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USTHB Année 2021/2022

Chapitre 1 - Les nombres réels

1 Introduction
Nous rappelons que l’ensemble des entiers naturels, noté N,

N = {0, 1, · · · }

sur lequel sont définies l’addition et la multiplication :

(m, n) ∈ N × N, m + n ∈ N,

(m, n) ∈ N × N, m × n = m
| + m +{z m · · · + m} = |n + n +{zn · · · + n} ∈ N.
n fois m fois
Question
Soit (m, n) ∈ N × N avec m < n, l’équation

n+x=m (1.1)

n’a pas de solution dans N.

Exemple 1 On a 2 + x = 1
Pour cela, on construit l’ensemble des entiers relatifs, noté Z, dans lequel
l’équation (1.1) admet une solution.

Z = {· · · , −2, −1, 0, 1, 2 · · · }

Z est muni des deux opérations pécédentes et on a

N Z

Question
Soit (m, n) ∈ Z × Z avec n 6= 0, l’équation

nx = m (1.2)

n’a pas toujours de solution dans Z


Exemple 2 On a 2x = 3
Pour cela, on construit l’ensemble des nombres rationnels, noté Q, dans lequel
l’équation (1.2) admet toujours une solution. On a
p
x ∈ Q ⇐⇒ x = , (p, q) ∈ Z × Z∗ , avec p et q premiers entre eux
q
où Z∗ = Z\{0}, pq est appelée ”fraction”.
Q est muni des deux opérations addition et multiplication :
p p0 pq 0 + p0 q p p0 pp0
(p, q, p0 , q 0 ) ∈ Z × Z∗ × Z × Z∗ , + 0 = et × =
q q qq 0 q q0 qq 0
avec p et q premiers entre eux et p0 et q 0 aussi.
On a également :
Z Q
Rappel
On rappelle la règle fondamentale de calcul des fractions :
a c
= ⇐⇒ ad = bc, (b, d) ∈ Z∗ × Z∗
b d
Ecriture d’un nombre rationnel
En faisant la division euclidienne de p par q, la fraction s’écrit sous la forme
d’un nombre décimal (i.e) :
p
= ±a0 , a1 a2 · · · an · · · , ai ∈ {0, 1, · · · , 9}
q
a0 est appelé ”partie entière du nombre rationnel” et les termes après la virgule
ai sont appelés ”décimales du nombre rationnel”.
Résultat
Tout nombre rationnel s’écrit sous forme décimale périodique.
Exemple 3 On a
22
= 3, 142857 142857 142857 142857 142857 142857 142857 · · ·
7
Question
Soit a ∈ Q, l’équation
x2 = a
n’admet pas toujours une solution dans Q
Exemple 4 0n a l’équation
x2 = 2 (1.3)
n’admet pas de racine de Q
En effet : On suppose qu’il existe x ∈ Q tel que l’équation (1.3) admet une
racine dans Q (i.e)
∃(p, q) ∈ Z × Z∗ , p et q premiers entre eux tels que
 2
2 p p2
x = = 2 ⇐⇒ 2 = 2 ⇐⇒ p2 = 2q 2
q q
et donc 2 divise p2 on en déduit alors que 2 divise p (à faire)
ce qui veut dire que ∃k ∈ Z tel que p = 2k et donc p2 = 4k 2 = 2q 2 et donc
q 2 = 2k 2 ainsi 2 divise q 2 on en déduit alors que 2 divise q ce qui est absurde
avec le fait que p et q soient premiers entre eux.
Remarque

Le nombre positif x vérifiant√x2 = 2 sera noté 2 et il est dit racine carrée de
2. On vient√de montrer que 2 n’est pas un rationnel.
Le nombre 2 = 1, 414213562137 · · · ne possède pas d’écriture décimale périodique.
Un autre exemple de nombre n’appartenant pas à Q, le nombre
π = Circonférence (C(x0 , y0 ), 12 ) = 3, 14159265358979 · · · .
Ces nombres sont appelés ”nombres irrationnels”. L’ensemble des écritures
périodiques et non périodiques, représente l’ensemble des nombres réels que
l’on note par R et on a :

Q R

2 Proriétés axiomatiques de l’ensemble des réels R


2.1 R est un corps commutatif
L’ensemble des réels est muni de deux lois internes (à voir en Algèbre) l’ad-
dition et la multiplication :
Pour (x, y) ∈ R × R, x + y ∈ R et x × y ∈ R

2.1.1 Propriétés de l’addition

L’addition vérifie :
1. ∀(x, y) ∈ R × R, x + y = y + x, on dit que l’addition est commutative
2. ∀(x, y, z) ∈ R × R × R, x + (y + z) = (x + y) + z, on dit que l’addition est
associative
3. ∃ 0 ∈ R, ∀x ∈ R, 0 + x = x, 0 est appelé élément neutre pour l’addition
4. ∀x ∈ R, ∃x0 ∈ R, x + x0 = 0, x0 est appelé élément symétrique de x pour
l’addition
Notation x0 = −x
On dira que (R, +) est un groupe commutatif ou abélien.

2.1.2 Propriétés de la multiplication

La multiplication vérifie :
1. ∀(x, y) ∈ R × R, x × y = y × x, on dit que la multilication est commutative
2. ∀(x, y, z) ∈ R × R × R, x × (y × z) = (x × y) × z, on dit que la multiplication
est associative
3. ∃ 1 ∈ R, ∀x ∈ R, 1 × x = x, 1 est appelé élément neutre pour la multipli-
cation
4. ∀x ∈ R∗ , ∃x0 ∈ R∗ , x × x0 = 1, x0 est appelé élément inverse de x pour la
multiplication
Notation x0 = x1 = x−1
On dira que (R∗ , ×) est un groupe commutatif ou abélien.

2.1.3 Distributivité de la multiplication par rapport à l’addition

On a

∀(x, y, z) ∈ R × R × R, x × (y + z) = (x × y) + (x × z)

Résultat
D’aprés 2.1.1, 2.1.2 et 2.1.3 on a que (R, +, ×) est un corps commutatif.

2.2 R est un corps totalement ordonné


On munit le corps des réels d’une relation, notée ”≤” et on dit ”inférieur ou
égal”. Cette relation vérifie les axiomes :
1. ∀x ∈ R, x ≤ x, on dit que ”≤” est réflexive
2. ∀(x, y) ∈ R × R, (x ≤ y et y ≤ x) =⇒ x = y, on dit que ”≤” est an-
tiymétrique
3. ∀(x, y, z) ∈ R × R × R, (x ≤ y et y ≤ z) =⇒ x ≤ z on dit que ”≤” est
transitive
On dit que ”≤” est une relation d’ordre.
Remarque
Si x est supérieur à y on écrira x ≥ y.
Résultat
On a que ”≤” est un ordre total (i.e) que deux nombres réels sont toujours
comparables :
∀(x, y) ∈ R × R, x ≤ y ou bien y ≤ x
On dit alors que (R, ≤) est un corps totalement ordonné.

2.3 Relations entre la relation d’ordre et les lois interne (+) et (×)
Les deux opérations internes (+) et (×) définies sur R sont reliées à la relation
d’ordre ”≤” par les propriétés :
1. ∀(x, y, z) ∈ R × R × R, x ≤ y =⇒ x + z ≤ y + z)
2. ∀(x, y) ∈ R × R, 0 ≤ x, et 0 ≤ y =⇒ 0 ≤ x × y
3. ∀(x, y) ∈ R × R, 0 ≤ x, et y ≤ 0 =⇒ x × y ≤ 0
4. ∀(x, y) ∈ R × R, x ≤ 0, et y ≤ 0 =⇒ 0 ≤ x × y
5. ∀(x, y, z) ∈ R × R × R, (x ≤ y et z ≤ 0) =⇒ x × z ≥ y × z
6. ∀(x, y) ∈ R × R, (x ≤ y) ⇐⇒ (−y ≤ −x) ⇐⇒ (x − y ≤ 0)
1 1
7. ∀(x, y) ∈ R × R, (0 < x ≤ y) ⇐⇒ (0 < ≤ )
y x
8. ∀x ∈ R, (0 ≤ x) ⇐⇒ (−x ≤ 0)
9. ∀x ∈ R, (0 ≤ x2 = x × x) un carré est toujours positif
Remarque
On notera souvent x × y par xy ou par x.y

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