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Rapport d’analyse
08-497-005-B
Sommaire
1 Eléments de théorie _____________________________________________________ 3
1.1 Définitions générales _____________________________________________________ 3
1.2 Tests de cohérence : Mandel k et h __________________________________________ 4
1.3 Incertitude de mesure _____________________________________________________ 5
2 Plan de l’étude d’intercomparaison _________________________________________ 6
3 Circuit dimensionnel Côtes Variables. _______________________________________ 6
3.1 Comparateur – Justesse ___________________________________________________ 7
3.2 Comparateur – Hystérésis __________________________________________________ 8
3.3 Comparateur – Fidélité ___________________________________________________ 10
3.4 Pied à coulisse – Erreur d’indication Pleine cale _______________________________ 11
3.5 Pied à coulisse – Erreur d’indication Bouts de becs _____________________________ 13
3.6 Pied à coulisse – Erreur d’indication de la jauge de profondeur ___________________ 15
3.7 Pied à coulisse – Becs d’intérieur ___________________________________________ 17
3.8 Micromètre d’extérieur – Pleine touche _____________________________________ 18
3.9 Micromètre d’extérieur – Touche partielle ___________________________________ 20
3.10 Micromètre d’extérieur Grande capacité – Pleine touche _______________________ 21
3.11 Micromètre d’extérieur Grande capacité – Touche partielle _____________________ 22
4 Circuit dimensionnel Côtes fixes ___________________________________________ 23
4.1 Tampon lisse – 10 mm____________________________________________________ 23
4.2 Tampon lisse – 100 mm___________________________________________________ 24
4.3 Tampon fileté – 18 mm ___________________________________________________ 26
4.4 Tampon fileté – 80 mm ___________________________________________________ 28
4.5 Bague lisse étalon – 12 mm _______________________________________________ 29
4.6 Bague lisse étalon – 100 mm ______________________________________________ 30
4.7 Bague lisse – 3,65 mm ____________________________________________________ 31
4.8 Bague filetée – 3 mm_____________________________________________________ 32
4.9 Bague filetée – 40 mm____________________________________________________ 34
5 Conclusions ___________________________________________________________ 35
Préambule
L’étude présentée ici synthétise les résultats d’un circuit de comparaison interlaboratoires
visant à déterminer les différentes composantes de l’incertitude d’étalonnage de plusieurs
moyens.
Cette étude regroupe deux circuits, le premier porte sur des moyens dimensionnels à côtes
variables avec 11 participants et le second porte sur des moyens dimensionnels à côtes
fixes avec 13 participants.
Le protocole est décrit dans le plan de campagne 07-497-016-C.
Les traitements statistiques des valeurs mesurées sont effectués conformément aux normes
ISO 5725-2 et ISO 5725-3 [1] [2] et aux bonnes pratiques en matière de statistiques [3-5].
Cependant, compte tenu de la particularité des études, les tests ont été adaptés. La
particularité consiste en un nombre d’opérateurs et de mesures différents pour une même
étude, en fonction des laboratoires.
Les incertitudes de mesure sont estimées sur la base de la répétabilité, de la fidélité
interopérateur, de la fidélité interlaboratoire et pour l’erreur d’indication touche partielle
des micromètres d’extérieur sur la fidélité interposition.
Le traitement informatique des données est effectué à l’aide du logiciel Epsilon, développé
par la société Delta Mu, dont la validation est reportée dans le document 06-43J-001-A.
1 Eléments de théorie
Les notions exposées ci-après ne constituent qu’un nécessaire et rapide descriptif des
éléments utilisés dans ce rapport. Pour plus d’informations, le lecteur est invité à consulter
les normes citées en référence.
Laboratoire :
Laboratoire est un terme générique qui désigne un participant de l’étude.
Niveau d’essai :
Expérience d’intercomparaison qui conduit à l’évaluation de la reproductibilité pour cette
expérience.
Cellule d’essai :
Résultats d’un laboratoire pour un niveau donné.
Ecart normalisé :
L’écart normalisé est la variable qui mesure l’écart par rapport à la moyenne en nombre
d’écarts types. C’est une quantité sans dimension définie par :
x X
EN
s
Avec : x : variable considérée
X : moyenne de la série de valeurs
s : écart type estimé de la série de valeurs
Ainsi, l’écart normalisé caractérise la distance entre une valeur particulière (ici la moyenne
obtenue par un laboratoire) et la moyenne des valeurs (moyenne de tous les laboratoires).
Cette distance est exprimée en quantité d’écarts types.
Biais du laboratoire :
Le biais du laboratoire est déterminé pour chaque niveau. Il correspond à la différence
entre la moyenne du laboratoire et la moyenne générale.
Variance :
La variance correspond au carré de l’écart type.
Ainsi, le test de Mandel k est un test de variabilité intra cellule, c'est-à-dire qui
compare la répétabilité des laboratoires. Une valeur de test élevée signifie que le
laboratoire disperse beaucoup comparativement à l’ensemble des laboratoires.
Le test de Mandel h compare la moyenne d’une cellule d’un laboratoire à la
moyenne générale des cellules obtenues à ce niveau par l’ensemble des
laboratoires.
Ainsi, le test de Mandel h est un test de variabilité inter laboratoire, c'est-à-dire qui
compare la moyenne des laboratoires. Une valeur de test élevée (en valeur absolue)
signifie que le laboratoire à un biais important comparativement à l’ensemble des
laboratoires. On note que la valeur du test peut être positive ou négative
respectivement en fonction du signe de l’écart.
Les valeurs des tests k et h sont comparées à deux limites données dans les tables de
Mandel. Ces limites indiquent la position d’une valeur dite « isolée » ou « aberrante ».
Les tests statistiques sont donc des outils d’aide à la décision. Ils permettent d’alerter
l’analyste sur les valeurs statistiquement aberrantes ou douteuses. En aucun cas, la
détection de ces valeurs ne doit entraîner leur exclusion sans motivation précise de la part
de l’analyste.
L’incertitude type de mesure est alors exprimée, conformément au GUM [7] par la racine
carrée de la variance de reproductibilité (S²R).
L’incertitude élargie est k fois l’incertitude type, soit :
Équation 1
Pour chacune des études, nous présentons les résultats bruts des différents laboratoires,
prenant en compte les corrections des erreurs de saisie et fautes de frappes. Les résultats
communiqués sont la moyenne et l’écart type intra laboratoire. Cela signifie que ce dernier
est empreint de répétabilité, de fidélité interopérateurs et le cas échéant de fidélité
interpositions.
Ensuite, nous présentons le graphique des tests de cohérence (Mandel k et h). Les
exclusions sont discutées à partir de ces graphes et en prenant en considération l’impact
des laboratoires considérés sur le résultat final.
Enfin, nous exprimons l’incertitude de mesure et la valeur moyenne trouvée, exclusions
faites des laboratoires aberrants. La valeur moyenne peut donc être considérée au titre de
valeur de référence pour la caractéristique mesurée. L’incertitude élargie avec k=2 porte
sur les valeurs individuelles et non sur cette moyenne.
L’étude des côtes variables met en œuvre notamment pour les pieds à coulisse et pour les
micromètres plusieurs niveaux j. Aussi, sur les graphiques de Mandel, pour chaque
laboratoire, les statistiques de chaque niveau sont présentées. De même, les moyennes et
les composantes de l’incertitude sont fournies pour chacun d’entre eux. Si cela est possible
nous proposons la linéarisation.
Le plan de campagne ne prévoit pas pour les comparateurs de répétabilité compte tenu de
la mise en œuvre fastidieuse des mesures. Nous avons donc estimé une fidélité
interopérateurs, et interlaboratoire.
Le laboratoire 04 n’est pas considéré dans l’étude car un seul technicien a réalisé les
mesures. Cela ne nous permet pas de calculer une fidélité interopérateurs pour ce
laboratoire.
Enfin, le laboratoire 12 n’a pas réalisé cette mesure.
L’examen des laboratoires présentant une statistique aberrante, ne permet pas de statuer sur
un quelconque dysfonctionnement.
La totalité des participants est prise en compte.
L’examen des laboratoires présentant une statistique de Mandel élevée ne permet pas de
statuer sur un quelconque dysfonctionnement.
Compte tenu de l’impact du laboratoire 07 sur l’écart type interopérateur et sur l’écart type
global du niveau 2, nous décidons d’exclure ce laboratoire.
Nous conservons le laboratoire 12 sur le niveau 3, en raison du peu d’incidence sur l’écart
type global.
L’incertitude élargie fournie avec k=2 ne correspond pas à un niveau de confiance à 95%,
car les tests de normalité ne peuvent être mis en œuvre, pour les mêmes raisons que pour
l’erreur d’indication pleine cale.
L’examen des laboratoires présentant une statistique de Mandel élevée ne permet pas de
statuer sur un quelconque dysfonctionnement.
Tous les participants sont considérés.
Moyenne Unité Sr Si SL SR U
150,03431 mm 0,00686 0,01784 0,01263
0,02290 0,04580
Participation / 9,0% 60,6% 30,4%
L’incertitude élargie fournie avec k=2 ne correspond pas à un niveau de confiance à 95%,
car les tests de normalité sur les trois niveaux ne sont pas validés.
L’examen des valeurs du laboratoire 12 présente une dispersion élevée, tous opérateurs
confondus.
Aussi, nous décidons d’exclure ce laboratoire en raison de son impact sur l’écart type de
répétabilité et sur l’écart type de fidélité interopérateur.
L’incertitude élargie fournie avec k=2 ne correspond pas à un niveau de confiance à 95%,
car le test de normalité n’est pas validé.
Nous avons corrigé deux fautes de frappe sur les valeurs mesurées du laboratoire 14.
Les statistiques de Mandel h et k pour les laboratoires 07 et 14 sont élevées. L’examen des
valeurs mesurées révèle, pour le laboratoire 07, une dispersion et/ou des valeurs mesurées
élevées pour un même opérateur (OP5) sur tous les niveaux.
Pour le laboratoire 14, l’examen révèle une dispersion importante, quel que soit le niveau
et l’opérateur.
Pour ces raisons, nous décidons d’exclure les valeurs mesurées de l’opérateur 05, du
laboratoire 07 et le laboratoire 14 dans son intégralité.
L’examen des valeurs mesurées pour les laboratoires présentant des statistiques de Mandel
élevées ne révèle pas de dysfonctionnement, à l’exception du laboratoire 07, où l’opérateur
05 présente à nouveau un biais par rapport aux valeurs des autres opérateurs, cela a pour
conséquence d’augmenter la répétabilité de ce laboratoire.
Nous décidons d’exclure les valeurs de l’opérateur 05, compte tenu de son influence sur
l’effet interopérateur dans l’écart type global.
Le laboratoire 07 présente des statistiques de Mandel h et k élevées sur les deux niveaux.
L’examen des valeurs mesurées révèle, sur tous les opérateurs, un problème de décimales
(lecture à 5 µm), contrairement aux autres laboratoires (lecture à 1µm).
Par conséquent, nous décidons d’exclure ce laboratoire, compte tenu de son fort impact sur
la répétabilité et sur l’écart type global.
Moyenne Unité Sr Si SL SR U
99,99975 mm 0,00011 0,00017 0,00013
0,00024 0,00048
Participation / 19,7% 48,7% 31,6%
Le laboratoire 09 présente des valeurs non homogènes avec celles des autres participants.
Nous décidons de ne pas considérer ce laboratoire.
L’examen des valeurs mesurées du laboratoire 14, présentant une statistique k élevée, ne
permet pas de révéler un quelconque dysfonctionnement.
L’impact du laboratoire 14 est faible sur l’écart type global, compte tenu de la participation
de la répétabilité et de la fidélité inter opérateur ( ), dans le résultat final. Aussi, nous
décidons de conserver ce participant.
L’examen des valeurs mesurées du laboratoire 02, présentant une statistique k élevée, ne
permet pas de révéler un quelconque dysfonctionnement.
L’impact du laboratoire 02 est faible sur l’écart type global, compte tenu de la faible
participation de la répétabilité et de la fidélité inter opérateur ( ), dans le résultat final.
Aussi, nous décidons de conserver ce participant.
Le laboratoire 08 présente une statistique k élevée. L’examen des valeurs révèle un biais
entre les deux opérateurs.
En conséquence, nous décidons d’exclure ce laboratoire compte tenu de son impact sur
l’écart type interopérateur et par voie de conséquence sur l’écart type global.
Le test de normalité est validé. Pour autant, il serait « cavalier » d’associer un niveau de
confiance à 95%, compte tenu du faible nombre de laboratoires.
L’effet interlaboratoire est nul, la dispersion est notamment due à l’effet interopérateur.
L’examen des laboratoires qui présentent une statistique de Mandel k élevée, ne permet pas
de révéler un quelconque dysfonctionnement.
L’examen des valeurs mesurées du laboratoire 14 (statistique h élevée) permet de déceler
un biais pour ce laboratoire. Aussi, nous décidons de son retrait compte tenu de son impact
sur l’écart type global.
5 Conclusions
Dans certains cas, les estimations obtenues sont plutôt supérieures aux incertitudes
d’étalonnage habituellement rencontrées. Vous trouverez ci-dessous lesdits cas et quelques
hypothèses, au-delà de l’aspect « estimation » évoqué ci-dessus, qui pourraient expliquer
cette tendance :
Que ce soit pour l’un ou l’autre des 2 tampons, l’incertitude expérimentale (de
l’ordre de 2 à 4 µm) est plus grande que l’incertitude annoncée (de l’ordre de 2 µm,
voire moins pour certains), principalement dans le cas du M 80 x 3. Une explication
peut résider dans l’influence de la pige utilisée. Dans les graphes ci-dessous (qui
représente le diamètre sur flancs simple calculé – en ordonnée - par rapport au
diamètre des piges - en abscisse), on peut constater que le diamètre de piges
utilisées influence le résultat du diamètre sur flancs simple calculé (et ceci est bien
normal puisque l’angle réel n’est probablement pas rigoureusement égal à l’angle
théorique). Ce phénomène n’est habituellement pas pris en compte dans
l’évaluation des incertitudes d’étalonnage mais pourrait être intégré par une
méthode de type B en considérant les limites d’acceptation normalisées des écarts
de pas et d’angle par exemple, ce qui serait mieux que rien …
L’effet inter-laboratoire détecté ici peut probablement être ici considéré comme un
effet inter-opérateur car nous possédons peu de mesures. Peut être que cet effet, qui
prend en compte la difficulté de ce type de mesure (Recherche de la constante
palpeur dans un cylindre à rainures et mesure « à l’aveugle » pour les bagues les
plus petites), n’est pas assez analysé, les études de dispersion se consacrant
généralement à l’effet répétabilité. Une étude de la reproductibilité inter-opérateurs
apporterait vraisemblablement des informations intéressantes sur ce point.
Tous les laboratoires (ou presque) utilisant la même bille, il n’est pas possible de
mettre en évidence l’effet envisagé pour les tampons, ce qui ne signifie pas qu’il
n’existe pas.
Dans d’autres cas, au contraire, les estimations obtenues sont plutôt inférieures, parfois
nettement, aux incertitudes d’étalonnage habituellement rencontrées. Vous trouverez ci-
dessous lesdits cas et quelques hypothèses, au-delà de l’aspect « estimation » évoqué en
introduction du chapitre, qui pourraient expliquer cette tendance. Il s’agit notamment du
comparateur à cadran et des micromètres :
Dans ce cas, il semblerait que l’évaluation de l’erreur de lecture (qui est surement
surévaluée par le quart de résolution souvent considéré), en intervenant 2 fois dans
le calcul traditionnel (au réglage et à la mesure) puisse être à l’origine de l’écart
observé.
Références
1. ISO 5725-2, in Exactitude (justesse et fidélité) des résultats et méthodes de mesure.
Partie 2: méthode de base pour détermination de la répétabilité et de reproductibilité
d'une méthode de mesure normalisée. 1994.
2. ISO 5725-3, in Exactitude (justesse et fidélité) des résultats et méthodes de mesure.
Partie 3: mesures intermédiaires de la fidélité d'une méthode de mesure normalisée.
1994
3. DAGNELIE, P., Statistique théorique et appliquée. Tome 2: Inférence statistique à
une et deux dimensions. 2nd ed. 2006, Paris & Bruxelles: DeBoeck & Larcier. 734 p.
4. DAGNELIE, P., Statistique théorique et appliquée. Tome 1: Statistique descriptive et
bases de l'inférence statistique. 1998, Paris & Bruxelles: De Boeck et Larcier. 508 p.
5. MONTGOMERY, D.C. and G.C. RUNGER, Applied statistics and probability for
engineers. 3rd ed. 2003: John Wiley & Sons, Inc. 706.
6. ISO 5725-1, in Exactitude (justesse et fidélité) des résultats et méthodes de mesure.
Partie 1: principes généraux et définitions. 1994.
7. NF ENV 13005, in Guide pour l'expression de l'incertitude de mesure. 1999.