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Livre conseils pour la méthode Ecoute Ton Chien

Une autre façon


d’éduquer son chien
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Introduction

La méthode d’éducation canine que j’ai créée est basée sur l’observation
de chiens en meute. Elle ressemble aux méthodes d’éducation classiques
sur certains aspects, mais la philosophie est complètement différente.

Il va falloir vous adapter et apprendre à penser “chien”.

Débarrassez-vous de vos idées reçues sur le chien et prenez le temps de


comprendre comment il vit les choses. Vous verrez que votre travail sera
récompensé et que vous obtiendrez rapidement des résultats impression-
nants. Vous trouverez dans ce livret des conseils pour faciliter l’éducation
ou la rééducation de votre chien par ma méthode.

Bonne lecture.

Le chien est un animal intelligent. Mais c’est un chien, pas un homme.


Il sait s’adapter à l’homme, acceptons donc de nous adapter à lui.
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Ma méthode éthologique en 10 points

1 - La méthode s’appuie sur le comportement naturel du chien, elle utilise


son langage. Elle est appelée MÉTHODE ÉTHOLOGIQUE.
2 - La méthode exclut toute agressivité, c’est une méthode sans coup
et sans cri.
3 - On ne dresse pas le chien, on apprend au maître à s’en faire obéir.
4 - Le travail avec le chien s’effectue toujours en présence du maître et avec
sa participation active.
5 - Le programme est spécifiquement créé pour le chien de famille auquel
on demande deux choses : avoir des limites à la maison et être maîtrisable
quand on l’emmène à l’extérieur.
6 - La méthode convient à tous les chiens quel que soit leur âge
ou leur race.

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7 - Cette méthode a prouvé son efficacité sur les chiens réputés difficiles.
Elle convient donc pour résoudre les problèmes de comportement tels que
l’agressivité ou la destruction.
8 - Le chien étant un animal intelligent, nous nous appuyons sur celle-ci
pour le convaincre plutôt que le contraindre, comme cela se fait avec les
“méthodes classiques”.
9 - Le respect du chien est notre priorité absolue, nous ne donnons donc
pas de conseil qui pourrait aider le maître à court terme et l’obliger à se
séparer de son chien à long terme.
10 - La culpabilisation du maître et la psychologie de supermarché ne font
pas partie de notre panoplie. Notre seul but est d’apprendre au maître les
techniques nécessaires pour vivre en harmonie avec son chien.

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Dressage éthologique…
 Une autre approche du chien

Éduquer son chien sans faire d’erreur n’est pas toujours simple et il arrive
parfois que même après des cours assidus de dressage un chien refuse en-
core de rester couché à sa place en concours ou dans la maison, qu’il tire
sur sa laisse au risque de jeter son maître par terre ou fugue en devenant
soudain sourd à tous les appels.
Face à ces problèmes de la vie courante, une nouvelle conception du dres-
sage a fait son chemin parmi certains amateurs, ceux-ci s’appuyant sur le
travail des “chuchoteurs” qui dressent les chevaux les plus rétifs.
Ces dresseurs se sont rendu compte que l’obéissance canine ne répond pas
uniquement à la théorie du comportement mais plutôt sur une théorie de
l’apprentissage. Cette méthode éducative s’appelle “le dres-
sage éthologique”.

La base
Dans le dressage éthologique, l’obéissance se base essentiellement sur les
sentiments du chien et non sur une quelconque “programmation”, la ques-
tion fondamentale est donc de savoir pourquoi le chien n’obéit pas dans
certaines circonstances et, à partir de là, le maître va apprendre comment
faire pour que son compagnon exécute ce qui lui est demandé.
Pas à pas, le maître apprend de la sorte comment arriver à ce que son
chien lui obéisse dans toutes les circonstances de la vie courante aussi bien
qu’en compétition sans pour cela se mécaniser.
Un chien éduqué par le dressage éthologique n’est pas une machine au
mécanisme bien huilé, au contraire, c’est un chien qui conserve
son caractère et ses envies mais ceux-ci sont contrôlés en toutes
circonstances par un maître qui sait comment se faire obéir.

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La technique
La technique utilisée par les tenants de cette méthode est totalement dif-
férente de ce qui se passe dans les clubs traditionnels, ici, ce n’est pas le
maître qui doit se “mouler” à ce qu’enseigne le dresseur mais, au contraire,
ce dernier s’adapte le plus individuellement possible au maître afin de bien
lui faire comprendre et appliquer “le” geste nécessaire au bon moment.
Le dressage éthologique est une technique éducative qui
s’appuie sur la volonté du maître d’apprendre le “mode
d’emploi” de son compagnon... Et à l’utiliser correcte-
ment, à bon escient et au bon moment. Ce type d’éducation
invite aussi le maître à remettre en question la qualité de la relation qu’il
entretient avec son chien. Enfin, le dressage éthologique vise aussi à ap-
prendre très vite l’autonomie au maître afin qu’il puisse vivre le plus rapi-
dement possible en harmonie avec son chien tout en tenant compte que
“pour faire plier la nature, il faut lui obéir”.

Contre l’agressivité
Pour terminer, touchons au sujet très à la mode des chiens présentant des
“comportements anormaux”, tels que angoisse, anxiété, agressivité, hy-
peractivité, destruction, aboiements et autres problèmes. Avec le dressage
éthologique, la quasi-totalité de ces débordements disparaissent d’eux-
mêmes et ceux qui restent sont canalisés par la super obéissance mise en
place.
Il ne faut pourtant pas en conclure que le dressage éthologique est la pa-
nacée à tous les problèmes canins. En effet, il ne faut jamais perdre de vue
que le meilleur dresseur ne pourra jamais agir à la place du maître et, pour
être efficace, il faudra que ce dernier veuille vraiment appliquer la méthode
et s’engage, par ses gestes et ses attitudes, à nouer une véritable relation
d’égal à égal avec son chien.

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Programme du stage “Le chien de Famille”

TECHNIQUES NECESSAIRES POUR LA MAISON


1 - RESTER A SA PLACE
But : le chien doit se tenir à l’endroit désigné : panier, tapis, pièce ... jusqu’à
nouvel ordre et quoi qu’il se passe autour de lui.
Intérêt : obtenir du chien qu’il soit calme, pouvoir bloquer le chien tempo-
rairement à un endroit pendant qu’on lave le sol par exemple.

2 - RESPECTER LES INTERDITS


A - Interdit définitif
But : interdire au chien une pièce, un endroit tel que le divan ou lui défendre
de mettre le nez sur la table, l’empêcher de mendier à table , de sauter sur
les gens, de courir après le chat...
Intérêt : obtenir du chien qu’il connaisse les limites à ne pas dépasser et ce
sans avoir à lui donner d’ordre.
B - Interdit temporaire
But : interdire au chien de manière temporaire une pièce de la maison.
Intérêt : éviter de bloquer le chien dans son panier alors qu’une seule pièce
est interdite.

3 - LES AUTORISATIONS
But : apprendre au chien à attendre l’autorisation avant de franchir la porte
d’entrée ou le portail.
Intérêt : éviter les accidents dus à la précipitation du chien.

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TECHNIQUES NECESSAIRES POUR LA VILLE
1 - LA VOITURE
But : apprendre au chien à attendre l’autorisation avant de monter ou de
descendre de la voiture. Lui donner une place fixe dans la voiture.
Intérêt : éviter les accidents.

2 - LE TROTTOIR
But : apprendre au chien à attendre l‘autorisation avant de traverser la
route.
Intérêt : éviter que le chien se fasse heurter par une voiture.

TECHNIQUES NECESSAIRES POUR L’EXTERIEUR


1 - LA MARCHE EN LAISSE
But : apprendre au chien à marcher sans tirer sur sa laisse.
Intérêt : pouvoir se promener de manière agréable.

2 - GARDER UNE POSITION EN TOUTE SITUATION


But : obtenir du chien qu’il garde la position quoi qu’il se passe autour de lui.
Intérêt : pouvoir amener son chien partout avec soi (chez des amis, au
restaurant, à la terrasse d’un café ... ) en ayant l’assurance qu’il se tienne
correctement.

3 - LE RAPPEL / RAPPEL AU SIFFLET


But : obtenir du chien qu’il revienne dés qu’on l’appelle.
Intérêt : un bon rappel permet de laisser un maximum de liberté au chien.

EN CE QUI CONCERNE LES INTERDITS, C’EST AU MAÎTRE DE DECIDER


DE CE QU’IL SOUHAITE IMPOSER A SON CHIEN.
NOUS LUI APPORTONS LES TECHNIQUES.

LES SOLUTIONS POUR RESOUDRE LES PROBLEMES DE


COMPORTEMENT SONT DONNES DANS CE STAGE.

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Un chien obéissant, sans cri ni coup !

Ma méthode repose sur la compréhension des comportements du chien.


Elle se base sur les notions de déplacement et de territoire, elle respecte l’instinct
du chien et utilise son langage.

Toute forme de violence est exclue : le chien n’obéit pas par conditionnement ou
par crainte mais parce que son maître se positionne comme leader et sait com-
muniquer avec lui.

Les résultats sont rapides et durables. En quelques minutes, votre chien apprendra
à se déplacer avec vous sans tirer sur la laisse, à accueillir des invités sans leur
sauter dessus ou à attendre votre signal pour monter et descendre du coffre de la
voiture.
Ecoute ton chien une méthode d’éducation canine sans vio-
lence.
Une méthode pour tous les chiens.

Aucun chien n’est irrécupérable. Chaque comportement a une explication logique.


Comprendre pourquoi le chien agit de telle ou telle manière permet d’apporter
une réponse adaptée et de créer de l’obéissance et une relation de confiance entre
vous et votre chien.
Apaisante

Ma méthode apaise le chien et permet ainsi de traiter divers troubles compor-


tementaux (peur, stress, anxiété de séparation, hyperactivité, agressivité…)
sans utiliser de médicament.

J’obtiens des résultats durables avec les chiens agressifs ou mordeurs.

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Caressez-le au bon moment.

Les caresses sont un outil de communication puissant avec le chien.


La plupart des chiens apprécient les caresses et cherchent comment les obtenir.
Tout comportement récompensé par une caresse sera renouvelé. Ne caressez
donc jamais votre chien quand il a un comportement que vous ne recherchez pas.

Les gens ont tendance à répondre à l’excitation du chien par des ca-
resses, pensant que le chien “leur fait la fête” parce qu’il est “content de les voir” :
ils encouragent donc le chien à s’exciter et par exemple à leur sauter dessus. En
revanche, peu de personnes pensent à caresser leur chien quand il est calme dans
une situation animée, ou quand il adopte enfin le comportement qu’on recherche.

Pensez donc à récompenser les bons comportements, et pas les mauvais.


Par exemple, ne caressez jamais un chien quand il grogne en lui disant gentiment
“calme-toi”, le chien comprendrait alors que vous le félicitez pour avoir grogné !
Vous devez toujours garder l’initiative du contact, c’est-à-dire des caresses :
appelez votre chien, puis caressez-le. En agissant ainsi, vous montrez au chien
que c’est vous qui gérez les contacts, et vous facilitez l’apprentissage du rappel.

En d’autres termes, si le chien sait qu’il n’est caressé que


lorsqu’il revient à l’appel de son maître, il ne voudra pas man-
quer une telle occasion !

Ne caressez pas le chien qui vient demander des caresses : vous lui lais-
seriez gérer les contacts et décider du moment où vous le caressez. En résumé,
ne caressez votre chien que lorsqu’il revient quand vous l’appelez ou quand il a
un comportement que vous recherchez. Ce sont des habitudes difficiles à prendre,
mais nécessaires pour la mise en place de la hiérarchie.

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De 0 à 8 mois : l’enfance…

Jusqu’à 8 mois, le chiot est très vulnérable : il vous considère comme


sa mère et compte sur vous pour lui apprendre les bases de la vie en société.
Mais quels sont les apprentissages nécessaires au chiot ?
On peut se poser la question suivante : qu’est-ce que sa mère lui ensei-
gnerait s’il était toujours avec elle ? Elle continuerait l’apprentissage de l’inhibition
à la morsure qui est essentiel pour la vie en groupe. Évitez à tout prix les jeux du
type “je tire, tu tires” sur une corde par exemple, vous développeriez chez lui un
type de morsure qui n’est pas naturel et qui peut être dangereux. N’encouragez
pas votre chiot à mordiller ou mordre, même pour jouer.
Une erreur commune avec les chiots est de les attraper par la peau du cou
en les secouant pour les corriger : une chienne n’a jamais ce comportement avec
ses petits, elle les “attrape par la peau du cou” uniquement pour les déplacer. Si
vous secouez votre chiot par la peau du cou, il le vivra comme une terrible agres-
sion et risque de ne plus vous faire confiance par la suite.
L’éducation du chiot ne doit pas se faire dans la terreur et dans l’énerve-
ment, mais des limites strictes doivent être mises en place. Dès son plus jeune âge,
apprenez-lui des règles : rester dans le panier, ne pas passer les portes avant
vous, ne pas sauter sur les gens…
Ne laissez pas tous les droits à votre chiot en remettant son éducation à
plus tard, il prendra une place de chef de meute avant que vous ne vous en ren-
diez compte.

Donner une place de leader à un chiot, c’est comme donner à


un enfant de 6 ans la responsabilité de la famille.
Le chiot ne demande qu’un leader à suivre, lui donner une place de chef de meute
peut être très angoissant pour lui : dans la nature, un chiot n’aurait jamais cette
place et ces responsabilités.

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De 8 mois à 3 ans : l’adolescence…

Après 8 mois, le chien commence à prendre de l’assurance. Il a bien


grandi et c’est généralement à cette époque que les maîtres rencontrent des pro-
blèmes avec leur compagnon. Comme tout adolescent, le chien va tester les règles
établies et si celles-ci ne sont pas absolument claires, il va prendre la place de
chef de meute. Ne croyez pas que votre chien va se “calmer” avec l’âge et que les
problèmes vont disparaître d’eux-mêmes. Bien au contraire, il va devenir de plus
en plus sûr de lui et vous imposer ses règles. Un chien adolescent qui montre des
signes d’agressivité a de grandes chances de devenir mordeur à l’âge adulte.

Vous devez être rigoureux sur les nouvelles règles établies


pendant les séances d’éducation : vous allez maintenant deve-
nir le leader de votre chien et mettre en place une éducation
durable.

Il est nécessaire d’établir des règles à l’extérieur et à la maison pour de-


venir le leader de son chien dans tous les territoires. Cela peut s’avérer difficile
dans les premiers temps, surtout si de mauvaises habitudes se sont installées de-
puis plusieurs mois voire plusieurs années. Votre chien n’agit pas contre vous, il
réagit simplement selon son instinct qui le pousse à prendre la place du leader
qu’il ne reconnaît pas en son maître. Il vous faut utiliser ce besoin de hiérarchie
pour devenir la personne en qui il a confiance, qu’il respecte et à laquelle il obéit.
Vous n’avez pas besoin d’utiliser la force pour vous positionner comme un leader :
quand les bonnes méthodes sont utilisées, le chien est un animal suffisamment
intelligent pour comprendre ce que vous attendez de lui.

Comme je le dis souvent, mieux vaut convaincre que contraindre le chien


à obéir ! Armez-vous de patience et de calme, et vous aurez bientôt une relation
de complicité et d’écoute avec votre chien.
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Après 3 ans : l’age adulte…

Après 3 ans, le chien est fort physiquement et mentalement. Il connaît


sa place dans la meute et si ses maîtres l’ont laissé prendre la place du chef de
meute, il sera plus difficile d’inverser cette hiérarchie. On ne parle plus d’éduca-
tion simple, mais de rééducation.
Il faut être très prudent car un chien adulte ira généralement au conflit si
on remet en cause la hiérarchie. Il est parfois nécessaire de museler le chien pen-
dant les séances d’éducation. Mettre une muselière à un chien ne le rendra pas
agressif, contrairement à certaines idées reçues, mais cela ne suffira pas à régler
les problèmes d’agressivité. Il va falloir lui retirer des “prérogatives de dominant ”,
c’est-à-dire lui faire comprendre que ce n’est plus lui qui dirige la meute, qui gère
les territoires et les contacts. En muselant le chien, vous évitez de rentrer en conflit
avec lui. Tous les chiens de plus de 3 ans n’ont pas besoin d’être muselés, et cer-
tains ayant un tempérament plus souple pourront être rééduqués assez facilement.

Une des caractéristiques du chien est qu’il vit dans l’instant : il ne se concentre pas
sur son passé et ne se projette pas dans l’avenir. La hiérarchie est situationnelle
et peut changer avec le temps. Aucun chien n’est dominant par nature et je n’ai
pas connu jusqu’à aujourd’hui de chiens dont la rééducation était impossible.
Même un chien placé au rang de chef de meute depuis des années acceptera le
changement hiérarchique et sera même soulagé de ne plus se sentir responsable
de sa famille.

Vous serez surpris de découvrir que votre chien peut être


calme et attentif à vous, même dans des situations qui d’habi-
tude le rendent incontrôlable.
Faites confiance à l’intelligence de votre chien, à ses capacités d’adaptation et à
votre aptitude à communiquer avec lui.

Ce chien doit porter une muselière pen-


dant les cours. La muselière sera retirée
quand la hiérarchie sera rétablie.
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“NON !” un mot absurde pour le chien.

Comment faire en sorte que le chien cesse un comportement indésirable ?


Beaucoup de maîtres utilisent le mot “NON” à tout bout de champ. C’est ce qui
est recommandé dans la plupart des méthodes classiques d’éducation canine :
“Montrez-vous ferme et dites-lui NON”. Pour moi, être ferme ne signifie pas
adopter un ton autoritaire en parlant au chien, mais établir et faire respecter des
règles logiques. Vous remarquerez que si le chien arrête le comportement gênant
quand il entend son maître hausser le ton et dire “NON”, ça ne l’empêche pas
de recommencer quelques secondes plus tard. En effet, ce mot du langage hu-
main n’a aucun sens pour le chien. Penser qu’on va arrêter un chien qui fait des
“bêtises” en le grondant est aussi un réflexe typiquement humain.

Vous ne voulez pas que votre chien prenne la nourriture au sol ?


Lui dire “NON” ne servira à rien, le chien doit apprendre au travers des consé-
quences de ses actes. Il n’a pas la notion du bien et du mal : il ne sait pas que
manger ce qu’il trouve par terre peut être dangereux pour sa santé. En revanche,
il a la notion de l’agréable et du désagréable. Rendez-lui donc désagréable de
ramasser de la nourriture à terre, il comprendra par lui-même qu’il n’a pas intérêt
à renouveler ce comportement.

Bannissez également les “ça suffit !”, “tu arrêtes maintenant !” et toutes les
variantes du fameux “NON !”. Un chien ne parle pas français et il est beaucoup
plus sensible à la communication non verbale. C’est ce qu’il faut utiliser pour qu’il
comprenne ce qu’on attend de lui.

Lui dire “NON” comme à un enfant, c’est oublier qu’il est


un animal et qu’il n’utilise pas le même langage que nous.

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“Pas bouger !” un ordre inutile.

Pourquoi utiliser l’ordre “pas bouger” avec son chien ? Si vous lui deman-
dez de se coucher, pourquoi ajouter cet ordre ? N’est-il pas censé rester couché ?
Beaucoup de maîtres sont adeptes du “pas bouger”. Ils font ce que j’appelle de
la psychologie canine humaine : le chien ne comprend pas le français, il associe
juste des vocalisations sur un comportement.

En général, les chiens comprennent deux choses : quand on leur dit


“couché”, ils peuvent se relever et partir ; et s’ils le font, leur maître leur dira
“pas bouger” toutes les deux minutes. Je préfère procéder comme ceci : si je de-
mande au chien de rester immobile (stop) ou de se coucher, il ne doit pas bouger
sans mon autorisation. Il y a donc un ordre de début et un ordre de fin. Entre les
deux, le chien reste en “stop” ou couché. Je n’ai pas besoin de lui dire pas bouger,
puisque je sais qu’il ne bougera pas sans que je lui ai donné l’ordre de fin, et ce,
dans toutes les situations.
Cette façon de voir est beaucoup plus logique pour le chien, vous verrez
qu’il comprend très vite ce qu’on attend de lui, contrairement à l’ordre “pas bou-
ger” qui n’est jamais vraiment acquis.

Ces chiens ont appris à attendre au trottoir sans qu’on leurs dise “pas bouger”.
Ils attendent l’autorisation de leur maître pour traverser.

Un chien bien éduqué peut attendre son maître devant un magasin, res-
ter couché au restaurant ou attendre au trottoir pour traverser sans jamais avoir
entendu l’ordre “pas bouger”. En effet, je ne lui apprends pas à rester immobile
mais à ne pas sortir d’un territoire. Le territoire peut être un tapis, une voiture ou
une pièce, mais il peut aussi s’agir d’un emplacement, dans le cas du “stop” et du
“couché” par exemple.
La notion de territoire est omniprésente
dans un groupe de chiens ; celui qui fait respecter
des territoires est considéré comme le leader.
16
“Au pied !” l’autoritarisme d’antan.

Pourquoi dire à un chien “au pied” ? Qu’est-ce que cela signifie ? Que le
chien a le droit de vous traîner en laisse la plupart du temps, mais pas quand vous
dites “au pied” ? Qu’il faut prévenir le chien qu’il est censé marcher à côté de son
maître ?
Quand vous prenez la laisse de votre chien, il sait très bien qu’il est en
laisse avec vous ! Déplacez-vous, inutile de dire “au pied”. Pour moi, cet ordre va
avec l’idée que le chien doit obéir, “point barre”. On lui dit “au pied”, et comme
un robot, il doit se mettre à marcher à côté de son maître.

Je pense qu’un chien doit choisir de marcher à côté de son


maître. On ne doit pas le forcer et l’agresser
avec des ordres comme “au pied !”.

Si votre chien vous considère comme un leader, il vous suivra quand vous
vous déplacez, sans que vous n’ayez rien à dire. Si ce n’est pas le cas, inutile d’es-
sayer de le forcer, il faut réussir à le convaincre. La marche en laisse ne doit pas
être seulement un exercice qu’on apprend au chien, cela doit être la façon dont
votre chien se comporte quand il est en laisse, tout le temps. Si vous devez dire
“au pied” toutes les 5 minutes quand vous sortez votre chien, vous n’avez pas fini !
Il faut réussir à être convaincu que le chien ne communique pas par la parole et
qu’il faut éviter les ordres inutiles qui le perturbent dans son apprentissage. Le
terme “au pied” est aussi utilisé pour rappeler les chiens. Je préfère, pour le rap-
pel, simplement leur dire “viens”, cette formule me paraissant plus sympathique.

L’autoritarisme qu’ont connu les clubs de dressage canin dirigés par d’anciens
militaires et maîtres-chiens n’a à mon avis plus lieu d’être. Il est beaucoup plus
agréable pour le maître et le chien de vivre une relation d’écoute mutuelle basée
sur une communication efficace.

17
Exclure les punitions.

Je suis absolument opposé aux punitions infligées aux chiens. Donner une
“raclée” à son chien ou lui hurler dessus parce qu’il a fugué ou qu’il a détruit
pendant l’absence de son maître est totalement inutile et relève à mon avis de la
maltraitance. Le chien ne comprend rien à part que son maître est agressif avec
lui quand il rentre du travail. L’isolement social est aussi une punition préconisée
par certaines méthodes d’éducation canine : enfermez le chien tout seul pendant
un moment pour lui faire comprendre que ce qu’il a fait est mal. Le chien ne com-
prend pas ce genre de raisonnements qui sont typiquement humains ; il sera juste
affolé et angoissé.

En effet, le chien est un animal qui vit dans l’instant : il ne fait pas le rap-
prochement entre le comportement qu’il a eu deux heures avant et la “punition”
du moment. De plus, le chien apprend principalement par les conséquences de
ses actes : s’il a l’habitude de mettre en pièce le sac poubelle quand son maître
n’est pas là, il ne comprendra pas la “raclée” du soir et continuera à détruire la
poubelle car c’est agréable pour lui. Il comprendra que détruire la poubelle est
une activité ludique puisqu’il trouve plein de choses à manger, et que le retour de
son maître est un moment angoissant puisqu’il risque de se faire “punir”.

Par contre, si quand le chien soulève le couvercle de la poubelle, un bruit


ou une odeur désagréable s’en échappent, il arrêtera de s’intéresser à la pou-
belle. C’est comme cela qu’il faut raisonner, et pas en s’imaginant que le chien va
“réfléchir à ce qu’il a fait” et comprendre que “c’est mal”…

La punition n’est pas naturelle pour le chien qui ne connait que


deux modes d’apprentissage : la correction sur le moment par un
autre chien et l’apprentissage par la conséquence de ses actes.

Ce n’est pas en punissant le chien qu’on obtient l’obéissance.


C’est en gagnant son respect et sa confiance.
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Crier, c’est agresser.

Pensez-vous que crier est une bonne méthode de communication ?


Crier sur un chien ou tenter de s’imposer par la force n’est pas digne d’un
chef de meute dans le monde canin. Vous n’obtiendrez jamais le respect de votre
chien en criant ou en tapant. Tout au plus, votre chien aura peur de vous et vous
aurez une illusion d’obéissance qui ne sera pas durable.

Vous savez, s’énerver, c’est contagieux !


Si vous vous énervez, votre chien va s’énerver aussi et vous
n’obtiendrez rien d’intéressant. Feriez-vous confiance à
quelqu’un qui s’énerve et vous hurle dessus ?
Certainement pas, et le chien non plus. Généralement vous criez parce que le
chien n’obéit pas. Et généralement le chien n’a pas compris l’ordre car cet ordre
est peu clair, illogique ou inconstant. Mettez-vous à la place du chien : on vous
donne un ordre, vous ne comprenez pas et on vous crie dessus. Est-ce que vous
comprendriez mieux ? Non. Peut-être auriez-vous besoin qu’on vous réexplique
avec d’autres mots. Un chien qui n’a pas compris un ordre a besoin qu’on lui
apprenne de nouveau l’ordre avec une méthode adaptée à son tempérament.

Un maître ne devrait jamais avoir à crier sur son chien, ce n’est pas ce
que j’appelle une relation sereine. Vous savez, un chien entend bien mieux que
nous, il suffit de lui chuchoter les ordres pour qu’il entende et obéisse. Pour moi,
un maître qui crie sur son chien fait de l’autoritarisme. Avoir de l’autorité sur son
chien n’est pas nécessaire pour l’éduquer. Il est par contre indispensable d’avoir
de l’influence sur son chien et d’être considéré comme un leader. Si le maître
n’arrive pas à faire obéir le chien autrement qu’en lui hurlant dessus, c’est à mon
avis parce que les méthodes d’apprentissage n’étaient pas les bonnes. La méthode
que j’utilise exclut les cris et les coups, et elle est très efficace ! Il ne s’agit pas de
tyranniser le chien, mais bien de le convaincre de nous obéir de son plein gré.

19
La nourriture

Tout d’abord, la nourriture ne doit pas être une monnaie d’échange pour
que le chien exécute des ordres. Votre chien vous obéira quand il vous considére-
ra comme un leader et qu’il aura du respect pour vous. Je n’utilise pas de frian-
dises pour éduquer le chien, je préfère utiliser son intelligence.

On entend souvent dire que pour que le maître soit considéré comme un
dominant, il faut toujours “nourrir son chien après soi”. Cette légende provient
de l’observation des loups chassant en meute : le leader mange le premier et les
autres membres du groupe ne peuvent s’alimenter que lorsqu’il les y a autorisés.
Cette situation n’existe pas chez le chien de compagnie ! Il est inutile de nourrir
le chien “après” le maître, à moins que le maître mange des croquettes dans la
même gamelle !

Pour montrer à votre chien que c’est vous qui contrôlez la nourriture, po-
sez la gamelle et laissez votre chien manger seul. Votre chien ne mange qu’en
votre présence ? C’est une façon de conserver sa place de chef de meute.

En restant à le regarder manger, vous vous comportez comme


un subordonné qui attendrait que le chef de meute le laisse ac-
céder à la nourriture, c’est-à-dire à la gamelle de croquettes !

Le chien se comporte alors


comme un leader qui montre
qu’il contrôle la nourriture :
il ne reviendra vers la gamelle que
pour montrer à son subordonné que
c’est bien lui qui décide quand les
membres de la meute mangent. Vous
avez essayé de ne pas le regarder
manger et il ne mange toujours pas
? N’abandonnez pas. Ne vous in-
quiétez pas, votre chien ne va pas se
laisser mourir de faim. Mais certains
chiens ont tellement de volonté qu’ils
peuvent mettre plus d’une semaine
à accepter que ce n’est plus eux qui
Cette chienne n’a pas besoin contrôlent la nourriture et se décider
qu’on la regarde manger ! à manger sans “leur public”.
20
Pourquoi la méthode ÉCOUTE TON CHIEN
n’est pas basée sur les récompenses (alimentaires).
Connaissez-vous le chien de Pavlov ?

Le chien de Pavlov est le nom d’une expérience réalisée par Ivan PAVLOV et qui a abouti
sur ce qu’on appelle le conditionnement classique ou pavlovien. La réaction est due à un
stimuli (ici le son d’une cloche annonçait la nourriture ce qui faisait saliver le chien).
Ce qui renvient à dire que la pratique des récompenses : “Je fais bien, j’ai une croquette”
est du conditionnement. L’usage de la récompense favorise donc un comportement que
l’on juge “bon ou incite le chien à faire ce qu’on lui dit” : Action-Réponse, comme une
machine !

La définition de l’intelligence nous apprend que c’est la faculté de l’être humain à possé-
der à la fois le jugement, la mémoire et la raison ainsi que l’aptitude à s’adapter à une
situation. Pendant de longues décennies, l’intelligence a été refusée aux chiens et cela a
duré jusqu’au début du XXème siècle. Cela a bien changé depuis, puisque la plupart des
scientifiques s’accordent à dire que le chien est à la fois guidé par son instinct mais éga-
lement par son intelligence.
Stanley Coren, chercheur américain en neuropsychologie et professeur de psycholo-
gie à la prestigieuse British Columbia, va plus loin en affirmant même que : “Le chien
est plus intelligent qu’un bébé de moins de deux ans”. Cette affirmation
a de quoi étonner mais le chercheur a mené une étude auprès de 200 spécialistes en
éducation canine sur l’ensemble des Etats-Unis avant de se prononcer. Et le résultat parle
de lui-même : un chien moyen est capable de comprendre 165 mots, soit autant qu’un
enfant de deux ans ! Certains chiens peuvent comprendre jusqu’à 1000 mots soit
davantage qu’un enfant âgé de 3 ans !
La compréhension du langage est en effet une des composantes permettant de mesurer
l’intelligence d’un être vivant. Et, Stanley Coren, dans son étude a effectué des tests basés
sur ces capacités de compréhension mais aussi sur d’autres éléments révélateurs de l’in-
telligence comme l’apprentissage par observation, la mémoire, la résolution de problème
ou bien encore l’apprentissage social. Le professeur a montré que les chiens possèdent les
3 types d’intelligences suivantes :
•l’intelligence instinctive,
•l’intelligence d’adaptation à des situations,
•et l’intelligence de travail.

De même, Gregory Berns, un neuroscientifique d’Emory qui mène des recherches IRM
sur les chiens affirme que “les chiens sont des animaux uniques, et je pense qu’à bien des
égards ils sont parmi les plus doués pour comprendre les comportements sociaux.”
Ainsi, la récompense “croquette” n’a pas sa place dans la méthode ÉCOUTE TON
CHIEN car son principe fondamental est l’intelligence du chien et que s’il a la même intel-
ligence qu’un enfant, il a aussi été démontré par Aletha SOLTER (docteur en psychologie)
que “l’utilisation des récompenses est en fait très proche de l’emploi des punitions parce
que l’absence de récompense est vécue comme une punition”.
21
Sortez votre chien !

Le chien est un animal social et curieux, il a besoin de découvrir de nou-


veaux environnements et de nouvelles personnes. En laissant votre chien enfermé,
vous ne lui permettez pas de s’habituer au monde extérieur : vous allez le déso-
cialiser et créer des réactions de peur ou d’agression face à l’inconnu. Un chien
bien éduqué peut être emmené partout : en ville, au restaurant, en vacances…

De plus, un chien a besoin d’exercice. Dans la nature, les loups par-


courent plusieurs dizaines de kilomètres par jour. Si vous avez choisi un chien
endurant, de type berger par exemple, il aura des besoins physiques importants.
Faites de longues balades, emmenez-le courir à pied ou en vélo. Il sera ravi de
se dépenser en découvrant de nouveaux territoires et ces balades renforceront le
lien entre votre chien et vous. Si vous disposez d’un jardin, votre chien a la chance
d’avoir un espace où se dépenser à domicile. C’est une bonne chose, mais cela
ne vous dispense pas de le sortir. Le problème des jardins est le suivant : ce sont
des “aquariums olfactifs”, c’est-à-dire que le chien y trouve toujours les mêmes
odeurs, et qu’il finit par s’en lasser comme un poisson rouge dans un bocal !

Le chien s’ennuie vite dans le jardin, et malheureusement ces chiens sont


souvent moins sortis que les chiens en appartement. Tous les chiens ont besoin
d’être promenés, mais attention, sortir votre chien pour qu’il se dépense ne veut
pas dire le lâcher et le laisser partir dans tous les sens…
Sur une balade d’une heure, vous pouvez exiger que votre chien marche
à vos côtés 45mn, et le laisser ensuite libre pendant 15mn. Sachez qu’un chien se
fatigue plus en marchant à côté de son maître qu’en galopant en liberté. En effet,
la concentration dont il doit faire preuve lui demande un effort plus important que
courir.
Les balades sont l’occasion de maintenir la hiérarchie
en dirigeant les déplacements de votre chien.
22
La promenade…

Vous promenez votre chien, ou bien c’est votre chien qui vous promène ?
Pour moi, si le maître fait du “ski nautique” quand il sort son chien, c’est qu’il n’est
pas positionné en leader.
Quand vous promenez votre chien, il doit être attentif à vous et à vos dé-
placements. Souvent, le chien semble ignorer que son maître est à l’autre bout de
la laisse ! Commencez par des balades éducatives, pas forcément très longues.
L’important est que vous soyez constant dans votre comportement : ne laissez
jamais votre chien diriger la marche. Exigez de votre chien qu’il soit attentif :
vous n’obtiendrez rien d’un chien en train de sentir une odeur intéressante !

Gérer les déplacements est la première condition


pour devenir le leader d’un chien : ne négligez pas cet exercice !

Votre chien doit marcher à vos côtés ou derrière vous dans toutes les situations.
Certains maîtres m’appellent en me disant qu’ils veulent juste que je leur apprenne
comment avoir un bon rappel sur leur chien. Mais comment peut-on contrôler un
chien à distance si on ne le contrôle pas quand il est en laisse ?
Commencez donc par le début, c’est-à-dire la marche en laisse. C’est le
premier exercice que j’apprends au maître et au chien, et il est essentiel qu’il soit
travaillé tous les jours. La laisse ne doit jamais être tendue, c’est un instrument de
communication avec le chien et une sécurité quand l’éducation du chien n’est pas
terminée, mais ce n’est en aucun cas un outil de contrainte.

Commencez par des balades dans des lieux peu animés, puis compliquez l’exer-
cice jusqu’à pouvoir emmener votre chien en centre-ville sans problème. Quand
votre chien marchera bien en laisse, vous pourrez progressivement supprimer la
laisse et, à terme, le promener sans laisse. Soyez constants dans votre comporte-
ment et n’hésitez pas à revoir cet exercice essentiel lors des séances d’éducation
au terrain.
23
Ne récompensez pas la peur.

La peur n’est pas un comportement qui est récompensé dans une meute de
chiens, car un chien peureux met la survie du groupe en péril. Pourtant, les maîtres
rencontrent souvent des problèmes de peur avec le chien de compagnie.

Bien souvent, ce sont les humains qui ont renforcé ce comportement sans le vou-
loir. Les maîtres pensent souvent qu’ils rassurent leur chien en le caressant quand
il a peur. C’est une erreur ! Si vous caressez votre chien quand il tremble de peur,
vous récompensez et encouragez ce comportement. Le chien n’est pas un enfant,
il ne se dit pas “j’ai peur, maman me rassure et ça va mieux”, mais plutôt “j’ai
peur, mon maître me caresse, il est content de moi” ! Le chien va renouveler ce
comportement et devenir de plus en plus peureux. Il pensera aussi qu’il a eu raison
d’avoir peur puisque ce comportement entraîne une réaction de la part du maître.

Mais alors, que faire ? Quand votre chien a peur, ignorez-le complète-
ment. Faites comme si vous ne voyiez pas qu’il a peur. Ne vous arrêtez pas, ne le
regardez pas, ne lui parlez pas, ne vous énervez pas… Par contre, n’hésitez pas
à le caresser quand il ne montre aucun signe de peur ! Vous pouvez aussi concen-
trer son attention sur autre chose : donnez-lui un ordre, il se focalisera alors sur
vous et non plus sur sa peur.

En rétablissant la hiérarchie, le chien pourra compter sur vous


quand quelque chose l’effraie : il se sentira protégé et aura
moins peur d’affronter les situations qui lui paraissent risquées.

N’oubliez pas de sortir régulièrement votre chien peureux, sans quoi il


ne s’habituera jamais à l’environnement et restera peureux. Emmenez-le dans
des endroits peu animés, puis de plus en plus riches en stimuli, pour l’habituer
progressivement.
24
L’absence…

Un chien subordonné ne s’inquiète pas quand son maître s’absente.


Beaucoup de maîtres ont des problèmes quand ils laissent leur chien seul
en leur absence. On parle d’hyper-attachement au maître : le chien ne supporte
pas d’être séparé de son maître. Les maîtres vivent souvent très mal cette situation
et adoptent les mauvais réflexes : le gronder quand ils rentrent et que le chien a
fait des bêtises, penser que le chien détruit pour énerver ses maîtres…

Que se passe-t-il dans la tête de votre chien quand vous quittez la maison et le
laissez seul ? Un chien qui se considère comme un leader se dira : je ne suis pas
en mesure de surveiller et protéger mon maître, il est parti et je suis inquiet pour
lui. Il sera alors très angoissé et pourra montrer des comportements indésirables
tels que les aboiements ou la destruction. Le maître partira de chez lui la peur au
ventre, en s’imaginant déjà les dégâts qu’il trouvera à son retour. Le chien le res-
sentira comme une menace : mon maître est stressé, je ne sais pas pourquoi mais
je dois le protéger. Le chien sera d’autant plus angoissé et traduira cette angoisse
par des “bêtises”.

C’est un cercle vicieux qu’il faut casser, éventuellement à l’aide d’outils


comme une cage d’intérieur ou un jouet d’occupation. Le maître doit s’efforcer de
ne porter aucun intérêt aux bêtises que son chien a faites et de nettoyer hors de sa
présence.
N’oubliez pas que le chien ferait n’importe quoi
pour attirer l’attention de son maître !
Cet hyper-attachement peut disparaître en rétablissant la hiérarchie, c’est-à-dire
en faisant comprendre au chien qu’il n’est pas responsable de la sécurité de
son maître. Un chien bien hiérarchisé se dira : mon maître est sorti du territoire,
moi je dois rester dans le territoire et attendre son retour, je suis en sécurité.
Vous pourrez alors partir tranquillement, sans vous inquiéter des bêtises que votre
chien pourrait faire !
25
Ne pas faire la fête à son chien.

C’est toujours un déchirement de laisser seul votre compagnon en votre


absence, et il est tentant de le couvrir d’attention avec des “au revoir mon bébé,
maman revient bientôt” au moment de partir. Pourtant, il ne faut jamais dire au
revoir à son chien. Les chien étant un animal grégaire, il est déjà difficile pour
lui d’être isolé socialement ; en agissant ainsi, le maître amplifie l’angoisse de
la séparation. Dire “au revoir” à son chien attire son attention sur le départ du
maître et crée de l’excitation qui peut ensuite se traduire par la destruction ou des
aboiements.

L’idéal est d’ignorer totalement le chien pendant 20 minutes avant le dé-


part afin que tout se passe dans le calme. Si votre chien reste sagement dans son
panier quand vous partez au travail, ce n’est pas qu’il ne vous aime pas, c’est
qu’il est parfaitement équilibré !

Quand vous rentrez à la maison, votre chien est resté seul plusieurs heures
et déborde d’énergie. En lui “faisant la fête”, vous l’encouragez à transformer
cette énergie en excitation.

Comme votre départ, votre retour


ne doit pas créer l’événement pour votre chien.
Ignorez donc ses manifestations de joie pendant au moins 10 minutes,
puis, une fois que le chien est calme, vous pouvez l’appeler et le caresser. C’est
ensuite le moment idéal pour aller promener votre chien et lui permettre de dépen-
ser son énergie en marchant ou en courant. La destruction intervient généralement
quand le maître adopte de mauvais comportements au moment de quitter et de
retrouver le chien. Faites des départs et des retours une situation banale et vous
réglerez de nombreux problèmes d’anxiété de séparation.

26
Privilégier le calme à l’excitation.

Certaines méthodes d’éducation utilisent des jouets pour “motiver le chien”


à obéir. On regroupe ces techniques sous le terme de ludopédagogie. L’idée d’une
éducation par le jeu est séduisante mais elle crée chez le chien une excitation per-
manente qui ne permet pas un apprentissage efficace.
Pour se concentrer sur l’apprentissage d’un exercice, un chien a besoin
d’être calme et attentif à son maître. Si vous jouez beaucoup avec votre chien, il
sera encouragé à manifester des comportements d’excitation en votre présence.
Une relation basée uniquement sur le jeu ne permet pas au chien de considérer
son maître comme un leader en qui il a confiance.

Un chien bien dans ses pattes est calme


et il est plus concentré sur son maître que sur une balle.

Beaucoup de gens ont l’habitude, lors de la rencontre ou des retrouvailles


avec un chien, de le caresser vigoureusement en poussant des cris suraigus et bien
souvent en s’accroupissant. Ils se comportent comme des subordonnés et encou-
ragent le chien à s’exciter et à leur sauter dessus. La rencontre et les échanges
avec votre chien doivent se passer dans le calme, pour vous et pour son bien-être.
Évitez donc d’encourager un chien qui s’excite, que ce soit en le caressant, avec
un jouet ou en lui montrant de l’attention. Si votre chien a tendance à s’exciter
facilement, arrêtez complètement de jouer avec lui. Il ne sera pas malheureux et
vous respectera d’autant plus.

Un chien équilibré et bien éduqué est capable d’être calme dans toutes les
situations. Si votre objectif est d’avoir un chien que vous pouvez emmener partout,
le calme est une condition nécessaire pour qu’il ne devienne jamais incontrôlable.
N’hésitez pas à le féliciter (calmement !) quand il est tranquille et attentif à vous.

27
Proscrire les jeux de force.

Il faut éviter à tout prix de jouer à des “jeux de force” avec son chien.
Certains chiens sont très joueurs et veulent “jouer à la bagarre” avec leur maître.
Ce sont généralement des chiens adolescents qui utilisent leur force physique pour
se mesurer à leur maître. Même si cela reste du jeu, c’est l’occasion pour le chien
de dominer son maître. En effet, le maître se retrouve souvent par terre, les quatre
pattes en l’air ! Les chiens adolescents jouent beaucoup à ces jeux de “je te do-
mine, tu me domines” entre eux. Mais ce type de jeu n’existe pas entre un chien
adulte et un chien adolescent. Le chien adulte n’accepterait en aucun cas qu’un
jeune essaie de le mettre à terre.

En tant que leader, vous devez vous comporter comme un


chien adulte et non comme un chien adolescent qui ne pourrait
pas être responsable dans un groupe de chiens.

Si vous aimez jouer avec votre chien, préférez des jeux qui utilisent l’in-
telligence du chien et dans lesquels vous êtes positionnés en leader. Vous pouvez
apprendre à votre chien à apporter une balle, puis la cacher dans des endroits
de plus en plus difficiles à trouver. Le chien utilisera donc son flair et aura comme
objectif de rapporter la balle à son maître. Évitez les parties de jeu qui surexcitent
le chien et ne sollicitent pas son mental : faire courir le chien après une balle 30
fois de suite n’utilise pas son intelligence. Cela l’encourage en plus à s’exciter, ce
qui n’est pas un comportement naturel ni recherché. Un chien équilibré n’a pas
besoin de jouets pour être heureux, malgré ce qu’on peut penser.

Les chiens obsédés par un jouet ont généralement été habitués à ne se dé-
penser qu’en courant après leur jouet, alors qu’ils préféreraient très certainement
faire une longue balade avec leur maître !

28
“Allez !” un mot à bannir.

Ce chien a appris à monter dans la voiture uniquement


quand l’ordre “monte” est donné.
Lui dire “allez, monte” perturberait l’apprentissage.

Pourquoi une exclusion du mot “allez”, qui parait inoffensif au premier


abord ? Le problème avec ce mot, c’est que le maître dit à son chien “Allez, viens !”,
“Allez, monte dans la voiture !”, “Allez, va jouer !”… Si bien que quand le chien
entend “Allez…”, il ne sait pas ce qui va suivre et peut avoir le comportement
inverse de celui qu’on attend de lui !

Ce mot est inutile et il perturbe le chien dans son apprentissage.

Habituez-vous à donner les ordres simplement : “stop”, “on y va”, “viens ”,


“monte”, “tapis”… C’est bien plus clair pour le chien, pour qui je le rappelle, le
langage humain n’est pas la langue d’origine. Le chien est le champion de la com-
munication non verbale : il analysera mieux que personne vos gestes, vos postures
et vos expressions faciales.

Mais ne comptez pas sur lui pour apprendre à parler français ! Le chien
est capable d’associer des vocalisations à un comportement. C’est cette facul-
té qu’on utilise pour lui apprendre à répondre à la voix. On parle souvent du
“ton ” qu’il faut adopter quand on donne un ordre à un chien : “Donnez l’ordre
d’un ton sec et ferme”. On revient ici encore à l’autoritarisme militaire, où chaque
ordre est en fait une menace. D’un côté les maîtres couvrent leur chien de mots
inutiles comme “allez”, et d’un autre ils hurlent les ordres comme s’ils étaient des
punitions. Soyez toujours calme et précis quand vous donnez un ordre, et évitez
de perturber le chien avec des mots inutiles. L’homme a besoin de communiquer
avec le chien par la parole, mais c’est un besoin de l’homme, pas du chien.
Le chien pourrait très bien être parfaitement éduqué sans jamais avoir
entendu la voix de son maître. Soyez donc rigoureux dans l’éducation de votre
chien, et ne le submergez pas de mots qu’il ne comprend pas…
29
Ne jamais répéter les ordres.

Si vous me dites que votre chien obéit, alors vous ne devriez pas avoir à
répéter 10 fois l’ordre pour que le chien l’exécute. Répéter les ordres est une erreur
que 100% de mes clients font. Si vous demandez au chien de garder une position
par exemple, vous lui dites “stop”. Si le chien bouge et que vous répétez “stop”,
le chien comprend : quand j’avance, mon maître me dit “stop”, alors “stop”, ça
veut dire “avance” ? Et vous pouvez alors vous préparer à répéter l’ordre encore
et encore, vous n’obtiendrez jamais un chien à l’arrêt !

Même raisonnement pour demander au chien de rester sur un tapis. A


partir du moment où vous répétez l’ordre, cela suppose qu’il est possible pour le
chien de négocier avec vous.

S’il sait qu’on va lui dire “tapis” trois fois,


pourquoi obéir dès la première fois ?
Vous pensez que votre chien n’a pas entendu l’ordre ou qu’il ne l’a pas compris ?
Si votre chien n’a pas entendu l’ordre, c’est qu’il n’était pas attentif à vous, vous
n’avez donc pas donné l’ordre au bon moment. S’il n’a pas compris l’ordre, c’est
que l’ordre lui a mal été expliqué. Ne donnez jamais un ordre à un chien si vous
n’êtes pas sûr qu’il a correctement appris cet ordre. Si le chien est attentif à son
maître et qu’il a appris l’ordre, alors l’ordre n’aura besoin d’être prononcé qu’une
seule fois. Inutile de hausser la voix, le chien a l’ouïe très fine.

Malheureusement, beaucoup de clients ont du mal à ne pas répéter les ordres,


surtout s’ils ont fréquenté les clubs canins, où on leur a appris à répéter l’ordre en
haussant le ton de plus en plus. L’ordre ne doit pas avoir le ton de la menace ! Je
le rappelle, dans ma méthode, on ne force pas le chien à exécuter les ordres, c’est
toujours lui qui décide d’obéir. Habituez-vous à donner les ordres une seule fois,
sans crier, et vous obtiendrez des résultats impressionnants.

30
N’utiliser son nom que pour le rappel.

Le rappel est l’exercice du programme le moins naturel pour le chien. En


effet, cet apprentissage n’existe pas au sein d’une meute de chiens. Néanmoins,
avoir un chien qui revient quand on l’appelle est indispensable dans notre société.
J’inclus donc cet exercice dans mon programme d’éducation mais il faut garder à
l’esprit que c’est le plus difficile à maîtriser. Le nom du chien ne devrait être pro-
noncé que pour le rappeler. Il est inutile de dire le nom de votre chien à chaque
fois que vous donnez un ordre, malgré certaines idées reçues sur les bases de
l’éducation canine. Votre chien doit être attentif à vous et, dans ce cas, il sait très
bien que c’est à lui que vous vous adressez. C’est comme si vous prononciez le
nom de votre interlocuteur à chaque début de phrase lors d’une conversation.

Si vous dites le nom de votre chien à tout va, il va se lasser de ces mots qui
deviendront pour lui un bruit de fond dont il n’aura que faire.

N’oubliez pas que le chien ne comprend pas le français,


et qu’il est inutile de lui “raconter” des choses
comme vous le feriez avec un ami.

Lors de vos longues balades, quand votre chien est lâché, ne passez pas
votre temps à être sur son dos et à le submerger de paroles inutiles. C’est à lui de
vous porter de l’attention et d’être à l’écoute de vos rares paroles à son égard.
Le rappel doit être un moment de plaisir pour le chien et pour le maître, c’est ce
qui garantit son apprentissage. C’est le moment de caresser votre chien et de lui
témoigner toute votre affection, sans pour autant tomber dans l’hystérie.

Si l’exercice est travaillé correctement et régulièrement, le chien aura un très bon


rappel dans toutes les situations.

31
Ne pas créer d’ambivalence.

L’éducation de votre chien ne se limite pas aux exercices sur le terrain,


c’est un travail en continu! Beaucoup de maîtres vont suivre mes conseils pendant
quelques jours, puis “laisser tomber” et redonner à leur chien une place de chef
de meute. C’est ce que j’appelle de l’ambivalence. Le chien ne sait pas qui com-
mande, un jour c’est son maître qui gère les déplacements, le lendemain c’est lui
qui le balade. En vous comportant ainsi, vous perturbez le chien qui ne sait pas
où se placer dans la meute. Le chien a besoin de règles logiques, claires et fixes.
Comme je le dis souvent, pour être un bon chef de meute, il faut être ferme envers
soi-même : si vous avez décidé de devenir le leader de votre chien, adoptez un
comportement de leader en permanence.

Je sais que quand vous partez au travail ou que vous rentrez le soir après
une longue journée, ce n’est pas facile de refuser une caresse au chien ou de tra-
vailler la marche en laisse.

Pourtant, il faut jouer votre rôle de leader 7 jours sur 7


et 24 heures sur 24 !

Rassurez-vous, une fois la rééducation terminée, entretenir la hiérarchie


est beaucoup moins laborieux. Mais au début, il faut être vraiment rigoureux et
ne pas se relâcher en laissant le chien reprendre sa place de leader ! Vous devez
travailler les exercices tous les jours. L’idéal est de travailler un exercice 4 fois par
jour pendant 5 à 10 mn. Si vous faites une séance d’une heure, vous risquez de
lasser le chien qui n’obéira plus. Mieux vaut travailler un exercice deux ou trois
fois de suite et arrêter si le chien l’exécute correctement. Vous pouvez au fil des
jours augmenter la difficulté de l’exercice en ajoutant des distractions. La marche
en laisse doit absolument être travaillée tous les jours et dans toutes les situations.
Il n’y a pas de secret, avoir un chien bien éduqué, c’est du travail !

32
Ne pas lui obéir.

Dans la nature, les chiens passeraient une grande partie du temps à cher-
cher de la nourriture. Cette activité demanderait une cohésion et une coopération
entre les membres du groupe qui s’établirait naturellement. Le chien de compa-
gnie n’a pas à se préoccuper de trouver son repas du soir, qui lui sera servi sans
qu’il n’ait à fournir d’efforts.

Tout ce temps que le chien ne passe pas à rechercher


sa nourriture, il le passe à observer ses maîtres.

Ces “chiens à deux pattes” qui parlent une drôle de langue, il les connait
par cœur. Et croyez-moi, il sait comment vous faire obéir. Ainsi, de nombreux
chiens décident du moment de sortie, de l’heure des repas, de qui les caresse…
sans que leur maître ne s’en aperçoive !Dans une meute de chiens, toutes les dé-
cisions importantes sont prises par le leader. Si vous voulez que votre chien vous
obéisse, c’est à vous de prendre l’initiative des promenades, des parties de jeu,
des repas et des caresses.

Si votre chien vient réclamer des caresses, ignorez-le jusqu’à ce qu’il re-
nonce. Vous pouvez alors l’appeler et le caresser : le chien comprend que c’est
vous qui décidez quand vous lui portez de l’attention, et non le contraire. En
renversant la situation, ce n’est plus vous qui serez au service de votre chien, c’est
votre chien qui sera ravi de vous rendre service !

Le chien est le champion de la communication non verbale : il ressent


toutes vos émotions, de la joie à la colère, de la sérénité au souci. Prenez le temps
de l’observer et de remarquer les situations dans lesquelles il vous mène par le
bout du nez. Pour cela, appliquez-vous à faire passer le moins d’émotions pos-
sibles dans vos ordres et à rester calme dans toutes les situations.

33
Ne pas lui donner de sentiments humains.

Les chiens sont des mammifères qui nous ressemblent et l’homme a ten-
dance à s’identifier au chien et à interpréter son comportement comme s’il était
humain. Voici quelques exemples d’anthropomorphisme caractérisé.
- “Mon chien a la queue basse, il est triste”. Non, votre chien a la queue basse
parce qu’il est calme et en position de subordonné.
- “Il a l’air tellement malheureux, je vais lui donner un bout de mon gâteau”. Votre
chien n’est pas malheureux, il a juste compris qu’en faisant cette tête, il obtenait
ce qu’il voulait.
- “Mon chien est jaloux de mon mari”. La jalousie est un sentiment humain qui
n’existe pas chez le chien. Votre chien est certainement positionné comme leader
de la meute, il estime donc avoir le contrôle des femelles et exerce son pouvoir.
- “Il sait qu’il a fait des bêtises”. Votre chien ne sait pas qu’il a fait des bêtises, mais
il sait que quand son maître rentre et qu’il y a des bouts de canapé partout dans
le salon, il se prend une raclée.
- “Mon chien m’aime et pourtant il ne m’obéit pas”. Votre chien ne vous “aime”
pas au sens commun du terme, il est attaché à vous. S’il ne vous obéit pas, c’est
qu’il ne vous considère pas comme un leader.
- “Mon chien saute partout et halète rapidement, il est très content !”. Votre chien
n’est pas content, il est stressé.
- “Mon chien va être malheureux s’il ne dort plus dans le lit”. Votre chien ne tient
pas particulièrement à dormir avec vous, mais il a pris cette habitude qui lui per-
met de vous surveiller, tel un bon chef de meute. Il sera bien plus serein quand il
dormira dans son panier sans s’inquiéter de ce qui peut vous arriver.

N’oubliez pas que le chien est un chien, qu’il ne vit pas les choses comme
vous et que le considérer comme un enfant n’est pas bon pour lui. Si vous voulez
que votre chien se sente compris, apprenez à interpréter son comportement en le
replaçant dans un contexte social de meute.
34
Ne jamais abandonner.

Le chien a deux forces : sa volonté et sa mâchoire. S’il utilise sa mâchoire,


il sera muselé pendant les séances d’éducation et ne pourra donc pas mordre.
Mais la volonté, aucune muselière ne peut la neutraliser. Les chiens ont plus ou
moins de volonté, selon leur âge, leur race et surtout leur tempérament. Il s’agit de
montrer au chien qu’il n’a pas le choix, il doit obéir, et de lui rendre désagréable
toutes les autres solutions qu’il pourrait trouver.

Si vous donnez un ordre au chien, qu’il n’obéit pas et que vous laissez
tomber, alors il a gagné et il obéira de moins en moins. Vous ne devez jamais
abandonner face à un chien qui n’obéit pas. C’est la clé de ma méthode : une fois
que le chien a compris qu’il n’avait d’autre choix que d’obéir, il obéira toujours,
persuadé que c’est la solution du problème qu’on lui pose. Vous devez donc faire
attention en donnant des ordres : donnez un ordre que le chien connaît, et assu-
rez-vous qu’il l’exécute. Ne donnez pas d’ordre “en l’air” : vous feriez alors du
dressage à l’envers.

Tous les chiens sont capables d’apprendre,


il n’existe pas de chiens “stupides”ou “têtus”.

Parfois les maîtres sont découragés face à la volonté de leur chien. Sachez
qu’il faut avoir plus de volonté que son chien pour réussir son éducation, c’est un
comportement de leader ! Parfois le chien est beaucoup plus déterminé que le
maître, qui semble vouloir jeter l’éponge à la première difficulté. Mettez-vous à la
place du chien : feriez-vous confiance à quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il veut ?
Le chien a besoin que son maître soit sûr de lui pour pouvoir le considérer comme
un leader. Il est normal que vous doutiez parfois, mais essayez de ne pas laisser
le chien sentir l’hésitation en vous.

35
Quelques illustrations :

Comment les chiens se disent-ils bonjour ?


En se reniflant, ni plus, ni moins ! Quand vous saluez un chien,
laissez-le vous sentir, ne cherchez pas à le caresser ou à lui parler.
Si un chien vous rencontre et que vous l’inondez de caresses et de
paroles abêtissantes, il sera tenté de vous sauter dessus et ne vous
considérera pas comme un leader !

Vous voulez pouvoir contrôler votre chien


en présence d’autres chiens ?
Ne le laissez pas aller voir tous les chiens qu’il croise dans la rue !
Apprenez-lui à travailler avec d’autres chiens, il finira par les
ignorer. Les cours collectifs sont faits pour ça, et ils sont indispen-
sables pour l’éducation complète du chien ! Profitez-en, les cours
collectifs sont gratuits et illimités pour mes clients.

Un chien qui vous considère comme un leader marche derrière vous,


la queue basse et les oreilles basses.
Même s’il y a d’autres chiens autour, il vous suit et il est attentif à vous. Je le
répète, la marche en laisse est un exercice qui doit être parfaitement acquis.
Tant que le chien pense qu’il gère les déplacements, vous n’arriverez à rien.
Nous reverrons cet exercice à toutes les séances individuelles.

Avoir un chien bien éduqué, c’est du travail ! Si vous voulez que votre chien
vous regarde et soit attentif à vous, il n’y a pas de secret :
Il faut travailler les exercices tous les jours jusqu’à ce qu’ils soient parfaitement
acquis. Il faut ensuite venir aux cours collectifs jusqu’à ce que votre chien
ignore les autres chiens. N’oubliez pas, vous allez passer plus de 10 ans avec
votre chien, ça vaut le coup de prendre le temps de l’éduquer !

36
Le mot de la fin :

J’espère que ce livret vous aidera dans l’éducation ou la rééduca-


tion de votre chien. Éduquer un chien, ce n’est pas compliqué, mais cela
suppose le considérer comme un chien et non un enfant.

Un chien est un animal de meute qui a besoin de règles sociales.


Il est normal que l’homme ait du mal à comprendre le chien, mais je suis là
pour vous aider à communiquer avec lui. Les techniques que j’utilise sont
nées d’une longue expérience de terrain avec des chiens de tempéraments
différents. Faites l’effort de “penser comme lui”, et vous créerez avec lui une
relation de confiance et de complicité merveilleuse.

N’oubliez pas que je peux vous donner des conseils et des tech-
niques, mais que vous seuls pouvez vous positionner comme un leader et
créer cette relation au quotidien.

Remerciements : Je remercie tous les maîtres qui ont accepté que j’utilise les
photographies de leurs chiens pour illustrer ce livret. Je remercie tous les
chiens que j’ai rencontrés au cours de ma vie, parce qu’ils m’ont appris tout
ce que je sais aujourd’hui.
37
Table des matières :

Introduction3
Ma méthode éthologique en 10 points 4
Dressage éthologique… une autre approche du chien 6
Programme du stage 8
Caressez-le au bon moment 11
De 0 à 8 mois : l’enfance 12
De 8 mois à 3 ans : l’adolescence 13
Après 3 ans : l’âge adulte 14
“NON” : un mot absurde pour le chien 15
“ Pas bouger” : un ordre inutile 16
“Au pied”: l’autoritarisme d’Antan  17
Exclure les punitions 18
Crier, c’est agresser 19
La nourriture 20
Pourquoi la méthode ÉCOUTE TON CHIEN n’est pas basée sur
les récompenses 21
Sortez votre chien ! 22
La promenade 23
Ne récompensez pas la peur 24
L’absence25
Ne pas faire la fête à son chien  26
Privilégier le calme à l’excitation 27
Proscrire les jeux de force 28
“Allez”: un mot à bannir  29
Ne jamais répéter les ordres 30
N’utiliser son nom que pour le rappel 31
Ne pas créer d’ambivalence 32
Ne pas lui obéir  33
Ne pas lui donner de sentiments humains 34
Ne jamais abandonner 35
Quelques illustrations 36
Le mot de la fin 37
38
39
Programme d’éducation canine
“Écoute Ton Chien”

La porte : Seul le leader prend l’initiative de sortir de son territoire Acquis Non Acquis
-> Apprendre à votre chien à ne franchir le seuil ou le porche que sur autorisation.

L’accueil : Un chien saute sur les gens pour affirmer son statut social Acquis Non Acquis
-> Apprendre à ne pas sauter sur les humains.

Le tapis : Acquis Non Acquis


-> Apprendre à votre chien à rester sur son tapis ou dans son panier
aussi longtemps que vous le décidez.

Interdit temporaire : Acquis Non Acquis

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Interdit définitif : Acquis Non Acquis

Marche en laisse : Dans une meute de chiens, le leader marche en tête Acquis Non Acquis
-> Apprendre à ne pas tirer sur la laisse.

Acquis Non Acquis


Le demi-tour :

Acquis Non Acquis


“Tu attends” : Le leader peut contenir un chien à un endroit précis
-> Apprendre à votre chien à garder une position en toute circonstance.

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Traverser la route : Le trottoir est une forme de limite de territoire Acquis Non Acquis
-> Apprendre à ne pas traverser sans autorisation.

Le portail : Seul le leader prend l’initiative de sortir de son territoire Acquis Non Acquis
-> Apprendre à votre chien à ne franchir le seuil ou le porche que sur autorisation.

Monter / descendre de voiture : La voiture est un territoire que le Acquis Non Acquis
chien à tendance à s’approprier -> Apprendre à monter et descendre que sur ordre.

Refuser l’appât : Acquis Non Acquis


-> Apprendre à votre chien à ne pas prendre la nourriture au sol.

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Le rappel à la voix / sifflet : En meute, le choix du contact est le Acquis Non Acquis
privilège du leader -> Apprendre à revenir et à s’éloigner de vous sur ordre

Remarques :

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Votre chien vous balade en laisse ?
Il vous saute dessus ?
Il décide de l’heure des repas et des caresses ?
Il détruit en votre absence ?
Vous rêvez d’avoir un chien “à l’écoute” ?

Commencez par écouter ce que votre chien a à vous dire !


Tous les comportements indésirables ont une explication logique quand on
replace le chien dans un contexte de meute.
En comprenant comment votre chien réfléchit et en mettant en place de
bonnes habitudes avec lui, vous faciliterez son éducation ou sa rééducation
tout en respectant ses besoins spécifiques.
Ce livret illustré reprend les bases de la méthode Ecoute Ton Chien et
énonce les erreurs les plus fréquentes qui ralentissent l’éducation du chien.

Chemin de L’Épinette
80650 VIGNACOURT

07 86 15 71 91
contact@ecoutetonchien.com
www.dominiquezdunek.com

SIRET : 434 080 545 - Conception graphique : www.a5communication.fr - Ne pas jeter sur la voie publique
5€
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