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´ Géopolitique et Géostratégie
´ Les Doctrines géopolitiques
´ Géopolitique des mondes arabes
Définition de la géostratégie et la géopolitique
´ Terme apparu au 19ème siècle sous la plume de Général Giacomo Durando, il connait
une popularité importante à partir de la moitié du 20ème siècle. Terme flou et souvent
confondu avec la « géopolitique » ou la géographie militaire, cette branche de la
géopolitique désigne la fabrication des espaces par la guerre.
´ Il a ainsi essentiellement une portée militaire, même s’il est de plus en plus utilisé
pour étudier des phénomènes non militaires mais à la source de conflits (internet par
exemple).
Définition de la géostratégie et la géopolitique
´ Ces espaces ne sont pas structurellement stratégiques mais le deviennent dès lors que le
contexte politique, social ou économique évolue.
´ Ainsi, l’amiral Castex souligne dans ses Mélanges stratégiques que les régions polaires ont
acquis un intérêt stratégique à partir du moment où les moyens techniques se sont améliorés,
les rendant accessibles et source de tensions.
La géopolitique
´ Concernant la géopolitique, on peut dire d’une façon générale qu’il s’agit de la discipline qui traite
des relations entre pouvoir et territoire, l’espace étant considéré comme un enjeu que se disputent
diverses entités politiques, principalement des États. Emmanuel Fabre propose la définition
suivante:
´ "La géopolitique est l’étude des enjeux territoriaux mobilisant différents pouvoirs rivaux (étatiques,
mais aussi intra- et interétatiques). C’est un savoir (une science?) de la conflictualité, celle-ci
résultant de l’expression plus ou moins violente de représentations contradictoires d’un territoire.
C’est un savoir pratique et opératoire qui a pour fondement une méthode d’analyse scientifique
reposant sur la prise en compte des multiples échelles de temps et d’espace." Emmanuel Fabre, De la
´ il existe des situations militaires non géostratégiques ayant des objectifs géostratégiques :
l’invasion du Koweït par l’Irak, conduite sur un seul théâtre et dont l’objectif était
géostratégique dans la mesure où les dividendes du pétrole koweïtien auraient permis le
renforcement du potentiel militaire irakien, donc sa capacité à frapper un jour sur plusieurs
théâtres à la fois.
´ De même, certaines guerres géostratégiques sont menées pour des enjeux non perçus comme
géostratégiques : l’invasion de l’URSS par l’Allemagne lors de la Seconde Guerre Mondiale a
eu lieu sur plusieurs théâtres (Baltique, plaines centrales, Caucase, guérilla sur les arrières de
la Wehrmacht) et revêt ainsi des aspects géostratégiques alors que l’objectif était idéologique.
´ La géostratégique constitue ainsi une pratique et une méthode d’action concrète :
terme de géostratégie est utilisé dans des contextes variés et pose à moyen terme
la question de son adaptation conceptuelle afin de la distinguer au mieux de la
notion de géopolitique.
Quelle implication pour l’entreprise?
´ Les facteurs d’analyse géographiques abordés avec certains des concepts et des
théories de la stratégie sont divers (couverture géographique, saisonnalité,
localisation, et ressources diverses) ; ils permettent notamment d’appréhender les
stratégies d’internationalisation et de globalisation des entreprises.
La définition reste ambigüe
´ Les différents auteurs qui cherchent à appréhender la « géostratégie » ne s’accordent pas
sur sa définition [T. de Montbrial & J. Klein, 2000].
´ Enfin, dans une autre perspective, Michael Porter [1997] définit différentes stratégies
d’internationalisation des industries en fonction notamment du mode de configuration
géographique des activités
´ Ainsi, les outils stratégiques abordent certains champs de la géographique (répartition dans
l’espace et localisation, ressources énergétiques, démographie) en les positionnant essentiellement
comme des variables secondaires de choix stratégique.
La nouvelle économie géographique
´ La Nouvelle Économie Géographique (NEG) en ce qui concerne l’explication des choix
stratégiques des entreprises paraît limitative, en s’étayant sur les trois concepts clés suivants
[J.L. Mucchielli, 2001]: les économies d’échelle ou rendement croissant, les externalités qui
rendent compte des agglomérations, et le coût de transport.
´ Ces trois concepts excluent par définition le poids plus ou moins prépondérant d’autres facteurs
contingents qui à notre sens accentuent le choix des dirigeants, notamment dans leur vision
géographique du monde. Les chefs d’entreprise perçoivent dorénavant le monde comme des
représentations géographiques très différenciées. De plus, la modification des choix stratégiques
des dirigeants est aussi accélérée par les phénomènes et les conséquences de la mondialisation.
´ D’autres facteurs de décisions ne sont pas explorés par la géographique
économique laquelle inscrit davantage ses analyses autour d’une dichotomie
« concentration/déconcentration » des localisations des entreprises.
´ Tandis que la prise en compte des ressources, des populations, des cultures,
ainsi que d’autres facteurs ne sont pas encore abordés.
De la géographie à la stratégie
´ La première dimension de la géographie est celle de l’intelligence de l’espace [Brunet & Ferras,
1993] ou la science des espaces et des lieux [Nonjon, 1992]. Ce premier champ reste quelque
peu limitatif : en effet, différentes approches de la géographie contribuent à l’analyse des
facteurs pouvant entrer dans le cadre de l’élaboration de la stratégie de l’entreprise, de la
prospective et de la gestion des décisions concernant le devenir de l’entreprise.
´ Élisée Reclus, géographe libertaire, initialise la géographie universelle qui s’intéresse, entre
autres à l’ensemble des phénomènes économiques, sociaux et culturels, notamment à l’étude des
mouvements géopolitiques et géostratégiques auxquels il accorde une grande importance
[Reclus, 1875].
´ Les définitions de [Nonjon, 1992] nous permettent de mieux appréhender ces différents registres.
´ Selon cet auteur, l’espace géographique est un espace « concret, cartographiale, organisé par les
différents flux concernant les différents agents de l’économie », tandis que l’espace économique
est « un espace abstrait, défini par les relations économiques structurelles qui existent entre les
différents éléments économiques ».
´ Pour F. Perroux, les espaces économiques se résument à trois éléments : un espace homogène
composé d’un système de prix, un champ de force correspondant à une zone d’influence
économique et un plan rendant compte des relations entre la firme, les fournisseurs et les
acheteurs
- L’intégration par les entreprises d’éléments d’analyse géographique dans leur processus stratégique,
´ Le schéma ci-dessous ne se veut pas exhaustif, mais il fournit un éclairage des différents courants qui
permettent d’appréhender le concept de géostratégie d’entreprise :
LA MONDIALISATION COMME CATALYSEUR DE LA MISE
EN EXERGUE DE L’HYPOTHÈSE GÉOGRAPHIQUE
LA FIN DE L’ILLUSION CARTOGRAPHIQUE
´ Les barrières géographiques tombent avec la mondialisation de l’économie en permettant de
nouvelles stratégies d’entreprise. Ainsi, les frontières jusque-là infranchissables laissent la
place à un champ d’opérations mondial global. Le monde peut alors être vu comme une
totalité.
´ Cet auteur dénote que les états-nations sont devenus des unités opérationnelles artificielles
dans une économie planétaire alors que les états-régions sont les moteurs de la prospérité
mondiale.
´ la mutation de l’économie s’accentue avec la prédominance du capital privé plutôt
que public et avec la fin de la souveraineté des nations au profit des grandes sociétés
multinationales. Des réseaux autonomes de firmes privées interdépendantes élaborent
des stratégies de marchés globaux et possèdent des entités régionales, ne faisant plus
partie de « frontières » physiques
L’école allemande
L’école anglo-saxonne
L’école américaine
L’école francophone
L’école russe
1- L’ECOLE ALLEMANDE :
LA PUISSANCE CONTINENTALE
´ Pour cette école, le contrôle de l’Eurasie peut seul donner la suprématie mondiale. Deux théoriciens
principaux en ont jeté les bases. Friedrich Ratzel a écrit en 1897 Géographie politique et en 1901 Au sujet
des lois de l’expansion spatiale des États.
´ Ces ouvrages sont influencés par un voyage aux États-Unis, au cours duquel il intègre le facteur que
constitue l’expansion géographique pour porter un projet politique.
´ Il critique alors l’étroitesse des frontières européennes, et appelle à un pan européanisme, porté par un
leadership allemand.
´ Ratzel accorde à l’espace géographique un rôle primordial : la notion de peuple est pour lui un ensemble
de groupes et d’individus qui n’ont besoin d’être liés ni par la langue ni par la race, mais par un sol
commun. L’Europe peut avoir l’ambition d’une suprématie mondiale, et pour cela, une alliance avec
l’Asie, et en particulier l’Extrême-Orient est nécessaire.
Ratzel définit les 7 lois universelles d’expansion spatiale
des États :
1. - une croissance spatiale parallèle au développement de leur culture
2. - une expansion parallèle au renforcement de leur puissance économique,
commerciale ou idéologique
3. - une extension par absorption ou assimilation d’entités plus petites
4. - la frontière est un organe vivant, matérialisant un état de fait à un moment donné, et
elle est donc un facteur modifiable
5. - la logique géographique prévaut pour absorber des régions et conforter la viabilité
du territoire, par l’acquisition de plaines, de bassins fluviaux, de marges littorales
6. - l’extension est favorisée par la présence en périphérie d’une civilisation inférieure
7. - la tendance à l’expansion est un mouvement autoalimenté.
´ Karl Haushofer a écrit en 1912 Dai Nihon. Reprenant les idées de Ratzel, il
accentuait la nécessité de prendre en compte les dangers de la géopolitique pour
l’Allemagne, par la création d’un vaste espace vital. Le monde doit s’organiser
autour de 4 grandes zones :
´ - une zone paneuropéenne, incluant l’Afrique, et dont l’Allemagne aurait le
leadership
´ - une zone panaméricaine, dominée par les États-Unis
´ - une zone panrusse, incluant l’Asie centrale et le sous-continent indien
´ - une zone pan asiatique, dominée par le Japon
´ Haushofer prône l’alliance de l’Allemagne, puissance terrestre, et du Japon,
puissance maritime, afin de contrer les velléités de conquête de l’Empire
britannique et des États-Unis.
´ Ses idées ont servi de fondement aux volontés expansionnistes du IIIe Reich.
´ il faut souligner que s’il prônait un leadership allemand, son idée maîtresse était
la naissance d’un vaste espace européen unifié.
Actualités de cette école :