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Mécanique des sols MDSII Chapitre4

Chapitre 4 : la résistance au cisaillement

1. Introduction

Les déformations dues au cisaillement se localisent le long d’un plan dit plan de rupture (plan
de glissement). Au moment de la rupture, une contrainte de cisaillement est définie comme
une résistance au cisaillement sur le plan de rupture.

2. Loi de Coulomb et la courbe intrinsèque.

La résistance au cisaillement τ est définie par la loi de Coulomb :

τ =c +σtan ∅ (1.2)

C : la cohésion

Ø : l’angle de frottement.

C et Ø sont appelés les paramètres de résistance au cisaillement.

σ : la contrainte normale appliquée sur la surface de rupture.

La résistance au cisaillement peut être définie en termes de contraintes effectives :

τ =c ' +σ ' tan ∅ '

C’ et Ø’ sont les paramètres de résistances en termes de contraintes effectives.

Cette équation est celle d’une droite tangente au cercle des contraintes de Mohr

τ σ’ ’1

Courbe intrinsèque σ’ 3 σ’τ σ’3

Ø’ Ɵ

τ C’ 2Ɵ σ’ 1

σ’ 3 σ’ σ’1 σ’

Etat de contraintes à la rupture

σ ' 1, σ ' 3 sont les contraintes principales majeure et mineure d’après la figure (1.2) :

σ ' 1−σ ' 2


τ= sin 2θ
2

' σ ' 1+ σ ' 3 σ ' 1−σ ' 3


σ= + cos 2θ
2 2


θ=45+ c’est l’orientation du plan de rupture.
2

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3. Critère de rupture de Mohr-Coulomb


3.1.Le cas d’u sol pulvérulent

D’après la figure (1.2), on peut déduire :

σ ' 1−σ ' 3


sinθ=
σ ' 2 +σ ' 3

' ∅'
2
σ ' 1=σ 3 tan ( 45+ )
2

' 2 ∅'
σ ' 3=σ 1 tan ( 45− )
2

∅ ' 1+sin ∅ '


Avec : tan 2 45+( 2
=)1−sin ∅ '

∅' 1−sin ∅ '


2
Et : tan 45−( 2 )
=
1+ sin ∅ '

3.2. Le cas d’un sol cohérent

σ ' 1−σ ' 3


sinθ=
σ ' 1 +σ ' 3 +2 c ' cotan∅ '

∅' ∅'
σ ' 1=σ ' 3 tan 2 45+ ( 2 )
+2 c ' tan ⁡(45+ )
2

∅' ∅'
σ ' 3=σ ' 1 tan 2 45− ( 2 )
−2 c ' tan ⁡( 45− )
2

4. Détermination de la résistance au cisaillement et les paramètres de résistance c et Ø

La résistance au cisaillement peut être déterminée au laboratoire par les trois types d’appareils :

- Appareil de cisaillement rectiligne ou boite de cisaillement ou boite de Casagrande.


- Triaxial
- Compression simple.

4.1.Essai de cisaillement direct


Le plan de rupture est imposé selon l’horizontal.

L’échantillon est placé entre deux demi boites la supérieure peut coulisser et l’inférieure est fixe.

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Appareil de boite de cisaillement

On applique une charge verticale N par un piston.

L’essai consiste à tirer la demi boite supérieure. On mesure l’effort horizontal T en fonction du
déplacement horizontal Δl.

L’essai se fait à une vitesse constante.

Si S la section de l’échantillon.

N
σ=
S

T
τ=
S

τ τ

τ1 τ1

τ2 τ2

τ3 τ3 Ø

∆l σ1 σ2 σ3 σ

Courbe contrainte- déplacement Courbe intrinsèque pour déterminer c et Ø

4.2.Essai triaxial

Un échantillon cylindrique de sol contenu latéralement dans une fine membrane et placé dans une
cellule triaxiale subit deux types de contraintes :

- Une pression latérale à l’aide d’un fluide sous pression définie par σ 3 fixe.
P
- Une charge axiale ∆ σ= (augmente progressivement).
S

P : charge du piston.

S : Section de l’échantillon.

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L’essai nous permet de déterminer les deux contraintes principales σ 1 et σ 3 au moment de la


rupture.

La courbe contrainte – déformation ( ∆ σ−δ ) nous permet de tracer le cercle de Mohr et la


courbe intrinsèque.

Chaque essai de triaxial est défini par σ 3 constante.

Appareil triaxial

∆σ τ

∆ σ3 (σ ¿ ¿3)3 ¿

∆ σ2 (σ ¿ ¿3)2 ¿

∆ σ1 (σ ¿ ¿3)1 ¿
Ø

∆l (σ ' ¿¿3)1 ¿ (σ ' ¿¿3)2 ¿ (σ ' 1 ¿ ¿1 (

σ 3 ¿ ¿3 (σ ' ¿¿1)2 ¿ (σ ' ¿¿1)3 ¿ σ

Relation contrainte supplémentaire-déformation Courbe intrinsèque avec les cercles de Mohr

Les phases de l’essai triaxial sont deux :

-l’action de la pression isotropique σ3( pression d’eau d ans la cellule, pression de confinement,
pression latérale, contrainte principale minimale ou mineure).

- l’action du déviateur Δσ( pression supplémentaire, pression supplémentaire axiale ou vertical,


pression du piston).

La contrainte totale principale majeure σ 1=Δσ+σ3

4.3. Essai de compression simple

C’est un essai spécial de l’essai triaxial (non consolidé non drainé) avec une pression σ 3=0.

On augmente Δσ jusqu’à la rupture.

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Δσ τ

σ3=0 Øu=0

Cu

Δσ σ3 σ 1=Δσ=Rc σ

La contrainte totale principale majeure σ 1=Δσ= Rc

La contrainte principale mineure σ 3=0.

Rc : c’est la résistance à la compression simple.

5. Les différents types d’essais de cisaillement.

Les résultats des essais de cisaillement dépendent des conditions de l’essai. On a trois types d’essais :

1. Essai non consolidé non drainé (UU).


2. Essai consolidé non drainé (CU).
3. Essai consolidé drainé (CD)

Ces essais peuvent être réalisé au triaxial ou à l’appareil de cisaillement pour ce qui suit effectués au
triaxial.

1 ère étape 2 ème étape

Type d’essai consolidation cisaillement à la rupture


Δσ
σ3 σ3

σ3 σ3 σ3 σ3

σ3 σ3
Δσ

Non consolidé σ 3 est appliquée Δσ est appliquée

Non drainé le drainage n’est pas permis, U=u a≠0 le drainage n’est pas permis, u=u d≠0

A la rupture, Δσ=Δσ f, U= uf=ua+ud

Consolidé σ 3 est appliquée Δσ est appliquée

Non drainé le drainage est permis, U=u a=0 le drainage n’est pas permis, u=ud≠0

A la rupture, Δσ=Δσ f, U= uf= ud

Consolidé σ 3 est appliquée Δσ est appliquée

Drainé le drainage est permis, U=u a=0 le drainage est permis, u=u d=0

A la rupture, Δσ=Δσ f, U=0

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6. Résistance au cisaillement des sols pulvérulents

Les sols pulvérulents sont des sols perméables donc ils ont un comportement drainé quel que soit les
conditions d’application des charges. Les résultats sont les mêmes que le sol soit sec ou saturé. Les
caractéristiques du sol est c’, Ø’. (c’=0).

La résistance au cisaillement se diffère pour le sable dense et le sable lâche.

τ τ sable dense

Sable dense

Sable lâche Ø’ sable lâche

Ø’

δ σ'

Courbes effort-déformation Courbes intrinsèque d’un sable

7. Résistance au cisaillement des sols cohérents.

Dépend du mode d’application des charges.

Si le chargement est rapide, l’eau n’a pas la possibilité de se drainer (comportement à court terme).

Si le chargement est appliqué lentement, le drainage à lieu(comportement à long terme).

Pour décrire la résistance au cisaillement d’un sol cohérent, il faut tracer les courbes des trois types
d’essai.

7.1.Essai consolidé drainé (CD)

Puisque les pressions interstitielles sont nulles, les contraintes appliquées sont des contraintes
effectives.

Contrainte effective principale majeure σ1=Δσ+σ3=σ’1

Contrainte effective principale mineure σ3 =σ’3

Dans le cas des argiles normalement consolidées c’=0.

Les paramètres de résistance sont c’, Ø’.

τ τ

Ø’ Ø’

C’

σ’ σ’

Courbe intrinsèque d’une argile Courbe intrinsèque d’une argile

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normalement consolidée surconsolidée

7.2.Essai consolidé non drainé (CU)

La pression interstitielle est mesurée permettent ainsi d’exprimer les résultats en terme de
contraintes effectives.

Contrainte effectives principale majeure (Δσ+σ 3)-u=σ’1

Contrainte effectives principale mineure σ 3-u=σ’3

La résistance au cisaillement :

τ =C cu +σ n . tan ∅ cu

Ou C cu , ∅ cu sont les paramètres de résistance au cisaillement de l’essai consolidé non drainé.

Et en termes de contraintes effectives :


'
τ =c + σ ' n . tan ∅ '

Donc les courbes intrinsèque des sols cohérent sont les mêmes de celui de l’essai consolidé drainé.

On préfère l’essai consolidé non drainé que l’essai consolidé drainé pour la détermination des
caractéristiques à long terme. (L’essai CD dure quelques semaines, alors que le CU dure quelques
jours).

7.3.Essai non consolidé non drainé (UU)

Contrainte totale principale majeure σ1=Δσ+σ3

Contrainte totale principale mineure σ3

Les cercles de Mohr sont traces en fonction des contraintes totales.

Courbe intrinsèque Øu=0

Cu

Dans ce cas un seul cercle de Mohr peut déterminer la résistance au cisaillement.

∆σ
τ =Cu = Ou Cu est la cohésion non drainée.
2

- La pression interstitielle qui se développe dans l’échantillon lors d’un essai non consolidé non
drainé est : U =Ua=Ud

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- La pression interstitielle Ua est due à la pression isotrope σ 3 ainsi elle peut s’écrire comme
suit :
Ua=β σ 3 ou β : coefficient de pression interstitielle de Skempton.
- La pression interstitielle Ud est due à la pression Δσ
U d = A . Δσ ou A : coefficient de pression interstitielle de Skempton.

Δσ=σ1-σ3

D’où : U =Ua+Ud=β σ 3 + A ( σ 1−σ 3 )

Le coefficient β dans le sol saturé est égal à 1.

U =σ 3 + A(σ 1−σ 3)

La valeur de A à la rupture varie en fonction du type de sol.

Type de sol A à la rupture


Argile sableuse 0.5-0.7
Argile normalement consolidée 0.5-1
Argile surconsolidée -0.5-0

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