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Labbe B La Nature Et La Pollution
Labbe B La Nature Et La Pollution
Labbe B La Nature Et La Pollution
LES G O Û T E R S P H I L O
ATURE
ET LA POLHÜTioM
I L L U S T R A T I O N S D E J A C Q_U E S AZ AM
Des vacances fichues .................................... 7
Oui, mais quel plaisir ! .................................. 9
Le chat de la voisine est mort ....................... 11
Le parti de Diane ........................................ 13
La ronde de Marguerite ............................... 16
Gilbert, briseur de cycles ............................. 17
Plus vite, plus haut, plus loin, plus fort............... 20
Des usines à déchets ................................... 21
Faire autrement .......................................... 22
Une seule planète... beaucoup de pays ............ 24
Tchernobyl ................................................ 26
Créer des risques ........................................ 28
Les yeux noisette d'Anaïs ............................. 29
Abracadabra ! 30
Le droit de savoir.......................................... 31
.. et le droit de décider ............................... 32
Steak tartare, vélo, électricité nucléaire ? ......... 33
Tornado, un outil ou un ami ? ....................... 34
Carrelage-les-Flots ..................................... 36
Des dents blanches comme le mont Blanc ........ 38
Le déjeuner d’O liv ie r ................................... 40
Devenir civilisé avec la nature ....................... 42
Et pour finir (Mon cahier Goûter Philo) ........... 45
Des vacances fichues
7
— Nos vacances .sont fich u e s,
c'e st une catastrophe, répond le père.
— Quoi, on ne p a rt plus ? hurle Julie.
M a is pourqu oi tu ne veux plus p a r t ir ?
— Un p é tro lie r a eu u n accident en face
de la plage où nous devons aller.
Pans quelques jours, l’eau sera noire
de pétrole et le sable recouvert
de goudron ; il faudra des mois
pour tout nettoyer.
— Une marée noire, une marée noire pile
là où nous devons aller ! J e n’y crois pas,
se lamente la mère.
— C’e st quoi, une marée n oire ? »
dem ande Félix , in q u ie t de v o ir
s e s p a re n ts s i ca ta stro p h é s.
8
Oui, mais quel plaisir !
9
Derrière la m achine, il y a un tuyau que
C h a rlè n e ne v o it p a s et, p ar ce tu y au ,
des litres d ’eau s’en von t dans les rivières
et dans la mer. D e l’eau pleine de produits
chim iques contenus dans la petite p astille...
Oui, mais quel plaisir de ne pas faire la vaisselle !
10
Le chat de la voisine
est mort
11
••t •
toujours chez lui, celui de la v o isin e ,
12
partir quand on veut, aller où on veut, se
donner des sensations de vitesse, tout cela
paraît plus im portant que la propreté de l’air.
Évidem m ent, tout le m on de voudrait des v oi
tures qui polluent m oins. M ais c’est seulement
quand les hom m es ont leur confort et leur
plaisir qu ’ils com m encent à se dem ander com
m ent faire pour m oins polluer leur planète.
.e de Diane
13
• Raifesser les crottes de chien dans la rue.
• L a v e r la vaisselle à la main
« t
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• Se passer
« »
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de Marguerite
• R o g e r a 10 va c h e s comme M a rg u e rite .
• II les laisse brouter dans .son pré et le .soir,
• il les tr a it et ven d le lait, q u e lq u e fo is,
• il tue une vache pour avo ir de la viande,
m mais pas trop souvent, pour qu’elles aient
» le temps de f a ire des p e tits veaux.
• R o g e r e st vie u x et décide de v e n d re
• sa ferm e. G ilb e rt l’achète. Il tro uve
«
• que les va c h e s ne p ro d u ise n t ni a sse z •
• de lait ni a sse z de vian d e, et que
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le champ où elles b ro u te n t p o u rra it
p ro d u ire des pommes de te rre pl «tôt
que de l’herbe. G ilb e rt achète donc
des .sacs d’alim e n ts p o u r les v a c h es,
des aliments qu’elles m angent
v o lo n t ie r s et qui les -font g r o s s i r
beaucoup plus vite. Il c u ltiv e le champ
p o u r se m e r des pommes de te rre
et il s ’est rendu compte qu’en ajoutant
des e n g ra is chim iques, les pommes
de terre p o u sse n t plus vite et so n t plus
g ro s s e s . G ilb e r t p ro d u it 10 f o is plus
de lait que Roger, I5- f o is plus
de vian de, et récolte des c e n ta in e s
de k ilo s de pommes de terre.
Au bout de quelques années, il se passe
des ch o se s b iz a r re s d a n s sa ferm e :
2 v a c h e s s o n t m ortes le m ois d e rn ie r
en se rou lan t p ar terre, le v é té rin a ire
ne comprend pas, des dizaines de poissons
morts flo tte n t dans la riviè re derrière
la ferme, et le champ ne produit plus
que de toutes petites pommes de terre.
A p rè s enquête, p as de doute :
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* la nouvelle n o u rritu re de.s v a c h e s
" les a rendues malades ? les e n g ra is
* chim iques pour le champ se so n t écoulés
J d a n s la riv iè re et o n t e m p o iso n n é
* les p o isso n s ? la terre du champ, à -force
J d’être -forcée à prod uire, e st épuisée.
D e p u is to u jo u rs, les h o m m e s
ont pris dans la
nature ce dont
ils a v a ie n t
besoin , c’est
norm al : du
b o is p o u r
construire leurs
m a iso n s, p o u r se
chauffer, pour fabriquer des outils ;
de la pierre pour faire des routes ; de l’eau
p o u r arroser leurs p lan tatio n s...
M ais parfois, les h om m es en prennent trop,
en jettent trop, et ils interrom pent les cycles
de la n ature. A u lieu de se g lisser dan s
des cycles n aturels q u i m arch aien t bien ,
ils les brisent. C o m m e Gilbert.
19
plus haut,
plus loin.
20
• Quand on in ve n te d e j d é o d o ra n ts
• qui e n v o ie n t d an s l’a ir c e rta in s ga z,
• la couche d’o zo n e qui p ro tè g e la T e rre
• du so le il se troue et laisse p asse r des
0 rayons dangereux pour |a peau et les yeux.
« Quand on pêche tro p de p o isso n s,
! c e rta in e s e sp è ce s n’o n t p as le tem ps
« de se re p ro d u ire et d isp a ra isse n t.
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n o u rrissen t les v égétau x ... T ous les êtres
vivants sont des usines à déchets. M ais des
usines propres : elles ne rejettent que des
choses que les autres peuvent absorber, et
elles savent absorber ce que les autres rejettent.
O n a des problèm es de pollution quand les
activités des h om m es produisent des déchets
que la nature ne peut plus absorber.
La pollution, ce n’est pas
une histoire de déchets,
ce n ’est pas ce qui est
rejeté. C ’est ce qui est
autrement
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• sous le tronc, rép on d Claire.
• — Oui, merci, je ne .sois pas débüe,
• mais p o u r v o i ils o n t mis ça en bas
• de chacjwe page ?
m —Je ne sais pas , po«r faire joli, .sûrement.
• — Franchem ent, je ne v o is pas l’intérêt,
• c’e st un liv re p o licie r, aucun ra p p o rt
« avec les arb re s. »
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est capable d ’inventer pour faire autrem ent :
récupérer les rejets et les réutiliser. C ’est
com m e cela que l’hom m e peut reconstruire
des cycles, en recyclant ses déchets.
A p rè s enquête, on s a it m aintenant
que les vaca n c e s de J o lie et Fé lix so n t
ratées à cause d’on n a v ire c|oi v e n a it
d’on pays très lointain, très loin de cette
plage devenue toute noire. Pour ne pas
d é p e n se r d’argent, le p ro p rié ta ire
do n a vire ne l'a v a it pas bien entretenu.
Le navire, tro p chargé, a coulé.
« C’e st dégoûtant, d it Julie, le p ays
d’où i| v ie n t au rait dû l’em pêcher
de p a r t ir $ on n’y e st p o u r rien
et c’e st s u r nous que ça tombe. ».
24
à le réparer ou à le rem
placer. M ais les règle
ments et les lois ne sont
pas partout les m êmes.
25
Les an im aux ne con n aissen t pas les fron
tières, ils ont une planète, une seule. La nature
n ’a q u ’un pays : la planète. Les hum ains, eux,
ont découpé la planète en pays, des dizaines
et des dizaines. Difficile de protéger la nature
et de com battre la pollution si les pays ne
se m ettent pas d ’accord entre eux.
Tchernobyl
26
les végétaux, les animaux aussi .seront
«t
contaminée. La terre ne pourra pas être
cultivée avant très longtemps.
Lee petite éléments radioactifs ne restent
pas tous dans la région, ils montent dans
l’air et dans les nuages. Et le vent souffle,
em portant les nuages au-dessus
de l’Europe, de l’Asie, /le ont envoyé
leurs rayons radioactifs, moins fo rts
c|ue ceux d’Ukraine. M a is à des m illiers
de kilom ètres de l’explosion, on a
retrouvé leurs traces dans la terre, dans
les légumes , les fru its. C’était dangereux
de les manger. C ertains cancers ont
augmenté chez les êtres humains, dans
des pays pourtant éloignés de Tchernobyl-
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Si les hom mes et les femmes de tous les pays ne
se mettent pas d’accord sur des lois qui protègent
la nature et les hommes, sur des règles de sécurité
pour les usines, sur la manière dont ils cultivent les
sols, pêchent le poisson, chassent, ce sera im pos
sible de résoudre le problèm e de la pollution.
des risques
A naVi v ie n t de naître.
E lle a les yeux noisette,
la peau blanche, les cheveux noirs.
E lle a a vssi, ce n’e st p as vne s u rp rise ,
7. jambes, 7 bras, 7 m ains, 7 yeux... !
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dabra !
p o «r f a b r iq u e r des plantes
qui produiront... d« plastiq u e .
• On m o d ifie les g è n e s du maïs pour que,
0 quand le mais pousse, il fa b riq u e
» à l’in té rie u r de lui-même... un p o iso n
• qui empêche les in se cte s de le manger.
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M ais que va-t-il arriver aux insectes quand ils
m angeront les plantes qui fabriquent du plas
tique, que se passera-t-il quand ces insectes
piqueront l’hom m e ? Et quand les anim aux ou
les humains mangent le maïs tueur d’insectes...?
Peut-être q u ’il n’arrivera rien. M ais on devrait
se méfier. O n croyait aussi q u ’il n ’arriverait
rien en d o n n a n t à m a n g e r au x v a c h e s
les farines anim ales qui leur ont fait attraper
la « m aladie de la vache folle ». Et pourtant,
c ’est arrivé, et c’est une m aladie m ortelle
p o u r l’hom m e.
Le droit de savoir...
31
C ’est le travail des dirigeants politiques de nous
informer, nous devons savoir si des agriculteurs
plantent des O G M , si les vaches m angent
des cadavres de cochons et de poulets ; nous
devons savoir ce q u ’il y a dans l’air, ce q u ’il
y a dans les usines chim iques, si les nuages
de Tchernobyl survolent notre pays...
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p o u r m anger des O G M , si nous acceptons
que l’ électricité vien ne de c e n t r a l e s
nucléaires, si n ous voulon s rouler en vélo
ou en voitu re...
* « M o i, je co ntinu e à m anger
* de la viande, j’adore tro p les s t e a k s
J ta rta re », d it Zoé.
J « M a in te n a n t, je p re n d s mon vélo tous
* les jours et je n’achète p lus de p o u le ts
J qui so n t é le vés en cage », décide Tom.
33
Il faut donc en dis
cuter, en débattre
pour prendre des
décisions.
O n n ’arrête pas de
débattre : le Président
doit-il être élu pour 5 ou 7 ans, faut-il avoir
école le sam edi ou le mercredi matin, faut-il
perm ettre aux rollers de rouler sur les trot
toirs ? C e sont des débats dém ocratiques :
les resp o n sab les d em an den t leur avis aux
gens. M ais est-ce q u ’on n ous dem ande notre
avis sur les choses les plus im portantes ?
D écider de l’avenir de la nature, de la planète,
des êtres vivants, c’est aussi une question
de dém ocratie. L’une des plus im portantes.
Tornado, »o un ami
J M o n s ie u r P ik a un cheval. Il s ’en se r t
J p o u r la b o u re r la te rre et tir e r
J sa ch a rre tte p o ur a lle r au marché.
• Il le b ro sse tous les jours, le la isse
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• j e reposer, le n o u rrit bien, le caresse,
• loi donne de tem ps en tem ps
• un morceau de sucre... Si le cheval tombe
• malade o« se c asse «ne patte, ce se ra
•
• «ne catastrophe, parce que m onsieur Pik
» en a b e so in p o u r so n travail.
• M a is ce n’e st p as uniquem ent p o ur
« cette ra iso n qu’il s ’en occupe s i b ien :
« son cheval, il l’aime, il y est très attaché.
• D’ailleurs, il lui a donné un nom : Tornado.
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La nature est utile à l’hom m e, il en a besoin
pour vivre, com m e m onsieur Pik a besoin
de son cheval. M ais on sent bien q u ’il y a un
lien plus fort entre l’h om m e et la nature,
com m e le lien entre m onsieur Pik et Tornado.
Carrelage-les-Flots
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* il o tout ■ fait p o u r f a c ilit e r la vie
des to u riste s.
Pourtant, pas de
m arée n o ire,
et personne ne
peut accuser le
— mai r e d ’avoir
pollué. Mais nous
sentons la différence
entre m archer pieds nus sur le sable et pieds
nus sur du carrelage !
Et le plaisir de glisser sur la neige, de regarder
les étoiles la nuit, de se jeter dans les vagues,
de cueillir des m ûres, de grim per aux arbres,
le plaisir de toucher la nature, de la voir,
de la sentir. D e lui parler, m êm e !
La nature donne à l’h om m e des ém otions,
des joies, des sensations, com m e celles que
nous donnent les sourires, les câlins, les b ai
sers de ceux que nous aim ons.
Tout ce qui gêne cette intim ité de l’h om m e
avec la nature est aussi une pollution.
37
Des dents blanches
comme le m ont blanc
38
Q ui a envie d ’escalader une m ontagne pleine
de grands panneaux publicitaires ? Pourtant,
les affiches ne polluent ni l’air, ni l’eau, ni les
fleurs, elles n ’attaq u en t pas les an im aux.
M ais elles polluent autre chose : elles p o l
luent les ém otions que nous ressentons en
nous baladant dans de beaux paysages.
Si on invente des voitures qui ne rejettent
rien et q u i so n t to talem en t silen cieu ses,
aura-t-on quand m êm e envie de voir de plus
en p lu s de v o itu re s, o u d es im m e n se s
parkings dans les forêts et au bord des plages ?
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léieuner d'Olivier
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Ç a ne fait pas vraim ent saliver !
O n p o u rra it se n o u rrir avec des p ilu le s
très bon nes pour la santé. C o m m e on peut
élever des poulets sans aucun goût dans
des usines-prisons. O u faire grossir des fraises
sans saveur sous des lam pes, en les gonflant
d ’eau. D es spécialistes feron t des tests et
prouveront que tout cela n ’est pas dangereux
p o u r la santé. Et ce sera sans doute vrai.
C o m m e c’ est vrai que les im m en ses im
m eubles en béton gris ne polluen t pas, que
le b ru it ne salit rien, qu e les m au v aises
odeurs n ’ont jam ais fait m ourir personne.
M ais les h u m ain s ne so n t p as seulem en t
des co rp s q u ’ il fau t m ain ten ir en b o n n e
santé. Il y a beaucoup d ’autres choses que
la san té : le p laisir, le je u , la d o u ce u r,
la b eau té... M anger des alim ents sans goût,
ne pas voir le ciel, ne plus entendre l’eau
couler ni les oiseaux chanter, ne plus sentir
les o d eu rs des fleurs, tou t cela c ’est une
pollution. Pas une pollution de la nature.
U ne p ollution de la vie hum aine.
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Devenir civilisé avec la nature
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Pour continuer à vivre sur cette Terre, nous
devons relier notre civilisation avec les cycles
de la nature. Rien à voir avec le retour à la
nature sauvage ! O n devrait pouvoir rester
civilisés, pour vivre de m ieux en m ieux, et
devenir civilisés avec la nature, c’est-à-dire
respectueux, responsables, attentionnés.
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[LES G O Û T E R S P H I L O J
b n a M H H H n n H H B H H lI
Q U A N D ON A F A I M D ' I D É E S
L Ç5 x< Gouter.s P h i /o » a id e nt les en-fants
à r é f l é c h i r i ^ r les cjue,sfion.s cju’i|.s se
posent. Toute une .série de l i v r e s clairs,
d i r e c t s et dr ôl es po ur é v e il l e r aux idées.
I A NATURE ET LA POLlUTiO
Grâce à son intelligence, l’homme a inventé des
milliers de choses qui lui ont rendu la vie plus facile.
Mais en construisant la civilisation, il s’est de plus
en plus senti supérieur à tous les autres êtres vivants.
Alors il s’est mis à traiter la nature comme un immense
réservoir où l’on se sert tant qu’on veut, comme
une gigantesque poubelle dans laquelle on jette tout
et n’importe quoi, comme un objet que l’on peut
manipuler dans tous les sens. Il a oublié qu’il est l’un
des êtres de la nature, des êtres tous reliés entre eux. f