Vous êtes sur la page 1sur 31

ALGEBRE DE BOOLE

&
Fonctions logiques
I.1 Introduction
Historique : George Boole, Philosophe et mathématicien Anglais, publia
en 1847 un essai sur les raisonnements logiques portant sur les
propositions aux quelles les seules réponses possibles sont oui ou non.

L’ensemble des opérations découlant des ces propositions forme une


structure mathématique, donc une algèbre, appelée ‘‘Algèbre de Boole’’.

I.1.1 Définition
Algèbre de BOOLE : Ensemble de variables à deux états, état « 1 »
(Vraie) ou « 0 » (Faux) et muni d’un ensemble d’opérateur
fondamentaux : NON, ET, OU.
Ainsi on définit par variables logiques, un système simple dont le
comportement peut être caractérisé par deux états stables différents qui
s’excluent mutuellement.

I.2 Règles générales de l’algèbre de Boole


I.2.1 Postulats de l’algèbre de Boole
Une algèbre de Boole est un ensemble quelconque d’éléments E, à
valeurs dans l’ensemble { 0, 1}, sur lequel on a défini :
.
•Une relation d’équivalence (égalité = )
•Deux lois de composition interne :
- l’addition ou somme logique (+, ou)
- la multiplication ou produit logique (*, et)
•Une loi de complémentation, telle que :
pour tout élément a de E, il existe un complément noté a on a 1  0
0 1
I. 2.2 Axiomes de l’algèbre de Boole
•Commutativité
 a, b  E ab  ba
(1’)
a.b  b.a ,
(1 )
•Associativité

 a, b, c  E ( a  b )  c  a  ( b  c)
(a.b).c  a.(b.c)

•Double distributivité
 a , b, c  E a.( b  c)  a . b  a . c

a  ( b . c)  ( a  b ) . (a  c)

•Pour chacune des deux opérations, il existe un élément neutre tel que :

 aE a0  a a .1  a
•Chaque élément admet un inverse ou complémentaire tel que :

 a E a a 1

a .a  0

I.2. 3 Conséquences directes des axiomes


Idempotence

 aE aa  a
a .a  a

a 1  1 a .0  0
•L’élément neutre 1 et l’élément neutre 0 sont uniques.
•Loi d’absorption :

Dans une somme booléenne, un terme absorbe ses multiples.


Dans un produit booléen, un facteur absorbe tous les facteurs
composés de sommes qui le contiennent.

 a, b  E a  b .a  a
a .b  a  a
Exemples d’applications
Simplifier, par procédure algébrique, les fonctions logiques suivantes :

ab  ab  ab  ab
a + b + ab
(a  b)(b  c)(a  c)

X Y  X Y  XY  X  Y
AB  BC  AB  BC  1

XZ  Y Z  XY  XZ  Y Z
I.3 Les fonctions logiques
I.3.1 Définition
Les fonctions logiques sont des fonctions d’une ou de plusieurs
variables binaires, ne pouvant prendre elles même que deux valeurs : 1
ou 0.

En réalité ces fonctions sont assurées par des composants électroniques


admettant des signaux électriques en entrée, et restituant un signal en
sortie. Les signaux électroniques peuvent prendre une valeur de l'ordre
de 5 Volts (c'est l'ordre de grandeur général) que l'on représente par un 1,
ou 0 V.
Pour réaliser toutes les fonctions logiques, on a besoin de trois

fonctions logiques de base : Négation, Intersection et Réunion. Ces

fonctions sont représentées par des Schémas appelés logigrammes.

Nous allons étudier toutes les fonctions booléennes de 1 puis de 2

variables, nous dégagerons de cet ensemble de fonctions celles qui

présentent un intérêt pratique, nous en donnerons la table de vérité et

nous décrirons le rôle pratique de la fonction logique correspondante.


Ces fonctions sont représentées par des schémas appelés logigrammes.
Ils sont représentés soient par :
les symboles européens actuels (norme CEI : commission
d’électronique internationale)
 anciens symboles américains (norme MIL)

I.3.2 Tables de vérité

Une table de vérité est un tableau qui représente des entrées (en

colonne) et des états binaire (0 /1, faux / Vrai, éteint / allumé, etc.). Une

sortie, également représentée sous forme de colonne, est la résultante des

états d'entrée, elle-même exprimée sous forme d'état binaire.


S
Exemple : somme logique

A b S=a+b S

0 0 0 1
0 1 1 0
1 0 1 0
1 1 1 0

Cette table peut être traduite par une expression algébrique :

S  ab ab ab

Ceci traduit bien que S = 1 pour l’une ou l’autre des 3 combinaisons et


que S = 0 pour la combinaison restante.
I.4 Les fonctions logiques à une seule variable binaire (une seule
entrée)
Elles matérialisent les fonctions booléennes à une seule variable. Il y
a 4 fonctions.
Ecrivons la table de vérité des fonctions d’une variable a :

a f0 f1 f2 f3

0 0 1 0 1
1 0 0 1 1

f0  0 f1  a f2  a f3  1
Si on exclut les deux fonctions constantes f (a) = 0 et f (a) = 1, il en
reste deux qui présentent un intérêt particulier :

f (a) = a : c’est le buffer ou amplificateur

f (a )  a : C’est l’inverseur.

•Le buffer
fonction booléenne : a  f (a )  a
table de vérité :

a f (a)
0 0
1 1
logigrammes (MIL)

•l’inverseur
fonction booléenne : a  f (a )  a
table de vérité :

a f (a)

0 1
1 0
logigrammes (MIL)

I.5 Les fonctions logiques à deux variables binaires

Il y a 16 fonctions booléennes simples à deux variables. Le tableau

suivant regroupe d’une manière condensée les 16 tables de vérité qu’il

est possible d’écrire avec deux variables :


X Y f F1 F2 f3 f4 f5 f6 f7 F8 f9 f f11 f f
10 12 13 F
14 f
15

0 0 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1 0 1
0 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1
1 0 0 0 0 0 1 1 1 1 0 0 0 0 1 1 1 1
1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1

Parmi toutes ces fonctions, 6 présentent un intérêt pratique. Nous allons


donner pour chacune de ces fonctions la table de vérité, les
logigrammes et les propriétés essentielles justifiant leur intérêt.
•Somme logique
Elle s’appelle aussi OU, OR (ou inclusif), réunion.

fonction booléenne : (a , b )  f (a , b )  a  b
table de vérité

A b f

0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 1
logigrammes :

•Produit logique
Elle s’appelle aussi fonction ET, AND, intersection.

fonction booléenne : (a , b )  f (a , b )  a  b

table de vérité : A b f
0 0 0
0 1 0
1 0 0
1 1 1
logigrammes :

•L’opérateur NOR
fonction booléenne : (a, b)  f (a, b)  a  b  a  b
table de vérité :
A b f
0 0 1
0 1 1
1 0 1
1 1 0
logigrammes :

•L’opérateur NAND
fonction booléenne : (a, b)  f (a, b)  a  b  a  b

table de vérité :
A b f
0 0 1
0 1 1
1 0 1
1 1 0
logigrammes :

• L’opérateur OU exclusif (XOR)


C’est un opérateur qui donne un 1 logique à sa sortie si exclusivement
une seule entrée sur les deux est à l’état 1.

fonction booléenne : (a, b)  f (a, b)  a  b  a b  a b


a b f
table de vérité :
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 0
logigrammes :

• L’opérateur coïncidence
C’est l’opérateur XOR complémenté. Il donne un 0 logique à sa sortie
si exclusivement une seule des entrées est à l’état 1.

•fonction booléenne : (a, b)  f (a, b)  a  b  a b  a b

•table de vérité :
a b f
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 1

logigrammes :
Exemple d’application
Soit le circuit de la figure ci-dessous. Transformez la structure de
manière à obtenir une implémentation à base de NAND uniquement.

D
I.6 Formes canoniques de Shannon : Mintermes et Maxtermes
Une fonction booléenne peut être écrite sous la forme d’une somme ou
sous forme d’un produit.
Exemples:

F1  (b  c  d )  ab  b(c  d ) Somme
F2  (b  c )(b  c  d )(a  b) Produit

Une expression est dite canonique lorsque dans ses termes, toutes les
variables existent soit sous forme directe, soit sous forme complémentée.
Le théorème de Shannon établit que toute fonction booléenne de n
.
variables peut se mettre sous l’une ou l’autre des deux formes
canoniques dites respectivement première et deuxième forme canonique
de Shannon.

I.6.1 Première forme canonique de Shan


Raisonnons avec deux variables binaires ; avec ces deux variables, on
peut obtenir quatre ‘‘Monomes’’ appelés mintermes qui s’écrivent :

a b , a b, ab , ab
La fonction peut s’écrire :

f (a, b)  a b  a b  ab  ab
Cette première forme canonique est aussi appelée forme 
Elle permet la décomposition d’une fonction en somme de produits.

I.6.2 Deuxième forme canonique de Shannon

La seconde forme canonique de Shannon concerne la décomposition


d’une fonction booléenne en produit de sommes.

En raisonnant encore avec deux variables, on obtient :

a  b, a  b, a  b, a  b
La fonction peut s’écrire :

f (a, b)  (a  b)(a  b)(a  b )(a  b )


Cette expression est aussi appelée 

Ces deux expressions d’une fonction sont uniques ; la première est


appelée quelques fois forme canonique disjonctives, la seconde, forme
canonique conjonctive.

Exemple d’application

Ecrire la première et la deuxième forme canonique d’une lampe qui

s’allume si au moins un interrupteur est fermé.


I.7 Expression d’une fonction logique déduite de sa table de vérité.
Lorsqu’une fonction est définie par sa table de vérité, la lecture de cette
table donne immédiatement l’expression de la fonction sous la première
forme canonique.

I.8 Théorème de DE MORGAN


Le théorème de DE MORGAN permet d’obtenir l’inverse d’une
fonction booléenne.

I.8.1 Inverse d’une somme logique


Le complémentaire d’une somme logique est égal au produit logique
des complémentaires des termes de la somme.
n n

A A
i 1
i
i 1
i
I.8.2 Inverse d’un produit logique
Le complémentaire d’un produit logique est égal à la somme logique
des complémentaires des termes du produit :

n n

A A
i 1
i
i 1
i

Vous aimerez peut-être aussi