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Chapitre 6 SERIES DE FOURIERS

Plan

I- INTRODUCTION et historique
II- FONCTIONS PERIODRIQUES DE CLASSE c1 PAR MORCEAUX SUR ir
II- 1-fonction définie par morceau
II-2- Fonction de classe C1
III- ESPACE PREHILBERTIEN
III-1-Définition1
III-2-Proprietés
III-3-Définition2 (fonctions régularisées)
III-4-Définition3 (produits scalaire)
IV- COEFFICIENTS DE FOURIERS
IV- 1-Définition
V- CONVERGENCE D’ UNE SERIER DE FOURIER
V-1 Définition
V-2 Convergence simple : Condition de DIRICHLET
V-3 Convergence normale
V-4 Convergence quadratique : Formule de Parseval
V-5 Egalité de Parseval

1
I- INTRODUCTION et historique

Considérons un système électrique représenté comme suit.

Système
f(t) s(t)

f(t) représente le signal d’entrée et s(t) représente le signal de sortie.


Le traitement d’un tel signale est plus aisé si le signale d’entrée est représenté par une fonction constante
ou sinusoïdale.

Plusieurs chercheurs tels que D'Alembert vers 1746 et Daniel Bernoulli Vers 1750, développèrent un
ensemble d’hypothèses pour développer ces genres de fonctions en somme d’une fonction constante et
d’une fonction sinusoïdale.
En 1821, en utilisant sa théorie analytique de la chaleur, Fourier réussit, sous un certain nombres
de conditions, a établir un lien de réciprocité entre la solution f(x) de l’équation de la chaleur :
∂T ∂ 2T
=D
∂t ∂x 2
(où T(x,t) est la température à l’instant t au point d’abscisse x et D le coefficient de diffusivité thermique)
et les coefficients
+∞ +∞

∑ a n cos(nωt) + ∑ bn sin(nωt)
a
f (t) = 0 +
2
n =1 n =1
et
2π 2π
1 1
an =
π ∫ f ( t ) cos(nωt )dt ; b n =
π ∫ f (t) sin(nωt)dt
0 0
Dès lors, les séries trigonométriques vont se trouver au cœur du développement de l'analyse
au XIX ième. La série dont les coefficients sont ainsi définis s'appelle série de Fourier associée à f. Les
questions qui se développeront alors portent sur les points suivants :
• La fonction f peut-elle être arbitraire ? Ce qui nécessite une réflexion sur la notion de
fonction et de continuité.
• Pour quelles fonctions f les expressions an et bn sont-elles calculables ? Question
liée au développement de la théorie de l'intégration.
• Les séries convergent-elles, et si oui, est-ce vers f ? Ce qui nécessite une théorie de
la convergence.
• f étant donnée, y a-t-il unicité de la série trigonométrique qui converge vers f (si tant est
qu'il en existe une) ?
Les formules de Fourier entrent dans un cadre beaucoup plus général, celui de l'analyse ou
de la décomposition d'un objet, puis celui de la synthèse ou de la reconstruction de l'objet à partir de
ses éléments décomposés.
Les séries de Fourier, objet de ce chapitre. Il s'agit de décomposer un signal périodique f
de période 2 en la somme d'harmoniques de la forme cos(nx) ou sin(nx). Sous certaines hypothèses,
on a :

Procédé de décomposition :

2
2π 2π
+∞ +∞

∑ a n cos(nt) + ∑ b n sin(nt)
1 1 a0
f (t ) = +
an =
π ∫ f (t ) cos(nt )dt ; bn =
π ∫ f (t ) sin(nt )dt 2
0 0 et n =1 n =1
II- Définitions et vocabulaire
II- 1 - Fonction définie par morceau
Une fonction f de IR dans C est continue par morceaux sur IR si f est continue par morceaux sur tout
intervalle I = [a, b] de IR.
Toute fonction f de IR dans C continue par morceaux admet en tout point x0 de IR une limite à droite
notée f (x0 + 0) et une limite à gauche notée f (x0 – 0).

II-2- Fonction de classe C 1


Soit f une fonction définie sur un intervalle I = [a , b] de IR sauf peut être en un nombre fini de point ti
de I on dit que f est de classe C1 par morceaux sur I si et seulement si :
a) f est définie, continue, dérivable et à dérivée continue sur I sauf peut être aux points ti.
b) en chacun des points ti , la fonction f présente une discontinuité de première espèce ( ∈ , )

NB : Le point ti est une discontinuité de première espèce pour f si la limite f à gauche et à droite de ti
existe et sont finies et ne sont pas égales
Le point ti est une discontinuité de 2 eme espèce pour f si la limite f à gauche et à à droite de ti existe
et l’une au moins est infinie
c) en chacun des points ti la fonction dérivée f’ présente une discontinuité de première espèce ( ∈
, )
d) Si t i =a, f (a + 0) et f ‘ (a + 0) existent dans IR ;

Si t i = b, f (b – 0) et f ‘ (b – 0) existent dans IR.

II-3-Fonction périodique continue par morceau


On note D le C – espace vectoriel formé de l’ensemble des applications de f : IR 
→ C,
2 −périodique, continues par morceaux vérifiant pour x réel :
( ) = ( ( + 0) + ( − 0))
En d’autre terme, les éléments de D sont les fonctions 2 − périodique, continue par morceau.

II-4-Propriété
→ C, 2 - périodique, alors f est continue par morceaux si et seulement si f est continue
Si f : IR 
par morceaux sur [0 ; 2 ].
Dans ce cas f n’a qu’un nombre fini de points de discontinuité sur [ 0 ; 2 ].

II-5- Fonction Régularisée


→ C, 2 - périodiques, continues par morceaux on lui associe une fonction
Soit f : IR 
(̅ ) : IR→ , ! " ! , "#$ "# $é :
1
(̅ ) = ( ( + 0) + ( − 0))
2
̅ appelée la régularisée de f.
En particulier (̅ ) = ( ) en tout point de continuité de f.
La fonction est

II-6- Définition Produit scalaire)


Soit f et g deux éléments de l’espace D. Le produit scalaire de f et g défini par :
( , () →< /. ( ≥= ./ (̅ )(( )
-
-

3
Il faut remarquer que !
-
< , >= . | ( )|
- /
On obtient : < , > = 0 "! 2!# ⟺ = 0
On appelle espace préhilbertien complexe tout couple (E, f) où E est un C-espace vectoriel et f
une forme bilinéaire sur E symétrique, positive et non dégénérée.
On appelle espace de Hilbert, tout espace préhilbertien dans lequel toute suite de Cauchy est
convergente.

D muni de ce produit scalaire est un espace préhilbertien complexe, la norme d’une fonction f de D
que l’on note par : ‖ ‖5 et définie par :
-
1
‖ ‖5 = 6 | ( )|
2
/
II-7-Théorème
Pour tout n ∈ Z, on définit une fonction en de D par en(x) = e inx . Alors (en)n ∈ Z est une famille
orthogonale de l’espace préhilbertien D.
En effet, chaque fonction en : IR → C, x → en (x) = e nix est continue, 2 - périodique,
et on a :


1  0 si n ≠ m
ei( m − n ) x dx = 
en / em =
2π ∫ 1 si n = m
0

Théorème (Inégalité de Bessel)

Pour tout fonction f de D et tout n ∈ IN :

∑ ek / f
2
≤ f D
2

III. Coefficients de fourrier


III-1- Séries Trigonométriques
III-1-1- Définition
On appelle série trigonométrique réelle, toute série de la forme :
?@
/
+7 cos(!< ) + 8 sin(!< ) (1)
2 8
8A
Avec B > 0, ∀ ∈ D 8, 8 ∈ ED "# "# ! 2 $!

III-1-2- Propriétés
Propriété 1 :
les propriétés suivantes sont équivalentes :
i) La série trigonométrique (1) converge dans R.
ii) La série trigonométrique (1) converge dans [0, 2π/ω]
iii La série trigonométrique (1) converge dans [α, α + 2π/ω], ∀α ∈ R

Proposition 2.

4
Si les séries numériques ∑ 8 et ∑ 8 , sont absolument convergentes alors la série
trigonométrique (1) est normalement convergente sur R; donc absolument et
uniformément sur R.
Preuve :
C’est évident puisque |an cos(nωx) + bn sin(nωx)| ≤ |an| + |bn|.
III-1-3- Forme complexe des séries trigonométriques
Soit la série trigonométrique :
?@
/
+7 cos(!< ) + 8 sin(!< ) (1)
2 8
8A
D’après les formules d’Euler :
+ I 8GH 8GH 8GH
− I 8GH
cos(!< ) = sin(!< ) =
2 22
J IL JK ? LK J
En remplaçant dans (1) et e, posant 8 = K K , I8 = / = M
La série (1) devient :
?@ ?@ I

/ + 7( 8
8GH
+ I8
I 8GH
)= / +7 8
8GH
+ 7 I8
I 8GH

8A/ 8A/ 8AI@


?@ ?@ ?@

= / +7 8
8GH
+7 8
8GH
= / + 7 8
8GH

8A/ 8A 8AI@

III-2- Séries de Fourier


III. 2-1 Définition
Soit f une fonction de IR dans C, intégrable sur tout segment périodique, de période T. On appelle
coefficients de Fourier trigonométriques des nombres complexes suivantes:

2 α+T 2 α+T
a n (f ) =

T α
f ( x ) cos( nwx )dx b n (f ) =

T α
f ( x ) sin(nwx )dx

1 α +T
T ∫α
a0 ( f ) = f ( x)dx

On appelle coefficients de fourrier exponentiels les nombres complexes :


1
8( )= 6 ( ) ∀! ∈ R
I 8OP
N
(Q)

On appelle série de fourrier de F, la série définie par :


?@
/
( )= +7 8 cos(!< )+ sin(!< )
2 8
8A
?@

( )=7 8
8OP

I@
8 +2 8
= + ; = 2( − ) =
JM
8 8 I8 8 8 I8 8
2
Pour n = 0, on / = ce qui justifie ce terme.

5
Remarques
Pour une fonction de période T, les coefficients an et bn s’intègrent sur un intervalle de longueur T et
centré en 0.
Ainsi on peut écrire :
Q
2 T?Q 2
= 6 ( ) = 6 ( )
/
N T N IQ
Q
2 T?Q 2
= 6 ( )cos(!< ) = 6 ( ) cos(!< )
8
N T N IQ
Q
2 T?Q 2
= 6 ( )sin(!< ) = 6 ( ) sin(!< )
8
N T N IQ
• Si f est paire, la fonction f(t)cos(nwt) est paire et f(t)sin(nwt) est impaire, alors 8( ) = 0 et
Q Q
2 4
= 6 ( ) = 6 ( )
/
N IQ N /
Q Q
2 4
= 6 ( )cos(!< ) = 6 ( ) cos(!< )
8
N IQ N /
• Si f est impaire, la fonction f(t)cos(nwt) est impaire et f(t)sin(nwt) est paire, alors 8( )=0
et
Q Q
2 4
= 6 ( )s in(!< ) = 6 ( ) s 2!(!< )
8
N IQ N /

• Si f est paire et périodique de période 2 , alors

1 -
2 -
/ = 6 ( ) , 8 = 6 ( ) cos(!< ) 8 =0
/ /
• Si f est impaire et périodique de période 2 , alors

8 =0

Exercice d’application
Exercice N°1
On considère la fonction impaire de période T, définie par :
  T
 k si t ∈ 0 ; 
  2
f (t ) = 
  T 
− k si t ∈ − 2 ; 0
 avec k > 0
Développer f en série de Fourier.

Corrigé
Comme est f est impaire alors pour tout entier n, a n = 0

6
T T
bn =
4 2

f ( t ) sin ωtdt =
4 2

k sin(nωt )dt =
4k 1
⋅ [− cos(nωt ) ] T0 / 2
T 0 T 0 T nω

Or Tω = 2π
Donc
bn =
2k
[− cos(nπ) + 1 ]

Si n est pair b n = 0
4k
bn =
Si n est impair, nπ

La série de Fourier associée à f est :


+∞ +∞
4k  sin (3ωt ) sin (5ωt )  4k sin ( 2p + 1)
f (t ) = ∑ b n sin( nωt ) = 
nπ 
sin(ωt ) +
3
+
5
+ L =
 π ∑ 2p + 1
n =1 p =0

IV. Convergence d’une série de Fourier


Soit f une fonction 2π - périodique et sa série de Fourier Associées :
?@
/
+7 cos(!< ) + sin(!< )
2 8 8
8A
Deux Questions se posent :
- La série de Fourier associée à f converge t-elle
- En cas de convergence , converge-t-elle vers f ?

IV.1. Définition
On dit qu’une fonction f définie de IR dans IR, 2π - périodique, continue par morceau est
développable en série de Fourier si f est somme de sa série de Fourier.

IV.2. Convergence simple : Théorème de Dirichlet


On dit qu’une fonction f période satisfait aux conditions de Dirichlet si :
- sauf en nombre fini de points particuliers sur une période, f est continue dérivable et f’ est continue
la série de Fourier converge vers :
?@
/
( )= +7 8 cos(!< )+ sin(!< )
2 8
8A

- en ces points particuliers f et f’ admettent des limites finies à gauche et à droite.


Dans ces conditions la série de Fourier converge vers la fonction de régularisée de f(t) :
?@
1
(̅ ) = V ( + 0) + ( − 0)W =
/
+7 cos(!< ) + sin(!< )
2 2 8 8
8A
IV.2. Convergence normale
Soit f de IR dans C, 2π - périodique, continue et de classe C1 par morceaux sur IR. alors la fonction f
est développable en série de Fourier et sa série de Fourier est normalement convergente sur IR et a
pour somme la fonction f.

IV.3. Convergence quadratique : Formule de Parseval

7
Soit f une fonction T périodique continue par morceaux sur [X, X N
sa série de Fourier associée :
?@
/
7 8 cos !< 8 sin !<
2
8A
?@
/ 2
"$ 7 8 8 6 Y Z
2 N Q
8A
?@
/ 1 1
"# ! "$ [ \ 7 8 8 6 Y Z
2 2 N Q
8A
?@ Q
/ 1 1
[ \ 7 8 8 6 Y Z
2 2 N IQ
8A
Application :
Exemple 1:
On considère la fonction périodique f(x) de période 2 définie par :
2 ) ]
1. Développer f en série de Fourier
2. En déduire
?@
1
^ 7
!
8A
Solution :
La fonction f est continue pour tout ∈ , , mais elle n’est pas continue en _
En effet :
f( ` 2 lim c
H→I-
Elle admet un nombre dérivé a gauche et à droite de .
1
Ainsi, la fonction f est C par morceau et donc développable en sérier de Fourier.

3 2 0 2 3

Déterminons sa série de Fourier


On remarque que f(-x) = -x donc f est impaire alors , On a an = 0
2 2 1 ! 1

! 6 s 2! !< 6 s 2! ! 2
0 0 !

8
1 8?
8 2
!
?@
1 ! 1
2!1 2!2 sin !
^2! 2 27 sin ! 2e ⋯ 1 ! 1
⋯g
! 1 2 !
8A
D’après le théorème de Dirichlet, L’égalité a lieu partout sauf aux points de discontinuité.
En de tels points, la somme de la série est égale à la moyenne arithmétique des limites
de la fonction à gauche et à droite, c’est-à-dire `a zéro.
?@
1
3. é #2 "! ^ 7
!
8A
D’après ce qui précède :
1 8? 1 8
4
8 2
2 8
! ! !
La fonction est de classe C1, alors d’après Parseval.
?@ Q
/ 1 1
[ \ 7 8 8 6 Y Z
2 2 N IQ
8A
?@
1 1 - 1 -
7 8 6 Y Z 6
2 2 I- / 3
8A
?@ ?@
1 4 1
7 "$ 7
2 ! 3 ! 6
8A 8A

Exemple 2:
On considère la fonction périodique f(x) de période 2 définie sur , par :
2 ] ]0
| | i
20) ]
Développer f en série de Fourier en déduire les sommes
?@ ?@ ?@
1 1 1
^ 7 ;j 7 7
2! 1 ! !k
8A 8A 8A

3 2 0 2 3

9
On remarque que est paire alors bn = 0
2 -
2 -
/ 6 ( ) = 6 = ,
/ /
0 2 ! 2$
2 -
2 -
2
= 6 ( ) cos(!< ) = 6 cos(! ) = ( " ! − 1) = l −4
8
! 2! 2` 2$
/ /
!
?@
4 cos(2! + 1)
^2! 2 ∶ ( )= − 7
2 (2! + 1)2
8I/
4 " 1 " 3 cos(2! + 1)
= − e − +⋯+ + ⋯g
2 1 3 (2! + 1)2
La fonction f est de classe C1 par morceau et sa série converge normalement , Alors La série sa
somme est égale a la fonction considérée.
On a :
?@ ?@
4 1 1
(0) = 0 = − 7 "$ 7 =
2 (2! + 1)2 (2! + 1)2 8
8I/ 8I/
D’autre part :
?@ ?@ ?@ ?@ ?@
1 1 1 1 1 1
7 =7 +7 = 7 +7
! (2!) (2! + 1) 4 (!) (2! + 1)
8A 8A 8A 8A 8A
?@ ?@
3 1 1
7 =7 =
4 (!) (2! + 1) 8
8A 8A
?@
1
7 =
! 6
8A
D’après le théorème de Parceval :
?@ Q
/ 1 1
[ \ + 7( 8 + 8 ) = 6 QY ( )Z
2 2 N I
8A
?@
1 1 -
o p + 7( 8) = 6
2 2 2 I-
8A
?@
16 1 1 -
o p + 7 = 6 =
2 2 (2! + 1)k / 3
8A
?@
1 k
7 =
(2! + 1)k 96
8A

10
11

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