EBHRBl’écrit » scolaire les unités telles que les lettres, les syllabes, les mots,
puis les syntagmes – groupes fonctionnels de mots de type verbal ou nominal,
propositions, incises –, et in fine les phrases et tout ce qui concerne la syntaxe, à partir de quoi on « passe » directement au texte, c’est-à-dire qu’on « saute » pardessus la structure intermédiaire ou médiane du paragraphe, unité d’autant plus importante qu’elle est l’interface grammaticale de rencontre entre l’assemblage de mots (démarche « ascendante ») et la structuration de textes (démarche « descendante »). Ce qui explique cette négligence, voire cette cécité, c’est la prétendue « absence de signe » marquant le paragraphe. Cela peut aisément s’expliquer : ne sont habituellement considérés comme signes, ou comme caractères, que les noirs – lettres, chiffres et ponctuations. Or le paragraphe possède bien une marque [3][3]En fait deux marques : la « ligne creuse » qui termine le…, mais elle est blanche. À ce titre, elle relève comme la section, le chapitre et le livre, le tome ou le volume, de la ponctuation textuelle : c’est l’alinéa, et sa dizaine de variantes « mixtes » associant signe blanc et signe noir : alinéa suspendu (le paragraphe commence par un alinéa immédiatement suivi de points de suspension), guillemeté de dialogue ou de citation (le paragraphe commence par un alinéa immédiatement suivi de guillemets ouvrants et s’achève par des guillemets fermants), tireté de dialogue (le paragraphe commence par un alinéa immédiatement suivi d’un tiret cadratin, en anglais « m dash », de la longueur d’une lettre « m »), tireté de liste, c’est-à-dire indexé par un tiret d’énumération (demi-cadratin ou « n dash », de la longueur d’une lettre « n »), indexé par un signe « paragraphe » § numéroté, indexé par un chiffre romain ou arabe, par une lettre capitale ou bas de casse devant un point ou entre parenthèses, par une abréviation de primo 1°, secundo 2°, tertio 3°, etc. 6Historiquement, le paragraphe est pratiquement aussi ancien que les premiers textes connus tant dans le groupe sémitique (égyptien ou copte ancien) que dans le groupe indo-européen (hittite) des langues écrites ; les plus anciens manuscrits grecs originaux conservés sur papyrus – ils sont rares et