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GENDARMERIE NATIONALE

COMMANDEMENT DES ÉCOLES


DE LA GENDARMERIE NATIONALE

CENTRE NATIONAL DE FORMATION


À DISTANCE DE LA GENDARMERIE

Préparation
à l' École des
Officiers de la
Gendarmerie Nationale

Candidats Étrangers

TOME 2

ÉDITION : Avril 2011


DOCUMENT EXCLUSIVEMENT RÉSERVÉ
AU PERSONNEL DE LA GENDARMERIE
-2-

TOME 2 :
CONNAISSANCES MILITAIRES GÉNÉRALES

SOMMAIRE

LIVRE 1 - TACTIQUE

Avant-propos................................................................................................... p. 6

TITRE 1
FORMATION ÉLÉMENTAIRE DU COMBATTANT INDIVIDUEL

Avant-propos................................................................................................... p. 11
1 - Actes réflexes du combattant à pied....................................................... p. 13
2 - Actes réflexes du combattant lors des déplacements en véhicule....... p. 26
3 - Actes élémentaires du combattant.......................................................... p. 29

TITRE 2
FORMATION ÉLÉMENTAIRE DU COMBATTANT EN TRINÔME

1 - Présentation.............................................................................................. p. 34
2 - Actes élémentaires.................................................................................... p. 38
3 - Missions..................................................................................................... p. 44

TITRE 3
FORMATION DU CHEF DE GROUPE AU COMBAT

1 - Chef de groupe.......................................................................................... p. 56
2 - Personnels du groupe.............................................................................. p. 60
3 - Préparation d’une mission........................................................................ p. 63
4 - Ordres au combat...................................................................................... p. 69

TITRE 4
GROUPE AU COMBAT

1 - Actes élémentaires.................................................................................... p. 78
2 - Missions..................................................................................................... p. 86
3 - Procédés.................................................................................................... p. 103
4 - Réactions particulières ........................................................................... p. 113
5 - Savoir-faire particulier - Tenir un point de contrôle................................ p. 118
-3-

TITRE 5
GROUPE PORTÉ SUR VÉHICULE

Avant-propos................................................................................................... p. 123
1 - Déplacements............................................................................................ p. 124
2 - Arrêts.......................................................................................................... p. 129

TITRE 6
COMBAT DE NUIT

1 - Caractéristiques......................................................................................... p. 132
2 - Influence de la nuit sur l’emploi des moyens......................................... p. 134

LIVRE 2 - TOPOGRAPHIE - TRANSMISSIONS

TITRE 1
TOPOGRAPHIE

1 - Données théoriques fondamentales........................................................ p. 138


2 - Éléments d’orientation.............................................................................. p. 154
3 - Utilisation de la carte................................................................................ p. 160
4 - Application sur le terrain........................................................................... p. 192

TITRE 2
TRANSMISSIONS

1 - Principes d’établissement d’une bonne liaison...................................... p. 206


2 - Procédure d’exploitation des moyens radiotéléphoniques.................... p. 209
3 - Système PR 4 G........................................................................................ p. 228
4 - Corail nouvelle génération........................................................................ p. 231
5 - Portatif rubis.............................................................................................. p. 236
6 - Interopérabilité........................................................................................... p. 243
-4-

CONNAISSANCES MILITAIRES GÉNÉRALES


-5-

LIVRE 1

TACTIQUE

TITRES

AVANT-PROPOS

1 - FORMATION ÉLÉMENTAIRE DU COMBATTANT INDIVIDUEL

2 - FORMATION ÉLÉMENTAIRE DU COMBATTANT EN TRINÔME

3 - FORMATION DU CHEF DE GROUPE AU COMBAT

4 - GROUPE AU COMBAT

5 - GROUPE PORTÉ SUR VÉHICULE

6 - COMBAT DE NUIT
-6-

AVANT-PROPOS

TERMINOLOGIE MILITAIRE

MISSIONS DÉFINITIONS

– Apporter une aide à une autre unité, spontanément ou sur


ordre, le plus souvent sous forme de feux.
APPUYER
– À distinguer de "soutenir"

Acte essentiel de la manœuvre offensive visant par la


combinaison du feu et du mouvement soit à détruire un
ATTAQUER
ennemi déterminé, soit à le chasser des zones qu’il occupe
en lui infligeant le plus de pertes possibles.

Interdire à l’ennemi la libre circulation à l’intérieur d’une


zone :

CONTRÔLER UNE – d’une part, en décelant et en surveillant toute infiltration ou


ZONE mouvement à l’intérieur de cette zone ;

– d’autre part, en agissant contre les personnes ou les véhicules


jugés indésirables.

Réagir offensivement, dans le but :

– soit de détruire un ennemi engagé dans une attaque, au mi-


nimum de l’arrêter, en lui infligeant des pertes et en reprenant
CONTRE-ATTAQUER sur lui l’ascendant moral ;

– soit de rétablir l’intégrité d’un dispositif en détruisant ou, au


minimum, en chassant l’ennemi qui s’y est engagé.

Action brève et violente effectuée par surprise sur un


COUP DE MAIN
objectif nettement déterminé et de dimension restreinte.

Prendre l’ensemble des mesures actives ou passives pour


COUVRIR s’opposer à une action éventuelle de l’ennemi pouvant
menacer le déroulement de l’action principale amie.
-7-

MISSIONS DÉFINITIONS

– Opération de combat conçue pour défaire un attaquant


et l’empêcher de réaliser ses objectifs. Elle emploie tous
les moyens et méthodes disponibles pour empêcher une
attaque ennemie, résister ou détruire l’ennemi.
DÉFENDRE
– Les formes d’opérations défensives sont de zone ou mobiles.
Les techniques défensives sont la défense d’une zone, la
défense d’une position de combat et la défense d’un point
de résistance.

– Mission tactique réalisée dans le but de rendre une force


ennemie physiquement inapte au combat à moins qu’elle
ne soit reconstituée.
DÉTRUIRE
– Endommager un objectif à un point tel qu’il ne puisse fonc-
tionner comme prévu ni être remis en état de fonctionnement
sans qu’il soit entièrement reconstruit.

Effectuer une action à base de feux, déclenchée par surpri-


DONNER se, sur une formation ennemie en mouvement offensif, pour
UN COUP D'ARRÊT briser son élan et lui imposer un arrêt tout en lui infligeant le
maximum de pertes.

DONNER Effectuer le bond final de l’attaque ayant pour but l’irruption


L'ASSAUT dans la position ennemie et l’abordage au corps à corps.

Rechercher le renseignement sans engager le combat,


ÉCLAIRER pour contribuer à la sûreté rapprochée du chef et de la
troupe.

– Empêcher l’ennemi de déplacer une partie de ses forces à


partir d’un endroit donné et/ou pendant une période déter-
minée en le retenant ou en l’encerclant.
FIXER
– Mettre en place des obstacles valorisés par des feux plani-
fiés pour ralentir un attaquant dans les limites d’une zone
déterminée.

Ralentir la progression ennemie sur une direction ou dans


FREINER une zone par l’action de détachements mobiles, par des
feux et par des obstacles.

– Restreindre l’activité ennemie dans une zone ou sur un iti-


néraire défini et créer un climat d’insécurité.
HARCELER
– Le harcèlement peut être obtenu par le feu, par des coups
de main et des embuscades, par des obstacles battus ou
non.
-8-

MISSIONS DÉFINITIONS

Empêcher l’ennemi d’avoir accès à telle portion de terrain


INTERDIRE ou de franchir telle ligne ou d’utiliser tel personnel ou telle
installation.

Action de combat qui consiste à renseigner en permanence


sur la progression d’un ennemi en marche, en maintenant
JALONNER devant lui des éléments mobiles qui, sans se laisser iden-
tifier ni accrocher, saisissent toute occasion de préciser le
renseignement et d’infliger des pertes à l’adversaire.

Agir de façon à empêcher le matériel ou le personnel en-


NEUTRALISER
nemi d’entraver une opération particulière.

Déterminer les points et zones où l’ennemi résiste aux ac-


PRÉCISER LE
tions engagées contre lui, ainsi que les intervalles dans son
CONTACT
dispositif.

Action qui consiste, pour les éléments de tête, à engager le


PRENDRE LE feu avec l’ennemi ou à s’infiltrer dans son dispositif en vue
CONTACT de renseigner, de tenir et éventuellement, de conquérir les
points-clés.

Chercher le renseignement d’ordre tactique ou technique,


RECONNAÎTRE sur le terrain ou sur l’ennemi, sur un point ou dans une
zone donnée, en engageant éventuellement le combat.

Soutenir à partir d’une zone ou d’une ligne donnée une


RECUEILLIR unité qui se replie et lui permettre le franchissement de son
propre dispositif, puis la couvrir pendant un certain délai.

RÉDUIRE
Mettre un élément ennemi hors de combat après l’avoir
(une résistance,
repéré, identifié et localisé.
une position)

Acquérir et transmettre des informations opérationnelles,


tactiques ou techniques, sur les forces adverses ou le mi-
RENSEIGNER
lieu, à l’initiative ou pour répondre à des demandes formu-
lées dans ce but.

ROMPRE
Se dérober aux feux, puis aux vues de l’ennemi.
LE CONTACT

S’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en


S'EMPARER DE détruisant, en capturant ou en chassant l’ennemi qui peut
l’occuper.
-9-

MISSIONS DÉFINITIONS

Mission tactique par laquelle une unité engagée suit une


SOUTENIR autre unité menant une opération offensive et l’assiste dans
la réalisation de sa mission.

Mission ou mesure de sûreté ayant pour objet de déceler


SURVEILLER toute activité de l’ennemi en un point, sur une direction ou
dans une zone, dans le but d’alerter et de renseigner.

Occuper et défendre un point ou un espace de terrain pour


TENIR
empêcher l’ennemi de l’occuper ou de l’utiliser.
- 10 -

TITRE 1

FORMATION ÉLÉMENTAIRE
DU COMBATTANT INDIVIDUEL

CHAPITRES

AVANT-PROPOS

1 - ACTES RÉFLEXES DU COMBATTANT À PIED

2 - ACTES RÉFLEXES DU COMBATTANT LORS DES DÉPLACEMENTS


EN VÉHICULE

3 - ACTES ÉLÉMENTAIRES DU COMBATTANT


- 11 -

AVANT-PROPOS

Pour combattre au sein du trinôme, chaque combattant doit :

– exécuter les trois actes élémentaires suivants :


• se déplacer,
• se poster,
• employer son arme ;

– rester attentif pour recueillir tout renseignement et assurer les mesures


de sûreté et de sauvegarde.

Pour exécuter correctement ces trois actes élémentaires, il faut acquérir la


pratique de certains actes réflexes qui sont :

– s’orienter ;

– observer ;

– progresser ;

– se protéger ;

– se camoufler ;

– désigner un objectif ;

– apprécier une distance ;

– connaître la technique et le service de ses armes ;

– garder la liaison au sein du binôme ;

– communiquer ;

– rendre compte.

Le combattant ayant acquis ces actes réflexes et devenu ainsi apte à


exécuter parfaitement les actes élémentaires est en mesure de se mouvoir correctement
au sein du trinôme.
- 12 -
À l’occasion des déplacements en véhicule, chacun doit pouvoir accomplir
les actes réflexes suivants :

– observer en véhicule ;

– débarquer en garde ;

– riposter ;

– embarquer.
- 13 -

CHAPITRE 1

ACTES RÉFLEXES DU COMBATTANT À PIED

SECTIONS

1 - S’ORIENTER

2 - OBSERVER

3 - PROGRESSER

4 - SE PROTÉGER

5 - SE CAMOUFLER

6 - DÉSIGNER UN OBJECTIF

7 - APPRÉCIER UNE DISTANCE

8 - CONNAÎTRE LA TECHNIQUE ET LE SERVICE DE SES ARMES

9 - GARDER LA LIAISON AU SEIN DU BINÔME

10 - COMMUNIQUER

11 - RENDRE COMPTE

ANNEXE

//
- 14 -
1 - S’ORIENTER

S’orienter, c’est déterminer une direction et la conserver.

Un combattant se déplace souvent sur un terrain inconnu. Pour ne pas se


perdre, il doit savoir :

– se situer sur le terrain ;

– repérer sa direction de marche ;

– la conserver.

1.1 - MOYENS SIMPLES D’ORIENTATION

1.11 - De jour

1.111 - Boussole

L’utilisation de cet instrument, que l’on trouve dans chaque groupe de


combat, doit être connue de chacun. Elle est présentée supra dans le titre 1 du livre 2
de ce tome.

1.112 - Soleil

Sachant que le soleil se lève à l’Est, qu’il se couche à l’Ouest et qu’à midi
il est presque exactement au Sud, il est facile de déterminer le Nord(1).

1.113 - Montre à aiguilles (hémisphère Nord)

Mettre la montre à l’heure solaire (heure légale moins une, en hiver ; heure
légale moins deux, en été), puis la placer horizontalement dans la main, la petite aiguille
en direction du soleil. La direction du sud est à mi-chemin entre cette aiguille et le chiffre
12 du cadran. Connaissant le Sud, il est facile de trouver le Nord.

1.12 - De nuit

1.121 - Boussole

Son aiguille aimantée, phosphorescente, indique le Nord.

1.122 - Lune et étoiles

Sachant que la lune se lève à l’Est, qu’elle se couche à l’Ouest en passant


par le Sud, il est possible de déterminer, dans chaque pays, le Nord en fonction de l’heure ;
de même, avec les étoiles, suivant l’hémisphère, on trouve le Nord (étoile Polaire) ou le
Sud (Croix du Sud).

(1) Dans l’hémisphère sud, le soleil est au Nord à midi.


- 15 -
1.2 - REPÉRER ET CONSERVER LA DIRECTION

1.21 - Repérer la direction

La direction doit être matérialisée par un repère (carrefour, clocher, ligne


de crête, confluent…) :

– éloigné, de jour ;

– rapproché, de nuit.

1.22 - Conserver la direction

Lors des déplacements, il faut trouver des points de repère intermédiaires,


et la nuit utiliser des «mains courantes».

2 - OBSERVER

Observer, c’est rechercher par la vue et l’écoute des renseignements


concernant le terrain et les activités de l’ennemi, des amis et de la population.

Un combattant qui observe est appelé guetteur.

2.1 - CONSIGNES GÉNÉRALES DU GUETTEUR

– Être bien posté, c’est-à-dire occuper un point d’où il est possible d’ob-
server sans être vu.

– Observer en permanence.

– Pouvoir alerter son chef.

– Savoir arrêter et reconnaître un isolé ou un groupe.


- 16 -
2.2 - CONSIGNES PARTICULIÈRES DU GUETTEUR

Ces consignes, données par le chef de groupe, doivent se transmettre


lors des relèves :

E - ENNEMI : dans quelle direction se trouve l’ennemi ;

S - SECTEUR DE SURVEILLANCE : limite gauche, limite droite ;

T - TERRAIN : points dangereux par où l’ennemi peut arriver sans être faci-
lement décelé ;

O - OUVERTURE DU FEU : sur ordre ou si l’ennemi atteint telle limite ;

M - MOYENS D’ALERTER LE CHEF : signal convenu, moyen (radio, ficel-


le…) mis à la disposition du guetteur par le chef ;

A - AMIS : place des observateurs amis, moyens de reconnaissance des


patrouilles amies ;

C - CHEF : place du chef et chemin de repli.

Pour bien retenir les consignes, se souvenir du mot ESTOMAC.

2.3 - RÉALISATION PRATIQUE

– Tout secteur de surveillance doit être découpé en petites zones ordon-


nées en profondeur et en largeur (du plus près au plus loin, de la droite
vers la gauche).

– La permanence de l’observation est réalisée grâce à un balayage visuel


allant du plus près au plus loin, de la droite vers la gauche, puis de la
gauche vers la droite.

– On observe aussi par l’ouïe et l’odorat.

2.4 - OBSERVATION DE NUIT

– La nuit, on observe de bas en haut : le poste doit donc être adapté. Il est
généralement placé plus bas que le poste de jour.

– Les observateurs sont le plus souvent doublés et les relèves effectuées


par moitié. Un temps d’accoutumance est en effet nécessaire ; il ne doit
pas nuire à la permanence de l’observation.

– L’ouïe supplée la vue dans bien des cas (les oreilles doivent être décou-
vertes).
- 17 -
2.5 - RECONNAÎTRE UN ISOLÉ OU UN GROUPE

La reconnaissance se fait grâce au mot d’ordre : il s’agit d’un «ensemble


de deux mots secrets qui doivent être échangés à voix basse entre le guetteur et l’isolé
(ou le groupe) qui approche».

Le premier mot est le «mot de sommation» par lequel l’observateur interroge


l’isolé ou le groupe à reconnaître.

Le deuxième mot est le «mot de passe» par lequel répond l’isolé ou le chef
du groupe pour se faire reconnaître et obtenir le passage.

– BISCUIT (mot de sommation prononcé par


le guetteur) ;
Exemple de mots d’ordre :
– BROUETTE (mot de passe prononcé, en
réponse, par l’isolé ou le groupe).

Ces mots peuvent être remplacés par un système optique ou auditif.

NOTA : le combattant ne se contente pas d’observer quand la mis-


sion lui en est spécialement donnée. Il le fait en permanence, qu’il
soit en station ou en déplacement, à pied ou en véhicule.

3 - PROGRESSER

Progresser, c’est avancer en utilisant le terrain pour échapper aux vues et


aux coups de l’ennemi et en recherchant les indices de sa présence.

La progression a pour but de :

– rechercher l’ennemi ;

– s’en approcher ;

– ou l’éviter…

Elle demande réflexion et technique.

3.1 - AVANT DE PROGRESSER

Chaque progression doit être précédée d’un court raisonnement :

– OÙ ? : Direction à suivre et point à atteindre ;

– PAR OÙ ? : Itinéraire à suivre ;

– QUAND ? : Moment le plus favorable ou sur ordre ;

– COMMENT ? : Façon de progresser.


- 18 -
3.2 - PENDANT LA PROGRESSION

La façon de progresser dépend du terrain et de l’ambiance (mission,


ennemi, jour ou nuit).

3.21 - Choix du mode de progression

– La marche normale, chaque fois que possible.

– Le ramper, sur de courtes distances, pour échapper aux vues et aux


coups.

– La course, pour franchir un passage dangereux.

– L’exécution de bonds, pour se soustraire aux effets du feu.

3.22 - Rester vigilant

– Être attentif aux indices et aux pièges.

– Être en garde, prêt à utiliser son arme.

– Être particulièrement silencieux, la nuit.

4 - SE PROTÉGER

Se protéger, c’est prendre les mesures nécessaires pour être à l’abri des
coups de l’adversaire.

4.1 - CHOIX D’UN ABRI

Il faut choisir l’abri naturel le plus proche de l’endroit où l’on veut se poster
et l’aménager pour l’améliorer.

Faute d’abri naturel, il faut se créer un emplacement protégé en pensant


aux effets des armes.

4.2 - EFFETS DES ARMES

Les armes sont classées selon trois grands types :

– classiques ou conventionnelles ;

– nucléaires ;

– bactériologiques et chimiques.
- 19 -
4.21 - Armes classiques ou conventionnelles

Les armes classiques ou conventionnelles agissent par :

– effet de souffle ;

– effet de perforation ;

– projection d’éclats.

4.22 - Armes nucléaires

Les armes nucléaires ajoutent à l’effet de souffle, des effets :

– thermiques ;

– radiologiques.

4.23 - Armes bactériologiques ou chimiques

Les armes bactériologiques agissent par des effets incapacitants, immédiats


ou retardés.

4.3 - PROTECTION

Pour assurer une protection contre chacun de ces effets, il est nécessaire
de recourir à un écran d’épaisseur déterminée en fonction de la nature des matériaux et
de leur agencement.

Pour être protégé des effets des projectiles d’armes légères et de la plupart
des éclats, il faut :

– terre :1m;

– maçonnerie : 0,30 m ;

– béton armé : 0,15 m.

Pour se protéger des effets thermiques et d’une partie des effets radiologiques,
la toile de tente joue un rôle très appréciable.

Contre les armes chimiques, la rapidité dans la mise en œuvre des moyens
individuels de protection est capitale.

En tout état de cause, l’aménagement du terrain permet d’atténuer


sensiblement l’effet des armes.
- 20 -

AMÉNAGEMENT D’UN EMPLACEMENT INDIVIDUEL DERRIÈRE UN ARBRE

DÉLAIS
INSTANTANÉE 2 À 3 HEURES 5 À 6 HEURES
D'AMÉNAGEMENT
Balles
B B B
P
F M B Éclats R
O
B T
F B Effet thermique E
(avec toile de tente)
C
F M B Rayonnement initial T
I
Rayonnement rési- O
F M B duel N
F B B Effet de souffle
Protection escomptée

B : bonne

M : moyenne

F : faible

O : nulle

5 - SE CAMOUFLER

Se camoufler, c’est se dissimuler aux vues de l’ennemi terrestre et aérien


et, éventuellement, de la population.

Le camouflage a pour but de se confondre avec le milieu pour échapper


à l’observation ennemie et profiter de la surprise.
- 21 -
5.1 - POINTS-CLÉS DU CAMOUFLAGE

F - FOND : éviter les fonds clairs ; ne pas laisser sa


silhouette se découper dans le paysage
(crête, lisière…).

F - FORME : briser les formes caractéristiques (visa-


ge…).

O - OMBRE : rechercher les zones d’ombre.

M - MOUVEMENT : éviter les mouvements brusques, recher-


cher l’immobilité (en particulier, pour se
dissimuler aux vues de l’ennemi aérien).

E - ÉCLAT : supprimer les reflets (casque, bidons…).

C - COULEUR, CONTRASTE : éviter le contraste des couleurs.

NOTA : pour se souvenir de tous ces points-clés, penser à


FFOMEC.

De nuit, le silence doit être absolu et on doit éviter toute lueur, tout reflet.

5.2 - QUALITÉS DU CAMOUFLAGE

Un bon camouflage doit être :

– préventif, donc entrepris avant d’être au contact de l’ennemi ;

– harmonieux, c’est-à-dire adapté au milieu physique dans lequel évolue


le combattant ;

– constamment entretenu, en particulier si des végétaux sont utilisés.

6 - DÉSIGNER UN OBJECTIF

Désigner un objectif, c’est localiser rapidement et sûrement un objectif de


façon à le faire reconnaître.

Cette désignation se fait généralement de vive voix, en suivant le plan


suivant :

– chercher un point de repère :


• fixe,
• caractéristique,
• proche de l’objectif ;
- 22 -
– le désigner en précisant :
• la direction («Devant moi telle direction…»),
• la distance («À…X… m…»),
• l’objet («Tel objet, de telle forme, de telle couleur») ;

– situer l’objectif par rapport au point de repère : avec le procédé de la


main étalonnée ou celui du cadran solaire ;

– décrire l’objectif :
• nature, forme, couleur,
• attitude (statique, mobile, se déplaçant de… vers…, etc.) ;

– s’assurer que l’objectif a bien été reconnu : poser la question : «Vu ?».

Exemple :

– désignation du point de «Devant moi, dans la direction du village de


repère SAINT-AUBIN, à 200 m, un pont - Vu ?»[…]

«À quatre doigts à droite du bord droit de ce pont et à


– situation de l'objectif par
trois doigts au-dessous, un petit buisson, au pied de
rapport au point de repère
ce petit buisson, à gauche»[…]

«Un homme posté - Vu ? Il est là depuis une minute, il


– description de l'objectif
venait de la droite».

7 - APPRÉCIER UNE DISTANCE

Apprécier une distance, c’est évaluer la portion de terrain qui sépare deux
points (en général la position et l’objectif du combattant) pour faire usage de son arme,
désigner un objectif…

Les sens sont trompeurs et seul l’entraînement permet de corriger les causes
d’erreur (éclairage, dénivelée, relief intermédiaire). Ainsi apprécie-t-on "court" :

– par temps clair ;

– quand l’objectif est très éclairé ou quand le soleil est derrière soi ;

– quand on observe du bas vers le haut, sur un terrain plat ou découvert,


en position couchée, sur l’eau.

Il est donc nécessaire que le combattant utilise les moyens d’étalonnage


se trouvant naturellement à sa disposition : l’arme, la main, le pas, les jumelles… :

– utilisation de l’arme, ou des doigts :


• homme debout à 100 m = deux guidons ou la largeur du pouce,
• homme debout à 200 m = un guidon ou la largeur du petit doigt ;
- 23 -
– étalonnage de la main :
• le pouce = …X… millièmes,
• le poing fermé = …Y… millièmes ;

– étalonnage du pas : mesure du nombre de double pas sur 100 m ;

– avec les jumelles : lecture directe dans le réticule.

8 - CONNAÎTRE LA TECHNIQUE ET LE SERVICE DE SES ARMES

Connaître la technique et le service de son arme, des grenades et, si


possible, des autres armes du groupe, c’est pouvoir en obtenir à tout instant un emploi
efficace au combat.

Connaître la technique et le service d’une arme, c’est savoir :

– la démonter et la remonter ;

– l’entretenir ;

– régler les incidents de tir ;

– se servir des différentes munitions ;

– régler l’arme ;

– tirer au poser, au tir de riposte et d’intervention, en version lance-grena-


des.

Le combattant doit également savoir mettre en œuvre les pièges et artifices


qui peuvent lui être donnés pour accomplir certaines missions.

9 - GARDER LA LIAISON AU SEIN DU TRINÔME

Garder la liaison au sein du trinôme, c’est se déplacer dans la direction


générale prescrite ou se poster, en gardant la liaison à vue avec les combattants constituant
le trinôme, en vue d’assurer sa protection lointaine ou rapprochée.

Pour garder cette liaison le trinôme doit :

– suivre le même cheminement, en progressant du même côté d’un cou-


vert ;

– garder la liaison à vue en déplacement comme à l’arrêt, en adaptant


la distance au terrain et à la visibilité de façon à ne pas être atteint par la
même rafale, et à pouvoir toujours communiquer ;

– assurer la sûreté du trinôme en déplacement, le combattant marchant


en tête assurant la sûreté rapprochée (sélecteur FAMAS sur position
"rafales"), et un autre combattant assurant la sûreté éloignée (sélecteur
FAMAS sur position "coup par coup") ;
- 24 -
– assurer la sûreté du trinôme à l’arrêt, les trois combattants se répartis-
sent les zones de surveillance :
• à courte distance (0 à 50 m, sélecteur FAMAS sur position "rafales"),
• à plus longue distance (50 à 300 m, sélecteur FAMAS sur position "coup
par coup" et utilisation du bipied).

10 - COMMUNIQUER

Communiquer, c’est transmettre par un moyen adapté à la situation du


moment un renseignement à quelqu’un.

Pour communiquer, il faut :

– être en liaison avec son chef et ses voisins ;

– utiliser un procédé de communication adapté à la situation du mo-


ment :
• à la voix,
• aux gestes,
• par téléphone,
• par radio,
• par signaux sonores ou lumineux (code).

11 - RENDRE COMPTE

Rendre compte, c’est exposer à son chef dans les délais les plus brefs, avec
exactitude et précision, ses observations concernant le terrain, l’ennemi et les amis.

Rien ne sert d’observer si le renseignement obtenu n’est pas transmis


immédiatement, clairement et sans erreur.

Pour ne rien oublier et transmettre le plus fidèlement possible ce qui a été


vu ou appris, il faut utiliser un cadre de compte rendu.

11.1 - COMPTE RENDU LE PLUS COURANT

Répondre dans l’ordre aux questions :

– QUI ou QUOI ? De quoi s’agit-il ? Cet ensemble de ren-


seignements peut être
– COMBIEN ? Nombre - volume ? résumé ainsi :

– OÙ ? Localisation ? – POSITION ;

– PAR OÙ ? Par quel itinéraire ? – NATURE ;

– QUAND ? Il y a combien de temps ? – VOLUME ;

– COMMENT ? Attitude, faisant quoi ? – ATTITUDE.


- 25 -
11.2 - COMPTE RENDU EN COURS D’ACTION

Il se transmet également par radio :

– JE SUIS : position ;

– JE VOIS : situation, position de l’ennemi, observation ;

– JE FAIS : intention d’agir, mesures prises ;

– JE DEMANDE : moyens, appuis, renforts, évacuation…


- 26 -

CHAPITRE 2

ACTES RÉFLEXES DU COMBATTANT


LORS DES DÉPLACEMENTS EN VÉHICULE

SECTIONS

1 - OBSERVER EN VÉHICULE

2 - DÉBARQUER

3 - RIPOSTER

4 - EMBARQUER

5 - CAS PARTICULIER DU CONDUCTEUR

ANNEXE

//
- 27 -
1 - OBSERVER EN VÉHICULE

Lors des déplacements en véhicule, il s’agit comme lors des mouvements


à pied de rester vigilant, de rechercher en permanence tout indice de présence ennemie,
tout fait troublant dans le paysage ou dans l’espace aérien (lueurs, fumées, etc.) et d’alerter
sans délai son chef. Dans le véhicule de groupe, le chef de groupe répartit les secteurs
à surveiller par trinôme.

2 - DÉBARQUER

Tous les personnels doivent être entraînés à la pratique du débarquement


rapide.

Au commandement ou au geste «Débarquez !», chaque combattant sort


rapidement et s’éloigne en courant du véhicule de combat.

Il se poste en garde face à l’extérieur, dans le cadre d’un dispositif de


sûreté.

3 - RIPOSTER

Si le groupe en véhicule est :

– directement menacé par un ennemi à courte distance ;

– tombe dans une embuscade ;

– se heurte à un obstacle,

une riposte instantanée avec toutes les armes est nécessaire, suivie ou non
d’un débarquement avec utilisation des armes à terre. Chacun doit y être préparé.

4 - EMBARQUER

L’embarquement doit se faire très rapidement, de manière à ce que le


groupe embarqué puisse immédiatement se déplacer en sûreté. Chaque combattant doit
savoir, à titre de réflexe, où et comment embarquer.

5 - CAS PARTICULIER DU CONDUCTEUR

Parfois isolé, le conducteur du véhicule de groupe doit savoir faire preuve


d’initiative et pouvoir accomplir certains actes élémentaires.

Combattant comme les autres, mais formé spécialement à la manœuvre


du véhicule, le conducteur exécute, en déplacement comme à l’arrêt, les actes réflexes
engageant la sauvegarde de son véhicule et du personnel transporté.
- 28 -
Ces actes sont :

– conduire son véhicule :


• en suivant les indications du chef de bord,
• en respectant les distances,
• en maintenant la liaison avec les autres véhicules du peloton ;

– rejoindre son groupe (ou les véhicules des autres groupes du peloton)
au point fixé, sans guide, à l’aide d’une carte ou d’un simple croquis
d’itinéraire ;

– observer l’itinéraire, comme chaque combattant transporté, pour y déce-


ler tout obstacle à la progression et tout indice de présence ennemie ;

– s’arrêter à l’abri ou au contraire accélérer sous le feu, selon les cir-


constances, aux ordres du chef de bord, ou à son initiative ;

– poster son véhicule, le dissimuler aux vues terrestres et aériennes :


• stationnement à couvert, si possible à l’abri (attention aux traces de
pneus facilement détectables par l’aviation : rouler après être entré à
couvert),
• camouflage : moyens naturels, filet…

En tous lieux et à tout moment, veiller à pouvoir :

– rester en liaison, par l’observation ou l’écoute, avec son chef ;

– employer son arme pour assurer la défense de son véhicule ;

– être prêt à faire mouvement.


- 29 -

CHAPITRE 3

ACTES ÉLÉMENTAIRES
DU COMBATTANT

SECTIONS

1 - SE DÉPLACER

2 - SE POSTER

3 - EMPLOYER SON ARME

ANNEXE

//
- 30 -
1 - SE DÉPLACER

Se déplacer, c’est progresser pour rechercher l’ennemi, le surprendre ou


l’éviter.

Pour se déplacer le combattant doit :

– s’orienter (où aller ?) : déterminer sa direction et la conserver, vers un


nouvel emplacement permettant d’être posté ;

– utiliser le terrain (par où aller ?) : l’itinéraire à emprunter doit si possible


être un cheminement, au moins à l’abri des vues et au mieux à l’abri des
coups ;

– progresser (comment aller ? Quand partir ?) :


• le mode de progression (marche normale, ramper, course, bonds) est
soit fixé par le chef, soit laissé à l’initiative,
• choisir le moment où la possibilité d’observation par l’ennemi est moin-
dre, à cause des conditions atmosphériques ou d’une diversion de son
attention (par exemple, l’ouverture du feu par les amis) ;

– observer : non seulement en avant et sur les côtés, mais aussi à ses
pieds (mines, pièges) et en l’air (ciel, arbres, toits) ;

– se servir de son arme : être entraîné au tir instinctif, au juger et au jeter ;

– communiquer et rendre compte : avec ses voisins et son chef.

2 - SE POSTER

Se poster, c’est s’installer en un point du terrain qui permet :

– d’observer sans être vu ;

– d’utiliser son arme ;

– d’être en liaison avec son chef ;

– d’être abrité si possible.

Pour se poster, le combattant doit :

– s’orienter : choisir le poste en fonction de la mission reçue (observation


ou tir) ;

– progresser : se rendre au poste sans se faire voir ;

– se camoufler : s’installer sans être vu ;

– observer : dans le secteur de surveillance ou de sa propre initiative ;


- 31 -
– pouvoir se servir de son arme :
• choisir la position de tir la mieux adaptée (debout, à genou, couché),
• aménager, si nécessaire, le poste de tir pour voir le champ de tir de son
arme, sans modifier l’aspect initial du terrain ;

– pouvoir communiquer et rendre compte : s’assurer de la liaison avec


son chef ou ses camarades ;

– se protéger : aménager l’emplacement (trou individuel) mais pas au dé-


triment des possibilités d’observation et de tir (au sein même du trinôme,
un combattant creuse tandis que les autres observent).

NOTA : le combattant se poste soit sur ordre, soit à chaque arrêt


ou, en cas de danger imminent, de sa propre initiative.

3 - EMPLOYER SON ARME

Employer son arme, c’est mettre en œuvre son arme et/ou les grenades à
main et à fusil dans les conditions du combat.

Il faut préparer le tir en fonction de la mission, de la menace et du terrain,


tirer efficacement et à bon escient puis rendre compte.

3.1 - PRÉPARER LE TIR

– Identifier le secteur de tir (limites gauche et droite).

– Reconnaître les points favorables au tir (cheminements, obstacles, points


de ralentissement).

– Apprécier les distances (prendre des repères : lignes de 100, 200, 300
et 400 m pour le trinôme).

– Préparer son arme (régler les appuis [sacs, bipied] quand la mission
ou l’emplacement le permet, approvisionner et armer dans tous les
cas…).

– Observer son secteur :


• déceler son objectif prioritaire (menace la plus immédiate) et choisir le
genre de tir, s’il n’est pas fixé par le chef (grenades à main, à fusil, tir
par rafales, au coup par coup),
• déterminer les éléments de tir (distance, vitesse de l’objectif) et en tenir
compte (hausse).
- 32 -
3.2 - TIRER

– Viser son objectif.

– Ouvrir le feu :
• sur ordre du chef,
• à l’initiative,
• dès l’ouverture du feu par l’arme principale (arme collective, antiperson-
nel ou antichar, arme du tireur d’élite) quand la consigne est donnée
par le chef.

– Poursuivre le feu : changer d’objectif dès que l’objectif prioritaire est at-
teint.

– Cesser le feu :
• sur ordre,
• quand il devient dangereux pour les amis,
• quand l’ennemi a disparu.

3.3 - RENDRE COMPTE

– Des résultats.

– De la consommation des munitions.

– De la situation des effectifs (tué, blessé).


- 33 -

TITRE 2

FORMATION ÉLÉMENTAIRE
DU COMBATTANT EN TRINÔME

CHAPITRES

1 - PRÉSENTATION

2 - ACTES ÉLÉMENTAIRES

3 - MISSIONS
- 34 -

CHAPITRE 1

PRÉSENTATION

SECTIONS

1 - RÔLE DES COMBATTANTS AU SEIN DU TRINÔME

2 - ARMEMENT DES TRINÔMES

ANNEXE

//
- 35 -
Le trinôme est l’association permanente et indissociable de trois combattants
dont les rôles se complètent.

Il exécute collectivement les actes élémentaires du combattant(1), en adaptant


notamment ses modes de déplacement à la nature du terrain et à la menace ennemie. Il
applique des feux sur des objectifs désignés ou repérés, sur ordre ou à son initiative. Il
se poste en fin de bond ou lorsque la situation l’exige.

1 - RÔLE DES COMBATTANTS AU SEIN DU TRINÔME

– Le chef du trinôme :
• commande les deux combattants de son trinôme et contrôle la bonne
application des consignes concernant les distances, le respect des
limites de bond et des modes de progression,
• organise :
- la réaction de son trinôme, en cas de prise à partie par l’ennemi,
- l’observation par ses personnels, lorsqu’ils se postent,
• rend compte au chef de groupe de sa progression pendant laquelle il
se place, selon le terrain :
- soit entre ses deux combattants (terrain découpé et couvert),
- soit derrière eux, ce dernier cas restant le plus fréquent.

En cas de mise hors de combat du chef de trinôme, le combattant le plus


ancien le remplace.

– Le premier combattant assure la sûreté immédiate et l’observation au


plus près. Il recherche tout indice de piège ou de présence ennemie.

– Le second combattant et le chef de trinôme, bénéficiant de l’action du


premier combattant, ont en charge l’observation plus lointaine et la sûreté
rapprochée.

(1) Se déplacer, se poster et utiliser son arme.


- 36 -
2 - ARMEMENT DES TRINÔMES

2.1 - UNITÉS PROTERRE

Les militaires du trinôme sont armés du FAMAS de dotation. Ils peuvent


être équipés (en fonction de la mission dévolue) d’un armement spécifique :

– AT4CS : roquette de 84 mm anti-blindé qui est une munition individuelle


en coup complet jetable après le tir ;

– LRAC 89 mm : lance roquette anti-char de 89 mm.


Particularité : aucun obstacle ne doit se trouver à moins de 3 m en arrière
de l’arme au départ du coup ;

– MINIMI : mini-mitrailleuse. Arme individuelle de neutralisation à tir continu


(vitesse pratique de tir : 100 c/mn) ;

– AAN F1

ARMEMENT SPÉCIFIQUE

HAUSSE
PORTÉE
CALIBRE DE PÉNÉTRATION PERFORATION
PRATIQUE
COMBAT
20 cm de casques tou-
FAMAS 5,56 mm 300 m bois à 100 m tes armes à
(B.O.)(1) 300m
3,5 mm
MINIMI 5,56 mm 800 m 600 m d'acier à 600
m
70 cm de 12 mm d'acier
AAN F1 7,62 mm 800 m 600 m bois à 400 m à 100 m
(B.O.) (perfo)
1,40 m 500 mm
AT4CS 84 mm 200 m 300 m
de béton d'acier
300 à 500 1 m de béton 400 mm de
LRAC 89 mm 315 m
m (A.C.)(2) blindage

(1) Balle ordinaire.


(2) Anti-char.
- 37 -
GRENADES À FUSIL

RAYON
GRENADES PORTÉE PERFORATION
D'EFFICACITÉ
Anti-personnel et anti- – tir vertical : 125 à 10 m – 12 mm d'acier
véhicule (APAV) de 300 m
40 mm éclats dangereux – 360 mm de bé-
modèle F1 – tir tendu : 100 m 100 m ton
– tir vertical : 360 m
APAV de 40 mm maxi 35 mm de blin-
396 éclats
modèle F2 dage
– tir tendu : 150 m
360 mm de blin-
Anti-char (AC) de Tir tendu A.C. : 75
dage sous inci-
58 mm modèle F2 m
dence nulle

NOTA : l’efficacité des munitions dépendant de l’incidence du tir


et de la résistance des matériaux, les pouvoirs de pénétration et
de perforation mentionnés dans les deux tableaux ci-dessus n’ont
qu’une valeur indicative.

2.2 - UNITÉS DE GENDARMERIE

Les trinômes sont armés du FAMAS de dotation. Ils peuvent recevoir en


surdotation le fusil-mitrailleur (FM) AAN F1.

En fonction de la mission et du théâtre sur lequel elles interviennent, les


unités de gendarmerie peuvent être dotées d’un armement adapté (les EGM déployés
actuellement en Afghanistan sont équipés du HK G36).
- 38 -

CHAPITRE 2

ACTES ÉLÉMENTAIRES

SECTIONS

1 - SE DÉPLACER

2 - S’ARRÊTER

3 - UTILISER SES ARMES

ANNEXE

//
- 39 -
Dans ses actions de combat, le trinôme est amené à exécuter trois actes
élémentaires :

– se déplacer ;

– s’arrêter ;

– utiliser ses armes.

Pour chaque acte, des cadres d’ordres réglementaires sont utilisés par
le chef de trinôme.

1 - SE DÉPLACER

1.1 - FORMATIONS

Pour se déplacer, le trinôme utilise les cheminements qui lui permettent de


se rendre jusqu’à son objectif sans se faire déceler par l’ennemi.

Le choix de son itinéraire lui est imposé soit par son chef de groupe, soit
par le terrain.

Lors des déplacements, le trinôme garde en son sein, une distance suffisante
pour garder la liaison et communiquer tout en respectant des distances de sécurité.

Pour se déplacer, le trinôme peut utiliser deux types de formations.

1.11 - Colonne simple ou colonne double

Cette formation permet de progresser rapidement, de nuit, par mauvaise


visibilité ou d’utiliser un cheminement.

1.12 - Ligne

Cette formation permet au trinôme de franchir une crête ou une route, de


couvrir une large zone de terrain et d’aborder une lisière.

Elle réduit la vulnérabilité aux tirs adverses exécutés de face.


- 40 -
1.2 - MODES DE PROGRESSION

Pour franchir une coupure, le trinôme peut utiliser deux modes de progression
qu’il adapte à la situation et au terrain :

– le tiroir ;

– le perroquet qui permet une progression plus rapide.


- 41 -
1.3 - CADRE D’ORDRE

Le chef de trinôme donne un ordre de déplacement dont le terme


mnémotechnique est : PIF

– Point à atteindre : point précis et visible de tous qui représente la limite de


bond fixée par le chef de groupe.

– Itinéraire : désigné précisément sur le terrain.

– Formation : en colonne ou en ligne (avec la distance ou l’intervalle au sein


du trinôme et la place du chef de trinôme).

2 - S’ARRÊTER

Lors des arrêts, le trinôme doit prendre garde à :

– ne pas «s’entasser» au même endroit ;

– respecter des distances et des intervalles ;

– garder la liaison visuelle afin de communiquer.

Les cadres d’ordres diffèrent selon la durée de l’arrêt.

2.1 - ARRÊT DE COURTE DURÉE

Pour arrêter son trinôme à l’endroit où il se situe, sans vouloir privilégier une
direction particulière, le chef de trinôme donne un ordre d’arrêt en commandant «Halte !».

Pour arrêter son trinôme en privilégiant une direction particulière d’observation,


le chef de trinôme donne un ordre d’arrêt de courte durée dont le terme mnémotechnique
est FH :

– «Face à telle direction»

– «Halte !»

Pour arrêter son trinôme en privilégiant une direction particulière


d’observation, à partir d’un endroit précis, le chef de trinôme donne un ordre d’arrêt de
courte durée dont le terme mnémotechnique est FAFH :

– «Face à telle direction».

– «À tel endroit».

– «Formation».

– «Halte !».
- 42 -
2.2 - ARRÊT DE LONGUE DURÉE

Si l’arrêt se prolonge et selon les ordres donnés par le chef de groupe


(ZMSPCP), le chef de trinôme, après avoir reconnu son emplacement, donne un
ordre de stationnement individuel de longue durée dont le terme mnémotechnique est
PMSPCP :

– Place.

– Mission.

– Secteur de surveillance et de tir.

– Point particulier.

– Conduite à tenir.

– Place du chef de groupe.

3 - UTILISER SES ARMES

Le trinôme utilise ses armes suivant les consignes de tir données par le chef de groupe
suivant la mission reçue et en fonction de la situation.

Pour ordonner un tir, le chef de trinôme utilise les cadres d’ordres


suivants.

3.1 - TIR AU FAMAS : CODF

– Consommation (en nombre de chargeurs le plus souvent).

– Objectif (désigné sur le terrain, en précisant si possible les distances).

– Débit (au coup par coup ou par rafale).

– Feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative…).

3.2 - TIR AU FM : HCODF

– Hausse.

– Consommation (en nombre de bandes le plus souvent).

– Objectif (désigné sur le terrain, en précisant si possible les distances).

– Débit (rafale courte ou rafale longue).

– Feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative…).


- 43 -
3.3 - TIR AU FLG : GDNOF

– Genre (de tir).

– Distance (précise ; le tireur a le choix de l’alidade et de la bague).

– Nombre et genre de grenades.

– Objectif (désigné sur le terrain).

– Feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative…).

Lancer d’une grenade à main : DNOF

– Distance (précise).

– Nombre et genre de grenades.

– Objectif (désigné sur le terrain).

– Feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative…).

3.4 - TIR AU AT4CS : ODF

– Objectif (désigné sur le terrain).

– Distance.

– Feu (immédiatement, à mon commandement, à votre initiative…).

3.5 - TIR AU LRAC 89 MM : ACODF

– Approvisionner à x roquettes.

– Charger.

– Objectif.

– Distance / vitesse.

– Feu.

3.6 - POUR FAIRE CESSER ET POUR REPRENDRE LE TIR

– Arrêt définitif du tir : «cessez-le-feu !»

– Arrêt momentané du tir : «halte au feu !»

– Reprise du tir précédent : «continuez le feu !»

– Reprise du tir sur nouvel objectif : «nouveaux éléments… continuez le


feu !»
- 44 -

CHAPITRE 3

MISSIONS

SECTIONS

1 - PORTER UN MESSAGE

2 - APPUYER

3 - NEUTRALISER – DÉTRUIRE

4 - ASSURER LA LIAISON

5 - SURVEILLER

6 - ÉCLAIRER

7 - RÉCAPITULATIF

ANNEXE

//
- 45 -
Les trinômes agissent toujours dans le cadre du groupe et reçoivent
généralement leurs ordres directement du chef de groupe. Ils sont en mesure de remplir
les missions suivantes :

– porter un message oral ou écrit ;

– appuyer ;

– neutraliser, détruire ;

– assurer la liaison ;

– surveiller ;

– éclairer.

1 - PORTER UN MESSAGE

1.1 - DÉFINITION

Cette mission consiste à se rendre auprès d’une unité amie, à lui transmettre
un message oral ou écrit, puis à rejoindre son groupe.

TRANSMETTRE LE MESSAGE

REJOINDRE
UTILISER LE GROUPE
SES ARMES

SE DÉPLACER
- 46 -
1.2 - EXÉCUTION

COMPOSANTES EXÉCUTION

– Étudier l'itinéraire, les points clés du terrain.

– Déterminer les points dangereux.


PRÉPARER
– Mémoriser le message ou le prendre par
écrit.
– S'orienter.

– Observer le cheminement à suivre, prendre


SE DÉPLACER des repères.

– Progresser en sûreté de point d'observation


(PO) en PO.
– Riposter.
UTILISER SES ARMES
– Si nécessaire, changer d'itinéraire.
TRANSMETTRE LE MESSAGE À l'autorité désignée.
Si possible par un autre cheminement qu'à
REJOINDRE SON GROUPE
l'aller.
– De la remise du message.
RENDRE COMPTE
– Des incidents rencontrés.

1.3 - CADRE D’ORDRE

Le trinôme reçoit ses ordres sous la forme suivante : MIROIR

– Message.

– Itinéraire aller.

– Rencontre avec l’ennemi.

– Objectif.

– Itinéraire retour.

– Rendre compte.
- 47 -
2 - APPUYER

2.1- DÉFINITION ET PRINCIPES

Cette mission consiste, à partir d’une position fixée ou de circonstance,


à apporter, sur ordre ou de façon spontanée, une aide au second trinôme par des feux
antipersonnel ou anti-véhicules appliqués sur des objectifs repérés, dans un secteur
précisé.

Le trinôme qui appuie doit conserver la liaison à vue avec l’élément


appuyé.

Ce dernier doit avoir le souci d’être localisé par le trinôme qui


l’appuie.

2.2 - EXÉCUTION

COMPOSANTES EXÉCUTION

Occuper une position permettant :

– d'observer l'objectif et les amis ;


SE POSTER
– d'utiliser ses armes ;

– d'être abrité.
Les mouvements amis et les positions enne-
OBSERVER mies et rendre compte de toute évolution à
son chef.
– sur ordre du chef de groupe voire du chef de
trinôme (exceptionnel) ;
APPLIQUER DES FEUX
– à l'initiative selon la réaction ennemie.
– sur ordre ;
LEVER OU REPORTER LE TIR
– à l'initiative, en fonction de la progression de
l'élément appuyé.
RENDRE COMPTE
- 48 -
3 - NEUTRALISER – DÉTRUIRE

3.1 - DÉFINITIONS ET PRINCIPES

NEUTRALISER : mission qui consiste, à partir d’une position fixée, à mettre


l’ennemi hors d’état d’agir efficacement, pendant un temps déterminé, dans un secteur
donné.

DÉTRUIRE : mission qui consiste, à partir d’une position fixée, à mettre


un élément adverse définitivement hors d’usage ou hors de combat, selon qu’il s’agit de
matériels ou de personnels, dans un secteur donné.

Le trinôme peut agir contre :

– un véhicule légèrement blindé ou non ;

– des personnels postés ou abrités dans un bâtiment ou derrière un écran ;

– des personnels en mouvement non abrités.

3.2 - EXÉCUTION

COMPOSANTES EXÉCUTION

Le trinôme est posté et cherche à déceler


OBSERVER les emplacements ennemis par la vue et par
l'écoute.
Le chef de trinôme désigne et répartit les
DONNER LES ORDRES DE TIR
objectifs.
Le chef de trinôme indique :

– la nature des tirs à effectuer ;

CONDUIRE LE FEU – les armes à utiliser ;

– les distances ;

– les consommations.
Rendre compte à son chef de groupe des
RENDRE COMPTE
consommations et des résultats obtenus.

3.3 - EMPLACEMENT DE COMBAT

Dès qu’il s’arrête, le trinôme, en fonction des délais qui lui sont impartis,
aménage le terrain pour observer, utiliser ses armes avec efficacité et être protégé
contre les tirs de l’artillerie et des armes lourdes. Pendant cet aménagement, l’observation
est toujours assurée soit au niveau du groupe, soit au sein du trinôme.

Le trinôme doit pouvoir s’esquiver ou décrocher.


- 49 -
3.31 - En terrain ouvert ou semi-ouvert

Le trinôme aménage et camoufle un emplacement pour trois hommes de


sorte que chaque combattant soit à vue et puisse communiquer de façon discrète avec
les deux autres.

L’aspect de la zone environnante ne doit pas être modifié.

Cet emplacement doit permettre la mise en œuvre de toutes les armes


servies par le trinôme.

Il est aménagé pour permettre le repos simultané de deux combattants


pendant que le troisième veille.

Selon les délais accordés, ces emplacements peuvent être protégés des
coups fusants et soigneusement camouflés (rondins de bois, terre…).

NOTA : l’emplacement de combat prévu par les textes de référence,


conçu pour une mission de longue durée, est difficilement aména-
geable sans l’aide de moyens mécaniques du génie.

3.32 - Dans un bâtiment

Le trinôme utilise au maximum les abris naturels. Il aménage son poste de


combat en évitant les ouvertures existantes (fenêtres, portes) et :

– privilégie les postes reculés au fond des pièces ;

– réalise une ou plusieurs meurtrières et camoufle les ouvertures ;

– consolide son emplacement :


• à l’intérieur, avec des sacs de terre,
• à l’extérieur, avec de la terre ou des déblais (double paroi ou claies de
grillage contre les charges creuses) ;

– réalise ensuite un parados contre les éclats d’obus avec des matériaux
de récupération (caisses de munitions remplies de terre meuble, etc.), et
des protections grillagées complétées de fosses d’éclatement pour se
protéger des jets de grenades ennemies ;

– aménage les accès vers le poste du chef de groupe.

Dans tous les cas, le choix de l’emplacement et son aménagement doivent


prendre en compte les impératifs liés à la sécurité du service des armes en espace confiné
(dimension, volume…).
- 50 -
3.33 - Exemples d’épaisseurs de protection contre les tirs

BOIS
ACIER BÉTON TERRE SABLE
(SAPIN)
Calibre 7.62 mm > 150
1,2 cm 12 cm 45 cm 30 cm
distance = 200 m cm
Calibre 12,7 mm > 200
3 cm 25 cm 70 cm 45 cm
distance = 600 m cm
Mortier de
60 mm à 3 m 1,5 cm 6 cm 65 cm 30 cm 25 cm
éclats(1)
Mortier de
2 cm 8 cm 65 cm 35 cm 25 cm
81 mm à 3 m éclats(1)
Obus de
> 200
155 mm à 3 m 3 cm 15 cm 80 cm 60 cm
cm
éclats(1)

4 - ASSURER LA LIAISON

4.1 - DÉFINITION

Cette mission consiste en terrain couvert, par visibilité limitée, à assurer la


liaison entre son élément et un élément ami voisin.

4.2 - EXÉCUTION

COMPOSANTES EXÉCUTION

– Le premier combattant du trinôme progresse


en restant en liaison à vue avec l'élément qui
le précède.
SE DÉPLACER
– Les deuxième et troisième combattants as-
surent sa protection et observent les mou-
vements de l'élément voisin. Ils gardent le
contact à vue.
– En cas de nécessité ou à l'imitation de l'élé-
ment qui le précède, le trinôme se poste.

SE POSTER – Un des combattants conserve la liaison à


vue.

– Le trinôme observe tout en restant posté.


La mission initiale n'est pas de combattre.
Cependant, le trinôme n'utilise ses armes
UTILISER SES ARMES que lorsqu'il est surpris par l'ennemi ou, sur
ordre, pour appuyer l'élément de premier
échelon.

(1) Munitions équipées de fusées instantanées.


- 51 -
5 - SURVEILLER

5.1 - DÉFINITION ET PRINCIPES

Cette mission consiste, à partir d’un emplacement choisi ou désigné, à


observer un secteur nettement délimité pour déceler toute activité ou indice d’activité
ennemie (terrestre ou aérienne), dans le but d’alerter et de renseigner son chef de groupe,
afin d’assurer la sûreté du groupe.

Pour remplir sa mission, le trinôme doit :

– être bien posté ;

– être à l’écart d’un point caractéristique ;

– observer en permanence ;

– pouvoir alerter directement son chef de groupe ;

– savoir arrêter un isolé.

5.2 - EXÉCUTION

Le secteur d’observation donné au trinôme par le chef de groupe doit pouvoir


être pris en compte par un seul combattant, afin de préserver la capacité de durer.

5.21 - Mission de courte durée

Le chef de trinôme prend en compte l’alerte NRBC et le guet aérien et


répartit le secteur de surveillance :

– 1ère possibilité :
• l’un des deux combattants assure l’observation à courte distance,
• l’autre combattant assure l’observation à longue distance ;

– 2ème possibilité : le secteur de surveillance est réparti entre les deux com-
battants en faisant en sorte que chaque secteur se recoupe.

ARRÊTER UN ISOLÉ

SE POSTER
OBSERVER
- 52 -
5.22 - Surveillance de longue durée

Le guet est simple :

– un des combattants surveille le secteur désigné ;

– le chef de trinôme et le deuxième combattant poursuivent l’installation,


assurent la liaison ou sont au repos, prêts à renforcer la surveillance.

5.3 - CADRE D’ORDRE

Les consignes particulières du poste de surveillance sont fixées par le chef


de groupe ; le terme mnémotechnique est ESTOMAC :

– Ennemi (renseignement sur sa nature, son volume, sa direction et sa


distance).

– Secteur de surveillance et de tir (limite gauche, droite, courte, longue).

– Terrain (point particulier par où peut arriver l’ennemi).

– Ouverture du feu (à l’initiative ou sur ordre, ligne d’ouverture du feu).

– Moyens d’alerte (pour prévenir le chef et les amis).

– Amis (emplacement, horaires de sortie et de rentrée des patrouilles,


signaux de reconnaissance).

– Chef, cheminement (place du chef, chemin de repli des guetteurs).

6 - ÉCLAIRER

6.1 - DÉFINITION ET PRINCIPES

Rechercher du renseignement, sans engager le combat, pour contribuer


à la sûreté rapprochée du chef et de la troupe.

Le trinôme se déplace à une allure adaptée au terrain et à la menace, par


l’itinéraire fixé, en progressant de PO en PO en utilisant le terrain.

6.2 - EXÉCUTION

Le trinôme exécute la mission en se répartissant les rôles entre les deux


combattants et le chef, avec le souci de suivre la direction fixée par le chef de groupe.

– Le combattant de tête cherche à déceler la présence de l’ennemi et à


éviter les mines ou les pièges.

– Le deuxième combattant (qui peut être le chef de trinôme) observe laté-


ralement et au loin. De plus, il protège le premier de son arme.
- 53 -
– Le troisième combattant observe latéralement et maintient la liaison avec
le reste du groupe.

– Le trinôme se porte sur les points particuliers en fonction des ordres don-
nés par le chef de groupe (crêtes, lisières, carrefour, maison, pont, etc.) :
• en les abordant par un cheminement défilé,
• en étant appuyé par l’autre trinôme,
• en progressant selon un mode adapté au terrain et à la menace,
• en fouillant le point si nécessaire.

– Le trinôme se poste et rend compte :


• à l’arrivée au point à atteindre,
• à chaque PO,
• lorsqu’il décèle l’ennemi sans être repéré.

À chaque arrêt, prévu ou non, le premier combattant, éclaireur, rend


compte (au geste ou à la voix) de ses observations sur l’ennemi ou le terrain. Même un
renseignement négatif (rien à signaler) a de la valeur pour le chef.

Le trinôme utilise ses armes s’il est surpris à courte distance par l’ennemi.
Il riposte par un tir instinctif puis se poste, observe, poursuit le tir au poser et/ou rend
compte.

OBSERVER
EMD(1) TIRER
PROGRESSER

OBSERVER
EMD(1) TIRER

(1) En mesure de...


- 54 -
7 - RÉCAPITULATIF

ORDRES DU ACTES REFLEXES MAJEURS DU


MISSIONS DU
CHEF DE COMBATTANT POUR RÉALISER
TRINÔME
TRINÔME LA MISSION
Progresser, observer, apprécier une
MIROIR
PORTER UN MES- distance, tirer ou lancer une grena-
PIF
SAGE de, communiquer, garder la liaison,
FH
s'orienter, rendre compte.
PMSPCP Tirer ou lancer une grenade, ob-
ODF server, se protéger, désigner un
APPUYER GDNOF objectif, apprécier une distance, se
ACOVF camoufler, communiquer, garder la
HCODF liaison, rendre compte.
PMSPCP
Désigner un objectif, observer, se
ODF
protéger, apprécier une distance,
GDNOF
NEUTRALISER se camoufler, tirer ou lancer une
ACOVF
grenade, communiquer, garder la
HCODF
liaison, rendre compte.
DDRO(1)
Communiquer, observer, apprécier
ASSURER LA PIF
une distance, progresser, garder la
LIAISON FH
liaison, s'orienter, rendre compte.
PMSPCP
Tirer ou lancer une grenade, ob-
ODF
server, apprécier une distance,
GDNOF
DÉTRUIRE désigner un objectif, se protéger,
ACOVF
se camoufler, communiquer, rendre
HCODF
compte
DDRO
Observer, se protéger, désigner un
PMSPCP
objectif, apprécier une distance, se
SURVEILLER DDRO
camoufler, communiquer, garder la
ESTOMAC
liaison, rendre compte.
Progresser, observer, s'orienter,
PIF désigner un objectif, apprécier
ÉCLAIRER FH une distance, se camoufler, com-
DDRO muniquer, garder la liaison, rendre
compte.

(1) DDRO : direction, distance, repère, objectif.


- 55 -

TITRE 3

FORMATION DU CHEF DE GROUPE


AU COMBAT

CHAPITRES

1 - CHEF DE GROUPE

2 - PERSONNEL DU GROUPE

3 - PRÉPARATION D’UNE MISSION

4 - ORDRES AU COMBAT
- 56 -

CHAPITRE 1

CHEF DE GROUPE

SECTIONS

AVANT-PROPOS

1 - RÔLE ET RESPONSABILITÉS

2 - COMMANDEMENT

ANNEXE

//
- 57 -
AVANT-PROPOS

Le chef de groupe ne doit pas se contenter de connaître les actes élémentaires


du combattant en tant que tels, car [...] c’est lui qui, en tant que chef, s’assure que chacun
de ses hommes les accomplit correctement.

Le chef de groupe veille :

– au camouflage ;

– aux secteurs de surveillance ;

– aux secteurs de tir ;

– aux déplacements ;

– aux appuis mutuels ;

– aux liaisons ;

– aux comptes-rendus.

Premier échelon de commandement, il vérifie que les actes élémentaires


sont appliqués afin que le groupe ne soit pas surpris.

Une troupe n’est jamais mauvaise… elle obéit comme elle est
commandée !

1 - RÔLE ET RESPONSABILITÉS

1.1 - GÉNÉRALITÉS

Le chef de groupe reçoit la mission du commandant de peloton, conçoit


son exécution et mène l’action.

Convaincu de la nécessité d’accomplir coûte que coûte la mission dans


son intégralité, il fait preuve d’initiative.

Meilleur combattant du groupe, le chef de groupe est un meneur d’hommes


et un exemple pour ses subordonnés.

Son autorité, sa résolution et son sang-froid doivent conduire ses hommes


à se dépasser. Il veille à leur maintien en condition en vue du combat ainsi qu’à la sûreté.
Il organise en particulier leur repos, contrôle l’application des mesures d’hygiène et leur
évite toute fatigue inutile

Le chef de groupe est responsable d’un véhicule et de moyens particu-


liers pour s’orienter (carte, boussole), observer (jumelles) et communiquer (radio).

Cette responsabilité s’étend à tous les matériels du groupe. En conséquence,


il en contrôle l’entretien en toute occasion.
- 58 -
1.2 - RÔLE DANS L’ACTION

1.21 - Avant le départ

Le chef de groupe :

– prépare sa mission et donne ses ordres ;

– contrôle le parage de son véhicule, le bon fonctionnement de son poste


radio et de l’ensemble des matériels et équipements ;

– fait prendre les dispositions de combat.

1.22 - En cours de progression en véhicule

– En convoi, le chef de groupe est le chef de bord de son véhicule et prend


place en principe à côté du conducteur.

– En ambiance tactique, il reste au plus près de ses hommes et se place


dans la caisse prêt à débarquer.

– En toute circonstance, il veille :


•au maintien de la direction,
•à l’exécution des consignes de sécurité fixées par le commandant de pe-
loton (guets aérien et terrestre, discrétion radio),
•au maintien de la liaison avec les autres véhicules du peloton et à la trans-
mission des signaux,
•au comportement du conducteur (vitesse, maintien des distances, fati-
gue).

Il est responsable :

– des mesures à prendre en cas d’incident ou d’accident ;

– du guidage à effectuer pour les manœuvres difficiles (guidage à pied


obligatoire).

1.23 - Lorsque le groupe débarque et conduit une action

Le chef de groupe donne des missions aux chefs de trinôme et se place au


sein du groupe de façon à pouvoir contrôler directement l’action de tous ses éléments.

Il combat avec le trinôme chargé de l’action principale et :

– commande directement l’élément chargé de sa destruction face à un


ennemi en véhicule ;

– dirige l’action des trinômes et, si nécessaire, lance l’assaut à la tête de


son groupe face à un ennemi à pied ;

– commande et conduit le tir ;


- 59 -
– fait respecter une stricte discipline du feu et suit la consommation en
munitions.

1.24 - En fin d’action

Le chef de groupe :

– fait prendre un dispositif de sûreté rapprochée ;

– rend compte de son action en précisant les pertes infligées ou subies ;

– demande ou organise l’évacuation sanitaire des blessés ;

– demande un recomplètement si nécessaire.

2 - COMMANDEMENT

En cours d’action, le chef de groupe commande à la voix, par gestes, à


l’imitation ou par signaux visuels ou sonores :

– commandements simples, répercutant ceux du commandant de peloton ;

– commandements réflexes, déclenchant une réaction instantanée ;

– ordres plus élaborés après observation et raisonnement simple(1).

(1) Ces ordres sont détaillés dans le chapitre 4


- 60 -

CHAPITRE 2

PERSONNELS DU GROUPE

SECTIONS

1 - ADJOINT AU CHEF DE GROUPE

2 - TRINÔMES

3 - TRINÔME APPUI

4 - CONDUCTEUR

ANNEXE

//
- 61 -
1 - ADJOINT DU CHEF DE GROUPE

Il se tient prêt à remplacer le chef de groupe si nécessaire (reconnaissance,


élaboration des ordres ou mise hors de combat du chef de groupe).

Il peut recevoir le commandement d’un trinôme pour une mission


particulière.

2 - TRINÔMES

Composés de gendarmes, les trinômes mènent le combat rapproché.

Fournissant les éléments de sûreté (éclaireurs et guetteurs) ou de choc du


groupe, ils recherchent l’ennemi avec discrétion, puis combattent avec agressivité.

Les chefs de trinôme reçoivent leurs missions du chef de groupe ou de


son adjoint.

Ils veillent au maintien des liaisons avec les autres trinômes du groupe.

3 - TRINÔME APPUI

Il est chargé de mettre en œuvre le FM de surdotation pour des tirs


importants de neutralisation ou d’interdiction.

Il est plus particulièrement formé pour effectuer des tirs de grenades à


fusil.

4 - CONDUCTEUR

Le conducteur entretient, conduit et défend son véhicule.

Responsable de l’entretien journalier et hebdomadaire de son véhicu-


le, il effectue à son échelon les opérations prévues par le guide d’entretien (contrôles,
graissages).

NOTA : le conducteur ne fait pas partie de l’effectif du groupe «PRO-


TERRE».

Avant le départ, il vérifie :

– les pleins, l’état et la pression des pneus, le fonctionnement de l’éclairage


et des freins ;

– la présence du lot de bord, de la trousse d’urgence et de l’extincteur.

En marche, il :

– se tient prêt à réagir sans délai aux ordres du chef de groupe ;

– surveille le fonctionnement du moteur, contrôle le tableau de bord et rend


compte des anomalies.
- 62 -
À l’arrêt, il :

– poste son véhicule de manière à :


•dégager la voie,
•le dissimuler aux vues aériennes,
•permettre un nouveau départ rapide ;

– procède sur ordre au camouflage ;

– inspecte son véhicule et rend compte de toute défectuosité constatée ;

– se tient prêt en permanence à exécuter les ordres du chef de groupe ;

Il effectue les pleins nécessaires (essence, eau, huile), ainsi que les
vérifications qui lui incombent en fin de journée ou à l’occasion des ravitaillements.
- 63 -

CHAPITRE 3

PRÉPARATION D’UNE MISSION

SECTIONS

1 - GÉNÉRALITÉS

2 - MÉTHODE DE RAISONNEMENT TACTIQUE (MRT)

ANNEXE

Ordre initial du commandant de peloton


- 64 -
1 - GÉNÉRALITÉS

Avant d’exécuter une mission, le chef de groupe doit la comprendre et


concevoir l’action à entreprendre pour la mener à bien.

Il doit ensuite commander à bon escient et d’une façon aussi simple que
possible pour être à son tour compris de ses subordonnés.

Il doit enfin renseigner son chef sur la situation ou sur son évolution, afin
de recevoir de nouveaux ordres ou le soutien dont il a besoin.

Pour conduire sa réflexion, il s’aide de la méthode de raisonnement


tactique (MRT).

Pour commander, il exprime des ordres ou des commandements.

Pour renseigner son chef, il utilise des comptes rendus.

Les données de base pour l’action du groupe sont les suivantes :

– le cadre espace-temps est toujours extrêmement limité ;

– le groupe n’agit que dans un seul compartiment de terrain, celui du peloton ;

– l’action à mener est toujours simple et le nombre de solutions réduit ;

– l’utilisation des moyens est basée sur l’emploi d’une arme maîtresse ;

– les actions offensives sont toujours menées face à un élément ennemi


qui est à sa portée (volume)

2 - MÉTHODE DE RAISONNEMENT TACTIQUE (MRT)

Cette méthode permet au chef de groupe, en se posant un certain nombre de


questions, de comprendre ce qui lui est demandé et de concevoir l’action à entreprendre
pour la mener à bien.

Cette réflexion est menée :

– soit au reçu de la mission pour en concevoir le déroulement général ;

– soit au moment de la rencontre avec l’ennemi pour concevoir une


manœuvre.

Ces deux temps de la réflexion ne sont pas exclusifs l’un de l’autre.


- 65 -
2.1 - PRINCIPES

Le chef de groupe doit avoir en permanence à l’esprit les principes suivants :

– l’ennemi manœuvre : l’action qu’il vise pour atteindre un but précis l’amène
à employer des actions de combat ;

– le terrain commande : il conditionne l’exécution de la mission. Le chef


doit donc raisonner face à ce terrain ;

– le respect des délais est impératif : s’en affranchir serait compromettre la


manœuvre de l’ensemble des pelotons ;

– la réflexion représente un gain de temps. Même si le temps consacré à


l’étude de la mission demande du temps, il constitue une étape décisive
de l’action et un des facteurs du succès.

2.2 - CONTEXTURE

La MRT se divise en trois parties.

1 - MISSION
ÉTAPES DÉMARCHE DE L'ÉTUDE OI DU CDP(1)
Quel est l'objectif de mon CDP ?
Secundo (afin de).
(lettre de la mission).
DE QUOI Quelle est la mission du peloton ? Secundo.
S'AGIT-IL ? Que veut faire mon CDP pour accomplir la Tertio Alpha (je
mission ? (esprit de la mission). veux).
Quel est l'ennemi du peloton ? Primo Alpha.
Quel est le but de ma mission dans le
POURQUOI ? Tertio Alpha.
cadre du peloton ?
Quelle est ma mission et que dois-je faire
QUOI ? Tertio Charlie.
(composantes) pour la mener à bien ?

2 - SITUATION
ÉTAPES DÉMARCHE DE L'ÉTUDE OI DU CDP(1)
Dans quel milieu vais-je évoluer durant ma
CONTEXTE ? Primo Delta.
mission ?
Primo Alpha.
QUAND ? Quels sont mes délais et mes horaires ? Tertio Charlie.
Tertio Delta.
Quelles sont les meilleures possibilités du
Carte CDP.
OÙ ? terrain pour remplir ma mission ?
Terrain.
(itinéraire, zone de mise en garde...).

(1) Ordre initial du commandant de peloton.


- 66 -

3 - ÉTUDE ENI-AMI
ÉTAPES DÉMARCHE DE L'ÉTUDE OI DU CDP(1)
Avec quels moyens vais-je remplir ma
Tertio Bravo.
mission et quelles sont mes contraintes ?
AVEC QUOI ?
Primo Charlie.
Qui est en mesure d'intervenir à mon profit ?
Tertio Charlie.
Quelle est la menace ?
CONTRE Primo Alpha.
(rapportée au niveau du groupe).
QUOI ?
Que peut faire l'ennemi face à mon action ? Primo Alpha.

MES CONCLUSIONS
MES CONTRAINTES.

MES DEMANDES.

SCHÉMA

(1) Ordre initial du commandant de peloton.


- 67 -
Annexe

ORDRE INITIAL DU COMMANDANT DE PELOTON

PRIMO : SITUATION
PRIMO ALPHA : Situation Ennemi
Ennemi immédiat : NVA(1) + lieu + réaction + délais
Ennemi ultérieur : NVA (1) + lieu + réaction + délais
Face à notre action, cet ENI pourrait
H1 :
H2 :
Menaces complémentaires : menace aérienne, NRBC, technologique, activisme et
utilisation des mouvements de population…
PRIMO BRAVO : Situation Ami

Mission de l'escadron - mission et position du peloton voisin.


PRIMO CHARLIE : Renforcement / Prélèvement du peloton.
PRIMO DELTA : Contexte
(Attitude de la population, contexte médiatique, ethnique...).

SECUNDO : MISSION DU PELOTON


Afin de :
Intention du capitaine ou rôle du peloton dans la mission de l'escadron.
Mission du peloton : in extenso.

TERTIO : EXÉCUTION
TERTIO ALPHA : Intention du CDP
Je veux : produire tel effet, contre tel ennemi, sur tel terrain, à tel moment.
A cet effet : (dans l’ordre chronologique)
- 1er temps :
- 2ème temps :
- 3ème temps : (éventuellement)
En mesure de :
TERTIO BRAVO : Articulation du peloton
fractionnement du peloton en différents éléments subordonnés : organique, non
organique…
TERTIO CHARLIE : Répartition des missions aux éléments
(une mission donnée à chacun des éléments subordonnés dans un cadre espace/
temps défini).
TERTIO DELTA : Instructions de coordination.
Horaires / Limites :
Consignes particulières :
Mesures de sécurité :
Règles de comportement / Consignes d’ouverture du feu :

(1) Nature, Volume, Attitude.


- 68 -

QUARTO : ADMINISTRATION / LOGISTIQUE


Ravitaillement : alimentation, eau, munitions, carburant...
Maintien en condition : dépannage, évacuation...
Santé : premiers soins, EVASAN...

QUINTO : COMMANDEMENT / LIAISON


Place du commandant de peloton.
Consignes transmissions.
- 69 -

CHAPITRE 4

ORDRES AU COMBAT

SECTIONS

1 - ORDRE PRÉPARATOIRE

2 - DISPOSITIONS DE COMBAT

3 - ORDRE INITIAL

4 - ORDRES EN COURS D’ACTION

5 - COMPTES RENDUS

ANNEXE

//
- 70 -
1 - ORDRE PRÉPARATOIRE

Il a pour objectif de gagner du temps et de ne rien oublier lors de la


préparation matérielle d’une mission.

Pendant que le chef de groupe reçoit ses ordres et réfléchit à sa mission,


le groupe se prépare.

Cet ordre préparatoire a la contexture suivante :

P PERSONNEL : désignation des participants à la mission - constitution


des binômes ;

A ARMEMENT : demande de complément éventuel si la mission l'exige


(munitions), perception de l'arme automatique ;

T TENUE : effets supplémentaires à emporter, tenue habituel-


le… ;

R RADIO : matériel à emporter, vérification du bon fonctionne-


ment, fréquence, indicatifs ;

A ALIMENTATION : fonction de la durée probable de la mission ;

C CAMOUFLAGE : à réaliser avant le départ (moyens à emporter) ;

D DIVERS : entre dans cette rubrique tout ce qui n'a pu être précisé
ou dit dans les rubriques précédentes ;

R RASSEMBLEMENT : à tel endroit… à telle heure…

L’ordre préparatoire précède toujours l’ordre initial.

2 - DISPOSITIONS DE COMBAT

Cette mesure est un condensé de l’ordre préparatoire et se prend au


commandement «Dispositions de combat !» donné par le chef de groupe avant le départ
en mission.

– Après avoir donné ce commandement, le chef vérifie :


• que ses hommes sont en état de combattre,
• le bon fonctionnement de l’armement,
• le chargement et la mise à la sûreté des armes,
• les effets de protection NRBC ;

– Les chefs de trinôme et servants (AAN F1) :


• vérifient le bon état de l’armement,
• mettent en place et/ou vérifient les systèmes de visée,
• approvisionnent et mettent les armes à la «sûreté»,
• vérifient le matériel de protection NRBC ;
- 71 -
– En cas de déplacement en véhicule :
• embarquer,
• adopter les mesures de sûreté immédiate (guet aérien et terrestre).

3 - ORDRE INITIAL

Le raisonnement effectué par le chef de groupe au reçu d’une mission


aboutit à l’ordre initial qui a pour objet :

– de mettre le personnel dans l’ambiance ;

– de fixer la mission du groupe et de donner à chacun le rôle qu’il va tenir


dans l’accomplissement de celle-ci.

Il est donné à l’ensemble du groupe, face au terrain, en s’appuyant sur


un schéma ou un croquis réalisé sur le sol.

Il comprend les paragraphes suivants :

S SITUATION : ennemie, amie (mission du peloton et des autres


groupes) ;

M MISSION : le chef fixe ou répète les termes de la mission à remplir


par le groupe ;

E EXÉCUTION : A articulation du groupe,


Mi mission de chaque trinôme, éventuellement du
véhicule,
C conduite à tenir en cas d'incident,
A appuis extérieurs,
L liaisons (à vue, fusée, etc.) ;

P PLACE DU CHEF : afin que chacun sache où se trouve le chef ;

P PLACE DU GROUPE : uniquement lorsque le groupe combat dans le cadre


d'un élément plus important.

4 - ORDRES EN COURS D’ACTION

Engagé dans l’action comme prévu par son ordre initial, le chef de groupe
doit ensuite la mener à bien en fonction des circonstances. Il est donc amené à donner
des ordres pour se déplacer, s’arrêter ou stationner.

Lorsque la mission du groupe est modifiée et/ou lorsque la situation l’exige,


le chef de groupe est amené à donner des ordres en cours d’action.

Tout au long de l’action, il doit rectifier des erreurs ou donner des impulsions
(direction, distances, intervalles, etc.). Il le fait à la voix ou, de préférence, aux gestes,
sans autre souci que celui d’être efficace, bref et précis.
- 72 -
En cas de changement de mission en cours d’action, le chef de groupe
donne un nouvel ordre qui est, en fait, un nouvel ordre initial.

Si la situation change, mais que la mission demeure, seules les rubriques


de l’ordre initial concernées par le changement sont modifiées.

4.1 - POUR SE DÉPLACER

Ordre de déplacement simple :

D DIRECTION : générale et lointaine, pas forcément visible sur le


terrain ;

P POINT À ATTEINDRE : point précis et visible sur le terrain ;

I ITINÉRAIRE : le chef impose l'itinéraire à suivre ;

F FORMATION : en colonne ou en ligne.

Ordre de déplacement pour une mission dynamique :

M MISSION : «Reconnaître…» ;

O OBJECTIF (ou point à atteindre) : «Le gué, la passerelle…» ;

I ITINÉRAIRE : «Jusqu'à la crête, par ce cheminement…» ;

C CONDUITE À TENIR : «Éviter…» ;

P PLACE DU CHEF DE GROUPE : «Je serai…».

Ordre de déplacement pour effectuer un bond :

– «Pour un bond de…m jusqu’à tel point» ;

– «Dans l’ordre (éventuellement)» ;

– «Préparez-vous» ;

– «En avant !».


- 73 -
4.2 - POUR S’ARRÊTER ET TOMBER EN GARDE

Ordre d’arrêt dans la même direction et la même formation : «Halte !»

Ordre d’arrêt face à une direction particulière dans la même formation :

F FACE À TELLE DIRECTION : «Face à…» ;

H HALTE : «Halte !».

Ordre d’arrêt face à une autre direction en changeant de formation :

F FACE À TELLE DIRECTION : «Face à…» ;

A A TEL ENDROIT : «Ici» ;

F FORMATION : «Formation en ligne ou en colonne» ;

H HALTE : «Halte !».

Ordre de mise en garde :

Z ZONE D'INSTALLATION (du groupe ou : «Ici, face à…» ou «En batterie, face
du trinôme entre tel et tel point) à…» ;

M MISSION : «Surveiller, neutraliser, détruire…» ;

C CONDUITE À TENIR : Conditions d'ouverture du feu, de report


de tir, modalités d'alerte, signaux.
- 74 -
Ordre de stationnement de longue durée :

Z ZONE D'INSTALLATION DE CHAQUE : «Ici, face à… entre tel et tel point» ou


TRINÔME «En batterie, face à… entre tel et tel
point» ;

M MISSION : «Surveiller, neutraliser, détruire…» ;

S SECTEUR DE SURVEILLANCE ET : «Limite droite, limite gauche…» ;


DE TIR

P POINT PARTICULIER À OBSERVER : «Tel point où l'ennemi peut apparaî-


tre»;

C CONDUITE À TENIR : Conditions d'ouverture du feu, de report


de tir, modalités d'alerte, signaux ;

P PLACE DU CHEF DE GROUPE : dans le dispositif ;

P PLACE DES AMIS : si le groupe n'agit pas seul, préciser la


place des éléments amis voisins.

Chaque chef de trinôme retransmet cet ordre à chaque combattant.


- 75 -
4.3 - POUR EMPLOYER SES ARMES

Armes à tir tendu


LRAC Grenades à
Arme. (arme d'appui, LG, FAMAS
AT4CS* main.
FM ou FAMAS).

– «Ici
Mise en bat-
– Face à…
terie.
– En batterie !»

G - Genre de
H - Hausse.
tir (vertical, N - Nombre de
tendu). roquettes. D - Distance.
C - Consommation.
D - Distance. C - Charger. N - Nombre et
O - Objectif.
genre de
Commande-
N - Nombre et O* - Objectif. grenades.
ment de tir. D - Débit :
genre de
•coup par coup,
grenades. D*- Distance. O - Objectif.
•rafales libres,
Vitesse.
•rafales limitées.
O - Objectif. F - Feu (lancer).
F* - Feu.
F - Feu.
F - Feu.

Commande-
«Halte au feu (le tir sera repris) !».
ments d'arrêt
«Cessez le feu (le tir est terminé) !».
au tir.

Commande-
«Mêmes éléments,
ment de re-
continuez le feu !».
prise du tir.

5 - COMPTES RENDUS

Les comptes rendus sont les compléments naturels des ordres reçus. Ils
sont en conséquence présentés dans ce chapitre.

Le chef de groupe doit rendre compte fréquemment et spontanément de


l’évolution d’une situation que ne peut apprécier directement son supérieur.

Ces comptes rendus (CR) sont adressés soit sur ordre ou d’initiative en
cours d’action, soit impérativement en fin de mission.
- 76 -
5.1 - COMPTE RENDU EN COURS D’ACTION

– Ami : «Je suis (position et situation du groupe)».

– Ennemi : «Je vois (position - nature - volume - attitude)».

– Intention : «Je fais (ou j’ai fait ou je vais faire)».

– Demandes : «Je demande (appui, évacuation sanitaire, recomplète-


ment munitions)».

– Propositions : • «Je peux (appuyer, déborder, etc.)».


• «Je suis en mesure de…».

5.2 - COMPTE RENDU EN FIN DE MISSION

À l’issue de certaines missions particulières (patrouille par exemple) et si


le type de compte rendu du paragraphe précédent ne suffit pas, le chef de groupe peut
avoir à faire un compte rendu détaillé, le plus souvent verbal, plus rarement par écrit.
Ce compte rendu fait ressortir les aspects propres à la mission reçue et peut avoir la
contexture suivante :

– désignation de la patrouille :
• date,
• cartes utilisées,
• composition - effectif ;

– mission :
• heure de départ,
• heure de retour ;

– itinéraire aller et retour :


• terrain : état du terrain (sec, marécageux, rocheux, végétation, pratica-
bilité de la voirie et des ponts, etc.),
• modifications à apporter aux cartes,
• renseignements divers (en particulier, attitude de la population) ;

– ennemi :
• effectif, dispositif, matériel, armement, mouvement, etc.,
• résultats des rencontres avec l’ennemi : pertes, blessés, prisonniers,
documents ou matériels récupérés, etc. ;

– état de la patrouille ;

– conclusion.
- 77 -

TITRE 4

GROUPE AU COMBAT

CHAPITRES

1 - ACTES ÉLÉMENTAIRES

2 - MISSIONS

3 - PROCÉDÉS

4 - RÉACTIONS PARTICULIÈRES

5 - SAVOIR-FAIRE PARTICULIER - TENIR UN POINT DE CONTRÔLE


- 78 -

CHAPITRE 1

ACTES ÉLÉMENTAIRES

SECTIONS

1 - SE DÉPLACER

2 - S’ARRÊTER, TOMBER EN GARDE

3 - UTILISER SES ARMES

ANNEXE

//
- 79 -
1 - SE DÉPLACER

Le groupe se déplace suivant un mode de progression et dans une formation


donnés.

1.1 - MODES DE PROGRESSION

Les différents modes de progression sont :

– la marche normale pour progresser loin de l’ennemi ;

– le bond collectif pour franchir un passage découvert :


• en zone dangereuse,
• surveillé ou battu par des feux (dans ce dernier cas, une préparation
méthodique du franchissement s’impose) ;

– le bond par trinôme ou individuel pour progresser sous le feu (idem


ci-dessus).

1.2 - FORMATIONS

Elles sont utilisées par le groupe en mouvement comme à l’arrêt.

Ces formations sont au nombre de trois :

– la colonne ;

– la colonne double ;

– la ligne.

Le choix n’est pas rigide et doit être adapté en permanence au terrain et


à la situation.

1.21 - Colonne

La formation en colonne est adoptée pour :

– progresser à bonne allure ;

– utiliser un cheminement ;

– s’infiltrer ;

– se déplacer de nuit.

La colonne n’est pas rigide : une distance peut être prescrite entre les
trinômes. Elle doit être telle qu’elle laisse le groupe dans la «main» du chef.

De nuit, ces distances sont réduites en fonction de la visibilité.


- 80 -
Le chef de groupe est en tête lorsque le groupe progresse loin de l’ennemi
ou en deuxième échelon. Il se place derrière le trinôme de tête lorsque le groupe est en
premier échelon.

1.22 - Colonne double

La formation en colonne double ou par binômes accolés est adoptée pour :

– progresser rapidement de part et d’autre d’une main courante ;

– faire face simultanément à deux directions.

Dans cette formation, les trinômes progressent côte à côte.

1.23 - Ligne

La formation en ligne est adoptée pour :

– réduire la vulnérabilité aux feux d’infanterie ENI exécutés de front ;

– occuper un abri ou un masque rectiligne ;

– franchir une crête, route, coupure ou bande de terrain ;

– aborder une lisière ;

– donner l’assaut.

L’intervalle moyen entre les personnels peut être de l’ordre de 5 m.

Le chef de groupe se place au centre du dispositif.

1.3 - PARTICULARITÉ DES AGGLOMÉRATIONS

Le développement de l’urbanisation est tel que les localités constituent, de


par leur situation géographique, des objectifs à conquérir ou à défendre.

Le groupe est donc amené à se déplacer en milieu urbain.

1.31 - Configuration

Les rues sont généralement :

– étroites et tortueuses dans les parties anciennes des localités ; elles peu-
vent être facilement obstruées ;

– larges et droites dans les parties modernes ; elles représentent :


• pour l’attaquant, une possibilité de pénétration rapide,
• pour le défenseur, une possibilité de tir en enfilade sur une grande dis-
tance.
- 81 -
Mais surtout, ces rues sont toujours dessinées entre des constructions
plus ou moins hautes qui permettent d’appliquer le principe : «Qui tient les hauts tient
les bas !». Prendre garde aux toits, cheminées, fenêtres, etc.

En agglomération, il convient d’ajouter à ce principe : «Se méfier des


bas !». Attention aux soupiraux des caves, aux égouts, tant pour leurs réseaux de
canalisations, que pour leurs bouches…

1.32 - Population

Elle peut apporter une aide, mais constitue la plupart du temps une gêne,
voire une menace.

1.33 - Progression

Les trinômes prennent en compte la troisième dimension et :

– progressent le long des murs, en utilisant les arcades, les ruelles… ;

– observent la façade opposée ;

– peuvent être temporairement imbriqués au moment de la traversée d’un


carrefour important ;

– se protègent mutuellement, car en agglomération plus que n’importe où,


l’ENI est partout.

2 - S’ARRÊTER, TOMBER EN GARDE

Arrivé à chaque limite de bond ou au commandement du chef, le groupe


interrompt sa progression. Ces arrêts peuvent être brefs (observation, écoute…) ou avoir
une certaine durée (stationnement, occupation d’un point…).

Dans tous les cas, le point de station doit permettre, de jour comme de nuit :

– de se camoufler ;

– d’avoir des vues sur le compartiment de terrain ;

– de se renseigner ;

– de pouvoir appliquer des feux ;

– de manœuvrer ;

– de quitter rapidement la zone ou de reprendre la progression.


- 82 -
2.1 - ARRÊT DE COURTE DURÉE

Le chef de groupe «jette» un dispositif de mise en garde immédiate, en


déterminant rapidement les zones de terrain dans les limites desquelles les trinômes vont
se poster afin :

– d’éviter les surprises ;

– de renseigner ;

– d’assurer la sûreté rapprochée dans les limites de portée des armes du


groupe.

2.2 - ARRÊT PROLONGÉ

Si le stationnement doit se prolonger, le chef de groupe donne des consignes


particulières.

RÔLE DU CHEF DE GROUPE EXÉCUTION

Choisir un dispositif et donner des


Placer les trinômes (ZMSPCP).
ordres.
Répartir les missions de guet et préci-
Observer et écouter.
ser les consignes.
– Définir les consignes de guet et
d'alerte.
Préparer le combat par le feu.
– Préciser les consignes d'ouverture du
feu et la nature du tir.
Si l'arrêt doit se prolonger, renseigner
Rendre compte. sur les possibilités et effectuer les
comptes-rendus d'observation.
Améliorer la mise en place et aménager
S'installer éventuellement.
le terrain.
TOMBER EN GARDE

SE DÉPLACER
- 83 -
3 - UTILISER SES ARMES

Pour le chef de groupe, combattre consiste à exécuter des actes


élémentaires, en coordonnant le feu et le mouvement, dans l’exécution en sûreté de
missions simples.

La conduite du tir par le chef de groupe comporte :

– l’identification et la prise en compte des objectifs ;

– le choix et la répartition des objectifs entre les trinômes ;

– l’ouverture du feu au moment opportun ;

– la gestion et la consommation des munitions ;

– la décision de renouveler le tir sur la même position, d’occuper des em-


placements de rechange ou de rompre le contact ;

– la décision de cesser le feu ;

– le compte-rendu des résultats obtenus.

La puissance de feu du groupe débarqué lui confère la capacité de détruire


ou de neutraliser tout ou partie d’un adversaire à sa portée en adaptant la réaction à la
situation du moment :

– détruire ou neutraliser un élément adverse repéré ;

– surprendre l’ennemi à courte distance ;

– réagir à une embuscade (surpris par l’ennemi).

3.1 - DÉTRUIRE OU NEUTRALISER UN ÉLÉMENT ADVERSE REPÉRÉ

Il s’agit, à partir d’une position favorable, d’appliquer sur un élément ennemi


repéré, des tirs précis et entretenus pour le mettre hors de combat, lui ôter toute possibilité
d’action et permettre de ce fait le mouvement d’un élément ami.

Le groupe est alors en appui.


- 84 -

RÔLE DU CHEF DE
EXÉCUTION
GROUPE
– À défilement d'observation.

Observer. – Localisation de l'élément ennemi.

– Le personnel débarque et tombe en garde.


Donner les ordres et – Répartir les objectifs et les secteurs de tir aux trinômes.
les commandements
de tir. – Préciser la position des éléments amis.
– Indiquer la nature des tirs à effectuer, les armes à utiliser,
les modalités du tir et fixer les consommations.
Conduire le feu.
– Veiller aux consommations.

– Lever ou reporter les tirs.


– Position, nature, volume, attitude de l'ennemi.

Rendre compte. – Actions entreprises et possibilités.

– Pertes subies et infligées.

3.2 - SURPRENDRE L’ENNEMI À COURTE DISTANCE

S’il décèle le premier l’adversaire, le chef de groupe réagit selon les ordres
de son commandant de peloton. À courte distance, il exploite au plus vite son avantage
pour fixer, neutraliser, détruire ou capturer l’ennemi.

3.21 - En véhicule

RÔLE DU CHEF DE
EXÉCUTION
GROUPE
S'il n'a pas été décelé, en fonction de la mission, le chef
de groupe :

– fait ouvrir le feu avec l'armement de bord ;


Réagir par le feu.
– fait débarquer ;

– fixe, neutralise ou donne l'assaut, selon le volume de


l'ennemi, le terrain et la distance.
– Position, nature, volume, attitude de l'ennemi.

Rendre compte. – Actions entreprises et possibilités.

– Pertes subies et infligées.


- 85 -
3.22 - À pied

RÔLE DU CHEF DE EXÉCUTION


GROUPE
S'il n'a pas été décelé (à courte distance), le groupe :

– prend la formation en ligne ;


Réagir par le feu.
– ouvre le feu (tir au poser déclenché par surprise) ;

– donne éventuellement l'assaut au plus vite.


Le groupe s'efforce alors :

Poursuivre (éventuel- – de tomber en garde ;


lement) le combat par
le feu. – de compléter ses premières observations ;

– de continuer le feu.
– Position, nature, volume, attitude de l'ennemi.

Rendre compte. – Actions entreprises et possibilités.

– Pertes subies et infligées.


- 86 -

CHAPITRE 2

MISSIONS

SECTIONS

1 - CADRE GÉNÉRAL D’EMPLOI

2 - MISSIONS

ANNEXE

//
- 87 -
1 - CADRE GÉNÉRAL D’EMPLOI

Le groupe agit presque toujours dans le cadre de la manœuvre du peloton.


Il peut cependant recevoir une mission particulière limitée dans le temps et agir d’une
manière autonome.

Le chef de groupe reçoit sa mission du commandant de peloton.

Donnée de vive voix ou par radio, la mission peut se schématiser par un


verbe indiquant l’action à accomplir, des compléments précisant l’objectif, l’ennemi, les
modalités de temps, de lieu, de mouvement, etc.

Exemple : surveiller le carrefour situé à tel endroit pour renseigner sur le


passage de tout ennemi arrivant de l’Est, ce jusqu’à nouvel ordre…

1.1 - DANS LE CADRE DU PELOTON

Le chef de groupe a comme souci constant :

– d’exécuter sa mission intégralement, en respectant les différentes moda-


lités qui lui ont été fixées (dans sa lettre), conformément à l’intention du
commandant de peloton (dans son esprit). Face à un incident imprévu,
il doit faire preuve d’initiative pour faciliter la manœuvre du peloton et lui
permettre d’atteindre son objectif ;

– d’agir en liaison avec les autres groupes en observant leur progression,


en leur fournissant éventuellement les appuis dont ils peuvent avoir besoin
soit sur ordre, soit de sa propre initiative ;

– d’assurer la sûreté du groupe en déplacement comme à l’arrêt ; il adapte


constamment son dispositif en fonction de l’ennemi et du terrain ;

– de rendre compte au commandant de peloton de tous renseignements


sur l’ennemi, sur les obstacles et éventuellement le terrain qui peuvent
influer sur la manœuvre du peloton. Il rend compte régulièrement de sa
position et veille à être bref et précis.

1.2 - D’UNE MANIÈRE AUTONOME

Animé par la volonté d’exécuter sa mission, le chef de groupe :

– informe ses subordonnés de l’objectif qui lui est fixé et de son intention
pour favoriser l’initiative individuelle ;

– fait lui-même preuve d’initiative en fonction des circonstances ;

– agit rapidement et discrètement ;

– a le souci d’assurer la sûreté de son groupe, et a le réflexe du compte-


rendu.
- 88 -
2 - MISSIONS

Les missions pouvant être assurées par le groupe de combat sont les
suivantes :

– couvrir ;

– appuyer ;

– surveiller ;

– tenir ;

– reconnaître ;

– éclairer.

2.1 - COUVRIR

2.11 - Définition

Cette mission consiste à s’opposer par le feu ou par le mouvement, à une


action éventuelle de l’ennemi pouvant menacer un élément ami ou le déroulement de
son action.

2.12 - Principes

Cette mission généralement exécutée par l’installation du groupe en poste


de surveillance ou en poste de combat, est toujours fixée dans le cadre d’une manœuvre
du peloton (intercepter, détruire, surveiller, reconnaître…).
- 89 -
2.13 - Déroulement

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


– Rejoint la position fixée par le commandant de peloton
SE DEPLACER (CDP).

TOMBER EN – Jette un dispositif sommaire.


GARDE
– Reconnaît la position et définit le dispositif définitif.
– Place chaque trinôme en précisant :
• le secteur,
SE POSTER
• le guet,
• les consignes d’ouverture du feu,
(POSTE DE
• la limite que l’ENI ne doit pas franchir,
COMBAT OU DE
• les modalités de rupture du contact (éventuellement).
SURVEILLANCE)
– Fait aménager les postes de combat.
S’ASSURER DES Contrôle et conserve la liaison (généralement par radio) avec
LIAISONS l’élément principal, le plus souvent commandé par le CDP.
RENDRE Transmet toute information susceptible d’intéresser le CDP et/
COMPTE ou le chef de l’élément qu’il couvre.
RÉAGIR
– Déclenche et conduit le tir :
• selon les ordres reçus,
• à son initiative sur toute menace contre le déroulement de
UTILISER SES l’action qu’il couvre,
ARMES • en légitime défense.

– Fait cesser le feu à son initiative dès que la menace a dis-


paru.
– Se replie si possible à l’insu de l’ENI, vers le point de regrou-
pement qui lui a été fixé.
ROMPRE LE
CONTACT SUR – Quitte la position avec le dernier trinôme.
ORDRE DU CDP
– Au besoin, conduit le déplacement de ses trinômes pour quitter
sa position sous le feu ENI.

2.2 - APPUYER

2.21 - Définition

Cette mission consiste à apporter une aide à une autre unité, spontanément
ou sur ordre, par le mouvement ou par le feu.
- 90 -
2.22 - Déroulement

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


PRÉPARATION
– Choisit un dispositif et le fait adopter par ses trinômes. Il doit
permettre d'avoir des vues directes sur l'objectif et d'y appliquer
des feux en étant soi-même protégé.

– Précise dans les consignes :


TOMBER EN
•le guet,
GARDE OU
•l'ouverture du feu, éventuellement, l'intensification du feu (sur
S'INSTALLER
quels objectifs, durée) et la levée du tir,
•le signal de report de tir et les nouvelles limites des secteurs
de tir.

– Fait aménager les postes de combat.


EXÉCUTION
OBSERVER Fait assurer la permanence de l'observation par la vue et l'ouïe.
ASSURER LA – Conserve la liaison à vue avec l'élément appuyé(1).
LIAISON AVEC
L'ÉLÉMENT – Fait adapter les secteurs de tir en fonction de la position de
APPUYÉ cet élément.
– Rend compte à son chef de la situation.
RENDRE
COMPTE – Alerte éventuellement le chef de l'élément appuyé en cas de
changement de situation concernant l'objectif.
– Déclenche et conduit le tir :
•sur ordre de son commandant de peloton,
•en fonction de la réaction ENI,
•en cas de menace directe contre l'action de l'élément appuyé.

– Veille aux distances de sécurité (LRAC 89 mm).


APPLIQUER DES
FEUX
– Fait intensifier le feu selon ses consignes.

– Lève ou reporte le tir :


•sur ordre,
•en fonction des consignes reçues,
•à son initiative.

(1) L’élément appuyé doit, au cours de sa progression, avoir le souci de rester localisé par l’appui.
- 91 -
2.3 - SURVEILLER

2.31 - Définition

Cette mission consiste à déceler toute activité de l’ennemi en un point, sur


une direction ou dans une zone, pour alerter et renseigner.

2.32 - Principes

Pour remplir cette mission, le chef de groupe met en place un poste de


surveillance.

La mise en place de ce dernier réclame la plus grande discrétion.

La mission pouvant durer, il faut économiser ses personnels.

Les emplacements de jour et de nuit doivent être différents.


- 92 -
2.33 - Déroulement

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


PRÉPARATION
– Si la position n'est pas déjà occupée par des amis :
•effectue un déplacement en sûreté avec tout son groupe,
•jette un dispositif sommaire face à la zone à surveiller.

– Si la position est tenue par des amis :


•effectue un déplacement en sûreté avec tout son groupe,
ABORDER LA •tombe en garde à proximité de la position,
ZONE ET TOM- •prend contact et s'identifie en fonction des consignes du
BER EN GARDE commandant de peloton,
•récupère le croquis de surveillance,
•jette un dispositif initial identique à celui du groupe qu'il
relève.

– Prévoit un changement de dispositif si la mission doit être


poursuivie de nuit ou inversement.
– Détermine sur le terrain :
•la zone à surveiller (limite gauche, limite droite),
•les points dangereux susceptibles d'être utilisés par l'ENI et
les emplacements les plus favorables pour les surveiller.

– Veille à la sûreté (terrestre et aérienne).


EFFECTUER LES
– Arrête un dispositif :
RECONNAISSANCES
•emplacements des trinômes,
ET ORGANISER
•emplacements de l'adjoint et le sien,
L'OBSERVATION
•secteurs de surveillance,
•chemin de repli,
•zone de ralliement (ZR) du groupe,
•emplacement de la zone vie (ZV).
- 93 -

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


EXÉCUTION
– Place chaque trinôme.

– Précise dans les consignes :


•le guet aérien,
•les modalités de transmission des CR,
•un emplacement de repos si la mission est appelée à du-
S'INSTALLER(1) rer,
•les modalités en cas de rupture de contact (signal, à quel
moment et dans quel ordre),
•la ligne d'ouverture de feu immédiate.

– Fait effectuer la reconnaissance par rotation de l'emplacement


de la ZV, de la ZR et de l'itinéraire de repli.
– Désigne un élément (un combattant prélevé dans un trinôme)
aux ordres de son adjoint pour :
SE COUVRIR(2)
•permettre au groupe de rompre le contact au besoin,
(éventuellement)
•permettre d'interdire le franchissement par l'ENI d'une ligne
précise sur le terrain.
– Avec le commandant de peloton :
•contrôle la liaison prescrite,
•effectue et fait effectuer éventuellement une reconnaissance
de l'itinéraire entre sa position et celle du commandant de
peloton.
ÊTRE EN LIAISON
– Avec ses éléments :
•fait mettre en place un système de transmission de l'alerte
et prescrit des comptes-rendus d'observation,
•vérifie que ce système fonctionne.
Fait assurer et vérifie la permanence de l'observation par la
OBSERVER
vue et l'ouïe, dans le secteur prescrit.
– Donne l'alerte dès le premier contact.
RENDRE
COMPTE – Renseigne en temps réel le commandant de peloton sur l'ENI
(NVAD).

(1) Tout le processus d’installation sera repris si le groupe change de dispositif pour poursuivre la mission
de nuit ou inversement.
(2) Si à gauche ou à droite du dispositif, le chef de groupe identifie une zone potentiellement dangereuse,
hors de son secteur de surveillance et non pris en compte par un élément ami.
- 94 -
2.4 - TENIR (DÉFENDRE)

2.41 - Définition

Cette mission consiste à occuper un emplacement fixé, à s’y installer en


vue de le tenir pour empêcher l’ennemi de l’occuper ou de l’utiliser, pendant toute la
durée prescrite.

2.42 - Principes

Elle est toujours conduite sans esprit de recul.

Pour remplir cette mission, le chef de groupe organise un poste de combat


qui :

– fait presque toujours partie d’un système général de défense du peloton ;

– peut recevoir des appuis et en fournir ;

– doit prendre appui sur un obstacle et offrir de bonnes vues et des possi-
bilités de tir et de protection.

Le groupe peut se voir attribuer l’AAN F1 en surdotation.


- 95 -
2.43 - Déroulement

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


PRÉPARATION
– Si la position est tenue par des amis :
•effectue un déplacement en sûreté avec tout son
groupe,
•tombe en garde à proximité du point à tenir,
•prend contact et s'identifie en fonction des consignes
du commandant de peloton,
•récupère le plan de feux du dispositif en place,
ABORDER LE POINT
•jette un dispositif initial identique à celui du groupe
ET
qu'il relève.
TOMBER EN GARDE
– Si la position n'est pas tenue par des amis :
•effectue un déplacement en sûreté avec tout son
groupe,
•aborde la zone en sûreté,
•jette un dispositif sommaire face à la direction dan-
gereuse.
– Détermine :
•les possibilités de l'ENI : voies d'approche, empla-
cements de tir possibles…
•les possibilités que lui offre le terrain : vues, camou-
flage, protection, champs de tir.

– En déduit :
•le nombre et l'emplacement des postes de combat et
RECONNAÎTRE
du véhicule (éventuellement),
•les secteurs de tir, en prenant en compte :
- la portée des armes,
- les couloirs d'infiltration à interdire,
- les appuis à fournir aux groupes voisins ;
•les obstacles à réaliser (pièges et mines),
•le(s) chemin(s) de repli,
•les liaisons à assurer.
– Place chaque trinôme et donne un ZMSPCP

– Précise :
•la position des amis les plus proches, leurs secteurs
de tir,
DONNER LES ORDRES ET •les missions d'observation,
CONSIGNES •les missions de tir et les conditions d'ouverture du
feu,
•l'ordre d'urgence des travaux à réaliser,
•la conduite à tenir et les conditions de repli/rupture
du contact,
•le guet aérien.
- 96 -

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


EXÉCUTION
– Contrôle l'exécution des ordres et consignes.

– Organise le repos de ses hommes.


S'INSTALLER
– Veille à la qualité des emplacements de combat.

– Réalise un croquis d'installation.


OBSERVER Fait assurer la permanence de l'observation.
– Rend compte en temps réel de la nature, du volume,
de l'attitude et du déplacement (NVAD) de l'ENI, en
RENSEIGNER fonction des consignes reçues.

– Rend compte des effets obtenus sur l'ENI.


– Désigne un élément (un combattant prélevé dans un
trinôme) aux ordres de son adjoint, pour :
SE COUVRIR •permettre au groupe de rompre le contact au be-
(éventuellement) soin,
•interdire à l'ennemi le franchissement d'une ligne
précise sur le terrain.
RÉACTION
– Donne l'alerte.

– Fait déclencher les tirs au moment le plus favora-


ble.
METTRE EN ŒUVRE
– Fait respecter la discipline du feu.
SES ARMES
– Conduit le combat.

– Gère ses munitions et rend compte de sa consom-


mation au commandant de peloton.
– De l'installation du dispositif (possibilités d'observation
et de tir).

– De l'arrivée de l'ENI.

– De l'action engagée.
RENDRE COMPTE
– Des pertes infligées et subies.

– Des consommations.

– Des capacités du groupe en fin d'action.


- 97 -

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


Déclenche et conduit le repli si possible à l'insu de l'ENI :

– soit d'un seul bloc, sous la protection d'éléments amis ;


ROMPRE LE CONTACT
SUR ORDRE – soit par échelon, si le groupe agit seul ou a été chargé
de protéger le repli d'amis ;

– quitte la position avec le dernier trinôme.

RENSEIGNER

METTRE EN ŒUVRE
SES ARMES

S'INSTALLER

TOMBER EN GARDE
SE COUVRIR

ABORDER
- 98 -
2.5 - RECONNAÎTRE

2.51 - Définition

Cette mission consiste à aller chercher le renseignement d’ordre tactique


ou technique, sur le terrain ou sur l’ennemi, sur un point ou dans une zone donnée, en
engageant éventuellement le combat.

2.52 - Principes

L’action se décompose en deux phases :

– une progression par infiltration ;

– la reconnaissance proprement dite.

La reconnaissance d’un point ne se limite pas au point lui-même, mais


s’étend aux zones avoisinantes d’où l’ennemi peut intervenir sur le point.

Si la reconnaissance est l’objet même de la mission, le chef de groupe doit


effectuer lui-même la fouille.
- 99 -
2.53 - Déroulement

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE

Progresse rapidement et discrètement jusqu'à un point of-


SE DÉPLACER
frant des vues directes sur l'objectif.

– Poste le groupe dès son arrivée sur le site d'observation.


TOMBER EN
GARDE
– Donne aux trinômes un ordre d'installation sommaire.

– Recherche tout indice ou activité suspecte sur le point et ses


abords.

– Réfléchit à son action en recherchant sur le terrain :


OBSERVER
•les points forts pour appuyer,
SE RENSEIGNER
•les repères pour les reports de tir,
RENSEIGNER
•des itinéraires défilés pour approcher en sûreté de l'objec-
tif,
•les zones d'implantation de l'ennemi et ses possibilités
d'accès au compartiment de terrain.

– Donne ses ordres au chef du trinôme qui va appuyer et fixe


la conduite à tenir en fin d'action : rejoindre l'autre élément
sur l'objectif ou le recueillir.

– Fixe les conditions d'ouverture du feu (sur ordre ou à l'initia-


APPUYER
tive), en cas :
•d'intervention inopinée de l'ennemi,
•d'attaque sur l'autre élément en cours de déplacement.

– Précise les consignes de report et de lever de tir.

– Donne ses ordres au trinôme qui va aborder l'objectif.

DÉBORDER – Précise :
ABORDER ET •l'itinéraire de débordement si possible à vue de l'appui,
ÉVENTUELLEMENT •le point à partir duquel sera abordé l'objectif.
COMBATTRE
– Conduit le débordement, en privilégiant la sûreté et la dis-
crétion, et coordonne l'appui.

– Fait :
•reconnaître rapidement l'objectif par le trinôme,
TOMBER EN •mettre le trinôme en garde au-delà de l'objectif (coiffe l'ob-
GARDE jectif).
FOUILLER
– Effectue lui-même une fouille plus poussée, avec éventuel-
lement un élément.
- 100 -

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE

Rappelle son appui et poste son groupe face à la direction


SE RÉORGANISER
dangereuse.

RENDRE
Renseigne son chef.
COMPTE

2.6 - ÉCLAIRER

2.61 - Définition

Cette mission consiste à rechercher du renseignement, sans engager le


combat, pour contribuer à la sûreté rapprochée du chef et de la troupe.

2.62 - Déroulement

L’action est menée différemment selon que le groupe progresse à pied


ou en véhicule.
- 101 -
2.621 - À pied

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


– Choisit un cheminement discret, à l'abri des vues, et prend
des repères pour conserver la direction générale fixée par le
commandant de peloton.

– Progresse en sûreté avec discrétion, le plus souvent dans une


SE DÉPLACER formation où les distances entre les trinômes sont grandes et
de PO en PO.

– Adapte en permanence la formation au terrain.

– Commande le plus souvent possible par gestes.


– Fait assurer la permanence de l'observation par la vue et
l'ouïe.
OBSERVER
– Porte particulièrement ses efforts sur les PO, en particulier avant
de s'engager dans un nouveau compartiment de terrain.
– Rend compte à son chef de toute présence ou de tout indice
de présence ENI.

RENSEIGNER – Renseigne son chef sur le(s) cheminement(s) possible(s) pour


remplir sa mission.

– Rend compte de sa situation après rupture du contact.


RÉACTIONS
UTILISER SES
Ne fait ouvrir le feu que pour riposter et permettre aux trinômes
ARMES ET
de se poster.
RIPOSTER
– Conduit le feu et les déplacements pour dégager ses trinômes
pris sous le feu ENI.

– Place ses trinômes le plus rapidement possible hors des coups


ROMPRE LE
et des vues de l'ENI.
CONTACT
– Quitte la position avec le dernier trinôme.

– Se replie vers un point de regroupement.


– CR au commandant de peloton après avoir effectué le bilan :
RENDRE •personnel,
COMPTE •armement,
•matériel.
- 102 -
2.622 - En véhicule

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


Les bonds de PO en PO sont de plus
SE DÉPLACER
grande amplitude.
– Répartit les secteurs d'observation à partir
du véhicule.

– À l'arrêt :
•il peut faire arrêter le moteur pour
OBSERVER
améliorer l'observation (l'ouïe), no-
tamment de nuit,
•il débarque et reconnaît à pied un
point suspect,
•il prépare le bond suivant.
Ne fait ouvrir le feu que pour permettre :

– au véhicule de sortir du secteur de tir


RIPOSTER ENI ;

– au personnel de débarquer et se poster


si le véhicule ne peut se dégager.
RENDRE COMPTE
- 103 -

CHAPITRE 3

PROCÉDÉS

SECTIONS

1 - PATROUILLE

2 - POSTE DE SURVEILLANCE

3 - POSTE DE COMBAT

4 - RECONNAISSANCE D’UNE MAISON

5 - ASSAUT

6 - EMBUSCADE

ANNEXE

//
- 104 -
1- PATROUILLE

1.1 - OBJET

Il s’agit pour un élément isolé de faible effectif, de rejoindre en sûreté une


zone donnée pour y accomplir une mission déterminée, regagner son point de départ
et rendre compte.

La patrouille peut être un procédé de progression permettant d’exécuter,


à l’issue du déplacement, les missions suivantes :

– reconnaître un point particulier ;

– surveiller (un point, une zone) ;

– assurer une liaison (avec un élément ami) ;

– détruire ou capturer,

1.2 - PRINCIPES

Le principe de base de l’exécution doit être la discrétion absolue, d’où :

– une adaptation de la formation au terrain et à la situation ;

– un retour par un itinéraire différent.


- 105 -
1.3 - EXÉCUTION

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


Conduit le déplacement en deux phases :

– une approche lointaine : en bloc et en sûreté de PO


SE DÉPLACER en PO ;

– une approche immédiate : par bonds courts et coups


de sonde.
– Répartit les missions à partir du dernier PO, par un
EXÉCUTER ordre en cours d'action.
LA MISSION
– Exécute la mission reçue.
– Conduit le déplacement retour par un itinéraire dif-
férent avec les mêmes précautions qu'à l'aller.
SE DÉPLACER
(RETOUR)
– Se fait reconnaître en abordant les positions amies, se-
lon les consignes reçues (mot de passe, signal…).
RÉAGIR

Conduit le feu en cas d'agression par l'ENI et


RIPOSTER manœuvre pour dégager les trinômes pris sous le
feu.
Rejoint un point favorable pour se défendre ou le
point de ralliement fixé par le commandant de pelo-
S'ESQUIVER
ton, en utilisant un cheminement à l'abri des vues et
des coups.
Rend compte à son commandant de peloton par
RENDRE COMPTE
radio, verbalement et/ou par écrit.

2 - POSTE DE SURVEILLANCE

Le poste de surveillance est le procédé de combat mis en œuvre dans le


cadre de la mission «surveiller».

Ses composantes sont :

– tomber en garde ;

– reconnaître ;

– s’installer ;

– observer ;

– alerter et renseigner.
- 106 -
3 - POSTE DE COMBAT

Le poste de combat est le procédé de combat mis en œuvre dans le cadre


de la mission «tenir-défendre-couvrir».

Le poste de combat est choisi de façon à :

– prendre appui sur un obstacle ;

– offrir des vues, des possibilités de tir et de protection efficaces ;

– être peu accessible aux engins blindés ;

– être si possible camouflé aux vues aériennes et terrestres.

4 - RECONNAISSANCE D’UNE MAISON

4.1 - OBJET

Il s’agit de se déplacer aux abords de la maison, puis de l’aborder


pour renseigner sur les caractéristiques des lieux et sur la présence de l’ennemi afin
éventuellement de le détruire.

4.2 - EXÉCUTION

4.21 - Principes

Il ne peut y avoir de règles impératives pour pénétrer dans une maison. L’action
dépend de la situation (ennemi et terrain), du type d’habitation et des délais fixés.

Il convient de rappeler que :

– tout bâtiment facilite le jeu de la ruse et des pièges de l’ennemi ;

– l’entrée principale est certainement battue ou piégée ;

– toutes les mesures doivent être prises pour éviter les pertes.

Il y a toujours intérêt à pénétrer dans une maison par une ouverture située
en hauteur (possibilité de «grenader» les escaliers et les niveaux inférieurs). Cette action se
fait par les toits ou les étages supérieurs (maisons mitoyennes) ou par escalade (maison
isolée). Mais au cours de cette phase, les combattants sont très vulnérables.

L’attitude du groupe diffère selon les renseignements reçus, notamment sur la


présence de l’ennemi ou d’habitants. Dès que l’ennemi s’est manifesté, la reconnaissance
se transforme en réduction de résistance.
- 107 -
4.22 - Modalités particulières dans le déroulement

Le chef de groupe doit insister sur certaines phases dans le déroulement de


la reconnaissance d’une maison par rapport à la mission «reconnaître».

4.221 - Observer - Se renseigner

– Rechercher les indices de présence de l’ENI ou d’habitants dans et aux


abords immédiats de la maison.

– Obtenir le maximum de renseignements sur la configuration de l’objectif :


• ouvertures :
- possibilité de pénétration,
- possibilités de tir de l’adversaire,
• itinéraires d’accès,
• emplacement le plus favorable pour l’appui.

4.222 - Appuyer

Donner des ordres précis à l’élément d’appui généralement commandé par


l’adjoint :

– conditions d’ouverture du feu ;

– report ou levée du tir ;

– itinéraire d’abordage et point de pénétration de l’élément de reconnais-


sance.

4.223 - Déborder - Aborder - Combattre (éventuellement)

Préciser à l’élément de reconnaissance :

– le point de pénétration ;

– la prise en compte de la cage d’escalier ;

– la conduite à tenir en cas de présence d’habitants.

5 - ASSAUT

5.1 - OBJET

Appuyé par un autre groupe, il s’agit de mener une action à vive allure, sur
une courte distance (de l’ordre de 50 m), sans marquer d’arrêt, en dominant l’ennemi par
le feu et le choc, en vue de le détruire ou de le chasser d’une position.

Le chef de groupe donne l’assaut :

– sur ordre, dans le cadre du peloton ;

– de sa propre initiative (réaction à une prise à partie à courte distance…).


- 108 -
5.2 - EXÉCUTION

RÔLE DU CHEF DE GROUPE


COMPOSANTES
ET DES TRINÔMES
Le chef de groupe :

– observe l'objectif ;

– détermine :
•l'organisation du groupe,
PRÉPARER •la base de départ pour l'assaut :
-la plus proche possible de l'ob-
jectif,
-à l'abri des vues et si possible des
coups,
•l'itinéraire de débordement ou le
cheminement d'infiltration.
Le groupe :

– se déplace sous le feu ou s'infiltre, en


PROGRESSER gardant la liaison avec l'appui ;

– profite des appuis pour parvenir à dis-


tance d'assaut.
Parvenu sur la base d'assaut, le chef de
groupe :

– fait prendre la formation en ligne ;

PRENDRE LE DISPOSITIF – précise la direction, l'objectif et la ligne


à atteindre ;

– rend compte de sa mise en place et


demande l'intensification, puis le report
des tirs d'appui.
- 109 -
– Le chef de groupe :
• se place au centre de son groupe,
• commande «À l'assaut !».

– Le groupe :
•débouche en ligne :
- en tirant,
- en veillant à la permanence du
feu.
DÉCLENCHER L'ASSAUT •aborde et traverse la position en
détruisant au passage les postes
ennemis,
•tombe en garde au delà de l'objec-
tif (prêt à faire face à une réaction
adverse).

– Le chef de groupe fouille lui-même la


zone avec un ou plusieurs éléments en
fonction de la situation.
Le chef de groupe :

– fait rassembler les prisonniers, les armes


et les documents ;
RÉORGANISER
– fait donner les premiers soins aux bles-
sés ;

– place l'ensemble du groupe en garde.


– De l'action menée, des pertes infligées et
subies.
RENDRE COMPTE
– Du dispositif en fin d'action et des consom-
mations en munitions.

NOTA : dans le cadre de la recherche du renseignement, la capture


de l’ENI est toujours préférable à sa destruction.
- 110 -
6 - EMBUSCADE

6.1 - OBJET

Il s’agit pour le groupe d’intervenir par surprise, avec un préavis plus ou


moins important, contre un élément ennemi à sa portée et en cours de déplacement.

Cette mission s’exécute sur renseignement.

Le groupe agit par embuscade en vue de détruire l’ennemi ou de lui interdire


le passage.

6.2 - PRINCIPES

Le chef de groupe étant suffisamment renseigné sur l’attitude et le volume de


l’ennemi, choisit un emplacement favorable offrant un bon champ de tir et permettant :

– de ne pas être décelé ;

– d’observer de loin et de mettre en œuvre simultanément toutes les armes ;

– de ralentir et d’isoler l’ENI ;

– d’éviter toute possibilité de débordement ;

– de pouvoir s’esquiver rapidement et discrètement.

Le dispositif doit comprendre au minimum quatre éléments :

– alerte ;

– arrêt ;

– assaut ;

– recueil.

La réussite de la mission repose sur :

– la surprise ;

– la brutalité de l’action.
- 111 -
6.3 - EXÉCUTION

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE


PRÉPARATION
– Reconnaît la zone de l'embuscade.

– Articule son dispositif qui comprend au minimum :


• un élément d'alerte avec un moyen radio.
Mission :
- rendre compte de l'arrivée de l'ennemi, de son volume
et de son articulation,
- mission secondaire : couvrir l'action principale ;
• un élément d'arrêt (binôme FM) avec moyen radio.
Mission :
ÉTUDE PRÉLIMINAIRE
- stopper la progression de l'adversaire en le détrui-
sant,
- appuyer l'assaut ;
• un élément d'assaut avec moyen radio.
Mission :
- détruire l'ennemi par le feu et par le choc,
- fouiller l'ennemi ;
• un point de recueil assuré par un autre groupe ou le
véhicule du groupe,
• un élément de couverture si nécessaire.
EXÉCUTION
– Installe son dispositif dans l'ordre :
• alerte,
• couverture (si prévue),
• arrêt,
• assaut.
METTRE EN PLACE
– Donne les consignes rigoureuses d'ouverture du feu.

– Fixe les signaux d'assaut et d'esquive.

– Se place à l'endroit qu'il estime déterminant.


– À l'arrivée de l'ennemi, selon les renseignements four-
nis par l'élément d'alerte, décide de déclencher ou non
l'embuscade.

DÉTRUIRE – Lorsque l'ennemi est dans la masse, il :


• déclenche le tir,
• lève ou fait reporter le tir de l'élément d'arrêt,
• fait donner l'assaut,
• fouille l'ennemi.
- 112 -

Il fait décrocher vers le point de recueil dans l'ordre :

– élément d'assaut ;

RÉORGANISER – élément d'arrêt ;

– élément d’alerte ;

– élément de couverture (si prévu).


RENDRE COMPTE
- 113 -

CHAPITRE 4

RÉACTIONS PARTICULIÈRES

SECTIONS

1 - RÉAGIR À UNE EMBUSCADE

2 - ROMPRE LE CONTACT

3 - S’EMPARER DE

ANNEXE
- 114 -
1 - RÉAGIR À UNE EMBUSCADE

Surpris par l’ennemi, le groupe doit conserver l’initiative et reprendre


l’ascendant sur cet adversaire, ce qui impose au chef et à son groupe de faire preuve
de réactivité.

1.1 - À PIED

Il s’agit d’une prise à partie à moyenne portée par des tirs tendus de
combattants à pied ou de blindés légers.

RÔLE DU CHEF DE
EXÉCUTION
GROUPE

Le groupe :

Commande «Face à... – tombe instantanément en garde ;


Feu !».
– riposte par le feu à cadence maximale pour réduire sa
vulnérabilité.

Observe. La position ennemie et le terrain.

Organise un dispositif Le groupe renforce sa position :


de sûreté :

– place un appui ; – empêche l’ENI d’ajuster ses tirs ;

– fait gagner au groupe une – progresse par bonds succcessifs en utilisant le terrain.
position plus favorable.

Le chef :

– veille aux consommations ;


Conduit le feu.
– fixe les objectifs et la nature des tirs ;

– lève ou reporte les tirs.

– Position, nature, volume, attitude de l'ennemi.

Rend compte. – Actions entreprises et possibilités de manœuvre.

– Pertes subies et infligées.

En fonction des ordres


Poursuite de la conduite du feu pour fixer ou appuyer,
du commandant de
préciser ou rompre le contact.
peloton.
- 115 -
1.2 - EN VÉHICULE

1.21 - Faible résistance

Face à une faible résistance (feu peu nourri), le groupe force le passage
en utilisant les possibilités offertes par le terrain et la puissance du véhicule.

RÔLE DU CHEF DE
EXÉCUTION
GROUPE
– Fait accélérer. Le groupe :

– Fait ouvrir le feu. – s'accroupit dans le véhicule ;

– Gagne un couvert. – riposte par des tirs de FAMAS (rafales) et de FLG.

– Rend compte et pour-


suit sa mission.

1.22 - Résistance importante

En cas de tirs nourris, si la réaction précédente n’est pas possible du fait


de l’ennemi, de la présence d’obstacles et / ou du terrain, l’action est la suivante :

RÔLE DU CHEF DE
EXÉCUTION
GROUPE
Le groupe :

– riposte instantanément par le feu à cadence maximale


pour réduire sa vulnérabilité ;
Fait ouvrir le feu.
– tente de dégager la zone battue par les feux (fumigè-
nes).

Le conducteur stoppe son véhicule.


Commande : – Le groupe débarque, se poste et ouvre le feu.
«Face à telle heure ou à
telle direction... – S'il le peut, le conducteur met son véhicule à couvert et
débarquez !» se poste.
Les actions à mener ensuite sont celles du groupe à pied.
- 116 -
2 - ROMPRE LE CONTACT

2.1 - DÉFINITION

Il s’agit de quitter un poste de combat pour en rejoindre un autre :

– soit pour dégager le groupe pris sous le feu adverse ;

– soit de façon délibérée, pour occuper une position plus favorable.

2.2 - PRINCIPES

Ce mouvement est toujours exécuté en bon ordre avec le souci constant


des appuis :

– soit discrètement en profitant d’un moment où l’on échappe aux vues de


l’ennemi (fumigène, nuit, brouillard) ;

– soit en bénéficiant de la neutralisation momentanée de l’adversaire par


l’application de feux amis.

La rupture de contact se fait alors en combinant feu et mouvement (latéral


ou vers l’arrière) :

– en bloc, avec l’appui d’un autre groupe ;

– ou par trinôme, en appui mutuel.

2.3 - DÉROULEMENT

RÔLE DU CHEF
EXÉCUTION
DE GROUPE
– Point de regroupement bien défini et connu de
FIXE LE POINT À ATTEINDRE tous.
ET DONNE L'ORDRE POUR LE
PREMIER BOND – Tout en poursuivant l'observation et les tirs, se
prépare à bondir.
DÉCLENCHE OU FAIT
Eventuellement, masque le début du mouvement
INTENSIFIER LES TIRS
à l’aide de fumigènes.
(sauf si la discrétion est recherchée)
FAIT SE DÉPLACER
Au signal convenu, par trinômes, en appui mutuel
PAR BONDS POUR SORTIR DE
(en tiroir ou en perroquet).
LA ZONE BATTUE.
– Hors d’atteinte des tirs ennemis, poursuit l’ob-
servation pour être en mesure d’interdire toute
FAIT SE REGROUPER ET poursuite.
TOMBER EN GARDE
– Fait le point du personnel, de l'armement, du
matériel (PAM).
REND COMPTE
- 117 -
3 - S’EMPARER DE

3.1 - DÉFINITION

S’assurer de la possession d’un point précis en détruisant, en capturant


ou en chassant l’ennemi qui peut l’occuper.

3.2 - PRINCIPES

Le groupe agit généralement dans le cadre du peloton chargé d’attaquer,


de conquérir, de s’emparer d’un point ou de réduire une résistance.

Le procédé généralement employé pour remplir cette mission est l’assaut


(voir chapitre 3 : Procédés).
- 118 -

CHAPITRE 5

SAVOIR-FAIRE PARTICULIER :
TENIR UN POINT DE CONTRÔLE

SECTIONS

1 - OBJET

2 - PRINCIPES

3 - DÉROULEMENT

ANNEXE

//
- 119 -
1 - OBJET

Il s’agit d’occuper et de défendre un point de contrôle, puis de contrôler


l’application par les usagers des consignes données par des autorités nationales et
internationales (cadre des missions extérieures).

2 - PRINCIPES

Un point de contrôle peut être décidé pour filtrer les accès à toute installation
militaire. Il peut également servir à réguler la circulation de véhicules militaires dans le
cadre d’un mouvement important.

Le choix de l’emplacement est primordial. Ce doit être un point de passage


obligé qui interdit les possibilités d’esquive.

Le contrôle peut être mis en place dans les deux sens de circulation ou
dans un seul sens.

3 - DÉROULEMENT

COMPOSANTES RÔLE DU CHEF DE GROUPE ET DES ÉLÉMENTS


PRÉPARATION
Le chef de groupe détermine sur le terrain :

– les zones d'application de sa mission ;

– les points favorables du terrain sur lesquels il s'ap-


puiera ;
RECONNAÎTRE
– les possibilités d'aménagement du terrain offertes
par le milieu ;

– la limite qu'un élément indésirable ne devra pas


franchir.
Le chef de groupe :

– articule son groupe en trois éléments :


•un élément de présignalisation,
ARTICULER • un élément de contrôle et de fouille,
• un élément d'arrêt de tous les véhicules ou de
personnels qui tenteraient de forcer le barrage ;

– assure également la sûreté éloignée du site.


EXÉCUTION
Le chef de groupe fait aménager le site : postes de
S'INSTALLER
combat, chicanes, zones vie, barrage, abris.
- 120 -
L'élément désigné est chargé de faire ralentir la
circulation et de la réguler, de façon à éviter l'engor-
gement du point de contrôle. Il surveille la zone en
PRÉSIGNALISER
avant du site et se maintient en mesure de réagir
contre toute agression ou tentative de passage en
force.
L'élément désigné fait arrêter le véhicule ou le per-
sonnel, fait couper le moteur et descendre le per-
CONTRÔLER
sonnel, vérifie les pièces d'identification conformé-
ment aux ordres reçus.
Si les ordres reçus le précisent, l'élément de contrô-
le procède à la fouille du véhicule et du personnel.
FOUILLER
Durant ces deux dernières actions, l'élément assure
sa propre sûreté rapprochée.
Les éléments de présignalisation et de contrôle dis-
posent d'un moyen d'alerte, généralement sonore,
ALERTER permettant de déclencher la procédure d'arrêt en
cas de tentative pour forcer le barrage, ou de pro-
tection en cas d'agression directe contre le site.
Commandé directement par le chef de groupe, l'élé-
ment d'arrêt est chargé de stopper, si nécessaire par
le feu, toutes les tentatives pour forcer le barrage. Il
ARRÊTER dispose de moyens d'arrêt passifs comme les her-
ses, chicanes, fûts, véhicules…
Les consignes d'ouverture du feu auront été préci-
sées par le commandant de peloton.
Le chef de groupe :

– tient à jour un registre des contrôles effectués, per-


mettant un compte rendu quotidien ;
RENDRE COMPTE
– transmet immédiatement toute information susceptible
d'intéresser le commandant de peloton, qui en aura
précisé les limites dans son ordre initial (demande de
recherches).
RÉACTION
Le chef de groupe :

– met en place un système de protection de son per-


sonnel (abris, postes de combat), que les personnels
RIPOSTER
rejoignent en cas d'alerte ;

– commande le feu en cas d'agression directe contre le


site ou l'un de ses éléments, selon les ordres reçus.
- 121 -
EXEMPLE DE POINT DE CONTRÔLE À DOUBLE SENS.
- 122 -

TITRE 5

GROUPE PORTÉ SUR VÉHICULE

CHAPITRES

AVANT-PROPOS

1 - DÉPLACEMENTS

2 - ARRÊTS
- 123 -

AVANT-PROPOS

Les missions de combat dévolues à la Gendarmerie s’inscrivent dans le


cadre de la défense opérationnelle du territoire (DOT).

Le véhicule employé par la Gendarmerie mobile pour l’exécution de ses


missions est toujours le TRM 2000 pour une intervention en métropole et le B110 pour
les missions dans les territoires et collectivités d’outre mer.

Pour répondre à la politique internationale de la France, des unités de


Gendarmerie mobile sont engagées en OPEX, comme récemment en Afghanistan.

Dans le cadre de cette dernière mission, elles sont équipées de véhicules


de l’avant blindé (VAB), véhicules de groupe utilisés par les unités de combat des autres
forces militaires françaises.

Les principes généraux développés dans ce titre restent les mêmes quel
que soit le véhicule de groupe utilisé.

Toutefois, il faut prendre en compte le fait que le VAB offre une protection
balistique et NRBC non négligeable aux personnels embarqués. Il permet également, de
par son armement embarqué (mitrailleuse 12,7 mm ou AAN F1 en tourelle), de fournir au
groupe de combat un appui feu appréciable.
- 124 -

CHAPITRE 1

DÉPLACEMENTS

SECTIONS

1 - MESURES À PRENDRE AVANT LE DÉPART

2 - MESURES À PRENDRE PENDANT LE DÉPLACEMENT

3 - RÉACTIONS DU GROUPE

ANNEXE

//
- 125 -
La sûreté immédiate d’un petit détachement en véhicule repose en grande
partie sur des mesures préventives à prendre avant le départ, certaines précautions à
respecter pendant le déplacement et des réactions appropriées à adopter.

1 - MESURES À PRENDRE AVANT LE DÉPART

Les mesures à prendre par le chef de groupe portent essentiellement sur :

– le parage et l’inspection du véhicule ;

– le camouflage ;

– les aménagements permettant aux combattants de surveiller les abords


de l’itinéraire et de réagir ;

– l’armement d’autodéfense.

1.1 - PARAGE DU VÉHICULE

OPÉRATIONS À LA CHARGE
TÂCHES
À EFFECTUER DU

– Aménagement du véhicule : enlever les bâches


et les ridelles.

Équipement Groupe – Réalisation du plan de chargement : munitions,


outillage, vivres, sacs.

– Arrimage du chargement.

Camouflage Groupe Ternir les parties brillantes de la carrosserie.

– Organes essentiels du véhicule.


Conducteur
– Lot de bord, trousse d'urgence.
Vérification
Chef de
groupe – Fonctionnement du poste radio, état de l'opti-
que.

– Véhicule.

Chef de – Personnels du groupe.


Inspection
groupe
– Armement, munitions, outils individuels, masques,
pansements, vivres.
- 126 -
1.2 - DISPOSITIONS DE COMBAT

Après avoir donné son ordre initial, le chef de groupe :

– fait prendre les dispositions de combat : les personnels approvisionnent


leurs armes et les mettent à la sûreté ;

– fait embarquer le groupe dans l’ordre :


• un trinôme de chaque côté,
• le chef de groupe, en fonction de la place du groupe dans le convoi, se
place :
- en cabine comme chef de bord,
- ou dans la caisse avec le personnel et en liaison avec le conducteur ;
• l’adjoint prend la place inverse du chef de groupe ;

– fait prendre les mesures de sûreté immédiate : les chefs de trinôme font
assurer, dans leur secteur de guet, une surveillance latérale, arrière, vers
l’avant et aérienne.
- 127 -
2 - MESURES À PRENDRE PENDANT LE DÉPLACEMENT

Lorsque le groupe n’est pas en premier échelon, il se déplace à la vitesse


fixée par le commandant de peloton. Le chef de groupe veille au maintien des liaisons, à
la transmission des ordres, à l’application des mesures de sûreté en marche ou lors des
arrêts, et fait respecter la distance le séparant du véhicule qui précède.

Lorsque le groupe est en premier échelon ou isolé :

– loin de l’ennemi et jusqu’au point fixé par le commandant de peloton, le


groupe se déplace à une vitesse compatible avec les mesures de sécu-
rité ;

– en zone d’insécurité, le groupe progresse par bonds successifs, de PO


en PO.

Comme pour la progression à pied, chaque nouveau compartiment de


terrain mérite une observation. Or, un nouveau compartiment de terrain peut apparaître
à chaque virage ou sommet de côte.

2.1 - EN VIRAGE

Le poste en virage a les mêmes impératifs que le PO à pied :

– voir ;

– être à l’abri des coups, etc.

Le conducteur du véhicule doit «plonger» dans le virage pour voir au plus


loin, tout en dissimulant la silhouette du véhicule.

2.2 - EN SOMMET DE CÔTE

Lorsqu’une route coupe une crête, elle présente pour l’ennemi, toutes les
caractéristiques d’un point de repère.

Le chef de groupe doit donc s’arrêter à défilement ou, mieux encore,


regarder s’il n’existe pas, à hauteur du col, un chemin lui permettant de ne pas stationner
sur le point de repère.
- 128 -
3 - RÉACTIONS DU GROUPE

FACE À MESURES À PRENDRE

Avion - Hélicoptère – Stopper momentanément tout mouvement.

– Camoufler le véhicule aux vues aériennes (arrêt à


l'ombre, contre un mur, en sous-bois).

– Alerter le peloton.

Obstacle – S'arrêter à distance de sûreté.

– Reconnaître à pied.

– Riposter en cas de tirs adverses.

– Rendre compte.

Tir de mortier – Accélérer pour sortir de la zone.

– Ne jamais s'arrêter sous le feu.

Épandage chimique – Alerter tout le personnel.

– Mettre les masques et les vêtements NRBC.

– Quitter la zone.

– Rendre compte au commandant de peloton.


- 129 -

CHAPITRE 2

ARRÊTS

SECTION

//

ANNEXE

//
- 130 -
Le groupe en véhicule est appelé à s’arrêter ou à stationner soit en fin de
bond, soit sur ordre, soit pour échapper aux vues et aux coups de l’adversaire.

Tout arrêt ou stationnement commence par un «débarquement» et un


«tomber en garde».

Il s’agit par la suite, pour le chef de groupe, de mettre en place sur le terrain,
face à la direction dangereuse, un dispositif permettant :

– d’éviter les surprises ;

– d’assurer la défense dans la limite de portée des armes.

RÔLE DU CHEF DE GROUPE EXÉCUTION

Choisir un dispositif Regrouper ses éléments.

Observer et écouter Préciser les consignes aux guetteurs.

– Définir les secteurs de tir.


Préparer le combat par le feu
– Préciser les consignes d'ouverture éven-
tuelle du feu et préciser la nature du tir.

Si l'arrêt est appelé à se prolonger.

Améliorer la mise en garde et


S'installer éventuellement
aménager le terrain.

Faire camoufler le véhicule.

Rendre compte

L’arrêt du groupe peut cependant être fortuit ou de courte durée.

Dans ce cas, le chef de groupe choisit un emplacement propice au bord


de l’axe et met en place un dispositif léger de sécurité.
- 131 -

TITRE 6

COMBAT DE NUIT

CHAPITRES

1 - CARACTÉRISTIQUES

2 - INFLUENCE DE LA NUIT SUR L’EMPLOI DES MOYENS


- 132 -

CHAPITRE 1

CARACTÉRISTIQUES

SECTIONS

1 - ÉLÉMENTS PSYCHOLOGIQUES

2 - ÉLÉMENTS TECHNIQUES

ANNEXE

//
- 133 -
1 - ÉLÉMENTS PSYCHOLOGIQUES

La nuit est le domaine de la crainte pour une unité peu instruite et peu
aguerrie.

Pour une unité bien entraînée, au contraire, la nuit est une arme
supplémentaire qui lui permet de mobiliser à son profit les «terreurs» nocturnes et de
provoquer la surprise.

2 - ÉLÉMENTS TECHNIQUES

L’obscurité influence considérablement le combat par :

– une diminution de l’efficacité du tir ajusté ;

– une augmentation de l’importance :


• du combat rapproché,
• du tir repéré ;

– la difficulté :
• de mouvement,
• de maintien de la direction et des liaisons,
• de commander efficacement,
• d’être appuyé par des armes,
• d’établir ou de rompre le contact.

Les opérations de nuit sont une forme de combat à haut rendement, en ce


sens qu’elles donnent des résultats analogues à ceux obtenus de jour, mais en engageant
moins de moyens et en subissant moins de pertes.

L’attaque dans l’obscurité permet de bénéficier du fait que les feux de la


défense sont moins efficaces et moins ajustés. Elle offre l’avantage de surprendre l’ennemi
et de pallier l’insuffisance des tirs d’appui.

La défense est plus délicate ; le défenseur ne peut se rendre compte ni


des manœuvres de l’assaillant, ni de sa position exacte. Par contre, il a l’avantage de
maîtriser le terrain de l’action, d’évoluer dans un dispositif connu et de disposer de liaisons
préétablies.
- 134 -

CHAPITRE 2

INFLUENCE DE LA NUIT
SUR L’EMPLOI DES MOYENS

SECTIONS

1 - PERSONNEL

2 - ARMEMENT

3 - VÉHICULES

ANNEXE

//
- 135 -
1 - PERSONNEL

Il doit subir un entraînement poussé dans un double but moral et


technique.

Au point de vue moral, le combattant doit être affranchi du complexe


d’infériorité qu’il ressent vis-à-vis de la nuit.

Au point de vue technique, la troupe doit être spécialement entraînée afin


de :

– conserver la direction, faire preuve d’ordre et maintenir le silence lors des


déplacements ;

– accroître l’efficacité des tirs ;

– maîtriser les techniques d’observation (l’ouïe et l’odorat l’emportent sur


la vue).

2 - ARMEMENT

Plus l’obscurité est dense, plus les possibilités de tir à vue diminuent (sauf
pour les armes munies d’un appareil à vision nocturne).

Il y a donc nécessité absolue de recourir :

– au tir repéré, pour les armes en position ;

– au tir instinctif, pour l’armement individuel.

3 - VÉHICULES

La diminution de la visibilité, l’obligation de recourir au «black-out» ou


même aux déplacements tous feux éteints, influent considérablement sur les possibilités
d’emploi des véhicules.

Dans les cas extrêmes, la vitesse de déplacement sur route peut tomber à
4 ou 5 km/h. On peut recourir au déplacement sur itinéraire balisé. La moyenne devient
alors de l’ordre de 20 km/h.

À proximité de l’ennemi, les déplacements des véhicules sont bruyants et


facilement repérables par l’écoute.
- 136 -

LIVRE 2

TOPOGRAPHIE
TRANSMISSIONS

TENSION

ONDE
AMPLITUDE

FRÉQUENCE

PÉRIODE PÉRIODE

TITRES

1 - TOPOGRAPHIE

2 - TRANSMISSIONS
- 137 -

TITRE 1

TOPOGRAPHIE

CHAPITRES

1 - DONNÉES THÉORIQUES FONDAMENTALES

2 - ÉLÉMENTS D’ORIENTATION

3 - UTILISATION DE LA CARTE

4 - APPLICATION SUR LE TERRAIN


- 138 -

CHAPITRE 1

DONNÉES THÉORIQUES FONDAMENTALES

SECTIONS

1 - CARTES

2 - FORMES DU TERRAIN ET LEUR REPRÉSENTATION

ANNEXE

//
- 139 -
1 - CARTES

La terre a sensiblement la forme d’une sphère (c’est un ellipsoïde) de


13 000 km de diamètre et de 40 000 km de circonférence.

1.1 - RAPPELS UTILES

1.11 - Expression d’un point de la surface terrestre

Pour pouvoir exprimer la position de ce point, il a fallu imaginer un réseau


de courbes caractéristiques. C’est le réseau formé par les méridiens, l’équateur et ses
parallèles.

1.111 - Méridien d’un point

C’est la demi-circonférence, allant d’un pôle à l’autre, et passant par ces


points. Les méridiens sont convergents aux pôles.

1.112 - Parallèle d’un point

C’est la circonférence passant par ce point et parallèle à l’équateur. Comme


leur nom l’indique, les parallèles le sont entre eux.

1.113 - Équateur

C’est la plus grande circonférence de la terre perpendiculaire à la ligne des


pôles. Il la partage en deux hémisphères : le Nord ou boréal, le Sud ou austral.

TROPIQUE
DU CAPRICORNE

TROPIQUE
DU CANCER
- 140 -
1.12 - Coordonnées géographiques

1.121 - Longitude d’un point

La longitude (L) d’un point est le plus petit arc d’équateur compris entre le
méridien de ce point et un méridien pris pour origine.

La longitude est mesurée de 0 à 180°. Elle est Est (E) ou Ouest


(W du mot anglais West : Ouest), suivant la position du point par rapport au méridien
origine.
Exemple : l’Arc de Triomphe à Paris est à une longitude de 2 degrés 17
minutes 42 secondes Est, soit 2°17’42»E ou - 2°17’42’’.

1.122 - Latitude d’un point

La latitude (l) d’un point est l’arc du méridien compris entre l’équateur et
ce point. Elle est mesurée de 0 à 90°, de l’équateur vers les pôles.

Elle est appelée Nord (N) ou Sud (S) suivant la position du point dans un
des hémisphères.

Exemple : l’Arc de Triomphe à Paris est à une latitude de 48 degrés 52


minutes 26 secondes Nord, soit 48°52’26» N ou + 48°52’26’’.

Ces mesures s’expriment en :

– degrés (°) ;

– minutes (‘) sexagésimales ;

– secondes (‘’) sexagésimales.

Elles s’écrivent : 2°17’42»E 48°52’26»N ou - 2°17’42’’ + 48°52’26’’.

Attention certains opérateurs tels que Google earth donnent d’abord la


latitude : 48°52’26»N 2°17’42»E
- 141 -
1.13 - Topographie

IIl s’agit d’une opération qui a pour objet de rapporter les détails de la
configuration d’une portion de terrain à une figure plane, suivant certaines conventions
et une échelle choisie.

Cette opération comprend deux parties :

– la planimétrie qui détermine les figures naturelles et artificielles du terrain


en projection horizontale ;

– le nivellement (ou orographie) qui détermine les cotes, c’est-à-dire les


altitudes des points par rapport à un plan horizontal.

1.14 - Signes conventionnels

Il importe de se souvenir que les signes conventionnels ne sont pas à


l’échelle de la carte. Les objets qu’ils représentent sont en général amplifiés et, par suite,
le dessin des détails adjacents est plus ou moins erroné.

1.2 - GÉNÉRALITÉS SUR CARTES, PLANS ET CROQUIS

La carte et le plan sont tous les deux des représentations du terrain. Tous
les objets qui y sont figurés sont la réduction à une échelle des objets réels sur le sol.
Mais une carte se différencie d’un plan en ce que l’échelle est trop grande pour que
tous les objets intéressants y soient représentés d’après leur véritable taille reproduite à
l’échelle.

Les cartes et les plans sont dressés par des moyens réguliers et reposent
sur des mesures méthodiques.

Le croquis est un dessin établi rapidement, parfois avec des moyens de


fortune, quelquefois même de mémoire ou en fonction de renseignements, et qui est
donné sans garantie d’exactitude métrique.
- 142 -
1.3 - DIRECTIONS DE RÉFÉRENCE

1.31 - Nord géographique

C’est la direction du pôle Nord. Cette direction est indiquée par l’Étoile
polaire dans l’hémisphère nord. Sur une carte, elle est indiquée par la direction des
méridiens géographiques (bords droit et gauche du cadre de la carte).

1.32 - Nord du quadrillage

C’est la direction indiquée par les axes verticaux du quadrillage UTM (du
bas vers le haut de la carte).
- 143 -
1.33 - Nord magnétique

C’est la direction indiquée par la pointe aimantée (bleue ou rouge selon


les modèles) d’une boussole. Le pôle magnétique se trouve actuellement à gauche du
pôle Nord.

1.34 - Figuratif

Dans la marge droite de la carte, un


figuratif représente les trois directions de référence,
ainsi que la valeur des déclinaisons.

NOTA : sur les cartes IGN «TOP 25», le figuratif ne


comporte pas le nord du quadrillage (UTM).

1.35 - Relations angulaires entre les 3 nord

Les trois Nord déterminent entre eux trois angles :

– la déclinaison magnétique ;

– la déclinaison ;

– la convergence.
- 144 -
1.351 - Déclinaison magnétique «D»

C’est l’angle formé par les directions du Nord magnétique


et du Nord géographique.

Y
1.352 - Déclinaison «d»

C’est l’angle formé par les directions du Nord magnétique d


et du Nord du quadrillage.

1.353 - Convergence «C»

C’est l’angle formé par les directions du Nord du quadrillage C


et du Nord géographique.
- 145 -
1.36 - Angles formés par les trois directions de référence et une direction don-
née

Ces trois directions de référence permettent de déterminer une DIRECTION


DE MARCHE. Celle-ci peut être déterminée par :

1.361 - Azimut magnétique : «AZM»


AZM

he
C’est l’angle formé par la direction du Nord

arc
magnétique et une direction de marche, mesuré dans le sens

m
des aiguilles d’une montre.

de
ion
ect
Dir
1.362 - Azimut géographique : «AZG»
AZG

e
rch
C’est l’angle formé par la direction du Nord

ma
géographique et une direction de marche, toujours dans le

de
sens des aiguilles d’une montre.

ion
ect
y Dir
Dir
ect

1.363 - Gisement : «G»


ion
de

C’est l’angle formé par la direction du Nord


ma

du quadrillage et une direction de marche, toujours dans le


rch

sens des aiguilles d’une montre.


e

G
- 146 -
1.4 - POSITION DU NORD GÉOGRAPHIQUE ET DU NORD DU QUADRILLAGE SUR LE
FIGURATIF

La position du Nord géographique et du Nord du quadrillage sur le figuratif


n’est pas toujours identique. Ceci est dû à la position de la carte dans le fuseau, par
rapport au méridien central.

Le Nord magnétique indique en ce moment, une position toujours située


à gauche du pôle Nord.

Le Nord du quadrillage reste parallèle au méridien axial qui représente les


Y du quadrillage.

Quant au Nord géographique indiquant le pôle Nord, il se trouve en parallèle


avec le méridien 174° pour la partie gauche et 180° pour la partie droite du fuseau.

NOTA : les cartes à «cheval» sur le méridien central ne comportent


que deux Nord, car le Nord géographique et le Nord du quadrillage
sont confondus.
- 147 -
2 - FORMES DU TERRAIN ET LEUR REPRÉSENTATION

2.1 - COURBES DE NIVEAU

2.11 - Définition

La courbe de niveau est la projection horizontale, sur un plan, des


intersections du terrain avec des plans horizontaux régulièrement espacés en altitude.

C’est une ligne réunissant tous les points de même altitude.

La différence d’altitude constante entre deux courbes successives est


appelée «équidistance».

2.12 - Différentes courbes

On distingue trois sortes de courbes de


niveau :

– la courbe ordinaire (trait fin bistre) ;

– la courbe maîtresse (trait épais bistre),


toujours côtée, toutes les cinq cour-
bes. La numérotation est toujours dans
le sens de la pente ;

– la courbe intercalaire (traits pointillés


bistre) sert à faire ressortir un mouve-
ment de terrain entre deux courbes
ordinaires. Elle réduit l'équidistance
de moitié.

Pour distinguer les cuvettes des sommets, on accompagne les cuvettes


d’une flèche pointée vers le fond.
- 148 -
2.13 - Points côtés

Le point côté (P sur le croquis) permet d’indiquer l’altitude précise d’un


point particulier (sommet, cuvette, col, confluent...).

Il est représenté par :

– un . suivi d’un chiffre : ex : . 309


en 89 36 ;

– un Bne suivi d’un chiffre :


ex : Bne en 87 35.
319

2.14 - Estompage

Ce procédé consiste à ombrer plus ou moins certaines pentes. Pour cela,


on suppose que la lumière arrive du Nord-Ouest sous un angle de 45° sur le relief. Les
ombres sont plus ou moins accentuées selon la pente et permettent de faire ressortir le
relief des régions accidentées (exemple en 8734).

2.2 - LIGNES CARACTÉRISTIQUES DU TERRAIN


- 149 -
2.21 - Lignes de talweg

2.211 - Principes

Ce sont les lignes basses du relief.

Les talwegs(1), lignes de réunion des eaux, marquent le fond des vallées et
sont souvent suivis par les cours d’eau.

Lorsqu’on se déplace le long d’un talweg, le terrain monte à droite et à


gauche.

2.212 - Lois concernant les talwegs

Tout talweg se jette dans un autre talweg et l’ensemble des talwegs d’un
même bassin forme un arbre dont le tronc est le cours d’eau principal.

Lorsque les courbes de niveau forment des mouvements orientés vers le


haut, elles forment un talweg dont le centre passe par les extrémités des courbes (croquis
en 2.22).

2.22 - lignes de faîte

2.221 - Principes

Ce sont les lignes hautes du relief.

Les lignes de faîte sont des lignes de partage des eaux.

Lorsqu’on se déplace sur une ligne de faîte, le terrain descend à droite et


à gauche.

(1) Mot allemand de Tal, vallée et Weg, chemin.


- 150 -
2.222 - Lois concernant les lignes de faîte

Toute ligne de faîte se rattache toujours à une autre ligne de faîte de sorte
que toutes les lignes d’un continent ou d’une île forment un seul faisceau ressemblant à
la forme d’un arbre sans tronc. Entre deux rameaux se trouve un talweg.

La ligne de faîte séparant deux cours d’eau s’élève quand ceux-ci s’écartent
et s’abaisse quand ils se rapprochent. Quand deux talwegs prennent naissance de part et
d’autre d’une ligne de faîte, celle-ci s’abaisse généralement pour former un col. Il existe
toujours une ligne de faîte entre deux talwegs ou dans l’angle formé par deux talwegs.
- 151 -
Lorsque le mouvement des courbes de niveau est orienté vers l’amont,
celles-ci forment un mouvement de terrain au milieu duquel passe une ligne de faîte.

Une ligne de faîte ne coupe jamais un talweg.

2.23 - Lignes de changement de pente

Elles constituent l’intersection de facettes de pentes différentes.

Lorsqu’on suit une ligne de changement de pente, le terrain monte plus


d’un côté qu’il ne descend de l’autre ou vice versa.

Les lignes caractéristiques du terrain sont marquées par un changement


de direction des courbes de niveau.

La crête militaire est la ligne de changement de pente en saillant, d’où l’on


peut voir le fond de la vallée sans angle mort.

2.3 - FORMES DU TERRAIN

2.31 - Formes simples

– La croupe : mouvement de terrain formé par deux versants se réunissant


suivant une ligne de faîte inclinée dans le même sens sur toute sa lon-
gueur.

– La vallée : mouvement de terrain constitué par deux versants qui se réu-


nissent suivant une ligne de talweg.
- 152 -
– L’éperon : mouvement de terrain constitué par une croupe prolongée
d’un mamelon.

– Le col : mouvement de terrain constitué par l’abaissement d’une ligne de


faîte dû à sa rencontre avec :
• une ligne de talweg (col à simple vallonnement),

• deux lignes de talweg opposées (col à double vallonnement).


- 153 -
2.32 - Formes composées

Ce sont des mouvements de terrain composés de plus de deux


versants.

– Le mamelon : mouvement de terrain dont les versants s’abaissent de tous


les côtés à partir du sommet.

– La cuvette : dépression formée par la réunion de plusieurs talwegs sans


écoulement superficiel.
- 154 -

CHAPITRE 2

ÉLÉMENTS D’ORIENTATION

SECTIONS

1 - ANGLES ET LEURS VARIATIONS

2 - BOUSSOLE

ANNEXE

//
- 155 -
1 - ANGLES ET LEURS VARIATIONS

1.1 - UNITÉS DE MESURE D’ANGLE

1.11 - Unités usuelles

L’unité légale de mesure d’angle est l’angle droit. Les sous-unités sont :

– le degré (°) ;

– le grade (gr.) ;

1.111 - Degré (°)

Il est la 1/90 partie de l’angle droit. Un angle droit vaut 90°

Les sous-multiples du degré sont :

– la minute sexagésimale (1/60 de °) que l’on désigne par un accent aigu (’) :
1° = 60’ ;

– la seconde sexagésimale (1/60 de mn) que l’on désigne par deux accents
aigus (’’) : 1’ = 60’’.

REMARQUE : les degrés sont parfois notés en écriture décimale.

– Exemple : 30,5° ne signifie pas 30° et 5’ mais 30° et 0,5° = 0,5 x 60 = 30


finalement 30,5° = 30°30’.

– Autre exemple : 45,8° = 45° + (0,8 x 60) = 48°48’.

1.112 - Grade (gr)

Il est la 1/100 partie de l’angle droit. Un angle droit vaut 100 gr.

Les sous-multiples du grade sont :

– le décigrade qui vaut la 1/10 partie du grade que l’on désigne par dgr :
1 gr = 10 dgr ;

– le centigrade qui vaut la 1/100 partie du grade que l’on désigne par un
accent grave ( ) : 1 gr = 100`.
`
– le milligrade (mgr) qui vaut 1/1000 partie du grade que l’on désigne par
mgr : 1 gr = 1000 mgr.
- 156 -
1.113 - Radian (rad)

À titre d’information, un angle droit vaut ~ /2 rad et équivaut à peu près à


57,3°. Il n’a pas de sous-unité.

Le radian n’est pas utilisé en topographie.

1.12 - Unité complémentaire

Le millième (µ) est la 1/1600 partie de l’angle droit. Un angle droit vaut
1600 µ.

Le millième n’a pas de sous-multiples ; cette sous-unité est commode, car


1 millième est, à peu de chose près, l’angle sous lequel on voit une hauteur de 1 m à
une distance de 1 000 m.

La formule du calcul de l’angle en millième peut donc s’inscrire :

m (hauteur en m)
f (front en millièmes) =
D (distance en km)

Cette formule permet, lorsque l’on connaît deux termes, de déterminer le


troisième. Elle offre donc un triple intérêt en permettant de calculer facilement :

– soit un écart angulaire ;

– soit une distance ;

– soit une dimension.

Exemple : un arbre de 30 m de haut est vu à 200 m sous un angle de 150


millièmes.

150 μ
30 m
200 m

L’application pratique de la formule du millième est reprise en détail dans


le chapitre 1 du titre 4.

1.2 - RELATIONS ENTRE LES UNITÉS D’ANGLE

– 1° = 1 gr 11 = 17,78 µ.

– 1 gr = 0° 54’ = 16 µ.

– 1 µ = 3’ 22’’ = 0,0625 gr.


- 157 -
1.3 - VARIATION DES ANGLES FORMÉS PAR LES TROIS DIRECTIONS

1.31 - Déclinaison «d»

Cette déclinaison varie avec :

– le temps : elle subit des variations annuelles. Actuellement, elle est occi-
dentale, parce que le Nord magnétique se trouve toujours à l’Ouest du
Nord géographique ;

– le lieu : la déclinaison n’est pas la même sur tous les points de la terre. Elle
est indiquée en valeur et en variation sur le figuratif de chaque carte.

1.32 - Déclinaison magnétique «D»

Elle subit les mêmes variations que «d».

1.33 - Convergence «C»

Elle varie au fur et à mesure que l’on s’écarte du méridien central de chaque
fuseau, selon que la région représentée figure à l’Est ou à l’Ouest de cet axe. Sur celui-ci,
elle sera nulle.

1.34 - Mise à jour de la déclinaison «d»

On peut lire sur le figuratif des cartes


les valeurs respectives de la convergence et de la
déclinaison, exprimées en degrés et en millièmes.

Néanmoins, ces valeurs variant


constamment, il convient de calculer leur valeur réelle
lors de l’utilisation de la carte.

Valeur moyenne de la
déclinaison magnétique au centre de la
feuille au
1er janvier 1984.
Valeur annuelle de la
déclinaison magnétique : 4' vers l'est.
- 158 -
Exemple : calculer la déclinaison «d» au 1er août 2011 pour la carte dont le
figuratif est représenté ci-dessus :

1° - Date du figuratif : 1er janvier 1984 ;

2° - Valeur de la déclinaison à la date du figuratif : 4° 15’ ;

3° - Date de mise à jour : 1er août 2011 ;

4° - Temps écoulé entre ces deux dates : 27 ans et 7 mois ;

5° - Variation annuelle de la déclinaison : 4’ vers l’Est ;

6° - Calcul de la variation de la déclinaison en vingt-sept ans :


4’ x 27 (ans) = 108’ = 1° 48’ ;

7° - Calcul de la variation de la déclinaison en sept mois :


7
4’ x = 2’ 20”, soit une valeur globale de : 1° 48’ + 2’ 20” = 1° 50’ 20» ;
12

8° - Valeur de la déclinaison au 1er août 2011 :


4° 15’ - 1° 50’ 20» = 2° 24’ 40”.

La variation étant vers l’est, l’angle formé par la déclinaison se referme,


d’où la soustraction.

Dans la pratique, le résultat est arrondi à 2° 25’.

NOTA : tant que le Nord magnétique est à l’Ouest, l’AZM sera tou-
jours égal à : «d» + «G».

2 - BOUSSOLE

2.1 - GÉNÉRALITÉS

Une boussole est un instrument de navigation et d’orientation constitué


d’une aiguille aimantée qui s’aligne sur le champ magnétique de la terre. Elle indique le
Nord magnétique.

La boussole SILVA modèle «expédition 4» en dotation dans les unités de


GM, comprend :

– un boîtier rotatif contenant une aiguille aimantée rouge et surmonté d’une


bague graduée en millièmes à l’extérieur et en degrés à l’intérieur ;

– une plaquette qui comporte une règle graduée en mm et deux réglettes


de lecture directe (1/25 000 et 1/50 000).
- 159 -

2.2 - UTILISATION

La boussole permet :

– l’orientation de la carte ;

– la lecture et le report des coordonnées d’un point ;

– la mesure d’un azimut et d’un écart angulaire.

Pour être précise, la boussole doit être :

– tenue ou posée bien à plat ;

– éloignée de masses métalliques ou de champs magnétiques.


- 160 -

CHAPITRE 3

UTILISATION DE LA CARTE

SECTIONS

1 - ORIENTATION DE LA CARTE

2 - POINT DE STATION

3 - IDENTIFICATION D’UN POINT OBSERVÉ

4 - MESURES SUR LA CARTE

5 - CARTES CIVILES

ANNEXE

//
- 161 -
1 - ORIENTATION DE LA CARTE

Pour être exploitée efficacement, une carte doit être orientée.

1.1 - DÉFINITION

Orienter une carte, c’est la placer de telle sorte que ses lignes caractéristiques
soient à la fois :

– parallèles aux lignes du terrain qu’elles représentent ;

– dirigées dans le même sens.

1.2 - ORIENTATION APPROXIMATIVE

1.21 - Par suivi du déplacement

La meilleure méthode pour ne pas «perdre le Nord» et garder sa carte


orientée consiste à :

– suivre régulièrement le déroulement du déplacement sur la carte ;

– faire pivoter la carte en correspondance avec chaque changement de


direction sur le terrain.

1.22 - À l’aide des astres

Lorsque le temps le permet, une orientation sommaire de la carte peut être


réalisée en utilisant les astres :

– trouver le Nord géographique en observant la position du soleil, de la


lune ou des étoiles ;

– faire pivoter la carte en orientant le Nord géographique (bord et haut de


la carte) avec le même Nord repéré dans le ciel.

1.3 - ORIENTATION PRÉCISE

L’exécution de certaines missions nécessite une parfaite connaissance


topographique de la zone d’action. Dans ce cas, l’orientation sommaire de la carte doit
être précisée afin d’éviter toute erreur.

Trois procédés permettent d’obtenir une orientation précise de la carte :

– par parallélisme ;

– par alignement de points ;

– avec la boussole.
- 162 -
Les deux premières méthodes imposent de connaître approximativement
sa position et que la carte soit sommairement orientée afin de retrouver sur cette dernière
des points de repère vus sur le terrain.

1.31 - Par parallélisme

L’orientation par parallélisme consiste à se servir d’une droite de la planimétrie


ou du nivellement.

Se trouvant sur une portion de route ou de voie ferrée rectiligne, tourner


la carte de telle façon que :

– la route ou la voie ferrée sur la carte soit parallèle avec la route ou la voie
ferrée sur le terrain ;

– la direction de marche sur la carte corresponde exactement à celle suivie


sur le terrain.

ATTENTION À L’INVERSION DE SENS !

1.32 - Par alignement de points

1°- Rechercher sur le terrain deux points caractéristiques «A» et «B» alignés
par rapport au point de station.

2° - Identifier ces deux points «a» et «b» sur la carte.

3 - En prenant une visée avec une règle ou un crayon, aligner le trait «ab»
de la carte avec les points «AB» sur le terrain.
- 163 -

1.33 - Avec la boussole

Les méthodes les plus précises pour orienter une carte sont celles utilisant
la boussole.

La boussole permet d’orienter la carte quelles que soient la visibilité et la


configuration du terrain.

Seule la présence de masses métalliques peut perturber l’emploi de la


boussole.

1.331 - En se servant des lignes verticales du quadrillage UTM

1° - Calculer la déclinaison «d».


exemple : 3°41’

2° - Afficher la valeur de «d» sur la ba-


gue du boîtier de la boussole.

3° - Poser la boussole sur la carte en


parallèle avec les lignes verticales
du quadrillage UTM, la flèche de
direction dirigée vers le haut de
la carte.

4° - Faire pivoter l’ensemble carte-


boussole de manière à amener la
pointe rouge de l’aiguille aiman-
tée en face du zéro du limbe.
- 164 -
1.332 - En se servant du bord de la carte (Nord géographique)

1° - Calculer la déclinaison magnétique «D».

2° - Afficher la valeur de «D» sur la bague du boîtier de la boussole.

3° - Poser la boussole sur la carte en parallèle avec le bord vertical de la


carte (Nord géographique), la flèche de direction dirigée vers le haut
de la carte.

4° - Faire pivoter l’ensemble carte-boussole de manière à amener la pointe


rouge de l’aiguille aimantée en face du zéro du limbe.

NOTA : lorsque les cartes sont récentes, la valeur de «d» et de «D»


est tellement faible qu’elle est, d’une part difficilement affichable sur
la boussole et que d’autre part, la correction qu’elle représente est
compensée ou annulée par les écarts de visée.

1.333 - En se servant du point «P»

L’échelle des tangentes nécessaire pour appliquer cette méthode n’existe


que sur les cartes militaires quadrillées.

1° - Calculer la déclinaison «d» du jour.


Exemple : 3°41’

2° - Repérer cette valeur sur l’échelle des tangen-


tes située en haut à droite de la carte(1).

3° - Tracer une droite reliant cette valeur au point


P qui se trouve en bas du quadrillage de la
carte(2).

4° - Afficher zéro sur la bague rotative du boîtier


de la boussole.

5° - Placer la boussole sur la carte en parallèle


avec la droite tracée, la flèche de direction
dirigée vers le haut de la carte.

6° - Faire tourner l’ensemble carte-boussole


de manière à amener la pointe rouge de
l’aiguille aimantée en face du zéro du
limbe.

(1) Sur certaines cartes, il y a une deuxième échelle en haut et à gauche.


(2) Un deuxième point P correspond à la deuxième échelle.
- 165 -

NOTA : lors du traçage de la déclinaison «d» sur l’échelle des tan-


gentes, ne pas oublier que 1° = 60’ ; de ce fait, les intervalles entre
chaque degré correspondent à 15’ chacun.

2 - POINT DE STATION

2.1 - BUT

Le point de station consiste à déterminer avec précision sur la carte, le


point du terrain sur lequel on se trouve.

2.2 - PROCÉDÉ APPROXIMATIF

Pendant un déplacement sur le terrain, le point de station est déterminé


en permanence en suivant attentivement l’itinéraire sur la carte approximativement
orientée.

Cette détermination peut être améliorée en comparant au point de station


l’aspect des détails du terrain et la représentation qui en est donnée sur la carte.

Le suivi peut être matérialisé sur la carte en :

– pointant les points de passage avec un crayon ;

– positionnant le pouce sur le dernier point de passage (carte à grande


échelle lors de déplacements sur de courtes distances).

Ce procédé est le meilleur, le plus sûr et le plus efficace lorsqu’au cours


d’une marche, on veut suivre un itinéraire fixé à l’ avance, car il permet de situer à chaque
instant le point où l’on se trouve.

Toutefois, certaines situations nécessitent une connaissance précise ou


une vérification du point de station.

2.3 - PROCÉDÉS PRÉCIS

Plusieurs méthodes, nécessitant une identification précise des détails


naturels ou artificiels (planimétrie et orographie) sur la carte et sur le terrain, peuvent
être utilisées :

– par alignement ;

– par recoupement.

Elles sont différemment appliquées si la carte est orientée avec précision


ou non.
- 166 -
2.31 - Carte orientée approximativement

2.311 - Par alignement de deux points

En étant sur une ligne caractéristique du terrain (route, ligne de crête,


etc...) identifiée sur la carte :

1° - Identifier sur la carte deux points alignés sur le terrain (ici un pont et un
château) ;

2° - Tracer sur la carte une droite joignant le pont au château et la prolonger


jusqu’à ce qu’elle coupe la ligne de stationnement (ici la piste) ;

3° - Le point de station «S» se trouve à l’intersection de la droite et de la


piste.
- 167 -
2.312 - Par recoupement de trois points avec utilisation de papier calque

En étant sur un compartiment de terrain non identifiable sur la carte


(plaine, versant, etc.) :

1° - Repérer sur le terrain trois points caractéristiques «E-F-G», identifiés


sur la carte ;

2° - Placer une feuille de papier-calque sur une planchette ou sur un carton


rigide ;

3° - Tracer un point «S» au centre du calque. Sans bouger ce dernier, viser


successivement avec une règle les trois points «E-F-G» ;

4° - Tracer au crayon les trois directions obtenues.

5°- Placer le calque sur la carte et par tâtonnement, faire passer les trois
droites par les mêmes points «E-F-G» identifiés sur la carte.

Lorsqu’il y a coïncidence parfaite, le point «S» du calque correspond au


point de station sur la carte.
- 168 -
2.32 - Carte orientée avec précision

2.321 - Par alignement avec un point

Étant sur une ligne caractéristique du terrain (route, ligne de crête,


etc.) identifiée sur la carte :

1° - Orienter la carte ;

2° - Identifier sur la carte un point caractéristique du terrain (ici une éolienne) ;

3° - À l’aide d’une règle, effectuer une visée entre le point du terrain et sa


représentation sur la carte ;

4° - Tracer un trait de manière à couper la route.

Le point de station «S» est l’intersection du trait et de la route.


- 169 -
2.322 - Par recoupement de points

a - Avec deux points

En étant sur un compartiment de terrain non identifiable avec précision


sur la carte (plaine, versant, etc.) :

1° - Orienter la carte ;

2° - Identifier sur la carte deux points du terrain (ici un silo et un calvaire) ;

3° - À l’aide d’une règle et d’un crayon, matérialiser sur la carte les visées
«Gg» - «Hh».

L’intersection des deux droites indique le point de station «S».

b - Avec trois points

Cette méthode s’applique dans les mêmes conditions et les mêmes


circonstances que «le recoupement avec deux points», en utilisant un troisième point
d’identification.

Elle est plus précise que la précédente.

NOTA : l’écart angulaire entre les points utilisés ne doit être ni trop
important ni trop faible.
- 170 -
2.33 - Gisement inverse

Comme pour l’orientation de la carte, l’utilisation de la boussole pour


déterminer le point de station reste la méthode la plus précise. De plus, la méthode du
gisement inverse ne nécessite pas que la carte soit orientée.

Le procédé est le suivant :

1° - Relever l’azimut magnétique d’un point «A» ;

2° - Transformer le résultat en gisement : G = AZM - «d» ;

3° - Calculer le gisement inverse :


• en ajoutant à G la valeur de l’angle plat (180°, 3200 µ, 200 gr), si G
est inférieur à cet angle,
• en retranchant à G la valeur de l’angle plat, si G est supérieur à cet
angle ;

4° - Afficher le résultat sur le boîtier de la boussole ;

5° - Positionner la boussole sur la carte, un des bords (parallèle à la flèche


de direction) sur le point «A» ;

6° - Faire pivoter la boussole pour mettre la flèche du boîtier :


•en parallèle avec le Nord du quadrillage,
•orientée vers ce même Nord.

La flèche de direction de la boussole indique le gisement inverse de «A».

Le gisement inverse peut être mis en pratique pour déterminer le point de


station par les procédés :

– d’alignement de points ;

– de recoupement de points.

Exemple : trouver le point de station «S», sachant que vous êtes sur un
chemin identifié sur la carte et que vous voyez un point de repère «P» également identifié
sur la carte.
- 171 -
Application de la méthode d’alignement de points :

1° - Azimut magnétique
de «P» : 900µ ;

2° - Transformer en gi-
sement («d»=53µ) :
900 - 53 = 847µ ;

3° - Gisement inverse :
847 + 3200 =
4047µ ;

4° - Mesurer le gisement
sur la carte en par-
tant de «P» ;

5° - Tracer une droite qui


coupe le chemin.

Le point de station «S»


est à l’intersection de la
droite et du chemin.
- 172 -
3 - IDENTIFICATION D’UN POINT OBSERVÉ

Peu de points du terrain permettent une observation de tous les détails


représentés par la carte. Ces derniers peuvent être masqués par la végétation, les
constructions et les mouvements de terrain.

Le point de station «S» étant repéré sur le terrain et représenté sur la carte,
pour définir sur la carte la position d’un point observé «P», il faut :

1° - Orienter la carte ;

2° - Se placer face au point «P» (une dépression ) ;

3° - Tracer sur la carte une droite passant par


«S» et «P» ;

4° - Identifier sur cette direction, en commen-


çant par les plus rapprochés et les plus
commodes, les détails de la planimétrie et
de figuré du terrain pour arriver à encadrer
la position du point observé entre plusieurs
détails voisins, sûrs et bien indiqués sur la
carte.
- 173 -
4 - MESURES SUR LA CARTE

Les mesures sur la carte permettent de déterminer :

– les coordonnées d’un point ;

– la distance entre deux points ;

– l’altitude d’un point ;

– le pourcentage d’une pente ;

– l’angle entre deux directions.

4.1 - COORDONNÉES UTM D’UN POINT

Elles s’obtiennent à partir du carroyage des cartes.

4.11 - Rappel

Le quadrillage UTM est représenté sur les cartes au 1/50 000 utilisées par
les militaires (quadrillage noir), mais également sur les cartes IGN «TOP25» au 1/25 000
(quadrillage bleu).

Trois différences notoires sont à mentionner. Sur les cartes «TOP25» :

1° - Le figuratif ne donne pas la


position du Nord UTM.

2° - Seul le numéro du fuseau est


mentionné. N'apparait pas
l'identification de la bande et
du carré de 100 km.

3° - Le quadrillage UTM est nu-


méroté par les chiffraisons
bleues en italique.
- 174 -
4.12 - Carroyage kilométrique

Quelle que soit l’échelle de la carte utilisée, le côté d’un carré a toujours
une longueur de 1 km. Sur une carte au 1/50 000, ce côté mesure 20 mm.

Les lignes horizontales et verticales qui constituent ce carroyage sont


identifiées par un numéro.

Les numéros des lignes HORIZONTALES sont à quatre chiffres et vont


croissant du Sud au Nord (fig. page suivante).

Les numéros des lignes VERTICALES sont à trois chiffres. Ils vont croissant
d’Ouest en Est (fig. page suivante).

Seuls les deux derniers chiffres sont reproduits en gros caractères.

NOTA : – l’équateur est l’axe des X ou des abscisses ;

– le méridien axial est l’axe des Y ou des ordonnées ;

– abscisse et ordonnée représentent les coordonnées.

4.13 - Mesure des coordonnées d’un point

Un point est normalement désigné par ses coordonnées d’identification


qui comprennent :

– la désignation de la zone de quadrillage ;

– l’identification du carré de 100 km ;

– l’identification du carré de 1 km ;

– les coordonnées métriques.


- 175 -
4.131 - Identification de la zone de quadrillage

Chaque zone de quadrillage est identifiée par le numéro de fuseau (1 à 60


d’Est en Ouest à partir du méridien 180) et par la lettre d’identification de la bande (C à
X , I et O exclus du Sud vers le Nord).

Exemple : Paris est dans la zone de quadrillage 31 U.


- 176 -
4.132 - Identification du carré de 100 km

Chaque zone de quadrillage est découpée en carrés de 100 km de côté.


Chaque carré est identifié par deux lettres.

Les lettres se suivent dans l’ordre alphabétique (à l’exception des lettres


I et O, comme ci-dessus) de l’Ouest vers l’Est et du Sud vers le Nord.
- 177 -
4.133- Identification du carré de 1 km

Un carré de 1 km de côté est identifié par les coordonnées kilométriques


de son angle Sud-Ouest. Seuls les chiffres en GROS CARACTÈRES sont énoncés.

Exemple : coordonnées du carré dans lequel se trouve l’étang de Salette :


8466.

Les coordonnées sont toujours données dans le même ordre : abscisse


puis ordonnée.

Le procédé du BRAS FLÉCHI permet de mémoriser cet ordre.


- 178 -
4.134 - Coordonnées métriques

a - En conversion avec l’échelle numérique de la carte

Pour obtenir des coordonnées complètes et précises d’un point (coordonnées


métriques), la méthode la plus juste est la conversion en utilisant l’échelle numérique de
la carte.

Exemple : mesurer sur la carte


au 1/25 000 les coordonnées
du carrefour «P» coté 46.

1° - Prendre les coordonnées indiquées par les valeurs kilométriques du


coin Sud-Ouest du carreau A dans lequel se trouve «P» : xA = 56 km
et yA = 42 km.

2° - En plaçant un double-décimètre ou la règle graduée de la boussole pa-


rallèlement aux axes des «X», mesurer la longueur qui sépare «P» de l’axe
des «Y» passant par A : 33 mm et transformer cette longueur en distance :
25 x 33 = 825 m. Ajouter cette valeur à xA ; on obtient en mètres, l’abs-
cisse de «P» : 56825.

3° - En plaçant le double-décimètre parallèlement aux axes des «Y», me-


surer la longueur qui sépare «P» de l’axe des «X» passant par A : 34
mm. Cette longueur correspond à une distance de : 25 x 26,6 = 665
m. Cette valeur ajoutée à yA donne en mètres, l’ordonnée de «P» :
42665.

Les coordonnées du point «P» sont : 5682542665.


- 179 -
b - En lecture directe avec la boussole

Pour donner des coordonnées hectométriques ou décamétriques d’un


point, l’utilisation des échelles de mesure affichées sur la boussole est la méthode la
plus rapide.

Exemple : mesurer sur la carte au


1/25 000 les coordonnées du car-
refour «P» coté 46.

1° - Prendre les coordonnées indiquées par les valeurs kilométriques du


coin Sud-Ouest du carreau dans lequel se trouve «P» :
x = 56 ; y = 42.

2° - Positionner la boussole sur la carte, la flèche de direction orientée et


parallèle au Nord du quadrillage.

3° - Amener l’angle de l’échelle de mesure correspondante (ici 1/25 000) de


la boussole sur «P» en maintenant les bords de la boussole parallèles
aux axes des «X» et des «Y».

4° - Lire directement sur l’échelle le résultat :


• en hectomètres : x = 8 et y = 5,
• en décamètres : x = 82 et y = 66.

Les coordonnées décamétriques de «P» sont : 56824266.

c - En lecture directe avec le rapporteur

Certains rapporteurs ont des échelles de mesure et une grille au 1/50 000,
qui permettent de mesurer directement les coordonnées d’un point sur les cartes de
même échelle en utilisant la même méthode que la lecture avec la boussole.

Le résultat n’est pas aussi précis que celui obtenu par conversion avec
l’échelle numérique. Mais pour obtenir des coordonnées décamétriques, cette méthode
est plus rapide.
- 180 -
4.135 - Différents types de coordonnées

Les coordonnées forment un matricule toujours rédigé sans intervalle,


parenthèse, tiret ou virgule.

a - Coordonnées complètes

Les coordonnées complètes d’un point sont :


31 T CM 50310 41720

FUSEAU BANDE CARRÉ DE CARRÉ DE COORDONNÉES


100 KM 1 KM MÉTRIQUES

b - Coordonnées simplifiées

Dans de nombreux cas, toutes les prévisions données par le matricule


complet ne sont pas indispensables.

En fonction de l’application, le matricule comportera uniquement les


éléments nécessaires et s’exprimera de la manière suivante :

Exemples :

– 31TCM5041.

– 31TCM503417.

– CM503417.

– CM50314172,

ou uniquement avec des chiffres.

– EN MÈTRES (m) 5031041720 10 chiffres ;

– EN DÉCAMÈTRES (dm) 50314172 8 chiffres ;

– EN HECTOMÈTRES (hm) 503417 6 chiffres ;

– EN KILOMÈTRES (km) 5041 4 chiffres.

NOTA : les coordonnées ont toujours le même nombre de chiffres


en abscisse et en ordonnée.
- 181 -
4.14 - Report d’un point par ses coordonnées

4.141 - En conversion avec l’échelle numérique

Il suffit de procéder à l’inverse des indications données au paragraphe 4.134,


en reportant toujours les indications chiffrées à partir des lignes du carroyage indiquées
par les deux premiers chiffres des coordonnées.

Exemple : reporter sur la carte au 1/50 000 un point «P» dont les coordonnées
sont 4640042250.

1° - Séparer en deux les coordonnées, afin de déterminer l’abscisse et


l’ordonnée : x46 400 et y42 250.

2° - Identifier le carré du point «P», en utilisant les deux premiers chiffres


de l’x et de l’y: 46 - 42.

3° - Convertir les mètres en millimètres :


• x = 400 m : 50 m (échelle) = 8 mm,
• y = 250 m : 50 m (échelle) = 5 mm.

4° - Placer le double décimètre ou la règle graduée de la boussole pa-


rallèlement aux axes des «X», la division «O» étant sur l’axe des «Y»
numéroté 46 (fig. 1).

5° - Tracer un trait à 8 mm de l’abscisse 46 (fig. 1). Ce trait représente


l’abscisse du point recherché «46 400».

6° - Placer le double décimètre ou la règle graduée de la boussole parallè-


lement à l’axe des «Y», la division «O» étant sur l’axe des «X» numéroté
42 (fig. 2).

7° - Tracer un trait à 5 mm de l’ordonnée 42 (fig. 2). Ce trait représente


l’ordonnée du point recherché «42 250».

Le point «P» se trouve donc à l’intersection de ces deux traits.

fig.1

fig.2
- 182 -
4.142 - Avec boussole ou rapporteur.

Appliquer les procédés définis dans le paragraphe 4124, b) et c).

4.2 - COORDONNÉES «CHASSE»

Ces coordonnées sont utilisées pour effectuer une demande d’appui aérien.
Elles comprennent :

– la désignation du carré de 100 km (idem UTM) ;

– la désignation du carré de 10 km identifié par le premier des deux chiffres


en GROS CARACTÈRES (cf. 1.33) ;

– la désignation par une lettre du carré de 1 km :


• la lettre dans l’abscisse (de A à L, I exclus),
• le chiffre dans l’ordonnée (deuxième chiffre de
ceux en GROS CARACTÈRES).

– la désignation par un chiffre (1 à 5) du cinquième du


carré de 1 km.

– Exemple :
- 183 -
4.3 - DISTANCE ENTRE DEUX POINTS

Pour obtenir la distance entre deux points sur le terrain, il faut d’abord
mesurer la longueur qui sépare ces deux points sur la carte.

NOTA : les longueurs mesurées sur une carte sont approximativement


(à quelques centimètres près) des distances horizontales projetées
au niveau de la mer.

ATTENTION !

Les distances mesurées sur la carte ne tiennent pas compte du


relief.

4.31 - Échelles de la carte

4.311 - Échelle numérique

Elle figure sur toutes les cartes et s’exprime par une fraction 1/N :

échelle = longueur sur la carte / distance sur le terrain.

Une échelle 1/50 000 signifie qu’il faut multiplier par 50 000 la longueur
mesurée sur la carte pour obtenir la distance sur le terrain.

Exemple : Sur une carte à l’échelle 1/25 000, deux points sont éloignés de
7 cm. La distance entre ces deux points sur le terrain est de :
7 cm x 25 000 = 175 000 cm soit 1750 m.

4.312 - Échelle graphique

Dans le cartouche de chaque carte se trouve une échelle graphique qui


permet d’éviter les calculs pour calculer une distance.

Son emploi est très simple. On mesure sur la carte la longueur recherchée
à l’aide d’une bande de papier, d’une ficelle, d’un compas ou d’un double décimètre. On
reporte ensuite cette distance le long de l’échelle graphique pour obtenir la valeur de la
distance sur le terrain.
1000 m 500 0 1 2 3 4 5 Km
- 184 -
4.32 - Distances horizontales

4.321 - Distances rectilignes

La longueur est mesurée sur la carte avec un double décimètre.

Pour obtenir la distance correspondante sur le terrain, on favorise l’utilisation


de :

– l’échelle numérique pour des distances importantes ;

– l’échelle numérique ou l’échelle graphique pour de faibles distances.

4.322 - Distances non rectilignes

Pour calculer des distances non rectilignes sur une route ou un sentier
sinueux, on peut utiliser une ficelle, une bande de papier ou un brin d’herbe que l’on adapte
(en les pliant) à la ligne courbe dont on souhaite mesurer la longueur sur la carte.

La longueur ainsi obtenue est convertie en distance sur le terrain en :

– la mesurant avec un double décimètre et en utilisant l’échelle numérique ;

– utilisant directement l’échelle graphique.

4.33 - Distances verticales

Les distances verticales sont calculées de la même façon que les distances
horizontales.

Cependant, dans les zones de montagnes ou les zones ayant un


relief accidenté, il faut prendre en compte l’augmentation des distances relatives au
dénivelé.

Exemple : la distance mesurée sur une carte au 1/25 000 entre Chamonix
et l’aiguille du Midi est de 4600 m. En réalité, en prenant en compte le dénivelé important,
la distance réelle entre ces deux points est de 5400 m.

AIGUILLE DU MIDI
Alt 3842 m

IN
RRA
TE
LE
R
SU
LE
CHAMONIX EL m
RÉ 00
Alt 1030 m E 54
A NC
ST
DI
DISTANCE HORIZONTALE
4602 m

ER DISTANCE SUR LA CAR


DE LA M TE
NIVEAU
4600 m
- 185 -
4.4 - ALTITUDE D’UN POINT

Cette altitude se mesure à partir du modelé du sol et des courbes de niveau.

Rappel : le chiffre indiquant la valeur d’une courbe maîtresse est toujours


orienté vers le haut.

4.41 - Point situé sur une courbe de niveau

– Le point «P» est sur une courbe ordinaire. Déterminer la valeur de la


courbe par rapport aux courbes maîtresses et aux points cotés en prenant
si nécessaire en compte l’équidistance. Exemple : 130 m (fig. 1).

– Le point «P» est sur une courbe maîtresse ; il prend donc la valeur de
l’altitude inscrite sur la courbe 1150 (fig. 2).

FIG.1 FIG. 2

4.42 - Point situé entre deux courbes de niveau

Exemple : déterminer l’altitude du point «P» sur une carte dont l’équidistance
est 10 m, sachant qu’il est situé à 5 mm de la courbe de niveau passant par «A». La distance
séparant «A» de «B» est de 8 mm.
- 186 -
4.421 - Méthode

1° - Trouver l’altitude de la courbe de niveau passant par «A» en utilisant :


• soit l’équidistance (ici, 10 m),
• soit une courbe maîtresse cotée (ici, 200),
• ou un point coté (ici, 224).

2° - Mesurer la longueur entre :


• les deux courbes de niveau encadrant le point «P» (ici, 8 mm),
• la courbe de niveau inférieur et le point «P» ( ici, 5 mm).

4.422 - Calcul
5
1° - La distance «AP» = 10 x ( ) = 6,25 m.
8
2° - L’altitude du point «P» est donc : 210 m + 6,25 m = 216,25 m.

4.5 - POURCENTAGE D’UNE PENTE

4.51 - Pente d’une ligne

La pente d’une ligne «AB» est le rapport de la différence d’altitude de deux


points de cette ligne à la distance horizontale qui sépare ces deux points sur le terrain.

Elle est, en général, exprimée en pourcentage.

La pente est ascendante dans le sens «AB».

La pente étant descendante dans le sens «BA», on affecte à sa valeur un


signe –.

Exemple : mesurer la pente entre deux points «A» et «B» situés à 450 m de
distance, I’altitude de «A» étant de 310 m et celle de «B» de 490 m.
B - A 490 - 310
La pente de la ligne «AB» est égale à : = = 0,40 ou 40%.
D 450
- 187 -
4.52 - Pente du terrain en un point

Le pourcentage de pente en un point s’obtient en évaluant la pente d’une


ligne perpendiculaire aux courbes de niveau en ce point.

Exemple : sur une carte au 1/50 000 où l’équidistance est de 10 m, l’intervalle


entre deux courbes consécutives est de 4 mm.

La pente du terrain entre ces deux courbes est égale à :


e (équidistance)
d (distance horizontale sur le terrain entre les deux courbes de niveau)
10 m 10 5
= = = = 5%.
4 mm x 50 000 mm 200 100

4.6 - ANGLE ENTRE DEUX DIRECTIONS

La mesure d’un angle entre deux directions sur la carte s’effectue toujours
dans le sens des aiguilles d’une montre et à l’aide d’un rapporteur.

4.61 - Mesure d’un gisement

Le gisement est l’angle formé par le Nord du quadrillage et une direction


de marche. Pour mesurer cet angle entre un point «F» (objectif) par rapport à une position
«A», il faut procéder comme suit :

1° - Tracer sur la carte une droite re-


liant «A» et «F» (s’assurer qu’elle
est plus longue que le cadre du
rapporteur) ;

2° - Placer le rapporteur sur la carte ;

3° - Orienter les zéros du rapporteur


vers le Nord de la carte ;

4° - Mettre le trou central sur la


position «A» (ici l’église de Bize-
neuille) ;

5° - Mettre en parallèle la croix de


centrage «B» et le quadrillage
de la carte ;

6° - Faire pivoter l’index «C» vers la


droite (sens des aiguilles d’une
montre) pour l’amenersur la
droite «A» - «F».

Lire le gisement sur les cercles extérieurs «D» en grades, millièmes ou


degrés (ici 27 gr).
- 188 -
4.62 - Report d’un gisement

Il s’agit par exemple, de reporter sur une carte, à partir d’un point «S» un
gisement de 230° :

1° - Placer le rapporteur sur la carte ;

2° - Orienter les zéros du rapporteur vers le Nord de la carte ;

3° - Placer le trou central du rapporteur sur le point «S» ;

4° - Mettre en parallèle la croix de centrage et le quadrillage ;

5° - Faire pivoter l’index pour l’amener sur la graduation 230° (attention de


bien prendre le cercle extérieur des degrés) ;

6° - Tracer un repère sur la carte, le long de l’index ;

7° - Enlever le rapporteur ;

8° - Tracer le gisement passant par «S» et le repère.

4.63 - Mesure d’un écart angulaire

Il s’agit de mesurer l’écart angulaire entre une église «E» et un pont «P» à
partir d’un point de station «S» :

1° - Tracer un trait du point «S» au point «E». Effectuer la même opération du point
«S» au point «P» (ces traits doivent dépasser le cadre du rapporteur) ;

2° - Placer le trou central du rapporteur sur le point «S» ;

3° - Superposer la ligne des zéros du rapporteur avec la droite «SE» ;

4° - Faire pivoter l’index jusqu’à la droite «SP».

Lire l’écart angulaire sur les cercles extérieurs en grades, millièmes ou


en degrés (ici 2200 µ).
E E (1er POINT)
1er TRAIT

ÉC
AR
T

2200 MILLIÈMES
ANG

POINT DE STATION
ULAIRE

2200 MILLIÈMES

2ème TRAIT

P P (2ème POINT)
- 189 -
5 - CARTES CIVILES

5.1 - CARTE ROUTIÈRE

5.11 - Généralités

La carte routière n’est pas une carte topographique. En raison de


l’échelle employée et de l’importance donnée volontairement à certains détails de la
planimétrie, elle est moins précise que certaines autres cartes, mais indique néanmoins
parfaitement les itinéraires et les renseignements relatifs à la circulation et les
distances.

La carte routière existe en plusieurs modèles, mais les plus répandues sont
les cartes Michelin et IGN. Ces cartes sont établies d’après les relevés topographiques
de l’Institut géographique national (IGN).

5.12 - Caractéristiques

5.121 - Échelle

L’échelle d’une carte est généralement au 1/200 000 mais également au


1/100 000, 1/250 000 et 1/1 000 000 (cartes nationales ou européennes).

5.122 - Planimétrie

Les signes conventionnels sont sensiblement identiques à ceux des cartes


topographiques, mais légèrement plus gros. Ils sont rassemblés dans une «légende»
située dans le cartouche de la carte.

Les distances kilométriques des itinéraires sont indiquées sur les axes
routiers. Le moyen rapide mais peu précis pour connaître la distance à vol d’oiseau entre
deux points sur une carte Michelin au 1/200 000 est le suivant :

largeur d’une main = 20 km environ.

La distance partielle est inscrite en petits chiffres sur les axes. Elle est
comprise entre deux carrefours secondaires matérialisés par un .

La distance totale est inscrite en gros chiffres sur les axes. Elle est
généralement comprise entre deux agglomérations matérialisées par un .
- 190 -
5.123 - Orographie

Le relief n’est pas représenté sur les cartes routières. Les seuls éléments du
relief renseignés concernent les pourcentages de pente et l’altitude de certains points.

a - Pente

Sur les cartes routières, des flèches ont été placées sur les axes, afin d’indi-
quer le sens de montée de la route. Suivant l’importance de la pente, il y en a une, deux
ou trois.

DE 5À9% 9 À 13% + DE 13%

b - Altitude

L’altitude de certains points est indiquée sur les axes routiers selon trois
procédés :

– un nombre précédé d’un point : • 436 ;

– un nombre entre parenthèses placé près du nom de l’agglomération :


OUCH (325) ;

– un nombre suivi d’un triangle : 574 .

5.13 - Renseignements complémentaires

Les cartes routières portent, en général, un quadrillage géographique (bleu).


Latitudes et longitudes sont annotées en degrés sur le quadrillage ou dans la marge en
fonction des cartes.

Certaines cartes n’ont pas de figuratif précisant la déclinaison magnétique


et sa variation.

5.14 - Orientation

L’orientation de la carte routière peut être obtenue :

– par rapport au Nord géographique ;

– par alignement des points caractéristiques reconnus.


- 191 -
5.2 - CARTE DE RANDONNÉE

Ces cartes éditées pour l’essentiel par l’IGN, sont utilisées pour faire de la
randonnée. Elles permettent des déplacements hors des axes routiers, plus spécialement
dans les zones accidentées.

5.21 - Échelle

Les cartes de randonnée IGN comprennent deux modèles :

– la série bleue à l’échelle 1/25 000 ;

– la série orange à l’échelle 1/50 000.

5.22 - Systèmes de coordonnées

5.221 - Coordonnées géographiques

À l’aide des amorces figurant en marge des cartes, il est possible de


reconstituer le quadrillage géographique (degrés/Greenwich ou grades/Paris) afin de
déterminer ou de reporter les coordonnées d’un point.

5.222 - Coordonnées planes

Les cartes comportent un quadrillage kilométrique (Lambert ou UTM) ou


les amorces permettant de le tracer.

5.23 - Autres renseignements

Des informations que l’on ne retrouve pas sur les cartes routières sont
précisées sur les cartes de randonnées :

– le figuratif donnant l’AZM géographique, ainsi que la variation de la dé-


clinaison magnétique ;

– des détails orographiques (courbes de niveau, dépressions, points cotés) ;

– des détails de planimétrie, d’hydrographie.

5.24 - Compatibilité gps

L’IGN édite aujourd’hui des cartes permettant de lire directement les


coordonnées dans un système de coordonnées GPS (WGS84(1)).

Ces cartes portent la mention «Compatible GPS».

(1) Système géodésique mondial qui remplace tous les autres systèmes.
- 192 -

CHAPITRE 4

APPLICATION SUR LE TERRAIN

SECTIONS

1 - MESURES SUR LE TERRAIN

2 - TOUR D’HORIZON

3 - ÉTUDE ET CROQUIS D’ITINÉRAIRE

ANNEXE

//
- 193 -
1 - MESURES SUR LE TERRAIN

Le travail de préparation effectué sur la carte doit être complété par des
mesures faites sur le terrain. Ces opérations comprennent :

– l’application de la formule du millième ;

– des mesures de distances ;

– des mesures de directions.

1.1 - APPLICATION DE LA FORMULE DU MILLIÈME

La mise en pratique de la formule du millième (cf. titre 2, chapitre 2) offre


donc un triple intérêt en permettant de calculer facilement :

– un écart angulaire ;

– une distance ;

– une dimension.

Pour appliquer cette formule, un moyen pratique peut être employé : inscrire
la formule du millième dans un triangle équilatéral divisé en trois parties :

– m (hauteur) se mesure toujours


en mètres (m) ;

– f (front) se mesure toujours en m (mètres)


millièmes (µ) ;

– d (distance) se mesure toujours


en kilomètres (km). f (µ) X D (km)

Un moyen mnémotechnique pour se souvenir de cette formule est : «formule


du millième».

Pour utiliser ce figuratif, il suffit de cacher la mesure que l’on cherche et de


réaliser l’opération décrite entre les deux mesures connues.
- 194 -
Exemples :

1° - Sous quel angle voyez-vous l’arbre qui se trouve à 200 m et mesure 30 m ?

30
m 30
f= = = 150 µ.
D 0,2
f X 0,2

2° - À quelle distance vous trouvez-vous de la maison qui mesure 7 m et


que vous voyez sous un angle de 15 µ ?

7 m 7
D = = = 0,46 km.
f 15

15 X D

3° - Quelle est la longueur du pont qui se trouve à 1 200 m et que vous


voyez sous un angle de 15 µ ?

m m = f x D = 15 x 1,2 = 18 m.

15 X 1,2

1.2 - MESURE DES DISTANCES

1.21 - Double-pas

La mesure d’une distance courte en terrain régulier peut se faire au double-


pas.
Cette technique nécessite l’étalonnage de son pas : il faut compter le nombre
de doubles-pas nécessaires pour parcourir une distance connue (100 m par exemple)
à allure normale. Recommencer cette opération plusieurs fois et faire la moyenne des
résultats obtenus.
- 195 -
Exemple : si l’on obtient 63 doubles-pas pour une distance de 100 m,
pour 117 doubles-pas séparant deux points «A» et «B», la distance sera de :
100 x 117 = 185,70 m arrondi à 186 m.
63
La marge d’erreur possible est d’environ 2% sur un terrain plat au parcours
commode.

1.22 - Chaînage

Il s’effectue au moyen d’un double décamètre ou d’un ruban métallique


étalonné. Les portées successives étant limitées par des fiches métalliques, le chaîneur
peut, en les relevant, compter leur nombre.

1.3 - MESURE D’UNE DIRECTION

Cette mesure s’effectue avec une boussole.

1.31 - Définition d’une direction de marche

À partir d’une direction de marche définie sur une carte UTM (gisement),
pour définir une direction de marche sur le terrain (azimut magnétique), il faut procéder
comme suit :

1° - Convertir le gisement en AZM. Actuellement : AZM = d + G ;

2° - Sur la boussole : faire pivoter la bague rotative pour amener le chiffre


du résultat obtenu en face de la flèche de direction ;

3° - Faire pivoter la boussole tenue horizontalement, pour amener l’aiguille


aimantée en parallèle et dans le même sens que la flèche rouge du
boîtier ;

4° - Prendre la visée sur le terrain avec la flèche de direction de la bous-


sole.

1.32 - Relevé d’un azimut magnétique

Pour relever la direction d’un objectif à partir d’une position sur le terrain,
il faut procéder comme suit :

1° - Tenir la boussole horizontalement et viser l’objectif avec la flèche de


direction ;

2° - Faire pivoter le boîtier pour amener la flèche rouge du boitier en paral-


lèle et dans le même sens que l’aiguille aimantée ;

3° - Lire sur la bague rotative, la division située face à la flèche de direction ;

4° - Pour reporter cette division sur la carte, la transformer en gisement.


- 196 -
1.33 - mesure d’un écart angulaire

1.331 - Méthode normale

Pour mesurer l’écart angulaire entre un point «A» et un point «B» à partir
d’une position sur le terrain, il faut :

– relever l’AZM du point «A» ;

– relever l’AZM du point «B» ;

– l’écart angulaire est égal à : AZM «A» - AZM «B».

1.332 - Méthode directe

1° - Prendre l’AZM du point le plus à


droite.

800μ 2° - Faire pivoter la boussole pour ali-


7 gner la flèche de direction sur le
point le plus à gauche.

3° - Lire directement la valeur de l’écart


15 X D angulaire sur la bague du boîtier
en face de l’aiguille aimantée.
0 140
140 0
0
80

N
N

2 1
m

15 PX 1,2

1.333 - Main étalonnée

Il peut dans certains cas, être commode d’utiliser un procédé approximatif


mais rapide. La mesure d’écarts angulaires peut être faite à l’aide de la main étalonnée.

Les valeurs moyennes de la main, bras tendu, sont pour :

– le poing : 130 à 170 µ ;

– le pouce : 40 µ ;

– un autre doigt : 30 µ.

Chacun se doit donc d’étalonner très soigneusement sa main.


- 197 -
2 - TOUR D’HORIZON

La recherche du renseignement par l’observation nécessite une connaissance


approfondie du terrain.

Il convient en particulier, de pouvoir identifier à chaque instant les détails


du terrain et ceux de la carte, tout en gardant une vision générale de la zone observée.

2.1 - DÉFINITION

Faire un tour d’horizon c’est, à partir d’un point de station (si possible
assez élevé) :

– identifier sur la carte les lignes et les points caractéristiques du paysage


(nivellement et planimétrie) ;

– situer sur le terrain les lignes et les points caractéristiques mentionnés


sur la carte.

2.2 - MODE OPÉRATOIRE

2.21 - Opérations élémentaires

Trois opérations élémentaires sont à effectuer :

– orienter la carte ;

– déterminer le point de station ;

– déterminer sur la carte les lignes et les points caractéristiques du ter-


rain.

2.22 - Méthode

Pour être efficace, le tour d’horizon doit être exécuté avec méthode :

– de la gauche vers la droite à partir d’une direction d’origine ;

– du plus près au plus loin ;

– du général au particulier.
- 198 -
2.23 - Procédé

1° - Diviser le terrain en plusieurs


compartiments, en fonction si
possible du nivellement.

2° - Repérer les points caractéris-


tiques (clocher, routes...) du
terrain sur la carte.

3° - À partir de ces points de


repère, «accrocher» le reste
du paysage, secteur par sec-
teur.

4° - En cas d’hésitation pour les


points secondaires, mesurer
leur gisement ou leur écart
angulaire, par rapport à un
angle connu.

5° - Utiliser la carte pour définir les


parties cachées.

Vous êtes ainsi en mesure de déterminer les zones et les points dangereux,
pouvant être favorablement utilisés par l’adversaire.

2.3 - DÉSIGNATION D’UN OBJECTIF

Le moindre indice décelé pendant une phase d’observation doit pouvoir


être localisé rapidement afin d’être traité efficacement.

La désignation d’un objectif permet de répondre à cette action.

À cet effet, il convient avant tout de :

– choisir un point de repère fixe proche de l’objectif ;

– définir ce point de repère ;

– situer l’objectif par rapport à ce point de repère ;

– décrire l’objectif.

Deux procédés de repérage sont particulièrement utilisés.


- 199 -
2.31 - Main étalonnée

1° - Désigner le point de repère :


«droit dans la direction de mon
bras, le pont».

2° - Situer l’objectif par rapport au


point de repère : «quatre doigts à
droite et deux doigts au dessus,
la lisière gauche du bosquet».

3° - Décrire l’objectif : «deux indivi-


dus allongés qui observent dans
notre direction».

2.32 - Cadran horaire

Un cadran horaire est imaginé autour du point de station. L’observateur


occupe le centre du cadran de sorte que la ligne midi-six heures coïncide avec l’axe
d’observation, midi étant vers l’avant.

Exemple : «à 11 heures, un char arrêté


sur la ligne de crête».

Ce procédé n’est pas précis, mais offre l’avantage de situer un point à observer dans
une portion de terrain de faible dimension à l’intérieur de laquelle il peut être facilement
identifié. Ce procédé est très pratique lors d’un déplacement en véhicule en prenant l’axe
du véhicule comme référence (midi étant l’avant du véhicule).
- 200 -
3 - ÉTUDE ET CROQUIS D’ITINÉRAIRE

3.1 - GÉNÉRALITÉS

L’exécution d’une mission commence nécessairement par un déplacement.


Que ce soit à pied ou en véhicule, une étude préalable de l’itinéraire sur la carte permet
de déjouer les pièges du terrain et d’arriver dans les meilleures conditions sur le lieu de
l’action.

Il s’agit de rechercher sur la carte les renseignements permettant d’exécuter


au mieux la mission confiée.

3.2 - CHOIX D’ITINÉRAIRE

Que l’itinéraire soit imposé ou laissé à l’initiative, trois facteurs doivent


guider l’étude :

– le terrain ;

– l’orientation ;

– les possibilités de l’adversaire.

3.3 - ÉTUDE D’ENSEMBLE

3.31 - Étude topographique sur carte

Cette préparation facilite le déplacement. Elle doit donc se concrétiser par :

– le renseignement de la carte ;

– ou par un croquis simplifié de l’itinéraire.

Pour cela, il faut :

– découper l’itinéraire en tronçons, en prenant toujours une limite identifiable :


•orographie (talweg, crête...),
•planimétrie (axe routier, lisière de forêt, cours d’eau...) ;

– orienter et évaluer la longueur de l’itinéraire.


Deux possibilités :
•prendre l’azimut magnétique de chaque tronçon,
•prendre comme mains courantes des mouvements ou éléments carac-
téristiques du terrain (voie ferrée, crête...).

Il faut également :

– marquer tous les points caractéristiques du terrain : ils permettront lors


du déplacement, de se «recaler» en permanence dans la bonne di-
rection ;
- 201 -
– marquer les longueurs de chaque tronçon afin de mieux apprécier les
distances entre les différents points.

L’étude topographique effectuée à partir de la carte, permet de déceler un


certain nombre de points défavorables et de difficultés. Il convient de les marquer sur la
carte et de prévoir les variantes (une variante est un itinéraire permettant de contourner
une difficulté, un point dangereux, un obstacle pour reprendre l’itinéraire fixé au-delà).

3.32 - Étude tactique

L’étude d’un itinéraire ne se limite pas à la connaissance de ses


caractéristiques topographiques. D’autres facteurs doivent être pris en considération.

3.321 - Praticabilité de l’axe

– Revêtement, viabilité.

– Tonnage supportable par l’axe et les ouvrages d’art qu’il emprunte.

– Hauteur maxi (sous pont, tunnel, passage souterrain...).

– Possibilités de stationnement ou de dégagement.

3.322 - Environnement

– Renseignements sur la population de la région traversée.

– Points d’appui sûrs (casernes de gendarmerie, commissariats de police).

– Points de ravitaillement (essence, nourriture...).

– Points caractéristiques (localités, ponts, carrefours, ...).

3.323 - Personnels et matériels devant l’emprunter

– Fatigue (distance, nuit, météo).

– Capacité des matériels et leur autonomie.

– Tous les impedimenta afférents à la mission (véhicules, bagages ...).

3.324 - Délais

Toute mission doit être accomplie en respectant des délais ; elle est parfois
déclenchée à une heure précise.

Ces éléments sont à prendre en compte dans l’étude tactique.


- 202 -
3.4 - RÉSULTATS DE L’ÉTUDE

Il est souvent nécessaire de concrétiser le résultat de cette étude par


l’établissement :

– d’un croquis d’itinéraire ;

– d’une fiche rédigée.

3.41 - Croquis d’itinéraire

Le croquis d’itinéraire est la mise en forme à la plus grande échelle possible


de l’étude d’itinéraire.

Il est utilisé pour une mission de combat à pied et/ou sur une courte
distance.

Il n’est pas une reproduction de la carte, mais un recueil de renseignements


qui permet de remplir la mission. Si tous les renseignements utiles doivent y figurer, il faut
néanmoins éviter d’accumuler les détails inutiles.

Exemple : reconnaître le pont «B» en partant de la chapelle «A».

1 - ITINÉRAIRE 4 - REPÈRES, POINTS PARTICULIERS


2 - TRONÇONS 5 - COURS D’EAU, PONTS
3 - LONGUEUR +AZM 6 - POINT DANGEREUX
- 203 -
- 204 -
Le croquis d’itinéraire peut utilement être complété par une fiche reprenant,
par tronçon, les principaux renseignements établis lors de l’étude d’itinéraire.

3.42 - Fiche rédigée

Cette fiche complète, si nécessaire, le croquis d’itinéraire ou les


renseignements de la carte.

Elle peut servir d’aide-mémoire au chef de convoi ou de fiche de route pour


les chefs d’élément et de voiture.

Elle est rédigée selon le plan suivant :

– caractéristiques essentielles : itinéraire facile, sûr, rapide, etc. ;

– différentes étapes possibles ;

– délais pour le parcourir.


- 205 -

TITRE 2

TRANSMISSIONS

CHAPITRES

1 - PRINCIPES D’ÉTABLISSEMENT D’UNE BONNE LIAISON

2 - PROCÉDURE D’EXPLOITATION DES MOYENS RADIOTÉLÉPHONIQUES

3 - SYSTÈME PR 4G

4 - CORAIL NOUVELLE GÉNÉRATION

5 - PORTATIF RUBIS

6 - INTEROPÉRABILITÉ
- 206 -

CHAPITRE 1

PRINCIPES D’ÉTABLISSEMENT
D’UNE BONNE LIAISON

SECTIONS

1 - EMPLACEMENT

2 - ANTENNE

3 - CONNECTEURS

ANNEXE

//
- 207 -
1 - EMPLACEMENT

Les principes suivants sont à respecter pour tous les postes. Ils s’appliquent
à:

– l’emplacement ;

– l’antenne ;

– les connecteurs.

L’emplacement est d’une très grande importance pour la qualité de la


liaison. Compte tenu de la situation du moment, il convient de rechercher :

– les points hauts (sommets de collines, bâtiments) ;

– les terrains dégagés (plats ou faiblement ondulés).

Les meilleures conditions se trouvent réunies quand la liaison est prise à


«vue directe» entre les correspondants.

Il convient d’éviter :

– les forêts et agglomérations ;

– les fonds de talwegs ;

– la proximité des lignes à haute tension ;

– la proximité des masses métalliques (ponts, hangars) ;

– la proximité des bâtiments importants.

2 - ANTENNE

L’antenne doit être installée avant de mettre le poste en marche sous


peine de le détériorer. Elle est maintenue verticalement.

Si l’unité collective comprend deux antennes (cas du PP13), une seule est
installée en fonction de l’utilisation du moment (à terre ou à dos) mais en se souvenant
que la portée est nettement réduite avec l’antenne courte.

En choisissant son emplacement, l’opérateur n’oubliera pas qu’il doit aussi


camoufler son antenne.

3 - CONNECTEURS

Les connecteurs constituent les points délicats de tous les postes radios.
Poussières, graviers et brindilles sont soigneusement retirés avant tout branchement
(embase d’antenne, filetage de l’antenne, connecteur et prise de combiné).
- 208 -
L’humidité provoque souvent de mauvais contacts. Les connecteurs
sont donc séchés avec un chiffon propre. Par temps de pluie, l’embase d’antenne est
fréquemment essuyée.

Tout ce qui se visse doit être serré au maximum.


- 209 -

CHAPITRE 2

PROCÉDURE D’EXPLOITATION DES MOYENS


RADIOTÉLÉPHONIQUES

SECTIONS

1 - MESSAGE RADIO

2 - RÈGLES D’EXPLOITATION EN RADIOTÉLÉPHONIE

3 - TERMES DE PROCÉDURE

ANNEXES

1 - Alphabet phonétique
2 - Procédure radiotéléphonique
- 210 -
1 - MESSAGE RADIO

1.1 - DÉFINITION

Un message radio est un texte en langage clair ou chiffré auquel ont été
adjoints, pour permettre sa transmission, des signaux et termes de procédure.

Un message se divise en trois parties principales :

– l’en-tête ;

– le texte ;

– le final.

1.2 - CARACTÉRISTIQUES PRINCIPALES D’UN MESSAGE

1.21 - Identification

Pour permettre ultérieurement une identification rapide d’un message,


toutes les transmissions d’une même autorité sont affectées d’un numéro dit «numéro
de texte».

Ces messages sont numérotés par la station radio dans l’ordre de leur
dépôt par l’autorité d’origine.

Les demandes relatives à un message et formulées après transmission de


ce message, s’effectueront sous la forme :

– RÉPÉTEZ votre n° … du … ;

– VÉRIFIEZ votre n° … du … ;

– DANS votre n° … du …

1.22 - Urgence

Le degré d’urgence d’un message ne concerne que sa rapidité


d’acheminement sur les voies de transmission et la promptitude de remise aux
destinataires.

Cette notion ne peut donc pas être confondue avec la rapidité de traitement
de l’affaire dont il est question dans le texte.

L’urgence de ce traitement est, si nécessaire, à mentionner dans le texte.

Il convient de noter que :

– l’utilisation abusive d’un degré d’urgence élevé se traduit par un en-


combrement des réseaux et aboutit à un résultat contraire à l’objectif
recherché ;
- 211 -
– chaque fois que cela est possible, on attribue aux destinataires pour infor-
mation un degré d’urgence plus faible que celui attribué aux destinataires
pour action.

Cette méthode s’appelle la DOUBLE URGENCE.

Il existe quatre degrés d’urgence :

– flash (Z) utilisé uniquement en période de crise ;

– immédiat (O) ;

– urgent (P) ;

– routine (R).

1.23 - Groupe date/heure

Il indique la date et l’heure auxquelles l’autorité rédactrice a décidé la


transmission de ce message.

Exemple : 17 18 15 A JAN 11 année


indicatif abrégé du mois
le 17 du mois en cours à 18 h 15 indication du fuseau horaire

1.24 - Adresse

Elle sert à désigner sans ambiguïté l’autorité origine, les autorités destinataires
pour action et les autorités destinataires pour informations.

Ces autorités sont désignées par l’adresse télégraphique qui convient.

1.25 - Texte

Le texte du message doit être :

– complet, pour éviter les demandes de renseignements complémentaires


allongeant de façon très importante les délais de transmission ;

– clair, pour éviter les demandes d’explications et les risques d’erreur (at-
tention en particulier, à la ponctuation) ;

– concis, pour restreindre les délais de transmission et les risques d’inter-


ception.

Le style doit être télégraphique, mais le sens de la phrase doit toujours être
parfaitement compréhensible.

Les mots inutiles doivent être bannis (par exemple le «STOP» suivi ou
précédé immédiatement d’un «PRIMO», le «STOP et FIN», le «HONNEUR VOUS RENDRE
COMPTE», etc.).
- 212 -
1.3 - RÉDACTION DES MESSAGES PAR LES AUTORITÉS

La rédaction d’un message doit respecter certaines règles.

1.31 - Autorités concernées

1.311 - Autorité origine

L’autorité origine est l’autorité sous la responsabilité de laquelle un message


est expédié.

Les responsabilités de l’autorité origine sont les suivantes :

– déterminer si l’envoi du message est justifié ;

– déterminer les destinataires pour «action» et pour «information», et veiller à


ce qu’ils soient désignés par leur adresse télégraphique réglementaire ;

– présenter le message sous une forme réglementaire ;

– choisir la mention de protection ou le degré de classification, ainsi que


le degré d’urgence à accorder pour l’acheminement ;

– rédiger le texte sous une forme réglementaire ou veiller à ce que le ré-


dacteur utilise cette forme ;

– veiller à ce qu’aucun message ne soit expédié sans être signé.

1.312 - Autorité destinataire pour action (TO)

Il faut réduire au minimum le nombre d’autorités destinataires et utiliser


exclusivement leur adresse télégraphique militaire. Il est impératif de mentionner tous
les destinataires.

1.313 - Autorité destinataire pour information (INFO)

Les mêmes règles sont à appliquer.

1.32 - Degré d’urgence

Le choix du degré d’urgence est une responsabilité importante de l’autorité


origine.

NOTA : l’urgence d’un message est indépendante du sujet traité. Le


seul fait d’employer la formule «message» indique au destinataire
que la question traitée présente un caractère d’urgence.

Dans cette optique, 90% des messages peuvent, en temps de paix, être
revêtus du degré «routine».

La double urgence est vivement conseillée (destinataire «pour action» et


destinataire «pour info»).
- 213 -
Un message «urgent» (ou d’un degré supérieur) est remis à son destinataire
de nuit comme de jour. Le degré «urgent» est le degré le plus élevé pouvant être attribué
à un message à caractère technique ou administratif.

1.33 - Mention de protection ou de classification

Une croix (X) est mise dans la case correspondant à la mention de protection
ou de classification choisie par l’autorité origine :

– protection :
• NON PROTÉGÉ,
• DIFFUSION RESTREINTE ;

– classification :
• CONFIDENTIEL DÉFENSE,
• SECRET DÉFENSE.

La mention de protection ou de classification doit toujours être appropriée


au contenu de l’information.

1.34 - Texte du message

1.341 - Avant-texte

Le texte d’un message comporte un avant-texte dont certaines des lignes


sont identifiées par un MARQUANT :

EXEMPLES DE QUELQUES MARQUANTS UTILISÉS DANS L’AVANT-TEXTE


MARQUANTS DÉSIGNATION EN CLAIR
BT Début de texte (obligatoire).
Pas de marquant Mention de protection ou classification (obligatoire).
MCA (ou SIC) Mot-clé d’attribution (ou code d’identification OTAN)(1).
OPS/ (ou EXR/) Baptême de l’opération ou de l’exercice (facultatif).
NMR/ Numéro du message (facultatif).
OBJ/ Objet du message (facultatif).
REF/ Référence(s) à d’autres messages ou documents (facultatif).
Marquant d’identification de message (facultatif, mais obligatoire pour
MID/ certains messages formatés en vue de permettre leur traitement
automatique).
Fin de l’avant-texte
TXT
(obligatoire, mais facultatif pour certains messages formatés).

Il contient notamment :

– le numéro du message ;

– l’objet du message ;

– la référence à d’autres messages ou documents ;

– le MCA (mot-clé d’attribution).


- 214 -
1.342 - Texte

Il doit respecter quelques règles :

– en ce qui concerne le texte proprement dit, s’il est assez court pour ne
pas comporter de paragraphe, il est présenté en un seul bloc sans retour
à la ligne. Si le texte est long et comporte des paragraphes, on va à la
ligne à la fin de chacun d’eux ;

– les paragraphes sont signalés par un chiffre arabe (1, 2, 3, etc.) ou par
l’appellation traditionnelle «PRIMO», «SECUNDO», «TERTIO» ;

– les sous-paragraphes sont indiqués par une lettre suivie d’un point de
ponctuation (A., B., etc.) ou par une lettre épelée : «ALPHA», «BRAVO»,
etc.(1);

– les formes protocolaires sont interdites ;

– la ponctuation n’est utilisée que lorsqu’elle est indispensable (la ponc-


tuation abrégée peut être admise dans un texte) ;

– les lettres seules et les nombres ne sont normalement pas épelés ;

– les mois de l’année sont indiqués en abrégé (JAN - FEV - MAR - AVR -
MAI - JUN - JUL - AOU - SEP - OCT - NOV - DEC) ;

– s’il est nécessaire de séparer les phrases à l’intérieur des paragraphes,


on utilise le tiret (à l’exclusion du mot STOP ou du X).

1.35 - Groupe date-heure (GDH)

Le GDH peut concerner soit le dépôt, soit la réception, soit l’approbation.

Le GDH d’approbation indique l’heure à laquelle l’autorité a pris sa


décision.

Si l’autorité n’a pas indiqué le GDH d’approbation, le message est transmis


sous le GDH de dépôt (case spéciale).

Il se compose de :

– six chiffres (jour du mois, heures, minutes) ;

– la lettre du fuseau horaire utilisé :


• heure Z : heure de Greenwich (soit A-1 heure ou B-2 heures),
• heure A : heure administrative française dite «heure d’hiver»,
• heure B : heure administrative française dite «heure d’été» ;

– l’indication abrégée du mois (trois lettres) et de l’année (deux derniers


chiffres).
- 215 -

NOTA : le quantième du mois peut être omis dans le groupe date-


heure, qui devient alors groupe horaire. Le groupe date-heure et le
groupe horaire se représentent par le symbole commun GDH.

1.36 - Signature de l’autorité

Apposée juste avant le dépôt au centre de transmissions, cette signature


confirme que le message est approuvé par l’autorité origine elle-même (ou par quelqu’un
habilité par elle).

Elle ne doit pas être confondue avec le nom, la signature, le numéro de


téléphone du rédacteur qui sont des indications permettant au centre de transmissions
de prendre contact avec le rédacteur s’il rencontre des difficultés dans l’acheminement
du message concerné.

2 - RÈGLES D’EXPLOITATION EN RADIOTÉLÉPHONIE

2.1 - ÉLÉMENTS D’UNE COMMUNICATION

2.11 - Appel

L’appel sert à identifier les stations qui prennent part à la communication.


Il est effectué en employant les indicatifs d’appel des stations.

Tout appel doit prendre la forme suivante :

INDICATIF DE LA (OU DES) STATION(S) APPELÉE(S)


ICI
INDICATIF DE LA STATION QUI APPELLE

– Exemple 1 : la station PN appelle la station 2B :


«2B ici PN (deux bravo ici papa november)».

– Exemple 2 : la station directrice appelle toutes les stations du réseau en


employant l’indicatif collectif :
«VG ici R4 (victor golf ici roméo quatre)».

– Exemple 3 : la station qui appelle veut exclure une ou plusieurs stations


du réseau. Elle utilise le terme «EXCEPTÉ» après l’indicatif collectif :
«VG EXCEPTÉ VG2 ici R4 (victor golf excepté victor golf deux ici roméo
quatre)».

2.12 - Réponse

La réponse peut être de la même forme que l’appel :

– exemple 1 :
• appel : «2B ici PN»,
• réponse : «PN ici 2B».
(1) – MCA obligatoire pour les messages adressés à l’état-major des Armées ou à la DGGN.
– SIC obligatoire pour les messages adressés à des autorités de l’OTAN.
- 216 -
Elle peut aussi être réduite à l’indicatif des stations qui répondent, précédé
ou non de «ICI». Ce sont des réponses abrégées utilisées pour accélérer le débit sur des
réseaux importants, lorsque les conditions sont bonnes. Il ne doit en résulter aucune
ambiguïté ;

– exemple 2 :
• appel : «VG ici R4»,
• réponse : «Ici VG1,
VG2,
VG3…».

A un appel collectif, les stations répondent dans l’ordre de leur numéro


d’ordre et la station directrice répond toujours la première.

2.13 - Objet de la communication

L’objet suit, en général, directement l’appel.

2.14 - Final

Les réseaux exploités en radiotéléphonie fonctionnant généralement en


alternat, toute émission doit obligatoirement se terminer par l’un des termes suivants :

– PARLEZ : cela signifie : «ceci est la fin de ma transmission pour vous et


j’attends votre réaction ; je vous écoute, à vous de parler» ;

– ATTENDEZ : «Attendez, je vais vous répondre dans quelques minutes».


Lorsqu’une station utilise le terme ATTENDEZ, aucune autre station ne
doit, en principe, interrompre la communication en cours, sauf si cette
nouvelle communication revêt un caractère d’urgence ;

– TERMINÉ : «Ceci est la fin de ma transmission pour vous ; je n’attends


et ne demande aucune réponse de votre part» ;

– ATTENDEZ - TERMINÉ : «Attendez et restez à l’écoute ; j’arrête ma trans-


mission pendant plus de quelques minutes».
Lorsque l’expression ATTENDEZ-TERMINÉ est employée, une autre station
du réseau peut profiter de cette interruption pour établir une communi-
cation.

2.2 - CONVERSATION

2.21 - Prescriptions à observer par l’usager

2.211 - Avant la conversation

– La préparer et noter éventuellement les points importants tels que les


chiffres, heures, coordonnées ;

– Disposer des documents permettant de répondre rapidement à une


question du correspondant (carte, coordonnées…).
(1) Il ne doit pas être utilisé de sous-paragraphe, ni de sous-sous-paragraphes.
- 217 -
2.212 - Pendant la conversation

– Être précis, bref et concis ;

– Transmettre les mots, lettres ou chiffres conformément aux règles pré-


vues ;

– Proscrire les phrases inutiles, le tutoiement, un langage indécent ou


grossier ;

– Proscrire l’utilisation de codes particuliers qui risquent de le personnaliser


et de faire identifier une unité.

2.22 - Établissement d’une conversation

2.221 - Cas normal

Les autorités exploitent elles-mêmes leur poste radio.

Exemple :
«PN ici R4 : avancez jusqu’au carrefour 135,
restez en surveillance face au sud,
décrochez derrière OB,
PARLEZ,
ici PN : REÇU (le terme «Reçu» constitue l’accusé de réception),
PARLEZ,
ici R4 : TERMINÉ (la conversation est, sauf exception, terminée par
celui qui l’a commencée)».

2.222 - Cas exceptionnel

Lorsque les stations sont exploitées par des opérateurs, l’appel d’une
autorité s’exprime par la formule «PASSEZ-MOI AUTORITÉ» précédée par l’appel de la
station appelée.

Une autorité répondant à un tel appel s’identifie par l’indicatif de sa station


suivi du mot «AUTORITÉ».

Exemple :
«GW ici PN : passez-moi autorité,
PARLEZ,
ici GW AUTORITÉ : PARLEZ».

Si l’autorité ne peut répondre sur le champ, l’opérateur utilise un des termes


«ATTENDEZ» ou «ATTENDEZ-TERMINÉ».

Lorsque l’autorité appelée s’est identifiée, elle n’emploie que son indicatif
de station au cours de la conversation.

Une conversation entre ou avec une autorité prend fin à l’initiative de


l’appelant, sans intervention des opérateurs.
- 218 -
2.3 - MESSAGE ABRÉGÉ

Un message abrégé est un texte écrit par une autorité, destiné à une
autre autorité et transmis généralement par un opérateur. Par rapport aux conversations,
les messages offrent l’avantage de pouvoir conserver une trace écrite de la
communication.

Dans les petites unités, les nécessités opérationnelles imposent une


transmission rapide du message. Son texte doit donc présenter certaines qualités et la
procédure de transmission être réduite aux éléments indispensables.

2.31- Conseils pour la rédaction

La concision est de rigueur dans la rédaction des messages. Il faut éliminer


le plus de mots possible sans qu’il en résulte toutefois des incertitudes ou des ambiguïtés.
Pour que les correspondants puissent se comprendre, il est indispensable de n’employer
que les abréviations officielles.

Afin d’éviter les confusions, il est recommandé :

– d’utiliser les chiffres arabes ;

– d’écrire en lettres capitales les lettres ou groupes de lettres et de chiffres


sans signification apparente, ainsi que les noms propres et les mots conven-
tionnels qui n’ont pas de signification dans le contexte de la phrase ;

– de remplacer la ponctuation par l’abréviation autorisée quand il y en a


une ou par le mot «SÉPARATION» ;

– d’écrire les zéros en les barrant «0» pour éviter les confusions avec la
lettre «O» ;

– d’encadrer les citations par les mots «CITATION» et «FIN DE CITATION» ;

– d’utiliser, lorsqu’il est nécessaire de séparer les paragraphes, les mots


écrits en toutes lettres : PRIMO, SECUNDO, TERTIO, etc.

Il faut par ailleurs ÉVITER :

– d’employer le mot «FIN» ou l’expression «STOP ET FIN» ;

– les formules de politesse, même sous des formes abrégées : «honneur


de…, HVDR…»).

2.32 - Composition du message abrégé

L’ordre des éléments de la transmission est précis et doit être respecté.


- 219 -
2.33 - Instructions pour la transmission

Une instruction particulière peut éventuellement être transmise avec le


message. Cette instruction est alors exprimée directement après :

– l’appel pour une conversation ;

– l’expression «MESSAGE» s’il s’agit d’un message.

2.331 - Retransmission

Lorsqu’une station ne peut entrer directement en liaison avec un


correspondant, une retransmission doit obligatoirement être effectuée par une autre
station du réseau.

Toute station en mesure d’effectuer cette retransmission annonce


impérativement cette possibilité. La station origine lui adresse alors le texte précédé du
terme «TRANSMETTEZ À».

La station origine peut également adresser à une station de son choix la


demande de retransmission. La station-relais fait précéder le texte retransmis du terme
«ORIGINE» suivi de l’indicatif de la station origine.

2.332 - Collationnement

Si l’autorité désire que tout ou partie de son message soit répété par la
station destinataire, l’exploitant utilise le terme «COLLATIONNEZ» suivi des éléments
d’identification.

S’il n’est pas suivi d’éléments d’identification, toute la transmission doit


être répétée. S’il n’est pas précédé d’un indicatif d’appel, toutes les stations appelées
doivent collationner.

Le collationnement est toujours précédé par l’expression «JE


COLLATIONNE».

ATTENTION !

Ne pas abuser du collationnement qui rend les communications


beaucoup plus longues.

2.333 - Transmission «en l’air»

Si pour des raisons de sécurité, le chef désire que les destinataires de son
message ne répondent pas à sa transmission, seule l’expression «NE RÉPONDEZ PAS»
sera employée après l’appel. La communication est alors transmise deux fois, en utilisant
le terme «JE RÉPÈTE»
- 220 -
Les destinataires ne doivent alors :

– ni accuser réception de ce message ;

– ni communiquer au sujet de cette transmission.

La transmission doit prendre fin par le mot «TERMINÉ».

Exemple : «BRAVO, ici SIERRA - Ne répondez pas - Heure H retardée de


30 mn - Je répète - Heure H retardée de 30mn - TERMINÉ».

2.34 - Procédure radiotéléphonique de combat

Cette procédure ne doit être utilisée que sur ordre de la station directrice,
ou de la station ayant le premier numéro d’ordre.

Dès que les prises de contact réglementaires ont été effectuées, les mesures
suivantes doivent être appliquées.

2.341 - Autorité

Elle :

– ne donne jamais son indicatif ;

– annonce seulement l’indicatif du subordonné avant le texte du mes-


sage ;

– termine un message par PARLEZ ou TERMINÉ ;

– donne l’indicatif seul du subordonné, si elle veut lui signifier qu’elle a bien
reçu la communication.

2.342 - Subordonné

Il :

– accuse réception en énonçant seulement son indicatif ;

– débute la communication en donnant son indicatif ;

– ne prononce jamais l’indicatif de l’autorité.


- 221 -
Exemple :

Chef de réseau : CHARLIE Subordonné : SIERRA


SIERRA
Midi - 1200
Corne droite du bosquet
1er MESSAGE sur la crête
En avant
SIERRA
SIERRA
Ai atteint la crête
2ème MESSAGE RAS
Parlez
SIERRA

2.4 - CONTRÔLE DE LA FORCE ET DE LA LISIBILITÉ DES SIGNAUX

On admet que la force et la lisibilité des signaux d’une station sont de bonne
qualité lorsqu’aucune observation n’est fait à ce sujet.

Les stations n’échangent des appréciations concernant la qualité des


signaux que si l’une d’elles n’entend pas clairement les autres.

Si une station désire connaître les conditions de réception de ses signaux


par une autre station, elle utilise immédiatement après l’appel, l’expression : «CONTRÔLE
RADIO».

Les termes utilisés pour répondre à cette demande doivent exprimer une
appréciation en force et en lisibilité à la réception.

FORCE LISIBILITÉ
ASSEZ FORT Signal fort CLAIR Qualité excellen-
te
FORT Bon signal LISIBLE Bonne qualité
J'ai des difficultés
Je vous entends
FAIBLE DÉFORMÉ à vous compren-
difficilement
dre
Je vous entends J'ai des difficultés
AVEC INTERFÉ-
TRÈS FAIBLE très à vous compren-
RENCES
difficilement dre

ATTENTION !

Si la réception est de bonne qualité, la station utilise uniquement


le terme: «REÇU».
- 222 -
3 - TERMES DE PROCÉDURE

PROCÉDURE SIGNIFICATION OBSERVATIONS

APERÇU J'ai bien compris votre message. Je suis en


mesure d'exécuter.

ATTENDEZ Je stoppe ma transmission durant quelques


secondes.

ATTENDEZ TERMINÉ Attendez, je stoppe ma transmission pour plus


de quelques secondes.

COLLATIONNEZ Répétez-moi cette transmission en entier comme


vous l'avez reçue.

CORRECT Ce que vous m'avez transmis est correct.

EXCEPTÉ Le (ou les) destinataire(s) dont la désignation


suit immédiatement est (sont) excepté(s) de
l'indicatif collectif.

FROM L'autorité origine de ce message est indiquée par


la désignation qui suit immédiatement.

ICI Cette transmission vient de la station dont la


désignation suit immédiatement.

INFO Le message est adressé "pour information" aux


destinataires dont la désignation suit.

JE COLLATIONNE Ce qui suit est ma réponse à votre demande de


collationnement.

J'ÉPELLE J'épelle phonétiquement le mot avant.

JE RÉPÈTE Je répète la transmission ou la partie indiquée.

LE MOT AVANT Le mot du message auquel je me réfère est celui


qui précède.

LE MOT APRÈS Le mot du message auquel je me réfère est


celui qui suit.

PARLEZ Ceci est la fin de ma transmission pour vous. Je


vous écoute, parlez.

PRENEZ MESSAGE Prenez par écrit le message qui suit.

J'ai bien reçu votre dernière transmission. Lors du contrôle radio


REÇU
Signifie "Fort et clair".
RÉPÉTEZ Répétez… (la partie indiquée).
- 223 -

PROCÉDURE SIGNIFICATION OBSERVATIONS

SÉPARATION Indication de séparation entre le Est représenté par le signe —.


texte et les autres parties d'un
message.

TERMINÉ Ceci est la fin de ma trans-


mission. Je n'attends pas de
réponse.

TO Le message est adressé "Pour


action" aux destinataires dont
la désignation suit.

TOUT AVANT La partie du message à laquelle


je me réfère est tout ce qui
précède.

TOUT APRÈS La partie du message à laquelle je


me réfère est tout ce qui suit.
- 224 - Annexe 1

ALPHABET PHONÉTIQUE

Quand il est nécessaire d’identifier une lettre de l’alphabet, on emploie


l’alphabet phonétique suivant :

Let- Épellation Épellation


Lettre
tre figurée figurée

NOVEM-
A ALFA N
BER

B BRAVO O OSCAR

C CHARLIE P PAPA

D DELTA Q QUEBEC

E ECHO R ROMEO

F FOX-TROT S SIERRA

G GOLF T TANGO

H HÔTEL U UNIFORM

I INDIA V VICTOR

J JULIETT W WHISKY

K KILO X X-RAY

L LIMA Y YANKEE

M MIKE Z ZULU
- 225 -
PRONONCIATION

– Nombres : quand ils sont transmis en radiotéléphonie, appliquer, pour


leur prononciation, les règles suivantes :
Exemple : transmettre : 1965.
Dire : «1965 - j’épelle : Un (tout seul) - Neufe (cinq et quatre) - Sisse (deux
fois trois) - Cinque (trois et deux), 1965».

0 Zéro 5 Cinque (trois et deux)

1 Un (tout seul) 6 Sisse (deux fois trois)

2 Deux (un et un) 7 Sète (quatre et trois)

3 Troua (deux et un) 8 Huite (deux fois quatre)

4 Katre (deux fois deux) 9 Neufe (cinq et quatre)

– Virgule : la virgule doit être prononcée -vir-gu-le-.


Exemple : transmettre : 123,4.
Dire : «123,4 - j’épelle : Un - Deux - Troua - Vir-Gu-Le - Katre».

– Séparatif.
Exemple : transmettre les coordonnées suivantes : 365-487.
Dire : «365-487 - j’épelle : Troua - Sisse - Cinque - Sé-Pa-Ra-Tif - Katre
- Huite - Sète».

NOTA : la procédure prescrite ci-dessus ne fixe que quelques règles


de base. L'initiative et le bon sens permettent, en général, de régler
les cas particuliers.
- 226 - Annexe 2

PROCÉDURE RADIOTÉLÉPHONIQUE
Exemples : TTA 150

OPÉRATION À EFFECTUER DIRE À L'ÉMISSION ENTENDRE À LA RÉCEPTION

Ici EDZ7 - Reçu - Parlez.


Ici NCH4 - Fort et lisible - Parlez.
4KFO - Ici ØTER - Contrôle radio -
Prise de contact Ici SUW9 - Assez fort et clair -
Parlez…
S'effectue avant d'entreprendre Parlez.
un trafic régulier pour s'informer Appréciation Force et Lisibilité
…4KFO - Ici ØTER - Reçu -
de la qualité des liaisons. des signaux : Fort, Clair, Assez
Terminé.
fort, Lisible, Faible, Déformé, très
faible, Avec interférence.

Appel préliminaire
Outre la "prise de contact", il Z7 - Ici H4 - Parlez…
peut être nécessaire de s'assu- …Ici H4 (transmission de la com- Ici Z7 - Parlez.
rer que le correspondant est à munication).
l'écoute.

W9 - Ici Z7 - Prenez message -


Il y a deux cas :
Parlez…
Annonce d'un message 1° - Si W9 n'est pas prêt, dire :
Ou : J'ai un message (suivi de
Avant de transmettre un mes- Ici W9 - Attendez ;
l'urgence du message) - Par-
sage à un correspondant, il vaut 2° - Si W9 est prêt à recevoir le
lez…
mieux l'annoncer au préalable. message : Ici W9 - Envoyez
votre message - Parlez.
…Ici Z7 - Prenez message, etc.

Les stations secondaires ne


répondent rien, mais se règlent
Réglage de réseau pour un maximun de réception.
4KFO - 4KFO - Ici ØTER, ici ØTER -
S'effectue avant d'entreprendre La station directrice répète ainsi
Je vais transmettre pour réglage -
un trafic, pour assurer que tou- son propre indicatif durant 20
ØTER - ØTER - ØTER…
tes les stations secondaires sont s environ, puis elle garde la
Terminé.
réglées sur la même fréquence. manette du combiné appuyée
durant 10 s environ.
Fin de l'émission de réglage.

Chaque station secondaire


Ouverture de réseau
répond dans l'ordre qui lui a été
S'effectue après le "réglage de 4KFO - Ici ØTER - Contrôle
assigné
réseau". La station directrice radio.
Si l'une des stations ne répond
s'assure ainsi de la qualité des
pas, la station suivante attend
liaisons et du bon réglage des Idem «Prise de contact».
environ 5 s avant d'émettre sa
appareils.
propre réponse

Accusé de réception
S'effectue à l'issue de la trans-
Ici Z7 - Terminé.
mission d'un message pour Z7 - Ici W9 - Reçu - Parlez…
assurer un correspondant que
son message a été bien reçu.

Z7 - Ici W9 - Répétez…
Ici Z7 - Je répète…
– tout avant tel mot ;
– tout avant tel mot ;
Demande de répétition – tout après tel mot ;
– tout après tel mot, etc.
– le mot avant tel mot ;
– parlez ;
– le mot après tel mot, etc.

Demande de collationnement
S'effectue à l'issue de la trans- W9 - Collationnez - Parlez… Ici W9 - Je collationne (elle
mission d'un message pour répète intégralement la dernière
s'assurer que le correspondant a ...Ici Z7 - Correct - Terminé. transmission) - Parlez.
bien reçu ce message.
- 227 -

NOTA : l’écriture en toutes lettres des nombres que vous trouvez ci-
dessus ne correspond pas à l’orthographe correct. Elle est uniquement
utilisée pour souligner le mode de prononciation.
- 228 -

CHAPITRE 3

SYSTÈME PR 4 G

SECTIONS

1 - PRÉSENTATION

2 - VERSION PORTABLE

3 - PÉRIPHÉRIQUES D’EXPLOITATION

ANNEXES

//
- 229 -
1 - PRÉSENTATION

Constitué d’un émetteur-récepteur et de périphériques d’exploitation


et de gestion des éléments d’initialisation, le PR 4 G est un système complet de
radiocommunications protégées VHF, destiné à assurer les liaisons internes :

– des grandes unités et des éléments organiques, du corps d’armée jusqu’au


niveau unité élémentaire ;

– des systèmes d’armes.

Il comporte des postes radio de combat version :

– portative ;

– portable ;

– véhicule ;

– aérotransportable,

dont la gamme de fréquence s’étend de 30 à 88 MHz (2 320 canaux au


pas de 25 KHz).

2 - VERSION PORTABLE

Le PR 4 G existe donc en version portable :

– tension : 10,5 à 32 V ;

– autonomie : vingt-quatre heures avec pile lithium et douze heures avec


nickel cadmium.
- 230 -
3 - PÉRIPHÉRIQUES D’EXPLOITATION

Les périphériques d’exploitation comprennent :

– le boîtier de télécommande ;

– le combiné d’exploitation : il regroupe les fonctions d’usage les plus


importantes de l’émetteur-récepteur avec les fonctions audio ;

– le terminal tactique : doté d’un clavier, il possède les fonctions de com-


position et de transmission en rafales de messages alphanumériques. Il
offre la possibilité de transmettre des messages formatés ;

– le déport : il permet l’utilisation de tous les périphériques d’exploitation


jusqu’à quelques centaines de mètres par l’intermédiaire d’une ligne
téléphonique de campagne.
- 231 -

CHAPITRE 4

CORAIL NOUVELLE GÉNÉRATION

SECTIONS

1 - PRÉSENTATION GÉNÉRALE

2 - TYPES DE COMMUNICATIONS DE PHONIE

3 - FONCTIONNALITÉS

4 - SECURITÉ

ANNEXES

//
- 232 -
1 - PRÉSENTATION GÉNÉRALE

Le réseau CORAIL nouvelle génération (CORAIL


NG) est un réseau tactique de radiotéléphonie numérique
sécurisé.

Il est interopérable avec l’infrastructure nationale


partagée des transmissions (INPT) qui supporte les réseaux
ACROPOL de la Police nationale et ANTARES des services
départementaux d’incendie et de secours.

Le réseau CORAIL NG s’appuie sur la couverture


radioélectrique assurée par les relais radio de l’INPT.

Il permet notamment :

– d’assurer des liaisons chiffrées, individuelles ou de groupe,


en mode direct ou relayé, au profit de stations fixes, mobiles
ou portatives ;

– d’accéder à des fonctionnalités destinées à accroître la sé-


curité des utilisateurs (appel d’urgence) ;

– de disposer, à Paris et à Saint-Astier (au profit du Centre


national d’entraînement des forces de gendarmerie), d’une
couverture radioélectrique capable d’absorber d’importants
flux de radiocommunication.

Chaque terminal CORAIL NG possède une adresse individuelle qui constitue


son numéro d’appel. Le principe d’adressage est analogue à celui de RUBIS. L’adresse d’un
utilisateur est déterminée par la connaissance de son unité et de sa fonction. Constituée
de neuf chiffres, elle se décompose de la manière suivante en quatre champs :

– R (réseau de base) : trois chiffres figés (009) identifiant le réseau «Défen-


se» ;

– F (flotte) : un chiffre (9) identifiant la flotte «Gendarmerie» ;

– S (sous-flotte) : deux chiffres identifiant la région et l’échelon «groupe-


ment» ;

– I (individu) : trois chiffres identifiant l’unité et la fonction.


- 233 -
2 - TYPES DE COMMUNICATIONS DE PHONIE

2.1 - COMMUNICATIONS EN MODE RELAYÉ

En mode relayé (communication via un relais radio), il est possible d’établir


en phonie :

– des communications individuelles entre terminaux de l’INPT ;

– des appels de groupe (un appelant et au maximum quatre terminaux


appelés choisis individuellement) ;

– des conférences ; sur Paris, les conférences permanentes sont propres


à la Gendarmerie ;

– des communications avec un abonné d’une installation téléphonique.

2.2 - MODE RÉPÉTEUR INDÉPENDANT PORTABLE (RIP)

Le RIP offre une couverture radioélectrique sur une zone déterminée. Sur des
canaux réservés, son utilisation permet de mettre en œuvre une bulle tactique (conférence
indépendante du réseau INPT et s’appuyant sur la couverture créée par le RIP) en cas :

– d’opération coordonnée et ponctuelle (réseau tactique sur un théâtre


d’opération…) ;

– d’extension de la couverture radio en l’absence d’infrastructure ;

– de panne du réseau INPT sur Paris (installation permanente de RIP sur


la Tour Montparnasse).

2.3 - MODE DIRECT

L’utilisation des terminaux en mode direct (talkie-walkie) permet aux


utilisateurs de communiquer à portée radio, avec les postes inscrits sur le même canal.

Il est employé en l’absence de couverture radio ou pour des missions qui


ne nécessitent pas le mode relayé.
- 234 -
3 - FONCTIONNALITÉS

3.1 - APPEL D’URGENCE

L’appel d’urgence est émis par un utilisateur en cas de danger imminent


pour lui-même ou pour autrui :

– en mode relayé : l’appel d’urgence déclenche l’ouverture d’une conférence


prioritaire et une sonnerie sur les terminaux gendarmerie sous le relais radio
qui assure la couverture ; le centre d’information et de commandement
(CIC) départemental de la Police nationale prend en compte cet appel ; le
personnel en difficulté s’identifie et lui indique sa position ;

– en dehors de la couverture d’un relais radio de l’INPT, l’appel d’urgence


déclenche une sonnerie sur les terminaux qui se trouvent dans son en-
vironnement immédiat ; tout utilisateur qui reçoit l’appel, entre en com-
munication avec la personne en difficulté.

En cas de déclenchement involontaire de l’appel d’urgence, l’utilisateur


signale l’erreur de manipulation au CIC départemental.

3.2 - SURCHIFFREMENT

Le surchiffrement permet de n’être écouté que par les utilisateurs dont les
terminaux ont sélectionné la même clef privée de chiffrement.

3.3 - MESSAGES DE «STATUS»

Le Corail NG offre la possibilité de transmettre des messages de «status».


De type SMS, ces textes courts (vingt-quatre caractères maximum) sont préprogrammés
et mémorisés dans le terminal. Cette fonctionnalité simplifie la transmission des compte-
rendus simples et récurrents tels que «Départ en service», «Arrivée lieu d’emploi», «Relève
effectuée»...

3.4 - RENVOI ET TRANSFERT D’APPEL

Le renvoi d’appel permet à un poste radio de renvoyer temporairement


vers une autre adresse les communications dont il est destinataire. Le terminal renvoyé
demeure utilisable en émission. Un double renvoi est impossible. En revanche, un appel
peut être transféré plusieurs fois successivement.

4 - SÉCURITÉ

4.1 - SÉCURITÉ DU SYSTÈME

À l’exception de la conférence de détresse, toutes les communications au sein


de CORAIL NG, bénéficient d’une sécurisation, tant en mode relayé qu’en mode direct.
- 235 -
4.2 - PRÉCAUTIONS

Les terminaux CORAIL NG intègrent un composant de chiffrement identique


à celui des postes RUBIS. Considérés comme des matériels sensibles, ils doivent faire
l’objet d’une vigilance accrue pour garantir leur intégrité.

En cas de perte ou de vol d’un terminal CORAIL NG, la région d’île de france
doit être avisée sans délai. Les éléments d’information à communiquer impérativement
sont les suivants :

– adresse du terminal ;

– mode de communication dans lequel se trouvait le poste.

Un compte-rendu de perte ou de vol doit ensuite être effectué par


message.
- 236 -

CHAPITRE 5

PORTATIF RUBIS

SECTIONS

1 - CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DU RÉSEAU RUBIS

2 - TERMINAUX PORTATIFS

3 - DIFFÉRENTES CONFÉRENCES

4 - GÉOLOCALISATION

ANNEXES

//
- 237 -
1 - CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DU RÉSEAU RUBIS

Il n’existe plus qu’un seul réseau :

– la couverture est nationale : le même poste fonctionne sur tous les


points du territoire sans l’intervention de l’utilisateur ;

– le réseau est géré au niveau du groupement de gendarmerie départe-


mentale ;

– il s’agit d’un réseau cellulaire : chaque relais radio couvre une partie
du territoire sur laquelle un terminal peut établir une liaison ;

– il y a chiffrement de l’information : la transmission est chiffrée de bout


en bout, en mode direct ou en mode relayé, en phonie comme en trans-
mission de données. En mode direct, le chiffrement est une action de
l’opérateur ;

– l’emploi est facilité :


• son utilisation s’apparente à celle d’un radiotéléphone public,
• l’affichage d’icônes d’information et un même menu sur l’écran de tous
les terminaux «Rubis» facilitent leur utilisation,
• l’inscription et l’acheminement des communications sont réalisés auto-
matiquement ;

– l’emploi est sécurisé : les communications ne peuvent être écoutées par


un terminal radio non «Rubis». Un poste radio peut être interdit de fonction-
nement à distance. Il est par conséquent rendu inopérant en cas de perte
ou de vol ;

– le potentiel de communication est meilleur :


• augmentation de la capacité de communications simultanées,
• possibilité d’utiliser un terminal dans tout le réseau «Rubis»,
• plan de numérotation valable partout en France,
• reconfiguration automatique du réseau en cas de panne d’un routeur ou
d’un relais ;

– la disponibilité opérationnelle est plus grande par la diversité des services


offerts tels que :
• le renvoi d’appel,
• le transfert d’appel,
• une interconnexion avec un autocommutateur PABX (Private Automatic
Branch Exchange),
• le rappel possible d’un appel entrant en absence.

2 - TERMINAUX PORTATIFS

2.1 - PORTATIF RUBIS

Le portatif RUBIS est un terminal mobile autonome destiné à être utilisé


principalement à la main.
- 238 -
Le portatif est constitué :

– d’un boîtier radio portatif (BRP) ;

– d’une batterie ;

– d’une antenne.
- 239 -
2.11 - Portatif de nouvelle génération (P3g)

Postes portatifs de nouvelle génération, les nouveaux terminaux de


radiocommunication TETRAPOL sont principalement destinés à remplacer les terminaux
radio portatifs RUBIS en fin de vie.

L’acquisition de ces terminaux a notamment pour objectifs de :

– renouveler les actuels portatifs RUBIS de première génération en service


depuis 1994 ;

– faire face à la création de nouvelles unités et à la numérisation des réseaux


outre-mer par une augmentation du volume de terminaux en dotation ;

– assurer une compatibilité avec CORAIL NG et les réseaux tactiques


projetables TOPAZE (utilisables en situations de crise, à l’occasion d’un
grand évènement ou par la Force de gendarmerie européenne).

Les performances radio de ces postes sont améliorées et assurent :

– une autonomie des portatifs poussée à quatorze heures ;

– une meilleure qualité sonore des communications ;

– une plus grande variété d’accessoires externes ;

– une sécurité assurée par un verrouillage type «code PIN» ;

– une meilleure ergonomie générale.

NOTA : la mise en place du P3G est subordonnée au déploiement


préalable de la version V35IP du réseau RUBIS.

Les P3G, également appelés commercialement TPH 700, offrent


d’excellentes caractéristiques radioélectriques de propagation dans les zones urbaines
et périurbaines.
- 240 -
Présentation du terminal

3 - DIFFÉRENTES CONFÉRENCES

La conférence met en relation plusieurs utilisateurs localisés dans une


zone géographique prédéfinie, limitée à l’intérieur du groupement. Une conférence est
désignée par un numéro. Une conférence supra-départementale, s’affranchissant des
limites du département, est offerte avec la version «V35 IP».

Un terminal qui perd une conférence, la réintègre automatiquement


lorsqu’elle est rétablie.

Un terminal a la possibilité d’établir une communication individuelle sans


sortir de la conférence.

3.1 - CONFÉRENCE SONNANTE D’APPEL GÉNÉRAL

Numérotée de 2 à 99, elle permet de mobiliser tous les personnels disponibles


en vue d’intervenir rapidement face à un événement grave.

L’appel est signalé par une sonnerie caractéristique, audible même en


dehors d’un véhicule ou hors de la salle radio de l’unité et qui ne cesse que lorsque
l’utilisateur accuse réception de l’ouverture de la conférence (ou après 30 secondes). Le
terminal radio sonné affiche le numéro de la conférence. Les terminaux de passage sont
également sonnés.
- 241 -
Cette conférence sonnante d’appel général peut se déclencher sous
différentes configurations.

– La conférence supradépartementale correspond à un numéro de dépar-


tement (hormis certains cas particuliers). Elle :
•offre la continuité des communications au-delà de l’emprise géogra-
phique du département (environ une vingtaine de kilomètres dans les
groupements limitrophes),
•permet d’alerter tous les postes radio allumés, ainsi que les centres
opérationnels et de renseignement de la Gendarmerie (CORG) des
groupements limitrophes.

Elle s’affiche sur la télécommande pour tous les abonnés inscrits sous la
couverture de celle-ci, même s’ils ne sont pas candidats.

– La conférence «98» ou conférence «EDSR» plus particulièrement utilisée


par les escadrons départementaux de sécurité routière, a la même finalité
que la conférence supradépartementale, mais ne sonne que les terminaux
présents sous la couverture des relais du groupement.

– La conférence d’appel d’urgence. Suite à l’appui sur le bouton rouge


d’urgence de la télécommande, l’appel est signalé à tous les abonnés
inscrits sous le même relais et vers la station groupement du demandeur
par une sonnerie deux tons et l’inscription «SOS» sur la télécommande
suivie du numéro de l’appelant.

Le demandeur et les demandés sont introduits automatiquement dans la


conférence d’urgence après l’appui sur la touche E/R lors de la sonnerie.
Ils se mettent à l’écoute sans annoncer d’indicatif : seul l’opérateur grou-
pement «prend la main».

– La conférence «99» ne fait sonner que les terminaux mobiles de la Gen-


darmerie départementale sur le département. Ceci permet, la nuit, de
pouvoir alerter les personnels en service extérieur dans le groupement,
sans sonner les déports dans les logements.

– La conférence «9X» (avec X compris entre 1 et 7) permet à chacune des


compagnies de disposer d’une conférence ne sonnant que les terminaux
de la compagnie concernée, ceux de la brigade motorisée (BMO) et du
peloton d’autoroute (PA) ainsi que les postes du CORG.

NUMÉRO DE TERMINAUX
DÉSIGNATION COUVERTURE
CONFÉRENCE CONCERNÉS
Appel général N° département Supradépartementale Tous
EDSR 98 Départementale Tous
Terminaux mobiles GD 99 Départementale Tous mobiles GD
9 X (X compris entre 1
Compagnie Compagnie Compagnie X et EDSR
& 7)
Tous les terminaux sous
Relais sous lequel se
Urgence Urgence ce relais et ceux du
trouve l'émetteur
CORG
- 242 -
3.2 - CONFÉRENCE NON SONNANTE

Numérotée de 100 à 240, elle est destinée principalement à un usage temporaire.


Elle a été créée pour répondre à un besoin réel (opération ponctuelle),notamment durant les
services de nuit ou pour un service spécifique.

Les plus intéressantes d’emploi sont :

– la conférence «groupement» (1 + n° département, sauf pour les cas par-


ticuliers). Elle est supradépartementale (elle utilise des relais de réseaux
limitrophes afin de mieux couvrir le département) ;

– la conférence multigroupements : en fonction des besoins opérationnels


(étape du tour de France, opération judiciaire,...), une conférence peut
être créée, pour la circonstance, en vue d’assurer la couverture sur une
partie du département, à l’intersection de plusieurs départements, voire
sur différents groupements non limitrophes (dans la limite du système à
15 groupements).

4 - GÉOLOCALISATION

La centrale radio avec géolocalisation permet aux militaires équipés d’un


P3G d’évoluer en toute sécurité dans une «bulle tactique» d’un kilomètre de rayon.

Ce système a déjà été utilisé notamment lors d’un récent procès médiatique
et devrait être mis en place prochainement dans les unités de terrain.
- 243 -

CHAPITRE 6

INTEROPÉRABILITÉ

SECTIONS

1 - DIFFÉRENTS NIVEAUX

2 - ILLUSTRATION DU CONCEPT

ANNEXES

//
- 244 -
Lors de situations prévues ou imprévues et en cas d’urgence, l’efficience
des forces de sécurité dépend largement de la coordination mise en place au travers
notamment des capacités d’intercommunication radio entre tous les acteurs en présence
et des procédures opérationnelles préétablies à cet effet.

1 – DIFFÉRENTS NIVEAUX

Cette interopérabilité des systèmes de radiocommunication se décline selon


quatre niveaux en fonction de la nature des missions, du volume des forces en présence
et des différents échelons de commandement mis en œuvre.

1.1 - NIVEAU STRATÉGIQUE

Il correspond au niveau politique et concerne principalement, selon l’ampleur


de l’événement, les communications entre les préfets de département ou de zone.

L’interopérabilité des moyens de communication à ce niveau repose


essentiellement sur l’utilisation de réseaux de téléphonie protégés comme RIMBAUD,
remplacé prochainement par THEOREM.

1.2 - NIVEAU OPÉRATIF

Assurant le lien entre les décideurs et le dispositif tactique d’intervention,


cet échelon se situe généralement à un niveau supradépartemental, régional, voire zonal,
dans le cadre de grands événements, avec mise en œuvre d’un centre de commandement
général et de plusieurs postes de commandement de forces.

L’interopérabilité des moyens de communication repose sur les conférences


d’autorités «100» (conférence autorités), «102» (conférence d’interopérabilité tous services)
et «111» (conférence d’interopérabilité sécurité intérieure) de l’INPT(1), étendues aux
multiples conférences du réseau RUBIS à l’aide des valises d’interopérabilité.

1.3 - NIVEAU TACTIQUE

Cet échelon regroupe l’ensemble des forces du département jusqu’aux


unités élémentaires. Actuellement, les solutions d’interopérabilité radio tactique se
déclinent au travers de l’utilisation des conférences «102» et «111» de l’INPT, de la mise
en œuvre des valises d’interopérabilité DESC ou GATEPRO et du déploiement de relais
indépendants portables (RIP).

Activées de façon permanente sous l’autorité du préfet, les conférences «102»


et «111» peuvent servir à coordonner toute intervention conjointe police - gendarmerie
en fédérant la conférence «groupement» utilisée par les unités de gendarmerie avec une
conférence «sécurité publique» de la DDSP.

Le principe consiste pour chaque service à mettre en œuvre, à la demande,


une valise d’interopérabilité reliant un terminal sur les conférences «102» et «111»
avec un second terminal sur la conférence de travail propre au service. Un pont de
radiocommunication autour des conférences «102» et «111» s’établit alors entre gendarmes
et policiers sur le terrain, sans aucune intervention de leur part.

(1) Infrastructure nationale partagée des transmissions.


- 245 -

Exemple de communication avec la valise DESC.

Valise GATEPRO de la Police nationale


BER ACROPOL sur conférence 102 - 111 BER ACROPOL sur conférence DDSP

Valise DESC de la Gendarmerie nationale


BER ACROPOL sur conférence 102 - 111 BER RUBIS sur conférence GGD

Valise GATEPRO du SDIS ou SRPJ


BER CORAIL sur conférence 102 BER ANTARES ou ACROPOL

1.4 - PREMIER NIVEAU OU NIVEAU ÉLÉMENTAIRE

Le déploiement généralisé de portatifs P3G RUBIS pour la Gendarmerie


départementale et P2G CORAIL NG/RUBIS pour la Gendarmerie mobile, permet une
interopérabilité véritable de premier niveau (le binôme, la patrouille, l’équipe ou le groupe,
voire le peloton ou la brigade), en mode direct, entre tous les acteurs de la sécurité.

En effet, l’existence de canaux communs DIR avec les terminaux de la


Police nationale et des SDIS offre à toutes les forces de sécurité d’une zone donnée une
réelle opportunité de coordination, d’échanges d’informations en temps réel, dans un
périmètre de manœuvre, en portée radio de quelques centaines de mètres en milieu très
urbain à 3 km en espace libre.

En outre, les appels d’urgence en mode « hors zone » des portatifs UHF
(P2G ou P3G) de tous les acteurs de la sécurité sont dorénavant partagés. En cas de
difficulté ou de besoin de renfort immédiat, le déclenchement d’un appel d’urgence sera
répercuté sur le terminal de toutes les forces présentes à portée directe de couverture. Il
est rappelé qu’en mode relayé sur l’INPT, le renvoi d’appel d’urgence des postes CORAIL
NG se limite à la salle CIC, alors que pour RUBIS, il concerne tous les postes se trouvant
sous la couverture du relais et ceux du CORG.
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2 – ILLUSTRATION DU CONCEPT

Ces quatre niveaux peuvent alors être représentés sous la forme d’une
pyramide illustrant le concept hiérarchique de l’interopérabilité :

Niveau Utilisateurs Systèmes radio d'interopérabilité

Niveau stratégique Politique RIMBAUD - THEOREM

Région - Gomo Valise DESC


Niveau opératif GGD - PP - DDSP INPT
Codis (conf. 100 - 102 - 111 et appel multiple)

GGD - GTG - Cie - EGM


Valises interopérabilité RIP
Niveau tactique DDSP - CSP
INPT (conf. 102 et 111)
Codis - Groupement - CSP

COB - BTA - BTP - patrouille P3G RUBIS - P2G RUBIS


1er niveau CSP - équipage - et CORAIL NG
CPI - groupe - équipe (canaux directs communs)

Gendarmerie Police nationale SDIS

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