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REFERENCE DU PROJET
CPI A2 - Bloc Mécanique des Fluides
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION ...................................................................................... 3
5. CONCLUSION ........................................................................................ 10
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DOSSIER TECHNIQUE PROJET
1. INTRODUCTION
La Mairie de Paris a mis en place des orientations énergétiques à travers le Plan Climat
Air Énergie Territorial. Il fixe l’objectif ambitieux d’une neutralité carbone pour l’année 2050.
La cloacothermie (de « cloaca », égout en latin) consiste à récupérer la chaleur disponible
dans les eaux usées qui circulent dans les égouts.
Le potentiel dans les réseaux d’assainissement est conséquent. En effet, la température
des effluents qui circulent dans les égouts peut varier de 12°C à 20°C. Ce potentiel de
récupération d’énergie a été évalué à environ 45 000 MWh par an pour la ville de Paris.
2. DESCRIPTION DU PROJET
1. Situation géographique
Le réseau d’assainissement de la ville de Paris est composé de collecteurs principaux et
secondaires. Ce sont les canalisations où sont récupérées les eaux usées avant d’être
entrainées par gravité, dans les stations d’épurations.
Pour ce projet le choix s’est porté sur le collecteur du nord dont le débit moyen (de l’ordre
de 250 L/s) représente un fort potentiel énergétique. La situation géographique de ce
collecteur est précisée sur la figure 1.
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DOSSIER TECHNIQUE PROJET
Figure 2 : Plan de situation des établissements scolaires cibles par rapport au collecteur du nord
2. Principe de fonctionnement
Le chauffage d’un bâtiment par cloacothermie nécessite l’utilisation d’une pompe à chaleur
dont le but est de provoquer un transfert de chaleur depuis une source dite « froide » vers
une source dite « chaude » correspondant à l’élément que l’on souhaite chauffer. Dans
cette étude, la source chaude sera l’eau qui circule dans les radiateurs et pour laquelle le
réseau de distribution vers les trois établissements est déjà existant et fonctionnel.
La source froide d’une pompe à chaleur peut être l’air extérieur, de l’eau stagnante ou
courante, ou encore le sol. Bien-sûr, plus la température de cette source froide est élevée
et plus le coût énergétique du chauffage sera faible. C’est pourquoi il est intéressant
d’utiliser comme source froide les eaux usées dont la température en hiver reste
supérieure à celle de l’air ou du sol.
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DOSSIER TECHNIQUE PROJET
Le principe de chauffage par une pompe à chaleur est schématisé sur la figure 3. Dans le
cas de notre étude, la source froide formée par les eaux usées qui circulent dans le
collecteur est assez éloignée des bâtiments à chauffer. Une attention particulière devra
donc être portée sur le dimensionnement des circuits chaud et froid pour garantir le bon
fonctionnement de l’ensemble.
3. Besoins énergétiques
Les trois établissements scolaires concernés par le projet sont actuellement chauffés par
des radiateurs à eau chaude alimentés par une chaudière à gaz commune installée dans
un local technique attenant au collège de la Grange aux Belles (voir figure 2). Cette
chaudière devenant difficile à maintenir, le nouveau système de chauffage devra
remplacer totalement l’ancien et non pas venir en complément de celui-ci comme dans le
cas de la mairie du 11ème arrondissement, chauffée par cloacothermie depuis 2020 Erreur !
Signet non défini..
Sur les dix dernières années, les besoins énergétiques de la chaufferie ont été, en
moyenne, de 250 MWh par an afin de maintenir une température intérieure dans les locaux
de 19°C, cible fixée par la ville de Paris pour tous les établissements scolaires.
4. Contraintes d’implantation
La mise en place du nouveau système de chauffage va demander l’installation
d’équipements spécifiques (pompe à chaleur, échangeur, pompe hydraulique, tuyaux,
vannes…) qui devront prendre place dans les différents locaux techniques disponibles
(voir figure 2) :
La chaufferie attenante au collège
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DOSSIER TECHNIQUE PROJET
D’une surface de 19 m², elle comprend la chaudière au gaz qui alimente le collège et les
deux écoles, la CTA du collège, les vannes hydrauliques de pilotage du chauffage et du
réseau ECS et différents petits équipements de service. Une zone de 1 par 1,5 m y est
disponible et la suppression de la chaudière à gaz libèrera une zone de 2,5 par 1,2 m.
Un local désaffecté
Situé environ à mi-chemin entre la chaufferie et le collecteur, ce local d’une surface de 7
m² environ peut également être utilisé si besoin.
En outre, une étude des réseaux enterrés au niveau de place du Colonel Fabien et de la
zone piétonne située entre cette dernière et la chaufferie a montré qu’il serait envisageable
d’y creuser des tranchées jusqu’à 1,5 m de profondeur.
Si le chauffage d’un bâtiment par une pompe à chaleur est une technique largement
répandue et maîtrisée, la difficulté de ce projet réside essentiellement dans le système de
récupération de chaleur au niveau de la source froide, c’est dire les eaux usées.
Il existe sur le marché principalement deux systèmes dont la fiabilité a pu être démontrée
en production : le système ThermLiner® et le système Energido®
1. Système ThermLiner®
Fabriqué en Allemagne et distribué par la Lyonnaise des Eaux, ce système est basé sur
l’utilisation d’un échangeur intégré au collecteur. Les eaux usées s’écoulent le long d’un
échangeur plat posé au fond de la cunette et transmettent leur énergie par échange
thermique directement au fluide caloporteur du circuit froid de la pompe à chaleur (voir
figure 4).
L’échangeur est constitué de modules de longueur 160 cm et de largeur 90 cm. Le rayon
de courbure des modules peut être adapté à la géométrie de la cunette dans laquelle ils
seront installés. Il est possible de raccorder plusieurs modules en parallèle selon la
puissance de transfert souhaitée.
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2. Système Energido®
Fabriqué en France et commercialisé par Veolia, Energido® est un système de
récupération de chaleur à échangeur déporté. Son principe est de détourner une partie
des eaux usées vers un échangeur thermique, afin de transférer l’énergie qu’elles
contiennent vers le fluide caloporteur connecté à la pompe à chaleur (voir figure 5).
Le circuit dérivé est équipé d’un broyeur ayant pour but de déchiqueter les résidus des
eaux usées dérivées avant leur passage dans la pompe et l’échangeur spiralé. Ce dernier
fonctionne comme un échangeur à plaque à canal unique utilisé à contre-courant mais
offre une compacité bien plus intéressante. La taille de l’échangeur peut être adaptée selon
le besoin de puissance entre 425 mm de diamètre pour le plus petit et 825 mm pour le plus
grand.
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4. ANALYSE DU COLLECTEUR
1. Caractéristiques géométriques
Le collecteur du nord possède une voute d’un diamètre de 2,65 m et une cunette arrondie
de profondeur 1,31 m. Le figure 6 représente une coupe transversale du collecteur au
niveau du local technique N26.
2. Modèle de débit
Des mesures de débit réalisées en plusieurs moments de la journée et répétées tout au
long de la période hivernale ont permis d’aboutir à un modèle hydraulique représentant les
variations de débits moyennes au cours d’une journée (voir figure 7).
On constate pour chaque journée un cycle régulier dont les différentes phases sont :
En début de journée, entre 7h et 9h, un pic de débit apparaît en raison des activités
domestiques avant les horaires de travail (douches, toilettes…)
Une baisse progressive jusqu’en fin de journée en raison de la baisse générale de
l’activité.
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DOSSIER TECHNIQUE PROJET
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DOSSIER TECHNIQUE PROJET
Figure 8 : Mesures de hauteur d’eau dans le collecteur du nord sur les 5 dernières années
5. CONCLUSION
Le principe d’utiliser les égouts comme source de chaleur n’est pas nouveau et plusieurs
projets de ce type ont déjà vu le jour à Paris. En revanche, jusqu’à maintenant, l’apport
thermique des eaux usées n’était toujours qu’un complément au système de chauffage
standard. Cette fois, l’intégralité des besoins de chaleur devront être assurés par
cloacothermie.
Ce projet innovant va donc faire l’objet d’une attention particulière et devra jouer le rôle de
démonstrateur exemplaire en terme de démarche engagée pour la transition écologique.
Les orientations techniques doivent donc être choisies pour viser la meilleure performance
énergétique possible mais les enjeux sociétaux seront tout aussi importants : la Mairie de
Paris souhaite travailler prioritairement avec des acteurs locaux dont la démarche RSE est
exemplaire et privilégier au maximum le made in France.