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Ngofeen: In 1998, the World Cup Final featured the French soccer
team—affectionately known as “Les Bleus”—facing off against the
world champions—Brazil. Marine Rome was 11 years old. But she
remembers it as if it were yesterday.

Marine: J’ai regardé le match à la maison avec ma famille. J’étais


dans le salon avec mes parents, des amis de mes parents, des voisins.
Normalement, ils ne sont pas très fans de foot. Mais là, tout le monde
adorait ça !

Ngofeen: The French team boasted a diverse roster of players. In


1998, 11 men from different ethnic backgrounds and religions united
in one common goal: winning the World Cup. Eighteen minutes before
half-time, la mi-temps, midfielder Emmanuel Petit kicked a corner
shot. Zinedine Zidane, France's playmaker, jumped to hit the ball with
his head. Zidane had scored the first goal. He had marqué un but.

Marine: Je me souviens du premier but de Zidane. Il a marqué avec


la tête. C’était incroyable ! Juste avant la mi-temps, il a marqué un
deuxième but. À chaque but, je courais et je sautais partout dans le
salon. Après la victoire, les joueurs sont devenus des héros. Tout le
pays était avec eux.

Ngofeen: For Marine, a lifelong passion for soccer—or, as the French


call it, le foot—was born. But as she started playing, she realized
something. She felt like the ideal of a France united behind its multi-
ethnic team didn’t include people like her. Soccer could be a great
uniter—unless you were a girl.

Marine: Pour les filles, ce n’était pas très facile de jouer au foot. Il n’y
avait pas beaucoup d’équipes, et pas beaucoup d’endroits où on
pouvait jouer. À treize ans, j’ai dû choisir : jouer avec des garçons plus
jeunes, ou avec des femmes adultes. J’ai vite compris que dans le foot,
il n’y avait pas de place pour quelqu’un comme moi. Mais je voulais
que ça change.

Ngofeen: Bienvenue and welcome to the Duolingo French Podcast—


I’m your host, Ngofeen Mputubwele. Every episode, we bring you
fascinating true stories to help you improve your French listening and
gain new perspectives on the world.

The storyteller will be using intermediate French, and I’ll be chiming


in for context in English. If you miss something, you can always skip
back and listen again. We also offer full transcripts
at podcast.duolingo.com.

Ngofeen: After that World Cup victory, Marine divided her life
between school and soccer. When she wasn’t in class, she trained three
times a week with an elite women’s soccer team. Yet somehow, both
on and off the field, she never quite felt like she belonged.

Marine: À l’école, je n’avais pas beaucoup d’amis. J’étais différente


des autres. Et au foot, il n’y avait pas d’équipe pour les filles de mon
âge, donc je jouais avec des femmes beaucoup plus âgées. L’entraîneur
ne me laissait pas beaucoup jouer. Je restais souvent assise sur le banc
de touche.

Ngofeen: Sitting on the banc de touche—the bench on the sidelines—


Marine would watch as the more experienced players got called to the
field to play. Over and over. She hated the clique-y, hierarchical spirit
on the team.

Marine: Après l’entraînement, certaines des meilleures joueuses ne


me parlaient même pas. Elles m’ignoraient complètement. Je sentais
que je n’avais pas vraiment ma place.

Ngofeen: There was another reason Marine felt out of place in her
teens: she was a lesbian, but she wasn’t fully out. After high school, she
came out little by little, made new friends, and set soccer aside for a
while—but she always missed it. When she turned 24, she moved to
Paris, and started looking for a club to play with again.
Marine: Je cherchais une équipe. Je voulais jouer pour le plaisir, sans
compétition. Je voulais une équipe inclusive, pour jouer, mais aussi
pour être moi-même. Alors, j’ai entendu parler des Dégommeuses.

Ngofeen: Marine heard about a woman’s LGBTQ team called “Les


Dégommeuses.” They play soccer, but they also organize and
participate in political events. This was exactly what Marine was
looking for. So in 2013, she met up with the team’s founder, Cécile, at
a march for equal rights in Paris.

Marine: Je marchais dans la manifestation. On portait des pancartes


pour l’égalité des droits. Il y avait une super ambiance. J’ai marché
avec Cécile. Je savais qu’elle avait créé une équipe de foot inclusive.
Tout de suite, j’ai voulu jouer dans cette équipe.

Ngofeen: At her first practice with les Dégommeuses, Marine knew


that she’d found her people. She loved the team, but most of all, she
loved the fun, collaborative spirit she witnessed on the field.

Marine: Pour la première fois, je voyais une équipe avec des joueuses
de toutes origines, et de tous âges. Sur le terrain, je les voyais rire,
s’aider, s’encourager. Je me suis sentie à ma place.

Ngofeen: Marine immediately signed up to join them. She


translates “Les Dégommeuses” as “The Ass-Kickers.”

Marine: Comment décrire les Dégommeuses ? Pour nous, le plus


important n’est pas la compétition. Ce n’est pas de gagner des matchs.
Non, le plus important, c’est que tout le monde peut jouer. Et surtout,
tout le monde doit pouvoir être soi-même, sans se cacher.

Ngofeen: What most appealed to Marine was that her new


teammates had bodies of all shapes and sizes. Old, young, athletic,
heavyweight, short, tall, and they didn’t fit the traditional stereotypes
of femininity. Many of them identify as lesbian or non-binary and
players like them aren’t visible in French football.

Marine: Dans le monde du foot, c’est comme si les filles comme nous
n’existaient pas. Nous sommes invisibles. La Fédération Française de
Football préfère montrer les joueuses qui ont un mari, des enfants, un
style féminin. Il y a des joueuses lesbiennes, mais elles ne peuvent pas
le dire ouvertement.

Ngofeen: In France, women’s soccer was banned until 1970. At the


time, the sport was considered too masculine to be socially acceptable
for women to play. Today, women and girls can play soccer freely, like
the Dégommeuses do, but it can be challenging.

Marine: Parfois, des joueurs se moquent de nous pendant nos


entraînements. Et souvent, ils commencent à jouer sur notre terrain,
même si nous n’avons pas encore fini. Comme si on n’était pas là.
Comme si on était invisibles.

Ngofeen: One of her teammates once told Marine about a time les
Dégommeuses were harassed by a bunch of teenagers from a
neighboring building.

Marine: Un soir, un groupe de garçons, des adolescents, nous


regardaient jouer. Ils étaient dans un immeuble à côté du terrain.

Ngofeen: The building was just above the soccer field les
Dégommeuses were using, and the boys had climbed to the seventh
floor and opened a window. They grabbed some water bottles.

Marine: Ils ont commencé à jeter des bouteilles d’eau sur nos
joueuses. Et en même temps, ils criaient des insultes sexistes. Pour
l’équipe, c’était vraiment horrible. Et à ce moment-là, on ne pouvait
rien faire.

Ngofeen: But Marine, Cécile and the team want to take action. They
believe that soccer is the best way to foster community and solidarity.
So the team partners with a non-profit that helps lesbian and trans
women refugees build a new life in France.

Marine: Quand ces femmes réfugiées arrivent en France,


l’association leur dit : « Si vous voulez jouer au foot, venez jouer avec
les Dégommeuses. » Souvent, elles viennent et nous jouons ensemble.
Ngofeen: At any given time, about a dozen LGBTQ asylum seekers,
from countries like Morocco, Mali or Chechnya, play with les
Dégommeuses. The team tries to remove all the physical and material
barriers that might normally limit access to the sport.

Marine: Si c’est difficile pour elles de venir au stade, on paie leurs


tickets de métro. Si elles n’ont pas de chaussures de foot, on peut en
trouver. Pour nous, c’est important de s’aider, de partager notre
passion. C’est ce que j’aime. Les Dégommeuses, c’est beaucoup plus
que du foot.

Ngofeen: After every practice, the team has a tradition—Marine’s


favorite part of the day. They go for beers at the bistro across the
street, Le Café des Sports.

Marine: Le patron du café est gentil. On a un arrangement avec lui :


on vient boire des bières, et il nous donne des frites gratuites. On y va
en groupe. On raconte des blagues, on rit, on partage nos histoires.

Ngofeen: One of the players, called Marco, joined the team in 2018
after moving to France from Chechnya. In Marco’s home country,
being gay could mean a prison sentence, or even death. For her, that
weekly get-together at the Café des Sports became the key to a new
start in France.

Marine: Au début, quand Marco est arrivée, elle ne parlait pas


français. Mais elle venait à tous les entraînements. Et après, elle venait
toujours au café avec nous. Progressivement, Marco a commencé à
parler français.

Ngofeen: As she listened to Marine and the other players laugh and
banter, Marco’s French started to improve.

Marine: Elle nous a dit que pour elle, les Dégommeuses sont comme
sa famille, parce qu’elle n’a pas de famille. Maintenant, elle comprend
presque tout ! Avec l’aide des Dégommeuses, Marco a même trouvé du
travail en France. Fred, une autre joueuse, lui a trouvé un emploi dans
son entreprise de construction.
Ngofeen: To Marco, Marine and many of their teammates, Les
Dégommeuses has become more than just a team.

Marine: Chez les Dégommeuses, la solidarité n’existe pas seulement


dans le foot. C’est aussi, par exemple : aider une joueuse à trouver du
travail, à faire une demande à la banque, ou lui proposer un endroit où
dormir. Mais attention, ce ne sont pas toujours les mêmes qui
donnent, et les mêmes qui reçoivent. Tout le monde partage.

Ngofeen: Meanwhile, Marine was starting to notice a women’s soccer


team from across the Atlantic. But this team had a very different style.

Marine: L’équipe américaine est très différente de l’équipe française.


Dans l’équipe, cinq joueuses sont ouvertement lesbiennes, même la
capitaine, Megan Rapinoe. Dans l’équipe française, une seule joueuse
a fait son coming-out : Marinette Pichon. Et seulement après son
départ de l’équipe.

Ngofeen: The first time Marine saw Megan Rapinoe play, she was
awe-struck. She called her “hyper canon”—that’s “super hot” in French
slang.

Marine: Je vois cette joueuse lesbienne, intelligente, courageuse,


hyper canon. En plus, quand elle joue, elle est incroyable ! C’est une
grande inspiration pour moi. J’aimerais voir plus de joueuses comme
elle en France.

Ngofeen: Megan Rapinoe and the US team gradually became


Marine’s new soccer idols. The posters of French players teenage
Marine once had in her bedroom… gave way to a photo of Rapinoe
spreading her arms triumphantly across Marine’s Twitter page header.
Whenever the US women’s soccer team faced off against France,
Marine was torn.

Marine: Bien sûr, je voulais soutenir mon pays. J’aime l’équipe de


France. Ce sont de très bonnes joueuses. Mais je suis fan de l’équipe
américaine ! Les joueuses n’ont pas peur, elles se montrent comme
elles sont. Toutes sortes de femmes sont représentées : lesbiennes,
hétéros, masculines, féminines, blanches, noires… Elles forment une
équipe, comme les Dégommeuses.

Ngofeen: And then it came time for the Women’s World Cup. A little
over two decades since that French victory that started it all for
Marine, she was excited to watch the best women’s teams in the world
face off in France, and cheer on so many strong, out female players.

Marine: On a réfléchi ensemble. On voulait faire une action forte


pour le match d’ouverture. Quelque chose de très visible, pour avoir de
l’impact, et un grand retentissement.

Ngofeen: They wanted to make a resounding splash, so they set out


to do something daring. During World Cup games, flags aren’t
normally allowed in stadiums. Especially the rainbow flag—le drapeau
arc-en-ciel. But les Dégommeuses had a plan. They bought big
swathes of fabric—des bandes de tissu.

Marine: Nous avons acheté de grandes bandes de tissu, de six


couleurs différentes. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Douze bandes
au total. Ensemble, les bandes de tissus formaient un grand arc-en-ciel
de six mètres sur cinq. Puis, nous avons acheté 50 billets pour le
match d’ouverture de la Coupe du Monde.

Ngofeen: The day of the opening game, France played South Korea.
Fifty Dégommeuses showed up all together, in their green uniforms.
The stadium was packed. They were thrilled—and quite a bit nervous.
They had to face a guard—le vigile—as he inspected their backpacks—
leurs sacs à dos.

Marine: Chaque joueuse a pris une bande de tissu. Cécile, Marco,


moi… Douze Dégommeuses en tout. Nous sommes entrées dans le
stade séparément. Ces bandes ne ressemblaient pas à un drapeau,
alors si un vigile regardait dans nos sacs, il ne nous arrêterait pas pour
ça.

Ngofeen: Marine, one of the ringleaders, was worried. What would


happen if security stopped them? Would they get kicked out?
Marine: Il y avait un peu de stress. Je ne voulais pas qu’il y ait de
problèmes. On voulait toutes entrer, pour regarder le match ensemble.

Ngofeen: Once the 12 pieces of cloth were successfully smuggled into


the stadium, les Dégommeuses picked their seats carefully. They
secured a block of 50 seats, and the players carrying the cloth sat on
the top row.

Marine: On voulait montrer les tissus au bon moment, quand tout le


monde pourrait les voir. On a choisi de le faire juste après les hymnes
nationaux, quand toutes les caméras filment le stade.

Ngofeen: Right after France finished singing its anthem, la


Marseillaise, right when players from both teams were shaking
hands… Marine shouted “Go!”. Les Dégommeuses sitting at the top
row rolled out the 12 strips of cloth, and the players at the bottom
caught them. The rainbow flag soared above their heads.

Marine: Nous avions les bandes de tissu au-dessus de nos têtes. En


dessous, on ne voyait rien, seulement la couleur. Rouge, orange, jaune,
vert, bleu ou violet… Mais pour les spectateurs, les bandes de tissu
formaient un énorme drapeau arc-en-ciel ! C’était un moment collectif
très fort.

Ngofeen: Marine held her breath, waiting for a security guard to call
them out. Miraculously, it never happened! Les Dégommeuses held
the giant rainbow flag above their heads for a full five minutes. You
could see it from all around the stadium—Le Parc des Princes. A bold
statement of pride in one of the biggest stadiums in France.

Marine: Avec cette action, nous n’étions plus invisibles. Des milliers
de supporters nous ont vues au Parc des Princes. Mais aussi à la
télévision, dans les journaux. Et sur Instagram, Twitter et Facebook…
Nous étions fières de représenter la diversité dans le sport.

Ngofeen: Les Dégommeuses weren’t sure what the reaction would be,
but after a while, they noticed people around them clapping, and even
some cheering. People tweeted photos of them from around the
stadium or posted them on Instagram. After the game, some people
even came up to congratulate them.

Marine: C’était une ambiance très positive. Les personnes


responsables dans le foot féminin ont toujours peur de ce que le «
public » pense. Mais le public est prêt à évoluer. Il est déjà plus ouvert,
plus tolérant, surtout dans le foot féminin. On est tous là parce qu’on
aime le sport. On aime le foot.

Ngofeen: For Marine, moments like this make her want to work even
harder to promote an open and inclusive mind-set in sports. Watching
French people cheer on the openly gay players on the US team—even
wearing Megan Rapinoe’s sports jersey—it made Marine realize how
much things had changed in 20 years.

Marine: J’ai vu des garçons porter le maillot de Megan Rapinoe.


Quand j’étais jeune, il n’y avait pas de stars du football féminin. Pour
une petite fille comme moi, les seules stars étaient les joueurs comme
Zinedine Zidane. Les choses commencent à changer, cette Coupe du
Monde me l’a montré. Et ça me donne de l’espoir !

Ngofeen: Les Dégommeuses continue to promote visibility and


inclusion of gay, lesbian and trans players by organizing annual “Foot
for Freedom” tournaments around France.

An exhibit featuring a selection of posters from


their “Footballeuses” series is currently on tour in museums across the
US. You can also check them out on their
website, www.lesdegommeuses.org.

Ngofeen: This story was produced by Lorena Galliot.

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la prochaine!

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