Vous êtes sur la page 1sur 10

Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

Chapitre II : Parties électriques des centrales électriques


I Introduction
La partie électrique des centrales de production électriques commence par les génératrices de
production (génératrices synchrones ou alternateurs et génératrices asynchrones) jusqu’au
compteur de l’abonné en passant par les dispositifs nécessaires pour le transport et la
distribution de l’énergie électrique.

Figure 1 : Structure générale d’un réseau électrique

II Génératrices
C’est une machine électrique qui permet de produire l’énergie électrique à partir d’une autre
forme d’énergie, le plus souvent à partir d’une énergie mécanique. Dans les centrales
électriques, on utilise généralement les génératrices synchrones ou asynchrones.
1- Génératrices synchrones
La génératrice synchrone, plus connue sous le nom d’alternateur est une génératrice dont la
vitesse de rotation du rotor est fixée par la fréquence du champ tournant. Elle est championne
dans le domaine de la conversion d’énergie électrique avec un rendement de conversion très
satisfaisant (proche de 99%). Cette génératrice peut être à rotor bobiné (à pôles lisses ou
saillants) ou à aimants permanents. La génératrice synchrone à rotor bobiné comporte deux
parties essentielles une partie :
- fixe, appelée stator ou induit comportant généralement un bobinage triphasé,
- tournante, appelée rotor (roue polaire) ou inducteur dont le bobinage est alimenté en courant
continu par l’intermédiaire des contacts glissants balais-bagues.
Dans une génératrice synchrone à aimants permanents, le bobinage triphasé est remplacé par
des aimants permanents.
Avantage
- Bon rendement de conversion (proche de 99%)
- Fréquence de rotation du rotor est la même que celle du champ tournant, réduction de la
complexité de couplage au réseau électrique.
Inconvénients
- Nécessité d’utiliser souvent un moteur auxiliaire pour le démarrage,

Page 1
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

- Besoin d’une deuxième source pour l’excitation de la machine,


- Limitation du couple résistant pour éviter les risques de décrochage.
2- Génératrices asynchrones
Une génératrice asynchrone connue sous le nom de génératrice à induction est une génératrice
dont la vitesse de rotation du rotor et la fréquence des courants qui traversent le stator ne sont
pas dans un rapport constant. Elles peuvent être à rotor bobiné à cages.
Avantages
- Plus simples à fabriquer et à utiliser,
- Démarrage direct et économiquement intéressant.
Inconvénients
- Rendement moins bon que les génératrices synchrones,
- Vibrations et bruits plus importants,
- Qualité de l’énergie moins bonne que les génératrices synchrones.
III Poste de départ des centrales électriques
Un poste électrique est une composante du réseau électrique qui sert non seulement à la
transmission mais aussi à la distribution de l’énergie électrique. Son rôle est d'élever la
tension électrique pour sa transmission (poste de départ), puis de la redescendre en vue de sa
consommation par les utilisateurs (particuliers ou industriels). Généralement placés aux
extrémités des lignes de transport ou de distribution, ils ont trois fonctions principales :
- le raccordement d'un tiers au réseau d'électricité (aussi bien un consommateur qu’un
producteur) ;
- l'interconnexion entre les différentes lignes électriques (assurer la répartition de
l'électricité entre les différentes lignes issues du poste) ;
- la transformation de l'énergie en différents niveaux de tension.

Figure 2 : Poste électrique

Page 2
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

1- Description d’un poste


1.1 Schéma type

Figure 4 : Exemple du schéma d’un poste

1.2 Eléments constitutifs d’un poste

Page 3
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

- Jeux de Barres (barres principales, auxiliaires, réserves)


Les jeux de barres sont des ouvrages électriques triphasés régnant sur la longueur du poste et
permettant de relier entre eux les départs de même tension qui arrivent. Un poste électrique peut
être doté d’un, deux, voire trois jeux de barres pour une tension donnée.
- Cellules de Couplage des Barres
Elles permettent de relier entre eux deux quelconques des jeux de barres du poste ou deux de
leurs sections ou tronçons disposés du même côté d’un sectionnement ou d'un tronçonnement
de barres s’il en existe un.
Leur équipement comprend un disjoncteur, les sectionneurs d’aiguillage sur les différents jeux
de barres et des réducteurs de mesures.
- Sections de Barres – les Tronçons de barres
Lorsqu’un jeu de barres peut être partagé en plusieurs parties par sectionneurs ou par
disjoncteurs, on appelle :
"Section de barres" une partie d'un jeu de barres comprise entre 2 sectionneurs de
sectionnement, entre un sectionneur de sectionnement et une extrémité de barres, ou entre un
sectionneur de sectionnement et un disjoncteur ou interrupteur de tronçonnement,
"Tronçon de barres" une partie d'un jeu de barres comprise entre 2 disjoncteurs de
tronçonnement, ou entre un disjoncteur de tronçonnement et une extrémité de barres.
- Cellules de Ligne
On distingue la :
• tête de cellule qui regroupe les équipements de contrôle, de protection, de coupure,
d’isolement et de mise à la terre de la ligne : transformateurs de mesure courant et
tension, disjoncteur, éventuel sectionneur d’isolement à coupure visible et de mise à la
terre de la ligne,
• partie aiguillage qui permet de connecter la tête de cellule à l’un ou l’autre des jeux de
barres du poste. Elle ne comporte, comme appareillage, que les sectionneurs qui
permettent d’effectuer les manœuvres de raccordement désirées.
- Cellules de Raccordement des Transformateurs de Puissance
Elles diffèrent des cellules de lignes par la suppression du sectionneur d’isolement du banc de
transformation et, le cas échéant, des transformateurs de mesure courant et tension qui sont
installés, en l’absence de protection de débouclage ou de jeux de barres, que sur l’enroulement
de plus faible tension du transformateur de puissance.
- Banc de Transformation

Page 4
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

Il comprend, outre le transformateur ou l’autotransformateur de puissance et ses accessoires :


• l’appareillage annexe : parafoudres de phases, inductance de neutre, parafoudre de
neutre, associé à des transformateurs de mesure de courant et tension, transformateur de
protection de cuve, transformateur de point neutre,
• les installations HTA raccordées à son enroulement tertiaire : transformateur de
soutirage pour l’alimentation des aéroréfrigérants et, le cas échéant, des services
auxiliaires du poste, ainsi qu’éventuellement, les équipements de compensation de
l’énergie réactive.
• les liaisons primaire et secondaire.
- Liaison Omnibus
Permet de relier deux quelconques tronçons de jeux de barres disposés de part et d’autre d’un
tronçonnement de barres. Elle comporte un disjoncteur et les sectionneurs d’aiguillage sur tous
les tronçons de jeux de barres déterminés par le tronçonnement correspondant, ainsi que les
transformateurs de mesure nécessaires pour l’alimentation des protections.
Les caractéristiques des différents éléments et cellules, comme définis ci-dessus, découlent :
• de la disposition choisie, pour les conditions d’implantation des matériels et connexions,
• du schéma et du rôle dans le réseau pour le choix du calibre des différents éléments
(appareillage et conducteurs),
• des conditions d’exploitation et de protection, pour les équipements BT de contrôle
commande, protection et signalisation.
2- Domaines des tensions
Le tableau ci-dessous, donne les différents domaines de la tension en France suivant la norme
NFC 15-100 ET NF C 13-200.

Figure 5 : Différentes plages de tension

Page 5
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

Figure 6 : Réseau électrique


L’énergie électrique produite est transportée souvent sur de très longues distances pour
alimenter le réseau de distribution. Afin de limiter les pertes d’énergie par effet Joule
(dégagement de chaleur à cause de la résistance des fils). Il est préférable de faire circuler
l’électricité sous forte tension et faible intensité.
On fait passer par exemple la tension de 20kV (la tension de sortie à la centrale) à 400kV grâce
à un transformateur.
Autrefois, les centrales étaient manœuvrées, surveillées et entretenues par un personnel
permanent. Actuellement, les deux premières fonctions sont assurées par un système de contrôle
qui permet une gestion à distance, toutefois, des visites régulières restent un moyen efficace
pour éviter des surprises désagréables (incidents imprévisibles) et de compléter les informations
sur les systèmes de surveillance et de contrôle.

Figure 7 : Centre de contrôle


La manœuvre consiste à réaliser un certain nombre d’opérations dans les « séquences » de
fonctionnement (par exemple : séquences de démarrage, séquences de couplage, séquences

Page 6
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

d’arrêts divers…). Ces opérations, autrefois réalisées par un automatisme à relais


électromécanique, sont maintenant centralisées dans un automate programmable ou réalisées
par un micro-ordinateur.
La surveillance consiste à comparer des mesures fournies par des capteurs avec les seuils
préréglés et fournir les réactions prévues pour chaque type de défaut. Cette surveillance peut
porter sur des points très divers : contrôle de niveau, de débit, de pression d’huile, de débit d’eau
de refroidissement, de température de paliers ou de bobinages de générateur, de vibrations, de
tension des alimentations d’auxiliaires, de courants, etc…
IV Les besoins internes des centrales électriques
4.1 Généralités et machines auxiliaires
Pour assurer et maintenir le fonctionnement normal de l’équipement principal des centrales
électriques et des systèmes d’asservissement on utilise un ensemble d’accessoires, des
appareillages, des dispositifs et installations, qui forment le système d’auxiliaires d’une centrale
Cet ensemble a pour rôle d’assurer l’alimentation du circuit d’entrainement de la turbine, des
modules de commande et des appareils électriques de la centrale. Le système d’auxiliaire
comporte généralement une machine de travail (pompes, ventilateurs, broyeurs, …), et un
système d’approvisionnement (électromoteurs synchrones ou asynchrones, moteur à courant
continu).
Pour une centrale thermique utilisant une turbine à vapeur et fonctionnant à base de charbon, il
faut un système d’alimentation des appareils électriques et de commande mais aussi
une chaudière avec ses auxiliaires (broyeurs, dépoussiéreur, évacuateur des cendres…). Pour
une centrale nucléaire, il faut un système d’alimentation des appareils électriques, de commande
et de sureté des réacteurs.

Page 7
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

4.2 Exemple de schéma des auxiliaires d’une centrale nucléaire

Figure 8 : Principe d’alimentation d’une centrale nucléaire

En situation normale c’est la ligne électrique dite « principale » d’évacuation de l’énergie


produite par la centrale vers le réseau électrique national, qui alimente les auxiliaires de la
centrale. Si la centrale fournit de l’énergie au réseau, c’est une partie de sa production qui est
ainsi prélevée. Si la centrale est à l’arrêt c’est le réseau électrique national qui apporte la
puissance nécessaire. Enfin, en cas de défaut momentané sur le réseau électrique national, la
centrale est automatiquement découplée de la ligne et sa production s’adapte à sa seule
consommation ; on parle alors "d’îlotage". En cas d’arrêt de la centrale et de problème sur la
ligne du réseau électrique national se sont, soit les groupes diesel, soit les batteries de secours
qui assurent l’alimentation des auxiliaires de sûreté et des modules de commande de la centrale
afin d’éviter les situations d’incident ou d’accident sur les installations.
V Notions sur l’exploitation des centrales
5.1 Couplage d’un alternateur au réseau
Dans le couplage des alternateurs au réseau électrique national, certaines mesures doivent être
prises, à savoir la régulation de la fréquence, la régulation de la tension à travers le courant
d’excitation et le déphasage entre le courant et la tension qui entraîne une consommation
d’énergie réactive. Pour les centrales utilisant une turbine, il faut en plus une adaptation entre

Page 8
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

le débit disponible et le débit turbiné, d’eau pour les turbines hydrauliques, de vapeur pour les
turbines à vapeur, de gaz pour les turbines à combustion. Ce couplage au réseau électrique peut
se faire de façon manuelle (à travers un interrupteur triphasé) ou de façon automatique (via un
synchronoscope). Dans les deux cas, ce couplage ne peut être réalisé que si :

- la vitesse de rotation du rotor excité est la même que celle de synchronisme

- les tensions de l’alternateur et du réseau sont égales et en phases

- l’ordre de succession des phases de l’alternateur et du réseau doit être identique.


5.2 Réglage du fonctionnement, pompage et amortissement
Pour le réglage du fonctionnement, on régule la fréquence via la puissance mécanique fournie
par le dispositif d’entrainement de l’alternateur (moteur diesel, turbine hydraulique, à vapeur
ou à gaz) et la tension via le courant d’excitation de l’alternateur. Actuellement, le contrôleur
le plus utilisé dans le monde pour la stabilisation des réseaux électriques est l’AVR-PSS
(Automatic Voltage Regulator-Power System Stabilizer). La partie AVR régule la tension
terminale de l’alternateur tandis que la partie PSS assure la régulation de la vitesse du rotor.
Pour accroître la production d’énergie, les alternateurs fonctionnent en parallèle, c'est-à-dire
qu’ils sont tous connectés à un même jeu de barres, par conséquent, ils doivent avoir les mêmes
niveaux de tension et de vitesse relative (fonctionnement en statisme).
Tous les alternateurs ne sont pas conçus pour le fonctionnement en parallèle. Un alternateur
prévu pour le fonctionnement en parallèle est équipé d'un réglage de statisme (on trouve
également la mention droop). Le statisme permet d'équilibrer le courant entre les groupes.
Si on connecte un ensemble d’alternateurs identiques, le régulateur peut se baser sur le courant
d'excitation pour déterminer le courant et la puissance fournie. En effet, ce courant d'excitation
augmente avec la charge, mais pas de façon identique pour les alternateurs de type différent,
cela entraine un phénomène de pompage qui est le transfert continuel de la puissance d’un
générateur vers l’autre (instabilité mécanique ou phénomène d’accélération ou de
ralentissement de l’alternateur ou encore oscillations de la vitesse du rotor). Ce phénomène peut
survenir même quand on utilise deux alternateurs totalement identiques, leur fréquence propre
étant identique, ils peuvent dans certaines conditions se mettre à osciller et continuellement
transmettre la puissance d'un alternateur à l'autre. Pour résoudre ce problème, les alternateurs
doivent être équipés d'enroulements amortisseurs qui permettent d’éliminer cette instabilité
mécanique en s’opposant à toutes variations rapides du flux lors des régimes transitoires.
5.3 Courbe de charge et dispatching

Page 9
Cours : Centrales électriques technologies des centrales électriques, ISA 2022-2023

Une courbe de charge représente graphiquement le régime de service d’une centrale


électrique, d’un réseau électrique et de tous les systèmes et équipements électriques (alternateur,
moteurs électriques, transformateurs, etc…). Cette courbe de charge peut être journalière,
trimestrielle, annuelle.

Figure 9 : Exemple de courbe de charge


Sur une courbe de charge, on distingue les heures creuses et les heures de pointe, en plus, elle
permet de :
- déterminer les temps de démarrage et d’arrêt des groupes ;
- quantifier la production d’énergie et la consommation d’énergie ainsi que la
consommation en combustible ou en eau ;
- donner un régime de service économique aux équipements ;
- planifier les périodes de mise en révision des équipements ;
- augmenter la capacité des équipements existants ou même conforter la prise de
décision concernant la construction de nouvelles centrales.
La planification de la production électrique repose non seulement sur la quantité annuelle
d’énergie produite mais aussi sur la distribution de cette énergie de façon judicieuse et au
moment opportun. Le dispatching est donc une répartition optimale de la production électrique
dans le temps.

Page 10

Vous aimerez peut-être aussi