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Cours Mécanique des Sols Avancée. MDS A Présenté par Dr. CHAIB.

Sihem

1. PRINCIPAUX TYPES D’ESSAIS TRIAXIAUX

Différentes modalités d’essais peuvent être définies, selon que les phases successives de
l’essai sont exécutées avec ou sans drainage, lors de l’application de pression cellulaire
(consolidation), ou au cours de l’application du déviateur. On peut envisager les principaux
types d’essais suivants :

 Essais non consolidés-non drainés (UU) : Première étape de l’essai est effectuée à
drainage fermé, de même que le cisaillement. Les caractéristiques utilisées dans le
calcul de la stabilité des ouvrages juste après leur construction sont non consolidées
non drainées et notées φ u et Cu . Si on mesure la pression interstitielle durant l’essai, on
peut obtenir les contraintes effectives au moment de la rupture, et tracer le cercle de
Mohr correspondant. Il est tangent à la courbe intrinsèque de paramètres effectives C '
et φ ' . A tout les cercles obtenus avec différentes valeur de σ 3 ne correspond qu’un seul
cercle en contraintes effectives. U augmentant de la même quantité ∆U quel que soit
σ 3. Ce-ci traduit que dans ce cas la résistance au cisaillement ne dépond pas de la
pression de confinement σ 3 appliquée dans la cellule triaxiale :

τ =Cu =Cte 1.8.


σ 1−σ 3 σ ' 1−σ ' 3 q
Et :φ u=0; C u= = = 1.9.
2 2 2

Figure 1.15. Enveloppe de rupture dans un essai UU

 Essais consolidés-non drainés (CU) : Au cours de l’étape de consolidation, le drainage


est ouvert et l’on attend que les contraintes effectives deviennent égales aux contraintes
totales appliquées (surpressions interstitielles nulles). Au cours de l’étape de cisaillement,
le drainage est fermé et l’on peut, si nécessaire, mesurer la pression interstitielle pendant
le chargement jusqu’à la rupture (on parle alors d’essais CU avec mesure de u).

 Essais consolidés-drainés (CD) : Première étape est identique à celle des essais CU. Le
cisaillement est exécuté en condition de drainage ouvert, en augmentant la charge

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suffisamment lentement pour que la surpression interstitielle reste négligeable tout au long
de l’essai. Le comportement du sol consolidé drainé est étudié à long terme, les
caractéristiques du sols dans ce cas sont φ ' et C ' , puisque seuls les grains solides
s’opposent au cisaillement. A chaque instant σ ' =σ , la relation de Coulomb peut être :

τ f =c '+ σ ' tan φ ' 1.10.

Suivant la perméabilité du sol, les phases de consolidation et de cisaillement peuvent être


rapides, de l’ordre de quelques minutes, à une heure pour les essais sur les sols pulvérulents et
pour les essais non consolidés-non drainés sur sols fins, ou beaucoup plus lentes (de l’ordre
du mois) pour les essais drainés sur les argiles peu perméables.

6.1.1. Essai de compression simple

C'est un cas particulier d'essai de compression triaxiale ; dans lequel la pression de


confinement étant nulle (σ 3=0). Une éprouvette de sol cylindrique, généralement de la même
taille standard que celle de la compression triaxiale, est chargée axialement par une force de
compression jusqu'à ce que la rupture se produise. Comme l'échantillon est latéralement non
confiné, le test est connu sous le nom de "test de compression non confiné.

L’essai n’est exécuté que sur des éprouvettes de sols fins cohérents non remaniés ou
remodelés, il ne peut pas être réalisé sur des sols grenus tels que les sables et les graviers, car
ceux-ci ne peuvent pas tenir sans soutien latéral. Le test est également rapide ou non car on
suppose qu’il n'y a pas de perte d'humidité pendant l’essai, qui est effectué assez rapidement.

En raison de sa simplicité, il est souvent utilisé comme un test sur le terrain, en plus d'être
utilisé en laboratoire. Le plan de rupture n'est pas prédéterminé et la rupture se produit sur le
plan le plus faible.

σ 1=Rc =2 Cu

Figure 1.16. Cercle de Mohr dans un essai de compression simple

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2. CHEMINS DE CONTRAINTES

L’histoire de l’état de contrainte pendant toute la durée d’un essai mécanique réalisé dans
le laboratoire (essai de triaxial), passe par une phase de chargement isotrope (consolidation),
suivie d’une phase de chargement progressif jusqu’à la rupture (figure 1.17).

Figure 1.17. Représentation du chargement

Les résultats des essais triaxiaux peuvent être représentés par des diagrammes appelés
chemins de contraintes. Un chemin de contrainte est une ligne reliant une série de points,
chaque point représentant un état de contrainte successif subi par un échantillon de sol au
cours de l'avancement d'un essai. Il existe plusieurs manières de tracer le chemin des
contraintes, dont deux sont décrites ci-dessous [2].

Lambe (1964) a suggéré un type de présentation de chemin de contrainte, dans lequel sont
tracées les valeurs de contraintes normales et de cisaillement (effectives ou totales) sur un
plan { o , st } faisant 45° avec le plan de contrainte majeur, il peut être défini par les
coordonnées ‘s’ et ‘t’ appelées variables de Lambe (Figure 1.18.), présentant les sommets
σ 1+ σ 3 σ 1−σ 3
des cercles de Mohr : s= et t=
2 2

Figure 1.18. Présentation de l’état de contrainte : a. Plan de Mohr, b. Plan de Lambe

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Une autre présentation des chemins de contraintes, qui est aussi couramment utilisée dans
la mécanique des sols, est celle de Cambridge, elle utilise la contrainte moyenne 𝝈m, notée p,
et le déviateur des contraintes q :

{
σ 1 +2 σ 3
p=
3 1.11.
q= ( σ 1−σ 3 )

Avec q (contrainte du déviateur), et p (contrainte moyenne) les variables de Cambridge.

La figure 1.19 montre quelques chemins de contraintes dans les deux représentations de
Lambe (1.19. a) et de Cambridge (1.19. b).

Figure 1.19. Chemin de contraintes représentation : a) de Lambe et b) de Cambridge.


Pour des directions de chemins de contraintes dans un essais triaxial conventionel (σ 3=σ 0
∆t ∆ σ1 ∆ σ1
=cst), la droite est de pente =1(∆ s= et ∆t= ) puisque σ 3=σ 0 =cste. Elle fait un
∆s 2 2
angle 45° avec l’axe ⃗
OS et passe par le point A(σ 3 , 0) (Figure 1.20.).

On peut déduire la pente comme suivant :

Δ t Δ ( σ 1−σ 3 ) /2 Δ σ 1−( Δ σ 3 =0 ) Δ σ 1 ⇒
 Pour Lambe : tanθ= = = = =1❑ θ=45 °
Δ s Δ ( σ 1 +σ 3 ) /2 Δ σ 1 + ( Δ σ 3=0 ) Δ σ 1

 Pour cambridge :
Δq Δ ( σ 1−σ 3 ) Δ σ 1−( Δ σ 3=0 ) Δ σ1 ⇒
tanθ= = = = =3❑ θ=71.565 °
Δ p Δ ( σ 1+ σ 3 ) /3 ( Δ σ 1 + ( Δ σ 3=0 ) ) /3 Δ σ 1 /3

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Figure 1.20. Chemin de contrainte d'un essai triaxial en contraintes totales (σ 3=σ 0 =cst)

La présentation de Cambridge permet de prendre en compte l’influence de la contrainte


principale intermédiaire 𝝈2. Néanmoins, pour certaines applications, les expressions se
simplifient ; ainsi pour l’analyse des essais triaxiaux on a toujours σ 2=σ 3 d’où :

p=(σ 1+2 σ 3)/3; q=σ 1 – σ 3 1.19.

Figure 1.21. Chemins de contraintes et rupture (essais CD)

Le critère de plasticité a une forme linéaire ou deux parties d’allure différente, comme la
courbe intrinsèque.

Dans la représentation (s’, t’) de Lambe, le critère de plasticité du sol a, dans sa partie
linéaire, une équation de la forme :

t ’=c ’ cos φ ’+ s ’ sin φ ’ 1.20.

Dans la représentation (p’, q’) de Cambridge, le critère de plasticité (c’, φ’) a pour
équation :

6 ( c ' cos φ '+ p ' sin φ ' )


q'= 1.21.
3−sin φ '

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7.1. Contraintes totale et contrainte effectives

Terzaghi (1920) indique que la contrainte effective responsable du tassement et de la


résistance au cisaillement ‘σ ' ’ du sol est égale à la contrainte totale ‘ σ ’ moins la pression de
l’eau ‘U ’ :

(σ ' =σ−U ) 1.22.

Si le sol est sec σ ' =σ il n’est pas besoins de calculer la contrainte effective.

Dans la représentation de Mohr, les cercles de Mohr en contraintes effectives se déduisent


des cercles de Mohr en contraintes totales par une translation d’amplitude égale à la pression
interstitielle U, parallèlement à l’axe des contraintes normales (Figure 12. a).On a en effet :
𝝈’ = – u ;  ’ = 

Dans les représentations de Lambe et de Cambridge, les points et les chemins de


contraintes effectives se déduisent également des états et chemins de contraintes totales par
une translation de U parallèlement à l’axe des S (ou des p). Des exemples de chemins de
contraintes totales et effectives sont représentés sur les figures 2.12.b et 2.12.c. Ces exemples
illustrent l’existence des relations :

σ ' 1 + σ ' 3 σ 1−U +σ 3−U σ ' 1−σ ' 3 σ 1−U−(σ 3−U )


'
S= = =S−U ; Et t ' = = =t
2 2 2 2
1.23.

p ’ = p – u ; q ’ = q. Entre les contraintes totales et effectives.

Dans les sols secs, la pression interstitielle n’existe pas et l’on utilise un seul système de
contraintes. On peut formellement définir des contraintes effectives identiques aux contraintes
totales et une pression interstitielle identiquement nulle.

Dans les sols fins non saturés, l’existence de forces capillaires variables avec le degré de
saturation rend inopérante la notion de contrainte effective. En l’absence de modèle mieux
adapté, on analyse la résistance au cisaillement en termes de contraintes totales.

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Figure 1.22. Présentation graphique des contraintes totale et effective : a) Mohr, b) Lambe, c)
Cambridge

7.2. Chemins de contraintes sols grenus

Si l’on détermine le critère de plasticité ou d’écoulement du sol d’après les chemins de


contraintes, on obtient également une droite passant par l’origine, dans le cas des sols
dépourvus de cohésion. Un simple changement de coordonnées conduit aux expressions
suivantes dans les représentations de Lambe et de Cambridge :

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Figure 1.23. Critère de plasticité ou d’écoulement


t
 Diagramme de Lambe (s , t) : =sin φ 1.24.
s
q 6 sin φ
 Diagramme de Cambridge ( p , q) : =
p 3−sin φ
1.25.
7.3. Chemin de contraintes sols fin
Pour chaque essai CU avec mesure de U , on peut représenter le chemin des contraintes
totales, qui est un segment de droite de pente 1 ou 3 suivant le système de représentation
choisi, et le chemin des contraintes effectives, dont les points se déduisent du précédent par
une translation d’amplitude – U variable d’un point à l’autre (figure 1.25).

Figure 1.24. Chemins de contraintes et rupture (essais CU avec mesure de u)

La concavité du chemin de contraintes effectives traduit le sens des variations de volume


de l’éprouvette pendant le cisaillement, et permet de distinguer les éprouvettes sur-
consolidées ou normalement consolidées. Le critère de plasticité est la courbe qui joint les
points de déviateur maximal des chemins de contraintes. Il a la même forme et la même
équation que dans le cas de l’essai CD.

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3. CONCLUSION

Les notions présentées dans ce chapitre ont permis de retracer quelques propriétés
fondamentales des différents types de sols : sols grenus et sols fins. Plusieurs concepts ont été
mis au point pour cerner le comportement mécanique de ces matériaux.

Etant donné le rôle prépondérant que jouent les conditions initiales de mise en place d'un
sol dans sa réponse à une sollicitation donnée.

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