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ANGÉIO
LOGIE
VOLUME 61 - N°
MAI 2009
ISSN 0003-3049
ISBN 978-2-7472-1575-6
CPPAP 0312 T 81812
2
TÉLANGIECTASIES
ARRÊT AYK
Angéiologie
ORGANE OFFICIEL DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ANGÉIOLOGIE
R EVUE I NTERNATIONALE DE F ORMATION ET DE P RÉVENTION C ARDIO -VASCULAIRE
RÉDACTEUR EN CHEF : Dr Michèle CAZAUBON (Paris)
RÉDACTEURS ASSOCIÉS HÉMOSTASE
Dr François André ALLAERT (Dijon), Dr Viviane ARFI (Dieppe), Dr Philippe Dr Jacqueline CONARD (Paris), Dr Ismail ELALAMY (Paris), Dr MC. HORELLOU (Paris),
BLANCHEMAISON (Paris), Dr Jean-Patrick BENIGNI (Vincennes), Dr Christine BIRON Pr MM. SAMAMA (Paris), Dr B. TRIBOUT (Amiens)
(Montpellier), Dr Maurice BENHAMOU (Paris), Dr André CELERIER (Paris), Dr Franck RADIOLOGIE VASCULAIRE
CHLEIR (Neuilly), Pr M. COGGIA (Boulogne), Dr G. COHEN-SOLAL (Paris), Dr Michèle Pr Jean-Pierre LAISSY (Paris), Dr Jean-Louis LASRY (Paris), Pr M. MEIGNAN (Créteil),
DEPAIRON (Vaud - Suisse), Dr Pierre DESOUTTER (Paris), Dr C. GARDE (Paris), Dr J.-L. GILLET Dr Jean-Marc PERNES (Antony)
(Bourgoin), Dr Jean-Pierre GOBIN (Lyon), Dr Bruno GUILBERT (Bois-Guillaume),
Dr Isabelle KOSKAS (Paris), Dr Christian LEBARD (Paris), Dr Frédéric MERCIER (Paris), PHARMACOLOGIE
Dr Danielle BENTUE-FERRER (Rennes), Pr Bernard SAIAG (Lorient)
Dr René MILLERET (Montpellier), Dr Daniel PARIS (Sens), Dr Michel PERRIN (Lyon),
Pr J.-J. ROCHETTE (Amiens), Dr J.-L. SALOMON (Paris), Dr I. SAURIN (Paris), Dr JL. UHL ANATOMIE
(Neuilly), Dr Claude VAISLIC (Parly II), Dr Hubert YVORRA (Strasbourg) Dr MA. MAYOUX BENHAMOU (Paris), Dr Phat N. VUONG† (Paris)
CONSULTANTS : PRÉVENTION CARDIO-VASCULAIRE IMPUISSANCE ET SEXOLOGIE
Pr MC. AUMONT (Paris), Pr Patrice CACOUB (Paris), Pr B. CHAMONTIN (Toulouse), Dr P. BOUILLY (Cercy-Pontoise), Dr R. MOYOU-MOGO (Cercy-Pontoise), Dr H. SUSSMAN
(Paris), Dr R. VIRAG (Paris)
Dr Catherine CHAPELON (Paris), Dr Pierre CONDOURET (Paris), Dr D. DEZUTTERE (Paris),
Pr Gérard DUCLOUX (Lille), Dr Alain GUIOMARD (Nanterre), Pr Hervé LARDOUX (Corbeil), GÉNÉTIQUE
Dr J.-P. MAROLLEAU (Amiens), Pr Jean-Jacques MERCADIER (Paris), Dr Jean-Pierre Pr J. ROCHETTE (Amiens)
NORMAND (Versailles), Dr Jean-Yves RUMANI (Paris), Pr Alain SIMON (Paris), Dr Anne LYMPHOLOGIE
TAQUET (Paris) , Pr Daniel THOMAS (Pitié), Pr Paul-Etienne VALÈRE (Paris), Dr Béatrice Pr S. VIGNES (Paris)
VILLEMUR (Grenoble)
RÉÉDUCATION AOMI
PHLÉBOLOGIE Dr J. BODY (Royat), Dr C. VOYER (Boisgibert)
Dr E. BLIN (Paris), Dr André CORNU THÉNARD (Paris), Dr Philippe GRITON (Paris),
Dr Jean-Jérôme GUEX (Nice), Dr Daniel PAITEL (Bagnolles-de-l’Orne), Dr François PIN
GYNÉCOLOGIE ET ANGÉIOLOGIE
Dr Jean-Claude COLAU (Suresnes), Dr Marie-Noëlle MÉNARD (Paris)
(La Roche-sur-Yon), Dr M. SCHADECK (Neuilly), Dr Frédéric VIN (Neuilly), Dr François
ZUCCARELLI (Paris) CORRESPONDANTS ÉTRANGERS
USA : Dr Jean PANNETON, Pr Pauline MARTIMBEAUD Pr Alexander SCHIRGER,
NEUROLOGIE Pr Peter GLOWICZKI, Pr Ronald LAPORTE, F. LURIE, V. SOTTIURAI
Pr Michel DUMAS (Limoges), Dr Philippe GORCE (Toulouse), Dr Christian LUCAS (Lille), Cameroun : Pr R. MOYOU-SONO
Pr Pierre-Marie PREUX (Limoges), Pr Didier SMADJA (Fort-de-France), Congo : Dr Evariste BOUENIZABILA
Dr Pierre Jean TOUBOUL (Paris) Sénégal : Dr Abdoul KANE, PR SA. BA
Canada : Pr Patrice NAULT, Pr André ROUSSIN, Pr Gilles SOULEZ, Dr S. LANTIER
CHIRURGIE VASCULAIRE Italie : Dr Gianni BELCARO, Dr BILLANCINI, Dr LUCCHI Pr ALLEGRA, Pr ANTIGNANI,
Pr François BACOURT (Neuilly), Pr P. BERGERON (Marseille), Dr Denis CRETON (Nancy), Pr O. MALETTI, Pr M. ANDREOZZI
Pr Georges JANTET (Paris), Pr Claude JUHAN (Marseille), Pr Fabien KOSKAS (Paris), Belgique : Pr Marcel BEAUJEAN, Dr Rik VAN DAMME Pr STAELENS, Pr G. WAUTRECHT
Dr Pierre LAGNEAU (Paris), Pr Paul LANGERON † (Wimille), Dr Jean MARZELLE (Paris), Allemagne : Pr E. RABE
Dr Guy André PELOUZE (Pau), Dr Michel PERRIN (Lyon), Pr P. PLAGNIOL (Longeon), UK : Pr Andrew N. NICOLAIDES, Pr Philipp COLERIDGE-SMITH
Dr Patrick TREVIDIC (Paris), Dr J.-F. UHL (Paris) Portugal : Pr J. FERNANDES E FERNANDES, Pr J.A. PEREIRA ALBINO
Espagne : Pr MONEDERO
MÉDECINE INTERNE, DERMATOLOGIE Maroc : Pr Mokhtar DHOBB, Pr Y. BENSAID (Rabat), Pr A. BENJELLOUN (Rabat)
ET MICRO-CIRCULATION Corée : Pr BB. LEE
Pr Pierre AMBLARD (Grenoble), Pr Pierre AGACHE † (Montfaucon), Dr Jean-Marie Roumanie : Dr Mircea PAVKOV
MOUTHON (La Hay-les-Roses), Pr Olivier BLÉTRY (Suresnes), Pr Philippe Humbert Pologne : Pr Arkadiusz JAWIEÑ
(Besançon), Pr Loïc VAILLANT (Tours) Rép. Tchèque : Pr Karel ROSTOCIL
Guinée : Pr SANTINI
ANGÉIOLOGIE ET RECHERCHE MÉDICALE Pérou : Dr François LENGUA
Dr JB. MICHEL (Inserm - Paris Bichat), Pr C. MIRONNEAU (Bordeaux), Tunisie : Pr Hassen GHARBI, Pr Y. SAHNOUN (Sfax)
Dr G. DEKLUNDER (Lille), Pr M.R. BOISSEAU (Bordeaux), Pr B. SAIAG (Rennes) Viet Nam : Pr VAN-TAN, Pr DANG HAHN, Pr PHAM GI
Algérie : Pr MM. BOUAYED (Oran)
DIABÉTOLOGIE, LIPIDOLOGIE Suède : Pr B. EKLOFF
Dr Frédéric BOSQUET (Paris), Dr Isabelle GOT (Nancy), Dr Claude LE DEVEHAT (Nevers), Autriche : Pr H. PARTSCH
Pr Michel MARRE (Paris) Suisse : Pr A. RAMELET
Angéiologie
REVUE INTERNATIONALE DE DOCUMENTATION SCIENTIFIQUE
Sommaire du numéro 2 – Volume 61 – Mai 2009
sommaire
Éditoriaux
Le nouveau challenge d’Angéiologie. M. CAZAUBON.......................................................................................................... 5
Plaidoyer pour les télangiectasies : leurs explorations, leurs traitements, et leurs r etombées financières.
J.C. SCIALOM .................................................................................................................................................................. 7
Pathologie artérielle
Place des dosages des apolipoprotéines A1 et B dans le bilan lipidique. Rapport d’évaluation technologique - HAS -
septembre 2008 .................................................................................................................................................................. 17
Réponse plaquettaire inadaptée au clopidogrel et vasculopathie périphérique. O. MOREL .............................................. 30
Phlébologie
Thromboses Veineuses Superficielles des Membres Inférieurs : aux limites des indications thérapeutiques.
J.-L. GILLET............................................................................................................................................................ 47
Some new considerations on venous valvuloplasty: an international on line debate. G. B. AGUS ............................ 52
Quelques nouvelles considérations sur la valvuloplastie veineuse : un débat international sur internet
Cas cliniques
Thromboses artérielles et syndrome néphrotique. D. SÈNE, F. KOSKAS, P. CACOUB.............................................. 62
Maladie veineuse thrombo-embolique compliquant un syndrome néphrotique : à propos d’une observation.
M. C. MBOUP, Ad. KANE, M.B. NDIAYE, M. DIAO, I.B. DIOP, M. SARR, A. KANE, S.A. BA .......................... 65
À savoir
Réforme de la première année des études de Médecine .............................................................................................. 69
Mise au point sur les EPP et la FMC .......................................................................................................................... 71
Éditorial
Le nouveau challenge d’Angéiologie
6 ÉDITORIAL
celui qu’il serait bien de contacter – quel que soit comme ANGEIOLOGIE (un grand merci au passage
son pays). pour S. KEBABTCHIEFF, son éditeur qui nous a fait
Il peut aussi s’agir d’études récemment parues confiance) nous donne bon espoir pour mener à
dans la presse et dont on se ferait l’écho très rapi- bien cette occasion de travailler ensemble pour
dement. Enfin au fil des réunions, nous affinerons cette médecine qui nous passionne tant.
surement ce programme tout en abordant de nou- Tous ceux qui ne se sont pas encore inscrits dans
veaux thèmes pour la mise en place d’autres les groupes de travail mais qui ont des propositions
groupes de travail. concrètes, merci de les communiquer via
C’est un projet ambitieux mais nous sommes micazang@noos.fr
habitués aux challenges et puis, les liens amicaux Pour revoir les principaux groupes de travail ren-
tissés lors des congrès nationaux et internationaux, dez-vous sur le site SFA : www.angeiologie.fr
le formidable développement des relations via le
net et la force de disposer d’un organe de presse A très bientôt
Michèle CAZAUBON
Éditorial
Plaidoyer pour les télangiectasies :
leurs explorations, leurs traitements,
et les retombées financières
Dr JC SCIALOM
*Phlébologue. Paris
Le traitement des télangiectasies est un acte à visé des dérapages de leur remboursements par la sécurité
esthétique et ne peut en aucun cas, en France être pris en sociale.
charge par les caisses d’assurance maladie, sauf, dans de
rares cas de pathologies telles que les télangiectasies de la Quant aux différents traitements des télangiectasies
maladie de Rendu Osler.
La loi rend passible d’amende et/ou, emprisonnement Dire que la sclérothérapie des télangiectasies est le pre-
quiconque se rend coupable de fraudes ou de fausses décla- mier choix dans les thérapeutiques les moins onéreuses est
rations (article L377-1 et L471-3 du code de la sécurité vrai ; ce qui est moins vrai, c’est d’affirmer, sans avoir essayé
sociale, 441-1 du code pénal). les lasers vasculaires, que c’est le meilleur.
Cette mention figure au bas des FEUILLES DE SOINS – Certes les lasers sont onéreux (de moins en moins), mais
MÉDECINS et tout patricien remplissant une feuille de rem- de plus en plus performants :
boursement pour des actes purement esthétiques, tels que ✔ longueurs d’ondes davantage adaptées,
les traitements des télangiectasies, en dehors d’une patho- ✔ refroidissements efficaces,
logie prouvée, se met en infraction vis-à-vis de la loi et s’ex- ✔ systèmes de sécurité,
pose à de telles sanctions. ✔ association d’une, de deux, ou plusieurs longueurs
Donc le « caractère coûteux » du traitement par laser des d’ondes,
télangiectasies ne devrait pas en France tout au moins, être Le recul est moins important que celui que nous possé-
d’actualité, car il n’est pas à la charge de la communauté. A dons dans le traitement par micro sclérose, et les études
comparer avec les traitements esthétiques tels que peeling, comparatives ne sont pas nombreuses, mais pour les prati-
toxine botulique, acide hyaluronique, radio fréquence dans ciens utilisant les nouveaux lasers (dont le NdYag 1064nm)
le traitement des rides, et autres que nos collègues derma- et qui les ont « bien en mains » les résultats seraient supé-
tologues et médecins et chirurgiens esthétiques prati- rieurs à la sclérothérapie.
quent… Dans la pratique, le nombre de lasers vasculaires mis sur
Pourquoi les phlébologues seraient-ils « les parents le marché, est croissant. Plus souvent dans des cabinets de
pauvres » de la médecine de confort, ou médecine esthé- dermatologie, de médecine esthétique, et pire, dans des
tique ? centres lasers, sans véritable contrôles médicaux, que dans
Voilà : c’était pour en finir une fois pour toute avec les cabinets de nos collègues phlébologues qui ne se déci-
l’aspect financier du traitement des télangiectasies et dent pas à modifier leur choix thérapeutique ou du moins
8 ÉDITORIAL
d’essayer (les détracteurs du laser, en ont-ils eu au moins 3/ thrombectomie parfois nécessaire, comme c’est le cas
une expérience personnelle ?). également lors de micro – sclérose.
Sur les télangiectasies rouges de l’ordre de 100 à 300 4/ résultat final définitif en un ou deux mois.
microns, que peut vraiment la micro – sclérose, et si oui, en
combien de séances et à quel coût financier, (à déterminer En conclusion
encore une fois : coût pour la patiente ou pour les caisses
de sécurité sociale ?). Le traitement des télangiectasies est un traitement
En dehors de ce débat, laser vasculaire, sclérothérapie, qui esthétique qui en aucun cas, ne peut faire l’objet de prise en
se rapproche du débat crossectomie-stripping, versus tech- charge par les caisses maladies. La transillumination et les
nique endo-veineuse, l’article du Docteur KERN a l’énorme différents lasers vasculaires, participent largement à l’effi-
avantage de tout dire sur les techniques du traitement des cacité du traitement, en complément des autres méthodes
télangiectasies mais, telles qu’elles existaient il y a encore 20 médicales et chirurgicales.
ans ou plus, (en dehors de la mousse qui aux dires de certains
serait une contre indication dans les télangiectasies). Quelques références bibliographiques
Cependant, il existe une énorme lacune sur son approche
du traitement global des télangiectasies, c’est d’avoir omis 1. Guex J.J : « La transillumination : un nouvel outil pour
dans les techniques d’exploration la transillumination, qui l’évaluation et le traitement des varices réticulaires et des
est à la télangiectasie ce que l’écho – doppler est à la stra- télangiectasies ».Phlébologie 2001 vol 54n°4.
tégie du traitement des varices. 2. Anastasie B, Celerier A, Blanchemaison P : « Bases
En effet, après un écho-doppler des axes saphéniens, une théoriques et techniques des traitements lasers vascu-
transillumination s’impose pour mettre en évidence toutes laires ». Phlébologie 2001 vol 54 n° 4.
les alimentations des plages de télangiectasies, et éventuel- 3. Levy J.L, Elbhar C : « Résultats des lasers vasculaires sur
lement de dresser une mini cartographie, comme l’ont mon- les télangiectasies des membres inférieurs. Phlébologie
tré JJ GUEX, Alain COLIGNON, Jean HEBRANT, Patrick 2001 vol 54 n° 4.
HELYNCK, Chyi HWANG, et Jean–Claude SCIALOM, dans 4. Emsallem J, Vidal-Michel J.P, Porcher R : « Laser en
leurs différents travaux et congrès. C’est une exploration qui phlébologie : prise en main, premières impressions cliniques
nous paraît indispensable pour mener à bien une stratégie et hémodynamiques du laser Nd-Yag 1064 Lyra ».
dans l’optimisation du traitement des télangiectasies quel Phlébologie 2001 vol 55 n° 3.
qu’il soit : sclérose ou laser. 5. Helynck P : « Nouveaux apports dans la pratique de la
Enfin, pour terminer : transillumination en phlébologie : sclérose sous transillumi-
nation ; sclérose préventive ». Phlébologie 2004 vol 57 n° 4.
— Avantages laser – versus – sclérose 6. Blanchemaison P : « Le choix des paramètres dans le
traitement par laser KTP et Nd-Yag des varicosités.
1/ pas de complication due à l’effraction d’un vaisseau : Phlébologie 2004 vol 57 n° 4.
piqûre septique, (contamination patient/soignant, ou inver- 7. Scialom J.C, Hwang C : « Traitement des varicosités par
sement), saignement, etc. sclérolaser après transillumination ». Recueil de la SEP du 19
2/ pas de complication due aux produits sclérosants : nov. 2005, page 10.
thrombose, malaise, amaurose, céphalée, allergie, choc ana- 8. Garde C : « Physiopathologie des télangiectasies »
phylactique. Angéiologie volume 60 n°5, Déc. 2008, page 29 à 37.
3/ possibilité de séances prolongées car pas de limitation 9. Ricci S : « Exploration des télangiectasies » Angéiologie
par le volume de sclérosant injecté. volume 60 n°5, Déc. 2008, page 38 à 41.
4/ destruction quasi immédiate de la cible. 10. Kern P.: « Comment traiter les télangiectasies, et
5/ nouvelle méthode plébiscitée par les patientes déçues optimiser les résultats de la sclérothérapie » Angéiologie
de la micro – sclérose. volume 60, n° 5, Déc. 2008, page 42 à 49.
11. Goldmann MP, Bergan JJ, Guex JJ : « Sclérothérapy.
— Inconvénients laser – versus - sclérose Treatment of Varicose and Télangiectactic Leg Veins. Fourth
edition. Philadelphia : MOSBY Elsevier 2007.
1/ investissement élevé du laser (de moins en moins), 12. Benigni JP, Sadoun S, Thirion V, Sica M, Demagny A,
mais outil de traitement esthétique … Chahim M : « Télangiectasies et varices réticulaires.
2/ honoraires plus élevés pour les patientes, mais surtout Traitement par la mousse d’Aetoxisclerol à
non remboursés, comme devraient l’être les actes de micro 0,25%.Présentation d’une étude pilote. Phlébologie 1999 ;
– sclérose. 52 : 283-90.
ÉDITORIAL 9
13. Sadoun S, Benigni JP : Bonnes pratiques cliniques et 15. Brzoza Z, Kasperska – Zajac A, Rogala E, Rogala B.
mousse de sclérosant : propositions pour une étude rando- Anaphylactoid reaction after the use of sodium tetradecyl
misée contrôlée, prospective, multicentrique, comparative, sulfate : a case report. Angiology 2007 ; 58: 644-6.
en aveugle, sur le traitement sclérosant par la mousse 16. Ramelet AA, Ruffieux C, Poffet D. Complications
d’Aetoxisclérol à 0,20%. Phlébologie 1999 : 52 : 291-7. locales après sclérose à la glycérine chromée. Phlébologie
14. Albino P, Monteiro Castro J. Réaction allergique 1995 : 48 : 377-80.
grave après traitement de télangiectasies à la glycérine
chromée. Phlébologie 2005 ; 58 : 151.
H M R T E E H R @ M B D U D H M D T R D B G Q N M H P T D
L’efficacité
au sommet
SDBGMNKNFHD AQDUDSD
K @ B G @ T R R D S S D P T H M D UN T R K @ H R R D O@ R SN L A D Q
Mars 2009
SÉANCES DE VALIDATION DES EPP : CONFÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS SAVANTES SFA SFP SFPIA SEP
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ATELIERS PRATIQUES
Intérêt du DOPPLER trans-crânien : O. BOESFLUG (Paris)
Optimisation du matériel d’échographie : B TOLEDANO (Aubervilliers)
Artères des membres inférieurs : V ARFI (Dieppe)
Artères rénales et digestives : V. CREBASSA (Montpellier)
Veines des membres inférieurs : A CELERIER (Evry)
Les pièges du doppler vasculaire. E LEFEBVRE ( )
Nomenclature et informations patients : H. YVORRA (Strasbourg) et le Syndicat national de médecine Vasculaire
Cas cliniques d’hémostase ? C. BIRON, I ELALAMY et J CONARD
EPP
PREMIERE SEANCE de la troisième série des EPP DE LA CONFEDERATION SFA/SFP/SFPIA/SEP
Thèmes proposés :
(1) AOMI / PRISE EN CHARGE ET RECOMMANDATIONS
(2) PATHOLOGIE VEINEUSE DU SUJET AGE
(3) PRISE EN CHARGE DE L’ULCERE D’ORIGINE VEINEUSE
(4) DOSSIER MEDICAL PARTAGE : aspects juridiques et déontologiques
(5) L’UTILISATION DES ANTICOAGULANTS EN ANGIO PHLEBOLOGIE QUOTIDIENNE
Nous vous demandons dès maintenant de vous inscrire pour l’un de ses EPP avant le 1er Aout 2009 micazang@noos.fr
COMMUNICATIONS LIBRES
PRIX JUNIOR
« LOUIS GERSON » 2010
ART I : LE PRIX JUNIOR « LOUIS GERSON » 2010, soutenu par la REVUE ANGEIOLOGIE ET
ART II : Les projets doivent être transmis au plus tard le 15 Août 2009 au secrétariat du
ART IV : Les thèmes doivent concerner la pathologie des artères, veines ou lymphatiques
ART V : pour concourir au Prix JUNIOR, l’auteur ne doit jamais encore avoir publié de texte
dans une revue médicale ni présenter de communication orale lors d’un congrès interna-
ART VI : Tous les textes des communications qui seront adressés à la date prévue seront
ART VII : Les membres du Comité Scientifique sont des médecins ou chercheurs, membres
du comité scientifique de la revue ANGEIOLOGIE et ayant montré leur intérêt pour la fran-
cophonie médicale.
ART VIII : Le Président de ce comité est le Dr. M. CAZAUBON. Les membres associés sont
ALLAERT.
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Nous remercions la Haute Autorité de nous avoir autorisés à reproduire ces textes.
Ils sont également consultables sur le site www .has-sante.fr Rubrique Toutes nos publications.
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30 PATHOLOGIE ARTÉRIELLE
Résumé 1. Introduction
L’inhibition des fonctions plaquettaires par l’aspirine ou L’existence d’ une artériopathie oblitérante des membres
le clopidogrel constitue une des pierres angulaires du trai- inférieurs (AOMI) symptomatique ou non constitue un fac-
tement de la maladie vasculaire périphérique. Le développe- teur clinique péjoratif important associé à un risque accru
ment de test d’évaluation des fonctions plaquettaires a per- d’événements cardiovasculaires. Ces événements traduisent
mis de mettre en évidence une réponse inadaptée au le plus souvent la diffusion de la maladie athérothrombo-
clopidogrel dans une large proportion de patients. La majo- tique à certains territoires vasculaires critiques (circulation
ration des doses de clopidogrel, l’utilisation du prasugrel, coronaire, circulation carotidienne) plutôt que l’évolutivité
une thienopyridine de troisième génération, l’association au de l’atteinte vasculaire périphérique en elle-même. En effet,
cilostazol permet de diminuer la proportion de patients pré- il existe chez les patients présentant une AOMI, un risque
sentant une réponse plaquettaire « inadaptée ». Si le béné- accru de syndrome coronarien aigu (20 à 60% supérieur), de
fice d’une stratégie anti-plaquettaire agressive est claire- mortalité cardiovasculaire globale (200 à 600 fois plus) ou
ment démontrée dans les situations à haut risque d’AVC ischémique (40% supérieur).
thrombotique comme l’angioplastie coronaire, aucune don- Recrutées précocement au site de la lésion vasculaire, les
née ne permet à l’heure actuelle d’extrapoler cette attitude plaquettes activées jouent un rôle crucial dans l’évolution
à la prise en charge des patients artéritiques. de la maladie athérothrombotique : (i) Elles fournissent des
surfaces phospholipides permettant l’assemblage des com-
Abstract plexes enzymatiques de la coagulation conduisant à la
génération de thrombine (ii) Elles libèrent des médiateurs
Platelet inhibition by aspirin or clopidogrel plays a cru- impliqués dans l’atteinte endothéliale ou la réponse inflam-
cial role in the prevention of atherothrombotic events in matoire (CD40 ligand, microparticules plaquettaires) (iii)
patients with peripheral arterial disease. However, insuffi- elles sécrètent des agonistes plaquettaires capables d’auto-
cient platelet inhibition by clopidogrel is described in a large amplifier la stimulation plaquettaire (ADP, TXA2) ou des fac-
proportion of the treated patients. Higher loading or main- teurs de la coagulation (iv) Elles favorisent le vasospasme
tenance doses of clopidogrel, prasugrel, addition of cilosta- (1). Aussi, chez ces patients, les anti-plaquettaires aspirine
zol enable to restore adequate platelet inhibition. While the ou clopidogrel constituent-ils une des pierres angulaires du
benefit of « aggressive » anti-platelet therapy is well docu- traitement. Expérimentalement, chez des patients présen-
mented during percutaneous coronary angioplasty, this tant une AOMI, l’inhibition du récepteur P2Y12 par les thie-
strategy needs to be evaluate in patients with peripheral nopyridines et dans une moindre mesure, l’inhibition de la
arterial disease. cycloxygénase-1 par l’aspirine sont capables de réduire l’in-
* * * tensité de l’activation plaquettaire, la combinaison des deux
PATHOLOGIE ARTÉRIELLE 31
anti-plaquettaires permettant d’obtenir l’inhibition la plus établi l’existence d’un lien entre une inhibition insuffisante
importante (2). En pathologie vasculaire périphérique, l’im- des fonctions plaquettaires et la survenue accrue d’événe-
pact clinique d’une telle inhibition des fonctions plaquet- ments cardiovasculaires au cours du suivi notamment après
taires a été démontré dans plusieurs travaux. Dans la méta- la réalisation de procédures d’angioplasties coronaires. Ces
nalyse « Antithrombototic Trialist Collaboaration travaux ont concerné les syndromes coronariens aigues
metanalaysis » comprenant 42 essais regroupant 9717 (SCA) avec ou sans sus-décalage du segment ST (7,8), l’an-
patients présentant une AOMI, l’administration d’un traite- gioplastie coronaire programmée (9) ou le patient diabé-
ment antiplaquettaire est associé à une réduction de 22% tique (10). Plus récemment, chez les patients présentant
des événements cardiovasculaires (infarctus du myocarde, une réponse plaquettaire inadaptée au clopidogrel, il a été
AVC ou mortalité vasculaire) en comparaison aux patients montré qu’une stratégie basée sur la majoration des doses
non traités par anti-plaquettaires (3). Dans l’étude CAPRIE de clopidogrel guidée par le résultat de tests plaquettaires
regroupant 6452 patients présentant une AOMI, le clopido- permettait d’améliorer significativement le pronostic de
grel, un inhibiteur du récepteur plaquettaire P2Y12 à l’ADP, patients traités par angioplastie coronaire (11,12). Enfin,
permet par rapport aux doses standards d’aspirine, une une inhibition plus importante des fonctions plaquettaires
réduction de 23.8% du risque relatif combiné infarctus du obtenue par une thienopyridine de troisième génération, le
myocarde, AVC ou mortalité vasculaire (4). Par rapport à une prasugrel, permet de réduire considérablement les compli-
monothérapie anti-plaquettaire par aspirine ou thienopyri- cations athérothrombotiques après un premier SCA traité
dine, l’adjonction d’un traitement par AVK à dose efficace par angioplastie, notamment chez le patient diabétique
ne permet pas de réduire significativement les complica- (13,14).
tions ischémiques mais est associée à un risque accru de Si aucune étude n’a concerné l’impact clinique de ces
saignement mettant en jeu le pronostic vital (4% vs. 1.2% phénomènes d’inhibition insuffisante des fonctions pla-
OR 3,41 IC 95% [1,84-6,35] ; p < 0,001)(5). Plus récemment, quettaires spécifiquement chez le patient artéritique, un
une analyse rétrospective de l’étude CHARISMA dédiée au certain nombre d’observation réalisés chez des patients pré-
sous-groupe de patients présentant une atteinte vasculaire sentant des coronaropathies sont probablement extrapo-
périphérique (n = 3096) a permis de mettre en évidence une lables aux patients présentant une AOMI.
réduction du risque absolu d’infarctus du myocarde (2,3 vs
3.7% (OR 0,63 IC 95% [0,42-0,96]; p = 0.029) ou de réhos- 3. Mode d’action du clopidogrel
pitalisation pour événement ischémique (16,5% vs. 20,1%
(OR 0,81 IC 95% [0,68-0,05]; p= 0,011) au prix d’une aug- Après son absorption intestinale, le clopidogrel est
mentation des saignements minimes (34,4 vs 20,8% OR transformé par le cytochrome hépatique P450 (CYP) 3A
1,99 IC 95% [1,69-2,34]; p < 0.001) chez les patients trai- en son métabolite actif pourvu d’un résidu thiol. Ce méta-
tés par bithérapie aspirine-clopidogrel en comparaison aux bolite, à demi-vie courte, se lie de façon irréversible au
patients traités par aspirine seul (6). récepteur P2Y12 en constituant des ponts disulfiques
entre son groupement thiol et deux résidus cystéines (Cys
2. Réponse plaquettaire inappropriée au clo- 17 et Cys 270), présents sur la portion extracellulaire du
pidogrel récepteur. La liaison permanente du métabolite actif du
clopidogrel au récepteur P2Y12 conduit pour une dose
Néanmoins, en dépit des progrès pharmacologiques ou standard à une inhibition de près de 50% de l’activation
des techniques de revascularisation réalisées dans la prise et de l’agrégation plaquettaire induite par l’ADP (15). Ex
en charge maladie vasculaire, il n’est pas rare de constater vivo, le clopidogrel diminue également l’agrégation pla-
la survenue de récidives d’événements thrombotiques chez quettaire induite par le collagène ou la thrombine.
des patients bénéficiant d’une monothérapie par clopido- L’inhibition de l’agrégation plaquettaire à l’ADP induite
grel ou d’une bithérapie aspirine-clopidogrel. Bien que les par le clopidogrel est dépendante de la dose administrée
causes de récidives de la maladie athérothrombotique (au moins jusqu’à 600 mg) et de la durée du traitement.
soient largement multifactorielles, ces données ont laissé Par exemple, l’inhibition de l’activation plaquettaire est
suspecter l’existence d’une réponse plaquettaire inadaptée d’intensité comparable 5h après l’administration d’un
voire d’une véritable « résistance biologique » à ces traite- bolus de 400 mg ou 3 à 7 jours après l’administration
ments dans une large proportion de patients (5-40% selon quotidienne de 75 mg de clopidogrel (16). Le clopidogrel
les seuils utilisés) présentant une manifestation clinique de diminue également l’expression de la P-sélectine et du
l’athérothrombose. Si l’intérêt de l’évaluation de la réponse CD40 ligand par les plaquettes ainsi que la formation
biologique aux antiplaquettaires était encore largement mis d’agrégats hétérotopiques leuco-plaquettaires. L’en-
en cause il y a peu, plusieurs études récentes ont solidement semble de ces mécanismes se traduit par une diminution
32 PATHOLOGIE ARTÉRIELLE
de la réponse inflammatoire attestée par une réduction myocarde (23). L’isoenzyme CYP2C19 est également impli-
des taux plasmatiques de CRP ou de TNFα (17). qué dans le métabolisme de certains inhibiteurs de la
pompe à protons comme l’omeprazole. Dans une étude ran-
4. Mécanismes impliqués dans l’existence domisée, il a pu être établi que la co-prescription d’ome-
d’une réponse plaquettaire inappropriée au prazole réduisait de façon significative l’effet anti-plaquet-
clopidogrel taire du clopidogrel (24). A contrario, d’autres auteurs ont
pu établir que deux autres inhibiteurs de la pompe à pro-
De nombreux facteurs permettent d’expliquer l’hétéro- tons, le pantoprazole et l’esmoprazole n’altéraient pas
généité importante de la réponse plaquettaire au clopido- significativement la réponse plaquettaire au clopidogrel
grel. (25).
PATHOLOGIE ARTÉRIELLE 33
le clopidogrel a récemment été illustrée chez le patient dia- utilisation de concentrations saturantes d’antagonistes ou
bétique (32). Néanmoins chez ces patients diabétiques, une chez des patients présentant des déficits congénitaux en
diminution des concentrations du métabolite actif du clopi- récepteur P2Y12 (ii) les concentrations d’ADP utilisées dans
dogrel pourrait rendre compte de l’inhibition insuffisante les différentes études paraissent extrêmement variables
des fonctions plaquettaires (33). En clinique humaine, il a (1, 5, 20 µmol/l) et rendent toute comparaison difficile
été établi que les concentrations de ce métabolite actif sont d’une étude à l’autre. Les concentrations d’ADP les plus
corrélées au degré d’inhibition des fonctions plaquettaires. faibles (1 µmol/l) ne peuvent initier que la phase primaire de
Chez le patient diabétique, en dépit de l’existence d’une sti- l’agrégation, phase rapidement réversible, facilement inhi-
mulation plaquettaire accrue, il ne semble pas avoir d’ano- bable mais sans que ce phénomène ne soit pour autant
malies structurales du récepteur P2Y12 ou des voies de significatif sur le plan clinique.
transduction du signal intra-plaquettaires (33). En effet,
l’ajout ex-vivo du métabolite actif du clopidogrel ou du pra- Cytométrie en flux
sugrel, une thienoprydine de troisième génération permet
de restaurer une inhibition plaquettaire normale (33). Monitoring de l’expression plaquettaire de récepteurs
Les techniques de cytométrie en flux permettent d’éva-
5. Evaluation biologique de la réponse pla- luer l’expression de plusieurs récepteurs à la surface des
quettaire au clopidogrel plaquettes activées comme la P-sélectine (anticorps anti-
CD62-P), sécrétée après activation plaquettaire, ou la
conformation active de l’intégrine GPIIbIIIa (anticorps PAC-
Agrégométrie plaquettaire 1) Elles permettent également de mesurer l’intensité des
processus de remaniements membranaires caractérisés par
L’agrégométrie plaquettaire a longtemps été la tech- l’exposition d’aminophospholipides procogagulants comme
nique de référence pour évaluer la qualité de l’inhibition la phosphatidylsérine (marquage à l’annexine V) et l’émis-
plaquettaire induite par le clopidogrel. Dans ce système, sion de microparticules membranaire. Néanmoins, l’expres-
l’intensité de l’agrégation plaquettaire est mesurée par sion de ces récepteurs, tout comme l’intensité des proces-
l’augmentation de la transmission d’un signal lumineux au sus de remaniement de la membrane plasmique, n’est pas
travers une suspension riche en plaquettes. Une activation spécifique d’une voie particulière d’activation plaquettaire.
à différentes doses d’ADP (1 à 20 µM) est réalisée pour éva- Mesure de la phosphorylation intraplaquettaire de la
luer l’effet inhibiteur des thienopyridines. L’intensité de protéine VASP
l’agrégation plaquettaire dépend également de mécanismes En cytométrie en flux, le marquage par un anticorps
d’auto-amplification basés sur la sécrétion du contenu des fluorescent de la protéine VASP phosphorylée permet une
granules plaquettaires. Cette notion explique par exemple évaluation spécifique de l’efficacité du blocage des récep-
qu’une diminution de l’agrégation plaquettaire induite par teurs P2Y12 induit par les thienopyridines (Platelet VASP,
l’ADP soit également observable après traitement par aspi- Biocytex/Diagnostica Stago, France) (34-36). La liaison de
rine. Les techniques d’agrégométrie plaquettaire, difficiles à l’ADP au récepteur P2Y12 induit (i) une inhibition de l’acti-
standardiser, imposent le respect rigoureux de certains vité adényl cyclase (ii) une diminution des taux intrapla-
paramètres pré-analytiques (délai de traitement de l’échan- quettaires d’AMPc (iii) une réduction de l’activité de pro-
tillon inférieur à 2 heures après le prélèvement, ajustement teines kinase responsables de la phosphorylation de la
de la numération plaquettaire, standardisation des para- vasodilatator stimulated phosphoprotein (VASP). Au
mètres de centrifugation). De nombreux facteurs sont ainsi contraire, cette phopshorylation est induite par plusieurs
capables de faire varier les résultats: la qualité de l’agoniste, agents comme la PGE1. La protéine VASP, couplée à d’autres
l’état d’activation plaquettaire modifié notamment par la éléments du cytosquelette, est impliquée également dans
prise d’autres antiagrégants et susceptible d’être augmenté l’inhibition de l’activation plaquettaire. In vitro, il existe une
par la centrifugation des échantillons sanguins, les facteurs corrélation étroite entre la phosphorylation de la protéine
plasmatiques comme le fibrinogène et la numération pla- VASP et l’inhibition de la liaison du fibrinogène à l’intégrine
quettaire. Ces limites, d’ordre pratique, restent très géné- GPIIbIIIa. L’intensité de la phosphorylation de la protéine
rales. Concernant le recours à l’agrégométrie pour évaluer VASP est comparée dans deux situations (i) plaquettes acti-
spécifiquement le traitement par clopidogrel, la méthode vées par l’ADP (ii) plaquettes au repos (en présence de PGE1).
présente aussi d’autres inconvénients: (i) le clopidogrel n’in- La comparaison de ces deux états permet pour chaque
hibe pas le récepteur P2Y1, un autre récepteur à l’ADP, patient le calcul d’un index de réactivité plaquettaire (IRP).
impliqué dans la phase initiale de l’agrégation à l’ADP. Il En cas de blocage complet du récepteur P2Y12 par les thie-
persiste ainsi une agrégation résiduelle à l’ADP même après nopyridines, l’effet inhibiteur de l’ADP sur la phosphoryla-
34 PATHOLOGIE ARTÉRIELLE
tion de la protéine VASP ne s’exerce plus (IRP = 0%). Cette now Aspirin assay sensible à l’aspirine, (3) Verify-now
technique présente de nombreux avantages théoriques : (i) P2Y12 assay sensible aux thienopyridines. Les plaquettes
spécificité vis-à-vis de l’état d’activation du récepteur sont activées par différents agonistes (acide arachidonique
P2Y12, (ii) utilisation de sang total (iii) stabilité des échan- ou ADP 20 mM) et se lient à des billes recouvertes de fibri-
tillons après fixation 24 à 48 heures à température nogène faisant varier la transmission d’un signal lumineux.
ambiante (37) (iii) standardisation de la méthode, ce qui L’ADP stimulant à la fois le récepteur P2Y12 et P2Y1, de la
limite l’influence de l’expérimentateur et facilite son usage PGE1 (22 nM) est également ajoutée de manière à limiter la
par un personnel moins spécialisé, (iv) faible volume de sang contribution de la stimulation plaquettaire médiée par le
requis (30µl), (v) temps de préparation et lecture < 1 heure récepteur P2Y1. Les avantages théoriques de ce système
(vi) reproductibilité importante (37). Compte-tenu de ces sont nombreux et sont constitués par (i) sa simplicité d’uti-
éléments, ce système est actuellement considéré comme le lisation, (ii) sa rapidité (résultats fournis en moins de 5
« gold standard » pour mesurer spécifiquement la qualité de minutes), (iii) le faible volume de sang nécessaire à l’analyse
l’inhibition des fonctions plaquettaires par les thienopyri- (iv) l’absence de centrifugation préalable (dosage réalisé sur
dines. sang total) (v) la possibilité d’explorer de façon parallèle les
trois principales voies d’inhibition des fonctions plaquet-
Test automatisés « Point of Care » assays taires. La valeur prédictive des seuils de « résistance » défi-
nis par cette technique sur la survenue d’événements car-
Les nombreuses limitations de l’agrégométrie tout diovasculaires n’est actuellement pas connue. A ce jour,
comme celles des techniques de cytométrie en flux (appa- seuls des liens entre l’existence d’une réponse inadaptée à
reillage coûteux, nécessité de recourir à un personnel tech- l’aspirine et la survenue d’une myonécrose post-angioplas-
nique expérimenté) ont justifié le développement par l’in- tie (43) ou des anomalies de la réserve coronaire (44) ont pu
dustrie de tests automatisés. être établis par cette méthode.
PFA-100 Multiplate ou Multiple electrode aggregometry
Le PFA-100 (Dade Behring, Newark, DE, USA) permet la Très récemment développé, ce test (Probe and Co,
mesure, in vitro, d’un temps d’occlusion (38-40). Dans ce Endingen, Allemagne) partage les nombreux avantages
système, le sang est aspiré à travers une membrane recou- théoriques du système Verify-now mais pourrait être plus
verte de différents agonistes (collagène-épinéphrine pour sensible à l’effet inhibiteur d’une dose de charge de clopi-
l’aspirine, collagène-ADP pour les thienopyridines) et perfo- dogrel. Dans ce système, les plaquettes activées se lient à
rée en son centre. L’application d’une pression négative per- des électrodes faisant varier la résistance électrique ou
met l’aspiration du sang anticoagulé à travers cette mem- impédance (45). Les seuils de réponse inadaptée à l’aspirine
brane, jusqu’à la formation d’un clou plaquettaire ou au clopidogrel définis par cette méthode n’ont à ce jour
obstructif. Par rapport au temps de saignement classique, la pas été validés en recherche clinique.
mesure du temps d’occlusion par le système PFA-100 est
plus reproductible et plus sensible dans le dépistage d’une 6. Définitions biologiques d’une réponse pla-
maladie de Willebrand de type 1. Néanmoins, et comme quettaire inadaptée au clopidogrel
n’importe quel temps de saignement, ce test est très dépen-
dant de plusieurs variables comme le taux de plaquettes, le Aucun consensus n’est actuellement établi quand à la
taux de globules rouges ou les concentrations plasmatiques définition d’une résistance biologique au clopidogrel. Pour
en facteur von Willebrand. En effet, comme le PFA-100 étu- l’aggrégométrie, une réduction absolue ou relative de moins
die les fonctions plaquettaires dans des conditions de flux de 10% de l’agrégation plaquettaire induite à l’ADP sous
(forces de cisaillement élevées), il a été montré que les traitement par clopidogrel est considérée comme un critère
concentrations plasmatiques de von Willebrand étaient le permettant l’identification de patients « non–répondeurs »
principal facteur à l’origine d’un raccourcissement du temps (46,47). Une diminution de 10 à 30% traduit une réponse
d’occlusion chez des patients présentant des maladies car- intermédiaire, une diminution supérieure à 30% une
diovasculaires et traités par aspirine (41,42). réponse satisfaisante.
Verify-now assay D’autres auteurs utilisent la valeur de l’agrégation maxi-
Anciennement connu sous l’appellation « Ultegra rapid male sous traitement par thienopyridine, indépendamment
platelet function analyzer », ce test bénéficie de l’agrément de la valeur initiale (9,48). Cette approche est avant tout
de la FDA pour évaluer la réponse plaquettaire à l’aspirine pragmatique, les valeurs d’agrégation plaquettaire avant
et aux thienopyridines (Accumetrics, San Diego, USA). Trois traitement étant très souvent méconnues (contexte d’ur-
types de tests sont disponibles (1) le Verify-now IIb/IIIa gence, arrivée du patient en dehors des heures d’ouverture
assay sensible aux inhibiteurs de la GPIIbIIIa, (2) le Verify- du laboratoire d’hémostase, traitement chronique par thie-
PATHOLOGIE ARTÉRIELLE 35
36 PATHOLOGIE ARTÉRIELLE
Figure 1.
données de l’étude CAPRIE suggèrent la supériorité du clo- 4. A randomised, blinded, trial of clopidogrel versus
pidogrel par rapport à l’aspirine dans la réduction du risque aspirin in patients at risk of ischaemic events (CAPRIE).
de syndrome coronarien aigu ou d’AVC ischémique. Le déve- CAPRIE Steering Committee. Lancet 1996;348:1329-39.
loppement de test d’évaluation des fonctions plaquettaires 5. Anand S, Yusuf S, Xie C, et al. Oral anticoagulant
a permis de mettre en évidence une réponse inadaptée au and antiplatelet therapy and peripheral arterial disease. N
clopidogrel dans une large proportion de patients. Sur le Engl J Med 2007;357:217-27.
plan biologique, la majoration des doses de clopidogrel, 6. Cacoub PP, Bhatt DL, Steg PG, Topol EJ, Creager
l’utilisation du prasugrel, une thienopyridine de troisième MA. Patients with peripheral arterial disease in the CHA-
génération, l’association au cilostazol permet de diminuer la RISMA trial. Eur Heart J 2009;30:192-201.
proportion de patients présentant une réponse plaquettaire 7. Matetzky S, Shenkman B, Guetta V, et al.
« inadaptée ». Ces trois stratégies sont associées à une Clopidogrel resistance is associated with increased risk
réduction des événements athérothrombotiques chez le of recurrent atherothrombotic events in patients with
patient coronarien. Néanmoins, si le bénéfice d’une straté- acute myocardial infarction. Circulation 2004;109:3171-
gie anti-plaquettaire agressive est clairement démontrée 5.
dans les situations à haut risque thrombotique comme l’an- 8. Cuisset T, Frere C, Quilici J, et al. High post-treat-
gioplastie coronaire, aucune donnée ne permet à l’heure ment platelet reactivity is associated with a high incidence
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Le risque de récidive thromboembolique après un premier Durant le suivi de 18 mois en moyenne (1-47), 91 récidives
épisode thromboembolique varie. Les caractéristiques des thrombotiques sont survenues, soit 9.3% en terme de risque
patients et/ou de l’événement thrombotique initial peuvent annuel (IC 95% 7.7-11.3%). Aucun décès du à la MTEV n’est
être analysés pour expliquer ces différences. Toutes les rapporté. 19% des hommes ont eu une récidive sur un suivi
études s’accordent sur l’impact du caractère spontané ou moyen de 72 semaines (risque annuel 13.7% IC 95% 10.8-
non de la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) ini- 17%) comparé à 8.9% des femmes sur une durée moyenne
tiale sur le risque de récidive. Le risque après un événement de 84 semaines (risque annuel 5.5% IC 95% 3.7-7.8%).
provoqué par une situation chirurgicale est faible avec une La méthodologie de l’identification des facteurs prédic-
incidence annuelle inférieure à 1% (1), justifiant l’arrêt du tifs est quelque peu complexe. Une analyse multivariée ne
traitement anticoagulant dans ce contexte. Le risque de permettant pas de mettre en évidence de facteur prédictif,
récidive durant la première année après un événement une stratification post-hoc (tableau 1) en fonction du sexe
spontané varie de 5 à 27% (2-5). Le taux de décès lié à une des patients a été réalisée. Cette analyse a permis d’identi-
récidive thrombotique varie de 5 à 13% (6,7). Le traitement fier 5 et 3 groupes de variables respectivement chez les
anticoagulant oral réduit de façon efficace le risque de réci- femmes et chez les hommes. Aucune combinaison ne per-
dive thrombotique. Cependant ce bénéfice diminue dans le met l’identification d’une sous-population à faible risque
temps. Le risque de saignement grave lié à ce traitement est chez les hommes. Par contre, chez les femmes, 52% ont 0
de 0.9 à 3% par an avec un taux de décès estimé à 13% ou 1 facteur de risque (syndrome post-thrombotique, D-
(1,3,5,8). dimères > 250 µg/L, IMC (indice de masse corporelle) > 30,
Le bénéfice-risque de la décision thérapeutique après 3 à âge > 65 ans) avec un risque annuel de récidive à 1.6% (IC
6 mois de traitement anticoagulant oral n’est pas toujours 95 0.3-4.6%). Il est de 1.2% dans le sous-groupe ayant eu
évident. Identifier une population ayant un risque de réci- une TVP, de 0% dans le sous-groupe ayant eu une EP isolée,
dive faible (< 3%) serait donc intéressant pour permettre 2.1% pour le sous-groupe EP +/- TVP et de 2.5% dans le
l’arrêt du traitement sans conséquence. sous-groupe TVP +/- EP. En présence de 2 ou plus facteurs
Une équipe canadienne a récemment publié un article de risque, le risque est de 14.1% (IC 95% 10.9-17.3%).
abordant les facteurs cliniques prédictifs d’un faible risque Durant le suivi, le risque de récidive des femmes à faible
de récidive (9). risque est inférieur à 3% (2.7%, IC 95% 0.3-8.9%), il est de
Il s’agit d’une étude de cohorte, prospective multicen- 10.2% (IC 95% 6.2-15.1%) pour celles à risque élevé.
trique. Les patients éligibles ont eu un premier événement A partir de cette étude, les auteurs identifient 3 éléments
spontané thromboembolique veineux majeur objectivé (TVP importants: le syndrome post-thrombotique est un détermi-
proximale et/ou EP) dans les 5 à 7 mois qui ont précédé l’in- nant majeur; le taux de d-dimères est important mais uni-
clusion. Entre octobre 2001 et mars 2006, 1041 patients ont quement chez les femmes; le dernier point est l’identifica-
été éligibles, 646 patients ont été effectivement analysés. tion d’un groupe de femmes à faible risque de récidive après
L’âge moyen est de 53 ans (18-95) et 49% sont des femmes. 5 à 7 mois de traitement anticoagulant oral (tableau 2).
Le pourcentage d’EP isolée, de TVP isolée et de TVP associée Parmi les études identifiant des facteurs de risque de
à une EP est de 30%, 52.5% et 17.5% respectivement. récidive, le sexe (masculin), le thrombus résiduel, l’élévation
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than 200/mm3 at the time of had occurred of the TVP. The l’infection VIH-SIDA, on a assisté à une hausse de la préva-
average rate of CD4 of the five others was of 221.5/mm3. lence de la maladie veineuse thromboembolique (MVTE)
The seropositive patients were classified in the following dans les séries hospitalières qui est passée de moins de
way (CDC 1993): 2 cases in C3, 3 cases in C2 and 7 cases in 2,5% à 5% de la pathologie cardiovasculaire [2, 3].
B2. The supporting factors traditional were prolonged L’embolie pulmonaire serait même associée à 60% de décès
immobilization (22 cases), history of DVT (15 cases), oral à l’autopsie des patients cardiaques à Dakar [4].
contraceptives (12 cases), cardiac insufficiency (10 cases), Malgré une prévalence particulièrement élevée de la
abnormal haemoglobin (8 cases), dysmetabolism (7 cases). MVTE au cours du VIH-SIDA (10 fois plus que dans la popu-
Six months follow-up was marked by 45 cases of cure, 6 lation générale) rapportée par une littérature nord-améri-
cases of death, 6 cases of post-phlebitic disease and 3 cases caine et européenne [5, 6] et malgré une meilleur connais-
of recurrent DVT. The authors insist on the increasing fre- sance des liens étiopathogéniques faisant état du rôle joué
quency of the DVT in cardiovascular pathology in Africa, the par le virus HIV et son traitement ARV [7, 8], rares sont les
growing place of HIV infection and the management of the études africaines consacrées à cette association.
pharmacokinetic interactions induced by the treatment of Les buts de ce travail sont de décrire les aspects épidé-
their association. miologiques et cliniques de la MVTE et de préciser la place
du VIH-SIDA dans la MVTE.
Key words: thromboembolism, HIV infection,
Black Africa. Patients et méthodes
* * *
1. Patients
Introduction
Nous avons mené une étude rétrospective descriptive du
Le contexte épidémiologique de la région africaine est 01/01/2003 au 31/12/2006 au CHU Yalgado Ouédraogo
marqué par une prévalence importante de l’infection VIH- dans les services de cardiologie, de médecine interne en col-
SIDA. Les dernières données épidémiologiques de l’infection laboration avec le projet MSF au centre médical avec
VIH-SIDA pour l’Afrique sont les suivantes [1] : antenne chirurgicale de Pissy.
✔ 22,5 millions de personnes adultes et enfants vivant Ont été inclus les sujets de race noire, des deux sexes
avec le VIH-SIDA, soit 2/3 des estimations globales présentant soit :
mondiales, ✔ une TVP reconnue chez un patient à risque ayant une
✔ 5% (4,6 à 5,5%) de séroprévalence versus 0,8% dans tuméfaction douloureuse et chaude de tout ou partie
le monde, d’un membre inférieur, avec élévation des D-Dimères,
✔ 1,6 millions de décès liés au VIH-Sida sur 2,1 millions et documentée par un écho Doppler veineux :
dans le monde. ✔ une embolie pulmonaire reconnue également chez
Les facteurs sous-jacents sont la pauvreté, le chômage, un patient à risque ayant une douleur basithora-
l’accès limité aux services de santé de base, l’instabilité cique à type de point de côté, une dyspnée sponta-
sociale, la vulnérabilité des femmes et des jeunes, les née, avec élévation des D-Dimères, un aspect S1Q3,
conflits et déplacements de population ainsi que certaines et/ou un bloc incomplet droit et/ou des troubles de
pratiques traditionnelles mutilantes. la repolarisation à l’ECG, et une dilatation des cavi-
Il en résulte un impact socio-démographique, écono- tés droite à l’échocardiographie Doppler.
mique et sanitaire majeur faisant de la pandémie du VIH
–SIDA non seulement un problème majeur de santé 2. Méthodes
publique, mais aussi un problème chronique de développe-
ment en Afrique – Subsaharienne. Ces constats ont conduit Pour chaque patient, les données suivantes ont été
les institutions internationales et les pays concernés à relevées :
mettre en place des programmes d’accès aux antirétrovi- ✔ données épidémiologiques : identité, âge, sexe ;
raux (ARV) pour les patients infectés par le VIH. En effet, la ✔ données cliniques et paracliniques de la MVTE ;
prise en charge thérapeutique du VIH-SIDA est devenue une ✔ facteurs favorisants classiques de la MVTE : immo-
préoccupation avec des objectifs réalisables pour la majo- bilisation prolongée, post-partum, post-opéré, prise
rité des pays africains depuis la mise en place du Fonds de contraceptif oral, hémoglobine anormale, dys-
Mondial contre le SIDA. métabolisme (diabète, goutte) ;
✔ histoire VIH-SIDA : type, ancienneté, présence d’une ✔ à l’échocardiographie Doppler : une dilatation
infection opportuniste, taux de CD4, type d’ARV, des cavités droites avec HTAP a été observée
classification CDC 1993. dans cinq cas avec un cas de thrombus intra car-
✔ évolution à la sortie de l’hôpital à court et à moyen diaque.
terme (suivi de six mois). L’évolution à court et moyen terme s’est faite vers la
guérison dans 45 cas (64%), la survenue du décès dans six
Résultats cas (10%) dont trois par EP et trois par infection opportu-
niste chez un patient séropositif pour le VIH, vers une mala-
die post-phlébitique dans six cas (10%) et la récidive de TVP
1. Description de groupe dans trois cas (5%).
Nous avons ainsi recruté 60 cas de TVP sur 2202 hospi- 3. Aspects étiologiques de la TVP
talisations pour cause cardiovasculaire durant la période
d’étude, soit une prévalence hospitalière de 2,7%. Il y avait Les facteurs favorisants classiques de TVP ont été obser-
43 femmes et 17 hommes, soit un sex-ratio de 2,5. L’âge vés dans les proportions suivantes :
moyen des patients était de 40,17 ± 12,45 ans (22 – 78 ✔ immobilisation prolongée : 22 cas (36,7%),
ans), dont 37,02 ± 08 ans pour les femmes et 45,23 ± ✔ antécédents personnels ou familiaux de TVP : 15 cas
16,30 ans pour les hommes (différence non significative). (25%),
✔ prise de contraceptifs oraux : 12 cas (20%),
2. Aspects diagnostiques de la TVP ✔ insuffisance cardiaque : 10 cas (17%),
✔ hémoglobine anormale : huit cas (13%),
Nous avons observé 60 cas de TVP. Leur présentation ✔ dysmétabolisme : sept cas (11,7%),
était la suivante : ✔ sclérodermie : un cas (1,7%).
✔ à la clinique : oedème inflammatoire d’un membre L’association MVTE et VIH-SIDA a été étudiée chez 30
inférieur observé dans 60 cas (100%), fièvre et pouls patients testés pour le VIH sur 60 cas de TVP. Sur les 30
grimpant de Malher dans 34 cas (56,7%) ; patients testés, 12 cas étaient séropositifs, soit une séro-
✔ à la biologie : D-Dimères élevées : 60 cas (100%), prévalence de 40% au cours de la MVTE. Les facteurs spé-
vitesse de sédimentation élevée : 44 cas (73%), taux cifiques au VIH-SIDA de MVTE ont été observés dans les
de protéine C-réactive élevé : 39 cas (65%) et enfin proportions suivantes :
hyperplaquettose : 18 cas (30%) ; ✔ l’histoire des 12 cas séropositifs a révélé cinq cas
✔ à l’écho Doppler veineux des membres inférieurs : méconnus et sept cas connus dont cinq sous ARV
présence d’un thrombus dans 42 cas (70%), soit (dont l’indinavir) ;
adhérant (37 cas), soit flottant (cinq cas), et des ✔ le taux de CD4 des cinq cas sous ARV lors de la TVP
signes indirects isolés dans 18 cas. La topographie était supérieur à 200 par mm3 ;
des TVP était surale (six cas), poplitée (12 cas), fémo- ✔ le taux moyen de CD4 des cinq cas sans ARV était de
rale (30 cas) et iliaque (12 cas). 221,5 par mm3 ;
Nous avons par ailleurs observé cinq cas d’embolie pul- ✔ selon la classification CDC 1993, un cas était en C3,
monaire, soit 8% des cas de TVP. Leur présentation était la deux cas en C2 et six cas en B2.
suivante :
✔ à la clinique : dyspnée spontanée observée dans cinq Discussion
cas et point de côté basithoracique dans trois cas,
hémoptysie dans deux cas ;
✔ à la biologie le taux des D-Dimères étaient élevés Limites méthodologiques
dans cinq cas (100%) ;
✔ à l’ECG : cinq cas de bloc de branche droit incomplet Les limites objectives de ce travail renvoient :
et deux cas de troubles de la repolarisation en anté- ✔ à la faiblesse de l’effectif, surtout des cas testés pour
rieur ; le VIH,
✔ au téléthorax, on pouvait décrire une ascension d’une ✔ aux critères de recrutement discutables marqués par
hémicoupole dans quatre cas, une atélectasie dans l’absence de scanner spiralé et d’angiographie pul-
trois cas, une réaction pleurale dans deux cas et une monaire.
amputation d’une branche de l’artère pulmonaire Mais le diagnostic de la MVTE reste toujours difficile
dans un cas. malgré les progrès réalisés dans les domaines de la biologie
et de l’imagerie ; d’où la nécessité d’accorder une place nombreux patients n’adhèrent toujours pas au test de dépis-
importante à la clinique [9]. tage du VIH-SIDA. En l’absence de dossiers communs, de
nombreux malades séropositifs pour le VIH n’avouent tou-
Aspects épidemiologiques du VIH-SIDA en jours pas à leurs cardiologues leur séropositivité et leur
Afrique Noire éventuel traitement ARV. Or les interactions médicamen-
teuses entre ARV et antivitamines K (AVK) sont désormais
Les dernières estimations font état d’un recul de la pré- connues de tous [13, 14] et sont la source de rapports
valence du VIH-SIDA dans la plupart des pays, témoin d’un conflictuels entre cardiologues africains et prescripteurs
certain succès de la mise en œuvre des programmes de pré- d’ARV, les seconds niant habituellement une quelconque
vention de cette pandémie en Afrique [1]. La séroprévalence responsabilité de leur acte dans la résistance aux AVK.
est passée de 10% (1997) à 4,7% (2007) en Côte d’voire et
de 7% (1997) à 2% (2007) au Burkina Faso. Mais l’amélio- Approche pour une meilleure prise en charge glo-
ration de l’espérance de vie des patients vivant avec le VIH- bale de la MVTE au cours du VIH-SIDA en Afrique
SIDA depuis l’avènement des ARV fait que la prise en charge Noire
de la MVTE va devenir une préoccupation quotidienne pour
les cardiologues et angiologues d’Afrique dans les pro- Les défis à relever pour réussir cette prise en charge
chaines décennies. sont :
✔ la mise en œuvre effective des programmes d’accès
Place du VIH-SIDA dans la MVTE en Afrique Noire aux ARV pour un grand nombre de patients infectés
par le VIH en Afrique,
La MVTE reste encore occultée dans de nombreux tra- ✔ la formation du personnel soignant, en sachant que
vaux et programmes de lutte contre le VIH-SIDA. En fait la la plupart des cardiologues et des angiologues afri-
plupart des études africaines sur la MVTE n’orientent pas cains ne sont pas intégrés dans ces programmes de
leur enquête étiologique vers le VIH-SIDA. En Côte d’Ivoire formations,
dans une étude récemment publiée sur 70 cas de récidives ✔ les investissements dans les infrastructures tech-
parmi 330 cas de TVP de 1990 à 2005 [10] aucune niques comme les laboratoires afin de rechercher des
recherche du VIH-SIDA n’a été effectuée. Or les cas de réci- facteurs de thrombophilie acquise ou congénitale,
dive de TVP ont été décrits comme une caractéristique de la ✔ la prévention et la gestion des problèmes de résis-
MVTE (27%) au cours du VIH-SIDA [5]. Nous avons observé tance du virus aux ARV,
trois cas chez nous avec un recul court. Dans le 5ème axe ✔ la gestion pluridisciplinaire des interactions médica-
du plan stratégique 2001-2005 de lutte anti-VIH au Burkina menteuses faisant intervenir les prescripteurs et dis-
Faso il est fait mention d’une promotion de la recherche pensateurs d’ARV, les cardiologues, les angiologues et
principalement en direction des maladies dites « à gain les hématologues.
rapide » au rang desquelles le paludisme, les infections res-
piratoires, la méningite. Les maladies cardiovasculaires sont Conclusion
considérées comme des maladies émergentes en Afrique,
donc non prioritaires. La MVTE est une affection fréquente aussi en Afrique
Les facteurs de risque classiques de MVTE ont été retrou- Noire. Son diagnostic et le lien étiopathogénique avec le
vés. Le rôle d’une hémoglobine anormale reste encore à VIH-SIDA souffrent d’un déficit de dépistage lié au plateau
prouver. Les recherches de facteurs thrombophiliques acquis technique peu performant et à la non adhésion des patients
ou congénitaux brillent cependant par leur rareté en Afrique aux tests. Il faut toutefois insister sur la place grandissante
car coûteuses et réservées aux laboratoires spécialisés des de l’infection à VIH au cours de la MVTE et sur les interac-
pays nantis. Une enquête récente au CNHU de Cotonou au tions médicamenteuses suscitées par la prise en charge
Bénin [11] chez 54 patients souffrant de MVTE a retrouvé un simultanée de ces deux affections. L’amélioration de cette
déficit en protéine C dans 9,3% des cas et une thrombophi- prise en charge dans le contexte africain nécessite des stra-
lie dans 12% des cas. Un cas de résistance à la protéine C tégies nouvelles et une approche pluridisciplinaire.
activée liée au facteur V de Leiden a été observé chez un gar-
çon togolais de 12 ans [12]. Enfin le dernier obstacle à fran- Bibliographie
chir dans les programmes de recherches reste l’adhésion des
patients au test qui est source de biais de recrutement pour 1. UNAIDS/WHO, Décembre 2007
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PHLÉBOLOGIE 47
Résumé Summary
48 PHLÉBOLOGIE
PHLÉBOLOGIE 49
Figures 3 et 4 : Aspect échographique en mode B de l’extension d’une thrombose veineuse superficielle aux veines
gastrocnémiennes médiales par l’intermédiaire de la thrombose d’une veine perforante.
avec une valeur moyenne de 5,4 % [5-6, 8-9]. Cette valeur tomie associée à un stripping, compression et traitement
est confirmée par les études POST [10] et OPTIMEV [11]: anticoagulant par héparine à doses prophylactiques et com-
dans ces deux séries une EP symptomatique était associée à pression et traitement anticoagulant par Warfarine
la TVS dans 3,9 % et 4,2 % des cas. (Coumadine®). 444 patients présentant une TVS sur VV sans
La prise en charge thérapeutique des TVS demeure un TVP associée ni anomalie de la coagulation ont été inclus.
sujet de controverse, comme en témoigne des publications L’extension de la thrombose dans le réseau veineux superfi-
récentes [13-16]. ciel était plus importante dans les 2 premiers groupes. Il n’y
Les TVS ont longtemps étaient traitées par la seule com- avait pas de différence significative pour la survenue d’une
pression élastique associée à des anti-inflamatoires non TVP à 3 mois entre les différents groupes.
stéroidiens (AINS). Ces dernières années, les anticoagulants Marchiori [20] a randomisé 60 patients consécutifs qui
sont devenus largement utilisés : les résultats préliminaires présentaient une TVS de la grande veine saphène (GVS)
de POST [10] et OPTIMEV [11] montrent que les médecins fémorale en 2 groupes thérapeutiques : HBPM à doses cura-
vasculaires ont recours à un traitement anticoagulant envi- tives (n=30) et HBPM à doses prophylactiques (n=30). Les
ron trois fois sur quatre, et souvent à doses curatives (62 % patients ont été traités 4 semaines et suivis durant 6 mois.
d’HBPM doses curatives et 16 % d’AVK dans l’étude POST). Il a observé 1 événement TEV dans le groupe « doses cura-
Nous ne disposons pas de recommandations fortes dans tives » et 6 (extension de la TVS dans la veine fémorale com-
le traitement des TVS des MI. L’analyse de la littérature mune ; TVP proximale ; EP symptomatique) dans celui
fournit 6 essais thérapeutiques comparatifs [17]. « doses préventives » (p=0,05). Aucune complication hémor-
Titon [18] a réalisé une étude multicentrique, randomi- ragique majeure n’est survenue.
sée, de 117 patients répartis en 3 groupes : Calciparine 0,6 Dans l’étude Sténox [21] 427 patients ont été randomi-
ml/jour (n=38) ; Calciparine avec une dose adaptée au poids sés en 4 groupes : Enoxaparine 40mg (n=110),
(n=40) ; AINS : naproxen 500mg/jour (n=39). Les patients Enoxaparine 1,5mg/Kg (n=106), AINS (n=99) et Placebo
ont été traités 7 jours. Il a relevé un avantage (non signifi- (n=112). A J10 il n’y avait pas de différence significative
catif) des groupes « Calciparine » en considérant la reper- entre les différents groupes en considérant les TVP symp-
méabilisation de la TVS à J7, et un avantage significatif tomatiques et asymptomatiques, et les EP symptoma-
(p<0,001) des groupes « Calciparine » en considérant les tiques. Si l’on cumulait tous les événements TEV superfi-
signes inflammatoires (douleur, rougeur). Il n’y avait pas de ciels et profonds à J10, une différence significative
différence entre les 2 groupes « Calciparine ». apparaissait en défaveur du groupe placébo par rapport
Belcaro [19] a conduit une étude prospective et rando- aux 3 groupes traités. Cependant en termes de TVP et EP
misée comparant cinq différents modes de traitement : à 3 mois il n’y avait pas de différence significative entre
compression élastique seule, crossectomie simple, crossec- les différents groupes.
50 PHLÉBOLOGIE
For patients with spontaneous superficial vein thrombo- les partisans d’un traitement médical anticoagulant et ceux
sis, we suggest prophylactic or intermediate doses of d’un traitement chirurgical qu’aucune étude contrôlée ran-
LMWH (Grade 2B) or intermediate doses of UFH (Grade domisée ne permet de trancher. Perrin [25] attribue une
recommandation de grade 2B à une indication opératoire
2B) for at least 4 weeks. We suggest that as an alterna-
en semi-urgence sous couvert d’une thérapeutique HBPM à
tive to 4 weeks of LMWH or UFH, VKA (target INR, 2.5;
doses préventive.
range, 2.0 to 3.0) can be overlapped for 4 weeks (Grade
2C). We suggest that oral nonsteriodal antiinflammatory Conclusion
drugs should not be used in addition to anticoagulation
(Grade 2B). We recommend medical treatment with Grâce à des travaux récents, l’épidémiologie et la place
anticoagulant over surgical treatment (Grade 1B). des TVS des membres inférieurs au sein de la maladie TEV
Remark: It is likely that less extensive superficial vein sont mieux définies. Les données de la littérature confirmées
thrombosis (ie, where the affected venous segment is par les résultats préliminaires d’études récentes montrent
short in length or further from the saphenofemoral junc- qu’elles ne sont pas de simples complications évolutives,
tion) does not require treatment with anticoagulants. It bénignes de la maladie variqueuse. Il est nécessaire de dis-
is reasonable to use oral or topical nonsteriodal anti- tinguer les TVS survenant sur VV et celles survenant sur VNV.
Il est maintenant admis que la réalisation d’une explora-
inflammatory drugs for symptom control in such cases.
tion ED est indispensable, afin d’affirmer le diagnostic, de
préciser l’extension de la TVS, et de rechercher une éven-
Figure 5 : Recommandations publiées dans CHEST [24] : tuelle TVP sous-jacente présente chez un quart des patients
« Treatment of SVT » environ.
Une EP symptomatique survient chez environ 4 % des
patients.
Lozano [22] a réalisé une étude prospective randomisée Sur le plan thérapeutique, les recommandations actuelles
de 60 TVS de la GVS fémorale. Le premier groupe (n=30) a ne sont que de faible grade et rendent indispensable la réa-
reçu un traitement par HBPM à doses curatives pendant 1 lisation d’essais thérapeutiques de grande ampleur. Une
mois et dans le deuxième (n=30) les patients ont été traités étude européenne est en cours (étude Calisto) dont nous
par crossectomie. Deux EP non mortelles ont été observées attendons les résultats pour 2009. Les recommandations
dans le groupe chirurgical (NS) ; aucune TVP n’est survenue actuelles suggèrent, sauf pour les TVS peu étendues, un trai-
dans les 2 groupes ; 3 récidives de TVS ont été identifiées tement anticoagulant à doses intermédiaires pendant au
dans le groupe HBPM. moins 4 semaines (2B). Le traitement compressif ne doit pas
Prandoni [23] a réalisé une étude randomisée, en être oublié et la poursuite de la marche est recommandée.
double-aveugle, de 164 TVS de la GVS, comparant un trai- Nous travaillons à l’élaboration d’un document de
tement par HBPM à doses prophylactiques (n=81) versus un consensus qui devrait être présenté lors du prochain
traitement par une HBPM à doses curatives (n=83) ; les congrès de l’UIP à Monaco en Septembre 2009.
patients ont été traités durant 1 mois ; les critères d’éva-
luation étaient l’extension de la TVS ou la survenue d’une
complication TEV à 3 mois. Références
Les résultats étaient similaires dans les 2 groupes
(7/81=8,6% ; 6/83=7,2% : p ns). 1- Martinelli I, Cattaneo M, Taioli E et al. Genetic risk
Les dernières recommandations de l’ACCP publiées factors for superficial vein thrombosis. Thromb Haemost
dans Chest en 2008 ont un peu évolué et se sont faites plus 1999 ; 82 : 1215-7.
précises [24]. Si la base de cette recommandation reste tou- 2- Gillet JL, Allaert FA, Perrin M. Thromboses veineuses
jours un traitement anti-coagulant (TAC) à un dosage pro- superficielles des veines non variqueuses des membres infé-
phylactique ou « intermédiaire » pour au moins 4 semaines rieurs. Etude prospective portant sur 42 patients consécu-
(Grade 2B), elles laissent la possibilité d’une prise en charge tifs. J Mal Vasc 2004 ; 29 : 263-72.
des TVS peu étendues sans avoir recours à un TAC. Il est par 3- Gillet JL, Perrin M, Guex JJ : Mise au point sur les
ailleurs précisé qu’une prise en charge médicale avec TAC Thromboses Veineuses Superficielles des Membres
est préférable à un traitement chirurgical (Grade 1B). Nous Inférieurs. Phlébologie 2002 ; 55 : 251-7.
reproduisons ces recommandations dans la Figure 5. 4- Gillet JL. Actualités sur les thromboses veineuses
L’attitude thérapeutique vis-à-vis d’une TVS extensive à superficielles des membres inférieurs. Phlébologie 2007 ;
la terminaison saphène fait toujours l’objet d’un débat entre 60 : 261-7.
PHLÉBOLOGIE 51
5- Lutter KS, Kerr TM, Roedersheimer R, Lohr JM, 18- Titon JP, Auger D, Grange P, Hecquet JP, Remond A,
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52 PHLÉBOLOGIE
PHLÉBOLOGIE 53
réseau réunissant plus de 1300 experts internautes. F chaine question pourra concerner la mise au point d’une
Passariello en était l’initiateur et le coordinateur. méthode encore plus mini-invasive ».
Le but de la valvuloplastie est de diminuer le reflux san-
guin et l’hypertension veineuse dans les affections vei- Mots-clés : valvuloplastie, chirurgie veineuse,
neuses chroniques (AVC). La technique nécessite un chirur- affections veineuses chroniques.
gien expérimenté avec une sélection et une évaluation
rigoureuse des patients. Elle peut avoir tout son intérêt dans * * *
des cas bien sélectionnés de syndrome post-thrombotique
(SPT). A recent paper by John Opie, regarding the renewed role
Plusieurs études datant de la fin du siècle dernier ten- of venous valvuloplasty (1) and an intriguing discussion
dent à prouver que la valvuloplastie ou le remplacement took place on VASCULAB (2), a well known network on line
valvulaire est un traitement efficace de l’incontinence vei- with about 1300 expert members in phlebology guided by F.
neuse dans certains cas. En reprenant l’historique de la val- Passariello as conceiver and coordinator.
vuloplastie, de Kistner à Maleti, malgré les progrès réalisés,
on note que la conduite chirurgicale pour traiter les AVC, Venous Valvuloplasty story
profonde ou superficielle ou associant les deux, reste la
ligature / crossectomie des saphènes avec aussi quelques The valvuloplasty attempts to reduce blood reflux and
traitements variés conservateurs ou endovasculaires. venous hypertension in chronic venous disease (CVD). The
Néanmoins, aujourd’hui, des études cliniques ont démontré technique requires a skilled and experienced surgeon and a
une efficacité à long terme avec une continence correcte, careful patient evaluation and selection. It could be a good
aussi bien des veines superficielles que profondes après val- approach in selected cases with post thrombotic syndrome
vuloplastie ou implantation de manchons externes prothé- (PTS).
tiques. Some studies indicate in the nineties that valvuloplasty
J.Opie propose une option chirurgicale pour la large or valvular replacement is an effective treatment for venous
cohorte de patients présentant un SPT, et pour lesquels on incompetence in selective cases (3). The repair of incompe-
a peu de solutions à proposer actuellement ; cette tech- tent femoral vein valves in patients with primary valve
nique s’appelle la « chirurgie monocuspide ». Cette nouvelle incompetence was first developed by R. Kistner in 1968 (4).
méthode chirurgicale traite les valvules incompétentes, The original method involved a venotomy in the femoral
aplasiques, dysplasiques ou absentes en utilisant la paroi vein with the placement of sutures to shorten the vein
veineuse recouverte d’un patch en PTFE. Cela donne de bons cusps under direct vision, and others successful variations
résultats dans l’insuffisance veineuse, précocement ou à of open valve repair have been reported (5, 6, 7). The femo-
long terme avec peu de complications. ral vein valve repair was also carried out under direct vision
Parallèlement, S.Camilli a présenté sa technique de val- without venotomy with the use of angioscopy (8).
vuloplastie externe avec la prothèse OSES, élastique, Initially was a report by Garcia-Rinaldi from Houston,
flexible et disponible en plusieurs tailles. Elle convient par- more than 20 years ago with prosthetic bovine monocusp
faitement aux valvules terminales et pré-terminales de la patches in the superficial femoral and great saphenous
veine grande saphène et théoriquement à toutes les val- veins for CVD (9), and Sante Camilli from Rome in early
vules veineuses périphériques, des réseaux profonds et 1990 repeated the performance in a few cases, by applying
superficiels, sans ligature des collatérales compétentes qui a bovine pericardium monocusp (hand-made) into a super-
peuvent être présentes. ficial femoral vein (10).
La discussion a été très fournie et très intéressantes en Unfortunately, the « open vein » techniques (like Kistner,
particulier avec les contributions de C. Receck, BB.Lee, Raju, Sottiurai, etc) are difficult and challenging.
C.Franceschi et J.Opie et S.Camilli. Closed valvuloplasty was also developed by R. Kistner as
Les considérations de R.Kistner au sujet de la technique external venous repair. This technique involves complete
d’O. Maleti sont vraies pour toutes les valvuloplasties : « Je dissection of the femoral vein up to 4-10 cm in order to
ne trouve pas de faute dans la valvuloplastie et je suis impa- place sutures on both sides of the vein wall at the level of
tient de voir si d’autres peuvent répéter cette expérience. the valve commissures (11).
Les points à développer concernent le nombre de patients A technique for repair of incompetent venous valves
candidats à cette intervention et le nombre de récusés, la with an implantable device developed to restore venous
durée de l’apprentissage pour réussir cette technique, et s’il valve competence by reducing the vein circumference was
existe un signe quelconque témoignant d’une usure de ces proposed by D. Hallberg for deep veins in 1972 (12) and by
valvules au fil des années. Si les résultats sont bons, la pro- Hetènyi and Pahoky for superficial veins in 1985 as « the
54 PHLÉBOLOGIE
tunnel graft of greater saphenous vein » in Dacron (13) and the « final solution » but could reach a more satisfying out-
in other way experimented with success in two animal come than usual.
models with a silicone device named « venocuff » (14). Actually some clinical studies have reported achieving
Similar technique reinforce the commissure adaptation long-term, effective competence of deep venous system, as
based on the principle V. Krylov from Moscow introduced to well as the superficial venous system, both after valvulo-
B.B. Lee to perform a few case on the femoral vein after plasty or by implanting an external vein support device.
Kistner’s simple external valvuloplasty but wasn’t quite suc- For the deep incompetence recently we had a review
cessful with residual reflux. The intermediate results of all about valvuloplasty, indications and results by R. Kistner
three cases were dismal within a year as mentioned by B.B. (20) and we have a good analysis in french language by
Lee in Vasculab discussion (2). M. Perrin (21, 22) but from epidemiological point of
G. Belcaro in 1989 proposed an external valvuloplasty as wiew the CVD is enormously more frequent than the pri-
« plication » of the sapheno-femoral junction for primary mary venous insufficiency, and superficial reflux more
varicose veins (15), and after a plication of superficial femo- than deep reflux.
ral vein for deep incompetence (16). Finally, was developed About the indication and patients selection in CVD, the
a device comprised of expanded polytetrafluoroethylene suggested today are people suffering (a) GSV junctional
(ePTFE) with an embedded Nitinol alloy wire frame to pro- reflux with (b) movable and symmetric leaflets and (c) mild
vide a better basis for fixation. The device is wrapped to moderate PVV, but also (d) in secondary varicose veins. In
around the vein at the valve site to restore competency to secondary varicose veins, you may bring back the natural
an incompetent venous valve by remodeling the vein at the deterioration history by stopping the reflux and - at the
valve site, and/or by preventing local dilatation of the vein same time - you maintain the forward flow. Of course, it is
to which it is applied (17). suitable in primary deep venous insufficiency (PDVI) for (e)
Since more than 20 years in some series is performed a deep venous system external valvuloplasty as well.
competent-valve venous segment transplantation (18). From the technical point of view the main problems are
Another experience was presented in the 2000 with the to see both the commissures and a precise stitch applica-
Ven-Pro endo-prosthesis, following Quijano’s ideas, whose tion just at the apex of them. Should it be difficult to see
clinical trial was stopped because of unacceptable rate of the commissure apex, you may trans-illuminate the vein by
thrombotic complication. a small glassfibre inside.
The last landmark report of an exciting approach to defi- The rationale for sapheno-femoral external valvuloplasty
nitive treatment of late post thrombotic deep vein reflux is based on the histological finding that in the initial stages
(PTS) in highly selected patients was the case series of the valve cusps are still healthy but are incompetent because
endovascular neovalve construction by O. Maleti. Valvular of dilation of the vessel walls. It must be shown echographi-
cusps were created at the femoral site by dissecting the cally that the cusps are mobile and not atrophic in the ter-
thickened venous wall to obtain material with which to minal and/or subterminal part of the great saphenous vein.
fashion a new monocuspid or bicuspid valve (19). The aim is to bring the valve leaflets back together, closing
up the dilated vessel walls. This can be done by either sutu-
Venous superficial or deep valvuloplasty ring the wall directly or by « buckling » the vessel with some
sort of external prosthetic belt in silicone, Dacron, e-PTFE.
Despite the advances in valvuloplasty, the surgical Competence should be tested during the operation using the
mainstay to correct chronic venous insufficiency (CVI), deep milking maneuver or a Doppler scan, or both.
and superficial or both, or primary varicose veins (PVV) is After more than a decade in the experimental stage, this
great saphenous vein (GSV) ligation and stripping but also approach can now boast encouraging results from multi-
various conservative o endovascular treatments. center randomized clinical trials, as long as the surgical
For the superficial insufficiency many phlebologist today indications are respected and external valvuloplasty is fea-
have been convinced, by their own practice and literature, sible (23, 24, 25, 26, 27), and the Italian College of
that conservative strategy, when applicable, has a better Phlebology Recommendations are: external valvuloplasty of
outcome than ablative one in varicose veins treatment. At the terminal and/or subterminal valve of the great saphe-
the same time, even if the first reason of recurrent varicose nous vein, after thorough preoperative assessment, and
veins may be a genetic-hormonal one, but the second cer- with careful intraoperative checks, is a good way to treat
tainly is hemodynamic - to be precise, the GSV ablation saphenous reflux in 5-8% of patients. Grade B (28).
itself. At the present conservative approaches (e.g. CHIVA Really, both the Gore-EVS (now out of the market in
technique, collateral selective ligation, endovascular treat- Europe for economics reasons) and the Venocuff are unfit-
ments) with a reliable valvuloplasty technique may be not ting in several cases, and - anyway - they are of unpredic-
PHLÉBOLOGIE 55
table result because they bundle up valve leaflets on a blind by the patient around 3 years. As a result, for this reason
way. Moreover, these devices need collateral ligation which J. Opie identified as an optional surgical solution for this
involves the collateral stump deforming the valve wall’s large underserved patient group a new technique: « mono-
shape. New devices may be applied around the junctional cusp surgery ». He presented a new surgical method to
valves (terminal and pre-terminal) without collaterals invol- replace a dysfunctional aplastic/dysplastic/absent venous
vement. valve using the full thickness viable native vein wall tissue
(the monocusp) and covered the defect with an ultrathin
The Opie’s and Camilli’s proposals synthetic e-PTFE vascular closure patch to successfully
reverse venous insufficiency and its effects both early and
Deep venous thrombosis (DVT) induced CVI, and about long-term with limited complications. He moved around
5% of the population have this ghastly, aggressive illness. that by formally redefining the operation, using these
Previous reparative valvular surgical options directed at terms to book surgery: (a) CFV valvuloplasty (monocusp);
reconstructing damaged common femoral vein (CFV) (b) CFV patch venoplasty.
valves associated with pathological CVD have not succee- Make sure the diagnosis is correct have a duplex in the
ded in reliably managing CVD. In consequence, venous ORs if you want and have anesthesia Valsalva before and
valvuloplasty is rare and most patients are managed after implant. It’s quite interesting duplex with a sterile
conservatively. sheath right on the CFV. You have to get the duplex head
Maleti’s techinque gives today great credit but the same below the monocusp (Fig. 1).
author points out the intrinsic limits for clinical indications The description on monoscusp valvuloplasty by Opie in
in absence of valve flaps and PTS, and technical feasibility. Vasculab was accurate.
Probably for these reasons we have now interest for the two Clean off the adventitia, liberally coat the CFV early and
new proposals by Opie for frequent PTS patients and by frequently with papaverine as it wants to spasm. Don’t let
Camilli for more frequent CVD patients. that occur.
J. Opie published (1) and discussed in Vasculab (2) that Draw the lines on the CFV before you place any clamps.
current external compression treatments are largely a Make the cuts as potbellied as convenient. Each cut is about
giant expensive failure. The secret here is to continuously as long as the vein’s diameter - has to reach the back and
control (normalize) internal distal venous hypertension - if side walls. Don’t over do that however, minor monocusp
you do that successfully, external compression is not leaks are well tolerated.
necessary anymore and normal venous physiology is res- Make sure the patient is fully heparinized before clam-
tored. Over time the results are startling. Symptoms ping.
resolve, ulcers heal, swelling resolves, compression hose The external aspect of the CFV between the distal and
are support devices of the past (Opie’s point of view). proximal clamps was examined for any indication of valvu-
Hemosiderin starts to resolve commencing around 2 years lar sinuses and to avoid injuring a valve that might be repai-
and liposclerosis also resolves, and is particularly noticed rable.
56 PHLÉBOLOGIE
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point which requires an appropriate and tailored strategy. full capacity to 100% endothelialize its external surface due
Hydrostatic pressure fractioning is obviously more efficient to the different receptors triggered by now becoming intra-
to lessen the ankle pressure when the valve is located at the vascular rather than being programmed by the extravascu-
popliteal vein than at the CFV. Anyway, the dynamic frac- lar tissue milieu. He figures that will have occurred by 5-6
tioning at the CFV is efficient proportionally to its height; months. For those reasons he gives coumadin for 6 months
(d) accurate hemodynamic assessment permits to apply and then switch it out to daily ASA 81 mg for life. By then
deep CHIVA strategy with good long term outcomes but the external surface of the monocusp is likely fully endo-
only when closed shunts are usable for disconnexion (36, thelized and actively secreting NOS and TM, and the inner
37). surface of the iVena e-PTFE patch will also be covered by
O. Maleti remembered that the inward flexing of a some form of deposited intimal tissue with +/- hormone
venous segment in order to create a flap working as a valve capacity. All it would likely require is an antiplatelet drug
was first suggested by Karagoz in 1993 (38); the segment (ASA). Doing this he has not encountered any late DVTs now
used by Karagoz was the terminal end of the GSV. Opie out to 5.5 years with zero support device management and
creates a flap fixed only in one extremity and free in both all patients are living an unrestricted lifestyle.
lateral edge fixed by two stiches. Maleti thinks that such a B.B. Lee asked for critical fact claimed by Opie: «the
flap presents some serious fixing problems. It is in fact well external surface once exposed to blood will acquire an
known that the valve is subject to an important pressure, endothelium and produce the antithrombotic hormones
and the best results are obtained when a very large flap is within 4 months », asking also for references in this regard.
used, being able to create a « sailing effect ». The same hap- If so, it is revolutionary! What mechanism controls these
pens in nature: valves are not simple diaphragms anchored developments? The Opie’s reply was: « I suspect it is hormo-
in a single point, otherwise the side pressure would cause nal-receptor based and whatever microenvironments act on
the vein to expand, and a blood leakage caused by poor those blood vessel wall progenitor cells. In the blood it pro-
fixing would inevitably occur. Valves are true pockets which grams the living vein wall to grow endothelium. I suspect
inflate following to the expansion occurring at the sinus that if you place the adventitial side of a living blood vessel
venous level, and it is just such mechanism that ensures the inside the blood stream over time it will react to the new
continence effect, as F. Lurie has widely explained in his hormonal environment and it will become lined with endo-
hemodynamics researches. Opie’s technique would greatly thelium because it is alive ».
benefit from increasing the diameter of the flap inserted to According to R. Kistner and M. Perrin, the major risk after
the extent of two thirds of its circumference, fixing it on the neovalve and any other deep venous reconstruction proce-
edges and increasing the length of the flap itself. In such a dure is not related to postoperative thrombosis as far as the
case, the patch will cover the circumference by 2/3. Opie patient is postoperatively fully anticoagulated but recur-
agree with Maleti’s thoughts here. The monocusp is by no rence or persistence of deep reflux in the other deep venous
means as clever nor as good as a native valve with sinuses system mainly the profunda femoral vein or secondary valve
etc, but it is a viable structure and if the iVena patch is used, reconstruction degradation.
it (the patch) bulges anteriorly when the clamps are remo- Regarding these Opie suggests a name change from CVI
ved and an anterior sinus is created. How long that bulge - which infers the condition is incurable and chronic to DVI
remains Opie doesn’t know. It is easy to make the flap long (Deep) meaning that now with additional input from scien-
simply by extending the vertical incisions - not so easy to tific minds, we actually have a good chance at beating this
make it widewide the diameter of the vein limits. ancient curse with what appears to be a low-risk long-term
Opie stressed the tendency to form a DVT will be present effective, easy to complete operation (DVI is similar to DVT).
to some extent in all venous reconstructive surgeries and
that tendency will be likely a constant situation if non- Conclusion
viable tissue (such as an intimal dissected flap) or a pros-
thesis is placed into the venous circuit. Constant anticoa- Fausto Passariello, Vasculab Moderator, concluded that
gulation is probably required here. The reason why Opie we understand that actually 3 valvuloplasty methods must
choses a full thickness vein wall structure is that with one be compared, the ones by Opie, Maleti and Camilli, already
side being uncut that means the flap is vital. That infers tested in living humans. Franceschi method was tested only
several hypothetical very beneficial activities: (a) the mono- in vitro and is mechanically highly efficient (39).
cusp will secrete nitric oxide synthase (NOS); (b) the mono- Other methods, which are worth citing for historical rea-
cusp will secrete thymomodulin (TM); both powerful local sons, have however a high rate of failure. At the end of this
vessel wall anti-thrombotic micro hormones/enzymes; discussion, a very interesting topic was started, about the
(c) because of its vitality, the monocusp will likely have the functional value of venous valves in the deep venous sys-
60 PHLÉBOLOGIE
tem, and superficial too. However, cited papers are often 14. Jessup G, Lane RJ Repair of incompetent venous
old, therefore this points out the need for new up-to-dated valve: a new technique. J Vasc Surg 1988; 8: 569-75.
papers. Indeed, Doppler Ultrasound investigations added a 15. Belcaro G Plication of the sapheno-femoral junction.
lot of observations in the living patient deep system, which An alternative to ligation and stripping ? VASA 1989; 18:
claim for a new physiopathological interpretation. 296-300.
R. Kistner considerations about Maleti’s technique are 16. Belcaro G, Ricci A, Laurora G, Cesarone MR, De
true for all valvuloplasties: « I find no fault with valvulo- Sanctis MT, Incandela L Superficial femoral vein valve repair
plasty and I am anxious to see if others can duplicate the with limited anterior plication. Phlebology 1994; 9: 146-9.
experience. Points that need to be expanded in these expe- 17. Incandela L, Belcaro G, Nicolaides AN, Agus GB,
riences are how many cases were evaluated and found not Errichi BM et al Superficial vein valve repair with a new
to be candidates for this procedure, the length of the lear- external valve support (EVS). The IMES (International
ning curve for producing a reliably competent valve, and Multicenter EVS Study). Angiology 2000; 51: S39-52.
whether there is any sign that these new valves will dege- 18. Taheri SA, Elias AM, Yacobucci CN et al Indication
nerate with time. If this technique can be successful, the and results of vein valve transplant. J Cardiovasc Surg 1986;
next question will be whether it can be achieved in a more 27: 163-8.
minimally invasive method » (40). 19. Maleti O, Lugli M Neovalve construction in post-
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Insusuffisance veineuse profonde: Traitement hémodyna- 03.
62 CAS CLINIQUE
Thromboses artérielles
et syndrome néphrotique
Dr Damien SÈNE1, Pr Fabien KOSKAS2, Pr Patrice CACOUB1
1 Service de Médecine Interne II
2 Service de Chirurgie Vasculaire
Hôpital Pitié-Salpêtrière, 47-83, Boulevard de l’hôpital, 75013 Paris
Nous avons traité dans un précédent numéro poplité, pédieux et tibiaux postérieurs droits et gauches.
d’Angéiologie (2008;4:22-29) « la conduite à tenir devant L’auscultation cardio-pulmonaire est normale, sans souffle
une artériopathie du sujet jeune ». Nous vous présentons systolique sur les axes artériels périphériques. L’examen
dans cet article un exemple illustratif. neurologique est normal en dehors d’une amyotrophie du
membre inférieur gauche séquellaire d’une poliomyélite
Cas clinique aigue.
Le bilan biologique montre :
Un homme âgé de 38 ans est hospitalisé dans le service ✔ un hémogramme normal en dehors d’une anémie à
de médecine interne pour prise en charge diagnostique et 9,5 g/dl normocytaire normochrome
thérapeutique d’une claudication artérielle des membres ✔ une insuffisance rénale avec une créatininémie à 195
inférieurs. µmol/l et une urée à 10 mmol/l
Il est marabout d’origine malienne, en France depuis mi ✔ une ferritine à 277 µg/l et un coefficient de satura-
2007 et n’a pas d’intoxication tabagique ni cannabinique. tion de la transferrine à 14 %.
Ses principaux antécédents sont une glomérulonéphrite ✔ Un bilan hépatique normal
extramembraneuse diagnostiquée en novembre 2007, révé- ✔ Une CRP normale
lée par une insuffisance rénale chronique (créatinine à 171 ✔ une protidémie à 48 g/L et une albuminémie à 14 g/l
µmol/l) et une thrombose de l’artère interventriculaire anté- ✔ Une protéinurie à 5 g/24 heures et une hématurie
rieure. microscopique
Ses traitements comprennent : irbésar- ✔ Un bilan immunologique (FAN, anti-ADN, anti-ECT,
tan/hydrochlorothiazide 150 mg/jour, furosémide 80 ANCA, complément sérique) normal
mg/jour, atenolol 50 mg/jour, aspirine 75 mg/jour, acide ✔ Un bilan lipidique normal
folinique 10 mg/jour, simvastatine 40 mg/jour, fluindione ✔ Des sérologies Hépatite B, Hépatite C et VIH néga-
20 mg (1 cp 3/4). tives
L’histoire de la maladie débute en 2007 par une claudi- Le bilan biologique de thrombose n’a pas mis en évi-
cation intermittente des mollets. Le patient signale une dence d’anomalies spécifiques avec :
aggravation progressive avec un périmètre de marche infé- ✔ L’absence d’anticorps antiphospholipides, d’anticar-
rieur à 200 mètres depuis mi 2008. Il n’y a pas de douleurs diolipides et d’anticoagulant circulant,
de repos ni de troubles trophiques ✔ L’absence de cryoglobuline et de cryofibrinogénémie,
Le doppler retrouve des occlusions distales des fémorales ✔ La normalité des taux sériques d’homocystéine et des
superficielles sans athérome proximal et avec des axes jam- vitamines B6, B9 et B12,
biers de bon calibre justifiant l’hospitalisation pour bilan ✔ L’absence de déficit en antithrombine III,
diagnostique et thérapeutique. ✔ L’absence de mutation des facteurs V Leiden et II,
L’examen clinique à l’entrée retrouve une tension ✔ L’absence d’argument pour une hémoglobinurie
artérielle à 100/65 mmHg, un pouls à 74/mn, un poids à 78 paroxystique nocturne (expression normale des
kg pour 175 cm ; de discrets œdèmes des membres infé- marqueurs CD55 et CD59 sur les globules rouges et
rieurs, sans troubles trophiques ; l’absence de pouls les polynucléaires).
CAS CLINIQUE 63
Figure 1 : Occlusion
bilatérale et quasi
symétrique des artères
fémorales superfi-
cielles à leur tiers
inférieurs (flèches
noires) ; reprise des
axes poplités et jam-
biers par une collaté-
ralité bien développée.
64 CAS CLINIQUE
en anticoagulants naturels (antithrombine III, pro- L’interrogatoire nous a permis de noter que ce patient,
téine S), excès en protéines de la coagulation : fac- par sa profession de marabout exercée depuis l’âge de 16
teur V, VIII, fibrinogène (synthèse hépatique accrue), ans, adopte la position du lotus près de 18 heures sur 24
✔ des anomalies des fonctions plaquettaires, (Figure 2). Nous pensons que cette position a pu favoriser
✔ des phénomènes d’activation intra-rénale de la coa- les thromboses artérielles à ces deux localisations.
gulation
✔ une hypovolémie et une hémoconcentration favori- Pour en savoir plus
sées par les diurétiques
Sur le plan pratique, il est admis qu’en raison de ces fac- 1. Sène D, Cacoub P. Conduite à tenir devant une arté-
teurs de risque thrombotiques, une anticoagulation efficace riopathie du sujet jeune. Angéiologie
doit être discutée chez les patients ayant un syndrome 2. Kayali F, Najjar R, Aswad F, Matta F, Stein PD. Venous
néphrotique, dès que l’albuminémie est inférieure à 20 g/L thromboembolism in patients hospitalized with nephrotic
ou tant que la protéinurie reste néphrotique. syndrome. Am J Med. 2008; 121(3):226-30.
3. Glassock RJ. Prophylactic anticoagulation in nephrotic
2° Le caractère bilatéral de l’occlusion fémorale syndrome: a clinical conundrum. J Am Soc Nephrol. 2007;
superficielle 18(8):2221-5.
4. Singhal R, Brimble KS. Thromboembolic complications
Une occlusion bilatérale, quasi symétrique des deux in the nephrotic syndrome: pathophysiology and clinical
artères fémorales superficielles à leur tiers inférieur management. Thromb Res. 2006; 118(3):397-407.
implique, dans un contexte de syndrome néphrotique, des 5. Chuang CH, Lee CT, Cheng YF, Huang TL, Hung KH,
facteurs locaux surajoutés. La localisation est trop haute Chen JB. Bilateral renal infarctions and lower limbs artery
pour un syndrome de l’artère poplitée piégée et trop basse thrombosis in a patient with nephrotic syndrome. J Nephrol.
pour un syndrome du canal des adducteurs. 2004; 17(2):311-5.
CAS CLINIQUE 65
Résumé Introduction
La maladie veineuse thromboembolique est une affection La maladie veineuse thrombo-embolique constitue une
polymorphe dans sa présentation clinique et dans ses étio- affection polymorphe dans sa présentation clinique et dans
logies. Elle peut compliquer un syndrome néphrotique. ses étiologies. Elle peut compliquer un syndrome néphro-
La thrombose des veines rénales constitue la localisation tique [1].
la plus fréquente de cette affection et peut s’étendre vers la La thrombose des veines rénales constitue la localisation
veine cave inférieure et les artères pulmonaires. la plus fréquente de cette complication et peut s’étendre
Nous rapportons le cas d’un sujet de 23 ans présentant vers la veine cave inférieure et les artères pulmonaires [2,3].
une thrombose de la veine rénale droite et de la veine cave Nous rapportons le cas d’un patient de 23 ans présentant
inférieur avec probable embolie pulmonaire compliquant un une thrombose de la veine rénale droite et de la veine cave
syndrome néphrotique. inférieur avec probable embolie pulmonaire compliquant un
syndrome néphrotique.
Mots-clés : syndrome néphrotique ; maladie vei-
neuse thrombo-embolique. Observation
66 CAS CLINIQUE
Le bilan rénal réalisé dans le cadre de l’exploration des 22% selon Llach et coll [2] et pourrait concerner près d’un
œdèmes des membres inférieurs, retrouvait une créatini- malade sur deux. Il s’agit d’une affection de l’adulte jeune
némie élevée à 15 mg/l (µmol/L) avec une clairance de la avec une moyenne d’âge de survenue de 20 ans comme
créatinine à 75 ml/minute. La protidémie et l’albuminémie chez notre patient [3].
étaient abaissées respectivement à 55 g/l et 25 g/l. Elles De nombreux facteurs sont impliqués dans l’état de
étaient associées à une protéinurie des 24 heures de 3,3 dysrégulation de la coagulation observé dans le syndrome
g/24h précisant l’existence d’un syndrome néphrotique néphrotique. La thrombose est secondaire à une perte uri-
chez notre patient. naire des protéines inhibant la coagulation associée à
L’échographie abdominale retrouvait un thrombus de l’augmentation de la synthèse hépatique des facteurs de la
2 cm / 1 cm de la veine cave inférieure, à hauteur des coagulation.
veines rénales (figure 2), un épanchement pleural bila- Les principales anomalies du système hémostatique
téral prédominant à gauche et un épanchement intra décrites dans la littérature sont : l’hyperagrégabilité pla-
péritonéal. quettaire, l’augmentation des taux du facteur VIII et du
Le scanner abdominal concluait à la présence d’un fibrinogène, l’hypoalbuminémie, le déficit en antithrom-
thrombus hypodense intéressant la veine cave inférieure, la bine III et en inhibiteur de l’activateur du plasminogène
veine rénale droite et se prolongeant à sa branche supé- (PAI) [4, 5, 3, 6]. Cependant, Llach souligne l’importance
rieure (figure 3). de l’activation du système hémostatique glomérulaire
La recherche d’un déficit en antithrombine III, en pro- dans la genèse de ces thromboses. Ce mécanisme ;-
téine C et protéine S était négative. pourrait expliquer la prédominance de la thrombose
Sur le plan thérapeutique, le patient avait bénéficié d’un des veines rénales au cours du syndrome néphrotique
traitement anticoagulant à base d’énoxaparine avec un [5].
relais par l’acenocoumarol. La thrombose peut siéger au niveau de tout le réseau
L’évolution avait été favorable avec une disparition de la veineux, ce qui explique le polymorphisme clinique.
douleur et de la dyspnée. Le patient fut transféré dans le Cependant, elle prédomine au niveau des veines rénales et
service de néphrologie pour l’exploration de son syndrome peut s’étendre vers la veine cave inférieure et les artères
néphrotique. pulmonaires dans 12,8% des cas [2]. Chez notre patient, la
symptomatologie est très suggestive d’une embolie pul-
Discussion monaire probablement distale compatible avec un angios-
canner thoracique normale.
La survenue d’une manifestation thromboembolique La prise en charge de la maladie veineuse thromboembo-
veineuse au cours du syndrome néphrotique est une com- lique au cours du syndrome néphrotique est identique à
plication assez fréquente [3]. Son incidence est estimée à celle de la population générale [3]. Elle repose comme chez
CAS CLINIQUE 67
68 CAS CLINIQUE
À SAVOIR 69
70 À SAVOIR
À SAVOIR 71
Nous avons voulu répondre aux questions que vous nous posez le plus souvent lors de nos rencontres au sein des congrès
ou des réunions régionales.
Oui, en France, comme dans de nombreux pays de la Communauté Européenne. La loi du 13 août 2004 complétée par
un décret du 14 avril 2005 précise que tous les médecins, quelle que soit leur modalité d’exercice, sont soumis à une obli-
gation d’évaluation de leur pratique professionnelle.
L’EPP a pour but l’amélioration continue de la qualité des soins et du service rendu aux patients par les professionnels
de santé.
La réponse en fait est simple : la FMC assure une remise à jour permanente de nos connaissances médicales. C’est ce
que nous faisons en lisant une revue médicale spécialisée ou en assistant à un congrès ou dans les séances de FMC régio-
nales de la SFP.
L’EPP, selon les propos de la HAS « consiste à mesurer ce qui est fait dans la pratique professionnelle pour le comparer
à la pratique attendue par les recommandations professionnelles ». En bref : appliquons nous bien les recommandations
professionnelles ? Tout cela sans aucune nuance de pénalisation en cas de mauvaise réponse mais d’une incitation à revoir
notre pratique.
Prenons un exemple, la mesure de l’IPS à la cheville : Comment la prendre, quel intérêt ? : Cela relève de la FMC. Sur 10
dossiers de patients, combien de fois figure les valeurs de cet IPS : cela relève de l’ EPP.
Vous allez me dire : difficile de faire l’un sans l’autre. Et bien vous allez dans le sens de la loi « Hôpital, Patients, Santé
et Territoires (HPST) de notre Ministre de la Santé » avec l’apparition d’un nouveau sigle : le DPC : Développement
Professionnel Continu. Il vise justement à une intrication FMC-EPP non plus ponctuelle – ou quinquennale comme il en
avait été question – mais s’inscrivant tout au long de notre exercice professionnel.
3. A quoi sert la CONFEDERATION SFA SFP SFPIA et SEP pour la FMC et l’EPP ?
La SFA a obtenu l’agrément pour l’évaluation des PP, valable jusqu’en 2012. Dans le cadre des rapprochements qui exis-
tent depuis une dizaine d’années entre les Bureaux de ces différentes sociétés, une Confédération a vu le jour afin de mener
à bien des évaluations des pratiques particulièrement adaptées à notre pratique quotidienne. Les thèmes sélectionnés pour
les premières séries d’EPP correspondent bien à cette spécificité.
Actuellement non. Mais la loi HPST ne prévoit pas de ressources financières pour le DPC. Or la constitution des séances
d’ EPP ou de FPC, quel que soit le sigle finalement adopté, nécessite un minimum de trésorerie. Sachez aussi que le recours
aux soutiens de l’Industrie Pharmaceutique est formellement exclu. Aussi, nous demandons instamment aux membres de
72 À SAVOIR
nos 4 sociétés de rester bien à jour dans le règlement de leurs cotisations qui assureront le seul moyen financier pour assu-
rer des séances de perfectionnement des connaissances de très bonne qualité.
5. Je n’ai pas encore validé mes EPP. Est –il trop tard pour s’inscrire ?
La première série des EPP de la CONFEDERATION s’est achevée en janvier 2009. Les collègues inscrits aux trois séances
de validation ont reçu un diplôme de la SFA. Leurs noms et adresses ont été transmises aux URML et signalés aux Conseils
Régionaux Ordinaux.
La seconde série se terminera en novembre 2009 lors du Congrès de la SFP à Paris.
Une nouvelle série commencera en janvier 2010 lors des Journées Internationales Francophones d’Angéiologie (Paris. 8
et 9 janvier 2010). Plusieurs thèmes ont été sélectionnés par la Confédération.
(1) AOMI : compte rendu d’examen
(2) AOMI / PRISE EN CHARGE ET RECOMMANDATIONS
(3) PATHOLOGIE VEINEUSE DU SUJET AGE
(4) PRISE EN CHARGE DE L’ULCERE D’ORIGINE VEINEUSE
(5) DOSSIER MEDICAL PARTAGE : aspects juridiques et déontologiques
(6) L’UTILISATION DES ANTICOAGULANTS EN ANGIO PHLEBOLOGIE QUOTIDIENNE
Nous vous demandons dès maintenant de vous inscrire pour l’un de ses EPP.
Nom et prénom
Membre de la : SFA SFP SFPIA SEP Autre (précisez) :
Mail
Adresse
Numéro de téléphone
Choix de la séance
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 73
74 COMMUNIQUÉ DE PRESSE
8 • 9 Janvier 8 • 9 Janvier
2 0 1 0 2 0 1 0
18 62
Médecine familiale
PRÉSIDENTS DU COMITÉ SCIENTIFIQUE : PR. PHILIPPE MERVIEL - PR. PIERRE MARES PRÉSIDENTS DU COMITÉ SCIENTIFIQUE : M. LUGLI - M. COGGIA - F. VIN
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE : DR. MICHÈLE CAZAUBON
- OTC
2 0 1 0
8 Janvier
6
8 Janvier
PRÉSIDENTS DU COMITÉ SCIENTIFIQUE : PR. JEAN FRENEY 2 0 1 0
PR. ROLAND LECLERCQ - PR. FRANÇOIS RENAUD - PR. PHILIPPE RIEGEL 1re Journée
8 Janvier 9 Janvier
2 0 1 0 2 0 1 0
6
EPP et
3
PRÉSIDENT DU COMITÉ SCIENTIFIQUE : PR. JACQUES BUVAT
2 0 1 0
8 Janvier
4
PRÉSIDENT : PR. CYRILLE COLIN
9 Janvier 2 0 1 0
5
Plateaux techniques
2 0 1 0 DR CHRISTOPHE SEGOUIN
7
lourds
9 Janvier 2 0 1 0
8 Janvier
Gouvernance
5
Cancers au féminin
2 0 1 0 PRÉSIDENTS DU COMITÉ SCIENTIFIQUE : PR. MICHEL PENNEAU - PR DIDIER GOSSET - PR DANIEL MALICIER
1re Journée
0hospitalière
8 Janvier 9 Janvier
2 0 1 0
2 0 1 1re Journée
Explorations et
1re Journée
PRÉSIDENT : PR. MARC ESPIÉ
imagerie
8 Janvier 9 Janvier
8 Janvier 9 Janvier
2 0 1 0 2 0 1 0
1re Journée
1 Journée
re