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« Le désir de voir Dieu habite le cœur de tout homme et de toute femme. Chers jeunes,
laissez-vous regarder dans les yeux par Jésus, pour que grandisse en vous le désir de voir la
Lumière, de goûter la splendeur de la Vérité. Que nous en soyons conscients ou non, Dieu
nous a créés parce qu'il nous aime et pour que nous l'aimions à notre tour. C'est la raison de
l'irrésistible nostalgie de Dieu que l'homme porte dans le cœur : « C'est ta face, Seigneur,
que je cherche : ne me cache pas ta face » (Ps 27, 8). Ce Visage - nous le savons -, Dieu
nous l'a révélé en Jésus Christ. »
Jean-Paul II
L’Heure Feu, c’est du temps pour Dieu, du temps pour toi et du temps pour les autres. C’est
un temps de silence, de réflexion et de méditation.
Aux appels de ton peuple en prière, réponds Seigneur, en ta bonté : donne à chacun la
claire vision de ce qu’il doit faire et la force de l’accomplir.
Crédits :
Feu Sainte Monique, groupe Bayart, année 2012-2013
Equipe Nationale Guides-aînées SUF
Equipe Nationale Louveteaux SUF
Equipe Nationale Jeannettes SUF
Guides-aînées d’Europe
Troupe St Etienne - Première Issy
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Sommaire
PARTIE 1 : LA PROGRESSION GUIDE-AÎNÉE 10
En quelques mots 11
Pourquoi la progression ? 12
Flot jaune 16
Dans la joie Seigneur je t’offre cette année 17
Jésus se fait lui-même question 18
La joie - ENJ 19
La joie du don 20
Les deux joies 21
Le doute dans la foi 23
Le sourire 25
Le sourire 26
Claire de Castelbajac, apôtre de la joie (1953-1975) 27
Que votre joie soit parfaite 29
Flot vert 30
Les quatre bougies 31
L’espérance : limites et incertitudes 32
Prière d’espérance 33
La petite fleur de l’espérance au Japon 34
L’espérance : témoignage d’un prêtre tétraplégique 36
Prière d’espérance de Soeur Emmanuelle 38
La vertu d’espérance 39
Flot rouge 43
Parole de feu SUF 44
Aimer c’est… 46
Aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes 47
Amour & charité 49
La charité 51
Pour les cheftaines / sur le scoutisme 53
Sois un exemple 54
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Appelée à être cheftaine 55
Si je dois être leur cheftaine... 57
Être chef 58
Extrait de la règle de Saint Benoit : chef scout 60
Textes du Bienheureux Charles de Foucauld 61
Notes de Guy de Larigaudie. 63
Méditation sur les prières et la loi 66
Béatitudes scoutes 68
Devant ce feu tranquille 71
Si vous aviez besoin d’un saint... 72
Méditation scoute sur l’évangile : Je vous appelle mes amis (Jean 15, 16) 73
Sois prêt 75
La Confiance 76
Le Dévouement 80
Servir pour (s’)offrir 82
Ma vie de femme 84
Lettre aux femmes 85
Simplicité 87
Vous êtes la lumière du monde : ma place dans la Création 89
PARTIE 2 : L’AMOUR 91
L’Amitié 92
L’amitié, Ben Sirac le Sage 94
Si tu veux un ami, apprivoise-moi ! 95
L’amour de Dieu : « Fais de moi un vrai fils... » 96
Prière pour se garder dans l’Amour 97
Apprendre à aimer 98
Pourquoi ? 100
La liberté dans l’amour 100
L’amour, une route 101
Jour après Jour 102
Les relations amoureuses 103
Aide au discernement dans la relation amoureuse 104
On sort ensemble, quelles limites ? 106
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Le Mariage 107
10 Clefs pour vivre la chasteté 108
Rencontre avec les jeunes fiancés 115
Discours du pape Benoît XVI 115
Vivre ensemble avant le mariage 118
Homélie du mariage d’Amalia et Benoit 119
Aimer en vérité : P. Potez 124
Aimer en vérité : Abbé Grosjean 136
PARTIE 3 : LA PRIERE 150
Le don de la prière 151
La foi de l’Eglise - Le Credo 152
La Parole de Dieu 153
La foi, grâce et liberté 154
Un temps pour chercher 156
Apprends-moi l’art des petits pas 157
Ce que je demande / ce que je reçois 158
Prière et action - Marthe et Marie 159
Apprend-nous à voir Tes signes 160
Conversation avec Dieu 161
La prière 163
Nos déserts 164
Pourquoi faire oraison ? 166
La prière quotidienne 167
Acte de confiance 168
Le funambule : la confiance dans la foi 169
Je veux apprendre à prier 170
Cherchez Dieu et votre âme vivra 172
Adore et confie-toi 173
Les disciples d’Emmaüs 175
En ce début d’année 177
Prends moi dans ton silence 178
Seigneur, accorde-moi le silence 180
Le silence : être attentive à Dieu 182
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Les lieux de la prière 184
La rue 185
Le jardin des oliviers 187
La nuit 189
La Montagne 191
La mer et la tempête 192
L’arbre et les fleurs 193
La Vierge Marie 195
Il est midi. 196
Regardez l’étoile 197
Avec Marie 198
La Promptitude 200
L’Annonciation 202
La Vierge Marie et le Saint Esprit 204
L’Esprit Saint 206
Le don d’intelligence 207
Le don de conseil 208
Le don de crainte 209
Le don de connaissance 210
PARTIE 4 : MA VIE AVEC DIEU 211
La mission de l’Eglise 212
Le roi et le jardin : Il me veut telle que je suis 214
Laisse-toi aimer 215
Le dessein bienveillant de Dieu 216
L’être et la solitude 217
Les cailloux : la place de Dieu dans ma vie 219
Les semences et non les fruits 220
Les traces dans le sable : Jésus avec moi 221
Confiance 222
Un miracle 224
De l’homme ancien à l’homme nouveau 225
De la mort à la vie 227
Libérer la Source ! 228
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Regarde la croix 230
Rien qu’aujourd’hui 231
Fils de Dieu 233
Le véritable service : « Que ta volonté soit faite » 234
Aime moi telle que tu es 235
« Voici que je me tiens à la porte et que je frappe » 240
Toi, tu peux 243
Apprend-nous à voir Tes signes 244
La fertilité 245
Comment procéder pour discerner le plan de Dieu sur nous ? 248
Donner ma vie 249
La vocation ? 250
Et toi, as-tu choisi ta Voie ? 258
Partir, quitter et trouver 261
Les sacrements 262
Le Baptême 263
Le Sacrement de la réconciliation 265
Examen de conscience à la lumière de la loi scoute 267
Examen de conscience selon la prière scoute 271
Pas envie d’aller à la messe ? 273
L’Eucharistie 275
L’Eucharistie (2) 277
L’Eucharistie (3) 279
L’Eucharistie (4) 280
L’année liturgique 282
La Toussaint 283
La Royauté du Christ 285
Que fais-tu de mes dons : l’Avent 287
L’Avent avec l’ENL : A qui veille, tout se révèle 288
L’Avent avec l’ENL : Ô Marie, conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à
vous 290
L’Avent avec l’ENL : Préparez le chemin du Seigneur 292
L’Avent avec l’ENL : Noël, l’exemple des plus petits dans ma vie 294
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L’Avent avec l’ENL : Une lumière à redécouvrir 296
La Nativité 298
La présentation de Jésus au temple 300
Jeûne et pénitence (semaine sainte) 302
Pourquoi jeûner ? 304
L’Annonciation : N’aie pas peur de dire oui ! 306
La résurrection 308
L’Ascension 310
La Pentecôte 312
La Pentecôte : l’Esprit Saint dans ma vie 313
Le pape aux jeunes 315
Appel de Jean-Paul II à la jeunesse. 316
Benoît XVI parle aux scouts 317
Message de Jean-Paul II aux jeunes de France, 1er juin 1980 - Le corps et le coeur318
Homélie de Benoit XVI aux JMJ (la foi) 319
Homélie de Benoit XVI aux JMJ (la vie de chrétien) 322
Homélie de Benoit XVI aux JMJ (message aux jeunes, vie avec le Christ) 324
PARTIE 5 : MES ACTES 327
La jeunesse 328
Tu seras un Homme mon fils 330
Ce trésor caché en moi 331
L'engagement 332
Du désir à la joie : mode d’emploi ! 334
Aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes 335
« Que vos gestes, vos regards soient toujours le reflet de vos âmes » 337
Vie quotidienne 339
Cinq objets pour bien vivre en famille 340
Seigneur, fais de moi un instrument de la paix 342
Petites béatitudes 343
Ne rien faire d’extraordinaire, tout faire avec un amour extraordinaire 344
Chaque geste peut devenir bonheur 345
L’instant présent 346
Donne ce que tu as, c’est l’essentiel ! 347
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Défauts & vertus 349
Les outils du charpentier 350
La faiblesse 351
La cruche fissurée 352
Les trois tamis 353
Les deux loups 354
Les clous dans la barrière 355
La jalousie 356
La fidélité 358
La fidélité et la persévérance 359
Le jeune homme et l’ermite 361
L’écoute 362
La patience 364
Le Partage 367
Sincérité et Franchise 369
Le partage 372
La sainteté 374
La Sainteté, un Vrai Oui 375
La sainteté 376
Objectif tous saints ! 378
Qu’est ce que la sainteté aujourd'hui ? 380
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PARTIE 1 : LA PROGRESSION
GUIDE-AÎNÉE
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En quelques mots
Le flot jaune : Joie, Foi et Communauté
Puis vient l’étape du flot vert. Il marque le choix d’une vie résolument tournée vers
les autres.
Reçois ce flot vert, couleur de tout ce qui grandit. Il t’engage à transmettre au monde le sens
de Dieu dans la prière et par l’éducation de ceux qui te sont confiés. Il est le signe de ta
volonté d’aimer tes frères pour reconnaître, en ce qu’ils sont, ce qu’ils peuvent devenir.
Rappelle-toi que servir, c’est aimer en actes. A chaque instant aime ce que tu fais avant de
faire ce que tu aimes.
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Pourquoi la progression ?
« La progression fait grandir (flot jaune), invite à se dépasser (flot vert) et à se
laisser dépasser (flot rouge). »
La progression SUF, ce n’est pas le seul moyen d’apprendre à se connaître, mais c’est
l’occasion de faire le point sur sa vie pour mieux avancer en connaissance de cause (pas au
gré du hasard), en profondeur, avec une vraie volonté d’engagement. Pose tes propres choix,
approprie-toi ta foi, engage-toi ! C’est l’occasion de t’approprier les vertus théologales de
l’Eglise, de t’ancrer dans le chemin proposé par l’Eglise adapté à chacune. Cette
progression te pose des questions que tu n’as peut être jamais eu l’occasion ou même le
courage de poser. Elle t’offre des balises pour la vie future, te permet de comprendre ce qui
donne sens à ta vie, de te donner les moyens d’être solide en étant toi-même (trouver
comment t’affirmer en tant que femme dans le Monde) pour en faire profiter les autres.
Il s’agit d’étapes concrètes/clefs pour vivre en femme chrétienne = t’accepter, vivre
le temps présent pleinement, espérer en l’avenir (un avenir à ta mesure, accessible et à
accueillir). Elle te permet d’apprendre à t’aimer, à aller à la rencontre de l’Autre et à ouvrir
ton cœur à Dieu (foi au cœur du quotidien, Force de Servir). Attention : Ne cherche pas à
comparer tes engagements aux autres Guides Ainées/cheftaines.
C’est l’occasion de profiter d’un accompagnement, de susciter des rencontres avec le
Christ ! C’est important pour toi et pour les jeunes que tu encadres : ils voient que toi aussi
tu progresses ! En particulier, si tu es cheftaine d’unité : tu es cheftaine du petit Feu que
forme ta maîtrise, c’est toi la garante de leur progression ! Si tu es assistante ou guide-
aînée : par ta propre progression, tu fais grandir ton unité.
Communauté : quelles sont les communautés dans lesquelles je vis ? Dans quels
lieux puis-je parler de moi en toute intimité et confiance ?
L’engagement prend son sens, dans la communauté -> Choix d’inviter qui l’on veut à ses
prises de flots. Base pour s’épanouir ensuite dans d’autres communautés.
Joie : ‘La guide sourit et chante dans les difficultés’ -> Choisir de vivre la joie dans la
vie de tous les jours. D’où vient cette joie ? Où la recherches-tu et que témoigne-t-elle pour
toi ?
Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. Heureux les affligés, car
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ils seront consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront
rassasiés.
Service : Jean 13-6-8 : Lavement des pieds : Accepter aussi de recevoir/ juste
attitude/ humilité/ Accepter d’être pauvre. S’ouvrir à l’accueil de la faiblesse et de la
pauvreté. Servir = Aimer en Actes. Ouverture au monde
Evangile : Que m’apprend l’Evangile sur ma vie actuelle ? Quelle parole suis-je
appelée à transmettre ?
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs
purs, car ils verront Dieu.
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Flot Rouge « Donne le meilleur de toi-même ! »
CHARITE – EVANGILE
Choix d’un symbole qui te représente + trois clés pour ta vie + un passage de l’Evangile qui
est pour toi « parole de Feu ».
Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont
persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.
Tu prononces ensuite ta Parole de feu : « Je sais que la grandeur de l’homme est la fidélité,
connaissant ma faiblesse, je demande à Dieu sa grâce et m’engage à vivre en guide aînée,
porteuse de lumière »
A lire : Quand l’amour est là, Dieu est là (Mère Teresa), Foi Espérance Charité
(Gilles Janguenin)
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!
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Flot jaune
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Dans la joie Seigneur je t’offre cette année
Seigneur, c’est dans la joie et la confiance
Que je T’offre cette année qui commence.
Que sera-t-elle pour moi ?
Que me réservent tous ces longs mois ?
Autant de questions que je ne veux plus me poser.
Toi, Tu connais les réponses, c’est le principal.
Pourquoi vouloir deviner ?
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Jésus se fait lui-même question
!
- Quelle place ma foi occupe-t-elle dans ma journée quotidienne ? Comment puis-je laisser
plus de place à Dieu ?
- Pourquoi est-ce que les questions viennent fortifier ma foi ?
- « Et vous que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Qui est Jésus pour moi ?
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La joie - ENJ
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La joie du don
La joie est prière, la joie est don, La joie est amour, elle est comme un filet d’amour
qui prend les âmes. Dieu aime le donateur joyeux, qui donne joyeusement, donne le plus. Il
n’y a de meilleure façon de manifester notre gratitude à Dieu et aux hommes que d’accepter
tout avec joie. Un cœur brûlant d’amour est nécessairement un cœur joyeux. Ne laissez
jamais la tristesse vous envahir au point de vous faire oublier la joie du Christ ressuscité.
Nous éprouvons tous l’ardent désir du Ciel, où se trouve Dieu ; Or il est en notre pouvoir à
tous d’être dès maintenant au ciel avec Lui, d’être heureux avec Lui en cet instant même.
Mais ce bonheur immédiat avec Lui veut dire : aimer, comme Il aime aider, comme Il aide
donner, comme Il donne servir, comme Il sert secourir, comme Il secourt demeurer avec Lui
toutes les heures du jour, et toucher Son être même, sous sa figure d’affliction.
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Les deux joies
Il y a la joie qui vient du dedans et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes.
Qu’elles remplissent les heures de ton jour, et les jours de ta vie ;
Car lorsque les deux se rencontrent et s’unissent,
Il y a un tel chant d’allégresse que ni le chant de l’alouette ni celui du rossignol ne peuvent
s’y comparer.
Mais si une seule devait t’appartenir ;
Si pour toi je devais choisir, je choisirais la joie qui vient du dedans.
Parce que la joie qui vient du dehors est comme le soleil qui se lève le matin et qui, le soir,
se couche.
Comme l’arc-en-ciel qui paraît et disparaît ; comme la chaleur de l’été qui vient et se retire;
Comme le vent qui souffle et passe ; comme le vent qui brûle et s’éteint…
Trop éphémère ; trop fugitive.
J’ai besoin de quelque chose qui dure ;
De quelque chose qui n’a pas de fin.
Qui ne « peut » finir.
Et la joie qui vient du dedans ne peut pas finir.
Elle est comme la rivière tranquille,
Toujours la même ; toujours présente.
Elle est comme le rocher ; comme le ciel et la terre qui ne peuvent ne changer, ni passer.
J’aime les joies du dehors.
Je n’en renie aucune.
Toutes, elles ont venues dans ma vie quand il le fallait.
Elles ont été une force et un apaisement.
Elles ont été lumineuses et douces ; légères et parfumées ; splendides et rares…
Je les bénis.
Mais j’ai besoin de quelque chose qui dure ;
De quelque chose qui n’a pas de fin ;
Qui ne peut pas finir.
Et la joie qui vient du dedans ne peut pas finir.
Je la retrouve aux heures de silence ; aux heures d’abandon.
Son chant m’arrive au travers de ma tristesse et de ma fatigue ;
Elle ne m’a jamais quittée.
C’est Dieu ; c’est le chant de Dieu en moi.
Cette force tranquille qui dirige les mondes et qui conduit les hommes ; et qui n’a pas de
fin ;
Qui ne peut pas finir.
Il y a la joie qui vient du dedans et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes.
Qu’elles remplissent les heures de ton jour,
Et les jours de ta vie ;
Car lorsque les deux se rencontrent et s’unissent,
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Il y a un tel chant d’allégresse que ni le chant de l’alouette ni celui du rossignol ne peuvent
s’y comparer.
Mais si une seule devait t’appartenir ;
Si pour toi je devais choisir, je choisirais la joie qui vient du dedans.
Anonyme
Prière du vendredi matin : « J’ai besoin de quelque chose qui dure ; De quelque chose qui
n’a pas de fin. Qui ne peut finir. »
Pistes de réflexion
- Quelles sont mes « joies du dehors » ? Viennent-elles de ma famille, de mes amis, des
aînés… ? Est-ce que j’arrive à trouver de la joie dans les petites choses ? Comment
ressentir plus souvent cette « joie du dehors » ?
- Y a-t-il des « joies du dehors » qui n’en sont pas vraiment ? Qui sont en réalité
superficielles, ou davantage liées au plaisir éphémère qu’à la joie véritable ? Comment
faire le tri ?
- La « joie du dedans » vient de Dieu. Est-ce que je l’ai déjà ressentie dans toute sa
puissance ? Quand était-ce ? Messe, beauté de la Création, prière silencieuse… Comment
augmenter cette joie dans ma vie, comment trouver des moments propices à la faire
grandir ?
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Le doute dans la foi
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!
- Est-ce que je doute dans ma foi ? Comment ce doute peut-il être constructif ?
- Quel pourrait-être mon propre antidote contre le doute ?
- Comment est-ce que cela peut s’appliquer à tous mes doutes ? Est-ce que je m’abandonne
à Dieu ?
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Le sourire
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Le sourire
Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit ceux qui le reçoivent Sans appauvrir ceux qui le donnent.
Il ne dure qu'un instant
Mais son souvenir est parfois éternel.
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
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Claire de Castelbajac, apôtre de la joie (1953-1975)
«Vous savez ce que je veux être plus tard ?»
- Oui je le devine Tu veux être religieuse.
«Non, c'est plus fort que ça»
- Alors, je ne devine pas...
«Je veux être sainte, voilà ! C'est plus fort que d'être religieuse, hein ? »
(8 ans ½ - à son père)
«J'ai du bonheur en trop, ça déborde. Voulez-vous que je vous le donne ? Je suis contente,
contente, toute remplie d'un bonheur (la joie des enfants de Dieu, peut-être ?) d'un bonheur
qui ne peut pas se définir.» (14 ans ½)
«Ne te décourage jamais ! C'est la pire des bêtises. Dès que tu commences à faiblir, appelle
vite la Sainte Vierge et ton Ange Gardien, et tu es sûre qu'ils t'aideront. Ce sont les meilleurs
amis, et combien puissants ! Ils ne te laisseront pas tomber. Ensuite remercie-les. Le remède
est excellent. (16 ans ½ - à une amie).
– La sainteté, c'est l'Amour à vivre les choses ordinaires, pour Dieu et avec Dieu, avec sa
grâce et sa force.
J'avais toujours cru que c'était l'acceptation et non l'Amour. Ça change tout et c'est
lumineux. Ce doit être de là que vient la joie de Dieu, car, enfin, l'acceptation est assez
neutre comme sentiment, quoique déjà plus élevé que la résignation.
Mais l'Amour, c'est au fond le seul sentiment digne de Dieu. On n'accepte pas un baiser de
ses parents, mais on l'aime, parce qu’il vient de ses parents.
Accepter: c'est un peu se dire: Bon, on m'envoie cette tuile, prenons-la du bon côté et
offrons-la à Dieu.
se résigner : ...cette tuile m'embête ! De toutes façons, pas d'autres moyens que de l'offrir à
Dieu.
en faire de l'Amour: Dieu a la bonté de m'envoyer cette tuile pour que je la lui offre de tout
mon cœur pour sa Gloire.
Il n'empêche qu'il faut avoir une forte couche de sainteté pour faire de toutes choses de
l'Amour.» (17 octobre 1972 - note dans un cahier)
«Je voudrais donner du bonheur à tous ceux que j'approche et semer la joie. La petite
Thérèse attendait d'être au ciel pour faire des heureux. Moi, je veux en faire sur la
terre.» (1972 - à une religieuse)
«Il faut absolument que je témoigne de Dieu dans la joie... suffit pas de belles
phrases.» (mars 1973 - à ses parents)
«Je continue à nager dans la joie et la paix intérieure. J'aime tout le monde et j'ai envie de
rendre tout le monde heureux : ça doit être ça, la joie des enfants de Dieu ! Depuis le temps
que je la cherche !» (28 juillet 1974 - à ses parents)
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«Je prie pour toi. Fais confiance à la Sainte Vierge, et habitue-toi à la savoir présente à toute
heure à côté de toi, et plus tu la sais présente, plus elle se rapproche de toi. Avec ça, tu ne
peux échapper au rayonnement de sa Sérénité et de sa Paix. Le tout, c'est d'y croire.» (20
août 1974 - à une amie)
«Je m'aperçois maintenant combien tout, dans la vie, doit être tourné vers Dieu, et que, si on
le pense vraiment, cela ne demande même pas d'effort, tellement c'est naturel.» (2 octobre
1974 - à ses parents)
Je voudrais déverser en toi de cette Foi qui maintenant m'inonde, et t'en donner la recette.
Lis la Bible, commence par Saint Jean, dis des chapelets, et donne-toi quelques minutes par
jour pour l'oraison. La charité chrétienne, c'est d'aimer les autres parce que Dieu les aime.
Voilà entre autres, ce qui me bouleverse de joie divine.» (10 octobre 1974 - à une amie)
«Je m'émerveille de la quantité d'Amour de Dieu, et je l'admire aussi de m'avoir donné tant
de grâce en retour de Rien.» (novembre 1974)
« Je suis tellement heureuse que, si je mourais maintenant, je crois que j'irai au ciel tout
droit, puisque le ciel, c'est la louange de Dieu, et j'y suis déjà.» (à sa mère, peu de jours
avant la déclaration de sa dernière maladie, que rien ne laissait prévoir). »
- « Je veux être sainte, voilà ! » : est-ce que moi aussi, je sens cet appel à la sainteté, dans
la vie de tous les jours ? Qu’est-ce que la sainteté pour moi ? Est-ce une perfection
impossible à atteindre, ou l’acceptation de l’amour de Dieu et le désir de vivre dans les
pas du Christ ?
- « Il faut absolument que je témoigne de Dieu dans la joie... suffit pas de belles phrases.» :
est-ce que je souhaite aussi être un témoin de Dieu, dans toute ma vie, à travers la joie qui
m’habite ? Est-ce que je me laisse parfois décourager, est-ce que je manque parfois de
confiance en Dieu ?
- Y a-t-il quelque chose qui me marque particulièrement dans les paroles de Claire de
Castelbajac ?
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Que votre joie soit parfaite
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon Amour.
Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Voici
mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Vous
êtes mes amis. Tout ce que j’ai appris de mon Père je vous l’ai fait connaitre.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. »
« Que votre cœur cesse de se troubler. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a
beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Je vais vous préparer une place.
Et quand je serai allé vous préparer une place, je reviendrai vous prendre avec moi,
afin que là où je suis vous soyez aussi.»
- Est-ce que je considère Jésus comme un véritable ami toujours présent à mes
côtés ?
- Suis-je consciente que le Seigneur me destine personnellement à la Sainteté, qu’Il
désire m’unir à sa Victoire ? Il me fait confiance et m’attend !
- Suis-je prête à souffrir un peu pour les autres, à leur consacrer davantage de
temps ?
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Flot vert
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Les quatre bougies
Les quatre bougies brûlaient lentement. L'ambiance était tellement silencieuse
qu'on pouvait entendre leur conversation.
La première dit : '' Je suis la Paix ! Cependant personne n'arrive à me maintenir allumée. Je
crois que je vais m'éteindre.'' Sa flamme diminua rapidement, et elle s'éteignit
complètement.
La deuxième dit :'' Je suis la Foi ! Dorénavant je ne suis plus indispensable, cela n'a pas de
sens que je reste allumée plus longtemps.'' Quand elle eut fini de parler, une brise souffla sur
elle et l'éteignit.
Triste, la troisième bougie se manifesta à son tour :'' Je suis l'Amour ! Je n'ai pas de force
pour rester allumée. Les personnes me laissent de côté et ne comprennent pas mon
importance. Elles oublient même d'aimer ceux qui sont proches d'eux.'' Et, sans plus
attendre, elle s'éteignit.
Soudain... un enfant entre et voit les trois bougies éteintes. '' Pourquoi êtes-vous éteintes ?
Vous deviez être allumées jusqu'à la fin'' En disant cela, l'enfant commença à pleurer.
Alors, la quatrième bougie parla : '' N'aie pas peur, tant que j'ai ma flamme nous pourrons
allumer les autres bougies, je suis l'Espérance ! ''
Avec des yeux brillants, l'enfant prit la bougie de l'Espérance... et alluma les autres.
Que l'Espérance ne s'éteigne jamais en nos coeurs et que chacun de nous puisse être l'outil
nécessaire pour maintenir l'Espérance, la Foi, la Paix et l'Amour !
- Quelle est la place de la Foi, de la Paix, de l’Amour dans ma vie ? Leur arrive-t-il de
s’éteindre ?
- Si ces bougies s’éteignent, qu’est ce que je fais pour les rallumer ? Est-ce que je compte
sur me propres forces, ou est-ce que j’appelle le Christ à mon aide ?
- Comment l’Espérance peut-elle m’aider au quotidien à garder les autres bougies allumées
?
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L’espérance : limites et incertitudes
- « Et je n’ai pas été définitivement triste » Comment est-ce que l’espérance nous sauve de
la tristesse ?
- Comment l’espérance me mène-t-elle à cette « joie insoupçonnée » ?
- Dans ma vie, comment m’accrocher dans chacun de mes actes à cette espérance ? Est-ce
que je pense à m’abandonner au Seigneur en toute chose ?
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Prière d’espérance
Seigneur, accorde-moi cette Grâce : que rien ne puisse troubler ma paix en profondeur, mais
que j'arrive à parler santé, joie, prospérité à chaque personne que je vais rencontrer, pour
l'aider à découvrir les richesses qui sont en elle.
Aide-moi surtout, Seigneur, à savoir regarder la face ensoleillée de chacun de ceux avec qui
je vis. Il m'est parfois si difficile, Seigneur, de dépasser les défauts qui m'irritent en eux,
plutôt que de m'arrêter à leurs qualités vivantes, dont je jouis sans y prendre garde.
Aide-moi aussi, Seigneur, à regarder ta Face ensoleillée, même en face des pires événements
: il n'en est pas un qui ne puisse être source d'un bien qui m'est encore caché, surtout si je
m'appuie sur Marie.
Accorde-moi encore d'avoir autant d'enthousiasme pour le succès des autres que pour le
mien, et de faire un tel effort pour me réformer moi-même que je n'aie pas le temps de
critiquer les autres.
Donne-moi, à toute heure de ce jour, d'offrir un visage joyeux et un sourire d'ami à chaque
homme, ton fils et mon frère.
Donne-moi un cœur trop large pour ruminer mes peines, trop noble pour garder rancune,
trop fort pour trembler, trop ouvert pour le refermer sur qui que ce soit.
Seigneur, mon Dieu, je Te demande ces Grâces pour tous les hommes qui luttent aujourd'hui
comme moi, afin que diminue la haine et que croisse l'amour, car depuis ta Résurrection, la
haine et la mort ont été vaincues par l'Amour et la Vie.
« Laisse toi regarder par le Christ, car il t’aime ». Ouvre mes yeux à l'invisible pour que rien
n'arrive à ébranler l'optimisme de ceux qui croient en Toi et qui croient en l’Homme, qui
espèrent en Toi et espèrent en l'Homme. Amen.
Sœur Emmanuelle
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La petite fleur de l’espérance au Japon
Un témoignage plein d'espérance d'un de ces "malheureux" habitants de
Sendai... La petite fleur "Espérance" est bien vivante au milieu de ce désespoir presque
absolu....
«La vie ces jours-ci a Sendai est plutôt surréaliste... Mais j'ai la chance d'être entourée
d'amis qui m'aident énormément. J'ai d'ailleurs pris refuge chez eux puisque ma bicoque
délabrée est maintenant totalement digne de ce nom.
Nous partageons tout : eau, aliments, ainsi qu'un chauffage d'appoint au fuel.
La nuit, nous dormons tous dans une seule pièce, nous dînons "aux chandelles", nous
partageons nos histoires. C'est très beau, très chaleureux. Le jour, nous essayons de nettoyer
la boue et les débris de nos maisons.
Les gens font la queue pour s'approvisionner dès qu'un point d'eau est ouvert, ou ils restent
dans leur voiture, à regarder les infos sur leur GPS.
Quand l'eau est rétablie chez un particulier, il met une pancarte devant chez lui pour que les
autres puissent en profiter.
Ce qui est époustouflant, c'est qu'il n'y a ni bousculade, ni pillage ici, même si les gens
laissent leur porte d'entrée grande ouverte, comme il est recommandé de le faire lors d'un
séisme.
Partout l'on entend: "Oh, c'est comme dans le bon vieux temps, quand tout le monde
s'entraidait! "
Les tremblements de terre continuent: La nuit dernière, nous en avons eu tous les quarts
d'heure. Le hurlement des sirènes était incessant, ainsi que le vrombissement des
hélicoptères au dessus de nous.
Hier soir, l'eau a été rétablie pendant quelques heures, et aujourd'hui pendant la moitié de la
journée. Nous avons aussi eu droit à un peu de courant cet après-midi. Mais pas encore de
gaz. Les améliorations dépendent des quartiers. Certains ont de l'eau, mais pas d'électricité
et d'autres le contraire.
Personne ne s'est lavé depuis des jours. Nous sommes crasseux, mais c'est de peu
d'importance.
J'aime ce sentiment nouveau, cette disparition, desquamation du superflu, de tout ce qui
n'est pas essentiel. Vivre pleinement intuitivement, instinctivement, chaleureusement et
survivre, non pas en tant qu'individu, mais en tant que communauté entière...
Des univers différents se côtoient étrangement : Ici, des demeures dévastées, mais là, une
maison intacte avec ses futons et sa lessive au soleil! Ici, des gens font interminablement la
queue pour de l'eau et des provisions, alors que d'autres promènent leur chien.
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Puis aussi quelques touches de grande beauté : d'abord, la nuit silencieuse.
Pas de bruit de voiture. Personne dans les rues. Mais un ciel étincelant d'étoiles. D'habitude
je n'en distingue qu'une ou deux... Les montagnes autour de Sendai se détachent en ombre
chinoise, magnifique dans l'air frais de la nuit.
Les Japonais sont eux-mêmes magnifiques : chaque jour, je passe chez moi, comme en ce
moment même où je profite du rétablissement de l'électricité pour vous envoyer ce courriel,
et chaque jour, je trouve de nouvelles provisions et de l'eau sur le seuil ! Qui les a
déposées ? Je n'en ai pas la moindre idée !
Des hommes âgés en chapeau vert passent de maison en maison pour vérifier que chacun va
bien. Tout le monde vous demande si vous avez besoin d'aide.
Nulle part je ne vois de signe de peur. De résignation, oui. Mais ni peur ni panique!
On nous annonce cependant des répliques sismiques, voire même d'autres séismes majeurs
dans les prochains mois. En effet, le sol tremble, roule, gronde.
J'ai la chance d'habiter un quartier de Sendai qui est en hauteur, un peu plus solide, et
jusqu'à présent nous avons été relativement épargnés.
Hier soir, autre bienfait : le mari d'une amie m'apporte de la campagne des provisions et de
l'eau.
Je viens de comprendre à travers cette expérience, qu'une étape cosmique est en train d'être
franchie partout dans le monde. Et mon cœur s'ouvre de plus en plus.
Mon frère m'a demandé si je me sentais petite et insignifiante par rapport à ce qui vient
d'arriver. Eh bien non ! Au lieu de cela, je sens que je fais partie de quelque chose de bien
plus grand que moi. Cette "re-naissance" mondiale est dure, et pourtant magnifique ! »
Appuyons nous sur ces paroles de Dieu pour percevoir cette Espérance en Dieu que nous
pouvons avoir.
Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés / Ce que vous
faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le p
« Quand tu seras dans la détresse, quand tout cela t’arrivera, dans les
jours à venir, tu reviendras au Seigneur ton Dieu et tu écouteras sa voix. Car le
Seigneur ton Dieu est un Dieu miséricordieux : il ne te délaissera pas, il ne te
détruira pas, il n’oubliera pas l’alliance jurée à tes pères » (Deutéronome 4,
30-31) »
Comment dans cette situation, la Foi, l’Espérance et la Charité sont à
l’œuvre dans leurs cœurs ?
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L’espérance : témoignage d’un prêtre tétraplégique
Se sentir aimé
Treize ans après son accident, il affirme avec douceur que se sentir compris et aidé par les
autres est un besoin de l’homme. Nous avons des sentiments et du cœur, nous nous
réjouissons des bonnes nouvelles des autres, et nous pleurons avec ceux qui pleurent. Les
animaux ne pleurent pas, ils ne rient pas ; l’homme, oui ».
Aussitôt après son opération, il a cherché à voir comment « continuer de donner des cours et
travailler comme aumônier de l’Ecole d’Architecture de l’Université de Navarre, puis
collaborer avec d’autres prêtres aux tâches pastorales pour les étudiants
(Mt 6.22-23)
« Tes yeux sont comme une lampe pour ton corps. Si tes yeux sont en bon état, tout ton
corps jouit de la lumière ; mais s'ils sont malades, tout ton corps est plongé dans
l'obscurité. Fais donc attention à ce que ta lumière ne soit pas obscurcie. Si ton corps tout
entier est dans la lumière, sans aucune partie dans l'obscurité, il jouira pleinement de la
lumière, comme lorsque la lampe t'éclaire de sa clarté. »
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- « Les animaux ne pleurent pas, ils ne rient pas ; l’homme, oui » : qu’est-ce qui rend les
hommes différents des animaux ? Comment leur relation à Dieu leur donne-t-elle une
raison d’espérer toujours ?
- « Ce qui est important, c’est de savoir que je suis fils de Dieu, et je sais que Dieu
m’aime » : est-ce que j’arrive à voir que c’est cela l’essentiel dans ma vie ? Est-ce que je
blâme parfois Dieu pour les choses négatives qui m’arrivent ?
- Quelle est la lumière qui éclaire ma vie ? Comment pourrais-je faire de mon mieux pour
la suivre chaque jour ?
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Prière d’espérance de Soeur Emmanuelle
Seigneur, accorde-moi aujourd’hui Donne-moi un cœur trop large
cette grâce que rien ne puisse pour ruminer mes peines,
troubler ma paix en profondeur, trop noble pour garder rancune,
mais que j’arrive à parler joie,
trop fort pour trembler, trop ouvert
prospérité, à chaque personne
pour le refermer sur qui que ce soit.
que je vais rencontrer, pour l’aider
à découvrir les richesses qui sont en elle. Seigneur, je te demande ces grâces
Aide-moi aussi, Seigneur, pour tous les hommes qui luttent
à regarder ta face ensoleillée, aujourd’hui
même en face des événements afin que diminue la haine
difficiles : et que croisse l’Amour.
il n’en est pas un qui ne puisse Ouvre nos yeux à l’Invisible
être source de bien encore caché. pour que rien n’arrive à ébranler
Donne-moi, à toute heure de ce jour, l’optimisme de ceux qui croient en Toi
d’offrir un visage joyeux et un sourire et qui croient en l’Homme,
d’ami qui espèrent en Toi
à chaque homme, ton fils et mon frère. et espèrent en l’Homme.
Soeur Emmanuelle
- Est-ce que moi aussi, je suis capable d’être positive, de ne pas voir que le négatif dans ma
vie ?
- Que pourrais-je faire pour réussir à devenir une « lumière » pour les autres ?
- Quelles sont les sources d’espérance que m’apporte ma vie et celle des autres au
quotidien ?
- Est-ce que, dans mon entourage, je connais des personnes qui font preuve d’espérance et
peuvent m’inspirer ?
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La vertu d’espérance
La vertu d’espérance répond à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout
homme ; elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes ; elle les purifie pour
les ordonner au Royaume des cieux; elle protège du découragement; elle soutient en tout
délaissement; elle dilate le cœur dans l’attente de la béatitude éternelle. L’élan de
l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité.
Lorsque Dieu se révèle et appelle l’homme, celui-ci ne peut répondre pleinement à l’amour
divin par ses propres forces. Il doit espérer que Dieu lui donnera la capacité de l’aimer en
retour et d’agir conformément aux commandements de la charité. L’espérance est l’attente
confiante de la bénédiction divine et de la vision bienheureuse de Dieu ; elle est aussi la
crainte d’offenser l’amour de Dieu et de provoquer le châtiment.
Par le désespoir, l’homme cesse d’espérer de Dieu son salut personnel, les secours pour y
parvenir ou le pardon de ses péchés. Il s’oppose à la Bonté de Dieu, à sa Justice – car le
Seigneur est fidèle à ses promesses -, et à sa Miséricorde.
« Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que vous me donnerez pas les mérites
de Jésus Christ votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements le
Bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis et que vous êtes fidèle à vos
promesses ».
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Flot rouge
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Parole de feu SUF
Cheftaine du Feu : Marie, tu as décidé de prononcer aujourd'hui ta Parole de Feu. Tu veux
ainsi laisser le Seigneur élargir ton cœur pour mieux répondre à l'appel de la vie. Parle-nous
du sens de ton engagement, dis-nous à quelle étape de ta vie il correspond.
Guide Aînée : Réponse brève.
Aumônier : Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. Heureux les affligés, car ils seront
consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
CF : Ta route a été jalonnée de rencontres. Tu as ainsi créé des liens avec les autres, tu les as
éprouvés. Parle-nous de l'importance de la communauté pour toi, du goût qu'elle donne à ta
vie.
GA : Réponse brève.
CF : Reprends ce flot jaune, couleur du soleil et de la lumière. Il t'engage à être cœur et
âme de la communauté et de la famille. Il est le signe de ta fidélité à la joie reçue,
partagée, donnée. Qu'il t'aide à faire toujours plus équipe avec ceux qui t'entourent !
A : Commentaire (foi)
CF : Prends ce sel. Tu es porteuse d'un message qui donne sens à la vie. Ne le laisse pas
s'affadir et donne toute sa saveur au monde qui t'entoure.
A: Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car
ils verront Dieu.
CF : Le Feu (ou autre unité, ou le scoutisme) t'invite à rendre service, à développer les
talents que tu as en toi. Parle-nous de ce monde qui t'est confié, de ce qui t'invite à agir et à
partager.
GA : Réponse brève.
CF : Reprends ce flot vert, couleur de tout ce qui grandit. Il t'engage à transmettre au
monde le sens de Dieu, dans la prière et par l'éducation de ceux qui te sont confiés. Il
est le signe de ta volonté d'aimer tes frères pour reconnaître, en ce qu'ils sont, ce qu'ils
peuvent devenir. Rappelle-toi que servir, c'est aimer en actes. A chaque instant, aime ce
que tu fais avant de faire ce que tu aimes !
A : Commentaire (espérance)
Prends cet Evangile. Il est la vie de ta vie. Cherche et rayonne cette vie qui est la Lumière
des hommes. Dis ce qui dans la Parole de Dieu est pour toi parole de Feu.
GA : Lecture d'un passage de l'Evangile.
A : Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont
persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.
CF : La vie est belle de tous ses instants et de l'amour que tu mets dans chacun de tes
actes, même le plus petit. Maintenant, tu es prête et tu n'emportes avec toi que
l'essentiel. Parle-nous de tes choix : quelles clés te donnes-tu pour vivre dans la
confiance l'aventure de la vie ?
GA : Réponse brève.
CF : Reçois ce flot rouge, couleur de l'amour et de la vie offerte qu'il t'appartient de
transmettre. Il t'engage à respecter la vie et à témoigner de l'amour passionné que tu
lui portes. Il est signe de ta volonté de vivre de l'amour de Dieu. Donne le meilleur de
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toi-même, à l'exemple du Christ et de Marie, sur la route qui de Dieu mène à tes frères
et de tes frères mène à Dieu.
A : Commentaire (amour)
CF : Tu as choisi un symbole (le citer). Avant de nous le donner, dis-nous ce qu'il représente
pour toi.
GA : Réponse brève.
La cheftaine de Feu accroche les flots sur l'épaule gauche de la Guide Aînée.
CF : Tu portes maintenant ces flots portés par toutes les Guides Aînées et tous les Routiers
du monde. Qu'ils soient signe de la flamme qu'il t'appartient de transmettre, et qu'ils t'aident
à être source de joie, de paix et d'harmonie.
A : Bénédiction.
GA : Je sais que la grandeur de l'Homme est la fidélité. Connaissant ma faiblesse, je
demande à Dieu sa grâce et m'engage à vivre en Guide Aînée, porteuse de lumière.
CF : Prends cette lampe, signe de la vie et de l'amour qui rayonne. Allume-la à celle du
Feu. Souviens-toi que la lampe allumée n'est pas faite pour être cachée mais pour
éclairer tous ceux qui passent. Et qu'ainsi brille ta lumière devant les hommes, afin
qu'en voyant ta vie, ils glorifient ton Père qui est dans les cieux. Reprends maintenant
ta place dans le Feu (communauté des Aînés). Que cet engagement t'aide à te réaliser
pleinement et à répondre chaque jour à ta vocation. Prions maintenant le Seigneur,
qu'Il continue à être en nous et à travers nous le feu qui réchauffe, qui rassure et qui
guide.
On termine par un chant ou une prière choisi par la Guide Aînée qui vient de s'engager.
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Aimer c’est…
Aimer c’est être capable de dire « Viens faire un tour chez moi »
Aimer c’est être capable de dire à l’autre « J’ai besoin de toi »
Aimer c’est reconnaître que l’autre peut avoir raison
Aimer c’est être capable de dire « je te félicite »
Aimer c’est être capable de dire « excusez moi »
Aimer c’est être capable de pardonner
Aimer c’est être capable d’ouvrir la bouche pour ne dire que la vérité
Aimer c’est être capable de retenir ma langue afin de ne pas offenser
Aimer c’est être capable d’encaisser des coups dans vouloir les rendre
Aimer c’est être capable de lutter dans la vie dans écraser es autres
Aimer c’est être capable d’exercer un pouvoir comme un service
Aimer c’est être capable d’être dérangé par les autres
Aimer c’est être capable de voir l’autre plus grand que moi
Aimer c’est rester fidèle même s’il m’en coûte
Aimer c’est être capable de savoir dire « merci »
Aimer c’est dire à l’autre qu’on l’aime sans se lasser.
- Et moi, suis-je capable d’aimer les autres tous les jours ? Même si je suis stressée par
mes examens, occupée pour mes petites affaires ou préoccupée par mes propres
problèmes ?
- Comment faire pour me tourner davantage vers l’Autre ? Qu’est que je mets en place
pour avoir cette disponibilité et cette ouverture du cœur ?
- Et avec mon unité, comment faire pour les aimer toutes ?
Pour continuer cette réflexion, tu peux choisir une phrase de ce texte, celle qui te parle le
plus et dont tu sais tes faiblesses à réaliser cet effort.
Confie tes faiblesses au Seigneur. Demande-lui de t’aider à Aimer, selon son exemple.
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Aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes
Evangile selon saint Matthieu
« Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et quiconque veut être le
premier parmi vous qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’Homme est venu ;
non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. »
Matthieu 20, 26-28
« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ;
j’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu ; j’étais malade et
vous m’avez visité; j’étais en prison et vous êtes venus vers moi. »
Matthieu 25, 35-36
« Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa
qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Matthieu 10, 42
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Quand j’ai besoin qu’on prenne soin de moi,
envoie-moi quelqu’un dont j’aurai à prendre soin.
Quand je ne pense qu’à moi,
tourne mes pensées vers autrui.
Questions
1. Apprendre à me mettre au service des autres sans rien attendre en retour est un défi. Ai-
je déjà réussi à le vivre ? Comment le vivre chaque jour ? Comment le Seigneur peut-il
m’accompagner dans cet apprentissage ?
2. Quels sont mes aspirations, mes envies, mes désirs de toute puissance que je suis invitée
à mettre de côté pour mieux aimer ? Pourquoi la lutte pour la dignité de mes frères est la
principale voie vers la sainteté ?
3. L’Eucharistie et la confession me sont données pour purifier mon cœur et m’apprendre à
aimer qui je suis et ce que je fais et les personnes autour de moi. A quel rythme est-ce
que je reçois ces sacrements ? Comment découvrir plus profondément le sens des
sacrements ?
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Amour & charité
« Reçois ce flot rouge, couleur de l'amour et de la vie offerte qu'il t'appartient de transmettre.
Il t'engage à respecter la vie et à témoigner de l'amour passionné que tu lui portes. Il est
signe de ta volonté de vivre de l'amour de Dieu. Donne le meilleur de toi-même, à l'exemple
du Christ et de Marie, sur la route qui de Dieu mène à tes frères et de tes frères mène à Dieu
». Extrait du cérémonial de la Parole de Feu.
« Prends cette lampe, signe de la vie et de l'amour qui rayonne. Allume-la à celle du Feu.
Souviens- toi que la lampe allumée n'est pas faite pour être cachée mais pour éclairer tous
ceux qui passent. Et qu'ainsi brille ta lumière devant les hommes, afin qu'en voyant ta vie,
ils glorifient ton Père qui est dans les cieux. Reprends maintenant ta place dans le Feu
(communauté des Aînés). Que cet engagement t'aide à te réaliser pleinement et à répondre
chaque jour à ta vocation. Prions maintenant le Seigneur, qu'Il continue à être en nous et à
travers nous le feu qui réchauffe, qui rassure et qui guide ». Extrait du cérémonial de la
Parole de Feu.
« Ce qui compte ce n'est pas ce que l'on donne, mais l'amour avec lequel on donne »
« Le manque d'amour est la plus grande pauvreté »
« Que pouvez-vous faire pour promouvoir la paix dans le monde? Rentrez chez vous et
aimez votre famille !! » Mère Thérésa
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne
suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie et
que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi,
une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je
distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je
n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien.
La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n'est pas envieuse ; la charité
ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; elle ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son
intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l'injustice, mais
elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. La
charité ne passe jamais. Les prophéties ? Elles disparaîtront. Les langues ? Elles se tairont.
La science ? Elle disparaîtra. Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie.
Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je
parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j'ai
fait disparaître ce qui était de l’enfant. Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en
énigme, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais d'une manière partielle ; mais
alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité,
ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité. »
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- Quelles limites à l’amour puis-je rencontrer ? Qu’est-ce qui peut m’empêcher d’aimer les
autres de manière désintéressée ?
- Ai-je pris le temps de réfléchir à ma progression guide-aînée ?
- Pour moi, comment aimer les autres en vérité ?
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La charité
La charité est la plus grande des vertus théologales, c’est-à-dire qui ont Dieu pour origine et
qui nous conduisent à lui. La charité nous incite à aimer Dieu par-dessus tout, et donc à
repousser l’indifférence, l’ingratitude, la tiédeur, l’acédie ou indolence spirituelle et la haine
de Dieu, qui naît de l’orgueil.
La charité nous permet de nous donner totalement à Dieu, de nous unir à lui, et d’aimer
notre prochain comme nous-mêmes, par amour pour Dieu qui nous a aimés le premier. Jésus
en a fait le commandement nouveau, la plénitude de la Loi. Elle est le lien de la perfection,
le fondement des autres vertus, qu’elle anime, inspire et ordonne.
« Dieu est Amour, celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.
» (1 Jn 4, 16)
« Voici mon commandement : aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jn
15, 12)
« Maintenant donc demeurent foi, espérance et charité, mais la plus grande d’entre elles
c’est la charité. » (1 Co 13, 13)
«Aime et fais ce que tu veux. » Saint Augustin
« La charité est une vertu magnifique. Elle est à la fois le moyen et la fin, le mouvement et
le terme, le chemin qui conduit à elle-même. Que faut-il donc faire pour aimer ? Il n’est
besoin d’autres artifices que d’aimer tout simplement : comme on apprend à jouer du luth en
jouant du luth, ou que l’on apprend à danser en dansant. » Saint François de Sales
- Ai-je conscience de l’amour de Dieu pour moi ? Avant même que je l’aime, et malgré
mes péchés ?
- Quels sont les actes concrets qui montrent mon amour à Dieu : le temps que je lui
accorde dans ma journée, ou pour une retraite de temps en temps... ?
- Quel lien est-ce que je fais entre l’amour de Dieu et l’amour de mon prochain ?
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- Quels sont les manquements à la charité envers mon prochain dans ma vie quotidienne :
attitude envers mes proches, indifférence à ceux qui souffrent autour de moi, rancune vis-
à-vis de personnes qui m’ont blessée ?
- Comment puis-je, concrètement et simplement, « aimer Dieu sans cesse et de plus en plus
», comme nous le chantons dans le chant de la promesse ?
Pour prendre un temps de méditation : Nous te proposons cette semaine de méditer avec
l’acte de charité :
Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur et plus que tout, parce que vous êtes
infiniment bon, et j’aime mon prochain comme moi-même par amour de vous.
Tu peux aussi choisir une citation qui te touche particulièrement parmi les citations
précédentes afin de la méditer durant ta prière.
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Pour les cheftaines / sur le scoutisme
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Sois un exemple
Sois un exemple.
Je ne te demande pas de crier que les autres ont tort, ou que tu as raison ;
Je ne te demande pas de te rebeller ni de te résigner...
Je te demande d’agir, je te demande de servir, de poursuivre ton chemin l’esprit ouvert et
joyeux.
Je te demande de vivre de telle sorte
Que ta présence soit une joie pour les autres,
Que tes paroles soient un réconfort,
Que ta volonté rassure ceux qui doutent,
Que tes efforts leur donnent envie d’avancer,
Que ton amitié soit espérée d’eux.
Je te demande de vivre de telle sorte
Que les autres aient envie de te suivre...
Sois un exemple.
Un exemple de service et d’humilité, un exemple de partage et de joie, un exemple d’amour
et de paix...
Il y a tant de gens qui t’attendent ! Sois un exemple, et tu verras :
Sans rien abandonner, Sans crier, sans rien casser, en servant, Tu auras fait un bon chemin,
Et tu auras gagné en simplicité.
Que signifie pour moi être un exemple ? Qui me demande d’être un exemple, et pour qui ?
Quelles sont les personnes qui ont été des exemples pour moi et m’ont aidée à avancer ?
Avec mes jeannettes, comment puis-je être un exemple ? Quel est mon rôle de cheftaine ?
De quelle manière puis-je être un exemple dans tous mes lieux de vie : en cours, en
vacances... ?
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Appelée à être cheftaine
En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de
Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé
Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux
autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-
là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était
lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui
répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de
poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand
Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de
poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé
dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de
prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en
avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur
dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils
savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de
même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se
manifestait à ses disciples.
Evangile selon St Jean (21,1-19)
Jetons-nous à l’eau !
Car tout commence par un plongeon. C’est le sens même du mot baptême. Un
plongeon ! Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il
n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.
Que se passe-t-il avant de plonger ? On hésite. On regrette un peu d’être allé sur le
plongeoir et puis on saute franchement. En revanche, ce que fait saint Pierre personne ne le
fait jamais : personne ne s’habille avant de plonger ! Ce détail inhabituel devrait attirer notre
attention : Pierre passe un vêtement car il est le témoin d’une révélation divine ! D’un
miracle ! Soyons honnêtes : les apôtres ne sont pas des stars de la pêche. À chaque fois
qu’on les voit sur l’eau, ils n’arrivent pas à prendre de poissons ou bien ils ont peur de se
noyer dans la tempête. Et c’est très bien comme cela : ils savent bien, eux, que ces 153
poissons ne viennent pas d’eux. Ils en seraient bien incapables. Ces poissons viennent de
Dieu. Et quand Jésus leur demandera d’être des pêcheurs d’hommes, ils ne s’approprieront
pas non plus les milliers de convertis. Car ces hommes viennent de Dieu.
Le Seigneur a couvert ma nullité et maintenant il me demande de plonger. En mettant
ton uniforme, tu te rends disponible et tu acceptes de plonger dans ton engagement. Car tous
ces jeunes dont tu as charge d’âme ne sont pas à toi. Ils sont à Dieu. Et il te demande d’en
prendre soin. En posant sur ton cœur la croix de ta promesse, tu te rappelles que ton oui un
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jour t’a entraîné à dire oui aujourd’hui. Tu te rappelles que ton oui un jour a conduit tant
d’autres autour de toi à dire oui. (…) Que le Seigneur vous bénisse tous pour votre oui !
Toi aussi maintenant, guide-aînée, routier, cheftaine, chef, plonge à la suite du Christ !
Plonge ! Et ne reste pas en surface. Ne sois pas superficiel. Sois profond ! Tu verras : ta
profondeur appellera ceux qui t’entourent à être profonds, eux aussi.
Extrait de l’homélie de Frère Nicolas Burle, aumônier national des SUF, 2019
Pistes de réflexion
« Ces poissons viennent de Dieu »
- Ai-je conscience que chacun des louveteaux qui m’est confié est un enfant de Dieu?
Comment les faire grandir vers Jésus ?
- Comme les apôtres jettent avec confiance leurs filets alors qu’ils n’ont pourtant rien pris
de la nuit, comment puis-je vivre pleinement cette confiance en Dieu, dans mon service à
la meute et dans ma vie ?
« Prononcer un voeu est un acte d’une générosité radicale, parce qu’on y donne en un
instant une vie qui devra être vécue progressivement à travers le temps. » (Saint Thomas
d’Aquin)
- Ce oui que tu as donné à tes CG, aux parents de tes loups, à ta maîtrise, à tes louveteaux
te demande ta fidélité à faire chaque jour de ton mieux, de quelles grâces as-tu besoin ?
Le mot de la fin
« Dieu n’appelle pas des gens capables, Il rend capables ceux qu’Il appelle »
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Si je dois être leur cheftaine...
Donnez-moi, Seigneur, la force de parler de Vous à mes guides-aînées.
Que ma voix et mes paroles puissent les aider à Vous trouver,
et plus encore l’exemple de ma vie.
Qu’elles-mêmes puissent en aider d’autres à Vous trouver.
Toute seule, je peux si peu, et le temps risque tant de me manquer...
Si je dois être leur cheftaine, mon Seigneur, apprenez-moi à les aimer et à les servir,
apprenez- moi à vouloir en tout leur bien, apprenez-moi par- dessus tout à les mener jusqu’à
Vous.
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Être chef
Une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se
taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il
soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :« Quiconque
accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui
m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Evangile selon St Marc 9, 35-37
Tu seras Chef
Tu seras Chef, veux tu ?
Non pas aujourd'hui ni demain peut-être ;
Mais lorsque l'heure sera venue :
Lorsque ta vie sera droite comme une tige de roseau
et simple comme un chant d'alouette
Questions
1. Jésus nous invite à être le « serviteur de tous ». En me mettant au service de mes
louveteaux, je reçois encore plus. Quelles sont les joies que je retire auprès de mes
louveteaux et avec les autres cheftaines ? Comment m’ont-ils fait un peu plus grandir
lors de la dernière chasse, qu’ai-je appris sur moi ? En en discutant avec un louveteau,
en organisant une activité avec les cheftaines…
2. En me faisant plus petite, en me mettant à la hauteur des louveteaux, je cherche la
présence de Jésus en chacun. Quel est le regard que je porte sur chacun de mes
louveteaux ? Quelles sont les clés que me je donne pour avoir regard doux et
bienveillant sur les qualités de chacun ? Est-ce que je sais me mettre à l’écoute ?
3. ”Sa vie est droite, et simple son action”. Quels sont les moments où je peux mettre
davantage d’exigence et ceux où je peux être plus douce envers moi-même et les autres?
Le mot de la fin
« Seigneur et chef Jésus-Christ, qui malgré ma faiblesse m’avez choisi pour chef et gardien
de mes frères scouts, faites que ma parole et mes exemples conduisent leur marche au
sentier de votre loi, que je sache leur montrer vos traces divines dans la nature que vous
avez créée, leur enseigner ce que je dois et les conduire d’étape en étape, jusqu’à vous ô
mon Dieu, dans ce camp de repos et de joie où vous avez dressé votre tente et la nôtre pour
toute l’éternité. Amen »
Prière des Chefs, Père Jacques Sevin
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Extrait de la règle de Saint Benoit : chef scout
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Textes du Bienheureux Charles de Foucauld
Monsieur,
Je reçois votre lettre, qui me dit, sur le besoin qu’a partout, en France comme
en pays de missions, l’œuvre ecclésiastique d’être renforcée d’une œuvre laïque, des
choses bien vraies – que je pense moi-même depuis longtemps… Comme vous le
dites, les mondes ecclésiastiques et laïcs s’ignorent tellement que le premier ne peut
donner à l’autre.
Il est certain qu’à côté des prêtres, il faut des Priscille et des Aquila, voyant
ceux que le prêtre ne voit pas, pénétrant où il ne peut pénétrer, allant à ceux qui le
fuient, évangélisant par un contact bienfaisant, une bonté débordante sur tous, une
affection toujours prête à se donner, un bon exemple attirant ceux qui tournent le dos
au prêtre et lui sont hostiles de parti pris. […]
La charité, qui est le fond de la religion (« le premier devoir est d’aimer Dieu,
le deuxième, semblable au premier, est d’aimer son prochain comme soi-même »),
oblige tout chrétien à aimer le prochain, c'est-à-dire tout humain, comme soi-même,
et par conséquent à faire du salut du prochain, comme de son propre salut, la grande
affaire de sa vie. Tout chrétien doit donc être apôtre : ce n’est pas un conseil, c’est un
commandement, le commandement de la charité.
.
Être apôtre, par quel moyen ? Par ceux que Dieu met à sa disposition : les prêtres
ont leurs supérieurs qui leur disent ce qu’ils doivent faire…Les laïcs doivent être
apôtres envers tous ceux qu’ils peuvent atteindre : leurs proches et leurs amis
d’abord, mais non eux seuls, la charité n’a rien d’étroit, elle embrasse tous ceux
qu’embrasse le Cœur de Jésus.
Par quels moyens ? Par les meilleurs, étant donnés ceux auxquels ils s’adressent :
avec tous ceux avec qui ils sont en rapport sans exception, par la bonté, la
tendresse, l’affection fraternelle, l’exemple de la vertu, par l’humilité et la douceur
toujours attrayantes et si chrétiennes ; avec certains sans leur dire jamais un mot
de Dieu ni de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu
est bon, aimant, étant un tendre frère et priant ; avec d’autres en parlant de Dieu
dans la mesure qu’ils peuvent le porter ; dès qu’ils en sont à la pensée de
rechercher la vérité par l’étude de la religion, en les mettant en rapport avec un
prêtre très bien choisi et capable de leur faire du bien… Surtout voir en tout
humain un frèr
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D’une lettre à Louis Massignon, Tamanrasset, 1er août 1916
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Notes de Guy de Larigaudie.
" Pour moi, mon vieux, écrit-il à son meilleur ami, la vie roule à pleins bords, magnifique,
passionnante, chaque jour différente"
"Et au milieu de tout cela, les grands rêves qui continuent à hanter mon imagination... C'est
terrible d'avoir tant de rêves dans la tête et de sentir, en somme, dans ses doigts de quoi les
réaliser, avec en même temps ce désir d'anéantissement, de donation à Dieu que je n'arrive
pas à préciser mais qui, du moins, me garde dans l'existence que je mène... Que la volonté
de Dieu soit faite sur moi et qu'Il me donne la lumière !".
"Plus douce que la joie brutale du combat journalier, nous éprouvons aussi, nous sachant
les porteurs de rêves de milliers de garçons, la sensation de vivre pour eux quelque chose
de rude, de beau et de grand"
Il écrit à sa soeur: "J'ai toujours eu, au fond de moi, la nostalgie du ciel, plus encore
maintenant que je connais mieux les beautés du monde. Le ciel sera l'épanouissement de
toutes ces beautés, la vie nous y conduit par un chemin dont nous ignorons la longueur,
mais pourquoi m'attrister d'avancer sur cette route puisque la lumière est au bout ?"
"Ma vie toute entière n'a été qu'une longue quête de Dieu. Partout, à toute heure, en tout
lieu du monde, j'ai cherché sa trace ou sa présence. La mort ne sera pour moi qu'un
merveilleux laisser-courre".
"La vie idéale est celle où Dieu, individuellement, nous veut moine, aventurier, cordonnier
ou assureur."
"Tout se joue dans la plénitude de l'amour de Dieu. Peu importe que l'on soit moine ou
marié, coureur d'aventures ou biscuitier, il n'est que l'amour de Dieu qui compte."
"Il semble impossible de passer toute une vie sans avoir près de soi la douceur d'une
présence féminine. On y arrive en tâchant de remplacer le besoin d'amour humain par un
profond amour de Dieu. En faisant vraiment de Dieu le compagnon de chaque heure".
"La communion quotidienne a été pour moi, chaque matin, le bain d'eau vive qui affermit et
détend tous les muscles, le repas substantiel avant l'étape, le regard de tendresse qui donne
hardiesse et confiance."
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Et la conclusion sera cette lettre adressée à cette carmélite, sa confidente, très peu de temps
avant sa mort :
"Ma Soeur,
Me voici maintenant au baroud. Peut-être n'en reviendrais-je pas. J'avais de beaux rêves et
de beaux projets, mais, n'était la peine immense que cela va faire à ma pauvre maman et
aux miens, j'exulte de joie. J'avais tellement la nostalgie du ciel et voilà que la porte va
bientôt s'ouvrir. Le sacrifice de ma vie n'est même pas un sacrifice, tant mon désir du ciel et
de la possession de Dieu est vaste.
J'avais rêvé de devenir un Saint et d'être un modèle pour les louveteaux, les scouts et les
routiers. L'ambition était peut-être trop grande pour ma taille, mais c'était mon rêve.
... Il n'est plus maintenant que de courir joyeusement ma dernière aventure".
Guy est mort à cheval comme il en avait sans doute rêvé: "Il faut coller à la vie comme à un
cheval". Il laisse sur ses pas l'image de la grandeur d'âme et de l'héroïsme, l'image du
chevalier chrétien d'aujourd'hui, que doit être un vrai Scout.
"La chasteté est une gageure impossible et ridicule si elle n'a pour armature que des
préceptes négatifs. Elle est possible et belle et enrichissante si elle s'appuie sur une
base positive : l'amour de Dieu, vivant, total, seul capable de contenter l'immense
besoin d'amour qui remplit notre cœur d'homme. […]"
"La danse est la grande joie du jeu libre de tous les muscles portés par le rythme de
l'orchestre, avec tout ce qu'ajoute de grâce et de charme une présence féminine. Avec de
saines et claires partenaires, elle est jeu de roi. Mais, si elle se résume en la possibilité de
s'étreindre pourvu que l'on tourne, alors elle devient mauvaise et source de péché."
"Il faut faire de toute faute un rebondissement vers un plus grand amour. "
"Nous ne sommes que des âmes déficientes dans de pauvres corps lourds de désirs. Mais
nous vous aimons, mon Dieu, nous vous aimons de toute la force de ces pauvres âmes, de
toute la force de ces pauvres corps. […] "
"Il est des heures lourdes où la tentation du mal vous tient si fort, si irrésistiblement, par tout
le corps, que l'on ne sait plus que dire machinalement du bout des lèvres et sans presque
plus y croire : Mon Dieu, je vous aime tout de même ; mais ayez pitié de moi. "
"Il est certains soirs où, assis au fond d'une église sans pouvoir prier, ou dehors sous les
étoiles pour sentir tout de même près de soi quelque chose de grand, on ne peut plus que
répéter cette pauvre phrase, à laquelle on se raccroche comme à une bouée pour ne pas
couler : Mon Dieu je vous aime tout de même ! […]"
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"Les pensées mauvaises choisissent le soir pour nous envahir, parce que les heures
nocturnes sont propices à la fièvre de l'imagination et du corps. Une bonne manière de s'en
rendre maître est de prendre sa couverture et de coucher tout bonnement à côté de son lit,
sur le plancher. Notre frère l'âne, calmé, en demeure tout pantois et, dominées, les pensées
mauvaises s'éloignent. "
"Au moment d'une tentation violente, alors que la volonté se défibre et que le corps tout
entier s'alanguit prêt à céder, il est bon, pour témoigner malgré tout un peu d'amour à Dieu,
de s'obliger à une mortification minime : ne pas mettre de sel dans le potage trop fade, ou ne
pas déplacer un objet qui vous gêne. Cet acte infime d'amour, mais qui demeure possible
dans la pire débâcle apparente de l'âme, est comme un appel de la grâce et la volonté s'en
trouve raffermie. "
"Ce devait être une métisse. Elle avait des épaules splendides et cette beauté animale
des sang-mêlés, aux lèvres lourdes et aux yeux immenses. Elle était belle.,
sauvagement belle. Il n'y avait vraiment qu'une chose à faire. Je ne l'ai pas faite. Je
suis remonté à cheval et je suis parti à toute allure, sans me retourner, en pleurant de
désespoir et de rage. Je crois qu'au jour du jugement, si je n'ai pas autre chose à
donner, je pourrai offrir à Dieu comme une gerbe, toutes ces étreintes que, pour son
amour, je n'ai pas voulu connaître. […] "
Notes provenant de son livre " Etoile au grand large" ( Ed. du Seuil )
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Méditation sur les prières et la loi
Seigneur Jésus,
Qui êtes la lumière de nos vies,
Nous voici devant Vous,
Guides-Aînées en chemin,
Et femmes en route,
Appelées à devenir sentinelles de l’invisible.
Emplissez-nous de cette joie parfaite,
Dont Vous seul, êtes la source.
Que la confiance, soit pour nous la main
Qui nous guide vers l’Espérance.
Que Votre amour, coule à travers nos cœurs,
En ce monde qui en a soif.
Et qu’à l’image du regard humble de Marie,
Nous Vous reconnaissions dans les yeux des plus petits !
Prière Scoute
Les vertus
Franchise
Dévouement
Pureté
Sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux, Dieu,
l'Église et la France, à aider mon prochain en toutes circonstances ; à observer la Loi
Scoute.
- En tant que cheftaine, suis-je toujours fidèle à ma promesse ? Est-ce que j’essaie de vivre
la Loi, pas seulement aux scouts mais dans toute ma vie ?
- Si j’ai choisi un article particulier pour ma promesse, est-ce que j’essaie toujours de le
mettre en oeuvre ?
- Quelle témoin de la Loi suis-je dans mon unité ?
- Est-ce que je pense à prier quand je rencontre des difficultés dans mon unité ? Est-ce que
je prie souvent pour les jeunes qui me sont confiés, pour mes assistantes, pour mes CG ?
Ces textes sont à la source de notre engagement scout : pense à y revenir de temps en
temps !
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Béatitudes scoutes
Bienheureux les scouts qui ont l’esprit de pauvreté et qui n’envient point les riches, parce
que le royaume des cieux est à eux.
Bienheureux les scouts qui sont doux, car rien ne résistera à leur influence.
Le scout a toujours l’air content, mais tout de même, bienheureux ceux qui pleurent, car ils
seront consolés.
Bienheureux les scouts qui ont faim et soif de tout ce qui est juste et droit, car moi, la
Justice, je les rassasierai.
Bienheureux les scouts qui savent pardonner, car je leur pardonnerai à mon tour.
Bienheureux les scouts au cœur pur : ils verront Dieu.
Et ceux qui mettent la paix là où ils passent : on les appellera mes enfants.
Vous avez une loi qui est la mienne, car elle contient l’essentiel de mon Evangile et les
vertus naturelles sans lesquelles je ne puis rien faire, et à peine y pouvez-vous manquer sans
enfreindre mes commandements.
Celui donc qui transgressera la loi et apprendra aux autres à l’imiter sera le dernier dans le
royaume des scouts, et peut-être aussi le dernier du royaume des Cieux.
Mais celui qui observera sa loi et l’enseignera parfaitement aux autres, celui-là est mon chef
de patrouille préféré, en qui j’ai mis toutes mes complaisances.
Jadis on disait aux Juifs : « Aimez votre prochain, haïssez votre ennemi », et moi je vous dis
: Aimez vos ennemis, rendez service à ceux qui vous détestent ; ceux qui se moquent de
vous, gagnez leur cœurs et faites-en des scouts, et priez pour ceux qui suscitent des
embarras à votre troupe et qui calomnient mes scouts et le scoutisme, n’y comprenant rien.
Le beau mérite de n’aimer que ceux qui vous aiment. Le scout est l’ami de tout le monde.
Faire la Bonne Action envers ceux qui vous rendent service, c’est à la portée du premier
venu.
Saluer vos frères seulement, ce n’est pas là la vertu chrétienne.
Saluez donc fraternellement les scouts qui ne pensent pas comme vous et qui n’ont qu’une
loi tronquée qui ne s’appuie pas sur la mienne.
Ce n’est pas leur faute si on ne leur a jamais parlé de Moi.
Ne les jugez pas sévèrement. Demain peut-être seront-ils meilleurs que vous.
Et entre vous soyez indulgents. Ne vous condamnez pas les uns les autres. Si j’étais aussi
sévère pour vous que vous l’êtes entre vous, y aurait-il un seul scout en mon paradis ?
Pourquoi dire : un tel ne travaille pas, il ne possède encore aucun badge et il a mauvais
caractère… quand tu manques en secret au dixième article?
C’est toujours l’histoire de la paille et de la poutre. Enlève d’abord la poutre de ton œil,
après cela nous verrons.
Soyez purs.
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Si un ami qui vous est cher comme la pupille de l’œil vous porte au péché, faites-le partir. Si
un chef de patrouille, qui vous est aussi utile que votre main droite, est une occasion de
chute pour ses frères, retranchez-le sans pitié, comme vous amputeriez votre main droite si
elle était gangrenée.
Mieux vaut pour vous perdre un ami, mieux vaut pour la troupe perdre un boute-en-train et
un vrai chef que de sombrer vous-même dans le péché ou de voir la troupe déchoir de mon
amour.
Car qui ne vous aide pas à servir Dieu d’abord ne sert à rien qu’à vous damner.
Soyez francs. Quand on vous demande si quelque chose est vrai, dites simplement oui ou
non. Cela suffit. Si vous n’avez qu’une parole, on vous croira.
Ne faites pas vos Bonnes Actions pour être admirés des hommes, autrement cette admiration
sera votre seule récompense, et bien vaine, si même vous l’obtenez.
Quand vous avez sauvé un enfant sur le point de se noyer, n’envoyez pas le récit de
l’accident aux journaux, et si l’on vous demande votre nom, dérobez-vous en disant : je suis
scout. Cela suffit.
Et si vous donnez une fête de charité pour une bonne œuvre, il est inutile de publier le
montant de la vente ou du concert.
Que vos bonnes actions restent secrètes – entre Moi et vous.
Cela ne veut pas dire qu’il faille vous cacher pour les faire – ni que vous deviez les
dissimuler à votre aumônier ou à votre scoutmestre quand ils vous en parlent.
Car ils ont le droit et le devoir de s’en informer et de savoir si vous pratiquez la loi scoute et
si votre foulard est dénoué légitimement.
Mais je déteste la vanité et l’ostentation.
Le scout est le frère de tout autre scout. Quiconque insulte son frère comparaîtra devant le
Conseil.
Comment pouvez-vous assister à mon sacrifice et réciter le Pater, si vous n’avez pas
pardonné à votre frère. Avant donc, réunissez-vous, mes fils, et venez communier ensemble
fraternellement.
« Œil pour œil, dent pour dent », n’est pas une maxime de chrétien.
Si on vous fait du tort, comme individu ou comme troupe, vous ne devez pas vous venger,
mais gagner le cœur de vos ennemis.
Et si quelqu’un vous refuse un terrain de campement, allez encore plus loin qu’il ne l’exige.
Si les gamins du village viennent assister à votre repas, offrez-leur d’y prendre part, et s’ils
n’osent pas demander un morceau de pain, donnez-leur en deux.
"Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux".
Vous êtes le sel de la terre, vous mes Apôtres, disais-je, vous aussi, mes scouts, et vous
l’êtes doublement, chefs de patrouille.
Si le sel s’affadit, comment lui rendre sa saveur ?
Si le scout s’attiédit, comment lui rendre sa ferveur ?
Il n’est plus bon à rien, qu’à être jeté dans la rue.
Vous êtes la lumière du monde, « Eclaireurs ».
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Quand on bâtit une ville sur les hauteurs, ce n’est point pour la cacher ; et une lampe, quand
on l’allume, ce n’est pas pour la mettre sous un boisseau ou sous un lit : on la met sur un
chandelier afin qu’elle éclaire les gens de la maison et les visiteurs.
C’est ainsi que la lumière de votre scoutisme doit briller devant les hommes, afin qu’ils
voient vos Bonnes Actions, et qu’ils glorifient le Père qui est dans cieux.
Et bienheureux surtout les scouts qui souffrent pour rester bons, honnêtes et purs : ceux-là,
ils tiennent leur paradis.
On se moquera de vous parce que vous êtes scouts et mes scouts ; on vous exclura et les
enfants vous jetteront des pierres, et on proscrira votre nom comme funeste et l’on dira du
mal de vous pour me faire honneur.
Réjouissez-vous, ce jour-là, car vos ennemis sont dans l’erreur, et vous vivez la vraie vie.
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Devant ce feu tranquille
« Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse.
Ce n'est pas difficile ; ce n'est pas audacieux ; ce n'est pas présomptueux de promettre qu'on veut
faire tout son possible pour servir Dieu, aider son prochain, obéir à la Loi. Ce n'est pas difficile
parce que tu ne promets pas de ne jamais faillir ; tu ne promets pas de ne jamais désobéir, de ne
jamais te tromper ; cela tu ne le pourrais pas, car tu n'es pas un saint ; pas plus que moi ; pas plus
que nous. Tu promets seulement de faire tout ton possible... ce que tu peux ; comme tu peux ; de ton
mieux. Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse. La Promesse est une force ; une direction
que tu donnes à ton effort. Et l'effort te conduira d'effort en effort, à travers la vie, jusqu'au but que
tu t'es proposé.
Quand tu l'auras faite, tu ne seras pas meilleur ; tu seras plus fort. Et s'il t'arrive un jour d'hésiter, de
ne pas très bien savoir si telle chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se faire, tu
te souviendras qu'un soir, devant un feu tranquille, à l'heure où les clartés se voilent, où les bruits
s'apaisent, au milieu de camarades qui avaient le même idéal que toi, tu as promis de servir Dieu, et
tu n'hésiteras plus. Tu sauras si la chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se
faire.
Tu ne seras pas toujours aussi bien disposé qu'aujourd'hui. Tu n'auras pas toujours cette joie
débordante ou cette calme sérénité, parce qu'il y a des tourmentes dans la vie, de grandes lassitudes,
des chagrins d'enfants et des tristesses d'adultes, de soudaines incertitudes. Alors, peut-être, par un
triste matin d'une triste journée tu te diras : « À quoi bon tout cela?.. » et puis tu te souviendras
qu'un soir, devant un feu tranquille, à l'heure où les clartés se voilent, où les bruits s'apaisent, au
milieu de camarades qui avaient le même idéal que toi, tu as promis de servir Dieu. Et tu ne diras
plus : « À quoi bon tout cela ? », mais parce que tu n'as qu'une parole, parce que ton âme est simple
et droite, parce que tu ne peux servir deux maîtres, ni obéir à deux lois qui se contredisent, tu
resteras fidèle à ta Promesse : tu serviras Dieu, tu aideras ton prochain, tu obéiras à la Loi.
D'autres l'ont faite avant toi. D'autres la feront après toi. Et c'est toujours la même chose ; la même
discipline qu'on s'impose librement ; la même obéissance et le même service qu'on choisit
librement. Librement tu es venu parmi nous et librement tu as marché dans nos rangs. Tu connais
les éclaireurs, leur Loi, leur idéal. Tu sais ce que tu dois être : un garçon simple et fort, actif et
joyeux. Tu sais ce que tu dois devenir : un homme simple et fort, actif et serein. Tu sais tout cela et
tu le veux ainsi.
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Si vous aviez besoin d’un saint...
Seigneur, excusez-moi si je vous dérange... Il m’est venu tout à l’heure à l’idée que vous
aviez peut-être besoin d’un Saint... Alors je suis venu pour la place : je ferai très bien
l’affaire.
Quoiqu’on en dise, le monde est rempli de gens parfaits. Il y en a qui vous offrent tant de
sacrifices, que, pour que vous ne vous trompiez pas en les comptant, ils les marquent avec
une petite croix sur un carnet !
Moi, je n’aime pas faire des sacrifices. Cela m’ennuie énormément. Ce que je vous ai
donné, Seigneur, vous savez bien que vous l’avez pris sans permission. Tout ce que j’ai pu
faire, c’est de ne pas rouspéter.
Il y a des gens qui se corrigent d’un défaut par semaine, ils sont forcément parfaits au bout
d’un trimestre. Moi je n’ai pas assez confiance en vous pour faire ça. Qui sait si je vivrais
encore au bout de la première semaine ? Vous êtes si imprévisible, si impulsif, mon Dieu !
Alors j’aime autant garder mes défauts.... en m’en servant le moins possible.
Ces gens parfaits ont tant de qualités qu’il n’y a plus de place en leur âme pour autre chose.
Ils n’arriveront jamais à être des saints. D’ailleurs, ils n’en ont pas envie, de peur de
manquer à leur humilité.
Mais Seigneur, un saint, c’est un vase vide que vous remplissez de votre amour, de la
sainteté ! Or Seigneur, je suis un vase vide avec un peu de boue au fond. Ce n’est pas
propre, je le sais bien. Mais vous devez bien avoir là-haut quelque céleste poudre à récurer...
A quoi servirait l’eau de votre côté, sinon à nous laver avant usage ?
Si vous ne voulez pas de moi non plus, Seigneur, je n’insisterai pas. Réfléchissez pourtant à
ma proposition : elle est sérieuse.
Quand vous irez dans votre cellier puiser le vin de votre Amour, rappelez-vous que vous
avez, quelque part sur la terre, une petite cruche à votre disposition.
Pour prendre un temps de méditation : Nous te proposons de méditer cette semaine sur cette
phrase : « Mais Seigneur, un saint, c’est un vase vide Que vous remplissez de votre
amour, de la sainteté des Trois ! »
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Méditation scoute sur l’évangile : Je vous appelle mes amis
(Jean 15, 16)
Tu es mon ami, non plus seulement mon serviteur : mon ami parce que je t’ai fait connaitre
plus qu’à d’autres les secrets de mon Père.
Tout ce que tu as, tu l’as reçu. De moi.
Tout ce que tu es, tu l’es par moi.
Ce n’est pas toi qui m’as choisi pour Dieu – c’est moi qui t’ai choisi. J’ai choisi ton âme
entre toutes les âmes possibles et qui n’existeront jamais : je l’ai créée et lui ai donné un
corps. Je t’ai choisi entre tous les hommes pour te faire chrétien. Et entre tous les chrétiens
pour te faire Français. Et entre tous les Français pour te faire scout de France.
Pense aux millions d’incroyants qui ne seront jamais chrétiens et qui mourront sans savoir
que je suis mort pour eux. Pense aux millions de chrétiens qui n’ont pas le bonheur d’être
fils du royaume très chrétien et de descendre spirituellement de Saint Louis et de Sainte
Jeanne d’Arc. Pense à tous les jeunes de France qui n’ont pas la chance d’être scouts – la
grâce d’être scouts.
Tu crois que tu es scout parce que tu as voulu le devenir. En vérité, je te le dis, c’est moi qui
t’ai élu en secret et qui préparais toutes choses pour que tu le devinsses. Je t’ai élu, je t’ai
distingué, je t’ai choisi. Je t’ai aimé gratuitement, tu n’y es pour rien. Je t’ai choisi, et tel est
le mystère de mon amour.
Je vous ai choisis, toi et tes frères scouts, et je vous ai institués afin que vous alliez, que vous
ayiez une vie féconde et fructueuse, et qu’il y ait quelque chose de changé parce que vous
avez passé sur la terre.
Comme un bon cep, tu dois produire du fruit. Et il faut que ce fruit demeure.
- Quelque chose de changé – en mieux – parce qu’il y a un scout à l’école ou à l’atelier. -
Quelque chose de changé en mieux parce qu’il y a un scout à la maison. - Et dans la
paroisse et dans la cité, et dans ta patrie et dans mon Eglise, si mes scouts sont ce qu’ils
doivent être – et pourquoi ne le seraient-ils pas ? – il doit y avoir quelque chose de changé
en mieux : plus de concorde entre les citoyens et plus de ferveur dans la paroisse ; plus de
prospérité dans la patrie et dans mon Eglise plus de sainteté.
Et ces merveilles ne s’opéreront pas sans ta prière. Mais pour arriver à cela, tout ce que tu
demanderas à mon Père en mon nom, il te le donnera.
D’après le père Jacques Sevin, fondateur du scoutisme catholique en France,
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- Dans quelles circonstances concrètes de ma vie puis-je « changer quelque chose en mieux
» du fait de mon engagement de cheftaine et de chrétienne : relations avec mes camarades
et en famille, travail et études... ?
Cette semaine, essaie de choisir une manière de « porter du fruit », une action concrète en
lien avec ton engagement scout : cela peut être un article de la loi scoute auquel tu décides
de porter une attention particulière, un engagement pour cette année (groupe de prière,
service...).
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Sois prêt
Sois prêt comme un vrai scout à toutes les surprises,
Aux hasards de la rue, aux rixes, aux traîtrises
Et de toi alors, conserve la maîtrise.
Sois prêt à recevoir qui vient te déranger
Sois prêt à recevoir le pauvre et l’étranger
Sois prêt comme un vrai scout à courir au danger.
Sois prêt et pour cela il faut que tu pratiques :
On n’improvise pas les actes héroïques,
Ils sont le résultat de longs labeurs stoïques.
Sois prêt quand la vertu réclame tes efforts
Sois prêt à triompher de l’éternel Retors
Sois prêt chaque matin à recevoir mon Corps.
Sois prêt à pardonner car c’est prouver qu’on aime
Sois prêt à faire honneur au Dieu de ton baptême
Et si tu marches seul, marcher droit quand même.
Sois prêt à t’immoler sur un banal autel,
Sois prêt comme un vrai scout à entendre l’appel
Sois prêt à tout moment à partir pour le Ciel.
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La Confiance
Le besoin de confiance est présent partout dans notre vie
- en famille et entre amis
- en entreprise
Aucune société ne peut vivre sans. L’économie est basée sur la confiance : la relation
commerciale est basée sur la confiance, lorsque l’on achète un objet on fait confiance au
vendeur.
Il faut une prise de risque : en donnant sa confiance on se rend vulnérable car il y a toujours
le risque d’être trahi.
En donnant sa confiance on espère un bien qui peut ne pas être satisfait
Par exemple lorsque l’on dit un secret : on partage qlq chose qui vous est important qui vous
fragilise
Les Anglais utilise le mot Trust qui traduit une idée de lien entre celui qui donne sa
confiance et celui qui la reçoit
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La confiance en soi
Nous balançons toujours entre deux états extrêmes de la confiance
-Manque de confiance : phénomène de peur
-Excès de confiance : arrogance
La confiance se base sur des signes
La confiance s’acquiert, s’enrichie au cours de la vie. 4 cycles pour le développement de la
confiance en soi :
De façon naturelle en France, on redoute les félicitations, les compliments : il est important
de révéler chez l’autre ce qu’il a de bon en lui et le lui dire. Cela crée la confiance
réciproque.
La confiance en Dieu
Différentes relations à Dieu selon la religion : relations primitives = terrifiant (Dieu fait
peur). La plus belle expression de la confiance demeure le don de Jésus Christ sur la croix :
« Père entre tes mains je remets mon esprit » «Car je suis descendu du ciel pour faire, non
ma volonté; mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.»
Jésus s’abandonne totalement à la volonté du Père
Mais Dieu nous donne sa confiance et nous donne en permanence la possibilité de retrouver
sa confiance (sacrement de pénitence)
Tout au long de sa progression scoute l’enfant sera amené à recevoir chaque année un peu
plus la confiance de son chef (sizainier, CE , CP) :
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Le Dévouement
« La guide est faite pour servir et sauver son prochain » Article 3 de la Loi scoute
Ce devoir passe avant tout le reste, fallût-il sacrifier son plaisir, sa commodité, sa sûreté
personnelle. Le Scout doit en toutes circonstances être prêt à opérer un sauvetage, à secourir
la victime d’un accident. Et il doit faire tous ses efforts pour accomplir chaque jour une
bonne action, si modeste soit-elle.
Tel est le mot d’ordre, le fond même du scoutisme : Servir. « No day without a deed to
crown it : Pas de jour sans un exploit qui le couronne », dit le héros de Shakespeare. C’est le
dévouement à toute réquisition et sans réquisition. Il faut donc que le Scout acquière deux
choses : en premier lieu L’esprit de dévouement, puis les connaissances pratiques,
secourisme, débrouillardise, qui permettent de se dévouer avec intelligence. Créons des
compétents, pour multiplier les dévoués, car ce qui manque à tant d’hommes pour devenir
tels, ce n’est pas le courage et la générosité, c’est le savoir-faire. On n’aime à faire que ce
que l’on sait bien faire.
Cet apprentissage du dévouement, c’est l’œuvre de la « Bonne Action Quotidienne ». Le
Scout n’est pas en règle avec sa Loi dès qu’il peut se dire le soir qu’il a accompli quelque
chose de bien, une action bonne, dans sa journée. A ce compte, prière, travail consciencieux,
résistance à une tentation, œuvres excellentes et nécessaires, suffiraient, mais c’est
l’apprentissage personnel du dévouement qui est la fin propre de cette prescription. Le texte
de la règle détermine sans possibilité d’erreur le sens de l’expression « Bonne Action ». Il
s’agit d’un service à rendre, d’un acte qui requiert donc toujours un minimum de
dévouement.
Père Sevin, Commentaires sur la Loi scoute
Votre association a pour devise « Toujours prêts », c'est-à-dire, soyez toujours prêts à faire
votre devoir. Nous voudrions donner à ces mots une signification encore plus large et plus
profonde : soyez prêts à tout instant à accomplir consciencieusement la volonté de Dieu et à
observer ses commandements. Soyez prêts surtout pour le moment, connu de Dieu seul, où
le Seigneur vous appellera à rendre compte des talents qui vous ont été confiés : aussi bien
des grâces et des dons surnaturels de l’âme et du corps, dont il vous a comblés, afin que
votre bien et celui de vos semblables.
Pie XII, 1946
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Pour prendre un temps de méditation :
Nous te proposons cette semaine de méditer sur cette phrase du Chanoine Cornette, un des
fondateurs du scoutisme catholique en France avec le Père Sevin :
" L’article central de la Loi scoute, c’est l’article 3. C’est par cet article que le Scout réalise
son idéal de dévouement. Le Scout, par cet article, s’est engagé à SERVIR, mais à donner à
ce service sa fin la plus haute, sa fin la plus noble : il veut servir pour sauver ".
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Servir pour (s’)offrir
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et
tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.
« Le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “J’avais faim, et vous m’avez donné à manger;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et
vous êtes venus jusqu’à moi ! ” »
« Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? Tu avais
donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? Tu étais un
étranger, et nous t’avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t’avons habillé ? Tu étais malade ou
en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” »
« Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de
ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” »
Evangile selon St Matthieu 25, 31-46
Méditation
En ce début d’année, tu as pris un engagement fort : veiller sur les louveteaux qui
t’ont été confiés et te mettre au service d’eux pour les faire grandir dans la voie de Dieu. Le
temps que tu leur dédies, les chasses que tu t’apprêtes à leur faire vivre et les aventures que
tu leur as préparées sont autant d’actes concrets de cet engagement et de ce rôle de
cheftaine. Mais si, en leur offrant une telle disponibilité, ce n’était pas simplement à eux que
tu t’offrais ?
« Restez en tenue de service, votre ceinture autour de vos reins, et vos lampes
allumées » (Luc, 12, 35-38). L’uniforme : voilà une tenue concrète du service que tu offres
aux louveteaux. Avec cette « lampe allumée », tu les guides dans la foi. Mais Dieu n’est
jamais loin : cette lampe que tu tiens, n’est-ce pas Lui qui la fait briller ?
L’on pense souvent le service comme un acte concret. Servir, c’est se mettre en
action et s’engager personnellement dans la quête que nous menons. Pourtant, à en relire
l’Évangile de Marthe et Marie, les paroles de Jésus semblent indiquer une autre conception
du service. A Marthe qui reproche à sa sœur de Marie de la laisser « servir toute seule » son
maître, Jésus répond : « Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ;
pourtant il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne
lui sera pas enlevée ». (Luc 10,38-42). Marthe reproche à sa sœur de ne pas l’aider à servir,
en actes. Se mettre au service est l’une des devises de notre religion. Mais voilà que Jésus
en personne considère l’attitude de Marie, assise à Ses pieds à écouter Ses paroles,
« meilleure » que celle de sa sœur. Servir, c’est s’offrir aux autres. Mais n’est-ce pas aussi
s’offrir pleinement à Dieu, L’écouter, prendre le temps d’être Son serviteur et nous
acheminer vers Lui ? Servir, c’est être en relation profonde avec Lui et faire acte de fidélité.
Alors seulement, le songe que reçoit Saint-François d’Assise à Spolète peut être compris
dans son sens le plus complet.
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Une autre nuit, en effet, il s’entendit encore appeler pendant son sommeil ; une voix
affectueuse lui demandait où il comptait partir ainsi. François expliqua ses projets : il partait
faire la guerre dans les Pouilles. Mais la voix :
« De qui peux-tu attendre le plus, du maître ou du serviteur ?
– Du maître, répondit François.
– Pourquoi donc courir après le serviteur au lieu de chercher le maître ?
– Seigneur, dit François, que voulez-vous que je fasse ?
– Retourne au pays qui t’a vu naître ; De moi, tu recevras pour cette vision une réalisation
spirituelle. »
Vita secunda, Vie de saint François d’Assise, par Thomas de Celano, chapitre 2,5-6
Pistes de réflexion
1. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi
que vous l’avez fait ». Quelle est ma conception du service ? Comment vivre
pleinement la mission qui m’est confiée, au service à la fois des louveteaux et de Dieu ?
2. Parfois, il arrive de nous laisser déborder par nos engagements et, paradoxalement, d’en
oublier les raisons mêmes qui m’ont poussée à un tel service. Comment vis-je mes
engagements ? M’arrive-t-il de me laisser déborder par eux ? Comment faire pour
retrouver un équilibre ?
3. Garder nos « lampes allumées ». Où en suis-je dans mon service à Dieu ? Est-ce que je
Le laisse me guider ? M’arrive-t-il de laisser de côté cette lampe, d’empêcher mon cœur
d’être nourri de la lumière de Dieu ? Quand ? Pourquoi ?
Mot de la fin
« Je promets de faire de mon mieux pour être fidèle à Dieu, à la France, à mes parents, à la
loi de la Meute, et pour rendre chaque jour un service à quelqu’un. » Promesse louveteaux
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Ma vie de femme
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Lettre aux femmes
Merci à toi, femme-mère, qui accueilles en ton sein l'être
humain dans la joie et dans la peine d'une expérience
unique par laquelle tu deviens sourire de Dieu pour l'enfant
qui vient au monde, tu deviens le guide de ses premiers
pas, le soutien de sa croissance, puis le point de repère sur
le chemin de sa vie.
Merci à toi, femme-consacrée, qui, à la suite de la plus grande des femmes, la Mère du Christ, Verbe
incarné, t'ouvres en toute docilité et fidélité à l'amour de Dieu, aidant ainsi l'Église et l'humanité
entière à donner à Dieu une réponse « sponsale » qui exprime merveilleusement la communion qu'il
veut établir avec sa créature.
Merci à toi, femme, pour le seul fait d'être femme! Par la perception propre à ta féminité, tu enrichis
la compréhension du monde et tu contribues à la pleine vérité des relations humaines. [...]
Il est dit ensuite que l'homme est créé « homme et femme » (Gn 1, 27), depuis l'origine. L'Écriture
elle-même fournit l'interprétation de cet élément: bien que se trouvant entouré par les créatures
innombrables du monde visible, l'homme se rend compte qu'il est seul (cf. Gn 2, 20). Dieu
intervient pour le faire sortir de cette situation de solitude: « Il n'est pas bon que l'homme soit seul.
Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie » (Gn 2, 18). Depuis l'origine, donc, dans la
création de la femme est inscrit le principe de l'aide: aide — notons-le bien — qui n'est pas
unilatérale, mais réciproque. La femme est le complément de l'homme, comme l'homme est le
complément de la femme: la femme et l'homme sont entre eux complémentaires. Le féminin réalise
l'« humain » tout autant que le fait le masculin, mais selon une harmonique différente et
complémentaire.
Lorsque la Genèse parle d'« aide », elle ne fait pas seulement référence au domaine de l'agir, mais
aussi à celui de l'être. Le féminin et le masculin sont entre eux complémentaires, non seulement du
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point de vue physique et psychologique, mais ontologique. C'est seulement grâce à la dualité du «
masculin » et du « féminin » que l'« homme » se réalise pleinement. [...]
Je voudrais exprimer une gratitude particulière aux femmes engagées dans les secteurs les plus
divers de l'activité éducative, bien au-delà de la famille: jardins d'enfants, écoles, universités,
services sociaux, paroisses, associations et mouvements. Partout où existe la nécessité d'un travail
de formation, on peut constater l'immense disponibilité des femmes qui se dépensent dans les
relations humaines, spécialement en faveur des plus faibles et de ceux qui sont sans défense. Dans
cette action, elles accomplissent une forme de maternité affective, culturelle et spirituelle, d'une
valeur vraiment inestimable pour les effets qu'elle a sur le développement de la personne et sur
l'avenir de la société.
Lettre aux femmes du Bienheureux Pape Jean-Paul II (1995)
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Simplicité
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. »
« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. »
Matthieu chapitre 11
« D’abord recevoir cet héritage de la beauté, parce que tu n’es pas belle toute seule,
tu n’es pas belle par toi-même, tu es belle lorsque tu as reçu un héritage, tu as reçu un
amour, quelqu’un t’as aimé, Dieu t’a aimé personnellement, il t’a choisi. Voilà ton premier
héritage et ce n’est pas simple dans nos vies compliquées. Nous nous sommes très
compliqués, Dieu est très simple. Nous sommes compliqués, nous avons des familles
parfois compliquées, des héritages familiaux compliqués, où le milieu dans lequel nous
vivons est compliqué, donc il faut toujours revenir à l’héritage du regard de Dieu sur nous,
c’est finalement assez simple.
Le gâteau est dans le frigo, on sait où il est mais entre-temps y’a peut-être ton petit
frère qui va le manger avant toi, y’a le chien, ta chambre qu’il faut ranger, tes devoirs à
faire, enfin plein d’obstacles jusqu’au gâteau. Et finalement être beau ça veut dire être
heureux et remettre les choses dans l’ordre dans le monde autour de nous par rayonnement
et par fécondité, pas seulement en faisant les choses, d’abord la première mission que je
vous demande c’est d’être ce que vous êtes, de recevoir cet héritage aujourd’hui. Je suis
chrétienne, je suis aimée de Dieu, il est mort pour moi, il a souffert pour moi, il est beau
pour moi, il m’aime.
Parce qu’il y a un autre mystère négatif dans la vie féminine, parfois il y a des doutes
dans le cœur féminin, des sortes d’inquiétudes. Si je reviens à Jean-Paul II, la sentinelle, la
sentinelle c’est quelqu’un qui est inquiet, c’est quelqu’un qui ne dort pas, qui se réveille la
nuit pour veiller. Il y a une inquiétude. On en parlait hier, j’ai même dit le mot peur qui est
un petit peu violent mais il y a une inquiétude dans le fond du cœur. Qu’est-ce qui va me
donner une certitude ? Et à cause de cette inquiétude je peux être balloté. Je vois souvent
chez moi des jeunes femmes qui s’habillent n’importe comment, non pas parce qu’elles sont
mal éduquées ou parce qu’elles ont envie de je ne sais trop quoi, mais parce qu’il y a une
telle inquiétude de ne pas être séduisante, de ne pas être belle, de ne pas être aimée, une telle
inquiétude d’être mise en dehors parce que les autres sont habillées comme ça, alors il faut
toutes s’habiller d’une certaine façon qui est assez ridicule parfois, et cette inquiétude peut
faire basculer dans le doute, dans la critique des autres.
Vous savez que c’est faux, vous êtes chrétiennes vous vous êtes confessées donc c’est
ça l’héritage. Vous allez critiquer quelqu’un d’autre qui est dans le groupe, qui est là parfois
même dans le feu, parce qu’on pense que nous ça va nous rassurer, mais c’est pas vrai c’est
un mensonge. Ce mystère de l’inquiétude est un très beau mystère si cela permet d’être des
veilleuses, de vous lever pour surveiller pendant la nuit pour surveiller la beauté de Dieu sur
vous. Mais par contre ce mystère peut vous emmener dans beaucoup de choses, vous faire
tomber non pas dans l’âme féminine mais dans l’esprit femelle ça c’est le pire. L’âme
féminine c’est ce qu’il y a de plus beau, c’est sympa, c’est accueillant c’est généreux, ça
prie pour les autres, ça chante le Magnificat. L’esprit femelle c’est violent, c’est vindicatif,
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ça dit du mal des autres ça croque les gens autour de soi, ça écrase les autres. Et attention
c’est toujours un combat qu’il y aura entre l’âme féminine et l’esprit femelle.
Il y a une femme dans l’Evangile c’était Jézabel, et c’est ce mystère. Son mari
convoite le champ d’un autre et est tout triste parce que l’autre ne veut pas lui donner son
champ et sa femme arrive et ne convoite pas le champ mais déteste la personne et va le faire
tuer. Dans l’Ecriture, Jézabel est celle qui a enfanté, la capacité de l’intérieur, comme la
femme squelette qui peut être d’amour de beauté, peut-être de méchanceté. Elle va mettre au
monde la méchanceté, la haine. L’inquiétude féminine quand le démon veut la prendre peut
transformer en faisant quelque chose de très laid. Les anciens disaient « Corruptio optima
pessima est » - pourquoi vous me regardez comme ça ? - La corruption de ce qu’il y a du
meilleur est la pire des choses. Or la femme est faite pour la beauté. C’est pour ça qu’il y a
ce mystère de la laideur qui traverse. »
« Pourquoi vous plutôt qu’une autre ? Il plut à Dieu ainsi faire par une simple pucelle pour
repousser les ennemis du roi. »
« Je présente requête, à sainte Catherine ou sainte Marguerite et elles présentent requête à
notre Seigneur qui m’envoie la réponse. Mais quand je n’ai pas le temps, je prie
intérieurement et je dis : “Très doux Dieu, en l’honneur des mérites de votre sainte Passion,
si vous m’aimez, dites-moi ce que je dois répondre à ces gens d’Église. »
Extrait du procès de Jehanne d’Arc
Jehanne avait en elle tout ce qui fait le caractère vraiment français : une goutte de
sang gaulois, la finesse et la malice ; une goutte de sang franc, la droiture et la loyauté, une
goutte de sang chrétien, l’esprit de dévouement descendu du Calvaire, l’esprit de sacrifice
qui ne recule devant aucun effort, aucun danger, aucune souffrance quand il s’agit de
défendre la justice, et qui faisait dire à notre premier roi quand on racontait devant lui la
passion du sauveur : « Ah ! Que n’étais-je avec mes Francs ! »
Mgr Marty, évêque de Montauban, 1910
Pistes de réflexion :
- Comment cela raisonne-t-il en moi, en rapport avec ma féminité ?
- Est-ce que je ressens parfois cette « inquiétude », ou l’ai-je ressentie plus jeune ?
Comment la dépasser ? Comment avoir une attitude qui aide les autres (mes amies du
feu, les guides dont je suis cheftaine) à dépasser cette inquiétude ?
- Suis-je concernée par la médisance, les critiques et les ragots ? Comment lutter contre cet
« esprit femelle » ?
- Suis-je inspirée par l’exemple de Jeanne d’Arc ? Que me dit-elle de la simplicité et de la
féminité, elle qui n’a pas renoncé à ces deux qualités dans un monde d’hommes ?
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Vous êtes la lumière du monde : ma place dans la Création
Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants, et que les oiseaux
volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. » Dieu créa, selon leur espèce, les grands
monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et viennent et foisonnent dans les eaux, et aussi,
selon leur espèce, tous les oiseaux qui volent. Et Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit par ces
paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur
la terre. » Il y eut un soir, il y eut un matin : cinquième jour.
Et Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bestiaux, bestioles et bêtes
sauvages selon leur espèce. » Et ce fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les
bestiaux selon leur espèce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela
était bon.
Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des
poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les
bestioles qui vont et viennent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le
créa, il les créa homme et femme.
Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la.
Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et
viennent sur la terre. » Dieu dit encore : « Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute
la surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture. À tous
les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle
de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Et ce fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait
fait ; et voici : cela était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour.
Livre de la Genèse, 20-31
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Loué sois-tu, mon Seigneur, par ceux qui pardonnent pour ton amour
et supportent maladies et tribulations.
Heureux ceux qui les supporteront en paix,
car par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle,
à laquelle nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels.
Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés,
car la seconde mort ne leur fera pas mal.
Louez et bénissez mon Seigneur,
et rendez-lui grâce et servez-le avec grande humilité.
Pistes de réflexion
- « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » : comment témoignes-tu dans ton
quotidien que tu as été faite à l’image de Dieu ? Qu’aimerais-tu demander au Seigneur pour
continuer de tracer Sa voie ?
- « Louez et bénissez mon Seigneur, et rendez-lui grâce et servez-le avec grande humilité »: Dieu a
créé le monde parce qu’il trouvait cela était « bon ». Quel regard portes-tu sur le monde qui
t’entoure ? Te semble-t-il acquis ou au contraire, ne cesses-tu de t’en émerveiller ? Comment
penses-tu pouvoir partager cette joie de la découverte de l’œuvre de Dieu dans toute chose ?
- « La beauté est l’éternité se contemplant dans un miroir. Mais vous êtes l’éternité et vous êtes le
miroir » : quelle image as-tu de toi-même ? Comment pourrais-tu transformer le regard parfois
dur que tu portes vis-à-vis de toi-même pour le rendre beau et plein d’amour ? Comment
aimerais-tu faire rayonner ta beauté intérieure ?
Le mot de la fin
« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on
n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle
éclaire tous ceux qui sont dans la maison. » Mt, 5
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PARTIE 2 : L’AMOUR
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L’Amitié
« Deus Caritas Est » dans Lettre encyclique de Benoît XVI
L’amour du prochain se révèle ainsi possible au sens défini par la Bible, par Jésus. Il
consiste précisément dans le fait que j’aime aussi, en Dieu et avec Dieu, la personne que je
n’apprécie pas ou que je ne connais même pas. Cela ne peut se réaliser qu’à partir de la
rencontre intime avec Dieu, une rencontre qui est devenue communion de volonté pour aller
jusqu’à toucher le sentiment. J’apprends alors à regarder cette autre personne non plus
seulement avec mes yeux et mes sentiments, mais selon la perspective de Jésus Christ. Son
ami est mon ami. Au-delà de l’apparence extérieure de l’autre, jaillit son attente intérieure
d’un geste d’amour, d’un geste d’attention, que je ne lui donne pas seulement à travers des
organisations créées à cet effet, l’acceptant peut-être comme une nécessité politique. Je vois
avec les yeux du Christ et je peux donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont
extérieurement nécessaires: je peux lui donner le regard d’amour dont il a besoin. Ici
apparaît l’interaction nécessaire entre amour de Dieu et amour du prochain, sur laquelle
insiste tant la Première Lettre de Jean. Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut
dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître
en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à
l’autre, désirant seulement être «pieux» et accomplir mes «devoirs religieux», alors même
ma relation à Dieu se dessèche. Alors, cette relation est seulement «correcte», mais sans
amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour,
me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que
Dieu fait pour moi et sur sa manière à Lui de m’aimer. Les saints – pensons par exemple à la
bienheureuse Teresa de Calcutta – ont puisé dans la rencontre avec le Seigneur dans
l’Eucharistie leur capacité à aimer le prochain de manière toujours nouvelle, et
réciproquement cette rencontre a acquis son réalisme et sa profondeur précisément grâce à
leur service des autres. Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c’est un
unique commandement. Tous les deux cependant vivent de l’amour prévenant de Dieu qui
nous a aimés le premier. Ainsi, il n’est plus question d’un «commandement» qui nous
prescrit l’impossible de l’extérieur, mais au contraire d’une expérience de l’amour, donnée
de l’intérieur, un amour qui, de par sa nature, doit par la suite être partagé avec d’autres.
L’amour grandit par l’amour. L’amour est «divin» parce qu’il vient de Dieu et qu’il nous
unit à Dieu, et, à travers ce processus d’unification, il nous transforme en un Nous, qui
surpasse nos divisions et qui nous fait devenir un, jusqu’à ce que, à la fin, Dieu soit «tout en
tous» (1 Co 15, 28).
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« Jésus et l’amitié humaine » du père R. Cantalamessa.
Il faut dire de l’amitié ce que saint Augustin disait du temps : « Je sais ce qu’est le
temps mais si quelqu’un me demande de le lui expliquer, je ne sais plus ». En d’autres
termes, il est plus facile de savoir par intuition ce qu’est l’amitié que de l’expliquer par des
mots. Il s’agit d’un attrait réciproque et d’une entente profonde entre deux personnes, mais
qui n’est pas basée sur le sexe, contrairement à l’amour conjugal. C’est l’union de deux
âmes, non de deux corps. En ce sens, les anciens disaient que l’amitié est avoir « une seule
âme dans deux corps ». Elle peut constituer un lien plus fort qu’un lien de parenté. La
parenté consiste à avoir le même sang dans les veines ; l’amitié à avoir les mêmes goûts, les
mêmes idéaux, les mêmes intérêts.
Il est essentiel pour l’amitié que celle-ci soit fondée sur une recherche commune du bien et
de ce qui est honnête. Dans le cas de personnes qui s’unissent pour faire le mal on ne parle
pas d’amitié mais de complicité, d’une « association de malfaiteurs », comme on dit dans le
jargon juridique.
L’amitié est également différente de l’amour du prochain qui doit embrasser toute personne,
même celles qui ne nous aiment pas, même nos ennemis, alors que l’amitié exige la
réciprocité, c’est-à-dire que l’autre réponde à notre amour.
L’amitié se nourrit d’intimité c’est-à-dire du fait de confier à un autre ce qu’il y a de plus
profond et de plus personnel dans nos pensées et nos expériences. Je dis parfois aux jeunes :
Vous voulez savoir quels sont vos vrais amis et faire un classement parmi eux ? Essayez de
vous souvenir des expériences les plus secrètes de votre vie, positives ou négatives, voyez à
qui vous les avez confiées : ce sont vos vrais amis. Et s’il existe une chose intime dans votre
vie que vous n’avez révélée qu’à une seule personne, cette personne est votre plus grand
ami ou amie.
- Est-ce que j’arrive à différencier mes vrais amis de mes simples connaissances ?
- Est-ce que l’amitié peut être désintéressée ?
- Est-ce qu’une amitié peut résister au temps ?
- Est-ce qu’on peut être amis avec une personne du sexe opposé ?
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L’amitié, Ben Sirac le Sage
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Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince.
- Je suis tellement triste... Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas
apprivoisé.
- Ah! pardon, fit le petit prince.
Mais, après réflexion, il ajouta :
- Qu’est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie créer des liens..."
- Créer des liens?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es pas encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à
cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non
plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu
m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je
serai pour toi unique au monde... On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le
renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes
faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les
hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure de départ fut proche :
- Ah! dit le renard... Je pleurerai.
- C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je
t’apprivoise...
- Bien sûr, dit le renard.
- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
- Bien sûr, dit le renard.
St Exupéry
Pistes de réflexion
- Apprivoiser ou être apprivoisé sont de belles métaphores pour parler de l'attachement,
sans que cela ne soit ni asservissement ni domination. Est-ce que je considère mes amis
comme des égaux ?
- Le temps et l'intérêt que l'on accorde à l'autre nourrissent l’amitié, pour en faire un
privilégié parmi tant d'autres. Est-ce que je fais fructifier les amitiés que je possède ?
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L’amour de Dieu : « Fais de moi un vrai fils... »
Pierre Lyonnet
- Est ce que je sais que Dieu mʼaime pour ce que je suis, qui je suis, meme si parfois je ne
ressens pas son amour?
- Est ce je lui dis que je lʼaime? Par mes actions, la prière..? - “Envoie-moi où tu veux”
Suis-je prete à toujours répondre “oui” ?
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Prière pour se garder dans l’Amour
Seigneur mon Dieu, Tu m’as créé(e) pour la vie et le Bonheur.
Tu sais le cri de mon cœur, ma soif de tendresse.
Tu connais ma fragilité et mes blessures.
Je me confie à Toi.
Tu es le Bon Berger qui me guide et me protège.
Tu sais ce qu’il me faut.
Tu connais mes désirs profonds et mes rêves.
Guéris-moi de mes égarements.
Révèle-moi ma vraie beauté.
Je te confie mon cœur, mon corps, ma sexualité, mes amis, afin que tu me conduises
Toi-même sur les chemins de la vie.
Fortifie-moi face aux tentations ou au découragement.
Et guide-moi pour mon avenir.
Je te donne mon être.
Protèges le ; que je sois appelé à une vocation au célibat pour le Royaume ou dans
l’attente de mon futur conjoint.
- Est-ce que j’arrive à faire confiance au Seigneur dans ce qu’il veut pour moi ?
Suis-je convaincue qu’il veut mon bonheur ?
- Est-ce que je suis impatiente ? Comment surmonter cela ?
- Je peux prier pour l’abandon avec Charles de Foucault : « Mon père, je
m’abandonne à toi ; fais de moi ce qu’il te plaira »
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Apprendre à aimer
Chers amis, si vous apprenez à découvrir Jésus dans l'Eucharistie, vous saurez le
découvrir aussi dans vos frères et sœurs, en particulier dans les plus pauvres. L'Eucharistie,
reçue avec amour et adorée avec ferveur, devient une école de liberté et de charité pour
réaliser le commandement de l'amour. Jésus nous parle le langage merveilleux du don de soi
et de l'amour jusqu'au sacrifice de sa vie. Est-ce un discours facile ? Non, vous le savez !
L'oubli de soi n'est pas facile ; il détourne de l'amour possessif et narcissique pour ouvrir
l'homme à la joie de l'amour qui se donne. Cette école eucharistique de liberté et de charité
apprend à dépasser les émotions superficielles pour s'enraciner fermement dans ce qui est
vrai et bon ; elle délivre du repliement sur soi pour disposer à s'ouvrir aux autres, elle
enseigne à passer d'un amour affectif à un amour effectif. Car aimer, ce n'est pas seulement
un sentiment ; c'est un acte de volonté qui consiste à préférer de manière constante le bien
de l'autre à son propre bien : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour
ses amis»(Jn 15,13). C'est avec cette liberté intérieure et cette charité brûlante que Jésus
nous apprend à le rencontrer dans les autres, en premier lieu dans le visage défiguré du pau-
vre.
La Bienheureuse Teresa de Calcutta aimait distribuer sa « carte de visite » sur
laquelle il était écrit : « le fruit du silence, c'est la prière ; le fruit de la prière, c'est la foi ; le
fruit de la foi, c'est l'amour ; le fruit de l'amour, c'est le service ; le fruit du service, c'est la
paix ». Voilà le chemin de la rencontre avec Jésus. Allez au devant de toutes les souffrances
humaines avec l'élan de votre générosité et avec l'amour que Dieu suscite dans vos cœurs
par l'Esprit Saint : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces
petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40). Le monde a un
besoin urgent du grand signe prophétique de la charité fraternelle ! Il ne suffit pas, en effet,
de « parler » de Jésus ; il faut aussi d'une certaine façon le faire « voir » par le témoignage
éloquent de sa vie (cf. Novo millennio ineunte, n° 16).
Et n'oubliez pas de chercher le Christ et de reconnaître sa présence dans l'Église. Elle
est comme le prolongement de son action salvifique dans le temps et dans l'espace. C'est en
elle et par elle que Jésus continue à se rendre visible aujourd'hui et que les hommes peuvent
le rencontrer. Dans vos paroisses, mouvements et communautés, soyez accueillants les uns
envers les autres pour faire grandir la communion entre vous. Elle est le signe visible de la
présence du Christ dans l'Église, malgré la barrière du péché des hommes qui souvent
l'obscurcit.
Jean-Paul II
Message aux jeunes
- Est-ce que j’arrive à distinguer l’amour de Dieu dans l’Eucharistie ? Est-ce que je le
ressens lorsque je communie ou que j’adore ? Comment est-ce que je me sens après avoir
communié ou adoré ?
- Jésus a donné sa vie pour nous : ai-je le désir de le suivre, de donner ma vie pour lui et
pour les autres ?
- Est-ce que j’arrive à reconnaître Jésus dans les pauvres, les malades, les handicapés
autour de moi ? Comment surmonter mon rejet pour les aimer comme Il nous aime ?
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- Ai-je tendance à perdre confiance dans l’Eglise à cause des polémiques et des scandales
qui la heurtent parfois ? Comment faire pour faire grandir l’amour du Christ au sein de
ma paroisse, de ma communauté ?
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Pourquoi ?
La liberté dans l’amour
Pourquoi la fleur s'est-elle fanée ?
Je la pressais contre mon cœur avec inquiétude et amour ; voilà pourquoi la fleur s'est fanée.
Pourquoi la rivière s'est-elle tarie ?
Je mis une digue en travers d'elle afin qu'elle me servit à moi seule : voilà pourquoi la
rivière s'est tarie.
Rabindranath Tagore
« Plus on aime, plus on doit apprendre à se détacher. Car l’autre nous laisse connaître
de plus en plus de sa vie, toutes ces choses dont on pourrait être tenté de devenir
propriétaire il faut nous en détacher ».
- Comment est-ce que je peux appliquer ces phrases à mes amitiés, à une relation
amoureuse ?
- Est-ce que je laisse l’autre libre ?
- Est ce que j‘ai pris le soin de constuire ma relation amoureuse sur une réelle et
profonde amitié ?
- L’amour est un continuel combat, suis-je prête à la mener? (que ce soit dans l’amitié
ou une relation amoureuse)
- Est ce que j’ai en tête des amitiés perdues seulement parce que je n’ai pas eu le
courage de me battre ? et inversement?
- Reprendre chaque image de l’amour données dans le texte, et repérer celle qui me
parle le plus pour toujours la garder en tete.
- L’amour est un échange: est ce que je suis prete à donner autant qu’à recevoir?
- Ma relation amoureuse ou amicale, est elle juste ? suis-je aussi donneuse de goutte
d’amour pour faire bruler la Flamme de l’autre ?
- Dans ma relation avec Dieu: est ce que je prends le temps de remercier Dieu, de lui
donner / rendre autant (ou un peu du moins) de ce qu’il me donne? (par la prière, en
manifestant mon amour, aidant mon prochain, sourire...)
Qu'il serait agréable d'avoir ce genre de certitude : voir tout à coup un petit clignotant avec
le panneau "homme de sa vie" !
Comme tout ce qui est précieux, important et engage notre vie, nous éprouvons la grandeur
de notre liberté mais aussi de notre responsabilité.
Pour mûrir une décision tu peux te poser un certain nombre de questions qui t'aideront à y
voir plus clair : garde d'abord bien présent à l'esprit que l'amour est d'abord un sentiment qui
nous pousse l'un vers l'autre, il est aussi et surtout la VOLONTÉ d'aimer.
-Est ce la personne avec qui tu chemines que tu aimes, ou seulement le sentiment amoureux
et la douceur réconfortante d'être aimée?
-Es-tu complètement libre, naturel et toi-même, en vérité, quand tu es avec l'autre ou
cherches-tu à te changer pour lui plaire ?
-Quels sont vos points communs, vos centres d'intérêts partagés ?
-Comment te sens-tu avec sa famille, ses amis ?
-Avez-vous déjà mené des projets ensemble ? Engagement commun, vacances ... etc.
Comment cela s'est-il passé ?
-Eprouves-tu un attrait sexuel pour lui ?
-Penses-tu pouvoir supporter telle aspérité de son caractère, ne t'illusionnes-tu pas en
pensant le faire changer ?
-Le vois-tu comme père de tes enfants ?
-Es-tu heureuse, impatiente à chaque occasion de le retrouver ?
-Es-tu surtout dans la paix et dans la joie du cœur ?
Toutes ces questions ne sont que des indices, aucune d'elle ne peut être rédhibitoire. Il est
important de s'interroger sur la nature de tes sentiments et de ne pas perdre de vue que dans
les premiers temps d'une relation, "j'aime ne veut pas dire j'épouse mais j'étudie". Il est donc
légitime d'interrompre une relation si tu penses faire fausse route mais il est aussi prudent de
ne rien démarrer à la légère.
Le sentiment amoureux : reste lucide aux battements de ton cœur, sache différencier l'amour
d'une profonde amitié. Le temps crée des liens et on peut s'attacher. Il faut savoir faire la
vérité en son cœur.
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Laissez toujours à l'autre le droit de se reprendre. L'amour ne s'impose pas : c'est parfois
déchirant, souvent douloureux mais c'est ainsi. Dès qu'on impose il réduit et disparaît.
L'amour ne naît que dans la liberté.
L’attirance que l’on peut vivre l’un envers l’autre est une expérience souvent merveilleuse
et qui décoiffe !. On découvre à la fois la tendresse, l’émotion du cœur et du corps à la vue
de l’autre, à son contact...
Ce plaisir éprouvé par la proximité de quelqu’un donne envie de le vivre encore plus
intensément, d’aller plus loin dans la relation.
Or, se donner la main, s’embrasser, se toucher, c’est déjà pas mal mine de rien. Tous ces
gestes de tendresse, d’amour nous engagent l’un par rapport à l’autre. Aucun n’est jamais
anodin, quels que soient les sentiments que l’on vit.
Voilà pourquoi il est important de prendre le temps de se demander si les gestes qu’on fait
ont la même signification pour chacun de nous deux. Est-ce par amour, pour le simple
plaisir, par besoin de tendresse ? Ces attitudes ne nous engagent-elles pas plus que nous le
croyons ?
Si l’on vit tous les gestes de l’amour, si l’on s’est donné l’un à l’autre, peut-on encore
vraiment discerner avec clarté quels sont nos sentiments ?
Pour vivre au mieux cette relation de tendresse différente de celle vécue dans le mariage,
puisque le don total du corps se fera dans un engagement définitif, soyons attentifs aux
réactions et à la sensibilité de l’autre. C’est le moment d’apprendre la maîtrise de soi.
On peut être tenté, surtout si l’on se connaît depuis longtemps, d’avoir des gestes plus
intimes : demandons-nous si ce qui nous guide, c’est d’exprimer notre tendresse, ou l’envie
de l’autre.
Si l’on est véritablement attiré l’un par l’autre, n’est-ce pas le moment de ce poser la
question du mariage ? Combien de mariages qui ont mal tourné n’auraient pas eu lieu si
l’homme et la femme avaient pris le temps de se connaître et de se choisir l’un l’autre en
toute liberté...
Dans une société où les slogans publicitaires nous abreuvent des mots « instantané », «
immédiatement », et où l’on veut avoir « tout, tout de suite », notez bien qu’il faut du temps
pour édifier la relation interpersonnelle du mari et de la femme, et que le test de l’amour est
l’engagement durable.
Martin Gray
Ces 10 points ont pour but de nous aider à mieux vivre le rapport entre notre imaginaire et ses
images folles, ses fantasmes, en particulier dans le domaine de la sexualité. Ce document donne des
principes généraux. Il est destiné à des personnes mariées ou non qui désirent unifier leur vie,
protéger leur amour (dans l’imaginaire, jusqu’à l’adultère) en arrivant à une joyeuse maîtrise d’eux-
mêmes.
Si je suis tenté : Reconnaître que j’ai une obsession, une tentation, un fantasme2, une
attirance pour quelqu’un. Ne pas la nier, ne pas la fuir, ne pas dramatiser3.
Si je chute régulièrement, j’identifie l’origine, l’élément déclencheur, où se situe le commencement
de la spirale. J’apprends progressivement à connaître mes fragilités, à me connaître. Je sais par
exemple que je peux être plus sensible que mes amis à certaines images (cinéma). Du coup je limite
volontairement mes choix.
Si je ne suis pas tenté : Lorsque je ne sens aucune « tentation » ; me rappeler que je reste
fragile car je suis peut-être déjà tombé dans des tentations auparavant ou des perversions.
Parfois le dégoût de moi-même fait que je ne veux plus me battre : « Puisque j’ai chuté,
puisque je ne vaux rien, puisque je ne suis pas parfait autant ne pas l’être du tout4 : je n’aime pas
la demi-mesure. Je remettrai en ordre ma vie après ma prochaine confession ». Ce genre de
raisonnement cache une certaine forme d’orgueil, un désir de perfection non avoué. Ce type de
raisonnement est typiquement démoniaque. Le démon a réussi, puisqu’il m’a conduit dans un
premier temps au péché et dans un second temps au désespoir. L’effet ricochet est réussi. Le drame
dans une vie n’est pas de tomber mais de ne plus vouloir se relever.
D’où me vient ce désir ou ce dégoût ? Dans toutes les recherches de plaisir solitaire,
d’évasion, de constructions imaginaires, essayer de voir ce que je recherche. Quelle est ma
motivation inconsciente ? N’ai-je pas en moi un désir d’autodestruction, de retour à l’enfance, une
haine de moi-même ? Est-ce lié à telles blessures du passé, telle addiction ? Je cherche à faire
mémoire.
L’absence du bonheur : Voir en face, l’état de stress, d’anxiété, de malheurs qui touchent ma
vie. Au fond, toute fuite de la réalité, de ma vie, signifie un problème dans ma vie : solitude non
acceptée, ennui, désir d’intimité non comblé, insatisfaction avec mon conjoint, volonté d’être
rassuré, stress, anxiété, difficultés au travail, apitoiement sur moi-même, épreuves subies, passages
difficiles à vivre dans ma vie. L’issue à tous ces états n’est pas forcément la compensation : « Je me
rattrape ; j’ai bien droit au bonheur moi aussi ! ».
J’ai un désir de toute puissance : Au commencement de la luxure, il y a aussi un désir de
toute puissance, de connaissance absolue. Ceci est particulièrement vrai dans la pornographie, où
est sollicitée notre curiosité. On donne à notre acte peccamineux un mobile. Il est un moyen d’être «
plus dans le monde », de « connaître pour en parler ». Il y a derrière l’absence de limite, comme un
désir de savoir à outrance : « juste pour voir ». Curieusement dans d’autres domaines de notre vie,
nous acceptons d’être totalement dans le non savoir.
J’ai le désir d’être rassuré : Dans le cas du mariage, voir si je cherche à séduire, à prouver
encore aujourd'hui ma puissance sexuelle, d’attirance, quel est le message que je désire donner aux
autres ? A qui ai-je le désir de plaire (au Christ, à ma femme ou mon époux, à mon (ma) collègue de
travail ?).
Je ne suis pas sorti de l’idéalisme : Dans le cadre du mariage, normalement, je sais que des
épouses ou des maris plus jolis, délicats, intelligents... existent autour de moi. Est-ce que j’ai
accueilli la réalité, l’imperfection de mon conjoint, ou suis-je toujours dans la recherche d’un autre
ou d’une autre plus grand, plus beau, plus fort, plus tendre, plus intelligent ?
Ep 6, 12 : Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter,
mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres,
contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes.
« Toute tentation surmontée est un grand acte d’adoration de Dieu » Faire face à une tentation
et ne pas chercher la voix de la facilité pour en sortir est une façon forte de reconnaître la
souveraineté de Dieu et du Christ, notre législateur et notre roi. Résister à la tentation signifie
chercher d’abord le Royaume de Dieu. Même si l’on rechute plus tard, on a accompli là un acte
d’adoration obéissante qui ne sera pas effacé11.
On veut rationaliser nos actes, les justifier, entrevoir un possible par le raisonnement : « elle a
besoin de tendresse », « Il est seul, son épouse ne l’aime pas », « je vais regarder la TV dans ma
chambre d’hôtel, c’est toujours bien de s’informer » ; « ce n’est pas si grave puisque je ne fais de
mal à personne » ; « Moi, chrétien engagé, je suis assez fort, je ne suis pas capable de tomber en
faisant cela »12. . On négocie par un raisonnement qui nous permet de trouver dans le péché une
justification pour le commettre. On s’autorise des situations qui au fond nous semblent
dangereuses : « Je la garde comme amie. Je l’aime beaucoup mais ce n’est que de l’amitié ». « Je
suis marié et je vais voir une femme qui est seule chez elle, avec qui finalement... » 13.
Dans ces situations osons « ne pas discuter ». Le péché n’est pas d’abord dans l’acte mais
dans la négociation qui le précède. Pour Eve, ce n’est pas d’avoir pris du fruit de l’arbre qui était
malsain mais d’avoir discuté avec le serpent, d’avoir prêté l’oreille. Ainsi évitons toute
imprudences. La première cause de l’adultère est l’imprudence.
8. Croire en la liberté.
« Au moment d’une tentation violente, écrit Guy de Larigaudie, alors que la volonté se défibre et
que le corps tout entier s’alanguit prêt à céder, il est bon, pour témoigner malgré tout un peu
d’amour à Dieu, de s’obliger à une mortification minime : ne pas mettre le sel dans le potage trop
fade ou ne pas déplacer un objet qui vous gêne. Cet acte infime d’amour, mais qui demeure possible
dans la pire débâcle apparente de l’âme, est comme un appel de la grâce, et la volonté s’en trouve
raffermie »16
Vivre la rupture :
Puisque la négociation n’est pas possible. Il me faut fuir17, c'est-à-dire choisir la rupture. Je
dois rompre avec ce qui me fait chuter ou qui pourrait me faire chuter : je mets la TV ou Internet au
milieu du salon ; ou je supprime définitivement ce qui me fait chuter18. J’arrête de jouer à l’amitié
spirituelle avec mon (ma) collègue de travail alors que je brûle pour elle. Parfois il faudra même
changer de travail, surtout si j’ai succombé.
Si j’ai une tentation, je peux changer de lieu, descendre dans la rue et prier une dizaine pour le
quartier, changer d’activité, appeler un ami19, aller dans une église, prier dans ma chambre, aider
quelqu’un. J’essaye de nourrir mon imaginaire par une autre image. Dans la tentation de l’adultère,
je peux le dire à mon épouse ou mon époux : « ma secrétaire me plaît » ! et même « devenir
méchant » avec celui ou celle qui me séduit ou m’attire ; et ceci dès le départ.
Si je me considère comme trop aliéné par des pratiques sexuelles «non
avouables» (pornographie, infidélités régulières, obsessions...etc.) Je peux me faire aider
psychologiquement. Je relève un site : DASA : Dépendance affective et sexuelle anonyme :
dasafrance.free.fr ; info.dasa@ml.free.fr 06.70.10.60.07
La prière :
Le Christ propose à ses disciples, contre la faiblesse de la chair, l’arme de la prière : Mt 26, 41 :
Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible. ». Le
Christ lors des tentations au désert « se réfugie » dans la Parole de Dieu26. A l’inverse d’Eve, il ne
raisonne pas.
Dans et avant la tentation je peux dire la prière de Jésus « Seigneur, Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie
pitié de moi, pécheur ! ». La répétition de cette prière permet à l’esprit de penser à autre chose qu’à
la tentation qui est en train de l’obséder. Elle ouvre surtout notre cœur à l’action de Jésus et à
l’invasion de son Esprit27.
Si ma vie sexuelle est très « chahutée », je peux dans ma prière ou au cours d’une retraite,
faire ou refaire un acte d’offrande de moi-même, en particulier de ma sexualité. Je redis à Dieu mon
choix de le suivre jusqu’au bout dans l’état où je suis (marié, célibataire pour le royaume, célibat en
vue de...). Je vois les fruits de cette prière (consolation ou désolation)28. Si je ne suis encore que
fiancé, je dois normalement éprouver une vraie joie à tout donner à ma (mon) fiancé (e) à qui je
réserve mon corps.
Le sacrement du pardon.
- Dire son péché c’est déjà s’en éloigner, ne plus faire corps avec. C’est mieux le voir pour
mieux s’en séparer.
« Flagellé, toute sa chair écorchée vive, Jésus nous sauve de nos recherches démesurées et
narcissiques de plaisir. Le visage couvert de sang et de crachats, « sans beauté ni éclat pour
attirer nos regards et sans apparence qui nous eût séduits » (Is 53,2), il purifie nos désirs de
séduction, guérit nos fantasmes d’un corps parfait et nous incite à chercher, chez les plus
défigurés de nos frères, sa Face adorable. En acceptant d’être déshabillé par les soldats (Mt
27,28), puis de se montrer dévêtu sur la Croix, Jésus consent à subir toutes les impuretés
dont le regard est la source première ; il crucifie nos voyeurismes. En méditant le second
mystère douloureux (la flagellation), nous demandons par Marie, reine de la pureté de vivre
chastement31. »
Je suis heureux de conclure cette intense journée, point culminant du Congrès eucharistique
national, en vous rencontrant, comme pour confier l’héritage de cet événement de grâce à
vos jeunes vies. D’ailleurs, l’Eucharistie, don du Christ pour le salut du monde, indique et
contient l’horizon le plus authentique de l’expérience que vous vivez: l’amour du Christ
comme plénitude de l’amour humain. Je remercie l’archevêque d’Ancône-Osimo, Mgr
Edoardo Menichelli, pour son cordial et profond salut, et vous tous, pour votre participation
animée; merci encore pour les questions que vous m’avez adressées et que j’accueille,
confiant dans la présence parmi nous du Seigneur Jésus: Lui seul possède les paroles de vie
éternelle, paroles de vie pour vous et pour votre avenir!
Les questions que vous posez assument, dans le contexte social actuel, une importance
encore plus grande. Je voudrais vous offrir seulement quelques orientations pour une
réponse. Sous certains aspects, notre époque n’est pas facile, surtout pour vous, les jeunes.
La table est dressée et offre de nombreux mets exquis, mais, comme dans l’épisode
évangélique des noces de Cana, il semble que manque le vin de la fête. En particulier la
difficulté de trouver un travail stable recouvre l’avenir d’un voile d’incertitude. Cette
situation contribue à renvoyer le moment de prendre des décisions définitives, et influence
de façon négative la croissance de la société, qui ne réussit pas à mettre pleinement en
valeur la richesse d’énergies, de compétences et de créativité de votre génération.
Le vin de la fête manque également à une culture qui tend à se passer de critères moraux
clairs: dans la désorientation, chacun est poussé à agir de façon individuelle et autonome,
souvent dans les seules limites du présent. La fragmentation du tissu communautaire se
reflète dans un relativisme qui porte atteinte aux valeurs essentielles; les affinités de
sensations, d’états d’âme et d’émotions semblent plus importantes que le partage d’un projet
de vie. Les choix fondamentaux deviennent alors eux aussi fragiles, courant éternellement le
risque d’être révoqués, ce qui est souvent considéré comme une expression de liberté, tandis
qu’en réalité, cela en manifeste plutôt le manque. L’apparente exaltation du corps appartient
également à une culture privée du vin de la fête, car en réalité, elle banalise la sexualité et
tend à la faire vivre en dehors d’un contexte de communion de vie et d’amour.
Chers jeunes, n’ayez pas peur d’affronter ces défis! Ne perdez jamais l’espérance. Soyez
courageux, même dans les difficultés, en demeurant fermes dans la foi. Soyez certains que,
en toute circonstance, vous êtes aimés et protégés par l’amour de Dieu qui est notre force.
Dieu est bon. C’est pourquoi il est important que la rencontre avec Dieu, surtout dans la
prière personnelle et communautaire, soit permanente, fidèle, précisément comme l’est le
chemin de votre amour: aimer Dieu et sentir qu’Il m’aime. Rien ne peut nous séparer de
l’amour de Dieu! De plus, soyez certains que l’Eglise aussi est proche de vous, vous
soutient, ne cesse de vous regarder avec une grande confiance. Elle sait que vous avez soif
de valeurs, des vraies valeurs, sur lesquelles il vaut la peine de construire votre maison! La
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valeur de la foi, de la personne, de la famille, des relations humaines, de la justice. Ne vous
découragez pas devant les manques qui semblent effacer la joie de la table de la vie. Aux
noces de Cana, lorsque le vin vint à manquer, Marie invita les serviteurs à s’adresser à Jésus
et leur donna une indication précise:«Tout ce qu’il vous dira, faites-le»(Jn 2, 5). Conservez
précieusement ces paroles, les dernières de Marie rapportées dans les Evangiles, presque
son testament spirituel, et vous aurez toujours la joie de la fête: Jésus est le vin de la fête!
En tant que fiancés, vous vivez une période unique, qui ouvre à la merveille de la rencontre
et fait découvrir la beauté d’exister et d’être précieux pour quelqu’un, de pouvoir vous dire
mutuellement: tu es important pour moi. Vivez ce chemin de façon intense, graduelle et
authentique. Ne renoncez pas à poursuivre un idéal élevé d’amour, de reflet et de
témoignage de l’amour de Dieu! Mais comment vivre cette étape de votre vie, témoigner de
l’amour dans la communauté? Je voudrais vous dire avant tout d’éviter de vous enfermer
dans des relations intimistes, faussement rassurantes; faites plutôt en sorte que votre relation
devienne le levain d’une présence active et responsable dans la communauté. N’oubliez pas
non plus que, pour être authentique, l’amour exige également un chemin de maturation à
partir de l’attraction initiale et de la sensation de se«sentir bien»avec l’autre, éduquez-vous à
«aimer» l’autre, à«vouloir le bien»de l’autre. L’amour vit de gratuité, de sacrifice de soi, de
pardon et de respect de l’autre.
Chers amis, chaque amour humain est signe de l’Amour éternel qui nous a créés, et dont la
grâce sanctifie le choix d’un homme et d’une femme de se confier réciproquement leur vie
dans le mariage. Vivez ce temps de fiançailles dans l’attente confiante de ce don, qui doit
être accueilli en parcourant une route de connaissance, de respect, d’attentions que vous ne
devez jamais perdre: ce n’est qu’à cette condition que le langage de l’amour prendra toute sa
signification également au fil des années. Eduquez-vous également dès à présent à la liberté
de la fidélité, qui conduit à prendre soin l’un de l’autre, jusqu’à vivre l’un pour l’autre.
Préparez-vous à choisir avec conviction le«pour toujours»qui caractérise l’amour:
l’indissolubilité, plus qu’une condition, est un don qui doit être désiré, demandé et vécu, au-
delà de l’incertitude de toute situation humaine. Et ne pensez pas, selon une mentalité
diffuse, que le concubinage soit une garantie pour l’avenir. Brûler les étapes finit
par«brûler»l’amour, qui a besoin au contraire de respecter les temps et les différentes étapes
de ses expressions; il a besoin de laisser un espace au Christ, qui est capable de rendre un
amour humain fidèle, heureux et indissoluble. La fidélité et la continuité de votre amour
vous rendront capables également d’être ouverts à la vie, d’être parents: la stabilité de votre
union dans le sacrement du mariage permettra aux enfants que Dieu voudra vous donner de
grandir en ayant confiance dans la bonté de la vie. La fidélité, l’indissolubilité et la
transmission de la vie sont les piliers de toute famille, le véritable bien commun, un
patrimoine précieux pour toute la société. Dès à présent, fondez sur eux votre chemin vers le
mariage et témoignez-en également auprès des jeunes de votre âge: il s’agit d’un service
précieux! Soyez reconnaissants à ceux qui, avec engagement, compétence et disponibilité,
vous accompagnent dans votre formation: ce sont des signes de l’attention et du soin que la
communauté chrétienne vous réserve. Vous n’êtes pas seuls: recherchez et accueillez avant
tout la compagnie de l’Eglise.
Je voudrais revenir encore sur un point essentiel: l’expérience de l’amour possède en soi la
tension vers Dieu. L’amour véritable promet l’infini! Faites donc de votre temps de
préparation au mariage un itinéraire de foi: redécouvrez pour votre vie de couple la place
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centrale de Jésus Christ et du chemin dans l’Eglise. Marie nous enseigne que le bien de
chacun dépend de l’écoute docile de la parole de son Fils. Pour celui qui se fie à Lui, l’eau
de la vie quotidienne se change en vin, le vin d’un amour qui rend la vie bonne, belle et
féconde. En effet, Cana est l’annonce et l’anticipation du don du vin nouveau de
l’Eucharistie, sacrifice et banquet dans
lequel le Seigneur nous touche, nous renouvelle et nous transforme. Et ne perdez pas de vue
l’importance vitale de cette rencontre. Que l’assemblée liturgique du dimanche vous trouve
pleinement actifs: de l’Eucharistie jaillit le sens chrétien de l’existence et une nouvelle façon
de vivre (cf. Exhort. apost. post-syn. Sacramentum caritatis, nn. 72-73). Vous n’aurez alors
pas peur d’assumer la responsabilité exigeante du choix conjugal; vous ne craindrez pas
d’entrer dans ce«grand mystère», dans lequel deux personnes deviennent une seule chair (cf.
Ep 5, 31- 32).
Très chers jeunes, je vous confie à la protection de saint Joseph et de la Très Sainte Vierge
Marie; en suivant l’invitation de la Vierge Mère —«Tout ce qu’il vous dira, faites-le»— le
goût de la véritable fête ne vous manquera pas et vous saurez apporter le«vin»meilleur, celui
que le Christ donne pour l’Eglise et pour le monde. Je voudrais vous dire que je suis moi
aussi proche de vous et de tous ceux qui, comme vous, vivent ce chemin merveilleux
d’amour. Je vous bénis de tout cœur.
Mais ceux qui vous connaissent bien seront peut être surpris de l’itinéraire spirituel et
humain, les deux sont liés, qui vous permet aujourd’hui de vous dire oui. Cet itinéraire que
vous avez fait en profondeur, cet itinéraire que vous n’avez pas voulu faire simplement
comme deux jeunes qui s’aiment et qui se décident mais que vous avez voulu faire
vraiment, et j’en suis le témoin, comme deux chrétiens en marche et qui voulaient associer à
leur démarche d’amour le Christ lui même.
Vous nous emmenez au cœur des choses parce que l’évangile que vous choisissez est peut
être celui qui nous dit le plus de choses sur le mariage. Jésus, Lui même, parle du mariage et
lorsqu’il parle du mariage Jésus ne fait rien d’autre que de retourner au texte des origines,
au texte de la Création et qu’Il va citer. Ce que vous faîtes aujourd’hui, ça n’est pas d’abord
et avant tout une sorte de démarche spirituelle idéaliste ou bien encore simplement
religieuse, ce que vous faîtes aujourd’hui recouvre en profondeur votre état naturel
d’homme et de femme qui se sont trouvés et qui veulent fonder un foyer et une famille. Et
cette famille que vous voulez fonder, elle va reposer sur trois paroles que je voudrais
commenter avec vous, trois paroles que Jésus nous donne aujourd’hui. Trois paroles qui se
trouvent déjà dans le texte de la Genèse, qui se trouvent déjà au tout début, qui se trouvent
déjà au cœur de la Création et trois paroles qui vont nous aider aujourd’hui à réfléchir sur ce
que vous êtes en train de faire.
La première, c’est la suivante : Dans ce que vous faîtes, et c’est étonnant que la Bible
commence par dire cela, « l’homme quittera son père et sa mère ». Je sens tout de suite M
de Montebello me dire « on n’a pas dit la femme, on a dit l’homme quittera son père et sa
mère » « je suis sauf… » Sauf que je crois que les choses sont assez symétriques.
« L’homme quittera son père et sa mère » il y a beaucoup de choses à dire dans cette phrase
là. D’abord quitter ça veut dire se décider. Vous allez prendre un engagement. Le monde
moderne croit que le mariage, c’est la ratification des sentiments qu’on éprouve. Il croit
qu’on se marie parce qu’on s’aime et que ça suffit de se marier parce qu’on s’aime. Il croit
que l’amour, c’est simplement un sentiment même authentique même sincère que j’éprouve
pour l’autre, une sorte d’attirance et que cela justifie un petit bout de chemin ensemble.
Vous ne vous mariez pas parce que vous vous aimez. Vous vous mariez pour vous aimer.
Vous prenez une décision qui vous engage. Et c’est votre grandeur d’être capable de poser
une parole à laquelle vous croyez. Attention ! Certains pourront vous dire que vous êtes un
peu idéalistes, un peu jeunes et que vous vous donnez certes cette parole aujourd’hui
mutuellement et cet engagement mutuel parce que vous n’avez pas connu les vicissitudes de
la vie, la complexité de l’histoire et pourtant… C’est la grandeur de l’homme de conformer
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et d’être capable de conformer sa vie à une parole donnée. Aujourd’hui pour que cette
parole soit valide, vous le savez, il faut qu’elle soit libre et elle est libre parce que vous avez
cheminé ensemble certes, parce que vous avez parlé ensemble, parce que vous vous
connaissez et que vous ne trichez pas l’un vis à vis de l’autre, elle est libre parce que vous
n’êtes plus dans l’ordre de la séduction simplement mais dans l’ordre du choix et elle est
surtout libre, elle est surtout libre, cette parole, parce que vous avez compris que vous
n’épousiez pas ni le prince charmant ni la princesse de rêve, ne me fais pas les gros yeux
comme ça, Amalia, c’est vrai que c’est assez difficile à dire quand on les a tous les deux
devant les yeux…
Ca veut dire qu’on ne peut se marier librement que lorsqu’on a compris que l’autre ne serait
probablement pas l’idéal de ce que je pourrais attendre mais que je le prends comme il est,
avec ses fragilités, avec ce que je sais de lui et avec ce que je ne sais pas encore de lui. On
ne peut se marier aussi librement que lorsqu’on a compris que soi même, on était également
fragile et complexe et qu’on accepte de s’engager avec cela qu’on accepte de s’engager en
tant qu’être imparfait et qu’on accepte surtout qu’on jette sur vous un regard qui ne soit pas
un regard de perfection mais qui soit simplement un regard qui nous aime parce que c’est
nous.
Vous allez donc prendre très clairement cette décision de vous aimer et c’est une décision
libre. Du coup cette décision ; et vous avez un grand don de pouvoir le faire, c’est une
décision irrévocable. Elle est indissoluble parce que et notre monde aujourd’hui encore nous
ferait croire le contraire lui qui est si matérialiste et qui met derrière les mots des choses qui
ne sont pas des réalités car quand vous allez vous dire « je te choisis pour toute la vie » on
dit vraiment ce qui est. Que ce n’est pas simplement des mots qui seraient sans portée mais
que vraiment les mots que vous dîtes auront une vraie portée. Votre liberté, c’est de vous
donnez avec ce que vous êtes aujourd’hui.
Je voudrais continuer dans ce que Jésus nous dit aujourd’hui : « l’homme quittera son père
et sa mère » Ca veut dire qu’aujourd’hui, la solidarité majeure de votre vie, c’est l’autre, que
vous fondez un nouveau foyer et qu’il vous faut accepter pour cela que le foyer dont vous
venez, qui fait partie de votre histoire, qui fait partie de votre personne, que le foyer dont
vous venez devient, passe au deuxième rang par rapport au foyer que vous fondez et que
véritablement votre amour choisi, décidé, engagé aujourd’hui est un amour qui est premier
par rapport à l’amour que vos parents vous ont donné. C’est notre grandeur, de pouvoir nous
mettre dans ce chemin de pleine liberté. Cela ne veut pas dire qu’il faut nier l’amour que
vous avez reçu ni même continuer à le recevoir, mais cela veut dire qu’il faut que vous
soyez convaincus que cette famille qui est la vôtre est bel et bien votre nouvelle famille.
« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme » C’est beau, s’attacher à
sa femme… Derrière cela il y a certainement beaucoup de belles choses. D’abord, l’amitié
qui est la vôtre, ce n’est pas parce qu’on est amoureux que l’on n’est pas amis. Et ce n’est
pas parce qu’on est époux et épouse qu’on n’est pas amis. Faîtes des choses d’amis. Faîtes
des choses dans l’amitié. Faîtes des choses qui vont vous permettre de vivre les choses les
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plus simples de la vie. Aimez ensemble l’ordinaire de votre vie. C’est essentiel. Vous allez
bientôt partir et traverser l’atlantique mais votre voyage de noces n’est pas l’ordinaire de
votre vie à deux. Votre vie à deux c’est de vous attacher dans les petites choses de la vie.
Ensemble. Dans la qualité de dialogue que vous aurez l’un avec l’autre. Parlez-vous. Parlez-
vous beaucoup. Dîtes-vous les choses… je ne suis pas très inquiet sur le fait que vous allez
vous parler… Dîtes vous les choses les plus banales mais aussi les plus profondes et les plus
importantes. Le jour où vous vous arrêterez de vous dire un peu tout alors ça veut dire
que… la distance se prendra. Attachez vous l’un à l’autre aussi parce que la vie, je suis
désolé de vous dire ça le jour de votre mariage, mais… la vie n’est pas simple. La vie n’est
pas simple. Il y aura des épreuves que vous traverserez, je ne peux pas les savoir, je ne peux
pas les connaître, il y aura des épreuves qui seront à l’extérieur de votre amour, il y aura des
épreuves qui seront plus proches de votre amour, il y aura peut-être des moments où il sera
difficile de vous aimer l’un l’autre. Il y aura des épreuves que vous n’aurez pas choisies, qui
toucheront peut-être un enfant, qui toucheront peut-être le travail, qui toucheront peut-être
vos parents, qui toucheront peut-être votre famille, vos amis. Il y a des choses que vous
traverserez ensemble et en traversant ces choses là ensemble, ne vous laissez pas piéger.
J’entends par là : l’épreuve ne se vit jamais au même rythme entre l’homme et la femme.
Vous allez ressentir différemment les épreuves que vous allez traverser. Le travail d’unité,
d’attachement l’un à l’autre, c’est un vrai travail. De pouvoir écouter l’autre dans la façon
dont il reçoit l’épreuve de façon différente. De pouvoir décider de s’attacher à l’autre même
si on ne comprend pas la façon dont il réagit. Cela c’est le vrai travail d’attachement.
Attachez vous l’un à l’autre également, je vous l’ai dit, vous aurez des épreuves qui seront à
l’intérieur de votre amour. Il y aura des moments difficiles, il y aura des moments où vous
vous blesserez l’un l’autre. Sachez vous pardonner. Il ne faudra jamais que dans les
moments où les choses peuvent être plus conflictuelles, il ne faudra jamais qu’il y ait un
vainqueur et un vaincu. Lorsqu’il y a un vaincu, c’est le couple qui est vaincu. Du coup, il
faut que vous ayez beaucoup d’humilité, comme le disait la 1ère lecture que vous avez
choisie, pour vous pardonner l’un à l’autre. Pour être capable de vous demander pardon,
pour être capable de passer par dessus les choses qui vous séparent, pour être plus forts
encore.
S’attacher l’un à l’autre c’est aussi ne pas vouloir imposer à l’autre mon ego. Aujourd’hui
bien trop de couples commencent finalement une vie en se disant que l’autre est l’occasion
d’un épanouissement personnel. Vous ne vous mariez pas simplement pour que l’autre vous
apporte l’équilibre et l’épanouissement. Vous vous mariez pour donner. Pas pour recevoir.
Et c’est parce que vous donnez que vous recevrez. Vous vous mariez d’abord pour donner.
Ne soyez pas dans une course des ego. De celui qui aura raison, de celui qui aura l’ego le
plus fort, de celui qui va réussir à imposer son point de vue à l’autre. Ne parlez pas en terme
de concession. Lorsqu’un couple commence à parler en terme de concession, je te concède
ça, tu me concèdes ça, alors on est dans une espèce de troc qui est contraire à l’amour. Et les
décisions que vous prenez sont des décisions assumées par vous deux, non pas concédées
par vous deux. Et alors vous vous attacherez vraiment l’un à l’autre.
Soyez ouverts profondément au don de la vie. C’est ainsi que vous éduquerez vos enfants,
non pas par la peur et le soupçon, non pas enfermés sur vos certitudes, mais que vous
éduquerez vos enfants comme deux êtres libres, dont la liberté, comme chacun de nous, est
une liberté blessée peut-être, limitée sans doute, fragile, complexe mais qui donne tout son
amour à une petite liberté qui est en croissance. Ayez une éducation à la confiance et non au
soupçon. Ainsi vous donnerez la vie, vous ne mettrez pas la main dessus. Et peut être du
coup, et la chose me semble importante aussi, si vous donnez vraiment la vie, alors, vous-
mêmes, vous grandirez auprès de vos enfants, parce que comme le dit Saint Augustin,
« faire grandir, fait grandir » . Vous serez plus grands encore quand vous serez père et mère
qu’en étant époux et épouse, et n’oubliez jamais que vous êtes père et mère parce que vous
êtes époux et épouse. Et que donc ce qui vous constitue, c’est toujours le lien conjugal, que
l’arrivée des enfants ne coupe jamais ce lien conjugal. Ne devenez pas simplement père et
mère en oubliant que vous êtes d’abord époux et épouse. Vos enfants se nourriront de
l’amour que vous vous donnerez l’un à l’autre, profondément et toute leur vie comme vous
vous nourrissez encore aujourd’hui de l’amour que vos parents se portent.
Peut être deux dernières choses qui me paraissent importantes avant de terminer cette
homélie. La première, c’est que votre amour aujourd’hui est étincelant. Il est un vrai
témoignage. Que cet amour ne… claque jamais au visage de ceux qui souffrent dans
l’amour. Vous avez autour de vous des gens probablement qui ont eu du mal à s’aimer, voire
des gens qui n’ont pas pu s’aimer et qui ont repris la parole qu’ils se sont donnée. Vous avez
des gens qui souffrent aujourd’hui autour de vous et vous en aurez toute votre vie, des
couples qui, au delà de la difficulté à s’aimer, sont éprouvés. Sont éprouvés par le deuil d’un
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enfant, sont éprouvés par une blessure secrète, sont éprouvés par un secret de famille
extrêmement lourd à porter, sont éprouvés par le manque de travail pour l’un ou l’autre.
Que vous soyez toujours attentifs et délicats envers ceux qui ont plus de mal que vous
aujourd’hui à s’aimer. Que votre amour ne soit pas une sorte de leçon jetée à la figure, mais
un amour humble, un amour simple, attentif, toujours attentif…
J’avais dit que j’avais de 2 messages à vous donner ? C’est le premier… Le deuxième
message… J’ai oublié et bien je vous le dirai tout à l’heure !
Benoît et Amalia, je voudrais terminer en vous souhaitant bonne route je sais que vous serez
heureux, je le sais profondément. De ce bonheur des gens qui s’inscrit dans la durée, de ce
bonheur de ceux qui sont attentifs l’un à l’autre. Continuez à rayonner de votre bonheur.
Votre amour n’est pas simplement une sorte de « petit événement ponctuel ». En s’inscrivant
dans la durée c’est un bonheur qui ne va cesser de s’approfondir, qui ne va cesser de grandir,
qui ne va cesser d’apporter des choses aux autres. Oui vraiment, Amalia et Benoît, merci
pour ce que vous nous donnez aujourd’hui, merci pour ce que vous nous donnerez tout au
long des jours que vous avez choisi de passer ensemble.
Amen
Conférence du Père François POTEZ – 11 février 2005 Cathédrale Saint Louis de Versailles
Mes petits enfants, dit Saint Jean, voyez quel grand amour nous a été donné pour que nous soyons
appelés enfants de Dieu, et nous le sommes ! Non pas, nous le serons, mais nous le sommes déjà !
J’essaye de penser tous les jours, et quand on accompagne des mourants, ça nous y aide, J’essaye de
penser tous les jours, en tout cas, tous les soirs, au moment où, à la charnière de ma vie, je serai
conduit par les anges à l’entrée de la salle du trône. Un jour, quand je serai mort, ce sera le jour de
la Rencontre. Je serai conduit, tout nu, et on m’ouvrera les portes, les anges m’accompagneront; et
dans la salle du trône, je verrai le trône, et sur le trône, quelqu’un. Ces images sont dans
l’apocalypse. J’espère de tout mon cœur, je le crois au fond de moi-même, que je le reconnaîtrai.
Et St Jean ajoute dans cette même phrase: « Mes petits-enfants, voyez quel grand amour nous a été
donné pour que nous soyons appelés enfant de Dieu ». Pour le moment, nous ne le connaissons
qu’imparfaitement, nous ne le connaissons que dans la Foi, mais ce jour là, nous deviendrons
semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » Je le verrai face à face. Un jour, j’entrerai
dans le face à face d’Amour avec Dieu, et ce sera pour toujours. Dieu m’a créé pour ça. Dieu m’a
créé parce qu’Il m’aime, Il m’a aimé avant même que mes parents ne me conçoivent. Il m’a créé
parce qu’Il voulait me faire entrer au-dedans de son amour pour me regarder face à face. Et moi,
éternellement. Ça dure pas longtemps éternellement, il n’y a pas d’avant pas d’après. C’est un
instant fixé. Je le verrai tel qu’il est.
Dieu m’a créé pour le face à face. Et pour que je m’habitue au face à face, pour que je m’entraîne
au face à face, Dieu à fait l’homme, et non pas l’homme tout seul, il a fait l’homme à son image,
capable d’entrer dans le face à face, dans l’amour intelligent. Il m’a créé capable de désirer l’amour
et de m’y fixer. Mais il a créé l’Homme : Homme et Femme. Pour qu’au-dedans de ma nature
humaine, au-dedans de notre nature corporelle, nous puissions déjà avoir une expérience
réelle de ce qu’est le face à face.
Dieu a créé l’homme à son image, à son image il le fit, dit la Genèse, Homme et Femme, il les fit. Il
a constitué entre eux deux une espèce de complémentarité. L’Homme tout seul n’est pas encore à
l’image de Dieu, la Femme toute seule n’est pas encore à l’image de Dieu, c’est l’homme et la
femme ensemble, c’est l’union des deux qui est image de Dieu dans la perfection.
L’union des deux, la communion de l’Homme et de la Femme qui va jusqu’à cette communion
inouïe, impensable et pourtant que Dieu a inventé de la communion des corps. Cette communion dit
Jean-Paul II, qui a osé des formules nouvelles, qui a osé dire les choses avec les mots vrais, les mots
justes, les mots qui vont jusqu’au bout : « L’homme et la femme dans la communion de leur
amour, c'est-à-dire, l’homme et la femme unit dans la plénitude de la communion d’amour,
sont icônes de la communion des personnes divines » Vous vous rendez compte de ça ? C’est
prodigieux ! « On est vraiment une personne humaine quand on est entré dans le don réciproque de
soi. » Un homme qui n’a pas encore fait le don de soi- même n’est pas encore tout à fait à
l’image de Dieu, une femme qui n’a pas encore fait le don d’elle-même, n’est pas encore tout à
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fait à l’image de Dieu. Mais alors qu’est ce qu’on fait des consacrés qui sont tous seuls ? Mais ils
ont fait le don d’eux-mêmes ! D’une autre manière bien sur, mais ils ont fait le don d’eux- mêmes
soit directement à Jésus, soit aussi avec l’Eglise pour les prêtres. Il y a une communion parce que le
cœur est donné, on est entré dans cet échange, dans la réciprocité, dans la relation réciproque
d’amour, voilà ce que Dieu veut pour l’homme et la femme.
Finalement, je voudrais que vous reteniez ceci comme première pancarte : Je suis fait pour le face
à face, c’est pour cela que je m’entraîne avec l’adoration eucharistique, pour cela que j’entre
dans ce face à face silencieux, régulièrement, pour entrer dans Le face à face. Pour le moment,
c’est vrai, nous ne le voyions que dans la foi, cela demande des efforts, c’est difficile, mais c’est
pour m’habituer peu à peu à un don total, c'est-à-dire que moi je ne suis plus tout entier que don.
C'est-à-dire, tout entier tourné vers celui que j’aime, et pour que la vie humaine soit comme une
grande préparation à ce face à face, Dieu donne à l’homme de vivre cela dans sa nature humaine.
Finalement, voyez, l’homme à l’image de Dieu, c’est que dans la nature humaine et corporelle, il est
donné de vivre ce don de vivre ce don réciproque, comme au dedans de Dieu.
C’est superbe, c’est magnifique... Manque de pot, il y a le péché qui s’est mis là dedans, le péché
s’est mis la dedans et qu’est ce que ça fait le péché ? Ça a fait... ça aurait pu, si Dieu n’était pas
Dieu, faire capoter le projet d’amour de Dieu !
Qu’est ce que c’est que le péché ? Le péché a consisté précisément à vouloir quitter la relation de
don réciproque pour s’occuper de soi-même plutôt que de l’autre. Satan a réussi à faire croire à
l’Homme et à la Femme que Dieu était un gêneur dans l’Amour. Et qu’il fallait inventer
l’amour soi-même, qu’il fallait inventer le bonheur soi-même. Satan a fait croire que les
exigences que Dieu proposait à l’Homme, qui étaient en fait des exigences qui lui donnaient
d’être lui-même, l’exigence d’un amour échangé, que cette exigence là était une contrainte, et
qu’il fallait se libérer de cette contrainte pour inventer soi-même. Je dis sans cesse quand je
célèbre au mariage : « Est-ce que l’indissolubilité dans laquelle vous vous engagez est une
contrainte, mon Dieu, mon Dieu, on en a pris pour 50 ans, qu’est ce qu’on va faire ? Ou est-ce un
don de Dieu ? Mais l’indissolubilité est un don de Dieu, Dieu donne à cet amour d’être pour
toujours parce que lui peut, parce que lui est tout puissant.
Et Satan a réussi à faire croire à l’homme et à la femme, à nos premiers parents, mais finalement à
nous c’est la même chose, il a réussi à faire croire que Dieu, que l’Eglise, que les pères spirituels,
que les gens qui disent la morale de l’Eglise sont des gêneurs, que les exigences sont des
contraintes au lieu d’être des sources de libération. Une formule qui vaut ce qu’elle vaut, mais
c’est pour marquer les esprits : L’Homme et la Femme ont cru qu’ils pouvaient faire l’amour, ils
en sont morts. L’amour ne se fait pas, il se reçoit et s’échange, se transmet et s’est alors qu’il
porte la vie, c’est alors qu’il est fécond, c’est alors qu’il est réellement à l’image de Dieu.
Non, l’amour ne se fait pas, on reçoit l’amour pour l’échanger, pour le transmettre à travers des
gestes d’amour. On est dans le péché, le sentiment s’est emballé. Forcément la force qui nous tirait
vers le haut, la force qui nous emportait vers en haut, nous l’avons quittée. Tout s’est emballé !
Toute notre personne qui est unifiée par l’amour, par cette force qui vient de Dieu, qui retourne à
Dieu et qui nous traverse pour aller vers Lui, on a mis un isolant, et ben c’est le foutoir en nous.
Qu’est ce qui s’est passé ? Le sentiment s’est emballé, c'est-à-dire que le sentiment s’est déconnecté
de l’amour, la jouissance s’est déconnectée de l’amour, elle a été déconnectée du don. Au lieu que
la jouissance soit le fruit du don authentique, elle a été recherchée pour elle- même. Alors c’est
foutu !
Dans un monde comme le nôtre où on a systématiquement déraciné les piquets, les valeurs morales,
les exigences morales de l’amour, enlever tous les poteaux indicateurs ; Chacun fait son bien et son
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mal comme il veut, chacun invente sa morale comme il veut, chacun fait ce qu’il veut comme il a
envie. Ce qui est extraordinaire, c’est que dans ce monde où on a supprimé des repères moraux,
on n’a jamais été aussi culpabilisé qu’aujourd’hui. Quel poids d’angoisse et de culpabilité on
constate dans les cœurs ! Vous savez, les prêtres en font l’expérience tous les jours au travers de la
confession! Un cœur qui vient s’ouvrir pour dire cette difficulté, cette peine à aimer. Mais
pourquoi ? Pourquoi Satan alors qu’il nous a promis qu’on serait comme des dieux à inventer la vie,
pourquoi la vie s’est retournée ? Mais parce que c’est Dieu qui est la vie ! Si je quitte Dieu, je
quitte la Vie et si je quitte la vie, je crève ! Et Adam et Eve, quand ils ont péché et que Dieu est
venu se promener, prendre un petit frais avec eux, ils se sont planqués dans le buisson parce qu’ils
ont peur. La peur est entrée dans le monde avec le péché! Pas la crainte de Dieu, la peur. J’ai
peur de rater ma vie, j’ai peur d’être tout seul, j’ai peur de ne pas aimé, j’ai peur de ne pas aimer
comme il faut, j’ai peur de ne pas être comme il faut, j’ai peur, j’ai peur, j’ai peur ! Notre monde
est angoissé, il est affreusement angoissé. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce que Satan a réussi à
glisser dans nos cœurs la peur de Dieu au lieu de la crainte de Dieu qui est une crainte
d’Amour. Au lieu d’accueillir l’Amour de Dieu pour le transmettre et pour l’échanger dans un face
à face, on a cherché à faire ça tout seul. Résultat : on s’est retourné sur nous même comme Adam et
Eve, on a découvert cette nudité honteuse, on a découvert qu’on était rien, qu’on était rien, qu’on
était incapable sans Dieu, qu’on est incapable d’aimer. Puisque Dieu est amour, comment voulez
vous aimer sans amour ? C’est pourtant ce qu’on essaye de faire.
L’amour est devenu difficile, l’amour est devenu ardu. L’amour est devenu le fruit d’un effort
constant. L’effort ? S’est de s’oublier soi-même, de se renoncer à soi-même pour se donner, pour se
redonner. Impossible sans Dieu impossible en dehors de la grâce de Dieu. J’aime bien cette
formule : « l’Amour vaut aujourd’hui ce qu’il me coûte ». Un amour qui ne m’a rien coûté, c’est
un amour qui n’a pas beaucoup de valeur. C’est une lapalissade ! Un amour qui vaut cher c’est un
trésor, pierre précieuse. Qu’est ce que le prix que je vais mettre pour l’amour ? C’est l’effort que je
vais faire pour renoncer à moi-même, pour donner quand même, pour renoncer à ce que j’aurais pu
prendre pour donner, alors l’amour redevient un échange où celui qui est l’objet de mon amour c’est
l’autre et non pas moi. Mère Térésa a une formule fulgurante : on est vraiment soi-même dans
l’oubli de soi-même. Et c’est pourquoi aujourd’hui l’amour se prépare, se gagne, se travail,
l’amour exige une longue préparation.
Cette communion d’amour entre un homme et une femme : image de l’amour qui est en Dieu,
image de ce que je découvrirai un jour : l’amour nécessite une longue préparation.
Quand les américains et les russes veulent faire un rendez vous spatial, le problème du rendez vous
spatial ce n’est pas de faire s’emboîter trois boulons, ça n’importe quel couillon est capable de le
faire sur la terre : il faut que les équipes au sol parlent la même langue, il faut que les ordinateurs
soit compatibles, il faut que les trajectoires soit concourantes, il faut, il faut, il faut... ça demande du
travail, ça demande de l’argent, ça demande un effort : alors le rendez-vous pourra se faire dans
l’espace. S’envoyer en l’air dans l’espace ce n’est pas si facile. Ca demande un effort, une longue
préparation et on voudrait aujourd’hui que ce soit tout de suite, comme ça en claquant des doigts. Et
après on pleure. Le plaisir se paye après. La joie se paye avant.
Oh c’est facile d’avoir une soirée de plaisir : il suffit de se laisser faire selon ses envies ; il suffit de
trouver un « partenaire » mais c’est facile. Mais bonjour la gueule de bois le lendemain matin. Si ça
n’a duré qu’un soir on pourra encore se récupérer. Mais la gueule de bois quand ça a duré 6 mois, 1
an, 3 ans, 15 ans, la gueule de bois est en forme de vie brisée, de vie cassée. On croyait pouvoir
faire une rencontre mais cette rencontre on ne l’avait pas préparée. Alors ce sont les plus
fragiles qui trinquent, ce sont les plus faibles : ce sont les enfants qui sont le fruit d’un amour parce
que Dieu a répondu à la nature humaine. Mais des enfants qui en réalité n’était pas le fruit d’un
L’amour se prépare. Un jour vous serez à ce jour où si Dieu vous appelle à cette vocation
magnifique, où vous vous donnerez définitivement. Jules voulez vous prendre pour épouse Julie
pour l’aimer fidèlement dans le bonheur et dans les épreuves tout au long de votre vie ? Oui. Et
vous Julie voulez vous prendre pour époux Jules pour l’aimer fidèlement dans le bonheur et dans les
épreuves tout au long de votre vie. Oui. Au nom du Seigneur je vous bénis et je vous déclare unis
par
le Seigneur dans le mariage. C’est extraordinaire un homme mûr, un homme qui sait ce qui
veut, un homme qui dit oui : c’est un homme qui devient libre.
Une jeune fille qui se donne tout entière, qui répond toute entière à cet amour, elle devient libre car
elle dit « Oui ». Mais si je demande « Jules voulez vous prendre pour épouse Julie » et qu’il me
répond « Oui j’ai envie, j’ai envie »... Oh va falloir encore attendre un petit peu, vous n’êtes pas
encore prêt : il faut passer de l’envie au désir. Il faut travailler votre cœur pour retourner cette
envie en désir de don. Ce n’est pas du tout la même chose. J’entendais hier, j’étais entrain
d’attendre quelqu’un, un garçon avec téléphone portable qui disait « Je t’aime, je t’aime, je t’aime...
» mais bon sang ce n’est pas de l’amour ! C’est lui qu’il aimait en faisant ça : il se grattait le ventre
et ça faisait chaud. Elle aurait pu poser le téléphone ça aurait fait le même effet.
Quelles sont les qualités d’un homme que j’attends ? Quand une jeune fille vient me parler pour la
première fois d’un garçon qu’elle a rencontrée, la première question que je vais lui poser : « Est ce
que c’est un homme qui sait se garder pour mieux se donner ? Est-ce que se garçon est fort :
fort dans sa tête, fort dans son coeur pour être maître de lui-même ? Qu’est ce que c’est qu’un
homme ? C’est une capacité de don. La vocation de l’homme c’est donner sa vie. Le modèle de
l’homme c’est le Christ qui donne sa vie. Y’a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour
ceux qu’on aime. Et donner sa vie ce n’est pas forcément facile : c’est une immense jouissance mais
pas forcément celle qu’on croit. C’est l’immense bonheur de se donner et de s’oublier mais c’est
pas forcément ce qu’on croit. Je suis en train de préparer des fiancés au mariage et l’autre jour le
garçon me disait, j’ai trouvé ça admirable, ils ont décidés de vivre dans la virginité jusqu’au
mariage, « Mon Père j’ai découvert ces dernier mois que les moments où elle est vraiment heureuse,
vraiment épanouie, les moments ou elle est vraiment elle-même : ce sont les moments où j’ai réussi
à m’oublier moi-même. Où j’ai réussi à oublier mon envie : à oublier mon corps, à oublier tout ce
qui travaille en moi pour être tout entier attentif à son cœur à elle : c’est superbe ! Mais qu’est ce
que ça demande comme effort. « Je pensais pas que c’était si dur, mais je pensais pas que c’était
si beau. » Est-ce que ce garçon que vous avez rencontré, mademoiselle, est un garçon qui sait se
garder pour mieux se donner ? Ou est ce que c’est un garçon qui est mou ?
Quand je pense q’il y a des gens qui pendant tout un carême cherche leur péché dominant. Moi je
vais vous dire, vous pourrez dès ce soir commencer à travailler. Les garçons, votre péché
dominant c’est tous le même : vous êtes paresseux, vous êtes mous, mous, mous. Ah ! de
l’énergie ! Il faut de l’énergie. Le péché dominant des garçons et des filles c’est qu’on est
orgueilleux : ça c’est la base, c'est-à-dire que l’on voudrait toujours être au centre. Après la
particularité pour les uns ou pour les autres. Du coté des garçons, c’est la paresse, la mollesse. On
arrive pas à se lever le matin, on a des pompes qui sont pas cirées, on fait pas son lit, on range pas
ses affaires. C’est terrible, terrible. Mesdemoiselles, mesdemoiselles ne commencez à vous
approchez d’un garçon que quand il sait cirer ses chaussures, quand il sait faire son lit le matin.
N’acceptez pas, n’acceptez pas de vous laissez pas approchez par un garçon... Je ris, je ris, mais je
ne ris pas. Mesdemoiselles, mesdemoiselles c’est vous qui êtes responsables de la force des
garçons. Soyez, soyez exigeantes avec eux...Soyez exigeantes mais du coup c’est une exigence
pour vous terrible, soyez exigeantes pour les aider à dire non parce que pour apprendre à dire
oui, il faut apprendre à dire non d’abord. Un homme est incapable de dire oui si d’abord il n’a
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pas dit non à ses envies, pourquoi ? Parce que je suis pêcheur, parce que je suis un fils d’Adam,
parce qu’il y a en moi des concupiscences comme dit Saint Jean et Jean-Paul II en a parlé beaucoup,
il y a en moi des trucs qui me collent à la Terre et il faut que je dise non à ces trucs là pour pouvoir
oui un jour à quelque chose qui est plus grand. Qu’est- ce qui va m’aider à ça ? Des filles qui sont
droites, qui sont belles, qui sont pures ; je le dirai tout à l’heure, un garçon au lendemain d’une
soirée qui vient me faire une confidence : « oh mon père j’ai rencontré une fille, j’ai pas envie de
toucher mais j’ai envie d’admirer, quand j’ai été près d’elle j’avais envie d’être moins grossier, je
me trouvais moins lourdingue » ; mais c’est fantastique ça ! C’est fantastique des garçons qui
aient, qui trouvent des filles qui sont exigeantes, exigeantes avec eux pour qu’ils soient forts,
première qualité ;
Deuxième qualité : que cela soit des garçons stables, qui savent ce qu’ils veulent, qui ne
changent pas d’avis comme de chemises, qui sont fixes sur une route. Des garçons qui ne savent pas
ce qu’ils veulent, mais c’est épouvantable ! Ils ne savent pas ce qu’ils veulent dans la vie, ils ne
savent pas ce qu’ils veulent dans leur métier, ils ne savent pas ce qu’ils veulent dans leur
personnalité... Et vous vous laisseriez épouser par un garçon qui ne sait pas ce qu’il veut dans la
vie ?! Vous vous laisseriez approcher, toucher, aimer par un garçon qui ne sait pas si demain s’il ne
va pas changer d’avis ?! Mais vous êtes inconscientes !
Je voudrais des garçons qui soient libres, qui soient libres ! C'est-à-dire qui aient choisi leur vie,
je veux ceci, c’est ça la liberté, c’est de pouvoir dire « je choisi ceci ». Je vais vous raconter une
histoire parce qu’elle m’a beaucoup frappé et c’était le commencement pour moi d’une longue
réflexion sur le sujet : j’ai été, que certains d’entre vous le savent sans doute mais peu importe, il se
trouve que j’ai été officier de marine avant, avant d’être prêtre, et j’ai eu la chance immense et j’en
remercie le Bon Dieu tous les jours de ma vie d’avoir commencé à Tahiti ; super, cocotiers, riné
(25°44), vahiné, plages de sable blanc, youkoulélé, machins, vous voyez... Et puis j’avais un
matelot que j’aimais bien parce qu’à ce moment là j’étais célibataire ; mais maintenant je ne suis
plus célibataire, je suis marié et je suis bien marié autrement que les autre mais bien marié, marié
directement avec le Bon Dieu, avec l’Eglise ; donc j’étais célibataire, j’avais tout mon temps,
j’emmenais les garçons faire des trucs dans les montagnes c’était bien, puis je vois un garçon qui
était clairon. Moi j’étais responsable de la garde d’honneur, ce garçon était clairon et puis depuis
quelques semaines, je voyais qu’il filait un mauvais coton et un matin : garde d’honneur, le clairon
n’est pas en poste. Je le fais demander ; il était démâté, pas dans l’axe, à l’horizontal dans sa
bannette alors je, j’attends qu’il soit un peu remis en état, je lui passe un poil maison parce que c’est
mon métier et une fois mon poil (26°35) donné, j’ai dis : « maintenant ce n’est plus l’officier qui
parle mais c’est moi : t’es en train de filer une route qui n’est pas la bonne, t’es entrain de déconner
». (Grognements de mécontentements) « Lieutenant, j’ai bien droit de faire ce que je veux ! » « Oui
mais bien sûr que tu as le droit de faire ce que tu veux » « Lieutenant c’est ma vie privée, vous
n’avez pas le droit ! ». « Bien sûr c’est ta vie privée mais au nom de l’amitié j’ai tous les droits, je te
dis que tu déconnes ; elle est sûrement très bien ta Vahiné, elles sont toutes supers mais à voir ta
gueule, je pense que tu es en train d’être sur une route qui descend et pas une route qui monte ». «
Lieutenant, j’ai droit de faire ce que je veux, je suis libre ! » Ah, je lui dis : « j’aimerais bien que tu
sois libre mais je ne suis pas sûr que tu le sois » et je le vois baisser le nez et il me dit : « Lieutenant,
c’est plus fort que moi, j’ai craqué ! » « Ah ! » je lui dis, « ça, ça m’intéresse alors... Tu me dis que
tu es libre, je ne demande pas mieux, c’est même exactement ce que je te demande et tu me dis que
tu as craqué donc tu n’es pas libre ! Il y a quelque chose en toi qui a été plus fort que toi ! Qu’est-ce
qui a été plus fort que toi ?! C’est ta carcasse ?! Ta carcasse t’a entraîné mais je ne te condamne pas,
je ne t’en veux pas ! C’est normal qu’un garçon au début sente des pulsions, sente des désirs, sente
un corps qui ait envie de s’exprimer, c’est normal ! Tu es fait pour ça, tu es fait pour aimer, tu es fait
pour donner et tu es fait pour donner aussi avec ton corps ! Mais si ton corps t’entraînes sans que tu
aies décidé toi dans ton cœur et dans ta tête, alors tu n’es pas libre ; et tu seras malheureux toute ta
vie et tu rendras cette fille, toute vahiné qu’elle est ; tu la rendras malheureuse ! ». Je voudrais des
Vous avez une bonne occasion d’entraînement pendant le carême, dire non à des petites choses, dire
non à 10 minutes quand c’est pas une heure ou trois heures de télé ou d’internet, dire non à une
cigarette, dire non à un verre de vin, dire non à une soirée, dire non à ... Je ne sais pas moi ?!
Renoncer pas par le plaisir de renoncer (...) ! « Mais mon père, il n’y a pas de mal à se faire du bien
», certes ! Mais il y a beaucoup de bien à renoncer à des choses bonnes pour des choses encore
meilleures ! « Mais mon père ces choses ont été faites par le Bon Dieu, elles sont bonnes ?! » Oui !
Elles sont bonnes ! Mais moi, je voudrais encore meilleures, et pour le « encore meilleures » il faut
que je monte au dessus de ces désirs qui sont encore des petits désirs et qui sont des désirs qui
risquent de me faire tomber, des désirs qui m’abolissent, des désirs qui me fragilisent. On ne peut
donner que ce qu’on possède et si on veut se donner il faut se posséder un minimum ; c’est jamais
fini, c’est jamais fini ; mais un minimum, un certain équilibre, une certaine joie dans cette vertu,
dans cette exigence.
Qu’est ce que c’est qu’une fille, une jeune fille ? Qu’est ce que c’est qu’une femme ? Qui est prête à
dire oui ? Quelles sont les qualités d’une fille ? Un garçon qui vient me voir et qui me dit qu’il a
rencontré une jeune fille et qui me demande ce qu’il en pense, la première question que je vais lui
poser c’est : «a-t-elle un cœur dans lequel tu trouveras de la place ? Y a t il de la place dans son
cœur ? » Qu’est ce que c’est qu’une femme ? Si un homme c’est une capacité d’amour pour se
donner : l’homme est tout entier construit jusqu’en son corps extérieur pour donner hors de lui-
même, pour se donner. La femme c’est tout l’inverse, elle est tout entière réalisée, toute entière
faite et pensée par Dieu, jusque dans son corps pour accueillir, pour recevoir et pour féconder
au-dedans avant de redonner.
Et avant que son ventre soit prêt, ses entrailles soient prêtes à enfanter en fécondant le don de la vie
il faut que son cœur soit prêt. « Y a-t-il de la place dans son cœur ? » Est-ce que cette jeune fille a
une vie intérieure ? Est-ce que c’est une minette extérieure : toute entière tournée vers l’extérieur ;
toute entière attentive à l’effet qu’elle produit. Alors détourne toi car c’est une fille qui te feras du
mal : elle t’attirera et elle te fragilisera. Est-ce que c’est une fille qui va te faire rentrer en toi-même
parce que c’est une jeune fille silencieuse, une jeune fille paisible. Une jeune fille où il y a de la
place. C’est ce que je demande le plus aux hommes quand ils vont se marier. Et quand il y a des
difficultés, des discernements difficiles aux cours des fiançailles, je reviens sans cesse à cette
question : « est ce que tu trouveras ta place en elle ? » « Est-ce que son cœur est libre ? »
Le défaut des garçons, vous vous rappelez, c’était la mollesse et la paresse. Vous savez le défaut
des filles ? C’est qu’elles sont compliquées ! Elles sont compliquées. Les confidences des garçons
de temps en temps, des fiancées : « Mais qu’est ce qu’est-ce que c’est compliquées les femmes » Et
excusez moi, mais c’est un peu vrai ! Parce que ça s’embrouille : elles ont le cœur plein de nœuds,
plein d’embrouillaminis et y a des fils qui sont tout emmêlés : alors y’a plus de place.
Elles ont du sentiment à revendre, mais un sentiment où elles voudraient s’exprimer. Au lieu
d’accueillir, elles ne pensent qu’à regarder vers l’extérieur.
Messieurs si vous vous intéressés à une jeune fille, venez voir dans la chapelle ou dans une église
comment elle se tient, regarder à la piscine ou à la plage comment elle met en valeur son corps. Est-
ce que c’est une fille qui cherche à briller, qui attire les papillons ou est ce que c’est une fille qui est
belle : belle par ses yeux, son regard, belle par son coeur ? Et messieurs il revient à vous cette
responsabilité d’aider les jeunes filles à se simplifier.
Il y a des filles qui a 18 ans ont déjà un cœur plein : encombré. Encombré de téléphone, encombré
de mails, encombré de messages, encombré... Et elles écrivent et des pages et des pages, des pages
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et des pages ! Les garçons ça écrit pas assez, les filles ça écrit trop. Elles font des romans. Il faut
simplifier les jeunes filles.
Messieurs comment faire pour simplifier ? Il faut simplifier les filles en vous retenant de jouer
avec elle. Messieurs si vous jouez avec elles : c’est facile pour les garçons de jouer : un petit jeu et
on s’en va. Et vous les garçons vous serez moins marqué qu’elles. Elles, elles peuvent être
marquées à vie, à vie ! Vous les garçons pour les aider : faut pas jouer parce que si vous jouez, vous
excitez leurs sentiments, vous excitez ce qui est compliqué en elles : elles sont troublées. Et une fille
troublée c’est quelque chose de terrible, elle souffre de son trouble, elle ne sait plus où elle en est,
elle ne sait plus si elle aime, si elle aime ou pas, si elle aime un peu ou beaucoup, passionnément ou
pas du tout ; elle ne sait pas et elle ne peut pas savoir parce que vous les garçons vous les en
empêchez !
Je voudrais, je voudrais pour vous Messieurs des filles de lumières, des filles transparentes ; des
filles qui laissent transparaître cette lumière pour aider les garçons à être forts. Aujourd’hui nous
fêtons Notre-Dame de Lourdes, quel modèle pour vous Mesdemoiselles : « Je suis Immaculée
Conception », la simplicité incarnée ; l’œuvre de Dieu, le projet de Dieu parfaitement réalisés : c’est
pur comme du cristal, c’est transparent, ça sonne d’un tintement absolument parfait. Oui ! Il y a des
jeunes filles comme ça et c’est une merveille ! J’en connais, j’en connais des jeunes filles qui sont
belles, qui sont belles dans leurs regards, qui sont belles dans leurs attitudes, qui sont belles dans
leurs réponses, qui sont belles dans leurs attentes, qui sont belles dans leurs patiences, qui sont
belles dans l’espace qu’elles ont creusé dans leur cœur.
Alors pour vous ensemble, les uns et les autres, l’amitié doit peu à peu construire, l’amour se
prépare longuement, l’amour a des exigences formidables, l’amour se gagne, l’amour se
creuse, l’amour s’enracine mais pour ça il faut d’abord passer par cette étape essentielle de
l’amitié. Des belles amitiés entre garçons et filles, j’y crois ! J’y crois résolument ! Je suis sûr que
c’est possible ! Et moi-même j’en ai eu l’expérience et j’en remercie le Bon Dieu tous les jours ; des
belles amitiés garçons et filles. Des belles amitiés qui sont pures ou il n’y a pas de sous entendus, ou
il n’y a pas de recherche par dessous, ou il n’y a pas de, de, de gnan gnan, de quand quand, de qui
qui, de cu cu, de machins. Des amitiés pures, c’est ça qui structurent des personnes, c’est ça qui
structurent l’amour.
Il y a quelques années, on en a reparlé il y a quelques semaines je crois parce qu’il y avait une
conférence à Gobé pour l’anniversaire du tremblement de terre qu’il y avait eu à Gobé, vous vous
rappelez de ce tremblement de terre au Japon ? Vous étiez peut-être très jeunes, je ne sais plus en
quelle année c’était. Ce tremblement de terre m’avait beaucoup frappé parce qu’on avait vu des
images à la télévision : tous les immeubles qui était construit en béton bien armé étaient restés
intacts, tous les immeubles construits en béton non armés : plus rien. Et puis j’avais vu aussi
quelques années plus tard un tremblement de terre à Taiwan on avaient vu, j’ai cette image dans la
tête, un énorme gratte-ciel, un énorme building qui était tombé à plat, il était intact mais à
l’horizontal. Il n’avait pas de fondement et pas de racine. Et c’est à ce moment là que j’ai construit
cette petite formule que décidément je crois très juste : « l’amitié est à l’amour ce qu’est
l’armature est au béton armé ». Un amour sans amitié, vient le premier tremblement de terre et il
n’y a plus rien. Un amour construit sur une amitié forte, une amitié solide, une amitié réellement de
confiance réciproque : ça c’est un amour qui traversera tous les tremblements. Oh, il y aura peut-
être un peu de crépi à refaire sur la façade mais ça c’est pas grave, il faut bien de temps en temps
ravaler la façade dans la vie, c’est normal. Mais les structures resteront fortes !
L’amitié, voyez, est une relation réciproque. Quelle est la différence essentielle entre l’amitié et
l’amour ? Souvent vous êtes paumés sur cette question là car vous ne savez pas comment vous y
prendre ! Je ne vais pas vous faire un cours de philo, cela serait beaucoup trop long, je n’ai pas le
temps ce soir et puis ce n’est pas l’objet de mon truc. Qu’est-ce que c’est la différence essentielle
entre l’amour et l’amitié ? C’est que l’amitié c’est une relation réciproque entre deux
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personnes, une relation réciproque de confiance entre deux personnes ; il peut y avoir des
amitiés entre les garçons, des amitiés entre les demoiselles, filles, jeunes filles, des amitiés entre les
garçons et filles. Il peut y avoir des amitiés de plusieurs sortes, il peut y en avoir qui durent pas
toujours, il y en a qui durent toujours ; les vraies, celles dont je parle sont des amitiés qui structurent
la vie c'est-à-dire des amitiés qui durent toujours. Moi j’ai connu quand j’avais votre âge des amitiés
qui sont encore pour moi la trame de ma vie ! J’ai connu, à la marine ou ailleurs peu importe, dans
mes études, des amis, des hommes avec qui j’ai eu des amitiés d’hommes qui ont structuré ma vie :
on a sauté en parachute ensemble, on a fait de la plongée sous-marine, volé en je ne sais pas quoi,
on a parcouru le monde ; ça, ça construit la vie ! Mais il y a des jeunes filles avec qui j’ai dansé des
valses extraordinaires, avec qui j’ai passé des moments fantastiques ; ces amitiés là ont structuré ma
vie ! J’en remercie le Bon Dieu tous les jours ! Il y a quelques jeunes filles que je garde dans le
cœur et dans la mémoire comme dans des étoiles dans mon ciel, elles m’ont appris ma vie
d’homme, elles m’ont appris la virilité, elles m’ont appris l’esprit de décision, elles m’ont appris à
danser. Mais c’est beau ! Je refuse absolument à un garçon l’entrée au séminaire s’il ne sait pas
danser la valse et s’il n’a pas eu une réelle expérience pour savoir ce que c’est que la virilité ! Et il
ne sait pas ce que c’est que la virilité s’il n’a pas eu l’expérience de l’harmonie du masculin et du
féminin : c’est absolument essentiel dans une vie !
Mais toutes les amitiés ne se transforment pas en amour conjugal, l’amitié c’est la trame de
fond, c’est la structure ; j’ai eu la chance, c’est vrai et j’en remercie le Bon Dieu mais le Bon Dieu
m’a donné ça pour que je puisse vous aider, j’ai eu la chance de connaître des amitiés où nous
avions aussi des moments de soirées dansantes et puis où on ne dansait pas que des bêtises, on
dansaient des vrais trucs : la valse bien sûr et puis le tango, le paso, la bourrée, le, le, le... Ça c’est
de la danse bon sang ! Le rock pour s’amuser de temps en temps mais pas seulement. La danse où il
y a de l’harmonie, la danse où il y a du rythme, la danse où il y a de la beauté ! Et puis de la danse
où on s’amuse et où on fait pas seulement un exercice physique ou de prouesses techniques ! Des
amitiés vraies ; dans nos soirées dansantes de temps en temps on s’arrêtait pour chanter ensemble et
puis quand c’était fini, je sais que cela va vous paraître complètement cinglé mais tant pis ! c’est
comme cela qu’on faisait, quand c’était fini vers deux heures du matin on faisait la prière ensemble
parce que nos amitiés étaient vraies. Pourquoi vous ne le feriez vous pas vous ? Pourquoi ne le
feriez pas de temps en temps ?! Au lieu de faire ces espèces de trucs déchaînés qui n’ont ni queue ni
tête ?! Pourquoi ne feriez vous pas de temps en temps des vraies soirées d’amis, d’amis purs, d’amis
saints, d’amis de Dieu, d’amis enfants de Dieu ? D’amis comme Jean- Paul II nous le demande :
bâtisseurs de civilisations de l’amour ! Exigeants ! Exigeants ! Mais c’est possible, non de non ! Il
suffit de décider, il suffit d’être un petit groupe décidé ; et vous êtes là un immense groupe décidé !
Allez-y lancez la mode, vous êtes forts ensemble !
Pas trop tôt, parce qu’il y a un âge pour tout, un âge viendra, un moment viendra où vous
pourrez dire oui pour toujours mais aujourd’hui vous êtes vous à l’âge de la construction des
amitiés. Les garçons, il faut que vous appreniez à dire oui, il faut que vous appreniez à vous
décider. Vous, Mesdemoiselles il faut que vous appreniez à patienter. Toute l’éducation revient à ces
deux questions. Il faut apprendre aux garçons à se décider et aux jeunes filles à patienter. Et
plus les jeunes filles sont impatientes et plus les garçons sont indécis ! Et plus les garçons sont
indécis et plus les jeunes filles sont impatientes ; et c’est comme ça qu’on a des jeunes gens de
30-35-40 ans qui ne sont toujours pas décidés avec des filles qui pleurent parce qu’elles n’ont
toujours pas trouvé.
Pourquoi ? Parce qu’on a commencé trop tôt. Parce qu’on a cru qu’on pouvait faire des liens
d’amour alors qu’on en était encore à la fondation. Et quand on fait les
fondations d’une maison, on ne voit pas encore les fenêtres ! Mais on sait bien que les fondations
sont essentielles sinon on est comme cet immeuble en Corée, pouf, il est intact mais à l’horizontal,
il ne sert plus à rien, on ne peut plus l’habiter. Il faut des relations claires. Mesdemoiselles s’il vous
plaît, laissez le temps aux garçons de savoir ce qu’ils veulent. Vous êtes mures plus tôt qu’eux et
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c’est normal, le Seigneur l’a voulu comme ça parce que vous êtes là pour les aider ; Dieu a donné
Ève à Adam pour qu’il réalise ce pour quoi il était fait, et il est fait pour se donner. Il faut que lui, il
ait en face de lui une jeune fille pour comprendre sa vocation : sa vocation c’est le don ! Les jeunes
filles doivent patienter pour laisser le temps au garçon de savoir ce qu’il veut ; il y a des
garçons qui sont déjà bras dessus- bras dessous avec une petite amie, ils ont même pas répondu au
Bon Dieu pour savoir la question essentielle de leur vie : que vas-tu faire de ta vie ? Comment vas-
tu répondre à la vocation de ta vie ? Ils ont les yeux qui tournent comme ça dans les orbites parce
qu’il y a une fille qui leurs font les yeux doux ! Mesdemoiselles ce n’est pas bien, laissez aux
garçons le temps, laissez le temps aux garçons de se lancer dans la vie. Je vois des garçons qui sont
des garçons qui sont des garçons biens, des garçons forts, qui ont des tripes ; ils sont comme des,
quand j’étais petit je faisais des bêtises en classe, c’était un jeu très amusant, vous savez vous
prenez un gros hanneton et un cerf-volant, vous savez les gros insectes qui font pffffff quand ils
volent et vous lui percez la queue avec un fil de pêche très fin et puis vous l’attachez à un bureau, et
puis pffffff et il vole comme ça dans la classe ; j’ai de temps en temps des garçons qui sont eux
aussi comme ça : qui volent et ils ont un fil à la patte ! Et au lieu de s’en aller loin, haut, pour voler,
pour avoir une grande vue sur le monde, sur leur vie, sur leurs exigences ; ils sont arrêtés, ils ont des
vies petites. C’est épouvantable des vies petites, il faut avoir une vie grande ! Ils pourraient rendre
heureux une femme, construire une famille forte ! Et au lieu de ça, zéro. On fait des petits sauts de
puces, on est diminué, pourquoi ? Parce que des garçons qui pourraient prendre de l’ampleur, et
c’est vous Mesdemoiselles qui en tireriez les bénéfices, des garçons qui sont collés, attachés avec un
fil à la patte.
Pas trop tôt, pas trop vite ; le temps ne respecte pas ce qu’on fait sans lui. Ce n’est pas moi qui
l’ait dit mais je trouve cette formule est belle. Cette formule là
je ne l’ai pas inventé. Le temps ne respecte pas ce qu’on fait sans lui. Aujourd’hui dans notre
monde, on a une formidable illusion du temps réel, on veut tout tout de suite ! On a des moyens de
communication temps réel : on t’envoie un mail il faut que tu répondes dans la seconde, eh oh s’il te
plaît ! Un moment ! On ne sait pas prendre le temps des choses, on ne sait pas prendre les temps des
conversations, on ne sait pas prendre le temps des silences, c’est pour ça que les conversations
téléphoniques sont épouvantables ! Épouvantables ! Les conversations téléphoniques empêchent le
silence ! Or c’est le silence qui est le plus important dans une conversation ! Le silence ou on laisse
descendre, le silence qui dure des jours, des semaines, parfois des mois pour que ça décante, il faut
laisser décanter. Le bon vin, il faut qu’il vieillisse, il faut qu’il mûrisse, il faut qu’il décante.
Il y a des garçons et des filles qui se rencontrent à une soirée, dès le lendemain matin, ils se
retéléphonent pour se voir le soir ! Et on commence les confidences, et on a déjà fait des nœuds
principaux qu’on ne pourra plus défaire après ! « Mon père, est-ce qu’à 17 ans, à 19 ans ; on peut
savoir si c’est la femme de ma vie ? ». Mais non ! On ne peut pas savoir, c’est pas grave, ce
n’est pas épouvantable ! On ne peut pas savoir ! Peut-être ?! Peut-être ?! Mais peut-être pas ?!
Comment je saurais ? Plus tard, en te gardant, en menant ta vie. N’entre pas, n’entrez pas trop
vite dans les confidences, n’entrez pas dans les nœuds qu’on noue, qu’on serre pour être sûrs qu’on
ne pourra plus les défaire ! Et puis un jour on dira, « bah de toute manière, mon père on ne peut plus
faire autrement ! » Ah, et donc on n’est pas libres ? Eh ben non, on a créé des liens, des liens
affectifs, des liens peut- être corporels et sexuels qu’on ne peut plus défaire. La machine s’est
emballée, la bouilloire boue à gros bouillons, on ne sait plus ce qu’il y a dedans ! On a le nez sur le
carreau, on ne voit plus ce qu’il y a sur le carreau. Pas trop vite ! Pas trop vite, les confidences !
Un temps viendra pour les confidences. Les confidences, je les réserverai à celle qui sera le trésor de
ma vie, je les réserverai à celui qui sera le trésor de ma vie ! Il faut passer de la confidence au secret
mais pour qu’il y ait secret, il faut qu’il y ait de la place pour le secret. Est-ce que vous êtes
capables de garder un secret ? Est-ce que vous êtes capables de garder les secrets ? Ça c’est la
grande manière de vérifier si on est capable de prendre le temps. Garder un
Mais il y a des garçons qui dès la première soirée, ils ont dit : « oh, je t’aime ! Je crois bien que
c’est plus que de ‘l’amitié ! ». « Bah, tu parles ; l’amitié il n’a pas même pas eu le temps de la
faire ! ». « Je crois que je t’aime », eh alors ? Qu’est- ce qu’on va en faire ? On va se marier ? Oh,
non, ce n’est pas encore l’âge ! Alors qu’est-ce qu’on va en faire ? « On va cheminer ensemble ».
Tu parles ! Qu’est-ce que ça veut dire cheminer ensemble ? « Eh ben, mon père, on va se
découvrir ! ». « Eh bien, découvrez-vous dans l’amitié ! ». « Faites des trucs ensemble, en groupe !
». « Faites des trucs, mais il y a tout à faire, tout à faire ! ». Eh, faites des trucs ensemble, l’amitié
est large !
C’est une de mes grandes amies, c’est un de mes grands amis mais ce n’est pas ma petite amie,
mon petit ami. Et pourquoi « mon » ? Petit, c’est ridicule ! Je n’arrive pas à comprendre
comment on peut trouver ça bien d’avoir un petit ami ?! Je ne peux pas supporter ce qui est
petit, je suis désolé ! Mais moi j’aime la grandeur ! Eh, je pense très sérieusement qu’on ne
fait pas de grands projets avec un petit ami ! On fait des grands projets avec un grand ami,
avec une grande amie ! Un temps viendra, pour le moment : discrétion, pour le moment : secret,
pour le moment : repos.
Pas trop tôt, pas trop vite ; alors s’il vous plaît, pas trop près. Je voudrais reprendre une grande
phrase de Jean-Paul II, c’est une de ses premières phrases de son pontificat à Paris quand il est venu
en 81 : « que les gestes de votre corps soient le reflet de votre cœur ». Je vous le demande,
n’entrez pas dans ce qui vous trouble. Attention, attention aux gestes qui engagent.
Mesdemoiselles, faîtes attention à la manière de vous tenir, votre manière de vous habiller, votre
manière de vous comporter, votre manière de chercher la sécurité contre une épaule ; je comprends
votre désir, votre tendresse ; c’est normal, vous êtes faites pour la tendresse ! Mais rappelez-vous
s’il vous plaît que les garçons sont rapides, et que les garçons eux-mêmes sont surpris parfois par
leur rapidité d’une réaction qu’ils ne maîtrisent pas ! Rappelez-vous Mesdemoiselles qu’un
garçon est malheureux, malheureux, malheureux de sentir qu’il n’est pas maître de lui ! Un
garçon est malheureux de sentir qu’il ne veut pas et ce qu’il veut ! Vous aussi Mesdemoiselles, mais
un garçon a une lutte particulière que vous ne connaissez pas Mesdemoiselles. Une lutte particulière
dans son corps, parce que son corps lui échappe ! Dieu avait donné à l’homme un corps pour
exprimer l’amour, et c’est le contraire qui s’est fait. Le corps a dominé sur l’homme et c’est
terrible ! Mesdemoiselles, je sais bien, on ne vous l’a pas souvent dit, vous n’en avez pas souvent
conscience ; faites attention aux attitudes que vous avez, aux manières de vous vêtir, aux manières
de mettre en valeur telle ou telle partie de votre corps ; une femme c’est fait pour être beau parce
que c’est le chef-d’œuvre de Dieu ! Mais c’est pour attirer le regard, pour le don mais si au lieu du
don, vous avez la chute : alors on a tout raté. Messieurs, n’oubliez pas que les filles se tournent
rapidement des films. Vous avez dit un mot, vous avez fait un coup de téléphone de trop, vous avez
fait un geste dont vous n’avez parfois même pas eu conscience, mais elle, c’est fait un film pour 3
mois, quand c’est pas 6. Attention aux gestes qui engagent, et le geste qui engage définitivement
c’est le geste du don des corps !
Alors, je voudrai achever sur un appel pour relayer l’appel de Jean-Paul II à la sainteté.
Aujourd’hui, c’est vrai j’en ai bien conscience, mais tous mais moi comme vous nous sommes
appelés à l’héroïsme de la sainteté. Un héroïsme c’est plus grand parce qu’aujourd’hui les
tentations, les difficultés sont plus grandes qu’elles n’ont jamais été. « Vous mettrez le feu au monde
si vous êtes ce que vous devez être » a dit Jean-Paul II à Rome, « soyez des champions de la
civilisation de l’amour ». Vous les uns et les autres dès ce soir, dès ce soir ; vous aurez des décisions
à prendre pour changer un comportement, pour changer de route, pour dire à tel ou tel ami : « tu sais
je crois qu’on a été trop vite, peut-être faut-il qu’on reprenne du temps et donc de l’espace », « je
voudrais que tu sois une de mes grandes amies, mais je renonce aujourd’hui à vivre des fiançailles
qui n’en sont pas et qui durent sans durer sans savoir où cela nous mène ». Il faut le courage de la
décision, le courage d’une parole qui peut éventuellement blesser ! « Mais mon père, je ne peux
pas lui dire, cela va lui faire trop mal ! » Eh alors, vous allez attendre pour des catastrophes encore
plus grandes dans quelques
années ?! Il faut bien mieux faire mal maintenant mais d’un coup sec, sans triturer la plaie ! Il faut
de temps en temps couper sec, c’est comme ça qu’on fait pousser la vigne ; il faut nouer la vigne, il
faut couper les grandes pousses.
Oui, il y a des décisions à prendre ; j’aime et je pense qu’il y en a beaucoup ici qui connaissent
Larigaudie mais j’ai gardé cette phrase : « Seigneur au terme de ma vie, au soir de ma vie,
j’aurais pas grand-chose à Vous offrir mais je pourrais Vous offrir toutes les étreintes que
pour Vous, pour Votre amour je n’ai pas voulu connaître ; je pourrai Vous offrir tous ces gestes,
tous ces moments de tendresse que je n’ai voulu connaître qu’auprès de Vous au lieu de les
connaître d’une façon facile mais d’une façon qui me menait vers le bas ». Jean-Paul II conclue : «
vous valez ce que vaut votre cœur ».
Exigence terrible ! Mais voyez, et c’est le mot je veux terminer là-dessus, la divine miséricorde est
infinie. Rien n’est jamais définitivement abîmé ou perdu ! Rien n’est jamais définitivement
gâché ! La miséricorde de Dieu vient à bout de tout parce que Dieu est tendresse et pitié, lent à
la colère et plein d’amour. Si vous avez des frères, demandez-leur ! Vous avez des amis, soyez
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exigeants les uns avec les autres ! Vous avez ; pas tous mais quand même beaucoup d’entre vous ;
des parents, des familles. Vivez cette exigence avec fierté, avec joie profonde. Aidez vous
mutuellement, reprenez-vous mutuellement ! Soyez entre vous dans la confiance de cette amitié.
Faites confiance à Dieu ; faites confiance à l’Église ; faites confiance à l’Immaculée, Notre-Dame de
Lourdes. Amen
Voilà. Je suis très honoré parce que je sais que les parisiens considèrent les Versaillais comme des provinciaux,
alors je suis très impressionné de venir jusqu'à Paris, jusqu'à la capitale, vous parler ce soir. Je me présente en
deux secondes, je suis donc l'abbé Pierre- Hervé Grosjean, j'ai 28 ans, je suis prêtre depuis 2 ans 1/2, et je suis
vicaire à la cathédrale St Louis de Versailles. Et en plus de cela, mon Evêque ayant sans doute eu peur que je
m'ennuie, m’a demandé de continuer des études supérieures, à Paris à l'Institut Catholique de Paris en théologie
morale et plus spécialement en morale politique (éthique de défense). C'est un autre sujet passionnant, mais ce
n'est pas tout à fait celui de ce soir. Et je remercie évidemment les AFC de me faire confiance et cette paroisse
de m'accueillir.
DEUX PRECAUTIONS
Je voudrais, avant de commencer mon propos, prendre deux précautions. Je voudrais tout d'abord vous
demander la permission, vous prévenir que je vais parler avec franchise, et que sur un sujet comme celui-là, la
franchise peut parfois faire un peu mal. Je ne connais pas l'histoire de chacun, mais je ne peux pas faire
autrement que de parler avec franchise, d'une part parce que quand on ne le fait pas c'est un peu ennuyeux,
c’est pénible même, et parce qu’il y avait un étudiant qui m'avait assez marqué, un garçon qui devait avoir 21
ou 22 ans, il y a quelques années, j'avais fait ce topo-là devant un groupe d'étudiants et il m'avait dit à la fin (il
était venu me voir ) « Mon père, j'ai quand même fait 6 ans d'aumônerie, pourquoi on me l'a jamais dit avant,
pourquoi on ne m 'a jamais dit cela, en 6 ans d'aumônerie, ça m 'aurait évité tellement de blessures » (il avait
effectivement tout fait ) Et le coeur d' un prêtre, quand il entend ça de la part d'un jeune, il ne reste pas
insensible. Et moi, ma trouille de prêtre, c’est de croiser un jour un jeune qui me dit « je vous ai eu comme
aumônier, je vous ai eu en conférence, et vous ne me l’avez pas dit. Pourquoi vous ne me l’avez pas dit ? » Et
c’est pour ça que je vais me permettre ce soir de parler avec franchise, pour qu’au moins, désormais, aucun de
vous ne puisse dire « on ne me l’avait jamais dit ».
Je voudrais aussi bien préciser qu’il ne s’agit pas pour moi ni de juger les personnes, ni de porter un jugement
sur les personnes, et donc je demande déjà pardon à ceux que je pourrais blesser, s’ils comprenaient mal mes
propos. Il ne s’agit pas non plus de vous forcer à croire ce que je vais dire. C’est pas un lavage de cerveau. Je
vous dis seulement ce que mon cœur de prêtre a envie de dire, je dirais même a besoin de dire. Et puis je vous
laisse avec ça. Et j’espère que chacun prendra le temps d’y réfléchir, seul, entre amis et voilà. Ste Bernadette
disait : « je ne suis pas chargée de vous convaincre, je suis chargée de vous le dire » Et puis... ça fera de la
matière sur laquelle vous pourrez ensuite réfléchir et faire vos propres choix.
Mes amis, je voudrais que, parce que ces choses-là sont quand même graves, c’est grave de penser ça, parce
que ça bloque à mon avis beaucoup de choses, je voudrais qu’on comprenne que l’Eglise n’est pas ringarde sur
ce sujet, mais surtout que l’Eglise, la première réaction de l’Eglise, le premier cri de l’Eglise devant l’Amour
c’est que c’est beau. Relisez la Genèse : les premières phrases parlent du couple, dès les premières phrases on
parle de l’amour conjugal, on parle de l’amour humain, et le cri de Dieu, c’est quoi ? « Et Dieu vit que cela
était bon. Etait très bon » C’est-à-dire que Dieu a voulu cette capacité d’aimer. Cette capacité d’aimer que
vous avez en vous est ce que Dieu vous a donné de plus beau. Et donc l’Eglise ne peut être qu’émerveillée
devant cette capacité d’aimer. Quand quelqu’un vient me dire « je suis amoureux, je suis amoureuse » ma
première réaction c’est de dire « c’est génial ! c’est immense, c’est grand ! C’est grand parce que tu es fait
pour ça, tu es créé pour ça. Tu es créé pour aimer, tu es créé pour connaître sur terre ce face-à-face dans
l’amour qui prépare ce face-à-face éternel que tu vivras au ciel. Tu es fait à l’image de Dieu en ce sens que tu
es fait pour aimer. » A l’image d’un Dieu qui est amour. Et en même temps, l’Eglise ne ment pas. Parce que
l’Eglise vous aime elle ne vous ment pas. Et du coup elle vous dit « oui, c’est ce qu’il y a de plus beau en toi. Et
en même temps, je ne vais pas te mentir, c’est aussi ce qu’il y a de plus fragile. »
Parce que depuis le péché originel, ton cœur est devenu fragile. Ta capacité à aimer est devenue fragile,
vulnérable. La preuve, c’est que c’est là-dessus que tu peux être le plus heureux du monde, mais c’est aussi là-
dessus que tu peux être le plus blessé. C’est là- dessus que tu peux rendre heureux, heureuse quelqu’un, mais
c’est aussi là-dessus que tu peux faire, provoquer les plus graves blessures, dont certains ne se relèvent pas.
Donc, oui, c’est immense, et en même temps c’est fragile. C’est ce qu’il y a de plus beau en toi et en même
temps c’est ce qu’il y a de plus fragile. Et donc oui, c’est devenu difficile d’aimer en vérité, pas impossible
mais difficile, et là l’Eglise ne ment pas là- dessus, et donc tout ce que va dire l’Eglise, et tout ce que je vais
vous dire dans quelques instants, il faut le comprendre comme cela : non pas comme un écran entre vous et
l’amour, mais comme un écrin, j’aime bien cette image, c’est-à-dire vous savez ce que c’est un écrin,
Mesdemoiselles quand votre fiancé vous offrira votre bague, énorme, de fiançailles, il vous l’offrira dans un
écrin, parce qu’une pierre précieuse, justement, c’est magnifique mais c’est fragile, donc il la mettra dans un
écrin. Un écrin c’est quoi ? C’est fait pour quoi ? A la fois mettre en valeur et protéger. Eh bien tout le discours
de l’Eglise, toute la morale de l’Eglise, mes amis, c’est pour mettre en valeur votre capacité à aimer et en
même temps la protéger. La garder belle. Et voilà ma réaction quand quelqu’un vient me dire « je suis
amoureux/amoureuse » : Très bien, génial ! C’est grand, tu es fait pour ça. Mais je vais t’aider, il va falloir que
tu sois exigeant, pour vivre cela en vérité, pour garder cette capacité d’aimer que tu as reçue, la garder belle,
la garder capable d’un vrai bonheur.
LE SENTIMENT AMOUREUX
Être amoureux, c’est un sentiment. Un sentiment, c’est quoi ? C’est quelque chose que je ressens. Quelque
chose qui, comme ça, naît un jour, je ne maîtrise pas d’ailleurs quand est-ce que je tombe amoureux. Je ne
maîtrise pas non plus de qui je tombe amoureux. C’est un sentiment que je ressens, tout à coup. Une attirance,
un désir qui je ressens. Ce désir, je m’aperçois de plusieurs choses : tout d’abord, il est fluctuant. « Mon père,
c’est extraordinaire, je suis fou amoureux de... Marie-Eglantine (on est à Versailles), de Marie-Eglantine (dans
le 8e...) Extraordinaire, c’est HALLUCINANT. Je suis fou d’elle. » très bien. Mais... il y a trois semaines, tu es
venu dans ce même bureau, me dire que tu étais fou de... Marie-Hermance. « Ah oui, mais non, non, mon père,
c’était il y a trois semaines. Ça s’est évanoui. Depuis samedi soir dernier, je me suis aperçu que, vraiment,
c’était Marie-Eglantine. Truc de fou. » Sentiment amoureux ? Mais c’est normal ! C’est tout à fait plausible. Le
sentiment amoureux, c’est les montagnes russes, il est fluctuant. Je peux très bien tomber amoureux de
plusieurs filles dans ma vie ! Il y a pleins de filles dont je pourrais potentiellement être amoureux. On peut très
bien tomber amoureux trois semaines après son mariage. De sa voisine. Mais ne rigolez pas, ça arrive. Un prêtre
L’AMOUR
Heureusement, heureusement, l’amour, c’est très différent. Aimer c’est très différent. Aimer, c’est un choix de
la volonté, je t’aime égal non pas simplement je te désire, parce que ça on peut en désirer plusieurs, mais je
t’aime égal je te choisis. Parmi toutes celles dont je pourrais être amoureux, parmi toutes celles dont j’ai été
amoureux, je te choisis, toi. Et je te choisis d’un choix libre, d’un choix mûr, d’un choix réfléchi, je te choisis
telle que tu es, avec tes défauts, tes pauvretés, tes fragilités. Je te choisis pour ce que tu es, pas simplement
pour ce que tu m’apportes. Et je te choisis, forcément, pour toujours ! Le premier qui ose dire à l’autre « je te
choisis pour trois mois »... Autant on peut être amoureux pour trois mois, trois semaines, tout à coup, folle
passion, et puis au bout de 6 mois, on s’aperçoit que finalement la passion est moindre. Par contre, « je te
choisis », c’est pour toujours ! Aimer, c’est un acte de la volonté libre ! Le jour où vous vous mariez, le prêtre
ne va pas vous demander : « est-ce que vous êtes amoureux ? » Il s’en fout Il imagine, c’est quand même plus
simple. Il va vous dire « est-ce que tu VEUX ? » Oui, je le veux. L’échange des consentements, c’est ça. C’est
pas : « oui, je ressens... hyper fort... Oui, je le veux ! »
Pourquoi ? Parce que vous ne pouvez pas promettre à l’autre d’être amoureux toute votre vie. Ça sera
fluctuant. II y aura des moments où se sera la passion folle, d’autres moments où ce sera plus dur. Vous
ressentirez moins. Par contre, vous pouvez lui promettre de vouloir l’aimer toute votre vie, ça oui, ça vous
pouvez le faire. Voyez, la différence entre être amoureux et aimer, et vous comprenez qu’il ne suffit pas d’être
amoureux pour construire quelque chose. Il va falloir prendre le temps de passer à la capacité d’aimer, passer à
ce choix, préparer ce choix. Ça demande du temps !
On ne peut pas dire « je t’aime » au bout d’une soirée ! On ne peut pas dire je t’aime au bout de cinq jours de
JMJ ! C’est une catastrophe les JMJ ! (rires) Je peux vous le dire ! Incroyable ! « Mon père, on ne se connaissait
pas, mais voilà, on s’est rencontré aux JMJ, c’était très fort, la veillée avec Benoît XVI, j’étais à côté d’elle,
elle tenait le lampion, le lumignon... » Texto ! texto ! « On a dit le chapelet ensemble, c’était extrêmement
fort, et du coup... du coup je suis sorti avec elle après. » Super... Si le chapelet ça te fait cet effet, mon
vieux... (rires) Mais texto ! « Mais mon père puisqu’on a dit le chapelet ensemble, ça ne peut être que bien, ça
ne peut être que béni de Dieu ! » Mais je t’en foutrais ! Mais n’importe quoi ! C’est que t’es fou amoureux,
alors le chapelet à deux, forcément, ça fait pouêt-pouêt dans ton cœur. Pour une fois que tu ressens quelque
chose quand tu pries, ce qui n’est jamais le cas quand tu es au pied de ton lit le soir, c’est sûr... Et voilà. Et
voilà. Et tu dis je t’aime, alors qu’en fait tu es amoureux, c’est tout. Je rigole, mais je l’entends ! « Mon père,
on était à Paray le Monial, au forum des jeunes, on a pris un temps d’adoration, un rayon de soleil à travers le
vitrail, texto, sur elle... J’ai pris ça pour un signe, je lui ai dit ! » (rires) texto ! Mon Dieu... ça suffit pas !
C’est beau, d’accord. Je préfère ça que « j’étais aux Planches, j’ai chopé, et ensemble... » (rires) ok. C’est
plus spi, d’accord. Mais il manque quelque chose, quand même.
se préparer à aimer. Pas avec le Seigneur, c’est jamais trop tard avec le Seigneur. Peut-être qu’aux yeux des
autres tu es devenu quelqu’un qui ne mérite plus confiance, peut-être qu’aux yeux des autres ton image a été
salie mais le Seigneur a payé trop cher, trop cher, il a payé de sa vie le fait que pour toi ce ne soit jamais trop
tard.
Et puis la deuxième bonne-nouvelle que le Seigneur te donne c’est que tout est possible avec Lui. Tout ce que
j e vous dis là c’est
hyper d u r. 95 %, 99 %
des jeunes
ne le vivent pas, je le sais, je n’ai aucune illusion rassurez-vous. Je sais bien que c’est dur. Je sais
bien que c’est à contre-courant. Mais le Seigneur nous dit : « Sans Moi c’est impossible, tu vas te
replanter demain,
mais avec Moi, je te l e promets que quel
que soit ton passé, tes blessures, je te promets que moi, dit le Christ, je peux t’en
r e n d r e capable. » « Est-ce que tu crois que Jep e u x l e faire pour toi. Et pour cela je te
demande de te
mettre à
Mon école » dit le Seigneur. Ecole de gratuité : tu veux apprendre
à aimer gratuitement ? tu veux apprendre à être fidèle,
alors
mets-toi à l’école
de la prière.
La prière c’est quoi ? C’est une école de fidélité. Pourquoi ? Parce que ça nous
embête d e prier.
Habituellement c’est quand même ça. Habituellement c’est plutôt pénible de prier, ce
n’est pas évident, on n’a pas toujours envie. Le Seigneur nous dit : « tu veux un jour donner ta vie ?
Commence par être fidèle en donnant 5 min par jour. Gratuitement. Non pas parce que tu en as envie, je m’en
fous de ton nombril, fais-le pour moi dis le Seigneur. Donne-moi 5 min par jour » dit le Seigneur. « Tous les
jours ! Pas simplement quand ça fait pouêt-pouêt dans ton cœur aux JMJ ou ailleurs. Mais au pied de ton lit le
soir quand tu es crevé, donne-moi 5 min. » Tu veux être fidèle toute ta vie ? Apprends à l’être 5 min. Ecole de
fidélité. « Donne-moi le temps de travailler ton cœur. Tu veux apprendre le don total, viens communier, viens
assister à la messe ». Qu’est ce que c’est que la messe si ce n’est l’école du don total quand vous entendez le
Seigneur vous dire : « Ceci est Mon corps livré pour toi ». C’est exactement ce que vous direz au jour de votre
Matthieu 6,6.
Quand tu pries, retire-toi dans ta chambre,
ferme sur toi la porte, et prie.
« Une si grande force, une si grande puissance se trouve dans la Parole de Dieu qu’elle se
présente comme le soutien et la vigueur de l’Église, et, pour les fils de l’Église, comme la
solidité de la foi, la nourriture de l’âme, la source pure et intarissable de la vie spirituelle. »
Vatican II
Tu as reçu pour tâche de refléter dans ta vie la parole de Dieu, de la rendre tangible.
C’est ce que faisait Marie. Elle était un miroir limpide où le Sermon sur la Montagne, les
Béatitudes, autant dire tout l’Evangile et toute l’Ecriture, apparaissaient en pleine clarté et
netteté. Cette possibilité de faire vivre la parole de Dieu, de lui donner un corps, tu l’as aussi
en toi.
Si tu as vraiment le désir d’incarner dans ta vie la parole, tu souhaiteras lire souvent
la parole de Dieu. Lire la Bible n’a alors rien d’un pieux exercice, mais c’est un besoin vital,
quelque chose d’aussi nécessaire que la nourriture pour le corps. Au fait, ce n’est pas
simplement en te bourrant de nourriture que tu lui permets d’accomplir sa fonction dans ton
corps, elle doit aussi être digérée pour nourrir tout ton organisme : ainsi la parole de Dieu
doit-elle aussi pouvoir être « digérée » au plus intime de toi.
Pour assimiler la Bible de manière judicieuse, lis-la par petites tranches. Essaye de
vivre quelques jours ou quelques semaines avec une brève citation qui te parle au cœur.
Laisse-la continuellement résonner au plus profond de toi en tout ce que tu fais, à l’occasion
de toute rencontre et de tout événement.
Aussi, tu peux dire : « Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière sur ma
route » (Ps 119, 105). De la sorte tu affermis ta confiance en Dieu qui t’éclaire et te guide,
ton espérance et tes forces se renouvellent sans cesse. Répéter souvent : « Redressez-vous,
levez la tête, car votre délivrance est proche » (Lc, 21, 28) ne peut pas non plus te laisser
indifférent.
Si tu te laisses ainsi imprégner par une parole, tu te rendras réceptif à l’ensemble des
Ecritures d’une manière toute nouvelle.
Wilfrid Stinissen, Dieu au fil des jours
« De même qu’il est facile pour moi d’apprendre l’alphabet, je dois aussi apprendre à vivre
l’Évangile ! ».
« J’ai redécouvert l’Évangile sous une nouvelle lumière. Maintenant, je veux faire de ce
livre magnifique l’unique but de ma vie. Je ne veux pas et je ne peux pas rester analphabète
d’un message aussi extraordinaire. »
Bienheureuse Chiara Luce Badano
Celui qui croit cherche une relation personnelle à Dieu et il est prêt à croire tout ce que Dieu
lui montre, lui révèle de lui-même.
Il n’y a pas de contradiction insurmontable entre la foi et la science, parce que l’une et
l’autre ont Dieu pour origine. C’est Dieu lui-même qui donne à l’homme la lumière de la
raison et de la foi.
La foi est un acte personnel, parce qu’elle est la libre réponse de l’homme à Dieu qui se
révèle. Mais elle est en même temps un acte ecclésial qui s’exprime dans la profession de
foi : « Nous croyons ». En effet, c’est l’Eglise qui croit. De cette manière, avec la grâce de
l’Esprit-Saint, elle précède, engendre et nourrit la foi de chacun. Nous recevons la foi de
l’Eglise et nous la vivons en communion avec ceux qui partagent notre foi.
Quand, la nuit, le ciel est d’un bleu profond et plein d’étoiles brillantes et que le silence
règne aux alentours, l’âme de l’homme sent parfois le besoin de s’élever et d’aller vers la
profondeur pour pénétrer dans le mystère de cette splendeur muette.
Quand, le matin, la mer s’étend, immense et ensoleillée, et les hommes dans la ville
commencent leurs travaux ordinaires du jour, l’âme sent parfois le besoin de s’élancer vers
cet horizon où semble finir la mer, avec l’espérance de trouver là le secret de la joie.
Quand, dans la petite chambre de la maison au milieu de la ville, l’homme est entouré de
souvenirs, il sent parfois le désir profond d’entendre une parole douce et amie ; et chaque
fois, à toutes les heures de la nuit et du jour, au bord de la mer ou sur le haut de la
montagne, dans la solitude ou au milieu des hommes de la ville, que l’âme a le désir d’être
consolée, sans savoir même exactement pour quel motif elle a besoin de consolation, en
toutes ces occasions, l’âme aspire à être unie avec le Créateur de tout cet univers.
Théodossios-Marie de la Croix
« En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier : restez éveillés,
soyez assidus à la supplication pour tous les fidèles. »
Epitre aux Ephésiens 6, 18
Pistes de réflexion :
- Est-ce que dans ma vie quotidienne je prends le temps de chercher Dieu ? de le prier ? de
le remercier ?
- Mon cœur est-il à chaque instant ouvert et prêt à accueillir l’Amour de Dieu ?
Avec tes loups, avec tes jeannettes, quand tu passes devant un paysage magnifique, tu peux
proposer de chanter le psaume de la création pour dire merci à Dieu par exemple.
- Qu’est-ce qui est difficile pour moi ou me demande un effort particulier au quotidien ?
- Comment est-ce que j’organise le déroulement de ma journée ? Est-ce que je pense à
prendre du temps pour prier, réfléchir à ma progression, rendre service à un proche... ?
- Est-ce que je sais me rendre disponible si quelqu’un me demande un service imprévu ?
Cette semaine, tu peux choisir un point particulier pour lequel tu peux demander au
Seigneur la force de faire un « petit pas », un petit effort pour avancer dans la maitrise de soi
et l’unité de vie.
« Alors qu’il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme
appelée Marthe le reçu dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie qui, se tenant
assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était accaparée par les multiples
occupations du service. Elle intervint et dit « Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me
laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit « Marthe,
Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a
choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. » »
Souvent on fait le parallèle dans cet Evangile avec Marie comme représentant la vocation
religieuse et Marthe celle de la vocation au mariage. Or, textuellement, l’évangéliste raconte
seulement une scène de la vie quotidienne. Trois amis prennent l’apéro, Jésus est l’invité,
Marthe s’affaire en cuisine, Marie est auprès de lui. Reprenons les choses :
- Que fait Marthe ?
- Que fait Marie ?
- Pourquoi le Seigneur fait un reproche à Marthe ?
- On dit d’elle qu’elle est « accaparée par les multiples préoccupations du service ». Et
moi, quand je reçois des amis, sais-je être présente avec eux, disponible ; acceptant que
tout ne soit pas parfait ou est-ce que je préfère mettre mon cœur dans la décoration, le
service en laissant seuls mes invités ?
- Marthe se plaint auprès du Seigneur «« Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse
seule à faire le service. » Dans quel état est-ce que je rends généralement service ? Est-ce
en soupirant, en l’affichant aux yeux de tous ? Ou est-ce silencieusement, avec amour,
sans soucis de mon image ni de l’impact recherché mais dans la gratuité ?
- « Marie a choisi la meilleure part – dit l’Evangile – elle ne lui sera pas enlevée ». De
quelle part parle-t-on ? Que veut dire Jésus par-là ?
« Pourquoi Marthe est-elle l’objet d’un reproche, même s’il est fait avec douceur ?
Parce qu’elle a considéré comme essentiel uniquement ce qu’elle faisait, c’est-à-dire qu’elle
était trop absorbée et préoccupée par les choses à « faire ». Chez un chrétien, les œuvres de
service et de charité ne doivent jamais être détachées de la source principale de chacune de
nos actions : c’est-à-dire l’écoute de la parole du Seigneur, être – comme Marie – aux pieds
de Jésus, dans l’attitude du disciple. Voilà pourquoi Marthe est réprimandée.
Dans notre vie chrétienne aussi, que la prière et l’action soient toujours profondément
unies. Une prière qui ne conduit pas à l’action concrète envers son frère (…) est une prière
stérile et incomplète. Mais de même, quand, dans le service ecclésial, on n’est attentif qu’au
« faire », quand on donne plus de poids aux choses, aux fonctions, aux structures et que l’on
oublie le caractère central du Christ, que l’on ne réserve pas de temps pour le dialogue avec
lui dans la prière, on risque de se servir soi-même et non pas Dieu présent dans notre frère
dans le besoin. »
Pape François
Apprends-moi à reconnaître tous les signes de joie que tu m’adresses par la beauté des plus
humbles choses: cette rose ouverte sur mon chemin, ces tas de légumes qui flamboient sur
les étals du marché, ce nuage ourlé de lumière qui fait croire au soleil.
Apprends-moi à lire ton reflet dans les yeux de mes frères: ce regard échangé au passant, cet
instant de dialogue, sur le trottoir, qui illumine un matin maussade, le sourire de cet enfant
dans le métro, qui répond au mien et me plante un gros baiser sur la joue, cette amie
accablée de tristesse qui m’a ouvert son cœur et en a paru soulagée.
Esprit-Saint, Tu es le Feu, Tu es l’Amour, Tu es la Joie, Tu habites en moi.
Tu es là bien sur dans la tendresse de tous les miens, mais aussi dans leur absence quand tu
me les rends présents. Tu es là dans ce travail sur lequel je peine et je sais bien que c’est Toi
qui me donnes la force d’aller jusqu’au bout. Apprends-moi à te remercier avec joie de la
tâche accomplie dans l’amour.
Tu es là lorsque je m’efforce de prier et que mon esprit vagabonde sur tant de distractions;
Tu m’appelles inlassablement. De ma sécheresse et de ma pauvreté, fais monter une louange
vers le Père. Tu seras là quand le Christ me prendra par la main pour m’entraîner dans la
joie Trinitaire. Aide-moi à ouvrir tout grand mon cœur pour chanter avec Toi. Alléluia!
Revue Alliance
Jésus est notre chemin. Il nous accompagne, comme il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs.
Il nous montre le sens de notre marche. Il nous ramène quand nous nous trompons de route.
Il nous relève quand nous tombons. Il nous attend en fin de parcours, lorsque viendra le
moment du repos et de la joie.
- Est-ce que j’arrive à voir que Dieu est là chaque jour pour moi et que son Esprit se
manifeste sans cesse ? Est-ce que je Le reconnais dans toutes les petites choses qui me
rendent heureuse ?
- Quand je travaille, quand je prie, quand je suis avec les autres, est-ce que j’arrive à
déceler Sa présence ?
- En relisant ma semaine ou ma journée, puis-je trouver un moment où Il a été là, même si
je ne m’en suis pas forcément rendu compte ?
Ce que j’appréhende le plus c’est lorsque je doute de Toi, c’est comme si Tu étais sourd à
mes appels, absent, silencieux !
Je suis tout seul dans ma peau !
Et ce grand vide me donne le vertige.
Je Te cherche et je ne Te trouve pas.
Je T’appelle et Tu ne réponds pas. Ces heures là sont douloureuses, Tu peux le croire.
Et cependant, vois-Tu, ces moments-là, je ne les regrette pas.
Au contraire, une fois passé mon trouble, je suis tellement heureux de Te retrouver, je dois
constater que Tu es toujours présent, fidèle comme toujours, et que c’est moi qui m’étais
éloigné.
Qu’il est bon ce moment où Tu m’accueilles, chez moi.
Et les mots que j’avais préparé pour habiller nos retrouvailles, Tu n’en veux pas, mon regard
Te suffit et moi je cherche le Tien.
Il y a aussi les jours où je voudrais Te laisser toute la place, c’est alors que je veux me faire
tout petit, pour que chez moi, dans ma peau, vraiment, Tu sois chez Toi !
Je suis joyeux quand Tu n’es pas à l’étroit dans une peau étriquée, mesquine, une peau…
une peau de chagrin quoi !
Mon Dieu, je Te le demande, apprends-moi à m’aimer comme Toi seul sais m’aimer.
Je suis bien, Tu sais, lorsque nous conversons tous les deux, simplement, familièrement,
comme de vieux amis, comme deux êtres qui s’aiment et partagent le même toît.
Je ressens si fortement le réconfort que m’apporte Ta présence, elle est là, la force de la
prière.
Et dire que c’est Toi, qui habite avec moi cette vieille peau que j’ai parfois tant de mal à
traîner !
Ah si seulement je pouvais, ne serait-ce qu’un instant l’oublier, l’accrocher à un clou, telle
une vieille guenille !
Mais Toi, c’est cette peau-là que Tu veux habiter, avec moi !
Sais-Tu que, plus je sens que Tu habites en moi, plus je crois devenir un peu Toi
Oh ! Ne T’inquiètes pas pour ma modestie, j’ai dis un peu, juste un peu. Je sais que c’est Toi
qui pousse l’humilité jusqu’à choisir d’agir par moi, et dans ces moment-là, Tu peux le
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croire, je suis vraiment heureux parce que je sais alors que Tu es bien dans ma peau !
- Est-ce que je ressens cet encombrement dans ma vie ? Quelles sont les choses superflues
qui m’empêchent de ressentir la présence du Seigneur ?
- « Les déserts se gagnent » : ai-je la volonté de lutter conter ma paresse et mes habitudes
pour me mettre en présence de Dieu ? Est-ce que j’arrive à ménager des temps de silence
et d’isolement pour Lui ?
- Est-ce que les petits moments de latence ou d’attente de ma vie sont des moments que je
mets à profit pour me tourner vers le Seigneur, ou est-ce que j’essaie toujours à tout prix
de les combler ?
Ma résolution pour cette semaine : essayer, pendant mes petits moments d’attente ou
d’inactivité, de faire le vide dans ma tête pour me mettre en présence de Dieu.
Pistes de réflexion :
- Et moi, est ce que je prends ce temps pour prier le matin ? Est ce qu’il me semble
important de confier ma journée ?
- Est-ce que je suis sensible à toutes les grâces que je reçois à travers la prière ? Est
ce que la prière m’aide à changer mon regard ?
- Pour le Carême/l’Avent, ces temps privilégiés, suis-je décidée à prier davantage ? à
lire la Parole de Dieu ? à entrer dans une relation personnelle avec le Seigneur ?
- Comment est-ce que je peux décharger sur le Seigneur toutes mes inquiétudes ? Est-ce
que je le fais ? Est-ce que je le place au dessus de mes inquiétudes quotidiennes ?
- Est-ce que j’ai réellement confiance en Dieu, est-ce que je me sens capable de lui confier
tout ce qu’il m’arrive en ayant foi en lui ? Par la prière ?
- Est-ce que j’espère en Dieu ? Est-ce que j’espère la vie éternelle avec le Christ, en la
préparant chaque jour sur terre en le choisissant comme compagnon de chaque jour ?
Le funambule offrait un spectacle grandiose : à 30 mètres au- dessus du vide, sur son câble
tendu au-dessus des chutes du Niagara, il allait et venait avec une aisance remarquable.
La foule applaudissait et lorsqu’il revint, il installa une brouette sur le filin et s'adressa à la
foule en disant : "Croyez-vous que je puisse transporter cette brouette ?". "Oui, je suis sûr
que vous pouvez le faire !" Alors il repartit et parvint à refaire le trajet. Puis il prit la
brouette avec un sac de pommes de terre d’environ 80 kilos, pour repartir sur le fil, et tout le
monde retint son souffle ! Mais comme avant, il parcourut plusieurs dizaines de mètres avec
cette brouette chargée au-dessus du vide.
A son retour il posa cette question : "Croyez-vous que je puisse faire la même chose avec
une personne dans ma brouette ? " - " Oui, oui !! " répondit la foule unanime, qui voulait
voir ce spectacle.
Le funambule s’avança alors vers le premier rang où un monsieur applaudissait très fort et
lui dit : "Eh bien, venez ! Vous serez le premier homme à franchir les chutes du Niagara
dans une brouette". "Euh !... excusez-moi ... pas moi... je ne peux pas faire ça...", dit
l'homme qui disparut en vitesse au dernier rang de la foule.
Puis il regarda un 2ème : " Non mais, ça ne va pas !… Quelqu’un d’autre d’accord, oui !
Mais pas moi. " Une 3ème personne ne voulut pas monter non plus dans la brouette, ni une
4ème, etc...
«A l'enfant qui le cherche, le Père ne saurait se dérober. Au Père qui le cherche, l'enfant a
compris enfin qu'il ne doit plus se dérober »
Du psaume 131 :
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« Seigneur, je n’ai pas le cœur fier, ni le regard ambitieux.
Mais je garde mon âme égale et silencieuse.
Mon âme est en moi, comme un enfant dans les bras de sa mère »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra
sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or
voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son
sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu.
» Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta
parole. »
Évangile selon saint Luc 1, 35-38
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : «
Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : «
Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait
connaître. » Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au
sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les
bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Évangile selon saint Luc 2, 13-19
« Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton
Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. »
Évangile selon saint Matthieu 6,6
Pistes de réflexion
« Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée »
- À quel moment de la journée puis-je choisir de descendre au creux de mon coeur, faire
silence et être dans le secret avec le Père ?
Le mot de la fin
« Pour un disciple, la première chose est de rester avec le Maître, l’écouter, apprendre de
Lui. Et cela vaut toujours, c’est un cheminement qui dure toute la vie. » - Pape François
A l’image de Sainte Mère Térésa qui nous dit d’être « l'expression vivante de la bonté
de Dieu. », n’ayons pas peur de nous donner dans la rue.
« Mère Térésa est bien là, en effet, prosternée dans le silence où résonne le « J’ai soif
» inscrit sur le mur blanc. Dans moins d’une heure, ce cri montera des vingt-six lits préparés
pour les malades. Jésus, à travers ces femmes et ces hommes, demandera des soins et de
l’amour, l’aumône d’un rayon de lumière avant l’obscurité du grand passage. Mère Térésa
ne pourra rester que deux jours auprès de ces mourants- là, avant de repartir vers ceux de
Kalighat; mais elle demande pour ses filles la sérénité, le sourire, la bonté qui seront en
permanence ce rayon de lumière »
Extrait du livre Mère Térésa, l’assoiffée de Dieu de Charlotte Grossetête.
Sans faire son signe de croix devant tout le monde en brandissant son chapelet, on
peut faire de la rue un lieu de prière : petite prière dans le cœur pour confier sa journée,
- Comment perçois-je cet épisode de la Bible, du Jardin des Oliviers ? Quels sont les
signes visibles de l’humanité de Jésus qui me sont donnés (peur, tristesse, volonté
d’abandonner...) ?
- Comment ce passage peut-il m’aider dans ma prière ?
- Est-ce que j’arrive à m’abandonner à la volonté de Dieu ?
En cette période de l’Avent, ne traversons- nous pas une nuit ? Pas seulement parce
que les jours raccourcissent mais aussi parce que l’on doit se dépouiller, se préparer à la
venue de Jésus ? Mais JUSTEMENT ! On sait que Jésus va venir: que l’attente a une fin,
que la Lumière arrive !
« Seule la confiance en Dieu peut transformer le doute en certitude, le mal en bien, la nuit en
aurore radieuse. » Pape François
- Ai-je moi-même déjà connu des moments de « grand désert » spirituel, de grande nuit ?
- Quelles étaient mes peurs ? Mes craintes ?
- Comment en suis-je sortie ? Et si, non; comment perçois-je l’importance d’un retrait,
d’un « désert » dans la vie ?
Dieu a prévu une fin à tout : même à la nuit, si douce ou dure est-elle !
Premièrement : quelles sont mes boussoles, quel cap est- ce que je prends dans ma vie ?
Puis... dans les épreuves, quels sont les phares que je vois ?
Enfin, quand je médite les passages sur la mer dans la Bible : quelle image de Dieu cela me
créé-t-il ? Passage de la mer rouge : Ex 14,1-31
Jonas ... le livre de Jonas, tout simplement !
Pêche miraculeuse : Luc 5, -11 ou Jean 21, 1-25 Jésus marche sur les eaux : Mathieu 14,
22-33
La Genèse
“... Dieu dit : «Que la terre donne de la verdure, de
l'herbe porteuse de semence,
des arbres fruitiers qui portent sur la terre du fruit
selon leurs espèces et qui ont en eux leur semence !»
Il en fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de
l'herbe porteuse de semence selon ses espèces et des
arbres qui portent du fruit et qui ont en eux leur semence selon leurs espèces. Dieu vit que
cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : troisième jour. ...”
Psaume 1, 1-3
“Heureux l’homme qui ne suit pas les projets des méchants, qui ne s'arrête pas sur le chemin
des pécheurs, et qui ne s'assied pas parmi les insolents, mais qui trouve son plaisir dans la
loi du Seigneur, et qui redit sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre planté près d'un ruisseau, il donne son fruit en son temps, et son
feuillage ne se flétrit pas. ...
Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête. Midi ! Être avec vous, Marie, en ce lieu
où vous êtes. Ne rien dire, regarder votre visage, Laisser le cœur chanter dans son propre
langage. Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le cœur trop plein, Comme le
merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains. Parce que vous êtes belle, parce
que vous êtes immaculée, La femme dans la Grâce enfin restituée, La créature dans son
honneur premier et dans son épanouissement final, Telle qu'elle est sortie de Dieu au matin
de sa splendeur originale. Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme, l'Eden de l'ancienne tendresse oubliée, Dont le regard trouve
le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées, Parce que vous m'avez sauvé, parce
que vous avez sauvé la France, Parce qu'à l'heure où tout craquait, c'est alors que vous êtes
intervenue, Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui, parce que
vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que
vous existez, Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !
- Quand je suis face à une épreuve, quelle est ma réaction ? Vers qui est-ce que je me
tourne : famille, amis,... prière ?
- Comment est-ce que je fais pour garder le cap, élever le regard dans les périodes plus ou
moins difficiles ?
- Marie est-elle vraiment pour moi une mère aimante et miséricordieuse, une médiatrice
auprès du Seigneur ?
- Puis-je retrouver dans ma vie des moments où Marie m’a aidée par son intercession ?
« De son côté, la promptitude c’est savoir agir avec liberté et agilité sans s’attacher
aux choses matérielles provisoires. Le Psaume dit : « Aux richesses quand elles
s’accroissent n’attachez pas votre cœur » (61, 11). Être prompt veut dire être toujours en
chemin, sans jamais s’alourdir en accumulant des choses inutiles et en se fermant sur ses
propres projets et sans se laisser dominer par l’ambition.
Discours du Pape François à la Curie Romaine, 21/12/2015
(...) Trois mots résument l’attitude de Marie : écoute, décision, action. Des mots qui
indiquent une voie pour nous aussi, face à ce que le Seigneur nous demande dans la vie.
Écoute, décision, action.
ÉCOUTE. D’où naît le geste de Marie d’aller chez sa parente Élisabeth ? D’une
parole de l’Ange de Dieu : « Et voici qu’Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir
un fils dans sa vieillesse... » (Lc 1, 36). Marie sait écouter Dieu.
Attention : ce n’est pas simplement « entendre », entendre de manière superficielle, mais
c’est une « écoute » faite d’attention, d’accueil, de disponibilité envers Dieu. Ce n’est pas la
manière distraite avec laquelle nous nous présentons parfois face au Seigneur ou aux autres :
nous entendons les paroles, mais nous n’écoutons pas vraiment. Marie est attentive à Dieu,
elle écoute Dieu. (...) Marie est la mère de l’écoute, une écoute attentive de Dieu et une
écoute tout aussi attentive des événements de la vie.
Le deuxième mot : DÉCISION. Marie ne vit pas « en hâte », en s’essoufflant, mais,
comme le souligne saint Luc, « elle méditait toutes ces choses dans son cœur » (cf. Lc 2,
19.51). Et également au moment décisif de l’Annonciation de l’Ange, elle demande : «
Comment cela sera-t-il ? » (Lc 1, 34). Mais elle ne s’arrête pas non plus au moment de la
réflexion ; elle accomplit un pas en avant : elle décide. Elle ne vit pas en hâte, mais
uniquement quand cela est nécessaire « elle se hâte ». Marie ne se laisse pas entraîner par
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les événements, elle n’évite pas la difficulté de la décision. Et cela a lieu aussi bien pour le
choix fondamental qui changera sa vie : « Me voici, je suis la servante du Seigneur... » (cf.
Lc 1,38), que dans les choix plus quotidiens, mais eux aussi riches de signification.
L’épisode des noces de Cana me vient à l’esprit (cf. Jn 2, 1-11) : ici aussi on voit le
réalisme, l’humanité, le sens concret de Marie, qui est attentive aux faits, aux problèmes ;
elle vit et elle comprend la difficulté de ces deux jeunes époux à qui vient à manquer le vin
de la fête, elle réfléchit et sait que Jésus peut faire quelque chose, et elle décide de s’adresser
à son Fils pour qu’il intervienne : « Ils n’ont plus de vin » (cf. v. 3). Elle décide.
Dans la vie, il est difficile de prendre des décisions, nous tendons souvent à les renvoyer, à
laisser les autres décider à notre place, nous préférons souvent nous laisser entraîner par les
événements, suivre la mode du moment. Parfois nous savons ce que nous devons faire, mais
nous n’en avons pas le courage ou cela nous paraît trop difficile car cela signifie aller à
contre-courant.
(...) Le troisième mot : ACTION. Marie se mit en voyage et « se rendit en hâte...
» (cf. Lc 1, 39). (..), j’ai souligné cette manière de faire de Marie : malgré les difficultés, les
critiques qu’elle aura reçu devant sa décision de partir, elle ne s’arrête devant rien. Et ici elle
part « en hâte ». Dans la prière, devant Dieu qui parle, en réfléchissant et en méditant sur les
faits de sa vie, Marie n’est pas pressée, elle ne se laisse pas prendre par le moment. Mais
quand elle voit clairement ce que Dieu lui demande, ce qu’elle doit faire, elle ne perd pas de
temps, elle ne tarde pas, mais elle part « en hâte ». Saint Ambroise commente : « La grâce
du Saint-Esprit ne comporte pas de lenteurs » (Expos. Evang. sec. Lucam, II, 19 : pl, 1560).)
L’action de Marie est une conséquence de son obéissance aux paroles de l’Ange, mais unie à
la charité : elle va chez Élisabeth pour se rendre utile ; et en sortant de chez elle, d’elle-
même, par amour, elle apporte ce qu’elle a de plus précieux : Jésus ; elle apporte son Fils.
Parfois, nous nous arrêtons nous aussi pour écouter, pour réfléchir sur ce que nous devrions
faire, peut-être savons nous même clairement la décision que nous devons prendre, mais
nous ne passons pas à l’action. Et surtout nous ne nous mettons pas en jeu nous-mêmes en
nous « hâtant » vers les autres pour leur apporter notre aide, notre compréhension, notre
charité ; pour apporter nous aussi, comme Marie, ce que nous avons de plus précieux et que
nous avons reçu, Jésus et son Évangile, à travers la parole et surtout le témoignage concret
de notre action.
Pape François - 13 mai 2013
Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée,
appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de
David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : «
Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute
bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit
alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas
concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé
Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour
toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : «
Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : «
L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est
pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa
vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors
qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : «
Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
Evangile de Luc I, 26-38
Commentaire
Pour me connaître, il faut connaître aussi ma Mère.
Mon Père envoya donc l’ange Gabriel dans une petite ville de Galilée, Nazareth, auprès
d’une jeune fille qui venait d’épouser un descendant de David nommé Joseph. Cette jeune
fille s’appelait Marie.
L’ange entra chez elle et lui dit : « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ;
vous êtes bénie entre toutes les femmes. »
Et c’était le premier « Je vous salue Marie » du Monde.
Il a fallu un ange pour le dire.
Et ce n’était pas lui qui l’avait inventé, mais mon Père. Il n’a fait que répéter ce que mon
Père l’avait chargé de dire à cette jeune fille des hommes.
Alors elle, sans se laisser éblouir par la vision de ces splendeurs royales, demanda
simplement si tout cela lui permettait de rester vierge.
Car elle était pure, Marie.
Et non seulement pure, Vierge.
Et elle voulait le rester par-dessus-tout.
Et quand l’ange lui eut répondu que sa maternité ne ressemblerait pas aux autres maternités
humaines, et que tout ce qui se passerait en elle serait l’œuvre de l’Esprit Saint, alors,
rassurée et obéissante comme une petite fille, elle dit :
« Je suis la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon votre parole. »
Et c’est ainsi qu’elle devint ma mère.
Elle était humble.
Elle était pure.
Ne l’oublie pas.
C’est pourquoi St Bernard nous dit : « Cherches-tu le chemin qui mène à Dieu ?
Passe par Marie. Elle est le chemin que Dieu a emprunté pour venir à nous... Invoque Marie,
il n’y a pas de maux qu’elle ne puisse guérir ; il n’y a pas de ténèbres qu’elle ne puisse
secourir ». Quand le Saint Esprit son époux, l’a trouvée dans une âme, il y vole, il y entre
pleinement, il se communique à cette âme abondamment, et autant qu’elle donne place à son
épouse ».
Sainte Mariam de Jésus Crucifié.
Viens Saint Esprit Viens Esprit Saint, en nos cœurs, et envoie du haut du ciel un rayon de ta
lumière.
Viens en nous Père des pauvres, Viens dispensateur des dons, viens lumière en nos cœurs.
Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur tu es le repos, dans la fièvre la fraicheur, dans les pleurs le réconfort.
O lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tes fidèles. Sans ta
puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est
raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.
A tous ceux qui ont la Foi et qui en toi se confient, donne tes sept dons sacrés. Donne mérite
et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen.
Paul Rm 12, 2.
«Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais
discernez la volonté de Dieu, ce qui lui plaît et ce
qui est bon pour vous, ce qui est parfait. »
Paul 1 Th 5, 19.20.
« N’éteignez pas l’Esprit de Dieu, mais discernez
ce qui est bien et faites-le. »
- Quels sont les choix que j’ai posés cette année ? Quels sont les engagements que je
prends pour l’année 2018 ? À qui est-ce que je demande conseil avant de poser un choix
ou de prendre un engagement ? Ai-je un père spi ?
- À quelles étapes de ma vie l’Esprit Saint m’aide-t-il à discerner ce qu’il convient de faire
en vue de répondre à ma vocation personnelle et d’y demeurer fidèle ?
Psaume 34
« Un pauvre a crié, Yahvé écoute, et de toutes ses angoisses il le sauve. Il campe, l’ange de
Yahvé, autour de ses fidèles, et il les dégage. »
Demandons au Seigneur la grâce d’unir notre voix à celle des pauvres, pour accueillir le don
de la crainte de Dieu et pouvoir nous reconnaître, avec eux, revêtus de la miséricorde et de
l’amour de Dieu, qui est notre Père.
- Le mot « crainte » nous terrifie, nous aimons parler de l’amour de Dieu pour nous.
Qu’avons- nous à craindre ? Pourquoi craindre Dieu ?
- C’est peut-être moins Dieu que nous craignons que le fait de nous séparer de lui ? Ai-je
peur du péché ? C’est peut-être le don de crainte qui nous inspire le regret de nos fautes
et par la suite le désir de lutter contre nos péchés pour les combattre ?
- Vais-je régulièrement me confesser ? Qu’est-ce que le sacrement de la réconciliation ?
Quand y suis-je aller pour la dernière fois ? Ai-je un père spirituel ?
Signe de l’amour infini de Dieu, le pardon de Dieu est toujours possible, si nous faisons une
démarche vraiment sincère. En se reconnaissant pécheur, nous croyons que l’amour de Dieu
pour nous est toujours plus fort.
Ces questions tendent vers la connaissance de la Vérité. Le don de connaissance fait de nous des
témoins de l’espérance car notre cœur aspire à connaître la vérité.
- Est-ce que parfois j’ose me retirer et passer une heure, seule à seule avec moi-même ? Dans un
coeur à coeur avec mon âme ? Certaines questions me font peut-être peur, mais ne faut-il pas
parfois se les poser avec courage ? Et rechercher la vérité de notre être avec bravoure ?
- Quel est le sens de mon existence ? Comment prendre possession de ma vie et assumer mon
existence ? Quel bonheur dois-je atteindre ? Quelles valeurs doivent guider ma vie ? Que valent
mes engagements ?
En effet, l’Église doit toujours de nouveau vérifier sa fidélité à cette mission. Les trois
évangiles synoptiques mettent en lumière différents aspects du mandat de cette mission : la
mission se base d’abord sur l’expérience personnelle : « Vous êtes témoins » (Lc 24, 48) ;
elle s’exprime en relation : « De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19) ; elle
transmet un message universel : « Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15).
Cependant, à cause des prétentions et des conditionnements du monde, ce témoignage est
toujours obscurci, les relations sont aliénées et le message est relativisé. [...]
Pour correspondre à sa véritable tâche, l’Église doit toujours de nouveau faire l’effort de se
détacher de sa « mondanité » pour s’ouvrir à Dieu. C’est ainsi qu’elle suit les paroles de
Jésus : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jn 17, 16), et
c’est ainsi qu’Il se donne au monde. En un certain sens, l’histoire vient en aide à l’Église à
travers les diverses périodes de sécularisation, qui ont contribué de façon essentielle à sa
purification et à sa réforme intérieure. [...]
Libérée du fardeau et des privilèges matériels et politiques, l’Église peut se consacrer mieux
et de manière vraiment chrétienne au monde entier ; elle peut être vraiment ouverte au
monde. Elle peut à nouveau vivre avec plus d’aisance son appel au ministère de l’adoration
de Dieu et au service du prochain. La tâche missionnaire qui est liée à l’adoration
chrétienne, et qui devrait déterminer la structure de l’Église, se rend visible plus clairement.
L’Église s’ouvre au monde non pour obtenir l’adhésion des hommes à une institution avec
ses propres prétentions de pouvoir, mais pour les faire rentrer en eux-mêmes et ainsi les
conduire à Celui qui est infiniment au-dessus de moi, et est toutefois tellement en moi-
même jusqu’à être ma véritable intériorité. [...]
Il ne s’agit pas ici de trouver une nouvelle stratégie pour relancer l’Église. Il s’agit plutôt de
déposer tout ce qui est uniquement tactique, et de chercher la pleine sincérité, qui ne néglige
ni ne refoule rien de la vérité de notre aujourd’hui, mais qui réalise pleinement la foi dans
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l’aujourd’hui, la vivant justement, totalement dans la sobriété de l’aujourd’hui, la portant à
sa pleine identité, lui enlevant ce qui est seulement apparemment foi, mais qui n’est en
vérité que convention et habitude. [...]
Il ne s’agit pas non plus de se retirer du monde, bien au contraire. Une Église allégée des
éléments « mondains » est capable de communiquer aux hommes – à ceux qui souffrent
comme à ceux qui les aident – justement aussi dans le domaine socio-caritatif, la force vitale
particulière de la foi chrétienne. « La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité
d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature,
elle est une expression de son essence même, à laquelle elle ne peut renoncer » (Deus
caritas est, n. 25). Seule la relation profonde avec Dieu rend possible une pleine attention à
l’homme, de même que sans l’attention au prochain la relation à Dieu s’appauvrit. [...]
Il y avait un jour un roi qui avait planté près de son château toutes sortes d'arbres, de plantes
et de fleurs et son jardin était d'une grande beauté. Chaque jour, il s'y promenait: c'était pour
lui une joie et une détente.
Un jour, il dût partir en voyage. À son retour, il s'empressa d'aller marcher dans le jardin. Il
fut désolé en constatant que les plantes et les arbres étaient en train de se dessécher.
Il s'adressa au pin, autrefois majestueux et plein de vie, et lui demanda ce qui s'était passé.
Le pin lui répondit: " J'ai regardé le pommier et je me suis dit que jamais je ne produirais les
bons fruits qu'il porte. Je me suis découragé et j'ai commencé à sécher."
Le roi alla trouver le pommier: lui aussi se desséchait...Il l'interrogea et il dit: " En regardant
la rose et en sentant son parfum, je me suis dit que jamais je ne serais aussi beau et agréable
et je me suis mis à sécher."
Comme la rose elle-même était en train de dépérir, il alla lui parler et elle lui dit: "Comme
c'est dommage que je n'ai pas l'âge de l'érable qui est là-bas et que mes feuilles ne se
colorent pas à l'automne. Dans ces conditions, à quoi bon vivre et faire des fleurs? Je me
suis donc mise à dessécher."
Poursuivant son exploration, le roi aperçut une magnifique petite fleur. Elle était toute
épanouie. Il lui demanda comment il se faisait qu'elle soit si vivante. Elle lui répondit: " J'ai
failli me dessécher, car au début je me désolais. Jamais je n'aurais la majesté du pin, qui
garde sa verdure toute l'année; ni le raffinement et le parfum de la rose. Et j'ai commencé à
mourir mais j'ai réfléchi et je me suis dit : " Si le roi, qui est riche, puissant et sage, et qui a
organisé ce jardin, avait voulu quelque chose d'autre à ma place, il l'aurait planté. Si donc, il
m'a plantée, c'est qu'il me voulait, moi, telle que je suis." Et à partir de ce moment, j'ai
décidé d'être la plus belle possible!"
- Est-ce que je me dessèche moi aussi en me comparant aux autres ? Dans quelles
situations ? Pour quelles qualités ?
- Est-ce que je m’épanouis ? Est-ce que j’arrive à déceler les beautés que Dieu a mises en
moi ?
- Quand je doute, ai-je du mal à concevoir qu’Il m’ai voulue, moi, telle que je suis ?
Comment m’en convaincre ?
Ces paroles dépassent notre entendement. Devoir honorer le Père te paraît sans doute
normal. Mais que le Père veuille t’honorer, toi, comment cela peut-il se faire ?
Dans un contexte religieux, nous entendons souvent dire que, de tous les vices et
péchés de l’homme, l’orgueil est le plus grand. Il est vrai que lorsqu’un homme, sans son
arrogance, prétend réaliser quelque chose sans Dieu, c’est la source de beaucoup d’autres
péchés. Mais dans un certain sens, nous pourrions dire aussi que le plus grand défaut de
l’homme est le manque de respect envers soi-même. Plus que l’orgueil, la plupart des gens
souffrent du mépris de soi (il s’agit en fait de deux aspects du même problème : le refus de
compter sur Dieu).
L’homme a une valeur infinie, et Dieu veut que nous le comprenions. Être à tout
moment crée et recrée par Dieu est quelque chose d’extraordinaire. Tu as tellement de prix
aux yeux de Dieu qu’Il s’intéresse à toi à chaque instant. Pour toi, Il s’est fait homme et
a voulu mourir sur une croix : voilà qui rend encore plus évidente l’importance que tu revêts
à ses yeux. De plus, Il te considère comme coopérateur de la rédemption du monde, te
conférant ainsi une inconcevable dignité.
De ton côté, remarque-le bien : tu te tiens devant Dieu les mains vides, mais, si petit
et insignifiant que tu sois, Il peut réaliser avec toi de grandes choses. A être honoré par les
gens, on risque de se complaire en soi-même. Mais l’honneur qui vient du Père te remplit de
vérité et d’humilité, et par là tu comprends que tout , en fin de compte, vient de Lui.
Dieu au fil des jours, Wilfrid Stinissen
C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis : étonnantes sont tes oeuvres
toute mon âme le sait.
Mes os n'étaient pas cachés pour toi quand j'étais façonné dans le secret, modelé aux
entrailles de la terre.
J'étais encore inachevé, tu me voyais ; sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés
avant qu'un seul ne soit !
Psaume 138
Pistes de réflexion :
Laisse-toi aimer par Dieu, laisse le Père t’honorer. Comment vis-tu cela ? As tu conscience
de ton inconcevable dignité, du prodige que tu es ?
“C'est ainsi qu'Il nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints
et immaculés en sa présence, dans l'amour déterminant d'avance que nous serions pour Lui
des fils adoptifs par Jésus Christ. Tel fut le bon plaisir de sa volonté, à la louange de gloire
de sa grâce, dont Il nous a gratifiés dans le Bien-Aimé. En lui nous trouvons la rédemption,
par son sang, la rémission des fautes, selon la richesse de sa grâce, qu'Il nous a prodiguée,
en toute sagesse et intelligence: Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, ce dessein
bienveillant qu'Il avait formé en lui par avance, pour le réaliser quand les temps seraient
accomplis: ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les
terrestres. C'est en lui encore que nous avons été mis à part, désignés d'avance, selon le plan
préétabli de Celui qui mène toutes choses au gré de sa volonté, pour être, à la louange de sa
gloire, ceux qui ont par avance espéré dans le Christ.”
Lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens 1 ; 3-12
Cette singularité, cette solitude de la créature face à son Créateur est un appel entrer
en relation. L'homme et la femme sont les seules créatures créées pour elles-mêmes, et ils
ne sont pleinement eux-mêmes que lorsqu'ils entrent en relation, s'ils se donnent.
Se donner dans l'amour suppose d'être libre : si Dieu nous offre le choix d'entrer dans une
alliance éternelle avec Lui, nous avons aussi le choix de refuser cette alliance. En faisant
l'expérience de cette liberté, nous dit Jean- Paul II , l'homme aurait dû comprendre que
l'Arbre de la connaissance du bien et du mal recelait une dimension de la solitude qui lui
était jusqu'alors inconnue : l'éloignement de Dieu.
La liberté de l'homme est de pouvoir accepter de vivre en communion éternelle avec Dieu
comme d'être éternellement séparé de Lui. La solitude originelle nous permet de
comprendre que notre relation à Dieu est à la fois dépendance et partenariat.
Dépendance car l'homme est une créature ; partenariat car il est une personne créée par un
Dieu personnel qui lui propose une relation amoureuse.
Essayez avant tout d’être libres en face des choses. Le Seigneur nous appelle à un style de
vie évangélique caractérisé par la sobriété, à ne pas céder à la culture de la consommation.
Il faut rechercher ce qui est essentiel, apprendre à se dépouiller des mille choses superflues
et inutiles qui nous étouffent. Détachons-nous du désir de posséder ; ne faisons pas de
l’argent une idole, pour ensuite le gaspiller. Mettons Jésus à la première place. Lui peut nous
libérer de l’idolâtrie qui nous rend esclaves. Chers jeunes, ayez confiance en Dieu ! Il
nous connaît, il nous aime et ne nous oublie jamais. De même qu’il prend soin du lys des
champs (cf. Mt 6, 28), il ne nous laissera manquer de rien ! Pour vaincre la crise
économique, il faut aussi être prêt à changer de style de vie, et à éviter les nombreux
- Quelles sont les semences que me donne Dieu pour avancer ? Quels sont les fruits ?
- Est-ce que j’ai tendance à attendre les fruits sans recevoir les semences ?
Intrigué, il dit à son compagnon; "Seigneur, tu m'as assuré de toujours marcher à mes côtés
si j'acceptais de me joindre à Toi.
Mais je m'aperçois qu'aux périodes les plus dures de ma vie, il n'y a plus qu'une empreinte
dans le sable.
Pourquoi m'as-tu abandonné au moment où j'avais le plus besoin de Toi?".
Le Seigneur se tourne alors vers lui et lui répond: "Mon enfant, mon très cher enfant, tu sais
que Je t'aime et que je ne saurais t'abandonner.
Il faut que tu comprennes ceci : si tu ne vois qu'une trace de pas aux moments les plus
difficiles de ton existence, c'est qu'alors, tout simplement, Je te portais dans mes bras".
Parabole
Pistes de réflexion
- Suis-je consciente que le Seigneur m’accompagne tous les jours de ma vie ?
- Est-ce que je pense à remercier le Seigneur pour m’aider supporter les périodes
difficiles ?
- Est-ce qu’à l’image du Seigneur, je suis présent pour ceux qui vivent des moments
difficiles ? Comment je les aide à remonter la pente ?
Marie ajoute : « Qu’il m’advienne selon ta parole ». Elle ne dit pas : « Qu’il advienne selon
moi », mais « selon Toi ». Elle ne pose pas de limites à Dieu. Elle ne pense pas : « Je me
consacre un peu à lui, je me dépêche et ensuite je fais ce que je veux ».
Non, Marie n’aime pas le Seigneur quand elle en a envie, par moments. Elle vit en faisant
confiance à Dieu en tout et pour tout. Voilà le secret de la vie. Celui qui fait confiance à
Dieu en tout peut tout. Mais le Seigneur, chers frères et sœurs, souffre lorsque nous lui
répondons comme Adam : « J’ai eu peur et je me suis caché ».
Dieu est le Père, le plus tendre des pères, et il désire la confiance de ses enfants. Combien de
fois, au contraire, nous le soupçonnons, nous soupçonnons Dieu ! Nous pensons qu’il peut
nous envoyer quelque épreuve, nous priver de la liberté, nous abandonner. Mais c’est une
grande tromperie, c’est la tentation des origines, la tentation du diable : insinuer la méfiance
envers Dieu. Marie surmonte cette première tentation par son Me voici. Et aujourd’hui, nous
regardons la beauté de la Vierge Marie, qui est née et a vécu sans péché, toujours docile et
transparente pour Dieu.
Cela ne signifie pas que la vie a été facile pour elle, non. Être avec Dieu ne résout pas les
problèmes comme par magie. La conclusion de l’Évangile de l’Annonciation le rappelle : «
L’ange la quitta » (v. 38). Il l’a quittée : c’est un verbe fort. L’ange laisse la Vierge seule
dans une situation difficile. Elle savait de quelle façon particulière elle allait devenir Mère
de Dieu — l’ange l’avait dit — mais l’ange ne l’avait pas expliqué aux autres, seulement à
elle. Et les problèmes commencèrent immédiatement : pensons à la situation irrégulière
selon la loi, au tourment de saint Joseph, aux projets de vie manqués, à ce que les gens
auraient dit... Mais Marie place sa confiance en Dieu avant les problèmes.
L’ange l’a quittée, mais elle croit que Dieu est resté avec elle, en elle. Et elle fait confiance.
Elle fait confiance à Dieu. Elle est sûre qu’avec le Seigneur tout ira bien, même si c’est
d’une manière inattendue. Voilà l’attitude sage : ne pas vivre en dépendant des problèmes —
une fois fini l’un, un autre se présentera !
— mais faire confiance à Dieu en se remettant à Lui chaque jour : Me voici !
« Me voici » est le mot. « Me voici » est la prière. Demandons à l’Immaculée d’avoir la
grâce de vivre ainsi.
« Je crois aussi fermement aux paroles et aux actes de saint Michel, qui m’est apparu, que je
crois que Notre-Seigneur a souffert mort et passion pour nous, continue-t-elle ; ce qui me
pousse à croire cela, ce sont le bon conseil, le bon secours et la bonne doctrine qu’il m’a
apportés et donnés. »
Extrait du procès de Jeanne d’Arc
« Il nous faut prier comme si tout dépendait de Dieu et agir comme si tout dépendait de
nous. »
Sainte Jeanne d’Arc
Pistes de réflexion
- Ai-je confiance en le Seigneur, en son plan pour moi ? Ai-je confiance en sa protection,
en sa bienveillance ? Ou ai-je toujours une crainte au fond, qu’il m’abandonne, qu’il ne
soit pas tout-puissant, qu’il veuille agir en moi contre ma volonté ?
- Ces grandes femmes qui ont fait confiance à Dieu, Marie et Jeanne d’Arc, m’inspirent-
elles ? Pourquoi ?
- Sans faire de grandes choses comme porter le Fils de Dieu ou sauver la France, quels sont
les petits « oui » que je peux dire à Dieu en confiance ?
Le monsieur bien habillé n’était autre que le Dr Carlton Amstrong, le grand chirurgien de
neurochirurgie. Il opéra l’enfant et André rentra à la maison quelques semaines plus tard
complètement guéri.
« Si l’espérance t’a fait marcher plus loin que ta peur, Tu auras les yeux levés. Alors tu
pourras tenir jusqu’au soleil de Dieu. »
Mes racines sont dans le ciel, Père Ceyrac
Pistes de réflexion
- Est-ce que je crois aux miracles ? Même aux plus petits miracles ?
- Suis attentive à ceux qui croisent ma route ? A leurs blessures ?
- Ai-je conscience qu’un geste de ma part peut leur permettre de faire un grand pas ?
20 Si vous êtes morts avec le Christ aux forces qui régissent le monde,
pourquoi subir des règles comme si votre vie dépendait encore du monde :
21 « Ne prends pas ceci, ne goûte pas cela, ne touche pas cela »,
22 alors que toutes ces choses sont faites pour disparaître quand on s'en sert !
Ce ne sont là que des commandements et des enseignements humains,
23 qui ont des airs de sagesse, de religion personnelle, d'humilité et de maîtrise du corps,
mais n'ont aucune valeur contre les exigences de la chair.
3-01 Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d'en haut :
c'est là qu'est le Christ, assis à la droite de Dieu.
02 Tendez vers les réalités d'en haut, et non pas vers celles de la terre.
03 En effet, vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu.
04 Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire.
12 Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-
aimés,
revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d'humilité, de douceur, de patience.
13 Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous
faire.
Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même.
14 Par-dessus tout cela, qu'il y ait l'amour : c'est lui qui fait l'unité dans la perfection.
15 Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés
pour former en lui un seul corps. Vivez dans l'action de grâce.
16 Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ;
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instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse ;
par des psaumes, des hymnes et de libres louanges,
chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance.
17 Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites,
que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Christ,
en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.
Les gens disent que le silence dans le monastère est triste et qu'il est difficile d'observer la
Règle... Il n'y a pas d'opinion plus erronée...Le silence à la Trappe est le plus joyeux
langage que les hommes puissent soupçonner... Ah! Si Dieu nous donnait la faculté de voir
dans les cœurs, alors nous verrions que, de l'âme de ce trappiste d'aspect extérieur
misérable et qui vit dans le silence, jaillit abondamment et sans arrêt un glorieux chant
d'allégresse, plein d'amour et de joie envers son Créateur, envers son Dieu, envers un Père
affectueux qui prend soin de lui et le console... Dans le silence, ils parlent avec Dieu.
Saint Rafael ArnaIz Baron
- Est ce que je me laisse soumettre par les choses de ce monde ? Est ce que je me rends
compte de la différence en moi entre l’ « homme ancien » et « l’homme nouveau » (en
l’occurrence la femme !).
- Comment est-ce que je passe de l’une à l’autre ? (dans les deux sens)
- Quelle place est ce que je laisse à Dieu dans mes actes et ma vie ? Comment est-ce que
j’oriente mes choix et mes actions ? Comment est-ce que cela change ma relation à
l’autre ?
Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort
que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort,
nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous
aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.
Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi
par une résurrection qui ressemblera à la sienne. Nous le savons : l’homme ancien qui est en
nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi
nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi
avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus; la
mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois
pour toutes ; lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant. De même, vous aussi, pensez
que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.
Lettre de saint Paul apôtre aux Romains 6, 3b-11
Piste de réflexion :
Et toi, laisses-tu le Christ te ressusciter ? Pour être vraiment vivant, Dieu doit-il te réveiller,
te relever ou te dire de venir dehors ? Dans ta vie concrète, où dois-tu laisser le Christ te
ressusciter ? Vis tu dans la joie de la résurrection ?
Rien qu'aujourd’hui, je serai heureux dans la certitude d’avoir été créé pour le bonheur,
Non seulement dans l’autre monde, mais également dans celui-ci.
Rien qu’aujourd’hui, je ferai au moins une chose que je n’ai pas envie de faire
Et si j'étais offensé, j'essaierai que personne ne le sache.
Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures, ce qui ne saurait pas me
décourager,
Comme si je pensais que je devais le faire toute ma vie durant.
Bienheureux Jean
XXIII
Nous te proposons cette semaine de porter un regard bienveillant sur chaque journée qui
nous est donnée par le Seigneur : tu peux méditer plus particulièrement cette phrase
« Rien qu’aujourd’hui, je croirai fermement
- même si les circonstances prouvent le contraire -
Que la Providence de Dieu s’occupe de moi comme si rien d’autre n’existait au
monde »
Vous êtes des fils de Dieu : cela ne signifie aucune mutilation, aucune diminution de vous-
mêmes, mais au contraire l’exaltation de ce qu’il y a de meilleur en vous, dans la joie et la
lumière.
Montrez à vos camarades qui ils sont, et quelle plénitude les attend s’ils consentent. Encore
une fois, on ne vous demande pas de parler mais d’être. Montrez donc essentiellement à vos
camarades, qu’à travers votre vie de tous les jours, vous voulez vous arrêter, non pas aux
séductions médiocres de la vie, mais à sa grandeur vraie. On ne peut concilier le médiocre et
le grand. Il faudrait naturellement que vous eussiez vous-mêmes fait ce choix. Regardez
vous donc en face, et rappelez vous qui vous êtes. Vous devez mettre de l’âme dans tout ce
que vous faites. Laissez donc s’épanouir l’âme en vous, et elle rayonnera sur les autres.
André Charlier
Aime-moi tel que tu es. A chaque instant et dans quelque position que tu te trouves, dans la
ferveur et dans la sécheresse, dans la fidélité ou dans l’infidélité.
Aime-moi tel que tu es. Je veux l’amour de ton cœur indigent ; si pour M’aimer, tu attends
d’être parfait, tu ne M’aimeras jamais. Ne pourrais-je pas faire de chaque grain de sable un
séraphin tout radieux de pureté, de noblesse et d’amour ? Ne pourrais-je pas, d’un seul signe
de ma volonté, faire surgir du néant des milliers de saints, mille fois plus parfaits et plus
aimants que ceux que j’ai créé ? Ne suis-je pas le Tout-Puissant ?
Et s’il me plaît de laisser pour jamais dans le néant, ces êtres merveilleux et leur préférer ton
pauvre amour !
Mon enfant, laisse-moi t’aimer, je veux ton cœur. Je compte bien te former, mais en
attendant, je t’aime comme tu es.
Et je souhaite que tu fasses de même ; je désire voir, du fond de ta misère, monter l’amour.
J’aime en toi jusqu’à ta faiblesse. J’aime l’amour des pauvres : je veux que, de l’indigence,
s’élève continûment ce cri :"Seigneur, je vous aime." C’est le chant de ton cœur qui
m’importe. Qu’ai-je besoin de ta science et de tes talents ?
Ce ne sont pas des vertus que je te demande, et si je t’en donnais, tu es si faible que bientôt
l’amour-propre s’y mêlerait ; ne t’inquiète pas de cela. J’aurais pu te destiner à de grandes
choses ; non tu seras le serviteur inutile, je te prendrai même le peu que tu as, car je t’ai créé
pour l’amour.
Aime ! L’amour te fera faire tout le reste sans que tu y penses ; ne cherches qu’à remplir le
moment présent de ton amour.
Aujourd’hui, je me tiens à la porte de ton cœur comme un mendiant, Moi, le Seigneur des
Seigneurs. Je frappe et j’attends, hâte-toi de m’ouvrir, n’allègue pas ta misère. Ton
indigence, si tu la connaissais pleinement, tu mourrais de douleur. Cela seul qui pourrait me
blesser le cœur, ce serait de te voir douter et manquer de confiance.
Je veux que tu penses à Moi, à chaque heure du jour et de la nuit. Je ne veux pas que tu
poses l’action la plus insignifiante pour un motif autre que l’amour. Quand il te faudra
souffrir, je te donnerai la force ; tu m’as donné l’amour, je te donnerai d’aimer au-delà de ce
que tu as pu rêver.
Mais souviens-toi : Aime-moi tel que tu es. N’attends pas d’être un saint pour te livrer à
l’Amour, sinon tu n’aimeras jamais.
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Mère Teresa
- Quels sont « les combats et les tribulations de mon âme ; la faiblesse et les infirmités de
mon corps » ?
- Est-ce que je me dis que la sainteté n’est pas pour moi ? Pourquoi ?
- Est-ce que je me laisse aimer telle que je suis ?
5C'est ainsi qu'il parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre
donnée par Jacob à son fils Joseph, 6 là même où se trouve la source de Jacob. Fatigué du
chemin, Jésus était assis tout simplement à même la source. C'était environ la sixième heure.
7 Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit : ''Donne-moi à boire.'' 8
Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.9 Mais cette
femme, cette Samaritaine, lui dit : ''Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi,
une femme samaritaine !'' Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les
Samaritains. 10 Jésus lui répondit : ''Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te
dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive.'' 11
La femme lui dit : ''Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond ; d'où la tiens-
tu donc cette eau vive ? 12 Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné
le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes ?'' 13 Jésus lui répondit :
''Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; 14 mais celui qui boira de l'eau que je lui
donnerai n'aura plus jamais soif; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une
source jaillissant en vie éternelle.'' 15 La femme lui dit : ''Seigneur, donne-moi cette eau
pour que je n'aie plus soif et que je n'aie plus à venir puiser ici.''
16 Jésus lui dit : ''Va, appelle ton mari et reviens ici.'' 17 La femme lui répondit : ''Je n'ai pas
de mari.'' 18 Jésus lui dit : ''Tu dis bien : 'Je n'ai pas de mari' ; tu en as eu cinq et l'homme
que tu as n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.'' 19 ''Seigneur, lui dit la femme, je vois
que tu es un prophète. 20 Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu'à
Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer.'' 21 Jésus lui dit : ''Crois-moi, femme, l'heure
vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22 Vous
adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut
provient des Juifs. 23 Mais l'heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père
en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. 24 Dieu est
esprit et c'est pourquoi ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité.''
25 La femme lui dit : ''Je sais qu'un Messie doit venir - celui qu'on appelle Christ. - Lorsqu'il
viendra, il nous annoncera toutes choses.'' 26 Jésus lui dit : ''Je le suis, moi qui te parle.''
27 Sur quoi les disciples arrivèrent. Ils s'étonnaient que Jésus parlât avec une femme ;
cependant personne ne lui dit : ''Que cherches-tu ?'' ou ''Pourquoi lui parles-tu ?'' 28 La
femme alors, abandonnant sa cruche, s'en fut à la ville et dit aux gens : 29 ''Venez donc voir
un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Christ ?'' 30 Ils sortirent de la
ville et allèrent vers lui.
L’histoire de la Samaritaine est une histoire vraie. C’est une femme blessée dans sa capacité
d’aimer. Elle est aussi symbolique, elle représente chacun de nous. Nous sommes tous cette
femme samaritaine. Tant que nous sommes pleins de nous-mêmes, de notre pouvoir et de
nos certitudes, nous pensons pouvoir nous débrouiller tout seuls et n’avons besoin de
personne. Nous ne pouvons pas reconnaître notre besoin de Jésus et d’une vie nouvelle. Ce
n’est que lorsque nous présentons à Jésus notre vide, notre impuissance, et notre cœur brisé
qu’il peut nous remplir de la force et de l’Esprit et nous toucher de son amour. »
Jean Vanier
« Est-il réellement si facile de se laisser aimer ? On nous dit que l’humain en général est fait
pour le don, que le bonheur c’est de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Nous l’entendons
depuis des années, nous commençons à le savoir ! Alors nous nous arque-boutons de notre
mieux : se mettre au service, donner du temps, de l’énerfie, faire de notre mieux pour aller
vers les autres, pour ne délaisser personne, etc. Mais sommes-nous prêtes à nous laisser
aimer ? Par Dieu, par nos frères et sœurs ? Car se donner c’est aussi laisser l’autre accéder à
nous. Ce qui veut dire se rendre vulnérable : si je laisse approcher quelqu’un de près, je lui
donne à voir qui je suis, et non pas qui je voudrais être … Je me rends vulnérable car je
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baisse la garde et l’autre pourrait me blesser … Pour se lasser aimer, il faut accepter de ne
pas être parfaite, accepter aussi que l’autre nous aime à sa façon et nous pas tel que l’on
voudrait qu’il nous aime.
Le Seigneur nous aime infiniment Et il a pris ce risque de nous laisser l’accès pour l’aimer.
Jésus s’est rendu vulnérable à l’extrême. Il a connu la souffrance et la trahison.
Quand il nous invite à nous donner aujourd’hui, à nos réticences il pourrait répondre : Je
sais, je l’ai connu pour toi, pour que tu vives… Et chaque jour encore, il se rend totalement
vulnérable pour nous entre nos mains dans l’Eucharistie. Avec lui nous ne risquons rien
d’autre que le bonheur ! Il suffit de lui laisser l’accès, il ne demande que ça : avant même
notre conception, il nous a aimées telles que nous sommes.
Ne cherchons pas à être quelqu’un d’autre, mais à être pleinement nous mêmes dans son
amour. »
Clé de feu spécial Carême 2011
- Est-ce que je me laisse toucher par la grâce du Seigneur, par sa miséricorde infinie envers
mes péchés ? Comment ?
- Est-ce difficile pour moi de me laisser aimer par les autres, telle que je suis ? Est-ce que
je préfère vivre dans l’apparence de celle que je voudrais être ?
- Comment me laisser atteindre par les autres ? par Jésus ?
Mère Térésa
Tu penses que c'est dur à croire? Regarde vers la Croix, regarde vers mon Cœur transpercé
pour toi. Regarde vers mon Eucharistie. Tu n'as pas compris ma Croix ? Alors, écoute
encore une fois ce que j'ai dit sur la Croix : J'ai soif ! Oui, j'ai soif de toi. J'ai cherché
quelqu'un pour combler mon amour et je n'ai trouvé personne. Sois celui-ci. J'ai soif de toi -
de ton amour. »
Phrases à méditer
« Tu n'as pas besoin de changer pour croire en mon amour, parce que c'est de croire en mon
amour qui va te changer. »
« J’ai soif de toi, tel que tu es »
« Je t'aime pour toi-même, pour la beauté et la dignité que mon Père t'a données en te créant
à son image et à sa ressemblance. »
Pistes de réflexion
- Suis-je consciente de tout l’Amour de Dieu pour moi ?
- Est-ce que je prends le temps d’ouvrir la porte de mon cœur à Dieu, à travers la prière, les
Sacrements ?
- Il a osé avoir besoin de moi : suis-je attentive à ceux qui m’entourent, eux aussi créés à la
ressemblance de Dieu ?
- Suis-je dans un état d’action de grâce ou de lamentation ?
- « Jésus, toi seul peux contenter mon âme » : qu’est ce que je pense de cette phrase ? Ai-je
conscience que tout l’amour dont j’ai besoin vient du Christ ? Ai-je du mal à l’accepter ?
Est-ce que je cherche parfois à apaiser ailleurs ma soif d’amour ?
- Est-ce que parfois, Jésus me semble « caché », lointain, inatteignable ? Comment fais-je
pour essayer de le rejoindre ?
- Est-ce que je manque de confiance en Lui, en son amour infini ? Est-ce vers Lui que je
me tourne quand je suis découragée ?
Apprends-moi à reconnaître tous les signes de joie que tu m’adresses par la beauté des plus
humbles choses: cette rose ouverte sur mon chemin, ces tas de légumes qui flamboient sur
les étals du marché, ce nuage ourlé de lumière qui fait croire au soleil.
Apprends-moi à lire ton reflet dans les yeux de mes frères: ce regard échangé au passant, cet
instant de dialogue, sur le trottoir, qui illumine un matin maussade, le sourire de cet enfant
dans le métro, qui répond au mien et me plante un gros baiser sur la joue, cette amie
accablée de tristesse qui m’a ouvert son cœur et en a paru soulagée.
Esprit-Saint, Tu es le Feu, Tu es l’Amour, Tu es la Joie, Tu habites en moi.
Tu es là bien sur dans la tendresse de tous les miens, mais aussi dans leur absence quand tu
me les rends présents. Tu es là dans ce travail sur lequel je peine et je sais bien que c’est Toi
qui me donnes la force d’aller jusqu’au bout. Apprends-moi à te remercier avec joie de la
tâche accomplie dans l’amour.
Tu es là lorsque je m’efforce de prier et que mon esprit vagabonde sur tant de distractions;
Tu m’appelles inlassablement. De ma sécheresse et de ma pauvreté, fais monter une louange
vers le Père. Tu seras là quand le Christ me prendra par la main pour m’entraîner dans la
joie Trinitaire. Aide-moi à ouvrir tout grand mon cœur pour chanter avec Toi. Alléluia!
Revue Alliance
Jésus est notre chemin. Il nous accompagne, comme il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs.
Il nous montre le sens de notre marche. Il nous ramène quand nous nous trompons de route.
Il nous relève quand nous tombons. Il nous attend en fin de parcours, lorsque viendra le
moment du repos et de la joie.
- Est-ce que j’arrive à voir que Dieu est là chaque jour pour moi et que son Esprit se
manifeste sans cesse ? Est-ce que je Le reconnais dans toutes les petites choses qui me
rendent heureuse ?
- Quand je travaille, quand je prie, quand je suis avec les autres, est-ce que j’arrive à
déceler Sa présence ?
- En relisant ma semaine ou ma journée, puis-je trouver un moment où Il a été là, même si
je ne m’en suis pas forcément rendu compte ?
Les paraboles liées à l’agriculture, la croissance des arbres et plantes foisonnent dans
la Bible. L’ivraie et le bon grain, les moissonneurs, le figuier... Pourquoi ? Parce que la
fécondité est au cœur de notre vie. Dans toutes ses formes !
La Fertilité biologique :
Premier sens auquel on pense, BIM: fertilité matérielle, se retrouver avec une famille
nombreuse. A la bonne heure, c’est naturel ! Le don total et l’union entre deux êtres permet
une fécondité sans borne, jusqu’à l’enfantement.
Malgré les difficultés parfois, la fécondité d’un couple, marié ou non, peut dépasser l’aspect
biologique. Engagement, discussions
lente ?
« Faut-il savoir attendre ou vouloir construire ? Faut-il prendre les choses comme
elles viennent, ou bien les faire venir ? [...] Sans cesse nous décidons. Il faut être curieux de
tout, savoir, chercher, désirer réussir. L’ambition est une vertu dynamique, qui permet de
viser des buts élevés et de les atteindre, souvent en dépassant ses propres limites. L’ambition
est bonne quand la fin et les moyens sont louables. D’autre part, la vie nous impose bon
nombre d’évènements qu’il faut attendre et même subir. Attendre, car les grandes choses se
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construisent lentement. La vie d’adulte est lente à se mettre en place, l’amour lui-même est
une école de patience. Or, notre génération ignore la patience, habituée qu’elle est à la
consommation et à l’émotion immédiate [...]. Apprends la ténacité. Elle a pour nom la
vertu de force, qui est à la fois une vertu d’entreprise et une vertu de support. Le fort est
celui qui agit, peut-être plus encore celui qui supporte. »
Lettres aux jeunes sur la vocation, Thierry- Dominique Humbrecht
La première chose est de vivre le moment présent avec bon sens et non dans une béate
futilité du genre " carpe diem ".
Dieu se fera toujours présent à vous, là où il vous attend. Vous êtes baptisés donc il s’attend
à vous trouver à l’oeuvre en train de mener votre vie de grâces évitant le péché. Il prévoit de
vous rencontrer dans ses sacrements, Confession, Eucharistie et dans la prière. Il vous a
donné sa mère pour être la vôtre et c’est auprès d’elle qu’il vous recherchera. Aussi bien, en
tant que baptisés, vous avez d’autres devoirs, d’autres obligations, les études, la famille et
autres. Et si vous vivez ce qu’on attend de vous, votre devoir d’état, vous serez bien plus
dans les dispositions pour entendre sa voix. Il vous a donné des qualités humaines et des
possibilités. C’est dans la pratique de ces potentialités qu’il vous attend.
Enfin, un point crucial est d’être prêt à dire oui quoi qu’il arrive.
Dieu a besoin de vous. Pour autant que l’on puisse en dire, c’est là la part la plus importante
du discernement. Le principal problème n’est pas tant de voir ce que Dieu veut, mais bien
de manquer de volonté pour le faire.
Essayez donc de faire un pas de plus, et au delà de demander au Christ de se servir de votre
disponibilité, où et quand il le désire ; d’offrir pour lui les efforts les plus difficiles. Ne vous
inquiétez pas, ceci n’est pas aussi simple, alors ne vous alarmez pas si au premier abord
vous n’y voyez pas clair.
L’étape suivante sera constructive. Faites un tour d’horizon. Voyez ce que Dieu a fait pour
vous, jusqu’où, jusqu’à quel stade il vous a conduit, ce qu’il a mis dans votre coeur. Aussi
bien que la séduction vers laquelle votre vie est attirée, se trouvent présents dans votre coeur
d’autres désirs, tels que celui de servir votre Dieu, de sauver les âmes etc.... N’est-ce pas
vrai ? Donnez leur une suite à ces désirs et envisagez la vocation spécifiquement en faisant
une retraite, en vous rendant sur place au lieu qui vous intéresse, en choisissant un directeur
spirituel.
Enfin, considérez le côté pratique dans le cas où vous auriez des dettes à combler, des études
à terminer etc,... et sans cesse ne désemparez pas dans la prière, l’offrande, de vous-mêmes.
En espérant que cela vous aide. Que Dieu vous bénisse !
Risquer sa vie !
Seigneur, je voudrais être de ceux qui risquent leur vie. Seigneur, vous qui êtes né au hasard
d’un voyage et mort comme un malfaiteur, après avoir couru sans argent toutes les routes,
celles de l’exil, celles des pèlerinages et celles des prédications itinérantes. Tirez-moi de
mon égoïsme et de mon confort. Que, marqué de votre Croix, je n’ai pas peur de la vie rude
et dangereuse où l’on risque sa vie. Mais, Seigneur, au-delà de toutes les aventures plus ou
moins sportives, au-delà de tous ces risques d’une vie engagée dans l’action, la belle
aventure ou vous m’appelez. J’ai à engager ma vie, Seigneur, sur votre parole. Les autres
peuvent bien être sages, Vous m’avez dit qu’il fallait être fou. D’autres croient à l’ordre,
Vous m’avez dit de croire à l’Amour. D’autres pensent qu’il faut conserver, Vous m’avez dit
de donner. D’autres installent, Vous m’avez dit de marcher et d’être prêt à la joie et à la
souffrance, aux échecs et aux réussites, de ne pas mettre ma confiance en moi mais en Vous,
de jouer le jeu chrétien sans me soucier des conséquences et finalement de risquer ma vie,
en comptant sur Votre Amour.
I- L'appel à la sainteté
La vocation au mariage ou à la vie consacrée sera donc une manière de réaliser tout cela. On
pourrait croire que discerner une vocation au mariage est plus simple que celle d’une
vocation consacrée. En fait, il n’en est rien. La vocation laïque, dans sa genèse, suit une voie
parallèle à celle des vocations sacerdotale ou religieuse. Ce sont les mêmes méthodes de
discernement qu’il faut employer. Simplement, disons que la vocation au mariage est plus
habituelle, plus commune, et donc nous semble être plus facile. Mais on peut dire que
certains critères de discernement sont valables pour tout types de vocations. Nous nous
limiterons ici à ceux de la vocation consacrée.
1- L’initiative vient de Dieu. Le mot vocation vient du latin « vocare », appeler. C’est Dieu
qui appelle.
2- Il s’agit d’un vrai dialogue dans lequel chacun des partis exerce librement son rôle. En
effet, Dieu se réserve le droit d’appeler qui il veut. Mais chacun est libre d’y répondre. Et
c’est une des raisons pour laquelle la vocation ne se révèle pas directement de soi-même,
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mais qu’elle doit être détectée comme la perle de l’évangile, enfouie dans un champ. Et
cette détection demande la collaboration de l’Eglise pour que le jeune prenne conscience de
l’appel divin. En fait, la grâce contenue dans l’appel de Dieu est une grâce de lumière, une
sorte d’évidence pour notre intelligence.
3- Celui qui est appelé s’offre donc librement à la volonté de Dieu sur lui : « si tu le veux,
suis-moi ».
4- Cette vocation est toujours donnée pour le bien de l’Eglise toute entière.
5- Elle demandera à cause de cela des sacrifices et souffrira des contradictions. Celui qui
reçoit un tel appel comprend vite que suivre Jésus, c’est renoncer à beaucoup de choses qui
lui tiennent à coeur. Mais c’est aussi trouver la « perle précieuse » pour laquelle on peut tout
abandonner. C’est pour cela que l’on n’entre jamais dans une consécration pour des raisons
négatives. Il s’agit toujours d’un renoncement positif. On ne devient pas prêtre ou religieuse
parce qu’on ne peut pas faire autrement ou que l’on a raté quelque chose, que l’on a eu un
dépit amoureux... Dieu ne peut nous demander de renoncer à un bien (comme le mariage par
exemple, ou l’état parental) sinon pour un bien meilleur. Et c’est ce qui est proposé dans la
vocation consacrée.
6- Mais celui que Dieu a choisi peut grandir spirituellement par l’exercice de sa vocation.
Dieu l’appelle dans son intimité. Dieu ne nous prend jamais en traître : si je suis appelé,
c’est aussi pour mon plus grand bien, pour mon bonheur.
Face à ces caractéristiques, il faut conclure que le problème de la vocation n’est pas de
savoir si avoir une vocation me plaît ou non, mais de savoir si Dieu m’appelle. Il s’agit de
chercher si Dieu me fait le don immense de participer à la consécration de son Fils en vue
du salut du monde. C’est ainsi que l’Exhortation Apostolique « Pastores Dabo Vobis » dit
que « le prêtre, en vertu de la consécration qu’il a reçu par le sacrement de l’Ordre, est
envoyé par le Père, par Jésus-Christ, à qui il est configuré de manière spéciale comme Tête
et pasteur de son peuple, pour vivre et agir, dans la force de l’Esprit Saint, pour le service
de l’Eglise et le salut du monde ».
Le but d’une vocation consacrée est donc de louer et de servir Dieu dans son Eglise, et ce
pour le salut des autres et le mien. Il y a là une lumière importante pour choisir, car
l’authenticité d’une vocation sera vérifiée par rapport à ce but. Est-ce par ce genre de vie
que je réaliserai le mieux l’idéal chrétien, qui comporte à la fois ma propre sanctification et
l’amour du prochain ?
Suis-je appelé ? Je crois que tout jeune chrétien digne de ce nom doit un jour se poser la
question, même si la réponse est négative. Cela fait partie du dynamisme même de la foi
chrétienne, qui nous pousse à entrer dans un amour sans cesse plus grand de Dieu et des
hommes.
V- Critères fondamentaux
Une fois la prière mise en place, il y a cinq signes principaux qui peuvent aider à y voir
clair.
1- Rechercher dans quelle voie je servirai le mieux le Seigneur et les autres, je me
sanctifierai le mieux. Cette recherche ne doit pas être théorique, mais elle doit être faite en
regardant mes capacités, mes dons et mes défauts.
2- Voir si j’ai les dispositions requises. Ces dispositions ne sont pas très nombreuses. Il faut
avoir une santé suffisante ; un équilibre psychique, affectif et sexuel normal ; une capacité
moyenne pour les études ; une vie chrétienne authentique ; un minimum de qualités
sociales.
1 Il existe quatre degrés de silence, de plus en plus profonds : le silence de la bouche, les silence du corps, le silence des
yeux, le silence du coeur. C’est ce dernier le plus important, et il est impossible d’y parvenir sans passer d’abord par les
trois autres.
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4- Etre prêt à assumer pleinement la vie religieuse ou sacerdotale, spécialement dans le suivi
des conseils évangéliques (obéissance, chasteté, célibat, pauvreté).
5- Etre admis par un évêque ou par le Supérieur d’une congrégation religieuse. C’est le
signe officiel de l’appel de Dieu. L’Eglise vérifie ainsi l’authenticité d’une vocation,
l’intention droite (qui s’oppose à la recherche personnelle d’un profit terrestre) et l’attrait
intérieur. C’est ainsi que toute vocation a deux pôles : l’appel de Dieu et l’appel de l’Eglise.
Et le second fait écho au premier, par l’authentification publique que l’Eglise donne.
Conclusion
Face au problème de la vocation, la première question qui se pose à chacun d’entre
nous est : quelle est la valeur de la vocation pour nous ? Comment sommes-nous prêts à
l’accueillir en nous, dans nos familles, dans nos amis ?
2 C’est même une des prière du rituel de l’ordination : « que Dieu achève en toi ce qu’il a commencé ».
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Cela sous-entend une question tout aussi importante : quelle est la valeur et le but de toute
existence ? Qu’est-ce qui en fait le prix ? Qu’est-ce qui l’a rempli pleinement ?
Ce n’est qu’une fois que l’on a répondu à ces questions (et la réponse ne peut pas être
donnée en cinq minutes), sous le regard du Seigneur, que l’on pourra s’interroger sur sa
propre vocation et sur les moyens à mettre en oeuvre pour la réaliser.
Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui
pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en
étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à
Simon, et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il
enseignait la foule. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les
filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la
nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent
une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. (...) À cette vue, Simon-Pierre
tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme
pécheur. » L’effroi, en effet, l’avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité
de poissons qu’ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses
compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu
prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.
Ecouter
L’appel du Seigneur – il faut le dire tout de suite – n’a pas l’évidence de l’une des
nombreuses choses que nous pouvons sentir, voir ou toucher dans notre expérience
quotidienne. Dieu vient de manière silencieuse et discrète, sans s’imposer à notre liberté.
Aussi, on peut comprendre que sa voix reste étouffée par les nombreuses préoccupations et
sollicitations qui occupent notre esprit et notre cœur.
Il convient alors de se préparer à une écoute profonde de sa Parole et de la vie, à
prêter aussi attention aux détails de notre quotidien, à apprendre à lire les évènements avec
les yeux de la foi, et à se maintenir ouverts aux surprises de l’Esprit.
Nous ne pourrons pas découvrir l’appel spécial et personnel que Dieu a pensé pour
nous, si nous restons fermés sur nous-mêmes, dans nos habitudes et dans l’apathie de celui
qui passe sa propre vie dans le cercle restreint de son moi, perdant l’opportunité de rêver en
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grand et de devenir protagoniste de cette histoire unique et originale que Dieu veut écrire
avec nous.
Cette attitude devient aujourd’hui toujours plus difficile, plongés comme nous le
sommes dans une société bruyante, dans la frénésie de l’abondance de stimulations et
d’informations qui remplissent nos journées. Au vacarme extérieur, qui parfois domine nos
villes et nos quartiers, correspond souvent une dispersion et une confusion intérieure, qui ne
nous permettent pas de nous arrêter, de savourer le goût de la contemplation, de réfléchir
avec sérénité sur les évènements de notre vie et d’opérer, confiants dans le dessein
bienveillant de Dieu pour nous, un discernement fécond.
Discerner
Vivre
La joie de l’Evangile, qui nous ouvre à la rencontre avec Dieu et avec les frères, ne
peut attendre nos lenteurs et nos paresses ; elle ne nous touche pas si nous restons accoudés
à la fenêtre, avec l’excuse de toujours attendre un temps propice ; elle ne s’accomplit pas
non plus pour nous si nous n’assumons pas aujourd’hui-même le risque d’un choix. La
vocation est aujourd’hui ! La mission chrétienne est pour le présent ! Et chacun de nous est
appelé – à la vie laïque dans le mariage, à la vie sacerdotale dans le ministère ordonné, ou à
la vie de consécration spéciale – pour devenir témoin du Seigneur, ici et maintenant.
Cet “aujourd’hui” proclamé par Jésus, en effet, nous assure que Dieu continue à
“descendre” pour sauver notre humanité et nous rendre participants de sa mission. Le
Seigneur appelle encore à vivre avec lui et à marcher derrière lui dans une relation de
proximité particulière, à son service direct. Et s’il nous fait comprendre qu’il nous appelle à
nous consacrer totalement à son Royaume, nous ne devons pas avoir peur !
Le Seigneur continue aujourd’hui à appeler à le suivre. Nous ne devons pas attendre
d’être parfaits pour répondre notre généreux “me voici”, ni nous effrayer de nos limites et
de nos péchés, mais accueillir avec un cœur ouvert la voix du Seigneur. L’écouter, discerner
notre mission personnelle dans l’Église et dans le monde, et enfin la vivre dans
l’aujourd’hui que Dieu nous donne.
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Que Marie la très Sainte, la jeune fille de périphérie, qui a écouté, accueilli et vécu la Parole
de Dieu faite chair, nous garde et nous accompagne toujours sur notre chemin.
Pistes de réflexion
1. « Dans la diversité et dans la spécificité de chaque vocation, il s’agit
d’écouter, de discerner et de vivre cette Parole qui nous appelle d’en-haut » : selon moi,
quelle est la voie que me demande de suivre le Seigneur ? Quelles sont les actions
concrètes que je mène pour la suivre au plus près ?
2. « Jésus aussi a été appelé et envoyé ; pour cela, il a eu besoin de se recueillir dans le
silence, il a écouté et lu la Parole » : il arrive parfois de nous laisser décourager par une
sensation d’abandon de la part du Seigneur, de qui nous attendons souvent un signe clair
et précis de ce qu’Il veut de nous. Comment s’abandonner pleinement à Lui ? Quelle
place j’attribue à la Parole de Dieu dans ma vie ?
3. « La joie de l’Evangile ne peut attendre nos lenteurs et nos paresses ; elle ne s’accomplit
pas non plus pour nous si nous n’assumons pas aujourd’hui même le risque d’un choix.
» : suis-je inquiète de la vocation que Dieu semble me réserver ? Pourquoi ? Qu’est-ce
qui m’empêche d’assumer le choix d’avancer dans Sa voie ?
4. « François, rebâtis mon église » : tels sont les mots adressés par le Seigneur à Saint
François lors de sa contemplation du crucifix de San Damiano. Comme Saint François,
ai-je le courage de répondre “Me voici” à l’appel de Jésus-Christ et, comme Simon
Pierre, accepter d’être “pécheur d’hommes” ? Comment témoigner de cette voie
choisie ?
Le mot de la fin
“ Être ton épouse, ô Jésus, être carmélite, être par mon union avec toi la mère des âmes, cela
devrait me suffire... il n'en est pas ainsi... Sans doute, ces trois privilèges sont bien ma
vocation, Carmélite, Épouse et Mère, cependant je sens en moi d'autres vocations, je me
sens la vocation de guerrier, de prêtre, d'apôtre, de docteur, de martyr; enfin, je sens le
besoin, le désir d'accomplir pour toi Jésus, toutes les oeuvres les plus héroïques... Je sens en
mon âme le courage d'un Croisé, d'un Zouave Pontifical, je voudrais mourir sur un champ
de bataille pour la défense de l'Eglise…”
Sainte Thérèse de Lisieux
GENESE, 12
« Et l’Éternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, au
pays que je te montrerai ; et je ferai de toi une grande nation ; je te bénirai et je rendrai
grand ton nom. Tu seras une bénédiction : je bénirai ceux qui te béniront ; et celui qui
t’injuriera, je le maudirai ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. Et Abram
s’en alla comme l’Éternel le lui avait dit, et Lot alla avec lui. Abram avait soixante-quinze
ans quand il sortit de Charan. Et Abram prit Saraï sa femme et Lot, fils de son frère, et tous
les biens dont ils s’étaient enrichis et les gens qu’ils avaient acquis à Charan, et ils sortirent
pour aller au pays de Canaan. Et ils arrivèrent au pays de
Canaan. »
Pour dire « Je », il faut pouvoir laisser ce qui est connu et aller vers l’inconnu.
Quitter se fait dans la tête, prendre le risque de penser par soi-même. Ce n’est pas couper le
cordon mais avoir un cordon de 1000 km qui permet d’aller et venir. »
Confions au Seigneur nos vies, que chacune trouve l’endroit où elle grandira en force,
sagesse, foi et accomplira ce pour quoi elle est faite !
Méditation
Voilà une question que les prêtres, les parents et les catéchistes (et les cheftaines)
entendent certainement souvent : pourquoi Jésus reçoit-il le baptême, alors qu’il est Dieu ?
En effet, comme parfois dans les Evangiles, il semble y avoir une sorte d’incohérence...
Jean-Baptiste vient de dire qu’il n’est rien devant Jésus et voilà qu’il le baptise. Mais si on
réfléchit plus longtemps à cet évangile de Luc, on s’aperçoit que Jésus, encore une fois,
s’abaisse pour mieux nous toucher.
La première caractéristique du Seigneur que souligne l’épisode du baptême de Jésus
est celle d’un Dieu sauveur. Comme lorsqu’Il lave les pieds de ses disciples, comme
lorsqu’Il donne sa vie sur la croix, Jésus veut nous faire comprendre qu’Il prend la place du
plus humble d’entre nous et qu’Il prend sur lui toutes nos fautes. Une anecdote entendue
lors de l’homélie de dimanche dernier illustrera cela parfaitement. Au caté (ou à la meute, si
on préfère !), un enfant demande pourquoi Jésus reçoit le baptême, et un autre répond : «
Pour laver tous ses péchés ». La catéchiste ne comprend pas et répète à l’enfant que Jésus
est par excellence celui qui n’a jamais péché. Alors l’enfant réplique : « Mais c’est pas ses
péchés à lui qu’il faut laver, c’est tous nos péchés qu’Il a pris sur Lui ! Et ça, ça pèse lourd...
».
La deuxième grâce du Seigneur illustrée par cet évangile est l’immensité de l’amour
de Dieu. En ce sens, on peut entendre la phrase que le Père prononce lors du baptême du
Fils « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » comme une phrase que Dieu
dit à chacun de nous. La spécificité de l’amour de Dieu est qu’il n’est pas divisé en 7
milliards mais au contraire qu’il est donné à chacun de nous en égale et incommensurable
quantité. Rappelons-nous de la parabole de la brebis perdue : le Seigneur est prêt à tout
donner pour un seul de ses enfants, comme s’il ne savait compter que jusqu’à un. C’est aussi
pour cela que le choix du prénom de l’enfant est si important lors de la cérémonie du
baptême, car Dieu veut nous appeler chacun par notre prénom puisque nous sommes ses
enfants. Quand on se rend compte de cet amour si personnel et sans borne, on est
certainement remplie de joie, et pourtant là encore Dieu prend notre humble place et c’est
Lui qui dit tenir sa joie de ses enfants.
Alors comment se rendre digne de cet amour divin et comment rendre grâce pour
cette adoption ? Saint Paul dans l’épître aux Romains nous éclaire en disant que « Tous ceux
qui se laissent conduire
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par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont enfants de Dieu. » C’est le dernier message de cet
Evangile, qui nous montre combien il est important de s’en remettre à l’Esprit Saint. Cette
personne de la Trinité que nous oublions souvent de prier est pourtant celle qui peut nous
accompagner partout où nous allons, qui rallume la flamme de l’amour du Seigneur en nous
et qui nous fait grandir comme enfants de Dieu. D’où l’importance de nous remémorer notre
propre baptême où le Saint-Esprit est descendu sur nous, et de le renouveler en choisissant
de nous convertir et en laissant l’Esprit Saint venir au cœur de notre vie pour qu’Il nous
guide sur le chemin des enfants de Dieu.
Questions
1. En recevant le baptême, Jésus montre qu’il prend la place des plus humbles pour nous
sauver. Qu’est-ce que l’humilité pour moi et comment la cultiver dans ma vie de tous
les jours et à la meute?
2. Prier l’Esprit-Saint me fait grandir comme femme, comme fille de Dieu et comme
cheftaine. Comment faire découvrir l’Esprit Saint à mes louveteaux ?
3. Est-ce que j’arrive à considérer mes proches, mes loups et tous ceux que je rencontre
comme des enfants de Dieu, avec bienveillance et respect ? Ou au contraire est-ce que je
me laisse trop aller à la critique, au dénigrement et à l’ignorance des autres ? Que faire
pour progresser ?
Le mot de la fin
« Va confiante, allègre et joyeuse. Avance avec précaution cependant sur le chemin du
bonheur : ne te fie pas et ne te livre pas à quiconque voudrait te détourner de ta vocation,
entraver ta course, et t’empêcher d'être fidèle au Très-Haut dans l’état de perfection où
l’Esprit du Seigneur t’a appelée. »
Sainte Claire
La miséricorde de Dieu n’a pas de limite. Elle est infinie. Qu’importe d’où tu pars. Il
te suffit de venir simplement en ayant confiance en cette miséricorde. Dieu pardonne tout à
partir du moment où tu as la simplicité et l’humilité d’accepter sa miséricorde, où tu es prêt
à recevoir tous les fruits de son pardon. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait que la «
multitude d’offenses n’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent ». Quelle chance !
Dieu ne compte pas et prend tout, là où tu en es. Il sait relever ceux qui tombent. Pourquoi
refuser le bonheur qu’il t’offre ? Refuser sa miséricorde, c’est ajouter un péché de plus à
tous les instants où tu n’as pas su dire « Oui ». Rappelle-toi que le premier saint canonisé fut
le bon larron.
Réflexion et pédagogie, Hors-série Carême 2010
Tu me diras : « je peux tout aussi bien avouer directement mes péchés à Dieu ».
Certes, et chacun de nous est d’ailleurs invité chaque soir à faire son examen de conscience.
Petite opération de vérité et de franchise personnelle qui consiste à faire le bilan de sa
journée et à regarder objectivement ce que j’ai fait de bien, ce que je n’ai pas fait et ce que
j’aurais dû faire, ce que j’ai fait de mal, poussée par l’orgueil et la jalousie. Mais la
confession, c’est autre chose. C’est un sacrement. C’est donc une rencontre exceptionnelle
avec Dieu qui m’attend, dans un cadre liturgique, avec l’aide d’un intermédiaire, en
l’occurrence d’un prêtre. La présence d’un tiers entre Dieu et moi, ce prêtre qui représente
l’Eglise, est une assurance que le pardon est bien accordé. Ce que je demande, je suis sûre
de l’obtenir : « Par le ministère de l’Eglise, je te pardonne tous tes péchés, au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit. » Les péchés que j’ai osé avouer, je suis sûre que Dieu les
pardonne. Si je les confesse directement à Dieu, comment savoir si Dieu me les pardonne ?
Je reste dans une impression subjective. En outre, le prêtre, durant la confession, me guide,
me conseille et me dit comment réparer les fautes que j’ai commises. Toute seule, je suis
incapable de savoir ce que je dois faire aux yeux de Dieu pour essayer de rattraper mes
péchés. Dire à voix haute, à une tierce personne, mes péchés, a aussi un effet de catharsis.
Le fait d’énoncer courageusement mes péchés les fait sortir de moi par ma bouche. C’est
une libération.
Quand ma vie est trop terne, quand la joie est teintée de mélancolie et d’aigreur, il est
temps d’aller se confesser. Il ne faut pas trop attendre. Sinon les mauvaises herbes étouffent
mon cœur et anesthésient mes bons sentiments, mes élans de générosité. Le meilleur moyen
pour oser faire le pas, c’est de repérer un prêtre bienveillant et de se donner une régularité.
Se confesser au moins tous les deux mois, avant les grandes fêtes chrétiennes, pour
participer de tout cœur à la joie de l’Eglise. Chaque sacrement nous régénère. Chaque
sacrement nous libère.
Père Philippe Verdin
« La méfiance des âmes Me déchire le Cœur, mais la méfiance d’une âme choisie Me fait
encore plus mal. Malgré la Miséricorde dont Je l’inonde, elle se méfie de Moi. Même Ma
mort ne lui suffit pas. Malheur à qui en abuse. »
Jésus à Sœur Faustine
Avant de t’embarquer dans le texte qui suit, ami(e), surtout, ne te trompe pas. Tu n’es
pas devant un imprimé fourni par l’administration, soit pour une enquête à remplir, soit pour
un test à accomplir, soit pour un programme à signer. Tu es devant Quelqu’un ; tu es
l’enfant prodigue qui enfouit sa tête au creux de l’épaule de son Papa. Au lieu de parcourir
les articles d’un règlement anonyme, sens-toi en relation avec ce Père. Certes, il a des
exigences, mais elles sont inséparables de son Amour, elles viennent de son Cœur et visent
le tien. Il ne te dit pas « défendu » ou « permis », mais « malheureux » ou « bienheureux » :
car c’est ton bonheur qu’il désire, et le péché n’est jamais est une réussite.
Dis-toi bien encore que, branché(e) sur ton baptême, la Loi scoute a fait de ta part
l’objet d’une Promesse, sur ton honneur et avec la grâce de Dieu ; une Promesse que tu as
prononcée publiquement et dont les autres peuvent vérifier l’application. Au rebours des lois
générales qui s’imposent à toi bon gré malgré, la Loi scoute t’a été proposée comme un
choix et tu t’y es engagé(e) librement. Tu ne te trouves donc pas devant un Code pénal mais
devant le portrait du fils chéri que tu as juré de reproduire.
Alors, ne te mets pas au garde-à-vous, mais laisse ton cœur de grand gosse s’ébranler,
au bord des larmes si c’était le cas. De cette manière, quand tu auras fini, tu ne diras pas «
Ouf ! » mais « Merci ! ». Tu ne seras pas simplement redevenu(e) correct(e) mais vivifié(e).
Tu ne sortiras pas d’une machine à laver mais d’un bain de tendresse. Plus que propre, tu
seras réjoui(e), et même transfiguré(e). De toi le Père pourra dire : « Ah ce que tu
ressembles à Jésus ! Ah ce que tu es beau, mon enfant ! ». Et lui aussi sera dans l’allégresse,
avec le ciel tout entier (Luc 15, 7).
Fais un temps de silence pour réaliser tout cela. C’est capital.
2. Le scout (La guide) est loyal(e) à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés.
Es-tu loyal(e) envers tous ? Joues-tu franc-jeu avec les lois de ton pays, celles qui
sont justes et n’offensent pas la morale ? Respectes-tu le bien commun, ou en prends-tu à
ton aise avec le « pas vu, pas pris » ? À la maison, tiens-tu ton rôle exact, ou bien te sers-tu
de cette « base de raid » avec désinvolture, sans prendre ta part de service ? Chef(taine),
accomplis-tu ce que tu as promis de faire, sans le réduire à un minimum étriqué ? Scout
3. Le scout (La guide) est fait(e) pour servir et sauver son prochain.
As-tu conscience que servir, c’est aussi sauver, sauver tel jeune du non-sens, du
gâchis, du désespoir, de la solitude, du découragement ? Réalises-tu l’assistance à personne
en danger : danger de prendre une fausse piste, de se laisser entraîner au mal, de mettre sa
foi en péril ? Vois-tu que le service n’est pas fait de B.A. ponctuelles mais d’un
accompagnement continu, d’un soutien constant ? As-tu conscience des dangers de la
société actuelle, et des blessures qu’elle inflige à tel ou tel (parents séparés, etc.) ? T’est-il
arrivé de sauver un jeune de la drogue, du spiritisme, du mauvais usage de la sexualité, de la
paresse intellectuelle, d’emballements incontrôlés, du suicide à la limite ?
4. Le scout est l’ami de (La guide est bonne pour) tous et frère (sœur) de tout autre
scout (guide).
Es-tu prêt(e) à aimer qui que ce soit, sans tenir compte de la couleur de sa peau, de sa
condition sociale, etc. ? Évolues-tu en vase clos, dans un cercle confiné, entre « gens bien »
d’un milieu distingué, sur ton « petit carré d’herbe verte » ? As-tu décrété une limite à tes
relations, par principe ? T’est-il arrivé de blesser un autre jeune en lui faisant sentir son
indignité vis-à-vis de toi ? Même compte tenu de ce qu’exige la prudence bien comprise, les
préjugés de milieu n’ont-ils pas joué indûment envers la fille (le garçon) que tu aurais pu
aimer jusqu’à l’épouser ? Es-tu bien sûr(e) de ne pas avoir bafoué l’autre pour un prétexte
ridicule, même si lui n’en a laissé rien paraître ? Fais-tu souffrir autrui sans même t’en
rendre compte, comme une inconscient(e) ? Joues-tu avec les cœurs dans une cruelle
ingénuité ? Demandes-tu à la FSE de sanctionner ton jeu en ne recrutant que des gens
comme toi, au risque de la faire prendre pour ce qu’elle n’est pas ? La prends-tu comme
complice de tes étroitesses ?… Travailles-tu à la bonne entente entre les divers scoutismes
de notre pays ?… T’arrive-t-il de communier avec une rancune au cœur, sans avoir rien fait
pour t’en débarrasser ? Exclus-tu de ta charité ne serait-ce qu’une seule personne, et
trouves-tu à cela une bonne raison ? N’es-tu pas le pâle reflet des préjugés de ton milieu, de
ses inimités traditionnelles, de ses combats dépassés ? Entres-tu à fond dans la perspective
d’une civilisation de l’amour ? Je t’en prie, attarde-toi sur ce point, le temps qu’il faudra :
c’est capital.
6. Le scout (La guide) voit dans la nature l’œuvre de Dieu : il (elle) aime les plantes et
les animaux.
8. Le scout (La guide) est maître de lui-même (maîtresse d’elle-même) : il (elle) sourit
et chante dans les difficultés.
Te soucies-tu de construire la maîtrise de toi, au sortir d’une enfance où tu as cédé à
tes caprices ? Où mets-tu ta force d’âme : dans l’explosion coléreuse incontrôlée ou bien
dans la possession de toi-même ? Sais-tu rester le cœur en paix pour dire les choses les plus
dures à dire ? Sais-tu punir calmement au nom même de l’amour qui est en toi, sans crier,
sans t’emporter, sans blesser, comme le demandait Don Bosco ? Sais-tu aborder une
situation (une entrevue, un examen…) sans te stresser ? Sais-tu désirer une chose sans
trépigner ? Es-tu patient(e) en amour ? Prends-tu le temps de prier avant toute action
délicate, tout apostolat difficile ? Y a-t-il au fond de ton cœur un lieu secret où le trouble
n’entre jamais, parce que c’est là le « jardin de Dieu » ? Sais-tu y refluer sans perdre de
temps, en cela plus chrétien(ne) que stoïcien(ne) ? Devine-t-on en toi un être habité, auquel
le Seigneur donne la sérénité ? Est-ce là le témoignage que tu fournis à ceux qui te
regardent, ou bien leur parais-tu évaporé(e), non-lesté(e) ? Pratiques-tu en tous terrains le
sourire et la bonne humeur, d’une façon devenue naturelle, sans qu’on aperçoive l’effort
intérieur que tu fournis ? Sais-tu que la maîtrise de soi est un des fruits de l’Esprit (Galates
5, 22), donc qu’elle coïncide avec une certaine douceur ? Sais-tu que cette douceur est
l’expression de la force d’âme la plus robuste ? Pense à Jésus dans sa Passion…
10. Le scout (La guide) est pur(e) dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
Sais-tu que l’amour est un acte d’homme, que le sujet du verbe « aimer » est la
personne et non l’instinct débridé ? Sais-tu que l’amour s’apprend, et qu’on ne parcourt pas
les étapes de la « Carte du Tendre »… en 1ère formule, à fond de train ? Crois-tu que ton
corps est lui aussi au Seigneur, et que tu ne peux pas le faire entrer dans n’importe quelle
tractation ? Crois-tu à la sainteté de tes membres de baptisé(e) ? Sais-tu maîtriser ton
imagination en ne regardant pas n’importe quoi (à la télévision ou ailleurs) ? Vois-tu assez
que la permissivité actuelle n’engendre que le drame, celui des couples et de leurs enfants ?
Es-tu décidé(e) à stopper cette course à l’abîme ? Es-tu capable de l’expliquer aux autres
sans rougir ?… Acceptes-tu de parler de ces choses à l’intérieur de la confession, sans avoir
peur de les exprimer, dans une totale confiance, quitte à commencer par là ? Comprends-tu
cependant que l’impureté dépend de questions plus profondes, et qu’il te faut une cure plus
générale pour résoudre ce problème particulier ? Comprends-tu que l’Eucharistie est une
force plus qu’une récompense, et que tu n’arriveras à rien si tu cesses de communier ou si tu
raréfies tes communions ? Acceptes-tu de recourir au sacrement du Pardon autant qu’il le
faudra (demande au prêtre : il t’éclairera à ce sujet), afin de recevoir le Corps du Christ qui
gardera pur ton corps à toi, dans une sorte de « corps à corps » sacramentel ? As-tu
l’espérance d’arriver à un progrès, ou bien renonces-tu à y parvenir et t’enfonces-tu dans le
mal ? Si tu as des difficultés particulières, n’hésite pas à t’ouvrir au confesseur, celui que tu
trouveras dans ce pèlerinage, celui que tu consulteras régulièrement par la suite. Mais ne
t’enferme surtout pas sur ton problème : ouvre la fenêtre de ton cœur et reçois à flots la
lumière. Surtout, replace cette question dans l’ensemble de ta vie chrétienne, car tout se
ramène à l’amour.
Alors ?
N’aie pas la grosse tête après cette lecture, ami(e). Repense à ce que je te disais au
début : baigne-toi dans la relation filiale du Père des cieux, pose la tête sur son épaule et
entends battre son Cœur. Là, dans cette position, dis au prêtre ce qui te semble l’essentiel
pour aujourd’hui, et reçois le pardon d’un cœur tout joyeux.
Puis garde précieusement cet examen de conscience. Il te servira d’autres fois pour
perfectionner ton amour, pour avancer. Car tu n’es pas au bout de la route, même si cette
étape te bouleverse particulièrement. « Tu verras mieux encore ».
2. Apprenez-nous...
Mènes-tu ta vie spirituelle comme tu mènes ta vie étudiante, ta vie d’amitié, ton
programme de détente ? As-tu une règle de vie ? Prévois-tu le temps de la prière
quotidienne, celui de la confession au moins mensuelle, celui de ta formation chrétienne
(lecture, etc) ? Si tu organisais le reste de ta vie comme tu organises ta vie spirituelle, ne
serais-tu pas une sorte de clochard traînant le pied dans des terrains vagues ? Mènes-tu, ou
te laisses-tu surmener ? Te fais-tu aider ? Prends-tu quelques notes dans ton carnet personnel
? Ta vie spirituelle n’est-elle pas décousue ?
3. Pries-tu ?
De façon régulière et par tous les temps ? En faisant autre chose que de débiter une
formule toute faite, en engageant ta tendresse ? Vois-tu une progression dans ta manière de
prier : une plus grande facilité à te trouver devant ton Dieu, même sans mots, comme un
grand gosse heureux ? Ou bien pries-tu en y allant à reculons ? La prière est-elle devenue
dans ta vie, non pas une habitude, mais une réalité essentielle à la qualité de ton existence ?
Te fais-tu guider sur ce point ? Fréquentes-tu les saints ?
4. Es-tu généreuse ?
C’est-à-dire « prompte et prête » à aimer (comme dit saint Ignace) ? As-tu Ou bien
faut-il t’arracher les moindres gestes avec des pinces ? Sens-tu dans ton cœur un dynamisme
bien en marche et qui suscite sans attendre tes meilleures réactions ? D’où vient-il que tu
sois amorphe, si c’est le cas ?
7. Sais-tu combattre en risquant les gnons ? Te montrer chrétienne même si c’est mal
reçu ?
Expliquer que les exigences chrétiennes ne sont pas ringardes et prendre la défense du
Saint-Père, que ce soit face à des non-chrétiens ou même à l’intérieur de l’Église ? Restes-tu
silencieuse, ou alors vague à souhait, pour ne pas avoir à prendre position ? À moins que tu
ne fasses chorus avec la majorité critique ? Sais-tu, sans être provocatrice, être franche ?
T’arrive-t-il de rougir de l’Évangile, par peur de ta réputation, ou bien par manque de
conviction ? Es-tu fière d’être catholique, ou bien pratiques-tu le méli-mélo tranquillisant de
toutes les opinions ? Sais-tu entrer en dialogue sans démissionner de ta foi pour autant ?
Confonds-tu la tolérance avec l’indifférentisme qui justifie tout ? As-tu le souci missionnaire
? Acceptes-tu que l’amour de Dieu et des autres puisse coûter ?
8. Sais-tu te dépenser d’une façon gratuite, sans compter les points, sans pratiquer le
donnant- donnant ?
Te suffit-il, quand tu agis, de savoir que le Seigneur est content de toi, et quelques
autres avec Lui sûrement ? Ne te laisses-tu pas trop griser par la réussite et déprimer par
l’échec ? Sais-tu que donner, c’est rendre ce qu’on a reçu ; que servir, c’est remplir sa tâche
exacte sans faire de l’extraordinaire ? Es-tu pauvre de cœur, comme celui qui a conscience
du don de Dieu et qui cherche avant tout à plaire à son Père ?
Tu le dis à longueur de temps : tu n’aimes pas la messe et tous les prétextes sont bons pour y
échapper. Tu essaies de négocier mais tes parents restent aussi inébranlables que Bouddha :
tant que tu es sous leur toit, il y a des incontournables et la messe du dimanche en fait partie.
En prime, il faut mettre un pantalon, une chemise et des chaussures correctes... Tu grognes,
tu grondes, tu finis par obtempérer et arrives sur les chapeaux de roues pendant le chant
d’entrée. Freinage d’urgence au Kyrie. «L’essentiel, c’est de participer», grommelles-tu
avant de te rendormir. Tu parles d’une participation ! Tu subis. Maintenant que tu es là,
réveille-toi et fais contre mauvaise fortune bon cœur.
Sers-toi de ta voix, pour chanter avec tes frères, prier avec eux, répondre aux oraisons du
prêtre. Sers-toi de tes yeux et de tes oreilles : la liturgie, que te dit-elle de Dieu ? Sers-toi de
tes mains et de tes jambes : chaque attitude physique reflète une attitude du cœur.
Tu vas à la messe pour répondre à l’appel du Christ. Le dimanche, point de réveil, ce sont
les cloches qui sonnent (moins tôt, avoue !) : le Seigneur t’appelle. La messe, disent les
prêtres qui ont fait du marketing dans leur jeunesse, est un rendez-vous d’amour. Un rendez-
vous d’amour ? Ça devrait te parler ! Pour tes amis, tu es fidèle et disponible. Le téléphone
sonne et, hop, te voilà prêt à bondir pour venir en aide au copain qui t’appelle ou qui
t’invite. Or, le Christ est bien plus que ton ami, il est ton frère et ton Dieu. Et Il t’attend !
Pour quoi faire ? Pour se donner à toi, pour remplir ta vie et ton cœur de son amour.
Comment le Christ va t-Il donner sens à ta vie si tu ne te laisses pas aimer ? Car, dis-moi,
qu’est-ce donc qu’un croyant non pratiquant ? N’est-ce pas un peu comme un amoureux qui
ne verrait jamais sa fiancée ? De quoi nourrirait-il son amour ?
« La Messe est longue » me dis-tu ; et moi je te réponds parce que ton amour est court ! Je
trouve même qu’il serait malhonnête de profiter de tes parents, du toit qu’ils t’offrent, des
études qu’ils te paient, des repas qu’ils te servent, sans partager également avec eux leurs
valeurs et à commencer par la première : la messe du dimanche. Chez eux tu n’es pas à
l’hôtel et rien ne t’est dû. Et sache que si « ça te gonfle » d’aller à la messe, tes parents eux
aussi en ont peut-être marre de repasser ton linge, faire ta lessive ou te conduire ici ou là
pour tes soirées et tes rendez-vous divers.
Tu vas à la messe pour rencontrer tes frères. Le dimanche matin, toute la communauté
paroissiale se retrouve. Les personnes seules, les familles, les enfant du caté, quelques bébés
qui assurent un fond sonore, un ou deux copains traînés là par leurs parents (aussi ringards
que les tiens, quelle misère ...), des jeunes, des vieux, des petits et des costauds, des drôles
et des sérieux, tous rassemblés au nom du Seigneur. D’un seul cœur et d’une seule âme,
réunis pour prier, chanter, nous sommes le signe, les uns pour les autres, de l’amour de Dieu
pour chacun de nous. L’Eglise ne peut vivre pleinement sans toi. Tu es attendu et ta place
reste vide lorsque tu ne viens pas. Tu vas à la messe pour t’offrir avec le Christ. Pas la peine
d’ouvrir des yeux comme des soucoupes : tu as bien lu. L’eucharistie est, dit l’Eglise, le
centre et le sommet de la vie chrétienne qu’elle construit en profondeur. Une vie chrétienne
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sans Eucharistie, c’est un peu comme un homme sans colonne vertébrale : ça ne se tient pas,
ça n’avance pas, c’est mou et difforme.
Sais-tu que, par ton baptême, tu es appelé à exercer un sacerdoce baptismal ? Ton sacerdoce
baptismal consiste à t’offrir toi-même à Dieu, à la suite du Christ. Et c’est l’Eucharistie qui
fait le lien entre l’offrande du Christ et l’offrande de soi. Le pain et le vin représentent ta
vie, ton travail, tes joies, tes difficultés. De tout cela, le Christ fait son Corps et son Sang.
Dans l’eucharistie ton offrande rejoint celle du Christ, et est sanctifiée par elle.
Si bien que « participer » ne consiste pas d’abord à lire, quêter ou chanter : participer, c’est
s’offrir en même temps que Jésus à son Père : mettre dans la patène toute ta vie, tes projets,
tes questions.
Tu vas à la messe parce que c’est là que se construit ta vie familiale. La messe dominicale
donne une orientation et une cohérence de fond à ce que tu vis le reste de la semaine.
Finalement l’enjeu n’est pas une heure le dimanche matin, c’est bien plus que cela : le
pardon, la tendresse, la fidélité, la charité, le sens du service vécus chaque jour. Tu sais
comme cela est difficile, où trouver la force de le vivre sinon dans le Christ ? Comment
peux-tu m’assurer vouloir rester fidèle à ta femme ou à ton mari toute ta vie si tu ne peux
être fidèle à une heure de célébration chaque semaine ?
Alors, toujours obligé d’aller à la messe ? Eh bien oui ! La foi demande toujours une
fidélité. Comme tout amour, elle s’éprouve et se dit dans la durée. Car, n’en doute pas,
l’amour est exigeant : dans tout amour, il y a d’abord la volonté d’aimer. Jean-Paul II
rayonnait d’amour mais n’a jamais lâché sur les exigences de l’amour ... Oui, il y a un effort
à fournir mais cet effort a un but : l’amour.
- Est-ce que cela m’arrive d’avoir la flemme d’aller à la messe, de râler, ou même de la
rayer de mon agenda ? Pourquoi ?
- Est-ce que je sens l’appel de l’amour du Christ à la messe ? Est-ce que je comprends le
sens et l’importance de l’Eucharistie ?
- Est-ce que cela m’arrive de me contenter de « faire de la présence », de participer sans
que le coeur y soit vraiment ? Comment faire pour être davantage consciente de
l’importance de ce qui se passe ? Pour m’offrir toute entière au Christ pendant la messe ?
Le Christ, réellement présent à la sainte messe, offre au Père céleste sous forme
sacramentelle son immolation à la Croix. Prêtre unique, unique victime immolée par un
double Amour : action de grâce pour son Père, Miséricorde pour nous. Jésus et tous les
trésors du ciel sont à nous sur l’autel.
« La participation au Corps et au Sang du Christ n’a pas d’autre effet que de nous
transformer en ce que nous recevons. Il nous emprunte notre nature pour nous communiquer
sa divinité ; Il se fait homme pour nous rendre dieux. Et sa naissance humaine devient pour
nous le moyen de notre naissance à la vie divine ».
Pour reconnaitre l’infinie bonté de Dieu qui est tout Amour, son droit à être aimé et honoré
d’un culte suprême, l’homme se donne ou plutôt se rend tout entier à Dieu, son Créateur.
Communiez pour répondre au désir immense de Jésus de descendre en votre cœur, dans le
ciel de votre cœur. Si vous saviez comme Jésus a faim de vous, comme Il brûle du désir de
venir en votre cœur, supprimant entre vous et Lui toute distance : « J’ai soif que tu viennes à
moi »
Si vous voulez être des âmes confiantes, soyez des passionnés de la Messe ! Jésus compatit
à nos misères, à nos faiblesses. Quand nous sommes tristes d’être infidèles, Il nous console
de Lui avoir fait de la peine. Voilà jusqu’où va sa miséricordieuse tendresse. Qui sondera les
abimes de compassion, de condescendance de notre Sauveur pour nous ? « Voici que ton
Roi vient à toi, plein de mansuétude» Mat21-5».
Croire à l’Amour, du Père d’Elbée
La communion fait grandir notre union au Christ et avec son Église. Elle maintient et
renouvelle la vie de grâce reçue au baptême et à la confirmation, et elle accroit l’amour
envers le prochain. En nous fortifiant dans la charité, elle efface les péchés véniels et nous
préserve, pour l’avenir, des péchés mortels.
Parce que l’eucharistie comble de toutes les grâces et bénédictions du ciel, elle nous rend
forts pour notre pèlerinage en cette vie et elle fait désirer la vie éternelle, nous unissant déjà
au Christ assis à la droite du Père, à l’Église du ciel, à la bienheureuse Vierge Marie et à
tous les saints.
Catéchisme de l’Église Catholique, n°1322 à 1418
O Jésus, je vais vous recevoir dans quelques instants par la sainte communion. Je ne suis pas
digne que vous veniez en moi, mais je compte sur votre bonté et j’ai besoin de vos grâces. O
Jésus, guérissez mon âme de tous ses défauts, pardonnez-moi tous mes péchés.
Je viens à vous comme le mendiant qui tend la main à la porte de l’église. O Jésus, vous êtes
le maître de tout, le Seigneur du ciel et de la terre. Je ne suis qu’un homme, bien pauvre et
bien faible... Je ne puis rien faire de bon sans vous. Donnez-moi votre grâce pour que je
vous reçoive comme il faut, vous qui êtes le Pain des anges, le roi de gloire, le Seigneur des
Seigneurs, le Fils de Dieu. Aidez-moi à m’approcher de vous avec un profond respect, un
vrai repentir de mes péchés, une pureté parfaite, une foi vive, une grande ferveur.
Bientôt vous serez avec moi dans mon cœur. Je voudrais rester toujours avec vous. Je
voudrais vivre toujours de votre grâce, je voudrais rester toujours un membre vivant de ce
grand corps que forment toutes les âmes en état de grâce et dont vous êtes la tête. O Jésus,
vous que je vais recevoir sous les apparences cachées de l’hostie, faites que je vous voie un
jour tel que vous êtes, dans la gloire des cieux.
Le sacrifice de l’Eucharistie est le même, quoique sous une forme différente, que le sacrifice
de la Croix. Le cardinal Journet a su admirablement exprimer ce qui se passe à chaque messe : “les
deux mille ans du temps horaire qui nous séparent du Calvaire sont abolis. C’est pendant un
moment, un bref moment spirituel, le contact immédiat avec l’événement de la Rédemption du
monde”. A chaque messe, il y a, de façon miraculeuse et invisible, jonction entre le moment de
notre aujourd’hui durant lequel se célèbre la messe et ce moment du passé qui fut celui de la mort
de Jésus. La messe n’est pas un rappel du passé comme on se rappelerait de vieux souvenirs entre
compagnons d’aventure, mais elle est ce moment où le passé devient vivant pour nous, aujourd’hui.
Par la grâce de Dieu, un moment du temps dans lequel se succèdent les événements du monde peut
être transféré dans le moment éternel de Dieu et bénéficier du régime de celui-ci.
C’est ainsi qu’à chaque messe, nous nous trouvons au pied de la Croix avec Marie et Jean
pour accueillir la grâce de la vie divine. Si la Vierge et Jean avaient fermé les yeux au pied de la
Croix, et si nous les fermons au moment de la consécration, c’est pour eux comme pour nous la
même Présence réelle de la Passion sanglante. Mais lorsque Marie et Jean levèrent les yeux vers le
Christ, ils le virent avec son Corps déchiré et couvert de Sang. Lorsque nous levons les yeux vers
l’Hostie et le Calice, la vision du sacrifice est couverte par la douceur des apparences. C’est
cependant le même Jésus qui est là, avec son Corps de gloire marqué des stigmates de sa Passion
d’Amour. Nous sommes réellement présents au sacrifice du Christ qui embrasse tous les temps. Le
sacrifice du Christ n’est pas répété, mais il persévère par la répétition du rite non sanglant.
L’Eucharistie à l’école des saints, Nicolas Buttet
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra
éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se
querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit
alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous
ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a
la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et
moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le
Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
Jean 6, 51-57
Pistes de réflexion :
- Comment est-ce que je vis ce sacrement de l’Eucharistie ? Est ce que je me réjouis d’aller à la
messe, de recevoir la Communion ?
- Ai-je conscience qu’à la messe, je suis réellement présent au sacrifice du Christ ?
Jésus leur dit : "En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de
l'homme, et ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au
dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui
mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.
Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange
vivra aussi par moi.
C'est là le pain qui est descendu du ciel : il n'en est point comme de vos pères qui ont mangé
la manne et qui sont morts ; celui qui mange de ce pain vivra éternellement. »
Evangile selon Saint Jean (Jn 6, 53-58)
J'ai soif de toi. Ne doute jamais de ma miséricorde, du fait que je t'accepte sans cesse,
de mon désir de te pardonner, de ma soif ardente de te bénir, de vivre en toi ma propre vie.
J'ai soif de toi ! Si tu te crois sans importance aux yeux du monde, cela ne m'importe pas du
tout. Pour moi, il n'y a qu'une chose qui importe : il n'y a rien de plus important dans le
monde entier que toi. J'ai soif de toi ! Ouvre-toi à moi. Viens à moi et aie soif de moi. J'ai
soif de toi !
Peu importent tes errements. Peu importe combien tu m'as oublié. Peu importent
toutes les croix que tu as dû porter toute ta vie. Il n'y a qu'une seule chose dont je veux que
tu te souviennes tout le temps, une seule chose qui ne changera jamais : J'ai soif de toi, tel
que tu es. Tu n'as pas besoin de changer pour croire en mon amour, parce que c'est de croire
en mon amour qui va te changer. Tu m'as oublié, et maintenant je te cherche à chaque
instant de ta vie, me tenant debout, à la porte de ton cœur et frappant.
Tu penses que c'est dur à croire ? Alors regarde vers la Croix, regarde vers mon Cœur
transpercé pour toi. Regarde vers mon Eucharistie. Tu n'as pas compris ma Croix ? Alors,
écoute encore une fois ce que j'ai dit sur la Croix : J'ai soif ! Oui, j'ai soif de toi. J'ai soif de
toi. J'ai cherché quelqu'un pour combler mon amour et je n'ai trouvé personne. Sois celui-ci.
J'ai soif de toi - de ton amour.
Sainte Teresa de Calcutta, extrait de son Testament spirituel
Il est en nous pour nous sanctifier. Demandons-Lui donc qu’Il soit Lui-même notre
sainteté. Lorsque notre Seigneur était sur terre, est-il dit dans l’Evangile, une vertu secrète
sortait de Lui. A son contact, les malades recouvraient la santé, les morts étaient rendus à la
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vie. Il est toujours vivant : vivant dans Son adorable Sacrement, vivant en nos âmes. C’est
Lui-même qui l’a dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et
nous viendrons à Lui, nous ferons en Lui notre demeure. » Puis qu’Il est là, tenons-Lui
compagnie comme l’ami à celui qu’il aime…
Sainte Elisabeth de la Trinité, extrait de ses Pensées
Pistes de réflexion
- Comment, concrètement et spirituellement, puis-je faire de la messe une « rencontre
vivante avec le Seigneur », comme dit le Pape ? Quels moyens puis-je me donner pour y
parvenir ?
- Que représente vraiment pour moi le mystère de l’Eucharistie ? Est-ce que je crois à la
présence de Jésus sur l’autel ? Suis-je capable de l’expliquer simplement à mes
louveteaux, jeannettes, louvettes ou guides ?
- Suis-je consciente en sortant de la messe d’être un tabernacle du Christ ? Qu’est-ce que
cela signifie pour moi ? Qu’est-ce que cela implique concrètement dans mon
comportement et ma vie de prière ?
Le mot de la fin
« L’empereur Frédéric II avait engagé des troupes mercenaires composées entre autres de
Sarrasins pour mener la lutte contre la papauté. Ceux-ci vinrent à Assise et s’attaquèrent au
couvent de Saint Damien où se trouvaient Sainte Claire et ses sœurs. Claire, malade, se leva.
C’était un vendredi de septembre 1241 vers 15 heures. Elle se fit apporter le ciboire avec le
Saint-Sacrement et pria Dieu de protéger ses sœurs qu’elle ne pouvait protéger elle-même.
Elle entendit sortir du Ciboire une voix douce comme celle d’un enfant : « Je vous garderai
toujours. » Elle s’avança alors vers la brèche ouverte par les agresseurs et présenta le
ciboire. Les Sarrasins tombèrent, aveuglés par les rayons qui sortaient du ciboire et dans la
panique quittèrent Assise, bien décidé à ne plus jamais venir importuner Claire et ses
Sœurs. »
Thomas de Celano, Vie de Claire
Nous te proposons de prier cette semaine avec cette phrase de Saint Augustin tirée
d’une prière à tous les saints :
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«O vous tous saints amis de Dieu, tendez nous une main secourable et faites entrer par vos
prières notre frêle navire dans le port de la bienheureuse éternité. »
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa
gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations
seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger
sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. »
« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais
faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un
étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et
vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !"
« Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...? Tu
avais donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? Tu
étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t’avons habillé ? Tu étais
malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?" »
« Et le Roi leur répondra : "Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à
l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait." »
La royauté de Jésus n’est pas celle d’un roi qui opprimerait son peuple, mais celle
d’un Roi Berger qui prend soin de chacune de ses brebis. Sa royauté se révèle dans la
fragilité; dans les plus pauvres, les plus démunis... car le Seigneur s’apparente à eux, « Tout
ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à MOI que vous l’aurez fait »,
ainsi regardons notre façon d’agir au cours de notre vie. Ce n’est pas le Seigneur qui nous
juge, au contraire il nous invite à nous juger nous-mêmes, sommes-nous le reflet de son
amour ?
La royauté de Jesus apparait également dans l’évangile selon Saint Jean ; « Ma
royauté ne vient pas de ce monde », le Seigneur est un roi serviteur qui n’a que l’amour
comme arme (Père Jean-Paul Sagadou, assomptionniste). Il est humble et n’a pas besoin de
grands mots, par ses actions il nous montre qu’il veille sur nous et qu’il nous guide.
Chacune de nous peut se préparer à accueillir le Seigneur comme Christ Roi de l’univers en
ajustant son coeur à son amour et en vivant son amour au quotidien.
Saint Francois a médité chaque jour sur la Passion du Christ car le mystère de la
croix est au cœur de sa conversion. A la fin de sa vie, il a demandé au Christ de pouvoir
participer aux souffrances de la Passion si Jésus le permettait. Il l'a demandé non par amour
de la souffrance mais par amour immense pour le Christ qui a souffert pour nous. Jésus l'a
exaucé et ce fut le premier saint qui reçut les stigmates dans l'histoire de l'Eglise. Voici
comme cela s'est déroulé.
Le mot de la fin
« Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus a donné sa vie pour nous. Nous
aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. » 1 Jn 3,16
« Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’Amour » Saint Jean de la Croix
Apprends à apprécier tout ce qui t'est donné et à en prendre soin. Tu ne feras cela que
lorsque tu réaliseras que tout ce que tu as vient de Moi. Lorsque tu aimeras vraiment celui qui
donne, tu chériras le don. Lorsque tu négliges de t'occuper de Mes dons, cela reflète ton attitude
envers Moi, le pourvoyeur de tous ces dons. L'amour est la clé. Lorsque tu connaîtras la
signification de l'amour, tu ne négligeras jamais d'aimer et de prendre soin de tout ce qui t'est remis.
Tu ne donnes pas à un enfant un objet de valeur pour qu'il joue avec, parce que tu sais que cet
enfant n'y feras pas attention et risque fort de le détruire. Je ne peux pas te donner tout ce qui
t'attend tant que tu n'apprends pas à en prendre soin et à l'utiliser correctement, c'est à dire avec
amour et attention. C'est pourquoi Je dois attendre patiemment jusqu'à ce que tu sois prêt, avant de
pouvoir te donner de plus en plus de Mes dons.
Eileen Caddy, La petite voix
Piste de réflexion :
L’Avent commence. L’Eglise nous invite à le vivre comme un temps d’attente et de renouvellement
intérieur. Pourquoi ne pas en profiter pour essayer de reconnaître les dons dont Dieu nous a comblé
au jour de notre baptême ? Reconnaissons les dons qui brillent en nous, et apprenons à les faire
fructifier. Ainsi, au soir de Noël, nous pourrons pleinement nous réjouir des grâces qui ont été
déposées dans nos cœurs chaque jour de notre vie !
« Entre dans la joie de ton Seigneur ! »
« Un jour qu’on lisait dans cette église l'Évangile de l’envoi des disciples en prédication, le
saint, qui était présent, comprit le sens global du passage et s’en fut, après la messe,
demander au prêtre de le lui expliquer. Le prêtre lui en fit le commentaire point par point : et
quand saint François entendit que les disciples du Christ ne doivent posséder ni or ni argent
ni monnaie, qu’ils ne doivent emporter pour la route ni bourse ni besace ni pain ni bâton,
qu’ils ne doivent avoir ni chaussures ni deux tuniques, qu’ils doivent prêcher le royaume de
Dieu et la pénitence, transporté aussitôt de joie dans l’Esprit-Saint. "Voilà ce que je veux,
s’écria-t-il, voilà ce que je cherche, ce que, du plus profond de mon cœur, je brûle
d’accomplir !" »
Le mot de la fin
Je veille. Ne crains rien. J'attends que tu t'endormes.
Les anges sur ton front viendront poser leurs bouches.
Je ne veux pas sur toi d'un rêve ayant des formes
Farouches ;
Le mot de la fin
Ô notre Dame du OUI, vous qui avez été fidèle à toutes vos promesses,
apprenez-moi à répondre toujours aux appels de votre Fils,
et à tenir quoiqu'il m'en coûte, tous les engagements que j'ai pris envers ma famille,
envers mes amis, dans ma profession ou mes études,
dans l'Église et envers tous ceux qu'il m'est donné de rencontrer.
Lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (4, 4-7) « Le Seigneur est proche »
« Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que
votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez
inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour
faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut
concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »
Le mot de la fin
« Si Jésus est le chemin, il vaut mieux marcher en boitant sur ce chemin plutôt que marcher
à grandes enjambées en dehors du chemin. »
Saint Augustin
Le mot de la fin
La nuit où saint François réalisa la première crèche, la légende raconte que tout à
coup pendant la messe, un ami de saint François vit un petit enfant étendu dans la
mangeoire. Il avait l’air endormi… Et François s’approcha, prit l’enfant tendrement dans ses
bras. Puis le petit bébé s’éveilla, sourit à François, caressa ses joues et saisit sa barbe dans
ses petites mains !
Et cet ami comprit que Jésus avait semblé endormi dans le cœur des humains et que
c’est François qui l’avait réveillé par sa parole et par ses exemples.
Pistes de réflexion
1. « Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie ». Avec l’Epiphanie,
littéralement « manifestation », nous célébrons la manifestation de Dieu sur la Terre.
Comme Saint-François, Dieu s’est-Il déjà manifesté à toi cette année ? Par des
rencontres, des textes, des événements particuliers ? Quels actes concrets voudrais-tu
mettre en place pour rendre chaque jour vivante cette manifestation ? Es-tu encore dans
l’attente et la recherche ?
2. La tradition de la galette des rois, pré-chrétienne, célèbre le rallongement des journées
et donc le retour à la lumière. Ronde et dorée, la galette rappelle aussi le Soleil et la
Lumière de Jésus : l’un comme l’autre est lumière du monde. Cette année, quel a été ton
témoignage de la lumière du Christ ? Par la prière, mes échanges, des conseils de
lecture…?
3. « La foi (...) est une lumière pour nos ténèbres » : La lumière est aussi source
d’espérance dans des moments d’obscurité. Dans ce genre de situation, comment
penses-tu que Dieu te vient en aide ? Comment la foi éclaire-t-elle ma vie ? Existe-t-il
des ténèbres que ma foi n’éclaire plus ou pas (relations familiales, amicales,
amoureuses, études, engagements, discernement…) ?
Le mot de la fin
« Moi, lumière, je suis venu dans le monde, pour que quiconque croit en moi ne demeure
pas dans les ténèbres » (Jn 12, 46)
Ecoutons une deuxième parole de la liturgie de cette sainte Nuit, cette fois tirée du
Livre du prophète Isaïe : « Sur ceux qui habitent le pays de l’ombre, une lumière a
resplendi. » (9, 1)
Le mot lumière pénètre toute la liturgie de cette messe. L’ « apparition » -
l’épiphanie – est l’irruption de la lumière divine dans le monde plein d’obscurité et plein de
problèmes irrésolus. Enfin, l’Evangile nous rapporte que la gloire de Dieu apparut aux
bergers et « les enveloppa de lumière » (Lc 2, 9). Là où parait la gloire de Dieu, là se
répand, dans le monde, la lumière. « Dieu est lumière, il n’y a pas de ténèbres en Lui », dit
Saint Jean (1 Jn 1, 5). La lumière est source de vie.
Quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie
le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du
Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, et pour offrir en sacrifice deux
tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur. Et
voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il
attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti
par le Saint Esprit qu'il ne mourrait point avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au
temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour
accomplir à son égard ce qu'ordonnait la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit:
« Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur S'en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu ton salut,
Salut que tu as préparé devant tous les peuples,
Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d'Israël, ton peuple. »
Son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui. Siméon les
bénit, et dit à Marie, sa mère : « Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le
relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à
toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de coeurs soient
dévoilées. »
« Marie est la mère qui, aujourd'hui, au Temple, présente le Fils au Père, donnant suite
également en cela au « oui » prononcé au moment de l'Annonciation. Que ce soit encore elle
la mère qui nous accompagne et qui nous soutienne, nous, fils de Dieu et ses fils, dans
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l'accomplissement d'un service généreux à Dieu et à nos frères.
C'est Jésus lui-même qui est le véritable temple, le temple vivant, dans lequel Dieu habite et
dans lequel nous pouvons rencontrer Dieu et l'adorer.
Jésus-Christ est la vérité faite personne, qui attire le monde à lui. La lumière qui rayonne de
Jésus est splendeur de la vérité. Toute autre vérité est un fragment de la vérité qu'il est et
renvoie à lui.
L'éveil à la foi chrétienne, a été rendue possible parce qu'il y avait en Israël des personnes
avec un cœur en recherche, des personnes qui ne s'installaient pas dans leurs habitudes, mais
étaient en quête d'un plus : Zacharie, Elisabeth, Siméon, Anne, Marie et Joseph, les Douze et
tant d'autres. Parce que leur cœur était en attente, ils ont pu reconnaître en Jésus l'Envoyé du
Père, et être ainsi à l'origine de sa famille universelle.
Jeûne et pénitence... des mots qui peuvent faire peur, sembler durs, mais ce n’est pas pour «
se faire du mal » ou faire un régime catho ! C’est une manière pour nous de nous rapprocher
de Dieu, en nous décentrant de nous-mêmes pour nous tourner vers l’essentiel.
Le jeûne est un des commandements de l’Eglise, qui demande à tous les chrétiens adultes et
en bonne santé de jeûner et de faire abstinence (c’est-à-dire de ne pas manger de viande) le
mercredi des Cendres et le Vendredi Saint. Jeûner, c’est se contenter d’un repas complet et
d’une collation simple (par exemple, thé et pain) par jour.
Jeûner permet de prendre conscience que tout nous vient de Dieu, en particulier notre
nourriture et notre vie elle-même ; de manifester notre désir de Dieu, notre soif que le
monde ne peut combler ; de nous libérer de certaines de nos attaches et habitudes et de
partager la situation des plus pauvres.
« Il y a trois actes, mes frères, trois actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu
se maintient : la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à la porte, le jeûne obtient,
la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne : les trois ne font qu'un et se donnent
mutuellement la vie. En effet, le jeûne est l'âme de la prière, la miséricorde est la vie du
jeûne. Que personne ne les divise : les trois ne peuvent se séparer.
Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l'homme qui a
faim, s'il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim ; il doit faire miséricorde, celui qui
espère obtenir miséricorde ; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer ; celui qui
veut qu’'on lui donne doit donner.
Donne à Dieu ta vie, offre l'oblation du jeûne pour qu'il y ait là une offrande pure, un
sacrifice saint, une victime sainte qui insiste en ta faveur et qui soit donnée à Dieu. Celui qui
ne lui donnera pas cela n'aura pas d'excuse. Parce qu'on a toujours soi-même à offrir. Mais
pour que ces dons soient agréés, il faut que vienne vite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas
de fruit s'il n'est pas arrosé par la miséricorde ; le jeûne se dessèche par la sécheresse de la
miséricorde ; ce que la pluie est pour la terre, la miséricorde l'est pour le jeûne. Celui qui
jeûne peut bien cultiver son cœur, purifier sa chair, arracher les vices, semer les vertus : s'il
n'y verse pas les flots de la miséricorde, il ne recueille pas de fruit. »
Saint Pierre Chrysologue, docteur de l’Eglise (Vème siècle)
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Quelques pistes de réflexion pour avancer :
- Pour moi, qu’est-ce que le jeûne ? Est-ce une mortification inutile d’un autre temps ou
une manière de se libérer de tout ce qui nous attache et nous éloigne de l’essentiel ?
- Ai-je déjà jeûné ? Comment ai-je vécu ce manque, cette faim : ai-je essayé de me tourner
vers les autres, vers Dieu ou suis-je restée centrée sur moi-même ?
- Comment le jeûne peut-il me permettre de me rapprocher de Dieu et des autres ? De quoi
pourrais-je jeûner pendant la fin de ce Carême ? Quelles sont les liens, les habitudes qui
me retiennent et m’empêchent d’avancer vers le Seigneur ?
Bonne nouvelle : à l’heure du tout, tout de suite et pour pas cher, l’Eglise propose un
remède radical : le jeûne. La recette serait même un peu tendance ! Ne l’avez-vous pas
remarqué ? Le jeûne a pris ces dernières années un véritable coup ... de jeune ! « Jeûne
thérapeutique », « jeûne et randonnée », « remise en forme par le jeûne » ; allez sur Internet
ou dans les revues de santé en tout genre et vous serez surpris de la promotion en faveur de
cette pratique plurimillénaire à laquelle le Judaïsme, et dans son sillage la toute première
Église, ont donné un sens spirituel et religieux.
Pour autant, le jeûne chrétien n’est pas thérapeutique ou hygiénique même s’il peut avoir
des effets positifs sur notre corps. Le jeûne suppose une attitude de Foi, d’humilité, de totale
dépendance par rapport à Dieu. Dans son dernier message de Carême, Benoît XVI insiste
sur ce point : « le jeûne est sans nul doute utile au bien-être physique, mais pour les
croyants, il est en premier lieu une « thérapie » pour soigner tout ce qui les empêche de se
conformer à la volonté de Dieu. »
L’objectif visé n’est donc ni l’exploit - possible source d’orgueil - ni la souffrance qui
amoindrit notre être quand elle n’est pas remplie d’amour. L’objectif du jeûne est le plus
d’attention et d’ouverture à l’autre : Dieu et mon prochain. Lorsque j’accepte un manque je
me découvre dépendant : de Dieu et de sa Parole d’abord, mais aussi des autres. La qualité
des relations me devient absolument nécessaire ... l’autre devient ma vraie nourriture !
Je vois poindre en vous des interrogations : il n’y a pas de mal à se faire du bien n’est-ce pas
? Pourquoi me priverais-je de quelque chose qui n’est pas mal en soi ? Le polyphénol
contenu dans le chocolat est même bon pour la santé : tous les pharmaciens le disent !
C’est très simple : jeûner, ce n’est pas en soi se priver de chocolat, c’est surtout vérifier
qu’on est libre par rapport au chocolat. Voilà peut-être la raison pour laquelle le monde
n’aime pas le jeûne et que les jeûneurs sont des gêneurs ! Parce qu’ils contestent
silencieusement la loi totalitaire du désir qui est le ressort le plus puissant de notre société
marchande. Regardez : il y a des chaînes partout ! Chaînes de montage, chaînes de
magasins, chaînes de télévisions.
Jeûner c’est vérifier que ces chaînes extérieures ne se sont pas à la longue intériorisées,
conduisant à la paralysie et à l’asphyxie de l’âme.
Le jeûne peut également nous enseigner la modération des nombreux autres appétits qui
habitent en nous et qui peuvent conduire à commettre le mal. Car si vous apprenez à
renoncer à manger lorsque vous avez faim – dans certaines limites bien entendu ! – vous
découvrirez qu’il est possible de renoncer aux péchés que certaines situations nous poussent
à commettre. En ce sens, le jeûne est une ascèse du besoin et une éducation du désir. Il nous
amène à accepter de ne pas avoir tout, tout de suite et par quelque moyen que ce soit.
- Que signifie le jeûne pour moi ? Ai-je déjà jeûné ? Etait-ce une source d’orgueil, un défi
personnel, ou ai-je adopté une attitude humble ?
- Quel bienfaits le jeûne peut-il avoir sur ma liberté ? Ai-je l’impression parfois d’être
soumise à la « loi totalitaire du désir » qui régit notre société ? Est-ce que je me rends
compte de toute ce qui me pousse à la consommation (de nourriture mais aussi d’images,
d’informations, de plaisirs…) ?
- Quels sont les appétits qui me poussent au péché ? Comment apprendre à m’en
débarrasser ?
Pistes de réflexion
1. Le oui de Marie est un oui fidèle et constant : en ce temps de Carême, suis-je chrétienne
« par intermittence » ou chrétienne dans tout ce je fais ? Comment puis-je être plus
fidèle à la prière pour que mon oui à Dieu se réalise plus concrètement ?
2. Devant l’ange Gabriel, Marie est étonnée mais n’a pas peur : est-ce que je laisse Dieu
me surprendre dans ma vie ? Ou au contraire suis-je enfermée dans mes sécurités
matérielles ou sociales ? Comment pourrais-je me rendre plus disponible et veiller pour
entendre l’appel de Dieu ?
3. Enfin, le oui de Marie est humble : comment, à son image de servante du Seigneur, puis-
je me mettre au service des plus petits et des plus pauvres ? Quels efforts concrets ai-je
choisi de faire pour les autres pendant le Carême ?
Nous qui avons été aimés par Dieu en premier, nous devons aimer en retour. La
charité des charités, c’est l’apostolat. « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais
soif et vous m’avez donné à boire ». Parlant d’apostolat, je commence par une grande
affirmation : pour être des apôtres féconds, commencez par être des saints, des âmes
d’amour. Chose très belle, à la banque de l’amour plus on donne, plus on s’enrichit.
Vous devez sans cesse entendre en votre cœur le cri d’amour douloureux, de grand
désir rédempteur de Jésus en croix : « J’ai soif ». J’ai soif de votre amour, vous que j’ai
comblé, donnez moi à boire. Faites valoir les trésors spirituels que je vous ais donné sans
compter. Trouvez-moi des cœurs dont l’amour sera une rosée sur mes lèvres brulantes au
Calvaire. Etre apôtre, c’est donner Jésus aux âmes, et les âmes à Jésus, en le faisant
connaitre pour le faire aimer. Selon le Père Matéo, « un apôtre est un calice trop plein de
Jésus qui déborde son trop plein sur les âmes ». Des âmes sont en voie de perdition... quelle
angoisse ! Pensez à ces âmes pour lesquelles le Sauveur a tant souffert, a répandu tout son
sang, qui sont faites pour le Bonheur et qui risquent de se perdre à jamais en enfer, dans la
haine de Celui qui n’est qu’amour. Il dépend de nous qu’il y ait plus ou moins de sauvés. Le
champ de l’apostolat est immense. « J’ai soif ! ». « Aimez et faites aimer l’Amour qui n’est
pas aimé » nous dit St François d’Assise.
Oh ! Qu’il est grand ce désir, ce besoin du Père des miséricordes de retrouver son enfant
perdu, de lui rendre la vie ! Voila le cœur de Dieu !
Croire à l’Amour, du Père d’Elbée
Pour nourrir ta méditation, tu peux lire (ou relire) l’Evangile de l’Ascension : Marc 16,
15-20.
- Que signifie la Pentecôte pour moi ? Est-ce que cette fête a une résonance particulière
dans ma vie ?
- Comment est-ce que je considère l’Esprit Saint ? Est-ce qu’il m’arrive de prier pour qu’Il
descende en moi ?
- Quels son les bienfait de l’Esprit Saint que je voudrais demander ? Comment puis-je Le
laisser rayonner au travers de moi, pour être une lumière et un témoin du Christ ?
La Lettre aux Hébreux compare l’espérance à une ancre (cf. 6, 8-19); et nous pouvons
ajouter à cette image celle de la voile. Si l’ancre est ce qui donne à la barque sa sécurité et
qui la maintient «ancrée» au gré des ondes de l’eau, la voile est en revanche ce qui la fait
marcher et avancer sur les eaux. L’espérance est véritablement comme une voile; elle
recueille le vent de l’Esprit Saint et le transforme en force motrice qui pousse la barque,
selon les cas, au large ou vers le rivage.
L’apôtre Paul conclut sa Lettre aux Romains par ce vœu: écoutez bien, écoutez bien ce beau
vœu: «Que le Dieu de l’espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi la joie et la
paix, afin que l’espérance surabonde en vous par la vertu de l'Esprit Saint» (15, 13).
Réfléchissons un peu sur le contenu de ces très belles paroles.
L’expression «Dieu de l’espérance» ne veut pas seulement dire que Dieu est l’objet de notre
espérance, c’est-à-dire Celui que nous espérons atteindre un jour dans la vie éternelle; cela
veut dire aussi que Dieu est Celui qui dès à présent nous fait espérer, nous confère même «la
joie de l’espérance» (Rm 12, 12): joyeux à présent d’espérer, et pas seulement espérer d’être
joyeux. C’est la joie d’espérer et ne pas espérer d’avoir la joie, dès aujourd’hui. «Tant qu’il
y a de la vie, il y a de l’espoir», dit un dicton populaire; et le contraire est également vrai:
tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie. Les hommes ont besoin d’espoir pour vivre et ont
besoin de l’Esprit Saint pour espérer.
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Extrait de l'audience générale du pape François, du 31 mai 2017
Questions
1. L’Esprit saint arrive à la Pentecôte comme un violent coup de vent et des langues de feu.
Est-ce qu'il m'arrive de prier l'Esprit Saint et de me confier à lui ? Pour qu’il balaye les
épreuves, les doutes, les peurs,… ? Et qu’il m’éclaire et me donne de parler avec un feu
brûlant de charité ?
2. Jésus nous a envoyé son Esprit Saint qui est le signe de sa présence à nos côtés.
Comment est-ce que dans ma vie de tous les jours, au travail, avec mes amis, ma
famille, au gré de rencontres, je parviens à reconnaître la présence de Dieu à mes côtés ?
Comment est ce que je me laisse conduire par Lui dans ma vie ? Quelles sont mes clés
pour m'abandonner avec confiance?
3. L'Esprit Saint est le vent qui nous pousse en avant, qui nous maintient en chemin, nous
fait sentir pèlerins et étrangers, et qui ne nous permet pas de nous reposer et de devenir
un peuple «sédentaire». Lorsque je sens poindre le découragement, la lassitude,
comment m’en remets-je à l'Esprit Saint et je sais me laisser pousser vers l'avant? Est
que j'ose me mettre en mouvement et aller vers les autres, les plus pauvres?
Le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
"Nos pensées, nos paroles et nos actions n'acquièrent leur véritable dimension que si nous
les référons au message de l'Evangile. "Ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du
cœur" (Luc, 6,45). Lorsque nous parlons, cherchons-nous le bien de notre interlocuteur ?
Lorsque nous pensons, cherchons-nous à mettre notre pensée en accord avec la pensée de
Dieu ?". 13 septembre, Paris, Invalides
L'être humain est un être corporel. Si matériel qu'il soit, le corps n'est pas un objet: il
est d'abord quelqu'un, en ce sens qu'il est manifestation de la personne, un moyen de
présence aux autres. Le corps est une parole, un langage. Quelle merveille et quel signe en
même temps ! Ayez un très grand respect de votre corps et du corps des autres! Que votre
corps soit au service de votre moi profond. Que vos gestes, vos regards soient toujours le
reflet de votre âme. Adoration du corps ? Non, jamais ! Mépris du corps ? Pas davantage !
Maîtrise du corps ? Oui ! Transfiguration du corps ! Plus encore !
La maîtrise du corps est déterminante pour l'intégration de la sexualité. L'union des
corps a toujours été le langage le plus fort que deux êtres puissent se dire l'un à l'autre. Et
c'est pourquoi un tel langage, qui touche au mystère sacré de l'homme et de la femme, exige
qu'on n'accomplisse jamais les gestes de l'amour sans que les conditions d'une prise en
charge totale et définitive de l'autre soient assumées et que l'engagement en soit
publiquement pris dans le mariage.
Vous valez ce que vaut votre cœur. Toute l'histoire de l'humanité est l'histoire du
besoin d'aimer et d'être aimé. Cette fin de siècle rend plus difficile l'épanouissement d'une
saine affectivité. Il importe en ce domaine de voir clair. Quel que soit l'usage qu'en font les
humains, le cœur — symbole de l'amitié et de l'amour — a aussi ses normes, son éthique.
Faire place au cœur dans la construction harmonieuse de votre personnalité n'a rien à voir
avec la sensiblerie ni même la sentimentalité.
Le cœur, c'est l'ouverture de tout l'être à l'existence des autres, la capacité de les
deviner, de les comprendre. Aimer, c'est donc essentiellement se donner aux autres. Loin
d'être une inclination instinctive, l'amour est une décision consciente de la volonté d'aller
vers les autres. Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout
de soi, donner gratuitement, aimer jusqu'au bout. Cette dépossession de soi — œuvre de
longue haleine — est épuisante et exaltante. Elle est source d'équilibre. Elle est le secret du
bonheur.
Levez plus souvent les yeux vers Jésus-Christ! Il est l'homme qui a le plus aimé, et le
plus consciemment, le plus volontairement, le plus gratuitement ! Contemplez l'Homme-
Dieu, l'homme au cœur transpercé! N'ayez pas peur! Jésus n'est pas venu condamner
l'amour mais libérer l'amour de ses équivoques et de ses contrefaçons.
Laissez-Le être votre salut et votre bonheur. Laissez-Le saisir votre vie toute entière
pour qu'elle atteigne avec lui toutes ses dimensions, pour que toutes vos relations, activités,
sentiments, pensées soient intégrés en lui. Avec le Christ, reconnaissez Dieu comme la
source et la fin de votre existence.
Chers jeunes,
J’ai pensé beaucoup à vous en ces heures durant lesquelles nous ne nous sommes pas vus. J’espère
que vous avez pu dormir un peu, en dépit de la rigueur du temps. Je suis sûr qu’à l’aube de ce jour
vous avez levé les yeux au ciel plus d’une fois, et non seulement les yeux, mais aussi le cœur, et
cela vous a permis de prier. Dieu sait tirer de tout le bien. Avec cette confiance, et sachant que le
Seigneur ne nous abandonne jamais, commençons notre célébration eucharistique pleins
d’enthousiasme et fermes dans la foi.
***
HOMÉLIE
Chers jeunes,
Avec la célébration de l’Eucharistie, nous arrivons au moment culminant de ces Journées Mondiales
de la Jeunesse. En vous voyant ici, venus en grand nombre de tous les horizons, mon cœur est plein
de joie, pensant à l’affection spéciale avec laquelle Jésus vous regarde. Oui, le Seigneur vous aime
et il vous appelle ses amis (cf. Jn 15, 15). Il vient à votre rencontre et il désire vous accompagner
dans votre cheminement pour vous ouvrir les portes d’une vie pleine et vous faire participants de sa
relation intime avec le Père. Pour notre part, conscients de la grandeur de son amour, nous désirons
répondre avec grande générosité à cette marque de prédilection par la résolution de partager aussi
avec les autres la joie que nous avons reçue. Certes ! Ils sont nombreux de nos jours, ceux qui se
sentent attirés par la figure du Christ et désirent mieux le connaître. Ils perçoivent qu’Il est la
réponse à leurs multiples inquiétudes personnelles. Cependant, qui est-Il réellement ? Comment est-
il possible que quelqu’un qui a vécu sur la terre il y a tant d’années, ait quelque chose à voir avec
moi aujourd’hui ?
Dans l’Évangile que nous avons écouté (cf. Mt16, 13-20), il y a comme deux manières distinctes de
connaître le Christ qui nous sont présentées. La première consiste dans une connaissance externe
caractérisée par l’opinion commune. À la demande de Jésus : « Le Fils de l’homme, qui est-il,
d’après ce que disent les hommes ? », les disciples répondent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste,
pour d’autres, Elie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes ». C'est-à-dire qu’on
considère le Christ comme un personnage religieux supplémentaire qui s’ajoute à ceux connus.
S’adressant ensuite personnellement aux disciples, Jésus leur demande : « Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? » Pierre répond avec des paroles qui sont la première profession de foi : «
Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant !» La foi va au-delà des simples données empiriques ou
historiques ; elle est la capacité de saisir le mystère de la personne du Christ dans sa profondeur.
Mais, la foi n’est pas le fruit de l’effort de l’homme, de sa raison, mais elle est un don de Dieu : «
Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon
Chers jeunes,
J’adresse un salut à tous, et particulièrement aux jeunes qui m’ont posé leurs questions et je les
remercie de la sincérité avec laquelle ils ont exprimé des inquiétudes qui, d’une certaine manière,
traduisent votre aspiration unanime à faire quelque chose de grand dans votre vie, quelque chose qui
vous donne le bonheur en plénitude.
Mais comment un jeune peut-il être fidèle à la foi chrétienne et vivre en cherchant à atteindre de
grands idéaux dans la société actuelle ? Dans l’évangile que nous avons écouté, Jésus nous donne
une réponse à cette question importante : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ;
demeurez dans mon amour » (Jn 15, 9).
Oui, chers amis, Dieu nous aime. Telle est la grande vérité de notre vie, celle qui donne sens à tout
le reste. Nous ne sommes pas le fruit du hasard ou de l’irrationnel, mais, à l’origine de notre
existence, il y a un projet d’amour de Dieu. Demeurer dans son amour, c’est vivre enraciné dans la
foi, parce que la foi n’est pas la simple acceptation de vérités abstraites, mais une relation intime
avec le Christ qui nous amène à ouvrir notre cœur à ce mystère d’amour et à vivre comme des
personnes qui se savent aimées de Dieu.
Si vous demeurez dans l’amour du Christ, enracinés dans la foi, vous rencontrerez, même au milieu
des contradictions et des souffrances, la source de la joie et de l’allégresse. La foi ne s’oppose pas à
vos idéaux les plus élevés ; au contraire, elle les exalte et les porte à leur perfection. Chers jeunes,
ne vous conformez pas à moins qu’à la Vérité et à l’Amour, ne vous conformez pas à moins qu’au
Christ.
C’est précisément maintenant au moment où la culture relativiste dominante refuse et déprécie la
recherche de la vérité – la plus haute aspiration de l’esprit humain – que nous devons proposer avec
courage et humilité la valeur universelle du Christ comme sauveur de tous les hommes et source
d’espérance pour notre vie. Lui, qui a pris sur lui nos afflictions, connaît bien le mystère de la
douleur humaine et montre sa présence aimante à tous ceux qui souffrent. Ceux-ci, à leur tour, unis
à la passion du Christ, participent de plus près à son œuvre de rédemption. En outre, notre attention
désintéressée envers les malades et les personnes dans le besoin sera toujours un témoignage
humble et silencieux du visage de la compassion de Dieu.
Chers amis, qu’aucune adversité ne vous paralyse. N’ayez pas peur du monde, ni de l’avenir, ni de
votre faiblesse. Le Seigneur vous a donné de vivre en ce moment de l’histoire, pour que, grâce à
votre foi, son Nom retentisse sur toute la terre.
En cette veillée de prière, je vous invite à demander à Dieu de vous aider à découvrir votre vocation
dans la société et dans l’Église, et à persévérer en elle avec joie et fidélité. Il vaut la peine de sentir
en nous-mêmes l’appel du Christ et de suivre avec courage et générosité le chemin qu’il nous
propose.
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Le Seigneur appelle beaucoup d’entre vous au mariage, où un homme et une femme, en ne formant
qu’une seule chair (cf. Gn 2, 24), se réalisent en une profonde vie de communion. C’est un horizon
tout à la fois lumineux et exigeant, un projet d’amour véritable qui se renouvelle et s’approfondit
chaque jour par le partage des joies et des difficultés, et qui se caractérise par une offrande de la
personne tout entière. C’est pourquoi reconnaître la beauté et la bonté du mariage, c’est être
conscient du fait que seul un contexte de fidélité et d’indissolubilité ainsi que d’ouverture au don
divin de la vie est en accord avec la grandeur et la dignité de l’amour des époux.
À d’autres, en revanche, le Christ lance un appel à le suivre de plus près dans le sacerdoce et la vie
consacrée. Que c’est beau de savoir que Jésus te cherche, te fais confiance et, avec sa voix
reconnaissable entre toutes, te dit aussi à toi : « Suis-moi » (cf. Mc 2, 14).
Chers jeunes, pour découvrir et suivre fidèlement la forme de vie à laquelle le Seigneur appelle
chacun, il est indispensable de demeurer dans son amour comme des amis. Or, comment se
conserve l’amitié sinon par la fréquence des rencontres, la conversation, le fait d’être ensemble et
de partager les joies et les peines ? Sainte Thérèse de Jésus disait que la prière consistait à « parler
de l’amitié en étant bien souvent seuls pour parler avec celui dont nous savons qu’il nous aime
» (cf. Libro de la vida, 8).
Je vous invite encore à demeurer maintenant dans l’adoration du Christ réellement présent dans
l’Eucharistie, à dialoguer avec Lui, à Lui exposer vos questions et à L’écouter. Chers amis, je prie
pour vous de tout cœur ; je vous supplie de prier aussi pour moi. En cette nuit, demandons au
Seigneur qu’attirés par la beauté de son amour, nous vivions toujours fidèlement comme ses
disciples. Amen.
Chers amis, merci pour votre joie et pour votre résistance ! Votre force est plus grande que la pluie.
Merci ! Par cette pluie, le Seigneur nous a envoyé d’abondantes bénédictions. En cela, vous êtes
aussi un exemple.
Salutation en français
Chers jeunes francophones, soyez fiers d’avoir reçu le don de la foi, c’est elle qui illuminera votre
vie à chaque instant. Appuyez-vous sur la foi de vos proches, sur la foi de l’Église ! Par la foi, nous
sommes fondés dans le Christ. Retrouvez-vous avec d’autres pour l’approfondir, fréquentez
l’Eucharistie, mystère de la foi par excellence. Le Christ seul peut répondre aux aspirations que
vous portez en vous. Laissez-vous saisir par Dieu pour que votre présence dans l’Église lui donne
un élan nouveau !
Salutation en anglais
Chers jeunes, en ces moments de silence devant le Saint Sacrement, tournons notre esprit et notre
cœur vers Jésus-Christ, le Seigneur de nos vies et de notre avenir. Puisse-t-il répandre son Esprit sur
nous et sur l’Église tout entière afin que nous devenions un phare de liberté, de réconciliation et de
paix pour le monde entier.
Salutation en allemand
Chers jeunes chrétiens de langue allemande ! Au fond de nos cœurs, nous désirons ce qui est grand
et beau dans la vie. Ne laissez pas tomber dans le vide vos vœux et vos désirs, mais rendez-les
fermes en Jésus Christ. Lui-même est le fondement qui porte, et le point de référence sûr pour une
vie en plénitude.
Salutation en italien
Je me tourne maintenant vers les jeunes de langue italienne. Chers amis, cette veillée restera comme
une expérience inoubliable de votre vie. Gardez la flamme que Dieu a allumée cette nuit en vos
cœurs : faites en sorte qu’elle ne s’éteigne pas ! Alimentez-la chaque jour, partagez-la avec les
compagnons de votre âge qui vivent dans la nuit et cherchent une lumière pour leur chemin. Merci !
Au revoir et à demain matin !
Salutation en portugais
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Chers amis, j’invite chacun et chacune de vous à nouer un dialogue personnel avec le Christ, en Lui
exposant vos propres doutes et surtout en l’écoutant. Le Seigneur est ici et vous appelle ! Jeunes
amis, cela vaut la peine d’écouter au fond de nous la Parole de Jésus et de marcher sur ses pas.
Demandez au Seigneur de vous aider à découvrir votre vocation dans la vie et dans l’Église, et à y
persévérer avec joie et fidélité, sachant qu’Il ne vous abandonne jamais et qu’il ne trahit jamais. Il
est avec nous jusqu’à la fin du monde.
Salutation en polonais
Chers jeunes amis venus de Pologne, notre veillée de prière est traversée par la présence du Christ.
Sûrs de son amour, approchez-vous de Lui avec la flamme de votre foi. Il vous remplira de Sa vie.
Construisez votre vie sur le Christ et sur son Évangile. Je vous bénis de tout cœur.
***
Chers jeunes,
Nous avons vécu une aventure ensemble. Fermes dans la foi en Christ, vous avez résisté à la pluie.
Avant de vous laisser, je désire vous souhaiter à tous une bonne nuit. Reposez-vous bien. Merci
pour le sacrifice que vous êtes en train de faire, et je ne doute pas que vous l’offrirez généreusement
au Seigneur. Si Dieu le veut, nous nous verrons demain. Je vous attends tous ! Je vous remercie du
merveilleux exemple que vous avez donné. Comme en cette nuit, avec le Christ vous pourrez
toujours affronter les épreuves de la vie. Ne l’oubliez pas ! Merci à tous !
"Si, par hasard, vous avez assisté à la représentation de Peter Pan, vous vous souviendrez
que le chef des pirates était toujours en train le préparer son dernier discours car il craignait fort que
l'heure de sa mort venue, il n'eut plus le temps de le prononcer. C'est à peu près la situation dans
laquelle je me trouve, et bien que je ne sois pas sur le point de mourir, je sais que cela m'arrivera un
de ces prochains jours et je désire vous envoyer un mot d'adieu.
Rappelez vous que c'est le dernier message que vous recevrez de moi, aussi méditez le.
J'ai eu une vie très heureuse et je voudrais qu'on puisse en dire autant de chacun de vous. Je
crois que Dieu nous a placés dans ce monde pour y être heureux et pour y jouir de la vie. Ce n'est ni
la richesse, ni le succès, ni la satisfaction égoïste de nos appétits qui crée le bonheur. Vous y
arriverez tout d'abord en faisant de vous, dès l'enfance, des êtres sains et forts qui pourront plus tard
se rendre utiles et jouir ainsi de la vie lorsqu'ils seront des hommes.
L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin
que vous en jouissiez. Contentez vous de ce que vous avez et faites en le meilleur usage possible.
Regardez le beau côté des choses plutôt que le côté sombre.
Mais le véritable chemin du bonheur est de donner celui-ci aux autres. Essayez de quitter la
terre en la laissant un peu meilleure que vous ne l'avez trouvée et quand l'heure de la mort
approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que
vous avez fait de votre mieux.
Soyez toujours prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre
promesse d'éclaireur même quand vous aurez cessé d'être un enfant - et que Dieu vous aide à y
parvenir ! "
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Votre ami,
BADEN-POWELL
- Est-ce que je vis la « jeunesse » décrite dans le premier texte, dans ma vie de tous les jours ? Que
m’inspire ce texte ? Est-ce que je comprends les enjeux de ma jeunesse, la beauté de cet âge
crucial ? Est-ce que j’ai parfois l’impression d’avoir « une âme de vieillard » ?
- Est-ce que je recherche « ce qui est beau, bon et grand » ?
- Que m’inspire la dernière lettre de BP ?
- « Soyez toujours prêts à vivre heureux et à mourir heureux. » Ai-je réfléchis à ce que serait le
bonheur pour le moi ? Suis-je prête à donner ma vie à Dieu et aux autres, toute entière, comme si
je devais mourir demain ?
Tu peux méditer une phrase qui te parle particulièrement. Nous t’en proposons plusieurs :
« On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années :
on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal »
« Vous êtes aussi jeune que votre foi. »
« Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni la satisfaction égoïste de nos appétits qui crée le bonheur. »
« Mais le véritable chemin du bonheur est de donner celui-ci aux autres. »
Petites propositions pour avancer : Après avoir médité ce texte, tu peux retenir une phrase qui
t’interpelle et l’appliquer pendant ta semaine
« Rire, c’est risquer de paraître idiot. Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental. Aller vers
quelqu’un, c’est risquer de s’engager. Exposer ses sentiments, c’est risquer d’exposer son
moi profond. Présenter ses idées, ses rêves à la foule, c’est risquer de les perdre. Aimer,
c’est risquer de ne pas aimer en retour. Vivre, c’est risquer de mourir. Espérer, c’est risquer
de désespérer. Essayer, c’est risquer d’échouer.
Mais il faut prendre des risques car le plus grand danger de la vie, c’est de ne rien risquer du
tout. Celui qui ne risque rien ne fait rien, n’a rien, n’est rien. Il peut éviter la souffrance et la
tristesse mais il n’apprend rien, ne ressent rien, ne peut ni changer ni se développer, ne peut
ni aimer ni vivre. Enchaîné par sa certitude, il abandonne sa liberté.
Le mode de vie occidental te pousse à paraitre beau, riche, séducteur, taillé sur le modèle de
telle ou telle star. La pub n’arrête pas de faire miroiter à tes yeux l’illusion d’un
enrichissement matériel, physique, intellectuel, affectif. Malheureusement, il ne te permet
que de vivoter en n’épanouissant que la couche la plus superficielle de toi-même. Tous,
entrainés dans la même galère illusoire, nous voilà coupés de nous-mêmes, fragilisés par
cette obligation constante de représentation. Nos cœurs demeurent insatisfaits, nos bouches
gardent un goût de cendre. Finalement, que l’on soit arrivé ou non à atteindre le look dont
on rêve, on reste pauvre en valeur personnelle, assoiffé d’une vie authentique où l’on ne
serait plus calqué sur d’autres, mais enfin riche de soi. »
Sœur Emmanuelle
- Chacun cache un authentique trésor qui mérite d’être partagé même si on peut parfois
croire le contraire. Quel est ce trésor que je renferme et que je n’ose pas toujours
affirmer ?
- Est-ce qu’il m’arrive de sentir que mes actes, ou même ma personne, sont insignifiants et
inutiles ? Que ce sont des « gouttes d’eau dans l’océan » ? Est-ce que ma foi m’aide à
garder confiance en moi, en Dieu, et à espérer toujours ?
- Est-ce que je ressens la pression de la société à paraître autre que je suis ? Est-ce qu’il y a
parfois un décalage entre ma vie intérieure et mon apparence ? Est-ce que je me laisse
aller à la superficialité ?
- Comment être davantage moi-même, être « riche de moi » ?
Te rend tu compte de la chance que tu as, d'être nourri, logée, dorlotée..? D'avoir une famille, des
parents ? De pouvoir faire des études ?
Si oui, tu ne peux que t'engager à suivre ce qui est dit ! Toutefois tout engagement résulte d'un choix
: il te faut choisir de vivre de telle manière, TOI,.. de t'engager ,TOI, dans cette vie avec un tel
entrain.
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S'engager c'est aussi essayer de se dépasser… Dépasse toi !
Plus tu vises haut, plus haut tu parviendras.
Pousse-toi un peu au-delà de ce que tu te sais capable de faire et tu te découvriras de nouveaux
talents et de nouvelles aptitudes.
S'il semble que tu ne parviennes pas à faire grand’chose, c'est peut-être parce que tu ne te donnes
pas assez à faire.
Agrandis suffisamment tes rêves et tes ambitions pour qu'ils soient vraiment motivants.
Sois sincèrement reconnaissant d'être déjà parvenu là où tu es, mais ne te repose pas sur ce que tu as
déjà réalisé.
Apprécie ces réalisations en les utilisant comme point de départ vers des succès encore plus
importants.
Tu es intelligent, adaptable, créatif, souple et efficace dans ce que tu fais.
Accomplis ton destin et remplis ton but en te donnant à faire quantité de choses utiles et dignes
d'intérêt.
Savoure le fait de découvrir tout ce que tu es capable d'accomplir de plus.
Le défi d'avancer avec succès sur des territoires nouveaux et inconnus, réjouis-t-en.
Continue de te dépasser.
Connais la joie et la confiance qui naissent d'une croissance toujours plus grande.
Mais surtout engage toi à ne pas oublier.... les 10 commandements
Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras
pas d'autres dieux devant ma face.
Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut
dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te
prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ;
Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain; car l'Éternel ne laissera point impuni
celui qui prendra son nom en vain.
Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton
ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras . ouvrage, ni
toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes
portes.
Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te
donne.
Tu ne tueras point.
Tu ne commettras point d'adultère.
Tu ne déroberas point.
Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton
prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à
ton prochain.
Cela repose sur ta foi. Mais à partir du moment où tu es croyante, alors tu t'engages à surtout
respecter ces tables de la loi. Et il y a des lois tel que «tu ne tuera pas» qu'on respecte sans trop se
poser de questions, cela nous paraît naturel..il y en a pourtant d'autres sur lesquelles il est bon de
revenir et s'arrêter un moment !
Comment se fait-il que, au début de l’année en particulier, notre cœur ait plein de
désirs IMMENSES que nous n’arrivons pas toujours à faire ?
Comment se fait-il que certains désirs peuvent parfois me mener à une GRANDE
JOIE mais d’autres, faire un gros « flop » ou encore nous mener à faire des choses que l’on
regrette ?
« La nature nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. Ce signe est la
joie. Je dis la joie, je ne dis pas le plaisir. Le plaisir n’est qu’un artifice imaginé pour obtenir
de l’être vivant la conservation de la vie. La joie annonce toujours que la vie a réussi,
qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire: toute grande joie a un accent
triomphale »
Henri Bergson – l’énergie spirituelle
Dieu nous veut avec nos passions, nos désirs, nos idées qui bougent... mais il faut
apprendre à les maîtriser, à distinguer ceux qui nous mèneront à la joie, avec le temps, et
ceux qui ne mèneront qu’à un bonheur éphémère.
- Quels sont les désirs qui m’animent ? Est-ce que j’arrive à les distinguer, savoir ceux qui
j’accomplis et qui sont bons ? Quel est mon regard dessus ?
- Quelles sont mes petites/grandes joies du quotidien ?
- Comment est-ce que j’apprends à fortifier ma volonté pour continuer à désirer ce qui est
bon ?
- Est-ce que je suis patiente, lorsque je sais que ma joie sera, dans tel cas, plus longue à
obtenir mais plus profonde qu’un désir ?
« Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et quiconque veut être le
premier parmi vous qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’Homme est venu ;
non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. »
Matthieu 20, 26-28
« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ;
j’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu ; j’étais malade et
vous m’avez visité; j’étais en prison et vous êtes venus vers moi. »
Matthieu 25, 35-36
« Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa
qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Matthieu 10, 42
Questions
1. Apprendre à me mettre au service des autres sans rien attendre en retour est un défi. Ai-
je déjà réussi à le vivre ? Comment le vivre chaque jour ? Comment le Seigneur peut-il
m’accompagner dans cet apprentissage ?
2. Quels sont mes aspirations, mes envies, mes désirs de toute puissance que je suis invitée
à mettre de côté pour mieux aimer ? Pourquoi la lutte pour la dignité de mes frères est la
principale voie vers la sainteté ?
3. L’Eucharistie et la confession me sont données pour purifier mon cœur et m’apprendre à
aimer qui je suis et ce que je fais et les personnes autour de moi. A quel rythme est-ce
que je reçois ces sacrements ? Comment découvrir plus profondément le sens des
sacrements ?
Le mot de la fin
« L’amour est un service concret que nous rendons aux autres, a poursuivi François, un
service humble, fait dans le silence et le secret. Cela implique de mettre à disposition les
dons que l’Esprit Saint nous a faits, pour que la communauté puisse croître. Cet amour
s’exprime aussi dans le partage des biens matériels avec ceux qui sont le plus dans le
besoin. [...] Jésus nous invite enfin à confesser nos manquements et à prier les uns pour les
autres, afin que nous sachions pardonner avec le cœur, s’oublier soi-même et suivre le Christ
sur la voie du service »
Présentation de l’Exhortation sur la famille du Pape François
S’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on
s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et
de la compassion, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le
même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. Ne soyez jamais intrigants ni
vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que
chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des
autres. Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la
condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est
anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu
homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la
croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin
qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue
proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. Ainsi, mes bien-aimés,
vous qui avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et profond respect ; ne le
faites pas seulement quand je suis là, mais encore bien plus maintenant que je n’y suis pas.
Car c’est Dieu qui agit pour produire en vous la volonté et l’action, selon son projet
bienveillant. Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et
purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération tortueuse et
pervertie où vous brillez comme les astres dans l’univers, en tenant ferme la parole de vie.
« Le but de la Route est de réaliser ce que vous appelez votre « unité de vie » : il
s’agit de
mettre en cohérence vos désirs profonds et légitimes et la Volonté de Dieu sur votre vie.
Parlons de la cohérence : je prends un exemple : je suis scout, et j’ai prononcé ma
promesse : si j’ai fait la fête du samedi soir jusqu’au dimanche matin et que j’ai raté la
messe du dimanche, je peux dire que j’ai mis le Christ à la porte de ma vie. Oui, mes actes
sont-ils en cohérence avec la loi scoute ? Cette relecture spirituelle, vous pouvez la faire
avec le parrain routier et avec le Père spirituel, et vous savez qu’il existe un sacrement pour
vous réconcilier avec Dieu et avec vos frères ; c’est celui que nous avons célébré hier soir :
le sacrement de Pénitence, ou de la confession.
Au sujet de la Messe, et donc de la Communion eucharistique, puissiez-vous dire,
comme Guy de Larigaudie : « Sur la Route de ma vie, la communion quotidienne a été pour
moi, chaque matin, le bain d'eau vive qui affermit et détend tous les muscles, le repas
substantiel avant l'étape, le regard de tendresse qui donne hardiesse et confiance ». »
Questions
Le mot de la fin
« Mangez ce pain des anges, et vous y trouverez la force pour mener les luttes intérieures,
les combats contre les passions et les épreuves, parce que Jésus Christ a promis à ceux qui
mangent la Sainte Eucharistie la vie éternelle et la Grâce nécessaire pour l’obtenir. Quand
vous serez entièrement consumé par ce feu eucharistique, alors vous pourrez, en pleine
conscience, remercier Dieu qui vous a appelés à faire partie de sa légion et vous goûterez
une paix que les gens, heureux ici-bas, n’ont jamais connue. Car le véritable bonheur, mes
jeunes amis, ne réside pas dans les plaisirs de ce monde, ni dans les choses terrestres, mais
dans la paix de la conscience: elle n’est donnée seulement qu’à ceux qui ont un cœur et un
esprit purs. »
Exhortation de Bienheureux Pier Giorgio Frassati
Une passoire. Ou plutôt trois passoires. Celles dont Socrate parlait un jour à quelqu’un qui voulait
lui rapporter quelque médisance. « Avant de parler, recommandait le vieux sage, il faut faire passer
ce que tu veux dire à travers les passoires de la vérité, de la bonté et de l’utilité : Es-tu sûr que c’est
vrai ? Est-ce bon ? Est-il utile de me le raconter ? » Ces trois passoires évitent de colporter des
rumeurs plus ou moins déformées, éliminent tout propos malveillant et tout bavardage sans intérêt,
pour retenir seulement ce qui, vérifié et inspiré par l’amour fraternel, revêt quelque importance.
Une ardoise, que l’on efface d’un coup d’éponge. Une ardoise, c’est le symbole d’un cœur qui sait
pardonner, et se donne sans compter. Le contraire d’une caisse enregistreuse. Se comporter comme
une caisse enregistreuse est une tentation fréquente ; on garde bien rangées dans un coin de sa
mémoire les listes de ses propres mérites et des offenses que l’on a subies : il y a les listes réservées
au conjoint, aux enfants, à la belle-famille... Avec le temps, la liste s’allonge et finit par sortir au
grand jour. Et ça fait très mal !
Un stéthoscope, ce précieux instrument qui permet d’écouter la respiration et le cœur des malades,
d’entendre ce qui est invisible pour les yeux.
Lorsqu’un de nos enfants raconte ce qui s’est passé à l’école, qu’une amie nous téléphone, ou que
nous nous retrouvons entre époux au soir d’une journée de travail, écoutons avec notre «
Stéthoscope intérieur », avec cette attention profonde qui ne s’arrête pas aux apparences. On dit
souvent que l’amour rend aveugle. C’est le contraire qui est vrai : l’amour authentique permet de
discerner des trésors cachés et de comprendre ce qui n’est exprimé qu’à demi-mots ; il va droit au
cœur, sans se laisser piéger par un premier coup d’œil hâtif et superficiel.
Un rouleau à pâtisserie, pas pour les scènes de ménage !, mais pour... la pâtisserie, parce que la
nourriture tient une place importante dans la vie familiale. Il n’est pas indifférent qu’elle soit bonne
ou mauvaise, préparée avec amour ou servie n’importe comment, partagée joyeusement autour
d’une même table ou avalée à la hâte devant le réfrigérateur. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la
cuisine est souvent le lieu des confidences et des conversations les plus spontanées.
Le rouleau à pâtisserie rappelle aussi que chacun est invité à mettre la main à la pâte. La maison
familiale n’est pas un hôtel-restaurant, où l’on se contente de glisser les pieds sous la table, mais un
lieu où l’on apprend dès le plus jeune âge à rendre service.
Une bougie enfin, parce qu’à l’ère de l’électricité, il s’agit d’un objet qui ne sert à rien, au sens
strict du terme. Sauf circonstances exceptionnelles, une bougie est inutile..., comme sont inutiles
tant de choses essentielles ! La beauté, par exemple, dont nous ne saurions pourtant nous passer. Et
le jeu, sans lequel l’enfant ne peut se construire. Et tout ce temps « perdu » à ne rien faire d’autre
qu’à savourer la joie d’être ensemble ! Et la prière, bien sûr, inutile et vitale. La bougie en est un
beau symbole : qu’est-ce que prier, en effet, si ce n’est brûler du temps pour Dieu et nous laisser
brûler par Lui ? Quand nous prions, nous sommes comme une bougie allumée au feu de l’Esprit
Saint, qui n’a rien d’autre à faire que de se laisser consumer.
D’après Christine PONSARD, dans Famille Chrétienne, n°1310, 22-28 février 2003
- Est-ce que j’accepte d’être un instrument de paix où est-ce que je me complais dans les
ragots et les petites histoires/disputes ?
- Comment est-ce que je peux témoigner de la paix du Christ autour de moi ? Est-ce que la
messe peut me donner un élan nouveau chaque dimanche ?
- Comment est-ce que les trois vertus de ma promesse (Franchise, Dévouement, Pureté) se
retrouvent dans ce texte ? Quelle est ma mission de gui-aînée dans le monde ?
Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser.
Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière il leur sera épargné
bien des tracas.
Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d'excuses : ils
deviendront sages.
Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter : ils en apprendront des choses nouvelles.
Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux : ils seront
appréciés de leur entourage.
Heureux êtes vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les
choses sérieuses : vous irez loin dans la vie.
Heureux êtes vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace : votre route sera
ensoleillée.
Heureux êtes vous si vous êtes capables de toujours interpréter avec bienveillance les
attitudes d'autrui même si les apparences sont contraires : vous passerez pour des naïfs, mais
la charité est à ce prix.
Bienheureux ceux qui pensent avant d'agir et qui prient avant de penser : ils éviteront bien
des bêtises.
Heureux êtes vous si vous savez vous taire et sourire même lorsque on vous coupe la parole,
lorsque on vous contredit ou qu'on vous marche sur les pieds : l'Evangile commence à
pénétrer votre cœur.
Bienheureux surtout vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous
rencontrez : vous avez trouvé la vraie lumière, vous avez trouvé la véritable sagesse.
Joseph Folliet.
Quand le Christ viendra nous juger, quel sera le critère du jugement ? La parabole du jugement
dernier répond : l’amour concret et personnel pour la personne humaine.
L’amour chrétien est "l’impossible possibilité" de voir le Christ dans un homme sans tenir compte
de son identité ou de sa qualité. C’est ce que Dieu dans Son plan mystérieux et éternel a décidé
d’apporter dans ma vie... pas comme une occasion pour moi d’accomplir une "bonne action", mais
comme le commencement d’une éternelle amitié avec Lui... L’amour est la merveilleuse découverte
de ce qui chez l’autre vient de Dieu.
Tournons-nous vers la Vierge Marie. Elle a enseigné à Jésus commet prier, comment lire, comment
tout faire. Elle nous enseigne aussi comment aimer et comment avoir le courage de partager, le
partage étant le plus grand signe d’amour. Nous ne pouvons partager que si nos vies sont pleines de
l’amour de Dieu et de nos cœurs purs.
Ne cherchez pas des actes spectaculaires, ce qui importe c’est le don de vous-même, c’est le degré
d’amour que vous mettez en chacun de vos gestes. Ce qui plaît à Dieu, ce n’est pas l’importance ou
le nombre de nos actions, mais l’intensité d’amour que vous mettez à les accomplir. A la mort...
nous ne serons pas jugés sur la somme de travail accomplis, mais sur le poids de l’amour que nous
y aurons mis.
Vous pouvez vous tuer à la tâche ; si elle n’est pas tissée d’amour, elle est inutile. Dieu n’a pas
besoin de notre travail. Soyez bienveillants dans vos actions. N’imaginez pas que vous êtes le seul à
être capable de faire un travail efficace, un travail qui vaille la peine d’être montré. Cela vous rend
dur dans votre jugement sur les autres qui n’auront pas les mêmes talents. Dieu ne vous
redemandera pas ce qu’il a donné à l’autre, et non ce qu’il a donné à vous ; alors, pourquoi
intervenir dans le plan de Dieu ?
Faites de votre mieux et pensez que les autres font de leur mieux pour le dessein de Dieu. (...) Ce
dont nous avons besoin, c’est de continuer à aimer. Comment une lampe brûle-t-elle ? Par l’apport
continuel de petites gouttes d’huile... Que sont ces gouttes d’huile dans notre lampe ? Elles sont les
petites choses de la vie de tous les jours : la fidélité, la ponctualité, les petites paroles de bonté,
simplement une pensée pour les autres, notre manière de faire silence, de regarder, de parler et
d’agir. Voilà les véritables gouttes d’amour qui font brûler notre vie d’une aussi vive flamme. Ne
cherchez pas Jésus très loin... Il est en vous. Entretenez la lampe et vous Le verrez. Et quand Il
viendra, allez à sa rencontre avec les vierges sages, la lampe sera remplie d’huile.
Mère Teresa
- Parfois ne fais je pas des choses simplement pour faire une BA, pas simplement pour reconnaître
en l’autre le Christ. Comment puis-je contrer cette tendance ?
- Est-ce que je pense régulièrement de l’amour dans chacun de mes gestes ? Pourquoi ?
- Parfois, ai-je tendance à penser que je suis la seule à penser aux autres ? Suis-je réaliste ?
- Est-ce que j’entretiens assez ma lampe intérieure, pour être capable de me donner ? Comment
pourrais-je m’améliorer ?
Non seulement l’instant présent nous traduit la volonté divine, mais encore il nous livre la
présence de Dieu. Si à tel moment le Seigneur nous demande d’être à telle place,
accomplissant telle action, c’est parce qu’il nous attend là. A ce point précis, nous le
rencontrons, et si nous le cherchons ailleurs, nous le manquerons. Il nous attend là pour se
donner à nous, pour se communiquer tout entier. Précisons que l’instant présent nous livre la
volonté et la présence de Dieu en ce sens que le lieu cesse d’être important, et que seule
compte la présence de Dieu ; car c’est en tous temps et en tous lieux, le temps et le lieu de
lui rendre grâce. En tous temps il y a lieu de rendre grâce au Présent de Dieu, à son instant
éternel qui nous sauve de la durée, du temps.
Tu peux méditer quelques instants cette phrase du Bienheureux Jean XXIII : « Le passé à la
Miséricorde, l’Avenir à la Providence, le présent à l’Amour »
Ainsi, puisque Dieu vous a choisis pour lui appartenir et qu'il vous aime, revêtez-vous
d'ardente bonté, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience ; supportez-vous les
uns les autres, et si l'un de vous a quelque chose à reprocher à un autre, pardonnez-vous
mutuellement ; le Seigneur vous a pardonné : vous aussi, pardonnez-vous de la même
manière. Et, par-dessus tout cela, revêtez-vous de l'amour qui est le lien par excellence. Que
la paix instaurée par le Christ gouverne vos décisions. Car c'est à cette paix que Dieu vous a
appelés pour former un seul corps. Soyez reconnaissants.
Que la Parole du Christ réside au milieu de vous dans toute sa richesse : qu'elle vous inspire
une pleine sagesse, pour vous instruire et vous avertir les uns les autres ou pour chanter à
Dieu de tout votre cœur des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés par l'Esprit afin
d'exprimer votre reconnaissance à Dieu. Dans tout ce que vous pouvez dire ou faire, agissez
au nom du Seigneur Jésus, en remerciant Dieu le Père par lui.
Méditation
On pourrait penser que donner son temps, c’est ce qu’il y a de plus facile, car on en
possède en abondance. Et pourtant dès qu’on essaye, on trouve plein d’excuses pour éviter
de prendre un peu de notre précieux temps pour rendre un service, pour faire une visite ou
pour passer un coup de fil. Et puis à quoi bon donner son temps, qui n’apporte rien de
concret aux autres, alors qu’il semble bien plus utile de signer un chèque ou de donner des
vêtements, des livres et des meubles ?
Mais si on réfléchit deux minutes, dans nos vies d’étudiantes ou de jeunes
professionnelles, le temps est peut-être ce que l’on a de plus précieux. Et c’est pour cela que
l’on est si réticente à le sacrifier. Comme pour la pauvre veuve de l’Evangile selon saint
Marc, il nous est très difficile de donner le peu qui nous reste, et pourtant c’est là le cœur de
la charité chrétienne. L’importance du don de son temps réside dans le fait que c’est un acte
unique et irremplaçable : c’est toi, avec ta joie, ton sourire, ta force, qui vas prendre une
heure, une journée, une semaine pour aider telle personne qui en a besoin, et ça n’a rien à
voir avec un chèque que n’importe qui aurait pu faire. En effet, as-tu déjà remarqué à
combien cela faisait plaisir à ta grand-tante, au SDF en bas de chez toi, à ton amie qui a
besoin de réconfort, que tu leur accordes un peu de ton temps ? Et ne t’es-tu jamais dit :
mais il suffisait de cela ?! La simplicité du don n’en fait pas un acte radin. Bien au contraire,
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c’est souvent ce qui fait sa beauté, car c’est un don qui vient du cœur. Et il reflète le principe
scout de faire avec ce que l’on a, dans la simplicité des moyens !
Mais comment trouver du temps à donner quand on en a si peu ? That is the
question… Il est très important de savoir hiérarchiser et planifier son temps disponible, afin
de ne pas se surcharger d’engagements et de faire les choses à moitié. Le moment est peut-
être venu de demander à l’Esprit Saint de m’éclairer sur mes priorités et sur ce qui fait le sel
de ma vie. Car ce n’est qu’ainsi qu’on parviendra à être pleinement à ce que l’on fait et à
donner du temps en totale gratuité, sans regretter ou sans y aller à reculons. Nous ne
sommes pas des superhéros et l’exigence à laquelle Saint Paul nous exhorte dans l’épître
aux Colossiens n’est réalisable que si on prend le temps de faire un peu le tri dans nos
occupations.
Pistes de réflexion
1. Quelles sont mes priorités ? Le travail, les moments en famille ou avec mes vrais amis,
mon engagement de cheftaine, ma santé, ma vie de prière et le service des autres sont-ils
noyés au milieu des mondanités avec mes « relations » ou du temps perdu sur mon
téléphone ?
2. Quelle importance a le service dans ma vie ? Comment faire pour me mettre au service
des autres en étant pleinement à ce que je fais et en aimant le service que j’ai choisi
3. Comment puis-je donner de mon temps à Dieu ? Quelle est la place de ma vie spirituelle
dans la hiérarchie de mes priorités ?
Le mot de la fin
Seigneur, ouvre nos yeux, que nous te reconnaissions dans nos frères et sœurs.
Seigneur, ouvre nos oreilles, que nous entendions les appels de ceux qui ont faim, de ceux
qui ont froid, de ceux qui ont peur Et que l'on opprime ; ô Seigneur, ouvre nos cœurs, que
nous aimions les uns les autres comme tu nous aimes.
Renouvelle en nous ton Esprit, Seigneur, rends-nous libres et unis.
Amen
Mère Teresa
L’un prit la parole : « Il nous faut, dit-il, exclure notre sœur la scie, car elle mord et elle
grince des dents. Elle a le caractère le plus grincheux du monde. »
Un autre dit : « Nous ne pouvons conserver parmi nous notre frère le rabot qui a le caractère
tranchant et qui épluche tout ce qu'il touche ».
« Quant au frère marteau, dit un autre, je lui trouve le caractère assommant. Il est tapageur.
Il cogne toujours et nous tape sur les nerfs. Excluons-le ».
« Et les clous ? Peut-on vivre avec des gens qui ont le caractère aussi pointu ? Qu'ils s'en
aillent! Et que la lime et la râpe s'en aillent aussi. A vivre avec elles, ce n'est que frottement
perpétuel. Et qu'on chasse le papier de verre dont il semble que la raison d'être dans cet
atelier soit de toujours froisser ! »
Ainsi discouraient en grand tumulte les outils du charpentier. Tout le monde parlait à la fois.
L'histoire ne dit pas si c'était le marteau qui accusait la scie et le rabot la lime, mais il est
probable que c'était ainsi, car à la fin de la séance, tout le monde se trouvait exclu.
La réunion bruyante prit fin subitement par l’entrée du charpentier dans l’atelier. On se tut
lorsqu'on le vit s'approcher de l'établi. Il saisit une planche et la scia avec la scie qui grince.
La rabota avec le frère rabot au ton tranchant qui épluche tout ce qu'il touche. Le frère
ciseau qui blesse cruellement, notre soeur la râpe au langage rude, le frère papier de verre
qui froisse, entrèrent successivement en action. Le charpentier prit alors nos frères les clous
au caractère pointu et le marteau qui cogne et fait du tapage. Il se servit de tous ses outils au
méchant caractère pour fabriquer un berceau. Pour accueillir l'enfant à naître. Pour accueillir
la Vie.
« Il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan chargé de me souffleter – pour
que je ne m’enorgueillisse pas ! – Par trois fois j’ai prié le Seigneur pour qu’il me délivre.
Mais Il m’a déclaré : ma grâce te suffit : « car la puissance se déploie dans la faiblesse. »
C’est donc de grand cœur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur
moi la puissance du Christ. Car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. »
2ème lettre de Saint Paul aux Corinthiens 12, 7-10
« Ce que dit Saint Paul, c’est qu’il en fut, non pas comme il l’aurait souhaité, mais comme
Dieu l’a jugé bon et que le rejet de sa demande aura été le véritable exaucement de sa prière.
La blessure dont il aura voulu guérir, non pour ses aides et son confort, mais parce qu’il la
percevait comme un obstacle ou une difficulté pour l’accomplissement de sa tâche, aura été,
par la grâce de Dieu, source de force et d’actif surcroît – dans l’acceptation même de sa
vulnérabilité maintenue. »
Jean-Louis Chrétien, Pour reprendre et perdre haleine
Pistes de réflexion
- Quelle est la différence entre une faiblesse et une faute ?
- Quelles sont mes faiblesses ?
- Ai-je le courage de reconnaître mes propres limites vis-à-vis de moi-même ? Et face aux
autres ?
- Comment puis-je m’appuyer sur ma famille, mes amis, ma maîtrise, pour suppléer mes
faiblesses ?
- Quelle place laisser à la faiblesse dans l’idéal scout ?
- Comment tirer profit de mes faiblesses ? Quelle force en tirer ?
- Comment dans la pédagogie scoute peut-on prendre en compte la fragilité propre de
chaque enfant qui m’est confié ?
- « Heureux les pauvres de cœur, le royaume des cieux est à eux » : comment est-ce que je
comprends cette béatitude ?
- Comment Dieu peut utiliser ma faiblesse pour m’aider à devenir un sage ?
Un vendeur d’eau, chaque matin, se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, part vers la
ville distribuer l’eau à ses clients.
Une des cruches, fissurée, perd de l’eau ; l’autre toute neuve rapporte plus d’argent. La
pauvre fissurée se sent inférieure. Elle décide, un matin, de se confier à son maître.
« Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds de l’argent à cause de moi, car
je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. Pardonne mes faiblesses »
Le lendemain, en route vers la rivière, notre maître interpelle la cruche fissurée et lui dit :
- Regarde au bord de la route...
- C’est joli, c’est plein de fleurs, répond la cruche.
- C’est grâce à toi, réplique le maître. C’est toi qui, chaque matin, arroses le bas-côté de la
route ! Quelqu’un a semé des graines tout le long de la route, et toi, sans le savoir et sans
le vouloir, tu les arroses chaque jour...
Ne l’oublions jamais, nous sommes toutes un peu fissurées. Mais Dieu, si nous le lui
demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses.
Pistes de réflexion
- Ai-je conscience que je suis également porteuse de cette eau qui arrose et fait fleurir les
déserts ?
- Je ne suis pas parfaite, mais est ce que j’offre ces fissures au Seigneur ? Je peux prendre
un temps pour réfléchir à mes « fissures », ces faiblesses qui me caractérisent, et trouver
quelque chose de beau dans chacune d’entre elles.
- Est-ce que je vais de l’avant ? Est-ce que je suis remplie d’espérance au point de me
souvenir que rien n’est impossible à Dieu ?
- Est-ce que j’ai tendance à raconter, colporter des rumeurs plus ou moins vraies ?
- Comment est-ce que je pourrais moi aussi, utiliser la technique des trois tamis ?
Il était une fois un garçon avec un sale caractère. Son père lui donna un sachet de clous
et lui dit d'en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu'il perdrait patience et se
disputerait avec quelqu'un. Le premier jour il en planta 37 dans la barrière. Les semaines
suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés dans la barrière diminua jour
après jour : il avait découvert que c'était plus facile de se contrôler que de planter des clous.
Finalement, arriva un jour où le garçon ne planta aucun clou dans la barrière. Alors il
alla voir son père et il lui dit que pour ce jour il n'avait planté aucun clou. Son père lui dit
alors d'enlever un clou dans la barrière chaque fois qu’il n'aurait pas perdu patience. Les
jours passèrent et finalement le garçon pu dire à son père qu'il avait enlevé tous les clous de
la barrière.
Le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit: « Mon fils, tu t'es bien comporté,
mais regarde tous les trous qu'il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais comme avant.
Quand tu te disputes avec quelqu'un et que tu lui dis quelque chose de méchant, tu lui laisses
une blessure comme celle-là. Tu peux planter un couteau dans un homme et, après, le lui
retirer, mais il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t'excuseras, la
blessure restera. Une blessure verbale fait aussi mal qu'une blessure physique. Les amis sont
des bijoux rares, ils te font sourire et t'encouragent. Ils sont prêts à t'écouter quand tu en as
besoin, ils te soutiennent et t'ouvrent leur cœur. »
Pistes de réflexion
- Est-ce qu’il m’arrive aussi de m’énerver, de perdre patience ? Quelles sont les situations
qui me font particulièrement sortir de mes gonds ?
- Comment apprendre à être plus patiente, à endurer les affronts sans m’énerver ?
Comment m’empêcher de dire des méchancetés que je pourrais regretter ensuite ?
- Quels sont les clous qui me blessent et que je voudrais ôter de ma vie ? Est-ce que je
retrouve dans ma vie des examples de « trous dans la barrière » ?
"L'envie est la racine de tous les maux ; elle est une source de désastres, une pépinière de
péchés, une matière à fautes. De là découle la haine, de là procède l'animosité. C'est l'envie qui
enflamme la cupidité ; cet homme ne sait plus se contenter de ce qu'il possède parce qu'il en voit un
autre plus riche que lui. C'est l'envie qui allume l'ambition à l'aspect d'un rival plus élevé en
honneurs. C'est l'envie qui, aveuglant notre intelligence et tenant notre âme sous le joug, nous fait
mépriser la crainte de Dieu, négliger les enseignements du Christ et oublier le jour du jugement. Par
elle, l'orgueil s'enfle, la cruauté s'emporte, la perfidie prévarique, l'impatience s'agite, la discorde
sévit, la colère bouillonne. Une fois asservi à cette domination étrangère, l'homme n'est plus capable
de se contenir ni de se gouverner. On brise dès lors le lien de la paix du Seigneur ; on viole tous les
devoirs de la charité fraternelle ; on corrompt la vérité par un mélange adultère ; on déchire l'unité ;
on se précipite dans l'hérésie et dans le schisme, en décriant les prêtres, en jalousant les évêques...
ou bien en refusant d'obéir à un chef. De là les oppositions, les révoltes : l'envie va se transformer
en orgueil ; elle fait d'un rival un pervers; et ce que l'on poursuit dans les autres, c'est moins la
personne que sa fonction" (De Zelo et livore, VI).
L'homme connut Eve, sa femme; elle conçut et enfanta Caïn et elle dit : J'ai acquis un homme de
par Yahvé. Elle donna aussi le jour à Abel, frère de Caïn. Or Abel devint pasteur de petit bétail et
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Caïn cultivait le sol. Le temps passa et il advint que Caïn présenta des produits du sol en offrande à
Yahvé, et qu'Abel, de son côté, offrit des premiers-nés de son troupeau, et même de leur graisse. Or
Yahvé agréa Abel et son offrande. Mais il n'agréa pas Caïn et son offrande, et Caïn en fut très irrité
et eut le visage abattu. Yahvé dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ?
Si tu es bien disposé, ne relèveras-tu pas la tête ? Mais si tu n'es pas bien disposé, le péché n'est-il
pas à la porte, une bête tapie qui te convoite, pourras-tu la dominer ? Cependant Caïn dit à son
frère Abel : Allons dehors, et, comme ils étaient en pleine campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel
et le tua. Gn (4, 1)
La fidélité des engagements s’apprend même dans les toutes petites choses du
quotidien: faire ce que l’on a dit, à sa famille, sa sœur qui a besoin d’aide pour relire un
mémoire, son voisin pour garder les clés le temps que l’agent EDF passe... La vie est faite
de petits exercice de fidélité pour s’attacher à celui que rien ne dépasse.
« Ne vous imaginez pas que l’Amour, pour être vrai, doit être extraordinaire. Ce dont
on a besoin, c’est de continuer à aimer. Comment une lampe brille-t-elle, si ce n’est pas par
l’apport continuel de petites gouttes d’huile ? Qu’il n’y ait plus de gouttes d’huile, il n’y
aura plus de lumière, Et l’époux dira : «je ne te connais pas.» Mes amis, que sont ces
gouttes d’huile dans nos lampes ? Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours : La
- Est-ce que je crois que la fidélité se construit toute la vie ? Quelles sont mes gouttes
d’amour ?
Dieu, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées,
Le courage de changer celles qui devraient l’être,
Et la sagesse d’en connaître la différence.
Reinhold Niebuhr
Pistes de réflexion
- Parfois mes amis me déçoivent. Avant de m’emporter en leur reprochant leur erreur,
n’est-il pas bon de me rappeler que je ne suis pas parfaite non plus ?
- Est-ce que j’essaie de changer les gens qui m’entourent, ou les situations qui ne
dépendent pas de moi ? Ai-je tendance à rechercher la perfection ? Est-ce possible en
réalité ?
- Et dans l’Eglise, vois-je des imperfections ? Suis-je parfois déçue par le clergé ou les
laïcs de ma communauté ? Comment accepter l’imperfection humaine ?
- Les liens qui se tissent, les choses qui s’accomplissent ne sont pas parfaites, loin de là. Ils
sont humains. Et pourtant, ne m’apportent-ils pas de réelles joies par moments ?
Prends les choses telles qu’elles sont et non telles que tu voudrais qu’elles soient.
A Gabaon, Yahvé apparut la nuit en songe à Salomon. Dieu dit : " Demande ce que je dois te
donner. "
Salomon répondit : " Tu as témoigné une grande bienveillance à ton serviteur David, mon père, et
celui-ci a marché devant toi dans la fidélité, la justice et la droiture du cœur ; tu lui as gardé cette
grande bienveillance et tu as permis qu'un de ses fils soit aujourd'hui assis sur son trône.
Maintenant, Yahvé mon Dieu, tu as établi roi ton serviteur à la place de mon père David, et moi, je
suis un tout jeune homme, je ne sais pas agir en chef. Ton serviteur est au milieu du peuple que tu as
élu, un peuple nombreux, si nombreux qu'on ne peut le compter ni le recenser. Donne à ton
serviteur un cœur qui écoute, pour gouverner ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal, car
qui pourrait gouverner ton peuple, qui est si grand ? "
« En réalité, il me semble qu'est résumée dans la prière de Salomon pour « un cœur qui écoute »
toute la vision chrétienne de l'homme. L'homme n'est pas parfait en soi, l'homme a besoin de la
relation, il est un être en relation. Ce n'est pas son cogito qui peut cogitare toute la réalité. Il a
besoin de l'écoute, de l'écoute de l'autre, et surtout de l'Autre avec un A majuscule, de Dieu. Ce n'est
qu'ainsi qu'il se connaît lui-même, ce n'est qu'ainsi qu'il devient lui-même.
Saint Luc présente Marie précisément comme la femme dont le cœur est à l'écoute, qui est plongée
dans la Parole de Dieu, qui écoute la Parole, la médite, la compose et la conserve, la garde dans son
cœur. Les pères de l'Eglise disent qu'au moment de la conception du Verbe éternel dans le sein de la
Vierge, l'Esprit Saint est entré en Marie par son oreille. Dans l'écoute, elle a conçu la Parole
éternelle, elle a donné sa chair à cette Parole. Et elle nous dit ainsi ce que signifie avoir un cœur à
l'écoute. »
Écouter est, peut-être, le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un.
C'est lui dire, non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps :
« Tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là, tu vas m'enrichir car tu
es ce que je ne suis pas… »
Écouter, c'est commencer par se taire…
Écouter, c'est commencer par arrêter son petit cinéma intérieur, son monologue portatif, pour se
laisser habiter par l'autre. C'est accepter que l'autre entre en nous-même comme il entrerait dans
notre maison et s'y installerait un instant, en prenant ses aises.
Écouter, c'est vraiment laisser tomber ce qui nous occupe pour donner tout son temps à l'autre. C'est
comme une promenade avec un ami : marcher à son pas, proche mais sans gêner, se laisser conduire
par lui, s'arrêter avec lui, repartir, pour rien, pour lui.
Écouter, ce n'est pas chercher à répondre à l'autre, sachant qu'il a en lui-même les réponses à ses
propres questions. C'est refuser de penser à la place de l'autre, de lui donner des conseils, et même
de vouloir le comprendre.
Écouter, c'est accueillir l'autre avec reconnaissance tel qu'il se définit lui-même, sans se substituer à
lui pour lui dire ce qu'il doit être. C'est être ouvert positivement à toutes les idées, à tous les sujets, à
toutes les expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger, laissant à l'autre le temps et
l'espace de trouver la voie qui est la sienne.
- Est-ce que je prends le temps non seulement de m’écouter, mais aussi d’écouter Dieu et les
autres ? Suis-je disponible pour une écoute, une « communication » avec Dieu à travers la
prière ?
- Ai-je conscience de l’importance de l’écoute dans ma vie de tous les jours ?
- Suis-je capable de mettre en suspens ma vie personnelle, mes jugements lorsque j’écoute les
autres ?
- Quelle est ma définition de l’écoute ? Quelle est mon attitude lorsque l’on me confie quelque
chose ?
La patience de l'homme, je dis la patience vraie, louable, celle qui mérite le nom de vertu,
consiste à supporter les maux avec égalité d'âme, de peur que l'inégalité de l'âme qui enfante
l'iniquité, ne nous fasse abandonner les biens spirituels qui sont pour nous les moyens de parvenir
aux biens supérieurs. Il suit de là que les impatients, en refusant de souffrir les maux, ne
parviennent pas à s'en exempter, mais plutôt à se procurer des maux plus grands. Les patients, au
contraire, qui aiment mieux supporter le mal sans le commettre, que de le commettre en ne le
supportant pas, font un double gain : ils rendent plus légers les maux qu'ils souffrent par la patience,
et ils échappent aux maux plus graves dans lesquels ils tomberaient par l'impatience. De plus ils
évitent la perte des grands biens de l'éternité, en ne succombant pas sous le poids des maux
passagers du temps. Car « les souffrances de ce temps, comme le dit l'Apôtre, ne sont pas à
comparer à là gloire à venir qui sera manifestée en nous (1) » ; et encore: « Les tribulations
temporelles qui sont en même temps légères, produisent pour nous un poids immense et éternel de
gloire (2) ».
1. Rom. VIII, 18. — 2. Cor. IV, 17.
Saint Augustin, De la patience (Chapitre II)
Le Lion et le Rat
Jean de la Fontaine
- A l'égard des autres, ceux avec lesquels nous vivons, avec nos amis, notre famille, notre
entourage
« Usez de patience envers tous. » (1 Thessaloniciens 5:14)
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« Supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous si vous avez entre vous quelque sujet de
plainte. Comme le Seigneur vous a pardonné, vous aussi, pardonnez. Mais, par-dessus tout cela,
ayez la charité, c'est le lien de la perfection. »
(Lettre de saint Paul aux Colossiens 3, 13-14)
- Dans quels « domaines » est ce que je fais preuve de patience/je ne fais pas preuve de patience ?
- Dans quels cas est ce que j’ai des efforts à faire (la patience de tous les jours le « je veux tout tout
de suite »/envers les autres/dans l’attente de réponse à mes prières/dans les difficultés)
- Suis-je patiente dans ma prière, est ce que j’attends passivement ou est ce que je reste à
l’écoute ? Est ce que je persévère ?
La patience, tout d’abord peut être définie comme l’attitude qui consiste à attendre
calmement la réalisation d’une chose. La patience semble dans un premier temps faire allusion à
une attitude paisible mais souvent on peut aussi croire qu’elle signifie « absence d’activité ».
Mais imaginez-vous un individu qui soutienne sans faiblir un lourd poids et qui le soutienne
longtemps. Même si apparemment aucun geste n’est fait, il est clair qu’il y a grand effort qui est
réalisé pour soutenir tout l’ensemble. Il en va de même pour la patience. Extérieurement donc on
pourrait croire qu’elle consiste à ne pas agir, mais en réalité la patience est une action, l’action de
retenir, l’action de soutenir, l’action de tenir le coup. La patience est donc une force et non pas une
faiblesse.
Lorsque Dieu nous demande d’attendre le temps de quelque chose ne croyons pas que nos actions
pourraient faire mieux et plus rapidement. Car Lui seul sait pourquoi il le demande ainsi. Le chemin
peut sembler plus long mais c’est le plus sûr.
La patience c’est donc attendre sans se relâcher mais tout en étant prêt.
- Est ce que je fait la différence entre être patient et attendre passivement que quelque chose se
passe?
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- Est ce que je vois la patience comme une force ? Comment s’engager activement pour
« développer » mon aptitude à être plus patiente ?
Monique est née à Tagaste, en Afrique, au IVème siècle. Grâce aux soins de parents
chrétiens, elle eut une enfance pure et pieuse.
Encore toute petite, elle aimait aller à l’église pour y prier, elle cherchait la solitude et le
recueillement ; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières. Son cœur s’ouvrait à
l’amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table
de famille ; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la
modestie, la douceur et la paix.
Elle fût donnée en mariage, encore très jeune, à un jeune homme de noble famille, mais païen,
violent, brutal et libertin, dont elle eut beaucoup à souffrir.
Dans cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur ; sans se plaindre
jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C’est par ces beaux
exemples qu’elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort chrétienne.
Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements
d’Augustin son fils, sans perdre courage, espoir, et patience. Un évêque d’Afrique, témoin de sa
douleur, lui avait dit : "Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse !".
La conversion et au baptême de son fils procurèrent une grande joie à Monique. Après avoir suivi
Augustin en Italie, elle tomba malade à Ostie et mourut.
Je peux prier Sainte Monique dans mes efforts pour être plus patiente.
La récompense du partage :
Un jour, un pauvre garçon, qui vendait des articles de porte en porte pour payer ses études
s'aperçut qu'il ne lui restait qu'une pièce de 10 cents et il avait faim. Il décida donc de demander un
repas à la prochaine maison. Cependant il perdit sa hardiesse lorsqu'une jeune fille ouvrit la porte.
Au lieu du repas, il demanda plutôt un verre d’eau. Elle vit qu'il était affamé et lui apporta un grand
verre de lait. Il le bu lentement et demanda : "Je vous dois combien ?" "Vous ne me devez rien du
tout" répondit-elle. "Maman nous a appris de ne jamais accepter d''être payé pour une gentillesse". Il
répondit: "Alors je vous remercie du fond du coeur"
En quittant la maison, ce jeune homme, en plus de se sentir plus fort physiquement, sentait
aussi un regain de Foi en Dieu. Il était sur le point d'abandonner ses études qui lui demandaient
beaucoup de sacrifices.
Plusieurs années plus tard, cette même jeune femme tomba gravement malade. Les
médecins locaux étaient mystifiés. Ils l'envoyèrent dans la grande ville où ils firent appel aux
spécialistes pour se pencher sur cette maladie rare.
Le Dr. Howard Kelly, grand spécialiste fut appelé en consultation. Lorsqu'il entendit le nom
de la ville d'où elle venait, une lueur étrange brilla dans ses yeux. Immédiatement il se leva et alla
dans le couloir menant à sa chambre. Vêtu de sa blouse il entra la voir. Il la reconnut aussitôt. Sans
rien lui dire, il se jura de faire de son mieux pour sauver sa vie. A partir de ce jour, il porta une
attention toute spéciale à son cas.
Après un long combat, la bataille fut gagnée. Dr. Kelly fit la requête que la facture finale lui
soit envoyée pour approbation. Il y jeta un coup d'oeil, écrivit une note dans la marge et envoya la
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facture à la chambre. Elle craignait de l'ouvrir, étant certaine que ça lui prendrait le reste de sa vie
pour la payer en entier. Elle l'ouvrit, finalement.
Quelque chose capta son attention sur le côté de la facture. Elle lut ces mots : "Payé en entier
avec un verre de lait ». Signé "Dr. Howard Kelly". Des larmes de joie inondèrent ses yeux et son
cœur rempli de joie pria : « Merci mon Dieu, que ton amour se répande à travers les cœurs et les
mains des humains ».
Conte burundais :
Un vieil homme, n’ayant plus la force de cultiver sa terre, avait trouvé refuge chez son fils.
Mais ce dernier le maltraitait, l’accusant de consommer son maïs sans rien lui rapporter en retour,
de n’être qu’une bouche inutile. Non seulement il lui donnant très peu à manger, mais il le servait
dans l’écuelle de son chien. Et quand le vieillard avait fini de manger, son fils lançait avec mépris
l’écuelle dans un coin, avec le pied, sans la nettoyer.
Ayant remarqué cela, son propre fils – le petit fils du vieillard – se mit à s’occuper avec
beaucoup de soins de l’écuelle. Chaque fois que son grand-père avait fini de manger ses
quelques graines de maïs, le petit garçon prenait l’écuelle, la nettoyait avec soin, et la rangeait dans
un coin sûr.
Son père, intrigué, finit par lui demander :
- Mon fils, pourquoi t’occuper de cette écuelle ? Ton grand-père est un fardeau pour nous, il ne
veut pas mourir, il ne mérite pas que tu lui consacres autant d’attention.
Et son fils répondit :
- Ce n’est pas pour mon grand-père que je fais cela, mais bien pour toi.
- Pour moi ?
- Absolument, répondit le fils. J’aurai besoin de cette écuelle, quand tu seras vieux !
À partir de ce jour, le fils traita son vieux père avec le plus grand respect !
- Qu’est-ce que je peux partager d’autre que mes biens ? Est-ce que je le fais souvent ?
- Comment pourrais-je m’impliquer davantage dans des actions de partage au quotidien ?
Les deux semblent intimement imbriquées, bien qu'elles ne soient pas complètement indissociables
(Je peux être timide et ne pas oser dire certaines vérités difficiles à entendre tout en disant des
choses plus simples en toute sincérité).
C'est la base de toute relation durable, qu'elles soient amicales ou amoureuses. Sans ces deux
valeurs, il n'y a pas de confiance, et le doute fini toujours par plomber nos relations.
La franchise, c’est ce qui est le plus important dans la vie. Une rare chose qu’on trouve chez de rare
personne. Je la définirai comme « chose venant du cœur, sincère, honnête, sans mensonge ».
La franchise rime avec simplicité, bonté, sincérité, complicité.
Si tu devais choisir entre la franchise et être franc, choisi la franchise car c’est la seule chose qui te
garantira ta réussite auprès de tes amis et ta famille.
« Les hommes sont toujours sincères, ils changent de sincérité, voilà tout » Tristan Bernard
Alors que les moyens de transports permettent de se déplacer et de se rapprocher de plus en plus
vite, que les outils de communication (Internet, le téléphone portable, la télévision par satellite, etc.)
divisent le temps et abolissent les distances, nous nous éloignons de plus en plus les uns des autres :
indifférents que nous sommes devenus aux autres, nous nous sentons aussi de plus en plus seuls.
J’observe que notre société en modifiant peu à peu ses valeurs les plus essentielles a surtout perdu
du sens. N’arrivant plus à générer du lien avec les autres, isolés, égarés, nous voilà rendus
incapables de sincérité.
La sincérité étant avant tout une véritable force d’âme, « elle est, comme la vertu du
commencement, vertu majeure » : on ne saurait s’en passer. Il est nécessaire à tout être humain
d’atteindre ou au moins de tendre à une vérité qui lui soit propre : la sienne. Comme le recommande
Socrate en contemplant le temple d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même». Maxime qui
confirme combien la quête de soi doit être le dessein d’une vie, et qu’on ne peut pas s’y dérober.
Pourtant cette recherche, cette quête vertueuse, semble faire défaut aujourd’hui. Plus que jamais, la
question de la sincérité est d’actualité.
Pour Vladimir Jankélévitch, il y a « trois sortes de sincérité : l’accord de la pensée et du propos (ou
de la pensée et de l’acte), l’accord de l’acte et du propos, l’accord de la pensée avec soi. »
Ainsi y aurait-il trois manières d’être sincère : par la conformité de la parole et de la pensée ; par la
conformité de la parole et de l’action ; et par la fidélité à soi-même. C’est dire que la sincérité est
essentiellement cette vertu qui tente de percer le mystère de soi.
Mais une réflexion sur la sincérité va bien plus loin encore. Car si la sincérité est à associer à la
connaissance de soi, alors on va très vite aborder une autre question, ô combien essentielle ! Celle
de notre bonheur. En effet, est-il possible de prétendre à une quelconque forme de bonheur quand
on ignore qui l’on est et ce que l’on veut véritablement ? Tenter de répondre à cette question
suppose de chercher à être sincère et donc de se connaître ; c’est, d’une certaine manière, dessiner
une image de son bonheur. Il est certain que si je ne me connais pas, je ne peux prétendre à cet
équilibre de vie nécessaire à mon bien-être.
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La sincérité sera comprise avant tout comme un lien, un lien entre soi et soi-même, et aussi un lien
entre soi et les autres. Elle est un moyen de redonner du sens à nos relations avec les autres. Il est
temps désormais de plonger en soi-même et de partir à la rencontre de la sincérité.
L’Ancien Testament l’atteste : Dieu est source de toute vérité. Sa Parole est Vérité. Sa Loi est
Vérité. Puisque Dieu est le « Véridique » (Rm 3,4), les membres de son Peuple son appelés à vivre
dans la Vérité. La vérité comme rectitude de l’agir et de la parole humaine a pour nom véracité,
sincérité ou franchise.
La vérité ou véracité est la vertu qui consiste à se montrer vrai en ses actes et à dire vrai en ses
paroles, en se gardant de la duplicité, de la simulation et de l’hypocrisie.
Le disciple du Christ « accepte de vivre dans la vérité », c’est-à-dire dans la simplicité d’une vie
conforme à l’exemple du Seigneur et demeurant dans sa vérité. « Si nous disons que nous sommes
en communion avec Lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous mentons, nous n’agissons
pas selon la vérité » (1Jn 1,6)
Piste de réflexions :
Es-tu sincère dans tes pensées ? Dans tes paroles ? Dans tes actes ?
As-tu déjà menti ? Pour quels motifs ? Etait-ce justifié ?
Acceptes-tu de vivre dans la vérité ?
Tu peux aussi répondre aux questions qui se trouvent dans les textes.
« A quoi cela sert il qu’un homme dise qu’il a la foi, s’il n’a pas les actes ? La foi seule,
peut- elle le sauver ? Le véritable amour pour notre prochain c’est de lui vouloir du bien et
de lui faire du bien. « Mes petits enfants, dit saint Jean, aimons non avec des mots mais avec
des actes. » L’amour ne se nourrit pas de mots, pas plus qu’il ne s’explique avec des mots -
surtout cet Amour qui sert le Christ, qui vient de lui, qui le trouve et qui le touche. Nous
devons toucher le cœur, et pour toucher le cœur l’amour se prouve par des actes. »
Mère Térésa
La solidarité, c’est la pensée et puis l’action qui s’en vont d’un homme à un autre homme, et
qui les unissent tous par le besoin qu’ils sentent les uns des autres, par la responsabilité
qu’ils ont les uns des autres et par la force qui leur vient lorsque, tous ensemble ils
travaillent à une même chose .
Livre de Lézard
« Celui qui met ma main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu
» (Lc 9,62). Une expression courante nous dit : « Partir, c’est mourir un peu ». C’est dire adieu à
des personnes, à des choses, des lieux auxquels nous sommes très attachés. Partir, c’est couper, c’est
nous séparer de notre ego. Cela fait partie de notre vie. Nous avons peur de partir, nous avons peur
de dire un vrai oui à Dieu. C’est mon oui que Dieu attend : pas celui de ceux et celles qui
m’entourent ou dont je suis trop dépendant; mais mon propre oui, celui que personne ne dira à ma
place. C’est ce oui personnel que je dois dire dans la solitude de mon cœur. Si je suis habitué à me
sentir entouré, si j’ai besoin de l’approbation d’un autre, mon oui ne sera pas objectif et je penserai
faire la volonté de Dieu, par crainte de perdre l’affection de quelqu’un, d’un groupe, ou la sécurité
dans laquelle j’ai trouvé refuge. Je dois descendre dans les profondeurs de moi-même pour poser
l’acte de ma vie. Celui ou celle qui veut toujours être entouré, encouragé, soutenu par un autre ou
par d’autres ne peut jamais atteindre cette profondeur. Il s’agit d’accepter la solitude, et c’est ce que
l’homme redoute le plus.
André Daigneault, Du coeur de pierre au coeur de chair
1. « Soyez dans la joie et l’allégresse » (Mt 5, 12), dit Jésus à ceux qui sont persécutés ou humiliés à
cause de lui. Le Seigneur demande tout ; et ce qu’il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel
nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous
contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. En réalité, dès les premières
pages de la Bible, il y a, sous diverses formes, l’appel à la sainteté. Voici comment le Seigneur le
proposait à Abraham : « Marche en ma présence et sois parfait » (Gn 17, 1).
2. Mon humble objectif, c’est de faire résonner une fois de plus l’appel à la sainteté, en essayant de
l’insérer dans le contexte actuel, avec ses risques, ses défis et ses opportunités. En effet, le Seigneur
a élu chacun d’entre nous pour que nous soyons « saints et immaculés en sa présence, dans l’amour
» (Ep 1, 4).
Gaudete et Exsultate - Pape François Mars 2018
Je vous invite donc, pour être ses disciples missionnaires à vous laisser toucher par lui dans
la prière et il touchera mystérieusement les autres par votre rayonnement. Laissez-vous bousculer
par sa parole et votre parole les bousculera. Laissez-vous consoler par lui et vous serez, vous aussi
des consolateurs. Le monde a besoin que nous soyons des saints. La sainteté, c’est de se laisser
toucher par la miséricorde, par notre Dieu Amour et le transmettre par capillarité. Cheminons
donc avec confiance vers la célébration de la nativité, vers la célébration de l’alliance de Dieu avec
l’humanité. Il fait alliance avec chacun de nous, personnellement pour que notre façon de vivre
cette alliance soit une invitation, pour tous, aux noces éternelles.
Homélie Mgr Gobilliard, décembre 2017
« Chers jeunes, vous portez en vous des capacités extraordinaires de don, d'amour et de solidarité.
Le Seigneur veut raviver cette générosité immense qui anime votre cœur. Je vous invite à venir
puiser à la source de la vie qui est le Christ, pour inventer chaque jour les moyens de servir vos
frères au sein de la société dans laquelle il vous appartient de prendre vos responsabilités d'hommes
et de croyants.
L'amour et le service donnent du sens à notre vie et la rendent belle, car nous savons pour quoi et
pour qui nous nous y engageons. C'est au nom du Christ qui nous a aimés et servis le premier.
Qu'y a-t-il de plus grand que de se savoir aimé ? Comment ne pas répondre joyeusement à l'attente
du Seigneur ? L'amour est le témoignage par excellence qui ouvre à l'espérance.
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Le service des frères transfigure l'existence ; il manifeste que l'espérance et la vie fraternelle sont
plus fortes que toute tentation de désespoir. L'amour peut triompher en toute circonstance.
Chers jeunes, l'Église a confiance en vous. Elle compte sur vous pour être les témoins du Ressuscité
par toute votre vie. (...) Tournez votre regard vers le Christ, pour pénétrer le sens du message divin
et pour trouver la force pour la mission que le Seigneur vous confie dans le monde, que ce soit dans
un engagement de laïc ou dans la vie consacrée.
En relisant aussi votre existence quotidienne avec lucidité et espérance, mais sans amertume ou
découragement, en partageant vos expériences, vous percevrez la présence de Dieu, qui vous
accompagne avec délicatesse.
À la lumière de la vie des saints et d'autres témoins de l'Évangile, aidez-vous les uns les autres à
affermir votre foi et à être les apôtres de l'an 2000, rappelant au monde que le Seigneur nous invite à
sa joie et que le véritable bonheur consiste à se donner par amour pour ses frères !
Apportez votre contribution à la vie de l'Église qui a besoin de votre jeunesse et de votre
dynamisme !»
Rencontre avec les jeunes JMJ 1997, Saint Jean-Paul II, Champ-de-Mars
“La sainteté, c’est de se laisser toucher par la miséricorde, par notre Dieu Amour et le transmettre
par capillarité.”
- Est-ce que je me laisse toucher par le Seigneur dans la prière chaque jour, ne seraient-ce que
quelques minutes ?
“À la lumière de la vie des saints (...)aidez-vous les uns les autres à affermir votre foi”
- Quel saint ou sainte me touche particulièrement ? Quels conseils pourrais-je lui demander
pour mieux aimer ?
Méditation
Voilà un passage des Evangiles que nous connaissons bien, et qui malgré tout peut
nous paraître un peu intimidant : on a l’impression d’avoir encore beaucoup de chemin à
parcourir… Mais en le lisant à la lumière de la vie de Saint François, on comprend mieux. A
quoi reconnaît-on le saint patron des louveteaux ? Sûrement à sa joie, sa simplicité, son
humilité et son amour du Christ, autant de grâces qui nous rappellent le texte des Béatitudes.
Et avons-nous déjà remarqué à quel point cet Evangile est représentatif de la confiance et de
l’espérance que l’on peut avoir en Dieu et en son Royaume ? Confiance et espérance qui
habitent Saint François lorsqu’il choisit de vivre dans la plus grande pauvreté intérieure et
extérieure.
Ainsi, comme le dit Benoît XVI « les saints sont vraiment les meilleurs interprètes
de la Bible ; ils incarnent dans leur vie la Parole de Dieu, ils la rendent plus que jamais
attirante, si bien qu'elle nous parle concrètement ». Chassons immédiatement l’idée que les
saints nous écrasent de leur grandeur et que nous ne serons jamais à la hauteur des
Béatitudes : ils ne sont pas là pour nous impressionner mais pour nous éclairer. Tout
d’abord, ils guident notre prière car ils sont des exemples vivants de la parole de Dieu. Il est
beau d’avoir l’humilité et la confiance de demander à un saint de nous apprendre à prier, en
lisant leurs écrits ou en méditant leurs paroles. D’autre part, confier ses intentions de prière
à un saint, c’est savoir qu’il intercèdera pour nous auprès de Jésus. Mais les saints sont aussi
là pour guider notre vie tout entière, notre attitude au travail, en cours, avec nos amis, en
famille et à la meute, si on les choisit comme modèles de vie, comme grands frères et sœurs
dans la foi. Enfin, en cas de coup de mou, les saints sont des consolateurs et nous aident à
garder l’espérance : ils nous montrent que nombreux sont ceux qui sont parvenus au
Royaume des Cieux !
Pistes de réflexion
1. « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux » : Comment puis-je
à ma manière être pauvre de cœur ? Suis-je consciente que l’exemple vient parfois des
plus petits que moi, dans ma vie quotidienne comme à la meute ? Qui sont-ils pour
moi ? Quelles clefs puis-je me donner pour demeurer humble et simple ?
2. Le pape Benoît XVI nous dit que Saint François est « une icône vivante du Christ » :
Comment puis-je mettre l’exemple de Saint François au centre de ma vie ? Comment
puis-je me mettre concrètement à sa suite dans ma vie de tous les jours et à la meute ?
3. Puisque tout chrétien est appelé à la sainteté, quels sont les moyens que je me donne
pour suivre Jésus sur cette voie ? Quelles sont mes peurs et mes faiblesses sur le chemin
de la sainteté ? Ai-je profondément envie d’incarner la parole de Dieu, avec joie et
humilité ? Quelles pistes me donner pour incarner cette parole au quotidien ?