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QUELQUES RAISONNEMENTS
MATHÉMATIQUES
2020 - 2021
ESATIC UP MATHS
Table des matières
2 Raisonnements Mathématiques 6
2.1 Raisonnement direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Raisonnement par double implication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Raisonnement par disjonction de cas ou Raisonnement cas par cas . . . . 9
2.3.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3.2 Remarque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.4 Raisonnement par élimination des cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5 Raisonnement par contraposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.6 Raisonnement par l’absurde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.6.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.6.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.7 Raisonnement par contre-exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.7.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.7.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.8 Raisonnement par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1
TABLE DES MATIÈRES 2
3 Exercices 19
Chapitre 1
1.1 Définitions
Définition 1.
– Dans le cadre d’une théorie mathématique donnée, une assertion/proposition / af-
firmation est une phrase mathématique à laquelle on peut attribuer une, et une
seule, valeur de vérité, à savoir V (vraie) ou F (faux).
– Certaines assertions sont déclarées vraies a priori : ce sont les axiomes ; sinon, la
véracité d’une assertion doit résulter d’une démonstration.
– Les assertions démontrées sont appelées théorèmes ou propositions suivant leur
importance.
– Un lemme est un résultat préalable utile à une démonstration plus conséquente. C’
est une proposition intermédiaire utile à la démonstration d’une autre proposition
– Un corollaire est une assertion vraie qui découle d’un résultat précédent. C’est la
conséquence d’une proposition ou d’un théorème.
– La démonstration d’une assertion est un processus respectant strictement les règles
de la logique, partant des hypothèses, supposées vraies, et en aboutissant à la
conclusion attendue. La démonstration permet d’établir qu’une assertion est vraie.
– Une conjecture est une assertion dont on pense qu’elle est vraie, mais qui n’a pas
été démontrée.
Exemple 1.
♦ « 3 = 7 » est une assertion fausse,
♦ « 3 = −(−3)» est une assertion vraie,
♦ « 2 est un nombre pair » est une assertion vraie.
♦ Les énoncés suivants sont des propositions mathématiques.
(a) 1 + 1 = 2. Cette proposition est vraie.
3
CHAPITRE 1. QUELQUES DÉFINITIONS ET SYMBOLES 4
Exemple 5.
1. ∀x ∈ R, x2 ≥ 0.
2. ∃x ∈ R, x2 ≥ 100.
Exemple 6.
– Noël est en décembre (sous entendu « Tous les ans »)
– Un parallélogramme dont les diagonales sont de même longueur est un rectangle
(sous-entendu « Tous les parallélogrammes »)
– Un parallélogramme peut avoir des diagonales de même longueur (sous-entendu «
il existe (au moins) un tel parallélogramme »)
Remarque 2. Les deux quantificateurs « tout » et « il existe » sont liés lorsqu’il s’agit
d’énoncer le contraire d’une proposition. En effet, le contraire de « tout » n’est pas «
aucun », mais « il existe (au moins) un ».
Exemple 7.
– Le contraire de « Tous les ans, Noël est en décembre » est la proposition « Il existe
une année (au moins) ou Noël n’est pas en décembre ».
– Le contraire de « Tous les rectangle sont des parallélogrammes »est la proposition
« Il existe un rectangle (au moins) qui n’est pas un parallélogramme ».
Remarque 3. Evidemment une proposition et son contraire ne peuvent pas être toutes
les deux vraies.
Chapitre 2
Raisonnements Mathématiques
2.1.2 Exemples
Exemple 8. Montrer que si a, b ∈ Q alors a + b ∈ Q.
p p0 pq 0 + qp0
a+b= + 0 = .
q q qq 0
6
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 7
2.2.2 Exemples
Exemple 11. Soit deux réels a et b. Montrer que :
a × 2n + b × 3n = 0 × 2n + 0 × 3n = 0 + 0 = 0.
D’où le résultat.
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 8
Démonstration. Considérons les deux propositions : P : " f est une fonction à la fois
paire et impaire" et Q : "f est la fonction nulle".
• Supposons que P est vraie et montrons qu’il en est de même de Q. Comme f est paire
et impaire, on a : (
f (−x) = f (x)
∀x ∈ R,
f (−x) = −f (x)
On obtient donc : ∀x ∈ R, f (x) = −f (x), soit : ∀x ∈ R, 2f (x) = 0 qui s’ecrit aussi
∀x ∈ R, f (x) = 0. Ce qui prouve bien que f est la fonction nulle.
• La reciproque est triviale. Supposons que Q est vraie. Alors : ∀x ∈ R, f (x) = 0 et
clairement :
∀x ∈ R, −x ∈ R, et f (x) = f (−x) = −f (x).
Ce qui prouve que f est a la fois paire et impaire et donc Q est vraie.
Démonstration. Soit n ∈ N.
Supposons que n2 est impair.
2.3.2 Remarque
Pour démontrer P ⇒ Q, on décompose en n sous-cas et on démontre
P1 ⇒ Q, P2 ⇒ Q, · · · , Pn ⇒ Q.
2.3.3 Exemples
Exemple 14. Deux nombres entiers naturels distincts de 0 et de 1 ont pour somme 11.
Prouver que lorsqu’on multiplie chacun d’eux par 9, on obtient alors deux nombres for-
més des mêmes chiffres.
Démonstration. Soit x ∈ R. Nous distinguons deux cas. Premier cas : x > 1. Alors
|x − 1| = x − 1. Calculons alors x2 − x + 1 − |x − 1|.
x2 − x + 1 − |x − 1| = x2 − x + 1 − (x − 1)
= x2 − 2x + 2
= (x − 1)2 + 1 > 0
n(n + 1) 2k(2k + 1)
= = k(2k + 1) ∈ N.
2 2
• Si n est impair, on peut écrire n = 2p + 1, où p ∈ N. Alors
Démonstration.
J = n(2n + 1)(7n + 1) divisible par 2.
Pour n = 2k J = 2k(4k + 1)(14k + 1) = 2(k(4k + 1)(14k + 1))
J=
Pour n = 2k + 1 J = (2k + 1)(4k + 3)(14k + 8) = 2(2k + 1)(4k + 3)(7k + 4)
2.4.2 Exemples
(
xy = 1 (1)
Exemple 19. Résoudre dans Z :
3x + y = 4. (2)
2.5.2 Exemples
Exemple 20. Soit n ∈ N. Montrer que si n2 est pair alors n est pair.
Démonstration. Nous supposons que n n’est pas pair. Nous voulons montrer qu’alors n2
n’est pas pair. Comme n n’est pas pair, il est impair et donc il existe k ∈ N tel que
n = 2k + 1. Alors n2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1 = 2α + 1 avec α = 2k 2 + 2k ∈ N. Et
donc n2 est impair. Conclusion : nous avons montré que si n est impair alors n2 est impair.
Par contraposition ceci est équivalent à : si n2 est pair alors n est pair.
xy 6= 0 =⇒ x 6= 0 et y 6= 0.
si x = 0 ou y = 0, alors xy = 0.
Remarque 4. "Si j’ai faim, alors je mange" est logiquement équivalent à la phrase "Si je
ne mange pas, alors je n’ai pas faim". Attention ! il ne faut jamais dire que la contraposée
de A ⇒ B est non(A) ⇒ non(B) . Avec l’exemple précédent, on obtiendrait
la proposition "Si je n’ai pas faim alors je ne mange pas" qui ne dit pas la même chose
que la proposition "si j’ai faim alors je mange".
2.6.2 Exemples
Exemple 24. Montrons que ∀x ∈ N ; x + 1 6= x + 2.
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 13
2.7.2 Exemples
Exemple 29. Montrons que l’assertion (∀x ∈ R, x ≥ 0) est fausse.
Exemple 30. Montrer que l’assertion suivante est fausse « Tout entier positif est somme
de trois carrés ». (Les carrés sont les 02 , 12 , 22 , 32 , ... Par exemple 6 = 22 + 12 + 12 .)
2.8.2 Exemples
Exemple 34. Montrer que pour tout n ∈ N, 2n > n.
Exemple 35. Démontrons par récurrence que, pour tout entier naturel n, l’entier n3 − n
est divisible par 3.
P (n + 1) est vraie.
Conclusion. Par le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n ≥ 0, c’est-à-dire
pour tout entier naturel n, l’entier n3 − n est divisible par 3.
Exemple 36. Montrer par récurrence que, pour tout n ≥ 1, n(2n + 1)(7n + 1) est
divisible par 6.
Remarque 6.
Pour démontrer un résultat par un raisonnement par récurrence, il faut tout d’abord énon-
cer proprement l’hypothèse de récurrence P (n), démontrer l’initialisation, c’est-à-dire
que P (n0 ) est vraie, et ensuite prouver l’hérédité (P (n) =⇒ P (n + 1)) pour n ≥ n0 . On
conclut alors en appliquant le principe de récurrence.
2.8.4 Exemples
Exemple 37. Soit (un ) la suite definie par u0 = u1 = 4 et pour tout n ∈ N : un+2 =
5 3
un+1 − un . Demontrer par recurrence que pour tout entier naturel n, un = 4.
2 2
Démonstration. 1. Par hypothese u0 = 4.
2. Supposons que pour un entier quelconque fixe n ≥ 1, uk = 4 pour tout entier k tel
5 3 5 3
que 0 ≤ k ≤ n. Alors : un+1 = un − un−1 = × 4 − × 4 = 4.
2 2 2 2
Donc pour tout n ∈ N, un = 4.
2.9.2 Exemples
√
Exemple 38. Déterminer les réels tels que 1 − x = x.
√ légitime ici car x ∈ [0; 1]). Conclusion : la seule solution de l’équation est
(tout est
−1 + 5
.
2
Exemple 39. Soit a ∈ R et I = [−a, a]. Montrer que toute fonction f : I → R s’écrit
comme la somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire.
Démonstration. Analyse : Soient g une fonction paire et h une fonction impaire telles
que f = g + h. On a alors que pour tout x ∈ I, f (x) = g(x) + h(x) et f (−x) =
g(−x) + h(−x) = g(x) − h(x). On a donc un système de 2 équations à 2 inconnues. Sa
résolution nous donne :
f (x) + f (−x)
g(x) =
2
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 18
f (x) − f (−x)
h(x) =
2
Synthèse : Posons
f (x) + f (−x)
g(x) =
2
f (x) − f (−x)
h(x) =
2
On vérifie aisément que g est paire, que h est impaire et que f = g + h, ce qui permet de
conclure la preuve.
Chapitre 3
Exercices
Exercice 1.
Un étudiant veut montrer que "Si le carré d’un entier naturel n est pair, alors n est pair".
C’est-à-dire Pour n ∈ N, "n2 pair =⇒ n pair".
Il propose les démarches suivantes :
Démarche 1 : Supposons que n2 est pair, puis montrons que n est pair.
Démarche 2 : Supposons que n est impair, puis montrons que n2 est impair.
Démarche 3 : Supposons que n2 est pair et que n est impair, puis montrons que nous
aboutissons à une contradiction.
Exercice 2.
On veut montrer en utilisant un raisonnement par l’absurde que Si un entier naturel n est
un carré, alors 2n n’est pas un carré. Six étudiants proposent leurs démarches.
Etudiant 1 : Supposons que n est un carré et 2n est un carré, et montrons que cela est
impossible.
Etudiant 2 : Supposons que n est un carré ou 2n est un carré, et montrons que cela est
impossible.
Etudiant 3 : Supposons que n n’est pas un carré et 2n est un carré, et montrons que cela
est impossible.
Etudiant 4 : Supposons que n n’est pas un carré ou 2n est un carré, et montrons que cela
est impossible.
Etudiant 5 : Supposons que n n’est pas un carré et 2n n’est pas un carré, et montrons que
cela est impossible.
Etudiant 6 : Supposons que n n’est pas un carré ou 2n n’est pas un carré, et montrons
que cela est impossible.
Dire si chacune des démarches est correctes ou non.
19
CHAPITRE 3. EXERCICES 20
Exercice 3.
Soit (un )n∈N la suite définie par u0 = 0 et, pour tout n ∈ N, un+1 = 3un − 2n + 3.
On souhaite démontrer que, pour tout n ∈ N, on a un ≥ n. Voici les réponses de trois
étudiants à cette question. Analysez ces productions d’élèves, en mettant en évidence les
compétences acquises et les difficultés restantes.
• Conclusion : P0 est vraie et, pour tout k, Pk ⇒ Pk+1 . Donc Pn est vraie pour
tout n.
2. Étudiants 2 :
• Initialisation : la propriété est vraie au rang 0.
• Hérédité : On suppose que Pn , la propriété un ≥ n est vraie pour tout n. On
étudie Pn+1 :
un+1 = 3un − 2n + 3 = 3(un + 1) − 2n.
Or un ≥ n donc un + 1 > n donc 3(un + 1) > 3n et 3(un + 1) − 2n > n ⇔
un+1 > n. un+1 est strictement supérieur à n donc un+1 ≥ n + 1. La propriété
est vraie au rang n + 1.
• La propriété est donc héréditaire. De plus, elle est initialisée au rang 0 donc Pn
est vraie pour tout n.
3. Étudiants 3 : Montrons par récurrence que, pour tout n ∈ N, un ≥ n.
• Initialisation : u0 = 0 ≥ 0, donc la propriété est vraie au rang 0.
• On suppose qu’il existe un entier n tel que la propriété est vraie. Alors
un+1 = 3un − 2n + 1 ≥ 3n − 2n + 1 = n + 1.
Exercice 4.
On souhaite démontrer par récurrence que ∀n ∈ N \ {0, 1, 2, 3}, n2 ≤ 2n .
Voici la réponse d’un étudiant à cette question.
Hérédité : On suppose qu’il existe un entier n tel que P (n) soit vraie. Nous allons
montrer que P (n + 1) est vraie. On a n2 ≤ 2n .
(n + 1)2 = n2 + 2n + 1 ≤ 2n + 2n + 1
(n + 1)2 ≤ 2n + 2n + 1 ≤ 2n + 2n = 2n+1 .
Conclusion : Par le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n ∈ N, c’est-à-
dire 2n > n pour tout n ∈ N \ {0, 1, 2, 3}.
Analysez cette production, en mettant en évidence les erreurs de raisonnement.
Exercice 7. 1. En utilisant le cas par cas, montrer que pour tout n ∈ N, n3 − n est
divisible par 6.
2. Donner d’autres raisonnements que l’on peut utiliser.
P : Si l’entier (n2 − 1) n’est pas divisible par 8, alors l’entier n est pair.
Exercice 10. En utilisant un raisonnement par l’absurde, démontrer qu’un rectangle qui
a pour aire 170 m2 , a une longueur qui est supérieure à 13 m.
CHAPITRE 3. EXERCICES 22
Exercice 14. Determiner toutes les fonctions f : R → R telles que, pour tous x, y ∈ R2 ,
f (x) × f (y) − f (x × y) = x + y. (On utilisera le raisonnement par analyse-synthèse).
Exercice 15. Ecrire les contraposées des implications suivantes et les démontrer. n est un
entier naturel, x et y sont des nombres réels.
1. xy 6= 0 =⇒ x 6= 0 et y 6= 0,
2. x 6= y =⇒ (x + 1)(y − 1) 6= (x − 1)(y + 1).
Exercice 16. Les nombres 8 ;13 et 9/2 peuvent-ils être les images respectives de 0 ; -1 et
3/5 par une fonction affine ?
Exercice 17. On veut montrer que :" pour tout entier n, n2 + 3n est pair". Donner des
raisonnements que l’on peut utiliser.