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RÉSUMÉ
Cette communication met en évidence l’importance des bacs de stockage renfermant un tonnage conséquent de
gaz naturel liquéfié (GNL) constituant un stock équivalent à trois mois de consommation en vue de mettre
l’entreprise Sonatrach à l’abri d’éventuelles pénuries conformément à la réglementation en vigueur.
L’exploitation de ces réservoirs nécessite la prise de précautions particulières minimisant au maximum
l’évaporation du GNL ou le « boil off ». La maîtrise de ce phénomène revêt une importance particulière car il
engendre une perte sensible de quantité de GNL, modifie la qualité du produit et peut avoir une incidence sur la
sécurité du stockage. Il est étroitement lié aux infiltrations thermiques à travers les parois des bacs cryogéniques
de stockage. D’où l’intérêt de déterminer ce taux d’évaporation du GNL résultant par des calculs thermiques
appropriés. Les résultats des calculs effectués montrent une légère différence entre la quantité du “boil-off”
calculée et celle de design validant ainsi la méthode suivie. Par contre la quantité du “boil-off réel” est de
nettement plus grande que celle du design, déclanchant l’alarme pour une intervention sécuritaire immédiate.
NOMENCLATURE
1. INTRODUCTION
Le gaz naturel (GN) est la source d'énergie fossile qui a connu la plus forte progression depuis les années 70. En
raison de ses avantages économiques et écologiques, le GN devient chaque jour plus attractif pour beaucoup de
pays. Les propriétés de ce produit font de lui l’un des sources d'énergie les plus fiables connue à ce jour. Il
représente la deuxième source d'énergie la plus utilisée après le pétrole.
Pour l’Algérie, la première découverte du GN a eu lieu en Novembre 1956 à Hassi-R’Mel, la Compagnie
Algérienne du Méthane Liquide (CAMEL) a été crée et installée à Arzew par Air Liquide et SN REPAL de
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France et Conth International d’Angleterre. Le Complexe GL1K de Skikda a été construit par la Société Mixte
Algérienne du Gaz (Somalgaz), avec 51 % des parts appartenant à Sonatrach et 49 % à ERAP (Entreprise
Française du Raffinage de Pétrole) en 1972. Suite à un grave accident survenu en 2004, ce complexe a été
détruit; un nouveau méga-train GL 2K de production du GNL a été réalisé et mis en service 2012. A signaler que
les réservoirs cryogéniques n’ont pas été atteints durant cet incident.
Le GNL est un liquide composé essentiellement de méthane à plus de 92 %. Il doit pouvoir être stocké et
transporté à la pression atmosphérique. En effet, le transport sous pression a été écarté pour des raisons
économiques et de sécurité. La température à laquelle le gaz naturel est stocké sous forme de GNL est voisine de
la température d’ébullition du méthane (-161°C). Le gaz est liquéfié sous pression, puis sous-refroidi de manière
à pouvoir être maintenu liquide à la pression atmosphérique. Le GNL est stocké dans des réservoirs spéciaux dits
cryogéniques. Pendant son stockage dans le réservoir, le GNL s’évapore naturellement du fait de l’entrée de la
chaleur à travers les parois du réservoir, phénomène dénommé « boil-off ». Il en résulte un changement continu
de la composition du liquide restant. En plus de l’évaporation naturelle, la quantité de « boil-off » dépend aussi
des problèmes liés à l’exploitation. Ce « boil-off » sera évacué directement vers l’atmosphère ou envoyer vers
torches, ce qui se traduit par des pertes importantes en GNL produit et une augmentation des émissions des gaz
toxiques à effet de serre.
2. DEMARCHE EXPERIMENTALE
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Isolation thermique
Cuve externe
Plafond suspendu
Tuyauteries de procédé
Panneaux d’isolation
Cuve externe
Dalle de fond
Cuve interne
Le réservoir TK-102, réalisé par la firme CBI pour le process PRITCHARD-RHODES, est à double enveloppe
métallique et à toit suspendu. Tandis que les deux autres réservoirs TK-103 et TK-104, construits par CBI
également pour le process PULLMAN-KELLOGG, sont identiques, à double enveloppe métallique et à toit
suspendu [3]. Les caractéristiques de ces réservoirs sont mentionnées sur le tableau 1.
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Les différentes caractéristiques de la conception du bac de stockage TK-102 objet de cette étude ainsi que les
caractéristiques du GNL sont représentées respectivement sur les tableaux 2 et 3.
3.2. Calcul de la quantité de chaleur diffusée par unité de temps à travers les parois du réservoir
Le schéma simplifié suivant (Fig.2) montre la diffusion de la chaleur à travers le toit, les parois latérales et le
fond du réservoir.
S1 T1
Q1 1
e1 R1
e2
T2 R2 2
S2
e3 3
Q2 R3 T3
t=-162°C
S3
Q3
Figure.2 : Schématisation des transferts de chaleur à travers les parois du bac de stockage TK-102
La quantité de chaleur échangée par unité de temps à travers les parois externes est donnée par la relation (2.1) :
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3 3 3
𝑆𝑖 𝑖 ∆𝑇𝑖 𝑆𝑖 ∆𝑇𝑖
𝑄 = ∑ 𝑄𝑖 = ∑ =∑ (2.1)
𝑒𝑖 𝑅𝑖
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1
𝑅𝑖 = ∑ 𝑅́𝑖 (2.2)
𝑖=1
a. Calcul de la quantité de chaleur diffusée par unité de temps à travers le toit (Q1)
𝑆1 𝜆1 Δ𝑇1 𝑆1 Δ𝑇1
𝑄1 = = (2.3)
𝑒1 𝑅1
- Tel que S1 est la surface d’une demi-sphère, donnée par relation suivante :
𝜋𝐷 2
𝑆1 = (2.4)
2
- R1 est la résistance totale au transfert de chaleur par conduction à travers le toit. Celle-ci est définie
comme étant le rapport de l’épaisseur (e) sur la conductivité thermique de la paroi (λ).
3
Où R′1 est la résistance du toit suspendu, R′2 celle correpondant à l’isolation thermique et R′3 résistance
thermique de la cuve externe
b. Calcul de la quantité de chaleur diffusée par unité de temps à travers la paroi latérale (Q2)
𝑆2 𝜆2 Δ𝑇2 𝑆2 Δ𝑇2
𝑄2 = 𝑒2
= 𝑅2
(2.6)
- La résistance totale au transfert de chaleur à travers la paroi latérale R2 est calculée de la même manière que R1:
c. Calcul de la quantité de chaleur diffusée par unité de temps à travers le fond (Q3)
𝑆3 𝜆3 Δ𝑇3 𝑆3 Δ𝑇3
𝑄3 = 𝑒3
= 𝑅3
(2.8)
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𝑄
La masse de GNL évaporée par seconde est 𝐿 où Lvm est la chaleur latente de vaporisation moyenne du GNL.
𝑣𝑚
𝑄
Elle correspond à un volume liquide évaporé par seconde.
𝜌𝐿𝑣𝑚
La chaleur latente de vaporisation du GNL est déterminée par la relation de « Riedel » [6] :
𝑙𝑛𝑃 −1
𝑐𝑖
𝐿𝑣𝑎𝑝,𝑛𝑖 = 2.17 [0.93−𝑇 ] . 𝑇𝑛𝑏𝑖 (2.10)
𝑛𝑟𝑖
Tnbi
tels que : 𝑇𝑛𝑟𝑖 = et où
Tci
Tnri: est la température réduite au point d’ébullition du constituant i,[K].
Tnbi: est la temétrature d’ébullition normale du constituant i,[K].
Tci: est la température critique du constituant i,[K].
Le pourcentage de la production du GNL des unités de liquéfaction du complexe GL1K est représenté (Fig. 3),
l'unité 6P produit la plus grande quantité suivie de la 5P et de la 10.
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Unités de liquéfaction
10 5P 6P
42% 23%
35%
4. RESULTATS
Les résultats du calcul de la quantité de chaleur diffusée à travers les parois du réservoir sont représentés sur le
tableau 5.
Tableau.5 : Calcul de la quantité de chaleur diffusée à travers les parois du réservoir TK-102
Résistance au
Position Surface Différence de Quantité de transfert de chaleur par
(m²) température (K) chaleur conduction
(KW) (m²K/W)
Toit 5.273 103 209 26.450 41.667
3
Paroi latérale 6.294 10 209 52.616 25.001
Fond 2.636 103 177 42.481 10.983
Les résultats du calcul de la chaleur latente de vaporisation pour tous les constituants du GNL sont représentés
sur le tableau.6.
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Tableau.7: Quantités du “boil-off” (calculée, design et réel) et du taux d’évaporation par rapport à la production
D’après le tableau 7 , on remarque qu’il y a une légère différence entre la quantité du “boil-off” calculée et celle
de design. Par contre la quantité du “boil-off réel” est de 6.7 fois plus grande que la quantité design. Cette
différence très conséquente est le résultat de l’influence de plusieurs paramètres (vétusté des équipements,
problèmes d’exploitation,…). Pour minimiser ces pertes, il est nécessaire d’intervenir par des solutions à court
terme car de nos jours cela chiffre en devises fortes et se répercute sur l’économie nationale du pays qui est
actuellement en situation de crise.
5. CONCLUSIONS
De cette investigation, il ressort que le stockage du GNL dans des réservoirs cryogéniques est une nécessité
économique car il permet de compenser les éventuelles fluctuations d’approvisionnement dues à divers aléas de
production ou variations de la consommation.
Le “boil-off” représente une perte sensible, vu qu’il affecte la composition chimique et physique du GNL en
raison de l’évaporation du méthane.
Des calculs thermiques effectués prenant en considération uniquement les transferts conductifs, on conclut qu’il
y a une légère différence entre la quantité du “boil-off” calculée et celle de design. Cependant le calul du “boil
off” réel n’est pas conforme, on obtient un taux d’évaporation de 5.34% alors que le concepteur le limite à
0.08%.
Il y a lieu de prendre en considération le rayonnement solaire dont l’effet ne peut être négligé et réactualiser les
quantités de GNL produite, vendue et stockée.
Tout de même, une intervention immédiate au niveau des bacs de stockage du GNL s’impose afin d’atténuer ces
pertes d’énergie, économiser des devises, réduire la pollution atmosphérique résultant des émissions de gaz
toxiques et surtout éviter d’éventuels incidents aux risques majeures.
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6. REFERENCES
[1] M. Flech, Gaz naturel liquéfie, Procédés et Technologie, 1992.
[2] Rapport de production annuelle du complexe GL1K.
[3] Manuel opératoire d’unité 10 du complexe GL1K de Skikda.
[4] Manuel opératoire, inspection métal du complexe GL1K de Skikda.
[5] Fiche d’analyse du laboratoire complexe GL1K de Skikda.
[6] Tarek Ahmed, Hydrocarbon phase behavior, edition 1989.
NB: Ces références documentaires sont anciennes et relèvent du complexe GL1K, une actualisation de ce
manuscrit sera élaborée dès obtention des documents du Nouveau Méga Train GL2 K.