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CARNET D’HEURES-FEU

« Le désir de voir Dieu habite le cœur de tout homme et de toute femme. Chers jeunes,
laissez-vous regarder dans les yeux par Jésus, pour que grandisse en vous le désir de voir la
Lumière, de goûter la splendeur de la Vérité. Que nous en soyons conscients ou non, Dieu
nous a créés parce qu'il nous aime et pour que nous l'aimions à notre tour. C'est la raison de
l'irrésistible nostalgie de Dieu que l'homme porte dans le cœur : « C'est ta face, Seigneur,
que je cherche : ne me cache pas ta face » (Ps 27, 8). Ce Visage - nous le savons -, Dieu
nous l'a révélé en Jésus Christ. »
Jean-Paul II

L’Heure Feu, c’est du temps pour Dieu, du temps pour toi et du temps pour les autres. C’est
un temps de silence, de réflexion et de méditation.

Aux appels de ton peuple en prière, réponds Seigneur, en ta bonté : donne à chacun la
claire vision de ce qu’il doit faire et la force de l’accomplir.

Une méthode pour l’Heure-Feu


- Je me fixe un moment précis pour m'arrêter au calme durant une heure. Je me pose dans
un lieu propice à la prière et à la méditation (coin-prière, église, nature, etc.).
- Au début de l’Heure-Feu, je demande au Seigneur de m’éclairer et de m’accompagner. Je
peux chanter un chant ou un refrain qui m’aidera à entrer dans le silence et l’écoute.
- Je peux noter dans un carnet mes réflexions et mes réponses aux questions pour voir que
j’avance semaine après semaine. À la fin de l’Heure-Feu, je prends le temps de dire tout
ce que je veux au Seigneur sans crainte. Car Dieu s’est fait homme donc toute la vie de
l’homme l’intéresse.

Crédits :
Feu Sainte Monique, groupe Bayart, année 2012-2013
Equipe Nationale Guides-aînées SUF
Equipe Nationale Louveteaux SUF
Equipe Nationale Jeannettes SUF
Guides-aînées d’Europe
Troupe St Etienne - Première Issy

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Sommaire
PARTIE 1 : LA PROGRESSION GUIDE-AÎNÉE 10
En quelques mots 11
Pourquoi la progression ? 12
Flot jaune 16
Dans la joie Seigneur je t’offre cette année 17
Jésus se fait lui-même question 18
La joie - ENJ 19
La joie du don 20
Les deux joies 21
Le doute dans la foi 23
Le sourire 25
Le sourire 26
Claire de Castelbajac, apôtre de la joie (1953-1975) 27
Que votre joie soit parfaite 29
Flot vert 30
Les quatre bougies 31
L’espérance : limites et incertitudes 32
Prière d’espérance 33
La petite fleur de l’espérance au Japon 34
L’espérance : témoignage d’un prêtre tétraplégique 36
Prière d’espérance de Soeur Emmanuelle 38
La vertu d’espérance 39
Flot rouge 43
Parole de feu SUF 44
Aimer c’est… 46
Aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes 47
Amour & charité 49
La charité 51
Pour les cheftaines / sur le scoutisme 53
Sois un exemple 54

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Appelée à être cheftaine 55
Si je dois être leur cheftaine... 57
Être chef 58
Extrait de la règle de Saint Benoit : chef scout 60
Textes du Bienheureux Charles de Foucauld 61
Notes de Guy de Larigaudie. 63
Méditation sur les prières et la loi 66
Béatitudes scoutes 68
Devant ce feu tranquille 71
Si vous aviez besoin d’un saint... 72
Méditation scoute sur l’évangile : Je vous appelle mes amis (Jean 15, 16) 73
Sois prêt 75
La Confiance 76
Le Dévouement 80
Servir pour (s’)offrir 82
Ma vie de femme 84
Lettre aux femmes 85
Simplicité 87
Vous êtes la lumière du monde : ma place dans la Création 89
PARTIE 2 : L’AMOUR 91
L’Amitié 92
L’amitié, Ben Sirac le Sage 94
Si tu veux un ami, apprivoise-moi ! 95
L’amour de Dieu : « Fais de moi un vrai fils... » 96
Prière pour se garder dans l’Amour 97
Apprendre à aimer 98
Pourquoi ? 100
La liberté dans l’amour 100
L’amour, une route 101
Jour après Jour 102
Les relations amoureuses 103
Aide au discernement dans la relation amoureuse 104
On sort ensemble, quelles limites ? 106
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Le Mariage 107
10 Clefs pour vivre la chasteté 108
Rencontre avec les jeunes fiancés 115
Discours du pape Benoît XVI 115
Vivre ensemble avant le mariage 118
Homélie du mariage d’Amalia et Benoit 119
Aimer en vérité : P. Potez 124
Aimer en vérité : Abbé Grosjean 136
PARTIE 3 : LA PRIERE 150
Le don de la prière 151
La foi de l’Eglise - Le Credo 152
La Parole de Dieu 153
La foi, grâce et liberté 154
Un temps pour chercher 156
Apprends-moi l’art des petits pas 157
Ce que je demande / ce que je reçois 158
Prière et action - Marthe et Marie 159
Apprend-nous à voir Tes signes 160
Conversation avec Dieu 161
La prière 163
Nos déserts 164
Pourquoi faire oraison ? 166
La prière quotidienne 167
Acte de confiance 168
Le funambule : la confiance dans la foi 169
Je veux apprendre à prier 170
Cherchez Dieu et votre âme vivra 172
Adore et confie-toi 173
Les disciples d’Emmaüs 175
En ce début d’année 177
Prends moi dans ton silence 178
Seigneur, accorde-moi le silence 180
Le silence : être attentive à Dieu 182
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Les lieux de la prière 184
La rue 185
Le jardin des oliviers 187
La nuit 189
La Montagne 191
La mer et la tempête 192
L’arbre et les fleurs 193
La Vierge Marie 195
Il est midi. 196
Regardez l’étoile 197
Avec Marie 198
La Promptitude 200
L’Annonciation 202
La Vierge Marie et le Saint Esprit 204
L’Esprit Saint 206
Le don d’intelligence 207
Le don de conseil 208
Le don de crainte 209
Le don de connaissance 210
PARTIE 4 : MA VIE AVEC DIEU 211
La mission de l’Eglise 212
Le roi et le jardin : Il me veut telle que je suis 214
Laisse-toi aimer 215
Le dessein bienveillant de Dieu 216
L’être et la solitude 217
Les cailloux : la place de Dieu dans ma vie 219
Les semences et non les fruits 220
Les traces dans le sable : Jésus avec moi 221
Confiance 222
Un miracle 224
De l’homme ancien à l’homme nouveau 225
De la mort à la vie 227
Libérer la Source ! 228
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Regarde la croix 230
Rien qu’aujourd’hui 231
Fils de Dieu 233
Le véritable service : « Que ta volonté soit faite » 234
Aime moi telle que tu es 235
« Voici que je me tiens à la porte et que je frappe » 240
Toi, tu peux 243
Apprend-nous à voir Tes signes 244
La fertilité 245
Comment procéder pour discerner le plan de Dieu sur nous ? 248
Donner ma vie 249
La vocation ? 250
Et toi, as-tu choisi ta Voie ? 258
Partir, quitter et trouver 261
Les sacrements 262
Le Baptême 263
Le Sacrement de la réconciliation 265
Examen de conscience à la lumière de la loi scoute 267
Examen de conscience selon la prière scoute 271
Pas envie d’aller à la messe ? 273
L’Eucharistie 275
L’Eucharistie (2) 277
L’Eucharistie (3) 279
L’Eucharistie (4) 280
L’année liturgique 282
La Toussaint 283
La Royauté du Christ 285
Que fais-tu de mes dons : l’Avent 287
L’Avent avec l’ENL : A qui veille, tout se révèle 288
L’Avent avec l’ENL : Ô Marie, conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à
vous 290
L’Avent avec l’ENL : Préparez le chemin du Seigneur 292
L’Avent avec l’ENL : Noël, l’exemple des plus petits dans ma vie 294
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L’Avent avec l’ENL : Une lumière à redécouvrir 296
La Nativité 298
La présentation de Jésus au temple 300
Jeûne et pénitence (semaine sainte) 302
Pourquoi jeûner ? 304
L’Annonciation : N’aie pas peur de dire oui ! 306
La résurrection 308
L’Ascension 310
La Pentecôte 312
La Pentecôte : l’Esprit Saint dans ma vie 313
Le pape aux jeunes 315
Appel de Jean-Paul II à la jeunesse. 316
Benoît XVI parle aux scouts 317
Message de Jean-Paul II aux jeunes de France, 1er juin 1980 - Le corps et le coeur318
Homélie de Benoit XVI aux JMJ (la foi) 319
Homélie de Benoit XVI aux JMJ (la vie de chrétien) 322
Homélie de Benoit XVI aux JMJ (message aux jeunes, vie avec le Christ) 324
PARTIE 5 : MES ACTES 327
La jeunesse 328
Tu seras un Homme mon fils 330
Ce trésor caché en moi 331
L'engagement 332
Du désir à la joie : mode d’emploi ! 334
Aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes 335
« Que vos gestes, vos regards soient toujours le reflet de vos âmes » 337
Vie quotidienne 339
Cinq objets pour bien vivre en famille 340
Seigneur, fais de moi un instrument de la paix 342
Petites béatitudes 343
Ne rien faire d’extraordinaire, tout faire avec un amour extraordinaire 344
Chaque geste peut devenir bonheur 345
L’instant présent 346
Donne ce que tu as, c’est l’essentiel ! 347
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Défauts & vertus 349
Les outils du charpentier 350
La faiblesse 351
La cruche fissurée 352
Les trois tamis 353
Les deux loups 354
Les clous dans la barrière 355
La jalousie 356
La fidélité 358
La fidélité et la persévérance 359
Le jeune homme et l’ermite 361
L’écoute 362
La patience 364
Le Partage 367
Sincérité et Franchise 369
Le partage 372
La sainteté 374
La Sainteté, un Vrai Oui 375
La sainteté 376
Objectif tous saints ! 378
Qu’est ce que la sainteté aujourd'hui ? 380

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PARTIE 1 : LA PROGRESSION
GUIDE-AÎNÉE

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En quelques mots
Le flot jaune : Joie, Foi et Communauté

La première étape, celle du flot jaune, est signe de l’engagement dans la


Communauté du feu.
Reçois ce flot jaune, couleur du soleil et de la lumière. Il t’engage à être corps et âme de la
communauté et de la famille. Il est le signe de ta fidélité à la joie reçue, partagée, donnée.
Qu’il t’aide à faire toujours plus équipe avec ceux qui t’entourent.

Le flot vert : Espérance et Service

Puis vient l’étape du flot vert. Il marque le choix d’une vie résolument tournée vers
les autres.
Reçois ce flot vert, couleur de tout ce qui grandit. Il t’engage à transmettre au monde le sens
de Dieu dans la prière et par l’éducation de ceux qui te sont confiés. Il est le signe de ta
volonté d’aimer tes frères pour reconnaître, en ce qu’ils sont, ce qu’ils peuvent devenir.
Rappelle-toi que servir, c’est aimer en actes. A chaque instant aime ce que tu fais avant de
faire ce que tu aimes.

Le flot rouge : Amour et Charité

Enfin le flot rouge, remis au cours de l’engagement des guides-aînées, la Parole de


feu, signe le choix d’aimer pour toute sa vie.
Reçois ce flot rouge, couleur de l’amour et de la vie offerte qu’il t’appartient de transmettre.
Il t’engage à respecter la vie et à témoigner de l’amour passionné que tu lui portes. Il est le
signe de ta volonté de vivre de l’amour de Dieu.

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Pourquoi la progression ?
« La progression fait grandir (flot jaune), invite à se dépasser (flot vert) et à se
laisser dépasser (flot rouge). »

La progression SUF, ce n’est pas le seul moyen d’apprendre à se connaître, mais c’est
l’occasion de faire le point sur sa vie pour mieux avancer en connaissance de cause (pas au
gré du hasard), en profondeur, avec une vraie volonté d’engagement. Pose tes propres choix,
approprie-toi ta foi, engage-toi ! C’est l’occasion de t’approprier les vertus théologales de
l’Eglise, de t’ancrer dans le chemin proposé par l’Eglise adapté à chacune. Cette
progression te pose des questions que tu n’as peut être jamais eu l’occasion ou même le
courage de poser. Elle t’offre des balises pour la vie future, te permet de comprendre ce qui
donne sens à ta vie, de te donner les moyens d’être solide en étant toi-même (trouver
comment t’affirmer en tant que femme dans le Monde) pour en faire profiter les autres.
Il s’agit d’étapes concrètes/clefs pour vivre en femme chrétienne = t’accepter, vivre
le temps présent pleinement, espérer en l’avenir (un avenir à ta mesure, accessible et à
accueillir). Elle te permet d’apprendre à t’aimer, à aller à la rencontre de l’Autre et à ouvrir
ton cœur à Dieu (foi au cœur du quotidien, Force de Servir). Attention : Ne cherche pas à
comparer tes engagements aux autres Guides Ainées/cheftaines.
C’est l’occasion de profiter d’un accompagnement, de susciter des rencontres avec le
Christ ! C’est important pour toi et pour les jeunes que tu encadres : ils voient que toi aussi
tu progresses ! En particulier, si tu es cheftaine d’unité : tu es cheftaine du petit Feu que
forme ta maîtrise, c’est toi la garante de leur progression ! Si tu es assistante ou guide-
aînée : par ta propre progression, tu fais grandir ton unité.

Pour chaque flot : Quel sens lui donnes-tu ? Pourquoi le prends-tu ?

Flot Jaune « Vous êtes le sel de la terre »


FOI - JOIE -COMMUNAUTE

Communauté : quelles sont les communautés dans lesquelles je vis ? Dans quels
lieux puis-je parler de moi en toute intimité et confiance ?
L’engagement prend son sens, dans la communauté -> Choix d’inviter qui l’on veut à ses
prises de flots. Base pour s’épanouir ensuite dans d’autres communautés.

Joie : ‘La guide sourit et chante dans les difficultés’ -> Choisir de vivre la joie dans la
vie de tous les jours. D’où vient cette joie ? Où la recherches-tu et que témoigne-t-elle pour
toi ?

Foi : Chercher à connaître Dieu et à grandir dans la foi. Avoir le désir de se


rapprocher de Dieu

Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. Heureux les affligés, car
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ils seront consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront
rassasiés.

Pour méditer Ph 4,49 – Lc 10. 17-20 – Ac. 2, 42-47


A lire : Vie de Chiara Luce, de Claire de Castelbajac.

Flot Vert « Aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes »


ESPERANCE – SERVICE – TEMOIGNAGE

Espérance dans le quotidien et espérance du salut pour moi et les autres


En quoi espères-tu ? Qu’est-ce qui aujourd’hui te fait espérer et croire en ta vie ?

Service : Jean 13-6-8 : Lavement des pieds : Accepter aussi de recevoir/ juste
attitude/ humilité/ Accepter d’être pauvre. S’ouvrir à l’accueil de la faiblesse et de la
pauvreté. Servir = Aimer en Actes. Ouverture au monde

Evangile : Que m’apprend l’Evangile sur ma vie actuelle ? Quelle parole suis-je
appelée à transmettre ?

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs
purs, car ils verront Dieu.

A lire : Vie de Sainte Jeanne Beretta Molla par Thierry Lelièvre


Pour prier : Présence à Dieu d’Henri Caffarel.

3 moyens concrets pour t’aider :

Accompagnateur spirituel : pas forcement confesseur, pas un psy ! Avec humilité,


tu lui demandes de poser un regard sur ta vie pour t’aider à grandir vers Dieu. Il
t’accompagne, sans te juger et est là pour t’aider quand tu les désires.
Marraine : Femme de confiance qui a posé des choix concrets et visibles à la suite
du Christ. Elle est chrétienne, pas forcément scoute, plus âgée que toi, et déjà
engagée vers une vocation (fiancée, mariée, novice, religieuse, consacrée). Tu te
sens à l’aise pour parler de tout avec elle.
Lettre de compagnonnage, adressée à ta marraine, elle permet de prendre le temps
de répondre à ces questions par écrit : d’où viens tu ? où en es tu ? où vas tu ?
(chemin de vie, de scoutisme, d’études, de famille, de foi …) ? pourquoi prends tu
ce flot ? quel sens ont pour toi les mots de l’espérance, du service et du
témoignage ? quels sont les talents, les faiblesses que Dieu a mis en toi ? quelle est
la femme que tu veux devenir ? quels sont les moyens que tu te donnes pour y
arriver ? Tu envoies aussi une lettre à ton accompagnateur spirituel (la même ou une
autre).

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Flot Rouge « Donne le meilleur de toi-même ! »
CHARITE – EVANGILE

Charité/Amour : engagement à vivre jusqu’au bout de l’Amour. Don de Dieu, don de


soi. Radicalité de l’Amour : prendre le risque d’aimer = aussi prendre le risque de souffrir et
faire souffrir

Choix d’un symbole qui te représente + trois clés pour ta vie + un passage de l’Evangile qui
est pour toi « parole de Feu ».

Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont
persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.

Tu reprends tes deux premiers flots et tu prends le flot rouge :

Reprends ce flot jaune, couleur du soleil et de la lumière. Il t'engage à être cœur et


âme de la communauté et de la famille. Il est le signe de ta fidélité à la joie reçue, partagée,
donnée. Qu'il t'aide à faire toujours plus équipe avec ceux qui t'entourent !
Reprends ce flot vert, couleur de tout ce qui grandit. Il t'engage à transmettre au
monde le sens de Dieu, dans la prière et par l'éducation de ceux qui te sont confiés. Il est le
signe de ta volonté d'aimer tes frères pour reconnaître, en ce qu'ils sont, ce qu'ils peuvent
devenir. Rappelle-toi que servir, c'est aimer en actes. A chaque instant, aime ce que tu fais
avant de faire ce que tu aimes !
Reçois ce flot rouge, couleur de l'amour et de la vie offerte qu'il t'appartient de
transmettre. Il t'engage à respecter la vie et à témoigner de l'amour passionné que tu lui
portes. Il est signe de ta volonté de vivre de l'amour de Dieu. Donne le meilleur de toi-
même, à l'exemple du Christ et de Marie, sur la route qui de Dieu mène à tes frères et de tes
frères mène à Dieu.

Tu prononces ensuite ta Parole de feu : « Je sais que la grandeur de l’homme est la fidélité,
connaissant ma faiblesse, je demande à Dieu sa grâce et m’engage à vivre en guide aînée,
porteuse de lumière »

A lire : Quand l’amour est là, Dieu est là (Mère Teresa), Foi Espérance Charité
(Gilles Janguenin)

« Le scoutisme doit former des hommes et femmes saints, utiles et heureux »


Baden Powell

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!

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Flot jaune

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Dans la joie Seigneur je t’offre cette année
Seigneur, c’est dans la joie et la confiance
Que je T’offre cette année qui commence.
Que sera-t-elle pour moi ?
Que me réservent tous ces longs mois ?
Autant de questions que je ne veux plus me poser.
Toi, Tu connais les réponses, c’est le principal.
Pourquoi vouloir deviner ?

Dans la joie, je T’offres cette année,


Avec tous ce que Tu m’apporteras.
Dans la confiance, je T’offres ma bonne volonté
Car Tu as encore beaucoup de choses à me demander
Je sais bien que je me heurterai souvent
Au découragement et à l’indifférence.
Mais si Tu me donnes Ta force et Ta grâce,
Alors, je Te dis au début de cette année nouvelle :
Comme Tu voudras, Seigneur.

Prenons alors le temps de nous poser ces quelques questions :

- Suis-je dans la joie en ce début d’année ?


- Qu’est ce que j’attends des 12 mois à venir ? Est-ce que je compte laisser une petite place
au Seigneur ?
- Ai-je confiance en cette nouvelle année ? Est-ce que j’accepte de l’offrir au Seigneur ?

Méditons particulièrement cette phrase :

Je sais bien que je me heurterai souvent


Au découragement et à l’indifférence.
Mais si Tu me donnes Ta force et Ta grâce,
Alors, je Te dis au début de cette année nouvelle :
Comme Tu voudras, Seigneur.

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Jésus se fait lui-même question

!
- Quelle place ma foi occupe-t-elle dans ma journée quotidienne ? Comment puis-je laisser
plus de place à Dieu ?
- Pourquoi est-ce que les questions viennent fortifier ma foi ?
- « Et vous que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Qui est Jésus pour moi ?

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La joie - ENJ

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La joie du don
La joie est prière, la joie est don, La joie est amour, elle est comme un filet d’amour
qui prend les âmes. Dieu aime le donateur joyeux, qui donne joyeusement, donne le plus. Il
n’y a de meilleure façon de manifester notre gratitude à Dieu et aux hommes que d’accepter
tout avec joie. Un cœur brûlant d’amour est nécessairement un cœur joyeux. Ne laissez
jamais la tristesse vous envahir au point de vous faire oublier la joie du Christ ressuscité.
Nous éprouvons tous l’ardent désir du Ciel, où se trouve Dieu ; Or il est en notre pouvoir à
tous d’être dès maintenant au ciel avec Lui, d’être heureux avec Lui en cet instant même.
Mais ce bonheur immédiat avec Lui veut dire : aimer, comme Il aime aider, comme Il aide
donner, comme Il donne servir, comme Il sert secourir, comme Il secourt demeurer avec Lui
toutes les heures du jour, et toucher Son être même, sous sa figure d’affliction.

Mère Téresa, in La joie du Don

- Quand tu donnes, es-tu joyeuse ? Pourquoi ?


- Quand me laisse-je emporter par la tristesse ? Pourquoi ? Est-ce nécessaire ? Est-ce que
ça me fait du bien ? Puis je l’éviter ?

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Les deux joies
Il y a la joie qui vient du dedans et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes.
Qu’elles remplissent les heures de ton jour, et les jours de ta vie ;
Car lorsque les deux se rencontrent et s’unissent,
Il y a un tel chant d’allégresse que ni le chant de l’alouette ni celui du rossignol ne peuvent
s’y comparer.
Mais si une seule devait t’appartenir ;
Si pour toi je devais choisir, je choisirais la joie qui vient du dedans.
Parce que la joie qui vient du dehors est comme le soleil qui se lève le matin et qui, le soir,
se couche.
Comme l’arc-en-ciel qui paraît et disparaît ; comme la chaleur de l’été qui vient et se retire;
Comme le vent qui souffle et passe ; comme le vent qui brûle et s’éteint…
Trop éphémère ; trop fugitive.
J’ai besoin de quelque chose qui dure ;
De quelque chose qui n’a pas de fin.
Qui ne « peut » finir.
Et la joie qui vient du dedans ne peut pas finir.
Elle est comme la rivière tranquille,
Toujours la même ; toujours présente.
Elle est comme le rocher ; comme le ciel et la terre qui ne peuvent ne changer, ni passer.
J’aime les joies du dehors.
Je n’en renie aucune.
Toutes, elles ont venues dans ma vie quand il le fallait.
Elles ont été une force et un apaisement.
Elles ont été lumineuses et douces ; légères et parfumées ; splendides et rares…
Je les bénis.
Mais j’ai besoin de quelque chose qui dure ;
De quelque chose qui n’a pas de fin ;
Qui ne peut pas finir.
Et la joie qui vient du dedans ne peut pas finir.
Je la retrouve aux heures de silence ; aux heures d’abandon.
Son chant m’arrive au travers de ma tristesse et de ma fatigue ;
Elle ne m’a jamais quittée.
C’est Dieu ; c’est le chant de Dieu en moi.
Cette force tranquille qui dirige les mondes et qui conduit les hommes ; et qui n’a pas de
fin ;
Qui ne peut pas finir.
Il y a la joie qui vient du dedans et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes.
Qu’elles remplissent les heures de ton jour,
Et les jours de ta vie ;
Car lorsque les deux se rencontrent et s’unissent,

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Il y a un tel chant d’allégresse que ni le chant de l’alouette ni celui du rossignol ne peuvent
s’y comparer.
Mais si une seule devait t’appartenir ;
Si pour toi je devais choisir, je choisirais la joie qui vient du dedans.
Anonyme

Prière du vendredi matin : « J’ai besoin de quelque chose qui dure ; De quelque chose qui
n’a pas de fin. Qui ne peut finir. »

Pistes de réflexion
- Quelles sont mes « joies du dehors » ? Viennent-elles de ma famille, de mes amis, des
aînés… ? Est-ce que j’arrive à trouver de la joie dans les petites choses ? Comment
ressentir plus souvent cette « joie du dehors » ?
- Y a-t-il des « joies du dehors » qui n’en sont pas vraiment ? Qui sont en réalité
superficielles, ou davantage liées au plaisir éphémère qu’à la joie véritable ? Comment
faire le tri ?
- La « joie du dedans » vient de Dieu. Est-ce que je l’ai déjà ressentie dans toute sa
puissance ? Quand était-ce ? Messe, beauté de la Création, prière silencieuse… Comment
augmenter cette joie dans ma vie, comment trouver des moments propices à la faire
grandir ?

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Le doute dans la foi

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!

- Est-ce que je doute dans ma foi ? Comment ce doute peut-il être constructif ?
- Quel pourrait-être mon propre antidote contre le doute ?
- Comment est-ce que cela peut s’appliquer à tous mes doutes ? Est-ce que je m’abandonne
à Dieu ?

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Le sourire

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Le sourire
Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit ceux qui le reçoivent Sans appauvrir ceux qui le donnent.
Il ne dure qu'un instant
Mais son souvenir est parfois éternel.
Personne n'est assez riche pour s'en passer,

Personne n'est assez pauvre pour qu'il soit inutile,


Personne n'est assez méprisable pour ne pas le mériter.
Il créé le bonheur au foyer, soutient en affaires et au travail,
Il est le signe sensible de l'amitié.

Un sourire donne du repos à l'être fatigué,


Rend courage aux plus découragés.
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler
Car il n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne. Et si quelquefois vous
rencontrez une personne
Qui ne sait plus avoir le sourire,
Soyez généreux, donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire
Que celui qui ne peut en donner aux autres...

- Est ce que je suis souriante, et généreuse de sourire? Pourquoi?


- Ai- je déjà fait lʼexpérience dʼun sourire qui mʼa reconforté?

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Claire de Castelbajac, apôtre de la joie (1953-1975)
«Vous savez ce que je veux être plus tard ?»
- Oui je le devine Tu veux être religieuse.
«Non, c'est plus fort que ça»
- Alors, je ne devine pas...
«Je veux être sainte, voilà ! C'est plus fort que d'être religieuse, hein ? »
(8 ans ½ - à son père)

«J'ai du bonheur en trop, ça déborde. Voulez-vous que je vous le donne ? Je suis contente,
contente, toute remplie d'un bonheur (la joie des enfants de Dieu, peut-être ?) d'un bonheur
qui ne peut pas se définir.» (14 ans ½)

«Ne te décourage jamais ! C'est la pire des bêtises. Dès que tu commences à faiblir, appelle
vite la Sainte Vierge et ton Ange Gardien, et tu es sûre qu'ils t'aideront. Ce sont les meilleurs
amis, et combien puissants ! Ils ne te laisseront pas tomber. Ensuite remercie-les. Le remède
est excellent. (16 ans ½ - à une amie).

– La sainteté, c'est l'Amour à vivre les choses ordinaires, pour Dieu et avec Dieu, avec sa
grâce et sa force.
J'avais toujours cru que c'était l'acceptation et non l'Amour. Ça change tout et c'est
lumineux. Ce doit être de là que vient la joie de Dieu, car, enfin, l'acceptation est assez
neutre comme sentiment, quoique déjà plus élevé que la résignation.
Mais l'Amour, c'est au fond le seul sentiment digne de Dieu. On n'accepte pas un baiser de
ses parents, mais on l'aime, parce qu’il vient de ses parents.
Accepter: c'est un peu se dire: Bon, on m'envoie cette tuile, prenons-la du bon côté et
offrons-la à Dieu.
se résigner : ...cette tuile m'embête ! De toutes façons, pas d'autres moyens que de l'offrir à
Dieu.
en faire de l'Amour: Dieu a la bonté de m'envoyer cette tuile pour que je la lui offre de tout
mon cœur pour sa Gloire.
Il n'empêche qu'il faut avoir une forte couche de sainteté pour faire de toutes choses de
l'Amour.» (17 octobre 1972 - note dans un cahier)

«Je voudrais donner du bonheur à tous ceux que j'approche et semer la joie. La petite
Thérèse attendait d'être au ciel pour faire des heureux. Moi, je veux en faire sur la
terre.» (1972 - à une religieuse)

«Il faut absolument que je témoigne de Dieu dans la joie... suffit pas de belles
phrases.» (mars 1973 - à ses parents)

«Je continue à nager dans la joie et la paix intérieure. J'aime tout le monde et j'ai envie de
rendre tout le monde heureux : ça doit être ça, la joie des enfants de Dieu ! Depuis le temps
que je la cherche !» (28 juillet 1974 - à ses parents)

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«Je prie pour toi. Fais confiance à la Sainte Vierge, et habitue-toi à la savoir présente à toute
heure à côté de toi, et plus tu la sais présente, plus elle se rapproche de toi. Avec ça, tu ne
peux échapper au rayonnement de sa Sérénité et de sa Paix. Le tout, c'est d'y croire.» (20
août 1974 - à une amie)

«Je m'aperçois maintenant combien tout, dans la vie, doit être tourné vers Dieu, et que, si on
le pense vraiment, cela ne demande même pas d'effort, tellement c'est naturel.» (2 octobre
1974 - à ses parents)

«Au-delà de ma familiarité avec la Sainte Vierge, je découvre l'Amour de Dieu, immense,


étonnant et si simple.» (4 octobre 1974 - à une amie)

Je voudrais déverser en toi de cette Foi qui maintenant m'inonde, et t'en donner la recette.
Lis la Bible, commence par Saint Jean, dis des chapelets, et donne-toi quelques minutes par
jour pour l'oraison. La charité chrétienne, c'est d'aimer les autres parce que Dieu les aime.
Voilà entre autres, ce qui me bouleverse de joie divine.» (10 octobre 1974 - à une amie)

«Je m'émerveille de la quantité d'Amour de Dieu, et je l'admire aussi de m'avoir donné tant
de grâce en retour de Rien.» (novembre 1974)

« Je suis tellement heureuse que, si je mourais maintenant, je crois que j'irai au ciel tout
droit, puisque le ciel, c'est la louange de Dieu, et j'y suis déjà.» (à sa mère, peu de jours
avant la déclaration de sa dernière maladie, que rien ne laissait prévoir). »

- « Je veux être sainte, voilà ! » : est-ce que moi aussi, je sens cet appel à la sainteté, dans
la vie de tous les jours ? Qu’est-ce que la sainteté pour moi ? Est-ce une perfection
impossible à atteindre, ou l’acceptation de l’amour de Dieu et le désir de vivre dans les
pas du Christ ?
- « Il faut absolument que je témoigne de Dieu dans la joie... suffit pas de belles phrases.» :
est-ce que je souhaite aussi être un témoin de Dieu, dans toute ma vie, à travers la joie qui
m’habite ? Est-ce que je me laisse parfois décourager, est-ce que je manque parfois de
confiance en Dieu ?
- Y a-t-il quelque chose qui me marque particulièrement dans les paroles de Claire de
Castelbajac ?

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Que votre joie soit parfaite

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon Amour.
Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. Voici
mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Vous
êtes mes amis. Tout ce que j’ai appris de mon Père je vous l’ai fait connaitre.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. »
« Que votre cœur cesse de se troubler. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a
beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Je vais vous préparer une place.
Et quand je serai allé vous préparer une place, je reviendrai vous prendre avec moi,
afin que là où je suis vous soyez aussi.»

- Est-ce que je considère Jésus comme un véritable ami toujours présent à mes
côtés ?
- Suis-je consciente que le Seigneur me destine personnellement à la Sainteté, qu’Il
désire m’unir à sa Victoire ? Il me fait confiance et m’attend !
- Suis-je prête à souffrir un peu pour les autres, à leur consacrer davantage de
temps ?

« Demeurez en mon Amour. Vous êtes mes amis »

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Flot vert

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Les quatre bougies
Les quatre bougies brûlaient lentement. L'ambiance était tellement silencieuse
qu'on pouvait entendre leur conversation.

La première dit : '' Je suis la Paix ! Cependant personne n'arrive à me maintenir allumée. Je
crois que je vais m'éteindre.'' Sa flamme diminua rapidement, et elle s'éteignit
complètement.

La deuxième dit :'' Je suis la Foi ! Dorénavant je ne suis plus indispensable, cela n'a pas de
sens que je reste allumée plus longtemps.'' Quand elle eut fini de parler, une brise souffla sur
elle et l'éteignit.

Triste, la troisième bougie se manifesta à son tour :'' Je suis l'Amour ! Je n'ai pas de force
pour rester allumée. Les personnes me laissent de côté et ne comprennent pas mon
importance. Elles oublient même d'aimer ceux qui sont proches d'eux.'' Et, sans plus
attendre, elle s'éteignit.

Soudain... un enfant entre et voit les trois bougies éteintes. '' Pourquoi êtes-vous éteintes ?
Vous deviez être allumées jusqu'à la fin'' En disant cela, l'enfant commença à pleurer.

Alors, la quatrième bougie parla : '' N'aie pas peur, tant que j'ai ma flamme nous pourrons
allumer les autres bougies, je suis l'Espérance ! ''

Avec des yeux brillants, l'enfant prit la bougie de l'Espérance... et alluma les autres.

Que l'Espérance ne s'éteigne jamais en nos coeurs et que chacun de nous puisse être l'outil
nécessaire pour maintenir l'Espérance, la Foi, la Paix et l'Amour !

- Quelle est la place de la Foi, de la Paix, de l’Amour dans ma vie ? Leur arrive-t-il de
s’éteindre ?
- Si ces bougies s’éteignent, qu’est ce que je fais pour les rallumer ? Est-ce que je compte
sur me propres forces, ou est-ce que j’appelle le Christ à mon aide ?
- Comment l’Espérance peut-elle m’aider au quotidien à garder les autres bougies allumées
?

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L’espérance : limites et incertitudes

- « Et je n’ai pas été définitivement triste » Comment est-ce que l’espérance nous sauve de
la tristesse ?
- Comment l’espérance me mène-t-elle à cette « joie insoupçonnée » ?
- Dans ma vie, comment m’accrocher dans chacun de mes actes à cette espérance ? Est-ce
que je pense à m’abandonner au Seigneur en toute chose ?

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Prière d’espérance
Seigneur, accorde-moi cette Grâce : que rien ne puisse troubler ma paix en profondeur, mais
que j'arrive à parler santé, joie, prospérité à chaque personne que je vais rencontrer, pour
l'aider à découvrir les richesses qui sont en elle.

Aide-moi surtout, Seigneur, à savoir regarder la face ensoleillée de chacun de ceux avec qui
je vis. Il m'est parfois si difficile, Seigneur, de dépasser les défauts qui m'irritent en eux,
plutôt que de m'arrêter à leurs qualités vivantes, dont je jouis sans y prendre garde.

Aide-moi aussi, Seigneur, à regarder ta Face ensoleillée, même en face des pires événements
: il n'en est pas un qui ne puisse être source d'un bien qui m'est encore caché, surtout si je
m'appuie sur Marie.

Accorde-moi, Seigneur, la Grâce de ne travailler que pour le bien, le beau et le vrai, de


chercher sans me lasser, dans chaque homme, l'étincelle que Tu y as déposée en le créant à
ton image.

Accorde-moi encore d'avoir autant d'enthousiasme pour le succès des autres que pour le
mien, et de faire un tel effort pour me réformer moi-même que je n'aie pas le temps de
critiquer les autres.

Je voudrais aussi, Seigneur, que tu me donnes la Sagesse de ne me rappeler les erreurs du


passé que pour me hâter vers un avenir meilleur.

Donne-moi, à toute heure de ce jour, d'offrir un visage joyeux et un sourire d'ami à chaque
homme, ton fils et mon frère.

Donne-moi un cœur trop large pour ruminer mes peines, trop noble pour garder rancune,
trop fort pour trembler, trop ouvert pour le refermer sur qui que ce soit.

Seigneur, mon Dieu, je Te demande ces Grâces pour tous les hommes qui luttent aujourd'hui
comme moi, afin que diminue la haine et que croisse l'amour, car depuis ta Résurrection, la
haine et la mort ont été vaincues par l'Amour et la Vie.

« Laisse toi regarder par le Christ, car il t’aime ». Ouvre mes yeux à l'invisible pour que rien
n'arrive à ébranler l'optimisme de ceux qui croient en Toi et qui croient en l’Homme, qui
espèrent en Toi et espèrent en l'Homme. Amen.

Sœur Emmanuelle

- Quels axes me touchent le plus ?


- Choisis quelques efforts à essayer d’appliquer pour la semaine prochaine (et plus, si
affinité...)

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La petite fleur de l’espérance au Japon
Un témoignage plein d'espérance d'un de ces "malheureux" habitants de
Sendai... La petite fleur "Espérance" est bien vivante au milieu de ce désespoir presque
absolu....

«La vie ces jours-ci a Sendai est plutôt surréaliste... Mais j'ai la chance d'être entourée
d'amis qui m'aident énormément. J'ai d'ailleurs pris refuge chez eux puisque ma bicoque
délabrée est maintenant totalement digne de ce nom.
Nous partageons tout : eau, aliments, ainsi qu'un chauffage d'appoint au fuel.

La nuit, nous dormons tous dans une seule pièce, nous dînons "aux chandelles", nous
partageons nos histoires. C'est très beau, très chaleureux. Le jour, nous essayons de nettoyer
la boue et les débris de nos maisons.

Les gens font la queue pour s'approvisionner dès qu'un point d'eau est ouvert, ou ils restent
dans leur voiture, à regarder les infos sur leur GPS.
Quand l'eau est rétablie chez un particulier, il met une pancarte devant chez lui pour que les
autres puissent en profiter.

Ce qui est époustouflant, c'est qu'il n'y a ni bousculade, ni pillage ici, même si les gens
laissent leur porte d'entrée grande ouverte, comme il est recommandé de le faire lors d'un
séisme.

Partout l'on entend: "Oh, c'est comme dans le bon vieux temps, quand tout le monde
s'entraidait! "

Les tremblements de terre continuent: La nuit dernière, nous en avons eu tous les quarts
d'heure. Le hurlement des sirènes était incessant, ainsi que le vrombissement des
hélicoptères au dessus de nous.

Hier soir, l'eau a été rétablie pendant quelques heures, et aujourd'hui pendant la moitié de la
journée. Nous avons aussi eu droit à un peu de courant cet après-midi. Mais pas encore de
gaz. Les améliorations dépendent des quartiers. Certains ont de l'eau, mais pas d'électricité
et d'autres le contraire.

Personne ne s'est lavé depuis des jours. Nous sommes crasseux, mais c'est de peu
d'importance.
J'aime ce sentiment nouveau, cette disparition, desquamation du superflu, de tout ce qui
n'est pas essentiel. Vivre pleinement intuitivement, instinctivement, chaleureusement et
survivre, non pas en tant qu'individu, mais en tant que communauté entière...

Des univers différents se côtoient étrangement : Ici, des demeures dévastées, mais là, une
maison intacte avec ses futons et sa lessive au soleil! Ici, des gens font interminablement la
queue pour de l'eau et des provisions, alors que d'autres promènent leur chien.
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Puis aussi quelques touches de grande beauté : d'abord, la nuit silencieuse.
Pas de bruit de voiture. Personne dans les rues. Mais un ciel étincelant d'étoiles. D'habitude
je n'en distingue qu'une ou deux... Les montagnes autour de Sendai se détachent en ombre
chinoise, magnifique dans l'air frais de la nuit.

Les Japonais sont eux-mêmes magnifiques : chaque jour, je passe chez moi, comme en ce
moment même où je profite du rétablissement de l'électricité pour vous envoyer ce courriel,
et chaque jour, je trouve de nouvelles provisions et de l'eau sur le seuil ! Qui les a
déposées ? Je n'en ai pas la moindre idée !
Des hommes âgés en chapeau vert passent de maison en maison pour vérifier que chacun va
bien. Tout le monde vous demande si vous avez besoin d'aide.
Nulle part je ne vois de signe de peur. De résignation, oui. Mais ni peur ni panique!

On nous annonce cependant des répliques sismiques, voire même d'autres séismes majeurs
dans les prochains mois. En effet, le sol tremble, roule, gronde.
J'ai la chance d'habiter un quartier de Sendai qui est en hauteur, un peu plus solide, et
jusqu'à présent nous avons été relativement épargnés.
Hier soir, autre bienfait : le mari d'une amie m'apporte de la campagne des provisions et de
l'eau.

Je viens de comprendre à travers cette expérience, qu'une étape cosmique est en train d'être
franchie partout dans le monde. Et mon cœur s'ouvre de plus en plus.

Mon frère m'a demandé si je me sentais petite et insignifiante par rapport à ce qui vient
d'arriver. Eh bien non ! Au lieu de cela, je sens que je fais partie de quelque chose de bien
plus grand que moi. Cette "re-naissance" mondiale est dure, et pourtant magnifique ! »

Appuyons nous sur ces paroles de Dieu pour percevoir cette Espérance en Dieu que nous
pouvons avoir.

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés / Ce que vous
faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le p
« Quand tu seras dans la détresse, quand tout cela t’arrivera, dans les
jours à venir, tu reviendras au Seigneur ton Dieu et tu écouteras sa voix. Car le
Seigneur ton Dieu est un Dieu miséricordieux : il ne te délaissera pas, il ne te
détruira pas, il n’oubliera pas l’alliance jurée à tes pères » (Deutéronome 4,
30-31) »
Comment dans cette situation, la Foi, l’Espérance et la Charité sont à
l’œuvre dans leurs cœurs ?

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L’espérance : témoignage d’un prêtre tétraplégique

Vertu théologale dont l’objet principal est le salut, la béatitude éternelle, la


participation à la gloire de Dieu. Cette vertu qui dispose le chrétien à mettre sa confiance
dans les promesses du Christ, à prendre appui non sur ses forces, mais sur le secours de la
grâce du Saint Esprit, le conduit par le fait même, à résister au mal et à l’épreuve et à garder
confiance en l’avenir. L’Espérance s’exprime et se nourrit dans la prière. Elle se différencie
de l’espoir en lui donnant sous le regard de la foi, une perspective d’éternité.

Un témoignage plein d’espérance d’un prêtre tétraplégique


En 1991, Luis de Moya, prêtre de l’Opus Dei, est victime d’un accident de la route. Il en
ressort miraculeusement vivant, mais sa deuxième vertèbre cervicale est fracturée : il a
perdu toute mobilité et toute sensibilité.

Se sentir aimé
Treize ans après son accident, il affirme avec douceur que se sentir compris et aidé par les
autres est un besoin de l’homme. Nous avons des sentiments et du cœur, nous nous
réjouissons des bonnes nouvelles des autres, et nous pleurons avec ceux qui pleurent. Les
animaux ne pleurent pas, ils ne rient pas ; l’homme, oui ».
Aussitôt après son opération, il a cherché à voir comment « continuer de donner des cours et
travailler comme aumônier de l’Ecole d’Architecture de l’Université de Navarre, puis
collaborer avec d’autres prêtres aux tâches pastorales pour les étudiants

Cela n’a pas tant d’importance


Il est bien conscient qu’il a eu « un accident qui lui a enlevé la mobilité » et il ajoute que «
c’est quelque chose qui n’a pas tant d’importance que cela, même si c’est dur à porter tous
les jours. Ce qui est important, c’est de savoir que je suis fils de Dieu, et je sais que Dieu
m’aime, qu’il ne me donnera jamais une chose qui soit mauvaise en soi. Si Dieu avait
permis par méchanceté l’accident à l’origine de mon traumatisme, Il aurait été cruel. Mais
cela n’est pas possible en Dieu. Dieu est toujours bon, et tout ce que je reçois de Lui est
pour mon bien ou pour celui des autres. C’est pour cela que je considère que je n’ai perdu
qu’un billet de faible valeur en comparaison des millions que j’ai reçus de lui et que je
continue de recevoir. Peut-être pensons nous trop peu à ce que nous sommes et à ce que
nous valons : Dieu a voulu que nous soyons des personnes. Et la grandeur de l’être humain,
la grandeur de la personne, ne se trouvent pas dans sa mobilité. Combien d’animaux nous
dépassent en vélocité et en agilité ! Mais ils ne raisonnent pas, ils n’aiment pas, ils n’ont pas
une destinée éternelle au Ciel ».

(Mt 6.22-23)
« Tes yeux sont comme une lampe pour ton corps. Si tes yeux sont en bon état, tout ton
corps jouit de la lumière ; mais s'ils sont malades, tout ton corps est plongé dans
l'obscurité. Fais donc attention à ce que ta lumière ne soit pas obscurcie. Si ton corps tout
entier est dans la lumière, sans aucune partie dans l'obscurité, il jouira pleinement de la
lumière, comme lorsque la lampe t'éclaire de sa clarté. »
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- « Les animaux ne pleurent pas, ils ne rient pas ; l’homme, oui » : qu’est-ce qui rend les
hommes différents des animaux ? Comment leur relation à Dieu leur donne-t-elle une
raison d’espérer toujours ?
- « Ce qui est important, c’est de savoir que je suis fils de Dieu, et je sais que Dieu
m’aime » : est-ce que j’arrive à voir que c’est cela l’essentiel dans ma vie ? Est-ce que je
blâme parfois Dieu pour les choses négatives qui m’arrivent ?
- Quelle est la lumière qui éclaire ma vie ? Comment pourrais-je faire de mon mieux pour
la suivre chaque jour ?

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Prière d’espérance de Soeur Emmanuelle
Seigneur, accorde-moi aujourd’hui Donne-moi un cœur trop large
cette grâce que rien ne puisse pour ruminer mes peines,
troubler ma paix en profondeur, trop noble pour garder rancune,
mais que j’arrive à parler joie,
trop fort pour trembler, trop ouvert
prospérité, à chaque personne
pour le refermer sur qui que ce soit.
que je vais rencontrer, pour l’aider
à découvrir les richesses qui sont en elle. Seigneur, je te demande ces grâces
Aide-moi aussi, Seigneur, pour tous les hommes qui luttent
à regarder ta face ensoleillée, aujourd’hui
même en face des événements afin que diminue la haine
difficiles : et que croisse l’Amour.
il n’en est pas un qui ne puisse Ouvre nos yeux à l’Invisible
être source de bien encore caché. pour que rien n’arrive à ébranler
Donne-moi, à toute heure de ce jour, l’optimisme de ceux qui croient en Toi
d’offrir un visage joyeux et un sourire et qui croient en l’Homme,
d’ami qui espèrent en Toi
à chaque homme, ton fils et mon frère. et espèrent en l’Homme.

Soeur Emmanuelle

- Est-ce que moi aussi, je suis capable d’être positive, de ne pas voir que le négatif dans ma
vie ?
- Que pourrais-je faire pour réussir à devenir une « lumière » pour les autres ?
- Quelles sont les sources d’espérance que m’apporte ma vie et celle des autres au
quotidien ?
- Est-ce que, dans mon entourage, je connais des personnes qui font preuve d’espérance et
peuvent m’inspirer ?

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La vertu d’espérance

La vertu d’espérance répond à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout
homme ; elle assume les espoirs qui inspirent les activités des hommes ; elle les purifie pour
les ordonner au Royaume des cieux; elle protège du découragement; elle soutient en tout
délaissement; elle dilate le cœur dans l’attente de la béatitude éternelle. L’élan de
l’espérance préserve de l’égoïsme et conduit au bonheur de la charité.

Lorsque Dieu se révèle et appelle l’homme, celui-ci ne peut répondre pleinement à l’amour
divin par ses propres forces. Il doit espérer que Dieu lui donnera la capacité de l’aimer en
retour et d’agir conformément aux commandements de la charité. L’espérance est l’attente
confiante de la bénédiction divine et de la vision bienheureuse de Dieu ; elle est aussi la
crainte d’offenser l’amour de Dieu et de provoquer le châtiment.

Par le désespoir, l’homme cesse d’espérer de Dieu son salut personnel, les secours pour y
parvenir ou le pardon de ses péchés. Il s’oppose à la Bonté de Dieu, à sa Justice – car le
Seigneur est fidèle à ses promesses -, et à sa Miséricorde.

Il y deux sortes de présomption. Ou bien, l’homme présume de ses capacités (espérant


pouvoir se sauver sans l’aide d’en Haut), ou bien il présume de la toute-puissance ou de la
miséricorde divines (espérant obtenir son pardon sans conversion et la gloire sans mérite).

Catéchisme de l’Eglise Catholique

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Quels sont mes espoirs ?
- Ces derniers sont ils justes et bons vis-à-vis de Dieu, et vis-à-vis de la dignité que Dieu
m’a donnée ?
- Est-ce que je demande à Dieu la grâce de l’Espérance ?
- M’arrive t il d’avoir crainte d’offenser l’Amour de Dieu ?
- Quand je me trouve dans une situation difficile, est ce que je me replace avec confiance
dans les bras aimants de Dieu, Lui qui fait de la douleur d’aujourd’hui le commencement
d’une vie nouvelle ?
- De qui est ce que j’attends mon salut personnel ? De Dieu, qui peut tout, et qui désire me
combler de toute sa Miséricorde, à condition que je me tourne vers Lui, ou de mes
propres forces, qui sont souvent si faibles et si instables ?

Pour prendre un temps de méditation : Nous méditerons ensemble l’acte d’espérance :

« Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que vous me donnerez pas les mérites
de Jésus Christ votre grâce en ce monde, et si j’observe vos commandements le
Bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis et que vous êtes fidèle à vos
promesses ».

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Flot rouge

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Parole de feu SUF
Cheftaine du Feu : Marie, tu as décidé de prononcer aujourd'hui ta Parole de Feu. Tu veux
ainsi laisser le Seigneur élargir ton cœur pour mieux répondre à l'appel de la vie. Parle-nous
du sens de ton engagement, dis-nous à quelle étape de ta vie il correspond.
Guide Aînée : Réponse brève.
Aumônier : Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre. Heureux les affligés, car ils seront
consolés. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
CF : Ta route a été jalonnée de rencontres. Tu as ainsi créé des liens avec les autres, tu les as
éprouvés. Parle-nous de l'importance de la communauté pour toi, du goût qu'elle donne à ta
vie.
GA : Réponse brève.
CF : Reprends ce flot jaune, couleur du soleil et de la lumière. Il t'engage à être cœur et
âme de la communauté et de la famille. Il est le signe de ta fidélité à la joie reçue,
partagée, donnée. Qu'il t'aide à faire toujours plus équipe avec ceux qui t'entourent !
A : Commentaire (foi)
CF : Prends ce sel. Tu es porteuse d'un message qui donne sens à la vie. Ne le laisse pas
s'affadir et donne toute sa saveur au monde qui t'entoure.
A: Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car
ils verront Dieu.
CF : Le Feu (ou autre unité, ou le scoutisme) t'invite à rendre service, à développer les
talents que tu as en toi. Parle-nous de ce monde qui t'est confié, de ce qui t'invite à agir et à
partager.
GA : Réponse brève.
CF : Reprends ce flot vert, couleur de tout ce qui grandit. Il t'engage à transmettre au
monde le sens de Dieu, dans la prière et par l'éducation de ceux qui te sont confiés. Il
est le signe de ta volonté d'aimer tes frères pour reconnaître, en ce qu'ils sont, ce qu'ils
peuvent devenir. Rappelle-toi que servir, c'est aimer en actes. A chaque instant, aime ce
que tu fais avant de faire ce que tu aimes !
A : Commentaire (espérance)
Prends cet Evangile. Il est la vie de ta vie. Cherche et rayonne cette vie qui est la Lumière
des hommes. Dis ce qui dans la Parole de Dieu est pour toi parole de Feu.
GA : Lecture d'un passage de l'Evangile.
A : Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont
persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.
CF : La vie est belle de tous ses instants et de l'amour que tu mets dans chacun de tes
actes, même le plus petit. Maintenant, tu es prête et tu n'emportes avec toi que
l'essentiel. Parle-nous de tes choix : quelles clés te donnes-tu pour vivre dans la
confiance l'aventure de la vie ?
GA : Réponse brève.
CF : Reçois ce flot rouge, couleur de l'amour et de la vie offerte qu'il t'appartient de
transmettre. Il t'engage à respecter la vie et à témoigner de l'amour passionné que tu
lui portes. Il est signe de ta volonté de vivre de l'amour de Dieu. Donne le meilleur de
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toi-même, à l'exemple du Christ et de Marie, sur la route qui de Dieu mène à tes frères
et de tes frères mène à Dieu.
A : Commentaire (amour)
CF : Tu as choisi un symbole (le citer). Avant de nous le donner, dis-nous ce qu'il représente
pour toi.
GA : Réponse brève.
La cheftaine de Feu accroche les flots sur l'épaule gauche de la Guide Aînée.
CF : Tu portes maintenant ces flots portés par toutes les Guides Aînées et tous les Routiers
du monde. Qu'ils soient signe de la flamme qu'il t'appartient de transmettre, et qu'ils t'aident
à être source de joie, de paix et d'harmonie.
A : Bénédiction.
GA : Je sais que la grandeur de l'Homme est la fidélité. Connaissant ma faiblesse, je
demande à Dieu sa grâce et m'engage à vivre en Guide Aînée, porteuse de lumière.
CF : Prends cette lampe, signe de la vie et de l'amour qui rayonne. Allume-la à celle du
Feu. Souviens-toi que la lampe allumée n'est pas faite pour être cachée mais pour
éclairer tous ceux qui passent. Et qu'ainsi brille ta lumière devant les hommes, afin
qu'en voyant ta vie, ils glorifient ton Père qui est dans les cieux. Reprends maintenant
ta place dans le Feu (communauté des Aînés). Que cet engagement t'aide à te réaliser
pleinement et à répondre chaque jour à ta vocation. Prions maintenant le Seigneur,
qu'Il continue à être en nous et à travers nous le feu qui réchauffe, qui rassure et qui
guide.
On termine par un chant ou une prière choisi par la Guide Aînée qui vient de s'engager.

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Aimer c’est…
Aimer c’est être capable de dire « Viens faire un tour chez moi »
Aimer c’est être capable de dire à l’autre « J’ai besoin de toi »
Aimer c’est reconnaître que l’autre peut avoir raison
Aimer c’est être capable de dire « je te félicite »
Aimer c’est être capable de dire « excusez moi »
Aimer c’est être capable de pardonner
Aimer c’est être capable d’ouvrir la bouche pour ne dire que la vérité
Aimer c’est être capable de retenir ma langue afin de ne pas offenser
Aimer c’est être capable d’encaisser des coups dans vouloir les rendre
Aimer c’est être capable de lutter dans la vie dans écraser es autres
Aimer c’est être capable d’exercer un pouvoir comme un service
Aimer c’est être capable d’être dérangé par les autres
Aimer c’est être capable de voir l’autre plus grand que moi
Aimer c’est rester fidèle même s’il m’en coûte
Aimer c’est être capable de savoir dire « merci »
Aimer c’est dire à l’autre qu’on l’aime sans se lasser.

Yves Lefrançois (diacre)

- Et moi, suis-je capable d’aimer les autres tous les jours ? Même si je suis stressée par
mes examens, occupée pour mes petites affaires ou préoccupée par mes propres
problèmes ?
- Comment faire pour me tourner davantage vers l’Autre ? Qu’est que je mets en place
pour avoir cette disponibilité et cette ouverture du cœur ?
- Et avec mon unité, comment faire pour les aimer toutes ?

Pour continuer cette réflexion, tu peux choisir une phrase de ce texte, celle qui te parle le
plus et dont tu sais tes faiblesses à réaliser cet effort.
Confie tes faiblesses au Seigneur. Demande-lui de t’aider à Aimer, selon son exemple.

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Aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes
Evangile selon saint Matthieu

« Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et quiconque veut être le
premier parmi vous qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’Homme est venu ;
non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. »
Matthieu 20, 26-28

« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ;
j’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu ; j’étais malade et
vous m’avez visité; j’étais en prison et vous êtes venus vers moi. »
Matthieu 25, 35-36

« Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa
qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Matthieu 10, 42

Prière de Mère Teresa

Seigneur, quand je suis affamé,


donne-moi quelqu’un qui ait besoin de nourriture.
Quand j’ai soif,
envoie-moi quelqu’un qui ait besoin d’eau.

Quand j’ai froid,


envoie-moi quelqu’un à réchauffer.
Quand je suis blessé,
donne-moi quelqu’un à consoler.

Quand ma croix devient lourde,


donne-moi la croix d’un autre à partager.
Quand je suis pauvre,
conduis-moi à quelqu’un dans le besoin.

Quand je n’ai pas de temps,


donne-moi quelqu’un que je puisse aider un instant.
Quand je suis humilié,
donne-moi quelqu’un dont j’aurai à faire l’éloge.

Quand je suis découragé,


envoie-moi quelqu’un à encourager.
Quand j’ai besoin de la compréhension des autres,
donne-moi quelqu’un qui ait besoin de la mienne.

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Quand j’ai besoin qu’on prenne soin de moi,
envoie-moi quelqu’un dont j’aurai à prendre soin.
Quand je ne pense qu’à moi,
tourne mes pensées vers autrui.

« Servir signifie, en grande partie, prendre soin de la fragilité. L’amour se manifeste à


travers les diverses tâches qu’en tant que citoyens, nous sommes invités à accomplir. Être
chrétien implique lutter pour la dignité de nos frères. C’est pourquoi le chrétien est toujours
invité à laisser de côté, ses aspirations, ses envies, ses désirs de toute puissance. » Le Pape
François met par ailleurs en garde contre « la tentation du ‘‘service’’ qui ‘‘se’’ sert des
autres, qui vise comme intérêt le bénéfice des ‘‘miens’’, au nom de ce qui est ‘‘nôtre’’ et qui
génère une dynamique d’exclusion. La prise en charge mutuelle par amour ne vise pas à
asservir, au contraire. Voilà pourquoi, le service n’est jamais idéologique, puisqu’il ne sert
pas les idées, mais les personnes.»
Homélie du Pape François à Cuba, le 20 septembre 2015

Questions
1. Apprendre à me mettre au service des autres sans rien attendre en retour est un défi. Ai-
je déjà réussi à le vivre ? Comment le vivre chaque jour ? Comment le Seigneur peut-il
m’accompagner dans cet apprentissage ?
2. Quels sont mes aspirations, mes envies, mes désirs de toute puissance que je suis invitée
à mettre de côté pour mieux aimer ? Pourquoi la lutte pour la dignité de mes frères est la
principale voie vers la sainteté ?
3. L’Eucharistie et la confession me sont données pour purifier mon cœur et m’apprendre à
aimer qui je suis et ce que je fais et les personnes autour de moi. A quel rythme est-ce
que je reçois ces sacrements ? Comment découvrir plus profondément le sens des
sacrements ?

Le mot de la fin : présentation de l’Exhortation sur la famille du Pape François


« L’amour est un service concret que nous rendons aux autres, a poursuivi François, un
service humble, fait dans le silence et le secret. Cela implique de mettre à disposition les
dons que l’Esprit Saint nous a faits, pour que la communauté puisse croître. Cet amour
s’exprime aussi dans le partage des biens matériels avec ceux qui sont le plus dans le
besoin. […] Jésus nous invite enfin à confesser nos manquements et à prier les uns pour les
autres, afin que nous sachions pardonner avec le cœur, s’oublier soi-même et suivre le Christ
sur la voie du service »

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Amour & charité
« Reçois ce flot rouge, couleur de l'amour et de la vie offerte qu'il t'appartient de transmettre.
Il t'engage à respecter la vie et à témoigner de l'amour passionné que tu lui portes. Il est
signe de ta volonté de vivre de l'amour de Dieu. Donne le meilleur de toi-même, à l'exemple
du Christ et de Marie, sur la route qui de Dieu mène à tes frères et de tes frères mène à Dieu
». Extrait du cérémonial de la Parole de Feu.

« Prends cette lampe, signe de la vie et de l'amour qui rayonne. Allume-la à celle du Feu.
Souviens- toi que la lampe allumée n'est pas faite pour être cachée mais pour éclairer tous
ceux qui passent. Et qu'ainsi brille ta lumière devant les hommes, afin qu'en voyant ta vie,
ils glorifient ton Père qui est dans les cieux. Reprends maintenant ta place dans le Feu
(communauté des Aînés). Que cet engagement t'aide à te réaliser pleinement et à répondre
chaque jour à ta vocation. Prions maintenant le Seigneur, qu'Il continue à être en nous et à
travers nous le feu qui réchauffe, qui rassure et qui guide ». Extrait du cérémonial de la
Parole de Feu.

« Ce qui compte ce n'est pas ce que l'on donne, mais l'amour avec lequel on donne »
« Le manque d'amour est la plus grande pauvreté »
« Que pouvez-vous faire pour promouvoir la paix dans le monde? Rentrez chez vous et
aimez votre famille !! » Mère Thérésa

« Hymne à la Charité » de Saint Paul (1 Co 13, 1-13) :

Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne
suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie et
que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi,
une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je
distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je
n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien.
La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n'est pas envieuse ; la charité
ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; elle ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son
intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l'injustice, mais
elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. La
charité ne passe jamais. Les prophéties ? Elles disparaîtront. Les langues ? Elles se tairont.
La science ? Elle disparaîtra. Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie.
Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je
parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j'ai
fait disparaître ce qui était de l’enfant. Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en
énigme, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais d'une manière partielle ; mais
alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité,
ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité. »

- Qu’est-ce qu’ « aimer » ?

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- Quelles limites à l’amour puis-je rencontrer ? Qu’est-ce qui peut m’empêcher d’aimer les
autres de manière désintéressée ?
- Ai-je pris le temps de réfléchir à ma progression guide-aînée ?
- Pour moi, comment aimer les autres en vérité ?

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La charité
La charité est la plus grande des vertus théologales, c’est-à-dire qui ont Dieu pour origine et
qui nous conduisent à lui. La charité nous incite à aimer Dieu par-dessus tout, et donc à
repousser l’indifférence, l’ingratitude, la tiédeur, l’acédie ou indolence spirituelle et la haine
de Dieu, qui naît de l’orgueil.

La charité nous permet de nous donner totalement à Dieu, de nous unir à lui, et d’aimer
notre prochain comme nous-mêmes, par amour pour Dieu qui nous a aimés le premier. Jésus
en a fait le commandement nouveau, la plénitude de la Loi. Elle est le lien de la perfection,
le fondement des autres vertus, qu’elle anime, inspire et ordonne.

Fruit de l’Esprit et plénitude de la Loi, la charité garde les commandements de Dieu et du


Christ, elle purifie notre amour et l’élève à la perfection de l’amour divin.
La pratique de la vie morale animée par la charité donne au chrétien la liberté spirituelle des
enfants de Dieu. La charité exige la justice, qui est la volonté de donner à autrui ce qui lui
est dû, et rend capable de la pratiquer.

La charité a pour fruits la joie, la paix et la miséricorde, elle exige la bienfaisance et la


correction fraternelle, elle est bienveillance, elle suscite la réciprocité et demeure
désintéressée, elle est amitié et communion.

Extraits du Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC n°1822 à 1829)

« Dieu est Amour, celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.
» (1 Jn 4, 16)
« Voici mon commandement : aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jn
15, 12)
« Maintenant donc demeurent foi, espérance et charité, mais la plus grande d’entre elles
c’est la charité. » (1 Co 13, 13)
«Aime et fais ce que tu veux. » Saint Augustin
« La charité est une vertu magnifique. Elle est à la fois le moyen et la fin, le mouvement et
le terme, le chemin qui conduit à elle-même. Que faut-il donc faire pour aimer ? Il n’est
besoin d’autres artifices que d’aimer tout simplement : comme on apprend à jouer du luth en
jouant du luth, ou que l’on apprend à danser en dansant. » Saint François de Sales

Quelques pistes de réflexion pour avancer :

- Ai-je conscience de l’amour de Dieu pour moi ? Avant même que je l’aime, et malgré
mes péchés ?
- Quels sont les actes concrets qui montrent mon amour à Dieu : le temps que je lui
accorde dans ma journée, ou pour une retraite de temps en temps... ?
- Quel lien est-ce que je fais entre l’amour de Dieu et l’amour de mon prochain ?

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- Quels sont les manquements à la charité envers mon prochain dans ma vie quotidienne :
attitude envers mes proches, indifférence à ceux qui souffrent autour de moi, rancune vis-
à-vis de personnes qui m’ont blessée ?
- Comment puis-je, concrètement et simplement, « aimer Dieu sans cesse et de plus en plus
», comme nous le chantons dans le chant de la promesse ?

Pour prendre un temps de méditation : Nous te proposons cette semaine de méditer avec
l’acte de charité :
Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur et plus que tout, parce que vous êtes
infiniment bon, et j’aime mon prochain comme moi-même par amour de vous.
Tu peux aussi choisir une citation qui te touche particulièrement parmi les citations
précédentes afin de la méditer durant ta prière.

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Pour les cheftaines / sur le scoutisme

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Sois un exemple

Sois un exemple.
Je ne te demande pas de crier que les autres ont tort, ou que tu as raison ;
Je ne te demande pas de te rebeller ni de te résigner...
Je te demande d’agir, je te demande de servir, de poursuivre ton chemin l’esprit ouvert et
joyeux.
Je te demande de vivre de telle sorte
Que ta présence soit une joie pour les autres,
Que tes paroles soient un réconfort,
Que ta volonté rassure ceux qui doutent,
Que tes efforts leur donnent envie d’avancer,
Que ton amitié soit espérée d’eux.
Je te demande de vivre de telle sorte
Que les autres aient envie de te suivre...

Sois un exemple.
Un exemple de service et d’humilité, un exemple de partage et de joie, un exemple d’amour
et de paix...
Il y a tant de gens qui t’attendent ! Sois un exemple, et tu verras :
Sans rien abandonner, Sans crier, sans rien casser, en servant, Tu auras fait un bon chemin,
Et tu auras gagné en simplicité.

Olivier Echasseriau, Etre scout

Quelques pistes de réflexion pour avancer :

Que signifie pour moi être un exemple ? Qui me demande d’être un exemple, et pour qui ?
Quelles sont les personnes qui ont été des exemples pour moi et m’ont aidée à avancer ?
Avec mes jeannettes, comment puis-je être un exemple ? Quel est mon rôle de cheftaine ?
De quelle manière puis-je être un exemple dans tous mes lieux de vie : en cours, en
vacances... ?

Dans ta prière, tu peux méditer plus particulièrement cette phrase du texte :


« Je te demande de vivre de telle sorte que les autres aient envie de te suivre. »

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Appelée à être cheftaine
En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de
Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé
Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux
autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-
là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était
lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui
répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de
poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand
Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de
poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé
dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de
prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en
avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur
dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils
savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de
même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se
manifestait à ses disciples.
Evangile selon St Jean (21,1-19)

Jetons-nous à l’eau !
Car tout commence par un plongeon. C’est le sens même du mot baptême. Un
plongeon ! Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il
n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.
Que se passe-t-il avant de plonger ? On hésite. On regrette un peu d’être allé sur le
plongeoir et puis on saute franchement. En revanche, ce que fait saint Pierre personne ne le
fait jamais : personne ne s’habille avant de plonger ! Ce détail inhabituel devrait attirer notre
attention : Pierre passe un vêtement car il est le témoin d’une révélation divine ! D’un
miracle ! Soyons honnêtes : les apôtres ne sont pas des stars de la pêche. À chaque fois
qu’on les voit sur l’eau, ils n’arrivent pas à prendre de poissons ou bien ils ont peur de se
noyer dans la tempête. Et c’est très bien comme cela : ils savent bien, eux, que ces 153
poissons ne viennent pas d’eux. Ils en seraient bien incapables. Ces poissons viennent de
Dieu. Et quand Jésus leur demandera d’être des pêcheurs d’hommes, ils ne s’approprieront
pas non plus les milliers de convertis. Car ces hommes viennent de Dieu.
Le Seigneur a couvert ma nullité et maintenant il me demande de plonger. En mettant
ton uniforme, tu te rends disponible et tu acceptes de plonger dans ton engagement. Car tous
ces jeunes dont tu as charge d’âme ne sont pas à toi. Ils sont à Dieu. Et il te demande d’en
prendre soin. En posant sur ton cœur la croix de ta promesse, tu te rappelles que ton oui un

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jour t’a entraîné à dire oui aujourd’hui. Tu te rappelles que ton oui un jour a conduit tant
d’autres autour de toi à dire oui. (…) Que le Seigneur vous bénisse tous pour votre oui !
Toi aussi maintenant, guide-aînée, routier, cheftaine, chef, plonge à la suite du Christ !
Plonge ! Et ne reste pas en surface. Ne sois pas superficiel. Sois profond ! Tu verras : ta
profondeur appellera ceux qui t’entourent à être profonds, eux aussi.
Extrait de l’homélie de Frère Nicolas Burle, aumônier national des SUF, 2019

Ô Dieu, envoie-nous des fous, Il nous faut des fous du présent,


Qui s'engagent à fond, Épris de vie simple,
Qui s'oublient, Amants de la paix,
Qui aiment autrement qu'en paroles, Purs de compassion,
Qui se donnent pour de vrai et jusqu'au Décidés à ne jamais trahir,
bout. Méprisant leur propre vie,
Il nous faut des fous, Capables d'accepter n'importe quelle tâche,
Des déraisonnables, De partir n'importe où :
Des passionnés, A la fois libres et obéissants,
Capables de sauter dans l’insécurité : Spontanés et tenaces,
L’inconnu toujours plus béant de la Doux et forts.
pauvreté. O Dieu, envoie-nous des fous.
Louis-Joseph Lebret

Pistes de réflexion
« Ces poissons viennent de Dieu »
- Ai-je conscience que chacun des louveteaux qui m’est confié est un enfant de Dieu?
Comment les faire grandir vers Jésus ?
- Comme les apôtres jettent avec confiance leurs filets alors qu’ils n’ont pourtant rien pris
de la nuit, comment puis-je vivre pleinement cette confiance en Dieu, dans mon service à
la meute et dans ma vie ?

« Plonge à la suite du Christ ! »


- En ce début d’année, je peux identifier ce qui me retient de plonger, et les appuis dont j’ai
besoin.

« Prononcer un voeu est un acte d’une générosité radicale, parce qu’on y donne en un
instant une vie qui devra être vécue progressivement à travers le temps. » (Saint Thomas
d’Aquin)
- Ce oui que tu as donné à tes CG, aux parents de tes loups, à ta maîtrise, à tes louveteaux
te demande ta fidélité à faire chaque jour de ton mieux, de quelles grâces as-tu besoin ?

Le mot de la fin
« Dieu n’appelle pas des gens capables, Il rend capables ceux qu’Il appelle »

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Si je dois être leur cheftaine...
Donnez-moi, Seigneur, la force de parler de Vous à mes guides-aînées.
Que ma voix et mes paroles puissent les aider à Vous trouver,
et plus encore l’exemple de ma vie.
Qu’elles-mêmes puissent en aider d’autres à Vous trouver.
Toute seule, je peux si peu, et le temps risque tant de me manquer...

Mais Seigneur, je ferai mon travail avec l’aide de votre Esprit.


Donnez-moi le courage pour cela.
Et si je Vous en parais digne, daignez me relever quand je tombe, en pensant que c’est pour
elles que je me dois de me relever et de m’appuyer sur votre grâce, car elles attendent tout
de moi, et que je n’ai pas le droit de les décevoir, de les amener loin de Vous ou de les faire
tomber avec moi.

Seigneur, bénissez mes guides-aînées et gardez- les dans votre cœur.


Conduisez-les sur vos chemins, et si je dois être leur cheftaine, bénissez-moi avec elles pour
que je sache toujours accorder mon pas au leur et que jamais elles ne soient des étrangères
pour moi.

Si je dois être leur cheftaine, mon Seigneur, apprenez-moi à les aimer et à les servir,
apprenez- moi à vouloir en tout leur bien, apprenez-moi par- dessus tout à les mener jusqu’à
Vous.

D’après Olivier Echasseriau, Etre scout

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Quelle signifie pour moi ma mission de cheftaine vis-à-vis de mon unité ?
- Est-ce que je pense à faire grandir spirituellement toutes celles qui me sont confiées ?
- Est-ce que j’arrive à les aimer toutes, sans exception ?
- Dans quelle mesure est-ce que je parle de Dieu dans mon unité ? Et surtout, comment est-
ce que j’agis, quelle est mon attitude pendant les temps de prière, la messe ?
- Est-ce que je prie pour celles qui me sont confiées ? Est-ce que je pense à les confier au
Seigneur, surtout dans les difficultés ?

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Être chef

Une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se
taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il
soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :« Quiconque
accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui
m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Evangile selon St Marc 9, 35-37

Tu seras Chef
Tu seras Chef, veux tu ?
Non pas aujourd'hui ni demain peut-être ;
Mais lorsque l'heure sera venue :
Lorsque ta vie sera droite comme une tige de roseau
et simple comme un chant d'alouette

Un chef ce n'est pas celui qui veut commander, diriger


s'imposer, celui qui donne des ordres pour se faire obéir;
Celui qui défend ou qui permet; qui blâme et qui loue;
qui récompense et qui punit.

Un chef, c'est autre chose.


C'est davantage.

Un chef, c'est celui qui , sans le vouloir et sans le savoir,


attire les autres à lui ; celui auprès duquel on vient s'asseoir ;
celui qu'on écoute et qu'on suit parce qu'on a découvert
qu'il y avait une force en lui que rien ne peut détruire ;
que sa vie est droite, et simple son action; chaque jour la même
simple comme le regard tranquille
qui semble venir de loin et s'en aller plus loin encore
jusqu'au fond des consciences et par delà l'horizon.

Être chef ce n'est pas transformer les autres


pour en faire ce qu'on est soi-même,
en leur imposant ses idées et son action ;
en les poursuivant de recommandations
de défenses et de préceptes.

Être chef c'est vivre une vie très pure


dans une maison ouverte.
Que ceux qui veulent venir viennent ;
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et jamais la porte ne se ferme, ni les fenêtres
car le chef vit aux yeux de tous, pour tous, avec tous.
Un chef exige beaucoup de lui-même ; presque rien des autres
Il est sévère pour lui même ;
indulgent pour les autres.
Il sait bien qu'il n'est pas facile de faire les choses
et que presque tout demande un effort
Un chef, c'est un camarade que tu as reconnu meilleur que toi
et auprès duquel tu te sens devenir meilleur que toi -même.
Voilà pourquoi tu l'as choisi.
Voilà pourquoi tu lui dis : « mon Chef »

Questions
1. Jésus nous invite à être le « serviteur de tous ». En me mettant au service de mes
louveteaux, je reçois encore plus. Quelles sont les joies que je retire auprès de mes
louveteaux et avec les autres cheftaines ? Comment m’ont-ils fait un peu plus grandir
lors de la dernière chasse, qu’ai-je appris sur moi ? En en discutant avec un louveteau,
en organisant une activité avec les cheftaines…
2. En me faisant plus petite, en me mettant à la hauteur des louveteaux, je cherche la
présence de Jésus en chacun. Quel est le regard que je porte sur chacun de mes
louveteaux ? Quelles sont les clés que me je donne pour avoir regard doux et
bienveillant sur les qualités de chacun ? Est-ce que je sais me mettre à l’écoute ?
3. ”Sa vie est droite, et simple son action”. Quels sont les moments où je peux mettre
davantage d’exigence et ceux où je peux être plus douce envers moi-même et les autres?

Le mot de la fin

« Seigneur et chef Jésus-Christ, qui malgré ma faiblesse m’avez choisi pour chef et gardien
de mes frères scouts, faites que ma parole et mes exemples conduisent leur marche au
sentier de votre loi, que je sache leur montrer vos traces divines dans la nature que vous
avez créée, leur enseigner ce que je dois et les conduire d’étape en étape, jusqu’à vous ô
mon Dieu, dans ce camp de repos et de joie où vous avez dressé votre tente et la nôtre pour
toute l’éternité. Amen »
Prière des Chefs, Père Jacques Sevin

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Extrait de la règle de Saint Benoit : chef scout

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Textes du Bienheureux Charles de Foucauld

« Etre Apôtre… comment ? »


D’une lettre à Joseph Hours, Assekrem, le 3 mai 1912

Monsieur,
Je reçois votre lettre, qui me dit, sur le besoin qu’a partout, en France comme
en pays de missions, l’œuvre ecclésiastique d’être renforcée d’une œuvre laïque, des
choses bien vraies – que je pense moi-même depuis longtemps… Comme vous le
dites, les mondes ecclésiastiques et laïcs s’ignorent tellement que le premier ne peut
donner à l’autre.
Il est certain qu’à côté des prêtres, il faut des Priscille et des Aquila, voyant
ceux que le prêtre ne voit pas, pénétrant où il ne peut pénétrer, allant à ceux qui le
fuient, évangélisant par un contact bienfaisant, une bonté débordante sur tous, une
affection toujours prête à se donner, un bon exemple attirant ceux qui tournent le dos
au prêtre et lui sont hostiles de parti pris. […]

La charité, qui est le fond de la religion (« le premier devoir est d’aimer Dieu,
le deuxième, semblable au premier, est d’aimer son prochain comme soi-même »),
oblige tout chrétien à aimer le prochain, c'est-à-dire tout humain, comme soi-même,
et par conséquent à faire du salut du prochain, comme de son propre salut, la grande
affaire de sa vie. Tout chrétien doit donc être apôtre : ce n’est pas un conseil, c’est un
commandement, le commandement de la charité.
.
Être apôtre, par quel moyen ? Par ceux que Dieu met à sa disposition : les prêtres
ont leurs supérieurs qui leur disent ce qu’ils doivent faire…Les laïcs doivent être
apôtres envers tous ceux qu’ils peuvent atteindre : leurs proches et leurs amis
d’abord, mais non eux seuls, la charité n’a rien d’étroit, elle embrasse tous ceux
qu’embrasse le Cœur de Jésus.

Par quels moyens ? Par les meilleurs, étant donnés ceux auxquels ils s’adressent :
avec tous ceux avec qui ils sont en rapport sans exception, par la bonté, la
tendresse, l’affection fraternelle, l’exemple de la vertu, par l’humilité et la douceur
toujours attrayantes et si chrétiennes ; avec certains sans leur dire jamais un mot
de Dieu ni de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu
est bon, aimant, étant un tendre frère et priant ; avec d’autres en parlant de Dieu
dans la mesure qu’ils peuvent le porter ; dès qu’ils en sont à la pensée de
rechercher la vérité par l’étude de la religion, en les mettant en rapport avec un
prêtre très bien choisi et capable de leur faire du bien… Surtout voir en tout
humain un frèr
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D’une lettre à Louis Massignon, Tamanrasset, 1er août 1916

Pensez beaucoup aux autres, priez beaucoup pour les autres.


Vous dévouer au salut du prochain par les moyens en votre pouvoir, prière, bonté,
exemple, etc… c’est le meilleur moyen de prouver à l’Epoux divin que vous l’aimez :
« Tout ce que vous faites à un de ces petits, c’est à moi que vous le faites »…
L’aumône matérielle qu’on fait à un pauvre, c’est au créateur de l’Univers qu’on la fait, le
bien qu’on fait à l’âme d’un pécheur, c’est à la pureté incréée qu’on le fait… Dieu a voulu
qu’il en fût ainsi pour donner à cette charité envers le prochain dont il a fait le deuxième
devoir « semblable au premier » une véritable similitude avec ce premier de l’amour de
Dieu… Il n’y a pas, je crois, de parole de l’Evangile qui ait fait sur moi une plus
profonde impression et transformé davantage ma vie que celle-ci : « Tout ce que vous
faites à un de ces petits, c’est à moi que vous le faites ». Si on songe que ces paroles sont
celles de la Vérité incréée, celles de la bouche qui a dit « Ceci est mon corps… Ceci est
mon sang », avec quelle force on est porté à chercher et à aimer Jésus dans ces
« petits », ces pécheurs, ces pauvres, portant tous ses moyens matériels vers le
soulagement des misères temporelles…

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Notes de Guy de Larigaudie.

18 janvier 1908 - 11 mai 1940


Guy de Larigaudie, étudiant, chef scout (Groupe Bayart !), aventurier, écrivain,
mort pour la France en 1940. La figure de Guy est la figure du scout exemplaire
: aventurier de Dieu, qui parcourut le monde avec le Seigneur à ses cotés.
Laissons-le parler, il était aussi un écrivain talentueux:

" Pour moi, mon vieux, écrit-il à son meilleur ami, la vie roule à pleins bords, magnifique,
passionnante, chaque jour différente"

"Et au milieu de tout cela, les grands rêves qui continuent à hanter mon imagination... C'est
terrible d'avoir tant de rêves dans la tête et de sentir, en somme, dans ses doigts de quoi les
réaliser, avec en même temps ce désir d'anéantissement, de donation à Dieu que je n'arrive
pas à préciser mais qui, du moins, me garde dans l'existence que je mène... Que la volonté
de Dieu soit faite sur moi et qu'Il me donne la lumière !".

"Plus douce que la joie brutale du combat journalier, nous éprouvons aussi, nous sachant
les porteurs de rêves de milliers de garçons, la sensation de vivre pour eux quelque chose
de rude, de beau et de grand"

Il écrit à sa soeur: "J'ai toujours eu, au fond de moi, la nostalgie du ciel, plus encore
maintenant que je connais mieux les beautés du monde. Le ciel sera l'épanouissement de
toutes ces beautés, la vie nous y conduit par un chemin dont nous ignorons la longueur,
mais pourquoi m'attrister d'avancer sur cette route puisque la lumière est au bout ?"

"Ma vie toute entière n'a été qu'une longue quête de Dieu. Partout, à toute heure, en tout
lieu du monde, j'ai cherché sa trace ou sa présence. La mort ne sera pour moi qu'un
merveilleux laisser-courre".

"La vie idéale est celle où Dieu, individuellement, nous veut moine, aventurier, cordonnier
ou assureur."

"Tout se joue dans la plénitude de l'amour de Dieu. Peu importe que l'on soit moine ou
marié, coureur d'aventures ou biscuitier, il n'est que l'amour de Dieu qui compte."

"Il semble impossible de passer toute une vie sans avoir près de soi la douceur d'une
présence féminine. On y arrive en tâchant de remplacer le besoin d'amour humain par un
profond amour de Dieu. En faisant vraiment de Dieu le compagnon de chaque heure".

"La communion quotidienne a été pour moi, chaque matin, le bain d'eau vive qui affermit et
détend tous les muscles, le repas substantiel avant l'étape, le regard de tendresse qui donne
hardiesse et confiance."
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Et la conclusion sera cette lettre adressée à cette carmélite, sa confidente, très peu de temps
avant sa mort :

"Ma Soeur,
Me voici maintenant au baroud. Peut-être n'en reviendrais-je pas. J'avais de beaux rêves et
de beaux projets, mais, n'était la peine immense que cela va faire à ma pauvre maman et
aux miens, j'exulte de joie. J'avais tellement la nostalgie du ciel et voilà que la porte va
bientôt s'ouvrir. Le sacrifice de ma vie n'est même pas un sacrifice, tant mon désir du ciel et
de la possession de Dieu est vaste.
J'avais rêvé de devenir un Saint et d'être un modèle pour les louveteaux, les scouts et les
routiers. L'ambition était peut-être trop grande pour ma taille, mais c'était mon rêve.
... Il n'est plus maintenant que de courir joyeusement ma dernière aventure".

Guy est mort à cheval comme il en avait sans doute rêvé: "Il faut coller à la vie comme à un
cheval". Il laisse sur ses pas l'image de la grandeur d'âme et de l'héroïsme, l'image du
chevalier chrétien d'aujourd'hui, que doit être un vrai Scout.

À propos de la pureté et de la chasteté

"La chasteté est une gageure impossible et ridicule si elle n'a pour armature que des
préceptes négatifs. Elle est possible et belle et enrichissante si elle s'appuie sur une
base positive : l'amour de Dieu, vivant, total, seul capable de contenter l'immense
besoin d'amour qui remplit notre cœur d'homme. […]"

"La danse est la grande joie du jeu libre de tous les muscles portés par le rythme de
l'orchestre, avec tout ce qu'ajoute de grâce et de charme une présence féminine. Avec de
saines et claires partenaires, elle est jeu de roi. Mais, si elle se résume en la possibilité de
s'étreindre pourvu que l'on tourne, alors elle devient mauvaise et source de péché."

"Il faut faire de toute faute un rebondissement vers un plus grand amour. "

"Nous ne sommes que des âmes déficientes dans de pauvres corps lourds de désirs. Mais
nous vous aimons, mon Dieu, nous vous aimons de toute la force de ces pauvres âmes, de
toute la force de ces pauvres corps. […] "

"Il est des heures lourdes où la tentation du mal vous tient si fort, si irrésistiblement, par tout
le corps, que l'on ne sait plus que dire machinalement du bout des lèvres et sans presque
plus y croire : Mon Dieu, je vous aime tout de même ; mais ayez pitié de moi. "

"Il est certains soirs où, assis au fond d'une église sans pouvoir prier, ou dehors sous les
étoiles pour sentir tout de même près de soi quelque chose de grand, on ne peut plus que
répéter cette pauvre phrase, à laquelle on se raccroche comme à une bouée pour ne pas
couler : Mon Dieu je vous aime tout de même ! […]"
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"Les pensées mauvaises choisissent le soir pour nous envahir, parce que les heures
nocturnes sont propices à la fièvre de l'imagination et du corps. Une bonne manière de s'en
rendre maître est de prendre sa couverture et de coucher tout bonnement à côté de son lit,
sur le plancher. Notre frère l'âne, calmé, en demeure tout pantois et, dominées, les pensées
mauvaises s'éloignent. "

"Au moment d'une tentation violente, alors que la volonté se défibre et que le corps tout
entier s'alanguit prêt à céder, il est bon, pour témoigner malgré tout un peu d'amour à Dieu,
de s'obliger à une mortification minime : ne pas mettre de sel dans le potage trop fade, ou ne
pas déplacer un objet qui vous gêne. Cet acte infime d'amour, mais qui demeure possible
dans la pire débâcle apparente de l'âme, est comme un appel de la grâce et la volonté s'en
trouve raffermie. "

"Ce devait être une métisse. Elle avait des épaules splendides et cette beauté animale
des sang-mêlés, aux lèvres lourdes et aux yeux immenses. Elle était belle.,
sauvagement belle. Il n'y avait vraiment qu'une chose à faire. Je ne l'ai pas faite. Je
suis remonté à cheval et je suis parti à toute allure, sans me retourner, en pleurant de
désespoir et de rage. Je crois qu'au jour du jugement, si je n'ai pas autre chose à
donner, je pourrai offrir à Dieu comme une gerbe, toutes ces étreintes que, pour son
amour, je n'ai pas voulu connaître. […] "

Notes provenant de son livre " Etoile au grand large" ( Ed. du Seuil )

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Méditation sur les prières et la loi

Prière des chefs

Seigneur et chef Jésus-Christ


Qui malgré ma faiblesse, m'avez choisi
Pour chef et gardien de mes frères scouts,
Faites que ma parole et mes exemples
Conduisent leur marche aux sentiers de Votre Loi.
Que je sache leur montrer Vos traces divines
Dans la nature que Vous avez créée,
Leur enseigner ce que je dois
Et les conduire d'étape en étape jusqu'à vous, O mon Dieu,
Dans le camp de repos et de joie
Où Vous avez dressé Votre tente et la nôtre
Pour toute l'éternité
Ainsi-soit-il.

Prière des Guides aînées

Seigneur Jésus,
Qui êtes la lumière de nos vies,
Nous voici devant Vous,
Guides-Aînées en chemin,
Et femmes en route,
Appelées à devenir sentinelles de l’invisible.
Emplissez-nous de cette joie parfaite,
Dont Vous seul, êtes la source.
Que la confiance, soit pour nous la main
Qui nous guide vers l’Espérance.
Que Votre amour, coule à travers nos cœurs,
En ce monde qui en a soif.
Et qu’à l’image du regard humble de Marie,
Nous Vous reconnaissions dans les yeux des plus petits !

Prière Scoute

Seigneur Jésus, apprenez-nous,


A être généreux, à vous servir comme vous le méritez.
A donner sans compter, à combattre sans soucis des blessures,
A travailler sans chercher le repos,
A nous dépenser, sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous faisons
votre sainte volonté.
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Loi Guide

La guide met son honneur à mériter confiance


La guide est loyale à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés
La guide est faite pour servir et sauver son prochain
La guide est l’amie de tous et la sœur de toute autre guide
La guide est courtoise et chevaleresque
La guide voit dans la nature l’œuvre de Dieu, elle aime les plantes et les animaux
La guide obéit sans réplique et ne fait rien à moitié
La guide est maître de soi : elle sourit et chante dans les difficultés
La guide est économe et prend soin du bien d’autrui
La guide est pure, dans ses pensées, ses paroles et ses actes

Les vertus

Franchise
Dévouement
Pureté

Sur mon honneur, avec la grâce de Dieu, je m'engage à servir de mon mieux, Dieu,
l'Église et la France, à aider mon prochain en toutes circonstances ; à observer la Loi
Scoute.

- En tant que cheftaine, suis-je toujours fidèle à ma promesse ? Est-ce que j’essaie de vivre
la Loi, pas seulement aux scouts mais dans toute ma vie ?
- Si j’ai choisi un article particulier pour ma promesse, est-ce que j’essaie toujours de le
mettre en oeuvre ?
- Quelle témoin de la Loi suis-je dans mon unité ?
- Est-ce que je pense à prier quand je rencontre des difficultés dans mon unité ? Est-ce que
je prie souvent pour les jeunes qui me sont confiés, pour mes assistantes, pour mes CG ?

Ces textes sont à la source de notre engagement scout : pense à y revenir de temps en
temps !

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Béatitudes scoutes

Bienheureux les scouts qui ont l’esprit de pauvreté et qui n’envient point les riches, parce
que le royaume des cieux est à eux.
Bienheureux les scouts qui sont doux, car rien ne résistera à leur influence.
Le scout a toujours l’air content, mais tout de même, bienheureux ceux qui pleurent, car ils
seront consolés.
Bienheureux les scouts qui ont faim et soif de tout ce qui est juste et droit, car moi, la
Justice, je les rassasierai.
Bienheureux les scouts qui savent pardonner, car je leur pardonnerai à mon tour.
Bienheureux les scouts au cœur pur : ils verront Dieu.
Et ceux qui mettent la paix là où ils passent : on les appellera mes enfants.

Ce qui fait le scout, c’est sa loi.

Vous avez une loi qui est la mienne, car elle contient l’essentiel de mon Evangile et les
vertus naturelles sans lesquelles je ne puis rien faire, et à peine y pouvez-vous manquer sans
enfreindre mes commandements.
Celui donc qui transgressera la loi et apprendra aux autres à l’imiter sera le dernier dans le
royaume des scouts, et peut-être aussi le dernier du royaume des Cieux.
Mais celui qui observera sa loi et l’enseignera parfaitement aux autres, celui-là est mon chef
de patrouille préféré, en qui j’ai mis toutes mes complaisances.
Jadis on disait aux Juifs : « Aimez votre prochain, haïssez votre ennemi », et moi je vous dis
: Aimez vos ennemis, rendez service à ceux qui vous détestent ; ceux qui se moquent de
vous, gagnez leur cœurs et faites-en des scouts, et priez pour ceux qui suscitent des
embarras à votre troupe et qui calomnient mes scouts et le scoutisme, n’y comprenant rien.
Le beau mérite de n’aimer que ceux qui vous aiment. Le scout est l’ami de tout le monde.
Faire la Bonne Action envers ceux qui vous rendent service, c’est à la portée du premier
venu.
Saluer vos frères seulement, ce n’est pas là la vertu chrétienne.
Saluez donc fraternellement les scouts qui ne pensent pas comme vous et qui n’ont qu’une
loi tronquée qui ne s’appuie pas sur la mienne.
Ce n’est pas leur faute si on ne leur a jamais parlé de Moi.
Ne les jugez pas sévèrement. Demain peut-être seront-ils meilleurs que vous.

Et entre vous soyez indulgents. Ne vous condamnez pas les uns les autres. Si j’étais aussi
sévère pour vous que vous l’êtes entre vous, y aurait-il un seul scout en mon paradis ?
Pourquoi dire : un tel ne travaille pas, il ne possède encore aucun badge et il a mauvais
caractère… quand tu manques en secret au dixième article?
C’est toujours l’histoire de la paille et de la poutre. Enlève d’abord la poutre de ton œil,
après cela nous verrons.

Soyez purs.

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Si un ami qui vous est cher comme la pupille de l’œil vous porte au péché, faites-le partir. Si
un chef de patrouille, qui vous est aussi utile que votre main droite, est une occasion de
chute pour ses frères, retranchez-le sans pitié, comme vous amputeriez votre main droite si
elle était gangrenée.
Mieux vaut pour vous perdre un ami, mieux vaut pour la troupe perdre un boute-en-train et
un vrai chef que de sombrer vous-même dans le péché ou de voir la troupe déchoir de mon
amour.
Car qui ne vous aide pas à servir Dieu d’abord ne sert à rien qu’à vous damner.

Soyez francs. Quand on vous demande si quelque chose est vrai, dites simplement oui ou
non. Cela suffit. Si vous n’avez qu’une parole, on vous croira.

Ne faites pas vos Bonnes Actions pour être admirés des hommes, autrement cette admiration
sera votre seule récompense, et bien vaine, si même vous l’obtenez.
Quand vous avez sauvé un enfant sur le point de se noyer, n’envoyez pas le récit de
l’accident aux journaux, et si l’on vous demande votre nom, dérobez-vous en disant : je suis
scout. Cela suffit.
Et si vous donnez une fête de charité pour une bonne œuvre, il est inutile de publier le
montant de la vente ou du concert.
Que vos bonnes actions restent secrètes – entre Moi et vous.
Cela ne veut pas dire qu’il faille vous cacher pour les faire – ni que vous deviez les
dissimuler à votre aumônier ou à votre scoutmestre quand ils vous en parlent.
Car ils ont le droit et le devoir de s’en informer et de savoir si vous pratiquez la loi scoute et
si votre foulard est dénoué légitimement.
Mais je déteste la vanité et l’ostentation.

Le scout est le frère de tout autre scout. Quiconque insulte son frère comparaîtra devant le
Conseil.
Comment pouvez-vous assister à mon sacrifice et réciter le Pater, si vous n’avez pas
pardonné à votre frère. Avant donc, réunissez-vous, mes fils, et venez communier ensemble
fraternellement.
« Œil pour œil, dent pour dent », n’est pas une maxime de chrétien.
Si on vous fait du tort, comme individu ou comme troupe, vous ne devez pas vous venger,
mais gagner le cœur de vos ennemis.
Et si quelqu’un vous refuse un terrain de campement, allez encore plus loin qu’il ne l’exige.
Si les gamins du village viennent assister à votre repas, offrez-leur d’y prendre part, et s’ils
n’osent pas demander un morceau de pain, donnez-leur en deux.
"Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux".

Vous êtes le sel de la terre, vous mes Apôtres, disais-je, vous aussi, mes scouts, et vous
l’êtes doublement, chefs de patrouille.
Si le sel s’affadit, comment lui rendre sa saveur ?
Si le scout s’attiédit, comment lui rendre sa ferveur ?
Il n’est plus bon à rien, qu’à être jeté dans la rue.
Vous êtes la lumière du monde, « Eclaireurs ».
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Quand on bâtit une ville sur les hauteurs, ce n’est point pour la cacher ; et une lampe, quand
on l’allume, ce n’est pas pour la mettre sous un boisseau ou sous un lit : on la met sur un
chandelier afin qu’elle éclaire les gens de la maison et les visiteurs.
C’est ainsi que la lumière de votre scoutisme doit briller devant les hommes, afin qu’ils
voient vos Bonnes Actions, et qu’ils glorifient le Père qui est dans cieux.

Et bienheureux surtout les scouts qui souffrent pour rester bons, honnêtes et purs : ceux-là,
ils tiennent leur paradis.
On se moquera de vous parce que vous êtes scouts et mes scouts ; on vous exclura et les
enfants vous jetteront des pierres, et on proscrira votre nom comme funeste et l’on dira du
mal de vous pour me faire honneur.
Réjouissez-vous, ce jour-là, car vos ennemis sont dans l’erreur, et vous vivez la vraie vie.

Extrait des méditations scoutes sur l’évangile du P. Sevin.

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Devant ce feu tranquille
« Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse.

Ce n'est pas difficile ; ce n'est pas audacieux ; ce n'est pas présomptueux de promettre qu'on veut
faire tout son possible pour servir Dieu, aider son prochain, obéir à la Loi. Ce n'est pas difficile
parce que tu ne promets pas de ne jamais faillir ; tu ne promets pas de ne jamais désobéir, de ne
jamais te tromper ; cela tu ne le pourrais pas, car tu n'es pas un saint ; pas plus que moi ; pas plus
que nous. Tu promets seulement de faire tout ton possible... ce que tu peux ; comme tu peux ; de ton
mieux. Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse. La Promesse est une force ; une direction
que tu donnes à ton effort. Et l'effort te conduira d'effort en effort, à travers la vie, jusqu'au but que
tu t'es proposé.

La Promesse est une force.

Quand tu l'auras faite, tu ne seras pas meilleur ; tu seras plus fort. Et s'il t'arrive un jour d'hésiter, de
ne pas très bien savoir si telle chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se faire, tu
te souviendras qu'un soir, devant un feu tranquille, à l'heure où les clartés se voilent, où les bruits
s'apaisent, au milieu de camarades qui avaient le même idéal que toi, tu as promis de servir Dieu, et
tu n'hésiteras plus. Tu sauras si la chose est faisable ou si elle est de celles qui ne doivent pas se
faire.

La Promesse est une force.

Tu ne seras pas toujours aussi bien disposé qu'aujourd'hui. Tu n'auras pas toujours cette joie
débordante ou cette calme sérénité, parce qu'il y a des tourmentes dans la vie, de grandes lassitudes,
des chagrins d'enfants et des tristesses d'adultes, de soudaines incertitudes. Alors, peut-être, par un
triste matin d'une triste journée tu te diras : « À quoi bon tout cela?.. » et puis tu te souviendras
qu'un soir, devant un feu tranquille, à l'heure où les clartés se voilent, où les bruits s'apaisent, au
milieu de camarades qui avaient le même idéal que toi, tu as promis de servir Dieu. Et tu ne diras
plus : « À quoi bon tout cela ? », mais parce que tu n'as qu'une parole, parce que ton âme est simple
et droite, parce que tu ne peux servir deux maîtres, ni obéir à deux lois qui se contredisent, tu
resteras fidèle à ta Promesse : tu serviras Dieu, tu aideras ton prochain, tu obéiras à la Loi.

La Promesse est une force.

D'autres l'ont faite avant toi. D'autres la feront après toi. Et c'est toujours la même chose ; la même
discipline qu'on s'impose librement ; la même obéissance et le même service qu'on choisit
librement. Librement tu es venu parmi nous et librement tu as marché dans nos rangs. Tu connais
les éclaireurs, leur Loi, leur idéal. Tu sais ce que tu dois être : un garçon simple et fort, actif et
joyeux. Tu sais ce que tu dois devenir : un homme simple et fort, actif et serein. Tu sais tout cela et
tu le veux ainsi.

Devant ce feu tranquille, viens faire ta Promesse. »


Tiré du Premier Livre de Lézard

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Si vous aviez besoin d’un saint...

Seigneur, excusez-moi si je vous dérange... Il m’est venu tout à l’heure à l’idée que vous
aviez peut-être besoin d’un Saint... Alors je suis venu pour la place : je ferai très bien
l’affaire.
Quoiqu’on en dise, le monde est rempli de gens parfaits. Il y en a qui vous offrent tant de
sacrifices, que, pour que vous ne vous trompiez pas en les comptant, ils les marquent avec
une petite croix sur un carnet !
Moi, je n’aime pas faire des sacrifices. Cela m’ennuie énormément. Ce que je vous ai
donné, Seigneur, vous savez bien que vous l’avez pris sans permission. Tout ce que j’ai pu
faire, c’est de ne pas rouspéter.
Il y a des gens qui se corrigent d’un défaut par semaine, ils sont forcément parfaits au bout
d’un trimestre. Moi je n’ai pas assez confiance en vous pour faire ça. Qui sait si je vivrais
encore au bout de la première semaine ? Vous êtes si imprévisible, si impulsif, mon Dieu !
Alors j’aime autant garder mes défauts.... en m’en servant le moins possible.
Ces gens parfaits ont tant de qualités qu’il n’y a plus de place en leur âme pour autre chose.
Ils n’arriveront jamais à être des saints. D’ailleurs, ils n’en ont pas envie, de peur de
manquer à leur humilité.
Mais Seigneur, un saint, c’est un vase vide que vous remplissez de votre amour, de la
sainteté ! Or Seigneur, je suis un vase vide avec un peu de boue au fond. Ce n’est pas
propre, je le sais bien. Mais vous devez bien avoir là-haut quelque céleste poudre à récurer...
A quoi servirait l’eau de votre côté, sinon à nous laver avant usage ?
Si vous ne voulez pas de moi non plus, Seigneur, je n’insisterai pas. Réfléchissez pourtant à
ma proposition : elle est sérieuse.
Quand vous irez dans votre cellier puiser le vin de votre Amour, rappelez-vous que vous
avez, quelque part sur la terre, une petite cruche à votre disposition.

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Comment est-ce que je considère mes défauts : comme des boulets qui m’empêchent
d’avancer, comme un élément inéchangeable de ma personnalité, comme des ennemis
contre lesquels je me bats ou des compagnons avec lesquels je vivote ? Ou est-ce que je
refuse de les voir ?
- Que signifie la sainteté pour moi ?
- Est-ce que je désire réellement devenir sainte ?
- Suis-je suffisamment humble pour reconnaitre que j’ai besoin de Dieu et de sa Grâce
pour devenir sainte ?
- Est-ce que j’utilise plus ou moins régulièrement « la poudre à récurer » de Dieu dans le
sacrement de la réconciliation ?

Pour prendre un temps de méditation : Nous te proposons de méditer cette semaine sur cette
phrase : « Mais Seigneur, un saint, c’est un vase vide Que vous remplissez de votre
amour, de la sainteté des Trois ! »

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Méditation scoute sur l’évangile : Je vous appelle mes amis
(Jean 15, 16)
Tu es mon ami, non plus seulement mon serviteur : mon ami parce que je t’ai fait connaitre
plus qu’à d’autres les secrets de mon Père.
Tout ce que tu as, tu l’as reçu. De moi.
Tout ce que tu es, tu l’es par moi.
Ce n’est pas toi qui m’as choisi pour Dieu – c’est moi qui t’ai choisi. J’ai choisi ton âme
entre toutes les âmes possibles et qui n’existeront jamais : je l’ai créée et lui ai donné un
corps. Je t’ai choisi entre tous les hommes pour te faire chrétien. Et entre tous les chrétiens
pour te faire Français. Et entre tous les Français pour te faire scout de France.
Pense aux millions d’incroyants qui ne seront jamais chrétiens et qui mourront sans savoir
que je suis mort pour eux. Pense aux millions de chrétiens qui n’ont pas le bonheur d’être
fils du royaume très chrétien et de descendre spirituellement de Saint Louis et de Sainte
Jeanne d’Arc. Pense à tous les jeunes de France qui n’ont pas la chance d’être scouts – la
grâce d’être scouts.
Tu crois que tu es scout parce que tu as voulu le devenir. En vérité, je te le dis, c’est moi qui
t’ai élu en secret et qui préparais toutes choses pour que tu le devinsses. Je t’ai élu, je t’ai
distingué, je t’ai choisi. Je t’ai aimé gratuitement, tu n’y es pour rien. Je t’ai choisi, et tel est
le mystère de mon amour.
Je vous ai choisis, toi et tes frères scouts, et je vous ai institués afin que vous alliez, que vous
ayiez une vie féconde et fructueuse, et qu’il y ait quelque chose de changé parce que vous
avez passé sur la terre.
Comme un bon cep, tu dois produire du fruit. Et il faut que ce fruit demeure.
- Quelque chose de changé – en mieux – parce qu’il y a un scout à l’école ou à l’atelier. -
Quelque chose de changé en mieux parce qu’il y a un scout à la maison. - Et dans la
paroisse et dans la cité, et dans ta patrie et dans mon Eglise, si mes scouts sont ce qu’ils
doivent être – et pourquoi ne le seraient-ils pas ? – il doit y avoir quelque chose de changé
en mieux : plus de concorde entre les citoyens et plus de ferveur dans la paroisse ; plus de
prospérité dans la patrie et dans mon Eglise plus de sainteté.
Et ces merveilles ne s’opéreront pas sans ta prière. Mais pour arriver à cela, tout ce que tu
demanderas à mon Père en mon nom, il te le donnera.
D’après le père Jacques Sevin, fondateur du scoutisme catholique en France,

Méditations scoutes sur l’Evangile

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Est-ce que je considère Jésus comme mon ami ?
- Est-ce que je rends grâce au Seigneur pour tout ce qu’il m’a donné : famille, amis,
talents... ?
- Est-ce que le fait d’être cheftaine/GA a changé quelque chose pour moi ? et pour les
autres autour de moi ? Comment la promesse que j’ai prononcée il y a déjà plusieurs
années peut-être influence-t-elle mes actions et mes choix ?

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- Dans quelles circonstances concrètes de ma vie puis-je « changer quelque chose en mieux
» du fait de mon engagement de cheftaine et de chrétienne : relations avec mes camarades
et en famille, travail et études... ?

Pour prendre un temps de méditation :

Cette semaine, essaie de choisir une manière de « porter du fruit », une action concrète en
lien avec ton engagement scout : cela peut être un article de la loi scoute auquel tu décides
de porter une attention particulière, un engagement pour cette année (groupe de prière,
service...).

Tu peux méditer plus spécialement cette parole du Christ :


« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis pour que
alliez, que vous donniez du fruit et que votre fruit demeure. »

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Sois prêt
Sois prêt comme un vrai scout à toutes les surprises,
Aux hasards de la rue, aux rixes, aux traîtrises
Et de toi alors, conserve la maîtrise.
Sois prêt à recevoir qui vient te déranger
Sois prêt à recevoir le pauvre et l’étranger
Sois prêt comme un vrai scout à courir au danger.
Sois prêt et pour cela il faut que tu pratiques :
On n’improvise pas les actes héroïques,
Ils sont le résultat de longs labeurs stoïques.
Sois prêt quand la vertu réclame tes efforts
Sois prêt à triompher de l’éternel Retors
Sois prêt chaque matin à recevoir mon Corps.
Sois prêt à pardonner car c’est prouver qu’on aime
Sois prêt à faire honneur au Dieu de ton baptême
Et si tu marches seul, marcher droit quand même.
Sois prêt à t’immoler sur un banal autel,
Sois prêt comme un vrai scout à entendre l’appel
Sois prêt à tout moment à partir pour le Ciel.

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Que signifie pour moi la devise du scoutisme « être prêt » ? Être prêt à quoi ?
- A quoi est-ce que je suis prête, est-ce que je me prépare par ma vie actuelle ? A une vie
professionnelle et une carrière bien remplie, à mes prochaines vacances ou sorties, à mes
engagements futurs, à la vie éternelle ?
- Suis-je consciente que ma vie actuelle, ma jeunesse est un temps privilégié pour me
préparer à accomplir ma vocation selon le chemin de bonheur que Dieu a préparé pour
moi ?
- Est-ce que j’accepte de devoir faire des efforts, de mener un « combat spirituel » quitte à
vivre à contre-courant de ceux qui m’entourent ?

Pour prendre le temps de la méditation : Nous te proposons de méditer particulièrement


cette semaine la phrase :
« Sois prêt comme un vrai scout à entendre l’appel »

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La Confiance
Le besoin de confiance est présent partout dans notre vie
- en famille et entre amis
- en entreprise
Aucune société ne peut vivre sans. L’économie est basée sur la confiance : la relation
commerciale est basée sur la confiance, lorsque l’on achète un objet on fait confiance au
vendeur.

Qu’est-ce que la confiance ?


La confiance est un consentement libre et plénier à qlq chose ou à qlq qu’un.
C’est dire oui à qlq chose que l’on ne maitrise pas totalement : c’est dire oui
Il n’y a pas de garantie dans la confiance.
Quand on fait confiance on dit oui mais il faut avoir conscience que l’on a la possibilité
d’être trahi.
Le contrat de confiance : à partir du moment où il y a un contrat il n’y a plus de confiance.
Il y cependant des métiers où les échanges se font encore simplement en se serrant la main
sans signer aucun papier.

Les 3 éléments de la confiance


-il faut croire : croire vient de Fides =la foi= la confiance
Sans foi, on ne peut pas vivre. S’il n’y a plus de foi donc plus de confiance il y a défiance
Croire : c’est faire crédit = credo= se fier à quelqu’un.
Faire crédit à quelqu’un : c’est croire ce qu’il vous dit. C’est lui prêter quelque chose qu’il
vous rendra
On ne croit qu’en des personnes ou des choses (des idées).
En France, on a un problème de défiance car on ne croit plus.

-il faut l’Espoir ou plutôt l’Espérance d’un bien.


En donnant sa confiance : on espère faire grandir la personne
(Dieu a mis sa confiance dans le peuple d’Israel pour qu’il grandisse et fasse grandir les
autres
(Jésus a mis sa confiance dans les apôtres pour qu’ils aillent de toutes nations apporter la
bonne nouvelle)

Il faut une prise de risque : en donnant sa confiance on se rend vulnérable car il y a toujours
le risque d’être trahi.
En donnant sa confiance on espère un bien qui peut ne pas être satisfait
Par exemple lorsque l’on dit un secret : on partage qlq chose qui vous est important qui vous
fragilise
Les Anglais utilise le mot Trust qui traduit une idée de lien entre celui qui donne sa
confiance et celui qui la reçoit

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La confiance en soi
Nous balançons toujours entre deux états extrêmes de la confiance
-Manque de confiance : phénomène de peur
-Excès de confiance : arrogance
La confiance se base sur des signes
La confiance s’acquiert, s’enrichie au cours de la vie. 4 cycles pour le développement de la
confiance en soi :

Enfance : l’enfant a confiance envers ses parents


La maman développe l’intimité avec l’enfant : on peut tout lui dire sans crainte, la confiance
passe par l’amour (d’où les cheftaines pour les rondes et meutes)
Le papa : le défenseur de l’enfant, le plus fort
Sur ces deux piliers l’enfant développe sa confiance

Adolescence : période où l’enfant ose


L’enfant a besoin de se sentir capable de réaliser, de vivre des choses par lui-même. (A la
compagnie, la Troupe, entre eux les enfants apprennent à vivre entre eux, réalise leur vie de
patrouille…)
En prononçant sa promesse, l’enfant prend sa responsabilité. L’engagement permet de
montrer que l’on est digne de confiance. (la promesse scoute sans demander l’accord des
parents contrairement à la promesses des louveteaux ou des jeannettes)
L’adolescent a besoin d’un amour inconditionnel (sans condition, exclusif).
L’enfant ne parle plus de papa et de maman mais de père et de mère
On vaut la peine pour ce que l’on est

Adulte : Le temps de la dépendance librement consentie


Temps de la responsabilité (vient du mot respondeo : répondre de ses actes)
Le mot époux, épouse vient du mot sponsa
Temps de l’engagement : la personne montre qu’elle devient digne de confiance
Le temps des fiançailles : c’est le temps de la confiance

Parents : ceux qui donnent confiance à l’enfant


Père : vas-y tu peux le faire : donne la confiance, permet de grandir
Importance de donner de la confiance à son enfant

La confiance aux autres


= apprivoiser un animal
C’est un processus long qui nécessite de se mettre au niveau de l’autre qui nécessite de se
fréquenter, se connaître et donc de se voir souvent, communiquer, s’écrire, oser dire
Processus doux pour développer la sécurité et empêcher la peur et minimiser la méfiance.
C’est un moment où l’on devient vulnérable car il faut donner des signes de confiance
(remercier)
On ne peut pas se donner si on ne donne pas avec le don sincère de soi-même.
C’est un moment de confidence. Par opposition à la méfiance où il n’y a pas de garantie, pas
de certitude
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Pour établir de la confiance entre deux personnes il faut établir une écoute forte, et entendre
ce que l’on vous dit. La timidité est une expression de la crainte de l’autre
Pas de confiance aveugle mais délégation + contrôle.

Stratégie avec l’autre qui gagne à chaque fois : le gagnant/ gagnant.


3 caractéristiques de la stratégie :
- bienveillante : toujours coopération en 1er, se rendre vulnérable
- susceptible : stratégie qui réplique, qui réagit, qui communique quand cela ne va pas
- indulgente mais pas rancunière (on n’arrive pas à refaire confiance quand on a été trahi)

bienveillance : vouloir du bien implique :


-de ne pas juger
-ne pas condamner
-être exemplaire
Médisance/calomnie : dire du mal
Dans bienveillance il y a le mot bien : Bénir : dire du bien
Pour être bienveillant il faut trouver ce qui est bon dans la personne et le lui dire et la faire
grandir (Mission des chefs au sien de leur unité vis-à-vis des enfants mais aussi de ses
assistants). Cela crée la confiance réciproque

De façon naturelle en France, on redoute les félicitations, les compliments : il est important
de révéler chez l’autre ce qu’il a de bon en lui et le lui dire. Cela crée la confiance
réciproque.

La confiance en Dieu
Différentes relations à Dieu selon la religion : relations primitives = terrifiant (Dieu fait
peur). La plus belle expression de la confiance demeure le don de Jésus Christ sur la croix :
« Père entre tes mains je remets mon esprit » «Car je suis descendu du ciel pour faire, non
ma volonté; mais la volonté de Celui qui m’a envoyé.»
Jésus s’abandonne totalement à la volonté du Père

Relation à Dieu=Dieu Amour relation de confiance


Curé dArs : Je l’avise et il m’avise : relation de confiance entre le Curé d’Ars et Dieu
Mais Dieu fait peur du fait de sa sainteté et à cause de notre petitesse
Dieu parle à l’homme : il se révèle, il communique Dieu parle à Moïse, et Moïse parle à
Dieu

Mais Dieu nous donne sa confiance et nous donne en permanence la possibilité de retrouver
sa confiance (sacrement de pénitence)

La confiance dans la vie scoute


- La promesse : confiant en ta loyauté le chef, la cheftaine autorise le loup, la jeannette, le
scout, la guide à prononcer sa promesse
Le chef, la cheftaine croit en l’enfant en sa capacité à grandir.
Le scoutisme est une école de confiance :
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Confiance donnée :
-du CdG au chef d’unité
-du chef d’unité à ses assistants
-lors des promesses
-des chefs qui choisissent les CP, CE, sizainier
Confiance reçue
-des parents qui nous confient leurs enfants
-des SUFs qui nous donnent la responsabilité des unités
-des CdG qui vous investissent

Tout au long de sa progression scoute l’enfant sera amené à recevoir chaque année un peu
plus la confiance de son chef (sizainier, CE , CP) :

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 25,14-30)


Le maître lui dit : C'est bien, tu es un serviteur bon et fidèle ; tu as été fidèle pour cette petite
chose, je pourrai te faire confiance pour des choses plus importantes : viens te réjouir avec
moi !

La confiance dans la vie


L’Amitié est une confiance mutuelle, une confiance réciproque en l’autre
Le don de la confiance à l’autre atteint sans doute son plein aboutissement au moment de
l’échange des consentements lors d’un mariage, lors du sacrement de l’ordre, ou des vœux
définitifs.

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Le Dévouement
« La guide est faite pour servir et sauver son prochain » Article 3 de la Loi scoute
Ce devoir passe avant tout le reste, fallût-il sacrifier son plaisir, sa commodité, sa sûreté
personnelle. Le Scout doit en toutes circonstances être prêt à opérer un sauvetage, à secourir
la victime d’un accident. Et il doit faire tous ses efforts pour accomplir chaque jour une
bonne action, si modeste soit-elle.
Tel est le mot d’ordre, le fond même du scoutisme : Servir. « No day without a deed to
crown it : Pas de jour sans un exploit qui le couronne », dit le héros de Shakespeare. C’est le
dévouement à toute réquisition et sans réquisition. Il faut donc que le Scout acquière deux
choses : en premier lieu L’esprit de dévouement, puis les connaissances pratiques,
secourisme, débrouillardise, qui permettent de se dévouer avec intelligence. Créons des
compétents, pour multiplier les dévoués, car ce qui manque à tant d’hommes pour devenir
tels, ce n’est pas le courage et la générosité, c’est le savoir-faire. On n’aime à faire que ce
que l’on sait bien faire.
Cet apprentissage du dévouement, c’est l’œuvre de la « Bonne Action Quotidienne ». Le
Scout n’est pas en règle avec sa Loi dès qu’il peut se dire le soir qu’il a accompli quelque
chose de bien, une action bonne, dans sa journée. A ce compte, prière, travail consciencieux,
résistance à une tentation, œuvres excellentes et nécessaires, suffiraient, mais c’est
l’apprentissage personnel du dévouement qui est la fin propre de cette prescription. Le texte
de la règle détermine sans possibilité d’erreur le sens de l’expression « Bonne Action ». Il
s’agit d’un service à rendre, d’un acte qui requiert donc toujours un minimum de
dévouement.
Père Sevin, Commentaires sur la Loi scoute

Votre association a pour devise « Toujours prêts », c'est-à-dire, soyez toujours prêts à faire
votre devoir. Nous voudrions donner à ces mots une signification encore plus large et plus
profonde : soyez prêts à tout instant à accomplir consciencieusement la volonté de Dieu et à
observer ses commandements. Soyez prêts surtout pour le moment, connu de Dieu seul, où
le Seigneur vous appellera à rendre compte des talents qui vous ont été confiés : aussi bien
des grâces et des dons surnaturels de l’âme et du corps, dont il vous a comblés, afin que
votre bien et celui de vos semblables.
Pie XII, 1946

- Suis-je heureuse de me dévouer, de rendre service ou cela me pèse-t-il toujours ? Suis-je


prête à m’oublier moi-même pour les autres ?
- Est-ce que j’essaie d’échapper aux services qu’on pourrait me demander ? En camp (pour
le rangement , les poubelles...) ? Dans ma vie quotidienne ?
- Comment est-ce que je vis le dévouement au sein de mon unité ? Suis-je là pour passer de
bons moments avec la maîtrise ou pour me mettre au service de chacune des jeannettes ?
- Le service vécu dans le scoutisme est-il pour moi un apprentissage du dévouement total,
du don de soi ?
- Est-ce que je cherche à servir les autres à l’exemple du Christ qui s’est fait serviteur et
qui a donné sa vie pour moi ?

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Pour prendre un temps de méditation :
Nous te proposons cette semaine de méditer sur cette phrase du Chanoine Cornette, un des
fondateurs du scoutisme catholique en France avec le Père Sevin :
" L’article central de la Loi scoute, c’est l’article 3. C’est par cet article que le Scout réalise
son idéal de dévouement. Le Scout, par cet article, s’est engagé à SERVIR, mais à donner à
ce service sa fin la plus haute, sa fin la plus noble : il veut servir pour sauver ".

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Servir pour (s’)offrir

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et
tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.
« Le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “J’avais faim, et vous m’avez donné à manger;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et
vous êtes venus jusqu’à moi ! ” »
« Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu…? Tu avais
donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? Tu étais un
étranger, et nous t’avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t’avons habillé ? Tu étais malade ou
en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” »
« Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de
ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” »
Evangile selon St Matthieu 25, 31-46

Méditation

En ce début d’année, tu as pris un engagement fort : veiller sur les louveteaux qui
t’ont été confiés et te mettre au service d’eux pour les faire grandir dans la voie de Dieu. Le
temps que tu leur dédies, les chasses que tu t’apprêtes à leur faire vivre et les aventures que
tu leur as préparées sont autant d’actes concrets de cet engagement et de ce rôle de
cheftaine. Mais si, en leur offrant une telle disponibilité, ce n’était pas simplement à eux que
tu t’offrais ?
« Restez en tenue de service, votre ceinture autour de vos reins, et vos lampes
allumées » (Luc, 12, 35-38). L’uniforme : voilà une tenue concrète du service que tu offres
aux louveteaux. Avec cette « lampe allumée », tu les guides dans la foi. Mais Dieu n’est
jamais loin : cette lampe que tu tiens, n’est-ce pas Lui qui la fait briller ?

L’on pense souvent le service comme un acte concret. Servir, c’est se mettre en
action et s’engager personnellement dans la quête que nous menons. Pourtant, à en relire
l’Évangile de Marthe et Marie, les paroles de Jésus semblent indiquer une autre conception
du service. A Marthe qui reproche à sa sœur de Marie de la laisser « servir toute seule » son
maître, Jésus répond : « Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ;
pourtant il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne
lui sera pas enlevée ». (Luc 10,38-42). Marthe reproche à sa sœur de ne pas l’aider à servir,
en actes. Se mettre au service est l’une des devises de notre religion. Mais voilà que Jésus
en personne considère l’attitude de Marie, assise à Ses pieds à écouter Ses paroles,
« meilleure » que celle de sa sœur. Servir, c’est s’offrir aux autres. Mais n’est-ce pas aussi
s’offrir pleinement à Dieu, L’écouter, prendre le temps d’être Son serviteur et nous
acheminer vers Lui ? Servir, c’est être en relation profonde avec Lui et faire acte de fidélité.
Alors seulement, le songe que reçoit Saint-François d’Assise à Spolète peut être compris
dans son sens le plus complet.

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Une autre nuit, en effet, il s’entendit encore appeler pendant son sommeil ; une voix
affectueuse lui demandait où il comptait partir ainsi. François expliqua ses projets : il partait
faire la guerre dans les Pouilles. Mais la voix :
« De qui peux-tu attendre le plus, du maître ou du serviteur ?
– Du maître, répondit François.
– Pourquoi donc courir après le serviteur au lieu de chercher le maître ?
– Seigneur, dit François, que voulez-vous que je fasse ?
– Retourne au pays qui t’a vu naître ; De moi, tu recevras pour cette vision une réalisation
spirituelle. »
Vita secunda, Vie de saint François d’Assise, par Thomas de Celano, chapitre 2,5-6

Soyons concrets dans la contemplation de Dieu, en offrant et en nous offrant.

Pistes de réflexion
1. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi
que vous l’avez fait ». Quelle est ma conception du service ? Comment vivre
pleinement la mission qui m’est confiée, au service à la fois des louveteaux et de Dieu ?
2. Parfois, il arrive de nous laisser déborder par nos engagements et, paradoxalement, d’en
oublier les raisons mêmes qui m’ont poussée à un tel service. Comment vis-je mes
engagements ? M’arrive-t-il de me laisser déborder par eux ? Comment faire pour
retrouver un équilibre ?
3. Garder nos « lampes allumées ». Où en suis-je dans mon service à Dieu ? Est-ce que je
Le laisse me guider ? M’arrive-t-il de laisser de côté cette lampe, d’empêcher mon cœur
d’être nourri de la lumière de Dieu ? Quand ? Pourquoi ?

Mot de la fin
« Je promets de faire de mon mieux pour être fidèle à Dieu, à la France, à mes parents, à la
loi de la Meute, et pour rendre chaque jour un service à quelqu’un. » Promesse louveteaux

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Ma vie de femme

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Lettre aux femmes
Merci à toi, femme-mère, qui accueilles en ton sein l'être
humain dans la joie et dans la peine d'une expérience
unique par laquelle tu deviens sourire de Dieu pour l'enfant
qui vient au monde, tu deviens le guide de ses premiers
pas, le soutien de sa croissance, puis le point de repère sur
le chemin de sa vie.

Merci à toi, femme-épouse, qui unis d'une façon irrévocable


ton destin à celui d'un homme, dans une relation de don
réciproque, au service de la communion et de la vie.

Merci à toi, femme-fille et femme-sœur, qui apportes au


foyer familial puis dans le complexe de la vie sociale les
richesses de ta sensibilité, de ton intuition, de ta générosité
et de ta constance.

Merci à toi, femme-au-travail, engagée dans tous les


secteurs de la vie sociale, économique, culturelle, artistique,
politique, pour ta contribution irremplaçable à l'élaboration d'une culture qui puisse allier la raison
et le sentiment, à une conception de la vie toujours ouverte au sens du « mystère », à l'édification de
structures économiques et politiques humainement plus riches.

Merci à toi, femme-consacrée, qui, à la suite de la plus grande des femmes, la Mère du Christ, Verbe
incarné, t'ouvres en toute docilité et fidélité à l'amour de Dieu, aidant ainsi l'Église et l'humanité
entière à donner à Dieu une réponse « sponsale » qui exprime merveilleusement la communion qu'il
veut établir avec sa créature.

Merci à toi, femme, pour le seul fait d'être femme! Par la perception propre à ta féminité, tu enrichis
la compréhension du monde et tu contribues à la pleine vérité des relations humaines. [...]

Le Livre de la Genèse parle de la création de manière synthétique et dans un langage poétique et


symbolique, mais profondément vrai: « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa,
homme et femme il les créa (Gn 1, 27). L'acte créateur de Dieu se déroule selon un projet précis.
Avant tout, il est dit que l'homme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26),
expression qui clarifie immédiatement le caractère spécifique de l'homme dans l'ensemble de
l'œuvre de la création.

Il est dit ensuite que l'homme est créé « homme et femme » (Gn 1, 27), depuis l'origine. L'Écriture
elle-même fournit l'interprétation de cet élément: bien que se trouvant entouré par les créatures
innombrables du monde visible, l'homme se rend compte qu'il est seul (cf. Gn 2, 20). Dieu
intervient pour le faire sortir de cette situation de solitude: « Il n'est pas bon que l'homme soit seul.
Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie » (Gn 2, 18). Depuis l'origine, donc, dans la
création de la femme est inscrit le principe de l'aide: aide — notons-le bien — qui n'est pas
unilatérale, mais réciproque. La femme est le complément de l'homme, comme l'homme est le
complément de la femme: la femme et l'homme sont entre eux complémentaires. Le féminin réalise
l'« humain » tout autant que le fait le masculin, mais selon une harmonique différente et
complémentaire.
Lorsque la Genèse parle d'« aide », elle ne fait pas seulement référence au domaine de l'agir, mais
aussi à celui de l'être. Le féminin et le masculin sont entre eux complémentaires, non seulement du
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point de vue physique et psychologique, mais ontologique. C'est seulement grâce à la dualité du «
masculin » et du « féminin » que l'« homme » se réalise pleinement. [...]

Je voudrais exprimer une gratitude particulière aux femmes engagées dans les secteurs les plus
divers de l'activité éducative, bien au-delà de la famille: jardins d'enfants, écoles, universités,
services sociaux, paroisses, associations et mouvements. Partout où existe la nécessité d'un travail
de formation, on peut constater l'immense disponibilité des femmes qui se dépensent dans les
relations humaines, spécialement en faveur des plus faibles et de ceux qui sont sans défense. Dans
cette action, elles accomplissent une forme de maternité affective, culturelle et spirituelle, d'une
valeur vraiment inestimable pour les effets qu'elle a sur le développement de la personne et sur
l'avenir de la société.
Lettre aux femmes du Bienheureux Pape Jean-Paul II (1995)

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Ai-je réfléchi à ma vocation de femme ? Suis-je consciente de la spécificité de ma mission dans
le monde, l’Église et la famille ?
- Suis-je heureuse d’être femme ? Ou est-ce que je le vis comme un poids, un détail négligeable ?
- Comment puis-je être une « aide » au sens pratique, amical, spirituel pour ceux qui
m’entourent ?
- Comment, à ma place, dès aujourd’hui, puis-je accomplir ma vocation à la maternité, dans tous
les sens du terme, en aimant et en faisant grandir ceux qui me sont confiés ?

Pour prendre le temps de la méditation :


Nous te proposons de prier la Vierge Marie pour qu’elle t’aide à remplir ta vocation de femme et de
méditer particulièrement cette phrase du Bienheureux Jean-Paul II :
« C'est en effet spécialement en se donnant aux autres dans la vie de tous les jours que la
femme réalise la vocation profonde de sa vie, elle qui, peut-être encore plus que l'homme, voit
l'homme, parce qu'elle le voit avec le cœur. »
« Quant à Marie, elle gardait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur. » Lc 2,19

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Simplicité
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. »
« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. »
Matthieu chapitre 11

Extrait de la conférence de Monseigneur Macaire aux guides-aînées à Paray 2017

« D’abord recevoir cet héritage de la beauté, parce que tu n’es pas belle toute seule,
tu n’es pas belle par toi-même, tu es belle lorsque tu as reçu un héritage, tu as reçu un
amour, quelqu’un t’as aimé, Dieu t’a aimé personnellement, il t’a choisi. Voilà ton premier
héritage et ce n’est pas simple dans nos vies compliquées. Nous nous sommes très
compliqués, Dieu est très simple. Nous sommes compliqués, nous avons des familles
parfois compliquées, des héritages familiaux compliqués, où le milieu dans lequel nous
vivons est compliqué, donc il faut toujours revenir à l’héritage du regard de Dieu sur nous,
c’est finalement assez simple.
Le gâteau est dans le frigo, on sait où il est mais entre-temps y’a peut-être ton petit
frère qui va le manger avant toi, y’a le chien, ta chambre qu’il faut ranger, tes devoirs à
faire, enfin plein d’obstacles jusqu’au gâteau. Et finalement être beau ça veut dire être
heureux et remettre les choses dans l’ordre dans le monde autour de nous par rayonnement
et par fécondité, pas seulement en faisant les choses, d’abord la première mission que je
vous demande c’est d’être ce que vous êtes, de recevoir cet héritage aujourd’hui. Je suis
chrétienne, je suis aimée de Dieu, il est mort pour moi, il a souffert pour moi, il est beau
pour moi, il m’aime.
Parce qu’il y a un autre mystère négatif dans la vie féminine, parfois il y a des doutes
dans le cœur féminin, des sortes d’inquiétudes. Si je reviens à Jean-Paul II, la sentinelle, la
sentinelle c’est quelqu’un qui est inquiet, c’est quelqu’un qui ne dort pas, qui se réveille la
nuit pour veiller. Il y a une inquiétude. On en parlait hier, j’ai même dit le mot peur qui est
un petit peu violent mais il y a une inquiétude dans le fond du cœur. Qu’est-ce qui va me
donner une certitude ? Et à cause de cette inquiétude je peux être balloté. Je vois souvent
chez moi des jeunes femmes qui s’habillent n’importe comment, non pas parce qu’elles sont
mal éduquées ou parce qu’elles ont envie de je ne sais trop quoi, mais parce qu’il y a une
telle inquiétude de ne pas être séduisante, de ne pas être belle, de ne pas être aimée, une telle
inquiétude d’être mise en dehors parce que les autres sont habillées comme ça, alors il faut
toutes s’habiller d’une certaine façon qui est assez ridicule parfois, et cette inquiétude peut
faire basculer dans le doute, dans la critique des autres.
Vous savez que c’est faux, vous êtes chrétiennes vous vous êtes confessées donc c’est
ça l’héritage. Vous allez critiquer quelqu’un d’autre qui est dans le groupe, qui est là parfois
même dans le feu, parce qu’on pense que nous ça va nous rassurer, mais c’est pas vrai c’est
un mensonge. Ce mystère de l’inquiétude est un très beau mystère si cela permet d’être des
veilleuses, de vous lever pour surveiller pendant la nuit pour surveiller la beauté de Dieu sur
vous. Mais par contre ce mystère peut vous emmener dans beaucoup de choses, vous faire
tomber non pas dans l’âme féminine mais dans l’esprit femelle ça c’est le pire. L’âme
féminine c’est ce qu’il y a de plus beau, c’est sympa, c’est accueillant c’est généreux, ça
prie pour les autres, ça chante le Magnificat. L’esprit femelle c’est violent, c’est vindicatif,
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ça dit du mal des autres ça croque les gens autour de soi, ça écrase les autres. Et attention
c’est toujours un combat qu’il y aura entre l’âme féminine et l’esprit femelle.
Il y a une femme dans l’Evangile c’était Jézabel, et c’est ce mystère. Son mari
convoite le champ d’un autre et est tout triste parce que l’autre ne veut pas lui donner son
champ et sa femme arrive et ne convoite pas le champ mais déteste la personne et va le faire
tuer. Dans l’Ecriture, Jézabel est celle qui a enfanté, la capacité de l’intérieur, comme la
femme squelette qui peut être d’amour de beauté, peut-être de méchanceté. Elle va mettre au
monde la méchanceté, la haine. L’inquiétude féminine quand le démon veut la prendre peut
transformer en faisant quelque chose de très laid. Les anciens disaient « Corruptio optima
pessima est » - pourquoi vous me regardez comme ça ? - La corruption de ce qu’il y a du
meilleur est la pire des choses. Or la femme est faite pour la beauté. C’est pour ça qu’il y a
ce mystère de la laideur qui traverse. »

« Pourquoi vous plutôt qu’une autre ? Il plut à Dieu ainsi faire par une simple pucelle pour
repousser les ennemis du roi. »
« Je présente requête, à sainte Catherine ou sainte Marguerite et elles présentent requête à
notre Seigneur qui m’envoie la réponse. Mais quand je n’ai pas le temps, je prie
intérieurement et je dis : “Très doux Dieu, en l’honneur des mérites de votre sainte Passion,
si vous m’aimez, dites-moi ce que je dois répondre à ces gens d’Église. »
Extrait du procès de Jehanne d’Arc

Jehanne avait en elle tout ce qui fait le caractère vraiment français : une goutte de
sang gaulois, la finesse et la malice ; une goutte de sang franc, la droiture et la loyauté, une
goutte de sang chrétien, l’esprit de dévouement descendu du Calvaire, l’esprit de sacrifice
qui ne recule devant aucun effort, aucun danger, aucune souffrance quand il s’agit de
défendre la justice, et qui faisait dire à notre premier roi quand on racontait devant lui la
passion du sauveur : « Ah ! Que n’étais-je avec mes Francs ! »
Mgr Marty, évêque de Montauban, 1910

Pistes de réflexion :
- Comment cela raisonne-t-il en moi, en rapport avec ma féminité ?
- Est-ce que je ressens parfois cette « inquiétude », ou l’ai-je ressentie plus jeune ?
Comment la dépasser ? Comment avoir une attitude qui aide les autres (mes amies du
feu, les guides dont je suis cheftaine) à dépasser cette inquiétude ?
- Suis-je concernée par la médisance, les critiques et les ragots ? Comment lutter contre cet
« esprit femelle » ?
- Suis-je inspirée par l’exemple de Jeanne d’Arc ? Que me dit-elle de la simplicité et de la
féminité, elle qui n’a pas renoncé à ces deux qualités dans un monde d’hommes ?

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Vous êtes la lumière du monde : ma place dans la Création
Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants, et que les oiseaux
volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. » Dieu créa, selon leur espèce, les grands
monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et viennent et foisonnent dans les eaux, et aussi,
selon leur espèce, tous les oiseaux qui volent. Et Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit par ces
paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur
la terre. » Il y eut un soir, il y eut un matin : cinquième jour.
Et Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce, bestiaux, bestioles et bêtes
sauvages selon leur espèce. » Et ce fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les
bestiaux selon leur espèce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela
était bon.
Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Qu’il soit le maître des
poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages, et de toutes les
bestioles qui vont et viennent sur la terre. » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le
créa, il les créa homme et femme.
Dieu les bénit et leur dit : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la.
Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et
viennent sur la terre. » Dieu dit encore : « Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute
la surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture. À tous
les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle
de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Et ce fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait
fait ; et voici : cela était très bon. Il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour.
Livre de la Genèse, 20-31

St François d’Assise, Le Cantique des créatures

Très haut tout-puissant, bon Seigneur,


à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur et toute bénédiction.
À toi seul, Très-haut, ils conviennent
Et nul homme n’est digne de te mentionner.

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,


spécialement, monsieur frère Soleil,
lequel est le jour et par lui tu nous illumines.
Et il est beau et rayonnant avec grande splendeur,
de toi, Très-Haut, il porte la signification.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Lune et les étoiles,
dans le ciel tu les as formées claires, précieuses et belles.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère Vent
et par l’air et le nuage et le ciel serein et tout temps,
par lesquels à tes créatures tu donnes soutien.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Eau,
laquelle est très utile et humble et précieuse et chaste.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère feu
par lequel tu illumines dans la nuit,
et il est beau et joyeux et robuste et fort.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mère Terre,
laquelle nous soutient et nous gouverne
et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe.

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Loué sois-tu, mon Seigneur, par ceux qui pardonnent pour ton amour
et supportent maladies et tribulations.
Heureux ceux qui les supporteront en paix,
car par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle,
à laquelle nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels.
Heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés,
car la seconde mort ne leur fera pas mal.
Louez et bénissez mon Seigneur,
et rendez-lui grâce et servez-le avec grande humilité.

« Et un poète dit, Parlez-nous de la Beauté.


Et il répondit : (….)
En vérité vous n’avez pas parlé d’elle mais de désirs insatisfaits, Et la beauté n’est pas un désir mais
une extase.
Elle n’est pas une bouche assoiffée ni une main vide tendue, Mais plutôt un coeur embrasé et une
âme enchantée. Elle n’est pas l’image que vous voudriez voir ni le chant que vous voudriez
entendre, Mais plutôt une image que vous voyez, bien que vous fermiez les yeux et un chant que
vous entendez, bien que vous bouchiez vos oreilles.
Elle n’est pas la sève sous l’écorce ridée, ni une aile attachée à une griffe, Mais plutôt un jardin
toujours en fleurs et une nuée d’anges toujours en vol.
Peuple d’Orphalese, la beauté est la vie lorsque la vie dévoile son saint visage.
Mais vous êtes vie et vous êtes le voile.
La beauté est l’éternité se contemplant dans un miroir.
Mais vous êtes l’éternité et vous êtes le miroir. »
Khalil Gibran, Le Prophète

Pistes de réflexion

- « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » : comment témoignes-tu dans ton
quotidien que tu as été faite à l’image de Dieu ? Qu’aimerais-tu demander au Seigneur pour
continuer de tracer Sa voie ?
- « Louez et bénissez mon Seigneur, et rendez-lui grâce et servez-le avec grande humilité »: Dieu a
créé le monde parce qu’il trouvait cela était « bon ». Quel regard portes-tu sur le monde qui
t’entoure ? Te semble-t-il acquis ou au contraire, ne cesses-tu de t’en émerveiller ? Comment
penses-tu pouvoir partager cette joie de la découverte de l’œuvre de Dieu dans toute chose ?
- « La beauté est l’éternité se contemplant dans un miroir. Mais vous êtes l’éternité et vous êtes le
miroir » : quelle image as-tu de toi-même ? Comment pourrais-tu transformer le regard parfois
dur que tu portes vis-à-vis de toi-même pour le rendre beau et plein d’amour ? Comment
aimerais-tu faire rayonner ta beauté intérieure ?

Le mot de la fin
« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on
n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle
éclaire tous ceux qui sont dans la maison. » Mt, 5

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PARTIE 2 : L’AMOUR

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L’Amitié
« Deus Caritas Est » dans Lettre encyclique de Benoît XVI

L’amour du prochain se révèle ainsi possible au sens défini par la Bible, par Jésus. Il
consiste précisément dans le fait que j’aime aussi, en Dieu et avec Dieu, la personne que je
n’apprécie pas ou que je ne connais même pas. Cela ne peut se réaliser qu’à partir de la
rencontre intime avec Dieu, une rencontre qui est devenue communion de volonté pour aller
jusqu’à toucher le sentiment. J’apprends alors à regarder cette autre personne non plus
seulement avec mes yeux et mes sentiments, mais selon la perspective de Jésus Christ. Son
ami est mon ami. Au-delà de l’apparence extérieure de l’autre, jaillit son attente intérieure
d’un geste d’amour, d’un geste d’attention, que je ne lui donne pas seulement à travers des
organisations créées à cet effet, l’acceptant peut-être comme une nécessité politique. Je vois
avec les yeux du Christ et je peux donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont
extérieurement nécessaires: je peux lui donner le regard d’amour dont il a besoin. Ici
apparaît l’interaction nécessaire entre amour de Dieu et amour du prochain, sur laquelle
insiste tant la Première Lettre de Jean. Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut
dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître
en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à
l’autre, désirant seulement être «pieux» et accomplir mes «devoirs religieux», alors même
ma relation à Dieu se dessèche. Alors, cette relation est seulement «correcte», mais sans
amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour,
me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que
Dieu fait pour moi et sur sa manière à Lui de m’aimer. Les saints – pensons par exemple à la
bienheureuse Teresa de Calcutta – ont puisé dans la rencontre avec le Seigneur dans
l’Eucharistie leur capacité à aimer le prochain de manière toujours nouvelle, et
réciproquement cette rencontre a acquis son réalisme et sa profondeur précisément grâce à
leur service des autres. Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c’est un
unique commandement. Tous les deux cependant vivent de l’amour prévenant de Dieu qui
nous a aimés le premier. Ainsi, il n’est plus question d’un «commandement» qui nous
prescrit l’impossible de l’extérieur, mais au contraire d’une expérience de l’amour, donnée
de l’intérieur, un amour qui, de par sa nature, doit par la suite être partagé avec d’autres.
L’amour grandit par l’amour. L’amour est «divin» parce qu’il vient de Dieu et qu’il nous
unit à Dieu, et, à travers ce processus d’unification, il nous transforme en un Nous, qui
surpasse nos divisions et qui nous fait devenir un, jusqu’à ce que, à la fin, Dieu soit «tout en
tous» (1 Co 15, 28).

- Est-ce que j’arrive à aimer mon prochain pour me rapprocher de Jésus ?


- Est-ce que je m’éloigne de Dieu ? est ce que je ne suis pas assez attentive envers les
autres ?
- Est-ce que je fais des efforts pour aimer une personne que je n’apprécie pas mais qui est
aimé de Dieu ?

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« Jésus et l’amitié humaine » du père R. Cantalamessa.

Il faut dire de l’amitié ce que saint Augustin disait du temps : « Je sais ce qu’est le
temps mais si quelqu’un me demande de le lui expliquer, je ne sais plus ». En d’autres
termes, il est plus facile de savoir par intuition ce qu’est l’amitié que de l’expliquer par des
mots. Il s’agit d’un attrait réciproque et d’une entente profonde entre deux personnes, mais
qui n’est pas basée sur le sexe, contrairement à l’amour conjugal. C’est l’union de deux
âmes, non de deux corps. En ce sens, les anciens disaient que l’amitié est avoir « une seule
âme dans deux corps ». Elle peut constituer un lien plus fort qu’un lien de parenté. La
parenté consiste à avoir le même sang dans les veines ; l’amitié à avoir les mêmes goûts, les
mêmes idéaux, les mêmes intérêts.
Il est essentiel pour l’amitié que celle-ci soit fondée sur une recherche commune du bien et
de ce qui est honnête. Dans le cas de personnes qui s’unissent pour faire le mal on ne parle
pas d’amitié mais de complicité, d’une « association de malfaiteurs », comme on dit dans le
jargon juridique.
L’amitié est également différente de l’amour du prochain qui doit embrasser toute personne,
même celles qui ne nous aiment pas, même nos ennemis, alors que l’amitié exige la
réciprocité, c’est-à-dire que l’autre réponde à notre amour.
L’amitié se nourrit d’intimité c’est-à-dire du fait de confier à un autre ce qu’il y a de plus
profond et de plus personnel dans nos pensées et nos expériences. Je dis parfois aux jeunes :
Vous voulez savoir quels sont vos vrais amis et faire un classement parmi eux ? Essayez de
vous souvenir des expériences les plus secrètes de votre vie, positives ou négatives, voyez à
qui vous les avez confiées : ce sont vos vrais amis. Et s’il existe une chose intime dans votre
vie que vous n’avez révélée qu’à une seule personne, cette personne est votre plus grand
ami ou amie.

- Est-ce que j’arrive à différencier mes vrais amis de mes simples connaissances ?
- Est-ce que l’amitié peut être désintéressée ?
- Est-ce qu’une amitié peut résister au temps ?
- Est-ce qu’on peut être amis avec une personne du sexe opposé ?

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L’amitié, Ben Sirac le Sage

- Y a-t-il concrètement toujours une réconciliation possible ? De quelle manière ?


- Y a-t-il un ami avec lequel je suis brouillée en ce moment ? Comment pourrais-je
entamer un chemin vers le pardon ?
- Est-ce que je me sens engagé par mon amitié, comme Ben Sirac qui dit « je n’aurai pas
honte de protéger un ami ? » Est-ce que j’arrive à être fidèle en amitié ? Quelles sont les
difficultés à faire cela ?
- Comment me donner les moyens de protéger mes amitiés et de les garder
pures (notamment avec les garçons ?)

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Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince.
- Je suis tellement triste... Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas
apprivoisé.
- Ah! pardon, fit le petit prince.
Mais, après réflexion, il ajouta :
- Qu’est-ce que signifie "apprivoiser" ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie créer des liens..."
- Créer des liens?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es pas encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à
cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non
plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu
m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je
serai pour toi unique au monde... On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le
renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes
faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les
hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!

Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure de départ fut proche :
- Ah! dit le renard... Je pleurerai.
- C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je
t’apprivoise...
- Bien sûr, dit le renard.
- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.
- Bien sûr, dit le renard.

St Exupéry

Pistes de réflexion
- Apprivoiser ou être apprivoisé sont de belles métaphores pour parler de l'attachement,
sans que cela ne soit ni asservissement ni domination. Est-ce que je considère mes amis
comme des égaux ?
- Le temps et l'intérêt que l'on accorde à l'autre nourrissent l’amitié, pour en faire un
privilégié parmi tant d'autres. Est-ce que je fais fructifier les amitiés que je possède ?

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L’amour de Dieu : « Fais de moi un vrai fils... »

Je me tiens devant toi, ô Dieu saint,


Avec le sentiment douloureux de mon péché, de ma trahison dʼamitié,
Avec le sentiment de ma fragilité et de mon impuissance,
Mais confiant en ton amour merveilleux,
Amour jamais lassé,
Amour qui ne mʼa jamais abandonné.
Prends-moi comme je suis, comme je suis fait,
Pour me refaire à ta manière et suivant tes volontés.
Je nʼose pas te dire que je tʼaime,
Je voudrais te le prouver, mais déjà jʼai besoin de toi :
Je ne peux pas tʼaimer sans que tu mʼaimes.
O Dieu, notre Père, crée en moi un cœur nouveau.

Fais de moi un vrai fils,


Un fils digne de la Promesse,
Un fils en qui coule le sang de ton Fils,
Un fils en qui abondamment circule ta vie.
Envoie-moi où tu veux,
Mais sois avec moi,
Travaille avec moi,
Combats avec moi.
Seigneur, je tʼoffre en rougissant mon pauvre amour,
Avec ma volonté de revenir vers toi. »

Pierre Lyonnet

- Est ce que je sais que Dieu mʼaime pour ce que je suis, qui je suis, meme si parfois je ne
ressens pas son amour?
- Est ce je lui dis que je lʼaime? Par mes actions, la prière..? - “Envoie-moi où tu veux”
Suis-je prete à toujours répondre “oui” ?

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Prière pour se garder dans l’Amour
Seigneur mon Dieu, Tu m’as créé(e) pour la vie et le Bonheur.
Tu sais le cri de mon cœur, ma soif de tendresse.
Tu connais ma fragilité et mes blessures.
Je me confie à Toi.
Tu es le Bon Berger qui me guide et me protège.
Tu sais ce qu’il me faut.
Tu connais mes désirs profonds et mes rêves.
Guéris-moi de mes égarements.
Révèle-moi ma vraie beauté.
Je te confie mon cœur, mon corps, ma sexualité, mes amis, afin que tu me conduises
Toi-même sur les chemins de la vie.
Fortifie-moi face aux tentations ou au découragement.
Et guide-moi pour mon avenir.
Je te donne mon être.
Protèges le ; que je sois appelé à une vocation au célibat pour le Royaume ou dans
l’attente de mon futur conjoint.

- Est-ce que j’arrive à faire confiance au Seigneur dans ce qu’il veut pour moi ?
Suis-je convaincue qu’il veut mon bonheur ?
- Est-ce que je suis impatiente ? Comment surmonter cela ?
- Je peux prier pour l’abandon avec Charles de Foucault : « Mon père, je
m’abandonne à toi ; fais de moi ce qu’il te plaira »

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Apprendre à aimer
Chers amis, si vous apprenez à découvrir Jésus dans l'Eucharistie, vous saurez le
découvrir aussi dans vos frères et sœurs, en particulier dans les plus pauvres. L'Eucharistie,
reçue avec amour et adorée avec ferveur, devient une école de liberté et de charité pour
réaliser le commandement de l'amour. Jésus nous parle le langage merveilleux du don de soi
et de l'amour jusqu'au sacrifice de sa vie. Est-ce un discours facile ? Non, vous le savez !
L'oubli de soi n'est pas facile ; il détourne de l'amour possessif et narcissique pour ouvrir
l'homme à la joie de l'amour qui se donne. Cette école eucharistique de liberté et de charité
apprend à dépasser les émotions superficielles pour s'enraciner fermement dans ce qui est
vrai et bon ; elle délivre du repliement sur soi pour disposer à s'ouvrir aux autres, elle
enseigne à passer d'un amour affectif à un amour effectif. Car aimer, ce n'est pas seulement
un sentiment ; c'est un acte de volonté qui consiste à préférer de manière constante le bien
de l'autre à son propre bien : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour
ses amis»(Jn 15,13). C'est avec cette liberté intérieure et cette charité brûlante que Jésus
nous apprend à le rencontrer dans les autres, en premier lieu dans le visage défiguré du pau-
vre.
La Bienheureuse Teresa de Calcutta aimait distribuer sa « carte de visite » sur
laquelle il était écrit : « le fruit du silence, c'est la prière ; le fruit de la prière, c'est la foi ; le
fruit de la foi, c'est l'amour ; le fruit de l'amour, c'est le service ; le fruit du service, c'est la
paix ». Voilà le chemin de la rencontre avec Jésus. Allez au devant de toutes les souffrances
humaines avec l'élan de votre générosité et avec l'amour que Dieu suscite dans vos cœurs
par l'Esprit Saint : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces
petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40). Le monde a un
besoin urgent du grand signe prophétique de la charité fraternelle ! Il ne suffit pas, en effet,
de « parler » de Jésus ; il faut aussi d'une certaine façon le faire « voir » par le témoignage
éloquent de sa vie (cf. Novo millennio ineunte, n° 16).
Et n'oubliez pas de chercher le Christ et de reconnaître sa présence dans l'Église. Elle
est comme le prolongement de son action salvifique dans le temps et dans l'espace. C'est en
elle et par elle que Jésus continue à se rendre visible aujourd'hui et que les hommes peuvent
le rencontrer. Dans vos paroisses, mouvements et communautés, soyez accueillants les uns
envers les autres pour faire grandir la communion entre vous. Elle est le signe visible de la
présence du Christ dans l'Église, malgré la barrière du péché des hommes qui souvent
l'obscurcit.

Jean-Paul II
Message aux jeunes

- Est-ce que j’arrive à distinguer l’amour de Dieu dans l’Eucharistie ? Est-ce que je le
ressens lorsque je communie ou que j’adore ? Comment est-ce que je me sens après avoir
communié ou adoré ?
- Jésus a donné sa vie pour nous : ai-je le désir de le suivre, de donner ma vie pour lui et
pour les autres ?
- Est-ce que j’arrive à reconnaître Jésus dans les pauvres, les malades, les handicapés
autour de moi ? Comment surmonter mon rejet pour les aimer comme Il nous aime ?
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- Ai-je tendance à perdre confiance dans l’Eglise à cause des polémiques et des scandales
qui la heurtent parfois ? Comment faire pour faire grandir l’amour du Christ au sein de
ma paroisse, de ma communauté ?

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Pourquoi ?
La liberté dans l’amour
Pourquoi la fleur s'est-elle fanée ?
Je la pressais contre mon cœur avec inquiétude et amour ; voilà pourquoi la fleur s'est fanée.
Pourquoi la rivière s'est-elle tarie ?
Je mis une digue en travers d'elle afin qu'elle me servit à moi seule : voilà pourquoi la
rivière s'est tarie.

Rabindranath Tagore

« Plus on aime, plus on doit apprendre à se détacher. Car l’autre nous laisse connaître
de plus en plus de sa vie, toutes ces choses dont on pourrait être tenté de devenir
propriétaire il faut nous en détacher ».

- Comment est-ce que je peux appliquer ces phrases à mes amitiés, à une relation
amoureuse ?
- Est-ce que je laisse l’autre libre ?

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L’amour, une route
L'amour n'est pas tout fait. Il se fait. Il n'est pas robe ou costume prêt à porter, mais
pièce d'étoffe à tailler, à monter et à coudre. Il n'est pas appartement, livré clefs en main,
mais maison à concevoir, bâtir, entretenir, et souvent réparer. Il n'est pas sommet vaincu,
mais départ de la vallée, escalades passionnantes, chutes dangereuses, dans le froid de la
nuit ou la chaleur du soleil éclatant. Il n'est pas un solide ancrage au port du bonheur,
mais levée d'ancre et voyage en pleine mer, dans la brise ou la tempête. Il n'est pas OUI
triomphant, énorme point final qu'on écrit en musique, au milieu des sourires et des
bravos, mais il est multitude de « oui » qui pointillent la vie, parmi une multitude de «
non » qu'on efface en marchant.
Ainsi être fidèle, vois-tu ce n'est pas ne pas s'égarer, ne pas se battre, ne pas tomber, c'est
toujours se relever et toujours marcher. C'est vouloir poursuivre jusqu'au bout, le projet
ensemble préparé et librement décidé. C'est faire confiance à l'autre au-delà des ombres
de la nuit.
C'est se soutenir mutuellement au-delà des chutes et des blessures. C'est avoir foi en
l'Amour tout-puissant, au-delà de l'amour.

Michel Quoist, prêtre

- Est ce que j‘ai pris le soin de constuire ma relation amoureuse sur une réelle et
profonde amitié ?
- L’amour est un continuel combat, suis-je prête à la mener? (que ce soit dans l’amitié
ou une relation amoureuse)
- Est ce que j’ai en tête des amitiés perdues seulement parce que je n’ai pas eu le
courage de me battre ? et inversement?
- Reprendre chaque image de l’amour données dans le texte, et repérer celle qui me
parle le plus pour toujours la garder en tete.

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Jour après Jour
Ne vous imaginez pas que l'Amour, pour être vrai, doit être extraordinaire. Ce dont on a
besoin, c'est de continuer à aimer.
Comment une lampe brille-t-elle, si ce n'est par l'apport continuel de petites gouttes
d'huile ? Qu'il n'y ait plus de gouttes d'huile, il n'y aura plus de lumière, et l'Époux dira:
je ne te connais pas.
Mes amis, que sont ces gouttes d'huile dans nos lampes ? Elles sont les petites choses de
la vie de tous les jours: la joie, la générosité, les petites paroles de bonté, l'humilité et la
patience, simplement aussi une pensée pour les autres, notre manière de faire silence,
d'écouter, de regarder, de pardonner, de parler et d'agir.
Voilà les véritables gouttes d'Amour qui font brûler toute une vie d'une Vive Flamme. Ne
cherchez donc pas Jésus au loin : Il n'est pas là-bas, Il est en vous.
Entretenez bien la lampe et vous le verrez.
Mère Teresa

- L’amour est un échange: est ce que je suis prete à donner autant qu’à recevoir?
- Ma relation amoureuse ou amicale, est elle juste ? suis-je aussi donneuse de goutte
d’amour pour faire bruler la Flamme de l’autre ?
- Dans ma relation avec Dieu: est ce que je prends le temps de remercier Dieu, de lui
donner / rendre autant (ou un peu du moins) de ce qu’il me donne? (par la prière, en
manifestant mon amour, aidant mon prochain, sourire...)

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Les relations amoureuses

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Aide au discernement dans la relation amoureuse
L'Union de leur caractère : aimer un être c'est l'aimer tel qu'il est, c'est l'aimer au point de
cultiver en soi l'antidote de ses faiblesses ou de ses défauts, par exemple le calme et la
patience si l'autre en manque notoirement.

Comment être sûr que l'on aime vraiment ?

Qu'il serait agréable d'avoir ce genre de certitude : voir tout à coup un petit clignotant avec
le panneau "homme de sa vie" !
Comme tout ce qui est précieux, important et engage notre vie, nous éprouvons la grandeur
de notre liberté mais aussi de notre responsabilité.

Pour mûrir une décision tu peux te poser un certain nombre de questions qui t'aideront à y
voir plus clair : garde d'abord bien présent à l'esprit que l'amour est d'abord un sentiment qui
nous pousse l'un vers l'autre, il est aussi et surtout la VOLONTÉ d'aimer.

Te demander si tu aimes vraiment quelqu'un c'est donc aussi te demander si tu VEUX


l'aimer. C'est ce que Jean-Paul II nous disait : "loin d'être un inclinaison instinctive, l'amour
est une décision consciente de la volonté d'aller vers l'autre"

-Est ce la personne avec qui tu chemines que tu aimes, ou seulement le sentiment amoureux
et la douceur réconfortante d'être aimée?
-Es-tu complètement libre, naturel et toi-même, en vérité, quand tu es avec l'autre ou
cherches-tu à te changer pour lui plaire ?
-Quels sont vos points communs, vos centres d'intérêts partagés ?
-Comment te sens-tu avec sa famille, ses amis ?
-Avez-vous déjà mené des projets ensemble ? Engagement commun, vacances ... etc.
Comment cela s'est-il passé ?
-Eprouves-tu un attrait sexuel pour lui ?
-Penses-tu pouvoir supporter telle aspérité de son caractère, ne t'illusionnes-tu pas en
pensant le faire changer ?
-Le vois-tu comme père de tes enfants ?
-Es-tu heureuse, impatiente à chaque occasion de le retrouver ?
-Es-tu surtout dans la paix et dans la joie du cœur ?

Toutes ces questions ne sont que des indices, aucune d'elle ne peut être rédhibitoire. Il est
important de s'interroger sur la nature de tes sentiments et de ne pas perdre de vue que dans
les premiers temps d'une relation, "j'aime ne veut pas dire j'épouse mais j'étudie". Il est donc
légitime d'interrompre une relation si tu penses faire fausse route mais il est aussi prudent de
ne rien démarrer à la légère.

Le sentiment amoureux : reste lucide aux battements de ton cœur, sache différencier l'amour
d'une profonde amitié. Le temps crée des liens et on peut s'attacher. Il faut savoir faire la
vérité en son cœur.
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Laissez toujours à l'autre le droit de se reprendre. L'amour ne s'impose pas : c'est parfois
déchirant, souvent douloureux mais c'est ainsi. Dès qu'on impose il réduit et disparaît.
L'amour ne naît que dans la liberté.

L'attrait puissant qui attire l'homme et la femme :


-l'envie sexuelle ; l'attrait physique inscrit dans le corps, qui culmine dans le désir de l'acte
sexuel.
-le besoin profond d'être reconnu, d'être choisi, élu, de compter pour quelqu'un.
-l'aspiration d'être ensemble : le désir d'échapper à la solitude, l'impatience de la rencontre,
de vivre à deux.
-le besoin de tendresse : le rêve de chaleur, de délicatesse, de caresses respectueuses, de
douceur.
-le besoin viscéral plus ou moins perçu de donner la vie.
Cette puissance nous traverse et nous emporte. Ne vivre qu'un seul de ces "rêves", c'est
vivre un amour morcelé, émietté, au rabais. Un véritable amour s'efforce des les unifier tous
les 5 Il s'ouvre alors au don, à l'accueil, l'ouverture aux autres. Quand ces aspirations seront
satisfaites, l'amour est solide car il s'enracine dans la durée et s'épanouit dans la joie.

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On sort ensemble, quelles limites ?
(Jean-Paul II aux jeunes de l’Ile Maurice, 15 octobre 89)

L’attirance que l’on peut vivre l’un envers l’autre est une expérience souvent merveilleuse
et qui décoiffe !. On découvre à la fois la tendresse, l’émotion du cœur et du corps à la vue
de l’autre, à son contact...

Ce plaisir éprouvé par la proximité de quelqu’un donne envie de le vivre encore plus
intensément, d’aller plus loin dans la relation.

Or, se donner la main, s’embrasser, se toucher, c’est déjà pas mal mine de rien. Tous ces
gestes de tendresse, d’amour nous engagent l’un par rapport à l’autre. Aucun n’est jamais
anodin, quels que soient les sentiments que l’on vit.

Voilà pourquoi il est important de prendre le temps de se demander si les gestes qu’on fait
ont la même signification pour chacun de nous deux. Est-ce par amour, pour le simple
plaisir, par besoin de tendresse ? Ces attitudes ne nous engagent-elles pas plus que nous le
croyons ?

Si l’on vit tous les gestes de l’amour, si l’on s’est donné l’un à l’autre, peut-on encore
vraiment discerner avec clarté quels sont nos sentiments ?

Pour vivre au mieux cette relation de tendresse différente de celle vécue dans le mariage,
puisque le don total du corps se fera dans un engagement définitif, soyons attentifs aux
réactions et à la sensibilité de l’autre. C’est le moment d’apprendre la maîtrise de soi.

On peut être tenté, surtout si l’on se connaît depuis longtemps, d’avoir des gestes plus
intimes : demandons-nous si ce qui nous guide, c’est d’exprimer notre tendresse, ou l’envie
de l’autre.

Si l’on est véritablement attiré l’un par l’autre, n’est-ce pas le moment de ce poser la
question du mariage ? Combien de mariages qui ont mal tourné n’auraient pas eu lieu si
l’homme et la femme avaient pris le temps de se connaître et de se choisir l’un l’autre en
toute liberté...

Dans une société où les slogans publicitaires nous abreuvent des mots « instantané », «
immédiatement », et où l’on veut avoir « tout, tout de suite », notez bien qu’il faut du temps
pour édifier la relation interpersonnelle du mari et de la femme, et que le test de l’amour est
l’engagement durable.

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Le Mariage
Certains croient que le temps n’est plus au mariage. Qu’il suffit de vivre l’un avec
l’autre sous le même toit pour que l’union soit réelle et qu’on peut ainsi, quand le temps de
l’amour a cessé, se séparer, recommencer. La vie serait ainsi une suite d’expériences que
jamais le mariage ne viendrait sanctionner. Certains pensent même que le mariage est
inutile, alors que des enfants naissent, et que la mère ou le père peut très bien, seul, si leur
union se défait, élever les enfants.
Le mariage ne serait qu’une vieille coutume à abolir et dont ne seraient plus victimes que les
naïfs. J’ai dit que je voulais préserver la naïveté et je veux aussi défendre le mariage.
Il faut qu’à un moment donné ton engagement soit total, conclu pour l’éternité. Il faut que tu
croies cela. Et c’est pourquoi j’aime que le mariage soit un sacrement, un symbole qui dans
les religions, quelles qu’elles soient, a une importance capitale.
Car le mariage est un moment de la vie. Si tu multiplies ces unions sans signification sacrée,
elles ne seront jamais que des rencontres sans avenir. Tu n’auras pas pris le risque, tu
n’auras pas parié.
Le mariage est ce risque et ce pari qui t’obligent à aller jusqu’au bout de tes sentiments. Tu
peux alors éprouver quelle est leur valeur.
Et l’autre le découvre aussi. Le mariage n’est donc pas un simple acte social. Il est
cérémonie sacrée, moment où tu entres en harmonie avec un ordre du monde. Accomplis cet
acte avec gravité. Entre dans le mariage comme si tu commençais une nouvelle vie. Et c’est
une nouvelle naissance pour toi. Tu vas vivre à deux. Tu vas partager. Des enfants vont
naître.

Martin Gray

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10 Clefs pour vivre la chasteté
1. Etre attentif à ce qui se vit en moi
2. Voir si je veux vraiment en sortir
3. Pourquoi ce désir, ce dégoût ?
4. Regarder le monde avec un esprit critique
5. Mesurer la conséquence de mes actes
6. Entrer dans un combat spirituel au lieu de se voir comme un ange
7. Accepter qu’il n’y ait pas de négociation possible
8. Croire en la liberté
9. Vivre la rupture pour un meilleur bien
10. Croire aux armes spirituelles

Ces 10 points ont pour but de nous aider à mieux vivre le rapport entre notre imaginaire et ses
images folles, ses fantasmes, en particulier dans le domaine de la sexualité. Ce document donne des
principes généraux. Il est destiné à des personnes mariées ou non qui désirent unifier leur vie,
protéger leur amour (dans l’imaginaire, jusqu’à l’adultère) en arrivant à une joyeuse maîtrise d’eux-
mêmes.

1. Etre attentif à ce qui se vit en moi.

Si je suis tenté : Reconnaître que j’ai une obsession, une tentation, un fantasme2, une
attirance pour quelqu’un. Ne pas la nier, ne pas la fuir, ne pas dramatiser3.
Si je chute régulièrement, j’identifie l’origine, l’élément déclencheur, où se situe le commencement
de la spirale. J’apprends progressivement à connaître mes fragilités, à me connaître. Je sais par
exemple que je peux être plus sensible que mes amis à certaines images (cinéma). Du coup je limite
volontairement mes choix.
Si je ne suis pas tenté : Lorsque je ne sens aucune « tentation » ; me rappeler que je reste
fragile car je suis peut-être déjà tombé dans des tentations auparavant ou des perversions.

La chasteté signifie l'intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l'unité


intérieure de l'homme dans son être corporel et spirituel. La sexualité, en laquelle s'exprime
l'appartenance de l'homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment
humaine lorsqu'elle est intégrée dans la relation de personne à personne, dans le don mutuel
entier et temporellement illimité, de l'homme et de la femme. (CEC 2353). Le Catéchisme de
l'Eglise catholique énumère les principales offenses à la chasteté : la luxure, la masturbation, la
fornication, la pornographie, la prostitution, le viol. (2351-2356)
Le fantasme n’est pas forcément de l’ordre du péché. Le fantasme peut être ou non un
phénomène volontaire. Le fantasme sexuel est toujours involontaire au départ, et n’est que le reflet
des niveaux divers du besoin de l’individu. S’il est accepté et augmenté il devient plus ou moins
volontaire. La signification morale ne vient pas du fantasme lui-même, mais du désir de la
personne et des circonstances. Par exemple, il n’est pas moralement mauvais pour un homme
marié de fantasmer sur sa relation sexuelle avec sa femme lorsqu’elle est absente. La question est :
Existe-t-il un procédé empirique facile pour déterminer s’il y a eu consentement moral au fantasme
sexuel et au désir interdit ? Il me semble que le meilleur test pratique serait de répondre à ces
questions : Ai-je volontairement augmenté ce fantasme ? Ai-je répondu à ce fantasme
physiquement, soit par éveil sexuel volontaire ou par toute action qui contribue à augmenter le

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fantasme, c'est-à-dire en regardant volontairement des objets stimulants ? Lorsque j’ai pris
conscience de ce que je faisais, ai-je réfusé de porter mon attention sur autre chose ?
Benedict Groeschel, Le courage d’être chaste, Ed. des Béatitudes, 1997, p.116
L’orgueil est bien plus grave que l’impureté.

2. Voir si je veux vraiment en sortir ?

Parfois le dégoût de moi-même fait que je ne veux plus me battre : « Puisque j’ai chuté,
puisque je ne vaux rien, puisque je ne suis pas parfait autant ne pas l’être du tout4 : je n’aime pas
la demi-mesure. Je remettrai en ordre ma vie après ma prochaine confession ». Ce genre de
raisonnement cache une certaine forme d’orgueil, un désir de perfection non avoué. Ce type de
raisonnement est typiquement démoniaque. Le démon a réussi, puisqu’il m’a conduit dans un
premier temps au péché et dans un second temps au désespoir. L’effet ricochet est réussi. Le drame
dans une vie n’est pas de tomber mais de ne plus vouloir se relever.

3. « D’où » ou « pour quoi » ce désir, ce dégoût ?

D’où me vient ce désir ou ce dégoût ? Dans toutes les recherches de plaisir solitaire,
d’évasion, de constructions imaginaires, essayer de voir ce que je recherche. Quelle est ma
motivation inconsciente ? N’ai-je pas en moi un désir d’autodestruction, de retour à l’enfance, une
haine de moi-même ? Est-ce lié à telles blessures du passé, telle addiction ? Je cherche à faire
mémoire.
L’absence du bonheur : Voir en face, l’état de stress, d’anxiété, de malheurs qui touchent ma
vie. Au fond, toute fuite de la réalité, de ma vie, signifie un problème dans ma vie : solitude non
acceptée, ennui, désir d’intimité non comblé, insatisfaction avec mon conjoint, volonté d’être
rassuré, stress, anxiété, difficultés au travail, apitoiement sur moi-même, épreuves subies, passages
difficiles à vivre dans ma vie. L’issue à tous ces états n’est pas forcément la compensation : « Je me
rattrape ; j’ai bien droit au bonheur moi aussi ! ».
J’ai un désir de toute puissance : Au commencement de la luxure, il y a aussi un désir de
toute puissance, de connaissance absolue. Ceci est particulièrement vrai dans la pornographie, où
est sollicitée notre curiosité. On donne à notre acte peccamineux un mobile. Il est un moyen d’être «
plus dans le monde », de « connaître pour en parler ». Il y a derrière l’absence de limite, comme un
désir de savoir à outrance : « juste pour voir ». Curieusement dans d’autres domaines de notre vie,
nous acceptons d’être totalement dans le non savoir.
J’ai le désir d’être rassuré : Dans le cas du mariage, voir si je cherche à séduire, à prouver
encore aujourd'hui ma puissance sexuelle, d’attirance, quel est le message que je désire donner aux
autres ? A qui ai-je le désir de plaire (au Christ, à ma femme ou mon époux, à mon (ma) collègue de
travail ?).
Je ne suis pas sorti de l’idéalisme : Dans le cadre du mariage, normalement, je sais que des
épouses ou des maris plus jolis, délicats, intelligents... existent autour de moi. Est-ce que j’ai
accueilli la réalité, l’imperfection de mon conjoint, ou suis-je toujours dans la recherche d’un autre
ou d’une autre plus grand, plus beau, plus fort, plus tendre, plus intelligent ?

4. Regarder le monde avec un esprit critique.

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Notre société est hyper érotisée. La culture cinématographique démocratise le film
pornographique. Internet offre la luxure à portée de main, pratiquement sans acte volontaire5. Le
Salon de l’érotisme ouvre ses portes pendant trois jours au Bourget. Quel est le but de tout cela ?
Sinon que la nudité de l’être humain et ses perversions passent pour une nouvelle forme d’art, « un
esthétisme » ! En suis-je conscient ? Si je suis conscient de ce mensonge je peux : -
Reconnaître que je ne suis pas aidé dans mon désir de pureté.
- Reconnaître que je ne dois pas rendre la société responsable de mes errances. Certes elle
m’influence, mais c’est moi qui fais ce que je veux dans mon appartement et qui regarde qui je veux
dans le monde !

5. Mesurer la conséquence de mes actes

J’installe le mal au lieu de l’écarter.


Accepter que le passage à l’acte6, ne soit pas un moyen de supprimer la tentation. On pense
parfois que consentir à la tentation, c’est la supprimer. Au contraire consentir au péché c’est
toujours l’installer, l’amplifier : « je vais manger la tablette de chocolat, comme cela je n’aurai plus
de tentation » ou « je vais avoir une relation sexuelle avec x, comme ça je serai déçu et ce sera
terminé » ou « Allez, allons-y ! Quelle différence cela fera-t-il ? Une fois de plus... Je serai alors en
paix, et je pourrai prier avec repentir. Dieu me sera plus proche, alors qu’il me semble si loin
maintenant ». On vomit un repas indigeste mais une image perverse s’inscrit dans la mémoire. Et il
est bien difficile de l’en purifier par la suite »7
Je n’arrive plus à rencontrer l’autre en vérité.
Toute perversion sexuelle trouve sa source dans l’imaginaire. Consentir à un désordre sexuel c’est
nourrir mon imaginaire d’images qui iront forcément contre la juste relation présente ou future.
Après tant d’images, de situations perverses, comment puis-je aimer l’autre en vérité sans en faire
un instrument de plaisir pour mes sens? Tous mes comportements d’auto-érotisme ou d’infidélités
ont tous pour conséquence de blesser mes rapports avec ma ou mon futur époux, voir de les
compliquer : que de mensonges, de stratégies, d’isolement pour arriver à ses fins !
Vivre chastement dans la vie ou le mariage, c’est protéger nos relations de l’égoïsme En effet dans
un comportement sexuel, rechercher simplement le plaisir pour soi, c’est descendre la pente du «
tout pour soi » c'est-à-dire tomber dans l’égoïsme en instrumentalisant l’autre. Il n’y a pas de raison
que cet égoïsme ne s’infiltre pas dans l’ensemble des relations interpersonnelles pour finalement les
détruire.
Je récolte la tristesse au lieu de la joie :
La luxure n’a jamais apporté la joie mais la tristesse. Il faut être conscient que la société affiche que
le bonheur passe par l’activité sexuelle. Non, le bonheur passe par l’amour qui est don de soi ! Il
nous faut faire la différence entre bonheur, plaisir et amour. Ce ne sont pas les rapports sexuels ou la
satisfaction sexuelle qui apporte le bonheur mais l’amour : « si le sexe apportait le bonheur, le
monde brillerait comme le soleil, au moins la moitié du temps »8.

6. Entrer dans un combat spirituel au lieu de se voir comme un ange.

Ep 6, 12 : Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter,
mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres,
contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes.

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Il me faut prendre conscience que je vis dans un combat spirituel. En effet, une des techniques
de Satan est de se faire oublier. Ainsi, mes perversions deviennent simplement l’objet de mes
déficiences psychologiques. Satan existe. Il est un ange qui ne supporte pas la matière, en particulier
le corps. Il cherchera à tout prix à nous faire chuter dans ce domaine là. Pourquoi ? Je relève trois
raisons :
1) Le corps est à l’image de Dieu. Jean-Paul II a magnifiquement expliqué comment la sexualité
était en elle-même, dans sa matérialité, signe de l’alliance et donc image de Dieu comme Etre de
relation9.
2) Le corps nous est donné pour donner la vie, c'est-à-dire être avec notre Père du Ciel co- créateur
d’une vie ; ce qui est impossible pour l’ange.
3) Dieu a pris un corps : le Christ s’est fait homme.
Prendre conscience que nous aurons toujours à vivre un combat, c’est être protégé d’une certaine
forme d’angélisme. La tentation demeurera, les renoncements seront toujours à répéter. Etre chaste
ce n’est pas « ne pas avoir de tentation », mais combattre les tentations qui demeureront. On se rêve
parfois ange. Lorsque les personnes disent avoir demandé la grâce de la chasteté, elles ont souvent
demandé la grâce d’être un ange, grâce qu’elles ne recevront pas. Cela ne signifie pas qu’elles ne
veulent pas pécher, mais qu’elles ne veulent pas être tentées10. Il nous faut pour cela Demander
l’Esprit-Saint, en particulier l’esprit de force. Ne rêvons pas, sur les questions de la sexualité il y
aura de toute manière toujours un combat puisque la sexualité est liée au don de la vie, c'est-à-dire à
ce qui en l’homme est ce qu’il y a de plus beau.

7. Accepter qu’il n’y ait pas de négociation possible.

Avant de passer à l’acte peccamineux, il y a toujours une phase de pseudo-raisonnement, de


justification : « la femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était

« Toute tentation surmontée est un grand acte d’adoration de Dieu » Faire face à une tentation
et ne pas chercher la voix de la facilité pour en sortir est une façon forte de reconnaître la
souveraineté de Dieu et du Christ, notre législateur et notre roi. Résister à la tentation signifie
chercher d’abord le Royaume de Dieu. Même si l’on rechute plus tard, on a accompli là un acte
d’adoration obéissante qui ne sera pas effacé11.
On veut rationaliser nos actes, les justifier, entrevoir un possible par le raisonnement : « elle a
besoin de tendresse », « Il est seul, son épouse ne l’aime pas », « je vais regarder la TV dans ma
chambre d’hôtel, c’est toujours bien de s’informer » ; « ce n’est pas si grave puisque je ne fais de
mal à personne » ; « Moi, chrétien engagé, je suis assez fort, je ne suis pas capable de tomber en
faisant cela »12. . On négocie par un raisonnement qui nous permet de trouver dans le péché une
justification pour le commettre. On s’autorise des situations qui au fond nous semblent
dangereuses : « Je la garde comme amie. Je l’aime beaucoup mais ce n’est que de l’amitié ». « Je
suis marié et je vais voir une femme qui est seule chez elle, avec qui finalement... » 13.
Dans ces situations osons « ne pas discuter ». Le péché n’est pas d’abord dans l’acte mais
dans la négociation qui le précède. Pour Eve, ce n’est pas d’avoir pris du fruit de l’arbre qui était
malsain mais d’avoir discuté avec le serpent, d’avoir prêté l’oreille. Ainsi évitons toute
imprudences. La première cause de l’adultère est l’imprudence.

8. Croire en la liberté.

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Choisir c’est renoncer : Il nous faut retrouver le sens de la liberté : La liberté n’est pas la
possibilité de tout faire, mais la possibilité de faire ce qui est bon pour moi. Ainsi la liberté implique
en elle-même, un renoncement, un deuil. Ainsi être libre, c’est sortir de cette alternative, de ces
possibilités infinies pour choisir le Bien qui me construit et construit mon couple.
Sexualité / amour / liberté : Attention l’activité sexuelle n’est pas de l’ordre de l’instinct, du
besoin « hygiénique ». Elle est une activité liée à l’amour et donc à la libre offrande de soi.
L’homme est un être composé d’un corps, d’une affectivité et d’une volonté. L’amour de l’autre et
donc la sexualité intègrent la dimension de la volonté et donc celle de la liberté.
On n’est pas libre, on devient libre !
La vertu s’acquiert. L’intégration de la sexualité n’est pas spontanée. « La maîtrise de soi est une
œuvre de longue haleine, poursuit le Catéchisme. Jamais on ne la considérera comme acquise une
fois pour toutes. Elle suppose un effort repris à tous les âges de la vie (Cf. Tt 2, 1-6). L’effort requis
peut être plus intense à certaines époques, ainsi lorsque se forme la personnalité pendant l’enfance
et l’adolescence » (CEC n° 1337-1345) »14
Pour acquérir cette liberté, pourquoi ne pas faire des petits actes de liberté, de tempérance comme le
jeûne15 en particulier dans les périodes où tout va bien pour nous

« Au moment d’une tentation violente, écrit Guy de Larigaudie, alors que la volonté se défibre et
que le corps tout entier s’alanguit prêt à céder, il est bon, pour témoigner malgré tout un peu
d’amour à Dieu, de s’obliger à une mortification minime : ne pas mettre le sel dans le potage trop
fade ou ne pas déplacer un objet qui vous gêne. Cet acte infime d’amour, mais qui demeure possible
dans la pire débâcle apparente de l’âme, est comme un appel de la grâce, et la volonté s’en trouve
raffermie »16

9. Vivre la rupture pour un meilleur bien

Vivre la rupture :
Puisque la négociation n’est pas possible. Il me faut fuir17, c'est-à-dire choisir la rupture. Je
dois rompre avec ce qui me fait chuter ou qui pourrait me faire chuter : je mets la TV ou Internet au
milieu du salon ; ou je supprime définitivement ce qui me fait chuter18. J’arrête de jouer à l’amitié
spirituelle avec mon (ma) collègue de travail alors que je brûle pour elle. Parfois il faudra même
changer de travail, surtout si j’ai succombé.
Si j’ai une tentation, je peux changer de lieu, descendre dans la rue et prier une dizaine pour le
quartier, changer d’activité, appeler un ami19, aller dans une église, prier dans ma chambre, aider
quelqu’un. J’essaye de nourrir mon imaginaire par une autre image. Dans la tentation de l’adultère,
je peux le dire à mon épouse ou mon époux : « ma secrétaire me plaît » ! et même « devenir
méchant » avec celui ou celle qui me séduit ou m’attire ; et ceci dès le départ.
Si je me considère comme trop aliéné par des pratiques sexuelles «non
avouables» (pornographie, infidélités régulières, obsessions...etc.) Je peux me faire aider
psychologiquement. Je relève un site : DASA : Dépendance affective et sexuelle anonyme :
dasafrance.free.fr ; info.dasa@ml.free.fr 06.70.10.60.07

Pour un meilleur bien :


Parfois nos chutes sont liées à notre absence de désir, de tension, de but. Je ne vivrais les ruptures
qu’en fonction d’un meilleur bien. Si je ne vois pas ce que je gagne dans le renoncement que ma
conscience me demande, alors pourquoi le vivre ? Ainsi il faut moins se focaliser sur ce qui ne va
pas dans notre imaginaire que sur ce que nous aimons et voulons vivre. En bref, lisons cette
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fiche une fois et passons à autre chose ! Ne faisons pas non plus de cette question une
obsession, ne mettons pas l’arbre de l’impureté au milieu du jardin ; nous passerions toute
notre vie à côté de l’Arbre de Vie qui doit être le seul situé au centre de notre vie.
Ainsi la grande arme contre l’impureté est la « passion ». Si nous ne sommes pas
passionnés20, ni par sa femme (son homme), ni par Dieu ou notre appel à la sainteté21, ni par le
monde, alors où trouverons nous notre plaisir, sinon là où il est le plus immédiat. Une vie doit
s’ordonner autour d’un centre. Pour l’homme, le centre est Dieu « puisque notre cœur est sans repos
tant qu’il ne demeure en Dieu »22. Il nous faut nous enraciner, approfondir notre union à Dieu afin
que nous puissions dire comme le psalmiste « Ta Loi fait mes délices » (Ps 118)23. Depuis combien
de temps n’ai-je pas fait de vraie retraite ? Par quel moyen je permets à Dieu de me nourrir ?
L’amour de Dieu s’incarne et se voit dans l’amour des autres24. Le meilleur remède à
l’impureté est la sortie de soi, en particulier dans le don de notre vie aux autres. Aimer l’autre, se
donner à l’autre est un moyen de se détourner de soi et de trouver la joie. Quels sont les lieux où je
me donne vraiment, où je sers le monde ?
Plus largement toute « sortie de soi », toute rupture avec ma forme « d’enfermement » me
protège. Ainsi puis-je dire que j’ai des vrais loisirs, autres que le cinéma ? Le sport a-t-il une
place dans ma vie ? Ai-je un contact régulier avec la campagne, la nature ? Ai-je le sens de la
générosité (financière) ? Est-ce que je sais m’occuper intelligemment lorsque je suis seul chez moi ?
La luxure nous éclate, nous morcelle à l’image de la pornographie qui utilise rarement le corps de
l’autre dans sa totalité. A l’inverse le don de soi nous unifie, nous remet dans notre vocation
première d’« être de don » : « Ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit qui
est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? Glorifiez donc Dieu
dans votre propre corps » (1 Co 6,19-20)
A partir de cette dernière réflexion, je peux réfléchir, afin de mieux comprendre le sens du corps, et
être ainsi à l’abri d’une mauvaise utilisation de mon corps et de celui d’autrui.25.

10. Croire aux armes spirituelles

La prière :
Le Christ propose à ses disciples, contre la faiblesse de la chair, l’arme de la prière : Mt 26, 41 :
Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible. ». Le
Christ lors des tentations au désert « se réfugie » dans la Parole de Dieu26. A l’inverse d’Eve, il ne
raisonne pas.
Dans et avant la tentation je peux dire la prière de Jésus « Seigneur, Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie
pitié de moi, pécheur ! ». La répétition de cette prière permet à l’esprit de penser à autre chose qu’à
la tentation qui est en train de l’obséder. Elle ouvre surtout notre cœur à l’action de Jésus et à
l’invasion de son Esprit27.
Si ma vie sexuelle est très « chahutée », je peux dans ma prière ou au cours d’une retraite,
faire ou refaire un acte d’offrande de moi-même, en particulier de ma sexualité. Je redis à Dieu mon
choix de le suivre jusqu’au bout dans l’état où je suis (marié, célibataire pour le royaume, célibat en
vue de...). Je vois les fruits de cette prière (consolation ou désolation)28. Si je ne suis encore que
fiancé, je dois normalement éprouver une vraie joie à tout donner à ma (mon) fiancé (e) à qui je
réserve mon corps.
Le sacrement du pardon.
- Dire son péché c’est déjà s’en éloigner, ne plus faire corps avec. C’est mieux le voir pour
mieux s’en séparer.

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- Le sacrement du pardon nous remet nos péchés, mais nous donne aussi une force. Il a un rôle
curatif mais aussi préventif. Certes la chasteté est une tâche mais elle est aussi un don dépassant nos
forces humaines. Dans le sacrement de la réconciliation, je reçois l’Esprit
Saint, comme don de force afin de vivre une meilleure maîtrise de moi-même (Ga 5,22) -
Dans le sacrement du pardon, il me faut essayer de regarder les circonstances de mon acte plus que
l’acte en lui-même. Qu’est-ce qui m’a poussé à tel acte ? Dans quelle situation étais-je? En ce qui
concerne le couple, regarder les carences affectives, la non
communication ou l’absence de satisfaction qui me fait aller ailleurs. Oser se faire aider. -
Enfin le sacrement du pardon, me permet de retrouver une véritable espérance sur moi- même, en
même temps qu’une profonde humilité : je ne me laisse pas effrayer par ma chute (espérance) et
j’arrête de m’idéaliser dans un perfectionnisme trop humain (humilité). Je m’accepte humblement
comme un être qui se construit par la grâce de Dieu au lieu de dire comme un mauvais perdant « je
ne suis pas parfait, autant ne rien être du
tout, autant être un vrai pécheur ! »
L’intercession des saints :
Je peux demander à Sainte Catherine de Sienne, Sainte Gemma Galgani29, Saint Augustin30 et
d’autres saints, leur aide. Dans ce domaine ils ont particulièrement combattu.
Regarder le Christ crucifié et adorer son corps eucharistique
"La sainteté, c'est suivre Jésus; tu n'y parviendras pas en luttant, mais en adorant. L'homme qui
adore Dieu reconnaît qu'il n'y a de tout puissant que Lui seul, il le reconnaît et il l'accepte,
profondément, cordialement. Dieu est. Cela suffit et cela rend libre. Si nous savions adorer, rien ne
pourrait véritablement nous troubler; nous traverserions le monde avec la tranquillité des grands
fleuves. Ne te préoccupe pas tant de ta pureté, de la pureté de ton âme; tourne ton regard vers Dieu,
admire Le, réjouis toi de ce qu'Il est, Lui, toute sainteté. Bénis le à cause de lui-même, ne te
demande pas si tu es avec Dieu. La tristesse de ne pas être parfait, ou de se découvrir pécheur est
encore un sentiment humain, trop humain. Il faut élever ton regard plus haut, beaucoup plus haut,
car il y a Dieu; l'immensité de Dieu et son inaltérable splendeur. Le coeur pur est celui qui ne cesse
d'adorer le seigneur vivant et vrai, car il prend
un intérêt profond à la Vie même de Dieu; et il est capable au milieu des pires misères et des pires
épreuves de vibrer à l'éternelle innocence et à l'éternelle joie de Dieu."

Eloi Leclerc, Sagesse d’un Pauvre.


Père Paul Dollié + pauldollie@yahoo.fr et www.asaintnicolas.com

« Flagellé, toute sa chair écorchée vive, Jésus nous sauve de nos recherches démesurées et
narcissiques de plaisir. Le visage couvert de sang et de crachats, « sans beauté ni éclat pour
attirer nos regards et sans apparence qui nous eût séduits » (Is 53,2), il purifie nos désirs de
séduction, guérit nos fantasmes d’un corps parfait et nous incite à chercher, chez les plus
défigurés de nos frères, sa Face adorable. En acceptant d’être déshabillé par les soldats (Mt
27,28), puis de se montrer dévêtu sur la Croix, Jésus consent à subir toutes les impuretés
dont le regard est la source première ; il crucifie nos voyeurismes. En méditant le second
mystère douloureux (la flagellation), nous demandons par Marie, reine de la pureté de vivre
chastement31. »

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Rencontre avec les jeunes fiancés
Discours du pape Benoît XVI
Place du Plébiscite, Ancône Dimanche 11 septembre 2011

Je suis heureux de conclure cette intense journée, point culminant du Congrès eucharistique
national, en vous rencontrant, comme pour confier l’héritage de cet événement de grâce à
vos jeunes vies. D’ailleurs, l’Eucharistie, don du Christ pour le salut du monde, indique et
contient l’horizon le plus authentique de l’expérience que vous vivez: l’amour du Christ
comme plénitude de l’amour humain. Je remercie l’archevêque d’Ancône-Osimo, Mgr
Edoardo Menichelli, pour son cordial et profond salut, et vous tous, pour votre participation
animée; merci encore pour les questions que vous m’avez adressées et que j’accueille,
confiant dans la présence parmi nous du Seigneur Jésus: Lui seul possède les paroles de vie
éternelle, paroles de vie pour vous et pour votre avenir!

Les questions que vous posez assument, dans le contexte social actuel, une importance
encore plus grande. Je voudrais vous offrir seulement quelques orientations pour une
réponse. Sous certains aspects, notre époque n’est pas facile, surtout pour vous, les jeunes.
La table est dressée et offre de nombreux mets exquis, mais, comme dans l’épisode
évangélique des noces de Cana, il semble que manque le vin de la fête. En particulier la
difficulté de trouver un travail stable recouvre l’avenir d’un voile d’incertitude. Cette
situation contribue à renvoyer le moment de prendre des décisions définitives, et influence
de façon négative la croissance de la société, qui ne réussit pas à mettre pleinement en
valeur la richesse d’énergies, de compétences et de créativité de votre génération.

Le vin de la fête manque également à une culture qui tend à se passer de critères moraux
clairs: dans la désorientation, chacun est poussé à agir de façon individuelle et autonome,
souvent dans les seules limites du présent. La fragmentation du tissu communautaire se
reflète dans un relativisme qui porte atteinte aux valeurs essentielles; les affinités de
sensations, d’états d’âme et d’émotions semblent plus importantes que le partage d’un projet
de vie. Les choix fondamentaux deviennent alors eux aussi fragiles, courant éternellement le
risque d’être révoqués, ce qui est souvent considéré comme une expression de liberté, tandis
qu’en réalité, cela en manifeste plutôt le manque. L’apparente exaltation du corps appartient
également à une culture privée du vin de la fête, car en réalité, elle banalise la sexualité et
tend à la faire vivre en dehors d’un contexte de communion de vie et d’amour.
Chers jeunes, n’ayez pas peur d’affronter ces défis! Ne perdez jamais l’espérance. Soyez
courageux, même dans les difficultés, en demeurant fermes dans la foi. Soyez certains que,
en toute circonstance, vous êtes aimés et protégés par l’amour de Dieu qui est notre force.
Dieu est bon. C’est pourquoi il est important que la rencontre avec Dieu, surtout dans la
prière personnelle et communautaire, soit permanente, fidèle, précisément comme l’est le
chemin de votre amour: aimer Dieu et sentir qu’Il m’aime. Rien ne peut nous séparer de
l’amour de Dieu! De plus, soyez certains que l’Eglise aussi est proche de vous, vous
soutient, ne cesse de vous regarder avec une grande confiance. Elle sait que vous avez soif
de valeurs, des vraies valeurs, sur lesquelles il vaut la peine de construire votre maison! La
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valeur de la foi, de la personne, de la famille, des relations humaines, de la justice. Ne vous
découragez pas devant les manques qui semblent effacer la joie de la table de la vie. Aux
noces de Cana, lorsque le vin vint à manquer, Marie invita les serviteurs à s’adresser à Jésus
et leur donna une indication précise:«Tout ce qu’il vous dira, faites-le»(Jn 2, 5). Conservez
précieusement ces paroles, les dernières de Marie rapportées dans les Evangiles, presque
son testament spirituel, et vous aurez toujours la joie de la fête: Jésus est le vin de la fête!
En tant que fiancés, vous vivez une période unique, qui ouvre à la merveille de la rencontre
et fait découvrir la beauté d’exister et d’être précieux pour quelqu’un, de pouvoir vous dire
mutuellement: tu es important pour moi. Vivez ce chemin de façon intense, graduelle et
authentique. Ne renoncez pas à poursuivre un idéal élevé d’amour, de reflet et de
témoignage de l’amour de Dieu! Mais comment vivre cette étape de votre vie, témoigner de
l’amour dans la communauté? Je voudrais vous dire avant tout d’éviter de vous enfermer
dans des relations intimistes, faussement rassurantes; faites plutôt en sorte que votre relation
devienne le levain d’une présence active et responsable dans la communauté. N’oubliez pas
non plus que, pour être authentique, l’amour exige également un chemin de maturation à
partir de l’attraction initiale et de la sensation de se«sentir bien»avec l’autre, éduquez-vous à
«aimer» l’autre, à«vouloir le bien»de l’autre. L’amour vit de gratuité, de sacrifice de soi, de
pardon et de respect de l’autre.
Chers amis, chaque amour humain est signe de l’Amour éternel qui nous a créés, et dont la
grâce sanctifie le choix d’un homme et d’une femme de se confier réciproquement leur vie
dans le mariage. Vivez ce temps de fiançailles dans l’attente confiante de ce don, qui doit
être accueilli en parcourant une route de connaissance, de respect, d’attentions que vous ne
devez jamais perdre: ce n’est qu’à cette condition que le langage de l’amour prendra toute sa
signification également au fil des années. Eduquez-vous également dès à présent à la liberté
de la fidélité, qui conduit à prendre soin l’un de l’autre, jusqu’à vivre l’un pour l’autre.
Préparez-vous à choisir avec conviction le«pour toujours»qui caractérise l’amour:
l’indissolubilité, plus qu’une condition, est un don qui doit être désiré, demandé et vécu, au-
delà de l’incertitude de toute situation humaine. Et ne pensez pas, selon une mentalité
diffuse, que le concubinage soit une garantie pour l’avenir. Brûler les étapes finit
par«brûler»l’amour, qui a besoin au contraire de respecter les temps et les différentes étapes
de ses expressions; il a besoin de laisser un espace au Christ, qui est capable de rendre un
amour humain fidèle, heureux et indissoluble. La fidélité et la continuité de votre amour
vous rendront capables également d’être ouverts à la vie, d’être parents: la stabilité de votre
union dans le sacrement du mariage permettra aux enfants que Dieu voudra vous donner de
grandir en ayant confiance dans la bonté de la vie. La fidélité, l’indissolubilité et la
transmission de la vie sont les piliers de toute famille, le véritable bien commun, un
patrimoine précieux pour toute la société. Dès à présent, fondez sur eux votre chemin vers le
mariage et témoignez-en également auprès des jeunes de votre âge: il s’agit d’un service
précieux! Soyez reconnaissants à ceux qui, avec engagement, compétence et disponibilité,
vous accompagnent dans votre formation: ce sont des signes de l’attention et du soin que la
communauté chrétienne vous réserve. Vous n’êtes pas seuls: recherchez et accueillez avant
tout la compagnie de l’Eglise.
Je voudrais revenir encore sur un point essentiel: l’expérience de l’amour possède en soi la
tension vers Dieu. L’amour véritable promet l’infini! Faites donc de votre temps de
préparation au mariage un itinéraire de foi: redécouvrez pour votre vie de couple la place
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centrale de Jésus Christ et du chemin dans l’Eglise. Marie nous enseigne que le bien de
chacun dépend de l’écoute docile de la parole de son Fils. Pour celui qui se fie à Lui, l’eau
de la vie quotidienne se change en vin, le vin d’un amour qui rend la vie bonne, belle et
féconde. En effet, Cana est l’annonce et l’anticipation du don du vin nouveau de
l’Eucharistie, sacrifice et banquet dans
lequel le Seigneur nous touche, nous renouvelle et nous transforme. Et ne perdez pas de vue
l’importance vitale de cette rencontre. Que l’assemblée liturgique du dimanche vous trouve
pleinement actifs: de l’Eucharistie jaillit le sens chrétien de l’existence et une nouvelle façon
de vivre (cf. Exhort. apost. post-syn. Sacramentum caritatis, nn. 72-73). Vous n’aurez alors
pas peur d’assumer la responsabilité exigeante du choix conjugal; vous ne craindrez pas
d’entrer dans ce«grand mystère», dans lequel deux personnes deviennent une seule chair (cf.
Ep 5, 31- 32).
Très chers jeunes, je vous confie à la protection de saint Joseph et de la Très Sainte Vierge
Marie; en suivant l’invitation de la Vierge Mère —«Tout ce qu’il vous dira, faites-le»— le
goût de la véritable fête ne vous manquera pas et vous saurez apporter le«vin»meilleur, celui
que le Christ donne pour l’Eglise et pour le monde. Je voudrais vous dire que je suis moi
aussi proche de vous et de tous ceux qui, comme vous, vivent ce chemin merveilleux
d’amour. Je vous bénis de tout cœur.

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Vivre ensemble avant le mariage

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Homélie du mariage d’Amalia et Benoit
Il est probable que ceux qui vous connaissent bien ne soient guère surpris que vous en
veniez aujourd’hui au cœur des choses. Ceux qui vous connaissent savent qu’au delà d’une
joie de vivre évidente et qui est probablement votre charisme à l’un comme à l’autre il y a
des choses que vous prenez très au sérieux et que vous avez pris très au sérieux le fait
d’échanger vos consentements aujourd’hui.

Mais ceux qui vous connaissent bien seront peut être surpris de l’itinéraire spirituel et
humain, les deux sont liés, qui vous permet aujourd’hui de vous dire oui. Cet itinéraire que
vous avez fait en profondeur, cet itinéraire que vous n’avez pas voulu faire simplement
comme deux jeunes qui s’aiment et qui se décident mais que vous avez voulu faire
vraiment, et j’en suis le témoin, comme deux chrétiens en marche et qui voulaient associer à
leur démarche d’amour le Christ lui même.

Vous nous emmenez au cœur des choses parce que l’évangile que vous choisissez est peut
être celui qui nous dit le plus de choses sur le mariage. Jésus, Lui même, parle du mariage et
lorsqu’il parle du mariage Jésus ne fait rien d’autre que de retourner au texte des origines,
au texte de la Création et qu’Il va citer. Ce que vous faîtes aujourd’hui, ça n’est pas d’abord
et avant tout une sorte de démarche spirituelle idéaliste ou bien encore simplement
religieuse, ce que vous faîtes aujourd’hui recouvre en profondeur votre état naturel
d’homme et de femme qui se sont trouvés et qui veulent fonder un foyer et une famille. Et
cette famille que vous voulez fonder, elle va reposer sur trois paroles que je voudrais
commenter avec vous, trois paroles que Jésus nous donne aujourd’hui. Trois paroles qui se
trouvent déjà dans le texte de la Genèse, qui se trouvent déjà au tout début, qui se trouvent
déjà au cœur de la Création et trois paroles qui vont nous aider aujourd’hui à réfléchir sur ce
que vous êtes en train de faire.

La première, c’est la suivante : Dans ce que vous faîtes, et c’est étonnant que la Bible
commence par dire cela, « l’homme quittera son père et sa mère ». Je sens tout de suite M
de Montebello me dire « on n’a pas dit la femme, on a dit l’homme quittera son père et sa
mère » « je suis sauf… » Sauf que je crois que les choses sont assez symétriques.
« L’homme quittera son père et sa mère » il y a beaucoup de choses à dire dans cette phrase
là. D’abord quitter ça veut dire se décider. Vous allez prendre un engagement. Le monde
moderne croit que le mariage, c’est la ratification des sentiments qu’on éprouve. Il croit
qu’on se marie parce qu’on s’aime et que ça suffit de se marier parce qu’on s’aime. Il croit
que l’amour, c’est simplement un sentiment même authentique même sincère que j’éprouve
pour l’autre, une sorte d’attirance et que cela justifie un petit bout de chemin ensemble.

Vous ne vous mariez pas parce que vous vous aimez. Vous vous mariez pour vous aimer.
Vous prenez une décision qui vous engage. Et c’est votre grandeur d’être capable de poser
une parole à laquelle vous croyez. Attention ! Certains pourront vous dire que vous êtes un
peu idéalistes, un peu jeunes et que vous vous donnez certes cette parole aujourd’hui
mutuellement et cet engagement mutuel parce que vous n’avez pas connu les vicissitudes de
la vie, la complexité de l’histoire et pourtant… C’est la grandeur de l’homme de conformer
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et d’être capable de conformer sa vie à une parole donnée. Aujourd’hui pour que cette
parole soit valide, vous le savez, il faut qu’elle soit libre et elle est libre parce que vous avez
cheminé ensemble certes, parce que vous avez parlé ensemble, parce que vous vous
connaissez et que vous ne trichez pas l’un vis à vis de l’autre, elle est libre parce que vous
n’êtes plus dans l’ordre de la séduction simplement mais dans l’ordre du choix et elle est
surtout libre, elle est surtout libre, cette parole, parce que vous avez compris que vous
n’épousiez pas ni le prince charmant ni la princesse de rêve, ne me fais pas les gros yeux
comme ça, Amalia, c’est vrai que c’est assez difficile à dire quand on les a tous les deux
devant les yeux…

Ca veut dire qu’on ne peut se marier librement que lorsqu’on a compris que l’autre ne serait
probablement pas l’idéal de ce que je pourrais attendre mais que je le prends comme il est,
avec ses fragilités, avec ce que je sais de lui et avec ce que je ne sais pas encore de lui. On
ne peut se marier aussi librement que lorsqu’on a compris que soi même, on était également
fragile et complexe et qu’on accepte de s’engager avec cela qu’on accepte de s’engager en
tant qu’être imparfait et qu’on accepte surtout qu’on jette sur vous un regard qui ne soit pas
un regard de perfection mais qui soit simplement un regard qui nous aime parce que c’est
nous.

Vous allez donc prendre très clairement cette décision de vous aimer et c’est une décision
libre. Du coup cette décision ; et vous avez un grand don de pouvoir le faire, c’est une
décision irrévocable. Elle est indissoluble parce que et notre monde aujourd’hui encore nous
ferait croire le contraire lui qui est si matérialiste et qui met derrière les mots des choses qui
ne sont pas des réalités car quand vous allez vous dire « je te choisis pour toute la vie » on
dit vraiment ce qui est. Que ce n’est pas simplement des mots qui seraient sans portée mais
que vraiment les mots que vous dîtes auront une vraie portée. Votre liberté, c’est de vous
donnez avec ce que vous êtes aujourd’hui.

Je voudrais continuer dans ce que Jésus nous dit aujourd’hui : « l’homme quittera son père
et sa mère » Ca veut dire qu’aujourd’hui, la solidarité majeure de votre vie, c’est l’autre, que
vous fondez un nouveau foyer et qu’il vous faut accepter pour cela que le foyer dont vous
venez, qui fait partie de votre histoire, qui fait partie de votre personne, que le foyer dont
vous venez devient, passe au deuxième rang par rapport au foyer que vous fondez et que
véritablement votre amour choisi, décidé, engagé aujourd’hui est un amour qui est premier
par rapport à l’amour que vos parents vous ont donné. C’est notre grandeur, de pouvoir nous
mettre dans ce chemin de pleine liberté. Cela ne veut pas dire qu’il faut nier l’amour que
vous avez reçu ni même continuer à le recevoir, mais cela veut dire qu’il faut que vous
soyez convaincus que cette famille qui est la vôtre est bel et bien votre nouvelle famille.

« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme » C’est beau, s’attacher à
sa femme… Derrière cela il y a certainement beaucoup de belles choses. D’abord, l’amitié
qui est la vôtre, ce n’est pas parce qu’on est amoureux que l’on n’est pas amis. Et ce n’est
pas parce qu’on est époux et épouse qu’on n’est pas amis. Faîtes des choses d’amis. Faîtes
des choses dans l’amitié. Faîtes des choses qui vont vous permettre de vivre les choses les
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plus simples de la vie. Aimez ensemble l’ordinaire de votre vie. C’est essentiel. Vous allez
bientôt partir et traverser l’atlantique mais votre voyage de noces n’est pas l’ordinaire de
votre vie à deux. Votre vie à deux c’est de vous attacher dans les petites choses de la vie.
Ensemble. Dans la qualité de dialogue que vous aurez l’un avec l’autre. Parlez-vous. Parlez-
vous beaucoup. Dîtes-vous les choses… je ne suis pas très inquiet sur le fait que vous allez
vous parler… Dîtes vous les choses les plus banales mais aussi les plus profondes et les plus
importantes. Le jour où vous vous arrêterez de vous dire un peu tout alors ça veut dire
que… la distance se prendra. Attachez vous l’un à l’autre aussi parce que la vie, je suis
désolé de vous dire ça le jour de votre mariage, mais… la vie n’est pas simple. La vie n’est
pas simple. Il y aura des épreuves que vous traverserez, je ne peux pas les savoir, je ne peux
pas les connaître, il y aura des épreuves qui seront à l’extérieur de votre amour, il y aura des
épreuves qui seront plus proches de votre amour, il y aura peut-être des moments où il sera
difficile de vous aimer l’un l’autre. Il y aura des épreuves que vous n’aurez pas choisies, qui
toucheront peut-être un enfant, qui toucheront peut-être le travail, qui toucheront peut-être
vos parents, qui toucheront peut-être votre famille, vos amis. Il y a des choses que vous
traverserez ensemble et en traversant ces choses là ensemble, ne vous laissez pas piéger.
J’entends par là : l’épreuve ne se vit jamais au même rythme entre l’homme et la femme.
Vous allez ressentir différemment les épreuves que vous allez traverser. Le travail d’unité,
d’attachement l’un à l’autre, c’est un vrai travail. De pouvoir écouter l’autre dans la façon
dont il reçoit l’épreuve de façon différente. De pouvoir décider de s’attacher à l’autre même
si on ne comprend pas la façon dont il réagit. Cela c’est le vrai travail d’attachement.

Attachez vous l’un à l’autre également, je vous l’ai dit, vous aurez des épreuves qui seront à
l’intérieur de votre amour. Il y aura des moments difficiles, il y aura des moments où vous
vous blesserez l’un l’autre. Sachez vous pardonner. Il ne faudra jamais que dans les
moments où les choses peuvent être plus conflictuelles, il ne faudra jamais qu’il y ait un
vainqueur et un vaincu. Lorsqu’il y a un vaincu, c’est le couple qui est vaincu. Du coup, il
faut que vous ayez beaucoup d’humilité, comme le disait la 1ère lecture que vous avez
choisie, pour vous pardonner l’un à l’autre. Pour être capable de vous demander pardon,
pour être capable de passer par dessus les choses qui vous séparent, pour être plus forts
encore.

S’attacher l’un à l’autre c’est aussi ne pas vouloir imposer à l’autre mon ego. Aujourd’hui
bien trop de couples commencent finalement une vie en se disant que l’autre est l’occasion
d’un épanouissement personnel. Vous ne vous mariez pas simplement pour que l’autre vous
apporte l’équilibre et l’épanouissement. Vous vous mariez pour donner. Pas pour recevoir.
Et c’est parce que vous donnez que vous recevrez. Vous vous mariez d’abord pour donner.
Ne soyez pas dans une course des ego. De celui qui aura raison, de celui qui aura l’ego le
plus fort, de celui qui va réussir à imposer son point de vue à l’autre. Ne parlez pas en terme
de concession. Lorsqu’un couple commence à parler en terme de concession, je te concède
ça, tu me concèdes ça, alors on est dans une espèce de troc qui est contraire à l’amour. Et les
décisions que vous prenez sont des décisions assumées par vous deux, non pas concédées
par vous deux. Et alors vous vous attacherez vraiment l’un à l’autre.

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Enfin, et troisièmement, l’homme et la femme s’attacheront l’un à l’autre et ils ne feront
plus qu’un. Vous avez, à partir de maintenant, une communauté de destin. Votre fidélité va
faire que vous avez cette communauté de destin forte. Cette communauté qui fait que vous
ne ferez plus qu’un, trouve son sommet dans le don de vos corps. Réciproquement vous
allez vous donner l’un à l’autre jusqu’à donner ce qui est vous-même c’est-à-dire votre
propre corps. Faîtes le, non pas en ayant un rapport au corps qui soit, ou à la fécondité, qui
soit de l’ordre du risque, du danger ou de l’instrumentalisation. Le don de vos corps l’un à
l’autre, c’est le sommet de l’amour que vous êtes capables de vous donner. Ce don de vos
corps, il est profondément, naturellement, substantiellement orienté vers le don de la vie.
N’en parlez pas comme si les choses devaient être dangereuses, risquées… On risquerait
d’avoir un enfant au mauvais moment, on risquerait d’avoir un enfant qui n’est pas comme
nous l’avons choisi, qui ne fera pas ce que nous avons choisi. Sortez de la mentalité
contraceptive de notre monde. Rentrez dans la mentalité de fécondité. Ayez par rapport au
don de la vie, confiance. Vivez dans l’espérance. Vous serez des parents ainsi qui ne
prennent pas la fécondité comme une sorte de dû, à tout prix sur laquelle je vais injecter mes
propres ambitions mais vous allez vivre la fécondité comme des êtres de réception. Vous
avez en vous la capacité de donner la vie en vous donnant vos corps réciproquement. Que
cette capacité de don de la vie, vous ayez toujours conscience qu’elle ne vient pas de nous.
Que vous serez les réceptacles d’un petit être humain, de deux petits êtres humains, de cinq,
de dix… de douze, je pourrais continuer à monter mais on s’arrête à douze ! C’est le record
dans l’assemblée…

Soyez ouverts profondément au don de la vie. C’est ainsi que vous éduquerez vos enfants,
non pas par la peur et le soupçon, non pas enfermés sur vos certitudes, mais que vous
éduquerez vos enfants comme deux êtres libres, dont la liberté, comme chacun de nous, est
une liberté blessée peut-être, limitée sans doute, fragile, complexe mais qui donne tout son
amour à une petite liberté qui est en croissance. Ayez une éducation à la confiance et non au
soupçon. Ainsi vous donnerez la vie, vous ne mettrez pas la main dessus. Et peut être du
coup, et la chose me semble importante aussi, si vous donnez vraiment la vie, alors, vous-
mêmes, vous grandirez auprès de vos enfants, parce que comme le dit Saint Augustin,
« faire grandir, fait grandir » . Vous serez plus grands encore quand vous serez père et mère
qu’en étant époux et épouse, et n’oubliez jamais que vous êtes père et mère parce que vous
êtes époux et épouse. Et que donc ce qui vous constitue, c’est toujours le lien conjugal, que
l’arrivée des enfants ne coupe jamais ce lien conjugal. Ne devenez pas simplement père et
mère en oubliant que vous êtes d’abord époux et épouse. Vos enfants se nourriront de
l’amour que vous vous donnerez l’un à l’autre, profondément et toute leur vie comme vous
vous nourrissez encore aujourd’hui de l’amour que vos parents se portent.

Peut être deux dernières choses qui me paraissent importantes avant de terminer cette
homélie. La première, c’est que votre amour aujourd’hui est étincelant. Il est un vrai
témoignage. Que cet amour ne… claque jamais au visage de ceux qui souffrent dans
l’amour. Vous avez autour de vous des gens probablement qui ont eu du mal à s’aimer, voire
des gens qui n’ont pas pu s’aimer et qui ont repris la parole qu’ils se sont donnée. Vous avez
des gens qui souffrent aujourd’hui autour de vous et vous en aurez toute votre vie, des
couples qui, au delà de la difficulté à s’aimer, sont éprouvés. Sont éprouvés par le deuil d’un
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enfant, sont éprouvés par une blessure secrète, sont éprouvés par un secret de famille
extrêmement lourd à porter, sont éprouvés par le manque de travail pour l’un ou l’autre.
Que vous soyez toujours attentifs et délicats envers ceux qui ont plus de mal que vous
aujourd’hui à s’aimer. Que votre amour ne soit pas une sorte de leçon jetée à la figure, mais
un amour humble, un amour simple, attentif, toujours attentif…

J’avais dit que j’avais de 2 messages à vous donner ? C’est le premier… Le deuxième
message… J’ai oublié et bien je vous le dirai tout à l’heure !

Benoît et Amalia, je voudrais terminer en vous souhaitant bonne route je sais que vous serez
heureux, je le sais profondément. De ce bonheur des gens qui s’inscrit dans la durée, de ce
bonheur de ceux qui sont attentifs l’un à l’autre. Continuez à rayonner de votre bonheur.
Votre amour n’est pas simplement une sorte de « petit événement ponctuel ». En s’inscrivant
dans la durée c’est un bonheur qui ne va cesser de s’approfondir, qui ne va cesser de grandir,
qui ne va cesser d’apporter des choses aux autres. Oui vraiment, Amalia et Benoît, merci
pour ce que vous nous donnez aujourd’hui, merci pour ce que vous nous donnerez tout au
long des jours que vous avez choisi de passer ensemble.
Amen

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Aimer en vérité : P. Potez

Conférence du Père François POTEZ – 11 février 2005 Cathédrale Saint Louis de Versailles

Mes petits enfants, dit Saint Jean, voyez quel grand amour nous a été donné pour que nous soyons
appelés enfants de Dieu, et nous le sommes ! Non pas, nous le serons, mais nous le sommes déjà !
J’essaye de penser tous les jours, et quand on accompagne des mourants, ça nous y aide, J’essaye de
penser tous les jours, en tout cas, tous les soirs, au moment où, à la charnière de ma vie, je serai
conduit par les anges à l’entrée de la salle du trône. Un jour, quand je serai mort, ce sera le jour de
la Rencontre. Je serai conduit, tout nu, et on m’ouvrera les portes, les anges m’accompagneront; et
dans la salle du trône, je verrai le trône, et sur le trône, quelqu’un. Ces images sont dans
l’apocalypse. J’espère de tout mon cœur, je le crois au fond de moi-même, que je le reconnaîtrai.

Et St Jean ajoute dans cette même phrase: « Mes petits-enfants, voyez quel grand amour nous a été
donné pour que nous soyons appelés enfant de Dieu ». Pour le moment, nous ne le connaissons
qu’imparfaitement, nous ne le connaissons que dans la Foi, mais ce jour là, nous deviendrons
semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. » Je le verrai face à face. Un jour, j’entrerai
dans le face à face d’Amour avec Dieu, et ce sera pour toujours. Dieu m’a créé pour ça. Dieu m’a
créé parce qu’Il m’aime, Il m’a aimé avant même que mes parents ne me conçoivent. Il m’a créé
parce qu’Il voulait me faire entrer au-dedans de son amour pour me regarder face à face. Et moi,
éternellement. Ça dure pas longtemps éternellement, il n’y a pas d’avant pas d’après. C’est un
instant fixé. Je le verrai tel qu’il est.

De temps en temps quand il y a un moment extraordinaire qu’on a envie de dire : « Oh là là, je


voudrai que ça dure toujours ». Vous en faites pas, ça viendra un jour, ça durera toujours !
Imaginez le moment le plus moment le plus beau, le plus intense, le plus extraordinaire que vous
pouvez connaître, c’est encore rien, mais rien ! St Paul nous dit que c’est de la gnognote à côté de
ce qu’on connaîtra quand nous le verrons tel qu’il est !

Dieu m’a créé pour le face à face. Et pour que je m’habitue au face à face, pour que je m’entraîne
au face à face, Dieu à fait l’homme, et non pas l’homme tout seul, il a fait l’homme à son image,
capable d’entrer dans le face à face, dans l’amour intelligent. Il m’a créé capable de désirer l’amour
et de m’y fixer. Mais il a créé l’Homme : Homme et Femme. Pour qu’au-dedans de ma nature
humaine, au-dedans de notre nature corporelle, nous puissions déjà avoir une expérience
réelle de ce qu’est le face à face.

Dieu a créé l’homme à son image, à son image il le fit, dit la Genèse, Homme et Femme, il les fit. Il
a constitué entre eux deux une espèce de complémentarité. L’Homme tout seul n’est pas encore à
l’image de Dieu, la Femme toute seule n’est pas encore à l’image de Dieu, c’est l’homme et la
femme ensemble, c’est l’union des deux qui est image de Dieu dans la perfection.

L’union des deux, la communion de l’Homme et de la Femme qui va jusqu’à cette communion
inouïe, impensable et pourtant que Dieu a inventé de la communion des corps. Cette communion dit
Jean-Paul II, qui a osé des formules nouvelles, qui a osé dire les choses avec les mots vrais, les mots
justes, les mots qui vont jusqu’au bout : « L’homme et la femme dans la communion de leur
amour, c'est-à-dire, l’homme et la femme unit dans la plénitude de la communion d’amour,
sont icônes de la communion des personnes divines » Vous vous rendez compte de ça ? C’est
prodigieux ! « On est vraiment une personne humaine quand on est entré dans le don réciproque de
soi. » Un homme qui n’a pas encore fait le don de soi- même n’est pas encore tout à fait à
l’image de Dieu, une femme qui n’a pas encore fait le don d’elle-même, n’est pas encore tout à
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fait à l’image de Dieu. Mais alors qu’est ce qu’on fait des consacrés qui sont tous seuls ? Mais ils
ont fait le don d’eux-mêmes ! D’une autre manière bien sur, mais ils ont fait le don d’eux- mêmes
soit directement à Jésus, soit aussi avec l’Eglise pour les prêtres. Il y a une communion parce que le
cœur est donné, on est entré dans cet échange, dans la réciprocité, dans la relation réciproque
d’amour, voilà ce que Dieu veut pour l’homme et la femme.

Finalement, je voudrais que vous reteniez ceci comme première pancarte : Je suis fait pour le face
à face, c’est pour cela que je m’entraîne avec l’adoration eucharistique, pour cela que j’entre
dans ce face à face silencieux, régulièrement, pour entrer dans Le face à face. Pour le moment,
c’est vrai, nous ne le voyions que dans la foi, cela demande des efforts, c’est difficile, mais c’est
pour m’habituer peu à peu à un don total, c'est-à-dire que moi je ne suis plus tout entier que don.
C'est-à-dire, tout entier tourné vers celui que j’aime, et pour que la vie humaine soit comme une
grande préparation à ce face à face, Dieu donne à l’homme de vivre cela dans sa nature humaine.
Finalement, voyez, l’homme à l’image de Dieu, c’est que dans la nature humaine et corporelle, il est
donné de vivre ce don de vivre ce don réciproque, comme au dedans de Dieu.

C’est superbe, c’est magnifique... Manque de pot, il y a le péché qui s’est mis là dedans, le péché
s’est mis la dedans et qu’est ce que ça fait le péché ? Ça a fait... ça aurait pu, si Dieu n’était pas
Dieu, faire capoter le projet d’amour de Dieu !

Qu’est ce que c’est que le péché ? Le péché a consisté précisément à vouloir quitter la relation de
don réciproque pour s’occuper de soi-même plutôt que de l’autre. Satan a réussi à faire croire à
l’Homme et à la Femme que Dieu était un gêneur dans l’Amour. Et qu’il fallait inventer
l’amour soi-même, qu’il fallait inventer le bonheur soi-même. Satan a fait croire que les
exigences que Dieu proposait à l’Homme, qui étaient en fait des exigences qui lui donnaient
d’être lui-même, l’exigence d’un amour échangé, que cette exigence là était une contrainte, et
qu’il fallait se libérer de cette contrainte pour inventer soi-même. Je dis sans cesse quand je
célèbre au mariage : « Est-ce que l’indissolubilité dans laquelle vous vous engagez est une
contrainte, mon Dieu, mon Dieu, on en a pris pour 50 ans, qu’est ce qu’on va faire ? Ou est-ce un
don de Dieu ? Mais l’indissolubilité est un don de Dieu, Dieu donne à cet amour d’être pour
toujours parce que lui peut, parce que lui est tout puissant.

Et Satan a réussi à faire croire à l’homme et à la femme, à nos premiers parents, mais finalement à
nous c’est la même chose, il a réussi à faire croire que Dieu, que l’Eglise, que les pères spirituels,
que les gens qui disent la morale de l’Eglise sont des gêneurs, que les exigences sont des
contraintes au lieu d’être des sources de libération. Une formule qui vaut ce qu’elle vaut, mais
c’est pour marquer les esprits : L’Homme et la Femme ont cru qu’ils pouvaient faire l’amour, ils
en sont morts. L’amour ne se fait pas, il se reçoit et s’échange, se transmet et s’est alors qu’il
porte la vie, c’est alors qu’il est fécond, c’est alors qu’il est réellement à l’image de Dieu.

Non, l’amour ne se fait pas, on reçoit l’amour pour l’échanger, pour le transmettre à travers des
gestes d’amour. On est dans le péché, le sentiment s’est emballé. Forcément la force qui nous tirait
vers le haut, la force qui nous emportait vers en haut, nous l’avons quittée. Tout s’est emballé !
Toute notre personne qui est unifiée par l’amour, par cette force qui vient de Dieu, qui retourne à
Dieu et qui nous traverse pour aller vers Lui, on a mis un isolant, et ben c’est le foutoir en nous.
Qu’est ce qui s’est passé ? Le sentiment s’est emballé, c'est-à-dire que le sentiment s’est déconnecté
de l’amour, la jouissance s’est déconnectée de l’amour, elle a été déconnectée du don. Au lieu que
la jouissance soit le fruit du don authentique, elle a été recherchée pour elle- même. Alors c’est
foutu !

Dans un monde comme le nôtre où on a systématiquement déraciné les piquets, les valeurs morales,
les exigences morales de l’amour, enlever tous les poteaux indicateurs ; Chacun fait son bien et son
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mal comme il veut, chacun invente sa morale comme il veut, chacun fait ce qu’il veut comme il a
envie. Ce qui est extraordinaire, c’est que dans ce monde où on a supprimé des repères moraux,
on n’a jamais été aussi culpabilisé qu’aujourd’hui. Quel poids d’angoisse et de culpabilité on
constate dans les cœurs ! Vous savez, les prêtres en font l’expérience tous les jours au travers de la
confession! Un cœur qui vient s’ouvrir pour dire cette difficulté, cette peine à aimer. Mais
pourquoi ? Pourquoi Satan alors qu’il nous a promis qu’on serait comme des dieux à inventer la vie,
pourquoi la vie s’est retournée ? Mais parce que c’est Dieu qui est la vie ! Si je quitte Dieu, je
quitte la Vie et si je quitte la vie, je crève ! Et Adam et Eve, quand ils ont péché et que Dieu est
venu se promener, prendre un petit frais avec eux, ils se sont planqués dans le buisson parce qu’ils
ont peur. La peur est entrée dans le monde avec le péché! Pas la crainte de Dieu, la peur. J’ai
peur de rater ma vie, j’ai peur d’être tout seul, j’ai peur de ne pas aimé, j’ai peur de ne pas aimer
comme il faut, j’ai peur de ne pas être comme il faut, j’ai peur, j’ai peur, j’ai peur ! Notre monde
est angoissé, il est affreusement angoissé. Pourquoi ? Pourquoi ? Parce que Satan a réussi à
glisser dans nos cœurs la peur de Dieu au lieu de la crainte de Dieu qui est une crainte
d’Amour. Au lieu d’accueillir l’Amour de Dieu pour le transmettre et pour l’échanger dans un face
à face, on a cherché à faire ça tout seul. Résultat : on s’est retourné sur nous même comme Adam et
Eve, on a découvert cette nudité honteuse, on a découvert qu’on était rien, qu’on était rien, qu’on
était incapable sans Dieu, qu’on est incapable d’aimer. Puisque Dieu est amour, comment voulez
vous aimer sans amour ? C’est pourtant ce qu’on essaye de faire.

L’amour est devenu difficile, l’amour est devenu ardu. L’amour est devenu le fruit d’un effort
constant. L’effort ? S’est de s’oublier soi-même, de se renoncer à soi-même pour se donner, pour se
redonner. Impossible sans Dieu impossible en dehors de la grâce de Dieu. J’aime bien cette
formule : « l’Amour vaut aujourd’hui ce qu’il me coûte ». Un amour qui ne m’a rien coûté, c’est
un amour qui n’a pas beaucoup de valeur. C’est une lapalissade ! Un amour qui vaut cher c’est un
trésor, pierre précieuse. Qu’est ce que le prix que je vais mettre pour l’amour ? C’est l’effort que je
vais faire pour renoncer à moi-même, pour donner quand même, pour renoncer à ce que j’aurais pu
prendre pour donner, alors l’amour redevient un échange où celui qui est l’objet de mon amour c’est
l’autre et non pas moi. Mère Térésa a une formule fulgurante : on est vraiment soi-même dans
l’oubli de soi-même. Et c’est pourquoi aujourd’hui l’amour se prépare, se gagne, se travail,
l’amour exige une longue préparation.

Cette communion d’amour entre un homme et une femme : image de l’amour qui est en Dieu,
image de ce que je découvrirai un jour : l’amour nécessite une longue préparation.

Quand les américains et les russes veulent faire un rendez vous spatial, le problème du rendez vous
spatial ce n’est pas de faire s’emboîter trois boulons, ça n’importe quel couillon est capable de le
faire sur la terre : il faut que les équipes au sol parlent la même langue, il faut que les ordinateurs
soit compatibles, il faut que les trajectoires soit concourantes, il faut, il faut, il faut... ça demande du
travail, ça demande de l’argent, ça demande un effort : alors le rendez-vous pourra se faire dans
l’espace. S’envoyer en l’air dans l’espace ce n’est pas si facile. Ca demande un effort, une longue
préparation et on voudrait aujourd’hui que ce soit tout de suite, comme ça en claquant des doigts. Et
après on pleure. Le plaisir se paye après. La joie se paye avant.

Oh c’est facile d’avoir une soirée de plaisir : il suffit de se laisser faire selon ses envies ; il suffit de
trouver un « partenaire » mais c’est facile. Mais bonjour la gueule de bois le lendemain matin. Si ça
n’a duré qu’un soir on pourra encore se récupérer. Mais la gueule de bois quand ça a duré 6 mois, 1
an, 3 ans, 15 ans, la gueule de bois est en forme de vie brisée, de vie cassée. On croyait pouvoir
faire une rencontre mais cette rencontre on ne l’avait pas préparée. Alors ce sont les plus
fragiles qui trinquent, ce sont les plus faibles : ce sont les enfants qui sont le fruit d’un amour parce
que Dieu a répondu à la nature humaine. Mais des enfants qui en réalité n’était pas le fruit d’un

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amour, mais qui était, pardonnez moi l’expression, comme un accident, quelque chose qui était en «
plus ».

L’amour se prépare. Un jour vous serez à ce jour où si Dieu vous appelle à cette vocation
magnifique, où vous vous donnerez définitivement. Jules voulez vous prendre pour épouse Julie
pour l’aimer fidèlement dans le bonheur et dans les épreuves tout au long de votre vie ? Oui. Et
vous Julie voulez vous prendre pour époux Jules pour l’aimer fidèlement dans le bonheur et dans les
épreuves tout au long de votre vie. Oui. Au nom du Seigneur je vous bénis et je vous déclare unis
par
le Seigneur dans le mariage. C’est extraordinaire un homme mûr, un homme qui sait ce qui
veut, un homme qui dit oui : c’est un homme qui devient libre.
Une jeune fille qui se donne tout entière, qui répond toute entière à cet amour, elle devient libre car
elle dit « Oui ». Mais si je demande « Jules voulez vous prendre pour épouse Julie » et qu’il me
répond « Oui j’ai envie, j’ai envie »... Oh va falloir encore attendre un petit peu, vous n’êtes pas
encore prêt : il faut passer de l’envie au désir. Il faut travailler votre cœur pour retourner cette
envie en désir de don. Ce n’est pas du tout la même chose. J’entendais hier, j’étais entrain
d’attendre quelqu’un, un garçon avec téléphone portable qui disait « Je t’aime, je t’aime, je t’aime...
» mais bon sang ce n’est pas de l’amour ! C’est lui qu’il aimait en faisant ça : il se grattait le ventre
et ça faisait chaud. Elle aurait pu poser le téléphone ça aurait fait le même effet.

Quelles sont les qualités d’un homme que j’attends ? Quand une jeune fille vient me parler pour la
première fois d’un garçon qu’elle a rencontrée, la première question que je vais lui poser : « Est ce
que c’est un homme qui sait se garder pour mieux se donner ? Est-ce que se garçon est fort :
fort dans sa tête, fort dans son coeur pour être maître de lui-même ? Qu’est ce que c’est qu’un
homme ? C’est une capacité de don. La vocation de l’homme c’est donner sa vie. Le modèle de
l’homme c’est le Christ qui donne sa vie. Y’a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour
ceux qu’on aime. Et donner sa vie ce n’est pas forcément facile : c’est une immense jouissance mais
pas forcément celle qu’on croit. C’est l’immense bonheur de se donner et de s’oublier mais c’est
pas forcément ce qu’on croit. Je suis en train de préparer des fiancés au mariage et l’autre jour le
garçon me disait, j’ai trouvé ça admirable, ils ont décidés de vivre dans la virginité jusqu’au
mariage, « Mon Père j’ai découvert ces dernier mois que les moments où elle est vraiment heureuse,
vraiment épanouie, les moments ou elle est vraiment elle-même : ce sont les moments où j’ai réussi
à m’oublier moi-même. Où j’ai réussi à oublier mon envie : à oublier mon corps, à oublier tout ce
qui travaille en moi pour être tout entier attentif à son cœur à elle : c’est superbe ! Mais qu’est ce
que ça demande comme effort. « Je pensais pas que c’était si dur, mais je pensais pas que c’était
si beau. » Est-ce que ce garçon que vous avez rencontré, mademoiselle, est un garçon qui sait se
garder pour mieux se donner ? Ou est ce que c’est un garçon qui est mou ?

Quand je pense q’il y a des gens qui pendant tout un carême cherche leur péché dominant. Moi je
vais vous dire, vous pourrez dès ce soir commencer à travailler. Les garçons, votre péché
dominant c’est tous le même : vous êtes paresseux, vous êtes mous, mous, mous. Ah ! de
l’énergie ! Il faut de l’énergie. Le péché dominant des garçons et des filles c’est qu’on est
orgueilleux : ça c’est la base, c'est-à-dire que l’on voudrait toujours être au centre. Après la
particularité pour les uns ou pour les autres. Du coté des garçons, c’est la paresse, la mollesse. On
arrive pas à se lever le matin, on a des pompes qui sont pas cirées, on fait pas son lit, on range pas
ses affaires. C’est terrible, terrible. Mesdemoiselles, mesdemoiselles ne commencez à vous
approchez d’un garçon que quand il sait cirer ses chaussures, quand il sait faire son lit le matin.
N’acceptez pas, n’acceptez pas de vous laissez pas approchez par un garçon... Je ris, je ris, mais je
ne ris pas. Mesdemoiselles, mesdemoiselles c’est vous qui êtes responsables de la force des
garçons. Soyez, soyez exigeantes avec eux...Soyez exigeantes mais du coup c’est une exigence
pour vous terrible, soyez exigeantes pour les aider à dire non parce que pour apprendre à dire
oui, il faut apprendre à dire non d’abord. Un homme est incapable de dire oui si d’abord il n’a
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pas dit non à ses envies, pourquoi ? Parce que je suis pêcheur, parce que je suis un fils d’Adam,
parce qu’il y a en moi des concupiscences comme dit Saint Jean et Jean-Paul II en a parlé beaucoup,
il y a en moi des trucs qui me collent à la Terre et il faut que je dise non à ces trucs là pour pouvoir
oui un jour à quelque chose qui est plus grand. Qu’est- ce qui va m’aider à ça ? Des filles qui sont
droites, qui sont belles, qui sont pures ; je le dirai tout à l’heure, un garçon au lendemain d’une
soirée qui vient me faire une confidence : « oh mon père j’ai rencontré une fille, j’ai pas envie de
toucher mais j’ai envie d’admirer, quand j’ai été près d’elle j’avais envie d’être moins grossier, je
me trouvais moins lourdingue » ; mais c’est fantastique ça ! C’est fantastique des garçons qui
aient, qui trouvent des filles qui sont exigeantes, exigeantes avec eux pour qu’ils soient forts,
première qualité ;
Deuxième qualité : que cela soit des garçons stables, qui savent ce qu’ils veulent, qui ne
changent pas d’avis comme de chemises, qui sont fixes sur une route. Des garçons qui ne savent pas
ce qu’ils veulent, mais c’est épouvantable ! Ils ne savent pas ce qu’ils veulent dans la vie, ils ne
savent pas ce qu’ils veulent dans leur métier, ils ne savent pas ce qu’ils veulent dans leur
personnalité... Et vous vous laisseriez épouser par un garçon qui ne sait pas ce qu’il veut dans la
vie ?! Vous vous laisseriez approcher, toucher, aimer par un garçon qui ne sait pas si demain s’il ne
va pas changer d’avis ?! Mais vous êtes inconscientes !

Je voudrais des garçons qui soient libres, qui soient libres ! C'est-à-dire qui aient choisi leur vie,
je veux ceci, c’est ça la liberté, c’est de pouvoir dire « je choisi ceci ». Je vais vous raconter une
histoire parce qu’elle m’a beaucoup frappé et c’était le commencement pour moi d’une longue
réflexion sur le sujet : j’ai été, que certains d’entre vous le savent sans doute mais peu importe, il se
trouve que j’ai été officier de marine avant, avant d’être prêtre, et j’ai eu la chance immense et j’en
remercie le Bon Dieu tous les jours de ma vie d’avoir commencé à Tahiti ; super, cocotiers, riné
(25°44), vahiné, plages de sable blanc, youkoulélé, machins, vous voyez... Et puis j’avais un
matelot que j’aimais bien parce qu’à ce moment là j’étais célibataire ; mais maintenant je ne suis
plus célibataire, je suis marié et je suis bien marié autrement que les autre mais bien marié, marié
directement avec le Bon Dieu, avec l’Eglise ; donc j’étais célibataire, j’avais tout mon temps,
j’emmenais les garçons faire des trucs dans les montagnes c’était bien, puis je vois un garçon qui
était clairon. Moi j’étais responsable de la garde d’honneur, ce garçon était clairon et puis depuis
quelques semaines, je voyais qu’il filait un mauvais coton et un matin : garde d’honneur, le clairon
n’est pas en poste. Je le fais demander ; il était démâté, pas dans l’axe, à l’horizontal dans sa
bannette alors je, j’attends qu’il soit un peu remis en état, je lui passe un poil maison parce que c’est
mon métier et une fois mon poil (26°35) donné, j’ai dis : « maintenant ce n’est plus l’officier qui
parle mais c’est moi : t’es en train de filer une route qui n’est pas la bonne, t’es entrain de déconner
». (Grognements de mécontentements) « Lieutenant, j’ai bien droit de faire ce que je veux ! » « Oui
mais bien sûr que tu as le droit de faire ce que tu veux » « Lieutenant c’est ma vie privée, vous
n’avez pas le droit ! ». « Bien sûr c’est ta vie privée mais au nom de l’amitié j’ai tous les droits, je te
dis que tu déconnes ; elle est sûrement très bien ta Vahiné, elles sont toutes supers mais à voir ta
gueule, je pense que tu es en train d’être sur une route qui descend et pas une route qui monte ». «
Lieutenant, j’ai droit de faire ce que je veux, je suis libre ! » Ah, je lui dis : « j’aimerais bien que tu
sois libre mais je ne suis pas sûr que tu le sois » et je le vois baisser le nez et il me dit : « Lieutenant,
c’est plus fort que moi, j’ai craqué ! » « Ah ! » je lui dis, « ça, ça m’intéresse alors... Tu me dis que
tu es libre, je ne demande pas mieux, c’est même exactement ce que je te demande et tu me dis que
tu as craqué donc tu n’es pas libre ! Il y a quelque chose en toi qui a été plus fort que toi ! Qu’est-ce
qui a été plus fort que toi ?! C’est ta carcasse ?! Ta carcasse t’a entraîné mais je ne te condamne pas,
je ne t’en veux pas ! C’est normal qu’un garçon au début sente des pulsions, sente des désirs, sente
un corps qui ait envie de s’exprimer, c’est normal ! Tu es fait pour ça, tu es fait pour aimer, tu es fait
pour donner et tu es fait pour donner aussi avec ton corps ! Mais si ton corps t’entraînes sans que tu
aies décidé toi dans ton cœur et dans ta tête, alors tu n’es pas libre ; et tu seras malheureux toute ta
vie et tu rendras cette fille, toute vahiné qu’elle est ; tu la rendras malheureuse ! ». Je voudrais des

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garçons libres mais pour des garçons libres il faut apprendre à dire oui et pour leurs
apprendre à dire oui il faut apprendre à dire non.

Vous avez une bonne occasion d’entraînement pendant le carême, dire non à des petites choses, dire
non à 10 minutes quand c’est pas une heure ou trois heures de télé ou d’internet, dire non à une
cigarette, dire non à un verre de vin, dire non à une soirée, dire non à ... Je ne sais pas moi ?!

Renoncer pas par le plaisir de renoncer (...) ! « Mais mon père, il n’y a pas de mal à se faire du bien
», certes ! Mais il y a beaucoup de bien à renoncer à des choses bonnes pour des choses encore
meilleures ! « Mais mon père ces choses ont été faites par le Bon Dieu, elles sont bonnes ?! » Oui !
Elles sont bonnes ! Mais moi, je voudrais encore meilleures, et pour le « encore meilleures » il faut
que je monte au dessus de ces désirs qui sont encore des petits désirs et qui sont des désirs qui
risquent de me faire tomber, des désirs qui m’abolissent, des désirs qui me fragilisent. On ne peut
donner que ce qu’on possède et si on veut se donner il faut se posséder un minimum ; c’est jamais
fini, c’est jamais fini ; mais un minimum, un certain équilibre, une certaine joie dans cette vertu,
dans cette exigence.

Qu’est ce que c’est qu’une fille, une jeune fille ? Qu’est ce que c’est qu’une femme ? Qui est prête à
dire oui ? Quelles sont les qualités d’une fille ? Un garçon qui vient me voir et qui me dit qu’il a
rencontré une jeune fille et qui me demande ce qu’il en pense, la première question que je vais lui
poser c’est : «a-t-elle un cœur dans lequel tu trouveras de la place ? Y a t il de la place dans son
cœur ? » Qu’est ce que c’est qu’une femme ? Si un homme c’est une capacité d’amour pour se
donner : l’homme est tout entier construit jusqu’en son corps extérieur pour donner hors de lui-
même, pour se donner. La femme c’est tout l’inverse, elle est tout entière réalisée, toute entière
faite et pensée par Dieu, jusque dans son corps pour accueillir, pour recevoir et pour féconder
au-dedans avant de redonner.

Et avant que son ventre soit prêt, ses entrailles soient prêtes à enfanter en fécondant le don de la vie
il faut que son cœur soit prêt. « Y a-t-il de la place dans son cœur ? » Est-ce que cette jeune fille a
une vie intérieure ? Est-ce que c’est une minette extérieure : toute entière tournée vers l’extérieur ;
toute entière attentive à l’effet qu’elle produit. Alors détourne toi car c’est une fille qui te feras du
mal : elle t’attirera et elle te fragilisera. Est-ce que c’est une fille qui va te faire rentrer en toi-même
parce que c’est une jeune fille silencieuse, une jeune fille paisible. Une jeune fille où il y a de la
place. C’est ce que je demande le plus aux hommes quand ils vont se marier. Et quand il y a des
difficultés, des discernements difficiles aux cours des fiançailles, je reviens sans cesse à cette
question : « est ce que tu trouveras ta place en elle ? » « Est-ce que son cœur est libre ? »

Le défaut des garçons, vous vous rappelez, c’était la mollesse et la paresse. Vous savez le défaut
des filles ? C’est qu’elles sont compliquées ! Elles sont compliquées. Les confidences des garçons
de temps en temps, des fiancées : « Mais qu’est ce qu’est-ce que c’est compliquées les femmes » Et
excusez moi, mais c’est un peu vrai ! Parce que ça s’embrouille : elles ont le cœur plein de nœuds,
plein d’embrouillaminis et y a des fils qui sont tout emmêlés : alors y’a plus de place.
Elles ont du sentiment à revendre, mais un sentiment où elles voudraient s’exprimer. Au lieu
d’accueillir, elles ne pensent qu’à regarder vers l’extérieur.
Messieurs si vous vous intéressés à une jeune fille, venez voir dans la chapelle ou dans une église
comment elle se tient, regarder à la piscine ou à la plage comment elle met en valeur son corps. Est-
ce que c’est une fille qui cherche à briller, qui attire les papillons ou est ce que c’est une fille qui est
belle : belle par ses yeux, son regard, belle par son coeur ? Et messieurs il revient à vous cette
responsabilité d’aider les jeunes filles à se simplifier.

Il y a des filles qui a 18 ans ont déjà un cœur plein : encombré. Encombré de téléphone, encombré
de mails, encombré de messages, encombré... Et elles écrivent et des pages et des pages, des pages
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et des pages ! Les garçons ça écrit pas assez, les filles ça écrit trop. Elles font des romans. Il faut
simplifier les jeunes filles.

Messieurs comment faire pour simplifier ? Il faut simplifier les filles en vous retenant de jouer
avec elle. Messieurs si vous jouez avec elles : c’est facile pour les garçons de jouer : un petit jeu et
on s’en va. Et vous les garçons vous serez moins marqué qu’elles. Elles, elles peuvent être
marquées à vie, à vie ! Vous les garçons pour les aider : faut pas jouer parce que si vous jouez, vous
excitez leurs sentiments, vous excitez ce qui est compliqué en elles : elles sont troublées. Et une fille
troublée c’est quelque chose de terrible, elle souffre de son trouble, elle ne sait plus où elle en est,
elle ne sait plus si elle aime, si elle aime ou pas, si elle aime un peu ou beaucoup, passionnément ou
pas du tout ; elle ne sait pas et elle ne peut pas savoir parce que vous les garçons vous les en
empêchez !
Je voudrais, je voudrais pour vous Messieurs des filles de lumières, des filles transparentes ; des
filles qui laissent transparaître cette lumière pour aider les garçons à être forts. Aujourd’hui nous
fêtons Notre-Dame de Lourdes, quel modèle pour vous Mesdemoiselles : « Je suis Immaculée
Conception », la simplicité incarnée ; l’œuvre de Dieu, le projet de Dieu parfaitement réalisés : c’est
pur comme du cristal, c’est transparent, ça sonne d’un tintement absolument parfait. Oui ! Il y a des
jeunes filles comme ça et c’est une merveille ! J’en connais, j’en connais des jeunes filles qui sont
belles, qui sont belles dans leurs regards, qui sont belles dans leurs attitudes, qui sont belles dans
leurs réponses, qui sont belles dans leurs attentes, qui sont belles dans leurs patiences, qui sont
belles dans l’espace qu’elles ont creusé dans leur cœur.

Alors pour vous ensemble, les uns et les autres, l’amitié doit peu à peu construire, l’amour se
prépare longuement, l’amour a des exigences formidables, l’amour se gagne, l’amour se
creuse, l’amour s’enracine mais pour ça il faut d’abord passer par cette étape essentielle de
l’amitié. Des belles amitiés entre garçons et filles, j’y crois ! J’y crois résolument ! Je suis sûr que
c’est possible ! Et moi-même j’en ai eu l’expérience et j’en remercie le Bon Dieu tous les jours ; des
belles amitiés garçons et filles. Des belles amitiés qui sont pures ou il n’y a pas de sous entendus, ou
il n’y a pas de recherche par dessous, ou il n’y a pas de, de, de gnan gnan, de quand quand, de qui
qui, de cu cu, de machins. Des amitiés pures, c’est ça qui structurent des personnes, c’est ça qui
structurent l’amour.

Il y a quelques années, on en a reparlé il y a quelques semaines je crois parce qu’il y avait une
conférence à Gobé pour l’anniversaire du tremblement de terre qu’il y avait eu à Gobé, vous vous
rappelez de ce tremblement de terre au Japon ? Vous étiez peut-être très jeunes, je ne sais plus en
quelle année c’était. Ce tremblement de terre m’avait beaucoup frappé parce qu’on avait vu des
images à la télévision : tous les immeubles qui était construit en béton bien armé étaient restés
intacts, tous les immeubles construits en béton non armés : plus rien. Et puis j’avais vu aussi
quelques années plus tard un tremblement de terre à Taiwan on avaient vu, j’ai cette image dans la
tête, un énorme gratte-ciel, un énorme building qui était tombé à plat, il était intact mais à
l’horizontal. Il n’avait pas de fondement et pas de racine. Et c’est à ce moment là que j’ai construit
cette petite formule que décidément je crois très juste : « l’amitié est à l’amour ce qu’est
l’armature est au béton armé ». Un amour sans amitié, vient le premier tremblement de terre et il
n’y a plus rien. Un amour construit sur une amitié forte, une amitié solide, une amitié réellement de
confiance réciproque : ça c’est un amour qui traversera tous les tremblements. Oh, il y aura peut-
être un peu de crépi à refaire sur la façade mais ça c’est pas grave, il faut bien de temps en temps
ravaler la façade dans la vie, c’est normal. Mais les structures resteront fortes !
L’amitié, voyez, est une relation réciproque. Quelle est la différence essentielle entre l’amitié et
l’amour ? Souvent vous êtes paumés sur cette question là car vous ne savez pas comment vous y
prendre ! Je ne vais pas vous faire un cours de philo, cela serait beaucoup trop long, je n’ai pas le
temps ce soir et puis ce n’est pas l’objet de mon truc. Qu’est-ce que c’est la différence essentielle
entre l’amour et l’amitié ? C’est que l’amitié c’est une relation réciproque entre deux
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personnes, une relation réciproque de confiance entre deux personnes ; il peut y avoir des
amitiés entre les garçons, des amitiés entre les demoiselles, filles, jeunes filles, des amitiés entre les
garçons et filles. Il peut y avoir des amitiés de plusieurs sortes, il peut y en avoir qui durent pas
toujours, il y en a qui durent toujours ; les vraies, celles dont je parle sont des amitiés qui structurent
la vie c'est-à-dire des amitiés qui durent toujours. Moi j’ai connu quand j’avais votre âge des amitiés
qui sont encore pour moi la trame de ma vie ! J’ai connu, à la marine ou ailleurs peu importe, dans
mes études, des amis, des hommes avec qui j’ai eu des amitiés d’hommes qui ont structuré ma vie :
on a sauté en parachute ensemble, on a fait de la plongée sous-marine, volé en je ne sais pas quoi,
on a parcouru le monde ; ça, ça construit la vie ! Mais il y a des jeunes filles avec qui j’ai dansé des
valses extraordinaires, avec qui j’ai passé des moments fantastiques ; ces amitiés là ont structuré ma
vie ! J’en remercie le Bon Dieu tous les jours ! Il y a quelques jeunes filles que je garde dans le
cœur et dans la mémoire comme dans des étoiles dans mon ciel, elles m’ont appris ma vie
d’homme, elles m’ont appris la virilité, elles m’ont appris l’esprit de décision, elles m’ont appris à
danser. Mais c’est beau ! Je refuse absolument à un garçon l’entrée au séminaire s’il ne sait pas
danser la valse et s’il n’a pas eu une réelle expérience pour savoir ce que c’est que la virilité ! Et il
ne sait pas ce que c’est que la virilité s’il n’a pas eu l’expérience de l’harmonie du masculin et du
féminin : c’est absolument essentiel dans une vie !
Mais toutes les amitiés ne se transforment pas en amour conjugal, l’amitié c’est la trame de
fond, c’est la structure ; j’ai eu la chance, c’est vrai et j’en remercie le Bon Dieu mais le Bon Dieu
m’a donné ça pour que je puisse vous aider, j’ai eu la chance de connaître des amitiés où nous
avions aussi des moments de soirées dansantes et puis où on ne dansait pas que des bêtises, on
dansaient des vrais trucs : la valse bien sûr et puis le tango, le paso, la bourrée, le, le, le... Ça c’est
de la danse bon sang ! Le rock pour s’amuser de temps en temps mais pas seulement. La danse où il
y a de l’harmonie, la danse où il y a du rythme, la danse où il y a de la beauté ! Et puis de la danse
où on s’amuse et où on fait pas seulement un exercice physique ou de prouesses techniques ! Des
amitiés vraies ; dans nos soirées dansantes de temps en temps on s’arrêtait pour chanter ensemble et
puis quand c’était fini, je sais que cela va vous paraître complètement cinglé mais tant pis ! c’est
comme cela qu’on faisait, quand c’était fini vers deux heures du matin on faisait la prière ensemble
parce que nos amitiés étaient vraies. Pourquoi vous ne le feriez vous pas vous ? Pourquoi ne le
feriez pas de temps en temps ?! Au lieu de faire ces espèces de trucs déchaînés qui n’ont ni queue ni
tête ?! Pourquoi ne feriez vous pas de temps en temps des vraies soirées d’amis, d’amis purs, d’amis
saints, d’amis de Dieu, d’amis enfants de Dieu ? D’amis comme Jean- Paul II nous le demande :
bâtisseurs de civilisations de l’amour ! Exigeants ! Exigeants ! Mais c’est possible, non de non ! Il
suffit de décider, il suffit d’être un petit groupe décidé ; et vous êtes là un immense groupe décidé !
Allez-y lancez la mode, vous êtes forts ensemble !

Pas trop tôt, parce qu’il y a un âge pour tout, un âge viendra, un moment viendra où vous
pourrez dire oui pour toujours mais aujourd’hui vous êtes vous à l’âge de la construction des
amitiés. Les garçons, il faut que vous appreniez à dire oui, il faut que vous appreniez à vous
décider. Vous, Mesdemoiselles il faut que vous appreniez à patienter. Toute l’éducation revient à ces
deux questions. Il faut apprendre aux garçons à se décider et aux jeunes filles à patienter. Et
plus les jeunes filles sont impatientes et plus les garçons sont indécis ! Et plus les garçons sont
indécis et plus les jeunes filles sont impatientes ; et c’est comme ça qu’on a des jeunes gens de
30-35-40 ans qui ne sont toujours pas décidés avec des filles qui pleurent parce qu’elles n’ont
toujours pas trouvé.

Pourquoi ? Parce qu’on a commencé trop tôt. Parce qu’on a cru qu’on pouvait faire des liens
d’amour alors qu’on en était encore à la fondation. Et quand on fait les
fondations d’une maison, on ne voit pas encore les fenêtres ! Mais on sait bien que les fondations
sont essentielles sinon on est comme cet immeuble en Corée, pouf, il est intact mais à l’horizontal,
il ne sert plus à rien, on ne peut plus l’habiter. Il faut des relations claires. Mesdemoiselles s’il vous
plaît, laissez le temps aux garçons de savoir ce qu’ils veulent. Vous êtes mures plus tôt qu’eux et
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c’est normal, le Seigneur l’a voulu comme ça parce que vous êtes là pour les aider ; Dieu a donné
Ève à Adam pour qu’il réalise ce pour quoi il était fait, et il est fait pour se donner. Il faut que lui, il
ait en face de lui une jeune fille pour comprendre sa vocation : sa vocation c’est le don ! Les jeunes
filles doivent patienter pour laisser le temps au garçon de savoir ce qu’il veut ; il y a des
garçons qui sont déjà bras dessus- bras dessous avec une petite amie, ils ont même pas répondu au
Bon Dieu pour savoir la question essentielle de leur vie : que vas-tu faire de ta vie ? Comment vas-
tu répondre à la vocation de ta vie ? Ils ont les yeux qui tournent comme ça dans les orbites parce
qu’il y a une fille qui leurs font les yeux doux ! Mesdemoiselles ce n’est pas bien, laissez aux
garçons le temps, laissez le temps aux garçons de se lancer dans la vie. Je vois des garçons qui sont
des garçons qui sont des garçons biens, des garçons forts, qui ont des tripes ; ils sont comme des,
quand j’étais petit je faisais des bêtises en classe, c’était un jeu très amusant, vous savez vous
prenez un gros hanneton et un cerf-volant, vous savez les gros insectes qui font pffffff quand ils
volent et vous lui percez la queue avec un fil de pêche très fin et puis vous l’attachez à un bureau, et
puis pffffff et il vole comme ça dans la classe ; j’ai de temps en temps des garçons qui sont eux
aussi comme ça : qui volent et ils ont un fil à la patte ! Et au lieu de s’en aller loin, haut, pour voler,
pour avoir une grande vue sur le monde, sur leur vie, sur leurs exigences ; ils sont arrêtés, ils ont des
vies petites. C’est épouvantable des vies petites, il faut avoir une vie grande ! Ils pourraient rendre
heureux une femme, construire une famille forte ! Et au lieu de ça, zéro. On fait des petits sauts de
puces, on est diminué, pourquoi ? Parce que des garçons qui pourraient prendre de l’ampleur, et
c’est vous Mesdemoiselles qui en tireriez les bénéfices, des garçons qui sont collés, attachés avec un
fil à la patte.

Pas trop tôt, pas trop vite ; le temps ne respecte pas ce qu’on fait sans lui. Ce n’est pas moi qui
l’ait dit mais je trouve cette formule est belle. Cette formule là
je ne l’ai pas inventé. Le temps ne respecte pas ce qu’on fait sans lui. Aujourd’hui dans notre
monde, on a une formidable illusion du temps réel, on veut tout tout de suite ! On a des moyens de
communication temps réel : on t’envoie un mail il faut que tu répondes dans la seconde, eh oh s’il te
plaît ! Un moment ! On ne sait pas prendre le temps des choses, on ne sait pas prendre les temps des
conversations, on ne sait pas prendre le temps des silences, c’est pour ça que les conversations
téléphoniques sont épouvantables ! Épouvantables ! Les conversations téléphoniques empêchent le
silence ! Or c’est le silence qui est le plus important dans une conversation ! Le silence ou on laisse
descendre, le silence qui dure des jours, des semaines, parfois des mois pour que ça décante, il faut
laisser décanter. Le bon vin, il faut qu’il vieillisse, il faut qu’il mûrisse, il faut qu’il décante.

Il y a des garçons et des filles qui se rencontrent à une soirée, dès le lendemain matin, ils se
retéléphonent pour se voir le soir ! Et on commence les confidences, et on a déjà fait des nœuds
principaux qu’on ne pourra plus défaire après ! « Mon père, est-ce qu’à 17 ans, à 19 ans ; on peut
savoir si c’est la femme de ma vie ? ». Mais non ! On ne peut pas savoir, c’est pas grave, ce
n’est pas épouvantable ! On ne peut pas savoir ! Peut-être ?! Peut-être ?! Mais peut-être pas ?!
Comment je saurais ? Plus tard, en te gardant, en menant ta vie. N’entre pas, n’entrez pas trop
vite dans les confidences, n’entrez pas dans les nœuds qu’on noue, qu’on serre pour être sûrs qu’on
ne pourra plus les défaire ! Et puis un jour on dira, « bah de toute manière, mon père on ne peut plus
faire autrement ! » Ah, et donc on n’est pas libres ? Eh ben non, on a créé des liens, des liens
affectifs, des liens peut- être corporels et sexuels qu’on ne peut plus défaire. La machine s’est
emballée, la bouilloire boue à gros bouillons, on ne sait plus ce qu’il y a dedans ! On a le nez sur le
carreau, on ne voit plus ce qu’il y a sur le carreau. Pas trop vite ! Pas trop vite, les confidences !
Un temps viendra pour les confidences. Les confidences, je les réserverai à celle qui sera le trésor de
ma vie, je les réserverai à celui qui sera le trésor de ma vie ! Il faut passer de la confidence au secret
mais pour qu’il y ait secret, il faut qu’il y ait de la place pour le secret. Est-ce que vous êtes
capables de garder un secret ? Est-ce que vous êtes capables de garder les secrets ? Ça c’est la
grande manière de vérifier si on est capable de prendre le temps. Garder un

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secret qu’on ne dira à personne, qu’on garde le temps qu’il faudra. Je connais des garçons qui ont
patienté plusieurs années avant de dire à une jeune fille ce qu’il éprouvait pour elle parce
qu’ils ne savaient pas encore comment orienter leur vie profondément ; ils se sont gardés, ils
n’ont rien dit, ils n’ont rien fait qui aurait pu prêter à confusion ! La première devise du bon
soldat ! Vous savez ce qu’on apprend au premier stage de caporal ? Moi, je suis passé par là ;
premier stage, première devise : voir sans être vu ! Un garçon me dit « j’ai rencontré une fille », «
ouhhhhhhhhh », « qu’est-ce que je fais ? ». « Planque toi, regarde, ne te montre pas, ne te dévoile
pas ».

Mais il y a des garçons qui dès la première soirée, ils ont dit : « oh, je t’aime ! Je crois bien que
c’est plus que de ‘l’amitié ! ». « Bah, tu parles ; l’amitié il n’a pas même pas eu le temps de la
faire ! ». « Je crois que je t’aime », eh alors ? Qu’est- ce qu’on va en faire ? On va se marier ? Oh,
non, ce n’est pas encore l’âge ! Alors qu’est-ce qu’on va en faire ? « On va cheminer ensemble ».
Tu parles ! Qu’est-ce que ça veut dire cheminer ensemble ? « Eh ben, mon père, on va se
découvrir ! ». « Eh bien, découvrez-vous dans l’amitié ! ». « Faites des trucs ensemble, en groupe !
». « Faites des trucs, mais il y a tout à faire, tout à faire ! ». Eh, faites des trucs ensemble, l’amitié
est large !

C’est une de mes grandes amies, c’est un de mes grands amis mais ce n’est pas ma petite amie,
mon petit ami. Et pourquoi « mon » ? Petit, c’est ridicule ! Je n’arrive pas à comprendre
comment on peut trouver ça bien d’avoir un petit ami ?! Je ne peux pas supporter ce qui est
petit, je suis désolé ! Mais moi j’aime la grandeur ! Eh, je pense très sérieusement qu’on ne
fait pas de grands projets avec un petit ami ! On fait des grands projets avec un grand ami,
avec une grande amie ! Un temps viendra, pour le moment : discrétion, pour le moment : secret,
pour le moment : repos.

Pas trop tôt, pas trop vite ; alors s’il vous plaît, pas trop près. Je voudrais reprendre une grande
phrase de Jean-Paul II, c’est une de ses premières phrases de son pontificat à Paris quand il est venu
en 81 : « que les gestes de votre corps soient le reflet de votre cœur ». Je vous le demande,
n’entrez pas dans ce qui vous trouble. Attention, attention aux gestes qui engagent.

Mesdemoiselles, faîtes attention à la manière de vous tenir, votre manière de vous habiller, votre
manière de vous comporter, votre manière de chercher la sécurité contre une épaule ; je comprends
votre désir, votre tendresse ; c’est normal, vous êtes faites pour la tendresse ! Mais rappelez-vous
s’il vous plaît que les garçons sont rapides, et que les garçons eux-mêmes sont surpris parfois par
leur rapidité d’une réaction qu’ils ne maîtrisent pas ! Rappelez-vous Mesdemoiselles qu’un
garçon est malheureux, malheureux, malheureux de sentir qu’il n’est pas maître de lui ! Un
garçon est malheureux de sentir qu’il ne veut pas et ce qu’il veut ! Vous aussi Mesdemoiselles, mais
un garçon a une lutte particulière que vous ne connaissez pas Mesdemoiselles. Une lutte particulière
dans son corps, parce que son corps lui échappe ! Dieu avait donné à l’homme un corps pour
exprimer l’amour, et c’est le contraire qui s’est fait. Le corps a dominé sur l’homme et c’est
terrible ! Mesdemoiselles, je sais bien, on ne vous l’a pas souvent dit, vous n’en avez pas souvent
conscience ; faites attention aux attitudes que vous avez, aux manières de vous vêtir, aux manières
de mettre en valeur telle ou telle partie de votre corps ; une femme c’est fait pour être beau parce
que c’est le chef-d’œuvre de Dieu ! Mais c’est pour attirer le regard, pour le don mais si au lieu du
don, vous avez la chute : alors on a tout raté. Messieurs, n’oubliez pas que les filles se tournent
rapidement des films. Vous avez dit un mot, vous avez fait un coup de téléphone de trop, vous avez
fait un geste dont vous n’avez parfois même pas eu conscience, mais elle, c’est fait un film pour 3
mois, quand c’est pas 6. Attention aux gestes qui engagent, et le geste qui engage définitivement
c’est le geste du don des corps !

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Mais comment réaliser ce don des corps en dehors du don total de soi ? « Que les gestes de votre
corps soient le reflet de votre cœur ». Comment connaître ce don du corps en dehors du don total, de
l’alliance qui nous fait ressembler à l’alliance du Christ avec l’Église ? « Mais mon père, on
s’aime ! » Mais justement, prouvez-le ! Votre manière de prouver votre amour avant le
mariage, cela sera de vous garder ; votre manière de prouver votre amour dans votre mariage,
cela de vous donner. Vous comprenez pour être très simple, avant le mariage deux choses l’une :
ou bien on accepte l’éventualité des enfants, vous êtes inconscients ! Aujourd’hui en France c’est
1/3 des enfants, vous entendez bien, 1/3 des enfantsqui naissent hors mariage ; comme dit Jean-Paul
II « ils sont orphelins de parents vivants ». C’est tragique ! Et ça c’est de l’inconscience. Je ne
condamne personne ; beaucoup, beaucoup, beaucoup de ceux qui sont tombés ne savaient pas. On
ne les avait pas mis en garde, on ne les avait pas prévenus, on ne leurs avait pas dit ! Vous ne
pourrez plus dire qu’on ne vous l’a pas dit. Ou bien on espère et c’est de l’inconscience, ou bien on
prend les moyens pour être sûrs de ne pas avoir d’enfants, il y a tous les moyens qu’on veut
aujourd’hui, mais alors c’est du mensonge. Parce que je voudrais donner mais sans assumer la
plénitude de l’acte que je pose ; pardonnez-moi d’appeler les choses par leur nom : ça
s’appelle un mensonge ! Je pose un acte dont je refuse d’assumer les conséquences logiques,
dont je refuse d’assumer les responsabilités. C’est que je n’étais pas prêt pour cet acte là. Je ne
condamne personne, je dis, je sais bien que c’est difficile, je sais bien qu’aujourd’hui autour de vous
tout le monde le fait, je sais bien qu’on vous traitera d’imbéciles, de pauvres types, je sais bien !
Mais bon sang de bonsoir, c’est notre fierté aussi quand même ! De savoir la révélation de Dieu sur
le projet de l’homme et de la femme, d’être prévenus par Dieu que l’amour est grand et que l’amour
est grand et qu’il est exigeant !

Alors, je voudrai achever sur un appel pour relayer l’appel de Jean-Paul II à la sainteté.
Aujourd’hui, c’est vrai j’en ai bien conscience, mais tous mais moi comme vous nous sommes
appelés à l’héroïsme de la sainteté. Un héroïsme c’est plus grand parce qu’aujourd’hui les
tentations, les difficultés sont plus grandes qu’elles n’ont jamais été. « Vous mettrez le feu au monde
si vous êtes ce que vous devez être » a dit Jean-Paul II à Rome, « soyez des champions de la
civilisation de l’amour ». Vous les uns et les autres dès ce soir, dès ce soir ; vous aurez des décisions
à prendre pour changer un comportement, pour changer de route, pour dire à tel ou tel ami : « tu sais
je crois qu’on a été trop vite, peut-être faut-il qu’on reprenne du temps et donc de l’espace », « je
voudrais que tu sois une de mes grandes amies, mais je renonce aujourd’hui à vivre des fiançailles
qui n’en sont pas et qui durent sans durer sans savoir où cela nous mène ». Il faut le courage de la
décision, le courage d’une parole qui peut éventuellement blesser ! « Mais mon père, je ne peux
pas lui dire, cela va lui faire trop mal ! » Eh alors, vous allez attendre pour des catastrophes encore
plus grandes dans quelques
années ?! Il faut bien mieux faire mal maintenant mais d’un coup sec, sans triturer la plaie ! Il faut
de temps en temps couper sec, c’est comme ça qu’on fait pousser la vigne ; il faut nouer la vigne, il
faut couper les grandes pousses.

Oui, il y a des décisions à prendre ; j’aime et je pense qu’il y en a beaucoup ici qui connaissent
Larigaudie mais j’ai gardé cette phrase : « Seigneur au terme de ma vie, au soir de ma vie,
j’aurais pas grand-chose à Vous offrir mais je pourrais Vous offrir toutes les étreintes que
pour Vous, pour Votre amour je n’ai pas voulu connaître ; je pourrai Vous offrir tous ces gestes,
tous ces moments de tendresse que je n’ai voulu connaître qu’auprès de Vous au lieu de les
connaître d’une façon facile mais d’une façon qui me menait vers le bas ». Jean-Paul II conclue : «
vous valez ce que vaut votre cœur ».

Exigence terrible ! Mais voyez, et c’est le mot je veux terminer là-dessus, la divine miséricorde est
infinie. Rien n’est jamais définitivement abîmé ou perdu ! Rien n’est jamais définitivement
gâché ! La miséricorde de Dieu vient à bout de tout parce que Dieu est tendresse et pitié, lent à
la colère et plein d’amour. Si vous avez des frères, demandez-leur ! Vous avez des amis, soyez
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exigeants les uns avec les autres ! Vous avez ; pas tous mais quand même beaucoup d’entre vous ;
des parents, des familles. Vivez cette exigence avec fierté, avec joie profonde. Aidez vous
mutuellement, reprenez-vous mutuellement ! Soyez entre vous dans la confiance de cette amitié.

Faites confiance à Dieu ; faites confiance à l’Église ; faites confiance à l’Immaculée, Notre-Dame de
Lourdes. Amen

Père POTEZ – Février 2005

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Aimer en vérité : Abbé Grosjean
par l'abbé Pierre-Hervé GROSJEAN – Décembre 2007 – Eglise St Augustin (Paris)

Voilà. Je suis très honoré parce que je sais que les parisiens considèrent les Versaillais comme des provinciaux,
alors je suis très impressionné de venir jusqu'à Paris, jusqu'à la capitale, vous parler ce soir. Je me présente en
deux secondes, je suis donc l'abbé Pierre- Hervé Grosjean, j'ai 28 ans, je suis prêtre depuis 2 ans 1/2, et je suis
vicaire à la cathédrale St Louis de Versailles. Et en plus de cela, mon Evêque ayant sans doute eu peur que je
m'ennuie, m’a demandé de continuer des études supérieures, à Paris à l'Institut Catholique de Paris en théologie
morale et plus spécialement en morale politique (éthique de défense). C'est un autre sujet passionnant, mais ce
n'est pas tout à fait celui de ce soir. Et je remercie évidemment les AFC de me faire confiance et cette paroisse
de m'accueillir.
DEUX PRECAUTIONS
Je voudrais, avant de commencer mon propos, prendre deux précautions. Je voudrais tout d'abord vous
demander la permission, vous prévenir que je vais parler avec franchise, et que sur un sujet comme celui-là, la
franchise peut parfois faire un peu mal. Je ne connais pas l'histoire de chacun, mais je ne peux pas faire
autrement que de parler avec franchise, d'une part parce que quand on ne le fait pas c'est un peu ennuyeux,
c’est pénible même, et parce qu’il y avait un étudiant qui m'avait assez marqué, un garçon qui devait avoir 21
ou 22 ans, il y a quelques années, j'avais fait ce topo-là devant un groupe d'étudiants et il m'avait dit à la fin (il
était venu me voir ) « Mon père, j'ai quand même fait 6 ans d'aumônerie, pourquoi on me l'a jamais dit avant,
pourquoi on ne m 'a jamais dit cela, en 6 ans d'aumônerie, ça m 'aurait évité tellement de blessures » (il avait
effectivement tout fait ) Et le coeur d' un prêtre, quand il entend ça de la part d'un jeune, il ne reste pas
insensible. Et moi, ma trouille de prêtre, c’est de croiser un jour un jeune qui me dit « je vous ai eu comme
aumônier, je vous ai eu en conférence, et vous ne me l’avez pas dit. Pourquoi vous ne me l’avez pas dit ? » Et
c’est pour ça que je vais me permettre ce soir de parler avec franchise, pour qu’au moins, désormais, aucun de
vous ne puisse dire « on ne me l’avait jamais dit ».
Je voudrais aussi bien préciser qu’il ne s’agit pas pour moi ni de juger les personnes, ni de porter un jugement
sur les personnes, et donc je demande déjà pardon à ceux que je pourrais blesser, s’ils comprenaient mal mes
propos. Il ne s’agit pas non plus de vous forcer à croire ce que je vais dire. C’est pas un lavage de cerveau. Je
vous dis seulement ce que mon cœur de prêtre a envie de dire, je dirais même a besoin de dire. Et puis je vous
laisse avec ça. Et j’espère que chacun prendra le temps d’y réfléchir, seul, entre amis et voilà. Ste Bernadette
disait : « je ne suis pas chargée de vous convaincre, je suis chargée de vous le dire » Et puis... ça fera de la
matière sur laquelle vous pourrez ensuite réfléchir et faire vos propres choix.

DEUX FAUSSES IDEES


Je voudrais commencer ce propos comme je le fais à chaque fois, en commençant par exposer deux fausses
idées que hélas, je m’aperçois jour après jour, beaucoup de cathos ont dans leur cœur ou dans leur tête. Il y a
deux idées qui traînent dans la tête des cathos, y compris des cathos. La première idée, ce serait que la morale
de l’Eglise consisterait uniquement en une longue liste d’interdictions. Vous demandez à un type dans votre
classe, dans votre cours, je ne sais pas quoi, vous lui demandez « c’est quoi pour toi, au niveau de la morale,
un catho ? » 10 contre 1 qu’il vous répond « c’est quelqu’un qui couche pas avant le mariage » C’est un peu
l’unique truc qu’il a dans la tête. On pourrait se dire « non, les vrais cathos c’est pas ça, eux ils ont une vision
un peu plus large de la morale de l’Eglise » Eh bien, j’aime à citer ce scout qui avait lui-même entendu ce
brave topo, ce scout me pose la question à la fin (vous pourrez vous-même poser des questions à la fin, poser
celle-là si vous voulez) « mon père, expliquez-moi, jusqu’où je peux aller sans que ça soit péché ?... » Mais ta
question est complètement con, mon pauvre ! Ta question est affligeante ! Mais elle révèle quand même ce
qu’il y a dans ta tête et dans la tête de beaucoup de cathos : c’est que la morale de l’Eglise nous donne une
ligne jaune avec laquelle on essaie de flirter, c’est le cas de dire, et qu’on finira de toute façon par dépasser un
jour ou l’autre, parce qu’une morale qui n’est que négative, une morale qui n’est qu’une suite d’interdictions,
eh bien elle est triste et ennuyeuse. Et surtout, elle ne tient pas longtemps.
L’autre fausse idée, qu’on a dans la tête, c’est « l’Eglise, sur ce sujet-là, (on ne l’avoue pas en face au prêtre,
mais on le dit entre nous), l’Eglise, quand même, est un peu ringarde. Quand même. ». Ça me fait marrer
quand les familles m’invitent chez elles à dîner, (ça se fait beaucoup à Versailles), c’est très drôle parce que je
regarde, j’observe un peu, surtout quand je ne connais pas les jeunes, les enfants qui sont là. Ils voient le curé
arriver, ils assistent au dîner avec le curé que les parents ont invité à dîner, très bien, et c’est marrant de sentir
que le jeune qui regarde ça, il dit « ce curé, il est gentil » Nos curés, nos braves curés, on les aime, on les
respecte... Mais ils sont GENTILS. C’est-à- dire que là-dessus, à partir du moment où c’est ma vie privée, ma vie
affective, c’est franchement pas le premier à qui vous allez raconter votre vie affective. Pourquoi ? Parce que
vous avez inconsciemment, l’impression que le seul truc qu’il va vous dire, c’est « arrête tes conneries. T’as
pas le droit, c’est péché » C’est marrant, quand il y en a un ou une qui vient me voir (je vais essayer de ne citer
personne, parce qu’il y en a qui sont là ce soir) pour m’expliquer que... qu’il est amoureux, amoureuse, voire
plus, je sens... qu’il sent qu’il va s’en prendre une. Oui. Mais c’est terrible, parce que ça révèle une crainte de

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ce que peut me dire l’Eglise. L’Eglise serait contre. Ou l’Eglise serait déconnectée. Disant « lui, mais il
n’imagine même pas ce que je vis... A la limite, il me parle de la Trinité, OK, mais alors... voilà »

Mes amis, je voudrais que, parce que ces choses-là sont quand même graves, c’est grave de penser ça, parce
que ça bloque à mon avis beaucoup de choses, je voudrais qu’on comprenne que l’Eglise n’est pas ringarde sur
ce sujet, mais surtout que l’Eglise, la première réaction de l’Eglise, le premier cri de l’Eglise devant l’Amour
c’est que c’est beau. Relisez la Genèse : les premières phrases parlent du couple, dès les premières phrases on
parle de l’amour conjugal, on parle de l’amour humain, et le cri de Dieu, c’est quoi ? « Et Dieu vit que cela
était bon. Etait très bon » C’est-à-dire que Dieu a voulu cette capacité d’aimer. Cette capacité d’aimer que
vous avez en vous est ce que Dieu vous a donné de plus beau. Et donc l’Eglise ne peut être qu’émerveillée
devant cette capacité d’aimer. Quand quelqu’un vient me dire « je suis amoureux, je suis amoureuse » ma
première réaction c’est de dire « c’est génial ! c’est immense, c’est grand ! C’est grand parce que tu es fait
pour ça, tu es créé pour ça. Tu es créé pour aimer, tu es créé pour connaître sur terre ce face-à-face dans
l’amour qui prépare ce face-à-face éternel que tu vivras au ciel. Tu es fait à l’image de Dieu en ce sens que tu
es fait pour aimer. » A l’image d’un Dieu qui est amour. Et en même temps, l’Eglise ne ment pas. Parce que
l’Eglise vous aime elle ne vous ment pas. Et du coup elle vous dit « oui, c’est ce qu’il y a de plus beau en toi. Et
en même temps, je ne vais pas te mentir, c’est aussi ce qu’il y a de plus fragile. »
Parce que depuis le péché originel, ton cœur est devenu fragile. Ta capacité à aimer est devenue fragile,
vulnérable. La preuve, c’est que c’est là-dessus que tu peux être le plus heureux du monde, mais c’est aussi là-
dessus que tu peux être le plus blessé. C’est là- dessus que tu peux rendre heureux, heureuse quelqu’un, mais
c’est aussi là-dessus que tu peux faire, provoquer les plus graves blessures, dont certains ne se relèvent pas.
Donc, oui, c’est immense, et en même temps c’est fragile. C’est ce qu’il y a de plus beau en toi et en même
temps c’est ce qu’il y a de plus fragile. Et donc oui, c’est devenu difficile d’aimer en vérité, pas impossible
mais difficile, et là l’Eglise ne ment pas là- dessus, et donc tout ce que va dire l’Eglise, et tout ce que je vais
vous dire dans quelques instants, il faut le comprendre comme cela : non pas comme un écran entre vous et
l’amour, mais comme un écrin, j’aime bien cette image, c’est-à-dire vous savez ce que c’est un écrin,
Mesdemoiselles quand votre fiancé vous offrira votre bague, énorme, de fiançailles, il vous l’offrira dans un
écrin, parce qu’une pierre précieuse, justement, c’est magnifique mais c’est fragile, donc il la mettra dans un
écrin. Un écrin c’est quoi ? C’est fait pour quoi ? A la fois mettre en valeur et protéger. Eh bien tout le discours
de l’Eglise, toute la morale de l’Eglise, mes amis, c’est pour mettre en valeur votre capacité à aimer et en
même temps la protéger. La garder belle. Et voilà ma réaction quand quelqu’un vient me dire « je suis
amoureux/amoureuse » : Très bien, génial ! C’est grand, tu es fait pour ça. Mais je vais t’aider, il va falloir que
tu sois exigeant, pour vivre cela en vérité, pour garder cette capacité d’aimer que tu as reçue, la garder belle,
la garder capable d’un vrai bonheur.

ÊTRE AMOUREUX ET AIMER


Alors je commence : ce n’est pas un cours magistral, je vais simplement vous donner quelques pistes de
réflexion. Vous les poursuivrez vous-mêmes tous seuls, chez vous. Vous poserez des questions à la fin si vous
voulez approfondir. Je voudrais d’abord donner comme première piste cette différence (c’est vraiment le B.-A.
BA, mais je m’aperçois, encore hier, que c’est pas du tout évident même pour des gens qui ont quelques années
de plus) la différence entre « être amoureux » et aimer. Qui rejoint la différence entre être sincère et être vrai.
Aujourd’hui, il faut être sincère. Le seul critère pour beaucoup d’entre nous, surtout pour notre génération qui
est hyper affective (je me mets dans votre génération, je ne suis pas très loin) c’est que, tant qu’on est
sincère, c’est bien. « Mon père, moi je pense que, moi je pense sincèrement que » Mais je m’en fous de ce que
tu penses, mon pauvre ami! Je m’en tape royalement! Ce qui m’intéresse, c’est « est-ce que c’est vrai ? » Je
m’en fous du sens que tu donnes à ce geste-là ! Moi je veux savoir le sens objectif de ce geste ! Moi je veux
savoir la vérité de ce geste. Pas savoir ce que tu penses sincèrement etc. Parce que ça suffit pas ! Parce que je
récupère chaque semaine des jeunes qui se sont sincèrement plantés. Pourtant ils étaient sincères. « Mon père,
je croyais qu’il m’aimait. Mon père je l’aimais sincèrement. Je me suis planté » Qu’est-ce que c’est la
différence entre être amoureux et aimer ? Être amoureux, c’est un sentiment. C’est vraiment le B.-A. BA que je
vous donne, je vous promets ce n’est pas acquis.

LE SENTIMENT AMOUREUX
Être amoureux, c’est un sentiment. Un sentiment, c’est quoi ? C’est quelque chose que je ressens. Quelque
chose qui, comme ça, naît un jour, je ne maîtrise pas d’ailleurs quand est-ce que je tombe amoureux. Je ne
maîtrise pas non plus de qui je tombe amoureux. C’est un sentiment que je ressens, tout à coup. Une attirance,
un désir qui je ressens. Ce désir, je m’aperçois de plusieurs choses : tout d’abord, il est fluctuant. « Mon père,
c’est extraordinaire, je suis fou amoureux de... Marie-Eglantine (on est à Versailles), de Marie-Eglantine (dans
le 8e...) Extraordinaire, c’est HALLUCINANT. Je suis fou d’elle. » très bien. Mais... il y a trois semaines, tu es
venu dans ce même bureau, me dire que tu étais fou de... Marie-Hermance. « Ah oui, mais non, non, mon père,
c’était il y a trois semaines. Ça s’est évanoui. Depuis samedi soir dernier, je me suis aperçu que, vraiment,
c’était Marie-Eglantine. Truc de fou. » Sentiment amoureux ? Mais c’est normal ! C’est tout à fait plausible. Le
sentiment amoureux, c’est les montagnes russes, il est fluctuant. Je peux très bien tomber amoureux de
plusieurs filles dans ma vie ! Il y a pleins de filles dont je pourrais potentiellement être amoureux. On peut très
bien tomber amoureux trois semaines après son mariage. De sa voisine. Mais ne rigolez pas, ça arrive. Un prêtre

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peut très bien tomber amoureux. Le col romain ne protège pas, pas complètement. On choisit les dames
sacristie pour cela, pour qu’il n’y ait pas trop de tentations. Elles ont un certain âge, un certain style... (rires)
Mais voilà ! Le sentiment amoureux, il est aussi au départ assez teinté d’égoïsme. Parce que j’ai autant besoin
d’être aimé que d’aimer. « Mon père, c’est extraordinaire, je suis complètement folle de Charles-Edouard »
Bien ! « et on sort ensemble » Ouais. (rires) Et pourquoi ? « Mais parce que je l’aime, je l’aime, je l’aime.. » Je
n’ai pas pu m’en empêcher, il faut que je lui dise : ok, et pourquoi tu l’aimes ? « Mais parce que quand il est là
je me sens hyper forte, vraiment, je me sens sereine, tout ça... Il m’a vraiment aidé... à oublier... avant...
Loïc, et puis... Et puis vraiment, quand je suis dans ses bras, je retrouve la confiance en moi qui me manquait,
je me sens sûre de moi... (poing sur la table) » Ok, d’accord. Mais c’est super égoïste ! ça veut dire que tu
l’aimes pour ce qu’il t’apporte ! Tu ne l’aimes pas encore pour ce qu’il est mais pour ce qu’il t’apporte, et c’est
normal tu es amoureuse. Tu ne l’aimes pas encore, tu es amoureuse. Il est extraordinaire. Tu l’aimes tel que tu
le rêves, pas tel qu’il est. Voilà le sentiment amoureux.

L’AMOUR
Heureusement, heureusement, l’amour, c’est très différent. Aimer c’est très différent. Aimer, c’est un choix de
la volonté, je t’aime égal non pas simplement je te désire, parce que ça on peut en désirer plusieurs, mais je
t’aime égal je te choisis. Parmi toutes celles dont je pourrais être amoureux, parmi toutes celles dont j’ai été
amoureux, je te choisis, toi. Et je te choisis d’un choix libre, d’un choix mûr, d’un choix réfléchi, je te choisis
telle que tu es, avec tes défauts, tes pauvretés, tes fragilités. Je te choisis pour ce que tu es, pas simplement
pour ce que tu m’apportes. Et je te choisis, forcément, pour toujours ! Le premier qui ose dire à l’autre « je te
choisis pour trois mois »... Autant on peut être amoureux pour trois mois, trois semaines, tout à coup, folle
passion, et puis au bout de 6 mois, on s’aperçoit que finalement la passion est moindre. Par contre, « je te
choisis », c’est pour toujours ! Aimer, c’est un acte de la volonté libre ! Le jour où vous vous mariez, le prêtre
ne va pas vous demander : « est-ce que vous êtes amoureux ? » Il s’en fout Il imagine, c’est quand même plus
simple. Il va vous dire « est-ce que tu VEUX ? » Oui, je le veux. L’échange des consentements, c’est ça. C’est
pas : « oui, je ressens... hyper fort... Oui, je le veux ! »
Pourquoi ? Parce que vous ne pouvez pas promettre à l’autre d’être amoureux toute votre vie. Ça sera
fluctuant. II y aura des moments où se sera la passion folle, d’autres moments où ce sera plus dur. Vous
ressentirez moins. Par contre, vous pouvez lui promettre de vouloir l’aimer toute votre vie, ça oui, ça vous
pouvez le faire. Voyez, la différence entre être amoureux et aimer, et vous comprenez qu’il ne suffit pas d’être
amoureux pour construire quelque chose. Il va falloir prendre le temps de passer à la capacité d’aimer, passer à
ce choix, préparer ce choix. Ça demande du temps !
On ne peut pas dire « je t’aime » au bout d’une soirée ! On ne peut pas dire je t’aime au bout de cinq jours de
JMJ ! C’est une catastrophe les JMJ ! (rires) Je peux vous le dire ! Incroyable ! « Mon père, on ne se connaissait
pas, mais voilà, on s’est rencontré aux JMJ, c’était très fort, la veillée avec Benoît XVI, j’étais à côté d’elle,
elle tenait le lampion, le lumignon... » Texto ! texto ! « On a dit le chapelet ensemble, c’était extrêmement
fort, et du coup... du coup je suis sorti avec elle après. » Super... Si le chapelet ça te fait cet effet, mon
vieux... (rires) Mais texto ! « Mais mon père puisqu’on a dit le chapelet ensemble, ça ne peut être que bien, ça
ne peut être que béni de Dieu ! » Mais je t’en foutrais ! Mais n’importe quoi ! C’est que t’es fou amoureux,
alors le chapelet à deux, forcément, ça fait pouêt-pouêt dans ton cœur. Pour une fois que tu ressens quelque
chose quand tu pries, ce qui n’est jamais le cas quand tu es au pied de ton lit le soir, c’est sûr... Et voilà. Et
voilà. Et tu dis je t’aime, alors qu’en fait tu es amoureux, c’est tout. Je rigole, mais je l’entends ! « Mon père,
on était à Paray le Monial, au forum des jeunes, on a pris un temps d’adoration, un rayon de soleil à travers le
vitrail, texto, sur elle... J’ai pris ça pour un signe, je lui ai dit ! » (rires) texto ! Mon Dieu... ça suffit pas !
C’est beau, d’accord. Je préfère ça que « j’étais aux Planches, j’ai chopé, et ensemble... » (rires) ok. C’est
plus spi, d’accord. Mais il manque quelque chose, quand même.

PASSER DE LA SINCERITE A LA VERITE


Et c’est là que je voudrais qu’on passe de la sincérité à la vérité. Ça veut dire quoi ? Pourquoi, mes amis, parmi
vous beaucoup se plantent ? Parmi vos amis ? Parce que justement, ils se contentent d’être amoureux pour
poser des paroles, pour poser des gestes, qui veulent dire beaucoup plus, qui veulent dire en fait « je t’aime ».
Or ils ne sont qu’amoureux.
Et là je vais être concret : quand vous embrassez une jeune fille, messieurs, quand vous embrassez un garçon,
mesdemoiselles, ça veut dire quoi ? Ce geste est beau, pas seulement s’il est sincère, c’est-à-dire je mets à
part ceux qui jouent, ceux qui font ça par jeu. « Mon père mais nous, on est sincère » ok. Ça suffit pas. Ce
geste est beau s’il est vrai. C’est-à-dire si vous lui donnez sa plénitude de sens. Ce geste veut dire, déjà, qu’on
se donne. On ne se donne pas totalement, ce sera la relation sexuelle, mais c’est déjà la promesse d’un don,
c’est déjà le premier pas vers le don total. La preuve, c’est que ça annonce souvent, pas longtemps après, un
don total. C’est déjà une façon de se donner.
Et donc ce geste est vrai si effectivement, dans votre cœur, vous êtes prêt à vous donner. Jean Paul II disait : «
il faut que les gestes de votre corps soient le langage de votre cœur. » Aucun décalage entre ce que je montre
et ce que je vis à l’intérieur de moi. Le problème, c’est quoi ? C’est que vous allez me dire, « mais mon père,
vous êtes un peu idéaliste, c’est bien ce que l’on pensait, vous êtes un peu déconnecté, c’est qu’aujourd’hui,
ça ne veut plus dire ça ! Aujourd’hui on embrasse beaucoup plus facilement, il faut le comprendre!» Mais oui,
mais c’est ça le drame. C’est qu’aujourd’hui, on s’habitue à poser des gestes sans qu’ils soient totalement
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vrais. On s’habitue du coup à poser facilement des gestes qui peu à peu ne veulent plus dire tout ce qu’ils
devraient dire. Et du coup ces gestes peu à peu sont usés, appauvris. Pareil pour les paroles. On ne peut dire je
t’aime à quelqu’un que si on est sûr d’être capable de lui dire je te choisis. Je te choisis, pour toujours. Ou
alors, soyez francs, dites lui je t’aime pour trois mois ! On ne peut pas dire je t’aime si on n’est pas prêt dans
son cœur, à choisir. Ça ne veut pas dire je t’aime bien, ça ne veut pas dire je t’aime pour voir si ça marche ou
pas ! « Mon père on sort ensemble » Bon. Ça va jusqu’où ? « on s’embrasse, pour l’instant » d’accord. Ça veut
dire quoi pour toi ? « pff... ben ça veut dire que je l’aime bien!» Et pour elle, ça veut dire quoi ? «ah ben je ne
sais pas... on va pas non plus philosopher longtemps avant de... C’est un peu chaud, voilà... » Je dis : «
attends. Dans le feu de l’action, ok. Mais après ? « Vous ne vous êtes pas demandés, vous n’avez pas vérifié ce
que ça veut dire pour l’un et pour l’autre ? Vous n’avez pas vérifié si ça veut dire la même chose pour les
deux ? Vous n’avez pas vérifié qu’il n’y avait pas de décalage entre vous sur le sens que vous donnez à ce
geste ? C’est un peu dangereux, mon ami. » Parce que c’est comme cela que les blessures arrivent. Parce que
justement, bien souvent, on ne met pas la même chose derrière ce même geste. Et c’est comme cela qu’on
découvre que l’autre a été profondément blessé alors que nous on s’en sort comme ça, rapidement, facilement.
Mes amis, voilà le cœur du truc. Il s’agit, si vous voulez vraiment construire un bonheur vrai, garder à ces
gestes et à ces paroles toute leur vérité.

EVITER D’AVOIR UN CŒUR USE


L’enjeu, c’est quoi ? Ce n’est pas d’éviter le péché. C’est bien plus profond que ça. L’enjeu, c’est d’éviter
d’arriver à 25 ans avec le cœur usé. L’enjeu, c’est de savoir ce que vous donnerez à votre fiancée quand vous
l’embrasserez, votre fiancée, elle vous demandera ça veut dire quoi, pour toi ? Mais ça veut dire je t’aime !
Mais oui, mais tu l’as déjà dit, c’est ce que tu disais déjà à la précédente. Et puis aussi à la précédente avant.
Et puis tu l’as déjà dit 10 fois, ça. Alors, comment veux-tu, moi ta fiancée, que je puisse te croire ? tu l’as déjà
tellement dit ! tu l’as déjà posé, tu l’as déjà tellement dit à tant d’autres ! Tu l’as déjà dit si facilement !
Comment veux-tu que je m’appuie sur ce geste, que je m’appuie sur cette parole pour savoir que je peux
construire avec toi ma vie ? Sur quoi je m’appuie ? Qu’est-ce qui me dit que je ne suis pas une parmi d’autres ?
Un parmi d’autres ?
C’est ça l’enjeu, voyez : Et je vois des garçons ou des filles de 25 ans qui effectivement, se sont donnés
facilement, se sont embrassés facilement, se sont donnés totalement facilement, souvent, trop tôt, trop vite,
et du coup, à 25 ans ils sont des cœurs usés, ils n’arrivent pas à s’engager. Ils n’arrivent pas parce qu’ils n’ont
rien à donner de neuf, ils n’ont rien à montrer pour prouver leur amour, tous ces gestes-là ne veulent plus rien
dire, ils les ont tellement posés. C’est ça, le véritable enjeu. Je voudrais que vous compreniez. Souvent, on me
dit « mais l’abbé, c’est bon... laissez-nous tranquilles, on s’éclate jusqu’à 25 ans, et puis voilà ! On trouvera
bobonne, on sera sage, on aura un métier, on s’arrêtera, on se calmera, on s’installera et puis voilà ! et puis on
sera (je suis sûr, c’est la volonté de vous tous !) un foyer solide, fidèle etc. ». Même ceux qui s’éclatent et qui
font n’importe quoi ne me disent pas « quand je serai plus vieux, je me marierai et je tromperai ma femme
toutes les trois semaines ! » Non ! Ils me disent : « à 25 ans je me calmerai, je m’arrêterai, je serai sage. »
C’est une illusion terrible. Parce que je vais vous dire, et je le vois quand je prépare des fiancés au mariage, à
25 ans, mes amis, vous serez le résultat des 10 années qui ont précédé. 15 ans-25 ans, toute votre vie dépend
de ces 10 ans-là. Et je connais peu d’exceptions. Quand je vois des fiancés arriver pour se préparer au mariage,
je n’ai pas besoin de leur poser beaucoup de questions. Quand je vois ce qu’ils sont, je peux deviner ce qu’ils
ont été.
Vous êtes dans les dix années les plus importantes, les plus essentielles de votre vie. Tout ce que vous allez
construire dépend de ce que vous vivez pendant ces dix ans-là. Ce n’est pas à 25 ans qu’on trouve la capacité
d’être fidèle à sa femme ou à son mari. Et je peux vous dire que le prêtre que je suis, qui entend en confession
des jeunes époux ou épouses, 28 ans, 29 ou 30 ans, qui ont trois ans de mariage, « mon père je l’ai trompé.
Mon père je me suis planté. » Effondrés. Et pourquoi ? Quand on tire les ficelles : « mais parce qu’on s’est pas
préparé » On s’est éclaté. On n’a jamais appris à dire non, on n’a jamais appris à dire : pas maintenant, on n’a
jamais appris justement à faire la différence entre un sentiment amoureux et le fait d’aimer. Je pense à un
jeune couple que je connais bien : au bout d’un an de mariage, folle amoureuse de son collègue de bureau.
Alors effectivement, on a un désir immense, on s’est engueulé, période de froid, machin... Le collègue sympa
arrive, machin... On ressent une attirance pour l’autre, on s’étonne, et puis du coup... On n’a pas appris à être
maître de ses sentiments, on n’a pas appris à discerner, à se poser, et du coup, puisque je ressens une attirance
pour lui, c’est que je me suis trompée avec l’autre ! Du coup, je... Mais non ! ça peut très bien arriver,
justement, qu’on tombe amoureux, qu’on ait un désir... Mais on sait ce qu’on veut ! On sait qui on a choisi ! on
sait à qui on a donné sa parole. Et on sait qu’on est libre, du coup, par rapport à ses sentiments ! Moi, si je
tombe amoureux demain, non pas de Madame caté ou je ne sais pas quoi... voilà... (rires), mais d’une
étudiante de la catho, et bien, ça peut très bien arriver, d’avoir un désir, de ne pas être insensible, au charme
féminin de telle ou telle, mais je sais ce que je veux, je suis libre, et donc je ne vais pas nourrir ce sentiment-
là. J’ai appris à me garder. J’ai appris cette maîtrise de soi au service de ce que j’ai choisi.
Voyez, c’est ça l’enjeu pour vous, maintenant ! Ce n’est pas à 25 ans qu’on se prépare au mariage. On
commence à 15 ans, et on a dix ans pour s’y préparer. Ce n’est pas à la veille de son mariage qu’on dit : «
maintenant je suis un mec bien » « maintenant je suis une fille réglo. » Non ! Regardez les sportifs qui
préparent les jeux olympiques : ça m’impressionne toujours. Tous les 4 ans, les gars ils ont un
entraînement pendant 4 ans, ils vont se lever chaque matin pour faire des exercices, pour se préparer, ils vont

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souffrir, pour se préparer pour UNE épreuve, qui a lieu dans 4 ans. Incroyable Ce n’est pas la veille de l’épreuve
qu’ils disent « allez maintenant je fais une bonne performance, c’est bon, je réussis » Non. Ils arrivent le jour
de l’épreuve : 4 ans d’entraînement. Le fruit de 4 ans d’efforts. Et vous ne trouvez pas que votre couple mérite
autant qu’une course olympique ? C’est ça l’enjeu. L’amour se prépare. Ça a l’air bête de vous le dire, mais
l’amour se prépare. L’amour demande une longue et lente préparation du cœur. Vous mettez 6 mois, parfois
beaucoup plus, à avoir votre permis de conduire. Expliquez- moi comment vous pouvez sortir avec une fille que
vous connaissez depuis 3 mois. C’est quand même plus compliqué d’apprendre à aimer que d’apprendre à
conduire ! L’amour se prépare, pour que vous puissiez avoir la joie de pouvoir dire à votre fiancée : « tu sais, ça
a été dur ! Mais ça fait plusieurs années que dans mon cœur, je prépare ce Oui, et que j’ai voulu éviter tous les
trucs faciles, pour préparer ce vrai, ce véritable engagement. »

TROIS MOTS D’ORDRE


Alors laissez-moi vous donner trois petits mots d’ordre : trois petits mots d’ordre simples, archi-simples, que
j’ai reçus du Père Potez, qui est curé de St Eugène à Paris (un prêtre que j’aime beaucoup, qui m’a beaucoup
formé) Le père Potez aime à dire, à donner ces trois maximes, que je vais détailler pour vous concrètement : ni
trop tôt, ni trop vite, ni trop près.

PAS TROP TOT


On peut tomber amoureux dès le bac à sable. Pas de problème, on est d’accord. Mais il faut accepter qu’il y ait
un temps pour tout. Et je voudrais que vous retrouviez le temps des amitiés. Aujourd’hui, il est zappé, ce
temps-là. Je commence à ne pas être insensible à telle ou telle demoiselle, immédiatement, ça y est, je pars
sur « est-ce que je ne peux pas faire un truc avec elle, construire quelque chose avec elle, sortir avec elle... »
Du calme ! Est-ce que tu prends le temps de l’amitié ? Est-ce que tu prends le temps d’apprendre à la
connaître, dans un groupe d’amis plus large, qui va te permettre justement d’apprendre à connaître l’autre en
toute liberté, de façon gratuite ? Est-ce qu’avant d’en faire ta fiancée, tu en fais une de tes grandes amies ?
L’amour conjugal va naître sur des amitiés vraies, qui vont structurer votre amour. C’est les amitiés que vous
aurez vécues, et parmi ces grandes amies, ces grands amis, vous choisirez celui, celle qui deviendra votre
époux, votre épouse. Mais il faut accepter de prendre ce temps des fondations ! Quand on construit une
baraque, c’est pénible les fondations, parce qu’on creuse et on ne voit pas le résultat ; on aimerait avoir un
mur, un toit et un lit dessous... C’est dur de prendre le temps des fondations. Il faut d’abord creuser en
profondeur. Mais vous savez, pour construire les murs les plus hauts du monde, s’il n’y a pas de fondation, ils
seront toujours fragiles. Le temps des fondations, c’est le temps de l’amitié, l’amitié libre.

LE TEMPS DES AMITIES


Moi, je rends grâce à Dieu vraiment tous les jours, d’avoir eu un groupe d’amis à votre âge, à partir de 15 ans,
absolument génial. Garçons, filles, super. Il y avait une règle tacite entre nous : no flirt. On ne s’emmerde pas
avec ça. On se fout la paix là-dessus. On se donne du temps d’abord pour être amis, pour vivre de vraies
amitiés. Et du coup c’était génial parce qu’on a pu faire plein de choses, partir en vacances, etc. avec la
confiance des parents, parce qu’il y avait cette liberté entre nous qui faisait qu’on était pas toujours là en train
de vérifier si untel n’était pas insensible à ce que je faisais, est-ce qu’untel me plait, est-ce que tu sais si...
pff... Fout-moi la paix. On n’avait pas à choisir tout de suite, on n’avait pas à se presser... De véritables
amitiés, sur lesquelles on a pu chacun se construire, qui nous ont laissé le temps de nous construire nous-
mêmes.
Comment voulez-vous proposer votre vie à quelqu’un alors que votre vie n’est pas encore construite ? «
Juliette, vraiment, je t’aime beaucoup. » Ok, mais attends... et ensuite ? « Mais vraiment, je voudrais
construire ma vie avec toi, tout ça... » Mais tu rigoles ou quoi ? Tu as 20 ans, ta vie elle est où ? Tu en es à ta
cinquième année de droit, tu te fous de moi ? Tu ne sais pas encore ce que tu vas faire de ta vie, tu n’es pas
encore solide, tu ne sais pas encore bien ce que tu veux, ça fait trois semaines qu’on se connaît... Je t’en
supplie, c’est beaucoup trop tôt ! Si vraiment tu pensais ce que tu dis, tu ne me l’aurais pas dit... Temps de
l’amitié, qui n’est pas évident, parce que vous êtes parfois, surtout les demoiselles, plus mûres, et prêtes avant
nous, garçons. Temps de l’amitié, justement, qui laisse le temps à l’autre, qui respecte le rythme de l’autre,
qui ne vient pas mettre l’autre devant un choix à faire trop tôt, alors qu’il n’est pas encore prêt, pas encore
construit, pas encore solide. Des amitiés qui laissent libre, combien de fois je l’entends : « Mon père, je suis
sortie avec lui parce que j’avais peur de le perdre. Il s’était déclaré, et si je lui disais : non, pas maintenant,
plus tard, je ne suis pas encore prête, eh bien, j’avais peur qu’il aille avec quelqu’un d’autre, de le perdre. »
« Mon père, je me suis déclaré parce que j’avais peur qu’elle parte avec un autre, il y en avait plus d’un qui
tournait autour » mais attends ! C’est quoi ce début de relation, fondé sur la peur de perdre ? Il ne t’appartient
pas, elle ne t’appartient pas ! Construis-toi ! Fous-lui la paix, prends le temps pour que ton oui soit solide.

PAS TROP VITE


Ni trop tôt, ni trop vite. Le temps ne respecte pas ce que l’on fait sans lui. Et ça c’est aussi terrible pour notre
génération. Parce que notre génération vit dans l’immédiateté. Tout tout de suite. Et je me mets dedans ! Moi,
je suis paniqué lorsque je ne peux plus voir mes mails. Du coup j’ai acheté un truc... C’est pas bien ! Et ça

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m’énerve lorsque le type ne répond pas dans le quart d’heure qui suit à mon mail ! Ces mails-là, qui en fait
nous encombrent, c’est tout tout de suite.
MSN !! (pan, sur la table) Il y en a qui se déclare sur MSN !! Mais c’est nul, nul !! Est-ce que tu m’aimes ? et
l’autre il a trois secondes pour répondre... avec les petits smileys, là... (rires) Affligeant ! Mais c’est vrai en
plus ! Il y en a qui cassent par portable, SMS « voilà, désolé, je pense qu’on est, enfin, voilà... à bientôt, hein ?
» Et c’est vrai ! Immédiateté... On ne respecte pas le temps, trop vite... « Mon père, j’ai rencontré une fille à
la soirée dernière. On s’est revu, je crois que c’est plus que de l’amitié. » tu te fous de moi ? Pour être un
véritable ami, il faut au moins un an ! et toi, en trois jours, ce n’est plus de l’amitié, c’est déjà de l’amour !
T’es complètement à la ramasse ! On ne peut pas dire... Mesdemoiselles, s’il y en a un qui vient vous voir,
pendant une soirée, ou à la fin du réveillon du 31, ou des deux trois jours que vous aurez passés entre amis, en
disant : « je crois que j’éprouve vraiment quelque chose pour toi, j’aimerais vraiment construire quelque
chose avec toi » : la baffe !! Tu rigoles ! tu me respectes si peu, pour venir au bout de trois jours, tu ne me
connais pas...
Il y en a un qui vient me voir (il n’est pas ici), à la fin de l’été, « je suis amoureux (il a quand même 23 24 ans),
je fréquente une jeune fille » Bon... très bien. Et il revient me voir trois mois plus tard quelques jours et
c’était la catastrophe avec les parents, qui avaient appris ce truc, ça pétait partout dans la famille, c’était
horrible. J’avais eu sa mère au téléphone qui était folle furieuse, et qui m’a dit « et en plus, il parait qu’il vous
l’a dit et que vous êtes d’accord ! » Pardon ? « et vous vous rendez compte, ça faisait trois semaines qu’il la
connaissait ! il l’a rencontrée sur la plage en Bretagne (je ne dirai pas laquelle, Kiriac ou une autre...) et elle
s o r t d u b a c ! » L e g a r s r e v i e n t m e v o i r, e t j e l u i d i s : « t u t e f o u s d e m o i o u q u o i ?
Finaoût,quandtuesvenumevoir,ilyauntrucquetu as oublié de me dire : qu’elle sort du bac et que ça fait trois
semaines que tu la connais sur la plage l’été. Tu m’aurais dit ça, j’aurais été très clair : comment peux-tu en
trois semaines de plage, lui proposer quelque chose ? Comment peux-tu laisser imaginer quelque chose à cette
jeune fille ? tu ne peux pas ! la preuve, c’est que maintenant ça se plante. A 19 ans, comment veux-tu qu’elle
soit prêtre à te promettre quelque chose de sa vie ? Pas encore ! »
Vous voyez, le drame, c’est qu’on sort ensemble facilement, y compris dans nos meilleurs milieux... Et tu te
fiances quand ? « Mon père, vous rigolez, j’ai 20 ans, je ne vais pas me fiancer maintenant, pendant ma
cinquième première année de droit... Pas possible ! et elle, elle commence tout juste sa quatrième première,
ou elle essaie d’intégrer le cours Morin désespérément... On ne peut pas se fiancer maintenant ! Pas avant 5
ans ! » Mais alors, ça veut dire quoi ? On va faire comme si ? On va s’installer dans un petit confort affectif,
c’est bien sympa, mais on n’a pas cette perspective de l’engagement qui nous fait progresser. Voyez, on est
dans ce petit confort-là. Ce petit nid douillet. Pour voir si ça marche. On se chauffe le cœur. « C’est mon petit
ami » Je vous en supplie : pas devant moi. Ne me parlez pas de petit ami. « Mon père, je vous présente
Elisabeth, c’est... » « C’est ta cousine ? » (je suis méchant, parce qu’évidemment...) « Non non non, c’est,
heu... ma petite amie » Non ! PETITE AMIE... On n’est pas fait pour quelque chose de petit. On est fait pour
quelque chose de grand. Simplement, on ne peut pas faire quelque chose de grand sans prendre le temps. Vous
n’êtes pas fait pour une petite amie. Pour avoir un cœur étroit, focalisé sur une minette, alors que vous avez à
peine 20 ans, voire 17. C’est l’âge des groupes d’amis, avec un cœur large, qui souffle un peu, qui regarde
autour de soi.
Comment on fait dans ce cas là ? Tu es amoureux ? Génial. Et bien, mets ça au fond de ton cœur, garde ça
précieusement et attends. Laisse le mûrir. Si au bout de trois mois tu t’aperçois en fait que non, tu n’éprouves
plus rien, et bien, heureusement que tu ne l’as pas dit ! et si ça persiste au bout de six mois, un an, c’est peut-
être effectivement celle que tu pourras choisir. Il y a un type qui vient de me laisser un message sur mon
portable, en me disant : « ça y est, mon père, je lui ai dit. » il a trente ans, il a un boulot, ça fait un an qu’il
est amoureux d’elle. Un an ! il a voulu faire une retraite avant, il a voulu mûrir cela avec un père spi, il a voulu
préparer cela. Il me disait « Mon père, le jour où je lui dis, je veux qu’elle sente qu’en même temps, je suis
prêt à lui promettre ma vie. Qu’elle sente que c’est du solide. Pour qu’à son tour, elle puisse discerner. Je ne
veux pas qu’elle puisse imaginer que peut-être, dans six mois, ça sera fini, non ! » Chapeau. Et vous imaginez
la jeune fille, elle le sent, elle le voit, elle sent que ça pèse, cette déclaration.

APPRENDRE A DEVENIR LIBRE


Et puis pas trop vite, pour apprendre à rester libre, ou même à devenir libre. Libre d’abord par rapport à soi-
même. Regardez comment on a du mal, nous-mêmes, à être libre par rapport à nos instincts, par rapport à nos
envies, par rapport à nos désirs, par rapport à nos désirs amoureux. « Mon père, j’ai craqué, je lui ai dit. » «
J’ai craqué ! » Mais oui, c’est ça le problème ! C’est que bien souvent, ça commence par un craquage ! On a
craqué ! Voyez, ça demande du temps, et je le dis pour moi-même, ça demande du temps d’acquérir cette
liberté intérieure. Je ressens quelque chose pour quelqu’un, et bien j’en suis libre, je le mets à sa place, ça ne
va pas focaliser mon attention, je laisse ça mûrir... Ce n’est pas évident, d’être libre par rapport à ce que je
ressens, ce n’est pas évident d’apprendre à dire non aux trucs faciles, pour pouvoir un jour dire oui au grand
amour. Mais ceux qui n’ont jamais appris à dire non, à 15/20 ans, ils ne sauront pas plus dire non à 30 ans quand
il y aura la stagiaire qui viendra leur faire du pied... Vous voyez, c’est ça le problème : apprendre à dire non
pour être capable de vraiment dire oui, et de tenir ce oui. Regardez la difficulté qu’on a à rester libre par
rapport à tout ce qui est matériel. La difficulté, messieurs, mesdemoiselles, à rester libre par rapport à
l’alcool, à rester libre par rapport à toutes ces tentations de soirée. Je suis désolé, mais un type qui ne sait pas
dire non à un verre de trop, si j’étais une jeune fille, je ne m’engagerai pas avec lui ! Parce que ce n’est pas un

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type très solide ! C’est bien le problème, voyez. Rester libre par rapport au regard des autres, apprendre à
devenir libre par rapport au regard des autres...
Apprendre à devenir libre, parce souvent, on crée des liens très très vite. On s’est rencontré au mariage du
cousin, on était comme par hasard à la même table, merci mon oncle, merci ma tante d’avoir pris soin de ça, et
puis du coup on s’est échangé les numéros de téléphone, et puis on se rappelle dès le lendemain, et puis on se
retrouve sur MSN le surlendemain, et on se revoit prendre un café le sursurlendemain, et on se déclare ensuite
en fin de semaine. Purée. Et on s’embrasse, et on va plus loin, et très vite on ira jusqu’au bout. En quelques
jours, en quelques semaines, on a posé des gestes qui créent des liens affectifs très forts. Très forts ! Alors que
ça a été tellement vite.
Je me souviens d’une jeune fille, elle venait de casser avec son cher et tendre parce qu’ils avaient fait des
bêtises pendant l’été de part et d’autre, et elle sortait avec lui depuis 4 ans, depuis l’âge de 17 ans (elle avait
21 ans), elle me dit « Je m’aperçois en fait, maintenant que... après la gifle qu’on s’est pris tous les deux, je
m’aperçois en fait qu’on ne s’est jamais choisi. On est sorti ensemble assez vite, assez naturellement à la fin
d’un truc, on était amoureux depuis deux trois mois, voilà, on sort ensemble, très vite ça a été très fort, au
niveau sensible, on a fait tout ce qu’il fallait... » tous ce qu’il fallait pas, voilà, et, mais en fait, on s’est
installé dans des liens sans vraiment les choisir, sans vraiment les discerner, et puis une fois qu’ils sont faits,
une fois qu’ils sont créés, ces liens, on n’a qu’une peur c’est de perdre l’autre, c’est de s’arrêter. On n’est plus
du tout libre de discerner ! « Si si mon père, moi je suis très libre, je l’aime pour elle, il n’y a aucun
problème... Bien sûr on s’embrasse, mais ce n’est vraiment pas pour ça » Ah ouais ? Et bien très bien : arrête
un mois. « Comment ça ? » Arrête de l’embrasser un mois ! « Vous rigolez ! C’est super dur ! » Attends, tu
rigoles ou quoi ? T’es libre ou t’es pas libre ? Si vraiment ce n’est pas ça qui a pris le dessus, si vraiment ce ne
sont pas ces gestes de tendresse qui ont pris le dessus, alors que tu es encore dans ce temps de discernement,
pour la choisir, si ce sont pas ces trucs-là qui ont pris tout ton cœur, si ce n’est pas ton corps qui décide, mais
ton cœur, et bien montre-le moi ! c’est un test radical. « Mon père, il veut sortir avec moi » très bien. Dites-lui
d’attendre un an. « il va me prendre pour une folle ! » Et bien dans ce cas c’est qu’il ne vous aime pas ! il vous
prend pour une folle, c’est tout. Il ne vous aime pas. « Mais mon père, il voudrait qu’on aille plus loin ! »
Mademoiselle, si ce garçon réclame quoi que ce soit de vous, alors que vous n’êtes pas encore mariés, c’est
qu’il n’a rien compris. Il prend pour un dû ce qui est un don, il n’est pas encore mûr. Il ne vous aime pas. «
Monsieur l’abbé, elle voudrait... elle s’est déclarée, elle pense que je suis l’homme de sa vie, et voilà... » Très
bien. Propose-lui de vivre une véritable amitié. Vérifie qu’elle soit capable d’attendre. Vraiment elle t’aime ?
Qu’elle t’attende, qu’elle te laisse du temps. Toi, tu sens dans ton cœur que tu n’es pas prêt encore, ne fais
pas comme si, n’aie pas peur qu’elle aille avec un autre. Si elle va avec un autre, c’est qu’elle n’était pas prête
à attendre. Elle ne t’aimait pas ! Heureusement que tu n’as pas dit oui. Donne-toi du temps, et demande-lui de
respecter le temps dont tu as besoin.
On crée des liens très forts, qui empêchent tout discernement. Le truc qui m’agace profondément, c’est le type
qui me dit : je lui demande : « est-ce que tu la voies souvent ? » « euh, oui... assez souvent... » « c’est-à-dire ?
deux fois par semaine ? » « oui, et euh... on est sur MSN assez souvent aussi... » Et il y en a même qui sont dans
la même classe, ils sortent à 17h de cours, à 17h15 ils sont sur MSN ensemble ! et à 20h, c’est le forfait Neo
illimité à partir de 20h, une heure de téléphone... Une heure par jour ! Mince !) Pas à 18 ans ! Pas une heure
par jour ! Même plus tard, pas une heure par jour ! c’est quoi ? c’est du scotchage ! Tu l’étouffes, elle t’étouffe
! Elle n’est pas encore toute ta vie ! ça viendra, mais pas tant !
Comment veux-tu avoir l’écart, la distance, la respiration qu’il te faut pour voir les choses, pour respirer, pour
réfléchir calmement ! et puis l’autre critère par rapport à la liberté, c’est la discrétion. Moi, ça m’effraie. Je
vais vous raconter un truc : j’ai organisé les JMJ sur ma paroisse, la cathédrale St Louis, pour Cologne, j’avais
(on était avec un autre prêtre de l’autre grosse paroisse de Versailles) au total, on était 2 prêtres pour 670
jeunes. Bon. Donc on avait des cars à faire. On s’est dit « sympa, on va les mettre par groupes d’amis. » Donc
on leur avait dit, sur internet, de nous envoyer des listes de groupes d’amis. Donc on reçoit les listes, et ensuite
on se met à faire les cars. Dans un car, 2 3 groupes d’amis. Et puis on affiche les listes sur internet. Premier
coup de téléphone : « Mon père, j’ai vu la liste, en fait il y a un problème, c’est que je suis avec Martin, et
Martin, en fait, il a cassé avec Tiphaine, et Tiphaine, vous l’avez mise dans le même car que nous, et en fait,
ça ne va pas être possible, ils viennent de casser, c’est trop dur... tout ça. Par contre, moi, il se trouve que je
connais super bien Marie-Amélie, qui est dans un autre car, est-ce qu’on ne pourrait pas échanger entre
Tiphaine et Marie- Amélie... » Le premier, j’écoute. D’accord. Il y en a eu des dizaines, des coups de fil comme
ça ! Tout le monde était l’ex de quelqu’un ! Mais quelle liberté ?!... Je ne peux pas partir 5 jours sans être avec
celle du moment et surtout sans plus voir celle d’avant, quelle liberté ? Quand je vois des petits jeunes se
balader dans la rue main dans la main, gentiment, en traversant la place du marché à Versailles (qui est la
place étudiante de Versailles, donc tout Versailles est au courant le lendemain) : Mais mon vieux, qu’est-ce que
tu fous ?! Pourquoi c’est le regard des autres qui va choisir pour toi ? Si c’est vraiment solide ton truc, tu le
cacherais, ce serait infiniment discret, tu n’en parlerais qu’à ton père spi, c’est tout ! Parce que tu sentirais
bien que tu ne voudrais pas que le regard des autres abime, salisse ce que tu vis. Tu as envie d’être libre
jusqu’au bout, tu n’as pas envie que les autres choisissent !
Quand j’entends certains qui me disent « Mon père, je suis sorti avec untel parce que tout le monde me voyait
avec untel ! Alors j’ai craqué ! » Super le choix... Le drame c’est ça ! Je suis sûr que si on prenait... Je suis
parti avec un groupe d’étudiants, j’avais dit à celui qui organisait le truc, « tu me fais l’arbre généalogique, s’il
te plait. Qui est avec qui ? » Alors il me dit : « pour le moment, aujourd’hui, à l’instant T, c’est ça... Il y a trois
mois, c’était un peu différent... » Purée... Attends ! Est-ce que c’est quelque chose que tu construis toi, dans
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le secret de ton cœur, est-ce que c’est LE secret de ta vie ? Ou alors c’est le truc dont on parle sur la place
publique, sur MSN, pff... ça devrait, je vous donne un critère : vos amis devraient être surpris le jour où vous
annoncez vos fiançailles. « Je me fiance demain. » Ah !... Avec qui ? « Avec untel. » Comment ? Mais on n’avait
rien vu ! Mais justement. Les fiançailles, c’est l’annonce publique ! « Voilà, j’ai la joie de révéler à tous ceux
qui me sont chers ce que je préparais dans mon cœur depuis longtemps. »

PAS TROP PRES


Et puis enfin : Ni trop près. Ni trop près, près dans le sens proximité. Ni trop près.
Je voudrais qu’on fasse attention aux gestes qui engagent. C’est pas anodin d’embrasser une jeune fille,
d’embrasser un garçon, c’est pas anodin même si ça se fait facilement à la sortie du lycée, à la sortie de la fac,
à la sortie de je ne sais pas quoi ! Vous n’êtes jamais sûr, même si vous vous pensez pouvoir sortir librement,
facilement, vous n’êtes jamais sûr de ce qui se passe dans le cœur de l’autre. Et si je dis ça du baiser, combien
plus est-ce vrai pour les confidences échangées voire le don total des corps. C’est pas anodin même si on le fait
souvent. Ce n’est pas rien et vous ne maitrisez jamais ce qui se passe dans l’autre, dans le cœur de l’autre. «
Mon Père, attendez, quand je l’embrasse ça veut dire, mollo, ça veut dire que je l’aime bien quoi mais je suis
pas marié non plus, je ne suis pas fiancé ! ». « Mon Père, quand je l’embrasse, quand je lui donne mes lèvres à
embrasser, c’est tout mon cœur que je lui donne pour moi y a pas de différence » . Le problème c’est qu’ils
étaient ensemble les deux. Vous voyez le drame. « Mais mon Père, il m’a menti ? » Simplement il ne mettait
pas la même chose que toi, il a posé ce geste facilement sans se rendre compte que toi tu donnais tout en
donnant tes lèvres.
Attention, Attention aux blessures parce que ces gestes on ne les vit pas de la même façon, parce que ces
gestes, surtout au début, sont souvent marqués par l’égoïsme. Je me souviens d’un fiancé, 28 ans, il était à 3
mois du mariage, il vivait dans une chasteté réelle et un jour, je les vois tous les deux et lui me dit : « Mon
Père, je me suis rendu compte que ma façon d’embrasser ma fiancée n’était pas encore tout à fait vraie,
j’étais encore un peu égoïste, alors j’ai décidé de faire attention. » 28 ans le gars ! Pas 18, 28 ! 3 mois du
mariage, ne couchant pas avec sa fiancée, il aurait pu se dire « c’est bon là, j’ai fait ce qu’il faut » : vous
voyez la délicatesse de l’amour : il voulait être vrai jusque dans le détail. Imaginez comment elle a dû être
touchée sa fiancée, en voyant le respect de son fiancé qui va jusque-là !
Attention pas trop près parce que je n’ai pas de droit sur l’autre, l’autre ne m’appartient pas. Tant qu’il ne m’a
pas dit « Je te choisis, je me donne à toi et je te reçois » au jour du mariage je n’ai aucun droit sur lui, sur
elle. Je ne peux pas poser ma main comme ça sans qu’il y ait une promesse ou au moins un engagement.
Attention à ne pas rentrer trop vite dans le mystère de l’autre : on rentre à pas feutré, on ne rentre pas comme
ça. Attention, attention à être prudent. La prudence c’est quoi ? C’est justement cette délicatesse de l’amour
qui veut faciliter à l’autre cette chasteté. On ne dit pas stop au pied du lit, on dit stop au pied de l’immeuble.
C’est pas dans le feu de l’action que l’on peut dire stop ou alors c’est que vous n’êtes pas fait comme tout le
monde mais c’est avant, en amont que l’on se dit ce qu’on va prendre comme règle du jeu pour ne pas aller
trop vite, trop près pour ne pas abimer l’autre. Mais c’est avant qu’il faut en parler, c’est au tout début qu’il
faut en parler, c’est au tout début ! Cette prudence qui fait que je vais prendre les moyens parce que j’ai cet
immense respect de l’autre pour ne pas l’abimer, je ne veux surtout pas risquer de l’abimer du coup je ne vais
pas l’embrasser comme ça sans être sûr que ce n’est pas la dernière que j’embrasse, sans pouvoir lui promettre
quelque chose de ma vie. Humilité de savoir que je suis fragile comme tous, faible et donc délicatesse de
prendre les moyens de ne pas tomber, d’avoir cette joie de pouvoir, au jour de mon mariage « Tu sais, quelle
que soit mon histoire passée, à partir du moment où j’ai pris conscience de tout cela, toutes ces étreintes que
j’aurai pu connaître j’ai voulu les garder pour toi pour avoir à te les offrir pour ne pas arriver les mains vides
».
Mes amis, je compte sur vous pour rendre à nouveau la chasteté tendance. Ceux qui sont admirés ce ne sont pas
ceux qui ont un tableau de chasse formidable, ce ne sont pas ceux qui brillent en soirée par leurs succès faciles
c’est ceux qui savent dire non, c’est ceux qui aiment assez pour être capable de dire non parce qu’un jour ils
veulent pouvoir dire oui et leur oui sera fort de tous les non qu’ils auront dit. Ce sont eux qu’il faut admirer,
qu’il faut choisir comme amis, qu’il faut suivre. Ce ne sont pas ceux qui brillent facilement.

DES AMITIES EXIGEANTES


Je passe au dernier moyen humain que je voudrais vous donner pour que ce soit possible. Je voudrais vous
demander mes amis de vivre dans vos groupes d’amis de vivre une amitié exigeante. Et là je vais demander des
choses aux filles et des choses aux garçons.

DES FILLES EXIGEANTES, CLAIRES ET PURES


Je vais commencer par les filles. Mesdemoiselles, mesdemoiselles, vous connaissez toutes le problème numéro 1
des garçons, le big problème et je me mets dedans, le problème des garçons c’est que nous sommes des gros
faibles, nous sommes des gros paresseux, nous sommes des gros mollassons. C’est vrai, regardez le mal qu’un
garçon a à bosser : incroyable, c’est incroyable. Alors ça il sait ce qu’il veut dire, il veut être pilote de ligne,
banquier d’affaire ... mais alors la connexion avec le fait qu’il faut se mettre à sa table de travail : hyper dur.

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Nous sommes des gros faibles et du coup, je vais être très franc avec vous, l’atmosphère d’un groupe d’amis
dépend à 90 % de vous mesdemoiselles, de votre attitude
Emmenez une dizaine de garçons à la piscine avec le plongeoir à 15m, le plus haut, ils ont la trouille, c’est
normal, moi le premier, donc aucun ne veut y aller. Faites rentrer deux ou trois jeunes filles sur le bord de la
piscine. L’effet est immédiat : voyez tout de suite un premier puis un deuxième qui monte en essayant de
paraitre à l’aise (il en mène pas large en fait), mais il fonce et il fait un magnifique saut de l’ange. Ça veut dire
quoi ? Ça veut dire que le simple regard d’une jeune fille lui a permis de se dépasser, de dépasser sa peur,
d’aller au-delà de ses limites, de ses capacités. Et bien voilà ce qu’il faut vivre dans vos groupes d’amis : que
vous, mesdemoiselles vous soyez exigeantes avec nous les garçons. Vous savez, dans un groupe, si les jeunes
filles sont des filles faciles, séductrices, les garçons vont tomber très vite. C’est pas très compliqué de faire
tomber un garçon. Mais si les jeunes filles sont exigeantes, claires, pures alors à leurs contacts les garçons vont
se dépasser, vont trouver la force d’attendre, de se maitriser, de les respecter et vous savez ils me le disent en
perso : « Mon Père, j’ai rencontré telle jeune fille : elle était belle. A son contact, aucune pensée mauvaise,
aucun mauvais désir, aucun truc ambigu. A son contact j’avais envie d’être un gars bien ». Bienheureux les
garçons qui rencontrent ce genre de filles sur leur route et qui savent les choisir.
Je voudrais mesdemoiselles que vous soyez exigeantes avec nous en nous apprenant la nécessité d’attendre.
«Marie-Hélène je t’aime beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup ! » « Ne me dis pas ça trop vite. Je
préfèrerais que tu me le dises pas. Ne t’approche pas comme ça. Qu’est ce que tu viens chercher ? Attends !
Attends ! Attends ! Montre-moi que tu es fort pour m’attendre. Ne me dis pas cela trop vite. Si vraiment tu
m’aimes, ne me le dis pas maintenant, on se connait si peu. Montre-moi que tu es un garçon solide, fort, qui
sait ce qu’il veut. »
Et puis mesdemoiselles que vous sachiez, vous le savez déjà, mais que pour nous, garçons, le combat de la
pureté est extrêmement difficile, c’est un combat lourd, lourd ! C’est terrible pour un garçon d’apprendre à
maitriser ses pulsions, ses instincts, son corps. Je le dis très humblement. Vous n’imaginez pas comment vous
pouvez être précieuse pour nous aider. Car bien souvent ce sera le visage clair et pur d’une jeune fille qui
aidera un garçon à éviter tout ce qui le salit, qui lui donnera la force d’attendre, d’éviter de se salir. Combien
de fois je le dis aux garçons de se garder pour celle qui deviendra leur épouse. Et du coup, j’en vois, j’en
connais qui pensant à leur future épouse même s’ils ne la connaissent pas encore se relèvent de leurs fautes, se
battent essayent de faire leur mieux pour garder un cœur pur, essayent de se garder pour avoir cette joie au
jour où ils connaitront leur fiancée : « Tu sais ça a été dur mais pour toi je me suis relevé, pour toi je me suis
battu, pour toi j’ai voulu acquérir cette maitrise de moi- même, cette pureté, cette clarté dont j’ai besoin
pour t’aimer. » Je voudrais vraiment, mesdemoiselles, que vous soyez la clarté de nos vies d’hommes, que vous
soyez cette lumière dans le combat souvent difficile. Ne soyez pas des filles trop faciles qui nous font tomber.
Soyez au contraire des filles qui nous aident à monter sur les sommets, à aller un peu plus loin que nos propres
désirs. Des filles auprès desquelles on a envie d’être des gars biens. Ça doit être pour vous le critère principal :
« Est-ce que ce garçon est capable de m’attendre ? » « Est-ce que ce garçon est capable, pour moi, pour celle
qu’il veut aimer, de se garder clair ?» « Est-ce que ce garçon, pour moi, est capable de se battre là-dessus ? ».

DES GARÇONS FORTS


Messieurs, messieurs, les filles ont un problème, un vrai problème, c’est un drame : elles sont compliquées.
Mais vous n’imaginez pas à quel point le cœur d’une jeune fille est compliqué, compliqué, compliqué.
Ah ! Quand j’en reçois chez moi, encore plus pour parler des histoires de cœur, déjà ça dure deux fois plus
longtemps qu’un garçon. Un garçon c’est clair, même en confession : « j’ai fait une connerie ». La fille c’est : «
Mon père, faut que je vous explique » « Allez-y » et puis ça... compliqué, compliqué ! Pourquoi ? Parce que
dans le cœur d’une jeune fille il y a une crainte qui prend beaucoup de place. Cette crainte c’est de ne pas
plaire, c’est de ne pas être aimée. Je vois des filles de 18 ans qui stressent déjà de pas se marier. C’est
incroyable ! Et du coup il y a une vraie tentation pour la jeune fille c’est de se rassurer facilement : « Est-ce
que je plais ? ». De se rassurer là-dessus.
C’est souvent la question que je leur pose en confession : « Mademoiselle, quel regard voulez-vous susciter ? Je
comprends que vous aviez besoin d’être regardée, que l’on vous remarque, mais quel regard voulez-vous
susciter ? Un regard d’envie, de désir, un regard pas forcément très propre de la part des garçons ? Dans ce cas-
là ce n’est pas très compliqué. Où est ce que vous avez envie de susciter un regard d’admiration ? Un regard
clair ? » Vous voyez messieurs c’est pour ça qu’il faut aider les jeunes filles à se simplifier en leur montrant que
l’on ne les attend pas sur le terrain de la séduction. Qu’on a besoin d’elles comme des jeunes filles simples,
claires, qui ne jouent pas.
N’entrez pas dans leur jeu, messieurs, ne jouez pas avec elles. Vous n’imaginez pas : vous avez proposé à une
jeune fille de votre cours, de votre fac de prendre un café après les cours ; vous l’avez fait comme ça, machin :
« Tiens, tu veux prendre un café... » Vous n’imaginez pas... mais elle va se faire des films et pendant une
semaine avant, pendant deux semaines après ... Elle va appeler ses copines d’abord : « Tu sais pas ? Edouard
m’a invité à prendre un café !!! Tu penses que ... ? » Le garçon il s’en fout, il pense à un café c’esttout.Et
elle:«Tucroisqueçaveutdirequeparceque...tucroisquec’estparceque j’ai mis mon petit haut que je viens
d’acheter chez Zara ? Tu penses qu’il a remarqué ? » Mais non ! Mesdemoiselles, un café c’est un café, c’est
tout ! C’est incroyable. Simplifiez- vous ! Soyez simples !
Je me souviens d’avoir emmené des lycéens dans la baraque de l’un d’entre eux, une quinzaine de jeunes, des
garçons et des filles. Ce qui est très marrant, c’est qu’une semaine, 15 jeunes comme ça, première et
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terminale, déjà la première différence garçons / filles c’est que les garçons partent avec un sac à dos comme
ça, les filles avec un sac comme ça. On passe le même nombre de jours. Pourquoi ? Parce que les jeunes filles
ont trois tenues par jours. Et alors on était avec les garçons en train de parler sans doute de foot ou de rugby,
dans le salon ; arrive une demoiselle qui descend l’escalier avec sa tenue de début d’après-midi : qui était
assez haute au-dessus et assez basse pour le dessous (y a un grand vide là) mais hyper chic : c’est ça le drame :
on peut être très tendance en étant très chaude. Et, elle descend, elle traverse le salon et vient se mettre dans
le canapé entre deux garçons posant délicatement sa main sur le genou de l’un d’entre eux. L’effet est
immédiat : la conversion rugby s’arrête tout de suite, la tête des garçons suit la jeune fille de A à Z. Le pauvre
garçon à qui appartient le genou sur lequel la jeune fille a posé sa main il en peut plus. La jeune fille, elle, elle
voulait simplement se rassurer : elle plait, elle ne laisse pas insensible, c’est tout. Le garçon lui, il ne peut
plus, les garçons ils en peuvent plus. Il faut faire attention à s’entraider là-dessus.
Vous voyez messieurs, et je conclurai là-dessus pour les moyens humains, messieurs je reviens sur la pureté :
faites attention à ce que vous regardez. Vous savez c’est pas facile de confesser des pères de famille qui me
disent qu’ils sont complètements accros aux sites pornos sur Internet. Quand un père de famille me dit ça, il me
dit sa détresse, parce qu’il n’arrive pas à arrêter. Parce que lorsqu’il se donne à sa femme ce sont ces images-là
qui s’interposent parce qu’il sent, finalement, qu’il n’est pas fidèle à sa femme en faisant ça. Et encore, dans
le meilleur des cas on s’arrête là. C’est pas évident. Et comme par hasard ce sont des habitudes qui ont été
prises bien avant, bien plus tôt.
Je voudrais, messieurs, vous encourager dans ce beau combat pour la pureté justement en pensant à ces jeunes
filles. Parmi elles, sans doute, vous trouverez votre épouse et c’est pour elle qu’il faut se battre, c’est pour elle
qu’il ne faut pas se décourager, c’est pour elle qu’il faut apprendre à dire non à tout ce qui nous salit, qui nous
abime. Et là- dessus, je vous en supplie, on en a rien à faire de paraitre coincé, on en a rien à faire s’il faut
assumer devant les autres que : NON, on ne regarde pas n’importe quel film, que NON, on participe pas à
n’importe quelle conversation, parce que justement on sait que l’on est fragile, parce que justement on ne
peut pas rire de ce qui est beau, que l’on ne peut pas salir ce qui est beau, ce qui fera la joie de notre vie.
Pensez messieurs, qu’un jour votre regard se penchera sur celle qui deviendra la mère de vos enfants et que ce
jour-là, il faut que votre regard puisse être clair et de la regarder non pas comme un objet mais comme une
personne, un mystère à aimer.

RIEN N’EST JAMAIS PERDU


Et je voudrai terminer là-dessus, en vous racontant une histoire qui m’a beaucoup marqué. Elle m’a beaucoup
marqué pour montrer que rien n’est jamais perdu. Je connaissais bien un garçon, qui avait 20 ans (je n’étais pas
encore prêtre), un garçon qui voulait vraiment vivre l’idéal dont je vous parle, mais comme tous les garçons
c’est un gros faible comme nous tous. Un jour il me téléphone, dimanche matin : « Monsieur l’abbé, j’ai fait
une bêtise hier soir en soirée », merci Les Planches, « Fin de la soirée, j’avais en plus un peu bu évidemment,
il y avait une fille qui était ultra consentante, on est sortis ensemble, ça a été un peu loin, on a posé des
gestes qui n’étaient pas vrais. J’ai pas été clair avec cette jeune fille et je m’en veux terriblement. ». Ce
garçon là il avait quand même marché 3 h dans Paris pour trouver un prêtre pour se confesser en sortant de
boite pour pas garder ça sur son cœur, il téléphone après pour me le dire. Et il me dit : « Je peux pas en rester
là, maintenant que j’ai reçu le pardon du bon Dieu, il faut que je lui demande pardon à elle ». Il se trouve que
je la connaissais. Il ne savait pas que je la connaissais. Il se trouve que je l’ai vu la semaine suivante et elle ne
savait pas que je le connaissais. Vous savez les prêtres on est souvent au carrefour mais comme on est discret
on ne dit rien. Et elle c’était pas du tout le même idéal, mais vraiment pas du tout, je peux vous le dire : une
petite jeune fille ultra mignonne, ultra tendance, très « top », et tableau de chasse impressionnant,
impressionnant. Elle vient me voir et elle me dit : « ma vie a été bouleversée cette semaine. Voilà, ça a
commencé samedi soir dernier, soirée en boite, j’ai chopé, jusque-là rien de bien original pour moi, il était
consentant, j’étais consentante, j’ai cherché, très bien. Mais là où il s’est passé quelque chose que je
n’imaginais pas c’est que 3 jours plus tard le garçon est revenu me voir. Et vous savez quoi M. l’abbé, il m’a
demandé pardon. Il me dit : « Je te demande pardon parce que je n’ai pas été vrai avec toi, parce que je t’ai
menti par les gestes que j’ai posés. Je te demande pardon et je te supplie d’une seule chose : c’est de ne plus
te donner si facilement. Je t’en supplie, tu es trop précieuse pour te donner si facilement. ». La jeune fille
m’a dit : « Je pensais pas qu’un garçon comme ça existait. C’est pour ça que je ne voyais pas l’intérêt
d’attendre et après tout, on s’éclatait : eux s’éclataient avec moi, moi je m’éclatais avec eux. Mais parce que
je pensais que c’était ça pour tout le monde. Mais maintenant je sais que des garçons comme ça existent et si
un jour je me marie, je veux mériter un garçon comme celui-là. J’ai décidé d’arrêter, moi aussi je me suis
confessé et j’ai décidé d’arrêter tout ce que je faisais pour être à la hauteur, pour attendre un garçon de cette
trempe-là. ».
Vous voyez ce qui est génial dans cette histoire et qui m’a beaucoup marqué, c’est que ça montre combien une
amitié peut sauver une autre, un autre. Combien par l’exemple de l’amitié vous pouvez aider quelqu’un à
changer, à progresser. Mais ça montre aussi qu’on peut se planter, c’est jamais perdu ! C’est pas très grave ou
en tout cas pas trop grave, si on prend le temps de donner ça au Bon Dieu et si on prend le temps de réparer.

UNE DOUBLE BONNE NOUVELLE


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C’est pour ça que je voudrais conclure par ces moyens spirituels que le Bon Dieu nous donne. Le Bon Dieu nous
donne une double bonne-nouvelle là-dessus. Il nous dit : « Rien n’est jamais perdu, quelle que soit ton histoire,
tes erreurs, ton passé, tes blessures ». Rien n’est jamais perdu ! Rien n’est jamais trop tard pour commencer à

se préparer à aimer. Pas avec le Seigneur, c’est jamais trop tard avec le Seigneur. Peut-être qu’aux yeux des
autres tu es devenu quelqu’un qui ne mérite plus confiance, peut-être qu’aux yeux des autres ton image a été
salie mais le Seigneur a payé trop cher, trop cher, il a payé de sa vie le fait que pour toi ce ne soit jamais trop
tard.
Et puis la deuxième bonne-nouvelle que le Seigneur te donne c’est que tout est possible avec Lui. Tout ce que
j e vous dis là c’est
hyper d u r. 95 %, 99 %
des jeunes
ne le vivent pas, je le sais, je n’ai aucune illusion rassurez-vous. Je sais bien que c’est dur. Je sais
bien que c’est à contre-courant. Mais le Seigneur nous dit : « Sans Moi c’est impossible, tu vas te
replanter demain,
mais avec Moi, je te l e promets que quel
que soit ton passé, tes blessures, je te promets que moi, dit le Christ, je peux t’en
r e n d r e capable. » « Est-ce que tu crois que Jep e u x l e faire pour toi. Et pour cela je te
demande de te
mettre à
Mon école » dit le Seigneur. Ecole de gratuité : tu veux apprendre
à aimer gratuitement ? tu veux apprendre à être fidèle,
alors
mets-toi à l’école
de la prière.
La prière c’est quoi ? C’est une école de fidélité. Pourquoi ? Parce que ça nous

embête d e prier.
Habituellement c’est quand même ça. Habituellement c’est plutôt pénible de prier, ce
n’est pas évident, on n’a pas toujours envie. Le Seigneur nous dit : « tu veux un jour donner ta vie ?
Commence par être fidèle en donnant 5 min par jour. Gratuitement. Non pas parce que tu en as envie, je m’en
fous de ton nombril, fais-le pour moi dis le Seigneur. Donne-moi 5 min par jour » dit le Seigneur. « Tous les
jours ! Pas simplement quand ça fait pouêt-pouêt dans ton cœur aux JMJ ou ailleurs. Mais au pied de ton lit le
soir quand tu es crevé, donne-moi 5 min. » Tu veux être fidèle toute ta vie ? Apprends à l’être 5 min. Ecole de
fidélité. « Donne-moi le temps de travailler ton cœur. Tu veux apprendre le don total, viens communier, viens
assister à la messe ». Qu’est ce que c’est que la messe si ce n’est l’école du don total quand vous entendez le
Seigneur vous dire : « Ceci est Mon corps livré pour toi ». C’est exactement ce que vous direz au jour de votre

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mariage à votre épouse, à votre époux. Je t’ai dit « oui » je t’ai donné mon cœur, je te donne maintenant mon
corps. Ecole conjugale par excellence. Extraordinaire ! Regardez jusqu’où le Seigneur se donne. Apprenez à le
recevoir. Apprenez à vivre ce don total, à recevoir ce don total avec Lui dans l’intimité de votre âme. Laissez-Le
entrer dans votre vie pour qu’Il puisse régner. Pas simplement sur votre petite vie spi, mais sur toute votre vie :
votre vie affective, votre vie professionnelle, votre vie étudiante, votre vie amicale, familiale.
Que le Seigneur règne partout, en tout, en tous ! Qu’Il soit là. Tu veux apprendre à être
vrai, à être libre ?
Confesse-Toi. Mes amis
j e s u i s
parfois angoissé. Pour
moi ce n’est jamais un
problème qu’un garçon ou
q u ’ u n e f i l l e soit faible. Quelles que soient ses
conneries passées. C’est jamais embêtant, c’est
jamais trop grave. Par contre
ce qui m’inquiète vraiment, ce
q u i m’angoisse
dans mon cœur de prêtre c’est que ce
garçon ou cette fille ne se confesse
plus. Parce que la confession
est le seul endroit où vous
pouvez enfin être vrai. Vous
savez dans 8ième
arrondissement,
comme dans le 6ième, comme dans le
16ième o u c o m m e à Versailles, il y a un truc que
l’on apprend par cœur dans notre éducation c’est la façade. Ça on
sait très bien faire. La façade brillante : ça peut être des
ruines intérieures, extérieurement ça va bien. On assure.
On a tellement peur de décevoir que l’on ne peut pas être vrai. C’est
pourquoi il faut un lieu, cette école de vérité qu’est la confession. Car enfin
vous allez pouvoir vous montrer non pas tel que vous aimeriez être mais tel
que vous êtes vraiment. « Seigneur je viens me présenter avec mes fragilités,
avec mes blessures, avec ces péchés, avec cet esclavage dont je n’arrive pas à me sortir. »
Et puis je vous en supplie mes amis, ne me faites pas des confessions à 3 francs.
Non, je vous en prie. Vous savez les confessions : souvent on dit pas
tout : ça sert à rien. Ou souvent les confessions où l’on joue. « Mon
Père, j’ai tiré les cheveux de ma petite sœur... j’ai pas mis le couvert ... j’ai regardé la
t é l é s a n s l’accord des parents... » Attends ! Stop ! Tu en as rien à faire, tu ne le regrettes absolument pas,
moi non plus, on s’en tape, tu recommenceras demain donc tu es gentil tu zappes ce truc là et tu en arrives au
vrai truc, tu en arrives aux gros boulets que tu tires depuis longtemps et que tu n’as jamais osé dire ! Tu en
arrives au truc qui te bousille la vie intérieure depuis longtemps. Tu en arrives au vrai
combat. Parce que c’est ça que le Bon Dieu attend. Il a versé son sang pour ça, pour te
libérer de cela. Alors ne tourne pas trop autour du pot. Commence par ce qu’il y a vraiment à pardonner.
Donne-le au Bon Dieu et puis ne le donne pas... (Vous savez on est très fort là-dessus) en le disant quand même
parce que voilà mais assez vite pour que le prêtre entende sans comprendre vraiment. Vous voyez ? Où assez en
surface : « Mon Père, j’ai fais des choses pas très catholiques, et puis j’ai pas mis le couvert et puis... » «
Attends tu es gentil », d’habitude je pose très peu de question en confession, mais là « faut peut-être un peu
préciser car c’est un peu large quand-même ». « Mon Père, j’ai manqué de charité ». Ca veut dire quoi ? Tu as
tué ta grand-mère ? Tu as tiré les cheveux de ta petite sœur ? Dans les deux cas c’est un manque de charité.
Comment veux-tu que le Seigneur te guérisse, comment veux-tu que le Seigneur te pardonne si tu n’es pas
assez franc, pas assez confiant pour lui dire comment tu as manqué de charité, pourquoi tu as manqué de
charité. « Mon père, euh... oui... avec les filles c’est pas génial, manqué de pureté un peu... un peu... voilà ...
» et puis ça passe très vite. Attends-tu joues à quoi là ?
Qu’est-ce que le Bon Dieu a besoin de guérir ? Est-ce que tu veux qu’Il te guérisse vraiment ? Alors
balance- lui tout ! Balance-lui tout ! Que ce soit des torrents qui se déversent ! Et surtout, surtout,
n ’ a i e
pas peur de ce que
va dire le prêtre ! D’abord, 1/ tu le choqueras jamais ; 2/ Il a déjà tout entendu 3/ Il aura oublié demain 4/ le
prêtre ne juge pas. En 2 ans et demi de sacerdoce j’ai tout entendu ! Tout entendu jusqu’au pire ! Je n’ai
jamais eu une seule pensée de jugement ! Jamais ! Jamais ! Jamais, je me suis dis, même intérieurement, et
encore moins à une personne,
mais jamais je ne me suis dis : « Mais dit donc, je m’attendais pas à cela de lui » « Et bah ma petite vielle sous
des apparences bien rangées... dis donc ! » Jamais, jamais, jamais ! Le prêtre n’est pas là pour être déçu : il
est là pour pardonner, aimer, guérir, consoler, relever ! La seule chose que pense le prêtre lorsque vous lui dites

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vos conneries c’est la joie que vous soyez francs, la joie que vous soyez francs ! « Merci Seigneur, parce que, il a
peut-être fait ça, elle a peut-être fait ça mais au moins il va être sauvé parce qu’il est franc ! Je vais lui donner
le pardon du Seigneur ».
Et ce qui va avec la confession, vous le savez mes amis, c’est le père spi ou la mère spirituelle si vous êtes
mieux avec une religieuse. Un guide de haute montagne qui vous aide, non pas à marcher à votre place, ça
c’est vous qui bossez, mais qui vous relève quand vous vous cassez la figure, qui vous montre le sommet en
disant « Mon vieux tu en es capable, même si tu t’es effondré et que tu as fais le pire dans ta vie, tu en es
capable, tu reste capable de ce sommet et je suis là pour te le dire ! Et je suis là pour t’empêcher de te
contenter de peu : le Seigneur t’attend à 3000 m là haut, ne te contente pas de cette petite colline là. Ton
bonheur c’est là-haut ! Et je suis là pour t’aider à discerner le meilleur chemin. » Bienheureux ceux qui
prennent le temps du père spirituel, de l’accompagnement spirituel. On ne se suffit pas à soi-même. Je le vis
moi- même, j’ai un père spi, tous les prêtres ont un père spi. Parce qu’on le sait bien. Je suis très fort pour
donner des conseils mais pour moi tout seul, je suis infoutu de me débrouiller tout seul. Je me planterai autant.
Je termine avec une phrase de Jean-Paul II qui m’a beaucoup marqué. Je ne sais pas si y en a qui était déjà là
aux JMJ de Rome en l’an 2000, la veillée du samedi soir à Tor Vergata : 2 millions de jeunes, le silence
impressionnant quand Jean-Paul II qui était déjà très fatigué commence à parler, c’était évident alors on
écoutait tous. Il nous dit (je ne vous le fais pas avec l’accent) : « Chers Jeunes de France... » il nous dit quoi ?
Ça m’a frappé ; n’importe quelle pop-star aurait dit un truc : « Les jeunes, je comprends, faites vos
expériences... » que dal ! Ecoutez les hommes politiques ou les femmes politiques maintenant ! Non mais c’est
ça ! Ils ne savent pas quoi faire pour se mettre à votre niveau. Au lieu de vous tirer vers le haut, ils vont « vers
les jeunes », ils vont jouer au jeune. Désolé mais l’Eglise elle a 2000 ans d’expérience et vous n’allez pas lui
demander de « jouer au jeune » parce qu’elle est jeune éternellement, d’une jeunesse éternelle qui est celle
de Dieu ! Qu’est-ce qu’il dit Jean-Paul II devant ces journalistes éberlués de voir 2 millions de jeunes écouter ce
vieillard pourtant tellement exigeant. Mais justement il avait un cœur de Père : à la fois exigeant et plein de
miséricorde : c’est pour ça que les jeunes l’écoutaient. C’est pour ça qu’ils écoutent Benoit XVI. Jean-Paul II dit
: « Mes amis, vous avez tous une vocation au martyr. Ce ne sera plus le martyr sanglant des premiers chrétiens.
Ce sera le martyr de la fidélité à contre-courant. ». Le martyr de la fidélité à contre-courant. Et pour bien
montrer qu’il n’était pas complétement déconnecté du réel, et que dans son cœur de pape de 80 ans il avait
encore un cœur jeune, il cite 3 exemples : « Je pense en particulier aux jeunes et à la difficulté de garder la
pureté entre amis. Je pense aux fiancés et à la difficulté de rester chaste jusqu’au mariage. Je pense
aux jeunes consacrés et à la difficulté de rester fidèle à leur vocation ». Trois martyrs, trois formes de martyr
de la fidélité à contre-courant. Martyr ça veut dire à la fois qu’on en prend plein la gueule mais ça veut dire
aussi : je témoigne. Je témoigne !
Voilà pourquoi l’Eglise ne vous donnera pas d’autres discours que celui que j’ai essayé de vous tenir ce soir.
C’est parce que vous êtes trop précieux à ses yeux ! Parce que les familles que vous allez fonder dans quelques
années sont trop précieuses aux yeux de l’Eglise, aux yeux de Dieu pour qu’elle vous mente pour qu’elle soit
complice. Non, elle vous tire vers le haut. Elle vous montre le sommet. Elle ne baissera pas la barre. Elle sera
exigeante avec vous et en même temps elle sera infiniment miséricordieuse car elle ne vous laisse pas seul. Elle
prendra tout le temps pour vous accompagner sur ce chemin. Alors, je vous en supplie, vivez le vous-même ! Et
surtout, surtout, dans vos groupes d’amis, dans vos classes, dans vos écoles, dans vos prépas, dans vos facs,
donnez–en, redonnez-en le désir à ceux qui vous entourent. Amenez les nous ceux qui déconnent : qu’ils
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entendent ce truc-là, qu’ils soient percutés par ce truc-là. Qu’on leur dise enfin que c’est aujourd’hui et
maintenant qu’ils préparent la solidité de leur foyer.

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PARTIE 3 : LA PRIERE

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Le don de la prière

Matthieu 6,6.
Quand tu pries, retire-toi dans ta chambre,
ferme sur toi la porte, et prie.

- Qu’est-ce que la prière ? Est-ce que je


prends le temps de prier ? La prière
change-t-elle ma vie ? Comment
pourrait-elle transformer ma vie ?

- Ma prière est d’autant plus sincère


qu’elle s’accompagne d’un amour
généreux pour mon prochain, suis-je
toujours bienveillante envers les autres ?

- Qu’elle est mon expérience de la prière?


La prière est un chemin vers le seigneur,
parfois semé d’embûches, qui puis-je aller voir pour trouver des repères et des conseils ?

- Comment est-ce que je laisse l’Esprit Saint guider ma prière ?

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La foi de l’Eglise - Le Credo
Nous te proposons de méditer cette semaine sur le contenu de notre foi à l’aide du
Credo ou Symbole de Nicée-Constantinople, qui a été rédigé suite aux conciles de Nicée et
de Constantinople, au IVème siècle.

Je crois en un seul Dieu, le Père Tout-Puissant,


Créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les
siècles :
Il est Dieu, né de Dieu, lumière, né de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu.
Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par Lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ;
Par l’Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au ciel ; il est assis à
la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit-Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen.

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Que signifie pour moi le fait que Dieu soit « créateur du ciel et de la terre », que je sois
créée par Dieu ?
- Dans quelle mesure Jésus, vrai Dieu et vrai homme, me rejoint-il dans ma vie
quotidienne par son Incarnation ?
- Comment l’Esprit-Saint agit-il dans ma vie et au sein de l’Eglise de puis la Pentecôte ?
- Quelle est pour moi l’importance de l’Eglise, communauté des croyants et « corps du
Christ » ?

Pour prendre un temps de méditation :


Cette semaine, nous te proposons de dire le Credo en faisant attention afin que les mots
imprègnent ton cœur. Tu peux aussi dire l’acte de foi, courte prière que tu peux apprendre :
Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous nous avez révélées Et que vous
nous enseignez par votre sainte Eglise, Parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous
tromper.

Pour approfondir, tu peux aussi piocher dans les pages 28 à 99 du YOUCAT

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La Parole de Dieu

« Une si grande force, une si grande puissance se trouve dans la Parole de Dieu qu’elle se
présente comme le soutien et la vigueur de l’Église, et, pour les fils de l’Église, comme la
solidité de la foi, la nourriture de l’âme, la source pure et intarissable de la vie spirituelle. »
Vatican II

Tu as reçu pour tâche de refléter dans ta vie la parole de Dieu, de la rendre tangible.
C’est ce que faisait Marie. Elle était un miroir limpide où le Sermon sur la Montagne, les
Béatitudes, autant dire tout l’Evangile et toute l’Ecriture, apparaissaient en pleine clarté et
netteté. Cette possibilité de faire vivre la parole de Dieu, de lui donner un corps, tu l’as aussi
en toi.
Si tu as vraiment le désir d’incarner dans ta vie la parole, tu souhaiteras lire souvent
la parole de Dieu. Lire la Bible n’a alors rien d’un pieux exercice, mais c’est un besoin vital,
quelque chose d’aussi nécessaire que la nourriture pour le corps. Au fait, ce n’est pas
simplement en te bourrant de nourriture que tu lui permets d’accomplir sa fonction dans ton
corps, elle doit aussi être digérée pour nourrir tout ton organisme : ainsi la parole de Dieu
doit-elle aussi pouvoir être « digérée » au plus intime de toi.
Pour assimiler la Bible de manière judicieuse, lis-la par petites tranches. Essaye de
vivre quelques jours ou quelques semaines avec une brève citation qui te parle au cœur.
Laisse-la continuellement résonner au plus profond de toi en tout ce que tu fais, à l’occasion
de toute rencontre et de tout événement.
Aussi, tu peux dire : « Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière sur ma
route » (Ps 119, 105). De la sorte tu affermis ta confiance en Dieu qui t’éclaire et te guide,
ton espérance et tes forces se renouvellent sans cesse. Répéter souvent : « Redressez-vous,
levez la tête, car votre délivrance est proche » (Lc, 21, 28) ne peut pas non plus te laisser
indifférent.
Si tu te laisses ainsi imprégner par une parole, tu te rendras réceptif à l’ensemble des
Ecritures d’une manière toute nouvelle.
Wilfrid Stinissen, Dieu au fil des jours

« De même qu’il est facile pour moi d’apprendre l’alphabet, je dois aussi apprendre à vivre
l’Évangile ! ».
« J’ai redécouvert l’Évangile sous une nouvelle lumière. Maintenant, je veux faire de ce
livre magnifique l’unique but de ma vie. Je ne veux pas et je ne peux pas rester analphabète
d’un message aussi extraordinaire. »
Bienheureuse Chiara Luce Badano

Pour aller plus loin


- Est-ce que je reflète dans ma vie la Parole de Dieu, en ai-je le désir ? Comment est-ce que
je lis la Bible ? Est-ce que j’en prends le temps ?
- Peut-être est-ce le moment de m’y mettre, de m’y remettre, en suivant la voie de
Bienheureuse Chiara Luce Badano

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La foi, grâce et liberté
Répondre à Dieu qui nous parle par les textes des Ecritures et dans la prière, c’est croire en
lui.
Soutenu par la grâce divine, l’homme répond à Dieu par l’obéissance de la foi, qui consiste
à se confier pleinement à Dieu, et à accueillir sa vérité, en tant qu’elle est garantie par Dieu,
qui est la Vérité elle-même.

Concrètement, croire en Dieu signifie pour l’homme adhérer à Dieu lui-même, en se


confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu’il a révélées, parce que
Dieu est la vérité. Cela signifie croire en un seul Dieu en trois Personnes : le Père, le Fils et
l’Esprit-Saint.

La foi c’est savoir et avoir confiance ; elle a sept caractéristiques :


- La foi est un pur don de Dieu que nous obtenons quand nous le demandons avec ferveur.
- La foi est la force surnaturelle dont nous avons absolument besoin pour atteindre le salut.
- La foi exige la volonté libre et le clair discernement de l’homme quand il répond à
l’invitation divine, c’est un acte humain.
- La foi est une certitude absolue parce que Jésus s’en porte garant.
- La foi est incomplète aussi longtemps qu’elle n’est pas agissante dans la charité.
- La foi grandit, quand nous écoutons toujours mieux la Parole de Dieu et quand, par la
prière, nous engageons un dialogue vivant avec elle.
- La foi nous donne déjà maintenant un avant- goût de la joie du ciel.

Celui qui croit cherche une relation personnelle à Dieu et il est prêt à croire tout ce que Dieu
lui montre, lui révèle de lui-même.

Il n’y a pas de contradiction insurmontable entre la foi et la science, parce que l’une et
l’autre ont Dieu pour origine. C’est Dieu lui-même qui donne à l’homme la lumière de la
raison et de la foi.
La foi est un acte personnel, parce qu’elle est la libre réponse de l’homme à Dieu qui se
révèle. Mais elle est en même temps un acte ecclésial qui s’exprime dans la profession de
foi : « Nous croyons ». En effet, c’est l’Eglise qui croit. De cette manière, avec la grâce de
l’Esprit-Saint, elle précède, engendre et nourrit la foi de chacun. Nous recevons la foi de
l’Eglise et nous la vivons en communion avec ceux qui partagent notre foi.

Extraits du Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC n°142 à 181) et du YOUCAT (p24 à


27)

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Est-ce que je demande à Dieu la grâce de la foi ?
- Comment est-ce que je réagis lorsque j’ai l’impression que ma foi vacille ? Est-ce que je
cherche à m’enraciner dans la foi par les sacrements et la prière ?
- Est-ce que je cherche à approfondir moi-même ce que je crois, en me formant, en
participant à des groupes de réflexion ? à Even ?
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- Quel lien est-ce que je fais entre ma foi et mon intelligence : incompatibilité,
complémentarité, refus de l’une au bénéfice de l’autre... ?
- Que signifie pour moi que la foi soit un « acte ecclésial » ? Est-ce que j’accepte la foi de
l’Eglise ou est-ce que j’ai une foi à options, en refusant ce qui me parait trop dur, trop
difficile à vivre ?

Cette semaine, nous te proposons de méditer en disant l’acte de foi :


Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous nous avez révélées Et que vous
nous enseignez par votre sainte Eglise, Parce que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous
tromper.

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Un temps pour chercher

Quand, la nuit, le ciel est d’un bleu profond et plein d’étoiles brillantes et que le silence
règne aux alentours, l’âme de l’homme sent parfois le besoin de s’élever et d’aller vers la
profondeur pour pénétrer dans le mystère de cette splendeur muette.

Quand, le matin, la mer s’étend, immense et ensoleillée, et les hommes dans la ville
commencent leurs travaux ordinaires du jour, l’âme sent parfois le besoin de s’élancer vers
cet horizon où semble finir la mer, avec l’espérance de trouver là le secret de la joie.

Quand, dans la petite chambre de la maison au milieu de la ville, l’homme est entouré de
souvenirs, il sent parfois le désir profond d’entendre une parole douce et amie ; et chaque
fois, à toutes les heures de la nuit et du jour, au bord de la mer ou sur le haut de la
montagne, dans la solitude ou au milieu des hommes de la ville, que l’âme a le désir d’être
consolée, sans savoir même exactement pour quel motif elle a besoin de consolation, en
toutes ces occasions, l’âme aspire à être unie avec le Créateur de tout cet univers.
Théodossios-Marie de la Croix

« En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier : restez éveillés,
soyez assidus à la supplication pour tous les fidèles. »
Epitre aux Ephésiens 6, 18

Pistes de réflexion :
- Est-ce que dans ma vie quotidienne je prends le temps de chercher Dieu ? de le prier ? de
le remercier ?
- Mon cœur est-il à chaque instant ouvert et prêt à accueillir l’Amour de Dieu ?

Avec tes loups, avec tes jeannettes, quand tu passes devant un paysage magnifique, tu peux
proposer de chanter le psaume de la création pour dire merci à Dieu par exemple.

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Apprends-moi l’art des petits pas
Seigneur, apprends-moi l’art des petits pas.
Je ne demande pas de miracles ni de visions, mais je demande la force pour le quotidien !
Rends-moi attentif et inventif pour saisir au bon moment les connaissances et expériences
Qui me touchent particulièrement.
Affermis mes choix dans la répartition de mon temps.
Donne-moi de sentir ce qui est essentiel et ce qui est secondaire.
Je demande la force, la maîtrise de soi et la mesure, que je ne me laisse pas emporter par la
vie, mais que j’organise avec sagesse le déroulement de la journée.
Aide-moi à faire face aussi bien que possible à l’immédiat et à reconnaître l’heure présente
Comme la plus importante.
Donne-moi de reconnaître avec lucidité que la vie s’accompagne de difficultés, d’échecs,
Qui sont occasions de croître et de mûrir.
Fais de moi un homme capable de rejoindre ceux qui gisent au fond.
Donne-moi non pas ce que je souhaite, mais ce dont j’ai besoin.
Apprends-moi l’art des petits pas !

- Qu’est-ce qui est difficile pour moi ou me demande un effort particulier au quotidien ?
- Comment est-ce que j’organise le déroulement de ma journée ? Est-ce que je pense à
prendre du temps pour prier, réfléchir à ma progression, rendre service à un proche... ?
- Est-ce que je sais me rendre disponible si quelqu’un me demande un service imprévu ?
Cette semaine, tu peux choisir un point particulier pour lequel tu peux demander au
Seigneur la force de faire un « petit pas », un petit effort pour avancer dans la maitrise de soi
et l’unité de vie.

Pour prendre un temps de méditation :


« Mon Dieu, donne moi le courage de changer les choses que je peux changer, la
sérénité d’accepter ce que je ne peux pas changer, et la sagesse pour faire la différence.
»

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Ce que je demande / ce que je reçois
J’avais demandé à Dieu la force pour atteindre le succès ; Il m’a rendu faible pour que
j’apprenne humblement à obéir.
J’avais demandé la santé, pour faire de grandes choses ; Il m’a donné l’infirmité, pour que
j’en fasse de meilleures.
J’avais demandé la richesse, pour que je puisse être heureux ; Il m’a donné la pauvreté, pour
que je puisse être sage.
J’avais demandé le pouvoir, pour être apprécié des hommes ; Il m’a donné la faiblesse, pour
que j’éprouve le besoin de Dieu.
J’avais demandé une compagne, afin de ne pas vivre seul ; Il m’a donné un cœur pour que je
puisse aimer tous mes frères.
J’avais demandé des choses qui puissent réjouir ma vie ; J’ai reçu la vie afin de me réjouir
de toutes choses. Je n’ai rien eu de ce que j’avais demandé ; Mais j’ai reçu ce que j’avais
espéré. Presque en dépit de moi-même, mes prières informulées ont été exaucées ; Je suis
parmi tous les hommes le plus richement comblé.

- Comment me reconnais-je dans ce texte ?


- Quelles sont mes prières de demandes pour moi-même ?
- Quelles sont mes prières informulées ?
- En vois-je certaines déjà accomplies, sans que je ne les ai formulées ? comme une
surprise de Dieu ?

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Prière et action - Marthe et Marie
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc 10, 38-42

« Alors qu’il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme
appelée Marthe le reçu dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie qui, se tenant
assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était accaparée par les multiples
occupations du service. Elle intervint et dit « Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me
laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit « Marthe,
Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a
choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. » »

Souvent on fait le parallèle dans cet Evangile avec Marie comme représentant la vocation
religieuse et Marthe celle de la vocation au mariage. Or, textuellement, l’évangéliste raconte
seulement une scène de la vie quotidienne. Trois amis prennent l’apéro, Jésus est l’invité,
Marthe s’affaire en cuisine, Marie est auprès de lui. Reprenons les choses :
- Que fait Marthe ?
- Que fait Marie ?
- Pourquoi le Seigneur fait un reproche à Marthe ?
- On dit d’elle qu’elle est « accaparée par les multiples préoccupations du service ». Et
moi, quand je reçois des amis, sais-je être présente avec eux, disponible ; acceptant que
tout ne soit pas parfait ou est-ce que je préfère mettre mon cœur dans la décoration, le
service en laissant seuls mes invités ?
- Marthe se plaint auprès du Seigneur «« Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse
seule à faire le service. » Dans quel état est-ce que je rends généralement service ? Est-ce
en soupirant, en l’affichant aux yeux de tous ? Ou est-ce silencieusement, avec amour,
sans soucis de mon image ni de l’impact recherché mais dans la gratuité ?
- « Marie a choisi la meilleure part – dit l’Evangile – elle ne lui sera pas enlevée ». De
quelle part parle-t-on ? Que veut dire Jésus par-là ?

« Pourquoi Marthe est-elle l’objet d’un reproche, même s’il est fait avec douceur ?
Parce qu’elle a considéré comme essentiel uniquement ce qu’elle faisait, c’est-à-dire qu’elle
était trop absorbée et préoccupée par les choses à « faire ». Chez un chrétien, les œuvres de
service et de charité ne doivent jamais être détachées de la source principale de chacune de
nos actions : c’est-à-dire l’écoute de la parole du Seigneur, être – comme Marie – aux pieds
de Jésus, dans l’attitude du disciple. Voilà pourquoi Marthe est réprimandée.
Dans notre vie chrétienne aussi, que la prière et l’action soient toujours profondément
unies. Une prière qui ne conduit pas à l’action concrète envers son frère (…) est une prière
stérile et incomplète. Mais de même, quand, dans le service ecclésial, on n’est attentif qu’au
« faire », quand on donne plus de poids aux choses, aux fonctions, aux structures et que l’on
oublie le caractère central du Christ, que l’on ne réserve pas de temps pour le dialogue avec
lui dans la prière, on risque de se servir soi-même et non pas Dieu présent dans notre frère
dans le besoin. »
Pape François

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Apprend-nous à voir Tes signes
J’éprouve parfois ta présence dans cette allégresse qui irradie de mon cœur. Mais trop
souvent, je laisse retomber, comme un lourd couvercle, la grisaille du quotidien, la fatigue,
la lassitude, l’angoisse même quelquefois.

Apprends-moi à reconnaître tous les signes de joie que tu m’adresses par la beauté des plus
humbles choses: cette rose ouverte sur mon chemin, ces tas de légumes qui flamboient sur
les étals du marché, ce nuage ourlé de lumière qui fait croire au soleil.
Apprends-moi à lire ton reflet dans les yeux de mes frères: ce regard échangé au passant, cet
instant de dialogue, sur le trottoir, qui illumine un matin maussade, le sourire de cet enfant
dans le métro, qui répond au mien et me plante un gros baiser sur la joue, cette amie
accablée de tristesse qui m’a ouvert son cœur et en a paru soulagée.
Esprit-Saint, Tu es le Feu, Tu es l’Amour, Tu es la Joie, Tu habites en moi.

Tu es là bien sur dans la tendresse de tous les miens, mais aussi dans leur absence quand tu
me les rends présents. Tu es là dans ce travail sur lequel je peine et je sais bien que c’est Toi
qui me donnes la force d’aller jusqu’au bout. Apprends-moi à te remercier avec joie de la
tâche accomplie dans l’amour.

Tu es là lorsque je m’efforce de prier et que mon esprit vagabonde sur tant de distractions;
Tu m’appelles inlassablement. De ma sécheresse et de ma pauvreté, fais monter une louange
vers le Père. Tu seras là quand le Christ me prendra par la main pour m’entraîner dans la
joie Trinitaire. Aide-moi à ouvrir tout grand mon cœur pour chanter avec Toi. Alléluia!
Revue Alliance

Jésus est notre chemin. Il nous accompagne, comme il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs.
Il nous montre le sens de notre marche. Il nous ramène quand nous nous trompons de route.
Il nous relève quand nous tombons. Il nous attend en fin de parcours, lorsque viendra le
moment du repos et de la joie.

Jean-Paul II, Strasbourg, 9 octobre 1988.

- Est-ce que j’arrive à voir que Dieu est là chaque jour pour moi et que son Esprit se
manifeste sans cesse ? Est-ce que je Le reconnais dans toutes les petites choses qui me
rendent heureuse ?
- Quand je travaille, quand je prie, quand je suis avec les autres, est-ce que j’arrive à
déceler Sa présence ?
- En relisant ma semaine ou ma journée, puis-je trouver un moment où Il a été là, même si
je ne m’en suis pas forcément rendu compte ?

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Conversation avec Dieu
Dis Dieu ? Es-Tu bien dans ma peau ?
As-Tu assez de place ?
Souvent, je ne le nie pas, j’occupe tout l’espace.
Je m’étale confortablement dans ma routine, mes habitudes et même dans ma médiocrité au
point d’en oublier que Tu es avec moi, présent en moi !
Je dois Te confesser que dans ces moments-la. je ne suis pas très fier, je préfère T’ignorer,
faire comme si je ne Te connaissais pas et dire comme Pierre à ton propos, je ne connais pas
cet homme !
Oui je Te l’avoue, il est des moments où Tu me gènes, vraiment, Tu me déranges !

Ce que j’appréhende le plus c’est lorsque je doute de Toi, c’est comme si Tu étais sourd à
mes appels, absent, silencieux !
Je suis tout seul dans ma peau !
Et ce grand vide me donne le vertige.
Je Te cherche et je ne Te trouve pas.
Je T’appelle et Tu ne réponds pas. Ces heures là sont douloureuses, Tu peux le croire.
Et cependant, vois-Tu, ces moments-là, je ne les regrette pas.
Au contraire, une fois passé mon trouble, je suis tellement heureux de Te retrouver, je dois
constater que Tu es toujours présent, fidèle comme toujours, et que c’est moi qui m’étais
éloigné.
Qu’il est bon ce moment où Tu m’accueilles, chez moi.
Et les mots que j’avais préparé pour habiller nos retrouvailles, Tu n’en veux pas, mon regard
Te suffit et moi je cherche le Tien.

Il y a aussi les jours où je voudrais Te laisser toute la place, c’est alors que je veux me faire
tout petit, pour que chez moi, dans ma peau, vraiment, Tu sois chez Toi !
Je suis joyeux quand Tu n’es pas à l’étroit dans une peau étriquée, mesquine, une peau…
une peau de chagrin quoi !
Mon Dieu, je Te le demande, apprends-moi à m’aimer comme Toi seul sais m’aimer.
Je suis bien, Tu sais, lorsque nous conversons tous les deux, simplement, familièrement,
comme de vieux amis, comme deux êtres qui s’aiment et partagent le même toît.
Je ressens si fortement le réconfort que m’apporte Ta présence, elle est là, la force de la
prière.

Et dire que c’est Toi, qui habite avec moi cette vieille peau que j’ai parfois tant de mal à
traîner !
Ah si seulement je pouvais, ne serait-ce qu’un instant l’oublier, l’accrocher à un clou, telle
une vieille guenille !
Mais Toi, c’est cette peau-là que Tu veux habiter, avec moi !
Sais-Tu que, plus je sens que Tu habites en moi, plus je crois devenir un peu Toi
Oh ! Ne T’inquiètes pas pour ma modestie, j’ai dis un peu, juste un peu. Je sais que c’est Toi
qui pousse l’humilité jusqu’à choisir d’agir par moi, et dans ces moment-là, Tu peux le
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croire, je suis vraiment heureux parce que je sais alors que Tu es bien dans ma peau !

Monseigneur Di Falco Leandri


pour Spiritus Dei

- Est ce que je sens la présence de Dieu dans ma peau ?


- Quand je ne la sens pas, est-ce parce que j’ai volontairement chassé Dieu de mes pensées
? ou parce que j’ai l’impression qu’Il n’est pas là, même si je L’appelle ?
- A quel moment est-ce que j’ai l’impression de Le retrouver ? Comment étendre ces
moments pour vivre avec Lui toujours ?

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La prière
La prière peut vraiment transformer votre vie
Car elle détourne votre attention de vous-même
Car elle oriente votre esprit et votre cœur vers le Seigneur.
Si nous ne pensons qu’à nous même, avec nos limites et nos péchés,
Nous ouvrons bientôt la voie à la tristesse et au découragement.
Mais, si nous tenons les yeux fixés sur le Seigneur,
Alors nos cœurs seront remplis d’espérance,
Notre esprit sera éclairé par la lumière de la vérité,
Et nous parviendrons à la connaître la plénitude,
l’évangile avec toutes ses promesses et sa vie.

Jean-Paul 2, rencontre avec les jeunes, Nouvelle Orléans, 1987

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Nos déserts
Quand on s'aime, on aime être ensemble
et quand on est ensemble on aime à se parler.
Quand on s'aime, il est ennuyeux
d'avoir toujours autour de soi beaucoup de gens.
Quand on s'aime, on aime écouter l'autre,
tout seul,
sans d'autres voix qui viennent nous gêner.

C'est pourquoi ceux qui aiment Dieu


ont toujours chéri le désert
et c'est pourquoi à ceux qui l'aiment
Dieu ne peut pas le refuser.

Et je suis sûr, mon Dieu, que vous m'aimez


et que dans cette vie si encombrée,
touchée de tous côtés par la famille,
les amis et tous les autres,
il ne peut être absent, ce désert
où l'on vous rencontre.

On ne va jamais au désert sans traverser beaucoup de choses,


sans être fatigué par une longue route,
sans arracher ses yeux à ce qui est leur horizon de tous les temps.

Les déserts se gagnent, ils ne se donnent pas.


Les déserts de notre vie, nous ne les arracherons
au secret de nos heures humaines
qu'en violentant nos habitudes, nos paresses.
C'est difficile, mais essentiel à notre amour.

De longues heures de somnolence ne valent pas dix minutes


de vrai sommeil. Ainsi de la solitude avec vous.
Des heures de presque solitude sont pour l'âme un moins grand
repos qu'un instant de plongée dans votre présence.

Il ne s'agit pas d'apprendre à flâner. Il faut apprendre à être seul


chaque fois où la vie nous réserve une pause.
Et la vie est pleine de pauses que nous pouvons ou découvrir ou gaspiller.
Dans la plus lourde, la plus grisâtre des journées,
quel éblouissement pour nous que de prévoir
tous ces face à face égrenés.

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Quelle joie de savoir que nous pourrons vers votre seul visage
lever les yeux,
pendant que la bouillie épaissira,
pendant que grésillera le « pas libre » du téléphone,
pendant que, devant l'arrêt, nous attendrons l'autobus qui ne
vient pas,
pendant que nous monterons l'escalier,
pendant que nous irons chercher, au bout de l'allée du jardin, quelques brins de
cerfeuil pour finir la salade.

Quelle extraordinaire promenade sera pour nous le retour en métro, ce soir,


quand on ne pourra plus bien voir les gens croisés sur le trottoir.
Quelles avances de vous que les retards, où l'on attend un mari, des amis, des enfants.
Toute hâte de ce qui n'arrive pas est bien souvent
le signe d'un désert. Mais nos déserts ont de rudes défenses,
ne serait-ce que nos impatiences,
ne serait-ce que nos songeries vagabondes,
ne serait-ce que notre torpeur, à l'affût de quelques vacances.

Car nous sommes ainsi bâtis que nous ne pouvons pas


vous préférer sans un mince combat
et que vous, notre Bien-aimé,
serez toujours par nous mis en balance
avec cette fascination,
avec cette obsession usante de nos bagatelles.

- Est-ce que je ressens cet encombrement dans ma vie ? Quelles sont les choses superflues
qui m’empêchent de ressentir la présence du Seigneur ?
- « Les déserts se gagnent » : ai-je la volonté de lutter conter ma paresse et mes habitudes
pour me mettre en présence de Dieu ? Est-ce que j’arrive à ménager des temps de silence
et d’isolement pour Lui ?
- Est-ce que les petits moments de latence ou d’attente de ma vie sont des moments que je
mets à profit pour me tourner vers le Seigneur, ou est-ce que j’essaie toujours à tout prix
de les combler ?

Ma résolution pour cette semaine : essayer, pendant mes petits moments d’attente ou
d’inactivité, de faire le vide dans ma tête pour me mettre en présence de Dieu.

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Pourquoi faire oraison ?
L’exercice de l’oraison est fondé sur une certitude : Dieu Amour est présent dans notre âme.
Toute la difficulté est de savoir comment l’y rejoindre. Voilà précisément le but de
l’oraison : rechercher la présence du Dieu Vivant au fond de nous même.
A la base de tout, il y a bien en effet cette certitude de foi : « Dieu est Amour, il nous
a créé par amour, il nous a rachetés par amour et nous destine à une union très
étroite avec Lui » . Ecoutons le livre d’Isaïe nous le dire : « Ne crains pas, car je t’ai
racheté, je t’ai appelé par ton nom : tu es à moi. [...] tu comptes beaucoup à mes yeux,
tu as du prix et je t’aime ». (Is 43,1.4) Pour aller à la rencontre de cet Amour qui
est Dieu, nous avons en nous la grâce du baptême qui nous fait marcher ; et cette
grâce, nous la mettons en œuvre principalement par nos actes de foi et d’amour : « La
foi et l’amour sont les deux conducteurs d’aveugles qui te mèneront, par des chemins
inconnus de toi, jusqu’aux secrets abîmes de Dieu » . Car le mystère de Dieu, infini et
transcendant, est essentiellement obscurité pour notre intelligence, notre affectivité,
notre volonté profonde ; Dieu est présent au fond de nous-même, oui, mais la
difficulté est qu’il y demeure caché. Cependant, cette présence est pour nous une
certitude, et cette certitude de foi est un profond point d’appui pour l’oraison,
particulièrement lorsqu’elle devient plus difficile. Nous pouvons avoir la certitude
que chaque acte de foi accompagné d’amour nous met en contact avec Dieu
présent au fond de nous-même ; ma foi rejoint Dieu aussi sûrement que ma main est
mouillée lorsque je la plonge dans l’eau ; il nous faut croire en notre foi...
L’exercice de l’oraison ne sera rien d’autre que de faire vivre en nous notre foi
par des actes de plus en plus profonds et prolongés. On peut bien sûr pour cela
s’aider de textes, d’images saintes, de méditations personnelles, etc. mais il ne faut
pas oublier que le but est bien l’union à Dieu, une relation d’amour avec Lui,
que ce soit dans la sécheresse ou dans la saveur ressentie . Ainsi Thérèse d’Avila
nous dit-elle : « Il est bon de se servir du raisonnement pendant quelques instants
[mais ensuite] ... faisons taire le raisonnement et demeurons près du Sauveur » . Et
ceci, non pas pour une perspective égoïste, mais pour une transformation
d’amour qui fait de nous des apôtres, qui nous livre à l’Eglise par l’emprise de
l’Esprit Saint, qui fait de nous des saints.
Père Yannig de Parcevaux

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La prière quotidienne
Je me suis levé tôt ce matin et je me suis jeté dans la journée. J’avais tant à accomplir
que je n’avais pas le temps pour prier.
Les problèmes s’abattaient sur moi et chaque tâche en devenait plus lourde.
« Pourquoi Dieu ne m’aide-t-il pas ? » me demandais-je. Il me dit : « mais tu n’as
rien demandé ».
Je voulais voir la joie et la beauté. Mais la journée s’enfonçait dans le gris et le
sinistre. Je me demandais pourquoi il ne m’avait rien montré. Il me dit « mais tu n’as
pas cherché ».
J’ai essayé d’entrer en présence de Dieu. J’ai utilisé toutes mes clés à la porte. Dieu
me reprit avec tendresse et amour : « Mon enfant tu n’as pas frappé ».
Je me suis levé tôt ce matin et j’ai fait une pause avant d’entrer dans le jour. J’avais
tant à accomplir que j’ai pris du temps pour prier.

Pistes de réflexion :
- Et moi, est ce que je prends ce temps pour prier le matin ? Est ce qu’il me semble
important de confier ma journée ?
- Est-ce que je suis sensible à toutes les grâces que je reçois à travers la prière ? Est
ce que la prière m’aide à changer mon regard ?
- Pour le Carême/l’Avent, ces temps privilégiés, suis-je décidée à prier davantage ? à
lire la Parole de Dieu ? à entrer dans une relation personnelle avec le Seigneur ?

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Acte de confiance
« Je suis si persuadé, mon Dieu, que vous veillez sur ceux qui espèrent en vous, je suis si
persuadé qu’on ne peut manquer de rien, quand on attend tout de vous, que j’ai résolu de
vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur vous de toutes mes inquiétudes.
Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur ; les maladies peuvent
m’ôter les forces et les moyens de vous servir, je puis même perdre votre grâce par le
péché ; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment
de ma vie, et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me
l’arracher.
Que les uns attendent leur bonheur, soit de leurs richesses soit de leurs talents ; que les
autres s’appuient ou sur l’innocence de leur vie ou sur la rigueur de leur pénitence, ou sur le
nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leur prière ; pour moi, Seigneur, toute ma
confiance, c’est ma confiance-même […] Cette confiance ne trompa jamais personne. Je
suis donc assuré que je serai éternellement heureux parce que j’espère éternellement de
l’être et que c’est de vous, ô mon Dieu, que je l’espère. J’espère que vous m’aimerez
toujours, et qu’à mon tour, je vous aimerai sans relâche ; et pour porter tout d’un coup mon
espérance aussi loin qu’elle peut aller, je veux espérer vous-même de vous-même, ô mon
Créateur, et pour le temps et pour l’éternité. Amen. »

Saint Claude La Colombière (1641-1682), Acte de Confiance

- Comment est-ce que je peux décharger sur le Seigneur toutes mes inquiétudes ? Est-ce
que je le fais ? Est-ce que je le place au dessus de mes inquiétudes quotidiennes ?
- Est-ce que j’ai réellement confiance en Dieu, est-ce que je me sens capable de lui confier
tout ce qu’il m’arrive en ayant foi en lui ? Par la prière ?
- Est-ce que j’espère en Dieu ? Est-ce que j’espère la vie éternelle avec le Christ, en la
préparant chaque jour sur terre en le choisissant comme compagnon de chaque jour ?

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Le funambule : la confiance dans la foi
Un célèbre funambule français nommé Blondin installa un jour un câble au-dessus des
célèbres chutes du Niagara : toute une foule se rassembla pour assister à ses exploits.

Le funambule offrait un spectacle grandiose : à 30 mètres au- dessus du vide, sur son câble
tendu au-dessus des chutes du Niagara, il allait et venait avec une aisance remarquable.
La foule applaudissait et lorsqu’il revint, il installa une brouette sur le filin et s'adressa à la
foule en disant : "Croyez-vous que je puisse transporter cette brouette ?". "Oui, je suis sûr
que vous pouvez le faire !" Alors il repartit et parvint à refaire le trajet. Puis il prit la
brouette avec un sac de pommes de terre d’environ 80 kilos, pour repartir sur le fil, et tout le
monde retint son souffle ! Mais comme avant, il parcourut plusieurs dizaines de mètres avec
cette brouette chargée au-dessus du vide.

A son retour il posa cette question : "Croyez-vous que je puisse faire la même chose avec
une personne dans ma brouette ? " - " Oui, oui !! " répondit la foule unanime, qui voulait
voir ce spectacle.

Le funambule s’avança alors vers le premier rang où un monsieur applaudissait très fort et
lui dit : "Eh bien, venez ! Vous serez le premier homme à franchir les chutes du Niagara
dans une brouette". "Euh !... excusez-moi ... pas moi... je ne peux pas faire ça...", dit
l'homme qui disparut en vitesse au dernier rang de la foule.
Puis il regarda un 2ème : " Non mais, ça ne va pas !… Quelqu’un d’autre d’accord, oui !
Mais pas moi. " Une 3ème personne ne voulut pas monter non plus dans la brouette, ni une
4ème, etc...

Tout le monde croyait, mais personne ne voulait monter dans la brouette !

Quelques pistes de réflexion :

- Est-ce que ma foi est réellement active ?


- Suis-je prête à modifier mes habitudes (exigences de vie, résolutions de « fin de Carême
» !) en choisissant Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit?
- Fais-je réellement confiance à notre Créateur et Sauveur qui « pourvoit »? Suis-je prête à
reconnaitre sa grâce et sa présence, parfois déroutantes?
- Est-ce que je crois vraiment que le Seigneur m’attend sur l’autre rive, prêt à nous
combler de sa Miséricorde infinie ? Lui, n’a pas hésité à TOUT donner pour moi.
-

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Je veux apprendre à prier
Je voudrais savoir prier, me dites-vous : rendez grâce à Dieu ! Ce désir ne peut venir que de
lui. Encore faut-il que vous vous interrogiez sur son motif. Un vieux récit vous fera
comprendre ma pensée mieux qu'un long discours.
Dans les forêts des Vosges, en ce temps-là, vivaient de nombreux ermites. L'un d'eux avait
grande réputation de sainteté. Les chasseurs assuraient avoir vu les bêtes sauvages, ours,
sangliers, chevreuils, rassemblés et comme recueillis devant l'entrée de sa grotte pendant
qu'il chantait les louanges du Seigneur. Et les habitants de la vallée n'étaient pas surpris, la
nuit, une étrange lueur au-dessus de la montagne où habitait l'homme de Dieu. assez souvent
des jeunes gens du pays lui avaient demandé de les prendre auprès de lui : les autres ermites
ne vivaient-ils pas avec un, deux ou trois disciples, qu'ils initiaient à la contemplation ?
Mais tous reçurent la même réponse, négative. Sauf un.
La raison d'un tel privilège, on l'apprit de lui-même, peu après la mort de son maître. "Je
m'étais présenté à l'âge de dix-huit ans, sollicitant la faveur de demeurer auprès de lui. A sa
question : "Pourquoi ?", j'avais répondu : "Parce que je veux apprendre à prier." Ces mots
avaient allumé une lueur de tendresse dans le regard du vieil ermite. Il m'avait demandé
alors : "Et pourquoi, petit, veux-tu apprendre à prier ?" - Parce que c'est la plus haute
science.- Je voudrais bien t'accueillir, mais je ne le puis", me répondit-il non sans tristesse.
"Je retournai le voir trois ans plus tard. Il me reçut d'un ␣␣␣␣ paternel et me posa de nouveau
la question : "Pourquoi veux-tu apprendre à prier ? - Pour devenir un saint." J'étais
convaincu que cette fois il me recevrait : le motif n'était-il pas le plus haut qui puisse se
concevoir ? Mais il m'opposa un nouveau refus et je le quittai désespéré.
"Je repris les travaux des champs. Pourtant, plus que jamais, du matin au soir, le désir de
prier me hantait. Il m'arrivait de pleurer en pensant à celui qui, là-haut, vivait dans la
familiarité de son Dieu. "Une nuit de Noël, je me levai brusquement : la certitude s'était
imposée à moi que cette fois, il m'accueillerait. A mon arrivée, il priait et ne m'aperçut pas.
J'attendis longtemps; mon impatience peu à peu s'apaisa. Quand il se retourna, il ne sembla
nullement étonné de ma présence. Je pris la parole sans lui laisser le temps de poser de
question. "Je veux apprendre à prier parce que je veux trouver Dieu." Alors il m'ouvrit ses
bras."
Trouver Dieu, tel est l'objectif de la vraie prière. Il la fait irrésistible : à l'enfant qui le
cherche, le Père ne saurait se dérober. Au Père qui le cherche, l'enfant a compris enfin qu'il
ne doit plus se dérober. Trouver Dieu, cette aspiration que la grâce peu à peu fait mûrir dans
le ␣␣␣␣ du chrétien, en quoi cela consiste-t-il ? Ceux qui ont trouvé Dieu voudraient bien nous
livrer leur secret, mais ils se heurtent à une impossibilité : ni les mots ni les concepts ne
peuvent exprimer l'intimité de l'âme avec son Dieu. Ils en sont réduits à nous assurer que le
chemin de la prière n'est pas une impasse, qu'il débouche sur une clairière, qu'il aboutit à
une expérience divine et que cette expérience est ineffable.
Extrait de Cent lettres sur la prière, du Père Henri Caffarel

- Ai-je en mon coeur le désir de prier, d'apprendre à prier ?


- Quand je prie, est-ce pour satisfaire à une obligation, uniquement pour demander un bien
matériel ou temporel (la réussite à un examen, une guérison...) ?
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- Est-ce que j'essaie d'apprendre à prier, de donner simplement du temps au Seigneur pour
Le connaître et Le trouver ?
- Comment la prière s'insère-t-elle dans la vie du Feu, de la Ronde et de la Maitrise ?

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Cherchez Dieu et votre âme vivra
Allez à sa rencontre pour l’atteindre, et cherchons le ensuite pour le trouver. Il se cache pour
que nous le cherchions et pour que nous continuions de le chercher, même après l’avoir
trouvé : Il est immense. Il remplit les désirs selon la capacité de celui qui cherche. Notre vie
doit être une continuelle recherche de Dieu. Plus nous le trouverons et le posséderons, plus
grande sera notre capacité de continuer de croître en son Amour.
La conversion implique toujours le renoncement au péché et à l’état de vie incompatible
avec les enseignements du Christ et de son Eglise, et le retour sincère à Dieu. Nous devons
demander fréquemment à notre mère, Ste Marie, de nous concéder la grâce de considérer
comme important tout ce qui nous sépare du Seigneur, même ce qui semble peu de chose,
afin de nous en éloigner, et de le rejeter loin de nous. Ce chemin de conversion part toujours
de la foi : le chrétien considère l’infinie Miséricorde de Dieu poussée par la grâce, et
reconnait sa faute ou son manque de réponse à ce que Dieu attendait de lui. Et en même
temps, une espérance plus ferme et un amour plus sûr naissent dans l’âme.
A la fin de nos prière d’aujourd’hui n’oublions pas que « C’est toujours pas Marie que l’on
va et que l’on revient à Jésus ». Adresse-toi à elle et demande lui de te faire, comme fruit de
son amour pour toi, ce don de la contrition, accompagné d’une douleur d’Amour. Ainsi
disposé, enhardis toi et demande lui : O Mère, ma vie, mon espérance, conduisez-moi par la
main... et, si en ce moment une chose déplait à Dieu mon père, obtenez moi la grâce de le
découvrir, afin qu’à nous deux nous l’extirpions.
N’oublions pas que Dieu aussi, patiemment nous attend. Il nous appelle à une vie de foi et
de don de soi plus grand. Ne retardons pas notre arrivée.
Extrait de Parler avec Dieu de François Carvajal

«A l'enfant qui le cherche, le Père ne saurait se dérober. Au Père qui le cherche, l'enfant a
compris enfin qu'il ne doit plus se dérober »

Quelques pistes de réflexion pour avancer


- Est-ce que je recherche vraiment Dieu dans ma vie ?
- Est-ce que je Le désire en vérité, réalisant combien Il m’aime, et quelle ambition
magnifique Il a pour moi ? Ce vrai et immense Bonheur auquel Il m’aspire ?
- Aujourd’hui, quelles sont les barrières qui m’éloignent de Dieu ?
- En ce début d’année, quels moyens je choisis pour le toucher davantage, pour le
rencontrer ? Quel acte d’Amour pour Lui je décide de faire quotidiennement?
- Suis-je consciente combien Marie est ma mère, si aimante et si proche, qui détient toutes
grâces auprès de Jésus ?

Cette semaine, nous te proposons de méditer particulièrement cette phrase :


« Dieu nous appelle à une vie de foi et de don de soi plus grand. Ne retardons pas notre
arrivée. »

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Adore et confie-toi
Ne t'inquiète pas de la valeur de ta vie, de ses anomalies, de ses déceptions, de son
amour plus ou moins obscur et sombre. Tu fais ce que Dieu veut. Tu lui offres, au milieu de
tes inquiétudes et des insatisfactions, le sacrifice d'une âme humiliée qui s'incline malgré
tout devant une Providence austère. Peu importe que dans l'intimité de toi-même, tu sentes
comme un poids naturel, la tendance à te replier sur tes tristesses et tes défauts. Peu importe
que, humainement, tu te trouves " ratée " si Dieu, lui, te trouve réussie, à son goût. Petit à
petit, Notre Seigneur te conquiert et te prend pour lui.
Je t'en prie quand tu te sentiras triste, adore et confie-toi.
Adore en offrant à Dieu ton existence qui te paraît abîmée par les circonstances : quel
hommage plus beau que ce renoncement amoureux à ce qu'on aurait pu être.
Confie-toi ! Perds-toi aveuglément dans la confiance en Notre Seigneur qui veut te rendre
digne de lui et y arrivant, même si tu restes dans le noir jusqu'au bout, pourvu que tu tiennes
sa main, toujours d'autant plus serrée que tu es plus déçue, plus attristée.
Sois heureuse fondamentalement, je te dis, sois inlassablement douée, ne t'étonne de rien, ni
de ta fatigue physique, ni de tes faiblesses morales. Fais naître et garde tous les jours sur ton
visage le sourire, reflet de celui de Notre Seigneur qui veut agir pour toi et pour cela se
substitue toujours plus en toi.
Au fond de ton cœur, place avant tout, immuable comme base de toute activité,
comme critère de la valeur, de la vérité des pensées qui t'envahissent, la paix de Dieu. Tout
ce qui te rétrécit et t'agite est faux, au nom des lois de la Vie, au nom des promesses de
Dieu.
Parce que ton action doit porter loin, elle doit émaner d'un cœur qui a souffert : c'est
la loi, douce en somme ...
Quand tu te sentiras triste : Adore et confie-toi.
Pierre Teilhard de Chardin

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Suis-je « égale » avec moi-même ? dans mes projets, ma cohérence de vie...
- Est-ce que je vis dans le passé, en repensant trop à mes faiblesses, à mes déceptions, sans
croire réellement au pardon et au regard si aimant de Jésus pour moi, qui me permet
d’aller de l’avant ?
- Suis-je réellement humble ?

Pour prendre un temps de méditation :


Tu peux méditer particulièrement une phrase qui te touche, toi, personnellement. Nous t’en
proposons tout de même quelques unes :
- « Petit à petit, Notre Seigneur te conquiert et te prend pour lui »
- « Perds-toi aveuglément dans la confiance en Notre Seigneur qui veut te rendre digne de
lui et y arrivant, pourvu que tu tiennes sa main »
- « Sois heureuse fondamentalement, sois inlassablement douée, ne t'étonne de rien »
- « Tout ce qui te rétrécit et t'agite est faux »

Du psaume 131 :
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« Seigneur, je n’ai pas le cœur fier, ni le regard ambitieux.
Mais je garde mon âme égale et silencieuse.
Mon âme est en moi, comme un enfant dans les bras de sa mère »

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Les disciples d’Emmaüs

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En ce début d’année
Madeleine Daniélou

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Prends moi dans ton silence

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Seigneur, accorde-moi le silence
Seigneur, accorde-moi non pas le silence qui me rend prisonnier de moi-même
mais celui qui me libère et m’ouvre de nouveaux espaces,
non pas le silence du corps épuisé par les paradis artificiels
mais celui de l’âme qui respire au seuil de ton Royaume,
non pas le silence de la peur des autres et du monde
mais celui qui rend proche de tout homme et de la création,
non pas celui de l’égoïsme froid, indifférent et hautain
mais celui qui enracine, fortifie et purifie la tendresse du cœur
non pas le silence de l’absence vide, du monologue solitaire
mais celui de la rencontre, de l’intimité en Ta présence,
non pas le silence de la lâcheté ou de la résignation
mais celui qui prépare au combat pour la vérité,
non pas le silence des exclus, des sans voix
mais celui qui nourrit la force des peuples qui se lèvent,
non pas le silence de l’homme qui fuit
mais celui de l’homme qui Te cherche,
non pas le silence de l’homme qui rumine ses échecs
mais celui qui réfléchit pour en découvrir les causes,
non pas le silence de la nuit du désespoir
mais celui qui attend la lumière de l’aurore, de l’espérance,
non pas le silence de la rancune, de la haine, de la vengeance
mais celui de l’apaisement et du pardon,
non pas le silence du bavard, rempli de mots, de lui-même
mais celui du cœur qui écoute le murmure de ton Esprit,
non pas le silence envahi par trop de questions sans réponses
mais celui de l’émerveillement et de l’adoration,
non pas le silence de l’oubli, du tombeau, de la mort
mais celui où la matière se charge des énergies du Ressuscité dans l’attente d’une vie
nouvelle dans ta Lumière...

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Est-ce que j’arrive à faire silence, à éteindre portable, baladeur etc. ?
- Pour quelles raisons puis-je fuir le silence : par peur de moi-même ou des autres, par peur
de la solitude, pour m’étourdir dans le bruit, pour oublier mes préoccupations... ?
- Dans une conversation, suis-je totalement tournée vers celui que j’écoute ou est-ce que je
pense d’abord à mes soucis, à mes occupations personnelles ?
- Dans ma prière, est-ce que je laisse le silence se faire en moi, est-ce que je me rends
disponible au Seigneur ?

Pour prendre un temps de méditation :


Cette semaine, essaie de faire silence au plus profond de toi : contemple la beauté de la
nature en écoutant avec attention le silence, prends le temps de l’apaisement et du silence
dans la prière pour mieux écouter le Seigneur.
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Tu peux méditer grâce à cette phrase de Samuel :
« Parle, Seigneur, ton serviteur écoute »

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Le silence : être attentive à Dieu
La lampe de Dieu n’était pas encore éteinte. Samuel était couché dans le temple du
Seigneur, où se trouvait l’arche de Dieu. Le Seigneur appela Samuel, qui répondit : « Me
voici ! » Il courut vers le prêtre Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : «
Je n’ai pas appelé. Retourne te coucher. » L’enfant alla se coucher.
De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : «
Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’ai pas appelé, mon fils. Retourne te
coucher. » Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui
avait pas encore été révélée.
De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Celui-ci se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : « Tu
m’as appelé, me voici. » Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant, et il
lui dit : « Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.”
» Samuel alla se recoucher à sa place habituelle.
Le Seigneur vint, il se tenait là et il appela comme les autres fois : « Samuel ! Samuel ! » Et
Samuel répondit : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ».
Parole du Seigneur (Sam,3, 1-10)

L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra
sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or
voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son
sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu.
» Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta
parole. »
Évangile selon saint Luc 1, 35-38

Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : «
Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : «
Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait
connaître. » Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au
sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les
bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Évangile selon saint Luc 2, 13-19

« Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton
Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. »
Évangile selon saint Matthieu 6,6

Pistes de réflexion
« Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée »
- À quel moment de la journée puis-je choisir de descendre au creux de mon coeur, faire
silence et être dans le secret avec le Père ?

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« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur »
- Dans quelles rencontres amicales, professionnelles ou avec Jésus dois-je apprendre à me
taire et accueillir l’autre ?

« Parle Seigneur, ton serviteur écoute »


- Suis-je à l’écoute de la parole de Dieu ? Prends-je le temps de la goûter chaque jour ?

Le mot de la fin
« Pour un disciple, la première chose est de rester avec le Maître, l’écouter, apprendre de
Lui. Et cela vaut toujours, c’est un cheminement qui dure toute la vie. » - Pape François

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Les lieux de la prière

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La rue

La rue... Quel lieu étrange pour la méditation !


Lieu de transit, lieu sans silence, lieu de rencontres
parfois mauvaises... Mais pour autant, ne peut-on pas
en faire un lieu où s’incarne notre foi ?
La charité est simple et la rue est le lieu de la
première simplicité: parce que des gens y habitent,
parce qu’elle est essentielle, la rue peut être le lieu
de nos premiers actes de charité. En ce Carême....

La rue, lieu de jeûne : jeûne matériel ou


intellectuel ?

« Fais un jeûne sans que les autres s’en aperçoivent


(...) c’est ce qui est invisible aux yeux des hommes qui est accepté par Dieu. Sois heureux
de jeûner dans le secret »
Guy Gilbert.

La rue, lieu de rencontre : jeûne de paroles ou regards désagréables ? Jeûne de biens


matériels dans la vitrine qui nous fait envie ?
Le jeûne peut prendre plein de forme, comme celle de la simplicité pour mieux rencontrer
l’autre et Jésus.
« La rue est mon église »

La rue, lieu d’aumône: maraude ou sourire ?

A l’image de Sainte Mère Térésa qui nous dit d’être « l'expression vivante de la bonté
de Dieu. », n’ayons pas peur de nous donner dans la rue.
« Mère Térésa est bien là, en effet, prosternée dans le silence où résonne le « J’ai soif
» inscrit sur le mur blanc. Dans moins d’une heure, ce cri montera des vingt-six lits préparés
pour les malades. Jésus, à travers ces femmes et ces hommes, demandera des soins et de
l’amour, l’aumône d’un rayon de lumière avant l’obscurité du grand passage. Mère Térésa
ne pourra rester que deux jours auprès de ces mourants- là, avant de repartir vers ceux de
Kalighat; mais elle demande pour ses filles la sérénité, le sourire, la bonté qui seront en
permanence ce rayon de lumière »
Extrait du livre Mère Térésa, l’assoiffée de Dieu de Charlotte Grossetête.

La rue, lieu de prière : évangélisation ou prière silencieuse ?

Sans faire son signe de croix devant tout le monde en brandissant son chapelet, on
peut faire de la rue un lieu de prière : petite prière dans le cœur pour confier sa journée,

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remercier ou rendre grâce pour une personne ou même.... Prier pour les voisins de métro ou
de bus ?
« Que votre prière soit toute simple ; une seule parole a suffi au publicain et à l'enfant
prodigue pour obtenir le pardon de Dieu (Lc 15,21). »
Saint Jean Climaque

« Quand tu pries, tu peux être dans ta voiture, devant un beau paysage »


L’Evangile selon Saint Loubard de Guy Gilbert

- Quelle est mon attitude face aux gens de la rue ?


Pauvres mais aussi passants ? Ai-je peur ? Est-ce que
je prends le temps de rencontrer les personnes qui
demandent du contact ?
- Fais-je de la rue et de mon trajet quotidien un
moyen, même petit, de partager des choses ? Sourire,
paroles, excuses, dialogues, actes ?

Donne-moi, Seigneur, sur ma route de Carême, d'oser


partager ta parole, avec humilité et vérité.

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Le jardin des oliviers

« Mon Dieu, s’il est possible, que cette coupe


s’éloigne de moi. Mais que soit fait non pas ce que
je veux mais ce que Tu veux ! »

« Mon âme est triste à en mourir, restez ici et


veillez avec moi »

L’agonie de Jésus aux jardins des oliviers


Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu
appelé Gethsémané, et il dit aux disciples:
Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour
prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la
tristesse et des angoisses. Il leur dit alors: Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et
veillez avec moi. Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi:
Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je
veux, mais ce que tu veux. Et il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à
Pierre: Vous n'avez donc pu veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin que vous ne
tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible. Il s'éloigna
une seconde fois, et pria ainsi: Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne
sans que je la boive, que ta volonté soit faite! Il revint, et les trouva encore endormis; car
leurs yeux étaient appesantis. Il les quitta, et, s'éloignant, il pria pour la troisième fois,
répétant les mêmes paroles. Puis il alla vers ses disciples, et leur dit: Vous dormez
maintenant, et vous vous reposez! Voici, l'heure est proche, et le Fils de l'homme est livré
aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s'approche.
Mathieu, 26; 36-46

Audience de Benoît XVI

Chers frères et sœurs,


Aujourd’hui, je voudrais parler de la prière de Jésus à Gethsémani, au jardins des Oliviers.
(…) Arrivés au domaine sur le Mont des Oliviers, cette nuit-là également, Jésus se prépare à
la prière personnelle. Mais cette fois, a lieu quelque chose de nouveau: il semble qu’il ne
veuille pas rester seul. Puis, Jésus demande au Père que, si cela était possible, cette heure
s’éloigne de lui. Ce n’est pas seulement la frayeur et l’angoisse de l’homme face à la mort,
mais c’est le bouleversement du Fils de Dieu qui voit le poids terrible du mal qu’il devra
prendre sur Lui pour le surmonter, pour le priver de son pouvoir.
Chers amis, nous aussi dans la prière nous devons être capables d’apporter devant
Dieu nos difficultés, la souffrance de certaines situations, de certaines journées,
l’engagement quotidien à le suivre, à être chrétiens, ainsi aussi que le poids de mal que nous

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voyons en nous et autour de nous, pour qu’il nous donne espoir, qu’il nous fasse sentir qu’il
est proche, qu’il nous offre un peu de lumière sur le chemin de la vie. (...)
Chers frères et sœurs, chaque jour dans la prière du Notre-Père nous demandons au
Seigneur: « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6, 10). (…) C’est une
prière que nous devons faire quotidiennement, parce qu’il n’est pas toujours facile de nous
en remettre à la volonté de Dieu, répéter le « oui » de Jésus, le « oui » de Marie. Les récits
évangéliques du Gethsémani montre douloureusement que les trois disciples, choisis par
Jésus pour être à ses côtés, ne furent pas capables de veiller avec Lui, de partager sa prière,
son adhésion au Père et furent emportés par le sommeil.
Chers amis demandez au Seigneur d’être capables de veiller avec Lui en prière, de
suivre la volonté de Dieu chaque jour même s’il parle de la Croix, de vivre dans une intimité
toujours plus grande avec le Seigneur, pour apporter sur cette « terre » un peu de « ciel » de
Dieu. Merci.

- Comment perçois-je cet épisode de la Bible, du Jardin des Oliviers ? Quels sont les
signes visibles de l’humanité de Jésus qui me sont donnés (peur, tristesse, volonté
d’abandonner...) ?
- Comment ce passage peut-il m’aider dans ma prière ?
- Est-ce que j’arrive à m’abandonner à la volonté de Dieu ?

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La nuit
La nuit, c’est l’attente
Le remède ? La confiance

En cette période de l’Avent, ne traversons- nous pas une nuit ? Pas seulement parce
que les jours raccourcissent mais aussi parce que l’on doit se dépouiller, se préparer à la
venue de Jésus ? Mais JUSTEMENT ! On sait que Jésus va venir: que l’attente a une fin,
que la Lumière arrive !
« Seule la confiance en Dieu peut transformer le doute en certitude, le mal en bien, la nuit en
aurore radieuse. » Pape François

La nuit, c’est le désert


Le remède ? La prière

« Je contemplais dans la nuit » dit Daniel,


« J’ai eu un songe » dit Jacob
« Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande joie » dit Mathieu à propos
des rois mages
« Jésus, rempli du Saint Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l'Esprit dans le désert
» dit Luc
Finalement, la nuit n’est-elle pas, comme le désert, un moyen de se retirer, de
réflechir dans le silence de son cœur, de se détacher et d’abandonner les vieilles conserves
que l’on traîne derrière nous ?

Mère Térésa ; la sainte de la nuit – et pourtant, ne rayonne-t-elle pas ?


On apprend souvent avec une grande surprise que cette femme, que l’on voit toujours
pleine de foi et de joie, a traversé, durant une très longue période de sa vie, un grand désert
de la foi !
Voilà une de ses prières appelée « Tu es le soleil éclaté de l’amour du Père »

« Seigneur crucifié et ressuscité,


Apprends-nous à affronter
Les luttes de la vie quotidienne,
Afin que nous vivions dans une grande plénitude.
Tu as humblement et patiemment accueilli les échecs de la vie humaine,
Comme les souffrances de la crucifixion.
Alors les peines et les luttes que nous apporte chaque journée,
Aide-nous à les vivre comme des occasions de grandir et de mieux te ressembler.
Rends-nous capable de les affronter, plein de confiance en ton soutien.
Fais nous comprendre que nous n'arrivons à la plénitude de la vie
Qu'en mourant sans cesse à nous mêmes et en nos désirs égoïstes.
Car c'est seulement en mourant avec Toi que nous pouvons ressusciter avec Toi.
Que rien désormais ne nous fasse souffrir ou pleurer
Au point d'en oublier la joie de ta résurrection.
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Tu es le soleil éclaté de l'amour du père
Tu es l'espérance du bonheur éternisé,
Tu es le feu de l'amour embrasé.
Que la joie de Jésus soit force en nous,
Et qu'elle soit, entre nous, lien de paix, D'unité et d'amour.
Amen »

- Ai-je moi-même déjà connu des moments de « grand désert » spirituel, de grande nuit ?
- Quelles étaient mes peurs ? Mes craintes ?
- Comment en suis-je sortie ? Et si, non; comment perçois-je l’importance d’un retrait,
d’un « désert » dans la vie ?

Dieu a prévu une fin à tout : même à la nuit, si douce ou dure est-elle !

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La Montagne
La montagne, lieu de prière

La Montagne a une place importante dans la Bible: l’homme


y rencontre souvent Dieu: Moïse y reçoit les tables de la loi
(Ex34), les disciples entendent Jésus faire son « sermon » avec
les Béatitudes (Mth, 5-7) Elle est aussi le lieu de la
transfiguration (Mth 17).. Bref ! C’est donc un lieu de rencontre
avec Dieu. Pourquoi ?
- Peut-être parce que Dieu se tient en retrait et qu’il faut nous même s’isoler, marcher,
chercher et le trouver ?
- Peut-être parce que lorsque l’on en « fait toute une montagne » de telle histoire, cela
évoque que Dieu nous rejoint, sur cette difficulté ?
- Peut-être parce que la montagne, par sa majesté, sa puissance, son silence, nous évoque
quelque chose de Dieu, à contempler ?

La montagne, lieu d’action

Extrait du discours du Pape François le samedi 30 juillet2016, aux JMJ de Pologne,


« Voilà le secret, chers amis, que nous sommes appelés à expérimenter. Dieu attend
quelque chose de toi. Avez-vous compris ? Dieu attend quelque chose de toi, Dieu veut
quelque chose de toi, Dieu t’attend. Dieu vient rompre nos fermetures, il vient ouvrir les
portes de nos vies, de nos visions, de nos regards. Dieu vient ouvrir tout ce qui t’enferme. Il
t’invite à rêver, il veut te faire voir qu’avec toi le monde peut être différent. C’est ainsi : si tu
n’y mets pas le meilleur de toi-même, le monde ne sera pas différent. C’est un défi !
Le temps qu’aujourd’hui nous vivons n’a pas besoin de jeunes-divan mais de jeunes
avec des chaussures, mieux encore, chaussant des crampons. Cette époque n’accepte que
des joueurs titulaires sur le terrain, il n’y a pas de place pour des réservistes. Le monde
d’aujourd’hui vous demande d’être des protagonistes de l’histoire, parce que la vie est belle
à condition que nous voulions la vivre, à condition que nous voulions y laisser une
empreinte. L’histoire aujourd’hui nous demande de défendre notre dignité et de ne pas
permettre que ce soient d’autres qui décident de notre avenir. Non ! Nous devons décider de
notre avenir, vous, de votre avenir ! Le Seigneur, comme à la Pentecôte, veut réaliser l’un
des plus grands miracles dont nous puissions faire l’expérience : faire en sorte que tes
mains, mes mains, nos mains se transforment en signes de réconciliation, de communion, de
création. Il veut tes mains pour continuer à construire le monde d’aujourd’hui. Il veut
construire avec toi. Et toi, que réponds-tu ? que réponds-tu, toi ? Oui ou non ? [Oui !] »

- Aimes-tu prendre du temps de silence pour contempler la montagne ? Est-ce un lieu de


rencontre ? Comment t’y sens-tu ?
- Quelles sont les montagnes, les défis qu’à la suite du Pape, tu accepterais de relever ?
- As-tu de bonnes chaussures de marche ? Quelles sont les forces que tu as avec toi pour
gravir les sommets (prière, personne proche...) ?

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La mer et la tempête

La mer est un endroit mystérieux


dans la Bible: passage de la mer rouge,
Jonas, la tempête, la pêche miraculeuse,
Jésus marchant sur les eaux.
Finalement, c’est un lieu de peur qui en
fait un lieu de grande confiance en Dieu.
On ne peut que s’abandonner...

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (8, 23-27)


Comme Jésus montait dans la barque, ses disciples le suivirent. Et voilà que la mer s’agita
violemment, au point que la barque était recouverte par les vagues. Mais lui dormait. Ses
compagnons s’approchèrent et le réveillèrent en disant: «Seigneur, sauve-nous! Nous
sommes perdus.» Mais il leur dit: «Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? » Alors,
debout, Jésus interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme. Les gens
furent saisis d’étonnement et disaient: «Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la
mer lui obéissent?»
A méditer.... Chaque mot est important !

Premièrement : quelles sont mes boussoles, quel cap est- ce que je prends dans ma vie ?
Puis... dans les épreuves, quels sont les phares que je vois ?
Enfin, quand je médite les passages sur la mer dans la Bible : quelle image de Dieu cela me
créé-t-il ? Passage de la mer rouge : Ex 14,1-31
Jonas ... le livre de Jonas, tout simplement !
Pêche miraculeuse : Luc 5, -11 ou Jean 21, 1-25 Jésus marche sur les eaux : Mathieu 14,
22-33

Pourquoi l’angoisse des grands vents ? Appuyée sur Son roc


Pourquoi la peur des houles fortes ? Tu oses le plus fou
Pourquoi l’effroi des traversées ? Déliée de tes ténèbres
D’où vient l’audace de partir Tu plonges au plus profond
L’appel du large et de la mer Rescapée de la mort
Cet élan qui te risque Tu renaîtras encore,
A tout donner et vivre ? Abandonnée au Souffle
Seule la foi te délivre De Celui qui t’invite
Des terres enfermées A la confiance sans faille
Et t’envoie au-delà
Te remettre au Dieu trinité 100 prières pour traverser la tempête,
Nathalie Becquart

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L’arbre et les fleurs

L’arbre, lieu de la rencontre de Zachée avec Jésus !

La Genèse
“... Dieu dit : «Que la terre donne de la verdure, de
l'herbe porteuse de semence,
des arbres fruitiers qui portent sur la terre du fruit
selon leurs espèces et qui ont en eux leur semence !»
Il en fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de
l'herbe porteuse de semence selon ses espèces et des
arbres qui portent du fruit et qui ont en eux leur semence selon leurs espèces. Dieu vit que
cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : troisième jour. ...”

L’arbre, symbole de fécondité


- Quels sont les fruits que j’ai déjà pu porter et ceux que je désire porter par la suite ? En
quoi suis-je aussi la vigne du Seigneur ?

Psaume 1, 1-3
“Heureux l’homme qui ne suit pas les projets des méchants, qui ne s'arrête pas sur le chemin
des pécheurs, et qui ne s'assied pas parmi les insolents, mais qui trouve son plaisir dans la
loi du Seigneur, et qui redit sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre planté près d'un ruisseau, il donne son fruit en son temps, et son
feuillage ne se flétrit pas. ...

L’arbre, lieu de la sagesse


(comme Saint Louis rendant la justice près de son chêne)
- Quelles sont mes racines de ma vie (famille, valeurs, études, relations...) ?
- En quoi l’arbre est-il un symbole de force ? Est-ce que je résiste malgré les tempêtes ? Si
oui, pourquoi ?

Histoire d’une âme – Sainte Thérèse


Longtemps je me suis demandé pourquoi le bon Dieu avait des préférences, pourquoi
toutes les âmes ne recevaient pas un égal degré de grâces, je m'étonnais en Le voyant
prodiguer des faveurs extraordinaires aux Saints qui l'avaient offensé, comme St Paul, St
Augustin et qu'Il forçait pour ainsi dire à recevoir ses grâces.
Jésus a daigné m'instruire de ce mystère. Il a mis devant mes yeux le livre de la
nature et j'ai compris que toutes les fleurs qu'Il a créées sont belles, que l'éclat de la rose et
la blancheur du Lys n'enlèvent pas le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante
de la pâquerette... J'ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la
nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes...
Ainsi en est-il dans le monde des âmes qui est le jardin de Jésus. Il a voulu créer les
grands saints qui peuvent être comparés aux Lys et aux roses ; mais il en a créé aussi de plus
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petits et ceux-ci doivent se contenter d'être des pâquerettes ou des violettes destinées à
réjouir les regards du bon Dieu lorsqu'Il les abaisse à ses pieds. La perfection consiste à
faire sa volonté, à être ce qu'Il veut que nous soyons...
J'ai compris encore que l'amour de Notre-Seigneur se révèle aussi bien dans l'âme la
plus simple qui ne résiste en rien à sa grâce que dans l'âme la plus sublime.

L’arbre et les fleurs : une singularité au bénéfice de toutes


Ce texte nous montre l’importance de se considérer, chacune pour ce que nous sommes... Et
permet, pour éviter toute envie ou jalousie, de voir que nous sommes toutes différentes et
apportons quelque chose de nouveau dans le « jardin de Jésus » !

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La Vierge Marie

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Il est midi.
Il est midi. Je vois l'église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier. Je n'ai rien à offrir et rien à demander. Je viens
seulement, Mère, pour vous regarder. Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.

Rien que pour un moment pendant que tout s'arrête. Midi ! Être avec vous, Marie, en ce lieu
où vous êtes. Ne rien dire, regarder votre visage, Laisser le cœur chanter dans son propre
langage. Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu'on a le cœur trop plein, Comme le
merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains. Parce que vous êtes belle, parce
que vous êtes immaculée, La femme dans la Grâce enfin restituée, La créature dans son
honneur premier et dans son épanouissement final, Telle qu'elle est sortie de Dieu au matin
de sa splendeur originale. Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.

Parce que vous êtes la femme, l'Eden de l'ancienne tendresse oubliée, Dont le regard trouve
le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées, Parce que vous m'avez sauvé, parce
que vous avez sauvé la France, Parce qu'à l'heure où tout craquait, c'est alors que vous êtes
intervenue, Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui, parce que
vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que
vous existez, Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

Paul Claudel (extrait de "La Vierge à midi")

Quelques pistes de réflexion pour avancer


- Comment est ce que je vois Marie ? Comme une Reine inatteignable, ou bien comme ma
mère, si belle, si aimante et si proche de moi par son humanité?
- Qu’est ce que j’admire chez Marie ?
- Est-ce que je lui fais confiance, elle qui me console et me sauve de tout mal, même de ce
qui me parait le plus désespéré ? Elle me restitue, moi et l’humanité entière, dans
l’Amour de son fils, dans notre dignité d’enfant de Dieu.
- M’arrive t il de rentrer dans une église comme ça, juste pour me retrouver en présence du
Seigneur, pour faire silence un instant ?
- Est-ce que j’accepte le silence dans ma prière, me rendre présent à Celui qui est toute
Vie, ou bien est ce que je cherche sans cesse à combler les vides ?
- Est-ce que je reconnais la grâce que j’ai d’être « femme », ayant Marie pour modèle ?

Je peux méditer et intérioriser les paroles du « Je vous salue Marie » :


Je vous salue Marie, comblée de grâces, le Seigneur est avec vous, Vous êtes bénie entre
toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, mère de Dieu,
Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort,
Amen

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Regardez l’étoile
Lorsque vous assaillent les vents des tentations,
Lorsque vous voyez paraître les écueils du malheur,
Regardez l’étoile, invoquez Marie.
Si vous êtes ballotés sur les vagues de l’orgueil,
De l’ambition, de la calomnie, de la jalousie,
Regardez l’étoile, invoquez Marie.
Si la colère, l’avarice, les séductions charnelles
Viennent secouer la légère embarcation de votre âme,
Levez les yeux vers Marie...
Dans le péril, l’angoisse, le doute,
Pensez à Marie, invoquez Marie.
Que son nom ne quitte pas vos lèvres ni vos cœurs !
Et pour obtenir son intercession,
Ne vous détournez pas de son exemple.
En la suivant, vous ne vous égarerez pas.
En la suppliant, vous ne connaitrez pas le désespoir.
En pensant à elle, vous éviterez toute erreur.
Si elle vous soutient, vous ne sombrerez pas,
Si elle vous protège, vous n’aurez rien à craindre,
Sous sa conduite, vous ignorerez la fatigue,
Grâce à sa faveur, vous atteindrez le but.

Saint Bernard de Clairvaux

- Quand je suis face à une épreuve, quelle est ma réaction ? Vers qui est-ce que je me
tourne : famille, amis,... prière ?
- Comment est-ce que je fais pour garder le cap, élever le regard dans les périodes plus ou
moins difficiles ?
- Marie est-elle vraiment pour moi une mère aimante et miséricordieuse, une médiatrice
auprès du Seigneur ?
- Puis-je retrouver dans ma vie des moments où Marie m’a aidée par son intercession ?

Pour prendre un temps de méditation :


Lorsque la Vierge Marie apparut à Sainte Catherine Labouré, à la Chapelle de la Rue du
Bac, en 1830, elle lui demandé de faire graver une médaille, la « médaille miraculeuse » la
représentant avec de nombreux rayons lumineux sortant de ses mains. Elle explique à Sainte
Catherine que chacun de ces rayons représentait une grâce qu’elle donnait aux hommes, et
que parmi ces rayons, ceux qui n’éclairaient pas symbolisaient les grâces qu’on ne lui
demandait pas.
Dans ta prière, tu peux spécialement demander aujourd’hui à Marie son intercession pour toi
et ton unité.
O Marie, Conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous.

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Avec Marie

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Pistes de réflexion

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La Promptitude
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la
salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles
est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car
lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de
moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part
du Seigneur. »
Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il
s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le
Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse
les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les
riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la
promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. » Marie demeura
avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.
De l’Évangile selon saint Luc au chapitre 1, versets 39 à 56

« De son côté, la promptitude c’est savoir agir avec liberté et agilité sans s’attacher
aux choses matérielles provisoires. Le Psaume dit : « Aux richesses quand elles
s’accroissent n’attachez pas votre cœur » (61, 11). Être prompt veut dire être toujours en
chemin, sans jamais s’alourdir en accumulant des choses inutiles et en se fermant sur ses
propres projets et sans se laisser dominer par l’ambition.
Discours du Pape François à la Curie Romaine, 21/12/2015

(...) Trois mots résument l’attitude de Marie : écoute, décision, action. Des mots qui
indiquent une voie pour nous aussi, face à ce que le Seigneur nous demande dans la vie.
Écoute, décision, action.
ÉCOUTE. D’où naît le geste de Marie d’aller chez sa parente Élisabeth ? D’une
parole de l’Ange de Dieu : « Et voici qu’Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir
un fils dans sa vieillesse... » (Lc 1, 36). Marie sait écouter Dieu.
Attention : ce n’est pas simplement « entendre », entendre de manière superficielle, mais
c’est une « écoute » faite d’attention, d’accueil, de disponibilité envers Dieu. Ce n’est pas la
manière distraite avec laquelle nous nous présentons parfois face au Seigneur ou aux autres :
nous entendons les paroles, mais nous n’écoutons pas vraiment. Marie est attentive à Dieu,
elle écoute Dieu. (...) Marie est la mère de l’écoute, une écoute attentive de Dieu et une
écoute tout aussi attentive des événements de la vie.
Le deuxième mot : DÉCISION. Marie ne vit pas « en hâte », en s’essoufflant, mais,
comme le souligne saint Luc, « elle méditait toutes ces choses dans son cœur » (cf. Lc 2,
19.51). Et également au moment décisif de l’Annonciation de l’Ange, elle demande : «
Comment cela sera-t-il ? » (Lc 1, 34). Mais elle ne s’arrête pas non plus au moment de la
réflexion ; elle accomplit un pas en avant : elle décide. Elle ne vit pas en hâte, mais
uniquement quand cela est nécessaire « elle se hâte ». Marie ne se laisse pas entraîner par
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les événements, elle n’évite pas la difficulté de la décision. Et cela a lieu aussi bien pour le
choix fondamental qui changera sa vie : « Me voici, je suis la servante du Seigneur... » (cf.
Lc 1,38), que dans les choix plus quotidiens, mais eux aussi riches de signification.
L’épisode des noces de Cana me vient à l’esprit (cf. Jn 2, 1-11) : ici aussi on voit le
réalisme, l’humanité, le sens concret de Marie, qui est attentive aux faits, aux problèmes ;
elle vit et elle comprend la difficulté de ces deux jeunes époux à qui vient à manquer le vin
de la fête, elle réfléchit et sait que Jésus peut faire quelque chose, et elle décide de s’adresser
à son Fils pour qu’il intervienne : « Ils n’ont plus de vin » (cf. v. 3). Elle décide.
Dans la vie, il est difficile de prendre des décisions, nous tendons souvent à les renvoyer, à
laisser les autres décider à notre place, nous préférons souvent nous laisser entraîner par les
événements, suivre la mode du moment. Parfois nous savons ce que nous devons faire, mais
nous n’en avons pas le courage ou cela nous paraît trop difficile car cela signifie aller à
contre-courant.
(...) Le troisième mot : ACTION. Marie se mit en voyage et « se rendit en hâte...
» (cf. Lc 1, 39). (..), j’ai souligné cette manière de faire de Marie : malgré les difficultés, les
critiques qu’elle aura reçu devant sa décision de partir, elle ne s’arrête devant rien. Et ici elle
part « en hâte ». Dans la prière, devant Dieu qui parle, en réfléchissant et en méditant sur les
faits de sa vie, Marie n’est pas pressée, elle ne se laisse pas prendre par le moment. Mais
quand elle voit clairement ce que Dieu lui demande, ce qu’elle doit faire, elle ne perd pas de
temps, elle ne tarde pas, mais elle part « en hâte ». Saint Ambroise commente : « La grâce
du Saint-Esprit ne comporte pas de lenteurs » (Expos. Evang. sec. Lucam, II, 19 : pl, 1560).)
L’action de Marie est une conséquence de son obéissance aux paroles de l’Ange, mais unie à
la charité : elle va chez Élisabeth pour se rendre utile ; et en sortant de chez elle, d’elle-
même, par amour, elle apporte ce qu’elle a de plus précieux : Jésus ; elle apporte son Fils.
Parfois, nous nous arrêtons nous aussi pour écouter, pour réfléchir sur ce que nous devrions
faire, peut-être savons nous même clairement la décision que nous devons prendre, mais
nous ne passons pas à l’action. Et surtout nous ne nous mettons pas en jeu nous-mêmes en
nous « hâtant » vers les autres pour leur apporter notre aide, notre compréhension, notre
charité ; pour apporter nous aussi, comme Marie, ce que nous avons de plus précieux et que
nous avons reçu, Jésus et son Évangile, à travers la parole et surtout le témoignage concret
de notre action.
Pape François - 13 mai 2013

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L’Annonciation

Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée,
appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de
David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : «
Je te salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute
bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit
alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas
concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé
Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour
toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : «
Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : «
L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est
pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa
vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors
qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : «
Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
Evangile de Luc I, 26-38

Commentaire
Pour me connaître, il faut connaître aussi ma Mère.
Mon Père envoya donc l’ange Gabriel dans une petite ville de Galilée, Nazareth, auprès
d’une jeune fille qui venait d’épouser un descendant de David nommé Joseph. Cette jeune
fille s’appelait Marie.
L’ange entra chez elle et lui dit : « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ;
vous êtes bénie entre toutes les femmes. »
Et c’était le premier « Je vous salue Marie » du Monde.
Il a fallu un ange pour le dire.
Et ce n’était pas lui qui l’avait inventé, mais mon Père. Il n’a fait que répéter ce que mon
Père l’avait chargé de dire à cette jeune fille des hommes.

Devant ce compliment, elle se troubla, car elle était humble.


Et pourtant c’était vrai qu’elle était pleine de grâce et bénie entre toutes.
Néanmoins, ce compliment lui fait peur.
Elle était humble.

Et toi, mon scout, est-ce que les compliments te font peur ?


L’ange dut la rassurer, et lui annonça qu’elle aurait un fils, qu’elle le nommerait Jésus, que
ce fils serait en même temps le Fils du Très-Haut, qu’il règnerait sur le trône de son ancêtre
David, et que son règne ne finirait jamais.
A quelle mère a-t-on jamais prédit pareille destinée pour son enfant ?
Songe qu’elle était pauvre et qu’on lui disait qu’elle serait la Mère d’un roi, du Roi.
Songe qu’elle était femme et qu’on lui disait que son fils serait le Fils de Dieu.

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Alors ?

Alors elle, sans se laisser éblouir par la vision de ces splendeurs royales, demanda
simplement si tout cela lui permettait de rester vierge.
Car elle était pure, Marie.
Et non seulement pure, Vierge.
Et elle voulait le rester par-dessus-tout.
Et quand l’ange lui eut répondu que sa maternité ne ressemblerait pas aux autres maternités
humaines, et que tout ce qui se passerait en elle serait l’œuvre de l’Esprit Saint, alors,
rassurée et obéissante comme une petite fille, elle dit :
« Je suis la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon votre parole. »
Et c’est ainsi qu’elle devint ma mère.
Elle était humble.
Elle était pure.
Ne l’oublie pas.

Extrait des méditations scoutes sur l’évangile du P. Sevin

Tu peux avec ces textes méditer sur l’Annonciation et l’humilité de Marie.


- Est-ce que l’Annonciation est un passage qui te parle ? Pourquoi ? Essaie de t’imaginer la
scène, avec tous les détails que tu veux : la maison de Galilée, Marie en prière, l’arrivée
de l’ange… Essaie de t’imaginer les sentiments qui ont traversé Marie.
- Marie est restée humble en écoutant l’ange, et pourtant ces compliments étaient le reflet
de la simple réalité. Quelle est ton attitude face aux compliments ? Les recherches-tu ?
Les fuis-tu ? Pourquoi ?
- Marie était appelée à une grande mission. Sais-tu que toi aussi, tu as une place dans le
plan de Dieu ? Comment en être digne, comment être consciente de la valeur de tu as à
Ses yeux, sans t’enorgueillir ou perdre ton humilité ?

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La Vierge Marie et le Saint Esprit
« C’est par la très sainte Vierge Marie que Jésus Christ est venu au monde, et c’est aussi par
elle qu’Il doit régner dans le monde. Plus l’Esprit Saint trouve Marie dans une âme, plus il
devient opérant et puissant pour produire Jésus Christ en cette âme et cette âme en Jésus
Christ. Dieu est partout, mais c’est en Marie qu’on peut le trouver le plus proche de nous. «
Toutes les grâces ne nous arrivent que par Marie, l’Immaculée, même si nous n’y pensons
pas ou si nous prions uniquement le Seigneur et les saints »
Saint Maximilien Kolbe

C’est pourquoi St Bernard nous dit : « Cherches-tu le chemin qui mène à Dieu ?
Passe par Marie. Elle est le chemin que Dieu a emprunté pour venir à nous... Invoque Marie,
il n’y a pas de maux qu’elle ne puisse guérir ; il n’y a pas de ténèbres qu’elle ne puisse
secourir ». Quand le Saint Esprit son époux, l’a trouvée dans une âme, il y vole, il y entre
pleinement, il se communique à cette âme abondamment, et autant qu’elle donne place à son
épouse ».
Sainte Mariam de Jésus Crucifié.

Viens Saint Esprit Viens Esprit Saint, en nos cœurs, et envoie du haut du ciel un rayon de ta
lumière.
Viens en nous Père des pauvres, Viens dispensateur des dons, viens lumière en nos cœurs.
Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur tu es le repos, dans la fièvre la fraicheur, dans les pleurs le réconfort.
O lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tes fidèles. Sans ta
puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est
raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.
A tous ceux qui ont la Foi et qui en toi se confient, donne tes sept dons sacrés. Donne mérite
et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen.

Quelques pistes de réflexion pour avancer


- Comment est ce que je parle à Marie, cette mère qui de par sa conception immaculée,
connait encore mieux notre souffrance et nos combats ? Elle désire nous éduquer et nous
unir à son Fils.
- En ce mois de Marie, est ce que je prie particulièrement le Chapelet et les mystères du
Rosaire ? A quel moment de ma journée puis-je y consacrer du temps ?
- Comment ressembler davantage à Marie, afin de mieux accueillir l’Esprit Saint et donc
Jésus ? Quelle qualité de Marie je choisis de travailler dans ma vie, et par quels moyens ?
(ex : humilité, douceur, patience, miséricorde, accueil, écoute de la Parole de Dieu et des
autres, services, joie, louange ...)

Pour prendre un temps de méditation Nous te proposons de choisir ou de « piocher » un don


du St Esprit, que tu pourras t’efforcer Lui demander, et de vivre davantage, avec son aide.

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- la Sagesse : elle fait gouter la présence de Dieu dans un plus grand dynamisme
missionnaire. C’est un don contemplatif.
- la Science : elle nous fait reconnaitre l’œuvre de Dieu dans la nature et dans l’histoire.
Elle permet de recevoir le monde comme un présent de Dieu.
- l’Intelligence : elle aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la
foi, les écritures, à distinguer l’erreur de la vérité.
- la Force : elle donne la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle
soutient les martyrs et aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le
combat spirituel.
- le Conseil : c’est le don du discernement spirituel, il ajuste à la volonté de Dieu. Il inspire
ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et
en les autres.
- la Crainte filiale : c’est le sens de la grandeur de Dieu, et la conscience de l’infinie
distance entre le Tout autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité.
- la Piété filiale : elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité.
Elle nous donne la confiance de l’enfant et nous rend aussi plus proche des autres.

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L’Esprit Saint

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Le don d’intelligence

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Le don de conseil

Paul Rm 12, 2.
«Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais
discernez la volonté de Dieu, ce qui lui plaît et ce
qui est bon pour vous, ce qui est parfait. »

Paul 1 Th 5, 19.20.
« N’éteignez pas l’Esprit de Dieu, mais discernez
ce qui est bien et faites-le. »

Matthieu 19, 16-21.


« Et voici qu'un homme s'approcha et lui dit : «
Maître, que dois-je faire de bon pour obtenir la vie
éternelle ? » Il lui dit : « Qu’as-tu à m’interroger sur
ce qui est bon ? Un seul est le Bon. Que si tu veux entrer dans la vie, observe les
commandements. » – « Lesquels ? » lui dit-il.
Jésus reprit : « Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d'adultère, tu ne voleras pas, tu ne
porteras pas de faux témoignage, honore ton père et ta mère, et tu aimeras ton prochain
comme toi-même. » « Tout cela, lui dit le jeune homme, je l'ai observé ; que me manque-t-il
encore ? » – Jésus lui déclara : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et
donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi. »

- Quels sont les choix que j’ai posés cette année ? Quels sont les engagements que je
prends pour l’année 2018 ? À qui est-ce que je demande conseil avant de poser un choix
ou de prendre un engagement ? Ai-je un père spi ?

- À quelles étapes de ma vie l’Esprit Saint m’aide-t-il à discerner ce qu’il convient de faire
en vue de répondre à ma vocation personnelle et d’y demeurer fidèle ?

- Et quand tout va mal ? Quand de grandes souffrances et des révoltes intérieures


surgissent, que faire ? Comment l’Esprit saint peut-il demeurer une source de lumière qui
éclaire notre route ?

- Comment est-ce que je laisse l’Esprit Saint guider mes choix ?

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Le don de crainte
Notre mot ...
L’acception terrifiante du mot « crainte » demeure aujourd’hui, c’est un cliché tenace, peur,
alarme, frayeur, frousse, trouille, affolement, effroi, panique, choc, inquiétude, trac,
pétoche ...
Quelle erreur d’imaginer que l’Esprit saint puisse être à l’origine de telles émotions.
Comment pourrait-il susciter de pareilles angoisses ?

* Mais alors de quelle « crainte de Dieu s’agit-il ?

Pape François, Audience générale, Vatican, mercredi 11 juin 2014.

Psaume 34
« Un pauvre a crié, Yahvé écoute, et de toutes ses angoisses il le sauve. Il campe, l’ange de
Yahvé, autour de ses fidèles, et il les dégage. »

Demandons au Seigneur la grâce d’unir notre voix à celle des pauvres, pour accueillir le don
de la crainte de Dieu et pouvoir nous reconnaître, avec eux, revêtus de la miséricorde et de
l’amour de Dieu, qui est notre Père.

- Le mot « crainte » nous terrifie, nous aimons parler de l’amour de Dieu pour nous.
Qu’avons- nous à craindre ? Pourquoi craindre Dieu ?
- C’est peut-être moins Dieu que nous craignons que le fait de nous séparer de lui ? Ai-je
peur du péché ? C’est peut-être le don de crainte qui nous inspire le regret de nos fautes
et par la suite le désir de lutter contre nos péchés pour les combattre ?
- Vais-je régulièrement me confesser ? Qu’est-ce que le sacrement de la réconciliation ?
Quand y suis-je aller pour la dernière fois ? Ai-je un père spirituel ?

Signe de l’amour infini de Dieu, le pardon de Dieu est toujours possible, si nous faisons une
démarche vraiment sincère. En se reconnaissant pécheur, nous croyons que l’amour de Dieu
pour nous est toujours plus fort.

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Le don de connaissance
Prière
« Seigneur, accorde-nous le don de connaisance, que nous nous laissions guider par la foi, jour
après jour, et que nous sachions discerner ce qui nous conduit vers toi. »

Conseil sculpté sur l’architrave du temple de Delphes.


«Connais-toi toi-même. »

Cultive ton jardin ...


« Cultive ton jardin
Et laisse les autres cultiver le leur.
Les goûts sont différents.
L’un planteras des fleurs ;
l’autre sèmera du blé ;
Un troisième laissera pousser l’herbe.
Ne juge pas.
Ce n’est pas à toi de le faire.
Mais fais ton jardin si beau
Qu’en passant près de lui,
L’envie nous vienne d’en posséder un semblable.
N’est-ce pas là l’essentiel,
Que ton jardin soit beau ? »
Le Livre de Lézard.

Ces questions tendent vers la connaissance de la Vérité. Le don de connaissance fait de nous des
témoins de l’espérance car notre cœur aspire à connaître la vérité.

- Qui suis-je? D’où je viens ? Où je vais ?


- Comment est-ce que je comprends le fameux « Connais-toi toi-même ? La connaissance de soi
ne se réduit pas un descriptif de soi ; date de naissance, adresse, groupe sanguin, étude, couleur
préférée...En rester là, ne serait-ce pas se complaire dans l’ignorance des réalités infiniment plus
essentielles ? Comment ne pas se fuir soi-même ?

- Est-ce que parfois j’ose me retirer et passer une heure, seule à seule avec moi-même ? Dans un
coeur à coeur avec mon âme ? Certaines questions me font peut-être peur, mais ne faut-il pas
parfois se les poser avec courage ? Et rechercher la vérité de notre être avec bravoure ?

- Quel est le sens de mon existence ? Comment prendre possession de ma vie et assumer mon
existence ? Quel bonheur dois-je atteindre ? Quelles valeurs doivent guider ma vie ? Que valent
mes engagements ?

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PARTIE 4 : MA VIE AVEC DIEU

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La mission de l’Eglise
Depuis des décennies, nous assistons à une diminution de la pratique religieuse, nous
constatons une croissante prise de distance de la vie de l’Église d’une partie notable de
baptisés. Jaillit alors la question : est-ce que, par hasard, l’Église ne doit pas changer ? Est-
ce que, par hasard, dans ses services et ses structures, elle ne doit pas s’adapter au temps
présent, pour rejoindre les personnes d’aujourd’hui qui sont en recherche et dans le doute ?
À la bienheureuse Mère Térésa il fut demandé un jour de dire quelle était, selon elle, la
première chose à changer dans l’Église. Sa réponse fut : vous et moi ! Ce petit épisode nous
rend évidentes deux choses. D’une part, la religieuse entend dire à son interlocuteur que
l’Église n’est pas uniquement les autres, la hiérarchie, le Pape et les Évêques ; l’Église, nous
la sommes tous : nous, les baptisés. Par ailleurs, elle part effectivement du présupposé : oui,
il existe un besoin de changement. Chaque chrétien et la communauté des croyants dans son
ensemble, sont appelés à une conversion continuelle. [...] Pour ce qui regarde le motif
fondamental du changement, il s’agit de la mission apostolique des disciples et de l’Église
elle-même.

En effet, l’Église doit toujours de nouveau vérifier sa fidélité à cette mission. Les trois
évangiles synoptiques mettent en lumière différents aspects du mandat de cette mission : la
mission se base d’abord sur l’expérience personnelle : « Vous êtes témoins » (Lc 24, 48) ;
elle s’exprime en relation : « De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19) ; elle
transmet un message universel : « Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15).
Cependant, à cause des prétentions et des conditionnements du monde, ce témoignage est
toujours obscurci, les relations sont aliénées et le message est relativisé. [...]

Pour correspondre à sa véritable tâche, l’Église doit toujours de nouveau faire l’effort de se
détacher de sa « mondanité » pour s’ouvrir à Dieu. C’est ainsi qu’elle suit les paroles de
Jésus : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jn 17, 16), et
c’est ainsi qu’Il se donne au monde. En un certain sens, l’histoire vient en aide à l’Église à
travers les diverses périodes de sécularisation, qui ont contribué de façon essentielle à sa
purification et à sa réforme intérieure. [...]

Libérée du fardeau et des privilèges matériels et politiques, l’Église peut se consacrer mieux
et de manière vraiment chrétienne au monde entier ; elle peut être vraiment ouverte au
monde. Elle peut à nouveau vivre avec plus d’aisance son appel au ministère de l’adoration
de Dieu et au service du prochain. La tâche missionnaire qui est liée à l’adoration
chrétienne, et qui devrait déterminer la structure de l’Église, se rend visible plus clairement.
L’Église s’ouvre au monde non pour obtenir l’adhésion des hommes à une institution avec
ses propres prétentions de pouvoir, mais pour les faire rentrer en eux-mêmes et ainsi les
conduire à Celui qui est infiniment au-dessus de moi, et est toutefois tellement en moi-
même jusqu’à être ma véritable intériorité. [...]

Il ne s’agit pas ici de trouver une nouvelle stratégie pour relancer l’Église. Il s’agit plutôt de
déposer tout ce qui est uniquement tactique, et de chercher la pleine sincérité, qui ne néglige
ni ne refoule rien de la vérité de notre aujourd’hui, mais qui réalise pleinement la foi dans
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l’aujourd’hui, la vivant justement, totalement dans la sobriété de l’aujourd’hui, la portant à
sa pleine identité, lui enlevant ce qui est seulement apparemment foi, mais qui n’est en
vérité que convention et habitude. [...]

Il ne s’agit pas non plus de se retirer du monde, bien au contraire. Une Église allégée des
éléments « mondains » est capable de communiquer aux hommes – à ceux qui souffrent
comme à ceux qui les aident – justement aussi dans le domaine socio-caritatif, la force vitale
particulière de la foi chrétienne. « La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité
d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature,
elle est une expression de son essence même, à laquelle elle ne peut renoncer » (Deus
caritas est, n. 25). Seule la relation profonde avec Dieu rend possible une pleine attention à
l’homme, de même que sans l’attention au prochain la relation à Dieu s’appauvrit. [...]

Benoît XVI, lors de son voyage en Allemagne en septembre 2011

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Quelle est pour moi la mission de l’Eglise dans le monde ?
- Quelle est ma mission de baptisée dans le monde ?
- Quels sont les « aspects mondains », les « habitudes » de ma vie de foi qui peuvent
manquer de sincérité ?
- Quels sont les liens entre ma vie de foi et mon engagement dans la société et le scoutisme
?

Pour prendre le temps de la méditation :


Nous te proposons de méditer cette semaine cette phrase qui fut le thème de la visite du
pape Benoît XVI en Allemagne :
« Là où est Dieu, là est l’avenir »

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Le roi et le jardin : Il me veut telle que je suis

Il y avait un jour un roi qui avait planté près de son château toutes sortes d'arbres, de plantes
et de fleurs et son jardin était d'une grande beauté. Chaque jour, il s'y promenait: c'était pour
lui une joie et une détente.

Un jour, il dût partir en voyage. À son retour, il s'empressa d'aller marcher dans le jardin. Il
fut désolé en constatant que les plantes et les arbres étaient en train de se dessécher.
Il s'adressa au pin, autrefois majestueux et plein de vie, et lui demanda ce qui s'était passé.
Le pin lui répondit: " J'ai regardé le pommier et je me suis dit que jamais je ne produirais les
bons fruits qu'il porte. Je me suis découragé et j'ai commencé à sécher."

Le roi alla trouver le pommier: lui aussi se desséchait...Il l'interrogea et il dit: " En regardant
la rose et en sentant son parfum, je me suis dit que jamais je ne serais aussi beau et agréable
et je me suis mis à sécher."

Comme la rose elle-même était en train de dépérir, il alla lui parler et elle lui dit: "Comme
c'est dommage que je n'ai pas l'âge de l'érable qui est là-bas et que mes feuilles ne se
colorent pas à l'automne. Dans ces conditions, à quoi bon vivre et faire des fleurs? Je me
suis donc mise à dessécher."

Poursuivant son exploration, le roi aperçut une magnifique petite fleur. Elle était toute
épanouie. Il lui demanda comment il se faisait qu'elle soit si vivante. Elle lui répondit: " J'ai
failli me dessécher, car au début je me désolais. Jamais je n'aurais la majesté du pin, qui
garde sa verdure toute l'année; ni le raffinement et le parfum de la rose. Et j'ai commencé à
mourir mais j'ai réfléchi et je me suis dit : " Si le roi, qui est riche, puissant et sage, et qui a
organisé ce jardin, avait voulu quelque chose d'autre à ma place, il l'aurait planté. Si donc, il
m'a plantée, c'est qu'il me voulait, moi, telle que je suis." Et à partir de ce moment, j'ai
décidé d'être la plus belle possible!"

- Est-ce que je me dessèche moi aussi en me comparant aux autres ? Dans quelles
situations ? Pour quelles qualités ?
- Est-ce que je m’épanouis ? Est-ce que j’arrive à déceler les beautés que Dieu a mises en
moi ?
- Quand je doute, ai-je du mal à concevoir qu’Il m’ai voulue, moi, telle que je suis ?
Comment m’en convaincre ?

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Laisse-toi aimer
Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je
suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Jean 12, 26

Ces paroles dépassent notre entendement. Devoir honorer le Père te paraît sans doute
normal. Mais que le Père veuille t’honorer, toi, comment cela peut-il se faire ?
Dans un contexte religieux, nous entendons souvent dire que, de tous les vices et
péchés de l’homme, l’orgueil est le plus grand. Il est vrai que lorsqu’un homme, sans son
arrogance, prétend réaliser quelque chose sans Dieu, c’est la source de beaucoup d’autres
péchés. Mais dans un certain sens, nous pourrions dire aussi que le plus grand défaut de
l’homme est le manque de respect envers soi-même. Plus que l’orgueil, la plupart des gens
souffrent du mépris de soi (il s’agit en fait de deux aspects du même problème : le refus de
compter sur Dieu).
L’homme a une valeur infinie, et Dieu veut que nous le comprenions. Être à tout
moment crée et recrée par Dieu est quelque chose d’extraordinaire. Tu as tellement de prix
aux yeux de Dieu qu’Il s’intéresse à toi à chaque instant. Pour toi, Il s’est fait homme et
a voulu mourir sur une croix : voilà qui rend encore plus évidente l’importance que tu revêts
à ses yeux. De plus, Il te considère comme coopérateur de la rédemption du monde, te
conférant ainsi une inconcevable dignité.
De ton côté, remarque-le bien : tu te tiens devant Dieu les mains vides, mais, si petit
et insignifiant que tu sois, Il peut réaliser avec toi de grandes choses. A être honoré par les
gens, on risque de se complaire en soi-même. Mais l’honneur qui vient du Père te remplit de
vérité et d’humilité, et par là tu comprends que tout , en fin de compte, vient de Lui.
Dieu au fil des jours, Wilfrid Stinissen

C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis : étonnantes sont tes oeuvres
toute mon âme le sait.
Mes os n'étaient pas cachés pour toi quand j'étais façonné dans le secret, modelé aux
entrailles de la terre.
J'étais encore inachevé, tu me voyais ; sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés
avant qu'un seul ne soit !
Psaume 138

Pistes de réflexion :
Laisse-toi aimer par Dieu, laisse le Père t’honorer. Comment vis-tu cela ? As tu conscience
de ton inconcevable dignité, du prodige que tu es ?

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Le dessein bienveillant de Dieu
“D’un amour éternel je t’ai aimé”
Livre de Jérémie 31 ; 3

“Nous existons, dès l’éternité, dans l’esprit de Dieu, dans un


grand projet que Dieu a conservé en lui et qu’il a décidé de réaliser et de
révéler « quand les temps seraient accomplis » (cf. Ep 1, 10). Saint Paul nous fait donc
comprendre que toute la création et, en particulier, l’homme et la femme, ne sont pas le fruit
du hasard, mais répondent à un dessein bienveillant de la raison éternelle de Dieu qui, en
vertu de la puissance créatrice et rédemptrice de sa Parole, donne origine au monde. Cette
première affirmation nous rappelle que notre vocation n’est pas simplement d’exister dans
le monde, d’être insérés dans une histoire, ni même d’être uniquement des créatures de Dieu
; c’est quelque chose de beaucoup plus grand : c’est être choisis par Dieu , avant même la
création du monde, dans le Fils, Jésus Christ. En Lui, donc, nous existons déjà, pour ainsi
dire, depuis toujours. Dieu nous contemple dans le Christ, comme des fils adoptifs. Le «
dessein bienveillant » de Dieu, qui est qualifié par l’apôtre également de « dessein d’amour
» ( Ep 1, 5) est défini comme le « mystère » de la volonté divine (v. 9), caché et à présent
manifesté dans la Personne et dans l’œuvre du Christ. L’initiative divine précède toute
réponse humaine : c’est un don gratuit de son amour qui nous enveloppe et nous
transforme.”
Benoît XVI, audience générale du mercredi 5 décembre 2012

“C'est ainsi qu'Il nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints
et immaculés en sa présence, dans l'amour déterminant d'avance que nous serions pour Lui
des fils adoptifs par Jésus Christ. Tel fut le bon plaisir de sa volonté, à la louange de gloire
de sa grâce, dont Il nous a gratifiés dans le Bien-Aimé. En lui nous trouvons la rédemption,
par son sang, la rémission des fautes, selon la richesse de sa grâce, qu'Il nous a prodiguée,
en toute sagesse et intelligence: Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, ce dessein
bienveillant qu'Il avait formé en lui par avance, pour le réaliser quand les temps seraient
accomplis: ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les
terrestres. C'est en lui encore que nous avons été mis à part, désignés d'avance, selon le plan
préétabli de Celui qui mène toutes choses au gré de sa volonté, pour être, à la louange de sa
gloire, ceux qui ont par avance espéré dans le Christ.”
Lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens 1 ; 3-12

Pour aller plus loin :


- Est ce que je crois que j’existe depuis toujours en Dieu ? Que mon existence ne dépend
pas uniquement de mes parents ? Comment par ces textes je peux comprendre que ma vie
n’est jamais une erreur, un accident ?
- Crois-tu que la dignité d’une personne ne dépend pas de son utilité, ni de sa volonté mais
du fait qu’elle est aimée de Dieu de toute éternité ?

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L’être et la solitude
« Aime-toi toi-même avant d’aimer les autres »
« Je suis Celui qui suis » Exode

La « solitude ontologique » de Jean-Paul II (et la théologie du corps)

L'homme à la recherche de son identité


Reconnaissant le besoin d'une aide pour Adam, Dieu créa les animaux et il les fit venir vers
l'homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que
lui donnerait l'homme.

L'homme prend alors conscience de sa différence par rapport au reste de la création :


"mais, pour l'homme, il ne trouva point d'aide semblable à lui". Quand Adam contemple la
création, il ne voit pas dans les autres corps des personnes. Ainsi prend-il conscience de sa
singularité parmi toute la création. Il réalise subjectivement la réalité objective décrite dans
le récit Elohiste de la création : qu'il est fait à l'image et à la ressemblance de Dieu. Cette
réalité est vécue corporellement : l'homme est poussière dans laquelle Dieu mis son souffle.
Aucun autre animal n'est ainsi, à la fois charnel et spirituel.

Cette singularité, cette solitude de la créature face à son Créateur est un appel entrer
en relation. L'homme et la femme sont les seules créatures créées pour elles-mêmes, et ils
ne sont pleinement eux-mêmes que lorsqu'ils entrent en relation, s'ils se donnent.
Se donner dans l'amour suppose d'être libre : si Dieu nous offre le choix d'entrer dans une
alliance éternelle avec Lui, nous avons aussi le choix de refuser cette alliance. En faisant
l'expérience de cette liberté, nous dit Jean- Paul II , l'homme aurait dû comprendre que
l'Arbre de la connaissance du bien et du mal recelait une dimension de la solitude qui lui
était jusqu'alors inconnue : l'éloignement de Dieu.

La liberté de l'homme est de pouvoir accepter de vivre en communion éternelle avec Dieu
comme d'être éternellement séparé de Lui. La solitude originelle nous permet de
comprendre que notre relation à Dieu est à la fois dépendance et partenariat.
Dépendance car l'homme est une créature ; partenariat car il est une personne créée par un
Dieu personnel qui lui propose une relation amoureuse.

Essayez avant tout d’être libres en face des choses. Le Seigneur nous appelle à un style de
vie évangélique caractérisé par la sobriété, à ne pas céder à la culture de la consommation.
Il faut rechercher ce qui est essentiel, apprendre à se dépouiller des mille choses superflues
et inutiles qui nous étouffent. Détachons-nous du désir de posséder ; ne faisons pas de
l’argent une idole, pour ensuite le gaspiller. Mettons Jésus à la première place. Lui peut nous
libérer de l’idolâtrie qui nous rend esclaves. Chers jeunes, ayez confiance en Dieu ! Il
nous connaît, il nous aime et ne nous oublie jamais. De même qu’il prend soin du lys des
champs (cf. Mt 6, 28), il ne nous laissera manquer de rien ! Pour vaincre la crise
économique, il faut aussi être prêt à changer de style de vie, et à éviter les nombreux

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gaspillages. De même qu’il est nécessaire d’avoir le courage du bonheur, il faut avoir aussi
le courage de la sobriété.

- Est-ce que j’accepte d’être seule ?


- Ai-je toujours besoin d’être connectée sur les réseaux sociaux, de combler le silence ou
de remplir mon emploi du temps ? Si oui, pourquoi ?
- Est-ce que, dans mes relations, j’accepte la différence de l’autre, son être?

Il est bon de prendre conscience de sa personne, dénuée de tout ce qui pourrait


entraver sa liberté : biens matériels, relations... Qui suis-je, au fond ? Une fois sa propre
personne connue, une fois que l’on s’aime, alors on peut ordonner sa charité pour aimer
Dieu, les autres et l’autre.

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Les cailloux : la place de Dieu dans ma vie

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Les semences et non les fruits
Une femme se voyait en rêve parmi les plus fabuleux magasins de la métropole. Toute
surprise, elle découvrit Dieu lui-même derrière le comptoir le mieux fourni.
- Que vendez-vous donc ? Lui demanda-t-elle.
- Tout ce que ton cœur désire, lui répondit Dieu
Emerveillée, la femme se décida à requérir les plus précieux joyaux qu'un être humain peut
se prendre à souhaiter :
- Je veux acheter la paix du cœur, l'amour, le bonheur, la sagesse et l’immunité contre toute
crainte et toute angoisse.
Puis, en se reprenant elle ajouta :
- Pas pour moi seulement, mais pour tous les hommes.
Dieu sourit alors et lui dit :
- Je crois que tu te trompes, mon amie, nous ne vendons pas les fruits, mais seulement les
semences.

- Quelles sont les semences que me donne Dieu pour avancer ? Quels sont les fruits ?
- Est-ce que j’ai tendance à attendre les fruits sans recevoir les semences ?

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Les traces dans le sable : Jésus avec moi
Une nuit, un homme fit un rêve.
Il rêva qu'il marchait au bord de la mer en compagnie du Seigneur.
Sur le fond du ciel, il voyait se dérouler les scènes de sa vie. Il remarquait, dans chaque
scène, deux traces parallèles de pas dans le sable.
L'une était la sienne; l'autre celle du Seigneur.
À la dernière scène, il se retourna pour voir ces empreintes sur la grève.
Il s'aperçut alors qu'à divers moments de sa vie, il n'y avait qu'une trace de pas. Et que ces
moments de marche solitaire correspondaient aux heures les plus tristes et les plus sombres
de sa vie.

Intrigué, il dit à son compagnon; "Seigneur, tu m'as assuré de toujours marcher à mes côtés
si j'acceptais de me joindre à Toi.
Mais je m'aperçois qu'aux périodes les plus dures de ma vie, il n'y a plus qu'une empreinte
dans le sable.
Pourquoi m'as-tu abandonné au moment où j'avais le plus besoin de Toi?".

Le Seigneur se tourne alors vers lui et lui répond: "Mon enfant, mon très cher enfant, tu sais
que Je t'aime et que je ne saurais t'abandonner.
Il faut que tu comprennes ceci : si tu ne vois qu'une trace de pas aux moments les plus
difficiles de ton existence, c'est qu'alors, tout simplement, Je te portais dans mes bras".

Parabole

Pistes de réflexion
- Suis-je consciente que le Seigneur m’accompagne tous les jours de ma vie ?
- Est-ce que je pense à remercier le Seigneur pour m’aider supporter les périodes
difficiles ?
- Est-ce qu’à l’image du Seigneur, je suis présent pour ceux qui vivent des moments
difficiles ? Comment je les aide à remonter la pente ?

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Confiance
Extrait du psaume de la liturgie du jour

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ?


Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ?
Mais j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.

« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »

Pape François – Angélus -8/12/2018

Marie ajoute : « Qu’il m’advienne selon ta parole ». Elle ne dit pas : « Qu’il advienne selon
moi », mais « selon Toi ». Elle ne pose pas de limites à Dieu. Elle ne pense pas : « Je me
consacre un peu à lui, je me dépêche et ensuite je fais ce que je veux ».
Non, Marie n’aime pas le Seigneur quand elle en a envie, par moments. Elle vit en faisant
confiance à Dieu en tout et pour tout. Voilà le secret de la vie. Celui qui fait confiance à
Dieu en tout peut tout. Mais le Seigneur, chers frères et sœurs, souffre lorsque nous lui
répondons comme Adam : « J’ai eu peur et je me suis caché ».

Dieu est le Père, le plus tendre des pères, et il désire la confiance de ses enfants. Combien de
fois, au contraire, nous le soupçonnons, nous soupçonnons Dieu ! Nous pensons qu’il peut
nous envoyer quelque épreuve, nous priver de la liberté, nous abandonner. Mais c’est une
grande tromperie, c’est la tentation des origines, la tentation du diable : insinuer la méfiance
envers Dieu. Marie surmonte cette première tentation par son Me voici. Et aujourd’hui, nous
regardons la beauté de la Vierge Marie, qui est née et a vécu sans péché, toujours docile et
transparente pour Dieu.

Cela ne signifie pas que la vie a été facile pour elle, non. Être avec Dieu ne résout pas les
problèmes comme par magie. La conclusion de l’Évangile de l’Annonciation le rappelle : «
L’ange la quitta » (v. 38). Il l’a quittée : c’est un verbe fort. L’ange laisse la Vierge seule
dans une situation difficile. Elle savait de quelle façon particulière elle allait devenir Mère
de Dieu — l’ange l’avait dit — mais l’ange ne l’avait pas expliqué aux autres, seulement à
elle. Et les problèmes commencèrent immédiatement : pensons à la situation irrégulière
selon la loi, au tourment de saint Joseph, aux projets de vie manqués, à ce que les gens
auraient dit... Mais Marie place sa confiance en Dieu avant les problèmes.
L’ange l’a quittée, mais elle croit que Dieu est resté avec elle, en elle. Et elle fait confiance.
Elle fait confiance à Dieu. Elle est sûre qu’avec le Seigneur tout ira bien, même si c’est
d’une manière inattendue. Voilà l’attitude sage : ne pas vivre en dépendant des problèmes —
une fois fini l’un, un autre se présentera !
— mais faire confiance à Dieu en se remettant à Lui chaque jour : Me voici !
« Me voici » est le mot. « Me voici » est la prière. Demandons à l’Immaculée d’avoir la
grâce de vivre ainsi.

« Jésus, Jésus, Jésus »


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« En nom Dieu, les hommes d’armes batailleront, et Dieu donnera la victoire »

« Je crois aussi fermement aux paroles et aux actes de saint Michel, qui m’est apparu, que je
crois que Notre-Seigneur a souffert mort et passion pour nous, continue-t-elle ; ce qui me
pousse à croire cela, ce sont le bon conseil, le bon secours et la bonne doctrine qu’il m’a
apportés et donnés. »
Extrait du procès de Jeanne d’Arc

« Il nous faut prier comme si tout dépendait de Dieu et agir comme si tout dépendait de
nous. »
Sainte Jeanne d’Arc

Pistes de réflexion
- Ai-je confiance en le Seigneur, en son plan pour moi ? Ai-je confiance en sa protection,
en sa bienveillance ? Ou ai-je toujours une crainte au fond, qu’il m’abandonne, qu’il ne
soit pas tout-puissant, qu’il veuille agir en moi contre ma volonté ?
- Ces grandes femmes qui ont fait confiance à Dieu, Marie et Jeanne d’Arc, m’inspirent-
elles ? Pourquoi ?
- Sans faire de grandes choses comme porter le Fils de Dieu ou sauver la France, quels sont
les petits « oui » que je peux dire à Dieu en confiance ?

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Un miracle
Cette histoire se passe en Inde.
« Qu’est-ce que tout ça ? Qu’est-ce que tu veux ma petite ?
— C’est pour mon petit frère, André, monsieur le pharmacien. Il est très, très malade et je
viens acheter un miracle.
— Que racontes-tu ? dit le pharmacien.
— Il s’appelle André, et il a un gros bouton qui lui pousse dans la tête, et papa a dit à
maman que c’était fini et qu’il fallait un miracle pour le sauver. Vous savez, je l’aime
beaucoup ; c’est pour ça que je suis venue : pour acheter un miracle.
Le pharmacien répondit, avec un petit sourire attristé : — Tu sais, ma petite, nous ne
vendons pas de miracles ici...
— Mais vous savez, si ce n’est pas assez, je vais essayer de ramasser un peu plus d’argent,
ça coûte combien un miracle ? »
Il y avait, dans la pharmacie, un monsieur grand et bien habillé, qui écoutait cette étrange
conversation.
Il se rapprocha de la petite, qui était en train de ramasser ses petites pièces, et avait les
larmes aux yeux.
« Pourquoi pleures-tu ma petite ? Qu’est-ce qui se passe ?
— Monsieur le pharmacien ne veut pas me vendre un miracle et me dire combien ça
coûte... C’est pour mon petit frère André, qui est très malade. Maman a dit qu’il faudrait une
opération, mais papa a dit qu’on ne pouvait pas payer ça (ça coûte trop cher) et qu’il faudrait
un miracle pour le sauver. C’est pour ça que j’ai porté tout ce que j’avais.
— Combien as-tu ?
— Un dollar et onze cents... mais vous savez, elle murmura d’une voix à peine audible, je
peux trouver un peu plus.
Le monsieur sourit : — Bon, tu sais, je ne crois pas que ce soit nécessaire ; un dollar et onze
cents, c’est exactement le prix d’un miracle pour ton petit frère ! »

Le monsieur bien habillé n’était autre que le Dr Carlton Amstrong, le grand chirurgien de
neurochirurgie. Il opéra l’enfant et André rentra à la maison quelques semaines plus tard
complètement guéri.

« Si l’espérance t’a fait marcher plus loin que ta peur, Tu auras les yeux levés. Alors tu
pourras tenir jusqu’au soleil de Dieu. »
Mes racines sont dans le ciel, Père Ceyrac

Pistes de réflexion
- Est-ce que je crois aux miracles ? Même aux plus petits miracles ?
- Suis attentive à ceux qui croisent ma route ? A leurs blessures ?
- Ai-je conscience qu’un geste de ma part peut leur permettre de faire un grand pas ?

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De l’homme ancien à l’homme nouveau
Epitre aux Colossiens, ch2

20 Si vous êtes morts avec le Christ aux forces qui régissent le monde,
pourquoi subir des règles comme si votre vie dépendait encore du monde :
21 « Ne prends pas ceci, ne goûte pas cela, ne touche pas cela »,
22 alors que toutes ces choses sont faites pour disparaître quand on s'en sert !
Ce ne sont là que des commandements et des enseignements humains,
23 qui ont des airs de sagesse, de religion personnelle, d'humilité et de maîtrise du corps,
mais n'ont aucune valeur contre les exigences de la chair.

3-01 Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d'en haut :
c'est là qu'est le Christ, assis à la droite de Dieu.
02 Tendez vers les réalités d'en haut, et non pas vers celles de la terre.
03 En effet, vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu.
04 Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire.

05 Faites donc mourir en vous ce qui appartient encore à la terre :


débauche, impureté, passions, désirs mauvais,
et cet appétit de jouissance qui est un culte rendu aux idoles.
06 Voilà ce qui provoque la colère de Dieu,
07 voilà quelle était votre conduite autrefois lorsque vous viviez dans ces désordres.
08 Mais maintenant, débarrassez-vous de tout cela :
colère, emportement, méchanceté, insultes, propos grossiers.
09 Plus de mensonge entre vous ;
débarrassez-vous des agissements de l'homme ancien qui est en vous,
10 et revêtez l'homme nouveau,
celui que le Créateur refait toujours neuf à son image pour le conduire à la vraie
connaissance.
11 Alors, il n'y a plus de Grec et de Juif, d'Israélite et de païen,
il n'y a pas de barbare, de sauvage, d'esclave, d'homme libre,
il n'y a que le Christ : en tous, il est tout.

12 Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-
aimés,
revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d'humilité, de douceur, de patience.
13 Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous
faire.
Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même.
14 Par-dessus tout cela, qu'il y ait l'amour : c'est lui qui fait l'unité dans la perfection.
15 Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés
pour former en lui un seul corps. Vivez dans l'action de grâce.
16 Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ;
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instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse ;
par des psaumes, des hymnes et de libres louanges,
chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance.
17 Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites,
que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Christ,
en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.

18 Vous les femmes, soyez soumises à votre mari ; dans le Seigneur,


c'est ce qui convient.
19 Et vous les hommes, aimez votre femme,
ne soyez pas désagréables avec elle.
20 Vous les enfants, en toutes choses écoutez vos parents ;
dans le Seigneur, c'est cela qui est beau.
21 Et vous les parents, n'exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager.
22 Vous les esclaves, obéissez en toute chose à votre maître d'ici-bas,
sans chercher à vous faire remarquer par souci de plaire aux hommes,
mais dans la simplicité de votre coeur, parce que vous craignez le Seigneur.
23 Quel que soit votre travail, faites-le de bon coeur, pour le Seigneur
et non pour plaire à des hommes :
24 vous savez bien qu'en retour le Seigneur fera de vous ses héritiers.
Le maître, c'est le Christ : vous êtes à son service.
25 Car celui qui fait le mal sera puni en fonction du mal qu'il a fait,
et Dieu ne fait pas de différence entre les hommes.
4-01 Vous les maîtres, assurez à vos esclaves la justice et l'égalité,
sachant que vous aussi vous avez un Maître dans le ciel.

Les gens disent que le silence dans le monastère est triste et qu'il est difficile d'observer la
Règle... Il n'y a pas d'opinion plus erronée...Le silence à la Trappe est le plus joyeux
langage que les hommes puissent soupçonner... Ah! Si Dieu nous donnait la faculté de voir
dans les cœurs, alors nous verrions que, de l'âme de ce trappiste d'aspect extérieur
misérable et qui vit dans le silence, jaillit abondamment et sans arrêt un glorieux chant
d'allégresse, plein d'amour et de joie envers son Créateur, envers son Dieu, envers un Père
affectueux qui prend soin de lui et le console... Dans le silence, ils parlent avec Dieu.
Saint Rafael ArnaIz Baron

- Est ce que je me laisse soumettre par les choses de ce monde ? Est ce que je me rends
compte de la différence en moi entre l’ « homme ancien » et « l’homme nouveau » (en
l’occurrence la femme !).
- Comment est-ce que je passe de l’une à l’autre ? (dans les deux sens)
- Quelle place est ce que je laisse à Dieu dans mes actes et ma vie ? Comment est-ce que
j’oriente mes choix et mes actions ? Comment est-ce que cela change ma relation à
l’autre ?

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De la mort à la vie
Dieu veut ressusciter tous ceux qui sont morts, pas seulement au dernier jour, mais
dès maintenant. Toute personne qui s’enferme dans son obstination, fait tout pour imposer
sa volonté propre, n’écoute pas l’Esprit de Dieu, l’Esprit d’amour, est au fond plus morte
que vivante. Mais Dieu veut nous ressusciter tous, plusieurs fois par jour. Il s’agit de se
laisser ressusciter.
Lorsque Jésus, dans l’Evangile, ressuscite des morts, Il le fait de trois manières
différentes : la fille de Jaïre qui “dort” est invitée à se réveiller . Le jeune homme de Naïn
doit se relever et Lazare, déjà au tombeau, s’entend dire de venir dehors . Ces trois manières
correspondent à trois différentes façons d’être mort.
Quand tu vis inconsciemment, sans savoir pourquoi tu vis ni où tu vas, quand tu
t’occupes de bagatelles et non de ce qui est réel, Jésus te dit “ Réveille-toi ! Reprends
conscience, reviens à toi-même, pense à ce qui est en jeu !”
Lenteur et goût de la facilité peuvent aussi être cause de mort. Peut-être gaspilles-tu
ton temps précieux sans t’être jamais vraiment attelé à la vie. “ Relève-toi !” dit Jésus.
“Secoue ton penchant pour la facilité, mets-toi enfin en route !”
Troisième manière d’être mort : être prisonnier de ton propre moi, rempli de
suffisance et d’apitoiement sur toi-même, emberlificoté dans ton égoïsme. “ Viens dehors !”
dit Jésus. “Cesse de tourner autour de toi-même, fais quelque chose pour les autres, vis pour
l’amour !”
Si tu écoutes attentivement ce que Jésus veut te dire, tu deviens une personne
vraiment vivante .
Wilfried Stinissen, Dieu au fil des jours

Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort
que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort,
nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous
aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.
Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi
par une résurrection qui ressemblera à la sienne. Nous le savons : l’homme ancien qui est en
nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu’ainsi
nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi
avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus; la
mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois
pour toutes ; lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant. De même, vous aussi, pensez
que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.
Lettre de saint Paul apôtre aux Romains 6, 3b-11

Piste de réflexion :
Et toi, laisses-tu le Christ te ressusciter ? Pour être vraiment vivant, Dieu doit-il te réveiller,
te relever ou te dire de venir dehors ? Dans ta vie concrète, où dois-tu laisser le Christ te
ressusciter ? Vis tu dans la joie de la résurrection ?

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Libérer la Source !
Il faut devenir des sources, il faut que les autres aient envie de se désaltérer à notre
source ! Vivre ce n’est pas seulement respirer, bouger, se lever, travailler et aller chercher de
l’argent à la banque ! A la fin de votre vie, vous croyez que vous vous en souviendrez de
tout ça ? Bien que vous ayez vécu des milliards et des milliards d’instants, hé bien c’est
comme si rien ne s’était passé véritablement. Alors vous vous direz « c’était donc ça la vie ?
»
Tenez, je suis sure que vous avez plein de grands projets dans la tête, pas vrai ?
Seulement cet idéal, vous trouvez toutes sortes d’excuses pour pas le réaliser : « On verra
plus tard ». Si vous pouvez le faire et que vous le faites pas, à quoi ça sert que vous puissiez
le faire ? Vous êtes pas plus avancé que celui qui peut pas. Vous êtes même moins avancé.
Parce que celui qui ne peut pas, ce n’est pas sa faute, tandis que vous c’est que vous gâchez
votre talent. C’est comme si vous étiez heureux et que vous ne le montrez pas. D’ailleurs, le
bonheur, c’est tellement grand, c’est tellement abondant, qu’on ne peut pas le garder rien
que pour soi tout seul : ou alors ce n’est pas du 100% pur bonheur : c’est un mélange de
plaisir, d’égoïsme, un tralala qui n’a rien à voir avec Alléluia. Je vais vous dire : le rêve, ça
s’use que si on s’en sert pas ! Soit vous vous hissez au dessus de vous-même pour être à la
hauteur, à la hauteur de vos rêves, soit vous restez un p’tit bout d’homme sans intérêt, qui
fait du terre à terre toute sa vie... Voilà, voilà.
Vous savez pourquoi les gens, y z-osent pas ? Hé bien, parce qu’ils ont fait de leur vie
un petit filet d’eau. Ils ont peur de manquer, alors ils ouvrent le robinet tout doucement, ils
font du goutte à goutte. Mais vous avez déjà regardé une cascade ? C’est comme une chute
et une renaissance perpétuelle : l’eau n’arrête pas de tomber, à profusion. Plus elle dépense
d’énergie, plus elle est généreuse ! Plus elle s’exprime de manière impulsive et entière, plus
elle est pure ! Eh bien toi c’est pareil. Je crois qu’on a des sortes de nappes phréatiques qui
sillonnent notre être tout entier. Si on ne sait pas libérer la source, hé bien elle se tarit, on
devient des cœurs secs. C’est pour cette raison que nous devons être des sources pour les
autres. Pour pas qu’ils meurent de soif. Tu penses qu’il faut avoir beaucoup d’eau pour en
donner, et là tu te trompes : Monsieur Saint-Exupéry a dit « Plus tu donnes, plus tu
t’enrichis ; plus tu vas puiser à la source véritable, plus elle est généreuse ». C’est vrai qu’on
peut faire des choses pour son bon plaisir, mais le plus grand plaisir... c’est le plaisir de faire
plaisir ! Au plaisir de Dieu ! Les sentiments qui ne sont pas donnés sont des sentiments
perdus ! Plus les sentiments jaillissent, plus ils arrivent en trombe ! Nous devons être des
milliardaires en sentiments !
Jade et les sacrés Mystères de la Vie de François Garagnon

Quelques pistes de réflexion


- Quels sont mes rêves, mes idéaux ? Pas tant ce que je souhaite posséder, mais plutôt ce
que je désire être.
- Est-ce que j’agis de manière cohérente à ces désirs ?
- Quels sont les talents que le Seigneur m’a confiés afin dans son Amour ?
- Est-ce que je les reconnais et les accueille avec humilité ?

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- Où et comment est ce que je me donne aujourd’hui ? Est-ce que je le fais simplement
pour mon bon plaisir, ou bien véritablement pour mettre mes talents au service des
autres ?
- Est-ce que je perçois le don de soi comme un vrai chemin de bonheur ?
- Comment faire pour me tourner davantage vers l’Autre ? Qu’est-ce que je mets en place
pour avoir cette disponibilité ou cette ouverture du cœur ?

Pour prendre un temps de méditation :


-« Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le royaume des cieux est à eux »

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Regarde la croix

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Rien qu’aujourd’hui
Rien qu’aujourd’hui, j’essaierai de vivre exclusivement la journée
sans tenter de résoudre le problème de toute ma vie.

Rien qu’aujourd’hui, je porterai mon plus grand soin


A mon apparence courtoise et à mes manières :
Je ne critiquerai personne et ne prétendrai redresser ou discipliner
Personne si ce n'est moi-même.

Rien qu'aujourd’hui, je serai heureux dans la certitude d’avoir été créé pour le bonheur,
Non seulement dans l’autre monde, mais également dans celui-ci.

Rien qu'aujourd'hui, je m'adapterai aux circonstances


Sans prétendre que celles-ci se plient à mes désirs.

Rien qu’aujourd’hui, je consacrerai dix minutes à la bonne lecture


En me souvenant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps,
La bonne lecture est nécessaire à la vie de l’âme.

Rien qu’aujourd’hui, je ferai une bonne action et n’en parlerai à personne.

Rien qu’aujourd’hui, je ferai au moins une chose que je n’ai pas envie de faire
Et si j'étais offensé, j'essaierai que personne ne le sache.

Rien qu’aujourd’hui, j’établirai un programme détaillé de ma journée.


Je ne m’en acquitterai peut-être pas, mais je le rédigerai,
Et me garderai de deux calamités : la hâte et l’indécision.

Rien qu’aujourd’hui, je croirai fermement - même si les circonstances prouvent le contraire


-
Que la Providence de Dieu s’occupe de moi comme si rien d’autre n’existait au monde.

Rien qu’aujourd’hui, je ne craindrai pas


Et tout spécialement, je n’aurai pas peur d’apprécier ce qui est beau et de croire en la bonté.

Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures, ce qui ne saurait pas me
décourager,
Comme si je pensais que je devais le faire toute ma vie durant.
Bienheureux Jean
XXIII

Quelques pistes de réflexion pour avancer :

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- Quand je me lève, comment est-ce que j’envisage cette nouvelle journée qui s’offre à
moi ?
- Comment est-ce que j’organise mon temps ? Est-ce que j’arrive à prioriser les choses à
faire ?
- Suis-je capable de m’abandonner entre les mains du Seigneur parce que je crois qu’il
m’aime et veut mon bonheur ?
- Quel temps est-ce que je consacre chaque jour, chaque semaine à une « bonne lecture »
qui me fasse grandir et réfléchir ? Est-ce que je pense parfois à ma progression
personnelle ?
- Quand je n’arrive pas à tenir une résolution, à être fidèle à un engagement, suis-je tout de
suite découragée ? Est-ce que je réduis mes ambitions ou décide de persévérer malgré
tout, ne serait-ce qu’une journée ?

Pour prendre un temps de méditation :

Nous te proposons cette semaine de porter un regard bienveillant sur chaque journée qui
nous est donnée par le Seigneur : tu peux méditer plus particulièrement cette phrase
« Rien qu’aujourd’hui, je croirai fermement
- même si les circonstances prouvent le contraire -
Que la Providence de Dieu s’occupe de moi comme si rien d’autre n’existait au
monde »

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Fils de Dieu
Vous êtes des fils de Dieu, savez-vous ce que cela signifie ? Osez vous en souvenir et n’ayez
pas peur. Car vous avez toujours peur qu’on veuille vous priver de quelque chose: alors
vous vous empressez de saisir l’immédiat et vous laissez perdre l’essentiel.

Vous êtes des fils de Dieu : cela ne signifie aucune mutilation, aucune diminution de vous-
mêmes, mais au contraire l’exaltation de ce qu’il y a de meilleur en vous, dans la joie et la
lumière.

Montrez à vos camarades qui ils sont, et quelle plénitude les attend s’ils consentent. Encore
une fois, on ne vous demande pas de parler mais d’être. Montrez donc essentiellement à vos
camarades, qu’à travers votre vie de tous les jours, vous voulez vous arrêter, non pas aux
séductions médiocres de la vie, mais à sa grandeur vraie. On ne peut concilier le médiocre et
le grand. Il faudrait naturellement que vous eussiez vous-mêmes fait ce choix. Regardez
vous donc en face, et rappelez vous qui vous êtes. Vous devez mettre de l’âme dans tout ce
que vous faites. Laissez donc s’épanouir l’âme en vous, et elle rayonnera sur les autres.
André Charlier

Quelques pistes de réflexion pour avancer


- Est-ce que je reconnais ma dignité d’enfant de Dieu, et celle de ceux qui m’entourent ?
- M’arrive t il de nuire à cette dignité ? Comment ? Comment y remédier ?
- Suis-je convaincue que cette règle de vie liée à ma dignité d’enfant de Dieu me rend
heureuse ?
- Suis-je persuadée que le Seigneur me considère comme son enfant bien aimée ? Lui suis-
je reconnaissante de tant d’Amour ?
- Qui suis-je ? Quels choix de vie ai-je déjà posés ?
- Quel témoin du Christ suis-je ?

Pour prendre un temps de méditation


Nous te proposons de méditer particulièrement :
- « Vous êtes des Fils de Dieu : ce qui signifie l’exaltation de ce qu’il y a de meilleur en
vous »
- « On ne peut concilier le médiocre et le grand »
- « Vous devez mettre de l’âme dans tout ce que vous faites »

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Le véritable service : « Que ta volonté soit faite »

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Aime moi telle que tu es
Je connais ta misère, les combats et les tribulations de ton âme ; la faiblesse et les infirmités
de ton corps ; je sais ta lâcheté, tes péchés, tes défaillances ; je te dis quand même : Donne-
moi ton cœur, Aime-moi tel que tu es.
Si tu attends d’être un ange pour te livrer à l’amour, tu ne M’aimeras jamais. Même si tu
retombes souvent dans ces fautes que tu voudras ne jamais connaître, même si tu es lâche
dans la pratique de la vertu, je ne te permets pas de ne pas M’aimer.

Aime-moi tel que tu es. A chaque instant et dans quelque position que tu te trouves, dans la
ferveur et dans la sécheresse, dans la fidélité ou dans l’infidélité.

Aime-moi tel que tu es. Je veux l’amour de ton cœur indigent ; si pour M’aimer, tu attends
d’être parfait, tu ne M’aimeras jamais. Ne pourrais-je pas faire de chaque grain de sable un
séraphin tout radieux de pureté, de noblesse et d’amour ? Ne pourrais-je pas, d’un seul signe
de ma volonté, faire surgir du néant des milliers de saints, mille fois plus parfaits et plus
aimants que ceux que j’ai créé ? Ne suis-je pas le Tout-Puissant ?
Et s’il me plaît de laisser pour jamais dans le néant, ces êtres merveilleux et leur préférer ton
pauvre amour !
Mon enfant, laisse-moi t’aimer, je veux ton cœur. Je compte bien te former, mais en
attendant, je t’aime comme tu es.

Et je souhaite que tu fasses de même ; je désire voir, du fond de ta misère, monter l’amour.
J’aime en toi jusqu’à ta faiblesse. J’aime l’amour des pauvres : je veux que, de l’indigence,
s’élève continûment ce cri :"Seigneur, je vous aime." C’est le chant de ton cœur qui
m’importe. Qu’ai-je besoin de ta science et de tes talents ?
Ce ne sont pas des vertus que je te demande, et si je t’en donnais, tu es si faible que bientôt
l’amour-propre s’y mêlerait ; ne t’inquiète pas de cela. J’aurais pu te destiner à de grandes
choses ; non tu seras le serviteur inutile, je te prendrai même le peu que tu as, car je t’ai créé
pour l’amour.

Aime ! L’amour te fera faire tout le reste sans que tu y penses ; ne cherches qu’à remplir le
moment présent de ton amour.

Aujourd’hui, je me tiens à la porte de ton cœur comme un mendiant, Moi, le Seigneur des
Seigneurs. Je frappe et j’attends, hâte-toi de m’ouvrir, n’allègue pas ta misère. Ton
indigence, si tu la connaissais pleinement, tu mourrais de douleur. Cela seul qui pourrait me
blesser le cœur, ce serait de te voir douter et manquer de confiance.

Je veux que tu penses à Moi, à chaque heure du jour et de la nuit. Je ne veux pas que tu
poses l’action la plus insignifiante pour un motif autre que l’amour. Quand il te faudra
souffrir, je te donnerai la force ; tu m’as donné l’amour, je te donnerai d’aimer au-delà de ce
que tu as pu rêver.
Mais souviens-toi : Aime-moi tel que tu es. N’attends pas d’être un saint pour te livrer à
l’Amour, sinon tu n’aimeras jamais.
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Mère Teresa

- Quels sont « les combats et les tribulations de mon âme ; la faiblesse et les infirmités de
mon corps » ?
- Est-ce que je me dis que la sainteté n’est pas pour moi ? Pourquoi ?
- Est-ce que je me laisse aimer telle que je suis ?

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Accepter en vérité ce que nous sommes,
nous laisser aimer par le Christ

Evangile selon Saint Jean, 4

5C'est ainsi qu'il parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre
donnée par Jacob à son fils Joseph, 6 là même où se trouve la source de Jacob. Fatigué du
chemin, Jésus était assis tout simplement à même la source. C'était environ la sixième heure.

7 Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit : ''Donne-moi à boire.'' 8
Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.9 Mais cette
femme, cette Samaritaine, lui dit : ''Comment ? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi,
une femme samaritaine !'' Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les
Samaritains. 10 Jésus lui répondit : ''Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te
dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive.'' 11
La femme lui dit : ''Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond ; d'où la tiens-
tu donc cette eau vive ? 12 Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné
le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes ?'' 13 Jésus lui répondit :
''Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ; 14 mais celui qui boira de l'eau que je lui
donnerai n'aura plus jamais soif; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une
source jaillissant en vie éternelle.'' 15 La femme lui dit : ''Seigneur, donne-moi cette eau
pour que je n'aie plus soif et que je n'aie plus à venir puiser ici.''

16 Jésus lui dit : ''Va, appelle ton mari et reviens ici.'' 17 La femme lui répondit : ''Je n'ai pas
de mari.'' 18 Jésus lui dit : ''Tu dis bien : 'Je n'ai pas de mari' ; tu en as eu cinq et l'homme
que tu as n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.'' 19 ''Seigneur, lui dit la femme, je vois
que tu es un prophète. 20 Nos pères ont adoré sur cette montagne et vous, vous affirmez qu'à
Jérusalem se trouve le lieu où il faut adorer.'' 21 Jésus lui dit : ''Crois-moi, femme, l'heure
vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22 Vous
adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons ce que nous connaissons, car le salut
provient des Juifs. 23 Mais l'heure vient, elle est là, où les vrais adorateurs adoreront le Père
en esprit et en vérité ; tels sont, en effet, les adorateurs que cherche le Père. 24 Dieu est
esprit et c'est pourquoi ceux qui l'adorent doivent adorer en esprit et en vérité.''

25 La femme lui dit : ''Je sais qu'un Messie doit venir - celui qu'on appelle Christ. - Lorsqu'il
viendra, il nous annoncera toutes choses.'' 26 Jésus lui dit : ''Je le suis, moi qui te parle.''

27 Sur quoi les disciples arrivèrent. Ils s'étonnaient que Jésus parlât avec une femme ;
cependant personne ne lui dit : ''Que cherches-tu ?'' ou ''Pourquoi lui parles-tu ?'' 28 La
femme alors, abandonnant sa cruche, s'en fut à la ville et dit aux gens : 29 ''Venez donc voir
un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Christ ?'' 30 Ils sortirent de la
ville et allèrent vers lui.

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31 Entre-temps, les disciples le pressaient : ''Rabbi, mange donc''. 32 Mais il leur dit : ''J'ai à
manger une nourriture que vous ne connaissez pas''. 33 Sur quoi les disciples se dirent entre
eux : ''Quelqu'un lui aurait-il donné à manger ?'' 34 Jésus leur dit : ''Ma nourriture, c'est de
faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. 35 Ne dites-vous pas
vous-mêmes : 'Encore quatre mois et viendra la moisson' ? Mais moi je vous dis : levez les
yeux et regardez ; déjà les champs sont blancs pour la moisson ! 36 Déjà le moissonneur
reçoit son salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, si bien que celui qui sème et celui
qui moissonne se réjouissent ensemble. 37 Car en ceci le proverbe est vrai, qui dit: 'l'un
sème, l'autre moissonne'. 38 Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucune
peine ; d'autres ont peiné et vous avez pénétré dans ce qui leur a coûté tant de peine.''
39 Beaucoup de Samaritains de cette ville avaient cru en lui à cause de la parole de la
femme qui attestait : ''Il m'a dit tout ce que j'ai fait.'' 40 Aussi lorsqu'ils furent arrivés près de
lui, les Samaritains le prièrent de demeurer parmi eux. Et il y demeura deux jours. 41 Bien
plus nombreux encore furent ceux qui crurent à cause de sa parole à lui ; 42 et ils disaient à
la femme : ''Ce n'est plus seulement à cause de tes dires que nous croyons ; nous l'avons
entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde.'' 43 Deux jours
plus tard, Jésus quitta ces lieux et regagna la Galilée.

« La promesse de Jésus à cette femme (la Samaritaine) et à chacun de nous de devenir


source de vie pour d’autres ne peut se réaliser que si nous sommes humbles, si nous
reconnaissons notre pauvreté et nos failles, si nous nous acceptons tels que nous sommes.
Jésus invite cette femme et invite chacun à revisiter notre passé en vérité, pas simplement
pour l’analyser ou nous y enfermer, mais pour être libérés de son emprise. Jésus touche la
blessure intérieure de cette femme avec douceur et amour. Va, appelle ton mari et reviens
ici. Il touche précisément le lieu de sa pauvreté et son sentiment de culpabilité.

L’histoire de la Samaritaine est une histoire vraie. C’est une femme blessée dans sa capacité
d’aimer. Elle est aussi symbolique, elle représente chacun de nous. Nous sommes tous cette
femme samaritaine. Tant que nous sommes pleins de nous-mêmes, de notre pouvoir et de
nos certitudes, nous pensons pouvoir nous débrouiller tout seuls et n’avons besoin de
personne. Nous ne pouvons pas reconnaître notre besoin de Jésus et d’une vie nouvelle. Ce
n’est que lorsque nous présentons à Jésus notre vide, notre impuissance, et notre cœur brisé
qu’il peut nous remplir de la force et de l’Esprit et nous toucher de son amour. »
Jean Vanier

« Est-il réellement si facile de se laisser aimer ? On nous dit que l’humain en général est fait
pour le don, que le bonheur c’est de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Nous l’entendons
depuis des années, nous commençons à le savoir ! Alors nous nous arque-boutons de notre
mieux : se mettre au service, donner du temps, de l’énerfie, faire de notre mieux pour aller
vers les autres, pour ne délaisser personne, etc. Mais sommes-nous prêtes à nous laisser
aimer ? Par Dieu, par nos frères et sœurs ? Car se donner c’est aussi laisser l’autre accéder à
nous. Ce qui veut dire se rendre vulnérable : si je laisse approcher quelqu’un de près, je lui
donne à voir qui je suis, et non pas qui je voudrais être … Je me rends vulnérable car je
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baisse la garde et l’autre pourrait me blesser … Pour se lasser aimer, il faut accepter de ne
pas être parfaite, accepter aussi que l’autre nous aime à sa façon et nous pas tel que l’on
voudrait qu’il nous aime.

Le Seigneur nous aime infiniment Et il a pris ce risque de nous laisser l’accès pour l’aimer.
Jésus s’est rendu vulnérable à l’extrême. Il a connu la souffrance et la trahison.
Quand il nous invite à nous donner aujourd’hui, à nos réticences il pourrait répondre : Je
sais, je l’ai connu pour toi, pour que tu vives… Et chaque jour encore, il se rend totalement
vulnérable pour nous entre nos mains dans l’Eucharistie. Avec lui nous ne risquons rien
d’autre que le bonheur ! Il suffit de lui laisser l’accès, il ne demande que ça : avant même
notre conception, il nous a aimées telles que nous sommes.

Ne cherchons pas à être quelqu’un d’autre, mais à être pleinement nous mêmes dans son
amour. »
Clé de feu spécial Carême 2011

- Est-ce que je me laisse toucher par la grâce du Seigneur, par sa miséricorde infinie envers
mes péchés ? Comment ?
- Est-ce difficile pour moi de me laisser aimer par les autres, telle que je suis ? Est-ce que
je préfère vivre dans l’apparence de celle que je voudrais être ?
- Comment me laisser atteindre par les autres ? par Jésus ?

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« Voici que je me tiens à la porte et que je frappe »
« C'est vrai ! Je me tiens à la porte de ton cœur, jour et nuit. J'attends le moindre petit signe
de réponse de ta part qui me permettra d'entrer en toi. Chaque fois que tu m'inviteras, je vais
réellement venir. Silencieux, invisible, je viens, mais avec l'infini pouvoir de mon amour.
Je viens, apportant tous les dons de l'Esprit Saint. Je viens avec ma miséricorde, avec mon
désir de te pardonner, de te guérir, avec tout l'amour que j'ai pour toi; un amour au-delà de
toute compréhension. Je viens, assoiffé de te consoler, de te donner ma force, de te relever,
de t'unir à moi, dans toutes mes blessures.
Je vais t'apporter ma lumière. Je viens écarter les ténèbres et tous les doutes de ton cœur. Je
viens avec mon pouvoir capable de te porter toi-même et de porter tous tes fardeaux. Je
viens avec ma grâce pour toucher ton cœur et transformer ta vie. Je viens avec ma paix, qui
va apporter le calme et la sérénité à ton âme. Je connais tout de toi. Rien de ta vie n'est sans
importance à mes yeux. Je t'ai suivi à travers toutes ces années et je t'ai toujours aimé, même
lorsque tu étais sur des chemins de traverse. Je connais chacun de tes besoins. »

Je t'aime tel que tu es


« Oui, je connais tous tes péchés, mais je te le redis une fois encore : je t'aime, non pas pour
ce que tu as fait, non pas pour ce que tu n'as pas fait. Je t'aime pour toi-même, pour la beauté
et la dignité que mon Père t'a données en te créant à son image et à sa ressemblance. C'est
une dignité que tu as peut-être souvent oubliée, une beauté que tu as souvent ternie par le
péché, mais je t'aime tel que tu es.
J'ai versé mon sang pour te ramener à Dieu. Si seulement tu me demandais avec foi, ma
grâce viendrait te toucher et combler tous tes besoins. Je vais te donner la force pour te
libérer toi-même du péché. Je connais ta solitude, tes blessures, les jugements et les
humiliations que tu as dû subir. Tout cela, je l'ai porté avant toi. J'ai tout porté pour toi, afin
de pouvoir te partager ma force et ma victoire.
Je connais tout spécialement ton besoin d'être aimé. Je connais combien tu as soif d'être
aimé, et combien tu as cherché en vain d'assouvir cette soif, dans un amour égoïste. Est-ce
que tu as soif? Je t'aimerai plus que tout ce que tu peux t'imaginer. Je t'ai aimé jusqu'à ce
point de mourir sur la croix pour toi.
J'ai soif de toi. Moi aussi, j'ai soif de toi. C'est la seule manière avec laquelle je pourrai
décrire mon amour pour toi. J'ai soif de ton amour. J'ai soif d'être aimé par toi. Cela te dit
combien tu es précieux à mes yeux. Viens à moi. Je vais remplir ton cœur. »

J'ai soif de toi


« Je vais soigner tes blessures. Je vais faire de toi une nouvelle créature. Je vais te donner la
paix, au cœur même de toutes tes épreuves. Mais j'ai soif de toi. Ne doute jamais de ma
miséricorde, du fait que je t'accepte sans cesse, de mon désir de te pardonner, de ma soif
ardente de te bénir, de vivre en toi ma propre vie. Pour moi, il n'y a qu'une chose qui
importe : il n'y a rien de plus important dans le monde entier que toi. Ouvre-toi à moi. Viens
à moi et aie soif de moi. Donne-moi ta vie et je vais te prouver combien tu es important à
mon Cœur.
Peu importent tes errements. Peu importe combien tu m'as oublié. II n'y a qu'une seule chose
dont je veux que tu te souviennes tout le temps, une seule chose qui ne changera jamais : J'ai
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soif de toi, tel que tu es. Tu n'as pas besoin de changer pour croire en mon amour, parce que
c'est de croire en mon amour qui va te changer. Tu m'as oublié, et maintenant je te cherche à
chaque instant de ta vie, me tenant debout, à la porte de ton cœur et frappant.

Mère Térésa

Tu penses que c'est dur à croire? Regarde vers la Croix, regarde vers mon Cœur transpercé
pour toi. Regarde vers mon Eucharistie. Tu n'as pas compris ma Croix ? Alors, écoute
encore une fois ce que j'ai dit sur la Croix : J'ai soif ! Oui, j'ai soif de toi. J'ai cherché
quelqu'un pour combler mon amour et je n'ai trouvé personne. Sois celui-ci. J'ai soif de toi -
de ton amour. »

Phrases à méditer
« Tu n'as pas besoin de changer pour croire en mon amour, parce que c'est de croire en mon
amour qui va te changer. »
« J’ai soif de toi, tel que tu es »
« Je t'aime pour toi-même, pour la beauté et la dignité que mon Père t'a données en te créant
à son image et à sa ressemblance. »
Pistes de réflexion
- Suis-je consciente de tout l’Amour de Dieu pour moi ?
- Est-ce que je prends le temps d’ouvrir la porte de mon cœur à Dieu, à travers la prière, les
Sacrements ?
- Il a osé avoir besoin de moi : suis-je attentive à ceux qui m’entourent, eux aussi créés à la
ressemblance de Dieu ?
- Suis-je dans un état d’action de grâce ou de lamentation ?

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Jésus seul

Quelques pistes de réflexion

- « Jésus, toi seul peux contenter mon âme » : qu’est ce que je pense de cette phrase ? Ai-je
conscience que tout l’amour dont j’ai besoin vient du Christ ? Ai-je du mal à l’accepter ?
Est-ce que je cherche parfois à apaiser ailleurs ma soif d’amour ?
- Est-ce que parfois, Jésus me semble « caché », lointain, inatteignable ? Comment fais-je
pour essayer de le rejoindre ?
- Est-ce que je manque de confiance en Lui, en son amour infini ? Est-ce vers Lui que je
me tourne quand je suis découragée ?

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Toi, tu peux

- Suis-je consciente de la toute-puissance de Dieu ? Ai-je des doutes ?


- Est-ce que parfois j’essaie de me débrouiller par moi-même, de Le « remplacer », au lieu
de m’en remettre à Lui ?
- Est-ce que cela m’arrive au contraire de me sentir impuissante, de vouloir abandonner,
parce que la tâche me semble trop difficile ?
- Est-ce que j’ai conscience que Dieu travaille toujours avec moi, et qu’il peut amplifier
mes petites actions ?

Pour aller plus loin :


Est-ce qu’une phrase t’a particulièrement touchée ? Tu peux la méditer
particulièrement, et essayer de prendre une ou deux résolutions pour l’appliquer dans la
semaine.

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Apprend-nous à voir Tes signes
J’éprouve parfois ta présence dans cette allégresse qui irradie de mon cœur. Mais trop
souvent, je laisse retomber, comme un lourd couvercle, la grisaille du quotidien, la fatigue,
la lassitude, l’angoisse même quelquefois.

Apprends-moi à reconnaître tous les signes de joie que tu m’adresses par la beauté des plus
humbles choses: cette rose ouverte sur mon chemin, ces tas de légumes qui flamboient sur
les étals du marché, ce nuage ourlé de lumière qui fait croire au soleil.
Apprends-moi à lire ton reflet dans les yeux de mes frères: ce regard échangé au passant, cet
instant de dialogue, sur le trottoir, qui illumine un matin maussade, le sourire de cet enfant
dans le métro, qui répond au mien et me plante un gros baiser sur la joue, cette amie
accablée de tristesse qui m’a ouvert son cœur et en a paru soulagée.
Esprit-Saint, Tu es le Feu, Tu es l’Amour, Tu es la Joie, Tu habites en moi.

Tu es là bien sur dans la tendresse de tous les miens, mais aussi dans leur absence quand tu
me les rends présents. Tu es là dans ce travail sur lequel je peine et je sais bien que c’est Toi
qui me donnes la force d’aller jusqu’au bout. Apprends-moi à te remercier avec joie de la
tâche accomplie dans l’amour.

Tu es là lorsque je m’efforce de prier et que mon esprit vagabonde sur tant de distractions;
Tu m’appelles inlassablement. De ma sécheresse et de ma pauvreté, fais monter une louange
vers le Père. Tu seras là quand le Christ me prendra par la main pour m’entraîner dans la
joie Trinitaire. Aide-moi à ouvrir tout grand mon cœur pour chanter avec Toi. Alléluia!
Revue Alliance

Jésus est notre chemin. Il nous accompagne, comme il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs.
Il nous montre le sens de notre marche. Il nous ramène quand nous nous trompons de route.
Il nous relève quand nous tombons. Il nous attend en fin de parcours, lorsque viendra le
moment du repos et de la joie.

Jean-Paul II, Strasbourg, 9 octobre 1988.

- Est-ce que j’arrive à voir que Dieu est là chaque jour pour moi et que son Esprit se
manifeste sans cesse ? Est-ce que je Le reconnais dans toutes les petites choses qui me
rendent heureuse ?
- Quand je travaille, quand je prie, quand je suis avec les autres, est-ce que j’arrive à
déceler Sa présence ?
- En relisant ma semaine ou ma journée, puis-je trouver un moment où Il a été là, même si
je ne m’en suis pas forcément rendu compte ?

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La fertilité
« Soyez féconds, multipliez-vous » (Gn1, 22).
« Ce qui glorifie mon Père, c'est que vous portiez du fruit en abondance et que vous soyez
pour moi des disciples » (Jean 15, 8)
« Je te rendrai extrêmement fécond, de toi je ferai des nations, et des rois sortiront de toi »
Dieu a-t-il promis à Abraham (Genèse 16, 6).
Et ... on reconnaît l’arbre à ses fruits !

Les paraboles liées à l’agriculture, la croissance des arbres et plantes foisonnent dans
la Bible. L’ivraie et le bon grain, les moissonneurs, le figuier... Pourquoi ? Parce que la
fécondité est au cœur de notre vie. Dans toutes ses formes !

La Fertilité biologique :
Premier sens auquel on pense, BIM: fertilité matérielle, se retrouver avec une famille
nombreuse. A la bonne heure, c’est naturel ! Le don total et l’union entre deux êtres permet
une fécondité sans borne, jusqu’à l’enfantement.
Malgré les difficultés parfois, la fécondité d’un couple, marié ou non, peut dépasser l’aspect
biologique. Engagement, discussions

La Fertilité spirituelle : comment ?

La fécondité de la chasteté : un paradoxe ?


Qu’est-ce que j’en pense ? Comment la chasteté, un bon équilibre dans mes relations
à l’autre, aux autres et même envers moi-même, peut-elle être féconde ? Pourquoi est-il
important d’être chaste dans la construction féconde d’une « maison bâtie sur le roc » ?

« Le vœu de chasteté est un vœu d'amour et de réciprocité plus radicale : il ne naît


pas d'une absence, mais d'une surabondance, qui ne consent à exclure personne de la
sphère de son amour, et d'une radicalité, qui transcende, sans les nier, la chair
et le sang. Elle n'est donc pas une marque d'un manque, un refus de l'autre, mais elle est une
offrande à tous. Elle sépare pour mieux unir. Elle met à part pour favoriser la rencontre.
Elle ne prive pas, elle multiplie. Elle n'est ni impuissante ni inféconde, elle donne la vie. »

La fécondité de la prière et de la vie religieuse


Crois-je que la prière a une fécondité, que ce soit la mienne ou celles des religieux ?
Est-ce que je la recherche toujours ou alors accepté-je parfois de ne pas en voir les fruits
tout en persévérant ?

Paul VI à propos des consacrés et religieux :


«Qui ne mesure la part immense qu’ils ont apportée et qu’ils continuent d’apporter à
l’évangélisation ? Grâce à leur consécration religieuse, ils sont par excellence volontaire
et libres pour tout quitter et aller annoncer l’Evangile jusqu’aux confins du monde. Ils
sont entreprenants, et leur apostolat est marqué souvent par une originalité, un génie qui
force l’admiration. Oui, vraiment, l’Eglise leur doit beaucoup »
La fécondité de la prière des religieux contemplatifs peut nous paraître faible ou encore être
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aride. Mais cela ne nous apprend-il pas que la fécondité peut être silencieuse et surtout,

lente ?

«Le recueillement de la solitude, l’immersion dans la vie communautaire, le travail


apostolique et les possibilités de rencontres multiples et variées rendent la vie des personnes
consacrées féconde et apte à la communion éternelle. » Jean- Marie Hyacinthe Quenum

La fécondité de nos vies de jeunes femmes en construction !


Dois-je toujours agir pour être « féconde » ? Tout dépend-il toujours de mes actions ?

« Faut-il savoir attendre ou vouloir construire ? Faut-il prendre les choses comme
elles viennent, ou bien les faire venir ? [...] Sans cesse nous décidons. Il faut être curieux de
tout, savoir, chercher, désirer réussir. L’ambition est une vertu dynamique, qui permet de
viser des buts élevés et de les atteindre, souvent en dépassant ses propres limites. L’ambition
est bonne quand la fin et les moyens sont louables. D’autre part, la vie nous impose bon
nombre d’évènements qu’il faut attendre et même subir. Attendre, car les grandes choses se
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construisent lentement. La vie d’adulte est lente à se mettre en place, l’amour lui-même est
une école de patience. Or, notre génération ignore la patience, habituée qu’elle est à la
consommation et à l’émotion immédiate [...]. Apprends la ténacité. Elle a pour nom la
vertu de force, qui est à la fois une vertu d’entreprise et une vertu de support. Le fort est
celui qui agit, peut-être plus encore celui qui supporte. »
Lettres aux jeunes sur la vocation, Thierry- Dominique Humbrecht

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Comment procéder pour discerner le plan de Dieu sur nous ?

La première chose est de vivre le moment présent avec bon sens et non dans une béate
futilité du genre " carpe diem ".

Dieu se fera toujours présent à vous, là où il vous attend. Vous êtes baptisés donc il s’attend
à vous trouver à l’oeuvre en train de mener votre vie de grâces évitant le péché. Il prévoit de
vous rencontrer dans ses sacrements, Confession, Eucharistie et dans la prière. Il vous a
donné sa mère pour être la vôtre et c’est auprès d’elle qu’il vous recherchera. Aussi bien, en
tant que baptisés, vous avez d’autres devoirs, d’autres obligations, les études, la famille et
autres. Et si vous vivez ce qu’on attend de vous, votre devoir d’état, vous serez bien plus
dans les dispositions pour entendre sa voix. Il vous a donné des qualités humaines et des
possibilités. C’est dans la pratique de ces potentialités qu’il vous attend.

La deuxième chose sera d’avoir confiance en Dieu.


Il ne joue pas une comédie avec vous. Soyez attentifs avec une foi absolue.

Enfin, un point crucial est d’être prêt à dire oui quoi qu’il arrive.
Dieu a besoin de vous. Pour autant que l’on puisse en dire, c’est là la part la plus importante
du discernement. Le principal problème n’est pas tant de voir ce que Dieu veut, mais bien
de manquer de volonté pour le faire.

Essayez donc de faire un pas de plus, et au delà de demander au Christ de se servir de votre
disponibilité, où et quand il le désire ; d’offrir pour lui les efforts les plus difficiles. Ne vous
inquiétez pas, ceci n’est pas aussi simple, alors ne vous alarmez pas si au premier abord
vous n’y voyez pas clair.

L’étape suivante sera constructive. Faites un tour d’horizon. Voyez ce que Dieu a fait pour
vous, jusqu’où, jusqu’à quel stade il vous a conduit, ce qu’il a mis dans votre coeur. Aussi
bien que la séduction vers laquelle votre vie est attirée, se trouvent présents dans votre coeur
d’autres désirs, tels que celui de servir votre Dieu, de sauver les âmes etc.... N’est-ce pas
vrai ? Donnez leur une suite à ces désirs et envisagez la vocation spécifiquement en faisant
une retraite, en vous rendant sur place au lieu qui vous intéresse, en choisissant un directeur
spirituel.

Enfin, considérez le côté pratique dans le cas où vous auriez des dettes à combler, des études
à terminer etc,... et sans cesse ne désemparez pas dans la prière, l’offrande, de vous-mêmes.
En espérant que cela vous aide. Que Dieu vous bénisse !

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Donner ma vie
« Admire et fais tiennes toutes les beautés du monde éparses autour de toi. Tâchant
maladroitement de les traduire en pages imparfaites, fais-les monter en humble hommage
jusqu’à ton Dieu. Suis la piste tortueuse ou droite que Dieu t’as tracée mais ne quitte pas,
quelle qu’elle soit, cette voie qui est tienne. Lorsque, devant la mer, le désert ou une nuit
lourde d’étoiles, on sent son cœur tout gonflé d’amour inachevé, il est doux de penser que
nous trouverons dans l’au-delà quelque chose de plus beau, de plus vaste, quelque chose à
l’échelle de notre âme et qui comblera cet immense désir de bonheur qui est notre
souffrance et notre grandeur d’homme. »
Guy de Larigaudie, Etoile au grand Large

Risquer sa vie !
Seigneur, je voudrais être de ceux qui risquent leur vie. Seigneur, vous qui êtes né au hasard
d’un voyage et mort comme un malfaiteur, après avoir couru sans argent toutes les routes,
celles de l’exil, celles des pèlerinages et celles des prédications itinérantes. Tirez-moi de
mon égoïsme et de mon confort. Que, marqué de votre Croix, je n’ai pas peur de la vie rude
et dangereuse où l’on risque sa vie. Mais, Seigneur, au-delà de toutes les aventures plus ou
moins sportives, au-delà de tous ces risques d’une vie engagée dans l’action, la belle
aventure ou vous m’appelez. J’ai à engager ma vie, Seigneur, sur votre parole. Les autres
peuvent bien être sages, Vous m’avez dit qu’il fallait être fou. D’autres croient à l’ordre,
Vous m’avez dit de croire à l’Amour. D’autres pensent qu’il faut conserver, Vous m’avez dit
de donner. D’autres installent, Vous m’avez dit de marcher et d’être prêt à la joie et à la
souffrance, aux échecs et aux réussites, de ne pas mettre ma confiance en moi mais en Vous,
de jouer le jeu chrétien sans me soucier des conséquences et finalement de risquer ma vie,
en comptant sur Votre Amour.

- Est-ce que je vois Dieu dans la beauté de sa Création ?


- Est-ce que je suis prête à quitter mon confort, à partir à l’aventure, à risquer ma vie pour
le Christ ? Plus concrètement, qu’elles sont les petites aventures de tous les jours dans
lesquelles je suis prête à me lancer pour Lui ?

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La vocation ?
Comme tous nos contemporains, beaucoup de chrétiens pensent couramment à la
vocation médicale, vocation de chercheur, vocation artistique, vocation d’éducateur,
vocation religieuse... Pour l’opinion publique, heureux ceux qui ont la chance de suivre une
vocation.
La vocation est donc ressentie comme un choix libre, déterminant un statut stable et un
certain type d’existence, permettant ainsi une plénitude de vie et une utilité reconnue. Mais
le mot vocation est aussi un mot chrétien. L’idée de vocation s’applique à tout chrétien, car
tous sont appelés par Dieu, choisi pour être des saints à l’intérieur d’un peuple. Suivre la
vocation de disciple du Christ, c’est suivre une voie de plénitude et de béatitude dont le
Christ parle toujours en commençant par le mot : « Bienheureux... »
Le mot vocation est aussi utilisé dans un sens plus restreint : vocation sacerdotales,
religieuse, missionnaire... Mais le premier lieu d’éveil de la vocation consacrée est la
famille. On ne saurait valoriser le mariage chrétien en dépréciant le célibat évangélique, ou
inversement, car tout deux sont des formes de vie nécessaires pour ne pas trahir le mystère
de l’homme. Le christianisme est une Bonne Nouvelle à plusieurs voix... Chacun de nous
est ainsi appelé à exercer une fonction particulière pour la réalisation d’un dessein de Dieu.
Il nous faudra revenir sur ce point. Mais ici, nous allons parler plus spécialement du
discernement d’une vocation consacrée. Ai-je la vocation ? Cette question en a troublé plus
d’un, et il n’est pas inutile de voir quels sont les critères qui peuvent aider à répondre à une
telle interrogation. Et pour cela, il faut commencer par rappeler notre vocation commune à
la sainteté.

I- L'appel à la sainteté

I.1- L’étonnement face à cet appel


Il fait se persuader que, malgré nos limites et nos faiblesses, nous sommes faits pour
être saints. C’est notre vocation fondamentale, première. Toutes les autres en dépendent, et
ne sont que des modalités pour mettre en oeuvre ce appel premier. Cet appel doit d’ailleurs
susciter notre étonnement. Comment ne pas être étonnés devant cette perspective
vertigineuse ? L'homme - un être créé et limité et même pécheur - est destiné à être fils de
Dieu ! Comment rester indifférent face à ce défi de l'amour paternel de Dieu qui nous invite
à une communion de vie si profonde et si intime ? Avant toute tentative pour discerner la
manière dont cette sainteté va se réaliser, laissons cet étonnement nous envahir et inspirer à
chacun de nous une adhésion toujours plus filial envers Dieu, notre Père.
Oui, nous pouvons être étonnés d'être appelés à la sainteté. Pour nous, être saint, c'est trop
souvent être une figure de vitrail, un être sans défaillance, sans péché, irréel. Et cela nous
paraît impossible. Or ce n'est pas cela. Etre saint, c'est correspondre à une volonté de Dieu
sur nous. C'est accepter ses limites et ses dons ; les offrir à Dieu pour que ce soit lui qui y
travaille. Etre saint, c'est se reconnaître pécheur et se redresser après avoir été pardonné.
C’est avoir mis l’amour de Dieu et de nos frères en premier, le plus possible. Et le premier
pas de la sainteté, ce sera alors de reconnaître qu'en moi, il existe tout ce qu'il faut pour cela,
parce que Dieu l'a déposé. Tout ce que j'ai à faire, c'est laisser le soleil divin faire éclore tous
ces germes. Notre première attitude est donc de se savoir aimé(e).
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I.2- Le grand maître du jeu : le Saint Esprit
« Vous avez reçu un esprit de fils. Et c'est l'Esprit Saint qui nous fait crier: Abba, Père ». Si
être saint est synonyme d’être fils, nous comprenons immédiatement que la sainteté est
l’oeuvre de l’Esprit en nous. D'où l'importance de la prière quotidienne au Saint-Esprit
(petite habitude à prendre). Dans la mise en place de nos vocations, il est alors indispensable
de découvrir et d'y relever les traces de cette permanence de l’Esprit Saint dans nos vies.
Notre seconde attitude revient alors à chercher de que Dieu veut pour moi : vouloir
aimer.

I.3- Ne pas avoir peur d'être saint


Si nous sommes appelés par Dieu lui-même à la sainteté, si c'est l'Esprit qui nous guide,
n'ayons aucune crainte. L'enfant ne craint pas de se faire guider par son père ou sa mère.
Souvent, la sainteté nous rebute inconsciemment, car nous savons bien qu'il va nous falloir
changer des attitudes, « laisser tomber » un certain nombre d'attachements, mener une
discipline de vie. Et voila l'origine de notre peur. Au contraire, soyons ambitieux ! Dieu veut
que chacun d'entre nous soit tel saint bien spécifique. Il n'y a pas deux saintetés identiques
dans le monde. Pour cela, il nous a formé tels que nous sommes. Essayons de correspondre
au maximum à ce désir de Dieu. Le Saint Père le disait à Saint Jacques de Compostelle :
« Jeunes, n'ayez pas peur d'être saint! Volez à haute altitude, soyez parmi ceux qui visent
des objectifs dignes des enfants de Dieu. Glorifiez Dieu par votre vie ».
Notre troisième attitude sera donc de voir grand, de ne pas restreindre l’amour.

I.4- Le retour vers les autres : consequence normales de la découverte de Dieu


« Se savoir aimer, aimer et faire aimer l'amour », disait Thérèse de Lisieux. On ne devient
pas saint tout seul. Au contraire, plus on se rapproche de Dieu, plus on veut le diffuser, en
faire profiter tout le monde. L'héritage des fils de Dieu comporte l'amour fraternel, à
l'exemple de Jésus, aîné d'une multitude de frères : « Aimez-vous les uns les autres comme je
vous ai aimés ».
Notre quatrième attitude dans la réalisation de toute vocation sera donc de vouloir
faire aimer l’amour.

La vocation au mariage ou à la vie consacrée sera donc une manière de réaliser tout cela. On
pourrait croire que discerner une vocation au mariage est plus simple que celle d’une
vocation consacrée. En fait, il n’en est rien. La vocation laïque, dans sa genèse, suit une voie
parallèle à celle des vocations sacerdotale ou religieuse. Ce sont les mêmes méthodes de
discernement qu’il faut employer. Simplement, disons que la vocation au mariage est plus
habituelle, plus commune, et donc nous semble être plus facile. Mais on peut dire que
certains critères de discernement sont valables pour tout types de vocations. Nous nous
limiterons ici à ceux de la vocation consacrée.

II- Quelques principes de base

II.1- Dieu appelle toujours

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Il est certain que Dieu donne toujours au monde les vocations nécessaires. Il ne peut
abandonner son peuple, lui qui a promis par son Fils qu’il serait avec nous jusqu’à la fin des
temps. Il pourvoit toujours aux besoins de son Eglise. Des saints comme saint Alphonse de
Ligori ou saint Jean Bosco, qui étaient des maîtres dans l’éducation des jeunes, allaient
jusqu’à dire que, dans l’ensemble, sur trois enfants, il y a avait une vocation consacrée.
Simplement, l’homme ne répond pas toujours à cet appel. Et cela vient souvent du fait que
nous créons une ambiance autour de nous et en nous qui nous rend insensibles et sourds à
un tel appel. C’est ainsi que beaucoup de nos contemporains ne sont plus attentifs à la voix
de Dieu parce que les préoccupations du monde dans lequel ils vivent font écran entre Dieu
et eux.
Et là, ne croyons pas que cela ne regarde que celui qui est appelé. Nous sommes tous
responsables, dans l’Eglise, dans le monde, de l’ambiance favorisant les vocations
consacrées. Un des premiers rôles du sacerdoce commun des fidèles, de notre baptême, c’est
de créer, de développer ce climat. Et nous verrons comment. Mais cela veut dire que la
vocation consacrée nous concerne tous, même si nous ne somme pas directement
appelés.

II.2- Erreurs sur la vocation


Certains croient que, pour avoir la vocation, il faut en voir l’attrait. Or, il y en a qui n’ont
pas l’attrait de la vocation et qui l’ont quand même, tandis que d’autres en ont l’attrait, et
pourtant sont loin d’avoir une vocation consacrée parce qu’ils n’ont pas les dispositions
requises.
D’autres s’imaginent qu’il faut avoir un jour entendu une « petite voix intérieure » qui leur
dis : « viens ». Cette manière d’être appelé est en fait très exceptionnelle.
D’autre part, la vocation comporte la possibilité de plusieurs réalisations concrètes. On peut
être appelé à l’une et pas à une autre. Et alors, une erreur « d’aiguillage » au départ n’est pas
forcément le signe d’absence de vocation : ce peut être simplement le signe que l’on est
appelé ailleurs.

II.3- Est-il obligatoire de répondre à sa vocation ?


De façon absolue, non. Ce qui oblige, c’est un commandement divin. Or ici, Dieu propose :
« si tu le veux... » Il n’en reste pas moins que celui qui, consciemment et volontairement,
refuse l’appel de Dieu se prive de bien des grâces. En fait, tout est une question d’amour. La
vocation est la meilleure manière pour laquelle Dieu m’a préparé, pour aimer et être aimé.
Refuser sa vocation revient à refuser cet amour. Et cela est toujours dommageable pour
l’âme qui était appelée.

III- Les six caractéristiques de la vocation consacrée

1- L’initiative vient de Dieu. Le mot vocation vient du latin « vocare », appeler. C’est Dieu
qui appelle.

2- Il s’agit d’un vrai dialogue dans lequel chacun des partis exerce librement son rôle. En
effet, Dieu se réserve le droit d’appeler qui il veut. Mais chacun est libre d’y répondre. Et
c’est une des raisons pour laquelle la vocation ne se révèle pas directement de soi-même,
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mais qu’elle doit être détectée comme la perle de l’évangile, enfouie dans un champ. Et
cette détection demande la collaboration de l’Eglise pour que le jeune prenne conscience de
l’appel divin. En fait, la grâce contenue dans l’appel de Dieu est une grâce de lumière, une
sorte d’évidence pour notre intelligence.

3- Celui qui est appelé s’offre donc librement à la volonté de Dieu sur lui : « si tu le veux,
suis-moi ».

4- Cette vocation est toujours donnée pour le bien de l’Eglise toute entière.

5- Elle demandera à cause de cela des sacrifices et souffrira des contradictions. Celui qui
reçoit un tel appel comprend vite que suivre Jésus, c’est renoncer à beaucoup de choses qui
lui tiennent à coeur. Mais c’est aussi trouver la « perle précieuse » pour laquelle on peut tout
abandonner. C’est pour cela que l’on n’entre jamais dans une consécration pour des raisons
négatives. Il s’agit toujours d’un renoncement positif. On ne devient pas prêtre ou religieuse
parce qu’on ne peut pas faire autrement ou que l’on a raté quelque chose, que l’on a eu un
dépit amoureux... Dieu ne peut nous demander de renoncer à un bien (comme le mariage par
exemple, ou l’état parental) sinon pour un bien meilleur. Et c’est ce qui est proposé dans la
vocation consacrée.

6- Mais celui que Dieu a choisi peut grandir spirituellement par l’exercice de sa vocation.
Dieu l’appelle dans son intimité. Dieu ne nous prend jamais en traître : si je suis appelé,
c’est aussi pour mon plus grand bien, pour mon bonheur.

Face à ces caractéristiques, il faut conclure que le problème de la vocation n’est pas de
savoir si avoir une vocation me plaît ou non, mais de savoir si Dieu m’appelle. Il s’agit de
chercher si Dieu me fait le don immense de participer à la consécration de son Fils en vue
du salut du monde. C’est ainsi que l’Exhortation Apostolique « Pastores Dabo Vobis » dit
que « le prêtre, en vertu de la consécration qu’il a reçu par le sacrement de l’Ordre, est
envoyé par le Père, par Jésus-Christ, à qui il est configuré de manière spéciale comme Tête
et pasteur de son peuple, pour vivre et agir, dans la force de l’Esprit Saint, pour le service
de l’Eglise et le salut du monde ».
Le but d’une vocation consacrée est donc de louer et de servir Dieu dans son Eglise, et ce
pour le salut des autres et le mien. Il y a là une lumière importante pour choisir, car
l’authenticité d’une vocation sera vérifiée par rapport à ce but. Est-ce par ce genre de vie
que je réaliserai le mieux l’idéal chrétien, qui comporte à la fois ma propre sanctification et
l’amour du prochain ?

IV- Le moyen primordial : la prière

Suis-je appelé ? Je crois que tout jeune chrétien digne de ce nom doit un jour se poser la
question, même si la réponse est négative. Cela fait partie du dynamisme même de la foi
chrétienne, qui nous pousse à entrer dans un amour sans cesse plus grand de Dieu et des
hommes.

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Comment savoir si je suis si je suis effectivement appelé ? Pour cela, deux choses sont
nécessaires : la disponibilité et la prière. Ces deux attitudes se trouvent résumer par la parole
de Samuel enfant : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ».
Discerner une vocation, quelle qu’elle soit, demande toujours beaucoup de prière, et en
particulier celle à l’Esprit Saint. Une telle prière ne peut recevoir une réponse que si le jeune
sait faire silence en lui. Or, c’est sans doute une des choses qui manque le plus dans notre
monde d’aujourd’hui : non seulement nous ne savons plus faire silence, mais en plus nous
en avons peur 1 . Pourtant, seul le silence peut me permettre de méditer sur la valeur et le
sens de la vie. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à prendre des temps de retraite , et à
méditer la Parole de Dieu, où se trouvent cachées bien des réponses à nos premières
interrogations.
Cette prière doit mettre l’âme en état de disponibilité, c’est-à-dire que le fond de la demande
est : « Seigneur, montre-moi ce que tu attends de moi ; donne-moi la lumière pour le
découvrir ; donne-moi la force de l’accepter »...
Mais pour tout cela, il est absolument nécessaire de recourir au conseil spirituel. Il est
impossible de discerner une vocation sans y être aidé par un prêtre, un religieux ou une
religieuse, car nous ne savons pas reconnaître en nous tous les signes d’une vocation. Ce
conseiller spirituel ne nous dira pas si nous avons ou pas la vocation. Il y aurait un risque
d’aller contre la liberté du sujet, et seul celui qui se sent appelé peut réellement savoir et
décider. Mais le conseiller aidera à faire le tri, éclaircira tel ou tel point, donnera des moyens
qui aideront le jeune à découvrir par lui-même ce à quoi il est appelé.

V- Critères fondamentaux

Une fois la prière mise en place, il y a cinq signes principaux qui peuvent aider à y voir
clair.
1- Rechercher dans quelle voie je servirai le mieux le Seigneur et les autres, je me
sanctifierai le mieux. Cette recherche ne doit pas être théorique, mais elle doit être faite en
regardant mes capacités, mes dons et mes défauts.

2- Voir si j’ai les dispositions requises. Ces dispositions ne sont pas très nombreuses. Il faut
avoir une santé suffisante ; un équilibre psychique, affectif et sexuel normal ; une capacité
moyenne pour les études ; une vie chrétienne authentique ; un minimum de qualités
sociales.

3- L’absence de contre-indications. Certaines viennent du droit naturel, d’autres du Droit


Canon (par exemple, un jeune homme seul soutien de famille, quelqu’un qui a des dettes
importantes ou des procès ; de même certaines infirmités...). En particulier, on entre pas
dans une vie consacrée parce que l’on est pas capable de faire autre chose. Celui qui n’a pas
le qualités requise pour le mariage ou pour être parent, n’aura pas non plus celles
nécessaires à une vie consacrée.

1 Il existe quatre degrés de silence, de plus en plus profonds : le silence de la bouche, les silence du corps, le silence des
yeux, le silence du coeur. C’est ce dernier le plus important, et il est impossible d’y parvenir sans passer d’abord par les
trois autres.
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4- Etre prêt à assumer pleinement la vie religieuse ou sacerdotale, spécialement dans le suivi
des conseils évangéliques (obéissance, chasteté, célibat, pauvreté).

5- Etre admis par un évêque ou par le Supérieur d’une congrégation religieuse. C’est le
signe officiel de l’appel de Dieu. L’Eglise vérifie ainsi l’authenticité d’une vocation,
l’intention droite (qui s’oppose à la recherche personnelle d’un profit terrestre) et l’attrait
intérieur. C’est ainsi que toute vocation a deux pôles : l’appel de Dieu et l’appel de l’Eglise.
Et le second fait écho au premier, par l’authentification publique que l’Eglise donne.

VI- Autres points importants

VI.1- Le temps de l’appel


Il faut savoir aussi que l’appel de Dieu éclôt pour ainsi dire à l’heure propice. Il est
toujours préparé par un itinéraire spirituel, si médiocre que ce dernier puisse nous
apparaître, et il est ouvert sur la réponse que notre amour va librement lui donné. Face à
cette heure, il ne nous est pas nécessairement demandé de répondre immédiatement. En
effet, le processus de la vocation ne se limite pas au seul moment de l’appel. Mais ce temps
fort de l’appel peut se prolonger, se renouveler ou se préciser par étape. Cet appel va
d’ailleurs suivre le plus souvent l’évolution de notre psychologie, et va même l’utiliser.
Dieu va alors se servir de circonstances particulières ou du témoignage d’autres
chrétiens pour éclairer quelqu’un sur sa vocation. Et certainement que le milieu le plus
favorable à l’appel est la célébration liturgique de la Parole de Dieu. Cette Parole divine est
d’ailleurs toujours au début de tout processus de vocation.
Ce temps de mûrissement qui mis alors à la disposition du jeune est un temps de
consultation, qui va lui permettre entre autres de préciser la manière dont sa vocation va
s’épanouir. Mais une fois la question de la vocation résolue, il faut cesser d’aller consulter à
droite et à gauche et d’hésiter. C’est un moyen classique dont le démon se sert pour
embrouiller et décourager un grand nombre. En particulier, il ne faut pas aller chercher
conseil auprès de ceux qui empêcheront une vocation. Il ne faut plus faire alors attendre
Dieu, d’autant plus que l’appel, même s’il s’étend dans le temps, est une grâce actuelle,
c’est-à-dire qu’il peut un jour disparaître si nous n’y répondons pas ou si nous ne prenons
pas les moyens nécessaires pour le vivre.

VI.2- La difference entre vocation sacerdotale et vocation religieuse


Dans le cas de l’ordination sacerdotale, c’est l’Eglise qui appelle, bien que le sujet se
soit proposé. Dans le cas d’une vocation religieuse (où le sacerdoce n’est pas nécessaire),
l’initiative vient de l’appelé, et l’Eglise, après avoir vérifié l’authenticité des signes de
l’appel de Dieu, répond affirmativement à sa demande.
Cela se comprend quand on se penche sur la finalité de ses deux types de vocation :
le prêtre est là d’abord pour le bien du peuple de Dieu, pour le sanctifier, l’enseigner et le
gouverner. Le religieux répond avant tout aux exigences de son baptême jusque dans les
conseils évangéliques.

VI.3- La réponse aux objections courantes


1. Mes péchés passés sont trop lourds et me rendent indigne de cette vocation.
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A part le péché contre l’Esprit Saint (qui est le refus de l’amour et du pardon), toute
faute peut être pardonnée. De plus, dans le pardon reçu, il y a aussi une grâce de force pour
lutter contre ces péchés avoués. En fait aucune personne n’est digne de l’amour de Dieu. Et
c’est bien cela qui fait sa grandeur. Mais si Dieu m’appelle malgré mes faiblesses, s’il
m’aime malgré mes misères, qui suis-je pour contester cet amour et le refuser au nom même
de ce qui ne rebute pas Dieu lui-même ? Dans une telle argumentation, est plus souvent
caché un orgueil très subtil, ou la confusion entre sainteté et perfectionnisme : nous nous
sentons indignes pas tellement par rapport à Dieu, mais par rapport à l’image de marque que
nous voudrions de nous-mêmes. Or, la meilleure image de marque qui nous correspond
véritablement, vient justement de cette vocation à laquelle Dieu nous appelle.

2. Je suis trop tenté sur le plan de la chasteté.


Là aussi, c’est un faux problème. Nous sommes en fait beaucoup plus tenté sur ce
point-là dans une vie laïque. Le mariage a lui aussi, et sans doute bien plus, ses tentations
contre la chasteté. Elles sont autres, mais elles n’en sont pas moins fortes. La vie religieuse
nous propose moins d’occasions de pécher que le monde, et sans doute plus de secours.

3. Je peux me tromper dans le choix du séminaire ou de la congrégation dans laquelle je vais


entrer.
Il n’est pas nécessaire de connaître toutes les possibilités pour faire un tel choix, car
Dieu nous mène dans une vocation. Il sait, par les moyens qu’il choisit pour nous révéler
son appel, nous faire connaître la place qui est la nôtre. Et ici, les circonstances dont on
parlait plus haut jouent leur rôle. De plus, nos propres goûts et nos charismes nous font
porter notre choix sur telle ou telle institution.

4. J’ai peur de ne pas pouvoir persévérer.


Dieu ne nous demande jamais quelque chose sans nous donner la force et la grâce
nécessaire pour l’accomplir. C’est lui qui accomplit en nous le vouloir et le faire. Ce qu’il
commence en nous, il peut et il veut l’achever 2. Il donne donc le moyen de persévérer, et ce
moyen est efficace si je suis fidèle à ma vocation.

5. Je me lancerais bien... mais si je me trompais ! Que deviendrais-je alors ?


Il faut croire à l’amour de Dieu et avoir confiance en lui. Si notre Dieu est
effectivement le Dieu d’amour, il ne peut pas abandonner celui qui aura commencé en toute
bonne foi une démarche de consécration, qui aurait tout quitté pour lui, et qui s’apercevrait
en cours de route que ce n’est pas le bon chemin. Dieu ne nous prend jamais en traître, il ne
joue pas avec nos vies, et il ne nous trahit jamais.

Conclusion
Face au problème de la vocation, la première question qui se pose à chacun d’entre
nous est : quelle est la valeur de la vocation pour nous ? Comment sommes-nous prêts à
l’accueillir en nous, dans nos familles, dans nos amis ?

2 C’est même une des prière du rituel de l’ordination : « que Dieu achève en toi ce qu’il a commencé ».
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Cela sous-entend une question tout aussi importante : quelle est la valeur et le but de toute
existence ? Qu’est-ce qui en fait le prix ? Qu’est-ce qui l’a rempli pleinement ?
Ce n’est qu’une fois que l’on a répondu à ces questions (et la réponse ne peut pas être
donnée en cinq minutes), sous le regard du Seigneur, que l’on pourra s’interroger sur sa
propre vocation et sur les moyens à mettre en oeuvre pour la réaliser.

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Et toi, as-tu choisi ta Voie ?
Evangile selon Saint Luc, 5, 1-11

Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui
pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en
étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à
Simon, et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il
enseignait la foule. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les
filets pour prendre du poisson. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la
nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent
une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. (...) À cette vue, Simon-Pierre
tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme
pécheur. » L’effroi, en effet, l’avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité
de poissons qu’ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses
compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu
prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

Méditation : Pape François, 3 décembre 2017 - 55e Journée de la Vocation

Chers frères et soeurs,


Nous ne sommes pas plongés dans le hasard, ni entraînés par une série d’évènements
désordonnés, mais, au contraire, notre vie et notre présence dans le monde sont fruits d’une
vocation divine !
Même dans nos temps inquiets, le Mystère de l’Incarnation nous rappelle que Dieu
vient toujours à notre rencontre et il est Dieu-avec-nous, qui passe le long des routes parfois
poussiéreuses de notre vie et, accueillant notre poignante nostalgie d’amour et de bonheur,
nous appelle à la joie. Dans la diversité et dans la spécificité de chaque vocation,
personnelle et ecclésiale, il s’agit d’écouter, de discerner et de vivre cette Parole qui nous
appelle d’en-haut et qui, tandis qu’elle nous permet de faire fructifier nos talents, nous rend
aussi instruments de salut dans le monde et nous oriente vers la plénitude du bonheur.

Ecouter

L’appel du Seigneur – il faut le dire tout de suite – n’a pas l’évidence de l’une des
nombreuses choses que nous pouvons sentir, voir ou toucher dans notre expérience
quotidienne. Dieu vient de manière silencieuse et discrète, sans s’imposer à notre liberté.
Aussi, on peut comprendre que sa voix reste étouffée par les nombreuses préoccupations et
sollicitations qui occupent notre esprit et notre cœur.
Il convient alors de se préparer à une écoute profonde de sa Parole et de la vie, à
prêter aussi attention aux détails de notre quotidien, à apprendre à lire les évènements avec
les yeux de la foi, et à se maintenir ouverts aux surprises de l’Esprit.
Nous ne pourrons pas découvrir l’appel spécial et personnel que Dieu a pensé pour
nous, si nous restons fermés sur nous-mêmes, dans nos habitudes et dans l’apathie de celui
qui passe sa propre vie dans le cercle restreint de son moi, perdant l’opportunité de rêver en
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grand et de devenir protagoniste de cette histoire unique et originale que Dieu veut écrire
avec nous.
Cette attitude devient aujourd’hui toujours plus difficile, plongés comme nous le
sommes dans une société bruyante, dans la frénésie de l’abondance de stimulations et
d’informations qui remplissent nos journées. Au vacarme extérieur, qui parfois domine nos
villes et nos quartiers, correspond souvent une dispersion et une confusion intérieure, qui ne
nous permettent pas de nous arrêter, de savourer le goût de la contemplation, de réfléchir
avec sérénité sur les évènements de notre vie et d’opérer, confiants dans le dessein
bienveillant de Dieu pour nous, un discernement fécond.

Discerner

Chacun de nous peut découvrir sa propre vocation seulement à travers le


discernement spirituel, un processus grâce auquel la personne arrive à effectuer, en
dialoguant avec le Seigneur et en écoutant la voix de l’Esprit, les choix fondamentaux, à
partir du choix de son état de vie.
Nous découvrons en particulier, que la vocation chrétienne a toujours une dimension
prophétique. Comme nous témoigne l’Ecriture, les prophètes sont envoyés au peuple dans
des situations de grande précarité matérielle et de crise spirituelle et morale, pour adresser
au nom de Dieu des paroles de conversion, d’espérance et de consolation. Comme un vent
qui soulève la poussière, le prophète dérange la fausse tranquillité de la conscience qui a
oublié la Parole du Seigneur, discerne les évènements à la lumière de la promesse de Dieu et
aide le peuple à apercevoir des signes d’aurore dans les ténèbres de l’histoire. Chaque
chrétien devrait pouvoir développer la capacité à “lire à l’intérieur” de sa vie et à
saisir où et à quoi le Seigneur l’appelle pour continuer sa mission.

Vivre

La joie de l’Evangile, qui nous ouvre à la rencontre avec Dieu et avec les frères, ne
peut attendre nos lenteurs et nos paresses ; elle ne nous touche pas si nous restons accoudés
à la fenêtre, avec l’excuse de toujours attendre un temps propice ; elle ne s’accomplit pas
non plus pour nous si nous n’assumons pas aujourd’hui-même le risque d’un choix. La
vocation est aujourd’hui ! La mission chrétienne est pour le présent ! Et chacun de nous est
appelé – à la vie laïque dans le mariage, à la vie sacerdotale dans le ministère ordonné, ou à
la vie de consécration spéciale – pour devenir témoin du Seigneur, ici et maintenant.
Cet “aujourd’hui” proclamé par Jésus, en effet, nous assure que Dieu continue à
“descendre” pour sauver notre humanité et nous rendre participants de sa mission. Le
Seigneur appelle encore à vivre avec lui et à marcher derrière lui dans une relation de
proximité particulière, à son service direct. Et s’il nous fait comprendre qu’il nous appelle à
nous consacrer totalement à son Royaume, nous ne devons pas avoir peur !
Le Seigneur continue aujourd’hui à appeler à le suivre. Nous ne devons pas attendre
d’être parfaits pour répondre notre généreux “me voici”, ni nous effrayer de nos limites et
de nos péchés, mais accueillir avec un cœur ouvert la voix du Seigneur. L’écouter, discerner
notre mission personnelle dans l’Église et dans le monde, et enfin la vivre dans
l’aujourd’hui que Dieu nous donne.
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Que Marie la très Sainte, la jeune fille de périphérie, qui a écouté, accueilli et vécu la Parole
de Dieu faite chair, nous garde et nous accompagne toujours sur notre chemin.

Pistes de réflexion
1. « Dans la diversité et dans la spécificité de chaque vocation, il s’agit
d’écouter, de discerner et de vivre cette Parole qui nous appelle d’en-haut » : selon moi,
quelle est la voie que me demande de suivre le Seigneur ? Quelles sont les actions
concrètes que je mène pour la suivre au plus près ?
2. « Jésus aussi a été appelé et envoyé ; pour cela, il a eu besoin de se recueillir dans le
silence, il a écouté et lu la Parole » : il arrive parfois de nous laisser décourager par une
sensation d’abandon de la part du Seigneur, de qui nous attendons souvent un signe clair
et précis de ce qu’Il veut de nous. Comment s’abandonner pleinement à Lui ? Quelle
place j’attribue à la Parole de Dieu dans ma vie ?
3. « La joie de l’Evangile ne peut attendre nos lenteurs et nos paresses ; elle ne s’accomplit
pas non plus pour nous si nous n’assumons pas aujourd’hui même le risque d’un choix.
» : suis-je inquiète de la vocation que Dieu semble me réserver ? Pourquoi ? Qu’est-ce
qui m’empêche d’assumer le choix d’avancer dans Sa voie ?
4. « François, rebâtis mon église » : tels sont les mots adressés par le Seigneur à Saint
François lors de sa contemplation du crucifix de San Damiano. Comme Saint François,
ai-je le courage de répondre “Me voici” à l’appel de Jésus-Christ et, comme Simon
Pierre, accepter d’être “pécheur d’hommes” ? Comment témoigner de cette voie
choisie ?

Le mot de la fin

“ Être ton épouse, ô Jésus, être carmélite, être par mon union avec toi la mère des âmes, cela
devrait me suffire... il n'en est pas ainsi... Sans doute, ces trois privilèges sont bien ma
vocation, Carmélite, Épouse et Mère, cependant je sens en moi d'autres vocations, je me
sens la vocation de guerrier, de prêtre, d'apôtre, de docteur, de martyr; enfin, je sens le
besoin, le désir d'accomplir pour toi Jésus, toutes les oeuvres les plus héroïques... Je sens en
mon âme le courage d'un Croisé, d'un Zouave Pontifical, je voudrais mourir sur un champ
de bataille pour la défense de l'Eglise…”
Sainte Thérèse de Lisieux

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Partir, quitter et trouver
« Le véritable voyage consiste toujours en la confrontation d’un imaginaire à une réalité ; il
se situe entre ces deux mondes » Eric-Emmanuel Schmitt, La nuit de feu

GENESE, 12
« Et l’Éternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, au
pays que je te montrerai ; et je ferai de toi une grande nation ; je te bénirai et je rendrai
grand ton nom. Tu seras une bénédiction : je bénirai ceux qui te béniront ; et celui qui
t’injuriera, je le maudirai ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. Et Abram
s’en alla comme l’Éternel le lui avait dit, et Lot alla avec lui. Abram avait soixante-quinze
ans quand il sortit de Charan. Et Abram prit Saraï sa femme et Lot, fils de son frère, et tous
les biens dont ils s’étaient enrichis et les gens qu’ils avaient acquis à Charan, et ils sortirent
pour aller au pays de Canaan. Et ils arrivèrent au pays de
Canaan. »

« Partir, c'est mourir un peu, Edmond


C'est mourir à ce qu'on aime : Haraucourt
On laisse un peu de soi-même
En toute heure et dans tout lieu.
C'est toujours le deuil d'un vœu,
Le dernier vers d'un poème ;
Partir, c'est mourir un peu,
C'est mourir à ce qu'on aime. « Ne regardons ni trop en avant, ni trop en
Et l'on part, et c'est un jeu, arrière... Mais toujours en haut.
Et jusqu'à l'adieu suprême Ma mission est de faire aimer Dieu en
C'est son âme que l'on sème, débordant d’amour ; il faut donc que je
Que l'on sème à chaque adieu : saisisse toutes les occasions pour répandre
Partir, c'est mourir un peu... » lumière et vérité »
8 octobre 1930, Journal, Marthe Robin

Pour dire « Je », il faut pouvoir laisser ce qui est connu et aller vers l’inconnu.
Quitter se fait dans la tête, prendre le risque de penser par soi-même. Ce n’est pas couper le
cordon mais avoir un cordon de 1000 km qui permet d’aller et venir. »

- Qu’ai-je quitté cette année ? (parents, amis, proches ...)


- Qu’est-ce que j’ai trouvé (belles rencontres, joie, peur…)
- Quelle est la place que j’accorde au Seigneur, sur mon chemin ? Un guide, un bâton de
marche ou un compagnon ?
- Est-ce que j’accepte de ne pas trop regarder ni le passé ni le futur mais bien le Ciel, en
confiant tout ce que je vais réaliser, toutes les personnes que je vais croiser ?

Confions au Seigneur nos vies, que chacune trouve l’endroit où elle grandira en force,
sagesse, foi et accomplira ce pour quoi elle est faite !

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Les sacrements

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Le Baptême
Evangile selon Saint Luc (Lc 3, 15-16, 21-22)
En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se
demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi,
je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas
digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
» Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait,
le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe,
descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en
toi, je trouve ma joie. »

Méditation

Voilà une question que les prêtres, les parents et les catéchistes (et les cheftaines)
entendent certainement souvent : pourquoi Jésus reçoit-il le baptême, alors qu’il est Dieu ?
En effet, comme parfois dans les Evangiles, il semble y avoir une sorte d’incohérence...
Jean-Baptiste vient de dire qu’il n’est rien devant Jésus et voilà qu’il le baptise. Mais si on
réfléchit plus longtemps à cet évangile de Luc, on s’aperçoit que Jésus, encore une fois,
s’abaisse pour mieux nous toucher.
La première caractéristique du Seigneur que souligne l’épisode du baptême de Jésus
est celle d’un Dieu sauveur. Comme lorsqu’Il lave les pieds de ses disciples, comme
lorsqu’Il donne sa vie sur la croix, Jésus veut nous faire comprendre qu’Il prend la place du
plus humble d’entre nous et qu’Il prend sur lui toutes nos fautes. Une anecdote entendue
lors de l’homélie de dimanche dernier illustrera cela parfaitement. Au caté (ou à la meute, si
on préfère !), un enfant demande pourquoi Jésus reçoit le baptême, et un autre répond : «
Pour laver tous ses péchés ». La catéchiste ne comprend pas et répète à l’enfant que Jésus
est par excellence celui qui n’a jamais péché. Alors l’enfant réplique : « Mais c’est pas ses
péchés à lui qu’il faut laver, c’est tous nos péchés qu’Il a pris sur Lui ! Et ça, ça pèse lourd...
».
La deuxième grâce du Seigneur illustrée par cet évangile est l’immensité de l’amour
de Dieu. En ce sens, on peut entendre la phrase que le Père prononce lors du baptême du
Fils « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » comme une phrase que Dieu
dit à chacun de nous. La spécificité de l’amour de Dieu est qu’il n’est pas divisé en 7
milliards mais au contraire qu’il est donné à chacun de nous en égale et incommensurable
quantité. Rappelons-nous de la parabole de la brebis perdue : le Seigneur est prêt à tout
donner pour un seul de ses enfants, comme s’il ne savait compter que jusqu’à un. C’est aussi
pour cela que le choix du prénom de l’enfant est si important lors de la cérémonie du
baptême, car Dieu veut nous appeler chacun par notre prénom puisque nous sommes ses
enfants. Quand on se rend compte de cet amour si personnel et sans borne, on est
certainement remplie de joie, et pourtant là encore Dieu prend notre humble place et c’est
Lui qui dit tenir sa joie de ses enfants.
Alors comment se rendre digne de cet amour divin et comment rendre grâce pour
cette adoption ? Saint Paul dans l’épître aux Romains nous éclaire en disant que « Tous ceux
qui se laissent conduire
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par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont enfants de Dieu. » C’est le dernier message de cet
Evangile, qui nous montre combien il est important de s’en remettre à l’Esprit Saint. Cette
personne de la Trinité que nous oublions souvent de prier est pourtant celle qui peut nous
accompagner partout où nous allons, qui rallume la flamme de l’amour du Seigneur en nous
et qui nous fait grandir comme enfants de Dieu. D’où l’importance de nous remémorer notre
propre baptême où le Saint-Esprit est descendu sur nous, et de le renouveler en choisissant
de nous convertir et en laissant l’Esprit Saint venir au cœur de notre vie pour qu’Il nous
guide sur le chemin des enfants de Dieu.

Questions
1. En recevant le baptême, Jésus montre qu’il prend la place des plus humbles pour nous
sauver. Qu’est-ce que l’humilité pour moi et comment la cultiver dans ma vie de tous
les jours et à la meute?
2. Prier l’Esprit-Saint me fait grandir comme femme, comme fille de Dieu et comme
cheftaine. Comment faire découvrir l’Esprit Saint à mes louveteaux ?
3. Est-ce que j’arrive à considérer mes proches, mes loups et tous ceux que je rencontre
comme des enfants de Dieu, avec bienveillance et respect ? Ou au contraire est-ce que je
me laisse trop aller à la critique, au dénigrement et à l’ignorance des autres ? Que faire
pour progresser ?

Le mot de la fin
« Va confiante, allègre et joyeuse. Avance avec précaution cependant sur le chemin du
bonheur : ne te fie pas et ne te livre pas à quiconque voudrait te détourner de ta vocation,
entraver ta course, et t’empêcher d'être fidèle au Très-Haut dans l’état de perfection où
l’Esprit du Seigneur t’a appelée. »
Sainte Claire

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Le Sacrement de la réconciliation
Il semblerait que rien ne fasse plus plaisir à Dieu que de faire miséricorde. « Il naît de
la joie au ciel pour un seul qui se convertit. » (Lc, 15, 10) Et la manière privilégiée pour
Dieu de faire miséricorde, c’est le sacrement de réconciliation.
Père Philippe Verdin

La miséricorde de Dieu n’a pas de limite. Elle est infinie. Qu’importe d’où tu pars. Il
te suffit de venir simplement en ayant confiance en cette miséricorde. Dieu pardonne tout à
partir du moment où tu as la simplicité et l’humilité d’accepter sa miséricorde, où tu es prêt
à recevoir tous les fruits de son pardon. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait que la «
multitude d’offenses n’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent ». Quelle chance !
Dieu ne compte pas et prend tout, là où tu en es. Il sait relever ceux qui tombent. Pourquoi
refuser le bonheur qu’il t’offre ? Refuser sa miséricorde, c’est ajouter un péché de plus à
tous les instants où tu n’as pas su dire « Oui ». Rappelle-toi que le premier saint canonisé fut
le bon larron.
Réflexion et pédagogie, Hors-série Carême 2010

Tu me diras : « je peux tout aussi bien avouer directement mes péchés à Dieu ».
Certes, et chacun de nous est d’ailleurs invité chaque soir à faire son examen de conscience.
Petite opération de vérité et de franchise personnelle qui consiste à faire le bilan de sa
journée et à regarder objectivement ce que j’ai fait de bien, ce que je n’ai pas fait et ce que
j’aurais dû faire, ce que j’ai fait de mal, poussée par l’orgueil et la jalousie. Mais la
confession, c’est autre chose. C’est un sacrement. C’est donc une rencontre exceptionnelle
avec Dieu qui m’attend, dans un cadre liturgique, avec l’aide d’un intermédiaire, en
l’occurrence d’un prêtre. La présence d’un tiers entre Dieu et moi, ce prêtre qui représente
l’Eglise, est une assurance que le pardon est bien accordé. Ce que je demande, je suis sûre
de l’obtenir : « Par le ministère de l’Eglise, je te pardonne tous tes péchés, au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit. » Les péchés que j’ai osé avouer, je suis sûre que Dieu les
pardonne. Si je les confesse directement à Dieu, comment savoir si Dieu me les pardonne ?
Je reste dans une impression subjective. En outre, le prêtre, durant la confession, me guide,
me conseille et me dit comment réparer les fautes que j’ai commises. Toute seule, je suis
incapable de savoir ce que je dois faire aux yeux de Dieu pour essayer de rattraper mes
péchés. Dire à voix haute, à une tierce personne, mes péchés, a aussi un effet de catharsis.
Le fait d’énoncer courageusement mes péchés les fait sortir de moi par ma bouche. C’est
une libération.
Quand ma vie est trop terne, quand la joie est teintée de mélancolie et d’aigreur, il est
temps d’aller se confesser. Il ne faut pas trop attendre. Sinon les mauvaises herbes étouffent
mon cœur et anesthésient mes bons sentiments, mes élans de générosité. Le meilleur moyen
pour oser faire le pas, c’est de repérer un prêtre bienveillant et de se donner une régularité.
Se confesser au moins tous les deux mois, avant les grandes fêtes chrétiennes, pour
participer de tout cœur à la joie de l’Eglise. Chaque sacrement nous régénère. Chaque
sacrement nous libère.
Père Philippe Verdin

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- Comment est ce que je perçois le Sacrement de la Réconciliation ? Est-ce que je
comprends mieux la beauté de ce sacrement et l’intérêt grandiose que je peux en tirer :
celui que toutes mes fautes soient oubliées dans le Cœur de Dieu, brûlé dans le feu
consumant de sa Miséricorde ?
- Quel regard je porte sur mon péché ? Ne suis-je trop laxiste ou au contraire plus dure
envers moi-même que le Christ lui-même ne l’est ? Comment est ce que j’accepte mes
limites humaines, est ce que je prends le temps de les offrir à Dieu ?
- Avec quelle fréquence je me confesse ? Est-ce que je me confesse de manière régulière ?
- Quels moyens concrets je peux choisir pour m’aider à me confesser plus régulièrement ?
(choix d’un prêtre particulier, ou encore d’un jour spécifique par mois...)

Pour prendre un temps de méditation :


«Il y en a qui disent: «J’ai trop fait de mal, le bon Dieu ne peut pas me pardonner ». C’est
un gros blasphème. C’est mettre une borne à la miséricorde de Dieu, et elle n’en a point:
elle est infinie. »
Saint Jean-Marie Vianney

« La méfiance des âmes Me déchire le Cœur, mais la méfiance d’une âme choisie Me fait
encore plus mal. Malgré la Miséricorde dont Je l’inonde, elle se méfie de Moi. Même Ma
mort ne lui suffit pas. Malheur à qui en abuse. »
Jésus à Sœur Faustine

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Examen de conscience à la lumière de la loi scoute

Avant de t’embarquer dans le texte qui suit, ami(e), surtout, ne te trompe pas. Tu n’es
pas devant un imprimé fourni par l’administration, soit pour une enquête à remplir, soit pour
un test à accomplir, soit pour un programme à signer. Tu es devant Quelqu’un ; tu es
l’enfant prodigue qui enfouit sa tête au creux de l’épaule de son Papa. Au lieu de parcourir
les articles d’un règlement anonyme, sens-toi en relation avec ce Père. Certes, il a des
exigences, mais elles sont inséparables de son Amour, elles viennent de son Cœur et visent
le tien. Il ne te dit pas « défendu » ou « permis », mais « malheureux » ou « bienheureux » :
car c’est ton bonheur qu’il désire, et le péché n’est jamais est une réussite.

Dis-toi bien encore que, branché(e) sur ton baptême, la Loi scoute a fait de ta part
l’objet d’une Promesse, sur ton honneur et avec la grâce de Dieu ; une Promesse que tu as
prononcée publiquement et dont les autres peuvent vérifier l’application. Au rebours des lois
générales qui s’imposent à toi bon gré malgré, la Loi scoute t’a été proposée comme un
choix et tu t’y es engagé(e) librement. Tu ne te trouves donc pas devant un Code pénal mais
devant le portrait du fils chéri que tu as juré de reproduire.

Alors, ne te mets pas au garde-à-vous, mais laisse ton cœur de grand gosse s’ébranler,
au bord des larmes si c’était le cas. De cette manière, quand tu auras fini, tu ne diras pas «
Ouf ! » mais « Merci ! ». Tu ne seras pas simplement redevenu(e) correct(e) mais vivifié(e).
Tu ne sortiras pas d’une machine à laver mais d’un bain de tendresse. Plus que propre, tu
seras réjoui(e), et même transfiguré(e). De toi le Père pourra dire : « Ah ce que tu
ressembles à Jésus ! Ah ce que tu es beau, mon enfant ! ». Et lui aussi sera dans l’allégresse,
avec le ciel tout entier (Luc 15, 7).
Fais un temps de silence pour réaliser tout cela. C’est capital.

1. Le scout (La guide) met son honneur à mériter confiance.


Peut-on avoir confiance en toi, parce que ton oui est oui, que tu tiens tes promesses,
que tu es à l’heure au rendez-vous, que tu réponds sans tarder au courrier reçu, qu’on peut
compter sur le soutien de ton amitié, qu’on peut même prévoir que tu feras les premiers pas
(pour écrire, rendre visite, relancer, demander des nouvelles, t’inquiéter) ? Ou bien n’es-tu
pas fiable, parce que jamais net(te), toujours en retard, inattentif(ve) à l’autre ? Ne t’est-il
pas arrivé de causer du tort à quelqu’un en ne tenant pas tes engagements envers lui, en lui
compliquant l’existence par des retards inexcusables ? Aimerais-tu avoir pour ami un jeune
qui te ressemblerait ? Fais-tu à autrui ce que tu voudrais qu’on te fasse à toi-même ?

2. Le scout (La guide) est loyal(e) à son pays, ses parents, ses chefs et ses subordonnés.
Es-tu loyal(e) envers tous ? Joues-tu franc-jeu avec les lois de ton pays, celles qui
sont justes et n’offensent pas la morale ? Respectes-tu le bien commun, ou en prends-tu à
ton aise avec le « pas vu, pas pris » ? À la maison, tiens-tu ton rôle exact, ou bien te sers-tu
de cette « base de raid » avec désinvolture, sans prendre ta part de service ? Chef(taine),
accomplis-tu ce que tu as promis de faire, sans le réduire à un minimum étriqué ? Scout

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(guide), mais pas passif(ve) pour autant, exerces-tu tes responsabilités, les choses à faire,
mais surtout les personnes à accompagner ?

3. Le scout (La guide) est fait(e) pour servir et sauver son prochain.
As-tu conscience que servir, c’est aussi sauver, sauver tel jeune du non-sens, du
gâchis, du désespoir, de la solitude, du découragement ? Réalises-tu l’assistance à personne
en danger : danger de prendre une fausse piste, de se laisser entraîner au mal, de mettre sa
foi en péril ? Vois-tu que le service n’est pas fait de B.A. ponctuelles mais d’un
accompagnement continu, d’un soutien constant ? As-tu conscience des dangers de la
société actuelle, et des blessures qu’elle inflige à tel ou tel (parents séparés, etc.) ? T’est-il
arrivé de sauver un jeune de la drogue, du spiritisme, du mauvais usage de la sexualité, de la
paresse intellectuelle, d’emballements incontrôlés, du suicide à la limite ?

4. Le scout est l’ami de (La guide est bonne pour) tous et frère (sœur) de tout autre
scout (guide).
Es-tu prêt(e) à aimer qui que ce soit, sans tenir compte de la couleur de sa peau, de sa
condition sociale, etc. ? Évolues-tu en vase clos, dans un cercle confiné, entre « gens bien »
d’un milieu distingué, sur ton « petit carré d’herbe verte » ? As-tu décrété une limite à tes
relations, par principe ? T’est-il arrivé de blesser un autre jeune en lui faisant sentir son
indignité vis-à-vis de toi ? Même compte tenu de ce qu’exige la prudence bien comprise, les
préjugés de milieu n’ont-ils pas joué indûment envers la fille (le garçon) que tu aurais pu
aimer jusqu’à l’épouser ? Es-tu bien sûr(e) de ne pas avoir bafoué l’autre pour un prétexte
ridicule, même si lui n’en a laissé rien paraître ? Fais-tu souffrir autrui sans même t’en
rendre compte, comme une inconscient(e) ? Joues-tu avec les cœurs dans une cruelle
ingénuité ? Demandes-tu à la FSE de sanctionner ton jeu en ne recrutant que des gens
comme toi, au risque de la faire prendre pour ce qu’elle n’est pas ? La prends-tu comme
complice de tes étroitesses ?… Travailles-tu à la bonne entente entre les divers scoutismes
de notre pays ?… T’arrive-t-il de communier avec une rancune au cœur, sans avoir rien fait
pour t’en débarrasser ? Exclus-tu de ta charité ne serait-ce qu’une seule personne, et
trouves-tu à cela une bonne raison ? N’es-tu pas le pâle reflet des préjugés de ton milieu, de
ses inimités traditionnelles, de ses combats dépassés ? Entres-tu à fond dans la perspective
d’une civilisation de l’amour ? Je t’en prie, attarde-toi sur ce point, le temps qu’il faudra :
c’est capital.

5. Le scout (La guide) est courtois(e) et chevaleresque (généreuse).


Observes-tu la politesse, la délicatesse, la courtoisie ? Sais-tu être « fair play » même
dans une circonstance désagréable ? Sais-tu prendre sur toi pour ne pas faire sentir à l’autre
ta déconvenue ? As-tu de la grandeur d’âme, de la maîtrise de toi ? Ou bien t’arrive-t-il de
t’avancer jusqu’à la limite de la muflerie, de la bassesse, de la « vacherie », du coup bas ?
Sais-tu te réjouir du bonheur de l’autre, même si c’est au détriment du tien ? Sais-tu te
montrer bon(ne) joueur(se) en toute circonstance et pratiquer le « haut les cœurs » ?

6. Le scout (La guide) voit dans la nature l’œuvre de Dieu : il (elle) aime les plantes et
les animaux.

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Respectes-tu les lieux où tu passes, que ce soient les villes ou les campagnes ?
T’arrive-t-il de salir l’environnement, de le dégrader, de le saccager pour le plaisir ? As-tu
souci de laisser la place propre pour le suivant ? Prends-tu le temps de louer Dieu pour un
paysage avant de la photographier ou de t’y reposer ? Es-tu bon(ne) envers les bêtes et
envers les fleurs, comme François d’Assise, ou as-tu la manie d’écraser, de cueillir, de
piétiner ?

7. Le scout (La guide) obéit sans réplique et ne fait rien à moitié.


Obéis-tu à ceux qui ont autorité sur toi et qui l’exercent légitimement ? As-tu le
courage de donner ton avis pour aider le chef à prendre une meilleure décision, quand c’est
possible du moins ? Au-delà de la simple exécution matérielle, cherches-tu à voir le bien-
fondé de ce qui t’est demandé ? N’es-tu pas le(a) grand(e) râleur(se) par principe ?
L’opposant(e) systématique ? Ou bien le « plat de nouilles » amorphe ? Travailles-tu à la
cohésion du scoutisme, dans ton unité, ton groupe, ta province, ou te plais-tu à fomenter des
histoires, à mettre des bâtons dans les roues, à empoisonner la vie des autres ? N’es-tu pas
plus prompt(e) à te faire obéir qu’à obéir toi-même ? Entres-tu dans les vues de l’Église,
surtout celles qui touchent à l’essentiel de la foi et des mœurs ? Ne flirtes-tu pas avec les
éternels contestataires ? Accueilles-tu la personne des chefs même si elle ne te plaît pas, pas
du tout peut-être ? Joues-tu le jeu que t’impose la circonstance précise ? Es-tu capable de
supporter ce que d’autres supportent, de partager la patience de notre Saint-Père ?
Travailles-tu à l’unité de l’Église de toutes tes forces ? As-tu un a priori favorable pour les
textes du Magistère ou bien cherches-tu d’abord la petite bête ?

8. Le scout (La guide) est maître de lui-même (maîtresse d’elle-même) : il (elle) sourit
et chante dans les difficultés.
Te soucies-tu de construire la maîtrise de toi, au sortir d’une enfance où tu as cédé à
tes caprices ? Où mets-tu ta force d’âme : dans l’explosion coléreuse incontrôlée ou bien
dans la possession de toi-même ? Sais-tu rester le cœur en paix pour dire les choses les plus
dures à dire ? Sais-tu punir calmement au nom même de l’amour qui est en toi, sans crier,
sans t’emporter, sans blesser, comme le demandait Don Bosco ? Sais-tu aborder une
situation (une entrevue, un examen…) sans te stresser ? Sais-tu désirer une chose sans
trépigner ? Es-tu patient(e) en amour ? Prends-tu le temps de prier avant toute action
délicate, tout apostolat difficile ? Y a-t-il au fond de ton cœur un lieu secret où le trouble
n’entre jamais, parce que c’est là le « jardin de Dieu » ? Sais-tu y refluer sans perdre de
temps, en cela plus chrétien(ne) que stoïcien(ne) ? Devine-t-on en toi un être habité, auquel
le Seigneur donne la sérénité ? Est-ce là le témoignage que tu fournis à ceux qui te
regardent, ou bien leur parais-tu évaporé(e), non-lesté(e) ? Pratiques-tu en tous terrains le
sourire et la bonne humeur, d’une façon devenue naturelle, sans qu’on aperçoive l’effort
intérieur que tu fournis ? Sais-tu que la maîtrise de soi est un des fruits de l’Esprit (Galates
5, 22), donc qu’elle coïncide avec une certaine douceur ? Sais-tu que cette douceur est
l’expression de la force d’âme la plus robuste ? Pense à Jésus dans sa Passion…

9. Le scout (La guide) est économe et prend soin du bien d’autrui.


Vois-tu la différence qu’il y a entre la pingrerie et l’économie ? Sais-tu être
généreux(se) sans gaspiller ? Sais-tu être pauvre sans être avare ? As-tu pour cela
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suffisamment de liberté ? Respectes-tu le bien d’autrui comme tu veux qu’on respecte tes
petites possessions ? Apprends-tu à tes loups ou à tes scouts (guides) la valeur des choses et
la chance qu’ils ont de manger à leur faim ? Leur apprends-tu à partager ?

10. Le scout (La guide) est pur(e) dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
Sais-tu que l’amour est un acte d’homme, que le sujet du verbe « aimer » est la
personne et non l’instinct débridé ? Sais-tu que l’amour s’apprend, et qu’on ne parcourt pas
les étapes de la « Carte du Tendre »… en 1ère formule, à fond de train ? Crois-tu que ton
corps est lui aussi au Seigneur, et que tu ne peux pas le faire entrer dans n’importe quelle
tractation ? Crois-tu à la sainteté de tes membres de baptisé(e) ? Sais-tu maîtriser ton
imagination en ne regardant pas n’importe quoi (à la télévision ou ailleurs) ? Vois-tu assez
que la permissivité actuelle n’engendre que le drame, celui des couples et de leurs enfants ?
Es-tu décidé(e) à stopper cette course à l’abîme ? Es-tu capable de l’expliquer aux autres
sans rougir ?… Acceptes-tu de parler de ces choses à l’intérieur de la confession, sans avoir
peur de les exprimer, dans une totale confiance, quitte à commencer par là ? Comprends-tu
cependant que l’impureté dépend de questions plus profondes, et qu’il te faut une cure plus
générale pour résoudre ce problème particulier ? Comprends-tu que l’Eucharistie est une
force plus qu’une récompense, et que tu n’arriveras à rien si tu cesses de communier ou si tu
raréfies tes communions ? Acceptes-tu de recourir au sacrement du Pardon autant qu’il le
faudra (demande au prêtre : il t’éclairera à ce sujet), afin de recevoir le Corps du Christ qui
gardera pur ton corps à toi, dans une sorte de « corps à corps » sacramentel ? As-tu
l’espérance d’arriver à un progrès, ou bien renonces-tu à y parvenir et t’enfonces-tu dans le
mal ? Si tu as des difficultés particulières, n’hésite pas à t’ouvrir au confesseur, celui que tu
trouveras dans ce pèlerinage, celui que tu consulteras régulièrement par la suite. Mais ne
t’enferme surtout pas sur ton problème : ouvre la fenêtre de ton cœur et reçois à flots la
lumière. Surtout, replace cette question dans l’ensemble de ta vie chrétienne, car tout se
ramène à l’amour.

Alors ?
N’aie pas la grosse tête après cette lecture, ami(e). Repense à ce que je te disais au
début : baigne-toi dans la relation filiale du Père des cieux, pose la tête sur son épaule et
entends battre son Cœur. Là, dans cette position, dis au prêtre ce qui te semble l’essentiel
pour aujourd’hui, et reçois le pardon d’un cœur tout joyeux.

Puis garde précieusement cet examen de conscience. Il te servira d’autres fois pour
perfectionner ton amour, pour avancer. Car tu n’es pas au bout de la route, même si cette
étape te bouleverse particulièrement. « Tu verras mieux encore ».

Auteur : Père Manaranche, sj

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Examen de conscience selon la prière scoute
1. Seigneur Jésus... C’est ta relation à Dieu qui est ton problème de fond.
Est-ce qu’elle existe, est-ce que tu la vis, est-ce que tu la développes ? Es-tu en lien
avec le Seigneur d’une façon concrète et consciente ? Réalises-tu la présence de Dieu dans
ton cœur de baptisée ? L’aurais-tu expulsée par une faute grave ? Ou bien y es-tu totalement
inattentive, comme un être indifférent ni pour ni contre ?

2. Apprenez-nous...
Mènes-tu ta vie spirituelle comme tu mènes ta vie étudiante, ta vie d’amitié, ton
programme de détente ? As-tu une règle de vie ? Prévois-tu le temps de la prière
quotidienne, celui de la confession au moins mensuelle, celui de ta formation chrétienne
(lecture, etc) ? Si tu organisais le reste de ta vie comme tu organises ta vie spirituelle, ne
serais-tu pas une sorte de clochard traînant le pied dans des terrains vagues ? Mènes-tu, ou
te laisses-tu surmener ? Te fais-tu aider ? Prends-tu quelques notes dans ton carnet personnel
? Ta vie spirituelle n’est-elle pas décousue ?

3. Pries-tu ?
De façon régulière et par tous les temps ? En faisant autre chose que de débiter une
formule toute faite, en engageant ta tendresse ? Vois-tu une progression dans ta manière de
prier : une plus grande facilité à te trouver devant ton Dieu, même sans mots, comme un
grand gosse heureux ? Ou bien pries-tu en y allant à reculons ? La prière est-elle devenue
dans ta vie, non pas une habitude, mais une réalité essentielle à la qualité de ton existence ?
Te fais-tu guider sur ce point ? Fréquentes-tu les saints ?

4. Es-tu généreuse ?
C’est-à-dire « prompte et prête » à aimer (comme dit saint Ignace) ? As-tu Ou bien
faut-il t’arracher les moindres gestes avec des pinces ? Sens-tu dans ton cœur un dynamisme
bien en marche et qui suscite sans attendre tes meilleures réactions ? D’où vient-il que tu
sois amorphe, si c’est le cas ?

5. Sers-tu Jésus comme il le mérite ?


« De tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toutes tes forces », par tous
les moyens ? Non pas dans le vague mais concrètement, selon les engagements que tu as
pris ? Ou bien es-tu obnubilée par le plaisir immédiat, la vie à réussir ? Est-ce bien vrai que
tu donnes une valeur au verbe « servir » ? Vois-tu ta vocation comme un service ou bien
comme une carrière avantageuse ?

6. Sais-tu donner sans compter ?


D’abord de toi-même, de ton temps, de ta personne, sans te débarrasser du problème
en envoyant un peu d’argent ? Mais sais-tu aussi partager concrètement ce que tu as : ta
culture pour aider un autre moins doué, ta foi en osant témoigner d’une façon ou d’une
autre, les objets que tu as à ta disposition ? Devant les multiples besoins de l’heure, ceux qui
se montrent dans les rues et les moyens de transport des grandes villes, n’es-tu pas tentée de
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te fermer le cœur ? As-tu le réflexe de donner, ou bien passes-tu indifférente, comme le riche
devant Lazare ?

7. Sais-tu combattre en risquant les gnons ? Te montrer chrétienne même si c’est mal
reçu ?
Expliquer que les exigences chrétiennes ne sont pas ringardes et prendre la défense du
Saint-Père, que ce soit face à des non-chrétiens ou même à l’intérieur de l’Église ? Restes-tu
silencieuse, ou alors vague à souhait, pour ne pas avoir à prendre position ? À moins que tu
ne fasses chorus avec la majorité critique ? Sais-tu, sans être provocatrice, être franche ?
T’arrive-t-il de rougir de l’Évangile, par peur de ta réputation, ou bien par manque de
conviction ? Es-tu fière d’être catholique, ou bien pratiques-tu le méli-mélo tranquillisant de
toutes les opinions ? Sais-tu entrer en dialogue sans démissionner de ta foi pour autant ?
Confonds-tu la tolérance avec l’indifférentisme qui justifie tout ? As-tu le souci missionnaire
? Acceptes-tu que l’amour de Dieu et des autres puisse coûter ?

8. Sais-tu te dépenser d’une façon gratuite, sans compter les points, sans pratiquer le
donnant- donnant ?
Te suffit-il, quand tu agis, de savoir que le Seigneur est content de toi, et quelques
autres avec Lui sûrement ? Ne te laisses-tu pas trop griser par la réussite et déprimer par
l’échec ? Sais-tu que donner, c’est rendre ce qu’on a reçu ; que servir, c’est remplir sa tâche
exacte sans faire de l’extraordinaire ? Es-tu pauvre de cœur, comme celui qui a conscience
du don de Dieu et qui cherche avant tout à plaire à son Père ?

D’après le Père Manaranche, sj

Quelques pistes de réflexion :


- Que signifie pour toi la prière scoute ? Est-ce qu’elle guide ta vie ?
- As-tu une « règle de vie », un guide pour ta vie spirituelle : la loi scoute, la prière scoute
ou toute autre chose ?
- Prends-tu parfois le temps de relire ta vie, de faire le point, pendant ton Heure Feu, en
faisant ton examen de conscience, avec ton père spi ou un prêtre ? Agis-tu de façon
gratuite envers Dieu, comme il le fait lui-même envers nous ?

Pour prendre le temps de la méditation :


Nous te proposons cette semaine de porter une attention particulière à la prière scoute, de
prendre le temps de la dire, de la méditer et de choisir une phrase pour te guider dans ta
journée.

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Pas envie d’aller à la messe ?
Lettre ouverte à un adolescent qui préfèrerait rester sous sa couette que d’aller « faire
de la présence » à la messe le dimanche matin.

(inspiré d’un article de J. LEVIVIER dans l’hebdomadaire « Famille Chrétienne »).

Tu le dis à longueur de temps : tu n’aimes pas la messe et tous les prétextes sont bons pour y
échapper. Tu essaies de négocier mais tes parents restent aussi inébranlables que Bouddha :
tant que tu es sous leur toit, il y a des incontournables et la messe du dimanche en fait partie.
En prime, il faut mettre un pantalon, une chemise et des chaussures correctes... Tu grognes,
tu grondes, tu finis par obtempérer et arrives sur les chapeaux de roues pendant le chant
d’entrée. Freinage d’urgence au Kyrie. «L’essentiel, c’est de participer», grommelles-tu
avant de te rendormir. Tu parles d’une participation ! Tu subis. Maintenant que tu es là,
réveille-toi et fais contre mauvaise fortune bon cœur.
Sers-toi de ta voix, pour chanter avec tes frères, prier avec eux, répondre aux oraisons du
prêtre. Sers-toi de tes yeux et de tes oreilles : la liturgie, que te dit-elle de Dieu ? Sers-toi de
tes mains et de tes jambes : chaque attitude physique reflète une attitude du cœur.
Tu vas à la messe pour répondre à l’appel du Christ. Le dimanche, point de réveil, ce sont
les cloches qui sonnent (moins tôt, avoue !) : le Seigneur t’appelle. La messe, disent les
prêtres qui ont fait du marketing dans leur jeunesse, est un rendez-vous d’amour. Un rendez-
vous d’amour ? Ça devrait te parler ! Pour tes amis, tu es fidèle et disponible. Le téléphone
sonne et, hop, te voilà prêt à bondir pour venir en aide au copain qui t’appelle ou qui
t’invite. Or, le Christ est bien plus que ton ami, il est ton frère et ton Dieu. Et Il t’attend !
Pour quoi faire ? Pour se donner à toi, pour remplir ta vie et ton cœur de son amour.
Comment le Christ va t-Il donner sens à ta vie si tu ne te laisses pas aimer ? Car, dis-moi,
qu’est-ce donc qu’un croyant non pratiquant ? N’est-ce pas un peu comme un amoureux qui
ne verrait jamais sa fiancée ? De quoi nourrirait-il son amour ?
« La Messe est longue » me dis-tu ; et moi je te réponds parce que ton amour est court ! Je
trouve même qu’il serait malhonnête de profiter de tes parents, du toit qu’ils t’offrent, des
études qu’ils te paient, des repas qu’ils te servent, sans partager également avec eux leurs
valeurs et à commencer par la première : la messe du dimanche. Chez eux tu n’es pas à
l’hôtel et rien ne t’est dû. Et sache que si « ça te gonfle » d’aller à la messe, tes parents eux
aussi en ont peut-être marre de repasser ton linge, faire ta lessive ou te conduire ici ou là
pour tes soirées et tes rendez-vous divers.
Tu vas à la messe pour rencontrer tes frères. Le dimanche matin, toute la communauté
paroissiale se retrouve. Les personnes seules, les familles, les enfant du caté, quelques bébés
qui assurent un fond sonore, un ou deux copains traînés là par leurs parents (aussi ringards
que les tiens, quelle misère ...), des jeunes, des vieux, des petits et des costauds, des drôles
et des sérieux, tous rassemblés au nom du Seigneur. D’un seul cœur et d’une seule âme,
réunis pour prier, chanter, nous sommes le signe, les uns pour les autres, de l’amour de Dieu
pour chacun de nous. L’Eglise ne peut vivre pleinement sans toi. Tu es attendu et ta place
reste vide lorsque tu ne viens pas. Tu vas à la messe pour t’offrir avec le Christ. Pas la peine
d’ouvrir des yeux comme des soucoupes : tu as bien lu. L’eucharistie est, dit l’Eglise, le
centre et le sommet de la vie chrétienne qu’elle construit en profondeur. Une vie chrétienne
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sans Eucharistie, c’est un peu comme un homme sans colonne vertébrale : ça ne se tient pas,
ça n’avance pas, c’est mou et difforme.
Sais-tu que, par ton baptême, tu es appelé à exercer un sacerdoce baptismal ? Ton sacerdoce
baptismal consiste à t’offrir toi-même à Dieu, à la suite du Christ. Et c’est l’Eucharistie qui
fait le lien entre l’offrande du Christ et l’offrande de soi. Le pain et le vin représentent ta
vie, ton travail, tes joies, tes difficultés. De tout cela, le Christ fait son Corps et son Sang.
Dans l’eucharistie ton offrande rejoint celle du Christ, et est sanctifiée par elle.
Si bien que « participer » ne consiste pas d’abord à lire, quêter ou chanter : participer, c’est
s’offrir en même temps que Jésus à son Père : mettre dans la patène toute ta vie, tes projets,
tes questions.
Tu vas à la messe parce que c’est là que se construit ta vie familiale. La messe dominicale
donne une orientation et une cohérence de fond à ce que tu vis le reste de la semaine.
Finalement l’enjeu n’est pas une heure le dimanche matin, c’est bien plus que cela : le
pardon, la tendresse, la fidélité, la charité, le sens du service vécus chaque jour. Tu sais
comme cela est difficile, où trouver la force de le vivre sinon dans le Christ ? Comment
peux-tu m’assurer vouloir rester fidèle à ta femme ou à ton mari toute ta vie si tu ne peux
être fidèle à une heure de célébration chaque semaine ?
Alors, toujours obligé d’aller à la messe ? Eh bien oui ! La foi demande toujours une
fidélité. Comme tout amour, elle s’éprouve et se dit dans la durée. Car, n’en doute pas,
l’amour est exigeant : dans tout amour, il y a d’abord la volonté d’aimer. Jean-Paul II
rayonnait d’amour mais n’a jamais lâché sur les exigences de l’amour ... Oui, il y a un effort
à fournir mais cet effort a un but : l’amour.

- Est-ce que cela m’arrive d’avoir la flemme d’aller à la messe, de râler, ou même de la
rayer de mon agenda ? Pourquoi ?
- Est-ce que je sens l’appel de l’amour du Christ à la messe ? Est-ce que je comprends le
sens et l’importance de l’Eucharistie ?
- Est-ce que cela m’arrive de me contenter de « faire de la présence », de participer sans
que le coeur y soit vraiment ? Comment faire pour être davantage consciente de
l’importance de ce qui se passe ? Pour m’offrir toute entière au Christ pendant la messe ?

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L’Eucharistie
« Notre Sauveur, à la dernière Cène, la nuit où Il était livré, institua le Sacrifice
Eucharistique de son Corps et de son sang, pour perpétuer le Sacrifice de la Croix, au long
des siècles jusqu’à ce qu’Il vienne, et en outre, pour confier à l’Eglise le mémorial de sa
mort et de sa Résurrection : sacrement de l’Amour, signe de l’unité, lien de la charité,
banquet pascal dans lequel le Christ est mangé, l’âme comblée de grâces et le gage de la
gloire future nous est donné. »
Concile Vatican II

Le Christ, réellement présent à la sainte messe, offre au Père céleste sous forme
sacramentelle son immolation à la Croix. Prêtre unique, unique victime immolée par un
double Amour : action de grâce pour son Père, Miséricorde pour nous. Jésus et tous les
trésors du ciel sont à nous sur l’autel.
« La participation au Corps et au Sang du Christ n’a pas d’autre effet que de nous
transformer en ce que nous recevons. Il nous emprunte notre nature pour nous communiquer
sa divinité ; Il se fait homme pour nous rendre dieux. Et sa naissance humaine devient pour
nous le moyen de notre naissance à la vie divine ».

Pour reconnaitre l’infinie bonté de Dieu qui est tout Amour, son droit à être aimé et honoré
d’un culte suprême, l’homme se donne ou plutôt se rend tout entier à Dieu, son Créateur.
Communiez pour répondre au désir immense de Jésus de descendre en votre cœur, dans le
ciel de votre cœur. Si vous saviez comme Jésus a faim de vous, comme Il brûle du désir de
venir en votre cœur, supprimant entre vous et Lui toute distance : « J’ai soif que tu viennes à
moi »
Si vous voulez être des âmes confiantes, soyez des passionnés de la Messe ! Jésus compatit
à nos misères, à nos faiblesses. Quand nous sommes tristes d’être infidèles, Il nous console
de Lui avoir fait de la peine. Voilà jusqu’où va sa miséricordieuse tendresse. Qui sondera les
abimes de compassion, de condescendance de notre Sauveur pour nous ? « Voici que ton
Roi vient à toi, plein de mansuétude» Mat21-5».
Croire à l’Amour, du Père d’Elbée

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Est-ce que je reconnais que la Messe est un réel sacrifice, non sanglant certes, mais dans
lequel le prêtre, représentant Jésus, s’offre lui-même au Père?
- Est-ce que par ce sacrement, je réalise la puissance d’Amour de Jésus pour moi ? Lui qui
s’unit à moi dans mon quotidien, me purifie, et ma présente irréprochable à son Père,
puisque d’autant plus à son image ?
- Est-ce que je reçois Jésus avec beaucoup de respect et d’amour ? M’arrive t il de
communier en état de péché mortel, c'est-à-dire en portant sur la conscience un péché
grave non confessé ?
- Est-ce que dans cette Communion je me donne pleinement à Jésus, lui consacrant tout
mon être, toute ma volonté, étant persuadée que dans son Amour très saint Il ne désire
que ce qui est véritablement bon pour moi et m’attire à Lui.

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- M’arrive t il d’offrir une Communion pour des âmes du Purgatoire, la conversion des
pêcheurs ou encore pour des intentions particulières ?

Pour prendre un temps de méditation :


Cette semaine, je peux choisir de me rendre à la messe un jour de plus qu’à l’habitude. Si
c’est un sacrement que je reçois déjà en semaine, je peux faire d’autant plus attention au
moment de l’Offertoire, et aux paroles que le prêtre adresse à Dieu au nom de son Fils.

Enfin, je peux méditer et répéter au long de mes journées cette phrase :


« Père éternel, je vous offre le Corps, le Sang, l’Ame et la Divinité de votre Fils unique
Jésus Christ, en réparation de mes péchés et de ceux du monde entier » Ou encore « Mon
Dieu, mon Dieu, que vous nous avez aimés »

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L’Eucharistie (2)
L’Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie chrétienne. Dans l’eucharistie
culminent l’action sanctifiante de Dieu envers nous et le culte que nous lui rendons. A
travers la célébration eucharistique, nous nous unissons déjà à la liturgie du ciel et nous
anticipons la vie éternelle.
Jésus-Christ est présent dans l’Eucharistie d’une façon unique et incomparable. Il est
présent en effet d’une manière vraie, réelle, substantielle : avec son Corps et son Sang, avec
son Âme et sa Divinité. Dans l’eucharistie est donc présent de manière sacramentelle, c’est-
à-dire sous les espèces du pain et du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme.

La communion fait grandir notre union au Christ et avec son Église. Elle maintient et
renouvelle la vie de grâce reçue au baptême et à la confirmation, et elle accroit l’amour
envers le prochain. En nous fortifiant dans la charité, elle efface les péchés véniels et nous
préserve, pour l’avenir, des péchés mortels.

Parce que l’eucharistie comble de toutes les grâces et bénédictions du ciel, elle nous rend
forts pour notre pèlerinage en cette vie et elle fait désirer la vie éternelle, nous unissant déjà
au Christ assis à la droite du Père, à l’Église du ciel, à la bienheureuse Vierge Marie et à
tous les saints.
Catéchisme de l’Église Catholique, n°1322 à 1418

O Jésus, je vais vous recevoir dans quelques instants par la sainte communion. Je ne suis pas
digne que vous veniez en moi, mais je compte sur votre bonté et j’ai besoin de vos grâces. O
Jésus, guérissez mon âme de tous ses défauts, pardonnez-moi tous mes péchés.

Je viens à vous comme l’aveugle cherche la lumière. O Jésus, éclairez-moi : montrez-moi


tout ce qui vous déplait dans mon cœur et dans ma petite vie de chaque jour ; dites-moi ce
que vous voulez que je fasse pour vous, maintenant et plus tard.

Je viens à vous comme le mendiant qui tend la main à la porte de l’église. O Jésus, vous êtes
le maître de tout, le Seigneur du ciel et de la terre. Je ne suis qu’un homme, bien pauvre et
bien faible... Je ne puis rien faire de bon sans vous. Donnez-moi votre grâce pour que je
vous reçoive comme il faut, vous qui êtes le Pain des anges, le roi de gloire, le Seigneur des
Seigneurs, le Fils de Dieu. Aidez-moi à m’approcher de vous avec un profond respect, un
vrai repentir de mes péchés, une pureté parfaite, une foi vive, une grande ferveur.

Bientôt vous serez avec moi dans mon cœur. Je voudrais rester toujours avec vous. Je
voudrais vivre toujours de votre grâce, je voudrais rester toujours un membre vivant de ce
grand corps que forment toutes les âmes en état de grâce et dont vous êtes la tête. O Jésus,
vous que je vais recevoir sous les apparences cachées de l’hostie, faites que je vous voie un
jour tel que vous êtes, dans la gloire des cieux.

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- Quelle place occupe l’Eucharistie dans ma vie ? Est-elle pour moi une force, une source
d’amour pour mon prochain ?
- Est-ce que je désire réellement recevoir le Seigneur et m’unir à lui par la communion ?
Comment est-ce que je me prépare à recevoir le Seigneur dans mon cœur ?
- Est-ce que je pense à me confesser régulièrement pour recevoir la communion avec un
cœur pur ?
- Est-ce que je prends le temps de la méditation, de l’action de grâce après avoir reçu le
Christ ? Comment puis-je prolonger ce « cœur à cœur » ?
- Est-ce que parfois je viens adorer Jésus, réellement présent dans l’hostie ? Est-ce que je
m’arrête parfois en passant devant une église ?

Nous te proposons cette semaine de prendre particulièrement le temps de te préparer à


recevoir le Christ dans la communion et de rendre grâce ensuite.
Tu peux méditer particulièrement cette phrase : « Reste avec nous Seigneur »

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L’Eucharistie (3)
Chers amis, nous ne remercierons jamais suffisamment le Seigneur pour le don qu’il nous a
fait de l’Eucharistie ! C’est un don tellement grand, et c’est pour cette raison qu’il est si important
d’aller à la messe le dimanche. Aller à la messe, non seulement pour prier, mais pour recevoir la
Communion, ce pain qui est le corps de Jésus-Christ qui nous sauve, nous pardonne, nous unit au
Père. C’est beau de vivre cela !
Catéchèse du Pape François sur l'Eucharistie

Le sacrifice de l’Eucharistie est le même, quoique sous une forme différente, que le sacrifice
de la Croix. Le cardinal Journet a su admirablement exprimer ce qui se passe à chaque messe : “les
deux mille ans du temps horaire qui nous séparent du Calvaire sont abolis. C’est pendant un
moment, un bref moment spirituel, le contact immédiat avec l’événement de la Rédemption du
monde”. A chaque messe, il y a, de façon miraculeuse et invisible, jonction entre le moment de
notre aujourd’hui durant lequel se célèbre la messe et ce moment du passé qui fut celui de la mort
de Jésus. La messe n’est pas un rappel du passé comme on se rappelerait de vieux souvenirs entre
compagnons d’aventure, mais elle est ce moment où le passé devient vivant pour nous, aujourd’hui.
Par la grâce de Dieu, un moment du temps dans lequel se succèdent les événements du monde peut
être transféré dans le moment éternel de Dieu et bénéficier du régime de celui-ci.
C’est ainsi qu’à chaque messe, nous nous trouvons au pied de la Croix avec Marie et Jean
pour accueillir la grâce de la vie divine. Si la Vierge et Jean avaient fermé les yeux au pied de la
Croix, et si nous les fermons au moment de la consécration, c’est pour eux comme pour nous la
même Présence réelle de la Passion sanglante. Mais lorsque Marie et Jean levèrent les yeux vers le
Christ, ils le virent avec son Corps déchiré et couvert de Sang. Lorsque nous levons les yeux vers
l’Hostie et le Calice, la vision du sacrifice est couverte par la douceur des apparences. C’est
cependant le même Jésus qui est là, avec son Corps de gloire marqué des stigmates de sa Passion
d’Amour. Nous sommes réellement présents au sacrifice du Christ qui embrasse tous les temps. Le
sacrifice du Christ n’est pas répété, mais il persévère par la répétition du rite non sanglant.
L’Eucharistie à l’école des saints, Nicolas Buttet

Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra
éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se
querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit
alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous
ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a
la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et
moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le
Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
Jean 6, 51-57

Pistes de réflexion :
- Comment est-ce que je vis ce sacrement de l’Eucharistie ? Est ce que je me réjouis d’aller à la
messe, de recevoir la Communion ?
- Ai-je conscience qu’à la messe, je suis réellement présent au sacrifice du Christ ?

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L’Eucharistie (4)
Frères, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j’ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur :
la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le
rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »
Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle
Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous
proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.
Première épître de Saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1Co 11,23-26)

Jésus leur dit : "En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de
l'homme, et ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au
dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui
mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.
Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange
vivra aussi par moi.
C'est là le pain qui est descendu du ciel : il n'en est point comme de vos pères qui ont mangé
la manne et qui sont morts ; celui qui mange de ce pain vivra éternellement. »
Evangile selon Saint Jean (Jn 6, 53-58)

J'ai soif de toi. Ne doute jamais de ma miséricorde, du fait que je t'accepte sans cesse,
de mon désir de te pardonner, de ma soif ardente de te bénir, de vivre en toi ma propre vie.
J'ai soif de toi ! Si tu te crois sans importance aux yeux du monde, cela ne m'importe pas du
tout. Pour moi, il n'y a qu'une chose qui importe : il n'y a rien de plus important dans le
monde entier que toi. J'ai soif de toi ! Ouvre-toi à moi. Viens à moi et aie soif de moi. J'ai
soif de toi !
Peu importent tes errements. Peu importe combien tu m'as oublié. Peu importent
toutes les croix que tu as dû porter toute ta vie. Il n'y a qu'une seule chose dont je veux que
tu te souviennes tout le temps, une seule chose qui ne changera jamais : J'ai soif de toi, tel
que tu es. Tu n'as pas besoin de changer pour croire en mon amour, parce que c'est de croire
en mon amour qui va te changer. Tu m'as oublié, et maintenant je te cherche à chaque
instant de ta vie, me tenant debout, à la porte de ton cœur et frappant.
Tu penses que c'est dur à croire ? Alors regarde vers la Croix, regarde vers mon Cœur
transpercé pour toi. Regarde vers mon Eucharistie. Tu n'as pas compris ma Croix ? Alors,
écoute encore une fois ce que j'ai dit sur la Croix : J'ai soif ! Oui, j'ai soif de toi. J'ai soif de
toi. J'ai cherché quelqu'un pour combler mon amour et je n'ai trouvé personne. Sois celui-ci.
J'ai soif de toi - de ton amour.
Sainte Teresa de Calcutta, extrait de son Testament spirituel

Il est en nous pour nous sanctifier. Demandons-Lui donc qu’Il soit Lui-même notre
sainteté. Lorsque notre Seigneur était sur terre, est-il dit dans l’Evangile, une vertu secrète
sortait de Lui. A son contact, les malades recouvraient la santé, les morts étaient rendus à la
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vie. Il est toujours vivant : vivant dans Son adorable Sacrement, vivant en nos âmes. C’est
Lui-même qui l’a dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et
nous viendrons à Lui, nous ferons en Lui notre demeure. » Puis qu’Il est là, tenons-Lui
compagnie comme l’ami à celui qu’il aime…
Sainte Elisabeth de la Trinité, extrait de ses Pensées

Pistes de réflexion
- Comment, concrètement et spirituellement, puis-je faire de la messe une « rencontre
vivante avec le Seigneur », comme dit le Pape ? Quels moyens puis-je me donner pour y
parvenir ?
- Que représente vraiment pour moi le mystère de l’Eucharistie ? Est-ce que je crois à la
présence de Jésus sur l’autel ? Suis-je capable de l’expliquer simplement à mes
louveteaux, jeannettes, louvettes ou guides ?
- Suis-je consciente en sortant de la messe d’être un tabernacle du Christ ? Qu’est-ce que
cela signifie pour moi ? Qu’est-ce que cela implique concrètement dans mon
comportement et ma vie de prière ?

Le mot de la fin
« L’empereur Frédéric II avait engagé des troupes mercenaires composées entre autres de
Sarrasins pour mener la lutte contre la papauté. Ceux-ci vinrent à Assise et s’attaquèrent au
couvent de Saint Damien où se trouvaient Sainte Claire et ses sœurs. Claire, malade, se leva.
C’était un vendredi de septembre 1241 vers 15 heures. Elle se fit apporter le ciboire avec le
Saint-Sacrement et pria Dieu de protéger ses sœurs qu’elle ne pouvait protéger elle-même.
Elle entendit sortir du Ciboire une voix douce comme celle d’un enfant : « Je vous garderai
toujours. » Elle s’avança alors vers la brèche ouverte par les agresseurs et présenta le
ciboire. Les Sarrasins tombèrent, aveuglés par les rayons qui sortaient du ciboire et dans la
panique quittèrent Assise, bien décidé à ne plus jamais venir importuner Claire et ses
Sœurs. »
Thomas de Celano, Vie de Claire

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L’année liturgique

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La Toussaint
L'intention de l'Eglise est d'honorer aujourd'hui tous les Saints ensemble. Je les aime,
je les invoque, je m'unis à eux, je joins ma voix aux leurs pour louer Celui qui les a faits
saints. Que volontiers je m'écrie avec cette Eglise céleste : Saint, Saint, Saint, à dieu seul la
gloire ! Que tout s'anéantisse devant lui !
Je vois des saints de tous les âges, de tous les tempéraments, de toutes les conditions :
il n'y a donc ni âge, ni tempérament, ni condition qui excluent de la sainteté. Ils ont eu au
dehors les mêmes obstacles, les mêmes combats que nous : ils ont eu au dedans les mêmes
répugnances, les mêmes sensibilités, les mêmes tentations, les mêmes révoltes de la nature
corrompue ; ils ont eu des habitudes tyranniques à détruire, des rechutes à réparer, des
illusions à craindre, des relâchements flatteurs à rejeter, des prétextes plausibles à
surmonter, des amis à redouter, des ennemis à aimer, un orgueil à saper par le fondement,
une humeur à réprimer, un amour-propre à poursuivre sans relâche, jusque dans les derniers
replis du cœur.
Ah ! que j'aime à voir les Saints faibles comme moi, toujours aux prises avec eux-
mêmes ! J'en vois dans la retraite, livrés aux plus cruelles tentations ; j'en vois dans les
prospérités les plus redoutables et dans le commerce du siècle le plus empesté. O grâce du
Sauveur, vous éclatez partout, pour mieux montrer votre puissance, et pour ôter toute excuse
à ceux qui vous résistent. Il n'y a ni habitude enracinée, ni tempérament violent ou fragile, ni
croix accablante, ni prospérités empoisonnées qui puissent nous excuser si nous ne
pratiquons pas l'Evangile.
Dirai-je avec le monde insensé : Je veux bien me sauver, mais je ne prétends pas être
un saint, Ah ! qui peut opérer son salut sans la sainteté ? Rien d'impur n'entrera au royaume
des cieux ; aucune tache n'y peut entrer : si légère qu'elle puisse être, il faut qu'elle soit
effacée, et que tout soit purifié jusque dans le fond par le feu vengeur de la justice divine, ou
en ce monde, ou en l'autre. O sainteté de mon Dieu, aux yeux duquel les astres mêmes ne
sont pas assez purs ! O Dieu juste qui jugerez toutes nos justices imparfaites, mettez la vôtre
au dedans de mes entrailles pour me rendre pur.
Méditation sur la Toussaint, Fénelon

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Que signifie la fête de la Toussaint pour moi ?
- Qu’est-ce qu’être sainte pour moi ?
- Est-ce que je me sens proche des saints, d’un saint en particulier... ou est-ce qu’ils sont
pour moi des idéaux inatteignables, modèles réservés aux gens parfaits ?
- Est-ce que je prie les saints afin qu’ils m’aident dans ma vie quotidienne à faire les bons
choix, à résister aux tentations ?

Nous te proposons cette semaine de te renseigner, si tu ne la connais pas, sur la vie de


ta sainte patronne, celle du patron de ton groupe, de ta ronde ou de ta paroisse... et de te
confier à leur intercession au cours de ta prière.

Nous te proposons de prier cette semaine avec cette phrase de Saint Augustin tirée
d’une prière à tous les saints :
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«O vous tous saints amis de Dieu, tendez nous une main secourable et faites entrer par vos
prières notre frêle navire dans le port de la bienheureuse éternité. »

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La Royauté du Christ
La fête du Christ-Roi clôt l’année liturgique et nous prépare à l’Avent.

Evangile selon saint Matthieu (Mt 25, 31-38)

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa
gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations
seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger
sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche. »
« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais
faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un
étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et
vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !"
« Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...? Tu
avais donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? Tu
étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? Tu étais nu, et nous t’avons habillé ? Tu étais
malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?" »
« Et le Roi leur répondra : "Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à
l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait." »

La royauté de Jésus n’est pas celle d’un roi qui opprimerait son peuple, mais celle
d’un Roi Berger qui prend soin de chacune de ses brebis. Sa royauté se révèle dans la
fragilité; dans les plus pauvres, les plus démunis... car le Seigneur s’apparente à eux, « Tout
ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à MOI que vous l’aurez fait »,
ainsi regardons notre façon d’agir au cours de notre vie. Ce n’est pas le Seigneur qui nous
juge, au contraire il nous invite à nous juger nous-mêmes, sommes-nous le reflet de son
amour ?
La royauté de Jesus apparait également dans l’évangile selon Saint Jean ; « Ma
royauté ne vient pas de ce monde », le Seigneur est un roi serviteur qui n’a que l’amour
comme arme (Père Jean-Paul Sagadou, assomptionniste). Il est humble et n’a pas besoin de
grands mots, par ses actions il nous montre qu’il veille sur nous et qu’il nous guide.
Chacune de nous peut se préparer à accueillir le Seigneur comme Christ Roi de l’univers en
ajustant son coeur à son amour et en vivant son amour au quotidien.
Saint Francois a médité chaque jour sur la Passion du Christ car le mystère de la
croix est au cœur de sa conversion. A la fin de sa vie, il a demandé au Christ de pouvoir
participer aux souffrances de la Passion si Jésus le permettait. Il l'a demandé non par amour
de la souffrance mais par amour immense pour le Christ qui a souffert pour nous. Jésus l'a
exaucé et ce fut le premier saint qui reçut les stigmates dans l'histoire de l'Eglise. Voici
comme cela s'est déroulé.

« L’ermitage de l’Alverne doit son nom à la situation qu’il occupe : François y


séjournait quand, deux années environ avant de rendre son âme au ciel, il fut favorisé par
Dieu de la vision suivante : un homme ayant l’apparence d’un séraphin, doté de six ailes, se
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tenait en face de lui dans les airs, attaché à une croix, les bras étendus et les pieds joints.
Deux ailes s’élevaient au-dessus de sa tête, deux autres restaient déployées pour le vol, les
deux autres lui voilaient le corps . Cette apparition plongea le serviteur du Très-Haut dans
un profond émerveillement, mais il ne parvenait pas à en comprendre le sens. Il éprouvait
une grande joie de sentir le regard bienveillant posé sur lui par ce séraphin à l’inappréciable
beauté, mais en même temps il restait atterré de cette crucifixion et de ces cruelles
souffrances. Il se leva, triste et joyeux à la fois, si l’on peut dire, la douleur et la joie se
succédant en lui. Il s’efforçait de comprendre ce que signifiait cette vision, s’épuisait à en
saisir le sens. Son intelligence n’était encore parvenue à rien de clair, mais son cœur était
entièrement accaparé par cette vision quand, dans ses mains et dans ses pieds,
commencèrent à apparaître, telles qu’il les avait vues peu avant sur l’homme crucifié, les
marques de quatre clous.
Ses mains et ses pieds semblaient avoir été transpercés en leur centre par des clous
dont la tête apparaissait dans la paume des mains et sur le dessus des pieds, tandis que la
pointe ressortait de l’autre côté. Les saillants étaient ronds à l’intérieur des mains, ovales à
l’extérieur, et une sorte de bourrelet de chair semblait être la pointe des clous rabattue et
recourbée, faisant saillie au- dessus de la peau. Aux pieds, on voyait aussi des clous qui
dépassaient. Au côté droit, comme entrouvert par une lance, s’étendait une plaie d’où coulait
fréquemment son sang précieux qui mouillait caleçons et tuniques. »

Questions pour méditer


1. Quelle est la place que je donne au Seigneur chaque jour, chaque semaine, lui qui a
donné sa vie pour moi ? Quels pourraient être mes efforts, mes actes d’amour concrets
avant Noël pour lui donner une place ?
2. Saint François ne s’est jamais vanté de la grâce qu’il avait reçue du Seigneur, il la vivait
dans l'intimité de son coeur et de son corps. A mon échelle, quelle grâce ai-je reçue dans
ma vie ? Qu'est-ce que je fais pour le Seigneur et que je suis la seule à savoir ?
3. Saint François voulait aimer comme le Christ aimait : aimer chaque personne avec tout
son cœur pour que chaque personne soit conduite à aimer Jésus. Comment ma foi
rayonne-t-elle dans ma vie de tous les jours ? Comment ma foi rayonne-t-elle dans mes
relations avec les autres ? Comment conduire mes proches à Jésus ?

Le mot de la fin
« Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus a donné sa vie pour nous. Nous
aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. » 1 Jn 3,16
« Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’Amour » Saint Jean de la Croix

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Que fais-tu de mes dons : l’Avent

Jésus disait cette parabole : « Un homme qui partait en voyage


appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il donna une somme de cinq talents, à un autre
deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui
avait reçu cinq talents s’occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait
reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un creusa la terre et
enfouit l’argent de son maître. Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes.
Celui qui avait reçu les cinq talents s’avança en apportant cinq autres talents et dit : « Seigneur, tu
m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as
été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. » Celui
qui avait reçu deux talents s’avança ensuite et dit : « Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà,
j’en ai gagné deux autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je
t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. » Celui qui avait reçu un seul talent
s’avança ensuite et dit : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as
pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé enfouir ton
talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient. » Son maître lui répliqua : « Serviteur
mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là
où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais
retrouvé avec les intérêts. Enlevez- lui donc son talent, et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui
qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance. Mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce
qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et
des grincements de dents ! »
Matthieu 25, 14-30

Apprends à apprécier tout ce qui t'est donné et à en prendre soin. Tu ne feras cela que
lorsque tu réaliseras que tout ce que tu as vient de Moi. Lorsque tu aimeras vraiment celui qui
donne, tu chériras le don. Lorsque tu négliges de t'occuper de Mes dons, cela reflète ton attitude
envers Moi, le pourvoyeur de tous ces dons. L'amour est la clé. Lorsque tu connaîtras la
signification de l'amour, tu ne négligeras jamais d'aimer et de prendre soin de tout ce qui t'est remis.
Tu ne donnes pas à un enfant un objet de valeur pour qu'il joue avec, parce que tu sais que cet
enfant n'y feras pas attention et risque fort de le détruire. Je ne peux pas te donner tout ce qui
t'attend tant que tu n'apprends pas à en prendre soin et à l'utiliser correctement, c'est à dire avec
amour et attention. C'est pourquoi Je dois attendre patiemment jusqu'à ce que tu sois prêt, avant de
pouvoir te donner de plus en plus de Mes dons.
Eileen Caddy, La petite voix

Piste de réflexion :
L’Avent commence. L’Eglise nous invite à le vivre comme un temps d’attente et de renouvellement
intérieur. Pourquoi ne pas en profiter pour essayer de reconnaître les dons dont Dieu nous a comblé
au jour de notre baptême ? Reconnaissons les dons qui brillent en nous, et apprenons à les faire
fructifier. Ainsi, au soir de Noël, nous pourrons pleinement nous réjouir des grâces qui ont été
déposées dans nos cœurs chaque jour de notre vie !
« Entre dans la joie de ton Seigneur ! »

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L’Avent avec l’ENL : A qui veille, tout se révèle
Avec l'ouverture de l'Avent nous sommes appelés à veiller pour attendre l'arrivée du
Christ sur terre. Nous vous proposons une Heure Feu sur notre rôle de veilleur pour préparer
notre cœur et mieux savourer le cadeau qui nous est fait.

Evangile selon Saint Matthieu (Mt 25, 1-13)


Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui
prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient
insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans
emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons
d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
Au milieu de la nuit, il y eut un cri : « Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre. » Alors
toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes
demandèrent aux prévoyantes : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes
s’éteignent. » Les prévoyantes leur répondirent : « Jamais cela ne suffira pour nous et pour
vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter. » Pendant qu’elles allaient en acheter,
l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte
fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : « Seigneur,
Seigneur, ouvre-nous ! » Il leur répondit : « Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas. »
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.

Chers frères et sœurs,


Le long de notre itinéraire de catéchèse sur l’espérance chrétienne, nous nous tournons
aujourd’hui vers Marie, Mère de l’espérance. Marie a traversé plus d’une nuit sur son
chemin de mère. Dès sa première apparition dans l’histoire des Evangiles, sa figure se
distingue comme s’il s’agissait du personnage d’un drame. Il n’était pas facile de répondre
par un « oui » à l’invitation de l’ange: pourtant, femme encore dans la fleur de la jeunesse,
elle répond avec courage, bien qu’elle ne sache rien du destin qui l’attend.
Ce « oui » est le premier passage d’une longue liste d’obéissances qui
accompagneront son itinéraire de mère. Ainsi, Marie apparaît dans les Evangiles comme une
femme silencieuse, qui souvent, ne comprend pas tout ce qui se passe autour d’elle, mais qui
médite chaque parole et chaque événement dans son cœur.
Cette disposition laisse apparaître un très bel aspect de la psychologie de Marie : ce
n’est pas une femme qui déprime devant les incertitudes de la vie, en particulier quand rien
ne semble aller comme il faut. Ce n’est pas non plus une femme qui proteste avec violence,
qui se lamente du destin de la vie qui nous révèle souvent un visage hostile. C’est en
revanche une femme qui écoute: n’oubliez pas qu’il y a toujours un grand rapport entre
l’espérance et l’écoute, et Marie est une femme qui écoute. Marie est là, fidèlement
présente, chaque fois qu’il faut tenir une bougie allumée dans un lieu de brume et de
brouillard.
Extrait de l’audience générale du Pape François, 10 mai 2017

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Extrait de la Vita Prima de Saint-François d’Assise

« Un jour qu’on lisait dans cette église l'Évangile de l’envoi des disciples en prédication, le
saint, qui était présent, comprit le sens global du passage et s’en fut, après la messe,
demander au prêtre de le lui expliquer. Le prêtre lui en fit le commentaire point par point : et
quand saint François entendit que les disciples du Christ ne doivent posséder ni or ni argent
ni monnaie, qu’ils ne doivent emporter pour la route ni bourse ni besace ni pain ni bâton,
qu’ils ne doivent avoir ni chaussures ni deux tuniques, qu’ils doivent prêcher le royaume de
Dieu et la pénitence, transporté aussitôt de joie dans l’Esprit-Saint. "Voilà ce que je veux,
s’écria-t-il, voilà ce que je cherche, ce que, du plus profond de mon cœur, je brûle
d’accomplir !" »

Questions pour méditer


1. « Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure » : Comment veilles-tu sur
Dieu, c’est-à-dire sur ta foi pour ressembler aux jeunes femmes prévoyantes de la
parabole ? « Toujours prête » affirme la devise guide : quelles actions concrètes
pourrais-tu mettre en place pour te rendre disponible au Christ et à ton prochain chaque
jour ?
2. « Marie est là, fidèlement présente, chaque fois qu’il faut tenir une bougie allumée
dans un lieu de brume et de brouillard. » : les étapes et aléas de la vie mettent parfois
notre foi à l’épreuve. Quelles sont tes réactions dans de telles situations ? Comment te
mettre à l’écoute de Dieu, de tes proches, de ta marraine de progression, de ton
accompagnateur ?
3. « Voilà ce que je cherche, ce que, du plus profond de mon cœur, je brûle d’accomplir !
» : et toi, que cherches-tu ? Que brûles-tu d’accomplir du plus profond de ton cœur ? De
quoi te faudrait-il te dépouiller pour grandir dans la confiance, comme les disciples
envoyés par le Christ sans or ni argent ?

Le mot de la fin
Je veille. Ne crains rien. J'attends que tu t'endormes.
Les anges sur ton front viendront poser leurs bouches.
Je ne veux pas sur toi d'un rêve ayant des formes
Farouches ;

Je veux qu'en te voyant là, ta main dans la mienne,


Le vent change son bruit d'orage en bruit de lyre.
Et que sur ton sommeil la sinistre nuit vienne
Sourire.
« Chant sur le berceau » de Victor Hugo

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L’Avent avec l’ENL : Ô Marie, conçue sans péchés, priez pour
nous qui avons recours à vous
Nous progressons vers Noël et avec Marie, Immaculée Conception, nous vous proposons un temps
de méditation pour clore cette première semaine de l'Avent.

Evangile selon Saint Luc (1, 26-28)


Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à
une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le
nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette
salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu
vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils
du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur
la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous
son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que,
dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors
qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.

Extrait de l’Angélus du 8 décembre 2015 du Pape François


Chers frères et sœurs, bonjour et bonne fête !
Aujourd’hui, la fête de l’Immaculée nous fait contempler la Vierge Marie qui, en vertu d’un
privilège singulier, a été préservée du péché originel dès sa conception. Bien que vivant dans le
monde marqué par le péché, elle n’a pas été touchée par celui-ci : Marie est notre sœur dans la
souffrance, mais pas dans le mal et le péché. Au contraire, en elle, le mal a été vaincu avant même
de l’avoir effleurée, parce que Dieu l’a comblée de grâce (cf. Luc 1, 28). L’Immaculée Conception
signifie que Marie est la première sauvée par l’infinie miséricorde du Père, comme prémices du
salut que Dieu veut donner à chaque homme et à chaque femme, dans le Christ. C’est pour cela que
l’Immaculée est devenue l’icône sublime de la miséricorde divine qui a vaincu le péché. Et nous,
aujourd’hui, au début du jubilé de la miséricorde, nous voulons regarder cette icône avec un amour
confiant et la contempler dans toute sa splendeur, en imitant sa foi. […]
Célébrer cette fête comporte deux choses. D’abord, accueillir pleinement Dieu et sa grâce
miséricordieuse dans notre vie. Deuxièmement, devenir à notre tour artisans de miséricorde à
travers un cheminement évangélique. La fête de l’Immaculée devient alors notre fête à tous si, avec
nos « oui » quotidiens, nous réussissons à vaincre notre égoïsme et à rendre plus joyeuse la vie de
nos frères, à leur donner de l’espérance, en séchant quelques larmes et en offrant un peu de joie. A
l’imitation de Marie, nous sommes appelés à devenir porteurs du Christ et témoins de son amour, en
regardant avant tout ceux qui sont les privilégiés aux yeux de Jésus. Ce sont ceux que lui-même
nous a indiqués : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez
donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !» (Mt 25,
35-36).

Salutation à la Vierge Marie, de Saint François d’Assise

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Salut, Marie, Dame sainte, Reine, Sainte mère de Dieu, vous êtes la Vierge devenue Eglise ; choisie
par le très saint Père du ciel, consacrée par lui comme un temple avec son Fils bien-aimé et l'Esprit
Paraclet ; vous en qui fut et demeure toute plénitude de grâce et Celui qui est tout bien.
Salut, Palais de Dieu !
Salut, Tabernacle de Dieu !
Salut, Maison de Dieu !
Salut, Vêtement de Dieu !
Salut, Servante de Dieu !
Salut, Mère de Dieu !
Et salut à vous toutes, saintes Vertus, qui, par la grâce et l'illumination de l'Esprit-Saint, êtes versées
dans le cœur des fidèles, vous qui, d'infidèles que nous sommes, nous rendez fidèles à Dieu !
Amen.

Questions pour méditer


1. « Car rien n’est impossible à Dieu » : devant les petites déceptions quotidiennes, les soucis et
les peines, comment est-ce que je réagis ? Quelles sont les réactions qui, au lieu de me faire
baisser les bras, me permettent de garder l’espérance et la confiance ?
2. « Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole » : quand un ami ou une
personne qui en a besoin me sollicite, comment puis-je me rendre disponible ? Quelles sont les
petites actions quotidiennes qui m’aident à redire le « oui » de ma promesse et de mon
engagement scout ?
3. La Vierge Marie et Saint François d’Assise ont ce point commun qu’ils chantent les merveilles
que Dieu a faites pour nous : quelle est ma manière de remercier le Seigneur ? La louange a-t-
elle une place importante dans la vie de prière ?

Le mot de la fin

C'est à vous, Marie, que je m'adresse aujourd'hui,


parce que c'est Vous qui avez prononcé le "oui" décisif,
dans un grand élan de foi et d'espérance.

Oui à la demande extraordinaire d'accueillir en vous le Seigneur,


Oui aux incompréhensions et aux découragements,
Oui aux rebuffades de votre Fils qui voulait accomplir sa mission,
Oui aux miracles,
Oui aux aléas de la prédication,
Oui aux affronts du procès,
Oui aux tourments du chemin de croix,
Oui à l'infamie du calvaire,
Oui à la résurrection,
Oui à Saint Jean et à l'Église naissante.

Ô notre Dame du OUI, vous qui avez été fidèle à toutes vos promesses,
apprenez-moi à répondre toujours aux appels de votre Fils,
et à tenir quoiqu'il m'en coûte, tous les engagements que j'ai pris envers ma famille,
envers mes amis, dans ma profession ou mes études,
dans l'Église et envers tous ceux qu'il m'est donné de rencontrer.

À Notre Dame du Oui, J.P. Dubois-Dumée

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L’Avent avec l’ENL : Préparez le chemin du Seigneur
Nous vous proposons cette semaine, de méditer sur l’arrivée du Seigneur dans nos vies en
cette fête de Noël.

Lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (4, 4-7) « Le Seigneur est proche »
« Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que
votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez
inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour
faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut
concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »

Prière du Pape Jean-Paul II à Saint François d’Assise (Visite à la Basilique Saint-François


d'Assise, 5 novembre 1978)
« Saint François, toi qui as si bien rapproché le Christ de ton époque, aide-nous à
rapprocher le Christ de notre époque, de notre temps difficile et critique ! Aide-nous ! Notre
temps a soif du Christ, bien que beaucoup, actuellement, ne s’en rendent pas compte. Nous
arrivons bientôt à l’an deux mille après le Christ. Est-ce que ce ne sera pas un temps qui
nous préparera à une renaissance du Christ, à un nouvel Avent ? Chaque jour, dans la prière
eucharistique, nous exprimons notre attente, tournée vers lui seul, notre Rédempteur et
Sauveur, vers lui qui est l’accomplissement de l’histoire de l’homme et du monde.
Aide-nous, saint François d’Assise, à rapprocher le Christ de l’Église et du monde
d’aujourd’hui ! Toi qui as porté dans ton cœur les vicissitudes de tes contemporains, aide-
nous à embrasser, avec un cœur tout proche du cœur du Rédempteur, les soucis des hommes
de notre époque : les difficiles problèmes sociaux, économiques, politiques, les problèmes
de la culture et de la civilisation contemporaines, toutes les souffrances de l’homme
d’aujourd’hui, ses doutes, ses négations, ses déviations, ses tensions, ses complexes, ses
inquiétudes... Aide-nous à traduire tout cela en un langage évangélique simple et porteur de
fruits. Aide-nous à tout résoudre en référence à l’Évangile, afin que le Christ lui-même
puisse être « le Chemin, la Vérité, la Vie » pour l’homme de notre temps.
Voilà ce que te demande, ô saint fils de l’Église, ô fils de la terre italienne, le Pape
Jean-Paul II, fils de la terre polonaise. Il espère que tu ne le lui refuseras pas, mais que tu
l’aideras, toi qui as toujours été bon et t’es toujours empressé d’aider tous ceux qui se sont
adressés à toi. »

Questions pour méditer


1. « Le Seigneur est proche »; Comment est-ce que je rends mon coeur prêt pour accueillir
le Seigneur ? Comment est ce que je me prépare pour accueillir le Seigneur ? Quelle
place je lui laisse dans ma vie ?
2. « Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur »; Paul nous invite à la joie, quelles
sont les choses qui me rendent heureuse dans ma vie et comment est ce que je les
partage avec les autres ? Comment je remercie le Seigneur pour les joies qu’Il
m’apporte ?

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3. Saint Jean-Paul II nous demande de nous intéresser aux problèmes de notre temps :
lesquels me touchent ? Comment me former pour comprendre ce qui se passe dans le
monde et pour comprendre ma foi ?

Le mot de la fin
« Si Jésus est le chemin, il vaut mieux marcher en boitant sur ce chemin plutôt que marcher
à grandes enjambées en dehors du chemin. »
Saint Augustin

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L’Avent avec l’ENL : Noël, l’exemple des plus petits dans ma vie
A 4 jours de Noël, nous vous proposons une dernière médiation pour ouvrir votre cœur au
plus beau cadeau que vous recevrez le 25 décembre : le Christ lui-même !

Parole de Dieu (Mt 18,1-14)


À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : “ Qui donc est le plus
grand dans le royaume des Cieux ?” Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu
d’eux, et il déclara : “Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les
enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme
cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. Et celui qui accueille un
enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. Celui qui est un scandale, une
occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui
qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en
pleine mer.

Angélus de Greccio du Pape Benoît XVI - 11 décembre 2005

Dans de nombreuses familles, suivant une belle tradition consolidée, immédiatement


après la fête de l'Immaculée, on commence à construire la crèche, comme pour revivre avec
Marie ces jours pleins de trépidation qui précédèrent la naissance de Jésus. Construire la
crèche dans la maison peut se révéler un moyen simple, mais efficace de présenter la foi
pour la transmettre à ses enfants. La crèche nous aide à contempler le mystère de l'amour de
Dieu, qui s'est révélé dans la pauvreté et la simplicité de la grotte de Bethléem. Saint
François d'Assise fut à ce point frappé par le mystère de l'incarnation qu'il voulut le
reproposer à Greccio dans la crèche vivante, devenant de cette façon le précurseur d'une
longue tradition populaire qui conserve aujourd'hui encore sa valeur pour l'évangélisation.
La Crèche peut en effet nous aider à comprendre le secret du véritable Noël, parce
qu'elle parle de l'humilité et de la bonté miséricordieuse du Christ qui, "s'est fait pauvre, de
riche qu'il était" (2 Co 8, 9) pour nous. Sa pauvreté enrichit ceux qui l'embrassent et le Noël
apporte la joie et la paix à ceux qui, comme les pasteurs de Bethléem, accueillent les paroles
de l'Ange: "Et ceci vous servira de signe: vous trouverez un nouveau-né, enveloppé de
langes, et couché dans une crèche" (Lc 2, 12). Cela demeure le signe, pour nous aussi,
hommes et femmes de l'An 2000. Il n'y a pas d'autre Noël.

Conseils aux jeunes de Saint Jean Bosco

Le Seigneur aime les jeunes d’une façon spéciale.


Persuadez-vous, chers jeunes, que nous avons tous été créés pour le paradis et que nous
devons donc tous diriger toutes nos actions vers ce but. Nous y sommes poussés par la
récompense que Dieu nous offre et le châtiment avec lequel il nous menace, mais c’est
surtout le grand amour qu’il nous porte, qui doit nous animer à l’aimer et à le servir.
Bien qu’il aime vraiment tous les hommes en général, car ils sont l’œuvre de ses mains,
cependant il professe une affection spéciale pour les jeunes, car il “trouve ses délices à
habiter parmi eux”. Il vous aime parce qu’il est encore temps pour vous de faire de
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nombreuses œuvres bonnes ; il vous aime parce que vous vous trouvez en un âge simple,
humble et innocent et, en général, parce que vous n’avez pas encore été la proie
malheureuse de l’ennemi infernal.
De son côté, le divin Sauveur vous a donné de particulières marques de
bienveillance. Il affirme qu’il considère comme fait à lui-même, ce que l’on fait aux enfants
Il lance des menaces terribles contre ceux qui les scandalisent en paroles ou en
actions. Voici ses paroles : « si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il
vaudrait mieux qu’on lui attachât au cou une meule de moulin et qu’on le jetât au fond de la
mer ». Il aimait que les enfants le suivent, il les appelait pour les faire approcher, il les
embrassait et leur donnait sa bénédiction. « Laissez venir à moi les enfants », disait-il,
montrant ainsi clairement combien vous, les jeunes, êtes les délices de son cœur.
Puisque le Seigneur vous aime tellement à votre âge, ne devriez-vous pas prendre
une ferme résolution de lui répondre en faisant tout ce qui lui plaît et en cherchant à éviter
tout ce qui lui déplaît ?

Questions pour méditer


1. Dans la vie de foi, comment les enfants qui m’entourent peuvent-ils m’inspirer? Mes
louveteaux ? Quelles sont mes faiblesses qui m’éloignent de mon âme d’enfant?
Comment puis-je les transformer ?
2. Quelle est la portée spirituelle de la crèche dans ma vie? Comment m’aide-t-elle à
préparer mon coeur à l’arrivée du Christ? Comment me suis-je préparée à Noël ? Quel
geste concret puis-je encore poser pour ouvrir mon coeur à cet immense don d’amour ?
3. En venant sur terre comme le plus humble et le plus innocent, le Christ nous rappelle
cette fragilité par laquelle nous sommes tous passés et dont nous devons nous inspirer
pour mieux grandir. Comment mon service auprès des louveteaux est un chemin vers le
Christ? Quelles sont les clefs que je peux me donner pour lui donner cet objectif ?

Le mot de la fin
La nuit où saint François réalisa la première crèche, la légende raconte que tout à
coup pendant la messe, un ami de saint François vit un petit enfant étendu dans la
mangeoire. Il avait l’air endormi… Et François s’approcha, prit l’enfant tendrement dans ses
bras. Puis le petit bébé s’éveilla, sourit à François, caressa ses joues et saisit sa barbe dans
ses petites mains !
Et cet ami comprit que Jésus avait semblé endormi dans le cœur des humains et que
c’est François qui l’avait réveillé par sa parole et par ses exemples.

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L’Avent avec l’ENL : Une lumière à redécouvrir
Que dans la joie de Noël, cette nouvelle année soit pour vous l'occasion de redécouvrir la
lumière du Christ dans vos vies !

Evangile selon saint Matthieu (Mt 2,1-12)


Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des
mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui
vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner
devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d’inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit
tous les chefs des prêtres et tous les scribes d’Israël, pour leur demander en quel lieu devait
naître le Messie. Ils lui répondirent :
« A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : et toi, Bethléem en Judée,
tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui
sera le berger d’Israël mon peuple. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile
était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec
précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que j’aille, moi
aussi, me prosterner devant lui. »
Sur ces paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s’arrêter au-dessus du
lieu où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie.
En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils
se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or,
de l’encens et de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par
un autre chemin.

Encyclique Lumen Fidei - Pape François

Il est urgent de récupérer le caractère particulier de lumière de la foi parce que,


lorsque sa flamme s’éteint, toutes les autres lumières finissent par perdre leur vigueur. La
lumière de la foi possède, en effet, un caractère singulier, étant capable
d’éclairer toute l’existence de l’homme. Pour qu’une lumière soit aussi puissante, elle ne
peut provenir de nous-mêmes, elle doit venir d’une source plus originaire, elle doit venir, en
définitive, de Dieu.
La foi naît de la rencontre avec le Dieu vivant, qui nous appelle et nous révèle son
amour, un amour qui nous précède et sur lequel nous pouvons nous appuyer pour être
solides et construire notre vie. Transformés par cet amour nous recevons des yeux
nouveaux, nous faisons l’expérience qu’en lui se trouve une grande promesse de plénitude
et le regard de l’avenir s’ouvre à nous.
La foi que nous recevons de Dieu comme un don surnaturel, apparaît comme une
lumière pour la route, qui oriente notre marche dans le temps. D’une part, elle procède du
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passé, elle est la lumière d’une mémoire de fondation, celle de la vie de Jésus, où s’est
manifesté son amour pleinement fiable, capable de vaincre la mort. En même temps,
cependant, puisque le Christ est ressuscité et nous attire au-delà de la mort, la foi est lumière
qui vient de l’avenir, qui entrouvre devant nous de grands horizons et nous conduit au-delà
de notre « moi » isolé vers l’ampleur de la communion. Nous comprenons alors que la foi
n’habite pas dans l’obscurité ; mais qu’elle est une lumière pour nos ténèbres. Que cette
lumière de la foi grandisse pour éclairer le présent jusqu’à devenir une étoile qui montre les
horizons de notre chemin, en un temps où l’homme a particulièrement besoin de lumière.

Pistes de réflexion
1. « Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie ». Avec l’Epiphanie,
littéralement « manifestation », nous célébrons la manifestation de Dieu sur la Terre.
Comme Saint-François, Dieu s’est-Il déjà manifesté à toi cette année ? Par des
rencontres, des textes, des événements particuliers ? Quels actes concrets voudrais-tu
mettre en place pour rendre chaque jour vivante cette manifestation ? Es-tu encore dans
l’attente et la recherche ?
2. La tradition de la galette des rois, pré-chrétienne, célèbre le rallongement des journées
et donc le retour à la lumière. Ronde et dorée, la galette rappelle aussi le Soleil et la
Lumière de Jésus : l’un comme l’autre est lumière du monde. Cette année, quel a été ton
témoignage de la lumière du Christ ? Par la prière, mes échanges, des conseils de
lecture…?
3. « La foi (...) est une lumière pour nos ténèbres » : La lumière est aussi source
d’espérance dans des moments d’obscurité. Dans ce genre de situation, comment
penses-tu que Dieu te vient en aide ? Comment la foi éclaire-t-elle ma vie ? Existe-t-il
des ténèbres que ma foi n’éclaire plus ou pas (relations familiales, amicales,
amoureuses, études, engagements, discernement…) ?

Le mot de la fin
« Moi, lumière, je suis venu dans le monde, pour que quiconque croit en moi ne demeure
pas dans les ténèbres » (Jn 12, 46)

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La Nativité
En Jésus-Christ, le Fils de Dieu, Dieu lui-même s’est fait homme. C’est à Lui que le
Père dit : « Tu es mon Fils. » Dieu est si grand qu’il peut se faire petit. Dieu est si puissant
qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que
nous puissions L’aimer. Dieu est bon au point de renoncer à sa splendeur divine et descendre
dans l’étable, afin que nous puissions le trouver et pour que, ainsi, sa bonté nous touche
aussi, qu’elle se communique à nous et continue à agir par notre intermédiaire. C’est cela
Noel : « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. » Dieu est devenu l’un de nous,
afin que nous puissions être avec Lui, devenir semblable à Lui. Il a choisi comme signe
l’enfant dans la crèche. De cette façon nous apprenons à le connaitre. Et sur chaque enfant
resplendit quelque chose du rayon de cet aujourd’hui, de la proximité de Dieu que nous
devons aimer et à laquelle nous devons nous soumettre – sur chaque enfant, même sur celui
qui n’est pas encore né.

Ecoutons une deuxième parole de la liturgie de cette sainte Nuit, cette fois tirée du
Livre du prophète Isaïe : « Sur ceux qui habitent le pays de l’ombre, une lumière a
resplendi. » (9, 1)
Le mot lumière pénètre toute la liturgie de cette messe. L’ « apparition » -
l’épiphanie – est l’irruption de la lumière divine dans le monde plein d’obscurité et plein de
problèmes irrésolus. Enfin, l’Evangile nous rapporte que la gloire de Dieu apparut aux
bergers et « les enveloppa de lumière » (Lc 2, 9). Là où parait la gloire de Dieu, là se
répand, dans le monde, la lumière. « Dieu est lumière, il n’y a pas de ténèbres en Lui », dit
Saint Jean (1 Jn 1, 5). La lumière est source de vie.

Mais lumière signifie surtout connaissance, vérité en opposition à l’obscurité du


mensonge et de l’ignorance. Ainsi, la lumière nous fait vivre, nous indique la route. Mais
ensuite, la lumière, parce qu’elle donne de la chaleur, signifie aussi amour. Là où il y a de
l’amour, apparait une lumière dans le monde ; là où il y a de la haine, le monde est dans
l’obscurité. Dans l’étable de Bethléem est apparue la grande lumière que le monde attend.
Dans cet Enfant couché dans l’étable, Dieu montre sa gloire, la gloire de l’amour, qui se fait
don lui-même et qui se prive de toute grandeur pour nous conduire sur le chemin de
l’amour. La lumière de Bethléem, tout au long des siècles, a touché des hommes et des
femmes, « elle les a enveloppés de lumière ». Là où a surgi la foi en cet Enfant, là aussi a
jailli la charité, la bonté envers les autres, l’attention empressée pour ceux qui sont faibles et
pour ceux qui souffrent, la grâce du pardon. A partir de Bethléem, un sillage de lumière,
d’amour, de vérité envahit les siècles. Si nous regardons les saints – de Paul et Augustin,
jusqu’à Saint François et Saint Dominique, de François-Xavier et Thérèse d’Avila à Mère
Teresa de Calcutta – nous voyons ce courant de bonté, ce chemin de lumière qui, toujours de
nouveau, s’enflamme au mystère de Bethléem, à ce Dieu qui s’est fait Enfant. Dans cet
Enfant, Dieu oppose sa bonté à la violence de ce monde et il nous appelle à suivre l’Enfant.

Extrait de l’homélie du pape Benoit XVI pour la messe de Noel 2005

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Quelques pistes de réflexion pour avancer :
- Comment est-ce que j’accueille le Christ dans mon cœur à Noel ?
- Qu’est-ce que l’incarnation de Jésus change pour moi, dans ma vie quotidienne, dans
mon rapport à mon corps ?
- Est-ce que je vois la lumière de Dieu dans chaque enfant ?
- Comment puis-je moi aussi rayonner de la lumière et de l’amour de l’Enfant de la
crèche ?

Pour prendre le temps de la méditation :


Cette semaine, tu peux méditer tout particulièrement cette phrase de Benoit XVI, en priant
pour toute l’Eglise qui fête la Nativité du Christ :
« La lumière nous fait vivre, nous indique la route »

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La présentation de Jésus au temple
Evangile selon Saint Luc (Lc 2, 22-40)

Quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie
le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du
Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, et pour offrir en sacrifice deux
tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur. Et
voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il
attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti
par le Saint Esprit qu'il ne mourrait point avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au
temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour
accomplir à son égard ce qu'ordonnait la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit:

« Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur S'en aller en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu ton salut,
Salut que tu as préparé devant tous les peuples,
Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d'Israël, ton peuple. »

Son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui. Siméon les
bénit, et dit à Marie, sa mère : « Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le
relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à
toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de coeurs soient
dévoilées. »

Méditation, Conférence des évêques de France

L’Eglise célèbre la Présentation de Jésus au Temple, quarante jours après Noël.


Cette fête est mieux connue sous le titre de Chandeleur ou fête de la lumière car elle est tout
illuminée de ce verset de l’évangile de la messe prophétisant Jésus « lumière pour éclairer
les nations ».
Les lectures du jour nous appellent à la suite du vieillard Siméon à nous laisser
éclairer par l’Esprit Saint et à accueillir le Christ dans notre vie. Vivre en chrétien la fête de
la Chandeleur, c’est remettre le Christ au centre de nos préoccupations.
Siméon se situe dans la rencontre authentique et confiante avec Dieu qui lui apporte
la paix et dont il se sait aimé. La liturgie nous invite à entrer dans cette démarche, à aller à la
rencontre du Christ, guidé par l’Esprit Saint, pour qu’au moment de quitter ce monde, nous
puissions dire à la suite de Siméon : « Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur
s’en aller dans la paix selon ta parole. »

Textes extraits des sermons, homélies, lettres et écrits de Benoît XVI

« Marie est la mère qui, aujourd'hui, au Temple, présente le Fils au Père, donnant suite
également en cela au « oui » prononcé au moment de l'Annonciation. Que ce soit encore elle
la mère qui nous accompagne et qui nous soutienne, nous, fils de Dieu et ses fils, dans
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l'accomplissement d'un service généreux à Dieu et à nos frères.
C'est Jésus lui-même qui est le véritable temple, le temple vivant, dans lequel Dieu habite et
dans lequel nous pouvons rencontrer Dieu et l'adorer.
Jésus-Christ est la vérité faite personne, qui attire le monde à lui. La lumière qui rayonne de
Jésus est splendeur de la vérité. Toute autre vérité est un fragment de la vérité qu'il est et
renvoie à lui.
L'éveil à la foi chrétienne, a été rendue possible parce qu'il y avait en Israël des personnes
avec un cœur en recherche, des personnes qui ne s'installaient pas dans leurs habitudes, mais
étaient en quête d'un plus : Zacharie, Elisabeth, Siméon, Anne, Marie et Joseph, les Douze et
tant d'autres. Parce que leur cœur était en attente, ils ont pu reconnaître en Jésus l'Envoyé du
Père, et être ainsi à l'origine de sa famille universelle.

La dévotion du peuple chrétien a toujours considéré la naissance de Jésus et la maternité


divine de Marie comme deux aspects d'un même mystère, celui de l'Incarnation du Verbe
divin, et n'a donc jamais regardé la Nativité comme un fait appartenant au passé. Nous
sommes des « contemporains » des bergers, des mages, de Siméon et d'Anne et, marchant
avec eux, nous sommes remplis de joie parce que Dieu a voulu être le Dieu avec nous, et il a
une mère qui est notre mère.
Marie est la mère de celui qui est gloire de son peuple Israël et lumière pour éclairer les
nations, mais aussi signe en butte à la contradiction (cf. Lc 2, 32-34). Et elle-même, dans
son âme immaculée, devra être transpercée par l'épée de la douleur, démontrant ainsi que
son rôle dans l'histoire du salut ne se limite pas au mystère de l'Incarnation, mais se
complète dans la participation pleine d'amour et de douleur à la mort et à la résurrection de
son Fils.
L'Église, comme la Vierge Marie, offre au monde Jésus, le Fils qu'elle-même a reçu en don,
et qui est venu libérer l'homme de l'esclavage du péché. Comme Marie, l'Église n'a pas peur,
car cet Enfant est sa force. Mais elle ne le garde pas pour elle : elle l'offre à tous ceux qui le
cherchent d'un cœur sincère, aux humbles de la terre et aux affligés, aux victimes de la
violence, à ceux qui désirent ardemment le bien de la paix. »

Questions pour méditer


1. Jésus est présenté comme la lumière de toutes les nations, comment j’ouvre mon coeur
chaque matin à la Lumière du Seigneur ? Comment se traduit pour moi cette
Lumière ?
2. Que m’inspirent les paroles de Syméon ? Est-ce que moi aussi je vois dans l’enfant
Jésus le salut pour moi et pour le monde ? Est-ce que le fait de connaître ce salut me
remplit de confiance et de joie, même face à la mort ?
3. Marie s’est dévouée tout entière au Seigneur, elle lui a obéi en toutes circonstances,
parce qu’elle lui faisait confiance et parce que son coeur est pur. Suis je capable de faire
confiance au Seigneur ? Par quels actes concrets ?

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Jeûne et pénitence (semaine sainte)
« Quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des
hommes, mais de ton Père qui est là dans le secret, et ton Père, qui voit dans le secret, te le
rendra. » (Mt 6, 17)

Jeûne et pénitence... des mots qui peuvent faire peur, sembler durs, mais ce n’est pas pour «
se faire du mal » ou faire un régime catho ! C’est une manière pour nous de nous rapprocher
de Dieu, en nous décentrant de nous-mêmes pour nous tourner vers l’essentiel.

La pénitence, traduction latine du mot grec metanoia signifiant conversion (littéralement


changement d’esprit) du pécheur, désigne tout un ensemble d’actes intérieurs et extérieurs
en vue de la réparation du péché commis. La pénitence peut s’exprimer sous des formes très
variées, en particulier par le jeûne, la prière et l’aumône, qui montrent la conversion du
rapport à soi-même, à Dieu et aux autres.

Le jeûne est un des commandements de l’Eglise, qui demande à tous les chrétiens adultes et
en bonne santé de jeûner et de faire abstinence (c’est-à-dire de ne pas manger de viande) le
mercredi des Cendres et le Vendredi Saint. Jeûner, c’est se contenter d’un repas complet et
d’une collation simple (par exemple, thé et pain) par jour.

Jeûner permet de prendre conscience que tout nous vient de Dieu, en particulier notre
nourriture et notre vie elle-même ; de manifester notre désir de Dieu, notre soif que le
monde ne peut combler ; de nous libérer de certaines de nos attaches et habitudes et de
partager la situation des plus pauvres.
« Il y a trois actes, mes frères, trois actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu
se maintient : la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à la porte, le jeûne obtient,
la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne : les trois ne font qu'un et se donnent
mutuellement la vie. En effet, le jeûne est l'âme de la prière, la miséricorde est la vie du
jeûne. Que personne ne les divise : les trois ne peuvent se séparer.

Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l'homme qui a
faim, s'il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim ; il doit faire miséricorde, celui qui
espère obtenir miséricorde ; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer ; celui qui
veut qu’'on lui donne doit donner.

Donne à Dieu ta vie, offre l'oblation du jeûne pour qu'il y ait là une offrande pure, un
sacrifice saint, une victime sainte qui insiste en ta faveur et qui soit donnée à Dieu. Celui qui
ne lui donnera pas cela n'aura pas d'excuse. Parce qu'on a toujours soi-même à offrir. Mais
pour que ces dons soient agréés, il faut que vienne vite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas
de fruit s'il n'est pas arrosé par la miséricorde ; le jeûne se dessèche par la sécheresse de la
miséricorde ; ce que la pluie est pour la terre, la miséricorde l'est pour le jeûne. Celui qui
jeûne peut bien cultiver son cœur, purifier sa chair, arracher les vices, semer les vertus : s'il
n'y verse pas les flots de la miséricorde, il ne recueille pas de fruit. »
Saint Pierre Chrysologue, docteur de l’Eglise (Vème siècle)
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Quelques pistes de réflexion pour avancer :
- Pour moi, qu’est-ce que le jeûne ? Est-ce une mortification inutile d’un autre temps ou
une manière de se libérer de tout ce qui nous attache et nous éloigne de l’essentiel ?
- Ai-je déjà jeûné ? Comment ai-je vécu ce manque, cette faim : ai-je essayé de me tourner
vers les autres, vers Dieu ou suis-je restée centrée sur moi-même ?
- Comment le jeûne peut-il me permettre de me rapprocher de Dieu et des autres ? De quoi
pourrais-je jeûner pendant la fin de ce Carême ? Quelles sont les liens, les habitudes qui
me retiennent et m’empêchent d’avancer vers le Seigneur ?

Pour prendre le temps de la méditation :


Nous te proposons, durant cette Semaine Sainte de préparation à Pâques, de faire
l’expérience du jeûne, à ta manière, en l’offrant au Seigneur : tu peux prendre une résolution
pour toute la semaine, ou plus particulièrement pour le Vendredi Saint, concernant la
nourriture ou autre chose...
Quelques exemples : se priver de nutella, de confiture, de chocolat, d’alcool... ou limiter sa
consommation de cigarettes cette semaine ; ne pas déjeuner vendredi, et en profiter pour
aller prier à la place ou participer à un chemin de croix ; jeûner de Facebook ou de Youtube
vendredi ; débrancher son portable ou éteindre sa musique pour prendre le temps de prier, de
lire l’évangile de la Passion ; aller se confesser avant Pâques...

Tu peux aussi méditer avec cette prière :


Père, je t’offre aujourd’hui ce jour de jeûne. Ouvre nos yeux afin que nous puissions
apprécier tout ce que tu nous donnes et tout ce que nous avons déjà. Donne-moi la grâce de
comprendre que tu m’es nécessaire. Aide-moi à découvrir les choses inutiles dans ma vie
pour que j’y renonce au profit de mes frères démunis. Rends-moi conscient que tout ce dont
je dispose ne m’appartient pas mais m’a été confié pour que je puisse l’utiliser au mieux
pour les besoins de tous. Que mon jeûne soit aussi le jeûne de la colère, de la médisance, du
repli sur moi-même. Donne-moi la grâce de devenir plus humble et mieux disposé à faire ta
volonté.

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Pourquoi jeûner ?
Lettre à des catholiques - et aux autres - qui pensent que les jeûneurs sont des gêneurs.

Bonne nouvelle : à l’heure du tout, tout de suite et pour pas cher, l’Eglise propose un
remède radical : le jeûne. La recette serait même un peu tendance ! Ne l’avez-vous pas
remarqué ? Le jeûne a pris ces dernières années un véritable coup ... de jeune ! « Jeûne
thérapeutique », « jeûne et randonnée », « remise en forme par le jeûne » ; allez sur Internet
ou dans les revues de santé en tout genre et vous serez surpris de la promotion en faveur de
cette pratique plurimillénaire à laquelle le Judaïsme, et dans son sillage la toute première
Église, ont donné un sens spirituel et religieux.

Pour autant, le jeûne chrétien n’est pas thérapeutique ou hygiénique même s’il peut avoir
des effets positifs sur notre corps. Le jeûne suppose une attitude de Foi, d’humilité, de totale
dépendance par rapport à Dieu. Dans son dernier message de Carême, Benoît XVI insiste
sur ce point : « le jeûne est sans nul doute utile au bien-être physique, mais pour les
croyants, il est en premier lieu une « thérapie » pour soigner tout ce qui les empêche de se
conformer à la volonté de Dieu. »

L’objectif visé n’est donc ni l’exploit - possible source d’orgueil - ni la souffrance qui
amoindrit notre être quand elle n’est pas remplie d’amour. L’objectif du jeûne est le plus
d’attention et d’ouverture à l’autre : Dieu et mon prochain. Lorsque j’accepte un manque je
me découvre dépendant : de Dieu et de sa Parole d’abord, mais aussi des autres. La qualité
des relations me devient absolument nécessaire ... l’autre devient ma vraie nourriture !

Je vois poindre en vous des interrogations : il n’y a pas de mal à se faire du bien n’est-ce pas
? Pourquoi me priverais-je de quelque chose qui n’est pas mal en soi ? Le polyphénol
contenu dans le chocolat est même bon pour la santé : tous les pharmaciens le disent !

C’est très simple : jeûner, ce n’est pas en soi se priver de chocolat, c’est surtout vérifier
qu’on est libre par rapport au chocolat. Voilà peut-être la raison pour laquelle le monde
n’aime pas le jeûne et que les jeûneurs sont des gêneurs ! Parce qu’ils contestent
silencieusement la loi totalitaire du désir qui est le ressort le plus puissant de notre société
marchande. Regardez : il y a des chaînes partout ! Chaînes de montage, chaînes de
magasins, chaînes de télévisions.
Jeûner c’est vérifier que ces chaînes extérieures ne se sont pas à la longue intériorisées,
conduisant à la paralysie et à l’asphyxie de l’âme.

Le jeûne peut également nous enseigner la modération des nombreux autres appétits qui
habitent en nous et qui peuvent conduire à commettre le mal. Car si vous apprenez à
renoncer à manger lorsque vous avez faim – dans certaines limites bien entendu ! – vous
découvrirez qu’il est possible de renoncer aux péchés que certaines situations nous poussent
à commettre. En ce sens, le jeûne est une ascèse du besoin et une éducation du désir. Il nous
amène à accepter de ne pas avoir tout, tout de suite et par quelque moyen que ce soit.

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N’en déplaise à tous ceux qui pensent que le carême est l’équivalent du « ramadan des
chrétiens », le jeûne n’est donc pas une grève de la faim pour faire plier Dieu ! C’est plutôt
Dieu qui nous permet de nous faire plier nous-mêmes, pauvres êtres ligotés à des
dépendances dont nous sommes trop souvent complices. Finalement, le jeûne est la
correction d’un jeu de rôle : à ce « moi-moi » sans cesse affirmé et revendiqué il appelle un
« Toi-Toi » : le Dieu d’Amour et de miséricorde qui attend que nous lui fassions un peu plus
de place pour mieux agir en nous.

- Que signifie le jeûne pour moi ? Ai-je déjà jeûné ? Etait-ce une source d’orgueil, un défi
personnel, ou ai-je adopté une attitude humble ?
- Quel bienfaits le jeûne peut-il avoir sur ma liberté ? Ai-je l’impression parfois d’être
soumise à la « loi totalitaire du désir » qui régit notre société ? Est-ce que je me rends
compte de toute ce qui me pousse à la consommation (de nourriture mais aussi d’images,
d’informations, de plaisirs…) ?
- Quels sont les appétits qui me poussent au péché ? Comment apprendre à m’en
débarrasser ?

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L’Annonciation : N’aie pas peur de dire oui !
Evangile selon Saint Luc, 1, 26-28
Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée
Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette
salutation.
L’ange lui dit alors: « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici
que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il
sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il
régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin.»
Marie dit à l’ange: « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit: « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra
sous son ombre; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or
voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son
sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.

Méditation de Benoît XVI sur le mystère de l’Annonciation

L'aujourd'hui éternel de Dieu est descendu dans l'aujourd'hui éphémère du monde et


il entraîne notre aujourd'hui passager dans l'aujourd'hui éternel de Dieu. Dieu est si grand
qu'il peut se faire tout petit. Dieu est si puissant qu'il peut se faire faible et venir à notre
rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions l'aimer.
Quand nous méditons ce mystère joyeux, nous sommes mis au défi de nous ouvrir à
l'action transformante de l'Esprit Créateur qui fait de nous des êtres nouveaux, qui nous fait
un avec lui, et nous remplit de sa vie. Et nous sommes invités, avec une exquise courtoisie,
à donner notre consentement à sa venue en nous, à accueillir le Verbe de Dieu dans nos
cœurs, pour que nous soyons rendus capables de répondre à son amour et de nous ouvrir à
l'amour les uns envers les autres.
A l'origine de tout être humain, il n'existe pas d'aléa ni de hasard, mais un projet de
l'amour de Dieu. C'est ce que nous a révélé Jésus-Christ, vrai Fils de Dieu et homme parfait.
Il connaît de qui il vient et de qui nous venons tous : de l'amour de son Père et de notre Père.
L'Incarnation nous révèle avec une lumière intense et de façon surprenante que chaque vie
humaine possède une dignité très élevée, incomparable.
Marie reçut sa vocation de la bouche de l'Ange. L'Ange n'entre pas chez nous de
façon visible, mais le Seigneur a un projet pour chacun de nous, il appelle chacun par son
nom. Notre devoir est donc de devenir des personnes à l'écoute, capables de percevoir son
appel, courageuses et fidèles pour le suivre et, à la fin, devenir des serviteurs fiables qui ont
accompli de bonnes œuvres avec le don qui leur a été confié.

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Au fond, l'option chrétienne est très simple : c'est l'option du « oui » à la vie. Mais ce
« oui » ne se réalise qu'avec un Dieu qui n'est pas inconnu, avec un Dieu à visage humain. Il
se réalise en suivant ce Dieu dans la communion de l'amour.
L'Incarnation du Fils de Dieu est un événement qui s'est produit dans l'histoire, mais
qui en même temps la dépasse. Dans la nuit du monde, s'allume une lumière nouvelle, qui se
laisse voir par les yeux simples de la foi, par le cœur doux et humble de celui qui attend le
Sauveur. Si la Vérité avait été une formule mathématique, en un certain sens elle
s'imposerait d'elle-même. Si au contraire, la Vérité est Amour, elle demande la foi, le « oui »
de notre cœur.

Pistes de réflexion
1. Le oui de Marie est un oui fidèle et constant : en ce temps de Carême, suis-je chrétienne
« par intermittence » ou chrétienne dans tout ce je fais ? Comment puis-je être plus
fidèle à la prière pour que mon oui à Dieu se réalise plus concrètement ?
2. Devant l’ange Gabriel, Marie est étonnée mais n’a pas peur : est-ce que je laisse Dieu
me surprendre dans ma vie ? Ou au contraire suis-je enfermée dans mes sécurités
matérielles ou sociales ? Comment pourrais-je me rendre plus disponible et veiller pour
entendre l’appel de Dieu ?
3. Enfin, le oui de Marie est humble : comment, à son image de servante du Seigneur, puis-
je me mettre au service des plus petits et des plus pauvres ? Quels efforts concrets ai-je
choisi de faire pour les autres pendant le Carême ?

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La résurrection
Que parvienne à vous tous la voix joyeuse de l’Église, par les paroles que l’ancien
hymne met sur les lèvres de Marie Madeleine, la première à rencontrer Jésus ressuscité le
matin de Pâques. Elle courut chez les autres disciples et, le cœur tout battant, elle leur
annonça : « J’ai vu le Seigneur ! » (Jn 20, 18). Nous aussi, qui avons traversé le désert du
Carême et les jours douloureux de la Passion, faisons place aujourd’hui au cri de victoire : «
Il est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! ».
Tout chrétien revit l’expérience de Marie de Magdala. C’est une rencontre qui change
la vie : la rencontre avec un Homme unique, qui nous fait expérimenter toute la bonté et la
vérité de Dieu, qui nous libère du mal d’une manière radicale, nous guérit de tout et nous
restitue notre dignité. Voici pourquoi Madeleine appelle Jésus « mon espérance » : car c’est
Lui qui l’a fait renaître, lui a donné un nouvel avenir, une existence bonne. Tout mon désir
de bien trouve en Lui une possibilité réelle : avec Lui, je peux espérer que ma vie sera
bonne, et qu’elle sera pleine, éternelle, car c’est Dieu-même qui s’est fait proche jusqu’à
entrer dans notre humanité.
Message de Benoit XVI

Nous qui avons été aimés par Dieu en premier, nous devons aimer en retour. La
charité des charités, c’est l’apostolat. « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais
soif et vous m’avez donné à boire ». Parlant d’apostolat, je commence par une grande
affirmation : pour être des apôtres féconds, commencez par être des saints, des âmes
d’amour. Chose très belle, à la banque de l’amour plus on donne, plus on s’enrichit.
Vous devez sans cesse entendre en votre cœur le cri d’amour douloureux, de grand
désir rédempteur de Jésus en croix : « J’ai soif ». J’ai soif de votre amour, vous que j’ai
comblé, donnez moi à boire. Faites valoir les trésors spirituels que je vous ais donné sans
compter. Trouvez-moi des cœurs dont l’amour sera une rosée sur mes lèvres brulantes au
Calvaire. Etre apôtre, c’est donner Jésus aux âmes, et les âmes à Jésus, en le faisant
connaitre pour le faire aimer. Selon le Père Matéo, « un apôtre est un calice trop plein de
Jésus qui déborde son trop plein sur les âmes ». Des âmes sont en voie de perdition... quelle
angoisse ! Pensez à ces âmes pour lesquelles le Sauveur a tant souffert, a répandu tout son
sang, qui sont faites pour le Bonheur et qui risquent de se perdre à jamais en enfer, dans la
haine de Celui qui n’est qu’amour. Il dépend de nous qu’il y ait plus ou moins de sauvés. Le
champ de l’apostolat est immense. « J’ai soif ! ». « Aimez et faites aimer l’Amour qui n’est
pas aimé » nous dit St François d’Assise.

Oh ! Qu’il est grand ce désir, ce besoin du Père des miséricordes de retrouver son enfant
perdu, de lui rendre la vie ! Voila le cœur de Dieu !
Croire à l’Amour, du Père d’Elbée

- En quels moments de ma vie est-ce que le Seigneur m’a principalement révélé sa


puissance et son Amour recréateur ? Selon moi, quels sont les attributs de sa grandeur ?
- En Ressuscitant une fois pour toutes, le Seigneur nous appelle à la vie éternelle ! Est-ce
que je réalise ce cadeau qui m’est fait ? Est-ce que je prends pour moi cette invitation à la
sainteté ?
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- Dieu dans son Amour n’a pas hésité à livrer son propre Fils, son Fils divin et unique, pour
notre libération et pour nous prouver sa tendresse. Son Amour est tel que son désir
profond est de nous sauver inlassablement pour nous élever à sa divinité : c’est sa force
recréatrice, celle à qui nous devons la vie. Est-ce que je mesure cet Amour ? Est-ce que je
désire m’associer à sa soif de mener l’humanité entière au rang d’enfant de Dieu ?
- Comment puis-je m’associer à ce désir de Dieu ? Quel apostolat je choisis dans ma vie de
prière, dans mes responsabilités à la Ronde, dans mes études/ travaux ?

Nous te proposons de méditer particulièrement cette phrase


« La Gloire de Dieu c’est l’homme vivant ; la Gloire de l’homme c’est la vision de Dieu »
St Irénée

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L’Ascension
L’Ascension sonne à nos oreilles comme un moment de détachement, il est celui d’un
départ vers le Père. Dieu seul comble le cœur de l’homme, c’est ce que semble nous dire
Jésus : “ si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, car le Père est
plus grand que moi ” (Jean 14,28). Même si nous nous consolons en pensant que c’est une
preuve d’amour de vouloir le bonheur de celui qu’on aime, l’Ascension a pour nous les
traits d’une séparation. De cette séparation, Jésus ne méconnaît pas la dureté, mais il la
justifie par deux raisons qui doivent aider les disciples à entrer dans les vues de Dieu : elle
permet à Jésus d’accomplir son humanité dans la rencontre de Dieu “ plus grand que tout ”,
elle lui donne ainsi le moyen d’obtenir directement du Père l’envoi de l’Esprit Saint.
Pourtant cette séparation n’a rien d’un éloignement. L’effet immédiat de l’Ascension
sur les disciples, le premier moment de stupeur passé, est une “ grande joie ” (Luc 24,52).
C’est aussi une exacte obéissance aux consignes reçues, qui leur demandaient de rester
calmement à Jérusalem. Le Christ leur avait annoncé un mode de présence, une
manifestation intime qui resterait cachée aux yeux du monde (“ sous peu le monde ne me
verra plus, mais vous, vous me verrez [le texte dit même : vous me voyez] ”, Jean 14,19).
Le départ coïncide exactement avec la venue, non celle des derniers temps, mais celle qui
l’inaugure dans le cœur des disciples. En s’éloignant sensiblement, le Christ vient réinvestir
plus en profondeur la vie de ses disciples. Par l’Esprit Saint, il se prépare à les guider
intérieurement, sans que rien ne soit enlevé de leur initiative et de leur responsabilité. Cette
présence-absence du Christ caractérise le temps de l’Eglise, où les disciples, qui agissent
seuls sur la scène de l’histoire, sont en relation constante avec leur Maître qui les console,
leur inspire le discours qu’ils auront à tenir etc.....
Nous pouvons partir de là pour comprendre notre relation actuelle avec Dieu. Rien à
faire : tout commence par le détachement. Aimer le Christ, c’est partir, c’est cesser de mettre
tout sur le même plan, et de faire de notre vie religieuse l’agréable fond de décor d’une
existence par ailleurs bien réglée. L’appel du désert retentit toujours et ébranle les synthèses
les plus perfectionnées issues d’un christianisme devenu raisonnable. “ Dieu seul ! ”, cette
fière devise doit continuer de marteler le cœur des disciples et les inviter, sinon à tout quitter
systématiquement, au moins à attendre le jour où cela sera possible pour de bon, et où l’on
pourra fausser compagnie au fameux “ devoir d’état ” et à toutes les bonnes raisons de rester
là où nous en sommes. Mais ce détachement ne nous séparera pas de nos frères, bien au
contraire. “ Ne rien préférer à Jésus Christ ”, comme le demande saint Benoît, est peut-être
la condition pour retrouver les autres, tous les autres en vérité. Les grands amoureux du
Seigneur n’ont jamais manqué de susciter autour d’eux des relations privilégiées, mais
libres, parce que dégagées du désir de posséder et de paraître.
L’Ascension nous oblige à regarder au-delà de notre horizon habituel, vers le ciel. Puisse
l’Ascension nous ouvrir à un christianisme plus fort, plus lumineux, moins complexé.
L’aventure chrétienne se déploie à la face du ciel !
Père Michel Gitton

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- D’où peut venir la « grande joie » des disciples après l’Ascension ? Ai-je déjà
expérimenté cette présence du Christ, l’Esprit-Saint lui-même, au plus profond de mon
cœur ? Dans quelles circonstances ?
- Quel est le sens pour moi du détachement, de la simplicité, que je peux vivre notamment
pendant les camps ?
- Comment le détachement peut-il me permettre de mieux rencontrer et mieux aimer les
autres ?
- Est-ce que je laisse de la place à Dieu dans mon cœur, Dieu « plus grand que tout » ?
Suis-je prête à le laisser bouleverser mes petites habitudes ?
- Quelle est la mission à laquelle le Seigneur m’envoie ? Comment puis-je l’annoncer au
sein de mon feu, de ma Ronde, de ma maîtrise ?

Pour nourrir ta méditation, tu peux lire (ou relire) l’Evangile de l’Ascension : Marc 16,
15-20.

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La Pentecôte
Seigneur Jésus, inonde-moi de ton Esprit et de ta vie. Prends possession de tout mon être
Pour que ma vie ne soit qu’un reflet de la tienne. Rayonne à travers moi, habite en moi,
Et tous ceux que je rencontrerai pourront sentir ta présence auprès de moi. En me regardant,
ils ne verront plus que toi seul, Seigneur ! Demeure en moi, et alors je pourrai, comme toi,
rayonner
Au point d’être à mon tout une lumière pour les autres,
Lumière, Seigneur, qui émanera complètement de toi. C’est toi qui, à travers moi,
illumineras les autres. Ainsi ma vie deviendra une louange à ta gloire, la louange que tu
préfères,
En te faisant rayonner sur ceux qui nous entourent.
Par la plénitude éclatante de l’amour que te porte mon cœur. Amen.
Bienheureux John Henry Newman

- Que signifie la Pentecôte pour moi ? Est-ce que cette fête a une résonance particulière
dans ma vie ?
- Comment est-ce que je considère l’Esprit Saint ? Est-ce qu’il m’arrive de prier pour qu’Il
descende en moi ?
- Quels son les bienfait de l’Esprit Saint que je voudrais demander ? Comment puis-je Le
laisser rayonner au travers de moi, pour être une lumière et un témoin du Christ ?

Pour prendre le temps de la méditation :


Nous te proposons cette semaine de méditer cette petite prière à l’Esprit Saint du Cardinal
Verdier, que tu peux redire au début de chaque journée, avant de prendre une décision...
« O Esprit Saint, Amour du Père et du Fils, Inspirez-moi toujours ce que je dois penser, ce
que je dois dire, comment je dois le dire, Ce que je dois taire, ce que je dois écrire, comment
je dois agir, Ce que je dois faire pour procurer votre gloire, le bien des âmes et ma propre
sanctification. O Jésus, toute ma confiance est en vous. »

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La Pentecôte : l’Esprit Saint dans ma vie
« Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours après Pâques, ils
se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup
de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des
langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun
s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations
sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en
foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre
dialecte ceux qui parlaient. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces
gens qui parlent ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les
entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de
celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches
de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous
les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
Actes des Apôtres 2, 1-11

A l’approche de la solennité de la Pentecôte, nous ne pouvons manquer de parler de la


relation qui existe entre l’espérance chrétienne et l’Esprit Saint. L’Esprit est le vent qui nous
pousse en avant, qui nous maintient en chemin, nous fait sentir pèlerins et étrangers, et qui
ne nous permet pas de nous reposer et de devenir un peuple «sédentaire».

La Lettre aux Hébreux compare l’espérance à une ancre (cf. 6, 8-19); et nous pouvons
ajouter à cette image celle de la voile. Si l’ancre est ce qui donne à la barque sa sécurité et
qui la maintient «ancrée» au gré des ondes de l’eau, la voile est en revanche ce qui la fait
marcher et avancer sur les eaux. L’espérance est véritablement comme une voile; elle
recueille le vent de l’Esprit Saint et le transforme en force motrice qui pousse la barque,
selon les cas, au large ou vers le rivage.

L’apôtre Paul conclut sa Lettre aux Romains par ce vœu: écoutez bien, écoutez bien ce beau
vœu: «Que le Dieu de l’espérance vous donne en plénitude dans votre acte de foi la joie et la
paix, afin que l’espérance surabonde en vous par la vertu de l'Esprit Saint» (15, 13).
Réfléchissons un peu sur le contenu de ces très belles paroles.

L’expression «Dieu de l’espérance» ne veut pas seulement dire que Dieu est l’objet de notre
espérance, c’est-à-dire Celui que nous espérons atteindre un jour dans la vie éternelle; cela
veut dire aussi que Dieu est Celui qui dès à présent nous fait espérer, nous confère même «la
joie de l’espérance» (Rm 12, 12): joyeux à présent d’espérer, et pas seulement espérer d’être
joyeux. C’est la joie d’espérer et ne pas espérer d’avoir la joie, dès aujourd’hui. «Tant qu’il
y a de la vie, il y a de l’espoir», dit un dicton populaire; et le contraire est également vrai:
tant qu’il y a de l’espoir, il y a de la vie. Les hommes ont besoin d’espoir pour vivre et ont
besoin de l’Esprit Saint pour espérer.
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Extrait de l'audience générale du pape François, du 31 mai 2017

Questions
1. L’Esprit saint arrive à la Pentecôte comme un violent coup de vent et des langues de feu.
Est-ce qu'il m'arrive de prier l'Esprit Saint et de me confier à lui ? Pour qu’il balaye les
épreuves, les doutes, les peurs,… ? Et qu’il m’éclaire et me donne de parler avec un feu
brûlant de charité ?
2. Jésus nous a envoyé son Esprit Saint qui est le signe de sa présence à nos côtés.
Comment est-ce que dans ma vie de tous les jours, au travail, avec mes amis, ma
famille, au gré de rencontres, je parviens à reconnaître la présence de Dieu à mes côtés ?
Comment est ce que je me laisse conduire par Lui dans ma vie ? Quelles sont mes clés
pour m'abandonner avec confiance?
3. L'Esprit Saint est le vent qui nous pousse en avant, qui nous maintient en chemin, nous
fait sentir pèlerins et étrangers, et qui ne nous permet pas de nous reposer et de devenir
un peuple «sédentaire». Lorsque je sens poindre le découragement, la lassitude,
comment m’en remets-je à l'Esprit Saint et je sais me laisser pousser vers l'avant? Est
que j'ose me mettre en mouvement et aller vers les autres, les plus pauvres?

Le mot de la fin (tiré de La sagesse d'un pauvre)


- La chose la plus urgente, répondit saint François, est de désirer avoir l'esprit de Seigneur.
Lui seul peut nous rendre bons, foncièrement bons, d'une bonté qui ne fait plus qu'un
avec notre être le plus profond.
Il se tut un instant, puis reprit:
- Le Seigneur nous a envoyés évangéliser les hommes. Mais as tu déjà réfléchi à ce que
c'est évangéliser? Évangéliser un homme, vois-tu, c'est lui dire: Toi aussi, tu es aimé de
Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et
pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu'il sente et
découvre qu'il y a en lui quelque chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus
noble que ce qu'il pensait, et qu'il s'éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi. C'est
cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle. Tu ne peux le faire qu'en lui offrant ton amitié.
Une amitié réelle, désintéressée, sans condescendance, faite de confiance et d'estime
profonde.

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Le pape aux jeunes

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Appel de Jean-Paul II à la jeunesse.
"Chers jeunes, Jésus seul connaît votre cœur, vos désirs les plus profonds. Lui seul, qui vous
a aimés jusqu’à la mort, est capable de combler vos aspirations. Ses paroles sont des paroles
de vie, des paroles qui donnent un sens à la vie. Personne d’autre que le Christ ne pourra
vous donner le vrai bonheur. A l’exemple de Marie, sachez Lui dire un “oui” inconditionnel.
Il ne doit pas y avoir de place pour l’égoïsme et pour la paresse dans votre existence. Plus
que jamais, il est urgent que vous soyez les "sentinelles du matin”, les guetteurs qui
annoncent à l’humanité les premiers feux de l’aurore et le nouveau printemps de l’Évangile
que l’on voit déjà poindre. L’humanité a un impérieux besoin du témoignage de jeunes
libres et courageux qui osent aller à contre-courant et proclamer avec force et enthousiasme
leur foi en Dieu, Seigneur et Sauveur."

Jean-Paul II (mars 2003)

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Benoît XVI parle aux scouts

Du 12 au 15 septembre 2008, Benoît XVI a effectué sa première visite en France. Relecture


de quelques-unes de ses paroles à la lueur de la loi scoute.

Le scout est l'ami de tous.


"Tous, vous cherchez à aimer et à être aimés ! C'est vers Dieu que vous devez vous tourner
pour apprendre à aimer et pour avoir la force d'aimer. L'Esprit, qui est Amour, peut ouvrir
vos cœurs pour recevoir le don de l'amour authentique. Confiez-vous à l'Esprit Saint pour
découvrir le Christ. L'Esprit est le guide nécessaire de la prière, l'âme de notre espérance et
la source de la vraie joie." 12 septembre, Paris, parvis de la cathédrale Notre-Dame

Le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
"Nos pensées, nos paroles et nos actions n'acquièrent leur véritable dimension que si nous
les référons au message de l'Evangile. "Ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du
cœur" (Luc, 6,45). Lorsque nous parlons, cherchons-nous le bien de notre interlocuteur ?
Lorsque nous pensons, cherchons-nous à mettre notre pensée en accord avec la pensée de
Dieu ?". 13 septembre, Paris, Invalides

Le scout sourit et chante dans les difficultés.


"Ne vous laissez pas rebuter par les difficultés ! Marie fut troublée à l'annonce de l'ange
venu lui dire qu'elle serait Là Mère du Sauveur. Elle ressentait combien elle était faible face
à la toute-puissance de Dieu. Pourtant, elle a dit "oui" sans hésiter." 14 septembre, Lourdes

Le scout est courtois et chevaleresque.


"Dans leur cheminement spirituel, les chrétiens sont appelés eux aussi à faire fructifier la
grâce de leur baptême, à se nourrir de l'eucharistie, à puiser dans la prière la force pour
témoigner et être solidaires avec tous leurs frères en humanité." 14 septembre, Lourdes

Le scout est fait pour servir et sauver son prochain.


"Le service des frères et des sœurs ouvre leur cœur et rend disponible." 14 septembre,
Lourdes

Le scout met son honneur à mériter confiance.


"Je voudrais, pour conclure, vous dire encore une fois que je vous fais confiance, chers
jeunes, et je voudrais que vous éprouviez aujourd'hui et demain l'estime et l'affection de
l'Eglise ! Que Dieu vous accompagne chaque jour et qu'Il vous bénisse ainsi que vos
familles et vos amis." 12 septembre, Paris, parvis de la cathédrale Notre-Dame

Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié.


"A votre tour, chers jeunes, n'ayez pas peur de dire oui aux appels du Seigneur, lorsqu'Il
vous invite à marcher à sa suite. Répondez généreusement au Seigneur ! Lui seul peut
combler les aspirations les plus profondes de votre cœur." 14 septembre, Lourdes

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Message de Jean-Paul II aux jeunes de France, 1er juin 1980 -
Le corps et le coeur

L'être humain est un être corporel. Si matériel qu'il soit, le corps n'est pas un objet: il
est d'abord quelqu'un, en ce sens qu'il est manifestation de la personne, un moyen de
présence aux autres. Le corps est une parole, un langage. Quelle merveille et quel signe en
même temps ! Ayez un très grand respect de votre corps et du corps des autres! Que votre
corps soit au service de votre moi profond. Que vos gestes, vos regards soient toujours le
reflet de votre âme. Adoration du corps ? Non, jamais ! Mépris du corps ? Pas davantage !
Maîtrise du corps ? Oui ! Transfiguration du corps ! Plus encore !
La maîtrise du corps est déterminante pour l'intégration de la sexualité. L'union des
corps a toujours été le langage le plus fort que deux êtres puissent se dire l'un à l'autre. Et
c'est pourquoi un tel langage, qui touche au mystère sacré de l'homme et de la femme, exige
qu'on n'accomplisse jamais les gestes de l'amour sans que les conditions d'une prise en
charge totale et définitive de l'autre soient assumées et que l'engagement en soit
publiquement pris dans le mariage.

Vous valez ce que vaut votre cœur. Toute l'histoire de l'humanité est l'histoire du
besoin d'aimer et d'être aimé. Cette fin de siècle rend plus difficile l'épanouissement d'une
saine affectivité. Il importe en ce domaine de voir clair. Quel que soit l'usage qu'en font les
humains, le cœur — symbole de l'amitié et de l'amour — a aussi ses normes, son éthique.
Faire place au cœur dans la construction harmonieuse de votre personnalité n'a rien à voir
avec la sensiblerie ni même la sentimentalité.
Le cœur, c'est l'ouverture de tout l'être à l'existence des autres, la capacité de les
deviner, de les comprendre. Aimer, c'est donc essentiellement se donner aux autres. Loin
d'être une inclination instinctive, l'amour est une décision consciente de la volonté d'aller
vers les autres. Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout
de soi, donner gratuitement, aimer jusqu'au bout. Cette dépossession de soi — œuvre de
longue haleine — est épuisante et exaltante. Elle est source d'équilibre. Elle est le secret du
bonheur.

Levez plus souvent les yeux vers Jésus-Christ! Il est l'homme qui a le plus aimé, et le
plus consciemment, le plus volontairement, le plus gratuitement ! Contemplez l'Homme-
Dieu, l'homme au cœur transpercé! N'ayez pas peur! Jésus n'est pas venu condamner
l'amour mais libérer l'amour de ses équivoques et de ses contrefaçons.
Laissez-Le être votre salut et votre bonheur. Laissez-Le saisir votre vie toute entière
pour qu'elle atteigne avec lui toutes ses dimensions, pour que toutes vos relations, activités,
sentiments, pensées soient intégrés en lui. Avec le Christ, reconnaissez Dieu comme la
source et la fin de votre existence.

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Homélie de Benoit XVI aux JMJ (la foi)
VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID
À L'OCCASION DE LA XXVIème JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
18-21 AOÛT 2011
CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE DE CLÔTURE
PAROLES DU PAPE BENOÎT XVI
AU DÉBUT DE LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE

Aérodrome de Cuatro Vientos


Dimanche 21 août 2011

Chers jeunes,
J’ai pensé beaucoup à vous en ces heures durant lesquelles nous ne nous sommes pas vus. J’espère
que vous avez pu dormir un peu, en dépit de la rigueur du temps. Je suis sûr qu’à l’aube de ce jour
vous avez levé les yeux au ciel plus d’une fois, et non seulement les yeux, mais aussi le cœur, et
cela vous a permis de prier. Dieu sait tirer de tout le bien. Avec cette confiance, et sachant que le
Seigneur ne nous abandonne jamais, commençons notre célébration eucharistique pleins
d’enthousiasme et fermes dans la foi.
***
HOMÉLIE

Chers jeunes,
Avec la célébration de l’Eucharistie, nous arrivons au moment culminant de ces Journées Mondiales
de la Jeunesse. En vous voyant ici, venus en grand nombre de tous les horizons, mon cœur est plein
de joie, pensant à l’affection spéciale avec laquelle Jésus vous regarde. Oui, le Seigneur vous aime
et il vous appelle ses amis (cf. Jn 15, 15). Il vient à votre rencontre et il désire vous accompagner
dans votre cheminement pour vous ouvrir les portes d’une vie pleine et vous faire participants de sa
relation intime avec le Père. Pour notre part, conscients de la grandeur de son amour, nous désirons
répondre avec grande générosité à cette marque de prédilection par la résolution de partager aussi
avec les autres la joie que nous avons reçue. Certes ! Ils sont nombreux de nos jours, ceux qui se
sentent attirés par la figure du Christ et désirent mieux le connaître. Ils perçoivent qu’Il est la
réponse à leurs multiples inquiétudes personnelles. Cependant, qui est-Il réellement ? Comment est-
il possible que quelqu’un qui a vécu sur la terre il y a tant d’années, ait quelque chose à voir avec
moi aujourd’hui ?
Dans l’Évangile que nous avons écouté (cf. Mt16, 13-20), il y a comme deux manières distinctes de
connaître le Christ qui nous sont présentées. La première consiste dans une connaissance externe
caractérisée par l’opinion commune. À la demande de Jésus : « Le Fils de l’homme, qui est-il,
d’après ce que disent les hommes ? », les disciples répondent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste,
pour d’autres, Elie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes ». C'est-à-dire qu’on
considère le Christ comme un personnage religieux supplémentaire qui s’ajoute à ceux connus.
S’adressant ensuite personnellement aux disciples, Jésus leur demande : « Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? » Pierre répond avec des paroles qui sont la première profession de foi : «
Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant !» La foi va au-delà des simples données empiriques ou
historiques ; elle est la capacité de saisir le mystère de la personne du Christ dans sa profondeur.
Mais, la foi n’est pas le fruit de l’effort de l’homme, de sa raison, mais elle est un don de Dieu : «
Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon

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Père qui est aux cieux ». Elle a son origine dans l’initiative de Dieu, qui nous dévoile son intimité et
nous invite à participer à sa vie divine même. La foi ne fournit pas seulement des informations sur
l’identité du Christ, mais elle suppose une relation personnelle avec Lui, l’adhésion de toute la
personne, avec son intelligence, sa volonté et ses sentiments, à la manifestation que Dieu fait de lui-
même. Ainsi, la demande de Jésus : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? », pousse en
fin de compte les disciples à prendre une décision personnelle par rapport à Lui. La foi et la suite
(sequala) du Christ sont étroitement liées.
Et, comme elle suppose suivre le Maître, la foi doit se consolider et croître, devenir profonde et
mûre, à mesure qu’elle s’intensifie et que se fortifie la relation avec Jésus, l’intimité avec Lui.
Même Pierre et les autres apôtres ont eu à avancer sur cette voie, jusqu’à ce que leur rencontre avec
le Seigneur ressuscité leur ouvre les yeux sur une foi plénière.
Chers jeunes, aujourd’hui, le Christ vous pose également la même demande qu’il a faite aux apôtres
: « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Répondez-lui avec générosité et courage
comme il convient à un cœur jeune tel que le vôtre. Dites-lui : Jésus, je sais que tu es le Fils de
Dieu, que tu as donné ta vie pour moi. Je veux te suivre avec fidélité et me laisser guider par ta
parole. Tu me connais et tu m’aimes. J’ai confiance en toi et je remets ma vie entre tes mains. Je
veux que tu sois la force qui me soutienne, la joie qui ne me quitte jamais.
Dans sa réponse à la confession de Pierre, Jésus parle de l’Église : « Et moi, je te déclare : ‘Tu es
Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église’ ». Que signifie cela ? Jésus bâtit l’Église sur le
rocher de la foi de Pierre qui confesse la divinité du Christ.
Oui ! L’Église n’est pas une simple institution humaine, comme n’importe quelle autre, bien plus
elle est étroitement unie à Dieu. Le Christ lui-même se réfère à elle comme « son » Église. On ne
peut pas séparer le Christ de l’Église, comme on ne peut pas séparer la tête du corps (cf. 1Co 12,
12). L’Église ne vit pas par elle-même, mais elle vit par le Seigneur. Il est présent au milieu d’elle,
et lui donne vie, aliment et force.
Chers jeunes, permettez-moi, en tant Successeur de Pierre, de vous inviter à renforcer cette foi qui
nous a été transmise depuis les Apôtres, à mettre le Christ, le Fils de Dieu, au centre de votre vie.
Mais permettez-moi aussi de vous rappeler que suivre Jésus dans la foi c’est marcher avec Lui dans
la communion de l’Église. On ne peut pas suivre Jésus en solitaire. Celui qui cède à la tentation de
marcher « à son propre compte » ou de vivre la foi selon la mentalité individualiste qui prédomine
dans la société, court le risque de ne jamais rencontrer Jésus Christ, ou de finir par suivre une image
fausse de Lui.
Avoir la foi, c’est s’appuyer sur la foi de tes frères, et que ta foi serve également d’appui pour celle
des autres. Je vous exhorte, chers jeunes : aimez l’Église qui vous a engendrés dans la foi, vous a
aidés à mieux connaître le Christ et vous a fait découvrir la beauté de son amour. Pour la croissance
de votre amitié avec le Christ, il est fondamental de reconnaître l’importance de votre belle insertion
dans les paroisses, les communautés et les mouvements, ainsi que l’importance de la participation à
l’Eucharistie dominicale, de la réception fréquente du sacrement du pardon, et de la fidélité à la
prière et à la méditation de la Parole de Dieu.
De cette amitié avec Jésus naîtra aussi l’élan qui porte à témoigner la foi dans les milieux les plus
divers, y compris ceux dans lesquels il y a refus ou indifférence. On ne peut pas rencontrer le Christ
et ne pas le faire connaître aux autres. Ne gardez donc pas le Christ pour vous-mêmes. Transmettez
aux autres la joie de votre foi. Le monde a besoin du témoignage de votre foi, il a certainement
besoin de Dieu. Je pense que votre présence ici, jeunes venus des cinq continents, est une
merveilleuse preuve de la fécondité du mandat de Jésus donné à l’Église : « Allez dans le monde
entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création » (Mc 16, 15). À vous aussi incombe le
devoir extraordinaire d’être des disciples et des missionnaires du Christ dans d’autres terres et pays
où se trouve une multitude de jeunes qui aspirent à de très grandes choses et qui, découvrant dans
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leurs cœurs la possibilité de valeurs plus authentiques, ne se laissent pas séduire par les fausses
promesses d’un style de vie sans Dieu.
Chers jeunes, je prie pour vous avec toute l’affection de mon cœur. Je vous confie à la Vierge
Marie, pour qu’elle vous accompagne toujours de son intercession maternelle et vous enseigne la
fidélité à la Parole de Dieu. Je vous demande également de prier pour le Pape afin que, comme
Successeur de Pierre, il puisse continuer à affermir ses frères dans la foi. Puissions-nous tous dans
l’Église, pasteurs et fidèles, nous rapprocher davantage chaque jour du Seigneur, afin de croître en
sainteté de vie et nous donnerons ainsi un témoignage efficace que Jésus est vraiment le Fils de
Dieu, le Sauveur de tous les hommes et la source vive de leur espérance. Amen.

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Homélie de Benoit XVI aux JMJ (la vie de chrétien)
VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID
À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
18-21 AOÛT 2011
FÊTE D'ACCUEIL DES JEUNES
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI

Plaza de Cibeles, Madrid


Jeudi 18 août 2011
[Vidéo]
Chers amis,
Je remercie les jeunes représentants des cinq continents pour les paroles chaleureuses qu’ils m’ont
adressées. Je salue affectueusement tous les jeunes qui sont ici réunis, provenant d’Océanie,
d’Afrique, d’Amérique, d’Asie et d’Europe, ainsi que tous ceux qui n’ont pas pu venir. Je pense
souvent à vous et prie pour vous. Dieu m’a accordé la grâce de pouvoir vous voir et vous entendre
de plus près et de nous mettre ensemble à l’écoute de sa Parole.
Dans la Lecture qui vient d’être proclamée, nous avons entendu un passage de l’Évangile où il est
dit d’accueillir les paroles de Jésus et de les mettre en pratique. Il y a des paroles qui ne servent qu’à
entretenir une conversation et qui passent comme le vent. D’autres cultivent l’esprit sous divers
aspects. Celles de Jésus, par contre, remplissent le cœur, s’y enracinent et façonnent notre vie tout
entière. Sinon elles demeurent vides et deviennent éphémères. Elles ne nous rapprochent pas de Lui.
Et, ainsi, le Christ continue d’être au loin, comme une voix parmi les nombreuses autres que nous
entendons autour de nous et auxquelles nous sommes déjà accoutumés. De plus, le Maître qui parle
n’enseigne pas ce qu’il a appris d’autres personnes, mais ce qu’Il est lui-même, le seul qui
connaisse vraiment le chemin de l’homme vers Dieu, car c’est lui qui l’a ouvert pour nous, qui l’a
créé pour que nous puissions parvenir à la vie authentique, celle qu’il vaut toujours la peine de vivre
en toute circonstance et que la mort même ne peut détruire. L’Évangile continue en expliquant cela
à travers l’image suggestive de celui qui construit sur un roc solide, résistant aux assauts des
adversités, contrairement à celui qui bâtit sur le sable, parfois même dans un lieu paradisiaque,
comme nous dirions aujourd’hui, mais qui se désagrège au premier souffle de vent et devient une
ruine.
Chers jeunes, écoutez vraiment les paroles du Seigneur pour qu’elles soient en vous « esprit et vie »
(Jn 6, 63), racines qui alimentent votre être, règles de conduite qui nous rendent semblables à la
personne du Christ, en étant pauvres de cœur, affamés de justice, miséricordieux, en ayant un cœur
pur, en aimant la paix. Faites-le chaque jour avec constance, comme on fait avec le seul Ami qui ne
nous déçoit pas et avec qui nous voulons partager le chemin de notre vie. Vous savez bien que
lorsque nous ne marchons pas au côté du Christ qui nous guide, nous nous dispersons sur d’autres
sentiers, comme celui de nos propres impulsions aveugles et égoïstes, celui des propositions
flatteuses mais intéressées, trompeuses et volubiles, qui laissent le vide et la frustration derrière
elles.
Profitez de ces journées pour mieux connaître le Christ et soyez certains qu’enracinés en Lui votre
enthousiasme et votre joie, vos désirs d’aller plus loin, d’atteindre ce qui est plus élevé, jusqu’à
Dieu, auront toujours un avenir assuré, parce que la plénitude de la vie demeure déjà en vous.
Faites-la grandir à l’aide de la grâce divine, généreusement et sans médiocrité, visant sérieusement
l’objectif de la sainteté. Et, face à nos faiblesses, qui parfois nous écrasent, comptons également sur
la miséricorde du Seigneur, qui est toujours prêt à nous tenir de nouveau la main et qui nous offre
son pardon à travers le sacrement de la Pénitence.
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En construisant sur le roc inébranlable, non seulement votre vie sera solide et stable, mais elle
contribuera aussi à projeter la lumière du Christ sur les jeunes de votre âge et sur toute l’humanité,
en présentant une alternative valable à tous ceux qui sont tombés dans leur vie, parce que les
fondements de leur existence étaient inconsistants ; à tous ceux qui se contentent de suivre les
courants de la mode, qui trouvent refuge dans leur intérêt immédiat, oubliant la vraie justice, ou qui
s’abritent derrière leurs propres opinions au lieu de rechercher la pure vérité.
Oui, nombreux sont ceux qui, se croyant des dieux, pensent ne pas avoir besoin d’autres racines ni
d’autres sources qu’eux-mêmes. Ils voudraient décider eux-mêmes ce qui est vérité ou pas, ce qui
est bien ou mal, le juste et l’injuste ; décider ce qui est digne de vivre ou peut être sacrifié sur l’autel
d’autres préférences ; marcher à chaque instant au hasard, sans but préétabli, se laissant guider par
l’instinct du moment. Ces tentations sont toujours aux aguets. Il est important de ne pas y
succomber car, en réalité, elles mènent à quelque chose d’aussi évanescent qu’une existence sans
horizons, une liberté sans Dieu. Nous, par contre, nous savons bien que nous avons été créés libres,
à l’image de Dieu, précisément parce que nous sommes protagonistes de la recherche de la vérité et
du bien, responsables de nos actions et non de simples exécutants aveugles, collaborateurs créatifs
dans notre tâche de cultiver et d’embellir l’œuvre de la création. Dieu désire un interlocuteur
responsable, qui puisse dialoguer avec lui et l’aimer. À travers le Christ, nous pouvons vraiment le
devenir et, enracinés en lui, donner ses ailes à notre liberté. N’est-ce pas là le grand motif de notre
joie ? N’est-ce pas là un terrain solide pour construire la civilisation de l’amour et de la vie, capable
d’humaniser tous les hommes ?
Chers amis, soyez prudents et sages, bâtissez votre vie sur le fondement solide qu’est le Christ.
Cette sagesse et cette prudence guideront vos pas, rien ne vous fera trembler et la paix règnera dans
votre cœur. Alors, vous serez heureux, contents, et votre joie se communiquera aux autres. Ils se
demanderont quel est le secret de votre vie et ils découvriront que le roc qui soutient tout l’édifice et
sur lequel s’appuie toute votre existence est la personne même du Christ, votre ami, frère et
Seigneur, le fils de Dieu fait homme, qui donne consistance à tout l’univers. Il est mort pour nous et
il est ressuscité pour que nous ayons la vie et, à présent, depuis le trône du Père, il demeure vivant
et proche de tous les hommes, veillant continuellement avec amour sur chacun de nous.
Confiant les fruits de ces Journées Mondiales de la Jeunesse à la Vierge Marie, qui a su dire «oui » à
la volonté de Dieu et qui nous enseigne, comme personne d’autre, la fidélité à son divin Fils, qu’elle
a suivi jusqu’à sa mort sur la croix. Nous méditerons tout cela plus profondément aux diverses
stations de la Via Crucis. Prions pour que, comme pour elle, notre « oui » d’aujourd’hui au Christ
soit aussi un « oui » inconditionnel à son amitié, à la fin de cette Journée et durant toute notre vie.
Merci beaucoup.

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Homélie de Benoit XVI aux JMJ (message aux jeunes, vie avec
le Christ)
VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID
À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE
18-21 AOÛT 2011
VEILLÉE DE PRIÈRE AVEC LES JEUNES
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Aérodrome de Cuatro Vientos


Samedi 20 août 2011

Chers jeunes,
J’adresse un salut à tous, et particulièrement aux jeunes qui m’ont posé leurs questions et je les
remercie de la sincérité avec laquelle ils ont exprimé des inquiétudes qui, d’une certaine manière,
traduisent votre aspiration unanime à faire quelque chose de grand dans votre vie, quelque chose qui
vous donne le bonheur en plénitude.
Mais comment un jeune peut-il être fidèle à la foi chrétienne et vivre en cherchant à atteindre de
grands idéaux dans la société actuelle ? Dans l’évangile que nous avons écouté, Jésus nous donne
une réponse à cette question importante : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ;
demeurez dans mon amour » (Jn 15, 9).
Oui, chers amis, Dieu nous aime. Telle est la grande vérité de notre vie, celle qui donne sens à tout
le reste. Nous ne sommes pas le fruit du hasard ou de l’irrationnel, mais, à l’origine de notre
existence, il y a un projet d’amour de Dieu. Demeurer dans son amour, c’est vivre enraciné dans la
foi, parce que la foi n’est pas la simple acceptation de vérités abstraites, mais une relation intime
avec le Christ qui nous amène à ouvrir notre cœur à ce mystère d’amour et à vivre comme des
personnes qui se savent aimées de Dieu.
Si vous demeurez dans l’amour du Christ, enracinés dans la foi, vous rencontrerez, même au milieu
des contradictions et des souffrances, la source de la joie et de l’allégresse. La foi ne s’oppose pas à
vos idéaux les plus élevés ; au contraire, elle les exalte et les porte à leur perfection. Chers jeunes,
ne vous conformez pas à moins qu’à la Vérité et à l’Amour, ne vous conformez pas à moins qu’au
Christ.
C’est précisément maintenant au moment où la culture relativiste dominante refuse et déprécie la
recherche de la vérité – la plus haute aspiration de l’esprit humain – que nous devons proposer avec
courage et humilité la valeur universelle du Christ comme sauveur de tous les hommes et source
d’espérance pour notre vie. Lui, qui a pris sur lui nos afflictions, connaît bien le mystère de la
douleur humaine et montre sa présence aimante à tous ceux qui souffrent. Ceux-ci, à leur tour, unis
à la passion du Christ, participent de plus près à son œuvre de rédemption. En outre, notre attention
désintéressée envers les malades et les personnes dans le besoin sera toujours un témoignage
humble et silencieux du visage de la compassion de Dieu.
Chers amis, qu’aucune adversité ne vous paralyse. N’ayez pas peur du monde, ni de l’avenir, ni de
votre faiblesse. Le Seigneur vous a donné de vivre en ce moment de l’histoire, pour que, grâce à
votre foi, son Nom retentisse sur toute la terre.
En cette veillée de prière, je vous invite à demander à Dieu de vous aider à découvrir votre vocation
dans la société et dans l’Église, et à persévérer en elle avec joie et fidélité. Il vaut la peine de sentir
en nous-mêmes l’appel du Christ et de suivre avec courage et générosité le chemin qu’il nous
propose.
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Le Seigneur appelle beaucoup d’entre vous au mariage, où un homme et une femme, en ne formant
qu’une seule chair (cf. Gn 2, 24), se réalisent en une profonde vie de communion. C’est un horizon
tout à la fois lumineux et exigeant, un projet d’amour véritable qui se renouvelle et s’approfondit
chaque jour par le partage des joies et des difficultés, et qui se caractérise par une offrande de la
personne tout entière. C’est pourquoi reconnaître la beauté et la bonté du mariage, c’est être
conscient du fait que seul un contexte de fidélité et d’indissolubilité ainsi que d’ouverture au don
divin de la vie est en accord avec la grandeur et la dignité de l’amour des époux.
À d’autres, en revanche, le Christ lance un appel à le suivre de plus près dans le sacerdoce et la vie
consacrée. Que c’est beau de savoir que Jésus te cherche, te fais confiance et, avec sa voix
reconnaissable entre toutes, te dit aussi à toi : « Suis-moi » (cf. Mc 2, 14).
Chers jeunes, pour découvrir et suivre fidèlement la forme de vie à laquelle le Seigneur appelle
chacun, il est indispensable de demeurer dans son amour comme des amis. Or, comment se
conserve l’amitié sinon par la fréquence des rencontres, la conversation, le fait d’être ensemble et
de partager les joies et les peines ? Sainte Thérèse de Jésus disait que la prière consistait à « parler
de l’amitié en étant bien souvent seuls pour parler avec celui dont nous savons qu’il nous aime
» (cf. Libro de la vida, 8).
Je vous invite encore à demeurer maintenant dans l’adoration du Christ réellement présent dans
l’Eucharistie, à dialoguer avec Lui, à Lui exposer vos questions et à L’écouter. Chers amis, je prie
pour vous de tout cœur ; je vous supplie de prier aussi pour moi. En cette nuit, demandons au
Seigneur qu’attirés par la beauté de son amour, nous vivions toujours fidèlement comme ses
disciples. Amen.
Chers amis, merci pour votre joie et pour votre résistance ! Votre force est plus grande que la pluie.
Merci ! Par cette pluie, le Seigneur nous a envoyé d’abondantes bénédictions. En cela, vous êtes
aussi un exemple.
Salutation en français
Chers jeunes francophones, soyez fiers d’avoir reçu le don de la foi, c’est elle qui illuminera votre
vie à chaque instant. Appuyez-vous sur la foi de vos proches, sur la foi de l’Église ! Par la foi, nous
sommes fondés dans le Christ. Retrouvez-vous avec d’autres pour l’approfondir, fréquentez
l’Eucharistie, mystère de la foi par excellence. Le Christ seul peut répondre aux aspirations que
vous portez en vous. Laissez-vous saisir par Dieu pour que votre présence dans l’Église lui donne
un élan nouveau !
Salutation en anglais
Chers jeunes, en ces moments de silence devant le Saint Sacrement, tournons notre esprit et notre
cœur vers Jésus-Christ, le Seigneur de nos vies et de notre avenir. Puisse-t-il répandre son Esprit sur
nous et sur l’Église tout entière afin que nous devenions un phare de liberté, de réconciliation et de
paix pour le monde entier.
Salutation en allemand
Chers jeunes chrétiens de langue allemande ! Au fond de nos cœurs, nous désirons ce qui est grand
et beau dans la vie. Ne laissez pas tomber dans le vide vos vœux et vos désirs, mais rendez-les
fermes en Jésus Christ. Lui-même est le fondement qui porte, et le point de référence sûr pour une
vie en plénitude.
Salutation en italien
Je me tourne maintenant vers les jeunes de langue italienne. Chers amis, cette veillée restera comme
une expérience inoubliable de votre vie. Gardez la flamme que Dieu a allumée cette nuit en vos
cœurs : faites en sorte qu’elle ne s’éteigne pas ! Alimentez-la chaque jour, partagez-la avec les
compagnons de votre âge qui vivent dans la nuit et cherchent une lumière pour leur chemin. Merci !
Au revoir et à demain matin !
Salutation en portugais
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Chers amis, j’invite chacun et chacune de vous à nouer un dialogue personnel avec le Christ, en Lui
exposant vos propres doutes et surtout en l’écoutant. Le Seigneur est ici et vous appelle ! Jeunes
amis, cela vaut la peine d’écouter au fond de nous la Parole de Jésus et de marcher sur ses pas.
Demandez au Seigneur de vous aider à découvrir votre vocation dans la vie et dans l’Église, et à y
persévérer avec joie et fidélité, sachant qu’Il ne vous abandonne jamais et qu’il ne trahit jamais. Il
est avec nous jusqu’à la fin du monde.
Salutation en polonais
Chers jeunes amis venus de Pologne, notre veillée de prière est traversée par la présence du Christ.
Sûrs de son amour, approchez-vous de Lui avec la flamme de votre foi. Il vous remplira de Sa vie.
Construisez votre vie sur le Christ et sur son Évangile. Je vous bénis de tout cœur.
***
Chers jeunes,
Nous avons vécu une aventure ensemble. Fermes dans la foi en Christ, vous avez résisté à la pluie.
Avant de vous laisser, je désire vous souhaiter à tous une bonne nuit. Reposez-vous bien. Merci
pour le sacrifice que vous êtes en train de faire, et je ne doute pas que vous l’offrirez généreusement
au Seigneur. Si Dieu le veut, nous nous verrons demain. Je vous attends tous ! Je vous remercie du
merveilleux exemple que vous avez donné. Comme en cette nuit, avec le Christ vous pourrez
toujours affronter les épreuves de la vie. Ne l’oubliez pas ! Merci à tous !

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PARTIE 5 : MES ACTES

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La jeunesse
La jeunesse n'est pas une période de la vie,
elle est un état d'esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l'imagination,
une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l'aventure sur l'amour du confort.
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années :
on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal.
Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l'âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs
sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre
et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s'étonne et s'émerveille.
Il demande, comme l'enfant insatiable : Et après ?
Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.
Vous êtes aussi jeune que votre foi.
Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même.
Aussi jeune que votre espoir.
Aussi vieux que votre abattement.
Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini.
Si un jour, votre coeur est mordu par le pessimisme
et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.
MacArthur

"Si, par hasard, vous avez assisté à la représentation de Peter Pan, vous vous souviendrez
que le chef des pirates était toujours en train le préparer son dernier discours car il craignait fort que
l'heure de sa mort venue, il n'eut plus le temps de le prononcer. C'est à peu près la situation dans
laquelle je me trouve, et bien que je ne sois pas sur le point de mourir, je sais que cela m'arrivera un
de ces prochains jours et je désire vous envoyer un mot d'adieu.
Rappelez vous que c'est le dernier message que vous recevrez de moi, aussi méditez le.
J'ai eu une vie très heureuse et je voudrais qu'on puisse en dire autant de chacun de vous. Je
crois que Dieu nous a placés dans ce monde pour y être heureux et pour y jouir de la vie. Ce n'est ni
la richesse, ni le succès, ni la satisfaction égoïste de nos appétits qui crée le bonheur. Vous y
arriverez tout d'abord en faisant de vous, dès l'enfance, des êtres sains et forts qui pourront plus tard
se rendre utiles et jouir ainsi de la vie lorsqu'ils seront des hommes.
L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin
que vous en jouissiez. Contentez vous de ce que vous avez et faites en le meilleur usage possible.
Regardez le beau côté des choses plutôt que le côté sombre.
Mais le véritable chemin du bonheur est de donner celui-ci aux autres. Essayez de quitter la
terre en la laissant un peu meilleure que vous ne l'avez trouvée et quand l'heure de la mort
approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que
vous avez fait de votre mieux.
Soyez toujours prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre
promesse d'éclaireur même quand vous aurez cessé d'être un enfant - et que Dieu vous aide à y
parvenir ! "
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Votre ami,
BADEN-POWELL

- Est-ce que je vis la « jeunesse » décrite dans le premier texte, dans ma vie de tous les jours ? Que
m’inspire ce texte ? Est-ce que je comprends les enjeux de ma jeunesse, la beauté de cet âge
crucial ? Est-ce que j’ai parfois l’impression d’avoir « une âme de vieillard » ?
- Est-ce que je recherche « ce qui est beau, bon et grand » ?
- Que m’inspire la dernière lettre de BP ?
- « Soyez toujours prêts à vivre heureux et à mourir heureux. » Ai-je réfléchis à ce que serait le
bonheur pour le moi ? Suis-je prête à donner ma vie à Dieu et aux autres, toute entière, comme si
je devais mourir demain ?

Tu peux méditer une phrase qui te parle particulièrement. Nous t’en proposons plusieurs :
« On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années :
on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal »
« Vous êtes aussi jeune que votre foi. »
« Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni la satisfaction égoïste de nos appétits qui crée le bonheur. »
« Mais le véritable chemin du bonheur est de donner celui-ci aux autres. »

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Tu seras un Homme mon fils
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,


Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles


Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,


Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître


Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,


Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite


Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront ;

Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire


Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.
Rudyard Kipling

Petites propositions pour avancer : Après avoir médité ce texte, tu peux retenir une phrase qui
t’interpelle et l’appliquer pendant ta semaine

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Ce trésor caché en moi
« Fidélité, ponctualité, petits propos pleins de bonté, quelque petite pensée pour les autres,
certains petits gestes faits de silence, de regards, de pensées, de paroles, d’œuvres. Voilà les
«gouttes d’amour» qui font que notre vie s’écoule avec tant de splendeur. Nous sentons bien
nous-mêmes que ce que nous faisons n’est rien de plus qu’une goutte d’eau dans l’océan.
Mais si cette goutte d’eau n’était pas dans l’océan, elle manquerait. »
Mère Teresa

« Rire, c’est risquer de paraître idiot. Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental. Aller vers
quelqu’un, c’est risquer de s’engager. Exposer ses sentiments, c’est risquer d’exposer son
moi profond. Présenter ses idées, ses rêves à la foule, c’est risquer de les perdre. Aimer,
c’est risquer de ne pas aimer en retour. Vivre, c’est risquer de mourir. Espérer, c’est risquer
de désespérer. Essayer, c’est risquer d’échouer.

Mais il faut prendre des risques car le plus grand danger de la vie, c’est de ne rien risquer du
tout. Celui qui ne risque rien ne fait rien, n’a rien, n’est rien. Il peut éviter la souffrance et la
tristesse mais il n’apprend rien, ne ressent rien, ne peut ni changer ni se développer, ne peut
ni aimer ni vivre. Enchaîné par sa certitude, il abandonne sa liberté.

Le mode de vie occidental te pousse à paraitre beau, riche, séducteur, taillé sur le modèle de
telle ou telle star. La pub n’arrête pas de faire miroiter à tes yeux l’illusion d’un
enrichissement matériel, physique, intellectuel, affectif. Malheureusement, il ne te permet
que de vivoter en n’épanouissant que la couche la plus superficielle de toi-même. Tous,
entrainés dans la même galère illusoire, nous voilà coupés de nous-mêmes, fragilisés par
cette obligation constante de représentation. Nos cœurs demeurent insatisfaits, nos bouches
gardent un goût de cendre. Finalement, que l’on soit arrivé ou non à atteindre le look dont
on rêve, on reste pauvre en valeur personnelle, assoiffé d’une vie authentique où l’on ne
serait plus calqué sur d’autres, mais enfin riche de soi. »
Sœur Emmanuelle

- Chacun cache un authentique trésor qui mérite d’être partagé même si on peut parfois
croire le contraire. Quel est ce trésor que je renferme et que je n’ose pas toujours
affirmer ?
- Est-ce qu’il m’arrive de sentir que mes actes, ou même ma personne, sont insignifiants et
inutiles ? Que ce sont des « gouttes d’eau dans l’océan » ? Est-ce que ma foi m’aide à
garder confiance en moi, en Dieu, et à espérer toujours ?
- Est-ce que je ressens la pression de la société à paraître autre que je suis ? Est-ce qu’il y a
parfois un décalage entre ma vie intérieure et mon apparence ? Est-ce que je me laisse
aller à la superficialité ?
- Comment être davantage moi-même, être « riche de moi » ?

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L'engagement
Il faut s'en rendre compte :
Si on pouvait réduire la population du monde en un village de 100 personnes tout en maintenant les
proportions de tous les peuples existants sur la terre, ce village serait ainsi composé :
- 57 asiatiques
- 21 européens
- 14 américains (Nord, Centre et Sud)
- 8 africains
Il y aurait :
- 52 femmes et 48 hommes
- 30 blancs et 70 non blancs
- 30 chrétiens et 70 non chrétiens
- 94 hétérosexuels et 6 homosexuels
- 6 personnes posséderaient 59% de la richesse totale et tous les 6 seraient originaires des USA
- 80 vivraient dans des mauvaises maisons
- 70 seraient analphabètes
- 50 souffriraient de malnutrition
- 1 serait en train de mourir
- 1 serait en train de naître
- 1 posséderait un ordinateur
- 1 aurait un diplôme universitaire
Si on considère le monde de cette manière, le besoin d'accepter et de comprendre devient évident.
Prenez en considération aussi ceci :
- Si vous vous êtes levé ce matin avec plus de santé que de maladie, vous êtes plus chanceux que
le million de personnes qui ne verra pas la semaine prochaine.
- Si vous n'avez jamais été dans le danger d'une bataille, la solitude de l'emprisonnement, l'agonie
de la torture, l'étau de la faim, vous êtes mieux que 500 millions de personnes.
- Si vous pouvez aller à l'église sans peur d'être menacé, torturé ou tué, vous avez une meilleure
chance que 3 milliards de personnes.
- Si vous avez de la nourriture dans votre frigo, des habits sur vous, un toit sur votre tête et un
endroit pour dormir, vous êtes plus riche que le 75% des habitants de la terre.
- Si vous avez de l'argent à la banque, dans votre portefeuille et de la monnaie dans une petite
boite, vous faite partie du 8% les plus privilégiés du monde.
- Si vos parents sont encore vivants et toujours mariés, vous êtes des personnes réellement rares.
- Si vous lisez ce message, vous venez de recevoir une double bénédiction, parce que quelqu'un a
pensé à vous et parce que vous ne faites pas partie des deux milliards de personnes qui ne savent
pas lire.

Alors engage toi :


À travailler comme si tu n'avais pas besoin d'argent.
À aimer comme si personne ne t'avait jamais fait souffrir.
À chanter comme si personne ne t'écoutait.
À vivre comme si le paradis était sur terre...
….Car tu as de la chance !

Te rend tu compte de la chance que tu as, d'être nourri, logée, dorlotée..? D'avoir une famille, des
parents ? De pouvoir faire des études ?
Si oui, tu ne peux que t'engager à suivre ce qui est dit ! Toutefois tout engagement résulte d'un choix
: il te faut choisir de vivre de telle manière, TOI,.. de t'engager ,TOI, dans cette vie avec un tel
entrain.
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S'engager c'est aussi essayer de se dépasser… Dépasse toi !
Plus tu vises haut, plus haut tu parviendras.
Pousse-toi un peu au-delà de ce que tu te sais capable de faire et tu te découvriras de nouveaux
talents et de nouvelles aptitudes.
S'il semble que tu ne parviennes pas à faire grand’chose, c'est peut-être parce que tu ne te donnes
pas assez à faire.
Agrandis suffisamment tes rêves et tes ambitions pour qu'ils soient vraiment motivants.
Sois sincèrement reconnaissant d'être déjà parvenu là où tu es, mais ne te repose pas sur ce que tu as
déjà réalisé.
Apprécie ces réalisations en les utilisant comme point de départ vers des succès encore plus
importants.
Tu es intelligent, adaptable, créatif, souple et efficace dans ce que tu fais.
Accomplis ton destin et remplis ton but en te donnant à faire quantité de choses utiles et dignes
d'intérêt.
Savoure le fait de découvrir tout ce que tu es capable d'accomplir de plus.
Le défi d'avancer avec succès sur des territoires nouveaux et inconnus, réjouis-t-en.
Continue de te dépasser.
Connais la joie et la confiance qui naissent d'une croissance toujours plus grande.
Mais surtout engage toi à ne pas oublier.... les 10 commandements

Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras
pas d'autres dieux devant ma face.
Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut
dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te
prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ;
Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain; car l'Éternel ne laissera point impuni
celui qui prendra son nom en vain.
Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton
ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras . ouvrage, ni
toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes
portes.
Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te
donne.
Tu ne tueras point.
Tu ne commettras point d'adultère.
Tu ne déroberas point.
Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.
Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton
prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à
ton prochain.

Cela repose sur ta foi. Mais à partir du moment où tu es croyante, alors tu t'engages à surtout
respecter ces tables de la loi. Et il y a des lois tel que «tu ne tuera pas» qu'on respecte sans trop se
poser de questions, cela nous paraît naturel..il y en a pourtant d'autres sur lesquelles il est bon de
revenir et s'arrêter un moment !

Source ? Auteur ? Date ?

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Du désir à la joie : mode d’emploi !
« Plus riche est la création, plus profonde est la joie » Henri Bergson

Comment se fait-il que, au début de l’année en particulier, notre cœur ait plein de
désirs IMMENSES que nous n’arrivons pas toujours à faire ?
Comment se fait-il que certains désirs peuvent parfois me mener à une GRANDE
JOIE mais d’autres, faire un gros « flop » ou encore nous mener à faire des choses que l’on
regrette ?

« La nature nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. Ce signe est la
joie. Je dis la joie, je ne dis pas le plaisir. Le plaisir n’est qu’un artifice imaginé pour obtenir
de l’être vivant la conservation de la vie. La joie annonce toujours que la vie a réussi,
qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire: toute grande joie a un accent
triomphale »
Henri Bergson – l’énergie spirituelle

Dieu nous veut avec nos passions, nos désirs, nos idées qui bougent... mais il faut
apprendre à les maîtriser, à distinguer ceux qui nous mèneront à la joie, avec le temps, et
ceux qui ne mèneront qu’à un bonheur éphémère.

- Quels sont les désirs qui m’animent ? Est-ce que j’arrive à les distinguer, savoir ceux qui
j’accomplis et qui sont bons ? Quel est mon regard dessus ?
- Quelles sont mes petites/grandes joies du quotidien ?
- Comment est-ce que j’apprends à fortifier ma volonté pour continuer à désirer ce qui est
bon ?
- Est-ce que je suis patiente, lorsque je sais que ma joie sera, dans tel cas, plus longue à
obtenir mais plus profonde qu’un désir ?

« J'ai du bonheur en trop, ça déborde. Voulez-vous que je vous le donne? » Claire de


Castelbajac

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Aime ce que tu fais avant de faire ce que tu aimes

« Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et quiconque veut être le
premier parmi vous qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’Homme est venu ;
non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. »
Matthieu 20, 26-28

« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ;
j’étais étranger et vous m’avez accueilli, j’étais nu et vous m’avez vêtu ; j’étais malade et
vous m’avez visité; j’étais en prison et vous êtes venus vers moi. »
Matthieu 25, 35-36

« Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa
qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Matthieu 10, 42

Seigneur, quand je suis affamé,


donne-moi quelqu’un qui ait besoin de nourriture.
Quand j’ai soif,
envoie-moi quelqu’un qui ait besoin d’eau.
Quand j’ai froid,
envoie-moi quelqu’un à réchauffer.
Quand je suis blessé,
donne-moi quelqu’un à consoler.
Quand ma croix devient lourde,
donne-moi la croix d’un autre à partager.
Quand je suis pauvre,
conduis-moi à quelqu’un dans le besoin.
Quand je n’ai pas de temps,
donne-moi quelqu’un que je puisse aider un instant.
Quand je suis humilié,
donne-moi quelqu’un dont j’aurai à faire l’éloge.
Quand je suis découragé,
envoie-moi quelqu’un à encourager.
Quand j’ai besoin de la compréhension des autres,
donne-moi quelqu’un qui ait besoin de la mienne.
Quand j’ai besoin qu’on prenne soin de moi,
envoie-moi quelqu’un dont j’aurai à prendre soin.
Quand je ne pense qu’à moi,
tourne mes pensées vers autrui.
Prière de Mère Teresa

Homélie du Pape François à Cuba, le 20 septembre 2015


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« Servir signifie, en grande partie, prendre soin de la fragilité. L’amour se manifeste à
travers les diverses tâches qu’en tant que citoyens, nous sommes invités à accomplir. Être
chrétien implique lutter pour la dignité de nos frères. C’est pourquoi le chrétien est toujours
invité à laisser de côté, ses aspirations, ses envies, ses désirs de toute puissance. »
Le Pape François met par ailleurs en garde contre « la tentation du ‘‘service’’ qui
‘‘se’’ sert des autres, qui vise comme intérêt le bénéfice des ‘‘miens’’, au nom de ce qui est
‘‘nôtre’’ et qui génère une dynamique d’exclusion. La prise en charge mutuelle par amour ne
vise pas à asservir, au contraire. Voilà pourquoi, le service n’est jamais idéologique,
puisqu’il ne sert pas les idées, mais les personnes.»

Questions
1. Apprendre à me mettre au service des autres sans rien attendre en retour est un défi. Ai-
je déjà réussi à le vivre ? Comment le vivre chaque jour ? Comment le Seigneur peut-il
m’accompagner dans cet apprentissage ?
2. Quels sont mes aspirations, mes envies, mes désirs de toute puissance que je suis invitée
à mettre de côté pour mieux aimer ? Pourquoi la lutte pour la dignité de mes frères est la
principale voie vers la sainteté ?
3. L’Eucharistie et la confession me sont données pour purifier mon cœur et m’apprendre à
aimer qui je suis et ce que je fais et les personnes autour de moi. A quel rythme est-ce
que je reçois ces sacrements ? Comment découvrir plus profondément le sens des
sacrements ?

Le mot de la fin
« L’amour est un service concret que nous rendons aux autres, a poursuivi François, un
service humble, fait dans le silence et le secret. Cela implique de mettre à disposition les
dons que l’Esprit Saint nous a faits, pour que la communauté puisse croître. Cet amour
s’exprime aussi dans le partage des biens matériels avec ceux qui sont le plus dans le
besoin. [...] Jésus nous invite enfin à confesser nos manquements et à prier les uns pour les
autres, afin que nous sachions pardonner avec le cœur, s’oublier soi-même et suivre le Christ
sur la voie du service »
Présentation de l’Exhortation sur la famille du Pape François

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« Que vos gestes, vos regards soient toujours le reflet de vos âmes »

Saint Jean-Paul II –Message aux jeunes de France 1er juin 1980

Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (Ph 2, 1-15)

S’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on
s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et
de la compassion, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le
même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. Ne soyez jamais intrigants ni
vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que
chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des
autres. Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la
condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est
anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu
homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la
croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin
qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue
proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père. Ainsi, mes bien-aimés,
vous qui avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et profond respect ; ne le
faites pas seulement quand je suis là, mais encore bien plus maintenant que je n’y suis pas.
Car c’est Dieu qui agit pour produire en vous la volonté et l’action, selon son projet
bienveillant. Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et
purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération tortueuse et
pervertie où vous brillez comme les astres dans l’univers, en tenant ferme la parole de vie.

Homélie du Cardinal Sarah à Vézelay, le 31 octobre 2016

« Le but de la Route est de réaliser ce que vous appelez votre « unité de vie » : il
s’agit de
mettre en cohérence vos désirs profonds et légitimes et la Volonté de Dieu sur votre vie.
Parlons de la cohérence : je prends un exemple : je suis scout, et j’ai prononcé ma
promesse : si j’ai fait la fête du samedi soir jusqu’au dimanche matin et que j’ai raté la
messe du dimanche, je peux dire que j’ai mis le Christ à la porte de ma vie. Oui, mes actes
sont-ils en cohérence avec la loi scoute ? Cette relecture spirituelle, vous pouvez la faire
avec le parrain routier et avec le Père spirituel, et vous savez qu’il existe un sacrement pour
vous réconcilier avec Dieu et avec vos frères ; c’est celui que nous avons célébré hier soir :
le sacrement de Pénitence, ou de la confession.
Au sujet de la Messe, et donc de la Communion eucharistique, puissiez-vous dire,
comme Guy de Larigaudie : « Sur la Route de ma vie, la communion quotidienne a été pour
moi, chaque matin, le bain d'eau vive qui affermit et détend tous les muscles, le repas
substantiel avant l'étape, le regard de tendresse qui donne hardiesse et confiance ». »

Questions

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1. Comment est-ce que je mets le Christ au centre de ma vie ? Comment puis-je faire pour
suivre davantage l’exemple du Christ dans ma vie quotidienne ? Quels efforts concrets
puis je me fixer ?
2. Quelles sont les dernières fois où j’ai senti que j’étais en décalage par rapport à mes
aspirations ? Quelles en sont les causes ? Comment puis-je y remédier pour ne pas
recommencer ? Comment puis-je m’appuyer sur le Christ pour m’aider ?
3. A quel point mon engagement scout, par ma promesse et ma progression, m’aide-t-il à
garder le cap dans ma vie ? Quels objectifs puis-je me fixer pour continuer d’affermir
cette unité à chaque moment de ma vie ?

Le mot de la fin
« Mangez ce pain des anges, et vous y trouverez la force pour mener les luttes intérieures,
les combats contre les passions et les épreuves, parce que Jésus Christ a promis à ceux qui
mangent la Sainte Eucharistie la vie éternelle et la Grâce nécessaire pour l’obtenir. Quand
vous serez entièrement consumé par ce feu eucharistique, alors vous pourrez, en pleine
conscience, remercier Dieu qui vous a appelés à faire partie de sa légion et vous goûterez
une paix que les gens, heureux ici-bas, n’ont jamais connue. Car le véritable bonheur, mes
jeunes amis, ne réside pas dans les plaisirs de ce monde, ni dans les choses terrestres, mais
dans la paix de la conscience: elle n’est donnée seulement qu’à ceux qui ont un cœur et un
esprit purs. »
Exhortation de Bienheureux Pier Giorgio Frassati

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Vie quotidienne

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Cinq objets pour bien vivre en famille
Pour symboliser ce qui est nécessaire à la vie d’une famille chrétienne, on pourrait retenir cinq
objets, parmi bien d’autres…

Une passoire. Ou plutôt trois passoires. Celles dont Socrate parlait un jour à quelqu’un qui voulait
lui rapporter quelque médisance. « Avant de parler, recommandait le vieux sage, il faut faire passer
ce que tu veux dire à travers les passoires de la vérité, de la bonté et de l’utilité : Es-tu sûr que c’est
vrai ? Est-ce bon ? Est-il utile de me le raconter ? » Ces trois passoires évitent de colporter des
rumeurs plus ou moins déformées, éliminent tout propos malveillant et tout bavardage sans intérêt,
pour retenir seulement ce qui, vérifié et inspiré par l’amour fraternel, revêt quelque importance.

Une ardoise, que l’on efface d’un coup d’éponge. Une ardoise, c’est le symbole d’un cœur qui sait
pardonner, et se donne sans compter. Le contraire d’une caisse enregistreuse. Se comporter comme
une caisse enregistreuse est une tentation fréquente ; on garde bien rangées dans un coin de sa
mémoire les listes de ses propres mérites et des offenses que l’on a subies : il y a les listes réservées
au conjoint, aux enfants, à la belle-famille... Avec le temps, la liste s’allonge et finit par sortir au
grand jour. Et ça fait très mal !

Un stéthoscope, ce précieux instrument qui permet d’écouter la respiration et le cœur des malades,
d’entendre ce qui est invisible pour les yeux.
Lorsqu’un de nos enfants raconte ce qui s’est passé à l’école, qu’une amie nous téléphone, ou que
nous nous retrouvons entre époux au soir d’une journée de travail, écoutons avec notre «
Stéthoscope intérieur », avec cette attention profonde qui ne s’arrête pas aux apparences. On dit
souvent que l’amour rend aveugle. C’est le contraire qui est vrai : l’amour authentique permet de
discerner des trésors cachés et de comprendre ce qui n’est exprimé qu’à demi-mots ; il va droit au
cœur, sans se laisser piéger par un premier coup d’œil hâtif et superficiel.

Un rouleau à pâtisserie, pas pour les scènes de ménage !, mais pour... la pâtisserie, parce que la
nourriture tient une place importante dans la vie familiale. Il n’est pas indifférent qu’elle soit bonne
ou mauvaise, préparée avec amour ou servie n’importe comment, partagée joyeusement autour
d’une même table ou avalée à la hâte devant le réfrigérateur. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la
cuisine est souvent le lieu des confidences et des conversations les plus spontanées.
Le rouleau à pâtisserie rappelle aussi que chacun est invité à mettre la main à la pâte. La maison
familiale n’est pas un hôtel-restaurant, où l’on se contente de glisser les pieds sous la table, mais un
lieu où l’on apprend dès le plus jeune âge à rendre service.

Une bougie enfin, parce qu’à l’ère de l’électricité, il s’agit d’un objet qui ne sert à rien, au sens
strict du terme. Sauf circonstances exceptionnelles, une bougie est inutile..., comme sont inutiles
tant de choses essentielles ! La beauté, par exemple, dont nous ne saurions pourtant nous passer. Et
le jeu, sans lequel l’enfant ne peut se construire. Et tout ce temps « perdu » à ne rien faire d’autre
qu’à savourer la joie d’être ensemble ! Et la prière, bien sûr, inutile et vitale. La bougie en est un
beau symbole : qu’est-ce que prier, en effet, si ce n’est brûler du temps pour Dieu et nous laisser
brûler par Lui ? Quand nous prions, nous sommes comme une bougie allumée au feu de l’Esprit
Saint, qui n’a rien d’autre à faire que de se laisser consumer.

D’après Christine PONSARD, dans Famille Chrétienne, n°1310, 22-28 février 2003

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- Est-ce que je prends soin de ma famille ? Est-ce important pour moi ?
- Est-ce que je donne le temps nécessaire à chacun de mes frères et sœurs ? mes parents ?
- Est-ce que je laisse une place à Dieu dans ma famille ?

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Seigneur, fais de moi un instrument de la paix

Seigneur, fais de moi un instrument de la paix,


Là où il y a la haine, que je mette l'Amour,
Là où il y a l'offense, que je mette le pardon,
Là où il y a la discorde, que je mette l'union,
Là où il y a l'erreur, que je mette la vérité,
Là où il y a le doute, que je mette la foi,
Là où il y a le désespoir, que je mette l'espérance,
Là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière,
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.

O Maître, que je ne cherche pas tant


A être consolé qu'à consoler,
A être compris qu'à comprendre,
A être aimé qu'à aimer.

Car c'est en donnant qu'on reçoit ,


C'est en s’oubliant qu'on trouve,
C'est en pardonnant qu'on est pardonné,
C'est en mourant qu'on ressuscite à l'éternelle vie.

- Est-ce que j’accepte d’être un instrument de paix où est-ce que je me complais dans les
ragots et les petites histoires/disputes ?
- Comment est-ce que je peux témoigner de la paix du Christ autour de moi ? Est-ce que la
messe peut me donner un élan nouveau chaque dimanche ?
- Comment est-ce que les trois vertus de ma promesse (Franchise, Dévouement, Pureté) se
retrouvent dans ce texte ? Quelle est ma mission de gui-aînée dans le monde ?

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Petites béatitudes

Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser.
Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière il leur sera épargné
bien des tracas.
Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d'excuses : ils
deviendront sages.
Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter : ils en apprendront des choses nouvelles.
Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux : ils seront
appréciés de leur entourage.

Heureux êtes vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les
choses sérieuses : vous irez loin dans la vie.
Heureux êtes vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace : votre route sera
ensoleillée.
Heureux êtes vous si vous êtes capables de toujours interpréter avec bienveillance les
attitudes d'autrui même si les apparences sont contraires : vous passerez pour des naïfs, mais
la charité est à ce prix.

Bienheureux ceux qui pensent avant d'agir et qui prient avant de penser : ils éviteront bien
des bêtises.
Heureux êtes vous si vous savez vous taire et sourire même lorsque on vous coupe la parole,
lorsque on vous contredit ou qu'on vous marche sur les pieds : l'Evangile commence à
pénétrer votre cœur.
Bienheureux surtout vous qui savez reconnaître le Seigneur en tous ceux que vous
rencontrez : vous avez trouvé la vraie lumière, vous avez trouvé la véritable sagesse.

Joseph Folliet.

- Est-ce que je suis d’accord avec chacune de ces béatitudes ?


- En les prenant une par une, comment je me situe par rapport à elles et dans quel direction
axer mes efforts ?
- Je peux choisir une ou deux béatitude que j’aime particulièrement, et essayer de faire des
efforts pour l’appliquer à ma vie.

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Ne rien faire d’extraordinaire, tout faire avec un amour
extraordinaire

Quand le Christ viendra nous juger, quel sera le critère du jugement ? La parabole du jugement
dernier répond : l’amour concret et personnel pour la personne humaine.

L’amour chrétien est "l’impossible possibilité" de voir le Christ dans un homme sans tenir compte
de son identité ou de sa qualité. C’est ce que Dieu dans Son plan mystérieux et éternel a décidé
d’apporter dans ma vie... pas comme une occasion pour moi d’accomplir une "bonne action", mais
comme le commencement d’une éternelle amitié avec Lui... L’amour est la merveilleuse découverte
de ce qui chez l’autre vient de Dieu.

Tournons-nous vers la Vierge Marie. Elle a enseigné à Jésus commet prier, comment lire, comment
tout faire. Elle nous enseigne aussi comment aimer et comment avoir le courage de partager, le
partage étant le plus grand signe d’amour. Nous ne pouvons partager que si nos vies sont pleines de
l’amour de Dieu et de nos cœurs purs.

Ne cherchez pas des actes spectaculaires, ce qui importe c’est le don de vous-même, c’est le degré
d’amour que vous mettez en chacun de vos gestes. Ce qui plaît à Dieu, ce n’est pas l’importance ou
le nombre de nos actions, mais l’intensité d’amour que vous mettez à les accomplir. A la mort...
nous ne serons pas jugés sur la somme de travail accomplis, mais sur le poids de l’amour que nous
y aurons mis.

Vous pouvez vous tuer à la tâche ; si elle n’est pas tissée d’amour, elle est inutile. Dieu n’a pas
besoin de notre travail. Soyez bienveillants dans vos actions. N’imaginez pas que vous êtes le seul à
être capable de faire un travail efficace, un travail qui vaille la peine d’être montré. Cela vous rend
dur dans votre jugement sur les autres qui n’auront pas les mêmes talents. Dieu ne vous
redemandera pas ce qu’il a donné à l’autre, et non ce qu’il a donné à vous ; alors, pourquoi
intervenir dans le plan de Dieu ?

Faites de votre mieux et pensez que les autres font de leur mieux pour le dessein de Dieu. (...) Ce
dont nous avons besoin, c’est de continuer à aimer. Comment une lampe brûle-t-elle ? Par l’apport
continuel de petites gouttes d’huile... Que sont ces gouttes d’huile dans notre lampe ? Elles sont les
petites choses de la vie de tous les jours : la fidélité, la ponctualité, les petites paroles de bonté,
simplement une pensée pour les autres, notre manière de faire silence, de regarder, de parler et
d’agir. Voilà les véritables gouttes d’amour qui font brûler notre vie d’une aussi vive flamme. Ne
cherchez pas Jésus très loin... Il est en vous. Entretenez la lampe et vous Le verrez. Et quand Il
viendra, allez à sa rencontre avec les vierges sages, la lampe sera remplie d’huile.
Mère Teresa

- Parfois ne fais je pas des choses simplement pour faire une BA, pas simplement pour reconnaître
en l’autre le Christ. Comment puis-je contrer cette tendance ?
- Est-ce que je pense régulièrement de l’amour dans chacun de mes gestes ? Pourquoi ?
- Parfois, ai-je tendance à penser que je suis la seule à penser aux autres ? Suis-je réaliste ?
- Est-ce que j’entretiens assez ma lampe intérieure, pour être capable de me donner ? Comment
pourrais-je m’améliorer ?

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Chaque geste peut devenir bonheur

- Comment est-ce que je prends le temps de me poser dans mon quotidien ?


- Quels sont les temps que je me réserve, dans le calme et le silence ? Quels sont ceux que
je réserve au Seigneur ?
- Suis-je capable d’admirer les grandes choses comme les petites choses ?
- Suis-je consciente que mon quotidien est rempli de petit bonheur ? Quels ont-ils été
aujourd’hui ?

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L’instant présent
L’instant présent est d’abord le point de contact avec la volonté divine. Quels que soient sa
forme et son contenu, il est, de par sa nature même, l’expression de la volonté de Dieu sur
nous. A cette minute précise, Dieu veut nous voir accomplir telle action qui, bien souvent,
ne sera ni extraordinaire ni grandiose, mais banale et infime, et dont la seule valeur sera
d’être la volonté de Dieu. Mais précisément, cette volonté n’est elle pas suffisante ?

Non seulement l’instant présent nous traduit la volonté divine, mais encore il nous livre la
présence de Dieu. Si à tel moment le Seigneur nous demande d’être à telle place,
accomplissant telle action, c’est parce qu’il nous attend là. A ce point précis, nous le
rencontrons, et si nous le cherchons ailleurs, nous le manquerons. Il nous attend là pour se
donner à nous, pour se communiquer tout entier. Précisons que l’instant présent nous livre la
volonté et la présence de Dieu en ce sens que le lieu cesse d’être important, et que seule
compte la présence de Dieu ; car c’est en tous temps et en tous lieux, le temps et le lieu de
lui rendre grâce. En tous temps il y a lieu de rendre grâce au Présent de Dieu, à son instant
éternel qui nous sauve de la durée, du temps.

D’après Victor Sion, La grâce de l’instant présent la chance du chrétien

Quelques pistes de réflexion pour avancer


- Quelle attention j’accorde à l’instant présent ?
- M’arrive-t’il durant mes journées de penser à Jésus vivant et présent à mes côtés ?
- M’arrive-t’il de trop penser à des erreurs passées, alors qu’elles ne m’appartiennent
plus ? Elles sont brûlées dans le feu dévorant de la Miséricorde divine.
- Quelle attention j’accorde à la personne qui est en ce moment auprès de moi ?

Pour prendre un temps de méditation


Cette semaine, nous te proposons de répéter plusieurs fois par jours cette prière de Jésus : «
Jésus, Fils du Dieu Vivant, aie pitié de moi pécheur ».

Tu peux méditer quelques instants cette phrase du Bienheureux Jean XXIII : « Le passé à la
Miséricorde, l’Avenir à la Providence, le présent à l’Amour »

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Donne ce que tu as, c’est l’essentiel !
Parole de Dieu (Marc 12, 41-44)
S'étant assis devant la salle du trésor, Jésus regardait comment la foule déposait des pièces
de bronze dans le trésor, et beaucoup de riches déposaient beaucoup. Une veuve, une
mendiante, vint et déposa deux piécettes.
Jésus appela ses disciples et leur dit : “Amen je vous le dis : cette veuve mendiante a déposé
plus que tous ceux qui déposent dans le trésor. Car tous ces gens déposent ce qui leur est
superflu, tandis que celle-ci a pris de son indigence pour déposer tout ce qu'elle avait, sa vie
tout entière.

Epître de Saint Paul aux Colossiens (3, 12)

Ainsi, puisque Dieu vous a choisis pour lui appartenir et qu'il vous aime, revêtez-vous
d'ardente bonté, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience ; supportez-vous les
uns les autres, et si l'un de vous a quelque chose à reprocher à un autre, pardonnez-vous
mutuellement ; le Seigneur vous a pardonné : vous aussi, pardonnez-vous de la même
manière. Et, par-dessus tout cela, revêtez-vous de l'amour qui est le lien par excellence. Que
la paix instaurée par le Christ gouverne vos décisions. Car c'est à cette paix que Dieu vous a
appelés pour former un seul corps. Soyez reconnaissants.
Que la Parole du Christ réside au milieu de vous dans toute sa richesse : qu'elle vous inspire
une pleine sagesse, pour vous instruire et vous avertir les uns les autres ou pour chanter à
Dieu de tout votre cœur des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés par l'Esprit afin
d'exprimer votre reconnaissance à Dieu. Dans tout ce que vous pouvez dire ou faire, agissez
au nom du Seigneur Jésus, en remerciant Dieu le Père par lui.

Méditation

On pourrait penser que donner son temps, c’est ce qu’il y a de plus facile, car on en
possède en abondance. Et pourtant dès qu’on essaye, on trouve plein d’excuses pour éviter
de prendre un peu de notre précieux temps pour rendre un service, pour faire une visite ou
pour passer un coup de fil. Et puis à quoi bon donner son temps, qui n’apporte rien de
concret aux autres, alors qu’il semble bien plus utile de signer un chèque ou de donner des
vêtements, des livres et des meubles ?
Mais si on réfléchit deux minutes, dans nos vies d’étudiantes ou de jeunes
professionnelles, le temps est peut-être ce que l’on a de plus précieux. Et c’est pour cela que
l’on est si réticente à le sacrifier. Comme pour la pauvre veuve de l’Evangile selon saint
Marc, il nous est très difficile de donner le peu qui nous reste, et pourtant c’est là le cœur de
la charité chrétienne. L’importance du don de son temps réside dans le fait que c’est un acte
unique et irremplaçable : c’est toi, avec ta joie, ton sourire, ta force, qui vas prendre une
heure, une journée, une semaine pour aider telle personne qui en a besoin, et ça n’a rien à
voir avec un chèque que n’importe qui aurait pu faire. En effet, as-tu déjà remarqué à
combien cela faisait plaisir à ta grand-tante, au SDF en bas de chez toi, à ton amie qui a
besoin de réconfort, que tu leur accordes un peu de ton temps ? Et ne t’es-tu jamais dit :
mais il suffisait de cela ?! La simplicité du don n’en fait pas un acte radin. Bien au contraire,
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c’est souvent ce qui fait sa beauté, car c’est un don qui vient du cœur. Et il reflète le principe
scout de faire avec ce que l’on a, dans la simplicité des moyens !
Mais comment trouver du temps à donner quand on en a si peu ? That is the
question… Il est très important de savoir hiérarchiser et planifier son temps disponible, afin
de ne pas se surcharger d’engagements et de faire les choses à moitié. Le moment est peut-
être venu de demander à l’Esprit Saint de m’éclairer sur mes priorités et sur ce qui fait le sel
de ma vie. Car ce n’est qu’ainsi qu’on parviendra à être pleinement à ce que l’on fait et à
donner du temps en totale gratuité, sans regretter ou sans y aller à reculons. Nous ne
sommes pas des superhéros et l’exigence à laquelle Saint Paul nous exhorte dans l’épître
aux Colossiens n’est réalisable que si on prend le temps de faire un peu le tri dans nos
occupations.

Pistes de réflexion
1. Quelles sont mes priorités ? Le travail, les moments en famille ou avec mes vrais amis,
mon engagement de cheftaine, ma santé, ma vie de prière et le service des autres sont-ils
noyés au milieu des mondanités avec mes « relations » ou du temps perdu sur mon
téléphone ?
2. Quelle importance a le service dans ma vie ? Comment faire pour me mettre au service
des autres en étant pleinement à ce que je fais et en aimant le service que j’ai choisi
3. Comment puis-je donner de mon temps à Dieu ? Quelle est la place de ma vie spirituelle
dans la hiérarchie de mes priorités ?

Le mot de la fin

Seigneur, ouvre nos yeux, que nous te reconnaissions dans nos frères et sœurs.
Seigneur, ouvre nos oreilles, que nous entendions les appels de ceux qui ont faim, de ceux
qui ont froid, de ceux qui ont peur Et que l'on opprime ; ô Seigneur, ouvre nos cœurs, que
nous aimions les uns les autres comme tu nous aimes.
Renouvelle en nous ton Esprit, Seigneur, rends-nous libres et unis.
Amen
Mère Teresa

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Défauts & vertus

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Les outils du charpentier
Il y avait une fois, il y a bien longtemps de cela, dans un petit village nordique, un atelier de
charpentier. Un jour que le Maître était absent les outils se réunirent en grand conseil sur
l’établi. Les conciliabules furent longs et animés, ils furent même véhéments. Il s’agissait
d’exclure de la communauté des outils un certain nombre de membres.

L’un prit la parole : « Il nous faut, dit-il, exclure notre sœur la scie, car elle mord et elle
grince des dents. Elle a le caractère le plus grincheux du monde. »

Un autre dit : « Nous ne pouvons conserver parmi nous notre frère le rabot qui a le caractère
tranchant et qui épluche tout ce qu'il touche ».

« Quant au frère marteau, dit un autre, je lui trouve le caractère assommant. Il est tapageur.
Il cogne toujours et nous tape sur les nerfs. Excluons-le ».

« Et les clous ? Peut-on vivre avec des gens qui ont le caractère aussi pointu ? Qu'ils s'en
aillent! Et que la lime et la râpe s'en aillent aussi. A vivre avec elles, ce n'est que frottement
perpétuel. Et qu'on chasse le papier de verre dont il semble que la raison d'être dans cet
atelier soit de toujours froisser ! »

Ainsi discouraient en grand tumulte les outils du charpentier. Tout le monde parlait à la fois.
L'histoire ne dit pas si c'était le marteau qui accusait la scie et le rabot la lime, mais il est
probable que c'était ainsi, car à la fin de la séance, tout le monde se trouvait exclu.

La réunion bruyante prit fin subitement par l’entrée du charpentier dans l’atelier. On se tut
lorsqu'on le vit s'approcher de l'établi. Il saisit une planche et la scia avec la scie qui grince.
La rabota avec le frère rabot au ton tranchant qui épluche tout ce qu'il touche. Le frère
ciseau qui blesse cruellement, notre soeur la râpe au langage rude, le frère papier de verre
qui froisse, entrèrent successivement en action. Le charpentier prit alors nos frères les clous
au caractère pointu et le marteau qui cogne et fait du tapage. Il se servit de tous ses outils au
méchant caractère pour fabriquer un berceau. Pour accueillir l'enfant à naître. Pour accueillir
la Vie.

- Et moi, est ce que je grince, j’ai le langage rude, je blesse ?


- Est-ce que je cherche parmi les autres ceux qui seraient ces outils, à exclure ?
- Comment, dans notre imperfection, Dieu peut-il en chacun d’entre nous trouver le bon
pour donner la Vie ?

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La faiblesse

« Il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan chargé de me souffleter – pour
que je ne m’enorgueillisse pas ! – Par trois fois j’ai prié le Seigneur pour qu’il me délivre.
Mais Il m’a déclaré : ma grâce te suffit : « car la puissance se déploie dans la faiblesse. »
C’est donc de grand cœur que je me glorifierai surtout de mes faiblesses, afin que repose sur
moi la puissance du Christ. Car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. »
2ème lettre de Saint Paul aux Corinthiens 12, 7-10

« Ce que dit Saint Paul, c’est qu’il en fut, non pas comme il l’aurait souhaité, mais comme
Dieu l’a jugé bon et que le rejet de sa demande aura été le véritable exaucement de sa prière.
La blessure dont il aura voulu guérir, non pour ses aides et son confort, mais parce qu’il la
percevait comme un obstacle ou une difficulté pour l’accomplissement de sa tâche, aura été,
par la grâce de Dieu, source de force et d’actif surcroît – dans l’acceptation même de sa
vulnérabilité maintenue. »
Jean-Louis Chrétien, Pour reprendre et perdre haleine

Pistes de réflexion
- Quelle est la différence entre une faiblesse et une faute ?
- Quelles sont mes faiblesses ?
- Ai-je le courage de reconnaître mes propres limites vis-à-vis de moi-même ? Et face aux
autres ?
- Comment puis-je m’appuyer sur ma famille, mes amis, ma maîtrise, pour suppléer mes
faiblesses ?
- Quelle place laisser à la faiblesse dans l’idéal scout ?
- Comment tirer profit de mes faiblesses ? Quelle force en tirer ?
- Comment dans la pédagogie scoute peut-on prendre en compte la fragilité propre de
chaque enfant qui m’est confié ?
- « Heureux les pauvres de cœur, le royaume des cieux est à eux » : comment est-ce que je
comprends cette béatitude ?
- Comment Dieu peut utiliser ma faiblesse pour m’aider à devenir un sage ?

« Je sais que la grandeur de l’homme est sa fidélité, connaissant ma faiblesse, je demande à


Dieu sa grâce et m’engage à vivre en guide aînée porteuse de lumière »
Extrait du cérémonial de la parole de feu

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La cruche fissurée

Un vendeur d’eau, chaque matin, se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, part vers la
ville distribuer l’eau à ses clients.

Une des cruches, fissurée, perd de l’eau ; l’autre toute neuve rapporte plus d’argent. La
pauvre fissurée se sent inférieure. Elle décide, un matin, de se confier à son maître.
« Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds de l’argent à cause de moi, car
je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. Pardonne mes faiblesses »

Le lendemain, en route vers la rivière, notre maître interpelle la cruche fissurée et lui dit :
- Regarde au bord de la route...
- C’est joli, c’est plein de fleurs, répond la cruche.
- C’est grâce à toi, réplique le maître. C’est toi qui, chaque matin, arroses le bas-côté de la
route ! Quelqu’un a semé des graines tout le long de la route, et toi, sans le savoir et sans
le vouloir, tu les arroses chaque jour...

Ne l’oublions jamais, nous sommes toutes un peu fissurées. Mais Dieu, si nous le lui
demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses.

Pistes de réflexion
- Ai-je conscience que je suis également porteuse de cette eau qui arrose et fait fleurir les
déserts ?
- Je ne suis pas parfaite, mais est ce que j’offre ces fissures au Seigneur ? Je peux prendre
un temps pour réfléchir à mes « fissures », ces faiblesses qui me caractérisent, et trouver
quelque chose de beau dans chacune d’entre elles.
- Est-ce que je vais de l’avant ? Est-ce que je suis remplie d’espérance au point de me
souvenir que rien n’est impossible à Dieu ?

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Les trois tamis

Un jour, un homme vint trouver le philosophe Socrate et lui dit :


- Écoute, Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s'est conduit.
- Je t'arrête tout de suite, répondit Socrate. As tu songé à passer ce que tu as à me dire au
travers des trois tamis ?
Et comme l'homme le regardait d'un air perplexe, il ajouta :
- Oui, avant de parler, il faut toujours passer ce qu'on a à dire au travers des trois tamis.
Voyons un peu ! Le premier tamis est celui de la vérité. As-tu vérifié que ce que tu as à me
dire est parfaitement exact ?
- Non, je l'ai entendu raconter et...
- Bien ! Mais je suppose que tu l'as au moins fait passer au travers du second tamis, qui est
celui de la bonté. Ce que tu désires me raconter, est-ce au moins quelque chose de bon ?
L'homme hésita, puis répondit :
- Non ce n'est malheureusement pas quelque chose de bon, au contraire...
- Hum ! dit le philosophe. Voyons tout de même le troisième tamis. Est-il utile de me
raconter ce que tu as envie de me dire ?
- Utile ? Pas exactement...
- Alors, n'en parlons plus ! dit Socrate. Si ce que tu as à me dire n'est ni vrai, ni bon, ni utile,
je préfère l'ignorer. Et je te conseille même de l'oublier...

- Est-ce que j’ai tendance à raconter, colporter des rumeurs plus ou moins vraies ?
- Comment est-ce que je pourrais moi aussi, utiliser la technique des trois tamis ?

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Les deux loups

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Les clous dans la barrière

Il était une fois un garçon avec un sale caractère. Son père lui donna un sachet de clous
et lui dit d'en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu'il perdrait patience et se
disputerait avec quelqu'un. Le premier jour il en planta 37 dans la barrière. Les semaines
suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés dans la barrière diminua jour
après jour : il avait découvert que c'était plus facile de se contrôler que de planter des clous.

Finalement, arriva un jour où le garçon ne planta aucun clou dans la barrière. Alors il
alla voir son père et il lui dit que pour ce jour il n'avait planté aucun clou. Son père lui dit
alors d'enlever un clou dans la barrière chaque fois qu’il n'aurait pas perdu patience. Les
jours passèrent et finalement le garçon pu dire à son père qu'il avait enlevé tous les clous de
la barrière.

Le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit: « Mon fils, tu t'es bien comporté,
mais regarde tous les trous qu'il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais comme avant.
Quand tu te disputes avec quelqu'un et que tu lui dis quelque chose de méchant, tu lui laisses
une blessure comme celle-là. Tu peux planter un couteau dans un homme et, après, le lui
retirer, mais il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t'excuseras, la
blessure restera. Une blessure verbale fait aussi mal qu'une blessure physique. Les amis sont
des bijoux rares, ils te font sourire et t'encouragent. Ils sont prêts à t'écouter quand tu en as
besoin, ils te soutiennent et t'ouvrent leur cœur. »

Pistes de réflexion
- Est-ce qu’il m’arrive aussi de m’énerver, de perdre patience ? Quelles sont les situations
qui me font particulièrement sortir de mes gonds ?
- Comment apprendre à être plus patiente, à endurer les affronts sans m’énerver ?
Comment m’empêcher de dire des méchancetés que je pourrais regretter ensuite ?
- Quels sont les clous qui me blessent et que je voudrais ôter de ma vie ? Est-ce que je
retrouve dans ma vie des examples de « trous dans la barrière » ?

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La jalousie
« Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain,
ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, rien de ce qui est à ton prochain. » (Ex
20,17)
« L’œil jaloux n’est pas satisfait de sa part, la cupidité dessèche l’âme. » (Si 14, 9)
« La lampe du corps, c’est l’œil. Donc si ton nom est sains, ton corps tout entier sera
lumineux. » (Mt 6,22)
« Pilate se rendait bien compte que c’était pas jalousie que les grands prêtre l’avaient livré. » (Mc
15,10)

La convoitise détruit l'humain de l'intérieur. Elle convoitise conduit la personne à mesurer


son existence à l'aune de ce qu'elle possède, et à ne considérer l'autre que par ses avoirs. Elle est un
orgueil qui cherche à dominer, accaparer, exclure. Elle est une maladie qui considère le frère
comme un concurrent, le prochain comme un objet, et l'objet comme une idole. Comme toutes les
idolâtries, la convoitise débouche sur une impasse.
S'il veut devenir grand, riche, et fort comme son voisin, l'homme trouvera toujours un voisin
plus grand, plus riche et plus fort que lui. Toutes les écoles de sagesse rappellent que le vrai riche
n'est pas celui qui a beaucoup d'argent, mais celui qui est heureux de ce qu'il a, et qui est
reconnaissant de ce qu'il possède.
Un proverbe de la Bible dit « Un cœur calme est la vie du corps, mais la convoitise est la
carie des os ». Nous savons combien la convoitise qui se cache derrière les mots jalousie, rancune,
amertume, aigreur... est véritablement une carie qui ronge et qui détruit, alors qu'elle est
parfaitement vaine. Elle ressemble à un individu qui se déplace au milieu des autres en fermant la
main de façon qu'on ne puisse savoir ce qu'elle contient. Il excite leur curiosité en disant : Devinez
ce qu'il y a dans ma main ? Ne le voulez-vous pas ? Chacun des auditeurs se dit qu'elle contient et
cache justement ce dont il a envie, et tous le suivent. Lorsque le tentateur finit par ouvrir la main...
elle est vide !
Il n’y a qu'un seul antidote à la convoitise : la reconnaissance. C'est en s'enracinant dans la
libération que Dieu offre que nous devenons reconnaissants pour tout ce que nous avons, et que
nous éteignons en nous la convoitise. Pour ne pas convoiter, il faut guérir son regard, apprendre à
aimer ce qu'on a, et rendre grâces à Dieu en toutes choses.

"L'envie est la racine de tous les maux ; elle est une source de désastres, une pépinière de
péchés, une matière à fautes. De là découle la haine, de là procède l'animosité. C'est l'envie qui
enflamme la cupidité ; cet homme ne sait plus se contenter de ce qu'il possède parce qu'il en voit un
autre plus riche que lui. C'est l'envie qui allume l'ambition à l'aspect d'un rival plus élevé en
honneurs. C'est l'envie qui, aveuglant notre intelligence et tenant notre âme sous le joug, nous fait
mépriser la crainte de Dieu, négliger les enseignements du Christ et oublier le jour du jugement. Par
elle, l'orgueil s'enfle, la cruauté s'emporte, la perfidie prévarique, l'impatience s'agite, la discorde
sévit, la colère bouillonne. Une fois asservi à cette domination étrangère, l'homme n'est plus capable
de se contenir ni de se gouverner. On brise dès lors le lien de la paix du Seigneur ; on viole tous les
devoirs de la charité fraternelle ; on corrompt la vérité par un mélange adultère ; on déchire l'unité ;
on se précipite dans l'hérésie et dans le schisme, en décriant les prêtres, en jalousant les évêques...
ou bien en refusant d'obéir à un chef. De là les oppositions, les révoltes : l'envie va se transformer
en orgueil ; elle fait d'un rival un pervers; et ce que l'on poursuit dans les autres, c'est moins la
personne que sa fonction" (De Zelo et livore, VI).

L'homme connut Eve, sa femme; elle conçut et enfanta Caïn et elle dit : J'ai acquis un homme de
par Yahvé. Elle donna aussi le jour à Abel, frère de Caïn. Or Abel devint pasteur de petit bétail et
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Caïn cultivait le sol. Le temps passa et il advint que Caïn présenta des produits du sol en offrande à
Yahvé, et qu'Abel, de son côté, offrit des premiers-nés de son troupeau, et même de leur graisse. Or
Yahvé agréa Abel et son offrande. Mais il n'agréa pas Caïn et son offrande, et Caïn en fut très irrité
et eut le visage abattu. Yahvé dit à Caïn : Pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ?
Si tu es bien disposé, ne relèveras-tu pas la tête ? Mais si tu n'es pas bien disposé, le péché n'est-il
pas à la porte, une bête tapie qui te convoite, pourras-tu la dominer ? Cependant Caïn dit à son
frère Abel : Allons dehors, et, comme ils étaient en pleine campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel
et le tua. Gn (4, 1)

Ce passage la Bible nous révèle les conséquences de la jalousie.


La jalousie est un sentiment qui semble anodine mais qui fait beaucoup de dégâts : dans l’Eglise de
Christ, dans les foyers et les familles, dans les entreprises,… La jalousie bloque le progrès, la
prospérité la vie, en un mot la Bénédiction de Dieu pour nous. Il nous exhorte à faire attention à la
façon dont nous donnons les offrandes à Dieu.
Caïn avait le privilège d’être ainé, mais il était quand même jaloux de son frère Abel. Caïn
avait fermé les yeux sur les privilèges et les Grâces de Dieu dans sa vie, et les a plutôt ouverts sur
ceux d’Abel son frère. C’est ainsi que le sentiment de jalousie s’installa en lui.
Bien aimés, la jalousie prend place progressivement dans le cœur de l’homme : tout
commence par des sentiments négatifs, ensuite vient la colère, puis le changement de l’aspect du
visage et enfin les paroles dures (dénigrement, plainte,…). Ce sentiment nait très souvent lorsque
nous commençons à nous comparer aux autres. Le jaloux cherche toujours à dénigrer sn prochain, il
ment, peut tuer ou empoisonner une relation ; il voit le mal partout.
J’ai exercé mon ministère pendant 22 ans mais je n’ai jamais vu quelqu’un m’approcher
pour confesser le péché de jalousie : c’est un péché que les gens camoufle. Bien aimés, la jalousie
bloque le bien chez les autres et même chez le jaloux. Elle est comme un lion qui rode autour du
jaloux cherchant une occasion pour le dévorer. Lorsqu’un tel sentiment veut s’installer dans notre
cœur, nous devons prier et sincèrement pour le frère ou la sœur dont nous sommes jaloux, et
demander à l’Eternel Dieu de nous délivrer. Frères et sœurs, ne laissons point de tels sentiments
s’installer en nous.
Docteur Révérend Emmanuel Tshilenga

- En ai-je déjà voulu à quelqu’un par jalousie ?


- La jalousie a-t-elle dégradé certaines de mes amitiés ? Modifié mon comportement par rapport à
quelqu'un ?
- Est-ce que je me rend compte lorsque je suis jalouse ? Est-ce que j’essaye de m’en défaire ?
- Est-ce que je sais me contenter de ce que je possède, accepter de n’avoir pas toujours mieux que
les autres ? Suis-je consciente de mes propres talents ? Est ce que je sais reconnaitre ceux des
autres en tant que tels ?
- Est-ce que je sais me détacher de l’apparence, estimer les autres pour ce qu’ils sont, et non pour
ce qu’ils portent et pour les amis qu’ils ont ?

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La fidélité

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La fidélité et la persévérance

« Vous n’êtes pas appelées à réussir mais à être fidèles »


Sainte Mère Térésa
« Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la
patience, la bonté, la bénignité, la fidélité. » Galates

Fidélité dans nos petites actions du quotidien


« Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai
beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur. »

La fidélité des engagements s’apprend même dans les toutes petites choses du
quotidien: faire ce que l’on a dit, à sa famille, sa sœur qui a besoin d’aide pour relire un
mémoire, son voisin pour garder les clés le temps que l’agent EDF passe... La vie est faite
de petits exercice de fidélité pour s’attacher à celui que rien ne dépasse.

- Comment est-ce que je vis mes engagements au quotidien ?


- Quel retour sur mon aventure de cheftaine, la manière que j’ai eu de vivre cette
expérience ? Quelle fidélité pour l’année prochaine ?

Fidélité dans notre prière


« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure »

Il y a trois obstacles à la persévérance dans la prière:


1. Le temps : le temps qui passe trop vite la journée, trop lentement dans la prière ou
encore qui est trop dur (avec les épreuves).
2. Le silence de Dieu : souvent, l’on peut considérer que Dieu nous a abandonnées car
nous n’entrevoyons aucune réponse. Le silence effraie. Mais il faut persévérer, il peut
être une étape vers une réponse !
3. Le rejet des hommes: quelle tentation ! Entre le silence et le désespoir de ne pouvoir y
arriver, on peut être tentées de se dire, comme souvent « à quoi bon prier? ». Même si
l’action est importante, il faut pouvoir dire « j’ai fait de mon mieux et maintenant je
laisse faire Dieu ».

- Quels sont mes remèdes dans le découragement ?

Fidélité dans nos grands projets


« La charité est patiente »

« Ne vous imaginez pas que l’Amour, pour être vrai, doit être extraordinaire. Ce dont
on a besoin, c’est de continuer à aimer. Comment une lampe brille-t-elle, si ce n’est pas par
l’apport continuel de petites gouttes d’huile ? Qu’il n’y ait plus de gouttes d’huile, il n’y
aura plus de lumière, Et l’époux dira : «je ne te connais pas.» Mes amis, que sont ces
gouttes d’huile dans nos lampes ? Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours : La

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joie, la générosité, les petites paroles de bonté, l’humilité et la patience, simplement aussi
une pensée pour les autres, Notre manière de faire silence, d‘écouter, de regarder, de
pardonner, de parler et d’agir. Voilà les véritables gouttes d’Amour qui font brûler toute une
vie d’une vive flamme. Ne cherchez donc pas l’Amour au loin ; Il n’est pas que là-bas, il est
en vous. Entretenez bien la lampe et vous le verrez. »
Sainte Mère Térésa

- Est-ce que je crois que la fidélité se construit toute la vie ? Quelles sont mes gouttes
d’amour ?

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Le jeune homme et l’ermite

Un jour, un jeune homme vint chez un ermite et lui dit :


- Je suis déçu de mon Eglise et je cherche une communauté parfaite ».

Alors le vieillard le conduisit vers sa vieille chapelle et lui dit :


- Que vois-tu sur ces vieux murs ?
- De la mousse et de mauvaises herbes, répondit le jeune homme surpris.
- Tu vois, continua l’ermite, Dieu habite pourtant cet endroit. Il en est ainsi de l’Eglise.
Elle ne peut être ni parfaite, ni pure, car elle est faite d’hommes. Toi aussi tu es un
homme, et même si tu découvres la communauté parfaite, elle ne le sera plus dès l’instant
où tu y entreras.
Apologue des Pères de l’Eglise

Dieu, donne-nous la grâce d’accepter avec sérénité les choses qui ne peuvent être changées,
Le courage de changer celles qui devraient l’être,
Et la sagesse d’en connaître la différence.
Reinhold Niebuhr

Pistes de réflexion
- Parfois mes amis me déçoivent. Avant de m’emporter en leur reprochant leur erreur,
n’est-il pas bon de me rappeler que je ne suis pas parfaite non plus ?
- Est-ce que j’essaie de changer les gens qui m’entourent, ou les situations qui ne
dépendent pas de moi ? Ai-je tendance à rechercher la perfection ? Est-ce possible en
réalité ?
- Et dans l’Eglise, vois-je des imperfections ? Suis-je parfois déçue par le clergé ou les
laïcs de ma communauté ? Comment accepter l’imperfection humaine ?
- Les liens qui se tissent, les choses qui s’accomplissent ne sont pas parfaites, loin de là. Ils
sont humains. Et pourtant, ne m’apportent-ils pas de réelles joies par moments ?

Prends les choses telles qu’elles sont et non telles que tu voudrais qu’elles soient.

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L’écoute

Extrait de l’Ancien Testament, Rois, 3, 5:9

A Gabaon, Yahvé apparut la nuit en songe à Salomon. Dieu dit : " Demande ce que je dois te
donner. "
Salomon répondit : " Tu as témoigné une grande bienveillance à ton serviteur David, mon père, et
celui-ci a marché devant toi dans la fidélité, la justice et la droiture du cœur ; tu lui as gardé cette
grande bienveillance et tu as permis qu'un de ses fils soit aujourd'hui assis sur son trône.
Maintenant, Yahvé mon Dieu, tu as établi roi ton serviteur à la place de mon père David, et moi, je
suis un tout jeune homme, je ne sais pas agir en chef. Ton serviteur est au milieu du peuple que tu as
élu, un peuple nombreux, si nombreux qu'on ne peut le compter ni le recenser. Donne à ton
serviteur un cœur qui écoute, pour gouverner ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal, car
qui pourrait gouverner ton peuple, qui est si grand ? "

Benoit XVI au sujet de ce passage :

« En réalité, il me semble qu'est résumée dans la prière de Salomon pour « un cœur qui écoute »
toute la vision chrétienne de l'homme. L'homme n'est pas parfait en soi, l'homme a besoin de la
relation, il est un être en relation. Ce n'est pas son cogito qui peut cogitare toute la réalité. Il a
besoin de l'écoute, de l'écoute de l'autre, et surtout de l'Autre avec un A majuscule, de Dieu. Ce n'est
qu'ainsi qu'il se connaît lui-même, ce n'est qu'ainsi qu'il devient lui-même.
Saint Luc présente Marie précisément comme la femme dont le cœur est à l'écoute, qui est plongée
dans la Parole de Dieu, qui écoute la Parole, la médite, la compose et la conserve, la garde dans son
cœur. Les pères de l'Eglise disent qu'au moment de la conception du Verbe éternel dans le sein de la
Vierge, l'Esprit Saint est entré en Marie par son oreille. Dans l'écoute, elle a conçu la Parole
éternelle, elle a donné sa chair à cette Parole. Et elle nous dit ainsi ce que signifie avoir un cœur à
l'écoute. »

Que veut dire « écouter » ?

Écouter est, peut-être, le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un.
C'est lui dire, non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps :
« Tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là, tu vas m'enrichir car tu
es ce que je ne suis pas… »
Écouter, c'est commencer par se taire…
Écouter, c'est commencer par arrêter son petit cinéma intérieur, son monologue portatif, pour se
laisser habiter par l'autre. C'est accepter que l'autre entre en nous-même comme il entrerait dans
notre maison et s'y installerait un instant, en prenant ses aises.
Écouter, c'est vraiment laisser tomber ce qui nous occupe pour donner tout son temps à l'autre. C'est
comme une promenade avec un ami : marcher à son pas, proche mais sans gêner, se laisser conduire
par lui, s'arrêter avec lui, repartir, pour rien, pour lui.
Écouter, ce n'est pas chercher à répondre à l'autre, sachant qu'il a en lui-même les réponses à ses
propres questions. C'est refuser de penser à la place de l'autre, de lui donner des conseils, et même
de vouloir le comprendre.
Écouter, c'est accueillir l'autre avec reconnaissance tel qu'il se définit lui-même, sans se substituer à
lui pour lui dire ce qu'il doit être. C'est être ouvert positivement à toutes les idées, à tous les sujets, à
toutes les expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger, laissant à l'autre le temps et
l'espace de trouver la voie qui est la sienne.

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Écouter, ce n'est pas vouloir que quelqu'un soit comme ceci ou comme cela, c'est apprendre à
découvrir ses qualités qui sont en lui spécifiques. Etre attentif à quelqu'un qui souffre, ce n'est pas
donner une solution ou une explication à sa souffrance, c'est lui permettre de la dire et de trouver
lui-même son propre chemin pour s'en libérer.
Écouter, c'est donner à l'autre ce que l'on ne nous a peut-être jamais donné : de l'attention, du temps,
une présence affectueuse. C'est en apprenant à écouter les autres que nous arrivons à nous écouter
nous-mêmes, dans notre corps et toutes nos émotions, c'est le chemin pour apprendre à écouter la
terre et la vie.
Écouter, c’est entrevoir combien la rencontre est source d'être et non pas d'avoir. « Tu ne vaux que
ce que valent tes rencontres, le seul luxe est celui des relations humaines » (Saint Exupéry). C'est le
seul luxe gratuit car offert à la décision et à la liberté de chacun.

André Gromolard, prêtre du diocèse de Lyon.

- Est-ce que je prends le temps non seulement de m’écouter, mais aussi d’écouter Dieu et les
autres ? Suis-je disponible pour une écoute, une « communication » avec Dieu à travers la
prière ?
- Ai-je conscience de l’importance de l’écoute dans ma vie de tous les jours ?
- Suis-je capable de mettre en suspens ma vie personnelle, mes jugements lorsque j’écoute les
autres ?
- Quelle est ma définition de l’écoute ? Quelle est mon attitude lorsque l’on me confie quelque
chose ?

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La patience
En quoi consiste la vraie patience, son utilité

La patience de l'homme, je dis la patience vraie, louable, celle qui mérite le nom de vertu,
consiste à supporter les maux avec égalité d'âme, de peur que l'inégalité de l'âme qui enfante
l'iniquité, ne nous fasse abandonner les biens spirituels qui sont pour nous les moyens de parvenir
aux biens supérieurs. Il suit de là que les impatients, en refusant de souffrir les maux, ne
parviennent pas à s'en exempter, mais plutôt à se procurer des maux plus grands. Les patients, au
contraire, qui aiment mieux supporter le mal sans le commettre, que de le commettre en ne le
supportant pas, font un double gain : ils rendent plus légers les maux qu'ils souffrent par la patience,
et ils échappent aux maux plus graves dans lesquels ils tomberaient par l'impatience. De plus ils
évitent la perte des grands biens de l'éternité, en ne succombant pas sous le poids des maux
passagers du temps. Car « les souffrances de ce temps, comme le dit l'Apôtre, ne sont pas à
comparer à là gloire à venir qui sera manifestée en nous (1) » ; et encore: « Les tribulations
temporelles qui sont en même temps légères, produisent pour nous un poids immense et éternel de
gloire (2) ».
1. Rom. VIII, 18. — 2. Cor. IV, 17.
Saint Augustin, De la patience (Chapitre II)

Le Lion et le Rat

Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :


On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde. « On a besoin de patience avec tout le monde, mais
particulièrement avec soi-même. » Saint François de
Entre les pattes d'un Lion Sales
Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le Roi des animaux, en cette occasion, - Est ce que je manque de patience envers moi
Montra ce qu'il était, et lui donna la vie. même ?
Ce bienfait ne fut pas perdu. - Dans quelles situations est-ce essentiel ?
Quelqu'un aurait-il jamais cru - Il m’arrive de me décourager et de baisser les bras
Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ? lorsque je n’arrive pas à faire quelque chose,
Cependant il advint qu'au sortir des forêts comment ne pas me décourager en voyant mes
Ce Lion fut pris dans des rets, faiblesses?
Dont ses rugissements ne le purent défaire. - Est ce que je demande l’aide de Dieu dans ma
Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
prière ?
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
- Patience et résignation, quelle différence ?
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.

Jean de la Fontaine

Quand faut-il faire preuve de patience ?

- A l'égard des autres, ceux avec lesquels nous vivons, avec nos amis, notre famille, notre
entourage
« Usez de patience envers tous. » (1 Thessaloniciens 5:14)
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« Supportez-vous les uns les autres et pardonnez-vous si vous avez entre vous quelque sujet de
plainte. Comme le Seigneur vous a pardonné, vous aussi, pardonnez. Mais, par-dessus tout cela,
ayez la charité, c'est le lien de la perfection. »
(Lettre de saint Paul aux Colossiens 3, 13-14)

- Dans l'attente de l'accomplissement des promesses et des paroles de Dieu


« Soyez donc patients, frères jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux
fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de
l’arrière-saison. » (Jacques 5:7)

- Dans l'attente de l'exaucement de nos prières


« Il est bon d’attendre en silence Le secours de l’Eternel. » (Lamentations 3:26)
« Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière. » (Romains 12:12)
Benoît XVI en septembre 2011 prend appui sur le psaume 22 : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné ? », il encourage les croyants à prier « même quand Dieu se tait » :
« Dieu se tait, et ce silence déchire l’âme de l’orant, qui appelle sans cesse, mais sans trouver de
réponse. Les jours et les nuits se succèdent, dans la recherche inlassable d’une parole, d’une aide
qui ne vient pas ; Dieu semble si distant, si distrait, si absent. ».
Jésus, sur la croix, rappelle le Saint-Père, a lui aussi lancé ce cri : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné ? ».

- Dans l'épreuve, la souffrance et les difficultés


La patience de Jésus s'est pleinement manifestée dans ses souffrances et c'est dans ce domaine que
nous sommes aussi exhortés à être patients.

- Dans quels « domaines » est ce que je fais preuve de patience/je ne fais pas preuve de patience ?
- Dans quels cas est ce que j’ai des efforts à faire (la patience de tous les jours le « je veux tout tout
de suite »/envers les autres/dans l’attente de réponse à mes prières/dans les difficultés)
- Suis-je patiente dans ma prière, est ce que j’attends passivement ou est ce que je reste à
l’écoute ? Est ce que je persévère ?

La patience est une force

La patience, tout d’abord peut être définie comme l’attitude qui consiste à attendre
calmement la réalisation d’une chose. La patience semble dans un premier temps faire allusion à
une attitude paisible mais souvent on peut aussi croire qu’elle signifie « absence d’activité ».
Mais imaginez-vous un individu qui soutienne sans faiblir un lourd poids et qui le soutienne
longtemps. Même si apparemment aucun geste n’est fait, il est clair qu’il y a grand effort qui est
réalisé pour soutenir tout l’ensemble. Il en va de même pour la patience. Extérieurement donc on
pourrait croire qu’elle consiste à ne pas agir, mais en réalité la patience est une action, l’action de
retenir, l’action de soutenir, l’action de tenir le coup. La patience est donc une force et non pas une
faiblesse.
Lorsque Dieu nous demande d’attendre le temps de quelque chose ne croyons pas que nos actions
pourraient faire mieux et plus rapidement. Car Lui seul sait pourquoi il le demande ainsi. Le chemin
peut sembler plus long mais c’est le plus sûr.
La patience c’est donc attendre sans se relâcher mais tout en étant prêt.

- Est ce que je fait la différence entre être patient et attendre passivement que quelque chose se
passe?
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- Est ce que je vois la patience comme une force ? Comment s’engager activement pour
« développer » mon aptitude à être plus patiente ?

Sainte Monique, un modèle de patience

Monique est née à Tagaste, en Afrique, au IVème siècle. Grâce aux soins de parents
chrétiens, elle eut une enfance pure et pieuse.
Encore toute petite, elle aimait aller à l’église pour y prier, elle cherchait la solitude et le
recueillement ; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières. Son cœur s’ouvrait à
l’amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table
de famille ; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la
modestie, la douceur et la paix.
Elle fût donnée en mariage, encore très jeune, à un jeune homme de noble famille, mais païen,
violent, brutal et libertin, dont elle eut beaucoup à souffrir.
Dans cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur ; sans se plaindre
jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu. C’est par ces beaux
exemples qu’elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort chrétienne.
Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements
d’Augustin son fils, sans perdre courage, espoir, et patience. Un évêque d’Afrique, témoin de sa
douleur, lui avait dit : "Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse !".
La conversion et au baptême de son fils procurèrent une grande joie à Monique. Après avoir suivi
Augustin en Italie, elle tomba malade à Ostie et mourut.

Je peux prier Sainte Monique dans mes efforts pour être plus patiente.

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Le Partage
Petite histoire de partage et de tolérance

Cette histoire vécue s'est passée en Suisse dans un restaurant self-service.


Une dame d'un certain âge a pris un bol de soupe. Au moment de s'installer à l'une des nombreuses
tables, elle s'avise qu'elle a oublié de se munir d'une cuillère.
Déposant son plateau, elle s'en va en chercher une. Lorsqu'elle revient, surprise ! Un homme de race
noire s'est installé devant le bol, et il trempe sa cuillère dans la soupe.
"Plutôt gonflé !" pense la dame. "Mais il a l'air gentil, ne le brusquons pas."
Elle s'adresse à lui en tirant la soupe vers elle.
- Vous permettez ?
L’homme ne répond que par un large sourire. Madame commence à manger. Mais l’homme retire
un peu le bol qu'il place au milieu de la table, et retrempe sa cuillère ! Il le fait avec une douceur
telle dans le geste et dans le regard que la dame laisse faire, désarmée. Une silencieuse complicité
s'est même établie.
La soupe finie, l’homme se lève, fait signe à la dame de ne pas bouger. Il revient bientôt avec une
grande portion de frites qu'il pose au milieu de la table, et il invite sa nouvelle compagne à se servir.
Comme la soupe, les frites sont partagées.
L’homme se lève encore, toujours avec le sourire et, avec un grand "merci", il s'en va. La dame
songe à s'en aller. Elle cherche son sac à main qu'elle avait laissé accroché au dossier de la chaise.
Plus de sac ! Mais alors, ce Noir... Elle s'apprête à demander qu'on poursuive le pickpocket en fuite.
C'est alors qu'elle découvre un peu plus loin, près d'une fenêtre toute semblable, son sac à main. Et
sur la table, un bol de soupe qui a cessé de fumer, sur un plateau où manque la cuillère !
Ce n'est pas l'homme qui a mangé sa soupe mais elle, qui, se trompant de table, a mangé la
sienne... Et en partant, il lui a dit "merci" !

La récompense du partage :

Un jour, un pauvre garçon, qui vendait des articles de porte en porte pour payer ses études
s'aperçut qu'il ne lui restait qu'une pièce de 10 cents et il avait faim. Il décida donc de demander un
repas à la prochaine maison. Cependant il perdit sa hardiesse lorsqu'une jeune fille ouvrit la porte.
Au lieu du repas, il demanda plutôt un verre d’eau. Elle vit qu'il était affamé et lui apporta un grand
verre de lait. Il le bu lentement et demanda : "Je vous dois combien ?" "Vous ne me devez rien du
tout" répondit-elle. "Maman nous a appris de ne jamais accepter d''être payé pour une gentillesse". Il
répondit: "Alors je vous remercie du fond du coeur"
En quittant la maison, ce jeune homme, en plus de se sentir plus fort physiquement, sentait
aussi un regain de Foi en Dieu. Il était sur le point d'abandonner ses études qui lui demandaient
beaucoup de sacrifices.

Plusieurs années plus tard, cette même jeune femme tomba gravement malade. Les
médecins locaux étaient mystifiés. Ils l'envoyèrent dans la grande ville où ils firent appel aux
spécialistes pour se pencher sur cette maladie rare.
Le Dr. Howard Kelly, grand spécialiste fut appelé en consultation. Lorsqu'il entendit le nom
de la ville d'où elle venait, une lueur étrange brilla dans ses yeux. Immédiatement il se leva et alla
dans le couloir menant à sa chambre. Vêtu de sa blouse il entra la voir. Il la reconnut aussitôt. Sans
rien lui dire, il se jura de faire de son mieux pour sauver sa vie. A partir de ce jour, il porta une
attention toute spéciale à son cas.
Après un long combat, la bataille fut gagnée. Dr. Kelly fit la requête que la facture finale lui
soit envoyée pour approbation. Il y jeta un coup d'oeil, écrivit une note dans la marge et envoya la
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facture à la chambre. Elle craignait de l'ouvrir, étant certaine que ça lui prendrait le reste de sa vie
pour la payer en entier. Elle l'ouvrit, finalement.
Quelque chose capta son attention sur le côté de la facture. Elle lut ces mots : "Payé en entier
avec un verre de lait ». Signé "Dr. Howard Kelly". Des larmes de joie inondèrent ses yeux et son
cœur rempli de joie pria : « Merci mon Dieu, que ton amour se répande à travers les cœurs et les
mains des humains ».

Conte burundais :

Un vieil homme, n’ayant plus la force de cultiver sa terre, avait trouvé refuge chez son fils.
Mais ce dernier le maltraitait, l’accusant de consommer son maïs sans rien lui rapporter en retour,
de n’être qu’une bouche inutile. Non seulement il lui donnant très peu à manger, mais il le servait
dans l’écuelle de son chien. Et quand le vieillard avait fini de manger, son fils lançait avec mépris
l’écuelle dans un coin, avec le pied, sans la nettoyer.
Ayant remarqué cela, son propre fils – le petit fils du vieillard – se mit à s’occuper avec
beaucoup de soins de l’écuelle. Chaque fois que son grand-père avait fini de manger ses
quelques graines de maïs, le petit garçon prenait l’écuelle, la nettoyait avec soin, et la rangeait dans
un coin sûr.
Son père, intrigué, finit par lui demander :
- Mon fils, pourquoi t’occuper de cette écuelle ? Ton grand-père est un fardeau pour nous, il ne
veut pas mourir, il ne mérite pas que tu lui consacres autant d’attention.
Et son fils répondit :
- Ce n’est pas pour mon grand-père que je fais cela, mais bien pour toi.
- Pour moi ?
- Absolument, répondit le fils. J’aurai besoin de cette écuelle, quand tu seras vieux !
À partir de ce jour, le fils traita son vieux père avec le plus grand respect !

- Qu’est-ce que je peux partager d’autre que mes biens ? Est-ce que je le fais souvent ?
- Comment pourrais-je m’impliquer davantage dans des actions de partage au quotidien ?

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Sincérité et Franchise
La sincérité, c'est penser ce que l'on dit.
La franchise, c'est dire ce que l'on pense.

Les deux semblent intimement imbriquées, bien qu'elles ne soient pas complètement indissociables
(Je peux être timide et ne pas oser dire certaines vérités difficiles à entendre tout en disant des
choses plus simples en toute sincérité).
C'est la base de toute relation durable, qu'elles soient amicales ou amoureuses. Sans ces deux
valeurs, il n'y a pas de confiance, et le doute fini toujours par plomber nos relations.

La franchise, c’est ce qui est le plus important dans la vie. Une rare chose qu’on trouve chez de rare
personne. Je la définirai comme « chose venant du cœur, sincère, honnête, sans mensonge ».
La franchise rime avec simplicité, bonté, sincérité, complicité.
Si tu devais choisir entre la franchise et être franc, choisi la franchise car c’est la seule chose qui te
garantira ta réussite auprès de tes amis et ta famille.

« Les hommes sont toujours sincères, ils changent de sincérité, voilà tout » Tristan Bernard

La sincérité dans un couple


La sincérité, un seul mot qui pourtant a toute son importance, notamment au sein d’une relation
entre 2 êtres voués à l’amour.
Mais que signifie-t-il vraiment ?
Qualité de ce qui est sincère ; franchise, loyauté ; quelqu’un s’exprimant sans déguiser sa pensée,
franc, loyal. Quelque chose qui est éprouvé et qui est dit ou fait d’une manière franche, authentique,
vrai…
Parmi toutes les qualités que l’on pourrait requiert chez son conjoint, celle là, serait d’après moi,
l’unique si nous en devions choisir qu’une. C’est ce petit rien qui fonde une relation sur de bonnes
bases et des liens de plus en plus solides entre ceux qu’on aime et nous même.
Quoi de plus simple en apparence que d’avouer même la plus petite bêtise, le plus petit défaut ou le
plus petit problème. Cela est bien facile que ça en a l’air mais pourtant ceci est bien compliqué. Ca
nous oblige, quelque part à nous remettre en question et à se poser mainte et mainte questions telles
que :
- Pourquoi ai-je agi de cette façon ?
- Comment cela se fait-il ?
Souvent, il est bien plus facile de cacher au fond de soi quelque chose même dénoué d’importance
que nous le faisons sans cesse. Toutefois, les petits riens accumulés se concentrent, s’assemblent
pour parfois prendre une ampleur telle que nous ne contrôlons plus nos émotions, nos sentiments. Il
vaut mieux dire tout de suite ce que l’on a sur le cœur que de le garder, puis de s’emporter en raison
d’une réaction, d’un comportement qui nous a, une fois de plus, exaspéré, déclenchant le
mécanisme. Lorsqu’un être possède la sincérité, il ne peut qu’aller de l’avant. Ainsi on parle
beaucoup d’infidélité au sein d’un couple, mais si les conjoints pouvaient posséder la sincérité, ils
avoueraient systématiquement leurs aventures, même si la conséquence serait de décevoir ou faire
souffrir l’autre, car, tôt ou tard, il l’aurait sût.
La sincérité, cet adjectif, cette qualité si précieuse, dans tous cas, nous devrions en faire preuve bien
plus, ce qui nous permettrait de soulager notre conscience et de nous impliquer davantage.

Préambule Texte philosophique


«Pour être sincère, il faut cesser de l’être. » Cette affirmation du philosophe Vladimir Jankélévitch
annonce d’emblée ce qu’est la sincérité : un paradoxe. Nous portons tous en nous une exigence de
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sincérité sans toutefois parvenir à la réaliser. La question de la sincérité se pose dans nombre de
domaines : dans nos relations avec les autres et avec nous-mêmes, dans notre usage du langage ;
elle soulève un problème de morale, elle engage notre volonté et elle détermine notre rapport avec
le mensonge.
Suis-je sincère ? Comment l’être ? Faut-il l’être ?
Autant d’interrogations que nous nous sommes déjà faites et auxquelles il n’est pas facile de
répondre. C’est en cela que le thème de la sincérité intrigue et intéresse.
Notre époque se trouve confrontée à des bouleversements existentiels sans précédent. Par exemple,
les valeurs familiales, morales et religieuses tendent à se disloquer ou, du moins, se transforment
fortement. Ces changements de repères ont, entre autres, pour conséquence le fait que les psys n’ont
jamais été autant consultés : cela révèle notre difficulté à être sincère envers nous-mêmes et envers
les autres, et, surtout, indique combien la sincérité ne va pas de soi. C’est parce qu’être sincère n’a
rien d’évident qu’il est à ce point intéressant de s’interroger aujourd’hui sur la valeur de la
sincérité : en perçant son mystère, peut-être parviendrons-nous à résoudre une partie de nos
problèmes existentiels.

Alors que les moyens de transports permettent de se déplacer et de se rapprocher de plus en plus
vite, que les outils de communication (Internet, le téléphone portable, la télévision par satellite, etc.)
divisent le temps et abolissent les distances, nous nous éloignons de plus en plus les uns des autres :
indifférents que nous sommes devenus aux autres, nous nous sentons aussi de plus en plus seuls.
J’observe que notre société en modifiant peu à peu ses valeurs les plus essentielles a surtout perdu
du sens. N’arrivant plus à générer du lien avec les autres, isolés, égarés, nous voilà rendus
incapables de sincérité.

La sincérité étant avant tout une véritable force d’âme, « elle est, comme la vertu du
commencement, vertu majeure » : on ne saurait s’en passer. Il est nécessaire à tout être humain
d’atteindre ou au moins de tendre à une vérité qui lui soit propre : la sienne. Comme le recommande
Socrate en contemplant le temple d’Apollon à Delphes : « Connais-toi toi-même». Maxime qui
confirme combien la quête de soi doit être le dessein d’une vie, et qu’on ne peut pas s’y dérober.
Pourtant cette recherche, cette quête vertueuse, semble faire défaut aujourd’hui. Plus que jamais, la
question de la sincérité est d’actualité.

Mais qu’entend-on par sincérité ? La sincérité se comprend de multiples façons et recouvre


plusieurs sens. Le terme est souvent employé à tort et à travers mais toujours étroitement lié avec le
dire : la sincérité est le fait de dire avec franchise et en toute bonne foi ; dire avec sincérité attribue
une qualité morale à la personne qui dit ; la sincérité implique aussi le fait d’être disposé à faire
connaître ce que l’on pense et ce que l’on ressent, à dire et à reconnaître la vérité. Mais la sincérité
est-elle synonyme de vérité ? Et est-ce à dire qu’elle est l’opposé du mensonge ?

Pour Vladimir Jankélévitch, il y a « trois sortes de sincérité : l’accord de la pensée et du propos (ou
de la pensée et de l’acte), l’accord de l’acte et du propos, l’accord de la pensée avec soi. »
Ainsi y aurait-il trois manières d’être sincère : par la conformité de la parole et de la pensée ; par la
conformité de la parole et de l’action ; et par la fidélité à soi-même. C’est dire que la sincérité est
essentiellement cette vertu qui tente de percer le mystère de soi.

Mais une réflexion sur la sincérité va bien plus loin encore. Car si la sincérité est à associer à la
connaissance de soi, alors on va très vite aborder une autre question, ô combien essentielle ! Celle
de notre bonheur. En effet, est-il possible de prétendre à une quelconque forme de bonheur quand
on ignore qui l’on est et ce que l’on veut véritablement ? Tenter de répondre à cette question
suppose de chercher à être sincère et donc de se connaître ; c’est, d’une certaine manière, dessiner
une image de son bonheur. Il est certain que si je ne me connais pas, je ne peux prétendre à cet
équilibre de vie nécessaire à mon bien-être.
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La sincérité sera comprise avant tout comme un lien, un lien entre soi et soi-même, et aussi un lien
entre soi et les autres. Elle est un moyen de redonner du sens à nos relations avec les autres. Il est
temps désormais de plonger en soi-même et de partir à la rencontre de la sincérité.

Le Huitième Commandement (CEC 2464, 2465, 2468 et 2470)


« Tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain »
Le huitième commandement interdit de travestir la vérité dans les relations avec autrui. Cette
prescription morale découle de la vocation du peuple saint à être témoin de son Dieu qui est et qui
veut la vérité. Les offenses à la vérité expriment, par des paroles ou des actes, un refus de s’engager
dans la rectitude morale.

L’Ancien Testament l’atteste : Dieu est source de toute vérité. Sa Parole est Vérité. Sa Loi est
Vérité. Puisque Dieu est le « Véridique » (Rm 3,4), les membres de son Peuple son appelés à vivre
dans la Vérité. La vérité comme rectitude de l’agir et de la parole humaine a pour nom véracité,
sincérité ou franchise.

La vérité ou véracité est la vertu qui consiste à se montrer vrai en ses actes et à dire vrai en ses
paroles, en se gardant de la duplicité, de la simulation et de l’hypocrisie.

Le disciple du Christ « accepte de vivre dans la vérité », c’est-à-dire dans la simplicité d’une vie
conforme à l’exemple du Seigneur et demeurant dans sa vérité. « Si nous disons que nous sommes
en communion avec Lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous mentons, nous n’agissons
pas selon la vérité » (1Jn 1,6)

Piste de réflexions :
Es-tu sincère dans tes pensées ? Dans tes paroles ? Dans tes actes ?
As-tu déjà menti ? Pour quels motifs ? Etait-ce justifié ?
Acceptes-tu de vivre dans la vérité ?
Tu peux aussi répondre aux questions qui se trouvent dans les textes.

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Le partage
Sur notre chemin, nous nous heurtons à la tentation de la possession, qui s’oppose à la
primauté de Dieu dans notre vie. L’Eglise, spécialement en temps de Carême, appelle à la
pratique de l’aumône, c’est à dire au partage. L’idolâtrie des biens, non seulement nous
sépare des autres, mais vide la personne humaine en la laissant malheureuse, en la trompant
sans réaliser ce qu’elle lui promet, puisqu’elle substitue les biens matériels à Dieu, l’unique
source de vie. Comment pourrions-nous donc comprendre la bonté paternelle de Dieu si
notre cœur est plein de lui-même et de nos projets qui donnent l’illusion de pouvoir assurer
notre avenir ? La pratique de l’aumône nous ramène à la primauté de Dieu et à l’attention
envers l’autre, elle nous fait découvrir à nouveau la bonté du Père et recevoir sa miséricorde.
Benoit XVI

« A quoi cela sert il qu’un homme dise qu’il a la foi, s’il n’a pas les actes ? La foi seule,
peut- elle le sauver ? Le véritable amour pour notre prochain c’est de lui vouloir du bien et
de lui faire du bien. « Mes petits enfants, dit saint Jean, aimons non avec des mots mais avec
des actes. » L’amour ne se nourrit pas de mots, pas plus qu’il ne s’explique avec des mots -
surtout cet Amour qui sert le Christ, qui vient de lui, qui le trouve et qui le touche. Nous
devons toucher le cœur, et pour toucher le cœur l’amour se prouve par des actes. »
Mère Térésa

La solidarité, c’est la pensée et puis l’action qui s’en vont d’un homme à un autre homme, et
qui les unissent tous par le besoin qu’ils sentent les uns des autres, par la responsabilité
qu’ils ont les uns des autres et par la force qui leur vient lorsque, tous ensemble ils
travaillent à une même chose .
Livre de Lézard

Quelques pistes de réflexion pour avancer :


- Est-ce qu’il m’arrive de partager, sans rien attendre en retour ?
- Est-ce que je sais donner un peu de mon essentiel? Qu’est ce qui, pour moi aujourd’hui,
constitue cet essentiel ?
- Je peux choisir pour cette semaine, une personne proche de moi (voisine vivant seule,
grands parents, personne de ma famille ou de mon entourage avec qui ma relation n’est
pas facile), avec laquelle je décide de partager quelque chose : temps, gâteau que je lui
prépare, loisir, etc
- Est-ce que je suis attentive à ceux qui m’entourent, même les plus isolés ?
- Est-ce que je suis attentive à ceux qui sont autour de moi ? Ceux pour qui le Seigneur
attend que je sois un exemple ?

Pour prendre un temps de méditation :


Voici quelques phrases qui pourront t’aider. Nous te proposons d’en choisir une et de la
retenir durant cette semaine, afin de mieux la vivre.
- «Si vous dites que vous aimez Dieu alors que vous n’aimez pas votre voisin, vous êtes un
menteur » St Jean

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- « Ce qui compte n’est pas ce que l’on donne, mais l’amour avec lequel on le donne »
Mère Térésa
- « Quand j’agis et pense avec charité, je sens que c’est Jésus qui œuvre en moi. Plus je
suis unie à Lui, plus j’aime les autres » Ste Thérèse de l’Enfant Jésus
- « Nos actions charitables ne sont que le trop plein de notre amour pour Dieu » Mère
Térésa

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La sainteté

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La Sainteté, un Vrai Oui
La sainteté, la vraie, est un risque. C’est laisser quelque chose derrière soi et avancer. Nous
laissons en arrière ce qui est certain et nous nous aventurons dans l’inconnu. Nous renonçons à ce
qui nous est cher et poursuivons la route comme des hommes sans nous retourner.

« Celui qui met ma main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu
» (Lc 9,62). Une expression courante nous dit : « Partir, c’est mourir un peu ». C’est dire adieu à
des personnes, à des choses, des lieux auxquels nous sommes très attachés. Partir, c’est couper, c’est
nous séparer de notre ego. Cela fait partie de notre vie. Nous avons peur de partir, nous avons peur
de dire un vrai oui à Dieu. C’est mon oui que Dieu attend : pas celui de ceux et celles qui
m’entourent ou dont je suis trop dépendant; mais mon propre oui, celui que personne ne dira à ma
place. C’est ce oui personnel que je dois dire dans la solitude de mon cœur. Si je suis habitué à me
sentir entouré, si j’ai besoin de l’approbation d’un autre, mon oui ne sera pas objectif et je penserai
faire la volonté de Dieu, par crainte de perdre l’affection de quelqu’un, d’un groupe, ou la sécurité
dans laquelle j’ai trouvé refuge. Je dois descendre dans les profondeurs de moi-même pour poser
l’acte de ma vie. Celui ou celle qui veut toujours être entouré, encouragé, soutenu par un autre ou
par d’autres ne peut jamais atteindre cette profondeur. Il s’agit d’accepter la solitude, et c’est ce que
l’homme redoute le plus.
André Daigneault, Du coeur de pierre au coeur de chair

Quelques pistes de réflexion pour avancer


- Ma relation à Dieu est-elle libre ?
- Suis-je trop dépendante des autres, de mon entourage ?
- Est-ce que j’arrive à prendre le temps de descendre dans les « profondeurs de mon être » ?
- Est-ce que je considère mon Amour au Christ comme essentiel de ma vie ? Cet Essentiel qui
donne du sens à toute personne, à toute chose ?
- Ai-je honte de ma Foi face à certaines personnes ?
- Comme Dieu m’a créé de manière unique et merveilleuse, suis prête à Lui donner à mon tour
une réponse personnelle? Suis-je prête à dire Oui à Jésus ? A recevoir toute l’immensité de Son
Amour pour moi, et à Lui donner tout mon être, à me remettre avec confiance entre ses mains ?

Pour prendre un temps de méditation


Nous te proposons de méditer particulièrement :
- « C’est ce oui personnel que je dois dire»
- « Je dois descendre dans les profondeurs de moi-même pour poser l’acte de ma vie »

Dans la main de Dieu


Je te souhaite l’ange de la Foi qui va te libérer de l’obligation de te prouver à toi-même que tout ce
que tu fais est bien. Car nous pensons souvent qu’il nous faut acheter par de bonnes actions la
justification de notre existence. Puisse l’ange de la Foi t’accompagner dans le monde de Dieu et
lever le voile qui recouvre tout, afin que tu puisses reconnaitre la vérité profonde de ta vie : la vérité
que Dieu est là, qu’Il t’aime, que Son Amour te pénètre et t’enveloppe.
Anselm Grün

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La sainteté
Parole de Dieu - Évangile selon St Matthieu (5, 13-16)
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur
disait : « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? Il
n’est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent. Vous êtes la lumière du monde. Une
ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre
sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, en voyant ce que vous faites de
bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

1. « Soyez dans la joie et l’allégresse » (Mt 5, 12), dit Jésus à ceux qui sont persécutés ou humiliés à
cause de lui. Le Seigneur demande tout ; et ce qu’il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel
nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n’attend pas de nous que nous nous
contentions d’une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. En réalité, dès les premières
pages de la Bible, il y a, sous diverses formes, l’appel à la sainteté. Voici comment le Seigneur le
proposait à Abraham : « Marche en ma présence et sois parfait » (Gn 17, 1).
2. Mon humble objectif, c’est de faire résonner une fois de plus l’appel à la sainteté, en essayant de
l’insérer dans le contexte actuel, avec ses risques, ses défis et ses opportunités. En effet, le Seigneur
a élu chacun d’entre nous pour que nous soyons « saints et immaculés en sa présence, dans l’amour
» (Ep 1, 4).
Gaudete et Exsultate - Pape François Mars 2018

Je vous invite donc, pour être ses disciples missionnaires à vous laisser toucher par lui dans
la prière et il touchera mystérieusement les autres par votre rayonnement. Laissez-vous bousculer
par sa parole et votre parole les bousculera. Laissez-vous consoler par lui et vous serez, vous aussi
des consolateurs. Le monde a besoin que nous soyons des saints. La sainteté, c’est de se laisser
toucher par la miséricorde, par notre Dieu Amour et le transmettre par capillarité. Cheminons
donc avec confiance vers la célébration de la nativité, vers la célébration de l’alliance de Dieu avec
l’humanité. Il fait alliance avec chacun de nous, personnellement pour que notre façon de vivre
cette alliance soit une invitation, pour tous, aux noces éternelles.
Homélie Mgr Gobilliard, décembre 2017

« Chers jeunes, vous portez en vous des capacités extraordinaires de don, d'amour et de solidarité.
Le Seigneur veut raviver cette générosité immense qui anime votre cœur. Je vous invite à venir
puiser à la source de la vie qui est le Christ, pour inventer chaque jour les moyens de servir vos
frères au sein de la société dans laquelle il vous appartient de prendre vos responsabilités d'hommes
et de croyants.

Dans les domaines sociaux, scientifiques et techniques, l'humanité a besoin de vous.


Prenez soin de perfectionner sans cesse vos qualifications professionnelles, afin d'exercer votre
métier avec compétence, et, dans le même temps, ne négligez pas d'approfondir votre foi, qui
illuminera toutes les décisions que vous aurez à prendre pour le bien de vos frères, dans votre vie
personnelle et dans votre travail.
Tout en voulant être reconnus pour vos qualités professionnelles, comment n'auriez-vous pas aussi
le désir d'accroître votre vie intérieure, source de tout dynamisme humain ?

L'amour et le service donnent du sens à notre vie et la rendent belle, car nous savons pour quoi et
pour qui nous nous y engageons. C'est au nom du Christ qui nous a aimés et servis le premier.
Qu'y a-t-il de plus grand que de se savoir aimé ? Comment ne pas répondre joyeusement à l'attente
du Seigneur ? L'amour est le témoignage par excellence qui ouvre à l'espérance.
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Le service des frères transfigure l'existence ; il manifeste que l'espérance et la vie fraternelle sont
plus fortes que toute tentation de désespoir. L'amour peut triompher en toute circonstance.

Chers jeunes, l'Église a confiance en vous. Elle compte sur vous pour être les témoins du Ressuscité
par toute votre vie. (...) Tournez votre regard vers le Christ, pour pénétrer le sens du message divin
et pour trouver la force pour la mission que le Seigneur vous confie dans le monde, que ce soit dans
un engagement de laïc ou dans la vie consacrée.
En relisant aussi votre existence quotidienne avec lucidité et espérance, mais sans amertume ou
découragement, en partageant vos expériences, vous percevrez la présence de Dieu, qui vous
accompagne avec délicatesse.

À la lumière de la vie des saints et d'autres témoins de l'Évangile, aidez-vous les uns les autres à
affermir votre foi et à être les apôtres de l'an 2000, rappelant au monde que le Seigneur nous invite à
sa joie et que le véritable bonheur consiste à se donner par amour pour ses frères !
Apportez votre contribution à la vie de l'Église qui a besoin de votre jeunesse et de votre
dynamisme !»

Rencontre avec les jeunes JMJ 1997, Saint Jean-Paul II, Champ-de-Mars

“Soyez dans la joie et l’allégresse” (Mt, 5, 12)


- Chaque jour est une nouvelle occasion de choisir la joie, d’être une chrétienne joyeuse, est-ce
que je sais choisir la joie profonde qui irrigue ma journée et mon entourage ?

“La sainteté, c’est de se laisser toucher par la miséricorde, par notre Dieu Amour et le transmettre
par capillarité.”
- Est-ce que je me laisse toucher par le Seigneur dans la prière chaque jour, ne seraient-ce que
quelques minutes ?

“L'amour est le témoignage par excellence qui ouvre à l’espérance.”


- Chaque journée est ponctuée de multiples opportunités d’aimer, ai-je le courage d’aimer en
chaque rencontre, chaque geste ?

“À la lumière de la vie des saints (...)aidez-vous les uns les autres à affermir votre foi”
- Quel saint ou sainte me touche particulièrement ? Quels conseils pourrais-je lui demander
pour mieux aimer ?

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Objectif tous saints !
En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples
s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute
sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »

Evangile selon Saint Matthieu 5, 1-12

Méditation

Voilà un passage des Evangiles que nous connaissons bien, et qui malgré tout peut
nous paraître un peu intimidant : on a l’impression d’avoir encore beaucoup de chemin à
parcourir… Mais en le lisant à la lumière de la vie de Saint François, on comprend mieux. A
quoi reconnaît-on le saint patron des louveteaux ? Sûrement à sa joie, sa simplicité, son
humilité et son amour du Christ, autant de grâces qui nous rappellent le texte des Béatitudes.
Et avons-nous déjà remarqué à quel point cet Evangile est représentatif de la confiance et de
l’espérance que l’on peut avoir en Dieu et en son Royaume ? Confiance et espérance qui
habitent Saint François lorsqu’il choisit de vivre dans la plus grande pauvreté intérieure et
extérieure.

Ainsi, comme le dit Benoît XVI « les saints sont vraiment les meilleurs interprètes
de la Bible ; ils incarnent dans leur vie la Parole de Dieu, ils la rendent plus que jamais
attirante, si bien qu'elle nous parle concrètement ». Chassons immédiatement l’idée que les
saints nous écrasent de leur grandeur et que nous ne serons jamais à la hauteur des
Béatitudes : ils ne sont pas là pour nous impressionner mais pour nous éclairer. Tout
d’abord, ils guident notre prière car ils sont des exemples vivants de la parole de Dieu. Il est
beau d’avoir l’humilité et la confiance de demander à un saint de nous apprendre à prier, en
lisant leurs écrits ou en méditant leurs paroles. D’autre part, confier ses intentions de prière
à un saint, c’est savoir qu’il intercèdera pour nous auprès de Jésus. Mais les saints sont aussi
là pour guider notre vie tout entière, notre attitude au travail, en cours, avec nos amis, en
famille et à la meute, si on les choisit comme modèles de vie, comme grands frères et sœurs
dans la foi. Enfin, en cas de coup de mou, les saints sont des consolateurs et nous aident à
garder l’espérance : ils nous montrent que nombreux sont ceux qui sont parvenus au
Royaume des Cieux !

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C’est pourquoi nous ne devons pas nous sentir à des années-lumière des saints et des
saintes, ni avoir peur de la sainteté. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait : « l’ascenseur
qui doit m’élever jusqu’au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus », il n’est donc pas besoin d’être
parfait ni de grandir démesurément pour aspirer à la sainteté, car ce sont les « pauvres de
cœur » que le Seigneur accueille. Et souvenons-nous que la sainteté n’est pas réductible à un
calendrier ! L’Eglise célèbre certes ceux dont elle est sûre qu’ils sont saints, mais le pape
François nous rappelle que nous y sommes tous appelés car « pour un chrétien, il n’est pas
possible de penser à sa propre mission sur terre sans la concevoir comme un chemin de
sainteté ».
Et si cela nous paraît encore trop dur, pourquoi ne pas simplement demander la grâce d’être
de petites saintes pour nos louveteaux pour que, à notre mesure, nous sachions incarner la
parole de Dieu auprès d’eux.

Pistes de réflexion
1. « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux » : Comment puis-je
à ma manière être pauvre de cœur ? Suis-je consciente que l’exemple vient parfois des
plus petits que moi, dans ma vie quotidienne comme à la meute ? Qui sont-ils pour
moi ? Quelles clefs puis-je me donner pour demeurer humble et simple ?
2. Le pape Benoît XVI nous dit que Saint François est « une icône vivante du Christ » :
Comment puis-je mettre l’exemple de Saint François au centre de ma vie ? Comment
puis-je me mettre concrètement à sa suite dans ma vie de tous les jours et à la meute ?
3. Puisque tout chrétien est appelé à la sainteté, quels sont les moyens que je me donne
pour suivre Jésus sur cette voie ? Quelles sont mes peurs et mes faiblesses sur le chemin
de la sainteté ? Ai-je profondément envie d’incarner la parole de Dieu, avec joie et
humilité ? Quelles pistes me donner pour incarner cette parole au quotidien ?

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Qu’est ce que la sainteté aujourd'hui ?

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