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Analyse I – SV Corrigé
Série 8 9 novembre 2023
Remarque
Certains exercices consistent en des questions de type Vrai ou Faux (V/F). Pour chaque question,
répondre VRAI si l’affirmation est toujours vraie ou par FAUX si elle n’est pas toujours vraie.
Exercice 1.
Soient les fonctions f, g : R → R. Déterminer la monotonie de leur composée g ◦ f : R → R si
(i) f et g sont croissantes,
(ii) f et g sont décroissantes,
(iii) f est croissante et g est décroissante.
Qu’en est-il de la monotonie de f ◦ g dans le cas iii) ?
Solution.
c’est-à-dire f ◦ g est aussi décroissante. La composée de deux fonctions avec monotonies opposées
est donc toujours décroissante.
Exercice 2.
(i) Si f : X → Y est croissante et bijective, alors f −1 : Y → X est
décroissante
croissante
ni croissante ni décroissante
bornée
(ii) Soit f : R → R une fonction impaire et bijective, alors f −1 est
impaire
paire
ni paire ni impaire
périodique
Solution.
(i) Si f : X → Y est croissante et bijective, alors f −1 : Y → X est croissante. D’abord, f −1
est bien définie car f est bijective. Or, prenons y, y 0 ∈ Y tels que y ≤ y 0 et supposons que
f −1 (y) > f −1 (y 0 ). Comme f est croissante on a que f (f −1 (y)) > f (f −1 (y 0 )), ce qui implique
que y > y 0 . Ceci est en contradiction avec y ≤ y 0 . f −1 est alors croissante.
(ii) Si f : R → R est impaire et bijective, alors f −1 est impaire. D’abord, f −1 est bien définie car f
est bijective. Or, on a que pour tout x ∈ R, f (f −1 (−x)) = −x = −f (f −1 (x)) = f (−f −1 (x)) (on
utilise que f est impaire dans la dernière égalité). Ainsi, on a que f (f −1 (−x)) = f (−f −1 (x))
pour tout x ∈ R. En appliquant f −1 à cette égalité on obtient f −1 (−x) = −f −1 (x) pour tout
x ∈ R, ce qui montre que f −1 est impaire.
Exercice 3.
(i) Montrer par récurrence que pour tout n ≥ 1,
n
!
(k + 1)2 n+1
X
log = log + log(2).
k=1
k(k + 2) n+2
Indication : on pourra utiliser sans démonstration que si (xn ) est une suite telle que pour tout n,
xn > 0 et limn→∞ xn = l > 0, alors limn→∞ log(xn ) = log(l). On le montrera dans le Chapitre 5.
Solution.
et montrons
n+1
!
(k + 1)2 n+2
X
log = log + log(2).
k=1
k(k + 2) n+3
On a
n+1 n
! ! !
X (k + 1)2 X (k + 1)2 (n + 2)2
log = log + log
k=1
k(k + 2) k=1
k(k + 2) (n + 1)(n + 3)
!
n+1 (n + 2)2
H.R.
= log + log(2) + log
n+2 (n + 1)(n + 3)
!
(n + 1)(n + 2)2 n+2
= log + log(2) = log + log(2),
(n + 1)(n + 2)(n + 3) n+3
Or,
1
n+1 n+1 1+ n
> 0 et lim = lim 2 = 1 > 0.
n+2 n→∞ n + 2 n→∞ 1 +
n
Ainsi,
∞
!
(k + 1)2 n+1
X
log = log lim + log(2) = log(1) + log(2) = log(2).
k=1
k(k + 2) n→∞ n + 2
Exercice 4.
(i) Montrer que pour tout n ∈ N, n ≥ 1 et x, y ∈ R,
n−1
X
xn − y n = (x − y) y k xn−k−1
k=0
Solution.
(i) On a deux possibilités.
Méthode 1 : On procède par récurrence.
Ancrage : On prend n = 1.
Le membre de gauche est alors x − y tandis que celui de droite est
k
X
(x − y) y k x1−k−1 = (x − y)y 0 x0 = x − y.
k=0
Vu qu’on obtient la même chose, le résultat est vrai pour n = 1.
Pas de récurrence : On suppose
n−1
X
n n
x − y = (x − y) y k xn−k−1 .
k=0
et on montre qu’alors
n
X
xn+1 − y n+1 = (x − y) y k xn−k .
k=0
On a
n
X n−1
X
(x − y) y k xn−k =(x − y) y k xn−k + (x − y)y n
k=0 k=0
n−1
X
=x(x − y) y k xn−k−1 + (x − y)y n
k=0
H.R.
= x(xn − y n ) + (x − y)y n
=xn+1 − xy n + xy n − y n+1 = xn+1 − y n+1 ,
On a
n−1 n−1
y k x−k
X X
y k xn−k−1 =xn−1
k=0 k=0
n−1 k
X y
=xn−1
k=0
x
n !
n−1 1 − xy
=x
1 − xy
n
1 − xy n
!
=xn−1
1 − xy
n
xn−1 − yx
=
1 − xy
xn − y n
= .
x−y
En amplifiant par x − y, on obtient le résultat voulu.
(ii) Soient x, y ∈ R+ tels que x ≤ y. Alors, en utlisant le résultat du point (i), on a
n−1
X
f (x) − f (y) = xn − y n = (x − y) y k xn−k−1 ≤ 0,
| {z } |{z} | {z }
k=0 ≥0 ≥0
≤0
f (x) ≤ 0 ≤ f (y),
0 ≤ −y ≤ −x
f (−y) ≤ f (−x).
Exercice 5.
Vrai ou faux ?
Q1 : Soit f : R → R une fonction périodique. La plus petite période de f est toujours définie,
c’est-à-dire qu’il existe un plus petit T > 0 tel que f (x + T ) = f (x) ∀x ∈ R.
Q2 : Si f est périodique, alors |f | est aussi périodique.
Q3 : Si |f | est périodique, alors f est aussi périodique.
Q4 : Si f et |f | ont une plus petite période, celles-ci sont égales.
Solution.
Q1 : FAUX.
La plus petite période de f n’est pas toujours définie. En effet, la fonction constante est périodique
pour tout T > 0, mais elle n’a pas de plus petite période au sens strict (il n’existe pas de plus
petit T > 0 tel que f soit T -périodique).
Q2 : VRAI.
La fonction |f | est périodique car, pour tout x ∈ R, |f (x + T )| = |f (x)|, où T est une période de
f.
Q3 : FAUX.
La réciproque est fausse. Pour la fonction non périodique f représentée à la Fig. 1, la fonction |f |
est bien périodique.
f HxL
1
-1.5 1 2 3 4 x
-1
Figure 1 –
Q4 : FAUX.
La plus petite période de |f | n’est pas forcément égale à celle de f . Par example, les fonctions f
et |f | représentées à la Fig. 2 ont plus petites périodes T = 4 et T = 2, respectivement.
f HxL
1
-3 -2 1 2 3 4 5 6 x
-1
Figure 2 –
Notez encore que la plus petite période de |f | peut même ne pas exister alors que celle de f existe.
Exemple : f (x) = (−1)[x] , où [x] dénote la partie entière inférieure de x ∈ R.
Exercice 6.
Donner le domaine de définition et étudier la parité et la périodicité des fonctions f suivantes, en
donnant la plus petite période le cas échéant :
x4 cos(3x)
(i) f (x) =
1 + sin2 (x)
1 1
(ii) f (x) = 2 sin x cos x
2 3
(iii) f (x) = tan(3x) + cos(πx)
(iv) f (x) = (x − bxc)2 , où bxc est la partie entière inférieure de x ∈ R. Par exemple bπc = 3,
b2.9c = 2, b−1.5c = −2.
Solution.
1. D(f ) = R (car 1 + sin2 (x) 6= 0 ∀x ∈ R). f est paire parce que les fonctions x4 , cos(x) et sin2 (x)
sont paires. f est non périodique à cause du terme x4 .
2. D(f ) = R. sin 21 x est impair et 4π-périodique ; cos 1
3x est paire et 6π-périodique. Ainsi f est
impaire et 12π-périodique.
n o
π kπ
3. La fonction tan(3x) n’est pas définie pour x ∈ 6 + 3 : k ∈ Z , donc
π kπ
D(f ) = R + :k∈Z .
6 3
π
tan(3x) est et impaire. cos(πx) est 2-périodique et paire. Donc f n’est ni paire ni
3 -périodique
π/3
impaire. De plus, f n’est pas périodique car ∈
/ Q.
2
4. D(f ) = R. f n’est ni paire, ni impaire, mais elle est 1-périodique (voir Fig. 3).
y
1
-3 -2 -1 1 2 3 x
Figure 3 –
Exercice 7.
Montrer la proposition 4.6 du cours.
Proposition 4.6
Soient D ⊂ R un ensemble symétrique, p1 , p2 : D → R deux fonctions paires, q1 , q2 : D → R deux
fonctions impaires et f : p1 (D) → R une fonction. Alors,
(i) p1 + p2 est paire.
(ii) p1 p2 est paire.
(iii) q1 + q2 est impaire.
(iv) q1 q2 est paire.
(v) p1 q1 est impaire.
(vi) si q2 (D) ⊂ D, q1 ◦ q2 est impaire.
(vii) si q1 (D) ⊂ D, p1 ◦ q1 est paire.
(viii) f ◦ p1 est paire.
Solution.
(i) Pour tout x ∈ D, on a
(q1 ◦ q2 )(−x) = q1 (q2 (−x)) = q1 (−q2 (x)) = −q1 (q2 (x)) = −(q1 ◦ q2 )(x)
(p1 ◦ q1 )(−x) = p1 (q1 (−x)) = p1 (−q1 (x)) = p1 (q1 (x)) = (p1 ◦ q1 )(x)
Solution.
Q1 : VRAI.
Soient x1 , x2 ∈ R tels que x1 < x2 . Si f est strictement croissante on a f (x1 ) < f (x2 ) et si
f est strictement décroissante on a f (x1 ) > f (x2 ). Dans les deux cas f (x1 ) 6= f (x2 ), c.à-d. f
est injective.
Q2 : FAUX.
Prendre par exemple f (x) = 2bxc − x + 1. Soient x1 , x2 ∈ R tels que f (x1 ) = f (x2 ). Alors
Ainsi
f (x1 ) = f (x2 + 2k) = 2bx2 + 2kc − (x2 + 2k) + 1
= 2(bx2 c + 2k) − (x2 + 2k) + 1
= 2bx2 c + 4k − x2 − 2k + 1 = f (x2 ) + 2k.
Or, f (x1 ) = f (x2 ) par hypothèse, si bien que k = 0 et donc x1 = x2 . Ainsi f est bien
injective. Mais f n’est pas monotone parce qu’on a par exemple f (0) = 1 > f 12 = 12 , mais
f (0) = 1 < f (1) = 2. En fait, f est monotone (strictement décroissante) sur chacun des
intervalles [k, k + 1[ avec k ∈ Z, mais pas sur R (voir Fig. 4).
y
f x 2 x x 1
x
4 3 2 1 1 2 3
1
2
3
4
Figure 4 –
Q3 : FAUX.
Prendre par exemple f (x) = f −1 (x) = x. Plus généralement, si f est croissante et bijective,
f −1 est également croissante est bijective.
Q4 : FAUX.
Prendre par exemple f (x) = x et g(x) = −x. Alors (f ◦ g)(x) = −x est décroissante mais f
ne l’est pas.
Exercice 9.
Trouver les valeurs de α, β ∈ R pour lesquelles les limites suivantes existent dans R :
Solution.
tan(x − α)2 tan(x)2 sin(x)
(i) Observons que lim = lim ∀α ∈ R. Du cours, on sait que lim = 1.
x→α (x − α)2 x→0 x 2 x→0 x
Ainsi
tan(x) sin(x) sin(x) 1
lim = lim = lim lim = 1,
x→0 x x→0 x cos(x) x→0 x x→0 cos(x)
Les candidats sont donc les racines de ce polynôme-ci, c-à-d. α ∈ {−2, 0, 2}.
Pour α = 0, le polynôme est x4 + 4x2 = x2 (x2 + 4) dont 0 est bien une racine double.
Pour α = ±2, on a
x4 ∓ 4x3 + 4x2 = x2 (x2 ∓ 4x + 4) = x2 (x ∓ 2)2
et donc 2 et −2 sont des racines doubles respectives.
Ainsi la limite existe si et seulement si α ∈ {−2, 0, 2}.
(iii) On distingue trois cas pour β.
1. Si β = 0, la limite vaut
1
x2 sin x + α|x|
1
lim = lim |x| sin x + α = α,
x→0 |x| x→0
1 1
car 0 ≤ x sin x ≤ |x| , d’où il suit par le théorème des deux gendarmes que lim |x| sin x =
x→0
0. La limite donnée existe donc pour tout α ∈ R si β = 0.
1
2. Si β < 0, x2 + β cos x prend des valeurs négatives au voisinage de x = 0. En effet, pour
xn = 1
2nπ avec n ∈ N∗ (qui converge vers 0) on a
2 !
1 1
lim x2n + β cos = lim + β | cos(2nπ)| = β < 0.
n→∞ xn n→∞ 2nπ
r
1 β 1
car sin x ≤ 1 et 1+ x2
cos x ≥ 1. Donc, pour le théorème de deux gendarmes,
1
x2 sin x
lim r =0
x→0 1
x2 + β cos x
Exercice 10.
Montrer à l’aide de la définition de la limite que
lim 2x + 8 = 10.
x→1
Solution.
Recherche de preuve : On utilise 0 < |x − 1| < δ.
Vu que le dernier terme ne dépend que de δ, on résout 2δ = ε pour δ, c-á-d δ = ε/2 qui est ce qu’on
va prendre dans la démonstration.
Preuve : Soit ε > 0 quelconque, δ = 2ε et x tel que 0 < |x − 1| < δ quelconque. Alors,
ε
|f (x) − l| = |2x + 8 − 10| = 2 |x − 1| < 2δ = 2 = ε
| {z } 2
<δ
Exercice 11.
Pour les deux fonctions f, g : R → R définies ci-dessous, calculer f ◦ g et g ◦ f :
( (
2x − 3, x ≥ 0 x2 , x≥1
i) f (x) = et g(x) =
x, x<0 x + 2, x < 1
( ( √
|2x − 1|, x ≥ −1 − x − 4, x≥4
ii) f (x) = et g(x) =
−x(x + 2), x < −1 1 − 12 x, x<4
Solution.
i) Pour calculer f ◦ g, il faut déterminer les valeurs de x pour lesquelles g(x) ≥ 0 et g(x) < 0
respectivement et puis appliquer l’expression correspondante de f au résultat g(x).
On a x2 ≥ 0 pour tout x ∈ R et x + 2 ≥ 0 pour x ≥ −2 . Ainsi g(x) ≥ 0 ⇔ x ≥ −2 et donc
2
2x − 3, x≥1
( )
2g(x) − 3, x ≥ −2
(f ◦ g)(x) = = 2x + 1, −2 ≤ x < 1
g(x), x < −2
x < −2
x + 2,
Le procédé pour g ◦ f est similaire. Comme 2x − 3 ≥ 1 pour x ≥ 2 et f (x) < 0 pour tout x < 0,
on a f (x) ≥ 1 ⇔ x ≥ 2 . Ainsi
2
(2x − 3) , x≥2
( )
f (x)2 ,
x≥2
(g ◦ f )(x) = = 2x − 1, 0≤x<2
f (x) + 2, x < 2
x + 2, x<0
ii) Calcul de f ◦ g :
Pour x ≥ 4 on a √
− x − 4 ≥ −1 ⇔ x−4≤1 ⇔ 4≤x≤5
et pour tout x < 4 on a 1 − 21 x ≥ −1. Ainsi g(x) ≥ −1 ⇔ x ≤ 5 et donc
Calcul de g ◦ f :
Pour x ≥ −1, on a
5
|2x − 1| ≥ 4 ⇔ 2x − 1 ≥ 4 ou 2x − 1 ≤ −4 ⇔ x≥ (car x ≥ −1)
2
et pour x < −1 on a −x(x + 2) ≥ 4 ⇔ x2 + 2x + 4 ≤ 0, ce qui est impossible car le polynôme
n’a pas de racines réelles. Ainsi f (x) ≥ 4 ⇔ x ≥ 52 et donc
5
p
− f (x) − 4, x ≥
(
2
(g ◦ f )(x) =
1 − 12 f (x), x< 5
2
√
− |2x − 1| − 4, x ≥ 25
p 5
− 2x − 5, x≥ 2
= 1 − 1 |2x − 1|,
2 −1 ≤ x < 5
2 = 1 − 1 |2x − 1|, −1 ≤ x <
2
5
2
1 2 1 x2 + x + 1,
2 x + x + 1, x < −1 x < −1
2