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Electronique de puissance

I Introduction
Les stations de conversion sont par essence des installations d’électronique de puissance dans lesquelles la
fonction de redresseur, gradateur et onduleur prédomine. C’est pourquoi, au regard de leur délicatesse, il
convient de faire un état de l’art de leur technologie et leur fonctionnement.
Le rôle essentiel de l'électronique de puissance est de modifier la forme d'un signal électrique de forte
puissance. L'intérêt de telles transformations réside dans la limitation des sources et des réseaux de
puissance électrique. Par exemple, la transformation possible d'une tension alternative en tension
continue permet d'alimenter à partir d'un réseau alternatif des machines fonctionnant en continu ou
d’assurer le transport de l’énergie électrique pour des raisons technico-économiques.
L'électronique de puissance ou électronique des courants forts, se distingue de l'électronique de
modulation (classique) ou électronique des courants faibles, par de nombreux aspects. En dehors des
puissances mises enjeu, le mode de fonctionnement et les calculs qui en découlent sont différents. En
électronique classique, on s'intéresse à la relation entre les signaux d'entrée et de sortie d'un composant
semi-conducteur. La fonction essentielle est l'amplification du signal, et la caractéristique principale le gain,
le rapport entre les signaux d’entrée et de sortie. En électronique de puissance, en raison des puissances
utilisées, on ne peut imaginer travailler ainsi en modulation. Les pertes seraient prohibitives. En
électronique de puissance, chaque composant est soit bloqué, auquel cas le courant qui le traverse est nul,
ou tout au moins négligeable, soit passant, et dans ce second cas il doit laisser passer la totalité du courant
avec une chute de tension la plus faible possible. De cette manière, dans toutes les phases de
fonctionnement, les pertes sont très faibles et un haut rendement est préservé. Il s'agit donc d'une
électronique de commutation dans laquelle les composants se comportent comme des interrupteurs.
Ce mode de fonctionnement entraîne une modification périodique du circuit électrique entre l'entrée et la
sortie des montages et donc une succession de régimes transitoires. C'est pourquoi l'étude des montages
d'électronique de puissance demande une approche spécifique. De manière générale, l'étude d'un
montage demande :
• La détermination des configurations de fonctionnement, définies par l'état des différents
composants du montage,
• L'écriture, dans chacun de ces intervalles des équations différentielles décrivant les relations entre
les variables,
• Le calcul des expressions de ces variables aux constantes d'intégration près,
• La détermination des constantes à partir des conditions initiales ou de continuités.
Toutefois, quelques approximations permettront souvent d'alléger l'étude des montages usuels.
Parmi les montages comportant les dispositifs d'électronique de puissance, on trouve principalement :
• Les redresseurs, qui réalisent la transformation d'une ou plusieurs tensions alternatives en une
tension continue. Ce redresseur est non-commandé lorsque le rapport entre les amplitudes des
tensions de sortie et d'entrée est sensiblement constant, et commandé lorsque ce rapport peut
être modifié en agissant sur la commande du montage.
• Les onduleurs autonomes, qui effectuent la transformation d'une tension continue en une ou
plusieurs tensions alternatives, avec réglage éventuel de la fréquence et du rapport entre les
amplitudes des tensions d'entrée et sortie.
• Les gradateurs, pour faire varier l'intensité d'un courant alternatif.
• Les hacheurs, qui permettent de faire varier la valeur moyenne d'une tension continue

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II Composants Semi-conducteurs de puissance
Les convertisseurs d’énergie électrique et les dispositifs FACTS sont conçus sur la base des composants
semi-conducteurs de puissances jouant le rôle d’interrupteur très rapides. Ils sont par leurs principes
physiques de fonctionnement comme leurs homologues du traitement de signal analogique ou numérique.
Ce qui leur différencie est le caractère spectaculaire des ordres de grandeur de tension et de courant
commutables, atteignant actuellement 10kv/5kA par exemple le GTO (gate- turn -off). Quel que soit le
niveau de puissance, l’accent est mis sur les caractéristiques telles que tension bloquée, le courant passant
et le temps de fermeture et d’ouverture.

II-1 Différents types de semi-conducteurs de puissance


Les semi-conducteurs de puissance actuels peuvent être classés en trois catégories :
1. Les semi-conducteurs non commandables : Diodes
2. Les semi-conducteurs commandables à la fermeture : Thyristors.
3. Les interrupteurs commandables à l'ouverture et à la fermeture.
Dans cette troisième catégorie des interrupteurs commandables, on a :
➢ Transistors Bipolaires à Jonctions (Bipolar Junction Transistors - BJTs) ;
➢ Thyristors MOS Commandés (MOS-Controlled Thyristors - MCTs).
➢ Transistors à effet de champ Metal-Oxyde-Semiconducteur (MOSFETs) ;
➢ Transistors bipolaires à grille isolée (Insulated Gate Bipolar Transistors - IGBTs) ;
➢ Thyristors commandés à l'ouverture (Gate-Turn-Off Thyristors - GTO Thyristors).

II-1-1 Diodes
II-1-1-1 Diode idéale
C’est un dipôle électrique unidirectionnel dont les bornes sont l’anode (A) et la cathode (K).
En polarisation directe c’est-à-dire si UA > UK la résistance de la diode est nulle. Elle se comporte alors
comme un interrupteur fermé.
En polarisation inverse (UA < UK), on a : R = . La diode est équivalente à un interrupteur ouvert.

II-1-1-2 Diode réelle


L’anode est la zone P d’une jonction P-N. La zone de type N est la cathode. En polarisation inverse, le
courant inverse est très faible mais il croît rapidement avec la température de la jonction.

fig. I-1 : Symbole de la diode

En polarisation directe, au-delà de la tension de seuil (VS 0,6 V pour le silicium), la diode est conductrice.
Au-delà de la tension de seuil, la résistance dynamique est sensiblement constante.

II-1-1-3 Principe de fonctionnement


Imaginons une diode à l’état passant. Elle est traversée par un courant constant I, la tension à ses bornes
est alors quasiment nulle. A un instant t = 0, le circuit extérieur impose le blocage de la diode. Idéalement,
le courant devrait s’annuler tandis que la tension devrait prendre une valeur négative.
La diode met donc un certain temps (noté trr) à se bloquer complètement. On peut remarquer qu’elle est
traversée par un courant inverse permettant d’évacuer les charges électriques stockées dans la jonction PN
à l’état passant. Cette charge électrique (notée Qrr) dépend entre autres de la valeur du courant à l’état
passant. Pendant ce temps de recouvrement, la tension aux bornes de la diode va prendre une valeur
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négative, ce qui a pour effet de créer des pertes dans la diode. On parle alors de pertes par commutation,
celles-ci sont proportionnelles à la fréquence de commutation de l’interrupteur.

Fig. II-2 : Évolution du courant et de la tension d’une diode lors de la commutation au blocage

La charge recouvrée au blocage dépend donc de plusieurs paramètres :


➢ Courant à l’état passant (IF)
➢ Vitesse de décroissance du courant (dIF/dt)
➢ Température de jonction du semi-conducteur (Tj)

II-1-1-4 Différents types des diodes


On distingue deux (2) grandes catégories des diodes à savoir :

II-1-1-4-1 Diodes spéciales


II-1-1-4-1-1 Diodes rapides
On appelle diode rapide, une diode présentant un phénomène de recouvrement réduit par rapport à une
diode ordinaire. Autrement dit, une diode rapide est une diode à blocage rapide. Cependant pour des
raisons technologiques, la plupart des diodes rapides au blocage le sont également à l’établissement.
On caractérise la rapidité d’une diode à l’aide des paramètres suivants :
• La charge recouvrée QR qui dépend essentiellement de la charge stockée et de la vitesse de
décroissance du courant dIF/dt ;
• Le temps de recouvrement inverse trr qui représente la durée du phénomène ;
• L’amplitude maximale du courant de recouvrement IRM
Ces paramètres sont évidemment dépendants du circuit dans lequel on les mesure. Le seul paramètre
physique indépendant du circuit est la charge stockée qui s’exprime par :

QS = IF

QS: charge stockée;


 : durée de vie des porteurs minoritaires ;
IF : courant direct traversant la diode.
C'est sur la durée de vie des porteurs minoritaires t que le constructeur va jouer pour réaliser des diodes
rapides. En effet, en diminuant la durée de vie, on diminue la charge stockée et l’on augmente la vitesse de
recombinaison. Il en résulte une forte diminution de la charge recouvrée.
Dans les notices de diodes rapides, les constructeurs spécifient les trois paramètres principaux QR, trr et IRM
mais surtout ils donnent des courbes d’évolution de ces paramètres en fonction du courant direct IF, de la
vitesse de décroissance dIF/dt et de la température.
Elle est caractérisée par une tension maximale inverse de 2000 V et par un temps de recouvrement allant
de 600 à 1000 ns.
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II-1-1-4-2 Diodes à faible capacité
La jonction P-N polarisée en inverse se comporte comme une capacité. Cette capacité parasite de la diode
perturbe son fonctionnement en haute fréquence. Pour réduire la capacité on diminue la surface de la
jonction (diodes à pointe d’or ou à micro jonction). La capacité ainsi obtenue est une fraction de picofarad.

II-1-1-4-3 Diodes de commutation


Pour une diode polarisée, il y a concentration des porteurs minoritaires de part et d’autre de la jonction.
Les concentrations sont différentes pour une polarisation en direct ou en inverse. Lors d’une transition, les
porteurs en excès doivent retraverser la jonction (temps de déstockage). Puis le passage d’un état à l’autre
nécessite le temps que les nouveaux minoritaires mettent à diffuser à travers la jonction (temps de
transition). La durée totale de l’inversion (temps de recouvrement tR) peut atteindre 1 s pour les diodes
de puissance. Pour les diodes de commutation rapide (tR 1 ns), on utilise de l’or comme dopant afin de
diminuer la durée des temps de recombinaison des porteurs de charges.

II-1-1-4-4 Diodes Schottky


Les fils de connexion avec la jonction de la diode doivent former des liaisons non directionnelles
(ohmiques). Ceci est réalisé en créant une zone très dopée (N+ ou P+) au voisinage du conducteur
métallique. Dans les diodes Schottky, la jonction P-N est remplacée par la jonction d’un métal avec un
semi-conducteur peu dopé (de type N car les porteurs sont plus mobiles). Si le métal (anode) est positif par
rapport à la zone N (cathode) la jonction est conductrice. Cette diode qui ne fait intervenir qu’un seul type
de porteurs, présente une capacité beaucoup plus faible que les diodes classiques. Ces diodes ont une
faible tension de seuil (≈0,25 V) et elles ont des temps de recouvrement très brefs (il n’y a pas de
minoritaires dans un métal). On peut donner à la jonction une surface importante ce qui autorise le
passage de courants intenses.

II-1-1-4-5 Diodes varicaps


La zone vide de porteurs d’une jonction polarisée en inverse voit son épaisseur augmenter si on augmente
la tension inverse. Cette zone joue le rôle du diélectrique d’un condensateur. Si l’épaisseur de cette zone
augmente la capacité diminue car :

ε.S
C=
e

𝜀 : permittivité absolue est 8,85.10-12 F/m ;


S : section [m2] ;
e : épaisseur [m].

II-1-1-4-6 Diodes Zener


Si l’épaisseur de la jonction est faible et si le taux de dopage est important, on obtient des diodes qui
présentent un courant inverse intense au-delà d’une valeur VZ de la tension inverse qui est la tension de
coude ou de Zener.

Fig. II-3 : Symbole et caractéristique de la diode Zener


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Le claquage inverse de la jonction résulte soit d’un claquage par avalanche par ionisations dans la zone de
déplétion par les porteurs, soit d’un claquage par effet Zener qui correspond au passage des électrons de la
bande de valence à la bande de conduction sous l’effet du champ électrique. Si la construction de la diode
permet la dissipation de la puissance dégagée, le claquage est réversible. On obtient alors une diode Zener.
Sa caractéristique directe est identique à celle d’une diode classique.

Pour les diodes Zener avec VZ= 6 V, la résistance dynamique est voisine de quelques ohms et le coude très
brutal (claquage par avalanche). Pour VZ< 6 V le coude est arrondi car il y a claquage par effet Zener. Si VZ
est très supérieur à 6 V la résistance dynamique augmente. Selon le courant débité, la tension aux bornes
de la diode sera d’autant plus stable que la résistance dynamique de celle-ci sera faible. Les diodes tunnels
sont des diodes Zener dont le dopage est si grand que la tension inverse est nulle. Leur caractéristique
présentant une zone de pente négative ces diodes sont utilisées dans des circuits oscillateurs.

II-1-1-4-7 Diac (Diode Alternative Current)


C’est un élément semi-conducteur analogue à deux (2) diodes montées en inverse, c’est-à-dire réunies par
leur cathode. Le diac peut être considéré aussi comme un triac mais sans électrode de commande [9].

Fig. II-4 : Symbole du Diac

II-1-2 Thyristors
II-1-2-1 Définition
Le thyristor est un élément semi-conducteur commandable à l’ouverture, mais pas à l’ouverture et
constitué de quatre couches pnpn en série. Il est réversible en tension et supporte des tensions VAK aussi
bien positives que négatives. Il n’est pas réversible en courant et ne permet que des courants iAK positifs,
c’est à dire dans le sens anode-cathode, à l’état passant.

Fig. II- 5 : Symbole du thyristor

Pour l’étude de son fonctionnement, on considère deux transistors pnp et npn se partageant la jonction
centrale du thyristor. Lorsqu’une impulsion positive est appliquée sur la gâchette (base du transistor npn)
et que la tension aux bornes de l’élément VAC est positive, un courant se met à circuler dans le transistor
npn. Ce courant devient le courant de base du transistor pnp, engendrant un important courant de
collecteur pour ce transistor. Ce dernier courant est alors lui-même courant de base du transistor npn et
ainsi de suite. On parle ainsi d’allumage ou d’amorçage du phénomène de multiplication du thyristor. Le
thyristor ne se bloque que lorsque le courant le traversant est nul et que la tension UAC est maintenue
négative pendant suffisamment de temps (10 à 100 μs) pour que toutes les charges soient évacuées ou
recombinées.

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II-1-2-2 Caractéristiques et fonctionnement
Le composant est bloqué (OFF) si le courant iAK est nul (quel que soit la tension VAK). Si la tension VAK est
positive, le thyristor est amorçable.
L’amorçage (A) est obtenu par un courant de gâchette iG positif d’amplitude suffisante alors que la tension
VAK est positive.
L’état passant (ON) est caractérisé par une tension VAK nulle et un courant iAK positif.
Le blocage (B) apparaît dès annulation du courant iAK. On ne peut pas commander ce changement, mais on
en distingue deux types : La commutation naturelle par annulation du courant iAK ou la commutation forcée
par inversion de la tension VAK.

Fig. II-6 : Caractéristiques et fonctionnement du thyristor

Aujourd’hui, les thyristors peuvent supporter des tensions de 10 kV et des courants allant jusqu’à 4.5 kA.

II-1-3 Triac (triode alternative crurent)


C’est un composant constitué comme deux (2) thyristor montés « tête-bêche », mais il ne comporte
qu’une seule gâchette ; il est essentiellement utilisé dans les gradateurs [9].

Fig. II-7 : Symbole du Triac

II-1-3-1 Caractéristiques électriques


Elles correspondent aux caractéristiques de deux (2) thyristors dans deux (2) quadrants opposés.

Fig. II-8 : Caractéristique de commande du Triac

Le triac peut contrôler des courants de 1 à 60 A avec des tensions inverses de 700 à 1000 V.

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II-1-3-2 Amorçage
L’amorçage peut être utilisé avec un courant de gâchette positif ou négatif, que la tension U21 soit positive
ou négative ; il y a donc quatre (4) combinaisons possibles dans le tableau ci-après :

Tableau II.1 : Amorçage du triac


Tension U21 U21 positif U21 négatif
Courant gâchette Ig > 0 Ig < 0 Ig > 0 Ig < 0
Commutation Très bonne Moyenne Mauvaise Bonne

On choisira de préférence un courant de gâchette positif. Dans le cas où on travaille suivant toutes
conditions de signe, il faut que la commande fonctionne dans le cas le plus défavorable (tension U21
négatif, courant de gâchette négatif).

II-1-4 Interrupteurs commandables à la fermeture et à l’ouverture


II-1-4-1 BJT
II-1-4-1-1 Définition
Le transistor BJT à jonction bipolaire est nommé ainsi car la conduction est due au déplacement des
électrons et des trous à l'intérieur du transistor. Le BJT possède trois bornes appelées respectivement
collecteur C, émetteur E et base B figure ci-dessous. Le courant iC circulant du collecteur à l'émetteur est
initié et soutenu en faisant circuler un faible courant iB dans la base. Lorsque le BJT est utilisé comme
interrupteur, le courant dans la base doit être suffisamment élevé pour que le BJT reste à l'état saturé.
Les deux types, NPN et PNP sont commandés à l’ouverture et à la fermeture. Il n’est pas réversible en
courant, ne laissant passer que des courants de collecteur ic positifs. Il n’est pas réversible en tension,
n’acceptant que des tensions vCE positives lorsqu’il est bloqué.

Fig. II-9 : Transistor NPN de puissance

II-1-4-1-2 Fonctionnement et états du transistor


Transistor bloqué (B) ou OFF : état obtenu en annulant le courant iB de commande, ce qui induit un courant
de collecteur nul et une tension VCE non fixée. L’équivalent est un commutateur ouvert.
Transistor saturé (S) ou ON : ici, le courant iB est tel que le transistor impose une tension VCE nulle tandis
que le courant iC atteint une valeur limite dite de saturation, iCsat. L’équivalent est un commutateur fermé.

Fig. II-10 : Caractéristique du transistor

II-1-4-1-3 Composant réel et limites de fonctionnement


A l’état saturé
▪ le transistor est limité en puissance : courbe limite dans le plan (VCE, iC), l’hyperbole de dissipation
maximale ;

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▪ le courant maximal moyen de collecteur est donc lui aussi limité (ICmax) ;
▪ la tension vCE n’est pas tout à fait nulle (VCEsat ≠ 0).

A l’état bloqué
▪ la tension vCE ne peut dépasser une tension (VCE0) qui provoquerait de claquage de la jonction ;
▪ un courant résiduel dû aux porteurs minoritaires circule dans le collecteur (ICB0).
II-1-4-1-4 Caractéristiques : courant 10 A, tension 400 V.

II-1-4-2 MOSFET
Le transistor MOSFET est un interrupteur unidirectionnel en tension et bidirectionnel en courant. Le
MOSFET de puissance est un semi-conducteur à trois bornes qui s'appellent drain D, source S et grille G
figure ci-dessous. Le drain est l'anode alors que la source est la cathode. L'état de ce transistor dépend de
la tension appliquée sur la grille. Le courant ID dans le drain est amorcé en appliquant une tension UGS
positive entre la grille et la source. La conduction cesse dès qu'on diminue UGS proche de 0 V.
Le courant dans la grille est extrêmement petit ; par conséquent, une très faible puissance est requise pour
amorcer et désamorcer la conduction.
Le MOSFET ne peut pas tolérer des tensions UDS négatives. Afin de répondre à cette exigence, on y
incorpore une diode, comme indiqué sur son symbole figure ci-après.

iD

UGS

Fig. II-11 : a) MOSFET sans diode b) MOSFET avec diode

II-1-4-3 IGBT : le mariage du BJT et du MOS


Le transistor bipolaire et le MOSFET ont des caractéristiques complémentaires. La première présente de
faibles pertes de conduction, spécialement pour des tenues en tension de claquage importantes, mais
présente des temps de commutation élevés, spécialement à l'ouverture. Le MOSFET peut être commuté
beaucoup plus rapidement, mais les pertes de conduction de ce dernier sont plus importantes, surtout
pour des composants prévus pour supporter des tensions de claquage élevées. Ces observations ont
conduit à la réalisation d'une combinaison entre ces deux types de composants pour aboutir à l'IGBT.

Le transistor IGBT est un interrupteur unidirectionnel en tension et en courant. Ses caractéristiques sont
reprises de celles du transistor bipolaire : VCEsat et iCsat.

Fig. II-12 : Caractéristiques de l’IGBT sous la forme d’un interrupteur

Les IGBT ont une tension qui va jusqu’à 6 kV et un courant de 150 A.


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II-1-4-4 GTO
Le thyristor GTO (ou plus simplement GTO), c’est-à-dire thyristor blocage par la gâchette, est un
interrupteur électronique utilisé dans les dispositifs de forte puissance de l’électronique de puissance. Le
HDGTO plus connu sous le nom de GCT ou IGCT est une évolution « moderne » du GTO, permettant un
fonctionnement sans circuit d’aide à la commutation.
G

A K

Fig. II-13 : Symbole du GTO

II-1-4-4-1 Fonctionnement
Le GTO est un composant électronique dont la mise en conduction et le blocage sont commandés. C’est
l’un des interrupteurs commandés de l’électronique de puissance pour les applications concernant les
fortes tensions (quelques kV) et les forts courants (quelques kA). Son fonctionnement est similaire à celui
d’un transistor utilisé en commutation. Il est d’ailleurs directement en concurrence avec l’IGBT pour ces
applications.
▪ Mise en conduction
Pour mettre en conduction un GTO, il faut injecter un courant de quelques ampères dans la gâchette.
Comme un thyristor et contrairement à un transistor, sa mise en conduction s’auto-verrouille, il ne
possède donc pas de zone de fonctionnement linéaire.
Toujours comme un thyristor, le GTO se bloque si le courant d’anode s’annule. C’est pourquoi, dans la
majorité des applications, on maintient le courant de gâchette pendant toute la phase de conduction
désirée.
▪ Blocage
Pour bloquer le GTO, il faut détourner la quasi-totalité du courant d’anode dans la gâchette, afin d’annuler
le courant de base du transistor côté cathode et de bloquer celui-ci. L’électronique de commande de
gâchette doit donc être capable d’absorber quelques centaines à quelques milliers d’ampères selon le
calibre du GTO.
Une fois la séquence de blocage démarrée (par application d’une tension négative sur la gâchette). Il ne
faut en aucun cas l’arrêter avant qu’elle ne soit entièrement terminée (risque de casse du composant). Il y
a donc un temps minimum de blocage (typiquement 100 s), ce qui est l’une de des limitations en
fréquence de commutation du GTO.
On emploi des GTO jusqu’à 6 kV et 6 k A.

II-1-4-4-2 Circuits d’aide à la commutation


Un GTO « classique » est limité :
▪ en vitesse de croissance du courant à la mise en conduction (dI/dt typique : 300 A/s),
▪ en vitesse de croissement de la tension au blocage (dV/dt typique : 400 V/s),
▪ et comme tout composant, en tension crête instantanée (valeur selon le calque).

Les caractéristiques de tous ces composants semi-conducteurs de puissance sont résumées dans le tableau
ci-après.

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Tab. II-2 : les principaux composants de l’électronique de puissance

N composants symboles V I f Domaine d’application observation


(kV) (kA) (kHz)
1 Diodes -conversion d’énergie Jusqu’aux grandes
-utilisation dans les puissances
5 5 < 600 dispositifs FACTS

2 Thyristors -conversion d’énergie


-utilisation dans les Des petites jusqu’aux
8 4 < 600 dispositifs FACTS grandes puissances
-tous les domaines de
puissance où la
commandabilité à
l’extinction n’est pas
nécessaire
3 Thyristors : -redresseurs
GTO-MTO -onduleurs Des petites jusqu’aux
MBT-GCT -hacheurs grandes puissances
6 6 0.3-1 -dans les dispositifs FACTS
Bipolaire

4 Transistors
BJT Conversion de l’énergie Moyennes puissances

1 0.4 5 Bipolaire

5 Transistors -conversion d’énergie


MOSFET ou -tous les domaines où la Petites puissances
MOS commandabilité à
l’amorçage et à l’extinction unipolaire
0.6 0.2 15- est nécessaire.
100

6 Transistors -redresseurs Il a supplanté le BJT


IGBT -onduleurs et rivalise le GTO en
6.5 1.2 0.8-2 -hacheurs puissance.
-dans les dispositifs FACTS

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III Rappels sur les régimes transitoires

III-1 Introduction
L'électronique de puissance est une électronique de commutation, ce qui veut dire que le circuit électrique
est sans cesse modifié au cours du fonctionnement. On a l'habitude en électronique et électrotechnique
d'utiliser des grandeurs sinusoïdales et des procédés de calcul propres à celles-ci. Il ne faut cependant pas
oublier que, en toute généralité, les tensions et les courants dans les circuits électriques sont les solutions
d'équations différentielles décrivant le circuit. A ce titre, elles s'expriment comme la somme de la solution
générale de l'équation différentielle sans second membre et d'une solution particulière de l'équation
différentielle avec second membre. La limitation à la seule composante sinusoïdale de la solution est due
au fait que la deuxième composante décroît exponentiellement avec le temps et devient rapidement
négligeable en régime permanent. L'électronique de puissance étant une électronique de commutation il
ne sera pas possible de négliger cette composante transitoire.

III-2 Principe d’étude d’un montage


Le principe d'étude des montages d'électronique de puissance consiste à décomposer le fonctionnement
en plusieurs phases correspondant aux diverses configurations du circuit électrique.
Ensuite, pour chacune de ces phases, on doit :
• écrire l'équation différentielle liant les diverses variables,
• résoudre ces équations, aux constantes d'intégration près,
• assurer les conditions de continuités par l'intermédiaire de ces constantes.

III-2-1 Circuits du premier ordre


On appelle circuits du premier ordre ceux dont le fonctionnement est décrit par une équation différentielle
du premier ordre :
𝑑𝑥(𝑡)
𝑎 + 𝑏𝑥(𝑡) = 𝑓(𝑡)
𝑑𝑡
Cette équation admet des solutions de la forme :
𝑏𝑡
𝑥(𝑡) = 𝑥𝑡 (𝑡) + 𝑥𝑝 (𝑡) = (𝑥𝑜 − 𝑥𝑝𝑜 )𝑒 − 𝑎 + 𝑥𝑡 (𝑡)
xt(t) est la solution générale de l'équation sans second membre et représente le régime transitoire, xp(t) est
une solution particulière de l'équation avec second membre et représente le fonctionnement en régime
permanent. Les termes x0 et xp0 sont respectivement les valeurs de x(t) et xp à t = 0.

III-2-2 Circuits du second ordre


On nomme circuits du second ordre ceux dont le fonctionnement est décrit par une équation différentielle
du second ordre, soit :
𝑑 2 𝑥(𝑡) 𝑑𝑥(𝑡)
𝑎 2
+𝑏 + 𝑐𝑥(𝑡) = 𝑓(𝑡)
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Les solutions de cette équation sont la somme de la solution générale de l'équation sans second membre
et d'une solution particulière de l'équation avec second membre :
X (t) = xt (t) + xp (t)
Trois cas sont à envisager en fonction de la nature de l'équation caractéristique :
ar2 + br + c = 0
Les racines sont :
𝑏 𝑏2 𝑐
𝑟1,2 = − ∓ √ 2 − = −𝛼 ∓ √𝛼 2 − 𝛽2
2𝑎 4𝑎 𝑎

𝑏 𝑐
En posant : 𝛼= 𝑒𝑡 𝛽 = √
2𝑎 𝑎

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a) si 𝛼 > 𝛽 alors √𝛼 2 − 𝛽 2 est un réel positif. Le régime est apériodique amorti et la solution s’écrit :
𝑥 (𝑡) = 𝐴1 𝑒 𝑟1 𝑡 + 𝐴2 𝑒 𝑟2 𝑡 + 𝑥𝑝 (𝑡)
A1 et A2 sont des constantes fixées par les conditions initiales.
b) Si 𝛼 = 𝛽
L'équation caractéristique admet alors une racine double r = 𝛼 et la solution de l'équation différentielle
est :
𝑥(𝑡) = xp (t) + 𝑒 −𝛼𝑡 (A1 + A2t)
A1 et A2 sont des constantes fixées par les conditions initiales.
c) Si 𝛼 < 𝛽
Dans ce cas 𝛼 2 − 𝛽2 < 0 et √𝛼 2 − 𝛽2 est une grandeur complexe. Le régime est pseudo périodique
amorti. En posant :
𝑟1,2 = −𝛼 ∓ 𝑗√𝛽2 − 𝛼 2
Les solutions de l'équation différentielle s'écrivent :
𝑥(𝑡) = 𝑥𝑝 + 𝑒 −𝛼𝑡 (𝐴1 𝑐𝑜𝑠𝛽𝑡 + 𝐴2 𝑠𝑖𝑛𝛽𝑡)

III-2-3 Valeurs caractéristiques d’une grandeur périodique


Les courants et les tensions des montages d’électronique de puissance n’étant pas forcement des
grandeurs sinusoïdales, il est nécessaire de revenir aux définitions générales des grandeurs caractéristiques
telles que la valeur moyenne, la valeur efficace et autres.
La fonction x(t) est périodique de période T si et seulement si : x(t) = x(t+T). On définit alors pour la
fonction x(t) les grandeurs caractéristiques suivantes :
1 𝑇
➢ La valeur moyenne : elle est donnée par la formule 𝑋𝑚𝑜𝑦 = ∫0 𝑥 (𝑡)𝑑𝑡
𝑇
1 𝑇
➢ La valeur efficace : elle est donnée par l’expression 𝑋𝑒𝑓 = √ ∫0 𝑥 2 (𝑡)𝑑𝑡
𝑇

Lors de l’étude des montages redresseurs par exemple, qui assurent la transformation alternative-continu,
il est important d’évaluer l’ondulation résiduelle qui caractérise la qualité du signal de sortie. On utilise
pour cela les coefficients suivants :
𝑋𝑚𝑎𝑥 −𝑋𝑚𝑖𝑛
➢ Le facteur d’ondulation : il est donné par 𝑘𝑜 = ou 𝑋𝑚𝑎𝑥 et 𝑋𝑚𝑖𝑛 désignent respectivement les
2𝑋𝑚𝑜𝑦
valeurs maximale et minimale de x(t) et 𝑋𝑚𝑜𝑦 sa valeur moyenne ;
𝑋𝑒𝑓
➢ Le facteur de forme : il est tel que 𝐹 = ;
𝑋𝑚𝑜𝑦

➢ Le taux d’ondulation : il est donné par 𝜏 = √𝐹 2 − 1


𝑇
➢ La puissance active : elle est donnée par 𝑃 = ∫0 𝑢(𝑡)𝑖 (𝑡)𝑑𝑡
➢ La puissance apparente : elle se définit par 𝑆 = 𝑈𝑒𝑓 𝐼𝑒𝑓 ou 𝑈𝑒𝑓 𝑒𝑡 𝐼𝑒𝑓 sont respectivement les valeurs efficace
de la tension et du courant ;
𝑃
➢ Le facteur de puissance défini comme le rapport de la puissance active P par la puissance apparente S 𝑓𝑝 =
𝑆
III-2-4 Décomposition en série de Fourier
La décomposition en séries de Fourier est un outil fréquemment utilisé dans l’analyse des circuits
électriques. Donc, toute fonction périodique de période T, telle que : x(t) = x(t+T) peut être décomposée en
somme comprenant :
➢ Un terme constant ;
➢ Un terme sinusoïdal de fréquence f (le fondamental) ;
➢ Une suite, limitée ou non, de termes sinusoïdaux de fréquence multiple entier de f (les harmoniques)
Soit :
𝑥(𝑡) = 𝑋0 + 𝑋1𝑚 sin(𝜔𝑡 + 𝜑1 ) + 𝑋2𝑚 sin(2𝜔𝑡 + 𝜑2 ) + ⋯ + 𝑋𝑛𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝑛𝜔𝑡 + 𝜑𝑛 )
Ou n désigne le rang de l’harmonique, 𝑋𝑛𝑚 l’amplitude et 𝜑𝑛 le déphasage.
Pour faciliter les calculs, on écrit souvent :

12
𝑥 = 𝑋0 + 𝐴1 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡 + 𝐵1 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 + 𝐴2 𝑠𝑖𝑛2𝜔𝑡 + 𝐵2 𝑐𝑜𝑠2𝜔𝑡 + ⋯ + 𝐴𝑛 𝑠𝑖𝑛𝑛𝜔𝑡 + 𝐵𝑛 𝑐𝑜𝑠𝑛𝜔𝑡
𝐵
Ou 𝑋𝑛𝑚 = √𝐴2𝑛 + 𝐵𝑛2 et 𝑡𝑎𝑛𝜑𝑛 = 𝑛
𝐴𝑛
On calcule le terme constant, égal à la valeur moyenne, et les composants des termes sinusoïdaux par :
1 𝑇 2 𝑇 2 𝑇
𝑋0 = ∫ 𝑥𝑑𝑡; 𝐴𝑛 = ∫ 𝑥𝑠𝑖𝑛𝑛𝜔𝑡𝑑𝑡; 𝑒𝑡 𝐵𝑛 = ∫ 𝑥𝑐𝑜𝑠𝑛𝜔𝑡𝑑𝑡
𝑇 0 𝑇 0 𝑇 0
Souvent l’onde de la grandeur analysée présente des symétries qui permettent de simplifier le calcul des
termes de son développement en séries :
➢ Symétrie de glissement ou symétrie par rapport à l’axe t. L’alternance négative est identique à l’alternance
positive. Si on le fait glisser, on obtient une symétrie par rapport à l’axe des temps.
𝑇 𝑇
4 4
𝑋0 = 0; 𝐴𝑛 = ∫02 𝑥𝑠𝑖𝑛𝑛𝜔𝑡 𝑒𝑡 𝐵𝑛 = ∫02 𝑥𝑐𝑜𝑠𝑛𝜔𝑡𝑑𝑡
𝑇 𝑇
➢ Symétrie par rapport à l’origine ou zéro : fonction impaire
𝑇
4
𝑋0 = 0; 𝐴𝑛 = ∫02 𝑥𝑠𝑖𝑛𝑛𝜔𝑡 𝑒𝑡 𝐵𝑛 = 0
𝑇
➢ Symétrie par rapport aux milieux d’alternance : fonction paire
𝑇
4
𝑋0 = 0; 𝐴𝑛 = 0 𝑒𝑡 𝐵𝑛 = ∫02 𝑥𝑐𝑜𝑠𝑛𝜔𝑡𝑑𝑡
𝑇

Expressions des grandeurs caractéristiques


De nouvelles expressions des grandeurs caractéristiques peuvent être données à partir des décompositions
en séries de Fourier :
➢ Valeur moyenne. par définition le terme constant s’identifie à la valeur moyenne x moy de x(t), soit 𝑥𝑚𝑜𝑦 =
1 𝑇
𝑋0 = ∫0 𝑥 (𝑡)𝑑𝑡
𝑇
➢ Valeur efficace. le carré de la valeur efficace de x(t) s’exprime par :
∞ 2
2
1 𝑇
𝑥𝑒𝑓 = ∫ (𝑋0 + ∑[[𝐴𝑛 𝑠𝑖𝑛𝑛𝜔𝑡 + 𝐵𝑛 𝑐𝑜𝑠𝑛𝜔𝑡]]) 𝑑𝑡
𝑇 0
𝑛=1
Ou
2
𝑥𝑒𝑓 = 𝑋02 + 𝑋12 + 𝑋22 + ⋯ + 𝑋𝑛2
Soit
1

2
𝐴2𝑛 + 𝐵𝑛2 2
𝑥𝑒𝑓 = (𝑋0 + ∑ )
2
𝑛=1
Ou
1
𝑥𝑒𝑓 = (𝑋02 + 𝑋12 + 𝑋22 + ⋯ + 𝑋𝑛2 )2
Le taux d’ondulation est tel que
1
√𝑥 2 − 𝑋𝑚𝑜𝑦
𝜏= 2
𝑋𝑚𝑜𝑦 𝑒𝑓
La puissance est la somme des puissances mises en jeu par le terme constant et par chacun des
harmoniques. Si la tension u aux bornes d’un circuit et le courant i dans celui-ci ont un développement en
séries :
𝑢 = 𝑈0 + 𝑈1𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑1 ) + ⋯ + 𝑈𝑛𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝑛𝜔𝑡 + 𝜑𝑛 )
𝑖 = 𝐼0 + 𝐼1𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 + 𝜑1 − 𝛼1 ) + ⋯ + 𝐼𝑛𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝑛𝜔𝑡 + 𝜑𝑛 − 𝛼𝑛 )
La puissance P a pour valeur :
1 𝑇 1 1
𝑃 = ∫ 𝑢. 𝑖 𝑑𝑡 = 𝑈0 𝐼0 + 𝑈1𝑚 𝐼1𝑚 𝑐𝑜𝑠𝛼1 + ⋯ + 𝑈𝑛𝑚 𝐼𝑛𝑚 𝑐𝑜𝑠𝛼1
𝑇 0 2 2
1 1
𝑃 = 𝑈0 𝐼0 + 𝑈1 𝐼1 𝑐𝑜𝑠𝛼1 + ⋯ + 𝑈𝑛 𝐼𝑛 𝑐𝑜𝑠𝛼1
2 2

13
Si u et i sont des grandeurs alternatives (𝑈0 = 0 𝑒𝑡 𝐼0 = 0) et si l’une d’elles, la tension par exemple, est
sinusoïdale :
𝑈 = 𝑈1 𝑒𝑡 𝐼 = √𝐼12 + 𝐼22 + ⋯ + 𝐼𝑛2 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑃 = 𝑈1 𝐼1 𝑐𝑜𝑠𝛼1
La puissance apparente S est telle que :
𝑆 = 𝑈1 𝐼1 √1 + 𝜏 2
Le facteur de puissance est tel que :
𝑃 1
𝑓= =
𝑆 √1 + 𝜏 2

14
IV Redresseurs
La fonction redresseuse peut être réalisée avec les diodes, thyristors ou des diodes et thyristors associés.
Beaucoup de montages existent pour les mêmes finalités, mais de différentes performances. D’ailleurs,
c’est l’objet de cette section qui nous amène à faire l’examen de différents montages redresseurs. Cet
examen consiste à faire l’étude des tensions, des courants, des puissances, chutes de tension et des
courants de court-circuit.

IV-1 Redresseurs à diodes


Il existe fondamentalement trois types de montage redresseurs à diodes :
- Montage redresseur du type parallèle (P) ;
- Montage redresseur du type parallèle double (PD) ;
- Montage redresseur du type série (S) ;

IV-1-1 Montage redresseur du type parallèle


Le redresseur du type parallèle avec q tensions alternatives v1, v2 … vq à redresser est représenter par la
figure III-1 ci-dessous.

1 Id
1 ph
2
2
3
3
Ud

n
Fig. IV-1 : Montage du type parallèle (Pq).

IV-1-1-1 Etude des tensions


a) Tension redressée
D’une façon générale, quand on redresse q tensions de période T chacune, la tension redressé Ud est
formée de q sommets de sinusoïdes par période T. La période de Ud est donc T/q.
𝑇 𝑇 𝑇 𝑇
Cette tension Ud est égale à v1 =Vm sin𝜔t pendant l’intervalle de temps : − <𝑡< +
4 2𝑞 4 2𝑞
Ou v1 est la plus grande valeur des q tensions alternatives. La valeur moyenne Udo de la tension redressée
Ud est calculée de la manière suivante :
𝑇 𝑇
𝑞 4+2𝑞 𝑞 𝜋
𝑈𝑑𝑜 = ∫ 𝑣𝑚 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 𝑑𝑡 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑈𝑑𝑜 = 𝑣𝑚 𝑠𝑖𝑛
𝑡 𝑇− 𝑇 𝜋 𝑞
4 2𝑞

Le facteur d’ondulation k0 de la tension redressée est défini par le rapport :


𝑈𝑑𝑚𝑎𝑥 −𝑈𝑑𝑚𝑖𝑛
𝐾0 = .
2𝑈𝑑𝑜
𝑇 𝑇 𝑇 𝑇
Puisque Ud est maximale au milieu de l’intervalle : − <𝑡< + et minimale aux extrémités de cet
4 2𝑞 4 2𝑞
intervalle, par conséquent :
Udmax = Vm ;
𝜋 𝜋 𝜋
Udmin = Vmsin ( ± ) = 𝑉𝑚 cos
2 𝑞 𝑞
ainsi

15
𝜋 1 − cos 𝜋⁄𝑞
𝐾0 = 𝜋
2𝑞 sin
𝑞
b) Tension inverse
La tension aux bornes d’une diode, D par exemple, a pour expressions successives :
𝑉1 – 𝑉1 , puis 𝑉1 – 𝑉2 , puis 𝑉1 – 𝑉3 ,…, puis 𝑉1 – 𝑉𝑞 .
La tension inverse maximale correspond au maximum de la plus grande de ces différences.
• Si q est pair, la tension la plus éloignée de v1 = Vmsin 𝜔𝑡 est : 𝑣𝑞+1 = − 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡. Nous remarquons
2
3𝜋
que cette différence vaut 2Vmsin 𝜔𝑡. Elle passe par son maximum négatif pour 𝜔t= et prend la valeur
2
- 2 Vm. Donc la tension inverse maximale appliquée aux diodes est : Vimax = 2Vm.
• Si q est impair, les deux tensions les plus éloignées de V1 sont 𝑉𝑞+1 et 𝑉𝑞+3 ; la tension est telle que :
2 2
𝑞−1 2𝜋 𝜋 𝜋
V1 - 𝑉𝑞+1 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 − 𝑉𝑚 sin(𝜔𝑡 − ) = 2𝑉𝑚 cos sin(𝜔𝑡 + )
2 2 𝑞 2𝑞 2𝑞
𝑞+1 2𝜋 𝜋 𝜋
V1 - 𝑉𝑞+3 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 − 𝑉𝑚 sin(𝜔𝑡 − . ) = 2V𝑚 cos sin(𝜔𝑡 − ).
2 2 𝑞 2𝑞 2𝑞
𝜋 3𝜋 𝜋 3𝜋
Nous remarquons que ces différences sont maximales lorsque 𝜔t + = et 𝜔t - = . Par conséquent
2𝑞 2 2𝑞 2
la tension inverse appliquée aux diodes est :
𝜋
VImax = 2 cos 𝑉𝑚 .
2𝑞

IV-1-1-2 Etude des courants


a) Courant dans les diodes.
Si le redresseur débite un courant continu Id constant, chaque diode assure le passage de Id pendant une
durée 𝑇⁄𝑞 où elle est conductrice.
D’où les valeurs maximale, moyenne et efficace du courant dans chacune de q diodes :
𝐼𝑑 𝐼𝑑
Imax = Id ; Imoy = et I =
𝑞 √𝑞

b) Courant et facteur de puissance secondaires


le courant Is, par exemple dans un bobinage secondaire du transformateur est, comme celui dans la diode
par laquelle il débite, égal à Id pendant 𝑇⁄𝑞 et nul pendant le reste de la période. La valeur efficace des
courants secondaires est donc :
𝐼𝑑
IS =
√𝑞
• Si on néglige les chutes de tension, puisque le courant Id est supposé constant, la puissance débitée par
le secondaire du transformateur est : Pd =Udo Id.
Or, la puissance apparente du secondaire formé de q bobinages, sièges de tensions de valeur efficace V =
Vm /√2 parcourus par des courants de valeur efficace IS est S = qVIS.
𝑞 𝜋
𝑉 sin 𝐼𝑑
𝑃𝑑 𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 𝜋 𝑚 1 𝜋 2𝑞 𝜋
D’où le facteur de puissance secondaire :𝑓𝑠 = = = 𝑉 𝐼
𝑞
= sin √2𝑞 𝑓𝑠 = √ sin
𝑆 𝑞𝑉𝐼𝑆 𝑞 𝑚 𝑑 𝜋 𝑎 𝜋 𝑞
√2 √2
Les valeurs de fs calculées pour quelques valeurs de q, sont présentées dans le tableau IV-1 ci-après
montrent que fs diminue quand q augmente.

Tableau IV-1
q 2 3 4 6 12 18
fs 0.636 0.675 0.636 0.55 0.40 0.332
Nous remarquons que la puissance apparente q VIS détermine le dimensionnement du secondaire du
transformateur, car :
16
• q donne le nombre de phases,
• n le nombre de spires par phase,
• Is est fonction de la section des conducteurs au secondaire.
Nous remarquons que plus fs est faible à Pq donnée, plus la réalisation du secondaire est couteuse.

IV-1-1-3 Chute de tension en fonctionnement normal


Les impédances des éléments du montage redresseur et celle des sous réseaux d’alimentation provoquent
généralement la réduction de la tension redressée Ud au fur et à mesure que le courant continu débité Id
augmente.
Lors du fonctionnement en charge, la tension redressé Ud est telle que :
Ud = Udo - ∆Ud avec
∆𝑈𝑑 = ∆1 𝑈𝑑 + ∆2 𝑈𝑑 + ∆3 𝑈𝑑

∆1 𝑈𝑑 est la chute due aux réactances ;
∆2 𝑈𝑑 est la chute due aux résistances ;
∆3 𝑈𝑑 est la chute due aux diodes.

a) chute de tension due à l’empiétement


Lorsqu’une diode entre en conduction, il y’a débit simultané de celle-ci et ou celle qui va se bloquer, ce
phénomène est appelé empiètement des intervalles passants entraine la diminution de la tension
redressée moyenne. Il est caractérisé par deux grandeurs caractéristiques : l’angle d’empiètement et la
chute de tension∆1 𝑈𝑑 dans les réactances du réseau ramené au secondaire du transformateur. Ainsi,
pendant la conduction simultanée de D1 et D2 figure III-2 ci-dessous, dans l’intervalle.
Id

D1 D2

N2 is1 N2 Ud
Is2

v1 v2

Fig. IV-2 : circuit illustrant la chute de tension due à l’empiétement

𝑇 𝑇 𝑇 𝑇 𝜇
+ <𝑡< + + ;
4 2𝑞 4 2𝑞 𝜔
la tension redressé moyenne est :
𝑑𝑖𝑠1 𝑑𝑖𝑠2
Ud = 𝑣1 − 𝑁2 = 𝑣2 − 𝑁2
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Puisque la somme is1 + is2 =Id est constante :
𝑑𝑖𝑠2 𝑑𝑖𝑠1
+ =0
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑣1 +𝑣2
donc Ud =
2
• La valeur de l’angle de 𝝁 d’empiètement
D’après ce qui précède ; nous pouvons écrire :
𝑑𝑖𝑠2 𝑑𝑖𝑠1 𝑑𝑖𝑠2
𝑣1 + 𝑁2 = 𝑣1 − 𝑁2 = 𝑣2 − 𝑁2
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖𝑠2 𝑣2 − 𝑣1 𝑣𝑚 2𝜋 𝑣𝑚 𝜋 𝜋
= = [sin (𝜔𝑡 − ) − sin 𝜔𝑡] = − sin cos (𝜔𝑡 − )
𝑑𝑡 2𝑁2 2𝑁2 4 𝑁2 4 4
17
𝑣𝑚 𝜋 𝜋
le courant is2 est donc de la forme : 𝑖𝑠2 = sin sin (𝜔𝑡 − ) + 𝑐𝑠𝑡𝑒
𝑁2 𝜔 4 4
𝜋 𝜋
On trouve la constante lorsque is2 est nul, or il est nul pour : 𝜔t = +
2 𝑞
D’où :
𝑣𝑚 𝜋 𝜋
𝑖𝑠2 =
sin [1 − sin (𝜔𝑡 − )]
𝑁2 𝜔 𝑞 𝑞
𝜋 𝜋
Pour obtenir la valeur de l’angle µ, on note que lorsque 𝜔t = + + 𝜇. Le courant 𝑖𝑠2 atteint la valeur Id ;
2 𝑞
𝑁2 𝜔𝐼𝑑
on a : 1 − cos 𝜇 = 𝜋 .
𝑣𝑚 sin 𝑞

• Chute de tension ∆𝟏 𝑼𝒅 .
C’est la valeur moyenne de 𝑣2 − 𝑢𝑑 aux bornes de la réactance du réseau ramenée au secondaire dans
𝑇 𝑇 𝑇 𝑇 𝜇 𝑣1 +𝑣2
l’intervalle + <𝑡< + + avec ud= pour q tensions redressées :
4 2𝑞 4 2𝑞 𝜔 2
𝜋 𝜋
+ +𝜇
𝑞 2 4 𝑣1 + 𝑣2
∆1 𝑈𝑑 = ∫ (𝑣2 − ) 𝑑𝜔𝑡
2𝜋 𝜋+𝜋 2
2 4
𝑞 𝜋
∆1 𝑢𝑑 = 𝑣𝑚 sin (1 − cos 𝜇)
2𝜋 𝑞
𝑞
Ou ∆1 𝑢𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 .
2𝜋
• Chute de tension due aux résistances
La diminution ∆2 𝑢𝑑 de la tension redressée due à la résistance peut se déduire de l’expression des pertes
joules dans le réseau :
𝑝𝐽 = 𝑞𝑟2 𝐼²𝑠 + 𝑞1 𝑟1 𝐼²𝑝 + 𝑞1 𝑟′1 𝐼²𝑝 avec q et q1 le nombre de phase au secondaire et au primaire ; r2, r1 et r’1
les résistances par phase au secondaire, au primaire du transformateur et du réseau amont. Is et Ip les
courants efficaces au secondaire et au primaire du transformateur. Avec toutes les transformations
positifs, vues ci-dessus, nous pouvons écrire :
𝑃𝐽
∆2 𝑈𝑑 = 𝑅𝑎 𝐼𝑑 = .
𝐼𝑎
• Chute de tension due aux diodes
La chute de tension à travers la diode est donnée par la relation :
∆2 𝑈𝑑 = 𝑢(𝐼𝑑)
𝑢(𝐼𝑑) désigne la chute de tension directe lue pour un courant Id donné sur la caractéristique des diodes
utilisées.
Nous remarquons que la chute de tension due à l’empiètement dépend de q, N2𝜔 et Id. Nous pouvons dire
que la chute de tension redressée est le deuxième inconvénient après le facteur de puissance à q élevé
pour le montage parallèle.

IV-1-1-4 Fonctionnement en court-circuit. Courant de court-circuit


a) courant de court-circuit
Les bornes M et N étant réunies, selon la figure IV-3 ci-après.
v1, is1

1 Id
1 M
2
2
3
3

N
Fig. IV-3 : Montage Pq en court-circuit
18
Nous pouvons écrire :
𝑑𝑖𝑠1
R2. is1 +𝑁2 = 𝑣1 = 𝑣𝑚 sin(𝜔𝑡 + 𝜑2 ).
𝑑𝑡
Si nous négligeons R2. is1, on a :
𝑑𝑖𝑠1
𝑁2 = 𝑣𝑚 sin 𝜔𝑡. La résolution de cette équation différentielle du premier ordre donne :
𝑑𝑡
𝑣𝑚
𝑖𝑠1 = (1 − cos 𝜔𝑡)
𝑁2 𝜔
• Les courants de court-circuit secondaires dans les enroulements, ayant tous la même valeur efficace,
sont définis tels que :
𝑇 𝑇
𝑣²𝑚
𝐼²𝑠 ∫ 𝑑𝑡 = ∫ (1 − cos 𝜔𝑡)² 𝑑𝑡
0 (𝑁2 𝜔)² 0
𝑉
𝐼𝑠 = √3
𝑁2 𝜔
• Les courants de court-circuit dans chaque diode ont pour valeur moyenne
1 𝑇 𝑉√2
𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = ∫ (1 − cos 𝜔𝑡)𝑑𝑡
𝑇 0 𝑁2 𝜔
𝑉
𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = √2
𝑁2 𝜔
• Le courant moyen de courant-circuit dans le circuit est :
𝑉 𝑉𝑚
𝐼𝑑𝑐𝑐 = 𝑞𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = √2𝑞 =𝑞
𝑁2 𝜔 𝑁2 𝜔
b) rapport de court-circuit
Le rapport de court-circuit est une grandeur caractéristique de montages redresseurs. C’est le rapport du
courant de court-circuit Idcc au courant Idccth qu’on obtient en prorogeant la partie initiale de la
caractéristique Ud(Id) tangentiellement jusqu’à l’axe à tension nulle.
𝐼𝑑𝑐𝑐
Soit Kcc =
𝐼𝑑,𝑐𝑐𝑡ℎ
Si on ne tient compte que de la réactance N2𝜔 :
𝑞 𝜋 𝑞
Ud = Udo - ∆1 𝑈𝑑 = 𝑣𝑚 sin − 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 ;
𝜋 𝑞 𝜋
𝑣𝑚 𝜋
Ud = 0⟹ 𝐼𝑑,𝑐𝑐𝑡ℎ = 2 sin
𝑁2 𝜔 𝑞
𝑣𝑚
Puisque Idcc= 𝑞
𝑁2 𝜔
𝑞
Kcc= 𝜋
2 sin𝑞

IV-1-1-5 Exemples de montages pratiques


Nous remarquons que les montages Pq les plus pratiqués sont P2 et P3
A. Montages P2
Le montage à commutation parallèle P2 est composé de deux diodes connectées en entrée à un
transformateur à point milieu :
vD1
IC

v1 Uc

vp
Ic
v2

v D2

Fig.A1 : montage redresseur P2


19
A.1 Etude du fonctionnement
A partir du réseau monophasé (Vp) on obtient par l'intermédiaire du transformateur à point milieu, deux
tensions sinusoïdales V1 et V2 de même amplitude et déphasées entre elles de 𝜋:
V1(t) = Vm sin 𝜔t
V2(t) = Vm sin ( 𝜔t + 𝜋) = -Vm sin 𝜔t
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant :

Intervalles Diode passante Tensions aux bornes des diodes bloquées Tension redressée
0< 𝜔𝑡 < 𝜋 D1 VD2 = V2 - V1 + VD1 ≈ V2 - V1 Uc = 𝑉1 − 𝑉𝐷1 ≈ 𝑉1
𝜋 < 𝜔𝑡 < 2𝜋 D2 VD1 = V1 – V2+ VD2 ≈ V1 – V2 Uc = 𝑉2 − 𝑉𝐷2 ≈ 𝑉2

La forme d'onde de la tension redressée est donc :

Fig.A2 : forme d’onde de la tension redressé


A.2 Etude des tensions
Valeur moyenne de la tension redressée. La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par :

𝑇
2 2 1 𝜋 𝑉𝑚
𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑈𝑐 (𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡𝑑(𝜔𝑡) = [−𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡]𝜋0
𝑇 0 𝜋 0 𝜋

2𝑉𝑚
𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 =
𝜋
Facteur d'ondulation. Le facteur d’ondulation k0 de la tension redressée a pour expression :
𝑈𝑐 𝑚𝑎𝑥 − 𝑈𝑐 𝑚𝑖𝑛
𝑘0 =
2𝑈𝑐 𝑚𝑜𝑦
Dans l'intervalle 0 ≤ 𝜔𝑡 ≤ 𝜋, la tension redressée a pour expression :
𝑈𝑐 (𝑡) ≈ 𝑉1 (𝑡) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡
La dérivée de cette expression vaut :
𝑑𝑈𝑐 𝜋
= 𝑉𝑚 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 = 0 ≪=≫ 𝜔𝑡 = + 𝑘𝜋 avec k entier
𝑑𝜔𝑡 2
𝜋
La valeur 𝜔t = est la seule appartenant à l'intervalle considéré, la valeur maximale de tension redressée
2
étant alors de :
𝜋 𝜋
Ucmax = Uc(𝜔t = ) ≈ V1(𝜔t = + 𝑘𝜋) = Vm
2 2
La valeur minimale Uc min est toujours obtenue à un angle de commutation (𝜔t = k𝜋) pour lequel
l'expression de la tension redressée change, c'est à dire pour une valeur de 𝜔t pour laquelle Uc n'est pas
dérivable. Elle ne peut donc être calculée à partir de la dérivée et doit se déduire de la courbe Uc(t).
𝜋
𝑈𝑐 𝑚𝑖𝑛 = 𝑈𝑐 (𝜔𝑡 = ) ≈ 𝑉1 (𝜔𝑡 = 𝜋) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡 = 0
2
Le facteur d’ondulation devient :
𝜋
𝑘0 =
4
Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées.
La tension aux bornes de la diode D1 est :
0 ≤ 𝜔𝑡 ≤ 𝜋 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑉𝐷2 ≈ 𝑉2 − 𝑉1 = −2𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡
20
𝜋 ≤ 𝜔𝑡 ≤ 2𝜋 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑉𝐷1 ≈ 𝑉1 − 𝑉2 = 2𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡
Si on considère, par exemple, la diode D1, la tension à ses bornes est :

Fig.A3 : forme d’onde de la tension inverse aux bornes de la diode

La tension maximale à supporter par les diodes en inverse est obtenue en déterminant les valeurs de t qui
annulent la dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour VD2, dans l'intervalle 0 ≤ 𝜔𝑡 < 𝜋
𝑑𝑉𝐷2 𝜋
= −2𝑉𝑚 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 = 0 ≪=≫ 𝜔𝑡 = + 𝑘𝜋 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑘 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑟
𝑑𝜔𝑡 2
𝜋
Seule la première racine appartient à l'intervalle [0, 𝜋[, dans lequel D2 est bloquée. Elle correspond à une
2
tension maximale de
𝜋
VD max = VD2(𝜔t = ) = -2Vm
2
On obtiendrait, par un calcul similaire, la même valeur maximale de tension aux bornes de la diode D1.

A.3 Etude des courants


Courant dans les diodes :
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur Ic, et les diodes parfaites, on déduit de
l'étude du fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières :
i1 i2
Ic Ic

ωt ωt
π π 2π
Fig.A4 : forme d’onde du courant de charge

i1 et i2 sont respectivement les courants dans les diodes D1 et D2.


On en tire imax, imoy et ieff, les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants :
1 𝑇 𝐼𝑐 1 𝑇 𝐼𝑐
𝑖𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑐 ; 𝑖𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑖𝑖 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑒𝑡 𝑖𝑒𝑓𝑓 = √ ∫ 𝑖𝑖2 (𝑡) 𝑑𝑡 =
𝑇 0 2 𝑇 0 √2

Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur


Dans les secondaires du transformateur deux valeurs de courants nous intéressent : la valeur efficace et la
valeur moyenne. Dans le cas du montage P2 le courant circulant dans l'enroulement secondaire i du
transformateur est le même que celui circulant dans la diode de même indice, les valeurs moyenne et
efficace seront donc les mêmes que dans les diodes.
Les diodes étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance et la puissance fournie par le
secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit :

21
1 𝑇 𝐼𝑐 𝑇
𝑃 = ∫ 𝑈𝐶 (𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑈𝑐 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑐
𝑇 0 𝑇 0
La puissance apparente au secondaire, en tenant compte des deux enroulements, est :
𝑆𝑠 = 2𝑉𝑒𝑓𝑓 𝑖𝑒𝑓𝑓 = 𝑉𝑚 𝐼𝑐
D’où le facteur de puissance au secondaire du transformateur :
𝑃 𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑐 2
𝑓𝑠𝑝 = = =
𝑆𝑠 𝑉𝑚 𝐼𝑐 𝜋
Ce facteur de puissance relativement faible ajouté à l'utilisation nécessaire d'un transformateur à point
milieu sont des paramètres défavorables à l'emploi de ce type de montage.

A4. Chute de tension en fonctionnement normal


• La valeur de l’angle de 𝝁 d’empiètement
La valeur de l’angle de 𝜇 d’empiètement devient :
𝑁 𝜔𝐼
1 − cos 𝜇 = 2 𝑑
𝑉𝑚
• Chute de tension ∆𝟏 𝑼𝒅 .
Cette chute devient :
1
∆1 𝑢𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 .
𝜋
• Chute de tension due aux résistances
Cette Chute de tension s’écrit toujours :
𝑃
∆2 𝑈𝑑 = 𝑅𝑎 𝐼𝑑 = 𝐽.
𝐼𝑎
Mais avec :
𝑝𝐽 = 𝑟2 𝐼²𝑠 + 𝑟1 𝐼²𝑝 + 𝑟′1 𝐼²𝑝
• Chute de tension due aux diodes
La chute de tension à travers la diode est donnée toujours par la relation :
∆2 𝑈𝑑 = 𝑢(𝐼𝑑)

A5. Fonctionnement en court-circuit


• Courants de court-circuit
➢ Le courant de court-circuit secondaire dans l’enroulement est défini tel que :
𝑉
𝐼𝑠 =
𝑁2 𝜔
➢ Le courant de court-circuit dans chaque diode a pour valeur moyenne
1 𝑇 𝑉√2
𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = ∫ (1 − cos 𝜔𝑡)𝑑𝑡
𝑇 0 𝑁2 𝜔
𝑉
𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = √2
𝑁2 𝜔
➢ Le courant moyen de courant-circuit dans le circuit est :
𝑉 𝑉𝑚
𝐼𝑑𝑐𝑐 = 𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = √2 =
𝑁2 𝜔 𝑁2 𝜔
b) rapport de court-circuit
Le rapport de court-circuit est tel que :
𝐼
Kcc = 𝑑𝑐𝑐
𝐼𝑑,𝑐𝑐𝑡ℎ
1
Soit Kcc =
2

B. Montages à commutation parallèle P3 à diodes


B.1. Schéma de principe

22
Le montage redresseur P3 à diodes est constitué de trois diodes, connectées chacune à une phase du
secondaire d'un transformateur triphasé, dont les enroulements secondaires sont groupés en étoile.
D1 Id
ph
1
D2
2
D3 Uc
3

Fig. B.1 : montage P3

Le transformateur d'alimentation n'est pas nécessaire en principe au fonctionnement, mais il sera en


général présent pour assurer une tension convenable à l'entrée du montage. Les enroulements primaires
sont également représentés sur le schéma.

B.2. Etude du fonctionnement


A partir du réseau triphasé, on obtient au secondaire du transformateur un système triphasé équilibré de
tensions (Vs1, Vs2, Vs3), qu'on notera :
Vs1(t) = Vm sin 𝜔t ; Vs2(t) = Vm sin (ωt - 2𝜋/3) et Vs3(t) = Vm sin (ωt - 4𝜋/3).
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant :

Intervalles Diode passante Tensions aux bornes des diodes bloquées Tension redressée
𝜋 5𝜋 D1 𝑉𝐷2 = 𝑉𝑆2 − 𝑉𝑆1 + 𝑉𝐷1 ≈ 𝑉𝑆2 − 𝑉𝑆1
≤ 𝜔𝑡 ≤
6 6 Uc = Vs1 - VD1 ≈ Vs1
𝑉𝐷3 = 𝑉𝑆3 − 𝑉𝑆1 + 𝑉𝐷1 ≈ 𝑉𝑆3 − 𝑉𝑆1

5𝜋 3𝜋 D2 𝑉𝐷1 = 𝑉𝑆1 − 𝑉𝑆2 + 𝑉𝐷1 ≈ 𝑉𝑆1 − 𝑉𝑆2


≤ 𝜔𝑡 ≤
6 2 Uc = Vs2 - VD2 ≈ Vs2
𝑉𝐷2 = 𝑉𝑆3 − 𝑉𝑆2 + 𝑉𝐷2 ≈ 𝑉𝑆3 − 𝑉𝑆2

3𝜋 13𝜋 D3 𝑉𝐷1 = 𝑉𝑆1 − 𝑉𝑆3 + 𝑉𝐷3 ≈ 𝑉𝑆2 − 𝑉𝑆1


≤ 𝜔𝑡 ≤
2 6 Uc = Vs3 - VD2 ≈ Vs3
𝑉𝐷2 = 𝑉𝑆2 − 𝑉𝑆1 + 𝑉𝐷1 ≈ 𝑉𝑆2 − 𝑉𝑆1

Les trois diodes forment un redresseur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus positive des
tensions, soit :

Fig. B.2 : forme de la tension redressée

23
B.3 Etude des tensions
Valeur moyenne de la tension redressée
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par :
5𝜋
1 𝑇 3
𝑈𝑐𝑚 = ∫0 𝑈𝐶 (𝑡)𝑑𝑡 = ∫𝜋6 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡)𝑑(𝜔𝑡) soit :
𝑇 2𝜋
6
3√3
𝑈𝑐𝑚 = 𝑉
2𝜋 𝑚
Facteur d'ondulation
𝜋 5𝜋
Dans l'intervalle ≤ 𝜔𝑡 ≤ , la tension redressée a pour expression :
6 6
𝑈𝑐 (𝑡) ≈ 𝑉1 (𝑡) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡
La dérivée de cette expression vaut :
𝑑𝑈𝑐 𝜋
= 𝑉𝑚 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 = 0 ≪=≫ 𝜔𝑡 = + 𝑘𝜋 avec k entier
𝑑𝜔𝑡 2
𝜋
La valeur 𝜔t = est la seule appartenant à l'intervalle considéré, la valeur maximale de tension étant alors
2
de :
𝜋 𝜋
Ucmax = Uc(𝜔t = ) ≈ V1(𝜔t = + 𝑘𝜋) = Vm
2 2
La valeur minimale Uc min est toujours obtenue à un angle de commutation (𝜔t = k𝜋) pour lequel
l'expression de la tension redressée change, c'est à dire pour une valeur de 𝜔t pour laquelle Uc n'est pas
dérivable. Elle doit se déduire de la courbe Uc(t).

𝜋 𝜋 𝑉𝑚
𝑈𝑐 𝑚𝑖𝑛 = 𝑈𝑐 (𝜔𝑡 = ) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛 =
6 6 2
Le facteur d'ondulation est :
𝑈𝑐 𝑚𝑎𝑥 − 𝑈𝑐 𝑚𝑖𝑛 𝜋
𝑘0 = =
2𝑈𝑐 𝑚𝑜𝑦 6√3

Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées


Lorsque la diode Di (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de Dj bloquée (j = 1, 2, 3) est
VDj = VDi - Vsi + Vsj = Vsj - Vsi avec i = 1, 2, 3 et j = 1, 2, 3
Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante :

Fig. B.3 : forme d’onde de la tension inverse aux bornes de la diode bloquée

𝜋 5𝜋
Dans l'intervalle ≤ 𝜔𝑡 <
6 6
2𝜋
VD2 ≈ Vs2 - Vs1 = 𝑉𝑚 [sin(𝜔𝑡) − sin (𝜔𝑡 − )]
3
Cette tension est maximale si et seulement si
𝑑𝑉𝐷2 𝑑(𝑉𝑠2 − 𝑉𝑠1) 2𝜋
= = 𝑉𝑚 [cos (𝜔𝑡 − ) − 𝑐𝑜𝑠𝑡(𝜔𝑡)] = 0
𝑑𝜔𝑡 𝑑𝜔𝑡 3
2𝜋 𝜋
𝑉𝑚 [cos (𝜔𝑡 − ) − 𝑐𝑜𝑠𝑡(𝜔𝑡)] = 0 → 𝜔𝑡 = + 𝑘𝜋
3 3
𝜋
Seule la racine (𝜔𝑡 − ) appartient à l'intervalle considéré. Elle correspond à la tension maximale :
3

24
𝜋
𝑉𝐷𝑚𝑎𝑥 = 𝑉𝐷2 (𝜔𝑡 = ) = −√3𝑉𝑚
3
La même valeur maximale de tension serait obtenue aux bornes des autres diodes.

B.4- Etude des courants


Courant dans les diodes
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur Ic, et les diodes parfaites, on déduit de
l'étude du fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières :

Fig. B.3 : forme d’onde du courant

i1, i2, i3 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D3. D'où les expressions de imax, imoy et ieff,
les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants :

1 𝑇 𝐼𝑐 1 𝑇2 𝐼𝑐
𝑖𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑐 ; 𝑖𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑖𝑖 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑒𝑡 𝑖𝑒𝑓𝑓 = √ ∫ 𝑖𝑖 (𝑡) 𝑑𝑡 =
𝑇 0 3 𝑇 0 √3

Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur


Dans le cas du montage P3 le courant circulant dans l'enroulement secondaire i du transformateur est le
même que celui circulant dans la diode de même indice, les valeurs moyenne et efficace seront donc les
mêmes que dans les diodes. Les diodes étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance. Par
conséquent, la puissance fournie par le secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la
charge, soit :
1 𝑇 𝐼𝑐 𝑇
𝑃 = ∫ 𝑈𝐶 (𝑡)𝐼𝑐 𝑑𝑡 = ∫ 𝑈𝑐 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑐
𝑇 0 𝑇 0
La puissance apparente au secondaire est quant à elle
3
𝑆𝑠 = 3 𝑉𝑒𝑓𝑓 𝑖𝑒𝑓𝑓 = √ 𝑉𝑚 𝐼𝑐
2
D’où le facteur de puissance :
𝑃 3
𝑓𝑠 = =
𝑆𝑠 𝜋√2

25
B4. Chute de tension en fonctionnement normal
• La valeur de l’angle de 𝜇 d’empiètement
La valeur de l’angle de 𝜇 d’empiètement devient :
2𝑁2 𝜔𝐼𝑑
1 − cos 𝜇 = .
√3𝑉𝑚
• Chute de tension ∆1 𝑈𝑑 .
La chute de tension ∆1 𝑈𝑑 prend la valeur :
3
∆1 𝑢𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 .
2𝜋
• Chute de tension due aux résistances
Cette chute de tension est telle que :
𝑃𝐽
∆2 𝑈𝑑 = 𝑅𝑎 𝐼𝑑 = .
𝐼𝑎
Avec
𝑝𝐽 = 3𝐼²𝑠 + 3𝑟1 𝐼²𝑝 + 3𝑟′1 𝐼²𝑝
• Chute de tension due aux diodes
La chute de tension à travers la diode est donnée par la relation :
∆3 𝑈𝑑 = 𝑢(𝐼𝑑)

B5. Fonctionnement en court-circuit


a) courants de court-circuit
➢ Les courants de court-circuit secondaires dans les enroulements, ayant tous la même valeur
efficace, sont définis tels que :
𝑇 𝑇
𝑣²𝑚
𝐼²𝑠 ∫ 𝑑𝑡 = ∫ (1 − cos 𝜔𝑡)² 𝑑𝑡
0 (𝑁2 𝜔)² 0
𝑉
𝐼𝑠 = √3
𝑁2 𝜔
➢ Les courants de court-circuit dans chaque diode ont pour valeur moyenne
1 𝑇 𝑉√2
𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = ∫ (1 − cos 𝜔𝑡)𝑑𝑡
𝑇 0 𝑁2 𝜔
𝑉
𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = √2
𝑁2 𝜔
➢ Le courant moyen de courant-circuit dans le circuit est :
𝑉 𝑉𝑚
𝐼𝑑𝑐𝑐 = 3𝐼𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑐𝑐 = √2 3 =3
𝑁2 𝜔 𝑁2 𝜔
b) rapport de court-circuit
Le rapport de court-circuit est une grandeur caractéristique de montages redresseurs. C’est le rapport du
courant de court-circuit Idcc au courant Idccth qu’on obtient en prorogeant la partie initiale de la
caractéristique Ud(Id) tangentiellement jusqu’à l’axe à tension nulle.
𝐼𝑑𝑐𝑐
Soit Kcc =
𝐼𝑑,𝑐𝑐𝑡ℎ
Si on ne tient compte que de la réactance N2𝜔 :
𝑞 𝜋 𝑞
Ud = Udo - ∆1 𝑈𝑑 = 𝑣𝑚 sin − 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 ;
𝜋 𝑞 𝜋
𝑉𝑚
Ud = 0⟹ 𝐼𝑑,𝑐𝑐𝑡ℎ = √3
𝑁2 𝜔
𝑉𝑚
Puisque Idcc= 3
𝑁2 𝜔
3
Kcc =
√3

26
IV-1-2 Redresseurs du type parallèle double PDq
IV-1-2-1 Montages
Les montages redressant q tensions étoilés à l’aide de 2q diodes sont encore appelés montages en pont de
Graëtz ou simplement en pont. Ils sont représentés par la figure IV-4 ci-après :
M

Dq
D1 D2 D3
1

q
D1 D2 D3 Dq

Fig. IV-4 : Redresseurs du type parallèle double

IV-1-2-2 Etude des tensions


a) tension redressée
La valeur moyenne Udo de la tension redressée à vide est :
𝑈𝑑𝑜 = (𝑣𝑀 − 𝑣0 )𝑚𝑜𝑦 − (𝑣𝑁 − 𝑣0 )𝑚𝑜𝑦
𝑞 𝜋
D’après ce qui précède :(𝑣𝑀 − 𝑣0 )𝑚𝑜𝑦 = 𝑉𝑚 sin
𝜋 𝑞
La tension (𝑣𝑁 − 𝑣0 ), formée par les minimas des tensions alternatives a une valeur moyenne égale et
opposée à celle donnée par le commutateur plus positif.
Ainsi :
2𝑞 𝜋
𝑈𝑑𝑜 = 𝑉𝑚 sin .
𝜋 𝑞
Avec les mêmes tensions à redresser, en passant du type p au type PD, on double la tension redressée
moyenne.

Indice de pulsation et ondulation


L’indice de pulsation p de la tension redressée dépend de la valeur et de la parité du nombre q de phases.
• Si q est pair à chaque tension alternative correspond une autre égale et opposée. La tension
redressée Ud est formée de q sommets de sinusoïdes par période T et p = q.
• Si q est impair, les minimas de (𝑣𝑁 − 𝑣0 )se situent entre deux passages de (𝑣𝑀 − 𝑣0 ) par un
maximum et inversement. La tension redressée est formée de 2q sommets de sinusoïdes par
période T, et p = 2q.
Facteur d’ondulation
Le facteur d’ondulation est donné par la relation :
𝑉𝑚𝑎𝑥 −𝑉𝑚𝑖𝑛
𝐾𝑜 = soit :
𝑈𝑑𝑜
𝜋
𝜋 1−cos
𝑝
K0 =
2𝑝 sin𝜋⁄𝑝
b) tension inverse
Les tensions aux bornes des diodes ont les formes d’ondes que lors du fonctionnement en redresseur
parallèle simple :
𝑣𝑖𝑚𝑎𝑥 = 2 𝑉𝑚 , 𝑠𝑖 𝑝 = 𝑞 (𝑞 𝑝𝑎𝑖𝑟)
𝜋
𝑣𝑖𝑚𝑎𝑥 = 2 𝑉𝑚 cos 𝑠𝑖 𝑝 = 2𝑞 (𝑞 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟)
2𝑞

27
IV-1-2-3 Etude des courants
a) courant dans les diodes
Si nous désignons par i1, i2, …..ip les courants dans les diodes D1, D2,….Dq et par i’1, i’2, …..i’q les courants
dans les diodes D’1, D’2,….D’q. Chaque courant est donc égal à Id pendant T/q et nul pendant le reste de la
période.
En somme le courant dans les 2q diodes du montage a pour valeurs
𝐼
𝑖𝑚𝑜𝑦 = 𝑖′𝑚𝑜𝑦 = 𝑑 , courant moyen ;
𝑞
𝑖𝑚𝑎𝑥 = 𝑖′𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑑 , courant maximum ;
𝐼𝑑
𝐼𝑒𝑓 = 𝐼′𝑒𝑓 = , courant efficace.
√𝑞

b) courant et facteur de puissance secondaires


Chaque enroulement secondaire étant réuni à deux diodes est parcouru par un courant pendant deux
intervalles de durée T/q.
𝐼𝑠1 = 𝐼𝑑 ; quand D1 conduit
𝐼𝑠1 = −𝐼𝑑 ; quand D’1 conduit
La valeur efficace des courants secondaires est donc :
𝐼²𝑑 𝐼²𝑑
𝐼𝑠 = √ +
𝑞 𝑞

2
𝐼𝑠 = 𝐼𝑑 √
𝑞
Le facteur de puissance est donné par :
2𝑞 𝜋
𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 𝑉𝑚 sin 𝐼𝑑
𝜋 4
𝑓𝑠 = =
𝑞𝑉𝐼𝑠 𝑉𝑚 2
𝑞 𝐼 √
√2 𝑑 𝐼𝑎
2 𝜋
A pour valeur : 𝑓𝑠 = √𝑞 sin
𝜋 𝑞
Nous remarquons que fs est voisin de l’unité pour q faible (0.90 pour le PD2, 0.955 pour le PD3), mais il
diminue si q augmente.

IV-1-2-4 Chute de tension en fonctionnement normal.


Comme pour les redresseurs du type parallèle, on peut évaluer séparément les chutes de tension dues aux
diverses causes, les additionner pour obtenir la chute de tension totale.
a) chute de tension due aux commutations.
Le transfert de courant Id d’une phase a la suivante, quand la tension de celle-ci devient la plus grande, se
déroule comme pour le redresseur parallèle ; les relations donnant l’angle µ et la réduction de 𝑣𝑀 − 𝑣0
sont les mêmes.
Le même phénomène se déroule autour du point N pour faire passer l’entrée de Id d’une borne à la
suivante. L’angle µ et la diminution de (𝑣0 − 𝑣𝑁 )𝑚𝑜𝑦 ont même valeur. D’où les relations :
𝑁2 𝜔𝐼𝑑
1 − cos 𝜇 = 𝜋
𝑉𝑚 sin 𝑞
𝑞
∆1 𝑈𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 .
𝜋
Ces relations sont applicables :
• Si deux diodes de même série ne sont pas en conduction simultanée, donc si µ < 2 𝜋⁄𝑞 ;

28
• Si deux diodes réunies à la même borne secondaire ne sont pas conductrices à la fois, donc si µ<
2𝜋
(𝜋 − ). Lors de ces débits simultanés, la tension Ud est nulle.
𝑞
b) chute de tension due aux résistances
La chute de tension ohmique est donnée par :
∆2 𝑈𝑑 = 𝑅𝑑 𝐼𝑑
Avec 𝑅𝑑 𝐼²𝑑 = 𝑞𝑟2 𝐼𝑠2 + 𝑞1 𝑟1 𝐼 2
𝑝 + 𝑞1 𝑟′1 𝐽²𝑝

c) chute de tensions due aux diodes


Le passage du courant 𝐼𝑑 nécessite la conduction de deux diodes, une de chaque série la chute de tension
est donc : ∆3 𝑈𝑑 = 2(𝑢)𝐼𝑑

IV-1-2-5 Fonctionnement en court-circuit


a) courant de court-circuit
M
Dq
D1 D2 D3
1

q
D1 D2 D3 Dq

N
Fig. IV-5 : montage PDq en court-circuit

D’après la figure III-10 ci-dessus, lorsque les points M et N sont réunis, on dit que le pont redresseur PDq
fonctionne en court-circuit. Dans ces conditions, pour la phase 1 , nous avons :
𝑑𝑖𝑠1
𝑁2 = 𝑉𝑚 sin𝜔 𝑡
𝑑𝑡
𝑉𝑚
Donc 𝑖𝑠1 = − cos 𝜔𝑡
𝑁2 𝜔
Et la valeur des courants secondaires de court-circuit est :
𝑖𝑠𝑐𝑐 = 𝑉⁄𝑁 𝜔
2
Le courant de court-circuit moyen par dipôle est donc :
1 𝑉𝑚
𝑖𝑚𝑜𝑦,𝑐𝑐 =
𝜋 𝑁2 𝜔
La valeur moyenne du courant de court-circuit du redresseur PD est :
𝑞 𝑉𝑚
𝑖𝑑,𝑐𝑐 = 𝑞𝑖𝑚𝑜𝑦,𝑐𝑐 = .
𝜋 𝑁2 𝜔
Le courant de court-circuit n’est pas constant, il est formé de q ou 2q sommets de sinusoïdes suivant que q
est pair ou impair.

29
b) rapport de court-circuit
2𝑞 𝜋 𝑞
Puisque 𝑈𝑑𝑜 = 𝑉𝑚 sin et ∆1 𝑈𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 , au début de la caractéristique de tension, le courant de
𝜋 𝑞 𝜋
court-circuit théorique a pour valeur :
𝑈𝑑𝑜 𝑉𝑚 𝜋
𝑖𝑑,𝑐𝑐𝑡ℎ = 𝑞 d’où 𝑖𝑑,𝑐𝑐𝑡ℎ = 2 sin
𝑁 𝜔 𝑁2 𝜔 𝑞
𝜋 2
𝑞 𝑉𝑚 𝑞
Avec : 𝑖𝑑,𝑐𝑐 = , le rapport de court-circuit est donc : 𝐾𝑐𝑐 = 𝜋
𝜋 𝑁2 𝜔 2𝜋 sin
𝑞
Nous remarquons que à q donné, le rapport de court-circuit est π fois plus faible que dans le cas de
redresseur parallèle simple.

IV-1-2-6 Exemples de montages pratiques PDq


Nous remarquons que les montages PDq les plus pratiqués sont PD2 et PD3

A Montage PD2
Le montage redresseur PD2 à diodes, ou pont de Graëtz, est constitué de quatre diodes connectées deux
par deux en inverse :
ic

VD1 VD2
is

vs uc charge
Vp

VD’1 VD’2

Fig. IV-6 : montage PD2

Le transformateur d'alimentation n'est pas nécessaire en principe au fonctionnement, mais il sera en


général présent pour assurer une tension convenable à l'entrée du montage.

A 1. Etude du fonctionnement
Prenons comme expression de la tension au secondaire du transformateur :
𝑉𝑠 (𝑡) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant :

Intervalles Diodes passantes Tensions aux bornes de la diode bloquée Tension redressée
0 ≤ 𝜔𝑡 < 𝜋 D1 et D’2 VD2 = -Vs + VD1 ≈ -Vs Uc = Vs - VD1 - VD’2 ≈ Vs
VD’1 = -Vs + VD’2 ≈ -Vs
𝜋 ≤ 𝜔𝑡 < 2𝜋 D2 et D’1 VD1 = Vs + VD2 ≈ Vs Uc = -Vs - VD’1 - VD2 ≈ -Vs
VD2 = Vs + VD’1 ≈ Vs

La forme d'onde de la tension redressée est donc :

Fig. IV-7 : tension aux bornes de la charge


30
A 2. Etude des tensions
a) Valeur moyenne de la tension redressée
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par :
1 𝑇 1 𝜋 𝑉𝑚
𝑈𝑐𝑚 = ∫ 𝑈𝑐 (𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡𝑑(𝜔𝑡) = [−𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡]𝜋0
𝑇 0 𝜋 0 𝜋

2𝑉𝑚
𝑈𝑐𝑚 =
𝜋
b) Facteur d'ondulation
Dans l'intervalle 0 ≤ 𝜔𝑡 < 𝜋, la tension redressée a pour expression :
𝑈𝑐 (𝑡) ≈ 𝑉1 (𝑡) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡
La dérivée de cette expression vaut :
𝑑𝑈𝑐 𝜋
= 𝑉𝑚 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 = 0 ≪=≫ 𝜔𝑡 = + 𝑘𝜋 avec k entier
𝑑𝜔𝑡 2
𝜋
La valeur 𝜔t = est la seule appartenant à l'intervalle considéré, la valeur maximale de tension étant alors
2
de :
𝜋 𝜋
Ucmax = Uc(𝜔t = ) ≈ V1(𝜔t = + 𝑘𝜋) = Vm
2 2
La valeur minimale Uc min est toujours obtenue à un angle de commutation (𝜔t = k𝜋) pour lequel
l'expression de la tension redressée change, c'est à dire pour une valeur de 𝜔t pour laquelle Uc n'est pas
dérivable. Elle ne peut donc être calculée à partir de la dérivée et doit se déduire de la courbe Uc(t).
𝜋
𝑈𝑐 𝑚𝑖𝑛 = 𝑈𝑐 (𝜔𝑡 = ) ≈ 𝑉1 (𝜔𝑡 = 𝜋) = 𝑉𝑚 𝑠𝑖𝑛𝜔𝑡 = 0
2
Le facteur d'ondulation est :
𝑈𝑐 𝑚𝑎𝑥 − 𝑈𝑐 𝑚𝑖𝑛 𝜋
𝑘0 = =
2𝑈𝑐 𝑚𝑜𝑦 4
c) Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées
On peut, par exemple, considérer le premier intervalle 0 ≤ 𝜔𝑡 < 𝜋
VD2 = -Vs + VD1 ≈ -Vs et VD’1 = -Vs + VD’2 ≈ -Vs
La tension maximale à supporter par les diodes en inverse est obtenue en déterminant les valeurs de 𝜔t
qui annulent la dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour VD2.
𝑑 V𝐷2 𝜋
= −𝑉𝑚 𝑐𝑜𝑠𝜔𝑡 = 0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜔𝑡 = + 𝑘𝜋 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑘 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑟
𝑑𝜔𝑡 2
𝜋
Seule la première racine appartient à l'intervalle dans lequel D2 est bloquée. Elle correspond à une
2
𝜋
𝑉𝐷𝑚𝑎𝑥 = 𝑉𝐷2 (𝜔𝑡 = ) = −𝑉𝑚
2
La même valeur maximale de tension serait obtenue aux bornes des autres diodes.

A 3. Etude des courants


a) Courants dans les diodes
Le courant de sortie étant considéré comme constant et les diodes parfaites, on déduit de l'étude du
fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières :
I1,i’2
Ic

ωt
I2, i’1 π

Ic

ωt
π 2π

Fig. IV-7 : courant dans la charge


31
i1, i2, i'1, i'2 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D'1, D'2.
On en tire imax, imoy et ieff, les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants :
1 𝑇 𝐼𝑐 1 𝑇2 𝐼𝑐
𝑖𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑐 ; 𝑖𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑖𝑖 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑒𝑡 𝑖𝑒𝑓𝑓 = √ ∫ 𝑖𝑖 (𝑡) 𝑑𝑡 =
𝑇 0 2 𝑇 0 √2
b) Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur
Dans le cas du montage PD2, avec l'orientation choisie sur le schéma, le courant dans le secondaire du
transformateur s'exprime par :
is = i1 - i'1 (ou is = i'2 - i2)

D1
i1

is

I’1

D’1
On en déduit la forme d'onde du courant dans le secondaire
is
Ic

π ωt

-Ic

Ainsi que les valeurs moyenne et efficace du courant au secondaire :


Ismoy = 0 iseff = Ic
Les diodes étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance. Par conséquent la puissance
fournie par le secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit :
1 𝑇 𝐼𝑐 𝑇
𝑃 = ∫ 𝑈𝐶 (𝑡)𝐼𝑐 𝑑𝑡 = ∫ 𝑈𝑐 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑐
𝑇 0 𝑇 0
La puissance apparente au secondaire est quant à elle
𝑆𝑠 = 𝑉𝑒𝑓𝑓 𝑖𝑒𝑓𝑓 = 𝑉𝑚 𝐼𝑐 /√2
D’où le facteur de puissance au secondaire du transformateur
𝑃 𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑐 2√2
𝑓𝑠 = = √2 =
𝑆𝑠 𝑉𝑚 𝐼𝑐 𝜋
Le facteur de puissance est meilleur que celui du P2. En outre, ce montage de conception simple ne
nécessite aucun dispositif particulier (transformateur à point milieu, par exemple). Ceci explique sa large
utilisation.

A 4. Chute de tension
a) chute de tension due aux commutations.
𝐼
Pour le redresseur PD2, la chute de tension inductive est alors donnée par : ∆1 𝑈𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 .
𝜋
b) chute de tension due aux résistances
La chute de tension ohmique est donnée par :
𝑛2
𝐼𝑠 = 𝐼𝑑 𝑒𝑡 𝐼𝑝 = 𝐼𝑑
𝑛1
32
𝑛2
∆2 𝑈𝑑 = [𝑟2 + (𝑟1 + 𝑟′1 ) ( ) ²] 𝐼𝑑
𝑛1
c) chute de tensions due aux diodes
Le passage du courant 𝐼𝑑 nécessite la conduction de deux diodes, une de chaque série la chute de tension
est donc : ∆3 𝑈𝑑 = 2(𝑢)𝐼𝑑

A 5. Fonctionnement en court-circuit
a) courant de court-circuit
La valeur moyenne du courant de court-circuit du redresseur PD est :
2 𝑉𝑚
𝑖𝑑,𝑐𝑐 = 𝑖𝑚𝑜𝑦,𝑐𝑐 = .
𝜋 𝑁2 𝜔

b) rapport de court-circuit
2
le rapport de court-circuit est donc : 𝐾𝑐𝑐 =
𝜋
B Montage PD3
Le montage redresseur PD3 à diodes est constitué de six diodes, connectées deux par deux en inverse, à
chacune des phases du secondaire d'un transformateur triphasé, dont les enroulements secondaires sont
groupés en étoile.

D1 D2 D3

Vs1

Vs2
Uc
Vs3

D 1 D 2 D 3

Fig. IV-9 : montage PD3


B 1 fonctionnement
A partir du réseau triphasé, on obtient au secondaire du transformateur un système triphasé équilibré de
tensions (Vs1, Vs2, Vs3), qu'on notera
Vs1(t) = Vm sin 𝜔t ; Vs2(t) = Vm sin (ωt - 2𝜋/3) et Vs3(t) = Vm sin (ωt - 4𝜋/3).
Les différentes phases de fonctionnement du montage sont alors décrites par le tableau suivant :

Intervalles Diodes Tensions aux bornes des diodes bloquées Tension redressée
passantes
𝜋 𝜋 VD2 = VD1 - Vs1 + Vs2 ≈ Vs2 - Vs1
≤ 𝜔𝑡 ≤
6 2 D1, D'2 VD3 = VD1 - Vs1 + Vs3 ≈ Vs3 - Vs1 Uc = - VD'2 - Vs2 + Vs1 - VD1
VD'1 = - Vs1 + Vs2 + VD'2 ≈ Vs2 - Vs1 𝑈𝐶 ≈ Vs1 - Vs2
VD'3 = - Vs3 + Vs2 + VD'2 ≈ Vs2 - Vs3
𝜋 5𝜋 VD2 = VD1 - Vs1 + Vs2 ≈ Vs2 - Vs1
≤ 𝜔𝑡 ≤ VD3 = VD1 - Vs1 + Vs3 ≈ Vs3 - Vs1 Uc = - VD'3 - Vs3 + Vs1 - VD1
2 6 D1, D'3
VD'1 = - Vs1 + Vs3 + VD'3 ≈ Vs3 - Vs1 𝑈𝐶 ≈ Vs1 - Vs3
VD'2 = - Vs2 + Vs3 + VD'3 ≈ Vs3 - Vs2
5𝜋 7𝜋 VD1 = VD2 - Vs2 + Vs1 ≈ Vs1 - Vs2 Uc = - VD'3 - Vs3 + Vs2 - VD2
≤ 𝜔𝑡 ≤ VD3 = VD2 - Vs2 + Vs3 ≈ Vs3 - Vs2
6 6 D2, D'3 𝑈𝐶 ≈ Vs2 - Vs3
VD'1 = - Vs1 + Vs3 + VD'3 ≈ Vs3 - Vs1
VD'2 = - Vs2 + Vs3 + VD'3 ≈ Vs3 - Vs2

33
7𝜋 3𝜋 VD1 = VD2 - Vs2 + Vs1 ≈ Vs1 - Vs2 Uc = - VD'1 - Vs1 + Vs2 - VD2
≤ 𝜔𝑡 ≤
6 2 D2, D'1 VD3 = VD2 - Vs2 + Vs3 ≈ Vs3 - Vs2 𝑈𝐶 ≈ Vs2 - Vs1
VD'2 = - Vs2 + Vs1 + VD'1 ≈ Vs1 - Vs2
VD'3 = - Vs3 + Vs1 + VD'1 ≈ Vs1 - Vs3
3𝜋 11𝜋 VD1 = VD3 - Vs3 + Vs1 ≈ Vs1 - Vs3 Uc = - VD'1 - Vs1 + Vs3 - VD3
≤ 𝜔𝑡 ≤
2 6 D3, D'1 VD2 = VD3 - Vs3 + Vs2 ≈ Vs2 - Vs3 𝑈𝐶 ≈ Vs3 - Vs1
VD'2 = - Vs2 + Vs1 + VD'1 ≈ Vs1 - Vs2
VD'3 = - Vs3 + Vs1 + VD'1 ≈ Vs1 - Vs3
11𝜋 13𝜋 VD1 = VD3 - Vs3 + Vs1 ≈ Vs1 - Vs3 Uc = - VD'2 - Vs2 + Vs3 - VD3
≤ 𝜔𝑡 ≤
6 6 D3, D'2 VD2 = VD3 - Vs3 + Vs2 ≈ Vs2 - Vs3 𝑈𝐶 ≈ Vs3 - Vs2
VD'1 = - Vs1 + Vs2 + VD'2 ≈ Vs2 - Vs1
VD'3 = - Vs3 + Vs2 + VD'2 ≈ Vs2 - Vs3

Les trois diodes D1, D2, D3 forment un commutateur plus positif, qui laisse passer à tout instant la plus
positive des tensions, et les diodes D'1, D'2, D'3 forment un commutateur plus négatif, qui laisse passer la
plus négative des tensions. La tension redressée est à tout instant la différence entre ces deux tensions,
soit

B 2 Etude des tensions


a) Valeur moyenne de la tension redressée
La valeur moyenne de la tension redressée est donnée par :
𝜋
1 𝑇 3 2 2𝜋
𝑈𝑐𝑚 = ∫ 𝑈 (𝑡)𝑑𝑡 = ∫ 𝑉𝑚 [(𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡) − 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡 −
𝜋 ))𝑑(𝜔𝑡)] soit :
𝑇 0 𝐶 2𝜋 3
6

3√3
𝑈𝑐𝑚 = 𝑉
𝜋 𝑚

b) Facteur d'ondulation
𝜋 𝜋
Dans l'intervalle ≤ 𝜔𝑡 ≤ la tension redressée a pour expression
6 2
2𝜋
Uc ≈ Vs1 - Vs2 = 𝑉𝑚 [sin(𝜔𝑡) − sin (𝜔𝑡 − )]
3
La dérivée
𝑑𝑈𝐶 𝑑(𝑉𝑠1 − 𝑉𝑠2) 2𝜋
= = 𝑉𝑚 [cos (𝜔𝑡 − ) − 𝑐𝑜𝑠𝑡(𝜔𝑡)] = 0
𝑑𝜔𝑡 𝑑𝜔𝑡 3

34
2𝜋 𝜋
𝑉𝑚 [cos (𝜔𝑡 − ) − 𝑐𝑜𝑠𝑡(𝜔𝑡)] = 0 → 𝜔𝑡 = + 𝑘𝜋
3 3
𝜋
Seule la valeur 𝜔𝑡 = appartient à l'intervalle considéré, la valeur maximale de tension étant alors de
3
𝜋 𝜋
𝑈𝐶𝑚𝑎𝑥 = 𝑈𝐶 (𝜔𝑡 = ) ≈ (𝑉𝑠1 − 𝑉𝑠2) (𝜔𝑡 = ) = √3𝑉𝑚
3 3

La valeur minimale Ucmin est, quant à elle, toujours obtenue à un angle de commutation pour lequel
l'expression de la tension redressée change, c'est à dire pour une valeur de 𝜔t pour laquelle Uc n'est pas
dérivable. Elle doit se déduire de la courbe Uc.
𝜋 𝜋 3
𝑈𝐶𝑚𝑖𝑛 = 𝑈𝐶 (𝜔𝑡 = ) ≈ (𝑉𝑠1 − 𝑉𝑠2) (𝜔𝑡 = ) = 𝑉𝑚
3 6 2

On en déduit le facteur d'ondulation


𝑈𝑐 𝑚𝑎𝑥 − 𝑈𝑐 𝑚𝑖𝑛 𝜋 √3
𝑘0 = = (1 − )
2𝑈𝑐 𝑚𝑜𝑦 6 2

c) Tension inverse maximale aux bornes des diodes bloquées


D'après l'étude du fonctionnement, lorsque la diode Di (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de Dj
bloquée (j = 1, 2, 3) est :
VDj = VDi - Vsi + Vsj ≈ Vsj – Vsi avec i = 1, 2, 3 et j = 1, 2, 3
De même, lorsque la diode Di (i = 1, 2, 3) est passante, la tension aux bornes de Dj bloquée (j = 1, 2, 3) est :
VDj = Vsi - Vsj + VDi ≈ Vsi – Vsj avec i = 1, 2, 3 et j = 1, 2, 3
Si on considère, par exemple, la diode D2, la tension à ses bornes a l'allure suivante :

Fig. IV-10 : courbes de tension

La tension maximale à supporter par les diodes en inverse est obtenue en déterminant les valeurs de 𝜔t
𝜋 5𝜋
qui annulent la dérivée de la tension à leurs bornes. Par exemple pour VD2, dans l'intervalle ≤ 𝜔𝑡 <
6 6
2𝜋
VD2 ≈ Vs2 - Vs1 = 𝑉𝑚 [sin(𝜔𝑡) − sin (𝜔𝑡 − )]
3
Cette tension est maximale si et seulement si
𝑑𝑉𝐷2 𝑑(𝑉𝑠2 − 𝑉𝑠1) 2𝜋
= = 𝑉𝑚 [cos (𝜔𝑡 − ) − 𝑐𝑜𝑠𝑡(𝜔𝑡)] = 0
𝑑𝜔𝑡 𝑑𝜔𝑡 3
2𝜋 𝜋
𝑉𝑚 [cos (𝜔𝑡 − ) − 𝑐𝑜𝑠𝑡(𝜔𝑡)] = 0 → 𝜔𝑡 = + 𝑘𝜋
3 3
𝜋
Seule la racine (𝜔𝑡 − ) appartient à l'intervalle considéré. Elle correspond à la tension maximale :
3
𝜋 𝜋
𝑉𝐷𝑚𝑎𝑥 = 𝑉𝐷2 (𝜔𝑡 = ) ≈ (𝑉𝑠2 − 𝑉𝑠1)(𝜔𝑡 = ) = −√3𝑉𝑚
3 3
La même valeur maximale de tension serait obtenue aux bornes des autres diodes.

35
B 3. Etude des courants
Courant dans les diodes
Le courant de sortie étant considéré comme constant, de valeur Ic, et les diodes parfaites, on déduit de
l'étude du fonctionnement les formes d'ondes des courants dans ces dernières :

i1, i2, i3 sont respectivement les courants dans les diodes D1, D2, D3.
i'1, i'2, i'3 sont respectivement les courants dans les diodes D'1, D'2, D'3.
D'où les expressions de imax, imoy et ieff, les valeurs maximale, moyenne et efficace de ces courants :

1 𝑇 𝐼𝑐 1 𝑇 𝐼𝑐
𝑖𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑐 ; 𝑖𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑖𝑖 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑒𝑡 𝑖𝑒𝑓𝑓 = √ ∫ 𝑖𝑖2 (𝑡) 𝑑𝑡 = 𝑜𝑢 (𝑖 = 1, 2, 3)
𝑇 0 3 𝑇 0 √3

Courants et facteur de puissance au secondaire du transformateur


Dans le cas du montage PD3, avec l'orientation suivante des courants dans le secondaire d'indice i et les
diodes Di et D'i

on a isi = ii - i'i
D'où les formes d'ondes des courants dans les secondaires du transformateur :

et leurs valeurs moyenne et efficace sont

36
1 𝑇 1 𝑇 2
𝑖𝑚𝑜𝑦 = ∫ 𝑖𝑠 (𝑡)𝑑𝑡 = 0 𝑒𝑡 𝑖𝑠𝑒𝑓𝑓 = √ ∫ 𝑖𝑠2 (𝑡) 𝑑𝑡 = 𝐼𝐶 √
𝑇 0 𝑇 0 3
Les diodes étant supposées parfaites, elles ne dissipent pas de puissance. Par conséquent la puissance
fournie par le secondaire du transformateur est aussi la puissance reçue par la charge, soit
1 𝑇 𝐼𝑐 𝑇
𝑃 = ∫ 𝑈𝐶 (𝑡)𝐼𝑐 𝑑𝑡 = ∫ 𝑈𝑐 (𝑡)𝑑𝑡 = 𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑐
𝑇 0 𝑇 0

La puissance apparente au secondaire est quant à elle

𝑉𝑚 2
𝑆𝑠 = 3 𝑉𝑒𝑓𝑓 𝑖𝑠𝑒𝑓𝑓 = 3 𝐼𝐶 √ = √3 𝑉𝑚 𝐼𝐶
√2 3

D’où le facteur de puissance :


𝑃 𝑈𝑐𝑚𝑜𝑦 𝐼𝑐 3
𝑓𝑠 = = √2 =
𝑆𝑠 √3𝑉𝑚 𝐼𝐶 𝜋
B 4 Chute de tension
a) chute de tension due aux commutations.
𝜋
Pour le redresseur PD3 ou utilisera les relations générales quand µ< donc ∆1 𝑈𝑑 < 0.25 𝑈𝑑𝑜 données
3
par :
4
∆1 𝑈𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 .
𝜋
b) chute de tension due aux résistances
La chute de tension ohmique est donnée par :

2 𝑛1 𝑛2
𝐼𝑠 = 𝐼𝑑 √ = 𝐼𝑝 𝑒𝑡 𝐽𝑝 = 𝐼 √3
3 𝑛2 𝑛1 𝑑
𝑛
• Si le primaire est couplé en étoile : ∆2 𝑈𝑑 = 2 [𝑟2 + (𝑟1 + 𝑟′1 ) ( 2 ) ²] 𝐼𝑑
𝑛1
𝑛
• Si le primaire est couplé en triangle : ∆2 𝑈𝑑 = 2 [𝑟2 + 3(𝑟1 + 𝑟′1 ) ( 2 ) ²] 𝐼𝑑
𝑛1
c) chute de tensions due aux diodes
Le passage du courant 𝐼𝑑 nécessite la conduction de deux diodes, une de chaque série la chute de tension
est donc : ∆3 𝑈𝑑 = 2(𝑢)𝐼𝑑

B 5. Fonctionnement en court-circuit
a) courant de court-circuit
La valeur moyenne du courant de court-circuit du redresseur PD3 est :
3 𝑉𝑚
𝑖𝑑,𝑐𝑐 = 3𝑖𝑚𝑜𝑦,𝑐𝑐 = .
𝜋 𝑁2 𝜔
b) rapport de court-circuit
3 𝑉𝑚 3
Avec : 𝑖𝑑,𝑐𝑐 = , le rapport de court-circuit est donc : 𝐾𝑐𝑐 = 𝜋
𝜋 𝑁2 𝜔 2𝜋 sin 3

IV-1-3 Redresseurs du type série


IV-1-3-1 Montage et fonctionnement
Les q enroulements sièges des tensions alternatives v1, v2,….vq sont groupés en polygone figure III-11 ci-
après. Grace à un commutateur plus positif formé par les diodes D1, D2,..…Dq, la borne la plus positive est
reliée à M ; le second commutateur D’1, D’2,… D’q réunit à N le sommet du polygone le plus négatif. On
désignera ce montage redresseur de type série par Sq.
37
2
2

q-1 q
D1 D2

Ud

Vs3 q -1 q
D1 D2

Fig. IV-11 : montage Sq.

IV-1-3-1 Etude de tension


a) tension redressée
Toutes les relations relatives aux tensions établies pour le redresseur en pont avec source en étoile (PD)
sont utilisables à conditions de prendre la valeur convenable des tensions simples c’est-à-dire de remplacer
𝑉 𝜋
V par V’ ou sin .
2 𝑞
𝑉
Ou V et V’= 𝜋 sont respectivement les tensions composée et simple.
2 sin𝑞

La tension moyenne de la tension redressée se déduit de ….


2𝑞 𝜋 2𝑞 𝑉 𝜋
𝑈𝑑𝑜 = 𝑉′1 √2 sin = 𝜋 √2 sin
𝜋 𝑞 𝜋 2 sin 𝑞
𝑞
𝑞
𝑈𝑑𝑜 = 𝑉𝑚
𝜋
A q donné, l’indice de pulsation, le facteur d’ondulation et le développement en série de la tension
redressée sont les mêmes. Donc : p = q si q est pair ; p = 2q si q est impair.

b) tension inverse
𝑉
De même, en remplaçant V par 𝜋 , les relations précédentes donnent :
2 sin𝑞
Vm
vimax = π , si q est pair
sin
q
Vm
vimax = π , si q est impair
2sin
2q

IV-1-3-2 Études des courants


a) courants dans les diodes
𝑇
Chaque diode écoule le courant redressé supposé constant Id, pendant . Par conséquent les valeurs
𝑞
maximale, moyenne, et efficace du courant. Chacune de 2q diodes sont données par :
𝐼𝑑 𝐼𝑑
𝑖𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑑 ; 𝑖𝑚𝑜𝑦 = 𝑒𝑡 𝐼𝑒𝑓 =
𝑞 √𝑞

38
b) courant et facteur de puissance secondaires
À l’intérieur du polygone formé par les enroulements secondaires, le courant Id qui rentre par le sommet
relié à la borne N et sort par le sommet relié à M, se partage entre les deux voies.
- L’une est formée par les phases dont les enroulements sont positifs ;
- L’autre par celles dont les tensions sont négatives ;
𝑞
Si q est pair, il y’a phases dans chaque voie ; le courant Id se partage en deux parties égales. Le courant
2
dans une phase est égal à Id/2 quand sa tension est positive (elle est dans la première voie), à – Id/2 quand
sa tension est négative (seconde voie). […..]
Id T
Ainsi : is1 = , pour 0 < 𝑡 <
2 2
Id T
is1 = − , pour < 𝑡 < 𝑇
2 2
Les courants secondaires ont donc pour valeur efficace : Is/2
q
Udo Id Vm Id 2√2
Le facteur de puissance secondaire est : fs = = π VmId =
qVIs q π
√2 2
𝑓𝑠 = 0.90
𝑞+1 𝑞−1
Si q est impair, il y’a phases dans une voie, dans l’autre.
2 2
Le courant Id se partageant dans le rapport inverse du nombre d’enroulements que compte chaque voie, il
𝑞+1 𝑞−1 𝑞−1 𝑞+1
y’a, pendant chaque intervalle : phases parcourues par |𝐼𝑑 | ; phases parcourues par |𝐼𝑑 |.
2 2 2 2
Par période T ; il y’a 2q intervalles de durée T/2q, où il y’a plus de tensions positives que de tensions
négatives, et q où c’est l’inverse. Chaque phase occupe au cours d’une période des 2q états possibles ; elle
est donc parcourue par :
𝑞−1 𝑞+1
𝐼 pendant intervalles
2𝑞 𝑑 2
𝑞+1 𝑞−1
𝐼 pendant intervalles
2𝑞 𝑑 2
𝑞−1 𝑞+1
𝐼 pendant intervalles
2𝑞 𝑑 2
𝑞+1 𝑞−1
𝐼 pendant intervalles
2𝑞 𝑑 2
D’où la valeur efficace des courants secondaires :
2
1 𝑇 𝑞−1 𝑇 𝑞+1
𝐼𝑠 = √ [(𝑞 + 1) ( 𝐼𝑑 ) + (𝑞 − 1) ( 𝐼 ) ²]
𝑇 2𝑞 2𝑞 2𝑞 2𝑞 𝑑
𝐼𝑑 √𝑞 2 − 1
𝐼𝑠 =
2 𝑞
q
Udo Id V I
π m d 2√2 𝑞
Et le facteur de puissance secondaire : fs = = =
qVIs √ 2 π √𝑞2 −1
V I 𝑞 −1
q m 2d 𝑞
√2
0.90𝑞
fs =
√𝑞 2 − 1
Pour q = 3 ⟹ 𝑓𝑠 = 0.955
Quand q⟶ ∞ ⟹ 𝑓𝑠 = 0.90

c) Courant et facteur de puissance primaires.


Les A.T par noyau n’ayant pas de composante continue puisque tous les courants secondaires ont une
valeur moyenne nulle, pour le redresseur S3, il y’a donc compensation des A.T par noyau.
𝑛1 𝑖𝑝1 = 𝑛2 𝑖𝑠1 ; 𝑛1 𝑖𝑝2 = 𝑛2 𝑖𝑠2 𝑒𝑡 𝑛1 𝑖𝑝3 = 𝑛2 𝑖𝑠3

39
𝑛2 𝑛2 𝐼𝑑 √𝑞 2 − 1
𝐼𝑠 = 𝐼𝑝 =
𝑛1 𝑛1 2 𝑞
Le facteur de puissance primaire est le même que le facteur de puissance secondaire : 𝑓𝑝 = 𝑓𝐿 = 0.955
Si le primaire est en triangle, le courant en ligne est √3𝐼𝑝 𝑒𝑡 𝑓𝑝 = 𝑓𝐿

IV-1-3-3 Chute de tension en fonctionnement normal


a) chute de tension due aux commutations
Quand la diode D2, par exemple, devient passante parce que la tension v2 négative devient positive, la
diode D1 ne peut se bloquer instantanément. Cela correspondrait en effet au brusque passage de la phase
2 d’une voie dans l’autre donc à l’inversion instantanée du courant is2.
• Si q est pair, la figure2 montre les trois étapes de la commutation de l’enroulement du courant est égal
à Id/2 dans chaque voie. Pendant le débit simultané de D1 et D2.
• L’enroulement 2, siège de v2, est court-circuité ;
• Sous l’effet de v2 ; le courant is2 est passé de –Id/2 à +Id/2, donc le courant dans D2 de zéro à Id.
L’inversion du courant dans la phase en court-circuit, sous l’effet de la tension dans celle-ci, nécessite un
𝑁2 𝜔𝐼𝑑
temps d’empiètement correspondant à un angle µ tel que : 1 − cos 𝜇 =
𝑉𝑚
Pendant cet intervalle, la somme des tensions positives est amputée de la tension dans la phase en
𝑞
commutation. D’où une réduction de tension redressée moyenne. ∆1 𝑢𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑
2𝜋
Les changements de diode passante de la seconde série s’effectuent en même temps que ceux de la
première série.
• Si q est impair, le courant dans l’enroulement en commutation doit passer seulement de(−Id/2)(q −
1)/q à (+Id/2)(q − 1)/q, ou inversement, d’où une réduction de l’angle de commutation de :
𝑁2 𝜔𝐼𝑑 1
1 − cos 𝜇 = (1 − )
𝑉𝑚 𝑞
Les commutations ne se déroulent pas en même temps autour de la borne M et autour de la borne N, d’où
une inégalité des tensions comptées le long des deux voies qui fait passer le courant :
I q−1 I q+1
De | d| à | d| dans l′une
2 q 2 q
Id q + 1 Id q − 1
| | à| | dans l′autre
2 q 2 q
Durant chacune des 2q changements de diodes passantes. Et la réduction de l’angle µ entraine celle de la
𝑞 1
chute de tension inductive. : ∆1 𝑢𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 (1 − )
2𝜋 𝑞

b) chute de tension due aux résistances


Cette chute de tension ∆2 𝑢𝑑 est toujours donnée par la formule : ∆2 𝑢𝑑 = 𝑅𝑑 𝐼𝑑
avec 𝑅𝑑 𝐼²𝑑 = 𝑞𝑟2 𝐼²𝑠 + 𝑞1 𝑟1 𝐼²𝑝 + 𝑞1 𝑟′1 𝐼²𝐿
Pour les redresseurs S3, puisque :
√8 𝑛2
𝐼𝑠 = 𝐼𝑑 ; 𝐼𝑝 = 𝐼 ; 𝐼𝐿 = √3𝐼𝑝
3 𝑛1 𝑆
2 𝑛
• Si le primaire est couplé en étoile ∆2 𝑢𝑑 = [𝑟2 + (𝑟1 + 𝑟′1 ) ( 2 ) ²] 𝐼𝑑
3 𝑛1
2 𝑛
• Si le primaire est couplé en triangle∆2 𝑢𝑑 = [𝑟2 + (𝑟1 + 3𝑟′1 ) ( 2 ) ²] 𝐼𝑑
3 𝑛1

c) chute de tension due aux diodes


Comme dans le cas du redresseur parallèle double, la chute de tension due aux diodes est donnée par :
∆3 𝑢𝑑 = 2 (𝑢)𝐼𝑑
40
III-1-3-4 Fonctionnement en court-circuit
a) courant de court-circuit
Lorsque M et N sont réunis, chaque phase est mise en court-circuit selon la figure III-11 ou figure III-12 ci-
dessus.
𝑑𝑖𝑠1
Comme pour le fonctionnement en court-circuit parallèle double : 𝑁2 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 ; donne
𝑑𝑡
𝑉𝑚 𝑉𝑚
is1 = cos 𝜔𝑡 à travers la phase 1. Et nous déduisons que 𝐼𝑠 =
𝑁2 𝜔 𝑁2 𝜔
Mais le courant de court-circuit qui s’écoule à travers une paire de diodes n’est plus le courant à travers un
enroulement, c’est plutôt la différence de courant à travers deux enroulements consécutifs. Ainsi pour la
paire D1et D’1 écoule :
𝑉𝑚 2𝜋 𝜋 𝑉𝑚 𝜋
𝑖𝑠1 − 𝑖𝑠2 = [− cos 𝜔𝑡 + cos (𝜔𝑡 − )] = 2 sin sin (𝜔𝑡 − )
𝑁2 𝜔 𝑞 𝑞 𝑁2 𝜔 𝑞
La diode D1 laissant passer l’alternance positive de cette différence et la diode D’1 l’alternance négative.
D’où le courant moyen dans les diodes :
2 𝜋 𝑉𝑚
Imoy,cc = sin
𝜋 𝑞 𝑁2 𝜔
Le courant moyen de court-circuit Idcc, somme des courants moyens amenés à M par les q diodes de la
2𝑞 𝜋 𝑉𝑚
première série est : Idcc = q Imoy, cc = sin
𝜋 𝑞 𝑁2 𝜔
b) rapport de court-circuit
• Si q est pair, le début de la caractéristique Ud = f(Id) a pour équation :
𝑞 𝑞
𝑈𝑑 = 𝑈𝑑𝑜 − ∆1 𝑈𝑑 = 𝑉𝑚 − 𝑁 𝜔𝐼
𝜋 2𝜋 2 𝑑
2𝑉
En coupe l’axe à tension nulle au point d’abscisse :𝐼𝑑𝑐𝑐𝑦ℎ = 𝑚 . D’où le rapport de court-circuit :
𝑁2 𝜔
2𝑞 𝜋 𝑉𝑚
𝐼𝑑𝑐𝑐 sin 𝑞 𝜋
𝜋 𝑞 𝑁2𝜔
𝐾𝑐𝑐 = = 2𝑉𝑚 𝑒𝑡 𝐾𝑐𝑐 = sin
𝐼𝑑𝑐𝑐𝑡ℎ 𝜋 𝑞
𝑁2 𝜔
• Si q est impair, la chute de tension inductive est déduite :
𝑞 1 2𝑉𝑚 1 𝑞−1 𝜋
∆1 𝑢𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 (1 − ) donc 𝐼𝑑𝑐𝑐𝑦ℎ = (1 − ) 𝑒𝑡 𝐾𝑐𝑐 = sin
2𝜋 𝑞 𝑁2 𝜔 𝑞 𝜋 𝑞
Nous présentons ci-dessous les valeurs de Kcc, calculées à l’aide de ces relations pour diverses valeurs de q :

Tableau III-5 : valeurs de Kcc en fonction de q


q 3 6 9 12 18 →∞
Kcc 0.555 0.955 0.87 0.99 ≈1 →1

IV-1-3-5 Exemples de montages pratiques S


Nous remarquons que le montage Sq le plus pratique est S3

A Montage
Le montage redresseur S3 est donné suivant la figure IV-12 ci-après, on a :

41
1

Vs1 D1 D2 D3

Vs2
3 Uc

Vs3
D1 D2 D3

Fig. IV-12: montage S3.


A 1. Fonctionnement
Le montage S fonctionne ainsi qu’il suit :
• D1, D2, D3 conduisent dès que v1, v2, v3 deviennent positifs,
• D’1, D’2, D’3 conduisent dès que v1, v2, v3 deviennent négatifs
T
• Pour 0 < 𝑡 < , D1 conduit: vD1 = 0 et ud = v1 + v3 = −v2
3
T 2T
• <𝑡< , D2 conduit: vD2 = 0 et ud = v1 + v2 = −v3
3 3
2T
• < 𝑡 < 𝑇, D3 conduit: vD3 = 0 et ud = v2 + v3 = −v1
3
T T T
• < 𝑡 < + , D′1 conduit: vD′1 = 0 et ud = v2
2 2 3
T T 2T
• + <𝑡< , D′2 conduit: vD′2 = 0 et ud = v3 + v2 = −v1
2 3 3
T 2T T 3T
• + <𝑡< + , D′3 conduit: vD′3 = 0 et ud = v1 + v3 = −v2
2 3 2 2
La tension redressé Ud, somme à chaque instant des tension positives, est formée de six sommets de
sinusoïdes par période T.
Toutes les informations relatives au montage S3 peuvent être consignées dans le tableau suivant :

Tableau III-4 : fonctionnement du montage S3

Intervalles Diodes Tensions aux bornes des diodes bloquées Tension redressée
passantes
𝜋 VD2 = VD1 + Vs2 ≈ Vs2
0 ≤ 𝜔𝑡 ≤
3 D1, D'2 VD3 = VD1 - Vs1 ≈ - Vs1 Uc = - VD'2 - Vs2 - VD1 ≈ -
VD'1 = VD'2 + Vs2 ≈ Vs2 Vs2
VD'3 = VD'2 - Vs3 ≈- Vs3
𝜋 2𝜋 VD2 = VD1 + Vs2 ≈ Vs2
≤ 𝜔𝑡 ≤
3 3 D1, D'3 VD3 = VD1 - Vs1 ≈ - Vs1 Uc = - VD'3 + Vs1 - VD1 ≈
VD'1 = VD'3 - Vs1 ≈ - Vs1 Vs1
VD'2 = VD'3 + Vs3 ≈ Vs3
2𝜋 VD1 = VD2 - Vs2 ≈ - Vs2
≤ 𝜔𝑡 ≤ 𝜋
3 D2, D'3 VD3 = VD2 + Vs3 ≈ Vs3 Uc = - VD'3 - Vs3 - VD2 ≈-

42
VD'1 = VD'3 - Vs1 ≈ - Vs1 Vs3
VD'2 = VD'3 + Vs3 ≈ Vs3
4𝜋 VD1 = VD2 - Vs2 ≈ - Vs2
𝜋 ≤ 𝜔𝑡 ≤
3 D2, D'1 VD3 = VD2 + Vs3 ≈ Vs3 Uc = - VD'1 + Vs2 - VD2 ≈
VD'2 = VD'1 - Vs2 ≈ - Vs2 Vs2
VD'3 = VD'1 + Vs ≈ Vs1
4𝜋 5𝜋 VD1 = VD3 + Vs1≈ Vs1
≤ 𝜔𝑡 ≤
3 3 D3, D'1 VD2 = VD3 - Vs3≈ - Vs3 Uc = - VD'1 - Vs1 - VD3 ≈ -
VD'2 = VD'1 - Vs2≈ - Vs2 Vs1
VD'3 = VD'1 + Vs1 ≈ Vs1
5𝜋 VD1 = VD3 + Vs1≈ Vs1
≤ 𝜔𝑡 ≤ 2𝜋
3 D3, D'2 VD2 = VD3 - Vs3 ≈- Vs3 Uc = - VD'2 + Vs3 - VD3 ≈
VD'1 = VD'2 + Vs2 ≈ Vs2 Vs3
VD'3 = VD'2 - Vs3 ≈ - Vs3

On peut remarquer que, compte tenu de la propriété Vs1 + Vs2 + Vs3 = 0, la tension redressée est à tout
instant la somme des tensions Vsi positives, soit

Fig. IV-13 : forme d'onde de la tension du montage S3

A 2. Etudes de tension
a) tension redressée
La tension moyenne de la tension redressée est telle que :
3
𝑈𝑑𝑜 = 𝑉𝑚
𝜋

b) tension inverse
La tension inverse se déduit telle que :
Vm
vimax = π
2sin
6

A 3. Études des courants


a) courants dans les diodes
𝑇
Chaque diode écoule le courant redressé supposé constant Id, pendant . Par conséquent les valeurs
3
maximale, moyenne, et efficace du courant sont données par :
𝐼𝑑 𝐼𝑑
𝑖𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑑 ; 𝑖𝑚𝑜𝑦 = 𝑒𝑡 𝐼𝑒𝑓 =
3 √3

43
b) courant et facteur de puissance secondaires
La valeur efficace des courants secondaires :
√2
𝐼𝑠 = 𝐼𝑑
3
Et le facteur de puissance secondaire :
2.7
fs =
2√2
c) Courant et facteur de puissance primaires.
Le courant primaire est tel que :
𝑛2 𝑛2 √2
𝐼𝑝 =
𝐼𝑠 = 𝐼𝑑
𝑛1 𝑛1 3
Le facteur de puissance primaire est le même que le facteur de puissance secondaire : 𝑓𝑝 = 𝑓𝐿 = 0.955
Si le primaire est en triangle, le courant en ligne est √3𝐼𝑝 𝑒𝑡 𝑓𝑝 = 𝑓𝐿

A 4 Chute de tension en fonctionnement normal


a) chute de tension due aux commutations
La relation donnant l’angle d’empiètement est :
2𝑁2 𝜔𝐼𝑑
1 − cos 𝜇 =
3𝑉𝑚
La chute de tension inductive est donc :
1
∆1 𝑢𝑑 = 𝑁 𝜔𝐼
𝜋 2 𝑑
b) chute de tension due aux résistances
Cette chute de tension ∆2 𝑢𝑑 est donnée par la formule :
2 𝑛
• Si le primaire est couplé en étoile ∆2 𝑢𝑑 = [𝑟2 + (𝑟1 + 𝑟′1 ) ( 2 ) ²] 𝐼𝑑
3 𝑛1
2 𝑛
• Si le primaire est couplé en triangle ∆2 𝑢𝑑 = [𝑟2 + (𝑟1 + 3𝑟′1 ) ( 2 ) ²] 𝐼𝑑
3 𝑛1
c) chute de tension due aux diodes
La chute de tension due aux diodes est toujours donnée par :
∆3 𝑢𝑑 = 2 (𝑢)𝐼𝑑
A 5. Fonctionnement en court-circuit
a) courant de court-circuit
La diode D1 laissant passer l’alternance positive de cette différence et la diode D’1 l’alternance négative, le
courant moyen dans les diodes est tel que :
√3 𝑉𝑚
Imoy,cc =
𝜋 𝑁2 𝜔
Le courant moyen de court-circuit Idcc, somme des courants moyens amenés à M par les q diodes est tel
3√3 𝑉𝑚
que: Idcc = 3 Imoy, cc =
𝜋 𝑁2 𝜔
b) rapport de court-circuit
Le rapport de court-circuit est donné par :
√3
𝐾𝑐𝑐 =
𝜋

IV-1-4. Groupement des redresseurs à diodes


On peut grouper en série ou en en parallèle des redresseurs pour ajouter leurs tensions redressées ou
leurs courants redressés. D’ordinaire, les redresseurs groupés sont alimentés par le même réseau, le plus
souvent par le même transformateur.
44
IV-1-4-1 Groupement en série
a) précautions
Les seules précautions à prendre pour la mise en série des redresseurs à diodes sont de vérifier que :
• Les redresseurs mis en série sont aptes à débiter le même courant redressé, et les côtés continus sont
parcourus par le même courant s’il s’agit des ponts redresseurs ;
• Les tensions d’isolement entre les groupes de diodes et entre les enroulements qui les alimentent sont
suffisantes ;
D’ailleurs, cette mise en série permet d’accroitre les performances par rapport à celles que donneraient
chaque redresseurs pris séparément ;
• Augmentation de l’indice de pulsation de la tension redressée ;
• Amélioration du facteur de puissance dans le primaire commun ou dans la ligne commune.

b) exemples de groupement en série


Ce groupement est réalisé suivant la figure III-14 ci-dessous. Il permet d’obtenir une tension redressée
d’indice de pulsation égale à 12. On désignera par n1 n2 et n’2 les nombres de spires respectifs des
enroulements primaires, secondaire couplé en étoile et en triangle.

Fig. IV-14 : Montage du groupement en série du redressement triphasé PD3 et S3 à diodes

Ce regroupement nous permet d’obtenir à la sortie du redresseur les formes d’ondes figure III-15 ci-après :

Fig. IV-15 : Formes d’ondes du groupement en série du redressement triphasé PD3 et S3 à diodes

Pour que les tensions redressées délivrées par les deux redresseurs ud1 et ud2 aient même valeur moyenne,
il faut que la valeur efficace v1 des tensions aux bornes de n2 spires et celle v2 aux bornes de n’2 spires
soient liées par la relation :
45
6 √2 3
𝑣1 √2 = 𝑣1 √2 ⇔ 𝑣2 = √3𝑣1
𝜋 3 𝜋
Dans ces conditions, les nombres de spires de deux secondaires doivent être dans le rapport :
𝑛′2
= √3
𝑛2
• Chacun des redresseurs mis en série conserve, pour ce qui est des diodes et des enroulements
secondaires, ses propriétés :
Pour le redresseur avec source en étoile pour le redresseur avec source en triangle
3√3 3
𝑢𝑑𝑜,10 = 𝑣1 √2 𝑢𝑑𝑜,20 = 𝑣2 √2 = 𝑢𝑑𝑜,10
𝜋 𝜋
𝑣𝑖𝑚𝑎𝑥 = √3𝑣1 √2 𝑣𝑖𝑚𝑎𝑥 = 𝑣2 √2 = √3𝑣1 √2
𝐼 𝐼
𝐼𝑚𝑜𝑦 = 𝑑 𝐼𝑚𝑜𝑦 = 𝑑
3 3
2 2
𝐼𝑠1 = 𝐼𝑑 √ 𝐼𝑠2 = 𝐼𝑑 √
3 3
𝑓𝑠1 = 0.955 𝑓𝑠2 = 0.955
• Les courants dans le primaire commun ont même expression quel que soit le couplage. Pour la phase 1
par exemple :
𝑛1 𝑖𝑝1 = 𝑛2 𝑖𝑠1 + 𝑛′2 𝑖′𝑠1
Les courants primaires ont pour valeur efficace :
𝑛2 𝑛′2
𝐼𝑝 = 1,58 𝐼𝑑 = 0.91 𝐼
𝑛1 𝑛1 𝑑
Ce qui correspond à un facteur de puissance primaire :
3√3
𝑢𝑑𝑜 𝐼𝑑 2 𝑣1 √2𝐼𝑑
𝜋
𝐹𝑝 = 𝑛1 = 𝑛 𝑛 ⟹ 𝐹𝑝 = 0.989
3𝐼𝑝 𝑣1 3𝑣1 1 1.58 2 𝐼𝑑
𝑛2 𝑛2 𝑛 1
Le résultat est comme pour tout redresseur dont l’indice de pulsation de la tension redressée est égal à 12.

IV-1-4-2 Groupement en parallèle


a) conditions générales de mise en parallèle
Les conditions de mise en parallèle de deux redresseurs présentent de nombreuses analogies avec celles
de mise en parallèle des transformateurs. Toute fois le courant sortant d’un redresseur peut être positif ou
nul, mais il ne peut s’inverser.
Soient R1 et R2 deux redresseurs représenté par la figure ci-après.

Fig. IV-16 : Groupement en parallèle


46
On désigne par :
Ud1 et Id1 la tension et le courant à la sortie du premier, s’il était seul ; Ud2 et Id2 la tension et le courant à la
sortie du second, s’il était seuil ; Ud et Id la tension et le courant à la sortie de l’ensemble. Ces six grandeurs
ont pour valeurs moyennes Ud1 et Id1 ; Ud2 et Id2 ; Ud et Id.
* d’une manière générale :
Lorsque les deux redresseurs débitent :
Ud1 = Ud2 = Ud et Id = Id2 + Id1
• si pendant une intervalle, tension Ud1 est plus grande que la tension Ud2 , toutes les diodes du
redresseur R2 sont bloqués. Alors :
Ud = Ud2 et Id = Id2
• si les deux redresseurs mis en parallèle utilisent le même schéma, c’est-à-dire délivrent des
tensions redressées de même indice de pulsation formées de sommets de sinusoïdes en phase, les
deux conditions à réunir sont les suivantes :
➢ pour que, dès les faibles débits, les deux redresseurs contribuent à la fourniture du courant
redressé total, il faut que les valeurs moyennes ud10 et ud20 des tensions redressés à vide
soient les mêmes autrement dit il faut que les deux ondes ud1 et ud2(t) à vide soient
confondues.
➢ pour que deux redresseurs se partagent le courant débité total dans le rapport de leurs
courants nominaux Id1nom et Id2nom, il faut que, les tracées de tensions redressés en fonction
des valeurs relatives des courants Id1/ Id1nom et Id2 /Id2nom soient confondues.
b) différents types de groupement en parallèle
Il existe plusieurs types de groupement en parallèle de redresseurs, dont les plus courants sont :
- Redresseurs double étoile1
- Groupement en parallèle donnant une tension redressée d’indice 12

IV-1-4-3 Redresseur double étoile.


Pour obtenir une tension redressée d’indice de pulsation égale à 6, le redresseur en pont triphasé, avec
source en étoile ou en triangle, est très satisfaisant. Mais, lorsque la tension Ud est faible, à cause de la
chute de tension dans les deux diodes en série et les pertes correspondantes excessives, surtout si la
puissance mise en jeu est grande, la nécessité de l’obtention d’un rendement élevée s’avère indispensable.
Dans ce cas, on doit utiliser le redressement simple alternance comme les performances de ce type de
redresseur diminuent quand q augmente, on doit se limiter à q = 3. Pour obtenir p égal à 6, on emploi deux
redresseurs P.3 à ondes de tension redressées décalées et on prend la moyenne de deux tensions grâce à
une bobine à point milieu figure ci-dessous :

Fig.IV-17 : Montage du groupement en parallèle des redressements triphasés double étoile en simple
alternance à diodes.
47
Les formes d’ondes à la sortie du redresseur d’un tel groupement sont présentées à la figure ci-dessous.
• Etude de tension
Les tensions secondaires v1, v3, v5, donnent grâce aux diodes D1, D3, D5, une tension redressée ud1 d’indice
3. Les diodes D2, D4, D6 donnent à partir de tensions v4, v6, v2, la seconde tension redressée ud2 identique
ud1 au déphasage π/3.
La tension aux bornes de la bobine : vn1 – vn2 = Ud2 – Ud1 ; d’après la figure III-17 ud1 = v1 – vN1 or v1 = v4 d’où
il est alternatif, sa fréquence est égale à trois fois celle du réseau d’alimentation.
1 1
Cette bobine joue le rôle de diviseur de tension : 𝑣𝑁1 − 𝑣𝑁 = (𝑣𝑁1 − 𝑣𝑁2 ) = (𝑢𝑑2 − 𝑢𝑑1 )
2 2
1 1
𝑣𝑁2 − 𝑣𝑁 = − (𝑣𝑁1 − 𝑣𝑁2 ) = (𝑢𝑑1 − 𝑢𝑑2 )
2 2
D’où l’expression de la tension redressée, établie suivant l’une ou l’autre voie :
1 1
𝑢𝑑 = 𝑣𝑀 − 𝑣𝑁 = (𝑣𝑁1 − 𝑣𝑁 ) + 𝑢𝑑1 = (𝑢𝑑2 − 𝑢𝑑1 ) + 𝑢𝑑1 = (𝑢𝑑1 + 𝑢𝑑2 )
2 2
1 1
= (𝑣𝑁2 − 𝑣𝑁 ) + 𝑢𝑑2 = (𝑢𝑑1 − 𝑢𝑑2 ) + 𝑢𝑑2 = (𝑢𝑑1 + 𝑢𝑑2 )
2 2
La tension redressée ud, moyenne ud1 et ud2, a un indice de pulsation égale à 6. Lorsqu’on néglige de chutes
3 √3
de tension, sa valeur moyenne est, comme celle de ud1 et ud2 égale à : 𝑈𝑑𝑜 = 𝑣𝑚
𝜋 2

Fig. IV-18 : Formes d’ondes du groupement parallèle des redressements triphasé double étoile à diodes

• Etude des courants


Chaque redresseur débite Id/2 le courant dans chaque diode est égal à Id/2 pendant un tiers de la période
T.
Imoy = Id/6

48
Les courants secondaires ont pour valeur efficace : Is = Id/2√3 et le facteur de puissance secondaire a pour
3 √3
𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 𝑉𝑚 2 𝐼𝑑 3
valeur :𝐹𝑠 = =𝜋 𝐼 = = 0.675
6𝑉𝐼𝑠 6𝑉 𝑑 𝜋√2
2 √3
Comme pour tout redresseur P3, les ampères-tours secondaires par noyau, donnés par :
𝑛2 𝑖𝑠1 − 𝑛2 𝑖𝑠4
𝑛2 𝑖𝑠3 − 𝑛2 𝑖𝑠6
𝑛2 𝑖𝑠5 − 𝑛2 𝑖𝑠2
Sont alternatifs, la composante continue du P.3 étant sensiblement nulle ; quelques soit le couplage des
enroulements primaires, il y’a compensation des ampères tours par noyau. Les courants primaires ont pour
valeur efficace :
2 𝑛1 𝐼𝑑 1 𝑛1
𝐼𝑝 = √ = 𝐼
3 𝑛2 2 √6 𝑛2 𝑑
3 √3
𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 𝜋
𝑉 √2 2 𝐼𝑑
Ce qui correspond à un facteur de puissance : : 𝐹𝑝 = 𝑛 = 𝑛 1 𝑛1 = 0.955
3 1 𝑉𝐼𝑝 3 1 𝑉 𝐼
𝑛2 𝑛2 √6𝑛2 𝑑

Comme pour tout montage délivrant une tension redressée d’indice 6.

IV-1-4-4 Groupement parallèle donnant une tension redressée d’indice 12.


Dans cet ordre, nous avons la mise en parallèle d’un PD3 et d’un S3 puis celle de quatre P3, permettent de
porter l’indice de pulsation égal à 12.
La mise en parallèle de deux redresseurs en pont triphasé, l’un alimenté par une source en étoile, l’autre
par une source en triangle figure ci-dessous. Mais au lieu d’ajouter les tensions ud1 et ud2, les nombres de
spires des deux enroulements secondaires doivent être :𝑛2 = √3𝑛′2 .

Fig. IV-19 : Montage du groupement en parallèle des redressements en pont triphasé alimenté en étoile et en
triangle.

1
En fonctionnement normal, la tension redressée est donnée par :𝑢𝑑 = 2 (𝑢𝑑1 + 𝑢𝑑2 ) au lieu de (𝑢𝑑1 + 𝑢𝑑2 ).
Les formes d’ondes des ampères-tours secondaires et primaires sont aussi utilisables à condition de
remplacer Id par Id/2.

49
On a donc :
Pour la tension redressée Ud0 = Ud10 = Ud20 = 2.34 v1
Pour les douze diodes :
𝐼𝑑
𝐼𝑚𝑜𝑦 = ;
2
𝑣𝑖𝑚𝑎𝑥 = √3𝑉𝑖𝑚𝑎𝑥 ;
Pour les courants secondaires :
𝐼𝑑 2
𝐼𝑠1 = √
2 3
𝐹𝑠1 = 0.955 ;
𝐼𝑑 √2
𝐼𝑠2 = ;
2 3
𝐹𝑠2 = 0.955 ;
Pour les courant primaire :
𝑛2 𝐼𝑑
𝐼𝑝 = 1.58 ;
𝑛1 2
𝐹𝑝 = 0.989 ;

IV-1-4-5 Comparaison et choix des montages


Le choix du redresseur à adopter pour une application donnée résulte d’un compromis technico-
économique.
Un redresseur est imparfait vis-à-vis du récepteur qu’il alimente lorsqu’il lui fournit une tension présentant
une ondulation résiduelle ;
Il est imparfait vis-à-vis du réseau qui l’alimente lorsqu’il absorbe des courants non sinusoïdaux et injecte
dans le réseau des courants harmoniques, souvent gênante pour les montages de fortes puissance. Le
phénomène d’ondulation étant déjà examiné lors de l’étude générale des redresseurs et leurs
groupements, nous abordons ce sous paragraphe par un regard rétrospectif sur les harmoniques.

IV-1-4-6 Harmoniques des courants primaires


a) alimentation par le réseau monophasé
Le courant pris au réseau par le redresseur PD2 est formé de créneau rectangulaire. Dans les deux cas :
Ip = n2/n1 Id pour 0<t<T/2.
Ip = -n2/n1 Id pour T/2<t<T
Le courant Ip comprend, outre le fondamental de valeur efficace I1, tous les harmoniques impairs. La valeur
efficace Ih de l’harmonique de rang h est donnée par :
1 4 𝑛2
Ih/I1= 1/h avec h rangs impairs de l’harmonique et I1= 𝐼
√2 𝜋 𝑛1 𝑑
* le fondamental est en phase avec la tension sinusoïdale d’alimentation. C’est d’ailleurs lui qui porte la
𝑉𝑝 𝐼1 𝐼1
puissance : fp= =
𝑉𝑝 𝐼𝑝 𝐼𝑝
1 2√2
fp = 2 2 2
= = 0.90
𝜋
√1+(1) +(1) +(1) +⋯
3 5 7

1
* le taux d’harmoniques 𝜏, défini par 𝜏 =
𝐼1
√𝐼𝑝2 − 𝐼1 ² , est égal à :

𝐼𝑝 𝐼1 1 𝜋2 − 8
𝜏= √1 − ( ) ² = √1 − 𝑓𝑝 ² = √
𝐼1 𝐼𝑝 𝑓𝑝 8
𝜏 = 0.483
b) alimentation par le réseau triphasé

50
Le fondamental de chacun des trois courants en ligne est en phase avec la tension sinusoïdale simple VL
correspondante. En effet, c’est lui qui porte la puissance :
3𝑉𝐿 𝐼𝐿 = 𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 soit I1= 𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 /3𝑉𝐿 . En dehors du fondamental, dans les courants en ligne, on ne trouve que
les harmoniques de rang h tel que : h = Kp±1
Ou K est un entier positif et p l’indice de pulsation de la tension redressée. On a donc :
• Les harmoniques 2 et 4, 5 et 7, 8, et 10…………, si p=3 ;
• Les harmoniques 5 et 7, 11 et 13, 17 et 19………, si p=6 ;
• Les harmoniques 8 et 10, 17 et 19, 26 et 28……, si p=9 ;
• Etc.
• La valeur efficace Ih de l’harmonique h est inversement proportionnelle à h :
𝐼ℎ 1 1
= =
𝐼1 ℎ 𝐾𝑝 ± 1
Le facteur de puissance en ligne fL a pour valeur
𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 3𝑉𝐿 𝐼1
fL = = = 𝐼1 /𝐼𝐿
3𝑉𝐿 𝐼𝐿 3𝑉𝐿 𝐼𝐿
Ou IL désigne la valeur efficace du courant en ligne.
𝐼𝐿 1 2 1 2
fL = = 1/√1 + ∑∞
𝑘=1 [( ) +( ) ]
𝐾𝑝−1 𝐾𝑝+1
√𝐼12 +∑ 𝐼𝑛2
𝑃 𝜋
fL= sin
𝜋 𝑝
1
le taux d’harmoniques des courants en ligne 𝜏, égal à √𝐼𝐿2 − 𝐼12 , est lié à fL par :
𝐼1
1
√1 − 𝑓𝐿2 𝜏=
𝑓𝐿
La quantité des courants pris au réseau triphasé ( 𝑓𝐿 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝜏 𝑓𝑎𝑖𝑏𝑙𝑒) est d’autant meilleur que les indices
de la tension redressée est plus élevée.
Les distributeurs d’énergie surveillent les harmoniques de rangs 3, 5, 7, 9, 11 et 13. Ainsi, la compensation
des harmoniques jusqu’au rang 13 est impérative, une bonne compensation prendra également en compte
les harmoniques jusqu’au rang 25.

Tableau IV-6 : rangs des harmoniques en fonction des redresseurs

Redresseurs Rangs des harmoniques


P2 et PD2 3, 5, 7, 9, 11, 13, etc…
P3 2 et 4, 5 et 7, 8 et 10
PD3 5 et 7, 11 et 13, 17 et 19, 23 et 25
PD3 + S3 11 et 13, 23 et 25

IV-1-4-6 Critères de comparaison et du choix du montage


Trois critères principaux permettent de déjuger un redresseur :
• L’indice p de la tension redressée.
Plus p est grand, plus Ud se rapproche de la tension continue et constante souhaitée et le facteur
d’ondulation relativement faible ; le filtrage de la tension ou le lissage du courant deviennent inutiles ou
sont facilités.
En outre, pour les redresseurs alimentés en triphasé, on vient de voir que l’augmentation de p augmente le
rang des premiers harmoniques des courants pris au réseau, et réduit donc les perturbations apportées à
celui-ci.
51
• Le facteur de puissance secondaire.
A puissance active débitée donné, plus fs est voisin de l’unité plus est réduite la puissance apparente des
enroulements sièges des tensions à redresser.
• Le rapport de court-circuit.
Ce rapport indique la forme de la caractéristique totale de la tension. A chute de tension en
fonctionnement normal donnée, plus I2cc est faible, en cas de court-circuit, les courants sont limités et les
diodes sont faciles à protéger.
Ces critères de comparaison et du choix des redresseurs sont résumés dans le tableau III-7 ci-dessous.

Tableau III-7 : comparaison et choix des redresseurs


Type de Indice Facteur Taux Redresseurs Facteur de Rapport de
réseau P de d’harmonique puissance court-circuit
puissance 𝜏 secondaire Fs Kcc
en ligne
Fp
Monophasé P2 0.636 1
2 0.90 0.48
PD2 0.90 0.636
3 0.827 0.68 P3 0.675 1.73
P6 0.55 6
PD3 ou S3
6 0.955 0.31 un ou 0.955 0.555
l’autre
Triphasé Deux P3 0.675 1.73
En série
PD3 et S3 0.955 0.555
12 0.989 0.15
ou en n
Quatre P3 0.675 1.73
18 0.995 0.1 S9 0.905 0.87

IV-2 Redresseurs à thyristors


Comme les redresseurs à diodes, il existe les mêmes types de montages :
- Redresseurs de type parallèle (Pq) ;
- Redresseurs de type parallèle double tout thyristor et mixte (PDq) ;
- Redresseurs de type série tout thyristor et mixte (Sq).

IV-2-1 Montages redresseurs à thyristors type parallèle


Il s’agit du montage de la figure ci-dessous. Ici les diodes sont remplacées par les thyristors.

1 Id
ph
1
2

2
3
3
Ud

Fig. III-20 : montage d’un Pq à thyristors


52
IV-2-1-1. Étude du fonctionnement
forme d’ondes
La diode D1, réunis à la phase dont la tension est v1 = Vmsin 𝜔𝑡 était conductrice pour
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 5𝜋
− < 𝜔𝑡 < + , si q = 3 alors < 𝜔𝑡 <
2 𝑞 2 𝑞 6 6
Alors le thyristor qui la remplace est passant pour
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 5𝜋
− + 𝛼 < 𝜔𝑡 < + + 𝛼 , si q = 3 alors + 𝛼 < 𝜔𝑡 < +𝛼
2 𝑞 2 𝑞 6 6
De même le thyristor th2 est passant pour :
𝜋 𝜋 𝜋 3𝜋 5𝜋 3𝜋
+ + 𝛼 < 𝜔𝑡 < + + 𝛼 , si q = 3 alors + 𝛼 < 𝜔𝑡 < + 𝛼
2 𝑞 2 𝑞 6 2

Fig.III-21 : forme d’ondes à la sortie d’un P3 à thyristors

La figure III-22 ci-dessus, montre pour α= la forme d’onde de la tension redressée Ud à la sortie d’un
montage P3. Deux cas sont à considérer
𝜋
• α< marche en redresseur
2
𝜋
• 𝛼> marche en onduleur (appelée onduleur non autonome)
2

IV-2-1-2 Etude des tensions


a) valeurs de la tension redressée
La tension redressée U’d est formée, par période T, de q portions de sinusoïdes.
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
Pour − + 𝛼 < 𝜔𝑡 < + + 𝛼 U’d= Vmsin 𝜔𝑡.
2 𝑞 2 𝑞
D’où sa valeur moyenne :
𝜋 𝜋
𝑞 + +𝛼
2 𝑞 𝑞 𝜋
U’do= ∫ 𝜋 𝜋 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 𝑑𝜔𝑡 = 𝑉𝑚 sin cos 𝛼
2𝜋 − +𝛼 𝜋 𝑞
2 𝑞
U’do= 𝑈𝑑𝑜 cos 𝛼

b) ondulation de la tension redressée


Le facteur d’ondulation K’o est toujours donné par :
′ ′
𝑈𝑑𝑚𝑎𝑥 − 𝑈𝑑𝑚𝑖𝑛
𝐾𝑜′ = ′
2𝑈𝑑𝑜
Si l’on adopte l’hypothèse de la conduction continue,
𝜋
U’dmax= 𝑉𝑚 𝑠𝑖 0 < 𝛼 <
𝑞
𝜋 𝜋 𝜋
U’dmax= 𝑉𝑚 cos (𝛼 − ) 𝑠𝑖 <𝛼<
𝑞 𝑞 2
𝜋 𝜋
U’dmin= 𝑉𝑚 cos(𝛼 + ) 𝑠𝑖 0<𝛼<
𝑞 2
Les harmoniques du développement en série de u’d ont une amplitude qui croit au fur et à mesure que
|cos 𝛼| diminue.
L’amplitude du terme de pulsation 𝑘𝑞𝜔, qui était :
53
2
𝑈𝑘𝑞𝑚𝑎𝑥 = 𝑈𝑑𝑜
𝑘 2𝑞2 −1
Avec les redresseurs à thyristors, l’amplitude devient :
2
𝑈′𝑘𝑞𝑚𝑎𝑥 = 𝑈𝑑𝑜 cos 𝛼 √1 + 𝑘²𝑞²𝑡𝑎𝑛²𝛼
𝑘 2 𝑞2 − 1

c) Tension aux bornes des thyristors


La tension inverse maximale qui peut apparaitre aux bornes des thyristors est la même que pour le même
montage utilisant des diodes.
𝑣𝑖𝑚𝑎𝑥 = 2𝑉𝑚 , 𝑠𝑖 𝑞 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑖𝑟
𝜋
𝑣𝑖𝑚𝑎𝑥 = 2𝑉𝑚 cos , 𝑠𝑖 𝑞 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟𝑒
2𝑞
La tension aux bornes du thyristor au déblocage est :
2𝜋
𝑣𝑡ℎ1 = 𝑣1 − 𝑣𝑞 = 𝑉𝑚 [sin 𝜔𝑡 − sin(𝜔𝑡 + )]
𝑞
𝜋 𝜋
𝑣𝑡ℎ1 = −2 𝑉𝑚 sin cos(𝜔𝑡 + )
𝑞 𝑞
𝜋 𝜋
L’impulsion envoyée sur la gâchette de ce thyristor pour 𝜔𝑡 = − + 𝛼, le trouve avec une tension aux
2 𝑞
𝜋
bornes égale à 2√2 𝑉 sin . A la fin de l’intervalle de débit de T1, l’entrée en conduction de T2 rend la
𝑞
tension 𝑣𝑇1 égale à :
𝜋 𝜋
𝑣𝑇ℎ1 = 𝑣1 − 𝑣2 = 2√2 𝑉 sin cos (𝜔𝑡 − )
𝑞 𝑞
Ce temps de blocage (𝑇ℎ1 ) :
𝜋 𝜋
𝑇ℎ1 est bloqué quand 𝜔t= + + 𝛼 et le blocage prend fin quand :
2 𝑞
𝜋 3𝜋 𝜋
cos(𝜔𝑡 − ) = 0 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝜔𝑡 = +
𝑞 2 𝑞
On aura :
3𝜋 𝜋 𝜋 𝜋 𝜋−𝛼
𝜔𝑡𝐵 = ( + ) − ( + + 𝛼) 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑡𝐵 = .
2 𝑞 2 𝑞 𝜔

IV-2-1-3 Étude des courants et de puissance


𝑇
Comme pour les cas de diodes, chaque thyristor débite Id pendant , d’où les diverses valeurs de courant
𝑞
dans les thyristors :
𝐼𝑑 𝐼𝑑
𝑖′𝑚𝑜𝑦 = ; 𝑖′𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑑 ; 𝐼 ′ =
𝑞 √𝑞
𝑇
Chaque phase secondaire étant parcourue par Id pendant , les courants secondaires ont aussi pour valeur
𝑞
𝐼𝑑
efficace 𝐼 ′ 𝑠 = .
√𝑞
De même, les courants primaires auront mêmes formes d’onde et valeur :
𝐼′𝑝 = 𝐼𝑝 𝑒𝑡 𝐽′𝑝 = 𝐽𝑝
La puissance active débitée (ou absorbée) est :
𝑃 = 𝑈′𝑑0 𝐼𝑑 = 𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 cos 𝛼
Par conséquent, tous les facteurs de puissance sont multipliés par |cos 𝜑|
𝑓′𝑠 = 𝑓𝑠 |cos 𝜑| ; ; 𝑓′𝑃 = 𝑓𝑝 |cos 𝜑| ; 𝑓′𝐿 = 𝑓𝐿 |cos 𝜑|

54
Contrairement au montage redresseur à diodes, le redresseur à thyristor consomme la puissance réactive.
Non seulement le fait qu’a courant redressé donné, les harmoniques sont les mêmes que ceux à diodes
qu’à angle 𝜑1 , égale à α, en arrière de la tension.
Ainsi, nous pouvons écrire :
𝑆 = 𝑉𝑝 𝐼𝐿 = 𝑉𝑝 √𝐼1 + ∑ 𝐼²𝑛 en monophasé
𝑠 = 3𝑉𝑝 𝐼𝐿 = 3𝑉𝑝 √𝐼²1 + ∑ 𝐼²𝑛 en triphasé.
𝐼1 est le courant fondamental.
∑ 𝐼²𝑛 est la somme quadratique des harmoniques 𝑠 = √𝑠²1 + 𝐷2
𝑆1 = 3𝑉𝑝 𝐼1 = √𝑃2 + 𝑄²1 est la puissance apparente correspondant au fondamental
𝐷 = 3𝑉𝑝 (∑ 𝐼𝑛2 )1/2 , est la puissance déformante.
𝑃 = 3 𝑉𝑝 𝐼1 cos 𝜑1 , est la puissance active, égale à 𝑈𝑑𝑜 𝐼𝑑 cos 𝛼.
𝑄1 = 3𝑉𝑝 𝐼1 sin 𝜑1 , puissance réactive consommée par le rédresseur à Th1

IV-2-1-4 Étude des chutes de tension


Pour une valeur donnée du courant 𝐼𝑑 , les chutes de tension due aux résistances et aux thyristors sont
indépendantes de la valeur de l’angle α :
∆2 𝑈′𝑑 = 𝑅𝑑 𝐼𝑑 ; ∆3 𝑈′𝑑 = (𝑢)𝐼𝑑
La chute de tension due à l’empiètement indépendante de l’angle α. En effet, à partir de l’instant
𝜋 𝜋
𝑡 = ( + + 𝛼)/𝜔 où on débloque le thyristor 𝑇ℎ2 , la figure ci-dessous. 𝑇ℎ1 𝑒𝑡 𝑇ℎ2 , débitent
2 9
simultanément, la tension redressée est donnée par :

Fig. III-23: Th1 et Th2 en conduction


𝑑𝑖𝑠1 𝑑𝑖𝑠2
𝑈′𝑑 = 𝑣1 − 𝑁1 ; 𝑈′𝑑 = 𝑣2 − 𝑁2
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑖𝑠1 + 𝑖𝑠2 = 𝐼𝑑 , étant constant :
𝑣1 +𝑣2 𝑑𝑖𝑠2 𝑣2 −𝑣1
𝑢′𝑑 = ; =
2 𝑑𝑡 2𝑁2

Déduisons l’angle d’empiètement :


𝑑𝑖𝑠2 1 𝑉𝑚 𝜋 𝜋
= (𝑣2 − 𝑣1 ) = − sin cos(𝜔𝑡 − )
𝑑𝑡 2𝑁2 𝑁2 𝑞 𝑞
𝑉𝑚 𝜋 𝜋
𝑖𝑠2 = − sin sin (𝜔𝑡 − ) + 𝑐𝑡𝑒
𝑁2 𝜔 𝑞 𝑞

55
𝜋 𝜋
𝑜𝑟 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑖𝑠2 = 0 , 𝜔𝑡 = + +𝛼
2 𝑞
𝑉𝑚 𝜋 𝜋 𝑉𝑚 𝜋
𝑖𝑠2 = 0 ⟹ − sin sin ( + 𝛼) + 𝑐𝑡𝑒 = 0 ⟹ 𝑐𝑡𝑒 = sin cos 𝛼,
𝑁2 𝜔 𝑞 2 𝑁2 𝜔 𝑞

Donc
𝑉𝑚 𝜋 𝜋
𝑖𝑠2 = sin [cos 𝛼 − sin (𝜔𝑡 − )]
𝑁2 𝜔 𝑞 𝑞
𝜋 𝜋
La fin de l’intervalle de commutation est obtenue, pour 𝜔𝑡 = + + 𝛼 + 𝜇 , lorsque 𝑖𝑠2 atteint la valeur
2 𝑞
𝐼𝑑
𝑉𝑚 𝜋 𝜋
𝐼𝑑 = sin [cos 𝛼 − sin ( + 𝛼 + 𝜇)]
𝑁2 𝜔 𝑞 2
𝑉𝑚 𝜋
𝐼𝑑 = sin [cos 𝛼 − cos(𝛼 + 𝜇)]
𝑁2 𝜔 𝑞

On a :
𝑁2 𝜔𝐼𝑑
cos 𝛼 − cos(𝛼 + 𝜇) = 𝜋
𝑉𝑚 sin
𝑞
𝑣1 +𝑣2
La chute de tension ∆𝑑 𝑈′𝑑 est due au fait que, durant le chevauchement de 𝑇ℎ1 𝑒𝑡 𝑇ℎ2 , 𝑢′𝑑 = au lieu
2
de 𝑣2 et qu’il y’a q réductions semblables par période :
𝜋 𝜋
𝑞 2 +𝑞+𝛼+𝜇 𝑣1 + 𝑣2
∆𝑑 𝑈′𝑑 = ∫ (𝑣2 − ) 𝑑𝜔𝑡
2𝜋 𝜋+𝜋+𝛼 2
2 𝑞
𝑞 𝜋
∆𝑑 𝑈′𝑑 = 𝑉𝑚 sin [cos 𝛼 − cos(𝛼 + 𝜇)]
2𝜋 𝑞
En remplaçant cos 𝛼 − cos(𝛼 + 𝜇) par sa valeur, on obtient :
𝑞
∆𝑑 𝑈′𝑑 = 𝑁2 𝜔𝐼𝑑 .
2𝜋

IV-2-2- Montages redresseurs du type parallèle double


On peut réaliser des redresseurs tout thyristor ou des redresseurs mixtes :

IV-2-2-1 Redresseur tout thyristors


Lorsqu’on remplace toutes les diodes PDq, les thyristors, le montage est dit redresseur tout thyristors. Les
mêmes raisonnements que pour les redresseurs du type parallèle conduisent à des résultats analogues.
a) Études des tensions
La tension redressée totale 𝑈′𝑑 = 𝑉𝑀 − 𝑉𝑁 est toujours formée de P = q portions de sinusoïdes si p est
pair de p = 2q si p est impair.
𝑞 𝜋 𝑞 𝜋
Avec : 𝑉𝑀 = 𝑉𝑚 sin cos 𝛼 et𝑉𝑁 = − 𝑉𝑚 sin cos 𝛼
𝜋 𝑞 𝜋 𝑞
2𝑞 𝜋
𝑈′𝑑0 = 𝑉𝑀 sin cos 𝛼 soit 𝑈′𝑑0 = 𝑈𝑑0 cos 𝛼
𝜋 𝑞
Si les tensions alternatives à redresser sont les mêmes, la tension aux bornes des thyristors a la même
forme d’onde et la même valeur inverse maximale qu’en redressement parallèle double à diodes.

56
La tension directe maximale à bloquer dans la marche en onduleur est aussi égale à la tension inverse
maximale.
b) Etude des courants
A courant redressé 𝐼𝑑 donné, les courants dans le thyristor, dans les enroulements secondaires, primaires
et dans les lignes d’alimentation sont les mêmes que lorsqu’il n’y avait pas de retard à l’amorçage. Les
ondes sont simplement décalées de α.
Les facteurs de puissance s’obtiennent en multipliant par |cos 𝛼| les valeurs trouvées par les redresseurs à
diodes. Le diagramme de puissances reste le même que celui du redresseur du type parallèle double à
diodes.
c) Chute des tensions
Les chutes de tension partielles et la chute de tension totale sont données, en fonction de 𝐼𝑑 , par les
relations établies lorsque la commutation n’était par retardée.

IV-2-2-2 Redressement mixte


On remplace seulement une série de diodes, celles du commutateur plus positif d’ordinaire, par des
thyristors.
La figure ci-dessous donne le schéma des redresseurs 𝑃𝐷2 𝑒𝑡 𝑃𝐷3 mixte.
a) Etude de tension
Que q soit pair ou impaire, la tension redressée 𝑈′𝑑 est d’indice q. sa valeur moyenne est donnée par :
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
𝑈′𝑑𝑜 = (𝑣𝑀 − 𝑣0 )𝑚𝑜𝑦 − (𝑣𝑁 − 𝑣0 )𝑚𝑜𝑦 = 𝑉𝑀 − 𝑉𝑁 = ( sin cos 𝛼 + sin ) 𝑉𝑚
𝑞 𝑞 𝑞 𝑞
2𝜋 𝜋 1 + cos 𝛼
𝑈′𝑑𝑜 = 𝑉 sin ( )
𝑞 𝑚 𝑞 2
1 + cos 𝛼
𝑈′𝑑𝑜 = 𝑈𝑑𝑜 ( )
2
Un redresseur mixte ne permet pas la marche en onduleur. Il n’est pas réversible.

Fig. III-25 : montage PD3 Fig.III-26 : montage PD2


b) Etude des courants
𝑇
Chaque semi-conducteur débite le courant redressé, supposé constant, 𝐼𝑑 pendant .
𝑞
Pour les courants secondaires, il faut distinguer les deux cas :
2𝜋
- Si 𝛼 < 𝜋 − , chaque phase est parcourue par +𝐼𝑑 quand le thyristor est passant, par −𝐼𝑑 quand
𝑞
c’est la diode qui conduit, au secondaire circule un courant 𝐼′𝑠 tel que :
2
𝐼′𝑠 = 𝐼𝑑 √
𝑞
2𝜋
- Si 𝛼 > 𝜋 − , le courant secondaire est nul, cependant le courant 𝐼𝑑 circule dans les semi-
𝑞
conducteurs raccordés à la même phase.
57
- Si 𝜋 − 𝛼 est l’angle, de passage de courant 𝐼𝑑 , au secondaire circule un courant 𝐼′𝑠 tel que :
𝛼
𝐼′𝑠 = 𝐼𝑑 √1 −
𝜋

IV-2-4- Montages redresseurs du type série


De même, on peut remplacer toutes les diodes par des thyristors ou la moitié seulement.

IV-2-4-1 Redresseurs tout thyristors


Lorsqu’on remplace toutes les diodes par les thyristors, on dit que le montage est tout thyristors. La
tension redressée𝑈𝑑 garde le même indice qu’avec les redresseurs à diodes, q ou 2q selon que le nombre
de phase est pair ou impair.
La tension 𝑈′𝑑 est donc formée de q ou 2q portions identiques par période T. sa valeur moyenne est :
𝑞
𝑈′𝑑𝑜 = 𝑉𝑚 cos 𝛼
𝜋
𝑈′𝑑𝑜 = 𝑈𝑑𝑜 cos 𝛼
La tension inverse maximale, dans la marche en redresseur, et la tension directe maximale à bloquer, dans
la marche en onduleur, ont la même valeur que la tension inverse maximale calculée pour le même
schéma utilisant les diodes.
A courant 𝐼𝑑 donné, le courant dans les thyristors a la même valeur quel que soit l’angle α. Il en est de
même des courants dans les enroulements secondaires, primaires, et dans les lignes d’alimentation.
Les facteurs de puissance sont proportionnels à |cos 𝛼|.

IV-2-4-2 Redresseurs mixtes


a) Tension redressée
Si on remplace une seule série de diodes par les thyristors on ne peut plus inverser la tension redressée
mais seulement la faire varier entre son maximum et zéro :
𝑞 1 + cos 𝛼
𝑈′𝑑𝑜 = 𝑉𝑚
𝜋 2
1 + cos 𝛼
𝑈′𝑑𝑜 = 𝑈𝑑𝑜
2
b) Courant et facteur de puissance
Chacun des 2q semi-conducteurs, diodes ou thyristors, écoule le courant redressée, supposé constant et
𝑇
égal à 𝐼𝑑 , pendant .
𝑞
Comme pour les redresseurs mixtes du type parallèle double, le courant dans les enroulements
secondaires diminue quand l’angle α augmente, certainement pas pour les mêmes origines que pour le cas
précédent. Il varie suivant la loi :
𝑞−𝑥
𝑖𝑠𝑖 = |𝐼𝑑 |
𝑞
Ou 𝑥 est le nombre de phases dans la voie où se trouve la phase 1.

IV-2-5 Comparaison et choix du montage


Les perturbations générées (production des courants harmoniques et consommation de puissance
réactive) par un récepteur dans un réseau électrique sont des facteurs essentiels lors du choix du schéma à
adapter pour une application donnée.

58
IV-2-5-1 Harmonique des courants primaires des redresseurs alimentés en triphasé.
a) Redresseurs tout diodes ou tout thyristors
Soient :
𝑣𝐴 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡
2𝜋
𝑣𝐵 = 𝑉𝑚 sin (𝜔𝑡 − )
3
4𝜋
𝑣𝑐 = 𝑉𝑚 sin (𝜔𝑡 − ) avec 𝜔𝑇 = 2𝜋.
3
Appliquée à un montage redresseur. Ce redresseur absorbe les courants alternatifs 𝑖𝐴 , 𝑖𝐵 , 𝑖𝐶 non
sinusoïdaux mais identiques à un tiers de période 𝑇 près.
On suppose le redresseur parfait, les puissances instantanées à l’entrée et la sortie la même.
• Rang des harmoniques
Si le redresseur est à diodes et la tension redressée d’indice p, le développement en série de celle-ci
s’écrit :
𝑈𝑑 = 𝑈𝑑0 + 𝑈𝑑𝑝𝑚 sin(𝑝𝜔𝑡 + Ψ𝑝) + … … + 𝑈𝑑𝑘𝑝𝑚 sin(𝑘𝑝𝜔𝑡 + Ψ𝑘𝑝) + ⋯
𝑎𝑣𝑒𝑐
2
𝑈𝑑𝑘𝑝𝑚 = 𝑈𝑑𝑜 2 2 . (1)
𝑘 𝑝 −1
Les courants absorbés par les montages sont de la forme :
𝑖𝐴 = 𝐼1𝑚 sin(𝜔𝑡 + 𝜑1 ) + 𝐼2𝑚 sin(2𝜔𝑡 + 𝜑2 ) + ⋯ … + 𝐼ℎ𝑚 sin(ℎ𝜔𝑡 + 𝜑ℎ ) + ⋯
2𝜋 4𝜋
𝑖𝐵 𝑒𝑡 𝑖𝐶 se déduisent de 𝑖𝐴 en remplaçant 𝜔𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝜔𝑡 − 𝑒𝑡 𝜔𝑡 − si on remplace les diodes par les
3 3
thyristors débloqués avec un angle de retard α, la tension redressée devient :
𝑈′𝑑 = 𝑈′𝑑0 + 𝑈′𝑑𝑝𝑚 sin(𝑝𝜔𝑡 + Ψ𝑝) + … … + 𝑈′𝑑𝑘𝑝 sin(𝑘𝑝𝜔𝑡 + Ψ𝑘𝑝) + ⋯
𝑎𝑣𝑒𝑐
2
𝑈′𝑑0 = 𝑈𝑑0 cos 𝛼 , 𝑈′𝑑𝑝𝑚 = 𝑈𝑑0 cos 𝛼 .
𝑘 2 𝑝2 −1
√1 + 𝑘 2 𝑝2 tan 𝛼 (2)
A courant continu 𝐼𝑑 donné, les courants absorbés 𝑖′𝐴 , 𝑖′𝐵 , 𝑖′𝐶 conservent les mêmes valeur et forme d’onde
que pour le redresseur à diodes ; ils sont simplement déphasés de α en arrière. Dans les
expressions𝑖𝐴 , 𝑖𝐵 , 𝑒𝑡 𝑖𝐶 , il suffit de remplacer 𝜔𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝜔𝑡 − 𝛼
• La puissance instantanée à la sortie du montage :
𝑝 = 𝑢′𝑑 𝐼𝑑 = 𝑈′𝑑0 𝐼𝑑 + 𝐼𝑑 𝑈′𝑑𝑝𝑚 sin(𝑝𝜔𝑡 + Ψ′𝑝) + ⋯ + 𝐼𝑑 𝑈 ′ 𝑑𝑘𝑝𝑚 sin(𝑘𝑝𝜔𝑡 + Ψ′𝑘𝑝) (3) est la somme de
la puissance moyenne 𝑈′𝑑0 𝐼𝑑 est les termes alternatifs de pulsation 𝑝𝜔, 2𝑝𝜔, … , 𝑘𝑝𝜔, …
• La puissance instantanée entrant dans le montage :
𝑃 = 𝑣𝐴 𝑖𝐴 + 𝑣𝐵 𝑖𝐵 + 𝑣𝐶 𝑖𝐶
𝑃 = 𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡 [𝐼1𝑚 sin(𝜔𝑡 + 𝜑1 − 𝛼) + 𝐼2𝑚 sin(2𝜔𝑡 + 𝜑2 − 2𝛼) + ⋯ ]
2𝜋 2𝜋 2𝜋
+ 𝑉𝑚 sin (𝜔𝑡 − ) [𝐼1𝑚 sin (𝜔𝑡 + 𝜑1 − 𝛼 − ) + 𝐼2𝑚 sin (2𝜔𝑡 + 𝜑2 − 2𝛼 − ) + ⋯ ]
2 3 3
4𝜋 4𝜋 4𝜋
+ 𝑉𝑚 sin (𝜔𝑡 − ) [𝐼1𝑚 sin (𝜔𝑡 + 𝜑1 − 𝛼 − ) + 𝐼2𝑚 sin (2𝜔𝑡 + 𝜑2 − 2𝛼 − ) + ⋯ ]
3 3 3
Ou en regroupant les termes de même pulsation :
𝑃 = 3𝑉𝐼1 cos(𝜑1 − 𝛼) − 3𝑉𝐼2 cos(3𝜔𝑡 + 𝜑2 − 2𝛼) + 3𝑉𝐼4 cos(3𝜔𝑡 + 𝜑4 − 4𝛼) − 3𝑉𝐼𝑆 cos(6𝜔𝑡 + 𝜑5 −
5𝛼) + 3𝑉𝐼7 cos(6𝜔𝑡 + 𝜑7 − 7𝛼) … … ± 3𝑉𝐼𝑛 cos[(ℎ ± 1)𝜔𝑡 + 𝜑ℎ − ℎ𝛼 ] (4)
𝑉𝑚 𝐼1𝑚
Avec 𝑉 = ; 𝐼1 = ; 𝐼𝑛 = 𝐼𝑛𝑚 /√2.
√2 √2
Si on égale les termes de même fréquence des expressions de la puissance instantanée à la sortie et
l’entrée du montage, on constate que :

59
• C’est le fondamentale 𝐼𝑑 qui correspond à l’apport de la puissance moyenne au montage.
• Seuls peuvent exister les courants harmoniques de rang ℎ tel que
ℎ ± 1 = 𝑘𝑝 𝑜𝑢 ℎ = 𝑘𝑝 ± 1
Parmi les courants, on trouve :
• Les harmoniques 2 et 4, 5 et 7, 8 et 10, ----------------, si p = 3 (redresseur simple alternance 3 phases)
• Les harmoniques 5 et 7, 11 et 13, 17 et 19, -------------, si p = 6
• Les harmoniques 8 et 10, 17 et 19, 26 et 28, -------------, si p = 9
Chaque paire d’harmoniques correspond à un terme alternatif du développement en série de 𝑈′𝑑 𝐼𝑑 .
Valeurs fondamentales et des harmoniques
• L’égalité des deux termes constants des deux expressions de p donne :
3𝑉𝐼1 cos(𝜑1 − 𝛼) = 𝐼𝑑 𝑈′𝑑0 = 𝐼𝑑 𝑈𝑑𝑜 cos 𝛼
Pour que cette égalité soit vérifiée quel que soit α, il faut : 𝜑1 = 0
Ce qui entraine :
𝑈𝑑0
𝐼1 = 𝐼 (5)
3𝑉 𝑑
Dans les redresseurs à diodes, le fondamental est en phase avec la tension ; tandis que les redresseurs à
thyristors, il est déphasé de α.
L’égalité des termes de pulsation 𝑘𝑝𝜔 donne :
3𝑉{−𝐼𝑘𝑝−1 cos[𝑘𝑝𝜔𝑡 + 𝜑𝑘𝑝−1 − (𝑘𝑝 − 1)𝛼] + 𝐼𝑘𝑝 + 1 cos[𝑘𝑝𝜔𝑡 + 𝜑𝑘𝑝+1 − (𝑘𝑝 + 1)𝛼]}
= 𝐼𝑑 𝑈′𝑑𝑘𝑝𝑚 sin(𝑘𝑝𝜔𝑡 + Ψ′𝑘𝑝 ) (6)
Quel que soit α.
𝜋
Pour α = 0 et 𝑘𝑝𝜔𝑡 égal à 0 puis à , l’égalité précédente s’écrit :
2
3𝑉(−𝐼𝑘𝑝−1 cos 𝜑𝑘𝑝−1 + 𝐼𝑘𝑝+1 cos 𝜑𝑘𝑝+1 ) = 𝐼𝑑 𝑈𝑑𝑘𝑝𝑚 sin Ψ′𝑘𝑝
3𝑉(−𝐼𝑘𝑝−1 sin 𝜑𝑘𝑝−1 + 𝐼𝑘𝑝+1 sin 𝜑𝑘𝑝+1 ) = 𝐼𝑑 𝑈𝑑𝑘𝑝𝑚 cos Ψ′𝑘𝑝 .
En élevant au carré et en ajoutant nombre à nombre, compte tenu de :
2 𝑈𝑑𝑜
𝑈𝑑𝑘𝑝𝑚 = 𝑈𝑑0 2 2 𝑒𝑡 𝐼1 = 𝐼
𝑘 𝑝 −1 3𝑉 𝑑
2 2
𝐼²𝑘𝑝−1 + 𝐼²𝑘𝑝+1 − 2𝐼𝑘𝑝−1 𝐼𝑘𝑝+1 cos(𝜑𝑘𝑝−1 − 𝜑𝑘𝑝+1 ) = (𝐼1 ) (7)
𝑘 2 𝑝2 −1
On procède de la même façon pour α différent de zéro, ce qui donne, en tenant compte des expressions 2
et 5 :
2 cos 𝛼
𝐼²𝑘𝑝−1 + 𝐼²𝑘𝑝+1 − 2𝐼𝑘𝑝−1 𝐼𝑘𝑝+1 cos(𝜑𝑘𝑝−1 − 𝜑𝑘𝑝+1 + 2𝛼) = (𝐼1
𝑘 2 𝑝2 −1
√1 + 𝑘 2 𝑝2 tan2 𝛼) (8)
En soustrayant membre à membre les équations7 et 8, après simplification on obtient :
sin 𝛼
𝐼𝑘𝑝−1 𝐼𝑘𝑝+1 sin(𝜑𝑘𝑝−1 − 𝜑𝑘𝑝+1 + 𝛼) = 𝐼²1 (9)
𝑘 2 𝑝2 −1
Pour que cette égalité soit vérifié e quelque soit α, il faut
𝜑𝑘𝑝−1 = 𝜑𝑘𝑝+1
Les relations 7 et 9 deviennent alors :
2 2
(𝐼𝑘𝑝−1 − 𝐼𝑘𝑝+1 ) = (𝐼1 )² (7’)
𝑘 2 𝑝2 −1
2
𝐼𝑘𝑝−1 − 𝐼𝑘𝑝+1 = 𝐼1 (9’)
𝑘 2 𝑝2 −1
A partir de ⑦’ et ⑨’, on déduit que :
𝐼1 𝐼1
𝐼𝑘𝑝−1 = 𝑒𝑡 𝐼𝑘𝑝+1 = .
𝑘𝑝−1 𝑘𝑝+1
Les harmoniques existants ont pour valeur inversement proportionnelle à leur rang :
60
𝐼1
𝐼ℎ =

Cette relation s’applique aux redresseurs à diodes, à thyristors, au groupement des redresseurs à diodes et
à thyristors à condition que l’angle de retard au déblocage soit le même pour tous les semi-conducteurs
commandes.

b) Redresseurs mixtes
La tension redressée 𝑢𝑑′ à la sortie d’un redresseur PD mixte est la somme des tensions 𝑢𝑑1 𝑒𝑡 𝑢𝑑2
respectivement égales à 𝑣𝑀 − 𝑣𝑜 𝑒𝑡 𝑣𝑜 − 𝑣𝑁 . La puissance instantanée prise à la source est égale à la
somme de 𝑈1 𝐼𝑑 𝑒𝑡 𝑈2 𝐼𝑑 . Le courant alternatif est la résultante de celui correspondant à 𝑈1 𝐼𝑑 et de celui
correspondant à 𝑈2 𝐼𝑑
Pour α nul, les tensions redressées partielles sont en phase
Si q est pair, pour α = 0, les tensions redressées𝑢𝑑1 𝑒𝑡 𝑢𝑑2 de même indices p = q ont même forme d’onde
et sont en phase. Le courant absorbé, somme des courants correspond à𝑢𝑑1 𝑒𝑡 𝑢𝑑2 est la somme de deux
courants en phase :
𝑈𝑑0 𝐼1
𝐼1 = 𝐼𝑑 𝐼ℎ = 𝑝𝑜𝑢𝑟 ℎ = 𝑘𝑝 ± 1
3𝑉 ℎ
Quand α≠ 0, les deux courants sommés ont même forme d’onde mais sont déphasés de α à l’échelle du
fondamentale. Pour trouver les nouvelles valeurs de 𝐼′1 𝑒𝑡 𝐼′ℎ du fondamental ou de l’harmonique h il faut
𝐼1 𝐼ℎ
ajouter deux termes sinusoïdaux de valeur 𝑜𝑢 déphasés entre eux de α ou de ℎ𝛼 ;
2 2
cos 𝛼 cos ℎ𝛼
𝐼′1 = 𝐼1 et 𝐼′ℎ = 𝐼ℎ (10)
2 2
𝝅
Pour α nul, les tensions redressées partielles déphasées de .
𝒒
Si q est impair les tensions 𝑢𝑑1 𝑒𝑡 𝑢𝑑2 𝑠𝑜𝑛𝑡 encore d’indice p = q ; mais pour α = 0, leurs ondes sont
𝜋
déphasées de et 𝑢′𝑑 est alors d’indice 2q. pour 𝛼 ≠ 0, les composantes du fondamentales sont
𝑞
déphasées de α. Celles de l’harmonique du courant total :
𝛼 𝐼1 𝑘𝜋 𝛼
I′1 = 𝐼1 cos et 𝐼′ℎ = cos ( +ℎ ) (11)
2 ℎ 2 2
Remarque
𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 ⑩ 𝑒𝑡 ⑪ S’appliquent aux redresseurs mixtes du type série. Elles s’appliquent aussi au
groupement en série de deux redresseurs, l’un à diodes l’autre à thyristors délivrant pour α nul une tension
de même indice et de même valeur que le premier.

IV-2-5-2 Choix des redresseurs commandés


Un redresseur tout thyristors a des bonnes performances :
- Si celles du redresseur à diodes sont bonnes.
- Si ces dernières ne se dégradent pas trop quand α croit.
Pour les redresseurs tout thyristors, l’influence du retard au déblocage est toujours la même.
- La tension redressée garde le même indice de pulsation p, égal à q ou 2q suivant le nombre de phases
est paire ou impaire ; et la même valeur :
𝑈′𝑑0 = 𝑈𝑑0 cos 𝛼
- A courant continu 𝐼𝑑 donné, les courants dans les enroulements du transformateur et dans la ligne
d’alimentation ne dépendent pas de α, de même les courants harmoniques injectés dans le réseau ne
sont pas influencés par α.
- Les montages redresseurs tout thyristors sont réversibles, comme leurs homologues à diodes.
61
Pour les redresseurs en ponts mixtes, l’influence du retard au déblocage dépend en partie au schéma
adopté.
- La tension redressée est donnée pour tous par :
1 + cos 𝛼
𝑈′𝑑0 = 𝑈𝑑0
2
- L’indice de pulsation est égal à q, que q soit pair ou impair.
- La diminution de𝑈′𝑑0 entrainent la diminution des courants dans les enroulements du transformateur
et en ligne. Cette réduction est la même pour les montages 𝑃𝐷3 𝑒𝑡 𝑆3 mais quand le nombre q de
phases augmente, 𝑈′𝑑0 s’atténue pour les𝑃𝐷𝑞 tandis qu’elle se conserve pour les 𝑆𝑞 .
- Les regroupements des redresseurs résolvent les mêmes problèmes que ceux de redresseurs à diodes
(obtention d’1 tension d’indice de pulsation élevée).

62
V. GRADATEURS

Les thyristors peuvent assurer la commande (établir la liaison électrique entre la source et la charge, puis
l’interrompre : marche en interrupteur) et le réglage (varier l’intensité du courant que la source débite
dans le récepteur : marche en gradateur) du courant débité par la source dans un récepteur. Le dispositif
est formé de deux thyristors montés en connexions croisées (on dit aussi en parallèle inverse ou tête
bêche) et placés entre la source et le récepteur figure IV.1 ci-après.

Th1

u Th2 charge u

Fig. V.1 : montage gradateur


V.1. Marche en interrupteur
V.1.1 Principe
La figure IV.1 montre les deux thyristors, Th1 et Th2, permettant d’établir ou de couper la liaison source-
récepteur.
L’interrupteur est fermé lorsque le courant i passe alternativement dans Th1 et Th2, et si on néglige la
chute de tension directe des thyristors u’ = u. l’interrupteur est ouvert lorsqu’aucun courant ne passe ni
dans Th1 ni dans Th2 et UTh = U.
Lorsqu’on a un récepteur inductif d’argument 𝜑, il faut l’envoi :
• Des signaux de déblocage très large (900 si le récepteur est inductif et d’argument très variable : cas
des moteurs) ;
• Des signaux en permanence sur les gâchettes d’impulsions à haute fréquence rapprochées (train
d’onde sur la gâchette) ;
• Des signaux d’alimentation des gâchettes à partir des tensions anodiques.

V.1.2 Avantages et inconvénients


a) Avantages
• Etablissement quasi instantané du courant si la commande est réalisée par les signaux HF ou par
tension anodique.
• Ouverture avec un retard égal au maximum à une demi-période,
• Ouverture sans rupture du courant, donc sans surtension,
• Possibilité de cadences de fonctionnement très rapides, en ne laissant passer le courant que
pendant quelques alternances.
b) Inconvénients
• Fragilité en cas de surcharge par rapport à un interrupteur électromécanique,
• Chute de tension élevée au contact,
• Coupure invisible.
V.1.3 Variantes unipolaires triacs
63
a) Triacs
Le triac ou thyristor bidirectionnel, groupe en un seul composant les deux thyristors montés tête bêche.
L’unicité de l’électrode de commande facilite beaucoup la réalisation des interrupteurs en faible et
moyenne puissance figure IV.2 ci-dessous :

Fig. IV.2 : Triac


b) Autres montages monophasés
La figure IV.3 ci-dessous est plus utilisé dans le cas de fortes puissances et lorsque la tension (v)
d’alimentation est supérieur à la tension inverse maximale aux bornes du semi-conducteur. De plus la
chute de tension aux bornes des deux semi-conducteurs doit être acceptable vis-à-vis de la tension
d’alimentation.

th th

charge

u D D u

Fig. IV.3 : montage gradateur monophasé de fortes puissances

L’alternance positive du courant i passe par le thyristor Th et la diode D, et l’alternance négative par Th’ et
D’. Ce montage permet de faciliter la commande en appliquant le même signal aux deux gâchettes bien
rapprochées.
En haute tension, on peut réaliser un interrupteur indirect ou à transformateur intermédiaire figure IV.4 ci-
dessous en montant les deux thyristors à connexions croisées au secondaire d’un transformateur
abaisseur.

Quand les thyristors sont passants, les ampères-tours secondaires compensent les ampères-tours
primaires. Entre a et b, on a une impédance du transformateur avec secondaire en court-circuit. Elle est
négligeable devant celle du récepteur et 𝑣′ ≈ 𝑣.
Quand les thyristors sont bloqués, l’impédance du transformateur monté en série avec le récepteur est
l’impédance magnétisante très élevée. Dans ces conditions, le récepteur n’est parcouru que par les
courants magnétisant et la tension 𝑣𝑎 − 𝑣𝑏 diffère peu de 0.

64
n1
i a b

n2
Th1
n1 i/n2

v v

Th2

Fig. IV.4 : montage gradateur avec transformateur abaisseur

V.1.4 Interrupteurs tripolaires


En triphasé, on peut se contenter d’un thyristor et d’une diode par phase suivant la figure IV.5 ci-après.
• Les thyristors commandent l’aller des courants iA, iB et iC, cependant les diodes assurent leur retour.
• Lorsqu’on supprime l’envoi des signaux de déblocage, la coupure se termine lorsque s’annule le
courant dans le thyristor débloqué en dernier lieu.
ThA

DA

ThB

DB

ThC

DC
Fig. IV.5 : montage interrupteurs tripolaires

V.2. Marche en gradateurs monophasés


V.2.1 Cas d’un récepteur purement résistif.
Supposons que le récepteur de la figure 1 soit une résistance pure R. si au lieu de débloquer le thyristor Th 1
dès le début de l’alternance positive de la tension v, on n’envoie l’impulsion de courant sur la gâchette
qu’à l’instant 𝑡 ′ = 𝛼/𝜔, Th1 ne sera conducteur que dans l’intervalle 𝛼 < 𝜔𝑡 < 𝜋 figure IV.1 ci-dessus.

65
En déphasant de même l’impulsion sur la gâchette de Th2, on amputera de la même façon le début de
l’alternance négative du courant i. on peut donc, par action sur α, régler le temps de conduction des
thyristors et, par-là, la valeur efficace I du courant alternatif i.
Si on néglige la chute de tension dans le thyristor en conduction,
𝑉𝑚 sin 𝜔𝑡
𝑖= pour 𝛼 < 𝜔𝑡 < 𝜋. Et 𝛼 + 𝜋 < 𝜔𝑡 < 2𝜋.
𝑅
𝑖 = 0 pendant le reste de la période.
𝛼 𝜋
La valeur efficace I du courant i dans l’intervalle 𝛼 < 𝜔𝑡 < 𝜋 ou < 𝑡 < . Est donné par :
𝜔 𝜔
𝑇 𝜋
𝐼 2 𝑅 ∫02 𝑑𝑡 = 𝑅 ∫𝛼𝜔 𝑖²𝑑𝑡
𝜔
𝜋 𝜋
𝑇 2
2 𝑉𝑚 2 𝑉2 𝑑𝜔𝑡
𝐼 2 = ∫ 𝑖²𝑑𝑡 ⇔ 𝐼 2 =
𝜔
𝛼 ∫𝛼𝜔 sin² 𝜔𝑡 𝑑𝑡 = 𝑇 𝑅𝑚2 ∫ sin² 𝜔𝑡 2𝜋
2 𝑇 𝑅2
𝜔 𝜔 𝑇
𝜋 𝜋
1 𝑉𝑚 ² 𝜔1 𝑉2 1
𝐼2 = ∫ 𝛼 (1 − cos 2𝜔𝑡)𝑑𝜔𝑡 = [𝜔𝑡 − 𝑠𝑖𝑛 2𝜔𝑡]𝜔𝛼
𝜋 𝑅2 2 𝜋𝑅2 2
𝜔 𝜔
𝑉2 𝜋𝜔 1 𝜋 𝜔𝛼 1 𝛼
= [ − sin 2𝜔. − + sin 2𝜔 ]
𝜋𝑅2 𝜔 2 𝜔 𝜔 2 𝜔
𝑉2 𝛼 1
= [1 − + sin 2𝛼]
𝑅2 𝜋 2𝜋
𝑉 𝛼 1
𝐼 = √1 − + sin 2𝛼
𝑅 𝜋 2𝜋
𝑉
En faisant varier l’angle α de 0 à π, on fait varier I de son maximum à 0.
𝑅

V.2.2 Cas d’un récepteur résistif et inductif


L’argument 𝜑 du récepteur réduit la variation de l’angle α qui assure le passage de I de son maximum à 0.
a) Fonctionnement à α compris entre 𝝋 𝒆𝒕 𝝅 .
Le thyristor Th1 est débloqué pour 𝑡 = 𝑡0 tel que 𝜔𝑡0 = 𝛼. A partir de cet instant :
𝑑𝑖
𝐿 + 𝑅𝑖 = 𝑉𝑚 sin𝜔 𝑡
𝑑𝑡
La résolution de cette équation différentielle donne :
𝑅 𝛼
𝑉𝑚 𝑉𝑚
𝑖 = 𝑖1 + 𝑖2 = sin(𝜔𝑡 − 𝜑) − 𝑠𝑖𝑛(𝛼 − 𝜑) 𝑒 − 𝐿 (𝑡−𝜔)
𝑧 𝑧
𝐿𝜔
Avec 𝑧 = √𝑅2 + (𝐿𝜔)² et 𝜑 = arctan
𝑅
Le terme 𝑖1 est négatif puisque 𝛼 est plus grand que 𝜑. Le courant i s’annule et le thyristor se bloque pour
𝑡 = 𝑡1 tel que :
𝜔𝑡1 < 𝜋 + 𝜑 < 𝜋 + 𝛼.
𝑇
A l’instant 𝑡 = + 𝑡0 , c’est la conduction de Th2, après l’envoi d’une impulsion sur sa gâchette à cet
2
instant.
𝑉
Ainsi, en faisant varier α de 𝜑 à 𝜋, on fait croitre le courant efficace I de 0 à son maximum .
𝑧
b) Fonctionnement à α inférieur à 𝝋
Lorsque l’angle α devient inférieur à 𝜑 le fonctionnement dépend de la nature des signaux appliqués aux
gâchettes.
• Cas d’impulsions de courte durée
Si le thyristor Th1 est le premier à recevoir une impulsion utile, il entre en conduction. Le courant i est
encore donné par :
𝑅
𝑉𝑚 𝑉𝑚 (𝑡−𝛼/𝜔)
𝑖 = 𝑖𝑓 + 𝑖𝑙 = sin(𝜔𝑡 − 𝜑) − sin(𝛼 − 𝜑) 𝑒 − 𝑙
𝑧 𝑧

66
Le courant i s’annule pour :
𝜔𝑡1 ≥ 𝜋 + 𝜑
{ 𝑒𝑡
𝜋+𝜑 ≥𝜋+𝛼
L’impulsion envoyé sur la gâchette du thyristor Th2 pour 𝜔𝑡 = 𝜋 + 𝛼 trouve ce thyristor avec une tension
anodique négative, elle est sans effet. Quand 𝑣𝑇ℎ2 devient positive pour 𝑡 = 𝑡1 , il n’y a plus de courant sur
la gâchette de Th2.
Le montage fonctionne en redresseur simple alternance avec un courant de sortie unidirectionnel, donc de
façon anormale. Au passage de α par la valeur 𝜑, une alternance du courant i disparait brusquement
𝑉 𝑉
faisant passer 𝐼 𝑑𝑒 à √2.
𝑧 𝑧
• Cas de signaux de largeur suffisante
Supposons à nouveau que le thyristor Th1 entre le premier en conduction ; il reste passant jusqu’à l’instant
𝑡 = 𝑡1 .
𝜋+𝛼
Pour 𝑡 = 𝑡1 , 𝑣𝑇ℎ2 devient positive et sa gâchette alimentée depuis l’instant 𝑡 = reçoit encore un
𝜔
courant de déblocage (des impulsions). Et ce thyristor entre alors en conduction.
Le terme 𝑖1 garde son expression, même jusqu’à l’instant 𝑡 = 𝑡2 , lorsque Th1 redeviendra conducteur. Et à
bout de quelques périodes, le terme 𝑖𝐼 disparaît, le courant i se confond avec le if.
Le passage de α à une valeur inférieure 𝜑 est maintenant sans inconvénient. La valeur efficace du courant 𝐼
𝑉
reste égale à ; le gradateur fonctionne en interrupteur fermé en permanence, comme pour 𝛼 𝑒𝑔𝑎𝑙 𝜑.
𝑧

V.2.3 Caractéristiques
𝜋
Pour un récepteur résistant (𝜑 = 0) ou résistant et inductif ( 0 < 𝜑 < ), l’angle 𝜔𝑡1 = 𝜃1 de fin de
2
conduction du thyristor Th1 est donné par :
𝜃1 𝛼
𝐿𝜔
sin(𝜃1 − 𝜑)𝑒 𝑄 = sin (α − φ)𝑒 𝑄 avec 𝑄=
𝑅
La valeur efficace V’ de la tension 𝑣′ aux bornes du récepteur est :
𝜃1 −𝛼
𝑉 ′ = 𝑉√ − (sin 2𝜃1 − sin 2𝛼)/2𝜋
𝜋
Le développement en série de la tension 𝑣 ′ comprend, outre le fondamental de pulsation 𝜔, tous les
harmoniques impairs.
Le fondamental et les harmoniques du courant se déduisent directement de ceux de la tension 𝑣 ′ .
𝑉 ′1 𝑉 ′1
𝐼 ′1 = =
√𝑅 +(𝐿𝜔)2
2 𝑅√1+𝑄2
𝑉′ 𝑉 ′3
𝐼′ 3 = 3
=
√𝑅2 +9𝐿2 𝜔2 𝑅√1+9𝑄2
𝑉′5 𝑉′5
𝐼′5 = =
√𝑅2 +25𝐿²𝜔² 𝑅√1+25𝑄²
Nous remarquons que, plus le récepteur est inductif plus l’importance des harmoniques du courant
diminue.
Le gradateur consomme de la puissance réactive à la fréquence fondamental 𝑄1 , même si le récepteur est
résistant car, comme dans un redresseur, on retarde l’entrée en conduction des thyristors. Pour 𝜑 =
𝜋
0 𝑒𝑡 𝜑 = , les variations de puissance en fonction de α sont :
4
• la puissance apparente prise au réseau S= 𝑉𝐼
• la puissance déformante 𝐷 = 𝑉√𝐼 2 − 𝐼²1

67
• la puissance active 𝑃 = 𝑉𝐼1 cos 𝜑1
• la puissance réactive 𝑄1 = 𝑉𝐼1 sin 𝜑1
𝑉2
Toutes ces puissances étant apportées à sa puissance apparente à pleine ouverture 𝑆0 , égale à .
𝑍

V.2.4 Note sur la commande rapprochée


Puisque l’intervalle d’amorçage possible du thyristor Th1 va de 𝜔t = 0 à 𝜔t = π, et celui du thyristor Th2
de 𝜔t = π à 𝜔t =2π, alors les ondes de modulation, synchronisées sur la tension du réseau, vaut de +1 à 0
du début à la fin de l’intervalle d’amorçage possible du thyristor concerné. Ces ondes peuvent varier
sinusoïdalement ou linéairement.
La référence XW peut être :
• La tension efficace de sortie ou son fondamental ;
• Le courant efficace ou son fondamental ;
• La puissance active fournie au récepteur.

V.3. Gradateurs triphasés


En triphasé trois montages sont possibles :
• Gradateur tout thyristors avec ses différentes variantes.
• Groupement en triangle de trois gradateurs monophasés ;
• Gradateur mixte à trois thyristors et trois diodes.

V.3.1 Gradateur tout thyristors


Le gradateur triphasé, normal est formé de trois groupes de deux thyristors ThA et Th’A ; ThB et Th’B ; ThC et
Th’C, montés entre les trois bornes de la source et celle du récepteur figure IV.5.
Les thyristors sont débloqués à des intervalles égaux par exemple de 1/6 de la période dans l’ordre
suivant : ThA, Th’C, ThB, Th’A, ThC, et Th’B.

VA VB VC
1

1
1

vthA ThA Th A vthB ThB Th B vthC ThC Th C


charge

charge
charge

V A iA V B iB V C iC

Fig. IV.5 : montage étoile de gradateurs

a) Débit sur un récepteur purement résistif


Si le récepteur est symétrique, lorsque α croit de 0 à 5π/6 trois modes de fonctionnement se succèdent.
𝜋
➢ 1er mode : 0 < 𝛼 < , conduction de trois ou deux thyristors
3
𝜋
• Pour 𝛼 < 𝜔𝑡 < , ThA, Th’B et ThC conduisent :
3
𝑣′𝐴 = 𝑅𝑖𝐴 = 𝑣𝐴 ; 𝑣′𝐵 = 𝑅𝑖𝐵 = 𝑣𝐵 ; 𝑣′𝐶 = 𝑅𝑖𝐶
𝑣𝑇ℎ𝐴 = 𝑣𝑇ℎ𝐵 = 𝑣𝑇ℎ𝐶 = 0
68
𝜋 𝜋
• Pour < 𝜔𝑡 < 𝛼 + , 𝑇ℎ𝐴 𝑒𝑡 𝑇ℎ′𝐵 , 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡 :
3 3
1
𝑣′𝐴 = −𝑣′𝐵 𝑒𝑡 𝑣𝐴 − 𝑣𝐵 = 𝑣′𝐴 − 𝑣′𝐵 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑣′𝐴 = −𝑣′𝐵 = (𝑣𝐴 − 𝑣𝐵 )
2
𝑣′𝐴 ′
𝑖𝐴 = −𝑖𝐵 = 𝑒𝑡 𝑣 𝐶 = 𝑖𝐶 = 0
𝑅
𝑣𝑐 − 𝑣𝑇ℎ𝐶 + 𝑣′𝐵 − 𝑣𝐵 = 0 ⟹ 𝑣𝑇ℎ𝐶 = 𝑣𝑐 + 𝑣′𝐵 − 𝑣𝐵 .
1 1 1 1 1
𝑣𝑇ℎ𝐶 = 𝑣𝐶 − (𝑣𝐴 − 𝑣𝐵 ) − 𝑣𝐵 = 𝑣𝐶 + 𝑣 ′𝐴 + 𝑣𝐵 − 𝑣𝐵 = 𝑣𝐶 − 𝑣𝐴 − 𝑣𝐵
2 2 2 2 2
2𝑣𝐶 −(𝑣𝐴 +𝑣𝐵 ) 3𝑣𝐶
𝑣𝑇ℎ𝐶 = =
2 2
3𝑣𝐶
𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑣𝑇ℎ𝐶 = <0
2
𝜋 𝜋
➢ 2e mode <𝛼< conduction de deux thyristors
3 2
𝜋
• Pour 𝛼 < 𝜔𝑡 < + 𝛼, 𝑇ℎ𝐴 𝑒𝑡 𝑇ℎ′𝐵 , 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡
3
′ 1 𝑣′𝐴
𝑣′𝐴 = −𝑣 𝐵 = (𝑣𝐴 − 𝑣𝐵 ) ; 𝑖𝐴 = −𝑖𝐵 = , 𝑣 ′ 𝐶 = 𝑅𝑖𝐶 = 0 ,
2 𝑅
3𝑣𝐶
𝑣𝑇ℎ𝐶 = < 0 𝑒𝑡 𝑣𝑇ℎ𝐴 = 𝑣𝑇ℎ𝐵 = 0
2
𝜋 5𝜋
Ce fonctionnement cesse pour α= , quand l’angle de fin de conduction de 𝑇ℎ′𝐵 , 𝜔𝑡 ≥ . Donc 𝑣𝐴 − 𝑣𝐵 =
2 6
0 𝑜𝑢 𝑖𝐴 𝑒𝑡 𝑖𝐵 𝑠’annulent avant le déblocage de Th’C.
𝜋 5𝜋
➢ 3e mode <𝛼< . Conduction de deux ou zéro thyristor
2 6
L’existence des intervalles de conduction après des intervalles où tous les courants sont nuls nécessite le
déblocage de deux thyristors à la fois.
Pour cela il faut :
• Soit commander les thyristors par les signaux d’une largeur supérieur à π/3
• Soit envoyer des impulsions de confirmation.
5𝜋
Pour 𝛼 < 𝜔𝑡 < 𝑇ℎ𝐴 𝑒𝑡 𝑇ℎ′𝐵 conduisent :
6
1 𝑣𝐴
𝑣′𝐴 = −𝑣 ′ 𝐵 = (𝑣𝐴 − 𝑣𝐵 ) ; 𝑖𝐴 = −𝑖𝐵 =
2 𝑅
′ 3
𝑣 𝐶 = 𝑖𝐶 = 0 , 𝑣𝑇ℎ𝐴 = 𝑣𝑇ℎ𝐵 = 0 , 𝑣𝑇ℎ𝐶 = 𝑣𝑐
2
5𝜋 𝜋
Pour < 𝜔𝑡 < 𝛼 + , aucun thyristor ne conduit :
6 3
𝑣′𝐴 = 𝑣′𝐵 = 𝑣′𝐶 = 0 𝑖𝐴 = 𝑖𝐵 = 𝑖𝐶 = 0

𝑣′ 𝑇ℎ𝐴 − 𝑣 𝑇ℎ𝐶 = 𝑣𝐴 − 𝑣𝐶 > 0 ⟹ 𝑣𝑇ℎ𝐴 = 𝑣𝐴 𝑒𝑡 𝑣𝑇ℎ𝐶 = 𝑣𝐶
Pour répartir les tensions aux bornes des thyristors quand ils sont tous bloqués, il faut monter aux bornes
de trois ensembles de thyristors des résistances égales de valeurs élevées.
5𝜋 𝜋
Quand α devient supérieur à , le déblocage simultané de ThA et Th’C, pour 𝜃 = 𝛼 + , se produit pour
6 3
une valeur négative de 𝑣𝐴 − 𝑣𝐶 . Les thyristors ne peuvent pas entrer en conduction, le gradateur équivaut
à un interrupteur toujours ouvert.

b) Débit sur un récepteur résistif et inductif


La réduction des courants par le gradateur commence quand α devient supérieur à 𝜑.
• A cause des inductances L, les courants iA, iB et iC ne peuvent plus présenter de discontinuité, ce qui
entraine la disparition du 2è mode de fonctionnement.
• Le passage du 1er au 3è mode s’opère pour la valeur limite α1 de α solution de l’équation :
➢ α = π/3 correspond au 1er mode.
➢ α = 2π/3 donne un fonctionnement suivant le 3è mode.
69
c) Caractéristiques

• Les tensions v’A, v’B, v’C ont une valeur efficace V’ qui varie de v à 0 quand α va de 𝜑 à .
6
• Leur développement en série ne peut comporter en plus du fondamental, que des harmoniques
impairs.
De plus, la somme instantanée v’A + v’B + v’C étant nulle, il n’y pas d’harmonique de rang 3 où multiple de 3.
On a :
𝑛𝜔 = (6𝐾 ± 1) 𝜔
𝜋
Pour 𝜑 = 0 et 𝜑 = , les variations en fonction de α des valeurs efficaces des tensions V’, de valeur
4
fondamental v’1 et de leurs deux premiers harmoniques V’5 et V’7, toutes ces valeurs sont rapportées à la
tension V du réseau.
On passe de la valeur de l’harmonique de tension à celle de l’harmonique de courant de même pulsation
par :
𝑉′𝑛
𝐼𝑛 =
𝑅√1+𝑛2 𝑄2
Le gradateur consomme de la puissance réactive, 3VI1sin 𝜑, car à cause du retard à l’amorçage 𝛼, le
fondamental des tensions V’A, V’B, et V’C est déphasé en arrière des tensions VA, VB, VC correspondantes.
De plus, si le récepteur est inductif, le fondamental du courant est déphasé en arrière de celui de la tension
aux bornes du récepteur.

Remarque :
La note relative à la commande rapprochée du gradateur monophasé s’applique au gradateur triphasé,
sauf que la largeur de la zone d’amorçage possible n’est plus égale à π, mais à 5π/6.

d) Variantes. Thyristors en triangles


On peut, sans changer le fonctionnement du gradateur, remplacer le récepteur en étoile par le récepteur
en triangle équivalent à la figure IV.6 ci-dessous. Si le récepteur est symétrique, pour la même valeur de α,
on retrouve les mêmes tensions aux bornes des thyristors. Les courants en ligne et polygonaux d’une part,
et les tensions composées et simples sont toujours liés par les relations suivantes :
• Pour les valeurs efficaces :
𝑈 ′ = √3 𝑉 ′ ; 𝐼 = √3 𝐽
• Pour les termes des développements en série :
𝑈′1 = √3 𝑉′1 ; 𝐼1 = √3 𝐽1 ; 𝑈′𝑛 = √3 𝑉′𝑛 ; 𝐼𝑛 = √3 𝐽𝑛

VA VB VC
1

1
1

vthA ThA Th A vthB ThB Th B vthC ThC Th C

iA iB iC
charg

charg

JB
charg

JA JC
e

uB uC
e

uA

Fig. IV.6 : montage gradateur triphasé avec récepteur en triangle

70
VA VB VC
A B C

char

char
char

ge

ge
iB iC
ge
iA VB VC
VA

A B C

1
1

1
vthB ThB Th B
vthA ThA Th A vthC ThC Th C

Fig. IV.7 : montage gradateur triphasé avec récepteur en étoile amont

Le fonctionnement du montage de la figure IV.5 n’est pas modifié même si on place le gradateur en aval du
récepteur figure IV.5 et non plus entre celui-ci et la source. Ce montage est réalisable, si le récepteur en
étoile à ses six bornes sorties. Il présente beaucoup de facilité pour la commande, car au lieu de six
thyristors on peut utiliser trois triacs où l’unique commande pour les six thyristors.
Une autre possibilité est offerte pour un récepteur en étoile avec six bornes sorties en employant le
groupement en triangle des trois groupes thyristors figure IV.8 ci-après.

vB vC
vA

charge charge charge


VA VB Vc

iB

iC
iA JBC

ThAB
ThBC

Th AB
JAB Th BC

Th CA

Jca
ThCA

Fig. IV.8 : groupement en triangle des trois groupes thyristors

Le fonctionnement du montage est le même que celui de la figue IV.5, à récepteur donné, les courants
dans les phases et les tensions aux bornes ont les mêmes formes d’ondes et mêmes valeurs ; mais la valeur
du courant dans thyristors est réduite et les conditions imposées aux signaux de commande simplifiée.
Mais il y aura une modification sur le nombre de thyristors en conduction, ce qui est intéressant pour eux,
car le nombre de cycle de travail sera réduit, par exemple :
• Pour le 1er mode, il y a débit d’un ou deux thyristors ThAB et Th’BC.
• Pour le 2e mode, il y a un seul thyristor passant ThAB.
71
• Pour le 3e mode, il y a un seul où zéro thyristor.
La valeur moyenne du courant dans les thyristors est dérivée par deux. Pour ce montage, nous notons
aussi que la simplification des signaux de commande, au lieu des signaux larges où des impulsions de
confirmation pour assurer la mise en marge du montage lors du fonctionnement suivant le 3e mode, une
impulsion simple par thyristor suffit.
Par ailleurs la tension inverse maximale aux bornes des thyristors passe de 1,5 Vm à √3 𝑉𝑚

V.3.2. Groupement en triangle de trois gradateurs monophasés


Ce regroupement représenté par la figure IV.9 ci-après est utilisé pour des récepteurs ayant six sorties. Le
fonctionnement et la performance sont les mêmes que ceux des gradateurs monophasés, mais le
groupement permet la suppression des harmoniques impairs de rangs 3 et multiple de 3 dans les courants
fournis par la source. Les harmoniques étant en phase dans les courants polygonaux, ils sont donc
supprimés dans les courants en ligne 𝑖𝐴𝐿 , 𝑖𝐵𝐿 , 𝑖𝐶𝐿 qui sont donnés par les relations suivantes.
𝑖𝐴𝐿 = 𝑖𝐴𝐵 − 𝑖𝐴𝐶 ; 𝑖𝐵𝐿 = 𝑖𝐵𝐶 − 𝑖𝐴𝐵 ; 𝑖𝐶𝐿 = 𝑖𝐴𝐶 − 𝑖𝐵𝐶
Les courants absorbés par le montage ont des formes d’ondes différentes des courants dans les phases
réceptives et leur taux d’harmoniques est plus réduit.
A

iA

iBC

ThAB
ThBC

Th AB
iAB Th BC

Th CA
iC iB
C B
ica
ThCA

Fig. IV.9 : montage triangle de gradateurs

V.3.3. Gradateur triphasé mixte


Le montage d’un gradateur triphasé mixte est donné par la figure 10.

VA VB VC

1 1 1
DA DB DC
vthA Th A vthB Th B vthC Th C
charge

charge

charge

VA iA V B iB VC iC

Fig. IV.10 : montage gradateur triphasé mixte

72
a) Fonctionnement
Les tensions de la source sont les mêmes que celles du gradateur triphasé tout thyristors. Les thyristors
sont déclenchés tels que :
2𝜋 4𝜋
𝜃𝐴 = 𝛼 ; 𝜃𝐵 = 𝛼 + 𝑒𝑡 𝜃𝐶 = 𝛼 +
3 3
Les courants 𝑖𝐴 , 𝑖𝐵 , 𝑒𝑡 𝑖𝐶 sont identiques à 1/3 de la période près, mais leur alternance positive. Il en est de
même pour la tension aux bornes de la charge et aux bornes des thyristors. Cette modification est due à
cause de la présence des diodes. Donc, il faut suivre le fonctionnement pendant 1/3 de la période et non
pendant 1/6.
• Si la charge est purement résistante, trois modes de fonctionnement se succèdent quand α varie de
7𝜋
0à :
6
𝜋
➢ Débit de trois ou deux semi-conducteurs, pour 0 < α < ;
2
𝜋 2𝜋
➢ Débit de trois, deux ou zéro semi-conducteur, pour <α< ;
2 3
2𝜋 7𝜋
➢ Débit deux ou zéro semi-conducteur, pour <α< .
3 6
• Si la charge est résistante et inductive de module Z et d’argument 𝜑 à la pulsation des tensions
d’alimentation, pour faire varier la valeur efficace des courants 𝑖𝐴 , 𝑖𝐵 , 𝑒𝑡 𝑖𝐶 son maximum V/Z à 0, il
7𝜋
faut que l’angle α croisse de 𝜑 à .
6
Au fur et à mesure que 𝜑 croit, la variation de α correspondant au 2e mode de fonctionnement diminue. A
partir de 𝜑 = 3106 ce mode disparait.

b) Caractéristiques
Les tensions 𝑣 ′𝐴 , 𝑣 ′ 𝐵 , 𝑣 ′ 𝐶 présentent, en plus de leur terme fondamental, tous les harmoniques pairs où
impairs, sauf ceux du rang 3 ou multiple de 3.

V.3.4 Comparaison des gradateurs triphasés


a) Remarques préliminaires
Le gradateur à six thyristors est moins polluant qu’un redresseur en pont triphasé.
Le gradateur mixte est plus nocif (polluant) qu’un redresseur mixte en pont triphasé.
Les courants sont d’autant plus faibles que le récepteur est plus inductif et de rang supérieur
b) Choix du gradateur
En moyenne ou forte puissance, c’est l’importance des harmoniques de courants qui détermine le choix du
gradateur. C’est pourquoi le choix est porté sur :
• Le gradateur triphasé proprement dit ;
• Trois gradateurs monophasés couplés en triangle, dont les premiers harmoniques en ligne sont
ceux de rang 5 et 7.
A réglage de tension donnée, les deux montages ont sensiblement la même consommation de puissance
réactive. La comparaison porte donc sur les harmoniques prise au réseau d’alimentation ou au récepteur
(enroulement).
Quand c’est la réduction des harmoniques des courants pris au reste ou qui importe, on adopte le
couplage en triangle de trois gradateurs monophasés (cas des récepteurs passifs)
Quand la qualité des signaux appliqués au récepteur est importante, on prend le gradateur triphasé (cas
des machines tournantes qui supporte mal les tensions harmoniques de rang 3 ou multiple de 3).

73
• Pour les faibles puissances, le gradateur triphasé présente trois possibilités intéressantes :
➢ utilisation du montage de la figure 1 ou 6
➢ utilisation du montage de la figure 9
➢ utilisation du montage de la figure 8
• Le gradateur mixte ne peut être utilisé que dans le montage de faible puissance à cause de ses
harmoniques de rang élevé.

74
V 0nduleurs

Un onduleur est un convertisseur statique assurant la conversion continu-alternatif. Alimenté en continu, il


modifie de façon périodique les connexions entre l’entrée et la sortie et permet d’obtenir de l’alternatif de
forme rectangulaire à la sortie. Il existe des onduleurs autonome et non autonome.
• Un onduleur autonome impose sa tension et la fréquence à la charge.
• Un onduleur non autonome ou relié à un réseau alternatif, c’est celui-ci qui impose la tension et la
fréquence.
Dans les onduleurs autonomes, qui font l’objet du présent cours, c’est la commande des semi-conducteurs
qui impose la fréquence des grandeurs alternatives. Un onduleur autonome dépend essentiellement de la
nature du générateur et du récepteur entre les quels il est monté.
Cela conduit à distinguer :
• Les onduleurs de tension, alimentés par une source de tension continu,
• Les onduleurs de courant, alimentés par une source de courant continu.
La nature des sources est définie au point de vue des commutations. La nature de la source continue
impose celle du récepteur alternatif.
• Des onduleurs de tension à fréquence fixe sont utilisés, par exemple, pour réaliser des
alimentations de sécurité ; on s’efforce alors de maintenir la tension de sortie constante quel que
soit la charge. Les onduleurs de tension à fréquence variable servent à réaliser des entraînements à
vitesse variable de moteur à courant alternatif.
• Les onduleurs de courant sont surtout utilisés dans les entraînements à vitesse variable de moteur
à courant alternatif.
La tension ou le courant de sortie d’un onduleur de tension ou de courant peut être formé d’un seul
créneau par alternance. On dit alors que l’onduleur est commandé en pleine onde. Mais, grâce au progrès
sur les semi-conducteurs de puissance et sur leur commande, on utilise le plus souvent la modulation de
largeur d’impulsion. Chaque alternance est formée de plusieurs créneaux de largeur convenables. Cela
facilite beaucoup le filtrage de la tension ou du courant de sortie. Il est toutefois nécessaire de commencer
par l’étude du fonctionnement en pleine onde, car celui-ci sert de point de départ et de base de
comparaison pour l’étude du fonctionnement en MLI.

V.1. Onduleurs de tension monophasés à un créneau par alternance


Un onduleur de tension est un onduleur qui est alimenté par une source de tension continue, c’est-à-dire
par une source d’impédance interne négligeable dont la tension U n’est pas affectée par les variations du
courant i qui la traverse. La source continue impose la tension à l’entrée de l’onduleur et, compte tenu des
connexions établies par les semi-conducteurs, on obtient la tension u’ à la sortie. Le courant à la sortie i’ et
donc le courant à l’entrée i dépendent de la charge placée du coté alternatif. Cette charge peut être
quelconque à la seule condition qu’il ne s’agisse pas d’une autre source de tension (capacité ou f.é.m.
alternative) directement branchée entre les bornes de sortie. Pour l’étude générale des onduleurs de
tension, on suppose que le récepteur de courant alternatif est parfait, c’est-à-dire qu’il absorbe un courant
i’ sinusoïdal. Il existe trois types d’onduleurs monophasés :
• L’onduleur avec transformateur de sortie à point milieu (souvent appelé onduleur push-pull),
• L’onduleur avec diviseur capacitif à l’entrée (souvent appelé onduleur en demi-point),
• L’onduleur en pont (ou en pont complet).

75
Les deux premiers ne nécessitent que deux interrupteurs mais il faut un point milieu, soit du côté de la
sortie alternative, soit du côté de l’entrée continue. L’onduleur en pont nécessite quatre interrupteurs.

V.1.1. Onduleur avec transformateur à point milieu


a) Schéma de principe
Sur le schéma de la figure V.1 ci-dessous, on a représenté la source de tension continue U ; le récepteur de
courant alternatif i’, le transformateur à point milieu, les deux interrupteurs 𝐾1 et 𝐾’1 .
Le point milieu O du primaire est relié à une borne de la source de tension U ; l’autre borne de celle-ci est
reliée soit à A par la fermeture de 𝐾1 , soit à B par la fermeture de 𝐾’1 .
- Si on suppose le transformateur parfait, les tensions aux bornes des enroulements sont
proportionnelles à leurs nombres de tours :
𝑛2
𝑣′1 = 𝑣1 , 𝑢′ = 𝑛 𝑣1
( 1)
2
2𝑛2
Quand K1 est fermé, 𝑣′1 = 𝑈, 𝑢′ = 𝑈.
𝑛1
2𝑛2
Quand K’1 est fermé, 𝑣’1 = −𝑈, 𝑢′ = − 𝑈.
𝑛1

Ik1 Vk 1
B
I
U K1
n1/2
O
U

k1 n1/2

A
I k1 Vk1

Fig. V.1 : Onduleur avec transformateur à point milieu

Si on néglige le courant magnétisant, les courants primaires et secondaires sont liés par la compensation
des ampères-tours :
𝑛1 (𝑖𝐾1 − 𝑖𝐾’1 )
= 𝑛2 i ′ .
2
Les deux interrupteurs 𝐾1 et 𝐾’1 doivent être complémentaires car :
• S’ils étaient tous deux ouverts, cela équivaudrait à ouvrir le circuit du récepteur de courant alternatif :
𝑖𝐾1 = 𝑖𝐾’1 = 0 donne 𝑖 ′ = 0
• S’ils étaient tours deux fermés, cela équivaudrait à mettre en court-circuit la source de tension
continue :
𝑣𝐴 − 𝑣𝑂 = 𝑣𝐵 − 𝑣𝑂 , avec 𝑣𝐵 − 𝑣𝑂 = 𝑣𝑂 − 𝑣𝐴 , donne 𝑣𝐴 = 𝑣𝐵 = 𝑣𝑂 .

b) Expressions.
Afin d’obtenir une tension de sortie u’ alternative de période T, on ferme 𝐾1 de 𝑡 = 𝑜 à 𝑡 =
𝑇
, et 𝐾’1 de 𝑡 = 𝑇/2 à 𝑡 = 𝑇.
2
• Pour 0 < t < T/2, K1 étant fermé et K’1 ouvert :
76
2𝑛2
𝑣1 = +𝑈, 𝑣𝑘′1 = +𝑈, 𝑢′ = + 𝑈
𝑛1
2𝑛2
𝑣𝐾1 = 0, 𝑖𝐾1 = 𝑖, 𝑖 = 𝑖𝐾1
𝑛1
𝑣𝐾’1 = 𝑣1 + 𝑣′1 = +2𝑈, 𝑖𝐾’1 = 0.
𝑇
• Pour < t < T, K’1 étant fermé et K1 ouvert
2
2𝑛2
𝑣 ′1 = −𝑈, 𝑣𝑘1 = −𝑈, 𝑢′ = − 𝑈
𝑛1
𝑣𝐾1 = −𝑣1 − 𝑣 ′1 = +2𝑈, 𝑖𝐾1 = 0
2𝑛2 ′
𝑣𝐾′’1 = 0, 𝑖𝐾’1 = − 𝑖 , 𝑖 = 𝑖𝐾′1
𝑛1
On suppose le courant de sortie sinusoïdal de la forme :
𝑖 ′ = 𝐼′𝑚 sin(𝜔𝑡 − 𝜑).
Le déphasage 𝜑 du courant i’ par rapport au fondamental de la tension u’ est donc compté comme positif
lorsqu’il s’agit d’un déphasage arrière ou d’un récepteur inductif.
Un récepteur capacitif correspond à un déphasage avant ou à une valeur négative de 𝜑.

c) Semi-conducteurs à utiliser
Si 𝜑 est positif, 𝐾1 et 𝐾’1 doivent être des interrupteurs bidirectionnels en courant formés chacun d’un
semi-conducteur à courant spontanée, à ouverture commandée, avec une diode montée en parallèle
inverse à ses bornes.
Si 𝜑 est négatif, 𝐾1 et 𝐾’1 doivent être des interrupteurs bidirectionnels en courant formant chacun d’un
semi-conducteur à fermeture commandée, à ouverture spontanée, avec une diode montée en
antiparallèle à ses bornes.
Dans le cas général où 𝜑 peut être quelconque, les semi-conducteurs commandés doivent l’être à la
fermeture et à l’ouverture ; suivant le cas on utilisera l’une ou l’autre de ces possibilités. On arrive ainsi au
schéma de la figure V.2.
T1

A I

U n1/2
D1
i
- + O U
n2
D1
n1/2

T1
Fig. V.2 : Onduleur à semi-conducteurs avec transformateur à point milieu

Remarques
• On voit que toutes les commutations à courant non nul se font entre un semi-conducteur commandé
et une diode. Il n’y a donc pas à prévoir des recouvrements des intervalles de fermeture des semi-
conducteurs commandés.
77
Cette propriété est commune à tous les onduleurs de tension.
• A cause du transformateur à point milieu, la tension aux bornes d’un interrupteur bloqué est égale à
deux fois la tension U de la source continue ; on dit que cet onduleur est doubleur de tension.

d) Caractéristiques
Si on suppose la tension d’entrée constante, le courant de sortie sinusoïdal, le transformateur et les semi-
conducteurs parfaits, les caractéristiques de la tension de sortie et du courant d’entrée se déduisent
aisément de U et de i’.
Tension de sortie
2𝑛2 2𝑛2
La Tension de sortie est égale à + 𝑈 pendant une alternance, à − 𝑈 pendant l’autre, la tension de
𝑛1 𝑛1
sortie u’ a :
• Pour valeur efficace :
2𝑛2
𝑈′ = 𝑈
𝑛1
• Pour valeur efficace de son fondamental :
2√2 2𝑛2
𝑈′1 = 𝑈
𝜋 𝑛1
• Pour taux d’harmoniques
1
𝜏𝑢′ = √𝑈 ′2 − 𝑈′²1 = 0.483.
𝑈 ′1
Son développement en série :
4 √2𝑛2 1 1 1
𝑢′ = 𝑈 (sin 𝜔𝑡 + sin 3𝜔𝑡 + sin 5𝜔𝑡 + sin 7𝜔𝑡 + ⋯ ),
𝜋 𝑛1 3 5 7
Contient en plus du fondamental, tous les harmoniques impairs. L’amplitude d’un harmonique est
inversement à son rang.
Courant d’entrée
Le courant d’entrée i a une période égale à la moitié de celle des grandeurs de sortie.
Pour 0 < 𝜔𝑡 < 𝜋, il a pour expression :
2𝑛2 ′
𝑖′ = 𝐼 sin(𝜔𝑡 − 𝜑).
𝑛1 𝑚
On en déduit :
• Sa valeur moyenne :
2𝑛2 ′ 2
𝐼= 𝐼 cos 𝜑
𝑛1 𝑚 𝜋
• Sa valeur efficace :
2𝑛2 𝐼 ′ 𝑚
𝐼𝑒𝑓𝑓 =
𝑛1 √2
• Son ondulation :

2𝑛2 ′
∆𝑖 = 𝑖𝑚𝑎𝑥 − 𝑖𝑚𝑖𝑛 = 𝐼 (1 + |sin 𝜑|)
𝑛1 𝑚
• Son taux d’harmoniques :

78
1 2
𝜏𝑖 = √𝐼𝑒𝑓𝑓 − 𝐼2
𝐼
𝜋 8
𝜏𝑖 = √1 − 𝑐𝑜𝑠 2 𝜑.
2√2|cos 𝜑| 𝜋2
Son développement en série de fourrier contient, en plus du terme moyen I, tous les termes alternatifs de
pulsation 2𝜔, 4𝜔, 6𝜔, etc.
Le terme de pulsation 2𝑘𝜔 a pour amplitude :
2𝑛2 4|cos 𝜑|
𝐼2𝑘𝑚 = 𝐼′𝑚 √1 + 4𝑘 2 𝑡𝑎𝑛2 𝜑.
𝑛1 𝜋(4𝑘 2 − 1)
C’est pour 𝜑 = |𝜋/2| que 𝜏𝑖 𝑒𝑡 𝐼2𝑘𝑚 sont maximaux.

e) Réversibilités. Filtre d’entrée


Puisqu’on néglige toutes les pertes dans l’onduleur, la puissance instantanée p est la même à l’entrée et à
la sortie :
p = Ui = u′ i′ .
Il en est de la puissance moyenne P :
I′ m
P = UI = U′1 cos φ.
√2
• Pendant les intervalles ou u’ et i’ sont de même signe, le courant d’entrée i est positif, T1 ou T’1 conduit,
p va de l’entrée vers la sortie, il y’a alimentation du récepteur alternatif par la source continue ;
• Pendant les intervalles où u’ et i’ sont de signe contraires, p étant négatif, i l’est également, D1 ou D’1
conduit, il y’a récupération de la sortie vers l’entrée.
La réversibilité instantanée en courant de la source de tension continue est indispensable pour que
l’onduleur puisse fonctionner en onduleur de tension.
• Si |φ| est inférieur à π/2, la puissance P et le courant I moyens sont positifs, le transfert d’énergie
se fait du générateur continu vers le récepteur alternatif.
• Si |φ| est compris entre π/2 et π, P et I sont négatifs, le transfert d’énergie se fait en sens inverse.
Cela suppose que du côté alternatif, il y’ai un générateur, du côté continu en récepteur.
Cette réversibilité fonctionnelle (passage de |φ|< π/2 à |φ| > π/2) nécessite une source de tension
continue dont le courant moyen I puisse s’inverser.
Lorsque l’onduleur est alimenté à partir du réseau industriel, par un redresseur, il faut placer celui-ci et
l’onduleur un filtre d’entrée figure V.3.
L2
id i
redresseur onduleur charge
ic
U
U
C

Fig. V.3 : onduleur alimenté à partir du réseau industriel


Bien que le redresseur ne soit pas réversible en courant, l’onduleur peut fonctionner car la capacité C du
filtre assure la réversibilité instantanée du courant i.
• Quand i est négatif, C se charge : iC = id +|i|,
• Quand i est positif, C se décharge :i = |iC | + id .
79
Mais la réversibilité fonctionnelle n’est pas possible. Le courant iC ayant une valeur moyenne nulle, I est
égal au courant moyen id du courant redressé. Id ne pouvant s’inverser, I ne peut être négatif.
Pour réaliser un ensemble redresseur-onduleur réversible il faudrait :
• Soit utiliser deux redresseurs, l’un pour l > 0, l’autre pour l < 0,
• Soit placer un inverseur entre le redresseur et l’onduleur,
• Soit réaliser un onduleur pouvant fonctionner avec U positive ou avec U négative.
Lorsqu’un onduleur de tension est alimenté par une batterie d’accumulateurs, la réversibilité est assurée
puisqu’une batterie est une source de tension réversible en courant. Quand I et P sont positifs, la batterie
se décharge ; quand ils sont négatifs, elles se recharge.
Si on ajoute un filtre LC à l’entrée de l’onduleur, c’est pour réduire l’ondulation du courant débité ou reçu
par la batterie.

V.1.2 Onduleur en demi-pont


a) Schémas
L’autre façon de réaliser un onduleur de tension monophasé avec deux interrupteurs est de placer à
l’entrée un diviseur capacitif formé de deux condensateurs C1 et C ′1 de même capacité C (figure 4 ci-
dessous. Si C est suffisant, on obtient deux tension uC1 et uC′1 sensiblement constantes et égales à U/2.
Quand K1 est fermé, u′ = uC1 = +U/2.
Quand K ′1 est fermé, u′ = −uC′ 1 = −U/2.
Les interrupteurs K1 et K ′1 doivent être complémentaires.
Vk1
i
i Ik1
K1

C1 UC1 C1 UC1 D1
T1
U I
U I

C1 U C1 U
C1 U C1 U
K1 T1
Ik
1

Vk 1
Fig. V.4 : Onduleur en demi-pont a et b

b) Le doublement du courant
duC1 /dt + duC′ 1 /dt = 0
CduC1 /dt = −CduC′ 1 /dt
iC1 = −iC′ 1
Le courant de charge (ou de décharge) de C1 est égal au courant de décharge (ou de charge) de C’1.
Le courant arrivant au point milieu du diviseur capacitif est le double de celui passant dans l’un des bras de
celui-ci. En effet :
i′ = iC′1 − iC1 = 2iC′ 1 = −2iC1 .
• Quand K1 est fermé, iK1 = i′ = 2iC′ 1 = 2i.
80
• Quand K ′1 est fermé, i K′ 1 = −i′ = 2iC1 = 2i.
Le courant dans l’interrupteur fermé est le double de celui de la source continue ; d’où le qualificatif de
doubleur de courant souvent affecté à cet onduleur.

c) Expressions.
Pour 0 < t < T/2, K1 est formé de K’1 ouvert :
U i′
u′ = uC1 ≃ , i = iC′ 1 = , vK1 = 0, iK1 = i′ , vK′ 1 = +U, iK′1 = 0.
2 2
T
- < t < T, K ′1 est fermé et K1 ouvert :
2
U i′
u′ = −uC1 ≃ − , i = iC1 = − .
2 2
vK 1 = +U, iK1 = 0, v K′ 1 = 0, i K′ 1 = −i.
On en déduit que :
• Les semi-conducteurs à utiliser sont du même type, d’où le schéma de la figure 4 b ;
• Les relations établies pour la tension de sortie u’ sont utilisables à condition de remplacer U par U/2 ;
• Les relations établies pour le courant d’entrée i sont utilisables à condition de remplacer (2n2 /n1 )I′m
par I′m /2 ;
• Les remarques sur la réversibilité restent les mêmes.

➢ Remarque
Puisque les courants dans les condensateurs ont pour expressions :
i′ I′m
iC1 = −iC′1 = − = − sin(ωt − φ)
2 2
La composante alternative de la tension à leurs bornes à une amplitude égale à I ′ m /2Cω.
Pour que uC1 et uC′1 s’écartent peu de leur valeur moyenne U/2, il faut donner à C une valeur telle que :
I′ m U I′ m
≪ ou C ≫ .
2Cω 2 ωU

V.1.3 Onduleur en pont


En passant de deux à quatre interrupteurs, on supprime la nécessité du point milieu du côté sortie ou du
côté entrée : de plus on peut faire varier le rapport entre le fondamental de la tension alternative de sortie
et la tension continue d’entrée. Pour cela, on peut utiliser les figures V.5 ou V.6

Fig. V.5 : Onduleur en pont

81
Fig. V.6 : Onduleur en pont

a) Expressions
Pour que la source de tension U ne soit pas mise en court-circuit et que le récepteur de courant i’ ne soit
pas mis en circuit ouvert, il faut que K1 et K4 d’une part, K2 et K3 d’autre part soient complémentaires. Mais
la commande des deux jeux d’interrupteurs n’est pas forcément simultanée.
- En commande simultanée ou à deux niveaux de tension figure 6a (figure 7.8a), pendant une alternance,
on ferme K1 et K4 :
u′ = +U, i = i′ .
pendant l’autre alternance, on ferme K 4 et K 2 :
u′ = −U, i = −i′ .
- En commande décalée ou à trois niveaux de tension figure 6 b (figure 7.8b), en désignant par ω la
pulsation du fondamental des grandeurs de sortie et par β l’angle de décalage des commandes :
On ferme K1 pour 0 < ωt < π, donc K4 pour π < ωt < 2π
On ferme K3 pour β < ωt < π + β, donc K2 pour π + β < ωt < 2π + β.
Quand K1 et K3 sont fermés, u′ = +U, i = i′ .
Quand K2 et K4 sont fermés, u′ = −U, i = −i′ .
Quand K1 et K2 ou K4 et K3 sont fermés, u′ = 0, i = 0.
En faisant varier β de 0 à π, on fait varier la tension de sortie de son maximum à 0.
- La tension aux bornes des interrupteurs, pendant la demi-période où ils sont ouverts, est toujours
égale à +U.
Le courant ik4 a la même forme d’onde que iK1 , au retard d’une demi-période près. Il en est de même pour
que ik3 par rapport à iK2 :
• Si β = 0, iK2 = ik4 , ik3 = iK1
• Si β ≠ 0, la forme d’onde de iK1 et ik4 diffère de celle de iK2 et ik3 .

b) Caractéristiques
- Tension de sortie
La tension alternative de sortie u’ est formée à chaque période de deux créneaux rectangulaires ; leur
durée est égale à (π − β)/ω.
D’où la valeur efficace U’ de la tension de sortie :

82
β
U′ = E√1 −
π
La valeur efficace U1 de son fondamental :
2√2 β
U1 = U cos
π 2
Et la valeur efficace Un de l’harmonique impair de rang n :
U 2√2 β
Un = cos n .
n π 2
- Courant d'entrée
Le courant d’entrée i à une période égale à la moitié de celle de la tension de sortie. Au cours de l’une de
ses périodes, il a pour expressions.
• de ωt = 0 à ωt = β ∶ i = 0,
β
• De ωt = β à ωt = π ∶ i = Im sin (ωt − φ − ).
2
On en déduit :
• Sa valeur moyenne :
2 β
I= Im cos cos φ
π 2
• Sa valeur efficace :

Im
π − β sin β cos 2φ
Ieff = √ +
√2 π π
Son développement en série contient les termes de pulsation 2ω, 4ω, 6ω, etc. Leurs valeurs sont fonctions
de φ et de β.

V.2 Onduleur de tension triphasé à un créneau par alternance


On peut réaliser un onduleur triphasé en groupant trois onduleurs monophasés de l’un ou l’autre des types
vus précédemment. Il suffit de décaler d’un tiers de période des commandes des trois phases.
La figure V.7 représente un onduleur triphasé formé de trois demi-pont monophasés et utilisant un
diviseur capacitif commun.

Fig. V.7 : Onduleur triphasé avec neutre.

83
Chacune des tensions de sortie est égale tantôt à +U/2, tantôt à −U/2. Les ≪interrupteurs≫ fonctionnent
comme en monophasé. La seule différence est que le courant arrivant au point milieu du diviseur est i′N tel
que :
i′N = i′A + i′B + i′C
La présence du neutre relié à la source est indispensable si le récepteur est déséquilibré et tout
particulièrement s’il comporte des charges monophasées montées entre phase et neutre.
- Si le récepteur triphasé est équilibré (moteurs triphasés, par exemple) on peut supprimer la liaison
entre le point neutre N de la charge et le point milieu O du diviseur capacitif, donc supprimer celui-ci.
On obtient alors l’onduleur de tension en pont triphasé proprement dit représenté sur la figure V.8.

Fig. V.8 : Onduleur triphasé sans neutre

V.2.1 Relations générales


Les interrupteurs K1 et K 4 , K 3 et K 6 , K 5 et K 2 doivent être complémentaires deux à deux. Quelle que soit
la loi de commande adoptée, il est possible d’établir des relations générales que nous utiliserons tant pour
la commande pleine onde que pour la commande MLI.

a) Tensions
Quels que soient les courants, les interrupteurs imposent les tensions entre les bornes de sortie A, B, C et
le point milieu (fictif) O de la source de tension continue :
• vA − vO égale +U/2 quand K1 est fermé, −U/2 quand K1 est ouvert donc K 4 fermé ;
• vB − vO égale +U/2 (K 3 fermé) ou – U/2 ( K 3 ouvert) ;
• vC − vO égale +U/2 (K 5 fermé) ou – U/2 (K 5 ouvert).
Les interrupteurs imposent donc les tensions composées à la sortie de l’onduleur. Ainsi pour la première
de ces tensions :
• v′A − v′B = (vA − vO ) − (vB − vO ) = U, si K1 fermé et K 3 ouvert ;
• v ′ A − v ′ B = (vA − vO ) − (vB − vO ) = 0, si K1 et K 3 sont fermés ;
84
• v ′ A − v ′ B = (vA − vO ) − (vB − vO ) = −U, si K1 ouvert et K 3 fermé ;
• v′A − v ′ B = (vA − vO ) − (vB − vO ) = 0, si K1 et K 3 sont ouverts.

Son point neutre étant isolé, si le récepteur est équilibré on peut passer des tensions composées aux
tensions simples v′A , v′B , v′C à la sortie de l’onduleur.
Pour que, quelle que soit leur forme d’onde, les trois courants i′A , i′B et i′C aient une somme nulle, il faut
que leurs trois fondamentaux aient une somme nulle et qu’il en soit de même pour des divers
harmoniques.
Si le récepteur est équilibré, ses trois phases présentent la même impédance pour le fondamental ainsi que
pour les divers harmoniques. Les produits impédance × courant, c’est-à-dire les tensions, ont une somme
nulle pour les fondamentaux ainsi que pour les systèmes harmoniques successifs. En ajoutant toutes ces
sommes nulles on obtient la somme nulle des trois tensions.
A cause de l’équilibre du récepteur :
i′A + i′B + i′C = 0 entraine v′A + v′B + v′C = 0
On peut donc écrire :
1 1 2v′ A v′ B v′ C
(v ′ A − v ′ B ) − (v ′ C − v ′ A ) = − − = v′A
3 3 3 3 3
Et de même :
1
v ′ B = [(v ′ B − v ′ C ) − (v ′ A − v ′ B )]
3
1
v′C = [(v ′ C − v ′ A ) − (v ′ B − v ′ C )]
3
En remplaçant les tensions composées v′A − v′B , v′B − v′C , et v′C − v′A par leurs expressions en fonction
de vA − vO , vB − vO , et vC − vO , on obtient finalement :

2 1 1
𝑣 ′𝐴 = (𝑣𝐴 − 𝑣𝑂 ) − (𝑣𝐵 − 𝑣𝑂 ) − (𝑣𝐶 − 𝑣𝑂 )
3 3 3
2 1 1
𝑣 ′ 𝐵 = (𝑣𝐵 − 𝑣𝑂 ) − (𝑣𝐶 − 𝑣𝑂 ) − (𝑣𝐴 − 𝑣𝑂 )
3 3 3
2 1 1
𝑣′𝐶 = (𝑣𝐶 − 𝑣𝑂 ) − (𝑣𝐴 − 𝑣𝑂 ) − (𝑣𝐵 − 𝑣𝑂 ).
3 3 3
b) Courants. Tableau résumé
On peut déduire le courant i coté continu des courants i′A , i′B , i′C côté alternatif :
i = iK1 + iK3 + ik5
Avec :
iK1 = i′A quand K1 conduit
iK3 = i′B quand K 2 conduit
iK5 = i′C quand K 3 conduit
Sachant que :
i′A + i′B + i′C = 0.
Le tableau 1 ci-dessous donne, pour les huit configurations que peut prendre le montage par l’état fermé
(F) ou ouvert (O) des trois interrupteurs K1 , K 3 et K 5 ∶
• Les tensions de sortie v′A , v′B , v′C en fonction de la tension d’entrée U,
• Le courant d’entrée i en fonction des courants de sortie i′A , i′B , i′C .

85
Tableau 1

K1 K2 K3 v′A − v′B v′B − v′C v′C − v′A v′A v′B v′C iK1 iK3 iK5 i
F F F 0 0 0 0 0 0 i′A i′B i′c 0
i′A -
F O F U -U 0 U/3 -2U/3 U/3 0 i′c
i′B
F F O 0 U -U U/3 U/3 -2U/3 i′A i′B 0 -i′C
F O O U 0 -U 2U/3 -U/3 -U/3 i′A 0 0 i′A
O F F -U 0 U 2U/3 U/3 U/3 0 i′B i′c -i′A
O O F 0 -U U -U/3 -U/3 2U/3 0 0 i′c i′C
O F O -U U 0 -U/3 2U/3 -U/3 0 i′B 0 i′B
O O O 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

V.2.2 Application à la commande pleine onde


a) Expressions. Formes d’ondes
Si l’on ne commande les interrupteurs qu’une fois par période des tensions de pulsation ω désirées, on
forme :
• K1 pour 0 < ωt < π,
2π 2π
• K 3 pour < ωt < π + ,
3 3

• K 5 pour < ωt < π + 4π/3.
3
L’ouverture et la fermeture des six interrupteurs détermine six intervalles distincts durant chaque période
des grandeurs de sortie. L’étude des deux premiers suffit puisque les courants et les tensions des trois
phases sont identiques à 2π/3 ou 4π/3 près.
• Pour 0 < ωt < π/3, K1 , K 6 et K 2 sont fermés :

v ′ A − v ′ B = U, v ′ B − v ′ C = −U, v ′ C − v ′ A = 0
U 2U U
v′A = , v′B = − , v′C =
3 3 3
vK1 = 0, vK4 = U, vK3 = U, vK6 = 0, vK5 = 0, vK 5 = U
iK1 = i′A , i𝐾4 = O, iK3 = 0, i𝐾6 = i = −i′ B , iK5 = i′C , i𝐾2 = 0

• Pour π/3 < ωt < 2π/3, K1 , K 6 , K 2 sont fermés :

v ′ A − v ′ B = U, v ′ B − v ′ C = 0, v ′ C − v ′ A = −U
2U U U
v′A = , v′B = − , v′C = −
3 3 3
vK1 = 0, v𝐾4 = U, vK3 = U, v𝐾6 = 0, vK5 = U, v𝐾2 = 0
iK1 = i = i′A , i𝐾4 = O, iK3 = 0, i𝐾6 = −i′ B , iK5 = 0, i𝐾2 = i′ C

En supposant les courants de sortie sinusoïdaux de la forme :

86
2π 4π
i′A = I′m sin(ωt − φ) ; i′B = I′m sin (ωt − φ − ) ; i′C = I′m sin (ωt − φ − ) .
3 3

b) Caractéristiques
• Tensions de sortie
Les tensons de sortie v′A , v′B et v′C ont pour valeur efficace :
√2
V’= U.
3
Leur fondamental a pour valeur efficace :
√2
V′1 = U.
π
Leur développement en série contient toutes les harmoniques impaires sauf ceux de rang 3 ou multiple de
3. Les valeurs efficaces des harmoniques restants sont données par :
V′ n 1
= .
V′ 1 n
Le taux d’harmoniques est égal à 0,311.
On voit l’intérêt de la suppression de la liaison du point neutre au point milieu d’un diviseur capacitif
d’entrée : les harmoniques de rang 3 ou multiple de 3 sont supprimés, le taux d’harmoniques est réduit.
• Courant d’entrée
Le courant d’entrée i a une période égale au sixième de celle des grandeurs de sortie.

Pour 0 < ωt < 2π/6, i = −i′B = −I′m sin (ωt − φ − ).
3
On déduit :
• Sa valeur moyenne :
3
I= I′m cos φ
π
• Sa valeur efficace :
1 3√3
ieff = I′m √ + cos 2φ.
2 4π
Son développement en série ne comporte, en plus du terme moyen I, que les termes de pulsation
6ω, 12ω, 18ω, etc. l’harmonique de pulsation 6kω a pour amplitude :
6|cos φ|
I6km = I′m √1 + 36k² tan² φ.
π(36k2 −1)
L’onduleur est beaucoup moins fort que pour l’onduleur monophasé en demi-pont. En particulier pour 0 <
|φ| < π/3, i est toujours positif et la réversibilité instantanée de la source de tension U n’est pas
nécessaire. Mais la réversibilité fonctionnelle qui suppose l’inversion de I pose les mêmes problèmes que
pour tous les onduleurs de tension.

V.3. Onduleurs De Courant A Un Créneau Par Alternance


Un onduleur est dit de courant s’il est alimenté par une sortie de courant continu, c’est-à-dire par une
source d’inductance interne si grande que le courant i qui la traverse n’est pas affecté par les variations de
la tension u à ses bornes. La source continue impose le courant à l’entrée de l’onduleur et donc à sa sortie.
La tension u’ à la sortie est donc la tension u à l’entrée dépendent de la charge placée du côté alternatif.
Cette charge peut être quelconque à la seule condition qu’il ne s’agisse pas uniquement d’une ou plusieurs
autres sources de courant (inductance ou source de courant alternatif).
Pour l’étude du principe des onduleurs de courant on suppose que le récepteur de tension alternative est
parfait, c’est-à-dire que la tension u’ à ses bornes est sinusoïdale.

87
On trouve pour les onduleurs de courant les schémas analogues à ceux vus pours les onduleurs de tension :
• Onduleur monophasé à deux « interrupteur » avec transformateur de sortie à point milieu,
• Onduleur monophasé à deux « interrupteur » avec diviseur inductif à l’entrée,
• Onduleur monophasé en pont à quatre « interrupteurs »
• Onduleur triphasé en pont à six « interrupteurs ».
L’étude générale des onduleurs de courant peut être plus brève que celle des onduleurs de tension car :
• On peut utiliser nombre de résultats établis pour les redresseurs à condition de permuter entrée et
sortie ;
• Surtout, parce que les onduleurs de courant servent essentiellement dans les onduleurs à résonnance
et dans les entraînements à vitesse variable. Or, on reviendra sur les onduleurs à résonnance à la fin de
ce chapitre, et sur les entraînements à vitesse variable dans le chapitre suivant.

V.3.1 Onduleurs Monophasés


a) Onduleur avec transformateur à point milieu
La figure V.9 donne le schéma de principe de l’onduleur alimenté par un courant I constant et ayant une
tension u’ sinusoïdale. Il est formé de deux interrupteurs complémentaires K1 et K 2 et d’un
transformateur avec primaire à point milieu.
vk2
k2
ik2 * I

U n1/2
V1
+ i O U
* n2
v1 n1/2

ik1
k1
vk1
Fig. 9 : onduleur de courant avec transformateur à point milieu

Si on suppose le transformateur parfait et si on néglige les ampères-tours magnétisants :


v1 = v′1 = (n1 /2n2 ) u′
n1
n2 i′ = (iK1 − iK2 )
2
Pour obtenir des grandeurs de sortie de période T, égale à 2π/ω :
• On ferme K1 de t = 0 à t = T/2, alors i′ = (n1 /2n2 ) I ;
• On ferme K 2 de t = T/2 à t = T, alors i′ = −(n1 /2n2 ) I.
La tension de sortie supposée sinusoïdale s’écrit :
u′ = U′m sin(ωt + φ)
En désignant par φ le déphasage du fondamental du courant en arrière de la tension.
La figure 7.15 donne les formes d’ondes de i’, u’, u, vK1 , iK1
a) pour le récepteur est capacitif (𝜑<0)
b) pour le récepteur est inductif (𝜑>0)

88
On retrouve le « doublement de la tension » : à cause du transformateur à point milieu, l’amplitude de la
tension aux borne des semi-conducteurs bloqués est le double de l’amplitude de la tension d’entrée.

b) Onduleur à diviseur inductif


Le courant continu d’entrée I est divisé en deux parties iL1 et iL2 grâce aux deux inductances L1 et L2 de
même valeur L figure V.10. Les deux interrupteurs complémentaires K1 et K 2 font passer dans le récepteur
iL1 pendant l’intervalle (0, T/2), iL2 pendant l’intervalle (T/2, T).

Fig. V.10 : Onduleur de courant à diviseur inductif

Puisque la somme iL1 + iL2 , égale à I, est constante :


diL1 diL2
=−
dt dt
Quand K1 conduit :
iK1 = I, i′ = iL1 = I − iL2
diL1 diL1 diL2
u=L = u′ + L = u′ − L
dt dt dt
diL2 u′
On en déduit u′ = 2L = 2u u=
dt 2
Quand K 2 conduit :
iK2 = I, i′ = −iL2 = iL1 − I
diL1 u′
u=L , u=− .
dt 2
Lorsqu’on néglige les variations de iL1 et iL2 de part et d’autre de leur valeur moyenne I/2.

➢ Remarques
• Pour que l’ondulation de iL1 et iL2 soit faible par rapport à I/2, il faut :
U′ m I Um
≪ ou L ≫
2Lω 2 ωI
• A cause des inductances, le courant dans l’interrupteur passant est le double du courant |i′|
traversant alors le récepteur.

c) Onduleur monophasé en pont


Dans l’onduleur en pont alimenté par une source de courant figure V.11, les interrupteurs
complémentaires sont :

89
• K1 et K 2 d’une part,
• K ′1 et K ′ 2 d’autre part.
Comme pour l’onduleur en pont on peut utiliser la commande simultanée ou la commande décalée des
deux jeux d’interrupteurs complémentaires. Pour l’onduleur de courant, la commande décalée est moins
utilisée, car on utilise d’ordinaire le fait qu’en commande simultanée toutes les commutations, pour un
signe donné de φ, sont du même type.
• Pour 0 < t < T/2, K1 et K ′ 2 sont fermés :
u = u′ , i′ = I, iK1 = i K′ 2 = I, vK2 = v K′ 1 = u′.
• PourK 2 et K ′1 sont fermés :
u = −u′ , i′ = −I, iK2 = i K′ 1 = I, vK1 = v K′ 2 = −u′ .

Fig. V.11 : Onduleur monophasé en pont

V.3.2. Onduleur Triphasé En Pont


L’onduleur de courant triphasé en pont est formé de six semi-conducteurs commandés K1 , K 2 , K 3 et
K′1 , K′2 , K′3 figure V.12.

Fig. V.12 : Onduleur Triphasé en Pont

Pour que la source de courant ne soit jamais en circuit ouvert, il faut que l’un au moins des interrupteurs
de chacun des groupes K1 , K 2 , K 3 et K′1 , K′2 , K′3 soit fermé. Pour que deux bornes A, B ou Cdu récepteur
de tension ne soient pas mises en court-circuit, il faut que qu’un seul interrupteur de chaque groupe soit
fermé.

90
a) Relations générales
Comme pour l’onduleur triphasé de tension, il est commode de dresser un tableau donnant en fonction de
l’état fermé ou ouvert des interrupteurs, les relations liant :
• Les courants de sortie i′A , i′B , i′C au courant d’entrée I,
• Les tensions aux bornes des interrupteurs vK1 , vK2 , etc. et la tension d’entrée u au borne de la sortie
v′A , v′B , v′C .
Ces relations sont en effet indépendantes du mode commande ; on les a regroupées dans le tableau 2.
Puisque K1 , K 2 , K 3 d’une part, K′1 , K′2 , K′3 d’autre part sont complémentaires, l’onduleur présente neuf
configurations possibles. Pour chacune d’elles, il suffit d’indiquer les deux interrupteurs fermés, les autres
étant ouverts.
Il est inutile d’indiquer le courant dans les interrupteurs : il est nul quand ils sont ouverts, égal à I quand ils
sont fermés.

b) Applications à la commande de pleine onde


Pour le fonctionnement à un créneau par alternance, on ferme chaque interrupteur pendant un tiers de
période. Pour que les courants aient des alternances positives identiques, au signe près, à leurs
alternances, négatives, on décale d’une demi-période les fermetures de K1 et K′1 , K 2 et K′2 , K 3 et K′3 .
On ferme donc les interrupteurs dans l’ordre suivant :
K1 , K′3 , K 2 , K′1 , K 3 , K′2 .
Les interrupteurs fermés déterminent six intervalles au cours d chaque période, le tableau 7.2 donne les
expressions des diverses variables.
On a désigné par V′m l’amplitude des tensions simples de sortie v′A , v′B , v′C , par U′m = √3V′m l’amplitude
des tensions composées.

fermés i'A i'B i'C vK 1 vK 2 vK 3 vK′1 vK′2 vK′3 u


K1 K’1 0 0 0 0 v′A − v′B v′A − v′C 0 v′B − v′A v′C − v′A 0
K1 K’2 I -I 0 0 v′A − v′B v′A − v′C v′A − v′B 0 v′C − v′B v′A
− v′B
K1 K’3 I 0 -I 0 v′A − v′B v′A − v′C v′A − v′C v′B − v′C 0 v′A
− v′C
K2 K’1 -I I 0 v′B − v′A 0 v′B − v′C 0 v′B − v′A v′C − v′A v′B
− v′A
K2 K’2 0 0 0 v′B − v′A 0 v′B − v′C v′A − v′B 0 v′C − v′B 0
K2 K’3 0 I -I v′B − v′A 0 v′B − v′C v′A − v′C v′B − v′C 0 v′B
− v′C
K3 K’1 -I 0 I v′C − v′A v′C − v′B 0 0 v′B − v′A v′C − v′A v′C
− v′A
K3 K’2 0 -I I v′C − v′A v′C − v′B 0 v′A − v′B 0 v′C − v′B v′C
− v′B
K3 K’3 0 0 0 v′C − v′A v′C − v′B 0 v′A − v′C v′B − v′C 0 0

V.3.3 Propriétés Des Onduleurs De Courant


L’examen des figures V.9, V.10, V.11, et V.12 montre que les quatre onduleurs de courant présentent des
propriétés communes.
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a) Commutations. Semi-conducteurs à Utiliser
Les interrupteurs à utiliser sont unidirectionnels en courant, bidirectionnels en tension. Toutes les
commutations s’opèrent entre les interrupteurs commandés.
• Si le récepteur est capacitif (φ<0) les fermetures sont commandées, les ouvertures spontanées. On
peut utiliser les thyristors ordinaires ou des semi-conducteurs offrant les mêmes possibilités. Dans
le cas des thyristors, il n’y a pas à prévoir de chevauchements des commandes.
• Si les récepteurs est inductif (φ>0), les ouvertures sont commandées, les fermetures spontanées.
Les interrupteurs peuvent être des thyristors GTO ou des transistors, avec en série des diodes pour
tenir les tensions inverses. Il s’agit donc de semi-conducteurs à fermeture et ouverture
commandées, comme lorsque l’onduleur est destiné à alimenter un récepteur quelconque (φ > 0
ou φ < 0). C’est d’ailleurs ainsi qu’on a représenté les interrupteurs dans les quatre schémas de
principe.
Il est nécessaire de faire chevaucher la fin de la commande à la fermeture d’un interrupteur avec le début
de celle de l’interrupteur suivant.

b) Utilisation des caractéristiques des redresseurs


Le redresseur à thyristors commande le transfert d’énergie d’une source de tension(s) alternative(s) vers
un récepteur de courant continu ; il est réversible.
L’onduleur de courant commande le transfert d’énergie d’une source de courant continu vers un récepteur
de tension(s) alternative(s) ; il est réversible.
L’onduleur de courant n’est donc qu’un redresseur de tension (s) fonctionnant en sens inverse. Si on
l’étudie de façon séparée c’est à cause de la différence des applications et de la différence des
commandes.
• Les schémas sont les mêmes, la figure V.9 représente aussi un redresseur P2, la figure V.10 un
redresseur PD2, la figure V.12 un redresseur PD3. Seuls les sens des flèches et les indices sont
changés.
Dans les onduleurs de courant, le déphasage φ est égal à l’angle de retard α changé de signe. La tension
d’entrée u a la même forme d’onde que la tension redressée u’d’ . Le(s) courant(s) de sortie ont la même
forme d’onde que le(s) courant(s) d’entrée du redresseur ; le courant dans le semi-conducteur et la tension
à leurs bornes sont les mêmes.
• On peut donc utiliser pour les onduleurs les relations donnant les valeurs moyennes, efficaces, les
taux d’harmoniques, les développements en série, etc., établis pour les redresseurs.

c) Réversibilité
La source de courant continu alimentant un onduleur de courant doit être réversible en tension. Pour que
l’ensemble source continue-onduleur-récepteur alternatif présente la réversibilité fonctionnelle il faut que
la valeur moyenne U de u puisse s’inverser. C’est le cas lorsque la source continue est un redresseur tout
thyristors en série avec une forte inductance de lissage. Cela constitue un avantage de l’onduleur de
courant par rapport à l’onduleur de tension lors de la réalisation d’entraînements à vitesse variable avec
moteurs à courant alternatif, lorsque l’ensemble est alimenté par le réseau industriel.

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