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Électronique de

puissance

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références »

En pratique : Quelles sources sont


attendues ? Comment ajouter mes
sources ?

L'électronique de puissance est une


branche de l'électronique et de
l'électrotechnique qui traite les
puissances élevées et « les dispositifs
qui permettent de convertir celles-ci sous
une forme non électrique[1] »
(convertisseurs[2]) et de les commuter,
avec ou sans commande de cette
puissance[3].
Un thyristor 100 ampères/800 volts en boîtier à vis et un thyristor 13 ampères/800 volts en boîtier TO-220.

Valves de la ligne HVDC Nelson River DC Transmission System.

L'électronique de puissance comprend


l'étude, la réalisation et la maintenance :
des composants électroniques utilisés
en forte puissance ;
des structures, de la commande et des
applications des convertisseurs
d’énergie.

Généralités
L'électronique de puissance, ou plus
correctement « électronique de
conversion d'énergie », a moins de
50 ans. Elle a connu un tel essor
qu'aujourd'hui près de 15 % de l'énergie
électrique produite est convertie sous
une forme ou une autre. Au cours de ces
années, la taille, le poids et le coût des
convertisseurs n'ont fait que diminuer, en
grande partie grâce aux progrès faits
dans le domaine des interrupteurs
électroniques.

C'est une électronique de commutation :


elle tire parti du fait qu'un interrupteur
parfait fermé (résistance nulle, tension
aux bornes nulle) ou ouvert (résistance
infinie, courant traversant nul) ne dissipe
aucune énergie, donc ne présente aucune
perte. Lorsqu'il est associé à des
éléments de filtrage passifs et purement
réactifs (c'est-à-dire sans aucune
résistance interne), il permet
théoriquement de modifier la tension
et/ou le courant sans perte, donc de
réaliser une conversion de tension ou de
courant en conservant l'énergie. Ce but
est atteint en découpant la tension et/ou
le courant à très haute fréquence (par
rapport à la fréquence d'entrée ou de
sortie du convertisseur) et en lissant le
résultat obtenu pour en extraire la valeur
moyenne. En pratique, on doit s'attendre
à des pertes de l'ordre de 2 à 10 % dues
à l'imperfection des éléments physiques
qui le constituent. Ces pertes
raisonnables justifient l'essor de ce type
d'électronique dans les systèmes à haute
puissance, puisqu'elles permettent une
évacuation de la chaleur générée sans
recourir à des moyens extrêmes et
coûteux. Progressivement, l'électronique
de puissance s'est imposée dans tous
les domaines où les pertes doivent rester
faibles pour limiter l'échauffement,
comme dans les ordinateurs, et où le
rendement doit être élevé pour préserver
la source d'énergie, comme dans les
systèmes alimentés par batteries (GSM,
GPS, ordinateurs portables…).

Rappelons qu'un convertisseur de


puissance de rendement unitaire (sans
pertes) ne peut être constitué que
d'interrupteurs idéaux et de dipôles
purement réactifs donc sans la moindre
résistance parasite : condensateurs et
inductances. Les dipôles réactifs sont
des éléments de stockage d'énergie dont
la taille (et donc le coût) est inversement
proportionnelle à la fréquence de
fonctionnement.

En plus des applications traditionnelles


de l'électronique de puissance comme la
traction électrique et les entraînements
industriels, il est apparu de nouveaux
domaines d'application :

La gestion du réseau de distribution :


FACTS : Systèmes de
Transmission Flexible en Courant
Alternatif,
Filtrage actif et amélioration du
facteur de puissance,
HVDC : Transmission en courant
continu HTA.
L'électroménager :
variateurs divers,
alimentations à découpage,
plaques de cuisson à induction.
Les appareils portables (caméscopes,
ordinateurs, etc.) :
chargeurs d'accumulateurs
intelligents,
conversion CC / CC TBT.
L'automobile : très forte augmentation
de l'utilisation de l'énergie électrique
dans les automobiles actuelles et en
perspective : il y aura un très gros
marché au moment du passage prévu,
(mais retardé ?) en 48 V par exemple
avec les véhicules hybrides.
Les interrupteurs

Historique

C'est dans le domaine du redressement


de forte puissance que se développent
les premiers convertisseurs statiques
destinés à remplacer les convertisseurs
électromécaniques. Dans les années
1950, pour la traction électrique, on
s'oriente vers la solution - transport en
alternatif + motorisation en continu. Les
convertisseurs statiques nécessaires
sont réalisés à l'aide de redresseurs à
vapeur de mercure (ignitrons) ayant la
même fonctionnalité que les thyristors.

Les premières diodes de puissance au


silicium apparaissent en 1956 et les
thyristors en 1961. Dans les années
1970, thyristors et diodes sont utilisés
dans des dispositifs autocommutés
comme les hacheurs et les onduleurs,
les années qui suivent voient le
développement de transistors
bipolaires de puissance qui favorise le
développement d'une électronique de
conversion de faible et moyenne
puissance.
Au début des années 1980, les
dispositifs à transistors poussent les
dispositifs à thyristors vers des
puissances accrues : vers 1990, les
GTO ne sont plus utilisés qu'en très
fortes puissances ( > 1 MW) ou pour
des tensions supérieures à 2 kV.
L'IGBT apparaît en 1985, d'abord dans
le domaine des moyennes puissances
(quelques dizaines de kilowatts), il
supplante les transistors Darlington. Il
devient dans les 10 ans qui suivent un
composant utilisable en forte
puissance.
L'avènement du thyristor IGCT
(Integrated Gate Commutated
Thyristor) vers 1997 dans le domaine
des tensions supérieures à 6 kV risque
d'entraîner à moyen terme la
disparition du thyristor GTO.
Dans le domaine des faibles
puissances, du fait de sa rapidité et de
la simplicité de sa commande, le
transistor MOSFET de puissance
supplante le transistor bipolaire. Grâce
aux techniques d'intégration planar et
l'essor du marché du portable
(téléphone, ordinateur, lecteur CD, etc.)
nécessitant une électronique de
conversion efficace et miniaturisée, il
supplante même les diodes dans des
applications comme le redressement
(redresseur synchrone).
Les composants à base de carbure de
silicium (SiC) apparaissent en 2002.
Ceux à base de diamant sont encore à
l'étude en 2004. Leurs fortes énergies
d'ionisation permettent un blocage de
tension plus élevée et/ou des
fonctionnements à haute température.
Le nitrure de gallium GaN fait ses
premiers pas dans la production
industrielle en 2011 avec des
caractéristiques plus intéressantes
que le SiC d'un point de vue coût,
modularité d'utilisation et vitesse de
commutation. Il n'y a pas encore de
marché industriel concret utilisant
cette technologie mais des tensions de
1600V et des temps de commutation
extrêmement faibles devraient en faire
un composant de choix pour les
marchés grands publics tels
automobile, appareils de conforts en
avionique et autres.

Les diodes

Elles sont équivalentes à un clapet dans


une installation hydraulique.

Deux paramètres sont à prendre en


compte :

La tension maximale de blocage du


composant, c’est-à-dire la tension au-
delà de laquelle se produit le claquage
et donc la destruction de la diode.
L'intensité maximale du courant qui
peut la traverser.
Les trois principaux défauts du
composant sont :

sa tension de seuil : VS
Sa résistance dynamique interne : RD
Sa capacité parasite : C.

Actuellement les diodes se déclinent en


plusieurs catégories :

Les diodes silicium de puissance


de résistance dynamique RD faible.
Elles sont utilisées dans le domaine
des convertisseurs de forte puissance
comme les onduleurs de traction. Elles
sont réalisées en boîtier encapsulé. La
jonction qui les constitue est de type
PiN (P - Intrinsèque - N), ou PN-N+.
L'introduction d'une zone très
faiblement dopée permet d'obtenir une
tension de blocage élevée.
Les diodes rapides
de capacité parasite C faible. Elles ont
des temps de recouvrement de l'ordre
de quelques dizaines de
nanosecondes.
Les diodes Schottky
tension de seuil VS faible et C faible.
Elles sont constituées d'une jonction
métal - semi-conducteur. Par rapport
aux diodes PiN, la tension de seuil est
plus faible, mais la résistance est plus
élevée (d'où une chute de tension qui
dépend plus fortement du courant qui
la traverse). Elles peuvent fonctionner
à des fréquences très élevées mais la
tension inverse maximale autorisée est
plus faible. Pour toutes ces raisons,
elles sont principalement utilisées
dans les convertisseurs fonctionnant
en TBT et à fréquence élevée :
alimentations à découpage. En carbure
de silicium (SiC), elles conjuguent C
très faible et une tension de blocage
plus élevée que les diodes Schottky
classiques mais ces améliorations se
font au détriment de l'augmentation de
VS.

Les MOSFET de puissance

Ce sont des interrupteurs électroniques


dont le blocage ou l'amorçage sont
commandés par une tension (Ils se
comportent comme des portes que l'on
peut ouvrir ou fermer à volonté). Ce sont
les plus utilisés dans le domaine des
faibles et moyennes puissances
(quelques kilowatts).

Leur domaine d’utilisation est limité à


quelques centaines de volts, excepté le
domaine des fréquences élevées pour
lesquelles le MOSFET surclasse tous les
autres composants.

Leur principal défaut est qu'à l'état


passant ils se comportent comme des
résistances (RDSon) de quelques dizaines
de mΩ. Cette résistance est responsable
des pertes en conduction. Le MOSFET
peut aussi présenter des pertes de
commutation lorsqu'il est utilisé comme
interrupteur dans les alimentations à
découpage. En effet, à chaque
commutation, les capacités parasites
présentes à ses bornes doivent être
chargées ou déchargées entraînant des
pertes en CV².

Les transistors bipolaires de


puissance

Par rapport aux transistors MOS de


puissance, ils nécessitent une
commande plus compliquée et ont des
performances dynamiques plus
médiocres. Toutefois ils sont
thermiquement plus stables et surtout,
du fait d’une commande en courant, ils
sont moins sensibles aux perturbations
électromagnétiques.

Les IGBT

Le transistor MOS est rapide et facile à


commander, mais les transistors
bipolaires ont une meilleure tenue en
tension et présentent une chute de
tension à l’état passant plus faible pour
des courants élevés. La volonté de
cumuler ces deux avantages a donné
naissance à des composants hybrides
nommés IGBT.
Depuis les années 1990, ce sont les
composants les plus utilisés pour
réaliser des convertisseurs fonctionnant
avec des tensions de quelques centaines
de volts à quelques kilovolts et avec des
courants de quelques dizaines d'ampères
à quelques kiloampères.

Les thyristors

Composant fonctionnant grossièrement


comme un clapet commandé par un
« tire-suisse » :

Pour qu'il devienne passant il faut


l'amorcer : il faut maintenir le courant
de gâchette jusqu'à ce que le courant
principal atteigne le courant
d’accrochage.
Au blocage il faut attendre une certaine
durée le désamorçage (turn-off) pour
que le thyristor puisse effectivement
bloquer la tension inverse.

Pour ces raisons le thyristor est réservé à


des applications concernant les très
fortes tensions (> kilovolts) et les forts
courants, où son coût inférieur compense
ses limitations techniques. Par exemple
les liaisons longues distances ou sous-
marines par courant continu – haute
tension (HVDC) sont presque toujours
réalisées avec des thyristors.
Exemple de valeurs : thyristor 16 kV –
2 kA, fréquence 300 Hz.

Commutation dure et
commutation douce
La montée en fréquence des
convertisseurs statiques entraîne une
augmentation des pertes par
commutation dans les interrupteurs. Ces
pertes peuvent être réduites, mais
surtout délocalisées par l’adjonction de
circuit d’aide à la commutation  (es) CALC
ou snubber en anglais, et cela sans
modifier le principe de fonctionnement du
convertisseur.
Une autre possibilité consiste à modifier
la nature des interrupteurs pour qu’ils
réalisent une commutation spontanée,
dite aussi commutation douce car les
pertes sont nulles, mais aussi celle des
convertisseurs qui doivent alors créer les
conditions de commutations. Ces
convertisseurs sont dits convertisseurs
(quasi) résonants[4].

Deux types d’interrupteurs peuvent être


utilisés, conduisant à deux types de
commutations douces :

Interrupteur à amorçage commandé et


blocage spontané, comme le thyristor.
Le blocage est alors réalisé au
passage à zéro du courant, nommé
ZCS (Zero Current Switching) en
anglais.
Interrupteur à blocage commandé et
amorçage spontané. L'amorçage est
alors réalisé au passage à zéro de la
tension ou ZVS (Zero Voltage
Switching) en anglais.

Pour parvenir au passage à zéro de l’une


des grandeurs il est nécessaire d’ajouter
un circuit oscillant dans le montage, d’où
leur nom de convertisseurs quasi
résonants.

Quelques dispositifs
On distingue généralement quatre
grandes fonctions de convertisseurs
dans l'électronique de puissance :

continu → continu,
alternatif → continu et continu →
alternatif
alternatif → alternatif (avec ou sans
changement de fréquence).

Mais en plus de ces dénominations


purement fonctionnelles, des noms
particuliers ont été donnés à certains
convertisseurs.
Les différents dispositifs

Conversion continu - continu


Hacheurs
Convertisseurs à pompe de
charge
Conversion alternatif - continu
Redresseurs
Alimentations à découpage
Conversion continu - alternatif
Onduleurs
Conversion alternatif - alternatif
Gradateurs
Alimentations sans interruption
(ASI)
Cycloconvertisseur
Notes et références
1. Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal
Febvre, Dictionnaire de physique,
Bruxelles, De Boeck, 2013, p. 234.
2. Électronique de puissance (http://ww
w.techniques-ingenieur.fr/base-docu
mentaire/energies-th4/outils-d-analy
se-en-electronique-de-puissance-et-
metrologie-42278210/electronique-d
e-puissance-bases-perspectives-guid
e-de-lecture-d3060/)  [archive], sur
techniques-ingenieur.fr du 10 février
2016, consulté le 21 août 2017
3. Commission électrotechnique
internationale, « Dispositifs
électriques et magnétiques :
Généralités », dans IEC 60050
Vocabulaire électrotechnique
international, 1987/1994 (lire en ligne
(http://www.electropedia.org/iev/iev.
nsf/display?openform&ievref=151-1
1-01)  [archive]), p. 151-11-01.
4. Jean-Paul Ferrieux et François
Forest, Alimentations à découpage,
convertisseurs à résonance, DUNOD,
2006, chapitre 3

Voir aussi

Portail de l’électricité et de l’électro


Portail de l’énergie
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