Les frappes aériennes massives et
les combats au sol ont causé d'importantes destructions d'infrastructures
civiles, y compris des écoles, des hôpitaux et des habitations. De nombreux
civils ont perdu leur maison et leurs biens, et de nombreuses familles ont
été déplacées.
Les pertes humaines ont été lourdes, avec des milliers de Palestiniens tués,
dont de nombreux enfants. Les hôpitaux de Gaza étaient débordés, avec un
manque de personnel médical, de médicaments et d'équipement médical
adéquat pour faire face à l'afflux de blessés.
Le conflit a également eu un impact psychologique profond sur la
population civile. Les traumatismes et les pertes ont laissé des cicatrices
durables, affectant la santé mentale et émotionnelle de nombreuses
personnes. Les enfants, en particulier, ont été touchés de manière
significative, souffrant de stress post-traumatique et de cauchemars.
Le déplacement de civils a été un autre aspect dramatique de l'opération.
Les familles fuyaient leurs foyers pour chercher refuge dans des écoles, des
camps de l'ONU ou chez des proches. Les civils pris au piège de la violence
n'avaient souvent nulle part où se réfugier en toute sécurité.
Le blocus israélien de Gaza, en place depuis des années, avait déjà créé des
défis économiques et humanitaires importants pour la population.
L'opération a aggravé cette situation, rendant l'accès à la nourriture, à l'eau
potable et aux soins de santé encore plus difficile.
Conséquences à long terme :
L'Opération Bordure Protectrice a laissé un impact durable sur la bande de
Gaza. Les destructions d'infrastructures civiles ont eu un coût économique
important, entravant la reconstruction et le développement de la région. Les
familles touchées par le conflit ont eu du mal à se remettre de leurs pertes,
tant sur le plan matériel qu'émotionnel.
Les tensions entre Israël et la bande de Gaza ont persisté après le cessez-le-
feu, et le conflit est resté sans solution durable. Les habitants de Gaza sont
toujours confrontés à des défis économiques et humanitaires importants,
avec des restrictions sévères sur les mouvements de biens et de personnes.
L'Opération Bordure Protectrice a illustré la complexité et la gravité du
conflit israélo-palestinien. Les réactions internationales et les conséquences
humanitaires du conflit ont renforcé la nécessité de trouver une voie vers la
paix pour mettre fin aux cycles de violence récurrents qui touchent les
populations civiles de Gaza et d'Israël.

6.4 L'Opération Gardien des Murailles (2021)


6.4.1 Contexte et Déclenchement de l'Opération Gardien des Murailles
L'Opération Gardien des Murailles, menée par Israël en mai 2021, est le
dernier chapitre d'une série d'opérations militaires et de conflits qui ont
éclaté entre Israël et la bande de Gaza. Pour comprendre le contexte et les
événements qui ont conduit à cette opération, il est essentiel d'examiner de
manière détaillée les circonstances qui ont précédé le déclenchement du
conflit.
Contexte général du conflit israélo-palestinien :
L'Opération Gardien des Murailles s'est inscrite dans le cadre du conflit
israélo-palestinien, un conflit de longue date caractérisé par des décennies
de tensions, d'hostilités et d'incidents violents. Les origines de ce conflit
remontent au XIXe siècle, lorsque des revendications concurrentes sur la
terre historique de la Palestine ont pris racine.
Le conflit s'est intensifié après la création de l'État d'Israël en 1948,
provoquant des guerres entre Israël et les pays arabes voisins et entraînant
la fuite de centaines de milliers de Palestiniens. Les territoires de
Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza sont devenus le centre de
l'attention internationale, avec des affrontements récurrents entre les
Palestiniens et Israël.
La bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007, est devenue un
point focal du conflit. Les habitants de Gaza étaient confrontés à des défis
économiques, politiques et humanitaires importants, notamment en raison
du blocus israélien qui limitait les mouvements de biens et de personnes.
Précédents des opérations militaires :
L'Opération Gardien des Murailles a été précédée par une série d'opérations
militaires entre Israël et la bande de Gaza. Parmi les opérations les plus
notables, on peut citer l'Opération Plomb Durci en 2008-2009, l'Opération
Pilier de Défense en 2012 et l'Opération Bordure Protectrice en 2014. Ces
précédentes opérations avaient laissé des cicatrices profondes et des
tensions persistantes entre les parties.
L'Opération Plomb Durci en 2008-2009 avait été déclenchée par Israël pour
mettre fin aux tirs de roquettes en provenance de Gaza et pour affaiblir le
Hamas. L'opération avait duré 22 jours et avait provoqué de lourdes pertes
humaines parmi les civils palestiniens. Les répercussions humanitaires de
l'opération avaient suscité des préoccupations à l'échelle internationale.
L'Opération Pilier de Défense en 2012 avait été déclenchée après
l'assassinat d'Ahmed Jabari, le commandant militaire du Hamas, par Israël.
Le conflit avait duré huit jours, avec des échanges de tirs et des frappes
aériennes. Les efforts diplomatiques avaient finalement conduit à un cessez-
le-feu négocié sous l'égide de l'Égypte.
L'Opération Bordure Protectrice en 2014 avait été déclenchée après des
mois de tensions croissantes, marquées par des tirs de roquettes en
provenance de Gaza et des provocations de part et d'autre. Le conflit avait
duré 50 jours, avec des frappes aériennes massives et une phase terrestre
visant à détruire les tunnels souterrains du Hamas.
Tensions croissantes et déclenchement de l'opération :
Les tensions entre Israël et la bande de Gaza avaient augmenté au cours des
mois précédant l'Opération Gardien des Murailles. Les tirs de roquettes en
provenance de Gaza avaient repris, menaçant la vie des civils israéliens, en
particulier dans les zones proches de la frontière.
Le 13 avril 2021, l'escalade des tensions a atteint un point critique lorsque
des violences ont éclaté à Jérusalem-Est en raison de litiges immobiliers
entre les Palestiniens et les colons israéliens. Les manifestations et les
affrontements ont fait des dizaines de blessés.
Le 10 mai 2021, le Hamas a lancé une salve de roquettes sur Jérusalem en
solidarité avec les Palestiniens à Jérusalem-Est. Cela a marqué le début de
l'Opération Gardien des Murailles. Israël a réagi en lançant des frappes
aériennes massives sur la bande de Gaza.
Les combats se sont rapidement intensifiés, avec des échanges de tirs, des
frappes aériennes et des pertes humaines des deux côtés. Le conflit a duré
11 jours, provoquant d'importantes destructions et de nombreuses pertes de
vies civiles.
Le 21 mai 2021, un cessez-le-feu a été négocié sous l'égide de l'Égypte,
mettant fin à l'Opération Gardien des Murailles. Cet accord a mis fin à 11
jours de combats, mais les tensions sont restées vives, et des affrontements
sporadiques ont continué après le cessez-le-feu.
L'Opération Gardien des Murailles a atteint certains de ses objectifs
tactiques, notamment en dégradant la capacité du Hamas à lancer des
roquettes sur Israël. Cependant, les conséquences humanitaires du conflit
ont été graves, avec d'importantes pertes de vies civiles et des destructions
considérables.
6.4.2 Objectifs et Déroulement de l’Opération
L'Opération Gardien des Murailles, menée par Israël en mai 2021, avait des
objectifs stratégiques et tactiques clairement définis. Pour comprendre la
motivation et le déroulement de cette opération, il est essentiel d'examiner
en détail les objectifs d'Israël et le déroulement du conflit.
Objectifs de l'Opération Gardien des Murailles :
L'Opération Gardien des Murailles avait pour objectifs principaux de :
a. Mettre fin aux tirs de roquettes : Israël cherchait à mettre un terme aux
tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza, qui menaçaient la
sécurité des citoyens israéliens. Les roquettes tirées par des groupes
militants, dont le Hamas, avaient atteint des villes israéliennes, mettant en
danger la vie des civils.
b. Affaiblir le Hamas : Israël visait à affaiblir la capacité militaire du
Hamas, le groupe militant qui contrôlait la bande de Gaza. L'objectif était
de réduire la capacité du Hamas à mener des attaques contre Israël, à
stocker des armes et à opérer dans la clandestinité.
c. Démanteler les tunnels : L'opération visait également à localiser et à
détruire les tunnels souterrains utilisés par le Hamas pour stocker des
armes, faire passer des combattants et contourner le blocus israélien. Ces
tunnels représentaient une menace stratégique majeure pour Israël.
Déroulement de l'Opération Gardien des Murailles :
L'Opération Gardien des Murailles a débuté le 10 mai 2021 lorsque le
Hamas a lancé une salve de roquettes sur Jérusalem en solidarité avec les
Palestiniens impliqués dans des litiges immobiliers à Jérusalem-Est. Ces tirs
de roquettes ont marqué le déclenchement du conflit.
Israël a réagi en lançant des frappes aériennes massives sur la bande de
Gaza, visant des cibles militaires du Hamas. Les combats ont rapidement
évolué en une phase terrestre, avec des troupes israéliennes déployées dans
la bande de Gaza pour démanteler les tunnels souterrains du Hamas.
Les échanges de tirs étaient fréquents, et les combats ont causé
d'importantes destructions d'infrastructures civiles, notamment des écoles,
des hôpitaux et des habitations. De nombreux civils ont perdu leur maison
et leurs biens, et des milliers de personnes ont été déplacées.
Le conflit a été marqué par un bilan humain lourd, avec des pertes de vies
civiles des deux côtés. Les hôpitaux de Gaza étaient débordés, avec un
manque de personnel médical, de médicaments et d'équipement médical
adéquat pour faire face à l'afflux de blessés.
Le 21 mai 2021, un cessez-le-feu a été négocié sous l'égide de l'Égypte,
mettant fin à l'Opération Gardien des Murailles. Cet accord a mis fin à 11
jours de combats, bien que les tensions soient restées vives, et des
affrontements sporadiques ont continué après le cessez-le-feu.
Conséquences et bilan :
L'Opération Gardien des Murailles a atteint certains de ses objectifs
tactiques, notamment en dégradant la capacité du Hamas à lancer des
roquettes sur Israël et en démantelant un certain nombre de tunnels.
Cependant, le conflit a eu des conséquences humanitaires graves, avec
d'importantes pertes de vies civiles et des destructions considérables.
Le conflit a également laissé des cicatrices profondes, affectant la
population civile de Gaza qui avait déjà été confrontée à des défis
économiques et humanitaires importants en raison du blocus israélien en
place depuis des années.
Les tensions entre Israël et la bande de Gaza persistent, soulignant la
complexité et la profondeur du conflit israélo-palestinien. Malgré les efforts
pour mettre fin aux hostilités, le conflit reste sans solution durable,
accentuant l'urgence de trouver une voie vers la paix pour mettre fin aux
cycles de violence récurrents qui touchent les populations civiles de Gaza et
d'Israël.

6.4.3 Réactions Internationales et Conséquences Humanitaires


L'Opération Gardien des Murailles en 2021 a suscité des réactions
internationales et a eu un impact significatif sur la population civile de la
bande de Gaza. Pour comprendre pleinement les conséquences de cette
opération, il est essentiel d'examiner en détail les réactions internationales et
l'impact sur les civils pris au piège du conflit.
Réactions internationales :
L'Opération Gardien des Murailles a été largement suivie par la
communauté internationale, suscitant des réactions diverses de la part des
gouvernements, des organisations internationales et de la société civile.
Les États-Unis, un allié clé d'Israël, ont exprimé leur soutien à Israël
tout en appelant à la retenue et à la protection des civils. L'administration
américaine a travaillé activement pour négocier un cessez-le-feu et a
exprimé sa préoccupation face aux pertes civiles.
De nombreux pays arabes et musulmans ont condamné l'opération
israélienne, exprimant leur solidarité avec le peuple palestinien. Des
manifestations de soutien aux Palestiniens ont eu lieu dans de nombreux
pays arabes.
L'ONU a joué un rôle actif dans la diplomatie visant à mettre fin au
conflit. Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé à un
cessez-le-feu immédiat et a souligné la nécessité de protéger les civils.
L'Égypte, qui a joué un rôle clé dans la médiation des précédents cessez-
le-feu entre Israël et le Hamas, a travaillé pour négocier un accord mettant
fin au conflit. Le Caire a réussi à négocier un cessez-le-feu entre les parties
en conflit le 21 mai 2021.
Impact sur la population civile :
L'Opération Gardien des Murailles a eu des conséquences dévastatrices
pour la population civile de la bande de Gaza. Les frappes aériennes
massives et les combats au sol ont causé d'importantes destructions
d'infrastructures civiles, y compris des écoles, des hôpitaux et des
habitations. De nombreux civils ont perdu leur maison et leurs biens, et de
nombreuses familles ont été déplacées.
Les pertes humaines ont été lourdes, avec des milliers de Palestiniens tués,
dont de nombreux enfants. Les hôpitaux de Gaza étaient débordés, avec un
manque de personnel médical, de médicaments et d'équipement médical
adéquat pour faire face à l'afflux de blessés.
Le conflit a également eu un impact psychologique profond sur la
population civile. Les traumatismes et les pertes ont laissé des cicatrices
durables, affectant la santé mentale et émotionnelle de nombreuses
personnes. Les enfants, en particulier, ont été touchés de manière
significative, souffrant de stress post-traumatique et de cauchemars.
Le déplacement de civils a été un autre aspect dramatique de l'opération.
Les familles fuyaient leurs foyers pour chercher refuge dans des écoles, des
camps de l'ONU ou chez des proches. Les civils pris au piège de la violence
n'avaient souvent nulle part où se réfugier en toute sécurité.
Le blocus israélien de Gaza, en place depuis des années, avait déjà créé des
défis économiques et humanitaires importants pour la population.
L'opération a aggravé cette situation, rendant l'accès à la nourriture, à l'eau
potable et aux soins de santé encore plus difficile.
Conséquences à long terme :
L'Opération Gardien des Murailles a laissé un impact durable sur la bande
de Gaza. Les destructions d'infrastructures civiles ont eu un coût
économique important, entravant la reconstruction et le développement de
la région. Les familles touchées par le conflit ont eu du mal à se remettre de
leurs pertes, tant sur le plan matériel qu'émotionnel.
Les tensions entre Israël et la bande de Gaza ont persisté après le cessez-le-
feu, et le conflit est resté sans solution durable. Les habitants de Gaza sont
toujours confrontés à des défis économiques et humanitaires importants,
avec des restrictions sévères sur les mouvements de biens et de personnes.
L'Opération Gardien des Murailles a illustré la complexité et la gravité du
conflit israélo-palestinien. Les réactions internationales et les conséquences
humanitaires du conflit ont renforcé la nécessité de trouver une voie vers la
paix pour mettre fin aux cycles de violence récurrents qui touchent les
populations civiles de Gaza et d'Israël. Les défis persistants de la région
appellent à une réponse internationale continue visant à soulager la
souffrance des civils et à promouvoir la paix dans cette région marquée par
le conflit.

CHAPITRE 7 :
LE GÉNOCIDE DU 07 OCTOBRE 2023

7.1 Prélude au conflit


7.1.1 La situation à Gaza avant le 7 octobre 2023
Avant le 7 octobre 2023, la bande de Gaza était déjà une zone de tensions
élevées et de difficultés humanitaires. Le contrôle de la région par le Hamas
depuis 2007 et le blocus imposé par Israël et l'Égypte avaient créé une
situation économique et sociale difficile pour les habitants de Gaza. Les
restrictions sur les mouvements des personnes et des biens avaient entraîné
des pénuries de médicaments, de nourriture et d'autres fournitures
essentielles, exacerbant la crise humanitaire.
Sur le plan politique, la division entre le Hamas à Gaza et l'Autorité
palestinienne en Cisjordanie avait compliqué les efforts de paix et la
gouvernance efficace des territoires palestiniens. Mahmoud Abbas, le
président de l'Autorité palestinienne, avait exprimé le désir de voir
l'Autorité palestinienne reprendre le contrôle de Gaza, mais cela était
conditionné à un règlement politique global qui inclurait également la
Cisjordanie et Jérusalem-Est.
7.1.2 Climat politique en Israël
Au cours des neuf mois précédant le 7 octobre 2023, Israël a été le théâtre
d'une série de manifestations de masse sans précédent. Des milliers de
citoyens ont pris d'assaut les rues, les places publiques et les abords des
bâtiments gouvernementaux, brandissant des banderoles et scandant des
slogans contre les réformes judiciaires proposées par le gouvernement de
droite dure au pouvoir. Ces réformes, selon les opposants, représentaient
une menace directe à l'intégrité de la démocratie israélienne.
Les réformes en question visaient à modifier la structure et les procédures
de nomination des juges, ainsi qu'à limiter les pouvoirs de la Haute Cour de
justice, l'organe judiciaire suprême du pays. Les critiques ont rapidement
souligné que ces changements pourraient miner l'indépendance judiciaire et
permettre au gouvernement d'exercer une influence politique sur les
décisions de justice, une perspective alarmante pour un pays qui se targue
de sa démocratie robuste et de son respect de l'état de droit.
Les manifestations ont commencé comme des rassemblements sporadiques,
mais elles ont rapidement gagné en intensité et en fréquence. Les
professionnels du droit, les universitaires, les étudiants, et même des juges à
la retraite ont rejoint les rangs des manifestants, apportant avec eux une
légitimité et une urgence qui ont capté l'attention de la communauté
internationale.
Les images de ces rassemblements, diffusées sur les réseaux sociaux et les
chaînes de télévision du monde entier, montraient des foules hétérogènes,
unies par un engagement commun pour la sauvegarde des principes
démocratiques. Les slogans "Non à la dictature", "Sauvez notre démocratie"
et "Les juges ne sont pas à vendre" étaient omniprésents, reflétant la
profondeur du mécontentement populaire.
Le gouvernement, cependant, est resté ferme sur sa position, arguant que les
réformes étaient nécessaires pour équilibrer les pouvoirs entre les branches
du gouvernement et pour refléter la volonté du peuple, tel que manifesté par
leur soutien électoral au parti au pouvoir. Cette réponse n'a fait qu'attiser les
flammes de la contestation, avec des accusations selon lesquelles le
gouvernement cherchait à consolider son pouvoir au détriment des libertés
civiles.
Les manifestations ont atteint un point culminant lorsqu'un groupe de
juristes éminents a publié une lettre ouverte, avertissant que les réformes
proposées pourraient "sonner le glas de la démocratie israélienne". Cette
lettre a servi de catalyseur, incitant encore plus de citoyens à se joindre aux
manifestations et à exiger que le gouvernement fasse marche arrière.
Les tensions ont été exacerbées par la réaction parfois brutale des forces de
l'ordre, avec des affrontements violents éclatant à plusieurs reprises entre
les manifestants et la police. Ces incidents ont suscité des critiques sur la
gestion de la situation par le gouvernement et ont renforcé la détermination
des manifestants à continuer leur lutte.
Alors que le 7 octobre approchait, la situation restait incertaine. Le
gouvernement n'avait pas cédé, et les manifestations continuaient avec une
intensité croissante. La société israélienne se trouvait à un carrefour, avec
d'un côté la perspective d'une réforme judiciaire controversée et de l'autre,
une population résolue à défendre les fondements démocratiques de son
pays.
Les événements du 7 octobre ont éclipsé, pour un temps, les débats sur les
réformes judiciaires, mais l'esprit de ces manifestations demeure. Elles
représentent un chapitre significatif dans l'histoire d'Israël, un témoignage
de la volonté d'un peuple de se tenir debout pour la justice et la démocratie,
même face à des défis monumentaux.
7.2 Le 7 octobre 2023 - Jour de l'assaut
7.2.1 L'attaque de l'aube et son exécution
Le 6 octobre 2023, la nuit précédant l'attaque, Israël commémore les 50 ans
de la guerre du Kippour, et le pays est en état de ralenti en raison de la fin
des fêtes de Souccot et de la célébration de Sim'hat Torah.
De plus, le désert du Néguev en Israël bourdonnait d'une activité
inhabituelle. Des centaines de personnes convergeaient vers un lieu unique,
un espace ouvert où le festival de musique trance Supernova Sukkot
Gathering allait se dérouler. Ce festival, une édition israélienne de
l'Universo Paralello, célèbre pour ses rassemblements de psytrance au
Brésil, promettait d'être un événement mémorable, une célébration de la
musique, de l'amitié, de l'amour et de la liberté infinie.
Le choix du site, à seulement cinq kilomètres de la frontière avec la bande
de Gaza. L'emplacement initial dans le sud d'Israël s'était désisté, et ce site
n'avait été réservé que deux jours avant le début du festival. Malgré les
risques, l'organisateur Nova avait décidé de poursuivre, attirant des
festivaliers avec la promesse d'une expérience transcendante.
Le festival devait coïncider avec la fête juive de Sim'hat Torah, une période
de réjouissance où l'on célèbre la Torah. Les préparatifs étaient à la hauteur
de l'occasion : trois scènes musicales, une zone de camping spacieuse et un
espace dédié à la restauration et aux boissons. Les participants,
principalement des Israéliens âgés de 20 à 40 ans, arrivaient de tout le pays,
certains par amour de la musique trance, d'autres pour se retrouver entre
amis ou pour s'échapper de la routine quotidienne. Le nombre de
participants était estimé à 3 500, bien que les chiffres varient.
La sécurité était une préoccupation, mais elle semblait secondaire dans
l'esprit des organisateurs et des participants. Une douzaine de gardes de
sécurité étaient présents, mais ils étaient légèrement équipés, sans gilet
pare-balles ni casque, armés seulement de pistolets. Cela reflétait une
certaine insouciance ou peut-être une foi inébranlable dans la paix et la
sécurité, malgré les avertissements et les tensions environnantes.
Le festival a débuté dans une atmosphère de fête, avec des DJ locaux et
internationaux prêts à enflammer les scènes. Les installations étaient prêtes,
les tentes montées, et les premiers accords de musique électronique
commençaient à résonner dans le désert. Les participants se laissaient aller
à la danse, à la conversation et à la célébration, inconscients de la tragédie
qui allait bientôt frapper.
Ce qui devait être un week-end de célébration s'est transformé en un
cauchemar. Le festival de musique de Réïm a été l'une des premières cibles
lors de l'attaque surprise du 7 octobre 2023, un événement qui a
profondément marqué la région et le monde entier.
L'attaque survenue en Israël le 7 octobre 2023, baptisée "Déluge d'Al-Aqsa"
par le Hamas, a marqué une escalade dramatique dans le conflit israélo-
palestinien. Voici un résumé détaillé des événements de cette journée
tragique, basé sur les informations recueillies par Le Parisien et d'autres
sources médiatiques.

Au petit matin du 7 octobre, les sirènes d'alerte ont retenti à travers Israël,
signalant le début d'une attaque massive. À 6h30, le Hamas a lancé des
milliers de roquettes depuis la bande de Gaza en direction de cibles
israéliennes, y compris Jérusalem et Tel-Aviv. Malgré l'efficacité du
système de défense antimissile "Dôme de fer", certaines roquettes ont réussi
à frapper leurs cibles, causant des dommages significatifs, notamment à
l'hôpital d'Asheklon, situé à proximité de Gaza.
Les villages le long de la frontière avec Gaza ont été particulièrement
touchés, avec des frappes observables par satellite. Le Hamas a revendiqué
le tir de plus de 5000 roquettes, une opération sans précédent par son
ampleur.
Environ une heure après le début du barrage de roquettes, des commandos
armés du Hamas ont réussi à s'infiltrer en Israël, menant des attaques
simultanées contre plusieurs villes frontalières. La salve de roquettes a servi
de couverture pour une infiltration multi-directionnelle sans précédent de
combattants. L'armée israélienne a signalé que des combattants palestiniens
avaient traversé en Israël. La plupart des combattants ont traversé par des
brèches dans les barrières de sécurité terrestres séparant Gaza et Israël. Des
vidéos publiées par le Hamas ont montré des combattants franchissant les
clôtures de sécurité, suggérant que cela s'est produit autour du moment de la
salve de roquettes. Ces attaques terrestres ont été particulièrement
meurtrières, avec des prises d'otages et de nombreuses victimes civiles. Un
festival de musique dans le désert près de Réïm a été la scène d'un carnage,
avec plus de 250 morts parmi les participants.
Le Hamas a fait des raids dans la ville frontalière israélienne de Sderot et
ont été signalés dans une autre communauté frontalière, Be'eri, et la ville
d'Ofakim à 30 km à l'est de Gaza. Les résidents des villes du sud d'Israël,
qui ont des zones fortifiées dans leurs maisons servant d'abris anti-bombes,
les utilisaient comme des pièces de panique. La police israélienne a ordonné
aux résidents de se mettre à l'abri, disant à la radio "nous vous atteindrons ».
Des images de Reuters ont montré des corps dans les rues de Sderot. Le
ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que le Hamas avaient
tué des civils maison par maison. Des médias israéliens ont rapporté que
des combattants avaient pris des otages à Ofakim. Le Jihad islamique a
déclaré détenir plusieurs soldats israéliens captifs et des comptes de médias
sociaux du Hamas ont montré des images de captifs étant emmenés vivants
à Gaza.
L'hôpital de la ville côtière d'Asheklon est endommagé, et les villages le
long de la frontière avec Gaza sont abondamment visés.
En réponse à cette attaque, le Premier ministre Netanyahou a annoncé que
l'État d'Israël était désormais en état de guerre dans une allocution télévisée
nationale. "Nous répondrons avec toute la force et la détermination
nécessaires pour défendre notre nation", a-t-il déclaré, ajoutant que "les
actions du Hamas ne resteront pas impunies".
Le Premier ministre israélien de l'époque, Benyamin Netanyahou, a déclaré
l'état de guerre et l'armée israélienne a mobilisé 300 000 réservistes. Les
localités proches de la frontière avec Gaza ont été évacuées pour des raisons
de sécurité.
Les combats pour le contrôle de la frontière ont duré deux jours, au terme
desquels Tsahal a annoncé avoir repris le contrôle de toutes les localités
dans le sud d'Israël. Le ministre de la Défense, Yoav Galant, a ordonné un
blocus total de Gaza, coupant l'approvisionnement en électricité, en eau et
en nourriture à l'enclave palestinienne.
Le bilan officiel de ces attaques, au 10 octobre, s'élevait à plus de 900 morts
et 2616 blessés du côté israélien. Du côté palestinien, l'attaque et la riposte
israélienne avec l'opération "Glaive de fer", qui a débuté le 11 octobre, ont
causé la mort de 7028 Palestiniens, selon un document du ministère de la
Santé de Gaza publié le 26 octobre.
Ces événements ont été parmi les plus meurtriers depuis le début du conflit
israélo-palestinien, soulignant la fragilité de la paix dans la région et la
volatilité de la situation sécuritaire.

————————————————
La guerre entre Israël et le Hamas en 2023 a commencé le 7 octobre de
cette année-là lorsque le Hamas a lancé une série d'attaques contre Israël
près de la frontière avec la bande de Gaza. Ils ont appelé cette opération
"Déluge d'al-Aqsa". Ces attaques, soutenues par d'autres groupes
palestiniens tels que le Jihad islamique palestinien, le Front populaire de
libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique pour la libération
de la Palestine (FDLP), ont été très meurtrières, faisant plus de 1 400 morts,
principalement parmi les civils. C'était l'une des journées les plus
meurtrières de l'histoire d'Israël depuis sa fondation en 1948, et aussi pour
les Juifs depuis la Shoah.
Les attaques ont commencé par le tir de milliers de roquettes Qassam sur
Israël, ainsi que par l'infiltration de militants du Hamas dans les villes et
kibboutz situés à proximité de la bande de Gaza, par voie terrestre,
maritime et aérienne. Ils ont notamment perpétré des massacres de civils
lors du festival de musique de Réïm, à Be'eri et à Kfar Aza, et ont pris en
otage 240 civils israéliens et étrangers. Cette attaque sans précédent a été
traumatisante pour les Israéliens et a marqué un tournant dans le conflit.
En réponse, Israël a lancé l'opération Épées de fer, comprenant des
bombardements aériens, le blocus de la bande de Gaza, et des opérations
terrestres limitées à partir du 13 octobre, qui se sont intensifiées à partir du
27 octobre, tout en continuant à subir des tirs de roquettes palestiniennes.
Les représailles israéliennes ont entraîné la mort de plus de 9 200 personnes
et ont blessé 24 000 civils et combattants palestiniens. Plus de 1,5 million
de civils palestiniens ont été déplacés, et au moins 1 000 personnes sont
portées disparues. Du côté israélien, 200 000 personnes ont également été
déplacées. La situation humanitaire s'est détériorée en raison du siège
militaire d'Israël sur la bande de Gaza, qui était déjà sous blocus égyptien et
israélien. Des mesures humanitaires ont été prises pour permettre le passage
de camions humanitaires et d'aide médicale, mais la crise demeure
préoccupante. Certains experts internationaux ont même évoqué un risque
de génocide du peuple palestinien en novembre.
En 2005, Israël a retiré ses troupes et ses colonies de la bande de Gaza après
38 ans d'occupation. Deux ans plus tard, le Hamas a pris le contrôle de la
région après des élections législatives et a instauré un gouvernement
autoritaire. En réaction, Israël et l'Égypte ont imposé un blocus à Gaza. En
2008, une opération militaire d'Israël contre le Hamas a provoqué des pertes
humaines importantes, suscitant des critiques de l'ONU.
En 2011, Israël a mis en place le Dôme de fer pour se protéger des roquettes
lancées depuis Gaza par le Hamas. En 2012, l'opération Pilier de défense a
causé des pertes des deux côtés. Deux ans plus tard, une autre offensive a
fait de nombreuses victimes.
En 2018, des Palestiniens ont manifesté à la frontière avec Israël, ce qui a
conduit à des pertes tragiques. En mai 2021, des tensions à Jérusalem ont
provoqué un conflit armé de onze jours entre Israël et le Hamas, faisant de
nombreuses victimes. En mai 2023, une trêve a été négociée par l'Égypte.
Certains observateurs estiment que les accords d'Abraham et les relations
entre Israël et l'Arabie saoudite pourraient contribuer à une normalisation
régionale, tandis que d'autres pensent qu'une guerre avec Israël pourrait
contrecarrer cette tendance.
Des informations divergentes circulent sur la planification de l'attaque du 7
octobre 2023 par le Hamas, impliquant des acteurs régionaux, mais ces
allégations sont contestées.
Ce conflit peut être considéré comme une confrontation majeure impliquant
le Hamas, et il s'inscrit dans le contexte plus large des conflits israélo-
arabes au fil des décennies.
En 2014, Forbes a identifié le Hamas comme étant l'un des groupes
terroristes les plus riches au monde, avec un budget annuel d'environ un
milliard de dollars.
Pour financer leur attaque contre Israël, connue sous le nom de "Déluge
d'al-Aqsa", le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le Hezbollah libanais
ont utilisé des fonds provenant de la cryptomonnaie, notamment le bitcoin,
le dogecoin et l'ethereum, depuis 2021. Le Wall Street Journal a rapporté
que le Hamas a sollicité des dons en bitcoins de manière anonyme sur sa
chaîne Telegram, ainsi que sur ses sites web officiels sur Facebook et
Instagram, en précisant que ces fonds seraient utilisés à des fins violentes.
Le Hamas reçoit également des fonds de programmes d'aide internationale
destinés aux territoires palestiniens, notamment des États-Unis et de l'Union
européenne, totalisant environ 1,11 milliard d'euros pour la période 2021-
2024. Cependant, le groupe est accusé de détourner une partie de ces fonds
à ses propres fins. Le Qatar a également versé plus de 1,5 milliard de
dollars au Hamas au cours de la dernière décennie, bien que certaines de ces
sommes soient utilisées pour les opérations du groupe.
En outre, le Hamas bénéficie du soutien financier de l'Iran, avec une
estimation d'environ 100 millions de dollars par an. Le groupe perçoit
également des revenus fiscaux en taxant les produits importés via les
tunnels reliant l'Égypte à Gaza, générant environ 12 millions de dollars par
mois, soit environ 100 millions de dollars par an.
Le gouvernement israélien dirigé par Benyamin Netanyahou a été critiqué
pour avoir laissé le Qatar financer le Hamas et avoir accordé des permis de
travail à un grand nombre d'habitants de Gaza. Cette stratégie visait à
favoriser le Hamas par rapport à l'autorité palestinienne de Mahmoud
Abbas, dans le but de diviser les Palestiniens et d'entraver la création d'un
État palestinien.
Le Hamas a lancé une attaque de grande envergure contre Israël, baptisée
"Déluge d'Al-Aqsa", le samedi 7 octobre 2023, vers 6 heures du matin
(heure locale). Cette attaque a eu lieu pendant le Shabbat, durant la fête
juive de Sim'hat Torah, qui est un jour férié. De plus, elle a coïncidé avec le
lendemain de la fête de Souccot, qui célèbre l'exode du peuple hébreu hors
d'Égypte, ainsi qu'avec la commémoration de la guerre du Kippour, qui
avait débuté le 6 octobre 1973. Cette dernière avait également été marquée
par une attaque surprise, le jour de la fête de Yom Kippour.
L'attaque du Hamas a débuté par le tir de plusieurs milliers de roquettes
Qassam et d'obus sur le territoire israélien, couvrant une zone allant de
Dimona au sud jusqu'à Wadi Ara au nord, et jusqu'à Jérusalem à l'est du
pays. Simultanément, plus de 2 500 paramilitaires palestiniens du Hamas,
masqués et vêtus de noir, ont réussi à pénétrer la barrière entre la bande de
Gaza et Israël à l'aide de bulldozers, tout en s'infiltrant dans le sud du pays.
Après avoir surmonté divers obstacles, ces activistes du Hamas, équipés
d'armes légères et lourdes, de roquettes antichar, de grenades, de radios, de
cartes et de drones d'attaque, ont attaqué huit postes de l'armée de défense
israélienne. Ils ont détruit les moyens de communication et d'observation
dans le but de perturber le contrôle et le commandement de Tsahal sur le
secteur.
Environ un millier d'entre eux, toujours armés, se sont infiltrés en forçant
les clôtures des villes et des kibboutz frontaliers, utilisant des moyens
terrestres tels que des tracteurs, camions, fourgonnettes et motos, ainsi que
des moyens maritimes et aériens, notamment des vedettes et des deltaplanes
motorisés.
Parallèlement, le Hamas a envoyé plusieurs bateaux depuis Gaza pour se
rendre sur les plages de Zikim, une zone israélienne située à quelques
kilomètres d'Ashkelon, comprenant un kibboutz et la base militaire Bahad
4. Bien que certaines embarcations aient été détruites par le 916e escadron
de patrouille de la base navale d'Ashdod, d'autres ont réussi à atteindre les
plages. Les soldats du Hamas ont alors pris d'assaut Bahad 4, une base
d'entraînement pour les jeunes recrues militaires de Tsahal, enrôlées depuis
quatre semaines dans le but de former des bataillons de sauvetage. Les
soldats vétérans de la base ont combattu les assaillants, mais à 7 heures,
Tsahal a annoncé que Bahad 4 avait été infiltrée et perdue. Les assaillants
du Hamas ont ensuite convergé vers le kibboutz Zikim, mais ont été
repoussés par des civils armés, y compris des officiers en congé. La bataille
de Zikim s'est poursuivie jusqu'au lendemain.
Des explosions ont été signalées dans les zones israéliennes avoisinant la
bande palestinienne, ainsi que dans les villes de la plaine du Sharon,
notamment à Guedera, Herzliya, Tel Aviv et Ashkelon. Des sirènes d'alerte
aérienne ont également été activées dans les villes de Beer-Sheva,
Jérusalem, Rehovot, Rishon LeZion, et sur la base aérienne de Palmachim.
Ces attaques ont entraîné des pertes en vies humaines, y compris parmi le
personnel de secours, ainsi que dans les villages bédouins mal protégés,
affectant leur population musulmane à Arara, d'Albat Kahla, ou d'Abu
Talul, situés dans le Néguev.
Parallèlement, des incidents ont éclaté en mer, avec des Palestiniens ouvrant
le feu en direction des bateaux israéliens au large de la bande de Gaza. De
violents affrontements ont également eu lieu entre les Palestiniens et les
Forces de défense israéliennes dans la partie orientale de la barrière de
sécurité de Gaza.
Ce même matin, les brigades Izz al-Din al-Qassam du Hamas, y compris les
forces spéciales Nuhba, ont attaqué des policiers et des soldats israéliens,
causant également des pertes parmi la population civile israélienne. Ils ont
pillé et incendié des maisons dans les kibboutz de Nir Oz, Be'eri, Kfar Aza,
et Netiv HaAsara. Dans plusieurs cas, des civils de tous âges ont été pris en
otages dans ces différentes localités. Les ordres donnés aux membres du
Hamas étaient généralement de tirer sur les fenêtres, puis sur les habitants
qui cherchaient refuge à l'intérieur des maisons, avant de jeter des grenades
ou de mettre le feu aux bâtiments.
Kfar Aza a été particulièrement touchée, où soixante-dix habitants du
kibboutz ont perdu la vie, certains étant enfermés dans leurs pièces de
sécurité et victimes de brûlures ou de décapitations. Le kibboutz Be'eri a été
le théâtre d'un massacre qui a coûté la vie à 108 personnes, et 15 autres ont
péri à Netiv HaAsara. Des otages ont également été enlevés à bord de
motos ou de camionnettes à Ofaqim, tandis que des maisons de la ville de
Sderot ont été incendiées. Dans certaines localités, les terroristes se sont
présentés aux portes des habitants en portant des uniformes de l'armée
israélienne, se faisant passer pour des soldats, et ont réussi à forcer l'entrée
des pièces de sécurité où les villageois s'étaient réfugiés, pour les assassiner.
Les survivants, vivant dans ces petites localités israéliennes, sont restés sans
défense pendant des heures, implorant une aide militaire qui, occupée sur
différents fronts, est arrivée bien plus tard sur place, que ce soit pour
combattre les terroristes ou constater les nombreuses atrocités commises par
le Hamas contre des enfants, des femmes, et des personnes âgées.
Selon NBC News, relayé par d'autres médias, des preuves découvertes sur
les assaillants tués au kibboutz Sa'ad suggèrent que ces attaques ont été
minutieusement préparées et planifiées de longue date, avec l'intention
délibérée de cibler autant de civils israéliens que possible, en visant
délibérément les enfants. Les interrogatoires de certains terroristes
palestiniens capturés confirment ces informations, mettant en lumière les
atrocités commises contre les femmes, les personnes âgées, et
particulièrement les femmes et les personnes âgées. Les instructions
données aux assaillants exigeaient non seulement de tuer et d'enlever ces
personnes, mais aussi de leur infliger diverses indignités et actes odieux, y
compris des viols de jeunes filles, des décapitations, des mutilations, des
écrasements de têtes, et des profanations de cadavres. De plus, une
récompense de 10 000 dollars et la promesse d'un appartement étaient
offertes à ceux qui ramèneraient un otage dans la bande de Gaza.
Dans le désert du Néguev, à Réïm, les assaillants ont perpétré une attaque
contre les participants d'une rave party, utilisant des armes automatiques et
des lance-roquettes. Certains ont été brûlés vifs dans leur véhicule par des
activistes du Hamas. Cette attaque a fait au moins 260 morts parmi les 3
000 participants de ce festival de musique, qui s'étalait sur un week-end, et
était connu sous le nom de SuperNova Sukkot Gathering ou Tribe of Nova.
Cette célébration, initialement présentée comme une manifestation
pacifique en l'honneur de l'amitié, de l'amour, et de la liberté infinie, a
également été marquée par l'enlèvement de plusieurs dizaines de
participants, dont certains ont été victimes de violences physiques et
sexuelles, comme en témoignent des vidéos largement diffusées sur les
réseaux sociaux.
En effet, dans sa démarche terroriste et politique, le Hamas a diffusé et
permis la diffusion d'images de lynchage, de violence sexuelle, de brutalité
et d'enlèvement depuis divers endroits où ces actes ont été commis. Souvent
munis des téléphones des victimes, les terroristes envoient des images
cruelles des corps des suppliciés à leurs familles ou sur les réseaux sociaux.
Après le 7 octobre, ils ont multiplié les appels téléphoniques arrogants,
moqueurs et malveillants aux familles, les menaçant de violer ou de tuer
leurs otages, parfois en rappelant le kidnapping en 2006 du Franco-Israélien
Gilad Shalit retenu en otage à Gaza jusqu'en 2011.
Le Hamas prétend avoir fait des "prisonniers" pour contraindre Israël à
libérer ses prisonniers palestiniens (environ 6 000), affirmant qu'il avait pris
suffisamment d'otages israéliens pour garantir la libération de tous ces
prisonniers palestiniens. Cependant, les otages israéliens servent
principalement de boucliers humains à Gaza, selon des analystes tels
qu'Ariel Colonomos, chercheur en relations internationales.
En soirée, le Hamas lance une autre salve d'environ 150 roquettes en
direction d'Israël, provoquant des explosions dans les villes israéliennes de
Yavné, Givatayim, Bat Yam, Beit Dagan, ainsi qu'à Tel Aviv et Rishon
LeZion.
Avec un bilan de plus de 1 300 morts le 7 octobre 2023, cette journée
devient la plus meurtrière en Israël depuis la fondation de l'État, il y a 75
ans, et pour les Juifs depuis la Shoah.
Après cette première journée d'agression, un porte-parole militaire israélien
déclare que les activistes de Gaza ont pénétré en Israël par au moins sept
endroits pour envahir quatre petites communautés rurales israéliennes, la
ville frontalière de Sdérot, et deux bases militaires depuis la terre et la mer.
Les médias israéliens rapportent que sept communautés sont passées sous le
contrôle du Hamas, dont Nahal Oz, Kfar Aza, Magen, Beeri et Sufa. La
traversée frontalière d'Erez est également signalée sous le contrôle du
Hamas, permettant aux activistes d'entrer en Israël depuis Gaza. Kobi
Shabtai, le commissaire de police israélien, estime qu'il y a 21 sites actifs à
haut risque de confrontation dans le sud d'Israël. Il appelle les Israéliens des
zones à risque à rester retranchés et à faire preuve de patience, le temps que
les secours puissent les atteindre.
Le 8 octobre, malgré la protection du Dôme de fer, une roquette Qassam a
touché le centre médical Barzilaï à Ashkelon, tandis que 100 autres
roquettes ont été lancées sur la ville israélienne de Sderot. Des combats ont
également éclaté dans la région israélienne proche de la bande de Gaza,
notamment sur la plage de Zikim, où la marine israélienne a repoussé trois
navires et un tracteur qui tentaient de franchir la barrière entre la bande de
Gaza et Israël. À Sdérot, un commissariat de police a été pris d'assaut par
des combattants palestiniens puis détruit. D'autres affrontements ont eu lieu
dans les petites villes d'Ofaqim et de Netivot, ainsi que dans les villages et
kibboutzim de Nahal Oz, Magen, Kfar Aza, Be'eri, dont un kibboutz de 1
200 habitants qui est resté sous le contrôle du Hamas pendant dix-sept
heures.
Le 9 octobre, le Hamas a de nouveau tiré des roquettes en direction de
Jérusalem et de Tel Aviv, avec une roquette qui a atterri près d'un terminal
de l'aéroport Ben Gourion. Le lendemain, de nouvelles roquettes ont été
lancées sur Tel Aviv et Ashkelon, obligeant même le ministre britannique
des Affaires étrangères, James Cleverly, en visite dans la ville d'Ofaqim,
située près de Beer-Sheva, à se mettre à l'abri.
Au cours des semaines suivantes, le sud d'Israël a continué d'être la cible de
tirs de roquettes en provenance de Gaza, et les attaques ont également
touché la frontière nord d'Israël.
Les Brigades Al-Qassam du Hamas, également connues sous le nom d'Izz
al-Din al-Qassam, sont la branche militaire du mouvement Hamas, un
groupe politique et militant palestinien. Les Brigades Al-Qassam ont été
créées dans les années 1990 et sont basées dans la bande de Gaza, un
territoire palestinien situé entre Israël et l'Égypte. Elles sont considérées
comme une organisation terroriste par plusieurs pays et organisations
internationales, y compris Israël, les États-Unis, l'Union européenne et
d'autres.
Les Brigades Al-Qassam ont été impliquées dans de nombreux conflits avec
Israël au fil des ans, notamment des tirs de roquettes sur le territoire
israélien et des affrontements armés. Elles ont été responsables de
nombreuses attaques contre des civils israéliens, ce qui a entraîné des pertes
en vies humaines et des destructions. Leurs activités militaires sont
largement critiquées pour leur impact sur les populations civiles.
Le chef des Brigades Al-Qassam est Mohammed Deïf, qui est également
l'une des figures les plus influentes du Hamas. Sous sa direction, les
Brigades ont affirmé avoir mené des opérations militaires de grande
envergure contre Israël. Leur arsenal comprend des roquettes de fabrication
artisanale ainsi que des armes légères et lourdes.
L'objectif déclaré des Brigades Al-Qassam est de résister à l'occupation
israélienne de la Palestine et de lutter pour l'établissement d'un État
palestinien indépendant. Cependant, leurs méthodes de lutte, notamment le
ciblage de civils israéliens, ont été largement critiquées et condamnées par
la communauté internationale.
Le conflit entre les Brigades Al-Qassam et Israël reste un sujet de
préoccupation majeur au Moyen-Orient, et les efforts de médiation ont été
déployés à plusieurs reprises pour tenter de mettre fin à la violence et de
parvenir à une solution politique au conflit israélo-palestinien.
Le climat politique en Israël a été marqué par une série de manifestations
internes, reflétant une société profondément divisée. Ces manifestations, qui
ont culminé avec des milliers de personnes dans les rues, étaient une
réponse directe à plusieurs facteurs, notamment la réponse du
gouvernement aux attaques du 7 octobre, la gestion de la crise des otages
qui a suivi, et des réformes judiciaires controversées.
Les manifestations ont été déclenchées par un sentiment d'indignation face
à ce que beaucoup considéraient comme un manque de préparation du
gouvernement de Benjamin Netanyahu aux attaques du 7 octobre.
Les manifestations à Tel Aviv ont vu des milliers de personnes, y compris
des proches et des amis de certains des otages, descendre dans les rues en
scandant "Ramenez-les à la maison maintenant". Ces manifestations ont été
un cri du cœur, un appel désespéré à l'action du gouvernement, comme
l'exprime Hadas Kalderon, qui a déclaré que cinq membres de sa famille
faisaient partie des personnes enlevées. Elle a décrit son expérience comme
un enfer quotidien, une guerre pour la vie de ses enfants.
La pression internationale s'est accrue sur Israël pour qu'il accepte des
pauses humanitaires dans les combats à Gaza, mais les proches des otages
ont déclaré qu'ils devraient être libérés comme précondition. Or Levi, 26
ans, a exprimé le sentiment d'absurdité que les familles doivent prendre en
charge le travail du gouvernement.
À Jérusalem, des centaines de personnes se sont rassemblées devant la
résidence de Netanyahu avec des appels plus explicites à sa démission.
Netta Tzin, 39 ans, a exprimé l'espoir que les manifestations se poursuivent
et s'intensifient, en soulignant la trahison ressentie par le peuple.
Les neuf mois précédant le 7 octobre ont été témoins de manifestations de
masse contre les réformes judiciaires divisives du gouvernement de droite
dure, que les opposants ont qualifiées de menace pour la démocratie
israélienne.
Ces manifestations contre la politique intérieure d'Israël ont révélé des
fissures profondes au sein de la société israélienne, des fissures qui ne se
limitaient pas aux frontières du pays mais qui ont également eu un écho
international, comme le montre un article de Politico. La guerre Israël-
Hamas a bouleversé la politique bien au-delà du Moyen-Orient, avec des
élections clés imminentes dans de nombreux pays occidentaux, et le prix de
ces divisions pour les partis de gauche pourrait être sévère.
Peu de temps après les événements de l'attaque du 7 octobre, Israël a initié
une contre-attaque militaire, connue sous le nom de l'opération Épées de
Fer. L'armée israélienne, Tsahal, a lancé des bombardements sur la bande de
Gaza, mobilisant des milliers de réservistes pour renforcer ses opérations.
Des combats au sol ont également été engagés entre Tsahal et les
combattants du Hamas, dans le but de reprendre le contrôle de certaines
zones du territoire israélien, notamment le commissariat de Sdérot.
Le 8 octobre 2023, les autorités palestiniennes ont signalé que les
bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont visé de nombreuses
infrastructures, telles que des écoles, des mosquées, des hôpitaux et des
quartiers résidentiels, que les autorités israéliennes ont qualifiées de "cibles
terroristes". Le Hamas, détenant 240 otages, dont des enfants, des personnes
âgées et des jeunes capturés lors du festival Nova de musique de Réïm, a
menacé de commencer à les tuer sans préavis à chaque attaque israélienne
contre des civils dans la bande de Gaza.
Le 9 octobre 2023, Yoav Gallant, ministre de la Défense d'Israël, a annoncé
un "siège complet" de la bande de Gaza, où résident 2,3 millions de
Palestiniens. Ce siège a entraîné la suppression de l'approvisionnement en
eau potable, en gaz et en électricité. Yoav Gallant a justifié cette mesure en
déclarant : "Nous combattons des animaux et nous agissons en
conséquence." Le ministère de la Défense a également annoncé la
mobilisation de 300 000 réservistes de l'armée. Il est important de noter que
l'Organisation des Nations unies et l'Union européenne ont fermement
condamné ce "siège complet" de la bande de Gaza, le considérant comme
contraire au droit international humanitaire.
Le 12 octobre 2023, le chargé d'affaires israélien en France a annoncé sur
France Inter que le lancement imminent d'une opération terrestre dans la
bande de Gaza était prévu. Le même jour, Israël a averti qu'il ne ferait
aucune exception humanitaire à son blocus de la bande de Gaza tant que
tous les otages n'auraient pas été libérés.
Le 13 octobre 2023, Tsahal a demandé aux 1,1 million de civils gazaouis
vivant au nord du Wadi Gaza d'évacuer la zone pour se rendre dans le sud
de la bande de Gaza dans un délai de 24 heures. Le porte-parole du
secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric, a souligné qu'il
serait impossible d'effectuer un tel déplacement de population sans
provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices. Le Hamas a appelé
la population à rester sur place pour éviter une "seconde Nakba", tandis que
le Croissant-Rouge palestinien a rejeté l'ultimatum et a affirmé qu'il
continuerait à fournir des services humanitaires aussi longtemps que
nécessaire. Le 13 octobre, un convoi humanitaire de civils gazaouis ayant
accepté l'ordre d'évacuation a été touché par une explosion sur l'itinéraire
d'évacuation établi par Tsahal. Cela s'est produit à 17 h 30 locales, alors que
le couloir n'était ouvert que de 10 h à 16 h locales. Au moins 70 personnes
ont été tuées et 200 autres blessées. La responsabilité de cette explosion
reste encore à établir, avec différentes hypothèses, y compris une frappe de
l'aviation israélienne, une explosion d'une voiture piégée par le Hamas ou
une roquette palestinienne défaillante. Parallèlement, les routes d'évacuation
des Palestiniens ont été bloquées par le Hamas, qui cherchait à empêcher les
habitants de partir et à les utiliser comme boucliers humains.
Au cours des six premiers jours de la guerre, Israël a largué un total de 6
000 bombes, un chiffre supérieur à celui utilisé par les États-Unis en un an
en Afghanistan et le double de celui employé par la coalition contre l'État
islamique sur un mois.
Le 13 octobre 2023, un document d'orientation du ministère des
renseignements israéliens a été partagé par WikiLeaks. Ce document
préconisait le déplacement des habitants de Gaza vers le Sinaï, en
établissant d'abord des villes de campements dans cette région, suivi de la
construction de villes dans le nord du Sinaï. Le document suggérait
également que l'Égypte devrait accepter les réfugiés en vertu du droit
international, et qu'Israël devrait promouvoir une initiative diplomatique
pour obtenir le soutien d'autres pays pour accueillir les personnes évacuées.
Le 17 octobre 2023, l'annonce d'une explosion dans la cour extérieure de
l'hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza a provoqué la colère de nombreux
manifestants à travers le monde. Les deux parties, Israël et le Hamas, se
sont mutuellement accusées de cette frappe. Cependant, des experts, en se
basant sur l'analyse des vidéos, ont estimé peu probable que cette explosion
soit due à un bombardement israélien. Plusieurs médias, dont l'Associated
Press, le Wall Street Journal et CNN, ont relayé des informations
confirmant un tir palestinien. La BBC, après avoir accusé Israël de la
frappe, a admis qu'il était erroné de spéculer sur la responsabilité
israélienne. Le New York Times a également reconnu s'être trop appuyé sur
les allégations du Hamas dans son rapport initial sur l'explosion de l'hôpital
de Gaza. Le bilan humain de cette frappe a été revu à la baisse, passant de
plusieurs centaines de morts à 100 à 300 selon l'agence Reuters et quelques
dizaines, selon l'AFP.
En réaction à ces événements, de nombreux pays arabes ont exprimé leur
émotion. Le président américain Joe Biden a été contraint d'annuler une
rencontre prévue en Jordanie, après sa visite à Tel-Aviv, où il devait
rencontrer le roi Abdallah II, le président de l'Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Conformément à la demande du président américain, des convois d'aide
humanitaire en provenance d'Égypte ont commencé à pénétrer dans la
bande de Gaza à partir du poste frontière de Rafah le 21 octobre 2023. Suite
à une conversation entre Joe Biden et Benyamin Netanyahou, la bande de
Gaza, assiégée par l'armée israélienne, a pu bénéficier d'un "flux continu"
d'aide humanitaire, avec l'arrivée d'un troisième convoi le 23 octobre. Au 29
octobre, un total de 117 camions d'aide humanitaire avaient été acheminés
vers l’enclave.
Le 27 octobre, les forces armées israéliennes ont lancé ce qu'elles ont
qualifié de "deuxième phase" de leur campagne contre le Hamas. Dans la
nuit du 27 au 28 octobre, elles ont intensifié de manière significative leurs
attaques sur la bande de Gaza, notamment par une offensive terrestre qui a
ciblé environ 150 installations souterraines. De plus, elles ont accusé le
Hamas d'utiliser les hôpitaux civils de Gaza, en particulier l'hôpital d'al-
Shifa, comme quartier général militaire, d'où ils auraient puisé leurs
provisions essentielles telles que le carburant, l'oxygène, l'eau et
l'électricité, destinées à l'hôpital, pour mener leurs opérations terroristes. Le
Hamas a rejeté ces allégations.
Le lendemain, après avoir rencontré les familles des otages, le Premier
ministre Benjamin Netanyahou, accompagné de Yoav Galant et Benny
Gantz, membres du gouvernement d'union nationale, a pris la parole lors
d'une conférence de presse nationale. Il a confirmé que les opérations
terrestres en cours faisaient partie de la "deuxième phase" d'une guerre qu'il
a décrite comme "longue et difficile". Il a souligné que la défaite du Hamas
représentait un "défi existentiel". Netanyahou a également appelé une fois
de plus les civils de Gaza à évacuer vers le sud de l'enclave et a promis que
tous les moyens seraient déployés pour ramener les otages chez eux,
qualifiant leur captivité de "crime contre l'humanité". Le 30 octobre,
Netanyahou a réaffirmé son refus catégorique d'un cessez-le-feu, le
qualifiant de "capitulation face au Hamas". Cette position a été soutenue par
la Maison Blanche.
Des chars israéliens ont été aperçus pour la première fois en périphérie de
Gaza-ville, tandis que le Hamas confirmait des "combats intenses" au nord
de la ville.
Le 30 octobre, 24 jours après le début de la guerre déclenchée par l'attaque
du Hamas en Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a annoncé
que la riposte israélienne entrait dans sa "troisième phase". Cette phase a vu
une extension de l'incursion terrestre précédente dans la bande de Gaza,
avec un déploiement méthodique des troupes de Tsahal équipées de
véhicules lourdement blindés, de chars, de bulldozers et de véhicules
blindés de combat dans différentes parties du nord de la bande de Gaza.
L'objectif était de traquer les commandants du Hamas et de frapper leurs
infrastructures stratégiques chaque fois que possible, selon un lieutenant-
colonel israélien.
Netanyahou a réitéré et justifié son refus d'un cessez-le-feu en comparant la
situation à des événements historiques tels que Pearl Harbor et le 11
septembre, affirmant que "c'était le moment de la guerre". L'armée
israélienne a reconnu que la situation humanitaire à Gaza s'aggravait, mais
elle a insisté sur le fait que cette situation n'était pas de sa responsabilité.
Selon des images provenant du satellite Sentinel-1 et d'autres données
disponibles, environ 29 000 bâtiments, soit 11 % du parc immobilier de la
bande de Gaza, ont été endommagés par les combats.
Le 31 octobre, le Hamas a directement menacé Israël et Benjamin
Netanyahou par l'intermédiaire d'Abou Obeïda, en déclarant que "Gaza sera
un cimetière et un piège mortel pour l'ennemi, ses soldats et ses dirigeants
politiques et militaires". Le Hamas a promis une défaite cuisante au Premier
ministre, annonçant ainsi la fin de sa carrière politique.
Le même jour, l'armée israélienne a confirmé avoir bombardé le camp de
réfugiés de Jabaliya, situé au nord de la bande de Gaza, tuant Ibrahim Biari,
un haut commandant du Hamas impliqué dans l'attaque du 7 octobre en
Israël. Tsahal a expliqué que "son élimination faisait partie d'une vaste
opération de lutte contre les terroristes et les infrastructures terroristes
appartenant au bataillon central de Jabaliya, qui avait pris le contrôle de
bâtiments civils dans la bande de Gaza". Outre les combattants palestiniens
tués, plusieurs victimes civiles ont été signalées, ainsi que la destruction de
plusieurs bâtiments. Les brigades Ezzedine al-Qassam du Hamas ont
également annoncé la mort de 7 otages, dont 3 étrangers, dans ces
bombardements.
Le 2 novembre, la ville de Gaza, que le porte-parole de l'armée israélienne
qualifie de "centre de l'organisation terroriste Hamas", a été complètement
encerclée. Cette mesure a entraîné la coupure du nord de la bande de Gaza
du sud. Dans le même temps, le cabinet de sécurité israélien a pris la
décision de renvoyer à Gaza tous les travailleurs palestiniens qui
travaillaient en Israël depuis le début de la guerre. Parmi les 18 500
travailleurs détenteurs de permis de travail, cette mesure visait à rompre
tout lien économique avec la ville de Gaza.
Malgré les nombreux appels en faveur d'une véritable trêve humanitaire, y
compris celui de la France, et les appels en faveur d'un cessez-le-feu, dont
celui du Vatican, Israël a refusé d'entendre ces appels tant que les otages
détenus par le Hamas n'avaient pas été libérés. L'objectif affiché était de
poursuivre sans relâche la recherche de Yahya Sinouar, le chef du groupe
terroriste palestinien à Gaza, et de mettre en œuvre le projet
d'affaiblissement du Hamas dans son ensemble.
Dès le 8 octobre, les États-Unis ont exprimé leur soutien à Israël en
déployant leur plus gros porte-avions, l'USS Gerald R. Ford, en
Méditerranée orientale. Un second porte-avion, l'USS Dwight D.
Eisenhower, a été envoyé le 16 octobre.
Le 20 octobre, le président Joe Biden a sollicité une aide de 14,3 milliards
de dollars du Congrès américain en faveur d'Israël, en plus d'une demande
de 61,4 milliards de dollars pour l'Ukraine.
Des attaques ont également été menées par le groupe chiite libanais
Hezbollah, soutenu par l'Iran, dans la matinée du 8 octobre. Ces attaques
ont consisté en plusieurs tirs d'artillerie depuis le Liban du Sud vers Israël.
En réaction, Israël a frappé les positions du groupe au Liban et a mis en
place des points de contrôle à la frontière. Le lendemain, Tsahal a annoncé
avoir tué des "terroristes infiltrés" venus du Liban à proximité de la
frontière, en territoire israélien. Ces infiltrations ont été revendiquées par le
Jihad islamique palestinien.
Le 2 novembre, Israël signale avoir neutralisé "plusieurs suspects armés"
sur son territoire, près de la frontière entre Israël et le Liban. En réaction à
cette opération, le Hezbollah affirme que trois de ses membres ont été tués
lors des frappes israéliennes, et en représailles, il bombarde deux casernes
israéliennes.
Le 10 octobre, des tirs se poursuivent des deux côtés de la frontière, avec
des frappes de l'armée israélienne sur des positions du Hezbollah.
Le jour suivant, le Hezbollah revendique de nouvelles attaques en tirant des
missiles guidés depuis le Sud du Liban vers le Nord d'Israël. Ils justifient
leurs actions en solidarité avec l'offensive du Hamas palestinien contre
Israël, en réponse aux "agressions sionistes". Au cours de ces échanges, un
soldat israélien est tragiquement tué par un missile antichar du Hezbollah.
Le 13 octobre, un journaliste de l'agence Reuters perd la vie et plusieurs
autres journalistes sont blessés lors d'un bombardement israélien en
territoire libanais, près de la frontière sud avec Israël. Des roquettes
tombent dans une zone où se trouvaient un groupe de journalistes
représentant au moins trois médias différents, dans le village frontalier
d'Aalma ech Chaab.
Le 14 octobre, un civil israélien et un officier de l'armée sont tués dans des
attaques à la roquette en provenance du Liban. Le jour suivant, en raison
d'incidents transfrontaliers, l'armée israélienne commence à évacuer les
résidents du nord d'Israël vivant dans une zone située à deux kilomètres de
la frontière libanaise.
Le 17 octobre, quatre individus qui tentaient de s'infiltrer depuis le Liban
vers le nord d'Israël sont abattus par l'armée israélienne.
Le 20 octobre, la branche libanaise du Hamas lance un barrage d'une
trentaine de roquettes vers le nord d'Israël. En réponse, les autorités
israéliennes décident d'évacuer la ville de Kiryat Shmona et ses 25 000
habitants.
Des forces de la milice islamiste sunnite Al-Fajr, appartenant à la branche
militaire de la Jamaa Islamiya, annoncent leur participation aux hostilités
au-delà des frontières libanaises israéliennes, affirmant agir pour défendre
la souveraineté libanaise, la mosquée Al Aqsa, et en solidarité avec Gaza et
la Palestine. Ils lancent également des missiles vers Kiryat Shmona à la fin
du mois.
Au début de novembre, le chef du Hezbollah, pro-iranien, Hassan
Nasrallah, prend la parole pour la première fois sur le conflit. Il accuse
d'abord Israël d'avoir "commis des massacres" en défendant et reprenant le
contrôle des kibboutz et des localités israéliennes attaquées par les
paramilitaires du Hamas. Ensuite, il accuse les États-Unis d'être à l'origine
et "entièrement responsables" de la guerre à Gaza, considérant Israël
comme un instrument d'exécution. Il met en garde les États-Unis en les
invitant à se préparer à "toutes les options" en cas d'aggravation de la
situation et d'une intervention de leur part, évoquant la possibilité d'une
"guerre régionale". Pendant ce temps, la Maison Blanche cherche à éviter
l'extension du conflit.
En Cisjordanie, depuis le 7 octobre, des affrontements avec Tsahal ont fait
selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne onze morts
palestiniens. L'armée israélienne n'a pas fait de déclaration officielle à ce
sujet en Cisjordanie, qu'elle continue de désigner par son nom historique de
"Judée-Samarie".
Dans la nuit du 21 au 22 octobre, un avion de combat israélien a procédé à
une frappe aérienne sur la mosquée al-Anazari de Jénine, causant au moins
deux décès. Selon Tsahal, des terroristes du Hamas et du Jihad Islamique
préparaient un attentat dans cette mosquée. C'est la première fois qu'un
bombardement aérien survient en Cisjordanie depuis la seconde Intifada.
Le 22 octobre, les autorités israéliennes ont annoncé avoir arrêté 450
activistes du Hamas en Cisjordanie.
L'Autorité palestinienne a déclaré le 25 octobre 2023 que plus de 100
Palestiniens avaient été tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre lors
d'opérations menées par Tsahal.
Le 29 octobre, la France et les États-Unis ont condamné les attaques de
colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie.
Le dernier jour du mois, l'agence palestinienne de presse Wafa a rapporté
que des "moustaribeen" (militaires en tenue civile se faisant passer pour des
Palestiniens) étaient entrés à Toubas, suivis par des renforts de l'armée
israélienne.
Le 12 octobre, l'armée de l'air israélienne a simultanément bombardé les
aéroports internationaux de Damas et d'Alep, situés au nord du pays, les
rendant inutilisables en détruisant les pistes d'atterrissage.
Les forces armées arabes syriennes n'ont pas envisagé de riposter contre
"l'ennemi israélien", mais elles ont déclaré qu'elles continueraient à
bombarder la poche d'Idleb, tenue par des groupes d'opposition tels
qu'Ansar al-Tawhid, Horras Eddine, Tahrir al-Cham, le Parti islamique du
Turkestan en Syrie, etc., qu'elles accusent de constituer "une branche armée
de l'entité israélienne".
Dans la matinée du 22 octobre, les aéroports internationaux de Damas et
d'Alep ont de nouveau été bombardés par Tsahal, les rendant une fois de
plus inutilisables et causant la mort d'un civil dans la capitale syrienne.
Dans la nuit du 24 au 25 octobre, des raids aériens israéliens ont visé des
positions de l'armée syrienne près de Deraa en ripostes à des tirs de mortiers
provenant du territoire syrien. Ces frappes ont fait 8 morts et 7 blessés dans
les rangs des forces armées syriennes.
Le jeudi 19 octobre, le destroyer américain de l'US Navy de classe Arleigh
Burke, l'USS Carney, croisant en mer Rouge, a intercepté trois missiles de
croisières et huit drones se dirigeant possiblement vers Israël. Selon le
Pentagone, ils auraient été lancés par les milices pro-iraniennes chiites
Houthis au Yémen. L'interception s'est faite avec des missiles sol-air RIM-
66.
Le 31 octobre, les Houthis ont lancé une nouvelle attaque vers le sud
d'Israël. Le système de défense anti-missile Arrow-3 a intercepté un missile
balistique. Israël a également intercepté plusieurs missiles de croisière et
drones yéménites, dont certains ont été abattus par des pilotes de F35I. Les
Houthis ont promis de poursuivre leurs attaques contre Israël jusqu'à la fin
de sa guerre contre le Hamas.
Dans ce contexte, il est important de faire preuve de "l'extrême prudence
dans la manipulation de l'information". Certaines informations provenant
d'Israël n'ont pas pu être vérifiées, et les bilans du ministère de la Santé de
Gaza, piloté par le mouvement islamiste, sont désormais contestés, même si
l'ONU et des ONG jugent globalement ces bilans fiables.
Après l'emballement mondial sur l'affaire de l'hôpital gazaoui al-Ahli Arabi,
il est important de noter que la guerre entre Israël et le Hamas se déroule sur
deux théâtres : le champ informationnel et celui des opérations militaires.
Pour "montrer la barbarie" du Hamas et lutter contre la diffusion en cours
d'informations négationnistes, l'armée israélienne a décidé de projeter des
images de l'attaque et des massacres perpétrés par le Hamas à des
journalistes du monde entier. Ces images ont suscité des réactions fortes en
qualifiant les exactions de "cruauté", "horreurs", "indicible" et
"innommable".
De plus, le ministère israélien a diffusé des spots publicitaires sur des jeux
vidéo et des plateformes de vidéo en ligne populaires dans des pays
occidentaux pour diffuser sa version et façonner leur point de vue sur le
conflit.
Les Palestiniens, de leur côté, diffusent des images de Gaza en ruines et des
témoignages de victimes pour entretenir l'émotion.
Enfin, sur les réseaux sociaux, où la désinformation est courante, il est
important de noter que de fausses informations sont diffusées par des
comptes certifiés, ce qui souligne le défi de lutter contre la désinformation
dans ce contexte.
Le 9 octobre 2023, au cours d'une journée tragique, un premier bilan côté
israélien faisait état de 700 décès. Sur le site du festival de musique Nova
de Réïm, qui avait été attaqué par le Hamas, les autorités ont découvert au
moins 260 corps. Cette terrible attaque avait laissé de nombreux festivaliers
brûlés, des femmes violées, torturées, voire exécutées. Certaines victimes
avaient été emmenées dans la bande de Gaza, où elles étaient exhibées dans
des conditions inhumaines. La plupart des sites israéliens témoignaient de
l'horreur absolue, et l'identification des victimes, souvent dans un état de
défiguration extrême, était devenue une tâche extrêmement difficile.
Le 11 octobre, le bilan des victimes atteignait tragiquement 1 200 décès,
marquant une journée noire dans l'histoire d'Israël. Le président d'Israël,
Isaac Herzog, déclarait alors que jamais autant de Juifs n'avaient été tués en
une seule journée depuis la Shoah.
Face à l'ampleur de la tragédie et à l'état méconnaissable des victimes, les
autorités israéliennes ont mis en œuvre des moyens exceptionnels pour
identifier les corps et les restituer à leurs familles. Le centre médical Soroka
de Beer-Sheva a fait usage du système de reconnaissance faciale Corsight
AI, tandis que des équipes de généticiens et de spécialistes en médecine
légale ont été mobilisées dans d'autres régions.
Pendant cette période sombre, le chef du Hamas, Salah al-Aruri, a affirmé
sur la chaîne qatarie Al Jazeera que le Hamas n'avait pas eu l'intention de
provoquer des massacres ni la mort de civils. Il imputait la responsabilité
des tragédies à des habitants de Gaza non affiliés au Hamas, précisant que
des instructions claires avaient été données aux combattants pour éviter de
tuer femmes et enfants. Cependant, les responsables israéliens rapportaient
la découverte de plans d'attaque spécifiques visant délibérément des
femmes et des enfants dans chaque village.
Le 16 octobre, les familles de 199 personnes ont été informées par l'armée
israélienne que leurs proches faisaient partie des captifs retenus dans la
bande de Gaza à la suite des attaques terroristes du Hamas du 7 octobre. Il
s'agissait d'environ 240 otages, comprenant des hommes, des femmes, des
enfants, des nourrissons et des personnes âgées, de diverses nationalités.
Certains avaient été transportés à Gaza en moto, en voiture ou en
camionnette. La plupart étaient aux mains du Hamas, tandis qu'une partie
était détenue par le Jihad islamique et des petites factions affiliées à Daech
et Al-Qaïda.
Initialement, le Hamas et le Jihad islamique palestinien avaient annoncé
qu'ils détenaient respectivement 100 et 30 otages en vue d'éventuels
échanges contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël. Le Hamas
avait également menacé d'exécuter des otages israéliens en cas de
bombardements sans préavis sur Gaza, mais avait ensuite déclaré qu'il ne
pouvait pas exécuter de captifs en conformité avec le droit international.
Les otages étrangers étaient qualifiés de "leurs invités" par le porte-parole
des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche militaire du Hamas.
Finalement, le Hamas avait annoncé que les civils seraient relâchés, mais
que cela prendrait du temps pour vérifier leur identité.
Le bilan des blessés s'élevait également de manière alarmante. Le 8 octobre,
l'autorité sanitaire dénombrait 2 156 blessés admis dans les hôpitaux
israéliens, un chiffre qui avait grimpé à 2 700 le 11 octobre, puis à près de 3
400 le jour suivant.
Avec une population totale d'environ 9,6 millions d'habitants de diverses
origines et obédiences, Israël était confronté à une situation sans précédent.
Plus de 1 200 décès, principalement parmi la population civile, avaient été
enregistrés, marquant l'attaque la plus meurtrière sur Israël en 75 ans. Le
nombre de morts en trois jours dépassait le total des vingt dernières années
pour l'État hébreu.
Outre les victimes des localités détruites, environ 200 000 personnes
avaient été contraintes de quitter le sud ou le nord d'Israël pour se réfugier
dans le centre du pays, évitant ainsi les zones d'affrontement potentielles.
L'annonce de l'attaque sanglante et surprise du Hamas le 7 octobre avait
laissé une empreinte indélébile sur la population israélienne, provoquant un
mélange de sidération et de traumatisme. Certains Israéliens faisaient
preuve de résilience en apportant une aide importante aux victimes et aux
soldats de Tsahal, tandis que d'autres manifestaient des comportements
erratiques et inquiétants. Des spécialistes en psychiatrie et neurosciences
étaient mobilisés pour traiter les troubles de stress post-traumatique
observés chez de nombreuses personnes.
Le 8 octobre 2023, suite aux frappes aériennes israéliennes, le ministère
palestinien de la Santé a signalé plus de 400 décès en l'espace de 24 heures,
dont 20 enfants, ainsi que près de 2 000 blessés. Parallèlement, le Hamas a
annoncé la mort de quatre civils israéliens qui avaient été capturés le
samedi précédent, ainsi que de leurs ravisseurs, lors d'une frappe israélienne
sur la bande de Gaza.
Le 9 octobre, le bilan s'élevait à 493 morts, dont 91 enfants, et 2 751
blessés. Ce chiffre a augmenté à 687 morts le 10 octobre, puis à "au moins 1
055 martyrs et 5 184 blessés" selon le même ministère palestinien de la
santé le 11 octobre.
Il est à noter que Libération a souligné que la presse israélienne, ainsi que
l'ONU, avaient longtemps considéré comme plutôt fiables les bilans établis
par le ministère palestinien de la Santé. Cependant, la controverse entourant
l'explosion à l'hôpital Al-Ahli a terni leur crédibilité. De plus, l'antenne
gazaouie du ministère palestinien de la Santé, sous le contrôle du Hamas,
n'a pas fait de distinction dans ses bilans entre les combattants du Hamas et
les civils. Elle a également inclus les victimes des tirs de roquettes
défaillants du Hamas parmi les victimes des frappes israéliennes.
Le 11 octobre, l'armée israélienne a affirmé avoir comptabilisé environ 1
500 corps de combattants du Hamas sur le territoire d'Israël.
La Croix-Rouge a annoncé le 11 octobre que cinq membres du réseau de la
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge (IFRC) avaient été tués au cours du conflit entre le Hamas et Israël,
lorsque des ambulances avaient été touchées par des raids israéliens.
Selon les Nations unies, au 9 octobre, plus de 123 538 Palestiniens avaient
été déplacés dans la bande de Gaza pour échapper aux zones bombardées
par Israël. Au 20 octobre, malgré le refus du Hamas d'évacuer le nord de
Gaza, l'OMS estimait que le nombre de personnes déplacées à Gaza
pourrait atteindre un million.
Au cours du mois d'octobre, Reporters Sans Frontières a dénoncé un black-
out médiatique imposé par Israël sur la bande de Gaza. En plus du blocus
déjà en place, la destruction des médias à Gaza et la mort d'au moins 19
journalistes tués lors des bombardements israéliens ont été signalées, dont
neuf à leurs domiciles.
Le 30 octobre, Moussa Abou Marzouk, haut membre du Hamas, a
condamné secrètement l'Autorité palestinienne et certains pays arabes pour
avoir appelé l'Occident à éliminer le Hamas. Il a également affirmé que le
Hamas pouvait compter sur le Hezbollah et leurs alliés en Cisjordanie.
Le lendemain, Marzouk a déclaré sur la chaîne russe en arabe Russia Today
que les 500 kilomètres de tunnels construits dans la bande de Gaza n'étaient
pas destinés à protéger les civils palestiniens, mais à protéger le Hamas des
bombardements et à servir de bases pour ses combattants. Il a laissé
entendre que le Hamas n'avait jamais construit d'abris pour les civils lors
des frappes de représailles, car cela relevait de la responsabilité de l'ONU
de protéger les habitants, et de celle d'Israël de leur fournir les services
nécessaires.
Le 1er novembre, l'Égypte a accueilli pour la première fois sur son territoire
81 grands blessés venus de la bande de Gaza. Cette mesure exceptionnelle a
également permis l'évacuation de 545 binationaux et étrangers, dont 22
membres de Médecins sans frontières, dont 4 Français. Ils ont été suivis le
lendemain par 400 ressortissants étrangers et 60 blessés.
En parallèle, la Maison Blanche, suivie par Israël, a remis en question la
fiabilité des statistiques publiées par les autorités sanitaires de Gaza,
contrôlées par le Hamas, qu'elle a qualifiées d'exagérées. Cette déclaration a
été contestée par le Hamas.
Le 4 novembre, le ministère de la Santé du Hamas a informé que depuis le
7 octobre, 9 488 personnes, comprenant à la fois des civils et des
combattants, dont 3 900 enfants, avaient perdu la vie dans la bande de
Gaza.
Le 8 octobre 2023, suite aux frappes aériennes israéliennes, le ministère
palestinien de la Santé a signalé plus de 400 décès en l'espace de 24 heures,
dont 20 enfants, ainsi que près de 2 000 blessés. Parallèlement, le Hamas a
annoncé la mort de quatre civils israéliens qui avaient été capturés le
samedi précédent, ainsi que de leurs ravisseurs, lors d'une frappe israélienne
sur la bande de Gaza.
Le 9 octobre, le bilan s'élevait à 493 morts, dont 91 enfants, et 2 751
blessés. Ce chiffre a augmenté à 687 morts le 10 octobre, puis à "au moins 1
055 martyrs et 5 184 blessés" selon le même ministère palestinien de la
santé le 11 octobre.
Il est à noter que Libération a souligné que la presse israélienne, ainsi que
l'ONU, avaient longtemps considéré comme plutôt fiables les bilans établis
par le ministère palestinien de la Santé. Cependant, la controverse entourant
l'explosion à l'hôpital Al-Ahli a terni leur crédibilité. De plus, l'antenne
gazaouie du ministère palestinien de la Santé, sous le contrôle du Hamas,
n'a pas fait de distinction dans ses bilans entre les combattants du Hamas et
les civils. Elle a également inclus les victimes des tirs de roquettes
défaillants du Hamas parmi les victimes des frappes israéliennes.
Le 11 octobre, l'armée israélienne a affirmé avoir comptabilisé environ 1
500 corps de combattants du Hamas sur le territoire d'Israël.
La Croix-Rouge a annoncé le 11 octobre que cinq membres du réseau de la
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge (IFRC) avaient été tués au cours du conflit entre le Hamas et Israël,
lorsque des ambulances avaient été touchées par des raids israéliens.
Selon les Nations unies, au 9 octobre, plus de 123 538 Palestiniens avaient
été déplacés dans la bande de Gaza pour échapper aux zones bombardées
par Israël. Au 20 octobre, malgré le refus du Hamas d'évacuer le nord de
Gaza, l'OMS estimait que le nombre de personnes déplacées à Gaza
pourrait atteindre un million.
Au cours du mois d'octobre, Reporters Sans Frontières a dénoncé un black-
out médiatique imposé par Israël sur la bande de Gaza. En plus du blocus
déjà en place, la destruction des médias à Gaza et la mort d'au moins 19
journalistes tués lors des bombardements israéliens ont été signalées, dont
neuf à leurs domiciles.
Le 30 octobre, Moussa Abou Marzouk, haut membre du Hamas, a
condamné secrètement l'Autorité palestinienne et certains pays arabes pour
avoir appelé l'Occident à éliminer le Hamas. Il a également affirmé que le
Hamas pouvait compter sur le Hezbollah et leurs alliés en Cisjordanie.
Le lendemain, Marzouk a déclaré sur la chaîne russe en arabe Russia Today
que les 500 kilomètres de tunnels construits dans la bande de Gaza n'étaient
pas destinés à protéger les civils palestiniens, mais à protéger le Hamas des
bombardements et à servir de bases pour ses combattants. Il a laissé
entendre que le Hamas n'avait jamais construit d'abris pour les civils lors
des frappes de représailles, car cela relevait de la responsabilité de l'ONU
de protéger les habitants, et de celle d'Israël de leur fournir les services
nécessaires.
Le 1er novembre, l'Égypte a accueilli pour la première fois sur son territoire
81 grands blessés venus de la bande de Gaza. Cette mesure exceptionnelle a
également permis l'évacuation de 545 binationaux et étrangers, dont 22
membres de Médecins sans frontières, dont 4 Français. Ils ont été suivis le
lendemain par 400 ressortissants étrangers et 60 blessés.
En parallèle, la Maison Blanche, suivie par Israël, a remis en question la
fiabilité des statistiques publiées par les autorités sanitaires de Gaza,
contrôlées par le Hamas, qu'elle a qualifiées d'exagérées. Cette déclaration a
été contestée par le Hamas.
Le 4 novembre, le ministère de la Santé du Hamas a informé que depuis le
7 octobre, 9 488 personnes, comprenant à la fois des civils et des
combattants, dont 3 900 enfants, avaient perdu la vie dans la bande de
Gaza.
Abou Obaïda, le porte-parole des brigades Izz al-Din al-Qassam du Hamas,
a révélé que leur organisation détenait environ 200 otages dans la bande de
Gaza, tandis qu'une cinquantaine d'autres étaient entre les mains d'autres
factions palestiniennes, détenus en différents endroits. Le 31 octobre, le
nombre total d'otages s'élevait à 240, détenus par des membres du
mouvement islamiste palestinien. Environ 70 % d'entre eux étaient aux
mains du Hamas, tandis que le reste était détenu par le Jihad islamique et
des factions affiliées à Daech et Al-Qaïda.
Ces otages, de diverses origines, âges et conditions, avaient été capturés
lors des attaques terroristes du Hamas en territoire israélien le 7 octobre.
Certains étaient des militants pro-palestiniens. Ils avaient été transportés de
leur lieu de résidence ou de séjour en Israël vers la bande de Gaza et
d'autres endroits à l'aide de motos, de voitures ou de camionnettes.
Le 9 octobre, les premières déclarations du Hamas et du Jihad islamique
palestinien indiquaient que ces otages pris en Israël seraient utilisés
ultérieurement comme monnaie d'échange contre des prisonniers
palestiniens détenus par Israël. Cependant, les otages israéliens pouvaient
également être utilisés comme boucliers humains à Gaza. Deux jours plus
tard, le Hamas a menacé de les exécuter. Trois jours après cela, leur porte-
parole a déclaré qu'ils ne pouvaient pas exécuter des captifs. Dix jours plus
tard, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, par l'intermédiaire d'Abou Obeida,
ont précisé que les otages étrangers étaient considérés comme "leurs
invités". Ensuite, Moussa Abou Marzouk, co-dirigeant du Hamas, a déclaré
que les civils seraient "sans aucun doute" libérés, mais qu'ils avaient besoin
de temps pour vérifier leur identité, car "ces personnes nous combattaient
en tant qu'Israéliens... et nous avons besoin de temps pour vérifier tout
cela".
Parmi ces 240 otages détenus par le Hamas, figuraient de nombreux
étrangers ou binationaux, qui semblaient servir principalement de boucliers
humains. Plusieurs États étrangers ont mentionné leurs ressortissants parmi
les otages, notamment Shani Louk, de nationalité germano-israélienne, âgée
de 22 ans, exhibée inconsciente et dénudée à l'arrière d'un pick-up, et Eitan,
un Français de 12 ans. Le 16 octobre, le Hamas a publié une vidéo de
propagande mettant en scène Mia Shem, une Franco-Israélienne de 21 ans
kidnappée lors de l'attaque au festival Nova de musique le 7 octobre, disant
être soignée de ses blessures à Gaza. Le 30 octobre, le président Isaac
Herzog a annoncé que Shani Louk avait été décapitée après avoir été
enlevée à Gaza.
Le 26 octobre, une délégation musulmane de Bangkok a rencontré des
dirigeants du Hamas à Téhéran, qui ont assuré que les Thaïlandais pris en
otage par eux étaient bien traités, en attendant "le bon moment" pour être
libérés.
Ce même jour, le Hamas a estimé que près de 50 otages avaient été tués à
Gaza lors des raids israéliens, et le 1er novembre, il a déclaré que 7 otages,
dont 3 détenaient des passeports étrangers, avaient été tués lors d'un
bombardement israélien sur le camp de réfugiés de Jabaliya.
Le 20 octobre, deux otages américaines ont été libérées : une mère et sa fille
âgée de 17 ans. Elles ont été suivies le 23 octobre par les deux premières
otages israéliennes relâchées. Il s'agissait d'octogénaires kidnappées lors de
l'attaque du kibboutz Nir Oz. L'une d'entre elles, Yocheved Lifschitz, est
depuis toujours avec son mari une militante pro-palestinienne qui a fait part
de son engagement à ses geôliers. Elle témoigne : « Ils m’ont kidnappée,
j’ai été emmenée sur une moto […] J’étais allongée sur la moto, mon corps
d’un côté et mes jambes de l’autre, et les jeunes Palestiniens m’ont battue
en chemin. Ils ne m’ont pas cassé les côtes, mais m’ont fait très mal, et j’ai
eu du mal à respirer. Un médecin venait tous les deux ou trois jours pour
voir comment nous allions et pour s’assurer que nous avions des
médicaments. Ils ont pris en compte tous nos besoins, je les salue pour ça,
ils étaient très courtois. Ils s’assuraient que nous étions propres et que nous
mangions. Nous mangions la même chose qu’eux. »
Le 28 octobre, Moussa Abou Marzouk du Hamas a affirmé vouloir libérer
les otages israélo-russes dès lors qu'il les aurait localisés.
Cette même nuit, la première soldate israélienne, la caporale Ori Megidish,
a été libérée par Tsahal, guidé par le renseignement israélien, au cours de
son intervention terrestre dans l'enclave palestinienne, après trois semaines
de captivité. Cependant, le porte-parole du Hamas laisse entendre qu'elle
aurait été détenue par un autre mouvement palestinien que le sien.
Les termes de "crime de guerre" et "crime contre l'humanité", voire
"génocide", sont utilisés alternativement pour décrire les actes meurtriers
perpétrés par les deux camps, palestinien et israélien.
Selon Marco Sassoli, professeur de droit international, les diverses
agressions subies par Israël le 7 octobre constituent un "crime de guerre".
Cependant, Yaacov Garson, également spécialiste en droit international,
estime qu'il s'agit de "crimes contre l'humanité et non de crimes de guerre".
Dans le droit international, le crime de guerre représente un "dérapage" lors
d'une guerre entre deux armées régulières de deux États souverains, tandis
que le crime contre l'humanité se caractérise par le fait que "les civils sont
visés délibérément et préalablement".
Des familles de victimes franco-israéliennes ont déposé plainte auprès du
parquet national antiterroriste pour "crimes contre l'humanité" contre le
Hamas.
De même, concernant Gaza, des experts indépendants mandatés par le
Conseil des droits de l'homme de l'ONU condamnent "la rétention des
fournitures essentielles telles que la nourriture, l'eau, l'électricité et les
médicaments", imposée par Israël. Ils ajoutent que "de telles actions vont
précipiter une grave crise humanitaire à Gaza, où la population est
désormais exposée à un risque inéluctable de famine". Ils déclarent en outre
que "la famine intentionnelle est un crime contre l'humanité".
Pour Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, "empêcher
l'accès de l'aide humanitaire peut constituer un crime de la part d'Israël". De
plus, il indique que "les écoles, les hôpitaux et les mosquées" ne doivent pas
être des cibles militaires. Dans le même temps, il demande la libération des
otages détenus à Gaza.
À partir de la mi-octobre, plusieurs organisations ou personnalités indiquent
que la situation actuelle à Gaza pourrait être qualifiée de "génocide" : appel
du 15 octobre de plus de 800 enseignants-chercheurs publié par
l'organisation Approches tiers-mondistes du droit international, le Council
for Constitutional Rights, l'anthropologue Didier Fassin.
Le 2 novembre, plusieurs experts indépendants mandatés par le Conseil des
droits de l'homme de l'ONU déclarent dans un communiqué commun que le
peuple palestinien "court un grave risque de génocide".
Jacques Semelin rappelle que "dans les termes employés par Israël, on voit
que l'intention est d'éradiquer le Hamas plutôt que la Palestine", alors que le
Hamas "professe l'intention de détruire Israël" dans sa charte de 2017, ce
que rappelle aussi Georges Bensoussan : "Il s'agit d'éradiquer toute présence
juive de la mer au Jourdain, donc de détruire l'État d'Israël. C'est en ce sens
que ce qu'il s'est passé le 7 octobre et le programme lui-même du Hamas est
un programme de type génocidaire."
Dans les mois précédant le conflit, à l'horizon des terres labourées par les
agriculteurs israéliens, les prémices d'une tempête se dessinaient
imperceptiblement. Au-delà de la clôture séparant les champs des frontières
de Gaza, des mouvements inhabituels trahissaient des stratégies en
gestation. Les Palestiniens, au sein des territoires voisins, orchestrait des
exercices militaires qui, sous l'écran des troubles civils, semblaient préparer
le terrain pour des actions plus sinistres. Les indices de préparatifs de
défense, des manœuvres, des entraînements intensifs et même la
dissimulation d'explosifs étaient observés, mais la véritable portée de ces
activités restait masquée par le voile de l'incertitude.
La date d'une éventuelle opération hostile demeurait un secret bien gardé, à
tel point que même les forces opérationnelles impliquées dans ces exercices
n'avaient pas conscience de la réalité de la situation. Ce n'était pas un
entraînement ordinaire, mais la prémisse d'une attaque délibérée.
Trois semaines avant que la foudre ne frappe, le Hamas intensifiait ses
simulations de combat: des manœuvres d'isolement des forces, des feintes
avec des tirs de roquettes, des percées dans la barrière de séparation, des
infiltrations rapides en territoire ennemi, allant jusqu'à pénétrer dans les
maisons pour y perpétrer des actes irréparables. Malgré ces signes avant-
coureurs, les commandements de l'armée israélienne (Tsahal), rassuraient
les instances politiques, affirmant que le Hamas, semblait réfréner toute
velléité d'escalade.
À la veille de l'assaut, le 6 octobre, un frisson parcourait la hiérarchie
militaire. Le chef d'état-major Herzi Halevi et le directeur du renseignement
intérieur, Ronan Bar, étaient alertés sur les intentions belliqueuses du
Hamas. Des réunions urgentes furent convoquées, mais les décisions prises
ne semblèrent pas à la mesure de la menace imminente. Ce même jour, un
détachement fut repositionné hors de Gaza, mais cette manœuvre demeurait
insuffisante face à l'envergure de l'offensive qui se profilait.
Les analystes affirment que les services de renseignement avaient perçu les
signaux d'une confrontation imminente, mais avaient malheureusement mal
interprété les indices, sous-estimant l'urgence et la portée des intentions
hostiles.
Lorsque le porte-parole de Tsahal confirma, après coup, la présence
d'activités suspectes la nuit précédant l'attaque, il souligna également la
nécessité d'une révision critique des stratégies de défense israéliennes.
L'incapacité à déchiffrer les signaux avait coûté cher.
Les experts pointent un manque de préparation, une faillite dans
l'anticipation et l'analyse des menaces par les services de renseignement, y
compris le Shin Bet. L'armée israélienne, dans un élan d'auto-critique,
reconnaissait la surprise et la défaillance face à l'assaut inattendu.
Un ancien membre de l'Agence nationale de sécurité des États-Unis
résumait la situation avec acuité: face à un environnement aussi complexe
et saturé de menaces potentielles, l'intelligence consistait à distinguer la
menace réelle au sein d'un enchevêtrement de dangers possibles. Pour
Israël, répondre à chaque menace par une mobilisation totale n'était pas une
option viable; cela aurait placé l'État en alerte perpétuelle ou en engagement
actif constant, un état de fait potentiellement plus préjudiciable à la sécurité
nationale que le risque initial.
Dans un effort pour décrypter les récents troubles au Moyen-Orient, la
chercheuse Frédérique Schillo analyse la situation avec une acuité
particulière. Elle suggère que, pendant que les États-Unis cherchaient à
apaiser les tensions régionales par des initiatives telles que les accords
d'Abraham et en favorisant une entente entre Israël et l'Arabie saoudite, le
Hamas avait d'autres plans. Son attaque, selon Schillo, visait à semer le
chaos et à faire dérailler tout rapprochement entre Israël et ses voisins
arabes sunnites.
Pierre Servent, un expert en matière de stratégie militaire, émet des doutes
sur la capacité du Hamas à orchestrer seul une attaque aussi complexe. Il
avance que le groupe aurait vraisemblablement reçu de l'aide de la part de
forces externes telles que le Hezbollah chiite ou même l'Iran.
Gilles Kepel, islamologue français de renom, pointe directement du doigt
l'Iran comme instigateur de l'assaut contre Israël. Il décrit l'Iran comme un
joueur habile utilisant les Palestiniens pour pousser ses propres pions sur
l'échiquier régional. Pour lui, les actions du Hamas servent clairement les
intérêts iraniens, cherchant à freiner toute tentative de rapprochement entre
l'Arabie saoudite et Israël.
Dans le même sillage, Firas Maksad, du Middle East Institute, observe un
alignement d'intérêts entre le Hamas et l'Iran. Il explique que l'Iran,
soucieux de sa position régionale, n'accueille pas favorablement
l'émergence d'un nouvel axe unissant Israël, l'Occident et l'Arabie Saoudite.
David Rigoulet-Roze, spécialiste à l'Institut de relations internationales et
stratégiques, compare l'attaque du 7 octobre à un événement aussi marquant
que le furent les attentats du 11 septembre 2001. Il affirme que cette
offensive, manifestement préparée avec des soutiens extérieurs tels que le
Hezbollah, s'inscrit dans une série d'événements visant un affrontement plus
large avec Israël. Il prédit que la riposte israélienne attendue pourrait
transformer la zone en un théâtre de guerre urbaine complexe, aux
conséquences imprévisibles.
L'ex-président français François Hollande exprime également ses
inquiétudes quant au risque d'une guerre qui pourrait se propager dans toute
la région. Il est convaincu que le Hamas n'aurait pas pu réaliser une telle
opération sans une préparation minutieuse et l'appui de l'Iran, qui, selon des
sources de l'ambassade d'Israël en France, serait un fournisseur d'armes
pour le groupe palestinien.
En Ukraine, la perception dominante au sein des médias est que la Russie a
joué un rôle dans l'escalade du conflit entre le Hamas et Israël, se
positionnant aux côtés de l'Iran. Les commentateurs ukrainiens soulignent
que la Russie pourrait trouver avantageux d'attiser d'autres foyers de
tensions.
L'ancien président ukrainien, Petro Porochenko, émet l'hypothèse d'un
engagement russe dans les préparatifs de l'offensive menée par le Hamas
contre Israël, déclarant explicitement que cette attaque terroriste porte
l'empreinte de la Russie.
Guillaume Ancel, expert en questions de défense, va plus loin en suggérant
que le Groupe Wagner, une organisation militaire privée liée à la Russie,
aurait apporté son soutien au Hamas pour orchestrer cette attaque sans
précédent. Selon Ancel, le principal gagnant de cette flambée de violence
serait le président russe Vladimir Poutine. Il interprète cette manœuvre
comme une stratégie visant à détourner l'attention internationale et l'appui
américain de l'Ukraine, tout en servant l'ambition de Poutine de redéfinir
l'ordre mondial. Il fait également référence à une rencontre qui a eu lieu un
an auparavant entre le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï
Lavrov, et les dirigeants du Hamas, ce qui avait surpris les observateurs au
beau milieu de l'invasion russe de l'Ukraine.
Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse à l'Institut français des relations
internationales avec une expertise sur la Russie, évoque cette crise comme
une aubaine pour Poutine, lui permettant de renforcer son discours anti-
occidental, surtout quand l'Occident soutient l'Ukraine et Israël
simultanément.
Des médias influents tels que Le Monde observent que Moscou s'est écarté
de sa politique traditionnellement équilibrée entre Israël et les pays arabes,
en s'abstenant de condamner les actions du Hamas. Le Kremlin percevrait
dans ce conflit une opportunité de retourner contre l'Occident les
accusations qui lui sont faites, notamment en ce qui concerne les violations
du droit international et les crimes contre les civils.
L'Express indique que ce positionnement russe vise à utiliser le conflit à
Gaza pour diminuer le soutien occidental à l'Ukraine, dans une période déjà
marquée par d'intenses manœuvres géopolitiques au Moyen-Orient.
7.5.3 L'avenir de Gaza après le conflit
L'avenir de Gaza après le conflit de 2023 avec Israël semble incertain et
sujet à divers scénarios envisagés par les acteurs régionaux et
internationaux. Le ministre de la Défense israélien a évoqué "la fin des
responsabilités d'Israël sur le sort de la bande de Gaza et la mise en place
d'une nouvelle réalité sécuritaire pour les citoyens d'Israël" et pour la
région. Une des options envisagées par Israël est de "remettre les clés" de
Gaza à une tierce partie, potentiellement l'Égypte, bien que le Caire n'ait pas
accepté ce scénario jusqu'à présent .
D'autres scénarios incluent le retour de l'Autorité Palestinienne (AP) dans
l'administration de Gaza, avec laquelle Israël coopère en Cisjordanie
occupée. Cependant, l'AP est considérée comme profondément
impopulaire, et il y a peu d'espoir qu'elle puisse retourner à Gaza sans être
perçue comme un ennemi à la suite d'une invasion israélienne. Une
structure internationale comprenant l'AP, avec un soutien potentiel de fonds
saoudiens et une assistance américaine ou européenne en termes
d'administration, est également évoquée. Néanmoins, le rôle des États-Unis
sera probablement déterminant dans les décisions concernant Gaza,
notamment en raison de leur soutien militaire réaffirmé à Israël et de leur
participation au cabinet de guerre israélien.
CHAPITRE 8 :
LE BLOCUS DE GAZA

Le 9 octobre 2023, le gouvernement d'Israël a mis en place un blocus


complet sur la bande de Gaza, interdisant l'entrée des biens essentiels tels
que la nourriture, l'eau, les médicaments, le carburant et l'électricité. Cette
mesure a été prise en réaction aux attaques perpétrées par le Hamas contre
Israël. Le ministre de la Défense israélien, Yoav Galant, a déclaré que Gaza
serait totalement assiégée, soulignant que tous les approvisionnements
étaient coupés. Israël Katz, le porte-parole du ministre israélien de
l'Énergie, a confirmé l'arrêt immédiat de la fourniture en eau à Gaza. Par
ailleurs, les forces armées israéliennes ont été déployées pour surveiller et
faire respecter le blocus à l'aide de chars et de drones.
À la suite de cette action, la seule centrale électrique de Gaza a cessé de
fonctionner le 11 octobre, faute de carburant, entraînant une panne
d'électricité généralisée. Pour prévenir une crise humanitaire, l'ONU et les
États-Unis ont exhorté à l'établissement d'un couloir humanitaire. Le
Comité international de la Croix-Rouge a également exprimé son
inquiétude, prévenant que le carburant nécessaire aux hôpitaux était sur le
point de s'épuiser.
Le 13 octobre, Shlomo Karhi, ministre israélien des Communications, a
annoncé que l'accès à Internet serait coupé à Gaza dès le lendemain.
Cependant, le 28 octobre, Elon Musk a déclaré que son entreprise, Starlink,
fournirait une connexion Internet via satellite aux organisations d'aide,
malgré les objections d'Israël.
L'ONU et l'Union européenne ont déclaré que le blocus imposé à Gaza était
contraire au droit international humanitaire. Amnesty International a insisté
sur le fait que les actions du Hamas ne justifient pas que l'Israël déroge à ses
obligations de protection des civils en vertu du droit international. Karim
Khan, procureur de la Cour pénale internationale, a averti que bloquer l'aide
humanitaire pourrait constituer un crime et a réclamé la protection des
infrastructures civiles et la libération des otages à Gaza.
CHAPITRE 9 :
LES EFFORTS DE MÉDIATION ET LES ACCORDS DE
CESSEZ-LE-FEU

Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, l'Égypte émerge en


tant que médiateur de premier plan avec l'initiative du président Abdel
Fattah Al-Sissi d'organiser un "sommet pour la paix" à tonalité
majoritairement euro-arabe. Ce sommet, qui a vu la participation de divers
chefs d'État et de ministres, mais sans la présence des États-Unis, s'est
déroulé dans la nouvelle capitale administrative du Caire. Il a été convoqué
d'urgence en réponse à l'escalade rapide des hostilités suite à l'attaque du
Hamas le 7 octobre et à la contre-offensive israélienne massive sur la bande
de Gaza, qui a entraîné la mort de plus de 4 100 Palestiniens.
L'Égypte, historiquement un acteur clé de la diplomatie dans la région,
s'efforce de renouer avec ce rôle, tandis que le conflit israélo-palestinien
continue de s'intensifier. Le Caire et Amman partagent des inquiétudes
communes, notamment en ce qui concerne le risque d'une expulsion forcée
des Palestiniens vers leurs territoires et une possible extension du conflit à
la région.
Dans ce cadre complexe, le Qatar se distingue également en jouant un rôle
unique en tant que médiateur clé entre Israël et le Hamas, ayant contribué à
la négociation de la libération de quatre otages. Le soutien du Qatar, bien
que controversé en raison de l'accueil d'un bureau politique du Hamas à
Doha — une organisation désignée comme terroriste par le Royaume-Uni,
les États-Unis et d'autres pays —, a été reconnu par le président américain
Joe Biden et le Premier ministre britannique Rishi Sunak.
La stratégie du Qatar, malgré les risques, vise à négocier la libération
d'autres otages et s'inscrit dans une série d'actions de médiation antérieures,
y compris avec les talibans en Afghanistan et dans des situations de prise
d'otages en Irak et en Syrie. Ces efforts pourraient cependant être
compliqués par des incursions terrestres israéliennes dans Gaza, ce qui
rendrait les négociations plus difficiles et pourrait affecter la position du
Qatar sur la scène internationale.
Le Hamas, de son côté, confronté à une image internationale négative et à
des défis logistiques, semble intéressé par la libération rapide des otages.
Toutefois, les négociations restent délicates, avec des otages cachés dans
des tunnels souterrains et des frappes aériennes israéliennes continues.
Israël, sous la direction de Benjamin Netanyahu, a promis de poursuivre le
combat jusqu'à la destruction du Hamas, ajoutant une pression
supplémentaire à un contexte déjà tendu.
La médiation qatarie est reconnue comme ayant un impact significatif dans
la gestion des crises de la région, mais elle est aussi un exercice
d'équilibrisme diplomatique. La capacité du Qatar à aider à désamorcer la
situation à Gaza et à libérer un maximum d'otages déterminera en grande
partie son succès dans le rôle de médiateur.

CHAPITRE 10 :
LES RÉPERCUSSIONS INTERNATIONALES ET LES
PERSPECTIVES D’AVENIR

Alors que les répercussions de la guerre en Ukraine continuent de se faire


sentir, le conflit israélo-palestinien éveille de nouvelles inquiétudes
économiques.
Dans un climat économique mondial déjà fragilisé par la pandémie de
coronavirus et le conflit en Ukraine, le conflit récent entre Israël et le
Hamas est perçu comme un potentiel nouveau catalyseur d'instabilité. Lors
d'un forum d'investissement de premier plan en Arabie Saoudite, des voix
autorisées du monde financier ont exprimé leur préoccupation quant à
l'impact de cette guerre sur l'économie mondiale, prévoyant des
conséquences notables dans les semaines et mois à venir.
Le conflit, qui a éclaté le 7 octobre à la suite d'une attaque sans précédent
par le Hamas, classé comme une organisation terroriste, pourrait, selon
Ajay Banga, président de la Banque mondiale, gravement impacter le
développement économique. Plus de 1 400 victimes israéliennes,
principalement des civils, et plus de 5 700 Palestiniens ont été tués depuis le
début des hostilités, bien que ces chiffres, fournis par le Hamas, ne puissent
être indépendamment confirmés.
La menace d'une propagation du conflit, notamment avec l'implication du
Hezbollah libanais, également soutenu par l'Iran, est une source majeure
d'inquiétude. Larry Fink, PDG de BlackRock, a évoqué une augmentation
du terrorisme mondial et une insécurité accrue qui pourraient entraîner un
ralentissement économique dû à une baisse de l'optimisme et de l'espoir.
Ces tensions géopolitiques renouvelées entravent les ambitions de
diversification économique de l'Arabie saoudite, notamment le plan Vision
2030, qui vise à réduire la dépendance du royaume au pétrole. Le conflit
vient troubler les eaux de la politique d'apaisement régional de l'Arabie
saoudite, qui s'était récemment rapprochée de l'Iran et avait engagé des
discussions avec Israël, maintenant suspendues.
Dans ce contexte, les commentateurs, dont Jean-Michel Bezat du "Monde",
mettent en garde contre les possibles répercussions sur les prix du pétrole
et, par extension, sur les coûts de production et de transport des engrais et
des denrées alimentaires. Une crise pétrolière majeure pourrait survenir si le
conflit s'étendait, notamment à l'Iran, exacerbant les défis pour une
croissance mondiale déjà affaiblie.
Néanmoins, malgré le pessimisme ambiant, certains participants au forum,
tels que Laurent Germain, PDG d'Egis Group, et Atul Arya de S&P Global
Commodity Insights, restent optimistes, espérant un retour à la stabilité au
plus vite et soulignant que le développement économique continue malgré
les difficultés géopolitiques.
Le conflit entre Israël et le Hamas vient s'ajouter aux défis économiques
mondiaux existants, rappelant la fragilité de la croissance mondiale face aux
crises géopolitiques. Tandis que les décideurs économiques et politiques
cherchent des voies vers la résilience et la stabilité, le monde observe avec
inquiétude l'évolution de cette situation et ses implications potentielles pour
l'économie mondiale.
L'analyse des perspectives d'avenir pour Gaza est complexe, impliquant à la
fois des considérations politiques, économiques et sociales. Voici une
synthèse focalisée sur ces aspects:
Statut politique de Gaza et influence diplomatique: Les actions du
Hamas ont remis en question les enjeux diplomatiques au Proche-Orient,
notamment avec les réactions des démocraties occidentales qui pourraient, à
moyen terme, aggraver la perte de leur influence diplomatique,
particulièrement vis-à-vis des pays du "Sud global". Cela pourrait
également renforcer la perception d'un "deux poids, deux mesures" dans la
politique internationale, surtout en ce qui concerne la non-application des
résolutions de l'ONU relatives aux Palestiniens.
Rapports arabo-palestiniens: Les accords d’Abraham de 2020 ont
marqué un tournant, érodant le soutien arabe traditionnel à la cause
palestinienne. La normalisation des relations avec Israël par certains États
arabes a été motivée par des intérêts géopolitiques et économiques, ainsi
que par une volonté de contrer l'influence iranienne, ce qui a modifié
l'approche régionale envers la question palestinienne.
Perspectives économiques: L'aide économique et humanitaire versée par
divers acteurs internationaux est vue comme une tentative de compenser
l'érosion de la perspective d'un État palestinien. Cependant, le
développement économique à Gaza est entravé par les préoccupations
sécuritaires israéliennes et l'absence d'un cadre politique stable, ce qui
alimente la frustration et la radicalisation.
Statut des Palestiniens: L'attaque du Hamas est considérée par certains
comme un tournant sombre, aggravant l'isolement politique du Hamas et
rendant plus difficile la tâche de répondre au statut des millions de
Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. Le "modèle Gaza" est perçu comme
un échec, soulignant la nécessité de trouver une solution politique viable.
Négociations futures: La possibilité de négociations entre Israéliens et
Palestiniens reste incertaine. Toute tentative de négociation future
nécessiterait un consensus international et un engagement significatif, à la
fois des puissances occidentales et arabes, pour surmonter les divisions
internes et externes.
Gestion du Hamas à Gaza: L'éditorial mentionne la politique
économique et sociale désastreuse du Hamas depuis sa prise de pouvoir. Le
mouvement est décrit comme régnant sans partage et sans transparence,
ayant bénéficié initialement de l'implantation d'institutions caritatives. La
durabilité de son pouvoir, malgré les interventions militaires israéliennes et
les conditions de vie difficiles à Gaza, soulève des questions sur la gestion
du territoire et l'adhésion de la population à ses dirigeants.
Presque un mois après les attaques du Hamas contre Israël, la question de
l'avenir de Gaza post-conflit est au centre des débats. Alors que les combats
s'intensifient, l'armée israélienne affirme avoir stratégiquement divisé la
bande de Gaza, un mouvement significatif qui, selon le porte-parole de
l'armée israélienne, pourrait annoncer une défaite militaire pour le Hamas.
Cette perspective est réfléchie dans les médias internationaux, avec le
Guardian et la BBC citant la notion de "brouillard de la guerre" pour décrire
la situation actuelle.
En Israël, la question n'est pas seulement de savoir comment mettre fin au
conflit, mais aussi de déterminer les mesures à prendre pour assurer une
sécurité durable après la guerre. Les responsables israéliens évoquent un
contrôle sécuritaire post-conflit de la bande de Gaza et même l'adoption
d'un processus de "dénazification", une analogie provocatrice visant à
éradiquer l'idéologie extrémiste du Hamas, comparée à la culture nazie par
des sources anonymes et reprise par le Premier ministre Benjamin
Netanyahu dans ses critiques envers les dirigeants du Hamas.
La capacité d'Israël à détruire totalement le Hamas est un sujet de débat.
Comme l'indique Alon Pinkas sur CNN, il est possible de démanteler les
infrastructures militaires et politiques du Hamas, mais cela ne résoudra pas
la question de l'avenir de Gaza. Le ministre jordanien des Affaires
étrangères soulève des préoccupations concernant l'état dans lequel Gaza se
retrouvera après le conflit, questionnant si la population sera réduite à l'état
de réfugiés ou si Gaza deviendra une friche.
Les implications d'une éventuelle victoire israélienne sont complexes.
Foreign Policy souligne que l'éradication militaire du Hamas pourrait
conduire à une augmentation des pertes civiles et des destructions, semant
potentiellement les graines d'une insécurité future. Ami Ayalon, l'ancien
chef du Shin Bet, envisage un contrôle international temporaire de la région
et une aide financière conséquente pour la reconstruction de Gaza.
Cependant, la durée et l'intensité de la campagne israélienne pourraient
rendre la coopération des États arabes plus difficile à obtenir.
La reconstruction politique de Gaza pose également un défi de taille.
L'Autorité palestinienne, évincée de Gaza par le Hamas en 2007, hésite à
être perçue comme collaborant avec Israël, selon Zaha Hassan du Carnegie
Endowment for International Peace. Le Fatah craint qu'une prise de contrôle
sans une vision politique claire ne le rende complice des violences
israéliennes, selon le Guardian. Ayalon, dans Foreign Policy, affirme qu'une
solution à deux États est essentielle pour la sécurité d'Israël et pour
préserver son identité de démocratie juive, sans quoi Israël risque de
devenir un État d'apartheid.
En parallèle, la situation humanitaire globale reste préoccupante, comme en
témoignent les mouvements de population dans les Canaries. Le nombre
record d'arrivées de migrants et les défis associés, couverts par El Pais et le
Guardian, soulignent la nécessité d'une réponse humanitaire coordonnée.
L'avenir de Gaza, donc, est incertain. Si les perspectives politiques restent
floues, une chose est claire : la reconstruction de Gaza, tant sur le plan
physique que politique, exigera une coopération internationale substantielle
et un engagement à long terme de la part de la communauté internationale,
y compris des États arabes et d’Israël.
CONCLUSION
VERS L'HORIZON D’ESPOIR ?

Au terme d'un voyage à travers les pages d'histoire, les récits de guerres, les
témoignages de souffrances et les analyses de politiques, nous nous
retrouvons à l'aube d'une compréhension renouvelée du conflit israélo-
palestinien. Les chapitres précédents ont tracé les contours d'une terre
déchirée par la discorde, une région où les rêves de paix semblent souvent
aussi éphémères que les silhouettes dans le brouillard du matin.
Les racines historiques du conflit, enchevêtrées dans les méandres de
l'Empire Ottoman, la Déclaration Balfour et le plan de partition de l'ONU,
nous révèlent un passé complexe, souvent mal compris et interprété à
travers divers prisme idéologiques. Chaque époque a laissé ses cicatrices
sur la terre et dans les cœurs des peuples, formant une toile de fond pour les
affrontements contemporains.
Les guerres israélo-arabes, de la lutte pour l'indépendance en 1948 à la
guerre du Kippour de 1973, ont non seulement façonné les frontières
physiques mais aussi les identités nationales et les psychologies collectives.
L'histoire de cette terre est marquée par les victoires et les déboires, par les
triomphes et les tragédies, résonnant dans la mémoire collective comme un
appel incessant à la réconciliation ou au renouveau de la lutte.
En considérant les débuts du conflit avec Gaza, les Accords d'Oslo et
l'émergence du Hamas, nous sommes confrontés à l'ironie douloureuse des
opportunités manquées et des espoirs brisés. Les cycles de violence et de
représailles, les gestes de paix suivis de nouveaux affrontements,
témoignent de la complexité d'atteindre une paix durable dans un
environnement marqué par la méfiance et la peur.
L'analyse du Hamas en tant que mouvement, avec ses dimensions
idéologiques, organisationnelles et militaires, nous a permis d'approfondir
notre compréhension d'un acteur clé dans ce drame. La résistance et les
réponses, les stratégies et les souffrances, tout cela a été examiné pour
tenter de démêler les motifs qui sous-tendent le conflit.
Les chapitres sur les questions territoriales, les colonies et les blocus ont
révélé comment les enjeux géographiques peuvent devenir des symboles
puissants et des points de friction insurmontables. Le sol de Gaza, piétiné et
convoité, raconte une histoire de séparation et d'isolement, mais aussi de
détermination et de résilience.
Les opérations militaires et les conflits récents, culminant dans la tragédie
du 7 octobre 2023, ont été examinés non seulement pour leur stratégie et
leur tactique, mais aussi pour leur impact humain. Les histoires
personnelles, les voix des innocents, résonnent longtemps après que les
derniers coups de feu se soient tus, nous rappelant que derrière les chiffres
se cachent des visages, des noms, des familles.
La réponse mondiale, les efforts de médiation et les accords de cessez-le-
feu ont démontré la capacité et parfois l'impuissance de la communauté
internationale face à de tels conflits. Les grandes puissances et les
organisations internationales ont joué leurs rôles sur la scène mondiale,
souvent embrouillées dans un tissu de diplomatie qui peine à contenir
l'effusion de sang sur le terrain.
Alors que ce livre se clôt, nous nous trouvons à un carrefour. Le chemin
vers la paix semble aussi difficile et tortueux que jamais, parsemé
d'embûches et d'obstacles que seules la compréhension mutuelle et la
volonté politique peuvent surmonter. Il reste cependant un horizon d'espoir,
une possibilité que les leçons du passé et les douleurs du présent puissent
mener à un futur où les enfants d'Israël et de Palestine joueront ensemble
sur la terre de leurs ancêtres, non plus en tant qu'ennemis, mais en tant que
voisins et, peut-être un jour, en tant qu'amis.
C'est cet espoir qui doit nous guider, la croyance qu'aucune nuit n'est si
longue qu'elle empêche le soleil de se lever. Les pages suivantes de cette
histoire restent à écrire, non pas avec de l'encre, mais avec les actions et les
cœurs de ceux qui tiennent l'avenir entre leurs mains. Que le dialogue
remplace la dissension, que la compassion vainque la confrontation, et que
la paix finisse par prévaloir sur cette terre sainte, pour tous ses enfants.

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