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U.M.M.T.O. Dpt M.I., section E Module : Analyse 1 Enseignante : Cheikh.

Chapitre1 : Nombres réels


Introduction
On note :
1. N l’ensemble des entiers naturels ; N = {0, 1, 2, 3, · · · , }.
2. Z l’ensemble des entiers relatifs ; Z = {· · · , −2, −1, 0, 1, 2, 3, · · · , }.
np o
3. Q l’ensemble des nombres rationnels ; Q = , p ∈ Z, q ∈ Z∗ .
q
• Comme les nombres rationnels suivants peuvent s’écrirent aussi de cette façon :
−7 7 5 −5 np

o
= , = , donc on peut aussi définir Q comme suit : Q = , p ∈ Z, q ∈ N .
−2 2 −3 3 q

1 Ensemble des nombres réels


On a l’équation : x2 − 2 = 0..(1) n’admet pas de solutions dans Q, donc on est ramené
à construire un ensemble plus vaste que Q qui contient les solutions de (1), cet ensemble
est l’ensemble des nombres réels noté R.
n o
l’ensemble R\Q est appelé ensemble des nombres irrationnels ; où R\Q = x ∈ R, x ∈ /Q
√ √
Exercice : Montrons que 2 est un nombre irrationnel (c-à-d : 2 ∈
/Q)

Dans cette démonstration,


√ on utilisera le raisonnement par l’absurde qui consiste à suppo-
ser le contraire c-à-d 2 ∈ Q et on doit aboutir à une contradiction.
Ce qu’il faut connaı̂tre pour faire la démonstration :

•n ∈ N est pair ⇐⇒ n = 2k ; avec k ∈ N et si n ∈ Z, k ∈ Z .

•n2 est pair=⇒ n est pair.

1
Démonstration :
√ √
∈ Q =⇒ ∃p ∈ Z (on a 2 > 0 donc on peut écrire aussi p ∈ N), ∃q ∈ N∗ , tel
2 √
que 2 = pq , on suppose que PGCD(p, q) = 1.
√ p
√ p2 p2
2= q
=⇒ ( 2)2 = ( pq )2 = q2
=⇒ q2
= 2 =⇒ p2 = 2q 2 .....(2)

On a p2 s’écrit sous la forme 2K, (ici K = q 2 ), on déduit que p2 est pair, donc p est
aussi pair.

p est pair=⇒ ∃k ∈ N, tel que p = 2k, on remplace p dans (2).

(2) ⇐⇒ (2k)2 = 2q 2 ⇐⇒ 4k 2 = 2q 2 =⇒ q 2 = 2k 2 , d’où q 2 est pair, donc q est aussi


pair .

p et q sont pairs, donc 2 divise p et q à la fois, par conséquent 2 est un diviseur com-
mun pour p et q ; ce qui est absurde (on a une contradiction) car on a supposé que
PGCD(p,q)=1. √ √
Conclusion : 2 ∈ / Q, par suite 2 est irrationnel.

2 Propriétes algébriques de R
2.1 R est un corps commutatif
L’addition et la multiplication usuelles sont des lois de composition internes sur R
définies respectivement pour tout x et y dans R par ”x + y” et ”x.y” que l’on note ”xy”
pour alléger l’écriture confèrent à R la structure de corps commutatif.

2.1.1 Propriétés de l’addition


L’addition est commutative,associative dont l’élément neutre est 0 et elle est
inversible.
1. Commutative : ∀x, y ∈ R, x + y = y + x

2. Associative :∀x, y, z, ∈ R, (x + y) + z = x + (y + z).

3. Elément neutre ”zéro” : ∀x ∈ R, 0 + x = x + 0 = x.

4. Inversible : ∀x ∈ R, x + (−x) = (−x) + x = x − x = 0

2
De 1), 2),3), 4), on déduit que (R, +) est un groupe commutatif.

2.1.2 Propriétés de la multiplication :


La multiplication est commutative, associative dont l’élément neutre est ”1” et elle
est inversible. De plus elle est distributive par rapport à l’addition.
1. Commutative :∀x, y, ∈ R, xy = yx

2. Associative :∀x, y, z, ∈ R, (xy)z = x(yz)

3. Elément neutre ”1” : ∀x ∈ R, 1x = x1 = x

1 1
4. Inversible : ∀x ∈ R∗ , x( ) = ( )x = 1
x x
5. Distributive : ∀x, y, z, ∈ R, x(y + z) = (xy) + (xz)

On résume les neuf propriétés qui précèdent en disant que(R, +, .) est un corps commutatif.

2.2 R est totalement ordonné


La relation”≤” est une relation d’ordre sur R, car elle vérifie les propriétés suivantes :

1. Elle est réflexive : ∀x ∈ R, x ≤ x

2. Elle est antisymétrique :∀x, y ∈ R, x ≤ y et y ≤ x =⇒ x = y

3. Elle est transitive :∀x, y, z, ∈ R, x ≤ y et y ≤ z =⇒ x ≤ z

De plus l’ordre est total car : ∀x ∈ R, ∀y ∈ R, x ≤ y ou y ≤ x . On dit que (R, ≤) est


totalement ordonné.

Définition 1. On définit la maximum et le minimum de deux nombre réels a et b par :


 
 a si a ≥ b  a si a ≤ b
max(a, b) = min(a, b) =
b si b > a b si b < a
 

Exemple 1. max(2, 5) = 5, max(4, 4) = 4, min(−1, −5) = −5, min(2, 2) = 2

Remarque : max(a, b) ≥ a et max(a, b) ≥ b

3
3 La valeur absolue

Définition 2. pour x ∈ R, on définit la va-


leur absolue de x comme suit :

x si x ≥ 0
|x| =
−x si x < 0

De la définition, on déduit : |x| = max(−x, x).

3.1 Propriétés de la valeur absolue :


1. ∀x ∈ R, −|x| ≤ x ≤ |x|
2. ∀x ∈ R, |x| ≥ 0; | − x| = |x|; |x| = 0 ⇐⇒ x = 0

3. ∀x ∈ R, x2 = |x|
4. ∀x, y ∈ R, |xy| = |x||x|
5. ∀x ∈ R, ∀a > 0, |x| ≤ a ⇐⇒ −a ≤ x ≤ a
6. ∀x, y ∈ R, |x + y| ≤ |x| + |y| (inégalité triangulaire) (on a aussi : |x − y| ≤ |x| + |y|)
7. ∀x, y ∈ R, ||x| − |y|| ≤ |x − y| (seconde inégalité triangulaire)
Démonstration

Montrons 6) : soient x, y ∈ R , d’aprés 1) on déduit que :

−|x| ≤ x ≤ |x| et −|y| ≤ y ≤ |y|, en faisant la somme , on obtient :

−(|x| + |y|) ≤ x + y ≤ (|x| + |y|), d’aprés 5), on conclut :|x + y| ≤ |x| + |y| C.Q.F.D

Montrons 7) : On écrit x comme suit : x = (x − y) + y =⇒ |x| = |(x − y) + y|

On applique 6), donc |x| = |(x − y) + y| ≤ |(x − y)| + |y| =⇒ |x| ≤ |(x − y)| + |y|

|x| ≤ |(x − y)| + |y| =⇒ |x| − |y| ≤ |(x − y)|...(I)

4
De même : y = (y − x) + x =⇒ |y| = |(y − x) + x|

On applique aussi 6), donc |y| = |(y − x) + x| ≤ |(y − x)| + |x| =⇒ |y| ≤ |(y − x)| + |x|

|y| ≤ |(y − x)| + |x| =⇒ |x| − |y| ≥ −|(y − x)| = −| − (x − y)| = −|x − y|( car
| − (x − y)| = |(x − y)|)

On obtient : |x| − |y| ≥ −|x − y|....(II)

De (I) et (II), on aura : −|x − y| ≤ |x| − |y| ≤ |x − y|, on applique 5) ce qui donne :

||x| − |y|| ≤ |x − y| C.Q.F.D.

Remarques :
1. La propriété 4) se généralise comme suit : ∀xi ∈ R, i = 1, · · · , n
n
Y n
Y
| xi |= | xi |,
i=1 i=1

avec : n n
Y Y
xi = x1 × x2 × · · · × xn , | xi |= |x1 |× | x2 | × · · · | xn |
i=1 i=1

2. l’inégalité triangulaire se généralise comme suit : ∀xi ∈ R, i = 1, · · · , n


n
X n
X
| xi | ≤ |xi |,
i=1 i=1

avec : n n
X X
xi = x1 + x2 + · · · + xn , |xi | = |x1 | + |x2 + · · · + |xn |
i=1 i=1

3. |x − y| représente la distance entre les nombres réels x et y, on écrit : d(x, y) = |x − y|

4 Partie entière d’un nombre réel


Définition 3. Soit x ∈ R, La partie entière de x notée E(x) ou [x] est le plus grand des
entiers relatifs n (n ∈ Z), tel que n ≤ x.

Proposition 1. Soit x un nombre réel, la partie entière de x est l’unique entier relatif qui
vérifie :
E(x) ≤ x < E(x) + 1

5
Remarque 1. E(x) + 1 est le plus petit entier relatif m, tel que m > x.

Exemples : E(2, 34) = 2, E(−3, 5) = −4, E(2) = 2

La partie entiére définit une fonction E : R −→ Z


x −→ E(x)

Propriétés de la partie entière :

1. ∀x ∈ Z, E(x) = x
2. ∀x ∈ R, x − 1 < E(x) ≤ x
3. ∀x, y ∈ R, x ≤ y =⇒ E(x) ≤ E(y) (c-à-d : la fonction partie entière est croissante).
4. ∀x, y ∈ R, E(x) + E(y) ≤ E(x + y)
5. ∀x, ∈ R, ∀n ∈ Z, E(x + n) = E(x) + n.
Démonstration :

Montrons 3) : Soient x, y ∈ R, et on suppose que x ≤ y, on doit montrer : E(x) ≤ E(y).


D’aprés la définition de la partie entiére, on a :E(x) ≤ x et comme on a x ≤ y, donc :
E(x) ≤ x ≤ y =⇒ E(x) ≤ y, orE(x) ∈ Z, on a un autre entier relatif inférieur ou égal à
y. comme E(y) est le plus grand des entiers relatifs inférieur ou égale á y, on va déduire
que :E(x) ≤ E(y).

6
5 Intervalles de R
Définition 4. Une partie non vide I de R est un intervalle si et seulement si pour tout x
et y dans I, on a :
x < y =⇒ [x, y] ⊂ I

Définition 5. Soient a, b ∈ R, tel que a < b, on apelle :


1. intervalle ouvert et on note ]a, b[ l’ensemble {x ∈ R, a < x < b}.
2. intervalle férmé et on note [a, b] l’ensemble [a, b] = {x ∈ R, a ≤ x ≤ b}.
3. intervalle semi ouvert à gauche ]a, b] l’ensemble {x ∈ R, a < x ≤ b}.
4. intervalle semi ouvert à droite [a, b[ l’ensemble {x ∈ R, a ≤ x < b}.
a+b
Le nombre b − a > 0 est appelé longeur de l’intervalle. Le nombre est appelé milieu
2
ou centre de l’intervalle.

Remarque 2. Dans le 1. et le 3. (resp. le 1. et le 4.) de la définition on peut avoir


a = −∞(resp.b = +∞), en particulier pour le 1. on a ] − ∞, +∞[= R. On note par {a}
l’intervalle [a, a], sa longeur est égale à 0.

6 Majorants, minorants, borne supérieure et inférieure


6.1 Majorants, minorants
Définition 6. Soit A une partie non vide de R, soient M ∈ R, et m ∈ R :

1. M est un majorant de A si ∀x ∈ A, x ≤ M.
2. m est un minorant de A si ∀x ∈ A, x ≥ m

Exemples 1.
A = {−1, 21 , 2, 3}, on a ∀x ∈ A, x ≤ 3 , donc M = 3 est un majorant de A, il n’est
pas unique tous les nombres qui sont supérieur à 3 sont aussi des majorants de A ; donc
l’ensemble des majorants de A c’ est [3, +∞[.
on a ∀x ∈ A, x ≥ −1 . donc m = −1 est un minorant de A, il n’est pas unique tous
les nombres qui sont inférieur à -1 sont aussi des minorants de A ; donc l’ensemble des
minorants de A c’ est ] − ∞, −1] .
A = [0, 4], on a ∀x ∈ A, 0 ≤ x ≤ 4. On a donc ∀x ∈ A, x ≤ 4 donc 4 est un majorant A,
et l’ensemble des majorants de A c’ est [4, +∞[ . On a aussi ∀x ∈ A, x ≥ 0, donc 0 est un
minorant de A ; dans ce cas l’ensemble des minorants c’est ] − ∞, 0].

Définition 7. Soit A une partie non vide de R, on dit que A est :


1. majorée s’il existe un majorant de A .

7
2. minorée s’il existe un minorant de A.
3. bornée si elle est à la fois majorée et minorée, c-à-d : ∃M ∈ R, ∃m ∈ R tel que :
∀x ∈ A, m ≤ x ≤ M .

Définition 8. Soit A une partie non vide de R.


1. Le plus grand élément de A (appelé aussi maximum de A) est le majorant de A qui
appartient à A, on le note max A .
2. Le plus petit élément de A (appelé aussi minimum de A) est le minorant de A qui
appartient à A, on le note min A.

Remarque 3. max A et min A s’ils existent, ils sont uniques.

Exemples 2. Déterminons le max A et min A (s’ils existent ) dans chaque cas :


1. A=[-1,4], on a l’ensemble des majorants de A=[4, +∞[, et 4 ∈ A, donc max A=4.
L’ensemble des minorants de A =] − ∞, −1]et − 1 ∈ A, donc min A=−1.

2. A=] − ∞, 1[, on a l’ensemble des majorants de A=[1, +∞[, et on a −1 ∈ / A, donc


max A n’existe pas. comme A n’est pas minorée donc min A n’existe pas aussi.

6.2 Borne supérieure et inférieure


Définition 9. Soit A une partie non vide de R.
1. Si A est majorée, on appelle borne supérieure de A, notée sup A le plus petit des
majorants de A.
2. Si A est minorée, on appelle borne inférieure de A, notée inf A le plus grand des
majorants de A.

Remarques 1. 1. Si A n’est pas majorée, sup A n’existe pas.


2. Si A n’est pas minorée, inf A n’existe pas.
3. Si max A existe, alors sup A=max A.
4. Si min A existe, alors inf A=min A.

Exemples 3. 1. A =]−2, 5[, on a l’ensemble des majorants de A =[5, +∞[, 5 est le plus
petit des majorants donc sup A=5 ; l’ensemble des minorants de A = ] − ∞, −2], −2
est le plus grand des minorants donc inf A=−2.
n1 o 1
2. A = , n ∈ N∗ , on a ∀n ∈ N∗ , 0 < ≤ 1, en effet :
n n
1 1 1
n ≥ 1 =⇒ ≤ 1, et on a aussi n > 0 =⇒ > 0, d’où :0 < ≤ 1, donc[1, +∞[ est
n n n

8
l’ensemble des majorants de A et ] − ∞, 0] est l’ensemble des minorants de A. 1 est
un majorant qui appartient á A donc max A=1 ; dans ce cas supA=maxA=1 . 0 est
le plus grand des minorants de A d’où inf A=0. On a min A n’existe pas (car 0 ∈
/ A).

3. A = N, on a l’ensemble des minorants de N = ] − ∞, 0] et 0 est le plus grand des


minorants donc inf A=0. N n’est pas majoré, donc sup A n’existe pas.

Théorème 1. :(Propriété d’Archimède) R est archimédien si :

∀x ∈ R, ∃n ∈ N, n > x

Le théorème d’Archimède signifie que N n’est pas majoré, en effet :


N n’est pas majoré est la négation de N majoré, qui est :

∃x ∈ R, ∀n ∈ N, n ≤ x : ∀x ∈ R, ∃n ∈ N, n > x ⇐⇒ R est archimédien

Théorème 2. :(Propriété d’Archimède : cas général) R est archimédien si :

∀x ∈ R, ∀y > 0, ∃n ∈ N, ny > x

Remarque : pour y = 1, on trouve le théorème 1.


Théorème 3. : (axiôme de la borne supérieure) Toute partie non vide de R majorée
admet une borne supérieure. De même toute partie non vide de R minorée admet une
borne inférieure.

6.2.1 Caractérisation de la borne supérieure et inférieure


Théorème 2 1. Soit A une partie non vide de R majorée, et M ∈ R .

 (i) M est un majorant de A
M = supA ⇐⇒
(ii) M est le plus petit des majorants


 (i) ∀x ∈ A, x ≤ M
⇐⇒
(ii) ∀ε > 0, ∃x ∈ A, x > M − ε

2. Soit A une partie non vide de R minorée , et m ∈ R



 (i) m est un minorant de A
m = inf A ⇐⇒
(ii) m est le plus grand des minorants


 (i) ∀x ∈ A, x ≥ m
⇐⇒
(ii) ∀ε > 0, ∃x ∈ A, x < m + ε

9
Démonstration : Montrons (1) . Pour montrer une équivalence, on doit montrer les deux
implications (=⇒ et ⇐= ) :

1.Montrons =⇒ : On suppose que M=sup A, on montre que : ( i) ∀x ∈ A, x ≤ M et


(ii) ∀ε > 0, ∃x ∈ A, M − ε < x

a) Montrons que :∀x ∈ A, x ≤ M : On sait que supA=M, est le plus petit des majo-
rants de A, donc M est un majorant de A, d’où ∀x ∈ A, x ≤ M .
b) Montrons que : ∀ε > 0, ∃x ∈ A, x > M − ε :
On a : ∀ε > 0, M − ε < M , comme M est le plus petit des majorants de A, donc M − ε ne
peut pas être un majorant de A.
On a : M − ε n’ est pas un majorant de A est la la négation de ( M − ε est un majorant
de A) c-à -d la négation de (∀x ∈ A, x ≤ M − ε) qui est (∃x ∈ A, x > M − ε.)
Donc :∀ε > 0, ∃x ∈ A, x > M − ε C.Q.F.D
2. Montrons ⇐= : on suppose que (i)∀x ∈ A, x ≤ M et (ii) ∀ε > 0, ∃x ∈ A, x > M − ε et
on doit montrer que sup A=M.
Montrer que sup A=M revient à montrer que M est un majorant de A et M est le plus
petit des majorants de A.
a) Montrons que M est un majorant de A :
on a par hypothèse : ∀x ∈ A, x ≤ M =⇒M est un majorant de A.
b) Montrons que M est le plus petit des majorants de A :
raisonnons par l’absurde , on suppose que M n’est pas le plus petit des majorants de A .
M n’est pas pas le plus petit des majorants de A donc il va exister un autre majorant M 0
de A tel que M 0 < M , on a donc : M − M 0 > 0, posons ε = M − M 0 , donc ε > 0. D’aprés
( ii), ∀ε > 0, ∃x ∈ A, x > M − ε, donc c’est vrai pour ε = M − M 0 , on le remplace, ce qui
donne :∃x ∈ A, x > M − (M − M 0 ) =⇒ x > M 0 cela signifie que M 0 n’est pas un majotant
de A , ce qui est absurde car on a supposé que M 0 est un majorant de A.
On conclut que M est le plus petit des majorants de A. De a) et b), on déduit que
supA = M . C.Q.F.D
Remarque :M 0 n’est pas un majorant de A est la négation de (M 0 majorant de A ) c-à
-d : la négation de (∀x ∈ A, x ≤ M 0 ) qui est : (∃x ∈ A, x > M 0 )

Exercice : Montrer la caractérisation de la borne in férieure.


n n−1 o 1
Exercice : Soit A = , n ∈ N∗ , montrons que : sup A= 2
2n + 1
1 1
1. Montrons que est un majorant de A : c-à-d on montre :∀a ∈ A, a ≤ . Soit a un
2 2
∗ n−1
élément de A, donc ∃n ∈ N , tel que a =
2n + 1
1 1
Monter que : a ≤ revient à montrer a − ≤ 0.
2 2

10
1 n−1 1 (n − 1).2 − (2n + 1) −3 1
a− = − = = < 0 =⇒ a < , donc : A est ma-
2 2n + 1 2 2.(2n + 1) 4n + 2 2
1 1
jorée par ; maintenant on doit montrer que est le plus petit des majrants de A pour
2 2
cela, on peut le démontrer avec 2 méthodes :
Première méthode : on utilise la caractérisation de la borne supérieure, donc on doit
1
montrer que : ∀ε > 0, ∃a ∈ A, a > − ε :
2
n−1
on a : a doit s’écrire sous la forme a = , donc chercher a revient à chercher n .
2n + 1
1 n−1 1 −3 3 − 2ε
a > − ε ⇐⇒ − > −ε ⇐⇒ > −ε =⇒ n > , donc n existe car R
2 2n + 1 2 4n + 2 h 4ε
3 − 2ε i n1 − 1
est archimédien ; il suffit de prendre n = n1 = + 1, donc : a = .
4ε 2n1 + 1
1
On conclut que supA =
2
Deuxième méthode : On raisonne par l’absure, on suppose qu’il existe un autre majo-
rant M < 12 (2M − 1 < 0).
n−1 −M − 1
M majorant de A =⇒ ≤ M =⇒ n ≤ ∀n ∈ N∗ contradiction car N∗ n’est pas majoré
2n + 1 2M − 1
1 1
Donc est le plus petit des majorants, d’où : sup A = .
2 2

6.2.2 Propriétés de la borne supérieure et inférieure :


Soient A et B deux parties non vides de R, et bornées (majorées et minorées) , alors :

1. Si A ⊂ B, alors supA ≤ supB et inf A ≥ inf B


2. sup(−A) = −inf (A) et inf (−A) = −sup(A)
3. sup(A + B) = supA + supB et inf (A + B) = inf A + inf B
4. sup(A ∪ B) = max(supA, supB) et inf (A ∪ B) = min(inf A, inf B)

Avec : A + B = {a + b, a ∈ A, b ∈ B}, −A = {−a, a ∈ A} , A ∪ B = {x, x ∈ A ou x ∈ B}.


Démonstration : Montrons 1) :
on a A et B sont majorées, donc supA et sup B existent.
Montrons que si A ⊂ B, alors supA ≤ supB
On suppose que A ⊂ B, montrons que : supA ≤ supB. Soit a ∈ A, alors a ∈ B, (car
A ⊂ B).
a ∈ B =⇒ a ≤ supB, =⇒ supB est un majorant de A, comme le plus petit des majorants
de A c’est sup A, donc supA ≤ supB. C.Q.F.D.

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7 Densité de Q dans R
Théorème 4. (Densité de Q dans R) Soient a, b deux nombres réels, si a < b il existe
un nombre rationnel r tel que :
a<r<b
On dit que l’ensemble des nombres rationnels Q est dense dans R.

Démonstration :
Soient a ∈ R, b ∈ R, avec a < b, cherchons r ∈ Q tel que : a < r < b.
p
Donnons d’abord l’idée de la preuve. Trouver r = , avec p ∈ Z et q ∈ N∗ , revient à trouver
q
de tels entiers p et q vérifiant qa < p < qb. Cela revient à trouver q ∈ N∗ tel que : ]qa, qb[
contienne un entier p. Il suffit pour cela que la longueur de l’intervalle qb−qa = q(b−a) > 1,
1
ce qui est équivaut à q > (car b − a > 0),
b−a
1
D’après la propriété d’Archimède , il existe un entier q ∈ N∗ tel que q > . on peut
h 1 i b−a
prendre q = + 1.
b−a
Posons p = E(aq) + 1 =⇒ E(aq) = p − 1 , par définition de la partie entière, on a :
E(aq) ≤ aq < E(aq)+1, ce qui donne p−1 ≤ aq < p. En divisant par q 6= 0, on déduit d’une
p p 1 p 1 1 1
part a < ...(1), d’autre part − ≤ a, donc ≤ a+ ; comme : q > =⇒ < b−a,
q q q q q b−a q
p 1 p
ce qui donne : ≤ a + < a + (b − a) = b , donc < b ...(2)
q q q
p
De (1) et (2), on déduit que : a < < b. C.Q.F.D.
q

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