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COURS DE MISE A NIVEAU L 1:

QUELQUES RAISONNEMENTS
MATHÉMATIQUES
2020 - 2021

ESATIC UP MATHS
Table des matières

1 Quelques définitions et symboles 3


1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Des symboles à connaître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.1 Implication, réciproque et équivalence . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.2 Les quantificateurs pour tout ∀ et il existe ∃ . . . . . . . . . . . . 5

2 Raisonnements Mathématiques 6
2.1 Raisonnement direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Raisonnement par double implication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Raisonnement par disjonction de cas ou Raisonnement cas par cas . . . . 9
2.3.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3.2 Remarque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.4 Raisonnement par élimination des cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.4.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5 Raisonnement par contraposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.6 Raisonnement par l’absurde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.6.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.6.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.7 Raisonnement par contre-exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.7.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.7.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.8 Raisonnement par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

1
TABLE DES MATIÈRES 2

2.8.1 Principe de la récurrence classique . . . . . . . . . . . . . . . . . 14


2.8.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.8.3 Principe de la récurrence forte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.8.4 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.9 Raisonnement par analyse-synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.9.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.9.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3 Exercices 19
Chapitre 1

Quelques définitions et symboles

1.1 Définitions
Définition 1.
– Dans le cadre d’une théorie mathématique donnée, une assertion/proposition / af-
firmation est une phrase mathématique à laquelle on peut attribuer une, et une
seule, valeur de vérité, à savoir V (vraie) ou F (faux).
– Certaines assertions sont déclarées vraies a priori : ce sont les axiomes ; sinon, la
véracité d’une assertion doit résulter d’une démonstration.
– Les assertions démontrées sont appelées théorèmes ou propositions suivant leur
importance.
– Un lemme est un résultat préalable utile à une démonstration plus conséquente. C’
est une proposition intermédiaire utile à la démonstration d’une autre proposition
– Un corollaire est une assertion vraie qui découle d’un résultat précédent. C’est la
conséquence d’une proposition ou d’un théorème.
– La démonstration d’une assertion est un processus respectant strictement les règles
de la logique, partant des hypothèses, supposées vraies, et en aboutissant à la
conclusion attendue. La démonstration permet d’établir qu’une assertion est vraie.
– Une conjecture est une assertion dont on pense qu’elle est vraie, mais qui n’a pas
été démontrée.

Exemple 1.
♦ « 3 = 7 » est une assertion fausse,
♦ « 3 = −(−3)» est une assertion vraie,
♦ « 2 est un nombre pair » est une assertion vraie.
♦ Les énoncés suivants sont des propositions mathématiques.
(a) 1 + 1 = 2. Cette proposition est vraie.

3
CHAPITRE 1. QUELQUES DÉFINITIONS ET SYMBOLES 4

(b) 1 + 1 = 3. Cette proposition est fausse.


(c) ln(1) = 1. Cette proposition est fausse.

♦ Par contre, 1 + 1 − 2 et ( 18)3 ne sont pas des propositions puisqu’on ne peut leur
attribuer de valeur de vérité. Ce sont des expressions arithmétiques dont le résultat
est un réel.

1.2 Des symboles à connaître


1.2.1 Implication, réciproque et équivalence
Définition 2. Le symbole « ⇒ » signifie « implique ». On peut également traduire une
propriété contenant ce sym- bole sous la forme « Si · · · Alors ».
L’implication est le principe même du raisonnement mathématique : dans une propriété,
une hypothèse entraîne une conclusion.
On dit que l’hypothèse est une de condition suffisante pour conclure, et que la conclusion
est une condition nécessaire pour avoir l’hypothèse.

Exemple 2. Considérons les propositions vraies suivantes :


1. Si je m’appelle Ana, alors je suis une fille. S’appeler Ana est une condition suffisante
pour conclure que je suis une fille.
2. Si un quadrilatère est un rectangle, alors c’est un parallélogramme. Qu’un quadri-
latère soit un rectangle est une condition suffisante pour conclure qu’il s’agit d’un
parallélogramme.
3. x ≥ 10 ⇒ 3x ≥ 15.

Définition 3. La réciproque d’une propriété consiste à retourner la phrase en échan-


geant l’hypothèse et la conclu- sion, ou encore à changer le sens de la flèche.
Une propriété et sa réciproque sont indépendantes et se démontrent séparément. En effet
le fait qu’une propriété soit vraie n’implique pas que sa réciproque le soit !

Exemple 3. Considérons les réciproques des propositions de l’exemple précédent.


1. Si je suis une fille, alors je m’appelle Ana : FAUX
Pour m’appeler Ana, il n’est pas suffisant d’être une fille.
2. Si un quadrilatère est un parallélogramme, alors c’est un rectangle : FAUX
Pour qu’un quadrilatère soit un rectangle, il n’est pas suffisant qu’il soit un paral-
lélogramme.
3. x ≥ 10 ⇐ 3x ≥ 15 : FAUX
CHAPITRE 1. QUELQUES DÉFINITIONS ET SYMBOLES 5

Définition 4. Lorsqu’une propriété et sa réciproque sont vraies, on utilise le symbole ⇔,


qui signifie « équivaut à ». On peut également traduire ce symbole par « Si et seulement
si ». On parle d’équivalence entre l’hypothèse et la conclusion.

Exemple 4. 1. ABC est un triangle rectangle en A si et seulement si BC 2 = AB 2 +


AC 2 .
2. x ≥ 5 ⇔ 3x ≥ 15.

1.2.2 Les quantificateurs pour tout ∀ et il existe ∃


Définition 5 (Les quantificateurs). Ils précisent le domaine de validité d’une propriété.
Au lycée, vous devez connaître les symboles ∀ et ∃, qui signifient respectivement « Pour
tout » et « Il existe un », sous entendu « (au moins) ». La virgule qui suivra le symbole
∃ sera alors traduite par « tel que ». Il est donc essentiel de bien les comprendre pour
savoir dans quels cas une propriété peut s’appliquer.

Exemple 5.
1. ∀x ∈ R, x2 ≥ 0.
2. ∃x ∈ R, x2 ≥ 100.

Remarque 1. Lorsqu’on énonce des propositions toujours vraies en français, on sous-


entend souvent les quantificateurs.

Exemple 6.
– Noël est en décembre (sous entendu « Tous les ans »)
– Un parallélogramme dont les diagonales sont de même longueur est un rectangle
(sous-entendu « Tous les parallélogrammes »)
– Un parallélogramme peut avoir des diagonales de même longueur (sous-entendu «
il existe (au moins) un tel parallélogramme »)

Remarque 2. Les deux quantificateurs « tout » et « il existe » sont liés lorsqu’il s’agit
d’énoncer le contraire d’une proposition. En effet, le contraire de « tout » n’est pas «
aucun », mais « il existe (au moins) un ».

Exemple 7.
– Le contraire de « Tous les ans, Noël est en décembre » est la proposition « Il existe
une année (au moins) ou Noël n’est pas en décembre ».
– Le contraire de « Tous les rectangle sont des parallélogrammes »est la proposition
« Il existe un rectangle (au moins) qui n’est pas un parallélogramme ».

Remarque 3. Evidemment une proposition et son contraire ne peuvent pas être toutes
les deux vraies.
Chapitre 2

Raisonnements Mathématiques

2.1 Raisonnement direct


2.1.1 Principe
Le raisonnement mathématique le plus courant est l’implication directe, aussi appelé
raisonnement déductif. On veut montrer que l’assertion  P ⇒ Q  est vraie. On
suppose que P est vraie et on montre qu’alors Q est vraie.
Autrement dit, à partir d’une hypothèse ( assertion que l’on suppose vraie ) ou d’une
proposition, on montre, par une suite de déductions ( raisonnement logique), une autre
proposition. Dans la suite de déductions, on peut se servir d’autres propositions vraies,
que l’on a démontrées auparavant. C’est la méthode à laquelle vous êtes le plus habitué.

2.1.2 Exemples
Exemple 8. Montrer que si a, b ∈ Q alors a + b ∈ Q.

Démonstration. Prenons a ∈ Q, b ∈ Q. Rappelons que les rationnels sont des réels


p p
s’écrivant avec p ∈ Z et q ∈ N∗ . Alors a = pour un certain p ∈ Z et un certain
q q
0
p
q ∈ N∗ . De même b = 0 pour un certain p0 ∈ Z et un certain q 0 ∈ N∗ . On a :
q

p p0 pq 0 + qp0
a+b= + 0 = .
q q qq 0

Or le numérateur pq 0 + qp0 est bien un élément de Z ; le dénominateur qq 0 est lui un


p00
élément de N∗ . Donc a + b s’écrit bien de la forme a + b = 00 avec p00 ∈ Z, q 00 ∈ N∗ .
q
Ainsi a + b ∈ Q.

Exemple 9. Montrer que si x < 1 alors |x − 4| > 3.

6
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 7

Démonstration. Si x < 1 alors x − 4 < −3 et donc |x − 4| > 3.


1 1
Exemple 10. Soient x et y deux réels non nuls. Montrer que si + = 1 alors xy =
x y
x + y.
1 1 1 1 x+y
Démonstration. On suppose que + = 1. On a + = d’après notre hypothèse,
x y x y xy
x+y
= 1. On en déduit que xy = x + y. Finalement, on a bien démontré l’implication
xy
1 1
« + = 1 =⇒ xy = x + y».
x y

2.2 Raisonnement par double implication


2.2.1 Principe
Pour prouver une équivalence, on peut prouver séparément les deux implications, di-
recte et réciproque.

2.2.2 Exemples
Exemple 11. Soit deux réels a et b. Montrer que :

(∀n ∈ N, (a × 2n + b × 3n = 0)) ⇐⇒ (a = b = 0).

Démonstration. (a) Montrons que (a × 2n + b × 3n = 0) =⇒ (a = b = 0).


Supposons que ∀n ∈ N, a × 2n + b × 3n = 0. Et montrons qu’alors a = b = 0. Comme
a × 2n + b × 3n = 0 est vraie pour tout n ∈ N, l’égalité est en particulier vraie pour n = 0
et pour n = 1, ce qui donne
a × 20 + b × 30 = 0
et
a × 21 + b × 31 = 0
Autrement dit, a + b = 0 et 2a + 3b = 0. La première égalité implique que a = −b. En
remplaçant a par −b dans la deuxième, on obtient alors −2b + 3b = 0, c’est à dire b = 0.
Comme a = −b, on en conclut que a = b = 0.
(b) Montrons maintenant que (a = b = 0) =⇒ (a × 2n + b × 3n = 0).

Supposons donc que a = b = 0 et montrons que ∀n ∈ N, a × 2n + b × 3n = 0.


Soit n ∈ N. Comme a = b = 0, on a

a × 2n + b × 3n = 0 × 2n + 0 × 3n = 0 + 0 = 0.

D’où le résultat.
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 8

Exemple 12. Soit f : R −→ R une fonction définie sur R. Montrer que :


" f est une fonction à la fois paire et impaire" ⇐⇒ " f est la fonction nulle".

Démonstration. Considérons les deux propositions : P : " f est une fonction à la fois
paire et impaire" et Q : "f est la fonction nulle".
• Supposons que P est vraie et montrons qu’il en est de même de Q. Comme f est paire
et impaire, on a : (
f (−x) = f (x)
∀x ∈ R,
f (−x) = −f (x)
On obtient donc : ∀x ∈ R, f (x) = −f (x), soit : ∀x ∈ R, 2f (x) = 0 qui s’ecrit aussi
∀x ∈ R, f (x) = 0. Ce qui prouve bien que f est la fonction nulle.
• La reciproque est triviale. Supposons que Q est vraie. Alors : ∀x ∈ R, f (x) = 0 et
clairement :
∀x ∈ R, −x ∈ R, et f (x) = f (−x) = −f (x).
Ce qui prouve que f est a la fois paire et impaire et donc Q est vraie.

Exemple 13. Prouver que « ∀n ∈ N ; n2 impair ⇐⇒ n impair ».

Démonstration. Soit n ∈ N.
Supposons que n2 est impair.

n2 impair =⇒ ∃k ∈ N tel que n2 = 2k + 1


=⇒ n2 − 1 = 2k
=⇒ (n − 1)(n + 1) = 2k
=⇒ n + 1 est pair ou n − 1 est pair
=⇒ n est impair.

Supposons que n est impair.

n impair =⇒ ∃k ∈ N tel que n = 2k + 1


=⇒ n2 = (2k + 1)2
=⇒ n2 = 4k 2 + 4k + 1
=⇒ n2 = 2(2k 2 + 2k) + 1
=⇒ n2 est impair.
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 9

2.3 Raisonnement par disjonction de cas ou Raisonne-


ment cas par cas
2.3.1 Principe
Si l’on souhaite vérifier une assertion P (x) pour tous les x dans un ensemble E, on
montre l’assertion pour les x dans une partie A de E, puis pour les x n’appartenant pas à
A. C’est la méthode de disjonction ou du cas par cas.

2.3.2 Remarque
Pour démontrer P ⇒ Q, on décompose en n sous-cas et on démontre

P1 ⇒ Q, P2 ⇒ Q, · · · , Pn ⇒ Q.

2.3.3 Exemples
Exemple 14. Deux nombres entiers naturels distincts de 0 et de 1 ont pour somme 11.
Prouver que lorsqu’on multiplie chacun d’eux par 9, on obtient alors deux nombres for-
més des mêmes chiffres.

Preuve. Nous avons les cas suivants :


Cas 1 2+9=11 2 × 9 = 18 9 × 9 = 81
Cas 2 3+8=11 3 × 9 = 27 9 × 8 = 72
Cas 3 4+7=11 4 × 9 = 36 9 × 7 = 63
Cas 4 5+6=11 5 × 9 = 45 9 × 6 = 54

Exemple 15. Montrer que pour tout x ∈ R, |x − 1| ≤ x2 − x + 1.

Démonstration. Soit x ∈ R. Nous distinguons deux cas. Premier cas : x > 1. Alors
|x − 1| = x − 1. Calculons alors x2 − x + 1 − |x − 1|.

x2 − x + 1 − |x − 1| = x2 − x + 1 − (x − 1)
= x2 − 2x + 2
= (x − 1)2 + 1 > 0

Ainsi x2 − x + 1 − |x − 1| > 0 et donc x2 − x + 1 > |x − 1|. Deuxième cas : x < 1. Alors


|x − 1| = −(x − 1). Nous obtenons x2 − x + 1 − |x − 1| = x2 − x + 1 + (x − 1) = x2 ≥ 0.
Et donc x2 − x + 1 ≥ |x − 1|. Conclusion. Dans tous les cas |x − 1| ≤ x2 − x + 1.

Exemple 16. Etude du comportement vers +∞ de la fonction réelle fn (x) = xn sinx.


CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 10

Démonstration. • Si n est strictement positif, alors toutes les fonctions fn se comportent


de la même manière, elles oscillent entre −∞ et +∞.
• si n est strictement négatif, alors les fonctions fn tendent vers 0.
• si n = 0, alors f0 oscille entre -1 et 1.
n(n + 1)
Exemple 17. montrer que, pour tout n ∈ N, est un entier naturel.
2
n(n + 1)
Démonstration. Soit n ∈ N. On va démontrer que est un entier naturel en
2
distinguant les cas n pair ou impair.
• Si n est pair, on peut écrire n = 2k, où k ∈ N. Alors

n(n + 1) 2k(2k + 1)
= = k(2k + 1) ∈ N.
2 2
• Si n est impair, on peut écrire n = 2p + 1, où p ∈ N. Alors

n(n + 1) (2p + 1)(2p + 2)


= = (2p + 1)(p + 1) ∈ N.
2 2
n(n + 1)
Finalement, pour tout entier naturel n, est un entier naturel.
2
Exemple 18. Démontrer que n(2n + 1)(7n + 1) est divisible par 2 et 3.

Démonstration.
J = n(2n + 1)(7n + 1) divisible par 2.
Pour n = 2k J = 2k(4k + 1)(14k + 1) = 2(k(4k + 1)(14k + 1))
J=
Pour n = 2k + 1 J = (2k + 1)(4k + 3)(14k + 8) = 2(2k + 1)(4k + 3)(7k + 4)

n(2n + 1)(7n + 1) divisible de 3.


Pour n = 3k J = 3k(6k + 1)(21k + 1) = 3(k(6k + 1)(21k + 1))
Pour n = 3k + 1 J = (3k + 1)(6k + 3)(21k + 8) = 3(3k + 1)(2k + 1)(21k + 8)
Pour n = 3k + 2 J = (3k + 2)(6k + 5)(21k + 15) = 3(3k + 2)(6k + 5)(7k + 5)

2.4 Raisonnement par élimination des cas


2.4.1 Principe
Il est parfois utile, quand le nombre de cas est fini, d’étudier toutes les possibilités et
de ne retenir que celles qui conviennent. Ce raisonnement très courant en arithmétique,
qui est une variante de la  disjonction des cas , est  l’élimination des cas .
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 11

2.4.2 Exemples
(
xy = 1 (1)
Exemple 19. Résoudre dans Z :
3x + y = 4. (2)

Démonstration. Dans Z, 3x + y = 4 revient à étudier une infinité de cas : on ne peut pas


faire un raisonnement par  élimination des cas . Par contre, dans Z, xy = 1 revient à
étudier 2 cas : le cas : x = −1, y = −1 et le cas : x = 1, y = 1.
On peut donc faire ici un raisonnement par  élimination des cas . En remplaçant x
par −1 et y par −1 dans (2), on obtient −4 = 4, ce qui est impossible. (−1; −1) n’est
donc pas solution du système. En remplaçant x par −1 et y par −1 dans (2), on obtient
4 = 4. (1; 1) est solution du système. Le système a donc une solution (x; y) = (1; 1).

2.5 Raisonnement par contraposée


2.5.1 Principe
Le raisonnement par contraposition est basé sur l’équivalence suivante : L’assertion
 P ⇒ Q  est équivalente à  non(Q) ⇒ non(P ) . Donc si l’on souhaite montrer
l’assertion  P ⇒ Q , on montre en fait que si non(Q) est vraie alors non(P ) est
vraie.

2.5.2 Exemples
Exemple 20. Soit n ∈ N. Montrer que si n2 est pair alors n est pair.

Démonstration. Nous supposons que n n’est pas pair. Nous voulons montrer qu’alors n2
n’est pas pair. Comme n n’est pas pair, il est impair et donc il existe k ∈ N tel que
n = 2k + 1. Alors n2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1 = 2α + 1 avec α = 2k 2 + 2k ∈ N. Et
donc n2 est impair. Conclusion : nous avons montré que si n est impair alors n2 est impair.
Par contraposition ceci est équivalent à : si n2 est pair alors n est pair.

Exemple 21. Soient x et y deux reels. Montrer que

xy 6= 0 =⇒ x 6= 0 et y 6= 0.

Démonstration. La contraposee de xy 6= 0 =⇒ x 6= 0 et y 6= 0 est

si x = 0 ou y = 0, alors xy = 0.

Montrons donc cette assertion. Si nous choisissons x = 0 ou y = 0, alors le produit xy


est nécessairement nul. Nous en déduisons donc le résultat cherché.
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 12

Exemple 22. Montrer que si x et y sont des réels distincts de 1, et si x 6= y, alors


1 1
6= .
x−1 y−1
Démonstration. La contraposée de l’énoncé est : « si x et y sont des réels distincts de 1,
1 1
et si = alors x = y ». Ceci est vrai, car
x−1 y−1
1 1
= =⇒ x − 1 = y − 1
x−1 y−1
=⇒ x = y.

Exemple 23. Montrer l’implication à ”x ∈


/ Q” =⇒ ”1 + x ∈
/ Q”.

Démonstration. Nous allons de nouveau utiliser la contraposée en démontrant l’implica-


tion ”1 + x ∈ Q” =⇒ ”x ∈ Q”. Soit x un réel tel que 1 + x ∈ Q. On peut écrire
x = (1 + x) − 1. Or 1 + x est un nombre rationnel (hypothèse), et 1 aussi. Par conséquent,
(1 + x) − 1 est un nombre rationnel, ce qui montre que x ∈ Q. Par contraposition, on a
démontré l’implication ”x ∈/ Q” =⇒ ”1 + x ∈ / Q”.

Remarque 4. "Si j’ai faim, alors je mange" est logiquement équivalent à la phrase "Si je
ne mange pas, alors je n’ai pas faim". Attention ! il ne faut jamais dire que la contraposée
de  A ⇒ B  est  non(A) ⇒ non(B) . Avec l’exemple précédent, on obtiendrait
la proposition "Si je n’ai pas faim alors je ne mange pas" qui ne dit pas la même chose
que la proposition "si j’ai faim alors je mange".

2.6 Raisonnement par l’absurde


2.6.1 Principe
Le raisonnement par l’absurde est un autre type de raisonnement très utile pour rédiger
proprement certains exercices. Afin de montrer qu’une proposition est vraie, on suppose
par l’absurde qu’elle est fausse et on raisonne jusqu’à amener une contradiction. On peut
alors dire que la proposition que nous avons supposée est vraie.
Autrement dit pour démontrer qu’une proposition P est vraie, on peut supposer que P est
fausse et on cherche une contradiction.

2.6.2 Exemples
Exemple 24. Montrons que ∀x ∈ N ; x + 1 6= x + 2.
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 13

Démonstration. Supposons par l’absurde que : ∃x ∈ N tel que x + 1 = x + 2.


Ce qui aboutit à l’absurdité : 1 = 2 d’où le résultat.
a b
Exemple 25. Soient a, b ≥ 0. Montrer que si = alors a = b.
b+1 a+1
a b
Démonstration. Nous raisonnons par l’absurde en supposant que = et a 6= b.
b+1 a+1
a b
Comme = alors a(1+a) = b(1+b) donc a+a2 = b+b2 d’où a2 −b2 = b−a.
b+1 a+1
Cela conduit à (a − b)(a + b) = −(a − b). Comme a 6= b alors a − b 6= 0 et donc en
divisant par a − b on obtient a + b = −1. La somme des deux nombres positifs a et b ne
a b
peut être négative. Nous obtenons une contradiction. Conclusion : si = alors
b+1 a+1
a = b.

Exemple 26. Soit a ∈ R+ . Montrer l’unicité de a.
√ √
Démonstration. Soient x et y deux nombres positifs distincts tels que x = a et y = a.
Ce qui donne x2 = a et y 2 = a donc x2 − y 2 = 0. Par suite, (x + y)(x − y) = 0.
Donc x + y = 0 soit x = −y ce qui est impossible car x et y sont positifs et distincts ou
x − y = 0 soit x = y : contraire aux hypothèses. D’où l’unicité.

Exemple 27. Soient a et b deux nombres strictement positifs. Montrer que a + b 6=
√ √
a + b.
√ √ √
Démonstration. Supposons que a + b = a + b. En élevant au carré : On a a + b =
√ √ √ √ √ √
a + b + 2 a × b soit a × b = 0 donc a = 0 ou b = 0. En elevant au carre, on
√ √ √
obtient a = 0 ou b = 0 ce qui est contraire a l’énoncé, d’où a + b 6= a + b.
x+1
Exemple 28. Montrer que pour tout nombre réel x différent de −3, on a 6= 1.
x+3
x+1
Démonstration. Soit x 6= −3 un réel. Par l’absurde, supposons que = 1. On a :
x+3
x + 1 = x + 3, par suite 1 = 3. Cette dernière égalité est absurde. D’où, on en déduit que
x+1
6= 1.
x+3
Remarque 5. Dans la pratique, on peut choisir indifféremment entre un raisonnement
par contraposition ou par l’absurde. Attention cependant de bien préciser quel type de
raisonnement vous choisissez et surtout de ne pas changer en cours de rédaction.

2.7 Raisonnement par contre-exemple


2.7.1 Principe
Pour infirmer une assertion, on peut utiliser un exemple ou un cas particulier qui la
contredit, qu’on appelle alors un contre-exemple.
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 14

Pour démontrer qu’une proposition du type  ∃x ∈ E; P (x)  est vraie, il suffit de


donner un exemple de x qui convient. En passant à la négation, pour démonter qu’une
proposition du type  ∀x ∈ E; P (x)  est fausse, il suffit de donner un exemple d’un
x qui ne convient pas. On appelle cela un contre-exemple de la proposition P.
Le raisonnement par contre-exemple sert a montrer qu’un enoncé de la forme ∀x ∈
E, P (x) est un enoncé faux. Nous cherchons alors a trouver un element x de E qui
ne verifie pas P (x).

2.7.2 Exemples
Exemple 29. Montrons que l’assertion (∀x ∈ R, x ≥ 0) est fausse.

Démonstration. −10 ∈ R et −10 < 0, donc l’assertion (∀x ∈ R, x ≥ 0) est fausse.

Exemple 30. Montrer que l’assertion suivante est fausse « Tout entier positif est somme
de trois carrés ». (Les carrés sont les 02 , 12 , 22 , 32 , ... Par exemple 6 = 22 + 12 + 12 .)

Démonstration. Un contre-exemple est 7 : les carrés inférieurs à 7 sont 0, 1, 4 mais avec


trois de ces nombres on ne peut obtenir 7.

Exemple 31. La somme des chiffres de 42 est un multiple de 6 et 42 est un multiple de


6 (idem pour 84). Peut-on en déduire que si la somme des chiffres d’un nombre entier est
un multiple de 6, alors ce nombre est un multiple de 6 ?

Démonstration. Non. Car, la somme des chiffres de 51 est un multiple de 6 et 51 est un


multiple de 6.

Exemple 32. Toute fonction f : R → R est-elle soit paire, soit impaire ?

Démonstration. Non. Car, f (x) = x3 + x2 n’est ni paire ni impaire.

Exemple 33. Soit f (x) = x3 + x2 . Montrer que f n’est ni paire ni impaire.

Démonstration. f (2) = 12 et f (−2) = −4.

2.8 Raisonnement par récurrence


2.8.1 Principe de la récurrence classique
La démonstration par récurrence s’utilise pour prouver des propositions dont l’énoncé
dépend d’un entier naturel n. Elle s’appuie sur une propriété (admise) particulière de l’en-
semble des entiers naturels N.
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 15

Le raisonnement par récurrence est un type de raisonnement très courant en mathéma-


tiques. Imaginez que vous êtes tout en bas d’un escalier infini dont les marches sont nu-
mérotées, disons à partir de 1. Imaginons que vous pouvez atteindre la marche numéro
1, et que, pour tout n ≥ 1, une fois arrivés sur la marche n, vous pouvez monter sur la
marche n+1. Ainsi, vous montez sur la marche 1, puis à partir de la marche 1 vous pouvez
aller sur la marche 2, à partir de la marche 2 sur la marche 3, etc. C’est alors assez intuitif
de penser que vous pouvez atteindre toutes les marches, et c’est exactement ce que dit le
principe de récurrence !
Plus précisément, le principe de récurrence permet de montrer qu’une assertion P (n),
dépendant de n, est vraie pour tout entier n ≥ n0 avec n0 ∈ N. La démonstration par
récurrence se déroule en trois étapes :
• Etape d’initialisation. Nous verifions que P (n0 ) est vraie.
• Etape d’hérédité. Fixons un entier naturel n ≥ n0 , puis montrons que si P (n) est vraie
alors P (n + 1) est vraie.
• Etape de conclusion. Nous concluons que l’assertion P (n) est vraie ∀n ≥ n0 .

2.8.2 Exemples
Exemple 34. Montrer que pour tout n ∈ N, 2n > n.

Démonstration. Pour n ∈ N, notons P (n) l’assertion suivante : 2n > n. Nous allons


démontrer par récurrence que P (n) est vraie pour tout n ∈ N.
Initialisation : Pour n = 0 nous avons 20 = 1 > 0. Donc P (0) est vraie.
Hérédité : Fixons n ∈ N. Supposons que P (n) soit vraie. Nous allons montrer que P (n+
1) est vraie.

2n+1 = 2n + 2n > n + 2n car par P (n) nous savons 2n > n


> n+1 car 2n ≥ 1.

Donc P (n + 1) est vraie.


Conclusion : Par le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n ∈ N, c’est-à-dire
2n > n pour tout ∈ N.

Exemple 35. Démontrons par récurrence que, pour tout entier naturel n, l’entier n3 − n
est divisible par 3.

Démonstration. Soit P (n) l’assertion  n3 − n est divisible par 3 .


i) 0 = 0 × 3 donc 03 − 0 = 0 est divisible par 3 et (P (0)) est vraie.
ii) Soit n un entier naturel tel que P (n). Alors il existe un entier k tel que n3 − n = 3k et
(n + 1)3 − (n + 1) = n3 + 3n2 + 3n + 1 − n − 1 = n3 − n + 3(n2 + n) = 3k + 3(n2 + n).
Par suite (n + 1)3 − (n + 1) est divisible par 3. On conclut que si P (n) est vraie, alors
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 16

P (n + 1) est vraie.
Conclusion. Par le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n ≥ 0, c’est-à-dire
pour tout entier naturel n, l’entier n3 − n est divisible par 3.

Exemple 36. Montrer par récurrence que, pour tout n ≥ 1, n(2n + 1)(7n + 1) est
divisible par 6.

Remarque 6.
Pour démontrer un résultat par un raisonnement par récurrence, il faut tout d’abord énon-
cer proprement l’hypothèse de récurrence P (n), démontrer l’initialisation, c’est-à-dire
que P (n0 ) est vraie, et ensuite prouver l’hérédité (P (n) =⇒ P (n + 1)) pour n ≥ n0 . On
conclut alors en appliquant le principe de récurrence.

2.8.3 Principe de la récurrence forte


Soit P (n) une propriete dependant d’un entier n. Si
• Etape d’initialisation. P (n) est vrai pour un certain entier n0 ,
• Etape d’hérédité. P (n0 ), P (n0 + 1), · · · , P (n) ⇒ P (n + 1) est vrai pour tout entier
n ≥ n0 ,
• Etape de conclusion. Nous concluons que l’assertion P (n) est vraie ∀n ≥ n0 .

2.8.4 Exemples
Exemple 37. Soit (un ) la suite definie par u0 = u1 = 4 et pour tout n ∈ N : un+2 =
5 3
un+1 − un . Demontrer par recurrence que pour tout entier naturel n, un = 4.
2 2
Démonstration. 1. Par hypothese u0 = 4.
2. Supposons que pour un entier quelconque fixe n ≥ 1, uk = 4 pour tout entier k tel
5 3 5 3
que 0 ≤ k ≤ n. Alors : un+1 = un − un−1 = × 4 − × 4 = 4.
2 2 2 2
Donc pour tout n ∈ N, un = 4.

2.9 Raisonnement par analyse-synthèse


2.9.1 Principe
Le raisonnement par analyse-synthèse est presque toujours utilisé lorsqu’on doit ré-
soudre un problème qui se ramène à :

"Trouver tous les objets x de l’ensemble E vérifiant une propriété P donnée".


CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 17

Il se déroule en deux temps :

– Analyse : On "prend" un objet x de l’ensemble E vérifiant la propriété P , et on


essaie par déductions de réduire au maximum le domaine des objets x possibles.
On obtient finalement un certain ensemble (qui doit être le plus petit possible) de
"candidats" x solutions du problème.
– Synthèse : On "teste", parmi les candidats x restant après la phase d’analyse a), les-
quels (il peut y en avoir aucun, un, plusieurs ou une infinité) vérifient effectivement
la propriété P . Ceux qui restent constituent l’ensemble des solutions du problème
posé.

2.9.2 Exemples

Exemple 38. Déterminer les réels tels que 1 − x = x.

Démonstration. On va raisonner par analyse-synthèse.


Analyse : Imaginons que x soit une solution de cette équation. Alors il est déjà clair que
x ∈] − ∞; 1], sinon la racine carrée n’aurait pas de sens. On doit aussi avoir x ≥ 0, car la
racine carrée est positive et donc x ∈ [0; 1]. Élevons ensuite l’équation au carré. Si x est
solution, alors 1 − x = x2 (on a bien ici simplement une implication, pas une condition
2
√ x + x − 1 = 0.√La résolution de cette équation
nécessaire et suffisante !), c’est-à-dire
−1 − 5 −1 + 5
du second degré donne x1 = et x2 = . Seul x2 est dans l’intervalle
2 √2
−1 + 5
souhaité. Donc la seule solution possible est .
√ 2
−1 + 5
Synthèse : Prouvons que est solution de l’équation. On sait que 1 − x = x2 .
2
Prenons la racine carrée de cette inégalité. Alors :
√ √
x= x2 = 1 − x.

√ légitime ici car x ∈ [0; 1]). Conclusion : la seule solution de l’équation est
(tout est
−1 + 5
.
2
Exemple 39. Soit a ∈ R et I = [−a, a]. Montrer que toute fonction f : I → R s’écrit
comme la somme d’une fonction paire et d’une fonction impaire.

Démonstration. Analyse : Soient g une fonction paire et h une fonction impaire telles
que f = g + h. On a alors que pour tout x ∈ I, f (x) = g(x) + h(x) et f (−x) =
g(−x) + h(−x) = g(x) − h(x). On a donc un système de 2 équations à 2 inconnues. Sa
résolution nous donne :
f (x) + f (−x)
g(x) =
2
CHAPITRE 2. RAISONNEMENTS MATHÉMATIQUES 18

f (x) − f (−x)
h(x) =
2
Synthèse : Posons
f (x) + f (−x)
g(x) =
2

f (x) − f (−x)
h(x) =
2
On vérifie aisément que g est paire, que h est impaire et que f = g + h, ce qui permet de
conclure la preuve.
Chapitre 3

Exercices

Exercice 1.
Un étudiant veut montrer que "Si le carré d’un entier naturel n est pair, alors n est pair".
C’est-à-dire Pour n ∈ N, "n2 pair =⇒ n pair".
Il propose les démarches suivantes :
Démarche 1 : Supposons que n2 est pair, puis montrons que n est pair.
Démarche 2 : Supposons que n est impair, puis montrons que n2 est impair.
Démarche 3 : Supposons que n2 est pair et que n est impair, puis montrons que nous
aboutissons à une contradiction.

Pour chacune des démarches, préciser le type de raisonnement proposé.

Exercice 2.
On veut montrer en utilisant un raisonnement par l’absurde que Si un entier naturel n est
un carré, alors 2n n’est pas un carré. Six étudiants proposent leurs démarches.
Etudiant 1 : Supposons que n est un carré et 2n est un carré, et montrons que cela est
impossible.
Etudiant 2 : Supposons que n est un carré ou 2n est un carré, et montrons que cela est
impossible.
Etudiant 3 : Supposons que n n’est pas un carré et 2n est un carré, et montrons que cela
est impossible.
Etudiant 4 : Supposons que n n’est pas un carré ou 2n est un carré, et montrons que cela
est impossible.
Etudiant 5 : Supposons que n n’est pas un carré et 2n n’est pas un carré, et montrons que
cela est impossible.
Etudiant 6 : Supposons que n n’est pas un carré ou 2n n’est pas un carré, et montrons
que cela est impossible.
Dire si chacune des démarches est correctes ou non.

19
CHAPITRE 3. EXERCICES 20

Exercice 3.
Soit (un )n∈N la suite définie par u0 = 0 et, pour tout n ∈ N, un+1 = 3un − 2n + 3.
On souhaite démontrer que, pour tout n ∈ N, on a un ≥ n. Voici les réponses de trois
étudiants à cette question. Analysez ces productions d’élèves, en mettant en évidence les
compétences acquises et les difficultés restantes.

1. Étudiants 1 : Montrons par récurrence que, ∀n ∈ N, un ≥ n.


• Initialisation : u0 = 0 donc P0 est vraie.
• Hérédité : on suppose Pk vraie, c’est-à-dire uk ≥ k. Alors

uk+1 = k ⇔ 3uk − 2k + 3 ≥ k ⇔ 3uk + 3 ≥ 3k ⇔ uk = k.

• Conclusion : P0 est vraie et, pour tout k, Pk ⇒ Pk+1 . Donc Pn est vraie pour
tout n.
2. Étudiants 2 :
• Initialisation : la propriété est vraie au rang 0.
• Hérédité : On suppose que Pn , la propriété un ≥ n est vraie pour tout n. On
étudie Pn+1 :
un+1 = 3un − 2n + 3 = 3(un + 1) − 2n.
Or un ≥ n donc un + 1 > n donc 3(un + 1) > 3n et 3(un + 1) − 2n > n ⇔
un+1 > n. un+1 est strictement supérieur à n donc un+1 ≥ n + 1. La propriété
est vraie au rang n + 1.
• La propriété est donc héréditaire. De plus, elle est initialisée au rang 0 donc Pn
est vraie pour tout n.
3. Étudiants 3 : Montrons par récurrence que, pour tout n ∈ N, un ≥ n.
• Initialisation : u0 = 0 ≥ 0, donc la propriété est vraie au rang 0.
• On suppose qu’il existe un entier n tel que la propriété est vraie. Alors

un+1 = 3un − 2n + 1 ≥ 3n − 2n + 1 = n + 1.

Donc la propriété est vraie au rang n + 1.


Par le principe de récurrence, la propriété est vraie pour tout entier n.

Exercice 4.
On souhaite démontrer par récurrence que ∀n ∈ N \ {0, 1, 2, 3}, n2 ≤ 2n .
Voici la réponse d’un étudiant à cette question.

Initialisation : Pour n = 0 nous avons 02 = 0 ≤ 20 = 1. Donc P (0) est vraie.


CHAPITRE 3. EXERCICES 21

Hérédité : On suppose qu’il existe un entier n tel que P (n) soit vraie. Nous allons
montrer que P (n + 1) est vraie. On a n2 ≤ 2n .

(n + 1)2 = n2 + 2n + 1 ≤ 2n + 2n + 1

Comme n ≥ 0, 2n < n2 donc 2n ≤ n2 − 1 Ainsi 2n + 1 ≤ n2 ≤ 2n . On déduit que

(n + 1)2 ≤ 2n + 2n + 1 ≤ 2n + 2n = 2n+1 .

Par suite, Pn+1 est vraie.

Conclusion : Par le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n ∈ N, c’est-à-
dire 2n > n pour tout n ∈ N \ {0, 1, 2, 3}.
Analysez cette production, en mettant en évidence les erreurs de raisonnement.

Exercice 5. Soient a, b ∈ R+ . Montrer en utilisant le raisonnement direct, que si a ≤ b


a+b √
alors a ≤ ≤ b et a ≤ ab ≤ b.
2
Exercice 6. Soit f : R −→ R, une fonction définie sur R. Montrer en utilisant le raison-
nement direct, que : f impaire =⇒ f (0) = 0.

Exercice 7. 1. En utilisant le cas par cas, montrer que pour tout n ∈ N, n3 − n est
divisible par 6.
2. Donner d’autres raisonnements que l’on peut utiliser.

Exercice 8. Le but de cet exercice est de démontrer par contraposition la propriéte P


suivante pour n ≥ 2, n ∈ N.

P : Si l’entier (n2 − 1) n’est pas divisible par 8, alors l’entier n est pair.

1. Ecrire la contraposée de la proposition P .


2. Demontrer qu’un entier impair n s’écrit sous la forme n = 4k + r avec k ∈ N et
r ∈ {1, 3}.
3. Prouver alors la contraposée.
4. A-t-on démontre la propriéte de l’enoncé ?

Exercice 9. Soit n ∈ N∗ . Utiliser le raisonnement par l’absurde, pour montrer que



n2 + 1 n’est pas un entier.

Exercice 10. En utilisant un raisonnement par l’absurde, démontrer qu’un rectangle qui
a pour aire 170 m2 , a une longueur qui est supérieure à 13 m.
CHAPITRE 3. EXERCICES 22

Exercice 11. Est-ce que pour tout x ∈ R on a x < 2 ⇒ x2 < 4 ?


n(n + 1)
Exercice 12. Montrer par récurrence que pour tout n ≥ 1, 1 + 2 + ... + n = .
2
Exercice 13. Fixons un réel x ≥ 0. Montrer par récurrence que pour tout entier naturel,
(1 + x)n ≥ 1 + nx.

Exercice 14. Determiner toutes les fonctions f : R → R telles que, pour tous x, y ∈ R2 ,
f (x) × f (y) − f (x × y) = x + y. (On utilisera le raisonnement par analyse-synthèse).

Exercice 15. Ecrire les contraposées des implications suivantes et les démontrer. n est un
entier naturel, x et y sont des nombres réels.
1. xy 6= 0 =⇒ x 6= 0 et y 6= 0,
2. x 6= y =⇒ (x + 1)(y − 1) 6= (x − 1)(y + 1).

Exercice 16. Les nombres 8 ;13 et 9/2 peuvent-ils être les images respectives de 0 ; -1 et
3/5 par une fonction affine ?

Exercice 17. On veut montrer que :" pour tout entier n, n2 + 3n est pair". Donner des
raisonnements que l’on peut utiliser.

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