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EPFL – Automne 2023 D.

Strütt
Analyse I – SV Corrigé
Série 8 9 novembre 2023

Remarque
Certains exercices consistent en des questions de type Vrai ou Faux (V/F). Pour chaque question,
répondre VRAI si l’affirmation est toujours vraie ou par FAUX si elle n’est pas toujours vraie.

Exercice 1.
Soient les fonctions f, g : R → R. Déterminer la monotonie de leur composée g ◦ f : R → R si
(i) f et g sont croissantes,
(ii) f et g sont décroissantes,
(iii) f est croissante et g est décroissante.
Qu’en est-il de la monotonie de f ◦ g dans le cas iii) ?
Solution.

(i) Comme f et g sont croissantes, on a


f↑ g↑
x1 ≤ x2 ⇒ f (x1 ) ≤ f (x2 ) ⇒ g(f (x1 )) ≤ g(f (x2 )),

c’est-à-dire g ◦ f est aussi croissante.


(ii) Comme f et g sont décroissantes, on a
f↓ g↓
x1 ≤ x2 ⇒ f (x1 ) ≥ f (x2 ) ⇒ g(f (x1 )) ≤ g(f (x2 )),

c’est-à-dire g ◦ f est croissante.


(iii) Pour f croissante et g décroissante on a
f↑ g↓
x1 ≤ x2 ⇒ f (x1 ) ≤ f (x2 ) ⇒ g(f (x1 )) ≥ g(f (x2 )),

c’est-à-dire g ◦ f est décroissante.


Pour la composée f ◦ g on a
g↓ f↑
x1 ≤ x2 ⇒ g(x1 ) ≥ g(x2 ) ⇒ f (g(x1 )) ≥ f (g(x2 )),

c’est-à-dire f ◦ g est aussi décroissante. La composée de deux fonctions avec monotonies opposées
est donc toujours décroissante.

Exercice 2.
(i) Si f : X → Y est croissante et bijective, alors f −1 : Y → X est
 décroissante
 croissante
 ni croissante ni décroissante
 bornée
(ii) Soit f : R → R une fonction impaire et bijective, alors f −1 est
 impaire
 paire
 ni paire ni impaire
 périodique

Solution.
(i) Si f : X → Y est croissante et bijective, alors f −1 : Y → X est croissante. D’abord, f −1
est bien définie car f est bijective. Or, prenons y, y 0 ∈ Y tels que y ≤ y 0 et supposons que
f −1 (y) > f −1 (y 0 ). Comme f est croissante on a que f (f −1 (y)) > f (f −1 (y 0 )), ce qui implique
que y > y 0 . Ceci est en contradiction avec y ≤ y 0 . f −1 est alors croissante.
(ii) Si f : R → R est impaire et bijective, alors f −1 est impaire. D’abord, f −1 est bien définie car f
est bijective. Or, on a que pour tout x ∈ R, f (f −1 (−x)) = −x = −f (f −1 (x)) = f (−f −1 (x)) (on
utilise que f est impaire dans la dernière égalité). Ainsi, on a que f (f −1 (−x)) = f (−f −1 (x))
pour tout x ∈ R. En appliquant f −1 à cette égalité on obtient f −1 (−x) = −f −1 (x) pour tout
x ∈ R, ce qui montre que f −1 est impaire.

Exercice 3.
(i) Montrer par récurrence que pour tout n ≥ 1,
n
!
(k + 1)2 n+1
X  
log = log + log(2).
k=1
k(k + 2) n+2

(ii) En déduire la valeur de la série



!
X (k + 1)2
log .
k=1
k(k + 2)

Indication : on pourra utiliser sans démonstration que si (xn ) est une suite telle que pour tout n,
xn > 0 et limn→∞ xn = l > 0, alors limn→∞ log(xn ) = log(l). On le montrera dans le Chapitre 5.
Solution.

(i) Ancrage : Pour n = 1, le membre de gauche est


1
! !
(k + 1)2 22 4
X  
log = log = log
k=1
k(k + 2) 1·3 3

tandis que le membre de droite est


2 2 4
     
log + log(2) = log · 2 = log .
3 3 3
Vu qu’on obtient la même chose, on a bien le résultat pour n = 1.
Pas de récurrence : Supposons que
n
!
(k + 1)2 n+1
X  
log = log + log(2) (H.R.)
k=1
k(k + 2) n+2

et montrons
n+1
!
(k + 1)2 n+2
X  
log = log + log(2).
k=1
k(k + 2) n+3
On a
n+1 n
! ! !
X (k + 1)2 X (k + 1)2 (n + 2)2
log = log + log
k=1
k(k + 2) k=1
k(k + 2) (n + 1)(n + 3)
!
n+1 (n + 2)2
 
H.R.
= log + log(2) + log
n+2 (n + 1)(n + 3)
!
(n + 1)(n + 2)2 n+2
 
= log + log(2) = log + log(2),
(n + 1)(n + 2)(n + 3) n+3

qui est le résultat voulu.


(ii) On a par définition des séries,
∞ n
! !
(k + 1)2 (k + 1)2 n+1
 
X X (i)
log = lim log = lim log + log(2).
k=1
k(k + 2) n→∞
k=1
k(k + 2) n→∞ n+2

Or,
1
n+1 n+1 1+ n
> 0 et lim = lim 2 = 1 > 0.
n+2 n→∞ n + 2 n→∞ 1 +
n
Ainsi,

!
(k + 1)2 n+1
X  
log = log lim + log(2) = log(1) + log(2) = log(2).
k=1
k(k + 2) n→∞ n + 2

Exercice 4.
(i) Montrer que pour tout n ∈ N, n ≥ 1 et x, y ∈ R,
n−1
X
xn − y n = (x − y) y k xn−k−1
k=0

(ii) Soit n ∈ N et f : R+ → R définie par f (x) = xn .


Montrer que f est croissante.
(iii) Soit n ∈ N impair et f : R → R définie par f (x) = xn .
Montrer que f est croissante.
Suggestion : En choisissant x, y ∈ R tels que x ≤ y afin de montrer la croissance de f , distinguer
les cas 0 ≤ x ≤ y, x ≤ 0 ≤ y et x ≤ y ≤ 0. Pour le dernier cas, utiliser que f est impaire et le
résultat du point (ii).
(iv) Soit n ∈ N pair et f : R− → R définie par f (x) = xn .
Montrer que f est décroissante.
Suggestion : utilisez le fait que xn est paire.

Solution.
(i) On a deux possibilités.
Méthode 1 : On procède par récurrence.
Ancrage : On prend n = 1.
Le membre de gauche est alors x − y tandis que celui de droite est
k
X
(x − y) y k x1−k−1 = (x − y)y 0 x0 = x − y.
k=0
Vu qu’on obtient la même chose, le résultat est vrai pour n = 1.
Pas de récurrence : On suppose
n−1
X
n n
x − y = (x − y) y k xn−k−1 .
k=0

et on montre qu’alors
n
X
xn+1 − y n+1 = (x − y) y k xn−k .
k=0

On a
n
X n−1
X
(x − y) y k xn−k =(x − y) y k xn−k + (x − y)y n
k=0 k=0
n−1
X
=x(x − y) y k xn−k−1 + (x − y)y n
k=0
H.R.
= x(xn − y n ) + (x − y)y n
=xn+1 − xy n + xy n − y n+1 = xn+1 − y n+1 ,

qui est le résultat voulu.


Méthode 2 : On utilise la somme géométrique, c-á-d on utilise
n
X 1 − rn+1
rk = ∀r ∈ R \ {1}.
k=0
1−r

On a
n−1 n−1
y k x−k
X X
y k xn−k−1 =xn−1
k=0 k=0
n−1 k
X y
=xn−1
k=0
x
n !
n−1 1 − xy
=x
1 − xy
n
1 − xy n
!
=xn−1
1 − xy
n
xn−1 − yx
=
1 − xy
xn − y n
= .
x−y
En amplifiant par x − y, on obtient le résultat voulu.
(ii) Soient x, y ∈ R+ tels que x ≤ y. Alors, en utlisant le résultat du point (i), on a
n−1
X
f (x) − f (y) = xn − y n = (x − y) y k xn−k−1 ≤ 0,
| {z } |{z} | {z }
k=0 ≥0 ≥0
≤0

ce qui est le résultat voulu.


(iii) Soient x, y ∈ R+ tels que x ≤ y. On distingue trois cas
Cas 1 : 0 ≤ x ≤ y.
Dans ce cas, on a par le point (ii) que f (x) ≤ f (y) qui est le résultat voulu.
Cas 2 : x ≤ 0 ≤ y.
Dans ce cas, on a f (x) ≤ 0 et f (y) ≥ 0 donc

f (x) ≤ 0 ≤ f (y),

qui est le résultat voulu.


Cas 3 : x ≤ y ≤ 0
Dans ce cas, on utilise l’imparité de xn . Comme x ≤ y, on a

0 ≤ −y ≤ −x

Donc par le point (ii), on déduit

f (−y) ≤ f (−x) =⇒ −f (−y) ≥ −f (−x)

ce qui nous mène, grâce á l’imparité de f , à

f (x) = −f (−x) ≤ −f (−y) = f (y),

qui est le résultat voulu.


(iv) Soient x, y ∈ R− tels que x ≤ y. Alors, 0 ≤ −y ≤ −x. Ainsi par le point (ii), on a

f (−y) ≤ f (−x).

De plus, par parité de f (x) = xn , on a

f (x) = f (−x) ≥ f (−y) = f (y)

qui est le résultat voulu.

Exercice 5.
Vrai ou faux ?
Q1 : Soit f : R → R une fonction périodique. La plus petite période de f est toujours définie,
c’est-à-dire qu’il existe un plus petit T > 0 tel que f (x + T ) = f (x) ∀x ∈ R.
Q2 : Si f est périodique, alors |f | est aussi périodique.
Q3 : Si |f | est périodique, alors f est aussi périodique.
Q4 : Si f et |f | ont une plus petite période, celles-ci sont égales.

Solution.
Q1 : FAUX.
La plus petite période de f n’est pas toujours définie. En effet, la fonction constante est périodique
pour tout T > 0, mais elle n’a pas de plus petite période au sens strict (il n’existe pas de plus
petit T > 0 tel que f soit T -périodique).
Q2 : VRAI.
La fonction |f | est périodique car, pour tout x ∈ R, |f (x + T )| = |f (x)|, où T est une période de
f.
Q3 : FAUX.
La réciproque est fausse. Pour la fonction non périodique f représentée à la Fig. 1, la fonction |f |
est bien périodique.

f HxL
1

-1.5 1 2 3 4 x

-1

Figure 1 –

Q4 : FAUX.
La plus petite période de |f | n’est pas forcément égale à celle de f . Par example, les fonctions f
et |f | représentées à la Fig. 2 ont plus petites périodes T = 4 et T = 2, respectivement.

f HxL
1

-3 -2 1 2 3 4 5 6 x
-1

Figure 2 –

Notez encore que la plus petite période de |f | peut même ne pas exister alors que celle de f existe.
Exemple : f (x) = (−1)[x] , où [x] dénote la partie entière inférieure de x ∈ R.

Exercice 6.
Donner le domaine de définition et étudier la parité et la périodicité des fonctions f suivantes, en
donnant la plus petite période le cas échéant :
x4 cos(3x)
(i) f (x) =
1 + sin2 (x)
1 1
   
(ii) f (x) = 2 sin x cos x
2 3
(iii) f (x) = tan(3x) + cos(πx)
(iv) f (x) = (x − bxc)2 , où bxc est la partie entière inférieure de x ∈ R. Par exemple bπc = 3,
b2.9c = 2, b−1.5c = −2.

Solution.
1. D(f ) = R (car 1 + sin2 (x) 6= 0 ∀x ∈ R). f est paire parce que les fonctions x4 , cos(x) et sin2 (x)
sont paires. f est non périodique à cause du terme x4 .
   
2. D(f ) = R. sin 21 x est impair et 4π-périodique ; cos 1
3x est paire et 6π-périodique. Ainsi f est
impaire et 12π-périodique.
n o
π kπ
3. La fonction tan(3x) n’est pas définie pour x ∈ 6 + 3 : k ∈ Z , donc

π kπ
 
D(f ) = R + :k∈Z .
6 3
π
tan(3x) est et impaire. cos(πx) est 2-périodique et paire. Donc f n’est ni paire ni
3 -périodique
π/3
impaire. De plus, f n’est pas périodique car ∈
/ Q.
2
4. D(f ) = R. f n’est ni paire, ni impaire, mais elle est 1-périodique (voir Fig. 3).

y
1

-3 -2 -1 1 2 3 x

Figure 3 –

Exercice 7.
Montrer la proposition 4.6 du cours.
Proposition 4.6
Soient D ⊂ R un ensemble symétrique, p1 , p2 : D → R deux fonctions paires, q1 , q2 : D → R deux
fonctions impaires et f : p1 (D) → R une fonction. Alors,
(i) p1 + p2 est paire.
(ii) p1 p2 est paire.
(iii) q1 + q2 est impaire.
(iv) q1 q2 est paire.
(v) p1 q1 est impaire.
(vi) si q2 (D) ⊂ D, q1 ◦ q2 est impaire.
(vii) si q1 (D) ⊂ D, p1 ◦ q1 est paire.
(viii) f ◦ p1 est paire.

Solution.
(i) Pour tout x ∈ D, on a

(p1 + p2 )(−x) = p1 (−x) + p2 (−x) = p1 (x) + p2 (x) = (p1 + p2 )(x),

qui est la résultat voulu.


(ii) Pour tout x ∈ D, on a

(p1 p2 )(−x) = p1 (−x)p2 (−x) = p1 (x)p2 (x) = (p1 p2 )(x)

qui est le résultat voulu.


(iii) Pour tout x ∈ D, on a

(q1 + q2 )(−x) = q1 (−x) + q2 (−x) = −q1 (x) − q2 (x) = −(q1 + q2 )(x)

qui est le résultat voulu.


(iv) Pour tout x ∈ D, on a

(q1 q2 )(−x) = q1 (−x)q2 (−x) = (−q1 (x))(−q2 (x)) = (q1 q2 )(x)

qui est le résultat voulu.


(v) Pour tout x ∈ D, on a

(p1 q1 )(−x) = p1 (−x)q1 (−x) = p1 (x)(−q1 (x)) = −(p1 q1 )(x)

qui est le résultat voulu.


(vi) Pour tout x ∈ D, on a

(q1 ◦ q2 )(−x) = q1 (q2 (−x)) = q1 (−q2 (x)) = −q1 (q2 (x)) = −(q1 ◦ q2 )(x)

qui est le résultat voulu.


(vii) Pour tout x ∈ D, on a

(p1 ◦ q1 )(−x) = p1 (q1 (−x)) = p1 (−q1 (x)) = p1 (q1 (x)) = (p1 ◦ q1 )(x)

qui est le résultat voulu.


(viii) Pour tout x ∈ D, on a

(f ◦ p1 )(−x) = f (p1 (−x)) = f (p1 (x)) = (f ◦ p1 )(x)

qui est le résultat voulu.


Exercice 8.
Soient f, g : R → R deux fonctions.
Vrai ou faux ?
Q1 : Si f est strictement monotone, alors f est injective.
Q2 : Si f est injective, alors f est monotone.
Q3 : Si f est bijective et croissante, alors sa fonction réciproque f −1 est décroissante.
Q4 : Si f ◦ g est décroissante, alors f et g sont décroissantes.

Solution.
Q1 : VRAI.
Soient x1 , x2 ∈ R tels que x1 < x2 . Si f est strictement croissante on a f (x1 ) < f (x2 ) et si
f est strictement décroissante on a f (x1 ) > f (x2 ). Dans les deux cas f (x1 ) 6= f (x2 ), c.à-d. f
est injective.
Q2 : FAUX.
Prendre par exemple f (x) = 2bxc − x + 1. Soient x1 , x2 ∈ R tels que f (x1 ) = f (x2 ). Alors

2bx1 c − x1 + 1 = 2bx2 c − x2 + 1 ⇒ 2(bx1 c − bx2 c) = x1 − x2


⇒ x1 − x2 = 2k avec k ∈ Z.

Ainsi
f (x1 ) = f (x2 + 2k) = 2bx2 + 2kc − (x2 + 2k) + 1
= 2(bx2 c + 2k) − (x2 + 2k) + 1
= 2bx2 c + 4k − x2 − 2k + 1 = f (x2 ) + 2k.

Or, f (x1 ) = f (x2 ) par hypothèse, si bien que k = 0 et donc x1 = x2 . Ainsi f est bien
injective. Mais f n’est pas monotone parce qu’on a par exemple f (0) = 1 > f 12 = 12 , mais
f (0) = 1 < f (1) = 2. En fait, f est monotone (strictement décroissante) sur chacun des
intervalles [k, k + 1[ avec k ∈ Z, mais pas sur R (voir Fig. 4).

y
f x  2 x  x  1

x
4 3 2 1 1 2 3
1

2

3

4

Figure 4 –

Q3 : FAUX.
Prendre par exemple f (x) = f −1 (x) = x. Plus généralement, si f est croissante et bijective,
f −1 est également croissante est bijective.
Q4 : FAUX.
Prendre par exemple f (x) = x et g(x) = −x. Alors (f ◦ g)(x) = −x est décroissante mais f
ne l’est pas.

Exercice 9.
Trouver les valeurs de α, β ∈ R pour lesquelles les limites suivantes existent dans R :

tan(x − α)2 x4 − 2αx3 + 4x2


 
1
(i) lim ; (ii) lim ; x2 sin x + α|x|
x→α (x − α)2 x→α (x − α)2 (iii) lim r   .
x→0 1
x2 + β cos x

Indication : pour le (iii), étudier séparemment les cas β = 0, β < 0, β > 0.

Solution.
tan(x − α)2 tan(x)2 sin(x)
(i) Observons que lim = lim ∀α ∈ R. Du cours, on sait que lim = 1.
x→α (x − α)2 x→0 x 2 x→0 x
Ainsi
tan(x) sin(x) sin(x) 1
  
lim = lim = lim lim = 1,
x→0 x x→0 x cos(x) x→0 x x→0 cos(x)

car les deux limites existent et valent 1. Il suit que


2
tan(x)2 tan(x)

lim = lim = 12 = 1
x→0 x2 x→0 x

et donc la limite donnée existe pour tout α ∈ R.


(ii) Cette limite existe si et seulement si α est une racine double du polynôme au numérateur. Evalué
en α, celui-ci devient

α4 − 2α4 + 4α2 = α2 (4 − α2 ) = α2 (2 + α)(2 − α).

Les candidats sont donc les racines de ce polynôme-ci, c-à-d. α ∈ {−2, 0, 2}.
Pour α = 0, le polynôme est x4 + 4x2 = x2 (x2 + 4) dont 0 est bien une racine double.
Pour α = ±2, on a
x4 ∓ 4x3 + 4x2 = x2 (x2 ∓ 4x + 4) = x2 (x ∓ 2)2
et donc 2 et −2 sont des racines doubles respectives.
Ainsi la limite existe si et seulement si α ∈ {−2, 0, 2}.
(iii) On distingue trois cas pour β.
1. Si β = 0, la limite vaut
 
1
x2 sin x + α|x|    
1
lim = lim |x| sin x + α = α,
x→0 |x| x→0
 
1 1

car 0 ≤ x sin x ≤ |x| , d’où il suit par le théorème des deux gendarmes que lim |x| sin x =
x→0
0. La limite donnée existe donc pour tout α ∈ R si β = 0.
 
1
2. Si β < 0, x2 + β cos x prend des valeurs négatives au voisinage de x = 0. En effet, pour
xn = 1
2nπ avec n ∈ N∗ (qui converge vers 0) on a
2 !
1 1
   
lim x2n + β cos = lim + β | cos(2nπ)| = β < 0.
n→∞ xn n→∞ 2nπ

Ainsi, l’expression n’est pas définie et donc la limite n’existe pas.


3. Si β > 0, il faut encore distinguer si α est nul ou pas.
Si α = 0, on a pour tout x ∈ R∗
   
1 1
x2 sin x |x| sin x
0≤ r   = r   ≤ |x|
β
x + β cos x1
2 1+ x2
cos 1
x

  r  
1 β 1
car sin x ≤ 1 et 1+ x2
cos x ≥ 1. Donc, pour le théorème de deux gendarmes,
 
1
x2 sin x
lim r   =0
x→0 1
x2 + β cos x

pour tout β > 0.


1 1
Si α 6= 0, la limite n’existe pas. En effet, en prenant les suites xn = 2nπ et yn = π
+2nπ avec
2
n ∈ N∗ (qui convergent vers 0), on a
   2
1 1 α
x2n sin xn + α|xn | 2nπ sin(2nπ) + 2nπ
α
lim r   = n→∞
lim r = lim r 2nπ =0
n→∞ 1
2 n→∞ 2
x2n + β cos xn 1 1
2nπ + β |cos(2nπ)| 2nπ +β
et
   
1 1
yn2 sin yn + α|yn | |yn | sin yn +α
lim r   = n→∞
lim r
n→∞ 1 β

1

2
yn + β cos yn 1+ cos
2
yn yn
π
−1 π

2 + 2nπ sin 2 + 2nπ + α
= lim q
n→∞ π
 π

1+β 2 + 2nπ cos 2 + 2nπ
!
1
= lim π +α = α 6= 0.
n→∞
2 + 2nπ

La limite n’existe donc pas (car α 6= 0).

Pour résumer, la limite existe si et seulement si β = 0 et α ∈ R ou si β > 0 et α = 0.

Exercice 10.
Montrer à l’aide de la définition de la limite que

lim 2x + 8 = 10.
x→1

Solution.
Recherche de preuve : On utilise 0 < |x − 1| < δ.

|f (x) − l| = |2x + 8 − 10| = |2x − 2| = 2 |x − 1| < 2δ.


| {z }

Vu que le dernier terme ne dépend que de δ, on résout 2δ = ε pour δ, c-á-d δ = ε/2 qui est ce qu’on
va prendre dans la démonstration.
Preuve : Soit ε > 0 quelconque, δ = 2ε et x tel que 0 < |x − 1| < δ quelconque. Alors,
ε
|f (x) − l| = |2x + 8 − 10| = 2 |x − 1| < 2δ = 2 = ε
| {z } 2

qui est le résultat voulu.

Exercice 11.
Pour les deux fonctions f, g : R → R définies ci-dessous, calculer f ◦ g et g ◦ f :
( (
2x − 3, x ≥ 0 x2 , x≥1
i) f (x) = et g(x) =
x, x<0 x + 2, x < 1

( ( √
|2x − 1|, x ≥ −1 − x − 4, x≥4
ii) f (x) = et g(x) =
−x(x + 2), x < −1 1 − 12 x, x<4

Solution.
i) Pour calculer f ◦ g, il faut déterminer les valeurs de x pour lesquelles g(x) ≥ 0 et g(x) < 0
respectivement et puis appliquer l’expression correspondante de f au résultat g(x).
On a x2 ≥ 0 pour tout x ∈ R et x + 2 ≥ 0 pour x ≥ −2 . Ainsi g(x) ≥ 0 ⇔ x ≥ −2 et donc

2
2x − 3, x≥1
( ) 

2g(x) − 3, x ≥ −2
(f ◦ g)(x) = = 2x + 1, −2 ≤ x < 1
g(x), x < −2 
x < −2

x + 2,

Le procédé pour g ◦ f est similaire. Comme 2x − 3 ≥ 1 pour x ≥ 2 et f (x) < 0 pour tout x < 0,
on a f (x) ≥ 1 ⇔ x ≥ 2 . Ainsi

2
(2x − 3) , x≥2
( ) 
f (x)2 ,

x≥2
(g ◦ f )(x) = = 2x − 1, 0≤x<2
f (x) + 2, x < 2 

x + 2, x<0

ii) Calcul de f ◦ g :
Pour x ≥ 4 on a √
− x − 4 ≥ −1 ⇔ x−4≤1 ⇔ 4≤x≤5
et pour tout x < 4 on a 1 − 21 x ≥ −1. Ainsi g(x) ≥ −1 ⇔ x ≤ 5 et donc

|2g(x) − 1|, x≤5


(
(f ◦ g)(x) = 
−g(x) g(x) + 2 , x > 5

 |1 − x|,
 
x<4 |1 − x|,
 x<4
√ √
 
 
= −2 x−4−1 , 4≤x≤5 = 2 x − 4 + 1, 4≤x≤5
 √
  

2√x − 4 − x + 4,
2 x − 4 − x + 4, x > 5

x>5

Calcul de g ◦ f :
Pour x ≥ −1, on a
5
|2x − 1| ≥ 4 ⇔ 2x − 1 ≥ 4 ou 2x − 1 ≤ −4 ⇔ x≥ (car x ≥ −1)
2
et pour x < −1 on a −x(x + 2) ≥ 4 ⇔ x2 + 2x + 4 ≤ 0, ce qui est impossible car le polynôme
n’a pas de racines réelles. Ainsi f (x) ≥ 4 ⇔ x ≥ 52 et donc
5
p
− f (x) − 4, x ≥
(
2
(g ◦ f )(x) =
1 − 12 f (x), x< 5
2
 √
− |2x − 1| − 4, x ≥ 25
 p  5

 



 − 2x − 5, x≥ 2
  
= 1 − 1 |2x − 1|,
2 −1 ≤ x < 5
2 = 1 − 1 |2x − 1|, −1 ≤ x <
2
5
2

 
 

 1 2  1 x2 + x + 1,
2 x + x + 1, x < −1 x < −1
 
2

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