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VI
Fonctions de la variable
réelle
1
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
Sommaire
I Inégalités dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.1 Relation d’ordre dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.2 Valeur absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.3 Intervalles de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
I.4 Majorant et minorant - Maximum et minimum . . . . . . . 7
II Généralités sur les fonctions - Géométrie . . . . . . . . . . 8
II.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
II.2 Représentation d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
II.3 Parité, imparité, périodicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.4 Fonctions et relations d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
III Aspects topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
III.1 Limites : point de vue métrique . . . . . . . . . . . . . . . . 20
III.2 Limites : point de vue topologique . . . . . . . . . . . . . . 24
III.3 Unicité de la limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
III.4 Limites à droite et à gauche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
III.5 Propriétés algébriques des limites . . . . . . . . . . . . . . . 29
III.6 Relations de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
La relation : « Est un grand O de. . . » . . . . . . . . . . . . 32
La relation : « Est négligeable devant . . . » . . . . . . . . . 32
IV Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
IV.1 Stabilité algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
IV.2 Bijectivité, réciproque d’une bijection . . . . . . . . . . . . 35
V Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
V.1 Taux d’accroissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
V.2 Fonction monotone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
V.3 Extrema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
V.4 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
V.5 Dérivées à droite et à gauche . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
V.6 Opérations et dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
VI Comportement asymptotique . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
VII Convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
VII.1 Convexité et dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
VII.2 Extrema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
VII.3 Inégalités de convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
F.PUCCI 2
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R
I Inégalités dans R
I.1 Relation d’ordre dans R
Proposition 1
R est muni d’une relation d’ordre total 6 c.-à-d. qu’elle possède les propriétés
suivantes :
Réflexivité : ∀x ∈ R, x 6 x .
Antisymétrie : ∀ (x; y) ∈ R2 , (x 6 y et y 6 x) =⇒ x = y .
Transitivité : ∀(x, y, z) ∈ R3 , (x 6 y et y 6 z) =⇒ x 6 z .
Elle est totale : ∀ (x; y) ∈ R2 , x 6 y ou y 6 x .
1. a 6 b ⇐⇒ a + c 6 b + c 2. Si a 6 b et c 6 d alors a + c 6 b + d.
x y
Exercice 2 : Soient x 6 y éléments de [0 ; 1 [. Montrer que 6 .
1−x 1−y
Exercice 3 : Résoudre dans R les inéquations suivantes :
⌊3⌋. ou l’inverse !
F.PUCCI 3
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R
Remarque : Un autre manière encore est d’écrire |x| = max (−x; x).
Ainsi doté, R, | | est un espace normé que l’on pourra munir d’une famille d’ouverts
et de fermés ou plus simplement d’une topologie :
Soit a ∈ R et r ∈ R∗+ .
n o
— Bo (a; r) = x ∈ R / |x − a| < r est un ouvert contenant a .
n o
— Bf (a; r) = x ∈ R / |x − a| 6 r est un fermé contenant a .
On y reviendra. . .
Une autre manière de définir ou de voir |x| est d’écrire |x| = d(O, M) où M est le
point de l’axe réel d’abscisse x.
On dira alors que R, d est un espace métrique. De la même manière, on pourra alors
doter R d’une topologie, dite métrique à l’aide d’ouverts et de fermés :
Soit a ∈ R et r ∈ R∗+ .
n o
— Bo (a; r) = x ∈ R / d (x; a) < r est un ouvert contenant a.
n o
— Bf (a; r) = x ∈ R / d (x; a) 6 r est un fermé contenant a.
Remarque : Si tous les espaces normés peuvent être munis d’une distance en posant
d (x; y) = |x − y|,
toutes les distances ne dérivent pas d’une norme. Ceci nous amènerait un peu trop
loin hors-programme mais sachez qu’il n’y pas équivalence ou cherchez du côté des
distance p-adiques.
Exercice 4 : Résoudre, dans R, les équations et inéquations suivantes :
F.PUCCI 4
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R
−2 −1 1 2
|x| 6 r
−r O r
|x| > r
1. |3x − 5| 6 7. 4. |x + 2| + |2x − 1| + |x − 3| = 8.
2. |2x − 7| > 1.
3. |x2 − x + 5| = |x − 1|. 5. 4x2 − 7|x| + 3 = 0.
Exercice 5 :
1. Soient x ∈ R tel que |x − 2| 6 1 et y ∈ R tel que −5 6 y 6 −4.
x
Encadrer x + y, x − y, xy et .
y
x+y
2. Soit (x; y) ∈] − 1 ; 1 [2. Montrer que < 1.
1 + xy
F.PUCCI 5
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R
I.3 Intervalles de R
La relation d’ordre permet également de définir la notion d’intervalle.
En effet, qu’est-ce donc d’autre qu’un ensemble de valeurs à la fois inférieures et
supérieures à deux bornes :
Définition 2 (Intervalles de R)
Soit I une partie de R. On dit que I est un intervalle dans les quatre cas suivants :
2
— I = {x ∈ R / a < x < b} où (a; b) ∈ R ∪ {±∞} et on note : . . I = ]a ; b [.
— I = {x ∈ R / a < x 6 b} où (a; b) ∈ R ∪ {±∞} × R et on note : I = ]a ; b ].
— I = {x ∈ R / a 6 x < b} où (a; b) ∈ R × R ∪ {±∞} et on note : I = [a ; b [.
— I = {x ∈ R / a 6 x 6 b} où (a; b) ∈ R × R et on note : . . . . . . . . . I = [a ; b ].
Muni de ces intervalles, R est ainsi muni d’une topologie qui permettrait déjà de définir
la notion de limite, de continuité et de dérivabilité.
La proposition suivante, à l’aide de la valeur absolue, fait le lien entre les deux topo-
logies naturelles de R : celle dérivant de sa norme et celle construite sur les intervalles
précédents. Les deux topologies sont donc équivalentes.
Ces propriétés sont encore vraies en remplaçant les inégalités larges par des inégalités
strictes et les intervalles fermés par des intervalles ouverts.
n o
Interprétation géométrique : L’ensemble Bf (a; r) = x ∈ R / |x − a| 6 r est la
boule de centre a et de rayon r.
La réunion de toutes ces boules (ouvertes ou fermées) dote, comme on l’a dit, R d’une
topologie (métrique).
F.PUCCI 6
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R
Définition 3
Soit A une partie de R, on dit que :
— A est majorée lorsque : ∃ M ∈ R, ∀x ∈ A, x 6 M .
— A est minorée lorsque : ∃ m ∈ R, ∀x ∈ A, m 6 x .
— A est bornée lorsque A est à la fois majorée et minorée .
∀x ∈ A, |x| 6 M .
1. A = R+ 3. C = Z
1
2. B = [0 ; 1 [ 4. D = , n ∈ N∗ .
n
F.PUCCI 7
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
Définition 4
Soit A une partie de R et f : A 7−→ R.
On appelle domaine de définition de f , noté Df , l’ensemble
n o
Df = x ∈ A / f (x) existe .
Toute étude d’une fonction f devra donc commencer, comme ce cours, par préciser le
domaine de définition de f .
y b
× × ×
α1 α2 α3 α4
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Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
Définition 6 (Composée)
Soient f une fonction définie sur un intervalle I et g une fonction définie sur un
intervalle J telles que f (I) ⊂ J.
La composée de f par g est la fonction, notée g ◦ f , définie pour tout x ∈ I par :
g ◦ f (x) = g f (x) .
⌊4⌋. Mais en aucun cas, f n’est obligée d’être surjective dans cette définition.
F.PUCCI 9
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
x 7−→ 1
√
x 7−→ 1 + e x + x 7−→ ex
√
x 7−→ e x ◦
√
1+e x √
x 7−→ √ ÷ x 7−→ x
x 2−x
x 7−→ x
√ √
x 7−→ x 2 − x × x 7−→ x
√
x 7−→ 2−x ◦
x 7−→ 2 − x
√
1+e x
Figure VI.4 – La fonction x 7−→ √ vue comme quotient,
x 2−x
sommes, produits et composées de fonctions.
√
1+e x
Exemple 3 : L’ensemble de définition de la fonction x 7−→ √ est ]0 ; 2 [ .
x 2−x
Correction :
1. Df = [2 ; 3 ]. 3
3. Dh = − ; +∞ .
[ π π 3π π
2
2. Dg = +n ; +n .
n∈Z
4 2 4 2 4. Dk = [−1 ; 1 ].
F.PUCCI 10
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
Le graphe permet d’avoir une idée générale de la fonction étudiée. Un graphe précis
(par approximations et interpolation à partir d’un grand nombre de points, obtenus par
exemple par des expériences) permet d’obtenir facilement une première approximation
de solutions de certaines équations ou inéquations.
Certaines opérations simples sur les fonctions se traduisent facilement sur le graphe,
comme la composition à la source ou à l’arrivée par x 7−→ ax ou x 7−→ x − a.
Une autre opération se traduisant élégamment sur les graphes est la réciproque des
fonctions bijectives (cf. proposition (28) ).
On se place dans un repère (O; −→ı;−→ ) orthonormé même si un repère affine suffirait
pour nombre de propriétés. Entraînez-vous à trouver lesquelles.
Définition 7
Soit f une fonction de Df dans R. On appelle courbe représentative de f , et on
note Cf ou G, l’ensemble
Cf = (x; y) / (x ∈ Df ) ∧ y = f (x) .
M a~ı M′
g(x) = f (x − a) bc bc
g(x) = f (x) + a M ′ bc
Cg
a~
f (x) M bc
x x−a x
Cf Cf Cg
1
Exercice 8 : Á partir des courbes représentatives des fonctions x 7−→ x2 et x 7−→
x
tracer les courbes de f et g définies par :
⌊5⌋. a 6= 0 bien sûr !
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Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
a
2
x=
M M′
g(x) = f (a − x) bc b bc
a−x x
Cf Cg
M′ M
g(x) = f (ax) bc bc
g(x) = af (x) M′ bc
Cg Cg
f (x) M bc
N′ N
g(x′ ) = f (ax′ ) bc bc
x′ ax′ x ax x x
Cf f (x′ ) N bc
Cf
g(x′ ) = af (x′ ) N′ bc
3x − 16
f (x) = 3x2 − 30x + 16 et g(x) = .
−x + 6
(x − 1)2
Exercice 9 : Soit f : x 7−→ − 1.
2
1. Représenter la courbe représentative de f à partir de celle de x 7−→ x2 .
2. Déterminer alors graphiquement l’ensemble des solutions de l’inéquation
(x − 1)2 1
−16− .
2 2
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Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
Définition 8
— Une fonction f est paire lorsque son domaine de définition Df est symétrique
par rapport à 0 que :
∀x ∈ Df , f (−x) = f (x).
— Une fonction f est impaire lorsque son domaine de définition Df est symé-
trique par rapport à 0 que :
∀x ∈ Df , f (−x) = −f (x).
∀x ∈ Df , x + T ∈ Df et f (x + T ) = f (x).
−3π −π π 3π 5π
−2π −π π 2π
2 2 2 2 2
−1
Exemples 4 :
— Les fonctions x 7−→ x2n , n ∈ Z, |x|, cos x, ch x sont paires.
— Les fonctions x 7−→ x2n+1 , n ∈ Z, sin x, sh x et tan x sont impaires.
— cos et sin sont 2π-périodiques, tan est π -périodique.
— x 7−→ eix à valeurs dans C est 2π -périodique.
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Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
2π
Exemple 5 : Si a > 0, x 7−→ cos(ax) est -périodique et un domaine d’étude sera
a
π
0; par périodicité et parité.
a
−5π −3π −π π 3π 5π 7π
−3π −2π −π π 2π 3π
2 2 2 2 2 2 2
−1
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Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
F.PUCCI 15
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
π
Correction : De = 0 ; .
2
On obtient la ourbe représentative de f par une symétrie d'axe (Oy) et des translations de
ve teur π~ı.
Les fonctions croissantes sont donc, de ce point de vue, les fonctions rendant la compo-
sition compatible avec la relation d’ordre de R. Mieux, elles partagent l’ensemble des
fonctions monotones en deux classes d’équivalence : celles compatibles avec la relation
d’ordre et les celles qui ene le sont pas.
On peut, bien sûr, caractériser la monotonie d’une fonction dérivable par le signe de
sa dérivée, mais c’est là un théorème et non une définition.
La définition (9) est générale et ne requiert pas la dérivabilité.
Exemples 7 :
— La fonction cos est :
h h
— décroissante sur tout intervalle de la forme 2kπ ; (2k + 1)π , k ∈ Z ,
h h
— croissante sur tout intervalle de la forme (2k + 1)π ; (2k + 2)π , k ∈ Z ,
— mais elle n’est pas monotone sur R.
— La
fonction tan est strictement
monotone sur tout intervalle de la forme
π π
− + kπ ; + (k + 1)π , k ∈ Z.
2 2
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Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
Preuve: Easy...
∀x ∈ Df , f (x) 6 M .
∀x ∈ Df , f (x) > m.
Proposition 10
Une fonction f est bornée si, et seulement si |f | : x 7−→ |f (x)| est majorée.
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Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE
1
Exemple 9 : La fonction f : x 7−→ , définie sur R, y est bornée. Majorée par
1 + x2
1 et minorée par 0 .
−3 −2 −1 1 2 3
1
Exemple 10 : Reprenons la fonction de exemple (9) définie par f (x) = .
1 + x2
— f admet un maximum global en x0 = 0 qui est 1.
— f est minorée par 0 sans avoir de minimum global .
Montrons le par l’absurde en supposant qu’il existe x0 ∈ R tel que ∀x ∈ R,
f (x0 ) 6 f (x).
Par symétrie, on peut supposer x0 ∈ R+ où f y est strictement décroissante.
D’où, pour tout x ∈ R tel que x0 < x, on a f (x) < f (x0 ) et la contradiction.
F.PUCCI 18
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
F.PUCCI 19
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
Remarques :
— L’hypothèse a ∈ I est nécessaire pour pouvoir considérer des points aussi proches
que l’on veut de a.
On dira que la limite de f est envisageable en a si cette hypothèse est satisfaite
(sans considération d’existence ou non de la limite), et qu’elle ne l’est pas si
a∈ / I.
— Dans le cas fini, l’inégalité est d’autant plus contraignante que ε est petit. On
peut alors se contenter d’étudier le cas de valeurs de ε inférieures à une valeur
ε0 donnée.
— De même, dans le cas d’une limite ∞, la définition trouve sa pertinence lorsque
A devient grand ou petit (vers ±∞) mais il n’est pas nécessaire de le supposer
strictement positif ou négatif.
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Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
Proposition 12
On peut remplacer une ou plusieurs des inégalités larges |x−a| 6 η et |f (x)−b| 6 ε
par des inégalités strictes pour obtenir des définitions équivalentes.
et,
Bf b; ε
2
⊂ Bo (b; ε) ⊂ Bf (b; ε) .
ATTENTION La proposition (13) ne dit absolument pas que toute fonction est
continue en a mais seulement qu’une condition nécessaire à l’être dans le domaine est
d’avoir une limite en a qui sera alors f (a).
Preuve:Posons ℓ la limite de f en a.
Le sou is vient que a n'a pas né essairement besoin d'appartenir à I mais seulement
à I pour être appro hé par des éléments de I . Lorsque a ∈ I , il n'y alors plus de
problème et la ondition |a − a| 6 η est toujours vraie don
|f (a) − ℓ| 6 |f (x) − f (a)| + |f (x) − ℓ| 6 ε.
Don ℓ = f (a) .
⌊7⌋. De l’étymologie grecque construit à l’aide du préfixe privatif « a » et de « symptôsis » (ren-
contre) : la droite qui ne se rencontre pas.
Remarque : L’utilisation du terme asymptote ne se limite pas aux droites. On parlera bientôt de
courbes asymptotes.
F.PUCCI 21
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
1
√ non défini
x +∞
ln x non défini
−∞
O 1
, n impair
xn
1
, n pair
xn
1
ln x √
x
Conclusion, une fonction admet une limite en un point (intérieur) de I si, et seulement
si elle y est continue. ⌊8⌋
Nous voyons maintenant comment définir la limite d’une fonction en un point infini.
La longueur de ces définitions est due au nombre de cas à étudier.
Dans toutes ces définitions également, on peut remplacer les inégalités larges par des
inégalités strictes.
La seule inégalité que l’on n’a pas le droit de modifier est ε > 0.
⌊8⌋. En un point de I et non de I je le redis.
F.PUCCI 22
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
De manière analogue, en −∞ :
∀A ∈ R, ∃ B(A) ∈ R, ∀x ∈ I, x 6 B =⇒ f (x) 6 A.
Comme on peut le constater, la distinction entre un point fini et les deux infinis, à
faire à la source et à l’arrivée, amène à distinguer 9 cas différents dans la définition
des limites. Pour les études pratiques, ce n’est pas gênant : il suffit de considérer le cas
qui nous concerne.
F.PUCCI 23
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
Pour des études plus théorique, notamment pour établir des propriétés générales, il
peut être plus commode d’avoir une description plus uniforme, évitant d’avoir à dis-
tinguer entre un grand nombre de cas. C’est là qu’entre en jeu la topologie. ⌊9⌋
Corollaire 14 (Asymptote)
Soit f une fonction de la variable réelle à valeurs dans R.
Si lim f (x) = b alors la courbe représentative de f admet une droite asymptote
x→∞
d’équation y = b.
F.PUCCI 24
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
O 1
, n impair
xn
1
, n pair
xn
n
sin x x , n pair
xn , n impair
ln x
√
x
ex 1
√
x
On peut alors donner une définition globale à l’aide de la notion de voisinage et équi-
valente de la limite d’une fonction en un point :
F.PUCCI 25
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
La définition métrique s’est placée dans le cadre métrique pour l’ensemble de départ
et l’ensemble d’arrivée. La caractérisation topologique s’est placée dans le cadre topo-
logique à la fois au départ et à l’arrivée.
On peut mélanger les deux. Ainsi, les points (i) et (ii) du théorème précédent sont
aussi équivalents, dans le cas d’une limite finie en un point fini, à :
(i) ∀V ∈ V(b), ∃ η(V ) ∈ R∗+ , ∀x ∈ I, |x − a| < η =⇒ f (x) ∈ V .
(ii) ∀ε ∈ R∗+ , ∃ U ∈ V(a), ∀x ∈ I, x ∈ U =⇒ |f (x) − b| < ε.
Ici, comme plus haut, les inégalités sont indifféremment strictes ou larges, à part ε > 0.
Pour le reste, il suffit de remarquer que |x − a| < η équivaut à x ∈ B (a; η).
On passe alors du cas topologique au cas métrique en remarquant que tout voisinage
de a contient une boule B (a; η), et du cas métrique au cas topologique en remarquant
qu’une boule B (a; η) est un voisinage de a.
D’une manière générale,
La notion de limite permet alors de « contrôler » une fonction au voisinage d’un point.
Ainsi, on obtient par exemple :
Proposition 17
Soit f une fonction admettant une limite finie en un point a de I.
Alors, f est bornée au voisinage de a.
F.PUCCI 26
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
bien hoisis.
Notation : En cas d’existence de la limite en a, le théorème (19) permet de justifier
la notation, maintenant non ambigüe, lim f (x) = b de LA limite de f (x) lorsque x
x→a
tend vers a.
Dans cette notation, il est sous-entendu que x doit, bien sûr, être élément du domaine
de définition de f .
F.PUCCI 27
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
Exemple 13 :
1
— La fonction x 7−→ a pour limite +∞ en 0 ⌊10⌋ .
x2
1 1 1
— La fonction x 7−→ n’a pas de limite en 0 mais lim = −∞ et lim = +∞.
x x→0 x
x<0
x→0 x
x>0
F.PUCCI 28
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
O
1
x
1
Limite à gauche
x2
F.PUCCI 29
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
Si f a pour limite ℓ ℓ ℓ +∞ −∞ +∞
Si g a pour limite ℓ′ +∞ −∞ +∞ −∞ −∞
alors f + g a pour limite ℓ+ℓ′ +∞ −∞ +∞ −∞ Forme
Indéter.
Si f a pour limite ℓ ℓ 6= 0 0 ∞
Si g a pour limite ℓ′ ∞ ∞ ∞
alors f × g a pour limite ℓ × ℓ′ ∞ ⌊11⌋ Forme ∞ ⌊11⌋
Indéter.
F.PUCCI 30
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
Cette dernière propriété nous permet alors de justifier la recherche d’une limite par
changement de variable c.-à-d. on ne s’intéresse plus à la limite de (gof )(x) quand
x → a , mais de g(X) quand X → b.
f (x)
2. tend vers 0 lorsque x tend vers a.
g(x)
On dira que f est négligeable devant g et on écrira :
f = o(g).
x→a
F.PUCCI 31
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES
f (x)
3. tend vers 1 lorsque x tend vers a.
g(x)
On dira que f et g sont équivalentes et on écrira :
∼ g.
f x→a
Par abus de langage, on notera O(g) toute fonction étant un grand O de g au voisinage
de a.
Remarques :
— Lorsque f = O(g), on dit aussi que « f est dominée par g ». Mais cette termino-
logie prête a confusion. . .
— La notation f = O(g) ne veut rien dire si l’on ne précise pas au voisinage de quel
point on se trouve.
— Écrire f = O(1) au voisinage de a signifie que f est bornée au voisinage de a.
— S’il existe un réel positif M tel que |f (x)| 6 M|g(x)| dans un voisinage de a
alors f = O(g).
(
5 4 f = O(x) au voisinage de 0.
Exemple 15 : f (x) = 3x − x + 2x alors :
f = O(x5 ) au voisinage de + ∞.
F.PUCCI 32
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ
Par abus de langage, on notera o(g) toute fonction étant un petit o de g au voisinage
de a.
Remarques :
— La notation f = o(g) ne veut rien dire si l’on ne précise pas au voisinage de quel
point on se trouve.
— Écrire f = o(1) au voisinage de a signifie que lim f (x) = 0.
x→a
(
5 4 f = o(1) au voisinage de 0.
Exemple 16 : f (x) = 3x − x + 2x alors :
f = o(x6 ) au voisinage de + ∞.
IV Continuité
définition.
Exemple 17 (La fonction partie entière) : Une propriété de R ⌊12⌋ est que :
⌊x⌋ = n.
F.PUCCI 33
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ
f (x) f (x)
3 (Cf ) 3 (Cf )
2 2
1 1
x x
−1 1 2 3 4 −1 1 2 3 4
lim = n − 1 et lim = n.
x→n− x→n+
n∈Z n∈Z
⌊x⌋
x
−2 −1 1 2 3 4
−1
−2
F.PUCCI 34
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ
f (x)
1
x
−2 −1 1 2
−1
1
Figure VI.16 – La fonction x 7−→ sin n’a pas de limite en 0.
x
Définition 21 (Bijection)
Soit f une fonction définie sur I ⊂ R à valeurs dans J.
On dit que f est bijective si, et seulement si tout élément de J admet un unique
antécédent par f .
On appelle alors bijection réciproque la fonction, notée f −1 , qui à tout y ∈ J
associe l’unique antécédent de y par f , de sorte que :
( (
y = f (x) f −1 (y) = x
⇐⇒
x∈I y∈J
F.PUCCI 35
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ
Feu le théorème des valeurs intermédiaires appliqué aux fonctions strictement mono-
tones !
Définition 22 (Homéomorphisme)
On appelle homéomorphisme toute bijection continue entre deux espaces topolo-
giques dont la bijection réciproque est continue.
Le théorème (21) affirme donc que les fonctions continues strictement monotones
sont des homéomorphismes de I sur f (I).
Proposition 28
Les courbes représentatives Cf et Cf −1 sont symétriques par rapport à la première
bissectrice d’équation y = x.
F.PUCCI 36
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ
1 2 3 4
√
Figure VI.17 – x 7−→ x et sa réciproque x 7−→ x2 sur R+ .
−1
18 : Tracer la courbe de arctan = (tan)
Exercice
à partir du graphe de tan sur
π π
− ; .
2 2
Soit f une fonction définie sur un intervalle I. Pour montrer que f est bijective, on
utilise l’une des deux méthodes suivantes :
Cette méthode est simple à appliquer car il suffit de justifier que f est continue sur I
et d’étudier ses variations pour montrer qu’elle est bijective.
Par contre, cette méthode ne donne pas l’expression de la bijection réciproque f −1 de
f.
F.PUCCI 37
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
Cette méthode, en général plus compliquée que la précédente, permet néanmoins d’ob-
tenir l’expression de la bijection réciproque f −1 de f .
Exercice 20 : Montrer que la fonction g :] − 1 ; +∞ [7−→] − ∞ ; 1 [ définie par
x−1
g(x) = est une bijection et déterminer sa bijection réciproque.
x+1
V Dérivabilité
Une fonction peut être plus ou moins « régulière ». La régularité d’une fonction se
mesure à l’aide des propriétés de continuité et de dérivabilité.
Plus on peut dériver une fonction, plus celle-ci sera régulière. Intuitivement, plus une
fonction est régulière, plus son graphe est lisse.
Dans ce paragraphe et sauf mention contraire, les fonctions étudiées seront systémati-
quement des fonctions définies sur un intervalle ouvert de R et à valeurs réelles.
Définition 23
Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I et a ∈ I.
On dit que f est dérivable en a si le taux d’accroissement de f entre x et a :
f (x) − f (a)
, x 6= a,
x−a
admet une limite finie quand x tend vers a.
Dans ce cas, la limite est appelée nombre dérivé de f en a et est noté f ′ (a) :
f (x) − f (a)
f ′ (a) = lim , x 6= a.
x→a x−a
Interprétation graphique :
Soit A (a; f (a)) un point de la courbe représentative, donnons nous un autre point
M (x; f (x)) avec x ∈ Df , un point variable « pas trop éloigné » de A.
On considère alors les droites (AM), sécantes en A et M à Cf .
F.PUCCI 38
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
f (x) − f (a)
.
x−a
Par définition, le nombre dérivé en a, s’il existe, est donc le coefficient directeur
de la tangente à la courbe en au point d’abscisse a et, par extension, une fonction f
est dérivable en a si, et seulement si sa courbe représentative admet une tangente au
point d’abscisse a. ⌊13⌋
Son équation est alors ⌊14⌋ :
Si, pour tout x de I, f est dérivable en x, on dit que f est dérivable sur I et la fonction
f ′ : x 7−→ f ′ (x) est appelée la fonction dérivée de f sur I.
Remarque : Lorsque le taux d’accroissement tend vers ±∞, la courbe admet une
demi-tangente verticale en A.
bc
bc
M bc
f (x)
bc
bc
bc
A bc
f (a)
a x
(Ta )
Cf
Figure VI.18 – Tangente à une courbe comme limite de ses sécantes.
F.PUCCI 39
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
Définition 24
Dans les conditions précédentes, la limite quand h se rapproche de 0 de la vitesse
moyenne ⌊15⌋ est appelée vitesse instantanée de l’objet à l’instant t0 .
F.PUCCI 40
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
dx(t)
v(t) = x′ (t) = = 4, 9 × 2t = 9, 8t.
dt
Après 5 secondes de chute libre, la vitesse est de 9, 8 × 5 = 49 m/s. (soit
179,4 km/h).
dx(t)
x′ (t) = .
dt
L’avantage de cette notation est de rendre bien visible la variable par rapport à laquelle
on dérive. Ici, la position x(t) est dérivée par rapport au temps.
En mathématiques, et temps que l’on ne considérera que des fonctions d’une seule
df (x)
variable, on note plus simplement = f ′ (x).
dx
f′ : I R
x f ′ (x).
F.PUCCI 41
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
Pour peu que f soit dérivable sur I, on peut prolonger la définition (23) à
un intervalle J ⊂ I fermé mais alors, il n’est pas équivalent de dire que f est
dérivable sur J et que la restriction de f est dérivable sur J.
Ainsi, par exemple, si J = [0 ; 2 ] et J = [0 ; 1 ], la dérivabilité de f sur J
stipule la dérivabilité de f en 1 (donc la dérivabilité à la fois à gauche et à
ATTENTION droite), alors que la dérivabilité de la restriction de f à [0 ; 1 ] n’impose que la
dérivabilité à gauche en 1.
Remarquez que les problèmes ont toujours lieu en des bornes fermées de J,
qui ne sont pas des bornes de I. Ainsi, on pourrait contourner le problème en
se restreignant à la dérivabilité sur des intervalles du type I ∩ U, où U est un
intervalle ouvert de R.
Un peu d’histoire:
— La notion de dérivée tire son origine dans l’étude des tangentes, et en particulier
de la pente des tangentes. Pierre de Fermat ⌊17⌋ le premier (en 1636) constate
f (x + e) − f (a)
que très souvent, la pente s’obtient en écrivant , en « prenant »
e
e = 0 (il ne dispose pas encore de la notion de limite). Il appelle e un « infiniment
petit ».
— Newton, en 1669, introduit la notation (ẋ, ẏ, ż), pour les dérivées des coordon-
nées d’un point, qu’il appelle « fluxions » des « fluentes » (x, y, z), qu’il définit
comme les vitesses dont les fluentes sont augmentées graduellement et indéfini-
ment.
Sa notation est encore utilisée actuellement en physique.
— En 1674, Leibniz introduit la notation dx ; pour désigner une variation infinitési-
male sur l’abscisse, et dy pour désigner une variation infinitésimale sur l’ordon-
dx
née. Si y dépend de x, désigne donc la variation infinitésimale de la fonction
dy
y rapportée à la variation infinitésimale de x qui l’a provoquée : il s’agit bel et
bien de la définition de Fermat, et rien de plus : pas de nouvelle théorie, juste
une nouvelle notation, encore largement utilisée aujourd’hui, notamment sous la
forme non quotientée (pensez aux intégrales !)
⌊17⌋. Pierre de Fermat, né dans la première décennie du XVIIème siècle, à Beaumont-de-Lomagne
(département actuel de Tarn-et-Garonne), près de Montauban, et mort le 12 janvier 1665 à Castres
(département actuel du Tarn), est un magistrat, polymathe et surtout mathématicien français, sur-
nommé « le prince des amateurs ».
Il est aussi poète, habile latiniste et helléniste, et s’est intéressé aux sciences et en particulier à
la physique. On lui doit notamment le principe de Fermat en optique.
Il est particulièrement connu pour avoir énoncé le dernier théorème de Fermat, dont la démons-
tration n’a été établie que plus de 300 ans plus tard par le mathématicien britannique Andrew Wiles
en 19944.
F.PUCCI 42
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
⌊18⌋. Joseph Louis, comte de Lagrange (en italien Giuseppe Lodovico ou aussi Giuseppe Luigi De
la Grange Tournier1), né à Turin en 1736 et mort à Paris en 1813, est un mathématicien, mécanicien
et astronome italien naturalisé français. À l’âge de trente ans, il quitte le Piémont et va séjourner à
Berlin pendant vingt-et-un ans. Ensuite, il s’installe pour ses vingt-six dernières années à Paris, où il
obtient la nationalité française sur l’instance d’Antoine Lavoisier.
Fondateur du calcul des variations avec Euler et de la théorie des formes quadratiques, il démontre
le théorème de Wilson sur les nombres premiers et la conjecture de Bachet sur la décomposition d’un
entier en quatre carrés. On lui doit un cas particulier du théorème auquel on donnera son nom en
théorie des groupes, un autre sur les fractions continues, l’équation différentielle de Lagrange.
En physique, en précisant le principe de moindre action, avec le calcul des variations, vers 1756,
il invente la fonction de Lagrange, qui vérifie les équations de Lagrange, puis développe la mécanique
analytique, vers 1788, pour laquelle il introduit les multiplicateurs de Lagrange. Il entreprend aussi
des recherches importantes sur le problème des trois corps en astronomie, un de ses résultats étant la
mise en évidence des points de libration (dits points de Lagrange) (1772).
Il élabore le système métrique avec Lavoisier pendant la Révolution. Il est membre fondateur
du Bureau des longitudes (1795) avec, entre autres, Laplace et Cassini. Il participe à l’enseignement
de mathématiques de l’École normale de l’an III avec Joseph Lakanal, de l’École polytechnique (dès
1797) avec Monge et Fourcroy. Il a aussi été le fondateur de l’Académie de Turin (1758).
En mécanique des fluides, il introduit le concept de potentiel de vitesse en 1781, bien en avance
sur son temps. Il démontre que le potentiel de vitesse existe pour tout écoulement de fluide réel, pour
lequel la résultante des forces dérive d’un potentiel. Dans le même mémoire de 1781, il introduit en
plus deux notions fondamentales : le concept de la fonction de courant, pour un fluide incompressible,
et le calcul de la célérité d’une petite onde dans un canal peu profond. Rétrospectivement, cet ouvrage
marque une étape décisive dans le développement de la mécanique des fluides moderne.
Lagrange a aussi œuvré dans le domaine de la théorie des probabilités.
⌊19⌋. Karl Theodor Wilhelm Weierstrass, habituellement appelé Karl Weierstrass, orthographié
Weierstraß en allemand, né le 31 octobre 1815 à Ostenfelde (Westphalie), mort le 19 février 1897 à
Berlin, était un mathématicien allemand, lauréat de la médaille Copley en 1895.
Karl Weierstrass est souvent cité comme le « père de l’analyse moderne ». Il consolida des travaux
de Cauchy sur les nombres irrationnels et leur amena une nouvelle compréhension. Ses travaux les
plus connus portent sur les fonctions elliptiques.
C’est lui qui le premier rendit public un exemple de fonction continue nulle part dérivable.
Weierstrass étudia la fiabilité de l’analyse, dont il propose une construction logique rigoureuse.
À cette époque, les démonstrations de l’analyse s’appuyaient sur des définitions ambiguës, d’où la
nécessité de nouvelles définitions. Tandis que Bolzano avait développé une définition suffisamment
rigoureuse des limites dès 1817 (et peut-être même auparavant), ses travaux restèrent quasi inconnus
de la communauté mathématique pendant des années, et d’autres mathématiciens éminents, comme
Cauchy, n’avaient que de vagues définitions de la limite et de la continuité d’une fonction.
En 18611, Weierstrass définit la continuité comme suit :
f est continue en x0 si, pour tout réel ε strictement positif, il existe un réel δ strictement positif
tel que, si x est à une distance de x0 strictement inférieure à δ, alors la valeur de la fonction f en x
est à une distance strictement inférieure à ε de la valeur de la fonction f en x0 .
F.PUCCI 43
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
Cf
I1 I2
Cf
I1 I2
Avec ces nouvelles définitions, il put donner des démonstrations rigoureuses de plusieurs théorèmes
qui reposent sur des propriétés des nombres réels jusqu’alors tenues pour intuitives, tels le théorème
des valeurs intermédiaires, le théorème de Bolzano-Weierstrass et le théorème de Borel-Lebesgue.
F.PUCCI 44
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
V.3 Extrema
f (x) − f (x0 )
> 0.
x − x0
D'où par passage à la limite en x , f (x ) > 0.
0
′
0
À droite en x , on a :
0
f (x) − f (x0 )
6 0.
x − x0
D'où par passage à la limite en x , f (x ) 6 0.
0
′
0
Par onséquent, f (x ) = 0.
′
0
Ainsi, une CN pour que f présente un extremum local en x0 ∈ I est que x0 soit un
point critique.
ATTENTION C’est évidemment faux si I n’est pas ouvert (cas d’un extremum sur
le bord).
V.4 Continuité
F.PUCCI 45
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
f (x) − f (a)
f (x) = × (x − a) + f (a).
x−a
Le membre de droite a bien une limite quand x tend vers a, qui est f (a). Ainsi f est
bien ontinue en a ∈ I , et don sur I .
Ce théorème explique simplement que la notion de dérivabilité est plus forte que celle
de continuité comme l’était déjà la notion de continuité par rapport à celle de définition.
On pourra donc trouver des fonctions continues sans qu’elles soient dérivable mais pas
l’inverse.
ATTENTION La réciproque de ce théorème est fausse . Pour s’en rendre compte,
on peut s’appuyer sur les représentations graphiques suivantes :
— Si une fonction est continue sur un intervalle, sa représentation graphique est en
un seul morceau .
— Si la fonction est dérivable sur un intervalle, sa représentation graphique admet
une tangente en chacun de ses points .
3 3
2 2
1 1
1 2 3 4 −2 −1 1 2
√
x 7−→ x. x 7−→ |x|.
Comme explicité précédemment, les premiers exemples à avoir en tête sont la fonction
valeur absolue et la racine carrée et globalement, l’image à avoir en tête est celle de la
fonction VI.22.
b
A
F.PUCCI 46
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
Par contre, la fonction n’est pas dérivable en a, car la représentation admet au point
A deux demi-tangentes.
On dit que la courbe admet un point anguleux en a.
f (x) − f (x0 )
— On dit que f est dérivable à gauche en x0 si l’expression admet
x − x0
une limite à gauche lorsque x tend vers x0 .
On note alors :
f (x) − f (x0 ) f (x0 + h) − f (x0 )
fg′ (x0 ) = lim− = lim− .
x→x0 x − x0 h→0 h
Évidemment, la première condition pour que la dérivée à droite existe est que cette
limite ait un sens, donc que x0 ne soit pas la borne supérieure de I ou inférieure pour
la limite à gauche.
Cela nous permet de revenir sur la dérivabilité sur un intervalle fermé :
F.PUCCI 47
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
F.PUCCI 48
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
1
(iii) Supposons que g ne s’annule pas sur I. Le quotient est encore dérivable
g
sur I et pour tout x ∈ I :
!′
1 g ′ (x)
(x) = − .
g g 2 (x)
f
(iv) Supposons que g ne s’annule pas sur I. Le quotient est encore dérivable
g
sur I et pour tout x ∈ I :
!′
f f ′ (x)g(x) − f (x)g ′(x)
(x) = .
g g 2 (x)
Exercice 27 : Donner la dérivée des fonctions définies par leur expressions suivante
et préciser le domaine de dérivabilité :
x−1
1. f (x) = cos . 3. k(x) = tan 3x.
2x + 1
1 sin x + cos x
2. g(x) = . 4. l(x) = .
cos x 1 + cos x
F.PUCCI 49
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
n
s
X xk x−1 x−1
5. e(x) = . 6. f (x) = .
k=0 k! x+1 x+1
√
7. a(x) = ln x + 1 − x2 .
Définition 29 (Difféomorphisme)
On appelle Difféomorphisme toute bijection dérivable entre deux deux ouverts de
R dont la bijection réciproque est dérivable.
La proposition (35) affirme donc que les fonctions dérivables dont la dérivées ne
s’annule pas sur I sont des difféomorphismes sur I.
F.PUCCI 50
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
Ainsi, une fonction est de classe C 0 si elle est continue. Elle est de classe C 1 si elle est
dérivable (donc continue) et de dérivée continue, . . .
Remarquez que la dérivabilité ne suffit pas à obtenir la classe C 1 .
1
2
Exercice 29 : Étudier la classe de f : x 7−→ x sin .
x
Exemple 22 : L’exponentielle, les fonctions sinus, cosinus, les polynômes, les frac-
tions rationnelles, le logarithme sur leur ensemble de définition sont de classe C ∞ .
F.PUCCI 51
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ
1
Exercice 31 : Soit f : R∗ 7−→ R la fonction définie par f (x) = .
x
n!
Montrer que, pour tout n ∈ N : ∀x ∈ R∗ , f (n) (x) = (−1)n .
xn+1
Exercice 32 : Soit f : R 7−→ R la fonction définie par f (x) = sin x.
π
Montrer que, pour tout n ∈ N : ∀x ∈ R, f (n) (x) = sin x + n .
2
Remarque : Il existe une formule explicite pour la dérivée d’ordre n d’une composition
(formule de Faà di Bruno), mais cette formule est fort complexe.
Pour le plaisir, on énonce, sans démonstration :
!
(n) X n! Yn
f (k)
f ◦g = × g (m1 +m2 +...mn ) ◦ f.
(m1 , m2 ,..., mn )∈Nn
m1 !m2 ! . . . mn ! k=1 k!
1m1 +2m2 +...+nmn =n
F.PUCCI 52
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VI. COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE
VI Comportement asymptotique
Le comportement à l’infini (comportement asymptotique) peut aussi aider à cerner
l’allure de la courbe.
On définit pour cela la notion de droite asymptote : il s’agit d’une droite qui approche
d’aussi près que l’on veut une portion de la courbe lorsque l’on s’éloigne vers l’infini
dans l’une des deux directions. Plus précisément :
Définition 32 (Asymptote)
On dit qu’une fonction f admet :
1. une asymptote verticale au voisinage de a d’équation x = a lorsque
lim f (x) = ±∞.
x→a
2. une asymptote horizontale au voisinage de +∞ d’équation y = b lorsque
lim f (x) = b.
x→±∞
3. plus généralement, une droite (D) d’équation y = ax + b, dite asymptote
oblique, au voisinage de ±∞ lorsque lim f (x) − (ax + b) = 0
x→±∞
Nous verrons plus tard comment on peut obtenir a sans former le quotient, à l’aide
d’équivalents, ou même comment obtenir simultanément a et b à l’aide d’un « dévelop-
pement limité ».
Exercice 34 :
x3 − 2x2 + 1
1. Déterminer les asymptotes de la courbe de f : x 7−→ .
x2 + 1
2. Montrer que x 7−→ x + sin x admet une direction asymptotique en −∞ et +∞
mais pas d’asymptote.
F.PUCCI 53
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
VII Convexité
Enfin, l’allure de la courbe va dépendre fortement de « l’orientation de la courbure »,
c.-à-d. de savoir si le « creux » de la courbe est orienté vers le haut ou vers le bas.
C’est ce qu’on appelle la convexité de la courbe. Intuitivement, si le creux de la courbe
est orienté vers le haut, la pente de la tangente est de plus en plus forte, donc f est
croissante. Cela amène la définition suivante :
Soit I = [a, b] un intervalle de R. On note ˚ I l’intervalle I privé de ses bornes. On
considère dans cette leçon une fonction f : I −→ R.
Y
f (y)
λ f (x) + (1 − λ) f (y)
X
f (x)
Cf
f λ x + (1 − λ) y
| |
x λ x + (1 − λ) y y
Figure VI.23 – La courbe d’une fonction convexe est au-dessous de
ses cordes.
Exemples 23 :
— Les fonctions x 7−→ x2 , x 7−→ |x| sont convexes.
— Toute combinaison linéaire à coefficients positifs de fonctions convexes est
convexe.
— La limite simple d’une suite de fonctnios convexes est une fonction convexe.
— Le produit (x 7−→ x2 et x 7−→ x) et la composée (x 7−→ −x et x 7−→ x2 ) de
fonctions convexes ne sont pas nécessairement convexes.
— f est une fonction affine si et seulement si f et −f sont convexes.
F.PUCCI 54
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
Théorème 37 (Épigrage)
f est convexe si et seulement si A = {(x, y) ∈ R2 | f (x) 6 y} est une partie
convexe de R2 .
A
Cf
Preuve:
"=⇒" : Soient M(x , y ), N(x , y ) ∈ A et T (x, y) ∈ [MN]. Il existe λ ∈ [0, 1] tel
que x = λ x + (1 − λ) x et y = λ y + (1 − λ) y . Alors :
1 1 2 2
1 2 1 2
f (x) = f λ x1 + (1 − λ) x2 6 λ f (x1 ) + (1 − λ) f (x2 )
f onvexe
6 λ y1 + (1 − λ) y2 = f (y).
M,N ∈A
"⇐=" : Soient M(x , y ), N(x , y ) ∈ A. Comme A est onvexe, [MN] ⊂ A .-à-d. ∀λ ∈ [0, 1],
on a :
1 2 2 2
f λx1 + (1 − λ)x2 6 λy1 + (1 − λ)y2 = λf (x1 ) + (1 − λ)f (x2 ).
Don f est onvexe.
F.PUCCI 55
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
ϕx0 : I\{x0 } −→ R
f (x) − f (x0 )
x 7−→ .
x − x0
Si l’on note X x, f (x) , Y y, f (y) et Z z, f (z) , Z
alors (ii) traduit le fait que la pente de la droite
(XY ) est inférieure à celle de (XZ), elle-même infé-
X Cf
rieure à celle de (Y Z), comme le montre clairement
l’illustration ci-contre : Y
Preuve:
(i) ⇒ (ii) : x < y < z et f est onvexe, don il existe λ ∈ ]0, 1[ tel que :
1
et x= y − (1 − λ) z
(
y = λ x + (1 − λ) z
λ
f (y) 6 λ f (x) + (1 − λ) f (z) 1
f (x) > f (y) − (1 − λ) f (z) .
λ
Comme 1 − λ 6= 0, on a :
f (y) − f (x) λ f (x) + (1 − λ) f (z) − f (x) f (z) − f (x)
6 = .
y−x λ x + (1 − λ) z − x z−x
1
f (z) − f (x) f (z) − λ
f (y) − (1 − λ) f (z) f (z) − f (y)
6 1
= .
z−x z− y − (1 − λ) z z−y
λ
F.PUCCI 56
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
Preuve:
(i) Soit un minimumlo al de f et soit V un voisinage de α tel que f (α) 6 f (x),
α∈˚ I
.
α
∀x ∈ Vα
Soient et x ∈ I tels que α < x < x. D'après 38, on a :
x0 ∈ Vα \ {α} 0
Corollaire 40
Soit f : R 7−→ R une fonction convexe et majorée sur R. Alors f est constante.
F.PUCCI 57
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
Preuve: Supposons f non onstante .-à-d. ∃x, y ∈ R tels que x < y et f (x) 6= f (y).
Si f (x) < f (y), omme f est onvexe, ∀z > y, f (z)z −− yf (y) > f (y)y −− xf (x) ou
| {z }
en ore f (z) > λ(z − y) + f (y). Comme f (y) > f (x), λ > 0 et lim λ
f (z) = +∞
e qui ontredit les hypothèses. z→+∞
Preuve:
(i) Soitx0 ∈ ˚
I. Pour tous x ∈ ]a, x [ et y ∈ ]x , b[, le théorème (38) nous assure
que est roissante et majorée sur ]a, x [ par ϕ (y).
0 0
ϕx 0
Don la limite à gau he en x de ϕ existe et
0 x0
0 x0
f (x) − f (x0 )
lim− ϕx0 (x) = lim− = fg′ (x0 ).
x→x0 x→x0 x − x0
On pro ède de la même manière pour la dérivée à droite.
(ii) L'existen e des dérivées à droites et à gau he entraîne la ontinuité de f sur ˚I .
(iii) Soit x ∈ ˚I . Pour tous x ∈ ]a, x [ et y ∈ ]x , b[, on a :
0 0 0
• Soit alors x ∈ ˚ I tel que x < x . D'après le point (ii) du théorème (38) , pour
tout x ∈]x , x [, on a :
1 0 1
0 1
F.PUCCI 58
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
Ainsi, les inégalités (1) et (2) nous donnent f (x ) 6 f (x ) .-à-d. f est roissante
′ ′ ′
Remarques :
1. f convexe sur I 6⇒ f continue sur I. Considérer par exemple la fonction f
définie sur [−1, 1] par f (−1) = f (1) = 2 et pour tout x ∈ ] − 1, 1[, f (x) = x2 .
L’implication est vraie si I est ouvert.
2. f convexe sur I 6⇒ f dérivable sur I. Considérer par exemple la valeur
absolue sur un intervalle ouvert contenant 0.
• •
Théorème 42
Soit f : I −→ R une fonction continue sur I et dérivable sur ˚
I.
Cf
f ′ (c1 ) =
f (x0 ) − f (x1 )
x0 − x1
et f ′ (c2 ) =
f (x2 ) − f (x0 )
x2 − x0
.
F.PUCCI 59
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
f ′ (c1 ) 6 f ′ (c2 )
f (x0 ) − f (x1 ) f (x2 ) − f (x0 )
⇔ 6
x0 − x1 x2 − x0
⇒ λ(x2 − x1 ) f (x0 ) − f (x1 ) 6 (1 − λ)(x2 − x1 ) f (x2 ) − f (x0 )
⇔ f (x0 ) = f λ x1 + (1 − λ) x2 6 λ f (x1 ) + (1 − λ) f (x2 ).
f est onvexe sur I .
Corollaire 43 (Une fonction convexe est au-dessus de ses tangentes)
Soit f : I −→ R une fonction continue sur I et dérivable sur ˚
I. On note Cf sa
courbe représentative.
Preuve: Soit x 0 ∈ ˚
I . L'équation de la tangente en x à f est 0
roissante sur I . ˚
˚
Comme f est C sur I , e i équivaut en ore à f > 0 sur ˚I .
2 ′′
F.PUCCI 60
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
Z +∞
Exemple 24 : Γ : x 7−→ Γ(x) = e−t tx−1 dt est convexe sur R∗+ .
0
VII.2 Extrema
Proposition 45
Soient f : I −→ R une fonction dérivable et convexe sur I, et a ∈ I tel que
f ′ (a) = 0.
Alors f admet un minimum en a.
Exemples 25 :
— x 7−→ ex est convexe sur R et, en particulier, au-dessus de sa tangente en 0 :
∀ x ∈ R, ex > x + 1.
π
— x 7−→ sin(x) est concave sur 0, :
2
2
π
∀ x ∈ 0, , x 6 sin(x) 6 x .
2 π tangente
corde
F.PUCCI 61
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ
x1 + . . . + xn ϕ(x1 ) + . . . + ϕ(xn )
En particulier : ϕ 6 .
n n
!
n n
λ1 x1 + λ2 x2 X n
X X
ϕ λi xi = 1−
ϕ λi Pn + λi xi
i=1 i=3 1 − i=3 λi i=3
| {z }
=: y
n
! n
X X
6 1− λi ϕ(y) + λi ϕ(xi ).
HRn i=3 i=3
Comme 1 −λ P+ λ λ 1
n
2
i=3 i
=1 , on a aussi :
λ1 λ2
ϕ(y) 6 Pn ϕ(x1 ) + Pn ϕ(x2 ).
1− λi 1− λi
D'où :
i=3 i=3
n
! n
X X
ϕ λi xi 6 λ1 ϕ(x1 ) + λ2 ϕ(x2 ) + λi ϕ(xi ).
i=1 i=3
√
Exercice 35 : Soit la fonction f définie par f (x) = x2 + 3x − 2.
1. Déterminer l’ensemble de définition Df de f .
2. Déterminer les limites de f aux bornes de Df .
3. Étudier les variations de f sur Df .
3 3
4. Soient les droites (∆1 ) d’équation y = x + et (∆2 ) d’équation y = −x − .
2 2
Montrer que (∆1 ) et (∆2 ) sont respectivement asymptotes à Cf en +∞ et −∞.
F.PUCCI 62
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VIII. PLAN D’ÉTUDE D’UNE FONCTION
F.PUCCI 63
Thème: Analyse I PCSI - Exercices no 1:
Analyse I
x(x + 1)
Exercice 1 : Soit f la fonction définie sur R \ {2} par f (x) = .
x−2
Soit Cf sa courbe représentative.
1. (a) Déterminer les limites de f aux bornes de son ensemble de définition.
(b) Calculer la dérivée de f . En déduire ses variations.
(c) Dresser le tableau de variation de f .
2. (a) Justifier que Cf admet une asymptote oblique (D).
À l’aide d’une division euclidienne déterminer l’équation de cette asymp-
tote puis étudier leur position relative.
(b) Montrer que le point I, intersection des asymptotes de Cf , est un point de
symétrie de Cf .
(c) Tracer (D) et Cf .
3. (a) En utilisant Cf , déterminer, suivant les valeurs de m, le nombre de solu-
tions de l’équation :
F.PUCCI 64
Analyse I Khôlle du 5/11/2018 Programme
I Connaissances II Compétences
— Démontrer l’inégalité triangulaire — Résoudre des inéquations dans R.
— Démontrer qu’une fonction est paire, impaire ou périodique.
— Démontrer l’invariance par translation du graphe d’une fonc-
Conséquences géométriques et sur la réduction du domaine
tion périodique
d’étude.
— Effet des transformations usuelles sur la courbe représenta- — Étudier une fonction.
tive d’une fonction.
— Trouver un maximum, minimum, majorant, minorant d’une
— Définition des limites, continuité et dérivabilité d’une fonc- fonction bornée.
tion en un point. — Démontrer l’existence d’un extremum local. Différence avec
— Limites en un point fini ou infini des fonctions usuelles. un extremum global.
— Trouver les limites de fonctions.
— Démontrer l’unicité d’une limite en cas d’existence.
— Donner l’équation de la tangente à une courbe d’une fonction
— Exemples de fonctions non définies, discontinues ou non dé- dérivable.
rivables en un point du domaine.
— Dérivabilité d’une somme, d’un produit, d’un quotient ou
— Existence et monotonie de la réciproque d’une fonction bijec- d’une composée de fonctions dérivables. Conditions d’exis-
tive et monotone. Conséquences sur les représentations gra- tence.
phiques. — Calculer les dérivées successives d’une fonction de classe C n .
— Dérivabilité d’une fonction en un point et interprétation gra- — Recherche des extrema locaux d’une fonction dérivable.
phique. — Existence d’une asymptote oblique à une courbe.
— Lien entre dérivabilité et continuité d’une fonction.
— Dérivées à droite et à gauche d’une fonction. Exemples et
interprétation en terme de demi-tangente.
— Dérivée de la réciproque d’une fonction bijective et dérivable.
— Divers comportements asymptotiques d’une fonction.
— Les résultats sur les fonctions convexes sont hors-programme.
F.PUCCI
Analyse I Khôlle du 5/11/2018 Exercices
Question 5 : (a) Montrer que le graphe d’une fonction f bijective et de sa réciproque sont
symétriques par rapport à la droite d’équation y = x.
(b) Sur un même graphique, tracer le graphe de x 7−→ cos(x) et sa réciproque
sur des domaines que l’on précisera.
Question 6 : (a) Soient f et g deux fonctions dérivables respectivement sur un intervalle I
et J contenant f (I).
Montrer que g ◦ f est dérivable sur I et donner sa dérivée.
(b) Donner un domaine de dérivabilité de la fonction f définie par
q
f (x) = ln x + x(1 − x) .
π 2
Question 7 : Montrer que, ∀x ∈ 0 ; , x 6 sin x 6 x. Interprétation graphique.
2 π
Question 8 : (a) Soit f et g deux fonctions de classe C n , énoncer et montrer la formule de
Leibnitz.
(b) En déduire les dérivées successives de x 7−→ x2 ex et x 7−→ xn−1 ln x.
II Exercices
Exercice 1 : Soit f une fonction définie sur un intervalle I contenant x0 dans son intérieur.
On suppose que lim f (x) = u > 0.
x→x0
u
Démontrer qu’il existe t > 0 tel que si 0 < |x − x0 | < t alors |f (x)| > .
2
F.PUCCI
Analyse I Khôlle du 5/11/2018 Exercices
1
f2 (x) = sin(x) × sin , si x 6= 0 ; f2 (0) = 0;
x
Exercice 10 : Calculer les dérivées des fonctions :
!
1 + sin(x) (b) x 7→ (x(x − 2))1/3 .
(a) x 7→ ln .
1 − sin(x)
F.PUCCI
Thème: Analyse & Révisions PCSI - Devoir en temps libre no 1
Exercice 1 :
1. Décrire et représenter l’ensemble des points M du plan d’affixe z tels que :
z
∈ R.
z − 2i
F.PUCCI 68
Thème: Analyse & Révisions PCSI - Devoir en temps libre no 1
2 sin(x) + 1
Exercice 2 : On considère la fonction f définie par f (x) = .
2 cos(x) + 1
1. Déterminer l’ensemble de définition de la fonction f .
2. Étudier la parité et la périodicité de f .
En déduire un intervalle d’étude intelligent pour la fonction f .
13π
π π
3. Calculer f (0), f ,f − et f .
6 2 4
4. Déterminer les antécédents du réel 1 par la fonction f .
5. Étudier les variations de f et dresser son tableau de variations complet sur
l’intervalle d’étude choisi.
6. Déterminer l’équation de la tangente à la courbe représentative de f en son
π
point d’abscisse 0 ainsi que celle de sa tangente en son point d’abscisse .
2
7. Tracer une allure soignée de la courbe, ainsi que des deux tangentes calculées
à la question précédente.
2x2 + 1
Exercice 3 : On considère la fonction f : x 7−→ .
4x2 − 1
1. Déterminer le domaine de définition de la fonction f .
2. Étudier la fonction f , et en dresser un tableau de variations complet.
3. En déduire si f est injective, et si elle est surjective.
Déterminer deux ensembles A et B les plus grands possibles tels que f effectue
une bijection de A vers B.
4. Déterminer en fonction de y le nombre de solutions de l’équation f (x) = y.
Retrouver à l’aide de ce calcul les résultats de la question précédente.
5. Déterminer une expression de la réciproque de l’application f|A .
F.PUCCI 69
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1
Analyse I
h(x) = xe−x .
Partie B
On définit les fonctions f et g sur l’intervalle [0 ; +∞[ par :
F.PUCCI 70
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1
Variables :
λ est un réel positif
S est un réel strictement compris entre 0 et 1.
Initialisation :
Saisir S
λ prend la valeur 0
Traitement :
λ+1
Tant Que 1 − < S faire
eλ
λ prend la valeur λ + 1
Fin Tant Que
Sortie :
Afficher λ
sin(θ)
f (θ) = .
1 + cos(θ)
F.PUCCI 71
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1
Partie I : Étude de f
1. Donner le domaine de définition Df de f .
2. Justifier que f est dérivable sur Df puis calculer f ′ .
F.PUCCI 72
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1
x −∞ −1 +∞
0 +∞
g 1
−
e
1
7. Montrer l’existence d’une fonction W : − ; +∞ 7−→ [−1 ; +∞ [ telle que
e
1
pour tout y > − :
e
W (y)eW (y) = y.
1
8. Justifier que W est continue sur − ; +∞ puis étudier les variations de W . ⌊21⌋
e
1
9. Déterminer W − , W (0), W (e) et lim W (y).
e y→+∞
1 1
10. Montrer que W est dérivable sur − ; +∞ puis que pour tout y > − , et
e e
y 6= 0 :
W (y)
W ′ (y) = .
y 1 + W (y)
11. Soit x > 0 un réel. Justifier l’existence d’un unique réel z ∈ R tel que x = e−z .
x 1
Établir que = k équivaut à zez = − .
ln x k
12. En déduire une expression de f −1 (k) à l’aide de W pour tout k > e.
⌊21⌋. La fonction W étudiée ici est appelée la fonction W de Lambert (il s’agit plus précisément d’une
de ses déterminations).
La fonction de Lambert est une fonction usuelle qui apparaît dans des contextes variés, notamment
en mécanique quantique.
F.PUCCI 73
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1
Cf
Cg
O 1 2 3 4 5
λ
F.PUCCI 74
Thème: Analyse I PCSI - Correction
Analyse I
x 0 1 +∞
1
h e
0 0
3. (a) Pour tout x > 0, e−x − h′ (x) = e−x − (1 − x)e−x = xe−x = h(x) donc
Partie B
1. (a) M et N ont la même abscisse et f (x) > g(x) (car x + 1 > 1 donc
ln(x + 1) > 0).
D’où MN = f (x) − g(x) = xe−x = h(x) :
MN = h(x) = xe−x .
F.PUCCI 75
Thème: Analyse I PCSI - Correction
Cf
Cg
M
×
1
×
N
1 2 3 λ 4 5
λ 0 1 2 3
λ+1
1− 0 0, 264241118 0, 59399415 0, 800851727
eλ
F.PUCCI 76
Thème: Analyse I PCSI - Correction
1−i 1−i
1. (a) z = = donc :
(1 + i)(1 − i) 2
1 1
Re (z) = et Im (z) = − .
2 2
√ π
(b) Comme 1 + i = 2ei 4 , on a :
1 π
|z| = √ et arg ≡ − [2π] .
2 4
2. Le nombre complexe zθ n’est pas défini si, et seulement si eiθ = −1 ⇐⇒ θ ≡ π [2π].
n o
On a donc : D = R \ π + 2kπ, k ∈ Z .
3. Inégalité triangulaire :
(a) cf. Cours.
(b) D’après l’inégalité triangulaire, on a :
∀ θ ∈ R, 1 + eiθ 6 1 + eiθ = 1 + 1 = 2.
En passant à l’inverse, on a :
1
∀ θ ∈ D, |zθ | > .
2
On trouve donc, ∀θ ∈ D :
1 sin θ
Re (zθ ) = et Im (zθ ) = − .
2 2(1 + cos θ)
F.PUCCI 77
Thème: Analyse I PCSI - Correction
x 0 π
f ′ (θ) +
f
0
F.PUCCI 78
Thème: Analyse I PCSI - Correction
Il existe donc un unique z = eiθ ∈ U \ {−1} tel que ω = ϕ(z) c.-à-d. ϕ induit
1
une bijection de U \ {−1} vers Z ∈ C / Re (Z) = .
2
Dans le plan complexe :
— U \ {−1} s’identifie au cercle de centre O et de rayon 1 privé du point
(−1; 0).
1 1
— Z ∈ C / Re (Z) = s’identifie a la droite d’équation x = .
2 2
Partie I : Étude de f
1. f est définie si, et seulement si x > 0 et ln x 6= 0 d’où Df =]0 ; 1 [∪]1 ; +∞ [.
2. Comme quotient de dénominateur non nul de fonctions dérivables sur Df , f est
dérivable sur Df et on a, ∀x ∈ Df :
ln x − 1
f ′ (x) = .
(ln x)2
F.PUCCI 79
Thème: Analyse I PCSI - Correction
3.
x 0 1 e +∞
f ′ (x) − − 0 +
0 +∞ +∞
f
−∞ e
8. Le même théorème que précédemment nous assure que W est continue sur
1
− ; +∞ de même sens de variations que g sur [−1 ; +∞ [.
e
F.PUCCI 80
Thème: Analyse I PCSI - Correction
D’après (VI.2), on a :
1 1 1
= = W (y) ×
eW (y) + W (y)eW (y) e 1 + W (y)
1 W (y)
D’après (VI.2) encore, si y 6= 0, = e−W (y) = :
eW (y) y
W (y)
= .
y 1 + W (y)
F.PUCCI 81
Index
Archimède, 1 p-adique, 4
Asymptote, 21, 24, 31, 53
Asymptotique Épigraphe, 55
Branches infinies, 31 Extrema, 45
Comportement, 53 d’une fonction convexe, 57, 61
Bijection Fermé, 4
d’une fonction, 35 Fonction
dérivée de la réciproque, 50 à valeurs dans, 9
réciproque, 35 bornée, 17
Boule, 6 continue, 33
convexe, 54
Cinématique, 40 croissante, 16
Compatibilité décroissante, 16
de la relation d’ordre, 3 dérivée, 41
Composée usuelle, 42
de fonctions, 9 dérivable
de fonctions continues, 35 définition, 38
de fonctions dérivables, 49 de classe C ∞ , 51
de fonctions monotones, 17 de classe C n , 51
Continuité, 33 impaire, 13
Composée de fonctions continues, 35 monotone, 44
Structure, 35 périodique, 13, 14
Corde, 56 paire, 13
Courbe représentative, 11 partie entière, 34
tangente à, 38
Graphe, 38
Dérivée d’une fonction paire, impaire ou pério-
n-ième, 51 dique, 13
à droite et à gauche, 47 de la réciproque, 11
des fonctions usuelles, 42 Effet d’une transformation sur, 11
d’une composée, 49
d’une fonction convexe, 58 Homéomorphisme, 36
de la fonction réciproque, 50
Imparité, 13
seconde, 60
Inégalité, 3
Signe de la, 44
de convexité, 61
Dérivabilité, 38
de Jensen, 62
sur un intervalle fermé, 47
Intervalle
Développement
de R, 6
limité, 53
Difféomorphisme, 50 Leibniz, 52
Dilatation, 11 Limite, 20
Distance à droite, 27
82
Chapitre VI: INDEX INDEX
à gauche, 27 de comparaison, 31
d’une composée, 30 Repère
Définition topologie, 26 affine, 11
en l’infini, 23 orthonormé, 11
◦
en un point de I, 21
Somme
en un point fini, 20
de fonctions, 9
fonctions de référence, 22, 25
Symétrie, 11
Opérations sur, 30
Propriétés des, 29 Tangente
Unicité de la, 27 Équation de la, 39
d’une fonction convexe, 60
Majorant, 7
Taux d’accroissement, 38
de fonction, 17
Théorème
Maximum, 7
de la limite monotone, 24
global, 18
de Bolzano-Weierstrass, 44
local, 18
de Borel-Lebesgue, 44
Méthode
de la bijection, 36
Détermination du domaine d’étude, 15
des valeurs intermédiaires, 44
Déterminer une droite asymptote, 53
Topologie, 6, 19, 24, 26, 27
Montrer qu’une fonction est bijective, 37,
dérivant d’une norme, 4
38
métrique, 4
Minimum, 7
Transformation
global, 18
d’une courbe, 11
local, 18
Translation, 11
Minorant, 7
de fonction, 17 Valeur
absolue
Newton, 1
définition, 4
Norme, 4
Vitesse
O, 32 instantanée, 40
o, 31, 32 moyenne, 40
Opération Voisinage, 24
sur les fonctions dérivables, 49 privé d’un point, 31
sur les fonctions périodiques, 14
Ouvert, 4
Période
définition, 14
Périodicité, 13
Parité, 13
Point
anguleux, 47
critique, 45
Produit
de fonctions, 9
Propriété
locale, 33
vraie dans un voisinage, 26
Relation
d’ordre, 3
et fonctions, 16
F.PUCCI 83
Chapitre VI: INDEX INDEX
F.PUCCI 84