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cours 02

Les processus aléatoires non stationnaires

Il arrive souvent que des séries observées montrent un comportement non


stationnaire.

Depuis les travaux de Nelson et Plosser (1982), les cas de non stationnarité les
plus fréquents sont analysés à partir de deux types de processus :

– les processus TS (Trend Stationnary) qui représentent une non-stationnarité de


type déterministe.

– les processus DS (Differency Stationnary) pour les processus non stationnaires


aléatoires

1. les Processus TS

Définition: On dit que le processus Xt est caractérisé par une non stationnarité
déterministe, ou encore que le processus Xt est TS (Trend Stationnary) s’il peut
s’écrire :

Xt = ft + εt

Ou f(t) est une fonction du temps désignant la tendance déterministe et εt un


processus stationnaire de type ARMA

Le processus TS le plus simple est représenté par une fonction polynomiale de


degré 1. Ce processus s’écrit : Xt = a0 + a1t + εt .

Ce processus TS est non stationnaire car E[xt] dépend du temps. Comme cette
espérance est égale à : a0 + a1t,

Ce processus devient stationnaire lorsqu’on lui soustrait sa tendance


déterministe :

Xt -f(t) = Wt
Remarque: f(t) est une fonction déterministe, par exemple, f(t) = a+bt, mais
on pourrait aussi considérer, entre autres, une tendance quadratique f(t) = a + bt + ct2.

2. Les processus DS

Les processus DS sont des processus que l’on peut rendre stationnaire par
l’utilisation d’un filtre aux différences : (1 − B)d Xt = β + εt où εt est un processus
stationnaire, β une constante réelle et d l’ordre du filtre aux différence.

Ces processus sont souvent représentés en utilisant le filtre aux différences


premières (d = 1). Le processus est dit alors processus du premier ordre. Il s’écrit:

1   X t   t
X t  X t 1     t

β = 0 : le processus DS est dit sans dérive.

Il s’écrit : Xt =Xt−1 + εt

Si : β≠0 : le processus porte alors le nom de processus DS avec dérive. Il s’écrit

Xt =Xt−1 +β+ εt

 Test de racine unitaire (test de Dickey-Fuller 1979):


Les tests de Dickey-Fuller et Dickey-Fuller Augmenté permettent de déterminer si la série est
stationnaire et dans le cas d’une non stationnarité de quel type il s’agit : TS et DS.

Si la série étudiée est de type TS, il convient de la stationnariser par régression sur le temps

Si la série étudiée est de type DS, il convient de la stationnariser par passage aux différences
selon l’ordre d’intégration I=d (c’est-à-dire le nombre de fois qu’il faut différencier la série pour la
rendre stationnaire).

Test de Dickey-Fuller (DF) simple :

Ce test permet de tester l’hypothèse H0 : le processus suit une marche aléatoire


contre l’hypothèse alternative Ha : le processus suit un modèle AR (1). C’est un test
dont l’hypothèse nulle est la non stationnarité d’un processus autorégressif d’ordre 1.
Considérons donc un processus (Xt, t ) satisfaisant la représentation AR(1)
suivante :

Xt= Xt-1 + εt

avec t  iid  0,    (bruit blanc). et


2

Les hypothèses de tests sont :

{
| |

Le test de Dickey –Fuller considère les trois modèles de base pour la série Xt
,t=1,2,…T

Le principe général du test consiste à tester l’hypothèse nulle de présence d’une


racine unitaire (on dit alors que X t est intégré d’ordre 1, on note donc : X t I(1)),
contre l’hypothèse alternative d’absence de racine unitaire (on dit alors que X t est
intégré d’ordre 0 et on note X t I(0)).

En pratique, on estime les modèles sous la forme suivante :

 Modèle [1] : X t  X t 1   t
 Modèle [2] : X t  X t 1     t
 Modèle [3] : X t  X t 1  bt  c   t

Avec, pour chaque modèle,     1 , et t  iid  0,    (bruit blanc)


2

Le test de Dickey & Fuller, dans le cas (1), se construit comme un test de Sutdent de
l’hypothèse ϕ = 1, ou plutôt ϕ − 1 = 0. Etant donné l’estimateur naturel de ρ, on peut

noter que : ˆ  
 t Yt 1
 Yt 21
Règle de décision :

- Si la valeur calculée de la t-statistique associée à  est inférieure à la valeur


critique (en se référant aux table de Dickey et Fuller), on rejette l’hypothèse
nulle de non stationnarité.
- Si la valeur calculée de la t-statistique associée à  est supérieure à la valeur
critique, on accepte l’hypothèse nulle de non stationnarité.
Stratégie séquentielle de test en trois grandes étapes :

Etape 1 :

On estime le modèle [3], on commence par tester la significativité de la tendance


en se référant aux tables de Dickey-Fuller deux cas peuvent se présenter :
 Si la tendance n’est pas significative, on passe à l’étape 2.
 Si la tendance est significative, on teste l’hypothèse nulle de racine unitaire
en comparant la t–statistique de  aux valeurs tabulées par Dickey et Fuller
On a alors deux possibilités :
- Si on accepte l’hypothèse nulle, X t est non stationnaire de type DS. Dans ce
cas, il faut la différencier et recommencer la procédure de test sur la série en
différence première.
- Si l’on rejette l’hypothèse nulle, X t est non stationnaire de type TS.
Etape 2 :

On estime le modèle [2] et l’on commence par tester la constante en se référant


aux tables de Dickey-Fuller Si la constante n’est pas significative, on passe à
l’étape 3 :

 Si la constante est significative, on teste l’hypothèse nulle de racine unitaire en


comparant la t-statistique de  aux valeurs tabulées par Dickey Fuller , on se
trouve alors deux possibilités :
- Si l’on accepte l’hypothèse nulle, X t est non stationnaire .dans ce cas, il faut la
différencier et recommencer la procédure de test sur la série en différence première.
- Si l’on rejette l’hypothèse nulle, X t est stationnaire. Dans ce cas la procédure
de test s’arrête et l’on peut directement travailler sur X t .

Etape 3 :

Si la constante dans le modèle précèdent n’est pas significative. On estime alors


le modèle [1] et on teste l’hypothèse nulle de racine unitaire en utilisant les
valeurs critiques du tableau ;
- Si l’on accepte l’hypothèse nulle, X t est non stationnaire de type DS ; Dans ce cas, il
faut la différencier et recommencer la procédure de test sur la série en différence
première.

- Si l’on rejette l’hypothèse nulle, X t est stationnaire, la procédure de test


s’arrête et l’on peut directement travailler sur X t

 Test de Dickey Fuller Augmenté :

Tout comme dans le cas du test de Dickey Fuller (DF) simple, trois modèles se
distinguent dans le test de Dickey Fuller augmenté (ADF) :

- Modèle [4] : modèle sans constante ni tendance déterministe :


p
- X t  X t 1    j X t  j   t
j 1
- Modèle [5] : modèle avec constante sans tendance déterministe :
p
X t  X t 1    j X t  j  c   t
j 1

- Modèle [6] : modèle avec constante et avec tendance déterministe :


p
X t  X t 1    j X t  j  bt  c   t
j 1

On adopte la même stratégie séquentielle descendante partant de l’estimation du


modèle [6]. Les statistiques de test sont les mêmes que dans le cas du test DF simple,
Il convient cependant de remarquer que l’application du test ADF nécessite au
préalable de choisir le nombre de retards p à introduire de sorte à blanchir les résidus.

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