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Cours d’Analyse 1

Physique Chimie 1ère Année


Abderrahim Messaoudi

Université Mohammed V
Ecole Normale Supérieure
Rabat - 2020-2021

1
Chapitre IV: Continuité

Plan du Chapitre

1. Définitions et propriétés

2. Fonctions continues sur un intervalle

3. Continuité uniforme

2
1 Définitions et propriétés
1.1 Définitions
Soient I un intervalle de R et f : I −→ R, une fonction définie sur I.
Définition 1 .
On dit que f est continue en un point x0 ∈ I si

∀ > 0, ∃δ > 0 : ∀x ∈ I, |x − x0 | < δ ⇒ |f (x) − f (x0 )| < ,

c’est-à-dire que f admet f (x0 ) comme limite en x0 . δ dépend de x0 et de .


On dit que f est continue sur l’intervalle I si f est continue en tout
point x ∈ I.
Exemples

1. La fonction racine carrée x → x est continue sur [0 ; +∞[.

2. Les fonctions cos et sin sont continues sur R.

3. La fonction valeur absolue x → |x| est continue sur R.

4. La fonction exponentielle est continue sur R.

5. La fonction ln est continue sur ]0 ; +∞[.

6. La fonction partie entière E n’est pas continue aux points x ∈ Z.

Définition 2 (Prolongement par continuité).


Soient I un intervalle de R, x0 un point de I et f : I − {x0 } −→ R, une
fonction.
• On dit que f est prolongeable par continuité en x0 si f admet une
limite finie l en x0 .

• On définit alors la fonction f˜ : I −→ R, en posant pour tout x ∈ I



˜ f (x) si x 6= x0
f (x) =
l si x = x0 .

Alors f˜ est continue en x0 et on l’appelle le prolongement par continuité


de f en x0 .

Exemple
Considérons la fonction f définie sur R∗ par f (x) = xsin( x1 ). Examinons si
f admet un prolongement par continuité en 0, on a |f (x)| = |xsin( x1 )| ≤ |x|,
donc f tend vers 0 quand x tend vers 0. Elle est donc prolongeable par
continuité en 0 par f˜ définie par

xsin( x1 ) si x 6= 0

f˜(x) =
0 si x = 0.

3
Proposition 1 .
Soient f : I 7−→ R, une fonction définie sur I et x0 un point de I. Alors

 pour toute suite (un )qui converge vers x0 ,
f est continue en x0 ⇐⇒
la suite (f (un ))converge vers f (x0 ).

Preuve. On suppose que f est continue en x0 et que (un ) est une suite
qui converge vers x0 . On veut montrer que (f (un )) converge vers f (x0 ). Soit
 > 0, comme f est continue en x0 il existe alors δ > 0 tel que
∀x ∈ I, |x − x0 | < δ =⇒ |f (x) − f (x0 )| < .
Pour ce même δ et comme (un ) converge vers x0 , il existe N ∈ N tel que
∀n ∈ N, n ≥ N =⇒ |un − x0 | < δ.
On déduit, pour tout n ≥ N , comme |un −x0 | < δ, on a |f (un )−f (x0 )| < . Ceci
est vrai pour tout  > 0, donc (f (un )) converge vers f (x0 ). Pour la réciproque
on va utiliser la contra-posée : supposons que f n’est pas continue en x0 et
montrons qu’alors il existe une suite (un ) qui converge vers x0 et telle que
(f (un )) ne converge pas vers f (x0 ). Comme f n’est pas continue en x0 , alors
∃0 > 0, ∀δ > 0 ∃xδ ∈ I tels que |xδ − x0 | < δ et |f (xδ ) − f (x0 )| > 0 .
On construit la suite (un ) de la façon suivante: pour tout n ∈ N∗ , on choisit
dans ce qui précède δ = 1/n et on obtient qu’il existe une suite (un ) (qui est
x1/n ) tel que
|un − x0 | < 1/n et |f (un ) − f (x0 )| > 0 .
La suite (un ) converge vers x0 alors que (f (un )) ne peut pas converger vers
f (x0 ).

1.2 Propriétés
La continuité se comporte bien avec les opérations élémentaires. Les propo-
sitions suivantes sont des conséquences immédiates des propositions ana-
logues sur les limites.
Proposition 2 .
Soient f, g : I 7−→ R, deux fonctions continues en x0 ∈ I. Alors
1. λ.f est continue en x0 (pour tout λ ∈ R),
2. f + g est continue en x0 ,
3. f × g est continue en x0 ,
1
4. si f (x0 ) 6= 0, alors est continue en x0 .
f
Proposition 3 .
Soient f : I 7−→ R et g : J −
7 → R, deux fonctions telle que f (I) ⊂ J. Si f
est continue en un point x0 ∈ I et si g est continue en f (x0 ), alors g ◦ f est
continue en x0 .

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2 Fonctions continues sur un intervalle
2.1 Théorème des valeurs intermédiaires
Dans cette partie on considère I = [a ; b] un intervalle fermé et borné de R
et f : I 7−→ R une fonction continue.

Théorème 1 .
f est bornée et atteint ses bornes inférieure et supérieure. En d’autres
termes, les quantités inf f (x) et sup f (x) existent et sont finies, et il existe
x∈I x∈I
c1 et c2 ∈ [a; b] tels que

f (c1 ) = inf f (x), f (c2 ) = sup f (x).


x∈I x∈I

Preuve. Montrons d’abord que f est bornée en raisonnant par l’absurde.


Si f est non bornée ceci veut dire

∀M > 0, ∃xM ∈ I, |f (xM )| > M.

Pour n ∈ N∗ , on peut choisir M = n dans ce cas, donc il existe xn ∈ I tel que


|f (xn )| > n. La suite (xn )n est dans I, donc est bornée. D’après le théorème
de Bolzano-Weierstrass, on peut extraire une sous-suite (xφ(n) )n qui converge
vers d ∈ I. D’autre part, on a |f (xn )| → +∞ lorsque n → +∞. Ceci est en
contradiction avec la continuité de f , donc f est bornée. L’ensemble J =
{f (x); x ∈ I} est non vide, majoré et minoré. Il admet une borne supérieure
notée M et une borne inférieure notée m. Pour tout n ∈ N∗ , M − 1/n n’est
pas un majorant de J donc il existe xn ∈ I tel que M − 1/n < f (xn ) ≤ M .
Comme la suite (xn )n est à valeurs dans I, et en utilisant encore le théorème
de Bolzano-Weierstrass il existe une sous-suite qui converge vers c2 ∈ I.
D’autre part, il est clair que (f (xn ))n converge vers M . Par continuité de f
en c2 , on a donc f (c2 ) = M . On fait la même démonstration pour la borne
inférieure.

Théorème 2 . (Théorème des valeurs intermédiaires)


Pour tout réel y compris entre f (a) et f (b) il existe c ∈ I, telle que
f (c) = y.

Preuve. Montrons le théorème dans le cas où f (a) < f (b). On considère
alors un réel y tel que f (a) ≤ y ≤ f (b) et on veut montrer qu’il a un antécédent
par f . On introduit l’ensemble suivant : J = {x ∈ I; f (x) ≤ y}. L’ensemble J
est non vide car a ∈ J et il est majoré car il est contenu dans I, il admet donc
une borne supérieure que l’on note par c = sup(J), montrons que f (c) = y.
Montrons d’abord que f (c) ≤ y. Comme c = sup(J), il existe donc une suite
(un )n contenue dans J telle que (un )n converge vers c. D’une part, pour tout
n ∈ N et comme un ∈ J on a f (un ) ≤ y. D’autre part, comme f est continue
en c, la suite (f (un )) converge vers f (c). On en déduit donc, par passage à
la limite, que f (c) ≤ y. Montrons à présent que f (c) ≥ y. Si c = b, alors on a

5
fini, puisque f (b) ≥ y, sinon, pour tout x ∈]c ; b], comme x ∈
/ J, on a f (x) > y.
Or f est continue en c, donc f admet une limite à droite en c, qui vaut f (c)
et on obtient f (c) ≥ y.

2.2 Applications du théorème des valeurs intermédiaires


Voici la version la plus utilisée du théorème des valeurs intermédiaires.

Corollaire 1 .
Soit f : [a ; b] 7−→ R une fonction continue sur [a; b]. Si f (a).f (b) < 0,
alors il existe c ∈]a ; b[ tel que f (c) = 0.

Preuve. Il s’agit d’une application directe du théorème des valeurs in-


termédiaires avec y = 0. L’hypothèse f (a).f (b) < 0 signifie que f (a) et f (b)
sont de signes contraires.

Corollaire 2 .
Soit f : I 7−→ R, une fonction continue sur un intervalle I, alors f (I)
est aussi un intervalle.

Preuve. Soient y1 , y2 ∈ f (I), y1 ≤ y2 . Montrons que si y ∈ [y1 ; y2 ], alors


y ∈ f (I). Par hypothèse, il existe x1 , x2 ∈ I tels que y1 = f (x1 ) et y2 = f (x2 )
et donc y est compris entre f (x1 ) et f (x2 ). D’après le théorème des valeurs
intermédiaires, et comme f est continue, il existe x ∈ I tel que f (x) = y, et
ainsi y ∈ f (I).

Corollaire 3 .
Soit f : [a ; b] 7−→ R, une fonction continue sur un intervalle [a ; b], alors

f ([a ; b]) = [m ; M ], où m = inf {f (x); x ∈ [a ; b]}, M = sup{f (x); x ∈ [a ; b]}.

Preuve. D’après le théorème 1, il existe c1 et c2 tels que f (c1 ) = min f (x)


x∈[a ; b]
et f (c2 ) = max f (x). En utilisant le corollaire 2, on a
x∈[a ; b]

[f (c1 ) ; f (c2 )] ⊂ f ([a ; b]).

Réciproquement, pour tout z ∈ f ([a ; b]), il existe x ∈ [a ; b] tel que f (x) = z.


En particulier, f (c1 ) ≤ z ≤ f (c2 ), d’où z ∈ [f (c1 ) ; f (c2 )]. ceci montre que

f ([a ; b]) ⊂ [f (c1 ) ; f (c2 )].

En conclusion on a bien f ([a ; b]) = [f (c1 ) ; f (c2 )].

6
2.3 Fonctions monotones et bijections
On établit d’abord un lemme utile pour la suite.
Lemme 1 .
Soit f : I 7−→ R, une fonction définie sur un intervalle I de R. Si f est
strictement monotone sur I, alors f est injective sur I.
Preuve. Soient x, x0 ∈ I tel que f (x) = f (x0 ). Montrons que x = x0 . Si
on avait x < x0 alors on aurait f (x) < f (x0 ) ou f (x) > f (x0 ), selon que f est
strictement croissante ou strictement décroissante. Comme c’est impossi-
ble, on en déduit que x ≥ x0 . En échangeant les rôles de x et x0 , on montre
que x ≤ x0 . On en conclut que x = x0 et que f est injective.

Théorème 3 (Théorème de la bijection).


Soit f : I 7−→ R, une fonction définie sur un intervalle I de R. Si f est
continue et strictement monotone sur I, alors
1. f est une bijection de I sur l’intervalle image J = f (I),
2. la fonction réciproque f −1 : J 7−→ I est continue et strictement mono-
tone sur J et elle a le même sens de variation que f .
Preuve. D’après le lemme précédent, f est injective sur I. Donc f est une
bijection de I sur J = f (I). Comme f est continue et en utilisant le théorème
des valeurs intermédiaires, l’ensemble J est un intervalle. Supposons que f
est strictement croissante et montrons que f −1 est aussi strictement crois-
sante. Soient y, y 0 ∈ J tel que y < y 0 , notons par x = f −1 (y) et par x0 = f −1 (y 0 ).
Alors y = f (x) et y 0 = f (x0 ), et comme f est strictement croissante, donc
y < y 0 =⇒ f (x) < f (x0 ) =⇒ x < x0 =⇒ f −1 (y) < f −1 (y 0 ),
donc f −1 est strictement croissante. Montrons que f −1 est continue sur J.
Soit y0 ∈ J, on note x0 = f −1 (y0 ) et soit  > 0, on cherche un réel δ > 0 tel
que pour tout y ∈ J on ait
y0 − δ < y < y0 + δ =⇒ f −1 (y0 ) −  < f −1 (y) < f −1 (y0 ) + ,
c’est-à-dire tel que pour tout x ∈ I on ait
y0 − δ < f (x) < y0 + δ =⇒ f −1 (y0 ) −  < x < f −1 (y0 ) + .
Or f est strictement croissante, on a, alors pour tout x ∈ I
f (x0 − ) < f (x) < f (x0 + ) =⇒ x0 −  < x < x0 +  =⇒ f −1 (y0 ) −  < x < f −1 (x0 ) + .
Comme f (x0 − ) < y0 < f (x0 + ), on peut choisir δ > 0 tel que
f (x0 − ) < y0 − δ et f (x0 + ) > 0,
et on a bien alors pour tout x ∈ I
y0 −δ < f (x) < y0 +δ =⇒ f (x0 −) < f (x) < f (x0 +) =⇒ f −1 (y0 )− < x < f −1 (y0 )+.
La fonction f −1 est donc continue sur J.

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3 Continuité Uniforme
Définition 3 (Continuité Uniforme).
Soient I un intervalle de R et f : I 7−→ R, une fonction définie sur I. f
est dite uniformément continue sur I si
∀ > 0, ∃δ > 0; ∀(x, x0 ) ∈ I 2 , |x − x0 | < δ =⇒ |f (x) − f (x0 )| < .
δ ne dépend que de . Cette propriété est vrai pour I tout entier alors que
pour la continuité simple la propriété est vrai pour chaque point de I.
Proposition 4 .
Toute fonction uniformément continue est continue.
Preuve.
Evidente, il suffit de reprendre les définitions.

La réciproque est fausse. En effet si on considère la fonction


f : x ∈ R 7−→ x2 ∈ R,
qui est une fonction continue mais elle n’est pas uniformément continue
sur R. Pour montrer cela on va montrer la négation de la définition de la
continuité uniforme de f sur R, c’est-à-dire
∃ > 0; ∀δ > 0, ∃(x, x0 ) ∈ R2 ; |x0 − x| < δ =⇒ |f (x0 ) − f (x)| > .
On prend  = 1, alors pour tout x > 0 et x0 = x + δ, on a
|f (x0 ) − f (x)| = |(x + δ)2 − x2 | = 2δx + δ 2 > 2δx,
1
et si on prend x > , on obtient

|f (x0 ) − f (x)| = |(x + δ)2 − x2 | = 2δx > 1 = .
Ceci prouve que f n’est pas uniformément continue sur R mais elle peut
l’être sur un intervalle de R. En effet si on considère l’intervalle [−a ; a]
avec a > 0 un réel fixé et g la fonction définie par
g : x ∈ [−a ; a] 7−→ x2 ∈ R,
alors pour tout (x, x0 ) ∈ [−a ; a]2 , on a
|g(x0 ) − g(x)| = |x02 − x2 | = |x0 − x||x0 + x| ≤ |x0 − x|(|x0 | + |x|) ≤ 2a|x0 − x|,
ceci entraine que g est uniformément continue sur [−a ; a].
Définition 4 (Fonction lipschitzienne).
Soient I un intervalle de R et f : I 7−→ R, une fonction définie sur I. f
est dite lipschitzienne sur I s’il existe un réel K > 0 tel que
∀(x, x0 ) ∈ I 2 , |f (x0 ) − f (x)| < K|x0 − x|.
On dit alors que f est K-lipschitzienne ou qu’elle est lipschitzienne de
rapport K. Et si 0 < K < 1, on dit alors que f est une fonction contractante
(ou une contraction) sur I.

8
Proposition 5 .
Toute fonction K-lipschitzienne est uniformément continue.

Preuve.
Soit f une fonction K-lipschitzienne sur I (avec K > 0), montrons que f

est uniformément continue sur I. Soit  > 0, si on prend δ = , alors pour
K
tout (x, x0 ) ∈ I 2 , vérifiant |x0 − x| < δ, on a

|f (x0 ) − f (x)| < K|x0 − x| < Kδ = K = ,
K
ce qui prouve l’uniforme continuité de f sur I.

Définition 5 (Point fixe).


Soit f une fonction définie sur R. Les solutions de l’équation f (x) = x
sont appelés points fixes de f .

Théorème 4 (Théorème du point fixe).


Soient I = [a ; b] un intevalle fermé et borné de R (−∞ < a < b < +∞) et
f : I 7−→ I une fonction contractante sur I. Alors
1. f admet un unique point fixe α dans I.
2. ∀u0 ∈ I, la suite récurrente définie par un+1 = f (un ), pour n ≥ 1,
converge vers α.

Preuve.
On a u0 ∈ I et f (I) ⊂ I donc un ∈ I. Comme f est contractante alors ∃K > 0
tel que ∀(x, x0 ) ∈ I 2 on a |f (x0 ) − f (x)| < K|x0 − x|. Montrons d’abord que pour
n∈N
|un+1 − un | < K n |u1 − u0 |.
En utilisant le fait que f est contractante et que (un ) est récurrente, on a

|un+1 −un | = |f (un )−f (un−1 )| < K|un −un−1 | = K|f (un−1 )−f (un−2 )| < K 2 |un−1 −un−2 |,

ainsi on obtient

|un+1 − un | < K|un − un−1 | < K 2 |un−1 − un−2 | < · · · < K n |u1 − u0 |.

Pour montrer que (un ) est convergente il suffit de montrer qu’elle est de
Cauchy. Soit  > 0 et p > q > 0, si on pose p = q + r, on a
q+r−1 q+r−1 q+r−1 r−1
X X X X
|up −uq | = | (ui+1 −ui )| ≤ |ui+1 −ui | ≤ |u1 −u0 | K i = K q |u1 −u0 | K i.
i=q i=q i=q i=0

Comme 0 < K < 1, la suite géométrique de terme général K i converge et


1
elle est majorée par , d’où
1−K
Kq
|ui+1 − ui | ≤ |u1 − u0 |,
1−K
9
et comme
Kq
−→ 0, quand q −→ +∞,
1−K
par conséquent on a
Kq
∃N ∈ N, ∀p > q > N =⇒ |up − uq | < |u1 − u0 | ≤ .
1−K
Ce qui prouve que (un ) est une suite de Cauchy, donc une suite convergente.
Or f est continue donc

lim un+1 = lim f (un ),


n−→+∞ n−→+∞

soit α = f (α) et α est un point fixe de f . La limite α de (un ) est unique, en


effet supposons qu’il existe α ∈ I et α0 ∈ I tels que α = f (α) et α0 = f (α0 ), et
comme f est contractante sur I alors

|f (α0 ) − f (α)| ≤ K|α0 − α|,

soit
|α0 − α| ≤ K|α0 − α|,
et
(1 − K)|α0 − α| ≤ 0 =⇒ |α0 − α| ≤ 0 =⇒ α0 = α.
Exemple
Etudier la convergence de la suite définie par

 u0 ∈ R+ = [0; +∞[,

un+1 = 1 + un .


On introduit la fonction f définie sur R+ par f (x) = 1 + x. Les points fixes
de f doivent vérifier

√ 2 1+ 5
x = f (x) ⇐⇒ x = 1 + x ⇐⇒ x ≥ 0 et x − x − 1 = 0 ⇐⇒ x = α = .
2
On montre aussi que f est dérivable et croissante sur R+ et que

f (R+ ) = [1; +∞[⊂ R+ ,

de plus on a
1 1
∀x ∈ R+ , |f 0 (x)| = √ ≤ .
2 1+x 2
f est dérivable sur R+ , on a alors
Z y
+ +
∀(x, y) ∈ R × R , x < y, f (y) − f (x) = f 0 (t)dt.
x

Et en passant à la valeur absolue, on obtient


Z y Z y
0 1
|f (y) − f (x)| = | f (t)dt| ≤ |f 0 (t)|dt ≤ max |f 0 (z)||y − x| ≤ |y − x|.
x x z∈R + 2

10
1
Donc f est -lipschitzienne sur R+ et d’après le théorème des points fixes
2
la suite (un ) converge vers α.

Théorème 5 (Théorème de Heine).


Toute fonction continue sur un segment est uniformément continue sur
ce segment.

Preuve. On appelle segment de R tout intervalle fermé et borné (on dit


aussi un compact). Soit f une fonction continue sur un segment I de R.
Supposons que f n’est pas uniformément continue sur I, alors ∃ > 0 tel que

∀δ > 0, ∃(x, y) ∈ I 2 , tel que |y − x| < δ et |f (y) − f (x)| > .


1
En particulier, en choisissant δ = , avec n ∈ N∗ ,
n
1
∀n ∈ N∗ , ∃(xn , yn ) ∈ I 2 tel que |xn − yn | ≤ et |f (xn ) − f (yn )| > . (1)
n
Comme I est borné, les suites (xn ) et (yn ) le sont aussi. D’après le Théorème
de Bolzano-Weierstrass, on peut donc en extraire des sous-suites qui con-
vergent. Soit φ : N∗ −→ N∗ une application strictement croissante telle que
la suite (xφ(n) ) converge, et soit l sa limite, on a nécessairement l ∈ I puisque
I est fermé. Fixons 0 > 0, on a donc
0
∃N1 ∈ N, ∀n ≥ N1 =⇒ |xφ(n) − l| < .
2
D’autre part, pour tout n ∈ N∗ , on a d’après (1)
1
|yφ(n) − xφ(n) | ≤ .
φ(n)
1
Et comme tend vers 0, on a
φ(n)
1 0
∃N2 ∈ N, ∀n ≥ N2 =⇒ < .
φ(n) 2
Pour tout n ≥ max(N1 , N2 ), on a alors
0 0
|yφ(n) − l| = |yφ(n) − l + xφ(n) − xφ(n) | ≤ |yφ(n) − xφ(n) | + |xφ(n) − l| ≤ + = 0 .
2 2
Ceci prouve que la suite (yφ(n) ) converge également vers l. Or f est continue
sur I et d’après la Proposition 1, les suites (f (xφ(n) )) et (f (yφ(n) )) convergent
vers f (l). Donc

∃N ∈ N; ∀n ≥ N =⇒ |f (yφ(n) ) − f (xφ(n) )| < .

Ce qui contredit (1). Conclusion f est uniformément continue sur I.

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