Vous êtes sur la page 1sur 84

Chapitre

VI

Fonctions de la variable
réelle

L ongtemps, les mathématiques se sont développées au service des autres sciences.


La séparation des différentes sciences est d’ailleurs tardive, et nombreux ont été
les mathématiciens à avoir également été des physiciens de renommée, comme Newton
par exemple. Les mathématiques ont d’abord été vues comme un outil :
— au service de la mécanique et de l’ingéniérie (Archimède ⌊1⌋ )
— au service de l’astronomie (géométrie grecque, Ptolémée ⌊2⌋ , écoles indienne et
arabe)
— au service de toute étude nécessitant d’être chiffrée pour obtenir des ordres de
grandeurs.

D u dernier point découle l’importance du développement du calcul numérique (cal-


cul approché, en opposition au calcul algébrique). C’est ce point de vue qui est
à la base des procédés d’approximation (méthode de Newton de recherche d’un zéro,
méthodes approchées de calcul d’intégrales), aboutissant notamment à la notion de
convergence (qui donne la validité de l’approximation à l’infini).
⌊1⌋. Archimède de Syracuse, né à Syracuse vers 287 av. J.-C. et mort en cette même ville en 212
av. J.-C., est un grand scientifique grec de Sicile (Grande-Grèce) de l’Antiquité, physicien, mathéma-
ticien et ingénieur. Bien que peu de détails de sa vie soient connus, il est considéré comme l’un des
principaux scientifiques de l’Antiquité classique. Parmi ses domaines d’étude en physique, on peut
citer l’hydrostatique, la mécanique statique et l’explication du principe du levier. Il est crédité de la
conception de plusieurs outils innovants, comme la vis d’Archimède.
Archimède est généralement considéré comme le plus grand mathématicien de l’Antiquité et l’un
des plus grands de tous les temps1. Il a utilisé la méthode d’exhaustion pour calculer l’aire sous un arc
de parabole avec la somme d’une série infinie, et a donné un encadrement de Pi d’une remarquable
précision. Il a également introduit la spirale qui porte son nom, des formules pour les volumes des
surfaces de révolution et un système ingénieux pour l’expression de très grands nombres.
Archimède est mort pendant le siège de Syracuse où il a été tué par un soldat romain qui a agi
malgré les ordres demandant de ne pas lui nuire.
⌊2⌋. Claude Ptolémée, communément appelé Ptolémée (Ptolémaïs de Thébaïde (Haute-Égypte) vers
90 - Canope vers 168) est un astronome et astrologue grec qui vécut à Alexandrie (Égypte). Il est
également l’un des précurseurs de la géographie. Sa vie est mal connue. Son cognomen Ptolemaeus
semble indiquer des origines gréco-égyptiennes, et son nomen Claudius une citoyenneté romaine.
Ptolémée est l’auteur de plusieurs traités scientifiques, dont deux ont exercé une grande influence
sur les sciences occidentales et orientales. L’un est le traité d’astronomie, aujourd’hui connu sous le
nom d’Almageste. L’autre est la Géographie, qui est une synthèse des connaissances géographiques du
monde gréco-romain.
L’œuvre de Ptolémée est la continuation d’une longue évolution de la science antique fondée sur
l’observation des astres, les nombres, le calcul et la mesure. Avec l’œuvre d’Aristote, c’est essentielle-
ment à travers elle, transmise à la fois par les Arabes et les Byzantins, que l’Occident redécouvrira
la science grecque au Moyen Âge et à la Renaissance, laissant leurs prédécesseurs dans l’obscurité.

1
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle

A insi, l’utilisation de l’outil est souvent à la base de sa définition, et a souvent


précédé sa théorisation : les mathématiques ont évolué de façon empirique.
Dans ce chapitre nous donnons les outils permettant une étude efficace des fonctions.
L’outil essentiel est bien entendu la dérivation, que nous abordons ici d’un point de
vue essentiellement pratique : l’objectif est de savoir dériver et étudier de façon efficace
des fonctions explicites.
Nous commencerons par quelques rappels sur les limites, limites à gauche et limites à
droite. Nous supposerons connues les différentes opérations classiques sur les limites,
que nous établirons rigoureusement plus tard : somme, produit, quotient.

Sommaire
I Inégalités dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.1 Relation d’ordre dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.2 Valeur absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.3 Intervalles de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
I.4 Majorant et minorant - Maximum et minimum . . . . . . . 7
II Généralités sur les fonctions - Géométrie . . . . . . . . . . 8
II.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
II.2 Représentation d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
II.3 Parité, imparité, périodicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.4 Fonctions et relations d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
III Aspects topologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
III.1 Limites : point de vue métrique . . . . . . . . . . . . . . . . 20
III.2 Limites : point de vue topologique . . . . . . . . . . . . . . 24
III.3 Unicité de la limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
III.4 Limites à droite et à gauche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
III.5 Propriétés algébriques des limites . . . . . . . . . . . . . . . 29
III.6 Relations de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
La relation : « Est un grand O de. . . » . . . . . . . . . . . . 32
La relation : « Est négligeable devant . . . » . . . . . . . . . 32
IV Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
IV.1 Stabilité algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
IV.2 Bijectivité, réciproque d’une bijection . . . . . . . . . . . . 35
V Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
V.1 Taux d’accroissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
V.2 Fonction monotone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
V.3 Extrema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
V.4 Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
V.5 Dérivées à droite et à gauche . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
V.6 Opérations et dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
VI Comportement asymptotique . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
VII Convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
VII.1 Convexité et dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
VII.2 Extrema . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
VII.3 Inégalités de convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

F.PUCCI 2
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R

VIII Plan d’étude d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63


Exercices no 1 : Analyse I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Khôlle du 5/11/2018 : Analyse I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
Khôlle du 5/11/2018 : Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
Devoir en temps libre no 1 Analyse & Révisions . . . . . . . . . 68
Devoir surveillé no 1 Analyse I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Correction Analyse I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

I Inégalités dans R
I.1 Relation d’ordre dans R
Proposition 1
R est muni d’une relation d’ordre total 6 c.-à-d. qu’elle possède les propriétés
suivantes :
Réflexivité : ∀x ∈ R, x 6 x .
Antisymétrie : ∀ (x; y) ∈ R2 , (x 6 y et y 6 x) =⇒ x = y .
Transitivité : ∀(x, y, z) ∈ R3 , (x 6 y et y 6 z) =⇒ x 6 z .
Elle est totale : ∀ (x; y) ∈ R2 , x 6 y ou y 6 x .

Exercice 1 : Calculer et simplifier les nombres suivants ⌊3⌋


√ √ √
2 C= 12 + 5 75 − 7 27.
A= 1 + 3 .
2− √ √
4 1− 5 3− 5
3+ D= √ − √ .
3 2 − 5 4 − 5
5−
2 q √ q √ 2
q √ q √
B= 3 − 5 × 3 + 5. E= 3− 5− 3+ 5

Proposition 2 (Compatibilité des opérations avec la relation d’ordre)


Soient a, b, c et d des nombres réels.

1. a 6 b ⇐⇒ a + c 6 b + c 2. Si a 6 b et c 6 d alors a + c 6 b + d.

3. ∀c > 0, a 6 b ⇐⇒ ac6bc. 4. ∀c < 0, a 6 b ⇐⇒ ac>bc.


1 1
5. Si a et b sont non nuls de même signe alors a 6 b ⇐⇒ > .
a b

x y
Exercice 2 : Soient x 6 y éléments de [0 ; 1 [. Montrer que 6 .
1−x 1−y
Exercice 3 : Résoudre dans R les inéquations suivantes :
⌊3⌋. ou l’inverse !

F.PUCCI 3
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R

1. (3x + 1)2 6 2(3x + 1)(x + 1). 2x + 1 x+1


5. 6 .
x−1 x−2 x+3
2. > 2. 2x − 3 4x − 1 65
x+3 6. − 2 < .
√ x−2 3x − 2x − 8 32
3. 3x2 − 11x + 21 < 2x − 3
√ √ 25
4. 2 + x + 3x − 5 > 7. 7. 2 < (2x − 3)2 6 .
4

I.2 Valeur absolue


La relation d’ordre permet de doter R d’une norme :

Définition 1 (Valeur absolue)


Soit x ∈ R.
La valeur absolue de x est le nombre réel noté |x| défini par :
(
x si x > 0,
|x| =
−x si x < 0.

Remarque : Un autre manière encore est d’écrire |x| = max (−x; x).
 
Ainsi doté, R, | | est un espace normé que l’on pourra munir d’une famille d’ouverts
et de fermés ou plus simplement d’une topologie :
Soit a ∈ R et r ∈ R∗+ .
n o
— Bo (a; r) = x ∈ R / |x − a| < r est un ouvert contenant a .
n o
— Bf (a; r) = x ∈ R / |x − a| 6 r est un fermé contenant a .
On y reviendra. . .
Une autre manière de définir ou de voir |x| est d’écrire |x| = d(O, M) où M est le
point de l’axe réel d’abscisse x.
 
On dira alors que R, d est un espace métrique. De la même manière, on pourra alors
doter R d’une topologie, dite métrique à l’aide d’ouverts et de fermés :
Soit a ∈ R et r ∈ R∗+ .
n o
— Bo (a; r) = x ∈ R / d (x; a) < r est un ouvert contenant a.
n o
— Bf (a; r) = x ∈ R / d (x; a) 6 r est un fermé contenant a.

Remarque : Si tous les espaces normés peuvent être munis d’une distance en posant

d (x; y) = |x − y|,

toutes les distances ne dérivent pas d’une norme. Ceci nous amènerait un peu trop
loin hors-programme mais sachez qu’il n’y pas équivalence ou cherchez du côté des
distance p-adiques.
Exercice 4 : Résoudre, dans R, les équations et inéquations suivantes :

F.PUCCI 4
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R

−2 −1 1 2

Figure VI.1 – x 7−→ |x|.

|x| 6 r
−r O r

|x| > r

Figure VI.2 – |x| 6 r et |x| > r.

1. |3x − 5| 6 7. 4. |x + 2| + |2x − 1| + |x − 3| = 8.
2. |2x − 7| > 1.
3. |x2 − x + 5| = |x − 1|. 5. 4x2 − 7|x| + 3 = 0.

Proposition 3 (Inégalité triangulaire)


Pour tous réels x et y, on a :

|x| − |y| 6 x + y 6 |x| + |y|.

Avec égalité si, et seulement si ∃ λ ∈ R+ tel que x = λy.

Preuve: Voir la proposition (??) du chapitre (??) .

Exercice 5 :
1. Soient x ∈ R tel que |x − 2| 6 1 et y ∈ R tel que −5 6 y 6 −4.
x
Encadrer x + y, x − y, xy et .
y
x+y
2. Soit (x; y) ∈] − 1 ; 1 [2. Montrer que < 1.
1 + xy

F.PUCCI 5
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R

I.3 Intervalles de R
La relation d’ordre permet également de définir la notion d’intervalle.
En effet, qu’est-ce donc d’autre qu’un ensemble de valeurs à la fois inférieures et
supérieures à deux bornes :

Définition 2 (Intervalles de R)
Soit I une partie de R. On dit que I est un intervalle dans les quatre cas suivants :
 2
— I = {x ∈ R / a < x < b} où (a; b) ∈ R ∪ {±∞} et on note : . . I = ]a ; b [.
 
— I = {x ∈ R / a < x 6 b} où (a; b) ∈ R ∪ {±∞} × R et on note : I = ]a ; b ].
 
— I = {x ∈ R / a 6 x < b} où (a; b) ∈ R × R ∪ {±∞} et on note : I = [a ; b [.
— I = {x ∈ R / a 6 x 6 b} où (a; b) ∈ R × R et on note : . . . . . . . . . I = [a ; b ].

Muni de ces intervalles, R est ainsi muni d’une topologie qui permettrait déjà de définir
la notion de limite, de continuité et de dérivabilité.
La proposition suivante, à l’aide de la valeur absolue, fait le lien entre les deux topo-
logies naturelles de R : celle dérivant de sa norme et celle construite sur les intervalles
précédents. Les deux topologies sont donc équivalentes.

Proposition 4 (Intervalles et valeur absolue)


Soient a un réel quelconque et r un réel strictement positif. Alors :
— |x − a| 6 r est équivalent à x ∈ [a − r ; a + r ].
— |x − a| > r est équivalent à x ∈ ] − ∞ ; a − r ] ∪ [a + r ; +∞ [.

Ces propriétés sont encore vraies en remplaçant les inégalités larges par des inégalités
strictes et les intervalles fermés par des intervalles ouverts.
n o
Interprétation géométrique : L’ensemble Bf (a; r) = x ∈ R / |x − a| 6 r est la
boule de centre a et de rayon r.
La réunion de toutes ces boules (ouvertes ou fermées) dote, comme on l’a dit, R d’une
topologie (métrique).

F.PUCCI 6
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle I. INÉGALITÉS DANS R

I.4 Majorant et minorant - Maximum et minimum

Définition 3
Soit A une partie de R, on dit que :
— A est majorée lorsque : ∃ M ∈ R, ∀x ∈ A, x 6 M .
— A est minorée lorsque : ∃ m ∈ R, ∀x ∈ A, m 6 x .
— A est bornée lorsque A est à la fois majorée et minorée .

— A admet un maximum lorsque : ∃ b ∈ A, ∀x ∈ A, x 6 b .


— A admet un minimum lorsque : ∃ a ∈ A, ∀x ∈ A, a 6 x .

Remarque : La partie A est bornée si, et seulement si ∃ M ∈ R+ tel que

∀x ∈ A, |x| 6 M .

Proposition 5 (Unicité des extrema)


— Si A est majorée par un majorant qui est dans A alors celui-ci est unique.
On l’appelle LE maximum de A et on note β = max(A).
— Si A est minorée par un minorant qui est dans A alors celui-ci est unique.
On l’appelle LE minimum de A et on note α = min(A).

Preuve: Simple utilisation de la dénition d'un majorant et de l'antisymétrie de


6 dans R.
Exercice 6 : Déterminer si les parties suivantes sont majorées, minorées, bornées,
en donnant le cas échéant un exemple de majorant, de minorant, le maximum et le
minimum.

1. A = R+ 3. C = Z
1
 
2. B = [0 ; 1 [ 4. D = , n ∈ N∗ .
n

F.PUCCI 7
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

II Généralités sur les fonctions - Géométrie


II.1 Définitions

Définition 4
Soit A une partie de R et f : A 7−→ R.
On appelle domaine de définition de f , noté Df , l’ensemble
n o
Df = x ∈ A / f (x) existe .

Si x ∈ Df et si y = f (x), on dit que :


— y est l’image de x par f ,
— x est un antécédent de y par f (pas forcément unique).

Toute étude d’une fonction f devra donc commencer, comme ce cours, par préciser le
domaine de définition de f .

Exemples 1 (Image directe) : Pour toute partie A ⊂ Df , on rappelle que :


n o
f (A) = y ∈ R / ∃ x ∈ A, y = f (x) .

— L’image de R+ par la fonction exponentielle est [1 ; +∞ [.


Celle de R− est ]0 ; 1 ].
— Par la fonction sin :
 
— l’image de πZ est {0}, π π
— l’image de − ; est [−1 ; 1 ],
— l’image de [0 ; π ] est [0 ; 1 ], 2 2

— et l’image de [0 ; 2π ] est aussi [−1 ; 1 ].

y b

× × ×

α1 α2 α3 α4

Figure VI.3 – Une seule image mais plusieurs antécédents possibles.

F.PUCCI 8
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

Remarque : Soient A et B deux parties de R et f : A 7−→ R une fonction.


On dit que f est à valeurs dans B si toute valeur de f est élément de B c.-à-d.

∀x ∈ A, f (x) ∈ B ou encore si imf ⊂ B. ⌊4⌋

Exemple 2 : sin est à valeurs dans R mais sin(R) = [−1 ; 1 ] 6= R.


L’exponentielle est aussi à valeurs dans R voire R+ mais exp(R) =]0 ; +∞ [6= R+ ou
R.

Définition 5 (Somme, Produit, Quotient)


Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle commun I.
— La somme de f et g est la fonction notée (f + g) définie pour tout x ∈ I
par :
(f + g)(x) = f (x) + g(x).
— Le produit de f et g est la fonction notée (f × g) définie pour tout x ∈ I
par :
(f × g)(x) = f (x) × g(x).
— Si, de plus, g ne s’annule pas sur I. Le quotient de f par g est la fonction
f
notée définie pour tout x ∈ I par :
g
!
f f (x)
(x) = .
g g(x)

Définition 6 (Composée)
Soient f une fonction définie sur un intervalle I et g une fonction définie sur un
intervalle J telles que f (I) ⊂ J.
La composée de f par g est la fonction, notée g ◦ f , définie pour tout x ∈ I par :
   
g ◦ f (x) = g f (x) .

ATTENTION La condition f (I) ⊂ J ou encore « f est à valeurs dans J » est


particulièrement importante.
On doit garantir que f (x) appartienne au domaine de définition de g pour tout x de
I.

⌊4⌋. Mais en aucun cas, f n’est obligée d’être surjective dans cette définition.

F.PUCCI 9
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

x 7−→ 1

x 7−→ 1 + e x + x 7−→ ex

x 7−→ e x ◦

1+e x √
x 7−→ √ ÷ x 7−→ x
x 2−x
x 7−→ x
√ √
x 7−→ x 2 − x × x 7−→ x

x 7−→ 2−x ◦

x 7−→ 2 − x


1+e x
Figure VI.4 – La fonction x 7−→ √ vue comme quotient,
x 2−x
sommes, produits et composées de fonctions.


1+e x
Exemple 3 : L’ensemble de définition de la fonction x 7−→ √ est ]0 ; 2 [ .
x 2−x

Exercice 7 : Déterminer le domaine de définition des fonctions suivantes définies


par :

1. f (x) = −x2 + 5x − 6. 3. h(x) = ln(2x + 3).
1 √
2. g(x) = . 4. k(x) = 1 − x2 .
cos(2x)

Correction :
 
1. Df = [2 ; 3 ]. 3
3. Dh = − ; +∞ .
[ π π 3π π
 2
2. Dg = +n ; +n .
n∈Z
4 2 4 2 4. Dk = [−1 ; 1 ].

De même, que précédemment, on rappelle que la composition n’est pas du


tout commutative.
ATTENTION Pire, f ◦ g peut exister sans que g ◦ f n’ait de sens.
Comparez, par exemple, les domaines de définitions de x 7−→ ln |x| et
x 7−→ | ln x|.

II.2 Représentation d’une fonction


Dans le cas d’une fonction de R dans R, le graphe, tel que nous l’avons défini dans un
chapitre antérieur, correspond au sous-ensemble de R2 constitué des éléments (x; f (x)),
pour x ∈ Df .

F.PUCCI 10
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

Le graphe permet d’avoir une idée générale de la fonction étudiée. Un graphe précis
(par approximations et interpolation à partir d’un grand nombre de points, obtenus par
exemple par des expériences) permet d’obtenir facilement une première approximation
de solutions de certaines équations ou inéquations.
Certaines opérations simples sur les fonctions se traduisent facilement sur le graphe,
comme la composition à la source ou à l’arrivée par x 7−→ ax ou x 7−→ x − a.
Une autre opération se traduisant élégamment sur les graphes est la réciproque des
fonctions bijectives (cf. proposition (28) ).
On se place dans un repère (O; −→ı;−→ ) orthonormé même si un repère affine suffirait
pour nombre de propriétés. Entraînez-vous à trouver lesquelles.

Définition 7
Soit f une fonction de Df dans R. On appelle courbe représentative de f , et on
note Cf ou G, l’ensemble
  
Cf = (x; y) / (x ∈ Df ) ∧ y = f (x) .

Proposition 6 (Effet des transformations usuelles sur Cf )


Soit f : R 7−→ R et a ∈ R. Le graphe de :
— x 7−→ f (x) + a se déduit du graphe de f par une translation de vecteur a~ .
— x 7−→ f (x − a) se déduit du graphe de f par une translation de vecteur a~ı .
a
— x 7−→ f (a − x) se déduit du graphe de f par une symétrie d’axe x = .
2
1 ⌊5⌋
— x 7−→ f (ax) se déduit du graphe de f par une dilatation horizontale de rapport .
a
— x 7−→ af (x) se déduit du graphe de f par une dilatation verticale de rapport a .

M a~ı M′
g(x) = f (x − a) bc bc

g(x) = f (x) + a M ′ bc

Cg
a~

f (x) M bc

x x−a x
Cf Cf Cg

Figure VI.5 – x 7−→ g(x) = f (x) + a et x 7−→ g(x) = f (x − a).

1
Exercice 8 : Á partir des courbes représentatives des fonctions x 7−→ x2 et x 7−→
x
tracer les courbes de f et g définies par :
⌊5⌋. a 6= 0 bien sûr !

F.PUCCI 11
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

a
2
x=
M M′
g(x) = f (a − x) bc b bc

a−x x
Cf Cg

Figure VI.6 – x 7−→ g(x) = f (a − x).

M′ M
g(x) = f (ax) bc bc
g(x) = af (x) M′ bc

Cg Cg
f (x) M bc

N′ N
g(x′ ) = f (ax′ ) bc bc

x′ ax′ x ax x x
Cf f (x′ ) N bc
Cf

g(x′ ) = af (x′ ) N′ bc

Figure VI.7 – x 7−→ g(x) = f (ax) et x 7−→ g(x) = af (x).

3x − 16
f (x) = 3x2 − 30x + 16 et g(x) = .
−x + 6

(x − 1)2
Exercice 9 : Soit f : x 7−→ − 1.
2
1. Représenter la courbe représentative de f à partir de celle de x 7−→ x2 .
2. Déterminer alors graphiquement l’ensemble des solutions de l’inéquation

(x − 1)2 1
−16− .
2 2

Correction : Pour tra er le graphe de f à partir de la ourbe de x 7−→ x2 , on ee tue


su essivement :
1. une translation de ve teur ~ı,
2. une dilatation verti ale de rapport 12 ,
3. et une translation de ve teur −~.
(x − 1)2 1
Les solutions de l'inéquation − 1 6 − sont alors l'ensemble des x ∈ [−1 ; 1 ] pour
2 2  
lesquels la ourbe de x 7−→ x2 est située en dessous de la droite d'équation y = − 21 + 1 ×2 = 1.
En omposant par la translation de ve teur ~ı, l'ensemble des solutions est don l'inter-
valle [0 ; 2 ].

F.PUCCI 12
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

II.3 Parité, imparité, périodicité

Définition 8

— Une fonction f est paire lorsque son domaine de définition Df est symétrique
par rapport à 0 que :

∀x ∈ Df , f (−x) = f (x).

— Une fonction f est impaire lorsque son domaine de définition Df est symé-
trique par rapport à 0 que :

∀x ∈ Df , f (−x) = −f (x).

— Une fonction f est T -périodique (T > 0) lorsque :

∀x ∈ Df , x + T ∈ Df et f (x + T ) = f (x).

Le graphe d’une fonction impaire passe toujours par l’origine.

−3π −π π 3π 5π
−2π −π π 2π
2 2 2 2 2
−1

Figure VI.8 – x 7−→ cos x et x 7−→ sin x.

Exemples 4 :
— Les fonctions x 7−→ x2n , n ∈ Z, |x|, cos x, ch x sont paires.
— Les fonctions x 7−→ x2n+1 , n ∈ Z, sin x, sh x et tan x sont impaires.
— cos et sin sont 2π-périodiques, tan est π -périodique.
— x 7−→ eix à valeurs dans C est 2π -périodique.

Compléments sur les fonctions périodiques :


— En pratique, pas besoin d’étudier une fonction périodique sur tout son domaine
de définition. Une étude sur une période suffit.

F.PUCCI 13
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

— Une fonction T -périodique est aussi kT -périodique pour k ∈ Z. On définit


alors la période T comme le plus petit des réels strictement positif vérifiant
f (x + T ) = f (x) c.-à-d.
n o
T = min t ∈ R∗+ / ∀x ∈ Df , x + t ∈ Df et f (x + t) = f (x) .

ATTENTION Il existe des fonctions périodiques n’admettant pas de période


minimale, par exemple 1Q .
— Alors qu’une fonction peut être paire ou impaire sur un intervalle borné à condi-
tion qu’il soit symétrique par rapport à O, l’invariance par translation du do-
maine de définition d’une fonction périodique lui impose d’être nécessairement
infini.

Théorème 7 (Opérations sur les fonctions périodiques)


Soient T > 0, f : I 7−→ R et g : I 7−→ R deux fonctions T -périodiques.
f
— Les fonctions f + g, f × g sont aussi T -périodiques, ainsi que si g ne
g
s’annule pas.
T
— Pour tout a > 0, la fonction x 7−→ f (ax) est -périodique.
a


Exemple 5 : Si a > 0, x 7−→ cos(ax) est -périodique et un domaine d’étude sera
  a
π
0; par périodicité et parité.
a

−5π −3π −π π 3π 5π 7π
−3π −2π −π π 2π 3π
2 2 2 2 2 2 2
−1

Figure VI.9 – x 7−→ cos 5x et x 7−→ sin x2 .

F.PUCCI 14
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

Exercice 10 : Écrire à l’aide des quantificateurs la négation des assertions sui-


vantes :

1. f est impaire. 2. f est 3-périodique.

Proposition 8 (Interprétation graphique de la parité)


— Une fonction f est paire si, et seulement si sa courbe représentative Cf est
symétrique par rapport à l’axe des ordonnées .
— Une fonction f est impaire si, et seulement si sa courbe représentative Cf
est symétrique par rapport à l’origine du repère .
— Une fonction f est T -périodique si, et seulement si sa courbe représentative
Cf est invariante par translation de vecteur T~ı .

Preuve:Montrons, par exemple, le premier point (les autres points se démontrent


de manière analogue).
Supposons f paire et notons G son graphe.
Si M (x; y) ∈ G alors y = f (x). Le symétrique de M par rapport à l'axe des ordonnées
est
(−x; y) = (−x; f (x)) = (−x; f (−x)) ∈ G,
don G est symétrique par rapport à l'axe des ordonnées.
Ré iproquement, supposons que G soit symétrique par rapport a (Oy).
Alors d'une part D est symétrique par rapport à 0.
f

De plus si (x; y) ∈ G alors (−x; y) ∈ G .-à-d. y = f (−x) = f (x) et f est paire.


Méthode 1 (Restriction du domaine d’étude)
— Lorsqu’une fonction est paire ou impaire, on restreint son étude au domaine
Df ∩ [0 ; +∞ [ et on complète la courbe par symétrie .
— Si la fonction est T -périodique, on restreint son étude à un segment de
longueur T et on complète la courbe par translations de vecteur T~ı .

Exemple 6 : Par imparité et π-périodicité, un domaine d’étude minimal pour


 
π
x 7−→ tan x est 0 ; .
2

Exercice 11 : Déterminer le domaine d’étude de la fonction f définie sur R par


cos(2x)
f (x) = .
cos2 (x) + 1

F.PUCCI 15
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

 
π
Correction : De = 0 ; .
2
On obtient la ourbe représentative de f par une symétrie d'axe (Oy) et des translations de
ve teur π~ı.

II.4 Fonctions et relations d’ordre

Définition 9 (Fonctions monotones)


Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R.
— La fonction f est croissante (resp. strictement croissante) sur I si :

∀ (x; y) ∈ I 2 , x 6 y =⇒ f (x) 6 f (y) (resp. f (x) < f (y)).

— La fonction f est décroissante (resp. strictement croissante) sur I si :

∀ (x; y) ∈ I 2 , x 6 y =⇒ f (x) > f (y) (resp. f (x) > f (y)).

— La fonction f est monotone sur I (resp. strictement monotone) sur I si f


est soit croissante (resp. strictement croissante), soit décroissante (resp.
strictement décroissante) sur I.

Les fonctions croissantes sont donc, de ce point de vue, les fonctions rendant la compo-
sition compatible avec la relation d’ordre de R. Mieux, elles partagent l’ensemble des
fonctions monotones en deux classes d’équivalence : celles compatibles avec la relation
d’ordre et les celles qui ene le sont pas.
On peut, bien sûr, caractériser la monotonie d’une fonction dérivable par le signe de
sa dérivée, mais c’est là un théorème et non une définition.
La définition (9) est générale et ne requiert pas la dérivabilité.

Exemples 7 :
— La fonction cos est :
h h
— décroissante sur tout intervalle de la forme 2kπ ; (2k + 1)π , k ∈ Z ,
h h
— croissante sur tout intervalle de la forme (2k + 1)π ; (2k + 2)π , k ∈ Z ,
— mais elle n’est pas monotone sur R.
— La
 fonction tan est strictement
 monotone sur tout intervalle de la forme
π π
− + kπ ; + (k + 1)π , k ∈ Z.
2 2

Exercice 12 : Écrire à l’aide des quantificateurs la négation des assertions sui-


vantes :
1. f est croissante sur [1 ; +∞ [.

F.PUCCI 16
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

2. f est strictement monotone sur R.

Proposition 9 (Composée de fonctions monotones)


La composée de fonctions monotones est monotone et la règle des signes donne
le sens de la monotonie.

Preuve: Easy...

Remarque : On ne peut en revanche rien dire sur le produit ou une combinaison


linéaire quelconque de deux fonctions monotones en général !
Par exemple x 7−→ x2 et x 7−→ x sont croissantes sur R+ mais pas x 7−→ x2 − x ⌊6⌋ .

Exemple 8 : Pas besoin de dériver pur expliquer que la fonction x 7−→ x + ln x,


somme de fonctions strictement croissantes,

est strictement croissante sur R∗+ pas
plus que pour√la fonction x 7−→ e x sur R+ , composée de fonctions croissantes ou
encore x 7−→ xex , produit de fonctions positives croissantes sur R+ .

Définition 10 (Fonction bornées)


— Une fonction f est dite majorée lorsqu’il existe un réel M tel que :

∀x ∈ Df , f (x) 6 M .

Le réel M est alors appelé un majorant de f .


— Une fonction f est dite minorée lorsqu’il existe un réel m tel que :

∀x ∈ Df , f (x) > m.

Le réel m est alors appelé un minorant de f .


— Une fonction f est dite bornée lorsqu’elle est à la fois majorée et minorée.

Proposition 10
Une fonction f est bornée si, et seulement si |f | : x 7−→ |f (x)| est majorée.

Supposons f bornée. Alors |f | est majorée par max


 
Preuve: min f (x) ; max f (x)
x∈I x∈I

⌊6⌋. Pas plus que x 7−→ x2 − x est décroissante !

F.PUCCI 17
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle
II. GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS - GÉOMÉTRIE

Ré iproquement si |f | est majorée par M ∈ R alors ∀x ∈ I , −M 6 f (x) 6 M et f


est bornée.
+

1
Exemple 9 : La fonction f : x 7−→ , définie sur R, y est bornée. Majorée par
1 + x2
1 et minorée par 0 .

−3 −2 −1 1 2 3

Figure VI.10 – Courbe représentative d’une fonction bornée.

Définition 11 (Extrema globaux et locaux)


Soient f une fonction à valeurs réelles définie sur un intervalle I de R et x0 ∈ I.
— La fonction f admet un maximum global (resp. minimum global) en x0 si :

∀x ∈ I, f (x) 6 f (x0 ) (resp. f (x) > f (x0 )).

On note alors f (x0 ) = max f (x) (resp. f (x0 ) = min f (x)).


x∈I x∈I
— La fonction f admet un maximum local (resp. minimum local) en x0 s’il
existe un intervalle J ⊂ I contenant x0 tel que :

∀x ∈ J, f (x) 6 f (x0 ) (resp. f (x) > f (x0 )).

On note alors f (x0 ) = max f (x) (resp. f (x0 ) = min f (x)).


x∈J x∈J

Il est clair que, dans le cadre de la définition,


max f (x)6 max f (x) et min f (x)> min f (x).
x∈J x∈I x∈J x∈I

1
Exemple 10 : Reprenons la fonction de exemple (9) définie par f (x) = .
1 + x2
— f admet un maximum global en x0 = 0 qui est 1.
— f est minorée par 0 sans avoir de minimum global .
Montrons le par l’absurde en supposant qu’il existe x0 ∈ R tel que ∀x ∈ R,
f (x0 ) 6 f (x).
Par symétrie, on peut supposer x0 ∈ R+ où f y est strictement décroissante.
D’où, pour tout x ∈ R tel que x0 < x, on a f (x) < f (x0 ) et la contradiction.

F.PUCCI 18
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Exercice 13 : Montrer que la fonction g définie sur R par g(x) = x3 − 3x admet un


maximum local en −1.

Correction : On a g(−1) = 2 et ∀x ∈ R, g(x) − g(−1) = x3 − 3x − 2


= (x + 1)2 (x − 2).
Don , ∀x ∈ J =] − ∞ ; 2 ], g(x) > g(−1).

Exercice 14 : Écrire à l’aide des quantificateurs la négation des assertions sui-


vantes :

1. f est majorée par M. 4. f n’admet pas de minimum global.


2. f est minorée.
3. f est bornée sur I. 5. f n’admet pas de minimum local.

III Aspects topologiques


Dans tout ce paragraphe, on considère une fonction définie sur un sous-ensemble I de
R.
On supposera que I est un intervalle, ou une union finie d’intervalles, et on notera I
l’intervalle (ou union d’intervalles) fermé correspondant dans R ∪ {±∞} (en incluant
les bornes).
On étudie la limite de f en un point a de I c.-à-d. en un point de son domaine ou une
borne.

Remarque : Plus généralement, si A est un sous-ensemble quelconque de R, on peut


considérer la limite en un point a de l’adhérence A de A, défini comme étant le plus
petit fermé contenant A, ou de façon équivalente, l’ensemble des points x pouvant
être approchés d’aussi près qu’on veut par des points de A (c.-à-d. tout voisinage de
x rencontre A).
Lorsque a ∈ A, on dira que a est adhérent à A.

F.PUCCI 19
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

III.1 Limites : point de vue métrique

Définition 12 (Limites en un point fini)


Soit a ∈ I ∩ R.
— Soit b ∈ R. On dit que f (x) tend vers b lorsque x tend vers a si

∀ε ∈ R∗+ , ∃ η(ε) ∈ R∗+ , ∀x ∈ I, : |x − a| 6 η =⇒ |f (x) − b| 6 ε.

On note alors lim f (x) = b.


x→a
— On dit que f (x) tend vers +∞ lorsque x tend vers a si :

∀A ∈ R, ∃ η(A) ∈ R∗+ , ∀x ∈ I, : |x − a| 6 η =⇒ f (x) > A.

On note alors x→a


lim f (x) = +∞.
— On dit que f (x) tend vers −∞ lorsque x tend vers a si :

∀A ∈ R, ∃ η(A) ∈ R∗+ , ∀x ∈ I, : |x − a| 6 η =⇒ f (x) 6 A.

On note alors lim f (x) = −∞.


x→a

Décortiquons l’expression dans le cas d’une limite finie :


— ∀ε ∈ R∗+ : « Quelle que soit la marge d’erreur ε qu’on se donne, aussi petite
soit-elle . . . ».
— ∃ η(ε) ∈ R∗+ : « . . . il existe une petite boule de rayon η centrée en a, quitte à
prendre η très petit . . . ».
— ∀x ∈ I, : |x − a| 6 η . . . : « . . . tel que si a est à la fois dans I et dans cette boule
. . . ».
— . . . =⇒ |f (x) − b| 6 ε : alors f (a) est proche de b à ε près ».
Autrement dit : « Si x ∈ I est suffisamment proche de a, alors f (a) est aussi proche
qu’on veut de b ».

Remarques :
— L’hypothèse a ∈ I est nécessaire pour pouvoir considérer des points aussi proches
que l’on veut de a.
On dira que la limite de f est envisageable en a si cette hypothèse est satisfaite
(sans considération d’existence ou non de la limite), et qu’elle ne l’est pas si
a∈ / I.
— Dans le cas fini, l’inégalité est d’autant plus contraignante que ε est petit. On
peut alors se contenter d’étudier le cas de valeurs de ε inférieures à une valeur
ε0 donnée.
— De même, dans le cas d’une limite ∞, la définition trouve sa pertinence lorsque
A devient grand ou petit (vers ±∞) mais il n’est pas nécessaire de le supposer
strictement positif ou négatif.

F.PUCCI 20
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Corollaire 11 (Asymptote ⌊7⌋ )


Soit f une fonction de la variable réelle à valeurs dans R.
Si lim f (x) = ∞ alors la courbe représentative de f admet une droite asymptote
x→a
d’équation x = a.

Proposition 12
On peut remplacer une ou plusieurs des inégalités larges |x−a| 6 η et |f (x)−b| 6 ε
par des inégalités strictes pour obtenir des définitions équivalentes.

Preuve: Il sut de onstater que


 
η
Bf a; 2
⊂ Bo (a; η) ⊂ Bf (a; η)

et,  
Bf b; ε
2
⊂ Bo (b; ε) ⊂ Bf (b; ε) .

Proposition 13 (Limite en un point du domaine)


Si a ∈ I et si f admet une limite en a, alors cette limite est nécessairement égale
à f (a) .

ATTENTION La proposition (13) ne dit absolument pas que toute fonction est
continue en a mais seulement qu’une condition nécessaire à l’être dans le domaine est
d’avoir une limite en a qui sera alors f (a).

Preuve:Posons ℓ la limite de f en a.
Le sou is vient que a n'a pas né essairement besoin d'appartenir à I mais seulement
à I pour être appro hé par des éléments de I . Lorsque a ∈ I , il n'y alors plus de
problème et la ondition |a − a| 6 η est toujours vraie don
|f (a) − ℓ| 6 |f (x) − f (a)| + |f (x) − ℓ| 6 ε.

Don ℓ = f (a) .
⌊7⌋. De l’étymologie grecque construit à l’aide du préfixe privatif « a » et de « symptôsis » (ren-
contre) : la droite qui ne se rencontre pas.
Remarque : L’utilisation du terme asymptote ne se limite pas aux droites. On parlera bientôt de
courbes asymptotes.

F.PUCCI 21
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Exemples 11 (Limites des fonctions de référence en 0) :

f (x) lim f (x) lim f (x)


x→0 x→0
x>0 x<0
1 +∞ si n pair
xn +∞ −∞ si n impair
n6=0

1
√ non défini
x +∞
ln x non défini
−∞

O 1
, n impair
xn

1
, n pair
xn

1
ln x √
x

Figure VI.11 – Limites des fonctions de référence en 0

Conclusion, une fonction admet une limite en un point (intérieur) de I si, et seulement
si elle y est continue. ⌊8⌋
Nous voyons maintenant comment définir la limite d’une fonction en un point infini.
La longueur de ces définitions est due au nombre de cas à étudier.
Dans toutes ces définitions également, on peut remplacer les inégalités larges par des
inégalités strictes.
La seule inégalité que l’on n’a pas le droit de modifier est ε > 0.
⌊8⌋. En un point de I et non de I je le redis.

F.PUCCI 22
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Définition 13 (Limites en +∞)


Soit I tel que +∞ ∈ I.
— Soit b ∈ R. On dit que f (x) tend vers b lorsque x tend vers +∞ si

∀ε ∈ R∗+ , ∃ B(ε) ∈ R, ∀x ∈ I, x > B =⇒ |f (x) − b| 6 ε.

On note alors lim f (x) = b.


x→+∞

— On dit que f (x) tend vers +∞ lorsque x tend vers +∞ si :

∀A ∈ R, ∃ B(A) ∈ R, ∀x ∈ I, x > B =⇒ f (x) > A.

On note alors lim f (x) = +∞.


x→+∞

— On dit que f (x) tend vers +∞ lorsque x tend vers −∞ si :

∀A ∈ R, ∃ B(A) ∈ R, ∀x ∈ I, x > B =⇒ f (x) 6 A.

On note alors lim f (x) = −∞.


x→+∞

De manière analogue, en −∞ :

Définition 14 (Limites en −∞)


Soit I tel que −∞ ∈ I.
— Soit b ∈ R. On dit que f (x) tend vers b lorsque x tend vers −∞ si

∀ε ∈ R∗+ , ∃ B(ε) ∈ R, ∀x ∈ I, x 6 B =⇒ |f (x) − b| 6 ε.

On note alors lim f (x) = b.


x→−∞
— On dit que f (x) tend vers +∞ lorsque x tend vers −∞ si :

∀A ∈ R, ∃ B(A) ∈ R, ∀x ∈ I, x 6 B =⇒ f (x) > A.

On note alors lim f (x) = +∞.


x→−∞

— On dit que f (x) tend vers −∞ lorsque x tend vers −∞ si :

∀A ∈ R, ∃ B(A) ∈ R, ∀x ∈ I, x 6 B =⇒ f (x) 6 A.

On note alors lim f (x) = −∞.


x→−∞

Comme on peut le constater, la distinction entre un point fini et les deux infinis, à
faire à la source et à l’arrivée, amène à distinguer 9 cas différents dans la définition
des limites. Pour les études pratiques, ce n’est pas gênant : il suffit de considérer le cas
qui nous concerne.

F.PUCCI 23
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Pour des études plus théorique, notamment pour établir des propriétés générales, il
peut être plus commode d’avoir une description plus uniforme, évitant d’avoir à dis-
tinguer entre un grand nombre de cas. C’est là qu’entre en jeu la topologie. ⌊9⌋

Corollaire 14 (Asymptote)
Soit f une fonction de la variable réelle à valeurs dans R.
Si lim f (x) = b alors la courbe représentative de f admet une droite asymptote
x→∞
d’équation y = b.

Théorème 15 (Limite monotone)


Soit f : I 7−→ R une fonction.
Si f est croissante et non majorée alors lim f (x) = +∞.
x→+∞

Preuve:Soit f : I 7−→ R une fon tion.


Soit A ∈ R. Comme f est non majorée, il existe un élément x de I tel que f (x ) > A.
0 0

Or, f est roissante.


Don , ∀x ∈ I , x > x =⇒ f (x) > f (x ) > A et le résultat.
0 0

Remarque : On traduire le théorème précédent pour une fonction décroissante non


minorée.

III.2 Limites : point de vue topologique

Définition 15 (Voisinage d’un point)


Soit x ∈ R = R ∪ {±∞}.
On appelle voisinage de x, noté V(x), toute partie V ⊂ R telle que x ∈ V et V
contient un intervalle ouvert contenant x.

Globalement, retenez en première approximation qu’un voisinage de x est un intervalle


ouvert ou une réunion d’intervalles ouverts contenant x.
⌊9⌋. La topologie est une branche des mathématiques concernant l’étude des déformations spatiales
par des transformations continues (sans arrachages ni recollement des structures). La topologie s’inté-
resse plus précisément aux espaces topologiques et aux applications qui les lient, dites « continues ».
Elle permet de classer ces espaces, notamment les nœuds, entre autres par leur dimension (qui peut
être aussi bien nulle qu’infinie). Elle s’intéresse aussi à leurs déformations.
En analyse, grâce aux informations qu’elle fournit sur l’espace considéré, elle permet d’obtenir un
certain nombre de résultats (existence ou unicité de solutions d’équations différentielles, notamment).
Les espaces métriques ainsi que les espaces vectoriels normés sont des exemples d’espaces topolo-
giques.

F.PUCCI 24
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Exemples 12 (Limites des fonctions de référence en l’infini) :

f (x) lim f (x) lim f (x)


x→+∞ x→−∞
+∞ si n pair
xn
n6=0
+∞ −∞ si n impair
1
xn 0 0
n6=0

x non défini
+∞
ln x non défini
+∞
ex
+∞ 0
1

x 0 non défini
sin x
cos x
tan x pas de limite pas de limite

O 1
, n impair
xn
1
, n pair
xn
n
sin x x , n pair
xn , n impair
ln x

x
ex 1

x

Figure VI.12 – Limites des fonctions de référence en l’infini

On peut alors donner une définition globale à l’aide de la notion de voisinage et équi-
valente de la limite d’une fonction en un point :

F.PUCCI 25
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Théorème 16 (Définition topologique des limites)


Soit a ∈ I (fini ou infini) et b ∈ R.
Les deux propositions suivantes sont équivalentes :
(i) f admet une limite b lorsque x tend vers a.
 
(ii) ∀ V ∈ V(b), ∃ U ∈ V(a), f U ∩ I ⊂ V .

La définition métrique s’est placée dans le cadre métrique pour l’ensemble de départ
et l’ensemble d’arrivée. La caractérisation topologique s’est placée dans le cadre topo-
logique à la fois au départ et à l’arrivée.
On peut mélanger les deux. Ainsi, les points (i) et (ii) du théorème précédent sont
aussi équivalents, dans le cas d’une limite finie en un point fini, à :
(i) ∀V ∈ V(b), ∃ η(V ) ∈ R∗+ , ∀x ∈ I, |x − a| < η =⇒ f (x) ∈ V .
(ii) ∀ε ∈ R∗+ , ∃ U ∈ V(a), ∀x ∈ I, x ∈ U =⇒ |f (x) − b| < ε.
Ici, comme plus haut, les inégalités sont indifféremment strictes ou larges, à part ε > 0.
Pour le reste, il suffit de remarquer que |x − a| < η équivaut à x ∈ B (a; η).
On passe alors du cas topologique au cas métrique en remarquant que tout voisinage
de a contient une boule B (a; η), et du cas métrique au cas topologique en remarquant
qu’une boule B (a; η) est un voisinage de a.
D’une manière générale,

Définition 16 (Propriété vraie dans un voisinage)


Nous dirons qu’une fonction f admet une propriété P au voisinage d’un point
a ∈ I, s’il existe un voisinage V de a dans R ∪ {±∞} tel que la propriété P soit
vérifiée par f sur l’ensemble V ∩ I.

La notion de limite permet alors de « contrôler » une fonction au voisinage d’un point.
Ainsi, on obtient par exemple :

Proposition 17
Soit f une fonction admettant une limite finie en un point a de I.
Alors, f est bornée au voisinage de a.

Preuve: Dans un voisinage de a il sut d'é rire


|f (x)| 6 |f (x) − f (a)| + |f (a)| . . .

F.PUCCI 26
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

III.3 Unicité de la limite


L’unicité de la limite d’une fonction provient d’une propriété topologique de R :

Lemme 18 (Lemme de séparation)


2
Soit (x; y) ∈ R tels que x 6= y.
Alors il existe des voisinages U de x et V de y tels que U ∩ V = ∅.

Preuve: Soitd = |x −y| >0. 


Alors x ∈ B 
x; , y ∈ B y;
d
3
d
3
et B x; d
3

∩ B y;

d
3

=∅ .

Théorème 19 (Unicité de la limite, cas réel)


Soit a ∈ I et f une fonction réelle.
Sous réserve d’existence, la limite de f (x) lorsque x tend vers a est unique.

Preuve: Par l'absurde en onsidérant ℓ < ℓ et deux voisinages de l'une et l'autre


bien hoisis.
Notation : En cas d’existence de la limite en a, le théorème (19) permet de justifier
la notation, maintenant non ambigüe, lim f (x) = b de LA limite de f (x) lorsque x
x→a
tend vers a.

III.4 Limites à droite et à gauche


Soit J un intervalle (ou une réunion d’intervalles, ou plus généralement un sous-
ensemble quelconque) tel que a ∈ I ∩ J. Si la mite (finie ou infinie) en a de la restriction
f|I∩J existe, on utilise la notation suivante :

lim f|I∩J (x) = x→a


x→a
lim f (x).
x∈J

Dans cette notation, il est sous-entendu que x doit, bien sûr, être élément du domaine
de définition de f .

F.PUCCI 27
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Définition 17 (Limites à droite et à gauche)


— La limite à gauche correspond au cas où J =] − ∞ ; a [. On utilise alors la
notation suivante :

lim f (x) = lim


x→a
lim f (x) = f (a − 0).
= x→a
x→a−
x∈]−∞;a [ x<a

— La limite à droite correspond au cas où J =]a ; +∞ [. On utilise alors la


notation suivante :

lim f (x) = lim


x→a
lim f (x) = f (a + 0).
= x→a
x→a+
x∈]a;+∞ [ x>a

Remarque : Le point a est exclus de J !


Exercice 15 : Que dire des limites suivantes en a ?
x 1
1. f : x 7−→ en 0. 2. f : x −
7 → en 0.
|x| x
3. f : x 7−→ ⌊x⌋ en n ∈ Z.

lim f (x) est envisageable ou non


De même que plus haut, on peut dire que la limite x→a
x∈J
suivant que x est dans I ∩ J .
On dira que la limite de f en a sur J est envisageable. Par abus, on dira également
que f (a) est envisageable si f est définie en a. Cela correspond au cas particulier où
J = {a}.

Théorème 20 (Caractérisation de la limite par limites à gauche et à droite)


Soit a ∈ I. La fonction f admet une limite ℓ en a si, et seulement si parmi les
quantités f (a − 0), f (a) et f (a + 0), celles qui sont envisageables existent et sont
égales à ℓ.

D’une manière générale, lim f (x) existe si, et seulement si


x→a

lim f (x) = x→a


x→a
lim f (x).
x<a x>a

Exemple 13 :
1
— La fonction x 7−→ a pour limite +∞ en 0 ⌊10⌋ .
x2
1 1 1
— La fonction x 7−→ n’a pas de limite en 0 mais lim = −∞ et lim = +∞.
x x→0 x
x<0
x→0 x
x>0

⌊10⌋. Car la même limite à droite et à gauche.

F.PUCCI 28
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Limite à gauche Limite à droite

O
1
x

1
Limite à gauche
x2

Figure VI.13 – Limites à droite et à gauche d’une fonction

III.5 Propriétés algébriques des limites


Pour la suite du chapitre, on supposera connues les propriétés suivantes des limites.
Ces propriétés seront démontrées ultérieurement :
— Les limites de sommes, produits, quotients, composées, et les formes indétermi-
0 ∞
nées 0 × ∞, , , ∞ − ∞, 1∞ , 00 et ∞0 .
0 ∞
— La conservation des inégalités LARGES par passage à la limite.
— Le théorème d’encadrement, ou théorème des gendarmes, aussi appelé plus com-
plètement théorème d’existence de la limite par encadrement, ce qui dit bien quel
est le point essentiel de ce théorème.

F.PUCCI 29
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Proposition 21 (Opérations sur les limites)


Soient ℓ, ℓ′ ∈ R.
1. Pour les sommes de limites :

Si f a pour limite ℓ ℓ ℓ +∞ −∞ +∞
Si g a pour limite ℓ′ +∞ −∞ +∞ −∞ −∞
alors f + g a pour limite ℓ+ℓ′ +∞ −∞ +∞ −∞ Forme
Indéter.

2. Pour les produits de limites :

Si f a pour limite ℓ ℓ 6= 0 0 ∞
Si g a pour limite ℓ′ ∞ ∞ ∞
alors f × g a pour limite ℓ × ℓ′ ∞ ⌊11⌋ Forme ∞ ⌊11⌋
Indéter.

3. Pour les quotients de limites :

Si f a pour limite ℓ ℓ>0 ℓ>0 0 ℓ ∞ ∞


Si g a pour limite ℓ′ 6= 0 0+ 0− 0 ∞ ℓ′ ∞
f ℓ
alors a pour limite +∞ −∞ Forme 0 ∞ ⌊11⌋ Forme
g ℓ′ Indéter. Indéter.

Remarque : On se rappellera que pour lever l’indétermination, on peut éventuellement


transformer l’expression algébrique donnée : développement, factorisation, quantité
conjuguée. . .

Exercice 16 : Calculer les limites suivantes :


1 1
x2 −
1. lim x. 2. lim sx .
x→+∞ 1 − x4 x→+∞ 1
2− 4−
x

Proposition 22 (Limite d’une fonction Composée)


Soient a, b, c ∈ R et f , g deux fonctions pour lesquelles on suppose lim f (x) = b
x→a
et lim g(x) = c.
x→b
Alors, sous réserve d’existence, la fonction composée g ◦ f vérifie :
 
lim g ◦ f (x) = c.
x→a

⌊11⌋. Appliquer la règle des signes d’un produit.

F.PUCCI 30
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

Cette dernière propriété nous permet alors de justifier la recherche d’une limite par
changement de variable c.-à-d. on ne s’intéresse plus à la limite de (gof )(x) quand
x → a , mais de g(X) quand X → b.

ln2 (x) + 2 ln(x)


Exemple 14 : On cherche la limite de la fonction x 7−→ f (x) = .
ln2 (x) + 1

ln2 (x) + 2 ln(x) X 2 + 2X


lim = lim = 1.
x→0 ln2 (x) + 1 ↑ X→−∞ X 2 + 1
X = ln x
lim X = −∞
x→0

Exercice 17 : Calculer les limites suivantes :


ex − 1
s  
1+x 1+x 2. lim arctan .
1. lim− . x→0 x
x→1 1 − x 1−x

Proposition 23 (Étude des branches infinies)


Soient a, b ∈ R.
— Si lim f (x) = ±∞, alors Cf admet une asymptote verticale d’équation x = a
x→a
.
— Si lim f (x) = b, alors Cf admet une asymptote horizontale d’équation
x→±∞
y=b.

III.6 Relations de comparaison


Soient deux fonctions f , g : I 7−→ R et un point a ∈ I.
Nous supposerons ici que f et g sont deux fonctions qui ne s’annulent pas sur un
voisinage de a privé de a : V(a) \ {a}.
Il s’agit ici de comparer les deux fonctions au voisinage de a.
f (x)
Pour cela, formons leur rapport et regardons ce qu’il se passe lorsque x → a.
g(x)
Trois cas intéressants se présentent alors :
f (x)
1. est borné au voisinage de a.
g(x)
On dira que f est dominée par g et on écrira :
= O(g).
f x→a

f (x)
2. tend vers 0 lorsque x tend vers a.
g(x)
On dira que f est négligeable devant g et on écrira :
f = o(g).
x→a

F.PUCCI 31
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle III. ASPECTS TOPOLOGIQUES

f (x)
3. tend vers 1 lorsque x tend vers a.
g(x)
On dira que f et g sont équivalentes et on écrira :
∼ g.
f x→a

La relation : « Est un grand O de. . . »

Soit a ∈ I et f et g deux fonctions définies sur l’intervalle I ⊂ R ne s’annulant pas sur


un voisinage de a privé de a.

Définition 18 (« Est un grand O de . . . »)


On dira que la fonction f est un grand O de la fonction g au voisinage du point
f (x)
a si, et seulement si est borné au voisinage de a privé de a.
g(x)  
On note alors f (x) = O g(x) .
x→a

Par abus de langage, on notera O(g) toute fonction étant un grand O de g au voisinage
de a.

Remarques :
— Lorsque f = O(g), on dit aussi que « f est dominée par g ». Mais cette termino-
logie prête a confusion. . .
— La notation f = O(g) ne veut rien dire si l’on ne précise pas au voisinage de quel
point on se trouve.
— Écrire f = O(1) au voisinage de a signifie que f est bornée au voisinage de a.
— S’il existe un réel positif M tel que |f (x)| 6 M|g(x)| dans un voisinage de a
alors f = O(g).

(
5 4 f = O(x) au voisinage de 0.
Exemple 15 : f (x) = 3x − x + 2x alors :
f = O(x5 ) au voisinage de + ∞.

La relation : « Est négligeable devant . . . »

Soit a ∈ I et f et g deux fonctions définies sur l’intervalle I ⊂ R ne s’annulant pas sur


un voisinage de a privé de a.

Définition 19 (« Est négligeable devant . . . »)


On dira que la fonction f est négligeable devant la fonction g au voisinage du
f (x)
point a si, et seulement si x→a
lim = 0.
x6=a g(x)
 
On note alors f (x) x→a
= o g(x) ou parfois f (x) ≺≺ g(x).

F.PUCCI 32
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ

Par abus de langage, on notera o(g) toute fonction étant un petit o de g au voisinage
de a.

Remarques :
— La notation f = o(g) ne veut rien dire si l’on ne précise pas au voisinage de quel
point on se trouve.
— Écrire f = o(1) au voisinage de a signifie que lim f (x) = 0.
x→a

(
5 4 f = o(1) au voisinage de 0.
Exemple 16 : f (x) = 3x − x + 2x alors :
f = o(x6 ) au voisinage de + ∞.

Proposition 24 (Lien entre les relations de comparaison)


   
Si au voisinage d’un point a on a f (x) = o g(x) alors f (x) = O g(x) .

IV Continuité
définition.

Définition 20 (Fonction continue)


Soit f une fonction définie sur un intervalle I.
— On dit que f est continue en un point a ∈ I si lim f (x) = f (a) .
x→a
— On dit que f est continue sur un intervalle I si elle est continue en tout point
de I.

En accord avec le paragraphe (III.2), il est TRÈS important de remarque que la


continuité d’une fonction sur un intervalle est une propriété locale.
Interprétation graphique : Une fonction f est continue sur un intervalle I si elle est
définie sur cet intervalle et si sa courbe représentative se trace d’un »trait continu »,
sans lever le crayon.

Remarque : Avec les notations du paragraphe (III.6), on dit alors que


f (x) − f (a) = o(1) au voisinage de a.

Exemple 17 (La fonction partie entière) : Une propriété de R ⌊12⌋ est que :

∀ x ∈ R, ∃n ∈ Z tel que n 6 x < n + 1.

La fonction partie entière ⌊ ⌋ : R 7−→ Z est alors définie par :

⌊x⌋ = n.

F.PUCCI 33
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ

f (x) f (x)

3 (Cf ) 3 (Cf )

2 2

1 1

x x
−1 1 2 3 4 −1 1 2 3 4

Figure VI.14 – Exemples de fonctions continues et discontinues en


un point.

lim = n − 1 et lim = n.
x→n− x→n+
n∈Z n∈Z

⌊x⌋

x
−2 −1 1 2 3 4
−1

−2

Figure VI.15 – La fonction partie entière

Certaines fonctions n’ont même pas de limites en un point. Considérons la


fonction f définie sur R∗ par
1
 

ATTENTION f (x) = sin .


x
1
En 0, lim = ±∞. Comme la limite de sin(x) en l’infini n’existe pas, celle
x
x→0
de f (x) en 0 n’existe pas non plus.

⌊12⌋. On dit que R est archimédien !

F.PUCCI 34
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ

f (x)
1

x
−2 −1 1 2
−1

 
1
Figure VI.16 – La fonction x 7−→ sin n’a pas de limite en 0.
x

IV.1 Stabilité algébrique


Proposition 25 (Structure de l’ensemble des fonctions continues)
Soient f et g deux fonctions définies et continues sur un intervalle I.
— Les fonctions (f + g) et f × g sont encore continues sur I.
f
— Supposons que g ne s’annule pas sur I. La fonction est encore continue
g
sur I.

Proposition 26 (Composée de fonctions continues)


Soient f une fonction continue sur un intervalle I et g une fonction continue sur
un intervalle J telle que f (I) ⊂ J .
Alors g ◦ f est encore continue sur I.

IV.2 Bijectivité, réciproque d’une bijection

Définition 21 (Bijection)
Soit f une fonction définie sur I ⊂ R à valeurs dans J.
On dit que f est bijective si, et seulement si tout élément de J admet un unique
antécédent par f .
On appelle alors bijection réciproque la fonction, notée f −1 , qui à tout y ∈ J
associe l’unique antécédent de y par f , de sorte que :
( (
y = f (x) f −1 (y) = x
⇐⇒
x∈I y∈J

F.PUCCI 35
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ

Théorème 27 (de la bijection)


Soit f est une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle I de R.
Alors :
(i) f réalise une bijection de I dans l’intervalle J = f (I) .
(ii) Son application réciproque f −1 est elle-même continue sur J et strictement
monotone et de même sens de variation que f .

Feu le théorème des valeurs intermédiaires appliqué aux fonctions strictement mono-
tones !

Définition 22 (Homéomorphisme)
On appelle homéomorphisme toute bijection continue entre deux espaces topolo-
giques dont la bijection réciproque est continue.

Le théorème (21) affirme donc que les fonctions continues strictement monotones
sont des homéomorphismes de I sur f (I).

Proposition 28
Les courbes représentatives Cf et Cf −1 sont symétriques par rapport à la première
bissectrice d’équation y = x.

Preuve:Notons G le graphe de f et G elui de f .′ −1

Soit M (x; y) ∈ G. Alors y = f (x).


Le symétrique de M par rapport à la première bisse tri e est :
  
(y; x) = (f (x); x) = f (x); f −1 (f (x) ∈ G ′.

Ré iproquement, si M (x; y) ∈ G , y = f (x).


′ −1

M est le symétrique par rapport à la première bisse tri e du point


    
(y; x) = f −1 (x); x = f −1 (x); f f −1 (x) = (x; f (x)) ,

don d'un point de G.

Exemple 18 (Fondamental) : La fonction carrée f : x 7−→ x2 n’est pas bijective


sur R car, par exemple, f (1) = f (−1) = 1.
Considérons la restriction de f sur R+ .

F.PUCCI 36
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle IV. CONTINUITÉ

f est continue et strictement croissante sur R+ à valeurs dans R+ . Le théorème de


la bijection permet de conclure que f réalise une bijection de R+ sur R+ .
Elle admet donc une bijection réciproque f −1 : R+ 7−→ R+ qui est la fonction racine
carrée : ( ( √
y = x2 x= y
⇐⇒
x ∈ R+ y ∈ R+

Grâce au théorème de la bijection, on en déduit que la fonction racine carrée est


définie et continue sur R+ , et qu’elle est strictement croissante sur cet intervalle.

1 2 3 4

Figure VI.17 – x 7−→ x et sa réciproque x 7−→ x2 sur R+ .

−1
 18 : Tracer la courbe de arctan = (tan)
Exercice
 à partir du graphe de tan sur
π π
− ; .
2 2

Soit f une fonction définie sur un intervalle I. Pour montrer que f est bijective, on
utilise l’une des deux méthodes suivantes :

Méthode 2 (Montrer qu’une fonction est bijective)


On montre que f est continue et strictement monotone sur I.
Alors, d’après le théorème de la bijection, f réalise une bijection de l’intervalle I
sur l’intervalle J = f (I).

Cette méthode est simple à appliquer car il suffit de justifier que f est continue sur I
et d’étudier ses variations pour montrer qu’elle est bijective.
Par contre, cette méthode ne donne pas l’expression de la bijection réciproque f −1 de
f.

Exercice 19 : Montrer que l’équation x3 + x + 1 = 0 admet une unique solution sur


[−1 ; 0 ].

F.PUCCI 37
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

Méthode 3 (Montrer qu’une fonction est bijective)


On montre que l’équation y = f (x) (d’inconnue x) possède une unique solution
qui est, par définition, x = f −1 (y).

Cette méthode, en général plus compliquée que la précédente, permet néanmoins d’ob-
tenir l’expression de la bijection réciproque f −1 de f .
Exercice 20 : Montrer que la fonction g :] − 1 ; +∞ [7−→] − ∞ ; 1 [ définie par
x−1
g(x) = est une bijection et déterminer sa bijection réciproque.
x+1

V Dérivabilité
Une fonction peut être plus ou moins « régulière ». La régularité d’une fonction se
mesure à l’aide des propriétés de continuité et de dérivabilité.
Plus on peut dériver une fonction, plus celle-ci sera régulière. Intuitivement, plus une
fonction est régulière, plus son graphe est lisse.
Dans ce paragraphe et sauf mention contraire, les fonctions étudiées seront systémati-
quement des fonctions définies sur un intervalle ouvert de R et à valeurs réelles.

V.1 Taux d’accroissement

Définition 23
Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I et a ∈ I.
On dit que f est dérivable en a si le taux d’accroissement de f entre x et a :

f (x) − f (a)
, x 6= a,
x−a
admet une limite finie quand x tend vers a.
Dans ce cas, la limite est appelée nombre dérivé de f en a et est noté f ′ (a) :

f (x) − f (a)
f ′ (a) = lim , x 6= a.
x→a x−a

Remarque : Avec les notations du paragraphe (III.6), on dit alors que

f (x) − f (a) = o(x − a) au voisinage de a.

Interprétation graphique :
Soit A (a; f (a)) un point de la courbe représentative, donnons nous un autre point
M (x; f (x)) avec x ∈ Df , un point variable « pas trop éloigné » de A.
On considère alors les droites (AM), sécantes en A et M à Cf .

F.PUCCI 38
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

Le taux d’accroissement désigne le coefficient directeur de la corde (AM).


 
−−→ f (x) − f (a)
Pour x fixé, un vecteur directeur de (AM) est AM =  .
x−a

Le coefficient directeur de (AM) est donc :

f (x) − f (a)
.
x−a

Par définition, le nombre dérivé en a, s’il existe, est donc le coefficient directeur
de la tangente à la courbe en au point d’abscisse a et, par extension, une fonction f
est dérivable en a si, et seulement si sa courbe représentative admet une tangente au
point d’abscisse a. ⌊13⌋
Son équation est alors ⌊14⌋ :

(Ta ) : y = f ′ (a)(x − a) + f (a).

Si, pour tout x de I, f est dérivable en x, on dit que f est dérivable sur I et la fonction
f ′ : x 7−→ f ′ (x) est appelée la fonction dérivée de f sur I.

Remarque : Lorsque le taux d’accroissement tend vers ±∞, la courbe admet une
demi-tangente verticale en A.

⌊13⌋. si on peut la tracer !


⌊14⌋. et à retenir.

bc

bc

M bc
f (x)
bc

bc

bc

A bc
f (a)

a x
(Ta )

Cf
Figure VI.18 – Tangente à une courbe comme limite de ses sécantes.

F.PUCCI 39
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

Exemple 19 : La courbe de la racine carrée admet une demi-tangente verticale en


0.
D’une manière générale, ce sera le cas pour toutes les réciproques de fonctions dont
la dérivée s’annule en ce point (cf. proposition (35) ).

Remarques : La dérivation est une notion :


— locale et non ponctuelle. f doit être définie dans un voisinage de a.
— locale et non globale. Elle ne dépend que de la restriction de f à un voisinage de
a quel qu’il soit et non de sa description globale.
Un peu de cinématique : On considère un objet en mouvement sur un axe. On
note t la durée en secondes de son parcours, et x(t) la distance en mètres, parcourue
après t secondes.
x(t1 ) − x(t0 )
On note t0 et t1 = t0 +h deux instants : le quotient est la vitesse moyenne
h
de l’objet entre les instants t0 et t1 = t0 + h.

Définition 24
Dans les conditions précédentes, la limite quand h se rapproche de 0 de la vitesse
moyenne ⌊15⌋ est appelée vitesse instantanée de l’objet à l’instant t0 .

x(t1 ) − x(t0 ) x(t0 + h) − x(t0 )


V (t0 ) = lim = lim (VI.1)
t1 →t0 t1 − t0 h→0 h

Deux manières de voir ce résultat :


— La vitesse instantanée est la limite de la vitesse moyenne lorsque l’écart entre les
deux points de mesure tend vers 0.
— La vitesse instantanée est la dérivée première de la position. ⌊16⌋

Exemple 20 : On lâche un objet en chute libre. On note x(t) la distance parcourue


(en m) après t secondes. On admet que la distance parcourue s’exprime en fonction
du temps de parcours par
x(t) = 4, 9t2 .
Calculer la vitesse instantanée de l’objet après une chute de t secondes.

Première méthode : On exprime la vitesse moyenne de l’objet entre les instants t


et t + h :
x(t + h) − x(t) 4, 9(t + h)2 − 4, 9t2
v= =
h h
⌊15⌋. c’est à dire le nombre dérivé de x en t0
⌊16⌋. C’est quoi la dérivée seconde ?

F.PUCCI 40
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

En développant, réduisant et simplifiant, on obtient :

4, 9(t2 + 2th + h2 ) − 4, 9t2 9, 8th + 4, 9h2


v= = = 9, 8t + 4, 9h
h h
Lorsque h tend vers 0, ce quotient se rapproche de 9, 8t :
lim (9, 8t + 4, 9t) = 9, 8t.
h→0
Donc la vitesse instantanée de l’objet en chute libre est donnée par l’expression

v(t) = x′ (t) = 9, 8t.

Deuxième méthode : On calcule la dérivée de la position :

dx(t)
v(t) = x′ (t) = = 4, 9 × 2t = 9, 8t.
dt
Après 5 secondes de chute libre, la vitesse est de 9, 8 × 5 = 49 m/s. (soit
179,4 km/h).

Remarque : Les physiciens expriment volontiers une variation à l’aide du symbole ∆.


Ils notent ainsi ∆t = t1 − t0 et ∆x = x1 − x0 .
Pour une variation très petite, reprenant une notation introduite par Isaac Newton,
on note alors dt et dx. On obtient ainsi la notation différentielle de la dérivée :

dx(t)
x′ (t) = .
dt
L’avantage de cette notation est de rendre bien visible la variable par rapport à laquelle
on dérive. Ici, la position x(t) est dérivée par rapport au temps.
En mathématiques, et temps que l’on ne considérera que des fonctions d’une seule
df (x)
variable, on note plus simplement = f ′ (x).
dx

Définition 25 (Fonction dérivée)


Une fonction f : I 7−→ R est dérivable sur I si f est dérivable en! tout point de I.
df
On appelle fonction dérivée de f sur I, que l’on note f ′ ou , la fonction qui
dx
à tout x de I associe le nombre dérivé de f en x :

f′ : I R
x f ′ (x).

F.PUCCI 41
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

Pour peu que f soit dérivable sur I, on peut prolonger la définition (23) à
un intervalle J ⊂ I fermé mais alors, il n’est pas équivalent de dire que f est
dérivable sur J et que la restriction de f est dérivable sur J.
Ainsi, par exemple, si J = [0 ; 2 ] et J = [0 ; 1 ], la dérivabilité de f sur J
stipule la dérivabilité de f en 1 (donc la dérivabilité à la fois à gauche et à
ATTENTION droite), alors que la dérivabilité de la restriction de f à [0 ; 1 ] n’impose que la
dérivabilité à gauche en 1.
Remarquez que les problèmes ont toujours lieu en des bornes fermées de J,
qui ne sont pas des bornes de I. Ainsi, on pourrait contourner le problème en
se restreignant à la dérivabilité sur des intervalles du type I ∩ U, où U est un
intervalle ouvert de R.

Exercice 21 (Dérivée usuelle) : Retrouver les fonctions dérivées des fonctions


usuelles suivantes et préciser leur domaine de dérivabilité :

1. Les fonctions constantes. 4. x 7−→ exp(x).


2. x 7−→ xn , n ∈ Z.

3. x 7−→ x 5. x 7−→ cos(x) et x 7−→ sin(x)

Un peu d’histoire:
— La notion de dérivée tire son origine dans l’étude des tangentes, et en particulier
de la pente des tangentes. Pierre de Fermat ⌊17⌋ le premier (en 1636) constate
f (x + e) − f (a)
que très souvent, la pente s’obtient en écrivant , en « prenant »
e
e = 0 (il ne dispose pas encore de la notion de limite). Il appelle e un « infiniment
petit ».
— Newton, en 1669, introduit la notation (ẋ, ẏ, ż), pour les dérivées des coordon-
nées d’un point, qu’il appelle « fluxions » des « fluentes » (x, y, z), qu’il définit
comme les vitesses dont les fluentes sont augmentées graduellement et indéfini-
ment.
Sa notation est encore utilisée actuellement en physique.
— En 1674, Leibniz introduit la notation dx ; pour désigner une variation infinitési-
male sur l’abscisse, et dy pour désigner une variation infinitésimale sur l’ordon-
dx
née. Si y dépend de x, désigne donc la variation infinitésimale de la fonction
dy
y rapportée à la variation infinitésimale de x qui l’a provoquée : il s’agit bel et
bien de la définition de Fermat, et rien de plus : pas de nouvelle théorie, juste
une nouvelle notation, encore largement utilisée aujourd’hui, notamment sous la
forme non quotientée (pensez aux intégrales !)
⌊17⌋. Pierre de Fermat, né dans la première décennie du XVIIème siècle, à Beaumont-de-Lomagne
(département actuel de Tarn-et-Garonne), près de Montauban, et mort le 12 janvier 1665 à Castres
(département actuel du Tarn), est un magistrat, polymathe et surtout mathématicien français, sur-
nommé « le prince des amateurs ».
Il est aussi poète, habile latiniste et helléniste, et s’est intéressé aux sciences et en particulier à
la physique. On lui doit notamment le principe de Fermat en optique.
Il est particulièrement connu pour avoir énoncé le dernier théorème de Fermat, dont la démons-
tration n’a été établie que plus de 300 ans plus tard par le mathématicien britannique Andrew Wiles
en 19944.

F.PUCCI 42
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

— À la fin du 18ème siècle, Joseph-Louis Lagrange ⌊18⌋ introduit la terminologie


« dérivée » et la notation f ′ .
— La formalisation rigoureuse est due à Karl Weierstrass ⌊19⌋ dans la deuxième
moitié du 19ème siècle, s’appuyant sur une définition rigoureuse de la notion
de limite et de continuité (dont il donne également pour la première fois une
définition rigoureuse et précise)

⌊18⌋. Joseph Louis, comte de Lagrange (en italien Giuseppe Lodovico ou aussi Giuseppe Luigi De
la Grange Tournier1), né à Turin en 1736 et mort à Paris en 1813, est un mathématicien, mécanicien
et astronome italien naturalisé français. À l’âge de trente ans, il quitte le Piémont et va séjourner à
Berlin pendant vingt-et-un ans. Ensuite, il s’installe pour ses vingt-six dernières années à Paris, où il
obtient la nationalité française sur l’instance d’Antoine Lavoisier.
Fondateur du calcul des variations avec Euler et de la théorie des formes quadratiques, il démontre
le théorème de Wilson sur les nombres premiers et la conjecture de Bachet sur la décomposition d’un
entier en quatre carrés. On lui doit un cas particulier du théorème auquel on donnera son nom en
théorie des groupes, un autre sur les fractions continues, l’équation différentielle de Lagrange.
En physique, en précisant le principe de moindre action, avec le calcul des variations, vers 1756,
il invente la fonction de Lagrange, qui vérifie les équations de Lagrange, puis développe la mécanique
analytique, vers 1788, pour laquelle il introduit les multiplicateurs de Lagrange. Il entreprend aussi
des recherches importantes sur le problème des trois corps en astronomie, un de ses résultats étant la
mise en évidence des points de libration (dits points de Lagrange) (1772).
Il élabore le système métrique avec Lavoisier pendant la Révolution. Il est membre fondateur
du Bureau des longitudes (1795) avec, entre autres, Laplace et Cassini. Il participe à l’enseignement
de mathématiques de l’École normale de l’an III avec Joseph Lakanal, de l’École polytechnique (dès
1797) avec Monge et Fourcroy. Il a aussi été le fondateur de l’Académie de Turin (1758).
En mécanique des fluides, il introduit le concept de potentiel de vitesse en 1781, bien en avance
sur son temps. Il démontre que le potentiel de vitesse existe pour tout écoulement de fluide réel, pour
lequel la résultante des forces dérive d’un potentiel. Dans le même mémoire de 1781, il introduit en
plus deux notions fondamentales : le concept de la fonction de courant, pour un fluide incompressible,
et le calcul de la célérité d’une petite onde dans un canal peu profond. Rétrospectivement, cet ouvrage
marque une étape décisive dans le développement de la mécanique des fluides moderne.
Lagrange a aussi œuvré dans le domaine de la théorie des probabilités.
⌊19⌋. Karl Theodor Wilhelm Weierstrass, habituellement appelé Karl Weierstrass, orthographié
Weierstraß en allemand, né le 31 octobre 1815 à Ostenfelde (Westphalie), mort le 19 février 1897 à
Berlin, était un mathématicien allemand, lauréat de la médaille Copley en 1895.
Karl Weierstrass est souvent cité comme le « père de l’analyse moderne ». Il consolida des travaux
de Cauchy sur les nombres irrationnels et leur amena une nouvelle compréhension. Ses travaux les
plus connus portent sur les fonctions elliptiques.
C’est lui qui le premier rendit public un exemple de fonction continue nulle part dérivable.
Weierstrass étudia la fiabilité de l’analyse, dont il propose une construction logique rigoureuse.
À cette époque, les démonstrations de l’analyse s’appuyaient sur des définitions ambiguës, d’où la
nécessité de nouvelles définitions. Tandis que Bolzano avait développé une définition suffisamment
rigoureuse des limites dès 1817 (et peut-être même auparavant), ses travaux restèrent quasi inconnus
de la communauté mathématique pendant des années, et d’autres mathématiciens éminents, comme
Cauchy, n’avaient que de vagues définitions de la limite et de la continuité d’une fonction.
En 18611, Weierstrass définit la continuité comme suit :
f est continue en x0 si, pour tout réel ε strictement positif, il existe un réel δ strictement positif
tel que, si x est à une distance de x0 strictement inférieure à δ, alors la valeur de la fonction f en x
est à une distance strictement inférieure à ε de la valeur de la fonction f en x0 .

∀ε > 0, ∃ δ > 0/|x − x0 | < δ =⇒ |f (x) − f (x0 )| 6 ε.


Weierstrass formula également une définition de la limite et de la dérivée « en (ε, δ) », telle qu’on
l’enseigne généralement aujourd’hui.

F.PUCCI 43
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

V.2 Fonction monotone


Proposition 29 (Caractérisation de la monotonie par le signe de la dérivée)
Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I.
— Si pour tout x ∈ I, f ′ (x) > 0 (resp. f ′ (x) > 0), alors f est croissante (resp.
strictement croissante) sur I.
— Si pour tout x ∈ I, f ′ (x) 6 0 (resp. f ′ (x) < 0), alors f est décroissante
(resp. strictement croissante) sur I.
— Si pour tout x ∈ I, f ′ (x) = 0 (resp. f ′ (x) > 0), alors f est constante sur I.

Remarque : Si f ′ est positive (resp. négative) sur I et ne s’annule qu’en un nombre


fini de points, alors f est strictement croissante (resp. décroissante) sur I.
L’hypothèse « I est un intervalle » est indispensable ici. Le théorème est faux
ATTENTION
si I est un réunion d’intervalles.

Cf

I1 I2

Figure VI.19 – f est constante sur I1 et I2 mais n’est pas constante


sur I = I1 ∪ I2 .

Cf

I1 I2

Figure VI.20 – f est croissante sur I1 et I2 donc f ′ > 0 mais n’est


pas croissante sur I = I1 ∪ I2 .

Avec ces nouvelles définitions, il put donner des démonstrations rigoureuses de plusieurs théorèmes
qui reposent sur des propriétés des nombres réels jusqu’alors tenues pour intuitives, tels le théorème
des valeurs intermédiaires, le théorème de Bolzano-Weierstrass et le théorème de Borel-Lebesgue.

F.PUCCI 44
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

V.3 Extrema

Théorème 30 (Condition nécessaire d’extremum)


Soit f dérivable sur un intervalle ouvert.
Si f admet en x0 un extremum local alors f ′ (x0 ) = 0.

Preuve: Supposons que f présente un maximum lo al en x , alors à gau he en x


on a :
0 0

f (x) − f (x0 )
> 0.
x − x0
D'où par passage à la limite en x , f (x ) > 0.
0

0

À droite en x , on a :
0
f (x) − f (x0 )
6 0.
x − x0
D'où par passage à la limite en x , f (x ) 6 0.
0

0

Par onséquent, f (x ) = 0.

0

La réciproque de ce théorème est fausse. Il suffit de considérer la fonction x 7−→ x3


dont la dérivée s’annule en 0 sans que 0 ne soit un extremum local.

Définition 26 (Point critique)


Soient f une fonction dérivable sur un intervalle ouvert I, et x0 ∈ I
On dit que x0 est un point critique de f si f ′ (x0 ) = 0.

Ainsi, une CN pour que f présente un extremum local en x0 ∈ I est que x0 soit un
point critique.

ATTENTION C’est évidemment faux si I n’est pas ouvert (cas d’un extremum sur
le bord).

V.4 Continuité

Théorème 31 (Continuité et dérivabilité)


Soit f une fonction définie sur un intervalle I.
Si f est dérivable sur I, alors f est continue sur I.

Preuve: Soiet a, x ∈ I ave a 6= x .

F.PUCCI 45
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

f (x) − f (a)
f (x) = × (x − a) + f (a).
x−a

Le membre de droite a bien une limite quand x tend vers a, qui est f (a). Ainsi f est
bien ontinue en a ∈ I , et don sur I .
Ce théorème explique simplement que la notion de dérivabilité est plus forte que celle
de continuité comme l’était déjà la notion de continuité par rapport à celle de définition.
On pourra donc trouver des fonctions continues sans qu’elles soient dérivable mais pas
l’inverse.
ATTENTION La réciproque de ce théorème est fausse . Pour s’en rendre compte,
on peut s’appuyer sur les représentations graphiques suivantes :
— Si une fonction est continue sur un intervalle, sa représentation graphique est en
un seul morceau .
— Si la fonction est dérivable sur un intervalle, sa représentation graphique admet
une tangente en chacun de ses points .

3 3

2 2

1 1

1 2 3 4 −2 −1 1 2


x 7−→ x. x 7−→ |x|.

Figure VI.21 – Exemple de fonctions non dérivables en 0.

Comme explicité précédemment, les premiers exemples à avoir en tête sont la fonction
valeur absolue et la racine carrée et globalement, l’image à avoir en tête est celle de la
fonction VI.22.

b
A

Figure VI.22 – Point anguleux.

La fonction est bien continue en a, car la courbe est en un seul morceau.

F.PUCCI 46
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

Par contre, la fonction n’est pas dérivable en a, car la représentation admet au point
A deux demi-tangentes.
On dit que la courbe admet un point anguleux en a.

V.5 Dérivées à droite et à gauche


On note I le domaine de définition de f .

Définition 27 (Dérivées à droite et à gauche)


Soit x0 ∈ I.
f (x) − f (x0 )
— On dit que f est dérivable à droite en x0 si l’expression admet
x − x0
une limite à droite lorsque x tend vers x0 .
On note alors :
f (x) − f (x0 ) f (x0 + h) − f (x0 )
fd′ (x0 ) = lim+ = lim+ .
x→x0 x − x0 h→0 h

f (x) − f (x0 )
— On dit que f est dérivable à gauche en x0 si l’expression admet
x − x0
une limite à gauche lorsque x tend vers x0 .
On note alors :
f (x) − f (x0 ) f (x0 + h) − f (x0 )
fg′ (x0 ) = lim− = lim− .
x→x0 x − x0 h→0 h

Évidemment, la première condition pour que la dérivée à droite existe est que cette
limite ait un sens, donc que x0 ne soit pas la borne supérieure de I ou inférieure pour
la limite à gauche.
Cela nous permet de revenir sur la dérivabilité sur un intervalle fermé :

Définition 28 (Dérivabilité sur un intervalle fermé)


Soit f définie sur un intervalle fermé [a ; b ].
On dit que f est dérivable sur [a ; b ] si f est dérivable sur ]a ; b [, dérivable à droite
en a et dérivable à gauche en b.

Adaptation immédiate à des intervalles semi-ouverts.

Remarque : La dérivabilité à droite en x0 équivaut à la dérivabilité en x0 de la


restriction de f à I ∩ [x0 ; +∞ [.

F.PUCCI 47
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

Proposition 32 (Caractérisation de la dérivabilité par fd′ et fg′ )


Soit x0 ∈ I, non égal à une des bornes de I.
Alors f est dérivable en x0 si, et seulement si f est dérivable à gauche et à droite
en x0 , et fg′ (x0 ) = fd′ (x0 ).
Dans ce cas, f ′ (x0 ) = fd′ (x0 ) = fg′ (x0 ).

Exercice 22 : Étudier la dérivabilité des fonctions suivantes :

1. x 7−→ | sin(x)|. 2. x 7−→ |x|3 . 3. x 7−→ ⌊x⌋.



2 − x2
 si x < 1;
Exercice 23 : Soit f définie sur R par f (x) = 1

 si x > 1
x
Montrer que f est continue mais n’est pas dérivable en 1.
Donner une interprétation géométrique.

Exercice 24  : Mêmes questions que l’exercice précédent en 0 avec f définie sur R


 sin x

si x 6= 0;
par f (x) = x
f (0) = 1.

Exercice 25 : Déterminer a, b ∈ R de manière à ce que la fonction f définie sur


R+ par :

f (x) = x si 0 6 x 6 1 et f (x) = ax2 + bx + 1 si x > 1

soit dérivable sur R∗+ .

F.PUCCI 48
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

V.6 Opérations et dérivabilité


Proposition 33 (Opérations sur les fonctions dérivables)
Soient f , g deux fonctions définies et dérivables sur un intervalle I et λ un réel.
(i) La combinaison linéaire λf + g est encore dérivable sur I et pour tout x ∈ I :
 ′
λf + g (x) = λf ′(x) + g ′(x).

(ii) Le produit f g est encore dérivable sur I et pour tout x ∈ I :

(f g)′(x) = f ′ (x)g(x) + f (x)g ′ (x).

1
(iii) Supposons que g ne s’annule pas sur I. Le quotient est encore dérivable
g
sur I et pour tout x ∈ I :
!′
1 g ′ (x)
(x) = − .
g g 2 (x)

f
(iv) Supposons que g ne s’annule pas sur I. Le quotient est encore dérivable
g
sur I et pour tout x ∈ I :
!′
f f ′ (x)g(x) − f (x)g ′(x)
(x) = .
g g 2 (x)

Proposition 34 (Composée de fonctions dérivables)


Soient f une fonction dérivable sur un intervalle I et g une fonction dérivable sur
un intervalle J tel que f (I) ⊂ J.
Alors la fonction g ◦ f est encore dérivable sur I et pour tout x ∈ I :
 
(g ◦ f )′ (x) = f ′ (x) × g ′ f (x) .

Exercice 26 : Étudier la dérivabilité de la fonction f définie par :


 q 
f (x) = ln x + x(1 − x) .

Donner sa dérivée le cas échéant.

Exercice 27 : Donner la dérivée des fonctions définies par leur expressions suivante
et préciser le domaine de dérivabilité :
x−1
 
1. f (x) = cos . 3. k(x) = tan 3x.
2x + 1
1 sin x + cos x
2. g(x) = . 4. l(x) = .
cos x 1 + cos x

F.PUCCI 49
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

n
s
X xk x−1 x−1
5. e(x) = . 6. f (x) = .
k=0 k! x+1 x+1
 √ 
7. a(x) = ln x + 1 − x2 .

Proposition 35 (Dérivée de l’application réciproque d’une bijection)


Soit f une fonction bijective de I dans J.
Si f est dérivable sur I et si f ′ ne s’annule pas sur I, alors f −1 est dérivable sur
J et :  ′ 1
∀y ∈ J, f −1 (y) =  .
f ′ f −1 (y)

Preuve: Soit x dans I et y


0 0 = f (x0 ) . On a :
f −1 (y) − f −1 (y0 ) 1 1
lim = y − y0 =
y→y y − y0 f (x) − f (x0 )
lim
0

y→y0 f −1 (y) − f −1 (y0 )


lim
x→x0 x − x0
1 1
= ′ =  .
f (x0 ) f ′ (f −1 (y0 )

f −1 est don dérivable en x quel onque de I don sur I tout entier.


0

Exemple 21 : f : R+ R+ est bijective (comme vu plus haut) de réci-


x x2
proque = f −1 : R+ R+ .

x x
f est dérivable (car polynomiale) et pour x ∈ R+ , f ′ (x) = 2x ne s’annulant que pour
x = 0.
Ainsi, par le théorème de dérivabilité de la fonction réciproque théorème (35) ,
f −1 est dérivable sur R+ \ {f (0)} = R+∗ , et pour y ∈ R+ ,
 ′ 1 1
f −1 (y) =  = √ .

f ′ f −1 (y) 2 y

Définition 29 (Difféomorphisme)
On appelle Difféomorphisme toute bijection dérivable entre deux deux ouverts de
R dont la bijection réciproque est dérivable.

La proposition (35) affirme donc que les fonctions dérivables dont la dérivées ne
s’annule pas sur I sont des difféomorphismes sur I.

F.PUCCI 50
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

Exercice 28 : Définir la fonction arcsin x, fonction réciproque de sin sur un do-


maine à préciser et donner l’expression de sa dérivée.

Définition 30 (Dérivée n-ième)


Soit f : I 7−→ R . On définit récursivement :
— f (0) = f
 ′
— ∀n ∈ N, si f (n) est dérivable, f (n+1) = f (n) .
Si, pour tout n ∈ N, la fonction f (n) existe, on dit que f est n fois dérivable sur I
et on appelle f (n) la dérivée nème de f sur I.

Remarque : Pour pouvoir définir la dérivée n-ième de f en x0 , il faut pouvoir dériver


f (n−1) en x0 , et il faut donc que f (n−1) soit définie sur tout un voisinage de x0 et non
seulement en x0 .

Définition 31 (Fonction de classe C n )


Une fonction f est dite de classe C n sur un intervalle I si elle est n fois dérivable
sur I et que f (n) est continue.

Ainsi, une fonction est de classe C 0 si elle est continue. Elle est de classe C 1 si elle est
dérivable (donc continue) et de dérivée continue, . . .
Remarquez que la dérivabilité ne suffit pas à obtenir la classe C 1 .
1
 
2
Exercice 29 : Étudier la classe de f : x 7−→ x sin .
x

Notation : Soit I un intervalle et n ∈ N.


— On note D n (I) l’ensemble des fonctions définies sur I et n fois dérivables sur I.
— On note C n (I) l’ensemble des fonctions n fois dérivables sur I et de dérivée n-ième
continue.
En particulier, D 0 (I) est l’ensemble de toutes les fonctions définies sur I, C 0 (I)
est l’ensemble de toutes les fonctions continues sur I.
— Si f est de classe C n sur I pour tout n ∈ N, donc si f est infiniment dérivable,
on dit que f est de classe C ∞ et on note C ∞ (I) leur ensemble.

Exemple 22 : L’exponentielle, les fonctions sinus, cosinus, les polynômes, les frac-
tions rationnelles, le logarithme sur leur ensemble de définition sont de classe C ∞ .

Exercice 30 : Soit f : x 7−→ xn et k ∈ N.


n!
Pour tout k 6 n, montrer que pour tout x ∈ R, f (k) (x) = xn−k .
(n − k)!

F.PUCCI 51
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle V. DÉRIVABILITÉ

1
Exercice 31 : Soit f : R∗ 7−→ R la fonction définie par f (x) = .
x
n!
Montrer que, pour tout n ∈ N : ∀x ∈ R∗ , f (n) (x) = (−1)n .
xn+1
Exercice 32 : Soit f : R 7−→ R la fonction définie par f (x) = sin x.
 
π
Montrer que, pour tout n ∈ N : ∀x ∈ R, f (n) (x) = sin x + n .
2

Théorème 36 (Formule de Leibniz)


Soient f et g deux fonctions de I dans R, et x0 ∈ I. Soit n ∈ N∗
Si f et g sont n fois dérivables en x0 alors f g aussi et :
 
 (n) n
X n
fg (x0 ) =   f (k) (x0 )g (n−k) (x0 ).
k=0 k

Preuve: Ré urren e...


Exercice 33 : Donner la dérivée n-ième de x 7−→ xex .

Remarque : Il existe une formule explicite pour la dérivée d’ordre n d’une composition
(formule de Faà di Bruno), mais cette formule est fort complexe.
Pour le plaisir, on énonce, sans démonstration :
!
 (n) X n! Yn
f (k)
f ◦g = × g (m1 +m2 +...mn ) ◦ f.
(m1 , m2 ,..., mn )∈Nn
m1 !m2 ! . . . mn ! k=1 k!
1m1 +2m2 +...+nmn =n

F.PUCCI 52
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VI. COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE

VI Comportement asymptotique
Le comportement à l’infini (comportement asymptotique) peut aussi aider à cerner
l’allure de la courbe.
On définit pour cela la notion de droite asymptote : il s’agit d’une droite qui approche
d’aussi près que l’on veut une portion de la courbe lorsque l’on s’éloigne vers l’infini
dans l’une des deux directions. Plus précisément :

Définition 32 (Asymptote)
On dit qu’une fonction f admet :
1. une asymptote verticale au voisinage de a d’équation x = a lorsque
lim f (x) = ±∞.
x→a
2. une asymptote horizontale au voisinage de +∞ d’équation y = b lorsque
lim f (x) = b.
x→±∞
3. plus généralement, une droite (D) d’équation y = ax + b, dite asymptote
oblique, au voisinage de ±∞ lorsque lim f (x) − (ax + b) = 0
x→±∞

Méthode 4 (Déterminer une droite asymptote (non verticale))


Tant qu’on ne dispose pas de méthode plus sophistiquée, le principe est le suivant
(pour une asymptote en +∞) :
f (x)
1. Étudier la limite de lorsque x tend vers +∞ :
x
— Si cette limite n’existe pas, ou si elle est infinie, la courbe de f n’a pas
d’asymptote en +∞.
— Si cette limite est finie, de valeur a, on dit que la droite y = ax est
direction asymptotique de la courbe en +∞.
2. On étudie la limite de f (x) − ax :
— Si elle n’existe pas, ou si elle est infinie, la courbe de f n’a pas d’asymp-
tote en +∞.
— Si cette limite est finie, de valeur b, alors la droite d’équation y = ax+ b
est asymptote à la courbe de f en +∞.

Nous verrons plus tard comment on peut obtenir a sans former le quotient, à l’aide
d’équivalents, ou même comment obtenir simultanément a et b à l’aide d’un « dévelop-
pement limité ».

Exercice 34 :
x3 − 2x2 + 1
1. Déterminer les asymptotes de la courbe de f : x 7−→ .
x2 + 1
2. Montrer que x 7−→ x + sin x admet une direction asymptotique en −∞ et +∞
mais pas d’asymptote.

F.PUCCI 53
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

VII Convexité
Enfin, l’allure de la courbe va dépendre fortement de « l’orientation de la courbure »,
c.-à-d. de savoir si le « creux » de la courbe est orienté vers le haut ou vers le bas.
C’est ce qu’on appelle la convexité de la courbe. Intuitivement, si le creux de la courbe
est orienté vers le haut, la pente de la tangente est de plus en plus forte, donc f est
croissante. Cela amène la définition suivante :
Soit I = [a, b] un intervalle de R. On note ˚ I l’intervalle I privé de ses bornes. On
considère dans cette leçon une fonction f : I −→ R.

Définition 33 (Fonction convexe)


La fonction f est dite convexe si ∀ (x, y) ∈ I 2 , ∀ λ ∈ [0, 1],
 
f λx + (1 − λ)y 6 λ f (x) + (1 − λ) f (y).
Elle est dite concave si −f est convexe.

Y
f (y)

λ f (x) + (1 − λ) f (y)
X
f (x)
Cf

f λ x + (1 − λ) y

| |

x λ x + (1 − λ) y y
Figure VI.23 – La courbe d’une fonction convexe est au-dessous de
ses cordes.

Exemples 23 :
— Les fonctions x 7−→ x2 , x 7−→ |x| sont convexes.
— Toute combinaison linéaire à coefficients positifs de fonctions convexes est
convexe.
— La limite simple d’une suite de fonctnios convexes est une fonction convexe.
— Le produit (x 7−→ x2 et x 7−→ x) et la composée (x 7−→ −x et x 7−→ x2 ) de
fonctions convexes ne sont pas nécessairement convexes.
— f est une fonction affine si et seulement si f et −f sont convexes.

Remarque : Si f : R −→ R, alors pour tout réel x, f |]−∞,x[ et f |[x,+∞[ convexes 6⇒ f


convexe sur R.

F.PUCCI 54
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

Théorème 37 (Épigrage)
f est convexe si et seulement si A = {(x, y) ∈ R2 | f (x) 6 y} est une partie
convexe de R2 .

A
Cf

Figure VI.24 – A est appelé épigraphe de f .

Preuve:
"=⇒" : Soient M(x , y ), N(x , y ) ∈ A et T (x, y) ∈ [MN]. Il existe λ ∈ [0, 1] tel
que x = λ x + (1 − λ) x et y = λ y + (1 − λ) y . Alors :
1 1 2 2
1 2 1 2
 
f (x) = f λ x1 + (1 − λ) x2 6 λ f (x1 ) + (1 − λ) f (x2 )
f onvexe

6 λ y1 + (1 − λ) y2 = f (y).
M,N ∈A

"⇐=" : Soient M(x , y ), N(x , y ) ∈ A. Comme A est onvexe, [MN] ⊂ A .-à-d. ∀λ ∈ [0, 1],
on a :
1 2 2 2

 
f λx1 + (1 − λ)x2 6 λy1 + (1 − λ)y2 = λf (x1 ) + (1 − λ)f (x2 ).
Don f est onvexe.

F.PUCCI 55
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

Théorème 38 (Une fonction convexe est au-dessous de ses cordes)


Les trois propositions suivantes sont équivalentes :
(i) f est convexe ;
(ii) Pour tout (x, y, z) ∈ I 3 tel que x < y < z,

f (y) − f (x) f (z) − f (x) f (z) − f (y)


6 6 ;
y−x z−x z−y

(iii) Pour tout x0 ∈ I, la fonction suivante est croissante :

ϕx0 : I\{x0 } −→ R
f (x) − f (x0 )
x 7−→ .
x − x0

     
Si l’on note X x, f (x) , Y y, f (y) et Z z, f (z) , Z
alors (ii) traduit le fait que la pente de la droite
(XY ) est inférieure à celle de (XZ), elle-même infé-
X Cf
rieure à celle de (Y Z), comme le montre clairement
l’illustration ci-contre : Y

Figure VI.25 – La courbe d’une fonction convexe est au-dessous de


ses cordes.

Preuve:
(i) ⇒ (ii) : x < y < z et f est onvexe, don il existe λ ∈ ]0, 1[ tel que :

1 

et x= y − (1 − λ) z
( 

y = λ x + (1 − λ) z 
λ 
f (y) 6 λ f (x) + (1 − λ) f (z) 1 
 f (x) > f (y) − (1 − λ) f (z) .


λ
Comme 1 − λ 6= 0, on a :
f (y) − f (x) λ f (x) + (1 − λ) f (z) − f (x) f (z) − f (x)
6 = .
y−x λ x + (1 − λ) z − x z−x
 
1
f (z) − f (x) f (z) − λ
f (y) − (1 − λ) f (z) f (z) − f (y)
6 1
  = .
z−x z− y − (1 − λ) z z−y
λ

Don f (y) − f (x)


y−x
6
f (z) − f (x)
z−x
6
f (z) − f (y)
z−y
.

(ii) ⇒ (iii) : Soit (x, y, x ) ∈ I . En séparant les as x


3
,
< x < y x < x0 < y et
, par hypothèse, on a immédiatement :
0 0
x < y < x0

F.PUCCI 56
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

f (x) − f (x0 ) f (y) − f (x0 )


ϕx0 (x) = 6 = ϕx0 (y).
x − x0 y − x0
ϕx 0 est roissante sur I\{x }. 0
(iii) ⇒ (i) : Soient (x, y) ∈ I tel que x < y, λ ∈ ]0, 1[ et x = λ x+(1−λ) y ∈]xy[⊂ I .
2

D'après (iii), et en notant que x − x < 0, y − x > 0 et y − x > 0, on a :


0
0 0

f (x) − f (x0 ) f (y) − f (x0 )


ϕx0 (x) 6 ϕx0 (y) ⇔ 6
x − x0 y − x0
   
⇒ (y − x0 ) f (x) − f (x0 ) > (x − x0 ) f (y) − f (x0 )
   
⇔ λ(y − x) f (x) − f (x0 ) > (λ − 1)(y − x) f (y) − f (x0 )
 
⇔ λ f (x) + (1 − λ) f (y) > (λ − 1 − λ) − f (x0 )

⇔ λ f (x) + (1 − λ) f (y) > f (x0 ) = f (λ x + (1 − λ) y .

Proposition 39 (Extrema d’une fonction convexe)


Soit f : I 7−→ R une fonction convexe.
(i) Tous les extrema locaux de f de ˚
I sont des extrema globaux.
(ii) Si f possède deux minima locaux α et β de I, alors ces deux valeurs sont
égales et f est constante sur [α, β].

Preuve:
(i) Soit un minimumlo al de f et soit V un voisinage de α tel que f (α) 6 f (x),
α∈˚ I
.
α
∀x ∈ Vα
Soient et x ∈ I tels que α < x < x. D'après 38, on a :
x0 ∈ Vα \ {α} 0

f (x0 ) − f (α) f (x) − f (α)


6
x0 − α x−α
f (x0 ) − f (α)(x − α) 6 (f (x) − f (α))(x0 − α)
f (α)(x0 − x) 6 f (x)(x0 − α) − f (x0 )(x − α)
f (α)(x0 − x) 6 f (x)(x0 − α) − f (α)(x − α)
f (α)6f (x0 )

f (α)(x0 − α) 6 f (x)(x0 − α).


Comme x 0 −α>0 , on obtient f (α) 6 f (x) : α est un minimum global de f .
(ii) Clair.

Corollaire 40
Soit f : R 7−→ R une fonction convexe et majorée sur R. Alors f est constante.

F.PUCCI 57
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

Preuve: Supposons f non onstante .-à-d. ∃x, y ∈ R tels que x < y et f (x) 6= f (y).
 Si f (x) < f (y), omme f est onvexe, ∀z > y, f (z)z −− yf (y) > f (y)y −− xf (x) ou
| {z }

en ore f (z) > λ(z − y) + f (y). Comme f (y) > f (x), λ > 0 et lim λ
f (z) = +∞
e qui ontredit les hypothèses. z→+∞

 Si f (x) > f (y), on montrerait de même que lim f (z) = +∞.


f est don onstante.
z→−∞

VII.1 Convexité et dérivabilité

Théorème 41 (Dérivée d’une fonction convexe)


Si f : I −→ R est convexe, alors :
(i) f admet une dérivée à gauche fg′ et une dérivée à droite fd′ en tout point de
˚
I.
(ii) f est continue sur ˚
I.
(iii) fg′ et fd′ sont croissantes sur ˚
I.

Preuve:
(i) Soitx0 ∈ ˚
I. Pour tous x ∈ ]a, x [ et y ∈ ]x , b[, le théorème (38) nous assure
que est roissante et majorée sur ]a, x [ par ϕ (y).
0 0
ϕx 0
Don la limite à gau he en x de ϕ existe et
0 x0
0 x0

f (x) − f (x0 )
lim− ϕx0 (x) = lim− = fg′ (x0 ).
x→x0 x→x0 x − x0
On pro ède de la même manière pour la dérivée à droite.
(ii) L'existen e des dérivées à droites et à gau he entraîne la ontinuité de f sur ˚I .
(iii) Soit x ∈ ˚I . Pour tous x ∈ ]a, x [ et y ∈ ]x , b[, on a :
0 0 0

f (x) − f (x0 ) f (y) − f (x0 )


6
x − x0 y − x0
′ ′
fg (x0 ) 6 fd (x0 ) (1)
En passant à la limite x → x et y → x .0

0
+

• Soit alors x ∈ ˚ I tel que x < x . D'après le point (ii) du théorème (38) , pour
tout x ∈]x , x [, on a :
1 0 1
0 1

f (x) − f (x0 ) f (x1 ) − f (x0 ) f (x) − f (x1 )


6 6
x − x0 x1 − x0 x − x1
f (x) − f (x0 ) f (x1 ) − f (x0 ) f (x) − f (x1 )
⇒ lim+ 6 6 lim−
x→x0 x − x0 x1 − x0 x→x1 x − x1
f (x1 ) − f (x0 )
⇔ fd′ (x0 ) 6 6 fg′ (x1 ). (2)
x1 − x0

F.PUCCI 58
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

Ainsi, les inégalités (1) et (2) nous donnent f (x ) 6 f (x ) .-à-d. f est roissante
′ ′ ′

sur ˚I . On pro ède de la même manière pour f .


g 0 g 1 g

d

Remarques :
1. f convexe sur I 6⇒ f continue sur I. Considérer par exemple la fonction f
définie sur [−1, 1] par f (−1) = f (1) = 2 et pour tout x ∈ ] − 1, 1[, f (x) = x2 .
L’implication est vraie si I est ouvert.
2. f convexe sur I 6⇒ f dérivable sur I. Considérer par exemple la valeur
absolue sur un intervalle ouvert contenant 0.
• •

Figure VI.26 – Convexité n’entraine ni continuité ni dérivabilité.

Théorème 42
Soit f : I −→ R une fonction continue sur I et dérivable sur ˚
I.

f est convexe sur I si et seulement si f ′ est croissante sur ˚


I.

Cf

Figure VI.27 – La courbe d’une fonction convexe est au-dessus de


ses tangentes.

Preuve:D'après le théorème (41) , si f est dérivable sur , on a f = f = f et ′ ′ ′

f est roissante sur ˚ I.


g d

Ré iproquement, soient x , x ∈ I tels que x < x et x = λ x + (1 − λ) x ∈ ]x , x [


ave λ ∈]0, 1[.
1 2 1 2 0 1 2 1 2

D'après le théorème des a roissements nis sur ]x , x [ et ]x , x [, il existe c ∈ ]x , x [


et c ∈ ]x , x [ tels que :
1 0 0 2 1 1 0
2 0 2

f ′ (c1 ) =
f (x0 ) − f (x1 )
x0 − x1
et f ′ (c2 ) =
f (x2 ) − f (x0 )
x2 − x0
.

Comme c 1 < c2 , la roissan e de f sur ˚I entraîne :


F.PUCCI 59
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

f ′ (c1 ) 6 f ′ (c2 )
f (x0 ) − f (x1 ) f (x2 ) − f (x0 )
⇔ 6
 x0 − x1  x2 − x0  
⇒ λ(x2 − x1 ) f (x0 ) − f (x1 ) 6 (1 − λ)(x2 − x1 ) f (x2 ) − f (x0 )
 
⇔ f (x0 ) = f λ x1 + (1 − λ) x2 6 λ f (x1 ) + (1 − λ) f (x2 ).
f est onvexe sur I .
Corollaire 43 (Une fonction convexe est au-dessus de ses tangentes)
Soit f : I −→ R une fonction continue sur I et dérivable sur ˚
I. On note Cf sa
courbe représentative.

f est convexe sur I si et seulement si Cf est au-dessus de toutes ses tangentes.

Preuve: Soit x 0 ∈ ˚
I . L'équation de la tangente en x à f est 0

(Tx0 ) : y = f ′ (x0 )(x − x0 ) + f (x0 ).


La position C par rapport à (T ) est donnée par le signe de
f x0

g(x) = f (x) − f ′ (x0 )(x − x0 ) − f (x0 ).


g est dénie sur I et dérivable sur ˚I ave g ′ (x) = f ′ (x) − f ′ (x0 ) et g(x ) = 0.
0

f est au-dessus de toutes ses tangentes


g est dé roissante sur ]a, x [ g < 0 sur ]a, x [
( (

g est roissante sur ]x , a[ g > 0 sur ]x , a[


0 0
⇔ ⇔ ′
0 0

⇔ f est roissante sur ˚


(
′ ′
∀ x 6 x , f (x) 6 f (x )
0 0 ′
⇔ ′ ′ I
∀ x 6 x, f (x ) 6 f (x)
0 0
⇔ f est onvexe sur I.
Thm 43

Corollaire 44 (Caractérisatrion par la dérivée seconde)


Soit f : I −→ R est continue sur I et de classe C 2 sur ˚
I. Alors f est convexe sur
I si et seulement si f ′′ est positive sur ˚
I.

Preuve:DerivableConvexe3 D'après le théorème 42, f onvexe sur I équivaut à f ′

roissante sur I . ˚
˚
Comme f est C sur I , e i équivaut en ore à f > 0 sur ˚I .
2 ′′

F.PUCCI 60
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

Z +∞
Exemple 24 : Γ : x 7−→ Γ(x) = e−t tx−1 dt est convexe sur R∗+ .
0

VII.2 Extrema
Proposition 45
Soient f : I −→ R une fonction dérivable et convexe sur I, et a ∈ I tel que
f ′ (a) = 0.
Alors f admet un minimum en a.

Extrema D'après le corollaire


Preuve: (43) , f est au-dessus de toutes ses
tangentes. En parti ulier, au point a :
∀ x ∈ I, f (x) > f ′ (a)(x − a) + f (a) = f (a).

Don f admet un minimum en a.

VII.3 Inégalités de convexité

Exemples 25 :
— x 7−→ ex est convexe sur R et, en particulier, au-dessus de sa tangente en 0 :

∀ x ∈ R, ex > x + 1.
 
π
— x 7−→ sin(x) est concave sur 0, :
2
2
 
π
∀ x ∈ 0, , x 6 sin(x) 6 x .
2 π tangente
corde

F.PUCCI 61
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VII. CONVEXITÉ

Proposition 46 (Inégalités de Jensen)


— Soient ϕ : I −→ R convexe et (λ1 , x1 ), . . . , (λn , xn ) ∈ R × I tels que
n
X
λi = 1.
i=1 !
n
X n
X
ϕ λi xi 6 λi ϕ(xi ).
i=1 i=1

— Soient ϕ : R 7−→ R convexe et continue et f : [0, 1] 7−→ R une application


continue.
Z 1  Z 1  
ϕ f (t)dt 6 ϕ f (t) dt.
0 0

x1 + . . . + xn ϕ(x1 ) + . . . + ϕ(xn )
 
En particulier : ϕ 6 .
n n

Preuve: On raisonnepar ré urren e sur


 l'entier n > 2. Pour n = 2, 'est la dé-
nition de la onvexité : ϕ λx + (1 − λ)x 6 λϕ(x ) + (1 − λ)ϕ(x ).
On suppose le résultat vrai jusqu'au rang n−1 et les ouples (λ , x ), . . . , (λ , x ) ∈ R×I
1 2 1 2
1 1 n n

hoisis tels que λ = 1 :


X n
i
i=1

 
!  
n n
λ1 x1 + λ2 x2 X n
 
X  X 
ϕ λi xi =  1−
ϕ  λi  Pn + λi xi 
i=1  i=3 1 − i=3 λi i=3


| {z }
=: y
n
! n
X X
6 1− λi ϕ(y) + λi ϕ(xi ).
HRn i=3 i=3

Comme 1 −λ P+ λ λ 1
n
2

i=3 i
=1 , on a aussi :
λ1 λ2
ϕ(y) 6 Pn ϕ(x1 ) + Pn ϕ(x2 ).
1− λi 1− λi
D'où :
i=3 i=3

n
! n
X X
ϕ λi xi 6 λ1 ϕ(x1 ) + λ2 ϕ(x2 ) + λi ϕ(xi ).
i=1 i=3


Exercice 35 : Soit la fonction f définie par f (x) = x2 + 3x − 2.
1. Déterminer l’ensemble de définition Df de f .
2. Déterminer les limites de f aux bornes de Df .
3. Étudier les variations de f sur Df .
3 3
4. Soient les droites (∆1 ) d’équation y = x + et (∆2 ) d’équation y = −x − .
2 2
Montrer que (∆1 ) et (∆2 ) sont respectivement asymptotes à Cf en +∞ et −∞.

F.PUCCI 62
Chapitre VI: Fonctions de la variable réelle VIII. PLAN D’ÉTUDE D’UNE FONCTION

VIII Plan d’étude d’une fonction


Nous terminons en résumant les différentes étapes pour l’étude d’une fonction f :
1. On commence par déterminer le domaine de définition de f c.-à-d. on ne travaille
pas sur quelque chose qui n’existe pas !
2. On restreint l’intervalle d’étude par parité ou périodicité si c’est le cas c.-à-d. on
ne travaille pas pour rien.
3. Avant de dériver, on justifie que f est continue et dérivable sur l’intervalle d’étude
c.-à-d. On n’effectue aucune opération sans en avoir le droit. ⌊20⌋
4. On calcule et on factorise f ′ .
On détermine également les points d’annulation de la dérivée en résolvant afin
d’avoir les lieux des tangentes « horizontales ».
5. On détermine les limites de f au extrémités du domaine d’étude avant de les
étendre au domaine de définition tout entier par symétrie ou translation. et
selon les cas ses extremum, des valeurs remarquables. . .
6. On dresse le tableau de variation de f en y reportant toutes les informations
obtenues.
7. On trace la courbe représentative de f , en utilisant les éventuelles symétries liées
à la parité ou la périodicité et en commençant par tracer les asymptotes et les
tangentes qui donnent des informations précieuses.

Exercice 36 : Étudier la fonction f : x 7−→ cos x − cos2 x.

⌊20⌋. Il est parfois inutile de dériver, je le rappelle.

F.PUCCI 63
Thème: Analyse I PCSI - Exercices no 1:

Analyse I

x(x + 1)
Exercice 1 : Soit f la fonction définie sur R \ {2} par f (x) = .
x−2
Soit Cf sa courbe représentative.
1. (a) Déterminer les limites de f aux bornes de son ensemble de définition.
(b) Calculer la dérivée de f . En déduire ses variations.
(c) Dresser le tableau de variation de f .
2. (a) Justifier que Cf admet une asymptote oblique (D).
À l’aide d’une division euclidienne déterminer l’équation de cette asymp-
tote puis étudier leur position relative.
(b) Montrer que le point I, intersection des asymptotes de Cf , est un point de
symétrie de Cf .
(c) Tracer (D) et Cf .
3. (a) En utilisant Cf , déterminer, suivant les valeurs de m, le nombre de solu-
tions de l’équation :

cos(2u) + 2(1 − m) cos u + 4m + 1 = 0, avec u ∈ [0 ; 2π ].

F.PUCCI 64
Analyse I Khôlle du 5/11/2018 Programme

I Connaissances II Compétences
— Démontrer l’inégalité triangulaire — Résoudre des inéquations dans R.
— Démontrer qu’une fonction est paire, impaire ou périodique.
— Démontrer l’invariance par translation du graphe d’une fonc-
Conséquences géométriques et sur la réduction du domaine
tion périodique
d’étude.
— Effet des transformations usuelles sur la courbe représenta- — Étudier une fonction.
tive d’une fonction.
— Trouver un maximum, minimum, majorant, minorant d’une
— Définition des limites, continuité et dérivabilité d’une fonc- fonction bornée.
tion en un point. — Démontrer l’existence d’un extremum local. Différence avec
— Limites en un point fini ou infini des fonctions usuelles. un extremum global.
— Trouver les limites de fonctions.
— Démontrer l’unicité d’une limite en cas d’existence.
— Donner l’équation de la tangente à une courbe d’une fonction
— Exemples de fonctions non définies, discontinues ou non dé- dérivable.
rivables en un point du domaine.
— Dérivabilité d’une somme, d’un produit, d’un quotient ou
— Existence et monotonie de la réciproque d’une fonction bijec- d’une composée de fonctions dérivables. Conditions d’exis-
tive et monotone. Conséquences sur les représentations gra- tence.
phiques. — Calculer les dérivées successives d’une fonction de classe C n .
— Dérivabilité d’une fonction en un point et interprétation gra- — Recherche des extrema locaux d’une fonction dérivable.
phique. — Existence d’une asymptote oblique à une courbe.
— Lien entre dérivabilité et continuité d’une fonction.
— Dérivées à droite et à gauche d’une fonction. Exemples et
interprétation en terme de demi-tangente.
— Dérivée de la réciproque d’une fonction bijective et dérivable.
— Divers comportements asymptotiques d’une fonction.
— Les résultats sur les fonctions convexes sont hors-programme.

F.PUCCI
Analyse I Khôlle du 5/11/2018 Exercices

I Restitution organisée de connaissances


I.1 Applications
Question 1 : (a) Démontrer l’inégalité triangulaire. Cas d’égalité.
Question 2 : (a) Montrer que le graphe d’une fonction impaire est symétrique par rapport à
0.
sin(x)
(b) Montrer que la fonction f : x 7−→ est impaire. Préciser un
1 + sin2 (x)
domaine d’étude minimal.
Question 3 : (a) Montrer que la réciproque d’une fonction bijective croissante est croissante.
√  
(b) Donner le sens de variation de la réciproque de la fonction x 7−→ x 1+ex .
Sur quel intervalle ?
Question 4 : Soient f et g deux fonctions définies sur R telles que lim f (x) = lim g(x) = −∞.
x→+∞ x→+∞
Montrer que lim (f g)(x) = +∞.
x→+∞

Question 5 : (a) Montrer que le graphe d’une fonction f bijective et de sa réciproque sont
symétriques par rapport à la droite d’équation y = x.
(b) Sur un même graphique, tracer le graphe de x 7−→ cos(x) et sa réciproque
sur des domaines que l’on précisera.
Question 6 : (a) Soient f et g deux fonctions dérivables respectivement sur un intervalle I
et J contenant f (I).
Montrer que g ◦ f est dérivable sur I et donner sa dérivée.
(b) Donner un domaine de dérivabilité de la fonction f définie par
 q 
f (x) = ln x + x(1 − x) .

π 2
 
Question 7 : Montrer que, ∀x ∈ 0 ; , x 6 sin x 6 x. Interprétation graphique.
2 π
Question 8 : (a) Soit f et g deux fonctions de classe C n , énoncer et montrer la formule de
Leibnitz.
(b) En déduire les dérivées successives de x 7−→ x2 ex et x 7−→ xn−1 ln x.

II Exercices
Exercice 1 : Soit f une fonction définie sur un intervalle I contenant x0 dans son intérieur.
On suppose que lim f (x) = u > 0.
x→x0
u
Démontrer qu’il existe t > 0 tel que si 0 < |x − x0 | < t alors |f (x)| > .
2

F.PUCCI
Analyse I Khôlle du 5/11/2018 Exercices

Exercice 2 : Calculer lorsqu’elles existent les limites suivantes



x2 − 4 3
1 + x2 − 1
(a) lim 2 . (b) lim .
x→2 x − 3 x + 2 x→0 x2
Exercice 3 : Calculer lorsqu’elles existent les limites suivantes
√ √
1 + x − 1 + x2 x−1
(a) lim . (b) lim n .
x→0 x x→1 x −1

Exercice 4 : Déterminer les limites suivantes, en justifiant vos calculs.


x+2 x3 − 2x2 + 3
(a) lim+ (b) lim
x→0 x2 ln x x→+∞ x ln x
Exercice 5 : Déterminer les limites suivantes, en justifiant vos calculs.
2 x3 + 4 (b) lim+ (x − 2)2 ln(x3 − 8)
 
(a) lim ln x→2
x→−∞ x + 1 1 − x2
Exercice 6 : Déterminer les limites suivantes, en justifiant vos calculs.

(a) lim (x ln x − x ln(x + 2)) (b) lim+ (1 + x)ln x


x→+∞ x→0

Exercice 7 : Étudier la continuité de f la fonction réelle à valeurs réelles définie par


sin x
f (x) = si x 6= 0 et f (0) = 1.
x

Exercice 8 : On admet que pour tout x ∈ R, | sin x| 6 |x|.


(a) Montrer que x 7→ sin x est continue en 0 puis sur R tout entier.
(b) En déduire que x 7→ cos x est continue sur R.
Exercice 9 : Étudier la dérivabilité des fonctions suivantes :
1
f1 (x) = x2 cos , si x 6= 0 ; f1 (0) = 0;
x

1
 
f2 (x) = sin(x) × sin , si x 6= 0 ; f2 (0) = 0;
x
Exercice 10 : Calculer les dérivées des fonctions :
!
1 + sin(x) (b) x 7→ (x(x − 2))1/3 .
(a) x 7→ ln .
1 − sin(x)

Exercice 11 : Calculer les dérivées des fonctions :


q
(a) x 7→ 1 + x2 sin2 x. exp(1/x) + 1
(b) x 7→ .
exp(1/x) − 1

F.PUCCI
Thème: Analyse & Révisions PCSI - Devoir en temps libre no 1

Analyse & Révisions

P our les vacances et mesurer tout le travail et le chemins accomplis, voici un


florilège de questions relativement indépendantes que vous pourrez faire durant
votre temps libre.
Faites en un maximum et dans l’ordre que vous voulez !

Exercice 1 :
1. Décrire et représenter l’ensemble des points M du plan d’affixe z tels que :
z
∈ R.
z − 2i

2. Déterminer puis représenter graphiquement les racines 4-ièmes du nombre −1.


(3 + i)(2 − 3i)
3. Écrire sous forme algébrique le nombre complexe z = .
5 + 2i
4
!
X kπ
4. Calculer cos .
k=1
9
5. Calculer 301 + 304 + 307 + . . . + 739 + 742.
6. Montrer, par récurrence, que, pour tout entier n > 1, l’entier n(n2 + 5) est
divisible par 6.
X
7. Calculer et simplifier min (i; j).
16i,j6n
1 √ √ 
6−i 2
8. On pose Z = 2 .
1−i
(a) Donner l’écriture algébrique de Z.
(b) Donner une écriture exponentielle de Z.
π
(c) Déduire des deux questions précédentes les valeurs exactes de cos et
12
π
sin .
12
9. Soit n ∈ N∗ .
    
n
X
k 2n 2n
(a) Simplifier la somme (−1) − (−1)k−1  .
k=1 k k−1
 
n
X 2n + 1
(b) En déduire la valeur de la somme (−1)k  .
k=1 k

F.PUCCI 68
Thème: Analyse & Révisions PCSI - Devoir en temps libre no 1

2 sin(x) + 1
Exercice 2 : On considère la fonction f définie par f (x) = .
2 cos(x) + 1
1. Déterminer l’ensemble de définition de la fonction f .
2. Étudier la parité et la périodicité de f .
En déduire un intervalle d’étude intelligent pour la fonction f .
13π
     
π π
3. Calculer f (0), f ,f − et f .
6 2 4
4. Déterminer les antécédents du réel 1 par la fonction f .
5. Étudier les variations de f et dresser son tableau de variations complet sur
l’intervalle d’étude choisi.
6. Déterminer l’équation de la tangente à la courbe représentative de f en son
π
point d’abscisse 0 ainsi que celle de sa tangente en son point d’abscisse .
2
7. Tracer une allure soignée de la courbe, ainsi que des deux tangentes calculées
à la question précédente.

2x2 + 1
Exercice 3 : On considère la fonction f : x 7−→ .
4x2 − 1
1. Déterminer le domaine de définition de la fonction f .
2. Étudier la fonction f , et en dresser un tableau de variations complet.
3. En déduire si f est injective, et si elle est surjective.
Déterminer deux ensembles A et B les plus grands possibles tels que f effectue
une bijection de A vers B.
4. Déterminer en fonction de y le nombre de solutions de l’équation f (x) = y.
Retrouver à l’aide de ce calcul les résultats de la question précédente.
5. Déterminer une expression de la réciproque de l’application f|A .

F.PUCCI 69
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1

Analyse I

Exercice 1 (Métropole 2017) :


Partie A
On considère la fonction h définie sur l’intervalle [0 ; +∞[ par :

h(x) = xe−x .

1. Donner la limite de la fonction h en +∞.


2. Étudier les variations de la fonction h sur l’intervalle [0 ; +∞[ et dresser son
tableau de variations.
3. L’objectif de cette question est de déterminer une primitive de la fonction h.
(a) Vérifier que pour tout nombre réel x appartenant à l’intervalle [0 ; +∞[,
on a :
h(x) = e−x − h′ (x)
où h′ désigne la fonction dérivée de h.
(b) En déduire une primitive de la fonction h sur l’intervalle [0 ; +∞[.

Partie B
On définit les fonctions f et g sur l’intervalle [0 ; +∞[ par :

f (x) = xe−x + ln(x + 1) et g(x) = ln(x + 1).

On note Cf et Cg les représentations graphiques respectives des fonctions f et g dans


un repère orthonormé.
Ces deux courbes sont tracées en annexe page 74. Cette annexe est à
rendre avec la copie.

1. Pour un nombre réel x appartenant à l’intervalle [0 ; +∞[, on appelle M le


point de coordonnées (x ; f (x)) et N le point de coordonnées (x ; g(x)) : M
et N sont donc les points d’abscisse x appartenant respectivement aux courbes
Cf et Cg .
(a) Déterminer la valeur de x pour laquelle la distance MN est maximale et
donner cette distance maximale.
(b) Placer sur le graphique fourni en annexe page 74 les points M et N cor-
respondant à la valeur maximale de MN.
2. Soit λ un réel appartenant à l’intervalle [0 ; +∞[. On note Dλ le domaine du
plan délimité par les courbes Cf et Cg et par les droites d’équations x = 0 et
x = λ.
(a) Hachurer le domaine Dλ . correspondant à la valeur λ proposée sur le gra-
phique en annexe page 74.

F.PUCCI 70
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1

(b) On note Aλ l’aire du domaine Dλ , exprimée en unités d’aire. Démontrer


que :
λ+1
Aλ = 1 − λ .
e
(c) Calculer la limite de Aλ lorsque λ tend vers +∞ et interpréter le résultat.
3. On considère l’algorithme suivant :

Variables :
λ est un réel positif
S est un réel strictement compris entre 0 et 1.
Initialisation :
Saisir S
λ prend la valeur 0
Traitement :
λ+1
Tant Que 1 − < S faire

λ prend la valeur λ + 1
Fin Tant Que
Sortie :
Afficher λ

(a) Quelle valeur affiche cet algorithme si on saisit la valeur S = 0, 8 ?


(b) Quel est le rôle de cet algorithme ?

Problème 2 (Études autour d’une transformation complexe) :

Partie I : Étude d’une quantité complexe


1
1. Un exemple. On pose z = .
1+i
(a) Déterminer les parties réelle et imaginaire de z.
(b) Déterminer le module et l’argument de z.
1
Dans toute la suite on considère zθ = .
1 + eiθ
2. Déterminer l’ensemble D des réels θ pour lesquels zθ est bien défini.
3. Inégalité triangulaire :
(a) Énoncer l’inégalité triangulaire dans l’ensemble des nombres complexes.
1
(b) Justifier que pour tout θ ∈ D, |zθ | > .
2
4. Calculer pour θ ∈ D les nombres Re (zθ ) et Im (zθ ).

Partie II : Étude d’une fonction trigonométrique Dans cette partie, on considère la


fonction f d’une variable réelle θ définie par l’expression :

sin(θ)
f (θ) = .
1 + cos(θ)

F.PUCCI 71
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1

5. Déterminer le domaine Df de définition de f .


6. Étudier la périodicité et la parité de f . Expliquer pourquoi le domaine d’étude
peut être restreint à I = [0 ; π [.
7. Justifier que f est dérivable et calculer sa dérivée. En déduire le tableau de
variation de f sur I.
8. Calculer les deux limites ci-dessous :
sin(θ) cos(θ) + 1
lim− et lim− .
θ→π θ−π θ→π θ−π
En déduire que :
lim f (θ) = +∞.
θ→π −

9. Le plan est rapporte à un repère orthonormé. On note Cf la courbe d’équation


y = f (x) avec x ∈ Df .
(a) Déterminer l’équation de la tangente à Cf au point d’abscisse x = 0.
(b) Préciser les asymptotes à Cf .
(c) Tracer l’allure de Cf .
10. Étude de la réciproque.
(a) Justifier que la fonction f induit une bijection de ]−π ; π [ vers un intervalle
J à déterminer.
On note g la fonction réciproque ainsi déterminée.
(b) Étudier la dérivabilité de g sur J.

Partie III : Conclusion


1
On considère l’application ϕ, définie pour tout z ∈ C \ {−1}, par ϕ(z) = . On
1+z
note U l’ensemble des nombres complexes de module 1.
11. Montrer que ϕ définit une bijection de C \ {−1} vers C∗ .
1
 
12. Justifier que ϕ induit une bijection de U \ {−1} vers Z ∈ C / Re (Z) = .
2
Dans le plan complexe, préciser la nature géométrique de ces deux ensembles.

Problème 3 (Étude d’une fonction réciproque) : Soit k ∈ R, l’objet de ce


problème est d’exprimer certaines solutions de l’équation :
x
= k, d’inconnue x, (Ek )
ln x
à l’aide d’une fonction appelée fonction de Lambert.
x
Dans la suite, on désigne par f la fonction définie par f (x) = et par g la fonction
ln x
définie par g(x) = xex .

Partie I : Étude de f
1. Donner le domaine de définition Df de f .
2. Justifier que f est dérivable sur Df puis calculer f ′ .

F.PUCCI 72
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1

3. Déterminer les limites aux bornes de Df .


4. Dresser le tableau de variations de f .
5. Justifier que f réalise une bijection de ]1 ; e ] vers [e ; +∞ [.
Dans la suite, on note f −1 : [e ; +∞ [7−→]1 ; e ] la réciproque de f .
6. Discuter en fonction de k du nombre de solutions de l’équation (Ek ).

Partie II : Fonction W de Lambert


On a réalisé l’étude de la fonction g. C’est une fonction définie et dérivable sur Dg = R
dont le tableau de variations est le suivant :

x −∞ −1 +∞

0 +∞
g 1

e

1
 
7. Montrer l’existence d’une fonction W : − ; +∞ 7−→ [−1 ; +∞ [ telle que
e
1
pour tout y > − :
e
W (y)eW (y) = y.
1
 
8. Justifier que W est continue sur − ; +∞ puis étudier les variations de W . ⌊21⌋
e
1
 
9. Déterminer W − , W (0), W (e) et lim W (y).
e y→+∞
1 1
 
10. Montrer que W est dérivable sur − ; +∞ puis que pour tout y > − , et
e e
y 6= 0 :
W (y)
W ′ (y) =  .
y 1 + W (y)

Partie III : Expression des solutions de (Ek ) à l’aide de W


Soit k > e. L’objectif de cette dernière partie est d’exprimer une solution de (Ek ) à
l’aide de la fonction W .

11. Soit x > 0 un réel. Justifier l’existence d’un unique réel z ∈ R tel que x = e−z .
x 1
Établir que = k équivaut à zez = − .
ln x k
12. En déduire une expression de f −1 (k) à l’aide de W pour tout k > e.

⌊21⌋. La fonction W étudiée ici est appelée la fonction W de Lambert (il s’agit plus précisément d’une
de ses déterminations).
La fonction de Lambert est une fonction usuelle qui apparaît dans des contextes variés, notamment
en mécanique quantique.

F.PUCCI 73
Thème: Analyse I PCSI - Devoir surveillé no 1

ANNEXE À REMETTRE AVEC LA COPIE

Cf

Cg

O 1 2 3 4 5
λ

F.PUCCI 74
Thème: Analyse I PCSI - Correction

Analyse I

Exercice 1 (Métropole 2017) :


Partie A
x 1
1. Pour tout x, h(x) = = x.
ex e
x
e
 x
Comme lim = +∞ alors lim h(x) = 0 .
x→=∞ x x→+∞

2. h est dérivable sur R, comme produit et composée de fonctions dérivables et on


a:

h′ (x) = e−x + x × (−1)e−x = (1 − x)e−x .


Pour tout x > 0, e−x > 0 d’où h′ (x) > 0 ⇐⇒ 1 − x > 0 ⇐⇒ x < 1.
1
Avec h(0) = 0 et h(1) = e−1 = , on en déduit le tableau de variation de h :
e

x 0 1 +∞

1
h e
0 0

3. (a) Pour tout x > 0, e−x − h′ (x) = e−x − (1 − x)e−x = xe−x = h(x) donc

h(x) = e−x − h′ (x).

(b) Soit H une primitive de h. D’après la question précédente, on en déduit :

H(x) = −e−x − h(x) ⇐⇒ H(x) = −e−x − xe−x = −(x + 1)e−x .

Partie B

1. (a) M et N ont la même abscisse et f (x) > g(x) (car x + 1 > 1 donc
ln(x + 1) > 0).
D’où MN = f (x) − g(x) = xe−x = h(x) :

MN = h(x) = xe−x .

(b) D’après l’étude des variations de h, MN est maximum pour x = 1.

F.PUCCI 75
Thème: Analyse I PCSI - Correction

Cf

Cg

M
×
1

×
N

1 2 3 λ 4 5

2. (a) Hachurons le domaine Dλ . correspondant à la valeur λ proposée sur le


graphique. (voir ci-dessus)
Z λ   Z λ
(b) Aλ = f (x) − h(x) dx = h(x) dx = H(λ) − H(0) = −(λ + 1)e−λ − (−1) :
0 0
λ+1
= 1 − (λ + 1)e−λ = 1 − .

λ 1
(c) On a Aλ = 1 − + .
eλ λ !
1
 
λ
Comme lim = 0 et lim = 0 (croissances comparées), on en
λ→+∞ λ λ→+∞ eλ
déduit :
lim Aλ = 1.
λ→+∞

L’aire entre les deux courbes (pour 0 6 x) vaut 1.


3. (a) Pour S = 0, 8, à la calculatrice, on obtient :

λ 0 1 2 3
λ+1
1− 0 0, 264241118 0, 59399415 0, 800851727

L’algorithme affichera donc 3.


(b) L’algorithme calcule la plus petite valeur entière de λ pour laquelle Aλ > S.

Problème 2 (Études autour d’une transformation complexe) :

Partie I : Étude d’une quantité complexe

F.PUCCI 76
Thème: Analyse I PCSI - Correction

1−i 1−i
1. (a) z = = donc :
(1 + i)(1 − i) 2
1 1
Re (z) = et Im (z) = − .
2 2
√ π
(b) Comme 1 + i = 2ei 4 , on a :

1 π
|z| = √ et arg ≡ − [2π] .
2 4
2. Le nombre complexe zθ n’est pas défini si, et seulement si eiθ = −1 ⇐⇒ θ ≡ π [2π].
n o
On a donc : D = R \ π + 2kπ, k ∈ Z .
3. Inégalité triangulaire :
(a) cf. Cours.
(b) D’après l’inégalité triangulaire, on a :

∀ θ ∈ R, 1 + eiθ 6 1 + eiθ = 1 + 1 = 2.

En passant à l’inverse, on a :
1
∀ θ ∈ D, |zθ | > .
2

4. Il suffit de multiplier numérateur et dénominateur par le conjugué 1 + e−iθ :

1 + e−iθ 1 + e−iθ 1 sin θ


zθ = = = − i .
(1 + eiθ ) (1 + e−iθ ) 2(1 + cos θ) 2 2(1 + cos θ)

On trouve donc, ∀θ ∈ D :
1 sin θ
Re (zθ ) = et Im (zθ ) = − .
2 2(1 + cos θ)

Partie II : Étude d’une fonction trigonométrique


n o
5. Df = R \ π + 2kπ, k ∈ Z = D.
6. La fonction f est 2π-périodique et impaire. On restreint donc le domaine d’étude
à I = [0 ; π [.
On complètera alors la courbe par symétrie sur l’intervalle ] − π ; π [ puis sur R
par translation de vecteur 2π~ı.
7. Sur D, comme quotient de fonctions dérivables de dénominateur non nul, f est
dérivable et on a :
1
∀θ ∈ D, f ′ (θ) = > 0.
1 + cos θ
On en déduit le tableau de variation sur I :

F.PUCCI 77
Thème: Analyse I PCSI - Correction

x 0 π
f ′ (θ) +

f
0

8. Il suffit de reconnaitre des taux d’accroissement de fonctions dérivables en π. :


sin θ sin θ − sin π
lim− = lim− = (sin)′ (π) = cos π = −1.
θ→π θ − π θ→π θ−π
cos θ + 1 cos θ − cos π
lim = lim− = (cos)′ (π) = − sin π = 0− .
θ→π − θ − π θ→π θ−π
D’où,
sin θ 1
lim− f (θ) = lim− × = +∞.
θ→π θ→π θ−π cos θ + 1
lim−
θ→π θ−π
1
9. (a) L’équation de la tangente à Cf au point d’abscisse x = 0 est (T0 ) : y = x.
2
(b) Les asymptotes à Cf sont les droites d’équation x = (2k + 1)π pour k ∈ Z.
(c)

−7π −5π −3π −π O π 3π 5π θ 7π 9π


−3π −2π −π π 2π 3π 4π
2 2 2 2 2 2 2 2 2

10. Étude de la réciproque.


(a) La fonction f est continue et strictement croissante sur l’intervalle ]−π ; π [.
De plus lim− f (θ) = +∞ et lim + f (θ) = −∞ par imparité.
θ→π θ→−π
Donc, d’après le théorème du même nom f induit une bijection de ]−π ; π [
vers l’intervalle J = R.
(b) La fonction f est bijective, dérivable sur I et pour tout θ ∈ I, f ′ (θ) 6= 0.
Donc, d’après le théorème de la dérivabilité de la réciproque d’une fonction
bijective, la fonction g est dérivable sur J.

F.PUCCI 78
Thème: Analyse I PCSI - Correction

Partie III : Conclusion


11. Soit ω ∈ C. On a :
1
∀z ∈ C \ {−1}, ω = ϕ(z) ⇐⇒ ω = ⇐⇒ (1 + z)ω = 1
1+z
⇐⇒ zω = 1 − ω,

si ω 6= 0, on peut diviser les deux memebres par ω,


1−ω
⇐⇒ z = .
ω
Donc, pour tout ω ∈ C∗ , il existe donc une unique z ∈ C\{−1} tel que ω = ϕ(z)
c.-à-d. ϕ induit une bijection de C \ {−1} vers C∗ .
1 1
 
12. Soit ω ∈ Z ∈ C / Re (Z) = . Il existe un unique y ∈ R tel que ω = + iy.
2 2
Or d’après le résultat de la question (10a), il existe un unique θ ∈] − π ; π [ tel
f (θ)
que −2y = f (θ) ⇐⇒ y = − ou encore avec la question (4) :
2
1 f (θ) 1 sin θ 1  
ω= −i = −i = = ϕ eiθ .
2 2 2 2(1 + cos θ) 1+eiθ

Il existe donc un unique z = eiθ ∈ U \ {−1} tel que ω = ϕ(z) c.-à-d. ϕ induit
1
une bijection de U \ {−1} vers Z ∈ C / Re (Z) = .
2
Dans le plan complexe :
— U \ {−1} s’identifie au cercle de centre O et de rayon 1 privé du point
(−1; 0).
1 1
 
— Z ∈ C / Re (Z) = s’identifie a la droite d’équation x = .
2 2

Problème 3 (Étude d’une fonction réciproque) :


On considère l’équation :
x
= k, d’inconnue x. (Ek )
ln x

Partie I : Étude de f
1. f est définie si, et seulement si x > 0 et ln x 6= 0 d’où Df =]0 ; 1 [∪]1 ; +∞ [.
2. Comme quotient de dénominateur non nul de fonctions dérivables sur Df , f est
dérivable sur Df et on a, ∀x ∈ Df :

ln x − 1
f ′ (x) = .
(ln x)2

F.PUCCI 79
Thème: Analyse I PCSI - Correction

3.

lim f (x) = +∞.


x→1+
lim f (x) = 0.
x→0+
lim f (x) = −∞. lim f (x) = +∞.
x→1− x→+∞

Remarque : Comme lim+ f (x) = 0, on peut prolonger par continuité en 0 en


x→0
posant f (0) = 0.
4. Pour x ∈ Df , le signe de f ′ (x) est donné par celui de ln x − 1.

x 0 1 e +∞
f ′ (x) − − 0 +
0 +∞ +∞
f
−∞ e

5. La fonction f est continue (car dérivable) et strictement décroissante sur ]1 ; e ].


D’après le théorème
  de la bijection continue, elle réalise donc une bijection de
]1 ; e ] vers f ]1 ; e ] = [e ; +∞ [.

Remarque : Par le même raisonnement, on prouve aussi que f réalise une


 
bijection de [0 ; 1 [ vers f [0 ; 1 [ =] − ∞ ; 0 ] ainsi que de [e ; +∞ [ vers
 
f [e ; +∞ [ = [e ; +∞ [.

6. D’après le tableau de variations de f et la question précédente, on a :


— si k < 0, l’équation (Ek ) admet une unique solution dans ]0 ; 1 [.
— si 0 6 k < e, l’équation (Ek ) n’admet aucune solution.
— si k = e, l’équation (Ek ) admet une unique solution e.
— si k > e, l’équation (Ek ) admet deux solutions distinctes.

Partie II : Fonction W de Lambert


7. Pour montrer l’existence de W , il suffit simplement d’utiliser (encore) le théo-
rème de la bijection sur [−1 ; +∞ [ où g y est continue et strictement monotone.
Par définition de la réciproque d’une fonction bijective, on a alors :
1
   
∀y ∈ DW = − ; +∞ , g W (y) = y ⇐⇒ W (y)eW (y) = y. (VI.2)
e

8. Le même théorème que précédemment nous assure que W est continue sur
1
− ; +∞ de même sens de variations que g sur [−1 ; +∞ [.
e

F.PUCCI 80
Thème: Analyse I PCSI - Correction

9. D’après le tableau de variation de g on a :


1
 
W − = −1 et lim W (y) = +∞.
e y→+∞

De plus comme g(0) = 0, on a W (0) = 0. De même, g(1) = e donne W (e) = 1.


10. La fonction W est la réciproque d’une fonction bijective dérivable dont la dérivée
ne s’annule pas ] − 1 ; +∞ [.
D’après le théorème sur la dérivabilité de la fonction réciproque d’une fonction
1

bijective, W est dérivable sur − ; +∞ et on a :
e
1 1
∀y > − , W ′ (y) =  
e g ′ W (y)

or, g ′ (x) = ex + g(x),


1 1
=   =
eW (y) + g W (y) eW (y) +y

D’après (VI.2), on a :
1 1 1
= = W (y) ×
eW (y) + W (y)eW (y) e 1 + W (y)
1 W (y)
D’après (VI.2) encore, si y 6= 0, = e−W (y) = :
eW (y) y
W (y)
=  .
y 1 + W (y)

Partie III : Expression des solutions de (Ek ) à l’aide de W


11. La fonction z 7−→ e−z réalise une bijection de R vers ]0 ; +∞ [ donc tout x > 0
réel peut se mettre de manière unique sous la forme x = e−z avec z ∈ R.
On a alors :
e−z
x est solution de (Ek ) ⇐⇒ = k où z est défini par x = e−z
−z
z 1
⇐⇒ −z = −
e k
z 1
⇐⇒ ze = − .
k
1 1 1 1
 
12. Si k > e, alors − 6 − c.-à-d. − ∈ − ; +∞ = DW et on peut alors com-
e k k e
poser les deux derniers membres de l’équation précédente par W . On obtient :
!
1
−W −
1
 
k
z=W − ⇐⇒ x = e .
k
!
1
−W −
1
 
−1 k
Donc x = f (k) = e = −k × W − .
k

F.PUCCI 81
Index

Archimède, 1 p-adique, 4
Asymptote, 21, 24, 31, 53
Asymptotique Épigraphe, 55
Branches infinies, 31 Extrema, 45
Comportement, 53 d’une fonction convexe, 57, 61

Bijection Fermé, 4
d’une fonction, 35 Fonction
dérivée de la réciproque, 50 à valeurs dans, 9
réciproque, 35 bornée, 17
Boule, 6 continue, 33
convexe, 54
Cinématique, 40 croissante, 16
Compatibilité décroissante, 16
de la relation d’ordre, 3 dérivée, 41
Composée usuelle, 42
de fonctions, 9 dérivable
de fonctions continues, 35 définition, 38
de fonctions dérivables, 49 de classe C ∞ , 51
de fonctions monotones, 17 de classe C n , 51
Continuité, 33 impaire, 13
Composée de fonctions continues, 35 monotone, 44
Structure, 35 périodique, 13, 14
Corde, 56 paire, 13
Courbe représentative, 11 partie entière, 34
tangente à, 38
Graphe, 38
Dérivée d’une fonction paire, impaire ou pério-
n-ième, 51 dique, 13
à droite et à gauche, 47 de la réciproque, 11
des fonctions usuelles, 42 Effet d’une transformation sur, 11
d’une composée, 49
d’une fonction convexe, 58 Homéomorphisme, 36
de la fonction réciproque, 50
Imparité, 13
seconde, 60
Inégalité, 3
Signe de la, 44
de convexité, 61
Dérivabilité, 38
de Jensen, 62
sur un intervalle fermé, 47
Intervalle
Développement
de R, 6
limité, 53
Difféomorphisme, 50 Leibniz, 52
Dilatation, 11 Limite, 20
Distance à droite, 27

82
Chapitre VI: INDEX INDEX

à gauche, 27 de comparaison, 31
d’une composée, 30 Repère
Définition topologie, 26 affine, 11
en l’infini, 23 orthonormé, 11

en un point de I, 21
Somme
en un point fini, 20
de fonctions, 9
fonctions de référence, 22, 25
Symétrie, 11
Opérations sur, 30
Propriétés des, 29 Tangente
Unicité de la, 27 Équation de la, 39
d’une fonction convexe, 60
Majorant, 7
Taux d’accroissement, 38
de fonction, 17
Théorème
Maximum, 7
de la limite monotone, 24
global, 18
de Bolzano-Weierstrass, 44
local, 18
de Borel-Lebesgue, 44
Méthode
de la bijection, 36
Détermination du domaine d’étude, 15
des valeurs intermédiaires, 44
Déterminer une droite asymptote, 53
Topologie, 6, 19, 24, 26, 27
Montrer qu’une fonction est bijective, 37,
dérivant d’une norme, 4
38
métrique, 4
Minimum, 7
Transformation
global, 18
d’une courbe, 11
local, 18
Translation, 11
Minorant, 7
de fonction, 17 Valeur
absolue
Newton, 1
définition, 4
Norme, 4
Vitesse
O, 32 instantanée, 40
o, 31, 32 moyenne, 40
Opération Voisinage, 24
sur les fonctions dérivables, 49 privé d’un point, 31
sur les fonctions périodiques, 14
Ouvert, 4

Période
définition, 14
Périodicité, 13
Parité, 13
Point
anguleux, 47
critique, 45
Produit
de fonctions, 9
Propriété
locale, 33
vraie dans un voisinage, 26

Relation
d’ordre, 3
et fonctions, 16

F.PUCCI 83
Chapitre VI: INDEX INDEX

F.PUCCI 84

Vous aimerez peut-être aussi