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PERVERS NARCISSIQUE

Doufali Chro

Cette histoire est une œuvre de fiction les


noms, personnages, lieux et événements
sont soit le produit de l’imagination de
l’auteur, soit utilisés dans le cadre de la
fiction toute ressemblance avec de
véritables évènements, lieux ou
personnages, vivants ou morts, ne serait
que pure coïncidence.

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Cette publication ne peut ni être
reproduite, en totalité ou en partie, ni
transmise sous quelque forme ou par
moyen, électronique ou mécanique, que ce
soit sans l’autorisation écrite de Codou
Diop.
*Prologue
PERVERS NARCISSIQUE

Comment je me suis retrouvé dans cette situation ?


Je ne saurais y répondre, j’étais une jeune fille insouciante,
tout ce qu’il y’a de plus banal. Une jeune femme avec de
très grand rêve, une femme qui avait la joie de vivre,
simple, épanouie.
J’adorais rire aux éclats, j’aimais aider les autres, je vivais
bien jusqu’à Sa rencontre…
***
Hadja : alors et les amours ?
Moi : pff ne m’en parle pas, toujours des déceptions.
Hadja : on dirait bien que nous sommes nombreuses à vivre
la même chose.
Moi : en tout cas, l’amour et moi s’est bien terminé, fini,
Gassi
Hadja : on dit toutes la même chose jusqu’à ce que ça nous
tombe de nouveau dessus.
Moi : pas cette fois. J’ai bien terminé avec l’amour.
Hadja : haha ha on en reparlera le moment venu.

****** TROIS ANS PLUS TARD ********


Je n’arrive plus à bien respirer, j’ai la sensation d’avoir le
cœur comprimé. Les sanglots n’ont plus de son dans ma
bouche, je sens que si cela continue je vais vraiment finir
par m'asphyxier. J’essaie de retrouver mon souffle mais je
n’y arrive pas, c'est plus fort que moi. Je suis sur le point
d’abandonner lorsque je le vois s’abaisser à ma hauteur,
mes yeux sont brouillés par les larmes mais j’arrive qu’à
même à le voir.
Lui : tu peux faire autant de films que tu le veux, sache que
je n’aurais jamais tort devant toi.
Moi : …
Lui : tu as oublié ou je t’ai trouvé et tous les sacrifices que
j’ai fait pour toi ?
Moi : …
Lui : tu n’as que moi, je suis le seul qui a accepté une saleté
comme toi. Tu dois vivre le reste en rampant à mes pieds
comme le déchet que tu es.
Moi (essayant de parler) : tu…tu
Lui : tu ne mérites rien c’est pour cela que personne ne
t’aime.

Ses mots sonnent comme une lame qui me transperce le


cœur, depuis tout ce temps je devais avoir l’habitude de les
entendre mais cela me fait toujours aussi mal. Surtout qu’il
dit vrai, personne ne m’aime. Même ma famille m’a tourné
le dos.
CHAPITRE 1

PLEINE DE VIE

+++++23 septembre 2017 +++++++


Sept heures, je suis prête pour démarrer cette journée. Je
travaille dans une multi-services, ce n’est pas faute d’avoir
cherché bien meilleur mais bon pour le moment je me
contente de ça. Même si j’ai ma licence en gestion de
projet.
Fille cadette de mes parents, heureusement je n’ai pas de
charge bien encombrante. Les soixante mille francs que je
perçois en fin du mois, me permettent de me gérer du
mieux que je peux.
Plus jeune, je pensais qu’à mes vingt-cinq ans j’aurais eu
une belle vie, un bon travail et tout ce qui s'ensuit mais
voilà...
Depuis peu, je pense à entreprendre mais que faire ? Et
surtout où est-ce que je pourrais trouver du fond pour
démarrer.
Bref, il y a plusieurs options à prendre en compte. Déjà
depuis un an je rêve de changer mon Samsung dix simple
qui a l’écran tout cassé mais je ne réussis jamais à
compléter la somme.
Pourtant je me sens heureuse, épanouie et free, je vis ma
vie sans trop de stress. Je souris à la vie et je prends chaque
journée comme une bénédiction de Dieu. J’ai mes deux
parents avec moi, mes amis et mon travail.
J’emprunte tous les jours le même chemin pour aller
travailler, actuellement, je suis en train d’attendre le bus
quarante-trois (43) pour aller travailler. Cela fait une dizaine
de minutes que je patiente, j’espère voir le débarquer.
J’allais encore lever les yeux pour le chercher, lorsque
j’entends la sonnerie de mon téléphone.
Je le sors de ma petite sacoche que j’ai toujours sur moi.
Moi (répondant) : allo !
Anta : allo !
Moi : Anta comment tu vas ?
-Je vais bien ma chérie et toi ?
-Cava aussi al hamdoullah, depuis ton mariage, tu te fais
rare.
-Ha haha tu as vu deh, en parlant je voudrais t’inviter à
diner ce samedi.
-Ah bon
-Oui.
-D’accord pas de soucis.
-Tache de venir tôt nak, j’aurais besoin de ton aide.
-Pas de soucis.
Au même moment je vois le bus arriver.
Moi : bon on se parle après cousine, mon bus arrive.
-D’accord à toute.

*
* *

+++++++JOUR DU DINER++++++

Je suis là depuis dix heures, Anta n’a pas arrêté de me


téléphoner durant tout le chemin, surement, elle avait peur
que je lui fasse faux bond. Et quand je suis arrivé, j’ai
compris pourquoi. Anta m’a annoncé que son mari avait
aussi invité ses amis pour se joindre à ce diner donc elle
avait beaucoup de chose à faire.
On s’y est attelé dès mon arrivé, le méchoui du mouton, la
grillade des poulets, les petits sauces….
Nous n’avons eu du repue que vers dix-neuf heures, enfin
moi, parce qu’Anta avait une dernière course à faire. Moi j’ai
pris un bain avant de tronquer mon robe voile simple contre
une taille basse en wax. Devant la télé, j’allais me
concentrer sur ce qui s’y passe lorsque des voix se font
entendre.
Je sors répondre aux salutations et remarque très facilement
Iboulaye, le mari d’Anta
Moi : waleykoum salam
Iboulaye : Nafissatou comment vas-tu ?
— Je vais bien.
— Cela fait un moment que l’on ne t’a pas vu.
— Oui c’est vrai, c’est à cause du boulot
— Je vois et Anta ?
— Elle a eu une petite course à faire.
Il n’a fallu qu’un lapsus de temps mais je l’ai vu froncer le
visage, avec une mine serrée
Lui : Bref, laisse-moi te présenter mes amis, Ahmed,
Mansour, Bamba et Matar.
Moi : enchanté
Eux : de même
Iboulaye les invite à entrer dans le salon, je vais leur
chercher à boire en attendant qu’Anta revienne.
Je finissais de ranger les tasses sur le plateau et aller
déposer la bouteille fraiche dessus lorsque je vois Anta
arriver presque en courant.
Anta : ils sont là ?
Je hoche positivement la tête, j’allais lui demander d’aller
leur servir elle même lorsque je vois Iboulaye débarquer
devant nous, je remarque automatiquement l’inconfort
subite de ma cousine qu’elle essaye de cacher en souriant.
Anta : mon amour, je suis désolé, j’étais….
Il ne lui laisse pas finir avant de lui agripper le bras pour le
diriger vers leur chambre. J’assiste à tout cela en ayant
l’impression de ne rien comprendre. Pour ne pas rester là à
faire ma curieuse, je retourne dans le salon avec le plateau
sous la main.
****

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la chambre mais


Anta a le regard vide et les yeux un peu rouges. On dirait
bien qu’elle a pleuré, je me demande bien pourquoi, enfin
j’espère me tromper sur ma déduction.
Parmi les amis d’Iboulaye certains sont vraiment rigolos, je
n’ai pas pu me retenir à la longue et le reste de la soirée
s’est bien déroulé. Au moment de rentrer, son ami Ahmed
s’est proposé de me raccompagner. On n'était pas seuls
dans l’habitacle puisque Matar s’y trouvait.
Je ne l’ai pas trouvé bien bavard lui, il préférait toujours
sourire et hocher la tête durant les échanges.
Ahmed : alors Nafissatou tu attends quoi pour te marier ?
Moi : lol un homme bien
Ahmed : juste ça ?
Moi : tu en parles comme si on en trouvait dans tous les
coins du monde.
Ahmed : ah ce n’est pas difficile.
Moi : pour moi si.
Et pour une fois, Matar prend la parole
Matar : il est plus difficile de nos jours de trouver une bonne
femme qu’un bon époux
Je lui jette un coup d’œil vers le rétroviseur avant de
secouer négativement la tête.
Moi : c’est que vous pensez.
Matar: et c’est là triste réalité.
Moi : je ne suis pas d’accord, notre société a toujours appris
à une femme comment gérer un foyer mais pas les
hommes.
Ahmed : mais vous voulez toujours plus.
Moi : je pense bien que le mariage est une affaire de
complémentarité, parce qu’aucun des deux genres n’est
parfaite.
Matar: humm
Ahmed : ah vous les filles intellectuelles, depuis que vous
êtes nombreuse la société se porte mal.
Moi : et depuis les femmes se portent bien.
Matar : ah tu crois ?
Moi : vois les choses par ton propre regard, l’émancipation
des femmes, vous-mêmes voyez comment les femmes se
portent d nos jours par rapport à avant. Nous sommes plus
libres, plus affermi, plus heureuses et épanouies.
Matar : haha à t’entendre parler, les femmes étaient
malheureuses avant l’école.
Moi : je ne dirai pas cela mais au moins ceci nous a permis à
revoir notre place dans la société.
Ahmed : si cette heure-ci t’avait trouvé au village, tu serais
déjà marié et mère
Moi : heureusement je ne m’y trouve pas et je suis bien
heureuse de ma situation
Matar : que de façade, Anta a dit tout à l’heure que vous
aviez le même âge alors à vingt-huit ans et sans un homme.
Laisse-moi te dire que tu dois être tout sauf heureuse.
Moi : waouh vous continuez à réduire la femme au mariage.
Ahmed : c’est pour cela que Dieu vous a fait descendre sur
terre.
Moi (soupirant) : je préfère clôturer le débat
Matar : parce que tu n’as pas d’argument à y ajouter,
sachez où se trouve votre place et vous y conformer sinon
vous resterez des éternelles femmes sans mari.
Moi : ok
Chapitre 2
Hadja : je te vois depuis tout à l’heure regarder ton
téléphone et sourire.
Moi : je parle avec un ami virtuel.
— Ai-je bien entendu ami ?
— Oui un simple.
— weh c’est ça oui.
— C’est juste un ami, inutile de te faire des films pour
même te dire, je l’ai connu dans notre forum.
Hadja : hum et il est comment ?
Pour lui répondre, je tapote sur mon téléphone pour lui
montrer ses photos.
Hadja : il est beau.
Moi : macha Allah.
— lol tu fais déjà ta jalouse
— Jalouse de quoi, je ne lui souhaite pas le mauvais œil,
tout simplement.
— En tout cas sur ses photos, il ressemble à un homme
bien.
— Et c’est comme ça qu’il est, mais aussi pieux. Depuis que
l’on se parle, il me parle toujours de l’importance de la
prière et m’apprend aussi beaucoup sur la religion des
choses que je ne savais pas. Mais surtout il reconnait la
valeur de la femme. De tous nos débats, il aime partager
ses idées, il n’est pas comme les amis d’Iboulaye. Lui il sait
l’importance de la femme. En tout cas, celle qui l’aura
comme mari, a beaucoup de chance.
— Hum
— haha arrête d’être toujours sur tes gardes, celui-là je
pense même à vous mettre ensemble
— Merci vu comment tu parles de lui, je crois que c’est toi
qu’il lui faut mais ma chérie fait attention.
— T’inquiètes pas qui c’est juste un ami
— Bien si tu le dis
++++++++ DES MOIS APRES ++++++++
Le son de sa voix en récitation les paroles du Seigneur sont
si douces que je ne veux même pas que la prière se
termine. Après la salutation finale, il se met à faire des
invocations. Dans le regard de mes parents, je peux y lire de
l’admiration, mon père aurait surement voulu avoir un fils
comme Amidou.
Papa : toujours un plaisir de te voir diriger la prière.
Maman : mom kayy nakka yalla di déffal djam rek (que Dieu
lui donne toujours la paix.)
Amidou baisse la tête un peu timide. J’esquisse un petit
sourire et ma petite sœur vient me donner une petite tape
sur le coude.
Elle : on dirait bien, tu es amoureuse.
Moi : pff
Nous nous retrouvons tous de nouveaux dans le salon,
Amidou ne connait pas la couleur de ma chambre. C’est
bien la cinquième fois qu’il me rend visite et il a toujours
refusé que je le reçoive autre part que dans le salon.
Je le trouve tellement respectueux, cela fait bien huit mois
depuis notre première rencontre et j’adore vraiment sa
personnalité, il a voilà toute les qualités requis qui me
plaisent bien chez un homme. Il répond toujours avec
tempérance et mesure, intelligent et surtout très pieux.
Je souriais à la blague de ma sœur lorsque je l’entends
s’adresser à mes parents.
Amidou : puis-je vous parler un petit moment ?
Papa : bien évidemment fiston, les enfants donnez-nous un
petit moment.
Je me trouve très vite avec le cœur battant la chamade,
dans ma petite chambre

Néné : afin il se décide.


Moi : de qui tu parles ?
— Bah de ton mec.
— Combien de fois, dois-je te dire que nous ne sommes pas
en couple mais juste des amis.
— Oui c’est ça.
Après une vingtaine de minutes, j'entends maman
m’appeler. Je sors et trouve Amidou sur le point de partir.
Maman : raccompagne Amidou.
Moi : d’accord.
Elle a un petit sourire sur le visage et je me demande si ma
sœur n’a pas eu raison. En chemin vers sa voiture, je
l’entends se racler la gorge.
Amidou : nous devons parler.
Moi : ah bon ?
Amidou : Surement tes parents vont t’en informer mais je
préfère le faire en premier.
Moi : hum
Amidou : je désire t’épouser
Moi : hein ?
CHAPITRE 3

Amidou : je désire t’épouser


Moi : quoi ?
Amidou : je sais que cela doit te surprendre parce que
depuis le début je n’ai fait allusion d’une telle chose entre
nous. Mais tu dois bien me connaître maintenant Nafissatou.
Je n'aime pas les choses Haram et être en couple aurait été
un péché. Depuis tous ces mois, j’ai appris à te connaître et
j’ai vu en toi la femme avec qui j’aimerais passer le restant
de ma vie.
Moi : waouh
Amidou : je ne te mets aucune pression, prend le temps que
tu veux pour y réfléchir et ne te force pas pour me donner
une réponse. Réfléchis bien à ma proposition et réponds-y
lorsque tu te sentiras prête.
Moi : mais…
Amidou : ne dis rien s’il te plait.
Et pour la première fois son doigt se pose sur ma lèvre, ce
simple geste me fait frissonner. Et malheureusement pour
moi, il l’enlève très rapidement.
Amidou : je te laisse retourner chez toi avant que tes
parents ne pensent que je t’ai kidnappé
Moi (rire) : lol
Amidou : j’aime ton sourire
Moi (devenant d’un coup timide) : merci.
Amidou : vas-y
Moi : euh
Il me fait signe de retourner chez moi.
Amidou : si tu veux je t’appelle tout à l’heure.
Moi : d’accord
Amidou : bien, vas-y cette fois.
Je lui tourne le dos en m’avançant lentement vers chez moi.
J’ai envie de me retourner pour le regarder mais je n’ose pas
puis abdique et dès que nos regards se rencontrent je le
vois plisser les yeux tout en souriant.
Amidou : j’y vais.
Je le vois monter dans sa voiture avant de démarrer. Je
regarde la voiture s’éloigner jusqu’à ne plus apercevoir des
phares arrière. Dès que je me retourne je vois ma mère qui
était en train de m’espionner.
Maman : je vois qu’il n’y a pas besoin de te demander,
qu’elle est ta réponse.
Moi (toute gênée) : ….
Maman : en tout cas, tu l’as bien choisi.

++++++LES SEMAINES S’ECOULENT....


Je n’ai jamais cru de ma vie pouvoir vivre un tel bonheur,
Amidou me comble sur tous les points. Ma réponse avait été
de nous donner deux mois pour voir ce que cela allait
donner et ceci n’a fait que renforcer mon amour pour lui.
Aujourd’hui je suis enfin sûr de vouloir lier ma vie avec celui
de cet homme.
Hadja : tu es radieuse ma chérie.
Moi : l’effet de l’amour sur moi.
— Ha haha je te souhaite que du bonheur en tout cas
— Je le sais ma puce.
— Tu as rencontré les parents de ton chéri ?
— La semaine prochaine.
— Alors tu vas vraiment te marier ma belle ?
— haha ha madame Dramé layy done (je serai)
— Jusqu'à la fin.
CHAPITRE 4
Je me sens toute gênée d’être la curiosité de tous ces gens
autour d moi, pour la première fois je suis chez Amidou. Il
vient de me présenter aux membres de sa famille. Il y’a sa
mère, son oncle, son cousin, sa femme et un petit cousin.
Ils ont été très accueillant depuis mon arrivé, y’a le rire, la
joie, je sens déjà que je serai à l’aise dans cette famille.
Ma Thiaba (future belle-mère) : ah Nafissatou, mon ainé n’a
plus que ton nom à la bouche.
Amidou (semblant gêné) : maman !
Ma Thiaba : mais je vois maintenant pourquoi, tu es si jolie.
Moi : merci, ma tante
Le cousin : je te souhaite la bienvenue Nafy
Amidou (rectifiant son cousin) : c’est Nafissatou
Bada : d’accord
Puis voilà la bonne qui appelle pour manger.
On se retrouve tous devant la table à manger, le repas
servis a été succulent. Mais je n’osais pas beaucoup manger
comme c’est ma première visite. Ils m’ont dit de faire
comme chez moi mais je ne voulais paraitre gourmande à
leurs yeux.
Quand ce fut l’heure de partir pour moi, ils m’ont dit avoir
été enchanté de faire ma connaissance et que désormais je
faisais partie de la famille.
Une fois à la porte, Sa maman a voulu parler alors je
patientais dehors avant de voir la bonne revenir de la
boutique.
Moi : le repas était délicieux
Elle : euh merci, tu t’en vas déjà ?
Moi : oui, surement on se rencontrera la prochaine fois.
Je remarque qu’elle n’arrête pas de jeter des coups d’œil
vers la porte comme si elle avait peur qu’un démon y
surgisse.
Elle : euh excuse-moi de te demander ça mais puis-je avoir
ton numéro ?
Je suis surpris par sa question j’allais lui répondre jusqu’à ce
que je voie Amidou apparaitre. Il vient se mettre à côté de
moi.
Amidou : nos bonnes sont comme des membres entières de
la famille chez moi. Alors ne sois pas surpris par son
audace, (regardant vers la bonne) je te donnerai le numéro
à mon retour, ne t’inquiètes pas.
Elle : bien
Elle part presque en courant.
Amidou : ne t’en fais pour ça en parlant nous devrons
passer devant la pizzeria
Moi : pourquoi, tu n’es pas rassasié ?
Amidou : moi si mais toi tu as à peine mangé.
Moi : moh ce n’est pas la peine.
Amidou : oh que si, je ne veux pas que tu perdes des kilos
en venant chez moi
Moi (rire) : haha

*****

Hadja : alors et les derniers préparatifs ?


Moi : il me reste juste à récupérer mes habits chez le
tailleur.
— Et pour la décoration et autres ?
— Ma belle-famille s’est occupée de tout.
— Ah bon ?
— Oui ma belle-mère m’a dit qu’elle gère tout cela et bien
évidemment. J’ai eu ce matin le décorateur ce matin, le
traiteur a convenu avec ma mère.
— Waouh, on dirait des anges hein ta belle-famille.
— Tu as vu c’est ce que ma mère disait hier.
— Prions que ça dure.
— Oui prions.

++++++LE JOUR DU MARIAGE ++++++

Je suis si heureuse d’être l’objet d’attention de tout le


monde aujourd’hui, enfin je me suis uni à mon âme sœur,
l’homme de ma vie. De retour de la mosquée, on m’a
annoncé que j’étais devenu officiellement la femme de
Amidou Dramé. Vous ne pouviez imaginer le bonheur que
j’ai ressenti.
Enfin je vais vivre mon compte de fée, être la femme du
meilleur homme de cette terre. Toute ma famille est
présente pour ce jour joyeux, nos griots ne s’arrêtent de
chanter nos louanges depuis ce matin. Je suis entouré de
copines et cousines qui chantent toutes autour de moi. Je
n’arrête pas de sourire, je ne peux m’en empêcher, c’est
plus fort que moi.
L’ambiance est à son paroxysme lorsque j’entends les gens
crier, je me retourne bouche bée en voyant Amidou au
milieu de la foule vêtu de son boubou blanc. Avec son teint
clair, il donne tellement l’impression d’être un prince tout
droit sorti d’un conte de fée. Je cours presque pour réduire
la distance qui nous sépare.
Moi (lui chuchotant) : tu avais dit que tu n’allais pas venir,
que tu n’aimais pas les ambiances.
Cette fois c’est lui qui me regarde tout en souriant avant de
me chuchoter sa réponse.
CHAPITRE 5

Amidou : pour toi je ferai l’impossible.


J’éclate de rire de bonheur et toutes les personnes autour
de nous gloussent sans savoir ce qu’on vient de se dire.
Qui a un homme plus romantique que le mien ?
Le reste de la soirée se déroule tellement mieux, avec mon
époux à mes côtés. C’est vers deux heures du matin que je
rejoins officiellement le nouveau chez moi avec mes
quelques amies et tantes comme accompagnant. J’ai su
alors que j’avais mon appartement dans le troisième étage
de la maison familiale.
J’ai trouvé Amidou bien assis sur le lit et les protocoles en
sont suivi. Comme le fait de manger la bouillie de mil avec
le lait caillé je ne l’ai pas laissé vu venir ma main sur sa face
après en avoir goûté et automatiquement tout le monde a
éclaté de rire.
Chez vers cinq heures que nous nous sommes couchés, j’ai
dormi avec tantes et cousines alors que Amidou dormait
dans l’autre chambre. Mais nous avons presque passé le
reste du temps à échanger par message.
*****

Vers dix heures, Ma Thiaba est monté avec des plateaux


bien garnis, notre déjeuner. Mes tantes l’ont tellement
remercié pour tout ce qu’elle a fait depuis le début du
mariage et tout le reste. Chez vers quinze heures après le
départ de tante et cousine que j’ai enfin pu être seul avec
mon mari.
Amidou : enfin nous sommes seuls
Moi : lol t’avais hâte qu’elles partent ?
Amidou : j’avais surtout hâte de pouvoir contempler
librement my wife
Moi haha ha
Amidou : sinon tu te sens prête ?
Moi (battant des cils) : prête à propos de quoi ?
Je vois enfin un sourire coquin à la commissure de ses
lèvres.
Moi (lui tapotant l’épaule) : ne me stress pas
Amidou : mais je n’ai rien fait.
Moi : oui c’est ça.
Amidou : nous partirons vers vingt heures.
Moi : partir où ?
Amidou : je te réserve une surprise chérie.
Puis nous restons là à nous câliner jusqu’à l’heure du
départ.
****

Ma Thiaba : je voulais que ton mari te prenne ici mais


comme pour vous tout ça s’est révolu, je ne m’en mêle plus.
Amidou : ce qu’il se passe entre ma femme et moi ne
concerne que nous deux.
Ma Thiaba : si tu le dis, mais je veux bien avoir le drap de sa
vertu ici à votre retour.
Amidou (me tirant vers lui) : on verra.
Et c’est comme ça que nous prenons le chemin vers Gandiol
à Saint Louis. Lorsque nous sommes sortis de la voiture, j’ai
vu combien l’hôtel qu’il avait choisi était magnifique.
Moi : waouh !
Amidou (me serrant la taille) : tu aimes ?
Moi : c’est magnifique.
Amidou : tu mérites tout.
Moi : je suis tellement chanceuse de t’avoir comme époux.
Amidou (me prenant le visage) : c’est moi qui suis chanceux
de t’avoir dans ma vie.
Nous avons passés les premières heures à nous prélasser
sue le lit comme des ados qui font leur premier voyage
avant qu’il ne me propose de faire un petit tour avant le
diner.
CHAPITRE 6
Je me suis réveillé les yeux bouffis par les larmes, je suis
nue, seul entre les draps. Je n’arrive pas à y croire, je ne
peux croire à ce qu’il est arrivé. Je me sens faible et
complètement atterré. Cela fait deux heures de temps que
je suis réveillé et pas une trace de Amidou.
C’est trois heures après que j'entends enfin le cliquetis de la
clé de la chambre.
Mon mari passe la porte en ayant l’air dépité, ceci me
conforte encore plus de combien je l’ai déçu. Il lève enfin les
yeux vers moi.
Koka : tu viens de te réveiller ?
Je veux lui répondre mais ma gorge est nouée alors je
secoue seulement la tête pour lui dire non.
Amidou : ok
Il va se diriger vers le seul fauteuil qui existe dans cette
chambre. Je ne peux plus me taire pour longtemps.
Moi (la voix cassé) : je te jure que je ne sais ce qu’il s’est
passé. Aucun homme sur cette terre ne m’a connu avant
toi. Tu es le premier pour moi. Et l’absence de sang n’est
pas synonyme que je t’ai menti.
Amidou : pas besoin d’en parler.
Moi : si parce que j’ai l’impression que tu m’en veux alors
que jusqu’à hier soir dans cette chambre j’étais vierge.
Amidou : tu m’as entendu te contredire ?
Moi : ton attitude, c’est ton attitude depuis ce matin qui ne
me réconforte pas.
Amidou : tu ne peux qu’à même pas m’en vouloir sans
savoir ce qu’il se passe.
Moi (pleuant) : sniff
Amidou (se levant) : nous partons d’ici une heure alors
prépare-toi.
Moi : quoi ?
Amidou : le directeur m’a appelé ce matin, je dois
impérativement me trouver dans les locaux dès demain.
Puis il sort, je n’arrive pas à croire ce que je viens
d’entendre, il veut que l’on rentre maintenant alors cela ne
fait même pas vingt-quatre heures que nous sommes
arrivés.
Je ne crois pas à sa version de l’appel du directeur, au
contraire je pense enfin, j’en suis certaine qu’il pense que je
lui ai menti sur ma virginité.
Mais comment est-ce que je vais faire face à tout cela moi ?
Et sa famille ne vont-ils pas se poser des questions sur moi
?
Je veux dire sa mère qui attend impatiemment un drap
taché de sang
A l’instant là je me sens comme une moins que rien, j’ai
besoin de prouver mon innocence, prouver ma vertu même
s’il le fait nous irons vor un gynécologue qui pourrait bien lui
faire comprendre que l’absence d’hymen n’est pas
synonyme d’activité sexuelle.

DANS LA VOITURE....
Moi : allons voir un gynécologue, il te confirmera que j’étais
bien vierge
Amidou : ….
Moi : choisis celui que tu veux et nous y allons maintenant
Amidou : …
Moi : Amidou !
Amidou : QUOI ?
J'ai sursauté en même temps que le ton de sa voix, c’est la
première fois que j’entends sa voix s’élever autant.
Amidou : tu peux arrêter de me rabâcher les mêmes paroles
depuis ce matin.
Moi : …
Amidou : j’ai d’autres soucis en tête que d’aller vérifier la
présence ou non d’une membrane.
Moi (choqué) : Amidou
Amidou : je ne veux pas m’emporter mais tu me pousses à
bout là
Moi : …..
Et c’est le silence total dans l’habitacle jusqu’au retour de
chez lui. J’aurais aimé passer incognito en rentrant mais
nous trouvons sa mère assis dans la pergola.
Ma Thiaba : waouh...
Amidou (l’arrêtant net) : s’il te plait maman.
Ma Thiaba : mais pourquoi vous êtes rentrés aussi vite, il
s’est passé quelque chose.
Elle a fini sa phrase en me regardant droit dans les yeux.
Amidou : nous en reparlerons.
Je monte les escaliers derrière lui alors que j’ai encore mal
dans l’entrejambe et surtout dans tout le corps.
Je croyais qu’elle était restée là où nous l’avions laissé mais
je sens derrière moi des pas nous suivre.
Ma Thiaba: attendez les enfants, mais expliquez au moins
pour que je puisse comprendre votre retour précipité, ne me
dites pas que....
Elle ne finit pas sa phrase, ne pouvant en supporter plus, je
dépasse son fils pour aller me retrouver dans la chambre. Je
ne sais pas ce qu’ils se sont dit mais son fils est revenu bien
plus tard.
C’est vers minuit qu’Amidou est revenu dans la chambre,
mais à part un Salam à peine audible, il ne m’a pas adressé
la parole. Moi, je ne suis descendu depuis que nous sommes
rentrés.
Mon ventre crie famine mais je ne peux pas descendre, je
n’en ai pas la force. L’attitude d’Amidou m’a vraiment
surpris et continu de me surprendre, parce même si cela
était vrai, il pouvait communiquer avec moi au lieu de
m’ignorer comme si d’un coup je ne représentais plus rien
dans ses yeux.
Il est sous la douche lorsque j’entends quelqu’un toquer
timidement ? je vais vers la porte la peur au ventre avant de
voir qu’il s’agit de la ménagère.
Elle a un plateau entre les mains.
Elle : je vous apporte votre diner.
Moi : euh fallait pas.
Elle : ce n’est rien, tenez.
Moi : merci.
Je retourne dans la chambre mais même si j’ai faim je ne
trouve pas le courage de manger. J’ai besoin d’éclaircir ceci.
Même pas un jour de mariage et voilà déjà ou je me trouve.
Je ne peux pas laisser ça passer, donc dès sa sortie de la
douche j’ai sorti la première chose qui me suit venu en tête.
Moi : si tu ne veux plus de moi faut me le dire et je vais
retourner chez moi
Amidou (soupirant) : pffff
Je me dirige vraiment vers mes valises qui n’ont pas encore
été défait. Je prends ce qui traine par ci et par là avant de
tout y engouffrer. Il pensait surement que je bluffais mais
pas moi. Je ne sais ce que je vais dire à mes parents mais je
trouverais une raison avant d’arriver chez eux. Mais je ne
peux pas continuer à parler à un mur.
Je tire sur mes deux valises et il ne me retient pas, même si
je sens son regard derrière mon dos, j’ai le cœur qui
tambourine en refermant la porte de la chambre derrière
moi. Je suis en train de dévaler les escaliers les escaliers
^priant que la raison lui revienne mais je n’entends rien
derrière moi, j’allais encore une fois jusqu’à ce que
j’entende derrière moi.
Amidou : Nafy
Je m’arrête net au milieu des escaliers, Amidou vient me
rejoindre tout en s’arrêtant juste en face de moi.
CHAPITRE 7
Lui : nous devons parler.
Moi : c’est ce que je te demandais depuis hier.
Amidou : allons dans la chambre d’abord.
Je plisse les yeux en le regardant, me demandant si je ne
suis pas dans un mauvais rêve. Parce que ce qu’il s’est
passé n’est pas du tout anodin.
Il me prend les valises des mains et je ne peux faire autre
chose que le suivre.
Amidou (dans la chambre) : je suis désolé.
Un soulagement me permet de respirer.
Amidou : je suis vraiment désolé ma chérie, si je t’ai donné
l’impression que je m’en foutais de toi alors qu’il n’en ait
rien. Ce n’est pas ce qu’il s’est passé entre nous qui m’a mis
dans cet état, mais parce qu’il y a eu un détournement
d’une trentaine de millions dans l’entreprise.
Moi : what ?
Il se tient la tête comme si cela lui faisait mal.
Amidou : on ne sait qui a fait le coup et ceci vient dans un
moment où l’entreprise se remet à pied.
Moi : oh
Amidou : je ne voulais pas t'accabler avec les problèmes du
boulot, j’étais stressé d'ouf lorsque Malick m’a appelé hier
pour me le dire.
Moi : mais fallait m’en parler
Amidou : je me rends compte maintenant de la bêtise que
j’ai faite et le tracas que je t’ai causé. Vraiment désolé
encore une fois.
Moi : je ne sais même pas quoi te dire.
Amidou : ne dis rien, viens juste dans mes bras.
Il me tire vers lui avant de me serrer fort.
Amidou : ne doute jamais de mon amour pour toi chérie, toi
et moi c’est pour la vie. Qu’il y’ait du sang ou pas je m’en
fous, je te fais confiance.
Moi : je croyais que tu pensais que je t’avais trompé
Amidou : jamais je ne penserai cela de toi
Moi : ouf j’allais craquer mon cœur.
Il me retourne pour que je lui fais face. Il me regarde yeux
dans les yeux.
Amidou : tu me pardonnes ?
Moi (réfléchissant) : humm
Amidou (avec une voix de bébé) : allez pardonne moi
chérie.
Moi : je dois d’abord y réfléchir.
Amidou : je mérite toutes les punitions possibles mais
n’oublie jamais combien je t’aime.
Moi : humm
Amidou : mon amour à moi.

*******
Cela fait un mois que nous sommes mariés maintenant et à
part cette incident. Tout va bien dans notre vie. En fait dans
l’ensemble. Même si je trouve cela dommage que nous
n’ayons pas des moments en famille. En fait même pour
manger chacun va se servir à l’heure qu’il veut. Ma Thiaba
je l’ai à peine vue durant cette semaine.
Pour Amidou sa famille a toujours été ainsi tout le monde
s’occupe de soi. Après une semaine, je crois l’avoir compris.
Depuis mon mariage, je n’ai eu ma famille qu’une fois au
téléphone. Pour eux je dois profiter de ma lune de miel donc
interdit de me déranger.
Mais il me manque tellement, tous les jours je fais à peu
près la même chose. Me réveiller prendre mon petit
déjeuner seul et retourner dans mon appartement à
regarder des séries où tourner en rond.

Moi : tu penses que je pourrais reprendre les études.


Amidou s’arrête net avant de me regarder dans les yeux.
Amidou : tu veux reprendre tes études ?
Moi (venant m’asseoir près de lui) : ça m’a juste traversé
l’esprit comme ça
Amidou (semblant bien soulagé) : ah parce que j’allais me
payer ta tête.
Moi : pourquoi ?
Lui : rappelle-moi ton âge
Moi (plissant les yeux) : vingt-neuf ans.
Lui : et tu veux aller te retrouver dans la même classe
qu’avec les bébés du l’âge de votre Benjamine ?
Moi : waa qu’est-ce qui dérange dans ça, ce sera juste une
salle de classe
Amidou (riant à gorge déployé) : tu es une vieille
maintenant, met ça dans ta tête. Ne me dis pas qu’en
finissant la formation. Tu vas travailler une dizaine d’années
pour prendre ta retraite. Cela te servirait à quoi ?
Moi (piquée au vif) : laisse tomber.
Je m’en vais boudeuse m’asseoir sur le lit mais il ne tarde
pas à venir m’y retrouver.
Amidou : tu boudes chérie ?
Moi : pff
Amidou : tu es bien susceptible dis donc, il est même
difficile de parler intelligemment avec toi
Moi : weh c’est ça
Amidou (durcissant le ton) : c’est ça ton problème, tu te
fasses pour un oui ou pour un non
Moi : …
Amidou : bref déjà moi je ne voulais même pas de femme
active l’une des raisons du pourquoi je t’ai choisi.
Moi (offusqué) : je te signale que lorsque tu m’as connu, je
travaillais.
Amidou (s'esclaffant) : travailler ? Un grand bien mot dis
donc. Tu faisais quoi ? des transferts, retrait et laisse-moi
deviner combien on te payait à la fin du mois ? Oh ça ne
devrait dépasser les cinquante mille francs.
Moi : on me payait soixante mille
Amidou : c’est la même chose, quelque chose que notre
entreprise gagne par minute.
Moi : chacun sa chance.
Amidou (se levant) : ici tu n’as rien à faire, même la cuisine
si tu veux tu peux t'y dérober. Occupe-toi juste de moi et de
nos futurs enfants.
Moi : donc pas question même de vendre en ligne ?
Amidou : si tu as besoin, tu me dis et je te donne mais pas
pour toi de bosser. Ça c’est mon rôle.
Moi : je ne te savais pas aussi macho.
Amidou : tu ne m’as pas bien compris chérie, je veux tu aies
la belle vie, que tu te prélasses. Je veux prendre soin de toi,
je veux te voir dépenser à ta guise mon argent, te faire jolie
pour moi. Je n’ai pas envie que les autres aient accès à mon
joyau.
Moi : humm
Amidou : tu es une princesse, tu mérites le traitement qu’il
faut. Contente toi d’être ma femme, m’a bien aimée et c’est
tout.
CHAPITRE 8
Ce soir un restau pour mon chéri et moi, bon il nous a fallu
du temps avant de sortir mais al hamdoulilah nous sommes
là.
Amidou : je n’aime pas trop ça
Moi (rire) : depuis que nous sommes mariés je me rends
compte que tu n’aimes pas beaucoup de chose.
Lui : on pouvait faire ça chez nous.
Moi : ce n’est pas la même chose.
Lui (me prenant la main) : mais je ne peux rien refuser à ma
princesse d’amour
Moi : weh c’est ça.
Nous passons le reste de la soirée dans une bonne entre rire
et taquinerie, je retrouve enfin le Amidou que j’avais connu
avant notre mariage. Parce que parfois j’ai l’impression que
le tracas du boulot le peine tellement qu’il a des humeurs
bien changeantes. C’est pour cela que j’ai proposé cette
sortie, en plus il ne veut jamais que j’aille quelque part sans
lui.
Donc je suis toujours cloitré entre quatre murs et ceci
devenait étouffante pour moi.
******

De retour à la maison je lui rappelle l'évènement de demain.


Moi : bébé, je te rappelle que c’est demain le baptême
d’Amina ma cousine
Amidou (devant son ordi) : humm
Moi : tu m’écoutes ?
Lui : oui
Moi : tu iras avec moi, n’est-ce pas ? Cela fait six mois que
nous sommes mariés et je n’ai toujours eu l’occasion de te
présenter officiellement à ma famille.
Lui : humm
Je m’arrête devant lui avant de refermer l’ordi pour attirer
son attention sur ce que je suis en train de lui dire.
Lui : ehh
Moi : je te parle depuis tout à l’heure et tu ne m’écoutes
même pas
Lui : vas-y parle maintenant.
Moi : c’est le baptême d'Amina
Lui : oui
Moi : tu vas prendre une journée pour m’accompagner ?
Lui (fronçant les sourcils) : parce que tu penses y’aller ?
Moi : wah je t’avais prévenu depuis la semaine dernière.
Lui : mais je pensais que …
Il laisse son mot en suspens avant de me reluquer tout en
ayant un visage perplexe, je suis obligé de regarder ce qui
ne va pas chez moi.
Moi : ai-je quelque chose sur le visage ?
Il se lève viens vers moi avant de me tirer vers le grand
miroir.
Lui : tu t’es regardé dernièrement ?
Moi (perdu) : hein ?
Lui : ne t’emporte pas, ok
Je suis tout ouïe.
Lui : bébé regarde tes épaules, (soulevant mon bras)
inspecte les, tu as tellement changé.
Moi (surpris) : tu parles de quoi ?
Lui (me retournant vers lui) : tu as amaigri, déjà tu es une
personne fine alors imagine comment tu es maintenant.
Je ne peux m’empêcher de le repousser assez
vigoureusement.
Moi : qu’est-ce que tu racontes ?
Lui : je savais que tu allais réagir ainsi, c’est pour cela que
je ne voulais pas en parler (se rapprochant de moi) moi cela
ne me dérange pas parce que je t’aime mais imagine les
gens dehors ce qu’ils vont penser s’ils te voient dans cet
état ?
Moi : état ? Quel état ? Tu parles comme si j’étais devenu un
vampire vivant.
Lui : je n’ai pas dit cela, mais tu es trop fine
Moi (la bouche grandement ouverte) : O
Lui : c’est à cause de ce genre de réaction que je n’aime pas
te parler de ces choses.
Je me redirige vaillamment devant le miroir, je m’inspecte
de haut en bas mais ne voit de quoi il veut parler, je suis
normal ? en fait j’ai toujours été une taille fine et cela ne
m’a jamais gêné ou dérangé mais vu comment il en parle
on dirait que je suis sur le point de mourir.
Lui : tu fais comme tu veux mais pour moi il n’est pas
concevable d’aller vers les gens surtout ta famille là ou
surement y’aura beaucoup de personnes alors que tu as un
peu dépéri. Je te rappelle toujours, fais comme tu le sens
mais je t’aurais prévenu si tu y entends des propos
désobligeants, ne viens pas te plaindre.
Moi : tu rigoles là ?
Lui : ai-je l’air ?
Encore une fois je me regarde devant le miroir et d’un coup
j’ai l’impression qu’il a un peu raison. Certes mon poids n’a
jamais été un souci pour moi mai j’ai les clavicules creuses.
Lui : n’oublie pas que je t’aime pour qui tu es et non pour ce
que tu as.
Il me fait un bisou avant de rentrer dans les toilettes. Et moi
je reste là inerte, comment j’ai fait pour ne pas voir que
j’avais perdu quelques kilos. Comment ne m’en suis-je pas
rendu compte ?
Depuis combien de temps l’a-t-il remarqué ?
Est-ce pour cela qu’avant-hier ces filles avaient rigolé
lorsque nous étions en promenade ?
Et c’est vrai, si je me montre comme ça devant ma famille
certaine n’hésiterait pas à penser que j’ai un mauvais
mariage alors que telle n’est pas le cas.
Comment y remédier maintenant avant que cela ne
s’aggrave ?
Devrais-je manger plus ?
Dois-je consulter une diététicienne ?
Oh mon Dieu
CHAPITRE 9
Moi (riant) : badiène tu ne changeras jamais.
Ta Ouly : ah je dis la vérité di, dis-moi seulement ce que tu
lui aurais répondu ?
Ta mariame : cette nouvelle génération, je te jure si tu ne
fais pas attention, ils vont te monter à la tête.
J'allais répondre lorsque la porte du salon s’ouvre sur
Amidou, mon mari.
Moi (me levant) : chéri bien arrivé
Il me regarde puis regarde les invités avant de poser de
nouveau ses yeux sur moi.
Amidou : oui, bien mon amour
Moi (lui prenant la main) : j’ai essayé de te joindre tout à
l’heure sans y arriver. Mes tantes, les sœurs de mon papa
m’ont fait une surprise aujourd’hui
Amidou : ah je vois (à elles) comment allez-vous et la
famille ?
Elles : tout le monde va bien.
Amidou : si j’avais su que mes beaux-parents allaient me
rendre visite aujourd’hui je n’aurais pas bougé.
Ta Codou: ce n’est rien mon fils, le travail est une priorité,
en plus depuis presque neuf mois nous n’avons eu le temps
de venir voir notre nièce et sa belle-famille.
Amidou : c’était même à nous de venir vous voir d’abord,
mais depuis quelques temps je suis tellement accablé par le
travail que même les weekends je bosse.
Moi : c’est vrai, il a rarement le temps.
Ta Ouly: eh les enfants, ce n’est rien. Nous savons comment
les chose marchent aujourd’hui avec les aléas.
Amidou : mais je vais me rattraper, la prochaine fois on
viendra personnellement vous rendre visite chez vous.
Ta Mariame : in sha Allah
Amidou : je vais vous laisser, j’ai des dossiers à finir mais
(sortant des liasses de sa poche avant d’en donner à
chacune) vous y achetez du cola. Cette fois-ci vous m’avez
pris par surprise mais la prochaine fois faut m’aviser et je
vous accueillerais comme il se doit.
Ta Ouly (lorgnant l’argent) : mais fallait pas.
Amidou : ah dois-je vous rappeler que vous m’avez confié
une perle.
Ta Nafissatou : ah tu es juste généreux chéri.
Amidou : bon je monte moi.
J'allais l’accompagner lorsqu’il m’arrête.
Amidou : reste avec tes tantes, j’avais une réunion donc j’ai
déjà pris mon repas.
Moi : ok, d’accord chéri.
Je reviens m’asseoir avec mes tantes et elles targuent
toutes mon mari d’éloges, que j’ai de la chance et que je ne
devrais pas la gâcher. Qu’elles n’ont jamais vu une telle
maison et mon appartement, que je dois remercier tous les
jours Dieu de m’avoir donné cette chance. Mais que je dois
impérativement tomber enceinte le plus vite possible.
Elles ne restent pas plus longtemps avant d’annoncer leur
départ, j’ai appelé Amidou pour le prévenir et il a demandé
au chauffeur de les déposer chacune chez elles. Elles l’ont
encore plus remercié. Après leur départ, nous montons en
haut.
Moi : ah cela fait du bien d’avoir des invités
Amidou : …
Moi (riant) : mes tantes, elles m’ont régalé avec leurs
histoires.
Amidou : …
Je me retourne pour voir si Amidou est toujours là, mais il
est bien présent à me fixer du regard.
Moi : pourquoi tu me regardes ainsi ?
Amidou : c’est quoi ce manque de respect ?
Je bats des cils perdus
Moi : manque de respect quand et comment ?
Amidou : comment tes tantes peuvent avoir l’audace de
venir chez moi sans aviser ?
Je crois rêver là.
Moi : eh !
Amidou : donc dans ta faille y’a personne qui sait le savoir
vivre.
Moi : mais tu t’entends parler toi ?
Amidou : JE PARLE COMME JE VEUX C’EST CHEZ MOI.
Moi : ne me crie pas dessus, mais il t’arrive quoi enfaite ?
N'est-ce pas toi qui leur a dit tout à l’heure qu’elles
pouvaient revenir quand elles voudraient
Amidou : que devais –je dire à ses saletés ?
Moi (criant) : SALETE TOI MEME
La gifle qu’il m’administre me sonne sur place, je ne l’ai
tellement pas vu venir que je reste là inerte.
Amidou : JE RENTRE CHEZ MOI, JE VEUX Y TROUVER DE LA
PAIX ET NOS CRIS ET RIRE A ME TROUER LES TYMPANS.
Moi (toujours sous le choc) : tu viens de me gifler ? (Hurlant)
C’EST MOI QUE TU VIENNS DE GIFLER ?
Amidou (se rapprochant dangereusement de moi) : oui et
qu’est-ce que tu vas faire ?
Moi : ….
Je veux parler mais ma gorge est nouée et je sais que si
j’ouvre la bouche je vais craquer. Mais je n’ai pas rêvé, il
vient de me porter main.
Amidou : c’est la dernière fois qu’avec ta famille vous faites
réunion chez moi, est-ce clair ?
Moi : …
Amidou (tournant le talon) : aucune manière. Tchippp
CHAPITRE 10
Dès le lendemain, j’ai appelé ma mère pour me plaindre.
Mais sa réaction m’a surpris, elle ne m’a même pas laissé le
temps d’en placer une qu’elle m’a dit que Amidou s’était
plaint à elle. J’étais choqué et surpris en même temps.
Elle m’a dit que je l’avais bien déçu, que Amidou lui a dit
que je ne m’occupais jamais bien de lui. Que même le repas
c’est la bonne qui lui sert. Que j’étais là comme un meuble,
que je suis salle et même pas coquette. Que je préférais
toujours être scotché au lit et à la télévision que de
m’occuper de lui.
J’en étais resté bouche bée, mon Dieu à quel moment, il est
parti raconter ça à ma mère ?
Je suis salle ? Moi qui m’occupe de tout dans l’appart, moi
qui lui réchauffe à chaque fois son diner...
Je ne savais même plus quoi dire au téléphone tellement les
mensonges étaient énormes même après avoir raccroché
avec maman, je ne peux toujours pas croire qu’il est parti
dire tout cela.
Jusqu’à vingt heures même l’eau n’a pas traversé ma gorge
tellement je bouillonne. Je suis en colère en fait je ne peux
même décrire mon état.
Donc lorsque j’entends la porte grincer en s’ouvrant ma
première réaction est de me lever pour lui faire face. Mais
contre toute attente, il s’agit de Ma Thiaba.
Moi : bonsoir maman, vous venez de rentrer ?
Ma Thiaba : oui
Moi : bien asseyez-vous, je vous sers à boire ?
Ma Thiaba : non je passais juste.
Moi : j’espère vous avez fait bon voyage.
Ma Thiaba : oui je compte même repartir d’ici la fin du mois.
Moi : ah d’accord .
Ma Thiaba : bref je voulais te parler de quelque chose.
Moi : oui allez-y
Ma Thiaba (la bouche tiré) : ton père, il va bien ?
J’ai besoin de quelque seconde avant de lui répondre.
Moi : oui je l’ai eu au téléphone cette semaine.
Ma Thiaba : ta famille pense-t-elle que mon fils roule sur
l’or ?
Moi : pardon ?
Ma Thiaba : je te conseille de leur dire que mon enfant n’a
pas d’argent à dilapider un peu partout.
Moi : mais de quoi, vous parlez ?
Ma Thiaba : je parlais tout à l’heure avec mon fils et ton
père l’a appelé pour lui parler de toiture et de je ne sais
quoi.
Mon père ?
Ce n’est pas possible.
Ma Thiaba : c’est pour cela que je n’étais pas enthousiaste
avec l’idée qu’il t’épouse mais comme je ne peux rien lui
refuser, j’ai accepté. Mais il est hors de question que ta
famille vive sous les crochets de mon petit garçon.
Moi : maman, il doit y avoir un malentendu, mon père n’est
pas comme ça.
Ma Thiaba : weh c’est ça, bref je m'en vais.
Puis elle sort, j’ai l’impression de vivre un cauchemar, tout
ça ressemble à un sketch mal tourné. Comment ça mon
père serait parti demander de l’argent à Amidou. L’idée est
même absurde, y a pas plus intègre et digne que mon père.
Non non, je refuse d’y croire.
******
J’avais tellement l’esprit embrouillé lorsqu’il est rentré que
j’ai laissé du temps avant de lui demander des comptes.
Moi. : ma mère m’a dit que tu l’avais appelé
Amidou : ah oui c’est vrai, comment va-t-elle ?
Moi : c’est à moi de te poser la question puisqu’il semblerait
que vous vous parlez beaucoup.
Amidou : non juste quelques fois, je te rappelle que je dois
prendre de ses nouvelles, il s’agit tout de même de ma
belle-mère.
Moi : avec juste ces quelques fois tu as le temps de dire que
je suis une mauvaise femme, une femme salle, qui ne
s’occupe ni de ton ventre encore moins de ton bas ventre.
Amidou : d’où tu sors ça ?
Moi, : là où tu es parti me vilipender bien évidemment.
Amidou : non non, c’est faux.
Moi : qu’est-ce-qui est faux ? La femme salle que je suis ou
le pas coquin ?
Amidou (semblant offusqué) : c’est ta mère qui t’a raconté
ça ?
Moi (nerveuse) : lol
Amidou : non bébé je n’ai jamais dit de chose pareille sur
toi.
Moi : donc c’est ma mère qui ment ?
Amidou : QUOI ? jamais je n’oserais insinuer une chose
pareille.
Moi : alors de quoi il advienne ?
Amidou : c’est vrai, une fois je me suis plaint à ta mère mais
je n’ai jamais dit des choses comme ça sur toi.
Moi : Amidou !
Amidou : je te jure mon cœur, et c’était même lorsque nous
nous sommes fâchés la dernière fois. J’ai juste dit à ta mère
que tu n’étais plus la femme que tu étais, mais dire de telle
chose sur toi. Jamais je n’oserais
Moi (nerveuse) : je pense vivre un mauvais rêve là.
Amidou : si tu ne me crois pas, (prenant son téléphone)
laisse-moi l’appeler.
Moi (à moi-même) : je vais finir par craquer.
Amidou (le combiné posé sur l’oreille) : tu vas voir, jamais je
n’ai dit cela.
Moi : je suis fatiguée Amidou.
Il pose le téléphone avant de venir vers moi.
Amidou (me prenant dans ses bras) : je suis désolé mon
cœur mais quelqu’un essaye de nous mettre en mal
Moi : mais…
Amidou : je vais éclaircir tout cela chérie, pourquoi dirais-je
des choses pareilles sur toi alors tu t’occupes très bien de
moi ?
Moi (la gorge noué) : je… je
Amidou : il fait nuit aujourd’hui mais dès demain nous irons
chez tes parents et on réglera tout cela au clair.
Moi (craquant en larmes) : je ne comprends même plus ce
qu’il se passe.
Amidou : quelqu’un essaye de nous faire du mal mais il ne
réussira pas.
Moi : mon père t’a demandé une faveur ?
Amidou : qui t’a parlé de cela ?
Moi : alors c’est vrai ?
Amidou : ce n’est rien cela, il s’agit tout de même de mon
beau-père.
Mais il se passe quoi autour de moi ?
CHAPITRE 11
Hadja : tu m’as tellement manqué.
Moi (riant) : alors toi.
Hadja : madame eh, le mariage te va bien deh
Moi : pff laisse tomber.
Hadja : je dois chercher à me caser deh, dès que je finis mes
études, je m’y consacre.
Moi : hum je ne te conseille pas
Hadja : hahaha tu veux être la seule à vivre le bonheur ?
Moi : toi et moi sommes amies depuis la maternelle. Alors
fais-moi confiance.
Hadja : euh il s’est passé quelque chose ?
Je me demande si je devrais demander l’avis extérieur et en
parler avec Hadja mais je crois qu’il serait mieux de
chercher à m’en occuper moi-même.
Moi : rien tout va bien, juste ce n’est aussi facile qu’on le
pense.
Hadja : bien évidemment, mais la joie doit bien dominer les
soucis et tracas non ?
Moi : bien sûr.
On reste là encore à discuter autour du verre, tellement
heureuse de retrouver ma meilleure amie que j’oublie
même l’heure qui passe. Jusqu’à entendre pour la deuxième
fois l’appel du muezzin.
Moi : je ferai mieux de rentrer ma chérie.
Hadja : c’est vrai, il est déjà vingt heures.
Moi : et Amidou ne va pas tarder à rentrer.
Hadja : eh regarder là me tutoyer.
Moi : lol oui je suis madame maintenant.
Hadja : qui sait, c’est peut-être bientôt mon tour.
Moi : je te le souhaite ma belle avec bien évidemment le
meilleur des hommes.
Hadja : comme ton mari.
Moi : tu auras bien meilleur, t’inquiète.
*****
Dès que je passe la porte de l’appartement, je sens que l’on
me tire. J'ai à peine le temps de comprendre ce qu’il se
passe que je l’entends crier sur moi.
Mais qu’est-ce qui se passe ?
Amidou : d'où tu viens comme ça.
Je remarque une odeur que je sens de plus en plus présent
chez Amidou. Je ne voulais pas le juger à tort mais je crois
bien qu’il boit.
Moi : je t'ai laissé un message que je devais rejoindre Hadja,
elle vient de rentrer de la France.
Amidou : quoi ? quel message je n'ai reçu aucun message.
Moi : bien sûr que si, je t'en avais même parlé hier nuit que
je devais rejoindre Hadja dans un restau de la place.
Amdou : c'est faux c'est faux
Moi : qu’est-ce que tu racontes bien évidemment que c’est
vrai si tu veux-je l’appelle maintenant
Amidou (s’emportant) : je n'ai pas besoin que tu appelles
qui que ce soit dis-moi juste d’où tu viens ?
Moi : mais je viens de te le dire c’est même elle qui vient de
me déposer devant la maison.
Amidou : tu te fous de moi ?
Moi : il t'arrive quoi en fait ?
Amidou (m’empoignant le bras) : je veux savoir d'où tu sors
?
Moi : combien de fois tu veux que je te réponde ? Je viens
de te dire que...
Amidou (me giflant de nouveau) : que quoi ?
Moi (presque en larmes) : je t'avais prévenu de ne plus me
gifler.
Amidou (haussant le ton) : Espèce de petite pute. Tu étais
avec un homme n’est-ce pas ?
Moi : hein ! tu es malade
Amidou : malade la seule maladie ici c'est toi, une femme
qui laisse son mari a cette heure pour aller se coltiner avec
un autre homme comment on appelle une femme pareille ?
Moi : tu n’es pas dans ton état normal, je viens de te dire
que j’étais avec Hadja.
Amidou : parce que c'est elle qui te couvre n'est-ce pas ? je
savais que je devais me méfier depuis le début.
Moi (ayant ras le bol) : tu es malade en fait tu n’es pas seule
dans ta tête.
Amidou : ferme ta salle bouche.
Au même moment voilà mon téléphone qui sonne. J’allais y
répondre jusqu’à ce que Amidou saute dessus.
Il répond bien évidemment en mettant le haut-parleur.
Et là nous entendons tous les deux le même timbre de voix
d’un homme.
- comment vas-tu vas ma chérie ?
CHAPITRE 12
Ma mère : de quel droit s’est-il permet de lui porter main ?
Papa : attendons qu'ils arrivent pour tirer tout cela au clair.
Maman : non non non, nous ne devions même pas attendre
qu’ils viennent ici s’excuser. Mais je t’assure d’une chose ma
fille ne va plus jamais repartir chez eux.
Je reste là recroqueviller sur moi-même. Je n'arrive pas à
croire ce qui s'est passé cette nuit. Il m’a tellement frappé
qu’un moment je ne sentais même plus les coups. Je
pensais que j’allais mourir, e ne sais toujours pas d’où j’ai
puisé la force pour courir chercher un taxi avant de venir ici.
C’est vers dix-sept-heure qu’il arrive avec sa mère et un
tonton à lui. Je ne veux pas le voir ni lui, ni aucun membre
de sa famille.
Mais pour mon père, il est primordial que je sois présent.
Je reste au côté de ma mère. Même si cela fait une journée,
je ressens encore la chose comme si cela venait de se
passer maintenant.
Le tonton : nous sommes venus vous présenter nos excuses
pour ce qu’il s’est passé entre nos deux enfants. Nous
prenons le tort parce que oui c’est notre fils qui a…
Ma Thiaba (l'interrompant) : le tort ne vient pas uniquement
de mon fils.
Le tonton le regarde puis regarde mes parents en hochant la
tête.
Le tonton : bref nous ne sommes pas là pour donner raison
ou tort à qui que ce soit mais nous voulons récupérer notre
belle-fille.
Ma mère : quoi ?
Le tonton : Amidou reconnait son tort, il n’aurait pas dû
réagir de cette façon mais le mal est fait. Encore une fois
nous vous présentons nos excuses et vous promettons que
cela ne va plus jamais se reproduire.
Mon père : bien je vous ai entendu et le principal concerné
lui comment compte t’il se dédouaner ?
Ma Thiaba : comment ça se dédouaner, vous parlez comme
si votre fille était un ange.
Ma mère : nous savons celle que nous vous avons remis.
Nous avons bien éduqué notre fille.
Ma Thiaba (tchippant) : weh c’est ça oui
Amidou : maman !
Ma Thiaba : je refuse qu’il mette toute la faute sur toi, cette
fille tu lui as assez fait de faveur au lieu de t’être
reconnaissant, sa famille fait comme si tu étais le diable en
personne.
Mon père : personne ne l’a taxé de diable ici.
Ma Thiaba : mais vos regards dits déjà tout.
Le tonton : essayons de nous calmer.
Ma mère : la seule qui n’est pas calme ici nous la
connaissons.
Ma Thiaba : si vous parlez de moi, voilà mon dos (le
montrant). Je te signale que tout ce qui est arrivé est la
faute de ta dévergondée de fille.
Ma mère (criant) : c’est ma fille que tu traites de
dévergondée ?
Ma Thiaba : oui elle-même ici présente, est une
dévergondée. Comment une femme mariée peut rester
dehors une journée entière avec un homme et venir hausser
le ton sur son mari ?
Mon père : elle a dit qu’elle était avec son amie que nous
connaissons bien d’ailleurs.
Ma Thiaba : c’est sa version oui.
Mon père : cette fille est venue ici nous le confirmer.
Ma Thiaba : bien évidemment qu’elle allait l’appuyer, mais
mon fils lui sait, qui est ce qu’il a épousé.
Ma mère : bien évidemment, une fille digne, sérieuse et
bien éduqué.
Ma Thiaba : weh c’est comme ça que vous nous avez vendu
votre fille mais j’aimerais bien savoir qu’elle fille sérieuse
serait bien large le jour de sa nuit de noce
Je sursaute en même temps que ces mots. C’était le coup
de massue pour me mettre plus bas que terre.
Ma mère : vous racontez des bêtises.
Ma Thiaba (me pointant du doigt) : demandez à votre fille, si
elle était vierge le jour de son mariage ?
Je regarde Amidou et pour la première fois je déteste
quelqu’un, comment il a pu partir dire ces ignominies à sa
mère en plus ceux sont des mensonges.
Amidou : maman, nous ne sommes pas là pour ça.
Le tonton : oui mon fils.
Mes parents ne parlaient même plus, je crois avoir besoin
de me justifier mais aucun son ne sort de ma bouche.
Ma Thiaba : mon fils a été le seul digne dans cette histoire.
Que peut reprocher votre fille à mon fils ? À part l’avoir
amené dans une belle maison, bien logé, bien nourri. Même
la cuisine madame le fait à sa guise. Rien ne lui a été forcé
comparé à ses paires, tout ce que mon fils lui a demandé
c’est d’être une femme soumise et obéissante mais même
ça elle ne le peut pas.
Mon père : je… je
Amidou : je suis désolé pour les propos tenus par ma mère.
Je ne suis pas venu ici pour parler du passé. Je suis venu
parce que je veux récupérer ma femme.
Moi (hurlant) : JAMAIS
Amidou : mon cœur…
Moi : JAMAIS JAMAIS JE NE RETOURNERAIS AVEC TOI, TOI UN
MANIPULAYEUR, UN FAUX TYPE COMME TOI.
Ma mère (à moi) : tais-toi !
Amidou : elle m’en veut encore et c’est normal
Moi : tu…
La gifle à ma mère fait plus mal que les coups que j’ai pu
recevoir.
Ma Thiaba : c’est la seule manière qu’elle connait en fait.
Mon père : veuillez nous excuser, mais je vois que nous ne
pouvons pas trouver un terrain d’entente pour aujourd’hui.
Le tonton : oui, nous reviendrons une prochaine fois
Ma Thiaba : vous devriez remercier tous les jours mon fils
pour ne pas vous avoir rendu votre fille après sa première
nuit. Ça aurait jeté le discrédit dans votre famille à jamais et
c’est ce qu’il aurait dû faire parce qu’aujourd’hui je vois que
vous le méritiez. Famille d’ingrat.
Le tonton (à mon père) : toute nos excuses.
CHAPITRE 13
J’ai l’impression de vivre dans un milieu inconnu. Depuis
leur venu, plus personne ne veut m’adresser la parole.
Surtout ma mère, on dirait que je suis invisible devant ses
yeux. J’ai essayé de lui expliquer l’histoire mais elle n’a
voulu rien entendre. Pour elle je suis une saleté, quelqu’un
qui ne mérite rien.
Elle dit que je l’ai déçu, qu’alors toutes les histoires qu’elle
avait entendu à propos de moi étaient vrai.
Depuis même mes sœurs, elle refuse qu’elles me parlent.
Mes tatas qui étaient venus chez moi m’ont encore plus
enfoncé disant que j’avais le meilleur des maris et que je
fais tout cela juste par pure caprice. Qu’au lieu de donner un
héritier, je préférais me pavaner avec des filles sans
ambition.
C’est cette rumeur qui a été partagé de partout. Que je suis
femme impolie, une fille gâtée qui veut séparer le fils de la
mère. Et que je fais tout cela juste parce que je veux
éloigner mon mari de sa famille. Que je suis une mauvaise
épouse, salle, paresseuse, incapable.
De toutes les rumeurs qui circulent, ceux sont les plus
salaces.
Depuis moi j’attends le verdict de mon père, depuis des
jours je ne l'aperçois même pas. Je dors depuis des jours
dans la chambre où se trouve les affaires que l’on stock,
pour ma mère hors de question que je contamine ses
enfants de ma dépravation. C’est en réfléchissant sur tout
cela que ma petite sœur vient me dire que mon père
m’appelle.
Je sors précipitamment de ma petite chambre pour aller le
rejoindre dans le salon. Je suis furieuse en apercevant
l’invité surprise au milieu du salon.
Moi : qu'est-ce que tu fais ici
Mon père : eh va t'asseoir
Je m’exécute alors que je bouillonne à l'intérieur de moi.
Ma mère est là aussi.
Mon père : nous avons fini de discuter, Nafissatou dès ce
soir tu retournes chez ton mari
Moi (sous le choc) : quoi ?
Maman : comment ça quoi tu nous as tu as bien entendu
ton père.
Moi : c’est impossible, je ne peux pas faire cela.
Maman : Oh que si tu vas le faire
Moi : Mais…
Amidou (m’interrompant) : chérie, on va en parler.
Moi : je n'ai rien à te dire à toi.
Maman : ferme ta sale bouche petite vermine
Moi : maman comment vous pouvez le croire je vous
rappelle que je suis votre fille, donc tout ce que j’ai raconté
sur lui. Vous le balayez juste comme ça.
Maman : tu devrais lui lécher les pieds de te reprendre
après tout ce qu’il vient de nous raconter, nous n’avons pas
besoin d'une fille sans dignité, ni vergogne.
C'est comme des coups que l'on me poignarde en plein
cœur.
Papa : j’ai fini de parler, dès ce soir tu retournes de chez ton
mari et si tu n’exécutes pas mes ordres sache que je te
renierai à vie.
Moi : vous....
Maman : je te dis de la fermer.
Amidou : je t'attends va chercher tes affaires ma belle.
Je ne peux pas croire ce qui est en train de se passer. Mes
parents veulent me jeter de nouveau dans la gueule du
loup. Non c'est impossible pour moi de m'exécuter. Je
préfère mourir que de rejoindre ce psychopathe.
Maman : elle n’a ramené avec elle aucun bagage, donc vous
pouvez partir.
Moi (à mes parents) : alors vous préférez m'abandonner, me
laisser à mon propre sort. Si demain on vient vous dire qu'il
m'a tué, s’il vous plait ne versez aucune larme.
Maman (sans sourciller) : la mort est entre les mains de
Dieu, si tu dois mourir demain personne n’y peut rien.
Moi : bien maman, bien, j'espère que tout vous ne
regretterez pas ces mots.
Papa : allez-y mon fils

CHAPITRE 14
Je n’arrive plus à bien respirer, j’ai la sensation d’avoir le
cœur comprimé. Les sanglots n’ont plus de son dans ma
bouche, je sens que si cela continue je vais vraiment finir
par m'asphyxier. J’essaie de retrouver mon souffle mais je
n’y arrive pas, c'est plus fort que moi. Je suis sur le point
d’abandonner lorsque je le vois s’abaisser à ma hauteur,
mes yeux sont brouillés par les larmes mais j’arrive qu’à
même à le voir.
Lui : tu peux faire autant de films que tu le veux, sache que
je n’aurais jamais tort devant toi.
Moi : …
Lui : tu as oublié ou je t’ai trouvé et tous les sacrifices que
j’ai fait pour toi ?
Moi : …
Lui : tu n’as que moi, je suis le seul qui a accepté une saleté
comme toi. Tu dois vivre le reste de ta vie en rampant à mes
pieds comme le déchet que tu es. Même ta propre mère l’a
souligné.
Moi (essayant de parler) : tu…tu
Lui : tu ne mérites rien c’est pour cela que personne ne
t’aime.
Ses mots sonnent comme une lame qui me transperce le
cœur, depuis tout ce temps je devais avoir l’habitude de les
entendre mais cela me fait toujours aussi mal. Surtout qu’il
dit vrai, personne ne m’aime. Même ma famille m’a tourné
le dos.

Je me rends compte aujourd’hui que je n’ai jamais connu


l’homme avec qui je me suis marié maintenant pour oui ou
un non Amidou me bastonne. Plus rien ne l’arrête. En
partant au boulot, il enferme dans la chambre, je n’ai aucun
moyen de communication avec l’extérieur. Tous les jours je
me réveille en me disant que peut-être ça sera ma dernière
nuit sur terre.
Pourtant je ne lui fais rien, mais depuis qu’il ne me cache
son intempérance. Amidou n’a plus aucune limite, je suis
son souffre-douleur, un objet sexuel.
Je me rends compte aujourd’hui qu’il a des sentiments
comme une montagne russe, des sauts d’humeurs
soudaines sans raison apparente. Il est émotionnellement
très instable. Il peut passer d’une humeur heureuse et
satisfaite à une nervosité intense, sans que rien ne se
passe.
Je me demande comment j’ai fait pour ne pas avoir vu son
vrai avant le mariage, mais tout était si parfait, enfin je me
rends compte que c’était trop parfaite pour être vrai. Je me
rappelle ses mots “avec toi je suis ma meilleure version” ou
“je n’ai jamais eu un amour aussi fort”. Il s’était adapté à
moi, à mes gouts, mes envies et ma façon d’être
aujourd’hui je me rends que c’était une manière à lui de me
tromper.
Aujourd’hui je fais face à un homme qui a un manque
d’empathie, un homme qui se sent supérieur...
La définition d’un vrai Pervers Narcissique.
Avec Amidou je croyais qu’il m’avait tout donné, à la fin j’ai
compris qu’il m’avait tout pris.

*****

Lorsque je sens la porte grincer en s’ouvrant je me


recroqueville ayant peur qu’il soit encore venu pour se
soulager. Je n’ai plus la notion du temps depuis des jours,
enfermé dans le noir. Oui il m’a déplacé de sa chambre vers
la deuxième chambre qui était toujours fermé aujourd’hui je
sais pourquoi. Y’a même pas lumière toujours dans le noir.
Chaque pas qui se rapproche un peu plus de moi me fait
sursauter. Même si je ne sens pas l’odeur de la bière cette
fois-ci. Je n’ose pas bouger, j’espère juste qu’il tournera ses
pas jusqu’à ce que je le sente au-dessus de moi.
-Nafi
Je bouge doucement en m’apercevant qu’il ne s’agit pas de
lui.
Moi : hum
Même ma voix est trop faible pour que je puisse y répondre.
Adji : c’est moi Nafi..
J’ouvre difficilement les yeux pour l’apercevoir dans cette
pénombre.
Adji: je t’ai apporté à manger.
Je ne crois pas que ce soit Amidou qui le lui est demandé
parce que même la nourriture je n’y ai droit qu’une fois par
jour et selon sa guise.
Adji : je ne peux rester.
Moi (faiblement) : aide-moi !
Elle me prend le bras et je suis obligé de me cramponner
pour ne pas crier de douleur.
Adji : suis désolé.
Elle pose le pot de bouillie devant moi mais je n’ai même
pas la force d’y toucher.
Adji : boit vite avant qu’il ne revienne.
Moi: aide-moi Adji
Elle me regarde presque les larmes aux yeux.
Moi: aide-moi à sortir d’ici.
Adji (versant des larmes) : je suis désolé
Moi : s’il te plait.
Adji : je ne peux pas faire ça.
Moi: il va finir par me tuer.
Adji : je ne peux pas t’aider, je suis sincèrement désolé.
Moi (m’accrochant à elle) : s’il te plait !
Elle secoue négativement la tête tout en m'aidant à boire
par petite quantité la bouillie.
Adji : je me ferai tuer à ta place si je t’aide.
Moi : on pourra s’enfuir ensemble.
Adji : je ne peux pas faire ça.
Moi : sniff
Adji : ils ont mon...
Elle s’arrête net en entendant quelqu’un monter les
escaliers.
Adji : il faut que parte.
Elle se relève assez vite, prend le pot avant de refermer la
porte derrière elle..
CHAPITRE 15
*******POINT DE VUE DE HADJA****

Je ne sais pourquoi mais je ne crois pas à sa version des


faits. Nafissatou ne peut se volatiliser dans la nature comme
ça. C’est impossible, surtout moi, elle m’aurait prévenu.
Depuis quelques jours son mari dit qu’elle est introuvable, je
l’ai même vu pleurer. Sa famille n’a pas voulu en parler,
c’est par sa sœur que j’ai appris la nouvelle, lorsque j’avais
essayé plusieurs fois de la joindre. J’ai même fait le tour de
certaines hôpitaux et police mais depuis rien. Je devais
retourner en France cette nuit pour continuer mes études
mais ce problème est trop grave pour moi.
Ma mère : toujours rien ?
Moi : aucune nouvelle, même ses parents au village n’en
savent rien
Ma mère : et si c’était vrai ?
Moi : que quoi, qu’elle se serait enfouie avec son amant,
non je ne crois pas cette version.
Ma mère : on ne sait vraiment ce dont les gens sont
capables de nos jours.
Moi : Je connais mieux que quiconque Nafissatou, jamais
elle n’aurait fait une chose pareille.
Ma mère : si tu le dis, en tout cas moi, je ne mettrais pas ma
main en feu pour les personnes d’aujourd’hui. Et toi il n’est
plus d’actualité que tu retardes ton retour.
Moi : mais on parle de ma meilleure amie.
Ma mère : eh ne te fous pas de moi, Nafisatou est une
grande personne. “Foumou nekk mofa bayi bopame” peu
imprte ou elle se trouve, il y reste de son propre gré.
Moi : tu aurais pensé la même chose s’il s’agissait de moi ?
Ma mère : mais ce n’est pas de toi qu’il s’agit.
Je pouffe avant de passer la porte de sa chambre, tout le
monde croit la version de cet Amidou mais au fond de moi
je sens qu’il ment alors c’est sans hésiter que je m’en vais
chez lui. Je vais vérifier chaque parcelle de sa foutue maison
parce s’il a tué ma sœur lui aussi va mourir.
*****
Moi : tu as intérêt à sortir ma meilleure amie.
Mère Thiaba : qu’est-ce que tu ne comprends pas dans cette
dévergondée s’est enfuie avec son amant.
Moi (m’adressant à Amidou) : c’est à toi que je parle, si tu
ne la sors pas maintenant, j’irai directement à la police
même la gendarmerie pour leur dire que tu l’as tué même
aux journalistes s’il le faut.
Mère Thiaba : va même à la cour de la Haye.
Moi : bien, tu préfères te cacher sous les jupons de ta mère.
J’allais tourner le talon lorsqu’il m’arrête avant de me tendre
son téléphone. J’ai besoin de quelque seconde avant de voir
qu’une audio est en lecture. Il augmente le volume pour que
je puisse bien entendre. Je me rends tout de suite compte
qu’il s’agit de la voix de Nafissatou.
“je suis désolé Amidou mais j’étais obligé de partir parce
que je me suis rendu compte que je ne t’ai jamais aimé.
J’aime Bouba et ensemble nous irons assez loin pour pouvoir
vivre notre bonheur...”
Il éloigne de suite le combiné, je reste là bouche bée.
Ma Thiaba : c’est bon maintenant pour toi ou pas encore ?
Je ne peux pas y croire, qui Est-ce Bouba ?
Et pourquoi n’ai-je jamais entendu parler de lui ?
Qu’est-ce qu’il s’est passé cette année derrière mon dos ?
Moi : donne-moi le numéro.
Amidou : sors de chez moi.
****
++++++NAFISATOU++++++++

J'entends des voix dehors, je veux crier mais aucun son ne


sort de ma bouche. Je perds de plus en plus de force.
J’essaie de me relever avant de m’affaisser de tout mon
poids sur le sol.
Lorsque je retrouve de nouveau l’esprit, je ne sais pas ce
qu’il se passe autour de moi. Je sens que des personnes
sont en train de me bouger. J’essaie d’ouvrir les yeux mais y
arrive.
Lui : tu crois qu’elle est morte ?
Elle : je ne sais pas mais je prie que telle ne soit pas le cas.
Lui : pourquoi il a fallu qu’elle le rencontre.
Elle : elle a juste eu la malchance.
Lui : eh pour nous, qu’est-ce que tu crois qu’il va nous
arriver ?
Elle : ce n’est pas le moment de poser cette question,
mettons là ici et allons sonner devant cette maison.
Lui : et s’ils l’abandonnent ici
Elle : nous allons ce qu’il va se passer.
Je les sens me poser sur un bitume dure avant que leur pas
ne s’éloigne au même moment je sens mon corps piquer
une crise. J’ai l’impression que quelqu’un est en train de me
parler mais pour moi c’est le trou noir.
CHAPITRE 16
Je ne sais comment je me suis retrouvé ici, couchée sur le lit
avec les bips sonores incessant, je ferme instinctivement les
yeux en sentant des pas se rapprocher. La porte s’ouvre
puis j’entends des voix.
Un homme : elle ne s’est toujours pas réveillée ?
Une femme : non Docteur, j’ai encore vérifié ce matin
Lui : bien, veuillez me prévenir dès son réveil
Elle : d’accord Mr
Puis ils sortent comme ils sont rentrés. J'ouvre de nouveau
les yeux pour m’apercevoir que je suis drapé d’un drap
couché sur un lit d’hôpital. Mon corps me fait encore mal
mais comme il l’était dans mes heures de cauchemar.
Je ne sais qui m’a amené ni comment il m’a trouvé mais
j’espère que ce n’est pas Amidou, ça ne peut être lui. Il
n’aurait pas pris cette peine, je ne sais combien de fois il
m’a répété qu’il attendait sagement le jour de ma mort pour
trouver une nouvelle victime.
Encore fatiguée je ferme les yeux et sombre dans les bras
de morphée.
****
Elle : vous vous réveillez enfin
Je tourne le regard pour voir une femme d’une forte
corpulence, très belle d’ailleurs mais surement un peu plus
âgée que moi.
Elle (s’approchant) : comment allez-vous ?
Moi (faiblement) : bien
Elle : je pensais ne jamais pouvoir entendre votre voix.
Moi : hum
Elle : je vais appeler le docteur, je reviens.
Je suis d’un coup prise de panique et il s’agissait d’Amidou.
Donc quand la porte se rouvre, je suis en train de convulser.
Le Docteur : qu’est-ce qu’il se passe ?
La fille (paniqué) : elle allait bien quand je suis sortie.
Le docteur : madame, madame est-ce que vous m’entendez
?
Elle : elle est en train de faire une crise d’angoisse.
Le docteur : essayez de vous calmer madame, respirer.
Puis c’est le trou noir.

*****
Lorsque je me réveille cette fois-ci, je vois encore cette fille
assis sur une chaise un livre à la main
Moi (hoquetant) : oho oho
Elle : oh vous êtes réveillé, attendez je vous sers de l’eau
Lorsqu'elle apporte la tasse devant ma bouche, elle fait
attention pour que je puisse en boire en petite gorgée.
Elle : doucement... oui voilà.
Rassasié, elle pose la tasse de la carafe d’eau.
Elle : vous nous avez donné une frayeur d’horreur tout à
l’heure.
Je regarde juste parler, elle revient vers moi avant de
s’asseoir.
Elle : comment vous sentez-vous ?
Moi : bien
Elle : d’accord, ressentez des douleurs, une gêne ou quoi
que ce soit ?
Je secoue négativement la tête ?
Elle : bien, vous rappelez vous votre nom ?
Moi : Nafissatou Ndiaye
Elle : bien Nafi, vous souvenez vous du pourquoi on vous a
amené ici ?
Je détourne très vite le regard.
Elle : bien vous ne voulez pas en parler ce n’est rien. Je vais
vous laisser vous reposer, je reviendrai plus tard.
CHAPITRE 17
Après une semaine, ils ont finalement compris que mes
crises se déclenchent lors u présence d’un homme alors
depuis je n’ai que des femmes comme médecin et infirmier
et surtout la présence de cette Ndeye Fatou.
Elle vient tous les jours me rendre visite, même si je ne
réponds pas à toute ces questions, elle reste là à parler
avec moi, me raconter ce qu’il se passe dehors et le
déroulement de sa vie. Elle est certes gentille mais pire
qu’une pipelette, à part mon nom je ne leur ai donné
aucune information sur moi.
Je ne veux pas donner la possibilité à Amidou l’occasion de
me revoir et je sais que pour l’honneur mes parents seraient
capables de remettre si je suis guéri. En sortant j’espère
aller assez loin. Peu importe si je dois sortir du pays, je le
ferais.

***TROIS SEMAINES PLUS TARD***


Ndeye Fatou : tu es prête ?
Je prends un grand bouffé d’air avant de hocher la tête.
Avec le temps qu’il s’est passé, je suis devenu un peu amie
avec Ndeye Fatou. Elle ne connait pas toute l’histoire mais
je me suis un peu confié à elle. Elle va m’héberger le temps
je sache comment m’en sortir.
Je stresse de voir le dehors parce cela fait des mois que je
n’y ai pas mis pied plus j’avance et plus j’ai l’impression que
l’air va manquer à mes poumons. J’allais crauqer jusqu’au
moment où je sens Ndeye me perdre la main
Elle : n’aie pas peur, nous allons y arriver.
Moi : ouf
Elle : respire.
Ce que je fis, le trajet jusqu’à chez elle me parait
interminable mais je m’accroche, elle a souvent les mots
qu’il faut pour me remonter le moral. La voiture s’arrête,
elle descend avant de m’ouvrir la portière.
Elle : bienvenue.
Je remarque très vite qu’il s’agit d’un quartier calme et
paisible.
Elle va sonner dans la maison en face et la porte s’ouvre sur
une jeune femme.
Elle : bonjour madame.
Ndeye : je me demande quand est-ce que tu dénieras à
m’appeler par mon prénom. Voilà Nafissatou, elle est mn
invité tu devras la traiter comme tu me traites. En parlant
ou est la petite chipie ?
La dame : elle est en train de jouer.
Ndeye (à moi) : vas-y entre.
Ce que je fis, je ne connais pas tout de la vie de Ndeye mais
dans les grandes lignes, elle est orpheline, divorcé, elle a un
garçon de dix ans qu’elle alterne la garde avec le père. Bref
c’est tout ce que j’ai retenu lors de nos nombreux échanges.
Elle me fait visiter la maison avant de terminer dans le salon
u l’on trouve une petite fille qui lui saute dans les bras dès
qu’elle l’a aperçue
La petite : tata
Elle doit avoir dans quatre ou cinq ans
Ndeye : la préférée de tatie
Elle la fait tournoyer et le rire de la petite occupe toute
l’espace. Elle la pose sur elle en s’asseyant et enfin elle
s’aperçoit de ma présence.
La petite : c’est qui ?
Ndeye : mon amie, elle s’appelle tata Nafi
La petite : ah
Elle regarde, non je devrais dire elle me scrute, ses yeux
grands yeux me lorgnent elle semble épris par mon visage.
Moi : je ne savais pas que tu avais une fille
Ndeye : non il s’agit de ma nièce Amsatou
Elle descend des jambes de sa tante pour venir vers moi, je
suis tenté de lui demander si j’ai quelque chose au visage
mais je m’abstiens.
Amsatou : tu es jolie
Je suis surpris qu’elle me dise cela, parce que cela fait
longtemps que quelqu’un ne m’a complimenté.
Moi: euh... merci. Vous êtes très belle également
Amsatou: papa dit je ressemble à maman
Moi: ah alors elle doit être belle
Amsatou : oui elle l’était.
Ndeye : viens Nafi je te montre ta chambre.
*****
Je revis, je ne croyais plus dire ça un jour. Mais je commence
à recouvrir gout à la vie. Je me sens bien entouré surtout
qu’avec la petite Amsatou ma vie se met à s’améliorer petit
à petit. Au début je la trouvais intrusive, très curieuse et
trop débordante mais depuis quelques je ne peux
m’empêcher de rechercher sa présence.
Je retrouve chez elle, cette joie de vivre qui m’a tellement
manqué même si ces questions ne finissent jamais. Elle
toujours des questions à poser, je me dis que ses parents
doivent être de bonnes personnes.
Il est presque vingt une heure, Ndeye est sortie avec
Amsatou acheter de la glace. Elles m’ont proposé mais je
n’avais pas envie de sortir. Avec cette forte chaleur j’ai
décidé de prendre une pique dans la piscine avant qu’elle
ne revienne. Dans l’eau je me sens apaisé, sa douceur qui
me caresse la peau me permet de me vider et d’oublier tout
ce qu’il a pu se passer dans ma vie.
Même si parfois je ne peux empêcher certaines horreurs de
me revenir en pleine mémoire. Après une trentaine de
minutes je décide de sortir en allant chercher la serviette
que j’avais posé sur le transat plus la tasse de jus que
j’avais pressé. Alors j’allais y poser mes lèvres une voix
grave se fait entendre derrière mon dos me faisant
sursauter renversant au même moment la tasse et la
serviette que je n’avais pas bien nouée.
Moi (criant) : MON DIEU
La personne semble autant surprise que moi de me voir. Je
ramasse à la va vite la serviette avant de m'éloigner de cet
inconnu qui m’a filé une telle frayeur
Moi : qui êtes-vous ?
Lui : désolé de vous avoir surpris.
Moi : qui êtes-vous bon sang ?
Je sens la panique monter en moi en m rappelant que je suis
sensé être seule dans la maison. Sur le point d’aller
chercher une arme pour me défendre, je remarque la valise
près du monsieur ainsi qu’une grande peluche qu’il tient de
l’autre main.
Est-ce l’ex-mari de Ndeye Fatou ?
Moi (plus calmement) : qui...
Lui (m’interrompant) : je suis Diégane Bathily
Bathily ? C’est le nom de famille de Ndeye Fatou.
Un cousin ? Un frère ?
Moi : ah !
Lui : ou sont Ndeye Fatou et Amsa ?
Moi : euh... euh elles ne vont pas tarder. Parti acheter une
glace.
Diégane : bien, je vais les attendre dans le salon, ça ne te
dérange pas ?
Moi : euh non...non
Je cours presque après cela pour aller m’enfermer dans ma
chambre.
CHAPITRE 18
C’est lorsque Ndeye vent toquer à ma porte que je daigne
enfin descendre.
Ndeye : mon frère m’a raconté ce qu’il s’est passé. Il m’a
appelé lorsqu’il était en chemin j’ai alors essayé de te
joindre sans succès.
Moi : mon téléphone se trouvait dans la chambre.
Diégane : encore désolé.
Moi : euh... Cava
Je vois Amsatou qui ne le quitte plus du regard.
Ndeye : tu as plus durée qu’avant cette fois-ci
Lui : oui on croyait terminer un peu tôt mais il y’a eu du
retard.
Amsatou: papa a mangé ton glace Ta Nafi
Son père : tu ne m’avais pas dit que c’était pour elle.
Amsatou : je te l’ai dit mais tu ne m’as écouté
Son père : désolé, je lui en achèterai une après.
Ndeye : sinon allons et toi Diégane tu as beaucoup de chose
à me dire.
Lui : toujours aussi curieuse toi.

*****
Après le dîner, le frère a annoncé qu’il allait rentrer chez lui
mais hors de question pour sa sœur qui lui a demandé de
rester pour cette nuit.
Il a fini par abdiquer quand sa fille s’y est mis. Je restais là à
les regarder parler et rire. Je me rends compte que certains
ont eu de la chance.
Diégane : tu es bien silencieuse Nafissatou ?
Je sors de ma torpeur en le regardant, je me rends compte
qu’il s’adresse particulièrement à moi.
Ndeye : elle est assez timide hein.
Diégane : je vois !
Puis c’est au tour d’Amsatou de raconter à son père tout ce
qui lui ait arrivé depuis son départ. Ne me sentant plus à
l’aise. Je m’excuse de me retirer avant de me rendre dans
ma chambre.
Même après tout ce qu’il s’est passé, je me rends compte
que ma famille me manque.
****
Ndeye : ta famille te manque ?
Moi (soupirant) : parfois, je dois l’avouer
Ndeye : tu voudrais les recontacter ?
Je secoue négativement la tête. Je ne pense pas le faire ni
aujourd’hui ni demain. Peut-être un jour mais pas
maintenant…
Je reprends depuis peu goût à la vie, je me rends surtout
compte que je ne peux rester là à vivre au crochet de Ndeye
Fatou.
Je dois trouver du travail, je dois en chercher peu importe
quoi. Mais je ne peux plus rester là à traîner toute la
journée.
Moi : je pense à aller chercher du boulot.
Ndeye : ah bon ?
Moi : oui
Ndeye (semblant inquiète) : tu penses y arriver ?
Je crois que oui, mes sciences avec le psychologue me
permettent de dominer mes peurs de plus en plus.
Moi : oui j’y arriverai.
Ndeye : bien, tu sais quoi allons faire ton CV et dès demain
après le boulot je t’accompagnerai dans ta recherche.
Je lui en suis tellement reconnaissante de vouloir m’appuyer
pour mes premières pas. Je ne sais pas pourquoi Dieu l’a fait
rentrer dans ma vie mais je lui en remercierai
éternellement.
CHAPITRE 19
****DIÉGANE*******
Moi : il n’y a pas de poste disponible dans l’entreprise.
Ndeye : s’il te plaît même un stage de six mois à un an c’est
bon. Je veux juste lui redonner un peu d’espoir.
Moi : mais elle peut chercher un petit boulot à faire.
Ndeye (intransigeant) : non, je pense qu'avoir du monde
autour d’elle sera plus bénéfique pour sa santé mentale que
d’être enfermé dans une petite espace.
Moi : rohh elle n’est pas un petit bébé.
Ndeye : elle a déjà assez souffert, s’il te plaît tu es mon
dernier rempart.
Moi : je ne te promets rien mais je verrai ce que je peux
faire.
Ndeye : oh merci beaucoup, frérot.
Moi : je ne t’ai rien promis.

+++++++NAFISSATOU+++++++++++

— Photocopiez ces documents en cinq exemplaires, et


ramenez-les avec un café.
Il me jette à la figure une liasse de feuilles que j’attrapai au
vol et je quittai le bureau.
L ’ambiance y pesait plus lourd que du plomb.
— Est-ce qu’un « s’il vous plaît » l’écorcherait ? marmonnai-
je entre mes dents serrées.
Dans le couloir, j’avisai ma montre. Huit heures et quart. La
journée commençait à peine et je me dirigeais déjà vers le
photocopieur, mon second lieu de travail, en quelque sorte.
Depuis deux jours, mon employeur, aussi connu sur le nom
de Diégane Bathily, était sur les nerfs.
J’ignorais tout de la raison de cette effervescence générale,
mais ce qui se préparait semblait énorme.
Je bosse comme assistante. C’est mon premier job, et pas
vraiment le Paradis... Je sais que c’est grâce à Ndeye que je
suis là alors j’essaie de ne pas craquer même si je pense
qu’il aurait été mieux s’il avait refusé de me prendre dans
sa boîte.
D’un geste expert et inconscient, j’agrafai les documents.
J’attrapai le café et j’entrai dans son bureau. Je savais qu’un
jour mon entêtement me rapporterait des ennuis, mais je ne
pouvais pas m’en empêcher : je devais montrer ce que je
valais.

*******DIEGANE BATHILY******

La troisième semaine, je desserrai enfin les poings et ma


rage commençait à se dissiper. Désormais, je me sentais
capable de la regarder en face sans l’accabler de reproches.
De me montrer calme et professionnel. D’incarner l’homme
qui m’avait valu ma solide réputation.
J’entrai dans la boite, mes documents calés sous le bras. Je
saluai les assistantes et me dirigeai vers mon bureau. La
porte était ouverte : elle était donc là. Je toquai contre le
panneau de bois avant de franchir le seuil.
Elle était assise à son bureau, parfaitement droite. Ses
épaules menues étaient harmonieusement délicates et son
maquillage soulignait la beauté naturelle de ses traits. Elle
ne se laissa pas décontenancer par ma présence,
dissimulant ses émotions avec brio. La veste noire qu’elle
portait moulait son corps, munie de grands boutons noirs
qui reflétaient les lumières vives du plafond. Des boucles
d’oreilles, subtils mais élégants, scintillaient à ses lobes.
J’entrai dans son bureau et pris mes aises, m’installant sans
mot dire dans un siège. Je déboutonnai ma veste, croisai les
jambes, puis posai le dossier devant moi. Un comportement
digne de celui que j’adoptais en réunion.
Elle leva vers moi ses yeux. Malgré l’air sévère qu’elle
arborait, je commençais à voir que tout cela n’était qu’une
simple carapace pour se protéger.
De quoi je ne sais pas. J’ai essayé de lui rendre la vie difficile
lors des premiers jours pour voir ce qu’elle avait dans le
ventre et elle a réussi à me troubler.

***

******NAFISSATOU******
Ndeye : alors c’est comment le travail avec mon frère après
ce premier mois ?
Moi : cava dans l’ensemble.
Bien évidemment je lui mens mais je ne peux faire
autrement. J’ai plusieurs fois abandonnés dans ma vie, mais
il n’est plus question pour moi de le refaire lorsque cela
devient difficile. J’ai eu de la chance d’être tombé sur Ndeye
Fatou après tout ce qu’il m’est arrivé. Je ne sais comment
j’aurais survécu autrement si Dieu ne l’avait pas mis sur
mon chemin.
Ndeye : te traite-t-il bien ? Mon frère peut se montrer rude
mais il a un cœur tendre derrière sa carapace.
Moi : je comprends.
Ndeye : il nous a même invité pour la fête d’anniversaire
d’Amsatou pour après-demain. Il n’avait pas l'habitude de le
fêter mais je crois qu’il veut faire une exception cette fois-ci.
Moi : je vois.
Ndeye : donc prépare toi, nous allons passer le week-end
chez lui.
CHAPITRE 20
Je faisais face au miroir triple de la cabine d’essayage. Et
pour la première fois depuis longtemps, je recommençais à
bien aimer ce que voyais dans la glace. Ma silhouette s’était
nettement épanouie. Mes courbes se sont arrondis. La robe
rouge enserrait ma poitrine abondante et tombait juste
comme il faut sur la rondeur de mes hanches.
Dans cette robe, je me sens reprendre un peu plus
confiance en moi.
Ndeye : tu es divinement belle.
*****

Le cœur battant, je pénètre dans le luxueux bureau.


L’homme assis à la table de travail ne prit même pas la
peine de lever la tête du dossier qu’il étudiait.
Mes yeux sont rivés sur l’homme dont l’attention n’avait pas
dévié un instant du dossier posé devant lui.
Moi : euh Dié... Mr Bathily
Dans le pâle soleil de novembre, ses cheveux d’un noir de
jais prenaient un éclat singulier, et ses puissantes épaules
étaient impressionnantes. Tout à sa concentration, il
semblait tendu comme un fauve prêt à bondir et dégageait
une virilité brute, primitive, si palpable que je sens mon
cœur s’accélérer.
La nervosité, sans doute. Quoi d’étonnant à cela ?
Rassemblant mon courage, je m’éclaircis la gorge avant de
dire à mi-voix :
Moi : Mr Bathily, votre sœur vous demande de descendre.
Je savais que j’aurais mieux fait de refuse de monter.
Il lève enfin la tête et je vois son visage aux traits fermes et
virils. Ces yeux me fixaient à présent, et je me sens comme
hypnotisée par leur étrange éclat.
Quelque chose en moi se crispe, en même temps qu’un
sombre pressentiment m’assaillait. L’intimidation sans
doute, car les hommes ne me troublaient plus depuis
longtemps.
Il plisse à peine ses étonnants yeux bruns.
Lui : pourquoi elle me demande ?
J’affiche un sourire incertain :
— Euh c’est l’heure de couper le gâteau.
Il se cale contre le dossier de son fauteuil sans cesser de me
fixer.
— En effet, admit-il.
— Euh d’accord.
Je suis sorti de son bureau presque en courant. Je ne sais
pourquoi mais je me sens toute chose lorsqu’il se trouve
dans les parages. Peut-être c’est la peur qui me guide avec
lui.
*******

Je finis de ranger mon téléphone dans ma poche lorsque


j’entends des voix derrière moi. Je suis sur le point de sortir
montrant à ces personnes qu’ils ne sont pas seuls lorsque je
reconnus les voix qui me sont familières.
Ndeye : haha ha, tu peux le nier autant que tu voudras mais
j’ai bien vu comment tu la regardais.
Diégane : il m’est interdit maintenant de regarder la gent
féminine ?
Ndeye : ne fait pas le fou, tu sais exactement de quoi je
veux parler. Elle te plait ?
Diégane : absurdité
Ndeye : continue à le nier, cela fait un moment que tu as
piqué ma curiosité en son sens. Mais je te préviens, tu n’as
intérêt à t’approcher d’elle jusqu’à ce que tu saches ce que
tu veux vraiment. Ces dernières années j’en ai vu des
dizaines défiler et je ne laisserai ceci se reproduire avec elle.
Diégane : inutile de me justifier devant ta personne.
Ndeye : quelque chose de sérieux ou tu l’oublies.
Diégane (partant) : pff
Je crois avoir imaginé l’échange que je viens d'entendre
mais leur pas résonne encore sur mes sens.
Je plais à Diégane ?
Je veux dire mon patron ?
Ce dernier qui me regarde toujours mal ?
Non, non je dois me tromper. Ils devaient certainement
parler de quelqu’un d’autre.
CHAPITRE 21
*******DIEGANE******

J’aurais pu déléguer mon autorité de temps à autre mais


demeurer dans ce bureau m’était devenu plaisant. Ce qui
n’était plus le cas depuis fort bien longtemps.
Mon esprit ne m’a pas joué des tours, lorsque j’ai compris
qu’elle prenait soin de m’éviter chaque fois qu’elle
m’apercevait.
J’ai essayé de tirer le verre du nez à ma sœur pour savoir si
elle lui avait révélé ses soupçons mais rien de telle. Alors
depuis des jours je me dis que peut être l’attirance que je
ressens à son égard est mutuelle.
Ses mouvements étaient plus lents et plus gracieux et ses
grands yeux avaient perdu leur ingénuité. Pour les autres
hommes, elle était un mystère mais moi j’ai vu sous le voile,
et c’était cette femme-là que je veux. Hors d’atteinte mais
gravée depuis un moment dans mon esprit.

*****NAFISSTOU******

J’ai eu l’impression que mon cœur ne battait plus. Ce qui est


sûr, c’est que j'ai cessé de respirer. Diégane se tourne vers
moi en exécutant la plus humble et la plus élégante des
hochements de tête. Cependant, il ne cesse pas une seule
seconde de me regarder dans les yeux.
Ô mon Dieu…
Je croyais qu’il était déjà parti, les bureaux vont être fermés.
J’ai du mal à soutenir son regard.
Je ne peux pas expliquer pourquoi je me sens ainsi. C’était
comme si un lien mystérieux nous unissait depuis la nuit où
j’ai entendu cet échange avec sa sœur. Désormais, je sais
des choses que je n’aurais jamais dû savoir à propos de cet
homme et il n’y avait aucun moyen de revenir au temps de
la bienheureuse ignorance.
Diégane s’était adossé contre le mur. Pris dans le cône de
lumière qui s’échappait des grandes fenêtres de son bureau,
il ne dissimulait pas un regard approbateur, ce qui me fait
rougir. Il s’en rend compte et change d’expression mais le
mal était fait.
Il fait un geste en direction du fauteuil qui se trouvait en
face de lui.
Diégane : nous devons parler.
Ceci accélérait immédiatement les rythmes cardiaques de
mon cœur.
Diégane : pourquoi tu me fuis ?
Moi : (balbutiant) : vous fuir ?
Diégane (me tirant la chaise) : assis toi d’abord.
Ce que je fis.
Diégane : l’endroit n’est pas adéquat pour en parler mais je
ne savais comment faire autrement. Parce que même
lorsque je vais rendre visite à ma sœur. Tu préfères te
cloitrer dans ta chambre.
Moi : ah !
Diégane : je n’ai pas l’habitude de tourner autour du pot,
Peut-être aussi je n’agis pas par délicatesse. J’en suis
désolé.
Il avait les mains dans le dos, ce qui mettait en valeur la
puissance de ses épaules et la largeur de sa poitrine.
Je n’aurais pas dû l’admirer de cette façon.
Le plus bizarre dans cette histoire, c’est que je n’ai pas peur
de me retrouver seul avec lui alors que je suis nerveuse
lorsqu’il s’agit d’autres hommes.
Il me fixe du coin de l’œil.
Diégane (de but en blanc) : vous me plaisez.
Moi (la bouche grandement ouvert) : O
Il regarde devant lui.
Diégane : je ne sais plus comment on fait la cour aux
femmes de nos jours. Ayant perdu mon ex d’une courte
maladie, je ne m’étais intéressé aux femmes comme
peuvent le penser les autres.
Oui sa sœur m’avait parlé de cette histoire.
Moi : je... vous ne connaissez pas.
Diégane : si tu le veux, ce serait possible.
Moi (balbutiant) : je...je
Il s’arrête juste près de moi.
Diégane : je ne t’oblige à rien, mais comme c’est ta dernière
semaine de stage dans l’entreprise. Je voulais en profiter
pour t’en parler.
Moi : vous ne me connaissez pas.
Diégane : tant que vous n’avez pas tué quelqu’un je peux
supporter le reste.
Sa voix est plutôt tendre. Je me demandai si sa sœur lui
avait expliqué mon cas. Ce n’était pas quelque chose
d’anodin.
Moi : je suis désolé mais je ne suis pas prête pour ce genre
de relation
Il reste un instant silencieux, comme s’il hésitait à ajouter
quelque chose. Il s’en abstient finalement.
Diégane : bien je respecte votre choix.
Levant les yeux vers lui, je me rends compte qu’il me
regardait fixement.
Moi : encore désolé.
Il fait une petite moue. Il était charmant...
Diégane : ce n’est pas la mort de se faire rejeter. Il se fait
tard. Permettez-moi de te raccompagner.
Je me rends compte avec stupeur que je me plaisais en sa
compagnie.
Moi : d’accord
Lorsque nous arrivons à destination, il esquisse un petit
sourire, s’inclinant autant que le permettait l’étroitesse de
l’habitacle.
Diégane : Je vous souhaite une bonne nuit. Faites de beaux
rêves.
Il part sans attendre de réponse, laissant derrière lui un
grand vide.
CHAPITRE 22

La dame, frustré, lève les mains et fait demi-tour. Je me


colle contre le mur du couloir, osant à peine me pencher
pour jeter un coup d'œil. J’ai reconnu immédiatement sa
corpulence jusqu'à sa démarche arrogante. Mon cœur me
remonte dans la gorge et l'air me brûle les poumons. Je
serre les poings si fort que les muscles de mes avant-bras
me font mal.
Je reste là, pétrifiée, ne sachant plus quoi faire. Ndeye Fatou
est en train de m’attendre en bas, mais passer par le
couloir, cela me condamne à passer dans son champ de
vision. D'un seul coup, tous les souvenirs que j'avais
repoussés au plus profond de mon esprit refont surface. Je
me rappelle ses derniers mots. Je me rappelle les
mensonges et les manipulations. Si je ne bouge pas,
quelqu'un va remarquer que je me comporte bizarrement.
Mon estomac est noué, et je me sens sur le point de rendre
mon déjeuner. Celui qui l’accompagne s'installe dans une
chaise non loin de là, et plante ses coudes sur ses genoux
en se frottant le visage. Elle grommèle quelque chose, puis
il lève les yeux.
Je m'enfuis. Je ne sais pas vraiment où je vais. Tout ce que je
sais, c'est que je ne peux pas rester là. Je m'engouffre dans
l’ascenseur, Lorsqu'il s’arrête je cours me réfugier dans le
premier bureau que j’ai trouvé et m'effondre.
Qu'est-ce que Ma Thiaba faisait là ? De tous les locaux,
pourquoi est-ce qu'elle était entrée dans celui où je travaille
?
Et si son fils savait que j’étais ici ?
Je tire frénétiquement sur le col de mon chemisier, me
griffant le cou. C’est dans cette position que mon patron
vient me trouver. Je me rends alors compte que je suis dans
ses bureaux.
Diégane : tout va bien Nafissatou ?

*******DIEGANE********

Elle (les yeux brouillés de larmes) : Je ne peux pas respirer.


Moi: D'accord, d'accord. Détendez Vous.
Je tends lentement la main vers elle, essayant de défaire les
boutons du haut de son chemisier. Nafy recule, se serrant
autant qu'elle le peut contre le mur. Une vague d'inquiétude
me submerge.
Moi (doucement) : Je ne vais pas te faire de mal. Tu ne
risques rien. Je fais ça pour t’aider.
Je continue à lui parler tandis que je défais les boutons, lui
expliquant ce que je fais pour essayer de la calmer.
Moi : Tout va bien, Nafissatou. Tu t’en sors très bien.
Je fais de mon mieux pour éviter de laisser mon regard
s'égarer, mais je dois admettre que j'avais remarqué la
douceur de sa peau. Elle a un cou long, élégant, et ses
clavicules sont délicates. Lorsque j'aperçois un peu le
soutien-gorge noir qu'elle porte, je détourne le regard.
Moi: Voilà, ça va mieux ?
Elle parvient à inspirer par le nez et à expirer par la bouche,
mais ses mains tremblent toujours. Je retire ma veste et la
plie aussi soigneusement que possible avant de la déposer
près d'elle, sur le sol.
Moi: Allonge-toi, tu te sentiras mieux.
Elle arrive à hocher la tête, et s'aidant de ses mains pour se
déplacer, elle pose la tête sur la veste. Je ne bouge pas, ne
la touchant pas. Il me faut un petit moment, mais Nafy finit
par respirer à nouveau normalement et par s'arrêter de
pleurer. Elle se mure dans le silence, le regard dans le vide,
en frissonnant.
Elle: Je suis désolée. Je suis tellement désolée.
Moi : Ne t’excuse pas.
Je me mordille à l'intérieur de la joue, hésitant.
Moi: Est-ce que ça va ?
Elle: Je... Je ne sais pas.
Moi : tu as souvent des crises de paniques ?
Je me dirige vers le coin, attrape un verre propre et le
remplit. Je suis de retour en quelques secondes, approchant
le verre de ses lèvres. Nafy s'assoit, prend le verre et but
avec avidité. Le rafraîchissement semble lui rendre un peu
de calme. Elle s'essuie les yeux avec le revers des manches
de son chemisier.
Elle (d'une petite voix) : Merci ! ...Ndeye... doit être en train
de m’attendre.
Moi : hors de question de te laisser partir dans cet état. Je
vais l’appeler, toi et moi devons parler.
CHAPITRE 23

Il sait tout, lorsque je dis tout c’est vraiment de tout ce qu’il


a pu se passer dans ma vie. Il a réussi à me faire tirer le ver
du nez. Je lui ai tout raconté des choses mêmes que j’avais
omis de dire à ma Psy. Il m’a écouté parler sans faire de
commentaires. Même de ce qui a déclenché ma crise, il l’a
appris puis lorsque je me suis mue u long moment il est
parti me laissant là avant que sa sœur ne vienne me
retrouver dans la même position qu’il m’avait laissé.
******

Cela fait des jours et je ne sais toujours pas ce qu’il s’est


passé avec Diégane et le reste. Aujourd’hui je regrette
même de lui avoir raconté mon passé. Je ne voudrais pas
qu’il s’en mêle. Amidou est un homme dangereux et je ne
voudrais porter préjudice à Diégane. Sa famille a déjà trop
fait pour moi.
C’est dans ces pensées que Ndeye Fatou vient me retrouver
dans ma chambre.
Ndeye : Nafissatou
Moi : hum
Elle : tu as de la visite ?
Moi : de la visite ?
J’espère qu’il s’agira de son frère mais à voir son visage ce
n’est pas le cas. Je sursaute en même temps, qui peut me
rendre visite maintenant ? Je n’ai jamais contacté personne
à l’extérieur.
Ndeye : calme-toi ce n’est aux personnes que tu penses.
Moi : d’accord.
J'y vais, alors mon cœur s’est mis à battre extrêmement
vite.
Je repousse le rideau du salon avant de les voir là assis au
milieu du salon
Mes parents !
Ma mère (se levant) : oh Nafissatou.
Elle vient m’enlacer tout en reniflant derrière mon dos.
Ma mère : ma fille, tu es vivante.
Mon père : al hamdoulilah.
Je reste dans les bras de ma génitrice inerte, je ne sais
comment ils ont fait pour me retrouver.
Ma mère (m’inspectant de partout) : comment vas-tu ma
fille ? Ohh... nous sommes si désolés.
Maman (me tirant avec elle) : nous ne savions pas que
t’avais vécu cet enfer avec ce bon à rien.
Papa : nous avons scandalisé en apprenant tout ce qu’il
t’avait fait subir.
Moi : ….
Ma mère : j’espère qu’il passera le reste de sa vie en prison
ce salopard.
Moi : ….
Mon père : pardonne-nous mon enfant, nous avons commis
une terrible erreur.
Moi : vous avez fini de parler ?
Un silence lourd plombe l’espace.
Moi : si vous avez fini de vous lamenter, vous pouvez partir.
Je me lève sans un mot de plus, pour moi tout ceci est en
partie de leur faute et je ne crois pas pouvoir leur pardonner
un jour.

*********DIEGANE******

Je suis à mon bureau. Je fignole un dernier dossier avant de


l’envoyer à Bamako. Mon téléphone sonne, je réponds
toujours en travaillant :
- Mr, quelqu’un désire vous voir !
Elle me surprend :
- Qui est-ce ?
- Elle ne veut pas que je te communique son nom !
- Bien, laisse-la entrer !
Je suis curieux de savoir qui c’est. Je me lève pour
l’accueillir. Astou ouvre la porte et je la vois.
Nafissatou (me jetant le journal du matin au figure) :
pourquoi tu t’es mêlé de ça ?
Je ramasse le papier qui avait atterri devant mes jambes. Et
y lit en grands titres L’ESCROC ET ASSASSIN AMIDOU
DRAME CONDAMNE A TRENTE ANS DE PRISON.
Je ne peux pas m’empêcher de poser mes yeux sur elle.
Et ce depuis le premier jour où je l’avais vue, neuf mois
auparavant.
Moi : comment vas-tu ?
Nafissatou: parce que mon état t’intéresse ?
Je me lève de mon grand fauteuil pour venir la surplomber
de toute ma taille.
Moi : tout ce qui te concerne m’intéresse.
Elle (essayant de me fuir) : pff
Moi (la retenant) : ce n’est pas l’endroit parfait pour en
parler, mais comme tu es venu jusqu’ici alors parlons-en.
Nafy: laisse-moi.
Moi : je n’en ai pas l’intention.
Elle (furieuse) : pourquoi jamais tu ne m’écoutes, il faut
toujours que tu en fasses comme bon te semble.
Moi : je pensais que tu venais pour me remercier de t’avoir
débrassé de ton ex toxique, mais je ramasse plutôt des
insultes.
Nafy : ce n’était pas à toi de t’en occuper.
Moi (arquant un sourcil) : ah bon ?
Je suis qu’à même furieux de voir sa réaction. Lorsque j’ai
appris qui il était. Il m’a été facile de jouer sur mes relations
pour le mettre hors d’état de nuire. J'ai mis de gens sur sa
piste et il a été facile de l’attraper.
L’entreprise ou il travaillait était en collaboration avec le
mien. Lorsque j’ai appris qu’il avait été soupçonné de
détournement j’ai mené mes enquêtes avant d’apprendre
que ce n’était pas la pire chose qu’il avait commis. Sa
première épouse avait péri dans ses bras, surement
Nafissatou aurait dû être la deuxième, si cette jeune femme
Adji (leur ménagère) et leur chauffeur ne l’avait pas sorti à
temps. J’ai réussi à retrouver leur trace et ils ont été des
témoins clés contre leur ancien employeur. D’autres
victimes sont venues s’ajouter à la liste alors que sa mère
tentait en vain d’étouffer la chose.
Mais j’avais mes meilleurs avocats sur le dossier, je ne
voulais pas y mêler Nafi, je n’avais pas envie de la voir
piquer de nouveau une crise en revoyant son visage. Même
si je n’en ai pas encore avec lui...
Nafy : tu...
Moi (La fixant) : ne me dis pas que tu ressens toujours
quelque chose pour ce bon à rien ?
Nafy : quoi... JE LE DETESTE, JE LE HAIS..
Moi (l’attirant à moi) : voilà mieux.
Je ne lui laisse pas de comprendre ce qu’il se passe que je
capture déjà ses lèvres.

********NAFISSATOU*******
J’ai un hoquet de surprise lorsque ma langue plonge dans la
bouche de Diégane. Il a les lèvres fermes mais douces. Il
était doué. Il y avait quelque chose d’excessivement raffiné
dans la manière dont il me savourait. Il m’embrassait tantôt
avec une exquise lenteur et tantôt avec une brusque
ferveur. Il a une façon de mouvoir ses lèvres qui affolait mes
sens. J’en voulus davantage.
Même s’il me tenait par la nuque, j’étais libre de mes
mouvements. Il me pétrissait le cou comme s’il ne pouvait
s’empêcher de me toucher.
Je tournai la tête pour aspirer une goulée d’air. La main de
Diégane desserre son étreinte sur ma nuque. Je l’imaginai
descendant le long de mon dos pour finir...
Moi : Diégane !
J’avais trouvé tout naturel de l’appeler par son prénom. Il
réagit aussitôt, poussant jusqu’à ce que je me retrouve sur
le dos. Tout en me dévorant la bouche, il me caresse le
buste, le ventre et enfin il m’agrippe la hanche, pas assez
fort pour que cela soit douloureux mais suffisamment pour
traduire la violence de son désir.
Je suis bouleversée par cette étreinte qui en disait long. Je
me sens forte, féminine, séductrice.
Sa langue allait et venait dans Ma bouche, mimant si bien
d’autres avancées et d’autres retraits que la chair délicate
de mon sexe devient toute chaude et toute mouillée.
Je se cambre, plaquant mes seins contre son buste.
Diégane (riant) : Tout doux, chaton.
EPILOGUE
J’enlève mon t-shirt et m’approche du côté du lit de Nafy. Je
me retrouve comme flottant au-dessus d’elle, en appui sur
mes bras musclés. J’observe son visage parfait, calme et
paisible, sa bouche légèrement entrouverte. Je suis heureux
de me réveiller à côté d’elle, espérant que c’était le début
d’une longue série de réveils à ses côtés qui ne s’achèverait
qu’au crépuscule de notre vie.
Les yeux de Nafy s’entrouvrent doucement. Sentant ma
présence au-dessus d’elle, elle me fait un sourire endormi et
avant qu’elle ne le réalise, je l’embrassai avec passion, lui
faisant clairement comprendre mes intentions.
— Maintenant ? demanda-t-elle, d’une voix faussement
innocente.
— Maintenant, toujours, toute notre vie, dit-je la voix
chargée de passion.
Je la débarrasse de son t-shirt. Nafy ne portant pas de
soutien-gorge, je mets aussitôt l’un de ses seins en bouche
pour en taquiner le téton du bout de la langue, tandis que
de ma main libre s’affairait à la dévêtir. Puis je posai la
paume de ma main contre son intimité déjà mouillée
d’excitation, la faisant gémir. Ses hanches se cambrent à la
rencontre de ma main.
— Arrête de me torturer et passe aux choses sérieuses,
Diégane, me dit-elle d’un ton impérieux.
— Oh, oh, madame est directive. Cela me donne encore plus
envie de te faire languir, dis-je mettant ma menace à
exécution. J’arrête tout mouvement et reste immobile.
Nafy se tortillait sous moii, poussant son bassin contre ma
mainet sa poitrine contre ma bouche.
— On dirait que tu n’as pas besoin de moi pour prendre ton
plaisir, soufflais-je.
— Bien, si c’est cela, sortons les grands moyens, dit-elle
avec une pointe de défi. Elle se met à quatre pattes, le dos
cambré, appuyée sur ses coudes, découvrant toute son
intimité sous mon regard, je venais de me faire prendre à
mon propre jeu. Elle savait à quel point la vue de son cul
m’excitait.
Mais j’avais décidé de continuer à la torturer. Je
m’agenouillai derrière elle et aussitôt Nafy sent ma langue
explorer ses replis. Elle sursaute à cette sensation et jouit
bientôt de ma bouche, avant que je me redresse et
n’empoigne ses hanches pour la pénétrer de toute ma
longueur, amorçant un vigoureux va-et-vient.
Nafy se délectait des sensations parcourant son corps.
J'étais en proie à son plaisir, luttant contre moi. Soucieux de
procurer à Nafy le plus de plaisir possible, je change de
position pour retarder mon orgasme. Nafy s’allonge sur le
dos et je la couvris de mon corps, en m’appuyant sur mes
bras musclés.
Basculant mon poids sur un seul bras, je prends un sein de
Nafy de ma main libre, et commence à tracer des cercles
autour de son téton dur et pointé vers le plafond, sa main
me quittant pour guider mon membre en elle. Je me
redresse et jette les jambes de Nafy sur mes épaules, afin
de modifier l’angle et la profondeur de mes assauts. Je
mettais de mon côté toutes les chances que Fyna jouisse,
construisant patiemment mon plaisir, profitant de ma
connaissance de son corps pour faire monter son orgasme
par vague, jusqu’à ce qu’elle soit submergée et explose de
plaisir.
Cet après-midi-là, nous faisons l’amour plusieurs fois.
Comme si nous avions des choses à rattraper.
Insatiables tous les deux.
— Diégane, arrête de te contrôler et jouis, haleta-t-elle,
alors que j’allais et venais en elle. Je suis au-dessus d’elle,
appuyé sur mes bras, une ride de concentration barrait son
front en sueur.
— Hors de question, je veux profiter de ces instants, Nafy.
— Je sais à quel point tu arrives à te contrôler Diégane, mais
je suis au bord de la jouissance depuis trop longtemps, j’ai
besoin que tu exploses en moi pour exploser.
Elle ondulait sous moi, son intimité palpitait, appelant mon
désir. Elle ouvre les yeux et plonge son regard dans le mien.
— Diégane, je t’aime, je suis à toi, à jamais.
C’était les mots que j’avais besoin d’entendre. Je jouie en
elle, grognant de plaisir, faisant l’expérience du plus long
orgasme de ma vie, embrassant Nafissatou avec passion,
heureux.

*******NAFISSATOU*******
Hadja (à Ndeye) : alors tu as aussi remarqué comment ton
frère la dévore des yeux.
Ndeye : à qui t’en parles, alors que sa femme est presque
en terme
Moi : je vous rappelle je suis là hein.
Hadja : on ne dit que la vérité.
Moi : Dr Sène regarde de la même manière sa femme Ndeye
ici présente et toi n’est-ce pas de la même que te regard ton
fiancé.
Hadja : tchipp
Moi (chantonnant) : c’est l'amour oh !
Nogaye: attend que je me plaigne à tes parents.
J’éclate de rire heureuse. J'ai rassemblé chez moi tous les
gens importants. Cette journée marque le début d’une
nouvelle étape dans ma vie. J’ai renoué avec ma famille
même si cela n’était pas facile au début mais depuis cava
un peu mieux. J’ai été heureuse d’avoir de nouveau Hadja
dans ma vie.
Pour ce qu’il est d’Amidou, il croupit en prison et j’espère
qu’il y restera toute sa vie. J’ai eu vent qu’on le martelait
bien là-bas comme il le faisait avec les femmes, pour moi
c’est son retour de Karma.
Sa mère a osé venir chez mes parents demander de l’aide,
vous vous rendez compte de l’absurdité. Elle qui prenait
toujours les gens de haut, subis encore et encore des
humiliations.
Moi, je suis heureuse aujourd’hui parce que malgré le passé
que j’ai eu, je souris à la vie. Et comme pour moi, j’espère
que chaque femme qui se trouve lié à un pervers
narcissique réussisse un jour à s’en défaire.
Grace à mon passé j’ai compris une chose “FAITES
ATTENTION A CE QUE VOUS TOLEREZ. PARCE QUE
VOUS ENSEIGNEZ AUX AUTRES COMMENT VOUS
TRAITER.

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