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UNIVERSITE HASSAN II DE CASABLANCA

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE


D’ELECTRICITE ET DE MECANIQUE

COURS
D’ELECTRONIQUE DE PUISSANCE
(Pr. Jamal BOUKHEROUAA)

1ère Année Génie Mécanique


(Filières : CMPI, GSM, PIP et QMSI)

Année universitaire : 2021/2022


Electronique de puissance Pr BOUKHEROUAA

SOMMAIRE

Chapitre 1 : NOTIONS DE BASE D’ELECTRONIQUE DE PUISSANCE

I/ INTRODUCTION GENERALE
II/ CONVERTISSEURS STATIQUES 
III/ CONVERTISSEURS DYNAMIQUES 
IV/ FONCTIONNEMENT DES INTERRUPTEURS 
V/ CARACTERISATION DES SOURCES 
VI/ REGLES D’INTERCONNEXION DES SOURCES 

Chapitre 2 : APERCU SUR LES COMPOSANTS ELECTRONIQUES DE


PUISSANCE

I/ LA DIODE
II/ LE TRANSISTOR BIPOLAIRE
III/ LE THYRISTOR
IV/ LE MOSFET
V/ IGBT
VI/ LE TRIAC

Chapitre 3 : LES REDRESSEURS NON COMMANDES

I/ LES COMMUTATEURS
II/ LES REDRESSEURS PARALLELES SIMPLES
III/ LES REDRESSEURS PARALLELES DOUBLES 

Chapitre 4 : LES REDRESSEURS COMMANDES

I/ LES REDRESSEURS PARALLELES SIMPLES


II/ LES REDRESSEURS PARALLELES DOUBLES TOUT THYRISTORS  (PD3)
III/ LES REDRESSEURS MIXTES

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Chapitre 5 : LES GRADATEURS

I/ MONTAGE 
II/ FONCTIONNEMENT SUR CHARGE RESISTIVE 
III/ FOCTIONNEMENT SUR CHARGE RL 

Chapitre 6 : LES HACHEURS

I/ LES HACHEURS SERIE 


II/ LES HACHEURS PARALLELES 
III/ LES HACHEURS A ACCUMULATION 

Chapitre 7 : LES ONDULEURS

I/ STRUCTURE DE BASE 
II/ COMMANDE SYMETRIQUE 
III/ COMMANDE DECALEE 
VI/ COMMANDE « MLI »
V/ LES ONDULEURS TRIPHASES

Chapitre 8 : LES VARIATEURS DE VITESSE

I/ VARIATION DE VITESSE DES MACHINES A COURANT CONTINU 


II/ VARIATION DE VITESSE DES MACHINES A COURANT ALTERNATIF  

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Chapitre 1 :

NOTIONS DE BASE
D’ELECTRONIQUE DE
PUISSANCE

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I/ INTRODUCTION GENERALE

L’Electronique de Puissance est la partie de la physique appliquée qui traite la conversion et


la maîtrise de l’énergie électrique même aux grandes puissances. Elle fait appel à l’usage de
composants électriques fonctionnant exclusivement en interrupteurs (fermés ou ouverts).

Avec les progrès réalisés dans la technologie des composants électroniques : interrupteurs
plus rapides et plus robustes permettant de commuter des puissances de plus en plus élevées ;
l’Electronique de Puissance s’est vue élargir son éventail d’application et a permis de
substituer les convertisseurs statiques aux convertisseurs classiques dits dynamiques ou
électromécaniques avec tous les avantages que cette substitution engendre.

Pour résumer, on dira que actuellement les champs d’application de l’Electronique de


Puissance sont essentiellement :

- La conversion de l’énergie électrique (directe ou indirecte) : Alternatif/Continu,


Alternatif/Alternatif, Continu/Continu et Continu/Alternatif.
- La maîtrise des grandeurs électriques : la puissance, la fréquence, la tension, le
courant…

Exemples d’applications :

- Démarreurs électroniques des moteurs électriques.


- Variateurs de vitesse des machines électriques tournantes.
- Convertisseurs d’énergie électrique.
- Alimentations à découpage.
- Correcteurs électroniques de facteur de puissance.

II/ CONVERTISSEURS STATIQUES :

Ce sont des convertisseurs d’énergie électrique réalisés à base d’interrupteurs électroniques


de puissance fonctionnant en commutation tout ou rien (TOR) ; donc avec un minimum de
contraintes et d’échauffement sur les composants. La commande se fait à distance par des
cartes électroniques de très basse puissance permettant de contrôler la grande puissance. La
conversion d’énergie se fait alors d’une façon optimale et sans déplacement d’une partie
mobile par rapport à une partie fixe.

- Exemple d’application :

- Variation de vitesse d’un moteur à courant continu


Redresseurs commandés à thyristors :
(Conversion ~/-) - Freinage d’un moteur à courant continu

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- Les principaux convertisseurs statiques utilisés en électronique de puissance :

Remarque : Il existe aussi ce qu’on appelle les convertisseurs statiques indirects qui ne sont
que l’association de convertisseurs directs.

III/ CONVERTISSEURS DYNAMIQUES :

La commande se fait en manoeuvrant directement la grande puissance et la conversion


d’énergie se fait par déplacement d’une partie mobile par rapport à une partie fixe ; ce qui
peut entraîner des dissipations calorifiques excessives et des contraintes mécaniques très
importantes.

Exemples d’applications :

- Boite à vitesses d’un véhicule motorisé pour sa variation de vitesse.


- Système de freinage mécanique d’un véhicule motorisé.

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IV/ FONCTIONNEMENT DES INTERRUPTEURS :

IV-1/ Montage :

 = 100 , ibsat = 100mA



 R = 10 , U = 100V

Le montage ci-dessus permet notamment d’avoir une tension de sortie réglable. 2 possibilités
de réglage sont alors possibles : par fonctionnement linéaire de l’interrupteur T ou par
fonctionnement en tout ou rien (utilisé en Electronique de Puissance).

IV-2/ Fonctionnement linéaire :

ib = 50mA  Ic =  Ib = 5A  Vce = 50V avec : Pj (T) = 250W et  = 50%

ib = 10mA  Ic =  Ib = 1A  Vce = 90V avec : Pj (T) = 90W et  = 10%

ib = 50mA  Vs = 50V

ib = 10mA  Vs= 10V

Avec un fonctionnement linéaire de T, on obtient une tension de sortie Vs réglable avec le


courant de commande du transistor ib ; mais le rendement est très bas et la puissance dissipée
par effet joule dans le transistor est excessive. Donc le fonctionnement linéaire n’est faisable
qu’aux faibles puissances.

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IV-3/ Fonctionnement tout ou rien :

ib = 0  Vs = 0 avec : Pj (T) = 0
ib > ibsat  Vs = 100V avec : Pj (T) = 0 et  = 100%

Le réglage de la tension de sortie Vs va se faire par action sur la durée de commande ibsat. Le
transistor étant soit saturé soit bloqué, la puissance dissipée par effet joule sur T sera toujours
nulle et le rendement 100%. D’où la possibilité d’utiliser le fonctionnement TOR aux
grandes puissances.

Principe de réglage de Vs :

Exemple d’application :
Alimentations à découpage

Remarque :
En plus de la possibilité de travailler aux grandes puissances, le fonctionnement TOR utilisé
en électronique de puissance permet de travailler aux grandes fréquences aussi. Car ici le
transformateur (isolation galvanique) fonctionne à la fréquence f=1/T choisie par
l’utilisateur ; ce qui n’est pas le cas du fonctionnement linéaire où la fréquence de travail est
celle du réseau (50Hz). Ce fonctionnement haute fréquence permet de réduire

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considérablement la taille des filtres et des transformateurs utilisés en Electronique de


Puissance (L, C, nombre de spires, dimension du circuit magnétique…inversement
proportionnels à la fréquence).
V/ CARACTERISATION DES SOURCES :

En Electronique de puissance, le terme source peut désigner aussi bien l’alimentation que la
charge ; car une charge peut être réversible et peut donc devenir alimentation si elle fournit de
l’énergie.

V-1/ Source de courant :


C’est une source capable d’imposer le courant quelle que soit la charge ; elle a tendance à
lisser le courant.

Exemple : Les éléments fortement inductifs

V-2/ Source de tension  :


C’est une source capable d’imposer la tension quelle que soit la charge ; elle a tendance à
lisser la tension.

Exemple : Les éléments fortement capacitifs

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VI/ REGLES D’INTERCONNEXION DES SOURCES :

1/ Une source de tension ne doit jamais être court-circuitée mais elle peut être ouverte.

Dans cette exemple, toute l’énergie du circuit a été dissipée dans l’interrupteur qui a provoqué
le changement d’état ; à savoir le court-circuit sur une source de tension. S’il s’agit d’un
interrupteur électronique (ou un convertisseur statique), il y aura destruction de ce dernier.

2/ Une source de courant ne doit jamais être ouverte mais elle peut être court-circuitée.

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Toute l’énergie du circuit a donc été dissipée dans l’interrupteur qui a provoqué le
changement d’état ; à savoir l’ouverture d’une source de courant. S’il s’agit d’un interrupteur
électronique (ou un convertisseur statique), il y aura destruction de ce dernier.

3/ On ne doit jamais connecter directement deux sources de même nature entre elles.

Chapitre 2 :

APERCU SUR LES COMPOSANTS


ELECTRONIQUES DE PUISSANCE

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.
En Electronique de Puissance, les composants électroniques de commutation sont souvent
appelés interrupteurs vu leur fonctionnement en tout ou rien. Dans ce chapitre, on fait un
rappel rapide sur les principaux interrupteurs que nous utilisons dans ce cours.

I/ LA DIODE :

Une diode est un interrupteur unidirectionnel en tension et en courant. Elle conduit


spontanément (sans aucune commande) si la tension à ses bornes est positive et le courant qui
va la traverser est positif.

II/ LE TRANSISTOR BIPOLAIRE :

C’est un interrupteur commandé à l’amorçage et au blocage. Il peut être de structure NPN


(courant d’amorçage iB positif) ou PNP (courant d’amorçage iB négatif). Pour les 2 structures,
le blocage se fait, en général, par annulation du courant de commande iB.
La structure NPN est la plus utilisée.

Exemple :

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III/ LE THYRISTOR :

Un thyristor est une diode commandée à l’amorçage : l’amorçage se fait par l’envoi d’un
courant de commande iG positif dans la borne gâchette G du thyristor; le blocage (comme la
diode) se fait spontanément si la tension ou le courant dans le thyristor devient positif.

Remarques :
- Le thyristor conduit si le courant qui le traverse est positif (I>0), la tension à ses bornes est
positive (V>0) et un courant d’amorçage est envoyé sur la gâchette (iG >o).
- Une fois le thyristor amorcé, il reste conducteur même si iG s’annule.

Exemple :

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IV/ MOSFET (Metal Oxyde Semiconductor Feeld Effect Transistor) :

Ce transistor appelé couramment transistor à effet de champ permet souvent de remplacer le


transistor bipolaire dans des applications haute fréquence et à faible courant de commande.

Avantages :
- Commandé en tension (VGS =8à12V)  faible puissance de commande  commande
plus facile et plus souple.
- Plus rapide que le bipolaire  convient parfaitement aux hautes fréquences.

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Inconvénient : Plus fragile que le bipolaire et puissances commutées plus faibles.

V/ IGBT (Isolated Gate Bipolar Transistor) :

Le transistor bipolaire à grille isolée est un transistor bipolaire commandé en tension; ce qui
permet de bénéficier des performances des 2 technologies (MOS et Bipolaire).

VI/ TRIAC :

Ce sont 2 thyristors associés en têtes bêches (en anti-parallèle) et à commande unique. C’est
un composant qu’on peut utiliser dans les gradateurs.

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Chapitre 3 :

LES REDRESSEURS NON


COMMANDES

Les redresseurs non commandés (appelés aussi red à diodes) sont des convertisseurs statiques
qui permettent de réaliser une conversion Alt/Continu de l’énergie élec. La source d’entrée est
une source de tension (le réseau), la charge doit donc être inductive (source de courant).
Rappel : Une grandeur électrique est dite alternative si sa valeur moyenne est nulle. Elle est
dite continue si sa valeur moyenne est non nulle.

I/ LES COMMUTATEURS :
I-1/ Les commutateurs « plus positif » :

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Un commutateur plus positif est un ensemble à n diodes montées en parallèle à cathodes


communes. Ces diodes sont alimentées par des tensions alternatives V1, V2…..à Vn appliquées
à leurs anodes. A la sortie on recueille une tension continue correspondant à la plus positive
des n tensions d’entrée.
Exemple :
Si V1 > V2, V3….. ,Vn  D1 conduit et Di bloquées (i 1)

I-2/ Les commutateurs « plus négatif » :

Dans ce montage les n diodes en parallèle sont à anodes communes. La tension de sortie est
alors la plus négative des tensions d’entrée.
Exemple : Si V1 < V2, V3….. ,Vn  D1 conduit et Di bloquées (i 1)
II/ LES REDRESSEURS PARALLELES :
II-1/ Redresseur parallèle triphasé (P3) :
C’est un commutateur plus positif avec n=3.

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II-1-1/ Tension de sortie:


- De /6 à 5/6 : V1 > V2, V3  D1 conduit; D2 et D3 bloquées.
- De 5/6 à 3/2 : V2 > V1, V3  D2 conduit; D1 et D3 bloquées.
- De 3/2 à 13/6 : V3 > V2, V1  D3 conduit; D2 et D1 bloquées.

II-1-2/ Etude des courants :


La charge des redresseurs est fortement inductive, on considère donc dans tout ce qui suit que
le courant id dans la charge est une droite (id = Id).

II-2/ Tension moyenne des redresseurs parallèles :


Pour un nombre de phases quelconque n (n>1), nous avons :

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Avec :

D’où :

Application numérique : pour V = 220V et n=3 (système triphasé)  Udo = 257V

II-3/ Facteur de puissance :


II-3-1/ Définition :
Le facteur de puissance d’un montage est le rapport de la puissance active sur la puissance
apparente à l’entrée du montage : fs = P/S
Il tient compte de 2 paramètres :
- du déphasage tension/courant,
- et de la déformation de l’allure du courant (s’il n’est plus sinusoïdal).

II-3-2/ Utilité de fs :


- Un transformateur est caractérisé par sa puissance apparente S, or ce qui nous
intéresse le plus c’est la puissance active P qu’il peut fournir ; d’où le besoin de
connaître fs.
- fs nous donne aussi une idée sur le taux d’harmoniques du courant qui polluent le
réseau : plus fs est bas plus la pollution est importante.

II-3-3/ Calcul de fs pour les redresseurs parallèles  :

Ceci car la puissance active P à l’entrée du redresseur est égale à celle à sa sortie (le
redresseur ne consomme pas de puissance active).

D’où : Soit :

Application numérique :
n 2 3 4 6 8 12
fs 0.636 0.675 0.636 0.55 0.40 0.332

Remarque : Le facteur de puissance est donc maximal pour le cas triphasé, mais reste faible dans
l’ensemble pour les redresseur parallèles simples (inférieur au seuil minimal 0.8).
III/ LES REDRESSEURS PARALLELES DOUBLES :

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L’utilisation des redresseurs parallèles doubles est basée sur la mise en parallèle des
commutateurs plus positif et plus négatif ; ce qui permet de transmettre des puissances plus
importantes et dans des meilleurs conditions.

III-1/ Redresseur parallèle double triphasé (PD3) :


Dans le montage PD3 à diodes on retrouve un commutateur plus positif formé de
et un commutateur plus négatif formé de . Les 2
commutateurs sont branchés en parallèles et alimentés par un système de tensions triphasé.

III-1-1/ Tension de sortie des redresseurs PD3 :


Ud = UM0 - UN0
Ud = Tension à la sortie d’un commutateur (++) - Tension à la sortie d’un commutateur (+-)
Ud sera donc constituée des sommets des tensions composées.

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III-1-2/ Courant d’entrée :

Nous avons : is1 = i1 - i1/ = iD1 – iD1/

III-2/ Tension de sortie moyenne :

On a : Ud = UMO - UNO  Udo2 = <Ud> = <UMO> - <UNO> (linéarité de l’intégral)

Avec : <UMO> = -<UNO>

D’où : Udo2 = 2 Udo = 2

Application numérique : n=3 et V=220V  Udo2 = 514V

Remarque : Pour une même charge, en passant d’un redresseur simple à un redresseur
double, la puissance transmise à la charge est multipliée par 4 alors que les contraintes sur
les diodes n’ont pas changé (tension inverse et courant max).

III-3/ Facteur de puissance :

Nous avons :

D’où :

Application numérique : n=2  fs = 0.9 et n=3  fs=0.955

Remarque : Le facteur de puissance des redresseurs doubles est meilleur que celui des
redresseurs simples. Il est toujours maximum pour le cas triphasé.

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Chapitre 4 :

LES REDRESSEURS COMMANDES

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Avec un montage redresseur à diodes, la tension de sortie n’est pas réglable. Dans un
redresseur à thyristors, cette tension devient variable d’une façon continue et linéaire par
action sur l’angle de retard à l’amorçage  des thyristors.
La structure des redresseurs à thyristors (appelés aussi redresseurs commandés) est similaire à
celle des redresseurs à diodes, on remplace uniquement les diodes par des thyristors.
Exemples d’applications :
- Variation de vitesse des machines à courant continu.
- Démarrage des moteurs à courant continu.
- Etage d’entrée des variateurs de fréquence pour moteurs asynchrones.

I/ LES REDRESSEURS PARALLELES SIMPLES :

I-1/ Tension de sortie:


L’envoi d’impulsions d’amorçage sur un thyristor provoque la conduction de celui-ci et le
blocage de celui qui conduisait avant ; car l’amorçage d’un thyristor entraîne l’apparition
d’une tension négative sur le précédent.

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Remarque : L’angle de retard à l’amorçage des thyristors est repéré par rapport aux angles
de conduction naturelle des diodes (intersection des sommets des sinusoïdes).

I-2/ Tension moyenne de sortie :

D’où :

Remarque : La tension de sortie est variable et peut même devenir négative pour 

I-3/ Fonctionnement en onduleur assisté ;

La puissance active à la sortie des redresseurs à thyristors est :


P = U/ do  Id . Cette puissance est négative pour α >/2

Or : P<0  La charge fournit de la puissance au réseau  La puissance passe du côté


continu au côté alternatif  on dit alors que le redresseur fonctionne en onduleur assisté (ceci
est possible si la charge est active ; c’est à dire capable de fournir de l’énergie).

Onduleur : convertisseur Continu/Alternatif.


Assisté : le fonctionnement ne peut avoir lieu qu’en présence du réseau (qui devient similaire
à une charge).

I-4/ Facteur de puissance :

D’où :

Remarque : Le facteur de puissance est légèrement réduit en passant des redresseurs à diodes
aux redresseurs à thyristors ( il est multiplié par cos).

II/ LES REDRESSEURS PARALLELES DOUBLES TOUT THYRISTORS  (PD3):

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Le schéma se découle des redresseurs à diodes en remplaçant, tout simplement, les diodes par
des thyristors.

II-1/ Tension de sortie:


On se sert toujours de la relation vue précédemment : U/d = UMO - UNO

II-2/ Tension moyenne de sortie:


Nous avons : U/d02 = <UM0> - < UN0>
D’où : U/do2 =

Remarque: Comme pour les redresseurs à diodes, en passant des redresseurs simples aux
redresseurs doubles à thyristors, la tension moyenne de sortie est multipliée par 2.
II-3/ Facteur de puissance :
On calcule le facteur de puissance en suivant la même démarche vue précédemment :

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III/ REDRESSEURS MIXTES:

C’est l’association d’un commutateur à diodes avec un commutateur à thyristors.

III-1/ Tension de sortie:

III-2/ Tension moyenne de sortie :

Ud0M = <UM0> - < UN0> D’où : UdoM = Udo ( 1 + cos )

Remarque : La tension moyenne à la sortie des redresseurs mixtes est toujours positive, donc
le fonctionnement en onduleur assisté n’est pas possible. On dit que les montages mixtes sont
irréversibles.

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TD : PD3 à thyristors avec =/6

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TD : PD3 à thyristors avec =/6

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Chapitre 5 :

LES GRADATEURS

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Les gradateurs sont des convertisseurs statiques de type Alternatif/Alternatif, permettant de


faire varier la puissance électrique dans une charge ; ceci par action directe sur la tension. En
effet, à partir d’une tension alternative de valeur efficace fixe, on obtient en sortie du
gradateur une tension alternative de même fréquence mais de valeur efficace variable.
Les principales utilisations de ces convertisseurs sont :
- Le chauffage : variation de la puissance active dans une charge  variation de la
puissance dissipée par effet joule (chaleur).
- L’éclairage : variation de la valeur efficace de la tension  variation de la luminosité
des lampes.
- Le démarrage des moteurs asynchrones.

I/ MONTAGE :

Avec : V = Vm sin
th1 et th2 sont deux thyristors montés en anti-parallèle. On peut les remplacer par un triac.
Remarque : Le montage ci-dessus représente le schéma de base des gradateurs monophasés.
En triphasé, on fait une extrapolation du même principe aux deux autres phases sans trop
altérer les allures et les démarches présentées dans ce chapitre.

II/ FONCTIONNEMENT SUR CHARGE RESISTIVE :


II-1/ Allures :

 est le retard à l’amorçage des thyristors.

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III-2/ Expression de la tension efficace :

= =

D’où :
Donc la valeur efficace de la tension de sortie est réglable par l’angle de retard à l’amorçage 
des thyristors.
Remarque : D’après les allures, nous constatons que le courant est déphasé par rapport à la
tension V (cos 1). Avec l’utilisation du gradateur, nous avons donc consommation
d’énergie réactive même pour une charge résistive.

III/ FOCTIONNEMENT SUR CHARGE RL :


III-1/ Allures :

III-2/ Expression de la tension efficace :

D’où :

Remarques : Que ce soit sur une charge R ou RL, les tensions et les courants obtenus ne sont
plus sinusoïdaux quand on a l’effet gradateur. Il s’en suit qu’il y a une injection
d’harmoniques sur le réseau.

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Chapitre 5 :

LES HACHEURS

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Electronique de puissance Pr BOUKHEROUAA

Les Hacheurs sont des convertisseurs statiques de type : Continu/Continu. Ils permettent
d’avoir, à partir d’une tension d’entrée fixe (source de tension), une tension de sortie réglable.
Ceci par action sur le rapport cyclique  d’un interrupteur doublement commandé (souvent un
transistor).
L’utilisation de ces convertisseurs est très répondue ; principalement dans la variation de
vitesse des machines à courant continu et dans les alimentations à découpage (par adjonction
d’une isolation galvanique). Ils doivent ce large éventail d’utilisation surtout à leur simplicité
de mise en oeuvre.
Les topologies de hacheurs sont nombreuses ; on peut en citer essentiellement :
- Les hacheurs séries (qui sont les plus utilisés).
- Les hacheurs parallèles.
- Les hacheurs à accumulation.

I/ LES HACHEURS SERIES :

I-1/ Fonctionnement :

Pour 0 < t < ton


- T est amorcé  D est bloquée (car VD = -E)
- U=E
-  Avec : cste de
temps
Pour ton < t < T

- T est bloqué  D conduit


- U=0
- 
Tension moyenne de sortie :

 Umoy =  E

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Electronique de puissance Pr BOUKHEROUAA

Avec appelé rapport cyclique  :  = ton/ T

I-2/ Allures :

Remarques :

- L’allure du courant dans la charge du hacheur est une succession d’exponentielles


croissantes et décroissantes ; mais si on admet que : >> T cette allure devient quasi-
linéaire.

- Pour réduire davantage l’ondulation du courant on peut augmenter la fréquence f=1/T.

- La tension moyenne de sortie ne dépend que du rapport cyclique  et varie entre 0 et


E : on dit qu’il s’agit d’un hacheur abaisseur.

I-3/ Alimentation à découpage « FORWARD » :


En ajoutant au hacheur série une isolation galvanique (côté haute fréquence) et un filtre LC en
sortie, on obtient une alimentation à découpage très répondue dite : FORWARD (ou à
conduction directe).

Remarques :
- Une inductance se décharge en inversant la tension (le courant garde le même sens) et
un condensateur se décharge en inversant le courant (la tension garde le même sens).
- La tension moyenne dans une inductance est toujours nulle ; dans un condensateur
c’est le courant moyen qui est nul.

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Electronique de puissance Pr BOUKHEROUAA

II/ LES HACHEURS PARALLELES :

A cause de la présence du condensateur C en sortie de ce hacheur, la sortie sera toujours


équivalente à une source de tension (U sera quasiment une droite).

II-1/ Allures :

II-2/ Fonctionnement :
Pour 0 < t < ton (ton=T)
- T conduit  D bloquée (anode reliée à la masse).
- V=0
-
Pour ton < t < T
- T bloqué  D conduit
- V=U
-
Tension moyenne de sortie :
Nous avons :

D’où :

NB : La tension de sortie varie entre E et « l’infini », il s’agit donc d’un hacheur élévateur.

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Electronique de puissance Pr BOUKHEROUAA

III/ HACHEUR A ACCUMULATION :

Comme pour le hacheur parallèle, la sortie est toujours équivalente à une source de tension à
cause de l’adjonction de C. Donc U est quasiment une droite.

III-1/ Tension de sortie :

III-2/ Tension moyenne de sortie :


Nous avons :

Avec : Et : D’où :

Remarque : La tension de sortie varie entre 0 et « l’infini », on dit qu’il s’agit d’un hacheur
abaisseur élévateur.

III-3/ Alimentation à découpage FLYBACK :


En remplaçant l’inductance L, qui joue le rôle de réservoir d’énergie dans le hacheur
parallèle, par un transformateur, on obtient une alimentation à découpage FLYBACK (ou à
conduction inverse).

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Chapitre 6 :

LES ONDULEURS

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Electronique de puissance Pr BOUKHEROUAA

Un onduleur est un convertisseur statique qui permet de relier une source continue (de tension
ou de courant) bipolaire à une source (charge) polyphasée alternative. Il s’agit donc d’un
convertisseur Continu/Alternatif.
On peut parler de deux catégories d’onduleurs :
- Les onduleurs non autonomes (assistés) qui correspondent au fonctionnement des
redresseurs pour > et que nous avons déjà abordés dans le 4 ème chapitre de ce
cours.
- Et les onduleurs autonomes dont la commande des interrupteurs est indépendante des
sources.
Dans ce qui suit, on s’intéressera donc uniquement aux onduleurs autonomes qui sont, au
fait, la vraie implication du terme onduleur.

I/ STRUCTURE DE BASE :
L’onduleur de tension monophasé de base peut être schématisé sous la forme simplifiée
suivante :

E est une source de tension continue.


La charge est quelconque (R,L et C).
K1, K2, K3 et K4 sont des interrupteurs électroniques auxquels on peut associer plusieurs types
de commandes.

II/ COMMANDE SYMÉTRIQUE :


La commande la plus connue et la plus simple des onduleurs est la commande symétrique (de
type 180°) dite encore commande à un créneau par alternance :

- 0 < t < T/2  K1 et K4 fermés et K2 et K3 ouverts.


- T/2 < t < T  K1 et K4 ouverts et K2 et K3 fermés.
La fréquence f=1/T est réglable.

II-1/ Charge RLC :

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II-2/ Charge RL :

II-3/ Interrupteurs:
D’après les allures ci-dessus, les interrupteurs K1, K2, K3 et K4 doivent être commandables et
bidirectionnels en courant. Le plus souvent, on utilise dans les onduleurs un transistor en
parallèle avec une diode pour avoir la bidirectionnalité en courant.

La structure de l’onduleur monophasé devient alors :

III/ COMMANDE DÉCALÉE:


Le schéma de puissance est le même (ci-dessus) mais la commande de K 1 et K2 est décalée
d’un angle par rapport à celle de K4 et K3. Il y a donc apparition d’un temps mort où la
tension de sortie U est nulle.

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Avec la commande décalée, en agissant sur , on règle la valeur efficace de la tension en


plus de la possibilité de faire varier la fréquence.
IV/ COMMANDE «  MLI » :
Le rôle d’un onduleur est d’avoir une grandeur de sortie alternative, mais on a aussi intérêt à
avoir cette grandeur la plus proche d’une sinusoïde. Avec les commandes précédentes la
tension de sortie reste riche en harmoniques. Pour pallier ce problème, on utilise souvent dans
les onduleurs industriels la commande par modulation de largeurs d’impulsions « MLI » qui
réduit les déchets harmoniques polluants.

Remarque : La décomposition en série de Fourrier, du signal obtenu par modulation de


largeurs d’impulsions, nous démontre que les harmoniques sont fortement affaiblis par
rapport aux autres types de commande.

V/ LES ONDULEURS TRIPHASES :


V-1/ Montage :

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Partant du schéma de base ci-dessus des onduleurs triphasés, nous allons tracer les allures des
tensions simples obtenues dans la charge triphasée.
Avec : Van = Vao + Von
Vbn = Vbo + Von
Vcn = Vco + Von
Et : Van + Vbn + Vcn = Vao + Vbo + Vco + 3Von

= 0 car système triphasé équilibré D’où:


V-2/ Allures :

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Chapitre 8 :

LES VARIATEURS DE VITESSE

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.
La variation de vitesse des machines électriques tournantes constitue l’une des applications
essentielles de l’électronique de puissance.

I/ VARIATION DE VITESSE DES MACHINES A COURANT CONTINU  :


Le grand avantage de la machine à courant continu est sa maniabilité. En effet, en plus du
démarrage et du freinage facilement contrôlables, cette machine permet aussi d’avoir une
variation de vitesse aisée.

Donc pour faire varier la vitesse de la MCC, deux moyens sont possibles :
Variation de la tension d’alimentation de l’induit (tension principale):
- Hacheurs.
- Redresseurs commandés à thyristors.
- Redresseurs commandés mixtes…
Variation du flux inducteur (champ magnétique):
- Rhéostat d’excitation (iex variable).
- Réglage de la tension d’alimentation de l’inducteur.
Mais, en pratique, souvent on procède par variation de la tension d’induit qui est la solution la
plus avantageuse.

II/ VARIATION DE VITESSE DES MACHINES A COURANT ALTERNATIF:


Si pour faire varier la vitesse d’une machine à courant continu il suffit d’agir sur sa tension
d’alimentation, pour les machines à courant alternatif cette tache est plus délicate. Dans ce
paragraphe on va présenter plusieurs possibilités de variation de vitesse des machines
asynchrones mais on insistera surtout sur celle qui est la plus utilisée industriellement ; à
savoir la variation de fréquence.
Nous savons que pour une machine asynchrone : et
 : vitesse de synchronisme
Avec :
 : vitesse de rotation en rd/s
Il est donc possible de piloter la vitesse de la machine asynchrone en intervenant sur :
- p, le nombre de paires de pôles.
- g, le glissement du moteur.
- = 2f, la fréquence du réseau alimentant la machine.
On peut ainsi représenter les différentes solutions sur le diagramme suivant :

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II-1/ Action sur le nombre de pôles :


La vitesse du champ tournant est fonction du nombre de paires de pôles du stator. Si le moteur
est bipolaire, la vitesse du champ est de 3000tr/mn pour une alimentation de 50Hz. Si le
moteur est tetrapolaire (p=2), la vitesse est de 1500tr/mn (f = pn, n en tr/s).
Les moteurs asynchrones utilisant cette solution contiennent plusieurs enroulements
statoriques avec chacun un nombre de pôles différent. Le passage d’une vitesse à une autre
peut être obtenu à l’aide d’un simple commutateur.
Inconvénients :
- La variation de vitesse n’est pas continue.
- La construction mécanique devient impossible si l’on veut plusieurs vitesses.

II- 2/ Action sur le glissement :


Le glissement offre plusieurs possibilités de réglage de la vitesse : en modifiant la tension
d’alimentation du stator (avec un Gradateur par exemple), en ajoutant des résistances en série
avec le stator ou en série avec le rotor (si on a un moteur asynchrone à rotor bobiné)...
Inconvénient : Le réglage de la vitesse des moteurs asynchrones par action sur le glissement
fait chuter le rendement. Ceci, fait que, en pratique, ce moyen est surtout utilisé pour le
démarrage progressif des moteurs asynchrones.

II-3/ Action sur la fréquence :


En pratique le seul moyen efficace pour varier la vitesse d’une machine asynchrone est
l’action sur la fréquence de sa tension d’alimentation. Ceci car les autres solutions présentées
ici ont le grand inconvénient de réduire fortement le rendement de la machine.

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Le réglage de la vitesse est donc obtenu par variation de la fréquence (car :f=pn n en tr/s).
Pour éviter la saturation du circuit magnétique de la machine et garder toujours, et quelle que
soit la vitesse choisie, un fonctionnement optimum, la vitesse doit varier proportionnellement
à la tension  on doit toujours avoir V/f constant (c’est le rôle du circuit VCO voltage
controled oscillator qui donne f proportionnelle à la tension E).

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