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Blasons Bommelaer
L'Extrait :
Décédé fin décembre 1956, après deux ans d'une maladie cruelle, Arthur
Bommelaer (promotion 1905) fut un des grands chefs de notre Industrie
mécanique et électrique.
La taille élancée, quoique un peu voutée, les cheveux blonds pâle que l'âge
avait blanchi, et ce regard bleu pénétrant qui fixait l'interlocuteur, sa parole
volontiers ironique, émaillée de traits ou de récits savoureux, déconcertait
parfois; on aurait dit qu'il s'en servait comme un mur de défense pour masquer
la délicatesse des sentiments et de la générosité de cœur.
Comme évoqué, Arthur Bommelaer, sans parler de l'innocente tribu dont il fut
l'animateur et le patriarche, ses deux filles, ses huit fils parmi lesquels (pour
n'en citer qu'un) Michel, un résistant déporté qui dut seulement à sa qualité de
médecin d'échapper à la mort dans les camps d'Auschwitz, de Buchenwald et
de Flossenbourg, dont il mesura l'horreur ; ses six belles-filles, ses 24 petits
enfants. Comment ne pas évoquer celle qui fut sa compagne de 50 années
assistée elle-même dans sa grande tâche de famille, par une mère
exceptionnelle.
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Arthur Bommelaer était né en 1879 à Dunkerque, ville de marins, d'une famille
de marins ; son père avant d'être maître de port, fut cap-hornier; son grand-
père était allé 23 fois en Islande avant de devenir armateur.
Elève brillant, il vint à Paris préparer Polytechnique, dont il sortit dans le Génie
Maritime en 1902. Il fit alors avec ses camarades de promotion, la croisière du
Duguay-Trouin qui le mena jusqu'au Pérou à travers les détroits de Magellan et
les îles du Chili ; il connut à bord le commandant Renarch, le futur héro de
Dixmude, sous lequel il servit de 1914 à 1918,et avec qui il garda des relations
de grande intimité.
Duguay Trouin
Croiseur école de la Marine Nationale de 1900 à 1912 avec un équipage de 19 officiers, 457 marins et
60 à 110 élèves.
Après un bref séjour à Rochefort, notre camarade suivit les cours de l'Ecole
Supérieure d'Electricité dont il sortit le premier en 1909. Il devint alors
Secrétaire de l'Ingénieur Général Louis, Directeur Central des Constructions
Navales, et mit à profit les connaissances spéciales qu'il venait d'acquérir en
faisant donner une vigoureuse impulsion à l'électrification des arsenaux, en
premier lieu à Toulon, puis à Cherbourg. La plupart de nos ateliers recouraient
encore à des machines à vapeur, ou à des électrifications hétérogènes ;
l'utilisation des courants de distribution et la création de grandes centrales
électriques accrurent considérablement leur rendement ; elles permirent de
généraliser l'emploi d'appareils puissants et mirent partout à portée des
utilisateurs, les fournitures d'énergie qu'ils réclamaient. Cette transformation
rendit, au cours de la guerre 1914-1918, des services inappréciables.
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TSF avec l'Angleterre ; puis, il dirigea nos constructions navales depuis
Dunkerque jusqu'à Fécamp.
Pour montrer quelle valeur ses chefs attribuèrent aux services qu'il rendit,
signalons simplement qu'il devint chevalier de la légion d'honneur en janvier
1916, qu'il fut fait officier en avril 1918 et qu'il reçu la citation suivante: " Dirige
depuis le début de la guerre, les Services des Constructions Navales dans la
zone des armées du Nord, avec un compétence technique, un soucis des
intérêts de l'Etat, une activité et un dévouement remarquable que les risques
graves auxquels il a été fréquemment exposé,, du fait des entreprises de
l'ennemi, n'ont jamais altérée.
Notre camarade fut promu Ingénieur en Chef en avril 1919, mais dès 1920,
quitte la Marine pour rentrer dans l'Industrie. il fut nommé Secrétaire Général
du Comité des Forges de la Sarre, poste qu'il occupa de 1921 à 1926 , on sait
que le traité de Versailles reconnaissait à notre pays des droits spéciaux sur le
Territoire sarrois, sur ses mines et sur ses industries en compensation de la
destruction et du pillage auxquels les Allemands avaient procédé dans nos
usines du Nord ; pour maintenir nos droits malgré la résistance de nos ancien
ennemis, il fallait beaucoup de persévérance et d'autorité, parfois de la
souplesse, et en plus, des vues larges et fermes. Arthur Bommelaer rendit au
cours de ces cinq ans de lutte épuisantes, des services incontestés. En 1926, il
entrait à la Société Alsacienne des Constructions Mécaniques d'abord comme
Administrateur Délégué unique à partir de 1940, et lorsque la Société spoliée
par les Allemands, fut libérée en 1945, Président Directeur Général, poste qu'il
occupe jusqu'à ce que la maladie l'eut forcé à résigner ses fonctions. (1954). Il
consacra donc près de trente ans de sa vie à l'Alsacienne et au groupe de
sociétés qui lui étaient étroitement liées, en particulier l'Alsthom, dont il reste
pendant sa période d'activité, administrateur du Comité Directeur.
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la qualité de ses fabrications, lui permirent de mieux supporter. Le regain
d'activité de 1938-1939, orienté surtout vers la Défense Nationale, donne enfin
à la société Alsacienne une nouvelle floraison.
De même qu'il avait lutté en Sarre pour maintenir les droits français contre le
prétentions germaniques, Arthur Bommelaer reprit le combat en 1940 contre
les nazis. L'Alsacienne avait déjà décentralisé une partie de ses établissements
de l'Est, qui se trouvaient vraiment trop près de l'ennemi, en particulier sur
Cholet et sur Issoudun ; elle constitua son siège à Lyon pendant l'occupation ;
elle forme enfin une filiale en Afrique du Nord pour mieux soustraire ses avoirs
sociaux à la mainmise ennemie. entretemps, elle devait recueillir les ouvriers
évacués de force d'Alsace, les employer, les secourir matériellement et
moralement, et jusqu'au jour de la Libération. Et lorsque la France fut à
nouveau victorieuse, notre camarade dut faire reconnaitre tout ce que le
tourment avait disloqué et détruit. Tâche écrasante, à laquelle il fit face malgré
l'âge grandissant, avec la même maîtrise, la même largeur d'esprit, le même
goût pour les initiatives que réclamait la reconversion des fabrications ou la
création de techniques aussi nouvelle que celle de l énergie atomique.
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Annexe 1
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Annexe 2
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1914. Il reçoit en août le commandement de la Brigade des Fusiliers Marins.
Envoyé le 6 septembre en BELGIQUE, entre Nieuport et Dixmude, il y établit
son poste de commandement, la Brigade ayant pour mission de tenir coûte que
coûte le secteur entre Nieuport et Ypres sur l'Yser. Combattant dans des
conditions effroyables sous les bombardements et les attaques d'infanterie; la
Brigade tiendra et ne cédera pas. Mais plus de la moitié de ses effectifs seront
perdus dans les combats qui durèrent jusqu'à l'automne 1915. Vice-Amiral le 5
novembre 1915, Membre du Conseil Supérieur de la Marine. En mai 1916, il est
nommé Commandant des forces navales dans la zone des armées du Nord où
il collabore avec la Marine britannique; assurant ainsi une grande maîtrise de
la mer dans le zone du Pas-de-Calais. Son action permit la traversée sans
perte de plus de 6 000 000 d'hommes. Au cours de 25 000 voyages, 12 navires
seulement furent perdus. En 1919, Chef d'État-Major général de la Marine, il
quitte le service actif en février 1920.
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Annexe 3
Il est donc plus que probable que c'est au cours de ces voyages en Islande (plus
que probablement pour la pêche à la morue) qu'il ait fait connaissance de
André Pierre Vannorbecke dont il a épousé la fille.
Tableau de famille