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I. MIROIR
I.1 Définition
Un miroir est une surface polie réfléchissante. Il réfléchit toutes les longueurs d’onde du visible de la même façon.
Au bout d’un certain temps, il finit par s’oxyder. Il doit être métallisé. Les miroirs usuels sont réalisés par un dépôt
d’aluminium sur du verre
I.2 Cas particulier d’un prisme à réflexion totale.
Calculons la condition sur l’indice n du prisme pour avoir
une réflexion totale.
L’angle d’incidence vaut 45°. Soit i2 l’angle de réfraction.
45°
Les lois de Descartes s’écrivent : n sin 45° = sin i2 .
Pour avoir une réflexion totale, on doit avoir n sin 45° > 1 , n
soit n > 2 .
D’après les lois de Descartes de la réflexion, l’angle de réflexion est égal à l’opposé A A’
de l’angle d’incidence. Quelque soit le rayon issu de A, il semble après réflexion
provenir d’une source virtuelle A’ située derrière le miroir à une position symétrique
H
de A par rapport au plan du miroir.
Sur le schéma, A est un objet réel et A’ est une image virtuelle.
Quand on se regarde dans un miroir, l’œil voit A’ mais on ne peut pas la
projeter sur un écran. On ne peut pas « la saisir » avec la main !!!
On a donc A → A’ avec A’ symétrique de A par rapport au plan du miroir.
Le miroir est donc rigoureusement stigmatique.
La formule de conjugaison s’écrit : HA ' = − HA . On oriente arbitrairement l’axe AA’. H est le projeté orthogonal
de A sur le miroir plan.
On représente en traits pleins les rayons lumineux se propageant dans un milieu. On représente en traits
pointillés les rayons utiles pour la construction géométrique. Le rayon qui provient de A se réfléchit sur le miroir
et semble provenir du point A’.
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II.2 Image d’un objet – Le miroir plan est aplanétique
AB → A’B’.
On en déduit HA ' = − HA et HB ' = − HB . B B’
Pour un objet perpendiculaire à l’axe optique, on définit le grandissement transversal A A’
A' B ' H
γ= .
AB
A' B '
Pour un miroir plan, le grandissement transversal vaut γ = =1
AB
Le miroir plan est donc rigoureusement aplanétique.
II.3 Déplacement de l’image du double par translation du miroir
Si on translate parallèlement au miroir, il ne se passe rien. L’image ne bouge
pas.
Si on translate perpendiculairement au miroir, on observe un déplacement de A
l’image.
H1 H2 A1 A2
Miroir position 1 : A → A1
Miroir position 2 : A → A2
Il suffit d’appliquer la relation de Chasles en passant par le point A pour
déterminer A1 A2 .
A1 A2 = A1 A + AA2 = 2 H1 A + 2 AH 2 = 2 H1 H 2
On retient que l’image s’est déplacée du double du déplacement du miroir.
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π π
Dans le triangle IJK, on a : − i + − i ' + (π − α ) = π .
2 2
On a donc i + i ' = π − α .
D’où D = 2π − 2 (π − α ) = 2α .
On retient que le rayon lumineux a été dévié d’un angle double de l’angle entre les deux
miroirs.
Application : Si l’angle entre les deux miroirs vaut 90°, la déviation vaut 180°. On retrouve le
coin de cube étudié dans le paragraphe I. L’angle α vaut 90°.
III.1 Définition
Un miroir sphérique est une calotte sphérique, polie et réfléchissante. α 2r
C S
C = centre du miroir (centre de courbure de la surface réfléchissante)
S = sommet (point de symétrie de la calotte sphérique) R
R = rayon de la sphère
r = rayon du cercle de base
2r = diamètre d’ouverture
2α = angle d’ouverture (angle sous lequel on voit le miroir depuis C)
Axe optique = axe de symétrie de la calotte sphérique (passe par le centre C et le sommet S).
lumière lumière
C S S C
http://subaru2.univ-lemans.fr/enseignements/physique/02/optigeo/miroirs.html
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b) Stigmatisme rigoureux au centre et au sommet
Tous les rayons qui proviennent de C repassent par C après s’être réfléchis sur le miroir puisqu’ils arrivent avec une
incidence nulle sur le miroir.
De même, tous les rayons issus de S (ou de tout point appartenant à la surface du miroir) et émis en direction du
miroir s’y réfléchissent comme sur un miroir plan et semblent être issus de la source elle-même.
S C S
C
C →C S →S
On se place dans les conditions de Gauss (rayons paraxiaux). On peut donc faire un développement limité.
IS IS IS
tan α ≈ α ≈ ; tan α ' ≈ α ' ≈ et tan θ ≈ θ ≈ . On assimile l’arc de cercle au plan tangent. Les triangles
SA SA ' SC
ASI, A’SI et CSI sont considérés dans cette approximation comme rectangles en S.
Les angles sont orientés. On vérifie les signes : α > 0 ; IS < 0 et SA < 0 .
IS IS IS 1 1 2
On réinjecte dans l’équation (3) : + =2 . On en déduit : + =
SA SA ' SC SA SA ' SC
Cette relation est indépendante de l’angle d’incidence i. Elle est donc valable pour tous les rayons issus de A et se
réfléchissant sur le miroir à condition d’être dans les conditions de Gauss. L’image d’un point est un point. Il s’agit
en fait d’un stigmatisme approché car la relation ci-dessus résulte d’un développement limité !
Dans les conditions de Gauss, le miroir sphérique est approximativement stigmatique. A → A '
1 1 2
La formule conjugaison au sommet s’écrit : + =
SA SA ' SC
b) Formule de conjugaison au centre
1 1 2
On pourrait démontrer de même une autre formule de conjugaison du miroir sphérique : + = .
CA CA ' CS
c) Cas particuliers
• Si A = C. Quelle est l’image du centre ? On écrit : C → C’.
1 1 2
+ = . On en déduit immédiatement que SC ' = SC . On retrouve que l’image du centre est le centre.
SC SC ' SC
• Si A = S Quelle est l’image du sommet ? On écrit : S → S’.
1 1 2
+ = . On en déduit immédiatement que CS ' = CS . On retrouve que l’image du sommet est le
CS CS ' CS
sommet.
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d) Définition du foyer principal objet ou foyer objet
Un foyer principal objet, appelé foyer objet et noté F
est un point appartenant à l’axe optique tel que son
image à travers le système optique est à l’infini. Tous
les rayons qui passent par F (ou semblent passer par
F), se réfléchissent sur le miroir et sont parallèles à
l’axe optique : F → ∞ . C F S
Remarque : Cette définition s’applique à tout système
optique. On définit F1 un foyer objet pour le système optique
n°1, un foyer objet F2 pour le système optique n°2 et même F
pour le système optique constitué du système 1 et du système 2 (voir TD).
1 1 2 SC
On applique une des formules de conjugaison : + = , d’où SF = .
SF ∞ SC 2
Pour un miroir sphérique, les foyers objet et image sont confondus. Ils sont situés au milieu du segment [CS ]
et notés F.
f) Distance focale du miroir
R
La distance focale du miroir est SF = . On la note f. On ne précise pas comme pour les lentilles distance
2
focale objet et distance focale image puisque les points F et F’ sont confondus.
III.4 Aplanétisme approché du miroir sphérique
On se place dans les conditions de Gauss. Soit un petit objet AB
perpendiculaire à l’axe optique. On confond l’arc de cercle CA S’
1 1 2
avec le plan tangent. A → A ' . On a alors : + = .
CA CA ' CS
Soit S’ l’intersection de la droite CB avec le miroir sphérique.
1 1 2 A C A’ S
B → B ' . On a alors : + = .
CB CB ' CS '
Or CS = CS ' ; CB = CA . D’après les deux formules de
B
conjugaison, on a donc CB ' = CA ' . On trace un cercle de centre
C et passant par A’. L’intersection avec la droite CB donne le point B’. Dans les conditions de Gauss, on confond l’arc
de cercle avec le plan tangent, l’image d’un petit objet AB perpendiculaire à l’axe optique est une petite image A’B’
perpendiculaire à l’axe optique.
Le miroir sphérique est donc approximativement aplanétique pour des petits objets perpendiculaires à l’axe optique.
A ' B ' CA '
On définit le grandissement transversal γ = = . L’objet AB est perpendiculaire à l’axe optique.
AB CA
Si γ > 0 , l’image est droite. Si γ < 0 , l’image est renversée.
Si γ > 1, l’image est plus grande que l’objet. Si γ = 1, l’image est de même taille que l’objet. Si γ < 1, l’image
est plus petite que l’objet.
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III.5 Tracé de rayons lumineux
a) Convention de représentation du miroir sphérique
On utilisera par la suite la représentation conventionnelle du miroir dans les conditions de Gauss : on
confond le miroir sphérique avec son plan tangent en S. On rajoute deux petits traits pour indiquer le sens de
la concavité. Il faut faire bien attention à placer correctement les points F et C.
AB → A ' B '
B’
A
A’ C F S
B
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On remarque que cette figure et la figure du paragraphe précédent se ressemblent !!! C’est prévisible d’après le
principe de retour inverse de la
lumière.
b3) Objet situé en F
On a un objet réel. L’image est à B
l’infini. On dit qu’elle est virtuelle
car on ne peut pas la projeter sur un
écran. Par contre, l’œil peut
θ
visualiser cette image. On verra que C F S
l’œil n’a besoin d’accommoder
(voir chapitre sur le principe de
fonctionnement de l’œil). On a une
observation sans fatigue.
image à l'infini
AB →
vue sous un angle θ
AB → A ' B '
B’
B
C F A S A’
Quand on se regarde dans un miroir concave (objet situé entre F et S), on observe bien une image droite
plus grande que l’objet.
On verra que si on se regarde dans un miroir convexe, l’image est droite et plus petite que l’objet.
Cette méthode sera utilisée en TP pour reconnaître rapidement la nature d’un miroir.
Expliquons le tracé d’un rayon lumineux : un rayon qui semble passer par B et le foyer objet se réfléchit
parallèlement à l’axe.
B
B’
C F A’ S A
AB → A ' B '
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c) Miroir convexe
AB → A ' B ' A S A’ F C
Cette méthode sera utilisée en TP pour reconnaître rapidement la nature d’un miroir. Un miroir convexe
rapetisse un objet réel alors qu’un miroir concave avec un objet près du sommet grossit un objet réel.
B’
B
A’ S A F C
AB → A ' B '
A’
S F A C
AB → A ' B ' B’
Un rayon parallèle à l’axe, semblant passer par B, se réfléchit sur le miroir en semblant provenir du foyer
image F.
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III.6 Définition du foyer secondaire objet, foyer secondaire image. Tracé d’un rayon quelconque
a) Foyer principal objet, foyer secondaire objet
B
θ
C F S
image à l’infini
On a vu que l’image de F est l’infini. Plus précisément, tous les rayons passant par F et se réfléchissant sur
le miroir, sont parallèles à l’axe optique.
L’image de B est une image à l’infini vue sous un angle θ . Plus précisément, tous les rayons passant par B
et se réfléchissant sur le miroir, sont parallèles entre eux et font un angle θ avec l’horizontale.
B
θ
C F S
objet à l’infini
vu sous un angle θ
Le point B est donc l’intersection du rayon lumineux passant par le centre (qui n’est pas dévié) avec le plan
focal image du miroir sphérique. Ce point est appelé foyer secondaire image correspondant à l’inclinaison θ .
Le point F est le foyer principal objet du miroir sphérique.
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c) Tracé d’un rayon quelconque
Soit un rayon lumineux (noté 1) quelconque arrivant sur le miroir. Comment se réfléchit-il ?
I
θ S
C F
rayon 1
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III.7 Définition d’un objet à l’infini
• On considère un objet AB éloigné du miroir.
B
AB → A ' B '
A’ F S
A C B’
1 1 2
La formule de conjugaison avec l’origine au sommet s’écrit : + =
SA SA ' SC
SC
• Si on envisage le passage à la limite : SA → +∞ . On obtient un objet réel situé à l’infini. On a alors : SA ' = .
2
A’ est alors en F, c’est le foyer principal image. Le point B est le foyer secondaire image.
Comment en déduire graphiquement le point B’ ? B
L’objet bien que très éloigne est situé à une distance
D du miroir. On le voit sous un angle α avec
α
AB
tan α ≈ α = .
D A D
objet à l'infini
→ A' B '
vu sous un angle α α F=A’ S
C
B’
Il est très important de ne pas représenter un rayon parallèle à l’axe, sinon on est ramené à la situation
précédente avec un objet situé à distance finie.
• On a donc deux types d’objets pour les représentations sur les schémas : objet AB à distance finie et objet à l’infini
vu sous un angle α .
Remarque : On peut considérer un objet centré sur l’axe optique. Dans ce cas, on représente un rayon faisant un
α
angle par rapport à l’horizontale.
2
α α A' B '
On a alors : tan = =
2 2 2f B’
α/2 F S
C
A’
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III.8 BILAN des formules de conjugaison des miroirs sphériques
Les formules de conjugaison avec l’origine au sommet, au centre et
les formules de Newton sont valables pour tout type de miroir
B
sphérique (concave ou convexe) et quelque soit la position de
l’objet à condition de travailler dans les conditions de Gauss.
a) Origine en S A’
1 1 2 A C F S
On a démontré au paragraphe III.3 que + = .
SA SA ' SC B’
A ' B ' SA '
D’après le théorème de Thalès, on a = . Pour écrire
AB SA
cette relation en grandeurs algébriques, il suffit de regarder les signes des différentes grandeurs algébriques sur un
schéma. Ici, SA > 0 , SA ' > 0 et γ < 0 , d’où le signe – à rajouter dans la formule pour l’écrire en grandeurs
algébriques.
1 1 2
Formule de conjugaison avec origine en S : + = (valable dans les conditions de Gauss)
SA SA ' SC
A' B ' SA '
γ= =−
AB SA
Ces formules sont à connaître par cœur. On peut mémoriser que l’on a un signe + dans la formule de
conjugaison et que chaque terme commence par le point S.
b) Origine en C
1 1 2
On admet que + = . On pourrait la démontrer avec le même raisonnement qu’au paragraphe III.3.
CA CA ' CS
A' B ' CA '
D’après le théorème de Thalès, on a γ = = .
AB CA
Formule de conjugaison avec origine en S : B
1 1 2
+ = (valable dans les conditions de Gauss)
CA CA ' CS
A ' B ' CA ' A’
γ= =
AB CA A C F S
Ces formules sont à connaître par cœur. On peut
mémoriser que l’on a un signe + dans la formule de B’
conjugaison et que chaque terme commence par le
point C.
c) Origine en F – Formules de Newton et démonstration géométrique
Pour démontrer géométriquement les formules de Newton, la méthode est de tracer deux rayons lumineux :
un passant par le foyer objet et un autre passant par le foyer image. Il suffit de calculer le grandissement de
deux façons et on en déduit les formules de Newton.
On utilisera la même méthode pour les formules de B I
Newton avec les lentilles.
On applique deux fois le théorème de Thalès :
A ' B ' SJ FS A’
• γ = = =
AB AB FA A C F S
(il faut bien faire attention aux signes : FS < 0 et FA > 0 ) J
B’
A' B ' A' B ' FA '
• γ = = =
AB SI FS
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c1) Comment en déduire les formules de conjugaison avec l’origine en S à partir des formules de Newton ?
Il suffit d’appliquer deux fois la relation de Chasles en faisant intervenir le point S.
( FS + SA) ⋅ ( FS + SA ') = FS 2
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