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UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH

ÉCOLE NATIONALE DES SCIENCES APPLIQUÉES

ELECTRONIQUE DE
PUISSANCE

1ERE ANNEE INGENIEUR GENIE INDUSTRIEL ET GENIE MECANIQUE & SYSTEME


AUTOMATISE

Prof : MOHAMED OUAHI


SOMMAIRE

Chapitre 1 : Introduction

Chapitre 2 : Composants de l’Electronique de puissance


1. Introduction
2. Diodes
3. Thyristor
4. Transistor de puissance
5. MOSFET de puissance
6. Thyristors commandés à l’ouverture GTO
7. Transistor bipolaire à grille isolée IGBT
8. Comparaison des interrupteurs commandables

Chapitre 3 : Redresseurs
Introduction
Les montages redresseurs
 Commutation
 Facteur de forme
 Plan d’étude des redresseurs
Redressement non commandé (diodes)
1. Montages P3 à diodes
2. Montages PD3 à diodes
3. Facteur de puissance
4. Chutes de tension en charge (fonctionnement normal)
Redressement commandé
1. Montages tout thyristors : Montages P3 à thyristors
2. Montages mixtes en pont : Montages monophasé PD2 mixte

Chapitre 4 : Hacheurs
Introduction : intérêt des hacheurs
Définition du rapport cyclique
Hacheur série et parallèle
1. Hacheur série (abaisseur de tension)
 Fonctionnement à courant ininterrompu
 Fonctionnement à courant dans la charge interrompu
2. Hacheur parallèle ( élévateur de tension)
 Fonctionnement à courant de source ininterrompu
 Fonctionnement à courant de source interrompu

Chapitre 5 : Onduleurs
Introduction
Les onduleurs Monophasés
1. Principe de fonctionnement des onduleurs monophasés

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2. Onduleurs monophasés à 2 interrupteurs
 Débit sur charge résistive
 Débit sur charge inductive
3. Onduleurs monophasés en pont
 Fonctionnement de la partie puissance
 Fonctionnement sur charge R, L
Les onduleurs Triphasés
1. Principe de fonctionnement d’OTri
2. Etudes des commandes
 Commande 120°
 Commande 180°

D’après :
 Electrotechnique, traitement de l'énergie électrique, JL DALMASSO, DIA BELIN.
 Cours licence EEA, P. Ferrari, Université de Savoie.
 Cours 2ème année ENSEM, Fillon.
 Cours licence EEA, El Markhi, FST Fès.
 «Electronique de puissance : structures, fonctions de base, principales
applications » 9ème édition, DUNOD.

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

L’Électronique de Puissance est la branche de l’Électrotechnique qui a pour objet


l’étude de la conversion statique de l’énergie électrique.
Historiquement, la mise en forme de l'onde électrique afin de l'adapter aux besoins a été
obtenue au moyen de groupes de machines tournantes. Les performances des composants semi-
conducteurs de l'électronique de puissance (diodes, thyristors, et transistors) ont ensuite permis de
réaliser de telles conversions; on supprime ainsi les parties tournantes et on réduit la masse,
l'encombrement et le coût de ces matériels.
La conversion statique est réalisée par un convertisseur statique, c’est à dire un
dispositif qui transforme de l’énergie électrique disponible en une forme appropriée à
l’alimentation d’une charge.
Les moyens statique ce sont les composantes électroniques à semi-conducteur,ces
composants remplacent les machines tournates (Machines tournantes =>mouvement
=>Dynamique ).
L’electronique de puissance permet :
-Une utilisation plus souple et plus adaptés de l’énergie électrique.
-Une amélioration de la gestion, de transport et de distribution de l’énergie électrique .
-Une discrétion par une réduction des masses et des volumes des dispositifs.

L’énergie électrique est disponible soit sous forme alternative par un réseau de
distribution industriel ou un alternateur, soit sous forme continue par des batteries
d’accumulateurs ou des génératrices à courant continu.
On différencie quatre types de convertisseurs ( figure 1-1):
alternatif  continu : redresseur ;
continu  continu : hacheur ;
continu  alternatif : onduleur ;
alternatif  alternatif : c'est un gradateur lorsque seule la valeur efficace de la tension
alternative est modifiée, sinon c'est un cycloconvertisseur.

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figure 1-1 : Convertisseurs statique de base

Applications des convertisseurs statiques:


Redresseurs : alimentation des moteurs à courant continu, charge des batteries ;
Hacheurs : commande des moteurs à courant continu (vitesse variable) ; fonctions
d'interrupteur onduleurs ou alimentation à découpage ;
Onduleurs : production de tensions alternatives, alimentation des appareils électriques
autonomes, protection contre les surtensions et coupures de réseau (informatique), commande des
machines à courant alternatif ;
Cycloconvertisseurs : production des vitesses variables en alternatif (levage, machine-outil).

Il est parfois judicieux de convertir l’énergie en utilisant des chemins indirects par rapport
à la Figure 1-1 en associant des convertisseurs mono-étages. Cette méthode a l’avantage de
découpler les sous-fonctions et favorise la modularité, mais son inconvénient majeure est
l’altération du rendement.
Par exemple, on rencontre de telles associations dans les variateurs pour machines alternatives
(Figure 1-2) et dans les alimentations à découpage (Figure 1-3).
Dans le premier cas (Figure 1-2), la structure fait appel à deux fonctions de base auxquelles
s’ajoute un filtre pour améliorer le caractère continu des grandeurs électriques. L’onduleur est
capable de fournir le niveau de tension nécessaire à la machine tout en garantissant la fréquence
d’alimentation.

figure 1-2 : Association de convertisseurs de base dans un variateur pour machine alternative.
Dans le second cas (Figure 1-3), en plus des éléments déjà observés, on remarque
l’interposition d’un transformateur dont la fonction est double : isoler galvaniquement les deux
circuits sur le plan de la puissance et adapter le niveau des grandeurs. En plus, le transformateur
travaillant à une fréquence élevée, aura un volume réduit par rapport à la structure classique
(Transformateur + redresseur) à 50 Hz.

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figure 1-3 : Association de convertisseurs dans une alimentation à découpage.

Vu le niveau des puissances mises en jeu, la conversion d’énergie doit être effectuée en
recherchant le meilleur rendement. En voici les principales raisons :
• on ne peut pas évacuer ou dissiper les pertes (qui apparaissent sous forme de chaleur) si elles
sont trop importantes ;
• le coût des dispositifs d’évacuation et de refroidissement (radiateurs, ventilateurs, etc.) devient
très vite prohibitif ;
• la fiabilité des composants diminue très rapidement quand la température augmente ;
• il faut garantir une autonomie suffisante aux appareils fonctionnant sur piles ou sur batteries ;
• enfin, il faut garantir un bilan technico-économique satisfaisant.

Les éléments pourrant être utilisés dans les convertisseurs statique sont ceux dont la
dissipation est minimale : semi-conducteurs fonctionnant en commutation (interrupteurs i ou v =
0), les inductances, les condensateurs et les transformateurs. A l’opposé, les résistances ou les
semi-conducteurs fonctionnant en régime linéaire sont exclus.

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CHAPITRE 2 : COMPOSANTS DE L’ELECTRONIQUE DE
PUISSANCE
1. Introduction
L'augmentation des puissances commutées, la facilité de contrôle et le coût réduit des
composants semi-conducteurs de puissance ont conduit à l'utilisation de convertisseurs de
puissance dans un nombre d'applications toujours croissant. Il est donc essentiel de décrire les
caractéristiques des semi-conducteurs de puissance utilisés. On ne s’intéresse qu’aux
caractéristiques, au performances et au mode d’utilisation des composants employés ; l’étude
de leurs fonctionnement interne relève du cours de physique et électronique.
Dans ce chapitre, nous donnons donc un bref résumé des caractéristiques courant - tension
ainsi que des vitesses de commutation des semi-conducteurs de puissance actuellement utilisés.
Les semi-conducteurs de puissance actuels peuvent être classés en trois catégories :
1. Diodes. États fermé ou ouvert contrôlés par le circuit de puissance.
2. Thyristors. Fermé par un signal de commande, mais doit être ouvert par le circuit de puissance.
3. Interrupteurs commandables à l'ouverture et à la fermeture. Ouverts et fermés par un signal de
commande.
La catégorie des interrupteurs commandables inclut de nombreux types de composants :
Transistors Bipolaires à Jonctions (Bipolar Junction Transistors - BJTs) ;
Transistors à effet de champ Metal-Oxyde-Semiconducteur (MOSFETs) ;
Thyristors commandés à l'ouverture (Gate-Turn-Off Thyristors - GTO Thyristors) ;
Transistors bipolaires à grille isolée (Insulated Gate Bipolar Transistors - IGBTs) ;

2. Diodes
2.1 Caractéristique statique :
Les figures 2-1a et 2-1b décrivent le symbole de la diode et sa caractéristique statique i-v.
Lorsque la diode est polarisée en direct, elle commence à conduire à partir d'une faible (vis à vis
des tensions généralement mises en jeu dans les convertisseurs) tension de seuil V(T0) directe de
l'ordre de 1V. Lorsque la diode est polarisée en inverse, seul un faible courant de fuite
négligeable (quelques mA) circule jusqu'à atteindre la tension d'avalanche VRM. En
fonctionnement normal, la tension inverse ne doit pas atteindre la tension d'avalanche.

Figure 2-1. Diode: (a) Symbole électrique, (b) caractéristique i-v, (c) caractéristique idéalisée.

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Compte tenu du courant de fuite très faible circulant en inverse et de la faible tension de
polarisation Vd ( VF(Forward) ) en direct comparés aux courants et tensions mis en jeu dans les
circuits pour lesquels ces diodes sont utilisées, la caractéristique i-v de la diode peut être idéalisée
(figure 2-1c). Cette caractéristique idéalisée peut être utilisée pour analyser le principe de
fonctionnement de base des convertisseurs. Par contre, cette idéalisation ne doit pas être utilisée
dans le cas d'une conception prenant en compte les problèmes de dissipation thermique ou de
chute de tension.

La figure 2-2 décrit les différents modèles électriques statiques susceptibles d'être utilisés
pour décrire le fonctionnement de la diode selon le degré de précision requis lors de la
conception.

Figure 2-2. Schémas électriques équivalent de la diode. (a) Interrupteur (Diode idéale), (b)
Force contre électromotrice, (c) Force contre électromotrice avec résistance.

2.2 Caractéristique dynamique :


A la commutation de l'état ouvert à l'état fermé, la diode peut être considérée comme un
interrupteur idéal car cette transition s'effectue rapidement vis à vis des phénomènes transitoires
relatifs aux circuits de puissance. Par contre, lors de la commutation de l'état fermé à l'état ouvert,
l'annulation du courant dans la diode dure un temps trr (reverse-recovery time) comme indiqué sur
la figure 2-3. Le courant id présente une pointe d’intensité négative de durée trr , cette pointe sert à
évacuer les charges en excès dans la diode et lui permettre de bloquer une tension Vd inverse. Le
courant de recouvrement maximum IRM peut parfois induire des surtensions dans les circuits
inductifs. le temps recouvrement trr est généralement de quelques s peut descendre jusqu'à 100
ns avec certaines diodes dites rapides.

Figure 2-3. Diode: passage de l'état fermé à l'état ouvert

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L’amplitude de la surtension inverse dépend essentiellement de la pente di du courant
dt
inverse de recouvrement et de l’inductance du circuit extérieur. Dans le cas où l’amplitude de
cette surtension est trop importante, un circuit RC placé aux bornes de la diode permet de la
protéger : la capacité emmagasine l’énergie libérée par l’inductance, la résistance amortit le
circuit oscillant ainsi crée (figure 2-4).

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Figure 2-4. Protection de la diode


Choix d’une diode

Le choix d'une diode est principalement fonction : Exemple : 1N 1190


 du courant moyen qui traverse la diode (Io ou IF) 35A
 de la tension inverse que devra supporter la diode à 600V
l'état bloqué (VRRM)
 du courant de pointe répétitif (IFRM) 120A
 du courant inverse IR 20mA
 de la chute de tension directe VFM 1.5V

IF : courant direct continu maximal


Io : courant moyen redressé maximal

Exemple: Redressement monophasé simple alternance

Tracer les allures des tensions et courants utilisés ?

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Figure2-5 :(a) montage et formes d’ondes lorsque la charge est une résistance pure
(b) montage et formes d’ondes lorsque la charge est inductive
3. Thyristor :
C’est un composant de puissance à 4 couches semi-conductrices NPNP et 3 électrodes :
l’anode, la cathode et la gâchette.
Les figures 2-6a et 2-6b décrivent le symbole du thyristor et sa caractéristique statique i-v. Le
courant principal circule de l'anode (A) vers la cathode (K). En polarisation directe, le thyristor
possède deux caractéristiques selon qu'il est commandé ou non. Il peut supporter une tension
directe positive sans conduire comme décrit sur la figure 2-6b .

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Figure 2-6. Thyristor. (a) Symbole électrique, (b) caractéristique i-v, (c) caractéristique idéalisée.

Conditions d’amorçage:

- tension anode-cathode positive et suffisante Vak > 0


- courant de gâchette (de G vers K) suffisant Ig > Ig(max) catalogue. la notation Ig(max)
indique la valeur maximale du courant (continu) de gâchette nécessaire à l’amorçage de
tous les thyristors d’une même référence. Ig(max) est donc la valeur minimale à prendre
en compte pour le dimensionnement de la résistance de gâchette.
- courant principal Iak supérieur au courant d’accrochage Il (latching current): Iak > Il.
dans le cas où le thyristor pilote une charge fortement inductive, le courant principal
s’établit lentement, le courant de gâchette doit être maintenu pendant un temps suffisant
(impulsion longue).

Une fois déclenché le thyristor peut fonctionner sans courant de gâchette.

Conditions de blocage:

- Courant principal inférieur au courant de maintien Ih (naturellement ou grâce à un circuit


de commutation).
- Et appliquer une tension inverse aux bornes du composant, pendant un temps tinv
supérieur au temps de désamorçage tq (figure 2-7).

tq c’est la durée minimale du blocage qui permet au composant de supporter à nouveau une
tension directe sans amorçage spontanée ; c’est le temps de reconstitution de la barrière de
potentiel assurant le blocage direct ; cette grandeur (valeurs typiques : 5 à 50s pour les
thyristors rapides, jusqu'à 500s pour les thyristors de forte puissance) limite la fréquence
d’utilisation de ces composants (quelques dizaines de kHz au maximum).

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Figure 2-7. Caractéristique dynamique.

Protection contre les di/dt: Au début de l’amorçage du thyristor, seule une petite partie de la
jonction est conductrice. Si la vitesse de croissance du courant principal est trop importante, elle
peut entraîner des densités de courant énormes qui vont détruire le composant. Pour limiter ce
phénomène, on utilise des petites inductances en série avec le thyristor.

Protection contre les dv/dt: Si la tension anode-cathode augmente trop rapidement, elle peut
entraîner un amorçage intempestif du thyristor (sans signal de gâchette). Pour neutraliser ce
phénomène, on utilise le circuit suivant:

Lorsqu’un front raide se présente entre les points A et B, le condensateur se charge à travers D
et l’impédance de la ligne. La tension Vak évolue plus lentement (comme aux bornes du
condensateur). La résistance R intervient lors de l’amorçage commandé et limite le courant de
décharge du condensateur dans le thyristor (di/dt). Ce circuit présente aussi l’avantage d’un

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amorçage plus facile du thyristor, la décharge du condensateur permettant un établissement plus
rapide du courant d’accrochage Il.

Spécifications techniques:

Exemple du thyristor 1N 692 :

I0 ou IF courant moyen 16A


VRRM tension inverse 800V
VDRM tension directe à l’état bloqué 800v
ITSM(10ms) courant de surcharge de pointe (10ms) 300A
di/dt vitesse critique de croissance du courant 20A/µs
dv/dt vitesse critique de croissance de la tension 50V/µS
IRM courant inverse 25mA
IGT courant de gâchette d’amorçage 20mA
VGT tension de gâchette à l’amorçage 3V
VTM Chute de tension à l’état passant 2,2V à 50A (10s)
tq temps de désamorçage 100µs
I²t contrainte thermique 200 A²s

Exemple: Redressement monophasé commandé

tracer les allures des tensions et courants utilisés ?

 : angle de retard à l’amorçage par rapport à l’instant naturel d’amorçage de la diode.

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Figure2-8. (a) montage et formes d’ondes lorsque la charge est inductive
(b) montage et formes d’ondes avec diode de roue libre

3. Transistor de puissance :
le transistor bipolaire (ou transistor à jonctions) est un semi-conducteur de structure PNP
ou NPN. C’est actuellement la structure NPN qui est utilisée pour les transistors haute tension et
fort courant.
3.1 Caractéristiques statiques :
Le symbole pour un BJT NPN est donné à figure 2-9a, et sa caractéristique statique i-v est
décrite sur la figure 2-9b. Comme le montre la caractéristique statique i-v, le transistor est à l'état
on (état saturé) lorsque le courant de base est suffisamment fort : I B ICsat

où  représente le gain statique du transistor.

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La tension à l'état on VCE sat (tension de saturation) des BJTs est généralement de l'ordre de 1-2 V.
La caractéristique statique i-v idéalisée pour un BJT fonctionnant en interrupteur est décrite sur la
figure 2-9c.

Figure 2-9. BJTs. (a) Symbole électrique ; (b) caractéristique statique i-v ; (c)
caractéristique statique idéalisée.
Les BJTs sont des composants commandés en courant, et le courant dans la base doit être
maintenu tant que le transistor doit rester à l'état on.
L’utilisation du transistor en tant qu’élément interrupteur nous impose de ne considérer
comme point utiles de fonctionnement statique que ceux qui se trouvent au voisinage des axes :
- à l’état bloqué : axe OVCE
- à l’état passant : axe OIC
l’état bloqué correspond à un courant de base nul. Les valeurs maximales de la tension directe
VCE admissibles sont :
VCEO : base ouverte ; (800V)
VCER : base relié à l’émetteur par une résistance ;
VCEX : fonction base émetteur polarisée en inverse. (1500V)
3.2 Comportement dynamique :
La figure 2-10 montre le comportement du transistor à la fermeture et à l’ouverture.

figure 2-10 : Comportement dynamique du BJT

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ton = td + tr 0,5 à 3s
td : temps de retard à la fermeture ;
tr : temps de monté (rise time)
toff = ts + tf 1 à 7s
ts: temps d’évacuation de la charge stockée (storage time)
tf : temps de descente (fall-time).

Avantages et inconvénients des transistors de puissance :


Leurs temps de commutation plus courts permettent aux transistors de travailler à des
fréquences plus élevées que les thyristors, la commande de l’ouverture plus facile que pour un
thyristor. Mais le courant de commande est très important ( I C ) et doit être maintenu durant tout
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le fonctionnement saturé.
3.2 Pertes par commutation :
Le calcul approximatif des pertes par commutation peut se faire en supposant la variation
linéaire de vCE et de iC.
L’énergie dissipée dans le transistor dans l’intervalle de temps t vaut :
t
W VCE.IC.dt
0

et les pertes sont données par : PW.f f étant la fréquence de commutation


les pertes totale dissipée dans le transistor en commutation sont :
 pertes à la fermeture
 pertes à l’ouverture
 pertes à l’état conducteur
Exemple d’application :
Dans cet exemple on se propose d’étudier la commutation d’un transistor seul figure 2-11a. Ce
circuit représente une situation fréquemment rencontrée en électronique de puissance ; le courant
circulant à travers un interrupteur doit également traverser des inductances série. La source de
courant continu I0 représente le courant qui circulerait avec une charge fortement inductive. La
diode est considérée idéale car l'attention est ici portée sur les caractéristiques de transistor.

Figure2-10. a) Circuit, b) Caractéristique de commutation (linéarisées) du transistor

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Le comportement du transistor aux moments des commutations est caractérisé par les graphes de
la figure 2-11b. la croissance de courant ic est supposée linéaire ainsi que la décroissance.
1. Tracer les graphes de id(t), ic(t) et vce(t)
2. Donner l’expression W1 de l’énergie perdue dans le BJT à la mise en conduction.
3. Donner l’expression W2 de l’énergie perdue dans le BJT au moment du blocage.
4. Etablir l’expression des puissances dissipées P1 et P2.
5. Indiquer dans le plan (ic, vce), le déplacement du point de fonctionnement pendant
la commutation
Le transistor utilisé seul risque de se détruire ( on dépasse Pmax). Pour le protéger, on utilise un
Circuit d’Aide à La Commutation ( CALC). Le schéma complet du CALC est représenté figure
2-12.

D1, D2 : diode de roue libre plus


rapide que le Tr (protection contre
les surtensions)
C, r, D3 : protection à l’ouverture de
Tr.
l : protection à la fermeture de Tr.

Figure2-12. Circuit du transistor avec CALC


La puissance moyenne dissipée durant la commutation P dans l'interrupteur est égale à :
Pc  1 EI0 f.(tr t f )
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Ce résultat est important car il montre que les pertes de puissance lors de la commutation
des semi-conducteurs de puissance varie linéairement avec la fréquence de commutation et les
temps de commutation. Ainsi, si l'on dispose de composants possédant des temps de
commutation brefs, il s'avère possible de faire fonctionner les circuits à des fréquences de
commutation élevées, diminuant les contraintes liées au filtrage (condensateurs de taille plus
réduite) tout en conservant des pertes de commutation raisonnables.
L'autre contribution majeure à la dissipation de puissance dans l'interrupteur est la
puissance moyenne dissipée durant l'état on : Pon VonI0 f . Cette formule montre évidemment que
la tension aux bornes de l'interrupteur durant l'état on Von doit être la plus faible possible.
Le courant de fuite durant l'état off est toujours négligeable pour les interrupteurs commandables,
la puissance dissipée durant cet intervalle de temps peut donc être négligée en pratique. Ainsi la
puissance moyenne totale dissipée PT dans l'interrupteur est égale à la somme de Pc et Pon .

4. MOSFET de puissance :
Le symbole électrique pour un MOSFET canal n est donné sur la figure 2-13a et sa
caractéristique statique i-v est décrite sur la figure 2-13c. Ces caractéristiques ont une allure très
proche de celles des transistors.

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La différence essentielle est que le courant de drain ID est commandé par une tension VGS
(impédance grille source infinie) ; la commande requiert très peu d’énergie, contrairement au
transistor qui est commandé par un courant IB (il faut fournir de l’énergie au circuit de base).
On notera l’existence d’un seuil de VGS =VT (4V sur notre exemple figure 2-13b), qui
facilite le blocage du MOSFET. (même si la tension de commande n’est pas tout à fait nulle, on
est assurer de bien bloquer le MOSFET).
On peut distinguer trois zones de fonctionnement :
 Zone (1) de bolcage ID = 0
 Zone (2) linéaire ID commandé par VGS
 Zone (3) résistive : le MOSFET est équivalent à une résistance rDS(on)
La résistance à l'état on rDS(on) augmente rapidement avec la tension bloquée. Ce qui entraîne une
dissipation de puissance à l'état off. Pour cette raison, seuls des MOSFETs possédant de faibles
tensions bloquées sont utilisés. Néanmoins, grâce à leur temps de commutation rapide, les pertes
lors des commutations peuvent être faibles. De ce point de vue, des MOSFETs 300-400V sont
concurrentiels vis à vis des BJTs uniquement si la fréquence de commutation est typiquement
supérieure à 30-100kHz (sauf dans le cas de tensions faibles pour lesquelles les MOSFETs
deviennent intéressants à des fréquences plus faibles).
En conclusion, les MOSFETs sont utilisés pour des tensions supérieures à 1000V pour les
faibles courants, ou à des courants supérieurs à 100A pour des faibles tensions.

Figure 2-13. MOSFET. (a) Symbole électrique ; (b) caractéristique ID(VGS);


(c) caractéristiques ID(VDS).

5. Thyristors commandés à l’ouverture (Gate-Turn-OFF Thyristors -GTOs)


Le symbole électrique pour un GTO est donné sur la figure 2-14a et sa caractéristique
statique i-v est décrite sur la figure 2-14b.

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Comme le thyristor, le GTO peut être commandé de l'état off à l'état on par une impulsion de
courant brève appliquée sur la gâchette. Le GTO peut en plus être commandé de l'état on à l'état
off par application d'une tension Gâchette-Cathode négative, créant un fort courant négatif de
gâchette. Ce fort courant négatif de gâchette doit seulement être maintenu pendant quelques
microsecondes (durant le temps de commutation on-off), mais il doit avoir une amplitude
importante, typiquement un tiers du courant d'anode devant être annulé. La caractéristique
statique i-v idéalisée pour un GTO fonctionnant en interrupteur est décrite sur la figure 2-14c.
La chute de tension à l'état on (2 à 3V) aux bornes d'un GTO est supérieure à un thyristor
classique. Les temps de commutation pour un GTO sont de l'ordre de quelques microsecondes.
De par leur capacité à supporter des tensions importantes (supérieures à 4,5kV) et de forts
courants (supérieurs à plusieurs kA), les GTOs sont utilisés dans les applications de très forte
puissance à des fréquences allant de quelques centaines de Hz à 10kHz.

Figure 2-14. GTO. (a) Symbole électrique ; (b) caractéristique statique i-v ; (c)
caractéristique statique idéalisée.

6. Transistor bipolaire à grille isolée (Insulated Gate Bipolar Transistor - IGBT)

Le symbole électrique pour un IGBT est donné sur la figure 2-15a et sa caractéristique statique i-
v est décrite sur la figure 2-15b.

Figure 2-15. IGBT a) Symbole électrique b)Caractéristique statique i-v.

Les IGBTs représentent un compromis entre les différents avantages des MOSFETs, des
BJTs et des GTOs. Similaire au MOSFET, l'IGBT possède une impédance de grille importante,

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autorisant une commutation avec un faible apport d'énergie. Comme le BJT, l'IGBT possède une
tension à l'état on faible, même pour des tensions bloquées importantes (par exemple, VON de
l'ordre de 2 à 3V pour des tensions bloquées supérieures à 1000V). Comme le GTO, l'IGBT peut
bloquer des tensions négatives.
Les IGBTs présentent des temps de commutation de l'ordre de la microseconde et sont
disponibles pour des tensions et courants de l'ordre de 3000V et 1200A respectivement.
La place de l'IGBT parmi les autres semi-conducteurs de puissance:

Thyristor Thyristor rapide Transistor bipolaire IGBT GTO


Tension 6000V 1500V 1400V 1200V 4500V
Courant 5000A 1500A 500A 400A 3000A
Fréquence 1kHz 3kHz 5kHz 20kHz 1kHz

7. Comparaison des interrupteurs commandables


On doit rester très prudent lorsque l'on désire comparer les différents interrupteurs présentés
dans les précédents paragraphes car de nombreuses propriétés rentrent en compte et les
caractéristiques de ces composants évoluent encore de façon rapide et importante. Néanmoins,
les observations qualitatives présentées dans le tableau 2-1 peuvent être faites.

Composant Puissance d'utilisation Rapidité de commutation


BJT Moyen Moyen
MOSFET Faible Rapide
GTO Fort Lent
IGBT Moyen Moyen
Tableau 2-1. Propriétés relatives des interrupteurs commandables.

L'utilisateur doit garder à l'esprit qu'en plus des améliorations apportées à ces divers
composants, d'autres composants entièrement nouveaux sont en cours d'étude. Les progrès dans
la technologie des semi-conducteurs conduira sans aucun doute dans un avenir proche vers des
puissances d'utilisation supérieures, des temps de commutation plus brefs et des coûts plus
faibles. Les performances des interrupteurs de puissance actuels est fourni à la figure 2-16.

La figure 2-17 donne un aperçu des principaux domaines d'application des composants de
puissance. On constate que les MOSFET sous forme de composants discrets ou de micromodules
se taillent en concurrence avec les transistors la part du lion dans les applications domestiques et
automobiles, les GTO sont réservés aux applications de traction et de redressement/commutation
de puissance. Les triacs conservent encore quelques domaines comme les machines à laver et les
thyristors sont réservés aux applications basse fréquence

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Figure 2-16.

Figure2-16 : Performances des composants de puissance

Figure2-17 : Vue générale des applications des composants de puissance

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CHAPITRE 3 : REDRESSEURS
1. Introduction
Les redresseurs sont les convertisseurs de l'électronique de puissance qui assurent
directement la conversion alternatif-continu.
Les redresseurs à diodes, ou redresseurs non contrôlés, ne permettent pas de faire varier le
rapport entre la ou les tensions alternatives d'entrée et la tension continue de sortie. De plus, ils
sont irréversibles, c'est-à-dire que la puissance ne peut aller que du côté alternatif vers le côté
continu.
Les redresseurs à thyristors, ou redresseurs contrôlés, permettent, pour une tension
alternative d'entrée fixée, de faire varier la tension continue de sortie. Ils sont de plus réversibles;
lorsqu'ils assurent le transfert de puissance du côté continu vers le côté alternatif, on dit qu'ils
fonctionnent en onduleurs non autonomes.

2. Les montages redresseurs :


Pour obtenir une tension continue, on redresse, à l’aide d’un ou deux commutateurs, un
ensemble de q tensions alternatives sinusoïdales formant un système polyphasé équilibré.
On distingue deux types de montages :
1. Pq : montages avec source en étoile et un seul commutateur ou redresseur "simple alternance";
2. PDq : montages avec source en étoile et deux commutateurs ou redresseurs "en pont" avec
source étoilée ;
3. Sq : montages série avec source en triangle et deux commutateurs en pont (comme pour le
PD). Ce type de montage ne sera pas étudié dans ce cours.
La figure 3-1 donne le schéma électrique des montages P3 et PD3. Ces deux montages sont le
plus communément utilisés pour le redressement de tensions triphasées.

Figure 3-1. Redresseurs triphasés. (a) P3. (b) PD3.


2.1 Commutation
Lorsque plusieurs redresseurs (interrupteurs) ont une électrode commune, on verra que
chacun n’est conducteur que pendant une durée limitée et qu’un seul conduit à chaque instant
(lorsque l’on considère les interrupteurs redresseurs comme parfaits).
Si le courant produit par le montage redresseur est ininterrompu, ce qui représente le cas général,
cela impose que l’enclenchement d’un redresseur s’accompagne du blocage de celui qui
conduisait auparavant.
La figure 3-2 montre qu’à l’instant t1 le redresseur R2 devient conducteur tandis que R1 se
bloque.

22
Figure 3-2. Commutation instantanée des interrupteurs redresseurs.

Indice de commutation q du montage : L’indice de commutation est donné par la durée de


conduction de chaque diode et correspond au nombre de phases du réseau de distribution. Par
exemple, pour le montage PD3, l’indice de commutation est égal à 3 (chaque diode conduit
pendant un tiers de période ou T/q).
Indice de pulsation p de la tension redressée : L’indice de pulsation p donne le nombre de
portions de sinusoïde par période de la tension redressée. Par exemple, pour le montage PD3,
nous verrons que l’indice de pulsation est égal à 6 (la tension redressée se compose de six
portions par période).
2.2 Facteur de forme
La valeur du facteur de forme caractérise la tension redressée. Plus cette valeur est proche
de l'unité, plus la tension obtenue est voisine d'une grandeur continue.
Ce coefficient sert à comparer des montages redresseurs différents entre eux.
Par définition, on nomme facteur de forme le rapport : F U eff
U0
avec : Ueff : valeur efficace de la tension considérée ;
U0 : valeur moyenne de la tension considérée.
2.3 Plan d’étude des redresseurs
L'étude d'un redresseur s’effectue par étapes successives :
 Etude des tensions (de l'entrée vers la sortie) : On néglige les chutes de tensions en charge.
Des tensions alternatives, on en déduit la tension redressé a vide Ud0 et la tension inverse
maximale aux bornes des semi-conducteurs.
 Etude des courants (de la sortie vers l'entrée) : A partir du courant débité supposé continu, on
calcule la valeur du courant dans les semi-conducteurs ainsi que dans les enroulements
secondaires et primaires du transformateur.
 Etude des chutes de tension : A l'aide des courants ainsi déterminés, on peut maintenant
calculer les diminutions de la tension redressée dues aux résistances, aux inductances et à la chute
de tension interne des semi-conducteurs.
Remarque importante :
Cette étude générale se fera en supposant que le courant redressé est parfaitement
constant, on peut donc confondre sa valeur instantanée avec sa valeur moyenne Id.

3. Redressement non commandé (diodes)


On n’étudiera dans ce chapitre que l’allure des tensions obtenues au moyen de montages
redresseurs triphasés. Puis on déduira les formules générales pour les systèmes de tension
polyphasés. Les diodes sont supposées parfaites (interrupteurs parfaits) et le courant à la sortie
du montage redresseur continu (charge fortement inductive). On supposera également
négligeable l'inductance ramenée au secondaire du transformateur.
3.1 Montages P3 à diodes :

23
La figure 3-3 représente le montage P3, avec le commutateur à trois diodes. Seul le secondaire en
étoile du transformateur est représenté.

Figure 3-3. Redresseur simple alternance. Montage parallèle P3.


Seule la diode dont l'anode est au plus haut potentiel peut conduire.
Supposons qu'à un instant donné, v1 est la tension la plus élevée. Si la diode D2 conduit (vD2 0,
ud = v2), D1 se trouve sous la tension : vD1 = v1-ud = v1-v2 >0 et devient passante.
On a alors : vD1 = 0 et vD2 = v2-v1 <0
donc la diode D2 se bloque. On a donc :
ud = v1 quand v1 > v2 et v3
ud = v2 quand v2 > v1 et v3
ud = v3 quand v3 > v1 et v2
On obtient en définitive le graphe de la figure 3-4.
La diode Di conduit lorsque la tension vi est la plus grande.
Ainsi chaque diode conduit pendant un tiers de la période. On a représenté dans le tableau sous le
graphe les intervalles de conduction des diodes (0 : diode bloquée ; 1 : diode passante) ainsi que
les expressions des tensions ud et vD1 .
vD1 = v1-ud
Soit : vD1 = 0 lorsque D1 conduit,
vD1 v1-v2lorsque D2 conduit
vD1 v1-v3 lorsque D3 conduit.

24
Figure 3-4. Montage P3 : tension redressée.
3.1.1 Etude des tensions :
a. Tension redressé.
La tension redressée ud est périodique de période T/3 (T/p).
Entre -T/6 (-T/2p) et +T/6 (+T/2p), cette tension s’exprime :
ud (t)Vmax cost
avec : Vmax V 2 , V étant la valeur efficace des tensions simples.
Valeur moyenne.
On note Udio la valeur moyenne de ud(t) dans le cas idéal envisagé (indices : i pour idéal (IdCte);
0 pour moyenne ; d pour disponible).

 T
On calcule : Udi0  1  T 6 ud (t)dt 0.83Vmax
T 6
3
U di0  Vmax sin(  )
p
Dans le cas général :
 p
Valeur efficace.
1  6 u 2dt 0.84Vmax
T

T T 6 d
On calcule : U dieff 
3
sin( 2 )
V p
Dans le cas général : U dieff  max
1
2 2
p

Facteur de forme.

25
sin( 2 )
p
1
2
p
F U eff 1,02 dans le cas général : F U eff  1
U0 U0 2 sin(  )
p

p
Remarque : pour un système monophasé et un redressement simple alternance, le facteur de
forme est égal à /2 = 1,57.
b. Tension inverse maximale aux bornes d’une diode
Le choix des composants d'un montage redresseur nécessite la connaissance de la valeur
maximale de la tension inverse appliquée à chaque diode. On a tracé sur la figure 3-4 l'allure de
la tension aux bornes de D1 ( vD1 ).
Si on note V la valeur efficace des tensions secondaires simples, la valeur maximale de la tension
inverse supportée par D1 vaut : Vi max Max(v1 v2)Max(v1 v3)U 2 V 6
Dans le cas général :
La tension aux bornes d’une diode, D1 par exemple, a pour expressions successives : v1-v2, puis
v1-v3, …, puis v1-vq
La tension inverse maximale correspond au maximum de la plus grande différences soit :
pour q impair : Vi max 2V 2 cos 
2q
pour q pair : Vi max 2V 2

3.1.2 Etude des courants :


a. Courant dans les diodes .
Si le montage débite un courant continu Id constant, chaque diode assure le passage de Id pendant
l’intervalle de durée T/q .
d’ou les valeurs maximale, moyenne et efficace du courant dans chacune des q diodes.
imax  I d imoy  I d I  I d
q q
b. courant dans les enroulements secondaires du transformateur.
Le courant is dans un enroulement secondaire du transformateur est le même que celui d’une
diode. La valeur efficace des courants secondaires est donc : I s  I d
q
3.2 Montages PD3 à diodes :
La figure 3-5 représente le redresseur PD3. Seul le secondaire du transformateur est représenté.
Ce montage est à comparer au pont de Graëtz en monophasé et à ce titre il peut également être
appelé triphasé double alternance.

26
Figure 3-5. Redresseur double alternance. Montage PD3.
Le secondaire du transformateur est couplé en étoile et connecté à deux groupes de diodes : un
commutateur à cathode commune (D1, D2, D3) et un commutateur à anode commune (D’1, D’2,
D’3). L'existence d'un courant continu dans la charge exige la conduction de deux diodes à tout
instant, une de chaque commutateur.
La règle pour déterminer les diodes passantes est la même que pour le montage P3 :
pour le commutateur à cathode commune, la diode dont l'anode est au potentiel le plus élevé
conduit, d’où la dénomination « + positif » ;
pour le commutateur à anode commune, la diode dont la cathode est au potentiel négatif le plus
faible conduit, d’où la dénomination « + négatif ».
Donc :
- lorsque v1>v3>v2 D1 et D’2 conduisent : ud = v1-v2
- lorsque v1>v2>v3 D1 et D’3 conduisent : ud = v1-v3
- lorsque v2>v1>v3 D2 et D’3 conduisent : ud = v2-v3
- etc ...
Chaque diode conduit ainsi pendant un tiers de période (on dira que l'indice de commutation de
ce montage est q = 3) tandis que la tension redressée se compose de six portions de sinusoïdes par
période T (on dira que l'indice de pulsation est p = 6) ; ces deux indices avaient des valeurs égales
dans le cas des montages parallèles simples.
Sur la figure 3-6, on a représenté l'allure de la tension redressée ud ainsi que la tension aux bornes
de la diode D1 ( vD1 ).

27
Figure 3-6. Montage PD3 - tension redressée.
3.2.1 Etude des tensions :
a. tension redressé.
La tension redressée ud est périodique de période T/6 (T/p).
Entre 0 et T/6 (+T/p), cette tension s’exprime :
ud (t)Umax cost
avec : Umax U 2 , U étant la valeur efficace des tensions composés.
Valeur moyenne.
T
U di0  1  T 12ud (t)dt 0,95.U max
T  12
6
Valeur efficace.
1  12u 2 dt 0,94U max
T

T T12 d
U dieff 
6
Facteur de forme.
sin( 2 )
1 6
2
F U eff  1 6 1,0009
U0 2 sin(  )
6

6
Ce résultat montre clairement que la forme de la tension redressée est plus proche du continu que
pour le montage P3 (F = 1,02).
b. Tension inverse maximale aux bornes d’une diode

La figure 3-6 montre que les montages parallèles doubles imposent aux diodes de supporter en
inverse la valeur maximale de la tension redressée : Ui max Umax 1,047Udio
3.2.2 Etude des courants :

28
a. Courant dans les diodes .
Chaque diode conduit pendant T / 3 ( soit T/q dans le cas général). d’ou les valeurs maximale,
moyenne et efficace du courant dans chacune des 2q diodes.
imax  I d imoy  I d I  I d
q q
b. Courant dans les enroulements secondaires du transformateur.
Chaque enroulement secondaire, étant réuni à deux diodes, est parcouru par un courant pendant
deux intervalles de durée T/q. ainsi :
 Is1 = +Id quand D1 conduit
 Is1 = -Id quand D1’ conduit

La valeur efficace des courants secondaires est donc : I s  1 (2.I d2 T )  I d 2


T q q
3.3 Facteur de puissance
3.3.1 Rappel
Le facteur de puissance du primaire ou du secondaire (du transformateur) est le rapport entre la
puissance active disponible en sortie du montage et la puissance apparente développée dans les
enroulements du transformateur : f p  Pa
S
On abordera dans ce cours uniquement le facteur de puissance secondaire.
Si on suppose le transformateur et les diodes parfaits, la puissance active se réduit à celle
T
consommée par la charge et a pour expression : Pa  1  ud.id.dt
T 0
Le courant de charge étant supposé constant et égal à Id (charge fortement inductive), on a :
Pa U dioI d .
3.3.2 Montage parallèle
Le courant is dans un enroulement secondaire du transformateur est le même que celui
d’une diode. La valeur efficace des courants secondaires est donc : I s  I d
q
La puissance apparente du secondaire formé de q enroulements (p=q), sièges de tensions de
valeur efficace V, parcourus par des courants de valeur efficace Is est SqVIs .
Vmax .sin(  )
p

sin(  )
P p 2q
D’ou le facteur de puissance secondaire : f s   d
soit : f s 
S q V max I d  q
2 q
Le tableau 3-1 donne les valeurs de fs obtenues pour quelques valeurs de p.
p 2 3 4 5 6
fs 0,636 0,675 0,636 0,592 0,55
Tableau 3-1. Facteur de puissance.
Le facteur de puissance passe donc par son maximum pour les montages triphasés.
3.3.2 Montage parallèle double
U max .sin(  )I d
p

soit : f s  2 q sin(  )
p
Le facteur de puissance secondaire : f s  Pd 
S 2q.V.I d  q
Le tableau 3-2 donne les valeurs de fs obtenues pour quelques valeurs de p.

29
PD2 PD3 PD4 PD6
p 2 6 4 6
q 2 3 4 6
fs 0,900 0,955 0,900 0,780
Tableau 3-2. Facteur de puissance.
De même que pour les montages parallèle simple, le facteur de puissance passe donc par son
maximum pour les montages triphasés.
3.3.3 Conclusion
 Le facteur de puissance est maximum en triphasé. A puissance active disponible pour
l’utilisateur Pa et amplitude de la tension redressée Umax données, la masse de cuivre
concernant le transformateur est la plus faible en triphasé.
 Le facteur de puissance des montages parallèle double est meilleur que celui des
montages parallèle simple.
On peut donc conclure que le montage PD3 est le plus efficace des montages parallèles pour ce
qui concerne la rentabilité du transformateur. Il est clair cependant que ce montage nécessite 6
diodes au lieu de 3 pour le montage P3.
3.4 Chutes de tensions en charge (fonctionnement normal)
Jusqu'ici nous avons supposé la source et le redresseur parfaits. En fait, les impédances
des éléments du redresseur et celle du réseau qu'il alimente entraînent une diminution de la valeur
moyenne Udi0 de la tension redressée au fur et à mesure que le courant continu débité Id croît. Au
début de la caractéristique de tension (Ud0, Id), c'est-à-dire entre la marche à vide et la marche en
pleine charge, la chute de tension moyenne totale ΔUdo est d'ordinaire faible par rapport à la
tension à vide.
On peut donc, avec une bonne approximation, calculer la chute de tension totale :
 en ajoutant les chutes de tension dues aux diverses causes,
 en calculant chacune de ces chutes de tension partielles sans tenir compte des phénomènes
qui sont à l'origine des autres.
La chute de tension totale est obtenue en ajoutant :
la chute due aux commutations (empiétements) Δ1Udo;
la chute due aux résistances Δ2Udo;
la chute due aux diodes Δ3Udo.
On écrit : Udo= Udio - ΔUdo
avec : ΔUdo = Δ1Udo + Δ2Udo + Δ3Udo
Surtout pour les montages de forte puissance, c'est le phénomène d’empiétement lors des
commutations qui est à l'origine de la principale chute de tension.
3.4.1 Chutes de tension inductives dues à la commutation des diodes : phénomène
d’empiétement
Nous avons jusqu'ici supposé tous les éléments du redresseur parfaits, et en particulier le
transformateur. En réalité, les enroulements primaire et secondaire du transformateur présentent
des inductances de fuite (voir cours transformateur). En conséquence, l'intensité du courant ne
peut varier de façon discontinue dans ces éléments et la commutation ne peut être instantanée :
l'intensité du courant dans la diode qui se bloque ne peut passer instantanément de Id à 0 tandis
que celle de la diode qui s'enclenche passe de 0 à Id. On se propose dans ce paragraphe d'étudier
l'influence de ce phénomène sur la tension redressée. Nous allons chercher à évaluer la chute de
tension moyenne de la moyenne de la tension redressée liée au phénomène d’empiétement Δ1Udo.

30
Pour simplifier l'étude, nous considérons la commutation entre deux diodes d'un commutateur
parallèle. Nous supposons constante l'intensité du courant de la charge (charge fortement
inductive) et nommons l l'inductance totale de fuite ramenée au secondaire du Transformateur.
La figure 3-7a) décrit le montage étudié. La figure 3-7b) décrit l'allure des tensions et courants
mis en jeu.

Figure 3-7. a) Montage. b) Phénomène d’empiétement.


Calcul de la chute de tension moyenne :
A l'instant t0 où v1(t)= v2(t), les diodes commutent : l'intensité iF2 du courant dans D2 cesse d'être
nulle et commence à augmenter. iF2 prend la valeur Id à l'instant t0+τ où se termine la
commutation. Simultanément l’intensité iF1 du courant dans D1 est passée de Id à l’instant t0 à 0 à
l’instant t0+τ. Pendant la durée t, les deux diodes sont simultanément conductrices ; c’est le
phénomène d’empiétement (la diode D1 reste enclenchée au-delà de la limite idéale de conduction
et empiète sur la région de conduction de D2). Pendant la durée t de l’empiétement la tension
redressée ud doit satisfaire à (loi des mailles) :
ud v1l diF1 v2  diF2
dt dt
Le courant de charge est supposé d’intensité constante Id, ce qui impose :
iF1iF2 cste  diF1  diF2 0
dt dt
d’ou : ud v1l diF1 v2 l diF2  ud  v1v2 pendant la durée τ de l’empiètement.
dt dt 2
D’ou l’allure de la tension redressé représentée sur la figure 3-7b.
l’empiétement se traduit donc par une chute de tension instantanée: 1U do  l Id .
2
La valeur τ de la durée de l’empiètement sera calculée en déterminant l’expression du courant iF2
et en notant qu’a l’instant t0+τ, iF2 atteint la valeur Id.
 
D’ou :   T ArcCos1 2l I d 
2  U 

31
La durée de l’empiétement est donc d’autant plus grande que l’intensité du courant à commuter
est importante et que l’inductance de fuite est plus élevée. Elle diminue lorsque l’amplitude de la
tension composée qui provoque la commutation augmente.
3.4.2 Chute de tension ohmique
Les enroulements du transformateur provoquent une chute de tension continue du fait de leurs
résistances propres (que l'on peut ramener au secondaire). Cette chute de tension s'écrit :
Δ2Udo =Rs is
Rs étant la résistance du transformateur ramenée au secondaire et is l'intensité du courant dans un
enroulement secondaire.
3.4.3 Chute de tension due aux diodes
On sait qu'une diode enclenchée présente une chute de tension :
Δ3Udo = Vseuil + rf if
lorsqu'elle est parcourue par un courant direct d'intensité if. Connaissant le nombre de diodes
disposées en série et simultanément conductrices et l'intensité du courant de charge, on pourra
donc calculer la chute de tension due à ces composants.
4. Redressement commandé
On nomme « redresseur commandé » un montage redresseur dont une partie des diodes a été
remplacée par un ensemble équivalent de thyristors.
4.1 Montages tout thyristors
Les montages redresseurs à thyristors utilisent les mêmes schémas que les redresseurs à
diodes. En remplaçant les diodes par les thyristors. On peut retarder la commutation en agissant
sur la gâchette. On caractérise le retard par l’angle  (ou le temps t  / ) par rapport à la
conduction naturelle des diodes.
4.1.1 Montage P3 à thyristors
Les hypothèses pour l’étude sont les suivantes :
 Thyristors supposés idéaux pas de chute de tension aux bornes lorsqu’ils sont fermés ;
commutation instantanée ;
 Source supposée parfaite impédance de source nulle ;
 Charge fortement inductive courant débité id(t) constant égal à Id.
4.1.1.1 Etude des tensions
a. Allure de la tension redressée
Nous allons étudier le principe de fonctionnement d’un montage P3 dont les Thyristors sont
commandés à la fermeture avec un retard angulaire  (temps de retard t  / ) sur l’amorçage
naturel (cas des diodes). Cette étude pourra être appliquée facilement à un montage PD3 ou autre.
La figure 3-8 décrit le montage P3 tout thyristors.

Figure 3-8. Montage P3 tout thyristor.

32
La figure 3-9 donne les différentes phases de fonctionnement.
Avant l’instant t0 on suppose que le thyristor T3 conduit. On a donc :
ud(t) = v3(t)
Après t0 , v1(t) devient supérieure à v2(t) et v3(t) ; T1 est polarisé en direct ; il est donc
susceptible d’être enclenché par un signal de commande. Tant que T1 ne reçoit pas d’impulsion
de commande, T3 reste conducteur et :
ud(t) = v3(t) ; iT1 = 0 ; vT1(t) = u13(t)
La commande de la fermeture de T1 arrive à l’instant t1t0 t Le thyristor T1 est alors polarisé
sous tension directe positive si u13 0. Cette condition impose t t1t0T ou . Pour , il
2
n’est plus possible d’amorcer les thyristors car la différence de potentiel à leur borne devient
négative.
si : T1 s’enclenche : ud(t) = v1(t) ; vT1 et T3 se trouve polarisé en inverse (vT3 u310)
et se bloque ; d’où iT1 = Id.
T1 reste enclenché tant que T2 n’est pas commandé, soit jusqu’à l’instant t2 t1  T (q 3 dans
q
le cas du montage P3) si l’on admet (c’est le cas en pratique) que les signaux de commande des
thyristors se succèdent avec le même décalage T/q que les instants d’amorçage naturel (pour les
diodes).
pour t t2 , on a : ud(t) = v2(t) ; iT1 = 0 ; vT1(t) = u12(t)
D’où les courbes de ud(t); vT1(t) et iT1(t) établies à la figure 3-9. On note que pour les montages
parallèles simples (Pq), de même que pour les montages à diodes, la tension ud(t) est formée de
p=q portions de sinusoïdes.

Figure 3-9. Fonctionnement du montage P3 tout thyristor.


b. Valeur moyenne de la tension redressée. Fonctionnement en redresseur ou onduleur

autonome

33
La tension redressée ud (t) est composée de p portions de sinusoïdes par périodes T des tensions
alternatives de la source.
La valeur moyenne peut donc être calculée entre t1 et t2 :
t2
U dio  1 Vmax sin( t)dt  Vmax sin(  ).cos U dio.cos
q
t2 t1 t1  q
On a représenté graphiquement l’évolution de Udi0 en fonction de l’angle  sur la figure 3-10.

Figure 3-10. Montage P3 tout thyristor. Tension moyenne redressée.


On en déduit les deux types de fonctionnement d’un tel montage :
pour 0  : Udi0 est positive et la puissance active fournie par le dispositif redresseur à la
2
charge dans laquelle circule un courant continu Id vaut : PUdio Id 0 . La charge absorbe donc de
l’énergie. Le montage fonctionne alors en redresseur à tension de sortie Udi0 réglable grâce à
l’angle de retard à l’amorçage .
pour    : Udi0 est négative, donc : P<0.
2
Le montage ne peut fonctionner, dans ces conditions, que s’il est connecté, côté continu (charge),
sur un dispositif susceptible de lui fournir de l’énergie, soit par exemple : génératrice courant
continu, pont redresseur, batterie d’accumulateurs.
On a alors un fonctionnement en onduleur non autonome : C’est un onduleur car l’énergie passe
de la source continue au réseau alternatif connecté au transformateur; il est non autonome car la
valeur efficace et la fréquence des tensions alternatives sont fixées par le réseau alternatif.
Nous citons quelques exemples d’utilisation en fonctionnement en onduleur non autonome :
batterie d’accumulateurs : figure 3-11.

34
Figure 3-11. Redresseur en pont connecté à une batterie d’accumulateurs.
Le redresseur, lorsque   , fournit de l’énergie à la batterie (bornes en position (a)). Lorsque la
2
batterie est chargée, elle peut fournir de l’énergie au réseau (après inversion des bornes, position
(b)) pour apporter un complément d’énergie.
Interconnexion entre deux réseaux : figure 3-12.

Figure 3-12. Interconnexion entre deux réseaux.


Deux réseaux de fréquence f et f’ et de valeur efficaces V et V’ pouvant être différentes, sont
connectés entre eux à l’aide de 2 ponts redresseurs, l’un et l’autre pouvant fonctionner en
redresseur ou onduleur non autonome alternativement. Cette configuration permet de relier entre
eux deux réseaux indépendants (exemple : liaison sous-marine France-Angleterre).
Machine à courant continu : figure 3-13.

Figure 3-13. Machine à courant continu fonctionnant alternativement en moteur et en


génératrice.
Lorsque les bornes sont en position (a), la machine fonctionne en moteur. En position (b),
avec   , la machine fonctionne en génératrice. On peut assurer ainsi le freinage du moteur par
2
récupération d’énergie.
c. Tensions aux bornes des thyristors
La tension inverse maximale : Vi max 2Vmax si q est pair
Vi max 2Vmax cos(  ) si q est impair
2q
4.1.1.1 Etude des courants :
a. Valeurs des courants :

35
Chaque thyristor débite pendant T/q : Ithmoy I d , Ithmax  I d , Ith  I d
q q
La valeur efficace du courant dans l’enroulement secondaire du transformateur est :
I s  Ith  I d
q

b. Facteur de puissance :

Pour la même puissance apparente absorbée, la puissance active n’est plus que Udio.Id.cos . Le
facteur de puissance secondaire sera multiplié par cos par rapport à un redresseur à diodes.

sin(  )
2q
On’a : fs'  fs.cos avec f s 
 q
Conclusion : l’angle  permet de commander la valeur moyenne de la tension redressé, mais il
augmente l’ondulation de la tension ud, et il diminue le facteur de puissance.
4.2 Montages mixtes en pont
Un pont mixte est formé pour moitié avec des thyristors et pour moitié avec des diodes.
Comparé au pont classique tout thyristors, il a comme avantage de demeurer commandé tout en
étant plus robuste, plus économique, (diodes plus robustes, commande plus simple car moins de
thyristors) avec un meilleur rendement et un meilleur facteur de puissance (la chute de tension est
supérieure à l’état on pour les thyristors).
Il a l’inconvénient de ne pas fonctionner en onduleur.
4.2.1 Montage monophasé PD2 mixte
Le pont mixte monophasé considéré est décrit à la figure 3-14. On considère une charge
fortement inductive, soit un courant id(t) considéré comme constant et égal à Id.
T1 est amorcé à t  lorsque la tension v(t) = v1(t)-v2(t) est positive. Le potentiel en B étant

inférieur au potentiel en A, D2 conduit.

Figure 3-14. Pont PD2 mixte.


Le système demeure dans cet état tant que v(t) 0. On a donc :
ud(t) = v(t) =Vmax. Sint ; is(t) = Id

36
Dès que tT , v(t)devient négatif. La diode D2 se bloque et la diode D1 devient passante. Le
2
thyristor T2 est susceptible de conduire car il se trouve polarisé en direct, mais il ne conduit pas
tant qu’il n’a pas été enclenché, soit jusqu’au temps t1T  T t . Donc T1 continue à
2  2
conduire le courant Id . La charge est donc court-circuitée par T1 et D1. On dit que D1 fonctionne
en « diode de roue libre ».
On a : ud = 0 ; is = 0; id(t) = Id
Remarque :dans cette phase, la charge est court-circuitée par D1 et T1. La circulation du courant
Id est assurée par l’inductance de la charge dont l’impédance est considérée comme très grande
(L>>R) devant la résistance R totale de la maille constituée par T1, D1 et la charge (résistance
du thyristor, de la diode et de la charge).
Au temps t1T t correspondant à l’angle   , une impulsion est envoyée sur la gâchette de
2
T2 qui se met à conduire. T1 se bloque.
...
L’allure des courants et tensions v(t),ud(t),iT1(t)et is(t) est donnée sur la figure 3-15.

Figure 3-15. Fonctionnement du pont PD2 mixte. Les phases (1) et (3) sont appelées « phases de
roue libre ».
4.2.2 Valeur moyenne de la tension aux bornes de la charge
T /2
1 Vmax .sin t.dt Vmax (1cos)U dio.1cos
T / 2 t
PD2 : ' 
U dio
 2

37
Il s’avère ainsi possible, comme pour le pont tout thyristors, de régler la valeur de la tension
moyenne redressée U dio'  en agissant sur l’angle de retard à l’amorçage .

Cependant, à la différence du pont tout thyristors, cette tension ne peut devenir négative comme
'  en fonction de .
le montre la figure 3-16 qui donne U dio

Figure 3-16. Montage PD2 mixte. Tension moyenne redressée.


En conséquence, le pont mixte ne peut fonctionner en onduleur non autonome (le pont mixte est
non réversible).
4.2.3 Courant au secondaire du transformateur
Le graphe du courant au secondaire du transformateur est donné sur la figure 3-15.
Valeur moyenne : Ismoy
' 0 
Valeur efficace : I s' Id  

38
CHAPITRE 4 : HACHEURS
1. Introduction- Intérêt des hacheurs
Les hacheurs permettent d’obtenir une tension continue réglable à partir d’une tension
continue constante et ce, avec un rendement voisin de l’unité. Ils jouent en continu le même rôle
que les transformateurs en alternatif.
Il est évident que le procédé le plus simple pour transformer une tension continue de valeur fixe
en une tension continue réglable est le montage en potentiomètre diviseur de tension décrit sur la
figure 4-1.

R=R1+R2
R1=R
R2=(1-)R

Figure 4-1. Montage potentiométrique.


Le réglage de  permet de faire varier la tension disponible aux bornes de la charge Ud :
Ud  R2 (1)U s , à vide ( Rc  )
R2  R1
Pour 0, on a : Ud = Us
Pour =1, on a : Ud 0
L’inconvénient de ce montage est son rendement médiocre, ce qui s’avère critique pour des
applications faisant intervenir des puissances non négligeables.
Le rendement s’écrit :   Pd U d I d
Ps U s I s
RRc(1)2
Soit après calculs :   2
Rc  Rc RR 2  2(RRc 2R 2) 3 R 2
 est maximum pour : Rc R2 (1)R
Par exemple, pour R1 R2  Rc (soit   1 ), on obtient : 6%
2
Soit 84% de la puissance gaspillée inutilement !
Ainsi les montages potentiométriques sont utilisés uniquement en électronique de faible
puissance (quelques Watts maximum). En électronique de puissance, on fera systématiquement
appel à des hacheurs.
On distingue plusieurs types de hacheurs, les deux types de base (que nous nous proposons
d’étudier ici) étant le montage série et le montage parallèle.
Le principe consiste à interrompre périodiquement l’alimentation de la charge par la source. Ce
principe est illustré par le schéma de la figure 4-2.

39
Figure 4-2. Principe du hacheur série.
L’interrupteur commandable I hache la tension d’alimentation U. Après filtrage, on obtient une
tension Ud constante (avec ici : Ud<U).
2. Définition du rapport cyclique
Le rapport cyclique est défini comme le temps tON pendant lequel l’interrupteur est fermé divisé
par la période de fonctionnement du montage T, soit :
  tON
T
On définit également le temps pendant lequel l’interrupteur est fermé par : tOFF T tON .
3. Hacheurs série et parallèle
Les hacheurs sont des convertisseurs statiques qui sont alimentés par des sources de tension
continue et produisent aux bornes d’une charge une tension unidirectionnelle de valeur moyenne
réglable. On peut imaginer un grand nombre de dispositifs électroniques réalisant cette fonction.
On se contentera ici d’indiquer les types de montages les plus utilisés ainsi que quelques
applications. Ces montages utiliseront des interrupteurs unidirectionnels statiques qui seront
représentés par le symbole de la figure 4-3.

Figure 4-3. Symbole de l’interrupteur unidirectionnel. T est la période du signal de


commande.
3.1 Hacheur série (abaisseur de tension)
Le schéma de principe du hacheur série est donné à la figure 4-4. On considère l’interrupteur I et
la diode D parfaits. La charge est par exemple un moteur à courant continu.

Figure 4-4. Hacheur série.


Le fonctionnement du convertisseur se déduit de l’analyse du comportement de l’interrupteur I.
à t=0, I est enclenché (passant) pendant un temps T , alors : ud (t)U
entre T et T (T<t<T), I est ouvert.
On a alors : i=0 et le courant id circule à travers la diode D (diode de « roue libre »).

40
Donc : ud (t)0 tant que la diode D conduit, soit tant que le courant id (t) est non nul.
Lorsque id (t) s’annule, la diode D se bloque et : ud (t)Ec 
On distingue donc deux types de fonctionnement selon que le courant id (t) est interrompu ou non.
3.1.1 Fonctionnement à courant ininterrompu (figure 4-5)
T
La valeur moyenne de ud (t) vaut : U d0  U.dt .U
0
Déterminer l’expression de id(t) :

Remarque : la FEM Ec de la charge et la valeur moyenne Id0 du courant id (t) sont liés par :
U d0 Ec  Rc I d0
Si la charge est une batterie ( Ec est imposé par la charge), cette relation définit Id0 .
Si la charge est un moteur à courant continu, cette relation fixe Ec (et donc la vitesse du moteur
car Ec k ( en rad/s)), sachant que Id0 dépend du couple du moteur  ( = kI si l’on néglige les
pertes mécaniques et les pertes par hystérésis et courants de Foucault).

Figure 4-5. Hacheur série. Fonctionnement à courant ininterrompu dans la charge.


3.1.2 Fonctionnement à courant dans la charge interrompu (figure 4-6)

Figure 4-6. Hacheur série. Fonctionnement à courant interrompu dans la charge.


Lorsque l’interrupteur s’ouvre, à t = T, le courant id(t) décroît. Si la constante de temps   Lc
Rc
est suffisamment faible devant T, ce courant s’annule avant que l’interrupteur ne redevienne
passant à t=T.

41
En considérant (voir figure 4-6) que le courant id(t) est nul entre les instants T et T, la valeur
moyenne de ud (t) vaut alors :

T 0
T T

U d0  1  U.dt   Ec.dt U (1)Ec
T
3.1.3 Conclusion sur le hacheur série
Dans les deux types de fonctionnement, on voit que la valeur moyenne Ud0 de la tension
disponible aux bornes de la charge est fonction du rapport cyclique a. On réglera la valeur de Ud0
en modifiant le rapport cyclique :
1. soit en modifiant la durée de conduction de l’interrupteur I sans modifier la période T de
commande. Cette méthode qui consiste à faire varier la largeur des impulsions de
commande de l’interrupteur est appelée méthode de Modulation de Largeur d’Impulsion
(MLI) ou encore PWM pour «Pulse Width Modulation ».
2. soit en modifiant la fréquence de commande ( f  1 ) sans modifier la durée de conduction
T
de l’interrupteur.
La solution 1. est de loin la plus utilisée en pratique car elle permet un filtrage aisé de la tension
ud (t) par un filtre passe-bas comme le décrit la figure 4-7. Ce filtre passe-bas permet d’éliminer
les harmoniques élevés de ud (t).

Figure 4-7. Hacheur série avec filtre passe-bas en sortie permettant d’obtenir une tension uc(t)
quasi constante et égale à Uc0.
3.2 Hacheur parallèle (élévateur de tension)
Le hacheur parallèle est aussi appelé hacheur survolteur. Ce montage permet de fournir une
tension moyenne Ud0 à partir d’une source de tension continue U U d0 . Le montage étudié est
donné à la figure4-8.

Figure 4-8. Hacheur parallèle.


Les applications principales du hacheur parallèle sont les alimentations de puissance régulées et
le freinage par récupération des moteurs à courant continu. On distingue 2 phases de
fonctionnement:
Lorsque l’interrupteur I est fermé, la diode est polarisée en inverse (vD=-ud); la charge est donc
isolée de la source. La source fournit de l’énergie à l’inductance L.

42
Lorsque l’interrupteur I est ouvert, l’étage de sortie (C+ charge) reçoit de l’énergie de la source
et de l’inductance L.
Pour l’analyse en régime permanent présentée ici, le condensateur de filtrage C a une valeur de
capacité suffisamment élevée pour que l’on puisse considérer la tension disponible en sortie
constante :
ud(t)=Ud0
Enfin on distingue deux modes de fonctionnement selon que le courant dans l’inductance L (il(t))
est interrompu ou non.
3.2.1 Fonctionnement à courant de source ininterrompu
Pour 0t T , l’interrupteur I est fermé et l’intensité il(t) croît linéairement :
U l dil donc: il (t)U t il (0)
dt L
On a : uI 0 ; id 0 ; vl (t)U 
Pour T tT , l’interrupteur I est ouvert, l’inductance L se démagnétise et le courant il (t)
décroît :
U l dil U do donc: il (t)U Ud0 (t T)il (T)
dt L
avec : il (T)U T il (0)
L
et : U U d0 car il(t) doit décroître.
On a : uI Ud0 ; id il ; vl U U d0
On déduit les caractéristiques de la figure 4-9.

Figure 4-9. Hacheur parallèle. Fonctionnement à courant de source ininterrompu.


On détermine facilement la relation liant U à Ud0 .
On a : U vL ui 
Donc en moyenne sur une période, compte tenu du fait que la valeur de la moyenne de vl(t)est
nulle, on obtient :

43
U U I0 (1)T U d0 (1)U d0
T
Donc : Ud0  1
U 1
En considérant un circuit sans pertes, la puissance moyenne délivrée par la source est égale à la
puissance moyenne disponible en sortie :
PsourceUIl0 Ud0 Id0
et donc : I d0 1 . Cette relation permet de dimensionner les conducteurs à utiliser.
Il0
3.2.2 Limite entre le fonctionnement interrompu et le fonctionnement ininterrompu
La forme des courant et tension il (t) et vl (t) est donnée sur la figure 4-10.

Figure 4-12. Hacheur parallèle. Limite du fonctionnement à courant de source


ininterrompu.
La valeur moyenne du courant il (t) s’écrit:
Il0  IlM  1 U T (car il (0) 0)
2 2l
Donc la valeur moyenne du courant disponible en sortie Id0 s’écrit :
Id0 (1)Il0  1 U T(1) 1 Ud0 T(1)2
2l 2 l
3.2.3 Fonctionnement à courant de source interrompu
Ce type de fonctionnement intervient lorsque Ud0 devient tel que le courant il (t) s’annule durant la
phase où l’interrupteur est ouvert.
Ce type de fonctionnement étant peu utilisé, il ne sera pas développé dans ce cours.

44
CHAPITRE 5 : ONDULEURS

Introduction:

Les onduleurs sont des convertisseurs statiques permettant, à partir d'une tension continue,
d'obtenir des grandeurs électriques alternatives. Ils sont utilisés principalement dans deux
catégories d'appareils:

 Les alimentations sans coupures (Ex: onduleurs pour l'informatique, ...). La source
continue est -souvent constituée de batteries. La tension engendrée est souvent
d'amplitude et de fréquence fixe.

 Les variateurs de vitesse pour machine à courant alternatif. La source continue est obtenue
à partir du redressement du réseau. La tension engendrée est de fréquence variable, ce
qui fait varier la vitesse des machines à courant alternatif. Dans ce cas, il convient que
l'amplitude de cette tension soit également variable.

 La stratégie de commande de l'onduleur dépendra de l'application envisagée. On se


limitera ici à la commande Pleine Onde et à la commande MLI (Modulation de Largeur
d'Impulsion).

A. Les onduleurs Monophasés :

I. Principe de fonctionnement des onduleurs de tension monophasés :

On considère le montage onduleur autonome le plus simple : montage à deux


interrupteurs dont la commande est symétrique.
Schéma du montage :
E représente deux sources de tension continue idéales
identiques. K1 et K2 sont deux interrupteurs électroniques
K1 commandables à l’ouverture et à la fermeture. On appelle
+
E uc, tension aux bornes de la charge et ic, intensité du
courant dans la charge.
- Charge
ic La commande est symétrique, cela signifie que pendant la
moitié de la période de fonctionnement K1 est fermé et K2
+ uc est ouvert et pendant l’autre moitié de la période
E fonctionnement K1 est ouvert et K2 est fermé.
-
K1 K2 K1 Interrupteur fermé
K2
K 2 K 1 K 2 Interrupteur ouvert
uc
+E
Sur la première demi-période
(0<t<T/2), l’interrupteur K1 est 0 T/2 T t (s)
fermé et K2 est ouvert. Seule la
-E

45
branche du haut est utilisée. La tension E se recopie aux bornes de la charge. Sur la deuxième
demi-période (T/2<t<T), l’interrupteur K2 est fermé et K1 est ouvert. Seule la branche du bas est
utilisée.
La tension -E se recopie aux bornes de la charge.
II. Onduleur de tension monophasé à deux interrupteurs

1) Débit sur charge résistive

a. Analyse du fonctionnement

On utilise le montage précédent. La charge est une résistance R.


Observation des oscillogrammes :
Comme la charge est
K1 K2 K1 Interrupteur fermé résistive, l’intensité du
K2 K1 K2 Interrupteur ouvert courant dans la charge à la
même forme d’onde que la
uc
+E tension aux bornes de la
charge.
Les interrupteurs K1 et K2
0 doivent supporter une
T/2 T t (s)
tension positive à leurs
bornes lorsqu’ils sont
-E
ouverts et sont traversées
ic
par une intensité
+E/R
unidirectionnelle (positive
pour K1 et négative pour
t (s)
K2) lorsqu’ils sont fermés.
-E/R On peut donc réaliser K1
avec un transistor bipolaire
NPN et K2 avec un transistor bipolaire PNP.

b. Grandeurs caractéristiques du montage

Période et fréquence : La période et la fréquence de la tension aux bornes de la charge et de


l’intensité du courant qui parcourt la charge sont imposées par la commande des interrupteurs, il
s’agit donc d’un onduleur autonome.

Valeur de moyenne de la tension aux bornes de la charge : Le signal est alternatif : la valeur
moyenne de la tension aux bornes de la charge est nulle.

Valeur efficace de la tension aux bornes de la charge : On la détermine par la méthode des
aires en résolvant l’équation

46
Uc =  uc2 
Pour cela, le problème est découpé en 3 étapes :
 On trace le graphe du signal uc²(t)

 On détermine la valeur moyenne de uc²(t) : < uc²(t) > = E²

 On prend la racine carrée du résultat précédent :


Uc =  uc2  = E2
Uc = E

2) Débit sur charge inductive

a. Structure des interrupteurs

La charge inductive implique un déphasage entre la tension et le courant pour la charge. Ainsi uc
et ic ne passe pas par 0 aux mêmes instants. Par conséquent, le courant dans les interrupteurs sera
bidirectionnels (tantôt positifs, tantôt négatifs). Il faudra adapter la structure des interrupteurs afin
que ceux-ci acceptent le double sens de parcours du courant. Pour cela, on place une diode en
antiparallèle du transistor pour chacun des interrupteurs K1 et K2.

Interrupteurs K1 Interrupteurs K2

(D1)
(D2)
(T1 ) (T2 )

Les interrupteurs sont constitués d’un interrupteur électronique commandable à


l’ouverture et à la fermeture (comme un transistor bipolaire) et une diode en antiparallèle. L’état
de l’interrupteur est déterminé par le circuit de commande (généralement non représenté sur le
schéma).

(D1) (H1) (D2) (H2)

b. Analyse du fonctionnement et observation des oscillogrammes

47
 Schéma du montage :

 Analyse du fonctionnement :

La commande des interrupteurs impose un fonctionnement périodique de période T réglable.


Pendant la première demi-période (0  t < T/2), la commande impose K1 fermé et K2 ouvert.
Pendant la deuxième demi-période (0  t < T/2), la commande impose K1 ouvert et K2 fermé.
o Pour 0  t < T/2 : K1 fermé et K2 ouvert donc uc = E. La tension aux bornes de la charge est
positive. Le courant circule soit par T1 soit par D1 suivant le signe de celui-ci. Le courant dans la
charge ic s’annule à l’instant t1.

 Pour 0  t < t1 : le courant dans la charge est négatif ic < 0. Le courant circule par
la diode D1 : iD1 = -ic. Le transistor T1 ne conduit pas.
La puissance instantanée p = uc.ic < 0 : il y a transfert d’énergie de la charge vers
la source de tension. Il s’agit d’une phase de récupération.
 Pour t1  t < T/2 : le courant dans la charge est positif ic ≥ 0.
Le courant circule par le transistor T1 : iT1 = ic. La diode D1 est bloquée.
La puissance instantanée p = uc.ic ≥ 0 : il y a transfert d’énergie de la source vers
la charge. Il s’agit d’une phase d’alimentation.
o Pour T/2  t < T : K2 fermé et K1 ouvert donc uc = -E. La tension aux bornes de la charge est
négative. Le courant circule soit par T2 soit par D2 suivant le signe de celui-ci. Le courant dans la
charge ic s’annule à l’instant t2.

 Pour T/2  t < t2 : le courant dans la charge est positif ic > 0


Le courant circule par la diode D2 : iD2 = ic. Le transistor T2 ne conduit pas. La
puissance instantanée p = uc.ic < 0 : il y a transfert d’énergie de la charge vers la
source de tension. Il s’agit d’une phase de récupération.

48
 Pour t2  t < T : le courant dans la charge est négatif ic  0.
Le courant circule par le transistor T2 : iT2 = -ic. La diode D2 est bloquée. La
puissance instantanée p = uc.ic ≥ 0 : il y a transfert d’énergie de la source vers la
charge. Il s’agit d’une phase d’alimentation.
c. Grandeurs caractéristiques du montage

Période et fréquence : imposées par la commande et réglable indépendamment de la charge.

Valeur moyenne de la tension et de l’intensité pour la charge : nulles, les signaux sont
alternatifs.

Valeur efficace de la tension aux bornes de la charge : le signal est le même que celui obtenu
en charge résistive donc Uc = E. Cette valeur efficace est fixe.

Remarque : les sources de tension continu doivent accepter de fournir de la puissance comme
d’en recevoir, elles doivent être réversibles en courant.

III. L'Onduleur Monophasé en Pont (4 interrupteurs) :

L’onduleur monophasé en pont est un montage constitué de 4 soupapes (IGBT, MOS, ...)
schématisés par les 4 interrupteurs K1, K2, K3, K4, avec leurs diodes de roue libre. Le schéma
de principe de ce montage est donné ci-dessous :

Le montage est constitué de deux bras d'onduleur: le bras A constitué de K1 et K2, le bras
B constitué de K4 et K3.
Si on considère A, K1, K2, B, K4, K3 comme des variables logiques (fonctionnement en
soupapes), on obtient les équations logiques suivantes:
 Soupape Ki : Ki=0 => Transistor bloqué Ki=1 => Transistor saturé
 Bras A : A = 0 => K1 = 0, K2 = 1 A = 1 => K1 = 1, K2 = 0
 Bras B : B = 0 => K3 = 1, K4 = 0 B = 1 => K3 = 0, K4 = 1

49
1) Etude du fonctionnement de la partie puissance :

Nous allons illustrer le fonctionnement dans le cas de la commande pleine onde.


a. Commande Pleine Onde:

Dans cette commande, K1 et K3 sont commandés en même temps, saturés pendant


l'alternance positive et bloqués pendant l'alternance négative. De même pour K2 et K4, bloqués
pendant l'alternance positive et saturés pendant l'alternance négative.
En reprenant les notations ci-dessus, on peut écrire:
S = A = B = K1 = K2 = K3 = K4
où S est le signal de synchronisation. On obtient le chronogramme de commande ci-dessous.

- On remarque que A = B , c'est une commande complémentaire.


- On remarquera, en début d'alternance un temps mort (retard à la saturation des transistors)
permettant au transistor conduisant précédemment de se bloquer.
- On remarquera que ce sont les blocages des transistors qui délimitent les alternances.

b. Mailles de Conduction:

Avec cette commande, il y a enchaînement de quatre mailles de conduction:

50
Le signe de l'alternance est déterminé par le signe de u(t).
Chaque alternance débute par une phase de restitution et se termine par une phase
d'accumulation.

Les mailles 1) et 4) ont même équation:

Les mailles 2) et 3) ont même équation:

2) Fonctionnement sur charge R,L:

a. Commande pleine onde :

 Résumé des Résultats:


La commande Pleine Onde est une commande complémentaire où le signal de synchronisation a
une fréquence constante ainsi qu'un rapport cyclique constant égal à un demi.

51
D'après ce qui précède, la tension u(t) est signal carré d'amplitude ± E1

 Le courant i(t) sera la réponse à u(t) par l'équation différentielle:

 La condition de raccordement permet de déterminer l'amplitude du courant:

avec

Le spectre est composée d'un harmonique impair sur deux. L'enveloppe spectrale varie en (4
E1/ π n ) où n est le rang de l'harmonique considérée.
On constate que u(t) est riche en harmoniques de rang faible, ce qui rend le filtrage du courant
peu aisé.

 Etude du courant de sortie:


D'après ce qui précède, le courant i(t) sera la réponse à u(t) par deux équations
différentielles Ldi/ dt+ Ri =± E 1= cste
En normalisant cette équation, on obtient Ldi/Rdt+ i =± E1/R
que l’on rapproche de  di/ dt +i = I∞

Par identification, on trouve la constante de temps : = L/R et la valeur asymptotique : I∞


= ± E1/R

52
On sait que cette équation a pour solution : i( t)= A.exp(-t/) +B
On pose l’intensité initiale : i(t=0)=-I0
En injectant cette valeur dans la solution, on obtient :

On obtient alors le chronogramme de la solution mathématique :

Pour obtenir le chronogramme du courant de sortie, il faut introduire l’équation de raccordement.


Pour ce faire, on remarque que i(t) est un courant inductif et, par conséquent n’a pas de
discontinuité. Pour le chronogramme précédent on peut écrire :

i(t=T/2) =-i( t=0) =+I

En faisant ainsi, on voit que I0 correspond à la valeur finale (à ne pas confondre avec la valeur
asymptotique) de l’intensité du courant i(t) et donc l’intensité maximale du courant débité par
l’onduleur. On a donc à résoudre l’équation :

On trouve sans difficulté :

 Le chronogramme de l’intensité du courant :

53
La valeur du paramètre x=T/  influe fortement sur la forme du courant :

Au passage, on peut remarquer que l’on obtient des droites pour x << 1. C’est bien
l’approximation on pose R=0 , ce donne bien :

 Spectre de la tension ondulée:

54
La tension u(t) est un signal carré symétrique (cf. ci dessus). La décomposition en séries
de Fourier donne :
- Pulsation du fondamental : w0= 2π/T =2fπ
- Valeur moyenne :

- Coefficients pairs :

- Coefficients impairs :

- Symétrie de glissement => les coefficients bn sont nuls pour n pair.


- Pour n impair :

On obtient le spectre :

b. Commande M.L.I calculée (Modulation de largeur d’impulsion):

Il s'agit d'une commande devant donner un courant à fréquence fixe. On cherche à


éliminer certaines fréquences des spectres de la tension et du courant.

55
Pour éliminer des harmoniques du spectre de la tension, on effectue des commutations
supplémentaires dans les alternances. Ici, les angles de commutation sont calculés afin d'éliminer
les harmoniques 3 et 5.
On observe que les formes d'ondes se rapprochent un peu plus de la sinusoïde que dans la
commande pleine onde.

 Le spectre de la tension est nettement amélioré.


 Le spectre du courant sera meilleur encore car la charge constitue un filtre passe bas qui
sera d'autant plus efficace que les harmoniques seront de rang élevé.

c. Modulateur de Largeur d'Impulsion:

Le schéma synoptique d'un modulateur M.L.I. est donné ci-dessous:

 La porteuse, Vp(t) est un signal triangulaire symétrique et régulier de fréquence et d'amplitude


constante.
 Le signal modulant, Vm(t) est le signal que l'on veut reproduire à l'aide l'onduleur.

56
 Le signal modulé, S(t) est le signal de synchronisation de la commande du pont.

 Le chronogramme ci-contre illustre un fonctionnement du modulateur M.L.I.


 On remarquera que le signal modulant se retrouve codé dans le rapport cyclique du signal
modulé.

d. LA MODULATION M.L.I (+E, -E):

 Pour la forme d'onde ci-contre, le signal modulant est une sinusoïde.

57
 La tension en sortie d'onduleur est un signal rectangulaire d'amplitude ±E1
et de rapport cyclique variant comme le signal modulant, donc de manière sinusoïdale.

 On constate que le courant en sortie de l'onduleur est quasi sinusoïdal (quasi-identique


au signal modulant). On dira que l'onduleur en pont se comporte comme un démodulateur
M.L.I. en ce qui concerne le courant quand la charge est du type R, L (filtre passe bas).

 On constate que la partie basse fréquence du spectre reproduit le spectre du signal


modulant.

e. La modulation M.L.I. (+E, 0, -E):

Il s'agit d'une variante dans la commande du pont. Le signal de commande est envoyé au
premier bras d'onduleur. Le deuxième bras du pont est commandé par le signe du signal
modulant.

 Pour la forme d'onde ci-contre, le signal modulant est une sinusoïde.


 La tension en sortie d'onduleur est un signal carré d'amplitude (+E1, 0) pendant
l'alternance positive du signal modulant et d'amplitude (-E1, 0) pendant l'alternance négative.
Le rapport cyclique code ici aussi le signal modulant.

58
 On constate que le courant en sortie de l'onduleur est de meilleure qualité par rapport à la
modulation précédente.
 De même, on constate que le spectre de la tension est plus favorable.

B. Les onduleurs Triphasés :

I. Principe de l’onduleur de tension triphasé

L’onduleur triphasé en pont est constitué d’une source de tension continue et de six
interrupteurs monté en pont. La tension continue est généralement obtenue par un redresseur
triphasé à diodes suivi d’un filtre. Celui-ci est très utilisé en MLI pour l’alimentation des
récepteurs triphasés équilibrés à tension et fréquence variables.
Il peut être considéré comme étant superposition de trois onduleurs demi-pont monophasé .
 Chacune des trois tensions de sortie et formé d’une onde bistable prenant les valeurs -U
et +U mais décalées de 2pi/3 l’une par rapport à l’autre. De plus si le récepteur est couplé
en étoile sans neutre ou en triangle, les harmoniques multiples de trois éliminées.
 Ainsi, le système triphasé obtenu à la sortie de l’onduleur est un système équilibré en
tension ne contenant que les harmoniques impairs différents de trois.
 Pour obtenir une tension alternative à partir une tension contenue, il faut découper la
tension d’entrée et l’appliquer une fois dans un sens, l’autre fois dans l’autre à la charge.
 L’onduleur de tension alimenté par une source de tension parfait impose à sa sortie, grâce
au jeu d’ouverture des interrupteurs, une tension alternative formée d’une succession de
créneaux rectangulaires à deux niveaux, la période de fonctionnement est fixée par
la commande des interrupteurs.
 L’architecture de ce convertisseur se compose de plusieurs bras, connectés chacun à une
phase du réseau et comportant deux interrupteurs de puissance

59
Eléments de base de l’onduleur, les interrupteurs de puissance se composent, selon la puissance
commutée, de GTO (Gate Turn-Off), de MOS de puissance ou D’IGBT (Insulated Gate Bipolaire
Transistor), en parallèle avec une diode (Figure II.2). La diode permet d’assurer la continuité du
courant lors du changement de sens de celui-ci.

Les caractéristiques de l’onduleur sont principalement définies par ces composants de


puissance. Ceux-ci déterminent la puissance, la tension et courant maximum commutés, la

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fréquence maximale de commutation et le temps mort. Ces deux dernières caractéristiques sont
particulièrement importantes car elles vont beaucoup influencer la conception.

La fréquence maximale de commutation est déterminée par les temps de commutation


(ouverture et fermeture du composant) des interrupteurs et par le temps mort. Sur une période des
commutations, un interrupteur commuté au maximum deux fois : à l’ouverture et à la fermeture.
Le temps mort sert à prévenir les risques de court- circuit sur un bras. Ce temps introduit entre
l’ouverture d’interrupteur et la fermeture de son complémentaire, dépend des temps de
commutation.

Nous considérons une charge triphasée équilibrée, et pour simplifier l’étude nous supposerons
que le couplage en étoile (bien que le branchement d’une charge triangle soit envisageable). Pour
cette structure, plusieurs types de commande sont possibles, les plus utilisées sont :
 La commande 120°
 La commande 180°
 Les commandes à modulation de largeur d’impulsion (MLI).

II. Etude des commandes

1) Commande à 120° :

Les interrupteurs sont commandés pendant une durée correspondant à un tiers de période, mais
avec des séquences décalée de 120°d’un bras par rapport aux autres d’où:
 A tous instants deux interrupteurs sont en état de conduire et les quatre autres sont
bloqués.
 Deux interrupteurs d’un même bras doivent être commandés de façon complémentaire
afin de ne pas court-circuiter la source de tension. On obtient donc six séquences de
conduction par période, de plus il est judicieux de considérer le montage comme étant

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l’association de trois onduleurs monophasés en demi pont en décomposant la source
continue par deux sources équivalentes de tension E/2 avec un point milieu noté O.

a. Etude de tensions :

Les tensions Va0 ,Vb0 et Vc0 mesurées entre les point A, B, C et le point milieu ont alors les
tensions délivrées par les onduleurs monophasés. On peut alors déterminer l’allure des tensions
composées en tenant compte des relations suivantes :

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L’analyse des chronogrammes des tensions composées montre que l’on obtient un système de
tensions triphasé en marches d’escalier, d’amplitude E, de période T et déphasée deux à deux
d’un angle de 120°.
Au niveau de la charge on peut déduire les relations donnant les expressions des tensions simples
:

Et en effectuant la différence membre à membre entre la première et la troisième relation :

Ou encore :

et donc

D’où l’expression de la première tension simple:

En effectuant une permutation circulaire des indices A, B, C, on établit les expressions des
deux autres tensions simples :

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Il est alors aisé de déduire les allures des tensions simples à partir de cellesdes tensions
composées. La figure II.6 illustre cette construction. Sur ces chronogrammes, on voit que les trois
tensions simples ont une forme en créneaux alternativement positifs et négatifs, et qu’elles
forment, elles aussi, un système de tensions triphasées d’amplitude E/2, de période T égale à celle
des tensions composées. L’angle de déphasage qu’elles présentent entre elles, deux à deux, est
égal à
120°.

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Les expressions des valeurs efficaces sont :

 pour les tensions composées :

 pour les tensions simples :

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 ce conduit au rapport :

Au regard de ces expressions, un onduleur triphasées pilotée par une commande à 120°, ne
permet un réglage des valeurs efficaces des tensions composées et simples que par variation de la
tension délivrée par la source continue.
La variation des instants d’allumage des interrupteurs n’engendrera que le réglage de la fréquence
des tensions de sortie, aussi s’il est nécessaire de faire réglage les valeurs efficaces des tensions
alternatives il faudra régler la tension continue :
On devra dans ce but insérer un convertisseur statique en aval de l’onduleur, et donc deux
solutions s’imposent selon l’origine de la tension continue:

 Un hacheur si la source primaire est son batterie d’accumulateur


 Un redresseur commandé si la source primaire est provient d’un réseau d’alimentation
triphasé.

b. Harmoniques des tensions simples :

La forme de la tension simple Va est en créneaux alternativement positifs et négatifs et de


période T. Le signal est impair et présente une symétrie sur deux demi périodes si on le retarde
d’un angle de 30°.

La décomposition en sérié de Fourier peut être exprimée de la façon suivante :

On en développant quelques termes on obtient :

On remarque que les harmoniques pair et multiples de trois (3, 9, 12 …), disparaissent, alors que
ceux de rang 5, 7, 11, 13 …, restent présents le spectre.
L’expression de la valeur efficace du fondamental de tension simple est:

2) Commande à 180° :

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Cette commande est conçue de façon à ce que les interrupteurs soient commandés pendant une
durée correspondant à une demi période, mais leurs conductions déphasages, d’où:

 à tout instant trois interrupteurs sont en état de conduire et les trois autres sont bloqués ;

 deux interrupteurs d’un même bras doivent être commandé de façon complémentaire afin
de ne pas court-circuiter la source de tension. La figure montre les six séquences de
conduction obtenues par période, ce qui permet de construire, de la même manière que
pour la commande 120°, les allures des tensions composées et tensions simples. La figure
montre le détail de cette construction.

Sur ces chronogrammes on voit que les trois tensions simples ont une forme en marches
d’escalier, et qu’elles forment, elles aussi, un système de tensions triphasées, d’amplitude 2E/3,
de période T égale à celles des tensions composées.
L’angle de déphasage qu’elles présentent entre elles, deux, est égal à 120°

Les expressions des valeurs efficaces sont :

Comme pour la commande précédente, un onduleur triphasé pilotée par une commande à 180°
permet un réglage de la fréquence des tensions composées et simples, mais s’il est nécessaire, le
réglage des valeurs efficaces ne peut être réalisé , selon l’origine de la tension continue il sera
nécessaire d’insérer un convertisseur statique. Les deux solutions précédentes sont encore
envisageables.
La commande à 180° sera privilégiée par rapport à la commande à 120°, en effet elle délivre des
tensions efficaces supérieures à la commande à 180°.

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Les Harmoniques des tensions simples :

On remarque, comme pour la commande 120°, que les harmoniques pairs sont absentes
et que ceux multiples de trois (3,9, 12…) ont disparus car ce sont des composants
homopolaires. Seuls restent les harmoniques de rang 5, 7, 11, …… dans le spectre.
L’amplitude des harmoniques présents dans les deux types de commandes 120° et 180° est
inversement proportionnelle à leur pulsation :

L’expression de la valeur efficace du fondamental de tension simple est :

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 elle est supérieure à celle de la commande 120°.

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