noven! bre 1999 VE
Les cahiers
a
de la
__ recherche
architecturale
et urbaine
Métiers
SEU E ENE eas ieComment les architectes parlent-ils
de ce qu’ils font ? L'architecture telle
qu’elle se donne a voir et & lire dans
les revues spécialisées montre I'insis-
tance portée sur les objets plutat que
sur les sujets, sur les batiments
plutdt que surleurs processus de
réalisation. En analysant les maniéres
de présenter leur travail adoptées
par les architectes, on renouvelle
la réflexion sur la désignation
et la définition de la compétence
de cette profession.
| 107
I
Dire le faire
Présentation d’architectes ou
présentation d'oeuvres ?
CHRISTOPHE CAMUS
«On peut regarder toutes ces caractéristiques générales des représen-
tations comme des contraintes interactionnelles qui pésent sur lacteur
et transforment ses activités en représentations. Au lieu dlexécuter pure-
ment et simplement sa tache et de donner libre cours 8 ses sentiments,
il exprime le fait d'accomplir sa téche et de donner libre cours &
‘ses sentiments de fagon accepteble. En général, donc, la représentation
dune activité dif
etpar suite la falsifieinévitablement. »
ére dans une cortaine mesure de I'activité elle-mémo:
Erwin Goffman *
Toute analyse des compétences distinctives d'une profession
rencontre un certain nombre de présentations de soi et de son activité
Comme n‘importe quel acteur social, un professionnel se présente
et explique ce qu'il fat différemment selon ses interlocuteurs et la situa-
tion. Cos explications pourront étro trés éloignées des observations
faites par un tiers — la plupart des observateurs de la vie sociale n'y
voient ni malice ni mensonge *. Les architectes n’échappant pas
2 ce phénoméne, il peut étre intéressant dinterroger leur maniére diex-
primer leur compétence et lour pratique professionnelle. La presse
1. LaMise enscéne de 2. Noird-M. Wels,
lavie quotiienne,!.la _« Lemangonge ¢Emest
Présentation de-soi Pars, Coosa Problems épisté-
Minuit, 1973.p.6), pour mologiquer etrmsthodclo-
latradkction rangaise, ‘iquesd propos det iden
16», Socilogie dy travail,
19°19, arvier1998,0.37108| Les Cahiers dela rechorche architecturale et urbaine =n" 2-3
x
architecturale jouant un réle important dans le construction
de Vdontité professionnelle d'une partie des architectes et
dans la structuration d’un champ de architecture francaise,
‘nous examinerons ce médium.
En feuilletant les revues de langue frangaise ou des
monographies d’architectes, on constate que les compé-
tences y comptent moins que les performances, et que le
travail intéresse moins que I‘ceuvre. Les architectes s'y
cachentderriére des images éloquentes de leurs réalisations
plutétquils ny expliquent leurs maniéres de faire, Ces pré-
sentations ne parlent donc qu‘indirectement des concep-
teurs ense polarisant surlesreprésentations de leurs ceuvres
au moyen de photographies, de dessins ou de maquettos.
Tableau de présentation des textes analysés
Meniers
De méme, la plupart des textes accompagnant ces images
se centrent généralement surlesréalisations. Nous pouvons
alors faire hypothese que certaines descriptions de b&ti-
‘ments fonctionnent comme une présentation de soi. A coté
de ces descriptions, quelques textes peuvent présenter
des architectes ou leur activité — mais avec une réserve
qu’explique cette prévalence de lceuvre sur son créateur.
Pour comprendre cette logique, nous analyserons ici cing
textes, sélectionnés pour lour caractére emblématique *
Lepremier, publié dans la presse architecturale, présente
une réalisation de |’erchitecte Claude Vasconi. Non signé
par un journaliste et vaisemblabloment éeritparl'architecte
ou ses collaborateurs, il est typique d'une maniére d’expri-
Références bibliographiques Point de vue ‘Tadmatique dominarte
Texte 1 | « Batimentindustiel et restaurant, Usines Renault, | # non signé Description architecturale du batiment
Boulogne-Billancourt », "Architecture diaujourd’nui, | + revued'architecture oC. Vasconi
1°22, juin 1982
Teste2 | C.Bayle, « Billancourt 2000 », Urba, + signé parun journatiste: | Analyse uibsnistique du projet Bilan
novembre 1983. urbariste court 2000 (comprenant le projet
+ rewedurbenisme aichitecturalde C. Vasconi)
Teate3 | « Carte blanche E, Marin-Tioitin et D. Trottin», + signé pordeuxs jeunes | Auto-présentation de deux jeunes
Techniques & Architecture, n* 416, novembre 1994, | architectes » architectes et de leurs projets
+ rewe dlarchitocture
Texte 4 | F Fromonot, « Atelier Nouvel, Boite & concopt », «+ tigné parune jouraliste | Portrait de architecte J. Nouvel
Architecture d'aujourd’hui r* 296, décembre 1994, | + rewedachitecture | et ce son agence
Texte S | F Fromonot, « Portzamparc, agence. Atelier + signé parune jouralisie | Ponreit de rarchitecte C. de Portzam-
artiste », Architecture o'aujourd'hui, n® 302, + rewed'achitectue | parcet desonagence
octobre 1995,
3. Cestertessortétudiés méthode socio-sémiolo-
dansleprolongement gave que nous apal-
lune recherche beaucoup —_quonsaux analy pe.
plussystématique que sentées dans cet atide at
‘hous avons précédemmert —curtout pour expect des
mente:tecturesociclo- _hypothévesfondavices
gique de''architecture denovedemsrche.
Seer Comment bair
avec des mats 7. Pais
armatan,
1995, Neus
renwoyors deet ouwage
pour ce quiconcerrelamer ses compétences dans le domaine architectural, Nous
le comparerons & un deuxiéme texte qui parle du méme
édifice, mais est signé par un journaliste et publié dans une
revue d'urbanisme. Leur comparaison nous permettra de
faire ressorti ce quil y a de spécfique dans la maniere de
présenter publiquement des compétences architecturales.
Ces deux promiors articles randant compte dela compé-
tence de Varchitecte ou de son commanditaire en parlant
des performances architecturales ou urbanistiques, nous
nous intéresserons & trois autres textes publiés dans des
rovuer d'architecture pour recentrer notre approche sur
activité et les compétences des maitres d'ceuvre. Le troi-
siame texte analyse est signé par deux jeunes architectes.
nous permet d’interroger le rapport entre présentation
de soi et exposition d'objets architecturaux. Nous examine-
ronsensuite deuxarticies signésparuneméme journaliste et
présentant deux concepteurs renommés, Christian de Port:
zamparc et Jean Nowvel. Ces portraits contradictoires nous
feront comprendre les difficultés rencontrées etes solutions
adoptées parla plupart des architectes pour parler de leurs
‘ceuvres, de leurs competences ou de leurs pratiques. La
lecture socio-sémiologique de ces textes montrere com-
ment los compétences des professionnels de l'architocture
déterminent leur présentation d'un point de vue rhétorique
et conceptuel.
it faire 2
Une lecture systématique des principales revues architectu-
les frangaises mentre qu’d quelques exceptions prds il
vest question que des productions au détriment d'informa-
tions sur les architectes ou sur leur pratique. Objet intermé-
diaire et symbolique, l'objet architectural distingue larchi-
Chvistoohe Camus | Dire le faire | 109
tecte des autres concepteurs qui interviennent dans des
domaines proches, Le spéeificité de la maniére de trevallor
d'un architecte peut tre mise en évidence & travers la
lecture comparée de deux textes : un batiment vu parson
concepteur ; un projet urbain dans lequel sinsére le méme
batiment vu par un journaliste-urbaniste, La confrontation
decos deux maniares de présenter le méme événementper-
mettra de souligner importance de l'objet architectural
dans 'appréhension de activité des architectes.
Le premiertexte, paruily 9 plus de quinze ans dans deux
revues d’architecture, nous parle assez classiquement de
lrarchitecture d'un batiment *, Vraisemblablement écrit
par le concepteur du projet présenté, il fonctionne comme
la plupart des descriptions publiées dans la presse spéciali-
sée *. II n’est pas signé ; I'auteur du discours ou de I’ceuvre
architecturale ne sy laisse pas percevoir La réflexion, 'acti-
vité ou le travail de 'architecte n'y apparait pes d’emblée.
Lacompétence de colui-ciesttoutau plus évoquée de fagon
détoumée en mentionnant l'importance urbaine du projet
et la qualité des activités et des personnels abrités par le
nouveau batiment. Le processus de conception et les négo-
ciations avec lee partenaires du projet ne sont pas signalés.
texte mentionne I'entreprise commanditaire — « pre-
mier édifice que la Regie nationale des usines Renault a
décidé de réaliser » — et rappelle le programme ¢'urba-
nisme qui 'encadre —« dans le cadre plus général do la
modernisation des usines de Billancourt » —., c‘est pour
mieuxse focalisersur 'objet industriel et surtout architectu-
rel qu'est consé Btre le « 57 Métal ». Cette neutralisation de
action te trouve exacorbse dans!'usage qui est fait duinom
de ce bitiment : il désigne le service de l'entreprise, qui
travaille le métal, et connote également une architecture
qui se pare ostensiblement de ce matériau. appellation
4 Cotexeaaccompagné 5. C Camus, lecture
deux atcles do reve sociologique, op. ot
loc.cit116] Les Cahiers dela recherche architecturale et urbaine ~n? 2-3
intérét leshasards », Nouvel, lui, « réfléchit (danse creux de
son lit, aime-t-il dire), ne dessine jamais, écrit et, surtout,
perle. Tous ses collaborateurs s‘accordent a lui reconnaitre
ledondu verbe, la capacité de faire comprendre et partager
image d'un futur batiment lors de la séance inaugurale
d’exposé du concept, & laquelle assiste toute I"équipe,
comme lors d'oraux de concours. »
architecture de Portzamparc se construit contre les
mots, al'inverse de celle de son confrére : «Si Nouvel aime
les mots, il se défie des moyens de représentation, salon lui
réducteurs des concepts. » Quand Portzamparc attend de la
mise en forme plasticue (pratiquée au moyen du dessin, de
informatique ou de la maquette blanche) qu’elle soit une
sliberté de parole donnée & la forme [qui] est garante de
I'émotion », au contraire, Nouvel « estime ses themes
feétiches (transparence, profondeur, décalages, reflets...)
incompatibles avec le rigidité du dessin et regrette le
manque de crédibilité dont souffre le discours dans la pano-
pli traditionnelle de architecte ».
Malgré l'opposition radicale qui organise ces deux
portraits, les architectes se rejoignent dans leur hésitation
commune & produire un objet définitif qui leur échapperait,
Cependant, ils agissent ditféremment, puisque Nouvel
s‘attarde du cété des mots et des idées, « s‘octroie une
période diincubation nécessaire a I’établissomont du
“concept "» que d'autres viendront traduire en images et en
volumes, tandis que Portzamparc se réfugie plutot dans le
dessin avant que ne vienne « le moment du partage de cos
hypothéses, schématiques mais toujours concises, avec los
responsables du projet. Leur mise a I’épreuve passe par leur
traduction immédiate en volume et leur confrontation aux
complexités du progremme. » Le volume joue done, chez
Portzampare, le réle du dessin chez Nouvel. Les doux
Métiers
concepteurs aux univers si distincts se rejoignent eussi
dans leur rapport au cliont qui est filteé ot évalué parle
collage de direction dont saura s‘exclure Nouvel, quand, par
«fierté, peut-étre, Portzamparc ne démarche jamais pour
trouver des affaires »,
Les oppositions et resemblances de ces deux portraits
mettent a jour, en plus de traits de personnalités artistiques,
une tension entre la démarche plastique plus convention-
nelle d'un Portzamparc etla position discursive ot atypique
d'un Nouvel. Cette tension découle aussi du travail rhéto-
rique de la portraitiste. Médiateur situé dans le champ
de l'architecture, elle signale sa connivence et son rapport
avecles figures qu'elle expose : le portraitde Nouvel s‘cuvre
fen signalant « son obsession du génie et de la reconneis-
sance médiatique », alors que la « gloire de Portzampare
va maintenant faire fleurir revues, livres et expositions ».
Le descripteur d'agence, la portraitiste d'architectes sait
aussinous parler des médias auxquels elle participe.
Le retrait derriére |’édifice,
ou le déni de compétences
Célébres ou non, les architectes semblent se conformer
une logique du champ de l’architecture entretenue par les
revues et autres publications spécialisées. Sans entrer dans
le débat sur la nécessité ou les travers de la méciatisation de
architecture, relevons qu'elle assimile l'activité a l'ceuvre,
ce qui conduit a une polarisation sur les dimensions stricte-
ment visuelles des productions, ces demires étant mon-
trées plutét qu’expliquées. Le langage vient redoublerl'ob-
jet visuel sur un mode descriptif qui évacue souvent toute
temporaité ettoute action.
Crest sous lo contrale d’une réalité batie que larchitecte
évoque sa production en se distinguant d’approches concur-rentes, comme nous I'avons wu dans nos deux premiers
‘exemples. Mais cela au prix d'une spécialsation et d'un for-
malisme qui n‘ouvrent pos le débat et r’incitent pas a com-
parer les compétences. L'analyse d'une présentation do soi
écrite par une jeune équipe a permis d’examiner la rupture
entre les compétences et les performances des architectes,
‘til est apparu que l'activité ou la compétence ne se pré-
sentait pas comme objet ou lceuvre.
Avec un peu plus de recul, les deux portraits d'archi-
tectes médiatiques nous ont permis de problématiser
opposition entre une pensée visuelleet une pensée discur-
sive, Un architecte qui rend compte de ses projets en recou-
rant au discours constitue une exception qui confirme la
régle de valorisation de la pensée visuelle et spatiale dans
la culture architecturale. La singularité de I'exemple ne fi
que démontrer lexistence d'autres modes d’expression de
le compétence dans le domaine.
Pour apprendre quelque chose sur les architectes et leur
activité, ils‘avére alors utile de revenirsurle rapport particulior
qu’lsentretiennent avec le verbal :il semble que les discours
constituent pour eur le signe, infamant ou problématique,
d'une inévitable disjonetion entre la prescription et le réalisa-
tion d'un objet architectural. C'est que le mode d'existence
contemporain de I'architecture se manifeste a travers une
simulation, aussi exacte et réaliste que possible, de batiments
etdlaménagements, qui ne préjuge en rien de leur éventuelle
réalisation. Dans un premier temps — celui de la conception
mais auss' celui de la médiatisation —, architecture se donne
& voir de maniére iconique et plastique, qu'l s‘agisse de
objet réel ou de ses diverses roprésentations. Et cola 3 un
pointtel que lobjetfini semble souvent congu pour faire signe
iconiquement, pour produire des images, en plus d'une
réalité apprébencable par des sujets humains dans l'espace.
Christophe Came | Direlefsire | 117
La primauté du visuel et de liconique n‘empache pas
que l'architecture ait besoin de se dire et de s‘écrite dans
une langue plus « naturelle », ne serait-ce que parce que
lesurinvostissementdu visuol, sil suscite d’indéniables effots
lappel, croyance, plaisir, etc ),ne suffit pas ajustifierles choix
esthétiques ou a expliciter |a totalité de la mission que
recouvre 'architecture exposée. Silarchitecte estsommé de
s‘expliquer, il lui faut coller au plus prés de ses images ou
objets architecturaux. II le fait au moyen de procédures
de localisation et d’indexation des discours ". La procédure
de localisation consiste 8 ne parler que de ce que fon fet, en
restant dans le régime modeste et auto-limité de la discus-
sion qui permet aux personnes de s'entendre, de travailles,
deciéerou de feire quelque chose ensemble. Peuformalisé,
ce discours de la pratique pourra établir des vérités locales
susceptibles d’intéresser un plus grand nombre d’acteurs,
‘également engagés dans des actions comparables.
Une autre maniére de revaloriser le discours consiste &
Uincoxer sur une réalité tangible ou susceptible de le deve-
nit. Le discours indexé sur objet architectural (virtuel
ou rée)) reléve du genre descriptif qui donne la parole aux,
objets plutdt quiaux sujets et n’ajoute rien & ce qui est deja.
Le discours renonce & son autonomie au profit d’un objet
quil faudrait montrer sans intermédiaire verbal.
Ces deux procédures de contingentement du discours
au bénélice de architecture se retrouvent dans la critique
architecturale frangaise qui cultive un style descriptif
et consensuel et suscite, de le part des architectes, des
réactions de désengagement discursif, comme I'a constaté
Jacques Lucan : « J'ai eu beaucoup c’altercations, heureu-
sement pas trés graves, mais surtout beaucoup de discus-
sions et d’explications avec des architectes qui pensaient
pouvoir me dire ce quill fallat fare. Dire... mais pas écrire,
12. Comme Féervaie lourde,toredouteble
Michel Foucaul:« Dans uteri»; fOrce
toutesocitélaproducion —discours, Pais, Galimard,
‘ducliscours esta fos, 1971, pp. 1011
contrélée,séectonnde,
orgariste et redistnbub
parun cersin nombre de
procédures quiont pour
‘Ble cen conurerles pou-
ois et lesdangess, gen
natriserivenement
aléstoive, den exquiverla118| Les Cahiers de Ia recherche architecturale et urbaine~n* 2-3
comme j‘essayais toujours de les y inviter, et en particulier
lorsque leurs critiques me poraissaient effectivement
intéressantes ot argument
toujours la méme réponse, en deux variantes : 1.je n'ai pas
le temps ; 2. ce n’est pas mon métier. Le tamis de Vécriture
re laissait rien passer de toutes ces belles remontrances,
ot [a revue ne recevait pas de courrier.'* » La peur d'un
discours qui serait écrit par un auteur architecte accentue,
selon|'ancien rédacteur enchef delarevue AMC, une décon-
sidération dele critique et, par conséquent, du discourstenu
sur tout ce qui touche & l'architecture sans se conformer
aux deux principes que nous venons d’isoler.
Au-dela des débats interes, cette position des
architectos vis-a-vis du discours affecte la maniére de faire
de \'architecture aussi bien que le rapport des architectes
ala chose publique. En effet, 'art de batir est une activité
collective et sociale qui ne s‘accommode pes toujours d'une
Enonciation 8 sons unique. S/il semble légitime que les
maitres d’ceuvre fassent tout pour imposer leur projet
‘au moyen d'images, il est tout aussi normal que les destina~
taires de ces projets etles bénéfciaires de objet final soient
tentés d’en parler, De cette confrontation découle souvent
Vimpression d'un ésotérisme architectural qui mine partois
edifice et le bien commun.
Dissimulant ses savoirs et ses compétences derribro
un objet autonome, l'architecte a quelques difficultés &
wsérerdans les schémas classiques deladivsion dutravall,
dans une éventuelle pluridisciplinarité ou dans limaginaire
des usegers. Déslors, nous pouvonscomprendre la méfiance
au‘inspire, aux destinatairos d'architecture, tout beau dis-
cours sur la fonction de cette éminente activite et sur les
prétentions de ses ceuvres — mesuré 8 l'aune d'une triste
réelité sociale des lieux oi il est censé s‘appliquor, Ces
s. Formulée ou non, c'était
13.4 Lucan. « usqu'oila
trsique doitele oxacarber
nlviusiome des areh
tectes ve Viseur, "1,
automre 1995,p. 110.
Metiers
problémes n'empéchent certos pas les architectes do contri-
buer 8 la réalisation de bétiments, mais c’est au prik d'un
jeu de réle od chacun peut défendre une vision différente
de ce qui est en train d'advenir. Lorsque les commancitaires
et les entreprises s’organisent pour mieux collaborer,
los maftras d’ceuvre peuvent étre amenés a réviser leur com-
munication et @ traduire dans un langage plus nature!
eur activité conceptuelle et leur poétique.
Si los architectes font déja une partie de ce travail
lorsqu'ils négocient. tiennent compte des utilisateurs et
répondent a leurs dents, encore feu quils puissentlecire
et le raconter — au risque pour eux de perdre un peu
de magio dans la mise en scéne de leur processus de créa
tion. Leur rapport au discours semble en effet avoir une
influence décisive sur leur présentation de soi et dans 'affi-
chage de leurs compétences professionnelles. Ainsi,
certaines maniares de parler d/architecture confortent le
maitre d’ceuvre dans le deni de ses propres competences
lorsque celles-ci ne sont pas directement impliquées dens
lareprésentation d'un objet architecturel.