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Observatoire de Lyon Les lois de Kepler démontrées avril 2014

1 Lois de Kepler , lois de Newton ... b

1.1 Les lois de Kepler b

• Première loi :

Planète
b

Les planètes décrivent une ellipse dont le Soleil occupe l’un r


des foyers. O c Sol ei l θ
F′ A
a(1 − e 2 ) b b b b

r= b
a
1 + e cos(θ)
b

• Deuxième loi :
M 1′ M2
M 2′ b b b

M1
Le rayon Soleil-Planète balaie des aires égales pendant des b

intervalles de temps égaux.


A ′b O
dS b b b
A
= constante. F
dt

• Troisième loi :
Période en années
b Sat ur ne
Planète a en ua P en année
Le carré de la période de révolution b
b Jupi t er
Mercure 0.387 0.241 1
est proportionnel au cube du demi Vénus 0.723 0.615 1/2 grand axe en UA
b M ar s
grand-axe de l’orbite. Terre 1 1 b Ter r e
b
−1 V énus 1 2 3
a3 Mars 1.524 1.882 b

= cste Jupiter 5.202 11.86 M er cur e


T2 −1
Saturne 9.555 29.46
échelles logarithmiques
y = 1.5x

1.2 Les lois de Newton


• Loi de la gravitation universelle :
Deux corps quelconques s’attirent en raison directe de leur masse et en raison inverse du carré de la distance de leurs
centres de gravité.

• Première loi de Newton ou principe de l’inertie (initialement formulé par Galilée) :


Dans un référentiel galiléen, le centre d’inertie G d’un solide soumis à un ensemble de forces dont la somme vectorielle est
nulle est soit au repos, soit animé d’un mouvement rectiligne et uniforme (le vecteur vitesse demeure constant).

• Deuxième loi de Newton (ou théorème du centre d’inertie) :


Dans un référentiel galiléen, la somme vectorielle des forces appliquées à un objet ponctuel est égale au produit de la
masse de l’objet par son vecteur accélération.

• Troisième loi de Newton :


Lorsqu’un solide S 1 exerce une force sur un solide S 2 , le solide S 2 exerce sur le solide S 1 , la force directement opposée.

Gravitation 1
Observatoire de Lyon Les lois de Kepler démontrées avril 2014

2 Deuxième loi de Kepler : la loi des aires


On considère un corps céleste P de masse m soumis à l’attraction d’un corps céleste S de masse M. Il est soumis à une force
b ~.
d’attraction F
Passons en coordonnées polaires.
On a r = f (θ) et l’aire balayée par le rayon vecteur ~
r pendant l’intervalle de
temps d t est telle que :
(r + dr )dθ 1 1
r + dr r × r dθ É dS É (r + dr ) × (r + dr )dθ.
r dθ 2 2
On en déduit :
r 1
θ
dS = r 2 dθ.
2
×
S Et :

dS 1 2 dθ
= r .(1)
dt 2 dt
D’après le principe fondamental de la dynamique, on a :
b

d~
v
~ =m
F (variation de la quantité de mouvement).
dt
b
~
F P
×
Le moment cinétique ~
σ est le moment de la quantité de mouvement, au-
trement dit :
~
σ =~ v.
r ∧ m~
× −→ ~ et ~
Comme F r sont colinéaires, on a :
S ~
r = SP
d~
σ d~
v
r ∧m
=~ =~0.
dt dt
Le moment cinétique est constant.

v On a ~
v = v~r + v~n .

vn vr v~r et ~
r sont colinéaires et ~ r ∧ m v~n ..
σ =~
b
P dθ
Mais ||v~n || = r , alors
dt

θ
σ = mr 2 = constante.(1′ )
dt
b

S De (1) et (1’), on déduit :

dS σ 1 dθ
= = r2 = constante.(2)
dt 2m 2 d t

3 Première loi de Kepler.


3.1 Trajectoire d’un corps soumis à une accélération centrale.

On considère un corps céleste P de masse m soumis à l’attrac-


tion d’un corps céleste S de masse M.
r × ~
u −−→ 1
P On note : SP = r , SP =~ u= ~
r et ~ r.
r
−−→
Le rayon vecteur SP = ~ r du corps céleste P de masse m sou-
θ mis à l’attraction du corps céleste S de masse M varie constam-
×
S x ment mais l’énergie totale de P reste constante.

1 Mm
On sait que l’énergie totale est : E t ot = E C + E P avec l’énergie cinétique : E C = mv 2 et l’énergie potentielle : E P = −G .
2 r

Gravitation 2
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³ ´
~
v On considère le repère mobile P, ~ ~′ . De −
u, u
−→
SP = r ~
u , on déduit par dérivation :
r × ~
u dr dθ ~′
P ~
u +r u. ~
v=
dt dt
µ ¶2 µ ¶
× dr dθ 2
S v ||2 =
On a donc : ||~ +r2 .
dt dt
Et par conséquent :
µµ ¶2 µ ¶2 ¶
1 Mm 1 dr dθ Mm
E t ot = mv 2 − G = m +r 2
−G .
2 r 2 dt dt r
dS dθ
D’après la loi des aires : est une constante, on en déduit donc que : r 2 = constante = K .
dt dt
Et finalement :
dθ K
= 2.
dt r
En remplaçant dans l’expression de l’énergie totale, on obtient :
µµ ¶ µ ¶2 ¶
1 dr 2 2 K Mm
E t ot = m +r −G .
2 dt r2 r
Ou encore :
µµ ¶2 ¶
1 dr K2 Mm
E t ot = m + 2 −G .
2 dt r r
Effectuons un changement de variable...On a :
dr dr dθ K dr
= × = 2× .
dt dθ d t r dθ
On en déduit une autre expression de l’énergie totale :

µµ ¶ ¶
1 K dr 2 K 2 Mm
E t ot = m × + 2 −G
2 r 2 dθ r r
2µ µ ¶2 ¶
1 K 1 dr Mm
= m × +1 −G
2 r2 r2 dθ r
Effectuons un autre changement de variable en posant :
1
= u.
r
1 dr du dr du
On a alors en différenciant par rapport à θ : − 2
= dont on déduit : = −r 2 .
r dθ dθ dθ dθ
On en tire une autre expression de l’énergie totale en fonction de u :
µ µ ¶ ¶
1 du 2
E t ot = mK 2 u 2 r 2 + 1 − G Mmu
2 dθ
µµ ¶2 ¶
1 du
= mK 2 + u 2 − G Mmu
2 dθ
L’énergie totale est constante, alors si on dérive l’expression précédente par rapport à θ, on obtient :
µ ¶
1 du d 2 u du du
0 = mK 2 2 + 2u − G Mm
2 dθ dθ2 dθ dθ
µ 2 ¶
du d u du du
⇔ 0 = mK 2 +u − G Mm
dθ dθ2 dθ dθ
µ µ 2 ¶ ¶
du d u
⇔ 0=m K2 +u −GM
dθ dθ2
µ 2 ¶
d u
⇔ 0=K2 + u −GM
dθ2
µ 2 ¶
d u
⇔ K2 + u =GM
dθ2
d 2u M
⇔ +u = G 2
dθ2 K

Gravitation 3
Observatoire de Lyon Les lois de Kepler démontrées avril 2014

1 M
Cette équation différentielle admet comme solution : u = = A cos(θ − θ0 ) + G 2 .
r K
1
On en déduit : r = .
M
A cos(θ − θ0 ) + G
K2
1 M
On pose :(3) = G 2 ,(4) e = Ap ; ce qui donne :
p K
p
r= .
e cos(θ − θ0 ) + 1
On reconnait l’équation polaire d’une conique d’excentricité e, de paramètre p, où θ0 est l’angle que fait le grand axe de la
conique avec l’axe polaire à l’origine des temps.
• Si e = 0, la conique est un cercle.
• Si 0 < e < 1, la conique est une ellipse.
• Si e = 1, la conique est une parabole.
• Si e > 1, la conique est une hyperbole.

3.2 Cas de l’ellipse


b

P p
b
Prenons : θ0 = 0 et r = .
e cos θ + 1
π
Avec θ = , r = p = P F.
p 2
Par définition de l’ellipse on a : P F = p, P F + P F ′ = 2a et
comme P ƒ F F ′ = 90o : F F ′2 + P F 2 = P F ′2 .
b b b b
A On en déduit :
F′ O OF = c F ( (
p +PF′ = 2a PF′ = 2a − p
2 2

OA = a p + (2c) = P F ′2
p + (2c) = (2a − p)2
2 2

( (
PF′ = 2a − p PF′ = 2a − p
⇔ 2 2 2 2
⇔ 2
p + 4c = 4a − 4ap + p c = a 2 − ap
c
Mais e = et c 2 = e 2 a 2 , alors p = a − ae 2 = a(1 − e 2 ) et finalement :
a
a(1 − e 2 )
r= .
e cosθ + 1
• Périhélie pour θ = 0, cos θ = 1 et r = a(1 − e)
• Aphélie pour θ = 180o , cos θ = −1 et r = a(1 + e)

4 Troisième loi de Kepler


On a vu que :
p
r= , oùp = a(1 − e 2 ).
e cos(θ − θ0 ) + 1
dS K σ K
D’après (2) = et en intégrant : S(t ) = t = t.
dt 2 2m 2 µ ¶
K K 2
Sur une période P pour une ellipse de grand axe a et de petit axe b, on a : S(P ) = πab = P et (6) :(πab)2 = P .
2 2
On a vu au 3.2 que : p = a(1 − e 2 ).
De (3), on déduit : K 2 = G M p et K 2 = G M a(1 − e 2 ).

D’autre part : b 2 = a 2 (1 − e 2 ), alors (6) donne :

K2 2 K 2P 2
πa 2 × a 2 (1 − e 2 ) = P ⇔ π2 a 2 × a 2 (1 − e 2 ) =
4 4
G M a(1 − e 2 )P 2
⇔ π2 a 2 × a 2 (1 − e 2 ) =
4
G M a(1 − e 2 )P 2 2 3 G MP 2
⇔ π a =
4 4
3
a GM
⇔ = .
P2 4π2

Gravitation 4
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5 Orbite des planètes et équation de Kepler.


b

C M′
×
×
E est une ellipse d’excentricité
p e, de centre O de grand axe a , M
de petit axe b = a 1 − e 2 et de foyers F et F ′ .
On considère C le cercle de centre O et de rayon a. r

M’ est le point de C qui a même abscisse que le point M de


θ
l’ellipse. ×
A ×
F′ ×
u
× ×
P
×
O F H
On va remplacer r et θ par une variable unique : l’anomalie
excentrique u, où u est l’angle que forme le rayon OM ′ avec
avec l’axe des abscisses.

On va exprimer r en fonction de u et en fonction de u.
dt

5.1 Expression de r en fonction de u.


Soit y l’ordonnée de M et y ′ celle de M’.
x2 y 2
Pour M, on a : 2 + 2 = 1.
a b
x 2 y ′2
Pour M’ on a : 2 + 2 = 1.
a a
y 2 y ′2 y b
En soustrayant terme à terme ces deux relations, on obtient : 2 = 2 ⇔ ′ = .
b a y a
p y p
2
Or b = a 1 − e , alors ′ = 1 − e .2
y
−−−→ −−→ −−→
De OM = OF + F M , on déduit : x = a cos u = c + r cos θ ⇔ r cos θ = a cos u − c = a(cos u − e).
−−−→ −−→ −−−→ y r sin θ p
De OM ′ = OF + F M ′ , on déduit : y ′ = a sin u ⇔ p = a sin u ⇔ p = a sin u ⇔ r sin θ = a sin u 1 − e 2 .
1 − e2 1 − e2
On a les deux relations :
(
r cos θ = a(cos u − e)
p
r sin θ = a sin u 1 − e 2
On élève au carré et on ajoute terme à terme ; on obtient :
r 2 = a 2 (cos u − e)2 + a 2 sin2 u(1− e 2 ) = a 2 (cos2 u − 2e cos u + e 2 + sin2 u − e 2 sin2 u = a 2 (1− 2e cos u + e 2 cos u) = a 2 (1− e cosu)2 .
On a finalement :
(I ) : r = a(1 − e cos u).


5.2 Expression de en fonction de u.
dt
 µ µ ¶ µ ¶¶
( 
 2 θ 2 θ
 r cos − sin = a(cos u − e)
r cos θ = a(cos u − e) 2 2
⇔ µ µ ¶ µ ¶¶
r= a(1 − e cos u) 
 θ θ
 r cos2 + sin2 = a(1 − e cos u)
2 2
Par addition et par soustraction des égalités précédentes, on obtient :
 µ ¶  µ ¶
 2 θ  2 θ
 2r cos
 = a(cosu − e + 1 − e cos u)  2r cos
 = a(1 − e)(1 + cos u)
2 2
µ ¶ ⇔ µ ¶

 θ 
 θ
 2r sin2 = a(1 − e cos u − cos u + e)  2r sin2 = a(1 + e)(1 − cos u)
2 2
³ ´
µ ¶ 2 u
θ a(1 + e)(1 − cos u) 1 + e 1 − cos u 1 + e sin 1+e ³ ´
2 u
On en déduit : tan2 = = = ³2 ´ = tan
2 a(1 − e)(1 + cos u) 1 − e 1 + cos u 1 − e cos2 u 1−e 2
2
On a finalement : µ ¶ r
θ 1+e ³u ´
(I I ) tan = tan .
2 1−e 2

Gravitation 5
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dθ dθ du
Comme = , par différenciation de (II), on obtient :
dt du d t
r
1 dθ 1 1+e du
µ ¶= ³ ´.
2 θ 2 1 − e cos2 u
cos2 2
2
µ ¶
θ
Mais on a vu que 2r cos2 = a(1 − e)(1 + cos u).
2
µ ¶ µ ¶
θ θ a
r 2 cos2 = a(1 − e)(1 + cos u) ⇔ cos2 = (1 − e)(1 + cos u)
2 2 2r
µ ¶ ³u ´
θ a
⇔ cos2 = (1 − e) cos2
2 r 2

ce qui donne :
r r
1 dθ 1 1+e du dθ 1+e a
µ ¶= ³ ´⇔ = (1 − e).
2 θ 2 1 − e cos2 u du 1−e r
cos2 2
2
Mais (I ) : r = a(1 − e cos u), alors :
dθ p 1
= 1 − e2 .
du 1 − e cos u
Et finalement : p
dθ 1 − e 2 du
= .
dt 1 − e cos u d t

5.3 Equation de Kepler.



D’après la loi des aires, r 2 = K , où K constante des aires.
dt p
dθ 1 − e 2 du
Avec r = a(1 − e cos u) et = , on a :
dt 1 − e cos u d t
p
1 − e 2 du p du
2 2
a (1 − e cos u) = K ⇔ a 2 (1 − e cos u) 1 − e 2 =K.
1 − e cos u d t dt
p
K p 2πa 2 1 − e 2
Mais πab = P et b = a 1 − e 2 alors K = , et :
2 P
du 2π 2π
(1 − e cos u) = ⇔ (1 − e cos u)du = dt.
dt P P

En intégrant, on obtient : u − e sin u = (t − t0 ) ; c’est l’équation de Kepler.
P

Soit M = (t − t0 ),l’anomalie moyenne ; l’équation de Kepler s’écrit :
P
(I I I ) : u − e sin u = M

Gravitation 6

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