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Exercices de Microéconomie

M1 Economie Appliquée

Françoise Forges et François Marini


Université Paris-Dauphine

2008-2009
Exercice 1
Mettre les jeux suivants sous forme stratégique et en déterminer tous les
équilibres de Nash :

1
Exercice 2
Le jeu se joue entre André et Betsy, avec l’aide d’un meneur de jeu. Celui-
ci tire à pile ou face une pièce biaisée qui tombe sur “face”8 fois sur 10. Ce
biais est connu des joueurs (connaissance commune).
Le meneur de jeu qui s’est isolé pour e¤ectuer son tirage n’informe qu’An-
dré du résultat. André annonce ensuite à Betsy “pile” ou “face” (il peut ne
pas dire la vérité). Betsy doit alors deviner et annoncer le vrai résultat du
tirage au sort.
Les utilités des joueurs, après coup, sont dé…nies de la manière suivante :
1) Betsy reçoit 10, si elle devine correctement, et 0 si elle se trompe.
2) Le gain d’André est la somme de deux montants :
Il reçoit 20 si Betsy a annoncé “face”et 0 sinon.
Il reçoit 10 s’il dit la vérité, et 0 dans le cas contraire.
1. Représenter le jeu sous forme extensive et sous forme stratégique.
2. Véri…er si le jeu a des équilibres de Nash en stratégies pures et, si c’est
le cas, les déterminer.

Exercice 3
n 2 acheteurs potentiels i = 1; :::; n participent à la vente aux enchères
d’un objet indivisible. L’évaluation vi , i = 1; :::; n, par chaque joueur i de
l’objet mis en vente est déterminée par tirage au sort. Cette valeur n’est
connue que du joueur i seulement. On admettra que le tirage se fait à partir
d’une loi de probabilité continue, par exemple uniforme, sur [0; 1].
On suppose que l’enchère se fait sous pli scellé, au second prix : chaque
joueur j propose simultanément un montant bj ; si un seul joueur i fait l’o¤re
la plus élevée bi = max1 j n bj , il est déclaré gagnant ; en cas d’ex aequo,

2
on choisit au hasard un gagnant parmi ceux qui font l’o¤re maximale ; le
vainqueur i acquiert l’objet pour le (“second”) prix ri = maxj6=i bj et fait
donc un gain ui = vi ri ; si le joueur i n’est pas vainqueur, ui = 0.
1. Dé…nir la notion de stratégie pour chaque joueur i.
2. Montrer que chaque joueur possède une stratégie faiblement dominante,
qui consiste à faire une o¤re égale à son évaluation, bi = vi .
3. Calculer le revenu espéré du vendeur quand chaque joueur applique
la stratégie précédente, sous l’hypothèse d’évaluations indépendantes,
distribuées uniformément.
4. Un tel équilibre en stratégies dominantes est-il susceptible de s’appli-
quer à l’enchère anglaise (c’est-à-dire, orale, ascendante) ?

Exercice 4
On considère les jeux suivants :

Joueur B
L R
(I)
Joueur A U a; b c; d
D e; f g; h

Joueur B
L R
(II)
Joueur A U 1; 1 3; 0
D 4; 2 0; 1
1. Véri…er s’il existe des équilibres de Nash en stratégies pures et, le cas
échéant, les déterminer (en fonction de la valeur des paramètres pour
le jeu I).
2. Soit x la probabilité que le joueur A joue U , et y la probabilité que le
joueur B joue L. Calculer la correspondance de meilleure réponse de
chaque joueur (en fonction de la valeur des paramètres pour le jeu I).
3. Dans le jeu I, pour quels paramètres le joueur i (i = A; B) est-il indif-
férent entre ses stratégies quelle que soit la stratégie de l’autre joueur ?
4. Dans le jeu I, pour quels paramètres le joueur i (i = A; B) a-t-il une
stratégie strictement dominante ?
5. Dans le jeu I, montrer que si aucun joueur n’a de stratégie strictement
dominante et que le jeu ait un équilibre unique, l’équilibre ne peut pas
être en stratégies pures.

3
6. Dans le jeu II, représenter sur un même graphe, dans le repère (x, y),
les deux correspondances de meilleure réponse. Quels sont les équilibres
de Nash ? Quels sont les paiements associés à ces équilibres ?

Exercice 5
On considère le jeu sous forme stratégique suivant :

Joueur 2
G D
Joueur 1 G 0; 2 3; 0
D 2; 1 1; 3

1. Déterminer les correspondances de meilleure réponse de chacun des


deux joueurs.
2. Montrer qu’il existe un seul équilibre de Nash en stratégies complè-
tement mixtes et qu’il peut être déterminé en utilisant le fait que la
stratégie d’équilibre de Nash de chaque joueur doit rendre l’autre joueur
indi¤érent entre les stratégies pures auxquelles il a¤ecte une probabilité
positive. Calculer le paiement espéré de chacun des joueurs à l’équilibre.

Exercice 6
On considère N fermiers qui peuvent chacun produire à un coût nul autant
de blé qu’ils le désirent. Si le k eme fermier produit qk , la quantité totale
produite est Q = q1 + q2 + :::: + qN . Le prix du blé est déterminé par p = e Q .
x
1. Faire le tableau de variation de la fonction f (x) = xe pour x 0.
2. En utilisant le point précédent, montrer que la stratégie qui consiste
à produire une unité de blé est dominante pour chaque fermier. En
déduire que le pro…t correspondant d’un fermier est e N .
3. Supposons que les fermiers se mettent d’accord pour que chacun pro-
duise N1 unité de blé. Toujours en se basant sur le premier point, mon-
trer que le pro…t total est alors maximal. Véri…er que le pro…t de chaque
1
fermier est eN . Un tel accord peut-il être respecté en l’absence d’un
contrat explicite ?
4. Pourquoi ce jeu à N joueurs est-il une généralisation du dilemme du
prisonnier ?
Remarque : Ce jeu est une illustration de la “tragédie des communaux”.

4
Exercice 7
Deux employés travaillent en équipe. L’employé i fait un e¤ort ei (i =
1; 2): La production de l’équipe, mesurée en euros, est y = e1 + e2 et est
divisée à égalité entre les deux employés. L’e¤ort engendre une désutilité de
1 2
e (exprimée également en euros).
2 i

1. Un plani…cateur social cherche à maximiser la somme des utilités des


deux employés. Quels e¤orts leur demande-t-il ?
2. Véri…er que le jeu auquel jouent les employés a un seul équilibre de
Nash en stratégies pures. Le déterminer et le comparer à l’optimum
social.
3. Comment ce problème d’équipe est-il relié à la “tragédie des commu-
naux”(Exercice 6) ?

Exercice 8
Des consommateurs i (i = 1; :::; n) déterminent simultanément la quantité
de monnaie pi qu’ils consacrent à l’élaboration d’un bien public. L’utilité du
consommateur i est :
!
X
n
ui (p1 ; :::; pn ) = g pi pi
i=1

On suppose que g satisfait : g(0) = 0, g 0 > 0, g 0 (0) > 1, g 00 < 0, limx !+1 g 0 (x) =
0 (exemple : g(x) = 2 ln(1 + x), x 0).
1. Montrer qu’il existe une in…nité d’équilibres de Nash ; déterminer l’équi-
libre symétrique.
2. Montrer que, dans tout équilibre, la somme consacrée au bien public
est sous-optimale.

Exercice 9
Soit un marché oligopolistique pour un bien homogène. Sur ce marché,
chaque entreprise i (i = 1; :::; n) doit choisir un niveau de production qi (sa
stratégie). On appellera q i laP production globale des autres entreprises (i.e.,
leur stratégie agrégée : q i = j6=i qj ). On suppose que toutes les entreprises
ont une même fonction de coût : C(q) = c:q où c est une constante positive.
La demande inverse à la branche est :
X
n
p(q1 ; :::; qn ) = a b qj avec p > 0; a > c 0; b > 0
j=1

5
1. Calculer les équilibres de concurrence parfaite et de monopole.
2. Calculer la fonction de réaction (fonction de meilleure réponse) de la
…rme i en fonction de la stratégie agrégée des autres …rmes.
3. Faire un graphe des fonctions de réaction et en déduire l’équilibre en
situation de duopole.
4. Calculer l’équilibre de Nash (aussi appelé “Cournot-Nash”) de l’oligo-
pole pour 2 puis n entreprises. Montrer que le prix concurrentiel est
atteint lorsque n ! +1.
5. Montrer que, dans le cas du duopole, l’équilibre de Nash est aussi l’équi-
libre unique par élimination successive des stratégies qui ne sont jamais
meilleure réponse (i.e., qui ne sont meilleure réponse à aucune straté-
gie de l’autre entreprise). Pour simpli…er les calculs, on supposera que
a = b = 1 et c = 0.

Exercice 10
On considère le marché pour un produit di¤érencié. Il s’agit d’une voi-
ture appelée CLIO lorsqu’elle est produite par l’entreprise 1, et POLO lors-
qu’elle est produite par l’entreprise 2. Chaque entreprise doit choisir son prix
de vente (stratégie), p1 et p2 , respectivement. La demande de CLIO est :
q1 (p1 ; p2 ) = a p1 + bp2 . La demande de POLO est : q2 (p1 ; p2 ) = a p2 + bp1 .
On suppose a > c et b > 0. La fonction de coût est la même pour les deux
entreprises : C(q) = cq, avec c 0.
1. Calculer les fonctions de réaction de chaque entreprise et véri…er sous
quelles conditions il existe un équilibre de Nash (aussi appelé “Bertrand-
Nash”) de ce jeu. Quelles sont alors les quantités produites à l’équi-
libre ?
2. Faire un graphe représentant les fonctions de réaction et l’équilibre du
marché.

Exercice 10bis
Déterminer les équilibres parfaits des jeux en forme extensive de l’exercice
1.

Exercice 11
Deux joueurs 1 et 2 négocient la façon dont ils vont se répartir un gâteau
de taille 1. A la date 0, le joueur 1 fait une o¤re x0 au joueur 2. Si le joueur
2 accepte, alors le partage est x0 pour le joueur 1 et 1 x0 pour le joueur
2. Si le joueur 2 refuse, il fait une o¤re de x1 au joueur 1 à la date 1. Si
le joueur 1 accepte, le partage est x1 pour le joueur 1 et 1 x1 pour le

6
joueur 2 ; sinon, le joueur 1 fait une nouvelle o¤re au joueur 2 à la date 2, et
ainsi de suite. Lorsqu’un joueur est indi¤érent entre accepter et refuser une
o¤re, il l’accepte. Les coe¢ cients d’escompte psychologique pour les joueurs
1 et 2 sont respectivement 1 et 2 . Si les deux joueurs acceptent le partage
(xt ; 1 xt ) à la date t, leurs utilités respectives sont t1 xt et t2 (1 xt ).
Montrer que lorsque les joueurs peuvent marchander pendant un nombre
…ni T d’étapes, il existe un seul équilibre de Nash parfait ; le déterminer.

Exercice 12
Soit un marché où deux entreprises produisent un bien homogène. Comme
dans le duopole de Cournot les stratégies sont les quantités produites par
chaque entreprise, mais le jeu se déroule en deux étapes. À la première
étape, l’entreprise 1 choisit la quantité q1 , puis à la seconde étape, après
avoir observé q1 , l’entreprise 2 choisit q2 . Le fait que l’entreprise 1 choisit
sa production en premier lieu, i.e., est “leader”, constitue une donnée de la
situation.
La fonction de demande inverse à la branche est : p(q1 +q2 ) = a (q1 +q2 ).
La fonction de coût est la même pour les deux entreprises : C(q) = cq avec
0 < c < a.
1. Représenter le jeu sous forme extensive.
2. Déterminer l’équilibre de Nash parfait (aussi appelé “équilibre de Sta-
ckelberg”).
3. Comparer les pro…ts des deux entreprises dans le jeu en deux étapes
et celui où elles choisissent leurs quantités simultanément (duopole de
Cournot).

Exercice 13
Un actif détenu par deux joueurs fructi…e au cours du temps. À la date
j, sa valeur est vj . Les joueurs ont, alternativement, la possibilité de liquider
leur actif, ou de le laisser fructi…er. Ils sont d’accord sur le fait que celui qui
liquide l’actif a droit à 2/3 de sa valeur. Si l’actif n’a pas été vendu avant la
date K, le joueur qui doit jouer à la date K liquide l’actif.
On suppose que l’actif vaut 300 initialement et que sa valeur est multipliée
par 1,1 à chaque période.
1. Représenter le jeu sous forme extensive pour K = 4.
2. Déterminer l’équilibre de Nash parfait de ce jeu ; discuter ses propriétés.

7
Exercice 14
Trois entreprises sont en concurrence monopolistique sur le marché d’un
bien di¤érencié. Elles choisissent leur prix simultanément ; la demande
P des
consommateurs à l’entreprise i (i = 1; 2; 3) est qi = 100 3pi + j6=i pj (où
pi est le prix choisi par l’entreprise i). Les coûts de production sont supposés
nuls.
1. Déterminer l’équilibre de Nash du jeu (qui dé…nit les stratégies “non-
coopératives”).
2. Déterminer les stratégies et les pro…ts de la solution “coopérative”
(dans laquelle les entreprises maximisent ensemble la somme de leurs
pro…ts).
3. On suppose à présent que le jeu est répété à l’in…ni. On note i le
facteur d’escompte de l’entreprise i. L’utilité de l’entreprise i pour une
suite de pro…ts futurs correspond à la somme de ses pro…ts actualisés.
Décrire, à partir des points précédents, une stratégie de “déclic” pour
chaque entreprise.
4. Montrer qu’il existe des valeurs de i (i = 1; 2; 3) pour lesquelles “co-
opérer à chaque étape” est le résultat d’un équilibre parfait du jeu in-
…niment répété ; déterminer les stratégies et les valeurs possibles pour
i (i = 1; 2; 3).

Exercice 15
n 2 acheteurs potentiels i = 1; : : : ; n participent à la vente aux enchères
d’un objet indivisible. Leurs évaluations Vi , privées et indépendantes, sont
distribuées uniformément sur [0,1]. L’acheteur i n’observe que la réalisation
vi de sa propre évaluation, Vi . On suppose que l’enchère se fait sous pli scellé,
au premier prix : chaque joueur j propose simultanément un montant bj ; si
un seul joueur i fait l’o¤re la plus élevée bi = max1 j n bj , il est déclaré
gagnant ; en cas d’ex aequo, on choisit au hasard un gagnant parmi ceux
qui font l’o¤re maximale ; le vainqueur i acquiert l’objet et paie le montant
de son o¤re (le “premier”prix). Abstraction faite des ex aequos, la fonction
d’utilité de l’enchérisseur i est donc :

ui (vi ; b1 ; :::; bn ) = vi bi si bi = max bj


j2f1;::::ng
= 0 sinon

1. Montrer que cette enchère peut se représenter comme un jeu bayésien,


et dé…nir la notion de stratégie du joueur i dans ce jeu.

8
n 1
2. Montrer que les o¤res dé…nies par bi = n
vi (i = 1; : : : ; n) corres-
pondent à un équilibre bayésien.
3. Calculer le revenu espéré du vendeur dans cet équilibre et le comparer
au revenu obtenu pour l’enchère au second prix (exercice 3).

Exercice 16
Deux individus 1 et 2 possèdent un terrain en commun. Ils décident de
rompre leur association et que l’un des deux achète la terre de l’autre. Chacun
connaît la valeur qu’il attache lui-même au terrain (notée vi pour l’individu
i, i = 1; 2) mais ne connaît pas la valeur que l’autre y attache. Chacun fait
une o¤re (notée bi pour l’individu i, i = 1; 2) et celui qui a fait l’o¤re la plus
élevée obtient le terrain et paie le montant de son o¤re à l’autre. L’utilité
du joueur 1 est u1 = v1 b1 s’il obtient le terrain et u1 = b2 s’il le perd. De
même, l’utilité du joueur 2 est u2 = v2 b2 s’il obtient le terrain et u2 = b1
s’il le perd. Chaque joueur croit que l’évaluation de l’autre est distribuée
uniformément sur [0 ;1200].
Démontrer que les stratégies b1 = v31 , b2 = v32 forment un équilibre bayé-
sien.

Exercice 17
Deux …rmes décident simultanément d’entrer ou non sur un marché. Le
coût d’entrée de la …rme i est i 2 [0; +1[ : Les coûts d’entrée des deux …rmes
sont des informations privées, distribuées indépendamment et identiquement,
suivant une fonction de distribution continue p(:). Le pro…t de la …rme i est
m d
i si elle est seule à entrer, i si les deux …rmes entrent, et 0 si
m d
elle n’entre pas. et sont les pro…ts respectivement de monopole et de
duopole bruts des coûts d’entrée ; on suppose que m > d > 0:
Montrer qu’il existe un équilibre bayésien symétrique dans lequel chaque
…rme entre si et seulement si son coût d’entrée est inférieur à un certain seuil.

Exercice 17bis
Le jeu de l’exercice 2 peut se voir comme un jeu bayésien dans lequel
André a deux types (“pile”et “face”), tandis que Betsy croit que le type“pile”
2
a probabilité 10 . Déterminer les équilibres bayésiens (en stratégies pures)
éventuels et, véri…er s’ils sont bayésiens parfaits.

Exercice 18
Il y a deux joueurs : un travailleur (le joueur 1) et une entreprise (le
joueur 2). Le travailleur a deux types : et , avec 0 < < : La probabilité
de est p. Le travailleur connaît son type et choisit s’il fait des études ou

9
non. Le coût des études est c( ): L’entreprise observe si le travailleur fait
des études ou non, mais elle n’observe pas le type du travailleur (asymétrie
d’information). L’entreprise o¤re ensuite un salaire w ou w avec w > w.
Ensuite, le travailleur accepte ou refuse le salaire (son salaire de réserve est
normalisé à 0).
Le pro…t de l’entreprise est w, i.e., les études n’a¤ectent pas la pro-
ductivité du travailleur. On suppose que w > 0 et w < 0.
1. Représenter le jeu sous forme extensive.
2. Déterminer les équilibres purs, bayésiens parfaits, “mélangeants” ou
“séparants”, en précisant le cas échéant les conditions à satisfaire par
les paramètres du jeu.
3. Véri…er que le comportement “séparant” naturel est, pour certaines
conditions sur les paramètres du jeu, un équilibre de Nash, mais n’est
pas bayésien parfait.
4. Quelle hypothèse est responsable du résultat négatif précédent ? (com-
parer au modèle de signal de Spence)

Exercice 19
François a truqué une pièce de monnaie, de sorte que la probabilité de
pile est p 2 ]0; 1[ : On aimerait connaître la valeur de p: Pour cela, on propose
à François la procédure suivante :
- François annonce une valeur q 2 [0; 1]
- puis on lance la pièce : si le résultat est pile, on lui donne q; sinon on lui
donne 1 q François cherche à maximiser l’espérance de son gain.
1. Va-t-il dire la vérité (i.e., annoncer p) ? Sinon, quelle valeur va-t-il an-
noncer ?
2. Même question si sa récompense est ln q si pile et ln(1 q) si face.

Exercice 20
Un employeur, neutre à l’égard du risque, propose un contrat de travail
à un agent (ce contrat stipule le salaire de l’agent en fonction de variables
appropriées). L’agent peut accepter ou refuser le contrat. S’il l’accepte, il
choisit son niveau d’e¤ort : faible (a = 1) ou élevé (a = 2). Le revenu de
l’employeur peut prendre deux valeurs : 10 ou 30. Les probabilités de ces
valeurs, conditionnellement à l’intensité de l’e¤ort, sont

10
Productions
10 30
Actions a = 1 2=3 1=3
a = 2 1=3 2=3

La fonction d’utilité U (w; a) de l’agent dépend de sonpsalaire w et du coût


de son e¤ort a : U (w; a) = u(w) C(a), avec u(w) = w et C(a) = a 1.
L’utilité de réserve de l’agent est 1.
1. On suppose d’abord que l’employeur observe l’e¤ort du travailleur.
Déterminer le contrat optimal, en calculant le revenu espéré de l’em-
ployeur.
2. On suppose pour toute la suite du problème que l’employeur observe
son revenu (10 ou 30), mais non l’e¤ort de l’agent.
(i) Déterminer le contrat optimal dans ce cas ; calculer le revenu espéré
de l’employeur.
(ii) Représenter graphiquement l’ensemble des contrats réalisables (en
e¤ectuant si nécessaire un changement de variables).

Exercice 21
On considère le jeu dynamique suivant sur trois périodes entre un prin-
cipal et un agent. A la première période, le principal propose une certaine
rémunération w à l’agent. A la deuxième période, l’agent peut refuser ou
accepter le contrat. Son utilité de réserve est uA = 0. De plus, l’agent n’ac-
cepte pas de prendre le risque de travailler à perte. S’il accepte le contrat,
il doit choisir entre un niveau d’e¤ort élevépeH et un niveau d’e¤ort faible
eL . L’utilité que lui procure w est u(w) = 2 w. L’e¤ort eH lui procure une
désutilité dH = 10, et l’e¤ort eL une désutilité dL = 0. A la troisième période,
la nature détermine la production de l’agent. La quantité produite peut être
élevée, moyenne ou faible. On note ces trois quantités respectivement g, m
et b. On prendra g = 200, m = 100, b = 50. La nature détermine la quantité
produite en fonction du niveau d’e¤ort de l’agent selon les distributions de
probabilités suivantes :

(gjeH ) = 0; 6 (mjeH ) = 0; 3 (bjeH ) = 0; 1


(gjeL ) = 0; 1 (mjeL ) = 0; 3 (bjeL ) = 0; 6

Il y a une asymétrie d’information entre le principal et l’agent : le principal


n’observe pas l’e¤ort de l’agent. La seule variable observable par le principal
est la quantité produite. La rémunération qu’il propose à l’agent dépend donc
de la quantité produite observée. On note wg ; wm et wb les rémunérations

11
lorsque les quantités produites sont respectivement g, m et b. Les utilités du
principal sont alors respectivement g wg , m wm et b wb .
1. Quelles sont les attitudes du principal et de l’agent à l’égard du risque ?
2. On suppose que l’agent est un salarié qui perçoit un salaire …xe quel
que soit le pro…t du principal (l’entreprise) : wg = wm = wb = w: Quel
est alors le niveau d’e¤ort sélectionné par le salarié ? En déduire w et
le pro…t attendu de l’entreprise.
3. On suppose ensuite que le contrat est une franchise : l’agent paie une
somme d’argent …xe, i. e., indépendante du pro…t. Cette somme d’ar-
gent est la franchise f . Par conséquent, wg = g f , wm = m f ,
wb = b f . Comparer la répartition des risques entre le principal et
l’agent dans le salariat et la franchise. Déterminer à quelle condition
l’agent sélectionne eH . Quelle est la franchise maximale que le principal
peut …xer ? Quel est alors l’e¤ort sélectionné par l’agent ?
4. On suppose à présent que le principal propose à l’agent un salaire …xe de
base égal à wb plus une prime égale à wm wb si la production observée
est m, et wg wb si la production observée est g. Comparer la répartition
des risques dans ce système avec le salariat …xe (proposé en 2.) et la
franchise (proposée en 3.). A quelle condition l’agent sélectionne-t-il
eH ? En déduire wg ; wm et wb dans le contrat optimal pour le principal.
5. Parmi les trois contrats précédents, lequel sera proposé par le principal
à l’agent ?
6. S’il n’y a pas d’asymétrie d’information sur l’e¤ort de l’agent, le prin-
cipal peut faire dépendre w du niveau d’e¤ort. On note wH le salaire
lorsque eH est observé et wL le salaire lorsque eL est observé. Déter-
miner le pro…t attendu du principal et l’utilité de l’agent. Comparer
avec le contrat de salaire de base plus prime lorsqu’il y a asymétrie
d’information sur l’e¤ort.
7. On suppose maintenant que les probabilités des états de la nature,
conditionnellement à l’e¤ort, sont :
(gjeH ) = 0; 6 (mjeH ) = 0; 3 (bjeH ) = 0; 1
(gjeL ) = 0; 1 (mjeL ) = p (bjeL ) = 0; 9 p avec 0 < p < 0; 9
Dans le cas d’une prime versée en plus d’un salaire de base, démontrer
que la prime versée lorsque g est observé est supérieure à la prime versée
lorsque m est observé si et seulement si le rapport de vraisemblance de
g est supérieur au rapport de vraisemblance de m, i.e., si 6 > 0;3 p
1
(indication : les égalités suivantes peuvent être utiles : 0; 5 = 0; 6(1 6 )
p
et 2(0; 3 p) = 0; 6(1 0;3 )).

12
8. Si le principal o¤re un contrat de franchise, pour quelles valeurs de la
franchise f et de la probabilité p (dé…nie comme au point 7) l’agent
va-t-il choisir eH ?
9. On considère le contrat du point 4. On suppose que wb = 0. Déterminer
les conditions que doivent véri…er les primes salariales (c’est-à-dire wg
et wm ) pour que l’agent choisisse eH . Interpréter ces conditions.

Exercice 22
Un employeur, neutre à l’égard du risque, fait travailler un agent. L’e¤ort
de l’agent peut prendre trois valeurs a1 , a2 et a3 . L’intensité de l’e¤ort est
croissante avec l’indice. Les revenus de l’employeur ne peuvent prendre que
deux valeurs : YH = 10 et YL = 0. Les probabilités de YH conditionnellement à
l’intensité de l’e¤ort sont P (YH ja1 ) = 1=3; P (YH ja2 ) = 1=2, P (YH ja3 ) = 2=3.
La fonction d’utilité U (w; a) de l’agent dépend de son p salaire w et du coût
de son e¤ort a : U (w; a) = u(w) C(a), avec u(w) = w et C(a1 ) = 4=3,
C(a2 ) = 8=5, C(a3 ) = 5=3. L’utilité de réserve de l’agent est 0.
1. On suppose d’abord que l’employeur observe l’e¤ort du travailleur. Dé-
terminez le contrat optimal.
2. On suppose pour toute la suite du problème que l’employeur observe
son revenu (YH = 10 ou YL = 0), mais non l’e¤ort de l’agent.
(i) Ecrire les contraintes d’incitation et de participation à l’e¤ort a2 .
(ii) Montrer qu’il est impossible pour l’employeur d’inciter l’agent à
l’e¤ort a2 .
(iii) Quelles valeurs de C(a2 ) permettraient de mettre en œuvre l’e¤ort
a2 (en ne modi…ant aucune des autres données) ?
3. Sachant que l’e¤ort a2 ne peut être mis en œuvre, quel est, de a1 ou
a3 , l’e¤ort optimal de l’agent, du point de vue de l’employeur ? Décrire
précisément le contrat optimal correspondant.

Exercice 23
Dans le cadre principal-agent avec action cachée de l’agent, on suppose
que le principal peut observer la production de l’agent de manière plus pré-
cise, mais la précision du signal observé a un coût.(La précision d’une va-
riable aléatoire est dé…nie comme l’inverse de sa variance).

Données du problème :
x = a + , production physique de l’agent,

13
c(a), est le coût de production de l’agent ; il est positif, croissant et
convexe, et exprimé dans la même unité que la production en valeur,
t(x) = 0 + 1 :x; 1 > 0 est le barème de rémunération de l’agent,
U A = 0 est l’utilité de réserve de l’agent,
E( ) = 0,
2
V ar( ) et 0 < 2 < +1, la variance est strictement positive et …nie,
B(x), production en valeur de l’agent qui revient au principal,
E[B(x)] = B(a), espérance mathématique de la production en valeur
lorsque l’e¤ort de l’agent est a,
(h); avec h = 1= 2 est le coût d’information (h est appelé la précision),
0
(h) > 0, 00 (h) > 0:
1. Chercher la demande optimale de précision: On prendra la fonction de
coût (h) = 2 :h2 , > 0.
2. Reporter le résultat d’équilibre sur un graphique d’abscisse h et d’or-
donnée

Exercice 24
Un employé-agent travaille deux périodes et exerce un e¤ort a1 en période
1 et a2 en période 2. Ces e¤orts lui coûtent c(a1 ) et c(a2 ). Ces e¤orts ne sont
pas parfaitement observables par l’employeur-principal qui constate :

x 1 = a1 + 1 et x2 = a2 + 2

où 1et 2 sont des variables aléatoires d’espérances nulles, de même variance


2
et de covariance 12 . Le salaire de l’employé en première période est égal
à : t1 = 1 + 1 :x1 .
1. Pourquoi est-il intéressant pour le principal d’utiliser le résultat de la
première période x1 , dans la rémunération de la seconde période ? On
supposera pour cela que le résultat de seconde période est corrigé par
un terme, :x1 ;qui dépend du résultat de première période. On
supposera que le taux d’actualisation est nul.
2. La rémunération totale de l’employé est :

t= 1 + 1 :x1 + 2 + 2 (x2 :x1 )

Regrouper les termes de l’équation précédente pour faire apparaître les


incitations monétaires de première période ( E
1 ) et de seconde période
E
( 2 ) ? Pourquoi parle-t-on d’e¤et cliquet ?
3. En reprenant les fonctions d’utilité du modèle d’incitation linéaire, cher-
cher les conditions du contrat optimal.

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Exercice 25
Dans une relation principal-agent, l’agent, durant le déroulement du contrat,
en vient à connaître une information que le principal ne possède pas et qui
l’intéresse. Cette information est, typiquement, relative au le coût de l’e¤ort
ou au coût de production de l’agent. Nous supposerons que ce coût peut
prendre aléatoirement une des deux valeurs suivantes :
1
cH (x) = x2H ou cB (x) = x2B
2
où xH et xB représentent le travail fourni par l’agent dans les états de la
nature respectifs H ou B: Ce travail est observé parfaitement par le principal,
mais le principal ne sait pas si l’agent se trouve dans l’état de la nature H
ou B. On suppose que H = B = 1=2.
1. Poser le programme et calculer le contrat optimal mis en œuvre lorsque
l’information est supposée complète (le principal observe H ou B).
2. Poser le programme et calculer le contrat optimal mis en œuvre lorsque
l’information est asymétrique (le principal n’observe ni H ni B).
3. Calculer le surplus total, le surplus du principal et celui de l’agent dans
les deux questions précédentes. Donner une interprétation.

Exercice 26
Un salarié perçoit une rémunération constante égale à w par période. Son
travail est contrôlé à chaque période avec une probabilité . Ce travail peut
être fourni en quantité a = 0 ou a = 1. Le coût du travail supporté par
l’agent est c(a) = a2 : Son utilité de réserve est 0:
1. Quel est le salaire incitatif et quelle est la rente de cet agent (le surplus
au delà de l’utilité de réserve) ?
2. Comparer ce contrat au contrat d’incitation traditionnel.

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