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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
MEMOIRE
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MEMBRES DU JURY
I. CONSEIL DE DIRECTION
B. VICE-DOYENS
♦ Médecine Humaine
- Troisième Cycle Long (Internat Qualifiant,
Clinicat, Agrégation et
Formations Professionalisantes) Pr. RANDRIAMAROTIA Harilalaina Willy Franck
Pr. RANTOMALALA Harinirina Yoël Honora
- Scolarité
•
er ème
1 et 2 cycles et communication Pr. RAHARIVELO Adeline
Pr. VOLOLONTIANA Hanta Marie Danielle
•
ème
3 cycle court (stage interné,
examens de clinique et thèses) Pr. ROBINSON Annick Lalaina
- Téléenseignement, LMD et projets Pr. SOLOFOMALALA Gaëtan Duval
- Recherche Pr. RAVELOSON Nasolotsiry Enintsoa
B- ENSEIGNANTS PERMANENTS
DEPARTEMENT BIOLOGIE
- Immunologie Pr. RASAMINDRAKOTROKA Andry
DEPARTEMENT BIOLOGIE
- Hématologie Biologique Pr. RAKOTO ALSON Aimée Olivat
- Parasitologie Pr. RAZANAKOLONA Lala Rasoamialy Soa
DEPARTEMENT CHIRURGIE
- Chirurgie Cardio-vasculaire Pr. RAVALISOA Marie Lydia Agnès
- Chirurgie Générale Pr. RAKOTO-RATSIMBA Hery Nirina
- Chirurgie Pédiatrique Pr. ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana
Pr. HUNALD Francis Allen
- Chirurgie Thoracique Pr. RAKOTOVAO Hanitrala Jean Louis
- Chirurgie Viscérale Pr. SAMISON Luc Hervé
Pr. RAKOTOARIJAONA Armand Herinirina
- Orthopédie Traumatologie Pr. RAZAFIMAHANDRY Henri Jean Claude
Pr. SOLOFOMALALA Gaëtan Duval
- Urologie Andrologie Pr. RANTOMALALA Harinirina Yoël Honora
Pr. RAKOTOTIANA Auberlin Felantsoa
DEPARTEMENT VETERINAIRE
- Pharmacologie Pr. RAFATRO Herintsoa
B-3- MAITRES DE CONFERENCES
DEPARTEMENT BIOLOGIE
- Immunologie Dr. RAJAONATAHINA Davidra Hendrison
DEPARTEMENT CHIRURGIE
- Chirurgie Thoracique Dr. RAKOTOARISOA Andriamihaja Jean Claude
DEPARTEMENT VETERINAIRE
- Sciences Ecologiques, Vétérinaires
Agronomiques et Bioingenieries Dr. RAHARISON Fidiniaina Sahondra
- Evolution - Ecologie - Paléontologie - Dr. RASAMOELINA Andriamanivo
Ressources Génétiques - Harentsoaniaina
DEPARTEMENT PHARMACIE
- Pharmacologie Générale Dr. RAMANITRAHASIMBOLA David
- Pharmacognosie Dr. RAOELISON Emmanuel Guy
- Biochimie Toxicologie Dr. RAJEMIARIMOELISOA Clara Fredeline
- Chimie Organique et Analytique Dr. RAKOTONDRAMANANA
Andriamahavola Dina Louisino
B-4- ASSISTANTS
DEPARTEMENT VETERINAIRE
- Virologie Dr. KOKO
- Technologie Mme. RAHARIMALALA Edwige Marie Julie
DEPARTEMENT PHARMACIE
- Procédés de Production, Contrôle et
Qualité des Produits de Santé Dr. RAVELOJAONA RATSIMBAZAFIMAHEFA
Hanitra Myriam
C- ENSEIGNANTS NON PERMANENTS
DEPARTEMENT CHIRURGIE
- Chirurgie Générale Pr. RAVELOSON Jean Roger
VII. IN MEMORIAM
Ma chère et tendre épouse, tant d’année de patience et de soutien durant ces longues
études
Tout mon amour
Ma petite fille Andoniaina, tu es le soleil qui brille ma vie tous les jours.
Toute mon affection
Dada et Neny, que vous trouviez ici le fruit de tant d’année de patience, de
persévérance et de sacrifice.
Merci d’avoir cru en moi. Toute ma reconnaissance.
Mes frères et ma sœur dont les amours m’ont été d’un appui inéstimable.
A toute ma famille
Pour avoir guidé et mené à terme notre formation. Vous nous faites un grand honneur
d’accepter la présidence de ce mémoire et de nous avoir consacré une bonne partie de
vos temps précieux.
Nous sommes très honorés de vous compter parmi nos juges, veuillez recevoir
l’expression de notre haute estime et notre profond respect.
A NOTRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO
Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé
Nous vous sommes très reconnaissants de votre compréhension et de votre tolérance au
cours de notre étude.
Toute notre gratitude et notre admiration.
Pages
INTRODUCTION……………………………………………………. 1
CONCLUSION….................................................................................. 57
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Pages
HU : Hospitalier Universitaire
INTRODUCTION
Ce sont des lésions fréquentes chez l’enfant puisqu’elles représentent 60% des
traumatismes du coude.
I. DEFINITION
II. HISTORIQUES
La première revue générale sur la FSC a été effectuée par Mouchet en 1898, la
notion de fracture en extension et en flexion fut établi en 1904 par Kocher.
La méthode de traitement a subi des renversements selon les époques. Broca est
partisan de la réduction orthopédique avec immobilisation à 120° en 1899, certains ont
proposé une mise en traction sur broche trans-olécrânienne, Leveuf et Godard en 1935
et Dunlop en 1939.
D’autres équipes publient leur expérience sur les méthodes chirurgicales en 1946.
Sorrel et Longuet proposent un abord antérieur exposant moins à une raideur articulaire
post-opératoire. Judet pratiquait une réduction avec embrochage percutané dès 1947.
1. Ostéologie
L’articulation du coude est une diarthrose décomposable en deux articulations : une
articulation huméro-radiale et une articulation huméro-ulnaire permettant la flexion-
extension et une articulation radio-ulnaire supérieure qui participe dans la
pronosupination. La palette humérale est aplatie d’avant en arrière, elle se présente sous
forme d’un cylindre transversal sur lequel s’enroule en spirale une surface articulaire
[1].
Une zone ayant la forme en « V » encadrant les deux précédentes, c’est la zone
des piliers.
3. Repères osseux
Sur la radiographie de face, on mesure l’angle de Baumann formé par la ligne
suivant le grand axe de l’humérus et par une ligne tangentielle au bord épiphysaire de la
métaphyse latérale. Cet angle est normalement compris entre 70 et 75°, il permet de
mesurer un éventuel déplacement en varus ou en valgus [2].
Sur une radiographie de profil on peut tracer la ligne humérale antérieure (figure 3),
elle passe par la corticale antérieure de l’humérus et coupe l’épiphyse à la jonction 1/3
moyen et 1/3 postérieur. Chez le petit enfant cette ligne perd sa valeur du fait de la
petite taille du centre d’ossification [3].
Les FSC en extension sont provoquées par une chute sur la main, le coude en
extension. L’olécrane fait levier sur la fossette olécranienne tandis qu’une force de
traction s’exerce sur la palette humérale par le biais de l’attache capsulaire antérieure.
Le périoste antérieur se rompt, mais le périoste postérieur demeure intact, assurant la
stabilité et favorisant la réduction [4].
Dans les fractures en varus, le périoste médial est généralement intact et mis en
tension en supination, qui est donc la meilleure position pour la réduction. La supination
est, pour les mêmes raisons, préférable si le déplacement est en valgus.
V. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
1. Trait de fracture
a. Siège classique
Le trait de fracture habituel siège franchement au dessus du cartilage de
conjugaison, traversant les deux fossettes, olécranienne et coronoidienne [5].
De face: le trait est concave vers le haut, débutant au dessus de l’épicondyle latéral,
traversant la fossette olécranienne pour se terminer au dessus de l’épicondyle médial.
De profil : il est oblique en bas et en avant en rapport avec la mise en
hyperextension du coude.
b. Lésions musculaires
Elles intéressent surtout le brachial antérieur et uniquement au cours des fractures à
grand déplacement [10]. Ce muscle a un rôle protecteur vis-à-vis du pédicule brachial et
du nerf médian.
VI. CLASSIFICATIONS
VII. CLINIQUE
1. Interrogatoire
Elle recueille le maximum de renseignements sur :
- Le traumatisme : l’heure de survenue, le délai écoulé jusqu’à l’arrivé aux urgences,
les circonstances du traumatisme et le mécanisme.
- Le traumatisé: âge de l’enfant, sexe, coté atteint, ses antécédents, l’existence
d’autres traumatisme, douleur vive au moindre et une impotence fonctionnelle.
2. Examen physique
- A l’inspection, la déformation du coude est caractéristique du pli du coude
comblé et le membre est semi-fléchi ; de profil, l’olécrane fait sailli en arrière du plan
du bras.
- La palpation prudente doit avant tout chercher les deux condyles et l’olécrane
formant un triangle à pointe inférieure sur un coude en flexion.
3. Lésions associées
a. Lésions cutanées
Il s’agit d’une ouverture antéro-interne, le plus souvent punctiforme avec saillie de
l’extrémité inférieure de la diaphyse à la peau [11].
b. Lesions vasculaires
Les complications vasculaires intéressent le plus souvent l’artère brachiale. Elles se
révèlent par la suppression du pouls radial et l’apparition d’un volumineux hématome
du coude. Il s’agit de plaies ou de simple contusion (plus fréquent)
Ces lésions artérielles, quand elles ne réalisent pas ce tableau dramatique immédiat,
être à l’origine de complications secondaires en particulier le syndrome de Volkmann.
c. Lésions nerveuses
Elles sont bénignes et de pronostic favorable [12]. Le sens du déplacement de la
fracture permet de prévoir le type de lésions nerveuses par conséquent orienter l’examen
clinique.
VIII. RADIOLOGIE
Le diagnostic d’une FSCH est principalement basé sur des radiographies standards
du coude traumatisé incluant deux incidences : une face et un profil.
IX. EVOLUTION
1. Complications secondaires
a. Lésions nerveuses
Elles sont dues à une réduction tardive et incomplète. Le médian et même le radial
peuvent être tendus, comme sur un chevalet, sur la saillie du fragment supérieur. Ou
bien ils peuvent, comme le cubital, être comprimés par une cal vicieux ou
hypertrophique.
12
b. Syndrome de Volkmann
C’est la complication secondaire essentielle des FSC chez l’enfant. Il s’agit d’une
rétraction ischémique des muscles fléchisseurs des doigts liée essentiellement à la
compression du plâtre [17]. Les signes qui l’annoncent et doivent le faire prévenir sont :
- Les douleurs violentes de l’avant-bras et de la main,
- l’œdème de la main et des doigts.
b. Déformation en valgus
Elle est moins fréquente et se présente surtout suite à des fractures déplacées
postéro latéralement.
c. Raideur articulaire
Le coude a une capacité de récupération fonctionnelle limitée et lentement
évolutive. Il persiste fréquemment une restriction des amplitudes de flexion et
d’extension.
X. TRAITEMENT
1. But
Le but du traitement serait d’obtenir une réduction parfaite et une stabilisation
solide afin d’éviter les cals vicieux et la raideur du coude.
2. Moyens
a. Traitement orthopédique
a1. Réduction orthopédique
L’analyse précise des radiographies précède toute tentative de réduction.
• Installation du patient
Le patient est installé en décubitus dorsal sous anesthésie générale, sur le bord de la
table. Le membre est positionné hors de la table. L’amplificateur de brillance est installé
parallèlement à la table opératoire assurant la prise de clichés radiographiques de face et
de profil sans devoir déplacer le bras de l’enfant. [19].
• Technique
Après réduction, le coude est maintenu en flexion d’au moins 120° à l’aide, soit
d’un tube de jersey qui entoure le poignet et fait le tour du cou et se termine par un
noeud, soit par un gantelet plâtré dans lequel passe le jersey qui va autour du cou.
L’évaluation clinique postopératoire est importante ainsi qu’une surveillance neuro-
vasculaire [21].
a3. Plâtre
Le principe du traitement orthopédique est d’immobiliser le coude afin d’empêcher
tout mouvement de flexion-extension, mais également d’éviter les contraintes en
rotation transmises par l’articulation de l’épaule. Deux types d’immobilisation
répondent à ce principe : le plâtre thoraco-brachial ou le plâtre brachio-antibrachio-
palmaire (BABP) avec immobilisation du coude en 90° de flexion, prono-supination
neutre [22].
Cette méthode est indiqué pour les fractures non déplacées : stade I, ou peu
déplacées : stade II après réduction orthopédique.
b. Traitement chirurgical
b1. Embrochage percutané selon Jude
La méthode originale de Judet consistait en une réduction orthopédique suivie
d’une fixation percutanée à l’aide de 2 broches externes et d’une immobilisation du
coude à 90° dans un plâtre BABP.
• Matériels
Peu de matériels sont nécessaires : broches de Kirschner de diamètres 15 ou 18/10,
une poignée américaine, un amplificateur de brillance [23].
• Installation
Le patient est installé en décubitus dorsal, le bras opéré reposant sur une table à
bras. Il faut prendre garde de pouvoir facilement réaliser un contrôle scopique et, au
besoin, déporter l’enfant au bord de la table si ce contrôle est difficile [24, 25].
16
• Manoeuvre de reduction
La réduction de la fracture est réalisée comme précédemment décrite.
• Le brochage
Seul le coude maintenu hyper-fléchi est badigeonné et installé dans un champ
d’extrémité supérieure, l’aide tenant le bras de l’enfant pour éviter tout déplacement de
la réduction. Sous contrôle scopique, 2 broches sont mises en place au niveau du
condyle externe :
- la première placée juste en dehors de l’olécrane
- la deuxième en dehors de la première.
Les broches doivent avoir une direction oblique en haut et en dedans pour se ficher
dans la corticale interne de l’humérus (attention à une direction trop antérieure).
La direction des broches pourra être divergente ou parallèle [26].
Figure 9 : Méthode de Judet. Avant-bras fléchi sur le bras, maintenu par un garrot,
point d'introduction de la première broche. Schéma théorique de la position idéale
des broches de face et de profil.
Source : Beatty JH. Elbow fractures in children and adolescents. Instr course Lect
2003; 52: 661-5.
17
• Suite opératoire
Comme pour le traitement orthopédique, l’immobilisation pourra être soit un plâtre
thoraco-brachial soit un BABP avec immobilisation coude au corps. La durée
d’immobilisation sera de 6 semaines. A 45 jours, le plâtre sera enlevé ainsi que les
broches.
• Technique
Après une réduction orthopédique, coude maintenu en hyperflexion :
- La première broche, généralement de diamètre 15 à 20 dixièmes, est introduite
par voie latérale dans le condyle [27].
- La seconde broche, de même calibre, est introduite par l’épitrochlée, à la main,
à l’aide d’une poignée dite américaine.
• Inconvénients
Le problème de l’application percutanée des broches en croix est celui du risque de
blessure du nerf ulnaire par la broche médiale.
• Technique
On utilise deux broches de Kirschner épointées dont le cintrage est d’autant plus
marqué que l’enfant est plus âgé.
La mise en place des broches se fait par une incision d’un demi-centimètre juste en
dessous du V deltoïdien par deux trous superposés à la face externe de l’humérus. Sous
contrôle scopique, la broche externe est introduite par le trou inférieur et descendue
dans la colonne externe, la broche interne est introduite par le trou supérieur et
descendue dans la colonne interne de la palette.
Lorsque les broches sont au raz du foyer de fracture, celle ci est réduite
parfaitement par manœuvre externe et la bonne réduction est alors vérifiée à
l’amplificateur de brillance de face et de profil. L’aide fait descendre les broches dans
les colonnes médiales et latérale sur quelques millimètres .Un nouveau contrôle
scopique est réalisé puis le béquillage des broches est orienté vers l’avant pour épouser
l’antéflexion de la palette humérale. Les broches sont ensuite descendues et fichées dans
le spongieux épiphysaire. La partie proximale des broches est recourbée, sectionnée et
enfouie sous la peau. [29]
• Soins post-opératoires
Le membre supérieur est mis dans une écharpe quelques jours jusqu’à sédation des
phénomènes douloureux, puis l’enfant est autorisé à mobiliser son coude.
La consolidation est obtenue dans les délais habituels et les broches sont enlevées
au troisième mois [29, 30].
L’incision cutanée est médiane, verticale, le nerf ulnaire est repéré et isolé. Les faces
postérieures des épicondyles latéral et médial sont exposées en passant de part et d’autre
du triceps. Le périoste apparaît déchiré ou continu. La fixation se fait par un brochage
bipolaire. Le triceps peut sectionner ou non pour contrôler les 2 colonnes et le nerf
ulnaire et non le paquet vasculo-nerveux antérieur. Une scopie est utile pour contrôler la
réduction sur le plan sagittal [1, 28].
• Voie médiane
La voie médiane, ou antéro-médiane, permet un bon contrôle ulnaire et vasculo-
nerveux antérieur, mais ne permet pas de visualiser la colonne latérale [1].
La mise en place des broches de Kirschner est contrôlée par radioscopie. Une
immobilisation par plâtre BABP complète l’ostéosynthèse.
• Autres voies
Les autres voies sont rarement utilisées. On peut citer : la voie latérale, la double
voie, la voie antérieure.
DEUXIEME PARTIE : METHODE ET RESULTATS
21
I. PATIENTS ET METHODE
1. La période d’étude
Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive et portant sur 74 cas de FSC de
l’humérus de stade IV de Lagrange et Rigault, chez des enfants admis dans le service de
Traumatologie « D » (Traumatologie et orthopédie infantile) de l’Hôpital Universitaire
Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HU/JRA) d’Antananarivo, de Janvier 2010 à
Janvier 2013.
2. Population d’étude
a. Critères d’inclusion
Sont inclus dans notre étude :
- Tous les enfants âgés de moins de 15 ans,
- Les FSC de l’humérus stade IV récentes (inférieure à 21 jours) de Lagrange et
Rigault diagnostiquées à la radiographie, vus et traités au service de Traumatologie
« D » de l’HU/JRA,
- Tous les enfants qui avaient un suivi postopératoire régulier de plus de 3 mois.
On a retenu 56 enfants et 18 enfants ont été non inclus dans notre étude.
c. Critères d’exclusion
Sont exclus dans cette étude :
22
4. Supports
Les renseignements sur les patients sont obtenus à partir des dossiers des enfants et
des registres informatiques du service.
b. Méthode de Blount
Nous désignons ici, par patients traités par la méthode de Blount, ceux qui ont
conservé ce traitement jusqu’à la consolidation.
c. Traitement chirurgical
Tous les enfants étaient opérés sous anesthésie générale en décubitus latéral, le
coude sur un support.
La fracture est réduite en contrôlant les deux piliers à vue. Deux broches de
Kirschner de diamètre 1,5 à 1,8 mm identique étaient montées en croix au moteur
électrique à faible rotation. La stabilité du montage était vérifiée.
Les broches étaient ensuite recourbées et enfouies sous la peau et la fermeture était
faite en deux plans sur un drain en siphonage.
Après l’ablation du garrot, une attelle postérieure était posée, le coude fléchi à 90°.
On réalisait l’ablation du drain de Redon à J3, et un plâtre BABP était confectionné
pour une durée de 30 jours. Au terme de ce délai, on procédait à l’ablation des broches.
7. Critères de Flynn
Les résultats en fonction des techniques employées ont été rapportés selon les
critères de Flynn [32] avec un recul moyen de 7 mois et 4 jours (extrême de 4 mois et
1an).
Satisfaisants Bon 5 à 10 5 à 10
Passable 10 à 15 10 à 15
8. Informatique et logiciels
Les donnés ont été saisis et analysés avec le logiciel STATA 2009 et les tableaux et
graphiques avec le logiciel office Excel 2010.
9. Ethiques
Il existe une fiche de consentement à remplir et à signer par les parents des enfants
à opérer. Sur cette fiche sont mentionnés les risques encourus de l’anesthésie et de
l’intervention ainsi que l’autorisation à opérer.
II. RESULTATS
1. Age
L’âge médian des patients est de 8,35 ans avec des extrêmes allant de 2 ans à 13 ans.
la tranche d’âge la plus touchée se situe entre 0 et 5 ans (25 cas sur 56) ce qui
correspond à 44,64 %.
27
Pourcentage (%)
45
40
35
30
25
20
15
10
0 âge (ans)
0à5 6 à 10 11 à 15
2. Genre
Il existe une nette prédominance masculine avec un sex-ratio
sex ratio de 1/3.
32,15%
masculin
67,85% feminin
3. Circonstances de l’accident
Les accidents domestiques et les accidents scolaires représentaient les principales
causes des FSC de l’humérus stade IV dans notre série.
4. Le coté atteint
Le traumatisme touchait le coude gauche 40 fois (71,42%) et 16 fois le coude droit
(28,56%).
16
40 droit
gauche
a. Lésions cutanées
Elles sont surtout représentées par des ouvertures cutanées punctiformes. Dans
notre série, nous avons noté 2 ouvertures cutanées type 1 de Gustillo.
Les 2 fractures ouvertes type 1 de Gustillo ont été parées et suturées aux urgences
puis immobilisées provisoirement par une attelle plâtrée postérieure.
b. Lésions nerveuses
Les lésions nerveuses étaient représentées par des neuropraxies, secondaires à des
contusions, des élongations ou des incarcérations. Elles étaient retrouvées chez sept
enfants (12,5 % des cas).
Dans tous les cas, il faut rechercher un déficit dans les territoires sensitifs et
moteurs : du nerf médian, du nerf radial, du nerf ulnaire et du nerf interosseux antérieur
qui est une branche du nerf médian.
c. Lésions vasculaires
Concernant les atteintes vasculaires, il s’agissait de trois cas (5,35%) de spasme
vasculaire qui étaient levés après la réduction orthopédique aux urgences.
Cutanées 2 16,66
Nerveuses 7 58,33
Vasculaires 3 25
Total 12 100
33
12% 15%
33%
0 à 6h
6 à 12h
12 à 24h
> 24h
40%
b. Types de traitement
• Traitement orthopédique
Deux enfants (3,57%) ont été traités définitivement par un plâtre circulaire BABP
après un contrôle radiologique le lendemain de l’accident et après fonte de l’œdème
post-traumatique, à J5 en moyenne.
• Méthode de Blount
Nous désignons ici, par patients traités par la méthode de Blount, ceux qui ont
conservé ce traitement jusqu’à la consolidation.
Treize enfants (21,21%) ont été traités par cette méthode, mais 3 ont été repris à
foyer ouvert ; aussi le résultat de ces derniers ont-ils été inclus dans les cas traités à
foyer ouvert. Ainsi 10 enfants (17,85%) ont été traité par la méthode de Blount jusqu’à
la consolidation.
• Traitement chirurgical
L’abord chirurgical a été utilisé chez 44 enfants (78,57%) dans notre série : 41 fois
après échec de la tentative de réduction orthopédique, et 3 fois après échec de la
méthode de Blount.
Les causes d’échec du traitement orthopédique l’ont été 16 fois pour irréductibilité
(interposition musculaire ou périostée) et 25 fois pour instabilité.
Total 56 100
36
c. Délai thérapeutique
Le délai thérapeutique, défini comme étant le délai entre l’admission aux urgences
et l’entrée au bloc opératoire était en moyenne de 8,5 jours ; les extrêmes étant de 5 à 21
jours.
d. Durée d’immobilisation
La durée moyenne d’immobilisation a été de 30 jours, quelque soit le type de
traitement adopté.
7. Complications post-opératoires
a. Complications nerveuses
Nous avons noté 2 paralysies du nerf ulnaire et une paralysie du nerf radial. Les
renseignements cliniques per-opératoires étant parfois vagues, il n’est pas exclu que
quelques unes de ces complications existaient avant toute prise en charge thérapeutique.
b. Complications cutanées
Nous avons rapporté 4 enfants qui présentaient une infection du site opératoire
(9,09%) après abord chirurgical postérieur. Celles-ci ont été traitées par des soins locaux
et des antibiotiques adaptées.
37
Complications post-
Nombre Pourcentage (%)
opératoires
Nerveuses 3 42,85
Cutanées 4 51,14
Total 7 100
38
8. Résultat du traitement
a. En post-opératoire immédiat
En post-opératoire, l’amplitude moyenne de flexion était de 120° (extrême de 80 à
145°). Le déficit d’extension était en moyenne de 25° (extrême de 0 à 70°).
La prono-suppination était complète pour la majorité des patients.
b. Complications tardives
a1. Cubitus varus
Au total, 5 patients (8,92%) ont présenté un cubitus varus de plus de 15 : les deux
patients qui ont été traités orthopédiquement par BABP et trois enfants qui ont été
opérés à ciel ouvert.
a2. Raideur
Huit patients (14,28%) ont présentés une limitation de la mobilité du coude de plus
de 10° : 5 cas après abord chirurgical, 2 cas après la méthode de Blount et 1 cas après
traitement orthopédique.
Complications
Nombre Pourcentage (%)
tardives
Raideur 8 14,28
Type de traitement
Traitement orthopédique 0 0 0 2
Blount 0 5 3 2
Abord chirurgical 37 2 2 3
Avec un recul moyen de 7 mois, les résultats ont été excellents dans 37 cas
(84,09%), bons dans 2 cas (3,57%) et passables dans 2 cas (3,57%) et médiocre dans 3
cas avec une déviation axiale de plus de 15°.
Les résultats d’ensemble ont été satisfaisants dans 87,50% des cas.
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSION
41
I. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
1. Fréquence
Les FSC de l’humérus est la fracture du coude la plus fréquente chez l’enfant. Elles
représentent 16,6% de l’ensemble des fractures de l’enfant [33] et 60% des
traumatismes du coude en général [1]. Dimeligo et al [34] qui ont trouvé une
prédominance nette des F.S.C par rapport aux autres fractures du coude.
Chez nous, à Madagascar, aucune grande série à part cette étude n’a encore été
réalisée sur cette affection.
2. Age et genre
Les FSC de l’humérus sont des fractures qui touchent essentiellement les jeunes
enfants. De ce point de vue, l’âge médian de notre série était de 8,35 ans et la tranche
d’âge la plus touchée se situe entre 3 et 10 ans.
Notre résultat est comparable aux autres séries africaines. Une série de 460 cas de
FSC de l’humérus à Rabat (Maroc) a rapporté une tranche d’âge située entre 4 et 10 ans
avec une prédominance masculine (74%) et une atteinte fréquente du coté gauche [36].
Les garçons sont plus fréquemment atteints que les filles (67,85%) et le coté gauche
était plus touché que le coté droit (40 cas). Selon la série de Marquis, les F.S.C sont
fréquentes entre 2 et 10 ans et prédominent entre 5 et 8 ans avec un âge moyen de 6,7
ans. Le genre masculin représente 62,8% des cas et le coté gauche est atteint dans
60,8% des cas [37].
42
Ce constat peut-être expliqué par les activités ludiques et sportives à l’âge scolaire
avec un pic de fréquence entre 5 et 10 ans [38, 39].
Ce pic à ces âges s’explique par deux caractéristiques du coude de l’enfant [35]. Il
s’agit de la laxité ligamentaire du coude qui favorise l’hyper-extension et la fragilité de
la région supracondylienne entre 5 et 10 ans du fait de l’importance de remodelage
qu’elle subit sous l’effet de la croissance.
La prédominance masculine est expliquée par la forte turbulence des garçons par
rapport aux filles.
3. Circonstance de l’accident
Les accidents domestiques et les accidents scolaires constituaient les principales
causes des FSC du coude chez l’enfant. Dans notre contexte, elles concernaient dans
presque les deux tiers des cas.
Dans notre série, la seule étiologie rapportée par les parents est une chute.
Dans notre série, elles étaient retrouvées dans 12 cas (21%). Il s’agit de 7 lésions
nerveuses, deux ouvertures cutanées type I de Gustillo et trois cas de compression de
l’artère humérale.
Les atteintes nerveuses liées aux FSC de l’humérus chez l’enfant sont le plus
souvent bénignes et d’un pronostic favorable dans l’ensemble [43]. Leur fréquence a été
diversement appréciée par les auteurs. Elle varie selon les séries entre 2 et 19% [44].
Cette fréquence est souvent sous-estimée à cause du caractère souvent discret des
troubles neurologiques Leur mise en évidence nécessite un examen clinique soigneux
qui n’est pas toujours possible chez le petit enfant traumatisé, angoissé et non
coopérant.
III. RADIOLOGIE
Dans notre série, l’étude radiologique nous a permis d’établir un bilan lésionnel
précis et de poser le diagnostic des FSC stade IV de l’humérus selon la classification de
Lagrange et Rigault. Il s’agit d’une fracture à déplacement important avec perte de tout
contact entre les fragments [5]. De face, le trait de fracture est transversal au dessus des
condyles ; et de profil, le trait est oblique ou spiroïde en haut et en arrière.
1. Délai d’admission
Dans notre série, la majorité des enfants étaient admis et pris en charge après la
sixième heure (95% des cas). 24 enfants avaient reçu un traitement à domicile avant leur
admission. Ce retard est commun à toutes les séries africaines. Moins de 5% des enfants
avaient consulté au de là de 4 heures après le traumatisme dans la série de Mangwani et
al. [45].
2. Délai du traitement
Notre série est marquée par l’absence d’amplificateur de brillance aux urgences. La
réduction se faisait sans contrôle scopique immédiat.
Dans la majorité des cas, la radiographie de contrôle ne peut être réalisé au plutôt le
lendemain de la réduction. Par conséquent, les FSC stade IV non réduites ou dont la
réduction s’avère imparfaite, seraient programmées ultérieurement pour une réduction à
foyer ouvert et ce délai dure en moyenne 8,5 jours.
Le moment idéal du traitement des FSC très déplacées non compliquées restent
controversées [47].
46
Dans notre étude, ce retard de prise en charge est étroitement lié au manque
récurrent de personnel médical et de plateau technique adéquat dans le pays, au bas
niveau socio-économique et d’autre part aux organisations internes même du centre
hospitalier.
Ce retard thérapeutique est commun dans les pays en voie de développement. Les
auteurs, en Inde et en Turquie, ont noté respectivement un délai thérapeutique moyen de
quatre et six jours [51, 52]. Tous ces facteurs vont induire un retard de traitement
augmentant ainsi la probabilité d’une réduction à foyer ouvert [52, 53, 54].
3. Méthodes thérapeutiques
La diversité des méthodes thérapeutiques témoigne des difficultés du traitement des
FSC en extension du coude. Le traitement des formes à grand déplacement est
controversé en particulier depuis la mise à l’honneur de la méthode de Blount. Ce
traitement varie également selon les écoles et les auteurs. De ce fait, l’unanimité est loin
d’être faite autour des protocoles à adopter pour la prise en charge des FSC à grand
déplacement.
Dans notre série, trois méthodes thérapeutiques ont été utilisées selon les moyens à
notre disposition : le traitement orthopédique par BABP, la technique de Blount et la
chirurgie à foyer ouvert dans plus des 2/3 des cas.
a. Traitement orthopédique
Selon les auteurs, la réduction orthopédique suivie d’immobilisation plâtrée n’a
plus sa place à l’heure actuelle [54]. Dans la série de Hadlow et al, 9% des fractures ont
présenté un déplacement sous plâtre passé inaperçu et 31% de ces fractures ont
nécessité une reprise thérapeutique [55].
A notre avis, cette méthode devra être formellement abandonnée, vu les deux
résultats médiocres dus à une réduction imparfaite.
Les auteurs n’ont pas la même opinion concernant les inconvénients de cette voie
d’abord.
48
La plupart dénonce que cette voie d’abord expose davantage aux risques
infectieux, aux cicatrices inesthétiques, et à la raideur du coude [58]. D’autres avancent
que cette voie d’abord n’enraidit pas le coude [59].
Au total et dans la mesure du possible, cette technique doit être l’ultime recours et
non le premier choix thérapeutique dans la PEC des FSC stade IV.
c. Embrochage percutané
La méthode originale de Judet consistait en une réduction orthopédique suivie
d’une fixation percutanée à l’aide de 2 broches externes et d’une immobilisation du
coude à 90° dans un plâtre BABP Le brochage percutané selon la méthode de Judet
reste une méthode de choix pour les fractures instables, à condition de bien positionner
les broches, et que la réduction soit parfaite [60, 57]. Il nécessite un amplificateur de
brillance un chirurgien expérimenté. Il faudra prendre garde à ne pas avoir une direction
trop antérieure pour ne pas risquer d’embrocher l’artère humérale. La direction des
broches pourrait être divergente ou parallèle [26].
Cette technique ne faisait pas partie de notre arsenal thérapeutique par manque de
moyens nécessaires pour pouvoir la réaliser. C’est une méthode très valable que nous
souhaitons pratiquer dans le futur le plus proche.
49
Figure 18 : Réduction et brochage percutané selon Judet d’une FSC stade IV.
a : aspect préopératoire (face) ; b : aspect préopératoire (profil) ; c : aspect
postopératoire (face) ; d : aspect postopératoire (profil).
Source : Service d’orthopédie pédiatrique, hôpital de Hautepierre, Avenue
Molière, 67098 Strasbourg cedex, France.
50
Le brochage percutané en croix est préconisé par la plupart des auteurs anglo-
saxons, d’autant plus si la fracture est hautement instable. Il nécessite une broche
médiale accusée d’entrainer des lésions iatrogéniques du nerf ulnaire.
Cette technique obéit à une démarche rigoureuse bien que ce montage semble être
le plus stable [61]. Cette technique [27, 28] n’est indiquée que si le coude ne présente
pas de tuméfaction trop importante et que l’épitrochlée demeure facilement palpable,
afin d’éviter toute lésion du nerf ulnaire [62].
d. Méthode de Blount
En analysant les attitudes thérapeutiques au cours des années (figure 19), nous
avons remarqué une régulière croissance d’utilisation de la méthode de Blount dans la
prise en charge de ces FSC. Plusieurs fractures de cette série rapportée, autrefois
brochées, auraient pu être traitées selon la technique de Blount. Hadlow et al [55] ont
démontré que le brochage systématique des FSC déplacées, tel que l’ont proposé
O’Hara [63], est injustifié car cela amènerait dans leur série, à un brochage inutile dans
61% des cas.
Notre attitude par rapport à cette méthode est très confondue. Des conditions
doivent être remplies pour obtenir de bon résultat : un amplificateur de brillance, un
délai de moins de 6 heures après le traumatisme avant la formation de l’œdème rendant
la manipulation difficile. Ces conditions, difficilement remplies dans notre contexte,
reflètent le nombre considérable d’échec de cette méthode dans notre série.
Les contre-indications sont très discutées suivant les auteurs. Certains avancent que
les troubles vasculaires initiaux ne doivent pas modifier la PEC ; que lorsque le pouls
disparaît, coude en flexion de 120° et réapparait en flexion de 60°, il faut savoir attendre
quelques minutes surtout si le pouls capillaire est de bonne qualité.
e. Autres méthodes
D’autres méthodes difficilement réalisables et peu fréquemment utilisées ont
permis d’étoffer l’arsenal thérapeutique selon les auteurs.
En Chine, des auteurs ont rapporté leur expérience sur l’utilisation de broches
biorésorbables pour stabiliser les FSC irréductibles et vues tardivement (plus de 2
jours). Leur utilisation surmonte les problèmes à long terme associés aux implants
métalliques c'est-à-dire leur ablation et la nécessité d’une nouvelle anesthésie [65].
Le parage et l’ostéosynthèse sont préconisés dans les fractures ouvertes [60, 57].
52
90
80
70
60 Blount
abord du foyer
50 brochage percutané
40
30
20
10
0
1987 à 1989 1990 à 1992 1993 à 1995 1996 à 1998 1999 à 2001
V. COMPLICATIONS POST-OPERATOIRES
1. Complications nerveuses
Selon la littérature, les atteintes nerveuses iatrogènes liées aux FSC sont de l’ordre
de 6 % [66]. Elles sont dominées par les lésions du nerf ulnaire dans 11 % des cas après
brochage percutané [67]. Gurkan et al. ont observé 4,5 % de lésions iatrogènes du nerf
ulnaire après réduction par voie médiale [66]. Celles ci étaient probablement liées à la
traction sur le nerf lors des manœuvres de réduction. Certains auteurs préconisent de
repérer le nerf ulnaire par électrostimulation lors du brochage [67, 68].
Dans notre étude, les complications post-opératoires étaient de 15,90% (7 cas). Les
2 cas (4,54%) d’atteintes du nerf ulnaire étaient probablement dus à des contusions lors
de la dissection et de l’écartement de ce nerf pendant l’intervention. Aussi, les
renseignements cliniques per-opératoires étant parfois vagues, il n’est pas exclu que
quelques unes de ces complications existaient avant toute prise en charge thérapeutique.
Les hypothèses d’un déficit ayant échappé initialement à l’examen (atteinte du nerf
radial) ou d’un étirement pendant les manœuvres d’exposition et de réduction comme
annoncées par Moukoko et Dimeglio semblent plus probables pour expliquer nos cas
[69].
Dans notre étude, toutes les paralysies nerveuses ont récupéré complètement en 5 et
6 mois.
54
2. Déplacement secondaire
Dans une étude récente, les auteurs ont rapportés 13,7% de complications post
opératoires sur 56 enfants, principalement des déplacements secondaires après un
embrochage percutané et seulement un cas après un embrochage en croix à foyer ouvert.
Ces déplacements secondaires étaient dus essentiellement à des erreurs techniques.
3. Infections post-opératoires
Les infections du site opératoire concernaient 7,14% des cas dans notre étude.
Celles-ci ont été traitées par des soins locaux et des antibiothérapies adaptées. Elles
étaient probablement dues soit à un manque de rigueur au cours du badigeonnage du
membre, soit à des pansements mal fait après la fermeture.
Dans tous les cas, aucun cas d’ostéite ou d’infection sur matériel n’a été observé.
Bamrungthin et al [58] ont noté 5,5 % de complications infectieuses après un abord
postérieur. Dans tous les cas, il s’agissait d’infections superficielles ayant évolué
favorablement.
4. Syndrome de loge
Dans notre série, aucun cas de syndrome de loge n’a été rapporté. C’est une
complication dramatique des traumatismes du coude. Les différentes séries et rapports
traitants les fractures supra condyliennes du coude de l’enfant font état de quasi-
disparition de cette complication ces 30 dernières années [9].
Nos résultats, en fonction des techniques employées, ont été rapportés selon les
critères de Flynn [32]. Elle basée sur l’analyse de deux facteurs : fonctionnel et
esthétique, qui sont utilisés pour évaluer les résultats après le traitement des FSC chez
l’enfant.
55
A long terme, nos résultats ont été satisfaisants (87,5%) dans l’ensemble quelque
soit type de traitement adopté. Les brochages à foyer ouvert nous ont permis d’obtenir
92,96% de résultat satisfaisant. Ce bon résultat nous montre encore la fiabilité de cette
méthode à l’heure actuelle.
Avec les brochages, que ce soit à foyer ouvert ou fermé, les auteurs rapportent des
scores entre 56 et 99% de bons et excellents résultats [69, 75].
Quelque soit le type de traitement, les FSC à grand déplacement peuvent laisser des
séquelles aussi bien fonctionnelles qu’esthétiques et qui méritent d’être soulignées en
fonction des méthodes employées.
a. Cubitus varus
Le cubitus varus est la séquelle la plus fréquente des FSC en extension du coude
chez l’enfant. Il cause un préjudice plus esthétique que fonctionnel. Il est dû à la
persistance d’une rotation du fragment distal après réduction [72].
Dans notre étude, l’incidence des cubitus varus était de 8,92% (5 cas). Ce sont les
deux patients qui ont été traité par BABP et 3 patients opérés à ciel ouvert. Il s’agit d’un
varus de plus de 15°. Le taux élevé de cubitus varus dans notre étude résultait à notre
avis aux résultats médiocres du traitement orthopédique réalisé chez 2 enfants, une
alternative qui n’a plus sa place à l’heure actuelle et qui devrait être abandonnée.
Le cubitus varus est observé quel que soit le type de traitement avec un caractère
non évolutif [73]. Shakir et al ont noté 6 % de cubitus varus [74].
Dans tous les cas, le cubitus varus résultait d’une réduction imparfaite quelque soit
le traitement adopté.
b. Raideur articulaire
Les limitations de la mobilité articulaire du coude sont fréquentes après une FSC.
Elles représentaient 14,28% (8 cas) dans la présente étude avec une limitation de la
mobilité à plus de 10°.
Elles étaient probablement dues aux cicatrices fibreuses dans les 5 cas traités
chirurgicalement ; et aux cals vicieux dans les 3 cas traités orthopédiquement.
56
Elles représentaient 15% des cas dans l’étude de Damsin et Langlais [32] et sont
dus aux lésions des parties molles, aux remaniements post-traumatiques, aux cicatrices
fibreuses post-chirurgicales et aux cals vicieux.
Le faible recul pourrait expliquer ce taux observé dans notre série. Une surveillance
prolongée est nécessaire car l’enfant participe à son auto-rééducation au cours des jeux.
Au total la prise en charge des FSC stade IV de l’humérus chez l’enfant se résume
encore dans notre pays à la chirurgie à foyer ouvert qui selon les auteurs et à notre avis
doit être l’ultime recours et non le premier choix thérapeutique.
Le traitement orthopédique par BABP doit être abandonné actuellement car il est
source de séquelles à la fois fonctionnelles qu’esthétiques à long terme.
SUGGESTIONS
Cette étude nous a permis de déceler les différents points à améliorer dans la prise
en charge des FSC de l’humérus à grand déplacement chez l’enfant.
CONCLUSION
Les FSC en extension posent un problème thérapeutique dans les formes très
déplacées (stade IV de Lagrange et Rigault), avec constitution d’une tuméfaction
importante du coude pouvant être source de complications vasculo-nerveuses.
Notre série a été marquée par le manque d’expérience de nos chirurgiens des
embrochages percutanées, couplé à une insuffisance de plateau technique adéquat et un
important retard de prise en charge
Les FSCH sont une urgence thérapeutique et doivent être prises en charge, dans la
mesure du possible, avant la sixième heure post-traumatique, ce qui augmente la
probabilité de réussite du traitement selon la technique de Blount. Seules les fractures
irréductibles, ou compliquées relèvent de l’exploration chirurgicale avec réduction de la
fracture à foyer ouvert et ostéosynthèse.
Actuellement, le protocole de traitement des FSC stade IV chez l’enfant est loin
d’être le même pour toutes les équipes. Dans notre pratique, le traitement reste
principalement dans le domaine chirurgical. Nos résultats ont été acceptables dans
l’ensemble selon les matériels à notre disposition et malgré le retard de prise en charge,
mais des efforts restent à fournir pour une prise en charge précoce afin d’éviter les
risques chirurgicaux inutiles.
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LU ET APPROUVE
Le Président de Mémoire
Signé : Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen par intérim de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
Signé : Professeur SAMISON Luc Hervé
Full Name: RAZOSON Razanakolona Maminiaina
Memory title: "MANAGEMENT OF LAGRANGE AND RIGAULT STAGE IV
SUPRACONDYLAR FRACTURE AT UH / JRA"
Topic: SURGERY
Number of pages: 57 Number of tables: 7
Number of figure: 19 Number of annexes: 0
Number of references: 75 Number of webography: 0
ABSTRACT
Keywords: Supracondylar fracture, Lagrange and Rigault stage IV, humerus, child,
Blount method.
Director of memory: Professor ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana
Author’s address: Lot IBG 59 Amboasarikely Antananarivo 101
Nom et Prénoms : RAZOSON Razanakolona Maminiaina
Titre du mémoire : « PRISE EN CHARGE DES FRACTURES
SUPRACONDYLIENNES STADE IV DE LAGRANGE ET
RIGAULT A L’HU/JRA »
Rubrique : CHIRURGIE
Nombre de pages : 57 Nombre de tableaux : 7
Nombre de figure : 19 Nombre d’annexes : 0
Nombre de bibliographie : 75 Nombre de webographie : 0
RESUME