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Nichita Stãnescu

Sommeil
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Nichita Stãnescu
Sommeil
Je n'arrive plus à dorrnir avec toi
tant de malheureuse veille
tant d'insomnie, mon lit, mon voisin,
me chante à l'oreille
Quelle chanson?
Nausée de pierre enceinte
de soleil dans le ventre aux rayons qui y creusent,
de pensée vitreuse.
Mais je me souviens, oui, grâce à ma mémoire
les ères impériales à envier
quand les mugissements des taureaux rendaient grosses
les femmes de la câté.
Le triomphe
Mon père pleurait aux larmes salées
sur la roue du chariot.
Les chevaux, en nombre de quatre
qui tiraient le quadrige
moururent d'insolation et à cause d'autres étoiles
À pied, mes enfants, je vous dis
d'aller à pied !
La route est longue, les papillons vent nombreux,
lançons la sandale aux papillons!
Aujourd'hui nous allons manger des lances
et des loques de drapeuax
jusqu'à la suffocation!
Nichita Stãnescu
L'état immobile
C'aurait été un péché, une honte de m'envoler
C'aurait été trahison
si d'un coup je devenais léger
la masse de la Terre, son poids
qui vaut à même mon amour pour soi
le changer sur quelconque hauteur ou pensée
l'amour de cet immense globe et lourd à tort
Ie changer pour la mort.
Si je me transformais en deux ou en trois
j'aurais pu le laisser tel le bétail sans pâturage
et telle la lumière
Mais sans son oeil caché pour la prière.
Je suis juste parce qu'il m'existe encore.
Mais long est le conte et sanglant le décor. . .
Le cheval de Troie
Je suds pour moi-même un cheval troyen
Ma propre épaule conquiert ma propre épaule
mon oeil pille mon propre oeil
Les battements de mon coeur
ne peuvent être entendus
à cause des palpitations de mon coeur
ma voix qui crie aux cieux
est suffoquée
par ma voix qui crie aux cieux.
Ma vie ne peut plus vivre
à cause de ma vie.
Mon amour traîne mon amour
tout autour de la câté.
J'enfonce la lame du couteau dans la lame de mon couteau
tandis que la seconde qui résonne en annonçant ma
naissance
devient sourde à cause de l'instant qui
résonne proclamant ma naissance.
Je suis fâché contre ma propre rancune
je suis gai de par ma propre joie.
J'espere mon propre espoir
je pleure ma propre larme
je suis pendant que je suis
et je ne suis plus quand je ne suis plus.

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