Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction :
La géopolitique a suscité une multitude de définitions, et bien que
rattachée aux sciences humaines, sociales ou politiques, elle ne dispose pas
d’une méthode strictement définie. Si elle n’a pas de méthode générale, c’est
que l’analyse géopolitique dépend de la combinaison d’une multitude de
facteurs (politiques, économiques, géographiques, démographiques,
ethnologiques, sociologiques, etc.), différents d’un enjeu à l’autre, d’une étude
de cas à l’autre. En outre, une analyse géopolitique bien conçue impose un esprit
critique permanent. C’est souvent le point qui pose le plus de difficulté à la
personne qui souhaite mener une analyse géopolitique, d’où l’intérêt d’une
méthode objective afin d’éliminer une approche arbitraire et parcellaire. Pour
cette raison, il devient souhaitable de dégager une méthode géopolitique
applicable aux enjeux géopolitiques. L’exercice est possible si l’on ne remet pas
en cause la crédibilité de la géopolitique en tant que science et savoir, si on en
voit l’intérêt dans le fait que c’est une méthode d’analyse capable de prendre en
compte la complexité en s’appuyant sur des analyses multidisciplinaires à
plusieurs échelles, d’espaces et de temps. Il n’est pas question ici de proposer
une méthode géopolitique universelle applicable à l’ensemble des enjeux
géopolitiques. Il s’agit simplement et sans prétention aucune de donner des
étapes à suivre dans l’utilisation des outils de la géopolitique.
Une méthode
La méthode de l’analyse géopolitique impose de respecter plusieurs étapes
absolument nécessaires à la compréhension d’un enjeu donné. Ces étapes
peuvent être menées successivement ou simultanément.
A. Identifier et délimiter le ou les enjeux
En géopolitique, l’enjeu est source de tension, de crise, de conflit, voire de
guerre, dont la cause peut-être diverse et multiple :
- Lutte pour le contrôle d’espaces et de territoires (mers, îlots
maritimes, route d’accès, routes de transit, etc.);
- Rapport de forces autour d’un tracé de frontière (tracé mal accepté,
mur, enclave, etc.);
- Lutte pour la détention des ressources naturelles et énergétiques
(pétrole, gaz, eau, minerais, bois, etc.);
- Affrontement autour de stratégies économiques incarnées dans un
territoire (mondialisation, effacement de l’État, flux financiers,
flux de marchandises, nouveaux lieux de production, etc.);
1
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
4
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
5
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Question 1 :
Référence :
- Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique », Edition Eyrolles, 2006.
- Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Camman-Levy, Paris, 1984.
- Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur
l’utilité sociale du respect ». Fayard, Paris, 1995.
- Bayramzadeh (K) : « Les états faillis et le terrorisme international», Edition
Eyrolles, 2010.
- Bertrand(M ) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris
1996.
- Bauchard (D) : « Les États fragiles. Introduction », Politique étrangère, vol. 1,
2011.
- Bennafla (K) : « Géopolitique du Magreb et du Moyen-Orient » .Edition Sedes,
Paris ,2007.
- Bethemont (J) : « Les grand fleuves ».Armand Colin, Paris, 1999.
6
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Introduction :
Au lendemain de 1945, après la seconde guerre mondiale, les relations
internationales sont marquées par deux évènements importants. Il s’agit de la
décolonisation après 1947, d’abord, en Nazie et puis en Afrique dès 1955,
ensuite, le deuxième phénomène est la guerre froide de 1947 à 1991 et la fin de
celle-ci; par la chute « imprévue » du mur de Berlin en 1989, la fin du bloc de
l’Est et l’éclatement l’URSS qui explose en une quinzaine d’états
indépendants 1 . Donc, le monde ne se trouve plus en bipolarité, ce qui
légitimement pousse à se demander au début des années 1990, quelle est la
géographie politique du monde ? Comment s’organise-t-il face au monopôle
Etats-unien ? Quelles seraient les principales puissances et leurs rapports de
forces ?
Alors, la réponse à ces questions est clairement constatée lors des
avancées de la construction de l’Union Européenne ; la création en 1951 de la
CECA – Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier-, en 1957 la CEE-
Communauté Économique Européenne-, le traité de Maastricht en 1992 qui a
donné naissance à l’UE approfondie surtout en la collaboration dans la politique
étrangère. En d’autres termes, l’esquisse d’un monde multipolaire, dans la
mesure où, d’abord, l’hyper puissance des États Unis affaiblit à cause des
« guerres », en IRAK et Afghanistan, et du « terrorisme », 11 septembre, ainsi
de la concurrence économique des pays émergents, BRICS par exemple, ensuite,
la création des institutions intergouvernementales et non gouvernementales qui
agissent sur le plan international : l’ONU, le tribunal pénal international, le
conseil de sécurité, FMI, OMI … 2
D’après l’observation de cette situation historique, et d’autres encore plus
anciennes surtout celles de l’impérialisme au 19ème siècle, on concrétise le
besoin et la nécessité de faire appel à une discipline qui analyse les relations
existantes entre les groupes humains 3, les pôles de forces et les territoires sur
lesquels ils vivent et se développent militairement, politiquement et
commercialement à partir d’invariants géographiques : montagne, fleuve,
littoral, désert, etc. Ceux-ci jouent le rôle crucial déterminant les richesses que
dispose un pays : eau, pétrole, gaz naturel, charbon, golfe… et par la suite, son
poids sur la scène internationale ; soit ayant le pouvoir d’agir ou le subir.
Cependant, il est la possibilité de concevoir que c’est « l’homme qui fabrique la
frontière que la nature, la frontière est plus mouvante que stable, plus souple
que rigide, plus éphémère que durable »4. Ceci est vrai dans la mesure où,
1
Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique ». Edition Eyrolles, 2006, p128.
2Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Camman-Levy, Paris, 1984, p22.
3Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect » .
7
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
5
« La géopolitique des relations internationales ». l’IRIS- l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques-
, Groupe Eyrolles, 2011 ISBN : 978-2-212-54992-8
6
William (J): « Le Pragmatisme». Pragmatism: A New Name for Some Old Ways of Thinking, 1907.p52.
7Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique ». Edition Eyrolles, 2006, p128.
8Bertrand(M) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996,p15.
9Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect ».
8
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
10Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect ».
9
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
19Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect ».
Fayard, Paris, 1995,p12.
20http://pf-mh.uvt.rnu.tn/323/1/Introduction_%C3%A0_la_G%C3%A9opolitique.pdf
21Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Camman-Levy, Paris, 1984, p21.
22Bertrand(M) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996,p132.
23Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique », Edition Eyrolles, 2006, p128.
10
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
La confusion entre ces deux concepts reste toujours grande malgré les nombreux
écrits essayant de distinguer l’un de l’autre. Selon l’encyclopédie
LAROUSSE 24 , la géographie politique étudie la relation entre l’espace et la
politique alors que la géopolitique est une étude géographique des relations
interétatiques, deux définitions vagues et floues. Cependant, nous pouvons
trouver une fine distinction à savoir : la géopolitique se concentre sur les faits
politiques et leurs donnent une explication géographique « quand l’Etat prend
une décision d’agir pour envahir un pays ou contrôler un territoire, la
géopolitique explique ce pas politique par la volonté de s’étendre
géographiquement », quant à la géographie politique, elle se concentre sur des
phénomènes géographiques et leurs donne une interprétation politique25.
Paragraphe 3 : Géopolitique et géostratégie 26:
Le terme « stratégie » nous mène directement vers le domaine militaire et
la guerre. Elle consiste en effet à étudier et décortiquer les réactions de l’ennemi,
deviner ses ressources, ses capacités et ses points faibles afin de savoir le
vaincre en choisissant le moment convenable de l’attaque et de défense et en
agissant avec prudence puisque ces informations sont incertaines et
prévisibles.27 La dimension stratégique dispose d’un aspect géographique dans
la mesure où le plan d’action élaboré développe des objectifs géographiques
pour affaiblir la résistance de l’ennemi à savoir le contrôle des voies de
communication et de ravitaillement 28, l’occupation des zones de fabrication ou
de stockage des armes, avoir plus d’alliances et autres. Ainsi, la géostratégie
repose sur le fait d’agir29, d’appliquer et d’exécuter alors que la géopolitique se
base sur l’influence, ce qui concrétise la première et immatérialise la
deuxième 30.
Paragraphe 4 : Géopolitique et géo économie :
Dès les années 90, la pacification des échanges internationaux a
commencé à dévaloriser les armes et les interventions militaires pour que l’arme
économique les remplace. De ce fait, les Etats industrialisés développent des
politiques de conquête des marchés internationaux par des produits générant une
haute valeur ajoutée. Certes, ces actes sont les mêmes que les entreprises suivent
24 http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/g%C3%A9ographie_politique/186085 encyclopédie
Larousse en ligne
25 Livre la géopolitique : les relations internationales de pascal BONIFACE.
26http://www.institut-strategie.fr/strat_055_Claval.html
27Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect ».
11
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
pour parvenir à des fins purement commerciaux, mais, lorsque l’Etat intervient
d’une manière ou d’une autre, on passe de l’économie à la géo économie. Donc,
les points communs entre les deux concepts sont d’abord la rivalité sur les
territoires ou sur les marchés et ensuite, l’existence significative de l’Etat.
Section 2 : Les bases de la géopolitique 31:
31https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&cad=rja&uact=8&ved=0CCoQ
FjACahUKEwjE6a6ztZzJAhUECywKHd2lBLM&url=http%3A%2F%2Fwww.ecofine.com%2FEHL-
FORUM%2FNo%25205%2FL%27Analyse%2520g%25C3%25A9opolitique%2C%2520B.%2520Jaquier.p
df&usg=AFQjCNG1olC1M-BIpOGGonv_EtOigZT91w&bvm=bv.107763241,d.bGg
Sophie Chautard : « L’indispensable de la géopolitique ».
12
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
32Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Camman-Levy, Paris, 1984, p.67.
33Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect ».
Fayard, Paris, 1995, p45.
34Bertrand(M) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996, p89.
35Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique ». Edition Eyrolles, 2006, p128.
36Bertrand(M) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996, p22.
13
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
14
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
41Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Camman-Levy, Paris, 1984, p45.
42Bertrand(M) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996, p122.
43Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique ». Edition Eyrolles, 2006, p128.
15
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
est considéré l`un des pionniers de la géopolitique allemande. Pour lui c`est une
vision nationaliste entre la nature et la société, qui s`applique à prouver que
l`Etat est « comme un être vivant qui nait, grandit, atteint son plein
développement puis se dégrade et meurt «. L`Etat qui est un thème principal de
la géopolitique doit se développer 44, s`étendre son territoire pour accroitre sa
puissance et assurer sa survie en établissant une politique volontariste. Afin
d`exister, il est nécessaire à chaque Etat de maitriser ses ressources, de se
développer dans la société même s`il y a une complexité des rapports entre
peuples et Etat. Pour cela, la géopolitique intervient pour dégager les liens et les
lois qui les gouvernent 45.
Paragraphe 2 : L`école américaine : La confrontation
16
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde
tient le monde lui-même » 48.
Sous-section 3 : Géopolitique moderne
48Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect » .
Fayard, Paris, 1995, p201.
49Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Calmann-Lévy, Paris, 1984, p78.
50Bertrand(M) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996, p19
51Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect » .
17
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Défini par un groupe d’individus puissant ayant les mêmes objectifs et les
mêmes intérêts. En effet, leur union permet d’avoir une voix plus forte et plus
écoutée, de défendre leurs buts et de développer un plan d’action qui touche un
espace géographique spécifique. Le positionnement des acteurs se diffère entre
dominant et dominé ou entre deux entités fortes, ce qui joue un rôle essentiel au
niveau de la manière d’agir et des résultats finals 54.
D- Le territoire :
52Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique », Edition Eyrolles, 2006, p128.
53http://icp.ge.ch/po/cliotexte/methodes/analyse.geopolitique.html
54Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique ». Edition Eyrolles, 2006, p138.
18
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
55Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Calmann-Lévy, Paris, 1984, p89.
56Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect ».
Fayard, Paris, 1995. p132.
57Bertrand(M) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996, p78.
58Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Calmann-Lévy, Paris, 1984, p56.
19
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
20
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
parallèle, les pays détenteurs des sources durables d’eau conduisent ceux qui en
sont pauvres et les contrôlent 63 , tout en profitant de son caractère vitale
indispensable pour la vie aussi que ses utilisations diverses dans les différentes
industries et sa rareté. C’est pour cette raison qu’ils essayent de se procurer les
sources « fleuves, rivières », en d’autres termes, des espaces d’accès à l’eau,
dans le but de satisfaire les besoins de la population et ensuite, avoir un moyen
de pression contre les pays voisins en contrôlant leur partage 64.
Afin d’illustrer la nature géopolitique de cet enjeu, il est nécessaire de
choisir des exemples concrétisant étroitement ce concept à savoir la dernière
crise ukrainienne et l’intervention franco-britannique dans la guerre libyenne
pour montrer l’importance du pétrole et du gaz, la puissance Iranienne due à
l’Uranium et enfin le problème égypto-soudanien de la construction du barrage
la renaissance sur le Nil bleu65.
L’Ukraine est un pays occupant une position extrêmement fondamentale
au niveau stratégique, grâce à son rôle colossal de connecter la Russie, étant un
pays exportateur de gaz et de pétrole par excellence, et le reste de l’Europe. En
effet, les chiffres prouvent et éclaircissent cela : «Selon les chiffres de 2012, 5,2
% du total des exportations russes vont vers l’Ukraine, et 5,7% des importations
russes viennent de ce pays, Dans l’autre sens, on constate que Kiev est très lié à
Moscou : le tiers de son commerce extérieur se réalise avec la Russie et jusqu’à
récemment, près de 80% du gaz russe destiné à l’Europe transitait par
l’Ukraine ». La dépendance énergétique de l’Ukraine et sa fragilité en tant que
pays postsoviétique facilite la pratique de dures pressions russes qui s’incarnent
dans la préférence ukrainienne de s’endetter auprès de la Russie pour résoudre
ses problèmes que de signer des accords avec l’union européenne après cinq ans
de négociations. D’où le déclenchement des manifestations populaires qui
refusent catégoriquement le chemin dessiné pour l’Ukraine par la Russie66.
Avant d’aborder le deuxième exemple, il est nécessaire de mentionner que
la Libye était un pays instable précisément sous la « tyrannie » du colonel
KADHAFI. Néanmoins, sa terre riche en ressources abondantes du gaz et de
pétrole alors que les deux puissances mondiales « la France et le Royaume Uni »
en souffrent du manque malgré leurs détentions de centrales nucléaires.
Cependant, la vraie raison derrière leur intervention et la mort de KADHAFI est
la proposition de ce dernier, après sa nomination en 2009 président de l’Union
africaine, de construire un état unifié avec une monnaie unique au plus
monétaire de tous les biens et notamment l’or ; donc, la Libye a commis l’erreur
impardonnable de remettre en cause le dollar américain. Au moment où le
63Bertrand(M) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996,45.
64Alain (S) : « Géopolitique d’un monde mélancolique ».Edition Eyrolles, 2006, p128.
65Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect ».
21
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
67Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Camman-Levy, Paris, 1984, p34.
68Badie (B) : « La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l’utilité sociale du respect » .
Fayard, Paris, 1995, p96.
69Bertrand(M ) : « La fin de l'ordre militaire ». Presses de Sciences Po, Paris, 1996, p20.
70
Aron (R) : « Paix et Guerre entre les nations ».Camman-Levy, Paris, 1984, p13
22
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
23
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
d’un pays, d’une région ? Peut-on parler plus extrêmement d’une troisième
guerre mondiale muette ou secrète ?
Question 2 :
Référence :
Introduction :
L’histoire de la géopolitique est totalement dépendante du moment
25
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
historique dans lequel elle s’inscrit 75. Longtemps rivée à l’Etat et au principe de
souveraineté nationale, elle est, aujourd’hui en cours de reformulation. En effet,
la rareté des ressources énergétiques, hydriques, agro-alimentaires et financières
liée fondamentalement à l’accès au marché des pays émergents restructure
l’architecture mondiale et donne à la géopolitique de nouvelles priorités. Au
début du XXème siècle comme pendant la Guerre Froide, pour calculer le degré
de puissance d’un territoire donné, qu’il soit régional, stato-national
supranational ou mondial, il suffisait de s’interroger sur sa visée expansionniste.
Aujourd’hui ce schéma est obsolète. Il faut revoir sa copie et penser la
géopolitique autrement 76.
Les vecteurs de toute puissance dépendent de plus en plus de la politique
de sécurisation des ressources. Partiellement. Nous sommes en présence d’une
nouvelle configuration, celle de deux puissances, deux hyper puissances qui
assoient de plus en plus leur pouvoir sur le contrôle de ces ressources
« naturelles, humaines et financières », et non pas seulement, comme on pourrait
le supposer sur la maîtrise de l’économie de la connaissance. Cette rivalité
sourde fait émerger des nouveaux lieux, les nœuds géostratégiques, convoités
par les Etats-Unis et la Chine. Dans cette deuxième phase de la troisième
mondialisation, il s’agit de s’implanter, par une stratégie souple, dans des zones
de forte production des ressources.
Au cours des siècles, la mise en valeur des ressources naturelles a
contribué à rendre leur contrôle stratégique. Très tôt, leur existence a concouru à
engendrer des rivalités territoriales en vue de leur possession, non seulement
pour leur valeur intrinsèque mais aussi pour le pouvoir qu’elles procurent. Ainsi,
les ressources naturelles ont joué un rôle important dans les conflits passés et
contemporains. Encore aujourd’hui, par les revenus qu’elles génèrent et par la
façon dont en disposent les parties belligérantes, elles contribuent à financer et à
entretenir les rivalités de pouvoir portant sur le contrôle de territoires77. En effet,
bien que ces richesses dotent leurs détenteurs d’importants pouvoirs politiques et
économiques susceptibles de soutenir leurs ambitions territoriales, elles
nécessitent aussi une maitrise de l’espace circonvoisin et ses points d’accès 78.
Appelons géopolitique l'étude des relations s'établissant entre groupes
humains, que nous appelons ici les acteurs, pour la possession des territoires, des
ressources et des technologies de puissance. Ces relations sont généralement
conflictuelles mais elles sont aussi souvent fondées sur l'alliance et la
coopération79. Elles sont généralement visibles, mais de plus en plus, dans un
monde où le pouvoir se dématérialise et se mondialise, elles prennent des formes
75Costel (E) : «Géopolitique contemporaine ».Puff, Paris, 1997, p34.
76
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003, p65.
77Claval (P) : « La conquête de l’espace». Flammarion, Paris, 1989, p122
78Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ».Belin, Paris, 1997, p69.
79Costel (E) : «Géopolitique contemporaine ».Puff, Paris, 1997, p59.
26
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
80Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ».Belin, Paris, 1997, p81
81Claval (P) : « La conquête de l’espace». Flammarion, Paris, 1989, p22.
82
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003, p95.
83Costel (E) : «Géopolitique contemporaine ».Puff, Paris, 1997, p92.
27
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
84
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003, p12.
85Claval (P) : « La conquête de l’espace». Flammarion, Paris, 1989, p29.
86Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ».Belin, Paris, 1997, p34.
87Costel (E) : «Géopolitique contemporaine ».Puff, Paris, 1997, p56.
28
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
29
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Le moyen orient, les USA avec le pétrole, les régions du sud-est asiatique
ainsi que certaines régions en pays sous développés comme les Congo,
Mozambique et consorts avec leurs forêts denses, d’autres pays avec leurs
ressources hydrauliques. Tous ont le potentiel de ressources nécessaires pour
leur développement économique 95.
30
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
96
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003. p87.
97Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ». Belin, Paris, 1997, p57.
98Claval (P) : « La conquête de l’espace». Flammarion, Paris, 1989, p35.
31
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Cette relation ne doit cependant pas être considérée à sens unique : les
conflits ont eux aussi un impact, négatif, sur l’environnement. De même, le
contrôle des ressources peut parfois être utilisé comme une stratégie militaire à
part entière100.
32
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Outre les tensions locales, une mauvaise utilisation des ressources locales
peut entraîner la paupérisation d’une société, et favoriser l’apparition de
nouveaux conflits liés à la pauvreté. Une utilisation intensive de l’eau provoque
tôt ou tard une diminution du débit du fleuve. Les problèmes
d’approvisionnement en eau entraînent une baisse du rendement agricole qui
peut alors dégénérer en crise alimentaire et sociale, et ainsi alimenter les
tensions dans un pays !
33
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
107Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ».Belin, Paris, 1997, p52.
34
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Les ressources naturelles sont source de tensions au niveau local 109, mais
aussi supranational, puisque la lutte pour le contrôle des matières premières peut
entrainer des conflits armés entre deux, voir plusieurs états.
108
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003, p67.
109Claval (P) : « La conquête de l’espace». Flammarion, Paris, 1989, p109.
110Costel (E) : «Géopolitique contemporaine ».Puff, Paris, 1997, p67.
111Claval (P) : « La conquête de l’espace». Flammarion, Paris, 1989, p22.
35
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
territoires palestiniens qui n’ont pas accès à l’eau courante. Dans ces derniers, le
manque d’eau et la pollution des nappes phréatiques rendent l’eau impropre à la
consommation et entraînent l’apparition de maladies infectieuses 112.
112Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ».Belin, Paris, 1997, p45.
113
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003, p67.
114Costel (E) : «Géopolitique contemporaine ».Puff, Paris, 1997, p134.
115Claval (P) : « La conquête de l’espace». Flammarion, Paris, 1989, p89.
36
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
La gestion des conflits est un processus non violent qui passe par le
dialogue et la négociation. Prenant en compte la diversité des cas, les initiatives
de résolution s’adaptent au contexte des conflits. Pourtant, à chaque fois et
quelle que soit l’échelle géographique, le partenariat dans la gestion des
ressources reste l’approche la plus efficace pour parvenir à régler pacifiquement
une rivalité.
116
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003, p45.
117Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ». Belin, Paris, 1997, p122.
118
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003, p98.
119Claval (P) : « La conquête de l’espace». Flammarion, Paris, 1989, p78.
120Costel (E) : «Géopolitique contemporaine ».Puff, Paris, 1997,p92.
37
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Les solutions résident dans une prise de conscience des entreprises, qui
121
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003,p54.
122Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ».Belin, Paris, 1997,p182.
123Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ». Belin, Paris, 1997, p90.
38
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
doivent intégrer les populations locales et leurs besoins dans les stratégies
d’implantation, et exercer une exploitation durable des ressources, afin de ne pas
appauvrir un territoire qui ne leur appartient pas 124. La mise en place d’espace de
démocratie locale et de planification participative peut aider les habitants à
s’investir dans cette activité commerciale, et ainsi apaiser les tensions issues
d’un sentiment d’injustice125.
Comme on l’a vu plus haut, les ressources naturelles peuvent être source
d’opposition entre différents états. Si le recours à coercition et à la force semble
être l’option la plus facile, cette solution est peu constructive et porte en elle les
germes de futurs conflits127.
Ainsi, les tensions concernant le partage des eaux du Nil n’ont pas aboutit
à des interventions militaires, car les pays concernés ont entamé un processus de
39
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Conclusion :
Les conflits ayant un lien avec les ressources ont deux fois plus de chance
de reprendre dans les cinq premières années de paix. Il faut donc installer une
politique à multiples échelles pour prévenir la raréfaction des ressources
naturelles, source de tensions futures, et sensibiliser la communauté
internationale.
129
Breckman (C) : « Les nouveaux prédateurs de l’espace politique». Paris, Fayard, 2003, p56.
130Brunet
(R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ». Belin, Paris, 1997, p56.
40
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Mais c’est au niveau international qu’il faut œuvrer pour une politique
concertée de gestion des ressources.
131Brunet (R) : « Champs et contre champs, raison de géographe ». Belin, Paris, 1997, p22.
41
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Question 3 :
Référence :
- Popescu (D) : « L’or et la géopolitique».8 mai 2014, www.goldbrocker.fr
- Popescu (D) : « Le rôle de la chine dans le marché de l’or ».10 juin 2014,
www.goldbrocker.fr
- Popescu (D) : « Le rôle de l’inde dans le marché de l’or ». 17 juin 2014,
www.goldbrocker.fr
- Popescu (D) : « L’Iran, l’Arabie Saoudite et l’or». 2 février 2016,
www.goldbrocker.fr
- Popescu (D) : « La Russie et le pouvoir irrésistible de l’or ».18 juin 2016,
www.popescugolddotcom.wordpress.com
- Foucher (M) : « Front et frontiére.Un tour du monde géopolitique ». Fayard,
Paris1988.
- Franck (J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention ». Ellipses,
Paris, 1999.
- Gottmann (J) : « La politique des Etats et leur géographie ». Armand Colin,
Paris, 2007.
- Gallois (P) : « Géopolitique : les voies de la puissance ».Plon, Paris 1990.
42
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Introduction :
Depuis le début des temps, l'or occupe une place spéciale et prépondérante
dans l'histoire. Il a été utilisé dans différents domaines pour aboutir à des
résultats prédéterminés, notamment en vue de régler les différences politiques,
honorer les monarques, ainsi que pour gérer l’ensemble des processus
commerciaux. L'or a été utilisé comme un moyen de transaction pour des
milliers d'années, jusqu'à 1971 ou les standards précédemment fixés sur
l’utilisation de l’or ont été remplacés par un système de monnaie plus flexible et
propre à chaque pays. Par conséquent, l'offre de l'or a connu une forte
diminution face à ce changement radicale et face à la croissance importante qu’a
subie l'économie mondiale. Résultat, la livre sterling et le dollar des Etats-Unis
sont devenus les devises mondiales de réserve alors que les autres pays ont
commencé à adopter ces devises au lieu de l'or et donc les réserves d’or ont
connu une consolidation accentuée dans les mains de quelques grandes nations.
Malgré les changements supportés par le système, la valeur du métal jaune n’est
liée à aucun pays particulier, contrairement aux monnaies nationales. L'or est un
actif monétaire mondial, cependant, il est surtout influencé par les conditions
macroéconomiques américaines 132.
Pendant des siècles, il n'y a pas eu de corrélation directe entre l'or et toutes
les crises ou événements géopolitiques. En général la valeur de l’or augmente
uniquement quand une crise est d'une profondeur et d'ampleur importante
pouvant déclencher par la suite une défaillance complète du système. De tels
événements historiques se sont rarement produits, mais au cours des 40
dernières années, les alliances politiques ont changé, l'endettement international
a augmenté, les finances publiques se sont détériorées ... ainsi que la complexité
croissante et l'interdépendance économique mondiale ont fait que la probabilité
que ces événements se réalisent a augmenté133. Donc l'utilisation de politiques
monétaires non conventionnelles et les fissures économiques en constante
expansion soulignent globalement l'importance d’investir dans l'or vu qu’il
constitue une couverture contre l'incertitude et que celui-ci a traditionnellement
maintenu sa valeur au fil du temps 134.
Généralement les investisseurs peuvent utiliser l'or dans le cadre d'une
stratégie d'investissement soit :
• Pour constituer un refuge potentiel lors de l'incertitude politique ou
économique.
• Pour diversifier le portefeuille sur deux horizons : à long et à court
terme.
132Gallois
(P) : « Géopolitique : les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990, p45.
133Franck(J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention ». Ellipses, Paris, 1999, p89.
134Gottmann (J) : « La politique des Etats et leur géographie ». Armand Colin, Paris, 2007, p132.
43
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
135Franck (J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention ». Ellipses, Paris, 1999, p39.
136Gottmann (J) : « La politique des Etats et leur géographie ». Armand Colin, Paris, 2007, p87.
137Gallois (P) : « Géopolitique : les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990, p34.
44
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
138Franck (J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention » Ellipses, Paris, 1999, p134.
139Gottmann (J) : « La politique des Etats et leur géographie ». Armand Colin, Paris, 2007, p98.
140Gallois (P) : « Géopolitique : les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990, p14.
45
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
En 2016, la Chine et la Russie sont les pays qui investissent le plus en or,
mais sont encore loin de rattraper les réserves accumulées historiquement par les
pays développés.
46
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Sous-section1 : La Chine :
141Franck (J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention ». Ellipses, Paris, 1999, p76.
142
Popescu (D) : « Le rôle de la chine dans le marché de l’or ». 10 juin 2014, www.goldbrocker.fr
143Gallois (P) : « Géopolitique : les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990, p12.
47
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
agents qui lui livrent l’or acheté via S.A.F.E « State Administration of Foreign
Exchange ». Cette tendance d’accumulation des réserves d’or sera analysée dans
une section ultérieure dans notre travail144.
Sous-section 2 : La Russie
La baisse du cours de pétrole, qui assure avec le gaz la moitié des revenus
budgétaires de la Russie, a impliqué une chute du rouble qui a plongé au plus
bas niveau de son histoire face au dollar. Cette situation défavorable a poussé la
banque centrale russe d’acheter de plus en plus de l’or pour se protéger contre
toute crise monétaire. La Russie a donc dopé ses réserves d’or en
s’approvisionnant via l’offre intérieure. Elle semble plus impatiente en
comparaison à la Chine pour agir contre le dollar. En effet, la banque centrale
chinoise et la banque centrale russe envisagent de créer une plateforme
commune afin d’unifier leurs échanges d’or. Il est à noter qu’en Chine, l’or
s échange à Shanghai alors qu’en Russie, il s’échange à Moscow. L’idée étant
de créer un lien entre les deux villes dans le but d’augmenter les échanges entre
les deux marchés.
Sous-section 3 : L’Inde
144
Popescu (D) : « Le rôle de la chine dans le marché de l’or », 10 juin 2014, www.goldbrocker.fr
145Franck(J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention » Ellipses, Paris, 1999, p22.
146
Popescu (D) : « Le rôle de l’inde dans le marché de l’or », 17 juin 2014, www.goldbrocker.fr
48
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Parce que le prix de l’or a tendance à augmenter quand les gens manquent
de confiance dans les gouvernements ou dans les marchés financiers, l’or est
souvent appelé un produit de crise.
Les événements mondiaux ont souvent un impact sur le prix de l’or parce
que l’or est considéré comme une source de sécurité au milieu du tumulte
économique ou géopolitique. Par exemple, le prix de l’or a fait un pic juste après
les Russes ont envahis l’Ukraine et que les gens sont devenus incertains quant à
la stabilité géopolitique de la région.
Ou comme lors des dernières élections grecques avec l’inquiétude d’une
victoire d’Alexis Tsipras dont le programme était fort différent de son
prédécesseur. Dans d’autres cas, l'action militaire peut en fait augmenter
la réassurance avec des situations géopolitiques 149. Par exemple, le prix de l’or
s’est affaibli au début de la première guerre du Golfe.
La ligne de fond est que le chaos politique et économique équivaut à plus
d’intérêt pour l’or comme valeur refuge.
Section 1 : Les raisons pour lesquelles certains pays investissent dans l’or :
Suite à la faiblesse du monde à la fin de la deuxième guerre mondiale, les
Etats Unis ont imposé un système monétaire basé sur le dollar soutenu par une
49
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
150Franck (J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention ». Ellipses, Paris, 1999, p130.
151Gottmann (J) : « La politique des Etats et leur géographie ». Armand Colin, Paris, 2007, p90.
50
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Dans cette guerre de devises entre l’Est et l’Ouest, l’or détient un rôle
capital dans les stratégies de politique internationale de tous ces pays. Durant
cette phase d’incertitude, l’or va continuer à briller jusqu’à l’arrivée d’un
nouveau système monétaire. L’or est considéré comme une monnaie de dernier
recours, c’est la seule devise réelle sans risque de contrepartie. A cet effet, il est
connu comme étant un métal géopolitique152.
Section 2 : L’impact des événements géopolitiques sur l’investissement dans
l’or :
La raison est assez évidente. Comme l'a dit Jim Rogers, « rien n’est aussi
bon que les actifs réels parce que les gens ont besoin d'actifs réels pendant le
temps de la guerre - si elles sont impliquées dans la guerre ou tout simplement
se protéger ».
En période de forte incertitude, les investisseurs abandonnent tous
investissements qui pourraient être touchés et tournent à la valeur réelle. Voilà
pourquoi l'or est considéré comme une valeur refuge153.
"Vol vers l'or" se réfère non seulement aux investisseurs de détail, mais
aussi pour les banques centrales et les états souverains. Depuis que les monnaies
locales souffrent pendant la guerre, les banques centrales peuvent être désireuses
152Gallois (P) : « Géopolitique : les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990, p22.
153Franck (J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention ». Ellipses, Paris, 1999, p22.
51
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
154Franck (J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention ». Ellipses, Paris, 1999, p92.
155Gottmann (J) : « La politique des Etats et leur géographie ». Armand Colin, Paris, 2007, p59.
52
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Conclusion :
156Gallois (P) : « Géopolitique : les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990, p139.
157Gottmann (J) : « La politique des Etats et leur géographie ». Armand Colin, Paris, 2007, p152.
158Gallois (P) : « Géopolitique : les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990, p98.
53
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Question 4 :
54
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Référence
Introduction :
55
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
160Foucher(M) : « Front et frontière.Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p45.
161Garcin(T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p134.
56
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
162Foucher (M) : « Front et frontière. Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p16.
57
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
58
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
165Garcin(T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p16.
59
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
166Garcin (T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p66.
167Foucher (M) : « Front et frontiére.Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p22.
168Garcin (T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p59.
60
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
61
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
169Foucher (M) : « Front et frontiére.Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p65.
170Garcin(T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p13.
171 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955, p56.
63
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Fonds commun pour les produits de base, aux fins de parrainer, conformément
aux dispositions des présents statuts, des projets concernant le cuivre qui seront
financés par le deuxième compte du Fonds commun. Les décisions concernant le
parrainage de tels projets sont normalement prises par consensus. S'il n'est pas
possible de parvenir à un consensus, elles sont prises à la majorité des deux tiers
des voix. Le groupe ne doit contracter aucune obligation financière pour ces
projets, ni agir en qualité d'agent d'exécution pour l'un quelconque d'entre eux.
2- Comment le cuivre est évalué ?
Les métaux les plus utilisés dans le monde sont le fer et l'aluminium. Le
cuivre se trouve juste à la troisième place. Exploité par les industries, le cuivre a
une forte corrélation avec la conjoncture industrielle. Du fait de cette
corrélation, le marché du cuivre devient un indicateur de l'état de l'économie.
- Évaluation annuelle et rapports
Chaque année, le groupe procède à une évaluation de la situation
mondiale dans le secteur du cuivre et des questions connexes, compte tenu de
renseignements fournis par les membres et d'informations complémentaires
provenant de toutes autres sources appropriées 172 . Cette évaluation annuelle
comprend un examen de la capacité de production du cuivre qui est escomptée
pour les années futures et une étude des perspectives en ce qui concerne la
production, la consommation et le commerce de cuivre pour l'année civile
suivante, en vue d'aider les membres à apprécier chacun de leur côté l'évolution
de l'économie internationale du cuivre.
Le groupe établit un rapport rendant compte des résultats de l'évaluation
annuelle et le distribue aux membres. Si le groupe le juge approprié, ce rapport
ainsi que les autres rapports et études distribués aux membres peuvent être mis à
la disposition d'autres parties intéressées conformément au règlement intérieur.
- Développement du marché
Le groupe organise des discussions entre les membres et entre les
membres et des tiers, tels que les organismes de recherche sur le cuivre et de
développement du marché, concernant les moyens d'accroître la demande de
cuivre et de développer le marché du cuivre. À l'intérieur de ce cadre, les études
effectuées par le groupe en faveur du développement du marché sont diffusées
auprès des organismes compétents pour qu'ils puissent s'en servir pour établir
des propositions de projets relatifs au développement du marché devant être
soumises au groupe pour examen. L'exécution des projets incombe aux
organismes de développement du marché. Le groupe peut sélectionner et
172 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955,p45.
64
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
173Foucher (M) : « Front et frontière. Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988,p67.
174Garcin (T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p130.
175 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955,p88.
176Garcin (T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001,p60.
65
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
177Foucher (M) : « Front et frontière. Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p82.
66
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
178 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955, p40.
179Foucher (M) : « Front et frontiére.Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p78.
180 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955, p90.
67
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
68
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
181Foucher (M) : « Front et frontiére.Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p56.
182Garcin(T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p42.
69
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
raffinement du cuivre pour le monde entier. Ces dernières années, la Chine n’a
pas pu faire face à la demande interne de cuivre liée à son propre développement
industriel. C’est pourquoi, malgré le potentiel minier qu’elle possède, le pays a
été contraint de se fournir dans le reste du monde afin de combler cette demande
pour assurer sa croissance. En effet, entre 2001 et 2011 la consommation de
cuivre de la Chine a considérablement augmenté allant jusqu’à 5,1 millions de
tonnes métriques de plus, soit 215%.
Depuis 2002, la Chine est devenue le plus gros consommateur de cuivre
devant les Etats-Unis. Tout cela démontre belle et bien l’impact et l’ampleur de
la croissance chinoise sur le reste du monde. C’est également une des raisons
pour laquelle cette émergence chinoise a eu un effet spectaculaire sur le prix des
métaux, encore plus que le marché du pétrole de par sa demande importante 183.
A la suite de cela, il a été démontré que la demande d’importation de
cuivre chinoise s’élève à environ 40% sur la production mondiale. Ce qui
introduit le faite que la Chine possède une influence certaine sur le prix du
cuivre et ce, de par sa consommation en général. En effet, la chine possède en
quelque sorte une position de presque monopoleur ce qui fait que si le pays
décidait de se retirer du marché, le prix du cuivre se retrouverait en chute libre.
La demande importante de la Chine régule à elle seul le marché au niveau
des prix. C’est pourquoi, la Chine opte pour des stratégies subtiles dans le but de
maintenir les prix à son avantage.
Et si, aujourd’hui, les Etats Unis sont en train d’exploiter L’Amérique du
Sud « Chili, Pérou », La chine se concentre par contre sur la RDC. En effet, elle
cherche à devancer les EU en important en plus de l’Or, le cuivre 184. Et ce, en
vue de constituer les plus grandes réserves, chose qui va lui permettre d’agir sur
le prix, et ainsi, détenir des richesses de production 185.
Et ce n’est pas le cas de la chine uniquement mais de tous les pays de
l’Asie, qui stockent davantage ce métal en vue de lutter contre la pauvreté, ce
dernier rentrant dans de nombreuses industries. Egalement, le cuivre, étant très
dense et permettant une meilleure transmission des énergies, sa détention permet
une domination du marché des énergies.
Revenant à la carte du cuivre, L'Afrique par exemple, en ayant un sous-
sol riches en ressources naturelles dont le cuivre, fait l'objet d'une convoitise très
forte des pays émergents dont la Chine et l’Inde.
183 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955, p114.
184Garcin (T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p90.
185Foucher (M) : « Front et frontiére.Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p123.
70
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
186 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955,p19.
187Garcin (T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p81.
71
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
188 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955, p34.
72
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
choix. Tout nous était imposé.» Extrait du journal en ligne congolais «Le
Potentiel»
Une chose est claire, la Chine suit au Congo une stratégie bien précise;
étant le plus grand partenaire commercial derrière les Etats-Unis et la France, la
Chine exporte des textiles bon marché, des biens d’armement, des voitures et du
riz en se créant ainsi de nouveaux débouchés ; du même coup, elle a accès à des
matières premières de valeur à des prix imbattables.
Dans un pays marqué par la guerre et la corruption comme le Congo, un
pays sans infrastructures intactes, dont la production vivrière est réduite, la
Chine est la bienvenue et passe en Afrique pour le partenaire commercial favori.
Section 3 : La relation entre cuivre et investissement
Après le fer et l'aluminium, le cuivre est le métal le plus demandé au
monde. Les entreprises dans les télécommunications, le bâtiment, le biomédical
et bien d'autres domaines utilisent tous le cuivre. A la maison, vous remarquerez
aussi que certains ustensiles de cuisine, les tuyaux de la plomberie ou les
gouttières sont en cuivre. L'utilité de ce métal de couleur rouge brillant est
tellement vaste qu'il est si recherché.
Quant au cours du cuivre, il a connu des hauts et des bas au cours de
l'histoire 189 . Pour maîtriser les risques dans ses actions de trading, il faut
considérer plusieurs indicateurs. Ils permettront d'anticiper la baisse ou la hausse
du prix du cuivre. A part les facteurs cités sur cette page, cours du cuivre, les
autres indicateurs à suivre sont l'économie américaine, la valeur du dollar
américain, la santé de l'industrie mondiale et la politique économique de la
Chine, l'un des pays les plus demandeurs de cuivre d’où la nécessité, mettre en
exergue les grands investissements Chinois dans les sous-sols miniers et
singulièrement le cuivre190.
Donnant l’exemple de l’énormité des investissements chinois dans les
sous-sols miniers du Congo.
En juillet 2006, les Chinois se lamentent les représentants des mines de la
République démocratique du Congo. Sur place, les effets du ralentissement de la
deuxième économie mondiale se font cruellement sentir : la production de
cuivre a chuté de 11,6 % sur un an au premier trimestre, celle de cobalt de
16,3 %, et plusieurs entreprises ont arrêté leur production au Katanga. Certaines
temporairement, d’autres définitivement.
189 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955, p56.
190Garcin (T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p45.
73
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
La Chambre des mines estime que les entreprises minières ont supprimé
3 000 emplois et leurs sous-traitants plus de 10 000. C’est pourtant dans
ce contexte déprimé que le groupe chinois « China-Molybdenum » a signé l’un
des plus gros contrats de l’histoire du pays et le plus gros rachat privé à ce jour :
la cession par le groupe américain « Freeport-McMoRan » de la mine congolaise
de Tenke-Fungurume pour plus de 2,6 milliards de dollars (2,3 milliards
d’euros).
Ce montant pourra être augmenté de 120 millions de dollars en fonction
de l’évolution des cours du cuivre en 2018 et 2019.Signé en mai, l’accord révèle
l’intérêt toujours très fort de la Chine pour les richesses du sous-sol africain.
Mais pas toutes les richesses, juste celles qui motive les investisseurs chinois, et
utilisées dans la fabrication de batteries, des téléphones portables et surtout du
marché de la voiture électrique en Chine. Les ventes de véhicules zéro émission
en Chine ont quadruplé en 2015 pour atteindre 247 000 véhicules électriques et
84 000 hybrides rechargeables, selon la fédération chinoise du secteur. Soit 1 %
des 24,6 millions de ventes dans le plus grand marché automobile de la planète.
Et, pour les faire tourner, les constructeurs ont besoin du cuivre et du cobalt 191.
A part la revente de cuivre chez le ferrailleur, c’est possible aussi de
gagner des euros avec le cuivre en faisant du trading. En effet, tout comme l'or
et les devises, le cuivre peut se trader. Métal rare, utilisé dans plusieurs
domaines, le cuivre est valeureux et présente des perspectives de rendement
intéressantes. Il convient pour cela de suivre le cours du cuivre et d'en connaitre
les facteurs pouvant influencer son évolution 192.
De manière générale, les contrats à terme et les options concernant le
cuivre sont négociés sur 3 bourses situées notamment en Angleterre, aux Etats-
Unis et en Chine193.
En Angleterre, la négociation du cuivre se passe à Londres, plus
précisément au London Métal Exchange. S'effectuant en lots de 25 tonnes, le
cuivre est coté en dollar par tonne.
Aux Etats-Unis, les négociations se font dans la célèbre ville de New
York, chez New York Mercantile Exchange. Sur cette partie du monde, les
négociations sont en lots de 25.000 livres. Chaque livre est ensuite coté en cents
américains.
191Garcin(T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur de Berlin ». Economica, Paris,
2001, p50.
192 Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information géographique, volume 19, n°4,
1955, p52.
193Foucher (M) : « Front et frontiére.Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p159.
74
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
75
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
minéraux demeure, tel que dans les années 30, un sujet d'intérêt « géopolitique
».L'ordre international politico-économique qui a émergé au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale a prouvé son incapacité « dépolitiser » la question des
minéraux même si quelques affirmations optimistes au début des années 60,
prévoyaient que l'augmentation de l'interdépendance entre les nations tendait
justement à cela.
L’exploitation de ces ressources minérales est ainsi liée à certaines formes
de mal développement particulièrement marquées. La relation aux pays
détenteurs de ressources du tiers monde doit donc évoluer. Les activités
extractives peuvent constituer un facteur de développement pour ces pays, à
condition que ces ressources soient payées à leur juste prix « incorporant le
développement social et environnemental », que les marchés soient régulés et
que les normes de conditions de travail soient mieux encadrées.
Généralement, si les ressources minérales ne sont pas exposées à la rareté,
il existe une réelle vulnérabilité stratégique du fait de l’inégale répartition des
ressources sur Terre. Les coûts d’extraction d’un grand nombre de ressources
minérales iront en augmentant, il est donc essentiel d’économiser et de recycler
ces ressources indépendamment de la question de leur raréfaction. Une
transition vers une économie écologique nécessite une réflexion approfondie sur
les politiques industrielles et minières, afin de prendre en compte les questions
d’approvisionnement en matières premières indispensables aux « filières vertes
».
Globalement la question de détention du cuivre peut être
expliquée comme suit :
- Du point de vue économique :
La détention du cuivre conduit à une domination du marché « celui des
énergies par exemple », ce qui permet un développement économique du pays,
un poids et un respect sur la scène internationale, et ainsi, une vision forte et
bien défendue.
- Du point de vue politique :
Le cuivre rentre dans la fabrication des armes, ce qui permet de renforcer
l’appareil défensif de l’Etat, sa sécurité, sa continuité et par la suite sa stabilité.
Finalement, la géographie du cuivre joue un rôle important. En effet, les
pays détenteurs de ce métal, vont l’utiliser en fonction des relations qui les lient
avec les pays qui les entourent, s’il s’agit de :
- Pays amis : le cuivre sera destiné directement aux investissements ;
- Pays ennemis : le cuivre sera destiné directement à l’armement.
76
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
77
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Question 5 :
Référence
- Debray (R) : « Les Empires contre l'Europe». Gallimard, Paris, 1985.
- Defarges (P) : «Introduction à la géopolitique». Le Seuil, Paris, 1994.
- Delmas (Ph) : « Le bel avenir de la guerre ». Gallimard, 1995.
- Dumont(M) : « Géographie politique et géopolitique ». L'information
géographique, volume 19, n°4, 1955.
- Dumont (M) : « Géographie politique et géopolitique ». In L'information
géographique, volume 19, n°4, 1955.
- Brunet(R) :«Aspect de la mondialisation : la révolution du diamant ».
Mappemonde. Février 2005, n°78,
- Brunet(R) : « Le diamant, un monde en révolution ». Paris, Belin, 2003.
78
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Introduction :
Les Diamants sont souvent présentés comme des miracles de la nature, ils
ont en effet une histoire formidable194. Avant d’apparaître dans les vitrines des
plus grands joailliers, ils ont vécu une aventure de plusieurs millions d’années à
partir du cœur de la terre.
Le Diamant est un minéral composé de carbone (C) sous une forme
cristalline particulière qui en fait le plus dur de tous les matériaux et une pierre
transparente à l’éclat si apprécié. Le Diamant possède en effet des
caractéristiques optiques et physiques extraordinaires et c’est grâce à cela qu’il
est la plus prisée de toutes les gemmes depuis l’antiquité195.
Le Diamant est le plus connu sous sa forme transparente mais il existe aussi
dans des variétés de jaune, de brun, de vert, de bleu, de rose, de rouge ou encore
de noir ; ces couleurs sont dues à des imperfections dans la structure de carbone
comme par exemple la présence d’azote ou de bore.
Créé au centre de la terre, le Diamant se forme à haute température et sous
haute pression à 80 Km de profondeur au moins. Les diamants apparaissent
lorsque de rares conditions géologiques sont réunies. Il faut une concordance de
pression et de température dans la couche inférieure de l'écorce terrestre, dans le
magma liquide qui se fraie un chemin à grande vitesse vers la surface de la terre,
refoulé par l'activité volcanique196. C'est dans les masses de pierres refroidies –
kimberlite – à la surface, ou dans la profondeur des cratères de volcans, que l'on
trouve les diamants. Ils sont parfois dispersés par l'érosion ou emportés par l'eau
courante, ce qui peut engendrer des découvertes spectaculaires.
Chapitre1 : Les enjeux géopolitiques du Diamant
L’expression « diamants du sang » renvoie au rôle majeur qui est attribué
au diamant dans les guerres qui ont meurtri l’Angola, le Liberia, la Sierra Leone
et la République Démocratique du Congo (RDC), principalement dans les
années 1990-2000. Les diamants sont essentiels pour bien des économies
africaines et représentent toujours un enjeu majeur dans les luttes de pouvoir, y
compris dans des pays qui n’ont pas défrayé la chronique à ce sujet : pays
d’Afrique australe, République du Congo, Guinée, République Centrafricaine,
Tanzanie, etc.
Cela pourrait suffire à faire douter les voix qui relient directement les
ressources en diamant au développement des conflits, en suggérant entre les
79
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
deux un lien de causalité. Mais le financement des conflits par des ressources
minérales est de fait une singularité africaine. L’Afghanistan est un des premiers
États, hors Afrique, où les « chefs de guerre » se sont financés par le commerce
des pierres précieuses.
Y a-t-il donc en Afrique une « malédiction » .Ceci renvoie au concept de
Resource Curse ou « malédiction »... des diamants ? Y a-t-il un déterminisme
naturel qui laisserait croire que les diamants conduisent « fatalement » à des
conflits ? On ne peut s’affranchir d’une analyse contextuelle pour compléter le
panorama factuel. Si l’expression de « diamants du sang » a fait florès, grâce
au lobbying efficace de certaines ONG, c’est dans un moment particulier de la
politique internationale et à l’heure d’une véritable révolution du marché.
L’analyse économique et géographique doit être complétée par une analyse
géopolitique.
Section1 : Que fait du Diamant une ressource particulière
80
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
81
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Pendant des siècles, les diamants n’étaient découverts que dans des
gisements secondaires : alluvions de certaines rivières, embouchure de fleuves,
sables côtiers… notamment en Inde et au Brésil. L’extraction alluviale est le
mode d’extraction du diamant traditionnel le plus ancien. Il s’effectue la plupart
du temps de façon artisanale, par tamisage du lit des rivières, mais des mines
82
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
alluviales utilisant des équipements lourds se sont organisées pour récupérer les
sédiments et les tamiser de façon industrielle.
Section 3 : L’utilité du Diamant
Les diamants de qualité gemme sont utilisés en joaillerie (bijouterie).En
raison de leur grande valeur, ils sont la raison d’être du monde de l’exploration
et de l’exploitation du diamant.
Les diamants industriels servent principalement comme abrasifs dans les
matériaux de forage, de coupe « sciage », de meulage et de polissage de
nombreux matériaux : roches « granite, marbre », acier, métaux non ferreux,
fibres de carbone, matériaux composites, verre, matériaux réfractaires,
céramiques, béton, plastiques, briques de maçonnerie.
Le diamant entre dans la fabrication de certains outils et équipements dits
« au diamant » : les trépans, les segments pour lames circulaires, les meules, etc.
Il est également utilisé dans l’industrie de l’automobile.
Le Diamant s’utilise aussi dans les industries de haute technologie. Il
entre dans la fabrication :
- de fenêtres optiques de nouvelle génération pour les lasers de puissance et
pour la transmission des rayonnements synchrotrons ;
- de détecteurs pour les rayonnements ultraviolets ou ionisants ;
- de puits de chaleur pour refroidir les composantes électroniques.
Dans le domaine de la recherche scientifique, le diamant a permis une
percée importante en physique de la matière condensée par la mise au point de la
cellule à enclume de diamant qui permet de focaliser les faisceaux de rayons X
ou de laser pour sonder en direct .
Les diamants synthétiques sont utilisés comme abrasifs pour scier, forer et
usiner les pierres dures, le béton, les matériaux réfractaires, la maçonnerie et
l’asphalte. Ils font concurrence aux diamants naturels de qualité industrielle201.
Sous-section 1 : Le diamant moyen d’investissement et de placement
201
Brunet(R) :« Aspect de la mondialisation : la révolution du diamant ». Mappemonde. Février 2005, n°78, p34.
202Brunet(R): « Le diamant, un monde en révolution ». Paris, Belin, 2003.p39.
83
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
203
Brunet(R) :« Aspect de la mondialisation : la révolution du diamant ». Mappemonde. Février 2005, n°78,
84
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Plusieurs raisons à cela. Déjà, l’univers du luxe est souvent épargné en cas
de crise économique. En 2008, par exemple, des ventes aux enchères de
diamants ont atteint des records.
Ensuite, le marché du diamant se tient, ne serait-ce que par ses traditions
solidement ancrées. C’est un système autorégulé, qui fonctionne en autarcie,
indépendamment des États et des géants de la finance, qui possède ses propres
tribunaux en cas de litige interne… Le monde du diamant, un quasi-monopole,
fonctionne ainsi depuis son fondement par Cecil Rhodes.
La « stratégie du robinet » participe à ce fonctionnement inhérent au
monde du diamant. Elle consiste à fermer les mines quand la production de
diamants est trop importante et à ressortir les diamants de leur réserve quand la
demande n’est pas assez forte pour stimuler la demande et maintenir le prix
élevé des diamants. On « organise la rareté ». C’est ainsi que la stabilité des prix
est organisée au sein de l’empire du diamant et cela fonctionne depuis le
début 206.
L’or a plus de chance d’être liquidé qu’au cœur d’une crise « lorsqu’il est
propulsé violemment à des sommets », pour couvrir les pertes des autres actifs.
Alors que le diamant est un actif tangible mobilisable à tout instant, y compris
en dehors des crises. Le diamant est plus stable et peu taxé. Dans une approche
patrimoniale plus globale, il est donc parfaitement complémentaire de l’or.
Sous-section 4 : Une tendance haussière confirmée
85
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
augmentera que de 2,8%. L’Inde et la Chine pourraient rattraper les USA qui
représentent 40% du marché mondial.
Les réserves mondiales de diamant s’épuisent et devraient avoir atteint
leur rendement maximal vers 2030 207.
Or comme toutes les matières qui se raréfient, la valeur du diamant ne
peut qu’augmenter au cours des 15 prochaines années.
En outre, contrairement à l’or, le diamant ne se recycle pas et c’est une
caractéristique qu’il partage avec l’argent « dont le recyclage est possible mais
anecdotique car très onéreux ». Un diamant revendu et retaillé afin d’être «
recyclé » perd de la matière, son nombre de carats diminue et donc sa valeur
aussi. Il n’est donc pas du tout avantageux de « recycler » un diamant, de le
transformer, ce qui ajoute à sa rareté.
Chapitre 2 : Diamant de synthèse Déjouer les enjeux géopolitiques
du Diamant naturel
Les joaillers préfèrent vendre un produit de luxe, donc rare. Ce n'est donc
pas dans leur intérêt d'accroître la quantité disponible, ils ont fait de gros efforts
pour éviter que les pierres de synthèse s'implantent sur le marché. En
revanche, l'industrie apprécie les matériaux durs, comme le diamant, le carbure
de silicium, le carbure de tungstène, etc. La synthèse de diamant fut l'une des
voies explorées dans cette recherche de matériaux durs.
Avec la découverte par Smithson Tennant en 1797 que le diamant est une
forme cristalline du carbone s'ouvre la voie de la synthèse de ce matériau. Il faut
attendre un peu moins d'un siècle pour que les premières expériences sérieuses
commencent avec James Ballantyne Hannay en 1880 et Henri Moissan en 1893.
L'expérience de Moissan ne semble pas avoir été concluante, ce dernier
n'ayant obtenu que de la moussante, autrement dit du carbure de silicium. Celle
de Hannay est plus controversée, car il a été impossible de reproduire ses
résultats. Plusieurs autres expériences ont eu lieu et seulement deux autres
pourraient avoir été un succès. Celle de Otto Ruff en 1917 et celle de Willard
Hersey en 19261. Ces expériences ne sont que des débuts hésitants de la
synthèse du diamant, la première véritable synthèse à lieu dans les années 1950.
L'histoire ne reprend donc que le 16 février 1953 à Stockholm en Suède,
lors du projet QUINTUS de l'entreprise d'électricité ASEA. La technique,
conçue par Baltzar von Platen et le jeune ingénieur Anders Kämpe, sera gardée
secrète. Un an plus tard, General Electric, plus précisément Tracy Hall, répète
l'opération et publie ses résultats dans le magazine Nature. C'est à cette date
qu'est officiellement reconnue la création du premier diamant synthétique.
86
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
87
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
à dire le marché qui n'appartient pas à De Beers, si les prix chutent et garde une
réserve de diamants pour inonder le marché pour remonter les prix 209.
La CSO organise également la vente de diamants à 290 diamantaires
sélectionnés (toujours par de Beers) à qui l'on vend des lots de pierres brutes
d'origines diverses de valeur totale entre un demi à deux millions de dollars.
Dans plusieurs capitales du Monde, des bourses spécialisées sont organisées
dont la plus importante est à « Antwerp » en Belgique où la moitié des diamants
sont transigés. De ces bourses, les diamants passent vers des grossistes, des
courtiers ou des tailleurs.
Sous-section 2 : Le marché noir
88
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
89
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
de Côte d’Ivoire qui passent par le Ghana avant d’entrer sur le marché
diamantaire légal 212.
C’est pourquoi en 2003 a été instauré le Processus de Kimberley « lieu où
les pays producteurs de diamants d’Afrique Australe se sont réunis en 2000 pour
mettre un terme au commerce des diamants de sang » destiné à mettre en place
un régime international de certification des diamants bruts. Il permet de réguler
l’exportation de diamants bruts et de contrôler davantage leur provenance.
Chaque Etat membre doit ainsi émettre des certificats attestant que les diamants
exportés ne sont pas issus de ces zones de conflit 213.
Section 3 : La découverte du Diamant de synthèse
Un diamant synthétique aussi appelé diamant de synthèse ou diamant de
culture est produit en utilisant différentes techniques physiques et chimiques,
visant à reproduire la structure des diamants naturels.
L’industrie a songé assez tôt à employer les exceptionnelles qualités de
dureté du diamant pour percer, pour scier, pour protéger. On l’utilise par
exemple sur les trépans de forage pétrolier, comme abrasif, et aussi en
microchirurgie ou, en film, pour protéger des outils coupants ou des vitres. Dans
les gisements de diamants, une part est formée de cristaux trop petits pour la
joaillerie, de faible valeur, environ 1 dollar par carat : l’industrie se sert de ce
bort. Mais les besoins de l’industrie et de l’armée sont devenus énormes.
Oppenheimer a été soupçonné d’avoir fourni à la fois les Allemands et les
Russes pendant la seconde guerre mondiale. Plus tard, les mines n’ont plus suffi.
Or, pour fabriquer des diamants de synthèse, en tous points identiques aux
naturels et de même qualité, il suffisait de soumettre du carbone « en fait du
graphite » à des pressions et des températures comparables à celles de la nature.
C’est en Suède qu’on y est parvenu la première fois en 1953, mais c’est
General Electric aux États-Unis qui a créé la filière industrielle de production
peu après. Premier coup de tonnerre : De Beers était brusquement contournée.
Certes ce n’était que pour l’industrie, et le diamant restait cher à produire. Mais
De Beers a dû s’y mettre à son tour, avec quelques années de retard. Puis la
Russie a réussi à y parvenir pour ses besoins militaires et pétroliers, sans doute
dès 1959. À présent la Chine est aussi un gros producteur.
Il existe aujourd’hui des formes nouvelles, de films de diamants pour la
protection des surfaces de métal ou de verre. Et l’on commence à voir des
diamants synthétiques en joaillerie, indiscernables des naturels et que même de
petites sociétés peuvent obtenir. Ce dernier point, souvent nié ou minimisé, est
90
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
capital, car il peut provoquer une forte baisse des prix des diamants
ordinaires 214.
- La part du diamant synthétique dans l’industrie diamantaire :
91
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Question 6 :
Référence
- Foucher (M) : « Front et frontière. Un tour du monde géopolitique ». Fayard,
Paris1988.
- Franck (J) : « Le Lobbying : stratégies et techniques d'intervention » Ellipses,
Paris, 1999.
- Gottmann (J) : « La politique des Etats et leur géographie ». Armand Colin,
Paris, 2007.
- Gallois (P) : « Géopolitique les voies de la puissance ».Plon, Paris 1990.
- Garcin (T) : « Les Grandes Questions Internationales depuis la chute du mur
de Berlin ». Economica, Paris, 2001.
- Garcin (T) : « L’état du monde 2004 ». Edition La Découverte, Paris, 2003.
- Geouffre (P) : «La frontière étude de droit international ». Ed International,
Paris 1998 .
- Audion (A), Hocquard (C), Labbé (F), avec la collaboration de Dupuy (J)
2014 : « Panorama mondial 2013 du marché du cobalt ». Rapport public.
BRGM/RP-63626-FR, 155 p., 45 fig., 33 tabl.
- Cotton (A), Yaich (M), Mbenga (P) : «Stratégies de nuances autour des
ressources minières -Cuivre, Cobalt, Coltan dans l’Est de la République
Démocratique du Congo». décembre 2014.
92
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Introduction :
Les ressources naturelles, notamment les minerais ont toujours été au
cœur des préoccupations nationales 215.
Cela est devenu encore plus évident depuis la fin de la guerre froide et
l’affirmation des nouvelles puissances économiques comme l’Inde et la Chine.
Ce qui a provoqué une explosion de la demande mondiale en matières
premières. Et depuis plus de deux décennies maintenant, les ressources
naturelles structurent en partie la politique étrangère des États et sont
considérées à cet effet, comme des éléments essentiels des relations
internationales. Leur localisation, leur possession, et leur dépendance, font
souvent l’objet des réflexions géostratégiques de la part des grandes
puissances 216.
En effet, celles qui en sont dépourvues et dont les secteurs industriels en
dépendent, mettent en place toute une géopolitique qui tient compte des
différents paramètres liés à l’accès aux minerais, le contrôle des zones ou des
régions qui en contiennent et la sécurisation de leurs voies d’approvisionnement.
Considérés comme des denrées vitales pour les États, les minerais sont donc au
centre de la géopolitique du XXIème siècle 217. C’est la raison pour laquelle les
grandes puissances, au regard de la durée de vie limitée de certains minerais et
des difficultés liées à leur approvisionnement, arrivent à les distinguer les uns
des autres, selon qu’ils soient stratégiques ou critiques 218. Cela étant, où situer
alors la frontière entre les deux ? Et pour les pays producteurs, notamment
africains, en quoi ces minerais peuvent-ils constituer une arme économique ou
une stratégie de puissance ? Dans la première partie de cet article, nous lèverons
l’équivoque sur ce que l’on entend par minerais stratégiques et minerais
critiques. Ensuite, nous présenterons leur champ d’utilisation, enfin nous
proposerons les différentes pistes de stratégies que pourraient mettre en place les
pays africains pour faire face à la convoitise des grandes puissances par rapport
à leurs minerais.
Chapitre 1 : Le cobalt indicateur géostratégique
Le cobalt est un métal aux usages très diversifiés dans les secteurs
commerciaux, industriels et militaires. Réputé pour sa force et sa résistance à la
corrosion, le cobalt trouve sa principale utilisation dans les superalliages utilisés
dans les turbines à gaz des avions : chaque avion de combat américain utilise
215Foucher (M) : « Front et frontière. Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p56.
216
Cotton (A), Yaich (M), Mbenga (P) :«Stratégies de nuances autour des ressources minières -Cuivre, Cobalt,
Coltandans l’Est de la République Démocratique du Congo» décembre 2014, p43
217Gallois (P) : « Géopolitique les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990,p45.
218
Audion (A), Hocquard (C), Labbé (F), avec la collaboration de Dupuy (J) 2014 : « Panorama mondial 2013
du marché du cobalt ». Rapport public. BRGM/RP-63626-FR, 155 p., 45 fig., 33 tabl.
93
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
219
Cotton (A), Yaich (M), Mbenga (P) :«Stratégies de nuances autour des ressources minières -Cuivre, Cobalt,
Coltandans l’Est de la République Démocratique du Congo» décembre, 2014, p50.
220Foucher (M) : « Front et frontière. Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris, 1988, p24.
221
Audion (A), Hocquard (C), Labbé (F), avec la collaboration de Dupuy (J) 2014 : « Panorama mondial 2013
du marché du cobalt ». Rapport public. BRGM/RP-63626-FR, 155 p., 45 fig., 33 tabl.
94
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
95
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
225
Cotton (A), Yaich (M), Mbenga (P) :«Stratégies de nuances autour des ressources minières -Cuivre, Cobalt,
Coltandans l’Est de la République Démocratique du Congo» décembre 2014,p78.
226
Audion (A), Hocquard (C), Labbé (F), avec la collaboration de Dupuy (J) 2014 : « Panorama mondial 2013
du marché du cobalt ». Rapport public. BRGM/RP-63626-FR, 155 p., 45 fig., 33 tabl.
96
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
97
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
230
Audion (A), Hocquard (C), Labbé (F), avec la collaboration de Dupuy (J) 2014 : « Panorama mondial 2013
du marché du cobalt ». Rapport public. BRGM/RP-63626-FR, 155 p., 45 fig., 33 tabl.
98
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
231
Cotton (A), Yaich (M), Mbenga (P) : «Stratégies de nuances autour des ressources minières -Cuivre, Cobalt,
Coltandans l’Est de la République Démocratique du Congo» décembre 2014, p56.
232
Cotton (A), Yaich (M), Mbenga (P) :«Stratégies de nuances autour des ressources minières -Cuivre, Cobalt,
Coltandans l’Est de la République Démocratique du Congo» décembre 2014,p80.
233Foucher (M) : « Front et frontière. Un tour du monde géopolitique ». Fayard, Paris1988,p78.
234
Audion (A), Hocquard (C), Labbé (F), avec la collaboration de Dupuy (J) 2014 : « Panorama mondial 2013
du marché du cobalt ». Rapport public. BRGM/RP-63626-FR, 155 p., 45 fig., 33 tabl.
99
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
C- Le marché du Cobalt :
La valeur mondiale du marché du cobalt dépasse 1 milliard USD.Signe de
l’importance nouvelle des métaux rares, le London Metal Exchange « LME » a
inauguré en Février 2010 une cotation avec des contrats à terme sur le
molybdène et le cobalt.
100
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
235
Cotton (A), Yaich (M), Mbenga (P) : «Stratégies de nuances autour des ressources minières -Cuivre, Cobalt,
Coltandans l’Est de la République Démocratique du Congo» décembre, 2014,p34.
236Gallois (P) : « Géopolitique les voies de la puissance ».Plon, Paris,1990,p56.
101
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
237
http://www.bgs.ac.uk/mineralsuk/statistics/riskLis...
102
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Les minerais sont d’autant plus stratégiques qu’ils se concentrent dans des
pays à risque. Ils peuvent même être considérés comme critiques lorsque leur
exploitation reste trop concentrée géographiquement et constitue de potentiels
facteurs de crise. Il existe ainsi quelques pays producteurs clefs pour chacun des
produits les plus répandus. On peut citer l’Afrique du Sud, le Chili, la Chine, le
Congo, la Russie ou les États-Unis. Ces différents pays et quelques autres
détiennent les produits clés suivants « ces pourcentages sont des estimations » :
le platine « Afrique du Sud : 77 % » ; les platinoïdes et le tungstène « Chine : 78
% » ; l’antimoine « Chine : 60 % » ; le chrome « Afrique du Sud : 52 %,
Kazakhstan : 21 % » ; le cobalt « Congo et Zambie : 40 %, Finlande : 21 % » ; le
titane « Australie : 34 %, Afrique du Sud : 23 % » ; le manganèse « Chine : 24
%, Ukraine : 20 %, Afrique du Sud : 14 % » ; le cuivre « Chili : 35 %, États-
Unis : 13 % » ; etc.
1- États-Unis :
Les États-Unis avaient constitué un stock stratégique de cobalt métal, qui
atteignait un peu plus de 21 kt22 fin 1995. Depuis lors, considérant que ces
stocks étaient excessifs, les États-Unis ont remis progressivement ce stock sur le
marché, au rythme de 1 à 2 kt/an de 1995 à 2005 (Tab.23), puis de quelques
centaines de tonnes de 2006 à 2009, pour un total 20,76 kt Co. Le stock résiduel
au 30/09/2010 n'était plus que de 301 t de cobalt, demeuré inchangé depuis, les
ventes ayant cessé en 2011 239(USGS, 1996 à 2014).
238
Cotton (A), Yaich (M), Mbenga (P) : «Stratégies de nuances autour des ressources minières -Cuivre, Cobalt,
Coltandans l’Est de la République Démocratique du Congo» décembre 2014,p23.
239
Audion (A), Hocquard (C), Labbé (F), avec la collaboration de Dupuy (J) 2014 : « Panorama mondial 2013
du marché du cobalt ». Rapport public. BRGM/RP-63626-FR, 155 p., 45 fig., 33 tabl.
103
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
2. Le Japan :
Oil, Gas and Metals National Corporation « JOGMEC » maintient un
stock national de certains métaux stratégiques dont le cobalt, censé correspondre
à 42 jours de consommation. Il ne publie pas les quantités stockées ou
déstockées.
3. Corée du Sud :
Le Public Procurèrentservice à la République de Corée maintient un stock
national de certains métaux stratégiques dont le cobalt, censé correspondre à 60
jours de consommation. Il ne publie pas les quantités stockées ou déstockées
« RPA, 2012 ».
4. Chine :
Selon l'analyse de RPA en 2012, la Chine stockerait, et ferait stocker pour
son compte par des sociétés productrices en Afrique, entre 300 t et trois à six
mois d'importations nettes.
104
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Selon Darton Commodities 2014, les stocks chinois détenus par les
producteurs de cobalt se montaient, fin 2011, à 25 kt Co, sous forme de
composés raffinés.
Le Fanya Métal Exchange (www.fyme.com.cn) publie un stock de cobalt
électrolytique de 87,25 t par Wuxi Stainless Steel Electronic Exchange Center
Co Ltd mars 2014.
5. LME :
Les stocks de cobalt dans les différents entrepôts du London Métal
Exchange (LME) se montaient à 527 t fin novembre 2013, vs 429 t fin 2012.
B-les dimensions économiques de la conflictualité ?
La Chine est devenue le premier fabricant de ces batteries utilisées dans
les téléphones portables et dans les véhicules électriques, en plein essor. Elle
raffine la majeure partie du cobalt sur son territoire240.
La Chine devrait aussi devenir rapidement l'un des premiers marchés de la
voiture électrique pour tenter de limiter la pollution de l'air, ce qui offre de très
belles perspectives pour le cobalt. La consommation, selon les experts de CRU,
devrait doubler en moins de dix ans 130 000 tonnes en 2025. En rachetant la
mine congolaise de Tenke, China Molybdenum acquiert dès aujourd'hui plus de
13 % de la production mondiale de cobalt, et pour l'avenir, la moitié des réserves
mondiales de ce métal stratégique 241.
Au total, la Chine, qui contrôlait déjà 75 % de la production mondiale de
cobalt, en contrôlera 84 %. Dans le raffinage, également, la Chine étend sa
domination puisque China Molybdenum a une option prioritaire sur la raffinerie
de l'Américain Freeport en Finlande. De quoi contrôler toute la chaîne, y
compris pour approvisionner l'Europe en cobalt raffiné.
Entre 2001 et 2013, Le Rwanda a connu un véritable décollage
économique contrastant avec l’évolution médiocre de la RDC sur la même
période.
Le schéma général est celui d’une économie de guerre où des groupes
armés rebelles supportés par des puissances étrangères dont le plus récent est le
M23 2012-2013 : armé et financé par le Rwanda créent des conditions
d’insécurité chronique. Cette instabilité contribue au développement de filières
240Gallois
(P) : « Géopolitique les voies de la puissance ».Plon, Paris, 1990,p45.
241
Audion (A), Hocquard (C), Labbé (F), avec la collaboration de Dupuy (J) 2014 : « Panorama mondial 2013
du marché du cobalt ». Rapport public. BRGM/RP-63626-FR, 155 p., 45 fig., 33 tabl.
105
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
106
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Question 7 :
107
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Référence
- Philipponneau (M) : « La géographie appliquée ».Armand Colin, Paris
1999.
- Pinchemel (P) : « La face de la terre ». Armend Colin ,Paris 1988.
Introduction :
108
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
246Caractérise une lésion non cancéreuse, localisée et n'entraînant aucune dissémination de métastases dans les
tissus voisins (par opposition à malin).
110
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
111
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
112
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
113
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
114
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
millions de véhicules neufs ont été vendus dans le pays », ont permis à la Chine
de maintenir un fort taux de croissance « 8,2 % en 2012 ». Le charbon, dont la
consommation a plus que doublé entre 2000 et 2017, demeure l’énergie primaire
principalement brûlée dans le pays.
La Chine doit répondre à la forte demande d’électricité « dont le pays est
devenu, en 2011, le premier producteur mondial », qui s’explique par la
croissance du pays et l’urbanisation « à l’heure actuelle, seule la moitié de la
population est citadine ». Le développement du parc de centrales nucléaires est
devenu une priorité, puisque le retard du pays est flagrant. Seuls dix-sept
réacteurs nucléaires fonctionnent actuellement, contribuant à 2 % de la
production d’électricité, contre 80 % pour le charbon et 16 % pour
l’hydroélectricité. Vingt-huit nouveaux réacteurs sont en cours de construction,
et la catastrophe de Fukushima n’a guère ralenti les projets nucléaires de la
Chine, où les débats publics consacrés à l’atome restent très limités.
L’Inde, qui est désormais le quatrième consommateur mondial d’énergie
primaire, partage le même intérêt pour le nucléaire civil. Le modèle de
développement de l’Inde suivi depuis une quinzaine d’années, fondé sur des
activités à faible intensité de main-d’œuvre, mais à forte intensité de capital
intellectuel « comme l’informatique ou les biotechnologies », n’est pas
suffisamment créateur d’emplois. L’Inde développe à son tour une puissante
industrie, fortement consommatrice d’énergie, comme la sidérurgie et
l’automobile. La situation de l’Inde est déjà particulièrement préoccupante,
puisque le pays importe 75 % de sa consommation en pétrole. Le programme
nucléaire civil de l’Inde a été contrarié par son refus d’adhérer au Traité de non-
prolifération. Mais depuis septembre 2008, New Delhi a obtenu de la part des
membres du Groupe des fournisseurs nucléaires GFN, le droit d’acheter de la
technologie nucléaire civile sous la surveillance de l’Agence internationale de
l’énergie atomique AIEA, tout en conservant son arsenal nucléaire militaire.
Une mesure qui permettra de construire de nouvelles centrales atomiques
« actuellement vingt réacteurs, mais de faibles puissances, fournissent moins de
4 % de la production d’électricité du pays ».
Malgré tout, le nucléaire représente moins de 5% de la production
mondiale d'électricité ; le marché de construction de nouvelles centrales est donc
énorme. Or, deux obstacles surgissent :
- L’effet Tchernobyl qui, chez les Occidentaux, a retourné une partie de
l'opinion contre le nucléaire, notamment grâce aux campagnes des
écologistes.
- Les lobbies pétroliers et gaziers « pays producteurs et compagnies » qui se
mobilisent contre le concurrent nucléaire.
115
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
L’extraction de l’uranium est entre les mains de géants miniers qui pèsent,
discrètement mais fortement, sur les politiques locales et nationales, jouant
souvent sur leur potentiel de créations d’emploi pour imposer leurs projets
miniers. Des mines qui ont des répercussions énormes sur l’environnement que
ce soit un niveau des pollutions ou de la transformation du paysage.
Paragraphe 2 : Internationale
117
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
118
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
120
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
122
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
123
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
124
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
les pays ayant ratifié le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires
« TNP » et engagés en faveur de la non-prolifération et des garanties nucléaires.
Les États non dotés d’armes nucléaires doivent aussi appliquer un protocole
additionnel. En novembre 2008, les autorités d’Australie occidentale ont levé
l’interdiction d’exploitation de l’uranium mise en place par le précédent
gouvernement de l’État. L’exploitation de l’uranium en Australie occidentale est
strictement encadrée par diverses dispositions en matière de sûreté et de sécurité,
y compris l’obligation de satisfaire toutes les garanties internationales
nécessaires et de rigoureux processus d’approbation environnementale pour
l’exploitation et le transport de l’uranium.
L’Australie s’intéresse de plus en plus à l’énergie nucléaire. En décembre,
le Premier ministre Tony Abbott déclarait ne pas avoir d’objection théologique
au nucléaire. C’est au tour du Premier ministre de l’Etat d’Australie-
Méridionale, Jay Weatherhill, d’annoncer la mise en place d’une Commission
Royale pour examiner la possibilité de développer le nucléaire civil. La
commission est chargée de considérer la faisabilité technique et financière d’un
tel projet ainsi que les questions éthiques qui lui sont liées.
Avec 7.488 tonnes d’uranium extraites de son sous-sol en 2014
« Reuters », l’Australie est le troisième producteur mondial d’uranium derrière
le Kazakhstan et le Canada. Pourtant, le pays ne compte aucune centrale
nucléaire. La législation fédérale, le Commonwealth BiodiversityAct, interdit
l’usage de cette énergie sur le territoire australien.
L’Australie-Méridionale, un des six Etats de la fédération, concentre 80%
des ressources en uranium du pays. A elle seule, la mine d’Olympic Dam est la
source de 6% de la production mondiale. Dans un contexte économique difficile,
avec une crise de l’industrie, le secteur nucléaire représente une opportunité
importante pour la région.
« Nous abritons l’un des plus grands gisements d’uranium du monde et,
après plus de 25 ans de production d’uranium, il est temps d’engager un débat
mature et sérieux sur le futur de l’Australie-Méridionale dans l’industrie
nucléaire » a déclaré dimanche son Premier ministre. « La Commission Royale
va examiner les avantages et les risques liés au secteur » a-t-il ajouté.
Jay Weatherhill était par le passé opposé au nucléaire, mais il adopte
aujourd’hui une position moins tranchée : « La vérité c’est que nous faisons déjà
partie de la filière nucléaire, je veux dire par là que nous vendons de l’uranium
au reste du monde. » Il considère qu’il serait peut-être intéressant de capitaliser
sur la valeur de cette énergie, notamment sur « la question de l’enrichissement,
ajouter de la valeur à ce minerai que l’on exporte ».
125
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
126
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
127
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
aux Etats qui font le choix d’investir dedans. Cet instrument de puissance
représente pourtant un danger car il est susceptible d’être une cible de terrorisme
La notion de sécurité nucléaire renvoie à la mise en place des dispositifs
vis-à-vis de la malveillance, c’est-à-dire le vol de matières nucléaires ou le
sabotage des installations, alors que celle de sûreté nucléaire concerne les
dispositions assurant le fonctionnement normal d’une installation.
Les trois principales zones nucléarisées, c’est-à-dire avec la plus forte
implantation de réacteurs ainsi que de déchets nucléaires, dans le monde sont les
Etats-Unis, le Japon et l’Europe.
Les risques de terrorisme nucléaire, bien réels, font l’objet de mesures de
protection similaires mais non homogènes selon les Etats, et mobilisent
différents types d’acteurs.
Section1 : L’énergie nucléaire
L'énergie nucléaire est l'énergie qui se trouve dans le noyau d'un atome.
Les atomes sont les plus petites particules dans lesquelles peut se diviser un
matériau. Dans le noyau de chaque atome, il existe deux types de particules
« neutrons et protons » qui sont toujours unies. L’énergie nucléaire, c’est
l’énergie qui permet l’union permanente des neutrons et des protons.
L'énergie nucléaire peut être utilisée pour produire de l'électricité. Tout d’abord,
l’énergie doit être libérée. Cette énergie peut être obtenue de deux façons : la
fusion nucléaire et la fission nucléaire. Dans la fusion nucléaire, l’énergie se
libère lorsque les atomes se combinent ou se fusionnent entre eux pour former
un atome plus grand. C’est ainsi que le soleil produit de l’énergie. En ce qui
concerne la fission nucléaire, les atomes se séparent pour former
des atomes plus petits, libérant ainsi de l’énergie. Les centrales nucléaires
utilisent la fission nucléaire pour produire de l’électricité
Sous-section 1 : France
128
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
d’emploi », c’est-à-dire une arme utilisable au même titre que les autres. Mais il
s’agit également de pouvoir affirmer, sur la scène internationale, que la France
ne dépend d’aucune autre puissance pour ce qui est de sa survie.
Sous-section 2 : Les États-Unis
Les États-Unis disposent du plus grand parc nucléaire au monde, avec 104
réacteurs produisant environ 20 % de l’électricité du pays.
Le Département de l’Énergie américain « DOE » prévoit que les besoins
en électricité des États-Unis vont augmenter de 25 % d’ici 2030. Autrement dit,
le pays nécessitera quelque 35 nouvelles centrales nucléaires afin de maintenir
les 20 % de production d’électricité assurés par l’énergie nucléaire.
Les États-Unis ont d’importants besoins énergétiques :
- 304 millions d’habitants ; 3ème pays le plus peuplé de la planète.
- Le pays est le plus grand consommateur d’énergie au monde.
- Les États-Unis consomment 25 % de l’énergie mondiale, pour une
population ne représentant que 4 % de la population mondiale.
- 12 000 kWh consommés par an et par personne, en moyenne.
Les États-Unis sont énergétiquement indépendants jusqu’à la fin des
années 1950, lorsque la consommation d’énergie du pays commence à dépasser
sa production nationale. À ce moment-là, le pays importe de l’énergie pour
assurer ses besoins. En 2016, l’importation d’énergie nette représente 28 % de
l’ensemble de l’énergie consommée.
Le risque toujours présent de guerre nucléaire a fortement influencé les
politiques des différents acteurs. Pour cette raison, les superpuissances ont
toujours cherché à limiter l’ampleur des conflits militaires et de les laisser
périphériques, de manière à éviter leur implication et un affrontement direct.
Le 16 mars 1955, Eisenhower déclare que les États-Unis sont prêts à
utiliser l’arme atomique en cas de conflit avec la République populaire de
Chine et, le 21 juillet, il participe à la première conférence des grandes
puissances « États-Unis, France, Royaume-Uni et URSS » à Genève et propose
un droit de survol des installations militaires afin de promouvoir une confiance
réciproque « ce qui sera rejeté par l'URSS ».
Des documents déclassifiés en avril 2008 ont démontré que l'US Air
Force prévoyait larguer des bombes nucléaires sur la Chine en 1958 lors d'un
conflit opposant la Chine à Taïwan, mais cette décision a été annulée. Le plan
prévoyait notamment de bombarder des pistes d'envol situées à Amoy si la
Chine imposait un blocus contre les Offshore Islands de Taïwan, Jinmen et
Wuqiu.
130
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
131
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
132
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
134
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
135
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
137
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
138
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
139
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
Introduction……………………………………………………………….. 1
Question 1 : 6
Géopolitique et mondialisation : une approche plus sensitive ?
Chapitre 1 : Géopolitique bases et méthodologie d’analyse…….…. 8
Section 1 : la relation de la géopolitique avec les autres sciences…. 9
Sous-section 1 : la géopolitique en tant que science………..…… 9
Sous-section 2 : Géopolitique et autres disciplines : différences 10
et intersections………………………………………..…………..
Section 2 : Les bases de la géopolitique……………………….…… 12
Sous-section 1 : Les concepts fondamentaux……………..……... 12
Sous-section 2 : Les écoles de la géopolitique……………..……. 15
Sous-section 3 : Géopolitique moderne…………………..……… 17
Section 3 : La méthodologie de l’analyse géopolitique …….……… 18
Chapitre 2 : les objectifs et les enjeux de la géopolitique……….…... 19
Section 1 : L’indispensabilité de la géopolitique……………….….. 19
Section 2 : Les enjeux de la géopolitique …………………….……. 20
Question 2 : 25
La surexploitation des ressources naturelles et le retour à la
géopolitique des fondateurs ?
Chapitre 1 : Géopolitique des ressources…………………………… 27
Section1 : Le pétrole un exemple classique de géopolitique des 27
ressources……………………………………………..……………..
Section 2 : La forêt objet de convoitise…………………….………. 28
Section 3 : La géopolitique de l’eau les enjeux du partage……….... 29
Chapitre 2 : Géopolitique des écosystèmes………………………….. 29
Section1 : La conquête aveugle à la richesse……….………………. 30
Sous-section 1 : Les ressources naturelles comme source de 30
richesse……………………………………………….…………..
Sous-section2 :L’importance des ressources humaines dans le 30
développement des pays ………………………………….……...
Sous-section 3 : Le poids des ressources financières dans les 31
relations internationales………………………….……………….
Section 2 : les tensions liées à l’exploitation des ressources 32
naturelles………………………………………………………….…
Sous-section 1 : Les distensions locales liées au partage et 32
l’exploitation des ressources …………………………………….
Sous-section 2 : Les ressources, états et conflits armés ………… 35
Sous-section 3 :L’impact des conflits sur l’environnement …... 36
Section 3 : la résolution des conflits liés aux ressources …………... 37
Sous-section 1 : Les approches en partenariat dans la résolution 37
de conflits locaux ……………………………….………………..
140
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
142
Annales corrigés en Géopolitique et Géostratégie
143