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Réseaux électriques industriels Technologie des transformateurs de distribution Chapitre 3

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A. Technologies des transformateurs HTA/BT

Généralités

En générale, pour chaque partie d’une installation électrique, il y’a une tension optimale.
L’objet du transformateur est de permettre de relier entre eux des circuits à des tensions différentes.
Dans un réseau électrique, la dernière phase de transformation de l’électricité à la tension du réseau
de consommation est effectuée par un transformateur de distribution.
La distribution d'électricité s'effectuant sous forme triphasée, les transformateurs de distribution (de
puissance) sont également des transformateurs triphasés.
Le transformateur de distribution est l’élément principal des postes de livraison. Il permet
d’abaisser la tension HTA en basse tension. Sa fonction est d’abaisser la tension et d’isoler le réseau
BT du réseau HTA. Ce type de transformateur peut fonctionner une trentaine d’années avec un
rendement supérieur à 95%. C’est un appareil très fiable, il n’est responsable que de 2,5% des arrêts
de livraison.
I. Présentation
1. Plaque signalétique

2. Définitions des grandeurs

 Tension assignée Un (en V ou kV) : c’est la valeur efficace maximale de la tension que le
matériel peut supporter en service normal.
 Tension de court-circuit Ucc (en %) : c’est la valeur efficace de la tension à appliquer au
primaire pour obtenir le courant nominal dans le secondaire en court-circuit.

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 Courant assigné In (en A) : c’est la valeur efficace du courant que le matériel peut
supporter sans dépasser les limites d’échauffement.
Sn Sn
I n 1= I n 2=
U 1× √ 3 U 20 × √ 3
 Courant de court-circuit Icc (en kA) : c’est la valeur efficace minimale du courant que le
transformateur débiterait en cas de court-circuit à la sortie du transformateur.
I n2
I cc =100 ×
U cc (%)
II. La gamme

Les puissances des transformateurs sont normalisées pour faciliter le remplacement des appareils
défectueux. Elles sont exprimées en kVA et sont comprises entre 50 et 3150 kVA.

1. Exemple de gamme constructeur

Le tableau ci-dessous est un exemple de gamme d’un constructeur : Vegeta de Schneider Electric

2. Détermination de la puissance assignée

Le choix d’un transformateur se fait en fonction de la puissance apparente totale S T absorbée par
l’installation. On doit tenir compte d’une extension possible de l’installation, pour cela une
majoration (généralement 20%) doit être prévue.
ST =√ 3UI

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S=facteur d ' extension × S T

III. Principe de fonctionnement

Le transformateur permet d’adapter une tension alternative sinusoïdale en l’élevant ou en
l’abaissant sans en modifier la fréquence. C’est un appareil statique, la transformation de la tension
se fait sans aucune pièce en mouvement.

1. Transformateur monophasé

On appelle rapport de transformation m, le rapport entre la tension secondaire et la tension primaire.

Ce rapport ne dépend que du nombre de spires qui constituent chaque enroulement.
U2 N 2
m= =
U1 N 1
2. Transformateur triphasé

IV. Constitution

Un transformateur comporte deux parties essentielles :

 Un circuit magnétique,
 Un circuit électrique.
1. Circuit magnétique
Le circuit magnétique supporte les enroulements et canalise le flux magnétique.
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Pour minimiser les pertes, conduire au mieux le flux magnétique et limiter les fuites, le circuit
magnétique est réalisé à base de fines tôles d’acier au silicium à grains orientés.

2. Le circuit électrique
Le circuit électrique comporte les enroulements primaires (HTA) et les enroulements secondaires
(BT). Un enroulement est constitué de fils conducteurs disposés autour d’une colonne. Ces fils
conducteurs, généralement en cuivre sont isolés pour permettre une bonne circulation du courant
dans les différentes spires qu’ils forment. L’isolation des fils conducteurs de transformateurs de
petites puissances est réalisée grâce à des conducteurs magnétiques émaillés. Pour les
transformateurs de fortes puissances, l’isolation se fait par l’huile et par du papier diélectrique
enroulé autour des conducteurs. Des conducteurs multibrins y sont également utilisés pour limiter
l'effet de peau et les pertes par courants de Foucault.
Les bobines BT et HT sont séparées par des écrans de sécurité qui limitent la pollution de la partie
BT par les perturbations électriques provenant de la HT.
Il existe deux techniques de bobinage :

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V. Technologie des transformateurs de distribution

Il existe deux technologies qui se partagent le marché : les transformateurs secs et les
transformateurs immergés. Ces technologies proposent un mode d’isolement et de refroidissement
différents.

1. Transformateurs secs

Ils représentent 20% du marché et sont principalement utilisés dans les immeubles de grandes
hauteurs (IGH) ou dans les établissements recevant du public (ERP).
L’isolation des enroulements est assurée par un diélectrique solide à base de résine époxyde qui
garantit aussi la protection contre l’incendie.
Le refroidissement est assuré par l’air ambiant.

2. Transformateurs immergés
Ils représentent 80% du marché. Les enroulements sont placés dans une cuve contenant un liquide
diélectrique (de l’huile minérale ou végétale) qui assure l’isolement des parties actives et le
refroidissement des enroulements. Ce sont des appareils de conception simple, robustes et
économiques, utilisés par les distributeurs et les industries.
Un banc de rétention, placé sous la cuve, permet de récupérer l’huile en cas de fuite pour éviter de
polluer le sol. Lors de l’échauffement du transformateur (circuit magnétique et enroulements), le
diélectrique se dilate. Il faut que la cuve supporte la variation de volume. Deux techniques existent :

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VI. Refroidissement
En fonctionnement normal, les différentes pertes (pertes fer dans le circuit magnétique et pertes
joule dans les enroulements) créent un échauffement du transformateur qui provoque le
vieillissement prématuré des constituants. Il faut donc assurer le refroidissement des parties actives.
Pour cela, il existe différentes possibilités, codifiées par 4 lettres.

Exemple de désignations : un transformateur immergé dans l'huile minérale à circulation naturelle

sera désigné par ONAN

VII. Protection contre les défauts internes

1. Transformateurs secs

Des relais assurent la protection thermique des enroulements. La température est mesurée par deux
ou trois jeux de sondes PTC (Positive Temperature Coefficient) installés dans les enroulements.
Chaque jeu de sondes (montées en série) est réglé sur un seuil de température.
Le relais de protection thermique, selon la température atteinte, peut déclencher :

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 Une alarme,
 La ventilation,
 La mise hors tension du transformateur.
2. Transformateurs immergés
Dans un transformateur immergé différents incidents peuvent survenir :
 Un arc électrique entre spires peut provoquer des dégagements gazeux et créer une
surpression. La cuve peut se déformer jusqu’à l’explosion.
 La baisse du niveau du diélectrique (dégagement gazeux, fuite).
 En cas de mauvais refroidissement ou de charge trop importante du transformateur, la
température augmente, ce qui entraine la diminution ou la perte des qualités du diélectrique.

a. Le relais Buchholz
Les relais Buchholz sont montés essentiellement sur les gros transformateurs respirants entre le
réservoir d’expansion et la cuve du transformateur.

Ces relais détectent une production lente de gaz due à une surchauffe ou une production importante
de gaz due à un arc électrique. Ils disposent d’un ou deux contacts qui peuvent actionner l’alarme et
déclencher la protection amont.

b. Bloc de protection DGPT2

Le bloc de protection DGPT2 équipe les transformateurs à remplissage intégral. Il est capable de
surveiller :
 Le niveau du diélectrique (DG : Dégagement Gazeux) ;
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 La pression à l’intérieur de la cuve (P : Pression) ;

 La température du diélectrique (T2 : 2 seuils de température).
Il dispose de quatre contacts.

c. Thermomètre à cadran

Il permet d’indiquer la température du bobinage basse tension. Le thermomètre est raccordé à une
sonde PT100. Il dispose de deux contacts inverseurs qui basculent sur deux seuils de température
réglables. Ce thermomètre existe également en version numérique.

B. Couplages des transformateurs de distribution HTA/BT

Le transformateur de distribution reçoit la tension HTA (20kV) et l’abaisse en basse tension BT

(230/400V).

I. Raccordement des enroulements au réseau

On utilise des lettres majuscules pour identifier les bornes des enroulements primaires (A, B, C)
raccordés au réseau HTA et des lettres minuscules pour identifier les bornes des enroulements
secondaires (a, b, c, n) raccordés au réseau BT.

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II. Couplages des enroulements

Le primaire et le secondaire sont composés de trois enroulements chacun qui doivent être couplés.
On désigne le couplage et les connexions des enroulements par des lettres et un nombre :
 Une lettre majuscule définit le couplage de l’enroulement primaire.
 Une lettre minuscule définit le couplage de l’enroulement secondaire.
 Un ‘’n’’ indique si le neutre du secondaire est sorti et distribué.
 Un nombre de 0 à 11 définit l’indice horaire.
Les trois couplages possibles des enroulements sont :

1. Couplage étoile

Il est possible d’utiliser le couplage étoile aussi bien au primaire qu’au secondaire. On retrouve la
tension simple aux bornes d’un enroulement et la tension composée entre phases.
Au secondaire, le point commun des enroulements peut être utilisé comme neutre.

2. Couplage triangle
Il est possible d’utiliser le couplage triangle au primaire ou au secondaire.
On retrouve la tension composée entre phases et aux bornes d’un enroulement.
Avec ce couplage, il est impossible de sortir le neutre.

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3. Couplage zigzag
Le couplage zigzag est utilisé uniquement au secondaire du transformateur. Il permet de diminuer la
propagation du déséquilibre de phase sur le réseau HTA.
Chaque enroulement secondaire est séparé en deux demi-enroulements. Ce couplage permet de
disposer d’un point neutre.

4. Comparaison des principaux modes de couplage

5. Prise de réglage

Elles sont placées sur le bobinage haute tension et permettent de faire légèrement varier le rapport
de transformation d’un transformateur de distribution. Les prises de réglage permettent de
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compenser les chutes de tension. Les prises hors tension (tous les transformateurs de distribution)
n’ont aucun pouvoir de coupure et doivent être manœuvrées hors tension.

III. Indice horaire

L’indice horaire indique la valeur du déphasage entre la tension simple primaire V AN et la tension
simple secondaire Van. Cet indice est utile pour la mise en parallèle des transformateurs.
Le déphasage est toujours un multiple de 30°. Les vecteurs sont placés sur un cercle (360°) divisé
en 12 secteurs de 30°. Le cercle comporte douze quartiers correspondant aux 12 heures du cadran
horaire.
L’indice horaire est exprimé en heure et non pas en degré. La grande aiguille correspond à V AN
(placée verticalement) et la petite à Van.

1. Méthode de détermination de l’indice horaire

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2. Tableau des couplages les plus utilisés et de leur indice horaire

IV. Mise en parallèle des transformateurs

Pour assurer l’alimentation en énergie électrique d’un site, il est fréquent d’utiliser plusieurs
transformateurs de distribution placés en parallèle.

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L’association en parallèle de transformateurs requiert quelques précautions permettant d’éviter

qu’un des appareils ne débite dans l’autre :
 Les primaires doivent être alimentés par le même réseau.
 La différence des tensions secondaires en charge doit être inférieure à 0,4%.
 Le rapport des puissances apparentes (+gros/+ petit) doit être inférieure à 2.
 La différence des tensions de court-circuit doit être inférieure à 10%.
 Les caractéristiques et longueurs des connexions BT doivent être identiques.
 Les indices horaires doivent être identiques ou compatibles (même groupe).

1. Indice horaire et groupes

Les transformateurs dont les indices horaires sont compatibles sont identifiés en quatre groupes.

2. Raccordement des différents groupes

Les transformateurs d’un même groupe peuvent être mis en parallèle en respectant les règles de
raccordement suivantes :

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V. Protections des transformateurs

1. Protection coté HTA
a. Protection contre les surtensions
Les surtensions qui surviennent sur le réseau HTA sont dues à des impacts de foudre sur des
conducteurs aériens ou à des manœuvres sur le réseau. La protection est assurée par un parafoudre.
Le courant résultant de la surtension est envoyé à la terre lorsque la tension aux bornes du
parafoudre est trop élevée. La résistivité du parafoudre diminue brusquement en cas de surtension.

Parafoudre

b. Protection contre les surcharges

La protection contre les surcharges est assurée par des fusibles ou des disjoncteurs capables de
supporter la HTA et les surintensités présentes à la mise en service du transformateur.
Les fusibles HTA sont associés avec un interrupteur et forment un ensemble appelé combiné
interrupteur fusible. Ils disposent de percuteurs permettant de commander l’organe de coupure pour
éviter le fonctionnement sur deux phases.
Peu onéreux, les fusibles HTA nécessitent de prendre des précautions dans leur manipulation
(fragiles).
Les disjoncteurs HTA permettent de simplifier l’exploitation car ils sont commandables à distance.

Fusibles HTA

2. La protection thermique du transformateur

La protection thermique du transformateur est réalisée avec des relais Buchholz, DGPT2….

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Relais Buchholz Bloc de protection DGPT2

3. Protection contre les surcharges et courts-circuits coté BT

Dans l’industrie et le tertiaire, c’est un disjoncteur BT appelé disjoncteur général basse tension
(DGBT), installé au plus près du transformateur qui protège contre les surcharges et les courts-
circuits. Il est réglé selon le courant assigné du transformateur.

Disjoncteur

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